histoire de l'astronomie médiévale islamique et occidentale
DESCRIPTION
Dans l’intervalle qui sépare les conceptions ptoléméenne (IIe siècle) et copernicienne (XVIe siècle), le Moyen Âge voit l’Occident sombrer petit à petit dans l’immobilisme scientifique et l’Orient islamique, héritier des sciences grecques, perses et indiennes, reprendre le flambeau du progrès.TRANSCRIPT
Alexandre Amîne Thiry
1
Histoire de l’astronomie
Le Moyen Âge
Introduction ‘astronomie est un mot d’origine grecque signifiant étymologiquement la « loi des astres ».
Cette terminologie recouvre la science qui étudie les objets célestes, cherchant à expliquer leur
origine, leur évolution, ainsi que les propriétés physiques et chimiques qui les régissent.
Comme nous allons le voir, l’astronomie est presque aussi vieille que l’histoire de l’humanité. De tout
temps l’homme a exercé son esprit de contemplation face aux grands spectacles que lui offrait le ciel.
En résulta une série de questionnements philosophico-religieux auxquels on allait tenter de trouver
réponse. N’est-il pas utile de savoir au moins sur quoi nous marchons, quelle place nous occupons dans
l’infini ? Quel est ce soleil dont les rayons bienfaisants entretiennent la vie terrestre ? Quel est ce ciel
qui nous environne ? Quelles sont ces nombreuses étoiles qui pendant la nuit obscure répandent dans
l’espace leur lumière silencieuse ? Est-ce parce qu’il se sentait seul sur cette terre que l’homme s’est
posé toutes ces questions ? Toujours est-il que de ce sentiment de solitude ; il rêve alors de s’évader
vers un ailleurs, d’acquérir un savoir qui dissipe ses soucis. Mais à l’enivrement des premières
découvertes, succède la frustration née de la contrainte de lois qui nous entourent, nous régissent,
mais dont la logique nous échappe. L’astronomie offre alors cette connaissance élémentaire de
l’univers, sans laquelle nous végéterions comme les plantes, dans l’ignorance et l’indifférence des
causes dont nous subissons perpétuellement les effets. L’astronomie ne pouvait pas laisser l’homme
indifférent puisqu’elle nous apprend où nous sommes et comme on ne se défini jamais que par ce qui
nous entoure, par conséquent ce que nous sommes.
L
Figure 1. Artiste anonyme, Comète dans le signe de Mercure, Istanbul.
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2
Panorama général
ans l’intervalle qui sépare les
conceptions ptoléméenne (IIe siècle) et
copernicienne (XVIe siècle), le Moyen
Âge voit l’Occident sombrer petit à petit dans
l’immobilisme scientifique et l’Orient islamique,
héritier des sciences grecques, perses et
indiennes, reprendre le flambeau du progrès 1 .
Les développements majeurs de l’astronomie
théorique comme appliquée prennent place dans
un espace musulman s’étendant de l’Afrique du
Nord à l’Asie centrale. Les principales avancées
ont lieu entre le IXe et le XVe siècle. Durant cette
période, les savants musulmans se familiarisent
avec les traditions astronomiques indienne,
persane et grecque, acquièrent la maitrise des
modèles planétaires ptoléméens, améliorent le
calcul des computs (calendriers) et des
techniques d’observation, établissent des
observatoires de grande échelle, inventent des
instruments de mesure à la pointe et, finalement,
développent des nombreux modèles planétaires
non-ptoléméens afin de rendre les mouvements
planétaires observés plus compatibles avec la
cosmologie aristotélicienne2.
L’astronomie médiévale ne peut être étudiée
sans l'apport des civilisations antiques mais
également celui d'autres sciences qui lui sont
complémentaires et nécessaires : les
mathématiques (géométrie, trigonométrie), ainsi
que la philosophie. Les savants de l’époque
exerçaient la plupart du temps l’ensemble des
disciplines scientifiques. L’astronomie servait
principalement de calcul du temps, mais nous
verrons plus loin l’ensemble de ses champs
d’étude et d’application.
1 Heidarzadeh, 2012. 2 Morelon, 1997.
A. En Orient 1. Influences Le premier savant musulman à s’être préoccupé
d’astronomie fut Muhammad Ibn Ibrâhim al-
Fazârî, au début du règne des Abbassides (VIIe
siècle). On sait qu’il mêlait des paramètres
indiens à des éléments persans. Il a le mérite
d’introduire l’astronomie scientifique dans le
monde musulman mais son œuvre, à en juger par
ce qu’il en reste, apparaît comme une
compilation des éléments qu’il avait à sa
disposition, sans vérification par l’observation, et
sans recherche de véritable cohérence interne. Il
est crédité comme étant le premier constructeur
d’astrolabe du monde musulman3.
Dès le VIII siècle, les politiques de traductions
d’œuvres antiques commencent sous le règne du
khalife ‘abbasside al-Mansûr (714-775).
Les premières œuvres traduites étaient d’origine
indienne et persane4. En voici les plus influentes :
Textes indiens (en sanskrit) :
-L’Arjabhar d’Âryabhata
-Les Zîj al-Arkand de Brahmagupta
-Les Zîj as-Sindhind
Figure 2. Représentation moderne de Brahmagupta, inventeur du zéro.
Textes persans (en pehlevi) :
-Les Zîj ash-Shâh
3 Frye, 1993. 4 Morelon, 1997.
D
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3
Puis au IXe siècle, ce furent les sources grecques
qui prirent le pas sur les précédentes :
-En astronomie « physique », c’est Aristote qui
est prépondérant. Elle a pour objet la
recherche d’une représentation matérielle
globale de l’univers, à partir d’une réflexion de
type purement qualitatif : l’organisation du
monde en sphères tangentes concentriques,
étagées à partir de leur centre commun, la Terre.
Chaque astre possède sa sphère propre qui le
meut, jusqu’à la sphère des étoiles fixes qui clôt
l’univers.
Figure 3. Almageste, Paris, BNF, Dép. des Manuscrits Grecs 2389, fol 54.
-En astronomie « mathématique » c’est l’œuvre
de Ptolémée (l’Almageste, le Livre des
hypothèses, le Phaséis et les Tables faciles). Elle a
pour objet la représentation purement théorique
de l’univers sur la base d’observations chiffrées
précises ; trouver des modèles géométriques
capables de rendre compte des phénomènes
célestes mesurés, pouvant permettre de calculer
la position des astres à un instant donné et de
dresser les tables de leurs mouvements. Elle fait
éventuellement abstraction de sa compatibilité
5 Patar, 2007.
avec les modèles d’astronomie physique.
On peut également citer une série de traités
connus sous le nom de « petite collection
astronomique » incluant Euclide, Théodose,
Autolycus, Aristarque de Samos et Menelaus.
Figure 4. Traduction arabe de l’Almageste.
L’astronomie musulmane se divise en deux
grandes périodes.
La première s’étend du VIIe au XIe siècle et a pour
centres Baghdâd et Damas. Le travail se fait
presque exclusivement autour des modèles
ptoléméens, retravaillés et critiqués sur base de
nouvelles observations. Au XIe siècle Ibn al-
Haytham dresse un catalogue des incohérences
ce qui conduit temporairement à une impasse. La
seconde se déroule du XIIe au XVe siècle et a pour
point de départ les recherches de nouveaux
modèles non-ptoléméens menées à
l’observatoire de Marâgha5.
2. Premières observations (VII-
IXe siècles) Au VIIIe siècle, le khalife Harûn ar-Rashid (763-
809) établit des instituts de recherche nommés
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4
Maisons de la sagesse. Outre l’intégration des
savoirs antiques, les savants musulmans y
entament leurs propres études et observations.
Figure 5. Maison de la sagesse, miniature du XIIe siècle.
La définition des heures de prière journalières et
l’étude des périodes solaires en vue du mois de
Ramadan requièrent une certaine connaissance
des heures diurnes et de la détermination du
premier croissant lunaire. Ceci amena les
astronomes à établir des Tables sur lesquelles
étaient inscrites les différentes données horaires
de l’année solaire et lunaire.
Les premières observations dont nous ayons
trace sont effectuées par al-Nihâwandî à
Gundishâpûr.
Le premier astronome digne de ce nom fut le
grand mathématicien Al-Khawârizmî (770-847),
inventeur de l’algorithme. Sa « Table indienne »
est un mélange de données ptoléméennes,
d’éléments indiens et d’observations qui lui
valurent une grande renommée6.
Quelques années plus tard, l’astronome persan
al-Farghani (805–880) écrit beaucoup sur le
6 Neugebauer, 1962.
mouvement des corps célestes ; Il effectue une
série d'observations qui lui permettent de
calculer l'obliquité de l'écliptique. Il donne un
aperçu synthétique des conceptions
ptoléméennes et des problèmes qui s’y
rattachent, mais sans aller plus loin.
a. Al-Kindî (801-873)7 Abû Yûsuf Yaʿqûb Ibn Ishaq al-Kindî, « le
philosophe des Arabes ». Savant et philosophe de
grande classe, il vit à une époque d’effervescence
intellectuelle dans le domaine des sciences
comme dans celui du kalâm : celle des
traductions et des controverses autour du
Muʿtazilisme. Il est un familier des khalifes al-
Maʾmûn, al-Muʿtasim (il dédie à celui-ci
notamment sa Philosophie première) et al-
Wâthiq.
Après la chute de ces 3 khalifes mu’tazilites, il doit
affronter le contre-coup hanbalite pendant le
khalifat d’Al-Mutawakkil, esprit étroit et
ombrageux qui le fait emprisonner et fait
confisquer sa bibliothèque et ses biens.
Il participe aux « Maisons de la Sagesse ». Il a écrit
sur la physique, la géométrie, l’optique
météorologique, de nombreux ouvrages sur
l'arithmétique (dont des manuscrits sur les
nombres indiens, l'harmonie des nombres, la
géométrie des lignes, les multiplications, la
mesure des proportions et du temps, les
algorithmes) et 16 ouvrages sur l’astronomie. Al-
Kindî a le mérite d’introduire Aristote dans les
milieux musulmans, et par là de préparer le
terrain à l’établissement de son autorité.
7 Rashed, 1998.
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5
b. Al-Battânî (858-929)8 Abû ʿAbd Allâh Muhammad Ibn Jâbir Ibn Sinân al-
Battânî as-Sâbiʾ est un des plus importants
astronomes arabes.
Figure 6. Al-Battânî, miniature indienne.
Il nait à Battan (d’où son nom) près de Harrân
(sud de la Turquie) vers 858. Après avoir reçu une
solide instruction auprès de son père, lui aussi
homme de science, il se rend à Raqqa (ville du
nord de la Syrie), où il s’établit pour de longues
années. C’est là qu’il entame ses recherches et
commence à écrire. Vers 900, il part s’établir à
Samarra (nord de l’Irak). Il y meurt en 929. Sa
famille professait anciennement la religion des
Sabéens; de là le nom d’as-Sâbiʾ, bien que notre
auteur fût musulman.
Son œuvre majeure est le Kitâb az-Zîj as-Sâbiʾ (le
« Livre des tables sabéennes ») composé de 57
chapitres.
Vers la fin du IXe siècle9, grâce aux efforts d'Al-
Battânî et d’autres savants syriens, l’astronomie
islamique est influencée par Ptolémée.
8 Nallino, 2013. 9 Sadough, 2009.
L’Almageste devient alors l’ouvrage de référence
dans tout le Moyen Orient.
Le savant arabe est l’auteur d’un important
ouvrage intitulé « Traité de la science des
étoiles ». Comme Thâbit Ibn Qurra qui le précède
sur le calcul du croissant lunaire, il se distancie de
Ptolémée.
Il rectifie les évaluations de ce dernier
notamment en ce qui concerne la périodicité des
éclipses et les orbites de la Lune et produit de
nouvelles tables pour le Soleil et pour la Lune, qui
ont longtemps fait autorité. Ses propres
recherches et ses observations le conduisent à
calculer avec une rare précision l’année solaire
(365 jours, 5 heures, 46 minutes, 24 secondes), à
découvrir l’ellipticité de l’orbite terrestre, ainsi
qu’à déterminer les variations de longitude de
l’apogée du Soleil. Il calcule également les
valeurs de la précession des équinoxes (54.5" par
an) et l'inclinaison de l'axe terrestre (23° 35') et
traite de la division de la sphère céleste.
Ce sont ses observations spécialement
consacrées au calcul du diamètre du soleil et de
la lune qui rendirent Al-Battânî célèbre10.
Enfin, Al-Battânî s'illustre également par ses
découvertes mathématiques, substituant par
exemple au calcul des cordes adopté par les
Grecs le principe du sinus, du cosinus, de la
tangente et de la cotangente, méthodologie, qu’il
applique d’ailleurs à ses études astrales,
inventant ainsi la trigonométrie sphérique.
10 Patar, 2007.
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6
3. Xe siècle, le développement des
instruments Au cours du Xe siècle, d’importants instruments
d’astronomie furent inventés par les musulmans.
En guise d’exemple, il convient de citer
l’instrument appelé « équatoire » construit par
Abû Gaffâr Muhammad Ibn al-Husayn al-Hazin
qui permettait de déterminer les degrés de
longitude des planètes de façon instrumentale,
sans calcul. Cet instrument exerça une influence
durable en Europe jusqu’au XVIe siècle 11 .
Figure 7. Astrolabe planisphérique exposé au musée Dupuy de Toulouse. Il fut construit par Abû Bakr Ben Yusuf, l'an 613 de l'Hégire (1216-1217).
Figure 8. La constellation des Gémeaux d'après le Livre des étoiles fixes d’As-Sufi.
11 Sadough, 2009. 12 Kohandâni, 2007. 13 Vadé 2009. 14 Bruin, 1969.
On peut citer des savants comme Al-Hasib Al-
Misri (850-930), mathématicien égyptien ; As-Sufi
(903-986), astronome persan ayant découvert la
galaxie d'Andromède et le Grand Nuage de
Magellan12 ; ou Al-Khujandi (940-1000), qui en
994 construit un observatoire à Rayy en Iran pour
étudier l’obliquité de l’écliptique13. Il est basé sur
le principe de la chambre noire : une pièce
obscure comportant une petite ouverture dans le
toit14.
4. XIe-XIIe siècle, l’innovation Au XIe siècle, on voit apparaitre des travaux
originaux qui ne se limitent plus à la reproduction
des problèmes discutés dans la tradition antique.
C’est également à cette époque qu’apparait une
série de travaux qui s’intéressent aux
fondements philosophiques de l’astronomie, ce
qui permet lentement de remettre en question le
système ptoléméen15.
a. Al-Haytham (965-1039)16
Mathématicien et physicien arabo-islamique. Il
est le premier à avoir contesté le paradigme
ptoléméen. Il y consacre un ouvrage « Doutes sur
Ptolémée », dans lequel il procède à un relevé
des erreurs contenues dans l’ « Almageste » et
dans le « Livres des hypothèses », attitude qui
déclencha le processus de réexamen de la science
hellénique.
b. Al-Bîrûnî (973-1048)
Remarquable mathématicien, astronome et
encyclopédiste d’origine iranienne.
Contemporain d’Ibn Sînâ (Avicenne), peu connu
dans le monde latin, il est sans doute l’un des plus
grands savants du Moyen Âge oriental. Il est
l’auteur des « Clés de l’astronomie » et de
plusieurs autres ouvrages consacrés aux astres,
où il envisage la possibilité d’une explication
héliocentrique de l’univers17. Il ne se distancia
cependant pas véritablement de la conception
15 Saliba, 1997. 16 Patar, 2007. 17 Pines, 1956.
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7
ptoléméenne du monde, bien qu’il n’ait pas
toujours donné son assentiment à celle-ci. On lui
doit aussi des traités d’arithmétique, dans
lesquels il reprend à son compte l’utilisation du
zéro ; de trigonométrie, dans lesquels il étudie,
entre autres choses, la sphéricité, etc.
Figure 9. Eclipses de lune d'al-Bîrûnî.
c. Az-Zarqâlî (1020-1100)18 De tous les astronomes andalous, Az-Zarqâlî fut
le plus célèbre. Né à Tolède, autodidacte, il
commence par fabriquer des astrolabes et des
horloges (dont une gigantesque horloge
aquatique), puis s’instruit au contact de ses
clients. Doté d’une intelligence hors du commun,
il parachève sa formation par de nombreuses
lectures et la fréquentation de quelques érudits.
Il s’adonne alors à l’observation astronomique
durant de longues années. Dans ses « Tables
tolédanes », il établit les bases des
correspondances chronologiques et astrales,
faisant usage des ères chrétiennes et
musulmanes et introduisant à l’occasion des
principes de trigonométrie comme la cotangente.
Ces tables influenceront plus tard des
astronomes tels que Copernic, Kepler et Galilée.
On lui doit également un « Almanach » où sont
indiquées les coordonnées des planètes ; un
« Traité sur le mouvement des étoiles fixes » dans
lequel est repensée la question du plan de
l’écliptique par l’usage de la notion de
trépidation ; une « Somme touchant au
mouvement du soleil » où il calcule l’orbite
solaire et détermine les différents types
d’années ; et enfin le « Traité de la saphéa » dans
lequel il explique comment construire un appareil
18 Vernet, 1976.
de projection spectrographique de la sphère
céleste différent de l’astrolabe.
d. Omar Khayyâm (1048-1131)
Auteur persan, il compile une série de tables
astronomiques et réforme le calendrier. Il
travaille à l’observatoire d’Ispahan, où l’étude
d’une révolution complète de Saturne, planète
connue alors comme la plus éloignée de la Terre,
est planifiée sur 30 ans. C’est le premier
observatoire à avoir une activité continue aussi
longue dans le cadre d’une organisation
scientifique planifiée19.
Figure 10. Le tombeau de Khayyâm à Neyshâbour, à l’est de l’Iran.
19 Morelon, 1997.
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8
5. XIIIe siècle, l’école de Marâgha
C’est en 1259, avec la fondation de l’observatoire
de Marâgha que commence véritablement la
nouvelle école astronomique arabo-persane,
dans laquelle seront remises en cause les grandes
notions ptoléméennes. Il s’agit là d’une véritable
révolution dans la recherche astronomique et un
changement d’attitude vis-à-vis de ses
présupposés.
Figure 11. Manuscrit médiéval de Qutb ad-Dîn ash-Shîrâzî représentant un modèle planétaire et ses épicycles.
C’est là que travailleront au moins une partie de
leur vie, ces grands astronomes que furent Al-
‘Urdî, Nasir ad-Dîn at-Tûsî et, à leur suite Qutb ad-
Dîn ash-Shîrâzî (1230-1311) et Ibn ash-Shâtir. Par
leurs recherches, ils préparent une nouvelle
compréhension des phénomènes cosmologiques,
et sans aller toutefois jusqu’à envisager
l’héliocentrisme ils proposent de nouveaux
modèles qui seront à l’origine de l’astronomie
copernicienne elle-même20. Ils furent précédés
par l’école andalouse (Az-Zarqâli et Al-Bitrûjî) qui
remit en cause l’explication par les excentriques
et les épicycles21.
20 Saliba, 1997.
Figure 12. Ensemble architectural rocheux situé à l’entrée de la partie inférieure de la colline de l’observatoire de Marâgha.
Figure 13. Reconstitution du sextant de Marâgha par Whetton & Grosch.
21 Patar, 2007.
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9
a. Nasir ad-Dîn at-Tûsî (1201-1274)22 Philosophe, mathématicien, astronome et
théologien, il considéré comme l'un des
fondateurs de la trigonométrie.
Figure 14. La recension par Nassireddin Tûsi de la “Spherica” de Ménélus, Bibliothèque de l’Université de Princeton, (Manuscrits islamiques, Garrett, no. 105B). Extrait de Tahrir Kitab Manalawis fi al-ashkal al-kuriyah.
Il survit aux invasions mongoles et participe à la
restauration du savoir par la création, en 1259, de
l’observatoire de Marâgha 23 , complexe
comprenant une bibliothèque (400.000
ouvrages), une école scientifique et des
logements. Fin rhétoricien, il convainc les
souverains de l’importance de recherche
astrologique par des démonstrations
spectaculaires. Ses « Tables ilkhânides » et son
« Traité sur l’astronomie » sont les ouvrages les
22 Badi, 2009.
plus importants du Moyen Âge dans ce domaine.
Figure 15. Miniature représentant Tûsi, assis à son bureau de l’observatoire de Marâgha, fondé en 1259, British Library.
Figure 16. Manuscit de Tûsi, XIIIe siècle, manuscrit no319 (folio 28v) arabe, conservé aujourd’hui à la Bibliothèque du Vatican.
b. Chercher la science jusqu'en Chine En Chine, l’astronomie, étudiée depuis des
millénaires s’impose rapidement comme une
science d’État. En 1276, l’observatoire de la
« Tour de l’Ombre » est édifié à Dengfeng par
l’astronome Guo Shouxing, créateur trois ans plus
tard du premier observatoire de Pékin. Les
23 Vadé 2009.
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10
instruments se multiplient et s’affinent. Bien
qu’avancées, les sciences astronomiques
chinoises n’eurent malheureusement que très
peu d’influence en Occident avant l’arrivée des
jésuites au XVIIe siècle24.
Figure 17. Observatoire de Dengfeng.
6. XVe siècle, l’école de Samarkand L’école de Sarmakand était soucieuse d’établir
ses études astronomiques sur des bases
calculatoires solides plutôt que sur des
considérations théoriques. Son observatoire, qui
accueillait plus de 70 astronomes et
mathématiciens25, est l’apogée de la recherche
astronomique orientale avant la révolution
copernicienne ; sans équivalent dans le monde
connu de l’époque, ses instruments permettaient
des mesures d’une précision incomparable et
24 Vadé 2009.
firent alors de Samarkand la capitale de
l’observation des étoiles.
Figure 18. Observatoire de Samarkand.
a. Al-Kâshî (1380-1429)
Al-Kâshî est invité à séjourner à Samarkand par
Ulûgh Beg (voir ci-dessous), il y dirigera
l’observatoire astronomique récemment édifié. Il
est l’auteur des « Clés de l’arithmétique » dans
lequel il étudie la géométrie architecturale
(notamment le calcul des coupoles), le « Traité de
la circonférence » où il étudie la fonction et sa
valeur numérique. Il est également l’auteur des
« Tables astronomiques » dans lesquelles il utilise
systématiquement des principes
trigonométriques, le « Plaisir des jardins » où il
s’applique à démontrer les grands principes de la
construction d’un équatoire, c’est-à-dire un
instrument qui permet de calculer la position des
planètes à l’aide de modèles géométriques
mathématisés.
25 Ferreira, 2009.
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11
Figure 19. Niche (mihrab) indiquant la Qibla, Ouzbékistan.
b. Ulûgh Beg (1394-1449) En 1420, le prince Ulûgh Beg fait construire un
grand observatoire à Samarkand. Il y dresse des
tables de positions des planètes et établit un
catalogue de plus de mille étoiles. Celui-ci cumule
les avancées des écoles de Baghdad, d’Égypte, de
Syrie et de Perse.
Son observatoire était divisé en deux moitiés
symétriques par un grand arc de sextant
d’orientation nord-sud, commençant par une
tranchée profonde de 11m et se déployant
jusqu’à une hauteur qu’on peut évaluer à 40m.
Cet instrument aura permis de calculer la durée
de l’année à 1 minute près et l’inclinaison de
l’écliptique à 28 secondes d’arc près.
Figure 20. Ulûgh Beg, miniature ottomane.
Après Samarkand, le dernier grand observatoire
du monde musulman sera celui d’Istanbul (XVIe
siècle), construit par Taqî ad-Dîn sous le règne
du sultan ottoman Murâd III, où sera mise au
point un système très précis de localisation des
coordonnées célestes.
Figure 21. Taqî ad-Dîn et des astronomes dans son observatoire - Miniature anonyme 1581.
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12
7. Champs d’étude L’astronomie orientale entend dès le début du
Moyen Âge répondre à une série de question
d’ordre pratique, à incidence sociale ou
religieuse.
a. L’astrologie
C’est ainsi qu’il revint aux astronomes de pouvoir
répondre techniquement aux demandes des
astrologues, dont le rôle social officiel était
important ; dans toutes les couches de la
population, l’astrologie se chargeait de répondre
aux attentes en termes de connaissance de
l’avenir. Dans ses grandes lignes, l’astrologie
pensait que tous les êtres vivants étaient soumis
aux effets des mouvements des astres. Les
astrologues soutenaient même que la
configuration du ciel au moment de la naissance
d’un individu déterminait son destin. En
conséquence, les mouvements des corps célestes
devaient selon eux influer directement ou
indirectement sur les évènements liés à la vie
individuelle ou collective des êtres humains. D’où
la nécessité de connaître, avec le plus de
précision possible, le mouvement des astres et
leurs positions à tout moment, c’est-à-dire
d’avoir accès à des informations qui constituent
l’objet même de l’astronomie scientifique26. Les
tables de calcul astronomiques de la position des
astres seront en partie dressées à cet effet. Si
théoriquement l’islam interdit l’astrologie à
cause de ses prétentions divinatoires et
prédictives, le substrat culturel préislamique
amène de nombreux auteurs à s’y essayer,
comme en témoignent les centaines d’ouvrages
sur les différents thèmes de cette pratique. Les
philosophes comme les théologiens ne
s’attaquèrent jamais aux aspects mathématiques
et astronomiques de cette pratique, mais
uniquement à ses fonctions cosmologiques et ses
jugements. L’engouement pour cet outil de
prédiction, va mener à son perfectionnement en
y introduisant les connaissances astronomiques
les plus avancées et va, à terme, avoir un effet
26 Djebbar, 2001.
bénéfique sur le développement de l’astronomie.
L’engouement des classes dirigeantes pour
l’astrologie va lui permettre de bénéficier d’une
aide financière et la protéger contre les courants
conservateurs qui la perçoivent négativement.
Figure 22. Sphère armillaire, miniature persane de 1581.
b. L’astronomie populaire et scientifique
Toujours travaillée de façon distincte de
l’astronomie, l’astrologie était ainsi censée
répondre à la question du sens et de la fonction
des mouvements célestes observés27. Ceci dit, on
mit surtout les astronomes à contribution pour
résoudre des problèmes pratiques plus concrets :
la gnomonique (cadrans solaires) et la science de
l’heure, la question de la Qibla pour la
détermination de la direction de la Mekke à partir
d’un lieu donné, le calcul de la visibilité du
croissant, la géographie mathématique et le
calcul de la latitude et de la longitude d’un lieu, la
science de la nautique pour l’orientation en mer,
le calcul du comput, etc. Tous ces sujets furent à
l’origine de développements théoriques
27 Sadough, 2009.
Alexandre Amîne Thiry
13
importants qui dépassèrent de beaucoup le cadre
strict des problèmes pratiques en cause ; l’apport
le plus important des astronomes orientaux se
trouve de fait dans l’astronomie purement
théorique28.
Figure 23. Miniature ottomane d'une sphère armillaire – XVIe siècle.
B. En Occident
1. Situation
L’astronomie médiévale occidentale bénéficie à
la fois de l’héritage de la science antique et
islamique29.
Avant l’apport de la science islamique, il n’existait
pas d’astronomie de haut niveau en latin30. Ce
qu’on entendait par astronomie n’était guère
qu’un ensemble d’idées cosmologiques
imprécises sur la forme et les dimensions du
monde, et quelques notions très sommaires sur
les mouvements célestes.
Cette dernière avait quasiment disparu en tant
que science en Occident.
28 Morelon, 1997. 29 McCluskey, 2012.
Au sein du canon traditionnel des arts libéraux,
on délaissait le quadrivium (arithmétique,
musique, géométrie, astronomie) ou sciences
mathématiques, et les écoles monastiques
n'enseignaient généralement plus que le trivium
(grammaire, rhétorique, logique) ou sciences
littéraires.
Figure 24. Les arts libéraux.
Les besoins de l’Église touchant le
fonctionnement du calendrier avaient bien
suscité une tradition de calculs de comput. Ainsi
les réformes politiques carolingiennes (VIIIe
siècle), redonnaient à l’astronomie son rang de
discipline d'enseignement : l’empereur ordonne
à toutes les églises-cathédrales de créer des
écoles où l’astronomie viendrait s'ajouter aux
disciplines traditionnelles pour reformer le
quadrivium ; l'idée étant de former les clercs au
calcul du comput. Bède le Vénérable et sa suite
établirent les règles de calcul des fêtes mobiles
comme Pâques, et le calcul du temps, qui
nécessitaient des éléments d'astronomie. Mais
cette littérature n’est en rien fondée sur un
30 Pedersen, 1975.
Alexandre Amîne Thiry
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traitement mathématique des phénomènes 31 .
Les premières pénétrations du savoir oriental en
Occident ont lieu un peu avant l'an mille, avec
Gerbert d’Aurillac (futur pape Silvestre II). Il est
difficile de savoir exactement quels astronomes
musulmans étaient connus de Gerbert d'Aurillac.
Gerbert est important pour la compréhension du
développement historique de l'ensemble du
savoir occidental, car il serait l’un des premiers à
introduire l’astrolabe. Instrument pédagogique
par excellence, mais aussi instrument de calcul,
puisqu’il permet une solution géométrique
rapide des principaux problèmes d’astronomie
sphérique ; l’astrolabe sera introduit dans les
programmes universitaires 32 .
Figure 25. Gerbert d’Aurillac et le démon, 1460.
2. Renouveau (XIIe siècle) À partir du XIIe siècle, l’Occident est marqué par
la réémergence d’une société urbaine. Le premier
changement sera le déplacement des études
astronomiques des écoles scholastiques vers les
31 Hugonnard-Roche, 1997. 32 Hugonnard-Roche, 1997. 33 McCluskey, 2012.
premières universités. Le second sera le
développement de corps de métiers comme celui
des architectes qui appliquent le savoir
astronomique dans leurs œuvres33.
Ce n’est cependant qu’avec la (re-)découverte
des textes antiques via leurs traductions arabes,
et les commentaires et productions originales de
ces derniers, que l’étude astronomique reprend
réellement en Occident34.
En 1116, le Kitâb az-Zîj as-Sâbiʾ d’Al-Battânî est
traduit en latin sous le titre de « De Motu
Stellarum » par Platon de Tivoli (Plato
Tiburtinus)35.
Son « Traité de la science des étoiles » est traduit
à la même époque sous le titre « De scientia
stellarum », les Tables contenues dans cet écrit
deviennent rapidement célèbres. Quelques
siècles plus tard, Copernic dans son célèbre
ouvrage « Revolutionibus orbium coelestium »
rédigé en 1543 se réfère à Al-Battânî.
Figure 26. De scientia stellarum, Trinity College.
L'œuvre d'Al-Farghânî est également traduite en
latin, en même temps que bien d'autres traités
arabes et que la philosophie d'Aristote.
34 Badawî, 1987. 35 Nallino, 2013.
Alexandre Amîne Thiry
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Figure 27. Les Éléments d'Euclide par Campanus de Novare.
a. Campanus de Novare (1225-1296)36 Il né à Novare (Italie). Il est l’auteur de la
« Theorica Planetarum », traité où il tente
d’expliquer le mouvement des planètes autour
de la Terre à partir de mouvements circulaires, en
se basant sur les données d’Al-Zarqâlî. Dans
« Traité sur le quadrant composé », il donne des
instructions pour construire ce genre
d’instrument, une première en Occident
médiéval. En fin de carrière il rédigea un « Traité
de la sphère » plus novateur, où il prit ses
distances par rapport à la physique
aristotélicienne.
b. Le Miroir de l’astronomie (Speculum Astronomiae) Œuvre potentiellement attribuée à Jourdain de
Nemore ou Albert le Grand. Le Miroir de
l’astronomie occupe une place centrale dans le
monde astrologique du XIIIe siècle, car il contient
une bibliographie assez exhaustive des livres
d’astrologie disponibles à cette époque et, en
outre, comprend une introduction très soignée et
méthodologiquement claire aux problèmes
fondamentaux de l’astrologie (et de la magie), à
une époque où cette discipline était au cœur des
36 Patar, 2007.
préoccupations philosophiques, théologiques et
intellectuelles de la chrétienté37 Par ailleurs, en
distinguant nettement ce qui est licite de ce qui
est illicite pour un chrétien, il permettait aux
amateurs d’astrologie d'avoir la conscience
tranquille.
c. Jean de Murs (1295-1351) Jean de Murs, né à Lisieux, est un des grands
savants du Moyen Âge occidental. Il enseigne les
mathématiques et l’astronomie à la Sorbonne.
Dans ce domaine on lui doit de nombreuses
observations du Soleil et des éclipses, qu’il
consigne dans les « Tables alphonsines »,
procédé universel de calcul de la longitude des
planètes. La plupart du temps il base ses travaux
sur l’observation des phénomènes plus que sur
les modèles mathématiques, ce qui l’amène
parfois à dévier vers l’astrologie. En 1345, il fut
consulté par le pape Clément VI en vue de
réformer de calendrier julien, mais ses
recommandations restèrent sans effets.
Figure 28. Turquet utilisé par Apianus. Servait à convertir les données des différents systèmes astronomiques.
37 Bagliani, 2001.
Alexandre Amîne Thiry
16
3. Champs d’étude On peut distinguer six champs d’études distincts
dans la tradition occidentale médiévale.
Figure 29. L''astronome médiéval, par Gerrit Dou.
a. Le comput arithmétique Concerne principalement la détermination de la
date de Pâques dans le cadre du calendrier julien.
b. Le découpage du temps Il est utilisé pour déterminer les heures de prières
via l’observation des étoiles et du soleil.
c. Les arts libéraux Ancienne tradition astronomiques romaine des 7
arts libéraux tels que décrits ci-dessus ; jusqu’au
XIIe siècle.
d. L’astronomie ptoléméenne La tradition grecque antique de prédiction
astronomique qui provient des travaux de
Ptolémée ; après le XIe siècle.
e. L’horizon solaire. Concerne l’étude du mouvement annuel du soleil
à l’horizon avec pour finalité l’orientation des
églises.
f. Astrologie Différentes techniques de prédictions
astrologiques. Apparait après 900, et va se
développer avec les œuvres musulmanes où la
distinction entre astronomie scientifique et
astrologie était pourtant systématiquement
établie.
38 Swerdlow, 1987.
4. Postérité Copernic marque le terme d’une longue période
d’influence de l’astronomie islamique dans
l’Occident latin. Il est le dernier qui ait fait un
usage des résultats d’observations empruntés
aux auteurs musulmans, résultats qui lui ont servi
à élaborer ses estimations des variations à long
terme des paramètres solaires. Il est favorable à
la prise au sérieux de l’ensemble des données
anciennes pour établir des lois de mouvements,
plutôt que d’utiliser des observations nouvelles
pour réfuter les théories préexistantes. Il ne fait
aujourd’hui plus aucun doute que l’astronomie
orientale a eu un impact décisif sur son œuvre38.
Par la suite les observations de Tycho Brahe, par
leur précision et leur abondance, vont rendre
caduque toute référence à l’histoire des
observations anciennes. Quant aux modèles
géométriques, Kepler y mettra fin. Seule
subsistera l’exigence de rendre compte
physiquement des phénomènes, chose à laquelle
les astronomes orientaux s’étaient efforcés
depuis Al-Haytham (XIe siècle)39.
Figure 30. Copernicus, In the De Revolutionibus, 1543.
39 Hugonnard-Roche, 1997.
Alexandre Amîne Thiry
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