histoire de la famille lawson

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UNIVERSITE DU BENIN (LOME)

ORSTOM

Les ChroniquesAnciennes du Togon"2

NO AGBANON II (roi de Glidji de 1929 1972)

HISTOIRE DE PETIT-POPO ET DU ROYAUME GUlN(1934)

Texte presente par N. L. GAYIBOR, assiste de Y. MARGUERAT et de R. PAU1Lome, 1991

KARTHALA 22-24,Bd.Arago 7 0 3 Prs 5 1 ai'

I

'

EDITIONS HAHO _B . 7 Lomk-TogO P38

Tous droits de traduction, de reprsentation, de reproduction et d'adaptation rservs pour tous pays.No part of this book may be reproduced i any form, by print, n

'

photoprint, microfilm, or any other means without written permission from the publisher. Copyright O &litions W H O , Lom, 1991 B:P. 378 L M O Z ISBN 2 - 906718 - 30 - O

O ORSTOM, LOME

3

AVANT PROPOS

-

Dansle butdojjiraux Togolaisdaujourdhuiles basesdeleurmkmoire &rite, les ChroniquesAnciennes d u Togoont choisi de publie6 pour leur le deuxi2me ouvrage, un document d histoireetd ethnologieexceptionnel : tout premier h avoir ktk kcrit (directementen fianais) par un Togolais, en 1934. La mise au point du texte (quila fallu souvent retoucher dans le &tail de la forme pour lui donner la clart4 quexige le lecteur daujourdhui) et son commentaire ont ktk faits par Ncouk Lodjou GAEBOR, historien h IUniversitkdu Bknin, h Lome avec la collaborationdYves MARGUERAT,du Centre . ORSTOMde Lome pour lapartie historique, et du R P Roberto PAZZI, missionnairede lordre des Combon,iensdeVkrone,pour lapartieanthropologique.

Ce texteestpublikhunprivaccessible r f tousgrace r f une impofanteaide iso financ2re de la M s i n Franaise de Coop&ation et dAction Culturelle au Togo, que nous remercwns ci. Couverture de P a u l m . Cartes et croquis dessin&par Ya0AGBOGEE (ORSTOM). Mise enpagepar la Direction desAffaires Acaamques, de la Scolantk et de la Recherche Scientifique -UR

.

4

Note sur les transcriDtions

Pour transcrire un texte comme celui-ci, on peut hbiter entre reprendre integralement les graphies employeeS par lauteur en 1934,ou nutiliser queles caractBresphonetiques permettant seuls une transcription exacte des termes et noms propres de la langue guin. Plus satisfaisante pour le scientifique, cette demi&re demarche rend la lecture beaucoup plus difficile pour le public des non specialistes, auxquelles sadresse dabord cette collection. Ona donc les orthographes dAgbanon II pour les noms de personnes (avec la difficult6 quelles sont loin dbtre coherentes au fil du texte), celles des cartes officielles pour les noms de lieu, une transcription simplifike pour les m t guin, avec orthographe phonetique (etablie par LRbene BOLOUos VI) en note infrapaginale. En alphabet latin, on conviendra des prononciations suivantes:u I j

=ou =an (nasalise)=dj

s uin w

=ss entre deux voyelles =in =comme en anglais

5

PREFACE

Le "MCmoiresurl'histoire de Petit-Popo et d u Peuple Guin(Mina)et Ctude rapide sur les moeurs et coutumes du peuple Guin"fut achev en octobre 1934. Le roiAgbanon II avait entrepris cette oeuvre h la demande de la Commission d'tudes des coutumes du Togo. Cette commission, qui avaitpour tache de collecter leplusgrand nombrepossible d 'informationssur l'histoire, les traditions, les us et coutumes des peuples coloniaux, afin d'aider l'Administration dans la conduite des affaires indighes, suscita un certain nombre d'tudes intressantes,malheureusement introuvablesde nosjours. Tel est,par exemple, le cas de la traductionfrancaise de l'ouvragefondamentaldupasteur Spieth sur les Ew (.Die Ewest&nme",paru en 1906), traduction assurepar le regrett Chardet.

* * *

Fio(1)AgbanonII,deson vrainomAmbroiseKanyiFoley, estnc)Glidji en 1898, au sein de la famille royale. Il fit ses tudes primaires h I'cole allemande de Zbjusqu 'en1914. Deux ansplus tard ilfizt r e p au dipldme du cours complmentaire allemandde Lomavec la mention :"Inganzen gut"(2).

(1) P i 5 I titre des rois en kW. (2) "'Y& bien".

Il entra alors dans la vie active et servit successivement h 1'Ecole professionnelle et h la SCOA de Lom, puis h la JOHN-WALKDEN du Dahomey et enfin, de 1926 h 1929, comme comptable de la Compagnie UNILEVER au Congo belge (3).En cong Glidji en 1929,il fut alors choisi pour succder au roi Hugbo, dcd depuis 1924. Agbanon II milita activement dans les rangs despartis nationalistes qui luttaientpour l'indpendance du Togo. Il f i t lu dputh l'Assemble Reprsentative du Togo de 1946 1951,puis h l'Assemble Nationale de la premire Rpublique Togolaise(l960-1963),o il occupa le fauteuil de viceprsident. Il s'teignit le 23 fvrier 1972,aprs quarante-trois ans de rgne.

* * *L'ouvrage comporte deuxparties :la premire consacre h l'histoire du peuple p i n , la seconde quirelate certains aspects des coutumes de cette ethnie. Pour crirecet ouvrage,notre auteurs'est servide troissourcescrites. La plus importanteest 1'oeuvred 'unpasteurd'Accra,Carl ChristianReindo$ "The history of Gold Coast and Asante",pame h Bhle en 1895 (4). abondamment inspir de cet ouvrage, qu'il a parfois recopi littralementpour combler les lacunesde la tradition orale. II a utilis ensuite outre lesdocuments privs et lesdivers traits oflciek, rsultantdes contacts des rois et chefs de Glidji etd 'Anhoaveclescommercantseuropens,au coursde la priode du scramble colonial, en particulierpour rkdiger le chapitre XII. Pourretrouverles traditions orales,Agbanon II,fortjeune lui-mme,n 'a pu que s'entourer d'un arkopage d'anciens, les dpositaires de la mmoire collective. Mais celle-ci - tous les chercheurs de terrain en ontfait l'exprience a en gknkral autant de facettes que de locuteurs...Esprit clair et mkthodique, chargkderkdiger une histoire sans ambigutks (etqu'iltenait orienter dans un sensprkcis: toujours dkfendrela prpondkrance moralede sonpeuple), le roi ne pouvait admettre trop de divergences. II a donc reconstruit un rcit d'une skduisante cohkrence, apparemment sans failre, c 'est-&dire enfait rkducteur, sans doute souvent atrapo16 et, ilfaut le de,pa@osfort 6loignC de la r6alitd . quand on peut le comparer h d'autres traditions, comme celles du royaume d 'Agbanakin (dont les prktentions h 1'antkrioritkparaissent nettement mieux(3)Actuel Zaire.'

(4) Rdition en fac-simileh Accra en 1966.

7fondes que cellesde Gliiji)ou - encoreplus ennuyeuxpour I "historiend'aujourd"hui - aux imfitables documents crits des tmoinsocculaires europens, qui rendaientcompte rgulirement h leurs commanditaires& tout ce quisepassair les sur la cte et qui expliquait lesfluciaations de &ursactivits commerciales : carts se rvlent normes. Force est de constater que I "histoireprsente par Agbanon II, aujourparole d'Evangile... Mais ces distances prises avec la rbalit, tout comme le souffre pique des rcits de bataille et surtout le sumaturel qui vient baigner si familirement la vie des grands hommes, donnent h certains de ces pages un authentique charme potique: on y trouve le plaisir du conte, h dfaut de la rigueur de l'histoire...d 'huilargement intrionXeparlepeupleguin,n'est en aucun cas riprendrepour

*. * *Toute la premire partie, celle qui conceme l'histoire, semble avoir t rdigepar le roi lui-mc?nie,ou ses collaborateurs.II n'en va pas de meme de la seconde, consacre aux "us et couiames" du pays guin, qui parat avoir ktk compose -probablement partir des infomationsfoumiespar Agbanon II et les siens- par une personne dont le style est nettement diffrent. Il estpossible qu'elle ait t rdige -ou du moins rassemble-par un administrateurfranga;ais en poste h Anho dans les annes 1930. Cette hypothse s'appuie sur le fait que nous avons retrouv un article anonyme intitul "Etudesur la famille indighe cians le cercle d'An&ho",qui reprend largement les ments expossdans cette secondepartie, article gn0 ralement attribu h un administrateur reste! anonyme. Le texte initial a t ici adapt, afin de le rendre plus lisible aux lecteursd 'aujourd "huiPour 1'arer,nous avonsprocd une nouvelleprsentation, en

prcisant les diffrentes parties et en redcoupant les chapitres de faGon plus logique. Des introductionsparn'elles(en italiques) clairent le contexte historique au dbut de chaque chapitre. Des cartes (dans le texte) et des croquis gnalogiques (h la fin) permettront au lecteur peu familier de la rgion de se retrouver dans un rkcit qui malgr les efforts de Sauteur pour exploiter les documents crits, restefond sur lesprincipes de la tradition orale.

N.L GAYIBOR .

9

PREMIERE

PARTIE

L'HISTOIRE

MAHl

CTE nF l'OR ET C~TE,DES ESAUX X V I I ~ et XVIII~ siecies_..I.

FnN

+

*

O

ASHANTi~omejdjiCTE

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TWiFO

FANTiape Coost.

(Lom) viiles octuelies ++++ frontibres octuelles EWE ethnies 1 Christianborg 2 Agbozume 3 Afho 4 Segbohoue'

Elmina

c6 T ECarte

1

11

CHAPITRE I

FONDATION DE GLIDJI

Le rkcit des origines de Glljinous oblige hplonger dans une histoire tr2s complexe et tr2s violente : de l'actuel Ghana entre le dbut du XVI.2 si2cle celle et le milieu d " I I 2 . En ejfet, lespuissances navales europennes, mettantfin hpr2s de 150 ans de monopoleportugais, se bousculent alors sur la riche "Cte de l'Or":leurs rivalitks commerciales et leurs guerres s'emm2lent rt celles des royaumesautochtones. Les armes hfeu, importkesen nombre croissant,permettent &sonnais h des Etats de mieux en mieux structur6sde se dkvorer les uns les autres en desgumes inexpiables. C'estfinalement, hpartikdu milieu duXVIII2 si&cle,leplus puissant -l'empire ashanti- qui dominera presque tout l'actuel Ghana, hormis la partie du littoral -le pays fanti- que dkfend knergiquement 1!,4ngIeterre. De l'ultime choc entre les deux impknalismes natra, en 1874, la colonie de Gold Coast. Dans la rkgion d'Accra, au contact des peuples de civilisation akan, matrilinkaires (Akwamu,Akyem, Fanti,Ashanti), vivaient des groupes de traditionpalrilinaire (Ga (5),La(ou Ela), Ningo sutla cte, Shai;Kiobo dans I 'nen t6teur).Les Gas't?taientprkcocementorganiss royaume autourd 'Accra,un ddbouchb majeur pour les grandes routes commerciales de I'intkrieur, qui , cheminaient le longdes Monts Akwapim et de la Volta. Tenir ce tr2s important centre commercial (o3 cohabitaient -non sans frquents conflits- Anglais, HollandaisetDanois) donnaitaux Gdune tellesuprkma~surlespeuplessituks plus h I'intkrieur que ceux-c, trop oppressks, se soulev2rent. Finalement, les Akwamu furent victorieux et submerg2rent la cte vers 1680. C'est de

(5) C'est l'origine du mot "pin".

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.I@ondrement du royaume ga quest n le peuple guin, et donc lhistoire de Gldjk une arme perdue va simplanter dans le sud-est de lactuel Togo, et y fonder unepuissance nouvelle.

Aucours du regnedokai-Koi (ouKanku6) (6) ,&me roi (7)dAccra (Gold Coast) skleva un conflit entre les Guin (8) (en fait les Gt dAccra) et les Akwamu, peuple tributaire dAccra (9). Ala suite de ce diffkrend ( O), ils 1 se dklarhrent la guerre. Mais des chefs militaires guin comploterent avec leurs homologues akwamu contre leur propre roi. En raison du complot de sesgknkraux et markchauxavecladversaire, le roi Kanku6 convoqua sa cour et lui dit : . Une branche de la famille d'hyron, par suite de difficult& et de malheurs familiaux, fonda le village d !4jTdegnigban, expression qui signifie: "Aucune terre ne refusera de cacher dans son sein un cadavre" ;c'est-&dire: "On peut Ctre enterre partout". C'est ainsi que les An10 de DCgb6nou et de Glanto sedisperserent dans la region. C'est la famille Amegadje qui fonda le quartier Ketakome ?I Degbenou, et ce sont ses petits-fils qui s'occupent du fetiche de chasse Degbe, que leur aeul avait laisse dans un buisson B Degbenou.Les Guin venus d'Accra en avaient apport6 les principaux fktiches: Sakuma, Kole, Lakpan et Mama Nyagan. Ils installkrent Kole dans une brousse B Glidji-Kpodji (place Gbachounou). Les Nungo pladrent Bgalement leur fetiche Djobu derriere le quartier Gbougblan du meme village. Les deux principaux Zumo (111) (pretres) du grand fetiche Sakuma, Foli Ako, et du fetiche Kole, (femme du Sakuma), Ama, ayant remarque que DCgb6nou est situe juste en face de Gbachounou, y pladrent l'eau de Kole(109)Ce quartier aurait t fond p urdu quader Ela, quiy aurait installk un march6 ; d'od le nom de nou, "Marchdes produits de chasse', qui, altr, devint Dkgbnou. urd 'huiappel Lac B o b . (111) Termegl, d'Accra, dsignant les grands prtres desservants des cultes de certaines divinits ga.

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contenue dans un petit vase. Ama resta B D6gbBnou et fonda le quartier @ o a j h m 4 toponymequisignifie :Quartierde Kpodji.Ils y accomplirent les &remonies d & i h au fetiche Kole au bord de la lagune, dans laquelle ils versbrent leau du vase. Cette eau, Kole, devint une source deau potable qui existe encore de nos jours :lendroit sappelleKoleto. Ce nest pas un puits; leausepuise avec la calebasse. Ama avait un fils nomm6Ayit6 Aminu, qui avait habit6 GlidjiKpodji. Lakpan, grand f6tiche des Ela, fut plad B Djamadji, quartier dAn6cho. Mama-Nyagan, deesse des femmes enceintes, fut insta&% B D6gb6nou. Les femmes enceintes peuvent sy baigner trois dimanches consecutifs pour 6viter la mort kventuelle pendant la grossesse, cet 6v6nement &ant consider6 comme de mauvais augure pour le mari et sa famille. Quelques femmes confient leur grossesseB ce fetiche pour la mCme cause ; leurs enfants porteront le nom de D a n k ouAduvi (112). Akue, neveu de Foli Bebe, marchand #ivoire, en chemin pour Badagry et Lagos pour ses affaires commerciales, resut hospitalit6 B Djamadji. Un jour, du haut dune maison B 6tage (113), il remarqua la fille dhegadje de D6gb6nou9qui se rendait B la plage. La fille le charma et il decida de 16pouser. I1 se rendit chez AmCgandje, et sollicita sa main. Ce dernier voulut la lui donner, mais B la condition q u m e se fixe chezlui, A D6gb6nou. Akue accepta, se maria avec ladite fille et resta A D6gb6nou. Kpakpo Ngbege, ancien chef de Degbenou, est le petit-filsde la fille dAmegandje et dMu6 (qui avait pour seconde femme Froko, soeur pun& de Frele, toutes deuxvenues dAccra). Assiongbon Damdje 6pousa Frele et lui donna une concession au quartier Adam6 A Glidji. Cette concession porte le nom dAhuegame, une maison qui inspire le respect public, car cest la demeure des femmes du roi. Suivant la tradition, de lunion dAkue et de Froko devaient natre Adjakuma, Djidjiabu, AdoEvi Ap6, Hunfon et Godagbe (114). Adjakuma batit une petite maison B etage B AaJakuma-be-dje(Letage dAdjakuma);cette expression devint par alt6ration Djamadji(ll5). Akue avait pour troisieme femme la princesse Chocho, de Glidji. Cette dernibre &ait la soeur cadette dAdakou, mere de Lat6vi Awoku(112) Danke : masculin, Aduvi : fbminin. (113) On notera une maison b tage en plein XWIIt? s2cle. (114) Voir les croquis gnt2alogiques (sianplijs) h la fi de louvrage. (115) Une autre version,rapportt2eparGaba (1942),tire ce nom de lexpression djeame dji: Ceuxquiviennent en sumonhe,en souvenir dune immigration ultrieure de Ga venus dAccra rejoindre leursparents dt;b installs sur place.

46Lawson d'Agokpam6. Chocho donna naissance ii AdotQKuma, Adole et Adoko. Ado16 devenue fbticheuse, fut n" o& Adole KudCmC. Ado16 Kud6mC 6pousa Sekpon, fils de Kwam-Desu. LS familles suivantes : da Silveira, Kuadjovi' DjiyChu6, Pedro Felix d'Almeida et Gaba descendent d'Ad016 Kud6m6, comme Ayit6 Ajavon descend d'Adoko.

NOTE SUR LES GRANDES FAMILLES D'ANEHO, ISSUES EN FAIT DE GLIDJI Nous avons vu dCjja que la princesse Chocho, filled'Assiongbon Dandje, Cpousa AkuC de DCgbknou et eut plusieurs enfants. Voici les gkn6rations depuis lors jusqua ce jour :Ado16 Kud6m6, fille de Chocho, femme de SCkpon, donna naissance ii Koffi, Anyakou Agbo, Ahdba, Aykfoa, Massan et Anani Avinuwesi. Anyakou Agbo donna naissance ii Kouadjovi DjiyChu6 et Akoueba; Kouadjovi Djiy6huC engendra Pedro Akakpo et Anyakouvi. Pedro Akakpo engendraKwamvi et Winfried. Akoueba kpousa EkouC Gaba, fils de Foli Sosro et engendra Ananidje Gaba et Frank Kouassi. Daniel Kouedje est le fils de Ananidje Gaba, et Frank Kouassi. Gaba engendra Kou6 Agboko, Kou6 Agbota, Nelson Gaba, AkouktC Gaba, Jacob Gaba, Ah0 Gaba, etc. Sassi Ah6ba 6pousa Adjkt6 et engendra Kuadjo Landjekpo da Silveira, autrement connu sous le nom de Pedro Kuadjo. Ce dernier engendra Francisco, Lucas, Vinceslaus, Alexandre et Victoiino, Koffi Kondon da Silveira.Ayefoa Cpousa B Porto-Novo Nyali et engendra un garon et une fille, nommes Houssou et Ahossi (116). A la mort de Nyali, Ayefoa, revenue ii AnCho, se remaria B Boedje, du quartier Djamadji, et engendra Koko, devenue Todehunsi (nom d'initike) ; Ahossi Cpousa le Portugais Don Francisco Felix de Souza (Il7) et engendra Ignacio, Kouakou AdCkpCti, Ayabavi et Ambavi de Souza. Koko Todehunsi Cpousa AyitC Ki&, fils d'Ayi Manko et engendra un garon unique nomme Ayi Yovonou ou Pedro Felix d'Almeida. Sa mere mourut en couches. Devenu adulte, Pedro d'Almeida eut de nombreux enfants dont les principaux furent Geraldo AyitCga, Antonio, Chico, Manuel Tetevi, Joachim, Old Joao, Joao Gedu, Francisco Gadamadja, Juventio, Antonio Ayayikoe, Augusto Joao Ayikouevi, Bernado Ayikouevi, Pompeo, Leonardo Gogwoa, Vincent Ayite, Idelphontio Kitivo, Georges Godohum et quelques filles comme AykldgA, Ayokodje, Kitika, Ayoko et Adakou. Ce

(1 Agbanon II descend ses gc!nkalogiesjusqu'cf ses propres contemporains. 16) (117)Le fameux "Chacha" Souza. de

sont les descendants dAdolB d6mB. Voici les dewendants de sa soeur Ayit6 cadette Adoko : Adoko $pousaAyi nko et engendra Ayit6 Ah~vi. Movi engendra Ajavon. enfants #Ayit6 Ajavon sont tri% En voici quelques-uns : uete Ajavon, Robert Ajavon, JO liam Messa, Emmanuel Paul Ajavon. Les filles sont:

Nous avons d6jA vu que la soeur an& de Chocho, no%. Adakou $pousa Lat6 Bewu dAgokpam6 et engendra Latkvi Awokou Lamon, qui nkli, de qui descendent les Lawson.u&, no& Djidjiabou, devenue grande, &pousa Porle tugais Don Francisco Fklk de Souza(ll8) et engendra kidore F6lk de Soum,fo dAdjido (119). Ape, la soeurcadette de DjidjkdmM~pOusa Mouete IAWSO~ h l a m e et Agamamnet Boe Salvador. D b la naissance #Isidore de termina sa mort. Sa Lawson, se char Agamazon $taient mnsid$r& mmme jumeaux. sa m&re.A Mge de 8 am, il fut envoy6 au BrQil forgeron i Mge de 25 ans. Ala mort d l en secondesnoces Ayhi@ djeSqui eut plusieurs enfants, liam Messa Fdi, ,C ~ O C Doviga etc. (120). ~Q,

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CHAPITRE IV GLIDJI APRES ASSIONGBON DANDJE LE REGNE DEKUE ADJALO (1748-1757)

Apr2s le r&peglorieux d AssiongbonDandje, qui a su jouer un jeu de bascule entre les puissances de la cte, la dcadence dupetit royaume de Glidji samorce. Elle conimenceparlaplus classique desfaiblesses :la comptition pour le trne, ici entre le fi2re et les 91s (et entre les fils eux-mmes) du souverain djnt. Facteur aggravant :la relative bri2vetkdes r2gnes, dontpeu seront marquants.Trois ans aprbs les obsbques du roi Assiongbon Dandje, EkuBAdjalo, fils de Foli Bebe, frbreconsanguin dhsiongbon Dandje, fut couronne (121). Les enfants dAssiongbon Dandje, mecontents de ce choix, se mirent B lui disputer la couronne. Min deviter les conflits, les vieuxnotables dkidbrent de confirmer Eku6 Adjalo, loncle, dans ses nouvelles fonctions, car chacun des enfants convoitaient la place et Foli Zonku (lun des fils dAssiongbon Dandje), quiavait eteregent, dissimulait deja les trCsors royaux. Eku6 Adjalo fut donc surnommCAwu dje ugbo ko, expression qui veut dire: Le belier endosseson habit, signifiant quEku6Adjalo a 6th nomme roi une fois pour toutes, et quilny a quela mort qui fera tomber lesceptre de ses mains. Cest en effet un principe fondamental, toujours respecte dans la coutume :on ne d6trbne jamais un roi.(121) La version de Gaba (1942) est diffrente. Elle rapporte en effet que le successeur d IAssiongbon Dandje fut son plus proche cousin, Fol Hun.

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Foli Gbosu, fils et trhorier dhsiongbon Dandje, reut lordre de g6rer les biens immeubles de son pbe. I1 avait le droit de prkter les terrains i ceux qui voudraient cultiver, mais il ne devait pas les vendre. On lui confia quelques esclaves dAssiongbon Dandje pour cultiver les champs, afin davoir assezde vivres pour lui et surtout pour la garde royale. On donna egalement quelques champs B Abladu pour les cultiver, en vue de subvenir aux besoins des gens dont il devait soccuper. Une partie des champs fut donn6eA Foli Dekpo, une autre A Kinvi Gbadja.Ce dernier preferait les travaux champetres et le commerce A la guerre. Il etait par conskquent plus riche que ses freres. I1a eu de nombreux enfants et beaucoup desclaves. Comme il n&ait pas bon de laisser tous les champs dAssiongbon Dandje entre les mains des seuls princes, car cela amenait des jalousies, on confia une partie des champs au chef de guerre Djibonu, du quartier Agodja-Kponu, et une partie au chef de guerre Husiagama, du quartier Agodja-Globome. Comme Hifo, chef du quartier Toklo, preferait la peche, on donna un champ B son sous-chef, Zigga. Cetait entre les mains de Foli Glosu que demeurait le terrain de Djankassk. Plus tard il en fit don au village. Cependant, sil manquait de terrain de culture a un paysan de Glidji, le roi de Glidji pouvait lui en donner 11 Djankassk. On legua un terrain au chef des An10 (Anakpa, du quartier Agbktigom6) et ses gens.

Quand EkuC Adjalo &ait roi B Glidji, Ahlonkor Foli etait chef B la plage et Latevi Awokou Lawson, boy, cest-&dire maitre dh6tel (122) a Lolam6 et tous les deux etaient sous la domination du roi de Glidji. Peu de temps aprh son couronnement, le roi Eku6 Adjalo mourut.

(122) Expression quelque peu excessive, premire trace dunepolmique qui apparatraplus fard

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CHAPITRE v

LE REGNE DE EKUE AZANKPO (OU ADANKPO) (1760-1785)

A la fin du XVIII s2cle, la puissance militaire de Glkiji connat un h i e r tromphe :la guerre de 1784 contre IesAnlo ah delta de la Volta, pris en tenaille entre les coaliss qui avancent de lest et de louest.

Mais, aupays pin, lepouvoir est en train de basculer de GlkijiihAnho, des guerriers aux commergants. Fortement enrichipar son rle dintermdiaire oblig avec les marchands europdens (dontil a appris les languesprincipales en naviguantavec m u n e quinzaine dannes),LatviAwoku investit sapuissanee dans laforce militaire -ilpeut acheter en quantitt! la poudre et lesfusilsettente des imposerainsih la communaut. Mal lui enprend: son inexprience lui contera la vie au combat, h moins de 50 ans. Le trne de Glkiji est provisoirement-dkbarrassdune ambition quise masquaitde moins en moins.

Aprb la mort de E h 6 Adjalo, son frhre consanguin Eku6Azankpofut couronn6. Dans le meme temps, Amah Kpassem mourut A Anfoin et son fils Bli Akan devint prince-r6gent. Le roi Azankpo etait encore appel6

Adankpo car, sous son rhgne, prit fin la lutte entre les Fon et les Guin(123). Les Guin dAgokpam6, de Zowla et mCme de Glidji se fixhrent alors vers la plage, chez les And. Les Pla de Plaviho sen retournhrent chez eux, car la population dAn6ho devenant de- plus en plus dense, il y avait trop de pecheurs, et la p&che rapportait moins (124). Ce fut ainsi que Kuessan, fils de Foli Bebe, quitta Glidji et sinstalla au lieu appel6 aujourdhui Sivame. Il avait au premier abord denomm6ce lieu Gbodjot:Lieude repos. Par suite dunconflit, leshabitants de Gboto emigrerent A Gbodjot6, chezKuesan, qui les reut bien et leur dit: , donnera plus tard Sivam6, le nom duvillageactuel. Des vieux notables et de Gboto 6migr& A Sivam6, on peut citer Tebui, &u et Adebui.

(123) Allusion aux diffrentespript?tiesdes apontenzents entre les Fon et les coaliss guin-meda tout au long du XVIII s2cle. (124) On la dit : ralit tait probablement beaucoup plus conflctuelle. la

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A) - Guerre des Danois contre les Anlo de Keta en 1784 (125).

De vieilles rancunes entre les Anlo et les Ada faisaient quils ne sentendaient jamais. Les raisons de ces dissensions sont les suivantes :

1/ - La limite entre les territoires anlo et ada sur la Volta; 2/- La prise dotages contre de vieilles dettes non acquitth. Les Anlo saisissaient injustement les Ada ou leurs objets prkieux contre de vieilles dettes non remboursb, 3/- Les Anlo convoitaient la grande quantitk de sel que les Ada retiraient de la Volta;4/ - Les Ada et ceux dAccra ,(de Guingbo) sont des allib li& par un pacte

(126). Ces deuxnations anlo et adasktaient fait la guerre en 1750.Les Ada avaient eu recouiS au roi Tchum Ampoforo dAkyem et au roi Sakiama Tenten dAkwapim, et gagnerent la guerre. (Leschefs de guerre anlo avaient 6t6Adal, Abuadji et Anyamakpa). Cette guerreetant finie, ils Bent la paix en 1767 et les Anlo et Ada firent dbormais du commerce en bons termes.

Mais en 1776,a limproviste, les Anlo declarBrent la guerre aux Ada;ils les tu&rentmonstrueusement et firent de nombreux prisonniers. Les

survivants, en dQoute, se sauverent a Akohue, p r b de Wekumagbe, et A Nungo. Les Anlo se toum&rentvers ceux dAvenor et firent un pacte damitid avec eux Voyant que les La qui r&idaient A Agudja (127) etaient les parents des Ada et des Guin, les Anlo leur d&lar&rent la guerre et les repousserent jusqua Agotime (128).

(125) Tout ce qui suit est directement t& de Reindo$ i ( 1 2 t 9 . na au fait toute une skne dalliances derevers:les Accra et les Ada ~ u, les Akwamu avec les Ashanti contre les Accra et les Ada... (127)Agudja est une &formation du nom de V&a, ville anlo situkejuste au nord de Keta Les La de la cte h lest d Yccra sont apparent& aux Giz. (128) 80 km au nord-ouestde L o d .

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Des commerants danois faisaient alors du commerce avec les habitants dAgave, Tefle, Mafi et de Mato sur la rivibre Amu (la Volta). Ces commerants disposaient de gros canons devant leurs magasins pour se proteger contre les Anlo. Ces derniers molesterent pourtant les Danois et se hasarderrent jusquA arrCter les pirogues qui transportaient leurs marchandises A Keta; ils vendirent ces pirogues. Cette audace leur cotita tri%cher. Les vieux Anlo offrirent des hommes en otages pour calmer les Danois. Mais les jeunes gens se moqubrent des vieux et les injurierent davoir agi de la sorte. La mauvaise conduite des Anlo et leur entetement firent que les Danois se levbrent contre e u en lan 1784. Les rois amis des Danois, et A qui ils payaient tribut, etaient : Naku Odan de Christiansborg(129), Ako Djaram de Labadi, les chefs de Kpong et de Nungo, Athiemo dAkwapim. Lgouverneur danois Kioege convoqua taus ces chefs il Christiansborg et leur proposa la guerre. Les chefs rependirent quils ne pouvaient entreprendre la guerre sans lautorisation du roi dAccra, qui rhidait il Dutch Town (130),car, sans son ordre et son secours, lexpedition contre les Anlo serait difficile et dangereuse. Toko Tshuru, alors roi dAccra, avait demenage AKuabenyan,dans la region de Kpokpoase, avecses chefs Oto Brafo, Ayite Okoso, Ayayi Tek0 et avec les hommes, car les Anglais avaient demoli un fort hollandais dans son quartier. L gauvemeur Kioege alla jusquau roi Tek0 Tshuru et le supplia de laider A combattre les Anlo. Un proverbe dit : ddjino mu@ na home ou :