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IES MIGUEL DE MOLINOS SECTION BILINGÜE 2011-2012 HISTOIRE ESO

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IES MIGUEL DE MOLINOS SECTION BILINGÜE

2011-2012

HISTOIRE 4º ESO

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INTRODUCTION Étudier l’histoire Comment peut-on étudier le passé des hommes qui nous ont précédés depuis fort longtemps sur la Terre ? 1. Autour de nous, des traces du passé.

1.1. On peut remarquer autour de nous de nombreuses traces du passé: vieilles maisons, monuments, objets conservés dans les musées. Les étudier, c'est faire de l'histoire.

1.2. L'Histoire est la science qui permet de connaître le passé. L’historien s'intéresse à la vie des grands hommes, comme Charlemagne ou Napoléon, mais aussi à des événements (la prise de la Bastille par exemple), ou à la façon de vivre de nos ancêtres, L’Histoire ne concerne pas seulement les hommes qui nous ont gouvernés, mais aussi le passé de notre ville, notre village ou de notre famille. Les historiens nous montrent ainsi que d'autres hommes ont vécu d'une manière différente de la nôtre. 2. Comment étudier le passé?

2.1. L'historien étudie le passé à l’aide de documents qui peuvent apporter un renseignement ; ce sont. les sources de la recherche historique. Il interroge ces documents comme un détective recherche des indices: d'ailleurs, « histoire » vient d’un mot grec qui veut dire « enquête ».

2.2. Il existe d'abord des documents écrits : œuvres d'historiens du passé, textes gravés sur des monuments, etc, Ces textes et leurs illustrations évoquent des événements (scène de bataille), des religions (la Bible), la vie quotidienne. Avant de les interroger, il faut savoir les lire et les traduire. Il existe encore aujourd'hui des textes que nous ne savons pas lire; d'autres sont incomplets, ce qui complique le travail des historiens.

2.3. Les textes ne sont pas les seuls témoins du passé. Les pièces de monnaie, les sculptures, les bâtiments, les outils, les objets de la vie quotidienne (vases, bijoux) nous renseignent également,

2.4. S'ils n'ont pas été conservés, on les retrouve par des fouilles c’est le travail des archéologues. L'étude de l'emplacement des restes dans un abri préhistorique permet de reconstituer la vie des habitants: des charbons de bois indiquent qu'ils connaissaient le feu; les ossements d'animaux permettent de reconstituer la faune; les pollens permettent d'imaginer la végétation et le climat de la région. Souvent, il faut vérifier le résultat des fouilles à l’aide d'autres documents, par exemple en comparant avec des textes anciens, ou avec le résultat d'autres fouilles. L'Histoire étudie le passé sous toutes ses formes grâce aux documents. Certains sont écrits, d'autres non. Ils sont rassemblés par les historiens et les archéologues.

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LA CHRONOLOGIE Depuis toujours, les hommes ressentent la nécessité de se repérer dans le temps. Pour dater les événements de leur propre vie ou de la société dans laquelle ils vivent, ils recourent à des systèmes de division du temps. Pour situer les événements du passé, l'historien recourt à la chronologie. Pour représenter la durée, il regroupe les années en périodes. Pour se repérer dans le temps Une date se compose du jour, du mois et de l'année. Une journée correspond à la durée moyenne de 24 heures, entre deux levées de Soleil. Une année compte une rotation de la Terre autour du Soleil (365 jours et 6 heures). Depuis des millénaires, les hommes se repèrent dans le temps. Les calendriers les plus anciens remontent aux civilisations de Mésopotamie, d'Égypte et de Chine, il y a quatre millénaires. Les Anciens se situaient dans le temps par rapport aux astres et notamment en fonction du Soleil (cadrans solaires). Les horloges, depuis la fin du Moyen Âge, et les montres, depuis le XVIIe siècle, indiquent l'heure avec de plus en plus de précision. Notre calendrier, dit grégorien, remonte au XVIe siècle. Il rappelle le nom du pape Grégoire XIII, qui est à l'initiative de la réforme du précédent calendrier julien élaboré à Rome sous Jules César. Dater le passé Pour compter les années, il faut choisir un point de départ, lequel varie selon les civilisations. Dans l'ère chrétienne, l'an 1 correspond à l'année de la naissance de Jésus Christ: vivre en 1998 signifie que nous nous situons 1998 ans après sa naissance. Le calendrier israélite compte les années à partir de la création du monde située par la tradition juive en 3761 avant notre ère. Pour les musulmans, l'an 1 de leur civilisation correspond à l'an 622 des chrétiens, au moment où Mahomet quitte La Mecque. Le calendrier romain commence en 753 av. J.C., date légendaire de la fondation de Rome. La chronologie, une science au service de l'historien La chronologie sert à organiser les faits dans le temps. Un axe chronologique représente le temps sous forme linéaire. Il permet de situer un événement par rapport à un autre et de déterminer ainsi des durées. Toutefois, pour situer les événements dans le temps, les ans ne suffisent pas toujours, surtout lorsque l'on veut étudier des périodes anciennes, comme la préhistoire. Il faut alors utiliser d'autres unités: les siècles et les millénaires, voire les dizaines de millénaires pour rendre compte de l'évolution de l'homme. On considère que l'histoire proprement dite commence avec l'apparition de l'écriture, il y a quelque 5 000 ans. Les périodes antérieures appartiennent à la préhistoire.

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Document 1 Je situe dans le temps Pour comprendre le passé, il faut classer les événements, La succession des dates constitue la chronologie. Nous comptons en années (365 jours= 1 an ) regroupées en séries plus ou moins longues : 100 ans forment un siècle, 1 000 ans ou 10 siècles forment un millénaire. Dater un événement, c'est le placer sur un axe, une frise chronologique, par rapport à un point de départ. Dans les pays chrétiens, on utilise la naissance de Jésus Christ comme point de départ : dix ans avant sa naissance, c'est l'an 10 av. J.C.; un an avant, l'an 1 av. J.C. puis viennent l'an 1 ap. J.C., l'an 2 ap. J.C., etc, Il n'y a pas d'année zéro. Pour nous, les dates se divisent en siècles et en millénaires avant ou après Jésus Christ. C'est l’ère chrétienne. Avant la naissance de Jésus Christ, on utilisait d'autres systèmes les Égyptiens parlaient du début du règne de chaque souverain, les Grecs des premiers Jeux Olympiques (en 776 av.J.C.), les Romains de la fondation de Rome (en 753 av.J.C.). Aujourd'hui, les juifs et les musulmans, qui ont une religion différente du christianisme, utilisent d'autres points de départ pour leurs dates. Lire une date

1 7 8 9 2 0 0 2

Millénaire Siècle Décennie année

17 siècles + Siècle en cours = 18º siècle 20 siècles + Siècle en cours = 21º siècle

Exercice 1: 1. Combien y-a-t-il de siècles après J.C. dans les dates suivantes: 1871, 1989, 1643, 963,

44, 800, 511, 1270? 2. Écrivez en utilisant les chiffres romains: 3ème siècle, 7ème s., 17è s., 24è s., 11è s., 5è

s., 31è s.

Vocabulaire : la fouille archéologique, rassembler, repérer, le cadran solaire, l’ère, le millénaire, chrétien

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LA PRÉHISTOIRE Les premiers hommes A Du Primate à l'Homme 1200 fois plus longue que l'Histoire, la Préhistoire est l'immense période qui s'étend des origines de l'Homme à l'apparition de l'écriture. Comment l'Homme est-il apparu sur la Terre? Comment l'a-t-il peuplée? 1. Des Primates aux Australopithèques 1.1. Comme les singes, les hommes descendent des primates, petits mammifères vieux de 70 millions d'années, possèdent un pouce opposable aux autres doigts et un cerveau très développé pour leur taille. Il y a 25 millions d'années, les primates d'Afrique de l'Est, qui vivaient dans les arbres, ont dû s'adapter à un climat plus sec et vivre dans la savane. Ils se sont redressés peu à peu, libérant leurs membres antérieurs. 1.2. Il y a 6 millions d'années, les primates ont donné naissance aux Australopithèques, dont les restes les plus anciens ont été découverts en Afrique de l'Est. Le squelette le plus ancien et le plus complet est celui d'une femme, appelée Lucie par les archéologues. Il montre que les Australopithèques sont petits (1,20 m) et qu'ils marchent debout. Ils sont végétariens, utilisent des outils grossiers, mais ce ne sont pas encore tout à fait des hommes. 2. L'Homme peuple la Terre 2.1. Les hommes les plus anciens vivent en Afrique de l'Est sans doute à partir de -3 millions d’années. Homo habilis (« l’Homme adroit ») mesure 1.35 m., marche bien debout ; c’est un omnivore :à son menu on trouve de gros animaux mais aussi des escargots, des lézards, des serpents, des fruits et des racines. Son cerveau est plus gros : il taille les premiers outils de pierre parle et vit en groupe On le retrouve sans doute en Europe dans le centre et le Sud de la France, plusieurs sites, comme par exemple les Étouaires, datés entre -2.6 et -1,5 millions d’années, ont livré récemment des outils primitifs mais pas d’ossements humains 2.2. L'Homme continue son évolution : vers -2 millions d'années, il laisse la place à Homo erectus (« l’Homme debout »), dont on a retrouvé des vestiges en Europe et en Asie. Il taille des outils moins grossiers et sait utiliser le feu depuis environ 700.000 ans. 2.3. Homo erectus laisse peu à peu la place, vers – 100 000 ans, à l’Homo sapiens (« l’Homme Savent »), puis à l'Homme actuel («Homo sapiens sapiens ») qui apparaît vers -40.000 ans. Celui-ci peuple la Terre au fur et à mesure du réchauffement du climat. L'Homme apparaît sur Terre à l'issue d'une longue évolution. Il fabrique des outils de moins en moins grossiers. Il peuple progressivement la planète.

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La vie au Paléolithique Comment vivent les hommes préhistoriques au Paléolithique? Comment se nourrissent-ils ? Comment se protègent-ils? 1. Les outils et le feu 1.1. Depuis les temps les plus anciens, l'Homme taille le silex pour fabriquer des outils; il améliore sans cesse ses techniques. On appelle cette époque le Paléolithique, « âge de la pierre ancienne »: elle est elle-même divisée en quatre périodes. Les premiers outils, ou galets aménagés (cantos rodados), sont peu à peu remplacés par des bifaces; à la fin du Paléolithique, ces outils sont très divers et atteignent une grande finesse : lamelles, burins, grattoirs en silex, aiguilles et harpons en os. 1.2. Vers 700.000 ans l’Homme découvre l'usage du feu. On suppose qu'il s'est d'abord emparé du feu de manière accidentelle avant de savoir l'allumer en frappant deux silex l'un contre l'autre ou en frottant deux morceaux de bois tendre. Grâce au feu, il peut se défendre contre les animaux sauvages, se réchauffer et s'éclairer, cuire ses aliments et durcir ses épieux. 2. La chasse et la cueillette 2.1. L'homme préhistorique est un chasseur qui se déplace en suivant la gibier : c'est un nomade. Lors des périodes de refroidissement du climat (glaciations), il chasse le renne, le mammouth, le bison, l'ours. Lorsque le climat se réchauffe, il capture des chevaux ou des cerfs. Il tue les gros animaux en les laissant tomber dans des pièges, après une battue, ou en les précipitant dans le vide. 2.2. Il complète son menu par la cueillette de fruits sauvages et de champignons. À la fin du Paléolithique, la pêche devient courante : des harpons en os et des nasses permettent de capturer saumons, brochets, perches et anguilles. 3. Le vêtement et l'habitat 3.1. On ignore comment étaient les vêtements des hommes préhistoriques. On pense que lors des glaciations l’Homme se protège en se couvrant de peaux. L’invention de l’aiguille en os, vers –17.000 ans, permet de les coudre avec des fibres végétales ou des tendons d’animaux. 3.3. L’habitat est mieux connu. Les hommes font des haltes de quelques semaines à quelques mois dans des régions riches en gibier. Ils s’installent dans des abris sous roche, ou à l’entrée des grottes : ils appuient des branches contre les parois et les recouvrent de peaux, ce qui les protège de l’humidité, du vent et du froid. Dès –900.000 ans, ils établissent aussi des campements de plein air : tentes ou cabanes arrondies. Les déchets de la vie quotidienne sont repoussés à l’extérieur ; le foyer, les litières, l’atelier son bien

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séparés. On a retrouvé des campements assez étendues, ce qui montre l’organisation d’une première vie sociale. Grâce à la chasse et à la cueillette à l’aide d’outils de plus en plus perfectionnés, à la maîtrise du feu et à l’organisation de campements, les premiers hommes commencent à vivre en société.

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LE NÉOLITIQUE Les paysans du Néolithique Du chasseur au sédentaire À partir de –10.000 ans, les conditions de vie se modifient. Comment les hommes, qui étaient jusque-là des chasseurs et des pêcheurs. sont-ils devenus des agriculteurs et des éleveurs? 1. L'Homme devient agriculteur et éleveur 1.1. Entre –13.000 et –9.000 ans, le climat s'adoucit, les glaciers reculent, la forêt progresse. Les hommes doivent s'adapter à ces nouvelles conditions naturelles: les grands animaux comme le renne se font plus rares, la pêche et la cueillette prennent plus d'importance. 1.2. Les hommes prennent soin des plantes et des arbustes qui leur fournissent fruits et graines. Entre –10.000 et –7.000 ans, l'Homme apprend à récolter les céréales sauvages (blé, orge, riz ou maïs), puis à les cultiver; il domestique certains animaux comme le chien, le mouton, la chèvre, le porc et le bœuf; le chasseur nomade devient progressivement agriculteur et éleveur sédentaire c'est la « révolution néolithique ». 2. L'Homme utilise de nouveaux outils 2.1. Les hommes utilisent toujours des silex taillés, mais aussi des outils en pierre polie: le Néolithique (« Âge de la pierre nouvelle ») succède au Paléolithique. Pour cultiver le sol, les paysans inventent de nouveaux outils la houe l’araire destinés à gratter la terre, la faucille qui coupe les épis, la meule qui broie le grain. 2.2. Deux nouveautés essentielles apparaissent - Au début du Néolithique les hommes inventent la poterie. L'argile cuite au feu, puis dans des fours, permet de fabriquer des récipients destinés à transporter l'eau, à conserver les fruits et les grains. - À la fin du Néolithique, certains groupes humains apprennent à fondre las métaux dans des moules. Ils travaillent d'abord le cuivre, puis le bronze, enfin le fer. 3. Une diffusion très lente Ces transformations commencent au Proche-Orient, dans les vallées du Tigre et de l’Euphrate. Elles se produisent également en Inde et en Amérique centrale, puis en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique. À mesure que les sols s'épuisent, les populations se déplacent vers d'autres régions : la diffusion de l'agriculture et de l'élevage s'étend sur plusieurs milliers d'années, à des dates très diverses suivant les endroits.

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En quelques milliers d'années, les hommes apprennent à cultiver la terre et à élever les animaux: c'est la « révolution néolithique ». Ils fabriquent des outils en pierre polie et des poteries puis fondent les métaux. Comment vivent les hommes au Néolithique? Quand et où les premières villes sont-elles nées? 1. Premiers villages, premières villes 1.1. En même temps qu'ils deviennent sédentaires, les hommes construisent des habitations permanentes formant des villages puis des villes. Les premières apparaissent en Orient : Jéricho vers –7.800. Çatal Hüyük vers –6.500. En Europe, les plus anciens villages datent de – 5.800. Vers - 4000, on construit des habitations au bord des lacs ou des maisons collectives très longues. Des murs de torchis ou de branches portent un toit de chaume. 1.2. L'agriculture permet de nourrir plus d'hommes. Les groupes humains atteignent plusieurs centaines de personnes, contre une vingtaine au Paléolithique. La vie dans les villages et dans les villes est liée à une nouvelle organisation de la société. Des activités artisanales comme le tissage apparaissent. 1.3. La société se diversifie - Ceux qui produisent, agriculteurs et artisans, échangent leurs produits par le troc. Ainsi, l'échange des premiers objets en cuivre permet la diffusion de la métallurgie. - Les guerriers, dont on a retrouvé des tombes renfermant des bijoux, parures et armes sont sans doute plus riches que les autres. - Les prêtres sont les intermédiaires entre les hommes et les divinités, sans doute les forces de la nature comme le tonnerre. 2. Monuments et croyances 2.1. En Europe occidentale, les hommes du Néolithique dressent de grands monuments de pierre: - Les menhirs sont des pierres levées, isolées, alignées ou disposées en cercle (cromlech). - Les dolmens, formés d'une ou plusieurs pierres reposent sur des pierres dressées. Certains, très allongés, forment des allées couvertes. 2.2. Certaines de ces pierres sont gravées ou sculptées. Les dolmens sont des tombes collectives Ils étaient recouverts d'un monticule de terre qui a disparu. Les plus vastes ensembles, comme les alignements de Carnac en Bretagne ou le cercle de Stonehenge en Angleterre révèlent que peut-être on adorait le soleil. Vers – 8.000, au Proche-Orient, la vie sédentaire s'accompagne de la construction de villages, puis de villes. De grands monuments sont construits sans doute liés à la religion. Les principales civilisations néolithiques s'organisent peu à peu dans les grandes vallées humides: celle de l’Indus à partir de -7.000, celle du Fleuve Jaune et du Croissant fertile à

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partir de -4.000. Dans cette dernière région les Egyptiens sont installés dans la vallée du Nil, les Sumériens dans le sud de la Mésopotamie, nom qui signifie “le pays entre les fleuves” leTigre et l’Euphrate. On appelle Histoire la période qui commence avec l’invention de l’écriture.

Elle commence en Mésopotamie. Ses habitants fondent les premiers États: un territoire et ses habitants obéissent à un roi qui est aussi le prêtre le plus important de la cité. Les Sumériens inventent la roue et l'écriture sous forme d’images qui se lisent comme un rébus: on dessine homme pour indiquer le mot “homme”, etc. Ces dessins se modifient peu à peu pour former l’écriture cunéiforme. L’écriture apparaît ensuite en Egypte, puis en Inde et en Chine. Au 1º millénaire av J C , en Simplifiant les signes cunéiformes les Phéniciens créent l’alphabet: 22 consonnes remplacent des milliers de signes. Les premières cités états donnent peu à peu naissance à des Etats plus vastes: Egypte à partir de -3.000, civilisation de l’Indus en Inde, Empire babylonien en Mésopotamie, dynastie des Shang en Chine. De l’autre côté de l’Atlantique, en Amérique centrale, les hommes découvrent également l’écriture et le calendrier, construisent des villes et des temples.

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La naissance de l'écriture L'invention de l'écriture marque l'entrée dans l'histoire. Désormais, les hommes

laissent des textes écrits qui témoignent de leur passage. Les plus anciens datent de 3 300 av. J.-C. (Sumer). Ils se présentent comme des pictogrammes gravés sur des tablettes de pierre. Puis l'écriture se simplifie grâce à l'adoption de signes cunéiformes (six cents caractères) que les peuples du croissant fertile utilisent. Vers 3 100 av. J.-C. apparaît en Égypte un autre système d'écriture: les hiéroglyphes. Ils forment un mélange d'idéogrammes (signes représentant un objet) et de phonogrammes (signes évoquant un son). C'est grâce à l'alphabet phénicien, vers 1 100 av. J.-C., que l'écriture atteint un degré de simplification que l'on retrouve dans notre propre alphabet. À chacune des vingt-deux lettres qui le constituent correspond un son différent. Cet alphabet se répand dans le bassin de la Méditerranée. Il sert de modèle aux Grecs puis aux Romains. Le Croissant fertile

Doc.1

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Doc.2

Doc.3

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Le croissant fertile

Doc.4

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Bilan JE FAIS LE POINT

le minimum c'est bien excellent 1. Il existe des hommes sur terre depuis : a) 50000 ans b) 70 millions d'années c) 4 millions d'années 2.Deux de ces techniques ont été inventées par les hommes de la Préhistoire lesquelles? a) le feu b) l'écriture c) la chasse 3. Citez un outil et une arme utilisés dans la Préhistoire:

1. Citez une transformation importante dans la vie des hommes marquant le passage:

a) du Paléolithique au Néolithique b) de la Préhistoire à l'Histoire 2. Placez dans leur ordre d'apparition sur la Terre a) homo habilis b) homo erectus c) homo sapiens d) australopithèque 3. Citez a) deux exemples d'animaux domestiqués au Néolithique b) trois exemples de plantes cultivées au Néolithique

1. Les hommes inventent-ils au Néolithique : a) l’utilisation de la monnaie? b) le labour à la charrue? c) la navigation? 2.Les hommes au Néolithique savent-ils : a) cuire les aliments? b) couper l'herbe à la

faucille? c) sculpter la pierre ? d) construire des villes ?

2.- Ce que nous devons à la Préhistoire: Au Paléolithique les armes et les outils de pierre les premières oeuvres d'art et les sépultures Au Néolithique les premiers villages l'agriculture et la poterie la domestication des animaux Ce que nous devons aux peuples de la Mésopotamie Les premières connaissances scientifiques l'observation des étoiles et l'astronomie, le calcul, le calendrier, * l'invention de l'écriture

1.- Je connais le sens de ces mots: archéologue australopithèque biface céréale dolmen néolithique homo sapiens nomade

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La Mésopotamie Initiatrice de la " révolution néolithique " avec la domestication des plantes et celle des animaux, et foyer d'invention des plus anciennes civilisations urbaines et de l'écriture, la Mésopotamie a marqué de son empreinte toute l'Antiquité. Les débuts de l'agriculture Dans la vallée de l'Euphrate, les premières installations néolithiques sont antérieures à - 8000 (Mureybat). Dès l'époque d'Hassouna, au début du VIe millénaire, on trouve les premières méthodes d'irrigation dans la partie irakienne de la plaine mésopotamienne. Eridou est déjà un centre religieux important. Le Ve millénaire est marqué par les cultures préhistoriques de Samarra, Halaf, Obeïd et par leur production de céramiques peintes. Tell es-Sawwan, près de Samarra, livre des maisons à pièces multiples. La civilisation urbaine Au IVe millénaire, dans le Sud mésopotamien, naissent les grandes agglomérations de type urbain (cités-États). Elles se dotent d'une comptabilité, d'une écriture (apparition du cylindre-sceau) à l'origine de l'écriture cunéiforme et créent une architecture monumentale (temple d'Ourouk) ; architecture qui se répand jusqu'à près de 1 000 km d'Ourouk, où, dans la partie syrienne de la vallée de l'Euphrate, on trouve des villes parfois entourées de remparts. Cette distance donne la mesure du commerce qui s'effectue alors le long de la vallée de l'Euphrate. Dans les premières années du IIIe millénaire av. J.-C., Suse établit un réseau suivi de relations avec certains sites du plateau iranien, à l'époque protoélamite. La première moitié du IIIe millénaire voit le développement des cités-États sumériennes, dont l'art est bien connu (stèle de la Victoire provenant de Girsou, Louvre ; statuaire de Khafadje et, plus au nord, de Mari). Progressivement, la Mésopotamie entre dans l'histoire (époque sumérienne, ou protodynastique, entre 2900 et 2350 av. J.-C.). Les tombes royales d'Our illustrent la richesse et la puissance économique des cités sumériennes. Vers 2340 av. J.-C., la monarchie militaire de Sargon utilise l'art des sculpteurs pour magnifier une idéologie royale très caractéristique (stèles de victoire de Naram-Sin, tête de Ninive). À la fin du IIIe millénaire, le pays de Sumer (Our, Ourouk, Larsa) crée une forme architecturale originale propre à la Mésopotamie : la ziggourat. Les sculpteurs du règne de Goudéa ont laissé nombre de portraits (Louvre) du prince de Lagash. On doit à la dynastie kassite (période des royaumes rivaux, 1595-858 av. J.-C.) des koudourrous épigraphiés. Au début du Ier millénaire, l'État néoassyrien a pour capitales successives : Assour, Nimroud, Khursabad et Ninive, dont on connaît les palais et leur décoration sculptée sur orthostates.

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La fin de la culture suméro-akkadienne Les Assyriens ont commencé au milieu du IXe siècle des expéditions annuelles en Syrie qui sont le point de départ de leur empire. Ils infligent aux Babyloniens en 813-812 av. J.-C. une défaite décisive et l'Assyrie édifie un immense empire, dit " néoassyrien ", dont la plus grande expansion se situe sous le règne d'Assourbanipal (669-630). Mais cet empire s'effondre sous les coups des Mèdes et des Babyloniens (626-608). La dynastie araméenne, dite " chaldéenne " (626-539 av. J.-C.), qui s'est installée à Babylone, étend sa domination à la haute Mésopotamie et à la Syrie. Mais cet empire succombe à l'attaque du Perse Cyrus (539). L'esprit national se manifeste une dernière fois avec les révoltes de Babylone contre les Perses (522, 521 et 482). Après, la population de la Mésopotamie, renforcée par les infiltrations des Arabes, se laisse gagner aux cultures du monde hellénistique et des Sémites de Syrie.

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L’écriture cunéiforme (lat. cuneus, clou). Écriture cunéiforme ou cunéiforme, n.m., écriture dont les éléments ont la forme de clous. (Elle fut inventée à la fin du IVe millénaire par les Sumériens et utilisée dans le Proche-Orient jusqu'au Ier millénaire av. J.-C.)

écriture CUNÉIFORME (tablette sumérienne en argile ; période d'Ourouk, v. 3200 av. J.-C.) [Musée irakien,

Bagdad]

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Les Sumériens (3000 av. J.C.)

Peuple d'origine mal déterminée, établi au IVe millénaire en basse Mésopotamie. Les Sumériens fondèrent les premières cités-États (Lagash, Larsa, Ourouk, Our, Nippour, etc.), où s'épanouit la première architecture religieuse avec la création de la ziggourat, la statuaire, la glyptique et où fut inventée l'écriture à la fin du IVe millénaire. L'établissement des Sémites en Mésopotamie (fin du IIIe millénaire) élimina les Sumériens de la scène politique ; mais leur culture littéraire et religieuse a survécu dans toutes les cultures du Proche-Orient. Les Akkadiens (2375-2049 av.J.C.)

État et dynastie de la basse Mésopotamie (v. 2325 - 2160 av. J.-C.). L'empire d'Akkad fut fondé par Sargon l'Ancien. Il s'étendit au pays de Sumer, à l'Élam, aux pays situés à l'est du Tigre, à l'Assyrie et s'avança jusqu'en Syrie et en Anatolie. Cet empire devait être détruit par des envahisseurs barbares venus du Zagros. Arts

L'art akkadien -caractérisé par une liberté d'expression et un sens inné de la composition alliés à une parfaite assimilation des traditions sumériennes -est connu par de beaux vestiges. Parmi les principaux : au musée de Bagdad, une tête en bronze, probable portrait idéalisé d'un roi (Sargon ou Naram-Sin) ; au Louvre, la statue et l'obélisque de Manishtousou, le cylindre de Sharkali-sharri et, surtout, la stèle de Naram-Sin.

Babylone (1830-1536 av.J.C.)

Ville de basse Mésopotamie, dont les imposantes ruines, au bord de l'Euphrate, sont à 160 km au sud-est de Bagdad. Histoire

Sa fondation doit être attribuée aux Akkadiens (2325-2160 av. J.-C.). La Ire dynastie amorrite s'y établit vers 1894-1881 av. J.-C. Hammourabi, 6e roi de cette dynastie, en fait sa capitale. Souvent soumise par l'Assyrie, Babylone reste la capitale intellectuelle et religieuse de la Mésopotamie. À la fin du VIIe siècle, une dynastie indépendante, dite " chaldéenne ", s'établit à Babylone. Son fondateur, Nabopolassar, prend part avec les Mèdes à la ruine de l'Assyrie. Son fils, Nabuchodonosor II, s'empare de Jérusalem (587 av. J.-C.) et déporte beaucoup de ses habitants. De son règne datent les principaux monuments de Babylone. La ville est prise par Cyrus II en 539, qui fait de la Babylonie une province de l'Empire perse. Xerxès démantèle Babylone après sa révolte. Alexandre la choisit comme capitale de l'Asie et y meurt en 323 av. J.-C. Babylone décline après la fondation par les Séleucides de la ville de Séleucie sur le Tigre. Archéologie

Les premières fouilles systématiques ont été menées par une mission allemande (1889-1917) ; le Service des antiquités d'Iraq les a poursuivies. La ville mise au jour est surtout néo-babylonienne. De plan rectangulaire, la cité du Ier millénaire était entourée de

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fortifications colossales. Ouvrant la voie processionnelle, la porte d'Ishtar (reconstituée à Berlin) était la plus importante. Un revêtement de briques émaillées en formait le décor. D'autres monuments étaient célèbres dans l'Antiquité ; ziggourat (tour à étages), palais et jardins de Sémiramis. Assyrie (1300-600 av.J.C.)

Empire mésopotamien qui, aux XIVe-XIIIe s. et aux IXe-VIIe s. av. J.-C., domina l'Orient ancien. Histoire

Du IIIe à la seconde moitié du IIe millénaire, la cité-État d'Assour fonda un empire en butte à la rivalité des Akkadiens, de Babylone et du Mitanni. Du XIVe au XIe s. av. J.-C., avec le premier Empire assyrien, l'Assyrie devint un État puissant de l'Asie occidentale, notamment sous le règne de Salmanasar Ier (1275-1245). Mais cet empire fut submergé par les invasions araméennes. Du IXe au VIIe siècle, avec le second Empire assyrien, l'Assyrie retrouva sa puissance et atteignit son apogée sous le règne d'Assourbanipal (669-627 env. ). En 612 av. J.-C., la chute de Ninive, succombant aux coups portés par les Mèdes aux Babyloniens, mit définitivement fin à la puissance assyrienne. Arts Décoratifs

Même si les Assyriens sont déjà d'actifs commerçants à la fin du IIIe millénaire, comme l'attestent des tablettes de Kültepe, en Anatolie, c'est entre le XIIIe et le VIIe s. av. J.-C. que leur art connaît sa pleine expansion. En architecture, les Assyriens adoptent les moyens techniques de Sumer et des autres civilisations de l'ancienne Mésopotamie, mais on est frappé par le gigantisme architectural d'Assour, de Ninive -dont on a relevé le tracé des fondations - et de Khursabad (Dour-Sharroukên). La contrainte d'un matériau fragile, la brique crue, marque les ziggourats (tours à étages), les sanctuaires et les palais, dont le plan est un simple parallélépipède où se juxtaposent les quartiers (sanctuaires, salle d'apparat, appartements royaux et communs). En sculpture, pour orner ces énormes façades, les Assyriens font appel à la brique émaillée et à l'alternance de redans et de saillants, mais, à l'intérieur, le décor plaqué -énormes orthostates souvent en albâtre gypseux et sculptés en léger relief -reste leur grande innovation et se développe entre le IXe et le VIIe siècle. Le récit mythologique mais surtout la grandeur et les exploits du souverain sont la principale source d'inspiration des sculpteurs. Malgré la rigidité des conventions, on distingue une certaine évolution entre les reliefs du IXe siècle (nombre restreint de personnages aux musculatures outrancières, pas de recherche de perspective) et ceux du VIIe siècle, où les personnages se multiplient, évoluent parfois au cœur de paysages et où transparaît une certaine sensibilité ( Lionne blessée, British Museum). Les arts appliqués, glyptique, reliefs de bronze (portes de Balawat, British Museum), sont empreints d'originalité ; les ivoires, découverts en grand nombre (Nimroud, Arslan Tash [Hadatou]), sont divisés en deux groupes : créations autochtones et importations de Syrie ou de Phénicie. Une multitude de tablettes constituaient la bibliothèque (British Museum) du roi Assourbanipal, découverte à Ninive. L'objectif unique de cet art de cour a été d'imposer la suprématie d'une civilisation essentiellement militaire, et tout naturellement il disparut avec elle.

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L’Égypte des Pharaons L’ancienne civilisation égyptienne s’est développée dans la vallée du Nil, qui constituait une frange fertile entourée de désert, limitée au nord par la mer Méditerranée et au sud par la Nubie (Soudan). Le cours du Nil se bifurque entre le delta et la vallée ce qui provoque la division du territoire en deux parties, la haute et la basse Égypte. Évolution historique: À partir de l’unification de la basse et haute Égypte, l’histoire de cette civilisation se divise en trois grands empires: • Ancien Empire(2664-2155 av. J.C.) Les pharaons concentrèrent tout le pouvoir et furent divinisés. Le culte à leur personne s’est manifesté par la construction des pyramides. À la fin de cette période, le pouvoir central du pharaon a faibli et les gouverneurs (nomarques) de diverses régions se sont affrontés. Deux dynasties, l’une avec la capitale à Héracléopolis Magna et l’autre à Thèbes, ont concentré les luttes pour le pouvoir. • Empire Moyen (2052-1786 av. J.C.) La ville de Thèbes a réunifié l’Égypte mais au XVIIº siècle av. J.C., des peuples asiatiques, les Hicsos, l’on reconquise. Malgré cela, certains pharaons égyptiens se sont réfugiés dans le sud près de Thèbes, jusqu’à l’expulsion des Hicsos vers 1650 av. J.C. • Nouvel Empire (1554-1075 av. J.C.) Cette période a été marquée par l’expansion des pharaons. À partir du XIIº siècle av. J.C., l’Égypte entre dans une phase de décadence pendant laquelle elle a souffert les invasions de différents peuples: libyens, éthiopiens, assyriens et perses. Finalement au IVº siècle av. J.C., Alexandre le Grand l’incorpora à son empire, à sa mort, un de ses généraux fonda la dynastie ptolémaïque qui s’est maintenu au pouvoir jusqu’au Iº siècle av. J.C. quand les romains conquirent l’Égypte. L’économie

L’économie égyptienne était fondamentalement agraire et se fondait sur la culture des céréales (blé, orge), la vigne, le lin et les fruits. Ils pratiquaient l’élevage (vaches, ânes, poules), la chasse (autruches, antilopes, gazelles) et la pêche. L’état avait le monopole du commerce extérieur qui se concentrait au Liban, la Syrie et la Nubie et qui était orienté sur les produits exotiques. La société.

La société était structurée en plusieurs groupes: d’abord il y avait le pharaon et toute sa famille, ensuite les hauts fonctionnaires (de l’administration et de l’armée) et les prêtres, après les fonctionnaires mineurs (les scribes), les marchands, les artisans et les paysans. Au dernier échelon se trouvaient les esclaves, leur condition se devait à divers facteurs: naissances, délits et dettes.

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Politique et administration Le pharaon concentrait tout le pouvoir et se servait des fonctionnaires de

l’administration. Ceux-ci s’occupaient de l’économie, des lois, de l’ordre civil, de la défense du territoire, du commerce et des autres devoirs du gouvernement. Le pharaon était considérer comme un dieu et exerçait son pouvoir avec l’aide des prêtres. Religion et culture.

L'architecture égyptienne veut signifier une victoire sur la mort. Les tombeaux des Égyptiens étaient situés sur la rive gauche du Ni1 : là se trouvaient les villes des morts, les nécropoles. Sous 1'Ancien Empire, des pharaons puissants ont fait édifier d'énormes tombeaux, les pyramides. Ces constructions gigantesques ont été par la suite abandonnées et remplacées par des hypogées, tombes creusées dans les falaises qui bordent le Nil à l’Ouest Les Égyptiens pauvres étaient simplement enterrés dans les sables du désert. Les croyances des Egyptiens

Polythéistes, les Egyptiens honorent de nombreux dieux qui protègent le territoire et les aident à vaincre les difficultés de la vie quotidienne. Le culte de ces dieux est organisé par le clergé dans des temples. Les temples sont les « maisons des dieux » sur la terre, où se déroulent des cérémonies en leur honneur: pèlerinages, processions, rituels et prières journalières. Les temples comportent aussi des bibliothèques, des archives; on y enseigne. L’accès au sanctuaire n'est autorisé qu'aux prêtres. Les prêtres peuvent disposer de terres, de troupeaux, de villages et utilisent les offrandes déposées par les fidèles dans les sanctuaires. Los Egyptiens croient en la survie après la mort. Selon eux, chacun possède en soi une force vitale immortelle. Pour que cette survie soit possible, il faut toutefois éviter la destruction du corps. Dans ce but, les Egyptiens accordent un grand soin à l’embaumement des défunts, au sarcophage et à la construction des tombes. Si les pauvres sont enterrés dans de simples fosses, les plus riches se font construire des monuments en pierre où leurs momies sont cachées: pyramides pour les pharaons dans les temps les plus anciens, puis hypogées creusées dans les falaises de la Vallée des Rois et des Reines, à Thèbes. Les sciences

En mathématiques ils employaient le système décimal et en géométrie ils connaissaient les triangles et le nombre pi. Ils ont développé la médecine et pratiquaient des spécialités comme la chirurgie et l’ophtalmologie. L’art égyptien se caractérise par son caractère officiel (il dépend des intérêts du gouvernement puisque le pharaon l’utilise pour commémorer ses victoires), par sa fonctionnalité (on ne cherchait pas des solutions esthétiques) et par son conventionnalisme (ils utilisaient des formules et des modèles fixes: par exemple la frontalité, représentation conventionnelle où la tête, les bras et les jambes se représentent de profil et les yeux et le torse de face).

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Des techniques de construction simples. La brique crue constituait la totalité des villages et la majeure partie des villes. Elle ne pouvait résister à l’effritement du temps. II en était tout autrement des grandes constructions de pierre. Les pierres étaient assemblées à joints vifs. Le problème est celui de l’élévation d'énormes masses pesant parfois plusieurs dizaines de tonnes à des hauteurs souvent considérables. Or les Égyptiens ne connaissaient aucun appareil de levage. Ils utilisèrent deux des machines simples les plus anciennement connues, le levier et le plan incliné. Pour les transports proprement dits, ils se servirent de traîneaux et de rouleaux, la force motrice étant le plus souvent tirée de l’énergie humaine ou animale. Exercices: 1. Tracez un axe chronologique avec les périodes de l’histoire d’Égypte. 2. Quelle est la base de l’économie égyptienne et ses produits? 3. Dessinez une pyramide sociale et situez les différentes catégories. 4. Pour quelles causes on pouvait devenir esclave en Égypte? 5. Pourquoi le pouvoir du pharaon était absolu et théocratique? 6. Quelles activités réalisaient les fonctionnaires en Égypte?

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La découverte des hiéroglyphes. Le français Jean-François Champollion (1780-1832) découvre en 1822 le mécanisme des hiéroglyphes* en étudiant la pierre de Rosette (doc. 2). Cette dernière portait un même texte gravé en trois langues : hiéroglyphe, grec et démotique (écriture courante égyptienne). En comparant les hiéroglyphes inconnus et le texte grec connu il réussit à isoler le nom du pharaon Ptolémée. La suite de ses recherches lui permet de mieux comprendre 1'écriture égyptienne (doc. 3). La découverte de la signification des hiéroglyphes permet une meilleure connaissance de 1'Égypte ancienne au XIXº s. Des fouilles sont effectuées; l’égyptologie étudie ces découvertes, par exemple, en 1922, le tombeau intact de Toutankhamon. Des découvertes ont encore lieu de nos jours. Les hiéroglyphes se lisent horizontalement ou verticalement de droite à gauche, mais parfois de gauche à droite, en allant à la rencontre des signes représentant animaux ou personnages.

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L’Égypte

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La Grèce

Les Grecs s'installent en Grèce et sur les côtes d'Asie Mineure avant de fonder des colonies tout autour de la Méditerranée. Malgré cette dispersion, le monde grec partage une langue et une culture communes et une même organisation : la cité.

Les Grecs ou Hellènes, d'origine indo-européenne, sont arrivés vers 2000 av. J.-C. dans le pays auquel ils ont donné leur nom. Ils fondent des royaumes organisés autour d'un palais, parfois fortifié, comme à Mycènes. Cette civilisation, dite mycénienne, disparaît vers 1200 av. J.-C. La période de l'histoire grecque dite archaïque qui va du VIIIe au VIe siècle voit naître de petits États indépendants : les cités. À la même époque, de nombreux Grecs quittent la Grèce pour fonder des colonies autour du bassin méditerranéen. Au contact de peuples ne parlant pas le grec (les Barbares), les Grecs prennent conscience de ce qui les unit: une langue et une culture communes. Histoire

Au VIe siècle av. J.-C., les Perses édifient un vaste empire en Orient et soumettent les cités grecques d'Asie. Un siècle plus tard, le « Grand Roi » Darius poursuit ces conquêtes. Mais il se heurte à la résistance des cités grecques qui, unies autour d'Athènes, remportent une double victoire. Athènes prend ensuite la tête d'une alliance qu'elle transforme en un empire maritime. Des guerres entre Grecs et Perses

En 499 av. J.-C., les Grecs d'Asie se soulèvent contre le « Grand Roi » Darius : c'est la révolte de l'Ionie. Athènes leur fournit son aide. Mais Darius finit par écraser la révolte. Afin de renforcer sa domination en mer Egée, il demande la soumission des Grecs et, plus particulièrement, celle d'Athènes : c'est le début des guerres modiques. Cette offensive échoue à Marathon en 490 av. J.-C. Xerxès, qui succède à son père Darius, prépare une nouvelle expédition. En 481 av. J.-C., les Grecs s'unissent. Xerxès remporte une victoire au défilé des Thermopyles. En 480 av. J.-C., les trières athéniennes sont victorieuses à Salamine. Les troupes perses sont de nouveau vaincues sur terre à Platées en 479 av. J.-C. Les Perses sont chassés de la Grèce d'Asie. La ligue de Délos

Athènes est la grande bénéficiaire de la victoire sur les Perses. En 478 av. J.-C., elle rassemble, dans une ligue défensive, les cités grecques d'Asie et de la mer Egée : c'est la ligue de Délos, destinée à protéger les Grecs contre un retour offensif des Perses. Le sanctuaire de l'Île sainte de Délos, commun aux Ioniens, est le siège de la ligue ; il conserve le trésor des alliés réunis chaque année en conseil : chaque cité dispose d'une voix. La domination d'Athènes

L'alliance conclue est une alliance exclusivement maritime. Excepté Athènes, aucune cité de la Grèce du continent n'y participe. Athènes en détient le commandement. Chaque cité fournit des navires ou contribue à l'entretien d'une armée commune et s'engage à être fidèle à Athènes. Rapidement, Athènes transforme cette confédération fondée sur des adhésions volontaires en un empire. En 454 av. J.-C., elle transporte le trésor commun de

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Délos à l'Acropole d'Athènes. Les cités qualifiées d'alliées » sont en fait soumises à Athènes ; elles doivent accueillir des garnisons et des colons athéniens. Athènes n'hésite pas à réprimer toute révolte par les armes. Un monde de cités

Dès l'époque d'Homère, les Grecs, partout où ils sont installés, sont organisés en cités. La cité, ou polis, est un petit territoire qui se compose d'une ville et de la campagne environnante. Mais la cité est avant tout une communauté humaine; la collectivité des citoyens est pour les Grecs plus importante que le cadre géographique: aussi, lorsque nous disons Athènes, ils disent les Athéniens ou la cité des Athéniens. Le monde grec est divisé en plusieurs centaines de cités indépendantes de taille variable. Le relief qui morcelle le pays en de petites plaines explique en partie sa division en de multiples petits États indépendants. À cette explication géographique se superpose le rôle de l'histoire. En effet, après la disparition des royaumes mycéniens, ces petites unités territoriales isolées par le relief ont fourni aux communautés des espaces où elles ont acquis et conservé leur autonomie. Ces cités sont souvent rivales. Mais, malgré la différence de leurs régimes politiques (démocratie, oligarchie, tyrannie), ce sont des communautés souveraines et indépendantes. La religion

La religion des Grecs est polythéiste. La mythologie conte l'histoire des dieux et des héros. Pour obtenir leur protection, les Grecs rendent de nombreux cultes. Certains sont célébrés dans de grands sanctuaires panhelléniques qui réunissent tous les Grecs. Dieux et héros

Les dieux appartiennent à des panthéons, c'est-à-dire à des ensembles de divinités. Parmi ces panthéons, celui des douze dieux de l'Olympe est connu de tous les Grecs. Chaque dieu a son nom, ses attributs, ses aventures, mais il ne possède pas tous les pouvoirs; les fonctions des dieux se complètent. Bien qu'ils soient représentés comme des hommes, ils sont immortels. Ce sont des puissances qui interviennent de façon permanente dans la vie des hommes. La mythologie conte les histoires des dieux, mais aussi celle des héros: certains sont nés d'un dieu et d'une mortelle, comme Héraclès, d'autres sont des humains comme Thésée. Les héros ont accompli des exploits surhumains, aussi les Grecs les honorent-ils comme des dieux. La protection des dieux

Les Grecs ne possèdent pas de livre sacré, leur religion se compose donc essentiellement de rites pour célébrer les dieux et rechercher leur protection. La vie quotidienne ou privée et la vie publique sont rythmées par ces rites. La famille demande aux dieux de lui accorder leurs bienfaits au cours du culte domestique célébré par le père sur un autel. Les magistrats organisent dans chaque cité des processions dans le cadre du culte poliade : en l'honneur du dieu protecteur. Périodiquement, les Grecs de toutes les cités se réunissent dans de grands sanctuaires et s'affrontent dans des concours sportifs ou artistiques. Les jeux les plus célèbres sont les jeux Olympiques qui ont lieu à Olympie et qui sont dédiés à Zeus et à son épouse Héra. Les Grecs adressent aux dieux des sacrifices

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d'animaux, des offrandes de gâteaux, de fruits, des libations de vin et de miel versées sur un autel et des prières. Des sanctuaires communs

Le sanctuaire panhellénique d'Apollon à Delphes est l'un des plus importants. À l'origine, le site de Delphes est occupé par Gê, la déesse Terre, et par son fils, le serpent Python. Apollon perce de flèches ce dernier et l'enterre; il s'empare ainsi de l'oracle de la déesse Terre. Apollon dicte ses oracles par l'intermédiaire d'une femme, la pythie. Celle-ci prend place sur un trépied, dissimulée à la vue du visiteur. Les prêtres traduisent les cris que pousse la pythie lorsque Apollon parle par sa bouche et remettent une réponse écrite au consultant. À côté des jeux athlétiques très populaires, des concours musicaux hautement renommés opposent les concurrents venus de toute la Grèce. Ces fêtes se déroulent durant une trêve sacrée respectée par tous. Ainsi, au cours de cette période, les Grecs s'abstiennent de se faire la guerre. Autour du temple d'Apollon, de petits édifices, les trésors, abritent les offrandes des cités au dieu. Deux cités grecques Sparte et Athènes A) Une cité militaire et aristocratique, Sparte De nombreuses cités se forment du VIIIº au VIº s. av. J.-C. Des rois, des grands propriétaires ou des tyrans* les gouvernent; celles que nous connaissons le mieux sont Sparte et Athènes. Pourquoi Sparte est-elle une cité originale ? D'où vient sa puissance ? 1. Les Spartiates et leur gouvernement 1.1. Sparte n'est pas une ville, mais un regroupement de cinq bourgades dans la plaine de Laconie . Aux VIIIº et VIIºs. av. J.-C., les Spartiates font la conquête de la riche plaine de Messénie dont la population est réduite en esclavage. À partir du VIºs. av. J.-C., la cité de Sparte se transforme en cité militaire : il faut surveiller la Messénie où les esclaves, les hilotes* menacent de se révolter. 1.2. La population comprend plusieurs catégories d'habitants : - les citoyens de Sparte, appelés « semblables », forment l'Assemblée du peuple et ont

pour principale activité le métier militaire. Ils possèdent la terre mais ne la cultivent pas;

- les périèques sont des hommes libres, qui peuvent faire du commerce et servir dans l'armée, mais ils n'ont aucun pouvoir politique;

- les hilotes cultivent la terre et nourrissent les «semblables». 1.3. Le Conseil des Anciens comprend deux rois et 28 membres âgés de plus de 60 ans. Les éphores, élus par l'Assemblée, surveillent les rois mais l'essentiel du pouvoir appartient au Conseil des Anciens: il vote les lois et ses membres sont toujours choisis dans les mêmes

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familles. Comme il n'y a qu'un petit nombre de « semblables » (5 000 au Vºs. av. J.-C. pour une population de 200 000 habitants environ), on dit que Sparte a un gouvernement aristocratique*. 2. L'éducation des Spartiates 2.1. Sparte craint les révoltes d'hilotes, aussi toute l'éducation des enfants des « semblables » est-elle organisée autour de la préparation à la guerre. À 7 ans, les enfants quittent leur famille pour apprendre le métier des armes. Ils font du sport et apprennent musiques et danses qui rythment les manœuvres au combat. Pour devenir des guerriers, ils doivent endurer des épreuves difficiles comme vivre cachés dans la campagne. Ils ont le droit de tuer des hilotes. 2.2. De 20 à 60 ans, le guerrier demeure au service de la cité; il vit à la caserne jusqu'à 30 ans, même s'il est marié. Les guerriers de Sparte doivent se montrer obéissants et courageux : ceux qui fuient le combat sont méprisés; on les appelle des «trembleurs». Sparte est une cité entièrement organisée pour la guerre. Sa force repose sur ses guerriers qui sont craints dans toute la Grèce. Ils sont le seul rempart de la cité qui n'a jamais été entourée de murailles. B) Une cité démocratique, Athènes Aux Vº et IVºs. av. J-C., Athènes est une autre cité importante en Grèce. Comment fonctionne-t-elle ? Tous ses habitants ont-ils les mêmes droits ? 1. Athènes à l'époque archaïque (VIIIº et VIº s. av. J.-C.) 1. 1. En Attique , la cité d'Athènes s'est développée du VIIIº au VIª s. av. J.-C, autour de l'Acropole. Elle a d'abord été gouvernée par des rois, puis par de grands propriétaires. Comme Sparte, elle possède alors un gouvernement aristocratique. Mais beaucoup de paysans s'appauvrissent; ils risquent d'être vendus comme esclaves pour rembourser leurs dettes. Ils appuient les tyrans Pisistrate et ses fils qui chassent les grands propriétaires. 1.2. Au VIº s. av. J.-C., le tyran Pisistrate réalise des réformes importantes : l'esclavage pour dettes est aboli, une monnaie* d'argent est créée afin de faciliter le commerce, la ville d'Athènes est embellie; de beaux monuments sont construits sur l'Acropole.

2. Athènes invente la démocratie... 2.1. En 508 av. J.-C., Clisthène fonde la démocratie athénienne : il fait admettre que tous les citoyens ont les mêmes droits; les lois seront préparées par la Boulè, un conseil de 500 citoyens tirés au sort. Elles seront ensuite votées par l'Assemblée du peuple, l'Ecclésia.

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2.2. L'Ecclésia possédait déjà d'autres pouvoirs, par exemple élire pour un an les stratèges* ou tirer au sort les juges du tribunal de l'Héliée. À la différence de Sparte, ici, c'est l'Assemblée des citoyens qui possède l'essentiel du pouvoir depuis les réformes de Clisthène. On dit que le gouvernement d'Athènes est démocratique* : le peuple (le «démos») prend lui-même les décisions qui le concernent. 3. ... mais tous les Athéniens ne sont pas citoyens 3.1. Durant les deux siècles de l'époque classique, Athènes reste une démocratie. Plusieurs fois réélu stratège de 443 à 429 av. J.-C., Périclès est le principal dirigeant de la cité. Il fait distribuer aux citoyens une indemnité' lorsqu'ils assistent à la réunion de l’Ecclésia. 3.2. Cependant, tous les habitants d'Athènes n'ont pas les mêmes droits. La cité comprend, au Vº s. av. J.-C., environ 300.000 habitants, mais seulement 35 à 45.000 citoyens. Seuls les garçons nés de père et de mère athéniens et ayant fait leur service militaire deviennent citoyens; ils forment le démos. 3.3. Les étrangers, appelés « métèques » (ceux qui habitent avec) sont des hommes libres mais ils n'ont pas de droits politiques. Ils sont commerçants, artisans ou banquiers. Les esclaves n'ont aucun droit. Ils sont au service d'un artisan, d'un paysan, ou travaillent pour la cité.

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Grèce antique

200 km

500 km

-1500 -1000 -500

MYCENES AGES OBSCURS GRECE CLASSIQUE

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Forteresses mycéniennes

Cités

Colonies

Agde

Massalia

Nikaia

Néapolis

Syracuse

Tarente

CyrèneNaucratis

Knossos

TroiePhocée

Milet

Byzance

Athènes

Mt Olympe

Delphes

Olympie

Sparte

Corinthe Athènes

Thèbes

Délos

Phocée

Milet

Ephèse

Knossos

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Le monde hellénistique L'empire d'Alexandre le Grand De 334 à 325 au. J.-C., Alexandre le Grand, roi de Macédoine, fait la conquête d'un immense empire en Asie. Comment cela a-t-il été possible en si peu de temps? 1. Philippe et Alexandre, rois de Macédoine 1. 1. Au milieu du IVº s. av. J.-C., la Grèce est toujours divisée en petites cités indépendantes. Au Nord, dans une région considérée par les Athéniens comme à demi barbare, un souverain intelligent et rusé, Philippe de Macédoine, consolide son royaume et organise l'armée en puissantes phalanges. Il profite de la division des Grecs pour agrandir son territoire. Il lance ensuite son armée contre les Grecs qui sont battus à la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C. Faute d'avoir voulu s'unir à temps, les cités grecques perdent leur indépendance. 1.2. À la mort de Philippe, assassiné en 336 av. J.-C., son jeune fils Alexandre, âgé de 18 ans, lui succède. Attiré par l'Orient mystérieux, il reprend le projet de son père : se présenter en libérateur des cités grecques d'Asie et conquérir l'Empire perse. L'expédition d'Alexandre répond à d'autres ambitions : - réaliser en Asie des exploits comparables à ceux d'Achille dans l'Iliade; - mettre la main sur les richesses fabuleuses du roi de Perse. 2. Les conquêtes d'Alexandre (334-325 av. J.-C.) 2.1. Au printemps 334 av. J.-C., Alexandre débarque en Asie à la tête d'une armée de 40000 hommes, des Macédoniens armés de la longue lance et des Grecs envoyés par les cités vaincues à Chéronée. En peu de temps, avec cette petite armée, il conquiert les principales provinces et les capitales de l'Empire perse. Le roi Darius est vaincu à plusieurs reprises, à la bataille d'Issos en 333 av. J.-C., puis à Arbèles en 331 av. J.-C. Dans les années suivantes, Alexandre mène des combats difficiles en Asie centrale où les montagnards, tenus pour barbares parmi les barbares, lui résistent longuement 2.2. Alexandre rêve ensuite de conquérir l'Inde et d'aller jusqu'au bout du monde connu. Il atteint la vallée de l'indus en 326 av. J.-C. mais ses soldats refusent d'aller plus loin. Il descend l'Indus et fait fabriquer une flotte. Une partie de son armée, commandée par Néarque, rentre par la mer d'Oman en utilisant pour la première fois les vents de mousson*, mais le reste gagne la Mésopotamie à travers les déserts, explorant des régions totalement inconnues. La facilité de la conquête s'explique à la fois par les faiblesses de l'Empire perse (les Égyptiens accueillent les Grecs en libérateurs) et par la supériorité de l'armée grecque unie

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autour de son chef et comprenant de bons ingénieurs capables aussi bien d'inventer des machines de siège que de construire une flotte. À la mort d’Alexandre, ses généraux se répartirent l’empire et formèrent les monarchies héllénistiques (Égypte, Syrie et Macédoine)

Le monde Hellenistique (270 avant JC)

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L’ART GREC Le miracle grec Les Grecs inventent le théâtre

A Athènes, le théâtre est un spectacle auquel tout le monde assiste; l'entrée est gratuite pour les citoyens pauvres. Le théâtre a une origine religieuse : les pièces sont jouées par des acteurs masqués au cours de fêtes en l'honneur de Dionysos. Il s'agit de concours en plein air au cours desquels les représentations se succèdent pendant près de dix heures par jour. Après plusieurs jours de représentations, un jury de dix citoyens désigne le vainqueur, c'est-à-dire, l'auteur des pièces qui ont été les plus appréciées.

Les principaux auteurs de pièces de théâtre vivent au Ve s. av. J.-C. L'une des plus célèbres pièces d'Eschyle, Les Perses, évoque la deuxième guerre médique et le combat des Grecs pour leur liberté. Ses autres tragédies, ainsi que celles de Sophocle et Euripide, racontent des épisodes de la mythologie : Oedipe roi, Antigone, etc. Un autre auteur, Aristophane écrit des comédies dans lesquelles il se moque de la démocratie, de la guerre de Socrate et des philosophes. Les sciences, l'histoire et la philosophie

Les Grecs adoptent l'alphabet phénicien et l'améliorent en y ajoutant des voyelles. Enrichis par les connaissances des savants de Mésopotamie et d'Egypte, les Grecs d'Asie font d'importantes découvertes scientifiques. Au VIe s. av. J.-C. Thalès de Milet, astronome et mathématicien, sait prévoir les éclipses ; à la même époque, Pythagore, qui vit en Italie du Sud et en Sicile, fonde la géométrie. Pour la première fois dans l'histoire, les Grecs tentent de donner des explications raisonnées aux phénomènes naturels.

Après la victoire sur les Perses aux Ve et [Ve s. av. J.-C., Athènes devient le principal centre culturel de la Grèce. Hérodote décrit dans ses Histoires, mot grec signifiant «enquêtes», l'Empire perse et ses habitants. L'Athénien Thucydide raconte la guerre du Péloponnèse.

Socrate vit à Athènes à la fin du Ve s. av. J.-C. C'est un philosophe. Il apprend à ses disciples à s'interroger sur les connaissances de son temps, à ne pas se contenter des apparences. Mal compris par les Athéniens, il est arrêté et condamné à mort. Au IVe s. av. J.-C., deux philosophes prolongent son enseignement: Platon qui transmet sa pensée dans des Dialogues, et Aristote. Du VIe au IVe s. au. J.-C., en moins de deux siècles, sur les rives de la mer Egée, les Grecs ont inventé le théâtre, l'histoire et la philosophie; ils ont développé les sciences. C'est le «miracle grec».

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L’ARCHITECTURE Les cités grecques, Athènes au premier rang, nous ont laissé un héritage artistique immense, où les architectes et les sculpteurs de tous temps sont venus trouver une inspiration. LES RÈGLES CLASSIQUES L'architecte grec obéit à des règles précises que l'on a qualifiées de classiques. Pour le Grec, est beau : 1. ce qui est proportionné : c'est pourquoi les artistes suivent des principes mathématiques 2. ce qui est à la mesure de l'homme : à la différence de ceux d'Egypte, les monuments de Grèce ne sont pas écrasants ; 3. ce qui est harmonie avec le paysage ; les extrémités des bâtiments se raccordent agréablement aux lignes de l'horizon. TROIS ORDRES D'après la forme et l'ornementation des colonnet des frises, on distingue trois types ou ordres d'architecture : 1. l'ordre dorique : la colonne trapue repose directement sur le soubassement ; le chapiteau est une simple pierre ; la frise fait alterner triglyphes (pierre ornée de cannelures) et métopes (pierre sculptée). L'ordre dorique exprime majesté. 2. l'ordre ionique : la colonne élancée repose sur une base ; le chapiteau est une pierre décorée de volutes en forme de cornes de bélier ; la frise forme un long bandeau continu, sculpté ou non. L'ordre ionique exprime l'élégance. 3. l'ordre corinthien allie la force à l'élégance. Le chapiteau, décoré de deux rangées de feuilles d'acanthe, exprime aussi la richesse.

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Les ordres de l’architecture grecque

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Chronologie de la Grèce PÉRIODE MYCÉENNE

- 1200 Guerre de Troie ?

PÉRIODE ARCHAÏQUE

-800 – 700 Poèmes homériques

Alphabet grec Naisance des cités COLONISATION

1º Jeux Olympiques

PÉRIODE CLASSIQUE Guerres médiques

PÉRIODE HÉLLÉNISTIQUE

Alexandre Le Grand

Arrivée des Achéens Invasions doriennes Périclès

-1900 - 1100 -500 -323 -30

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ROME Les débuts de Rome A) L'Italie avant Rome Au VIIIºs. av. J.-C., l’Italie est habitée par des peuples très différents. Quels sont-ils ? Quelles influences extérieures s'exercent alors dans le pays ? 1. L’Italie est une péninsule méditerranéenne. 1. 1. L'Italie est entourée par la mer sur trois côtés. Au nord d'un petit fleuve, le Rubicon, s'étend la Gaule cisalpine comprenant une région montagneuse, les Alpes, et la vaste plaine du Pô. 1.2. Du Nord au Sud, une chaîne de montagnes, l'Apennin, traverse l'Italie sur toute sa longueur, gênant les communications entre l'Est et l'Ouest. De petites plaines étroites et allongées bordent les côtes. L'une d'elles, le Latium, est parcourue par un fleuve, le Tibre, dont la vallée permet de remonter à l'intérieur de l'Apennin. L'italie bénéficie d'un climat méditerranéen mais l'Apennin connaît des hivers rudes. Les habitants s'installent souvent sur les collines de l'intérieur pour échapper aux fièvres des marécages côtiers. 2. Un carrefour de Peuples. 2.1. Sa position au centre de la Méditerranée ouvre l'Italie aux voyageurs et aux marchands étrangers. Elle est habitée dès la Préhistoire. Des peuples parlant des dialectes indo-européens et venus du Nord-Est de l'Europe s'y installent vers 1200 av. J.-C.; ce sont les Italiotes. Parmi eux, les Latins deviennent cultivateurs dans les plaines; les autres, tels les Sabins ou les Samnites, habitent les montagnes plus pauvres. 2.2. Deux peuples influencent fortement les Italiotes : les Etrusques et les Grecs. Au Nord, les Etrusques s'installent en Toscane dès 1200 av. J.-C. Leur origine reste inconnue car nous ne savons pas encore traduire leur langue. Ils font la conquête de l'Italie centrale où ils répandent leur brillante civilisation. Les Italiotes imitent leurs belles poteries, leurs armes, leurs techniques de construction et leurs sculptures. Au Sud de la péninsule et en Sicile, les Grecs fondent des colonies dès le VIIIº s. av. J.-C. Leurs villes riches et puissantes se font souvent la guerre. Bien que fortement divisés à l'intérieur même de leurs cités, ces Grecs apportent beaucoup aux peuples italiotes. Ils marquent aussi les Carthaginois installés à l'ouest de la Sicile. 2.3. La région du Latium, où va naître Rome, est au carrefour des influences étrusques et grecques. Ses habitants empruntent à ces deux civilisations des techniques, des coutumes et des croyances. Au VIIIº siècle av. J-C., deux civilisations importantes influencent l'Italie les Étrusques au Nord et les Grecs au Sud. Rome, qui va naître et se développer dans le Latium, empruntera beaucoup à chacune d'elles.

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B) La naissance de Rome Pour connaître les origines de Rome, nous disposons de légendes et des travaux des archéologues. Ces documents se complètent-ils ou se contredisent-ils ? Quand Rome devient-elle une république ? 1. Rome, fondée par Romulus, selon la légende 1. 1. Rome se situe dans la plaine du Latium, au bord du Tibre. Une île au milieu du fleuve a facilité la construction d'un pont. En cas de danger, les habitants abandonnent les marécages de la plaine pour se réfugier sur les sept collines qui les entourent. 1.2. Les historiens romains, Virgile et Tite-Live, nous racontent les légendes des origines de Rome (doc. 1). Vers 1100 av. J.-C., après la prise de Troie, Enée, un prince troyen fils d'Anchise, débarque sur les côtes du Latium. Vers 800 av. J.-C., les lointains descendants d'Énée, les jumeaux Romulus et Rémus sont abandonnés dans un panier puis jetés dans le Tibre. Leur couffin s'échoue sur la rive; une louve allaite les deux enfants qui sont ensuite recueillis par des bergers. 1.3. Devenus adultes, Romulus et Rémus fondent le 21 avril 753 av. J.-C. une ville à l'endroit où la louve les a sauvés. Dans une dispute pour le pouvoir Romulus tue Rémus. Romulus resté seul donne son nom à la ville : Rome. Ensuite, sept rois se succèdent à Rome. Les trois derniers sont des Étrusques qui dominent alors tout le Latium et y développent leur civilisation. Doc. 1 Romulus et Rémus conçurent le désir de fonder une ville à l'endroit où ils avaient été abandonnés et élevés ( ... ). Rémus, pour se moquer de son frère, aurait franchi d'un saut les murailles nouvelles et Romulus, irrité, l'aurait tué en ajoutant: «Ainsi périsse à l'avenir quiconque franchira mes murailles » Romulus resta donc seul maître du pouvoir, et, après sa fondation, la ville prit le nom de son fondateur. TITE LIVE. Histoire romaine, 14 et 16, 1º s. Av. J-C En 509 av. J.-C., une révolte chasse Tarquin le Superbe et Rome devient une république*, c'est-à-dire un État gouverné par des magistrats élus. Malgré ces élections, la République romaine n'est pas une démocratie comme Athènes à la même époque, car elle est dominée par les plus riches. 2. Les découvertes des archéologues 2.1. Des poteries grecques du XIVº s. av. J.-C. retrouvées dans le Latium prouvent l'existence d'échanges entre la Grèce et l'Italie dès l'époque d'Énée. Des fonds de cabanes découverts sur le Palatin datent du VIIIº s. av. J.-C., c'est-à-dire de la période de la fondation légendaire de Rome. Les archéologues pensent que des villages s'installent sur des collines au bord du Tibre dès le VIIIº s, av. J.-C. Leurs habitants vivent d'élevage, d'agriculture et d'artisanat. 2.2. Les Etrusques occupent le Latium au VIº siècle av. J.-C. Ils assèchent les marécages; ce sont les vrais fondateurs de Rome, ils construisent une muraille entourant les sept collines (le mur du roi Servius Tullius) et unifient les villages des collines. Ils apportent aux Romains leur alphabet, leur religion et la technique de la voûte. À la fin du VIº s. av. J.-C., les Romains se révoltent, chassent le dernier roi étrusque et proclament la République.

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Rome est construite sur un point de passage du Tibre dans le Latium. D'après les légendes, elle fut fondée par Romulus le 21 avril 753 au. J.-C. Les archéologues pensent que ce sont les Étrusques qui ont fondé Rome vers 750 au. J.-C. Vers 500 au. J.-C., Rome devient une république. C) Les propriétaires gouvernent Rome

La société romaine est dominée par les grands propriétaires. Par quels moyens réussissent-ils aussi à contrôler l'État?

1. Des citoyens inégaux. Au début de la République, les citoyens et leur famille forment la masse de la population, mais ils ne sont pas égaux entre eux : - Les patriciens possèdent les terres et les troupeaux. Ils gouvernent Rome et rendent la justice car eux seuls connaissent les lois. Ils se groupent en grandes familles, les gentes*. - Les autres citoyens forment la plèbe* composée surtout de petits paysans mais aussi d'artisans et de marchands. Ils doivent le service militaire mais ils ne participent pas au gouvernement. Aux Ve et IVe s. av. J.-C. les plébéiens luttent pour obtenir l'égalité politique avec les patriciens. Les tribuns de la plèbe*, créés en 494 av. J.-C. sont élus par les plébéiens et les défendent. Jusque vers 300 av. J.-C., les magistrats* sont toujours des patriciens. À partir de 300 av. J.-C. environ, des plébéiens peuvent devenir magistrats et participer au gouvernement.

2. Des magistrats élus et surveillés 2.1. Les citoyens votent les lois dans une assemblée (les Comices tributes) où ils sont regroupés en tribus selon l'endroit où ils habitent. Les petits propriétaires campagnards y détiennent la majorité. Pour élire les magistrats, les citoyens se réunissent dans une autre assemblée, les Comices centuriates où ils se regroupent suivant leur fortune. Les pauvres ne votent jamais car les riches votent les premiers et on arrête le scrutin quand la majorité est atteinte.

2.2. Des magistrats élus gouvernent Rome. Par peur d'un retour de la monarchie ils ne sont désignés que pour une année. On est d'abord questeur, puis édile, préteur et enfin consul : c'est la carrière des honneurs. Les deux consuls* sont les magistrats les plus importants : ils commandent l'armée, président les Comices et le Sénat. 2.3. Une autre assemblée, le Sénat*, regroupe 300 anciens magistrats désignés par les censeurs. Les magistrats suivent ses conseils car il bénéficie d'une grande autorité. La plupart des magistrats et des sénateurs dirigeant la République appartiennent à quelques familles patriciennes riches et instruites: on dit que c'est une oligarchie*. 2.4. Sous la République, les Romains mènent une vie simple et frugale. Ils méprisent le luxe, obéissent à leurs supérieurs et respectent les décisions des magistrats. Dans la famille, le pouvoir du père est très étendu; les esclaves, peu nombreux, n'ont aucun droit. Les assemblées de citoyens (Comices) élisent les magistrats choisis parmi les puissantes familles de patriciens. Rome est une oligarchie car les citoyens pauvres (les plébéiens) ne participent pas au gouvernement.

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D) Les conquêtes romaines Rome s'empare peu à peu de tout le bassin méditerranéen. Comment expliquer le succès des Romains? Qu'est-ce qui fait la force de l'armée romaine? Quelles sont les conséquences des conquêtes? 1. Une armée de citoyens dévoués 1. 1. Le citoyen. presque toujours un paysan, défend son pays avec courage et endurance. De 17 à 46 ans, les Romains doivent effectuer leur service militaire, les plus riches dans la cavalerie, les autres comme fantassins. Ils sont groupés en légions* de 4500 hommes renforcées par les troupes des alliés italiens. 1.2. La légion construit un camp fortifié chaque soir quand elle est en campagne. Une discipline sévère règne dans l'armée: les généraux ont le droit de vie et de mort sur les légionnaires. En cas de victoire, les meilleurs soldats reçoivent une part du butin et le général a droit au triomphe. 2. La conquête de la Méditerranée (509-30 av. J.-C.) 2.1. Pour contrôler l'Italie centrale et assurer sa sécurité, Rome soumet d'abord ses voisins étrusques, latins et Sabins. En 390 av, J.-C., une attaque des Gaulois qui pillent et brûlent Rome arrête momentanément la conquête. À partir de 350 av. J.-C., Rome profite des divisions des peuples italiotes et des rivalités au sein des cités grecques. Victorieuse des uns et des autres Rome, finit par dominer toute l'Italie. 2.2. De 264 à 146 av. J.-C., Rome affronte ensuite Carthage pour le contrôle de la Méditerranée occidentale: ce sont les guerres puniques*. Carthage est une riche cité commerçante d'Afrique du Nord; elle possède une puissante flotte de guerre. Ses mercenaires combattent avec des éléphants qui terrorisent les Romains. Le Carthaginois Hannibal inflige de lourdes défaites aux légions, mais Rome finit par triompher de Carthage qui est rasée en 146 av. J.-C. 2.3. Rome s'empare des territoires de Carthage en Espagne et en Afrique du Nord puis s'attaque à l'Orient. Les légions occupent la Macédoine qui avait aidé Hannibal, puis la Grèce. Rome achève la conquête de la Méditerranée au Iº siècle av. J.-C. Les généraux Marius, Pompée et César poursuivent les conquêtes en Afrique du Nord, en Orient et en Gaule.

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Les conquêtes romaines

Chronologie :

a.v. J-C 509 la République est proclamée 390 invasion gauloise 343 – 290 guerres Samnites 282 – 270 occupation du Sud de l’Italie 264 – 241 1º guerre punique 219 – 201 2º guerre punique 168 la Macédoine vaincue 149 – 146 3º guerre punique 146 – 109 les cités grecques soumises à Rome 90 – 60 guerre contre Mithridate 58 – 51 conquête de la Gaule 30 occupation de l’Egypte

3. Les patriciens profitent des conquêtes. L'argent afflue à Rome qui découvre le luxe. Les généraux imposent des tributs* énormes aux pays vaincus. Les gouverneurs, souvent des patriciens, pillent les œuvres d'art en Grèce et en Orient. Ils exploitent à leur profit les terres appartenant à l'État romain et font cultiver leurs domaines par des prisonniers de guerre vendus comme esclaves. Au contraire, beaucoup de petits paysans, transformés en soldats pendant de longues années, n'ont pu entretenir leurs terres et sont ruinés. Ils viennent à Rome grossir les rangs de la plèbe sans travail. La tradition romaine Sous la République, le citoyen romain est souvent un petit paysan menant une vie simple et monotone. Il se nourrit des fruits, des légumes et des céréales qu'il cultive. Sa maison, la domus renferme un modeste mobilier. Sa femme et ses filles tissent sa tunique et la toge* qu'il revêt pour sortir. La famille est la base de la société: la femme et les enfants portent le nom du père et lui doivent une obéissance absolue. Le Romain est polythéiste: comme paysan, il offre des sacrifices aux divinités rurales pour obtenir de belles récoltes. Comme père de famille, il récite les prières aux ancêtres (les Manes) et au dieu de la maison: le Lare. Comme citoyen, il participe aux cérémonies en l'honneur des dieux de Rome. Très superstitieux, il examine le vol des oiseaux et les entrailles des victimes pour connaître l'avenir.

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L’Empire romain De la République à l’Empire La République romaine disparaît au cours des guerres civiles du Iº s. av. J.-C. Pour quelles raisons ? Comment Auguste, devenu empereur, réorganise-t-il alors l’administration ? 1. La fin de la République (113 av. J.C.)

1. 1. La République romaine gouverne difficilement un vaste empire de 50 millions d'habitants. Á Rome, les petits propriétaires ruinés réclament le partage des terres de l’état. Deux tribuns de la plèbe, les frères Marius et Tiberius Gracchus, tentent de reprendre ces terres aux riches pour les distribuer aux pauvres. Ils se heurtent à l’opposition des patriciens qui sont très influents au Sénat. Ils meurent dans des émeutes en 133 et 121 av. J.-C. 1.2. Des guerres civiles déchirent ensuite l’Italie. Des généraux ambitieux s'appuient sur leurs armées pour prendre le pouvoir car depuis 107 av. J.-C., les citoyens pauvres peuvent devenir soldats: ils sont dévoués au chef qui leur promet une part de butin en cas de victoire. L'armée n'est plus composée de citoyens mais de soldats qui font la guerre par intérêt. Les prisonniers de guerre sont vendus comme esclaves. Très durement traités certains se révoltent en 73-71 av. J.-C., dirigés par le gladiateur* Spartacus. 1.1 Tour à tour, les généraux Marius, Pompée et César dominent Rome où leurs partisans et leurs adversaires s'entretuent. Les dernières luttes opposent Octave, fils adoptif de Jules César, à Antoine, ancien général de César. A Actium en 31 av. J.-C. Octave bat Antoine et reste le seul maître du monde romain. 2. Auguste organise le gouvernement impérial 2.1. En 27 av. J.-C., le Sénat décerne à Octave le titre d'Auguste* sous lequel nous le connaissons. Il réorganise le gouvernement conserve les institutions républicaines (Sénat, magistrats, Comices) mais ne leur accorde que peu de pouvoir. Auguste exerce un pouvoir personnel : il est en même temps consul, censeur et tribun. Il décide des lois et commande l'armée avec le titre d'imperator, mot qui a donné empereur et empire. Comme grand pontife, il exerce une autorité religieuse. Enfin Auguste nomme les hauts fonctionnaires: les préfets* et les légats*. 2,2. Au cours de son long règne (30 av. J.-C 14 ap. J.-C.), Auguste rétablit l’ordre, la paix et la prospérité dans l'Empire. L'Empereur protége les écrivains et les artistes. Il favorise la religion, le mariage et la famille dans le but de rétablir les qualités qui faisaient la force des Romains durant les premiers siècles de la République. La disparition des petits propriétaires et les rivalités des généraux provoquent des guerres civiles et la fin de la République. Auguste fonde le gouvernement impérial et s'accorde de très larges pouvoirs.

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La paix romaine L'ordre et la paix règnent dans l'Empire aux Iº et IIº s. Á qui cela profite-il? Sur qui s'appuient les empereurs pour gouverner? 1. Des empereurs de plus en plus puissants 1. 1. Durant les deux premiers siècles de l'Empire, les souverains mettent en place une administration centralisée. Á Rome, le Conseil impérial et les bureaux appliquent et transmettent les ordres de l'Empereur. Dans chaque province un gouverneur nommé par l'Empereur ou le Sénat rend la justice, fait régner l’ordre et renseigne le souverain au sujet de tous les problèmes importants. 1.2. Au IIº s., les Antonins (du nom de l’Empereur Antonin le Pieux) mènent une vie simple et réservée. Ils se consacrent au gouvernement et à la défense de l'Empire qui s'est encore étendu: Rome domine alors toutes les rives de la Méditerranée et une partie de l'Europe, de la Dacie à la Bretagne. Aux frontières, 400 000 hommes répartis en 30 légions protègent l’Empire. Dans les régions menacées, l'armée construit le limes, un ensemble de fortifications comme le mur d'Hadrien en Grande- Bretagne. 2. La paix romaine profite aux provinces 2.1. Les provinces jouent un rôle de plus en plus important dans l’Empire. En effet, la paix intérieure favorise l'agriculture, le commerce, les travaux publics et l'artisanat. Chaque province commerce avec les autres et envoie ses productions à Rome. Cette longue prospérité enrichit les marchands et les propriétaires terriens. Les révoltes se font rares et la domination romaine est acceptée. 2.2. Bon nombre de provinciaux deviennent citoyens romains. Ils entrent dans l'administration ou au Sénat. Certains, tels l'Espagnol Hadrien ou le Gaulois Antonin deviennent même empereurs. 3. Les villes répandent la culture gréco-romaine 3.1. Les Romains construisent de nouvelles villes au plan régulier. Elles ont à leur tête un sénat local recruté parmi les riches habitants qui apprécient la paix et la civilisation romaines, financent des jeux et font construire des monuments. 3.2. Peu à peu, les citadins se romanisent: i1s adoptent le mode de vie et les loisirs des Romains. Des lois précises et claires garantissent la liberté, la propriété et la sécurité, mais seulement pour les hommes libres. Des juristes rassemblent ces lois dans des recueils, les codes, et mettent au point le droit romain. Le latin se répand à l’Ouest de l’Empire tandis que l'Orient reste fidèle à la langue grecque. L'héritage grec que les Romains admirent, se diffuse: les artistes imitent les oeuvres grecques; dans les écoles, les enfants des familles aisées étudient Homère et Platon. Les empereurs développent une administration centralisée et s'appuient sur les provinciaux. Des gouverneurs surveillés par l'empereur dirigent les provinces. Par l'intermédiaire des villes, la romanisation s'étend à tout I'Empire.

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L'empereur Trajan, 98-117 ap. J.-C., monnaie. L’inscription se lit : IMP(eratore) Traiano Aug(usto) Ger(manico) Dac(ico) P(ontifice) M(áximo) Tr(íbunicia) P(otestate). Elle signifie : I'empereur Trajan Auguste, le Germanique, le Dacique, Grand Pontife, investi de la puissance tribunicienne. «Germanique et Dacique» évoquent les victoires de Trajan sur les Germains et les Daces.

Le gouvernement de l'Empire

nomme

Surveillent

EMPEREUR

le Conseil impérial les hauts fonctionnaires :

-préfets -chefs de bureau -légats de légion

les sénateurs les gouverneurs de province

Conseils municipaux

hommes libres

esclaves

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La civilisation romaine La société romaine Tous les habitants de I'Empire n'ont pas la même place dans la société. Comment la société romaine est-elle organisée ? Peut-on changer de catégorie sociale ? 1. Esclaves, hommes libres et citoyens Par leur naissance ou leur fortune, les 80 millions d'habitants de l'Empire appartiennent à des groupes sociaux différents. On naît esclave, homme libre ou citoyen romain. 1.1. Les esclaves n'ont aucun droit. Dans les mines et sur les grands domaines, ils mènent une vie très dure. En ville, ils travaillent comme domestiques, artisans, professeurs ou artistes. Certains tiennent la boutique de leur maître et lui versent un loyer. 1.2. Les hommes libres peuvent faire du commerce, acheter des terres ou se marier sans autorisation. Les enfants portent le nom du père et héritent de ses biens. L'homme libre peut témoigner en justice. 1.3. Les citoyens romains sont classés d'après leur fortune. Sous l'Empire, ils ne votent plus mais il ne paient pas d'impôts directs. La masse des citoyens exerce les métiers les plus divers : métayers et ouvriers agricoles dans les campagnes, artisans, boutiquiers employés et soldats dans les villes. Leur vie quotidienne est donc proche de celle des autres hommes libres et des esclaves. Á Rome, 200 000 citoyens pauvres sont «clients » de l'empereur. Ce dernier leur fait distribuer gratuitement des vivres par le service de l'Annone. Les citoyens les plus riches sont regroupés dans l'ordre des sénateurs et dans l'ordre des chevaliers. L’empereur y recrute magistrats et hauts fonctionnaires. 2. Une société mobile 2.1. La société romaine n'est pas figée. Par son talent, ses mérites, son travail ou sa chance, tout homme peut s'élever : L'esclave peut être libéré par testament ou racheter sa liberté. Il devient alors un affranchi. L'homme libre devient citoyen s'il est élu au conseil municipal de sa cité ou s'il rend des services à l'Etat romain, par exemple en s'engageant dans l'armée. Le titre de citoyen est recherché par les provinciaux pour l'honneur qui distingue celui qui le reçoit. Si sa fortune atteint un niveau suffisant, un citoyen autrefois pauvre peut devenir chevalier ou même sénateur si l'empereur le désire. Inversement, on peut devenir esclave ou perdre sa fortune par condamnation. 2.2. Aux Iº et IIº s. l'Empereur peut élever un homme libre au rang de citoyen. Á partir de 212, grâce à l'édit de l'empereur Caracalla, tous les hommes libres deviennent des citoyens romains. L'habitant de I'Empire est, selon sa naissance, citoyen romain, homme libre ou esclave. Chacun peut s'élever dans la société par ses mérites, son talent, son travail ou par la volonté de l'empereur.

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La culture romaine 1. Le latin.

La langue latine a représenté le trait d’union de tout l’empire romain. Du latin ont surgit des langues comme l’espagnol, le catalan, le français, l’italien, etc. Dans la production littéraire nous trouvons la comédie (Plaute), l’oratoire (Cicéron), la poésie (Virgile, Ovide) el l’histoire (Tite Live, Jules César).

2. La philosophie.

En philosophie les romains suivent la tradition des écoles grecques : Platon, Aristotèle et ils initient une nouvelle école le néoplatonisme (une transformation de la philosophie de Platon avec des influences orientales).

3. Le droit romain.

C’est une des plus grandes contributions de Rome. Il a constitué un autre trait d’union entre les peuples car il s’est constitué en loi pour tout l’Empire. La passion de construire Les Égyptiens et les Grecs construisent pour les morts et les dieux. Les Romains, au contraire, bátissent pour les vivants. lls aménagent des centaines de villes aux bâtiments identiques et richement décorés. Dans leurs constructions, les Romains utilisent la tecchnique du blocage : les murs sont formés d'un béton résistant, mélange de ciment et de graviers. Ces matériaux grossiers sont recouverts de briques ou de belles pierres. Le blocage donne des constructions solides et permet des formes variées. La construction de voûtes, d'arcs, de coupoles et d'aqueducs se trouve ainsi facilitée. Les Romains construisent également un réseau routier qui couvre tout l’Empire : 90 000 km de routes relient Rome aux grandes villes. Elles servent au déplacement rapide des légions, des marchands et des courriers de la poste impériale.

Les besoins Les constructions - L’eau - le ravitaillement - les déplacements - l’administration - les loisirs - des monuments

aqueducs, fontaines, égouts. marchés couverts, magasins. rues avec trottoirs et portiques curie, basilique. Théâtre, amphithéâtre, hippodrome et thermes Arc de triomphe, colonne militaire.

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Techniques de construction des romains

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La romanisation de la péninsule Ibérique

Un objectif militaire pendant l’affrontement entre Rome et Carthage (les guerres puniques) a favorisé l’arrivée des romains dans la péninsule Ibérique, qui plus tard fut incorporée à l’Empire romain qui avait besoin d’augmenter ses territoires, d’obtenir des matières premières (surtout des métaux qui manquaient en Italie) et des esclaves. La romanisation de la péninsule Ibérique comprend plusieurs phases : • 1º phase : 218-170 av.J-C. Occupation du Sud et du Levant de la péninsule.

Après la défaite carthaginoise pendant la première guerre punique (264-241 av. J-C.), Carthage perd le contrôle des îles de Sicile, Sardaigne et la Corse, et elle se replie vers les anciennes enclaves phéniciennes de la péninsule Ibérique. La deuxième guerre punique (219-202 av. J-C.) se produit après l’attaque des carthaginois contre Saguntum, alliée de Rome. Le général carthaginois Hannibal est battu. Les romains envahissent le Sud et le Levant de la péninsule.

• 2º phase : 150-133 av. J-C. Occupation de la Meseta.

Rome a pour objectif de consolider ses frontières face aux peuples indigènes péninsulaires qui s’opposaient au pouvoir romain (Celtibères et Lusitaniens), contre lesquels elle soutint plusieurs guerre jusqu’à leur défaite et elle occupa toute la péninsule Ibérique sauf la frange Cantabrique.

• 3º phase : 29-19 av. J-C. Occupation de la frange Cantabrique.

Les guerres contre les Cantabres et les Astures supposent la victoire de Rome et la conquête de toute la péninsule.

La péninsule Ibérique s’est ainsi transformée en Hispanie, une province romaine. C’est ainsi que commença la romanisation où petit à petit tous les peuples perdirent leurs caractéristiques culturelles propres en adoptant ceux de Rome. La romanisation ne s’est pas effectuée d’une façon homogène. Dans le Sud et le Levant elle s’est effectuée d’une façon pacifique alors que dans la frange Cantabrique elle a été violente dû à la résistance de ses habitants. Moyens de romanisation :

Pacifiques Drastiques • Présence de l’armée romaine pour

contrôler le territoire et recrutement de la population indigène comme troupes auxiliaires.

• Construction de voies terrestres. • Développement du commerce. • Adoption du latin comme langue

officielle. • Création de villes et donc expansion de

la vie urbaine. • Concession de la citoyenneté et du

droit romain.

• Esclavage de la population. • Déplacement de la population dans les

vallées afin de les séparer de leur lieu d’origine (Cantabres, Astures).

• Massacre de la population masculine

en âge de combattre.

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Une économie au service de Rome. L’économie romaine était urbaine et esclavagiste : urbaine parce que la vile constituait le centre économique (Rome a été le premier centre commercial du monde) et esclavagiste parce que la main d’œuvre des esclaves prédominait dans la productivité. Rome a exploité tous les ressources naturelles et humaines des territoires qu’elle a conquises : matières premières et esclaves. L’État romain était en principe le seul propriétaire des terres, des mines et des industries de salaison (conservation des aliments dans du sel), même si un peu plus tard elle a cédé ces exploitations à des particuliers en échange d’un loyer. Les différentes provinces de l’Empire ont orienté leur production vers les besoins de Rome et se sont spécialisées en suivant les caractéristiques des secteurs économiques qui supposaient une source de richesse pour l’État romain. Les principales sources de richesses en Hispanie furent les suivantes :

• Agriculture : orge et blé, oliviers, vignes. L’Hispanie s’est surtout spécialisée dans la production d’huile et de vin pour Rome.

• Élevage : chevaux, moutons, bovins et porcs. La laine des moutons hispaniques était très appréciée.

• Pêche : abondante sur toute la côte, thon, calamar, seiche, poulpe, etc. Les industries de salaison du Sud sont devenues les plus importantes de la Méditerranée occidentale.

• Industrie minière : l’Hispanie et la Bretagne constituaient la zone la plus riche de l’Empire. On exploitait des mines d’or, argent, plomb, étain, mercure, cuivre et fer.

• Artisanat : c’était un secteur complémentaire dans lequel on fabriquait des amphores pour transporter le vin et l’huile, etc. Certaines régions se sont spécialisées dans des produits pour l’exportation : tissus de laine (Séville), lin (Xátiva), armes en fer (Saragosse), verre (Catalogne), céramiques (Sagunto).

• Commerce : l’Hispanie exportait à Rome toute sa production agro-pécuaire et minière ; en échange elle importait des produits de luxe comme des parfums, des épices, des tissus, etc.

Le commerce a été favorisé par le développement des routes commerciales, il

s’est articulé autour de la voie Auguste, la route de la « Plata » et la route atlantique, on utilisait aussi des voies fluviales. Les communications en Hispanie : Voies terrestres : • Voie Auguste : Ampurias, Tarragona, Cartagena, Málaga, Cadiz. • Route Atlantique : Lugo, Braga, Oporto, Lisboa, Huelva. • Route de la « Plata » : Astorga, Salamanca, Mérida. Ports maritimes : Cadiz, Cartagena, Tarragona, Ampurias. Fleuves : Guadalquivir (jusqu’à Córdoba), Guadiana (jusqu’à Mérida), Ebro, Tajo.

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Chronologie ROME ET L'ESPAGNE :

Avant J.C. Néolithique Les Ibères s'installent dans le Sud et l'est du pays Vers 2000 Royaume de Tartessos, en Andalousie

Vers 1000 Les phéniciens de Tyr installent des comptoirs à malaga, Cadix et Tharsis.

Vers 700-600

Les Grecs fondent des colonies comme Emporion ( Ampurias) et Dianium (Denia).

Vers 550 Les Celtes s'établissent à leur tour, se mêlent aux Ibères et fondent les Celtibères.

237 Hamilcar Barca, général carthaginois se lance à la conquête de l'Espagne.

228 Fondation de Carthagène par Hasdrubal, gendre d'Hamilcar.

219 Hannibal, fils d'Hamilcar, assiège Sagonte, ville alliée des Romains, et déclenche la deuxième guerre Punique.

218 Hannibal traverse les Pyrénées puis Lles Alpes avec des éléphants

202 Les Carthaginois, vaincus, laissent l'Espagne aux Romains. Après J.C

4-65 Sénèque, le philosophe (né à Cordoue) 98-117 Règne de Trajan, né à Italica.

117-138 Règne d'Hadrien, né aussi à Italica.

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Romanisation de la péninsule Ibérique

1º phase

2º phase

3º phase

Territoires Carthaginois avant la 2º guerre punique (218 av. J-C) Territoires Romains après la 2º guerre punique Possibles limites du traité de l’Èbre (226 av. J-C)

Conquêtes entre 150 et 133 av.J-C Territoires romains après la 3º guerre punique Limites des provinces

Conquêtes romaines (218-170 av-J-C) Conquêtes romaines (150-133 av. J-C) Conquêtes Octave Auguste (29-19 av. J-C) Limites des provinces

GAULE

GAULE

GAULE

Cartago Nova

Saguntum Celtibères

Lusitains

Celtibères

Lusitania

Betica

Tarraconense

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La dislocation de l’Empire romain L'Empire menacé au IIIº siècle L’Empire romain connaît de graves difficultés au IIIº s. Pourquoi ? 1. Les Barbares aux portes de l'Empire 1. 1. Les Romains appellent « Barbares » les peuples qui vivent hors de l'Empire tels les Germains installés à l'Est du Rhin. Les Germains sont organisés en tribus souvent rivales. Ils vivent de l'agriculture et de l'élevage. Les orfèvres et les forgerons travaillent les métaux avec beaucoup l'habileté. Les guerriers disposent ainsi d'armes excellentes : lance, hache, longue épée à double tranchant. 1.2. Les Romains ont tenté de conquérir la Germanie; en l’an 9, le général Varus, surpris dans les forêts, a été massacré avec quatre légions. Rome a alors renoncé à la conquête et construit une série de fortifications, le limes, destinées à arrêter les Germains. 1.3. Des contacts existent entre les deux peuples. Les Germains vendent de l'ambre, des peaux, du bois et des esclaves aux Romains en échange d'or, de vin et de tissus. L'Empire attire les Germains car ils croient que la vie y est plus facile. Certains s'engagent dans les légions; d'autres reçoivent l'autorisation d'exploiter des terres dans l'Empire. 2. La crise du IIIº sièc1e 2.1. Entre 235 et 285, l’Empire traverse une crise grave où il manque de disparaître. Les frontières sont forcées. Au Nord, des Germains franchissent le limes tandis qu'à l'Est, les Perses, commandés par le roi Chapour, capturent l'empereur Valérien en 259. 2.2. La sécurité que l'Empire avait connue aux Iº et IIºs. disparaît. beaucoup d'empereurs meurent au combat ou sont assassinés comme Sévère Alexandre tué en 235 par les soldats qui imposent son successeur. Les brigands sur les routes et les pirates en mer gênent le commerce. Le prix des marchandises augmente et la misère grandit dans le peuple. 3.3. Comment expliquer ces troubles intérieurs ? On utilise les métaux précieux pour payer les importations si bien que l’Empire romain s’appauvrit; il faut augmenter les impôts car les dépenses militaires sont de plus en plus importantes. Pour ne pas payer ces impôts, les plus riches fuient dans leurs villas à la campagne et abandonnent les villes. Ces dernières perdent aussi des habitants pauvres qui gagnent les campagnes où le ravitaillement est plus régulier. Partout, la taille des villes diminue et elles s'entourent d'une muraille pour se protéger. Au IIIº s., l'Empire traverse une crise grave. Á l'extérieur, il subit une dernière série d'invasions; des tribus de Germains s'installent dans l'empire. Á l'intérieur, les guerres civiles et l'insécurité, l'augmentation des prix et des impôts, la peste et la famine accablent les populations.

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La fin de l’Empire d’Occident Pourquoi l'Empire disparaît-il à l'Ouest malgré le redressement du IVº sièc1e? Le redressement du IVº siècle 1. Plusieurs empereurs imposent des transformations énergiques: - De 270 à 275, avec Aurélien, l'armée prend de plus en plus d'importance. Pour payer les soldats et fortifier les villes, il faut augmenter les impôts. Leur poids devient insupportable mais l'invasion des Germains est repoussée. - Dioclétien règne de 284 à 305. Il réglemente l'économie et la société et fixe le prix maximum des produits courants. Pour repeupler les campagnes, il autorise des Germains à s'installer dans l'Empire. - Constantin (312-337) tolère le christianisme et met fin aux persécutions. L'Empire retrouve une plus grande unité intérieure. L'empereur choisit une nouvelle capitale, Byzance rebaptisée Constantinople, proche des frontières menacées. Il s'appuie de plus en plus sur une puissante bureaucratie. 1.2. Devenu chrétien l'Empire est inégalement modifié par ces transformations. Le nombre des villas augmente en Gaule et en Afrique. Les grands propriétaires y vivent confortablement et emploient des paysans libres, les colons. Quelques grandes villes comme Antioche ou Alexandrie se développent encore. Les autres cités connaissent un sort variable : certaines restent dépeuplées, d'autres se redressent et on construit de nouveaux quartiers au-delà des remparts du IIIº s. 2. L’Empire romain d'Occident disparaît 2.1. la fin du IVe s., toutes les tribus de Germains attaquent l’Empire romain ce sont les grandes invasions. Les Germains sont poussés vers l'Ouest par les Huns, de redoutables cavaliers provenant des steppes de l'Asie centrale. Les Barbares pénètrent dans l’Empire, non pour le détruire mais pour s'y réfugier. 2.2. En 395, pour faciliter la défense de l’Empire, Théodose le partage en deux : l’Empire romain d'Orient et l’Empire romain d'Occident. Á l'Ouest, le 31 décembre 406, les Barbares, pourtant peu nombreux, réussissent à franchir le Rhin et ravagent la Gaule. Le limes cède par manque de défenseurs : les meilleures légions se trouvent à l'Est face à l'ennemi perse, jugé plus dangereux. D'autres ont été utilisées par des généraux pour tenter de prendre le pouvoir. 2.3. Les Romains ne peuvent empêcher le pillage de Rome en 410 par les Goths d'Alaric et en 455 par les Vandales de Genséric. Chaque peuple barbare occupe une région de l’Empire d'Occident et forme un royaume. L'empereur n'est plus obéi. En 476, un chef barbare, Odoacre détrône Romulus Augustule, un enfant de dix ans qui est ainsi le dernier empereur romain d'Occident. L'Empire romain d'Orient résiste aux invasions et subsiste jusqu'en 1453. A la fin du IVº s., poussés par les Huns, les Germains pénètrent dans I'Empire romain : ce sont les grandes invasions. L'Empire romain d'Occident éclate en plusieurs royaumes barbares et disparaît en 476.

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Résumé ROME: DE LA REPUBLIQUE A L'EMPIRE. Introduction: Comment une ville a t-elle pu conquérir un immense territoire (le bassin méditerranéen) et le conserver pendant plus de 6 siècles? I°) La cité et son expansion.

A) Une origine légendaire.

La légende attribue la fondation de Rome à Romulus, un descendant du prince grec troyen Enée. Les fouilles archéologiques ont révélé que les premiers occupants de Rome était des bergers vivant dans des cabanes.

B) La république romaine. Après une période monarchique, la république apparaît en 509 av JC. C'est une forme de gouvernement où le pouvoir est assuré par des personnes choisies par les citoyens. Les comices (assemblées du peuple) votent les lois et élisent des magistrats pour un an, qui ont pour mission de proposer et d’exécuter les lois. A la fin de leur mandat, ils deviennent sénateurs qui conseillent les magistrats.

C) Les conquêtes. Pour assurer sa sécurité, Rome doit combattre ses voisins (Etrusques, latins). Les victoires donnent aux romains une volonté impérialiste (domination) sur les autres peuples. Les romains se lancent dans la conquête du bassin méditerranéen. Ils arrivent à vaincre les carthaginois en Afrique du Nord au IIIème siècle, les grec, les égyptiens, les gaulois grâce à la supériorité de leur armée qui est une armée de citoyens

II°) L'empire romain.

A) Les généraux prennent le pouvoir. Les conquêtes augmentent le prestige des généraux. Ils se battent entre eux pour accéder au pouvoir politique en utilisant leur armée. C'est la période des guerres civiles:

Pompée est vaincu par César. Antoine est vaincu par Octave qui met fin à la république et devient en 27 av

JC, le premier empereur romain. Il détient un pouvoir absolu. Il nomme les sénateurs, les généraux, et l’administration. Après sa mort, il est divinisé.

B) La paix romaine.

1) L'organisation de l'empire. L'empire atteint son apogée au II ème siècle. Le souci des empereurs n'est plus d'agrandir leur territoire, mais de protéger l'empire des invasions barbares. Des fortifications (limes) sont construites sur les frontières nord, et les garnisons romaines dispersées dans tout l'empire assurent l'ordre et la sécurité. Des voies romaines sillonnent l'empire pour faciliter le déplacement des légions, et permettent les échanges commerciaux. L'empire est divisé en provinces administrées par un gouverneur.

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La société romaine est hiérarchisée selon la fortune et le mérite. Il existe trois sortes de citoyens romains : Les citoyens de l’ordre sénatorial qui sont les plus riches et qui peuvent être sénateurs

ou magistrats. (patriciens) Les citoyens de l’ordre équestre qui peuvent être fonctionnaires. (patriciens) Les citoyens ordinaires.(plébéiens)

Cette société est ouverte aux étrangers (pérégrins) et aux affranchis qui peuvent devenir citoyens romains.

2°) Le rôle des villes. Après les conquêtes, la culture romaine progresse à l'intérieur des provinces par le moyen des villes. Le latin se répand parmi les élites, et les villes sont construites sur le modèle de Rome: Forum Decumanus Cardo Un plan géométrique. Deux axes principaux: le cardo orienté nord-sud et le décumanus orienté est-ouest. Les mêmes monuments: forum (place publique), thermes, théâtre, basilique (tribunal +

marché couvert), curie (mairie), capitole (temple principal), aqueduc.

C) la fin de l'empire. Au V ème siècle, les peuples germaniques envahissent l'empire romain. La menace est d'abord repoussée par des empereurs forts. En 395, l'empire est divisé en deux par Théodose pour pouvoir mieux le défendre. Mais en 476, l'empire d'occident est tombé aux mains des barbares. Il ne reste plus que l'empire d'orient qui prend le nom d'empire byzantin dont la capitale est Constantinople. Ce reste de l'empire romain survécut jusqu'en 1453.

Conclusion: la force de la civilisation romaine fut son organisation, sa rigueur et sa discipline. C'est grâce à ces qualités qu’elle put construire et maintenir cet immense empire. -753 -509 -264 -27 +476 Auguste fonde Chute de Rome L’empire

ROYAUTE

REPUBLIQUE

EMPIRE Conquête de l’Italie

Conquête de la Méditerranée

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Byzance

L’Empire byzantin, situé en Méditerranée orientale, comprenait les territoires actuels des Balkans, la Grèce, l’Asie mineure, l’Égypte et la Syrie, et a duré un peu plus de mille ans (408-1453). L’époque de plus grande apogée correspond au royaume de l’empereur Justinien le Grand au VIº siècle. Il a initié une étape d’expansion territoriale et de splendeur culturelle connue comme l’Âge d’Or de l’Empire byzantin. Pendant son règne nous pouvons signaler : • Un essai de restaurer l’ancien Empire romain. Pour cela il a mené une série de

conquêtes sur les anciens territoires de l’Empire d’Occident, entre elles le péninsule Italique (sous la domination des Ostrogoths), le nord de l’Afrique (entre les mains des Vandales) et le sud-est de la péninsule Ibérique (occupée par les Wisigoths.

• Des réformes législatives et administratives avec l’adoption du droit romain, recueilli dans le Corpus Iuris Civilis (recueil de la loi civile), ont été la base de l’efficacité administrative et le renforcement du pouvoir impérial.

• Une époque de splendeur culturelle et artistique qui a eu une grande influence sur la Russie actuelle et aussi en Europe occidentale.

La survivance de l’empire byzantin est due aux causes suivantes : • Une grande prospérité économique fondée sur l’agriculture et le commerce, et

renforcée par la position de Constantinople, située entre l’Europe et l’Asie, et qui s’est convertie en un port de passage obligé pour les routes commerciales (soie, épices, esclaves).

• La création d’une administration solide et efficace. L’empereur (ou basileus) possède un pouvoir absolu et théocrate (il peut intervenir dans les questions religieuses).

• L’existence d’une puissante armée qui a évité les invasions des peuples barbares et a résisté à l’expansion de l’islam et des peuples slaves (originaires de l’est de l’Europe).

• Son caractère unitaire et homogène fondé sur les mêmes racines grecques. Le grec a substitué la langue latine (VIIº siècle) et l’empire byzantin s’est tourné vers l’Orient en s’éloignant de l’Occident.

• L’importance de Byzance réside sur son double rôle d’intermédiaire : 1. Conservateur de la culture gréco-romaine qu’il transmet à l’islam et à l’Europe

occidentale. 2. Trait d’union entre l’Orient et l’Occident à travers des routes commerciales.

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RomeConstantinople

JérusalemAlexandrie

Ravenne

Arabes

Vandales

Bulgares

Huns

Ostrog

oths

Wisigoths

Francs

Gaule

GRANDESINVASIONS

476 Fin de l'Empire romain d'Occident

Partage de l'Empire romain

Plus grande extensionde l'Empire romain

ligne de partage del'empire romain

Conquètes de Justinien

Empire byzantin sous Justinien

Invasions bulgares

Invasions musulmanes

Bulgares

Arabes

Turcs

Justinien

Basile II

Empire Latin

Fin de l'Empire byzantin1453

300

400

500

600

700

800

900

1000

1100

1200

1300

1400

1500

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Les royaumes barbares Du 5º au 7º siècle, tandis que l’Orient romain conserve son unité, l’Occident, envahi par des peuples appelés Barbares*, se fractionne en royaumes.(barbare: étranger à l’empire romain.) A. Installation des Barbares 1. Les Vandales franchissent le Rhin en 407, parcourent la Gaule et l'Espagne et s'établissent en Afrique du Nord ; les Ostrogoths s'installent en Italie, les Wisigoths en Aquitaine et en Espagne. 2. Les Francs s'avancent lentement depuis la région de l'embouchure du Rhin en direction du Sud. A la veille de sa mort, en 511, le roi franc Clovis gouverne la majeure partie de la Gaule, qu'on appellera la France, et une partie de la Germanie. 3. Les Angles et les Saxons traversent la mer du Nord pour s'établir en Grande-Bretagne, d'où i1s refoulent les Bretons vers l'Armorique qui prend le nom de Bretagne. A la fin du 6º siècle, les Lombards, chassés des régions danubiennes, fondent en Italie du Nord un royaume qui a Pavie pour capitale. B. Des peuples qui se fondent

1. Les envahisseurs germaniques suscitent partout de grandes craintes et un grand mépris parmi les populations en place. Cependant, dans tous les royaumes barbares, ils ne sont qu'une minorité et recherchent l'entente avec les vaincus se contentant de confisquer une partie des terres. Ils ont souvent une grande admiration pour les réalisations romaines et c’est pour cela qu'ils ont pénétré dans l’Empire. Le roi ostrogoth Théodoric, le roi franc Clovis, s'efforcent d'entretenir à leur profit le système d'organisation de l'Empire romain : ils sont fiers d'en porter les titres et les insignes . 2. Mais les lois des peuples barbares ne vont pas toujours bien avec le droit romain. Pendant un certain temps, le Barbare est jugé selon la loi barbare, le Romain selon le droit romain mais les nombreux procès mixtes rendent difficile cette pratique On décide alors de juger chacun selon la loi du lieu où il se trouve; c'est le signe de la fusion réalisée entre peuples romanisés et peuples barbares. C. Les apports des peuples barbares 1. Les Barbares sont de remarquables métallurgistes et orfèvres. Ils excellent dans la fabrication de somptueux bijoux d'or, d'argent et d'émail. Ils confectionnent de très solides épées qui sont une des raisons de leur supériorité militaire,

Ils apportent à l'Occident de nouvelles langues, qui deviendront plus tard l'allemand et l'anglais, mais qui donneront aussi beaucoup de mots au français et à l'italien.

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L’empire Carolingien

Les Francs, un peuple germanique originaires du Rhin, se sont établis en Gaule (France) et ont fondé un grand royaume surtout pendant le règne de Charlemagne. Charlemagne fut couronné empereur par le Pape à Rome en l’an 800. Depuis sa capitale, Aix-la-Chapelle, il contrôlait un vaste empire qu’il divisa en condés et marques de frontières sous les ordres des comtes et des marquis. À la mort de son fils et héritier Louix le Pieux, ses petits-enfants (Charles le Chauve, Lothaire et Louis le Germanique) se répartirent l’empire (traité de Verdun en 843), de cette façon l’idée de reconstruire l’ancien empire romain d’Occident se termina.

EMPIRE CAROLINGIEN

Aix-la-Chapelle

Milan

Rome

Emiratde

Cordoue

EmpireByzantinEtats

del'Eglise

L'empire carolingien sous Charlemagne Régions soumises à l'Empire

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Charlemagne

Louis le pieu

Charles Lothaire Louis le Chauve le Germanique

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LE ROYAUME WISIGOTH EN ESPAGNE

A) Au 5ème siècle après J.C., les Wisigoths étaient déjà un peuple romanisé qui se considérait comme l´héritier du pouvoir impérial défunt. Aux alentours du milieu du siècle, la triple pression des Suèves provenant de l'ouest (la Galice), des gardiens de troupeaux de la chaîne cantabrio-pyrénéique du nord et des Byzantins du Sud (la Bétique), les forcèrent à établir leur capitale à Tolède, ville située au cœur de la péninsule. Des conséquences de grande importance découlèrent de cette décision dont la première fût caractérisée par la création d'une ligne nord-sud de Cantabre jusqu'au détroit de Gibraltar se substituant à la ligne est-ouest de la péninsule pivotant entre Lisbonne et Carthage.

B) Seconde conséquence mais non de moindre importance fût la première tentative d'unité péninsulaire indépendante du reste de l'Empire qui amena les Wisigoths à être considérés comme les créateurs du premier royaume péninsulaire et ce, presque jusqu'à aujourd'hui encore. De plus, le Royaume Wisigoth allait servir maintes et maintes fois de père de la légitimité de tous les pouvoirs qui essayèrent d'unir l'Hispanie. Enfin, les Pyrénées et Gibraltar, qui n'étaient plus considérés comme simples lieux de passage ou seulement comme points au sein même d'un circuit impérial élargi, devinrent les limites ou frontières d'un état à défendre.

C) Les Wisigoths se défendirent remarquablement contre les Suèves et les soumirent au 6ème siècle après J.C.. Cependant, dans le nord, les Basques, les Cantabres et les Astures résistèrent aux attaques wisigothes avec plus de vigueur qu'aux attaques romaines précédentes et se montrèrent tout aussi habiles dans leur lutte contre les Maures. Les Bétiques, du 6ème au 11ème siècle après J.C. constituèrent l'exception de l'Europe occidentale. Défiant une Europe continentale toujours plus hermétique et fragmentée, ils allaient conserver leur culture urbaine et leurs relations commerciales et culturelles dans le Bassin méditerranéen, dans un premier temps avec l'Empire romain, avec la Byzance, puis avec le califat musulman.

Les dates importantes de cette période sont les suivantes :

587 : Reccared, héritier de Léovigild, se convertit au catholicisme et fait disparaître les barrières existantes entre les Dieux et les Hispano-romains.

633 : Le quatrième synode de Tolède adopte une position à droite en confirmation de son appui aux rois élus. Les Juifs sont obligés de se faire baptiser. La langue vernaculaire, d'origine latine, prévaut sur celle des Wisigoths.

711 : Les troupes musulmanes traversent le détroit de Gibraltar et vainquent le roi wisigoth Rodrigue à la bataille de Guadalete.

712 : Muza ben-Nozair achève la conquête musulmane. C'est la fin de la période wisigothe.

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L'Islam, une religion nouvelle

1 . Mahomet, un prophète arabe 1.1. L'Arabie est une péninsule d'Asie au climat désertique. Les Arabes, divisés en tribus rivales, y vivent d'élevage et de commerce. Les caravanes de dromadaires font étape dans les grandes villes telles que La Mecque ou Médine. La Mecque est aussi un centre religieux : les Arabes, encore polythéistes, y viennent en pèlerinage à la Kaaba, « la maison de Dieu ». On y adore diverses divinités de la nature et la « Pierre noire ». 1.2. Mahomet naît vers 570 à La Mecque dans une famille de marchands. Orphelin à 6 ans, il garde les troupeaux puis conduit les caravanes de Khadidjah, une riche veuve qu'il épouse par la suite. En 612, Mahomet déclare qu'il entend la parole de Dieu, Allah en arabe. Dans un songe, l'ange Gabriel lui aurait révélé qu'Allah l'a choisi comme prophète pour prêcher l'Islam, l'obéissance à Dieu. L'islam est donc une religion révélée comme le christianisme et le judaïsme dont il reprend le livre sacré, la Bible. Mahomet prêche sans succès à La Mecque, car les riches marchands l'attaquent quand il leur demande de partager leurs biens. Le 22 septembre 622, il se réfugie à Médine: c'est l'hégire (la fuite), date qui marque également le point de départ du calendrier musulman. Là, Mahomet convertit de nombreux Arabes à l'Islam; en 630, il rentre en vainqueur à La Mecque après plusieurs années de guerre sainte. À sa mort, en 632, toute l'Arabie est convertie. 2. L'Islam, une religion universelle Un livre sacre, le Coran, présente les grandes idées de l'Islam. C’est une religion simple, sans clergé, où le fidèle s'adresse directement à Allah. Il peut se rendre à la mosquée ou prier n'importe où. L'islam prône un monothéisme rigoureux : Allah est un dieu unique, à la fois tout-puissant et généreux. Pour mériter la vie éternelle, les musulmans (les « soumis à Dieu ») doivent croire en Allah et respecter cinq obligations, les piliers de l’Islam: réciter la Shahada, prier cinq fois par jour, jeûner le jour pendant le mois de Ramadan, pratiquer l'aumône et se rendre en pèlerinage à La Mecque au moins une fois dans leur vie. L'islam intervient aussi dans la vie quotidienne, en interdisant de consommer du porc et de l'alcool, ou en autorisant la polygamie.

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L’expansion musulmane 1. Une conquête rapide 1.1. Le Coran promet le paradis au musulman mort pour répandre l’Islam. C’est pourquoi, de 632 à 750, les Arabes pratiquent le «djihad», ou guerre sainte. En moins de 30 ans (632-661), i1s prennent l'Empire perse et la moitié de l'Empire byzantin. Ces vieux États, affaiblis par des querelle religieuses internes et par de longues guerres, ne sont pas soutenus par leur sujets. En 711, après avoir conquis le Maghreb et l'Espagne à l'ouest, les Arabes atteignent l'Indus à l'est. Cependant, leur expansion est brisée devant Byzance en 718 et dans le sud-ouest de la Gaule après l'échec du raid sur Poitiers en 732.

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1.2. L'Islam impose à l'ensemble des musulmans (la «umma») des règles de vie identiques dictées par le Coran; l'arabe devient langue officielle de l’Empire. Toutefois les Arabes se montrent tolérants envers les juifs et les chrétiens. Certes, ils doivent acquitter «l'impôt des Infidèles» mais ils peuvent conserver leur langue, leurs lois, leurs biens et leurs lieux de culte. C’est pourquoi les peuples conquis acceptent la domination des Arabes qu'ils aident même parfois contre leurs anciens maîtres.

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L'ESPAGNE MUSULMANE

A) La famille Witiza fût un des clans nobles du début du 8ème siècle à être à l'origine du déclin du Royaume Wisigoth après avoir recouru à l'aide des guerriers musulmans et berbères de la rive opposée du détroit de Gibraltar pour combattre l'usurpateur royal. En fait, la désintégration de l'appareil d'Etat wisigoth permit aux Musulmans la conclusion de pactes isolés avec une aristocratie semi-indépendante et opposée à la couronne.

B) Au milieu du 8ème siècle, les Musulmans avaient achevé leur occupation et le prince ommeyade Abd al-Rahman, qui avait fuit le massacre abbasside de l'an 750 après J.C., trouva refuge auprès des Berbères. Enfin, avec le support d'une des tribus musulmanes péninsulaires, les Yéménites, il réussit à vaincre en 755 le gouverneur abbasside de Al-Andalus et se proclama lui-même émir, indépendant de Damas, à Cordoue. Dans le premier tiers du 10ème siècle, Abd al-Rahman III, un des Omeyyades espagnols, restaura et élargit l'émirat Al-Andalus et devint le premier calife espagnol.

C) La proclamation du califat eut un double objectif. A l'intérieur du pays, les Omeyyades voulaient renforcer le royaume péninsulaire. A l'extérieur, ils voulaient consolider les routes commerciales de la Méditerranée, garantir les relations économiques avec la Byzance de l'est et assurer l'approvisionnement en or. Melilla fût occupée en 927 et, au milieu du siècle, les Omeyyades obtinrent le contrôle du triangle composé de l'Algérie, du Siyimasa et de l'Atlantique. Le pouvoir du califat andalousien s'étendit jusqu'à l'Europe occidentale, et en 950, l'Empire germano-romain échangeait les ambassadeurs contre le califat de Cordoue. Quelques années auparavant, Hugo d'Arles avait fait appel au puissant califat espagnol pour garantir l'acheminement de ses navires marchands dans la Méditerranée. Les petites forteresses chrétiennes du nord de la péninsule devinrent les modestes possessions féodales du califat, lui reconnaissant sa supériorité et son arbitrage.

D) Les fondations de l'hégémonie andalousienne reposaient sur une capacité économique considérable; elle-même basée sur une activité commerciale importante, une force industrielle développée et un savoir-faire agricole bien plus efficaces comparé à ce que le reste de l'Europe pouvait offrir à cette période. Le califat de Cordoue basa sa politique économique sur l'unité monétaire et l'adoption du système monétaire joua un rôle capital dans sa magnificence financière. La pièce d'or de Cordoue devint la monnaie principale de la période et fût probablement imitée par l'Empire carolingien.

E) Ainsi, le califat de Cordoue fût le premier à développer en Europe une économie urbaine et commerciale depuis la disparition de l'Empire romain. Cordoue, capitale et plus importante ville du califat, compta environ 100 000 habitants et occupa la place de concentration urbaine principale d'Europe de l'époque.

F) L'Espagne musulmane pouvait s'enorgueillir d'une culture florissante, surtout après l'arrivée au pouvoir du calife Al-Hakam II (961-976.). On lui attribue la fondation d'une bibliothèque d'une centaine de milliers de volumes, ce qui était pratiquement inconcevable en Europe à cette époque. L’adoption à ses prémices de la philosophie classique par Ibn Masarra, Abentofain, Averroès et le Juif Maimonide représente la caractéristique la plus distinctive de cette culture. Mais les penseurs hispano-musulmans se surpassèrent surtout dans les domaines de la médecine, des mathématiques et de l'astronomie.

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G) La fragmentation du califat de Cordoue survint à la fin de la première décennie du 11ème siècle et fût surtout causée par, d'une part, l'effort de guerre énorme déployé par les derniers leaders de Cordoue et, d'autre part, une pression fiscale suffocante. Les trente neuf successeurs du califat uni se virent accorder le nom de premier (1009-1090) Taifas (petits royaumes insignifiants) qui fût interprété dans la langue espagnole comme synonyme de la ruine générée par la fragmentation et la désunion de la péninsule. Cette division survint encore à deux reprises qui se conclurent par la création du second puis du troisième Taifas et provoquèrent une série de nouvelles invasions en provenance du nord de l'Afrique. Les Almoravides (1090) furent les premiers à envahir la péninsule, puis ce fût le tour des Almohades(1146) suivis enfin par les Banu Marins (1224). Cet affaiblissement progressif signifie qu'au milieu du 13ème siècle, l'Espagne islamique ne comptait plus que le royaume de Nasrid de Grenade. Situé entre le détroit de Gibraltar et le cap Gata, ce vestige historique ne devait pas capituler avant le 2 janvier 1492, à la fin de la reconquête.

L’Espagne vers 800

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La civilisation arabe La science et les arts 1. Le rayonnement des sciences et de l’esprit 1.1. « Chercher la science du berceau jusqu'à la tombe », dit le Coran. Héritiers du savoir des Grecs et des Romains, les Arabes connaissent aussi les travaux des Indiens et des Chinois et ils y ajoutent leurs propres recherches. Les dirigeants, tel le calife Al-Mamun, protégent les savants. Des milliers d'étudiants fréquentent les universités du Caire et de Bagdad. Dans les bibliothèques, on traduit en arabe les manuscrits grecs et égyptiens. Dans cette ambiance favorable, les savants réalisent des progrès décisifs. 1.2. Les mathématiciens adoptent le zéro et les chiffes indiens que nous appelons d'ailleurs chiffres arabes. Ils développent la géométrie et créent l'algèbre. Les médecins comme Avicenne et Averroès ligaturent les artères et pratiquent des opérations délicates. Les astronomes observent les étoiles, le Soleil et la Lune; ils améliorent la mesure du temps. Les chimistes distillent l'alcool et produisent des sirops et des élixirs. 2. Les merveilles de la décoration 2.1. Les Arabes construisent des forteresses, des palais, des mosquées et aménagent de somptueux jardins. Ils bâtissent en pierre et en brique, utilisant la coupole héritée des Byzantins et de nombreuses formes d'arc, en particulier l'arc outrepassé, ou « en fer-à-cheval », repris aux Wisigoths. 2.2. Pour décorer les murs, les coupoles et les minarets, les artistes réalisent des arabesques : des ornements formés de lettres, de lignes et de feuillages entrelacés. Ils calligraphient des phrases du Coran. Ils sculptent le bois de cèdre et le stuc. Ils font jouer la lumière sur les briques et les pierres des façades et exécutent des revêtements de mosaïque ou de céramique. 3. Les trésors de la littérature 3.1. Les savants exposent leurs recherches dans des traités de médecine, l'astronomie, de mathématiques ou l'histoire et dans des dictionnaires. La poésie s'épanouit dans les cours princières ou musiciens et poètes célèbrent les exploits des guerriers et chantent les plaisirs de l'amour. Les uns et les autres écrivent en arabe, mais aussi en persan et en turc. Leurs manuscrits sont rehaussés de délicates miniatures aux couleurs éclatantes. 3.2. De tous les recueils de contes populaires, le plus connu est celui des Mille et Une Nuits où apparaissent Aladin, Ali Baba, Sindbad le Marin. Il rassemble des récits d'origine perse, irakienne et égyptienne, contés par la princesse Schéhérazade à un roi de Perse durant mille et une nuits.

Mots français empruntés à l'arabe: abricot, alambic, alchimie, alcôve, alcool, algèbre, amiral, arsenal, asperge, assassin, café, calibre, chacal, chiffre, coton, divan, douane, échec, estragon, gazelle, girafe, guitare, hasard, lilas, raquette, riz ,satin, sofa, sucre, tambour, zéro.

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Les royaumes chrétiens Origines. Les royaumes chrétiens de la Péninsule Ibériques ont surgi comme des noyaux de résistance face à la domination musulmane dans la région Cantabrique et les Pyrénées. La faiblesse de ces royaumes pendant les premiers siècle de leur formation a été évidente. • Royaume astur-léonnais. Ce royaume s’est affirmé pendant le règne de Alphonse I

(739-757), qui a établi une frange défensive non peuplée dans la vallée du Duero et pendant le règne de Alphonse III (866-910) qui poussa la frontière jusqu’au fleuve. La Castille naît comme un comté frontière châtié par les razzias (incursions dans les territoires chrétiens) musulmanes et devient indépendant du royaume en 960.

• États pyrénéens . La Navarre, l’Aragon et les comtés catalans ont surgi de la Marque Hispanique (territoire frontière de l’empire franc) créée par Charlemagne.

La reconquête. C’est l’expansion des royaumes chrétiens du nord de la Péninsule sur le territoire musulman pendant les XIº, XIIº et XIIIº siècles. Les facteurs qui ont provoqué ce phénomène sont les suivants : • Besoin d’occuper plus de terres que les cantabriques et les pyrénéennes. • Rupture de la domination musulmane pendant le XIº siècle comme conséquence de

la division du califat de Cordoue et la naissance des royaumes de Taifas. Le paiement d’impôts (parias) de ces royaumes aux royaumes chrétiens a supposé un changement de pouvoir.

• L’union des différents royaumes chrétiens, comme par exemple le royaume de Castille et de León en 1230, la couronne d’Aragon en 1137.

• Le changement d’idéologie en trouvant la lutte contre les musulmans un caractère religieux. L’incorporation économique et idéologique des royaumes péninsulaires dans l’ensemble de l’Europe occidentale.

Phases de la reconquête • Du XIº siècle jusqu’à la moitié du XIIº siècle. Les royaumes chrétiens ont étendu

leur frontière du Duero au Tage et ont récupéré la vallée de l’Èbre. • Deuxième moitié du XIIº siècle. Conquête des fleuves Turia, Júcar et Guadiana.

Les Almohades ont freiné la conquête chrétienne avec leur victoire de Alarcos (1195).

• XIIIº siècle. Pendant la bataille de las Navas de Tolosa (1212) les chrétiens ont battu les almohades et ont avancé jusqu’à la vallée du Guadalquivir qui est devenu une partie du royaume de Castille. Ferdinand III le Saint a occupé Cordoue (1236) et Séville (1248). Alphonse X le Sage a occupé la région de Cadix (1262). En même temps la couronne d’Aragon s’est avancée vers le Levant (Valence, les Baléares, Murcie) grâce à Jaime I le Conquérant et le Portugal a occupé la région de l’Algarve.

• XIVº et XVº siècles. Pendant ces siècles la reconquête n’a avancé que jusqu’à la zone du détroit de Gibraltar. À la fin du XVº siècle le royaume musulman de Grenade a été enfin conquis.

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Dates importantes de la reconquête

718 : Pelayo, un Wisigoth noble élu roi, vainc l'armée musulmane à Alcama dans les environs de Covadonga. Ainsi commence la reconquête chrétienne de l'Espagne.

750 : Les chrétiens, sous les ordres d'Alphonse Ier, occupent la Galice, région abandonnée par les troupes berbères en révolte.

De 791 à 842 : Alphonse II fait la conquête de plusieurs forteresses et s'établit dans les régions du sud de la rivière Duero.

De 950 à 951 : Le comte Fernand Gonzalez jette les bases de l'indépendance de la Castille.

L’Espagne vers 1100

1102 : Les partisans du Cid quittent Valencia et les Musulmans africains occupent la péninsule jusqu'à Saragosse.

1118 : Alphonse Ier d'Aragon fait la conquête de Saragosse.

1162 : Aphonse II, fils de Petronila et de Ramon Berenguer IV, réunit en personne le royaume d'Aragon et le conté de Barcelone.

1195 : Les Almohades vainquent les Castillans à Alarcos.

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L’Espagne vers 1200

1212 : Apogée de la reconquête. Alphonse VIII de Castille, aidé de Cantho VIII de Navarre, Pedro II d'Aragon et quelques troupes du Portugal et de Léon, sort victorieux de la bataille de Las Navas de Tolosa.

1229 : Jaime Ier d'Aragon, le Conquérant, refait la conquête de Majorque.

1230 : Alphonse IX de Léon avance le long de la rivière Guadiana, prend Mérida et Badajoz et ouvre la porte à la conquête de Séville.

De 1217 à 1252 : Fernand III, roi de Castille et de Léon, fait la conquête de Cordoue, Murcia, Jaén et Séville. Grenade reste l'unique royaume musulman indépendant.

De 1252 à 1284 : Alphonse X, le Savant; continue la reconquête et se voit dans l'obligation d'affronter les révoltes « Mudéjar » d'Andalousie et de Murcie. Il cherche à être élu empereur du Saint empire romain en 1257. Alphonse X rédige le « Fuero de las Leyes », document à l'origine des « Siete Partidas ».

1464 : Henri IV de Castille nomme sa sœur catholique, la future Isabelle Iº, héritière du trône, et déshérite sa fille Jeanne surnommée « La Beltraneja ».

1469 : Isabelle Iº de Castille et Fernand II d'Aragon se marient et, par ce biais, peuvent achever l'unification de l'Espagne.

1492 : Les monarques catholiques, Isabelle et Fernand, mènent à bonne fin la Reconquête en s'emparant de Grenade (le 2 Janvier) après avoir tiré avantage de la rivalité des derniers gouverneurs musulmans d'Espagne. Découverte de l'Amérique (le 12 octobre).

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L’Espagne vers 1400

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Les Rois d’Aragon à partir de Pierre II :

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La société au Moyen-âge La féodalité A partir du IXème siècle, afin d’être protégés et d’avoir une terre pour se nourrir, certains hommes libres deviennent les vassaux d’un seigneur riche et puissant par la cérémonie de l’hommage : • le vassal met les mains dans celles de son seigneur (c’est l’hommage) ; • il lui jure fidélité sur une bible ; • le seigneur remet alors au vassal un objet qui représente le fief qu’il lui donne (c’est

l’investiture). Vassal et seigneur ont des obligations mutuelles à remplir.

Le VASSAL doit à son seigneur : Le SEIGNEUR doit à son vassal : • l’aide militaire, • la protection • le conseil de justice • la défense en justice • l’aide financière pour le paiement

de la rançon, la chevalerie du fils aîné, le mariage de la fille aînée, le départ à la croisade.

• l’entretien : au cours de l’investiture, le seigneur remet à son vassal un objet, une motte de terre, un sceptre ou une verge, symbolisant le fief qu’il concède. C’est le plus souvent une terre, avec ou sans château.

Les vassaux sont avant tout des combattants à cheval, des chevaliers. On devient chevalier par la cérémonie de l’adoubement. La principale activité des chevaliers est la guerre. Quand ils ne se battent pas, ils vont à la chasse ou participent à des tournois. De la motte au château - fort En général, le château est bâti sur un site difficilement accessible. Mais en plaine, il faut construire une colline artificielle entourée de fossés et de palissade: c’est la motte féodale. Les châteaux sont d’abord en bois, mais à partir de 1150, on ne construit plus que des châteaux en pierre à l’architecture de plus en plus complexe. Les paysans Les paysans sont tous soumis au seigneur mais ils se divisent en deux catégories :

• les vilains sont des hommes libres • les serfs appartiennent à leur maître.

Chaque seigneur possède un vaste domaine appelé seigneurie. Il se divise en deux parties :

• la réserve, autour du château, est partie du domaine que le seigneur garde pour lui. Elle est cultivée par les paysans, qui doivent un travail gratuit : la corvée ;

• les tenures sont les terres accordées aux paysans. En échange de ces terres, les paysans paient des droits seigneuriaux, redevances en nature ou en argent.

Les transformations des campagnes Du XIème au XIVème siècle, l’Europe occidentale connaît une forte augmentation de sa population. Pour réussir à la nourrir, les paysans défrichent.

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A partir du XIème siècle, de nouveaux outils apparaissent comme la charrue, munie de roues et d’un versoir qui retourne la terre, qui remplace l’araire et laboure mieux la terre. Grâce au collier d’épaule, les chevaux peuvent tirer de plus lourdes charges qu’avec le collier de cou qui étouffait l’animal. Les paysans cultivent presque la totalité de leurs terres en céréales. Pour éviter l’épuisement des sols, il faut laisser une partie des terres en jachère. Le terroir est partagé en plusieurs parties (= les soles) afin de pratiquer une rotation triennale des cultures. L’Eglise est au cœur de la société Dans la société du Moyen-Age, l’Eglise joue un rôle très important. Les clercs au service de Dieu forment le clergé :

• ceux qui vivent au milieu des fidèles forment le clergé séculier. L’évêque dirige le diocèse qui est formé de plusieurs paroisses ayant à leur tête un curé ;

• ceux qui vivent en suivant une règle (abbés et moines) constituent le clergé régulier. Au sommet, le pape (= évêque de Rome) est élu par les cardinaux. Représenter sous la forme d’une pyramide

L’Eglise fixe les obligations religieuses du chrétien : il doit se confesser une fois par an, communier le jour de Pâques… Des cérémonies religieuses marquent les grands moments de la vie de la naissance à la mort ; elle dispense les sacrements. Toutes les fêtes sont religieuses et chaque jour porte le nom d’un saint. Les cloches de l’église rythment le temps de la journée. L’Eglise utilise ses richesses (dîme, dons des fidèles) pour l’assistance aux pauvres et aux malades : aumône… Elle s’occupe également de l’enseignement. L’Eglise s’efforce de limiter la violence des laïcs en imposant aux seigneurs une nouvelle morale de la guerre. Ainsi, les combats sont interdits à l’intérieur des églises ; les chevaliers ne peuvent pas s’attaquer aux plus faibles… L’Eglise en-dehors de la société : moines et monastères A partir du Xème siècle, les monastères se regroupent en ordres religieux comme celui de Cîteaux. L’ordre cistercien a un grand succès au XIIème siècle grâce à l’action de Bernard de Clairvaux (1090 – 1153). Il rétablit la règle de Saint Benoît :

• partage du temps entre prière et travail manuel (copie de livres), • vie dans des endroits très isolés du monde extérieur • ne rien posséder personnellement.

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Emploi du temps des moines : De 1h à 2h du matin : les moines quittent leur matelas posé sur le sol ; ils descendent l’escalier qui mène dans le chœur de l’église et assistent à l’office des matines. De 2h à 3h30 : repos De 3h30 à 4h30 : office des laudes De 4h30 à 6h : repos De 6h à 6h30 : office de prime De 6h30 à 7h : réunion des moines dans la salle capitulaire ; l’abbé lit un chapitre de la règle et le commente. Les moines confessent leur désobéissance à la règle. Suit une discussion sur les tâches à accomplir à l’abbaye ce jour-là. De 7h à 9h : les moines remontent au dortoir afin de rassembler leurs outils ; en silence, ils se rendent sur leur lieu de travail : les champs, la forge, les moulins, le colombier ou le chauffoir pour la copie des manuscrits ; chaque moine a sa spécialité. Ils se mettent au travail. De 9h à 9h30 : office de tierce De 9h30 à 11h30 : travail

De 11h30 à 12h30 :office de sexte, marquant la fin de la matinée. De 12h30 à 13h : déjeuner au réfectoire (en général pain et légumes, jamais de viande). Avant d’entrer dans la salle, les moines se lavent la tête et les mains (seule toilette de la journée). Tandis qu’ils prennent leur repas en silence, l’un d’eux lit un passage de la Bible. De 13h à 15h : repos De 15h à 15h30 : office de none De 15h30 à 18h : travail De 18h à 18h30 : office de vêpres De 18h30 à 19h : dîner de quelques légumes et fruits accompagnant les restes du pain de midi. De 19h à 19h30 : les moines s’alignent sur les bancs de pierre du cloître pour entendre la lecture faite par l’un des moines. De 19h30 à 20h : office de complies Vers 20h : les moines montent au dortoir, et se couchent sur leur matelas, dans leur habit, une couverture de laine grossière tirée sur eux.

Au XIIIème siècle, apparaissent de nouveaux ordres qui vivent de la mendicité , d’où leur nom de mendiants dont l’ordre des Franciscains fondé par François d’Assise (1182 – 1226). Ces religieux parcourent les villes pour dire la parole divine (= prêcher à prédicateur) et enseigner.

Une chrétienté conquérante En 1095, le pape Urbain II appelle les chrétiens à délivrer la Terre sainte occupée par les Turcs. A la suite de cette première croisade, les croisés ( = ils cousent sur leurs vêtements des croix de toile) s’emparent de Jérusalem en 1099. Quatre Etats latins sont créés en Orient mais ils sont très vite menacés. En 1187, Jérusalem retombe aux mains des musulmans. Malgré 7 autres croisades, les dernières possessions chrétiennes disparaissent en 1291.

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Les chrétiens veulent reconquérir les régions européennes occupées par les musulmans. En Espagne, les royaumes chrétiens du Nord entreprennent à partir du XIème siècle la Reconquista. A la fin du XIIIème siècle, les musulmans n’occupent plus que le royaume de Grenade. L’art au Moyen Âge 1. Des églises par milliers

1.1. Du XIº s. au XVIºs., l’Europe occidentale se couvre d'églises. Elles sont aujourd'hui encore le plus beau témoignage du Moyen Âge. Plus de cinq cents cathédrales, plusieurs milliers d'abbayes, des dizaines de milliers d'églises sont édifiées. L'augmentation de la population nécessite d'abriter des fidèles plus nombreux. Lorsque les invasions cessent, les hommes remercient Dieu en élevant de belles églises : ces constructions sont une conséquence de l'enthousiasme religieux. Elles sont aussi un effet de l'essor économique de l'Occident. 1.2. Le plan des églises est en général en forme de croix latine: le chœur représente la tête, la nef, le corps, et le transept, les bras; ses pierres symbolisent l'ensemble des chrétiens. L'église est orientée vers l'est : les fidèles prient en direction de Jérusalem. Des artistes décorent les églises de sculptures et de peintures : les fidèles peuvent ainsi y apprendre l'histoire sainte. L'église est la maison de Dieu : chaque dimanche ou lors des fêtes, les hommes s'y rassemblent pour prier. C’est aussi la maison des hommes : on y mange, on y parle à voix haute, les artisans s'y réunissent; sur les routes de pèlerinage, elles servent d'hôtel. 2. Qui paye et qui construit ?

2.1. La construction d'une église exige beaucoup d'argent. Riches et pauvres font des offrandes pour les travaux dans l'espoir qu'elles leur ouvriront les portes du paradis. Les seigneurs, les évêques, les rois financent telle ou telle construction; des impôts supplémentaires sont levés sur les bourgeois de la ville; chaque paroisse espère que son église sera la plus belle. Cet argent est parfois insuffisant et certaines cathédrales restent inachevées. 2.2. Des progrès techniques rendent ces constructions possibles : on utilise des outi1s en fer; on sait extraire, soulever, transporter et assembler quantité de pierres. Les chantiers nécessitent une main-d’œuvre considérable. Des bûcherons abattent les arbres qui fourniront le bois des échafaudages et des charpentes. Des milliers de manoeuvres creusent les fondations. Des ouvriers spécialisés, comme les tailleurs de pierre ou les maçons, travaillent à la construction sous les ordres d'un maître d'oeuvre. Des milliers d’églises sont édifiées en Occident au Moyen Age. C’est la conséquence de l'enthousiasme religieux, de l'augmentation de la population de l'essor économique et des progrès techniques.

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Le renouveau roman Quelles solutions les architectes adoptent-i1s pour construire les églises romane; après l’an mille? À quoi reconnaît-on une église romane ? 1. En Occident, de la fin du Xº s. au milieu du XIIº s., on construit des églises d'un style nouveau . Au XIXº s., les historiens l'appellent «art roman», d'un mot qui sert à désigner la langue populaire parlée alors en France. Comme cette langue, l'architecture emprunte certains de ses éléments aux anciens Romains. Ces nouvelles églises sont souvent des abbatiales, c'est-à-dire qu'elles appartiennent à une abbaye. Elles servent de modèle aux églises des villages environnants. 2. Comme les basiliques romaines, les premières églises étaient couvertes d'un plafond de bois. Pour éviter les fréquents incendies, les architectes romans bâtissent des voûtes en pierre en forme de demi-cercle : les voûtes en berceau. Très lourdes, elles sont renforcées par des arcs-doubleaux et sont supportées par des murs épais et peu élevés percés de quelques petites fenêtres. L'éclairage y est souvent très insuffisant. 3. Lorsque des contreforts, à l’extérieur de l’édifice, renforcent les murs, on peut y percer des fenêtres plus grandes et améliorer l'éclairage naturel. La voûte d'arêtes permet de mieux répartir les poussées : elle est constituée du croisement de deux voûtes. Le poids de la couverture se répartit alors sur les quatre piliers. 4. Pour les constructeurs romans, le cercle évoque la perfection. C’est pourquoi dans l'architecture, on utilise largement cette forme, ainsi que le demi-cercle : arcs et voûtes, absides et absidioles. II en est de même dans la décoration des églises. Une église romane se reconnaît à sa voûte en berceau peu élevée, ses murs épais et son faible éclairage. Le dmei-cercle prédomine dans l’architecture et dans l’abondante décoration.

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écorché de l'ÉGLISE Saint-Étienne de Nevers (art roman, seconde moitié du XIe s.)

L’architecture romane Plan de la basilique de Saint-Sernin

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L’élan gothique : «Dieu est lumière» Quelles solutions les architectes adoptent-ils à partir du XIIº siècle pour construire des églises plus grandes et plus claires? À quoi reconnaît-on une église gothique? 1. À partir du XIIº s., un art nouveau apparaît dans les villes de l’Ile-de-France qui sont alors en plein essor : à l’époque on l’appelle «l’art français». Les artistes italiens de la Renaissance le traiteront de «gothique», c'est-à-dire provenant des Goths, des barbares qui avaient envahi l’Italie au Vº s. Il s'étend rapidement à une grande partie de l’Europe. 2. Les problèmes de l’obscurité et de la hauteur des églises trouvent une solution au XIIº s. avec la diffusion de la croisée d’ogives et l’invention de l'arc-boutant : - la croisée d'ogives dirige les poussées vers quatre piliers. On peut percer le mur d'une grande fenêtre décorée de vitraux : l'architecture gothique est une architecture de lumière; - pour éviter que ces piliers ne s'écartent, on les consolide à l’extérieur par des arcs-boutants appuyés sur des contreforts. Les voûtes peuvent ainsi être plus hautes; l’ensemble des arcs-boutants, et des contreforts offre une très grande résistance au poids des pierres de la voûte: et aux vents les plus violents.

Les inventions techniques se diffusent vite d'un chantier à l’autre, car les maîtres d'oeuvre se déplacent fréquemment. 3. Inondées de lumière et éclairées de vitraux chatoyants, ces églises donnent, par l’élan vertical de leurs piliers, l’impression d'élever les fidèles vers Dieu. On augmente la hauteur des églises; certaines dépassent 40 mètres (le choeur de la cathédrale de Beauvais atteint 48 mètres sous la voûte, soit la hauteur d'un immeuble de 17 étages). C’est le triomphe des lignes verticales. Une église gothique se reconnaît à l'utilisation de la croisée d’ogives et des arcs-boutants qui permettent d’édifier des voûtes tris élevées, de percer les murs de larges fenêtres ornées de vitraux.

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Plan de la cathédrale de Reims

Résumé de l’art religieux Dès la fin du Xème siècle, l’Occident se couvre d’églises. Les églises romanes sont généralement construites selon un plan en forme de croix latine. Le chœur, orienté vers Jérusalem, représente la tête du Christ. La nef, son corps. Le transept, ses bras. Le plafond, d’abord en bois, est remplacé par une voûte en pierre. Ces voûtes ont la forme de demi-cercles, les voûtes " en berceau " . elles sont très lourdes et doivent être soutenues par des arcs-doubleaux. L’emploi de la voûte d’arête permet de mieux répartir les poussées : le poids de la couverture repose sur les quatre piliers.

Coupe d’une église gothique

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Des murs très épais renforcent le tout à l’extérieur grâce à des contreforts. Ces édifices sont en général sombres (petites fenêtres) et ont un aspect massif. Le décor est composé de sculptures (tympan…), fresques … A partir de la seconde moitié du XIIème siècle, on édifie des églises gothiques : les croisées d’ogives soutiennent les voûtes et en répartissent le poids sur les piliers et non plus sur les murs. Les piliers sont consolidés à l’extérieur par des arcs-boutants qui s’appuient sur des contreforts. Les murs ne supportant plus la voûte, vitraux et rosaces peuvent laisser pénétrer la lumière dans l’édifice.

Eglise romane

Eglise gothique

Hauteur Basse Elevée Fenêtres Petites Grandes Eclairage naturel

Faible Important

Voûtes En berceau Croisée d’ogives

Aspect général

Trapu élancé

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HISTOIRE 4º ESO

IES MIGUEL DE MOLINOS

SECTION BILINGÜE 2011-2012

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LEÇON 1. LES TEMPS MODERNES La Renaissance

A partir de 1450, le nombre des hommes recommence à croître et les villes augmentent leur population. On a le sentiment, en Italie d'abord, puis dans l'Europe entière, de vivre des Temps nouveaux que certains, à l'époque, ont appelé Renaissance. A. Des temps nouveaux 1. L'extraction des minerais (fer, cuivre et argent) et la métallurgie accomplissent d'importants progrès: des hauts-fourneaux équipés d'énormes soufflets de cuir permettent d'obtenir, en grosse quantité, de la fonte en fusion. On peut forger des armes plus lourdes comme piques et hallebardes, plus précises comme arquebuses et canons. Les armées accordent une importance croissante à l'infanterie et à l'artillerie. 2. L'utilisation courante du papier - plus fragile mais meilleur marché que le parchemin - et l'invention par l'Allemand Gutenberg des caractères mobiles d'imprimerie, bouleversent la transmission des connaissances. On passe des manuscrits, rares et précieux, aux livres, nombreux et moins coûteux. L'imprimerie permet d'éviter les erreurs des copistes. Les livres ne sont plus uniquement réservés aux gens d'Église.

Johannes Gensfleisch

dit Gutenberg (1397-1468) B. Les humanistes 1. Sans vraiment abandonner leur croyance chrétienne, un certain nombre d'écrivains, de savants, d'artistes en viennent à l'idée que l'homme est un sujet d'étude, que sa plus grande dignité consiste à penser librement. On les appelle humanistes. 2. La plupart n'appartiennent pas aux Universités: Érasme est un clerc des Pays-Bas, François Rabelais est un médecin de Touraine et Machiavel est un diplomate de Florence... Mais ils jouissent des encouragements et de la protection de princes mécènes* qui créent pour eux des académies et des bibliothèques. 3. Les humanistes répandent le goût de l'observation et la passion du savoir. Ils recherchent les œuvres des auteurs de l'Antiquité, surtout grecs et latins, qu'ils considèrent comme des maîtres à penser. Ils traduisent leurs écrits en langue vulgaire.

Erasme (Rotterdam 1469-1536)

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C. Une nouvelle façon de considérer le monde 1. La curiosité et l'esprit critique des humanistes remettent en question les préjugés, l'autorité des Anciens ou celle de l'Église ; ils recherchent une explication raisonnable. 2. Léonard de Vinci a l'intuition que l'univers est réglé par des lois mathématiques. En 1543, le Polonais Copernic, qui a étudié en Italie, rend public un ouvrage où il imagine que les planètes décrivent une orbite circulaire autour du soleil. Sa théorie est confirmée en 1610 par les observations astronomiques de Galilée.

D. LA RENNAISSANCE DES ARTS EN ITALIE Dans le courant du 15e siècle, l'Italie est le lieu d'un éblouissant renouveau des arts.

Encouragés par les princes, les banquiers et les hommes d'affaires, les artistes multiplient les recherches et les chefs-d’œuvre. Les créations artistiques de l'Italie influencent l'Europe entière.

Architectes, sculpteurs et peintres s'organisent en ateliers (botteghe à Florence,

scuole à Venise) sous la direction d'un maître expérimenté qui prend les commandes, répartit le travail en équipe et surveille l'exécution.

Ils inventent un nouvel idéal de beauté qui s'appuie sur trois principes : - l'étude des œuvres de l'Antiquité considérée comme un répertoire de modèles ; - l'imitation de la réalité et de la nature - la recherche de proportions harmonieuses fondées sur des règles mathématiques, reflet de la perfection divine. La nouvelle architecture s'organise clairement en ordres superposés. Elle utilise les

coupoles, les toits en corniche, les loggias, les pilastres, les colonnades, les arcades, les balustrades. Le rôle de l'architecte devient capital: c'est lui qui, avant la mise en chantier, dresse les plans et les maquettes des églises et des palais.

Le château de Chambord (1519-1540)

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LEÇON 2. LES RÉFORMES PROTESTANTES La Réforme est un mouvement religieux qui est survenu dans la première moitié du XVIº siècle; il a supposé la division (schisme) de l'église catholique et l’apparition de l'Église protestante, avec la rupture de l’unité chrétienne en Europe. À cette époque, à l'intérieur de la propre église catholique, on avait dénoncé la relaxation des coutumes, la corruption du clergé, l'achat de places ecclésiastiques et, principalement, la vente d'indulgences pour pardonner les peines dues aux péchés. L'initiateur de cette réforme était le moine Augustinien Martin Luther qui en 1517 a exposé ses 95 thèses contre les indulgences. Les principes fondamentaux de cette Réforme sur lesquels Martin Luther s’est basé, étaient: ♦ La possibilité du salut seulement au moyen de la foi. ♦ Refus des bulles de l'indulgence comme moyens de pardonner les pêchés ♦ Libre interprétation de la Bible (qui se traduit en allemand) comme le droit de tout

croyant et refus de l'enseignement de l'Église et des prêtres. ♦ Suppression de la hiérarchie religieuse et du célibat des religieux. ♦ Abolition du culte à la Vierge et aux saints, aussi bien qu'à leurs images ou à leurs

sculptures. ♦ Acceptation du baptême et de l’eucharistie comme seules sacrements. ♦ Célébration de l’eucharistie dans la langue de chaque pays et avec une liturgie très

simplifiée.

Luther Calvin Le Luthéranisme s’est étendu rapidement en Allemagne, Hollande et les pays nordiques. En plus de Luther, il y avait d'autres réformateurs: ♦ Ulrich Zwingli (1484-1531), prêtre suisse, partisan d'Erasme qui, dans la ville de

Zurich, a défendu une réforme de l'Église où les images religieuses, les couvents et le célibat des ecclésiastiques ont été supprimés.

♦ Jean Calvin (1509-1564) qui a diffusé en France la doctrine de Luther et a organisé la réforme de l'Église à Genève. Sa doctrine a été basée sur la prédestination de chaque individu, et dans l'observation d'un comportement moral strict.

♦ Henri VIII (1491-1547), roi d'Angleterre qui s’est séparé de Rome, en devenant l'autorité maximale de l'Église anglicane.

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La Contre-réforme catholique L'église catholique a réagi à cette crise avec le mouvement dénommé Contre-réforme. Entre 1545-1563, a eu lieu le Conseil de Trente pour définir les dogmes de foi, l'autorité du Pape, corriger les abus de l'Église et la réorganiser. La réforme catholique avait son représentant principal avec Ignacio de Loyola qui a écrit les Exercices spirituels et qui a fondé la Compagnie de Jésus (1540). Les Jésuites sont devenus les propagateurs principaux de la doctrine du Conseil de Trente à travers le sermon et la création d'institutions consacrées à l'enseignement. Leur influence politique et religieuse a fini par être énorme.

LA RÉCUPÉRATION DE L’EUROPE

Dès la moitié du XVº siècle, une série de transformations en Europe marquent le début du monde moderne. Changements démographiques et sociaux :

La bourgeoisie, enrichie par les affaires, devient un groupe social décisif dans la transformation politique en appuyant la monarchie face à la noblesse.

La noblesse continue à être un groupe social privilégié mais soumise au pouvoir royal elle devient courtisane.

Les paysans commencent à se défaire des relations féodales.

L’Europe au XVIº siècle

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Changements économiques : Le changement le plus important a été la naissance du capitalisme.

Augmentation de la circulation de monnaie grâce à l’arrivée d’or et d’argent d’Amérique.

Naissance de la banque qui accumulait l’argent et faisait des prêts à intérêts. Utilisation de la lettre de change qui permettait de ne pas transporter de

grandes quantités d’argent. Changements politiques : Les monarchies européennes occidentales évoluent vers une nouvelle forme de gouvernement, la monarchie autoritaire fondée sur :

Unification territoriale et soumission de la noblesse à la couronne. Augmentation du pouvoir politique des monarchies basée sur une

administration très organisée (bureaucratie). Une armée de mercenaires et permanente au service du roi. Contrôle de l’administration de justice par le roi. Organisation des relations extérieures à travers la diplomatie avec des

ambassadeurs pour résoudre les conflits de façon pacifique. Louis XII et François Iº en France, Henri VII et Henri VIII en Angleterre et les Rois Catholiques en Espagne représentent ce nouveau modèle politique.

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LEÇON 3. L’ ESPAGNE (siècles XV-XVI)

A- Les Rois Catholiques Politique intérieure : Les Rois Catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, ont uni sous leur royaume la plus grande partie de la péninsule Ibérique sauf le Portugal. L’administration : Pour favoriser le pouvoir royal ils ont réformé les institutions suivantes :

Les Conseils, qui étaient des organismes de consultation du gouvernement et qui sont devenus l’instrument principal de gouvernement des Rois Catholiques (surtout le Conseil Royal et le Conseil de Castille). Les Cortes ont perdu de leur pouvoir (les Cortes est une institution d’origine médiévale composée par les membres principaux des trois groupes sociaux et qui était le principal organisme représentant des villes, elles étaient convoquées par le Roi et elles votaient les impôts).

L’armée moderne et permanente. La Santa Hermandad, formée par des milices financées par les villes et qui

assurait l’ordre et la sécurité des chemins. Les audiences et chancelleries (Valladolid et Grenade). C’étaient les

tribunaux de justice qui ont remplacé las justice rendue par les seigneurs féodaux.

Le Trésor Public (Hacienda) qui organisait le paiement des impôts. Les municipalités, contrôlées par les « corregidores » qui étaient des

fonctionnaire représentant du pouvoir royal. Soumission de la noblesse : La noblesse a été soumise à l’autorité royale pour éviter sa participation dans les affaires politiques. Malgré ceci elle a conservé un grand pouvoir économique et une grande influence sociale. Politique religieuse : L’unité religieuse fut considérée nécessaire pour garantir la cohésion de nouvel état. En 1478 fut créée l’Inquisition pour poursuivre les juifs convertis au catholicisme et qui continuaient à pratiquer leur religion. En 1492 les juifs furent expulsés de la péninsule. En 1499 les musulmans résidents en Espagne furent obligés à se convertir (moriscos) ou à abandonner le royaume. Politique extérieure La politique extérieure des Rois Catholiques a eut principalement deux objectifs :

Isolement de la France grâce à une politique de mariages avec l’Empire Allemand et l’Angleterre.

Expansion territoriale : Royaume de Naples, Nord de l’Afrique (Melilla, Oran, Alger, Tunis, Tripoli) et l’Atlantique (îles Canaries et l’Amérique).

À la mort de Ferdinand en 1516 (Isabelle étant morte en 1504), les deux couronnes furent héritées par leur petit-fils Charles Iº.

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L’Espagne au XVIº siècle

B. CHARLES QUINT L'empire du monde

A peine Charles Iº venait-il de fouler le sol de ses nouveaux royaumes qu'il fut élu empereur du Saint Empire romain germanique sous le nom de Charles Quint et partit pour l'Allemagne. Pendant deux siècles, le destin de l'Espagne sera ainsi lié à celui de la maison de Habsbourg. Le Siècle d'or

Né à Gand en 1500, petit-fils de l'empereur Maximilien Ier et de Marie de Bourgogne par son père -l'archiduc d'Autriche Philippe le Beau -, petit-fils également du roi d'Espagne Ferdinand II le Catholique et d'Isabelle Ire la Catholique par sa mère, Jeanne la Folle, Charles de Habsbourg est destiné, grâce aux alliances préparées par son grand-père, à recevoir l'héritage des familles les plus puissantes d'Europe. L'empire qui lui échoit est immense, il s'étend du Danube au Pacifique. L'idéal d'une monarchie universelle En 1515, il prend le gouvernement des Pays-Bas en tant que duc de Bourgogne et, à la mort de Ferdinand le Catholique (1516), il prétend aux couronnes de Castille et d'Aragon, de Naples et de Sicile, dont dépendent les vastes colonies d'Amérique. Mais les Cortes (Parlement espagnol) ne le reconnaîtront comme roi qu'en 1518 et 1519. En 1519, à la mort de l'empereur Maximilien Ier, il brigue la couronne du Saint Empire contre François Ier. Élu en juin 1519, il est couronné en octobre 1520 à Aix-la-Chapelle. Mais il doit son trône, avant tout, à la puissance financière du banquier Jakob II Fugger, qui a pu acheter les voix des princes électeurs, ainsi qu'aux concessions qu'il a dû faire à ces derniers et qui limiteront son pouvoir (capitulations impériales, 1519). Il est le dernier souverain du Saint Empire à se rendre auprès du pape pour se faire consacrer empereur (à Bologne, en 1530). À la tête d'un immense empire, sur lequel " jamais le soleil ne se couche ", Charles Quint semble incarner pour la dernière fois en Occident l'idéal d'une monarchie universelle. Il rêve à l'unité d'une Europe chrétienne dans la plus pure tradition médiévale. Mais la modernité, la montée de l'individualisme, l'affirmation des Etats Nations et la diffusion du protestantisme s'opposent à cet ambitieux programme. Charles Quint ne renonce cependant pas, tant ses atouts sont considérables. Il met à profit le dynamisme démographique et militaire de la Castille, la puissance industrielle de la Flandre, et l'intarissable flux d'or américain qui permet de financer sa grandiose politique. La guerre contre la France et l'Empire ottoman

À l'extérieur, sa politique est dominée par sa rivalité avec François Ier, dont le royaume risque d'être encerclé par ses possessions. Trois guerres opposeront les deux monarques (1521-1529, 1536-1538, 1539-1544), marquées par le désastre de Pavie (1525), où François Ier est fait prisonnier, et le sac de Rome (1527) par les armées

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impériales. À la paix de Crépy (1544), François Ier reconnaît la domination de Charles Quint en Italie et aux Pays-Bas. Mais son successeur Henri II soutient une nouvelle guerre (1547-1556) et la France se maintient dans les Trois-Évêchés (Metz, Toul, Verdun) et au Piémont (trêve de Vaucelles, 1556). Charles doit lutter également contre les " infidèles " et particulièrement contre les Ottomans, qui, sous la conduite de Soliman le Magnifique, progressent en Hongrie, mettent le siège devant Vienne en 1529 et maîtrisent la Méditerranée.

Le gouvernement de l'Empire

À l'intérieur, le principal obstacle à la politique impériale de Charles sera la Réforme, en Allemagne. L'empereur doit mettre Luther au ban de l'Empire en 1521, quand ce dernier comparaît à la diète de Worms et refuse de se rétracter. Le luthéranisme continue de progresser dans l'Empire, et les princes du Nord forment la ligue de Smalkalde (1531). Charles Quint doit d'abord faire des concessions aux protestants mais, après la signature de la paix de Crépy (1544), il tente de réduire le protestantisme par la force et remporte la victoire de Mühlberg (1547). Cependant, le statut religieux du Saint Empire n'est fixé qu'à la conclusion de la paix d'Augsbourg (1555), qui institue le principe selon lequel les sujets de chaque prince sont tenus d'adopter la religion de celui-ci.

Dans les possessions espagnoles, la politique de Charles Quint sera plus fructueuse. Son mariage avec Isabelle de Portugal en 1526 rassure les Espagnols sur l'enracinement ibérique de l'empereur. Celui-ci renforce le pouvoir royal et développe l'administration, jetant ainsi les bases d'un État fort, doté d'une infanterie puissante (les tercios). Il favorise la colonisation espagnole de l'Amérique centrale et du Sud par les conquistadores puis y organise deux vice-royautés de Mexico (1535) et de Lima (1543).

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L'abdication

La paix d'Augsbourg (1555) a consacré le triomphe des libertés germaniques et du protestantisme face à l'autorité impériale. Découragé, Charles Quint abdique aussitôt à Bruxelles et partage l'Empire en deux parties : l'Ouest (Pays-Bas, royaumes hispanique et italien, colonies américaines) revient à son fils, Philippe II, tandis que son frère Ferdinand conserve l'Est (Saint Empire et possessions autrichiennes des Habsbourg). Le monarque se retire au couvent de Yuste, en Espagne, où il mourra en 1558.

C. Philippe II

Un monarque au service de la grandeur espagnole

Né à Valladolid en 1527, fils de Charles

Quint et d'Isabelle de Portugal, Philippe II succède à son père en 1556. Si l'Empire germanique revient à son oncle Ferdinand, Philippe II conserve l'Espagne et son immense empire en Amérique et aux Philippines. Il est également roi de Naples et de Sicile, duc de Milan, seigneur des Pays-Bas, comte de Bourgogne et de Charolais, maître des présides d'Afrique du Nord (Oran, Tunis, etc.) et, à l'extinction de la dynastie portugaise (1580), il se fait proclamer roi de Portugal. Ses très vastes possessions le forcent à intervenir, comme son prédécesseur, sur tous les théâtres d'opérations européens. Il signe avec Henri II de France une paix favorable (Le Cateau-Cambrésis, 1559), qui lui assure l'Italie. Il renforce les liens avec l'Amérique, dont l'argent va financer sa politique. À l'intérieur, Philippe II poursuit la politique de son père, mais avec un tempérament méticuleux qui le porte à développer les rouages bureaucratiques de l'État. Il s'installe à Madrid, qui devient la capitale de l'Espagne (1561), puis fait construire l'Escurial, où il mènera une vie austère et retirée. Il réorganise les structures administratives de l'État, créant des conseils spécialisés pour le gouvernement, des chancelleries et des audiencias pour la justice. Partisan de l'absolutisme, il cesse de convoquer les Cortes et brise sans pitié les résistances (1) et les complots (mort en prison de son propre fils, don Carlos, en 1568). 1.- La révolte d’Aragon. Ce conflit surgit de « l’affaire Antonio Pérez », secrétaire d’État de Philippe II, accusé de trahison et d’assassinat. Pérez fuit la justice et se réfugie à Saragosse où il se place sous la juridiction des « fueros » (lois) d’Aragon. Il devient le symbole de la résistance des « libertés aragonaises » face au centralisme castillan. Le roi met fin au problème en occupant militairement Saragosse, en exécutant Juan de Lanuza « Justicia Mayor » et en limitant les « fueros ». Antonio Pérez fuit à l’étranger.

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La lutte contre les infidèles et les hérétiques

Défenseur zélé de la foi catholique, Philippe II favorise la réforme catholique en

Espagne et réprime le soulèvement des morisques de Grenade (1568-1571). Il doit également faire face à l'expansion de l'Empire ottoman. La retentissante victoire navale de Lépante (1571) lui permet de contenir les Turcs dans les limites de la Méditerranée orientale et d'assurer les communications avec les possessions d'Italie. Aux Pays-Bas, Philippe II mène une politique tout à la fois absolutiste et hostile au protestantisme, qui aboutit à la révolte du pays (1572) et à la sécession des Provinces-Unies (Union d'Utrecht, 1579), qui se constituent avec la rupture des provinces catholiques du Sud. Philippe II appuie alors en France le parti catholique et les Espagnols occupent Paris jusqu'en 1594. Mais il ne peut venir à bout des armées d'Henri IV, avec lequel il doit signer la paix de Vervins en 1598. Époux de Marie Tudor (1554-1558), le roi d'Espagne tente également l'invasion de l'Angleterre, mais l'Invincible Armada subit une défaite désastreuse (1588). Il meurt en 1598 à l'Escurial, laissant ses royaumes à son dernier fils, Philippe, le seul à lui avoir survécu.

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LEÇON 4. Les Grandes Découvertes et l'empire colonial espagnol A partir du milieu du XV e siècle, quelques poignées d'Européens, surmontant leur peur d'une mer hostile et l'emprise des légendes qui affirment qu'au-delà de l'horizon règne le vide, quittent les rivages de la péninsule Ibérique pour se lancer à l'aventure; ils découvrent l'Afrique australe, puis un continent entier dont on ne soupçonnait pas l'existence, l'Amérique. Les Grandes Découvertes, qui fondent l'hégémonie européenne sur le reste du monde, marquent le commencement de l'ère moderne. Au XV e siècle, l'Europe trouve en Orient (Inde, Chine, Japon) des produits de très grande valeur : la soie et les épices. Mais la route terrestre est contrôlée par les Ottomans et la route maritime par les Italiens (Gênes et Venise). Après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, le commerce devient de plus en plus difficile. Les portugais atteignent alors les Indes en contournant l'Afrique, comme Diaz en 1487 ou Vasco de Gama en 1498. Pour le compte de l'Espagne, Christophe Colomb cherche à atteindre les Indes, qu'il imagine proche, par l'Ouest. Mais l'Océan Atlantique est plus vaste qu'il ne le pense. et il découvre en 1492 un continent inconnu : l'Amérique ! En 1497, pour le compte de l'Angleterre, Cabot découvre Terre-neuve en cherchant la route des Indes par le Nord-Ouest. En 1500, le Portugais Cabral, en cherchant des vents plus réguliers sur la route d'Afrique découvre par hasard le Brésil. En 1534, le Français Jacques Cartier cherche à son tour le passage du Nord-ouest vers les Indes et découvre le Canada. Pour l'Espagne, Magellan cherche le passage du Sud-ouest vers les Indes. De 1519 à 1522 ses navires font le premier tour du monde.

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L'Espagne, puissance coloniale Les découvertes de Christophe Colomb, faites au nom des souverains de Castille et d'Aragon, propulsent l'Espagne au rang de grande puissance coloniale, et la mettent en concurrence directe avec le Portugal. Les deux nations rivales, et néanmoins sœurs en chrétienté, sont conduites à se partager les acquisitions territoriales de l'avenir. Par le traité de Tordesillas, en 1494, une ligne de démarcation est établie à 370 lieues marines (environ 2000 Km) à l'ouest des îles du Cap-Vert: l'Espagne limite ses prérogatives aux terres qui se trouvent à l'ouest de cette ligne, et le Portugal accepte de borner les siennes à celles qui se trouvent à l'est. Le méridien de démarcation passe en fait tout près des bouches de l'Amazone - personne ne sait à l'époque que l'Amérique du Sud forme saillie à l'est de cette ligne, ce qui permettra plus tard au Portugal de revendiquer le Brésil. Aucun autre Etat ne reconnaît le traité de Tordesillas, mais la suprématie navale incontestable de l'Espagne et du Portugal leur permet de le faire respecter pendant un siècle.

A la recherche de l'Eldorado Les Espagnols se contentent d'abord d'occuper les Antilles, où ils pensent trouver de l'or; mais, devant l'échec de leur recherche, ayant appris par les indigènes qu'il y aurait de grandes sources de métal précieux sur le continent américain, ils entreprennent sa conquête quelque quinze ans après la mort de Colomb. Dans certaines régions continentales, notamment au Mexique avec les Aztèques, et au Pérou avec les Incas, les Espagnols découvrent de véritables Etats, et des peuples parvenus à un degré avancé de civilisation. La conquête du Mexique est menée par Hernán Cortés, entre 1519 et 1521; celle du Pérou - où, selon les récits indigènes, se trouverait l'Eldorado, le fabuleux pays de l'or - par Francisco Pizarro et Diego de Almagro, entre 1532 et 1537.

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Le sort des autochtones Les conséquences de la colonisation La colonisation eut de funestes conséquences sur les populations autochtones. Deux écoles d’historiens s'opposent : celle des minimalistes, qui se recrutent préférentiellement dans l'historiographie hispanique, estime que la population initiale était d'environ 13 à 15 millions d'habitants; les maximalistes, se fondant sur des extrapolations d'études locales, mais très précises, affirment avec beaucoup de preuves que la population du Nouveau Monde au moment de sa découverte était proche de 100 millions de personnes, et qu'en tous cas elle ne pouvait être inférieure à 80 millions. Un siècle et demi plus tard, à une époque où les études peuvent s'appuyer sur des recensements fiables, cette population n'était plus que de 4,5 millions d'habitants pour l'ensemble du continent.

Une mortalité effrayante Les causes de cet effondrement démographique (près de 95 % de la population !) sont complexes. L'hypothèse la plus répandue, particulièrement chez les profanes, met en cause la nature même de la Conquête et sa violence guerrière, et l'assimilent à un génocide. Les études sérieuses et impartiales permettent aujourd'hui de récuser cette thèse simpliste, qui voudrait faire des conquistadors une horde de massacreurs systématiques des populations indigènes. Non pas que la Conquête ne s'accompagna d'innombrables violences, voire d'atrocités - les témoignages ne manquent pas, notamment ceux de quelques prêtres qui prirent la défense des populations locales; l'un d'eux, Bartolomé de Las Casas, qui passa sa vie à dénoncer ces atrocités, finit par émouvoir l'empereur Charles Quint, qui interdit les sévices sur les Indiens - mais, au regard des populations concernées, l'impact démographique des massacres attestés (Cholula, Cajamarca, prise de Tenochtitlán ou de

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Cuzco) fut réduit, et la chute dramatique de la population indienne ne peut être expliquée par cette seule violence conquérante. En dehors de cas précis de batailles ou de guerres limitées dans le temps, il n'y eut jamais chez les conquistadors une volonté affirmée de détruire les peuples indiens (qu'ils avaient au contraire un besoin impérieux d'asservir pour faire prospérer leur entreprise coloniale), et, en ce qui concerne le Mexique par exemple, les horreurs guerrières de la Conquête eurent sans doute moins d'impact sur la démographie que les saignées imposées annuellement aux populations par les exigences rituelles des Aztèques et les «fleuves de sang» répandus par les victimes humaines des sacrifices. Comme première cause de l'effondrement démographique des populations amérindiennes, la quasi totalité des études sérieuses placent aujourd'hui les maladies infectieuses introduites à leur insu par les Européens. Le continent américain, jusqu'en 1492, constituait une entité biologique isolée depuis des millénaires. Les défenses immunitaires des Précolombiens avaient appris à reconnaître les pathologies de leur environnement, mais se trouvèrent totalement surprises devant des germes brutalement importés. Le choc microbien fut bien pire que le choc militaire; les épidémies se propagèrent avec la rapidité et la violence d'un cataclysme effroyable et, tout au long du XVI e siècle, emportèrent jusqu'aux trois quarts de la population indienne; rhume, grippe, variole, rougeole provoquèrent des ravages spectaculaires, particulièrement chez les enfants, ce qui eut des conséquences dramatiques sur l'évolution démographique. Pour remplacer ces populations autochtones décimées, les Espagnols auront alors recours à la traite des Noirs, qui va se développer au cours des XVII e et XVIII e siècles et coûter à son tour la vie à des millions d'Africains. Colonisation espagnole et colonisation portugaise Alors que l'Empire portugais se compose uniquement de stations maritimes et de comptoirs, l'Empire castillan se caractérise par l'établissement sur les terres conquises de gens de la Péninsule, qui y font souche. Un nouveau peuple métissé se forme, les créoles (criollos), qui installe durablement l'influence espagnole en Amérique. A l'opposé, les Portugais se contentent de fréquenter leurs comptoirs exotiques pour accumuler des marchandises à destination de Lisbonne. Ils y passent juste le temps nécessaire pour s'enrichir puis, fortune faite, retournent dans leur pays. La capitale portugaise devient un grand entrepôt d'épices où toute l'Europe vient se fournir. La puissance coloniale portugaise dure environ soixante-quinze ans; dès la fin du XVI e siècle, les Hollandais enlèvent à Lisbonne la plus précieuse de ses colonies, les îles de la Sonde. Les rois d'Espagne, pour leur part, organisent leurs nouvelles possessions de manière à les soumettre étroitement à la métropole. Les différentes colonies sont gouvernées par de hauts fonctionnaires envoyés de la Péninsule, vice-rois et capitaines généraux. En Espagne, un Conseil suprême des Indes a la haute main sur tout ce qui touche à l'administration civile, militaire, religieuse et judiciaire des colonies. A l'exemple des Portugais, les Espagnols se réservent le monopole du commerce avec leurs possessions d'outre-mer.

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LEÇON 5. La FRANCE au XVIº siècle

François ler

Comme ses prédécesseurs, Charles VIII et Louis XII, il se lance dans des expéditions en Italie; vainqueur des Suisses à Marignan (1515), il poursuit son rêve impérial. Après la défaite de Pavie en 1525, il reprend la guerre contre Charles Quint, roi d'Espagne, de Sicile et empereur germanique, mais il doit finalement renoncer à ses ambitions. Ces guerres incessantes obligent le roi à s'endetter, mais lui permettent de garder près de lui les seigneurs turbulents qui composent sa Cour; elle vit somptueusement et l'accompagne dans tous ses déplacements. Par l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), François Iº

substitue le français au latin pour la rédaction des documents officiels (état civil, actes notariés, jugements). Il fait du français la langue officielle du pouvoir et de l'administration. Il fonde l'Imprimerie nationale, encourage les arts et les lettres. La Renaissance Les nobles français découvrent la Renaissance italienne et ses artistes (peintres et sculpteurs) : Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, Botticelli, Titien, Véronèse. Le roi et les grands seigneurs font bâtir de magnifiques châteaux inspirés des châteaux italiens : Chambord, Chenonceaux, Blois, Amboise, Azay-le-Rideau et Fontainebleau. Ils sont l'oeuvre d'architectes comme Lescot (Louvre) ou Delorme et décorés par des sculpteurs comme Goujon ou Pilon, et des peintres comme Clouet. Une vie intellectuelle intense reprend avec Budé (savant passionné de grec), Marot, Ronsard et Du Bellay (poètes), Rabelais et Montaigne (écrivains), Janequin (musicien). Bernard Palissy découvre le secret de l'émail. Ambroise Paré révolutionne la chirurgie : on lui doit la ligature des artères.

Les guerres de religion - Henri IV

Le moine allemand Luther (vers 1520) est à l'origine de la Réforme, mouvement religieux qui critique l'Église catholique romaine et donne naissance à l'Église protestante. Vers 1540, le Français Jean Calvin introduit en France les idées de la Réforme. Grâce à l'imprimerie, ces idées sont connues dans toute l'Europe. En France, les protestants se heurtent aux catholiques de 1559 à 1598 (édit de Nantes) dans une atroce série de guerres civiles. Pendant cette période se succèdent combats, meurtres et massacres ; le plus affreux est celui de la nuit de la Saint-Barthélemy, en 1572, où sont tués à Paris et en province des milliers de protestants. Ce massacre est resté un symbole de l'intolérance religieuse.

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1. Massacre de la Saint-Barthélemy. Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, la reine Henri IV Catherine de Médicis ordonne le massacre des protestants. Henri IV Né à Pau, en 1533, roi de Navarre en 1562, il échappe de peu au massacre de la Saint-Barthélemy. Devenu roi de France en 1589, après l'assassinat d'Henri 111, ce protestant bat les catholiques, soutenus par les Espagnols, à Arques (1589) et Ivry (1590). Il ne peut prendre Paris et se convertit au catholicisme en 1593 pour rétablir la paix et se faire reconnaître roi de France par les catholiques. L'oeuvre d'Henri IV Par l'édit de Nantes (1598), il accorde aux protestants la liberté religieuse et leur donne de nombreuses villes fortifiées où ils peuvent entretenir une garnison. La même année, il signe la paix avec Philippe II, roi d'Espagne, au traité de Vervins. Il charge son ministre Sully de relever la France de ses ruines. Sully met de l'ordre dans les finances : il évite le gaspillage, réalise des économies tout en réduisant certains impôts, comme la taille. Il encourage l'agriculture et l'industrie, favorise le commerce par l'aménagement de routes, de ponts et de canaux (canal de Briare de la Loire à la Seine), crée un important arsenal et fait fortifier les frontières. Cette oeuvre est interrompue en 1610 lorsque Henri IV est assassiné par Ravaillac.

Sully (1560-1641).

Ministre, puis surintendant des Finances d'Henri IV.

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LEÇON 6. Le XVIIº siècle 1. Pendant le XVIIº siècle l'Europe et le monde dominé par elle ont éprouvé des transformations économiques, idéologiques et politiques : L'Europe a traversé une crise démographique qui a fait que la population diminue

dans beaucoup de pays. Le mercantilisme s'est transformé en la politique économique propre des monarchies

absolues. La société restait structurée en classes sociales, mais celles-ci ont commencé à être

minées par une bourgeoisie très puissante. Sur le terrain politique, la monarchie absolue de droit divin s’est imposée dans une

grande partie de l'Europe. Pendant le XVIIº siècle, l'Espagne a perdu son hégémonie politique internationale au bénéfice de la France de Louis XIV.

La science et la philosophie ont été libérées des croyances religieuses. Des scientifiques comme Galilée et Newton, et des philosophes comme des Descartes et Locke, ont élaboré de nouvelles théories. Il s'agissait d'accentuer au maximum l'anthropocentrisme du début de l'Âge Moderne.

Quant à la culture, dans l'art, les manières classiques de la Renaissance, ont été remplacées par les "déformations" et les "exagérations" du baroque. En opposition avec sa décadence politique, l'Espagne a vécu une période de splendeur artistique sans précédent dans laquelle se sont signalés des peintres comme Velázquez et Murillo, des sculpteurs comme Martínez Montañés, et des auteurs comme Quevedo et Calderón de la Barca qui "ont illuminé" le Siècle d'Or espagnol.

En conclusion, les Européens du XVIº siècle avaient tracé un chemin qui a eu continuité au siècle suivant et, avec les changements qui se sont produits au XVIIIº siècle, ont construit les bases du monde contemporain. Monarchie absolue : forme de gouvernement dans laquelle tout le pouvoir se concentrait dans la personne du roi, dont l'autorité venait de Dieu. 2. Démographie et économie européennes 2.1 La population

L'évolution démographique favorable qu'a éprouvée l'Europe pendant le XVIº siècle a été freinée au siècle suivant. Les facteurs qui ont contribué à créer cette situation ont été la faim, les épidémies, les guerres et l'émigration pour motifs économiques ou religieux. Ces facteurs ont provoqué une diminution de la natalité et une augmentation de la mortalité. La Guerre de Trente Ans (1618-1648) a eu une incidence spéciale en Europe centrale, ainsi que les graves épidémies, les plus dures des temps modernes, souffertes par les pays du secteur méditerranéen, entre eux l'Espagne. Bien que les taux de mortalité, surtout infantile, se sont maintenus élevées, les habitants des villes ont augmenté, suite à l'exode rural de population attirée par des conditions de vie meilleures.

Les premiers recensements effectués en Europe avec des fins économiques et politiques permettent de calculer une population totale de 100 millions d'habitants vers 1600 et de 130 vers 1700. Au XVIIº siècle l'Espagne a perdu 2 millions d'habitants, en passant de 8 millions au début du siècle à 6 millions à la fin de ce dernier.

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2.2. L'économie Pendant le XVIIº siècle l'économie européenne était principalement agricole. Toutefois, l'agriculture a traversé une crise étant donné une série de mauvaises récoltes provoquées par un refroidissement généralisé du climat dans les pays du sud de l'Europe, situation qui a été aggravée par les destructions causées par les guerres fréquentes. La production industrielle était encore très limitée et était soumise au contrôle des corps de métiers (gremios). Parallèlement à ceux-ci se développait l'industrie à domicile et les manufactures ont aussi proliféré, celles-ci étaient placées dans de grands locaux où un chef d'entreprise concentrait les travailleurs et les instruments de travail, bien que le processus de fabrication soit encore fondamentalement manuel. Le mercantilisme a été le système au moyen duquel les états ont commencé à régler les activités économiques. Il est apparu suite aux importants pouvoirs des monarques absolus, qui ont imposé l'intervention de l’état dans l'économie. Les mercantilistes soutenaient que la principale source de richesse d'un pays était l'accumulation de métaux précieux (or et argent) et, pour cette raison, ils défendaient une politique interventionniste qui permettrait aux monarques de rassembler de plus grandes ressources pour l'État. Ses postulats se résument en ces points : Favoriser les exportations et la limitation des importations par des taxes douanières. Réglementation la production et la création d'industries d’état. Stimulation du commerce avec les colonies à travers des compagnies commerciales

et de monopoles soutenus par l'État. Protectionnisme commercial face à d'autres nations. Manufactures : oeuvre effectuée à main avec l’aide d'une machine simple. Tarif douanier: taux douanier qui retombe sur les marchandises quand celles-ci croisent les frontières. Monopole : concession accordée par l'État à une entreprise pour que celle-ci ait l'exclusivité de fabriquer ou de commercialiser un produit. Protectionnisme : politique économique qui grève avec des impôts l'entrée dans un pays de produits étrangers qui peuvent faire concurrence aux produits nationaux.

Manufacture de tissus en 1764

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3. La société de l'Ancien Régime Jusqu'à la fin du XVIIIº siècle, la société européenne est restée divisée en ordres d'origine médiévale. Il y avait trois ordres; noblesse, clergé et tiers-état. La noblesse (premier ordre) et le clergé (second ordre) étaient des classes sociales privilégiées parce qu'elles jouissaient d'avantages fiscaux (ne payaient pas d’impôts) et juridiques (ils étaient jugés de manière différente). Le reste de la population : bourgeois, artisans, travailleurs, paysans, etc., formait la classe sociale des non privilégiés (tiers-état), que constituait le groupe plus nombreux et c'était le seul qui était obligé de payer des impôts. Celle-ci était la situation "officielle" héritée du passé, mais l'évolution économique et politique a contribué à ce qu'elle soit modifiée en partie. La situation "réelle" était la suivante; la noblesse maintenait ses possessions territoriales, qui représentaient la base de leur

richesse, bien que, du point de vue politique, elle était totalement subordonnée aux directives de la monarchie,

Le clergé n'était pas une classe sociale homogène, puisque le haut clergé était assimilé à la noblesse, tandis que le bas clergé, pauvre et avec une faible instruction, était identifié avec le tiers-état.

Le tiers-état présentait une composition chaque fois plus hétérogène, dans laquelle s'accentuaient les différences énormes entre les artisans et les paysans d'une part et la riche bourgeoisie d'autre part ;

* Les paysans constituaient le groupe social plus nombreux, parce que l'économie était principalement agricole. Il y avait des paysans propriétaires de terres, des locataires et des journaliers qui vivaient dans une pauvreté extrême. En Europe occidentale ils étaient libres, tandis que dans l'Oriental ils étaient encore soumis à la servitude de la noblesse,

* La haute bourgeoisie, propriétaire du pouvoir économique, était formée par des commerçants, industriels, banquiers et fonctionnaires de l'administration qui, peu à peu, ont monopolisé des postes de responsabilité et aspiraient à accéder à la noblesse et à contrôler le pouvoir politique.

Famille noble du XVIIº Famille de paysans du XVIIº

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L’Europe politique Quels États forment l'Europe moderne? A. Une Europe monarchique À l'époque moderne, l'Europe est une mosaïque d'États dominée par cinq grandes puissances : la France, l'Espagne, l’Autriche, l'Angleterre et les Provinces-Unies. Au centre, le Saint-Empire romain germanique, dont les limites rappellent la grandeur passée, est en fait divisé en 350 États dont les princes se considèrent comme pratiquement indépendants. Partout ou presque règne la monarchie absolue, dont le modèle est fourni par la France de Louis XIV. En Prusse comme en Autriche, en Russie comme en Espagne, les souverains veulent faire de leurs États les instruments d'une politique de grandeur. Seules la république des Provinces-Unies et l'Angleterre apparaissent comme des terres où les libertés individuelles sont mieux respectées.

B. Des États rivaux Les ambitions des souverains entraînent de nombreux conflits. La première moitié du XVIIº siècle voit la France briser l'encercle ment des Habsbourg qui règnent à la fois en Espagne et en Autriche. Au XVIIIº Siècle, l'émergence de la Prusse et de la Russie déplace les conflits en Europe centrale. Ces rivalités se sont aussi étendues hors d'Europe. Ayant colonisé les Antilles, l'Amérique du Nord et les Indes, l'Angleterre et la France ont créé des compagnies de commerce rivales. Au terme des conflits qui les opposent, les Français abandonnent en 1763 à l'Angleterre le Canada et ne gardent aux Indes que cinq comptoirs. Compagnies de commerce : sociétés créées à partir du xvº siècle pour le développement du commerce maritime et la colonisation de terres nouvelles. Elles étaient souvent des monopoles. Monarchie : État gouverné par un seul homme, roi ou empereur, le plus souvent héritier d'une dynastie. Monarchie absolue : monarchie dont le souverain, considéré comme représentant de Dieu sur terre, réunit tous les pouvoirs. République : État gouverné par des personnes élues. L'Europe des villes et des campagnes A. Un équilibre démographique fragile AU XVIIº Siècle, l'Europe compte environ 90 millions d'habitants, souvent menacés par les disettes, les épidémies et les guerres. La mortalité infantile est élevée : un enfant sur quatre meurt avant l'âge d'un an. Après 1750, les crises démographiques deviennent moins fréquentes, les épidémies moins nombreuses et la population s'accroît pour atteindre en 1800 180 millions d'habitants.

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B. Une population en majorité rurale Plus de 80 % de la population vit dans les campagnes et la plupart sont paysans. Les céréales restent la culture principale, et le pain la base alimentaire. Les troupeaux peu nombreux et mal nourris donnent peu de fumier et les paysans sont obligés de pratiquer la jachère pour éviter l'épuisement des sols. Mais à l'ouest de l'Europe apparaissent de nouvelles pratiques agricoles qui améliorent les rendements. La jachère est supprimée au profit de cultures destinées aux troupeaux, les champs sont entourés de haies. Ce mouvement des « enclosures », particulièrement important en Angleterre, permet d'atténuer les disettes et amorce une première « révolution », agricole. C. L’essor des villes Dominant la campagne alentour, centres administratifs, économiques et culturels, les villes ont profité de la croissance démographique et du développement du commerce. Les premières manufactures s'y installent, faisant concurrence à la production artisanale des campagnes. L’aménagement de places, d'avenues pavées, de ponts en pierre, d’hôtels particuliers, surtout dans les villes portuaires de l'Atlantique, marque les débuts de l’urbanisme. Mais l'absence d'égouts et l'entassement des maisons entraînent des risques d'épidémie et d'incendie, comme celui qui détruit Londres en 1666. Disette : manque de nourriture, due généralement à de mauvaises récolte Jachère : terre laissée temporairement sans culture pour laisser le sol se reconstituer.

L’essor des villes française au XVIIIº siècle Au début du XVIIIº siècle Vers 1789 Paris Lyon Bordeaux Marseille Nantes Rouen Strasbourg

500.000 97.000 45.000 75.000 40.000 57.500 30.000

600.000 150.000 110.000 110.000 80.000 72.500 50.000

Les divisions de l'Europe chrétienne Comment les Européens tentent-ils de résoudre les divisions héritées du XVIº siècle? A. Une chrétienté divisée • Les mouvements de réforme religieuse du XVIº siècle ont divisé l'Europe entre États

catholiques et États protestants. • Divisée en plusieurs Églises, luthérienne, calviniste, anglicane, l'Europe

protestante est plutôt située au nord du continent. • L'Europe catholique, attachée à l'autorité du pape, est, sauf la Pologne et l'Irlande,

plutôt méditerranéenne.

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B. Tel prince, telle religion Soucieux de garder l'unité religieuse dans leurs États, les princes imposent leur religion à leurs sujets. En Angleterre, les catholiques sont persécutés, mais aussi les puritains qui critiquent l'Église anglicane. En Espagne, les juifs et les morisques, des musulmans convertis au christianisme mais qui restent attachés à des traditions de l'islam, sont expulsés. En France, en revanche, l'Édit de Nantes concédé en 1598 par le roi Henri IV, un protestant converti au catholicisme, permet aux protestants de pratiquer sous certaines conditions leur religion, et ramène la paix dans le royaume. C. La persistance des tensions religieuses Tout au long du XVIIº siècle, les tensions religieuses déchirent l'Europe. Aux Pays-Bas, les protestants se révoltent contre la domination de l'Espagne catholique et forment la république des Provinces-Unies. Dans le Saint-Empire, l'empereur catholique tente de faire reculer le protestantisme et entraîne l'Europe dans une guerre terrible, la guerre de Trente Ans (1618-1648). Au terme de cette guerre, vaincu, il accepte le morcellement de l’Empire en de multiples États dont certains sont protestants, comme la Prusse. En France, Louis XIV révoque en 1685 l’édit de Nantes, ce qui pousse les protestants à se révolter ou à quitter le royaume.

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LEÇON 7. Les puissances en conflit: la Guerre de Trente Ans A. Déclin de l'Espagne

Le XVIIº siècle en Espagne s’est distingué par la décadence et le gouvernement des rois appelés "Austrias mineurs" : Philippe III (1598-1621), Philippe IV (1621-1665) et Charles II (1665-1700), qui ont cédé fréquemment le pouvoir à leurs favoris. Cette étape s'est caractérisée par: Une grande instabilité économique: le roi Philippe III n'a pas pu éviter la

banqueroute de l'État. Pendant le règne de Philippe IV, la banque internationale a cessé de prêter de l'argent à la monarchie espagnole.

Philippe IV, par Velázquez

L'expulsion des morisques: cette mesure, menée le roi Philippe III et son favori, le

duc de Lerma, entre 1609 et 1614, a supposé l'unité religieuse de l'Espagne, mais a produit des conséquences démographiques graves (vides de population) et économiques (importants préjudices pour l'agriculture, puisque la majorité des morisques étaient des paysans, surtout en Aragon et Valence).

Les tentatives centralisatrices du comte duc d'Olivares,

favori de Philippe IV, ont provoqué la rébellion de Catalogne en 1640 et d'autres territoires de la Couronne, ainsi que l'indépendance du Portugal.

Favori: personne qui gouverne au nom du roi par désir de celui-ci ou par incapacité

Le comte duc d'Olivares, par Velázquez. Favori de Philippe IV, il a dominé la politique espagnole de 1621 à 1643.

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B. La Guerre de Trente Ans et la Paix de Westphalie

La politique extérieure, les Austrias (Habsbourgs) de l'Espagne et de l'Empire allemand s'est caractérisée pour devoir faire face à l'opposition française tenace de deux rois, Louis XIII et Louis XIV, et deux politiciens, Richelieu et Mazarin. La première moitié du XVIIº siècle a été marquée par la Guerre de Trente Ans (1618-1648), causée par les luttes entre des Catholiques et des protestants dans l'Empire allemand, qui a terminé par se transformer en une guerre européenne avec l'implication de l'Angleterre, le Danemark, la Suède et la France soutenant les protestants et contre l'empereur catholique, qui à son tour, était soutenu par l'Espagne et le Portugal.

Les accords de Paix de Westphalie, en 1648, ont mis fin à ce conflit et ses conséquences plus importantes ont été: Reconnaissance des droits et des possessions acquis par les protestants dans

l'Empire allemand et la tolérance religieuse, qui a mis terme aux guerres de religion. L'Espagne a admis l'indépendance et la souveraineté des Provinces Unies du Nord

(Hollande). La Suède s'est transformée en puissance hégémonique entre les pays de la mer

Baltique. La France a acquis des territoires (comme, par exemple, l’Alsace) Perte de l'hégémonie des Habsbourg en Europe et début de l'hégémonie française. La guerre entre la France et l'Espagne a continué jusqu'à la Paix des Pyrénées

(1659), dans laquelle l'Espagne a perdu les territoires catalans du Roussillon et la Sardaigne au bénéfice de la France.

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C. La décadence de la Monarchie des Autrichiens en Espagne

Charles II d'Espagne (né à Madrid, le 6 novembre 1661 - mort à Madrid, le

1er novembre 1700) fut le dernier roi espagnol de la maison des Habsbourgs. Fils de Philippe IV et de Marie-Anne d'Autriche, il hérita du trône à la mort de son père en 1665, constamment sous la régence de sa mère jusqu'à sa majorité en 1675.

Les mariages consanguins 1 successifs de la famille avaient produit une telle dégénérescence que Charles était rachitique, maladif et débile, en sus de son impotence, il eut à affronter un conflit sur sa succession. Il est mort sans descendance, éteignant avec lui la branche espagnole de la maison des Habsbourgs. Il était d'une complexion si débile qu'il ne put marcher et parler qu'à 5 ans.

Charles avait, en effet, été proclamé roi en 1665, sous la tutelle de sa mère Anne d'Autriche, il reçut le trône en pleine lutte entre Marie-Anne, Juan José d'Autriche (fils bâtard de Philippe IV), Valenzuela et le cardinal Nidhard. La destinée de ce prince faible fut d'être sans cesse gouverné : il le fut d'abord par sa mère, puis par don Juan d'Autriche, son frère naturel; par sa femme, Louise d'Orléans, et enfin par ses ministres.

Pendant cette période le roi eut deux mariages, avec Marie-Louise d'Orléans (morte en 1689) et Marie-Anne de Neubourg; le désespoir de la cour pour ne pas avoir d'héritier alla jusqu'à faire exorciser le roi. Voyant que le roi mourrait sans descendance, les puissants roi d'Europe commencèrent à prendre position pour

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occuper le trône lorsqu'il serait vacant : l'Autriche défendait les droits de succession de l'archiduc Charles (le futur empereur Charles VI) pour tenter de récupérer l'héritage des Habsbourgs et éviter les tentations hégémoniques de la France. Mais Louis XIV manœuvra habilement pour empêcher la reddition de l'empire de Charles I et pour convertir l'Espagne en un territoire satellite ; avec la Paix de Ryswick, de 1697, il fit des concessions à l'Espagne et avec l'appui de la cour de Madrid, Charles désigna Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, comme héritier (deux testaments antérieurs en faveur de José Fernando de Bavière restèrent sans effet puisque mort en 1699).

Avec la mort de Charles s'est déclaré une grande Guerre de Succession (1701-14) qui ont vu s'affronter les partisans de l'archiduc (appuyé par l'Autriche, l'Angleterre, le Portugal, les Provinces Unies des Pays-Bas, la Prusse, la Savoie et Hanovre) contre ceux de Philippe d'Anjou qui, appuyé par la France, s'est imposé comme roi d'Espagne sous le nom de Philippe V, instaurant sur le trône une branche de la Maison des Bourbons et posant le problème de la Succession au trône de France.

La faiblesse du pouvoir réel sous le règne de Charles II et son incapacité furent à

la fois la cause et l'expression de la décadence de la Monarchie des Autrichiens en Espagne. Les guerres soutenues contre la France se soldèrent par des déroutes successives : cession de la Franche-Comté avec la Paix de Nimègue (1678), perte du Luxembourg avec la trêve de Ratisbonne (1684), invasion française de la Catalogne (1691)… Le Traité d'Utrecht (1713), qui mit fin à la Guerre de Succession, peut être considéré comme l'apogée de la décadence puis à l'instauration d'un Bourbon sur le trône d'Espagne, les Autrichiens et les Anglais exigèrent des compensations territoriales au détriment de l'Espagne qui perdit ses possessions dans les Pays-Bas et en Italie (qui sont passés à l'Autriche), Gibraltar et Minorque (à l'Angleterre).

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1) Pour illustrer l'extraordinaire consanguinité de Charles II, il suffirait de dire que tous ses

arrière-grands-parents descendaient soit de Charles-Quint et de son épouse Isabelle de Portugal qui était aussi sa cousine germaine, soit de Ferdinand Ier, le frère de Charles Quint, parfois des deux et souvent plusieurs fois. Ainsi son grand-père Philippe III était à la fois petit-fils et arrière-petit-fils de Charles Quint, et l'autre grand-père de Philippe III était le neveu de Charles Quint, marié à sa fille.

Marie-Anne de Neubourg (1667-1740) avait épousé Charles II d’Espagne. A la mort du roi en 1700, elle a soutenu le parti de Charles de Bourbon , mais elle ne put empêcher que Philippe, duc d’Anjou, accède au trône.

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D. La culture 1.1. Scientifiques et philosophes Au XVIIº siècle de grands scientifiques et philosophes ont effectué des contributions remarquables sur le terrain intellectuel: Le scientifique Galileo Galilei a défendu le système de Copernic héliocentrique,

selon lequel la Terre tourne autour du Soleil.

Galilée

Kepler, pour sa part, a établi de manière définitive le système de Copernic et a

démontré mathématiquement que les planètes tournent autour du Soleil. Cette théorie contredisait les fondements de l'astronomie ancienne et médiévale, qui soutenait que la Terre restait immobile tandis que les astres décrivaient des cercles autour d’elle.

Newton a démontré que la force qui régit les mouvements des corps célestes est la gravité, et a énoncé sa célèbre loi, qui constitue une des plus grandes révolutions dans le terrain de la science.

Le philosophe Descartes a rejeté 1es anciens systèmes de pensée et a considéré véritablement sûr ce qui peut être découvert par la raison (rationalisme). En principe, on doit douter de tout (doute méthodique) et chercher la vérité au moyen de la raison individuelle (individualisme). Pour Descartes la première vérité évidente est : "Je pense, donc j'existe".

Hobbes a été un des philosophes anglais représentant de 1’empirisme. Il a affirmé que tout l'univers est constituée par de la matière et qu’il n'existe en lui rien de spirituel. Il soutenait que l'être humain est égoïste et étant donné cela les guerres se produisent ("l'homme, en son état naturel, est un loup pour l’homme"); la raison l'aide à établir un accord avec d'autres êtres humains à fin de vivre en paix, accord dont résulte la société, que doit être régie par un État fort.

Locke, au contraire que Hobbes, croyait que l'être humain est bon par nature et qu’il a droit à la liberté et à la propriété privée; l'État devait garantir ces libertés. Locke défendait 1a division de pouvoirs et l'accord entre les citoyens pour organiser le pouvoir de l'État, dans le respect des libertés individuelles.

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1.2. Un art dynamique et théâtral L'art baroque est apparu en Italie à la fin du XVIº siècle et il s’est développé pendant tout le XVIIº siècle et la première moitié du XVIIIº. Le concept de baroque a été revalorisé, mais à son origine il a eu une signification dédaigneuse, parce qu'on estimait que c'était une "déformation" de l'art classique de la Renaissance et on le considérait un art "inégal", "irrégulier" et "étrange".Les caractéristiques générales de l'art baroque sont: Idéologiquement, il s'agit d'un art qui, d'une part, représente le pouvoir des

monarques absolus et, d’autre part, il incarne la belligérance de l'Église catholique face à la Réforme protestante.

du point de vue formelle, il essaie d’"avoir un impact" et "entourer" le spectateur. On a dit de lui qu'il constitue un style très "théâtral". On prétendait obtenir une parfaite intégration de l’architecture, la sculpture et la peinture, surtout dans les bâtiments religieux, dans le but de transmettre un "message" religieux.

Grande Place de Salamanca

2. "Les siècles dorés" de l'Espagne

L'Espagne a joué un rôle très important dans les événements politiques et économiques mondiaux pendant les XVIº et XVIIº siècles. Or, la suprématie espagnole n'a pas brillé également tout au long de cette période de l'Âge Moderne. Cependant, la production culturelle de l'époque (art, littérature, musique…) a atteint un niveau tellement haut qu'on connaît ces deux siècles comme "siècles d’or" ou "siècles dorés".

Pendant le XVIº siècle, en même temps que les Espagnols conquéraient l'Amérique et faisaient le tour du monde, la littérature espagnole assimilait les manières de la Renaissance italienne. Entre les auteurs on souligne Garcilaso de la Vega, un noble qui a pris part aux guerres de cette période et est mort en même temps que l'empereur Carlos V, c'est-à-dire, un chevalier de la Renaissance idéal, un savant courtois qui maniait la plume et l'épée.

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Le "siècle d'or" L'origine du terme "siècle d'or" remonte à Hésiode, auteur de l'ancienne Grèce, qui a écrit sur un "Âge Doré" dans lequel les personnes vivaient heureuses, dans une espèce de paradis terrestre. À partir d'alors on appelle généralement des âges dorés ou d'or les étapes de splendeur culturelle, politique, économique…

Pendant le règne Philippe II, l'Espagne non seulement a été une grande puissance

du point de vue politique, mais des personnages comme sainte Teresa de Jésus et saint Juan de la Cruz ont encouragé la réforme de l'ordre religieux des carmélites et ont écrit les plus belles pages de la littérature mystique espagnole. Leurs œuvres reflètent deux types de spiritualité: une plus émotive, simple et "populaire" (Sainte Teresa) et une autre d'une plus grande valeur lyrique et intellectuelle (San Juan).

Le Lazarillo de Tormes avait déjà montré vers le milieu du XVIº siècle qu'il y avait des espagnols qui, malgré le pouvoir de leur nation, vivaient dans une atmosphère de misère et de délinquance. En 1599, une année après le décès de Philippe II, a été publiée la première partie de la Vida del pícaro Guzmán de Alfarache , de Mateo Alemán, dont le protagoniste s'est transformé en prototype du « pícaro ». La société que décrit cette œuvre est pauvre et immorale. Cette littérature montre le début de ce que sera la décadence espagnole.

Pendant le XVIIº siècle, la décadence politique, sociale et économique a été parallèle à un développement sans précédent de la culture espagnole. Au début du siècle, Miguel de Cervantès a donné à la littérature le roman le plus universel de tous les temps : Le Quijote (1605-1615). Lope de Vega a été l'auteur théâtral le plus reconnu dans toute l'Espagne. Luis Góngora, auteur d'œuvres écrites dans un langage cultivé et difficile, a été ami de personnages puissants comme le duc de Lerma, valu de Philippe III; Francisco de Quevedo a fait une satire de l'Espagne décadente du comte duc d'Olivares; pour sa part Pedro Calderón de la Barca, un des plus grands dramaturges de l'histoire s'est transformé en l'auteur officiel de la cour de Felipe IV. Les lettres espagnoles brillaient pendant que le pays languissait. Pendant les 160 années qui se sont écoulées entre 1520 et 1680, on ne peut pas expliquer l'histoire de l'Europe et d'une grande partie du monde connu sans comprendre le rôle de l'Espagne, qui non seulement a exercé une grande puissance, mais a atteint des niveaux excellents dans l'histoire de la culture universelle.

Las hilanderas, Velázquez

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LEÇON 8. La France : A. LOUIS XIV, roi absolu

A) De 1643 à 1661 1. À la mort de Louis XIII en 1643, Louis XIV n'a que cinq ans. Sa mère, Anne d'Autriche, gouverne avec le cardinal Mazarin comme premier ministre. La France traverse une véritable guerre civile, la Fronde (1648-1653). Les privilégiés veulent profiter de la minorité du roi pour limiter son pouvoir. 2. Louis XIV, qui a dû fuir Paris au début de la Fronde, est profondément marqué par ces désordres et par la désobéissance des nobles. Il est impatient de régner en roi absolu. Mais il attend la mort de Mazarin, en 1661, pour gouverner sans premier ministre. B) Une foi, une loi, un roi 1. Dès le lendemain de la mort de Mazarin, Louis XIV convoque ses ministres et leur fait part de ses volontés. Il impose sa conception de l'autorité : une foi, une loi, un roi. Il décide de faire des exemples, afin de prouver à tous sa détermination. Il réprime

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brutalement les révoltes des paysans contre l'impôt. Le puissant ministre des finances, Fouquet, est emprisonné à vie. Se comparant au Soleil, Louis XIV ne tolère aucune ombre à son pouvoir. 2, Roi Très Chrétien, Louis XIV entend également imposer à tous ses sujets la foi catholique. La vie des protestants français est de plus en plus difficile. Les violences destinées à obtenir des conversions forcées ne se comptent plus. En 1685, Louis XIV révoque l'édit de Nantes, contraignant 250 000 protestants à l'exil. Ceux qui résistent sont victimes des dragonnades et pourchassés. C) Louis XIV, premier roi d'Europe Louis XIV veut imposer sa loi à toute l'Europe. Il ne reconnaît aucune dignité comme supérieure à la sienne. Louis XIV multiplie les guerres contre les souverains européens. Après d'éclatantes victoires et la conquête de plusieurs provinces, les vingt dernières années du règne sont assombries par des défaites. Louis XIV meurt en 1715, après 54 ans de règne absolu. La Fronde : violente réaction contre la monarchie absolue (1648-1653). On distingue plusieurs Frondes: la Fronde des princes, celle des nobles et des membres des Parlements et la Fronde populaire. Les privilégiés : sujets du roi, nobles pour la plupart, qui bénéficient de diminutions d'impôts et de privilèges (service du roi, fabrication et vente d'un produit...) Les dragonnades: expéditions de soldats, les « dragons », dans les régions où vivent les protestants. Ils terrorisent les populations. Documents : Louis XIV prend le pouvoir. Le lendemain de la mort de Mazarin, le roi réunit ses ministres. Le Roi se découvrit et puis remit son chapeau. II s'adressa au Chancelier: « Monsieur, je vous ai rassemblé avec mes ministres et secrétaires d'État pour vous dire que jusqu'à présent j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par le Cardinal; il est temps que je les gouverne moi-même. Vous m'aiderez de vos conseils quand je vous les demanderai. » Ensuite, le Roi se tourna vers nous et nous dit: « Et vous, mes secrétaires d'État, je vous défends de ne rien signer sans mon ordre, de me rendre compte chaque jour à moi-même. »

H.-L. Loménie de Brienne (1635-1698), Mémoires. Une seule foi : la révocation de l'édit de Nantes (1685) 1. Nous voulons que tous les temples de ceux de la Religion prétendue réformée [les protestants] soient immédiatement démolis. 2. Nous défendons à nos sujets de la Religion prétendue réformée de se rassembler pour pratiquer leur religion, en aucun lieu ou maison particulière. [...] 4. Nous enjoignons à tous les pasteurs qui ne voudront pas se convertir à la Religion catholique de quitter notre royaume avant quinze jours. II leur est interdit de prêcher sous peine de condamnation aux galères. [...]

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8. Nous voulons que les enfants dont les parents sont de la Religion prétendue réformée soient baptisés par les curés des paroisses, sous peine de 500 livres d'amende; ils seront ensuite élevés dans la religion catholique. 1. Quelle est la date de l'édit de Nantes ? Que garantissait-il aux protestants? 2. Quelles peines menacent les protestants ? 3. Pourquoi le texte combat-il aussi vivement les pasteurs ? 4. Pourquoi est-il important d'élever les enfants de protestants dans la religion

catholique ? 2. Le gouvernement du royaume A) Le roi et ses ministres 1. Roi de droit divin, Louis XIV n'a de compte à rendre qu'à Dieu. Il nomme ses ministres qu'il convoque au Conseil du roi. Il écoute leurs avis mais décide seul. 2. Le roi peut compter sur la fidélité de ses ministres comme Colbert. Il leur accorde des privilèges, mais il exige d'eux une obéissance absolue. Les principaux ministres se jalousent les uns les autres; Louis XIV en profite pour limiter leur influence.

DIEU

LE ROI

désigne rend des comptes

aident le roi nomme

Les ministres et les secrétaires

d'Etat

Les Conseils Les intendants

LES SUJETS

administrent gouverne

nomme préside

conseillent le roi

gouverne

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B) La Cour, instrument de règne Depuis la Fronde, Louis XIV se méfie de l'aristocratie. Il refuse de partager le pouvoir avec elle et l'écarte du gouvernement. En l’appelant à la cour, véritable « prison dorée », Louis XIV surveille l’aristocratie de près et l'empêche de comploter contre lui. Le roi offre aux courtisans des fêtes somptueuses à Versailles, des titres et des pensions, mais leur réserve des tâches domestiques réglées par l'étiquette: les courtisans rivalisent pour assister au lever du roi, à ses repas, ou pour tenir son bougeoir. Cependant, à tout moment, ils peuvent être renvoyés dans leurs provinces.

La vie à la cour

C) La modernisation de l'État 1. L'administration royale cherche à accroître l’autorité de Louis XIV et du

gouvernement sur l'ensemble du royaume. Les représentants du roi dans les provinces, les intendants, font appliquer sa loi. Les privilèges des provinces sont progressivement réduits. Le roi crée des manufactures pour développer l'économie. Les frontières sont fortifiées par Vauban.

Forteresse de Perpignan (Vauban)

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2. Les limites de l'autorité du roi sont pourtant réelles. Le royaume est immense, il faut souvent plus de dix jours pour aller de Paris à Lyon. Les agents du roi manquent de moyens pour faire appliquer ses ordres. Certaines provinces résistent à la politique décidée à Versailles. À la fin du règne, des opposants, comme Fénelon, osent critiquer l’absolutisme du roi. L'aristocratie : ceux qui se disent les meilleurs, synonyme de haute noblesse. La Cour : les membres de la famille royale, le personnel de gouvernement, et la haute noblesse. L'étiquette: les règles très strictes qu'il faut respecter à la Cour. Un intendant: responsable de la justice, de la police et des finances dans une province.

Versailles, lieu de résidence de Louis XIV

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LEÇON 9. Le siècle des lumières A. Un siècle de changements Entre 1640 et 1789 il s'est produit en Europe un changement de mentalité qui a eu des répercussions politiques transcendantales. En Angleterre, après une révolution et une

guerre civile, le roi Charles Iº a été exécuté pour ne pas respecter la loi et, après une brève période républicaine, on a restauré la monarchie, bien que son pouvoir a fini par être limité par l'instauration d'un système parlementaire.

L'Angleterre a dépassé, en outre, les Provinces Unies et la France, et s'est transformée en la plus grande puissance coloniale du monde en créant un empire qui non seulement a été maintenu, mais a été augmenté jusqu'au début du siècle XX.

Charles I, par Van Dyck En Espagne, la dynastie des Bourbons s’est installée au début du XVIIIº siècle, le

premier roi a été Philippe V. Ses successeurs, très spécialement Charles III, ont modernisé le pays en introduisant les idées illustrées et, bien qu'ils aient trouvé une forte opposition de la part de quelques secteurs, comme l'Église catholique et la noblesse réactionnaire, ils sont parvenus, dans une grande mesure, à mener à bien les réformes que les nouveaux temps réclamaient aussi bien en Espagne que dans leurs immenses possessions américaines.

Tous ces changements auraient été impensables sans l'influence extraordinaire qu'a

exercée le mouvement intellectuel connu comme Illustration. B. Démographie, économie et société La population

Pendant le XVIIIº siècle, la population européenne a augmenté de manière considérable, en passant de quelque 130 millions d'habitants au début du siècle à quelque 190 à la fin de celui-ci. Les raisons de cette croissance démographique ont été la plus petite virulence des guerres et l'amélioration de l'alimentation, l'hygiène et la médecine - la chirurgie progressait lentement, le nombre d'hôpitaux a augmenté et on a introduit de nouveaux médicaments en Europe: la quinine pour la malaria et l’opium pour calmer la douleur -.

Cette croissance a affecté de nombreux pays et ainsi, à la fin du siècle, la Russie était la première puissance démographique du continent avec 31 millions d'habitants, la France avait 26 millions et la Grande-Bretagne 9 millions. L'Espagne est passée d'avoir 6 millions d'habitants en 1700 à presque 11 en 1800. Les régions côtières et

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périphériques ont été celles qui ont éprouvé une plus grande croissance: La Galice et l’Andalousie ont crû à bon rythme, et la Catalogne et Valence ont doublé leurs habitants. L'économie Elle possédait des caractéristiques semblables à l'économie du XVIIº siècle. La physiocratie constitue le système économique des théoriciens de l'Illustration. Les théories physiocrates sont apparues en France et peuvent être synthétisées ainsi: l'agriculture et le travail se considéraient comme les authentiques sources de

richesse. l'industrie et le commerce étaient des facteurs secondaires. l'économie devait agir librement, sans interventionnisme de l’état. les lois protectionnistes qui compliquaient le commerce international devaient

diminuer.

Les doctrines physiocrates ont influencé la politique de quelques monarques européens, comme Charles III en Espagne et Joseph II en Autriche. Physiocratie : doctrine économique qui attribuait l'origine de la richesse à la nature. Le terme est d'origine grecque: physis (nature) et -cratie (pouvoir, domination) La société

La société européenne était encore divisée en ordres et présentait les mêmes caractéristiques qu’au XVIIº siècle. C. L’illustration Pour la Raison, la Nature et la Liberté

Le XVIIIº siècle est appelé en Europe, siècle des Lumières. Les hommes de lettres anglais, allemands, français se nomment eux-mêmes philosophes. Ils veulent faire triompher les lumières sur les ténèbres de la superstition et de l'arbitraire de la monarchie absolue. Les philosophes reconnaissent un seul guide, la raison. Ils pensent que « l’homme est naturellement bon » ; il faut donc respecter les règles de la nature humaine. Ils croient au progrès, à la liberté et au bonheur. Par l'éducation, l'homme doit devenir un citoyen libre.

Au nom de la raison, les philosophes critiquent violemment l'Église catholique, accusée de favoriser l’intolérance religieuse et la superstition. Les philosophes sont favorables à la tolérance (aucune croyance ne doit être imposée) et à une religion naturelle fondée sur la morale et la croyance en un Dieu unique. Certains d'entre eux sont athées. Les écrits des philosophes préparent la Révolution française de 1789. Contre la monarchie absolue de droit divin

La raison conduit les philosophes à refuser la monarchie absolue de droit divin. Les philosophes français s'inspirent de modèles étrangers. Dans l'Esprit des lois, Montesquieu souhaite une séparation des pouvoirs sur le modèle anglais, alors qu'en France, ils sont tous dans les mains du roi. Certains placent pendant un temps leurs

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espoirs dans des rois « éclairés » par les lumières de la raison et guidés par un philosophe (Voltaire et Frédéric II de Prusse).

Au milieu du XVIIIº siècle paraît en France l'Encyclopédie, ouvrage qui présente la vision du monde des philosophes. Malgré la censure, la police et l'opposition des jésuites, l’Encyclopédie peut être publiée (1751-1772). L'influence des philosophes grandit. Leurs critiques de la monarchie absolue et du pouvoir de l'Église affaiblissent le roi et la religion, mais elles ne touchent qu'une petite partie de la population: les hommes et les femmes les plus cultivés. Les Lumières: un courant de pensée qui apparaît en Europe au XVIIIº siècle. Au nom de la raison, ses partisans réclament une liberté de pensée et d'écrire que leur refusent l'Église et la monarchie absolue. L'arbitraire: un acte qui dépend de la seule volonté du roi ou du prince, qui impose sa loi par la force et non par le droit. Un citoyen: un membre de la « cité », c'est-à-dire de l'État. II doit être libre (citoyen s'oppose à « sujet » dans la monarchie absolue). II a des droits, mais aussi des devoirs. Un athée: vient du grec a-theos, « sans Dieu »; pour un athée, Dieu n'existe pas. ENCYCLOPÉDIE: « Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers » publié entre 1751 et 1772 (17 volumes) sous la direction de Diderot et D'Alembert. C.1. Les nouveaux idéologues Les penseurs les plus influents que l’illustration ont été :

Voltaire. C'était le principal

représentant des intérêts de la bourgeoisie. Il a critiqué les superstitions d'époques passées, il s'est opposé au fanatisme et à l'intolérance religieuse et a défendu une morale universelle. Il était partisan d'une monarchie forte, mais qui respecterait les libertés de l'être humain : expression, pensée…

Montesquieu. Il doit sa renommée à sa théorie politique de la division de pouvoirs,

selon laquelle le pouvoir législatif élabore la loi, le pouvoir exécutif gouverne en accord avec la loi et le pouvoir judiciaire juge les contrevenants de la loi; ces trois pouvoirs ne devaient retomber en aucun cas sur la même personne. Montesquieu croyait que le pouvoir suprême dont émanaient les autres était le législatif, mais il s'est opposé à toute façon de pouvoir absolu. Son influence

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dans les théories politiques postérieures a été énorme étant donné sa critique de l'absolutisme.

Rousseau. Il représentait l'illustré amant de la nature et préoccupé par l'éducation et

la liberté. Entre ses oeuvres on souligne: le Discours sur l'origine de l'inégalité, où il soutient que l'homme est bon par nature et la société le corrompt ; le Contrat social, dans lequel il défend que la politique doit se baser sur un accord entre les dirigeants et les gouvernés; et L’Emile, où il expose un système d'éducation rationnelle en accord avec la nature et qui formera des hommes bons et heureux.

C.2. Le despotisme illustré

Dans la seconde moitié du XVIIIº siècle, plusieurs monarques ont appliqué quelques idées des illustrés et ont promu une série de réformes pour obtenir le "bonheur" de leurs sujets.

En réalité il s'agissait d'un type d'absolutisme habillé avec des "vêtement philosophiques", qui prétendait seulement effectuer quelques changements devant la crainte que leur pouvoir absolu disparaisse. Pour cela on a dit que l'idéal du despotisme illustré pourrait être résumé par la phrase : "Tout pour le peuple, mais sans le peuple", c'est-à-dire, on gouvernait pour lui, mais sans compter sur lui.

Les représentants les plus illustres de ce type de gouvernement ont été les rois Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie, Charles III d'Espagne et de Joseph II d’Autriche.

Joseph II d’Autriche et ses généraux D. Le modèle anglais la monarchie limitée La Glorieuse révolution (1688)

En Angleterre, Charles Iº (roi de 1625 à 1649) tente de transformer la monarchie anglaise en monarchie absolue, mais cela provoque une guerre civile et l'instauration d'une république. En 1660, onze ans après l'exécution du roi, la monarchie est rétablie.

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Le Parlement est décidé à maintenir les traditions politiques anglaises comme l'obligation, pour le roi, de réunir régulièrement cette assemblée. En 1679, le Parlement adopte la loi d'Habeas Corpus (en latin, « Sois maître de ton corps »), qui garantit la liberté individuelle et interdit d'emprisonner les gens sans motif.

À partir de 1685, le roi Jacques II s'oppose au Parlement: il souhaite rétablir la religion catholique et la monarchie absolue. Le Parlement réagit en demandant l'intervention armée de Guillaume d'Orange, protestant hollandais, gendre de Jacques II: c'est la Glorieuse révolution. Vaincu, Jacques II s'enfuit en France et trouve refuge auprès de Louis XIV Vers une monarchie parlementaire Les députés du Parlement offrent la couronne d'Angleterre à Guillaume et à Marie, sa femme, mais ils les obligent à accepter la Déclaration des droits en 1689. Elle limite le pouvoir du roi et préserve les droits du Parlement. Celui-ci peut, seul, autoriser la levée des impôts et d'une armée. En 1690, le philosophe John Locke défend les libertés individuelles et les droits du Parlement qui détient le pouvoir législatif. Dès 1695, la censure des journaux est supprimée.

Au cours du XVIIIº siècle, l'autorité du Parlement s'accroît encore. À la fin du siècle, ses pouvoirs ne sont plus contestés. Les libertés anglaises et le pouvoir limité du roi font de ce pays un modèle pour les philosophes français comme Voltaire. Mais seule une petite partie de la population peut élire les députés du Parlement : l'Angleterre est une monarchie Parlementaire, mais ce n'est pas une démocratie. La liberté individuelle: la liberté de penser, d'écrire, d'agir, de croire, de se déplacer, d'entreprendre. Un Philosophie: du grec philosophos, «ami de la sagesse »; une personne qui réfléchit sur la place de l'homme dans l'univers, sur le pouvoir, sur les rapports entre le pouvoir et les hommes. Le pouvoir législatif : le pouvoir de voter les lois. La censure: l'examen des livres, des journaux, etc., par une autorité avant de permettre leur publication ou de l'interdire. E. L'équilibre européen

À partir de 1714 il n'existe plus une puissance qui domine clairement en Europe. Le reste du siècle s'est caractérisé par un équilibre de forces et une série de conflits de guerre entre lesquels ont souligne : la Guerre de Succession de l'Autriche (1740-1748). la Guerre de Sept Ans (1756-1763).

Les deux grandes questions qui se sont résolues dans ces guerres ont été la rivalité pour l'hégémonie continentale européenne entre la France, l'Autriche et la Prusse, et la rivalité maritime entre la Grande-Bretagne et la France.

L'empereur d'Autriche, Charles VI, avait laissé comme héritière sa fille María Teresa, mais quand il est mort, en 1740, la Guerre de Succession autrichienne a commencé dans laquelle María Teresa - aidée par des Britanniques, hongrois et néerlandais - a dû faire face à la France de Luis XV à la Prusse de Frédéric II, qui

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prétendaient obtenir des territoires au prix de l'Autriche. La paix a été décidée en 1748 et la Prusse est parvenu à incorporer des territoires autrichiens (Silésie).

En 1756 commence la Guerre de Sept Ans, qui a confronté la Grande-Bretagne et la France pour la domination des territoires coloniaux et des intérêts commerciaux opposés. Cette fois un changement d'alliances s'est produit : L'Autriche, la France et l'Espagne ont été unie face à la Prusse et la Grande-Bretagne. La confrontation a été considérée la première guerre "mondiale", parce que les intérêts coloniaux de la Grande-Bretagne et de la France ont contribué à ce que les confrontations ne soient pas limitées au continent européen, mais ils se sont étendus à des territoires américains et asiatiques. La Paix de Paris, en 1763, a mis fin à ce conflit. La France a dû céder à la Grande-Bretagne les territoires américains du Canada et de la Louisiane orientale, et de ses enclaves commerciales en Inde.

Vers 1770 la situation internationale se caractérisait par l'existence d'une seule puissance hégémonique sur la mer : La Grande Bretagne; et de trois puissances continentales qui combattaient pour essayer d'imposer leur suprématie : La France, l'Autriche et la Prusse. E.1. La lutte pour l'hégémonie coloniale

Depuis la fin du XVº siècle, l'Espagne et le Portugal ont développé une expansion géographique sans précédent. Pendant les XVIIº et XVIIIº siècles, trois puissances européennes (Provinces Unies - la Hollande -, la Grande-Bretagne et la France) se sont ajoutés à la lutte pour l'hégémonie coloniale. Outre des raisons politiques et stratégiques, le facteur d'un plus grand poids dans cette rivalité a été la domination du commerce colonial, qui reportait des profits énormes. La conséquence la plus évidente que ce processus a été la perte de l'hégémonie maritime pour l'Espagne et le Portugal.

On peut souligner:

La création de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales durant l'année

1602, afin de monopoliser le commerce asiatique. La Bourse et la Banque d'Amsterdam se sont transformées en le plus grand centre économique de l'Europe.

La Grande-Bretagne a aussi créé sa propre Compagnie pour commercer aux Indes

Orientales et a établi des enclaves commerciales en Inde. Les objectifs commerciaux des Provinces Unies se sont heurtés avec les intérêts anglais, et une confrontation armée s'est produite entre les deux pays en raison de l'Acte de Navigation anglaise. La Grande-Bretagne a vaincu et les Provinces Unies ont dû accepter l'Acte de Navigation ; à la fin du XVIIº siècle, la Banque de Londres est arrivée à dépasser celle d'Amsterdam.

Pendant le XVIIIº siècle la Grande-Bretagne a défendu l’équilibre continental" en

Europe, tandis qu'elle créait de nouvelles colonies en Amérique du Nord qui s'ajoutaient celles établies le siècle précédent, elle dominait d'importantes îles aux Antilles (Jamaïque), et déviait à son propre bénéfice le commerce espagnol et portugais avec l'Amérique. La France, qui avait aussi des colonies en Amérique, s'est transformée en son grand ennemi, et les deux puissances se sont militairement affrontées sur la mer et dans les colonies. Après la Paix de Paris (1763), a commencé le déclin de la France et a commencé la redoutable expansion de la

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Grande-Bretagne, qui s'est transformée en la première puissance maritime, commerciale et coloniale du monde.

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F. Les Bourbons en Espagne F.1. Changement de dynastie en Espagne

En mourant sans descendance le dernier roi d'Espagne Charles II, monarque de la maison d'Autriche, a explosé la Guerre de Succession espagnole, (1701-1713) qui a commencée par les aspirations au trône d'Espagne d'un Bourbon, Philippe d'Anjou (petit-fils de Louis XIV), et un Habsbourg, l'archiduc Charles, (futur empereur Charles VI de l'Allemagne). La Guerre de Succession espagnole a supposé: La confrontation de Luis XIV avec la Grande-Bretagne, l'Autriche, les Provinces

Unies et le Portugal, qui ne souhaitaient pas un accroissement de l'hégémonie des Bourbons en Europe.

Une guerre civile, puisqu'en Espagne il y avait des partisans des deux candidats, et une guerre internationale, qui a usé politiquement et économiquement à la France Louis XIV.

La guerre s’est terminée avec la signature de la Paix de Utrecht entre l'Espagne et la

Grande-Bretagne (1713). Philippe d'Anjou (Philippe V) a été reconnu roi d'Espagne. La Grande-Bretagne a obtenu des territoires espagnols: Gibraltar, Menorca et des concessions coloniales en Amérique (monopole du commerce des esclaves noirs et navire d'autorisations). L'Autriche s’est approprié des Pays-Bas espagnols et des territoires de l'Espagne en Italie, sauf la Sicile. Navire d'autorisation: navire britannique de 500 tonnes de capacité, auquel on a accordé l’autorisation pour traiter avec l'Amérique espagnole une fois par an.

La famille de Philippe V, par Van Loo

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F.2. L'Illustration espagnole

Avec l'instauration de la nouvelle dynastie des Bourbons, la pensée illustrée en provenance de la France a été diffusée en Espagne et a contribué à ce qu'une minorité d'intellectuels, soutenus parfois par les monarques, spécialement par Charles III, essayent de développer une politique "moderne" qui casserait les vieux moules de la "tradition" castillane.

Bien que les Espagnols illustrés se soient inspirés de l'Encyclopédie, ils possédaient des caractéristiques propres qui les différenciaient de ceux du reste de l'Europe : Dans leur majorité ils appartenaient à la petite noblesse et à la bourgeoisie, ils

travaillaient pour l'administration de l'État et dirigeaient les activités industrielles et commerciales. Pendant le règne de Charles III, ils ont occupé les postes d'une plus grande responsabilité dans le Gouvernement (Campomanes, Floridablanca, Aranda).

Ils se sont efforcés à rendre compatible la "critique" et la "raison" avec la tradition

chrétienne. Le père Feijoo et Jovellanos appartenaient à ce groupe de "chrétiens illustrés". Feijoo a publié une série d'oeuvres qui ont divulgué la pensée illustrée européenne en Espagne, entre lesquelles on souligne: Teatro crítico universal y Cartas eruditas y curiosas. Jovellanos, pour sa part, a proposé entre autres mesures une solution globale aux problèmes agricoles espagnols dans son Informe sobre el expediente de la ley agraria.

L'idée centrale des documents illustrés était que la décadence espagnole était causée

par le retard économique du pays et la survivance d'une organisation sociale désuète et ankylosée, comme dénonçaient Campomanes et Jovellanos.

Ils étaient partisans d'une rénovation totale de l'enseignement, depuis les études

primaires jusqu'à l'université, et étaient convaincus qu'il fallait développer les "sciences utiles" (mathématiques, physique, chimie).

Ces idées réformatrices se sont heurtées avec une série d'obstacles : La majorité du peuple était réticent, en principe, à tout changement. Une grande partie de la noblesse et du clergé craignait de perdre ses anciens

privilèges si on réformait le système social et économique en vigueur. Le tribunal de l’Inquisition poursuivait toute déviation de l'orthodoxie catholique. F.3. Le despotisme illustré en Espagne Le despotisme illustré en Espagne s'est centré sur les activités suivantes : Unification politique. Philippe V, au moyen des Décrets de “Nueva Planta”, a

supprimé les juridictions des territoires qui ne l'avaient pas soutenu dans la Guerre de Succession : Valence, Aragon, Catalogne et Majorque ont dû se soumettre aux lois castillanes ; seulement Navarre et les provinces basques ont maintenu leur autonomie. Les Cortes ont perdu leur rôle politique et le gouvernement a été exercé par le biais du Conseil de la Castille et des secrétaires de bureau (ministres). On a

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créé un nouveau poste dans les provinces (intendant), avec des fonctions administratives et financières.

Politique économique. En politique agricole, ont souligne les oeuvres d'irrigation

(fin du Canal Impérial d'Aragon), les repeuplements d'Olavide à Sierra Morena et la limitation des privilèges de la Mesta. Pour stimuler l'activité commerciale, on a supprimé les douanes intérieures qui affectaient le commerce de céréales et on a protégé l'industrie nationale, spécialement le textile. L'État parrainait des industries, des articles de luxe (tissus, tapis, porcelaines…), appelées "manufactures royales", et contrôlait le monopole du tabac.

Une des principales activités économiques a été la réforme des Finances. Unifier le complexe système d'impôts était indispensable pour obtenir la modernisation de l'Espagne. On a essayé de créer un fond commun pour centraliser les recettes de tout l'État et administrer les frais sous la supervision du ministre de Finances. Afin de rationaliser les impôts et connaître la richesse réelle du pays on a effectué les premiers cadastres.

Politique religieuse et culturelle. Les illustrés voulaient appliquer des réformes

dans l'Église ; pour cela on a signé un concordat avec le Saint Siège et on a expulsé, postérieurement, à la Compagnie Jésus de l'Espagne et des colonies (1767), étant donné le pouvoir énorme et l'influence qu’elle avait dans l'enseignement. Dans le cadre culturel on a créé des institutions "modernes" comme des collèges de médecine et de chirurgie, des écoles de vétérinaire et d’ingénieurs, des jardins botaniques et des sociétés économiques d'amis du pays. Dans le premier tiers du XVIIIº siècle ont commencé à fonctionner les académies royales de la langue et de l'histoire.

Fuero: droit ou privilège spécial et exonération qui était accordée à un territoire et à ses habitants. Cadastre: recensement des propriétés rurales et urbaines et des voisins d'une commune Concordat : convention que le gouvernement d'un État établit avec celui du Pape pour réglementer les relations mutuelles entre l'Église catholique et l’état. Société économique d'amis du pays : société créée par initiative privée mais avec l'appui de l'État. Ses préoccupations visaient à promouvoir l'enseignement et les activités économiques dans le but d'obtenir le développement du pays.

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G. Charles III : le grand réformateur

Entre les monarques espagnols du XVIIIº siècle on souligne Charles III, le meilleur exemple de despote illustré.

Charles VII de Naples et de Sicile a accédé au trône d'Espagne après le décès de Ferdinand VI, devenant Charles III. Amant de l'Antiquité c’était un homme amateur de 1a chasse et, qui avait promu dans son royaume italien les excavations archéologiques

de Pompée et de Herculano, anciennes villes Romains.

Bien que ce roi ait été populairement connu comme "le meilleur maire de Madrid" par sa tâche urbaine dans la capital du royaume, il a appliqué pendant son règne une série de mesures modernisatrices qui ont incorporé l'Espagne aux nouveaux courants de la politique illustrée Européen. Depuis le premier moment il a réformé les institutions du gouvernement et il a été entouré des hommes qui représentaient les idées les plus avancées que l'Espagne de l'époque.

Ses principales activités ont été les suivantes : En politique intérieure le dépassement du dédain séculaire des groupes dirigeants

vers l'industrie et le commerce a eu une très grande importance. Ceci a été possible grâce à l'abolition du "déshonneur légal" que la pratique de ces activités économiques entraînait ; maintenant on pouvait être noble même si on ne vivait pas seulement des revenus de la terre. Cependant, la bourgeoisie était le groupe social en promotion politique et économique plus important, tandis que les nobles se transformaient, chaque fois plus, en "fonctionnaires" au service de l'État.

On souligne aussi la réforme de l'enseignement primaire, moyen et universitaire dans un sens clairement moderne, en promouvant le rationalisme et le développement des sciences expérimentales.

Cependant, Charles III a dû faire face à des situations difficiles comme la mutinerie d'Esquilache, tumultes qui ont commencé à Madrid et se sont propagés à d'autres régions d'Espagne. Son détonant a été la décision de Esquilache, ministre de Charles III, de réformer le traditionnel costume à longue cape et large chapeau, qui masquait les possibles délinquants. Les mutins ont exigé du roi la destitution des ministres étrangers et la réduction du prix des aliments. Le roi Charles III a dû céder à ces exigences et Esquilache a été exilé.

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En politique extérieure, Charles III a soutenu la rébellion des colonies anglaises de l'Amérique du Nord (futurs USA) face à la métropole (Grande-Bretagne) en 1776. Bien que sa politique dans les colonies espagnoles en Amérique ait été, en général, positive, il n'a pas pu être évité que commence à germer la semence indépendantiste, en suivant précisément l'exemple des Etats-Unis d'Amérique, indépendants, depuis 1783.

Charles III est mort en 1788, une année avant la Révolution française. Les Espagnols illustrés, alarmés, ont fait marche arrière poussés par les groupes réactionnaires. De cette manière, les progrès atteints pendant le règne du grand réformateur du Siècle des Lumières espagnol, ont en partie échoués.

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LEÇON 10. La Révolution américaine En quoi la révolution américaine encourage-t-elle l’opposition à l'absolutisme ?

A. Treize colonies en colère • Vers 1765, les relations entre

l'Angleterre et ses colonies d'Amérique se tendent car Londres leur impose de nouvelles taxes. Le mécontentement des colons éclate en 1773 lors de la Boston Tea Party : pour protester contre l'interdiction de faire leur propre commerce de thé, les colons se déguisent en indiens et jettent par-dessus bord la cargaison de navires anglais dans le port de Boston. L'Angleterre rétorque en envoyant des troupes armées.

• La multiplication des affrontements entre soldats anglais et insurgeants décide les

représentants des treize colonies réunis en Congrès à proclamer leur indépendance le 4 juillet 1776. La déclaration d'Indépendance, rédigée par l'avocat Thomas Jefferson, se fonde sur les grands principes défendus par les philosophes des Lumières et marque un tournant dans l'Histoire : pour la première fois, une nation naît de la volonté commune d'hommes qui veulent vivre ensemble selon les idées nouvelles.

B. Le vent d'Amérique souffle sur la France • Les colons révoltés gagnent finalement leur

indépendance en 1783 grâce à l'aide de la France, ravie de se venger de sa grande rivale anglaise, avec l'intervention d'aristocrates comme le marquis de La Fayette.

• En 1787, Les Américains se dotent d'une constitution écrite, première du genre, qui instaure une république dirigée par un président élu en partageant son pouvoir avec deux assemblées élues.

• La déclaration d'Indépendance et la constitution américaines, largement diffusées en Europe, encouragent tous ceux qui combattent l'absolutisme et renforcent les aspirations à la liberté.

Constitutions : texte définissant les droits des citoyens, la forme de gouvernement et l'organisation des pouvoirs.

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Insurgeants : nom donné aux colons américains révoltés. La déclaration d'Indépendance des États-Unis d'Amérique (4 juillet 1776) « Nous tenons pour évidentes par elles mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient destructrice de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir et d'établir un nouveau gouvernement. (...) Lorsqu'une longue suite d'abus menace de soumettre les hommes au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement. Telle a été la patience de ces colonies et telle est aujourd'hui la nécessité qui les force à changer leurs anciens systèmes de gouvernement. L'histoire du roi actuel de Grande-Bretagne est l'histoire d'une série d'injustices et d'usurpations répétées, qui toutes avaient pour but direct l'établissement d'une tyrannie absolue sur ces États (...). En conséquence, nous, les représentants des États-Unis d'Amérique, assemblés en Congrès général, prenant à témoin le juge suprême de l'univers [Dieu] de la droiture de nos intentions, publions et déclarons solennellement au nom et par l'autorité du bon Peuple que ces colonies unies sont et ont le droit d'être des États libres et indépendants ; qu'elles sont dégagées de toute obéissance envers la couronne de Grande-Bretagne. »

La déclaration d’Indépendance par le Congrès

La Constitution des États-Unis

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C. La formation des Etats Unis d’Amérique

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LEÇON 11. La Révolution Française La crise de la société française à travers les cahiers de doléances Comment peut-on lire dans les cahiers de doléances la contestation de la monarchie absolue à la veille de la Révolution ? • En 1788, le pouvoir royal en France est ébranlé non seulement par les idées

nouvelles, mais aussi par une grave crise financière et économique qu'il ne parvient pas à résoudre. Pour combler le trou des caisses de l'État, des tentatives de réformes obligeant les ordres privilégiés à payer des impôts sont proposées. Mais ces derniers s'y refusent farouchement. En outre, de mauvaises récoltes entraînent une hausse des prix du grain et la peur de la disette dans la population.

• Face à cette situation critique, en août 1788, le roi Louis XVI se décide à convoquer

pour le 1º mai 1789 l'assemblée des représentants des trois ordres de la société : les États généraux, qui n'avaient pas été réunis depuis 1614. Pour les préparer, il lance un appel aux Français : « Sa Majesté désire que des extrémités de son royaume et des habitations les moins connues, chacun soit assuré de faire parvenir jusqu'à elle ses voeux et ses réclamations. »

• Pour la première fois, les Français ont la parole. Plus de 60 000 cahiers de doléances

sont ainsi rédigés, qui traduisent les aspirations des Français à la veille de la Révolution.

1789 Comment l'Ancien Régime s'effondre-t-il pendant l'été 1789 ?

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A. Au printemps, les États généraux deviennent « Assemblée nationale » • Pour résoudre la crise financière que connaît la France, Louis XVI convoque les

États généraux : à partir du 5 mai 1789, les députés de la noblesse, du clergé et du tiers état siègent à Versailles. Ils doivent se réunir et voter par ordre, ce qui désavantage le tiers état qui ne compte que pour une voix face aux deux ordres privilégiés.

• Le 17 juin, les députés du Tiers, considérant qu'ils représentent la majorité de la population, se déclarent « Assemblée nationale ». Le 20 juin, ils prêtent serment de ne pas se séparer jusqu'à ce qu'une constitution soit établie. Les députés du clergé et de la noblesse rejoignent peu à peu le Tiers : le 9 juillet, l'Assemblée prend le nom d'Assemblée nationale constituante.

B. En juillet, le peuple prend les armes • Louis XVI n'est pas prêt à accepter une assemblée nationale : il concentre des

troupes autour de Paris et renvoie le très populaire ministre Necker. Les Parisiens s'alarment. Le 14 juillet 1789, ils prennent d'assaut la Bastille.

• Dans les campagnes, la disette et le chômage provoquent la multiplication des

vagabonds. La peur des « brigands » se développe, les paysans s'arment contre ce péril souvent imaginaire, mais se tournent ensuite contre les châteaux pour détruire les registres où sont inscrits les droits féodaux.

C. En août, les privilèges sont abolis • Face à cette révolte des campagnes, l'Assemblée est amenée à décider pendant la

nuit du 4 août 1789 la suppression des privilèges, des ordres et des provinces. Désormais, tous les Français sont égaux en droit et le territoire est unifié.

• L' Ancien Régime aboli, il faut reconstruire. La Déclaration des droits de l'homme, adoptée le 26 août, pose les fondements d'une société nouvelle.

Assemblée nationale constituante : ensemble des députés réunis pour établir une constitution. Droits féodaux : droits détenus par le seigneur (redevances, banc dans 1 choeur de l'église, pigeonnier ...). Privilège: avantage accordé à une catégorie de la population (dispense de payer l'impôt pour la noblesse et le clergé...). 1789-92 : l'échec de la monarchie constitutionnelle Pourquoi le projet d'union entre le roi et la nation échoue-t-il en 1792 ? A. La monarchie constitutionnelle • Fidèles à leur engagement, les députés

élaborent une constitution. Louis XVI, « roi

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des Français », nomme les ministres et dirige la politique étrangère. L' Assemblée législative vote les lois. Ses 745 députés sont élus pour deux ans au suffrage censitaire. Le roi peut s'opposer à une décision de l'Assemblée grâce au veto.

• Les députés remplacent les anciennes divisions administratives par les départements. Le 14 juillet 1790, la fête de la Fédération célèbre la France nouvelle et donne l'illusion que le roi a accepté la Constitution.

B. Le divorce du roi et de la nation • Pour rembourser la dette de l'État, les députés décident la confiscation des biens du

clergé. En contrepartie, l'État doit assurer l'entretien des hommes d'Église qui doivent prêter serment « d'être fidèles à la nation et au roi ». Beaucoup refusent. Louis XVI soutient ce clergé réfractaire.

• La fuite du roi et de sa famille dans la nuit du 20 juin 1791 est la manifestation la plus éclatante de son opposition à la Révolution. Arrêté à Varennes, Louis XVI est ramené à Paris au milieu d'une foule silencieuse et indignée.

C. Le renversement de la monarchie • Les cours étrangères s'inquiètent devant l'évolution de la situation française. Louis

XVI espère qu'une guerre, perdue par la France révolutionnaire, permettra le retour de l'Ancien Régime. Certains révolutionnaires croient au contraire à la victoire et à la consolidation de la Révolution.

• Le 20 avril 1792 l'Assemblée législative déclare la guerre à l'Autriche. La France est envahie. Le 10 août 1792, les Parisiens prennent d'assaut la résidence du roi, le palais des Tuileries. Les députés votent l'arrestation du roi et l'élection au suffrage universel d'une nouvelle assemblée, la Convention.

Clergé réfractaire : partie du clergé qui refuse de prêter serment à la constitution. Le clergé « constitutionnel » a prêté serment. Suffrage censitaire : seuls les citoyens qui paient des impôts ont le droit de voter ou d'être élus. Suffrage universel : tous les citoyens ont le droit de voter. Veto : du latin « je m'oppose ». Droit de s'opposer à l'entrée en vigueur d'une loi. La Terreur Pourquoi l'expérience républicaine sombre-t-elle dans la terreur ? A. L'avènement de la République en France • Le 22 septembre 1792, la

convention proclame la République. Le sort du roi divise l'Assemblée. Les Girondins réclament la clémence tandis que les Montagnards demandent la mort. Le roi est guillotiné le 21 janvier 1793.

• En 1793, An II de la République, une nouvelle constitution institue le

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suffrage universel des hommes. Un ensemble de projets novateurs sont lancés : secours et soins gratuits aux plus pauvres, instruction obligatoire jusqu'à 12 ans. Mais leur application est reportée à la paix.

B. La République menacée • Après la mort du roi, l’Angleterre, l'Espagne, les principautés allemandes et

italiennes entrent en guerre contre la France qu'ils envahissent. Tous les hommes de 18 à 25 ans doivent rejoindre l'armée.

• La République est également menacée de l'intérieur. En Vendée, le peuple, qui s'oppose à l'obligation militaire et reste attaché aux prêtres réfractaires, entre en guerre contre la Révolution.

• Enfin, les difficultés économiques entraînent une agitation des « sans-culottes » qui veulent obtenir des mesures de plus en plus révolutionnaires.

C. La Terreur • Pour assurer la victoire, les Montagnards mettent la « Terreur » à l'ordre du jour. Le

Comité de Salut Public, dominé par la personnalité de Robespierre, exerce la dictature et mène le pays à la victoire.

• L'insurrection vendéenne est écrasée dans le sang. Danton et Desmoulins, qui critiquent la Terreur, sont condamnés à mort en 1794. Mais Robespierre est de plus en plus isolé. Les victoires militaires arrêtent l’invasion et rendent inutile la Terreur. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Robespierre est arrêté par la Convention et guillotiné.

An II : un calendrier révolutionnaire été créé en octobre 1793 pour remplacer le calendrier chrétien. Les noms des mois sont changés. Comité de Salut Public : comité 14 membres élus par la Convention pour conduire la France à la victoire. Convention : assemblée dont le nom s'inspire de la Révolution américaine. Élue au suffrage universel, elle gouverne la France du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795. Dictature : concentration de tous les pouvoirs entre les mains d'un individu ou d'une assemblée. Girondins : groupe de députés dont les chefs sont originaires de la Gironde. Ils dominent la Convention jusqu'au 2 juin1793. Montagnards : groupe de députés qui siègent en haut de l'Assemblée. Ils dominent la Convention, avec l’appui du peuple parisien, du 2 juin 93 au 27 juillet 1794.

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La République des « meilleurs » Quels obstacles rencontre la République pour stabiliser la révolution ?

A. Les limites d'une nouvelle constitution • La Convention thermidorienne adopte en septembre 1795 la Constitution de l'An III.

Guidés par le souci d'éviter la dictature d'une assemblée ou d'un homme, les députés confient le pouvoir législatif à deux chambres : le conseil des Cinq-cents et le conseil des Anciens, et le pouvoir exécutif à un directoire de cinq membres. Le suffrage censitaire est rétabli.

B. Les tentatives insurrectionnelles • Le danger royaliste demeure. En 1795, la flotte anglaise débarque à Quiberon pour

soutenir les chouans. L'armée de Hoche repousse l'invasion. • Le peuple s'oppose aussi à la Convention, car les conditions de vie des plus pauvres

s'aggravent, contrastant avec la vie dorée des nouveaux riches. La famine s'installe. En mai 1795, les sans-culottes envahissent la Convention en réclamant « du pain et la Constitution de 1793 », mais l'armée les disperse violemment.

• En 1796, le révolutionnaire Gracchus Babeuf prépare un coup d'État pour fonder une « République des Égaux » mais il est arrêté et exécuté.

C. Le rôle croissant de l'armée • La France poursuit victorieusement la guerre et amène la Prusse et l'Espagne à

signer des traités de paix en 1795. Contre l'Autriche, le jeune général Bonaparte, volant de victoire en victoire, conquiert le nord de l'Italie et obtient la paix à Campo Formio en 1797.

• A l'intérieur, l'armée a été appelée à plusieurs reprises pour rétablir l'ordre et soutenir le gouvernement du Directoire de plus en plus contesté.

• Le 18 Brumaire An VIII (9 novembre 1799), un coup d'État met fin au Directoire. Le général Bonaparte prend le pouvoir avec le titre de « Premier consul » et promet le retour à l'ordre et le maintien des acquis de la Révolution

Chouans : nom donné aux paysans royalistes de Bretagne et de Vendée soulevés contre la Révolution depuis 1793. Convention thermidorienne : nom donné à la Convention après la chute de Robespierre au mois de Thermidor. Coup d'État : toute action qui vise à prendre le pouvoir ou à le conserver par la force. Directoire : les cinq membres qui gouvernent la France de 1795 à 1799.

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Le Consulat: la Révolution est finie Comment Bonaparte met-il fin à la Révolution? A. Restaurer un pouvoir fort

• Quelque temps après le coup d'État du 18

Brumaire, Bonaparte proclame: « La Révolution est fixée aux principes qui l'ont commencée, elle est finie. ». Pour lui la France a besoin d'une dictature militaire de salut public.

• Dans la Constitution de l'an VIII (1799), le Premier consul possède la totalité du pouvoir exécutif mais aussi une grande partie du pouvoir législatif. Nommés par lui à la tête des départements, les préfets sont la cheville ouvrière d'une politique de centralisation : ils sont chargés de parcourir les campagnes, de surveiller la presse et d'informer le gouvernement de l'opinion des Français.

• Les plébiscites, régulièrement organisés, sont dorénavant le seul moyen d'expression du peuple.

B. Réconcilier les Français

• Pour apaiser les querelles religieuses nées de la Révolution, Bonaparte signe en

1801 un concordat avec le pape. Celui-ci accepte que la religion catholique ne soit plus « religion d'État » mais « la religion pratiquée par le Premier consul ». En échange, il obtient la reconnaissance de son autorité sur l'Église de France dont les membres sont payés par l'État.

• Bonaparte permet aussi aux émigrés partis pendant la Révolution de regagner la France et met fin à dix ans de guerre avec l'Europe en signant la paix avec l'Autriche et l'Angleterre.

C. Reconstruire la société • Depuis dix ans, répète Bonaparte, on a tout détruit. II faut reconstruire une société

française qui, selon lui, ressemble à une plage de sable dispersée par le vent. Pour la fixer, il faut « jeter sur le sol quelques masses de granit».

• Les principales sont le Code civil, publié en 1804, qui simplifie et modernise le droit, les lycées (1802) et la Banque de France (1803).

Centralisation : réunion de tous les moyens d’action et de contrôle en un centre unique. Concordat : traité organisant les rapports entre la papauté et un État en ce qui concerne les questions religieuses. Le Concordat de 1801 est resté en vigueur en France jusqu’en 1905. Plébiscite : consultation directe du peuple qui répond par oui ou non à une question posée par le gouvernement.

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L' Empire : un régime monarchique Comment passe-t-on du Consulat à un régime autoritaire et personnel, l'Empire? A. De Bonaparte à Napoléon 1er • Bénéficiant de sa popularité, Bonaparte se fait désigner en 1802 consul à vie par un

plébiscite. Deux ans plus tard, il se fait proclamer empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier. Son sacre a lieu le 2 décembre 1804 à Notre-Dame de Paris.

• Comme les rois d'Ancien Régime, Napoléon s'entoure d'une cour et d'une noblesse, mais cette dernière est fondée sur les services rendus à l'État et non sur la naissance. De plus, l'empereur souhaite rendre son pouvoir héréditaire en faisant de son fils, le roi de Rome, né en 1811, son héritier.

B. Vers un régime despotique • Les opposants au régime sont traqués par la Police, dirigée par Fouché: « le cabinet

noir » ouvre les lettres, et des indicateurs appelés «mouches » surveillent la population. Les ouvriers, considérés comme dangereux, n'ont pas le droit de grève et sont contrôlés par un livret qu'ils doivent toujours porter avec eux.

• Le nombre des journaux est limité et leur contenu soumis à la censure. Il en va de même pour le théâtre. Quant à l'enseignement, il devient un instrument au service du régime, le catéchisme impérial enseignant aux enfants qu' « honorer et servir notre empereur c'est honorer et servir Dieu lui-même. »

C. L’art pour servir le pouvoir • Napoléon intervient aussi auprès des artistes pour imposer ses vues et commande

aux peintres David, Gros et Ingres des portraits de lui et des tableaux exaltant son règne.

• Il souhaite enfin faire de Paris une nouvelle Rome. Il y organise de grands travaux et fait construire des monuments comme la colonne Vendôme, sur le modèle de celle de l'empereur Trajan à Rome. On retrouve ce goût de l'Antiquité dans le style « Empire ».

Censure : examen des oeuvres littéraires et des spectacles exigé par un pouvoir avant d'en autoriser la diffusion.

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La France contre les Princes Comment s'effectue l'expansion de la France révolutionnaire en Europe ? A. L’expansion des idées • Les événements de 1789 suscitent l'enthousiasme en Europe. Des écrits, des articles

de presse, des gravures en faveur des idées nouvelles se répandent. • En 1791, les Avignonnais, sujets du Pape, demandent leur rattachement à la France.

L'Assemblée constituante accepte et déclare que les peuples ont le « droit de disposer d'eux-mêmes ». Elle marque ainsi le passage d'une Europe formée de sujets à une Europe constituée de citoyens libres.

B. L’expansion armée • Les révolutionnaires s'étaient engagés à ne pas faire de conquête mais la position des

députés évolue au rythme des conflits qui opposent la France à l'Europe. La supériorité de l'armée française, formée de citoyens volontaires, apparaît clairement lors de la victoire de Valmy.

• Armée de résistance à l'invasion, elle devient, à partir de 1794, une formidable machine de conquêtes. La Savoie, la Belgique, la Rhénanie sont annexées. Des « Républiques soeurs » naissent en Italie après la campagne de Bonaparte (1796-1797).

C. La formation du Grand Empire • A l'époque napoléonienne, l'expansion se poursuit. Si Napoléon échoue à débarquer

en Angleterre, il vole de victoire en victoire, à la tête de sa « Grande Armée », contre les Autrichiens, les Russes et les Prussiens. II impose des paix peu avantageuses à ses adversaires, les contraint à l'alliance, installe des membres de sa famille à la tête des royaumes de Naples et d'Espagne. Contre l'Angleterre, il décide d'appliquer un blocus en 1806.

• En 1811, l'Empire napoléonien est à son apogée. Dans les territoires conquis, les principes d'égalité civile progressent. Mais la France apparaît plus comme une puissance oppressive que comme la patrie des droits de l’homme.

Annexer : rattacher un territoire à un autre par la conquête. Blocus : ensemble de mesures qui consistent à isoler un pays ou une ville en l'empêchant de commercer ou de communiquer avec l’extérieur. Grande Armée : nom donné à l'armée de Napoléon de 1805 à 1814. Républiques soeurs : territoires hollandais et italiens contrôlés par la France de 1795 à 1799, parfois avec l'aide de révolutionnaires locaux.

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Les fondements d'une Europe nouvelle Quelles transformations l'expansion française entraîne-t-elle en Europe ? A. Des idées et des institutions nouvelles • La Révolution française a affirmé des droits nouveaux qui se répandent en Europe

au début du XIXº siècle. La liberté, l'égalité civile et le droit de propriété progressent en France et dans les pays conquis. Des codes civils sont promulgués dans les territoires allemands ou italiens. Les Républiques soeurs adoptent des constitutions, plus ou moins inspirées du modèle français.

• L'influence française s'exerce aussi dans les pays ennemis. En Prusse, après la défaite de Iéna (1806), le roi décide de moderniser son État pour mieux lutter contre l'expansion française : il abolit le servage, étend le droit de propriété aux non-nobles, ouvre la carrière d'officiers aux plus méritants.

B. L’éveil des nationalismes • La Révolution française a donné un sens nouveau à l'idée de nation. Celle-ci n'est

plus seulement un groupe d'hommes liés par une origine commune, mais un ensemble d'associés vivant sous la loi qu'ils ont eux-mêmes décidée. Ce principe nouveau se retourne contre la France elle-même quand elle multiplie ses conquêtes.

• Des révoltes anti-françaises éclatent au nom de la liberté et de la nation. Les événements les plus importants ont lieu en Espagne. En 1808, Napoléon écarte la dynastie régnante au profit de son frère Joseph. Le peuple de Madrid se soulève le 2 mai 1808, puis une guérilla se développe dans le pays. Les Français sont battus à Bailén, défaite qui connaît un grand retentissement dans toute l’Europe. Napoléon s'est heurté pour la première fois à un peuple déterminé, fort du sentiment national.

Guérilla : mot d'origine espagnole. Tactique de harcèlement et d'embuscade pratiquée par des troupes irrégulières contre une armée organisée. L'Europe contre la France Comment l'Europe réagit-elle face à l'influence et l'expansion française ? A. La naissance d’un mouvement contre-révolutionnaire • Comme elle a suscité l'enthousiasme, la Révolution française a aussi provoqué le

rejet. La stupeur occasionnée par la mort de Louis XVI, la peur d'une contagion révolutionnaire puis l'expansion napoléonienne entraîne les monarques dans une guerre quasi permanente contre la France entre 1792 et 1815.

• Les conflits fréquents entre le pape et les autorités françaises contribuent aussi à détourner de nombreux catholiques européens des idéaux français.

B. Les difficultés de l'Empire napoléonien • Après l'Espagne, d'autres pays tentent de secouer le joug napoléonien. D'abord tenus

en échec, ils sont ensuite encouragés par les difficultés de l'empereur en Russie. Inquiet de la puissance française et de la baisse du commerce due au blocus, le tsar

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s'est rapproché de l'Angleterre. En 1812, Napoléon lance contre la Russie une offensive qui tourne au désastre. La retraite de Russie fait 400 000 victimes.

• L'empereur doit affronter le soulèvement de la Prusse associée à une vaste coalition. Les défaites se succèdent : l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Hollande sont perdues.

C. La chute de l'Empire français • Les coalisés envahissent la France et arrivent à Paris. Napoléon abdique le 6 avril

1814. Le Sénat proclame Louis XVIII roi de France. Un moment remise en question quand Napoléon quitte son exil de l'île d'Elbe et revient au pouvoir pendant les Cent Jours en 1815, la victoire européenne est définitivement acquise après la défaite des Français à Waterloo (18 juin 1815).

• Cette victoire est certes celle des monarques coalisés, mais elle est aussi celle des peuples qui expriment des aspirations nationales nouvelles.

Coalition : association de plusieurs États contre un ennemi commun. La coalition conclue en 1813 contre la France rassemble la Russie, la Prusse, l'Autriche, l'Angleterre et la Suède.

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LEÇON 12. A. Le Congrès de Vienne et l'Europe de la Restauration

Après la défaite de Napoléon, grâce à l'union des monarchies absolutistes et à l'implacable opposition de la Grande-Bretagne à l'hégémonie française, les gagnants se sont réunis pour restructurer la carte de l'Europe, modifiée par Napoléon, et pour restaurer l'Ancien Régime. On est parvenu à imposer, momentanément, une nouvelle carte de l'Europe, mais la réaction contre cette situation par les mouvements libéraux et nationalistes ne s’est pas faite attendre.

La Grande-Bretagne, l'Autriche, la Prusse, la Russie, et la France même, se sont réunie au Congrès de Vienne (1814-1815) dans le but d'imposer en Europe la légitimité monarchique face à la souveraineté populaire et de reconstituer l'équilibre entre les puissances européennes.

À cet effet, la Russie, l'Autriche et la Prusse ont signé un accord appelé Sainte Alliance. La Grande-Bretagne n'a pas adhéré à celui-ci et a proposé la création de l'Alliance Quadruple (la Russie, la Prusse, l'Autriche et la Grande-Bretagne), afin de freiner tout mouvement expansionniste.

La nouvelle carte de l'Europe qui est apparue du Congrès de Vienne présentait ces caractéristiques : • la Belgique et la Hollande étaient unies dans un seul royaume (Pays-Bas). • l'Italie était divisée et on maintenait la présence autrichienne dans le royaume

Lombardo-Véneto. • la France revenait à ses frontières de 1792. • on a créé une confédération de 39 états allemands, dominée par l'Autriche. • La Prusse a incorporé la Rhénanie. Sainte Alliance: accord décidé en septembre 1815 entre la Russie, l'Autriche et la Prusse, dirigé contre les mouvements libéraux et nationalistes apparus après la Révolution française. Ses objectifs étaient de faire accomplir les traités imposés et établir l'obligation d'aller en aide du souverain quand un mouvement révolutionnaire aura éclaté dans son pays.

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B. Le libéralisme La doctrine libérale

Le libéralisme est une forme de pensée politique qui a été développée au XIXº siècle, dont l'objectif était la liberté de l'individu, c’est pourquoi il s'opposait en pouvoir absolu des rois, et soutenait que le pouvoir résidait et émanait du peuple. À son tour il rejetait la société par ordre et défendait la société de classes, parce que pour le libéralisme le pouvoir devait être exercé par ceux qui possédaient la richesse, c'est-à-dire, par la classe bourgeoise. Le libéralisme se basait sur des principes rassemblés dans les déclarations des droits de l'homme, proclamées en 1776 aux USA et en 1791 en France. Principes libéraux • Souveraineté nationale. Le pouvoir réside dans le peuple, qui le délègue à ses

représentants dans le Parlement par un système électoral. Les élections doivent avoir lieu par suffrage censitaire.

• Séparation de pouvoirs. Les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire ne peuvent pas être entre les mains de la même personne ou groupe de personnes.

• Session parlementaire. Le Parlement doit exercer le pouvoir législatif selon la doctrine libérale.

• Promulgation d'une Constitution. C'est le document dans lequel sont concrétisés les principes fondamentaux par lesquels on régit un pays et où on rassemble les libertés et les droits des citoyens.

• Libertés. Ce sont certains droits que doivent posséder les citoyens et qui peuvent être résumés en liberté de conscience, d'expression, de presse, de réunion, d'association, etcetera.

• Droits naturels. Ce sont ceux qu'a chaque être humain par le fait de l’être et il est, à son tour, citoyen. Les plus importants sont le droit à la propriété, à l'égalité devant la loi et la tolérance.

Le libéralisme a négligé les problèmes sociaux qui sont apparus au XIXº siècle. La

bourgeoisie ne faisait pas confiance au peuple et ainsi, bien qu'elle l'ait utilisé dans les processus révolutionnaires, elle a empêché sa pleine participation politique. Les révolutions libérales

À partir de 1820 il s’est produit une vague de mouvements révolutionnaires

comme réaction devant la Restauration, qui s’est étendue dans une grande partie de l'Europe, et est apparue de nouveau dans 1830 et 1848. • En 1821, la Grèce s'est rebellée contre l'Empire turc (auquel elle était soumise) et,

après avoir livré une guerre dans laquelle elle a été aidée par les puissances européennes, elle a obtenu son indépendance en 1829.

• Dans 1830, un nouveau processus révolutionnaire apparu en France détrône la

dynastie des Bourbons (restaurée par le Congrès de Vienne) et met sur le trône Louis Philippe d'Orléans, qui a régné à travers une Constitution. Durant cette même année, la Belgique a atteint son indépendance de la Hollande (les deux pays avaient été unis de manière artificielle dans le Congrès de Vienne).

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• En 1848, en France, un nouveau mouvement révolutionnaire a agglutiné les intérêts de la petite bourgeoisie et des travailleurs, pour obtenir l'établissement du suffrage universel contre le suffrage restreint de la monarchie Louis Philippe d'Orléans. Le triomphe de ce mouvement a eu pour conséquence l'abdication du roi, et l’instauration de la IIº République française et l'établissement de ce suffrage.

Bien que toutes ces révolutions aient eu des éléments communs, celle de 1848 s’est

distinguée par ses idéaux démocratiques. Les masses populaires ont pris conscience que le libéralisme bourgeois ne résoudrait pas leurs problèmes. La bourgeoisie, qui avait été le secteur révolutionnaire jusqu'alors, a été parfois débordée par les idéaux des travailleurs : critique du système capitaliste, demande de suffrage universel et revendication d'un régime républicain.

Vers 1850 il semblait que les révolutions avaient échoué; toutefois, le suffrage universel a été maintenu en France et le régime seigneurial a disparu dans tout le continent européen, sauf en Russie. C. L'indépendance de l'Amérique espagnole

Les causes

Entre les diverses causes de l'indépendance de l'Amérique espagnole, il convient de souligner: • la diffusion des idées de la Révolution française et, surtout, l'exemple proche de

l'indépendance des Etats-Unis. • le mécontentement de la bourgeoisie créole, qui souhaitait occuper les hautes

charges de gouvernement en Amérique, détenues par des Espagnols péninsulaires. • L’aide intéressée de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, qui aspiraient à contrôler

le commerce américain. • le rôle joué par les Etats-Unis à travers la doctrine Monroe, qui a freiné toute

possibilité que la Sainte Alliance intervienne en Amérique en faveur du roi espagnol Ferdinand VII.

• la situation conflictive et la croissante faiblesse internationale de l'Espagne. Les protagonistes

Le précurseur de l'indépendance de l'Amérique espagnole a été le Vénézuélien Francisco de Mirador, le premier qui a fait face au gouvernement de l'Espagne (1806). Au Mexique le prêtre Hidalgo a levé en 1810 de grandes masses d'Indiens et de métis contre les autorités espagnoles. En 1815 a commencé la phase décisive de l'émancipation, pendant laquelle ont peu remarquer les généraux Simon Bolívar et José de San Martín. Les faits

Entre 1817 et 1824 se sont produites les victoires du général San Martín à Chacabuco (Chili, 1817), du général Bolívar à Carabobo (Venezuela, 1821) et du général Sucre à Ayacucho (Pérou, 1824) qui ont décidé le résultat de la guerre d'indépendance contre l'Espagne. En 1825 est née la Bolivie, qui porte le nom d'un de ces libérateurs (Bolívar), comme symbole de la fin de la présence espagnole sur le continent américain après plus de trois cent ans.

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Les conséquences La bourgeoisie créole a atteint ses objectifs : obtenir le pouvoir politique et

l'indépendance en ce qui concerne l'Espagne. À partir de ce moment, les anciens vice-royautés ont donné lieu à de nouvelles républiques, inspirées du modèle des Etats-Unis. Le rêve d'une Amérique unie auquel aspirait Bolívar n'a pas réussi à devenir une réalité. Une grande instabilité interne et l'influence britannique et américaine ont marqué le reste du XIXº siècle dans les nouvelles nations de l'ancienne Amérique espagnole. Seulement les îles de Cuba et Porto Rico sont restées sous souveraineté espagnole, jusqu'en 1898.

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LEÇON 13 La Révolution industrielle Qu'est-ce que la « Révolution industrielle» ? A. La croissance de la production Amorcée au XVIIIº siècle, la croissance de la production s'accélère dans les années

1820. Elle est stimulée par la hausse de la consommation, liée à l'amélioration du niveau de vie et à l'arrivée de nouveaux produits qui plaisent au public, comme les indiennes, des tissus de coton imprimés plus gais et plus légers.

Le « moteur » de cette croissance est d'abord l'industrie textile puis, à partir de 1850, la métallurgie. Progressivement, le poids de l'industrie augmente dans l'économie, et les usines font leur apparition, employant de plus en plus de travailleurs.

B. De l'atelier à l'usine

Pour répondre à la demande croissante de produits industriels, on utilise des

machines qui fabriquent mieux et en plus grande quantité. Elles sont regroupées dans des usines où travaillent un grand nombre d'ouvriers

surveillés par des contremaîtres. Peu à peu, la machine et l'usine remplacent le travail manuel et l'atelier.

C. La Grande-Bretagne, première nation industrielle

La Révolution industrielle a débuté en Grande-Bretagne au XXIIIº siècle. Cette

avance anglaise s'explique en partie par l'abondance du charbon une source d'énergie qui permet de faire fonctionner les machines à vapeur dont l'usage se développe massivement dans l'industrie et les transports.

Elle s'explique aussi par les progrès de l'agriculture qui ont permis de nourrir une population de plus en plus nombreuse : elle passe de 7,5 millions d'habitants en 1750 à 15, 9 millions en 1840.

Elle s'explique enfin par le développement du marché intérieur et l'essor des marchés extérieurs, notamment celui des anciennes colonies américaines.

Consommation : achat et utilisation de produits et de marchandises. Industrie textile : industrie de production des tissus. Métallurgie : industrie de transformation des métaux.

Mine de charbon en Angleterre (début du XIXº)

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La révolution des transports Quelles sont les conséquences des progrès accomplis dans les transports ? A. L'essor de la navigation Pour acheminer les produits de plus en plus nombreux fournis par l'industrie, des

progrès dans les transports étaient nécessaires. Ils concernent d'abord la navigation. Dès 1807, l'Américain Fulton ouvre une ligne commerciale avec un bateau équipé d'un moteur à vapeur.

Avec la généralisation de l'hélice, inventée en 1832, et le remplacement des coques en bois par des coques en fer, les navires à vapeur, plus rapides et plus sûrs, prennent un avantage décisif sur les clippers, grands voiliers qui dominent le transport maritime jusque vers 1860.

En 1869, l'ouverture du canal de Suez, qui relie la Méditerranée et l'océan indien, contribue à (accélération des transports maritimes, puisqu'il évite aux navires de contourner l'Afrique. Ainsi, la durée de la liaison entre Londres et Bombay, en Inde, diminue de 40 %.

B. Le triomphe du chemin de fer La véritable révolution provient toutefois de l'alliance du rail et de la machine à

vapeur. En 1814, l'Anglais Stephenson met au point la première locomotive à vapeur. La première ligne de chemin de fer reliant Manchester à Liverpool est inaugurée en 1825. Mais les années suivantes, en dépit des craintes qu'il avait suscitées à ses débuts, le chemin de fer devient un moyen de transport sûr, rapide et bon marché. En 1900, on compte dans le monde 750000 Km de lignes.

Marché essentiel pour l'industrie métallurgique, nécessitant des capitaux importants, permettant une meilleure circulation des hommes comme des idées, le chemin de fer a accéléré l'industrialisation du monde. En réduisant les coûts et les délais de transport, il permet le développement des échanges commerciaux et transforme la géographie économique du monde en rendant de nombreuses régions plus accessibles.

Première locomotive de Stephenson

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La naissance des grandes entreprises Pourquoi la Révolution industrielle a-t-elle entraîné le développement des grandes entreprises ? A. De l'entreprise familiale à la société par actions Au début de la Révolution industrielle, la plupart des entreprises sont petites et

familiales. Le prix des machines n'étant pas encore trop élevé, c'est l’entrepreneur et ses relations qui fournissent les capitaux nécessaires à leur achat.

En revanche, à partir des années 1860, le développement des chemins de fer, puis de la sidérurgie, a accéléré le besoin des entreprises en argent. C'est alors que sont apparues des grandes sociétés, dont le capital est divisé en parts, les actions, vendues aux actionnaires dans un nouveau type de marché : la bourse. En vendant des actions, une entreprise obtient l'argent dont elle a besoin pour payer son personnel et son équipement.

B. Le rôle des banques C'est également à partir de 1860, avec le développement des grandes entreprises,

que naissent les banques modernes : les banques de dépôt. D'un côté, elles cherchent à séduire les particuliers pour qu'ils déposent leurs

épargnes à leurs guichets. De l'autre, elles accordent des prêts commerciaux aux entreprises pour soutenir leur activité. Mais jusque vers 1880, sauf en Allemagne, elles participent de façon limitée au financement de l'industrie.

C. La révolution commerciale La Révolution industrielle n'aurait pas été possible sans le développement de la

consommation. Les grands magasins, dont le premier, le Bon Marché, s'ouvre à Paris en 1852, regroupent des marchandises de tout sorte sur une grande surface. Les premières publicités incitent les consommateurs à multiplier leurs achats.

Capital : somme d'argent nécessaire à la fondation et au fonctionnement d'une entreprise. Entrepreneur : personne qui crée et dirige une entreprise. Epargne : argent mis de côté par les familles.

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La deuxième Révolution industrielle A. De nouvelles industries A partir de 1860 s'amorce ce qu'on appelle la «deuxième Révolution industrielle »

avec le développement de l'acier, l'utilisation du pétrole et de l'électricité comme nouvelles sources d'énergie et l'essor de l'industrie chimique.

C'est également au tournant du XXº siècle que naissent l'industrie automobile et aéronautique et que se développent les télécommunications.

B. Produire mieux et moins cher Pour lutter contre la concurrence, les industriels cherchent à améliorer la

productivité. Ainsi, l'ingénieur américain Taylor étudie scientifiquement le travail des ouvriers pour le rendre plus efficace. Il prévoit une tâche bien précise pour chacun, qui doit être chronométrée.

L'application des principes du taylorisme, notamment dans les usines Ford aux Etats-Unis, aboutit à un changement radical dans l'organisation du travail l'ouvrier travaille sur une chaîne, en répétant toujours le même geste.

On observe aussi à partir des années 1880 le développement de grandes entreprises (les trusts), qui contrôlent tout un secteur de la production, comme la Standard Oil pour le pétrole aux Etats-Unis.

C. Une nouvelle géographie économique Pendant la plus grande partie du XIXº siècle, l'Angleterre avait été l'« atelier du

monde », mais en maîtrisant moins bien les nouvelles technologies de la deuxième Révolution industrielle, elle connaît un certain déclin.

Elle cède ainsi la première place dans la production industrielle mondiale aux Etats-Unis et à l'Allemagne, plus dynamiques. Cependant, elle domine les échanges internationaux de marchandises et de capitaux jusqu'en 1914 grâce à sa monnaie, la livre sterling.

Productivité : rapport entre une quantité produite (automobile, tissus, etc.) et les moyens mis en oeuvre pour l'obtenir (travail, nombre de machines, etc.). Télécommunications : moyens qui permettent de transmettre des informations à des personnes éloignée (le téléphone, le télégraphe, etc.).

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Vers une société industrielle Les Européens à l'âge industriel Quelles sont les conséquences de l'industrialisation pour la population européenne? A. Des Européens plus nombreux La population européenne tonnait au XIXº siècle une croissance sans précédent; elle

passe de 180 millions d'habitants en 1800 à plus de 400 millions en 1900. Son poids dans la population mondiale augmente fortement.

Cette croissance s'explique essentiellement par une baisse de la mortalité, due aux progrès de l'agriculture, qui ont permis une meilleure alimentation. Elle s'explique aussi, surtout dans la seconde moitié du siècle, par les meilleures conditions d'hygiène et les progrès importants de la médecine. La découverte du vaccin contre la rage par Pasteur en 1885 en est un des éléments décisifs. Ce recul de la mortalité demeure toutefois inégal selon les classes sociales.

La natalité s'est maintenue dans la plupart des pays, sauf en France où elle baisse précocement.

B. Des campagnes qui se vident... Même si les campagnes restent partout peuplées en Europe, sauf au Royaume-Uni,

le poids du monde rural diminue sensiblement au cours du siècle. Sous l'effet de la mécanisation agricole et de la croissance de la population, le

chômage est apparu à la campagne. Au même moment, le développement de l'industrie nécessite une main-d'oeuvre plus nombreuse dans les villes : l'exode rural s’accroît alors fortement.

C. Des villes qui grandissent Accrue en grande partie par l'exode rural, la population urbaine passe, au cours du

XIXº siècle, de 19 millions d'habitants à près de 130 millions. 10 % des Européens vivent en ville en 1800 ; ils sont 40 % à la fin du siècle. Le XIXº siècle marque ainsi les débuts de l'urbanisation: l'extension des faubourgs entraîne la transformation des paysages urbains.

Exode rural : départ des ruraux vers la ville. Urbanisation : mouvement de concentration de la population dans les villes.

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Aristocrates et bourgeois Comment les classes dirigeantes se distinguent-elles du reste de la population? A. Le déclin de l'aristocratie Au XIXº siècle, l'essor de l'économie a favorisé le renouvellement de la classe

dirigeante : l'aristocratie cède peu à peu sa place et son influence à la bourgeoisie. Ce renouvellement est cependant beaucoup plus limité en Europe centrale ou du

Sud, où les grands propriétaires terriens conservent un rôle prépondérant. Partout en Europe, les aristocrates occupent les grandes fonctions de l'État. L'aristocratie demeure un modèle social, et son mode de vie est copié par la bourgeoisie.

B. Les bourgeois conquérants Être bourgeois, c'est d'abord avoir une certaine aisance matérielle. On distingue ainsi

trois types de bourgeois : les entrepreneurs qui ont profité de la croissance économique (industriels, négociants, banquiers...), les intellectuels qui vivent de leurs talents (hauts fonctionnaires, avocats, artistes...) et les rentiers qui vivent des revenus de leur épargne.

Mais appartenir à la bourgeoisie, c'est surtout « vivre bourgeoisement » : les bourgeois vivent en ville et accordent beaucoup d'importance à leur logement et à leur apparence. Ils fréquentent les clubs, les théâtres et les bals et se marient entre eux. Les bourgeois partagent enfin des valeurs communes, comme par exemple le goût du travail, de l'effort et de l'épargne.

C. De nouvelles classes sociales De nouvelles classes sociales apparaissent au XIXº siècle les classes moyennes.

Elles regroupent les membres de la petite bourgeoisie (artisans et commerçants), auxquels viennent s'ajouter employés, professeurs, ingénieurs, médecins, journalistes... dont le nombre augmente.

Leurs revenus sont moins élevés que ceux de la grande bourgeoisie, mais ces classes moyennes se distinguent des paysans et des ouvriers par leur niveau d'instruction et leur volonté d'imiter le mode de vie bourgeois.

Paysans et ouvriers Les progrès économiques ont-ils amélioré la vie des ouvriers et des paysans au me siècle? A. Paysans... Les paysans européens ont des conditions de vie très différentes. Aux fermiers de

l'Europe du Nord-Ouest, ouverts à la modernité, s'opposent les ouvriers agricoles de l'Europe du Sud et de l'Est, qui travaillent dans de grands domaines peu mécanisés.

Alors qu'en Russie on trouve des serfs jusqu'en 1861, une grande partie des paysans français sont propriétaires de la terre qu'ils cultivent.

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B . ... et ouvriers Le monde ouvrier au XIXº siècle présente lui aussi une grande diversité. Nombreux

sont les artisans qualifiés qui travaillent dans des ateliers en ville. Les ouvriers à domicile, indépendants mais misérables, n'ont pas disparu malgré la concurrence des machines.

Mais la Révolution industrielle s'est surtout traduite par une forte croissance de nouveaux ouvriers, qui se sont ajoutés à ces ouvriers traditionnels : ce sont les ouvriers des usines, peu qualifiés, souvent des femmes et des enfants.

Les conditions de travail et de vie des ouvriers et des paysans, très difficiles dans la première moitié du siècle, se sont un peu améliorées par la suite.

Fermier : cultivateur qui verse un loyer en argent au propriétaire de la terre qu'il exploite. Serf : paysan qui dépend entièrement d'un grand propriétaire.

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Idées et croyances Quels courants de pensée accompagnent les transformations de la société? A. Les grandes idées Née au XVIIIº siècle en Grande-Bretagne, la pensée libérale domine tout le XIXº

siècle. Elle repose sur l'idée que la société doit respecter quelques principes : les libertés individuelles et économiques, les lois du marché et la non-intervention de l'État en matière économique et sociale.

Les socialistes, au contraire, dénoncent les injustices et la misère ouvrière, nées de la société industrielle. Mais ils sont divisés : aux réformistes s'opposent les révolutionnaires, marxistes et anarchistes.

B. Artistes et intellectuels Tout le XIXº siècle vit sous l'influence du positivisme et du scientisme. Cette

philosophie affirme la supériorité de la science pour expliquer et conduire le monde et ne reconnaît que les réalités démontrées par l'expérience.

Le scientisme influence aussi les arts, comme le courant naturaliste de Zola, qui cherche à appliquer à la littérature les méthodes des sciences expérimentales.

C. Les Églises et la modernité Au XIXº siècle, le triomphe de la raison fait perdre à l'Église une grande partie de

son influence, et le recul de la foi, amorcé au siècle précédent, se poursuit partout en Europe.

Les Églises ont en effet du mal à répondre aux défis de la modernité. Ainsi, le pape Pie IX condamne les idées modernes, qu'il qualifie d'« erreurs du temps ». Certains croyants prennent pourtant en compte les changements. Ils donnent naissance au christianisme social, qui développe un programme pour lutter contre la misère et le recul de la foi chez les ouvriers.

Le recul des pratiques n'empêche pas un certain réveil spirituel dans la seconde partie du siècle. Le culte de la Vierge Marie connaît ainsi un regain de ferveur, dont témoignent les pèlerinages, comme celui de Lourdes qui attire des foules de fidèles.

Anarchistes : personnes qui rejettent toute autorité, notamment celle de l'État. Réformistes : socialistes qui pensent qu'il est possible d'améliorer le système capitaliste et la société industrielle par des réformes. Socialistes : au XIXº siècle, personnes qui dénoncent l'organisation de la société industrielle,et proposent une autre forme de société, plus juste.

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LEÇON 14. Le triomphe de l'impérialisme colonial

Pendant les dernières décennies du XIXº siècle et les premières du XXº siècle, les grandes puissances européennes (le Royaume-Uni et la France), les USA et postérieurement le Japon, ont conquis, l'immense majorité de l'Afrique et la grande partie l'Asie et d'Océanie dans le but d'exploiter économiquement ces zones, où elles ont créé des colonies, c'est-à-dire, des territoires qui dépendaient politique, administrativement et économiquement d'une metrópoli (pays qui administrait des territoires situés hors de ses frontières). Les facteurs qui ont rendu propice l'expansion coloniale ont été les suivants : Le développement de la seconde phase de la Révolution industrielle et l'irruption

du grand capitalisme, qui a poussé les pays les plus industrialisés à chercher de nouvelles zones d'approvisionnement en matières premières et en sources d'énergie.

La croissance énorme de la population européenne (qui est passée de 300 millions de personnes en 1870, à 400 en 1914) et à la généralisation de l'utilisation des machines, qui ont provoqué de hauts indices de chômage. L'émigration aux colonies a résolu, en partie, ce problème.

La tension des relations internationales, qui ont obligé les gouvernements européens à contrôler des points stratégiques et divers territoires pour augmenter leur prestige et leur force.

La nécessité d'investir dans d'autres lieux les capitaux excédents de la métropole (construction chemins de fer, ponts et oeuvres publiques).

Le désir d'explorer de nouveaux territoires a fait apparaître des sociétés géographiques qui ont réveillé l'intérêt pour des lieux inconnus.

La croyance dans la supériorité de la race blanche a été à l'origine le "devoir" de transmettre la civilisation et la culture européenne et la religion chrétienne à d'autres pays.

Ces facteurs ont été favorisés par le progrès dans les moyens de transport (chemin

de fer, bateaux à vapeur…) et la construction de nouvelles voies de communication, comme le Canal de Suez, qui a réactivé le trafic commercial entre l'Europe et l'Asie à travers la Méditerranée. Les empires coloniaux Entre les pays colonisateurs, il convient de souligner le Royaume-Uni et la France. Le Royaume-Uni. s'était transformée en la première puissance maritime du monde,

grâce au contrôle exercé sur les points stratégiques comme Gibraltar, Malte, Sainte Hélène et Ceylan, entre autres. À cette époque, le Royaume-Uni possédait des colonies dans ces continents :

Amérique: Le Canada, la Guayana… Océanie : L'Australie et la Nouvelle Zélande. Asie: des colonies aussi importantes que l'Inde, Ceylan, Birmanie et Hong-Kong. Afrique : à partir de 1877, le Royaume-Uni s'est intéressé aux grandes richesses

de l'Afrique et à sa situation stratégique. Dans ce continent il a créé un empire

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qui était étendu de nord à sud et qui incluait, dans sa partie orientale : L'Egypte, le Soudan, la Somalie, l'Ouganda, le Kenya (l'Afrique Orientale Britannique) et la Rhodésie; dans la partie occidentale : la Gambie, la Sierra Leone et le Nigeria ; et dans le Sud, l'Union sud-africaine.

Au début du XXº siècle, l'Empire britannique était le plus étendu du monde. La France. Elle a constitué le deuxième grand empire colonial qui, bien qu'il n'ait

pas atteint l'extension de l'Empire britannique, il a été formé par des possessions en Asie : "Union Indochine", intégrée par Annam, Tonkín, Cochinchine, le Laos et le Cambodge ; et en Afrique : Le Maroc, la Guinée, le Sénégal, l'Algérie, la Tunisie, le Chad, une partie du Congo et de Madagascar.

Conséquences de l'impérialisme colonial Les transformations plus importantes qui se sont produites en raison de l'impérialisme colonial ont été les suivantes : L'exploitation des richesses naturelles et humaines (main d'oeuvre) des colonies. La dépendance économique des colonies, qui ont du se spécialiser dans une unique

culture (monoculture) et ont été obligées d'acheter les produits fabriqués de la métropole.

La construction dans les colonies de voies de communication (ports, voies ferrées) pour satisfaire les nécessités de la métropole.

La domination politique et administrative des colonies par la métropole. L'utilisation des colonies par les pays colonisateurs pour dissoudre leurs rivalités :

conflit de Fashoda (entre la France et le Royaume-Uni au Soudan) ; guerre des bóers (entre néerlandais et britanniques en Afrique du Sud) ; guerre du Congo (entre la France, la Belgique et le Portugal).

L'accroissement de la population dans les colonies, suite à la diminution de la mortalité étant donné les améliorations hygiéniques et sanitaires introduites par la métropole.

La rupture de l'organisation sociale indigène en raison de l'apparition d'un prolétariat urbain et rural.

La ségrégation ethnique, suite à l'immigration de population européenne qui a relégué à la population indigène à un rôle secondaire.

Le développement de la vie urbaine, promue par une bourgeoisie et des fonctionnaires de la métropole, qui contrôlaient la politique, l'administration et les affaires.

La substitution de la culture indigène par la culture occidentale, qui a modifié les croyances, coutumes et traditions des peuples colonisés.

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Les empires coloniaux au début du XIXº siècle

Les empires coloniaux en 1914

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LEÇON 15. LES NATIONALISMES

A) L'unité italienne A. Une mosaïque d'États

Dans la première moitié du XIXº siècle, l'Italie est morcelée en huit États. Le royaume de Lombardie-Vénétie est sous la domination directe de l'Autriche. Les trois duchés d'Italie centrale (Toscane, Parme, Modène) sont théoriquement indépendants. Seuls le sont réellement, au sud, le royaume des Deux-Siciles, au nord, celui de Piémont-Sardaigne, et entre les deux, les États pontificaux.

Tous les espoirs d'union reposent sur le royaume de Piémont-Sardaigne.

Cavour, son premier ministre, développe l'économie du pays, renforce son armée et, persuadé que l'Italie ne pourra chasser seule les Autrichiens, s'assure le soutien de la France. B. Les étapes de l'unification

En échange de Nice et de la Savoie, Napoléon III promet son soutien militaire. En 1859, l'armée franco-piémontaise bat à Magenta et Solferino les Autrichiens qui doivent céder la Lombardie au Piémont.

Après cette victoire, des soulèvements de patriotes éclatent et des plébiscites

officialisent le rattachement au Piémont des duchés de l'Italie centrale. Parallèlement, Garibaldi, à la tête d'une armée de volontaires, les « Mille », conquiert les États du Sud. Réuni à Turin en 1861, le premier parlement italien proclame Victor-Emmanuel roi d'Italie. Seuls manquent au royaume unifié la Vénétie et les États pontificaux, obtenus respectivement en 1866 et 1870; à cette date, l'unité italienne est achevée et Rome devient la capitale de ce nouvel État.

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C. « Faire des Italiens »

Reste à « faire des italiens », c'est-à-dire à donner à tous les habitants de l'Italie des raisons de se sentir italiens. Économiquement, l'Italie du Nord plutôt riche s'oppose à celle du Sud, le Mezzogiorno, profondément rurale. Socialement, le monde urbain du Nord s'oppose aux campagnes du Sud, où la masse des paysans a passivement assisté à la formation du royaume.

L’unité allemande A. L'affirmation de la Prusse

En 1815 le territoire allemand est partagé en 39 États, royaumes et villes libres regroupés, lors du congrès de Vienne, dans une Confédération germanique présidée par l'Autriche.

Comme en Italie, les patriotes allemands se tournent vers l'État le plus puissant, la Prusse, qui a organisé en 1833 une union douanière, le Zollverein , regroupant tous les États allemands, sauf l'Autriche. Cette unification économique ne préfigure-t-elle pas une future unité politique?

En 1862, le roi de Prusse, Guillaume Ier, confie le poste de chancelier à Otto von Bismarck, qui va accélérer le processus de construction de l'unité allemande. Bismarck est persuadé que « ce n'est pas par des discours et des votes que les grandes questions de notre temps seront résolues (...) mais par le fer et par le sang ». _B. « Par le fer et par le sang »

En avril 1866, Bismarck négocie l'alliance de l'Italie, en lui promettant la Vénétie, et s'assure de la neutralité française. Saisissant un prétexte, il déclare la guerre à l’Autriche. La puissante armée prussienne, dirigée par le général von Moltke, est victorieuse à Sadowa (juillet 1866). Vaincue, l'Autriche est exclue de la Confédération de l'Allemagne du Nord créée en avril 1867.

Désireux de fédérer les États de l'Allemagne du Sud, Bismarck poursuit sa politique belliqueuse et provoque délibérément un conflit avec la France. Napoléon tombe dans le piège et déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. La défaite française de Sedan (septembre 1870) accélère la réalisation de l'unité. Une nouvelle confédération, rassemblant tous les États allemands, est créée et, le 18 janvier 1871, Guillaume Ier est proclamé empereur.

Grâce à l'appui français, puis contre la France, l'unité allemande s'est réalisée. L'émergence de cette puissance au coeur de l'Europe ne risque-t-elle pas de faire naître des tensions ? Chancelier : Premier ministre. Confédération germanique : union des États allemands mise en place par le congrès de Vienne et présidée par l'Autriche. Zollverein : union économique et douanière de divers États allemands réalisée â partir de 1833 sous 1a direction de la Prusse.

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Le choc des nations Comment la montée du nationalisme mène-t-elle l'Europe à la guerre? A. La montée du sentiment national

Force de rassemblement ayant permis les unités italienne et allemande, le nationalisme devient, à la fin du XIXe siècle, une menace pour la paix européenne.

Tout d'abord, les tensions sont grandes à l'intérieur des empires qui ne sont pas des empires nationaux, mais des empires multinationaux regroupant plusieurs nationalités dont les revendications sont multiples. C'est le cas de l'Empire austro-hongrois qui rassemble des Tchèques, des Slovaques, des Slovènes, des Croates, des Roumains, des Polonais, des Italiens et des Slaves du Sud qui espèrent se réunir autour de la Serbie déjà indépendante. C'est aussi le cas de l'Empire ottoman qui apparaît comme « le vieil homme malade de l'Europe ».

Les passions nationalistes sont également vives en France où la perte de l'Alsace-Lorraine a été ressentie comme une véritable mutilation et où le désir de revanche est grande. B. L'Europe se divise en deux blocs

Deux systèmes d'alliance se mettent en place, faisant planer de lourdes menaces de guerre.

Désirant isoler diplomatiquement la France, l'Allemagne conclut une alliance avec l'Autriche-Hongrie et avec l'Italie : c'est la Trip lice ou Triple Alliance (1882).

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Cependant, la France réussit à rompre son isolement. Elle se rapproche de la Russie, avec laquelle elle conclut une alliance en 1892, et de l'Angleterre, avec laquelle elle signe en 1904 l'Entente cordiale. A la suite d'une réconciliation entre l'Angleterre et la Russie, la Triple Entente est réalisée en 1907. L'Europe, divisée en deux, se lance alors dans une véritable course aux armements. La guerre semble, selon les mots de Guillaume II, «inévitable et nécessaire ».

Triple-Entente

Triple-Alliance

Pays neutres

EMPIRE ALLEMAND

EMPIREAUSTRO-HONGROIS

ESPAGNESERBIE

GRECE

ROUMANIE

BULGARIE

I

F

ELL

PU

T SR

B

AL

I

I

Problèmes liésaux minorités

Protection russe

Influenceallemande

RégimeautoritaireDémocratielibérale

Seuls, France, Suisse et Portugalne sont pas des monarchies.

Nicolas II

Nicolas II, tsar

Principaux chefsd'Etat

Guillaume II, empereur

François-Joseph I, empereurR. Poincaré, pdt de la Rép.

Victor-Emmanuel III, roi

George V, roi

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LEÇON 16. Le premier grand conflit mondial

Pendant la période de la Paix Armée, les relations entre les puissances européennes se sont faites chaque fois plus tendues, jusqu'à aboutir une confrontation ouverte. L'ampleur géographique de ce conflit a fait qu’il fut appelé la Grande Guerre ou la Première Guerre Mondiale. 1. Les raisons Les causes qui ont provoqué la Première Guerre Mondiale ont été : Les revendications territoriales de différents pays, comme par exemple la Russie

et l’empire Austro-hongrois, qui avaient des intérêts opposés dans la zone des Balkans - crises balkaniques - ; et la France et l'Allemagne pour les territoires de l’Alsace et de la Lorraine.

Les rivalités économiques, surtout entre l'Allemagne, qui avait éprouvé une

croissance industrielle spectaculaire, et le Royaume-Uni, qui est resté un peu en retard économiquement et qui a perdu de sa capacité compétitive. Entre les deux pays est apparue une lutte pour dominer le commerce international.

Les intérêts coloniaux, qui avaient déjà provoqué des conflits très localisés. À ce

moment ils ont été favorisés par l'Allemagne dans une tentative d'obtenir des territoires coloniaux (crises marocaines).

La formation de deux blocs d'alliances : la triple Alliance, composée de

l'Allemagne, Autriche-Hongrie et l'Italie, et la triple Entente, intégrée par la France, le Royaume-Uni et la Russie.

Cette situation politique a favorisé la course aux armements, dans laquelle

chaque pays se proposait d'augmenter sa force militaire pour être préparé devant un possible conflit. 2. Les pays belligérants

Pendant le déroulement de la guerre, différentes nations (certaines non européennes) ont pris parti pour chacun des blocs belligérants, ce qui a accordé au conflit un caractère mondial :

À la Triple Alliance se sont unies la Turquie et la Bulgarie, en même temps que l'Italie se passait au bloc contraire. Ce bloc de nations a été appelé Empires centraux.

À la Triple Entente se sont incorporées, la Serbie, la Belgique, la Roumanie, l'Italie, la Grèce, le Portugal, le Japon et, de manière décisive bien que tardive, les Etats-Unis. Ce groupe de pays a reçu le nom d’Entente ou bloc des alliés.

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3. La guerre

En juillet 1914, l’Autriche a déclaré la guerre à

Serbie, qu’elle accusait de l’attentat de Sarajevo où a été assassiné l'archiduc François Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois. À partir de ce moment, les nations européennes se sont inclinées pour un des deux des combattants, exprimant ainsi les rivalités accumulées pendant des années.

Le développement du conflit est passé par plusieurs phases :

La guerre de mouvements (1914). L'Allemagne a appliqué le Plan Schlieffen, en menant à bien une avance rapide sur le front ouest, avec l'occupation du nord de la France, et en attaquant ensuite à l'est pour arrêter l'armée russe.

La guerre de positions (1915-1916). Elle s’est produite quand les nouvelles armes

employées (mitrailleuses, gaz toxiques…) ont empêché d'avancer et on a stabilisé les fronts, protégés par des tranchées. Pour user l'ennemi on a employé les attaques avec des sous-marins et les batailles concentrées sur un point (défaite allemande à Verdun).

Événements décisifs (1917). Pendant cette année ont eu lieu deux événements

importants: le triomphe de la Révolution russe, qui a conduit au retrait postérieur de ce pays de la guerre mondiale, et l'entrée dans le conflit des Etats-Unis du côté des alliés.

La fin de la guerre (1918). Elle s’est produite par l'épuisement de l'Allemagne et

par l'offensive victorieuse des alliés, renforcés avec des armes et des troupes américaines. Les allemands ont signé l'armistice en novembre 1918. Après lui différents traités de paix se sont succédés avec les pays vaincus qui sont connus dans l'ensemble comme Paix de Paris.

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Déroulement de la guerre de 1914 à 1917

4. Caractéristiques du conflit

La Première Guerre Mondiale a été une confrontation différente à celles qui s'étaient produite jusqu'alors, non seulement par son extension, mais aussi par ses caractéristiques.

Entre les aspects les plus importants du conflit figurent l'emploi de nouveaux armements et de systèmes de défense : mitrailleuses, gaz toxiques, lance-flamme, tranchées, premiers avions… ; l'utilisation de nouvelles avances technologies (téléphone et télégraphe) qui permettaient d'établir une connexion entre des zones très éloignées ; et l'utilisation d'autres systèmes de lutte, comme le blocus maritime et la destruction de ponts et d’industries.

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D'autre part, la guerre a provoqué des changements sociaux, entre lesquels on souligne l'incorporation massive de la femme au monde du travail devant l'absence des hommes, qui se trouvaient sur le front.

L'économie s'est centrée sur la guerre et son seul objectif a été la production d'armement. L'argent manquait, la population civile a souffert le rationnement et il s'est produit un accroissement de l'intervention de l'État dans l'économie.

La propagande s'est transformée en un facteur important en s’occupant de maintenir haute la morale au moyen de campagnes de presse qui soulignaient les victoires propres et diminuaient les défaites. 5. Les conséquences de la guerre Les principales conséquences de la Première Guerre Mondiale ont été les suivantes : Grandes pertes de vies humaines, majoritairement des hommes jeunes qui ont

combattu dans la guerre, auxquelles il faut ajouter le nombre important de mutilés, d'invalides et d'orphelins.

Transformations sociales, comme l'incorporation de la femme au monde de travail

dans des postes qu'occupaient avant les hommes. En même temps un appauvrissement des classes moyennes s'est produit et est apparue une nouvelle figure, celle de l'ancien combattant, avec des problèmes pour s'adapter à la vie civile.

Modifications territoriales, entre lesquelles on souligne la naissance de nouveaux

états comme la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie et la Hongrie ; la perte par l'Allemagne de ses colonies; et rendre des territoires, comme l’Alsace et la Lorraine à la France.

Catastrophe économique pour l'Europe, non seulement par les pertes matérielles

importantes (destruction de logements, industries, champs de culture, etc.), mais parce qu'elle s’est endettée avec des pays comme les Etats-Unis. Pour ce motif, l'Europe a perdu son hégémonie économique et les Etats-Unis se sont transformés en première puissance mondiale.

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6. La Paix de Paris En 1918, avant de finir la lutte, le président américain Wilson a formulé un programme de paix que l’on a appelé "les quatorze points" afin d'arriver à une paix juste, pour que les peuples qui comme nous aiment la paix restent intacts et puissent attendre des autres peuples justice et respect.

Après la fin de la guerre, en 1919, les vainqueurs, sauf la Russie, se sont réunis à Paris pour établir les conditions de paix qui devaient être imposées aux pays vaincus. Le programme de paix de Wilson a été relégué par les intérêts de chaque pays vainqueur, les désirs de revanche contre l'Allemagne et le paiement de réparations. La Paix de Paris (1919-1920) se compose de cinq traités: Traité de Versailles, avec l'Allemagne. Traité de Saint Germain, avec l'Autriche, qui a été séparé de la Hongrie. On a créé la

Yougoslavie et la Tchécoslovaquie. Traité de Trianon, avec la Hongrie. Traité de Neuilly, avec la Bulgarie. Traité de Sèvres, avec l'Empire turc.

Les conditions de paix imposées aux vaincus ont été très dures, puisqu'ils ont souffert des pertes territoriales, ils ont été désarmés et on leur a exigé des fortes réparations. Par conséquent l'Allemagne s'est sentie humiliée et a développé un profond désir de revanche. Les dispositions de ces traités ont donné lieu à une nouvelle carte de l'Europe.

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LEÇON 17. Un monde en crise

1. Pendant la période comprise entre la Première et Seconde Guerre Mondiale (1919-1939), d'importants événements se sont produits en Europe : La Révolution russe (1917), qui a supposé la consolidation du premier État

communiste de l'histoire, ce qui a constitué l'importante modification de la situation sociale et politique européenne.

La création de la Société des nations, organisation internationale née en 1919 dans le but de maintenir la paix entre les nations. Toutefois, elle n'a pu éviter l'invasion italienne d’Abyssine (Ethiopie), ni la Guerre Civile espagnole, ni la Seconde Guerre Mondiale.

La crise économique de 1929, qui a bouleversé l'activité économique de nombreuses nations et a mis fin "aux prospères années vingt ".

L'implantation de dictatures et de régimes totalitaires, qui sont apparus comme alternative au système démocratique, qu’ils considéraient désuet et inefficace pour résoudre les problèmes sociaux et économiques. Le fascisme italien et le nazisme allemand, ont supposé, surtout, une menace sérieuse pour la paix internationale.

La crise de valeurs et de conscience de la civilisation occidentale, ainsi que l’éloignement progressif des arts et de la culture par rapport aux masses enclines à être manipulées par les moyens de communication. Les avant-gardes artistiques ont révolutionné la conception traditionnelle de l'art.

2. la Révolution russe 2.1. Chute de la Russie impériale et Révolution d'octobre 1917

L'histoire de la Russie a été déterminée par sa condition d'empire isolé et retardé en ce qui concerne les autres nations européennes. Sous le gouvernement autocratique des tsars on a seulement effectué quelques réformes, comme la libération des serfs (1861), qui n'a pas terminé avec la misère des paysans russes. Cependant, à la fin du XIXº siècle et débuts de du XXº, il s'est produit un rapide processus d'industrialisation avec capital et technologie étrangère qui a donné lieu à la formation du prolétariat urbain. Pendant cette époque, la Russie a souffert une crise nationale grave étant donné sa défaite militaire à l’Est face au Japon en 1905. Les conséquences économiques et sociales de cette défaite ont provoqué des protestations (Révolution de 1905) qui ont été durement réprimées, bien qu'elles aient obligé à réformer le système impérial. Le tsar Nicolas II a uniquement autorisé la formation d'une Duma (Parlement), bien qu'il ait essayé, postérieurement, de se passer d'elle.

Finalement, les catastrophes militaires produites pendant 1a Première Guerre Mondiale et les épreuves du peuple russe dans la lutte, ont contribué à terminer avec le régime tsariste. En février 1917 il s'est produit une révolution qui détrôné le tsar Nicolas II, a restauré la Duma et a établi un gouvernement provisoire, formé par des socialistes et des libéraux dont la principale figure a été le dirigeant socialiste Alexander F. Kerenski.

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Devant la faiblesse du nouveau gouvernement, les bolcheviques, conduits par Lénine et Trotski, ont pris le pouvoir pendant la Révolution d'octobre. Organisés en soviets, ils ont assailli le Palais d’Hiver, siège du gouvernement provisoire, et ont établi un nouveau gouvernement, appelé Conseil des Commissaires du Peuple. Les bolcheviques ont adopté Parti Communiste et ont fondé la Troisième International. 2.2. Guerre civile et consolidation de l'URSS

En mars 1918, la Russie a signé la Paix de Brest-Litovsk par laquelle elle abandonnait la Première Guerre Mondiale. Une guerre civile (1918-1920) avait déjà commencé entre les blancs, ou partisans du régime tsariste, et l'Armée Rouge révolutionnaire. Les blancs ont perdu cette guerre.

La nouvelle organisation politique de la Russie a commencé en 1918. L' Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), composée de la République Fédérative de Russie et des républiques d'Ukraine, la Biélorussie et Transcaucasienne, a été constituée en 1922. Une Constitution a été promulguée (1924) qui se basait sur les principes et les organismes suivants: Un État fédéral, formé par les différentes républiques, avec la Russie comme

république dominante. La concentration de tout le pouvoir entre les mains du Parti Communiste. Un Comité Exécutif Central ou Soviet Suprême, équivalent au Parlement, comme

organe représentatif de la souveraineté populaire. Un Congrès des Soviets, organe représentatif des différents territoires de l'URSS,

qui choisissait le Gouvernement.

La nouvelle organisation économique prétendait liquider le capitalisme et implanter

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le socialisme marxiste par l'abolition de la propriété privée, la centralisation politique et la planification économique par l'État. Mais la guerre civile avait provoqué une famine et la crise a été aggravée en raison des réquisitions et le collectivisme du communisme de guerre.

Cette situation a induit Lénine à reporter l'instauration du socialisme et à implanter la Nouvelle Politique Économique (NEP) : un rétablissement partiel et provisoire de formes économiques capitalistes pour stimuler la productivité. Avec la NEP on a stabilisé le rouble (monnaie), on a permis aux paysans de vendre une partie de ce qu'ils produisaient sur le marché libre et on a favorisé la petite entreprise artisanale et les coopératives. On a assisté à une renaissance du commerce privé et on a obtenu une certaine stabilité économique.

Un soviet : mot russe signifiant « conseil »Les soviets réunissent des représentants des ouvriers, des paysans et des soldats. Les bolcheviks: les plus révolutionnaires des socialistes russes, synonyme de communistes.

L'URSS : l'Union des Républiques socialistes soviétiques créée le 30 novembre 1922. Le parti communiste d'Union soviétique (PCUS) : le nom pris par le parti bolchevik après la révolution et la guerre civile. Il a pour objectif d'établir le communisme. 2.3. Totalitarisme soviétique : le stalinisme (1927-1939)

Après le décès de Lénine (1924), Staline et Trotski ont combattu pour le pouvoir. Staline a finalement succédé à Lénine comme dirigeant de l'Union Soviétique.

À la fin de la décennie de 1920, la Révolution russe a vécu sa seconde phase : le stalinisme, appelant ainsi l'implantation du gouvernement personnel totalitaire de Staline, secrétaire général du Parti Communiste, qui a établi un régime policier en se servant de camps de concentration en Sibérie pour se défaire de tout type de dissidents politiques.

Staline a imposé un système économique basé sur la planification, en créant un organisme appelé Gosplan qui centralisait toute l'activité économique à travers des plans quinquennaux, caractérisés par : La collectivisation de l’économie (1929). Pour financer le développement de

l'industrie, il impose une collectivisation forcée des terres. Les paysans doivent entrer dans des coopératives agricoles (en russe: « kolkhozes »). Mais bon nombre de paysans préfèrent abattre le bétail plutôt que de le donner au kolkhoze. Durant l’hiver 1929-1930, près de deux millions de paysans riches (les koulaks) ou pauvres, opposés à la collectivisation, sont déportés.

L'industrialisation planifiée, qui a transformé à l'Union Soviétique en une des principales puissances industrielles du monde, avec un fort développement de l'industrie militaire, ce qui a permis à Staline de repousser l'invasion d’Hitler.

Préalablement, en 1935, le Kominterm (Troisième International) avait proposé

l'alliance de l'URSS avec les social-démocraties européennes pour combattre l'expansion du fascisme, représenté par l'Allemagne d’Hitler et l'Italie de Mussolini.

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Lénine et Trotski (Nov. 1920)

Lénine, le fondateur de l'URSS (1870-7 924) Fils d'un fonctionnaire, Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine, crée en 1895 le premier groupe politique marxiste en Russie. Déporté en Sibérie de 1897 à 1900, il fonde en 1903 le parti bolchevik puis participe à la révolution de 1905. Après l'échec de cette révolution, Lénine part en exil. II revient en Russie en avril 1917 et organise le coup d'État d'octobre 1917 qui permet aux bolcheviks de prendre le pouvoir. II dirige la Russie, puis l'URSS jusqu'en 1922. Gravement malade, il doit se retirer de la vie politique après avoir tenté d'avertir les membres du parti des défauts de Staline. Il meurt le 21 janvier.

Staline (1879-1953) Né en Géorgie dans une famille modeste, entré au séminaire à 15 ans, joseph Djougachvili, dit Staline, joue un rôle effacé dans les révolutions de 1917. Il est secrétaire général du parti communiste en 1922. À ce poste, il peut contrôler tout le parti et éliminer ses adversaires. À partir de 1928, il est seul maître de l'URSS et déporte des millions de personnes dans des camps de concentration. En 1939, il signe avec Hitler un pacte de non-agression. La victoire de l'URSS contre l'Allemagne nazie renforce son prestige.

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3 La consolidation de la paix (1919-1929)…ET LES FASCISMES. 3.1. Les démocraties La fin de la Première Guerre Mondiale a créé une apparente sensation de victoire des systèmes démocratiques sur les systèmes autocratiques de l'Europe. La France et le Royaume-Uni ont été obligée de faire face à une reconversion

économique difficile : passer d'une économie de guerre à une de paix. Le rajustement a produit spécialement une crise économique profonde, avec une augmentation spectaculaire du chômage, entre les anciens combattants. La France a vécu, concrètement, des moments d'instabilité politique grave: confrontation entre la gauche et la droite -, accompagnée de problèmes économiques et sociaux. L' Empire britannique s’est transformé en une Communauté de nations: la Commonwealth. D'autre part, le problème indépendantiste irlandais, qui subsisterait pendant le reste du siècle, restait sans résoudre. À la fin de la décennie de 1920, la France et le Royaume-Uni ont commencé à se stabiliser et à se récupérer des effets de la guerre.

L'Allemagne, où on avait proclamé la République de Weimar vivait un chaos

économique, étant donné le paiement des indemnisations réparations de guerre et une situation de super inflation monétaire accompagnée de tentatives révolutionnaires des partis extrémistes. Entre 1925 et 1929, une certaine récupération économique s'est produite et une stabilisation politique. La démocratie paraissait se consolider

Les Etats-Unis a été le pays le plus bénéficié par la guerre et par la victoire. Il a

profité dans la décennie de 1920 d'un essor économique redoutable, favorisé par le protectionnisme commercial face à l'Europe et la restriction de l'immigration. Ainsi il s’est consolidé comme le première puissance mondiale.

Commonwealth: organisation internationale composée d'états indépendants qui ont précédemment fait partie de l'Empire britannique. République de Weimar: dénomination du nouveau régime en Allemagne, en mémoire de la ville des poètes allemands Goethe et Schiller, et qui a été choisi pour y rédiger la nouvelle Constitution. 3.2. La Société des nations et le chemin vers la paix

La Société des nations a été un organisme avec le siège à Genève (Suisse), créé après la Première Guerre Mondiale dans le but de garantir la paix et d’organiser les relations internationales. Mais dans la pratique elle a trouvé des inconvénients sérieux : la domination qu’exerçaient sur elle la France et le Royaume-Uni, dont le droit au veto leur permettait de défendre leurs intérêts nationaux face aux intérêts collectifs ; l'incapacité technique pour arrêter un conflit; et l'absence dans cet organisme des grandes puissances comme les Etats-Unis et l'Union Soviétique.

Malgré les difficultés, la Société de nations a contribué au maintien de la paix internationale et à la sécurité collective, en négociant dans les tensions apparues entre gagnants et vaincus pendant l'application des traités de paix (1919-1924).

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Particulièrement, la France a exigé de l'Allemagne le paiement des réparations de guerre, mais s’est résistée à payer étant donné ses problèmes économiques internes.

Elle a aussi contribué à la signature du Traité de Locarno (1925), qui a amélioré les relations entre les nations européennes occidentales. Aussi, dans l'Accord Briand-Kellog (1928) on a décidé de ne pas recourir à la guerre comme instrument pour résoudre les différences entre les nations. Ainsi on a cru que la paix en Europe était assurée.

Le nombre de membres de la Société a augmenté à partir de 1920, l'Allemagne s'est intégrée dans cette organisation en 1926 et l'URSS l'a fait en 1934. 3.3. La montée des totalitarismes

Dans les décennies de 1920 et 1930, l'Europe a vécu une situation critique caractérisée par la récupération après une guerre terrible, la préoccupation devant la possibilité qu'explose une révolution ouvrière semblable à celle qui avait triomphé en Russie et la crainte à la crise économique entamée en 1929. Tout cela a porté à l'usure du système libéral et en provoquant la méfiance et le rendant coupable de la situation.

Une conséquence immédiate de tout ceci a été l'implantation de régimes totalitaires qui ont remplacé dans quelques pays les régimes démocratiques libéraux. Dans la décennie de 1920, ces régimes autoritaires ont triomphé surtout dans des pays avec une faible tradition démocratique, fondamentalement de l'est et du sud de l'Europe, où on a établi des dictatures dirigées par des militaires (Miguel Primo de Rivera en Espagne et Mussolini en Italie). Le fascisme italien a été le modèle imité par d'autres nations européennes en crise pendant la décennie de 1930, dont l'exemple plus significatif a été l'Allemagne nazie. 3.3.1. Le totalitarisme fasciste Les totalitarismes de coupe fasciste, surtout l’italien et l'allemand, ont eu surtout en commun les caractéristiques suivantes : Leur appui social a été hétérogène, créant un véritable mouvement de masses qui

comprenait toutes les classes sociales. Ils s'opposaient à la démocratie libérale, en rejetant ses institutions car ils les

considéraient inefficaces pour faire face à la crise économique et à la révolution sociale.

Ils rejetaient le socialisme, le communisme et le mouvement ouvrier organisé, qu’ils ont désarticulé et réprimé.

Ils montraient un nationalisme enraciné qui renforçait le sentiment d'unité nationale et qui a dégénéré en racisme.

Ils ont implanté un État totalitaire centralisé qui avait le Parti comme principal instrument d’organisation.

On rendait culte à un chef charismatique (le Duce en Italie, le Führer en

Allemagne) dont émanait tout le pouvoir et qui représentait à la nation. On établissait une hiérarchisation sociale en classes, divisées en corporations selon

le travail, où la direction de la société correspondait au chef et plus capables.

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On exaltait le militarisme, qui imprégnait la société civile. On considérait fondamentale l'éducation et l'instruction de la jeunesse dans les valeurs nationalistes et militaires.

On recourait au revanchisme et on justifiait la guerre comme moyen pour promouvoir l'expansion territoriale à caractère impérialiste.

On utilisait des stratégies pour répandre la terreur (forces paramilitaires, camps de concentration) et attirer et manipuler les masses (publicité à travers les moyens de communication, grandes concentrations de militants, contrôle de la culture…).

Symbologie fasciste

Le caractère national des partis fascistes se traduisait par l'utilisation de symboles - comme des écussons (svastika ou croix gammée nazie, faisceaux, croisées des fascistes italiens) -, drapeaux, uniformes, salutations et cris, qui renforçaient l'idée d'union entre les membres du parti et leurs partisans; le même effet était prétendu avec des devises et des chansons qui glorifiaient l'héroïsme, la jeunesse et la violence.

3.3. 2. Le fascisme italien

Pendant la période d'entre guerres, une situation de désordre social et d’instabilité politique, provoquée par des tentatives révolutionnaires s'est produite en Italie, ce qui a affaibli le système démocratique et a favorisé la montée au pouvoir de Benito Mussolini (1922), celui-ci a établi un système politique totalitaire appelé fascisme, caractérisé par : Le pouvoir absolu de Mussolini et du Parti Fasciste. Un système d’un seul parti qui éliminait l'opposition

politique. La substitution du Parlement par un Grand Conseil fasciste. Une idéologie ultranationaliste, qui s’est traduite par une politique agressive face à

d'autres nations. Un système économique autarcique et interventionniste de l'État et une politique

d’armement. La promotion du corporatisme et la suppression des droits des ouvriers (les grèves

étaient interdites). Les entreprises privées étaient surveillées par l'État, et les mines et l'industrie de l’armement et navale sont devenues étatiques.

La construction de grandes oeuvres publiques et l'augmentation de la surface cultivée.

Forces paramilitaires: organisations civiles qui ont une structure de type militaire autarcie: politique de l'État qui prétend avoir asses de ressources propres et éviter dans la mesure du possible les importations.

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Corporatisme : doctrine politique et sociale qui défend l'intervention de l'État dans la solution des conflits de travail, par la création de corporations professionnelles qui groupent les travailleurs et les chefs d'entreprise. 3.3.3. Le totalitarisme nazi

Les effets de la crise économique ont laissé l'Allemagne dans une situation difficile dans la décennie de 1930. Six millions de chômeurs, chaos social et économique, appauvrissement des classes moyennes, crainte des industriels et des banquiers à une révolution, grèves ouvrières et instabilité politique, ont provoqué que le système républicain, récemment instauré dans la société allemande, soit affaibli.

En 1933, le chef national-socialiste Adolf Hitler, soutenu

par les partis de la droite, a gagné les élections, a restauré le principe d'autorité, a mis fin à la République de Weimar et a fondé le IIIº Reich allemand.

Hitler a uni le désir de revanche face aux vainqueurs de la Première Guerre Mondiale aux mesures adoptées pour la récupération économique, basées sur le modèle de Mussolini, imprégnées d'un racisme antisémite (haine des juifs) et d'un pangermanisme exalté.

Le IIIº Reich s'est transformé en un régime totalitaire sous le contrôle du Parti

Nazi, dont les instruments ont été une police politique implacable (Gestapo) et diverses forces paramilitaires, comme les SA.

On a favorisé une politique de natalité afin d'augmenter la réserve de soldats, on a militarisé les travailleurs au lieu de leur fournir de la stabilité dans le travail et on a appliqué une politique économique autarcique par l'investissement dans des oeuvres publiques (autoroutes, fortifications…). La production industrielle a été intervenue et a été orientée pour couvrir les besoins militaires. Les conséquences de cette politique ont été l'élimination du chômage et, en 1938, la réalisation du plein emploi.

La politique internationale de Hitler a été dirigée à dénoncer le Traité de Versailles, et en 1934 l’Allemagne a abandonné la Société des nations. À la fois, il a posé des revendications territoriales, ce qui a produit des confrontations avec ses pays voisins et a déséquilibré la paix et l'ordre international, le rapide réarmement de l'Allemagne a fait qu'entre 1936 et 1939 ses effectifs militaires se multiplient par 130, créant une aviation puissante, ainsi que des forces de sous-marins et de blindés. Le budget de l'État a visé à financer cet effort. En 1938 l’Allemagne était sortie de la crise économique, mais avait créé les bases pour quelque chose de pire: la guerre.

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LEÇON 18. La Guerre Civile Espagnole. La guerre civile espagnole est une situation qui a opposé, en Espagne, les rebelles appelés nacionalistas (nationalistes) ou facciosos (factieux) et les « républicains » ou "rojos"(mots généraux définissant les diverses tendances ayant existé et s'étant battues contre le front franquiste : anarchistes, communistes, démocrates, socialistes...). Ce sera aussi une révolution sociale qui créa des conditions de collectivisation des terres et des usines, et qui permit l'expérience de nouvelles relations sociales et politiques dans diverses parties de l'Espagne. Elle s'est déroulée de juillet 1936 à avril 1939 et s'est achevée par la défaite des « républicains » et l'établissement de la dictature de Francisco Franco. Au cours de cette guerre « civile », les futurs belligérants européens de la Seconde Guerre mondiale commenceront à s'affronter plus ou moins directement : l'Allemagne de Hitler et l'Italie de Mussolini se mettront du côté de Franco, l'Union soviétique de Staline vendra des armes aux « républicains », tout en cherchant la prise de pouvoir au sein de la république. La France et le Royaume-Uni ne participeront pas directement, mais ils laisseront les Brigades Internationales s'engager aux côtés des « Républicains ». Evènements militaires et politiques

Contexte politique La Seconde République espagnole proclamée en 1931 voit arriver au pouvoir en 1933 le bienio negro, gouvernement où s'associe une coalition de centre-droit qui incluait les conservateurs catholiques Confederación Española de Derechas Autónomas (CEDA). En septembre et octobre 1934, des insurrections socialistes et anarchistes ont lieu en Catalogne, à Madrid et dans les mines des Asturies. Cette dernière est matée dans le sang par les troupes d'Afrique commandées par Franco. L'entente entre gauche et droite semble de plus en plus impossible : ces évènements polarisent les positions et on assiste à une montée fulgurante des extrêmes. En 1936, un Front Populaire gagne les élections : à droite, on pense que cette coalition de gauche va faire une révolution, à gauche, on considère que la droite veut établir une dictature fasciste. Le Front Populaire tente de reprendre l'action du gouvernement de 1931, mais le climat est détestable : les crimes politiques se succèdent, commis par les milices ouvrières ou par les milices d'extrême droite (270 victimes en 4 mois). L'État ne maintient plus l'ordre : l'assassinat de Calvo Sotelo le 13 juillet 1936 met le feu aux poudres et sert de prétexte aux insurgés pour faire un coup d'État. Le complot militaire Les militaires espagnols se considèrent comme une caste à part, indispensable à toute tentative de renversement de la République. Dès le lendemain des élections de 1936 qui voient la victoire du Frente Popular, des complots apparaissent avec les généraux Goded, Fanjul, Mola et Franco. Le gouvernement a vent de ces conspirations mais sa seule réaction est de déplacer les hauts responsables de l'armée soupçonnés de complot loin de la capitale : Mola se retrouve muté à Pampelune, Franco aux îles Canaries. La première réunion des conjurés a lieu le 8 mars 1936 à Madrid, et l'insurrection est prévue pour le 19 ou 20 avril, sous la direction de Sanjurjo, en exil au Portugal depuis sa tentative de coup d'État ratée de 1932. Mais Mola reste en position de force : il a été muté dans une région qui est probablement parmi les plus antirépublicaines d'Espagne : il peut donc comploter à

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loisir. Le 5 juin 1936, il élabore un premier projet politique fondé sur la disparition de la République et sur l'unité de l'Espagne. Dés juin, les contacts se tissent entre conjurés. Le coup d'État doit être retardé car Mola a quelques soucis pour s'allier les milices carlistes de Navarre qui exigent un retour à une monarchie conservatrice. L'assassinat de Calvo Sotelo le 13 juillet 1936 met le feu aux poudres. Les militaires décident de lancer l'offensive les 17 et 18 juillet, sans réel objectif politique autre que le renversement de la République. Le coup d'État raté et l'enlisement Le coup d'État débute le 17 juillet au Maroc où Franco prend le commandement des troupes, et se diffuse à travers le pays le 18. Cependant, si certaines régions tombent rapidement (Navarre, Castille, Galice, grandes villes d'Aragon), le reste du pays reste fidèle à la République. Madrid, Barcelone et Valence restent aux mains des républicains, notamment grâce aux milices ouvrières très vite mobilisées. Au bout d'une semaine, le pays est coupé en deux zones à peu près égales : d'un côté les nationalistes, de l'autre les républicains qui conservent les régions les plus riches et industrielles. Les républicains tentent une conciliation avec les militaires. Le président Azaña a tenté de proposer la mise en place d'un gouvernement de compromis à la place du Front Populaire : le 18 juillet, il nomme Diego Martinez Barrio à la tête du gouvernement, mais ça ne fonctionne pas. Ni du côté nationaliste avec Mola, ni du côté républicain avec Largo Caballero on ne veut de compromis. L'issue violente est inévitable, et dès le lendemain de sa nomination, Martinez Barrio démissionne remplacé par José Giral. La décision est alors prise d'armer les milices ouvrières, ce qui avait été exclu jusque là. L'état de l'armée à la veille des combats En principe, la loi de 1912 a établi la conscription et fixée le service militaire à 3 ans; en 1924, il est fixé à 2 ans, puis à 1 an en 1930. Mais il est loin d'être universel car les cas d'exemptions sont innombrables et il est très inégalitaire (Par exemple, on peut, tout à fait légalement, l'éviter moyennant le paiement d'une « cuota ») Par ailleurs, le budget ne permet ni instruction, ni entraînement, aussi les appelés sont fréquemment envoyés en permission de longue durée. De ce fait, en métropole, dans chaque division d'infanterie, 3 régiments sur 4 sont en sommeil et le quatrième n'est pas aligné sur ses droits en effectif. D'après S.Balfour, en juillet 36 il y aurait moins de 16 000 appelés présents sous les drapeaux et environ la moitié resteront fidèles à la République. Les combats

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Mort d'un soldat républicain, 1936, Robert Capa Fin juillet, tout semble bloqué mais l'aide extérieure des puissances de l'Axe permet aux troupes du Maroc (les plus compétentes et les mieux entraînées) emmenées par Franco de passer le détroit de Gibraltar le 5 août et de rejoindre le reste de l'armée et 15 000 Carlistes emmenée par Mola. Au total, 62 000 troupes du Maroc servirent dans les forces nationalistes dont 37 000 sont engagés au printemps 37. En octobre, Franco doit faire un choix stratégique : aux portes de la capitale, il préfère cependant détourner ses troupes au sud, vers Tolède pour aller sauver les insurgés assiégés dans l'Alcazar. Ceci laisse le temps aux madrilènes d'organiser la défense. Lorsque les nationalistes encerclent Madrid en novembre 1936, la défense est acharnée : chaque rue est défendue (avec le célèbre slogan no pasarán). Malgré des pertes très lourdes, la ville tient bon et en mars 1937, les nationalistes doivent se rendre à l'évidence : la prise de Madrid a échoué! Ils décident donc de s'occuper d'abord des poches de résistances républicaines que sont le pays basque et les Asturies. Isolées, peu coordonnées, elles tombent rapidement. Les républicains essaient d'attaquer autour de Teruel ou lors de la bataille de l'Ebre (1938) mais ce sont deux échecs. Les nationalistes en profitent pour couper en deux la zone républicaine en parvenant à rejoindre le littoral méditerranéen. Dès lors, le sort du conflit est scellé : la Catalogne est conquise en février 1939. Dans la capitale, un soulèvement anarcho-socialiste démobilise la résistance : Madrid est conquise avec peu de combats. Le reste de l'Espagne est conquise dans le mois. Le 1er avril 1939, Franco peut annoncer que « la guerre est finie ».

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La participation des puissances étrangères

La participation italienne L'aide italienne, limitée au début du conflit devient massive dès la fin de l'année 1936. Elle se matérialise par des livraisons importantes de matériel (prés de 700 avions, 950 chars) mais surtout par l'envoi de nombreux soldats. Le corps des volontaires italiens (CTV) atteint jusqu'à 50 000 hommes. Contrairement aux troupes allemande, les italiens sont bien intégrés dans les combats. Dans sa logique expansionniste, Mussolini envoie ses troupes plus pour affirmer son prestige que par affinité idéologique avec les nationalistes. C'est l'occasion pour lui d'effectuer une vaste propagande. De plus, il a aussi des intérêts économiques (les armes italiennes sont vendues aux nationalistes) et stratégiques (utopie d'une mainmise sur la Méditerranée). La participation allemande L'Allemagne nazie engage 10 000 hommes au plus fort du conflit, mais ce sont essentiellement des techniciens et instructeurs, peu de soldats. Les rares forces de combats sont limitées à quelques compagnies de chars et aux avions de la légion Condor. Hitler se sert de cette guerre pour essayer le nouveau matériel et y gagne aussi

sur le plan économique : en effet, il a négocié en échange de son aide le contrôle des sociétés minières espagnoles. Parmi les faits marquants des envoyés allemands en Espagne, le bombardement sur des civils à Guernica préfigure les stratégies de la guerre totale à venir. Après cet évènement condamné par une bonne partie de la communauté internationale, l'aide allemande se réduit.

Stuka, 1939

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La participation de l'Union Soviétique L'URSS intervient dans la guerre d'Espagne sous la pression du Komintern au nom de la lutte contre le fascisme. Staline livre de nombreuses armes modernes (chars et avions) au forces républicaines mais il envoie peu d'hommes (seulement 2 000, pour la plupart simples conseillers). Cependant, les livraisons sont irrégulières et l'acheminement difficile vers certaines régions. Après les accords de Munich, l'aide soviétique décroît rapidement. Les Soviétiques encouragent et soutiennent également les Brigades Internationales et cherchent à éliminer les marxistes non staliniens (principalement en Catalogne) et les anarchistes.

Les autres aides Il ne faut pas oublier le Portugal de Salazar qui a fourni une légion de 20 000 hommes aux nationalistes. De plus, les nationalistes ont aussi eu une aide plus anecdotique des Irlandais de la Légion Saint Patrick.

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LEÇON 19. La Seconde Guerre mondiale

• Après la Première Guerre mondiale et le traité de Versailles de 1919 s’était posé le problème de la compensation que l’Allemagne devrait payer aux vainqueurs. Le Royaume-Uni a partagé les colonies allemandes, sous la forme de mandats de la SDN, avec la France (mais aussi avec la Belgique, le Japon, les Etats-Unis). Mais la France, sur le sol de laquelle s’était passé une grande part des combats, a obtenu aussi le droit à de fortes indemnités de réparations, ainsi que la récupération des deux provinces (l’Alsace et la Moselle) annexées par Bismarck après la guerre de 1870. La Russie était devenue, à l’issue de la Révolution et de la contre-révolution, l’Union soviétique communiste, tandis que de nouveaux États (Tchécoslovaquie, Hongrie, Pologne, Pays baltes) étaient créés en Europe centrale, au nom du principe des nationalités, en particulier par le démembrement de l’empire austro-hongrois. En Allemagne, les difficultés économiques (inflation galopante des années 1920) et politiques (faiblesse de la République de Weimar) ont permis au NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands ou nazi) et à son chef Adolf Hitler de prendre le pouvoir légalement en 1933. Très vite, Hitler a restauré en Allemagne le service militaire généralisé, interdit par le traité de Versailles, a remilitarisé la Rhénanie (1936) et a mis en œuvre une politique étrangère agressive. Cette politique était destinée à regrouper au sein d’un même État les populations germanophones d’Europe centrale, en commençant par l’Autriche et ouest de la Tchécoslovaquie. L’annexion des Sudètes fut entérinée à Munich en septembre 1938, lors d’une conférence où le Français Édouard Daladier et l’Anglais Neville Chamberlain s’ont fié aux promesses d’Hitler, selon lesquelles l’obtention des Sudètes satisferait la dernière revendication du III Reich, et ont interdit à la Tchécoslovaquie de se défendre. Cela n’a empêché naturellement pas Hitler d’annexer, peu après, la moitié de la Tchécoslovaquie, la Bohême et Moravie (en mars 1939, avec la complicité des nationalistes slovaques de Mgr Tiso, de la Hongrie de Horthy et de la Pologne des colonels, qui a pris la région de Teschen. Hitler s’empara également de Memel en Lituanie.

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Cependant, le corridor de Dantzig (aujourd’hui Gdansk), ancienne ville prussienne détachée de l’Allemagne après 1918, constituait un élément important d’instabilité. En effet, Berlin revendiquait ce corridor que séparait la Prusse orientale du reste de l’Allemagne. Quant à la Pologne, bien qu’admiratrice de l’Allemagne nazie, avec laquelle elle avait partagé la Tchécoslovaquie, elle ne voulait pas lâcher ce corridor, qui était son seul accès à la mer. En outre, depuis 1922, l’Italie était au pouvoir du parti fasciste, dirigé par Benito Mussolini, qui exprimait des revendications sur divers territoires français. 1. RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE.

1.1 La Seconde Guerre mondiale est commencée officiellement en Europe, lorsque la France et le Royaume-Uni ont déclaré la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939, en réaction à l’invasion allemande de la Pologne le 1ere septembre 1939, un traité les liant à ce pays. Union soviétique, a récupéré de son côté la partie est, convenue dans le pacte germano-soviétique (qui correspondait aux provinces que les Polonais lui avaient arrachées en 1919-20, au-delà de la ligne Curzon) et les pays baltes. Puis elle a attaquée la Finlande le 30 novembre 1939 avec laquelle elle a signée la paix à Moscou le 12 mars 1940, en échange de l’annexion de la Carélie, après y avoir été confrontée à une résistance inattendue. Après avoir écrasé l’armée polonaise, l’Allemagne a envahi à leur tour, le 9 avril 1940, le Danemark et la Norvège, puis en a chassé le corps expéditionnaire de Royaume-Uni et de la France. Les commandements militaires français et britannique n’ont pris ensuite plus aucune initiative militaire et nulle offensive pendant plusieurs mois (« Drôle de guerre »), jusqu’à l’invasion foudroyante par l’armée allemande des Pays-Bas, du Luxembourg, de la Belgique et de la France, en mai juin 1940. L’armée belge a capitulé en mai 1940. L’Italie se joigne, alors, à l’Allemagne et déclare la guerre le 10 juin. Puis, en France, le gouvernement Pétain succédant le 16 juin 1940 à celui de Paul Reynaud, demande l’armistice et en accepte les conditions.

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Contre l’attente des stratèges nazis et des généraux français battus, l’Angleterre a fait front avec succès à l’aviation allemande, car, bien que faible en forces terrestres (puisqu’elle avait eu le tort de supprimer son service militaire entre les deux guerres), elle disposait d’une flotte puissante, d’une aviation bien organisée, et, avec Churchill qui avait remplacé Chamberlain, d’un bon moral.

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La Grande-Bretagne a disposé aussi de l’aide d’abord économique des États-Unis, puisque ceux-ci, bien qu’officiellement neutres, la fournirent en armes et en ravitaillement. Roosevelt a obtenu du Congrès en mars 1941, le vote de la loi « Prêt-bail », qui lui permit d’apporter une aide matérielle illimitée à l’Angleterre et à ses alliés. Hitler, désespérant de prendre l’Angleterre et de l’amener à faire la paix érige une puissante chaîne de fortifications, surnommée « Mur de l’Atlantique », sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche, et décide d’attaquer à la Russie. Mais l’armée italienne fasciste venait elle-même d’agresser, à partir de l’Albanie, la Grèce qu’elle croyait sans défense. Les forces grecques du dictateur nationaliste Metaxas ont vaincu: Après avoir contenu l’attaque des troupes de Mussolini, l’armée grecque les repousse et envahit à son tour l’Albanie italienne.

0 200 km

LA FRANCE DE VICHY (1940-42)

zone annexée par l'Allemagne

zone rattachée au commandementallemand de Belgiquezone occupée par l'Allemagne

zone occupée par l'Italie

zone "libre" administrée par Vichy

Ligne de démarcation

LilleBruxelles

BELGIQUE

L.ALLEMAGNE

ParisStrasbourg

Montoire

BourgesMoulins

Dole

SUISSE

ITALIE

VICHYRiom Lyon

ESPAGNE

C’est alors que, pour prêter main forte aux Italiens, Hitler repousse de plusieurs semaines son opération contre la Russie, et envoie en avril 1941 ses troupes vers la Grèce, à travers la Hongrie sympathisante et la Yougoslavie pro alliée, où les envahisseurs nazis ont été aidés par les traîtres nationalistes croates de Pavelic. Les nazis battent les armées yougoslave et grecque, ce qui leur permit d’occuper tout le sud de l’Europe.

Mais, du même coup, ils venaient: a) de se créer un front supplémentaire en Yougoslavie, où les résistances nationaliste de Mihaïlovitch (Tchetniks) et communiste de Tito (Partisans). Allaient lui immobiliser 20 divisions jusqu’à la fin de la guerre ; b)

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de retarder de plusieurs mois l’expédition Barbarossa contre l’U.R.S.S., qui a commencée le 22 juin 1941. Malgré une avance foudroyante et la capture de nombreux soviétiques, la Wehrmacht allait être stoppée en décembre 1941, á quelques kilomètres de Moscou sous un froid glacial et sans équipement adéquat. Les Soviétiques ont lancé alors avec leurs troupes sibériennes une offensive d’hiver qui a obligé les envahisseurs á reculer. Il est vrai que, selon la propagande nazie, il ne s’agissait que d’un « repli élastique »… À partir de ce moment, ç’a été la campagne de Russie qui allait accaparer l’essentiel des efforts militaires allemands, et conduire Hitler à ne consacrer que des efforts insuffisants au front de Libye, alors qu’avec des renforts plus importants, Rommel aurait pu atteindre le canal de Suez. 1.2 La bataille de Stalingrad (septembre 1942 à février 1943.) Stalingrad était en 1942 la première ville industrielle de l'URSS. Elle comptait 600000 habitants et se trouvait de 100 à 280 mètres d'altitude. Elle s'étendait sur plus de 60 kilomètres carrés sur la rive droite de la Volga. Elle se trouvait au centre d'un dense réseau de vois ferrées, et possédait d'immenses usines comme Barricade, Octobre Rouge, et la plus grande usine de tracteurs de l'URSS (qui produisait depuis 1941 les chars T-34 de l'Armée Rouge, supérieurs aux Panzers). C'était un noeud de communication important entre les réserves de pétrole du Caucase (c'est en partie pour s'accaparer ce pétrole que Hitler a déclenché l'offensive contre l'URSS en juin 1941) et le reste de l'URSS. Hitler voulait que ses armées prennent Stalingrad pour protéger le flanc gauche de l'offensive de l'été 1942 de la Wehrmacht en direction du Caucase. Le 27 janvier 1943, les Russes nettoient les poches de résistance Allemandes. Les troupes allemandes étaient alors affamées et décimées. Le 31 janvier 1943, le groupement Sud capitule. Le 2 février 1943, Paulus (groupement Nord) se rend au Haut Commandement Soviétique. La Bataille de Stalingrad était finie. Les Soviétiques s'emparent de 60 000 véhicules, de 1 500 chars, et de 6 000 canons. Les Russes font 94000 prisonniers (à peine 5% reviendront vivants après la guerre), dont 2 500 officiers, 24 généraux et Von Paulus lui-même, qui avait été récemment promu maréchal par Hitler. La bataille avait fait 140 000 tués, blessés et gelés. Les Russes avaient perdu 200000 hommes.

1.3. Le 7 décembre 1941 les Japonais détruisent, à l’improviste, la flotte américaine du Pacifique à Pearl Harbor. Mais en laissant échapper ses porte-avions. Les Japonais

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envahissent alors les Philippines et les Indes néerlandaises, en Janvier Août 1942, ainsi que tout le Sud-est asiatique. Ils ne sont arrêtés qu’en Birmanie. Mais au début de juin 1942, la bataille aéronavale des îles Midway a coûté 4 porte-avions aux Japonais. Ainsi ils sont désormais placés sur la défensive dans le Pacifique, dont les Etats-Unis ont commencé la reconquête du Pacifique, île par île. Mais Roosevelt, bien qu’entré en guerre à la suite de l’agression japonaise, avait compris que l’ennemi principal était l’Allemagne, qui avait fait la sottise de lui déclarer la guerre en décembre 1941.

En Asie, la guerre ne s’achève que le 7 août 1945, lorsque le Japon reconnaît sa défaite et capitule sans condition après le largage, par les Ètats-Unis, des deux premières bombes atomiques sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki.

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1.4 Or l’Union soviétique, menacée par une nouvelle offensive dans le secteur de la Volga et en direction des pétroles du Caucase, supportait presque seule l’effort de guerre allié en Europe. Un second front devait donc être créé d’urgence pour la soulager. Après des hésitations, Churchill et Roosevelt se décident pour l’Afrique du Nord, où Roosevelt, désinformé par ses représentants Leahy et Murphy, espérait, contre tout réalisme, le ralliement de l’armée de Vichy. Ce fut l’Opération Torch, qui s’est traduite par le débarquement des Forces alliées en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942. En réalité, les généraux de Vichy accueillent les alliés à coups de canon à Oran et au Maroc, tandis qu’ils livraient la Tunisie, avec sa flotte de Bizerte, sans un seul coup de revolver, à une poignée de Germano-Italiens. Le débarquement a réussi cependant à Alger, grâce à la résistance française et à son putsch du 8 novembre 1942, à surmonter la résistance initiale de l’armée d’armistice. À la suite de quoi l’armée d’Afrique rentre en guerre dans le bon camp et participe à la campagne de Tunisie, puis à celle d’Italie et enfin au débarquement en Provence. Après le débarquement allié en Italie, ce pays cesse les hostilités puis change de camp en 1943. L’année suivante, en 1944, à l’approche des troupes soviétiques, les armées de la Roumanie et de la Hongrie changent de camp. Quant à la Yougoslavie, elle se libère toute seule, ce qui confère, par la suite, une forte autorité et une grande indépendance au chef communiste de l’armée des partisans, Tito. L’Allemagne nazie capitule le 7 mai 1945, et c’est officiellement le 8 mai 1945 qu’est proclamé l’armistice qui a mis fin à la guerre en Europe. Le 8 mai est depuis lors un jour férié en France.

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1.5. Conséquences historiques La Seconde Guerre mondiale a contribué, à travers son bilan plus ou moins préjudiciable aux participants, à l’émergence de deux superpuissances qui allaient se partager le monde: les Etats-Unis d’Amérique (USA) et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). La Société des Nations, à laquelle on imputait d’avoir échoué à empêcher la guerre, a été remplacée par l’Organisation des Nations unies. La charte des Nations Unies a été rédigée à San Francisco en juin 1945. La hiérarchie nazie été jugée et condamnée pour crimes contre l’humanité lors d’un procès international à Nuremberg. La recherche scientifique et la technique, dans l’ensemble, ont bénéficié d’une forte impulsion, en particulier pour la maîtrise de l’atome dans le projet Manhattan.

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La répartition du monde : l’accord de Yalta. 1945

Europe en 1945

Présence des arméesaméricaine, anglaise etfrançaise

Présence de l’Armée rouge

Autres Etats

La France

Le Royaume-Uni

Les Etats-Unis

L’U.R.S.S.

Allemagne et Autricheoccupées par :

Etats vainqueurs

0 300 km

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LEÇON 20.

La Guerre froide (1945-1991) La guerre froide désigne une période de fortes tensions entre les États-Unis et l'URSS, caractérisée par de multiples affrontements indirects entre ces deux puissances impérialistes entre 1947 et 1991. Le terme froide apposé en oxymore indique qu'il ne s'agit pas d'une guerre au sens habituel du terme. La guerre froide fut une confrontation idéologique entre les deux Grands vainqueurs de la Seconde guerre mondiale ; elle est également marquée par la menace nucléaire et la compétition technologique (conquête de l'espace).

1. Constitution des blocs ennemis (1945-1955)

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En Grèce, les communistes alimentent la guerre civile et sont soutenus par Moscou. En France et en Italie, les partis communistes remportent des succès électoraux. Et bientôt la Chine deviendra communiste sous la direction de Mao Zédong. Conscient de la menace soviétique, le président américain Truman lance la politique d'endiguement (containment) du communisme. Il pense que les difficultés nées de l'après-guerre sont un terreau favorable à la diffusion du communisme.

Pour enrayer cette diffusion en Europe de l'Ouest, le plan Marshall est déclenché en 1947 : les Etats-Unis proposent un don en argent de plusieurs milliards de dollars pour reconstruire les économies. Tous les pays dans lesquels l'armée rouge n'est pas présente accepteront cette aide. Les conséquences de l'aide américaine seront d'ailleurs visibles rapidement : le Parti Communiste français quitte le gouvernement pour 34 ans, de 1947 à 1981, et les tickets de rationnement disparaîtront du quotidien des ménagères françaises dès 1949.

L’Europe de la guerre froideAu lendemain de la seconde guerre mondiale et jusqu’à la disparition de l’URSS en

1991, l’Europe a été scindée en deux blocs géographiques, politiques et stratégiques : l’Ouest, sous l’aile américaine et rattaché à l’OTAN, alliance défensive constituée en 1949 contre la « menace » soviétique, et l’Est sous l’aile de Moscou, au sein du Pacte de Varsovie.

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Dès 1947, la réponse du côté soviétique ne se fait pas attendre : Jdanov déclare que la rupture entre les deux camps est claire, et que chaque pays doit par conséquent choisir le sien ; au même moment, en Europe, les pays où l'Armée rouge est restée sur place après la guerre deviennent progressivement communistes ; Budapest comme de nombreux autres voit s'appliquer la méthode dite du « salami » : le parti communiste prend progressivement de l'importance en faisant interdire les autres partis, les accusant de collaboration ou de fascisme.

2. 1948-1953 : crises

2.1. Blocus de Berlin, mai 1948 à septembre 1949 L'Allemagne se retrouve au coeur de la guerre froide : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, celle-ci est morcelée en plusieurs zones d'occupation entre France, Royaume-Uni, États-Unis et URSS ; Berlin-ouest, enclavée dans la zone russe, est raccordée aux autres zones par des couloirs aériens, des autoroutes et des voies de chemin de fer en transit. En 1948, le secteur d'occupation français rejoint les secteurs anglais et états-unien dans une tri zone, dans laquelle sera mis en place le Deutsche Mark (afin de mettre fin à l'inflation qui durait jusqu'alors) Staline tente de réunir les secteurs berlinois sous sa tutelle et transgresse clairement les Accords de Yalta (n'oublions pas que Berlin Ouest est un bastion occidental au beau milieu du secteur russe), il décide donc du blocus de Berlin : le 23 juin 1948, toutes les voies d'accès terrestres sont bloquées. Les Américains organisent alors un gigantesque pont aérien : toutes les denrées seront acheminées par avion, et durant plus d'un an, plus d'une dizaine d'avions par heure atterriront à Berlin-ouest. Le 12 mai 1949, conscient de son échec, Staline décide de la fin du blocus.

La conséquence principale du blocus fut la création de la RFA (ancienne tri zone), avec pour capitale Bonn, et de la RDA (ancienne zone soviétique), deux Allemagnes qui ne se reconnaissent pas, séparées par le rideau de fer.

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2.2. Fondation de la République Populaire de Chine : 1er octobre 1949

Depuis les années 1910, la guerre civile en Chine n'a pas cessé, opposant les communistes de Mao Tsé-Toung et le Kuomintang de Tchang Kaï Tchek ; depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'un est aidé par l'URSS, l'autre par les États-Unis. Cependant l'aide américaine s'amenuise, et le PCC (parti communiste chinois) occupe

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presque toute la Chine en 1949. Le premier octobre, la fondation de la République populaire de Chine à Pékin est annoncée. Tchang Kaï Tchek se réfugie à Formose, qui deviendra Taiwan, et y fonde une Chine dissidente. Désormais, les deux Chines ne se reconnaîtront pas, comme les deux Allemagnes. 2.3. La guerre de Corée

À l'aube du dimanche 25 juin 1950, une force d'invasion de la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) franchit le 38e parallèle pour pénétrer en République de Corée (Corée du Sud) et déclencha la guerre de Corée. Avec 26 791 soldats, trois destroyers, un escadron de transport aérien et 22 pilotes de chasse, le Canada fut le troisième fournisseur de contingent (après les États-Unis et le Royaume-Uni) au Commandement international de l'ONU qui combattit pour la Corée du Sud. Au 27 juillet 1953, date où prirent fin les hostilités, 516 Canadiens étaient morts en Corée.

• Les historiens divisent la guerre de Corée en cinq phases : • Du 25 juin 1950 au 1er août 1950 : L'armée nord-coréenne envahit la Corée du

Sud pour finalement atteindre Taegu et coincer les forces de l'ONU dans une petite poche à l'extrémité sud-est de la Corée du Sud.

• Du 15 septembre 1950 au 26 novembre 1950 : la contre-offensive, lorsque les forces de l'ONU repoussent la force d'invasion nord-coréenne et avancent en Corée du Nord, atteignant même certains endroits sur la frontière chinoise.

• Du 27 novembre 1950 au 24 janvier 1951 : le cours de la guerre change à nouveau, lorsque la République populaire de Chine intervient du côté de la

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Corée du Nord avec une armée de centaines de milliers de soldats « volontaires », et les forces communistes font reculer la ligne de front jusqu'à la ville de Yoju, située à 50 kilomètres au sud de Séoul.

• Du 25 janvier 1951 au 24 mai 1951 : l'offensive finale, lorsque les forces de l'ONU poussent lentement les forces communistes au nord de Séoul pour s'arrêter juste avant le 38e parallèle.

• Du 25 mai 1951 au 27 juillet 1953 : Les négociateurs des forces communistes et

de l'ONU mènent des pourparlers de paix qui sont interrompus à l'occasion par des batailles terrestres; durant cette période, les troupes onusiennes avancent jusqu'au secteur entourant le 38e parallèle et en prennent le contrôle

3. 1953 - 1962 : coexistence pacifique et nouvelles crises

3.1. La coexistence pacifique En 1953, Staline meurt. Il est remplacé par Nikita Khrouchtchev, qui condamne les crimes de Staline et permet la coexistence pacifique en autorisant que certains États ne soient pas communistes. Mais il existe aussi des périodes plus calmes où l'affrontement ne demeure qu'idéologique. On l'appelle la coexistence pacifique. Bien qu'officiellement les deux puissances ne se soient jamais affrontées directement, on estime que plus d'une centaine d'avions espions américains auraient été abattus lors de survols de l'espace aérien soviétique. Dès 1950, un privateer US est abattu par la chasse russe. À partir de 1956, les Américains utilisent des U2 volant à plus de 20 000 mètre d'altitude. Mais en mai 1960, l'un d'eux est abattu et son pilote, Francis Gary Powers est capturé et condamné pour espionnage à la suite d'un procès très médiatisé. Les Américains créeront alors une lignée d'avions espions de plus en plus perfectionnés, avant de développer un programme de satellites de surveillance.

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3.2. La crise des missiles de Cuba La crise des missiles cubains porta le monde au bord de la guerre nucléaire. L'URSS commençait à installer des missiles à tête nucléaire à Cuba, rendant le territoire américain particulièrement vulnérable. Cette crise fut désamorcée par l'engagement de ne pas installer des armes comparables en Turquie.

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3.3. Guerre du Viêt-Nam De 1964 à 1975, la guerre du Viêt-Nam oppose à nouveau indirectement les grandes puissances, à travers le Nord VietNam communiste et le Sud VietNam capitaliste.

Napalm. La guerre du Viêt Nam, aussi appelée La Deuxième Guerre de l'Indochine fut un conflit entre la République Démocratique du Viêt Nam (RDVN, ou Viêt Nam du Nord), alliée avec le "Front National pour la Libération du Viêt Nam" (NLF ou Viêt-Cong) contre la République du Viêt Nam (RVN, ou Viêt Nam du Sud) et ses alliés, plus notamment les États-Unis, qui soutinrent le Sud avec des forces de combats entre 1965 et 1975.

Après l'échec de la tentative Française de recoloniser l'Indochine en 1945 à cause de l'opposition du Viêt-Minh à la bataille de Diên Biên Phu, le pays fut coupé en deux par une zone démilitarisée (DMZ) d'après la Conférence de Genève. Chaque partie du Viêt Nam moderne fut occupée par des gouvernements d'idéologies et de politiques opposées. Les élections qui devaient avoir lieu d'après la Conférence de Genève ne se sont jamais produites dans le Sud, et la guerre du Viêt Nam commença comme une guerre civile — une guerre qui déterminerait si le Viêt Nam resterait définitivement séparé ou s'il deviendrait unifié sous la DRVN.

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3.4. La course d’armements. Crise des missiles en Europe

Alors que Soviétiques et Américains s'étaient mis d'accord pour limiter les armements par les accords SALT (1972), l'URSS procède à une modernisation de ses effectifs sans toutefois rompre les traités précédents. Elle diffuse les engins à têtes multiples, ce qui

multiplie de fait sa puissance atomique mais n'entre pas dans le champ de restriction des traités. De plus, elle crée des missiles de moyenne portée, les SS-20, qu'elle place en

Europe de l'Est: incapables d'atteindre les Etats-Unis, ils menacent cependant l'Europe. Les Soviétiques engagent un réel effort de réarmement qui leur coûte 15% de leur PIB,

Les combats commencèrent en 1957, avec un support et des interventions sino-soviétiques et surtout américaines. Le Viêt Nam du Sud et ses alliés ont fait du conflit une image basée sur des principes et une stratégie anti-communiste : il fallait limiter l'expansion du communisme (la théorie des dominos américaine) à travers l'Asie du Sud. Le Viêt Nam du Nord et le Viêt-Cong ont fait du conflit l'image d'une lutte pour réunifier le pays et pour repousser une agression étrangère impérialiste : une continuation de la Première Guerre de l'Indochine qui était pour une indépendance de la France.

Après quinze ans de combats et de morts civiles et militaires colossales, l'intervention majeure et directe des États-Unis a fini avec les Accord de Paix de Paris en 1973. Les combats entre le Viêt Nam du Sud contre le Nord dominant avec la participation de l'Armée Populaire du Viêt Nam (PAVN) et le Viêt-Cong ont fini avec la chute de Saïgon. Avec la victoire du Nord, le Viêt Nam fut uni comme la République Socialiste du Viêt Nam avec un gouvernement, composé essentiellement du parti communiste, et basé à Hanoï. Enfin, cette guerre s'inscrit dans le contexte plus général de la guerre froide, conflit « larvé » entre le bloc dit capitaliste et le bloc dit communiste.

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contrairement au budget militaire américain qui n'est "que" de 5%.

3.4.1. Les missiles européens. La puissance soviétique

Au début des années 70, l'Institut d'Études Stratégique de Londres publie un bilan du rapport des forces en Europe qui démontre la supériorité soviétique : du point de vue des forces conventionnelles du Pacte de Varsovie auxquelles il faut ajouter les SS-20 installés sur le continent européen.

3.4.2 Accords de Salt II

Les négociations sur les limites d'armes deviennent alors plus difficiles et malgré une longue tractation le traité SALT II est signé par Brejnev et Jimmy Carter en 1979 à Vienne. Le Sénat américain refusera de le ratifier, l'accord étant jugé trop favorable aux Soviétiques. Cette impasse débouche sur la crise des euromissiles.

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3.5. Guerre d'Afghanistan (1979)

La première guerre d'Afghanistan opposa, de décembre 1979 à février 1989, l'Armée Rouge (armée de l'Union soviétique) aux moudjahiddin (« guerriers saints » islamistes). Durant dix ans, cette guerre ravagea l'Afghanistan. Du fait de l'implication des États-Unis et de l'Union soviétique, cette guerre est considérée comme une des dernières crises de la guerre froide.

Histoire

Un an après le coup d'État de 1978, Moscou envoya l'Armée Rouge en Afghanistan, le 24 décembre 1979, pour ramener Babrak Karmal au pouvoir.

Durant les trois premières années, les soviétiques étendirent leur contrôle sur le pays mais les deux tiers de l'armée afghane (120 000 hommes) désertèrent. Rapidement les moudjahiddin contrôlèrent 80 % du territoire sauf les principales villes.

Les soviétiques ne pouvant que faire des opérations ponctuelles, protéger leurs convois et larger des millions de mines antipersonnel.

En 1984, les troupes soviétiques comptaient 250 000 hommes. En 1986 les moudjahiddin commencèrent à recevoir des missiles sol-air FIM-92 Stinger, les soviétiques perdirent le contrôle du ciel et l'équilibre des forces changea. En février 1988, la décision de se retirer fut prise par Mikhaïl Gorbatchev, appuyée par la trêve négociée avec Ahmed Chah Massoud. Elle devint effective un an plus tard, le 15 février 1989, date de la fin du retrait soviétique d'Afghanistan.

La guerre civile commença très rapidement entre les différents groupes armés moudjahiddin dont ceux de Mohammad Najibullah.

Bin Laden et les talibans attendaient…

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3.6. La course de l’espace

Dans la Deuxième Guerre mondiale, des missiles allemands tombaient sur l'Angleterre. Ils étaient le v-1 et v-2 (grâce à Wernher von Braun en 1944). Son but était aux centaines des kilomètres de son base de lancement et après l'augmentation en hausse de plus de 80 km. Quand en 1945 finit la guerre, les scientifiques allemands émigrent en Etats-Unis, mais l'URSS prend des missiles complets en Allemagne et la carrière pour dominer l’espace commence.

La guerre froideLa guerre froide

La fusée Vostok

Les soviétiques ont lancé le premier satellite artificiel, le Spoutnik I, le 4 octobre de 1957. Un mois ensuite, le 3 novembre ont envoyé le premier être vivant, le chien Laika, à bord du Spoutnik II. La course de l’espace est comencée.

En février 1958, les Etats-Unis ont mis en orbite l'Explorer I, son premier satellite. Le 12 avril 1961 les soviétiques ont rendu le premier vol servi et Youri Gagarine a été le premier astronaute. L’américain Alan B Shepard a sorti ensuite un quart d'heure hors de sa capsule. C' était la première promenade spatiale.

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Après le lancement du Spoutnik, il y avait des pressions pour que le vol spatial équipé ait la priorité au maximum. Mais, les militaires ont eu l'intérêt pour le développement des satellites d'identification. Korolev, la même personne qui a développé le Spoutnik et qui serait le postérieur grand professeur de la cosmonautique soviétique, irait créer un navire pour être employé tellement pour des vols homme, comme pour des missions d'identification. Le navire fait pour des missions homme a été appelé Vostok. En ayant le Vostok comme modèle, un satellite militaire a été développé. De cette façon, les satellites de Zénith ont surgi. Les Zénith ont été des satellites de reconnaissance photographique pouvaient photographier jusqu'à 5.4 millions de Kilomètres tombés juste par mission. On pouvait obtenir jusqu'à 1500 images, chacune équivalent à un secteur de de 60 x 60 Km. Le poids était environ 4760 Kilos. Chaque vol pourrait durer jusqu'à 8 jours, mais, les dernières versions pouvaient rester jusqu'à 12 jours dans l'espace. Ils ne pouvaient pas faire des changements d'orbite. Beaucoup d’eux ont été lancés sous le nom Cosmos. La série Cosmos a été la plus grande série de satellites, et a été faite d'un grand mélange de navires. Les satellites Zénith ont été changés dans la décennie de 80.

En 1966 l’ objectif était la Lune et les Américains sont les premiers en arriver. Les 21 juillet de 1969 la capsule Apollo XI est resté en orbite lunaire tandis que le module d’Aigle descendait à la surface. Il s’est posé dans une zone appelée “La Mer de la Tranquillité”

Neil Armstrong, Michael Collins y Edwin Aldrin commençaient la aventure.

Neil Armstrong fut le premier humain qui a fait un pas sur la Lune.

les Russes, dès 1971 ont consacré ses efforts en construire une station spatiale. L'Europe et Japon ont créé leurs propres agences de l'espace et ont commencé à participer. L'exploration de l'espace est devenue ainsi un projet international.

La station spatiale de la MIR de la Russie a été en orbite pendant plus de 10 années de février 1986 jusqu’à 1996. La MIR a une inclination de 51,6 degrés. La station spatiale courante de MIR est réellement un complexe des différents modules qui ont été rassemblés. le premier module du complexe placé en orbite, est le module

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principal de la station. Il y a cinq ports d'accouplement sur le compartiment de transfert du module de MIR.

4. Fin de la guerre froide : disparition de l'URSS (1989-1991)

La Guerre froide prit fin avec la chute du mur de Berlin en 1989, la réunification allemande en 1990, la démocratisation des pays d'Europe de l'Est et la dislocation de l'URSS en 1991.

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LEÇON 21. Le monde d’aujourd’hui : 21.1 le Moyen Orient.

A la veille de la seconde guerre mondiale, l’essentiel du Proche-Orient arabe reste sous le mandat ou la tutelle des puissances coloniales britannique, française et italienne. La Turquie et l’Iran sont indépendants.

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La question de Palestine : Le plan de partage de l’ONU du 29 novembre 1947 divise la Palestine (sous mandat britannique) entre un Etat juif et un Etat arabe. 1. La première guerre israélo-arabe (1948-1949) permet à l’Etat hébreu victorieux d’élargir son territoire

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La première guerre israélo-arabe permet aussi au nouvel Etat israélien d’étendre les territoires sous son contrôle au sud (jusqu’au désert du Néguev), à l’est (à la mer Morte) et au nord jusqu’à la frontière libanaise.

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2. La guerre des six jours (1967) Le 5 juin 1967, Israël attaque l’Egypte. A la suite d’une guerre éclair de six jours, l’Etat hébreu occupe le Sinaï, le Golan, la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est.

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3. La Guerre d’Octobre, dite aussi guerre de Kippour : les troupes égyptiennes et syriennes lancent une offensive pour reconquérir les territoires occupés par Israël depuis 1967. Les Etats-Unis aident militairement Israël, l’URSS les pays arabes.

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22.2 Les problèmes de l’Europe d’aujourd’hui.

La montée en puissance de l’Europe contribue à affaiblir les Etats-nations qui la constituent et à attiser des revendications autonomistes et conflits régionaux. Ceux-ci, qui n’ont pas tous une expression violente, peuvent se diviser entre « conflits pré nationaux » qui sont anciens et liés au non achèvement des nations européennes et les « conflits post-nationaux » qui anticipent un achèvement de l’Europe.

Dans le même temps que l’Europe se fait, les nations qui la composent subissent des pressions tendant à les défaire : la montée des identités régionales, de la Padane au Pays Basque en passant par l’Ecosse, devance souvent les progrès de la décentralisation et de la régionalisation, jusqu’à reposer la question nationale en termes de sécession ou de fragmentation.

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La nation définit le périmètre d’une communauté solidaire dans laquelle on vit ensemble, avec l’autre, quel que soit son origine ou son statut. Souvent construite dans la contrainte, elle constitue encore la seule structure assurant une mutualisation des risques et une solidarité (notamment de redistribution des revenus) entre des populations hétérogènes. La montée en puissance de l’Europe et plus encore les discours mystifiants qui l’on accompagnée font croire à beaucoup que se construit un nouveau périmètre de solidarité susceptible de remplacer celui, jugé désormais étriqué, de la nation. Mais en s’appuyant sur des logiques purement financières, cette dynamique de l’élargissement ne peut que tuer ces solidarités.

Ne prenons qu’un indicateur de solidarité : le montant des prélèvements obligatoires faisant l’objet de redistribution. En moyenne, les finances publiques de chaque pays européen absorbent plus de 50 % du Produit intérieur brut (PIB) alors que le budget de la Commission ne représente que 1,4 % du PIB européen... Et pourtant, l’émergence de cette « petite » superstructure européenne pousse au déclin des « monstres » que sont les Etats-nations. Dans une Europe intégrée, qu’est ce qui justifie que le Catalan continue à subventionner l’Andalou alors que ce même Catalan est plus pauvre que son voisin et concurrent du Languedoc-Roussillon qui est, lui, subventionné par Paris... La mise en place des régions européennes contribue ainsi à la remise en cause des mécanismes de solidarité intra nationaux. Le regain ou le bricolage de l’identité régionale que permet l’affaiblissement actuel de l’idée nationale contribue au développement de deux types de conflits régionaux qui s’alimentent mutuellement pour constituer un même feu.

Les conflits pré nationaux sont le fait de régions qui ont eu des réticences historiques à se rattacher à un ensemble national comme la Corse, l’Irlande du Nord ou l’Ecosse. Ce sont indifféremment des régions pauvres ou riches, qui ont en commun d’avoir refusé de noyer leur identité particulière dans le creuset national. Les conflits post-nationaux sont le fait de régions, généralement riches et contributrices nettes aux budgets nationaux, qui souhaitent, en s’appuyant sur une identité régionale plus ou moins établie, couper ou réduire le lien national pour se libérer du « boulet » de la solidarité qu’il implique : les Flamands, la « Padane », le pays Basque, la Catalogne, la Slovénie, peut-être demain la Savoie... Mais conflit ne signifie pas systématiquement guerre civile ou sécession. C’est souvent la volonté d’amoindrir la solidarité interrégionale par la fédéralisation (Belgique) ou une forte régionalisation (Italie, Espagne) en particulier dans le domaine fiscal.

Riches contre pauvres Les prochaines années seront probablement marquées par cette montée de l’égoïsme territorial qui, dans des pays ayant des régions très pauvres, sera surtout le fait de régions riches qui font face au triple défi : (1) d’être compétitives face à des régions étrangères européennes voisines, souvent plus riches, parfois subventionnées par leurs gouvernements et dont elles n’ont à attendre aucune solidarité ; (2) d’être les locomotives de la croissance de leurs pays et d’assurer la convergence entre les économies européennes ; (3) d’assurer des transferts importants en faveur des régions les plus pauvres de leur pays. Il faut se demander s’il n’y a pas là, à l’avenir, une cause structurelle de fragmentation d’un territoire européen qui n’a et n’aura pas les caractéristiques et les vertus de solidarité d’une nation tout en libérant les tendances de repli identitaire de nombreux territoires.

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21.3 l’Afrique, continent ravagé.

La fin de la guerre froide avait fait espérer une nouvelle ère pour l’Afrique. Mais le génocide rwandais et l’implosion du Congo Zaïre ont brouillé les cartes. Les zones de conflits sont aussi celles des famines, des concentrations de personnes déplacées ou réfugiées et, souvent, de malnutrition et de pénuries alimentaires.

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21.4. La pauvreté.

Sur les 50 pays les plus pauvres du monde, classés selon l’indicateur de développement humain (IDH) du PNUD, 33 sont situés en Afrique subsaharienne. Malnutrition, pauvreté, illettrisme, situation sanitaire désastreuse... le continent est la première victime du creusement des inégalités dans le monde. Si de 1960 à 1980, les pays d’Afrique ont enregistré des progrès sensibles en matière de développement économique et social, ces progrès se sont ralentis, notamment du fait des effets désastreux des plans d’ajustement structurel menés par les institutions financières internationales.

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En juin 2000, 34,3 millions d’adultes et d’enfants vivent dans le monde avec le sida. L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée avec 24,5 millions de cas recensés. Pour l’ Onu le sida, la propagation de la maladie et son impact sur la démographie contribuent à annuler les progrès du développement dans les pays les plus touchés. Le virus sévit également dans les îles des Caraïbes. En Asie du Sud-est, même la faible prévalence du VIH se traduit par un nombre important de personnes contaminées. Ces chiffres démontrent l’urgence d’améliorer la prévention, les systèmes de soins et l’accès aux médicaments. Les firmes pharmaceutiques, qui détiennent les brevets, imposent en effet des prix trop élevés pour les traitements.

Sources : Rapport sur l’épidémie mondiale de VIH/SIDA, Onu le sida, juin 2000.

21.5. Criminalité financière:

Des millions de comptes et des dizaines de milliers de sociétés écrans gèrent et recyclent les mille milliards de dollars annuels du « produit criminel mondial brut ». La criminalité financière profite de l’existence des 250 zones franches et des paradis fiscaux qui sont constitués, pour 95% d’entre eux, d’anciens comptoirs ou colonies britanniques, français, espagnols, néerlandais et américains, restés dépendants de leur puissance tutélaire.

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21.6. L’environnement.

L’exploitation intensive de la terre et du bois s’est traduite par une déforestation massive en Amérique latine. Des 998 millions d’hectares de forêts en 1970, il ne restait que 958 millions en 1980, 919 en 1990 et 913 en 1994, soit plus de 60% de la quantité coupée sur l’ensemble de la planète. On estime, par ailleurs, la destruction de la floresta amazonica à 5,8 millions d’hectares par an. Un phénomène qui prend une dimension particulière au Brésil puisque le pays représentait 8% des exportations mondiales de bois dur en 1995. Cette déforestation progresse d’année en année et les études scientifiques établissent que le cycle de vingt cinq à trente ans nécessaire pour la régénération n’est désormais plus respecté.

21.7. Et le terrorisme...