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HISTOIRE • Manuel pages 14-15

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8 Thème 1 • Et avant la France ?

Qui étaient les premiers hommes sur notre territoire ?Ces pages traitent de la présence des premiers hominidés sur le territoire qui devien-dra la France. En effet, plusieurs espèces s’y sont succédé ou ont coexisté jusqu’à l’apparition de notre ancêtre commun : Homo sapiens.

Objectifs– Établir la chronologie des premiers hommes sur notre territoire.– Découvrir les caractéristiques des différentes espèces d’hominidés.– Comprendre que tous les hominidés ne sont pas les ancêtres de l’homme.

Compléments pour le maitreNous savons aujourd’hui que les premiers hominidés ont vécu en Afrique. Il y a 7 millions d’années : Toumaï, qui est considéré comme le représentant de la première espèce de la lignée humaine. Il y a 4 millions d’années : l’Australopithèque qui sait se tenir debout et utiliser comme instruments des objets trouvés dans la nature (pierres, gourdins…). Puis, il y a 2,5 millions d’années : l’Homo habilis dont le squelette de la main se rapproche du nôtre et qui sait fabriquer des outils simples. Enfin, l’Homo erectus, il y a 1,6 million d’années, qui quitte le continent africain et migre dans le reste du monde.

L’Homo erectus

L’Homo erectus a été découvert en 1891. Il fut nommé « erectus » (« qui se tient droit ») car on lui supposait une posture humaine. C’est le premier hominidé à se déplacer hors d’Afrique : on le retrouve en Europe et en Asie. Sa mâchoire est puissante, ses os épais. Il mesure entre 1,50 et 1,65 mètre et pèse entre 45 et 55 kg. Il cueille des fruits et des racines, mais c’est aussi un charognard et un chasseur. Il est le premier à avoir domestiqué le feu, il y a 600 000 ans, et à réaliser des bifaces.

L’homme de Neandertal

Les plus anciens fossiles d’homme de Neandertal sur notre territoire sont datés entre -250 000 et -110 000 ans. Les Neandertaliens ont une corpulence souvent très mas-sive et robuste qui laisse supposer une grande force phy-sique : 90 kg et 1,65 mètre en moyenne pour les mâles, et 70 kg et 1,55 mètre pour les femelles. Ils ont un épaissis-sement osseux au-dessus des orbites, un front fuyant et une absence de menton. Leur cerveau est volumineux. Ils fabriquent des outils complexes taillés selon une tech-nique élaborée.Les premières véritables sépultures connues sont nean-dertaliennes. Les Neandertaliens ont disparu il y a plus de 28 000 ans. Les fortes variations climatiques, des épidé-mies, des affrontements pourraient expliquer la disparition

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progressive de cette espèce qui, par ailleurs, n’était pas très nombreuse (15 000 hommes environ).

L’Homo sapiens

L’Homo sapiens, « homme qui sait » en latin, est aussi appelé « homme de Cro-Magnon » ou « homme moderne ». Il est arrivé en Europe par la Méditerranée. Peu à peu, il a migré vers d’autres espaces géographiques sur toute la Terre. Il se distingue des autres hominidés par sa bipédie, son cerveau plus volumineux et son système pileux moins développé que les précédents représentants du genre homo. Il utilise le langage, cultive des végétaux et domes-tique des animaux. Les peintures retrouvées sur les parois des grottes sont les témoignages qu’il nous a laissés. En Dordogne, de nombreuses parures réalisées avec des coquillages ont été découvertes. Certains coquillages pro-viennent de l’Atlantique et d’autres de la Méditerranée, ce qui témoigne de la mobilité des hommes de cette époque.

Exploitation des documentsDoc. 2 : Un biface peut avoir plusieurs usages et être utilisé pour creuser, couper, hacher, percer, frapper, etc.Doc. 3 : Avec l’homme de Neandertal, les outils deviennent légers, spécialisés. Il utilise racloirs, couteaux et pointes pour couper le bois, fabriquer des armes, chasser le gibier, découper la viande, préparer les peaux.Neandertal est le nom d’une petite vallée située en Allemagne où, en 1856, dans une carrière, des ouvriers découvrent des ossements et un fragment de crâne.Doc. 4 : Le silex est frappé à l’aide d’un percuteur dur comme une pierre ou d’un percuteur tendre en bois ou en os. Il s’agit de retirer des éclats sur la pierre pour façonner une forme tranchante. Les éclats obtenus, tout comme les lames, sont retouchés pour parvenir à fabriquer les outils voulus par l’homme.Doc. 6 : L’existence d’œuvres d’art témoigne de la capacité de leurs concepteurs à représenter le monde qui les entoure. C’est le signe de l’apparition d’une pensée symbolique.Doc. 7 : Homo sapiens apparait bien plus tard sur notre territoire (-40 000). Ce document permet de montrer aux élèves que les dates d’apparition des hominidés varient selon leur localisation.

Pour aller plus loin• Site Internet riche d’informations sur l’évolution de l’homme de la Préhistoire à nos jourswww.hominides.com

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Qui étaient les premiers hommes sur notre territoire ?

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Exercice 1 • Donne le nom de ces hominidés. Indique leur date d’apparition sur notre territoire.

Exercice 2 • Réponds aux questions suivantes.

1. Quels sont les premiers hommes apparus sur notre territoire ?

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2. Que signifie « Homo erectus » et « Homo sapiens » ?

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3. Quelles nouvelles activités l’Homo sapiens développe-t-il ?

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4. Quel est le premier hominidé à avoir enterré ses morts ?

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5. Qui est notre ancêtre direct ?

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Comment vivait l’homme de Tautavel ?Les vestiges découverts dans la grotte de Tautavel font partie des plus anciennes traces humaines connues sur notre territoire. Leur étude a permis de mieux com-prendre le mode de vie des premiers hominidés au Paléolithique.

Objectif– Découvrir le cadre de vie et les activités de l’homme de Tautavel.

Compléments pour le maitreEn 1971, Henry de Lumley découvre un crâne (une face et un frontal) dans une grotte située à proximité du village de Tautavel. Cette grotte perchée dominant la vallée abrite l’un des plus gros gisements préhistoriques du monde.Depuis, d’autres fouilles ont révélé plus de 100 autres fos-siles humains que l’on peut voir au musée de la Préhistoire à Tautavel. Ces vestiges ont permis de reconstituer la vie et l’environnement de ces groupes d’Homo erectus qui fréquentèrent cette grotte de 550 000 à 300 000 ans avant notre ère.

Un homme nomade

D’après les archéologues, l’homme de Tautavel mesure 1 mètre 60 environ. Ce nomade ne maitrise pas encore le feu mais est un excellent chasseur. Le froid qui règne à cette période impose aux chasseurs de Tautavel de chan-ger de lieux d’habitation et de chasse en fonction des sai-sons. Durant les hivers, ils s’abritent à l’entrée des grottes. Au printemps, ils suivent les troupeaux de gibier. Ils construisent alors des tentes en peaux et des huttes en branchages pour établir leur campement. Le site du Caune de l’Arago a sûrement été choisi pour sa situation privilé-giée : il domine la vallée, sa source d’eau et permet par conséquent à l’homme de guetter les proies qu’il chasse. On pouvait y voir sans être vu. Le site offre des ressources naturelles intéressantes : l’eau, la prairie, la forêt dans la vallée, une steppe herbeuse sur le plateau.Sur la reconstitution de la grotte, on remarquera les outils, les vêtements en fourrure en raison du froid, la position de la grotte par rapport à la rivière, la présence de la forêt dans la vallée, l’alimentation à base de viande crue.

Un chasseur-cueilleur

Malgré le caractère rudimentaire de son outillage, l’homme de Tautavel parvient à chasser de nombreuses espèces d’animaux, comme le prouvent les ossements retrouvés sur le site comptant au moins 11 espèces différentes. Les ossements découverts indiquent que les animaux n’ont pas été tués pour être mangés mais pour leur fourrure. Par ailleurs, la situation des fossiles laisse penser qu’au sein de la grotte, les espaces sont organisés de façon fonction-nelle : un espace pour les déchets, un pour la taille des outils et le traitement du gibier, et un dédié aux repas.

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Les outils utilisés par l’homme de Tautavel

Les matériaux composant les outils retrouvés sont très variés : calcaire, quartz, silex, grès, dont les gisements se trouvaient dans un rayon de 30 km autour du campement. Ces outils sont des choppers, des bifaces, des racloirs, des pointes, des enclumes, des percuteurs. On ne sait s’ils ser-vaient pour la chasse. En revanche, il est avéré qu’ils étaient utilisés pour tailler le bois et fabriquer des pieux par exemple. Comme cela est montré sur la reconstitution, certains permettent de désarticuler le gibier ou fracturer les ossements. D’autres, plus tranchants, servent à dépouil-ler et découper le gibier et parfois racler les peaux.

Exploitation des documentsDoc. 1 : L’homme de Tautavel a très certainement fait des haltes dans cette grotte pour se protéger du froid et des intempéries.Doc. 2 : La grotte se situe en hauteur au-dessus d’une val-lée traversée par une rivière. L’homme de Tautavel s’est installé là parce qu’il pouvait y guetter les animaux qu’il chassait et assurer sa sécurité. La proximité de l’eau facilite le ravitaillement et la pêche.Doc. 3 : On reconnait un mégacéros, un cheval de Przewalski, un bison et un rhinocéros laineux. Aucun de ces animaux ne se trouve plus en France actuellement. Le cheval de Przewalski existe encore en Mongolie.Doc. 4 : Le biface avait de multiples usages. Sur le dessin, son tranchant permet de découper la viande. Le couteau sert à couper la nourriture. Le racloir permet de gratter les peaux de bêtes ou de travailler le bois. Le porte-racloir (en bois) permet de protéger les mains.

Pour aller plus loin• Site officiel de la grotte de Tautavel :www.tautavel.culture.gouv.fr/• Vidéo retraçant l’histoire des fouilles du site :http://www.canal-u.tv/video/cerimes/ l_homme_de_tautavel_20_ans_de_recherches.9240

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Comment vivait l’homme de Tautavel ?

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Exercice 1 • Décris les activités de chaque personnage représenté sur ce dessin.

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Exercice 2 • Vrai ou faux ? Lis chacune de ces phrases et coche la case correspondante.

1. La grotte de Tautavel est située dans le nord de la France. Vrai Faux

2. L’homme de Tautavel faisait cuire ses aliments. Vrai Faux

3. L’homme de Tautavel chassait pour se nourrir. Vrai Faux

4. La grotte de Tautavel était habitée toute l’année par les mêmes hommes. Vrai Faux

5. L’homme de Tautavel a vécu il y a environ 450 000 ans. Vrai Faux

6. L’homme de Tautavel taillait des outils en pierre. Vrai Faux

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Quelles sont les principales évolutions de la fin de la Préhistoire ?Ces pages présentent les aspects les plus importants des bouleversements de la fin de la Préhistoire. Elles couvrent une période qui court de la révolution du Néolithique à l’âge des métaux, avant le passage vers l’Antiquité.

Objectifs– Découvrir les conséquences du passage de la prédation à la production à la fin de la Préhistoire.– Découvrir l’évolution de l’organisation sociale.

Compléments pour le maitreLe Néolithique (du grec neos, nouveau et lithos, pierre) est la période caractérisée par le développement de la technique de la pierre polie qui permet la fabrication d’outils tels que la meule, la hache ou l’herminette. Parallèlement, l’habitat en dur se développe et les hommes commencent à pratiquer l’agriculture et l’élevage. Ils ne dépendent plus entièrement des ressources de la nature. Ils sèment, planifient, améliorent leurs moyens de subsistance. On parle de « révolution néolithique ».

La sédentarisation

Sur notre territoire, à partir du vie millénaire, les premières communautés paysannes s’organisent en villages. Par vil-lage, il faut entendre une concentration d’une petite dizaine de maisons. Un système de production émerge alliant culture, élevage et artisanat. Cette évolution touche le Midi (site de Courthézon dans le Vaucluse ou Roucou-dour dans le Lot) puis le Sud-Est avec les cités au bord des lacs (Chalain et Charavines). Le village de Charavines est par exemple constitué de maisons de 5 à 10 mètres de long sur 4 mètres de large environ. Les murs sont soute-nus par des pieux enfoncés de 3 à 4 mètres dans le sol. En dehors des maisons sur pilotis des cités lacustres, les mai-sons du Néolithique sont souvent de grosses bâtisses rec-tangulaires qui abritent plusieurs familles.

La naissance de l’artisanat et les débuts du commerce

Les habitants des villages néolithiques pratiquent un arti-sanat assez élaboré : poterie, vannerie, fabrication de tex-tiles à base de fibres végétales, travail du bois et premier martelage du cuivre et de l’or. Au sein des villages, les activités sont réparties par métiers : les cultivateurs, les éleveurs, les potiers, les tisserands, etc., ce qui conduit à l’augmentation de la production. Les excédents non consommés sur place sont écoulés dans des échanges avec d’autres groupes d’individus. On échange des objets artisanaux ou des produits agricoles contre des matières premières par exemple.

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Les débuts de la métallurgie

La métallurgie nécessite une parfaite maitrise du feu. L’âge des métaux se divise en trois périodes : l’âge du cuivre qui débute à la fin du Néolithique, l’âge du bronze puis du fer.L’âge du cuivre (de 2500 à 1800 avant J.-C.) se caracté-rise par la production d’objets en cuivre ou en or par bat-tage après une simple chauffe. En France, les évolutions techniques apparaissent à des dates très variables selon les régions. Par exemple, la métallurgie du cuivre se pra-tique en Languedoc plusieurs siècles avant qu’elle n’appa-raisse en Provence. L’âge du bronze commence vers 1800 avant J.-C. Le bronze est un alliage plus résistant et plus facile à travailler que le cuivre. Il permet la production d’objets par moulage.La métallurgie du fer nécessite une chauffe à température plus élevée. L’âge du fer, qui débute en 750 avant J.-C., consacre l’utilisation de ce métal pour la fabrication des armes jusqu’à devenir d’usage courant.La métallurgie implique une organisation économique complexe (approvisionnement, fabrication, distribution). Les échanges se développent entre les centres d’extrac-tion, les ateliers de fabrication et les clients. Les conflits se multiplient avec la nécessité de contrôler les zones de pro-duction et les voies commerciales. La production d’armes augmente considérablement. De nouveaux schémas sociaux apparaissent avec la naissance de véritables arti-sans spécialisés, de commerçants. Émerge alors une hié-rarchie sociale beaucoup plus marquée.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Le bois et le chaume.Doc. 2 : La faucille sert à couper les céréales et la meule à moudre les grains. Ces deux outils permettent d’augmen-ter et de rationaliser les productions agricoles.Doc. 3 : Les agriculteurs échangent leur production contre des objets artisanaux et des matières premières. L’ambre est une résine fossile utilisée pour fabriquer des objets d’ornementation. La mer Baltique est une mer intérieure reliée à l’océan Atlantique par la mer du Nord.Doc. 5 : C’est un ensemble d’armes (casque, centre de bouclier, pointes de lance, épée) et une fibule (agrafe pour fixer les extrémités d’un vêtement).Doc. 6 : L’étain est transporté par voies maritime, fluviale et terrestre. Le cuivre de Méditerranée fait le trajet inverse de celui de l’étain.

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Quelles sont les principales évolutions de la fin de la Préhistoire ?

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Exercice 1 • Décris les activités de chaque personnage représenté sur ce dessin.

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Exercice 2 • Sur la carte suivante, trace les routes du transport de l’étain. Distingue les voies maritimes, fluviales et terrestres. Complète ensuite la légende.

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Qui sont les Gaulois ?Ces pages permettent aux élèves de comprendre comment la Gaule s’est constituée à partir de l’arrivée des tribus celtes. C’est l’occasion de préciser l’organisation de la société gauloise et le savoir-faire gaulois en agriculture et artisanat.

Objectifs– Comprendre que les Gaulois sont des Celtes.– Savoir que les Gaulois sont divisés en nombreuses tribus.– Connaitre les rôles de chacun dans la société gauloise.

Compléments pour le maitreÀ l’origine des Gaulois : les Celtes

Le mot « celte » vient du grec « keltoï ». C’est le nom donné aux populations parlant des langues indo-européennes, originaires d’Europe centrale et qui, pendant l’Antiquité, ont occupé une grande partie de l’Europe. Les Celtes se trouvant en Gaule s’appellent des Gaulois ; ils seraient arri-vés en Gaule vers 500 avant J.-C., comme le mentionnent les premiers textes grecs.

De nombreuses tribus très hiérarchisées

Les Celtes n’ont pas d’unité politique et sont formés de tribus indépendantes les unes des autres. Néanmoins, les Celtes ont des lois, une religion, des rites et des coutumes qui les rapprochent mais que nous ne connaissons qu’à travers les textes d’auteurs grecs et romains avec qui ils avaient des relations belliqueuses.La société celte est divisée en trois classes : la classe sacerdotale (druides, bardes et vatès), la classe guerrière (roi, chefs et guerriers) et la classe productrice (artisans, commerçants…). Chaque tribu est dirigée par un chef-roi, élu par les guerriers sous le contrôle des druides. Le chef-roi est au même rang hiérarchique que le druide sauf sur le plan spirituel. Il administre la société, il annonce les sen-tences que le druide a prononcées. Il ne peut donc agir qu’après l’avoir consulté.Le mot « druide » vient du celte « dru-wid-es » qui signifie « très savant ». La maitrise des pratiques magiques leur donne la place d’intermédiaire entre les dieux et les hommes. Ils ont le droit de parole avant le roi et ne sont soumis à aucune interdiction ni obligation. Les druides ont de nombreuses autres fonctions : ils éduquent les jeunes, fixent les calendriers, arbitrent les conflits, soignent les malades, prédisent l’avenir, président les cérémonies religieuses…

Des agriculteurs, des éleveurs, des artisans et des commerçants

Les Gaulois sont parvenus à développer l’une des plus riches agricultures du pourtour méditerranéen, grâce à un climat favorable, à la mise au point d’engrais, d’outils et d’attelages. Ils pratiquent le marnage, qui consiste à

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épandre sur le sol un mélange d’argile et de calcaire ; ils utilisent la bêche, la faucille, la faux et des engins plus modernes comme la carruca (avec roue et versoir) et le vallus (sorte de moissonneuse). Ils cultivent surtout des céréales et un peu de légumes.L’artisanat occupe une place importante. Les Gaulois excellent ainsi dans la production d’outils en fer et dans l’orfèvrerie. Le travail du bois est également développé, la tonnellerie notamment, mais cette large production n’a pas résisté au temps. Leurs poteries sont réputées dans toute l’Europe. Les poteries sigillées (signées à l’aide de poinçons) se caractérisent par leur couleur rouge orangé brillante et leur décor moulé en relief. Apparues à Arrezo en Italie au ier siècle avant J.-C., elles sont copiées en Gaule au ier siècle après J.-C. où de véritables centres de produc-tion sont créés comme à La Gaufresenque (Aveyron).

Exploitation des documentsDoc. 1 : Les Celtes se déplacent vers la Gaule, les îles britanniques, la vallée du Danube, le nord de l’Italie et l’Espagne. Ils s’y installent durablement.Doc. 2 : Le peuple est composé d’artisans, d’agriculteurs et d’éleveurs. Il est dirigé par les druides et la noblesse. En temps de guerre, le peuple prend les armes et accompagne les guerriers sur les champs de bataille. Enfin, les esclaves, qui sont la propriété des nobles, sont essentiellement des prisonniers de guerre.Doc. 3 : La moissonneuse permet de récolter les céréales. Montée sur roue, elle est poussée par un animal de trait guidé par un homme. Des lames en métal fauchent les épis qui tombent dans une sorte de grande pelle où ils sont ramassés. Elle permet de récolter des quantités plus importantes de céréales en un temps plus court.Doc. 4 : L’endroit le plus éloigné où ont été retrouvées des poteries de La Gaufresenque est situé sur les bords de la mer Noire à l’embouchure du Danube. Cela montre l’importance du commerce gaulois qui commença par du troc puis se développa avec la création de monnaies spécifiques à chaque tribu.Doc. 5 : Le travail de décoration du casque et du bouclier montre la grande adresse des artisans qui les ont réalisés. La diversité des matériaux utilisés prouve que les Gaulois maitrisent parfaitement les techniques de fusion, martelage et incrustation des métaux.

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Qui sont les Gaulois ?

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Exercice 1 • Indique la fonction de chaque personnage :

druide ; cavalier ; agriculteurs ; chef-roi ; artisans ; commerçants, soldat.

Exercice 2 • Lis ce texte, puis indique quel est, selon Jules César, le rôle des druides et des cavaliers.

En Gaule, il y a deux classes d’hommes importants : celle des druides et celle des cavaliers.Les druides s’occupent des affaires religieuses. Ils instruisent les jeunes. Si un meurtre est commis, s’il y a une dispute au sujet d’un héritage ou des limites d’un terrain, ils jugent et fixent les amendes. Ils ne vont pas à la guerre, ils ne paient pas d’impôts.Les cavaliers participent à la guerre.Les gens du peuple sont presque des esclaves. On ne leur demande jamais leur avis.

D’après Jules César, La Guerre des Gaules, ier siècle av. J.-C.

1. Les druides :

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2. Les cavaliers :

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Quelles sont les traces visibles de la présence romaine sur notre territoire ?Ces pages sont l’occasion de confronter les élèves aux traces concrètes de l’influence romaine en France. Elles permettent de montrer comment les Romains ont trans-formé le paysage de la Gaule.

Objectif– Prendre conscience des traces romaines en France et de leur importance.

Compléments pour le maitreLe sud de la Gaule sous influence grecque

puis romaine

Entre le ve et le iiie siècle avant J.-C., les Romains étendent leur emprise sur tout le pourtour de la Méditerranée. Stra-tégiquement intéressante pour Rome, la Gaule est aussi une région économiquement prospère. L’agriculture et l’artisanat y sont développés et le commerce très dyna-mique. Le port de Massalia, fondé par les Grecs, facilite les échanges avec le monde méditerranéen. Dans ce contexte, les armées romaines profitent d’un conflit entre deux tribus gauloises en -125 pour intervenir sur le terri-toire et établir une première colonie, la colonie de Narbo Martius, en -118, qui s’étend sur tout le sud-est de la Gaule. Avec cette implantation, Rome veut contrôler la route entre l’Italie et l’Espagne. Pour pérenniser cette position économique et stratégique, les Romains, se méfiant de la très grecque Massilia qui conservera son statut de cité indépendante, choisissent Narbo comme capitale. Cette province prend le nom de « Narbonnaise » et sert de point de départ à la conquête de l’ensemble du territoire gaulois.

Les voies de communication

Pour faciliter les déplacements au sein de l’Empire, les Romains construisent un vaste réseau routier. Les routes sont souvent en ligne droite. Les ingénieurs romains ont aussi construit des gués, des ponts, des tunnels pour éviter les obstacles naturels. Des bornes milliaires sont dressées à intervalles réguliers. Elles indiquent le nom de l’empereur qui a ordonné la construction ou la réfection de la voie, les distances jusqu’aux prochaines villes et en direction de quel peuple on se dirige. Ces distances sont exprimées en mille. Le mille romain correspond à 1 000 pas, soit 1,48 km.

Les villes

Dans les villes, les Romains bâtissent des monuments qui se répartissent en trois catégories.– Au centre de la vie politique et de la cité : le forum. C’est le lieu où se rendent les Romains pour discuter des affaires publiques. C’est une place dallée, carrée ou rectangulaire, fermée et encadrée de portiques. Le forum est la place principale, le cœur de la ville.

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– Les bâtiments destinés à l’agrément de la population : théâtre, cirque, arènes, amphithéâtre, odéon. Le théâtre a une architecture en demi-cercle, il est doté de gradins. L’odéon est un théâtre aux dimensions plus réduites dans lequel on déclame de la poésie, on organise des débats. Le cadre y est plus confidentiel, le public plus raffiné. Les spectateurs sont répartis selon leur rang social, les notables étant placés en bas.– Les monuments des eaux : aqueducs et thermes. Les villes sont alimentées en eau par des aqueducs. Des cana-lisations permettent de distribuer cette eau dans les fon-taines et les thermes. Les eaux usées s’écoulent dans des égouts. Les thermes servent aussi bien à se laver qu’à se détendre dans un cadre raffiné agrémenté de statues, de fontaines, de marbres et de mosaïques. L’entrée y est gra-tuite ou peu coûteuse.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Les premiers colons romains s’installent dans le sud-est de la Gaule. Les Grecs sont les premiers à s’installer en Gaule en fondant le port de Massilia en 600 avant J.-C.En 58 avant J.-C., les Éduens, un peuple gaulois, font appel à Jules César, alors gouverneur de la Narbonnaise, pour les défendre contre les Helvètes. Celui-ci repousse l’adversaire mais, au lieu de se retirer, il entreprend la conquête du reste de la Gaule. Il repousse les Germains derrière le Rhin et soumet de nombreuses tribus gauloises. En 53 avant J.-C., Vercingétorix, le chef des Arvernes, fomente une coalition de tous les peuples de la Gaule. Après quelques victoires contre les armées romaines, il est vaincu à la bataille d’Alésia en -52.Doc. 2 : Les routes sont recouvertes de dalles de pierre. Les Romains construisent des ponts pour éviter les détours en franchissant les vallées en ligne droite.Doc. 4 : L’odéon est consacré à la musique, à la poésie, aux débats. Le théâtre abrite des spectacles de tragédie et de comédie. Le forum est une place, centre de la vie politique de la ville, où se traitent aussi les affaires économiques et de justice. Le cirque est consacré aux courses de chars. L’aqueduc assure l’alimentation en eau de la ville. Le temple de Cybèle est l’un des lieux consacrés à la vie religieuse.

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Quelles sont les traces visibles de la présence romaine sur notre territoire ?

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Exercice 1 • Sur cette carte de la Gaule romaine, trace les limites de la Narbonnaise et colorie-la. Complète la carte en plaçant Narbo et Massilia.

Exercice 2 • Complète la légende en indiquant le nom de chacun des bâtiments : aqueduc, forum, ancien forum, voie romaine, odéon, cirque, temple de Cybèle, théâtre.

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Comment les Romains influencent-ils la vie des Gaulois ?La pax romana caractérise le climat de paix qui règne en Gaule pendant l’occupation romaine. On assiste au cours de cette période à la fusion culturelle des traditions gauloises et des innovations romaines, ce qui donne naissance à une civilisation ori-ginale : la civilisation gallo-romaine.

Objectifs– Comprendre l’influence de la culture romaine et l’évolution de la langue parlée en Gaule.– Saisir les avantages d’être un citoyen romain pour les notables gaulois.– Connaitre quelques caractéristiques de la civilisation gallo-romaine

Compléments pour le maitreLes Gaulois adoptent le mode de vie romain

L’assimilation des Gaulois dans le modèle romain est plus rapide et plus marquée dans le Sud, où les Romains sont anciennement présents depuis la conquête de la Narbon-naise. C’est d’ailleurs là que se trouvent les plus nombreux vestiges de cette époque. Les membres de l’aristocratie gauloise sont les moteurs de l’intégration. Ils sont plus réceptifs à la culture du vainqueur que les habitants des campagnes, qui font perdurer leurs traditions. L’organisa-tion et le mode de vie romain s’imposent progressivement. Les Gaulois vont devenir des Gallo-Romains.Sur le plan culturel, de nombreux loisirs se développent qui sont directement importés de Rome. Outre les cirques où ont lieu des courses de chevaux très appréciées des Gaulois, de nombreux bâtiments dédiés aux loisirs sont construits : des thermes (lieux de détente et de culture), des odéons ou des théâtres.À l’extérieur des civitas (cités créées par les Romains en Gaule, au nombre de 80), des villas sont construites sur le modèle romain, comprenant une partie d’habitation et une partie d’exploitation agricole. L’organisation spatiale de ces villae gallo-romaines de l’intérieur de la Gaule est néan-moins héritée des fermes gauloises : les bâtiments sont dispersés autour d’une vaste cour centrale. Assez isolées, souvent bâties à proximité des voies romaines, elles doivent se suffire à elles-mêmes et réunissent toutes les activités agricoles ou artisanales utiles aux habitants.

Les Gaulois deviennent des citoyens romains

À l’origine, la citoyenneté romaine était le privilège des seuls habitants de l’actuelle Italie ou était exceptionnelle-ment accordée après plusieurs années de service dans l’armée. En l’étendant aux peuples conquis en 212, l’empe-reur Caracalla renforce son influence et son pouvoir dans tout l’Empire.

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L’accession à la citoyenneté romaine, offerte aux notables gaulois, leur procure des droits : exercer certaines fonc-tions, faire appel des décisions de justice, devenir proprié-taire, voter. En échange, cela impose de payer des impôts et oblige à se plier au culte impérial. L’assimilation romaine est habile : elle ne détruit pas l’aristocratie gauloise mais l’incite à adhérer au système romain tout en respectant sa culture.

La culture romaine s’impose

La langue gauloise est mal connue car elle s’éteint à la fin de l’occupation romaine. Elle est constituée de dialectes qui n’ont pas laissé de traces écrites. Avec la conquête romaine, l’usage du latin, langue du vainqueur et langue de la nouvelle administration, se répand. Son adoption par les Gaulois est variable selon les régions, l’occupation pro-fessionnelle et le rang social. Le latin est utilisé pour les documents tels que les cadastres, les calendriers, les ins-criptions officielles, les épitaphes, les diplômes. Les gens du peuple, les artisans, les commerçants, les soldats parlent un latin simplifié que l’on appelle le latin parlé, lequel deviendra notre français.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Cette mosaïque représente une course de chars organisée dans un cirque (puce n° 5 sur la reconstitution de Lugdunum page 25 du manuel).Doc. 2 : La villa gallo-romaine est constituée d’une habitation autour du bassin, et de bâtiments agricoles visibles. On distingue des animaux d’élevage, des cultures de céréales, des vignes, des oliviers. La charrette chargée d’amphores confirme qu’il s’y pratique une activité viticole ou oléicole.Doc. 3 : Il s’agit du foulage du raisin pour l’écraser avant d’en extraire le jus destiné à la fabrication du vin. Cette mosaïque montre une activité agricole pratiquée dans de nombreuses villas gallo-romaines.Doc. 5 : Les Gaulois veulent obtenir la citoyenneté romaine pour accéder à de nouveaux droits. Le port de la toge est réservé aux hommes citoyens romains.Doc. 6 : La partie commune des mots se retrouve souvent dans les préfixes. Parfois seule la première lettre montre l’origine latine du mot français mais la sonorité générale reste proche (bucco/bouc).Doc 7 : Dans cet exemple, le G, le J, le U, le W, le Y et le Z sont absents de l’alphabet latin. L’alphabet latin subira de nombreuses évolutions, passant de 20 caractères ici à 24.

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Comment les Romains influencent-ils la vie des Gaulois ?

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Exercice 1 • Colorie d’une couleur les bâtiments et d’une autre les terrains cultivés du domaine, puis complète la légende à l’aide des mots suivants : zône de pâturage, verger, champ de blé, champ de vignes, bâtiment de stockage, écurie, maison du maitre, amphores à vin.

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1. Cite trois avantages d’être citoyen romain pour les Gaulois.

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2. Quels loisirs les Gaulois adoptent-ils au contact des Romains ?

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3. Recopie chacun de ces mots français (crème, cloche, chemise, cheval, caillou) en l’associant au mot gaulois dont il découle (caballus, crama, calio, clocca, camisia).

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Comment la Gaule devient-elle chrétienne ?Cette leçon apporte préalablement aux élèves quelques notions sur le christianisme. Elle explique que cette religion est d’abord considérée comme une menace pour l’Empire romain, qu’elle est interdite et que ses adeptes sont violemment persécutés, avant de devenir la religion officielle de l’Empire.

Objectifs– Situer le lieu d’apparition de la religion chrétienne.– Connaitre les grands principes de cette religion.– Comprendre comment cette religion s’est répandue en Gaule.

Compléments pour le maitreLa naissance du christianisme

En deux siècles, l’Empire romain s’est largement étendu. Au ier siècle il couvre tout le pourtour de la Méditerranée, de l’Espagne jusqu’au Moyen-Orient. Au Nord, il s’étend jusqu’à l’actuelle Écosse. La Palestine devient province romaine après la prise de Jérusalem par Pompée en 63 avant J.-C. Au moment de la naissance de Jésus, la Pales-tine est donc occupée par les Romains, qui la gouvernent conjointement avec les rois locaux et les autorités religieuses.Jésus nait probablement vers l’an 4 avant notre ère. Sa vie, ses actes et ses paroles ont été rapportés par les Évangiles (du grec evangelion, « bonne nouvelle ») écrits entre 65 et 110 par Mathieu, Marc, Luc et Jean. D’après ces textes, Jésus est né à Bethléem et a passé sa jeunesse à Nazareth avec ses parents Joseph et Marie. Vers 30 ans, il com-mence à prêcher en Judée. Accompagné de ses disciples et des douze apôtres, il propose un nouveau rapport à Dieu. Aimer celui-ci ne se limite pas à observer la loi mais aussi à aimer les hommes jusqu’à leur pardonner leurs crimes. Il promet le salut, c’est-à-dire la vie éternelle après la mort, à ceux qui le suivent. Considéré par les autorités politiques et religieuses comme un agitateur, il est condamné et crucifié vers l’an 30 à Jérusalem. Selon ses disciples, il ressuscite trois jours après sa mort. Jésus est considéré comme le fils de Dieu dans la religion chrétienne.

En Gaule, des premiers chrétiens persécutés

Le christianisme se répand en Gaule par le couloir rhoda-nien. Les premiers chrétiens déclenchent l’hostilité des autorités romaines en refusant de sacrifier au culte impérial et en professant le monothéisme. Il faut toutefois noter que les persécutions contre les chrétiens n’ont pas eu lieu de manière continue et généralisée. Ces persécutions se déroulent par vagues et de façon localisée, souvent dans les moments de crise de l’Empire. Toutefois, elles ont été particulièrement importantes au iiie et au début du ive siècle.

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Le triomphe du christianisme

Au début du ive siècle, Constantin ier devient empereur et autorise les chrétiens à pratiquer leur religion en signant l’édit de Milan en 313. Le dimanche est adopté comme jour férié en 321. En 325, le concile de Nicée donne au christianisme son unité : une Église, une foi, l’unité du Père et du Fils. L’édit de Thessalonique à la fin du ive siècle enté-rine les décisions du concile de Nicée. Le paganisme n’est plus toléré. L’Empire romain devient un empire chrétien et la communauté chrétienne s’organise.

Exploitation des documentsDoc. 1 : La Palestine se trouve à l’est de la Méditerranée, au Moyen-Orient. Rome est la capitale de l’Empire romain.Doc. 2 : Les chrétiens sont torturés et livrés aux bêtes. Tous font partie de la première communauté chrétienne de Lyon. Le martyre de Blandine et de ses compagnons est attesté en 177. Les citoyens romains sont décapités. Les autres sont condamnés à mourir dans l’arène.Doc. 4 : Ce chapiteau fait référence à l’épisode de l’abat-tage du pin sacré, lorsque saint Martin (personnage à droite tenant une crosse d’évêque) réussit à détourner de sa trajectoire, par un signe de croix, le pin sacré qu’il demandait d’abattre et qui allait lui tomber dessus. Né en 316, saint Martin fonde le premier monastère en Gaule en 360 près de Poitiers. Il devient évêque de Tours en 371. Il sillonne la Gaule pour convertir les campagnes restées fidèles à la religion gauloise.Doc. 5 : Constantin et Licinius décident d’autoriser les chrétiens à pratiquer leur religion. Ils justifient leur geste par un souci de tolérance religieuse.Doc. 6 : La couronne de Constantin est surmontée d’une croix. Ce symbole de la religion chrétienne indique l’appartenance de l’empereur à cette confession.

Pour aller plus loin• La Naissance du christianisme, TDC, n° 787, 2000.• P.-M Beaude, Premiers chrétiens, premiers martyrs, col-lection découvertes, Éditions Gallimard,1993.

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Comment la Gaule devient-elle chrétienne ?

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Exercice 1 • Lis ce texte et réponds aux questions.

Blandine, suspendue à un poteau, était exposée aux bêtes. Elle priait d’une voix forte. Ce jour-là, aucune des bêtes ne la toucha : elle fut détachée du poteau et ramenée dans la prison. On la réservait pour un autre com-bat, elle, la faible, la méprisée. Après avoir souffert le fouet, elle fut enfermée dans un filet et on la jeta devant un taureau. Il la lança plusieurs fois en l’air avec ses cornes ; elle paraissait ne rien sentir, tout entière à son espoir, poursuivant son entretien intérieur avec le Christ.

D’après une lettre des chrétiens de Lyon adressée à des chrétiens d’Asie mineure en 177.

1. Qui a écrit ce texte ?

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2. Quelles sont les épreuves que subit Blandine ?

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3. Pourquoi Blandine est-elle torturée ainsi ?

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4. Fais une recherche pour savoir qui était Blandine, où et quand elle a vécu.

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Exercice 2 • Retrouve les mots qui correspondent aux définitions suivantes.

1. Personne qui croit en un dieu unique :

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2. Personne qui croit en les enseignements d’un maitre :

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3. Région dans laquelle est né Jésus :

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4. Personne qui croit en Jésus-Christ :

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5. Religion prêchée par Jésus :

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6. Livres dans lesquels est racontée la vie de Jésus :

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Qui sont les peuples barbares qui attaquent la Gaule à partir du ve siècle ?Les vagues d’invasions qui se produisent en Gaule à partir du ve siècle sont les pré-mices d’une installation durable des peuples barbares qui conduira à la disparition de l’Empire romain.

Objectifs– Connaitre les différents peuples qui ont envahi la Gaule.– Mesurer le déclin de l’Empire romain qui ne peut pas faire face aux envahisseurs.

Compléments pour le maitreLes premières invasions barbares

Dès le milieu du iiie siècle, des peuples germains fran-chissent le limes et pillent les régions à l’ouest du Rhin. Le limes est la frontière physique entre l’Empire romain et le monde barbare (les peuples ne parlant ni grec, ni latin et ne maitrisant pas l’écrit). C’est un ensemble de routes par-semées de postes de surveillance. Sa construction a débuté en 84 après J.-C. sous Domitien en Angleterre, en Haute-Germanie et au nord du Danube. Le long de cette frontière, les Romains ont édifié des fortifications et plus de 900 tours de guet. Les plus célèbres limes sont ceux construits dans le nord de la province de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne) : les murs d’Hadrien et d’Antonin.On peut distinguer trois périodes d’invasions en Gaule. La première est celle du pillage par les Barbares mais sans installation dans l’Empire romain, ce sont de simples incur-sions. La deuxième est celle des invasions proprement dites. L’Empire romain est affaibli et le limes n’est plus aussi bien gardé. Pour pallier les faiblesses des légionnaires, des prisonniers germains sont incorporés dans l’armée romaine et servent à repeupler les campagnes, comme paysans astreints au service militaire.

L’avancée des Huns en Gaule

La troisième vague d’invasions, appelée « les grandes inva-sions », a lieu aux ive et ve siècles avec l’avancée des Huns, qui détruisent les royaumes germains des Ostrogoths et des Wisigoths. En 406, les Vandales, les Suèves et les Alains, qui fuient les Huns, franchissent le Rhin. Ce sont alors plus de 150 000 hommes qui envahissent l’Empire romain. Les Huns cherchent à étendre leur empire vers la Gaule, puis vers l’Italie.Ils sont décrits par les Romains comme des hommes tra-pus, de petite taille. Leur efficacité militaire est redoutable. Grands cavaliers, ils sont rapides, très mobiles et capables de prendre leurs adversaires par surprise. Leur tactique consiste à attaquer en groupes de 500 à 1 000 cavaliers, convergeant de diverses directions. En cas de riposte, ils reculent pour attirer leurs ennemis vers d’autres groupes

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qui les attendent embusqués. Les Huns sont repoussés grâce à une alliance entre les Francs, les Burgondes et les Wisigoths qui prêtent main-forte au général romain Aetius lors de la bataille des Champs Catalauniques en 451.

L’installation des peuples barbares en Gaule

Après ces séries d’invasions, différents peuples sont auto-risés à s’installer en Gaule à condition de servir dans l’ar-mée : c’est le cas des Francs Saliens qui s’établissent entre l’Escaut et la Meuse au milieu du ive siècle. Les Burgondes et les Wisigoths se voient attribuer le statut de peuple fédéré pour avoir combattu les Alains et les Vandales aux côtés de l’armée romaine. De véritables royaumes bar-bares voient ainsi le jour : les Wisigoths ont même leur propre monnaie. Rome perd peu à peu le contrôle du pro-cessus de romanisation des Barbares. La chute de l’Empire romain d’Occident aura lieu en 476 lorsque le jeune empereur romain Romulus Augustule est renversé par Odoacre, un Germain de la tribu des Hérules et un des chefs de la garde impériale.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Les Francs ont donné son nom à la France, les Angles à l’Angleterre, les Alamans à l’Allemagne, les Bur-gondes à la Bourgogne (qui n’est pas un pays mais une région).Ce sont les Huns, venant d’Asie, qui repoussent les autres peuples vers l’Ouest.Doc. 2 : Les Huns se déplacent à cheval, ce sont d’excel-lents cavaliers.Doc. 3 : Attila était surnommé « le fléau de Dieu », cette expression apparait dans une hagiographie de saint Leu (ou saint Loup), évêque de Troyes ayant défendu sa ville contre les attaques d’Attila en 451.Doc. 4 : Les Wisigoths, les Burgondes et les Francs.L’Empire romain d’Orient n’a pas disparu en même temps que l’Empire romain d’Occident. Plus tard devenu l’Empire byzantin, il résiste jusqu’au xve siècle jusqu’à ce qu’il passe sous la domination de l’Empire ottoman.Doc. 5 : Les peuples barbares se sont inspirés des Romains dans leur organisation politique, mais aussi dans leur façon de pratiquer l’agriculture et le commerce.Doc. 6 : Les élèves peuvent supposer qu’il s’agit d’or ou de cuivre, deux métaux « dorés ». Les abeilles sont effective-ment en or, incrustées de grenat.Cela montre que les « barbares » étaient de très bons orfèvres.

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Qui sont les peuples barbares qui attaquent la Gaule à partir du ve siècle ?

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Exercice 1 • Dans ce texte de Sidoine Apollinaire lesquels de ces thèmes sont abordés pour critiquer les Barbares : la musique, la cuisine, la poésie, le sport, l’architecture ? Souligne les passages correspondants pour justifier tes réponses.

Veux-tu savoir d’où vient que ma veine poétique se glace ? Effrayée par la lyre discordante des Barbares, ma muse dédaigne des vers qui ont six pieds*, depuis qu’elle voit des protecteurs qui en ont sept. Heureux tes yeux, heureuses tes oreilles, heureux ton nez lui-même, car il ne sent pas dix fois chaque matin l’odeur fétide et de l’ail et de l’oignon !

* Les poèmes latins sont toujours construits sur une structure de vers de 6 pieds.

Sidoine Apollinaire (430-480), Poésies, avant 469.

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Exercice 2 • Retrouve le nom des différents royaumes barbares.

500 km

Royaume de Syagrius

Empire romaind’Orient

ASIEMINEURE

OCÉANATLANTIQUE

Mer Noire

MerMéditerranée

ConstantinopleConstantinopleRomeRome

1

2

34

5

6

7

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1. Les Huns sont un peuple venu d’Italie. Vrai Faux

2. Le limes est une frontière fortifiée. Vrai Faux

3. La Gaule fait partie de l’Empire romain d’Occident. Vrai Faux

4. Attila est vaincu en 451 lors de la bataille des Champs Catalauniques. Vrai Faux

5. Ce sont les Romains seuls qui parviennent à repousser Attila. Vrai Faux

6. L’Empire romain d’Orient disparait en 476. Vrai Faux

7. Les peuples barbares s’inspirent du mode de vie des Romains. Vrai Faux

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Quelles invasions surviennent aux ixe et xe siècles ?Pour répondre à la prescription des programmes, cette leçon arrive à la suite de celle évoquant les premières vagues d’invasions des ive et ve siècles. Toutefois, d’un point de vue strictement chronologique, elle se situe après le règne de Charlemagne, quand l’Empire, plusieurs fois divisé et affaibli, constitue une cible facile.

Objectifs– Comprendre qu’une succession d’invasions marque la fin du règne des Carolingiens.– Savoir qui sont les Vikings et connaitre l’origine de leur implantation en France.

Compléments pour le maitreDe multiples invasions

Pendant deux siècles, les royaumes carolingiens vont subir trois vagues d’invasions (Sarrasins, Vikings puis Hongrois). Partant des territoires conquis en Afrique du Nord, en Espagne et dans les îles de Méditerranée, les Sarrasins mènent dès le début du ixe siècle des expéditions, la plu-part navales, sur les côtes d’Italie, du Languedoc et de Pro-vence où ils seront présents jusqu’à la fin du xe siècle.Les Vikings opèrent de la même manière massivement à partir du milieu du ixe siècle. À partir des côtes, ils remontent les fleuves et pillent villes et monastères. Ils occuperont Rouen, Nantes, Chartres, Tours, Bordeaux, Cambrai… Leur progression s’arrête devant Paris en 887.C’est à la fin du ixe siècle qu’a lieu la dernière vague d’inva-sions menée par les Hongrois par l’Est. Ils mènent de nom-breux raids en Germanie et en Italie. Ils atteignent même la Bourgogne et l’Aquitaine. Ils sont arrêtés en 955 par le roi de Germanie Otton Ier qui fondera par la suite le Saint Empire romain germanique.

Les invasions vikings

Les Vikings, originaires des pays scandinaves, sont souvent considérés comme des pillards mais ce sont avant tout de grands navigateurs, des commerçants et des guerriers. Ils ont tout d’abord établi des comptoirs sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord. Par la suite, ils ont envahi l’Irlande, l’Angleterre, la Normandie et le nord de la Russie. Ils explorent même l’Amérique du Nord, le Groenland et la Méditerranée.S’ils pillent les richesses à leur portée, ils cherchent aussi à coloniser les terres conquises et y développent l’agricul-ture et l’élevage. C’est le cas en Islande, en Irlande et en Russie.Les Vikings utilisent des drakkars, un bateau à voile très efficace propulsé par des rames et à faible tirant d’eau, ce qui leur permet de naviguer sur les fleuves et de se dépla-cer dans un sens comme dans l’autre, sans être obligés de faire demi-tour.

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L’installation des Vikings en Gaule

L’année 841 marque la première incursion des Vikings en Gaule par la Seine et le début de leurs raids dans la région correspondant à la Haute Normandie d’aujourd’hui. Ils prennent peu à peu l’habitude de rester plusieurs années sur place. Face à ces envahisseurs qu’il ne peut repousser, Charles le Simple, roi des Francs, propose à Rollon, chef viking installé dans la région, un traité de paix. Celui-ci donne aux Scandinaves le comté de Rouen et quelques territoires voisins en échange d’un engagement à ne plus envahir le royaume et à se convertir au christianisme. C’est le traité de Saint-Clair-sur-Epte, signé en 911. Il marque la naissance de la Normandie, pays des « Nordmen », les hommes du Nord.

Exploitation des documentsDoc. 1 : Les attaques contre les empires carolingiens viennent des Vikings au Nord, des Hongrois à l’Est et des Sarrasins du Sud.Doc. 2 : Au cours de leurs attaques, les Normands sont accusés de massacre, de pillage, de dévastation et d’in-cendies. Il faut signaler aux élèves qu’il s’agit ici du point de vue d’une victime et que les propos sont exagérés. En réalité, les Vikings exigeaient généralement un tribut en échange de leur départ.Doc. 3 : Un bateau à faible tirant d’eau permet de naviguer à des endroits où il y a peu de fond : près des côtes et sur les fleuves.Doc. 4 : Rollon attaque la ville de Rouen par bateau, en remontant la Seine.Doc. 5 : Rollon ne fait pas allégeance au roi et refuse de s’agenouiller devant lui. Il se considère comme l’égal de Charles le Simple.Doc. 6 : Les Vikings sont polythéistes. Le fait d’obliger leur chef Rollon à se convertir au christianisme en se faisant baptiser est un moyen pour Charles le Simple d’accélérer leur assimilation. C’est ainsi que Rollon est baptisé à Rouen en 912 sous le nom de Robert Ier.L’épouse de Rollon est Gisèle, la fille du roi Charles le Simple. Il s’agit d’un mariage politique, Gisèle n’étant encore qu’une enfant.

Pour aller plus loin• F. Neveu, L’Aventure des Normands, Perrin, 2006.• Collectif, Les Vikings, coll. « Mes grandes découvertes », Gallimard jeunesse, 2008.

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Quelles invasions surviennent aux ixe et xe siècles ?

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Exercice 1 • Complète cette carte en ajoutant la direction des raids des Vikings, des Sarrasins et des Hongrois. Utilise trois couleurs différentes.

Loire

Rhin

Seine

Tage

Oder

Vistule

Danube Garonn

e

Rhône

OcéanAtlantique

Merdu

Nord

MerBaltique

MerBaltique

MerBaltique

MerMéditerranée

Vikings

Sarrasins

Hongrois

500 km0

Royaumes carolingiens

Régions d’installation des Vikings

Exercice 2 • Réponds aux questions par des phrases.

1. Quels sont les peuples qui menacent les royaumes carolingiens au ixe siècle ?

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2. Quel est le peuple qui s’installe durablement sur les territoires attaqués ?

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3. D’où viennent les Vikings ?

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4. Comment Charles le Simple parvient-il à arrêter la progression des Vikings ?

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5. Pourquoi la région Normandie s’appelle-t-elle ainsi ?

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Rédiger un récit historiqueUn raid de Ragnar Lodbrock

Méthode

Compétences du socle commun• Comprendre un document : comprendre le sens géné-ral d’un document ; extraire des informations perti-nentes pour répondre à une question.Écrire un récit historique impose à l’élève, tout en compre-nant le sens global d’un document, de savoir retrouver les informations utiles à la rédaction de son récit.

• Se repérer dans le temps : construire des repères his-toriques ; ordonner des faits les uns par rapport aux autres et les situer dans une époque ou une période donnée.Le récit s’appuiera sur des repères chronologiques. Ceux-ci permettront de situer les évènements relatés dans l’avant et l’après, les origines voire les causes et les consé-quences. Cet ancrage dans le temps est essentiel. On évi-tera ainsi les analyses ou les jugements anachroniques.

• Se repérer dans l’espace : construire des repères géo-graphiques ; nommer et localiser un lieu dans un espace géographique ; situer des lieux et des espaces les uns par rapport aux autres.Dans son récit de l’enchainement des évènements, l’élève s’appuiera sur une localisation des lieux où se déroulent les faits racontés.

• Raisonner, justifier une démarche et les choix effec-tués : poser/se poser des questions ; formuler des hypothèses ; vérifier ; justifier.L’élève doit identifier les sources dont il dispose, savoir interpréter les informations mises à sa disposition pour identifier ce qui sera utile à la rédaction de son récit. Il vérifiera la pertinence de ce qu’il affirme dans la perspec-tive de distinguer Histoire et fiction.

• Pratiquer différents langages en histoire et en géo-graphie : écrire pour structurer sa pensée et son savoir, argumenter et pour écrire, communiquer et échanger.Le contrôle de la validité de l’enchainement des évène-ments et le respect du cadre donné dans la fiche méthode sont la garantie d’un récit cohérent respectant la logique propre à ce type d’écrit.

• S’informer dans le monde du numérique : trouver, sélectionner et exploiter des informations dans une ressource numérique (Bloc ressources).Sur un site présentant l’histoire de la Normandie, l’élève complète les informations dont il dispose. Il élargit son champ d’investigation et étend ses connaissances.

Objectifs– Comprendre, sélectionner les informations.– Maitriser les codes propres à la rédaction d’un récit.

Compléments pour le maitreDoc. 1 : Les armes les plus coûteuses sont les épées longues à double tranchant. Les Vikings utilisent aussi des épées plus courtes portées à la ceinture dans un fourreau. La lance, constituée d’un fer fixé à une longue perche, est utilisée comme arme de poing ou de jet. Comme moyen de défense, les guerriers utilisent un bouclier le plus souvent circulaire, fait de bois et parfois recouvert de cuir. Quelques-uns portent une cotte de maille faite d’anneaux de métal reliés entre eux. Enfin, les Vikings se protégeaient la tête d’un casque conique prolongé par un nasal.Doc. 2 : Les « langskip » sont des navires de guerre et les « kaupskip » sont des navires de commerce. Les premiers sont pontés et disposent d’un important équipage de rameurs qui manient un long aviron. Ces bateaux sont des transports de troupes qui se déplacent indifféremment à la voile et/ou à la rame. Leur fond plat leur permet de remonter les rivières. Les seconds sont capables de naviguer en haute mer et se déplacent à la voile. Ils disposent d’un équipage réduit. Ces bateaux ne sont pas pontés, leur cale est ouverte et leur donne une capacité de charge de parfois plus de 15 tonnes.Doc. 3 : Le texte décrit la brutalité avec laquelle les raids sont menés. Les expressions utilisées montrent le niveau de violence des méthodes vikings et la terreur qu’elles suscitent.Doc. 4 : Le raid de Ragnar Lodbrock se déroule en 845. Le Viking arrive du Danemark et pénètre avec ses 120 drakkars dans l’embouchure de la Seine. Il pille Rouen puis se dirige vers Paris. Charles le Chauve, face au danger, finit par payer un lourd tribut en échange de son départ.

La fiche méthodeLes étapes proposées dans cette activité rappellent un protocole classique de production d’écrits. Ici, seuls les éléments du récit imposés évoquent le contexte historique. C’est l’occasion d’expérimenter une situa-tion de langage écrit sous contrainte, en même temps qu’un exercice de validation des acquis historiques découverts lors des leçons précédentes.Comme outil de relecture, on pourra proposer une lecture croisée en binôme en utilisant les éléments indiqués sur le Post-it en bas de page. Le récit pré-sente-t-il les personnages ? Comporte-t-il une date ? Les lieux sont-ils précisés ? Les circonstances explici-tées ? Les enjeux compréhensibles ?On peut aussi imaginer une mise en œuvre collective avec répartition des rôles.

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Rédiger un récit historiqueUn raid de Ragnar Lodbrock

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Guide d’écriture et de relecture

Exercice • Utilise ces trois tableaux avant de finaliser ton récit.

Lis chaque proposition et coche celles qui correspondent à ce que tu as fait.

A • Pour vérifier si les éléments essentiels du récit sont présents, je vérifie que :

Les personnages

J’ai fait le portrait de Ragnar Lodbrock et des autres personnages du récit.

La date

J’ai indiqué quand se déroule l’action.

Les lieux

J’ai précisé où ont lieu les évènements.

Les circonstances et les enjeux

J’ai décrit le voyage : le départ, les étapes, l’arrivée.

J’ai raconté les évènements : pillages, combats, réaction des victimes, butin, etc.

B • Pour enrichir mon texte, je peux :

Faire parler les personnages.

Décrire précisément les lieux (d’après tes recherches ou ton imagination).

Inventer des personnages et les nommer.

Détailler la description des personnages (apparence physique, vêtements, armement…).

Imaginer d’autres étapes du raid.

Raconter le voyage de retour et l’accueil de Ragnar au Danemark.

Personnaliser ton récit en utilisant l’humour, l’originalité.

Réutiliser ce que tu as appris par tes lectures, les films que tu as vus, tes recherches.

C • Pour contrôler la forme de mon récit, je vérifie que :

Mon récit a un titre.

Mon récit débute par une présentation.

Mon récit est découpé en plusieurs paragraphes.

Chaque paragraphe est constitué de plusieurs phrases commençant par une majuscule et finissant par un point.

Si j’ai fait parler des personnages, j’ai utilisé la ponctuation du dialogue.

J’ai vérifié que les noms propres (personnages, lieux) comportent une majuscule.

Mon récit a une fin.

J’ai vérifié l’orthographe.

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Comment Clovis unifie-t-il la Gaule ?Cette leçon marque le tournant chronologique de la thématique du programme « Avant la France ». En effet, Clovis est considéré comme le premier roi qui pose les fondements principaux de la royauté française : roi unificateur, chrétien qui est à l’ori-gine de la première dynastie au pouvoir.

Objectifs– Connaitre les conquêtes territoriales de Clovis.– Comprendre le rôle qu’a joué la conversion de Clovis dans l’unification de la Gaule.– Comprendre que le règne de Clovis pose les bases de la royauté française.

Compléments pour le maitreLes conquêtes de Clovis

Clovis (466-511) hérite du royaume franc de Tournai à la mort de son père en 481. C’est en 486 qu’il s’empare du dernier royaume gallo-romain en battant Syagrius à Sois-sons. Il pousse ensuite ses conquêtes vers l’Est. Il affronte les Alamans à Tolbiac en 496 ; c’est à l’occasion de cette bataille, gagnée contre toute attente après avoir prié le Christ, qu’il se serait fait baptiser. Poursuivant sa campagne d’expansion, Clovis s’empare du royaume wisigoth en 507 après sa victoire à Vouillé. C’est alors qu’Anastase, empe-reur romain d’Orient, lui attribue les titres de « consul » et d’« Auguste ». Clovis devient alors le roi de tous les Francs. Le royaume est unifié et il fait de Paris sa capitale en 509.

Le baptême de Clovis

La conversion de Clovis au catholicisme, religion de sa femme Clotilde, par son baptême à Reims est un épisode politique très important. Il obtient ainsi le soutien des évêques qui détiennent le pouvoir dans les cités et devient légitime aux yeux des Gallo-Romains. Cette conversion marque le début des liens entre clergé et monarchie et représente l’acte fondateur d’une monarchie qui tient son pouvoir de Dieu et qui règne en son nom. Ceci perdurera jusqu’au xixe siècle et la quasi-totalité des rois de France se feront couronner aussi dans la cathédrale de Reims.

La dynastie mérovingienne

Pour les Mérovingiens, la dynastie de Clovis, le royaume est un patrimoine familial qui doit être partagé à la mort du père entre tous ses héritiers mâles. Cette coutume a pro-voqué le morcellement du territoire et a été à l’origine de nombreuses guerres de pouvoir entre frères. Ce n’est qu’au début du viie siècle, avec Clotaire II puis son fils Dagobert, que le royaume est réunifié et connait une période de paix relative. Après la mort de Dagobert en 639, l’autorité des rois mérovingiens s’affaiblit. Appauvris, ils vont perdre peu à peu le soutien des nobles et des évêques au profit des maires du palais, qui deviennent à leur tour les véritables administrateurs du royaume.

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Exploitation des documentsDoc. 1 : Ces deux cartes de la Gaule, qui correspondent l’une à l’arrivée au pouvoir de Clovis en 481 et l’autre à sa mort en 511, montrent une expansion territoriale excep-tionnelle. En 481, le royaume de Clovis est restreint à un petit territoire au nord de la Gaule, le reste étant divisé entre différents royaumes. En 511, on voit que Clovis a étendu son influence au Sud-Est et le territoire qu’il contrôle est vaste.Doc. 2 : L’armement du soldat franc est constitué d’une épée, d’une courte dague, d’une lance et d’une hache de guerre appelée francisque. Il porte un casque et un bouclier.Doc. 3 : D’après ce texte, c’est Clotilde, son épouse catho-lique, qui l’incite à se convertir.Clovis met cependant une condition à sa conversion : que Jésus-Christ lui permette de gagner dans cette bataille dif-ficile contre les Alamans. Comme il en sort vainqueur, il se convertit au catholicisme.Doc. 4 : Clovis est plongé nu dans la cuve baptismale, la sainte ampoule contenant l’huile sacrée (saint Chrême) au-dessus de sa tête. À gauche se trouvent les évêques, que l’on reconnait à leur mitre et à leur crosse, au premier rang desquels on identifie saint Rémi, celui qui convertit Clovis à Reims le 25 décembre 496. À droite se trouve la partie politique : les hauts dignitaires du royaume qui lui remettent la couronne, c’est-à-dire le pouvoir. Cette image montre l’alliance de la royauté et de l’Église.Doc. 5 : L’apparence négligée des « rois fainéants » est évo-quée dans les expressions « longue chevelure et barbe pendante » qui montrent une sorte de laisser-aller et d’im-puissance. Il faut noter que l’auteur du texte est Eginhard, chroniqueur de la période de Charlemagne, et que ce texte est écrit quatre siècles après les faits cités. Eginhard avait certainement en tête de mettre en valeur Charle-magne, personnage à l’opposé de ces rois mérovingiens inutiles et falots décrits ici.

Pour aller plus loin• J.-P. Leguay, L’Europe des États barbares (ve-viiie siècle), Éditions Belin, 2002.• R. Le Jan, Les Mérovingiens, Éditions PUF, 2006.

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Comment Clovis unifie-t-il la Gaule ?

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1. La France tire son nom de la tribu des Francs. Vrai Faux

2. Clovis est un important chef burgonde. Vrai Faux

3. En 496, Clovis décide de se faire baptiser avec ses guerriers. Vrai Faux

4. Pendant le règne de Clovis, le royaume des Francs s’affaiblit. Vrai Faux

Exercice 2 • Lis ces deux textes sur la conversion de Clovis et réponds aux questions ci-dessous.

Texte 1

La piscine est préparée, des parfums sont répandus, des cierges brillent. [...] Le roi s’avance vers le baptistère pour effacer avec une eau fraiche les traces de ses mauvaises actions passées [...]. Lorsqu’il entre pour le bap-tême, l’évêque de Reims, Rémi, l’interpelle : « Dépose humblement tes colliers. Adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré [...]. » Ainsi, le roi fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et oint du saint Chrême avec le signe de la croix du Christ. Plus de trois mille hommes de son armée furent également baptisés.

D’après Grégoire de Tours (538-594), Histoire des Francs, vers 580.

Texte 2

Alors qu’ils étaient parvenus au baptistère, le clerc qui portait le chrême fut arrêté par la foule [...]. À cause de la bousculade, personne ne pouvait ni sortir de l’église, ni y entrer, Rémi commença alors à prier. Tout à coup, une colombe plus blanche que neige apporta dans son bec une ampoule pleine de chrême saint [...]. Rémi ayant reçu cette ampoule, la colombe disparut.

D’après le récit d’Hincmar, évêque de Reims, vers 878.

1. Qui sont les auteurs de ces deux textes ?

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2. Ont-ils été écrits par des personnes ayant assisté à la cérémonie ? Précise ta réponse.

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3. Quelle précaution doit-on prendre en interprétant leurs propos ?

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4. Dans le texte 1, que signifie selon toi « brûle ce que tu as adoré » ?

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5. Dans le texte 2, quel est l’élément extraordinaire qui apparait et qui ne figure pas dans le texte 1 ? Que symbolise cet élément ?

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Comment Charlemagne constitue-t-il son empire ?Cette leçon s’attache à montrer comment Charlemagne parvient à constituer un empire chrétien d’Occident dans un monde partagé entre trois pôles : l’Occident, l’Empire byzantin à l’Est et le monde musulman au sud de la Méditerranée.

Objectifs– Découvrir l’origine de la dynastie carolingienne.– Comprendre les étapes de la constitution territoriale de l’empire carolingien.– Comprendre l’importance de la religion chrétienne dans l’empire de Charlemagne.

Compléments pour le maitreUne nouvelle dynastie : les Carolingiens

Profitant de la faiblesse des rois mérovingiens, les maires du palais prennent progressivement le pouvoir. L’un d’entre eux, Charles Martel, auréolé de ses victoires militaires contre les Sarrasins, décide de gouverner seul l’ensemble du regnum Francorum en 737. À sa mort en 741, il pro-cède au partage du territoire qu’il contrôle entre ses deux fils, le premier, Carloman, recevant l’Austrasie, l’Alamannie et la Thuringe, le second, Pépin le Bref, la Neustrie, la Bour-gogne et la Provence. Peu à peu, celui-ci écarte son frère du pouvoir. Il se fait couronner roi avec l’accord du pape en 751, déposant de fait le dernier roi mérovingien Childé-ric III. La dynastie carolingienne est née.

De nombreuses conquêtes militaires

À la mort de Pépin le Bref en 768, le partage entre ses fils Charles et Carloman tourne à l’avantage du premier qui entreprend de poursuivre les conquêtes territoriales de son père, sous le nom de Carolus Magnus, dit Charlemagne.Pendant la plus grande partie de son règne, qui a duré 46 ans, Charlemagne combat pour agrandir son empire. En 53 campagnes victorieuses, il parvient à étendre son terri-toire. Aux terres déjà conquises par son père, il ajoute la Saxe, la Bavière, la Lombardie et une partie de la Cata-logne. Pour préserver son empire, il contrôle des terri-toires frontaliers « tampons » qui lui assurent la sécurité de ses frontières.

La religion chrétienne comme ciment de l’empire

Les conquêtes de Charlemagne s’accompagnent de la conversion forcée des territoires assujettis à l’Empire, dont l’unité de la foi chrétienne est le véritable ciment, et dont le chef affirme sa mission de conduire son peuple au salut.La religion est donc un instrument politique au service d’une hégémonie : pour que les populations issues de cultures et de religions différentes aient conscience d’ap-

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partenir au même empire, il faut qu’elles vivent avec les mêmes principes, les mêmes règles. L’empereur, chef spi-rituel autant que temporel, intervient aussi bien sur le plan de l’organisation du clergé que des préceptes théolo-giques. La gestion de l’Église est plus qu’une affaire spiri-tuelle, elle est aussi éminemment politique. C’est pourquoi le sacre de l’empereur à Rome en 800 s’inscrit dans une continuité de l’équilibre géopolitique de l’époque (les Marches).

Exploitation des documentsDoc. 1 : Charlemagne est représenté comme un chef poli-tique puissant (il a les attributs de la royauté : couronne et globe), mais aussi comme un chef religieux et un saint : sur le globe, une croix chrétienne est représentée, ce qui signifie qu’il règne sur un monde chrétien, il porte la cape d’un chef religieux, sa sainteté est restituée par l’auréole figurée derrière lui.Dans son portrait, Eginhard décrit un chef qui inspire la puissance, le respect, la force, la vitalité et même la virilité. Seule la voix un peu « grêle » dénote dans son portrait, comme si ce dernier détail discordant était ajouté pour humaniser un peu le personnage ou le rendre crédible.Doc. 2 : La Saxe, la Bavière, la Lombardie et la Catalogne.Doc. 3 : Les adjectifs « longue, atroce, pénible » qualifient la guerre de Charlemagne pour soumettre le peuple Saxon. Cette guerre dure 33 ans. Charlemagne finit par obtenir que les Saxons se rallient de force à la religion chrétienne et abandonnent le « culte des idoles ». Il faut rappeler ici qu’un capitulaire de Charlemagne daté de 804 punit de mort tous ceux qui refusent le culte chrétien.Doc. 4 : Charlemagne est agenouillé devant l’autel de l’église d’Aix-la-Chapelle, en signe de soumission à Dieu. Il offre au représentant de l’Église une couronne reliquaire qu’il est supposé avoir rapporté d’une croisade mythique menée à Constantinople et à Jérusalem. Cette scène fait partie d’une série de vitraux de la cathédrale de Chartres consacrée à la vie de Charlemagne. L’empereur carolin-gien n’a jamais été reconnu comme un saint par l’Église, mais ces vitraux témoignent de l’exemple d’un empereur, représentant le pouvoir temporel, se mettant au service du pouvoir spirituel, délivrant les lieux saints des infidèles et obtenant le pardon de ses péchés.

Pour aller plus loin• G. Minois, Charlemagne, Éditions Minois, 2010.• G. Bührer-Thierry, « Comment Charlemagne gouverne son empire », revue L’Histoire, 2008.

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Comment Charlemagne constitue-t-il son empire ?

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Exercice 1 • Colorie en jaune le territoire dont hérite Charlemagne en 768. Colorie en rouge les territoires qu’il conquiert pendant son règne. Colorie en rose les marches. Place Aix-la-Chapelle. Complète enfin la légende.

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1. Comment s’appelle le biographe de Charlemagne ? Est-il très objectif dans ses récits ?

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2. Où Charlemagne a-t-il installé la capitale de son vaste empire ?

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3. Contre quel peuple Charlemagne a-t-il lutté pendant plus de 30 ans ?

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4. Comment appelle-t-on les territoires « amis » situés aux frontières de l’Empire ?

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5. Quelle exigence religieuse Charlemagne imposait-il aux peuples vaincus ?

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Pourquoi Charlemagne est-il sacré par le pape ?La question des liens très étroits entre l’Église de Rome et le pouvoir carolingien est centrale pour mieux comprendre la période. Le sacre de 800 est l’illustration de ce besoin réciproque de soutien entre le pape et Charlemagne.

Objectifs– Prendre conscience de l’existence de deux empires chrétiens.– Comprendre le lien qui unit la dynastie carolingienne et l’Église de Rome.– Faire le lien entre Empire chrétien d’Occident et Empire romain.

Compléments pour le maitreCharlemagne, un allié puissant du pape

En 795, un nouveau pape est élu, Léon III, qui rencontre des difficultés à asseoir son autorité. En 799, il est même attaqué par le peuple romain lors d’une procession et doit fuir pour sauver sa vie. Charlemagne lui accorde aussitôt son soutien et parvient à le réinstaller à Rome avec une bonne escorte. Redoutant les conséquences de la faiblesse de la papauté, Charle-magne, à la fin de l’année 800, se rend en personne à Rome pour y rétablir l’ordre.Pendant cette période, et depuis la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, les deux Églises de Rome et de Constantinople affichent leurs différences. Le schisme interviendra officiellement en 1054, séparant définitive-ment les catholiques et les orthodoxes.

Un empereur au pouvoir incontesté

Pour conserver son lien fort avec Charlemagne après son intervention à Rome, Léon III le couronne empereur au cours de la messe de Noël de l’année 800.En offrant ainsi à Charlemagne le titre d’empereur et d’au-guste, le pape espère retrouver sa suprématie sur le monde chrétien dont il veut restaurer l’unité. Le moment est particulier : l’Empire byzantin est alors dirigé par une femme, Irène, le patriarche n’ayant pas laissé d’héritier mâle. Or cette situation apparait incongrue et le pape considère qu’il y a une vacance du pouvoir à Constanti-nople dont il veut profiter. Il estime qu’avec l’appui de Charlemagne, chef chrétien incontestable, Rome retrou-vera le prestige et l’autorité sur les chrétiens du monde entier.La cérémonie se déroule donc à la basilique Saint-Pierre de Rome le 25 décembre 800. Le nouvel empereur se présente de façon symbolique en continuateur lointain de l’Empire romain d’Occident. C’est ainsi qu’il arbore comme emblème l’aigle monocéphale.

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Charlemagne : un héritier des empereurs romains ?

La notion d’empire s’oppose à celle de regnum (royaume). Les royaumes sont délimités dans l’espace alors que l’Em-pire a une vocation universelle, prétendant couvrir l’en-semble du monde civilisé. Charlemagne et ses succes-seurs carolingiens veulent ainsi promouvoir la foi chrétienne sur l’intégralité du monde connu ; en cela, l’Em-pire chrétien d’Occident rappelle l’Empire romain. Cepen-dant, le partage de l’empire à la mort du monarque entre ses descendants introduit une fragilité qui va entrainer la chute de cette hégémonie.L’empire de Charlemagne rappelle aussi l’Empire romain car, depuis 476, on n’avait pas connu un tel rassemble-ment de peuples sur un territoire si vaste, avec une pareille ambition dominatrice. Enfin, le culte de Charlemagne et ses titres évoquent les empereurs romains.

Exploitation des documentsDoc. 1 : L’empire carolingien couvre la partie occidentale de l’Europe, des Pyrénées à la Saxe, et au Sud, jusqu’à la moitié de l’Italie, Rome comprise. L’empire byzantin s’étend plus à l’Est, des côtes macédoniennes à l’Asie mineure.En observant la carte, on voit que le Vatican est compris dans le vaste territoire dirigé par Charlemagne, alors que très proche, au sud de l’Italie, l’Empire byzantin, son rival, gagne en influence.La civilisation arabe s’étend de manière très importante au sud de la Méditerranée.Doc. 2 : Eginhard rapporte qu’à l’annonce du couronne-ment de Charlemagne, le peuple de Rome s’exclame de joie en soulignant sa dimension de pacificateur et de conti-nuateur de l’Empire romain. On rappellera ici aux élèves que les textes d’Eginhard sont volontairement très orientés pour servir la légende de son maitre, et donc qu’il faut apprécier ce texte en conséquence.Le 16 janvier de l’an 27 av. J.-C., le Sénat romain décerne à Octave, le petit-neveu et fils adoptif de Jules César, le titre d’Auguste pour avoir restauré les formes de la Répu-blique sénatoriale et pacifié le pays en mettant fin aux guerres civiles qui l’ensanglantaient depuis un siècle. Le surnom d’Augustus était jusque-là habituellement réservé aux divinités. Plus tard, ce titre honorifique désigne « celui qui agit sous de bons auspices ».Doc. 4 : Sur cette pièce de monnaie, Charlemagne est représenté en empereur romain, de profil. Le graveur a imité une pièce romaine de l’empereur Gallien (iiie siècle). Il porte non seulement une couronne de laurier mais aussi un diadème orné de pierres précieuses.

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Pourquoi Charlemagne est-il sacré par le pape ?

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Exercice 1 • Lis ce texte puis réponds aux questions.

Comme chez les Byzantins il n’y avait plus d’empereur [l’impératrice Irène règne à la place de son fils à Byzance], il apparut au pape Léon ainsi qu’à tout le peuple chrétien qu’il devait donner le nom d’empereur à Charles, le roi des Francs. Charles possédait Rome où les empereurs romains avaient toujours eu coutume de résider, mais aussi toute l’Italie, la Gaule et même la Germanie. Le roi Charles ne voulut pas refuser cette demande. Il se sou-mit en toute humilité à Dieu et aux désirs exprimés par les évêques. Le jour de la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ [Noël], il reçut le titre d’empereur et fut couronné à Rome par le pape Léon.

D’après les Annales de l’abbaye de Lorsch, ixe siècle.

1. Pour quelles raisons le pape couronne-t-il Charlemagne empereur ?

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2. Pourquoi, alors que l’impératrice Irène règne sur l’Empire byzantin, le pape considère-t-il « qu’il n’y a plus d’empereur » ?

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3. Pourquoi Rome est-elle une ville symbolique pour le couronnement d’un empereur ?

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Exercice 2 • Sur cette carte, colorie en orange l’Empire carolingien, en rouge l’Empire byzantin, en vert le monde musulman. Écris le nom des capitales : Aix-la-Chapelle et Constantinople. Colorie en bleu les États de l’Église.

Merdu Nord

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MACÉDOINE ASIE MINEURE

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Comment Charlemagne administre-t-il son empire ?Cette leçon concerne l’organisation de l’empire et sa gouvernance. Elle montre com-ment l’empereur installe un pouvoir autoritaire et parvient à contrôler un si vaste territoire.

Objectifs– Découvrir l’organisation de l’empire carolingien.– Comprendre le type de pouvoir exercé par Charlemagne.

Compléments pour le maitreUne capitale : Aix-la-Chapelle

Appelée « Renaissance carolingienne » par certains histo-riens par analogie à la période des xve et xvie siècles en Europe, la période carolingienne est marquée par un renouveau culturel. En effet, Charlemagne a une grande curiosité d’esprit et s’entoure d’érudits qui ont les hon-neurs du palais qu’il fait construire à Aix-la-Chapelle, capi-tale et siège de son gouvernement, lequel est composé de hauts dignitaires pour le conseil, et de ministres ou servi-teurs pour l’administration. L’école palatine d’Aix-la-Chapelle abrite une production artistique riche. Les sept arts libé-raux (arithmétique, musique, géométrie, astronomie, grammaire, dialectique et rhétorique) sont encouragés par un des plus proches conseillers de Charlemagne, Alcuin. De même, la langue latine est remise à l’honneur ainsi que les auteurs classiques.

Un territoire organisé en comtés

Devenu empereur, Charlemagne se préoccupe de remettre de l’ordre dans le territoire qu’il contrôle. Son immensité géographique, la multitude des peuples et des langues, et les 15 millions d’habitants qui le composent compliquent son administration.Charlemagne gouverne son empire par l’intermédiaire d’environ 300 comtes à qui il délègue l’administration locale. Très souvent choisis parmi ses proches, ceux-ci constituent l’aristocratie carolingienne. Les comtes sont, au sein de leur « comté », à la fois administrateurs, juges, chefs militaires et percepteurs des impôts.Pour contrôler la manière dont ses ordres sont appliqués, il confie une mission de contrôle à des personnes qui sont « les yeux, les oreilles et la langue du souverain » : ce sont les missi dominici (envoyés du maitre). Véritables inspec-teurs généraux du royaume, ils ont les pleins pouvoirs pour rappeler à l’ordre et surveiller le fonctionnement de la justice et des finances. Les missi dominici sont en général au nombre de deux : un religieux et un laïc.

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Un pouvoir autoritaire

La volonté du souverain s’exprime par une série d’actes impériaux, les capitulaires, qui concernent les questions religieuses, militaires, économiques ou culturelles. Cer-tains de ces capitulaires posent des principes d’éducation, d’autres définissent les impôts, d’autres condamnent à mort ceux qui refusent de se convertir, etc.Ces ordres ne sont pas discutables, l’empereur est au sommet de la pyramide de vassalité avec des comtes qui lui font allégeance et qui doivent appliquer les lois impé-riales. Les souverains carolingiens sont les premiers à poser les bases de cette vassalité qui va caractériser les rapports de pouvoir au Moyen Âge avec, tout en haut du système, un souverain qui n’est le vassal de personne.

Exploitation des documentsDoc. 2 : Aix-la-Chapelle se trouve en Allemagne et porte aujourd’hui le nom de Aachen. Charlemagne y fait édifier un palais pour y loger sa cour, mais également la chapelle Palatine pour y célébrer la religion chrétienne et des écoles dédiées à l’art et à la culture. La construction du palais débute en 794, pour s’achever en 800 environ. Le doc. 1 est un manuscrit carolingien décoré de pierres pré-cieuses. Le doc. 2 représente les travaux du palais avec, à gauche, Charlemagne surveillant le chantier.Doc. 3 : C’est Charlemagne qui s’exprime dans ce texte, il s’adresse aux comtes et leur précise leurs missions : veiller à la défense des sujets les plus fragiles, rendre la justice, collecter l’impôt.Doc. 4 : Les missi dominici devaient contrôler les comtes et veiller à la bonne application des lois impériales. En cas de problèmes, ils devaient en référer à l’empereur.Doc. 5 : Le premier extrait montre que Charlemagne veut régner sans tolérer aucune contestation de ses décisions. Le deuxième extrait concerne le culte chrétien, il définit l’obligation pour tous d’observer le carême, et promet la peine de mort à ceux qui y dérogeraient. Le troisième extrait définit des principes d’éducation. Il précise les matières qui doivent être enseignées et comporte des conseils pour les enseignants.Doc. 6 : Le pouvoir est vertical, c’est-à-dire que les ordres et les décisions viennent du sommet de la pyramide (l’em-pereur). Les hommes « libres » obéissent et paient des impôts, alors qu’une partie de la population n’a aucun droit : elle est esclave.

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Comment Charlemagne administre-t-il son empire ?

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Exercice 1 • Lis ce texte et réponds aux questions

Charlemagne pratiquait scrupuleusement la religion chrétienne. Ainsi construisit-il à Aix une chapelle d’une extrême beauté, qu’il orna d’or et d’argent et de chandeliers ainsi que de balustrades et de portes en bronze massif. Comme il ne pouvait se procurer ailleurs les colonnes et les marbres nécessaires à sa construction, il en fit transporter de Rome et de Ravenne. Il pourvut largement la chapelle de vases sacrés d’or et d’argent. Il ne manquait pas de se rendre à cette église, matin et soir ; il y retournait aussi pour l’office de la nuit. À la mort de l’empereur, on s’accorda à reconnaitre qu’aucun emplacement ne pouvait mieux convenir à la tombe de Char-lemagne que la chapelle qu’il avait construite lui-même et à ses frais à Aix pour l’amour de Dieu.

Eginhard, Vie de Charlemagne, ixe siècle.

1. Relève tous les détails qui montrent que la chapelle est d’un luxe extrême.

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2. Pourquoi Charlemagne construit-il une chapelle dans son palais ?

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3. Pourquoi, à sa mort, enterre-t-on Charlemagne dans cette chapelle ?

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Exercice 2 • Lis les définitions et trouve le mot correspondant.

1. Ils sont les « yeux et les oreilles de l’empereur » :

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2. Ils doivent rendre la justice et collecter les impôts pour l’empereur :

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3. Ce sont les ordres écrits de Charlemagne :

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4. Livres écrits à la main :

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5. La langue de la culture sous Charlemagne :

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histoire 1 qui étaient les premiers hommes sur notre ... · ces pages traitent de la présence des...

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