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VIENNE 1900 introduction : pourquoi Vienne 1900 ? On peut dire que Vienne est un centre culturel majeur en Europe Des artistes, donc une tradition, des écoles d'art, un environnement favorable à l'art Des collectionneurs, des amateurs d'art, ouverts à la modernité, des mécènes Une certaine prospérité économique Une possibilité de diffusion des œuvres dans la ville et au delà : une ville qui a déjà par elle- même un rayonnement. On verra donc pourquoi et comment Vienne devient à cette époque un centre artistique majeur en Europe et quelles sont les principaux domaines dans lesquels elle exerce son rayonnement la peinture, l'architecture et la musique. I. Le contexte historique et artistique 1. La capitale d'un empire multinational en crise Capitale de la puissante monarchie des Habsbourg, qui a régné sur toute l'Europe à la Renaissance, qui a contrôlé le Saint Empire Romain Germanique, qui a arrêté les Turcs au 17ème siècle, mais qui a subit au 19è Siècle deux graves défaites : face à Napoléon en 1805 et face à Bismarck et à la Prusse en 1866, contraignant l'empereur François-Joseph à partager le pouvoir avec les Hongrois (le compromis de 1867) En 1857, les remparts sont détruit et à leur place est créé le Ring, où l'on construit de nombreux bâtiment publics dans le style historiciste de l'époque. Les plus importants sont l'Opéra, les musées (Kunsthistoriches Museum), des bâtiments ministériels. Johann Strauss y fait danser l'aristocratie, Brahms y dirige le Wiener Singverein, Bruckner y compose, la ville accueille l'exposition universelle de 1873 et dépasse le million d'habitants en 1890. En 1892, on commence la construction du métro, que l'architecte Otto Wagner est chargé de décorer. Au tournant des XIX e et XX e siècles, Vienne est une capitale dynamique : entre 1880 et 1910, sa population passe de un à plus de deux millions d’habitants. On y émigre de toutes les provinces de l'Empire austro-hongrois. Vienne est une capitale où l'on rencontre tous les peuples de l'Empire. Les Juifs y jouent un rôle important, en particulier dans le domaine culturel. Exclus de la vie politique et tenus à l'écart par l'artistocratie, ils peuvent briller dans la littérature (Stefan Zweig), dans l'art (Klimt) ou la musique (Mahler, Schönberg). On trouve aussi le Hongrois Lehar ou le tchèque Kokoschka. Ce qui n'empêche pas les Autrichiens de langue allemande comme Rilke, Schnitzler, Johann Strauss, Bruckner, Loos, Olbricht, Hoffmann, de jouer un rôle de premier plan. C'est ce cosmopolitisme qui fait la richesse de la vie culturelle viennoise, et sa disparition après 1918 appauvrira la culture de ce qui ne sera plus qu'une capitale provinciale isolée, située près des nouvelles frontières du pays. Cette ambiance ne plaît pas à tous, et un puissant mouvement xénophobe et antisémite se développe. En 1895, Karl Lüger est élu maire de Vienne sur un programme xénophobe et antisémite, attaquant à la fois les Juifs et les nationalités slaves et magyares de l'Empire. L'empereur

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Page 1: HidA Vienne 1900

VIENNE 1900

introduction : pourquoi Vienne 1900 ?

On peut dire que Vienne est un centre culturel majeur en Europe

Des artistes, donc une tradition, des écoles d'art, un environnement favorable à l'artDes collectionneurs, des amateurs d'art, ouverts à la modernité, des mécènesUne certaine prospérité économiqueUne possibilité de diffusion des œuvres dans la ville et au delà : une ville qui a déjà par elle-même un rayonnement.

On verra donc pourquoi et comment Vienne devient à cette époque un centre artistique majeur en Europe et quelles sont les principaux domaines dans lesquels elle exerce son rayonnement la peinture, l'architecture et la musique.

I. Le contexte historique et artistique

1. La capitale d'un empire multinational en crise

Capitale de la puissante monarchie des Habsbourg, qui a régné sur toute l'Europe à la Renaissance, qui a contrôlé le Saint Empire Romain Germanique, qui a arrêté les Turcs au 17ème siècle, mais qui a subit au 19è Siècle deux graves défaites : face à Napoléon en 1805 et face à Bismarck et à la Prusse en 1866, contraignant l'empereur François-Joseph à partager le pouvoir avec les Hongrois (le compromis de 1867)

En 1857, les remparts sont détruit et à leur place est créé le Ring, où l'on construit de nombreux bâtiment publics dans le style historiciste de l'époque. Les plus importants sont l'Opéra, les musées (Kunsthistoriches Museum), des bâtiments ministériels.

Johann Strauss y fait danser l'aristocratie, Brahms y dirige le Wiener Singverein, Bruckner y compose, la ville accueille l'exposition universelle de 1873 et dépasse le million d'habitants en 1890. En 1892, on commence la construction du métro, que l'architecte Otto Wagner est chargé de décorer.

Au tournant des XIXe et XXe siècles, Vienne est une capitale dynamique : entre 1880 et 1910, sa population passe de un à plus de deux millions d’habitants. On y émigre de toutes les provinces de l'Empire austro-hongrois.

Vienne est une capitale où l'on rencontre tous les peuples de l'Empire. Les Juifs y jouent un rôle important, en particulier dans le domaine culturel. Exclus de la vie politique et tenus à l'écart par l'artistocratie, ils peuvent briller dans la littérature (Stefan Zweig), dans l'art (Klimt) ou la musique (Mahler, Schönberg). On trouve aussi le Hongrois Lehar ou le tchèque Kokoschka. Ce qui n'empêche pas les Autrichiens de langue allemande comme Rilke, Schnitzler, Johann Strauss, Bruckner, Loos, Olbricht, Hoffmann, de jouer un rôle de premier plan. C'est ce cosmopolitisme qui fait la richesse de la vie culturelle viennoise, et sa disparition après 1918 appauvrira la culture de ce qui ne sera plus qu'une capitale provinciale isolée, située près des nouvelles frontières du pays.

Cette ambiance ne plaît pas à tous, et un puissant mouvement xénophobe et antisémite se développe.

En 1895, Karl Lüger est élu maire de Vienne sur un programme xénophobe et antisémite, attaquant à la fois les Juifs et les nationalités slaves et magyares de l'Empire. L'empereur

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François Joseph refuse de reconnaître l'élection, mais il doit s'incliner devant un second scrutin.

En 1897, Gustav Mahler doit se convertir au catholicisme pour devenir directeur de l'Opéra de Vienne, à cause de l'antisémitisme régnant dans la ville. Cela ne fera pas cesser pour autant les attaques contre lui, et il devra démissionner en 1907 (pas seulement pour des raisons liées à l'antisémitisme, mais aussi à cause de sa musique et de ses méthodes envers les musiciens de l'orchestre).

2. Un centre artistique majeur en Europe autour de 1900

Qu'est ce qui fait de Vienne à cette époque un centre artistique majeur ?

Pour qu'il y ait centre artistique, il faut des artistes, donc une tradition, des écoles d'art, un environnement favorable à l'art, des collectionneurs, des amateurs d'art, ouverts à la modernité, des mécènes. Il faut aussi une certaine prospérité économique, une possibilité de diffusion des œuvres dans la ville et au delà : une ville qui a déjà par elle-même un rayonnement. C'est le cas de Vienne.

La société viennoise de cette époque est caractérisée par une aristocratie encore importante, sans aucun lien avec la bourgeoisie, souvent juive, très attaché à l'Empire. Cette bourgeoisie se détache de l'action politique, surtout après l'élection de Lüger à la mairie de Vienne, et cherche à s'évader de la réalité dans l'art : c'est « l'apocalypse joyeuse », ainsi que dans l'exacerbation du moi, symbolisée par la psychanalyse ( et qu'on retrouve dans les portraits d'Egon Schiele ).

La psychanalyse est née à Vienne avec Freud.

La littérature est brillante : Robert Musil, inventeur de l'expression « cacanie » (K und K), Stefan Zweig, Artur Schnitzler, Rainer Maria Rilke, Hugo von Hoffmansthal, Franz Werfel, Josef Roth, auxquels il faut ajouter à Prague Franz Kafka, écrivain de langue allemande et Jaroslav Hasek, de langue tchèque.

Dans le domaine de l'art, le mouvement décisif est celui de la Sécession.

La Sécession

En 1897, un groupe d'artistes viennois quitte le Künstlerhaus et fonde la «Vereinigung Bildender Künstler Österreichs Secession», plus connue sous le nom de Sécession. Ils veulent rompre avec l'art de la Vienne bourgeoise de la fin du 19ème siècle, en particulier avec l'architecture historiciste. Leur devise est inscrite sur le hall d'exposition du mouvement « Sécession »

«A l'époque son art, à l'art sa liberté»

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Le président et porte parole de la Sécession est Gustav Klimt, qui a 35 ans et est déjà un peintre connu, alors que Egon Schiele ne commencera à peindre qu'en 1905, à l'âge de 15 ans ; Kokoschka a 15 ans en 1900, Moser, 32 ans, mais il ne peint pas encore.

Les principaux artistes sont Egon Schiele, Oskar Kokoschka, Koloman Moser pour les peintres, Josef Olbricht et Otto Wagner pour les architectes, Josef Hoffmann pour les arts appliqués.

Différentes expositions eurent lieu dans le bâtiment construit par Josef Olbricht, en particulier en 1900, la 8è exposition accueillit les œuvres de Charles Mackintosh, qui influencèrent la Sécession viennoise beaucoup plus que l'art nouveau parisien ou bruxellois, qu'on trouve par contre dans les autres grandes villes de l'Empire comme Prague, Budapest ou Ljubljana. L'art nouveau viennois restera beaucoup plus sobre, et les décors floraux y seront plus stylisés qu'à Paris.

La 14ème exposition fut réalisée sous la direction de Josef Hoffmann en 1902, elle était consacrée à Beethoven, avec la fresque de Klimt.

L'année suivante, Josef Hoffmann et Koloman Moser créent les Wiener Werkstätte (Atelier Viennois), qui veulent allier les beaux-arts aux arts décoratifs pour créer un concept d'art total : c'est le début du design.

Peut-on appeler le style Secession « Jugenstil » ? Il est beaucoup plus épuré et géométrique que l'art nouveau des autres parties de l'Europe, mais il est particulièrement décoré, voir par exemple les immeubles de la Linker Wienzeile à Vienne. Adolf Loos (1870-1933), l'un des principaux architectes de cette époque, est opposé à l'ornement et défend une architecture fonctionnelle.

La Sécession a permis aux Viennois de connaître l'art européen de l'époque grâce à des expositions qui y seront organisées : on y verra des peintures de Vincent van Gogh, Paul Gauguin, Puvis de Chavannes, des sculptures de Max Klinger, Auguste Rodin. La scénographie des expositions est le fait de Koloman Moser. Par sa formation à l'École des Arts appliqués de Vienne, où il rencontre Klimt, par la diversité de ses centres d’intérêt - le design, la mode, le décor de théâtre, le dessin, la peinture -, Moser incarne parfaitement l’une des idées-forces de la Sécession, celle de l’œuvre d’art totale à laquelle concourraient tous les arts.

Ce mouvement n'a cependant pas voulu aboutir à une quelconque révolution artistique comme le mouvement Dada, par exemple.

3. Vienne et la musique en 1900

Vienne est depuis le 18ème siècle un des grands centres musicaux européens. De grands compositeurs, autrichiens ou non, y ont vécu : Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert, Brahms, Johann Strauss, Bruckner. Autour de 1900, la scène musicale est dominée par Gustav Mahler, puis par l'école de Vienne autour de Schönberg, Berg et Webern. Avec Pierrot Lunaire, il inaugure le « sprechgesang », puis en 1923, la musique sérielle, avant de mettre au point le dodécaphonisme en 1933. Avec ses disciples Berg et Webern, ils forment l'Ecole de Vienne, caractérisée par l'abandon de la tonalité. Mais ledéveloppement de ce courant est postérieur aux années 1900, où triomphe à côté de Mahler l'opérette viennoise, symbolisée alors par Franz Lehar. (die lustige Witwe : 1905 ).L'opéra joue un grand rôle à Vienne, comme dans toutes les grandes capitales du 19è siècle, et le poste de directeur, occupé par Gustave Mahler pendant 10 ans est un poste stratégique dans la vie culturelle de la capitale

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II.Analyse d'œuvres

PeintureCOMMENTER UN TABLEAU

Observation et analyse de l'œuvre

On peut aussi comparer avec un paysage d'Egon Schiele

Quatre Arbres

Egon Schiele, 1917Huile sur toile111 x 140 cm

Österreichische Galerie Belvedere , Vienne

Il s'agit d'un paysage dans lequel les lignes horizontales du paysage répondent aux lignes verticales des peupliers.

Ce paysage se situe dans une série réalisée par Schiele à partir des années 1911-1912. Ces paysages veulent exprimer un sentiment plutôt que représenter la réalité ; ils ont des teintes automnales, même s'ils sont peints au printemps et évoquent la mort. Le ciel est tourmenté.

Ce tableau s'inscrit dans le mouvement expressionniste.

JUDITH

Fait partie d'une série de «femmes fatales»

Plan très resserré, mise en espace originale, sans perspective ou profondeur.

Dans un coin du tableau, la tête coupée du géant Holopherne, presque difficile à voir.

Format assez inhabituel dans l'histoire de la peinture occidentale (mais on le trouve dans la peinture chinoise ou japonaise) et cadre faisant partie de l'oeuvre, ce qui correspond à la volonté de la Sécession d'allier les arts appliqués et les beaux-arts.

Importance du décor. Seules les mains et le visage sont figuratifs, ainsi que la tête d'Holopherne

COMMENTER UN EDIFICE

Présentation

JOHANN STRAUSS Ouverture de la Chauve Souris

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DOC.1 KLIMT Judith

Gustav Klimt Judith II

1909Huile sur toile178 x 46 cm

Ca'Pesaro Galleria Internazionale d'Arte Moderna - Musei Civici Veneziani, Venise

Fait partie d'une série de «femmes fatales»

Plan très resserré, mise en espace originale, sans perspective ou profondeur.

Dans un coin du tableau, la tête coupée du géant Holopherne, presque difficile à voir.

Format assez inhabituel dans l'histoire de la peinture occidentale (mais on le trouve dans la peinture chinoise ou japonaise) et cadre faisant partie de l'oeuvre, ce qui correspond à la volonté de la Sécession d'allier les arts appliqués et les beaux-arts.

Importance du décor. Seules les mains et le visage sont figuratifs, ainsi que la tête d'Holopherne

Voir le site de l'exposition Klimt et les femmes, au Belvédère à Vienne en 2000

DOC.2 Klimt, Le grand peuplier

Klimt, Le grand peuplier II, 1902 Huile sur toile 100,8 x 100,7 cm Leopold Museum Privatstiftung Vienne

Klimt, Le grand peuplier II, 1902 Huile sur toile 100,8 x 100,7 cm Leopold Museum Privatstiftung Vienne

Caractéristiques de l'oeuvre

Il s'agit d'une huile sur toile représentant un paysage où apparaissent au premier plan des peupliers et un ciel tourmentéInfluence du pointillisme

plusieurs bandes horizontales et verticalité des peupliers, dont le premier est coupé par le bord de la toile

impression de profondeur par la bande de ciel en bas du tableau

couleurs sombres

L'œuvre crée une impression forte,le sentiment qui s'en dégage est celui d'un déséquilibre.

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La composition est construite sur des horizontales et des verticales, ménageant un grand espace carré occupé par le ciel

Le tableau se caractérise par l'absence de perspective, le peu de place qu'y tient le paysage, l'importance du ciel

Les couleurs sont plutôt sombres, les bleus du ciel s'opposent aux tons ocres des peupliers et des champs

Interprétation : la signification du tableau

L'œuvre et son époque

Voir biographie de Klimt

En 1902, il est un peintre connu, il peint la fresque Beethoven sur les murs de l'édifice de la Sécession à Vienne. On peut comparer cette œuvre à d'autres paysages de la même époque, par exemple Un dimanche après midi à l'ile de la Jatte de Seurat, peint en 1886, que Klimt a vu, mais aussi la montagne sainte victoire de Cézanne, peinte en 1902-1904, c'est à dire à la même époque.

DOC.3 SCHIELE Quatre Arbres

Egon Schiele Quatre Arbres1917Huile sur toile111 x 140 cm

Österreichische Galerie Belvedere , Vienne

DOC.4 KLIMT Adele Bloch-Bauer

Gustav Klimt, Adele Bloch-Bauer, huile sur toile 138 x 138

Le personnage est réaliste, alors que la plus grande partie du tableau est formée d'un décor abstrait.

On peut le diviser en deux parties

- à droite, Adele, à gauche, un grand vide

- pas de relief, comme dans les icônes ou les tableaux médiévaux

- Adele est assise sur une chaise qui prend toute la verticale de l'image, lèvres très rouges et teint pâle, robe décolletée, le personnage regarde le spectateur. La robe dépasse le cadre de l'image : cadrage original. La robe, comme le fond, est dorée. Nombreux motifs décoratifs, en triangles, yeux stylisés, en rectangles, en spirales.

- la partie gauche peut représenter le mur, recouvert d'un décor doré, et un plancher vert.

- la perspective est abolie, c'est un tableau en deux dimensions, Klimt renonce ici aux recherches des peintres de la Renaissance et revient aux peintres précédant le quattrocento,

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même démarche que les préraphaélites anglais, un des courants fondateurs de l'art nouveau.

Le tableau a été commandé et sponsorisé par Ferdinand Bloch-Bauer, un industriel viennois. A la mort de sa femme en 1925, selon ses voeux, il aurait dû être donné à la Oesterreichische Galerie, mais son mari le légua à ses neveux, qui durent fuir l'Autriche pendant la guerre, sans le tableau, qui fut confisqué par les Nazis pendant la guerre. Après la guerre, il fut installé au Belvédère, mais un jugement d'une Cour américaine obligea l'Autriche à céder le tableau à Maria Altmann en 2006, qui le vendit à Ronald Lauder (Estée Lauder) pour 100 millions d'euros.

Doc5. WAGNER Immeuble de la Wienzeile 1899 Doc6. WAGNER

Station de métro Karlsplatz 1902

Doc7.Adolf Loos Haus 1909

Otto WAGNER Immeuble de la Wienzeile 1899

Analyse de l'oeuvre : description

Il s'agit d'un immeuble d'habitation situé dans le centre de Vienne et appartenant à l'architecte Otto Wagner, ce qui lui a permis de créer ce qu'il désirait. Sa caractéristique est le décor de médaillons dorés dûs à Koloman Moser, ainsi que des sculptures de « femmes appelantes » dues au sculpteur Othmar Schimkowitz (1864-1947) L'immeuble de gauche est décoré de majoliques (céramiques) représentant des motifs floraux.

Interprétation Otto Wagner (1841-1918)

Viennois, il étudie à Vienne et à Berlin, il construit ses premiers édifices en style néo-classique, puis il adhère au mouvement Sécession avec deux de ses collaborateurs, Josef Olbrich (qui construit le bâtiment de la Sécession) et Josef Hoffmann, qui créera en 1903 les Ateliers viennois.

Les immeubles de la Wienzeile se siuent donc au début de son adhésion au mouvement Sécession.

L'oeuvre en perspective : quel style ? Quelles interactions ?

L'oeuvre est en rupture par rapport à l'historicisme et constitue un manifeste de la Sécession :désir d'un art total, qui ici allie l'architecte au sculpteur et au décorateur.On peut la rapprocher d'autres oeuvres de Wagner comme les entrées de métro ou la Postsparkasse.

On peut l'opposer aux oeuvres d'Adolf Loos, pour lequel « le décor est un crime »

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Adolf Loos (Brno, 10 décembre 1870 - Vienne, 28 août 1933) est un architecte autrichien.Il travaillera avec Louis Sullivan de 1893 à 1896.

De retour en Autriche, il s'opposera au courant de la Sécession viennoise (version autrichienne de l'Art nouveau) et à d'autres mouvements, tel la deutsche Werkbund, il ne fera jamais partie d'un mouvement bien défini. Sa vision de l'architecture va marquer toute l'architecture du XXe siècle . Il est l'auteur de « Ornement et crime » où il s'oppose à tout ornement dans l'architecture. Il est de ce fait à l'origine du mouvement moderne en architecture.

COMMENTER UNE OEUVRE MUSICALE

DOC.8 STRAUSS Ouverture de la Chauve Souris

http://www.youtube.com/watch?v=4YBhKx1bkEM

DOC.9 LEHAR Extrait de la Veuve Joyeuse

http://www.youtube.com/watch?v=HC5Bcmu85wk

DOC.10 MAHLER Extrait d'une symphonie

Final de la 8ème Symphonie

http://www.youtube.com/watch?v=uYM54vhLYTU

Final de la 6ème, avec les trois coups du destin à 8'50

http://www.youtube.com/watch?v=W_opWwO_IUc

PrésentationLa Chauve souris (die Fledermaus) de Johann Strauss créée en 1874

Analyse de l'oeuvre : description

Il s'agit de l'ouverture d'une opérette, qui annonce les principaux thèmes musicaux de l'oeuvre à venir. L'opérette est un genre musical léger et gai, à la différence de l'opéra, qui est le plus souvent tragique. Elle comprend de nombreux passages parlés, qui peuvent parfois être modifiés pour s'adresser à un public spécifique ( à Vienne, par exemple, les passages parlés peuvent être en dialecte ). Le public de l'opérette est plus populaire que celui de l'opéra. L'opérette n'a pas de prétention intellectuelle et sert essentiellement à se distraire. A Vienne, elle intègre souvent des rythmes de valse. Traditionnellement, die Fledermaus est donnée le soir du réveillon de la Saint Sylvestre.

L'oeuvre et son époque

Johann Strauss appartient à une dynastie de musiciens. Son père est le compositeur de la Marche de Radetzki. Il est né en 1825 et mort en 1899. A 25 ans, il est directeur de la musique de bal de la Cour. IL compose des centaines de valses et des opérettes ( La Chauve Souris est la première ). Il est un peu le symbole de la musique viennoise sous le règne de François Joseph.Cette ouverture, comme le reste de l'oeuvre, eut immédiatement un immense succès.A la même époque, Brahms, puis Bruckner, règnent sur la musique symphonique, alors que Wagner domine le monde de l'opéra.

On peut comparer avec la musique que l'on entend à Vienne autour de 1900.

Franz Lehar continue la tradition de l'opérette viennoise (1870-1948) avec en particulier Die Lustige Witwe en 1905? dont l'action se situe à Paris, à l'ambassade d'un imaginaire royaume des Balkans, écho lointain de la politique internationale de l'époque.D'un point de vue musical, la recette n'a pas changé par rapport à la génération précédente, la valse continue de dominer l'opérette viennoise.

La musique de Gustav Mahler marque une nette rupture avec la période précédente, marquée par le postromantisme de Brahms (1833-1897) et Bruckner (1824-1896), et l'ombre de Wagner (1813-1883).Ses symphonies, souvent très longues et demandant des effectifs inhabituels, illustrent un programme intellectuel et ont une dimension philosophique : Résurrection (2) ou Création ( la 8ème)

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DOC.11 SCHOENBERG Extrait de Pierrot Lunaire

http://www.youtube.com/watch?v=6CBe8fZSvB0&feature=related

7. Der kranke Mond

Du nächtig todeskranker Mond Dort auf des Himmels schwarzem Pfühl, Dein Blick, so fiebernd übergroß, Bannt mich, wie fremde Melodie.

An unstillbarem Liebesleid Stirbst du, an Sehnsucht, tief erstickt, Du nächtig todeskranker Mond, Dort auf des Himmels schwarzem Pfühl.

Den Liebsten, der im Sinnenrausch Gedankenlos zur Liebsten geht, Belustigt deiner Strahlen Spiel, – Dein bleiches, qualgebornes Blut, Du nächtig todeskranker Mond!

Lune malade

O Lune, nocturne phtisique,Sur le noir oreiller des cieux,Ton immense regard fiévreuxM'attire comme une musique!

Tu meurs d'un amour chimérique, Et d'un désir silencieux,O Lune, nocturne phtisique, Sur le noir oreiller des cieux!

Mais 'dans sa volupté physiqueL'amant qui passe insoucieuxPrend pour des rayons gracieuxTon sang blanc et mélancolique,O Lune, nocturne phtisique!

DOC.12 OEUVRES DES WIENER WERKSTÄTTE

Vase

Wiener Werkstätte, 1903/04Design: Koloman Moser

cuivre et citrine (topaze de Bohême de couleur jaune)

Secrétaire et fauteuil

Wiener Werkstätte, 1903/04Design: Koloman Moser

ébène, marquetterie d'ébène de Madagascar, acajou, ivoire, écaille de tortue, cuivre.

Reliure

Wiener Werkstätte, ca. 1914Cuir du Maroc avec broderies

Service à thé

Wiener Werkstätte, 1903 Design: Josef Hoffmann, argent, corail, ébène

CHRONOLOGIE

1896 Mort d'Anton Bruckner

1897 Fondation de la Sécession

Karl Lüger élu maire de Vienne

1899 Schoenberg, la nuit transfigurée

1902 frise Beethoven de Klimt

1903 Josef Hoffmann crée les Wiener Werkstätte

1905 Die Lustige Witwe de Franz Lehar

1906 Symphonie de chambre d'Arnold Schönberg ; Hitler à Vienne

1907 Démission de Mahler de l'Opéra de Vienne

1908 le Baiser de Klimt

1911 Mort de Gustav Mahler

1912 Pierrot Lunaire de Schoenberg