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H I D andicaps ncapacités épendances Les actes du Séminaire du 5 octobre 2006

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Page 1: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

HID

andicaps

ncapacités

épendances

à l’île de la Réunion

Les actesdu Séminaire

du 5 octobre 2006

Page 2: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Édit

ori

alCes actes constituent la suite logique d’une part, de l’exploitation partenariale1 de l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE, le Conseil Général, la DRASS et la Délégation Régionale AGEFIPH2, et d’autre part, de la journée de séminaire qui s’est déroulée, dans son prolongement, le 5 octobre 2006 à l’IRTS3.

Cette journée a suscité un grand intérêt de la part des professionnels et des étu-diants venus en nombre y participer, au moment où la mise en œuvre de la loi de février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ainsi que l’élaboration d’un nouveau schéma départe-mental, posent de façon plus aiguë la question de la connaissance de ce champ au niveau régional.

Nous souhaitons que ces actes, publiés par l’IRTS, grâce à la participation fi nancière du Conseil Général de la Réunion, et grâce au maquettage de l’ODR, participent à la diffusion et la capitalisation de cette connaissance.

Nous tenons à remercier l’ensemble des partenaires fortement impliqués dans cette action et notamment les personnes qui se sont mobilisées pour la publication de ces actes : • Christine Catteau, DRASS • Françoise Esteve, DRASS • Charlotte Chopinet, IRTS • Séverine Jetter, ODR

Avec également la précieuse contribution de : • Alexandra Lemoine, assistante de communication, IRTS

• Gilberte Albaret, maquettiste, ODR

Danièle GallinaroResponsable du Centre Ressources Multimédia de l’IRTS

(1) Y ont participé, dans le cadre du CODESS, à la fois l’INSEE, le Conseil Général, l’AGEFIPH, la DRASS, l’ORS et l’ODR (2) AGEFIPH : Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées (3) IRTS : Institut Régional du Travail Social

OBSERVATOIRE DU DÉVELOPPEMENT DE LA RÉUNION

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Bonjour et bienvenue à tous,

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Discours de bienvenue

Monique GIRIERIRTS

No u s s o m m e s h e u -reux de vous accueillir aujourd’hui à l’IRTS et

honorés de votre présence pour la présentation des résultats fi naux de l’enquête HID Réunion.

Le groupe de pilotage avait tablé sur environ 120 participants mais vous êtes 160 à vous être inscrits à ce colloque et il nous semblait diffi cile de refuser les inscriptions. Alors, pardon pour ceux qui ne sont pas présents dans l’amphithéâtre. Le système de vidéotransmission mis en place devrait permettre malgré tout à tous les participants de s’y retrouver.

Nous saluons parmi l’auditoire la présence de trois représentants mal-gaches de Handicap International délégation Océan Indien.

L’IRTS est bien connu pour tout ce qui concerne les formations initiales en travail social puisque nous prépa-rons à l’ensemble des diplômes d’Etat et ils sont nombreux.

Mais l’IRTS c’est aussi :• Les formations à l’encadrement

et la formation continue des pro-fessionnels,

• L’IRTS accompagne l’évolution des modes d’intervention des professionnels de l’action sociale dans des procédures de forma-tion-action,

• L’IRTS mène des études et contribue à l’échange et à la capitalisation des expériences par l’organisation de conférences, de journées d’étude, de groupes d’échange et de pratiques.

Enfin l’IRTS mène les missions d’aide et d’appui technique du CREAI de la Réunion qui nous vous le rappe-lons sont au nombre de trois :

• une participation à l’observation sociale,

• être un outil au service des ac-teurs de l’action sociale,

• le développement des études, de l’animation et du conseil.

Voici donc le cadre dans lequel nous vous accueillons.

En ce qui concerne le thème de ce colloque, c’est à l’initiative du Département, de la DRASS, de l’AGEFIPH et de l’INSEE que cette enquête Handicaps Incapacités Dépendances a été réalisée à la Réunion.

Largement inspirée de celle menée en métropole, les objectifs affi chés étaient de décrire sur une base déclarative la situation des personnes touchées par des déficiences ou des incapacités dans la population réunionnaise.

L’idée était d’avoir une approche des L’idée était d’avoir une approche des situations de handicap telles qu’elles situations de handicap telles qu’elles sont vécues dans la population.sont vécues dans la population.

La Réunion n’ayant pas fait La Réunion n’ayant pas fait partie de l’enquête nationale, notre partie de l’enquête nationale, notre département ne disposait donc département ne disposait donc d’aucun élément pour étayer des d’aucun élément pour étayer des besoins pourtant identifi és.besoins pourtant identifi és.

A notre connaissance, seuls sept A notre connaissance, seuls sept départements ont décliné cette en-départements ont décliné cette en-quête au niveau départemental.quête au niveau départemental.

C’est donc avec les résultats de C’est donc avec les résultats de cette enquête que nous allons dé-cette enquête que nous allons dé-marrer les travaux de ce séminaire marrer les travaux de ce séminaire puisque la première partie de celui-puisque la première partie de celui-ci y sera consacrée.

Le projet initié en 2002-2003 a tout Le projet initié en 2002-2003 a tout de suite fait l’objet d’un large consensus de suite fait l’objet d’un large consensus et a été fi nancé par l’Etat (DRASS), le et a été fi nancé par l’Etat (DRASS), le Département et l’AGEFIPH. L’enquête Département et l’AGEFIPH. L’enquête en elle-même s’est déroulée en 2004 en elle-même s’est déroulée en 2004 avec comme contribution technique, avec comme contribution technique, outre la DRASS et l’AGEFIPH, l’INSEE outre la DRASS et l’AGEFIPH, l’INSEE qui en a piloté le déroulement et a qui en a piloté le déroulement et a eff ectué les premières extractions.eff ectué les premières extractions.

Les exploitations complémentaires Les exploitations complémentaires ont été réalisées par l’INSEE, la ont été réalisées par l’INSEE, la DRASS, l’AGEFIPH ainsi que l’ORS DRASS, l’AGEFIPH ainsi que l’ORS et l’ODR.

Page 4: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Entre temps, la loi n° 2005-102 Entre temps, la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances , la des droits et des chances , la participation et la citoyenneté des participation et la citoyenneté des personnes handicapées, est parue, personnes handicapées, est parue, défi nissant la nouvelle architecture défi nissant la nouvelle architecture de l’accompagnement et la prise en de l’accompagnement et la prise en charge du handicap dans notre pays. charge du handicap dans notre pays.

Rappelons quelques définitions Rappelons quelques définitions notamment celle du handicap telle notamment celle du handicap telle que donnée dans la loi et plus préci-que donnée dans la loi et plus préci-sément dans son article 1 :sément dans son article 1 :

« Constitue un handicap, toute « Constitue un handicap, toute limitation d’activité ou restriction de limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie participation à la vie en société subie dans son environnement par une dans son environnement par une personne en raison d’une altération personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »trouble de santé invalidant. »

Selon la classification interna-Selon la classification interna-tionale du fonctionnement du tionale du fonctionnement du handicap :

Les défi ciences sont les pertes ou les dysfonctionnements des diverses par-dysfonctionnements des diverses par-ties du corps. Elles résultent en général ties du corps. Elles résultent en général d’une maladie ou d’un traumatisme.d’une maladie ou d’un traumatisme.

Les incapacités sont les diffi cultés ou impossibilités de réaliser des actes ou impossibilités de réaliser des actes élémentaires (physiques comme se tenir élémentaires (physiques comme se tenir debout, se lever, monter un escalier, debout, se lever, monter un escalier, psychiques comme mémoriser, …), ou psychiques comme mémoriser, …), ou plus complexes (s’habiller, se servir plus complexes (s’habiller, se servir d’un téléphone, parler avec plusieurs d’un téléphone, parler avec plusieurs personnes, …). Elles résultent en général personnes, …). Elles résultent en général d’une ou plusieurs défi ciences.d’une ou plusieurs défi ciences.

Juste avant, en 2004, les départe-Juste avant, en 2004, les départe-ments dans le cadre de l’acte II de la ments dans le cadre de l’acte II de la décentralisation, sont devenus chefs décentralisation, sont devenus chefs de fi le de l’action sociale et médico de fi le de l’action sociale et médico sociale et à ce titre occupent une place sociale et à ce titre occupent une place singulière dans les politiques sociales singulière dans les politiques sociales à mettre en œuvre.à mettre en œuvre.

Actuellement à la Réunion, le schéma départemental est en cours d’élaboration.

Quelques précisions sur l’organi-sation et le déroulement de ce sémi-naire.

Après les discours d’ouverture de Monsieur Bruno MAMINDY PAJANY Vice Président délégué à la politique de la ville et à l’inser-tion pour le Conseil Général et pour l’Etat Madame THEROND RIVANI Directrice de la DRASS,

Monsieur Jean GAILLARD Directeur de l’INSEE de la Réunion vous présentera l’enquête.

Christine CATTEAU Statisticienne régionale à la DRASS vous parlera ensuite des prévalences des défi ciences et Monique RICQUEBOURG Chargée de mission à l’ORS, abordera la question des aides et aidants des personnes en incapacités.

Emilie NARTZ, doctorante à Paris I, présentera son travail sur le différentiel hommes/femmes puis Catherine LOGEAIS Déléguée régionale à l’AGEFIPH nous fera un état des lieux sur l’emploi des personnes handicapées à la Réunion et en métropole, puis après la pause, Pierre MORMICHE de l’INSEE (tête pensante de l’enquête HID en métropole) nous présentera les principaux résultats de l’enquête dans l’Hexagone.

Un temps sera réservé ensuite au débat puis il sera temps de nous restaurer autour d’un buff et qui se tiendra sous le préau et dans la salle 008.

Nous pourrons alors, après avoir « rechargé nos batteries » rejoindre la salle pour une après-midi qui s’orga-nisera autour de trois thèmes :

Premier thème : Les personnes âgées, leurs facteurs de risque et défi ciences • Christine CATTEAU nous par-

lera des personnes âgées face au handicap,

• Emilie NARTZ fera une projec-tion du nombre de personnes âgées dépendantes en 2030,

• Puis François JEGER Chef du bu-reau de la politique de la vieillesse du handicap et de la dépendance à la DREES abordera la question des disparités départementales dans l’attribution de l’APA.

Deuxième thème : L’évaluation des besoins • Séverine JETTER, Chargée

d’études à l’ODR, nous parlera des besoins des personnes handicapées à la Réunion,

• François JEGER nous informera sur la PCH, de son évaluation et du suivi de sa montée en puis-sance.

Troisième thème : Actualité sur la prise en charge du handicap• Rachel MAUVE, Responsable

du pôle Accueil Information et Orientations à la MDPH, nous présentera cette nouvelle struc-ture,

• Puis Jean Yves BARREYRE, membre du Conseil Scientifi que, de la CNSA, abordera la question de l’évaluation des situations de handicap.

Chaque sujet de réflexion sera suivi d’un débat et nous ferons une pause entre le deuxième et le troi-sième thème.

Les intervenants de cette jour-née sont d’éminents spécialistes du handicap ou de la statistique. Nous comptons cependant sur eux pour se mettre à la portée de l’ensemble des auditeurs constitués d’un public disparate.

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Trois grands moments dans la journée :

• Un temps d’appropriation des données,

• Un temps d’analyse sur les apports mais aussi les limites de l’étude,

• Et en fi n de journée une projection sur les futures enquêtes.

Nous invitons l’ensemble des par-ticipants à s’inscrire dans des débats riches et courtois.

Nous clôturerons ce séminaire à 17h.

C’est Danièle GALLINARO qui sera la gardienne du temps tout au long de cette journée et assurera l’ani-mation des échanges.

Charlotte CHOPINET, chargée de Charlotte CHOPINET, chargée de la logistique sera à votre disposition la logistique sera à votre disposition pour tout problème que vous pourriez pour tout problème que vous pourriez rencontrer.

Bon séminaire à tous et nous Bon séminaire à tous et nous espérons que tout se déroulera pour espérons que tout se déroulera pour le mieux. ■

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Discours d’ouverture

Flore THEROND-RIVANIDRASS

Vo u s a l l e z p r e n d r e o u s a l l e z p r e n d r e connaissance aujconnaissance aujourd’hui de ce travail qui a été mené de ce travail qui a été mené

à la Réunion. Connaître un peu mieux à la Réunion. Connaître un peu mieux la réalité du handicap, c’est d’abord la réalité du handicap, c’est d’abord savoir combien savoir combien il y a de personnes handicapées.

Au cours de ma carrière (dans les Au cours de ma carrière (dans les années 80), j’ai été Chef du Bureau du années 80), j’ai été Chef du Bureau du handicap à la Direction de la Sécurité handicap à la Direction de la Sécurité Sociale au Ministère de la Santé et de Sociale au Ministère de la Santé et de la Solidarité. A l’époque (la DRASS la Solidarité. A l’époque (la DRASS n’existait pas d’ailleurs)- la première n’existait pas d’ailleurs)- la première question qui était posée c’était : question qui était posée c’était : « Mais combien sont-ils ? »combien sont-ils ? », « Combien il y a-t-il de handicapés en France ? »t-il de handicapés en France ? ». La question n’était pas simple.question n’était pas simple.

Pendant longtemps, le handicap a Pendant longtemps, le handicap a été vu à travers l’histoire de la Sécurité été vu à travers l’histoire de la Sécurité Sociale, l’histoire des régimes de la Sociale, l’histoire des régimes de la Sécurité Sociale. C’est-à-dire :Sécurité Sociale. C’est-à-dire :

• Le régime des accidents du travail : Le régime des accidents du travail : nous avions les handicapés nous avions les handicapés accidentés du travail. accidentés du travail.

• Le régime de l’invalidité : Le régime de l’invalidité : nous avions les handicapés nous avions les handicapés qui relevaient de l’invalidité, qui relevaient de l’invalidité, c’est-à-dire des personnes qui c’est-à-dire des personnes qui travaillaient et qui dans le cadre travaillaient et qui dans le cadre de leur activité professionnelle de leur activité professionnelle ou extra-professionnelle se sont ou extra-professionnelle se sont trouvées dans une situation de trouvées dans une situation de handicap en dehors d’un accident handicap en dehors d’un accident du travail.

Et puis, le 30 juin 1975, une loi est intervenue pour reconnaître qu’en dehors de ces deux catégories qui étaient normées par rapport à des prestations qu’on leur versait, il y avait peut-être des personnes handicapées, mais qui n’étaient assimilées à aucun régime et qu’il fallait prendre en charge.

Notre pays a ainsi connu en 1975 une avancée non négligeable en reconnaissant qu’en dehors des accidentés du travail et des invalides, il y avait aussi d’autres types de handicapés. Je laisse de côté bien évidemment ceux qui relevaient des régimes des anciens combattants, c’est-à-dire les handicapés dus à des confl its mondiaux.

A ce moment-là, on a aussi commencé à faire le distinguo entre les adultes et les enfants, parce qu’on a considéré qu’il y avait une catégorie qu’il fallait peut-être individualiser. En 1975, on créait l’Allocation adulte handicapé, l’Allocation d’éducation spéciale. On a donc agrandi le champ des prestations en faveur des personnes handicapées.

Quel chemin parcouru entre 1975 et 2005 ! Ces premières classifi cations, si j’ose dire, étaient tout à fait centrées sur les prestations auxquelles pouvaient prétendre les personnes

handicapées, et laissaient un peu de côté l’aspect de la vie des handicapés, de leurs besoins. Même si, grâce aux associations - je pense que vous êtes aujourd’hui présents et nombreux à représenter tout ce secteur - on avait de temps en temps des rappels à l’ordre au niveau de l’Etat pour prendre en compte des situations qui n’étaient peut-être pas normées, mais qui nécessitaient peut-être une intervention.

Certains se souviennent sans doute, du combat qui a été mené pour la reconnaissance d’un cinquième complément d’Allocation d’éducation spéciale pour la reconnaissance d’un type particulier de poly-handicap pour les enfants. Et ce genre de combat, on l’a vu durant toutes ces années qui nous ont amenées à 2005 et où me semble-t-il le regard porté sur le handicap n’est plus du tout le même.

Et ce qui me frappe dans ce séminaire et dans ce qui vous sera relaté, c’est la part importante de la dépendance. Avant, le handicap pour les régimes de Sécurité Sociale s’arrêtait à 60 ans. Au-delà de 60 ans, c’était terminé. On était dans une autre sphère, dans la sphère des prestations retraite, voire pour ceux qui n’avaient jamais cotisé, l’Allocation de FNS.

Mais au-delà, on ne s’occupait absolument pas des personnes.

Monsieur le Vice-Président,Monsieur le Vice-Président,Madame la Directrice,Madame la Directrice,Monsieur le Conseiller Général,Monsieur le Conseiller Général,Mesdames et Messieurs d’ici et d’ailleurs !Mesdames et Messieurs d’ici et d’ailleurs !

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Sauf bien sûr, loi de 1975 toujours, l’allocation compensatrice, mais qui, et les conseils généraux le faisaient remarquer à juste titre, de 75 jusqu’à 90 n’a fait qu’augmenter et augmenter la charge des conseils généraux. Pourquoi ? Parce qu’en 75 lorsqu’on a créé cette allocation, il ne s’agissait pas de prendre en compte la dépendance due à l’âge, il s’agissait de prendre en compte la dépendance qui était celle de personnes qui se situaient entre 20 et 60 ans, mais pas au-delà.

Or, les conseils généraux, se sont vus peu à peu investis d’une mission qui fi nancièrement représentait un coût important, puisqu’il s’agissait de compenser la dépendance pour des personnes au-delà de 60 ans.

Le regard porté s’est beaucoup élargi et maintenant on parle de HID, Handicaps, Incapacités et Dépendances. Alors bien sûr, classifi cation de l’OMS, mais indépendamment de cette classifi cation, c’est quand même aussi beaucoup le regard que l’on porte sur la notion de handicap. Madame la Directrice l’a lu, elle l’a rappelé, la vision actuelle est de se demander : « comment peut-on vivre, comment

avoir une vie normale avec une certaine dépendance, quelle soit celle d’un enfant, d’une personne adulte ou d’une personne âgée ? »

Cette enquête me semble éminemment importante.

Bien sûr, d’autres le diront certainement mieux et certainement entre autres le directeur de l’INSEE, l’avenir à horizon 2016, 2020, c’est de voir une population vieillissante ici comme ailleurs. Par rapport à cette population vieillissante, le handicap va encore évoluer, la dépendance va évoluer. Quelles seront les politiques à mettre en œuvre pour faire face à cette situation ?

Monsieur le Conseiller Général a fortement bien à propos rappelé : il est vrai que le schéma actuel qui est en cours d’élaboration devra tenir compte de cette donnée. Cette donnée, sera importante non seulement pour ce qui devra être mis en place pour aider ces nouvelles personnes dépendantes, mais aura aussi un impact sur les formations.

Et aujourd’hui, nous sommes à l’IRTS. Ce n’est pas un hasard ! En

tout cas, c’est un hasard tout à fait tout cas, c’est un hasard tout à fait judicieux parce que pour prendre en judicieux parce que pour prendre en charge, il y a certes des prestations charge, il y a certes des prestations fi nancières, mais la dépendance ne se fi nancières, mais la dépendance ne se résume pas en prestations fi nancières. résume pas en prestations fi nancières. Elle nécessite souvent l’intervention Elle nécessite souvent l’intervention humaine, l’intervention des services humaine, l’intervention des services à la personne et donc de personnels à la personne et donc de personnels formés, de professionnels. On tombe formés, de professionnels. On tombe là, vraiment, sur tout le programme là, vraiment, sur tout le programme de formation qui devra aller avec le de formation qui devra aller avec le constat de la situation qu’on peut constat de la situation qu’on peut imaginer depuis 2020.imaginer depuis 2020.

Je pense que cette journée va être Je pense que cette journée va être tout à fait riche en enseignements, tout à fait riche en enseignements, de par la qualité des intervenants, de de par la qualité des intervenants, de par les débats que vous tous susciterez par les débats que vous tous susciterez aussi après les exposés qui seront faits aussi après les exposés qui seront faits devant vous. Et puis aussi, ce type devant vous. Et puis aussi, ce type d’étude, ce type de débat, permettra d’étude, ce type de débat, permettra aux décideurs, le Conseil Général en aux décideurs, le Conseil Général en premier lieu, mais l’Etat également premier lieu, mais l’Etat également certainement, à mieux orienter les certainement, à mieux orienter les décisions à prendre pour venir en aide décisions à prendre pour venir en aide et en tout cas adopter les meilleures et en tout cas adopter les meilleures solutions possibles pour la prise en solutions possibles pour la prise en charge des personnes handicapées à charge des personnes handicapées à la Réunion.

Merci et bonne journée à Merci et bonne journée à tous ! ■

Page 8: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Discours d’ouverture

Bruno MAMINDY-PAJANYConseiller Général

Je voudrais au nom de la e voudrais au nom de la Présidente vous souhaiter Présidente vous souhaiter la bienvenue à ce séminaire la bienvenue à ce séminaire

Handicaps Incapacités DépendancesHandicaps Incapacités DépendancesJ

Handicaps Incapacités DépendancesJ

et remercier les partenaires que et remercier les partenaires que sont la DRASS, l’AGEFIPH, l’INSEE, sont la DRASS, l’AGEFIPH, l’INSEE, l’Observatoire Régional de la Santé, l’Observatoire Régional de la Santé, l’Observatoire du Développement de la l’Observatoire du Développement de la Réunion, pour leur mobilisation dans Réunion, pour leur mobilisation dans le cadre de cette journée, fruit de deux le cadre de cette journée, fruit de deux années de travail et de collaboration. En années de travail et de collaboration. En eff et, l’enquête Handicaps Incapacités Handicaps Incapacités Dépendances menée en 2004 a pu se menée en 2004 a pu se réaliser grâce à la mobilisation en réaliser grâce à la mobilisation en particulier de ces acteurs.particulier de ces acteurs.

L’objectif de cette enquête a été L’objectif de cette enquête a été d’établir une estimation du nombre d’établir une estimation du nombre de personnes touchées par divers de personnes touchées par divers types de handicaps ou d’incapacités, types de handicaps ou d’incapacités, à décrire leur situation sociale, à à décrire leur situation sociale, à relever l’aide dont ils bénéfi cient et relever l’aide dont ils bénéfi cient et permettre l’évaluation de celle qui leur permettre l’évaluation de celle qui leur serait nécessaire.serait nécessaire.

Je tiens à rappeler que les personnes Je tiens à rappeler que les personnes handicapées, les personnes âgées handicapées, les personnes âgées représentent pour le Département représentent pour le Département des publics prioritaires pour lesquels des publics prioritaires pour lesquels d’importantes réformes ont vu le jour d’importantes réformes ont vu le jour ces dernières années. On peut citer ces dernières années. On peut citer notamment la loi de rénovation sociale, notamment la loi de rénovation sociale, la loi relative à l’APA (l’Allocation la loi relative à l’APA (l’Allocation Personnalisée d’Autonomie), la loi du Personnalisée d’Autonomie), la loi du 11 février 2005 relative au handicap. 11 février 2005 relative au handicap.

Que se soit lors de la déclaration de politique générale de la Présidente du Conseil Général dans les orientations 2004-2007 de la collectivité ou le plan de cohésion sociale, l’accompagnement des Réunionnaises et des Réunionnais rencontrant des diffi cultés importantes d’insertion et d’intégration, constitue l’axe majeur de la politique d’action sociale du Département.

Et comme Madame la Directrice l’a souligné tout à l’heure, l’acte II de la décentralisation, nous donne aujourd’hui la compétence de la mise en œuvre des politiques d’insertion sur le territoire et nous met dans la position de maître d’ouvrage.

A ce titre, cette journée de restitution de l’enquête HID représente pour le Département l’aboutissement de deux années d’investissement, sur un objectif du précédent schéma départemental, c’est-à-dire de mener une enquête sur les personnes en situation de handicap à la Réunion.

Ces travaux permettront d’élaborer le prochain schéma d’organisation sociale et médico-sociale relatif aux handicaps et aux personnes âgées, qui déclinera en liaison avec les partenaires ici présents mais aussi dans la société de tous les jours les actions fortes que nous voulons mettre en place pour ces deux publics pour les cinq années à venir.

Voilà globalement nos propos introductifs. Le souhait, c’est aussi qu’à travers les éléments, les données, on va entendre, on va restituer ; c’est essayer d’ouvrir le débat pour que chacun puisse contribuer à nous donner, nous, entre guillemets, politiques, les éléments pour bâtir des schémas qui correspondent à la réalité réunionnaise, qui correspondent vraiment à la participation de tout le monde. Nous politiques, on peut donner l’orientation, on peut bâtir avec vous, mais on a besoin de la collaboration de tout le monde.

Donc, je vous remercie de votre attention et bonne participation à tout le monde et merci aussi de votre collaboration.

Notre souhait au nom de la Présidente, c’est de dire « le séminaire peut être un point de départ -cela a commencé bien avant - pour vraiment ouvrir le débat », mais surtout pour construire.

Moi, je crois qu’on aura les ma-tériaux nécessaires, les informations nécessaires, pour vraiment être en adéquation avec la réalité et surtout bâtir des politiques publiques qui correspondent vraiment à la réalité réunionnaise et qui ont un sens dans cette société et à ce moment donné, après l’acte II de la décentralisation.

Merci de votre attention !

Bonjour à toutes et à tous !Bonjour à toutes et à tous !Madame la Directrice de l’IRTS, Madame la Directrice de l’IRTS, Madame la Directrice de la DRASS, Madame la Directrice de la DRASS, Madame la Directrice de l’AGEFIPH, Madame la Directrice de l’AGEFIPH, Monsieur le Directeur de l’INSEE, Monsieur le Directeur de l’INSEE,Nos amis invités de Madagascar,Nos amis invités de Madagascar,Mesdames, Messieurs,Mesdames, Messieurs,

Page 9: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

L’enquête HID 2004

Jean GAILLARDINSEE

e n q u ê t e e n q u ê t e e n q u ê t e H a n d i c a p s Incapacités DépendancesIncapacités DépendancesIncapacités DépendancesIncapacités Dépendances, (HIDR) s’est déroulée à la (HIDR) s’est déroulée à la

Réunion d’octobre à fi n novembre Réunion d’octobre à fi n novembre 2004. Largement inspirée de l’enquête réalisée auprès des ménages en métropole fin 1999, elle a bénéficié d’un financement du Conseil Général, de la DRASS, de l’AGEFIPH et de l’INSEE.

L’objectif principal de cette enquête est de fournir des données de ca-drage, couvrant l’ensemble de la population réunionnaise. Elle vise à établir une estimation du nombre de personnes touchées par divers types de déficiences ou d’incapa-cité, à décrire leur situation sociale, à relever l’aide dont ils bénéfi cient et permettre l’évaluation de celle qui leur serait nécessaire.

Cette enquête permet ainsi de mesurer la prévalence des incapacités ressenties, mais à aucun moment, néanmoins, il ne s’agit de « compter le nombre de handicapés » : en eff et, son originalité est de travailler non pas à partir des maladies mais, comme c’est la pratique générale et recommandée, à partir d’une reconnaissance des incapacités des personnes à accomplir les actes de la vie quotidienne1.

L’enquête concerne la population réunionnaise vivant en domicile ordinaire de tous âges et de tout milieu social. Les personnes vivant en institutions médico-sociales et en milieu carcéral sont hors champ. Si en métropole, elles ont fait l’objet d’une investigation particulière, cela n’a pas été le cas à la Réunion.

L’enquête s’est déroulée en deux temps. La première étape a servi à compter les personnes concernées et à les sélectionner pour l’investigation ultérieure : c’est l’enquête dite de fi ltrage. La seconde sert à décrire les incapacités des personnes concernées, les origines ou les causes de ces incapacités et leurs conséquences handicapantes éventuelles dans les principaux domaines de l’activité sociale.

L’enquête de filtrage, dite « Vie Quotidienne et Santé à la Réunion »(VQSR) a été adjointe à l’enquête em-ploi 2003 de l’INSEE. Environ 16 000 questionnaires de dix huit questions ont pu être exploités. L’enquête détaillée Handicaps Incapacités Dépendances à la Réunion (HIDR) a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 867 répondants à VQSR. Ceux-ci ont été classés en 6 groupes : des « supposés valides » aux « supposés

handicapés ». Afin d’arriver aux . Afin d’arriver aux meilleurs rapports coût/qualité, meilleurs rapports coût/qualité, ces six strates ont été subdivisées en ces six strates ont été subdivisées en deux sous-strates : moins de 60 ans deux sous-strates : moins de 60 ans et plus de 60 ans. L’âge est, en eff et, et plus de 60 ans. L’âge est, en eff et, un facteur important de la notion de un facteur important de la notion de dépendance des individus. Au fi nal, dépendance des individus. Au fi nal, plus la strate était « supposée handi- supposée handi-capée » et plus l’âge était important, et plus l’âge était important, plus le taux de sondage croissait.plus le taux de sondage croissait.

Ainsi, si dans la strate des moins de Ainsi, si dans la strate des moins de 60 ans « supposés valides »« supposés valides », le pas de sondage a été de 1 pour 35, celui-sondage a été de 1 pour 35, celui-ci n’était que de 2 pour 3 dans la ci n’était que de 2 pour 3 dans la strate des plus de 60 ans strate des plus de 60 ans « supposés handicapés ». A l’issue de l’enquête . A l’issue de l’enquête 1 556 questionnaires individuels 1 556 questionnaires individuels sont exploitables.

Pour comparaison, l’échantillon de Pour comparaison, l’échantillon de l’enquête métropolitaine compte l’enquête métropolitaine compte 16 945 individus.

La méthode d’échantillonnage a La méthode d’échantillonnage a volontairement sur-représenté les volontairement sur-représenté les personnes âgées de plus de 60 ans. personnes âgées de plus de 60 ans. Des pondérations permettent en-Des pondérations permettent en-suite de revenir à la population suite de revenir à la population globale, les effectifs selon le sexe globale, les effectifs selon le sexe et la classe d’âge décennale dans et la classe d’âge décennale dans l’échantillon pondéré correspondent l’échantillon pondéré correspondent à ceux de la population réunionnaise à ceux de la population réunionnaise en 2004. ■

(1) Incapacités au sens de Wood, et de la classifi cation internationale des défi ciences-incapacités-désavantages.

Page 10: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

10

Premiers résultats de l’enquêteHandicaps Incapacités DépendancesUne comparaison avec la métropole

Christine CATTEAUDRASS

Nous nous proposons de ous nous proposons de décrire ici, les principaux décrire ici, les principaux résultats de l’enquête résultats de l’enquête

menée à la Réunion en termes de menée à la Réunion en termes de prévalence, avec une comparaison prévalence, avec une comparaison avec les données de la métropole.avec les données de la métropole.

L’objectif principal de cette en-L’objectif principal de cette en-quête était de fournir des données quête était de fournir des données de cadrage, couvrant l’ensemble de la de cadrage, couvrant l’ensemble de la population réunionnaise. Elle visait population réunionnaise. Elle visait

à établir une estimation du nombre de personnes touchées par divers types de défi ciences ou d’incapaci-tés, à décrire leur situation sociale, à relever l’aide dont ils bénéfi cient et permettre l’évaluation de celle qui leur serait nécessaire.

Il est ainsi possible de mesurer la prévalence des incapacités ressenties, mais à aucun moment,

néanmoins, il ne s’agit de «compter le nombre de handicapés» : en eff et, son originalité est de travailler non pas à partir des maladies mais, comme c’est la pratique générale et recommandée, à partir d’une reconnaissance des incapacités des personnes à accomplir les actes de la vie quotidienne1.

L’enquête concernait la popula-tion réunionnaise vivant en do-micile ordinaire de tous âges

et de tout milieu social. Les personnes vivant en institutions médico-sociales et en milieu carcéral sont hors champ. Si en métropole, elles ont fait l’objet d’une investigation particulière, cela n’a pas été le cas à la Réunion.

L’enquête s’est déroulée en deux temps. La première étape a servi à compter les personnes concernées et à les sélectionner pour l’investigation ultérieure : c’est l’enquête dite de fi ltrage. La seconde sert à décrire les incapacités des personnes concernées, les origines ou les causes de ces incapacités et leurs conséquences handicapantes éventuelles dans les principaux domaines de l’activité sociale.

1. L’enquête de filtrage, dite « Vie Quotidienne et Santé à la Réunion » (VQSR) a été adjointe à l’enquête emploi 2003 de l’INSEE. Environ 16 000 questionnaires de dix huit questions ont pu être exploités .

2. L’enquête détaillée « Handicaps Incapacités Dépendances à la Réunion » (HIDR) a été réalisée auprès d’un échantillon de 1867 répondants à VQSR. Ceux-ci ont été classés en 6 groupes : des « supposés valides » aux « supposés handicapés».

Afi n d’arriver aux meilleurs rapports coût/qualité, ces six strates ont été sub-divisées en deux sous-strates : moins de 60 ans et plus de 60 ans. L’âge est, en effet, un facteur important de la notion de dépendance des individus. Au fi nal, plus la strate était « supposée handicapée »

et plus l’âge important, plus le taux de sondage croissait.

Ainsi, si dans la strate des moins de 60 ans « supposés valides » le pas de sondage a été de 1 pour 35, celui-ci n’était que de 2 pour 3 dans la strate des plus de 60 ans « supposés handicapés ».

1556 questionnaires individuels sont exploitables.

Pour comparaison, l’échantillon de l’enquête métropolitaine s’élève à 16 945 individus.

La méthode d’échantillonnage a volon-tairement sur-représenté les personnes âgées de plus de 60 ans. Des pondéra-tions permettent ensuite de revenir à la population globale, les effectifs selon le sexe et la classe d’âge décennale dans l’échantillon pondéré correspondent à ceux de la population réunionnaise en 2004. ■

RAPPEL

(1) Incapacités au sens de Wood, et de la classi-fi cation internationale des défi ciences incapacités désavantages).(2) « Une personne sur sept a des diffi cultés de san-té », Emilie Nartz et Christine Catteau, Economie de la Réunion, n° 121, 3ème trimestre 2004, INSEE.

Page 11: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

11

Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Une population jeune à la Réunion

La Réunion se caractérise par une structure de la population plus jeune qu’en métropole. Les incapacités et les dépendances étant fortement liées à l’âge, l’analyse des taux devra de ce fait obligatoirement être présentée indépendamment des eff ets de structure d’âge.

Le nombre de répondants selon le sexe et l’âge,à la Réunion et en métropole (fi chiers non-pondérés)

Réunion Métropole

Homme Femme Homme Femme

0-9 ans 38 39 399 330

10-19 ans 72 71 438 386

20-29 ans 55 39 465 424

30-39 ans 81 73 694 679

40-49 ans 115 101 999 1 013

50-59 ans 129 112 1 212 1 147

60-69 ans 132 156 1 213 1 339

70-79 ans 89 137 1 815 2 415

80-89 ans 32 65 566 1 073

90-99 ans 7 13 84 254

750 806 7 885 9 060

1 556 16 945

A l’échelle de la Réunion, 1 556 A l’échelle de la Réunion, 1 556 personnes interrogées constituent un échantillon déjà important, mais encore fragile pour repérer des phénomènes rares. Pour comparaison, l’échantillon de l’enquête métropolitaine s’élève à 16 945 individus. Afi n d’en augmenter la pertinence, la méthode d’échantillon-nage a volontairement sur-représenté les personnes âgées de plus de 60 ans. Des pondérations permettent ensuite de revenir à la population globale, les eff ectifs selon le sexe et la classe d’âge décennale dans l’échantillon pondéré correspondent à ceux de la population réunionnaise en 2004.

Pyramide des âges de la population,à la Réunion et en métropole (fi chiers pondérés)

-20 -15 -10 -5 0

Métropole

Réunion

0-9 ans

10-19 ans

20-29 ans

30-39 ans

40-49 ans

50-59 ans

60-69 ans

70-79 ans

80-89 ans

90-99 ans

0 5 10 15 20

Métropole

Réunion

Homme Femme

Page 12: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

12

Des défi ciences qui augmentent avec l’âge mais un poids plus important à la Réunion

Les prévalences de défi ciences proviennent des réponses aux questions du module A : « cause et origine des inca-pacités ». Ces données ne proviennent pas d’un diagnostic médical mais du ressenti des personnes enquêtées.

Les défi ciences, qu’elles soient motrices, viscéra-les ou visuelles surviennent principalement à partir de 50 ans, elles augmentent ensuite avec l’âge. A la Réunion comme en métropole, les taux de prévalence sont plus forts pour les défi ciences motrices, puis pour les défi ciences viscérales.

Prévalence des défi ciences à la Réunion Prévalence des défi ciences en métropole

Origine des défi ciences à la Réunion Origine des défi ciences en métropole

A la Réunion le poids des A la Réunion le poids des déficiences intellectuelles est déficiences intellectuelles est plus important qu’en métropole, plus important qu’en métropole, ce qui pourrait s’expliquer par ce qui pourrait s’expliquer par un grand nombre de personnes un grand nombre de personnes âgées illettrées et classées comme âgées illettrées et classées comme personnes atteintes d’un personnes atteintes d’un « trouble des apprentissages »des apprentissages ».

Dès 50 ans, les Réunionnais appa-Dès 50 ans, les Réunionnais appa-raissent en moins bon état de santé raissent en moins bon état de santé que les Métropolitains. Les défi cien-que les Métropolitains. Les défi cien-

ces motrices, viscérales et intellec-tuelles ont des taux de prévalence de 20 points supérieures à ceux des Métropolitains. Pour les défi ciences visuelles un écart de 10 points est ob-servé. Seuls les taux de prévalence des défi ciences auditives sont plus faibles à la Réunion.

A la Réunion comme en métro-pole la vieillesse est un facteur ag-

gravant des défi ciences, et l’origine de ces défi ciences est essentielle-ment consécutive à des maladies. On note à la Réunion un poids plus important des accidents à partir de 60 ans.

Les inversions de courbes pour la Réunion après 90 ans peuvent s’ex-pliquer par la faiblesse des eff ectifs, et sont donc non signifi catives.

0

20

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100

Intellectuelles

Viscérales Auditives

Visuelles

Motrices

90-99 ans80-89 ans70-79 ans60-69 ans50-59 ans40-49 ans30-39 ans20-29 ans10-19 ans0-9 ans

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IntellectuellesViscérales

Auditives

Visuelles

Motrices

90-99 ans80-89 ans70-79 ans60-69 ans50-59 ans40-49 ans30-39 ans20-29 ans10-19 ans0-9 ans

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Vieillesse

Maladie

Accident

90-99 ans80-89 ans70-79 ans60-69 ans50-59 ans40-49 ans30-39 ans20-29 ans10-19 ans0-9 ans0

10

20

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70

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100

Vieillesse

Maladie

Accident

90-99 ans80-89 ans70-79 ans60-69 ans50-59 ans40-49 ans30-39 ans20-29 ans10-19 ans0-9 ans

Page 13: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Les Réunionnais souffrent de plus d’incapacités, et plus précocement

Les incapacités à accomplir les actes de la vie quotidienne (manger, se déplacer, se laver, …) ont été énoncées dans le module du questionnaire :« Description des incapacités ». Pour chaque acte, on a demandé à l’enquêté s’il peut le faire seul et avec ou sans l’aide de quelqu’un.

A la Réunion comme en métropole, ce sont les actes de la vie quotidienne demandant de la mobilité qui entraînent le plus d’incapacités : se lever, se coucher, s’asseoir, se déplacer mais aussi

préparer les repas, faire le ménage, se baisser, se couper les ongles, toutes incapacités relevant de la fonction locomotrice. Les incapacités relevant des conséquences de la cohérence sur les actes de la vie quotidienne et les fonctions élémentaires (conduite alimentaire, conduite sphinctérienne, veille-sommeil, …) apparaissent plus tardivement dans l’âge.

Or, si cette opposition entre ces deux groupes d’incapacités est bien marquée en métropole, ce n’est pas le cas à la Réunion.

Dans ce département, par ailleurs, les incapacités surviennent beaucoup plus tôt : ainsi, dès 50-

59 ans les taux de prévalence des 59 ans les taux de prévalence des incapacités apparaissent à des incapacités apparaissent à des niveaux équivalents à ceux observés niveaux équivalents à ceux observés en métropole pour les 70-79 ans. en métropole pour les 70-79 ans. Les actes de la vie quotidienne Les actes de la vie quotidienne demandant de la cohérence, de demandant de la cohérence, de pouvoir voir ou entendre, de faire sa pouvoir voir ou entendre, de faire sa toilette et concernant l’élimination toilette et concernant l’élimination des selles, apparaissent dès 60-69 des selles, apparaissent dès 60-69 ans à la Réunion et seulement à 80-ans à la Réunion et seulement à 80-89 ans en métropole. 89 ans en métropole.

D’une manière générale les taux D’une manière générale les taux de prévalence des incapacités sont de prévalence des incapacités sont nettement plus élevés à la Réunion, nettement plus élevés à la Réunion, cette diff érence est particulièrement cette diff érence est particulièrement marquée entre 50 et 89 ans.marquée entre 50 et 89 ans.

Taux de prévalencedes incapacités à la Réunion

Taux de prévalencedes incapacités en métropole

Le poids du social

A partir des incapacités déclarées, des indicateurs de dépendance ont été calculés : on peut ainsi citer les indicateurs AGGIR, Colvez, Katz, EHPA … Pour des questions de taille d’échantillon c’est un indicateur de désavantage résumé qui a été retenu dans le cas de la Réunion.

L’indicateur de désavantage classe la population en trois groupes, selon le poids des incapacités ressenties.

A tous les niveaux et quel que soit son score de désavantage, le Réunionnais a des indicateurs sociaux moins performants. Ainsi, pour les personnes sans incapacité, on trouve un taux d’emploi plus faible qu’en métropole (45 % contre 67 %), un taux de célibat pour les 30-69 ans plus fort (33 % contre 15 %), moins de départs en vacances (60 % et 73 %) et peu de personnes faisant partie d’une association (12 % contre 35 %).

On constate cependant que, à On constate cependant que, à la Réunion comme en métropole, la Réunion comme en métropole, les personnes atteintes d’incapaci-les personnes atteintes d’incapaci-tés plus affi rmées sont socialement tés plus affi rmées sont socialement plus isolées que les personnes sans plus isolées que les personnes sans incapacité, mais que le poids du han-incapacité, mais que le poids du han-dicap est plus lourd à la Réunion. dicap est plus lourd à la Réunion.

Ainsi, à la Réunion les personnes Ainsi, à la Réunion les personnes dépendantes de moins de 25 ans ont dépendantes de moins de 25 ans ont près de trois fois moins de probabilité près de trois fois moins de probabilité d’être scolarisées, ce qui est beaucoup d’être scolarisées, ce qui est beaucoup plus qu’en métropole (22 %).plus qu’en métropole (22 %).

0

10

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90-99 ans80-89 ans70-79 ans60-69 ans50-59 ans40-49 ans30-39 ans20-29 ans10-19 ans0-9 ans

Souplesse

Voir, entendre

CohérenceGestionDéplacementElimination

Toilette

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90-99 ans80-89 ans70-79 ans60-69 ans50-59 ans40-49 ans30-39 ans20-29 ans10-19 ans0-9 ans

Voir, entendreCohérenceGestionDéplacementElimination

Toilette

Souplesse

Page 14: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Les personnes dépendantes âgées Les personnes dépendantes âgées de 15 à 49 ans ont 6,5 fois moins de de 15 à 49 ans ont 6,5 fois moins de chance d’occuper un emploi que les chance d’occuper un emploi que les non dépendantes, au lieu de 4,6 en non dépendantes, au lieu de 4,6 en métropole.

Entre 30 et 69 ans, elles sont moins souvent en couple : 75 %, 28 % en métropole.

Les départs en vacances sont 3,6 fois moins nombreux pour les

dépendants à la Réunion, 2,2 en métropole.

Et la participation à la vie asso-ciative 6 fois moins importante ici (10 % seulement en métropole).

Caractéristiques sociales selon le degré d’incapacité

Sans incapacité Incapacités légères Incapacités plus affi rmées

Réunion Métropole Réunion Métropole Réunion MétropoleMoins de 25 ans scolariés 75 77 80 80 20 63

15-49 ans travaille 45 67 28 40 6 12

30-69 ans célibataire 33 15 38 13 45 21

Vie en couple 72 83 54 71 41 65

Tous les âgesDépart en vacances 60 73 41 42 13 23

Vie associative 12 35 13 33 2 17

Conclusion

L’enquête Handicap Incapacités Handicap Incapacités Dépendances, menée par l’INSEE , menée par l’INSEE à la Réunion en 2004 a permis une à la Réunion en 2004 a permis une première estimation du nombre de première estimation du nombre de personnes touchées par divers types personnes touchées par divers types de handicaps ou d’incapacités, et de de handicaps ou d’incapacités, et de décrire leur situation sociale. Des décrire leur situation sociale. Des exploitations complémentaires exploitations complémentaires devront décrire l’aide dont ils devront décrire l’aide dont ils

bénéfi cient et permettre l’évaluation de celle qui leur serait nécessaire.

Malgré la faiblesse de l’échan-tillon, il apparaît clairement que les défi ciences ont un poids supérieur à la Réunion, consécutives à une morbidité plus importante, et que dès 50 ans les Réunionnais souff rent d’incapacités et de désavantages qui n’apparaissent que beaucoup plus tardivement en métropole, en

particulier celles qui touchent aux problèmes de locomotion. On a mis en évidence le poids du social dans l’apparition de ces incapacités.

Les politiques devront en tenir compte pour l’élaboration des mesures de prise en charge, consécutive à l’augmentation prévisible du nombre de personnes âgées à la Réunion. n

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15

Actes du Colloque du 5 octobre 2006

L’INDICATEUR DIT « DE COLVEZ », est centré sur les questions de mobilité. Il est spécifi quement adapté aux personnes âgées. Il comporte les 4 items suivants :

1. Personnes confi nées au lit ou en fauteuil (non roulant)

2. Autres personnes ayant besoin d’aide pour la toilette et l’habillage

3. Autres personnes ayant besoin d’aide pour sortir de leur domicile

4. Autres personnes

LA GRILLE NATIONALE AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupe Iso-Ressources) permet d’évaluer le degré de perte d’autonomie. L’évaluation se fait sur la base de dix variables relatives à la perte d’autonomie physique et psychique :

1. Cohérence : converser et/ou se com-porter de façon sensée

2. Orientation : se repérer dans le temps, dans les moments de la journée et dans les lieux

3. Toilette : se laver seul 4. Habillage : s’habiller, se déshabiller, se

présenter 5. Alimentation : manger les aliments

préparés 6. Élimination : assumer l’hygiène de

l’élimination urinaire et fécale 7. Transferts : se lever, se coucher,

s’asseoir 8. Déplacements à l’intérieur du domi-

cile ou de l’établissement : mobilité spontanée, y compris avec un appa-reillage

9. Déplacements à l’extérieur : se dé-placer à partir de la porte d’entrée sans moyen de transport

10. Communication à distance : utiliser les moyens de communication, télé-phone, sonnette, alarme, …

Les six groupes iso-ressources ou GIR prévus par la grille AGGIR peuvent être schématiquement caractérisés de la ma-nière suivante :

• GIR 1 correspond aux personnes âgées confinées au lit, dont les fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessitent une présence indispensable et continue d’intervenants. Dans ce groupe se trouvent également les personnes en fi n de vie.

• GIR 2 regroupe deux catégories majeures de personnes âgées : celles qui sont confi nées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales ne sont pas totalement altérées et qui nécessitent une prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante et

celles dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui ont conservé leurs capacités à se déplacer ;

• GIR 3 correspond, pour l’essentiel, aux personnes âgées ayant conservé leur autonomie mentale, partielle-ment leur autonomie locomotrice, mais qui nécessitent quotidiennement et plusieurs fois par jour des aides pour leur autonomie corporelle. La majorité d’entre elles n’assument pas seules l’hygiène de l’élimination anale et urinaire.

• GIR 4 comprend deux catégories de personnes âgées : celles n’assumant pas seules leur transfert mais qui, une fois levées, peuvent se déplacer à l’in-térieur du logement. Elles doivent par-fois être aidées pour la toilette et l’ha-billage. Une grande majorité d’entre elles s’alimentent seules, celles n’ayant pas de problèmes locomoteurs, mais devant être aidées pour les activités corporelles et pour les repas.

• GIR 5 comprend des personnes assurant seules leurs déplacements à l’intérieur de leur logement, s’ali-mentant et s’habillant seules. Elles ont besoin d’une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et le ménage.

• GIR 6 se compose des personnes qui n’ont pas perdu leur autonomie pour les actes de la vie courante.

L’INDICATEUR EHPA croise les 4 mo-dalités de l’indicateur de Colvez avec la notion de dépendance psychique.

On entend par dépendant psychique : personne totalement ou toujours déso-rientée, ou partiellement incohérente et parfois désorientée. A l’inverse une per-sonne non dépendante psychique est to-talement cohérente et jamais désorientée ou totalement cohérente et parfois déso-rientée ou partiellement incohérente et jamais désorientée).

Cet indicateur est composé de 8 grou-pes :

1.1. Dépendant psychique et confi né au lit ou en fauteuil (non roulant)

1.2. Dépendant psychique et autres per-sonnes ayant besoin d’aide pour la toilette et l’habillage

1.3. Dépendant psychique et autres personnes ayant besoin d’aide pour sortir de leur domicile

1.4. Dépendant psychique et autres personnes

2.1. Non dépendant psychique et confi né au lit ou en fauteuil (non roulant)

2.2. Non dépendant psychique et autres personnes ayant besoin d’aide pour la toilette et l’habillage

2.3. Non dépendant psychique et autres personnes ayant besoin d’aide pour sortir de leur domicile

2.4. Non dépendant psychique et autres personnes

INDICATEUR DE KATZ

Il s’agit de l’indicateur ADL (Activities of Daily Living) qui est une synthèse des besoins d’aide vers l’indépendance pour la réalisation de six activités de la vie quo-tidienne :

1. Faire sa toilette 2. S’habiller3. Aller aux toilettes et les utiliser4. Se coucher ou quitter son lit et

s’asseoir ou quitter son siège5. Contrôler ses selles et ses urines6. Manger des aliments déjà préparés

(cuisinés et coupés).Définition standard : Il présente 8

items, les 7 premiers étant de gravité croissante :

A. Indépendant pour les 6 activitésB. Dépendant pour une seule des 6

activitésC. Dépendant pour 2 activités, dont la

premièreD. Dépendant pour 3 activités, dont les

2 premièresE. Dépendant pour 4 activités, dont les

3 premièresF. Dépendant pour 5 activités, dont les

4 premièresG. Dépendant pour 6 activitésH. Dépendant pour au moins deux ac-

tivités, sans être classable en C, D, E ou F.

INDICATEUR SYNTHÉTIQUE DIT « HID »L’intérêt majeur de cet indicateur est de

permettre un repérage plus large des situa-tions de désavantage et d’avoir dans notre cas des données en nombre suffi sant : on défi nit cet indicateur à partir des réponses au questionnaire consacrées aux incapacités. On affecte un poids identique à chacun des 7 chapitres, en attribuant une note refl étant le niveau de diffi cultés déclarées.

On défi nit 3 classes :1. Les individus qui jouissent de toutes

leurs capacités 2. Les individus atteints d’incapacités

légères3. Les individus souffrant d’incapacités

importantes

LES INDIC ATEURS DE DÉPENDANCE

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16

Aides et aidants des personnesen incapacités

Monique RIQUEBOURGORS

L’ORS est une association loi 1901, qui à pour loi 1901, qui à pour missions principales missions principales

de regrouper, analyser et diff user de regrouper, analyser et diff user des données sur la santé de la des données sur la santé de la population de la Réunion. Elle a population de la Réunion. Elle a pour rôle de fournir des outils d’aide pour rôle de fournir des outils d’aide à la décision.

L’ORS est partenaire du projet L’ORS est partenaire du projet depuis le départ. Par ailleurs, le depuis le départ. Par ailleurs, le Département, en tant que co-Département, en tant que co-initiateur et co-fi nanceur du projet initiateur et co-fi nanceur du projet a sollicité l’ORS pour exploiter a sollicité l’ORS pour exploiter la base de données selon leurs la base de données selon leurs propres interrogations et selon propres interrogations et selon les thèmes qui leur paraissaient les thèmes qui leur paraissaient prioritaires et notamment sur prioritaires et notamment sur « les aides et les aidants des personnes en aides et les aidants des personnes en incapacités ». C’est l’objet de mon . C’est l’objet de mon intervention devant vous ce matin.intervention devant vous ce matin.

Avant de vous présenter les ré-Avant de vous présenter les ré-sultats, je vais vous donner très ra-sultats, je vais vous donner très ra-pidement quelques défi nitions.pidement quelques défi nitions.

Pour pouvoir mener l’analyse, il Pour pouvoir mener l’analyse, il a fallu dans un premier temps pou-a fallu dans un premier temps pou-voir défi nir dans notre échantillon voir défi nir dans notre échantillon HID les personnes qui se trouvaient HID les personnes qui se trouvaient eff ectivement en incapacités.eff ectivement en incapacités.

En raison de la faiblesse de En raison de la faiblesse de certains effectifs, il n’a pas été certains effectifs, il n’a pas été possible d’utiliser les indicateurs possible d’utiliser les indicateurs d’incapacités inspirés des travaux d’incapacités inspirés des travaux classiques et utilisés dans l’enquête classiques et utilisés dans l’enquête nationale tels : l’indicateur de nationale tels : l’indicateur de

Colvez, de KATZ ou encore celui utilisé dans les enquêtes EHPA.

Par conséquent, nous avons dû avoir recours à un autre indicateur. C’est un indicateur synthétique, dont la construction est basée sur le comptage des activités que la per-sonne ne peut pas réaliser sans aide, qui a permis de classer notre échan-tillon HID en trois catégories :

• La première est celle des personnes sans incapacité déclarée ;

• La deuxième catégorie regroupe les personnes déclarant des incapacités légères ;

• Et enfi n le troisième groupe est celui des personnes ayant des incapacités plus affi rmées.

Les résultats qui vont vous être présentés concernent les deux derniers groupes, à savoir les personnes déclarant au moins une incapacité (qu’elle soit légère ou affi rmée).

Par ailleurs, le questionnaire HID, a permis d’explorer, à travers un certain nombre d’items, les deux grands types d’aides :

• l’aide humaine d’une part ;• et l’aide technique d’autre part,

y compris les aides pour l’amé-nagement du logement.

Ceci étant précisé, nous pou-vons passer aux résultats de cette analyse.

Les effectifs

Selon les données de l’enquête HID 2004, et en s’appuyant sur l’indicateur présenté ci-dessus, nous pouvons estimer que plus de 174 000 Réunionnais ont au moins une incapacité. En d’autres termes, 20 % de la population réunionnaise ont des diffi cultés à accomplir les actes de la vie quotidienne.

Parmi ces personnes, 90 % (157 000 personnes environ) ont des incapacités légères, et les 10 % restants ont des incapacités plus affi rmées, ce qui représente 17 000 personnes environ.

Parmi cette population en in-capacités, une personne sur deux déclare bénéfi cier d’une aide pour accomplir certaines tâches de la vie courante, ce qui représente environ 90 000 Réunionnais (soit 10 % de la population totale). Naturellement, la présence ou non d’une aide est fortement dépendante de la gravité des incapacités : plus les incapacités sont affi rmées, plus la proportion de personnes aidées augmente.

Voici les diff érentes combinaisons d’aides :

• 58 % des personnes aidées reçoivent uniquement une aide humaine (52 000 personnes environ),

Page 17: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

17

Actes du Colloque du 5 octobre 2006

• Près d’un tiers cumulent les deux types d’aides, humaines et techniques (27 000 person-nes) ;

• et seulement 12 % ont unique-ment recours à une aide maté-rielle, ce qui équivaut à 11 000 personnes environ.

Je vais commencer par vous présenter les aides humaines exis-tantes.

Quelles sont les activités pour lesquelles les personnes en incapacités sont aidées ?

Parmi les personnes déclarant au moins une incapacité, ce sont près de 80 000 qui déclarent bénéfi cier d’une aide humaine, qu’elle soit exclusive ou associée à une aide technique (un Réunionnais sur dix).

Les aides humaines apportées aux personnes en incapacités peuvent être très variées. Les personnes en incapacités sont le plus souvent aidées pour les tâches ménagères (85 % des cas), la gestion du budget et les tâches administratives (82 %). Et trois personnes sur quatre ont recours à une tierce personne pour faire les courses.

A l’inverse, si 47 % des personnes en incapacités recourent à une aide pour sortir de chez elles, l’aide pour se déplacer dans le logement n’est dispensée qu’à 12 % des personnes aidées.

Qui sont les aidants ?

Ce n’est pas un scoop, mais l’analyse a permis de confirmer que la solidarité familiale à la Réunion joue un rôle essentiel dans l’accompagnement et la prise

en charge des personnes se trouvant dans des situations d’incapacités (soit en raison de leur grand âge, soit en raison de leurs handicaps).

En eff et, dans trois cas sur quatre, l’aide provient uniquement de l’entourage de la personne atteinte d’incapacités. Pour le reste, une aide professionnelle est associée à une aide informelle pour 12 % des personnes et une proportion équivalente de personnes bénéfi cie exclusivement d’une aide professionnelle.

Les personnes aidées le sont en moyenne par deux aidants. Et dans une grande majorité des cas, ce sont des femmes qui aident les personnes en incapacités (84 % des cas).

Les aidants informels, donc non professionnels, qui interviennent auprès des personnes dépendantes, dans le cadre d’une aide mixte ou informelle, sont quasi exclusivement des membres de la famille : les conjoints et les enfants dans respectivement un tiers des cas, devant les ascendants dans 20 % des situations.

En ce qui concerne les aidants professionnels, au regard des activités pour lesquelles les personnes recourent à une aide, les compétences professionnelles relèvent, logiquement, davantage du domaine social que médical : 85 % d’intervenants du social contre 15 % du secteur médical ou para-médical. Les interventions proviennent donc principalement des femmes de ménage, des aides ménagères ou encore des travailleuses familiales.

Les professionnels du médical sont quasi-exclusivement des infi r-miers ou des kiné, …

Quelles sont les conséquences du rôle d’aidant principal ?

Chaque personne HID inter-Chaque personne HID inter-rogée devait désigner leur aidant rogée devait désigner leur aidant principal. Les aidants principaux principal. Les aidants principaux désignés ont été interrogés sur les désignés ont été interrogés sur les conséquences de son rôle d’aidant conséquences de son rôle d’aidant dans sa vie quotidienne.dans sa vie quotidienne.

Ce qui ressort de l’enquête, ce Ce qui ressort de l’enquête, ce sont les constats suivants, des cons-sont les constats suivants, des cons-tats plus ou moins connus :tats plus ou moins connus :

• La majorité des aidants princi-La majorité des aidants princi-paux (48 ans en moyenne) dé-paux (48 ans en moyenne) dé-clare des incidences minimes clare des incidences minimes sur leurs relations amicales ou sur leurs relations amicales ou familiales (respectivement 82 familiales (respectivement 82 et 78 %). Ils sont toutefois 10 % et 78 %). Ils sont toutefois 10 % à affi rmer avoir perdu contact à affi rmer avoir perdu contact avec des amis et environ 20 % avec des amis et environ 20 % déclarent des tensions et des déclarent des tensions et des manques d’intimité dans leur manques d’intimité dans leur vie de couple.

• En revanche, le rôle d’aidant En revanche, le rôle d’aidant principal a des répercussions principal a des répercussions importantes sur la liberté de importantes sur la liberté de sorties : si seulement 23 % des sorties : si seulement 23 % des aidants principaux déclarent aidants principaux déclarent ne pas être libres de sortir au ne pas être libres de sortir au cours de la journée (à moins cours de la journée (à moins d’être relayés par une autre d’être relayés par une autre personne), ils sont plus nom-personne), ils sont plus nom-breux à exprimer des diffi cultés breux à exprimer des diffi cultés pour les sorties en soirée (près pour les sorties en soirée (près d’un tiers). Près de la moitié d’un tiers). Près de la moitié des personnes ne peuvent pas des personnes ne peuvent pas partir plusieurs jours d’affi lé et partir plusieurs jours d’affi lé et trois personnes sur quatre ne trois personnes sur quatre ne peuvent plus ou presque plus peuvent plus ou presque plus partir en vacances en raison de partir en vacances en raison de leur tâches d’aidant.leur tâches d’aidant.

• Au final, les aidants princi-Au final, les aidants princi-paux ont un sentiment mitigé paux ont un sentiment mitigé sur leur bien-être physique et sur leur bien-être physique et moral, ils ressentent à la fois moral, ils ressentent à la fois des conséquences négatives des conséquences négatives (45 %) et des conséquences (45 %) et des conséquences

Page 18: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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positives (46 %). Les princi-positives (46 %). Les princi-pales conséquences négatives pales conséquences négatives sont la fatigue morale (stress et sont la fatigue morale (stress et anxiété, 75 % des cas) et la fati-anxiété, 75 % des cas) et la fati-gue physique (33 % des cas). A gue physique (33 % des cas). A l’inverse, les aidants déclarent l’inverse, les aidants déclarent que leur rôle leur a permis de que leur rôle leur a permis de développer certaines qualités : développer certaines qualités : leur force de caractère, la pa-leur force de caractère, la pa-tience (66 %) et ressentent un tience (66 %) et ressentent un sentiment de satisfaction dans sentiment de satisfaction dans un tiers des cas. Ils sont vérita-un tiers des cas. Ils sont vérita-blement partagés entre stress et blement partagés entre stress et sentiment de satisfaction.sentiment de satisfaction.

Voilà, ce qu’on peut dire sur l’aide Voilà, ce qu’on peut dire sur l’aide humaine, on va passer très rapide-humaine, on va passer très rapide-ment au volet « aide technique ».

Quelles sont les aides techniques utilisées ?

Le recours à une aide technique Le recours à une aide technique est beaucoup moins répandu : près est beaucoup moins répandu : près de 40 000 personnes en incapacités de 40 000 personnes en incapacités déclarent disposer d’au moins une déclarent disposer d’au moins une aide technique (soit 22 %). En réalité, aide technique (soit 22 %). En réalité, la majorité d’entre elles n’utilisent la majorité d’entre elles n’utilisent qu’un seul type d’aide (deux person-qu’un seul type d’aide (deux person-nes sur trois).

Parmi les utilisations d’aides Parmi les utilisations d’aides techniques, les aides à la mobilité techniques, les aides à la mobilité sont les plus fréquemment décla-sont les plus fréquemment décla-rées (43 % des utilisateurs), ce sont rées (43 % des utilisateurs), ce sont essentiellement des cannes ou des essentiellement des cannes ou des béquilles.

Viennent ensuite l’usage des pro-Viennent ensuite l’usage des pro-thèses ou autres appareillages ainsi thèses ou autres appareillages ainsi que les aménagements du logement que les aménagements du logement (un peu moins d’un quart des utili-(un peu moins d’un quart des utili-sateurs).

Voilà rapidement les diff érentes Voilà rapidement les diff érentes aides matérielles utilisées.aides matérielles utilisées.

Quels sont les besoins en aides ?

Après le descriptif des aides exis-tantes, nous avons voulu appréhen-der la notion de besoins.

Sur l’ensemble des Réunionnais en incapacités, 28 000 ne disposent pas de toute l’aide dont ils auraient besoin en raison de leurs incapaci-tés (16 %). Les besoins fi nanciers et humains sont les plus exprimés (environ 10 % et 9 % des personnes dépendantes) contre 5 % pour les besoins techniques.

Parmi les personnes déjà aidées, 19 % estiment que l’aide apportée reste insuffi sante : ce sont environ 17 500 personnes qui sont concer-nées.

Parmi les personnes qui ne sont pas aidées, 12 % sont eff ectivement en attente d’aides : ce qui correspond à environ 10 000 personnes.

Donc tous les besoins ne sont eff ectivement pas satisfaits. Il faut noter également, et tout logique-ment, que les besoins augmentent avec la gravité des incapacités.

Nous avons voulu mettre l’accent sur deux types de besoins bien spé-cifi ques.

Le premier, c’est que parmi les personnes aidées uniquement par leur famille, 6 % expriment des besoins supplémentaires en aides humaines : en d’autres termes l’aide humaine apportée est insuffi sante pour 3 000 personnes, probablement pour des raisons diverses et/ou multiples (essouff lement des familles, gravité des incapacités notamment).

Le deuxième cas c’est concernant les aides techniques.

L’enquête a permis de mettre en évidence une réelle insuffi sance en équipement : en ce qui concerne

les aides auditives surtout mais un manque est également fortement ressenti au niveau de l’aménagement du logement.

Les besoins réels déclarés sont nettement supérieurs aux usages déclarés.

Ce sont ainsi respectivement 83 et 53 % des besoins qui ne sont pas satisfaits.

Voilà, ce que je pouvais vous dire aujourd’hui, très succinctement, sur les aides et les aidants des person-nes en incapacités. D’autres analyses plus approfondies ont été menées par ailleurs par les diff érents par-tenaires, et certainement d’autres pistes de travail vont pouvoir éga-lement être explorées.

J’aimerais préciser que l’ORS a travaillé avec le Département pour mener des analyses sur deux po-pulations particulières que sont les personnes âgées de plus de 60 ans et les adultes handicapés à travers plu-sieurs thèmes tels les aides humaines, les aides techniques, les problèmes d’accessibilité et de déplacements, les loisirs. Ces travaux devront être diff usés prochainement.

Pour terminer, j’aimerais dire que je ne vous ai pas dévoilé de grands scoops mais il faut préciser que l’intérêt scoops mais il faut préciser que l’intérêt scoopsde ce travail est de pouvoir :

• décrire l’existant, photographier la situation actuelle ;

• comparer la situation réunion-naise à celle de la métropole ;

• servir de données de référence pour les travaux ou enquêtes à venir.

En eff et, il n’y avait pas jusqu’à HID une enquête de cette envergure sur ce thème du handicap. n

Page 19: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Différentiel homme/femmeface aux handicaps et incapacités à l’île de la Réunion

Emilie NARTZ

L’île de la Réunion a connu une évolution rapide de ses indicateurs

démographiques. Sa transition démographique

quasi achevée, elle doit faire face actuellement à des maladies dites de « civilisation » (maladies métaboliques, les tumeurs et les accidents), entraînant un état invalidant avec des pertes d’autonomie pour accomplir les actes de la vie quotidienne : faire sa toilette, s’habiller, se déplacer, lire, …

La départementalisation de l’île a été l’élément essentiel qui a permis le déclenchement de sa transition démographique. L’acquisition de ce nouveau statut lui a permis de se doter des mêmes infrastructures et d’être soumise à la même réglemen-tation que tous les départements français, notamment dans la prise en charge des personnes handica-pées et des personnes âgées.

Jusqu’en 2004, peu de données concernant les personnes handica-pées ou dépendantes étaient dispo-nibles, il s’agissait principalement de données administratives sur les in-frastructures existantes. Pour avoir

une idée de la population concernée et des diffi cultés rencontrées par les Réunionnais atteints d’une ou plu-sieurs incapacités vivant à domicile, l’enquête Handicaps Incapacités Dépendances à la Réunion » (HIDR) a été réalisée en 2004 par l’INSEE en partenariat avec le Département, la DRASS et l’AGEFIPH, sur le même modèle que l’enquête métropoli-taine de 1999.

L’exploitation de cette enquête nous permettra non seulement d’es-timer le nombre de femmes et d’hom-mes touchés par divers types de han-dicaps, mais également de décrire la situation sociale de ces personnes en diffi culté, et d’avancer des hypothèses sur les diff érences constatées.

Nous avons choisi de nous inté-resser au diff érentiel homme/femme car de nombreuses inégalités tant au niveau social qu’au niveau sanitaire persistent.

Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais vivent-elles, comme en métropole plus longtemps avec des incapacités ? Peut-on calculer une espérance de vie à la naissance sans incapacité ? Il est donc légitime de s’interroger sur le bénéfi ce qu’ont les femmes à vivre plus

longtemps. Les conduites à risque longtemps. Les conduites à risque et la mortalité précoce des hommes et la mortalité précoce des hommes entraînent-elles une diff érence entre entraînent-elles une diff érence entre les sexes face aux handicaps ? Quelles les sexes face aux handicaps ? Quelles sont les diff érences sociales entre les sont les diff érences sociales entre les sexes lorsque intervient la notion sexes lorsque intervient la notion d’incapacité ?

Prévalence des incapacités : les Réunionnaises de plus de 55 ans plus fortement touchées

Au total, quel que soit le sexe, Au total, quel que soit le sexe, 22 % des Réunionnais ont au moins 22 % des Réunionnais ont au moins une difficulté pour accomplir les une difficulté pour accomplir les actes de la vie quotidienne. Mais actes de la vie quotidienne. Mais avant 55 ans, les hommes sont pro-avant 55 ans, les hommes sont pro-portionnellement plus nombreux portionnellement plus nombreux à souff rir d’au moins une diffi culté à souff rir d’au moins une diffi culté pour accomplir les actes de la vie pour accomplir les actes de la vie quotidienne : 25 % des hommes de quotidienne : 25 % des hommes de 35-54 ans contre 19,5 % des fem-35-54 ans contre 19,5 % des fem-mes du même âge. A ces âges, les mes du même âge. A ces âges, les principales diffi cultés sont d’ordre principales diffi cultés sont d’ordre ménagère ou de gestion et/ou des ménagère ou de gestion et/ou des diffi cultés de cohérence, de commu-diffi cultés de cohérence, de commu-nication et d’orientation. A partir de nication et d’orientation. A partir de 55 ans, la tendance s’inverse et les 55 ans, la tendance s’inverse et les femmes semblent plus en diffi culté femmes semblent plus en diffi culté que les hommes.

Page 20: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Pour résumer les informations Pour résumer les informations et aborder les problèmes de dé-et aborder les problèmes de dé-pendance, la situation sociale et pendance, la situation sociale et familiale des Réunionnais va être familiale des Réunionnais va être analysée en fonction de la présence analysée en fonction de la présence ou non de limitation fonctionnelle ou non de limitation fonctionnelle et/ou de restriction d’activité. et/ou de restriction d’activité.

La limitation fonctionnelle se La limitation fonctionnelle se situe au niveau des fonctions phy-situe au niveau des fonctions phy-siques, sensorielles ou mentales de siques, sensorielles ou mentales de

l’organisme. Elle s’exprime par des diffi cultés à mobiliser ces fonctions par exemple pour marcher, tendre un bras, entendre, se souvenir.

La restriction d’activité se situe à la rencontre de l’état fonctionnel d’un individu et des activités qu’il peut être amené à eff ectuer.

Pour être limité fonctionnelle-ment, il faut avoir au moins une de

ces limitations : se déplacer à l’étage, monter un escalier, couper ses ongles, utiliser ses mains, se baisser, voir, se souvenir du moment de la journée.

Pour avoir une restriction d’ac-tivité il faut avoir au moins une de ces restrictions : manger, s’habiller, faire sa toilette, aller aux toilettes, problème de transfert (lit).

Taux de prévalence des incapacités à la Réunion en 2004, selon l’incapacité, le sexe et l’âge

Source : Exploitation de l’enquête HID - Réunion

Taux de prévalence des limitations fonctionnelles et des restrictions d’activités, selon le sexe et le groupe d’âge

Sour

ce :

Expl

oita

tion

de l’

enqu

ête

HID

- R

éuni

on

0

10

20

30

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50

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FemmeHomme

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins 35 ans

0

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50

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FemmeHomme

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins 35 ans

Toilette Élimination

0

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FemmeHomme

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins 35 ans

Déplacement

0

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50

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70

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FemmeHomme

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins 35 ans

0

10

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30

40

50

60

70

80

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100

FemmeHomme

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins 35 ans

Gestion Cohérence

0

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30

40

50

60

70

80

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FemmeHomme

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins 35 ans

Souplesse

Limitation fonctionnelle Restriction d'activité

0

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60

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10075 ans et +

55-74 ans

35-54 ans

Moins 35 ans

FemmeHommeFemmeHomme

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Quel que soit l’âge, le poids des limitations fonctionnelles et des restrictions d’activités est plus lourd pour les femmes que pour les hommes. Ceci se traduit par un âge moyen de la survenue du handicap plus faible pour les femmes. En eff et, dès la classe d’âge des 55-74 ans, la diff érence est de plus de 10 points en défaveur des femmes pour les limitations fonctionnelles. Au re-gard des résultats précédents cela n’a rien d’étonnant car la prévalence des femmes souff rant de problèmes de déplacement est nettement plus forte. Les écarts sont légèrement moins marqués lorsqu’on passe au stade de la dépendance : la restric-tion d’activité.

Un taux de prévalence permet de quantifi er un problème. Dans le cas des incapacités, se pose également la question de la durée. Pour appré-hender la notion de temps vécu en

incapacité, des espérances de vie sans incapacité vont être construites à partir des données de mortalité du moment et des résultats de préva-lence calculés à partir l’enquête.

L’espérance de vie des femmes sans incapacité est plus longue que celle des hommes

Les espérances de vie en bonne santé correspondent à la durée de vie moyenne que l’on peut espérer vivre sans incapacité au sein de l’es-pérance de vie. Sur du long terme, elles permettent de surveiller l’évo-lution de l’état de santé à mesure que l’espérance de vie augmente, mais dans notre cas elles vont servir d’indicateur permettant de mesurer l’intensité du phénomène.

En l’absence de données de suivi, les espérances de vie en santé sont calculées par la méthode dite de

Sullivan : on applique directement Sullivan : on applique directement les prévalences observées lors de les prévalences observées lors de l’enquête transversale à la popu-l’enquête transversale à la popu-lation de la table de mortalité du lation de la table de mortalité du moment. Pour cela, on fait l’hypo-moment. Pour cela, on fait l’hypo-thèse que les prévalences obser-thèse que les prévalences obser-vées sont une bonne approxima-vées sont une bonne approxima-tion des prévalences du moment. tion des prévalences du moment. L’enquête Handicaps-Incapacités-L’enquête Handicaps-Incapacités-Dépendances a été réalisée sur une Dépendances a été réalisée sur une seule vague, ce qui ne permet pas seule vague, ce qui ne permet pas de calculer des données d’incidence de calculer des données d’incidence et notamment sur la mortalité. et notamment sur la mortalité. L’espérance de vie sans incapacité ne L’espérance de vie sans incapacité ne peut donc être construite que sous peut donc être construite que sous l’hypothèse d’une loi de mortalité l’hypothèse d’une loi de mortalité identique quel que soit le handicap identique quel que soit le handicap ou le niveau de dépendance, ce qui ou le niveau de dépendance, ce qui peut être discutable. De ce fait, et peut être discutable. De ce fait, et en l’absence de toutes données an-en l’absence de toutes données an-térieures, ces calculs ne vont servir térieures, ces calculs ne vont servir qu’à visualiser le poids théorique de qu’à visualiser le poids théorique de chaque incapacité sur l’espérance de chaque incapacité sur l’espérance de vie à la naissance, pour les hommes vie à la naissance, pour les hommes et pour les femmes.

Présentation des résultats des espérances de vie sans incapacité (esi)à la naissance en 2004 à la Réunion, selon le type d’incapacité et le sexeà la naissance en 2004 à la Réunion, selon le type d’incapacité et le sexe

Espérance de vie sans incapacité à la naissance

Différence e0/esi0 Différence

Femmes Hommes Femmes Hommes Homme/Femme

Limitations fonctionnelles 63,5 ans 61,5 ans 16,7 ans 10,3 ans 2 ans

Restrictions d’activités 69,3 ans 65,4 ans 10,9 ans 6,4 ans 3,9 ans

Espérance de vieà la naissance 80,2 ans 71,8 ans 8,4 ans

Sources : Exploitation de l’enquête HID, INSEE (estimation de la po-Sources : Exploitation de l’enquête HID, INSEE (estimation de la po-pulation en 2004 et décès par âge et sexe en 2004), Calculspulation en 2004 et décès par âge et sexe en 2004), Calculs

Le calcul des espérances de vie sans incapacité permet de mettre en avant une ambivalence ; les femmes vivent à la fois plus longtemps sans incapacité mais également plus longtemps avec des incapacités ou dépendances. En eff et l’espérance de vie sans incapacité prend en

compte non seulement la mortalité précoce des hommes mais égale-ment la survenue très tôt de certai-nes incapacités. Résultat, les écarts sont beaucoup plus faibles entre les espérances de vie, et les espérances de vie sans incapacité pour les hom-mes que pour les femmes. Mais les

hommes connaissent un état de dé-hommes connaissent un état de dé-pendance à un âge plus jeune que pendance à un âge plus jeune que les femmes.

L’espérance de vie à la naissance L’espérance de vie à la naissance sans limitation fonctionnelle est de sans limitation fonctionnelle est de 63,5 ans pour les femmes et de 61,5 63,5 ans pour les femmes et de 61,5 ans pour les hommes. L’écart entre ans pour les hommes. L’écart entre

e0 = espérance de vie à 1 anesi0 = espérance de vie sans incapacité à 1 an

Page 22: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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les sexes est donc de 2 ans en fa-les sexes est donc de 2 ans en fa-veur des femmes. Mais comparé à veur des femmes. Mais comparé à l’espérance de vie à la naissance, les l’espérance de vie à la naissance, les femmes vivent 16,7 ans avec des li-femmes vivent 16,7 ans avec des li-mitations fonctionnelles et les hom-mitations fonctionnelles et les hom-mes seulement 10,3 ans. L’espérance mes seulement 10,3 ans. L’espérance de vie à la naissance sans restriction de vie à la naissance sans restriction d’activité sans dépendance est plus d’activité sans dépendance est plus élevée, elle est de 69,3 ans pour les élevée, elle est de 69,3 ans pour les femmes et de 65,4 ans pour les hom-femmes et de 65,4 ans pour les hom-mes soit un écart plus important mes soit un écart plus important entre les sexes de 3,9 ans. Par contre entre les sexes de 3,9 ans. Par contre

les hommes ne vivent que 3,9 ans dans cet état contre 10,9 ans pour les femmes.

Pour éliminer les effets de la mortalité précoce des hommes, des espérances de vie à 50 ans et des espérances de vie sans incapacité à 50 ans ont été calculées. A partir de 50 ans, les écarts sont très faibles, les hommes vivent 0,2 an de plus que les femmes sans limitations fonctionnelles

et 0,8 an de moins sans restrictions d’activités. Mais comme l’espérance de vie à 50 ans est de 2,1 ans supérieur pour les femmes, les femmes vivent plus longtemps en incapacités et également plus longtemps dans un état de dépendance.

Donc si à la naissance, la durée de vie moyenne sans incapacité est plus longue pour les femmes, arri-vée à l’âge de 50 ans, elle est quasi identique.

Présentation des résultats des espérances de vie sans incapacités à 50 ansen 2004 à la Réunion, selon le type d’incapacité et le sexe

Espérance de vie sans incapacité à 50 ans (esi50)

Différence e50/esi50 Différence

Femmes Hommes Femmes Hommes Homme/Femme

Limitations fonctionnelles 11,2 ans 11,4 ans 4,7 ans 2,4 ans –0,2 an

Restrictions d’activités 14 ans 13,2 ans 1,9 ans 0,4 an 0,8 an

Espérance de vie à 50 ans 15,9 ans 13,8 ans 2,1 ans

Sources : Exploitation de l’enquête HID, INSEE (estimation de la population en 2004 et décès par âge et sexe en 2004), Calculs

La situation familiale des Réunionnaises et Réunionnais en incapacité

Après avoir quantifi é et tempo-Après avoir quantifi é et tempo-ralisé les problèmes d’incapacité et ralisé les problèmes d’incapacité et de dépendance, nous allons nous de dépendance, nous allons nous préoccuper de la situation sociale préoccuper de la situation sociale et familiale des Réunionnais et et familiale des Réunionnais et Réunionnaises en difficulté pour Réunionnaises en difficulté pour accomplir les actes de la vie quo-accomplir les actes de la vie quo-tidienne.

A la Réunion on observe deux phénomènes : une solidarité in-tergénérationnelle plus forte qu’en métropole et une proximité de l’habitat des enfants par rapport à celui des parents car les enfants ont construit sur le même terrain que les parents.

De plus, la mortalité précoce des hommes amène les femmes à vivre relativement jeunes en situation de veuvage. Est-ce que ce phénomène se traduit par un isolement social ou familial ou est-ce que la famille est alors plus présente pour les femmes ? Est-ce que la solidarité familiale suffi t à elle seule à compenser le manque d’infrastructure à la Réunion ?

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Pourcentage de Réunionnais et de Réunionnaises à vivre en couple selon qu’ils soient ou non atteints d’une limitation fonctionnelle ou d’une restriction d’activité

Hormis pour les moins de 35 ans, qu’ils soient ou non en situation d’in-capacités, les hommes vivent pro-portionnellement plus nombreux que les femmes en couple. La dif-férence entre les sexes est particu-lièrement marquée chez les 75 ans et plus, du fait, comme nous l’avons déjà vu, de la mortalité précoce des

hommes. Par contre cette diff érence entre les genres est moins marquée lorsque intervient la notion de limi-tation fonctionnelle et de restriction d’activité. En eff et, vivre avec des dif-fi cultés pour accomplir les actes de la vie quotidienne apparaît comme un frein à la vie en couple chez les hommes à tous les âges alors que

pour les femmes ce n’est qu’un obs-pour les femmes ce n’est qu’un obs-tacle que pour le moins de 35 ans.tacle que pour le moins de 35 ans.

Mais ne pas vivre en couple, ne Mais ne pas vivre en couple, ne signifie pas vivre isolément. Les signifie pas vivre isolément. Les Réunionnais atteints d’une limita-Réunionnais atteints d’une limita-tion fonctionnelle ou d’une restric-tion fonctionnelle ou d’une restric-tion d’activité peuvent vivre avec un tion d’activité peuvent vivre avec un ou plusieurs membres de leur famille ou plusieurs membres de leur famille ou dans un logement proche. ou dans un logement proche.

Moins de35 ans

35-54 ans 55-74 ans 75 ans et + Ensemble

Homme 10,8 % (n=1) 8 % (n=9) 21 % (n=22) 17 % (n=9) 15 % (4 551)*

Femme 3,2 % (n=1) 7 % (n=6) 25 % (n=32) 35 % (n=39)22,8 %

(9 191,5)*

Pourcentage de personnes vivantes seules dans le logement,atteintes d’une limitation fonctionnelle ou d’une restriction d’activité

Source : Exploitation de l’enquête HID – Réunion (*) effectif pondéré(*) effectif pondéré

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Homme

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins de 35 ans 0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Femme

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins de 35 ans

Avec incapacités Sans incapacité

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A la Réunion, 15 % des hommes A la Réunion, 15 % des hommes et 23 % des femmes souff rant d’une et 23 % des femmes souff rant d’une limitation fonctionnelle ou du res-limitation fonctionnelle ou du res-triction d’activité vivent seuls dans triction d’activité vivent seuls dans

leur logement. En eff ectif, cela cor-respond à 4 600 hommes et 9 200 femmes. Quel que soit le sexe, ces pourcentages sont plus élevés pour

les 55 ans et plus : 21 % des hom-mes et 25 % des femmes de 55-74 ans ; 17 % des hommes et 35 % des femmes de 75 ans et plus.

Homme Femme

%Effectif

pondéré%

Effectif pondéré

Conjoint 28,3 % (n=35) 4 006 27,7 % (n=36) 5 761

Conjoint et enfant(s) 36,8 % (n=47) 5 277 16 % (n=29) 3 233

Conjoint et fratrie 0 % 0 1 % (n=1) 145

Enfant(s) 7,3 % (n=9) 1 052 26,2 % (n=49) 5 446

Fratrie 4,1 % (n=7) 588 7 % (n=13) 1 448

Autres personnes 23,4 % (n=31) 3 358 22,5 % (n=40) 4 678Source : Exploitation de l’enquête HID – Réunion

Personnes vivant avec les Réunionnais et Réunionnaises de 55 ans et plus atteints d’une limitation fonctionnelle ou d’une restriction d’activité

Vit avec …

Corrélé avec le statut matri-Corrélé avec le statut matri-monial légal et un pourcentage de monial légal et un pourcentage de veuvage supérieur pour les femmes veuvage supérieur pour les femmes que pour les hommes, le mode de que pour les hommes, le mode de cohabitation, lorsque la personne cohabitation, lorsque la personne souff re de limitations fonctionnelles souff re de limitations fonctionnelles et/ou est restreint dans ses activités, et/ou est restreint dans ses activités, diff ère selon le sexe.diff ère selon le sexe.

Les hommes qui ne vivent pas Les hommes qui ne vivent pas seuls habitent, pour 65 % d’entre seuls habitent, pour 65 % d’entre eux, avec leur conjoint (dont 37 % eux, avec leur conjoint (dont 37 % résident avec leurs femmes et leurs résident avec leurs femmes et leurs enfants) contre seulement 43 % des enfants) contre seulement 43 % des femmes. Pour les femmes qui ne vi-femmes. Pour les femmes qui ne vi-

vent pas ou plus en couple, les en-fants ont un rôle important puisque une femme sur quatre réside dans le même logement que ses enfants. Ce cas de fi gure est bien plus rare pour les hommes et n’en concerne qu’un sur quatorze.

Pour les Réunionnais et les Réunionnaises de plus de 55 ans qui vivent seuls, près d’un quart n’ont pas précisé où vivait la famille, dans 8 % des cas la famille est proche, pour 27 % la famille vit dans la même ville ou dans les environs, pour 34 %

elle demeure à la Réunion et pour 8 % elle réside en métropole. Mais la proximité géographique n’est pas une variable pertinente pour s’in-téresser à l’isolement familial des personnes en difficulté de santé, puisque à la question : « A quelle fréquence voyez-vous au moins un membre de votre famille ? », 40 % des personnes vivant seules soit près de 5 000 Réunionnais en diffi culté de santé ont répondu moins d’une fois par an, et 21 % au moins une fois par an.

Lieu d’habitation des familles des Réunionnais de 55 ans et plus atteintsd’une limitation fonctionnelle ou d’une restriction d’activité vivant seul d’une limitation fonctionnelle ou d’une restriction d’activité vivant seul d’une limitation fonctionnelle ou d’une restriction d’activité vivant seul

% Effectif pondéré

Proche de chez eux 8,3 % (n=9) 1 000

Dans la même ville ou environ 26,9 % (n=30) 3 033

A la Réunion 34,4 % (n=38) 4 140

En métropole 8,8 % (n=13) 1 062

Non réponse 21,5 % (n=29) 2 588

La famille habite …

Source : Exploitation de l’enquête HID – Réunion

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Le handicap et les incapacités : des facteurs aggravants de l’isolement social

Le dernier point que nous aime-rons aborder concerne les diffi cultés sociales des personnes vivant avec des limitations fonctionnelles ou des restrictions d’activités. Sont-elles présentes dans la sphère pu-blique ? Nous entendons par sphère publique : le travail, les loisirs, la vie associative et les vacances.

A la Réunion, l’emploi est un problème de société majeur puisque 40 % des Réunionnais vivent du RMI. Les résultats de l’enquête HIDR montre non seulement les difficultés des Réunionnais face à l’emploi mais surtout que ces difficultés sont amplifiées avec la survenue d’incapacités. En eff et si 57 % des hommes âgés de 18 à 64 ans sans limitation fonctionnelle ou sans restriction d’activité occupent un emploi, ce pourcentage ne s’élève qu’à 10 % pour ceux vivant avec des

incapacités ou dépendances. Pour incapacités ou dépendances. Pour les femmes du même âge, ce ne les femmes du même âge, ce ne sont que 38 % des Réunionnaises sont que 38 % des Réunionnaises sans limitation fonctionnelle ou sans sans limitation fonctionnelle ou sans restriction d’activité qui travaillent, restriction d’activité qui travaillent, contre seulement 23 % de celles contre seulement 23 % de celles souff rant d’invalidités. Ce poids du souff rant d’invalidités. Ce poids du handicap est d’autant plus marqué handicap est d’autant plus marqué que peu de places institutionnelles que peu de places institutionnelles réservées aux travailleurs handicapés réservées aux travailleurs handicapés ont été créées. En 2001 il n’existe à ont été créées. En 2001 il n’existe à la Réunion que 618 places en CAT la Réunion que 618 places en CAT à temps plein et 11 places en CAT à temps plein et 11 places en CAT à temps partiel1.

Pourcentage des Réunionnais et Réunionnais occupant un emploi, selon qu’ils soient atteints ou non de limitations fonctionnelles ou de restrictions d’activités

Pas de limitation fonction ou de restriction d’activité

Limitation fonction oude restriction d’activité

Homme 57 % (n=131) 10 % (n=16)

Femme 38 % (n=84) 23 % (n=10)Source : Exploitation de l’enquête HID – RéunionSource : Exploitation de l’enquête HID – Réunion

Vu les diffi cultés rencontrées par les Réunionnais, il semble important de remettre en question le modèle

d’intégration par l’emploi dans la société et de définir l’intégration sociale par une participation des

Réunionnais et des Réunionnaises Réunionnais et des Réunionnaises aux événements de société tels que aux événements de société tels que les loisirs.

Pourcentage des Réunionnais et Réunionnaises participant à un ou plusieurs loisirs, selon qu’ils soient atteints ou non de limitations fonctionnelles ou de restrictions d’activités, le sexe et l’âge

Sour

ce :

Expl

oita

tion

de l’

enqu

ête

HID

– R

éuni

on

(1) Source : Enquête auprès des Etablissements Spécialisés réalisée en 2001, DRASS de la Réunion

Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme0

10

20

30

40

50

60

70

80

Limitation fonction ou de restriction d'activitéPas de limitation fonction ou de restriction d'activité

75 ans et +55-74 ans35-54 ansMoins de 35 ans

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Quel que soit le sexe ou la situa-Quel que soit le sexe ou la situa-tion de dépendance, la pratique d’un tion de dépendance, la pratique d’un loisir diminue quand l’âge augmente. loisir diminue quand l’âge augmente. Jusqu’ à 75 ans, pour les hommes Jusqu’ à 75 ans, pour les hommes et pour les femmes, l’arrivée d’une et pour les femmes, l’arrivée d’une incapacité est un frein à la pratique incapacité est un frein à la pratique d’un (ou plusieurs) loisir. d’un (ou plusieurs) loisir.

Il convient également de préci-Il convient également de préci-ser que si entre 35 et 74 ans, une ser que si entre 35 et 74 ans, une diff érence de genre en défaveur des diff érence de genre en défaveur des femmes sans incapacité apparaît, ce femmes sans incapacité apparaît, ce n’était pas le cas lorsque la personne n’était pas le cas lorsque la personne souff re de limitation fonctionnelle souff re de limitation fonctionnelle ou de restriction d’activité. ou de restriction d’activité.

Pour fi nir, nous allons nous in-téresser à un dernier indicateur : les départs en vacances. Dans le contexte insulaire particulier de la Réunion, la défi nition de partir en vacances ne comprend pas unique-ment les séjours hors du départe-ment qui engendre par ailleurs un coût important, mais elle comprend également les séjours eff ectués dans une autre « région » de l’île.

Peu de Réunionnaises et encore moins de Réunionnais déclarent partir en vacances, et ce d’autant plus pour les plus âgés et les person-nes souff rant d’incapacités. En eff et,

pour les Réunionnais vivant à domi-cile sans limitation fonctionnelle ou restriction d’activité seulement une femme sur trois et un homme sur quatre, âgés de moins de 55 ans par-tent en vacances au moins une fois tous les deux ans. Lorsque intervient la notion d’incapacité ce ne sont plus qu’une femme sur neuf et un homme sur douze qui déclarent prendre des vacances. Enfi n, en ce qui concerne les 55 ans et plus, ne part en vacan-ces qu’une Réunionnaise « valide » sur six contre une femme en diffi -culté sur onze et un homme valide sur onze, contre un homme en in-capacité sur quatorze.

Pourcentage de Réunionnais qui partent au moins une fois tous les deux ans en vacances, selon qu’ils soient atteints ou non de limitations fonctionnelles ou de restrictions d’activité, le sexe et l’âge

Source : Exploitation de l’enquête HID – Réunion

Homme Femme Homme Femme0

5

10

15

20

25

30

35

40

Limitation fonction ou de restriction d'activitéPas de limitation fonction ou de restriction d'activité

55 ans ou plusMoins de 55 ans

Page 27: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Conclusion

L’exploitation de l’enquête HIDR a permis de mettre en avant de nombreuses inégalités entre les sexes. Avant 55 ans, les hommes sont proportionnellement plus nombreux à souff rir d’au moins une diffi culté pour accomplir les actes de la vie quotidienne. A ces âges, les principales diffi cultés sont d’ordre « ménagères » ou de gestion et/ou des difficultés de cohérence, de communication et d’orientation. A partir de 55 ans, la tendance s’inverse et les femmes semblent plus en diffi culté que les hommes avec des écarts particulièrement élevés pour les problèmes de cohérence et, après 75 ans, des diffi cultés de souplesse et de manipulation, des problèmes de transferts, de déplacements et d’achats.

Le calcul des espérances de vie sans limitation fonctionnelle et sans restriction d’activité a souligné un

paradoxe que l’on retrouve égale-ment en métropole : les femmes vivent à la fois plus longtemps sans incapacité et plus longtemps en in-capacité. En eff et l’espérance de vie à la naissance sans incapacité est plus élevée pour les femmes que pour les hommes mais les femmes vivent plus longtemps que les hommes et plus longtemps avec des incapacités. Par contre le calcul des espérances de vie à 50 ans élimine les eff ets de la mortalité prématurée des hommes et les écarts en termes d’espérance de vie sans incapacité diminuent. Une fois atteint l’âge de 50 ans les hommes vivent aussi longtemps que les femmes en incapacité.

Enfi n, les situations de handicap et de dépendance sont des facteurs aggravant des difficultés sociales qui touchent inégalement les Réunionnais selon le genre et l’origine sociale : vivre avec une limitation fonctionnelle ou une

restriction d’activité entraîne non restriction d’activité entraîne non seulement un retrait des personnes seulement un retrait des personnes dans la société mais également dans la société mais également au sein de la famille. Liée à la au sein de la famille. Liée à la mortalité précoce des hommes, la mortalité précoce des hommes, la cohabitation conjugale est moins cohabitation conjugale est moins fréquente pour les femmes. Mais fréquente pour les femmes. Mais la famille, notamment les enfants la famille, notamment les enfants et petits enfants, accueille en et petits enfants, accueille en proportion plus importante les proportion plus importante les femmes que les hommes. Mais quel femmes que les hommes. Mais quel que soit le sexe les diffi cultés sociales que soit le sexe les diffi cultés sociales sont accentuées par l’arrivée d’un sont accentuées par l’arrivée d’un handicap et notamment pour les handicap et notamment pour les sorties ou les vacances, lieux qui ne sorties ou les vacances, lieux qui ne sont peut-être pas assez accessibles sont peut-être pas assez accessibles à des personnes dépendantes. Enfi n à des personnes dépendantes. Enfi n l’âge de la personne en incapacité l’âge de la personne en incapacité est également un facteur important est également un facteur important puisque avant 55 ans, l’isolement puisque avant 55 ans, l’isolement social est plus marqué. Pour les social est plus marqué. Pour les hommes, il est un frein à la mise en hommes, il est un frein à la mise en couple. Cela provient essentiellement couple. Cela provient essentiellement de l’origine de l’incapacité et de la de l’origine de l’incapacité et de la gravité de la dépendance. gravité de la dépendance. n

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Les apports des enquêtes HIDen France et à la RéunionApproche qualitative de la population handicapée en âge de travailler

Catherine LOGEAIS AGEFIPH

L’Association de Gestion du Fonds pour l’Inser-tion Professionnelle des

Personnes Handicapées est une as-sociation nationale organisée en dé-légations régionales qui a été créée par la Loi du 10 juillet 1987, qui impose une obligation d’emploi de 6 % de travailleurs handicapés aux employeurs du secteur privé de plus de 20 salariés.

La mission de service public de l’AGEFIPH est de développer l’em-ploi des personnes handicapées dans les entreprises du secteur privé.

A noter que le rôle et les missions de l’AGEFIPH ont été renforcés par la loi de février 2005. Cette obligation d’emploi a été également renforcée vis-à-vis d’autres employeurs que sont les employeurs relevant de la Fonction publique avec la création d’un fonds qui s’appelle le Fonds pour l’Insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP), qui se met en place actuellement.

Les objectifs prioritaires de l’AGEFIPH sont au nombre de qua-tre :

• Développer la qualification professionnelle des personnes handicapées,

• Développer leur accès à l’em-ploi,

• Aider les entreprises à embau-cher et à maintenir leurs sala-riés handicapés au sein de leur organisme,

• Approfondir la connaissance de la population active handi-capée.

C’est dans le cadre de ce dernier objectif que nous avons participé à l’enquête HID aussi bien en mé-tropole qu’à la Réunion. Comme l’a exposé Madame CATTEAU de la DRASS, les diff érentes données liées au handicap sont rares, parsemées et parfois incohérentes les unes avec les autres.

L’AGEFIPHL’AGEFIPHL’ est intervenue d’une part fi nancièrement et d’autre part pour adapter le questionnaire « Le volet emploi » aux spécifi cités réu-nionnaises. Nous avons également contribué au comité de pilotage pour l’exploitation et la diffusion des résultats. L’exploitation de HID Réunion « Volet emploi » a été réa-lisée par David PERRAIN fi n 2005.

L’intervention reprend alternati-vement les résultats de l’enquête en France et les résultats de l’enquête à la Réunion avec des comparatifs suivant 4 thèmes :

1. L’importance de la popula-tion handicapée vis-à-vis de l’emploi,

2. Des défi ciences de cette po-pulation handicapée en âge de travailler et celles des bénéficiaires de l’obligation d’emploi,

3. Les taux d’activité de cette population handicapée,

4. D e s f o c u s s u r l a demande d’emploi et ses caractéristiques.

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Approche qualitative de la population handicapée en âge de travailler en métropole

Tout d’abord un préalable, le nombre de personnes interrogées en métropole était important. En eff et, le nombre de questionnaires était de plus de 16 000. A la Réunion, il a été de 1 800. Donc, le champ des recherches et des exploitations est donc plus restreint à la Réunion qu’en métropole.

Un des grands apports des en-quêtes HID, comme il a été exposé précédemment, est de donner des indications sur l’importance de la population handicapée par rapport à la population totale. Mais l’impor-tance de celle-ci, comme il vous a été exposé est une notion relative, puis-qu’elle est en fonction des représen-tations sociales et des classifi cations administratives. En fait, il n’existe pas de réponse unique et deux facteurs déterminent cette notion de popula-tion handicapée : d’abord, la percep-tion et la représentation du handicap et de l’incapacité de la personne elle-même et en second lieu les procédu-res administratives qui conduisent à la reconnaissance de ce handicap.

Approche quantitative de la population handicapée en âge de travailler en métropole

En France, on a recensé 4,8 millions de personnes en âge de travailler (entre 16 et 64 ans) qui déclarent avoir un handicap. Ce qui représente 12,6 % de la population totale. Cette population en fonction du type de déclaration concerne une partie des bénéfi ciaires de la loi de 87.

Le type de reconnaissance concerne aussi bien les reconnaissances de la sécurité sociale que de l’ex-COTOREP,

les orientations milieux protégés et également d’autres reconnaissances avec une importante part de cette population qui déclare ne pas avoir de reconnaissance administrative.

Si l’on s’arrête sur les bénéfi ciaires de l’obligation d’emploi qui sont bénéficiaires de l’AGEFIPH, on obtient 1,5 millions de personnes ce qui représentent 3,9 % de la population totale, en âge de travailler et ayant une reconnaissance administrative.

En 1999 , l e s p ers onne s bénéfi ciaires de la loi étaient plus restrictives. A partir de 2005, après la mise en application de la loi « Handicap » les personnes qui ont une carte d’invalidité de l’ex-COTOREP et également qui sont allocataires de l’Allocation Adulte Handicapé, deviennent bénéfi ciaires de l’obligation d’emploi. C’est-à-dire que lorsqu’ils travaillent, ils peuvent être décomptés au titre de l’obligation d’emploi par les entreprises et ils peuvent également bénéfi cier des aides spécifi ques de l’AGEFIPH.

Ces 1,5 millions de personnes se répartissent entre les diff éren-tes catégories de reconnaissances, principalement des reconnaissances COTOREP. On voit néanmoins qu’il y a une grande partie qui relève d’une pension d’invalidité sans être recon-nus également par la COTOREP, sa-chant que, dans ce pavé, une grande majorité des personnes ne se portent pas sur le marché du travail.

Les défi ciences et leurs origines

Quand on regarde les défi ciences déclarées de la populat ion handicapée en âge de travailler en France, on s’aperçoit qu’un tiers des défi ciences relève de la défi cience motrice. L’autre partie plus

importante, aux environs de 15 %, importante, aux environs de 15 %, relève de défi ciences viscérales ou relève de défi ciences viscérales ou métaboliques, viennent ensuite les métaboliques, viennent ensuite les défi ciences psychiques et ensuite les défi ciences psychiques et ensuite les défi ciences visuelles et auditives.défi ciences visuelles et auditives.

Concernant les origines de ces Concernant les origines de ces défi ciences pour la population en défi ciences pour la population en âge de travailler, en France, elle âge de travailler, en France, elle est un tiers d’origine accidentelle, est un tiers d’origine accidentelle, que ce soit des accidents au cours que ce soit des accidents au cours de la vie professionnelle ou autres de la vie professionnelle ou autres accidents de la vie quotidienne. accidents de la vie quotidienne. Ensuite, viennent avec plus de 20 % Ensuite, viennent avec plus de 20 % les origines relatives à la déclaration les origines relatives à la déclaration de maladies, puis d’autres origines de maladies, puis d’autres origines diverses (le vieillissement, l’usure diverses (le vieillissement, l’usure au travail, les problèmes liés à la au travail, les problèmes liés à la naissance et à la petite enfance) qui naissance et à la petite enfance) qui ne représentent que 15 %.ne représentent que 15 %.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il a été Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il a été également recensé le fl ux qui peut également recensé le fl ux qui peut exister annuellement. En France, on exister annuellement. En France, on estime à environ 300 000 personnes estime à environ 300 000 personnes par an, les personnes qui deviennent par an, les personnes qui deviennent handicapées. La provenance de ce handicapées. La provenance de ce handicap est la conséquence pour handicap est la conséquence pour un tiers de maladies invalidantes.un tiers de maladies invalidantes.

Le taux d’activité des populations en âge de travailler en métropole

Intéressons-nous maintenant au Intéressons-nous maintenant au taux d’activité de cette population taux d’activité de cette population en âge de travailler en comparant en âge de travailler en comparant en France la population handicapée en France la population handicapée au taux d’activité de la population au taux d’activité de la population totale qui a été déjà indiqué dans totale qui a été déjà indiqué dans l’exposé de Christine CATTEAU. En l’exposé de Christine CATTEAU. En 1999, en France, le taux d’activité de 1999, en France, le taux d’activité de la population totale est de 70 % et la population totale est de 70 % et le taux d’activité de la population le taux d’activité de la population handicapée était de 45 %. Donc, une handicapée était de 45 %. Donc, une nette diff érence !

Quand on s’intéresse également Quand on s’intéresse également aux chiff res de la répartition entre aux chiff res de la répartition entre les âges, on voit qu’il y a un très les âges, on voit qu’il y a un très faible taux d’activité de la population faible taux d’activité de la population

Page 30: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

30

handicapée en général par rapport à handicapée en général par rapport à la population totale, mais également la population totale, mais également des salariés plus âgés qui se retrouvent des salariés plus âgés qui se retrouvent en inactivité. A remarquer, le taux en inactivité. A remarquer, le taux d’activité de la tranche d’âge 16-29 d’activité de la tranche d’âge 16-29 ans est plus élevé pour la population ans est plus élevé pour la population handicapée que pour la population handicapée que pour la population totale. C’est dû au fait qu’il y a très totale. C’est dû au fait qu’il y a très peu d’étudiants handicapés, sachant peu d’étudiants handicapés, sachant que les étudiants ne rentrent pas que les étudiants ne rentrent pas dans la population active.dans la population active.

Les personnes handicapées en emploi fi n 2005

Intéressons-nous maintenant aux Intéressons-nous maintenant aux personnes qui sont dans l’emploi.personnes qui sont dans l’emploi.

L’enquête HID a permis d’avoir L’enquête HID a permis d’avoir une vision plus globale des personnes une vision plus globale des personnes handicapées qui étaient en emploi handicapées qui étaient en emploi et de leur répartition. Avec une et de leur répartition. Avec une actualisation à fi n 2005, on évalue actualisation à fi n 2005, on évalue à 650 000 le nombre de personnes à 650 000 le nombre de personnes handicapées en France. Je rappelle, handicapées en France. Je rappelle, ce sont les personnes handicapées ce sont les personnes handicapées bénéf iciaires de l ’obligation bénéf iciaires de l ’obligation d’emploi, avec une reconnaissance d’emploi, avec une reconnaissance administrative de leur handicap. administrative de leur handicap. Donc, 650 000 personnes qui se Donc, 650 000 personnes qui se répartissent comme suit :répartissent comme suit :

* Parmi les 530 000 personnes Parmi les 530 000 personnes dans le milieu ordinaire de dans le milieu ordinaire de travail :

• 350 000 dans le secteur privé 350 000 dans le secteur privé dont 122 000 dans les entrepri-dont 122 000 dans les entrepri-ses de moins de 20 salariés et ses de moins de 20 salariés et 228 000 dans les entreprises de 228 000 dans les entreprises de plus de 20 salariés.plus de 20 salariés.

• 150 000 personnes dans le sec- 150 000 personnes dans le sec-teur public, toutes fonctions pu-teur public, toutes fonctions pu-bliques confondue : Etat, hospi-bliques confondue : Etat, hospi-talier, collectivités locales.talier, collectivités locales.

• 30 000 travailleurs indépen- 30 000 travailleurs indépen-dants, ce sont des personnes dants, ce sont des personnes qui créent leur propre emploi qui créent leur propre emploi ce qui est relativement impor-ce qui est relativement impor-tant en regard des autres caté-tant en regard des autres caté-gories.

* 120 000 personnes en milieu protégé :

• 100 000 en ESAT • 20 000 personnes en en-

treprises adaptées.

Les demandeurs d’emploi handicapés

En ce qui concerne les chiff res du chômage et les caractéristiques de celui-ci, les personnes demandeurs d’emploi en France handicapées, sont en général peu diplômées, peu qualifi ées et plus âgées que la moyenne de tous les demandeurs d’emploi. On rencontre également beaucoup plus d’hommes et ils sont plus souvent et plus durablement au chômage.

Ici, j’attire votre attention sur le fait que les demandeurs d’emploi handicapés en France représentent, selon les différentes catégories d’inscription à l’ANPE, entre 6 et près de 8 % de la demande d’emploi tout public.

Approche qualitative de la population handicapée en âge de travailler à la Réunion

La demande d’emploi handicapé

Les demandeurs d’emploi ne re-présentent que 2,4 % de la demande totale des demandeurs d’emploi à la Réunion.

Avant la réalisation de l’enquête HID, une des hypothèses émises était la moindre prévalence du han-dicap à la Réunion.

Vous avez pu comprendre par les diff érents exposés de ce matin que cette hypothèse a été évacuée par les exploitations de HID et que

les prévalences à la Réunion sont au moins égales, voire supérieures à ce qui ce qui peut être en métropole. En tout cas, cela doit interroger les différents pouvoirs publics et associatifs pour répondre à « Pourquoi les personnes handicapées à la Réunion ne se portent pas sur le marché du travail ? ». Il faut savoir que cette caractéristique existe également dans les autres DOM (Martinique et Guadeloupe).

Les caractér i s t iques des demandeurs d’emploi à la Réunion recoupent les caractéristiques de celles de la métropole, mais avec des désavantages accentués, avec :

• des f a ib les n iveau x de qualifi cation et de formation initiale,

• de durées de chômage plus longues,

• 80 % des hommes, uniquement 20 % de femmes, ce qui prouve aussi la question des discriminations vis-à-vis des femmes et notamment des femmes qui présentent des incapacités.

Ces dernières années, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi était fortement corrélée au nombre de décisions de la COTOREP en termes de reconnaissance de qualité de travailleur handicapé et d’orientation professionnelle. Ces décisions ont augmenté d’environ 8 à 10 % par an. Aujourd’hui, il y a un ralentissement très net des reconnaissances.

En termes d’évolution, ce qu’on a pu voir également, c’est l’augmentation de l’entrée dans le chômage pour licenciement pour inaptitude et une forte précarité des contrats, une forte récurrence du chômage, c’est-à-dire des personnes qui trouvent de l’emploi, souvent de

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

l’emploi précaire, qui reviennent ensuite s’inscrire à l’ANPE.

Une estimation de la population réunionnaise d’âge actif

Par l’exploitation de HID, il a été estimé à 10,7 % de la population totale d’âge active handicapée par rapport à la population totale réunionnaise. Ces 10,7 % représentent environ 50 000 personnes. La répartition par rapport au type de reconnaissance fi gure sur le tableau. Il n’y a pas forcément de diff érences signifi catives en terme de proportion avec ce qui peut exister en métropole.

Les défi ciences et leurs origines

Regardons maintenant les défi -ciences de cette population handica-pée en âge de travailler en comparai-son avec la France métropolitaine. Plus d’un tiers des personnes relève de la défi cience motrice. Nous cons-tatons un peu plus de défi ciences auditives et verbales à la Réunion.

Concernant les origines de ces défi ciences :

• La première origine à la Réunion relève de maladie. Vous vous souvenez qu’en France la pre-mière origine en ce qui con-cerne la population en âge de travailler était accidentelle.

• La deuxième origine est acci-dentelle.

• La troisième est d’origine de naissance ou de petite enfance avec plus de 20 %. Je vous rap-pelle qu’en France c’était moins de 15 %.

• La quatrième est d’origines di-verses.

Le taux d’activité de la population handicapée

Regardons maintenant cette po-pulation handicapée face à l’emploi. On voit qu’un actif sur trois (dans le pavé du milieu) parmi l’ensemble de la population handicapée est actif, alors que c’est beaucoup plus pour le tout public. Ce taux d’activité chute encore plus si on restreint aux per-sonnes reconnues par la loi de 2005 et on rappelle que le taux d’activité, en tout cas pour la population totale réunionnaise, est déjà bien inférieur au taux d’activité français. A noter également que l’enquête a démon-tré que deux personnes handicapées sur cinq entre 16 et 64 ans n’avaient jamais travaillé, ce qui est un taux relativement important. Quand on compare les taux d’activité pour la population handicapée, à la Réunion, le taux d’activité pour la population totale en comparatif avec la métropole, cela confi rme bien les taux d’activité beaucoup moindres et avec une chute importante à par-tir de 50 ans.

On s’est également intéressé à voir par rapport aux défi ciences dé-clarées les taux d’actifs et d’inactifs. Vous voyez sur le schéma présenté par rapport au type de défi cience que, il y a plus d’actifs dans les dé-fi ciences déclarées psychologiques, auditives et motrices que d’autres défi ciences (maladies invalidantes, intellectuelles ou même visuelles).

D’autres pistes d’études qui ne sont pas présentées ici, ont montré le rôle important de l’allocation de remplacement et également de la situation familiale comme facteur incitatif à l’activité.

Les facteurs déterminants du taux d’activité

En conclusion, nous pouvons En conclusion, nous pouvons établir les enjeux de la dynamique établir les enjeux de la dynamique de la population active handicapée. de la population active handicapée. Les facteurs déterminants (issus de Les facteurs déterminants (issus de deux enquêtes HID et HIDR) du deux enquêtes HID et HIDR) du taux d’activité des bénéfi ciaires de taux d’activité des bénéfi ciaires de l’obligation d’emploi et peuvent aller l’obligation d’emploi et peuvent aller à l’encontre de certaines représenta-à l’encontre de certaines représenta-tions sociales. En eff et, l’exploitation tions sociales. En eff et, l’exploitation des enquêtes a permis d’identifi er des enquêtes a permis d’identifi er certaines caractéristiques sur les certaines caractéristiques sur les taux d’activités, aux eff ets positifs taux d’activités, aux eff ets positifs out négatifs, par rapport à l’emploi out négatifs, par rapport à l’emploi et également à leur corrélation plus et également à leur corrélation plus ou moins fort avec le taux d’activité. ou moins fort avec le taux d’activité. A savoir, si le fait d’avoir telle ou A savoir, si le fait d’avoir telle ou telle caractéristique avait une im-telle caractéristique avait une im-portance très forte par rapport au portance très forte par rapport au taux d’activité :

• Donc, le premier renseignement Donc, le premier renseignement montre qu’il y a une très forte montre qu’il y a une très forte liaison entre perception d’une liaison entre perception d’une allocation de remplacement et allocation de remplacement et l’éloignement du marché du l’éloignement du marché du travail. Les personnes handi-travail. Les personnes handi-capées en emploi perçoivent capées en emploi perçoivent moins souvent une l’allocation moins souvent une l’allocation d’existence que la population d’existence que la population totale handicapée et le niveau totale handicapée et le niveau d’allocation qui n’est pas dé-d’allocation qui n’est pas dé-taillé ici joue également un rôle taillé ici joue également un rôle important.

• Le deuxième enseignement que Le deuxième enseignement que l’on peut tirer c’est que contrai-l’on peut tirer c’est que contrai-rement aux idées reçues le rement aux idées reçues le type et la gravité du handicap type et la gravité du handicap interviennent relativement peu interviennent relativement peu dans la probabilité de trouver un dans la probabilité de trouver un travail et d’être en activité et ne travail et d’être en activité et ne sont pas vraiment déterminants sont pas vraiment déterminants dans les comportements des dans les comportements des personnes vis-à-vis de l’activité. personnes vis-à-vis de l’activité. On a par ailleurs montré qu’il y On a par ailleurs montré qu’il y a beaucoup plus fréquemment a beaucoup plus fréquemment des personnes avec un handicap des personnes avec un handicap de type lourd (COTOREP C) de type lourd (COTOREP C) qui étaient au travail.qui étaient au travail.

Page 32: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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• Le troisième enseignement, Le troisième enseignement, montrer l’impact important montrer l’impact important du facteur âge.du facteur âge.

• Un autre point concerne la Un autre point concerne la discrimination des femmes discrimination des femmes handicapées par rapport au handicapées par rapport au marché du travail. marché du travail.

• Cinquième enseignement Cinquième enseignement qu’on connaissait déjà, c’est par qu’on connaissait déjà, c’est par rapport au niveau de formation rapport au niveau de formation et au niveau de qualifi cation.et au niveau de qualifi cation.

Les enjeux de la dynamique de la population active handicapée

Donc, en dernier lieu je vous dirai Donc, en dernier lieu je vous dirai que la population de travailleurs que la population de travailleurs handicapés est une composante de handicapés est une composante de l’ensemble de la population active. l’ensemble de la population active. Mais ce sous-ensemble est régi par Mais ce sous-ensemble est régi par des règles et des lois qui se diff éren-des règles et des lois qui se diff éren-cient très profondément des lois qui cient très profondément des lois qui caractérisent la population totale et caractérisent la population totale et même à certains égards radicale-même à certains égards radicale-ment diff érents. ment diff érents.

Il y a deux sortes de variables qui Il y a deux sortes de variables qui infl uencent la dynamique de la po-infl uencent la dynamique de la po-pulation active handicapée :pulation active handicapée :

* D’abord des variables démo- D’abord des variables démo-graphiques comme :graphiques comme :

• la fréquence, la prévalence la fréquence, la prévalence du handicap avec l’âge,du handicap avec l’âge,

• le taux d’activité selon l’âge, celui-ci chutant de manière considérable à partir de 50 ans,

• le taux de sortie vers l’inacti-vité. En eff et, il y a beaucoup plus de personnes dans la population handicapée en âge de travailler qui se re-tirent du marché du travail que parmi les autres actifs.

* Les deuxièmes types de * Les deuxièmes types de *variables sont sociétales et correspondent à ce qui est mis en place par les pouvoirs publics en terme de politique de prise en charge et de reconnaissance :

• La première var iable

concerne les reconnaissances de la COTOREP avec une augmentation spectaculaire de leur nombre tout au cours des dernières années.

• Egalement les dispositifs

fi nanciers qui sont en place pour couvrir les diff érents risques lors de la survenance de la maladie ou du handicap qui peuvent tendre à dissuader les personnes handicapées d’entrer sur

le marché du travail. A ce titre, on pourra évaluer dans quelques années les effets de la loi 2005 qui permet notamment aux personnes qui perçoivent l’AAH de pouvoir cumuler avec un revenu du travail.

• Le troisième point concerne

les orientations données aux politiques d’emploi en faveur des publics menacés d’exclusion et qui se sont traduites les années précédentes par l’off re importante d’emplois à durée déterminée, type contrats aidés (CES, etc.) et qui font que les personnes handicapées ont un turnovertrès important et retournent au chômage à la fi n de ces contrats.

Voilà rapidement exposés les différents enseignements des résultats des enquêtes et l’exploitation du volet « Emploi » par l’AGEFIPH en France et à la Réunion.

Je vous remercie de votre attention. n

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Compter et décrire : P r e m i è r e e n q u ê t e nationale sur le handicap

à avoir été entreprise et réalisée en métropole, l’enquête dite « HID » a-t-elle permis d’atteindre ces objectifs ? Une réponse lapidaire serait (1) qu’elle fournit un point de vue d’ensemble, qui n’est pas limité par le champ d’application de telle ou telle partie du système d’aide ; (2) ce faisant, elle éclaire en particulier la situation très mal connue des personnes vivant hors des institutions.

Compter : HID a confi rmé d’abord le caractère multiple du handicap. Ainsi, à la fi n des années 90, plus de 40 % de la population déclarait une défi cience ; un peu plus de 10 % (près de 6 millions de personnes) recevait une aide humaine ; près de 400 000 utilisaient un fauteuil rou-lant et un peu plus de 200 000 se dé-clarent aveugles partiels ou totaux.

Elle permet ainsi d’estimer tout eff ectif correspondant à une défi ni-tion précise du handicap. Car bien sûr à la question vague et indéfi nie « Combien y a-t-il de handicapés dans l’Hexagone ? », elle n’a pas plus de ré-ponse qu’aucune autre source.

D’où vient cette capacité ? Au fait qu’elle n’est pas liée à un type d’aide ou de reconnaissance administrative et qu’elle couvre toute la population. L’exemple le plus clair en a été fourni lors du passage de la PSD à l’APA, début 2002. On comptait alors 148 000 allocataires de la PSD.

Grâce aux données de l’enquête, la DREES a pu estimer le nombre de personnes de 60 ans et plus relevant des GIR 1 à 4 (donc susceptibles de toucher l’APA) à 850 000 à la date de l’enquête. Eh bien, après une rapide montée en charge, cet eff ectif a été atteint fi n 2004, et aujourd’hui, 8 ans après la date de l’estimation, on est à environ 950 000 allocataires !

Décrire : En permettant le croisement des situations de handicap avec les ca-ractéristiques socio démographiques, l’enquête a mis en lumière les écarts selon le genre et souligné l’ampleur des inégalités sociales.

Ainsi, à tout âge, les femmes déclarent plus fréquemment être aidées par une autre personne –proche ou professionnel– en raison de diffi cultés de santé ; globalement, elles sont 12,7 % à être concernées (plus d’une sur huit) contre 7,7 % parmi les hommes (moins d’un sur douze). Pourtant, elles sont moins nombreuses à faire une demande de reconnaissance d’un handicap ou d’une invalidité et leurs demandes sont moins souvent acceptées.

L’inégalité sociale en santé était connue, mais son ampleur dans le champ du handicap inattendue. Le nombre moyen de défi ciences dé-clarées dans les familles ouvrières est le double de celui des familles de cadres ; en outre, leur sévérité sem-ble plus forte, et les familles moins bien armées pour les gérer. Aussi engendrent-elles plus souvent des

incapacités (3,5 fois plus fréquentes) incapacités (3,5 fois plus fréquentes) et des restrictions dans l’insertion et des restrictions dans l’insertion sociale (jusqu’à 6 fois plus fréquen-sociale (jusqu’à 6 fois plus fréquen-tes dans les familles ouvrières).tes dans les familles ouvrières).

Avec ce point, on aborde Avec ce point, on aborde l’adéquation de l’enquête à éclairer l’adéquation de l’enquête à éclairer l’effi cacité des politiques d’aide aux l’effi cacité des politiques d’aide aux personnes handicapées. Elle permet personnes handicapées. Elle permet en eff et, en couvrant l’ensemble des en eff et, en couvrant l’ensemble des dimensions du handicap (défi ciences, dimensions du handicap (défi ciences, incapacités, insertion sociale), de incapacités, insertion sociale), de confronter l’insertion sociale des confronter l’insertion sociale des personnes aux déficiences dont personnes aux déficiences dont elles souffrent –ce qui est bien elles souffrent –ce qui est bien aujourd’hui l’objectif central de la aujourd’hui l’objectif central de la politique du handicap.politique du handicap.

Faire mieux en 2008 : Si positif que soit son bilan (à ce jour, plus de 150 soit son bilan (à ce jour, plus de 150 articles, rapports, publications en articles, rapports, publications en ont été tirés), il convient de bien voir ont été tirés), il convient de bien voir les points faibles de cette première les points faibles de cette première édition d’HID, et d’y porter remède. édition d’HID, et d’y porter remède. Ils se situent à ses deux rives.Ils se situent à ses deux rives.

Côté médical, le relevé des défi ciences Côté médical, le relevé des défi ciences est certainement imprécis et fragile est certainement imprécis et fragile – aussi est-il prévu de l’améliorer très – aussi est-il prévu de l’améliorer très sensiblement dans l’enquête 2008. Côté sensiblement dans l’enquête 2008. Côté social, c’est l’environnement collectif social, c’est l’environnement collectif et individuel qui facilite, complique ou et individuel qui facilite, complique ou interdit l’intégration : savoir si par exemple interdit l’intégration : savoir si par exemple un fauteuil roulant peut ou un fauteuil roulant peut ou non pénétrer dans un autobus urbain ou dans le métro dans un autobus urbain ou dans le métro est décisif pour la capacité des personnes est décisif pour la capacité des personnes à sortir, travailler, ... Or cette description de à sortir, travailler, ... Or cette description de l’environnement par l’enquête l’environnement par l’enquête souff re de nombreux oublis. C’est un des chantiers nombreux oublis. C’est un des chantiers de la prochaine édition –et nul doute de la prochaine édition –et nul doute qu’il intéressera particulièrement les qu’il intéressera particulièrement les départements d’Outre-Mer. départements d’Outre-Mer. n

L’enquête Handicaps Incapacités Dépendances de 1998-2001 :Apports et limitesPierre MORMICHEINSEE

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L’allongement de la durée de vie allongement de la durée de vie à la Réunion entraîne une forte aug-à la Réunion entraîne une forte aug-mentation de la part des personnes mentation de la part des personnes âgées dans la population. Pour exem-âgées dans la population. Pour exem-ple, le nombre des personnes de 75 ple, le nombre des personnes de 75 ans et plus. Elles étaient 5 000 en ans et plus. Elles étaient 5 000 en 1967 (1 % de la population), 20 000 1967 (1 % de la population), 20 000 en 2000 (3 %) et seront 63 000 en en 2000 (3 %) et seront 63 000 en 2030 (6,1 %).

Parallèlement, l’espérance de Parallèlement, l’espérance de vie ne cesse de progresser sur l’île. vie ne cesse de progresser sur l’île. En 2001, elle était de 71 ans pour En 2001, elle était de 71 ans pour

les hommes et de 79,4 ans pour les femmes pour respectivement 71,8 ans et 80,2 ans en 2004.

Mais il est légitime de se deman-der dans quel état de santé sont ces personnes âgées ? Quelles sont leurs conditions de vie à domicile ? En particulier les personnes âgées dépendantes y conservent-elles une autonomie suffisante ? Nous bénéfi cions aujourd’hui des résul-

tats de l’enquête HID, Handicaps Incapacités Dépendances, menée à domicile en novembre 2004 par l’INSEE qui apporte un regard nou-veau.

On compte 153 467 personnes âgées de 50 ans et plus. 54 % de ces personnes âgées sont des femmes.

Les conditions de vie des personnes « âgées » vivant à domicile à la Réunion Une exploitation particulièrede l’enquête HID à la Réunion

Geoffrey GOBET - Christine CATTEAUDRASS

Le nombre de personnes « âgées » de 50 ans et plus1 dans l’enquête HID

Hommes Femmes Ensemble

Effectif % Effectif % Effectif %

50-59 ans 34 881 9,3 36 072 9,2 70 953 9,3

60-69 ans 20 918 5,6 23 400 6,0 44 318 5,8

70-79 ans 10 365 2,8 14 396 3,7 24 761 3,2

80-89 ans 3 710 1,0 7 480 1,9 11 190 1,5

90 ans et plus 910 0,3 1 335 0,3 2 245 0,3

Total 70 784 19,0 82 683 21,1 153 467 20,0

Source : AGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004

(1) L’âge classiquement retenu pour l’étude de la population âgée est de 60, voire 65 ans. Mais nous avons choisi d’inclure dans cette analyse les person- (1) L’âge classiquement retenu pour l’étude de la population âgée est de 60, voire 65 ans. Mais nous avons choisi d’inclure dans cette analyse les person-nes de 50-59 ans, qui commencent à ressentir les effets du vieillissement, et ce choix a été aussi guidé par des raisons de taille d’échantillon.nes de 50-59 ans, qui commencent à ressentir les effets du vieillissement, et ce choix a été aussi guidé par des raisons de taille d’échantillon.

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Les personnes âgées selon le degré d’incapacités ressenties

Nous utilisons dans cette analyse un indicateur résumé de handicap qui regroupe les réponses à diff é-rentes questions concernant la des-cription des incapacités1.

L’intérêt de cet indicateur est d’englober de nombreuses situations de désavantage et ainsi d’avoir des eff ectifs statistiquement signifi ca-tifs.

Trois classes sont ainsi défi-nies :

1. les individus qui n’ont aucune incapacité,

2. les individus atteints d’incapa-cités légères,

3. les individus souff rant d’inca-pacités plus affi rmées.

Au total, 64 % des personnes de plus de 50 ans sont atteintes d’in-capacités légères ou plus affi rmées. Les femmes réunionnaises semblent davantage en situation d’incapacités que les hommes. En eff et, seulement 56 % des hommes contre 70 % des femmes de plus de 50 ans déclarent des incapacités même légères.

Quel que soit le sexe nous cons-Quel que soit le sexe nous cons-tatons que le pourcentage de per-tatons que le pourcentage de per-sonnes sans incapacité diminue sonnes sans incapacité diminue avec l’âge. A l’opposé, le pourcentage avec l’âge. A l’opposé, le pourcentage de personnes atteintes d’incapacités de personnes atteintes d’incapacités plus affi rmées croît avec l’âge : 3,6 plus affi rmées croît avec l’âge : 3,6 % des femmes de 50-59 ans, 5,1 % % des femmes de 50-59 ans, 5,1 % à 60-69 ans, et la hausse est impor-à 60-69 ans, et la hausse est impor-tante par la suite : 16,4 % à 70-79 tante par la suite : 16,4 % à 70-79 ans et 50 % à 90 ans et plus. On ans et 50 % à 90 ans et plus. On explique la décroissance observée explique la décroissance observée pour les hommes de 90 ans et plus pour les hommes de 90 ans et plus par un eff et de sélection. En eff et, les par un eff et de sélection. En eff et, les hommes survivants à cet âge, sont hommes survivants à cet âge, sont robustes et donc en relative bonne robustes et donc en relative bonne santé.

Les personnes de 50 ans et plus selon l’indicateur résumé d’incapacité

Hommes Femmes

Sansincapacité

Incapacitéslégères

Incapacitésplus

affi rméesTotal

Sansincapacité

Incapacitéslégères

Incapacitésplus

affi rméesTotal

50-59 ans

Effectif 19 961 13 762 1 158 34 881 13 431 21 326 1 314 36 072

% 57,2 39,5 3,3 100,0 37,2 59,1 3,6 100,0

60-69 ans

Effectif 8 987 10 362 1 569 20 918 8 653 13 560 1 187 23 400

% 43,0 49,5 7,5 100,0 37,0 57,9 5,1 100,0

70-79 ans

Effectif 1 633 6 827 1 904 10 365 1 991 10 044 2 361 14 396

% 15,8 65,9 18,4 100,0 13,8 69,8 16,4 100,0

80-89 ans

Effectif 177 2 026 1 507 3 710 259 5 046 2 175 7 480

% 4,8 54,6 40,6 100,0 3,5 67,5 29,1 100,0

90 anset plus

Effectif 0 803 107 910 64 602 669 1 335

% 0,0 88,2 11,8 100,0 4,8 45,1 50,1 100,0

TotalEffectif 30 758 33 780 6 245 70 784 24 398 50 578 7 706 82 683

% 43,5 47,7 8,8 29,5 61,2 9,3

(1) Il s’agit des déplacements, les tâches ménagères, la souplesse et la manipulation, la toilette, la vue, l’ouïe, la parole, la cohérence, et enfi n l’élimination.

Source : AGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004 – Enquête HID 2004

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Défi ciences des personnes âgées

L’enquête HID permet aux per-L’enquête HID permet aux per-sonnes interrogées de déclarer jus-sonnes interrogées de déclarer jus-qu’à 11 défi ciences : il peut s’agir qu’à 11 défi ciences : il peut s’agir de défi ciences motrices, visuelles, de défi ciences motrices, visuelles, auditives ou autres.auditives ou autres.

Les personnes qui ne souff rent d’aucune déficience n’ont aucune diffi culté à accomplir les actes de la vie quotidienne. Nous pouvons donc les définir comme étant en bonne santé.

Ainsi près d’un quart des Réunionnais (soit 37 967 personnes) de 50 ans et plus sont en bonne santé. Par sexe, cela correspond à 30 % des hommes et 20 % des femmes. A l’in-verse, cela induit que 7 Réunionnais sur 10 et 8 Réunionnaises sur 10 souff rent d’au moins une défi cience à partir de 50 ans.

Prévalence des défi ciences selon le nombre de défi ciences, l’âge et le sexe (en %) Prévalence des défi ciences selon le nombre de défi ciences, l’âge et le sexe (en %) Prévalence des défi ciences selon le nombre de défi ciences, l’âge et le sexe (en %)

50-59 ans 60-69 ans 70-79 ans 80-89 ans 90 ans et + TotalEffectifconcerné

Aucune défi cience

Hommes 43,8 23,7 9,1 0,0 0,0 29,9 21 168

Femmes 29,9 18,9 10,0 2,0 0,0 20,3 16 799

Ensemble 36,7 21,2 9,6 1,4 0,0 24,7 37 967

Unedéfi cience

Hommes 32,4 31,5 5,1 26,1 11,8 27,5 19 486

Femmes 17,6 18,3 11,5 9,5 4,8 15,8 13 073

Ensemble 24,9 24,5 8,8 15,0 7,6 21,2 32 559

Deux ou troisdéfi ciences

Hommes 18,5 30,9 52,1 38,6 67,5 28,8 20 359

Femmes 44,7 40,2 44,6 48,9 37,8 43,7 36 094

Ensemble 31,8 35,8 47,7 45,5 49,8 36,8 56 453

Quatredéfi ciences ou plus

Hommes 5,3 14,0 33,7 35,4 20,7 13,8 9 772

Femmes 7,8 22,6 34,0 39,6 57,4 20,2 16 717

Ensemble 6,6 18,5 33,9 38,2 42,5 17,3 26 489Source : AGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004

Lecture : 43,8 % des hommes de 50-59 ans ne souffrent d’aucune défi cience.

Par contre 21 % des Réunionnais Par contre 21 % des Réunionnais déclarent connaître une défi cience et déclarent connaître une défi cience et 36,8 % deux ou trois. 17,3% (26 489) 36,8 % deux ou trois. 17,3% (26 489) sont largement touchés puisqu’ils sont largement touchés puisqu’ils connaissent 4 défi ciences ou plus. connaissent 4 défi ciences ou plus.

Quel que soit le sexe, le pour-Quel que soit le sexe, le pour-centage d’individus déclarant deux centage d’individus déclarant deux déficiences ou plus s’accroît avec déficiences ou plus s’accroît avec l’âge : 7,8 % des femmes réunionnai-l’âge : 7,8 % des femmes réunionnai-

ses déclarent 4 défi ciences ou plus à 50-59 ans, contre 34 % à 70-79 ans et 57,4 % pour les plus de 90 ans.

Les hommes réunionnais sem-blent connaître moins de défi cien-ces que les femmes. Ils sont déjà plus nombreux que les femmes à n’avoir aucune défi cience (30 % versus 20 %). Par contre, dès que

le nombre de défi ciences est supé-rieur à deux, les femmes reprennent l’avantage (44 % des femmes ont 2 ou 3 déficiences versus 29 % des hommes).

A partir de 80 ans, très peu de personnes ne connaissent aucune défi cience.

Page 37: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

37

Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Répartition des personnes de moins de 50 ans et de plus de 50 ans selon les types de défi ciences

Source : AGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004 – Enquête HID 2004

Nous constatons que chez les personnes de moins de 50 ans, les défi ciences les plus courantes sont de nature psychologique (39 %), intellectuelle (19 %) et viscérale (14 %). A noter la prédominance des défi ciences psychologiques.

Chez les plus de 50 ans, les défi -ciences les plus rencontrées demeu-rent également de nature psycholo-gique (24 %) mais leur part décroît en raison du niveau assez proche des autres types de défi ciences : dé-

fi ciences motrices (20 %) et viscéra-les (19 %). Le poids des diff érentes défi ciences varie donc en fonction de l’âge.

Sur quel réseau familial peuvent compter les personnes âgées ?

Le réseau familial décrit dans l’enquête HID comprend le conjoint, les enfants, les petits-enfants et les frères et sœurs.

La question est ici de savoir si, La question est ici de savoir si, même en cas d’incapacités plus même en cas d’incapacités plus affirmées, la personne âgée peut affirmées, la personne âgée peut compter sur une aide familiale im-compter sur une aide familiale im-portante.

Bien qu’il n’existe aucune relation Bien qu’il n’existe aucune relation signifi cative entre le degré de han-signifi cative entre le degré de han-dicap et la taille du réseau familial dicap et la taille du réseau familial nous pouvons cependant constater nous pouvons cependant constater que les personnes ayant des incapa-que les personnes ayant des incapa-cités très affi rmées sont entourées cités très affi rmées sont entourées de liens familiaux assez conséquents de liens familiaux assez conséquents (17 personnes).

Taille du réseau familial des personnes de 50 ans et plus selon le degré de handicap

Sansincapacité

Incapacitéslégères

Incapacitésplus affi rmées

Nombre moyen d’enfants vivants 3 4,1 4,4

Nombre moyen de frères et sœurs vivants 4,4 4,2 3,6

Nombre moyen de petits-enfants vivants 2,8 6,7 8,8

Total 10,2 15 16,8

Source : AGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004 – Enquête HID 2004

0

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20

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90

100 Autres

Déficiences psychologiques

Déficiences intellectuelles

Déficiences viscérales

Déficiences du langage

Déficiences auditives

Déficiences visuelles

Déficiences motricesPlus de 50 ans Moins de 50 ans

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6 % des hommes de 50-74 ans 6 % des hommes de 50-74 ans sans incapacité sont célibataires sans incapacité sont célibataires contre 17 % des hommes souff rant contre 17 % des hommes souff rant d’incapacités. Pour les hommes de d’incapacités. Pour les hommes de 75 ans et plus la diff érence existe 75 ans et plus la diff érence existe mais dans une moindre mesure : mais dans une moindre mesure : 0,6 % contre 2,2 %. 0,6 % contre 2,2 %.

Le constat demeure le même pour les femmes : à savoir une aug-mentation du pourcentage de céli-bataires avec le degré de handicap : pour les femmes de 50-74 ans, on compte 12,5 % de célibataires sans incapacité contre 17 % chez cel-les souff rant d’handicaps. A noter également, une baisse logique du

nombre de célibataires avec l’âge quel que soit l’état de santé.

Le pourcentage de célibataires est donc supérieur chez les per-sonnes souff rant d’incapacités. Le fait d’avoir un handicap diminue les chances de se marier.

Pourcentage de célibataires (jamais mariés) et de personnes seules (non mariées et pas en couple) selon le degré de handicap, l’âge et le sexe

Les femmes sont beaucoup plus Les femmes sont beaucoup plus couramment seules, du fait de l’im-couramment seules, du fait de l’im-portante surmortalité masculine à portante surmortalité masculine à la Réunion.

Quels que soient le sexe et la classe d’âge analysée, nous consta-tons néanmoins que le pourcentage de personnes seules augmente avec

le handicap. Ainsi, 9 % des hommes de 75 ans et plus sans incapacité vivent seuls contre 35 % de ceux souff rant d’incapacités.

Sour

ce :

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75 ans et +50-74 ans 75 ans et +50-74 ans

Incapacités légères et affirméesSans incapacité0

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Incapacités légères et affirméesSans incapacité

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75 ans et plus50-74 ans

Incapacités légères et affirméesSans incapacité0

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90

100

75 ans et plus50-74 ans

Incapacités légères et affirméesSans incapacité

Hommes

Personnes seules (non mariées et pas en couple)

Femmes

% d

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Page 39: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

C o n c e r n a n t l e s C o n c e r n a n t l e s personnes âgées de 65 ans et personnes âgées de 65 ans et plus, nous pouvons faire les plus, nous pouvons faire les mêmes constats que pour mêmes constats que pour les individus plus jeunes : les individus plus jeunes : hausse du pourcentage hausse du pourcentage de personnes seules avec de personnes seules avec famil le (43 % contre famil le (43 % contre 52 %) et de couples sans 52 %) et de couples sans descendance (1 % contre descendance (1 % contre 4 %) avec le handicap. Mais 4 %) avec le handicap. Mais

aussi, réduction du pourcentage de couples avec descendance avec le handicap : 52 % contre 43 %. aussi, réduction du pourcentage de couples avec descendance avec le handicap : 52 % contre 43 %.

La seule diff érence concerne les personnes seules : chez les 65 ans et plus, les personnes handicapées La seule diff érence concerne les personnes seules : chez les 65 ans et plus, les personnes handicapées sont moins souvent seules que les valides. En raison de leurs défi ciences, les personnes sans famille sont sont moins souvent seules que les valides. En raison de leurs défi ciences, les personnes sans famille sont peut-être placées en institution à cause de l’incapacité à vivre seules.

Les liens familiaux des personnes de 50-64 ans selon le degré de handicap (en %)

Les liens familiaux des personnes des 65 ans et plus ans selon le degré de handicap (en %)

A la Réunion, l’ensemble des A la Réunion, l’ensemble des personnes âgées ne vivant pas personnes âgées ne vivant pas en couple, habite dans un milieu en couple, habite dans un milieu familial protégé (frères, sœurs familial protégé (frères, sœurs ou enfants) susceptible de les ou enfants) susceptible de les aider et ce quel que soit le degré aider et ce quel que soit le degré de handicap. Aucune n’est seule, de handicap. Aucune n’est seule, livrée à elle-même. livrée à elle-même.

La part des personnes seu-La part des personnes seu-les avec de la famille (fratrie ou les avec de la famille (fratrie ou

descendance) augmente avec le handicap : 27 % des 50-64 ans sont seuls avec de la famille contre 58 % descendance) augmente avec le handicap : 27 % des 50-64 ans sont seuls avec de la famille contre 58 % pour les individus souff rant d’incapacités plus lourdes. Nous constatons également que le fait d’avoir des pour les individus souff rant d’incapacités plus lourdes. Nous constatons également que le fait d’avoir des incapacités infl ue sur le fait d’être en couple avec une descendance. Les personnes sans incapacité sont incapacités infl ue sur le fait d’être en couple avec une descendance. Les personnes sans incapacité sont 71 % à s’être mariées et à avoir des enfants contre 40 % pour celles ayant des incapacités légères et 38 % 71 % à s’être mariées et à avoir des enfants contre 40 % pour celles ayant des incapacités légères et 38 % chez celles souff rant d’incapacités plus lourdes. Avoir une descendance est plus fréquent chez les couples chez celles souff rant d’incapacités plus lourdes. Avoir une descendance est plus fréquent chez les couples sans incapacité que chez ceux qui en souff rent.

Aides humaines

45 % des individus (68 186) de 50 ans et plus déclarent avoir besoin d’une aide humaine afin d’accomplir certaines tâches de la vie quotidienne. Ce besoin d’aide croît avec l’âge mais également avec le handicap.

En eff et, à condition de handicap égal (pour les gens ayant des incapa-cités légères), le besoin d’aide croît avec l’âge : 41 % ont besoin d’aide à 50-59 ans, 64 % à 70-79 ans et 88 % à 90 ans et plus.

A âge égal, pour la tranche d’âge A âge égal, pour la tranche d’âge 70-79 ans, le besoin en aide humaine 70-79 ans, le besoin en aide humaine augmente avec le handicap : 37 % augmente avec le handicap : 37 % des personnes sans incapacité ont des personnes sans incapacité ont besoin d’une aide, contre 64 % pour besoin d’une aide, contre 64 % pour celles souff rant d’incapacités légères, celles souff rant d’incapacités légères, et enfi n 97 % pour celle déclarant des et enfi n 97 % pour celle déclarant des incapacités plus affi rmées. incapacités plus affi rmées.

personnes âgées ne vivant pas en couple, habite dans un milieu familial protégé (frères, sœurs ou enfants) susceptible de les aider et ce quel que soit le degré de handicap. Aucune n’est seule, livrée à elle-même.

les avec de la famille (fratrie ou Source : AGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004

Sansincapacité

Incapacitéslégères

Incapacitésplus

affi rmées

Seul 0 0 0

Seul avec fatrie et descendance 27 51 58

En couple avec descendance 71 40 38

En couple sans descendance 0 9 4

personnes âgées de 65 ans et plus, nous pouvons faire les mêmes constats que pour les individus plus jeunes : hausse du pourcentage de personnes seules avec famil le (43 % contre 52 %) et de couples sans descendance (1 % contre 4 %) avec le handicap. Mais

Les liens familiaux des personnes des 65 ans et plus ans selon le degré de handicap (en %)

Source : AGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004

Sansincapacité

Incapacitéslégères

Incapacitésplus affi rmées

Seul 4 2 2

Seul avec fatrie et descendance 43 53 52

En couple avec descendance 52 43 43

En couple sans descendance 1 3 4

Page 40: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

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Répartition de l’aide familiale et de l’aide technique selon le degré d’autonomie pour les personnes âgées de 60-69 ans (en %)

Sour

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Cette aide humaine est eff ectuée dans 77 % des cas Cette aide humaine est eff ectuée dans 77 % des cas par un membre de la famille et dans les 23 % restant par un membre de la famille et dans les 23 % restant par un aidant professionnel. par un aidant professionnel.

L’aide familiale est principalement (85 %) apportée L’aide familiale est principalement (85 %) apportée le binôme : conjoint ou enfant. Avec l’âge, la part de le binôme : conjoint ou enfant. Avec l’âge, la part de l’aide apportée par le conjoint diminue au profi t de l’aide apportée par le conjoint diminue au profi t de celle prodiguée par les enfants. L’aide apportée par un celle prodiguée par les enfants. L’aide apportée par un conjoint représente 59 % de l’aide pour les personnes de conjoint représente 59 % de l’aide pour les personnes de 50-59 ans et plus que 11 % pour les personnes âgées de 50-59 ans et plus que 11 % pour les personnes âgées de 80-89 ans. A l’opposé, les aides données par les enfants 80-89 ans. A l’opposé, les aides données par les enfants cumulées à celle d’autres membres de la famille passent cumulées à celle d’autres membres de la famille passent de 35 % à 50-59 ans à plus de 76 % pour les individus de 35 % à 50-59 ans à plus de 76 % pour les individus de 90 ans et plus. de 90 ans et plus.

Nous ne traitons ici que les personnes de 60-69 ans Nous ne traitons ici que les personnes de 60-69 ans afi n d’isoler un eff et d’âge éventuel. afi n d’isoler un eff et d’âge éventuel.

L’aide familiale demeure largement prédominante L’aide familiale demeure largement prédominante quel que soit le degré de handicap, toujours supérieur à quel que soit le degré de handicap, toujours supérieur à 70 %. Néanmoins, plus la personne devient dépendante 70 %. Néanmoins, plus la personne devient dépendante et plus l’aide d’un professionnel augmente, passant de et plus l’aide d’un professionnel augmente, passant de 19 % pour les personnes sans incapacité à 30 % pour 19 % pour les personnes sans incapacité à 30 % pour celles souff rant d’incapacités plus lourdes. celles souff rant d’incapacités plus lourdes.

Nous ne traitons ici que les personnes souff rant Nous ne traitons ici que les personnes souff rant d’incapacités légères afi n de neutraliser un eff et dû au d’incapacités légères afi n de neutraliser un eff et dû au handicap. L’aide familiale et l’aide professionnelle évo-handicap. L’aide familiale et l’aide professionnelle évo-luent en sens inverse. L’aide familiale diminue avec l’âge luent en sens inverse. L’aide familiale diminue avec l’âge tandis que l’aide professionnelle croît. Alors que l’aide tandis que l’aide professionnelle croît. Alors que l’aide professionnelle est quasiment inexistante à 50-59 ans professionnelle est quasiment inexistante à 50-59 ans (3 %), elle devient majoritaire à 90 ans et plus (55 %). (3 %), elle devient majoritaire à 90 ans et plus (55 %).

Aides techniques

Répartition de l’aide familiale et de l’aide technique selon l’âge pour les personnes âgées atteintes d’incapacités légères (en %)

Besoins et usages des aides techniques des personnes de 50 ans et plus

Usages déclarésBesoins déclarés

Besoins réels déclarés

Proportion de besoins déclarés satisfaits (%)

Aide pour le traitement d’une longue maladieou d’un handicapou d’un handicapou d’un handicapou d’un handicap 8 284 586 8 871 93

Prothèses ou appareillages de soutien 7 003 872 7 876 89

Aide à la mobilité personnelle 12 002 1 825 13 827 87

Aide pour l’hygiène personnelle 4 945 910 5 855 84

Aménagement du logement 7 772 9 731 17 504 44

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Source : AGEFIPHAGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004

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Aide professionnelleAide familiale

Incapacitésplus affirmées

Incapacitéslégères

Sans incapacité

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90

100

Aide familialeAide professionnelle

90 ans et +

80-89ans

70-79ans

60-69ans

50-59ans

Page 41: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

41

Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Selon le type d’aide proposé, il existe une certaine diff érence entre les besoins satisfaits et les besoins ressentis. Alors que les aides tech-

niques pour les soins et les prothè-ses sont satisfaits à près de 90 %, ce n’est le cas que pour 44 % des besoins d’aménagement du logement. 56 %

des plus de 50 ans déclarent ne pas des plus de 50 ans déclarent ne pas disposer d’un logement adapté à leur disposer d’un logement adapté à leur situation sanitaire.

Conditions de logement des 50-64 ans selon le degré d’incapacité (en %)Logement

Sansincapacité

Incapacitéslégères

Incapacitésplus

affi rmées

Propriétaire 75,5 74,4 62,0

Locataire 23,0 21,6 14,9

Occupant à titre gratuit 1,2 1,6 14,1

Logé par famille 0,0 2,4 14,1Source : AGEFIPH – Département – DRASS – INSEE – Enquête HID 2004

Conclusion

L’enquête HID nous a permis de porter un nouveau regard sur les personnes âgées en situation d’in-capacités. Le nombre de personnes de 50 ans et plus connaissant des incapacités très affi rmées s’élève à 13 950 à la Réunion, ce qui repré-sente quasiment une personne de plus de 50 ans sur dix.

Seulement 40 % d’entre elles sont mariées et 27 % sont célibataires. Néanmoins, ces personnes en situa-tion de handicap peuvent compter

sur un réseau familial constitué en moyenne de 17 personnes.

Fort logiquement elles sont 97 % qui déclarent avoir besoin d’aide pour accomplir les actes de la vie quotidienne. Cette aide est assurée à 63 % par des membres de la famille. Pour les personnes mariées, plus la personne est âgée et plus ce rôle d’aidant est joué par les enfants et les autres membres de la famille au détriment du conjoint décédé.

L’aide professionnelle est peu mé-dicalisée. En eff et, dans sept cas sur

dix elle est assurée par une femme dix elle est assurée par une femme de ménage ou une aide ménagère. de ménage ou une aide ménagère. Les infi rmières ne représentent que Les infi rmières ne représentent que 10 % de cette aide professionnelle. 10 % de cette aide professionnelle.

Ces personnes jugent à 69 % leurs Ces personnes jugent à 69 % leurs conditions de logement actuelles sa-conditions de logement actuelles sa-tisfaisantes seulement 11 % de ont dû tisfaisantes seulement 11 % de ont dû changer de logement à cause de leur changer de logement à cause de leur santé et 6 % envisagent de le faire. santé et 6 % envisagent de le faire.

Sur la classe d’âge des 50-64 ans, Sur la classe d’âge des 50-64 ans, Sur la classe d’âge des 50-64 ans, nous remarquons que la proportion de nous remarquons que la proportion de nous remarquons que la proportion de propriétaires décroît avec la présence propriétaires décroît avec la présence propriétaires décroît avec la présence d’incapacités : 75 % à 62 % pour les d’incapacités : 75 % à 62 % pour les d’incapacités : 75 % à 62 % pour les personnes souff rant d’incapacités lourdes. personnes souff rant d’incapacités lourdes. personnes souff rant d’incapacités lourdes. Il en découle une croissance des occupants Il en découle une croissance des occupants Il en découle une croissance des occupants à titre gratuit d’un logement et des à titre gratuit d’un logement et des à titre gratuit d’un logement et des personnes logées dans leur famille avec personnes logées dans leur famille avec personnes logées dans leur famille avec le degré de handicap. le degré de handicap.

Source : L’ensemble des analyses statistiques ainsi Source : L’ensemble des analyses statistiques ainsi que les chiffres de cet article ont été obtenus par que les chiffres de cet article ont été obtenus par l’exploitation de l’enquête HID-Réunion. l’exploitation de l’enquête HID-Réunion. Les effectifs ainsi que les pourcentages qui en dé-Les effectifs ainsi que les pourcentages qui en dé-coulent sont ceux des effectifs pondérés. coulent sont ceux des effectifs pondérés. Les tests de khi2 pour l’ensemble des tableaux sta- pour l’ensemble des tableaux sta-tistiques sont tous inférieurs à 0.0001.tistiques sont tous inférieurs à 0.0001.

Page 42: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

42

Les dernières projections de es dernières projections de population réalisées par population réalisées par l’INSEE annoncent pour la l’INSEE annoncent pour la

Réunion un vieillissement certain de Réunion un vieillissement certain de sa population. D’ici à 2030, la struc-sa population. D’ici à 2030, la struc-ture de la population va profondé-ture de la population va profondé-ment se modifi er, la proportion des ment se modifi er, la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus personnes âgées de 60 ans et plus doublera.

Actuellement, la majorité des Actuellement, la majorité des personnes âgées vivent chez elles personnes âgées vivent chez elles ou sont hébergées par un membre ou sont hébergées par un membre de leur famille, mais le vieillissement de leur famille, mais le vieillissement et l’allongement de la durée de vie et l’allongement de la durée de vie pourraient être à l’origine de besoins pourraient être à l’origine de besoins nouveaux. Le Département et l’Etat nouveaux. Le Département et l’Etat doivent ainsi s’attendre à une aug-doivent ainsi s’attendre à une aug-mentation du nombre de personnes mentation du nombre de personnes âgées dépendantes, ce qui nécessi-âgées dépendantes, ce qui nécessi-tera des services et des prestations tera des services et des prestations nouveaux et adaptés.nouveaux et adaptés.

La dépendance diffi cileà cerner

La dépendance est une notion La dépendance est une notion diffi cile à cerner. Ainsi, les profes-diffi cile à cerner. Ainsi, les profes-sionnels ont éprouvé la nécessité sionnels ont éprouvé la nécessité de créer de multiples indicateurs, de créer de multiples indicateurs, Colvez, Katz, EHPA, AGGIR.Colvez, Katz, EHPA, AGGIR.

La grille de Colvez met l’accent La grille de Colvez met l’accent sur la mobilité de la personne.sur la mobilité de la personne.

Si on lui associe la détection Si on lui associe la détection de troubles psychiques (pertes de de troubles psychiques (pertes de mémoire), on calcule l’indicateur mémoire), on calcule l’indicateur EHPA.

Katz quant à lui repère 8 niveaux de dépendance à travers six activités de la vie quotidienne.

Enfi n, la grille AGGIR, basée sur la capacité des personnes à eff ectuer une dizaine d’activités de la vie cou-rante (facilement, diffi cilement, im-possible, sans l’aide d’autrui), répar-tit les personnes dans six groupes GIR, les personnes dépendantes appartenant aux GIR 1 à 4.

L’enquête HID (Handicaps-Incapacités-Dépendances) permet également de calculer un indica-teur résumé à partir des réponses du questionnaire consacrées aux incapacités. Les individus sont re-groupés en 3 classes selon leur degré d’incapacité, la troisième classe rassemble des personnes souff rant d’incapacités importantes. C’est cet indicateur nommé HID qui est pré-conisé pour l’analyse de l’enquête à la Réunion1.

Deux sources pour dénombrer les personnes âgées dépendantes

La Réunion est le seul départe-ment à pouvoir bénéfi cier de deux sources permettant d’estimer le nombre total de personnes âgées

dépendantes en 2004: en eff et, d’une part l’enquête EHPA (Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées) de la DRASS nous donne des informations sur la clientèle des établissements pour personnes âgées, d’autre part l’enquête HID de l’INSEE nous informe sur les per-sonnes vivant à domicile.

Attention cependant aux indi-cateurs utilisés : comme on l’a vu plus haut, le nombre de personnes âgées dépendantes vivant à domi-cile varie selon les critères utilisés. L’indicateur de Colvez, basé sur la mobilité, a une défi nition plus élar-gie de la dépendance, et recense ainsi 18 000 personnes âgées. La grille AGGIR est quant à elle plus restrictive, et n’en trouve que 10 000 (GIR 1 à 4)). L’indicateur que nous utiliserons, basé sur les degrés d’in-capacités ressenties, affi che 11 480 personnes âgées dépendantes.

En établissement, l’enquête EHPA a permis de classer les personnes âgées de plus de 60 ans selon la grille AGGIR, soit 676 personnes.

(1) Indicateur qui optimise les tests de signifi cativité, validé en COPIL DRASS, INSEE, Conseil Général, AGEFIPH.

Les personnes âgées dépendantesà l’horizon 2030

Emilie NARTZDRASS

Page 43: HID actes colloque dv - drees.solidarites-sante.gouv.frdrees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/HID_actes_colloque.pdf · l’étude réalisée en 2004 à la Réunion par l’INSEE,

43

Actes du Colloque du 5 octobre 2006

On estime donc le nombre total de personnes âgées de plus de 60 ans en situation de dépendance à 12 150 en 2004 à la Réunion (soit 11 480 à domicile et 676 en institution).

Pour des raisons liées à la faiblesse de l’échantillon de l’enquête HID à la Réunion, les taux de prévalence des hommes de 90 ans et plus semblent sous-estimés. Deux méthodes de

calcul sont alors possibles pour ces tranches d’âge élevées : on peut soit prolonger la tendance après 75 ans, soit rassembler les deux dernières classes d’âge et calculer les taux de prévalence pour les 80 ans et plus.

On constate que la prévalence de la dépendance augmente fortement avec l’âge : avant 70 ans les taux sont inférieurs à 10 %, ils évoluent par

la suite rapidement pour atteindre, la suite rapidement pour atteindre, selon la méthode, des taux de 70 % selon la méthode, des taux de 70 % à 80 % aux âges les plus élevés. à 80 % aux âges les plus élevés.

A noter également que quelle A noter également que quelle que soit la méthode utilisée, la pré-que soit la méthode utilisée, la pré-valence de la dépendance est plus valence de la dépendance est plus forte pour les hommes à la Réunion, forte pour les hommes à la Réunion, ce qui peut s’expliquer par une plus ce qui peut s’expliquer par une plus grande morbidité.

Estimation de la population dépendante en institution et à domicile en 2004

En institutions

A domicile

Indicateur AGGIR Indicateur HID Indicateurde Colvez

Les personnes âgées dépendantes 676 9 994 11 480 18 179

Sources : Enquête EHPA 2003, DRASS,DREES et Enquête HID 2004 Département, DRASS , INSEE, AGEFIPHSources : Enquête EHPA 2003, DRASS,DREES et Enquête HID 2004 Département, DRASS , INSEE, AGEFIPH

Population âgée totale, population âgée dépendante et taux de prévalence selon l’âge et le sexe en 2004 (y compris les 50-59 ans1)

Pop totale 2004Pop dépendante

HIDPop dépendanteen institution

Pop dépendante totale

Taux deprévalence de ladépendance (%)

Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme Homme Femme

50-59 ans 34 881 36 072 1 158 1 314 18 8 1 176 1 322 3,37 3,66

60-69 ans 20 918 23 400 1 569 1 187 100 56 1 669 1 243 7,98 5,31

70-79 ans 10 363 14 396 1 904 2 361 101 109 2 005 2 470 19,34 17,16

80 ans et + 3 710 7 480 1 507 2 175 64 141 1 571 2 316 43,35 30,96

Sources : Enquête EHPA 2003, DRASS, DREES et Enquête HID 2004 Département, DRASS, INSEE, AGEFIPHSources : Enquête EHPA 2003, DRASS, DREES et Enquête HID 2004 Département, DRASS, INSEE, AGEFIPH

Taux de prévalence de la dépendance par âge et selon le sexe en 2004

(1) Les 50-59 ans interviennent dans la projection des taux de dépendance.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Femme méth. 2 Homme méth. 2

Femme méth. 1Homme méth. 1

100959085807570656055ans

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Les hypothèses

Pour réaliser la projection de la Pour réaliser la projection de la population dépendante, on retient population dépendante, on retient les estimations de population totale les estimations de population totale réalisées par l’INSEEréalisées par l’INSEE1 par sexe et âge à l’horizon 2030, selon le scénario à l’horizon 2030, selon le scénario central (maintien des phénomènes central (maintien des phénomènes migratoires constatés ces dix der-migratoires constatés ces dix der-nières années et baisse tendancielle nières années et baisse tendancielle de la fécondité vers 2 enfants par de la fécondité vers 2 enfants par femme).

Pour calculer nos projections, Pour calculer nos projections, nous nous basons sur un travail réa-nous nous basons sur un travail réa-lisé par l’INSEE-DR du Limousinlisé par l’INSEE-DR du Limousin2

en retenant les mêmes hypothèses en retenant les mêmes hypothèses d’évolution de la dépendance avec d’évolution de la dépendance avec l’âge. On fait évoluer les taux de l’âge. On fait évoluer les taux de prévalence calculés d’après HID et prévalence calculés d’après HID et EHPA selon le scénario central re-EHPA selon le scénario central re-tenu par l’INSEE-DR du Nord pour tenu par l’INSEE-DR du Nord pour ses projections nationales. On es-ses projections nationales. On es-time ainsi que le taux de prévalence time ainsi que le taux de prévalence de la dépendance recule chaque de la dépendance recule chaque année de 0,13 an pour les hommes année de 0,13 an pour les hommes de 60 à 79 ans et de 0,11 an pour les de 60 à 79 ans et de 0,11 an pour les âges suivants et respectivement de âges suivants et respectivement de

0,14 et 0,13 an pour les femmes. Un exemple, le taux de prévalence des hommes de 75 ans en 2030 est égal au taux de prévalence des hommes de 71,6 ans en 2004.

Deux fois plus de personnes âgées dépendantes en 2030

Face au vieillissement de la population, on devra s’attendre à voir la population âgée dépendante doubler d’ici 2030. En 2030, ce seront entre 27 100 et 29 300 personnes d’au moins 60 ans qui seront concernées par des problèmes de dépendance (en 2010, entre 13 700 et 15 000 personnes et en 2020 entre 19 400 et 21 300 personnes). Si en 2004 le nombre de femmes en situation de dépendance est plus élevé, l’écart avec les hommes devrait se réduire peu à peu et même devenir nul. En eff et, la part des hommes dans la population âgée augmente, tandis que les taux de prévalence pour les hommes à partir de 80 ans diminuent plus faiblement

que celui des femmes, ce qui induit une augmentation plus sensible du nombre d’hommes dépendants que de femmes.

L’évolution du nombre de personnes âgées dépendantes se fait donc parallèlement à l’évolution de la population totale, mais sur un rythme diff érent : d’ici à 2030, l’eff ectif de la population âgée de plus de 60 ans devrait tripler du fait d’ une augmentation très importante des moins de 70 ans. Durant le même temps, la population dépendante ne fait que doubler par un effet de structure d’âge : en eff et, avant 70 ans, les taux de prévalence de la dépendance sont relativement faibles, les taux les plus élevés s’appliquant à une population moins importante.

C’est dans un horizon plus lointain que le gonfl ement de la population des plus de 70 ans et plus aura un impact sur l’évolution du nombre de personnes dépendantes … n

(1) Voir le dossier : « La population en 2030 » paru dans la revue de l’INSEE Economie de la Réunion, 2(1) Voir le dossier : « La population en 2030 » paru dans la revue de l’INSEE Economie de la Réunion, 2ème trimestre 2002(2) « Approche de la dépendance des personnes âgées dans les départements : estimations en 1999 et projections à l’horion 2015 », INSEE, Limoges, mai 2005.(2) « Approche de la dépendance des personnes âgées dans les départements : estimations en 1999 et projections à l’horion 2015 », INSEE, Limoges, mai 2005.

Calcul de la population âgée dépendante selon 2 méthodes d’estimationCalcul de la population âgée dépendante selon 2 méthodes d’estimationCalcul de la population âgée dépendante selon 2 méthodes d’estimation

2010 2020 2030

Méthode 2 Méthode 1 Méthode 2 Méthode 1 Méthode 2 Méthode 1

Homme 6 122 6 866 8 989 10 108 13 126 14 726

Femme 7 579 8 074 10 440 11 105 14 040 14 523

Ensemble 13 702 14 939 19 429 21 213 27 166 29 249

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Pyramide des âges de la population âgée dépendante en 2010, 2020 et 2030

Pour en savoir plus :• « La dépendance des personnes âgées : une projection à long terme »,M. Duée et Cyrill Rebillard. Document de travail G 2004/02.• Etudes et Résultats, n° 379, février 2005, DREES• « Personnes âgées dépendantes et aidants potentiels : une projection à l’horizon 2040 », • « Personnes âgées dépendantes et aidants potentiels : une projection à l’horizon 2040 »,

Etudes et Résultats, n° 160, 2002, DREES

Homme Femme

0 0100 100200 200300 300400 400500 500600 600

2030

2020

2010

2030

2020

2010

60

64

68

72

76

80

84

88

92

9698

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L’allocation personnalisée d’autonomie : une analyse des disparités départementalesen métropole

François JEGERDREES

Fin 2005, on dénombrait, en in 2005, on dénombrait, en moyenne, 186 bénéfi ciaires moyenne, 186 bénéfi ciaires de l’APA pour mille habi-de l’APA pour mille habi-

tants de 75 ans ou plus. Ce ratio va tants de 75 ans ou plus. Ce ratio va de 125 (Paris) à 250 (Ariège) pour de 125 (Paris) à 250 (Ariège) pour la métropole.

La dispersion pour l’APA à do-La dispersion pour l’APA à do-micile est plus forte que la disper-micile est plus forte que la disper-sion de l’APA en établissement. sion de l’APA en établissement. En eff et, l’entrée en établissement En eff et, l’entrée en établissement d’une personne âgée résulte le plus d’une personne âgée résulte le plus souvent d’un état de dépendance souvent d’un état de dépendance sévère, dont la prise en compte dé-sévère, dont la prise en compte dé-pend moins de la politique propre pend moins de la politique propre du département que l’attribution de du département que l’attribution de l’APA à domicile. l’APA à domicile.

Dans une problématique Dans une problématique d’appréciation de l’équité d’accès aux d’appréciation de l’équité d’accès aux prestations sociales sur l’ensemble prestations sociales sur l’ensemble du territoire national, il est utile du territoire national, il est utile d’identifier les raisons de cette d’identifier les raisons de cette dispersion : tient-elle à des taux dispersion : tient-elle à des taux de dépendance inégaux entre les de dépendance inégaux entre les départements ou à des politiques départements ou à des politiques sociales diff érenciées des Conseils sociales diff érenciées des Conseils Généraux ?

Les disparités de recours à l’APA doivent être analysées en tenant compte de la structure socioprofessionnelle des départements

Pour répondre à cette question, il convient de rappeler le contenu du concept de dépendance et son approche statistique possible au ni-veau départemental.

La dépendance des personnes âgées est défi nie par des incapacités à effectuer des actes de la vie quotidienne (s’habiller, se déplacer, faire sa cuisine, …). Ces incapacités sont la conséquence de défi ciences physiques ou mentales qui apparaissent progressivement mais deviennent plus fréquentes à partir de 75 ans, bien qu’ils puissent apparaître avant. C’est la raison du choix de l’indicateur utilisé ici, qui rapporte le nombre de bénéfi ciaires de l’APA à la population de plus de 75 ans.

Le niveau de dépendance peut être mesuré à l’aide de diff érentes grilles (Katz, Colvez, AGGIR), éta-blies à partir de scores d’incapacités mais de contenu et de pondération variables.

La grille AGGIR constitue la base légale d’attribution de l’APA

Elle comporte six niveaux de dé-pendance : l’APA est attribuée à toutes les personnes évaluées par un Groupe d’Iso Ressources (GIR) de 1 à 4 (1 étant le niveau le plus élevé) déterminé par l’équipe médico-so-ciale du Conseil Général.

A défaut de connaître le nom-bre de personnes âgées dépendan-tes par département, on raisonne sur un modèle déterministe qui fournit une estimation approchée à partir des caractéristiques socio-démographiques du département (espérance de vie, composition so-ciale, …), facteurs dont l’infl uence sur la prévalence est par ailleurs éta-blie au niveau national. L’hypothèse sous-jacente est que le fait de vivre dans tel ou tel département infl ue moins sur le risque de dépendance que les facteurs sociaux dont l’eff et sur l’état sanitaire ou l’espérance de vie est avéré au niveau national. Par exemple, le taux d’incapacité apparaît plus élevé dans les dépar-tements où la part des agriculteurs ou des ouvriers (en 1982) était la plus élevée, par exemple certains départements du Sud-Ouest. Cette corrélation s’explique naturellement par le fait que les prévalences de dé-pendance varient fortement suivant les catégories professionnelles.

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Par exemple, les taux de dépendance des anciens agri-culteurs ou ouvriers sont deux fois plus fréquents que chez les anciens cadres (tableau 1). La prévalence des incapacités est également plus élevée chez les femmes que chez les hommes au même âge.

Tableau 1 : Conditions de logementdes 50-64 ans selon le degré d’incapacité

GIR 1 à 3 GIR 4

Agriculteurs 4,6 2,8

Cadres 2,2 1,7

Professions intermédiaires 3,4 1,8

Ouvriers 5,4 2,8

Employés 3,8 2,9

Une modélisation économétri-Une modélisation économétri-que peut permettre d’identifi er la part des disparités attribuables aux facteurs sociaux démographiques.

Les facteurs identifi és dans cette modélisation sont présentés dans le tableau 2.

La structure sociodémographi-que est déterminante dans le phéno-mène de dépendance : ceci conduit à ce que les trois variables, la part d’agriculteurs dans la population active, celle des ouvriers et la part de la population urbaine expliquent près de 50 % des écarts départemen-

taux du nombre de bénéfi ciaires de taux du nombre de bénéfi ciaires de l’APA.

Près des deux tiers des écarts dans le nombre de bénéficiaires de l ’APA s ’expl ique par la structure socioprofessionnelle des départements. Le modèle économétrique présenté dans le tableau 2 explique ainsi 68 % de la variance observée sur la proportion de bénéfi ciaires de l’APA rapportée à la population des 75 ans et plus. Les caractéristiques socio-démographiques y contribuent pour 62 %. Ce sont principalement la part

de la population urbaine, la part de la population urbaine, la part de la population urbaine, la part de la population urbaine, la part d’agriculteurs, celle d’ouvriers et d’agriculteurs, celle d’ouvriers et la part des personnes au minimum la part des personnes au minimum vieillesse.

Quatre autres variables liées à la Quatre autres variables liées à la politique du département expliquent politique du département expliquent seulement 6 % de cette variance : seulement 6 % de cette variance : places dans les établissements places dans les établissements d’hébergement pour personnes d’hébergement pour personnes âgées/population de 65 ans ou âgées/population de 65 ans ou plus ; les dépenses d’aide sociale par plus ; les dépenses d’aide sociale par habitant, le nombre de personnes habitant, le nombre de personnes âgées aidées avant la mise en place âgées aidées avant la mise en place de l’APA/1 000 hab de 75 ans ou plus de l’APA/1 000 hab de 75 ans ou plus et le potentiel fi scal. et le potentiel fi scal.

Tableau 2 : Les facteurs explicatifs des disparités départementales d’APA

D E M A N D E

% population rurale +++ 35 %

% ouvriers ++ 4 %

% agriculteurs ++ 5 %

% retraités au minimum vieillesse +++ 14 %

Espérance de vie des femmes – 3 %

Espérance de vie des hommes + 1 %

O F F R E

Places EHPA + 2 %

Aides au PA avant APA + 3 %

Budget aide sociale NS

Potentiel fi scal 1 %

Ce modèle démontre bien l’eff et Ce modèle démontre bien l’eff et Ce modèle démontre bien l’eff et des structures sociales sur le nombre des structures sociales sur le nombre des structures sociales sur le nombre de personnes dépendantes. Après de personnes dépendantes. Après de personnes dépendantes. Après correction par la structure de la po-correction par la structure de la po-correction par la structure de la po-pulation, les écarts sont bien plus pulation, les écarts sont bien plus pulation, les écarts sont bien plus faibles.faibles.

Dans 85 départements sur 95, le Dans 85 départements sur 95, le Dans 85 départements sur 95, le nombre de bénéfi ciaires de l’APA est nombre de bénéfi ciaires de l’APA est nombre de bénéfi ciaires de l’APA est compris entre 150 et 200 pour 1 000 compris entre 150 et 200 pour 1 000 compris entre 150 et 200 pour 1 000 habitants de plus de 75 ans. habitants de plus de 75 ans. habitants de plus de 75 ans. n

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En marge de l’enquête n marge de l’enquête HID, l ’Obser v ato ire HID, l ’Obser v ato ire du Développement de du Développement de

la Réunion (ODR) a mené des la Réunion (ODR) a mené des enquêtes auprès de personnes enquêtes auprès de personnes handicapées. Deux enquêtes ont été handicapées. Deux enquêtes ont été récemment menées, l’une concerne récemment menées, l’une concerne les déplacements des personnes les déplacements des personnes handicapées et l’autre traite des handicapées et l’autre traite des services à la personne.services à la personne.

En matière de déplacement des En matière de déplacement des personnes handicapées, l’enquête personnes handicapées, l’enquête menée à la Réunion indique que plus menée à la Réunion indique que plus des deux tiers des personnes inter-des deux tiers des personnes inter-rogées se déclarent globalement in-rogées se déclarent globalement in-satisfaites des conditions générales satisfaites des conditions générales d’accessibilité. Cette insatisfaction d’accessibilité. Cette insatisfaction est encore plus prononcée pour les est encore plus prononcée pour les personnes handicapées moteur, et personnes handicapées moteur, et particulièrement pour celles qui ont particulièrement pour celles qui ont besoin d’un fauteuil roulant pour se besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer.

De ce fait, près des trois quarts De ce fait, près des trois quarts des interviewés déclarent limiter des interviewés déclarent limiter quelquefois volontairement leurs quelquefois volontairement leurs déplacements et le justifi ent prin-déplacements et le justifi ent prin-cipalement par des problèmes de cipalement par des problèmes de santé ou par leur dépendance vis-santé ou par leur dépendance vis-à-vis d’un tiers.à-vis d’un tiers.

Le principal moyen de transport Le principal moyen de transport utilisé par les personnes interrogées utilisé par les personnes interrogées est la voiture particulière qui permet est la voiture particulière qui permet une plus grande autonomie. Suivent une plus grande autonomie. Suivent ensuite les transports collectifs, uti-ensuite les transports collectifs, uti-

lisés principalement en raison de tarifs abordables, et les transports spécialisés, qui seraient, pour ceux qui les utilisent, les seuls transports correspondant aux besoins des per-sonnes handicapées.

Malgré les avancées de ces der-nières décennies, plus du tiers des personnes interrogées déclarent que la situation pour les personnes han-dicapées n’évolue pas et près d’une personne sur dix pense même qu’elle se dégrade.

Ainsi et de manière générale, les attentes sont encore fortes concer-nant les aménagements permettant de faciliter les déplacements des personnes en situation de handi-cap, tels que les rampes d’accès ou les ascenseurs. Les lieux de vie dont les conditions d’accessibilité doivent être améliorées en priorité sont la voirie, les transports collectifs, les lieux de loisirs et les établissements publics.

En ce qui concerne les diff érents modes de transport, les principales attentes sont :

• Pour les usagers de la voiture personnelle, le respect des places de stationnement réservées aux personnes handicapées et l’accroissement de leur nombre,

• Pour les usagers des transports collectifs, des aménagements permettant à toutes les personnes, quel que soit leur handicap, d’accéder aux bus ; un respect des usagers valides concernant le fait de céder les places assises aux personnes à mobilité réduite ; des tarifs réduits pour les personnes handicapées,

• Pour les usagers des transports spécialisés, les attentes concer-nent essentiellement les tarifs.

Dans ce contexte, la récente loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées prend une importance particulière, et représente des potentiels d’évolution qui ont été qualifi és de signifi catifs.

Le développement des services à la personne pourrait également constituer un moyen pour les per-sonnes handicapées d’améliorer leurs conditions de vie.

Dans le cadre d’une enquête sur la demande de services à la personne dans le département, l’Observatoire du Développement de la Réunion a interrogé par téléphone près de 300 foyers réunionnais dans lesquels vivent une ou plusieurs personnes handicapées.

Les besoins des personneshandicapées à la Réunion : déplacements et services à la personne

Séverine JETTERODR

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Il convient de souligner que dans l’étude, les services à la personne sont regroupés en trois catégories :

• « Entretien et approvisionnement du foyer » : le bricolage ou les petites réparations à domicile ; les courses ou la livraison de courses à domicile ; la cuisine ; l’entretien des plantes ou des pelouses, le jardinage ou l’élagage ; le lavage du linge ou le repassage ; le ménage ; le portage de repas à domicile ; le soin et la prise en charge des animaux.

• « Intervention sur la personne ou auprès d’elle » : le baby-sitting ou la garde d’enfants ; la coif-fure ou l’esthétique à domicile ; la sortie ou la promenade à pied ou en véhicule ; la surveillance ou le soutien dans les fonctions simples, la présence.

• « Soutien dans les tâches intel-lectuelles » : l’assistance infor-matique ; la gestion du budget, des tâches ou des droits ou l’interprétariat pour les sourds et muets ; le soutien scolaire, l’aide à la lecture ou l’appren-tissage du Braille ou du langage des signes.

L’enquête menée relève que 37 % des foyers dans lesquels vivent une ou plusieurs personnes handica-pées sont utilisateurs de services à la personne. Si la personne la plus handicapée présente un handicap mental, cette proportion atteint près de 49 %. Dans les autres cas, elle est stable autour de 32 ou 33 %, confi rmant que des handicaps dif-férents engendrent des besoins très variables.

Au regard des résultats, la pro-Au regard des résultats, la pro-pension à consommer des services pension à consommer des services à la personne augmente avec le à la personne augmente avec le nombre de personnes handicapées nombre de personnes handicapées du foyer. Les foyers comptant au du foyer. Les foyers comptant au moins une personne handicapée moins une personne handicapée ont recours à des services plus va-ont recours à des services plus va-riés et dans des volumes d’heures riés et dans des volumes d’heures plus importants que les autres foyers plus importants que les autres foyers interrogés lors de cette enquête.interrogés lors de cette enquête.

De manière générale, les foyers De manière générale, les foyers où résident au moins une personne où résident au moins une personne handicapée utilisateurs de services handicapée utilisateurs de services à la personne se déclarent satisfaits à la personne se déclarent satisfaits de ces prestations (73 % sont très de ces prestations (73 % sont très satisfaits et 5 % plutôt satisfaits).satisfaits et 5 % plutôt satisfaits).

Services les plus consommés par Services les plus consommés par les foyers comptant une ou plusieurs les foyers comptant une ou plusieurs personnes handicapées, le ménage personnes handicapées, le ménage et l’entretien du linge sont les deux et l’entretien du linge sont les deux services qu’ils envisagent le plus sou-services qu’ils envisagent le plus sou-vent de consommer davantage. vent de consommer davantage. n

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La PCH, évaluation a prioriet suivi de la montée en puissance

François JEGER DREES

Lors de la préparation de ors de la préparation de la loi du 11 février 2005 la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits pour l’égalité des droits

et des chances, la participation et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes et la citoyenneté des personnes handicapées, la DREES a été sollicitée handicapées, la DREES a été sollicitée pour participer à l’évaluation pour participer à l’évaluation des populations susceptibles de des populations susceptibles de recevoir la nouvelle prestation de recevoir la nouvelle prestation de compensation du handicap.compensation du handicap.

Un tel exercice avait déjà été Un tel exercice avait déjà été réalisé lors de la mise en place de réalisé lors de la mise en place de l’APA. L’enquête HID 1998-99 avait l’APA. L’enquête HID 1998-99 avait permis d’évaluer à environ 800 000 permis d’évaluer à environ 800 000 personnes (France métropolitaine) personnes (France métropolitaine) les personnes dépendantes de GIR les personnes dépendantes de GIR 1 à 41. Cette estimation . Cette estimation a priori s’est révélée assez bonne puisque le s’est révélée assez bonne puisque le nombre de bénéfi ciaires de l’APA nombre de bénéfi ciaires de l’APA était de 865 000 fi n 2004. L’enquête était de 865 000 fi n 2004. L’enquête HID 1998-99 contenait en eff et des HID 1998-99 contenait en eff et des questions sur toutes les incapacités questions sur toutes les incapacités qui sont prises en compte dans la qui sont prises en compte dans la grille AGGIR.

Pour la prestation de compen-Pour la prestation de compen-sation du handicap, l’exercice était sation du handicap, l’exercice était plus délicat dans la mesure où les plus délicat dans la mesure où les nouveaux critères d’éligibilité ne nouveaux critères d’éligibilité ne

correspondaient pas toujours aux incapacités mesurées dans la pré-cédente enquête HID (exemple : be-soin de surveillance). Une diffi culté supplémentaire, d’ordre de la tech-nique statistique, a été la trop grande dispersion des taux de sondage.

Néanmoins, la DREES a publié une étude2 à partir d’HID, sur les adultes ayant des incapacités lourdes dans la vie quotidienne, approximation de la population cible de la PCH. L’évaluation est d’environ 200 000 personnes en France métropolitaine. Ce chiff re est néanmoins à prendre avec précaution pour deux raisons : la grille d’évaluation de la PCH n’est pas encore arrêtée, et l’enquête HID 1998 n’avait pas été conçue pour procéder à cette évaluation.

Le questionnaire de la prochaine enquête handicap-santé de 2008 sera adapté pour mesurer la population éligible à la PCH.

Parallèlement, la DREES met en place une enquête trimestrielle

auprès des Conseils Généraux sur les bénéfi ciaires de la PCH sur le modèle de l’enquête trimestrielle sur l’APA.

Les résultats, non publiés, du premier trimestre indiquent un dé-marrage très lent du dispositif que l’on peut attribuer à la parution des décrets d’application et la mise en place concomitante des Maisons Départementales des Personnes Handicapées.

Les résultats de l’enquête portant sur le second trimestre seront connus fi n septembre.

Par ailleurs, il est prévu, qu’en 2007, la DREES eff ectue une enquête statistique sur un échantillon de bénéfi ciaires de la PCH pour évaluer l’apport de cette prestation et les eff ets sur la vie quotidienne. n

(1) Etudes et résultats n° 94 décembre 2000 « Le nombre de personnes âgées dépendantes d’après l’enquête HID » Christel Colin et Vincent Coutton. (2) Etudes et résultats n° 439 novembre 2005 « Les adultes ayant des incapacités lourdes dans les actes essentiels de la vie quotidienne » Philippe Raynaud et Amandine Weber.

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Les différentes missionsde la Maison Départementaledes Personnes Handicapées (MDPH)

Rachel MAUVE

MDPH

La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participa-

tion et la citoyenneté des personnes handicapées procède à la création, dans chaque département, d’une maison départementale des person-nes handicapées (MDPH).

Les missions

C e t t e s t r u c t u r e a u n e mission d’accueil, d’information, d’accompagnement et de conseil des personnes handicapées et de leur famille, ainsi que de sensibilisation de tous les citoyens au handicap.

Elle met en place et organise le fonctionnement de l’équipe plu-ridisciplinaire. La MDPH assure également à la personne handica-pée et sa famille l’aide nécessaire à la formulation de son projet de vie, l’aide nécessaire à la mise en œuvre des décisions prises par la commis-sion des droits et de l’autonomie des personnes handicapées, l’accompa-gnement et les médiations que cette mise en œuvre peut requérir.

Elle met en œuvre l’accompa-gnement nécessaire aux personnes handicapées et à leur famille après l’annonce et lors de l’évolution de leur handicap.

Pour l’exercice de ses missions, la MDPH peut s’appuyer sur les centres communaux ou intercommunaux d’action sociale ou des organismes assurant des services d’évaluation et d’accompagnement des besoins des personnes handicapées avec les-quels elle passe convention.

Sa gestion

La MDPH est un groupement d’intérêt public, dont le départe-ment assure la tutelle administrative et fi nancière.

Le Département, l’Etat et les organismes locaux d’assurance maladie et d’allocations familiales sont membres de droit de ce grou-pement.

La MDPH est administrée par une commission exécutive présidée par le Président du Conseil Général.

O utre son Prés ident , l a commission exécutive comprend 10 représentants du Département, 3 représentants de l ’Etat, 1 de la CAF, 1 de la CGSS, 5 associations (AFM, APAJH, l ’ADAPEI, AVEC, Sport Adapté).

Les membres de la commission délibèrent sur :

• l’organisation et le fonctionne-ment de la MDPH,

• l’approbation du budget,

• l’organisation en sections de la commission des droits et de l’autonomie,

• l’adhésion, ou l’exclusion de nouveaux membres,

• les conventions signées avec les CCAS et tout autre partenaire assurant un service d’évalua-tion ou d’accompagnement.

L’évaluation

Une équipe pluridisciplinaire Une équipe pluridisciplinaire évalue les besoins de compensation évalue les besoins de compensation de la personne handicapée et son de la personne handicapée et son incapacité permanente sur la base incapacité permanente sur la base de son projet de vie et de référen-de son projet de vie et de référen-ces défi nies par voie réglementaire ces défi nies par voie réglementaire et propose un plan personnalisé de et propose un plan personnalisé de compensation du handicap.compensation du handicap.

La composition de l’équipe plu-La composition de l’équipe plu-ridisciplinaire peut varier en fonc-ridisciplinaire peut varier en fonc-tion de la nature du handicap et de la tion de la nature du handicap et de la demande. Elle sollicite, en tant que demande. Elle sollicite, en tant que de besoin, le concours de compé-de besoin, le concours de compé-tences associées.

Il est créé au sein de la MDPH Il est créé au sein de la MDPH une équipe de veille en soins infi r-une équipe de veille en soins infi r-miers qui a pour mission : miers qui a pour mission :

• l’évaluation des besoins de prise l’évaluation des besoins de prise en charge de soins infi rmiers,en charge de soins infi rmiers,

• la mise en place des dispositifs la mise en place des dispositifs permettant d’y répondre,permettant d’y répondre,

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• la gestion d’un service d’inter-la gestion d’un service d’inter-vention d’urgence auprès des vention d’urgence auprès des personnes handicapées.personnes handicapées.

La décision

La loi instaure une commission La loi instaure une commission des droits et de l’autonomie qui des droits et de l’autonomie qui fonctionne selon les modalités fonctionne selon les modalités suivantes :

21 membres• Etat : 4 membres dont le Etat : 4 membres dont le

DDASS, le DDTEFP, l’inspec-DDASS, le DDTEFP, l’inspec-teur d’académie et un médecin teur d’académie et un médecin nommé par la DDASSnommé par la DDASS

• Organismes de protection so-Organismes de protection so-ciale : 2 représentantsciale : 2 représentants

• Département : 4 membres Département : 4 membres choisis parmi les conseillers choisis parmi les conseillers généraux ou les personnels généraux ou les personnels administratifs du départementadministratifs du département

• Organisations syndicales : Organisations syndicales : 1 représentant au titre des 1 représentant au titre des employeurs et 1 au titre des employeurs et 1 au titre des salariés

• Associations de parents d’élè-Associations de parents d’élè-ves : 1 représentant ves : 1 représentant

• Associations de personnes han-Associations de personnes han-dicapées et de leurs familles : dicapées et de leurs familles : 7 membres (soit un tiers des 7 membres (soit un tiers des membres)membres)

• C o n s e i l D é p a r te m e nt a l C o n s e i l D é p a r te m e nt a l Consultatif des Personnes Consultatif des Personnes Handicapées : 1 membre Handicapées : 1 membre

Auxquels s’ajoutent 2 membres Auxquels s’ajoutent 2 membres ayant une voix consultative ayant une voix consultative représentant les organismes représentant les organismes gestionnaires d’établissements gestionnaires d’établissements ou de services pour personnes ou de services pour personnes handicapées.

La commission des droits et de l’autonomie des personnes handica-pées (CDAPH) reprend les mêmes attributions que les COTOREP –CDES et DVA auxquelles s’ajou-tent les nouvelles prestations :

• La prestation de compensa-tion,

• La majoration pour la vie auto-nome,

• La majoration parent isolé,• Le complément de ressources.

A la Réunion, la CDAPH est organisée en 5 commissions spécialisées :

• 2 CDAPH-enfants,• 3 CDAPH-adultes.

Le droit à l’information

La MDPH doit mettre à disposi-tion, pour les appels d’urgence, un numéro téléphonique en libre appel gratuit. Par ailleurs, elle doit réaliser périodiquement et diff user un livret d’information sur les droits des per-sonnes handicapées et sur la lutte contre la maltraitance.

Le fonds de compensation

Chaque MDPH gère un fonds de compensation chargé d’accor-der des aides fi nancières destinées à permettre aux personnes han-dicapées de faire face aux frais de compensation restant à leur charge après déduction de la prestation de compensation du handicap.

Organisation de la MDPH 974

La MDPH 974 sera installée à Saint-Denis, rue Fénelon, d’ici la fi n 2007, une antenne déconcentrée sera opérationnelle en avril 2007 sur la plate-forme handicap de la ville de Saint-Pierre.

Se devant d’être un guichet unique, de proximité, un système d’accueil itinérant sera mis en place avec, notamment, les CCAS qui le souhaiteront et pourront, à cet eff et être labellisés par la MDPH.

Dans cet intervalle, la section enfant –adolescent est située 2 allée Bonnier à St-Denis (0262 90 16 00) et la section adulte rue de la République (0262 94 02 23), cette dernière est déconcentrée à St-Pierre (02 62 96 80 90).

La MDPH est constituée de trois pôles. Un pôle d’administration générale, un pôle accueil, information, orientation et élaboration des dossiers de demandes et un pôle d’évaluation –décision– médiation. Dans ce dernier pôle se trouvent les référents gestionnaires , interlocuteurs privilégiés dans l’accompagnement de la personne handicapée, sa famille ainsi que l’équipe d’évaluation pluridisciplinaire coordonnée par un médecin.

La MDPH 974 propose un service d’experts constitué d’un référent en insertion professionnelle, un expert sur les questions relatives au parcours de scolarisation et la veille en soins infi rmiers. n

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Les enjeux de l’évaluationdes besoins dans les MDPH

Jean-Yves BARREYRE CNSA

Effectivement, F. Jeger l’a rappelé, tout le monde souhaite qu’il y ait un

traitement équitable pour chacun quel que soit le territoire sur cette PCH comme sur le reste de la loi 2005-102. Or, le GEVA, le guide d’évaluation multidimensionnelle, c’est-à-dire le modèle d’évaluation des situations qui devrait servir de base à l’évaluation de situations est encore en expérimentation.

La CNSA a envoyé une première mouture au MDPH au début de l’année et une deuxième mouture, significativement modifiée en septembre. Mais, de toute façon l’expérimentation ne se terminera qu’en janvier et Philippe BAS devrait signer un texte réglementaire à partir de fin janvier. Donc, il est probable que nous n’ayons pas de montée en charge signifi cative tant que cette base réglementaire n’aura pas été précisée.

Enfin, dernier élément, il est aujourd’hui encore difficile, qu’il s’agisse de l’enquête HID ou du futur GEVA de construire des indicateurs fi ables liés au handicap psychique. Et dans la projection des 210 000 bénéfi ciaires potentiels de la PCH, il y a à mon avis une grande

inconnue, c’est la manière dont d’une part les personnes souff rant de handicaps psychiques vont être éligibles ou pas et d’autre part leur attitude propre par rapport à la possibilité de demander la PCH et donc d’entrer dans un processus de reconnaissance du handicap. Pendant que se discutait l’écriture du décret PCH, je mettais en place une expérimentation d’évaluation de situation sur un département de 1 300 000 habitants et j’ai pu ainsi tester les critères d’éligibilité qui étaient alors proposés. Or, en ce qui concerne les situations de handicap psychique, dans au moins 30 % des situations réelles étudiées, les évaluateurs nous disaient « Oui ! Cette personne est éligible, à partir du moment où on interprète de telle manière ce critère d’éligibilité », –critère concernant le plus souvent les relations avec autrui ou la gestion de la sécurité-, puisque souvent les personnes étaient évaluées comme autonomes vis-à-vis des principaux critères, sauf sur la maîtrise ou la stabilité du comportement, le besoin de surveillance, beaucoup plus diffi cile à qualifi er comme diffi culté « moyenne » ou « grave ».

Il est possible que devant cette incertitude à évaluer, des MDPH vont se rencontrer et discuter les

unes avec les autres pour savoir si la unes avec les autres pour savoir si la manière dont les situations sont éva-manière dont les situations sont éva-luées correspondent à quelque chose luées correspondent à quelque chose qui serait une culture commune, qui serait une culture commune, ce qui va petit-à-petit se construire ce qui va petit-à-petit se construire entre départements. Donc, si on entre départements. Donc, si on tient compte de tous ces éléments, tient compte de tous ces éléments, on s’aperçoit que la demande du on s’aperçoit que la demande du politique de préciser la quantité des politique de préciser la quantité des futurs bénéfi ciaires de la PCH est futurs bénéfi ciaires de la PCH est une gageure et qu’il risque d’y avoir une gageure et qu’il risque d’y avoir un écart extrêmement important un écart extrêmement important entre une projection qui écarte ces entre une projection qui écarte ces conditions de variabilité et la future conditions de variabilité et la future réalité des bénéfi ciaires. réalité des bénéfi ciaires.

Eléments du débat

• Diffi cile à répondre au niveau Diffi cile à répondre au niveau national, encore plus au niveau national, encore plus au niveau d’un département, bien sûr. d’un département, bien sûr. Finalement, on voit qu’avec ces Finalement, on voit qu’avec ces enquêtes qui sont très impor-enquêtes qui sont très impor-tantes, on a eff ectivement des tantes, on a eff ectivement des approches sur la situation du approches sur la situation du handicap et puis que en même handicap et puis que en même temps, l’histoire politique fait temps, l’histoire politique fait son chemin et qu’il faudra sans son chemin et qu’il faudra sans cesse ajuster pour que les études cesse ajuster pour que les études menées correspondent autant menées correspondent autant aux questions qui sont posées aux questions qui sont posées par l’ensemble des partenaires par l’ensemble des partenaires qu’à la possibilité statistique de qu’à la possibilité statistique de les réaliser.

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Je suis assistant social en poly-Je suis assistant social en poly-valence de secteur. Donc, on a parlé valence de secteur. Donc, on a parlé de la Prestation de compensation de la Prestation de compensation qui est quand même un mode de qui est quand même un mode de réponse nouvelle aux besoins des réponse nouvelle aux besoins des personnes.

• La question c’est la prestation de La question c’est la prestation de compensation du handicap. C’est compensation du handicap. C’est vrai que c’est une mesure qui vrai que c’est une mesure qui permet de mettre en œuvre des permet de mettre en œuvre des aides individuelles sur l’action aides individuelles sur l’action collective auprès des personnes collective auprès des personnes handicapées. handicapées.

Vous avez raison, dans les domai-Vous avez raison, dans les domai-nes potentiellement couverts par nes potentiellement couverts par les aides humaines, eff ectivement, les aides humaines, eff ectivement, la participation sociale a été rajou-la participation sociale a été rajou-

tée au cours du débat entre le Sénat et l’Assemblée Nationale. Dans la première proposition, les aides humaines étaient consacrées aux actes essentiels de la vie qui se ré-sumaient aux actes élémentaires de survie mais qui ne prenaient pas en compte la vie sociale. C’est très con-crètement la pression du CNCPH, du Conseil National Consultatif et de l’ensemble des associations qui a introduit dans la notion d’actes es-sentiels la communication et la par-ticipation sociale en rappelant que les personnes en situation de handi-cap étaient des citoyens comme les autres dans la République française d’aujourd’hui.

Le problème, c ’est que la déclinaison de ces aides humaines, par exemple concernant la participation sociale, n’est pas complètement déterminée. Sauf que vous constaterez que le décret limite la participation sociale, comme les autres actes essentiels à un nombre d’heures reportées à la journée. Un décret rectifi catif de la PCH envisage la possibilité d’étendre la présence humaine jusqu’à 24 h sur 24 pour des personnes très lourdement handicapées et en risque vital sans accompagnement. n

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Actes du Colloque du 5 octobre 2006

Tabl

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atiè

res

Discours de bienvenue 3

L’enquête HID 2004 9Jean GAILLARD Premiers résultats de l’enquête Handicaps Incapacités DépendancesUne comparaison avec la métropole 10Christine CATTEAU

Aides et aidants des personnes en incapacités 16Monique RIQUEBOURG

Différentiel homme/femme face aux handicaps et incapacités à l’île de la Réunion 19Emilie NARTZ

Les apports des enquêtes HID en France et à la RéunionApproche qualitative de la population handicapée en âge de travailler 28Catherine LOGEAIS

L’enquête Handicaps Incapacités Dépendances de 1998-2001Apports et limites 33Pierre MORMICHE Les conditions de vie des personnes « agées » vivant à domicile à la RéunionUne exploitation particulière de l’enquête HID à la Réunion 34Christine CATTEAU - Geoffrey GOBET

Les personnes âgées dépendantes à l’horizon 2030 42Emilie NARTZ

L’allocation personnalisée d’autonomie : une analyse des disparités départementales en métropole 46François JEGER

Les besoins des personnes handicapées à la Réunion :déplacements et services à la personne 48Séverine JETTER

Le PCH, évaluation a priori et suivi de la montée en puissance 50François JEGER

Les différentes missions de la Maison Départementale des Personnes Handicapées 51Rachel MAUVE

Les enjeux de l’évaluation des besoins dans les MDPH 53Jean-Yves BARREYRE

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