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H H H I I I S S S T T T O O O I I I R R R E E E S S S D D D E E E T T T U U U N N N I I I S S S I I I E E E C C C a a a r r r t t t h h h a a a g g g e e e Carthage vu de lesplanade de la Cathédrale sur fond du Jebel Bou Kornine et Golfede TunisL L L a a a m m m a a a r r r i i i n n n e e e d d d e e e C C C a a a r r r t t t h h h a a a g g g e e e C C C a a a r r r t t t h h h a a a g g g e e e m m m é é é c c c o o o n n n n n n u u u e e e A A A l l l i i i x x x e e e t t t R R R o o o l l l a a a n n n d d d M M M A A A R R R T T T I I I N N N A A A v v v e e e c c c l l l a a a c c c o o o l l l l l l a a a b b b o o o r r r a a a t t t i i i o o o n n n d d d e e e S S S y y y l l l v v v i i i a a a n n n e e e L L L U U U D D D I I I N N N A A A N N N T T T O O O c c c t t t o o o b b b r r r e e e 2 2 2 0 0 0 1 1 1 7 7 7 I I I S S S B B B N N N N N N ° ° ° 9 9 9 7 7 7 8 8 8 - - - 2 2 2 - - - 9 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 8 8 8 2 2 2 - - - 0 0 0 4 4 4 - - - 1 1 1 9 9 9 7 7 7 8 8 8 2 2 2 9 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 8 8 8 2 2 2 0 0 0 4 4 4 1 1 1

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Prologue…

A la fin de la deuxième guerre punique, après Zama (202 avant J.C.), Carthage n’a plus droit à la marine de guerre et

d’après Polybe, elle est obligée de brûler 600 navires.

Lors de la dernière bataille navale aux Îles Egades en 241, l’historien Eutrope écrit que 120 bateaux carthaginois ont

été coulés et que 13.000 marins ont été tués. Ces chiffres donnent une idée de l’importance de la marine de guerre

Carthaginoise.

Carte des possessions carthaginoises en Méditerranée 300 ans avant J.C.

Carthage, maîtresse de la Méditerranée…

A cette époque, Carthage avait hérité des circuits commerciaux phéniciens antérieurs. Il en existait deux : celui

longeant les Côtes de la Méditerranée orientale et celui de la Méditerranée occidentale.

Les "comptoirs" commerciaux parsemaient les côtes méditerranéennes. Une amorce de système bancaire permettait

aux "correspondants" locaux d’acheter et de rassembler les produits en attendant le passage des bateaux

carthaginois.

Il semble que les navires carthaginois ne naviguaient que de l’équinoxe de printemps : (le 21 mars) à l’équinoxe

d’automne (le 21 septembre).

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Les ports

Les ports carthaginois sur les côtes de "Tunisie"…

Les ports, dotés de bassins et les "échouages", parsemaient les côtes tunisiennes.

Le long des côtes Nord, les ports possibles sont : Thabraca / Tabarka, Hippo Diarrhytus / Bizerte, Utique, Carthage,

Tynes / Tunis, Missua / Sidi Daoud, Aspis / Kélibia, Curubis / Korba, Leptis minor / Lemta, Sullectum / Salacta,

Hadrumetum / Sousse, Thaenae / Thyna.

Le long des côtes Sud, les ports possibles sont : Carcina / Kerkennah, Iunca / Borj Junga, Actrolla / Ras Boutria,

Tacapes / Gabès, Meninx / Jerba, Gightis / Boughrara.

Les ports disposant d’un bassin et conservés sont rares. On y trouvait :: Carthage, Mahdia, Thapsus / Bekalta et

Monastir peut-être. Les autres ont été presque complètement effacés, seuls quelques blocs les signalent encore.

Un "Cothron" est un bassin artificiel, creusé de main d’homme à usage militaire et commercial.

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Le port de Carthage…

La datation de sa création artificielle à la fin du IIIème siècle et au début du IIème siècle pose problème.

Il comprend deux grands bassins :

• Un bassin circulaire de 160 mètres de rayon avec, au centre, "l’Ilot de l’Amirauté" de 120 mètres de rayon.

d'une surface de 6 hectares environ, réservée aux navires de guerre.

• Le bassin et l’îlot de l’Amirauté étaient bordés par des cales de halage pouvant abriter un peu plus de 200

navires d'une longueur de 35 mètres de long sur 5 à 6 mètres de large, surmontées par des « magasins » où

étaient stockés les "besoins".

• L’Amiral dirigeait les manœuvres du haut de la tour.

• Un bassin hexagonal de 400 mètres sur 150 mètres, réservé aux bateaux de commerce, communiquait avec

le premier bassin.

• Les deux bassins avaient une profondeur de l’ordre de 2,5 mètres.

• Les ports étaient masqués par le rempart : "le mur de la mer".

Plan de Carthage

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Carte du commerce phénicien en Méditerranée…

Carte extraite d "Atlas historique. De l'apparition de l'homme sur terre à l'ère atomique, Paris, Librairie Accadémique Perrin 1987 p34

Les bateaux…

• Carthage abritait des petits bateaux archaïques, "monorèmes" équipées d’une seule rangée de rames tels

que : l’eicosore, la triacosore, la pentécontore, …

• Elle abritait aussi de grands vaisseaux "modernes", à partir du IVème ou Vème siècle avant J.C., copiés, sans

doute, sur les vaisseaux phéniciens et grecs à plusieurs rangées de rames ou de rameurs. C'étaient des

"polyrèmes".

• Les racines latines et grecques coexistent : les bières ou birèmes, trières ou trirèmes, tetrères ou

quadrirèmes, pentères ou quinquièmes etc., jusqu’à l’heptère, à 7 rangs de rames, capturée par les Romains

échouée à la bataille de Mylae. C’était le « navire amiral » de Carthage.

• A part des bas-reliefs sculptés et quelques vestiges de l'épave de Marsala, il n’existe aucun document

iconographique ou plan.

pentère_lagide

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La construction des bateaux…

• Elle pouvait être faite en "coquille" : les planches de bordé engendrant une carcasse raidie ensuite par la pose

de varangues au fond et de membrures le long du bord.

• Elle pouvait également être faite par la pose, à partir de la quille, de varangues et de membrures auxquelles

étaient fixés les bordés.

• Les planches des bordés étaient préalablement taillées et assemblées à "franc-bord".

• Les bateaux étaient à « fond plat » facilitant ainsi l’échouage.

• Des clous en fer ou en bronze étaient utilisés.

• Les coques pouvaient être couvertes de poutres ou de plaques métalliques renforçant leur solidité. L’épave

de Marsala est pour sa part équipée de plaques de plomb !

• Le calfatage se faisait à l’aide de chanvre couvert d’un enduit liquide : goudron ou résine (les bateaux noirs

des Phéniciens).

• La préfabrication était courante. Strabon avance la construction de 120 vaisseaux durant le blocus de

Carthage. Des marques sur les planches de l’épave de Marsala confirment cette hypothèse.

• Les navires de guerre étaient équipés d’un rostre en bronze à 3 pointes, fixé à la quille et à la proue :

l’embolom. Parfois, ils avaient un "pré-embolom", un autre rostre, plus haut, plus court.

Les rames… Des rames, retrouvées sur les épaves, indiquent que certaines mesuraient 9 coudées environ (4,10

m), et d’autres 9 coudées et demi (4,40 m).

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La voilure…

La voile était le mode normal de propulsion en dehors des combats et sur les bateaux de commerce. Elles étaient

confectionnées en lin ou en chanvre.

La voile carrée, fixée à une vergue, était la plus utilisée. Elle était dotée de "cargues" permettant de la réduire.

Olympia-trirème

Les mâts et les étais…

Les mats étaient courts : quatre mètres environ, tenus par des étais en chanvre ou en spart. Ils étaient attachés à la

proue et à la poupe et reliés à de nombreux étais latéraux (gros effort de compression).

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Les ancres…

Les ancres tardivement ont été "à jas". Les jas métalliques connus mesurent 2 mètres de long et pèsent 600

kilogrammes.

Les gouvernails…

Les bateaux carthaginois avaient, en général, 2 gouvernails à l’arrière, peu efficaces. Le modèle le plus fréquent était

une pale presque triangulaire traversée du sommet à la base par une "mèche" verticale. La mèche était reliée à un

"bras" perpendiculaire placé dans le plan de la pale.

Le gouvernail, était plaqué et attaché contre la coque, pour ne pas s’en écarter.

Quand le timonier agissait sur le bras, il faisait pivoter la pale. La petite partie de la pale servait de "compensation" et

réduisait l’effort du timonier. Il n’y avait sans doute qu’un seul timonier par bateau. C’était un poste honorifique.

Olympia-trirème (gouvernails)

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Les problèmes…

De nombreux historiens : J. Morisson (1968), Reddé (1986), L. Basch (1987), L. Casson (1994) se sont intéressés au

problème de la propulsion par les rames. Une reconstitution d’une trière athénienne a bien été construite et a navigué

à partir de 1987, mais des controverses persistent…

Certains historiens comme Bash pensent que les bas-reliefs ne sont que le reflet des idées des sculpteurs, car face à

la difficulté de faire ramer en cadence 2 ou 3 rangées de rameurs sur une mer agitée même par de petites vagues, ils

pensent que les bateaux n’avaient que 2 lignes de sabords. Celle du bas pour ramer par mer plate et celle du haut

pour ramer par mer formée.

Ils relèvent l’instabilité de bateaux étroits (5 mètres pour la trière de 35 mètres !) dépourvus de quille lestée quand les

rangées de rameurs du haut sont de plus en plus nombreuses : les rames étant plus lourdes et plus longues.

Coupe d’une "trière" avec ses trois rangées de rameurs (fr.wikipedia.org)

D’autre part, où placer 3 files de rameurs superposées ? Un rameur assis mesure 70 centimètres, dans un bateau

dont le bordé mesure 2 mètres environ, qui est ponté pour le déplacement des soldats et des matelots et dont le tirant

d’eau est d’un mètre environ : 3 rangées de rameurs sur un mètre de haut !

Et que penser des problèmes rencontrés par des quadri, penta, heptères !!!

Une trière carthaginoise embarquait 120 rameurs, tous citoyens carthaginois sauf cas exceptionnels d’après Polybe,

20 matelots et 20 soldats. Où étaient rangées les rames 60 x 3 sur chaque bord de 5 à 6 mètres de long environ ? Où

dormaient, mangeaient et satisfaisaient leurs besoins intimes 160 marins ?

Et qu'arrivait-il si un seul marin ne ramait pas en cadence ou laissait tomber sa rame ?

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Exemples… (extraits de textes)

Le périple de Hannon autour de l’Afrique

Il a fait embarquer 30.000 personnes avec tout le matériel pour fonder des comptoirs (des villes) sur 60 "Pente

contores".

La "Pente contore" était un navire à 50 rameurs (25 sur chaque bord) plus petite mais plus large que la trière (25

rameurs espacés de 1 mètre environ + la proue et la poupe = 30 mètres environ).

Comment faisait-on vivre 500 personnes sur un navire de 30 mètres de long ?

Coupe d’une Qinquerème

Les inflations ultérieures

Les textes anciens parlent de "8", de "10", de "12", de "16" mais à quoi font référence ces chiffres ? Rangées de

rames superposées ? Nombre de rameurs par rame ? Sachant qu'un rameur occupe 1 mètre environ. 10 rameurs

prennent donc 10 mètres : quelle était la largeur du bateau ?

On lit que Ptolémé IV Philopator (221-203) a fait construire une "thessa racontore", à 40 (quoi ?) qui pouvait

embarquer 3.000 à 4.000 personnes, plus que sur un porte-avions moderne ! Elle avait, parait-il, 3 rangées de rames

superposées avec, par rame sur chaque bord, 5 rameurs en bas, 7 rameurs au milieu et 8 en haut. 8 + 7 hommes de

70 kilogrammes environ, plus 1 tonne dans les hauts pour un navire non lesté !

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Navire de guerre assyrien - 700-692 av. J.-C (commons.wikipedia.org)

Les marins de Carthage…

Les auteurs anciens font état de 200 à 300 trirèmes carthaginoises dont chacune pouvait embarquer 120 rameurs, 20

matelots et 20 soldats ; soit un équipage de 160 hommes. La flotte de guerre de Carthage comprenait donc entre

30000 et 48000 hommes

Avec la flotte de commerce d’au moins 15.000 marins, Carthage disposait donc de 45.000 à près de 60.000 marins,

soit de 13 % à 17 % de sa population.

C’est un effort énorme pour une métropole qui comptait 250.000 à 350.000 habitants ! Cet effort est d'autant plus

appréciable quand on sait que la France a mobilisé 10 % de sa population masculine durant la guerre de 1914-1918.

CCCaaarrrttthhhaaagggeee ééétttaaaiiittt vvvrrraaaiiimmmeeennnttt uuunnneee ccciiitttééé dddeee lllaaa mmmeeerrr !!!

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Le golfe de Tunis…

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CCCAAARRRTTTHHHAAAGGGEEE MMMÉÉÉCCCOOONNNNNNUUUEEE

Carthage méconnue ? C’est un paradoxe ! Elle est là, sous nos pieds, étudiée, fouillée par une foule de chercheurs et

recèlerait-elle encore des secrets ? Peut-être.

Allons, nous y promener en suivant les enseignements et les publications de nos maîtres et amis, Messieurs Serge

Lancel et le Père Jean Ferrou, historiens et archéologues reconnus.

C’est une promenade bienvenue quand les frimas de l’hiver découragent les randonneurs.

La ville…

Qu’y avait-il sur cette esplanade nue sur laquelle nous marchons avant les monuments prestigieux que les Romains y

ont construits ?

Esplanade de l’ancienne Cathédrale (2009)

Est-ce là que s’érigeait le majestueux temple d’Eschmoun qu’on a dit, à l’époque, couvert d’or ? Où était l’escalier

monumental de 60 marches qui y menait ? Même l’enceinte qui entourait l’acropole et qui la faisait ressembler à un

donjon n’a pas été retrouvée ! On ne saura jamais ce qui était bâti sur cette plate-forme de 4 hectares environ que les

Romains ont aménagée. Ils ont rasé tous les vestiges puniques, les ont poussés sur les pentes, ont rajouté d’autres

apports et construits à travers ces déblais ces énormes piliers à section quadrangulaire qui se dressent à partir et au-

dessus des vestiges puniques dégagés.

D’abord cette colline s’appelait-elle "Byrsa" ? Serge Lancel écrit : "Aucune découverte archéologique décisive ne

permet de confirmer l’identification de ce lieu avec l’acropole de Carthage" !

"Byrsa" n’est-il pas le résultat d’un jeu de mots antique avec "Bursa" : la peau de bœuf en Grec, qui masque une

racine sémitique ?

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N’est-ce pas la déformation des mots phéniciens : "Fi rassa" : sur le Cap pensait le Père Ferrou ? L’acropole aurait

alors été située sur le Cap Carthage à l’emplacement de Sidi Bou Saïd !

Sidi Bou Saïd vu de la colline de Carthage vers 1915

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On admet qu’au moment de l’expédition d’Agathocle, tyran de Syracuse, il existait une "néapolis" : une nouvelle ville,

« à peu de distance de la ville et à l’extérieur des remparts » écrit Diodore de Sicile.

Les fouilles effectuées sur les pentes de la colline ont mis à jour un niveau inférieur composé de tombeaux des VII ème

et VIème siècles, un niveau moyen occupé par des ateliers, de métallurgie en particulier, dont on peut voir les vestiges

sous le pavement d’une maison du quartier punique dégagé et un niveau supérieur formé d’habitations qui ont vu la

destruction de Carthage en 146 avant J.C.. Les avez-vous remarquées ? On pourrait aller les voir de plus près.

Alors, Byrsa et le temple d’Eschmoun étaient-ils là ?

Sur une dalle trouvée à Gammarth, les spécialistes ont lu une inscription sur laquelle il est question d’un sacrifice

offert par Scipion Emilien au dieu Baal Hamon à la veille de l’assaut. Scipion promettait, en cas de victoire, de

consacrer à Baal le territoire de Carthage dans l’état où il serait mais de raser jusqu’au sol les "moenia" : les preuves

de la puissance de Carthage, ses remparts et ses bâtiments officiels.

Carthage a été incendiée, certes, mais a-t-elle été détruite ? Y a-t-on semé le sel et passé la charrue ?

Dans le musée, une petite stèle pose bien des problèmes de traduction. Elle relate l’ouverture d’une rue : « … en

direction de la Porte Neuve … du (rempart méridional ?) … y ont collaboré … tous les (commerçants et artisans) qui

sont dans la plaine de la ville … et les peseurs de métaux … (installés) à "mq qrt …", gravés à la cinquième ligne

affirmait le Père Ferrou. Il ajoutait que ces deux groupes de lettres puniques désignaient :" mq" : le ravin, "qrt" : la

ville, donc le ravin d’Amilcar au pied de la colline de Sidi Bou Saïd. Pour lui, cette grande rue aurait été l’une de celles

parcourues par les soldats romains montant à l’assaut de l’acropole ! Allons la voir dans sa vitrine.

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(Haut) Le "Café" de Sidi Bou Saïd au début du siècle dernier et (Bas) en 2009…

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Les Remparts…

lls devaient avoir fière allure ces remparts pour avoir résisté pendant trois ans aux assauts des Romains ! Constitués

de gros blocs, couverts de stuc blanc, couronnés d’une corniche, ils ont été retrouvés, en partie, le long de la mer.

Au milieu de l’isthme de la Soukra, on a retrouvé les vestiges d’une partie d’une triple fabrication. La 3ème ligne, ont

écrit auteurs de l’Antiquité, mesurait de 15 à 20 mètres de haut et 9 mètres d’épaisseur, sans compter les tours

dressées tous les 60 mètres environ. Elle comportait au rez-de-chaussée, des étables pour 300 éléphants, au-dessus,

des écuries pour 4000 chevaux, des magasins à fourrage et enfin des casernes pour 20.000 hommes. Ils mesuraient,

parait-il entre 30 et 40 kilomètres de long ! Ils n’ont laissé aucune trace, même pas les « fosses de remblaiement » de

leurs fondations dont les pierres auraient été "pillées", alors qu’on a trouvé, dans l’isthme de la Soukra, les trous de

piliers, de bois, sans doute, soutenant la première palissade en bois ! Les a-t-on vraiment cherchés ? Les remparts

"reconstitués" sont remarquables dans le "quartier Magon".

Vestiges des remparts (?) mis à jour par des chercheurs allemands. Sont-ils carthaginois ou romains ? (www.google.fr)

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(Haut) Les Ports "Puniques" Photo prise vers 1900… (Bas) Photo extraite de Google Hearth montrant l’urbanisation qui empèche de faire la même photo de nos jours les "nouvelles" maisons ont été

construites au bord de l’eau…

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Les Ports… Mon ami et maître Serge Lancel a écrit qu’entre le fait que le traité de paix signé après Zama interdisait à Carthage

d’avoir une marine de guerre et la construction d’un immense port de guerre qu’on voit aujourd’hui, "s’ouvre une de

ces béances qui donnent le vertige à l’historien" !

Allons voir les maquettes de la calle de halage restaurée sur "l’îlot de l’Amirauté". Est-il possible que les "inspecteurs"

romains et peut-être même Caton l’Ancien venu à Carthage en 153 ou 152, n’aient rien remarqué d’autre que la

prospérité "insolente" de la métropole punique ?

Photographie de la maquette de "l’îlot de l’amirauté" empruntée à Mohamed Hamdane

Trière Grèque semblable aux vaisseaux de guerre Carthaginois

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Nécropole punique sous la "Cathédrale"… entre 1915 et 1930

Le Tophet… Il n’est qu’à quelques pas des ports et pose d’énormes problèmes.

Le Tophet porte le N°24 sur le croquis copié sur (fr.wikipedia.org)

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Les fouilles américaines des années 70 ont mis à jour 400 urnes, 130 ont fait l’objet d’une analyse minutieuse de leur

contenu. Une sur Dix, des urnes datant du IVème siècle contiennent des restes de jeunes enfants et non les vestiges

de "sacrifices de substitution", écrit Serge Lancel.

"Outre la mise en évidence d’une moindre pratique de ce "sacrifice de substitution", la fouille précise qu’à haute

époque, les victimes sont majoritairement soit des nouveau-nés soit des enfants mort-nés dont l’état des restes

osseux ne permet pas de faire la différence. Au IVème siècle, les restes sont majoritairement celles d’enfants âgés d’un

à trois ans. Notons aussi qu’une urne sur trois contient les restes de deux enfants".

"L’équipe américaine estime à 20.000 environ le nombre des urnes que le tophet a pu accueillir entre 400 et 200

avant J.C. ! Cela ferait un sacrifice tous les trois jours !

Premièrement, constatons que seul Diodore de Sicile a parlé du Tophet.

Disons que la mortalité infantile très forte à cette époque associée à la croyance punique en une "âme" d’essence

divine, qui n’aurait pas été présente dans un enfant mort-né, aurait généré ces incinérations.

Enfin, la quasi absence de tombes d’enfants très jeunes dans les nécropoles puniques pourraient laisser penser que

le tophet était une nécropole réservée aux très jeunes enfants. "Un jour, des analyses permettront de savoir quand et

comment sont morts ces jeunes enfants. L’état actuel des connaissances n’autorise pas à nier catégoriquement la

réalité du sacrifice humain carthaginois" conclut Serge Lancel.

L’état actuel du Tophet de Salambo (Photo fr.wikipedia.org)

Il y a encore bien des questions sans réponses à Carthage !

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Épilogue…

Les documents photographiques sont "délicats" à établir dans le Carthage moderne… L’urbanisation galopante ou

parfois l’anarchie de leur implantation ne permet pas toujours de faire de "belles" photos et surtout des photos

d’ensemble…

Certaines constructions jouxtent de belles ruines et même parfois sont construites "sur" ces ruines… Il en est même

(communication personnelle) une, construite sur pilotis pour "préserver" une construction romaine…

Que le lecteur nous pardonnent ‘utiliser des cartes postales anciennes mais dans certains cas le sujet traité est

beaucoup plus "visible" qu’une "mauvaise" photo moderne…

Exemples :

La Marsa sur fond de la colline de Sidi Bou Saïd vue de la colline de Gammarth (Années 1930 et 2010)

Page 24: HHHIIISSSTTTOOOIIIRRREEESSS DDDEEE ......• Carthage abritait des petits bateaux archaïques, "monorèmes" équipées d’une seule rangée de rames tels que : l’eicosore, la triacosore,

L’amphithéâtre de Carthage (vues d’ensembles imprenables actuellement !

Basilique Byzantine (1935)

Les citernes de la Malga qui un temps, ont servi d’habitation…