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Heure de pointe BWC70C OPTION Minimum 0 cr. -Maximum 6 cr. AEG2110 3 Entratnement au travail en équipe. COM 15000 3 Communication et organisation. CRI 16000 3 Initiation aux méthodes quantitatives. CRI 19500 3 Introduction à la criminologie. CRI 22100 3 L'approche qualitative en crin:rinologie l CRI2911G 3 Politique pénale : institutions, ressources. CRI3305G 3 Violences criminelles. DRT 1116G 3 Droit constitutionnel et administratif l. +DRT ll59G 3 Droit pénal général. +DRT3347G 3 Libertés publiques. JES 2008 3 Jeunes et violence. PPL 1020 3 Processus et expérience migratoires. PPL3042 3 Marché de l'emploi et gestion des ressources humaines. RED2000 3 Rédaction administrative. RED2010 3 Rédaction et communication publiques. REl 12050 3 Introduction aux relations du travail. REl 12100 3 Principes de gestion. REl 1230G 3 Comportement organisationnel. REl 31050 3 Problèmes de l'administration et de l'organisation des entreprises. REP 1104 3 Gestion et relations publiques. SOL 3105 3 Sociologie urbaine. SOL3403 3 Sociologie des organisations. SST 1086 3 Accidents du travail et sécurité. +SST 2525 3 Psychodynamique du travail et santé mentale. TXM Hll 3 Contextes d'utilisation des psychotropes. ou TXM III ID 3 Contextes d'utilîsation des psychotropes. L'administration du Certificat de gestion appliquée à la police et à la sécurité Il sera géré à la Faculté de l'éducation permanente par M. Pierre Carrière et Mme Marie-Élaine Roberge, deux responsables de programme qui ont respectivement des expertises en criminologie et en gestion. On peut obtenir plus de renseignements sur ce certificat ens' adressant à la Faculté de l'éducation permanente au (514) 343-6090 ou au 1-800-363-8876. À ne pas manquer, le prochain séminaire Intersection sur la PPC Organisé par la Sûreté du Québec, le troisième séminaire provin- cial «Intersection» aura lieu le jeudi 7 décembre au Collège de Sherbrooke. Cette année, le thème du séminaire portera sur les effets de l'implantation de la police professionnelle de type communautaire (PPC) sur l'organisation du travail dans les servi- ces de police. 20 Il est à noter que le séminaire fonctionnera par atelier de travail. Les sujets abordés seront : la culture policière, la PPC au quoti- dien, les postes communautaires comme outil et le partenariat. Également, un certain nombre d'ateliers seront consacrés à des cas pratiques en résolution de problèmes .. Échos de la ruelle Bonjour! Permettez-moi de vous présenter, dans le cadre de cette rubrique, l'Association des étudiants en Techniques policières du Québec (AETPQ). Fondé initialement en 1991, cet organisme, apolitique et sans but lucratif, représente le porte-parole officiel de l'ensemble des étudiants en Techniques policières du Québec. Sa principale mission est de promouvoir les intérêts de ses membres et d'assurer les liens entre les différents collèges offrant ce programme de formation. Depuis son importante réorganisation en décembre 1994,1' AETPQ pris la décision d'élargir son mandat en y ajoutant le développement de projets communautaires. Cette démarche vise essentiellement à rapprocher les membres de l'Association de la population québecoise et d'augmenter la collaboration avec ses futurs employeurs, pour qui, le développement du modèle com- munautaire constitue une préoccupation majeure actuellement. Afin d'être en mesure d'atteindre ses objectifs plus efficacement, 1' Association s'est dotée d'une structure organisationnelle qui lui permet de rejoindre rapidement ses équipes de travail à travers la province. À cet effet, nous désirons souligner la grande générosité de la Sûreté du Québec qui nous a permis d'implanter notre siège social au Quartier général du district de l'Estrie. Compte tenu du contexte socio-économique actuel, nous croyons que les étudiants en Techniques policières représentent une res- source de qualité, intéressante et dynamique pour les organisa- tions policières qui désirent mettre sur pieds divers projets. Plu- sieurs d'entre eux ont déjà tenté l'expérience. Mentionnons, à titre d'exemple, la Régie de police intermunicipale d'Ascot-Lennoxville (Métropolice), qui s'est associée à l' AETPQ afin d'instaurer la patrouille« V élo-Sécur». Ce projet, très apprécié de la population, vise à assurer la sécurité sur certaines pistes cyclables de l'Estrie. Selon nous, ce genre d'initiatives pourrait être implanté dans plusieurs autres régions. L' AETPQ peut être un partenaire important pour votre organisa- tion. Si vous avez besoin de nos services, n'hésitez pas à nous contacter. Il nous fera plaisir de répondre à vos besoins. «L'AETPQ: l'avenir de la collaboration!» Yannick Dion, Président de l' AETPQ Siège social 40 Don-Bosco sud Sherbroke, (Québec) JlL 1W4 Téléphone: (819) 564-1212 ext.225 Téléavertisseur: (819) 829-6629 Intersection, no 2 (1995)

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Heure de pointe

BWC70C OPTION Minimum 0 cr. -Maximum 6 cr.

AEG2110 3 Entratnement au travail en équipe. COM 15000 3 Communication et organisation. CRI 16000 3 Initiation aux méthodes quantitatives. CRI 19500 3 Introduction à la criminologie. CRI 22100 3 L'approche qualitative en

crin:rinologie l CRI2911G 3 Politique pénale : institutions,

ressources. CRI3305G 3 Violences criminelles. DRT 1116G 3 Droit constitutionnel et administratif l. +DRT ll59G 3 Droit pénal général. +DRT3347G 3 Libertés publiques. JES 2008 3 Jeunes et violence. PPL 1020 3 Processus et expérience migratoires. PPL3042 3 Marché de l'emploi et gestion des

ressources humaines. RED2000 3 Rédaction administrative. RED2010 3 Rédaction et communication

publiques. REl 12050 3 Introduction aux relations du travail. REl 12100 3 Principes de gestion. REl 1230G 3 Comportement organisationnel. REl 31050 3 Problèmes de l'administration et de

l'organisation des entreprises. REP 1104 3 Gestion et relations publiques. SOL 3105 3 Sociologie urbaine. SOL3403 3 Sociologie des organisations. SST 1086 3 Accidents du travail et sécurité. +SST 2525 3 Psychodynamique du travail et santé

mentale. TXM Hll 3 Contextes d'utilisation des psychotropes. ou TXM III ID 3 Contextes d'utilîsation des psychotropes.

L'administration du Certificat de gestion appliquée à la police et à la sécurité Il sera géré à la Faculté de l'éducation permanente par M. Pierre Carrière et Mme Marie-Élaine Roberge, deux responsables de programme qui ont respectivement des expertises en criminologie et en gestion. On peut obtenir plus de renseignements sur ce certificat ens' adressant à la Faculté de l'éducation permanente au (514) 343-6090 ou au 1-800-363-8876.

À ne pas manquer, le prochain séminaire Intersection sur la PPC

Organisé par la Sûreté du Québec, le troisième séminaire provin­cial «Intersection» aura lieu le jeudi 7 décembre au Collège de Sherbrooke. Cette année, le thème du séminaire portera sur les effets de l'implantation de la police professionnelle de type communautaire (PPC) sur l'organisation du travail dans les servi­ces de police.

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Il est à noter que le séminaire fonctionnera par atelier de travail. Les sujets abordés seront : la culture policière, la PPC au quoti­dien, les postes communautaires comme outil et le partenariat. Également, un certain nombre d'ateliers seront consacrés à des cas pratiques en résolution de problèmes ..

Échos de la ruelle

Bonjour! Permettez-moi de vous présenter, dans le cadre de cette rubrique, l'Association des étudiants en Techniques policières du Québec (AETPQ).

Fondé initialement en 1991, cet organisme, apolitique et sans but lucratif, représente le porte-parole officiel de l'ensemble des étudiants en Techniques policières du Québec. Sa principale mission est de promouvoir les intérêts de ses membres et d'assurer les liens entre les différents collèges offrant ce programme de formation. Depuis son importante réorganisation en décembre 1994,1' AETPQ pris la décision d'élargir son mandat en y ajoutant le développement de projets communautaires. Cette démarche vise essentiellement à rapprocher les membres de l'Association de la population québecoise et d'augmenter la collaboration avec ses futurs employeurs, pour qui, le développement du modèle com­munautaire constitue une préoccupation majeure actuellement.

Afin d'être en mesure d'atteindre ses objectifs plus efficacement, 1' Association s'est dotée d'une structure organisationnelle qui lui permet de rejoindre rapidement ses équipes de travail à travers la province. À cet effet, nous désirons souligner la grande générosité de la Sûreté du Québec qui nous a permis d'implanter notre siège social au Quartier général du district de l'Estrie.

Compte tenu du contexte socio-économique actuel, nous croyons que les étudiants en Techniques policières représentent une res­source de qualité, intéressante et dynamique pour les organisa­tions policières qui désirent mettre sur pieds divers projets. Plu­sieurs d'entre eux ont déjà tenté l'expérience. Mentionnons, à titre d'exemple, la Régie de police intermunicipale d'Ascot-Lennox ville (Métropolice), qui s'est associée à l' AETPQ afin d'instaurer la patrouille« V élo-Sécur». Ce projet, très apprécié de la population, vise à assurer la sécurité sur certaines pistes cyclables de l'Estrie. Selon nous, ce genre d'initiatives pourrait être implanté dans plusieurs autres régions.

L' AETPQ peut être un partenaire important pour votre organisa­tion. Si vous avez besoin de nos services, n'hésitez pas à nous contacter. Il nous fera plaisir de répondre à vos besoins. «L'AETPQ: l'avenir de la collaboration!»

Y annick Dion, Président de l' AETPQ Siège social 40 Don-Bosco sud Sherbroke, (Québec) JlL 1W4 Téléphone: (819) 564-1212 ext.225 Téléavertisseur: (819) 829-6629

Intersection, no 2 (1995)

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INTERSECTION

Bulledn d'information et de liaison sur la poliœ professionnelle de type communau­taire

Nol(1995) Outild'information,d'écbangeetdesensibi­lisation sur le modèle de la police profession­nelle de type communautaire, lntenection vise à favoriser la création ainsi que le main­tien de liens entre les intervenants impliqués et intéressés par le sujet.

Intersection publie aussi bien des articles soumis que solijcités. Dans les deux cas, le comité '' · se réserve le droit de réviser et les articles afin de satisfaire · · style du bulletin. Les textes n,e,ngltgeJrltque leurs auteurs. La reproduc-tion des arti<:lea.. en partie, est encouragée·.~~ de la source.

Bibliothèque nationale du Qné~. 1995 Bibliothèque nationale du Canada, 1995 ISSN 1198w6905

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Tour d'horizon

La police sur les bancs d'école.

La formation policière représente une part appréciable des investissements consentis par les organisations policières pour répondre aux attentes et aux pressions de la collectivité. Ces pressions se font surtout sentir en réaction à des incidents qui mettent en évidence des carences techniques telles que l'utilisation des armes de service,l'usage de la force et l'application cohérente des lois avec les tendances jurisprudentielles. D'ailleurs, l'étendue des sujets traités à l'intérieur des programmes de formation policière démontre bien la complexité de la fonction. Les policiers et les policières sont des professionnels de la sécurité publique et à ce titre, on exige d'eux qu'ils soient dotés d'un ensemble de connaissances, d'habiletés et de trait de personnalité qui répondent au profil que notre société démocratique a identifié comme étant celui du policier type. On soumet donc les candidats policiers à une série de tests au moment de l'embauche. On entretient ensuite sa capacité technique à remplir les exigences de la fonction par une remise à jour plus ou moins régulière de ses connaissances et de ses habiletés. Dans certains cas, un policier ou une policière qui ne répond pas aux exigences peut se voir affecté à des fonctions administratives en attendant d'être jugé apte à reprendre son travail normal. C'est le cas notamment pour la llllU"trise de l'arme de service.

Personne ne remettra en question la nécessité pour un policier d'être en mesure d'utiliser son arme en concordance avec les nonnes reconnues et il ne fait pas de doute, non plus, que la conduite automobile en situation d'urgence est une habileté que le policier doit maîtriser considérant les risques encourus pour lui et pour le public. Cependant, il paraît curieux que les mêmes standards ne soient pas appliqués quand il s'agit d'observer le comportement et la philosophie d'un policier et de les comparer avec le profù que la communauté a identifié comme souhaitable pour ses représentants de l'ordre. Bien sûr, on dira que certains mécanismes administratifs existent pour sanctionner les comportements dérogatoires mais il s'agit là d'instances de type réactif et non proactif comme le permet un programme de formation bien pensé.

On assiste, depuis quelque temps à une réflexion en profondeur sur le rôle de la police au Québec. Par exemple, on se demande s'il est aussi important pour un policier de savoir tirer que de savoir quelles sont les priorités des citoyens qui lui ont délégué leur pouvoir? La compréhension du type de mandat reçu (à savoir; municipal, régional ou autre) influence-t-elle la qualité des services rendus? Si les connaissances et les habiletés techniques sont importantes, la compréhension et l'acceptation du mandat social du policier sont aussi importantes sinon plus, carelles déterminent l'usage que le policier ou la policière fera de ces techniques. Dès lors, une partie importante des efforts déployés en matière de formation ne devraient-ils pas s'orienter dans le sens que ces réflexions?

Cette édition d'Intersection aborde le sujet de la formation en relation avec l'instauration d'un modèle de police plus près des préoccupations de la communauté. Pour le gestionnaire policier appelé à développer un programme de formation adapté aux besoins de son service, ce numéro devrait s'avérer une référence utile. Bonne lecture!

Pierre Brien

ITINÉRAIRE

Photo (page couverture): François Thibodeau de la Sûreté du Québec. Nous tenons à remercier les constables Dominique Vaillant (poste de St-Hyacinthe, S.Q.) Martine Robert (poste de Mon­tréal-Métro, S. Q.) ainsi que Monsieur Conrad Desmarais, Louis-Pierre, Virginie et Sarah (citoyens de la région de Saint-Marc-sur-le-Richelieu).

La publication d'Intersection est rendue possible grâce à un support technique du ministère de la Sécurité publique du Québec et à des participations financières (à la production) provenant du Bureau d'assurance du Canada, du Service de police de Laval, de la Gendamerie royale du Canada, du Service de police de la communauté urbaine de Montréal et de la Sûreté du Québec. L'appui du Collège de Maisonneuve permet également d'assumer une partie de la tâche de coordination. De plus, le Collège agit en tant que fiduciaire du bulletin.

Intersection, no 2 (1995)

Hautsp·

taire en s'ouvrant à la communauté. D'ailleurs, la formation a permis aux participants de conclure que de façon informelle leurs pratiques policières s' apparen­tent aux notions de base de la police communautaire.

En effet, les conséquences de l'extrême pauvreté, de 1' accessibilité difficile aux services de santé et d' éduca­tion, de la multiplicité des peuples et des religions obligent les dirigeants policiers à la résolution de pro­blèmes au détriment du système pénal. Conséquem­ment, plusieurs situations requérant l'intervention po­licière se règlent de façon informelle favorisant mal­heureusement, l'influence des divers groupes d'intérêt à l'intérieur de l'organisation policière.

De plus, les ateliers de travail ont clairement mis enlumière les dangers d'implanter trop rapidement cette police proche de la population. En effet, les pièges sont nombreux : • corruption facile, due principalement aux conditions

de travail extrêmement difficiles des policiers de la base;

• organisation du travail déficiente; • ressource financière inexistante; • etc.

Cette formation a aussi permis à tous les commissaires du pays de recevoir un message uniforme permettant ainsi, à ces derniers, d'entreprendre des discussions, d'émettre des hypothèses de travail sur une base relati­vement homogène.

Au terme de la formation, tous les participants manifes­tèrent l'intérêt de se revoir quelques jours afin d'envi­sager de façon concrète la possibilité d'expérimenter, sur un territoire précis l'approche de résolution de problèmes ainsi que les notions acquises en classe. Ce séminaire est prévu pour l'automne 1995.

CONCLUSION

Au plan personnel, une expérience de cette nature produit inévitablement de nombreuses remises en ques­tion, surtout au niveau des valeurs que véhicule notre société de consommation nord-américaine. Par exem­ple, dès le moment où une famille Burkinabé peut se loger convenablement, avoir accès au réseau d' éduca­tion et de santé et se nourrir trois fois par jour, il semble qu'elle s'efforce alors de consolider ses acquis plutôt que de chercher à posséder toujours plus. Ainsi, des valeurs telles que la famille, la religion, 1' entraide et le partage occupent une grand place chez les différents peuples de ce pays.

Intersection, no 2 (1995)

Évidemment, deux mois, c'est bien peu pour dégager un portrait fidèle et valide d'une situation socio-politi­que au départ complexe. C'est pourquoi les propos du présent article doivent être accueillis avec circonspec­tion et nuance.

Pour terminer, je vous livre quelques informations supplémentaires qui pourront vous permettre de vous faire une meilleure idée du contexte qui prévaut dans ce pays:

• Les policiers, faute de moyens, assurent la g a r d e d'un poste de police et ce sont les citoyens qui s'y rendent afin d'obtenir divers services;

• Environ un policier sur dix est armé d'un pistolet;

• Contrairement à nos autos patrouilles très bien équi­pées, les policiers du pays se déplacent en mobylettes. Encore faut-il avoir le budget pour y mettre de l'es­sence, ce qui n'est pas évident;

• Malheur au voleur pris en flagrant délit, il est battu (quelquefois à mort) par les citoyens, les plus chan­ceux s'enfuient au poste de police pour se faire pro­téger;

• Le capitaine Michel Gagnon du SPCUM qui a formé des groupes au contrôle de foule et au maintien de l'ordre a tellement impressionné par sa gentillesse et son charisme qu'il fut nommé maire honoraire de la capitale nationale;

• Plusieurs femmes ont déjà intégré le corps de police national dont une est commissaire (l'équivalent du poste d'inspecteur au Québec);

• Lors de mon séjour, la température variait entre 35° C et 43° C. Avec la climatisation, la température de la salle d'enseignement tournait autour de 32° C;

• Finalement, un grand merci à l'inspecteur chef Richard Carlisle et au lieutenant Martin Legault du district 12 du SPCUM qui m'ont permis de m'ab­senter deux mois afin de remplir cette mission.

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Hauts • nons

Monsieur Bernard Legros est sergent au Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (SPCUM). Son bagage académique inclut des étu­des universitaires spécia­lisées en psychologie et des études de deuxième cycle en criminologie. Depuis plusieurs années, il déve­loppe au sein de son orga­nisation des projets opé­rationnels qui utilisent comme toile de fond, l' ap-proche par résolution de problèmes. De plus, Mon­sieur Legros est également chargé de cours au Col­lège de Maisonneuve.

Sensibilisation des forces de l'ordre du Burkina Faso à l'approche communautaire en matière d'interven­tion policière. Bernard Legros

Le Burkina Faso est situé en Afrique Occidental. Entre 197 4 et 1987, ce pays a subi de nombreux changem~nts de gouvernement, à la suite de plusieurs coups d'Etat. En effet, cette période voit défiler six coups d'État dont cinq de 1980 à 1987. Ces différents régimes ont eu pour conséquence des mutations perceptibles, tant sur le plan de l'organisation du fonctionnement de la police que de ses missions. Force est de constater que la plupart du temps, la police est contrainte à jouer les seconds rôles en matière de sécurité publique, l'armée occupant la grande majorité du terrain dans ce domaine.

L'avènement de l'État de droit en 1991 clarifie les missions du corps national de police et lui confère, de façon définitive, les mandats de la sécurité des person­nes et des biens, de la protection des institutions natio­nales ainsi que des activités de renseignements natio­naux. Cet avènement très récent de l'État de droit au Burkina Faso engage ses dirigeants politiques dans la recherche rapide d'expertises externes dans divers do­maines afin d'assumer avec succès la période transi­toire cruciale.

C'est dans ce contexte de coopération qu'une déléga­tion de commissaires de police Burkinabé s'emmene à Montréal pour un stage de sensibilisation des forces de l'ordre à la démocratisation et aux droits de la personne

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en 1994. lls bénéficient alors de l'occasion de visiter plusieurs corps de police à la recherche de pistes concrètes de solutions qui leur permettraient d' aug­menter leur crédibilité auprès de la population qui exprime une crainte certaine à 1' endroit des policiers du pays.

Lors de· leurs nombreuses sessions d'information, les commissaires avaient l'occasion de participer à des patrouilles motorisées, des patrouilles à pied, des visi­tes d'unités spécialisées, etc. Les aspects positifs de la patrouille à pied, des comptoirs de service, de la pa­trouille à vélo impressionnèrent grandement ces diri­geants policiers. Ceux-ci manifestèrent un intérêt particulier envers plusieurs programmes de type com­munautaire en opération au Québec, plus spécifique­ment le programme ACES du SPCUM, les CSSP de Laval (Centres de service en sécurité publique) et certains programme de la Sûreté du Québec.

L'agence canadienne de développement international mandate Madame Gisèle Bonin du Collège de Maison­neuve de Montréal afin que celle-ci élabore un plan de formation dont un stage atelier sur 1' approche commu­nautaire qui serait donné au Burkina Faso.

J'ai eu le privilège etla grande satisfaction d'être choisi pour remplir cette mission qui s'est déroulée aux mois de mars et avril1995. Je me dois ici de remercier et exprimer toute ma gratitude envers Mesdames Gisèle Bonin, Marie-Claude Frenette et Patricia Hanigan pour la confiance qu'elles m'ont démontrée tout au long de cette mission.

LA FORMATION

Au menu : les origines de la police communautaire, les applications pratiques de la police communautaire, les tâches et fonctions du policier communautaire, l' ap­proche en résolution de problèmes, etc.

Pour un formateur, ce genre de mandat génère énormé­ment d'incertitude surtout si l'on a en tête les grandes résistances que rencontrent les d~fendeurs de cette approche en Amérique du Nord. A quoi s'attendre? Quelle sera la réaction de la clientèle? Comment adapter une formation au contexte socio-politique d'un pays qui m'est inconnu? Bref, les remises en question sont nombreuses.

BILAN DE LA FORMATION

À la lumière de la satisfaction des participants, 1' expé­rience fut un succès. Ces policiers ont compris qu'ils doivent favoriser les principes de police communau-

Intersection, no 2 (1995)

Partenariat et prévention de nouveau à l'honneur au BAC!

Grâce au programme de subventions du Bureaud'assuranceduCanada(BAC),cinq organismes de prévention et services de police de différentes régions du Qu bénéficient de l'aide financière de reursdedommages pour la tivités préventives. Conscie tance de leur rôle dans la assureurs désirent être assurés, non seule mais également d mes de préventi permettent d'é ·

Ainsi, sans s aux organi ·· instances t directe assureurs ti projets qu'ils ct~v·elnnTlf' lonté d'agir en mauere ut est de constater que bon ves ne peuvent être sources financières. divers corps policiers et prévention du Québec port · souvent planta tivités préventives

a instauré un s. LeBACest

de vous ter les cinq piendaires~ commandite.

Opération des préventi Rejoindre les cit le leitmotiv du fre une panoplie dans le cadre d'une t effectuée dans les différents secteurs de la Visite sécuritaire du domi des objets de valeur, conseils des vols résidentiels et d'autos, et in tion à former un comité de citoyens s ainsi proposés aux résidents angevins. Autre élément intéressant du projet : une vignette d'affichage du numéro civique à 1' arrière des maisons est également remise aux occupants, facilitant ainsi le repérage rapide des adresses, en cas d'urgence. Une approche globale et innovatrice via un pro­gramme de prévention «itinérant>>, voilà ce que propose OSA.

Intersection, no 2 (1995)

LeServicedepolicedela Ville de Mirabel nséquen-

Un véritable «blitz» de prévention des cambriolages à Saint-Hyacintb.e. Information et sensibilisation sont égale­

les mots d'ordre du service de S ' . . es

résidentiels». outils d'infor­mation du programme fournissent des con­seils pratiques visant à rendre les résiden­ces moins vulnérables aux cambriolages et misent sur la collaboration du voisinage pour les prévenir. Un volet fort pertinent du projet consiste à prévenir également les vols dans les automobiles, particulièrement durant la période des Fêtes.

Tandem Montréal-Ville-Marie s'atta­que au vol de véhicules dans les station­nements du centre-ville.

t tout l'automne, Tandem Montréal ·emet l'accent sur la prévention 'automobiles et des vols dans les

stationnements intérieurs tre-ville de Montréal.

d'information préventives per-

[J1UJ!liq1uezsans Brault

pourobte­lesmoyens

du BAC.

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Circulation d'idées

Madame Lyne Thomassin a obtenu son doctorat en psychologie (PH.D.) de l'Uni­versité du Québec à Montréal. L'auteure est impliquée dans la recherche en milieu policier, entre autres à l'Institut de police du Québec et au Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (SPCUM). En plus d'enseigner la psycho­logie sociale à l'Université du Québec à Trois-Rivières et à l'Université du Québec à Montréal, elle offre son expertise aux policiers sur la psychologie des témoins oculaires et le stress post-traumatique. Elle pratique aussi à temps partiel en bureau privé, la psychothérapie d'orientation thé­rapie brève auprès d'une clientèle adulte, civile et policière.

res, de huit personnes du milieu politique, de 35 officiers de direction policière, de 60 jeunes patrouilleurs (en moyenne possé­dant deux ans d'expérience), d'un repré­sentant de chacune des trois grandes cen­trales syndicales policière et de cinq mem­bres du milieu juridique. La consultation porte sur les composantes satisfaisantes ou non de la formation policière à l'Institut, des besoins additionnels et de 1' avenir de la police.

En guise d'introducdon sur les résultats

La plupart des intervenants se disent satis­faits de la formation actuelle des policiers. Ils reconnaissent la pertinence de la for­mule et ils s'entendent sur plusieurs as­pects, à l'exception des patrouilleurs dont les opinions, vous le constaterez, se distin­guent souvent de celles de leurs partenai­res. La première partie énumère les com­mentaires spécifiques à chaque groupe tan­dis que la seconde se veut une mise en commun des commentaires les plus cités.

1-Les principaux commentaires présen tésselonchacundesgroupesdel'échan­dllon

prédécesseurs. Cependant, le système laisse encore passer trop de jeunes poli­ciersquimanquentdematuritéetd'ouver­ture. On souhaite une plus grande maî­trise : 1) de l'intervention lors d'attrou­pement ou de conflits ouvriers; 2) de l'analyse des causes des problèmes; et 3) de l'intégration de la théorie à la prati­que.

Les o.fjü:iers de direction en milieu po­licier : Soixante-huit pour cent (68 %) considèrent que les recrues ne sont pas prêtes à bien travailler avant une période d'adaptation qui peut varier de quelques mois à un an. La plupart croient qu'une des solutions réside dans la mise en place d'une formation qui tient compte de la spécificité des services. Si la formation collégiale est terminale et que les diplô­més se présentent à l'Institut avec une promesse d'embauche, celle-ci peut of­frir une partie de la formation en tronc commun suivi d'une spécialisation selon le lieu de travail projeté. Même dans sa forme actuelle, la formation doit s'éten­dre plus longuement sur : 1) la charte des droits et libertés; 2) l'intégration de la théorie à la pratique; 3) le travail en milieu urbain; 4) la conduite préventive et d'urgence; 5) la prise de notes et la rédaction de rapports; 6) le radariste et le bertillonnage; 7) l'informatique; et 8) la patrouille solo.

Le milieu communautaire (femmes, per­sonnes llgées, communauté noire, gais/ lesbiennes, victimes) : À leur avis les policiers sont très loin de l'approche «com­munautaire». Trop d'entre eux ont en-core une approche grossière avec les ci- Les policiers patrouiUeurs: À l'inverse

CONSULTATIONPROVINCIALESUR toyens. Ils débutent leur carrière trop de leurs patrons, la majorité des pa--LA-FO RMAT1 ON-PVY.JCIÊRE-A.U-- ---jeuiles:Surtoutsfl'on considère I'enoiille --- --- -ti:.-ouilieurs-(70~ se sont sentiS-prêtSâ QUÉBEC PAR L'INSTITUT DE pouvoir qui leur est dévolu. Il faudrait faire leur travail au terme de leur forma-POUCE DU QUÉBEC. penser à une formation plus «sociale» que ti on et ce, peu importe le collège fré-Dr Lyne Thomassin «technique». La formation policière de- quenté, le diplôme convoité (DEC ou

En 1991, l'Institut de police du Québec décide de réviser son programme de forma­tion de base. Pour ce faire, Monsieur Jean Bourdeau, de la Sûreté du Québec (SQ), Monsieur Roland Bourget, ancien direc­teurdela VilledeSte-FoyetMadameLyne Thomassin, psychologue et chercheure en milieu policier ont procédé, à l'automne 1993, à une consultation provinciale auprès desdifférentspartenairesdelapolice. L'uti­lisation d'entrevues semi-structurées a été choisie pour recueillir les opinions : de 11 représentants d'organismes communautai-

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vrait travailler avec insistance : 1) sur les AEC) ou le futur employeur. Pour l'ave-préjugés inconciliables avec la fonction; nir, ils suggèrent d'insister sur : 1) la 2) sur les attitudes et les connaissances; 3) déontologie policière; 2) 1' intervention à renseigner plutôt qu'apeurer; et 4) à concernantlacriminalité(prisedenotes, favoriser l'immersion dans certains mi- protection de la scène de crime, des-lieux. cente, fouille, perquisition, interroga­

Le milieu politique (ministère, maires, directeurs des ressources humaines) : Selon eux, les nouveaux policiers sont bien formés. Ils sont polis, empressés et la plupart sont assez articulés. Ils sont davantage au service du citoyen et préoc­cupés par l'aspect préventif que leurs

toire); 3) les méthodes d'observation; 4) le témoignage à la Cour; 5) la supervi­sion de leurs rapports; 6) les armes à feu en circulation; 7) les armes intermédiai­res; 8) la conduite automobile; 9) le tir de combat; 10) la patrouille solo; 11) l'interculturalisme (chez 50 %); et 12) des mises en situation plus difficiles et

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uts p® nons .......................... programme axé sur les tendances actuelles et prévisi­bles de la fonction du policier-patrouilleur.

ll en est résulté un programme d'une durée de 2 265 heures étalées sur trois ans.

n vise d'abord la formation générale du futur policier, puis 1' acquisition de connaissances, d'attitudes et d'ha­biletés propres à la fonction du policier-patrouilleur tout en préparant les personnes pour leur admission à l'Institut de police du Québec.

n cible le développement des compétences liées aux domaines de la criminologie, de la communication, du droit, de la sociologie, de la psychologie, de la conduite préventive, au contrôle des personnes et aux réactions en situation d'urgence.

n vise à familiariser le futur policier aux procédures de travail qui lui permettront de cerner rapidement divers problèmes, d'assurer leur sécurité personnelle et celle des autres et de choisir une intervention adaptée aux personnes et aux circonstances à la source d'un pro­blème. Dans cette perspective, la capacité de résolution de problèmes devient la pierre angulaire de la forma­tion et en cela rejoint des stratégies d'application de la police communautaire i.e. «un judicieux dosage de prévention/répression»2 en partenariat avec les res­sources de la communauté. 3

Les activités d'apprentissage Lors des consultations, plusieurs superviseurs de poli­ciers-patrouilleurs nous ont avoué avoir constaté l'amon­cellement de connaissances chez les recrues, mais aussi les difficultés d'application de ces connaissances dans le quotidien de leurs fonctions. On accepte 1' idée que

Ces constats ont permis d'amorcer une réflexion sur les méthodes d'enseignement et surtout sur les activi­tés d'apprentissage en techniques policières.

La diminution des exposés magistraux au profit de l'adoption d'activités pédagogiques comme les études de cas, les jeux de rôles et les mises en situation par une approche multidisciplinaire (criminologues, juristes, policiers par exemple) sera certes un autre des grands changements apportés par le nouveau programme.

Le Québec n'est pas seul à prendre cette orientation, 1' Ontario est à effectuer le virage et la Gendarmerie Royale du Canada est déjà en implantation d'un nou­veau programme de formation des recrues selon cet optique. Pour ce faire, les cégeps devront former leur personnel enseignant à cette nouvelle approche et s'équiper en conséquences (classes laboratoires, etc.).

En terminant, soulignons que le nouveau programme de techniques policières s'adresse à des personnes qui agiront comme policiers-patrouilleurs pour la Sûreté du Québec, le Service de police de la Communauté urbaine de Montréal, d'autres services policiers muni­cipaux ou des organismes publics et privés qui utilisent les services d'agents de la paix et de préposés au service d'ordre. ll sera dispensé dans les neuf cégeps publics de la province qui donnent actuellement le programme plus, un cégep privé.

Rappelons aussi que le Québec possède un des meilleurs systèmes de formation policière de base au monde par sa structure de partenariat ( cégeps-IPQ-services de police) par sa durée, ses éléments de contenu et son enseignement multidisciplinaire.

- -la-reerue-ne peutperformer-eemme-un-pelieier-d'-ex:pé-- ----C-etterévis-ion-du-pr-egr-ammedémontre-le-sooei-oons--rience, mais encore faut-il que celle-ci soit capable tant d'amélioration et la capacité d'adaptation aux d'appliquerdespouvoirsd'arrestationsoud'intervenir nouveaux besoins d'une société en constante évolu-adéquatement auprès des citoyens et ce, avec respect et ti on. confiance en soi.

D'autre part, nous constatons que la tradition de l'en­seignement collégial a résulté en un type de pédagogie où le professeur monopolise plus de 80 % du temps de parole en classe et effectue lui-même les opérations intellectuelles complexes. «C'est le professeur discou­reur ou transmetteur de savoir alors qu'il devrait être un créateur de situations propres à favoriser la démarche autonome de l'élève. L'art d'enseigner, c'est d'abord l'art de se taire et de faire parler les élèves, de les amener à lire, comprendre, penser, analyser, synthétiser et transposer de toutes sortes de façons. Le professeur c'est un jardinier qui n'essaie pas de pousser à la place de ses choux». 4

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1) Extrait du document <<Élaboration des programmes d'études techniques». Cadre technique par le comité d'élaboration de programmes, ministère de l'Éducation, février 1994, p. 8.

2) Prud'homme, Y. (1994). «Un retour aux sources», Inter­section, numéro 1, p. 16.

3) Extrait de «Programme d'études techniques - techniques policières, 310.01». Ministère de l'Éducation, avril1995. Document inédit.

4) Aylwin, U. (1992). Petit guide pédagogique, édité au Collège de Maisonneuve.

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Hauts pignons

Criminologue de forma­tion, Madame Louise Gagnon-Gaudreau a été durant de nombreuses années professeure en Techniques policières au Collège de Maisonneuve. C'est notamment grâce à elle que le programme comporte un stage prati­que. Entre 1990 et 1994, elle fut coordonnatrice provinciale pour ce pro­gramme et également di­rectrice de projet de la révision de programme pour le ministère de l'En­seignement supérieur. Depuis le 1er septembre 1995, elle détient le poste de directrice de l'Institut de police du Québec.

LE NOUVEAU PIJ.OGRAMME DE TECH­NIQUES POUCIERES Louise Gagnon-Gaudreau

En septembre 1996, le Diplôme d'étude collégiale en techniques policières fera peau neuve. D'importants changements entreront en vigueur notamment en ce qui concerne la structure du programme, l'approche péda­gogique et les activités d'apprentissage.

La structure du programme Un des changements majeurs comprend le retrait du stage de l'Institut de police du Québec du cursus du diplôme collégial. Dorénavant, les élèves seront diplô­més à partir uniquement de leur formation au cégep. C'est ce qu'on nomme, en jargon du milieu, le DEC (Diplôme d'études collégiales) terminal en techniques policières. Les longues listes d'élèves en attente pour l'Institut de police, la réduction des emplois par les services policiers, les coûts de formation dans une école de police ont influencé ce changement. De nouvelles règles d'admission, à l'Institut de police devront être créées; un comité détude, déjà en place, proposera des éléments de solutions.

À mon avis, cette nouvelle structure est avantageuse pour les diplômés en techniques policières : diplôme en main, ils pourront plus facilement se trouver un emploi ou poursuivre des études universitaires en attendant d'entrer à l'Institut de police et de devenir policier.

Avantageuse aussi pour le ministère de l'Éducation et les cégeps qui respecteront leur contrat de diplômation en trois ans et non pas après quatre ou cinq ans comme c'est le cas actuellement pour plusieurs élèves.

Avantageuse enfm pour 1' Institut de police qui ne sera plus lié au principe de gratuité scolaire au collégial pour le réseau public.

L'approche pédagogique En 1993, le ministère de l'Éducation a amorcé une importante réforme collégiale. Cette réforme annon­çait que tous les programmes d'études techniques se­raient élaborés selon l'approche par compétences.

«L'approche par compétences consiste essentiellement à définir les compétences inhérentes à 1' exercice d'une profession et à la formuler en objectifs et standards dans un programme. Une compétence se définissant comme la capacité d'exercer convenablement un rôle, une fonction ou une activité. Elle comprend un ensemble intégré d'habiletés du domaine cognitif, socio-affectif et psychomoteur>>.'

L'élaboration du programme de techniques policières avec 1' approche par compétences s'inscrit dans une démarchecomplexeetcomprend plusieurs étapes. Deux de ces étapes constituent les assises fondamentales du programme : les études préliminaires et l'analyse de situation de travail.

Les études préliminaires ont permis de situer la problé­matique du programme, de brosser un portrait de la fonction policière et des services policiers au Québec, de décrire les programmes de formation policière existants et d'inventorier les besoins de formation actuels et prévisibles tant sur les plans qualitatif que quantitatif.

Quant à 1' analyse de situation de travail, huit policiers­patrouilleurs et quatre superviseurs (lieutenants et ser­gents) des différents services policiers (Sûreté du Qué­bec (SQ), Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (SPCUM) et polices municipales) ont décrit, durant trois jours, les fonctions du policier­patrouilleur et le contexte général d'exercice de la profession et ont précisé les tâches et opérations ainsi que les conditions, les exigences et les difficultés liées à leur réalisation. lls ont identifiés les principaux com­portements généraux et habiletés nécessaires à l' exer­cice de ce travail. lls ont aussi formulé des suggestions sur la formation à offrir.

Ces deux étapes ont nécessité une vaste consultation auprès de milieux diversifiés afin de construire un

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imprévisibles (suggestion venant des re­crues du SPCUM et des trois collèges montréalais). Ce groupe est le seul où plusieurs personnes remettent en ques­tion certains cours de leur formation de base, soit : organisation policière (trop long) et les cours de psychologie, socio­logie, géographie (20 % d'entre eux dési­rent plutôt une matière adaptée au travail policier, 10 % prônent le retrait de ces connaissances générales).

Les syndicats policiers : Les représen­tants proposent pour optimiser l'effica­cité de la formation d'y ajouter: 1) une période de probation en milieu de travail intégrée à la formation; 2) un manuel d'accueil et d'intégration à l'attention des officiers; 3) des rencontres entre les syndicats et les étudiants; 4) l'uniformi­sation des codes radios, des rapports et des formulaires; 5) la conduite automo­bile en situation d'urgence; 6) le tir de jugement; 7) la particularité des milieux urbains; 8) les nouvelles réalités sociales (ex: violence, gangs, groupes criminali­sés); 9) la patrouille solo; 1 0) le radariste; et 11) la déontologie.

Le milieu juridique (juges, procureurs, huissiers, coroners): D'un commun ac­cord, les représentants de ce bloc souli­gnent la faible préparation des policiers en matière juridique, leurs actions parfois trop craintives et prudentes, voire ineffi­caces. Selon plusieurs d'entre eux, un policier doit être plus connaissant en droit criminel qu'un avocat frais émoulu de l'université. La formation doit insister «encore plus» sur : 1) la charte des droits, le code criminel ou toutes lois sur les pouvoirs d'arrestation, de détention et de remise en liberté; 2) les lois du malade mental, des huissiers, du coroner; 3) la comparution à la Cour; 4) la prise de notes et la rédaction de rapport; 5) l' utili­sation des ordinateurs; et 6) l'embauche de formateurs-praticiens du droit crimi­nel.

2-Les principaux commentaires présen­tés par sujets d'intérêt

La police communautaire : Les repré­sentants des milieux communautaire, po-

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Circulation d'idées

litique et policier (direction et syndicat) croient que la police communautaire est la voie de l'avenir. ns déplorent le fait que le système actuel de formation soit encore fortement axé sur la loi et l'ordre. En conséquence, les candidats ne sont pas suffisamment préparés. Les jeunes pa­trouilleurs, quant à eux, se croient assez formés et plusieurs disent que les autori­tés accordent une attention trop grande à ce type de police.

Le profil policier et la sélection des can­didats : Les officiers de direction recon­naissent qu'il n'existe pas de consensus sur la définition de la fonction policière, sa philosophie et son orientation future. Par le fait même, il leur apparaît difficile pour les formateurs de transmettre les connaissances utiles à leur tâche, de trou­verun profil adéquat et de sélectionnedes bons candidats. D'ailleurs, les citoyens et les gens du milieu politique remettent en question la procédure actuelle de sélec­tion des étudiants.

Une formation universitaire: À cause de la complexité de plus en plus grande de la fonction et de la maturité nécessaire pour y oeuvrer, plusieurs intervenants (com­munauté, juridique ainsi que plusieurs directeurs) pensent qu'à plus ou moins long terme, on devrait exiger une forma­tion universitaire. Quelques directeurs rêvent de revenir à une formation poli­cière en dehors du système d'éducation publique.

La maîtrise du français et de l'anglais: Tous les intervenants considèrent que le système actuel d'éducation échoue au niveau de la maîtrise du français écrit, qualité essentielle au travail du pa­trouilleur. La majorité voudrait aussi la maîtrise de l'anglais.

La réglementation municipale et les pou­voirs d'a"estation: n s'agit, sans con­texte des deux aspects du travail policier dont chaque groupe de policiers se dit trop privé dans la formation actuelle. Fait à noter, le besoin face à la réglementation municipale est plus criant pour les gens de la SQ que pour leurs confrères.

Les qualités personneUes : Les citoyens, les politiciens, les officiers de direction et les juristes considèrent que les institu­tions de formation devraient évaluer les qualités personnelles des candidats, parti­culièrement les habilités sociales, 1' auto­nomie, l'initiative, le jugement, la matu­rité, le sens de 1' analyse et de la synthèse, le respect d'autrui et la moralité. Pour leur part, les patrouilleurs ne voient pas cette nécessité.

L'aspect paramilitaire : La plupart des civils ne voient pas l'intérêt de l'aspect paramilitaire dans la formation policière. Chez les directeurs, les avis sont partagés, surtout en rapport avec l'impact des ma­noeuvres militaires sur une meilleure dis­cipline. Les patrouilleurs apprécient les notions de contrôle de foule et cette initia­tion pourrait prendre de 1' importance. Ce­pendant, le volet paradisciplinaire leur apparaît soit «distrayant», soit trop stres­sant pour son utilité au travail policier.

Conclusion Chaque intervenant de la carrière policière devrait se sentir interpellé par ces résultats. Par exemple, le ministère de la Sécurité publique, les maires et les directeurs de police devraient définir l'orientation future de la police, sa philosophie et le profil recherché pour effectuer le travail. En plus de modifier leur formation en conséquence les cégeps et l'Institut devraient insister sur la personnalité des candidats mais aussi sur la réduction de la «culture policière» qui semble nuire à leur carrière. Après quoi, les responsables des services de police de­vraient choisir avec diligence le partenaire des nouveaux policiers. Et fmalement, on ne peut passer sous silence l'apport des policiers à leur propre formation. n leur revient, comme «responsabilité profession­nelle et personnelle», de parfaire leurs con­naissances dans les différents secteurs pro­fessionnels, qu'il soit question des nouvel­les applications de la loi ou de tout autres domaines.

Pour contacter l' auteure, voici les coordon­nées: Dr Lyne Thomassin, psychologue et chercheure 44 Brien, Repentigny, (Québec), J6A 4S2 Téléphone: (514) 251-0988.

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Artère principale

Logée dans les pages centrales du bulletin, Artère principale permettra à chacun des lecteurs de se constituer sa propre banque de cas. Détachables, ces pages centrales peuvent être perforées afin d'être placées dans un cartable. De plus, les cas publiés sont classifiés pour en faciliter le repérage. Quatre catégories ont été retenues à cette fin:

• Criminalité : cas prenant sa source dans un événement de criminalité rapporté. (C-001 à. •• )

• Sécurité routière: cas traitant d'un problème constaté ou appréhendé de sécurité routière. (S-001 à .•• )

• Désordre (et problèmes sociaux):

• Insécurité (sentiment d') :

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cas exposant un comportement troublant l'ordre public et justifiant ou non l'application d'une loi ou d'un règlement. Ex. : désordre à la fermeture d'un bar, rassemblement de jeunes. En ce qui concerne le terme problèmes sociaux, il s'agit d'interventions policières qui font suite à des problèmes de pauvreté, décrochage scolaire, etc. (D-001 à ••• )

cas pouvant être contenu dans l'une des trois autres catégories mais dont l'accent majeur concerne un sentiment d'insécurité provenant de la population ou de certains groupes en particulier. Ex. :isolement des personnes âgées, climat de violence à l'école. (1-001 à •.. )

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Diffusé sous forme d'ateliers interactifs, deux grands volets ont été traités durant cette formation. Le premier visait à faire acquérir les éléments clés de la communication en fonction du style social de l'interlocuteur et à développer et renforcer les habiletés nécessaires pour composer plus effi­cacement avec différents styles de personnes.

Le deuxième volet visait plus particulièrement 1' approche­client en tant que telle. À partir d'un vidéo et d'un travail de réflexion en petits groupes, les participants ont pris cons­cience des grands défis et enjeux de cette fm du 20'" siècle. Par la suite, chaque unité de travail ou département s'est réuni afin d'élaborer des moyens d'actions concrets, suscep­tibles de les aider dans leur quotidien à mieux servir le citoyen-client (client externe) et 1' équipe tout entière (client interne).

Cet atelier de travail avait pour objet de faire ressortir des priorités d'action dans leur milieu et d'amorcer un processus de réflexion systématique et concret, pouvant par la suite en dehors de l'activité de formation, amener les unités ou départements à développer conjointement un plan d'action approprié à leurs besoins et à leur réalité.

Pour devenir habile, les participants doivent mettre en appli­cation ce qu'ils ont appris. Cela exige effort et persévérance. Ce n'est qu'à ce prix qu'ils bénéficient les fruits de leur formation. Voici, selon eux, ce qu'ils en ont retiré : • Une meilleure connaissance et compréhension de leur

propre style social et celui de leurs confrères et consoeurs de travail ainsi que l'importance de l'adaptabilité. (Ce qui les emmena à établir des relations de travail plus produc­tives et moins tendues visant à améliorer leur qualité de vie au travail et leur façon de faire);

• La reconnaissance des forces de chacun et la grande richesse de la complémentarité entre les gens, créant ainsi un meilleur esprit de solidarité et davantage de possibilités de collaboration;

• Une meilleure préparation et des outils concrets pour mieux entrer en relation avec les différents intervenants dans l'organisation et travailler davantage en équipe pour atteindre efficacement des résultats;

• Une plus grande sensibilisation au pourquoi et à l'impor­tance du partenariat et d'une bonne relation avec le ci­toyen-client;

• Une connaissance accrue pour mieux aborder et dialoguer avec le citoyen-client ainsi qu'une plus grande adaptabi­lité envers les différentes clientèles;

• Un atout de plus concernant la viabilité et l'image de la municipalité et de ses employés.

Il est clair que le passage d'une organisation traditionnelle à une organisation du 21• siècle nécessite un investissement

Intersection, no 2 (1995)

' sapas

important dans la formation. Se du client, lui offrir un service de qualité exige que l'on développe ou améliore des habiletés relationnelles de base. Selon Blais et Dionne (1992), en arrière-plan de la gestion globale de la qualité se dissimulent des obligations beaucoup plus exi­geantes qu'escomptées : gérer la qualité c'est aussi gérer ses rapports avec les autres avec ce même souci de qualité.

Gérer ses rapports avec autrui, c'est d'abord et avant tout savoir aborder 1' autre de la bonne façon et traiter efficace­ment avec lui. Pour que la communication réussisse, le « courant doit passeD>. Au travail, notre succès dépend en bonne partie de nos relations avec les autres. Bâtir avec eux (clients, collègues, supérieurs, subordonnés, etc.) et préser­ver des relations positives constituent donc des éléments importants de toute réussite professionnelle. Rares, en effet, sont les situations où l'on peut se fier uniquement à soi­même pour faire en sorte que les objectifs de l'organisation soient atteints.

Pour éviter les relations toxiques et développer des interac­tions plus productives, de façon à atteindre mutuellement nos objectifs, il est essentiel de développer notre adaptabi­lité. C'est, selon Merrill et Reid (1981), ce qui distingue ceux qui réussissent des autres. Ceux qui obtiennent du succès semblent plus aptes à utiliser leurs habiletés interpersonnelles, de façon à s'adapter à différents types de personnes. Ils sont donc en mesure de transiger efficace­ment avec différentes clientèles. Dans le monde du travail où ces dernières sont nombreuses et variées, développer son adaptabilité devient un atout de première force et un pilier de 1' approche-client. Cela permet d'augmenter la complémen­tarité entre les gens et d'opérer davantage sur la «même longueur d'ondes».

Une telle approche s'inscrit tout à fait dans l'optique d'une police professionnelle de type communautaire. Selon M. Bérubé, «pour qu'une police communautaire soit perfor­mante, chaque membre doit être disposé à entretenir des relations harmonieuses avec la communauté, être désireux de fournir des services de qualité supérieure et également être dédié à la satisfaction du citoyen-client». (Intersection, numéro 1, 1994: p.17).

Bérubé,M. (1994). «Vers le futur», Intersection, numéro 1, p. 17. Blais, R.; Dionne, P. (1992). «Mieux gérer nos rapports avec les autres dans la poursuite de la qualité», Avenir, Vol 6, numéros 3-4, septembre-octobre, p. 35-36. Carlzon J. ( 1986) Renversons la pyramide. InterEditions, Paris. Merrill, D.W.; Reid, R.H. (1981). Personal Styles and Effective Performance. Radnor, Penn. : Chilton Book.

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Pas à

Diplômée en psychologie et en management, Madame Danielle Duchesne ensei­gne les aspects humains de 1 'organisation en Sciences de la gestion à l'Université du Québec à Trois-Rivières, à l'Université Laval ainsi qu'à l'Institut de police du Québec. Elle oeuvre égale­ment auprès des organisa­tions, notamment les muni­cipalités, dans le domaine de la formation des person­nes et des équipes de travail.

Le citoyen : un client. L'expérience de Shawinigan­Sud et de Notre-Dame-des-Prairies/Saint-Charles-Borromée. · Danielle Duchesne

En dehors des changements extérieurs que peut provoquer l'implantation d'un nouveau modèle de police, il est néces­saire de porter un accent tout particulier sur ceux qui oeuvreront dans ces nouvelles structures organisationnel­les. La police professionnelle de type communautaire( PPC) doit avant tout s'articuler autour d'un véritable contact avec les citoyens et les autres organisations de la commu­nauté. Nous touchons ici au coeur du modèle. En effet, l'avènement de la technologie et tout particulièrement de l'auto-patrouille a coupé ce «contact» au profit de la rapidité d'intervention. Le modèle de la PPC n'est ni plus ni moins qu'une excuse pour remettre en question les façons de faire et recentrer le travail policier pour continuer à offrir des services de qualité qui répondent aux besoins de la communauté. Il faut donc perfectionner la qualité du «contact» avec les commettants. Ce n'est qu'à cette condi­tion que l'on sentira une véritable différence peu importe le type d'organisation en cause. On ne peut se payer les frais d'un changement extérieur qui esquivera les données floues des organisations, c'est-à-dire les interactions humaines. L'auteur a mis au point une formation qui permet d'outiller les intervenants en ce sens.

Nous sommes aux portes du 21 e siècle. Depuis quelques décennies, de profonds changements se sont amorcés et se poursuivent à un rythme de plus en plus rapide. Dans ce contexte de mouvance et d'incertitude, les règles du jeu ne sont plus les mêmes. Les organisations doivent donc effectuer un virage radical. Elles doivent modifier profon­dément leur façon de gérer leur ressource principale : 1' être humain, et répondre à leur raison d'être fondamentale: le client.

14 %

La pyramide s'inverse et le client devient le «vérita­ble» patron (Carlzon, 1986). Les corps policiers n'échappent pas à ces bouleversements profonds. Michel Bérubé, de l'Institut de police du Québec, parle de changement d'orientation à 180 degrés : «Ûn doit s'attendre à ce que la pyramide soit inversée; le citoyen étant celui qui commande, le policier étant à la disposition du citoyen et la direction du service deve­nant un instrument «facilitateur» pour encourager les approches innovatrices en solution de problèmes.» (Intersection, numéro 1, 1994: p.17).

L'objectif visé est d'offrir un meilleur service à la population, de façon à augmenter la satisfaction et la qualité de vie du citoyen et à assurer sa coopération. Une telle approche-client s'applique non seulement à la sécurité publique mais également à tous les services municipaux: loisirs, incendie, travaux publics, etc. La qualité du service exige 1' attention de tous les interve­nants. La responsabilité du résultat devient l'affaire de tous et chacun.

C'est dans une telle optique que la ville de Shawini­gan-Sud, de même que la Régie intermunicipale de Notre-Dame-des-Prairies/Saint-Charles-Borromée ont amorcé un programme de formation impliquant la majeure partie de leurs employés. Ce programme de formation a été élaboré en tenant compte des éléments clés suivants : • Le grand défi auquel font face actuellement les or­

ganisations qui veulent prendre le virage du 21 e siè­cle se trouve au niveau de la gestion des ressources humaines;

• Pour arriver à atteindre efficacement leurs objectifs, les organisations doivent développer la com­munication et la coopération entre les différents in­tervenants;

• Les gens avec qui nous transigeons quotidienne­ment ont des styles sociaux différents qu'il fautapprendre à reconnaître pour bien se faire compren- dre et gagner leur adhésion au projet d'entreprise.

Cette formation visait trois objectifs majeurs : !-Sensibiliser les employés municipaux à l'approche­

client; 2- Introduire et renforcer ces nouvelles valeurs dans la

culture organisationnelle municipale; 3-Acquérir des outils de communication de base per­

mettant de renforcer le dialogue entre les différents intervenants municipaux, de mieux répondre aux citoyens et de mobiliser davantage l'équipe au ser­vice du citoyen-client.

Intersection, no 2 (1995)

Artère écurité routière

0 Non-respect des arrêts obligatoires - zone scolaire (Boulevard Ste-Rose, Laval-Ouest)

En début de 1994, lors d'une assemblée du Comité de citoyens de Laval-Ouest, plusieurs résidents souli­gnent le piètre état de la sécurité routière dans le quartier. On se plaint surtout du non-respect de la signalisation et des arrêts obligatoires sur le boulevard Ste-Rose. La partie visée de cette artère est longue de deux kilomètres. n s'agit d'une artère achalandée, traversée par des avenues. ll y a quatre arrêts obligatoi­res dont le principal est situé au milieu du boulevard. À cette intersection, il y a une traverse scolaire et un brigadier fait traverser les enfants qui fréquentent!' école primaire Raymond-Christ-Roi. L'agent Michel Du­mas prend en charge le dossier. ll est l'un des premiers policiers du Service de police de Laval qui a été formé dans l'approche de résolution de problèmes. Cette formation s'inscrivait dans la mise sur pied d'unités spéciales implantées dans certains quartiers de Laval

0 basées sur la philosophie de la police communautaire.

En premier lieu, il s'avère essentiel de valider 1' exis­tence du problème et d'en mesurer l'ampleur. Les statistiques révèlent qu'aucun accident n'est survenu à ces intersections durant l'année écoulée. La crainte des résidents serait donc plus fondée sur une perception de danger plutôt qu'un état réel de danger en sécurité routière. L'agent d'intervention communautaire, avec l'aide de bénévoles qui oeuvrent au Centre de services en sécurité publique (CSSP) de Laval-Ouest décide de se livrer à des observations sur le terrain. Les résultats de cet exercice indiquent qu'en moyenne 31 % des conducteurs ne respectent pas la signalisation. Ces observations varient en fait de 22% à 48 %.

Pour mettre en oeuvre l'approche communautaire, un programme d'intervention a été élaboré avec la colla-

0 boration des principaux acteurs concernés à savoir: des membres du Comité de citoyens de Laval-Ouest; des bénévoles provenant du CSSP et de la communauté;

lnterrsection, no 2 (1995)

des représentants de l'école du quartier (directeur, professeurs et élèves); l'agent d'intervention commu­nautaire; et, des parents d'enfants fréquentant l'école.

Le plan d'action élaboré consiste à : • Sensibiliser les conducteurs face à la problématique; • Augmenter le nombre d'automobilistes qui respec­

tent les arrêts obligatoires; • Sensibiliser les élèves afin de réduire leur vulnérabi­

lité; • Rehausser le sentiment de sécurité relié à ce phéno­

mène.

Afm de concrétiser ses objectifs, voici les actions concrètes qui ont été entreprises : 1- Un dépliant fut confectionné à l'égard des automobi­

listes contenant un message qui vise à sensibiliser les conducteurs au respect des arrêts pour garantir aux usagers (piétons et cyèlistes) une plus grande sécu­rité. Le message faisait état de la problématique en décrivant l'ampleur du problème et en demandant la collaboration des automobilistes. De plus, étant donné que les observations faites lors de l'analyse révélaient également un problème de respect des limites de vitesse, le dépliant contenait un tableau des amendes et points d'inaptitude reliés à cette infraction ainsi que les sanctions prévues pour le non-respect des arrêts obligatoires (article 368 du Code de sécurité routière). Près de 1 500 dépliants ont été distribués. Cette opération s'est effectuée avec l'aide de bénévoles, des citoyens du quartier et des représentants du Comité de citoyens du secteur par l'entremise de barrages routiers établis aux inter­sections ciblées lors des heures d'affluence.

2- Par la suite, l'agent d'intervention communautaire est allé à l'école du quartier afin de sensibiliser les jeunes au sujet de la sécurité à vélo. Un dépliant a été conçu et distribué aux élèves. Ce dernier comprenait deux volets. Le premier volet énonçait les règles de sécurité de base afin de circuler à vélo de façon sécuritaire. Le deuxième volet consistait à faire écrire aux enfants, à 1' intérieur même du dépliant, 1) ce dont ils s'engageaient à faire pour aider les auto-

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Artère principale-sécurité routière

mobilistes et 2) ce 4u'ils voudraient que les automo-, bilistes fassent pour qu'eux-mêmes se sentent plus en sécurité à vélo. Au verso de cette partie, les élèves étaient invités à faire un dessin représentant leur demande. Accompagnés de professeurs et de pa­rents, les élèves ont concrétisé cette activité. Quel­ques 300 dépliants ont été distribués aux heures de fin de classes, permettant de formuler un message personnalisé aux automobilistes avec la spontanéité qui est propre aux enfants.

Finalement, une opération policière planifiée devait être l'étape suivante. Cette étape demeurait faculta­tive selon les résultats obtenus aux opérations précé­dentes.

La première évaluation faite par les bénévoles dé­montraient que 31 % des automobilistes ne respec­taient pas les arrêts obligatoires. Après l'opération de sensibilisation (distribution des dépliants) qui touchait 1 500 automobilistes, l'évaluation suivante dressait un tableau des plus encourageant. En effet, on observait dès lors une baisse significative de 17 %, seulement 13 %des automobilistes ne respec­taient pas encore les arrêts. Suite à la deuxième opération menée par les élèves de l'école du quartier, une autre baisse importante a été enregistrée. Le nombre d'automobilistes ne respectant pas les arrêts était descendu à 8 %.

Déjà à cette étape, les objectifs que nous avions fixés étaient atteints de sorte que l'approche répressive a été mise de côté. Cette approche consistait, le cas échéant, à faire une opération policière pour distri­buer des billets d'infraction aux réfractaires. Il est à noter que 1' approche répressive faisait partie de 1 'un des moyens mis de l'avant pour résoudre ce pro­blème mais il ne constituait pas le but ultime à atteindre.

Commentaires

L'approche préconisée dans ce dossier laisse place à la créativité et apporte une méthode différente que celle coÙramment utilisée, c'est-à-dire la méthode répressive. L'important est d'en arriver à des résultats en exploitant la mobilisation des partenai­res. Les automobilistes rencontrés via la distribu­tion des dépliants ont apprécié ce type de sensibili­sation et le contact policier. L'impact recherché à savoir le respect de la signalisation par les automo­bilistes risque d'être plus permanent en personna­lisant la sensibilisation que peut le faire 1' émission de constats d'infraction. En effet, plus souvent qu'autrement, les effets secondaires de l'émission de constats d'infraction se résument soit en une culpabilité passagère chez le contrevenant et/ou à un vif ressentiment à l'égard des forces policières.

Le fait également de faire participer les plaignants favorise une meilleure compréhension de la problé­matique par ceux-ci. Pour les élèves, il y avait une grande fierté à participer à une opération de ce genre. L'événement a permis de faire un rafraîchis­sement des consignes de sécurité à vélo et à ensei­gner aux jeunes qu'il est possible à leur niveau d'exercer une influence positive sur leur environ­nement même si traditionnellement ce genre d'in­fluence est réservé aux «grands». Nous croyons que de telles opérations contribuent à favoriser l'implication et la responsabilisation des jeunes en leur démontrant de façon concrète qu'eux aussi ont un rôle important à jouer dans leur communauté.

Pour de plus amples informations, vous pouvez contacter: Michel Dumas Agent d'intervention communautaire Centre de service en sécurité publique de Laval­Ouest 6500 boul. Arthur-Sauvé Laval-Ouest H7R3X7 Téléphone: (514) 962-0911 Photocopieur: (514) 962-7271

Intersection, no 2 (1995)

Heure de pointe

DU NOUVEAU A L'UNIVERSITÉ : UN CERTIFICAT DE GESTION APPLIQUÉE A LA POLICE ET A LA SÉCURITÉ

La Faculté de l'éducation permanente en collaboration avec l'École de criminologie de l'Université de Montréal a créé un nouveau programme destiné à former des leaders capables de relever les défis de plus en plus exigeants qui touchent le domaine de la police et de la sécurité.

La notion de sécurité intérieure La police et la sécurité privée font partie d'un ensemble plus vaste qu'on appelle la sécurité intérieure. On parle de sécurité intérieure pour désigner les moyens pris par les sociétés pour se prémunir contre les dangers qui viennent de leurs propres membres: crimi­nalité, terrorisme, émeutes, accidents majeurs, etc. La notion de sécurité intérieure présente l'avantage de réunir sous une même étiquette la police, la sécurité privée et la criminologie, trois secteurs où se recrutent des spécialistes qui sont préoccupés par des questions semblables, mais qui n'ont pas eu beaucoup 1' occa­sion de se parler.

La réflexion universitaire et la pratique Soulignons que la criminologie est la seule discipline universitaire à s'être intéressée de près à la police et à la sécurité privée. Les criminologues ont écrit beaucoup sur ces sujets; ils ont contribué au développement de la police communautaire, ils ont accumulé des connaissances sur 1' efficacité de la prévention et des opéra­tions policières. Une équipe d'enseignants formée de criminolo­gues et de praticiens de la sécurité pourrait offrir un programme utile et bien adapté à la spécificité de la sécurité intérieure. Le programme proposé offre des cours de gestion spécifiquement adaptés et un enseignement méthodologique pertinent. Il com­porte également des cours de criminologie et des cours connexes pertinents à la fonction de gestion.

Les objectifs du programme En fonction de l'analyse des besoins des milieux visés et en fonction des objectifs reconnus d'une formation universitaire de premier cycle, le comité de gestion du projet a assigné les objectifs suivants au Certificat en gestion de la police et de la sécurité:

Objectif général : Proposer une réflexion sur la police et sur la sécurité privée ainsi que des outils de gestion adaptés à ces milieux.

Objectifs spécifiques : Permettre aux étudiant( e )s : - d'élargir leur horizon en présentant une perspective générale

des services de police et de sécurité opérant dans le contexte économique et social contemporain; d'acquérir une perspective critique par rapport à leurs prati­ques en sachant identifier plusieurs modèles de services; de faire une réflexion éthique sur leurs pratiques, sur les droits et libertés et sur les limites de l'intervention; de connaître les principes de la gestion des ressources humai­nes et de l'organisation de la sécurité;

Intersection, no 2 (1995)

- d'apprendre à identifier les types et les causes des problèmes auxquels leurs services sont confrontés et à les résoudre de façon stratégique;

- de mru"triser les principes de la gestion et de l'intervention de crise;

- de connaître et d'évaluer les principales tactiques et les princi­paux moyens d'action en matière de sécurité;

- de savoir créer un lien de confiance avec les principaux partenaires de leurs services et travailler efficacement avec eux;

- de connaître la méthodologie et la technologie de la sécurité.

La consultation des milieux policiers et des milieux de la sécurité privée Afin de valider l'hypothèse de certificat auprès du milieu policier, des personnes occupant des postes de responsabilité dans les dix plus importants corps de police municipaux dans la région de Montréal et à la Sûreté du Québec ont été interviewées. Au total, quinze personnes ont été rencontrées en face à face dans ces services de police. Pour ce qui est du milieu de la sécurité privé, il n'existe pas de liste de l'ensemble des services de sécurité privée. Suite à un sondage fait par téléphone et de 1' utilisation de données secondaires, six personnes de ces services ont été rencontrées et ont répondu aux mêmes questions que celles posées aux responsa­bles des services de police.

Résumé Ce programme totalise 15 crédits de cours obligatoires de 12 à 15 crédits de cours à option, et de 0 à 3 crédits de cours au choix.

SEGMENT70 BLOC70A

GSP 1000

GSP 1005 GSP 1020

GSP 1030 +GSP3010

3

3 3

3 3

OBUGATOIRE 15 cr.

Sécurité intérieure : nature, mis sion et légitimité. Gestion de la sécurité. Tactiques et moyens d'action en sécurité. Gestion des: ressooroes blllllaines. Résolution stratégique des: problèmes et déontologie.

BLOC 70 B OPTION Minîmum 9 cr. ·Maximum 12er.

CRI 12000 CIU2242G CIU30400 GSP1040 GSP1050

GSP 1060

GSP3020

3 3 3 3 3

3

3

La mét'hodofogie en c::riminologie. Gestion de crises. Formes particulières de crin:tes. Technologie de la sécmitéintêrieui:e. Gestion du partenariat et relatiœs ~es., Planification et contrôle budgétaire en sécurité~ Éthique et séçurité.

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Artère principale · désordre (et problèmes sociaux)

les jeunes et les adultes grâce à l'accompagnement, au support et à l'écoute que ceux-ci pouvaient leur procurer. Sachant fort bien la corrélation qui peut exister entre le décrochage scolaire et certaines problématiques, ce service avait d'abord pour objet de développer, chez les jeunes, plus d'autonomie face à leurs travaux scolaires tout en leur permettant d'échanger sur certaines difficultés vécues tant sur le plan personnel, familial ou autres, à cause des liens significatifs créés entre le jeune et 1' adulte.

Une évaluation auprès des personnes impliquées dans le projet donne les résultats suivants :

Évaluation des professeurs - Amélioration du rendement académique à l'école; - Amélioration du comportement (plus attentif en classe); - Appréciation de certains professeurs par rapport au pro-

jet.

Évaluation des parents - Grande motivation des jeunes à participer aux clubs de

devoirs; Plus de facilité à faire exécuter leurs devoirs; Certains changements d'attitudes et de comportements (réduction de tensions et conflits par rapport aux devoirs, plus de confiance en eux, meilleurs estime de soi, etc.); Appréciation des parents par rapport au projet; Désir que leurs jeunes puissent bénéficier du projet pour une deuxième année.

Évaluation des jeunes - Appréciation de l'aide et du support des bénévoles;

Plus grande facilité à faire les devoirs à la maison; Appréciation du concept activités et devoirs des clubs; Meilleurs résultats scolaires (pour quelques jeunes, les clubs ont aidé à réussir leur année); Désir de bénéficier du projet pour une deuxième année et plus d'une journée.

Évaluation des bénévoles - Appréciation générale de leur expérience au projet;

Appréciation du concept activités et devoirs des clubs (permet une connaissance plus globale du jeune); Auraient aimé avoir plus de jours avec les mêmes jeunes; Motivation présente tout au long du projet; Bonne interaction entre eux et les jeunes; Volonté pour la majorité des bénévoles à vouloirs' impli­quer de nouveau.

La patinoire de l'Île a atteint son objectif dès la première année. Au cours de la dernière saison, le taux de participa­tion a augmenté de 50%. Une moyenne de 97 personnes ~uentaient la patinoire à tous les jours. La patinoire de l'Ile est devenue la plus populaire de Hull. L'impact nous apparaît donc évident et un besoin réel a été comblé. Les

12 %

parents du secteur ont manifesté leur satisfaction à plusieurs reprises face à cette initiative. La ville de Hull est également très heureuse du travail accompli par les bénévole et le PPCI. Enfin les jeunes sont plus heureux, plus responsables et plus motivés à s'impliquer dans la vie de quartier.

Le terrain aménagé a pepns de régler de nombreux problè­mes sur le territoire de 1 'Ile de Hull. Les jeunes ont identifié le terrain de la patinoire comme lieu de regroupement durant toute l'année. Ainsi, les problèmes de criminalité et de désordre ont beaucoup diminué. Les jeunes qui autrefois erraient dans les parcs et dans les rues causant des domma­ges, des méfaits et du bruit, se donnent rendez-vous à la patinoire et non plus dans les rues. Ils pratiquent divers sports (patinage, hockey sur glàce, hockey-bàlle, bàllon­panier, etc.) en toute sécurité.

En plus de se divertir, les jeunes utilisateurs collaborent à 1' entretien et à la surveillance à titre de bénévole. De cette façon, ils font un apprentissage de leurs responsabilités tout en s'amusant. Le terrain est maintenant un outil essentiel dans le secteur de l'Île et l'ensemble de la communauté ne pourrait plus s'en passer.

Les liens tissés entre le policier communautaire et les jeunes, par le biais des clubs de devoirs et de la patinoire furent également inattendus. Le policier a agi comme médiateur auprès des jeunes comme motivateur, comme soutien moral et parfois comme ami. La perception des jeunes face au policier et plus particulièrement face à leur rôle s'est donc modifiée en cours de route. Le policier est maintenant un membre actif et «accepté» au sein du quartier de l'Île de Hull.

Le jumelage des deux activités a permis aux jeunes de l'Île de se prendre en main, d'améliorer leur qualité de vie et celle du quartier. Enfin, la réussite de ces projets n'aurait pu être possible sans tout les partenaires impliqués. L'appui de tous est fondamental. De façon plus particulière, les principaux acteurs impliqués dans ces deux projets ont été :Luc Haspect (policier communautaire), Louise Jeanvenne de l'Avenue des jeunes et Sylvie Mantha, conseillère en prévention au service de police de Hull.

Pour de plus amples informations, vous pouvez contacter :

Madame Sylvie Mantha Conseillère en prévention Service de police de Hull 777, boul. de la Carrière Hull (Québec) J8Y6V1 Téléphone: (819) 595-7600 Télécopieur: (819) 595-7824

Intersection, no 2 (1995)

Artère principale œ insécurité (sentiment d')

0 Comité socio-préventif d' Allarville 24/24

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Cet article trace le résumé des activités qui ont conduit à la formation d'un comité de citoyens socio-préventif de police communautaire au mois de novembre 1994 pour la région d'Allardville, Saint-Sauveur sous l'initiative de la Gendar­merie royale du Canada (GRC), division «1» au détache­ment de Bathurst au Nouveau-Brunswick.

Allardville est un petit village composé de 2 400 habitants. Situé dans la péninsule acadienne au nord-est du Nouveau­Brunswick, les principales sources d'activités sont le ca­mionnage et le travail saisonnier. Au cours du festival des arbres, dans le cadre d'une soirée d'artistes amateurs et lors de rencontres plus formelles, les citoyens du village mani­festent leur préoccupation en ce qui concerne les troubles occasionnés par un groupe de cinq à six individus qui terrorisent la population. Il est question de bruits de pneus aux artères principales du village, dans la cour d'école et de 1' église. Ces incidents se produisent tard en soirée et durent toute la nuit ou une bonne partie de celle-ci, ce qui a pour effet de maintenir éveillé une partie importante de la popu­lation. De plus, il est question de vandalisme à l'école et à l'église. On mentionne des dommages tels que : bris de poignées de portes, de lumières, de vitres et endommage­ment sérieux des gazons de l'école et de l'église; vanda­lisme et dommages aux véhicules stationnés près de 1' école et de 1' église; flânage autour des bâtisses déjà mentionnées en plus de l'épicerie et du restaurant-garage; consommation de drogues et de bières derrière ces deux établissements. À chaque fois qu'il est question de ces incidents, personne n'ose mentionner les noms de ces individus. La crainte de représailles est omnit:•rés:ent:e.

Durant le mois de septembre, lors de discussions et rencon­tres avec les gens d' Allardville, il est apparent que les citoyens sont extrêmement concernés par la situation. Des individus pensent de plus en plus à régler les problèmes à leur façon au point où certains d'entre eux sont même prêts à sortir leur armes à feu et à tirer sur les causeurs de troubles. Les citoyens disent avoir perdu confiance dans la police et dans le système de justice. La situation est discutée à l'interne avec le sergent d'État major Benoit St-Onge qui connaît plusieurs des citoyens et hommes d'affaire d' Allardville. Selon lui, la révolte verbale des citoyens est à prendre au sérieux si on veut éviter que les événements se dégénèrent. Il faut au plus vite regagner la confiance des citoyens car peu d'entre eux croient à la capacité de la police à régler la situation.

Vers la fm du mois de septembre et au début d'octobre, deux individus masqués circulent sur les routes principales du

Intersection, no 2 (1995)

(AIIardville, Nouveau-Brunswick - GRC)

village avec des véhicules tout terrain. Cet incident coïn­cide avec un vols de tout terrain qui eut lieu dans la région. Les deux individus en question terrorisent la population avec le même genre de comportements que ceux dénoncés au début soit; crissement de pneus tard la nuit et dommage aux gazons de l'école, de l'église et de terrains privés.

ll a été décidé de concentrer les efforts de patrouille sur le territoire d' Allardville et de cibler les causeurs de troubles locaux tout en multipliant les contacts auprès de divers groupes du village pour leur proposer qu'ils organisent un comité de citoyens socio-préventif.

Pendant les mois de septembre et d'octobre, une présenta­tion est donnée aux pompiers volontaires sur le concept de police communautaire et des comités socio-préventif for­més de citoyens. De plus, une équipe de surveillance est organisée afin d'intercepter les deux individus masqués en véhicule tout terrain. Les habitants du village commencent à s'impliquer davantage et fournissent de plus en plus d'informations aux policiers.

Une rencontre avec l'ensemble de la communauté est organisée à 1' école vers la fm octobre. La rencontre a pour but d'offrir à la population un service de police communau­taire et de les aider à former un comité de citoy~ns.

Des fonds sont reçus du détachement de la GRC afin de faire distribuer par la poste, à chaque résidence, un dépliant sur la police communautaire et les comités de citoyens. L'ensemble des médias sont avisés : radios, journaux et télévision communautaire. Des annonces sont aussi affi­chées localement et dans le bulletin paroissiàle de 1' église.

De plus, la GRC procède 1) à l'établissement de plusieurs barrages routiers dans le but d'accroître la visibilité poli­cière et 2) à la mise en oeuvre de l'opération «minounes» pour enlever de la circulation des véhicules jugés non­sécuritaires.

Lors de l'assemblée de la population à 1' école, les citoyens ont répondu en grand nombre et la sàlle était pleine. Plus de 140 citoyens étaient présents. Quarante-cinq personnes se sont portées volontaires pour assister à la prochaine réunion où un comité sera élu par vote secret au mois de novembre. Lors de la réunion pour former le comité, 22 personnes étaient présentes. Des élections ont eu lieu et un comité a été élu. Les gendarmes Donàld Martin et Mario Lafrance font égàlement partie du comité et seront responsables du service de police communautaire d' Allardville. Le choix

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Artère principale· insécurité (sentiment d')

du gendanne Martin s'explique parce qu'il est bien connu dans la communauté, il y possède une bonne réputation et une bonne crédibilité ce qui est important pour la réussite du comité.

Ce comité s'est vite mis à l'oeuvre rapidement. Avec l'aide de la GRC, les citoyens reprennent graduellement possession de leur communauté. De plus, ils reprennent confiance en la police et la peur du crime diminue. Le comité s'est donné le nomde«COMITÉSOCIO-PRÉVENTIFD'ALLARVILLE 24/24». 24/24 indique leur détermination à être en opération 24 heures sur 24.

Ils ont identifié quatre problèmes majeurs affectant la com­munauté, soit :

- Crissement de pneus, bruits de véhicules qui n'ont pas de silencieux;

- Véhicules non-immatriculés et non-assurés; - Vandalisme; - Flânage.

En seulement quelques semaines, ils ont fait de grands pas. Ils travaillent présentement à mettre en application des solutions possibles pour résoudre les quatre grands problèmes qui concernent la communauté. Voici un résumé de leur démar­ches et/ou projets :

• Utilisation de la caserne de pompier comme bureau satel­lite au détachement de Bathurst;

• Participation du village à l'opération «Nez-rouge»; • Invitation à la population pour assister aux procès impli­

quant des accusés venant de leur communauté, ceci afm ce rencontrer les trois objectifs suivants : - Apporter du support aux témoins et victimes; - Démontrer aux accusés que leurs comportements sont

inacceptables et qu'ils ne seront plus tolérés dans leur communauté;

- Démonter à la cour que la communauté est concernée par ces crimes.

• Résoudre le problème d'éclairage autour de l'école et de l'église;

• Prise en charge des plaintes non-urgentes par un membre du comité (plaintes ne nécessitant pas l'intervention im­médiate de la police). Ces plaintes seront par la suite sou­mises au comité qui décidera de la méthode de résolu­tion du ou des problèmes;

• Organisation d'une danse pour les jeunes de 14 à 18 ans avant Noël;

• Publication d'un bulletin communautaire qui sera distri­bué à chaque foyer. Ce bulletin pourrait sous peu devenir un journal communautaire. Il servira de médium afin d'aviser la population des projets du comité. Il sera aussi utilisé comme source de revenu en y vendant de la publi­cité et petites annonces;

• Organisation d'un centre jeunesse par deux jeunes filles faisant parti du comité suite à la réception d'un fond de

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34 000$ du gouvernement provincial pour la région de Allardville-St-Sauveur;

• Implantation du programme policier-école à Allardville par les gendarmes Martin et Lafrance. Ce programme consiste à favoriser les contacts entre policiers et jeunes. Les policiers doivent effectués régulièrement des visites à l'école; diner avec les étudiants, présentations, rencon­tres auprès des étudiants, des parents et des enseignants.

Cette prise en charge de la population jumelée avec un support policier à amener à l'arrestation de six individus qui reçurent diverses accusations en vertu du Code criminel et ou de la Loi sur les véhicules moteur. Cela a eu pour effet de nettoyer le village des causeurs de troubles et de regagner la confiance de la population.

Rôle du policier au comité

Le rôle des policiers siégeant sur les comités consultatifs est celui d'être présents à chaque assemblée du comité et d'agir comme conseiller-expert. Ils participent aux prises de décisions et doivent s'assurer de recevoir les minutes de chaque réunion pour le dossier opérationnel. Les membres doivent s'assurer également que les politiques, les règles de loi et d'éthiques professionnelles prime dans les décisions· prises par le comité. Celles-ci sont bien décrites dans l'énoncé de la mission de la GRC sur la police socio­préventive : Est un concept qui vise a promouvoir la collaboration entre la communauté et la police pour assurer ensemble le main­tien de l'ordre; Les membres de ce détachement s'engage à : - Traiter toutes les personnes également et avec respect; - Défendre les principes de la Charte canadienne des

Droits et libertés; - Servir et protéger la communauté; - Travailler avec la communauté et d'autres organismes

afm de prévenir ou de résoudre les problèmes qui affec­tent la sécurité de la communauté et la qualité de vie.

Pour de plus amples informations, vous pouvez contacter : Monsieur Gilbert Antil Détachement de la GRC de Bathurst 900 boul. V ani er Bathurst (N.-B.) E2A3N2 Téléphone: (506) 548-7771 Télécopieur: (506) 548-6748

Intersection, no 2 (1995)

Artère princip orare (et problèmes sociaux)

0 Le décrochage scolaire et l'inoccupation chez les jeunes (Secteur de 1 'Île de Hull - Service de police de Hull

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Le décrochage scolaire et l'inoccupation chez les jeunes sont, depuis quelques années, des phénomènes préoccu­pants et de plus en plus discutés. Effectivement, le taux de décrochage scolaire était de 36% en 1991. Un mémoire présenté à la Commission pour l'avenir de l'Outaouais avance que pour les écoles de milieux pauvres, un enfant sur deux ne termine pas ses études secondaires. La crimi­nalité et la toxicomanie sont, malheureusement, les princi­pales issues des décrocheurs.

Le secteur de 1 est de la promenade du Portage et fait face à des types de criminalité peu ou pas rencontrés dans d'autres parties de la Ville de Hull tels que les piqueries et la prostitution. Environ 10 000 habitants composent le secteur de l'Île répartis au sein d'un peu plus de 3 870 logements. Ces derniers furent en grande partie construits avant 1950 et la proportion de locataires est plus élevée que dans l'ensemble de la ville. Il y a une forte concentration de familles monoparentales et une présence de nombreux groupes ethniques. C'est d'ailleurs l'endroit de la ville où 1' on dénombre le plus de personnes ayant ni le français, ni l'anglais comme langue maternelle.

Les jeunes du secteur de l'Île provenant d'un milieu défa­vorisé ont peu de support dans leurs démarches scolaires et peu de ressources pour participer à des activités structurées offertes par la ville. Les jeunes se retrouvent dans la rue et, selon un sondage réalisé en 1992 auprès des résidents 40,2 % des gens sondés jugent que les jeunes sont la cause de problèmes dans le quartier (vandalisme, drogue, bruit, gangs, rassemblements, bagarres, etc.).

Les conséquences du décrochage scolaire et de 1' inoccupa­tion engendrent des effets non seulement au niveau familial, social et personnel mais également en ce qui a trait à 1' augmentation de la consommation des drogues et de l'alcool. L'urgence d'une action concrète est indéniable.

Le secteur de l'Île de Hull est un secteur fort particulier. Une évaluation socio-économique du périmètre de l'Île démontre qu'il s'agitd'undes secteurs les plus appauvris de la région. Les données suivantes démontrent 1' ampleur de la situation : • Revenus moyens des familles : entre 15 000 $ et

16 000 $; 0 • Taux de pauvreté : entre 20 et 40 %; • Taux de chômage : entre 15 et 24 %; • Nombre de familles monoparentales: entre 20 et 30 %;

Intersection, no 2 (1995)

• Nombre de personnes de 15 ans et plus ayant un niveau de scolarité inférieur à une 9ième année : 25 % et plus;

• Taux d'inoccupation de 15 à 24 ans : entre 40 et 50 %; • Nombre de décrocheurs scolaires à l'école secondaire (en

1991): 68%.

Un bilan des ressources et services (tels que clubs de devoirs) offerts aux décrocheurs potentiels de certaines écoles de la ville, nous démontre qu'aucune école de l'Île n'offrait ces services. De plus, un sondage effectué auprès des jeunes des écoles primaires et secondaires, nous a permis de constater qu'il y avait une demande de la part des jeunes pour l'ouverture d'un tel service.

Enfin, le vagabondage dans les rues, le vandalisme et les plaintes reçues au Service de police concernant les« gangs » de jeunes soulignent également leur inoccupation.

C'est ainsi que le Poste de communautaire de l'Île (PPCI), l'Avenue des jeunes et le Comité de résidents St­Rédempteur/Sacré-Coeur, ont uni leurs efforts pour obtenir une subvention pour mettre sur pied des clubs de devoirs qui visent à offrir de 1' aide sur le plan scolaire et de participer à des activités éducatives, sportives et manuelles. Évidem­ment, plusieurs étapes durent être franchises avant l'im­plantation de clubs de devoirs : entre autres, un partenariat fut développé avec les écoles et les parents; une équipe de près de 30 bénévoles a été sollicitée pour travailler auprès des jeunes et évidemment, le recrutement de la clientèle ciblée fut une étape importante. Un travail ardu a permis d'ouvrir cinq clubs de devoirs.

Parallèlement, les bénévoles du poste de police communau­taire ont aménagé une patinoire sur le terrain attenant au poste de police communautaire. Des démarches furent entreprises auprès de la ville et des conseillers municipaux du quartier. Des bénévoles, des commerçants, des partenai­res et des jeunes furent impliqués dans le projet. Après plusieurs mois de travail, une patinoire a vu le jour au parc Fontaine. Aujourd'hui, le terrain est bien aménagé et est transformé en terrain de hockey-balle et/ou de ballon panier, de sorte que les jeunes du secteur puissent se divertir à l'année dans des conditions saines et sécuritaires.

Les deux projets ont largement dépassé nos attentes : Cinq clubs de devoirs ont fonctionné. Nous avons dû sélectionner les jeunes dont les besoins étaient plus impor­tants. Le projet a permis de favoriser des interactions entre

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