hda : du romantisme au réalisme

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HISTOIRE DES ARTS au XIX e siècle

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Page 1: HDA : Du romantisme au réalisme

HISTOIRE DES ARTS

au XIXe siècle

Page 2: HDA : Du romantisme au réalisme

I

Le thème de la mort, du romantisme au réalisme.

Page 3: HDA : Du romantisme au réalisme

Jean Broc, La Mort d'Hyacinthe, 1801 . Huile sur toile, 175 × 120 cm. Musée de Poitiers.

Page 4: HDA : Du romantisme au réalisme

Anne-Louis Girodet-Trioson, Les funérailles d’Atala, 1808. Musée du Louvre.

Page 5: HDA : Du romantisme au réalisme

Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans, 1849-1850, Musée d’Orsay, Paris. Huile sur toile. Hauteur 315 cm - Largeur 668 cm

Page 6: HDA : Du romantisme au réalisme

Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836 L’abbé Birotteau mit un doigt sur ses lèvres. A ce geste, la mourante pencha la tête,

une faiblesse survint, elle agita les mains pour dire de faire entrer le clergé, ses enfants et ses domestiques ; puis elle me montra par un geste impérieux le comte anéanti et ses enfants qui survinrent. La vue de ce père de qui seuls nous connaissions la secrète démence, devenu le tuteur de ces êtres si délicats, lui inspira de muettes supplications qui tombèrent dans mon âme comme un feu sacré. Avant de recevoir l’extrême-onction, elle demanda pardon à ses gens de les avoir quelquefois brusqués ; elle implora leurs prières, et les recommanda tous individuellement au comte ; elle avoua noblement avoir proféré, durant ce dernier mois, des plaintes peu chrétiennes qui avaient pu scandaliser ses gens ; elle avait repoussé ses enfants, elle avait conçu des sentiments peu convenables ; mais elle rejeta ce défaut de soumission aux volontés de Dieu sur ses intolérables douleurs. Enfin elle remercia publiquement avec une touchante effusion de cœur l’abbé Birotteau de lui avoir montré le néant des choses humaines. Quand elle eut cessé de parler, les prières commencèrent ; puis le curé de Saché lui donna le viatique. Quelques moments après, sa respiration s’embarrassa, un nuage se répandit sur ses yeux qui bientôt se rouvrirent, elle me lança un dernier regard, et mourut aux yeux de tous, en entendant peut-être le concert de nos sanglots. Par un hasard assez naturel à la campagne, nous entendîmes alors le chant alternatif de deux rossignols qui répétèrent plusieurs fois leur note unique, purement filée comme un tendre appel.

Page 7: HDA : Du romantisme au réalisme

Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1856. [E]lle regarda tout autour d’elle, lentement, comme quelqu’un qui se réveille d’un

songe ; puis, d’une voix distincte, elle demanda son miroir, et elle resta penchée dessus quelque temps, jusqu’au moment où de grosses larmes lui découlèrent des yeux. Alors elle se renversa la tête en poussant un soupir et retomba sur l’oreiller.

Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement. La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ; ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s’éteignent, à la croire déjà morte, sans l’effrayante accélération de ses côtes, secouées par un souffle furieux, comme si l’âme eût fait des bonds pour se détacher. Félicité s’agenouilla devant le crucifix, et le pharmacien lui-même fléchit un peu les jarrets, tandis que M. Canivet regardait vaguement sur la place. Bournisien s’était remis en prière, la figure inclinée contre le bord de la couche, avec sa longue soutane noire qui traînait derrière lui dans l’appartement. Charles était de l’autre côté, à genoux, les bras étendus vers Emma. Il avait pris ses mains et il les serrait, tressaillant à chaque battement de son cœur, comme au contrecoup d’une ruine qui tombe. À mesure que le râle devenait plus fort, l’ecclésiastique précipitait ses oraisons ; elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un glas de cloche.

[...] Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. Elle n’existait plus.

Page 8: HDA : Du romantisme au réalisme

II

La représentation du paysage, du réalisme à l’impressionnisme

Page 9: HDA : Du romantisme au réalisme

Jean-François Millet, L'Angélus, 1857-1859. Huile sur toile, H 55,5 × L 66 cm. Musée d’Orsay, Paris.

 

Page 10: HDA : Du romantisme au réalisme

Claude Monet, Les Coquelicots, 1873. Huile sur toile, H 50 × L 65 cm. Musée d’Orsay, Paris.

Page 11: HDA : Du romantisme au réalisme

Guy de Maupassant, “La Maison Tellier”, 1881.    

Des deux côtés de la route la campagne verte se déroulait. Les colzas en

fleur mettaient de place en place une grande nappe jaune ondulante d'où

s'élevait une saine et puissante odeur, une odeur pénétrante et douce, portée

très loin par le vent. Dans les seigles déjà grands des bluets montraient leurs

petites têtes azurées que les femmes voulaient cueillir, mais M. Rivet refusa

d'arrêter. Puis parfois, un champ tout entier semblait arrosé de sang tant les

coquelicots l'avaient envahi. Et au milieu de ces plaines colorées ainsi par les

fleurs de la terre, la carriole, qui paraissait porter elle-même un bouquet de

fleurs aux teintes plus ardentes, passait au trot du cheval blanc, disparaissait

derrière les grands arbres d'une ferme, pour reparaître au bout du feuillage et

promener de nouveau à travers les récoltes jaunes et vertes, piquées de rouge

ou de bleu, cette éclatante charretée de femmes qui fuyait sous le soleil.

Page 12: HDA : Du romantisme au réalisme

Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885.    

Deuxième partie, chapitre 1, p.239, l.540 à 583.

Page 13: HDA : Du romantisme au réalisme

Claude Monet, Impression soleil levant, 1872. Huile sur toile, H48 ×L63 cm, Musée Marmottan, Paris.