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SINGINE Et si on franchissait le Röstigraben? D ès les premiers pas de cette balade, le ton est donné: en marchant de Grandfey à Guin, on va en prendre plein la vue. Cela commence par la traver- sée du pont du même nom, prisé des jog- geurs. Ses arches en acier ont été recou- vertes de béton dans les années 1920. L’ouvrage est de toute beauté, surplombant les méandres verts de la Sarine. Avec ses 79 m de haut, c’est la plus grande construc- tion sur la voie ferroviaire reliant Lausanne à Berne. Laissons-le derrière nous pour suivre le sentier en herbe, sur la gauche, en direction de l’ermitage de la Madeleine, non loin du hameau de Räsch. Avant de pé- nétrer dans ce site étonnant, creusé dans la falaise, il faut rejoindre les rives de la Sa- rine puis gravir les escaliers pour atteindre un tunnel piétonnier nous permettant de franchir l’autoroute A12 sans risque. Abandonnant le brouhaha des voitures fi- lant à toute vitesse sur l’artère, on se plaît à savourer la sérénité du site. Des marches raides nous amènent dans une discrète chapelle dissimulée dans la molasse. Plu- sieurs pièces se suivent en enfilade. On découvre 120 mètres de galeries, parfois larges de 20 mètres. Il faut bien regarder où l’on met les pieds, le sol n’étant pas plat. Une lampe torche peut se révéler utile pour observer en détail les personnages gravés sur les parois, les ouvertures percées dans la roche n’apportant pas toujours suffisam- ment de lumière. On apprend que ce lieu a été habité par des ermites aussi bien laïcs que religieux dès 1609. Le dernier d’entre eux n’a quitté ce discret repaire que durant l’entre-deux-guerres. Des rives aux marais Après cette pause historique et rafraîchis- sante, on repart en direction de Düdingen sur un sentier champêtre. On suit ensuite la route, peu fréquentée, menant aux rives du lac de Schiffenen, sur la gauche. L’eau y est si claire que l’on aperçoit facilement les poissons depuis le chemin. Splendide! Pi- quer une tête serait même envisageable, mais on se contentera d’une pause à l’ombre des arbres. Les marais de Guin sont encore loin. On quitte donc le sentier en gravier pour reprendre la route, longeant les parcs d’un élevage de chevaux haflingers, avant d’opter pour le chemin, devant nous, qui fend la forêt. On quittera finalement les bois pour conti- nuer, à droite, sur la route enjambant cette fois l’A12. Cap ensuite sur la gauche, le long de l’autoroute: on y découvre des panneaux didactiques indiquant le nom des plantes. Après le dépôt de bois, direction les marais! Ne ratez pas le panneau pointant le début du tour des étangs de Guin, sur la gauche. Le sentier en copeaux commence en contre- bas. Le tour complet du site, prisé par les familles, dure environ une demi-heure. Il vous permettra de revenir sur vos pas, par la route cette fois. Laissez-vous alors tenter par une courte marche pieds nus, proposée à cet endroit. Une fois vos chaussures enfi- lées, suivez le sentier boisé pour Garmiswil, entre de grandes cultures et la lisière. Nous voilà maintenant arrivés dans la loca- lité, qu’il s’agit de traverser. Il ne reste alors plus qu’à prendre la direction de Balliswil, par le sentier enjambant la voie ferrée. Le soleil tape fort. On est ravis d’atteindre la forêt. Notre chemin continue en ligne droite, et la montée fait chauffer nos mol- lets. À la hauteur d’un autel en pleine forêt, nous prenons en direction du pont de Grandfey, sur la droite. Après quelques mi- nutes de marche, nous découvrons Bal- liswil, un petit hameau abritant une belle demeure seigneuriale, datant du XVI e siècle. On a le temps de la contempler avant de redescendre par une allée de tilleuls majes- tueux jusqu’au viaduc, signe que notre épopée touche à sa fin. Céline Duruz n Une fois le viaduc de Grandfey traversé, nous voilà littéralement outre- Sarine. On prend alors plaisir à fureter dans l’ermitage de la Madeleine et à admirer les marais de Guin, Düdingen dans la langue de Goethe. 1. On traverse deux fois l’impressionnant viaduc de Grandfey, sous la voie ferrée reliant Lausanne à Berne. 2. Prenez le temps de visiter l’ermitage de la Madeleine, creusé dans une falaise du lac de Schiffenen. 3. Les marais sont légion sur le chemin pour Garmiswil. Balade 26 MAI 2017 11 1 2 3 © CÉLINE DURUZ Notre par- cours nous amène sur les rives du lac artificiel de Schiffenen. Ici, l’eau de la Sarine, si claire qu’il n’est pas rare d’apercevoir des poissons lorsqu’on longe les berges, est retenue par un barrage érigé en 1963 en aval, dans le village du même nom. L a c d e S c h if f e n e n Fribourg-Berne Ermitage de la Madeleine Granges- Paccot Düdingen Marais de Guin Allée des tilleuls de Balliswil INFOS PRATIQUES Y ALLER En transports publics En train jusqu’à Fribourg puis le bus N o 1 pour Granges-Paccot, sortir à l’arrêt Poya ou le train S1 pour Thoune s’arrê- tant aussi à cet endroit. Compter 20 minutes de marche pour arriver au viaduc de Grandfey. En voiture Aller à Fribourg, continuer en direction de Granges-Paccot et du viaduc de Grandfey. Il y a un parking après l’Auberge des Quatre-Vents, sur la droite. LE PARCOURS Il faut compter 4 h pour parcourir cette boucle de 13 kilomètres (210 m de dénivelé), visite de l’ermitage de la Madeleine et tour des marais de Guin compris. SE RESTAURER Sur la grande terrasse, les pieds dans l’herbe, du Restaurant de Grandfey (fermé lundi et mardi) ou sur le parcours, à l’Auberge de Garmiswil (fermée lundi et mardi). SE RENSEIGNER www.fribourgtourisme.ch © INFOGRAPHIE PASCAL ERARD Publicité TRANSPORTS - MUSÉES - ACTIVITÉS Tout le canton de Fribourg pour 40.- www.fripass.ch GUIN

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SINGINE

Et si on franchissait le Röstigraben?

Dès les premiers pas de cette balade, le ton est donné: en marchant de Grandfey à Guin, on va en prendre

plein la vue. Cela commence par la traver-sée du pont du même nom, prisé des jog-geurs. Ses arches en acier ont été recou-vertes de béton dans les années 1920. L’ouvrage est de toute beauté, surplombant les méandres verts de la Sarine. Avec ses 79 m de haut, c’est la plus grande construc-tion sur la voie ferroviaire reliant Lausanne à Berne. Laissons-le derrière nous pour suivre le sentier en herbe, sur la gauche, en direction de l’ermitage de la Madeleine, non loin du hameau de Räsch. Avant de pé-nétrer dans ce site étonnant, creusé dans la falaise, il faut rejoindre les rives de la Sa-rine puis gravir les escaliers pour atteindre un tunnel piétonnier nous permettant de franchir l’autoroute A12 sans risque. Abandonnant le brouhaha des voitures fi-lant à toute vitesse sur l’artère, on se plaît à savourer la sérénité du site. Des marches raides nous amènent dans une discrète chapelle dissimulée dans la molasse. Plu-sieurs pièces se suivent en enfilade. On découvre 120 mètres de galeries, parfois larges de 20 mètres. Il faut bien regarder où l’on met les pieds, le sol n’étant pas plat. Une lampe torche peut se révéler utile pour

observer en détail les personnages gravés sur les parois, les ouvertures percées dans la roche n’apportant pas toujours suffisam-ment de lumière. On apprend que ce lieu a été habité par des ermites aussi bien laïcs que religieux dès 1609. Le dernier d’entre eux n’a quitté ce discret repaire que durant l’entre-deux-guerres.

Des rives aux maraisAprès cette pause historique et rafraîchis-sante, on repart en direction de Düdingen sur un sentier champêtre. On suit ensuite la route, peu fréquentée, menant aux rives du lac de Schiffenen, sur la gauche. L’eau y est si claire que l’on aperçoit facilement les poissons depuis le chemin. Splendide! Pi-quer une tête serait même envisageable, mais on se contentera d’une pause à l’ombre des arbres. Les marais de Guin sont encore loin. On quitte donc le sentier en gravier pour reprendre la route, longeant les parcs d’un élevage de chevaux haflingers, avant d’opter pour le chemin, devant nous, qui fend la forêt. On quittera finalement les bois pour conti-nuer, à droite, sur la route enjambant cette fois l’A12. Cap ensuite sur la gauche, le long de l’autoroute: on y découvre des panneaux didactiques indiquant le nom des plantes.

Après le dépôt de bois, direction les marais! Ne ratez pas le panneau pointant le début du tour des étangs de Guin, sur la gauche. Le sentier en copeaux commence en contre-bas. Le tour complet du site, prisé par les familles, dure environ une demi-heure. Il vous permettra de revenir sur vos pas, par la route cette fois. Laissez-vous alors tenter par une courte marche pieds nus, proposée à cet endroit. Une fois vos chaussures enfi-lées, suivez le sentier boisé pour Garmiswil, entre de grandes cultures et la lisière. Nous voilà maintenant arrivés dans la loca-lité, qu’il s’agit de traverser. Il ne reste alors plus qu’à prendre la direction de Balliswil, par le sentier enjambant la voie ferrée. Le soleil tape fort. On est ravis d’atteindre la forêt. Notre chemin continue en ligne droite, et la montée fait chauffer nos mol-lets. À la hauteur d’un autel en pleine forêt, nous prenons en direction du pont de Grandfey, sur la droite. Après quelques mi-nutes de marche, nous découvrons Bal-liswil, un petit hameau abritant une belle demeure seigneuriale, datant du XVIe siècle. On a le temps de la contempler avant de redescendre par une allée de tilleuls majes-tueux jusqu’au viaduc, signe que notre épopée touche à sa fin.

Céline Duruz n

Une fois le viaduc de Grandfey traversé, nous voilà littéralement outre-Sarine. On prend alors plaisir à fureter dans l’ermitage de la Madeleine et à admirer les marais de Guin, Düdingen dans la langue de Goethe.

1. On traverse deux fois l’impressionnant viaduc de Grandfey, sous la voie ferrée reliant Lausanne à Berne. 2. Prenez le temps de visiter l’ermitage de la Madeleine, creusé dans une falaise du lac de Schiffenen. 3. Les marais sont légion sur le chemin pour Garmiswil.

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Notre par-cours nous amène sur les rives du lac artificiel de Schiffenen. Ici, l’eau de la Sarine, si claire qu’il n’est pas rare d’apercevoir des poissons lorsqu’on longe les berges, est retenue par un barrage érigé en 1963 en aval, dans le village du même nom.

Lac d

e Schiffenen

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Ermitagede la

Madeleine

Granges-Paccot

Düdingen

Marais de Guin

Allée des tilleuls de Balliswil

INFOS PRATIQUES

Y ALLER En transports publics En train jusqu’à Fribourg puis le bus No 1 pour Granges-Paccot, sortir à l’arrêt Poya ou le train S1 pour Thoune s’arrê-tant aussi à cet endroit. Compter 20 minutes de marche pour arriver au viaduc de Grandfey.En voiture Aller à Fribourg, continuer en direction de Granges-Paccot et du viaduc de Grandfey. Il y a un parking après l’Auberge des Quatre-Vents, sur la droite.

LE PARCOURS Il faut compter 4 h pour parcourir cette boucle de 13 kilomètres (210 m de dénivelé), visite de l’ermitage de la Madeleine et tour des marais de Guin compris.

SE RESTAURER Sur la grande terrasse, les pieds dans l’herbe, du Restaurant de Grandfey (fermé lundi et mardi) ou sur le parcours, à l’Auberge de Garmiswil (fermée lundi et mardi).

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