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L a société Guillot-Pelletier a été créée en 1838 par Mon- sieur Guillot qui, aidé de sa cousine Mme Pelletier, s’est lancé dans la serrurerie et la ferronnerie d’art (clotures de jardins publics, marchés couverts - par ex. celui de Vendôme, jardins d’hiver, etc.). Trois générations de Guillot se sont succédées à la tête de l’entreprise. Le dernier Guillot à la direction de l’entreprise est mort prématu- rément à 30 ans et sa femme, qui n’était pas préparée à cette fonc- tion, a néanmoins repris les rennes de l’entreprise dans les années 60. Sous sa direction la société a évolué au niveau de son activité vers l’élec- troménager et l’automobile pour la fabrication en sous-traitance de pièces en tubes avec des grandes sé- ries. La ferronnerie a été totalement abandonnée en 1995. Cependant, une trop grande dépendance envers un nombre très restreint de client a failli entraîner la disparition de l’entreprise. C’est à l’occasion d’une conversa- tion sur le salon du Midest en 2003 que Jean-Charles Barbier, dirigeant de Tubazur, prend connaissance des difficultés de Guillot-Pelletier. Les deux entreprises étaient à l’ori- gine complémentaires car Tubazur était un sous-traitant généraliste pour la moyenne série avec une clientèle très diversifiée. « Nous fai- La société Guillot-Pelletier faisait traditionnellement sous-traiter les pièces de tôlerie intégrées à ses réalisations. Dans l’intention d’être plus réactive par rapport aux demandes de ses clients, elle a décidé récemment d’intégrer une machine de découpe laser fibre et une presse plieuse. Guillot-Pelletier intègre le pliage et le laser avec l’expertise de Salvagnini Laser - Pliage La presse plieuse 100 t est machine passe-partout d’un atelier de sous- traitant en tôlerie. Guillot Pelletier a opté pour des butées 5 axes, afin de ne pas être limité pour certaines pièces et éviter d’avoir à faire des gabarits spé- ciaux. Photo Salvagnini Métal industries - nov-déc 2013 www.machine-outil.com 18

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La société Guillot-Pelletier a été créée en 1838 par Mon-sieur Guillot qui, aidé de sa

cousine Mme Pelletier, s’est lancé dans la serrurerie et la ferronnerie d’art (clotures de jardins publics, marchés couverts - par ex. celui de Vendôme, jardins d’hiver, etc.). Trois générations de Guillot se sont succédées à la tête de l’entreprise. Le dernier Guillot à la direction de l’entreprise est mort prématu-rément à 30 ans et sa femme, qui n’était pas préparée à cette fonc-tion, a néanmoins repris les rennes de l’entreprise dans les années 60. Sous sa direction la société a évolué au niveau de son activité vers l’élec-troménager et l’automobile pour la fabrication en sous-traitance de pièces en tubes avec des grandes sé-

ries. La ferronnerie a été totalement abandonnée en 1995. Cependant, une trop grande dépendance envers un nombre très restreint de client a failli entraîner la disparition de l’entreprise.C’est à l’occasion d’une conversa-tion sur le salon du Midest en 2003

que Jean-Charles Barbier, dirigeant de Tubazur, prend connaissance des difficultés de Guillot-Pelletier. Les deux entreprises étaient à l’ori-gine complémentaires car Tubazur était un sous-traitant généraliste pour la moyenne série avec une clientèle très diversifiée. « Nous fai-

La société Guillot-Pelletier faisait traditionnellement sous-traiter les pièces

de tôlerie intégrées à ses réalisations. Dans l’intention d’être plus réactive

par rapport aux demandes de ses clients, elle a décidé récemment d’intégrer

une machine de découpe laser fibre et une presse plieuse.

Guillot-Pelletier intègre le pliageet le laser avec l’expertisede Salvagnini

Laser - Pliage

La presse plieuse 100 t est machine passe-partout d’un atelier de sous-traitant en tôlerie. Guillot Pelletier a opté pour des butées 5 axes, afin de ne pas être limité pour certaines pièces et éviter d’avoir à faire des gabarits spé-ciaux. Photo Salvagnini

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sions le même métier, mais rarement en concurrence frontale, jusqu’au jour où leurs marchés historiques étaient en forte décroissance et nous sommes devenus concurrents » précise Jean-Charles Barbier.Reprise en 2004 par Jean-Charles Barbier, l’entreprise est intégrée au groupe JCB Industries qui em-ploie aujourd’hui une cinquantaine de personnes avec un savoir-faire reconnu dans le domaine du tube et de l’assemblage de pièces méca-nosoudées. Ses principaux mar-chés sont situés dans le domaine du poids-lourd pour des pièces de structure, du bâtiment au sens large (supports de mats d’antennes, pièces pour volets roulants, échelles et échafaudages, chaudières, ser-rures, nacelles, etc.), de la moto-culture, du médical (barrière de lit médicalisé) ou encore du ferroviaire (structure de sièges TGV).Le groupe est certifié ISO 9001, ISO/TS 16949 pour l’automobile et va mettre en place une démarche qualité spécifique au ferroviaire selon la norme NF EN 15085.

réalisation de prototypes. Nous avions songé au début du projet à du maté-riel d’occasion acheté à un constructeur (machine reconditionnée). Rapide-ment nous avons opté pour du neuf, d’autant plus que nous avions un poste achat assez important dans les domaines tôlerie et découpe laser de tubes. » constate Jean-Charles Bar-bier.Pour le pliage, l’investissement s’est porté sur une presse plieuse 100  tonnes x 3 mètres. Pourquoi cette capacité en pliage ? « Réflexe de sous-traitant ! En effet, même si aujourd’hui notre plus grande pièce est de 800 mm et que nous plions du 10 mm, nous avons cette culture d’acqué-rir des machines avec un potentiel (sur-dimensionnées ou capacités techniques particulières) qui dépassent nos besoins du moment. Ainsi, nous préservons notre souplesse et notre polyvalence. De plus, les différents constructeurs consultés m’ont présenté cette presse plieuse 100 t comme la machine passe-partout d’un atelier de tôlerie. Nous avons par contre opté pour des butées 5 axes, afin de ne pas être limité pour

Elle bénéficie également de quali-fications particulières, par exemple pour le soudage manuel ou robotisé de l’aluminium.Chaque entité conserve néanmoins ses spécificités, par exemple le cin-trage de tubes de grosses sections (à partir de 60 à 70 mm) et de tubes carrés ou rectangulaires chez Guil-lot Pelletier, tandis que Tubazur est le spécialiste du formage des extré-mités de tubes (rétreint ou évase-ments techniques).Des investissement récents ont contribué à marquer les différences : machine de découpe laser pour tubes chez Tubazur et machine de découpe laser pour tôle et presse plieuse chez Guillot-Pelletier.

Intégration de la découpe et du pliage

« Nous avons été amenés à réaliser cet investissement dans des machines de tôlerie chez Guillot Pelletier car nous manquions de réactivité avec nos sous-traitants, en particulier pour la

Laser - Pliage

Salvagnini a conseillé une source fibre 3 kW qui est capable de répondre aux besoins courants de l’entreprise (par exemple, découpe de platines entre 6 et 8 mm d’épaisseur), ainsi qu’à ses utilisations exceptionnelles (découpe d’acier de 20 mm d’épaisseur).Photo Salvagnini

→ Retrouvez SALVAGNINI sur www.machine-outil.com

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certaines pièces et éviter d’avoir à faire des gabarits spéciaux. » précise Jean-Charles Barbier.Pour la découpe laser, Jean-Charles Barbier songeait au début à l’acqui-sition d’une machine d’occasion CO₂, même s’il était attiré par la technique du laser fibre, présentée par Salvagnini comme un produit d’avenir. Entre les deux solutions, l’écart de prix était important et il a donc sondé les différents acteurs du marché pour confronter les deux technologies. Il n’a pas été facile de se décider en écoutant les construc-teurs qui se partageaient en deux camps : Salvagnini pour le laser fibre et les autres pour le CO₂. Par-mi les arguments développés par les défenseurs du CO₂, sa polyva-lence, mot cher aux oreilles de Jean-Charles Barbier. Ont également été évoquées les limites supposées de la fibre en terme d’épaisseur ou de matériaux à découper. Même si Jean-Charles Barbier connaissait les ‘faiblesses’ du CO₂ (contraintes du chemin optique, coûts de main-tenance élevés), la partie était loin d’être gagnée pour Salvagnini qui lui a alors proposé de venir en Italie pour réaliser des tests de découpe et le rassurer. « Salvagnini m’a prouvé par ces démonstrations en conditions réelles (coupe acier 20 mm, coupe de tôles inox filmées et découpe propre de l ’aluminium) que la machine de découpe laser fibre L3 de Salvagnini était adaptée à nos besoins et je ne re-grette pas ce choix ! »L’arrivée de la presse plieuse et du laser n’ont pas exigé de recrutement

Laser - Pliage

De haut en bas :- Produit exposé lors des journées portes ouvertes qui montre le savoir faire du groupe JCB Industrie en dé-coupe, pliage et cintrage de tube.- Exemples de pièces réalisées par Guillot Pelletier.- Exemples de pièces réalisées par Tubazur

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spécifique mais juste une forma-tion du personnel (une semaine en tout pour former 4 personnes). La culture de transformation du métal acquise par le cintrage du tube a facilité l’apprentissage de la presse plieuse.« Les opérateurs ont été soulagés de constater que la tôle comporte moins de paramètres variables que le tube : en effet, sur ce dernier, les variations di-mensionnelles du diamètre, de l ’épais-seur, les caractéristiques mécaniques et le cordon de soudure sont autant de particularités qui compliquent le cin-trage. Avec la presse plieuse, les pièces finies sont identiques de la première à la dernière d’une série.Les opérateurs apprécient également que la tôle soit propre, contrairement au tube qui est gras après la coupe. De plus, le process est plus silencieux et sur les pièces de petites tailles l ’opérateur peut être assis. Le pliage est donc per-çu comme plus reposant. » se félicite Jean-Charles Barbier.L’intégration de la découpe laser a été encore plus simple que celle du pliage. Guillot-Pelletier a choisi d’utiliser les post-processeur Salva-gnini et a quasiment été autonome dès le départ. « Ce sont des machines plutôt faciles à prendre en main ! Aujourd’hui, il nous reste à parfaire notre connaissance des subtilités pour l ’imbrication et les micros-jonctions. » reconnait Jean-Charles Barbier.

Un message pour les donneurs d’ordres

Ces investissements ont été pensés dans une stratégie plus globale afin de sortir d’une trop grande spé-cialisation du Groupe. « Jusqu’à la crise de 2008, l ’hyper spécialisation était considérée comme une vertue par nos donneurs d’ordres qui recher-chaient uniquement des sous-trai-tants spécialistes. Actuellement, ils nous demandent d’avoir une offre métier élargie. De plus, nous sommes

un marché que nous avions perdu il y a quelques années au profit d’un four-nisseur chinois. En assurant un lien entre la conception et la fabrication proche, les donneurs d’ordres main-tiennent leur savoir-faire en matière de conception. »

capables d’aborder des tailles de séries plus faibles que par le passé. » conclut Jean-Charles Barbier. « L’annonce de ces investissements à nos clients et pros-pects nous a automatiquement amené du travail. Cerise sur le gâteau, nous sommes mêmes parvenus à reconquérir

Découpe de tubes cintrés

Le point de vue du constructeur

La machine de découpe laser ré-pond à deux besoins : la découpe de tôles et la découpe de tube après cintrage.« Notre machine de découpe laser spécifique pour le tube intervient avant le cintrage et il n’est donc pas possible d’effectuer une découpe à l’emplacement du cintrage à ce moment car le trou serait déformé lors du cintrage. Nous utilisons donc notre machine de découpe laser à plat pour effectuer ces découpes particulières dans les cintres (par exemple, dé-coupe hexagonale). Nous avons ajouté des butées de positionnement sur la table afin de placer le montage nécessaire.La machine laser L3 bénéficie d’une course de l’axe Z de 100 mm qui est adap-tée au diamètre de nos tubes. Salvagnini a simplement modifié les paramètres du capteur capacitif pour cette application spéciale et tout fonctionne parfaite-ment. » apprécie Jean-Charles Barbier.

Serge Bourdier, Directeur Commercial de Salvagnini France « En réalisant les études pour Guillot Pelletier, nous avons pris évidemment en compte les besoins de l’entreprise en terme de matières, de dimensions et de types de pièces. Nous avons également pris en considération le fait que la société met-tait en place de nouvelles technologies et qu’il fallait donc une grande simplicité d’utilisation, en particulier dans le domaine du laser.Pour le pliage, il était difficile de définir une gamme puisque l’entreprise partait de zéro. Le choix de la presse plieuse B2, machine premium en terme d’équi-pements (5 axes de butée, 2 axes du tablier, bombage Wila pour la précision et facilité d’utilisation des outils Wila avec une totale liberté de placement, sys-tème ESIT pour une gestion intelligente de l’énergie permettant de réaliser une économie de 70 à 90%) assure à Guillot Pelletier un bon compromis entre ses besoins actuels et les futurs à l’intérieur du budget disponible.Dans le domaine du laser, nous avons conseillé une source fibre 3 kW qui est capable de répondre aux besoins courants de l’entreprise (par exemple, découpe de platines entre 6 et 8 mm d’épaisseur), ainsi qu’à ses utilisations exceptionnelles (découpe d’acier de 20 mm d’épaisseur). »

Laser - Pliage

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