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Guillaume Le Blanc
Mémoire de stage :
Animédia : E-learning et
Délocalisation de la production en Inde
IUP Commerce de Bordeaux IVMaster 1 : Sciences de gestion et management
Mention Commerce et Marketing
Option Politiques et Stratégies commercialesAnnée : 2006-2007
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Présentation de l’entreprise
Nom commercial : Animédia
Date de création : 1995
Coordonnées : TOUR ORION
12-16 RUE DE VINCENNES
93100 MONTREUIL
Structure juridique : S.A.S
Activité (code NAF) 722C
Principaux dirigeants : Marc TAIB
Effectif salarié : environ 150 personnes
Chiffres clés au 31/01/2006 Chiffre d'affaires : 2 036 315 €Résultat : 557 398 €
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Remerciements S. Naveen
Merci a Naveen pour avoir facilité mon intégration dans l’équipe indienne.
Thiyagaseelan & Ganeshkhumar.
Merci à eux pour s’être occupé de tout l’aspect administratif et matériel de mon stage (billets
d’avion, visa, logement, transport)
Hervé Debauchesne
Merci a Mr. Debauchesne pour mon recrutement et le suivi administratif du stage.
P. Sangeetha
Merci à elle pour ne pas m’avoir fait visiter la ville et avoir été si aimable avec moi.
Remerciements particuliers à Samuel Tassel.
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Sommaire Présentation de l’entreprise.........................................................................................................2Remerciements............................................................................................................................3Sommaire....................................................................................................................................4Introduction.................................................................................................................................51. Présentation de l’entreprise.................................................................................................7
1.1. Chronologie..................................................................................................................81.2. Organigramme..............................................................................................................81.3. Son positionnement sur le marché du E-learning.......................................................10
2. Le E-learning....................................................................................................................112.1. Définition...................................................................................................................11
2.1.1. Définition légale..................................................................................................112.1.2. Présentation.........................................................................................................12
2.2. Les différents types de E-learning..............................................................................122.2.1. Généralités..........................................................................................................122.2.2. Blended formation (ex : Air France, Eurocopter)...............................................142.2.3. E-learning............................................................................................................162.2.4. Auto-formation (ex: Auchan Modules Express).................................................16
2.3. Les Avantages et les inconvénients techniques et pédagogiques du e-learning........162.3.1. Rentabilité du e-learning.....................................................................................162.3.2. Les avantages du e-learning................................................................................192.3.3. Les contraintes....................................................................................................21
2.4. Les étapes de la production d’une formation E-learning...........................................242.4.1. Le prototypage....................................................................................................242.4.2. Le story-board.....................................................................................................242.4.3. Le développement...............................................................................................242.4.4. Le suivi de développement : Le feed-back.........................................................252.4.5. Gestion des délais de livraison............................................................................26
3. La délocalisation en Inde..................................................................................................263.1. Le choix du pays........................................................................................................263.2. La filiale indienne.......................................................................................................28
4. Travail effectué.................................................................................................................304.1. Castorama...................................................................................................................304.2. Mindscape..................................................................................................................314.3. Audit de la production indienne.................................................................................32
4.3.1. Les problèmes :...................................................................................................324.3.2. Proposition de solutions......................................................................................37
Conclusion................................................................................................................................39Bibliographie.............................................................................................................................40Table des matières.....................................................................................................................41
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Introduction A la fin du Master 1 de Commerce International de l'IUP de Bordeaux, les étudiants doivent
effectuer un stage de trois mois au minimum.
Le but principal de ce stage est d'apprendre à l'étudiant le travail en situation réelle. En bref,
de lui fournir une occasion d'utiliser ses connaissances théoriques acquises à l'université et de
les appliquer dans le monde du travail.
L'étudiant devra aider une entreprise, en accomplissant une mission répondant à une
problématique à court terme de l'entreprise.
La façon dont j'ai trouvé ce stage est quelque peut particulière.
Tout d'abord le processus de recherche de stage n'a pas été facile. Je recherchais
principalement une entreprise spécialisée dans les ordinateurs, et ce, dans la région de
bordeaux. Après quelques semaines de recherche, j'ai trouvé une offre intéressante dans une
entreprise vendant des solutions de voix sur IP dans des pays étrangers. Malheureusement,
cette entreprise cherchait un stagiaire effectuant un stage de fin d'année afin de l'embaucher à
l'issue de son stage.
Je n'ai ensuite plus trouvé une seule offre intéressante dans ce secteur et dans cette zone de la
France. J'ai donc commencé à répondre au maximum d'offres de stages possibles sur les sites
Internet spécialisés dans ce domaine.
J'ai finalement été contacté pour un entretien avec Valeo, à Paris, afin de vendre des
climatisations de voitures pendant mon stage. Malheureusement, nouvel échec : l'entretien ne
s'est pas très bien déroulé. J'étais assez désespéré face à ces échecs répétés, et passablement
énervé que cela me coute tant d'argent.
Le même jour, j'ai donc appelé un ami qui m'a conseillé une entreprise de la région parisienne
baptisée Animédia et spécialisée dans le secteur du e-learning. Après une candidature
spontanée, j'ai eu droit à un entretien le jour même, et Hervé de Beauchesne, directeur
administratif et financier, me proposa alors de faire un stage de 5 mois en Inde, à Chennai
(leur filiale indienne est basée à cet endroit).
Au cours de ce mémoire, je m’efforcerai de répondre à cette double problématique :
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Quel est l’intérêt du e-learning et la délocalisation des services informatiques en Inde est-elle
intéressante ?
Après une rapide présentation de l’entreprise et de son activité, nous étudierons les avantages
et inconvénients du e learning, puis ceux de la délocalisation de la production en Inde.
Enfin, dans une seconde partie, nous verrons le travail effectué au cours de ce stage.
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1. Présentation de l’entreprise
Animédia a été crée en 1995. Cette petite PME a plus particulièrement visé le marché de la
formation Multimédia destinée aux entreprises grands comptes.
Aujourd’hui grâce à une stratégie de gestion de projet unique, elle a su dominer ce marché et
se positionne aujourd’hui comme la plus grande PME sur ce secteur. Elle emploie plus d’une
centaine de personnes et comptera bientôt 300 personnes début 2006. Animédia doit sa
réussite le plus fréquemment à ses tarifs de réalisation.
En effet, elle est 30 à 500% moins chère que ses concurrents. Cela s’explique par sa stratégie
de délocalisation de la production, via ses filiales et son prestataire. Mais en plus du fait de ses
tarifs avantageux, elle a une rapidité d’exécution des projets qui reste raisonnable.
Animédia propose différents types de contenus :
Contenus spécifiques à la formation mixte « blended formation ».
Contenus spécifiques au e-learning pur.
Productions de support papier.
Pour différents types de produits de formation :
Formation « métier »: Formation qui permet l’apprentissage d’un métier et ses
différentes fonctionnalités, (blended formation) par exemple l’apprentissage d’un
nouveau métier de piste pour Air France (Responsable Zone Avion).
Formation « produits » : Formation qui permet d’acquérir des connaissances et des
compétences sur différents types de produits bien spécifiques.
Par exemple :
Présentation du système de signalisation de l’hélicoptère EC 225 pour les
mécaniciens, avioniques et pilotes (blended formation, e-learning, rédaction d’un
support papier) pour Eurocopter.
Présentation et apprentissage des spécificités techniques et commerciales
concernant les appareils photos numériques (e-learning ou blended formation)
pour Auchan.
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Formation « application informatique » : notice visuelle et interactive permettant
l’apprentissage d’un logiciel.
Par exemple :
Apprentissage du nouveau logiciel de gestion de circulation des trains : OLERON
pour la SNCF (blended formation).
1.1. Chronologie
1.2. Organigramme Animédia s’organise selon la manière suivante :
- Le pôle Animédia France.
- Le pôle Animédia Inde (IMEDIA).
Autour du pôle Animédia France s’organise :
- Le département administratif (la direction, les RH et le Marketing).
- Le département de conception (environs 15 personnes).
- Le département technique (5 personnes).
- Le département commercial.
Autour du pôle Animédia Inde s’organise :
- Le département de développement (115 personnes).
- Le département de qualité.
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- Le département de conception (spécifique à un certain type de projets seulement).
Organigramme de l'entreprise
Olivier Prigent (Responsable de production) gère à ce jour 6 chefs de projets. Il confie à
chacun une liste de projets à suivre. Il définit les objectifs et gère également les aspects
commerciaux de certains projets. Il s’occupe de gérer les plannings des équipes indiennes en
fonction des besoins des équipes de conception françaises.
Il participe également à la rédaction des réponses aux appels d’offre (Réponse à l’appel
d’offre ANVAR …).
Les chefs de projets ont la charge des projets qui leur sont confiés, ils sont responsables des
délais de production en fonction du coût du projet, ils gèrent les équipes de conceptions
françaises et indiennes sur certains projets (Eurocopter).
Ils sont les interlocuteurs privilégiés avec les clients auprès de qui ils interviennent en tant que
conseillers et experts dans le domaine de la formation multimédia.
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1.3. Son positionnement sur le marché du E-learning Animédia se positionne sur le marché de la formation multimédia à distance. De ce fait, elle
se positionne sur différents types de marchés :
Le marché de réalisation de contenus spécifiques sur mesure pour les entreprises qui ont
un besoin bien particulier et non générique.
Animédia se positionne essentiellement sur ce type de marché où elle est leader.
Le marché du conseil dans lequel Animédia intervient comme conseiller et expert. Elle
analyse la demande et propose des moyens de mises en place. Dans la plupart des cas, à
cette demande, Animédia parvient le plus souvent à concrétiser ce projet par une
réalisation.
Le marché de l’édition où Animédia se propose de développer des contenus plus
génériques qui répondent donc aux besoins des entreprises diverses et variées. Animédia
travaille souvent en partenariat avec des entreprises telles que TOTAL, L’OREAL,
SNECMA, SCHNEIDER afin de créer des contenus génériques sur la réglementation, la
sécurité, l’hygiène ou l’environnement.
Le marché des plates-formes qui assure la gestion des contenus de formation multimédia
où Animédia propose aux entreprises non pourvues de leur propre plateforme, son LMS
LITE. Celle-ci est compatible aux normes AICC / SCORM ce qui permet une intégration
universelle des contenus de formations qui seront développés.
Le marché de la formation multimédia est essentiellement constitué de PME tels
qu’Xperteam, KTM-Advance, le groupe Bernard-Julhiet et bien autres encore.
Pourtant, Animédia ne compte pas que les PME parmi ses concurrents, mais aussi :
Grands groupes : Accenture, Toshiba, IBM et d’autres encore n’ont pas cette
compétence d’origine mais ont su s’adapter par rapport à la demande de leur clientèle.
Freelance : Ce sont de petites structures qui interviennent essentiellement sur des projets
de petites envergures.
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Malgré tous ces concurrents, Animédia ne connaît pas réellement de concurrence directe, elle
est la seule à proposer des produits de formation multimédia avec un rapport qualité/prix et
des délais de réalisations si avantageux.
2. Le E-learning
2.1. Définition
2.1.1. Définition légale Une « formation ouverte et/ou à distance » est un dispositif souple de formation organisé en
fonction de besoins individuels ou collectifs (individus, entreprises, territoires). Elle comporte
des apprentissages individualisés et l’accès à des ressources locales ou à distance.
Elle n’est pas exécutée nécessairement sous le contrôle permanent d’un formateur.
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Le droit positif régissant la formation professionnelle continue ne comporte aucune
disposition susceptible de faire obstacle à la mise en œuvre de ces nouvelles modalités de
déroulement des actions de formation professionnelle. (…) Les règles d’imputation des
dépenses applicables aux FOAD (formation ouverte et/ou à distance) sont les mêmes que
celles concernant les formations de droit commun. De manière générale, il s’agit du prix
d’achat de l’action de formation ouverte et à distance, du prix d’achat des documents
pédagogiques ou des prestations de services qui leur sont étroitement liées dans le respect des
règles en vigueur, la partie de l’annuité d’amortissement des biens nécessaires à la réalisation
de l’action et de rémunérations des stagiaires qui bénéficient de la formation.
Ministère de l’emploi et de la solidarité
CIRCULAURE DGEFP n°2001/22 du 20 juillet 2001
Relative aux formations ouvertes et/ou à distance « FOAD »
2.1.2. Présentation Le E-learning désigne tout dispositif de formation utilisant le réseau internet ou un réseau
intranet comme canal de diffusion. Il désigne l’acte pédagogique qui se déroule en ligne.
Les contenus sont disponibles sur une plate-forme (LITE pour Animédia, DOCENT pour
Auchan, WBT Manager pour X-perteam). Cette plateforme permet de suivre et de gérer toutes
les activités de formation.
Ces contenus e-learning sont multimédia, en d’autres termes ils combinent textes, images
fixes ou animées, dessins et graphiques, sons, vidéo et autres.
Ils sont basés sur l’interactivité, c’est-à-dire la possibilité pour l’apprenant d’intervenir au
cours de son processus d’apprentissage.
2.2. Les différents types de E-learning
2.2.1. Généralités Grâce au e-learning, il est possible de former sur des domaines et des champs de compétences
aussi diversifiées que les métiers d’avocat, de pilote ou de charcutier. Pour toutes les
formations métiers, certains éléments peuvent faire l’objet d’un dispositif en e-learning.
Il convient toutefois d’en mesurer la pertinence et la rentabilité et de réaliser à chaque fois un
travail d’ingénierie spécifique qui prenne en compte les caractéristiques des apprenants et des
métiers, les conditions de travail et d’apprentissage, etc.
Il existe différents types de e-learning :
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Formations tutorées:
Dans la plupart des formations, le tutorat est préconisé. En effet, le tuteur est là pour
animer la séance de formation, répondre aux questions des apprenants. Il introduit la
formation, aide à la prise en main et encourage l’apprenant. Par exemple la formation
métier pour Air France est prévue pour être tutorée.
E-learning non tutoré :
Certaines formations sont prévues pour être en auto-formation ainsi les modules
express Auchan sont à dispositions du personnel pour leur permettre de suivre les
formations sur les produits qui les intéressent (ex : Module express concernant Les
Aspirateurs traîneaux).
L’intervention du formateur pourra se faire individuellement ou collectivement de façon
asynchrone ou synchrone :
Les formations asynchrones :
Dans ce type de formations, l’apprenant n’a pas de contact simultané ou en temps réel
avec le formateur ou les autres apprenants. C’est le cas pour les formations utilisant
des forums ou le mail comme moyen d’échanges.
Les formations synchrones :
Il s’agit d’une situation de formation où l’apprenant a un contact simultané avec le
formateur ou les autres apprenants et peut échanger avec eux en face à face au moyen
du chat, téléphone, ou via les visioconférences. C’est notamment le cas pour les
formations à l’anglais.
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2.2.2. Blended formation (ex : Air France, Eurocopter)
2.2.2.1. Définition La formation mixte permet d’associer des modules e-learning et des cours en présentiel.
Une partie de la formation est alors assurée en entreprise et la partie e-learning est suivie soit
depuis le poste de l’apprenant soit en centre de ressources. Une formation mixte permet de
varier les dispositifs pédagogiques. La partie e-learning peut être envisagée comme un
complément de cours, une mise en pratique, un approfondissement personnalisé, un
entraînement, des tests comme pour les modules express Auchan. Ils peuvent être soient
étudiés en formation mixte, où le module viendra appuyer et illustrer les propos du formateur,
soit utilisé en formation E-learning non tutorée en mode asynchrone. Dans ce cas là, ils
permettent à l’apprenant un approfondissement personnalisé.
La partie présentielle offre un cadre motivant et des échéances à l’apprenant, ce qui réduit le
nombre d’abandon pour le e-learning. Ceci est très présent notamment chez Air France et
EUROCOPTER.
En effet, plusieurs projets de e-learning ont été un échec du fait du trop grand nombre
d’abandons. Il a été donc choisi de mettre en place une formation mixte qui va permettre à
l’apprenant de se retrouver à la fois autonome devant un ordinateur mais également au
formateur de pouvoir dirigé la formation, répondre aux questions des apprenants mais surtout
ANIMER la formation.
2.2.2.2. Les avantages d’une formation mixte La formation mixte permet d’une part :
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De créer des groupes homogènes lors de la formation présentielle. Cela permet d’y être
plus efficace et d’avancer plus vite.
D’être au plus prêt du besoin de formation.
Une formation mixte doit permettre d’élargir et d’adapter le choix de l’offre de formation en
fonction de la demande, des contraintes et du contexte en associant différents modules et le
présentiel :
D’allier les avantages du E-learning :
Accès au cours à la convenance de l’apprenant, à son rythme et en fonction des ses
disponibilités et de ses besoins.
Faible coût de déploiement pour des volumes d’apprenants beaucoup plus
important et dans un délai très court.
Un avantages du présentiel :
- La relation au formateur.
- La convivialité qui est un gage de motivation.
- La coupure avec le travail.
- Sur des populations importantes, de mieux réguler le flux des apprenants.
Le bon dispositif équilibrant présentiel, tutoré, formation à distance, auto-formation se
détermine selon la population (prédispositions, motivations) et le contenu (degré de
changement attendu, type de contenu, durée de la formation).
2.2.2.3. Les points importants : Partir du référentiel de connaissances/compétences à transmettre :
Répartition : quel contenu et quelle proportion de e-learning par rapport au présentiel ?
Imbrication : comment penser la succession on-line / présentiel ?
Dimensionnement : quelle durée pour chaque "module" ?
Rédaction parallèle des deux CDC (Chargé de contenus présentiel et e-learning)
Travailler dès le départ avec les clients sur :
- L’accompagnement du e-learning pendant le présentiel. Nous (ANIMEDIA), en
tant que fournisseur, devons être porteur et prévoir des solutions pour l’implication
des formateurs dans l’ensemble de la formation.
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- La prise en compte des éléments présents dans le on-line pour une bonne
articulation des deux dispositifs. Il faut éviter les redondances (sauf pédagogiques).
2.2.3. E-learning Formation en ligne avec un tuteur ou une communauté synchrone ou asynchrone.
2.2.4. Auto-formation (ex: Auchan Modules Express) Les modules mis en place pour AUCHAN sont dans la globalité des modules destinés à de
l’autoformation. Les apprenants peuvent ainsi se connecter sur la plateforme (DOCENT) et
commencer à suivre le module de formation de leur choix.
Cependant, en auto-formation, sont surtout suivis des modules de formations sur les produits.
Il existe également des modules de formation sur des notions plus humaine notamment sur le
management où il est fortement recommandé qu’elle se déroule en formation mixte.
2.3. Les Avantages et les inconvénients techniques et pédagogiques du e-learning.
2.3.1. Rentabilité du e-learning Le calcul de la rentabilité d’une formation e-learning se calcule par rapport au coût de la
même formation en présentiel.
Pour cela, il est tout d’abord nécessaire de calculer le coût global de chaque formation.
(Investissement, accompagnement pédagogique, logistique et infrastructures)
Optimisation du temps de formation :
Une formation e-learning a pour conséquence de rationaliser un contenu pédagogique.
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De plus, l’apprenant se forme à son rythme et selon ses besoins avec un suivi des temps de
formation à la seconde près.
Enfin, le e-learning ne prend pas en compte les temps de déplacement et les temps de
pause.
Le temps de formation s’en trouve réduit par rapport à la même leçon en présentiel. En
fonction du type de formation, une heure de formation e-learning équivaut à plusieurs
heures de formation en présentiel. Ce paramètre est à prendre en compte dans le calcul de
la rentabilité d’un projet e-learning :
Démontrer la rentabilité d’un projet e-learning
En amont du projet, le seul coût de la formation ne permet pas de calculer la
rentabilité finale de la formation.
En effet, cette rentabilité dépendra de la réussite de la formation, c’est-à-dire du nombre
d’apprenants qui se seront formés et du nombre d’heures qui auront été effectuées.
Avant de se lancer dans un projet e-learning, il est donc essentiel de calculer les
conditions de rentabilité de la formation en effectuant des simulations.
Ces simulations permettent de calculer l’évolution de la rentabilité en fonction :
Des économies prévues par rapport au présentiel.
Du nombre d’apprenants (calcul d’un point mort).
Du coût horaire et du taux de présentéisme.
Gain brut anticipé et gain brut actualisé.
Le premier indicateur économique à déterminer est le gain brut anticipé.
Il s’agit de la somme potentiellement non dépensée en présentiel grâce au passage en e-
learning. Elle prend en compte le périmètre cible (objectif) formé grâce au e-learning
rapporté au temps de formation de la cible.
Cet indicateur sert d’outil de décision sur la faisabilité du dispositif. Il est à la base du
calcul du payback (B2E) et de la dérive.
Ce gain brut devra être actualisé après le déploiement de la formation. Il faudra alors
considérer la somme réellement non dépensée et prendre en compte la population
réellement connectée (entrée en formation). Ce gain brut actualisé permet d’actualiser le
payback et la dérive achat.
Rentabilité par rapport au nombre d’apprenants :
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Le calcul de la rentabilité par rapport au nombre d’apprenants a pour objectif de mettre en
évidence qu’au-delà d’un certain nombre d’apprenants le choix du e-learning s’avère
pertinent. Souvent, le passage au e-learning induit un élargissement du périmètre (La
même formation en présentiel aurait été plus modeste ou n’aurait pas été mise en œuvre).
Il existe donc un point mort au-delà du quel est plus intéressant de choisir le e-learning.
Exemple 1 :
Nombre d’apprenants pour le projet CAI OMAN d’Eurocopter : une dizaine
Budget du projet : confidentiel
Plateforme : ça n’est pas une plateforme mais une application.
Exemple 2 :
Nombre d’apprenants Air France : une centaine
Budget du projet : confidentiel
Plateforme : SABA
Exemple 3 :
Nombre d’apprenants AUCHAN : aléatoire selon les magasins
Budget du projet : se situe dans une fourchette entre 4000 et 10 000 Euros.
Plateforme : DOCENT
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2.3.2. Les avantages du e-learning Pour l’entreprise
Les nouvelles technologies de la formation offrent une réponse à la question de la
qualification des hommes, mais aussi aux diverses questions soulevées par les impératifs
économiques d’aujourd’hui : mondialisation et concurrence accrue, accélération des
cycles produits, complexification et spécialisation des métiers, recherche d’une meilleure
productivité via des économies de coûts, des gains de vitesse et de compétitivité.
Le développement à l'international
Rapidité et ampleur du déploiement. Chaque formation peut être accessible, en même
temps, sur tout le périmètre de l’entreprise depuis l’Intranet (la plateforme de formation).
Cela permet de déployer rapidement sur un volume important et pour un coût minime.
Homogénéité du message. Pour les formations transversales comme l’efficacité
personnelle, cela renforce l’identité de l’entreprise. On se forme aux mêmes contenus et
en plusieurs langues.
La rationalisation des dépenses de formation
Une formation E-learning se rentabilise en fonction de son utilisation. En se
déployant sur tout le périmètre de l’entreprise, le e-learning permet de réaliser des
économies d’échelles. Plus les apprenants sont nombreux, plus le e-learning devient
rentable car le coût marginal de diffusion est minime.
Pour les formations existantes sur le marché, l’achat à la licence permet de ne payer
qu’en fonction des effectifs inscrits.
Un même contenu e-learning est potentiellement adaptable à plusieurs contextes de
formation. C’est le cas par exemple de l’architecture et des animations du module de
formation Vente en stand Alimentaire qui seront réutilisées pour d’autres modules
comme Vente en Libre service pour AUCHAN ou les modules réalisés pour L’Oréal sur
l’hygiène pourront être réutilisés pour MECAD. Les économies ainsi réalisées varient
entre 10 et 20%.
La réactivité
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Le e-learning permet de former rapidement un grand nombre de personnes notamment
lorsque la logistique d’une formation classique serait longue et complexe à mettre en
œuvre. Cela peut s’avérer très utile pour des besoins urgents, non prévues et concernant
un grand nombre de personnes.
Exemple : formation à la nouvelle version de OLERON pour la SNCF.
Pour les responsables formation
Le e-learning permet une réduction des coûts d’organisation de la formation.
Les économies se font sur les frais directs (salaire des formateurs, location de salle,
supports pédagogiques.)
Les économies se font également sur les frais indirects (coût d’organisation, transport,
hébergement, restauration), sur une organisation plus souple dans le déroulement de la
formation puisque le cours est mis à la disposition de l’apprenant sur la plateforme de
formation de l’entreprise concernée, depuis son poste de travail. De ce fait, le
déploiement se fait de façon rapide et réactive pour un nombre d’apprenants presque
illimité.
Il peut s’intégrer ou compléter une formation en présentiel. Ces formations mixtes
permettent d’optimiser les cours en présentiel. La formation e-learning permet de vérifier
le niveau des apprenants, de faire des groupes de niveau. Elle peut permettre des remises
à niveau individuelles. En classe, le formateur peut se consacrer aux aspects les plus
essentiels de la formation.
Le e-learning rend la mesure de la qualité plus simple grâce aux tests en amont et en aval
de la formation. Nous trouverons toujours au point 2 un test de connaissances qui viendra
estimer les connaissances de l’apprenant lui apportant des détails sur ses réponses en
commentaire. Il y aura également toujours une évaluation finale des connaissances que
l’apprenant aura acquise durant le module.
Une visibilité complète sur la formation et son déroulement
Un contrôle et une homogénéité de la qualité de la formation. La formation telle que les
apprenants vont la suivre a été validée. Tous les apprenants auront le même niveau et la
même qualité de formation.
Le suivi de l’apprenant peut se fait en temps réel. Le tutorat, l’accompagnement ou les
relances sont personnalisés et ciblés en fonction de son parcours, de son assiduité, de ses
résultats.
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Pour les formateurs relais
Dans le cadre de formations mixtes, le e-learning est une ressource supplémentaire sur
laquelle il peut s’appuyer.
La partie la plus théorique, les exercices et les tests peuvent être pris en charge en e-
learning. Le formateur se consacre à des cas pratiques, aux difficultés qui ont émergés
lors des tests. Son intervention est plus efficiente et plus agréable pour lui.
Pour l’apprenant
Le e-learning permet l’individualisation de la formation. Le « juste assez, au juste à temps,
au juste investissement » dans un cadre structuré et organisé. Il est possible de jouer sur
différentes variables de l’environnement pédagogique telles que :
Le lieu
Possibilité de travailler sur son poste de travail.
Le parcours
Évaluation continue, possibilité de se former en fonction de ses besoins, sélection de
différents niveaux de difficultés, possibilité de se former en plusieurs langues.
Le temps et le rythme
Respect du rythme de l’apprenant, (il se forme quand il veut, quand il peut).
Le rapport "efficacité de la formation/temps et investissements consacrés" augmente. En
effet, le temps de formation e-learning est plus efficient que le temps de formation en
présentiel. Une heure de e-learning correspond environ à 2 heures de formation en
présentiel.
Le contenu d’une formation e-learning peut rester disponible. Il devient une ressource.
L’apprenant a la possibilité de refaire la formation ou une partie de la formation autant de
fois qu’il le souhaite.
2.3.3. Les contraintes S’il comporte dans l’absolu de nombreux avantages, le e-learning est soumis à des contraintes
qu’il est impératif de prendre en compte pour qu’une formation e-learning devienne réalité et
qu’elle soit un succès.
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Les contraintes budgétaires
Avec le e-learning, il y a un déplacement du poste de coût de l’aval vers l’amont. Le coût
d’entrée du e-learning est plus élevé qu’une formation classique. En revanche, les coûts de
déploiement seront moins élevés. Le seuil de rentabilité sera atteint en fonction du nombre
d’apprenants. Il est donc nécessaire de penser l’investissement de manière globale.
Choisir de se lancer dans la création, l’achat d’une formation e-learning, c’est raisonner non
plus en «objet de dépense » mais en « projet d’investissement ». Investir, c’est créé du projet,
donc de la valeur.
Les contraintes pédagogiques
Il ne suffit pas d’animer le contenu d’une formation ou un PowerPoint pour espérer intéresser
l’apprenant. En effet, la monotonie est la pire ennemie du e-learning et provoque un abandon
rapide. Il ne suffit donc pas de transmettre le contenu, il faut également stimuler l’apprenant.
Au-delà d’un contenu de qualité, interactivité, vidéos, sons, voix off, simulations, jeux, quiz
doivent venir enrichir la formation. Néanmoins, et c’est une autre contrainte, le contenu doit
être intuitif et facile d’utilisation.
Les contraintes organisationnelles
Un projet e-learning fait intervenir des compétences organisationnelles, pédagogiques, métier,
techniques, informatiques représentées le plus souvent par autant d’interlocuteurs.
Une des clés pour réussir un projet e-learning est d’arriver à faire travailler tout le monde en
bonne intelligence. Il est notamment essentiel que les décideurs de l’entreprise adhèrent au
projet.
En règle générale, dans le développement du projet, une fois le story-board validé, peu de
modifications sont possibles. Il est donc essentiel d’être très rigoureux. L’expert métier sera
garant de l’exactitude des termes et des notions utilisées et devra donner de son temps. Une
fois développés, les contenus doivent être soigneusement testés d’un point de vue
pédagogique, ergonomique, fonctionnelle et au regard du storyboard. Chez Animédia, une
procédure différente a été adoptée. En effet, une fois le storyboard détaillé terminé,
l’entreprise cliente ne le valide pas, cependant, le client interviendra directement sur le
développement qui en résulte, en collaboration avec le concepteur, pour apporter toutes les
modifications qu’il souhaite. Ainsi, ceci permet un gain de temps et une manière plus agréable
d’intervention pour le client. Il intervient sur un développement concret du module et non sur
un storyboard d’où il peut découler encore des erreurs au développement.
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Les contraintes technologiques et d’infrastructure
Il est nécessaire de disposer d’un système d’administration simple et centralisé afin de
pouvoir gérer et faire fonctionner le système d’enseignement électronique de façon efficace.
AUCHAN a résolu cette contrainte avec la mise en place de la plate-forme DOCENT,
Animédia propose la plateforme TICE pour les entreprises ne disposant pas de leur propre
plateforme.
Pour accéder à tous les avantages de la formation assistée par ordinateur, l’entreprise doit se
munir d’une infrastructure technologique incluant cartes vidéo et son, Intranet ou accès à
Internet, haut débit.
Les contraintes de déploiement
L’accès à la formation :
Une fois le contenu terminé et disponible sur la plate-forme, il faut en gérer les accès et
suivre les apprenants. Grâce à la plateforme ANIMEDIA.
L’accompagnement de l’apprenant :
Il existe un besoin d’encadrement différent pour une formation e-learning. Pouvoir se
former quand on veut est souvent le meilleur moyen de ne pas se former. Il faut donc
trouver les moyens adéquats pour inciter l’apprenant à se former en e-learning.
Exemple : dans le cadre d’une formation mixte (cf. formation AIR France RZA), les
formateurs devront avoir été impliqués et seront les ambassadeurs de la partie e-learning,
pour des formations tout e-learning, un système de relances par mail pourra rappeler à
l’apprenant qu’il n’a pas terminé sa formation.
Les contraintes pour l’apprenant
Le candidat à une formation à distance devra affronter des contraintes liées notamment:
A la distance et à l’absence d’interaction humaine : ce qui implique des qualités
d’autonomie et d’autodiscipline.
A la technique : L’apprenant devra avoir à sa disposition un équipement minimum
et avoir une maîtrise suffisante de l’outil informatique (utilisation d’un ordinateur,
d’un traitement de texte, etc.). Les équipements à manipuler peuvent freiner ou
gêner les apprenants dans leur apprentissage.
24
Au temps : L’apprenant devra pourvoir réserver des plages horaires pour se former
sans que cela ne pose de problèmes.
2.4. Les étapes de la production d’une formation E-learning
2.4.1. Le prototypage A partir de 2 ou 3 grains élémentaires, 3 prototypes avec des choix différents d’esthétiques, de
navigation et d’ergonomie seront développés. Ce prototype sera notamment développé par le
graphiste de l’équipe France.
Au vu des réactions d’apprenants pilotes, les choix les plus adaptés seront retenus pour
constituer un 4ème prototype dit « prototype finalisé » qui va servie de référence pour la suite
du projet.
2.4.2. Le story-board Avant de passer au story-board détaillé, il peut arriver que sur un projet complexe, le chef de
projet rédige un macro story-board pour le concepteur. Celui-ci permettra de l’orienter sur les
objectifs pédagogiques que l’on attend de la leçon et sur l’orientation multimédia (animation
etc.) qu’elle doit prendre.
A partir de chaque grain élémentaire, le chef de projet ou le concepteur, rédige un storyboard
détaillé dans lequel tous les écrans seront décrits très précisément. Il sera rédigé en anglais car
il est destiné aux développeurs indiens.
Le story-board détaillé mettra en évidence tous les textes, les animations, les quiz simulateurs
ou différents autres exercices propres au projet qui lui sera confié ainsi que toutes les
interactions avec l’utilisateur. Une fois que le story-board est validé, il est envoyé en
développement en Inde.
2.4.3. Le développement Le développement des modules est réalisé en Inde soit par les filiales IMEDIA soit chez le
prestataire Indien MAA-MICRO. Selon le matériel disponible chez le client, les modules de
formations sont développés sous :
- Flash MX
- Flash MX 2004
De même la résolution d’écran sera, selon le matériel client :
- 800 x 600
25
- 1024 x 768
Toutes les autres données sont externalisées :
- XML pour stocker les textes
- Les images sont stockées en externe
- Les sons
- Les fichiers HTML
L’externalisation des données permet un réel avantage. Au moindre changement d’image ou
autres, il sera possible d’intervenir dans les dossiers externes sans avoir forcément besoin
d’intervenir sur les sources fla.
Animédia permet également un avantage certains à ses clients. En effet, elle propose une
version Administrateur des modules, qui vont permettre au client de modifier lui-même ses
textes. Ainsi, ceci permet un gain de temps certain, puisque le client n’a plus qu’à renvoyer le
ficher XML (contenant les textes) pour que ceux-ci soient remplacés dans la version détenu
par le concepteur. Ainsi, cela permettra de créer la version finale du module.
Dans le cas où le client souhaite modifier une animation ou un exercice, il sera nécessaire de
réaliser un Feed-back qui sera envoyé aux indiens pour corrections.
2.4.4. Le suivi de développement : Le feed-back Après un retour de développement, le concepteur étudie très précisément le rendu qui lui a été
fait qu’il compare minutieusement au story-board qu’il a envoyé ou au feed-back suite à une
modification cliente.
Le concepteur dispose d’une messagerie instantanée « Yahoo Messenger » qui lui permet de
dialoguer directement avec le développeur du module. Ceci permet d’effectuer les
modifications directement si celles-ci n’ont pas été comprises.
Les développeurs peuvent également, par ce moyen, échanger avec les concepteurs s’ils ont
besoins de plus de précisions sur les story-boards ou les feed-back.
Comme moyen d’échange entre l’Inde et la France, l’e-mail mais surtout le téléphone reste le
meilleur moyen de communication. Il permet une compréhension directe. Le seul
inconvénient est qu’il ne reste aucune trace de la conversation dans les archives.
Pour un seul story-board, il peut arriver qu’il y ait plusieurs feed-back. Souvent le premier est
dû au fait que le développement ne suit pas toujours le story-board.
Les autres feed-back sont généralement liés aux différentes modifications apportées par le
client.
26
Un fichier RECETTE nous permet de recenser toutes les modifications que le client souhaite
apporter au développement. Sur ce même document, le concepteur valide les modifications et
renvoie le fichier complété avec le nouveau développement.
2.4.5. Gestion des délais de livraison Animédia a su trouver une bonne stratégie de gestion de projet qui lui permette de mener à
bien plusieurs projets en même temps. En effet, son fonctionnement par grain pédagogique,
l’oblige à suivre les développements de manière hebdomadaire en fixant les plannings pour
chaque équipe de développement.
Le planning est établit par le directeur de production – Olivier Prigent- qui va fixer selon les
besoins des chefs de projets le nombre de Jour / Hommes par projet.
Il se peut dans certains cas, que la demande d’un chef de projet ne soit pas réalisée dans la
mesure où certains projets sont prioritaires sur d’autre, non pour une date de livraison mais
pour le budget impliqué. Ces projets-là peuvent alors prendre du retard et le chef de projet se
retrouve alors confronté à gérer une situation dont il n’est pas tout à fait maître. Son habileté à
la négociation et son calme seront des atouts indispensables pour pouvoir gérer au mieux ce
genre de situation.
3. La délocalisation en Inde.
3.1. Le choix du pays
En 1999, Bill Gates avait prédit que l'Inde était en train de devenir la nouvelle superpuissance
en ce qui concerne le développement informatique. 8 ans plus tard, cette prédiction a été
largement réalisée. En effet, aujourd'hui l'Inde domine entre 80 et 90% du marché des services
informatiques et les experts pensent qu'elle continuera de l'être pendant les 5 prochaines
années. En 2003 le chiffre d'affaire concernant les délocalisations de services informatiques
en Inde représentait 7 milliards de dollars. Pour l'exercice fiscal 2006, ils étaient estimés à
32.6 Milliards, et ils devraient atteindre 60 Milliards de dollars en 2010.
La principale raison qui pousse les entreprises à délocaliser leurs services informatiques en
Inde est la réduction des coûts et tout particulièrement le coût du travail par salarié.
Les coûts de développement d'une application informatique sont ainsi estimés 30 à 40%
inférieurs en Inde, par rapport à un pays développé.
27
Il est évident que le fait que les prix soient si faibles entraîne les entreprises étrangères à
investir en Inde, où le coût du travail est si faible. Par exemple un programmeur coutant 60$
aux Etats Unis (le pays délocalisant le plus), ne coûte que 6$ en Inde (le pays accueillant le
plus de délocalisations). Les autres facteurs attractifs de l'Inde sont la langue (l'anglais est
largement utilisé), la croissance économique galopante, et le fait que le gouvernement
intervienne beaucoup en la faveur de ce secteur.
Matrice SWOTForces Opportunités
Accès à diverse compétence et support de nouvelles technologies
Coûts compétitifs Utilisation de l'anglais Expérience dans le domaine du
management à distance. Livraison rapide et courts délais de
réalisation des projets Personnel très bien formé La politique gouvernementale et les
taxes
Le marché de la délocalisation de services informatiques se développe même dans les activités les plus importantes de la chaîne de valeur.
Faiblesses Menaces
Coût de communication élevé Gestion de projet Transition Collaboration Différences culturelles Climat géopolitique instable Infra structure désuètes.
Décalage horaire Distance géographique entre le client
et les développeurs Risque de vol de technologie
En dépit des menaces à la domination de l'inde sur le secteur de la délocalisation des services
informatiques, l'inde a tout de même de fortes opportunités de croissance sur ce secteur dans
les années à venir.
Comme illustré dans la figure 1, l'Inde se classe première sur les deux critères principaux de
cette matrice. Elle a, de plus, une position de leader solide par rapport aux pays concurrents.
28
Figure 1 : L’attractivité de l’Inde face à ses concurrents.
Source: McKinsey Analysis (NAASCOM 2003b)
3.2. La filiale indienne Animédia a créé avec l’Inde un fort partenariat. En effet, une filiale s’est créée suite aux
nombreux avantages que l’Inde offre en matière de maîtrise des nouvelles technologies.
IMEDIA est donc dirigée par Naveen. Aujourd’hui la structure indienne prend de plus en plus
d’importance, elle se décompose désormais en trois équipes de productions, situées dans des
locaux différents (malgré tout, pour des raisons de commodités, tous sont situés dans la même
ville):
- Unit 1
- Unit 2
- E-learn Media (ELM)
Ces trois unités fonctionnent généralement de manière indépendante.
Ainsi, chaque unité de développement a en charge des clients particuliers.
Il peut arriver sur des projets de grande envergure, ou lorsque la date de livraison du projet
arrive bientôt à échéance que toutes les ressources de production indiennes soient réunies.
Elle ne forme alors plus qu’une seule entité : IMEDIA.
29
Ce qui fait le succès de cette stratégie de délocalisation de la partie production est le suivi. En
effet, sans suivi il ne peut y avoir d’avancée organisée. Le suivi de la production se fait tout
d’abord par le Responsable de Production – Olivier Prigent – qui va avec les responsables des
équipes indiennes coordonner les ressources selon les projets. C’est lui qui mettra en place le
planning de production hebdomadaire des indiens.
Dans un second temps, les chefs de projets auront pour mission de suivre étroitement les
développements des projets mis sous leur responsabilité. Ils devront notamment s’informer au
quotidien du bon déroulement des opérations.
Enfin, dans un dernier temps, le concepteur devra également suivre précisément et répondre
aux éventuelles demandes de précisions des indiens sur le story-board. L’outil le plus pratique
est Yahoo Messenger qui permet d’avoir la conversation avec le développeur indien tout en
suivant le déroulé du story-board. A la fin de la conversation, celle-ci est archivée car dans
certains cas elle peut faire office de feedback contrairement à une conversation téléphonique.
30
4. Travail effectué. Mon stage chez ANIMEDIA a débuté le 12 Mars 2007 en France. J’ai été accueilli par le
directeur administratif et financier, Hervé de Beauchesne qui m’a mis sous la responsabilité
de la chef de projet Sophia Boubezari. Elle m’a accordé une semaine pour prendre
connaissance du rythme de l’entreprise, des différentes documentations concernant le e-
learning ainsi que des projets en cours.
Apres cette période de prise de connaissance j’ai pu commencer à réaliser des feedbacks pour
le projet Castorama actuellement en cours de développement.
Ensuite, après 3 semaines d’apprentissage en France, je suis parti continuer mon stage en
Inde, du 11 avril au 27 Aout (je ne l’ai donc pas terminé au moment de la rédaction de ce
mémoire).
Le fait de travailler dans un pays étranger était une garantie de me confronter à des situations
particulière et des nouveaux problèmes. L’utilisation de langue anglaise dans tous mes
documents et communications ont représenté un enrichissement personnel considérable.
Jusqu'à présent une double mission m’a été confiée.
Tout d’abord j’ai effectué le travail d’un assistant chef de projet sur les projets Castorama, et
Mindscape.
Dans le même temps, j’ai été chargé d’effectuer une mission d’audit de la production
indienne. En effet, la direction française d’Animédia a constaté que les allers-retours
Inde/France en ce qui concerne les feedbacks avaient tendance à se multiplier plus que de
raison. J’ai donc tenté de comprendre où se trouvaient les dysfonctionnements dans le
processus de production de module.
4.1. Castorama. Castorama travaille en collaboration avec Animédia afin d’enseigner à ses vendeurs toutes les
spécifications des produits présents en rayon.
C’est donc un projet très important étant donné que Castorama vends une multitude de
produits différents. Ce projet dure depuis déjà deux ans et devrait être complété d’ici à la fin
de l’été.
Un module de formation Castorama traite d’un produit spécifique (la Débroussailleuse par
exemple). Il comporte une partie de leçon, une partie cas pratique (pour mettre en application
31
les connaissances acquises) et une partie évaluation (afin de vérifier si le vendeur a
correctement suivit la formation.)
La leçon comporte 3 parties principales.
Le côté produit où l’apprenant étudiera toutes les fonctionnalités de l’objet vendu
Le côté client où l’apprenant pourra découvrir les questions à poser au client.
Le côté pratique où l’on enseigne les conseils d’utilisation à prodiguer au client.
La grande difficulté de ce projet est qu’il y a énormément de contenu à enseigner. Il faut donc
constamment trouver un moyen de former le vendeur sans pour autant qu’il n’ait que du texte
à lire à l’écran. En effet, un des intérêts du e-learning est de fournir du contenu interactif et
non un simple texte à lire.
J’ai travaillé sur ce projet le premier mois de mon stage environ et je me suis ensuite consacré
au projet Mindscape.
4.2. Mindscape Mindscape est un éditeur de logiciels en tout genre, allant des jeux, aux contenus culturels en
passant par les logiciels pédagogiques.
C’est sur ce dernier point que Mindscape a fait appel à Animédia. Mindscape souhaitait
renouveler son offre de logiciel de soutien scolaire en anglais (à destination des écoliers
français), et en calcul mental. C’est donc deux nouveaux projets qui ont été confiés aux bons
soins d’Animédia.
J’ai travaillé sur ces deux projets pendant majeurs partie de mon stage. Le projet d’anglais
consiste principalement à apprendre les bases de la langue et de la culture anglaise à un enfant
de 7 à 11 ans.
Mon travail a donc consisté à créer des story-boards, puis des feedbacks une fois les modules
créés.
Un module s’articule autour d’un sujet précis donné par Mindscape (par exemple : How to
greet people – comment saluer les gens). Il y a 3 écrans par sujet, une introduction, la leçon, et
enfin un exercice d’application.
En termes de taille Ce projet est bien moins important que Castorama. Néanmoins de
nombreuses difficultés se sont posées (les difficultés d’ordre structurel seront abordées dans la
partie consacrée à l’audit de la production) :
Les exigences du client étaient qu’il n’y ait pratiquement pas de texte à l’écran, tout en ayant
le minimum d’animations afin de réduire le budget consacré à ce projet. Il fallait donc trouver
32
un moyen d’enseigner des sujets parfois peu évidents pour un enfant, sans être ennuyeux, et
tout en limitant les processus créatifs afin de respecter le budget alloué.
Le module de calcul mental consistait quant à lui en 15 leçons pour entraîner les enfants du
CE2 à la 3ème à faire du calcul mental. J’ai été chargé de réaliser tous les story-boards et
feedback de ce module.
C’est un travail intéressant étant donné qu’il faut beaucoup réfléchir à la façon de présenter le
contenu. De plus, le fait que je réalise les feedback m’a permis de constater précisément
comment les programmeurs indiens interprétaient les story-boards rédigés.
4.3. Audit de la production indienne. Au cours de cette analyse, j’ai observé de multiples dysfonctionnements nuisant à la
productivité de l’entreprise. Je me suis tout d’abord efforcer d’énumérer les problèmes puis
dans une seconde partie j’ai tenté d’apporter des éléments de réponses à ces défauts.
4.3.1. Les problèmes :
4.3.1.1. Du côté français : Ces problèmes sont multiples. J'en ai dégagé les quatre principaux.
4.3.1.1.1. Le niveau d’anglais des stagiaires Bien qu’il ne faille pas sous-estimer les autres problèmes, je pense que c’est la cause majeure
des disfonctionnements. Illustrons ce point de deux exemples, rencontrés au grès des
feedbacks :
”Please change the design of the waches bassin because there are look like the waches basin
of Leroy Merlin.”
“The user has to click the touch F12” (sachant que click veut dire, avec la souris, et que touch
ne veut pas dire touche).
Nul doute que j’aurais pu en trouver bien plus si j’avais accès au contenu de tous les
feedbacks.
Malgré tout, ces deux extraits illustrent bien le problème.
Comment les indiens sont-ils censés interpréter des feedbacks rédigés dans un anglais
directement issu du traducteur automatique de Google ? Ces lacunes ne sont certes pas
l’apanage de tous les stagiaires, mais elles restent très problématiques. D’autant plus que les
33
indiens ne se posent pas trop de questions et se mettent au travail, même s'ils ne comprennent
pas vraiment ce qu’ils doivent faire
4.3.1.1.2. La faible connaissance des processus de création de modules. Les stagiaires ignorent pour la plupart les méthodes employées pour créer les modules. Ils
n’ont aucune idée de ce qu’est Flash MX, Photoshop et autre.
Bien que cela puisse paraître anodin, c’est une conséquence directe de retard des livraisons.
Je m’explique : lorsqu’un stagiaire rédige un feedback et demande à l’équipe indienne de
créer une animation il lui arrive bien souvent de faire une description trop succincte de
l’animation souhaitée (peut être est-ce la conséquence directe du faible niveau d’anglais).
Cette description peu détaillée entraîne la plupart du temps une animation incomplète et non
conforme aux désirs du client.
Prenons un exemple (il serait également utilisable pour appuyer les propos tenus dans la partie
précédente) :
“Do an animation to see at the user a hand of a person who puts a traps ( the trap is based on
foods) and you see come the cockroaches in direction of the trap” (Traduction : Faire une
animation où l’on voit une main posant un piège, le piège est basé sur la nourriture, et l’ont
voit ensuite des cafards aller en direction du piège).
Nul besoin de préciser que le contenu créé par les indiens grâce à ces instructions ne
correspondait pas vraiment aux attentes du client : ils ont fait l’animation d’une main posant
le poison à l’aide d’un spray, puis d’un rat ( ?) mangeant du poison.
4.3.1.1.3. La répartition des feedbacks Bien souvent lorsqu'un module n'est toujours pas satisfaisant pour le client suite à un
feedback, c'est un autre stagiaire qui doit rédiger le nouveau feedback et non l'auteur originel.
Ce défaut d'organisation fait perdre un temps considérable : l'auteur du premier feedback se
rappelle généralement assez vite ce qu'il attendait des indiens, le contenu du module, les
modifications qui n'ont pas été prises en compte ou incorrectement intégrées ainsi que le recet
du client.
Le stagiaire qui se voit confié le nouveau feedback, s'il n'a pas déjà connaissance du contenu
du module et des modifications apportées précédemment, perd un temps considérable à la
découverte de ces éléments.
34
Ceci ne fait donc qu'allonger les délais de livraison des modules (une heure de plus sur un
feedback peut parfois être la cause d'un retard d'un jour ou plus, décalage horaire oblige).
4.3.1.1.4. Ressources humaines Je souhaiterais dans cette partie expliquer ce qui constitue à mon sens la plus grande faiblesse
d’Animédia : le recours excessif à la main d’œuvre stagiaire. Il est la source d’un certain
nombre de dysfonctionnements évidents dans l’entreprise.
En effet, la grande majorité des postes d’assistant chef de projet / concepteurs sont occupés
par des stagiaires, présents dans l’entreprise pour une durée moyenne de cinq mois.
Or quelques mois sont nécessaires pour maîtriser les tâches demandées. Le personnel quitte
l’entreprise au moment où il devient efficace. De plus, aucun processus de transmission de
savoir n’est prévu.
Ainsi les délais de conception sont plus longs, la qualité des modules est appauvrie, leur
cohérence plus difficile. Le changement d’interlocuteur permanant avec le client provoque
également l’insatisfaction de celui-ci.
Enfin, les ressources humaines sont également une faiblesse d’Animédia dans la mesure où
les priorité accordées aux projets ne sont pas clairement définies, expliquées, et se font plus
souvent selon la facturation que selon le potentiel du projet. Cela crée des problèmes de
communication extrêmement importants et pose des problèmes de réorganisation fréquentes
du travail, et par là même une perte d’efficacité certaine.
Comment un stagiaire restant 3 à 6 mois dans l’entreprise et payé la moitié du SMIC peut-il
se sentir investit dans son travail ? Un stagiaire ne pourra jamais remplacer le travail d’un
salarié disposant d’un CDI.
Je pense très honnêtement qu’un salarié peut facilement être aussi efficace que 2 stagiaires
voir plus. Alors certes, cela coute un peu plus cher, mais il ne faut pas oublier que le salarié
acquiert de l’expérience avec le temps (capital humain), les gains entraînés par cette
expérience pouvant largement pallier la hausse de masse salariale.
Un stagiaire est pratiquement contre-productif au cours du premier mois de son stage (et
parfois même des suivants), et le fort turn over induit par la courte durée des dits stages ne fait
qu’aggraver ce facteur contre-productif.
Au final, il faudrait une étude plus approfondie de la question pour déterminer qui du salarié
ou du stagiaire choisir afin de bénéficier de la plus haute productivité possible.
35
Sur le papier le stagiaire est beaucoup moins cher, mais ce faible coût se fait très
probablement au détriment de la qualité.
4.3.1.2. Du côte indien :
4.3.1.2.1. Incompréhension et manque de questions Lorsque les indiens se trouvent confrontés aux problèmes décrits précédemment (feedback
incompréhensible, manque de précisions), j'ai remarqué qu'ils avaient tendance à les ignorer et
à créer tout de même du contenu.
Cela est probablement dû aux pressions hiérarchiques. Ou peut-être pensent-ils qu’avouer ne
pas comprendre le travail à effectuer les dévaloriseraient auprès de leurs supérieurs. Une
chose est sûre le poids de la hiérarchie est tellement pesant que cela les bloque sûrement un
peu (mais personne ne pourra rien y changer à mon avis).
En fait on pourrait résumer ce point à ceci : les indiens doivent tenir absolument leurs délais
et, si l'équipe française est injoignable (décalage horaire), ils travaillent quand même tout en
sachant pertinemment que le travail sera à refaire.
Tout ceci est bien paradoxal mais réellement problématique.
4.3.1.2.2. Un manque d'organisation ? Il arrive bien souvent que les indiens livrent un module ne tenant pas compte des
modifications du feedback. Je ne sais pas d'où cela peut provenir.
Autre fait problématique : ils livrent souvent des modules où il reste des bugs graphiques bien
visibles.
3ème dysfonctionnement : les modifications faites par les français ne sont parfois pas intégrés
aux modules. Cela vient surement d'un manque d'organisation ou d'un oubli mais c'est
toujours embêtant puisque cela sème une grande confusion du côté français.
4.3.1.3. Les problèmes communs.
4.3.1.3.1. Des défauts de gestion. C’est le deuxième point le plus problématique après le faible niveau d’anglais du personnel. Il
existe des défauts de gestion aberrants pour une société devant gérer autant de projets.
Tout d’abord, aucune standardisation n’a été mise en place en ce qui concerne les feedbacks
et les story-boards. La plupart du temps ils portent un nom décidé par le concepteur lui-même.
De plus des formats différents sont utilisés pour les storyboard/feedbacks (PowerPoint, Excel,
Word).
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Nul doute que si les story-boards/feedbacks étaient standardisés (même présentation, nom
défini), les développeurs gagneraient un temps considérable à la lecture de ces derniers (et par
la même occasion, Animédia réduirait ses coûts de production).
Second défaut : Il semble que la planification du projet soit assez limitée dans certain cas.
Prenons le projet Mindscape comme exemple.
Ce projet comporte au total environ 2800 fichiers sons. Le client avait besoin d’un listing de
tous ces fichiers avec nom précis et description complète du son. Nous n’avons su cela que
deux jours avant la date où nous devions livrer le dit listing. 4 personnes ont du être assignées
à temps plein sur le listing pendant ces deux jours.
Etant donné que la production a, pour ce projet, été répartie dans les 3 bureaux indiens, il n’y
avait pas de standardisation dans le nom des fichiers sons. Ainsi un même son entendu tout au
long des 160 modules du projet pouvait avoir jusqu’à 6 noms différents.
Au final : une perte de temps et de productivité considérable, qui aurait pu être évitée très
facilement, notamment si la communication interne de l’entreprise était plus efficace.
4.3.1.3.2. La sous estimation des différences culturelles et de ses conséquences.
Les différences culturelles sont tellement importantes que même lorsqu'on est au courant on
n'y pense pas forcément. C'est pourtant un autre point capital dans le retard des livraisons de
modules étant donné qu'il oblige à multiplier les feedbacks d'une part, et les modifications au
sein du module d'autre part.
Des exemples sont toujours plus significatifs que des longues phrases :
Au cours d'un de mes feedbacks, je demande aux indiens “show an open window, below it
show a heater and someone turning it off” (montrer une fenêtre ouverte, en dessous un
radiateur et quelqu’un l’allumant).
Le résultat a été très inattendu : je me suis retrouvé avec une animation montrant une fenêtre
ouverte (jusqu'ici tout va bien), avec un climatiseur en haut à droite de la fenêtre et une main
activant le bouton off d'une télécommande.
Pourquoi un tel fiasco ? Tout simplement parce que j'ai oublié qu'à Chennai la température, au
plus profond de l’hiver, ne descend pas en dessous de 20°et que de ce fait les radiateurs
n'existent pas. On retrouve ici aussi un des points abordé précédemment, les indiens ne m'ont
pas posé de question alors que je suis à 10 mètres d'eux, on peut difficilement accuser le
décalage horaire.
37
Autre exemple : Un stagiaire demande aux indiens de faire l'animation d'un piège à taupe, en
donnant une illustration de piège à taupe.
Encore une fois un résultat inattendu : les indiens ont créé l'animation d'une souris se faisant
tuer en actionnant un piège à souris.
On m'a expliqué qu'ici, il n'y avait pas de taupes et qu'ils n'avaient jamais entendu parler d'un
tel animal.
J'ai donc exposé les problèmes me paraissant les plus conséquents. Voici à présent quelques
propositions de solutions.
4.3.2. Proposition de solutions
4.3.2.1. Le niveau d'anglais des stagiaires A part effectuer une meilleure sélection, je ne vois pas de meilleure idée. Il faudrait au moins
faire passer un test d'anglais en plus de l'entretien. Par exemple j'ai quand même été étonné
que l'on m'envoi en Inde sans même vérifier si mon niveau d’anglais été bon.
Le problème d'une sélection à l'entrée est que cela diminue le nombre de stagiaires. Mais un
stagiaire avec un très faible niveau d'anglais serait-il vraiment utile dans une entreprise
tournée vers l’international ?
4.3.2.2. La faible connaissance des processus de création de modules Je pense qu'ici, une formation à l'arrivée du stagiaire peut être efficace. Pourquoi ne pas
rédiger un document expliquant clairement le processus de création d'un module/d'une
animation?
De plus, il serait également utile d'informer le stagiaire que les indiens ont besoin
d'informations précises pour créer une animation. Lui expliquer également que tout feedback
incompris par les indiens fait perdre de l'argent à l’entreprise.
4.3.2.3. La répartition des feedbacks Je ne sais absolument pas comment est décidée l'assignation de ces feedbacks.
Toujours est-il qu'un suivi de module effectué par une même personne serait profondément
plus efficace que le système actuel.
De plus le fait de voir les résultats induits par le feedback permet au stagiaire qui l'a rédigé
d'acquérir une certaine expérience et de comprendre pourquoi le module n'a pas été
correctement modifié.
38
Il y a aussi un certain effet de stimulation/motivation lorsque le stagiaire voit que les
modifications correspondent exactement à ce qu'il attendait.
4.3.2.4. Incompréhension et manque de questions A part dire aux indiens qu'il faut qu'ils soient sûrs avant de faire une animation et de ne pas
hésiter à poser des questions, je ne vois pas de solution réaliste. A noter que ma proposition
n'est pas forcément bonne puisqu'elle pourrait éventuellement allonger les délais de
production.
4.3.2.5. Défauts de gestion. Les problèmes de gestion sont à régler au sommet même de l’entreprise. La direction devra
remettre en question les méthodes de travail actuel, et en élaborer des nouvelles, plus
standards et professionnelles, adaptées aux ambitions de l’entreprise.
4.3.2.6. La sous estimation des différences culturelles et de ses conséquences Un document avertissant les stagiaires sur les importantes différences de cultures (avec
quelques exemples percutants) pourrait se révéler efficace.
39
Conclusion Ce mémoire sur le E-Learning et sur la délocalisation de la production dans un pays étranger,
montre bien je le pense les avantages indéniables de l'un et de l'autre. D'un côté le e-learning
permet une diminution du coût du capital humain, et d'autre part, la délocalisation de la
production en Inde permet de diminuer encore plus ce coût.
Je pense avoir été sincèrement utile à mon entreprise durant toute la période de mon stage.
Tout d'abord l'audit que j'ai effectué a été accueilli avec une grande attention de la part des
dirigeants de la société. D'autre part, j'ai essayé d'être le plus impliqué possible dans mon
travail quotidien. J'ai l'espoir que par le biais de mon travail, Animédia réagisse et adapte ses
processus de production afin d'améliorer sa productivité.
Les principales difficultés rencontrées au cours de ces trois mois ne sont pas directement liées
à mon environnement de travail, mais elles sont plutôt d’ordre culturel. Tout d'abord il m'a
fallut un temps d'adaptation pour comprendre l'anglais parlé ici (les indiens ont un accent très
différents). D'autre part j'ai vécu plus de deux mois en plein été indien (la température
oscillant entre 38 et 42° Celsius pendant ces deux mois). Et enfin, bien que les indiens aient
toujours été très accueillant, j'ai tout de même ressenti beaucoup de solitude.
Malgré tout, sur le plan personnel je pense que ce stage fut pour moi le plus enrichissant qu'il
m'ait été donné de faire. Mon niveau d'anglais s'est considérablement amélioré, le fait d'être
seul m'a obligé à être plus ouvert et mon sens du travail en groupe s'est développé. De plus, il
est très intéressant de pouvoir observer les conditions de travail ainsi que la vie quotidienne
dans un pays totalement différent de la France. Je pense être revenu d’Inde totalement changé
et avec un regard bien différent sur le monde. Ces quelques mois à l’étranger loin de tout
confort occidental m’ont ouvert les yeux sur le monde et je pense avoir mûri bien plus vite
pendant cette courte période plutôt qu’au cours des dernières années.
Le stage est donc une très grande réussite pour moi ; riche en rencontres, en découvertes et en
apprentissages. Mon regret est de ne pas avoir trouvé un stage à l’étranger cadrant exactement
avec le sujet de mes études. Quoi qu’il en soit je n’ai pas d’autre regrets puisque mon stage
n’est pas terminé, au moment où j’écris ces lignes il me reste encore deux mois de stage
jusqu’à fin Août.
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Bibliographie
Livre :
Cocula F., Introduction générale à la gestion, Paris, Dunod,2005, 123 pages, 3ème édition
Frémy D. et F., QUID, Paris, Laffont, 2006 , 2174 pages
Fragnières J.P., Comment réussir un mémoire, Paris, Dunod, 2001
Publications:
Boedeker R.R, A journey overseas, in Strategic Finances, March 2007, pp 23-29
Chiamsiri, S., Bulusu, S. D. & Agarwal, M. (2005). Information Technology Offshore
Outsourcing in India: A Human Resources Management Perspective, in Research and
Practice in Human Resource Management, n°13, pp 105-114
Brafman N., La délocalisation des services informatiques français reste très modeste, in Le Monde, Vendredi 9 Mars 2007, p.14
Aubert B., La délocalisation, une opportunité à saisir, in La Presse, 4 Décembre 2006
Bouissou J., L’inde fragilisée par son déficit commercial, In Le Monde, 9 Mai 2007
Brandel M., Offshoring grows up, in Strategic and Tactics, 12 Mars 2007, pp 25-27
Sites internet :
Wikipedia - www.wikipedia.org
Leclerc E., UN NOUVEAU GÉANT DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION : L'INDE - http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2001/leclerc/article.htm
Espace numérique de travail - http://www.u-bordeaux4.fr/infoglueDeliverLive/accueil/ENT
Encyclopédia Universalis, via Espace numérique de travail
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Table des matières
Présentation de l’entreprise.........................................................................................................2Remerciements............................................................................................................................3Sommaire....................................................................................................................................4Introduction.................................................................................................................................51. Présentation de l’entreprise.................................................................................................7
1.1. Chronologie..................................................................................................................81.2. Organigramme..............................................................................................................81.3. Son positionnement sur le marché du E-learning.......................................................10
2. Le E-learning....................................................................................................................112.1. Définition...................................................................................................................11
2.1.1. Définition légale..................................................................................................112.1.2. Présentation.........................................................................................................12
2.2. Les différents types de E-learning..............................................................................122.2.1. Généralités..........................................................................................................122.2.2. Blended formation (ex : Air France, Eurocopter)...............................................142.2.3. E-learning............................................................................................................162.2.4. Auto-formation (ex: Auchan Modules Express).................................................16
2.3. Les Avantages et les inconvénients techniques et pédagogiques du e-learning........162.3.1. Rentabilité du e-learning.....................................................................................162.3.2. Les avantages du e-learning................................................................................192.3.3. Les contraintes....................................................................................................21
2.4. Les étapes de la production d’une formation E-learning...........................................242.4.1. Le prototypage....................................................................................................242.4.2. Le story-board.....................................................................................................242.4.3. Le développement...............................................................................................242.4.4. Le suivi de développement : Le feed-back.........................................................252.4.5. Gestion des délais de livraison............................................................................26
3. La délocalisation en Inde..................................................................................................263.1. Le choix du pays........................................................................................................263.2. La filiale indienne.......................................................................................................28
4. Travail effectué.................................................................................................................304.1. Castorama...................................................................................................................304.2. Mindscape..................................................................................................................314.3. Audit de la production indienne.................................................................................32
4.3.1. Les problèmes :...................................................................................................324.3.2. Proposition de solutions......................................................................................37
Conclusion................................................................................................................................39Bibliographie.............................................................................................................................40Table des matières.....................................................................................................................41
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