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0 GUIDE SUR LE PALUDISME DESTINE A L’ENSEIGNANT REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple Un but Une foi Programme d'Amelioration de la Qualite , de l’ Equite et de la Transparence (PAQUET) Sous secteur: ENSEIGNEMENT MOYEN DCMS MINISTERE DE LA SANTE ET DE L’ACTION SOCIALE MINISTERE DE L’EDUCATON NATIONALE

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    GUIDE SUR LE PALUDISME

    DESTINE A L’ENSEIGNANT

    REPUBLIQUE DU SENEGAL

    Un Peuple – Un but – Une foi

    Programme d'Amelioration de la Qualite , de l’ Equite et de la

    Transparence (PAQUET)

    Sous secteur: ENSEIGNEMENT MOYEN

    DCMS

    MINISTERE DE LA SANTE ET DE

    L’ACTION SOCIALE

    MINISTERE DE

    L’EDUCATON

    NATIONALE

  • 1

    Contenu

    SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................ Error! Bookmark not defined.

    PREFACE......................................................................................................... Error! Bookmark not defined.

    INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 3

    1. CADRE THEORIQUE

    I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION ........................................................................................................... 9

    II. OBJECTIFS DU GUIDE ........................................................................................................................ 10

    III. PROCESSUS D’ELABORATION DU GUIDE ................................................................................... 11

    IV. CLARIFICATION CONCEPTUELLE ................................................................................................. 11

    V. L’EVALUATION .................................................................................................................................. 13

    VI. MPORTANCE ET PLACE DU GUIDE DANS LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME .............. 21

    VII. MODE D’UTILISATION ................................................................................................................... 21

    2. PARTIE METHODOLOGIQUE ................................................................................................................ 22

    I. COMPETENCES DE BASE ............................................................................................................... 23

    II. COMPETENCES INTERMEDIAIRES .............................................................................................. 23

    3. PAGES DOCUMENTAIRES ..................................................................................................................... 42

    INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 43

    I. CADRE DE DEVELOPPEMENT DU PALUDISME ............................................................................. 45

    II. CYCLE DE LA MALADIE .................................................................................................................... 49

    III. PALUDISME ET CADRE DE VIE ...................................................................................................... 61

    CONCLUSION ............................................................................................................................................... 63

    LISTE DES REDACTEURS ........................................................................... Error! Bookmark not defined.

  • 2

    REMARQUE. JE PENSE QUE SA PLACE EST MIEUX ICI . IL EST PLUS INDIQUE DE METTRE LES SIGLES AVANT LA PREFACE

    La production d’un guide sur le paludisme destiné à l’enseignement moyen vient à son heure. En

    effet le paludisme est considéré comme une des causes principales de décès dans le monde avec

    des chiffres qui oscillent entre 300 et 500 millions par an selon l’OMS.

    Cette maladie parasitaire trouve dans les régions tropicales et subtropicales sa zone de

    prédilection et la proportion des malades atteints reste élevée en dépit des efforts réels déployés

    par l'Organisation Mondiale de la Santé(OMS), depuis le début des années soixante, en vue de

    l’éradiquer.

    Au Sénégal des progrès significatifs sont réalisés grâce aux efforts du gouvernement à travers le

    Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP).

    Les indicateurs de morbidité et de mortalité connaissent une courbe descendante depuis 2006.

    Entre 2006 et 2007 le nombre de cas de paludisme au plan national est passé environ d’un million

    cinq cent à un million. En 2008, les structures sanitaires ont enregistré 275.000 cas.

    Concernant les décès, la tendance est passée de 8.000 décès dans les structures sanitaires dans les

    années 2000- 2001 à environ 600 décès par an présentement.

    Ceci est rendu possible grâce aux investissements massifs sur le plan de la prévention par

    l’utilisation des Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA) et aux

    innovations technologiques comme les Tests de Diagnostic Rapide (TDR) qui par leur fiabilité

    permettent de confirmer instantanément l’existence de la maladie chez l’individu. Les TDR sont

    disponibles dans les structures sanitaires du pays et sont par ailleurs gratuits comme les

    médicaments contre le paludisme (ACT).

    Malgré ces efforts soutenus, le défi de vaincre la maladie reste encore d’actualité. Il convient

    alors d’élargir le front de lutte à d’autres secteurs stratégiques comme celui de l’éducation.

    Le secteur de l’Education et celui de santé sont liés depuis 2002 par un protocole d’accord qui

    détermine la part de chacun dans la mise en œuvre de la politique de santé à l’école. Et concernant

    le paludisme, la Division du Contrôle Médical Scolaire (DCMS) sous l’égide du Ministère de

    l’Education Nationale a déjà introduit dans le Curriculum de l’Education de Base, les compétences

    pour lutter contre cette maladie. Il s’agit de faire acquérir aux apprenant(e)s, acteurs de demain,

    des attitudes et aptitudes qui leur permettent de prévenir le paludisme.

    En prolongeant cette expérience dans l’enseignement moyen, les secteurs de la Santé et de

    l’Education sont en train de jeter les bases d’une croisade pour juguler ce fléau aux fins de

    contribuer à son éradication par l’application de règles et l’acquisition de comportements adéquats.

    Le guide de l’enseignement moyen sur le paludisme en développant l’interdisciplinarité entre

    professeurs des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), d’Economie Familiale et Sociale (EFS),

    d’histoire et de géographie, améliore les pratiques éducatives en cours, favorise l’inter sectorialité

    pour le grand bénéfice des secteurs de la santé et l’éducation et par voie de conséquence au

    développement du pays.

  • 3

    LISTE DES REDACTEURS

    PRENOMS ET NOM FONCTION

    STRUCTURE

    Pr Malik SEMBENE

    Chef de la DCMS Divion du

    Contrôle

    Médical Scolaire

    (DCMS)

    Khady DIALLO Coordonnatrice Nutrition et Lutte contre les

    parasitoses

    DCMS

    Dr Alioune Abdourahmane DIA

    Médecin Chef des écoles IME /Dakar

    Aminata Ndianor MBODJ

    Coordonnatrice Pédagogique DCMS

    Saïdou Ibrahima SY Coordonnateur Eau Hygiène Assainissement DCMS

    Awa Diagne DIOP

    Conseiller pédagogique SVT CRFPE/ Dakar

    Anta Fall Basse KONTE

    Coordonnatrice Curriculum EFS CRFPE/ Dakar

    Samba Diary NDIAYE Conseiller pédagogique Histoire/Géographie CRFPE/ Dakar

    Marie Pierre Kane NDIAYE Conseillère pédagogique en Economie

    Familiale et Sociale

    CRFPE/ Dakar

    Ahmadou Tidiane WANE Professeur Histoire/ Géographie Lycée Saïdou

    Nourou Tall

    Sérigne Mbacké DIOP Professeur Sciences de la Vie et de la Terre Lycée Saïdou

    Nourou Tall

    Talla FAYE Coordonnateur Etude du Milieu du Curriculum

    de l’Education de Base

    IDEN Thiès Ville

    Abdoulaye Djiby Tall

    Coordonnateur du Curriculum de

    l’Enseignement Moyen

    DEMSG

    Adama Diouf Coordonnateur Santé / Environnement DEMSG

    Papa Amadou Gueye Division Edition Manuel Scolaire INEADE

    Elhadj Diop Division Evaluation INEADE

    Cheikhou TOURE Personne Ressource REFORD/Dakar

    Mame Birame Diouf Coordonnateur Adjoint PNLP

    Moustapha CISSE Chef de bureau Prévention Partenariat PNLP

    Abdoulaye DIOP Chargé de la lutte anti vectorielle PNLP

    Moussa NDOUR Chargé de la supervision PNLP

    Fatou Ba FALL Chargé de la recherche PNLP

    Oulèye Dieng BEYE Mettre la fonction PNLP

    Mame Yacine Thiam WARDINI Mettre la fonction PNLP

  • 4

    Racky Seck DIAGNE Assistante Coordonnateur PNLP

    Cheikh THIAM Responsable administratif et financier PNLP

    Seynabou Gaye FAYE Chargé de la PECADOM PNLP

    Alioune Badara GUEYE Chef bureau prise en charge, recherche et

    formation

    PNLP

    Mady BA Coordonnateur PNLP

    Mamoudou WADE Chargé des AID PNLP

    Moustapha DABO Auditeur interne PNLP

    Médoune NDIOP Planificateur, gestionnaire des données PNLP

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    SIGLES ET ABREVIATIONS

    ACT : Combinaison Thérapeutique à base de dérives d’Artemisinine

    AID : Aspersion intra domiciliaire

    CPN : Consultation prénatale

    DCMS : Division contrôle médical scolaire

    EFS : Economie Familiale et Sociale

    EPT : Education Pour Tous

    ETN : Equipe technique nationale

    ETR : Equipe technique régionale

    IEC/CCC : Information Education Communication/Communication pour le Changement de

    Comportement (IEC/CCC)

    MILDA : Moustiquaire imprégnée à longue durée d’action

    OA : Objectif d’Apprentissage

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    OS : Objectif Spécifique

    PDEF : Programme Décennal de l’Education et la Formation

    PECADOM : Prise en charge des cas de paludisme à domicile

    PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme

    QCM : Question à choix multiple

    SVT : Science de la vie et de la terre

    TDR: Test de Diagnostic Rapide

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    INTRODUCTION

    L’importance d’une bonne santé des apprenants dans la fréquentation et dans la qualité des

    apprentissages a fini de faire l’objet d’un consensus au sein de la communauté éducative.

    Déjà, depuis 1942, le Sénégal, pour faire face à ce problème dans l’espace scolaire, a créé le

    service de santé à l’école qui a vu son évolution s’accélérer à l’occasion du Forum Mondial pour

    l’Education Pour Tous (EPT) tenu en Avril 2000 à Dakar, avec la naissance du concept « FRESH »

    qui signifie « accorder la priorité à la santé et à la nutrition à l’école ».

    Dans le cadre du Programme Décennal de l’Education et la Formation (PDEF), une sous

    composante « Santé Nutrition » a été mise en place sous la responsabilité de la Division du Contrôle

    Médical Scolaire (DCMS).

    Cette dernière est ainsi chargée de :

    mettre en œuvre le Programme FRESH au niveau du système éducatif ;

    développer des activités de promotion de la santé dans tous les ordres d’enseignement du

    Sénégal.

    coordonner les activités des Inspections Médicales des Ecoles des régions.

    Depuis 2000, la DCMS a élaboré, en rapport avec les différents acteurs, des guides

    méthodologiques pour introduire à l’école élémentaire, des compétences visant à installer chez les

    apprenants des comportements favorables à leur bonne santé.

    En outre, en 2004, l’État s’est engagé à assurer progressivement, une éducation de base de dix ans

    (élémentaire, moyen, non formel, apprentissage) conformément à la loi N° 2004-37 du 03 décembre

    2004.

    Depuis 2009, les acteurs de l’éducation ont commencé à élaborer un curriculum pour le moyen basé

    sur l’approche par les compétences. En avril 2009 à Dakar, a été organisée la 8è revue du PDEF,

    qui est, depuis 2000 le cadre d’opérationnalisation de la politique gouvernementale en matière

    d’éducation et de formation. Dans l’atelier thématique consacré au « curriculum et à la stratégie

    d’une éducation de base de dix (10) ans », une forte recommandation avait été faite. C’est la

    redéfinition du profil de sortie de ce cycle, en l’adaptant au contexte, aux nouveaux défis et en

    tirant des leçons du passé.

    C’est là une grande opportunité de réaliser le continuum visé, depuis les états généraux, dans le

    cadre du cycle fondamental et de corriger le cloisonnement qui a caractérisé jusqu’ici le système

    éducatif, au moins dans l’éducation de base de dix(10) ans et dans les programmes enseignés,

    Ce présent guide qui porte sur un aspect de la santé, en l’occurrence, le paludisme vise plusieurs

    objectifs :

    apporter la contribution de la sous-composante Santé/Nutrition à la construction du

    curriculum dans l’enseignement moyen ;

    participer à l’articulation : moyen-élémentaire dans le domaine de la santé nutrition, telle

    que visée dans la nouvelle conception de l’éducation de base de 10 ans ;

    participer au développement de l’interdisciplinarité dans la mise en œuvre des programmes ;

    contribuer à l’amélioration de la fréquentation et de la qualité des apprentissages dans le

    moyen ;

    contribuer à l’installation chez l’apprenant des comportements favorables à une bonne santé;

  • 7

    Le guide se compose de trois grandes parties :

    un cadre théorique,

    une partie méthodologique et pratique

    un dossier documentaire

  • 8

    1

    CADRE THEORIQUE

  • 9

    I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

    Le paludisme est un problème majeur de santé publique qui sévit dans beaucoup de régions du

    monde. L’ampleur et la gravité de cette maladie s’apprécient par le nombre important de personnes

    touchées mais aussi de décès enregistrés. Chaque année, cette maladie est transmise à 350 à 500

    millions de personnes et en tue un million, surtout chez les enfants. Ainsi, toutes les 30 secondes, un

    enfant africain meurt du paludisme

    C'est en Afrique qu'on enregistre quatre-vingt-dix pour cent des décès dus au paludisme. Cette

    maladie est responsable d'environ un cinquième de la mortalité infantile.

    Au Sénégal, malgré les efforts consentis par l’Etat et les partenaires, le paludisme constitue

    encore une préoccupation compte tenu des souffrances qu’il engendre aux populations, et des décès

    qui en découlent.

    Les cas de paludisme et de décès ont connu une baisse régulière de Cela a été confirmé avec les

    données de routine collectées dans l’ensemble des formations sanitaires publiques et

    communautaires du pays.

    Selon les dernières statistiques obtenues au niveau des structures sanitaires, les cas de paludisme et

    de décès ont connu une diminution régulière entre 2006 et 2009 avec une baisse de la morbidité

    proportionnelle de 33,6 à 3,07 % et de la mortalité de 18,5% à 4,41%. La carte ci-dessous montre

    l’incidence du paludisme par district en 2009 pour 1000 habitants :

    Malgré les résultats obtenus jusqu’ici, les défis qui restent à être relever sont tellement importants

    que la nécessité se pose d’impliquer d’autres acteurs dans le cadre d’une synergie globale.

    Le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale est responsable de la santé des populations, celui de

    l’Education contribue à la prévention des maladies. Le secteur de l’éducation permet à l’apprenant

  • 10

    d’être bien formé, de bien veiller sur sa santé et de devenir un vecteur social en faisant la

    promotion de l’éducation à la santé dans sa famille et dans la communauté.

    Au niveau du ministère de l’éducation de grands progrès ont été réalisés dans ce domaine : un guide

    du maître a été élaboré et des enseignants de l’élémentaire ont été formés. Un plan stratégique de

    lutte contre le paludisme pour la période (2007- 2012) a été élaboré. Enfin pour permettre aux

    élèves de l´élémentaire de mieux intégrer le moyen, nous avons tenu à nous assurer que les

    compétences de fin de cycle de l’élémentaire soient liées aux compétences fondamentales du

    moyen pour permettre une bonne transition.

    Pour relever le défi d’une meilleure santé des apprenants, améliorer la qualité des apprentissages et

    réduire le taux de déperditions scolaires, l’entrée par les compétences a été adoptée, conformément

    aux curricula officiels.

    La Santé et la Nutrition, à la fois comme cause et résultat d’une éducation de qualité, ne peuvent

    être obtenues de manière efficace et durable qu’à travers l’acquisition de compétences et non de

    savoirs de type encyclopédique qu’on récite.

    .

    .

    La pertinence de l’option « entrée par les compétences » qui a été choisie pour apporter des

    réponses aux problèmes de santé et de nutrition à l’école se vérifie à travers ces propos de WOLF(

    en 1996) : « le taux important des déperditions scolaires dans les systèmes éducatifs africains et

    la rareté des moyens financiers de nos Etats justifient amplement la nécessité de rendre ces

    systèmes plus efficients, c’est-à-dire orientés vers la résolution de problèmes ou la réalisation de

    projets qui fassent appel à l’intégration et au réinvestissement de savoir, savoir-faire et savoir

    être ».

    II. OBJECTIFS DU GUIDE

    L’objectif général du guide est de permettre aux enseignants (es) du moyen de disposer d’outils leur

    permettant de rénover les programmes actuels afin d’améliorer la qualité des apprentissages des

    apprenants.

    L’option choisie pour cela, est l’entrée par les compétences, l’interdisciplinarité et la pédagogie de

    l’intégration appliquées à la Santé et Nutrition, notamment en ce qui concerne le paludisme.

    A terme, les enseignants doivent s’approprier la technique de déclinaison de la compétence de

    cycle, les situations d’apprentissage de l’intégration et les situations d’évaluation de l’intégration.

    Par conséquent, ils doivent pouvoir correctement exécuter les tâches suivantes :

    - Comprendre la technique de déclinaison de la compétence en Santé et Nutrition ;

    - Construire des situations problèmes ;

    - Elaborer des fiches pédagogiques interdisciplinaires et en exploitant le contenu du dossier

    documentaire ou tout autre document utile ;

    - Mettre en œuvre les apprentissages selon les exemples proposés ;

  • 11

    - Evaluer les objectifs et les compétences.

    Le guide sert aussi de support pour la formation des enseignant (e) s. Cette formation sera conduite

    par des Equipes Techniques Régionales (ETR) sous la supervision de l’Equipe Technique Nationale

    (ETN).

    III. PROCESSUS D’ELABORATION DU GUIDE

    Le guide sur le paludisme a bénéficié de tous les acquis capitalisés dans la construction du

    curriculum de l’éducation de base, du guide santé, nutrition et environnement dans leur conception

    et de celui de l’enseignement moyen en cours d’élaboration.

    En effet, l’équipe qui a participé à l’élaboration est constituée d’acteurs à profils diversifiés

    intégrant toutes les expériences évoquées.

    C’est ainsi que le référentiel comme les autres parties sont le fruit d’un consensus dynamique entre

    les participants de l’atelier de production.

    Successivement, les membres de l’atelier ont :

    Partagé les expériences en cours dans l’élémentaire et le moyen en matière de construction

    de curricula sur l’approche par les compétences,

    Stabilisé de manière consensuelle un schéma d’écriture du référentiel et de la planification

    des apprentissages ;

    Echangé autour d’une proposition de plan des pages documentaires qui a été adopté en

    tenant compte des trois disciplines ciblées (Economie Familiale et Sociale, les Sciences de la

    Vie et de la Terre et Géographie/Education Civique).

    IV. CLARIFICATION CONCEPTUELLE

    1. Qu’est-ce qu’un profil de sortie du moyen ?

    C’est l’ensemble des savoirs (savoir, savoir-faire, savoir-être, savoir- devenir intégrés, mobilisables)

    attendues de l’élève du cycle moyen en vue d’articuler les enseignements/apprentissages à une

    orientation, une vision conforme à la loi d’orientation. Il permet de définir un référentiel de

    compétences afin d’aider à l’élaboration des programmes, à l’amélioration des situations

    d’enseignement/apprentissage et des situations d’évaluation. Il sert de référentiel pour la régulation

    des formations et pour les contrats et les cahiers des charges liant formateurs et apprenant(e)s.

    Le profil traduit les visées et les intentions du programme, identifie les apprentissages essentiels et

    présente une vision articulée et intégrée de ces apprentissages (H. Allaire : 1996, 13).

    Le profil de sortie de l’élève est essentiellement déterminé par le rôle qu’il aura à jouer dans la

    société et les compétences nécessaires à l’accomplissement de ses fonctions, notamment, pour le

    cas d’espèce, dans le domaine du paludisme ».

    2. Qu’est-ce que le socle de compétences transversales ou macro compétences ?

  • 12

    Les domaines de compétences résument toutes les capacités attendues au niveau de l’apprenant

    durant sa formation tout au long du cycle moyen. A la fin du cycle, il devra être capable de

    mobiliser toutes les ressources en rapport avec les compétences définies dans ces domaines pour

    résoudre n’importe quel problème de vie courante et /ou poursuivre ses études. Pour rendre

    opérationnelle cette liste de compétences, 04 macro compétences socles ont été retenues.) :

    Savoir s’exprimer et communiquer ;

    Avoir des compétences de base en mathématiques et avoir une culture scientifique et technologique ;

    Savoir être un citoyen responsable ;

    Savoir être autonome et coopératif

    Ces macros compétences dites compétences transversales sont attendues de l’élève au terme de sa

    formation. Elles comportent aussi bien des habiletés intellectuelles (savoirs cognitifs et savoir-faire

    méthodologique) que socio- affectives (les attitudes et les comportements). Les compétences en

    santé nutrition trouvent leur place dans la troisième macro compétence.

    3. Qu’est-ce que la compétence ?

    Le concept de compétence répond à plusieurs définitions:

    Dans le curriculum de l’éducation de base, la compétence est définie comme la capacité pour un (e)

    apprenant (e) à « mobiliser un ensemble intégré de ressources (connaissances, savoir d’expérience,

    des schèmes, des automatismes, des capacités, des savoir-faire, etc.) en vue de résoudre une famille

    de situations-problèmes »

    En partant de cette définition, nous retenons qu’une compétence en Santé et Nutrition est un

    ensemble intégré de savoirs, savoir-faire et savoir-être, mobilisés pour résoudre des problèmes

    courants de Santé et de Nutrition

    Sa formulation tient compte des éléments constitutifs suivants :

    Un verbe traduisant l’activité de l’apprenant (e) ;

    Un contenu sur lequel s’exerce l’activité ;

    Le contexte qui contextualise la compétence et lui sert de cadre de développement ;

    Un enjeu ou un résultat attendu après l’installation de la compétence, qui la rend mesurable, mais également lui donne un sens.

    Exemple : Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions favorables au bien

    être dans des situations de résolution de problèmes courants de santé dans le milieu

    Verbe : Intégrer

    Contenu : problèmes courants de santé

    Contexte : milieu (école, maison…)

    Enjeu ou résultat attendu : notions, comportements responsables et des actions favorables au bien-être

    4. Qu’est-ce qu’une compétence intermédiaire /Palier?

  • 13

    Une compétence intermédiaire est un niveau moins complexe de contenus, d’activités et de

    situations dans le processus d’installation de la compétence. (Cf. tableau des compétences)

    .

    5. Qu’est-ce qu’une situation d’apprentissage ?

    C’est la situation à partir de laquelle l’enseignant (e) organise sa séance. Elle indique l’objectif

    d’apprentissage, le cadre, les situations problèmes, les supports, les ressources, les interactions et

    l’orientation de la leçon.

    6. Qu’est-ce qu’une situation d’apprentissage de l’intégration ?

    Il s’agit d’une situation d’apprentissage intégrant l’ensemble des acquis d’une compétence

    intermédiaire. Elle sert généralement de base pour construire la situation d’évaluation de cette

    compétence

    7. Qu’est-ce qu’une situation d’évaluation ?

    Après toutes les compétences intermédiaires d’un niveau, elle permet d’évaluer de manière intégrée

    les acquis du niveau par rapport à l’ensemble de ces compétences

    8. Qu’est-ce qu’une situation-problème ?

    La situation-problème est un ensemble contextualisé d’informations à articuler pour la réalisation

    d’une tâche déterminée. Elle présente un défi pour les apprenant s, mais ne fournit pas toutes les

    informations nécessaires pour le surmonter. Le défi ne doit pas être au-dessus des possibilités des

    enfants. Elle est dite :

    situation-problème didactique quand elle sert de support à des apprentissages nouveaux

    situation-problème cible quand elle sert à l’intégration des apprentissages

    V. L’EVALUATION

    1. Qu’est-ce que l’évaluation ?

    Rappelons avec DEKETELE que l’évaluation c’est :

    « L’action de jauger, à partir d’outils de mesure, le degré de maîtrise de connaissances, d’habiletés

    ou d’aptitudes dans des activités et dans un cadre déterminé »

    Pour DEKETELE (1989) : « Evaluer signifie recueillir un ensemble d’informations suffisamment

    pertinentes, valides et fiables et examiner le degré d’adéquation entre cet ensemble d’informations

    et un ensemble de critères adéquats aux objectifs fixés au départ ou ajustés en cours de route en vue

    de prendre une décision »

    L’évaluation comprend trois principales étapes ;

    Le recueil des données ;

    Le traitement des informations ;

    La prise de décision ;

    Selon Rogers :

    Les qualités des informations recueillies se résument ainsi: pertinence, validité, fiabilité

  • 14

    La question à poser Ce qui est en jeu

    Pertinence des informations

    Est-ce que les informations que je choisis de

    recueillir sont les bonnes informations (en

    adéquation avec les questions que l’on se pose) ?

    Le choix du type d’informations à

    recueillir

    Validité des informations

    Est-ce que mon dispositif de recueil

    d’informations garantit que les informations que

    je recueille sont celles que je déclare vouloir

    recueillir ?

    Le dispositif de recueil

    d’informations, les instruments de

    recueil, et plus largement la stratégie

    Fiabilité des informations

    Est-ce que les conditions du recueil

    d’informations sont telles que les mêmes

    informations seraient recueillies à un autre

    endroit, par une autre personne, à un autre

    moment ?

    Un instrument fiable fournit les mêmes

    informations administrées de façon répétée par

    une ou des personnes différentes à un moment

    ou à un autre dans un ou des contextes différents.

    Les conditions dans lesquelles se

    déroule le recueil d’informations

    2. Qu’est-ce qu’un critère?

    Un critère est défini comme l’ensemble des qualités qu’on attend d’une production. Le critère est de

    l’ordre de la qualité. Pour s’assurer que les apprenants ont satisfait à cette qualité, on a besoin

    d’indicateurs.

    3. Qu’est-ce qu’un indicateur?

    Un indicateur est un indice observable qui renseigne sur le degré de satisfaction de la qualité. Il

    permet d’opérationnaliser le critère. Il s’exprime en termes de pourcentage, de proportion, de

    nombre, d’absence/présence, d’existence/non existence.

    4. Les différentes formes d’évaluation

    En résumé l’évaluation pédagogique se décline comme suit :

    l’évaluation prédictive permet à l’enseignant de diagnostiquer les pré requis pour

    identifier les élèves en difficulté et organiser des stratégies de remédiation

    l’évaluation formative permet à l’enseignant de mettre en œuvre des stratégies de

    remédiation à l’intention des élèves en difficulté. Ces stratégies peuvent être

    individualisées ou collectives. Ce type d’évaluation peut être séquentielle ou

    ponctuelle. Toutefois, il faut préciser que l’évaluation formative traverse tout le

    processus des enseignements / apprentissages.

    L’évaluation sommative est une évaluation d’étape. C’est le moment pendant lequel, les

    élèves sont appelés à mobiliser des savoirs, des savoirs faire et des savoirs être intégré

    pour résoudre des problèmes complexes. Cette étape permet à l’élève d’exercer la

    compétence. Cette forme d’évaluation est dite certificative.

  • 15

    Mais il existe aussi une pratique d’évaluation « élève/élève » appelée évaluation mutuelle que l’on

    peut exploiter au profit de l’évaluation des compétences. Ce qui peut paraître nouveau dans notre

    système d’évaluation serait l’apprenant (e) s’évaluant lui (elle)-même.

    Considérons chacune des trois modalités d’évaluation :

    L’auto-évaluation : l’apprenant (e) évalue sa propre production ou sa compétence en se servant

    de critères et d’indicateurs fournis par l’enseignant (e) ;

    L’évaluation mutuelle ou co-évaluation : dans la classe, deux ou plusieurs apprenant (e) s

    évaluent leurs productions respectives (échange de copies), en se servant de critères et

    d’indicateurs

    L’hétéro-évaluation : un enseignant (e), évalue la production des apprenant (e) s en se servant

    de critères et d’indicateurs

    Dans la pratique courante, l’enseignant (e) évalue les productions de ses apprenant (e) s et attribue

    une note ou une appréciation.

    5. Stratégies d’évaluation d’une compétence

    5.1 Démarche d’évaluation d’une compétence

    A la fin de chaque séance portant sur un ou plusieurs objectif (s), l’enseignant (e) doit faire une

    évaluation formative pour vérifier le degré de maîtrise des apprentissages et procéder à une

    remédiation si nécessaire. Ces évaluations partielles seront couronnées par une évaluation

    sommative qui convoque l’ensemble des objectifs de la compétence comme le montre le tableau ci-

    dessous :

    Apprentissages

    réalisés à partir

    des objectifs

    (séances)

    Evaluation

    formative

    Remédiation

    si nécessaire

    Apprentissage

    s réalisés à

    partir des

    objectifs

    (séances)

    Evaluatio

    n

    formative

    Remédiation

    si nécessaire

    Evaluation

    de la

    compétence

    NB :

    o L’évaluation de la compétence est individuelle. Chaque élève doit être évalué

    o Plusieurs situations d’évaluation de la compétence sont toujours nécessaires pour attester de la maîtrise ou non de la compétence.

    Recommandation : Dans le domaine de la Santé et de la Nutrition, l’enseignant (e) doit proposer

    aussi des situations qui permettent à l’apprenant (e) d’investir les acquis dans le milieu pour

    contribuer aux changements de comportements.

    5.2 Quelques outils d’évaluation :

    Il existe deux types d’outils pour évaluer les compétences cognitives ou les comportements et

    attitudes.

    Les outils pour mesurer les compétences cognitives :

    La question à réponse courte qui permet à l’élève de répondre par un mot ou un nombre qu’il

    inscrit dans un espace réservé à cet effet. Sa forme peut être déclinée comme suit :

  • 16

    - La question directe :

    - Le test de clos ure (ex : un texte à trou)

    - La phrase à compléter

    L’appariement qui apparaît sous la forme d’un ensemble d’éléments qui doivent être associés

    selon une logique, une règle donnée. Il peut être simple ou composé.

    L’alternative est une forme de QCM qui comporte deux réponses possibles entre lesquels

    l’élève doit choisir (vrai, faux, oui ou non).

    Le réarrangement qui consiste à remettre de l’ordre dans une série d’énoncés ou d’éléments

    présentés dans le désordre.

    La question ouverte qui permet à l’élève d’organiser sa réponse en utilisant son propre stock

    lexical. Elle peut revêtir deux formes :

    - La question à réponse limitée

    - la question à réponse élaborée.

    Les questions à choix multiples (QCM) : Ce sont des questions auxquelles l’apprenant (e)

    répond en sélectionnant une ou plusieurs réponses; les autres réponses incorrectes doivent être

    tout de même vraisemblables, on les appelle des distracteurs.

    Echelle d’attitude : ce sont des instruments d’évaluation quantitative ou qualitative des

    attitudes d’individus. Les propositions de réponses sont placées sur une échelle allant de

    l’attitude la plus favorable à la moins favorable. On peut aussi y inclure des propositions

    neutres.

    Exemple :

    Que penses- tu d’une personne qui veut traiter le paludisme ? Devant chaque proposition, mets

    une croix dans la case qui correspond à ta réponse :

    Items Toujours Parfois Jamais Pas du tout

    d’accord

    J’arrête la prise de médicaments avant la fin du

    traitement quand je me sens mieux

    Je respecte la dose prescrite

    J’augmente la dose prescrite pour guérir plus vite

    Je prends en même temps d’autres médicaments

    sans l’avis du médecin pour guérir plus vite

    Je respecte les heures de prise des médicaments

  • 17

    5.3 Etapes d’évaluation d’une compétence

    Elles sont au nombre de huit :

    o Rappeler la compétence ;

    Exemple : «Intégrer des notions de base, des pratiques et des attitudes favorables à son bien-

    être dans des situations de découverte des problèmes liés au paludisme »

    o Concevoir des situations d’évaluation :

    La situation d’évaluation doit appartenir à la même famille que la situation d’apprentissage de

    l’intégration dont elle garde les caractéristiques. La situation d’évaluation doit contenir un contexte

    bien défini et une consigne qui indique la tâche à exécuter.

    Exemple :

    - Contexte : Ta classe organise une journée de sensibilisation sur la lutte contre le paludisme

    - Consigne : Réalise une affiche portant sur 4 mesures préventives pour informer et

    sensibiliser sur la lutte contre le paludisme

    o Rappeler les critères et les indicateurs :

    Les critères sont déjà définis et figurent après la formulation de chaque compétence de base.

    Les indicateurs sont formulés en fonction de la situation d’intégration (apprentissage ou

    évaluation)

    NB :

    - Il est souhaitable de ne pas dépasser trois critères pour éviter une correction fastidieuse et

    mieux assurer l’indépendance des critères.

    - Veiller à l’indépendance entre les critères pour ne pas pénaliser ou avantager les apprenant(e) s

    en les évaluant plusieurs fois sur les mêmes apprentissages.

    Exemple :

    Critères Indicateurs

    Justesse

    4 mesures préventives contre le paludisme données sont exactes

    3 mesures préventives contre le paludisme données sont exactes

    2 mesures préventives contre le paludisme données sont exactes

    1 mesure préventive contre le paludisme donnée est exacte

    Aucune mesure préventive contre le paludisme donnée n’est exacte

    Précision

    Les 4 réponses sont formulées de façon univoque

    Seules 3 réponses sont formulées de façon univoque

    Seules 2 réponses sont formulées de façon univoque

    Seule 1 réponse est formulée de façon univoque

    Aucune réponse n’est formulée de façon univoque

  • 18

    o Elaborer un barème de correction

    Il s’agit d’affecter à chaque niveau de maîtrise un score. A titre d’exemple, le barème ci-dessous a

    été élaboré pour corriger une production d’affiche portant sur 4 mesures préventives pour informer

    et sensibiliser sur la lutte contre le paludisme.

    Critères Niveau de maîtrise Indicateurs Note

    Justesse

    Maîtrise maximale Aucune erreur sur les mesures préventives sur la lutte

    contre le paludisme 7 et 8

    Maîtrise minimale

    1 erreur sur les mesures préventives sur la lutte contre

    le paludisme 6 et 5

    2 erreurs sur les mesures préventives sur la lutte contre

    le paludisme 4 et 3

    Absence de maîtrise

    3 erreurs sur les mesures préventives sur la lutte contre

    le paludisme 2 et 1

    4 erreurs sur les mesures préventives sur la lutte contre

    le paludisme 0

    Précision

    Maîtrise maximale Les 4 réponses sont formulées de façon univoque 2

    Maîtrise minimale Seules 3 réponses sont formulées de façon univoque 1,5

    Seules 2 réponses sont formulées de façon univoque 1

    Absence de maîtrise

    Seule 1 réponses est formulée de façon univoque 0,5

    Aucune réponse relative à la lutte contre le paludisme

    n’est donnée 0

    o Administrer les épreuves d’évaluation :

    - présentation de la situation,

    - présentation de la consigne et des modalités de travail,

    - exécution de la tâche par l’apprenant (e)

    o Recueillir et traiter les informations :

    - application du barème

    - interprétation des données

    - appréciation

    o Prendre une décision :

    C’est le moment qui justifie même l’évaluation où l’enseignant (e) apprécie le niveau de maîtrise de

    la compétence et décide de l’attitude à prendre pour la poursuite ou non des apprentissages. Le

    manque de maîtrise d’un seul critère minimal suffit pour justifier l’absence de maîtrise de la

    compétence. Ce qui entraîne la reprise de tout ou une partie de la compétence. Par contre une

  • 19

    maîtrise minimale nécessite seulement une remédiation avant le passage à la mise en œuvre de la

    compétence suivante.

    NB : A l’issue de l’évaluation de la compétence, pour obtenir le score total de l’élève, on fait le

    cumul (bilan) des scores partiels obtenus au niveau des critères.

    o Remédiation

    La remédiation est une étape essentielle de l’évaluation formative qui vise la mise à niveau

    individuelle et/ou collective afin de permettre aux apprenants (es) concernés de poursuivre sans

    difficultés les apprentissages suivants. En principe, ce sont les critères non maîtrisés qui devront

    faire l’objet de remédiation. Selon Roegiers, le processus de remédiation comprend quatre étapes :

    - Le repérage des erreurs

    - La catégorisation des erreurs

    - La recherche des sources d’erreurs (hypothèses)

    - L’élaboration et la mise en œuvre d’un dispositif de remédiation.

    NB : Dans son dispositif, l’enseignant (e) peut organiser un travail par groupe de niveau ou de

    besoin. Il (elle) peut également recourir au tutorat ou au monitorat.

    Ce dispositif devra inclure la mesure progressive de l’impact de la remédiation pour qu’à terme les

    lacunes de l’apprenant(e) soient effectivement comblées

    6. Qu’est-ce qu’une démarche pédagogique ?

    Deux démarches pédagogiques sont présentées dans ce guide : la démarche de résolution de

    problème et la démarche de clarification de valeurs

    7. Qu’est-ce qu’une démarche de résolution de problème ?

    Six (06) étapes sont proposées :

    Identification du problème :

    - Découverte de la situation problème en santé et nutrition et prise de conscience par les

    apprenant (e) s

    - Explicitation de la situation problème en santé et nutrition (en vue de mobiliser les

    apprenant (e) s dans la recherche de solution)

    - Organisation du travail.

    A partir de ce moment, l’apprenant (e) a une représentation juste du problème à résoudre et fait

    le lien entre ses connaissances antérieures et les données du problème, incluant les contraintes,

    pour pouvoir proposer des solutions.

    Recherche et formulation d’hypothèses (propositions de solutions anticipées par les

    élèves).

    Les apprenant (e) s imaginent alors différentes solutions probables et, avec l’aide de

    l’enseignant (e), ils (elles) retiennent celles qui sont les plus plausibles et qui sont à leur portée.

  • 20

    Choix d’une hypothèse et expérimentation :

    Les apprenant (e) s, aidé (e) s par l’enseignant (e), doivent évaluer l’efficacité de la solution

    retenue. C’est une phase de comparaison de la solution à d’autres. Si elle s’avérait inefficace,

    l’enseignant(e) devrait aider les apprenant (e) s à en proposer d’autres jusqu’à ce que le

    problème soit résolu avec satisfaction. En Santé et Nutrition, il se pourrait que l’enseignant (e)

    soit obligé (e) de se référer à d’autres ressources pour résoudre le problème : technicien de

    santé ou structure sanitaire.

    Construction et mise en cohérence du savoir en Santé et Nutrition :

    - Explicitation des acquis

    - Enonciation de principes, règles ou lois, appréciations, décisions et résumés

    Réinvestissement, transfert/prolongement :

    - Réinvestissement dans des situations hors de la classe

    - Transfert dans d’autres domaines et champs d’apprentissage

    Evaluation :

    - Exercices pour les apprentissages ponctuels (centrés sur les objectifs).

    - Situations complexes pour les moments d’intégration

    8. Qu’est-ce qu’une démarche de clarification des valeurs ?

    Elle a pour objet d’impliquer l’apprenant (e) dans un processus actif de formulation et d’examen

    des valeurs. L’objectif déclaré est d’entraîner l’intéressé (e) dans une expérience pratique afin qu’il

    « prenne conscience de ses idées propres, ses sentiments propres » qui déterminent son choix et

    éclairent ses décisions de manière délibérée et fondée. L’apprenant (e) doit se déterminer librement

    et en parfaite connaissance de cause.

    On distingue, pour l’essentiel, trois étapes principales dans la clarification des valeurs :

    L’identification des valeurs :

    - L’enseignant (e) présente l’objet (texte, situation, événement, etc.).

    - L’apprenant (e) est invité (e) à identifier les valeurs et à échanger des informations, des

    connaissances sur la situation ou l’événement, objet d’étude

    L’analyse des valeurs :

    Elle est destinée à aider l’apprenant (e) à distinguer les données et à les associer au concept, au

    thème ou à l’idée discutée.

    La synthèse :

    Chaque apprenant(e) exprime ses préférences et ses sentiments sur les objets d’appréciation :

    données, situation, rapports et décision. La réflexion se produit sur les valeurs et les sentiments

  • 21

    dont ils ont fait l’expérience. Eviter tout jugement de valeur et toute stigmatisation ; les valeurs

    sont souvent relatives.

    VI. IMPORTANCE ET PLACE DU GUIDE DANS LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME

    Dans le cadre de la lutte multisectorielle contre le paludisme, le PNLP et la sous composante

    Santé /Nutrition du PDEF développent un certain nombre de stratégies dont l’élaboration d’un

    guide pour introduire cette dimension dans l’enseignement moyen.

    Pour plus d’efficacité, l’option choisie pour la rédaction de ce guide est l’approche par les

    compétences . Etant donné que les programmes actuels n’ont pas été conçus au départ en tenant

    compte de ces préoccupations, le guide prévoit plusieurs points d’entrée :

    1) Des thèmes d’accueil pour enseigner le paludisme directement à partir des programmes.

    2) Des exposés, des films ou autres supports pour élargir et compléter les cours dispensés.

    3) Des activités d’information, d’éducation et de communication pour un changement de

    comportement (sketch, éducation par les pairs, animation, journées portes ouvertes …)

    4) Mise en œuvre de plan d’action d’information ou de sensibilisation dans la communauté.

    C’est pour dire que le guide est l’élément d’insertion et de fédération de l’ensemble des stratégies et

    d’actions de lutte contre le paludisme à l’école.

    VII. MODE D’UTILISATION

    Dans sa conception comme dans ses choix pédagogiques, le guide s’intègre parfaitement dans le

    profil de sortie de l’enseignement moyen, notamment dans la macro compétence « former un

    citoyen responsable ».

    Ce présent guide traite de manière plus détaillée le thème lié à la lutte contre le paludisme.

    A chaque fois que l’enseignant (e) aborde une compétence ou un objectif du programme portant sur

    ces thèmes, il peut se référer au guide pour approfondir le sujet.

    De manière pratique, pour préparer une fiche pédagogique, l’enseignant(e) doit, au niveau de

    l’entête de la fiche:

    - Rappeler la compétence de base, la compétence intermédiaire, l’OA et l’OS qui sont

    déjà déclinés dans la deuxième partie du guide intitulée « partie méthodologique et

    pratique » ;

    - Formuler une situation problème en rapport avec l’OS

  • 22

    2

    PARTIE

    METHODOLOGIQUE

  • 23

    REFERENTIEL DE COMPETENCES

    Compétence de cycle : Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions

    favorables au bien-être dans des situations de résolution de problèmes courants de santé dans le

    milieu.

    I. COMPETENCES DE BASE

    II. COMPETENCES INTERMEDIAIRES

    6èm

    e

    CI.1 Intégrer des notions de base sur la maladie et l’aménagement du cadre de vie dans

    des situations de découverte des problèmes liés au paludisme

    CI.2

    Intégrer des notions de base liées aux manifestations et aux complications de la

    maladie, des attitudes positives et des mesures de protection individuelle dans des

    situations de prévention du paludisme.

    5èm

    e

    CI.1 Intégrer des notions de base sur la maladie et la répartition géographique des faciès

    épidémiologiques dans des situations de prévention du paludisme

    CI.2

    Intégrer des notions de base, des attitudes et des pratiques communautaires positives

    dans des situations de prévention du paludisme

    4èm

    e CI.1

    Intégrer des notions relatives à la transmission et aux conséquences de la maladie

    ainsi que des comportements positifs dans des situations de résolution de problèmes

    liés au paludisme

    CI.2 Intégrer des notions, des comportements et des actions favorables à la protection des

    cibles vulnérables dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme

    3èm

    e CI.1

    Intégrer des notions et des actions de sensibilisation dans des situations de résolution de

    problèmes liés au paludisme

    CI.2

    Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions concrètes de lutte

    dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme

    6ème

    Intégrer des notions de base, des pratiques et des attitudes favorables à son bien-être dans

    des situations de découverte des problèmes liés au paludisme dans le milieu.

    5ème

    Intégrer des notions de base, des pratiques et des attitudes favorables au bien-être de sa

    communauté dans des situations de prévention du paludisme dans le milieu.

    4ème

    Intégrer des notions, des actions et des comportements favorables à son bien-être et à celui

    de sa communauté dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme dans

    son mileu.

    3ème

    Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions favorables au bien-

    être dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme dans son milieu.

  • Niveau 6e

    Compétence intermédiaire/Palier N°1 : Intégrer des notions de base sur la maladie et l’aménagement du cadre de vie dans des situations de

    découverte des problèmes liés au paludisme.

    Apprentissages ponctuels :

    Objectifs spécifiques Contenus Matériel

    didactique/Supports

    Disciplines

    d’accueil

    Durée

    Identifier les conditions

    d’environnement favorables

    au développement des

    moustiques

    Conditions favorables au développement des moustiques :

    Humidité, eau stagnante, chaleur, canaux à ciel ouvert,

    canaux d’irrigation végétation, bassins de rétention, bacs à

    eau ouverts, objets usagers contenant de l’eau

    pages documentaires,

    textes, diapositives,

    photos, films

    - GEO

    - EFS

    30mn

    Décrire les modes de

    transmission du paludisme

    Modes de transmission :

    - Piqûres de l’anophèle femelle

    - Transfusion de sang contenant des parasites

    - De la mère à l’enfant pendant l’accouchement

    pages documentaires,

    images, textes, liens

    internet

    - SVT

    30mn

  • Décrire les relations entre

    l’accroissement de la taille de la

    famille, les problèmes

    d’assainissement et la survenue

    du paludisme

    Relations entre la taille de famille et problèmes

    d’assainissement :

    - Evolution de la taille des familles :

    - Précarité de l’habitation

    - Mauvaise évacuation des ordures ménagères, des eaux

    usées, eaux vannes, eaux de ruissellement…

    pages documentaires,

    textes, coupures de

    journaux, données

    collectées, résultats

    d’enquête, photos, films,

    diapositives

    - EFS

    - GEO/EC

    1 heure

    Décrire les normes du cadre de

    vie

    Normes du cadre de vie :

    Respect des normes de l’habitat : architecture, voierie,

    choix du site, assainissement

    pages documentaires,

    liens Internet, coupures

    de journaux, enquêtes,

    visites de sites

    code de l’environnement,

    texte, images, photos,

    résultats d’enquête

    - GEO

    1 heure

    SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :

    Contexte :

    Ta localité est confrontée à des problèmes de dégradation du cadre de vie (eau stagnantes, ordures ménagères, herbes, ustensiles usés, pneus usagés,

    etc.)

    Consigne :

    Explique la relation qui existe entre la dégradation du cadre de vie et le paludisme

  • Niveau 6e

    Compétence intermédiaire N°2 : Intégrer des notions de base liées aux manifestations de la maladie, des attitudes positives et des mesures de

    protection individuelle dans des situations de prévention du paludisme

    Apprentissages ponctuels :

    Objectifs spécifiques Contenus Matériel

    didactique/Supports

    Disciplines

    d’accueil

    Durée

    Décrire les premiers signes

    du paludisme simple

    Manifestations cliniques :

    Fièvre, frisson, sueur abondante, sensation de froid,

    céphalée, nausée, vomissements, asthénie, manque

    d’appétit,

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes, liens

    Internet, coupures de presse,

    film

    - SVT

    - EFS

    1 heure

    Décrire les signes du

    paludisme grave

    Complications : délire, déshydratation, difficulté à respirer, anémie

    sévère, convulsions, perte de connaissance, etc.

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes, liens

    Internet, coupures de presse,

    film

    SVT

    EFS

    1 heure

    Identifier les mesures

    individuelles de protection

    contre le paludisme

    Mesures de protection :

    Moustiquaires et rideaux imprégnés, grillages au

    niveau des ouvertures, pulvérisation d’insecticides,

    destruction des lieux de prolifération, produits anti

    moustiques, etc.

    Moustiquaires Imprégnée

    d’Insecticide à Longue Durée

    d’Action(MILDA)

    répulsifs aux insecticides,

    diffuseurs d’insecticides

    SVT

    GEO

    EFS

    1 heure

    Classer les différentes

    mesures de protection selon

    leur degré d’efficacité

    - moustiquaires imprégnées

    - pulvérisation d’insecticides

    - rideaux imprégnés, produits anti moustiques

    - grillages au niveau des ouvertures,

    - destruction des lieux de prolifération, etc. (à classer

    selon le % d’efficacité)

    Moustiquaires Imprégnée

    d’Insecticide à Longue Durée

    d’Action(MILDA)

    répulsifs aux insecticides,

    diffuseurs d’insecticides

    SVT

    GEO

    EFS

    1 heure

  • SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :

    Contexte : A la veille de l’hivernage, tu écris à un ami (resté au village ou parti en ville) pour le mettre en garde contre le paludisme

    Consigne : Explique-lui les manifestations du paludisme et les mesures de protection selon leur degré d’efficacité

    SITUATION D’EVALUATION

    Contexte : Dans le cadre des activités de vacances ton ASC (Association sportive et culturelle) te charge de participer, dans ton quartier (ou dans ton

    village), à une action d’information sur le paludisme en rapport avec l’aménagement du cadre de vie.

    Consigne :

    Indique au moins :

    - 3 problèmes de santé liés au paludisme en rapport avec l’aménagement du cadre de vie

    - 5 manifestations du paludisme

    - 4 mesures qui protègent contre le paludisme par ordre d’efficacité

  • Niveau 5e

    Compétence intermédiaire N°1 : Intégrer des notions de base sur la maladie et la répartition géographique des faciès épidémiologiques dans des

    situations de prévention du paludisme

    Apprentissages ponctuels :

    Objectifs spécifiques Contenus Matériel didactique/Supports Disciplines

    d’accueil

    Durée

    Décrire les

    conséquences du

    paludisme sur le

    fonctionnement de

    l’organisme

    - Chez la femme enceinte : anémie, avortement,

    accouchement prématuré, mort-né, vulnérabilité face

    aux autres affections, retard du développement fœtal

    - Chez le nouveau-né : mort-né, faible poids à la

    naissance, anémie, hypoglycémie

    - Chez l’enfant : anémie, hypoglycémie, vulnérabilité

    face aux autres affections, absentéisme, retards

    psychomoteurs …

    - Chez l’Homme : anémie, hypoglycémie, (cf pages

    documentaires)

    pages documentaires, textes, résultats

    d’enquêtes (données statistiques),

    liens Internet, coupures de presse

    - EFS

    - SVT

    1 heure

    Décrire les

    conséquences

    (économiques,

    éducatives et sociales)

    du paludisme

    Morbidité, absentéisme, baisse du rendement,

    mortalité élevée, échec scolaire, augmentation des

    dépenses, structures sanitaires submergées, surcharge

    de travail pour le personnel de santé,

    A catégoriser en fonction des types de conséquences

    pages documentaires, textes, résultats

    d’enquêtes (données statistiques),

    liens Internet, coupures de presse

    statistiques sur le rendement

    scolaire, cartes sur l’épidémiologie

    - GEO

    - SVT

    - EFS

    1 heure

  • Identifier les zones

    endémiques

    zones endémiques au Sénégal

    couverture sanitaire

    pages documentaires, résultats

    d’enquêtes, cartes d’incidence du

    paludisme au Sénégal

    - GEO

    - SVT

    30

    minutes

    Expliquer les

    caractéristiques des

    zones endémiques Humidité, chaleur, accessibilité aux services de santé

    pages documentaires, résultats

    d’enquêtes,

    carte épidémiologique

    - GEO

    - SVT

    - EFS

    30

    minutes

    SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION(SAI) :

    Contexte :

    Tu dois faire un exposé sur le paludisme. Tu as devant toi :

    - un fond de carte

    - des données portant sur les faciès épidémiologiques.

    Consigne :

    Représente la carte des faciès épidémiologiques

    Interprète cette répartition

  • Niveau 5e

    Compétence intermédiaire N°2 : Intégrer des notions de base, des attitudes et des pratiques communautaires positives dans des situations de

    prévention du paludisme

    Apprentissages ponctuels :

    Objectifs spécifiques Contenus Matériel didactique/Supports Disciplines

    d’accueil

    Durée

    Identifier les pratiques à

    risque

    Pratiques à risques :

    - exposition aux piqûres des moustiques (absence de

    moustiquaire, de grillage ou rideaux imprégnés aux

    ouvertures, etc.)

    - automédication

    - insalubrité du cadre de vie (eaux stagnantes,

    prolifération des herbes, tas d’ordures sauvages, etc.)

    Textes, résultats d’enquête,

    pages documentaires

    photos - GEO

    - SVT

    - EFS

    30mn

    Identifier les conséquences

    des attitudes et des

    pratiques à risque

    piqûre des moustiques (inconfort et risque de

    maladie)

    - développement du paludisme et ses conséquences

    Textes, résultats d’enquête,

    pages documentaires

    Photos

    - GEO

    - SVT

    - EFS

    1 heure

  • Identifier des pratiques

    préventives

    Pratiques préventives :

    - dormir tous les jours et toutes les nuits sous

    MILDA

    - utilisation de grillages et de rideaux imprégnés au

    niveau des ouvertures,

    - destruction des gîtes larvaires et des lieux de

    prolifération (eaux stagnantes, herbes, ustensiles

    usagés, etc.)

    - utilisation de produits anti moustiques

    - prise de médicaments (Traitement Préventif

    Intermittent(TPI) chez la femme enceinte)

    Textes, résultats d’enquête,

    pages documentaires

    Photos

    - GEO

    - SVT

    - EFS

    1 heure

    Identifier les avantages des

    pratiques préventives

    Avantages des pratiques préventives :

    - rompre la chaîne de transmission

    - sur le plan économique : diminution des dépenses

    de santé, productivité maintenue

    - sur le plan sanitaire : diminution de la charge de

    travail du personnel de santé

    - sur le plan scolaire : amélioration de la

    fréquentation scolaire, amélioration des

    performances des élèves

    Textes, résultats d’enquête,

    pages documentaires

    - GEO

    - SVT

    - EFS

    1 heure

  • SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :

    Contexte : A la veille des grandes vacances tu es invité à conseiller les élèves de 6ème

    sur la prévention du paludisme

    Consigne :

    Rédige une charte sur les attitudes et les pratiques positives qui protègent du paludisme

    SITUATION D’EVALUATION

    Contexte : Tu dois faire un exposé sur le paludisme dans ton milieu

    Consigne :

    Etablis la carte des faciès épidémiologiques puis indique, au moins, 4 pratiques pour rompre la chaîne de transmission

  • Niveau 4e

    Compétence intermédiaire N°1 : Intégrer des notions relatives à la transmission et aux conséquences de la maladie ainsi que des comportements

    positifs dans des situations de résolution de problèmes liés au paludisme

    Apprentissages ponctuels :

    Objectifs spécifiques Contenus Matériel

    didactique/Supports

    Disciplines

    d’accueil

    Durée

    Identifier les modes de transmission du

    paludisme

    Modes de transmission

    - piqûre de l’anophèle femelle,

    - transfusion de sang parasité,

    - mère à l’enfant pendant l’accouchement

    Textes, résultats

    d’enquête, pages

    documentaires

    EFS

    SVT

    30 mn

    Décrire le développement du paludisme

    Cycle de la maladie :

    - les étapes de la maladie : de la piqûre à la

    déclaration de la maladie

    - le TDR (Test de Diagnostic Rapide)

    Textes, résultats

    d’enquête, pages

    documentaires

    EFS

    SVT

    30 mn

    Identifier les conséquences du paludisme

    Conséquences :

    Morbidité, absentéisme, baisse des rendements

    économiques, mortalité élevée, échec scolaire,

    augmentation des dépenses, structures sanitaires

    submergées, surcharge de travail pour le personnel

    de santé

    Textes,

    résultats d’enquête,

    pages documentaires EFS

    SVT

    30 mn

  • Expliquer les conséquences du paludisme

    Conséquences :

    Morbidité, absentéisme, baisse des rendements

    économiques et scolaires, échec scolaire,

    augmentation des dépenses, structures sanitaires

    submergées, surcharge de travail pour le personnel

    de santé, mortalité élevée

    Textes, résultats

    d’enquête, pages

    documentaires EFS

    GEO

    SVT

    1 heure

    SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :

    Contexte : Tu constates dans ton milieu que beaucoup de personnes sont malades de paludisme.

    Consigne : Explique les modes de transmission et les conséquences de la maladie.

  • Niveau 4e

    Compétence intermédiaire N°2 : Intégrer des notions, des comportements et des actions favorables à la protection des cibles vulnérables dans des

    situations de résolution de problèmes liés au paludisme

    Apprentissages ponctuels :

    Objectifs spécifiques Contenus Matériel didactique/Supports Disciplines

    d’accueil

    Durée

    Identifier les cibles vulnérables

    Cibles vulnérables

    Enfants de moins de 5 ans :

    Femmes enceintes :

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes (données

    statistiques), liens Internet,

    coupures de presse

    EFS

    SVT

    1 heure

    Décrire les caractéristiques des

    cibles vulnérables

    Caractéristiques des cibles vulnérables :

    Faiblesse du système immunitaire : insuffisance du taux

    d’anticorps

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes, liens

    Internet, coupures de presse EFS

    SVT

    1 heure

  • Manifester des attitudes

    positives favorables aux cibles

    vulnérables

    Mesures de protection :

    - incitation à dormir sous une moustiquaire imprégnée

    - Suivi de la prise de médicaments pendant la grossesse

    - référence dès les premiers signes à une structure

    sanitaire

    - Suivi du respect du traitement en cas de paludisme

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes, liens

    Internet, coupures de presse, film EFS

    SVT

    1 heure

    Mener des actions favorables

    aux cibles vulnérables

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes, liens

    Internet, coupures de presse , film

    EFS

    SVT

    1 heure

    SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :

    Contexte : Dans le cadre de la campagne de lutte contre le paludisme, tu dois animer une causerie sur la protection des cibles vulnérables.

    Consigne :

    Après avoir caractérisé les cibles vulnérables, indique les comportements ou actions pour leur protection contre le paludisme

    SITUATION D’EVALUATION

    Contexte : Cette année, la campagne de lutte contre le paludisme met l’accent sur la protection des cibles vulnérables. Tu fais partie d’une équipe

    chargée de mener des actions d’information dans ton quartier (ou ton village).

    Consigne :

    Prépare une fiche technique sur le paludisme en indiquant :

  • - 3 modes de transmission

    - au moins 5 conséquences

    - 4 comportements ou actions qui protègent de la maladie

    Niveau 3e

    Compétence intermédiaire N°1 : Intégrer des notions et des actions de sensibilisation dans des situations de résolution de problèmes liés au

    paludisme

  • Apprentissages ponctuels :

    Objectifs spécifiques Contenus Matériel didactique/Supports Disciplines

    d’accueil

    Durée

    Identifier des pratiques

    individuelles favorables à la

    prévention du paludisme

    - Utilisation de :

    moustiquaire imprégnée (parler de ses avantages

    économiques, sanitaires, hygiéniques), rideaux

    imprégnés,

    - pulvérisation ou aspersion intra domiciliaire (produits

    insecticides sur les murs)

    -Traitement préventif intermittent chez la femme

    enceinte

    - Application de crèmes/ lotions répulsives

    Utilisation de plaquettes, spirales, spray insecticide

    Installation de barrières physiques (grillage aux portes et

    fenêtres)

    - sensibilisation sur ces pratiques

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes (données

    statistiques), liens Internet,

    coupures de presse

    EFS

    GEO/ EC

    SVT

    1

    heure

    Expliquer à un auditoire des

    pratiques individuelles

    favorables à la prévention du

    paludisme

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes (données

    statistiques), liens Internet,

    coupures de presse

    Identifier des pratiques

    communautaires favorables à

    la prévention du paludisme

    Pratiques favorables à la prévention :

    Destruction et /ou traitement des gîtes larvaires

    (désherbage, assèchement des flaques d’eau, élimination

    EFS

    GEO/EC

    1

    heure

  • Expliquer à un auditoire des

    pratiques communautaires

    favorables à la prévention du

    paludisme

    des eaux des pots et pneus usés, épandage de pétrole,

    huile de vidange dans les eaux stagnantes…)

    Utilisation massive de la moustiquaire imprégnée.

    Campagne massive de pulvérisation intra domiciliaire.

    sensibilisation sur ces pratiques

    pages documentaires, textes,

    résultats d’enquêtes (données

    statistiques), liens Internet,

    coupures de presse, film

    SVT

    SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :

    Contexte : Le paludisme sévit dans ton milieu

    Consigne : Décris une action de sensibilisation sur une pratique favorable à la prévention du paludisme.

    Niveau 3e

    Compétence intermédiaire N°2 : Intégrer des notions, des comportements responsables et des actions concrètes de lutte dans des situations de

    résolution de problèmes liés au paludisme

    Apprentissages ponctuels :

  • Objectifs spécifiques Contenus Matériel

    didactique/Supports

    Disciplines

    d’accueil

    Durée

    Identifier des comportements et de stratégies

    favorables à la prévention du paludisme

    - actions individuelles

    - actions communautaires

    - comportements (cf. 4ème

    )

    - sensibilisation : conférence, jeux de rôles, sketch,

    porte à porte, exposition, projection de films,

    concours, etc.

    - relation entre les stratégies et les comportements

    à promouvoir

    pages documentaires,

    textes, résultats

    d’enquêtes (données

    statistiques), liens

    Internet, coupures de

    presse, film

    EFS

    SVT

    GEO

    1 heure

    Mettre en œuvre des stratégies de prévention

    Identifier des actions concrètes de prévention du

    paludisme

    Destruction des gîtes larvaires :

    - assèchement, élimination ou désinfection des

    eaux stagnantes

    - désherbage des alentours

    - évacuation des ordures

    - enlèvement des objets usagés (pneu, ustensiles de

    pages documentaires,

    textes, résultats

    d’enquêtes (données

    statistiques), liens

    Internet, coupures de

    presse

    EFS

    SVT

    GEO

    1 heure

  • Réaliser une action de prévention du paludisme

    cuisine…)

    choix d’une action :

    Inventaire des actions possibles

    - choix d’une action

    - planification de l’action : objectif, cibles, lieux,

    ressources techniques, acteurs, période, suivi,

    évaluation

    - mise en œuvre : actions concrètes, moments de

    régulation, suivi /évaluation

    pages documentaires,

    textes, résultats

    d’enquêtes (données

    statistiques), liens

    Internet, coupures de

    presse, film

    SITUATION D’APPRENTISSAGE DE L’INTEGRATION (SAI) :

    Contexte : Dans le cadre des activités du Club « Lutte contre le paludisme » tu es appelé à faire un exposé-débats sur la lutte contre cette maladie

    Consigne :

    Décris une action de lutte contre le paludisme

    SITUATION D’EVALUATION

    Contexte : Ton établissement présente des candidats à un concours scolaire sur la lutte contre le paludisme. Les meilleurs projets sont primés

    Consigne : Elabore un projet qui décrit le paludisme dans ses différents aspects (facteurs favorisants, manifestations, faciès épidémiologiques,

    conséquences, etc.) et les stratégies de lutte pour vaincre cette maladie. Tu peux illustrer ton document avec des images et des graphiques.

  • 3

    PAGES

    DOCUMENTAIRES

  • LEXIQUE

  • INTRODUCTION

    Le paludisme est une maladie parasitaire potentiellement mortelle. On pensait à l'origine que cette

    maladie provenait des zones marécageuses, d'où le nom de paludisme dérivé du mot ancien ‘palud’,

    signifiant marais. En 1880, Alphonse Laveran découvrit la véritable cause du paludisme, un

    parasite unicellulaire appelé Plasmodium. En 1897, Ronald Ross trouva que le parasite était

    transmis d'une personne à une autre par les piqûres d'un moustique : l’anophèle femelle.

    A côté du VIH/SIDA et de la tuberculose, le paludisme est l'un des principaux problèmes de santé

    publique menaçant le développement des pays les plus pauvres. La maladie était jadis plus étendue

    mais elle a été éliminée au milieu du XXe siècle dans de nombreux pays des moyennes latitudes

    (tempérées).

    Le paludisme touche aujourd'hui les régions tropicales et subtropicales et il est responsable chaque

    année de plus de 300 millions de cas de maladie aiguë et d'au moins un million de décès.

    Actuellement environ 40% de la population mondiale (habitants des pays les plus pauvres du monde

    pour la plupart) sont exposés au paludisme et près de 90% des décès dus à cette maladie surviennent

    en Afrique, au sud du Sahara principalement chez les enfants de moins de cinq ans La femme

    enceinte et l'enfant à naître sont aussi particulièrement vulnérables face au paludisme, cause

    majeure de mortalité périnatale, de faible poids de naissance et d'anémie maternelle. On estime que

    le paludisme tue un enfant africain toutes les 30 secondes. De nombreux enfants qui survivent à un

    accès de paludisme grave peuvent présenter une atteinte cérébrale entrainant des troubles de

    l'apprentissage. (Holding PA et al. Cognitive sequelae of severe malaria with impaired

    consciousness. Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, 1999,

    93(5):529-34.)

    La connaissance de la biologie du parasite et de son vecteur permet de développer des stratégies de

    lutte.

    Actuellement, il existe des stratégies de prévention et de prise en charge du paludisme efficaces et

    accessibles. Dans le cadre de la prévention, il s’agit surtout de l’utilisation des moustiquaires

    imprégnées d'insecticide, des aspersions intra domiciliaires et du traitement préventif intermittent

    chez la femme enceinte. Concernant la prise en charge, l'accès rapide au traitement fondé sur des

    médicaments gratuits et efficaces permet de sauver des vies. L'application de ces mesures, et

    d'autres encore, sur une grande échelle entraîne une réduction sensible de la charge de morbidité et

    de mortalité due au paludisme

    Le Sénégal fait partie des 43 pays endémiques d’Afrique au Sud du Sahara. Un programme national

    de lutte contre le paludisme a été mis en place depuis 1995 pour faire face à ce fléau. C’est ainsi que

    depuis 2000, des plans stratégiques quinquennaux ont été élaborés et mis en œuvre dans le but de

    contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population du Sénégal par la réduction du fardeau

    du paludisme. L’actuel plan stratégique (2010 -2015) a comme objectifs de réduire la morbidité

    liée au paludisme pour atteindre le seuil épidémiologique de pré élimination (moins de 1 cas pour

    mille habitants) et la mortalité liée au paludisme de 75% d’ici 2015.

    Parmi les approches stratégiques retenues, figurent la collaboration multisectorielle et le

    renforcement de la prise de conscience individuelle et communautaire. La collaboration avec le

  • secteur de l’Education peut contribuer au changement de comportement par l’installation de

    compétences chez les apprenants.

    I. CADRE DE DEVELOPPEMENT DU PALUDISME

    La zone tropicale est par excellence le domaine spécifique du paludisme. La maladie trouve dans

    cette région biogéographique les conditions favorables à son développement.

    L’Afrique en particulier, appartient à cette zone, en dehors de ses extrémités Nord et Sud. La zone

    tropicale abrite des types de climats, régis dans l’ensemble par la circulation atmosphérique

    générale : climat équatorial, climat tropical humide, climat tropical sec.

    La transmission du paludisme est liée à la présence de vecteurs, à leur abondance et au rythme

    saisonnier, facteurs qui dépendent, à différents niveaux, de l’environnement.

    Au niveau intercontinental, la biogéographie régit la répartition des diverses espèces d’anophèles.

    En Afrique intertropicale, on peut trouver Anopheles gambiae, An. Arabiensis, An. funestus ou

    An melas et, plus souvent, plusieurs de ces espèces ensemble. Aussi, ce continent qui héberge 15%

    de la population mondiale constitue un énorme foyer ininterrompu de Plasmodium falciparum qui

    est à l’origine de 85% des cas de paludisme dans monde.

    Au niveau régional et dans l’Afrique intertropicale en particulier, le paludisme présente plusieurs

    facies épidémiologiques :

    - les facies équatorial et tropical où le paludisme est stable. Toute la population est

    touchée et développe une prémunition pendant la prime enfance au prix d’une

    mortalité infanto-juvénile élevée ; les adultes sont peu touchés par la maladie ;

    - le facies sahélien où la stabilité du paludisme est intermédiaire ;

    - les facies sahélo-saharien, austral et montagnard, où le paludisme est instable.

    L’irrégularité de la transmission n’entraine pas le développement d’une prémunition

    et, au cours de certaines années pluvieuses et/ou chaudes, des épidémies, touchant

    toutes les classes d’âge, peuvent éclater.

    Au Sénégal la transmission du paludisme est étroitement liée à la pluviométrie comme le montre la

    figure suivante :

  • Source des 2 figures Michel Henri : Biologie humaine 3eme

    En fonction des conditions climatiques et des facteurs écologiques qui imposent un certain niveau

    de transmission, on distingue au Sénégal, deux principaux faciès épidémiologiques : le faciès

    tropical et le faciès sahélien.

    Le faciès tropical se trouve dans les zones hors de la mangrove en Casamance, dans les régions de

    Ziguinchor, de Kolda, de Sédhiou, de Kédougou et de Tambacounda. Ces zones appartiennent au

    domaine soudano-guinéen, caractérisé par l’alternance d’une saison des pluies (1250 mm en

    moyenne par année) qui dure en général de mai – juin à octobre – novembre avec un maximum de

    précipitation de juillet à septembre. L’essentiel de la transmission du paludisme s’effectue de juillet

    à décembre.

    Le faciès sahélien se trouve surtout dans les régions du centre (Kaolack, Kaffrine, Fatick, Diourbel,

    Dakar et Thiès) et du nord (Louga, Saint Louis et Matam). Les régions du centre appartiennent au

    domaine soudano-sahélien caractérisé par 3 à 4 mois de précipitations. Les pluies sont enregistrées

    de juillet à octobre et la moyenne pluviométrique annuelle varie de 400 mm à 1000 mm.

    Les régions du nord se trouvent dans le domaine sahélien caractérisé par 1 à 2 mois de saison des

    pluies. Les pluies sont enregistrées de juillet à septembre et la moyenne pluviométrique annuelle est

    inférieure à 400 mm.

    Dans le faciès sahélien, l’essentiel de la transmission du paludisme se fait de septembre à décembre.

  • Dans chacun de ces faciès, il peut exister des modifications locales dues à des facteurs naturels

    ou anthropiques capables d’apporter des variations limitées dans l’espace. Les niveaux de

    transmission peuvent varier considérablement d’une région à une autre et dans une même région,

    d’une localité à une autre suivant les conditions écologiques et d’une année à une autre suivant les

    conditions climatiques.

    - Facteurs naturels :

    - cours d’eau :

    o permanents : affluents et les chenaux des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance

    o temporaires : marigots à écoulement temporaire

    - mares temporaires

    - marécages

    - mangroves

    - influence maritime

    Dans les localités situées en zone de marécages ou à proximité d’un cours d’eau ou d’une mare

    temporaire, la transmission peut baisser d’intensité mais se prolonger en période de saison sèche

    pour une durée plus ou moins importante. La proximité des cours d’eau avec des gîtes d’étiage est à

    l’origine d’un développement des populations vectorielles en saison sèche, allongeant ainsi la

    période de transmission.

    En zone de mangrove et d’influence maritime, la transmission est relativement faible car le vecteur

    prédominant (Anopheles melas) a une faible longévité et préfère prendre son repas de sang chez les

    animaux. L’essentiel de la transmission s’effectue de septembre à novembre, période de

    remplissage des gîtes temporaires à eau douce. Pendant cette période, la transmission est

    essentiellement assurée par Anopheles gambiae s.s. dans le faciès tropical et Anopheles arabiensis

    dans le faciès sahélien. Au tarissement de ces gîtes temporaires en saison sèche, Anopheles melas

    qui colonise les eaux saumâtres en bordure de la mer, prolonge la transmission mais à une faible

    intensité.

    - Facteurs anthropiques :

    - les cultures irriguées et le maraîchage

    - la migration et le nomadisme

    - l’urbanisation

    Les cultures irriguées et le maraîchage permettent la création de gîtes larvaires favorables au

    développement des anophèles vecteurs du paludisme au Sénégal. Dans les zones où les activités de

    maraîchage et de cultures irriguées sont courantes, il peut exister en dehors de la saison des pluies,

    une forte densité de moustiques vecteurs de paludisme: Anopheles gambiae au début de la mise en

    eau et Anopheles funestus à la mise en place de la végétation. Dans ces conditions, en plus de la

    saison des pluies, la transmission du paludisme peut se prolonger en saison sèche.

    La migration et le nomadisme sont des facteurs favorisant le risque de s’exposer au paludisme. Les

    nomades migrent avec leurs troupeaux vers les points d’eaux et s’exposent à des piqûres infectantes

    pouvant entraîner des accès palustres. Il en est de même pour certains migrants comme les pêcheurs

    qui peuvent se déplacer d’une zone de faible endémicité vers des zones de paludisme stable.

    En réduisant les espaces ouverts et les gîtes et en augmentant la pollution domestique,

    l’urbanisation gène la reproduction des anophèles. Si d’une part, l’urbanisation est caractérisée au

    centre par une réduction de la transmission du paludisme, elle est associée, d’autre part, à une

    augmentation des risques en périphérie. A mesure que la zone urbaine s’étend, la salubrité et la

    qualité de l’habitat régressent. Cette situation expose ces populations à des endroits riches en gîtes

    larvaires et augmente le contact entre l’homme et les moustiques vecteurs.

    Par ailleurs le développement de l’endémie du paludisme implique une prise en compte de

    l’évolution du cadre géo-économique car la Terre est une planète vivante.

    La forêt disparaît progressivement du fait des mauvais comportements des hommes. La

    surexploitation des ressources a de multiples conséquences dans le monde. Les conséquences

    climatiques semblent être les plus inquiétantes.

  • Les dérèglements climatiques sont importants. Le phénomène El niño a des répercussions énormes

    sur les climats de la Terre. Durant les années 2005, 2007 et 2009 l’Afrique a connu des

    manifestations graves de ces dérèglements climatiques avec les inondations au Niger, dans le Nord

    du Burkina-Faso et au Sénégal.

  • II. CYCLE DE LA MALADIE

    Le paludisme est causé par un protozoaire (agent pathogène) qui infecte le sang dans lequel il est

    introduit suite à la piqure de l’anophèle femelle (vecteur).

    1. L’agent pathogène

    L’agent pathogène est un protozoaire appelé Plasmodium qui mesure 1 à 2 micromètres.

    Il existe 4 espèces de Plasmodium : P. falciparum, P. malariae, P. ovale et P. vivax.

    La figure suivante montre sur frottis mince les différentes espèces à tous leurs stades de

    développement

    Source : Techniques de base pour le diagnostic microscopique du paludisme. Partie I : guide du

    stagiaire. Hors série, OMS, 1994

    Remarque : Une 5ème

    espèce de Plasmodium (P. knowlesi) vient d’être découverte.

    Plasmodium falciparum, responsable de la fièvre tierce maligne. L’infection à P. falciparum est la

    plus sévère et peut entraîner la mort du patient.

  • P. vivax est responsable de la fièvre tierce bénigne. En fait, P. vivax n'est pas si anodin qu'on le dit :

    des formes graves, voire mortelles, ont été rapportées en Inde et en Amazonie. P. ovale est

    responsable de la fièvre tierce bénigne et P. malariae de la fièvre quarte bénigne.

    P. falciparum est la cause la plus connue des infections et est responsable de 80% de tous les cas de

    paludisme ainsi que 90% des décès.

    Pour son développement, le Plasmodium doit séjourner chez l’anophèle femelle qui est son hôte

    intermédiaire et chez l’homme qui est son hôte définitif.

    2. L’agent vecteur

    L’anophèle est cependant confondu avec d’autres espèces de moustiques (Culex, Aedes…). Le

    tableau suivant permet de comparer leurs différences morphologiques à divers stades de

    développement.

    L’anophèle est un insecte qui vit dans les zones chaudes et humides. Son évolution est liée à 2

    facteurs : l’eau, où elle pond ses œufs, et la température qui influence surtout le développement

    larvaire. Ceci explique les variations saisonnières de l’insecte et de la maladie.

    Température Durée de développement

    Moins de 15°C

    22°C

    25°C

    30°C

    Pas de développement

    Très lent : 3 semaines

    2 semaines

    1 semaine

    Température et durée de développement larvaire de l’anophèle

  • L’Anophèle femelle se nourrit de sang prélevé chez l’homme lors d’une piqure souvent la nuit. Les

    caractéristiques biologiques de l’anophèle femelle pourraient se résumer ainsi :

    prend nécessairement un repas sanguin pour la maturation des œufs,

    pique la nuit entre le coucher et le lever du soleil,

    pique à l’intérieur ou à l’extérieur des habitations (endophagie /