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GUIDE DES STATIONS FORESTIÈRES DU RAZÈS, DE LA PIÈGE, DE LA MALEPÈRE ET DES CONFINS DU RAZÈS ET DE LA PIÈGE

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Page 1: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

GUIDE DES STATIONS FORESTIÈRESDU RAZÈS, DE LA PIÈGE, DE LA MALEPÈREET DES CONFINS DU RAZÈS ET DE LA PIÈGE

Page 2: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère
Page 3: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

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SOMMAIRE

1. Avant-propos____________________________________________________________________ p. 03

2. Un pays de collines, entre plaine et haute montagne,entre Atlantique et Méditerranée ____________________________________________ p. 04

3. L’environnement : enjeux et réglementations ______________________________ p. 08

4. Les stations forestières ________________________________________________________ p. 12

5. Quelques conseils ______________________________________________________________ p. 17

6. Clé de détermination des groupes de stations ____________________________ p. 21

7. Fiches des groupes de stations forestières ________________________________ p. 28

8. Mini-guide de sylviculture ____________________________________________________ p. 62

9. Itinéraires techniques __________________________________________________________ p. 67

10. Mini-flore ________________________________________________________________________ p. 74

11. Glossaire ________________________________________________________________________ p. 86

Page 4: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

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AVANT-PROPOS

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Le Razès, la Piège, la Malepère, et les Confins du Razès et de la Piège forment un ensemble homogène à cheval surl’Aude et l’Ariège, au pied du massif des Pyrénées.Mais cette homogénéité apparente cache des disparités subtiles au niveau des sols et du climat. En effet, la situationgéographique de cette région naturelle, aux confins des deux régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, la placeau carrefour des influences climatiques océaniques et méditerranéennes. Ces considérations sont importantes pourla forêt car chaque espèce végétale a des exigences particulières vis-à-vis du sol et du climat.

Dans cette région naturelle, la forêt est une ressource importante puisqu’elle couvre plus du tiers de la surface totale.Elle est constituée en majorité (80%) de feuillus et une grande partie d’entre eux sont de bonne voire de très bonnequalité : ils peuvent produire du bois d’œuvre destiné à la menuiserie, la charpente, etc.La quasi-totalité des espaces boisés appartient à des particuliers qui, traditionnellement, exploitent la forêt surtoutpour produire du bois de chauffage. Le rôle du propriétaire forestier est d’assurer une gestion durable de sa forêt enpermettant aux arbres de se développer et de se régénérer dans de bonnes conditions. Ils peuvent ainsi produire desbois de la meilleure qualité possible.Or, il est souvent difficile pour le propriétaire de juger de la pertinence de planter ou de favoriser telle espèce ou telleautre, et de savoir si les conditions de sol et de climat permettront de produire du bois d’œuvre ou s’il vaut mieuxcontinuer à produire du bois de chauffage.

C’est pour cette raison qu’a été élaboré le présent guide des stations forestières. A partir de la typologie des stationsforestières réalisée en 2011 par le bureau d’études ALCINA Forêts, Hélène Chevallier et la Fédération Aude Claire, etgrâce aux financements de l’Etat et de la Région Languedoc-Roussillon, le Centre Régional de la Propriété Forestière(CRPF) a pu construire un véritable guide de sylviculture pour les forêts de cette région à la fois audoise et ariégeoise.Grâce à ce guide, le propriétaire peut non seulement déterminer les différentes stations sur lesquelles se trouve saforêt et, ainsi, juger des potentialités offertes par la nature, mais aussi décider des objectifs possibles pour ses peu-plements et de la sylviculture à appliquer pour les atteindre.

En outre, ce guide renferme de précieuses informations toutes plus utiles aux propriétaires forestiers. Si toutefois,après l’avoir utilisé, des questions subsistent, n’hésitez pas à faire appel à un technicien qui pourra compléter par sesconseils les nombreux renseignements contenus dans le guide.

Bernard-Jean MONTELVice Président du CRPF du Languedoc-RoussillonPrésident de la Coopérative des Sylviculteurs de l’Aude (COSYLVA)

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UN PAYS DE COLLINES,ENTRE PLAINE ETHAUTE MONTAGNE, ENTREATLANTIQUE ET MÉDITERRANÉE

La région « Razès, Piège et Malepère » s’étend sur 75 239 hectaresà l’ouest du département de l’Aude. Elle est prolongée en Ariège parles « Confins du Razès et de la Piège » qui couvrent une superficie de45 244 hectares à l’est du département.

Cet ensemble (1) formé de paysages de collines où les forêtss’imbriquent harmonieusement avec les cultures forme les contrefortsdes Pyrénées. Il est drainé par plusieurs cours d’eau tournés versl’Atlantique : la Vixiège, l’Ambronne, le Douctouyre se jettent dansl’Hers qui rejoint la Garonne à Toulouse.

Il est limité :- au nord, par le Lauragais,- à l’est, par la vallée de l’Aude qui descend de Quillan à Carcassonne

et sépare le Razès du massif des Corbières,- au sud, côté audois, par le Pays de Sault bordé par la route

départementale 117 de Quillan à Puivert et, côté ariégeois, par lesmontagnes du Plantaurel selon une ligne droite reliant Laroqued’Olmes à Saint-Jean de Verges,

- à l’ouest, par la vallée de l’Ariège entre Saint-Jean-de-Verges etPamiers puis par l’Hers.

Il se compose de petites régions (voir carte) qui se distinguent entreelles notamment par l’altitude et les paysages.

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(1) Le nom complet de cet ensemble est « Razès, Piège, Malepère et Confins du Razès et de la Piège ».Pour éviter des lourdeurs dans le texte, nous l’appelons dans le reste du document « Razès et Piège ».

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LA MALEPÈRE (AUDE)C’est un petit massif de collinestrès boisées inscrit dans un trian-gle Carcassonne-Limoux-Mont-réal. Il s’appuie à l’est sur la val-lée de l’Aude et est séparé de laPiège et du Razès par le bassindu Sou. Il est ainsi nommé car ilrepose en partie sur des rochesfriables (mala pèira signifie« mauvaise pierre », sous-en-tendu « de construction »).La Malepère s’étend à desaltitudes relativement basses (de150 mètres dans la plaine à442 mètres au Pech de MontNaut) et bénéficie d’un climatméditerranéen avec des influen -ces océaniques très fréquentes.

L’Hers mort

La Vixiège

Le Sou

L’Aude

L’Ambronne

Le T

ouyr

e

Le Douctouyre

Le Cou

gaing

CARCASSONNE

CASTELNAUDARY

PAMIERS

FOIX

MONTRÉAL

MONTCLAR

ALAIGNE

LIMOUX

SAINT-BENOIT

QUILLAN

PUIVERT

LAVELANETLAVELANETLAVELANET

CARLA DEROQUEFORT

LA ROQUE-D’OLMES

LIMBRASSACSAINT-FÉLIX-DE-RIEUTORD

SAINT-JEAN-DE-VERGES

MIREPOIX

RIEUCROS

BELPECH GAJA-LA-SELVE

PAYRA- SUR-L’HERS

FANJEAUX

MONTBELMONTBELMONTBEL

CAMONCAMONCAMON

CHALABRECHALABRECHALABRE

P I È G E

MALEPÈRE

HAUT-RAZÈS

BAS-RAZÈSCONFINS

DU RAZÈS

ET DE LA P IÈGE

P L A N T A U R E L P A Y SD E S A U L T

L A U R A G A I S

CO

RB

I ÈR

ES

5Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Un petit massif de collines très boisées

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LA PIÈGE (AUDE)Composée de basses collines, la Piège constitue latransition entre la plaine du Lauragais et lescontreforts pyrénéens. Située au nord de la régionRazès et Piège, elle est limitée au sud par ledépartement de l’Ariège et la route départementale119 de Mirepoix à Bram.La Piège s’étend à des altitudes relativementbasses (entre 200 et 400 mètres). Elle est drainéepar plusieurs cours d’eau (Vixiège, Ganguise, Hersmort) qui s’écoulent vers l’ouest dans des valléesplanes, ouvertes et peu profondes. La Piège estassez peu boisée et ses collines sont le plussouvent cultivées.

LE BAS-RAZÈS (AUDE)Il s’agit d’une plaine vallonnée creusée par le Souqui y prend sa source avant de partir vers l’est pourse jeter dans l’Aude au nord de Limoux. Cetterégion constitue une transition entre les collines dela Piège au nord et les reliefs plus accentués duChalabrais qui s’étend au sud de la routedépartementale 626.L’altitude varie de 200 à 426 mètres. A l’est, auxaltitudes les plus basses, cette région est soumiseà un climat méditerranéen. Les paysages du nordde la région sont comparables à ceux de la Piège.Au sud, la forêt est beaucoup plus présente et lerelief est plus marqué.

LE HAUT-RAZÈS (AUDE)Cette région correspond au canton de Chalabre,dénommé aussi « Quercorb ». Elle représente lesecteur le plus méridional du Razès, au contactdirect du massif pyrénéen. C’est essentiellement unpays d’élevage où la forêt est omniprésente dansle paysage. Elle est formée de deux entitésdistinctes :- le Chalabrais s’étend entre le Bas-Razès et laroute départementale 12 de Villefort à Espéraza.C’est un massif de moyenne montagne où l’altitudes’élève de 350 mètres au nord à 772 mètres ausud. Il est traversé par l’Ambronne qui y prend sasource et bordé sur sa limite ouest par l’Hers quis’écoule vers Mirepoix. Le relief y est marqué,- le plateau de Puivert-Nébias, au sud duChalabrais, représente l’ultime contrefort qui vientbuter sur l’imposant rebord du plateau de Sault quile domine au sud. Sa topographie relativementdouce s’étage entre 520 et 660 mètres d’altitude.

LES CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE (ARIÈGE)Cette région nommée aussi Pays de Mirepoixcouvre une partie du Pays d’Olmes. Elle s’étendd’est en ouest entre la vallée de l’Hers et la valléede l’Ariège. L’altitude varie de 250 à 650 mètresdepuis les collines de la Piège au nord jusqu’enlimite des montagnes du Plantaurel au sud.

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Une plaine vallonnée creusée par le Sou Des paysages équilibrésentre agriculture et forêt

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Elle forme un ensemble de collines à la topographie parfoismarquée que coupe le couloir formé par la large vallée alluvialede l’Hers depuis Moulin Neuf jusqu’à la plaine de l’Ariège. Lespaysages sont bien équilibrés entre agriculture et forêt, lesterres de culture occupant le fond des vallées et les collinesse partageant entre pâturages et forêts.Au sud-est, en limite du département de l’Aude, le lac deMontbel a été créé en 1984 pour l’irrigation des terresagricoles. Il représente une réserve d’eau de 60 millions demètres-cubes pour une superficie de 570 hectares.

AGRICULTURE, FORÊT, ARTISANAT ETINDUSTRIESLes populations de cette région « Razès et Piège » vit depuislongtemps de l’agriculture. La polyculture est de règle : céréales, oléagineux, semences surtout dans la Piège et leBas-Razès. L’élevage bovin et ovin est pratiqué notammentdans les secteurs de plus haute altitude. La production de volailles (poulets, pintades et canards gras) est égalementbien développée ainsique l’élevage porcin. EnMalepère, aux altitudesles plus basses, la viti-culture permet de pro-duire un vin d’appellation« Côtes de Malepère ».Au cours des siècles pré-cédents, de nombreusesactivités artisanales et industrielles étaient flo-rissantes. Des forgespermettaient la produc-tion de sonnailles, spé-cialité de Rivel. L’industrie textile, née au14ème siècle à Chalabre,produisait des drapspuis, au début du 20ème

siècle, des chapeaux. Lejais, lignite noir, très duret brillant, était exploitédès le 16ème siècle dansdes mines à Lesparrou et à Le Peyrat. Des moulins à jaisétaient installés au bord de l’Hers et approvisionnaient des fabriques de bijoux funéraires. Cette industrie périclitera à partir du 19ème siècle.Enfin, le bois était travaillé artisanalement pour produire descomportes, des barreaux de chaises en hêtre, chêne ouchâtaignier, des peignes à Bélesta et dans la vallée del’Hers. Cette dernière activité cessera dans les années 1970.

Le tournage sur bois était une spécialité à Puivert qui comptait20 tourneurs à la fin du 19ème siècle.

UNE FORÊT COMPOSÉEDE FEUILLUS D’AVENIRLa forêt occupe 41 237 hectares(1) soit 34% de la superficietotale de la région. Elle est composée presque exclusivementde forêts privées (96%). La région est boisée pour 80% defeuillus : 49% de Chêne pubescent mais aussi Chêne sessile,Chêne pédonculé, Hêtre et de nombreuses autres essences.Les résineux sont surtout des Pins sylvestre et des Sapinspectinés. D’autres essences (Douglas, Pin laricio) ont étéintroduites par plantation.Les peuplements feuillus sont généralement traités en taillissimple pour la production de bois de chauffage. Fréquemment,des arbres sont conservés lors de ces coupes, à 10 mètres ouplus les uns des autres. Les résineux sont gérés en futaierégulière ou irrégulière (Sapin pectiné) pour produire du boisd’industrie et du bois d’œuvre.

Pour l’avenir, l’un des enjeuxde l’économie forestièrepourrait être d’initier dans lespeuplements feuillus, en plusde la production de bois dechauffage, une productionde bois d’œuvre de qualité.En effet, les peuplements deChênes pubescent, sessile etpédonculé, les hêtraies, lesnombreux feuillus précieux(Frêne commun, Merisier,Erables, Alisier torminal) sontsouvent de très bonne qualitéet mériteraient d’être amélio-rés pour fournir, à terme, dubois d’œuvre. Cela suppose-rait de modifier les tech-niques sylvicoles employéespour la gestion des peuple-ments mais surtout de trou-ver des débouchéséconomiques pour le bois

d’œuvre feuillu car de nouvelles méthodes de gestion pourrontréellement être appliquées à grande échelle seulement si lebois d’œuvre peut être commercialisé.Les élus ne s’y sont pas trompés ; ils ont créé des structurespour participer au développement de la filière forêt-bois. C’estainsi qu’est née la Charte Forestière de Territoire (CFT) duChalabrais, incluse depuis 2012 dans la CFT de la Haute-Vallée de l’Aude.

7Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

(1) Les chiffres cités dans ce paragraphe sont ceux de l’Inventaire Forestier National de 1990.

Une majorité de feuillus mais aussi des résineux

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L’ENVIRONNEMENT :ENJEUX ET RÉGLEMENTATIONS

LES ENJEUX

Les espècesLa région « Razès et Piège » est en position detransition entre la Montagne Noire et le massifpyrénéen. Elle est située sur des couloirs demigration qui se prolongent dans les Pyrénées eten Espagne. En outre, les activités agricolesencore très présentes préservent une diversitéd’habitats importante pour les oiseaux : rapacesà grand domaine vital (Vautours, Aigle royal,Faucon pèlerin), rapaces forestiers (Aigle botté,Bondrée apivore, Circaète Jean-le-Blanc), passe -reaux (Alouette lulu, Bruant ortolan, Pic noir,Pie-grièche écorcheur, Pipit rousseline).Cette région est également riche en chauves-souris (Minioptère de Schreiber, Murin à oreilleséchancrées, Petit et Grand rhinolophes) quipeuvent nicher dans les bâtiments (greniers),dans des grottes mais aussi, pour certainesd’entre elles, dans des cavités d’arbres en forêt.Enfin, grâce la présence de nombreux coursd’eau qui la traversent de part en part et à labonne qualité de l’eau, de nombreuses espècesspécifiques vivent dans les rivières ou sur lesberges : des mammifères (loutre, Desman desPyrénées ou « rat trompette ») et des poissons(Chabot, Barbeau méridional, Lamproie dePlaner).La Malepère notamment compte quelquesespèces végétales rares ou protégées. Mais àl’avenir, la conservation de populations d’espècesvégétales considérées comme banales repré -sentera peut-être aussi un enjeu. En effet, lesaccidents climatiques répétés provoquent desdépérissements, en particulier dans certainspeuplements de Sapin pectiné ou de Douglas.

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Aigle botté

Bondrée apivore

Desman des Pyrénées

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Les milieux naturelsLa situation de cette petite région au carrefour d’influencesclimatiques diverses lui confère une richesse et une originalitéde milieux naturels, depuis les garrigues méditerranéennes deMalepère ou du Bas-Razès jusqu’aux sapinières du plateaude Puivert-Nébias.

Deux habitats boisés du réseau Natura 2000 ont été identifiésde façon certaine :• l’habitat 9340 « Forêts à Chêne vert (Quercus ilex et Quercus

rotondifolia) » présent à moins de 350 mètres d’altitude. Cethabitat, rare à l’échelle de l’Europe, est très répandu enLanguedoc-Roussillon. Il est surtout intéressant quand ilrenferme de gros arbres âgés,

• l’habitat 91E0 « Forêts alluviales à Aulne glutineux et Frênecommun ». Cet habitat prioritaire concerne les cordonsboisés situées sur les terrasses qui bordent les cours d’eau.

Deux autres habitats de cette même directive n’ont pas étéidentifiés mais leur présence est probable :• l’habitat 91F0 « Forêts mixtes à Chêne pédonculé, Orme

lisse, Orme champêtre, Frêne commun ou Frêne à feuillesétroites riveraines des grands fleuves ». Cet habitat est àrechercher dans les boisements des plaines alluviales moinssujettes à inondations que les abords immédiats du coursd’eau,

• l’habitat 9120 « Hêtraies à Houx et If ». Cet habitat est àrechercher en altitude, dans le Haut-Razès et les Confins duRazès et de la Piège.

L’eauC’est un enjeu très important puisque l’eau est indispensableà la vie, aussi bien la vie des hommes que celle des animauxet des plantes, qu’elles soient sauvages ou cultivées. Laprésence de la forêt permet de réguler le régime des eaux etd’en maintenir la bonne qualité en agissant comme un filtre.

La protection des sols• Contre l’érosion : à chaque fois que les pentes sont fortes

voire très fortes, il existe des risques d’érosion des sols,notamment en cas de pluies violentes et orageuses. Laprotection contre l’érosion est un enjeu important puisquela profondeur et la qualité du sol conditionnent la productionforestière. Cette protection passe par la pérennité du couvertforestier et donc la conservation des espèces et des habitats.

• Contre le tassement : les sols dont la texture est très limo -neuse présentent une grande sensibilité au tassement.Des engins lourds (abatteuse, débardeur) qui roulent sur cetype de sol détruisent sa structure : le sol devient imper -méable à l’eau et à l’air qui ne peuvent plus y circuler. Lesconséquences sont lourdes pour le développement desracines et pour la nutrition des arbres. La pénétration de telsengins en forêt doit donc être encadrée.

En outre, la texture des sols fait qu’ils sont très souventdétrempés, au moins en hiver, voire plus longtemps dansl’année dans le cas de sols hydromorphes (présence d’unenappe d’eau). La pénétration d’engins en forêt pendantces périodes est fortement déconseillée pour éviter qu’ilscommettent des dégâts (ornières).

9Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Les forêts alluviales à Aulne glutineux et Frêne commun sont un habitat prioritaire

Page 12: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

La protectioncontre les incendiesCet enjeu est très important à basse altitude, dansles secteurs soumis à un climat méditerranéen(Malepère, Bas-Razès), avec une longue périodechaude et sèche en été, des vents forts et desformations végétales particulièrement inflammables(landes, formations boisées claires avec unevégétation basse dense). Dans ces secteurs, il y alieu d’appliquer les différents textes qui réglemen -tent les interventions dans les milieux sensibles auxincendies.

Le paysageCollines de Malepère ou de la Piège, plaine alluvialede l’Hers ou du Sou, pentes accentuées à l’appro -che des Pyrénées, plateaux ou vallées encaissées,les paysages riches et diversifiés représentent unenjeu fort. Comme dans toute région de montagneset de collines, le relief met en évidence la moindreintervention sur le milieu naturel. Cela ne doit pas

empêcher les propriétaires de mettre en œuvre unegestion des peuplements forestiers. Mais quelquesprécautions de bon sens (voir page 65) peuventpermettre de limiter l’impact des coupes sur lepaysage et de le mettre en valeur.

LE RÉSEAU NATURA 2000Il s’agit d’un ensemble de sites qui constituent unréseau européen. A l’intérieur de ces sites, ladiversité des espèces (animales et végétales) et desmilieux naturels (habitats) est protégée. Certainsd’entre eux dont la préservation est jugée parti -culièrement importante ont été définis commeprioritaires au niveau européen.Il existe deux grands types de sites :• les zones de protection spéciale (ZPS) qui ont

pour objectif la seule protection des oiseaux,• les zones spéciales de conservation (ZSC) qui ont

pour objectif la préservation des habitats soit pourles milieux naturels eux-mêmes, soit pour lesespèces animales (autres que les oiseaux) etvégétales.

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Des formations végétales particulièrement inflammables

Page 13: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

POUR EN SAVOIR PLUS : www.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr

11Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

ZPS« PAYS DE SAULT »

ZPS « PIÈGE ET COLLINESDU LAURAGAIS »

ZSC « GARONNE,ARIÈGE, HERS, SALAT,

PIQUE ET NESTE »

ZSC« MALEPÈRE »

L’Hers mort

La Vixiège

Le Sou

L’Aude

L’Ambronne

Le T

ouyr

e

Le Douctouyre

Le Cou

gaing

CARCASSONNE

CASTELNAUDARY

PAMIERS

FOIX

MONTRÉAL

MONTCLAR

ALAIGNE

MONTBELMONTBELMONTBEL

CAMONCAMONCAMON

LIMOUX

SAINT-BENOIT

CHALABRECHALABRECHALABRE

QUILLAN

PUIVERT

LAVELANETLAVELANETLAVELANET

CARLA DEROQUEFORT

LA ROQUE-D’OLMES

LIMBRASSACSAINT-FÉLIX-DE-RIEUTORD

SAINT-JEAN-DE-VERGES

MIREPOIX

RIEUCROS

BELPECH GAJA-LA-SELVE

PAYRA- SUR-L’HERS

FANJEAUX

La région « Razès et Piège » est concernée par plusieurs sitesNatura 2000 en tout ou partie :• la ZPS « Piège et collines du Lauragais » couvre 31 216

hectares dans l’Aude entre 189 et 392 mètres d’altitude.Les deux-tiers nord de la Piège jusqu’à la Vixiège sont inclusdans ce site,

• la ZSC « Massif de la Malepère » concerne pratiquementtoute cette petite région. Elle couvre 5 886 hectares entre150 et 444 mètres d’altitude. L’un de ses principauxobjectifs est la protection des habitats de chauve-souris,

• la ZSC « Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste » està cheval sur quatre départements (Ariège, Haute-Garonne,Hautes-Pyrénées, Tarn et Garonne). Elle couvre 9 602hectares entre 55 et 800 mètres d’altitude. Le départementde l’Ariège est concerné par 16% de cette surfacenotamment pour les vallées de l’Hers et du Douctouyre quitraversent les Confins du Razès et de la Piège. Le site selimite au lit mineur des cours d’eau et s’étend au lit majeurdans les plaines alluviales de l’Hers autour de Mirepoix.L’enjeu principal est la protection des espèces animales etvégétales inféodées aux milieux aquatiques,

• la ZPS « Pays de Sault » couvre 71 499 hectares entre 236et 2059 mètres d’altitude dont 96% dans l’Aude (les 4%restant sont situés en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales). Seul l’extrême sud du Haut-Razès (plateau dePuivert-Nébias) est concerné par ce site.

La plaine alluviale de l’Hers fait partie du réseauNatura 2000

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LES STATIONSFORESTIÈRES

UN CARREFOUR CLIMATIQUELa région « Razès et Piège » est située au point derencontre des climats océanique à l’ouest, médi-terranéen à l’est et montagnard au sud. Les tem-pératures moyennes annuelles varient de 13,5°Cen Bas-Razès à 10°C sur le plateau de Puivert- Nébias. Elles diminuent du nord au sud selon l’altitude, et d’est en ouest au fur et à mesure del’éloignement des influences méditerranéennes.De la même façon, les précipitations passent demoins de 700 mm/an dans la Piège à plus de1000 mm/an en altitude, à proximité des Pyrénées.Le déficit estival marqué à l’est, dans la vallée del’Aude et en Malepère, diminue peu à peu en allantvers le sud et l’ouest, puis disparaît complètementen altitude.Le régime des vents est également importantpuisque cette petite région est le carrefour de plu-sieurs influences. Le Cers, vent de secteur nord-ouest, frais, arrive de l’océan chargé d’humidité.Les nuages se déversent sur les reliefs et c’est latramontane, sèche et froide, qui traverse à l’est laplaine de l’Aude jusqu’à la Méditerranée. Venant del’est, le marin est un vent chaud qui apporte lesmasses d’air humides de Méditerranée. Elles arro-sent à leur tour les reliefs et le vent d’Autan, chaudet sec, souffle à l’ouest sur le Lauragais.

Localement, le relief a une grande influence sur lesconditions climatiques. A altitude égale, celles-cisont différentes selon que le versant est exposé aunord (plus frais) ou au sud (plus chaud et sec). Cette

opposition de versants est en partie compensée parle phénomène de confinement, c’est-à-dire l’abrique procure le versant opposé. En effet, une posi-tion fortement ou très fortement confinée (ou en-caissée) peut effacer totalement l’effet de chaleuret de sécheresse d’une exposition au sud.A l’échelle du versant, sa forme et la situation to-pographique sont très importantes. Un versant deforme concave sera plus frais qu’un versantconvexe. Ceci est accentué par des positions topo-graphiques particulières (combes, bas de versant,vallon ou ravin) qui seront plus favorables à la vé-gétation qu’un escar pement, une crête ou uneforme saillante sur un versant.D’autant que le relief a aussi une influence sur laprofondeur et la richesse des sols. En effet, l’eauentraîne les éléments fins de la crête jusqu’au basdes versants où ils s’amassent comme dans tousles secteurs d’accumulation (combes, replats, etc.).C’est pourquoi les versants à forte pente, les crêtes,les hauts de versant, les saillants reposent généra-lement sur des sols plus maigres et moins fertilesque les combes, les replats et les bas de versantoù les sols sont plus profonds et plus riches.

Grâce à la combinaison des facteurs climatiques etde sol, les stations les plus favorables à la végéta-tion forestière sont les secteurs abrités où la terrefine peut s’accumuler. A l’inverse, les stations lesmoins favorables sont les secteurs exposés où lesol peut avoir été lessivé et appauvri.

12

Une station est une étendue de terrain de superficievariable homogène dans ses conditions detopographie, de climat, de sol et donc de végétation.

Page 15: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES (1)

D’après le simulateur développé par Météo France, les tem-pératures maximales et minimales de la région « Razès etPiège » devraient augmenter de 1,5°C à 2°C entre 2050 et2100 comparé à la période 1960-1990. Cette augmentationserait notable de mars à juillet.Parallèlement, la pluviométrie resterait constante mais sa ré-partition changerait : l’hiver serait beaucoup plus arrosé(50 mm en plus), le printemps beaucoup moins (75 mm enmoins) et les précipitations estivales seraient en augmentationnotamment en août (15 mm en plus) alors qu’elles resteraientstables en automne.L’ensemble de la région connaîtrait donc une période critiquede mars à juillet avec une forte sécheresse en juin et juilletpour les secteurs soumis aux influences méditerranéennes.Ces simulations sont bien sûr à prendre avec les plus grandesprécautions tant nos connaissances sur ce qu’il va advenir sontfaibles. Toutefois, au cas où chaleur et sécheresse s’accen-tueraient, on peut penser que certaines essences présentesnotamment en altitude pourraient rencontrer des difficultéspour s’alimenter en eau. Cela pourrait être le cas :• du Sapin pectiné et de l’Epicéa commun, deux essences

de l’étage montagnard demandant une assez forte humiditéatmosphérique et/ou une bonne réserve en eau du sol,

• du Hêtre et du Douglas qui sont exigeants pour l’humiditéatmosphérique.

Ces essences sont actuellement présentes dans nombre destations qui pourraient s’avérer insuffisantes pour elles à l’ave-nir. Elles seront peut-être à cantonner aux stations les plus pro-tégées (bas de versant, combes…) aux plus hautes altitudes.Le Frêne commun, le Chêne pédonculé et le Tremble sont inféodées à de bonnes réserves en eau du sol. En cas delongues périodes de sécheresse, leur présence sera remiseen cause sur toutes les stations où leur alimentation en eaune sera pas assurée soit à cause des caractéristiques du soltrop superficiel ou filtrant, soit à cause de l’altitude ou de laposition topographique.D’autres essences (Chêne sessile, Merisier, Tilleul, Erables, Châtaignier…) pourraient être ponctuellement touchées par desdépérissements même si elles sont a priori moins concernées.

Pour tenir compte de ce risque climatique, les essences citéesdans chaque fiche de groupes de stations sont classées selonle code couleur suivant :- vert : essences ne méritant pas d’attention particulière quantaux risques climatiques,- orange : essences pour lesquelles un risque existe. Le pro-priétaire devra donc surveiller régulièrement leur vigueur etleur état sanitaire,- rouge : essences déconseillées en raison du risque trèssérieux de dépérissement.

13Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

(1) Simulations issues du modèle climatique atmosphérique ARPEGE-climat développé par le centre de recherches de Météo France

A basse altitude, le sapin supporte mal les accidents climatiques

Page 16: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

14

Calcaires

Conglomérats (poudingues)

Molasses

Argiles et marnes

Grès

Alluvions

Colluvions

CARTE GÉOLOGIQUE SIMPLIFIÉE

D’après la « Typologie des stations forestières de la Malepère, du Razès, de la Piège et des Confins du Razèset de la Piège - Tome 1 ».

Page 17: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

DES ROCHES ET DES SOLSPour les arbres, le sol joue à la fois un rôle de support et degarde-manger. Il remplit plus ou moins bien ces deux rôlesselon plusieurs facteurs.

La profondeur du sol Elle correspond à l’épaisseur des éléments fins (« terre ara-ble ») qui reposent sur la roche en place. Plus un sol est pro-fond plus les arbres peuvent s’enraciner fortement et trouverla quantité d’eau et d’éléments minéraux indispensables à leurcroissance. La hauteur des arbres à un âge donné est un bonindicateur de la richesse du sol sur lequel ils poussent : plusles arbres sont hauts, plus le sol est fertile.

La textureC’est la proportion des constituants élémentaires du sol clas-sés selon leur grosseur : argile (le plus fin), limon (taillemoyenne) et sable (le plus grossier).

• L’argile : constituant le plus fin, elle retient l’eau et les élé-ments minéraux. Sa présence dans le sol est importante carelle permet de mettre à disposition des arbres des élémentsnécessaires à leur nutrition.▷ Pour la reconnaître : mouillée, l’argile colle au doigt (consis-

tance de pâte à modeler). Si vous pouvez faire un boudinen roulant la terre entre les doigts, il y a de l’argile dans lesol. Si vous pouvez faire un anneau avec ce boudin, il y aune bonne proportion d’argile (30%).

• Le limon : bien que plus grossier que l’argile dont il ne pos-sède pas les qualités, il fait aussi partie des éléments fins. Ilretient peu l’eau et les éléments minéraux. S’il est présent engrande quantité dans le sol, des phénomènes de tassementpeuvent se produire en cas de passages répétés d’engins.▷ Pour le reconnaître : écrasé entre les doigts, le limon est doux

(consistance du talc) et laisse une poussière sur les doigts.

• Le sable : même s’il existe des sables fins, c’est le consti-tuant le plus grossier du sol avant les graviers et les cailloux.Ses grains ne sont pas liés entre eux et leur taille peut atteindre2 mm. Il est très perméable ; les sols sableux sont donc assezsecs. En revanche, la présence de sable aère le sol et facilitela pénétration des racines.▷ Pour le reconnaître : les grains de sable grattent sous les

doigts et les plus gros sont nettement visibles.

Un bon sol est composé de tous ces constituants dans uneproportion équilibrée. Il peut ainsi à la fois retenir l’eau et leséléments minéraux, les mettre à disposition de la végétation,

laisser circuler l’air et permettre la pénétration des racines. Ungrand nombre de combinaisons entre les différents consti-tuants est possible : c’est pourquoi on parle de texture sablo-limoneuse, limono-argileuse, etc.

La structureC’est l’architecture géométrique que prennent les différentséléments du sol entre eux. Cet agencement crée des agrégatsde plus ou moins bonne qualité : trop durs ils sont compacts,trop friables ils ne permettent pas de retenir l’eau. L’idéal estune structure grumeleuse qui ménage des vides dans le sol.Ces vides permettent la circulation de l’air et de l’eau : ce sontles artères vitales du sol.

L’hydromorphieLa présence d’horizon imperméable dans le sol et/ou d’unenappe d’eau peut entraîner un engorgement permanent ousimplement temporaire du sol, soit dès la surface soit à partird’une certaine profondeur. Cette hydromorphie se détectegrâce à la présence dans le sol de tâches de différentescouleurs correspondant à une oxydation ou une réduction dufer (rouille, bleuâtre, verdâtre), ou d’un appauvrissement dusol en fer (gris clair).

Les roches dont ils sont issusDans cette région, les formations géologiques actuelles se sontconstituées dans un bassin d’effondrement qui s’est formé àla fin de l’ère secondaire. Au début de l’ère tertiaire, desmatériaux ont été déposés par les fleuves (argiles, marnes)puis grâce à la présence de la mer (calcaires) qui a envahi cebassin et s’est retirée à plusieurs reprises. Lors de la formationdu massif pyrénéen, une érosion intense provoque le dépôtdes molasses. Enfin, à l’ère quaternaire, les glaciers remanientces matériaux, creusent les plaines alluviales et forment desterrasses dans les vallées. L’essentiel des formations géolo -giques actuelles est donc issu, soit de périodes successivesde sédimentations marines, lacustres ou fluviatiles, soit dedépôts charriés depuis les Pyrénées.Cette histoire géologique explique l’impression de grandehomogénéité à l’échelle de la région. En revanche, localement,le mélange et le remaniement des différentes formationsinduisent une géologie extrêmement variée. Ici toutefois, àcause de cette homogénéité, le sol n’est pas une caracté -ristique discriminante pour différencier les stations, si ce n’estpar sa profondeur qui entraîne des réserves en eau plus oumoins importantes.

15Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 18: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

De façon simplifiée, on peut identifier les principalesroches suivantes (voir carte géologique simplifiéepage 14) :

• Les calcaires : formées par sédimentation ma-rine ou lacustre, ces roches sont dures et sculptentle paysage (falaises, replats) notamment autour dePuivert. En se dégradant, ces roches donnent dessols superficiels. Des colluvions ont parfois sur-monté ces sols. Le calcaire est très souvent présentdans les formations géologiques sous forme decailloux, de gangues ou de ciment.

• Les conglomérats (poudingues) : ce sont desroches sédimentaires charriées par les fleuves, pré-sentes surtout dans le sud de la région (Haut-Razèset Confins du Razès et de la Piège). Elles sont com-posées de cailloux arrondis liés entre eux par un ci-ment argileux, calcaire ou siliceux, intercalés avecdes matériaux plus tendres. Les sols qui se formentà partir de ces roches sont riches en cailloux et detexture équilibrée.

• Les molasses : ce sont des formations asseztendres et friables composées de fragments deroches pris dans un ciment de calcite et d’argile.Présentes dans la majeure partie de la région (hor-mis en Haut-Razès), elles constituent des bancs ausein de formations de sables et de marnes. Les sols

qui se forment sur les molasses renferment le plussouvent du calcaire actif. Leur texture est équilibréeet leur compacité augmente avec la profondeur.

• Les argiles et les marnes : ce sont des rochestendres, imperméables, formées de minuscules dé-bris de roches, présentes à l’extrême sud de la ré-gion ainsi qu’en Haut et Bas-Razès. Les sols qui seforment à partir de ces roches sont fortement cal-caires. En outre, étant en situation d’apport d’eau(bas de versant, replats), ils sont susceptibles d’êtrehydromorphes.

• Les grès : ils sont constitués de grains de quartzcimentés par de la silice, du calcaire ou de l’argile.Présents autour de Puivert, ils donnent des solsacides ou carbonatés de profondeur variable.

• Les dépôts alluviaux : les alluvions ont été dé-posées par les cours d’eau au cours de l’ère qua-ternaire. Elles occupent les terrasses des rivièresou les plaines alluviales. Les sols généralement fertiles, profonds et carbonatés sont courammentoccupés par les cultures agricoles.

• Les colluvions : elles sont issues d’un transportde matériaux le long des versants. Ces matériauxs’accumulent en bas de pente, en fond de vallonou sur les replats.

16

Le calcaire sculpte le paysage (falaise)

Les molasses,des formationsassez tendreset friables

Les marnes,des rochestendres,imperméableset fortementcalcaires

Poudingue, des cailloux arrondisliés par un ciment

Page 19: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

QUELQUESCONSEILS

UTILISATION DU GUIDECe document est utilisable seulement à l’intérieur du Razès, de la Piège, de la Malepère et des Confins duRazès et de la Piège (voir limites en page 5).

17Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Plateau

Vallon

Replat

SommetCrête

Saillantde versant

Saillantde versant

Haut deversant

Bas deversant

Combe(rentrant de versant)

Plaine

Page 20: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

DANS LES FICHES DE STATION

« Est-on sur la station ? »• Position topographique : la photo en page 17

situe les différentes positions topographiques. • Pentes : elles sont exprimées en pourcentage. En

général, elles sont dites faibles si elles sontinférieures à 20-25%, moyennes si elles sontcomprises entre 20-25% et 40-45%, et fortes sielles sont supérieures à 40-45%.

• Végétation la plus fréquente : les plantes notéessont celles que l’on trouve le plus souvent. Ellesne sont pas obligatoirement caractéristiques. Onne les trouvera pas forcément toutes au mêmeendroit.

Fertilité et potentialitésLa fertilité des différentes stations a pu être évaluéegrâce aux nombreuses mesures de hauteur etd’âge des arbres réalisées dans les peuplementsde Chêne pubescent, de Chêne sessile et de Hêtre.Quatre classes de fertilité ont été déterminées pourle Chêne pubescent, trois pour les deux autresessences. Elles sont numérotées par fertilitédécroissante.Les potentialités dépendent des facteurs stationnels(sol et climat) mais aussi de la qualité des peuple -ments. Elles sont classées (bonnes, moyennes oufaibles) selon leur qualité pour atteindre l’un desdeux objectifs « bois de chauffage » ou « boisd’œuvre ».

« Que faire sur ces stations ? »Les objectifs préconisés sont ceux qui paraissentincontournables mais ils ne sont pas exhaustifset ne préjugent pas des autres options que lepropriétaire peut éventuellement choisir, dans leslimites imposées par la loi en matière de conser -vation, de protection et de mise en valeur desforêts.

Choix des essencesDans le paragraphe « Peuplement en place », lesessences objectifs sont celles qui assurerontprincipalement la production de bois. Les essencesd’accompagnement permettent de composer unmélange dans le peuplement qui est toujoursfavorable à son bon équilibre et peuvent aussi, pourcertaines d’entre elles, produire du bois de valeur.Les essences figurant en caractères verts sontcelles pour lesquelles il n’existe pas de risqueconnu et qui ne demandent donc pas d’attentionparticulière. Les essences figurant en caractèresoranges sont celles qui demandent un suivi réguliercar les conditions de station risquent, à l’avenir, dene plus leur convenir, notamment en raison deschangements climatiques. Les essences figurant encaractères rouges sont fortement déconseilléessur les stations considérées.

UTILISATION DE LA CLÉ DEDÉTERMINATION DES GROUPESDE STATIONSLa clé a été construite avec les critères les plussimples possibles pour pouvoir être utilisée par desnon spécialistes. Les végétaux dont la connaissanceest nécessaire pour l’utiliser figurent pour la plupartdans la flore en fin de guide (page 74). Il s’agitd’espèces courantes pour la plupart.

• Pour entrer dans la clé, procéder métho -diquement en commençant par le début puischeminer progressivement sans sauter d’étape.A chaque fois, il y a deux propositions, A ou B.Choisir celle qui se rapproche le plus de lasituation dans laquelle vous vous trouvez : soitvous arriverez immé diatement à un groupe destations, soit vous serez envoyé par un numéro àdeux nouvelles propo sitions. S’il vous est difficilede choisir entre les deux propositions, essayezsuccessivement l’une et l’autre.

• Pour entrer en 1, il faut êtredans une plaine alluviale, c’est-à-dire sur une zone plate drai-née par un cours d’eau quil’inonde plus ou moins réguliè-rement. Le meilleur exempleest la plaine alluviale de l’Hersaux abords de Mirepoix (voirphoto ci-contre).

18

Plaine alluviale : zone platedrainée par un cours d’eau(ici l’Hers)

Page 21: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

• Au point 2, le groupe de stations 3 concerne les alignementsaux abords immédiats du cours d’eau. Le groupe de stations4 concerne des boisements situés dans la plaine alluvialemais généralement plus éloignés du cours d’eau, doncmoins fréquemment inondés (voir photo ci-dessus).

• Pour entrer en 3, il faut être au fond d’un vallon (ou d’uneravine) ou en bas d’un versant à proximité immédiate de cefond de vallon. Ces vallons peuvent être peu marqués sur leterrain, correspondant juste à une dépression très humideoù peut s’écouler un cours d’eau. A l’inverse, il peut s’agirde talwegs encaissés entre des versants à pente forte, avecun cours d’eau permanent ou non. Enfin, il peut s’agir ausside ravines qui entaillent certains versants.

• Les limites altitudinales indiquées peuvent varier selonl’exposition des versants. Elles peuvent notamment augmen -ter sur les versants exposés au sud.

• La profondeur du sol est un élément difficile à apprécier. Ilfaudra bien souvent faire un trou à la pioche pour constaterl’épaisseur de terre fine. Si une piste passe à proximité, ilsera possible de l’observer sur le talus : on peut alorsmesurer la profondeur du sol et le niveau jusqu’oùdescendent les racines. La hauteur des arbres peut être unindicateur : à âge égal, plus les arbres sont hauts, plus lesol est profond.

• La position topographique est dite favorable si la station estsituée dans un secteur abrité retenant la fraîcheur etpermettant l’accumulation d’éléments fins pour constituerun sol profond et riche (combe, bas de versant, versantconcave, replat, etc.). A l’inverse, elle sera dite défavorablesi la station est située dans un secteur exposé, favorisant ledépart d’éléments fins du sol (sommet, crête, haut deversant, versant convexe, saillant de versant, etc.). Unversant plat ou neutre (ni convexe, ni concave, ni saillant, nirentrant) sera considéré comme plutôt favorable à moinsqu’il soit sur une pente très forte.

Dans les cas où le caractère favorable, défavorable ou neutrede la position topographique est difficile à déterminer, l’utili -sateur peut se servir de la clé ci-dessous :

Apprécier chaque élément du tableau ci-dessous et donnerune note en conséquence :

• Si le total est positif ou nul : la position topographique estfavorable.

• Si le total est inférieur ou égal à - 1 : la positiontopographique est défavorable.

• Si le total est égal à - 1 : la position topographique estneutre.

19Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Eléments de relief Caractéristiques NotePente Inférieure à 40% +1 Supérieure à 40% -1Position sur le versant En bas de versant (à moins de 30 mètres de dénivelé du talweg) +1 Sur le versant 0 En haut de versant (1/4 supérieur du versant) -1Forme du versant Combe, versant concave, replat +1 Versant classique (forme neutre, pente régulière) 0 Saillant de versant, versant convexe (la pente devenant progressivement

plus forte), bord de replat -1

Au premier plan,groupe de stations 3 :

alignement au bord del’Hers.

Au deuxième plan,groupe de stations 4 :

terrasse plus haute,moins inondable,

boisée notamment demerisier (en fleurs)

Page 22: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

• Le confinement exprime la situation encaissée ounon de la station, sachant qu’une situation confi - née est fraîche, donc plus favorable à la végé -tation. Pour la quantifier, on mesure la pente dela droite entre le point de station et la crête duversant opposé (voir schéma ci-dessous) :- si cette pente est inférieure à 45% (angle de

24 degrés avec l’horizontale) : on considère quele confinement est nul, faible ou moyen,

- si cette pente est supérieure à 45% (angle de24 degrés avec l’horizontale) : on considère quele confinement est fort à très fort.

LE MATÉRIEL CONSEILLÉL’utilisation de la clé nécessite peu de matérielspécifique hormis la carte à l’échelle du 1 : 25 000de l’Institut Géographique National (IGN)(1) du sec -teur où est située la forêt. Cette carte permet eneffet :

• de déterminer l’altitude à laquelle on se trouvegrâce aux courbes de niveau (la différence altitu-dinale entre deux courbes de niveau voisines estgénéralement de 10 mètres),

• de déterminer la position topographique,notamment de vérifier la forme générale du ver-sant, de confirmer la position en haut, en milieuou en bas de versant et, d’une manière plus gé-nérale, de se rendre compte des variations de re-lief sur le versant et des alternances de pentesfortes, faibles, de replats, de combes, etc.A savoir : sur la carte, plus les courbes de niveausont rapprochées, plus la pente est forte ; plusles courbes de niveau sont espacées, plus lapente est faible,

• de se rendre compte de l’exposition du ver-sant. Il est également possible de faire cette ob-servation à l’aide d’une boussole.

En outre, la mesure du confinement implique dedisposer d’un appareil permettant de mesurer unepente (clisimètre) ou un angle en visant un pointéloigné. Celui-ci peut être fabriqué assez facilement(voir dessin ci-dessous).Enfin, il est intéressant de disposer d’une piochepour pouvoir vérifier la profondeur du sol si besoin.

(1) Le Razès, la Piège, la Malepère et les Confins du Razès et de la Piège sont concernés en tout ou partiepar neuf cartes IGN à l’échelle du 1 : 25 000 : 2147 ET, 2247 OT, 2347 OT, 2146 est, 2246 ouest, 2246 est,2346 ouest, 2245 ouest et 2245 est.

20

α

β

• Situation ①L’angle α est de 10 degrés, soit une pente de18%, inférieure à 45% : le confinement est doncnul, faible ou moyen.

• Situation ②L’angle β est de 42 degrés, soit une pente de90%, supérieure à 45% : le confinement est doncfort à très fort.

horizontale

0°24°

0

Page 23: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

A. Vous êtes en situation alluviale :secteurs bordant un cours d’eauet périodiquement ou épisodiquement inondés. Allez au N°2

B. Vous n’êtes pas en situation alluviale. Allez au N°3

A. Vous êtes à proximité immédiate du cours d’eau,soit dans la frange boisée qui le borde (ripisylve),soit sur la première terrasse alluviale.Présence de Saule, d’Aulne, de Frêne et de Peuplier.Les Chênes sont généralement absents. ‘ Groupe 3

B. Vous n’êtes généralement pas à proximité immédiatedu cours d’eau mais vous êtes dans la plaine alluviale.Les Chênes sessile et pédonculé sont présents ainsi queMerisier, Châtaignier, Charme... ‘ Groupe 4

A. Vous êtes en fond de vallon ou de ravine. ‘ Groupe 5

B. Vous êtes dans une autre situation. Allez au N°4

A. La Molinie est présente. Allez au N°5

B. La Molinie est absente. Allez au N°6

A. Le recouvrement de la Molinie est supérieur à 25%. ‘ Groupe 1

B. Le recouvrement de la Molinie est inférieur à 25%. Allez au N°9

A. Le Buis est présent. Allez au N°7

B. Le Buis est absent. Allez au N°9

A. Le recouvrement du Buis est supérieur à 25%. Allez au N°8

B. Le recouvrement du Buis est inférieur à 25%. Allez au N°9

A. La profondeur du sol est faible à moyenne(inférieure à 50 cm) et les arbres ne sontpas très hauts (moins de 15 mètres). ‘ Groupe 2

B. La profondeur du sol est importante (supérieure à 50 cm)et les arbres sont hauts (plus de 15 mètres). ‘ Groupe 17

A. Vous êtes à moins de 350 mètres d’altitude. Allez au N°10

B. Vous êtes à plus de 350 mètres d’altitude. Allez au N°25

CLÉ DE DÉTERMINATION DESGROUPES DE STATIONS

1

2

3

4

21Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

5

6

7

8

9

Page 24: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

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A. Vous êtes en Malepère ou en Bas-Razès. Allez au N°11

B. Vous n’êtes pas en Malepère ni en Bas-Razès. Allez au N°16

A. Vous êtes en situation topographique défavorable(sommet, plateau, haut de versant, versant convexe,saillant de versant). ‘ Groupe 6

B. Vous êtes dans une autre position topographique. Allez au N°12

A. Une végétation méditerranéenne est présente :Thym et/ou Ciste blanc et/ou Genêt d’Espagneet/ou Aphyllanthe de Montpellier.Le Genévrier commun est généralement présent. ‘ Groupe 6

B. Le Thym, le Ciste blanc, le Genêt d’Espagne, l’Aphyllanthe deMontpellier, le Genévrier commun sont absents ou rares. Allez au N°13

A. Vous êtes en haut de versant, sur un replatou sur un plateau. ‘ Groupe 7

B. Vous êtes dans une autre position topographique. Allez au N°14

A. Vous êtes en bas de versant. ‘ Groupe 8

B. Vous êtes en milieu de versant. Allez au N°15

A. L’Aubépine et/ou la Viorne lantane et/ou leCornouiller sanguin et/ou le Prunellier sontfréquemment présents.Le Chêne sessile, la Germandrée scorodoine,la Fougère aigle, le Houx sont absents. ‘ Groupe 7

B. La Viorne lantane est rare ou absente.Le Merisier et l’Alisier torminal sont fréquemment présents. ‘ Groupe 8

A. Vous êtes en situation topographique favorableou neutre (bas de versant, combe, versant concaveou plat, replat de versant) et/ou en exposition ouest,nord-ouest, nord, nord-est ou est. Allez au N°17

B. Vous êtes en situation topographique défavorable(sommet, plateau, haut de versant, versant convexe,saillant de versant). Allez au N°19

A. Le Chêne vert est présent et fréquent. ‘ Groupe 8

B. Le Chêne vert est absent ou rare. Allez au N°1817

10

11

12

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14

15

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Page 25: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

23Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

A. Le Frêne commun et/ou le Merisier et/ou leChêne pédonculé sont fréquents même à l’état arboré.Le Châtaignier, le Genêt à balais, la Germandréescorodoine, la Viorne lantane sont absents ou rares. ‘ Groupe 9

B. Le Frêne commun et/ou le Merisieret/ou le Chêne pédonculé sont absents ou rares.Le Châtaignier et/ou le Genêt à balais et/ou la Germandréescorodoine et/ou la Viorne lantane sont présents. ‘ Groupe 8

A. Vous êtes en exposition sud-est, sud ou sud-ouestet le confinement est nul, faible ou moyen(pente de la station à la crête du versant opposéinférieure à 45%) et/ou en haut de versant,sur un sommet ou un replat. Allez au N°20

B. Vous êtes en exposition sud-est, sud ou sud-ouestet le confinement est fort à très fort (pente de la stationà la crête du versant opposé supérieure à 45%). Allez au N°23

A. Une végétation méditerranéenne est présente :Thym et/ou Ciste blanc et/ou Genêt d’Espagneet/ou Aphyllanthe de Montpellier.Le Genévrier commun est généralement présent. ‘ Groupe 6

B. Le Thym, le Ciste blanc, le Genêt d’Espagne, l’Aphyllanthede Montpellier, le Genévrier commun sont absents ou rares. Allez au N°21

A. Vous êtes en haut de versant, sur un sommetou un replat. ‘ Groupe 7

B. Vous êtes en milieu de versant. Allez au N°22

A. L’Aubépine, la Viorne lantane, le Cornouiller sanguinet le Prunellier sont fréquemment présents.Le Chêne sessile, la Germandrée scorodoine,la Fougère aigle, le Houx sont absents. ‘ Groupe 7

B. L’Aubépine, la Viorne lantane, le Cornouiller sanguinet le Prunellier sont généralement absents.Le Chêne sessile est présent. ‘ Groupe 8

A. Le Chêne vert est présent et fréquent. ‘ Groupe 8

B. Le Chêne vert est absent ou rare. Allez au N°24

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Page 26: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

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A. Le Frêne commun et/ou le Merisier et/ou leChêne pédonculé sont fréquents même à l’état arboré.Le Châtaignier, le Genêt à balais, la Germandréescorodoine, la Viorne lantane sont absents ou rares. ‘ Groupe 9

B. Le Frêne commun, le Merisier et le Chêne pédonculésont absents ou rares.Le Châtaignier et/ou le Genêt à balais et/ou la Germandréescorodoine et/ou la Viorne lantane sont présents. ‘ Groupe 8

A. Vous êtes entre 350 et 500 mètres d’altitude. Allez au N°26

B. Vous êtes à plus de 500 mètres d’altitude. Allez au N°37

A. La profondeur du sol est peu à moyennementimportante (inférieure à 60 cm). Allez au N°27

B. La profondeur du sol est importante (supérieure à 60 cm). Allez au N°34

A. Vous êtes sur un sommet ou une crête. Allez au N°28

B. Vous êtes dans une autre position topographique. Allez au N°30

A. Le Chêne vert et la Viorne lantane sont absents.Le Cornouiller sanguin, le Genévrier communet l’Euphorbe des bois sont absents ou rares.Le Noisetier et le Châtaignier sont fréquemmentprésents. ‘ Groupe 12

B. La Viorne lantane et le Cornouiller sanguin sontfréquemment présents.Le Noisetier et le Châtaignier sont absents ou rares. Allez au N°29

A. Le Frêne commun et/ou la Coronille arbrisseauet/ou le Camérisier et/ou le Fragon sont présents. ‘ Groupe 11

B. Le Frêne commun, le Camérisier, la Coronille arbrisseau,le Fragon, le Houx sont absents ou rares. ‘ Groupe 10

A. Vous êtes en exposition sud-est, sud ou sud-ouest,ou sur un plateau. Allez au N°31

B. Vous êtes en exposition ouest, nord-ouest, nord, nord-estou est. Allez au N°33

A. Le confinement est nul, faible ou moyen(pente de la station à la crête du versant opposéinférieure à 45%). ‘ Groupe 12

B. Le confinement est fort à très fort (pente de la stationà la crête du versant opposé supérieure à 45%). Allez au N°32

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25

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Page 27: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

25Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

A. Le Chêne vert et/ou l’Aphyllante de Montpelliersont présents.L’Alisier torminal est absent. ‘ Groupe 7

B. Le Chêne vert et l’Aphyllante de Montpelliersont souvent absents.L’Alisier torminal est présent. ‘ Groupe 10

A. Le Châtaignier et/ou le Sapin pectinéet/ou le Noisetier et/ou la Fougère aiglesont fréquemment présents.La Viorne lantane et le Genévrier communsont absents ou rares. ‘ Groupe 12

B. La Viorne lantane et/ou le Camérisier et/ou le Fragonet/ou le Genévrier commun sont fréquemment présents. ‘ Groupe 11

A. Vous êtes en haut de versant, en bas de versant,sur un replat de versant, sur un sommet ou dansune plaine. ‘ Groupe 14

B. Vous êtes en milieu de versant. Allez au N°35

A. Vous êtes en exposition nord-ouest, nord, nord-estou est. ‘ Groupe 14

B. Vous êtes en exposition sud-est, sud, sud-ouest ou ouest. Allez au N°36

A. Le Merisier et/ou le Frêne commun et/ou l’Erablechampêtre et/ou le Hêtre et/ou le Châtaignier et/oule Noisetier sont fréquemment présents.Le Chêne sessile et/ou le Chêne pédonculé peuventêtre également présents. ‘ Groupe 14

B. Les essences ci-dessus sont absentes ou rares.En revanche, des essences plus méditerranéennes(Chêne vert, Aphyllante de Montpellier, Thym, Bruyèreà balais…) sont parfois présentes. ‘ Groupe 13

A. La profondeur du sol est faible ou moyenne(inférieure à 50 cm) et/ou vous êtes dans une positiontopographique défavorable (sommet, plateau, hautde versant, versant convexe, saillant de versant). Allez au N°38

B. La profondeur du sol est importante (supérieure à 50 cm)et vous êtes dans une position topographique plutôtfavorable (versant, bas de versant, combe, versant concaveou plat, replat de versant). Allez au N°40

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A. Vous êtes en haut de versant. Les feuillus précieux(Merisier, Frêne commun, Erables) et l’Aubépinesont absents ou rares.La Germandrée petit chêne et la Psoralée bitumineusesont fréquemment présentes. Des espèces plusméditerranéennes ou de milieux secs (Thym,Aphyllante de Montpellier, Chêne vert, Corroyère,Bruyère à balais) peuvent également être présentes. ‘ Groupe 7

B. Des feuillus précieux (Merisier, Frêne commun, Erables)et l’Aubépine sont présents. Allez au N°39

A. Vous êtes dans un peuplement de Chêne pubescent.Les feuillus précieux (Frêne, Merisier, Erables) sontgénéralement rares à l’état arbustif ou arboré.La Coronille arbrisseau et/ou l’Hépatique et/ou laViorne lantane et/ou le Buis et/ou le Camérisiersont parfois présents. ‘ Groupe 15

B. Vous êtes dans une autre situation : peuplement de Chênepubescent avec souvent des feuillus précieux (Frêne,Merisier, Erables) à l’état arbustif ou arboré ; sapinière,châtaigneraie. Le Hêtre est parfois présent. ‘ Groupe 16

A. La pente est forte (supérieure ou égale à 40%). Allez au N°41

B. La pente est faible à moyenne (inférieure à 40%). Allez au N°46

A. Vous êtes sur un versant neutre (ni rentrant ni saillant,ni concave ni convexe), en bas de versant saillant ouconvexe, ou en haut de versant rentrant ou concaveet en exposition sud-est, sud ou sud-ouest. Allez au N°42

B. Vous êtes dans une autre position topographique et/ouen exposition ouest, nord-ouest, nord, nord-est ou est. Allez au N°45

A. Le confinement est nul, faible ou moyen(pente de la station à la crête du versant opposéinférieure à 45%). Allez au N°43

B. Le confinement est fort à très fort (pente de la stationà la crête du versant opposé supérieure à 45%). Allez au N°45

A. Vous êtes en haut de versant. Les feuillus précieux(Merisier, Frêne commun, Erables) et l’Aubépinesont absents ou rares.La Germandrée petit chêne et la Psoralée bitumineusesont fréquemment présentes. Des espèces plusméditerranéennes ou de milieux secs (Thym,Aphyllante de Montpellier, Chêne vert, Corroyère,Bruyère à balais) peuvent également être présentes. ‘ Groupe 7

B. Des feuillus précieux (Merisier, Frêne commun, Erables)et l’Aubépine sont présents. Allez au N°44

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27Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

A. Vous êtes dans un peuplement de Chêne pubescent.Les feuillus précieux (Frêne, Merisier, Erables)sont généralement rares à l’état arbustif ou arboré.La Coronille arbrisseau et/ou l’Hépatique et/oula Viorne lantane et/ou le Buis et/ou le Camérisiersont parfois présents. ‘ Groupe 15

B. Vous êtes dans une autre situation : peuplement deChêne pubescent avec souvent des feuillus précieux(Frêne, Merisier, Erables) à l’état arbustif ou arboré ;sapinière, châtaigneraie. Le Hêtre est parfois présent. ‘ Groupe 16

A. Le Cornouiller sanguin est fréquemment présent,ainsi que le Genévrier commun, la Viorne lantaneet la Coronille arbrisseau. Le Chêne vert peutégalement être présent.Le Chèvrefeuille des bois est absent ou rare. ‘ Groupe 15

B. Le Genévrier commun, la Viorne lantane et la Coronillearbrisseau sont absents ou rares.Le Chèvrefeuille des bois est fréquemment présent.Le Châtaignier et la Fougère aigle peuvent être égalementprésents. Le Hêtre et le Sapin pectiné sont souventmajoritaires dans les peuplements. ‘ Groupe 17

A. Vous êtes en exposition sud-ouest, sud ou sud-est.Les feuillus précieux (Merisier, Frêne commun,Erables), le Hêtre, l’Aubépine et le Houx sont absentsou rares.La Germandrée petit chêne est fréquemmentprésente. Des espèces plus méditerranéennesou de milieux secs (Thym, Aphyllante de Montpellier,Chêne vert) peuvent également être présentes. ‘ Groupe 13

B. Des feuillus précieux (Merisier, Frêne commun, Erables),l’Aubépine et/ou le Houx sont présents. Allez au N°47

A. Le Cornouiller sanguin est fréquemment présent,ainsi que le Genévrier commun, la Viorne lantaneet la Coronille arbrisseau. Le Chêne vert peutégalement être présent.Le Chèvrefeuille des bois est absent ou rare. ‘ Groupe 15

B. Le Genévrier commun, la Viorne lantane et la Coronillearbrisseau sont absents ou rares.Le Chèvrefeuille des bois est fréquemment présent.Le Châtaignier et la Fougère aigle peuvent être égalementprésents. Le Hêtre et le Sapin pectiné sont souventmajoritaires dans les peuplements. ‘ Groupe 17

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STATIONS À MOLINIE

EST-ON SUR LA STATION ?

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Il s’agit de toutes les stations sur lesquelles la Molinie est largement présente(recouvrement supérieur à 25%) et forme souvent des tapis au sol. La présence de cetteplante indique des sols pauvres et engorgés ou temporairement humides. C’est uneespèce typique des stations soumises à des fluctuations de niveau d’eau aux abords desnappes phréatiques.

G1

Localisation :

Haut-Razès, Confins du Razès et de la Piège.

Altitude :Entre 300 et 600 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, bas deversant, fonds de vallon ou de ravine, plateau.

Expositions :Toutes expositions.

Pente :Faible (10%) à moyenne (35%).

Végétation la plus fréquente :• Sur roche carbonatée : Molinie, Brachypodepenné, Garance voyageuse, Genévrier commun,Chêne pubescent, Pin sylvestre, Pin noird’Autriche, Alisier torminal, Erable champêtre.

• Sur roche non carbonatée : Molinie, Laîcheglauque, Chèvrefeuille des bois, Chêne pubescent,Alisier torminal, Pin sylvestre, Sapin pectiné,Sapin de Nordmann.

Caractéristiques du sol :Profondeur : importante (50 à 130 cm).

Texture : limono-sableuse, limoneuse,limono-argileuse, argilo-limoneuse.

Traces d’hydromorphie : possible dès la surfaceou en profondeur.

Variantes :Ce groupe rassemble à la fois des stationssur roches carbonatées et d’autres sur rochesnon carbonatées.

N

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CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

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CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en cas d’interventions) :Chêne pubescent, Chêne sessile, Pin sylvestre, Pin noir d’Autriche,Robinier faux-acacia**

• Essences d’accompagnement :Alisier torminal, Cormier, Frêne commun, Erable champêtre, Chênevert, Merisier, Bouleau, Sapin de Nordmann*, Sapin pectiné

Renouvellement : étant donné les conditions de sol, il est conseillé detravailler avec les essences en place. En effet, la réalisation d’unreboisement risque d’être difficile compte tenu de la fragilité du sol etnotamment de sa sensibilité au tassement. Les engins nécessaires pourréaliser les travaux pourraient endommager le sol de manièreirréversible.

* La présence d’espèces exotiques de sapin (Sapin de Céphalonie, Sapin deNordmann, Sapin de Bornmüller) ou de Sapin pectiné provenant d’autres régionsde France peut présenter un risque de disparition de l’écotype local parhybridation. Il n’est donc pas conseillé de favoriser ici le Sapin de Nordmann nid’introduire d’autres espèces de Sapin.

** Certaines essences à caractère pionnier présentes localement (Robinier faux-acacia) peuvent avoir un comportement envahissant.

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉS Il s’agit le plus souvent de taillis de Chênepubescent ou Chêne sessile. Ces peuplementssont souvent mélangés de divers feuillus (Alisiertorminal, Chêne vert, Cormier). Des résineuxsont parfois disséminés dans les peuplements :Pin sylvestre et Sapin pectiné, ou Pin noir etSapin de Nordmann qui ont été plantés.

Des futaies pures de Pin sylvestre existentégalement. On peut aussi rencontrer localementdes futaies de Robinier faux-acacia et des landesen cours de boisement (Chêne pubescent).

Les arbres peuvent atteindre des hauteursrespectables : 15 à 21 mètres à 60 ans pour leChêne pubescent, 20 à 21 mètres entre 50 et60 ans pour le Pin sylvestre.

POTENTIALITÉSFaibles à moyennes pour la production de boisd’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESLa présence d’une nappe d’eau à certainespériodes de l’année peut rendre l’exploitationdifficile.

La sensibilité des sols au tassement impose deprendre de grandes précautions s’il faut fairepénétrer des engins lourds dans les parcelles. Ilest fortement conseillé de créer des passagesqu’emprunteront les tracteurs.

QUE FAIRESUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voirpage 63) : cet objectif est possible dans lespeuplements feuillus (Chêne pubescent, Chênesessile). Le propriétaire pourra procéder parcoupe de taillis ou par amélioration du taillis.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) :cet objectif est possible dans les taillis de Chênede bonne qualité. L’amélioration de ces peu -plements produit dans un premier temps du boisde chauffage mais elle est pratiquée dans le butde produire du bois d’œuvre à long terme.Toutefois, étant donné les potentialités, on neproduira pas du bois d’œuvre de grande qualité.

Cette production concerne également les futaiesrésineuses (notamment de Pin sylvestre) oufeuillue (Robinier faux-acacia**) qui pourront êtreaméliorées.

29Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 32: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS À BUISSUR SOL PEU PROFOND

EST-ON SUR LA STATION ?

Il s’agit de toutes les stations sur lesquelles le Buis est largement développé(recouvrement supérieur à 25%) et forme un sous-bois dense reposant sur un sol peuprofond.

G2

Localisation :

Haut-Razès.

Altitude : Supérieure à 500 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, sommets,plateaux.

Expositions :Toutes expositions sauf est.

Pente :Faible à très forte (70%).

Végétation la plus fréquente :Hépatique, Euphorbe des bois, Laîche glauque,Garance voyageuse, Buis, Genévrier commun,Lierre, Daphné lauréole, Houx, Noisetier, Chênepubescent, Chêne vert, Hêtre, Pin sylvestre.

Caractéristiques du sol :Profondeur : faible à moyenne (inférieure ou égaleà 50 cm).

Texture : limono-sableuse, limoneuse, limono-argilo-sableuse, limono-argileuse, argilo-limoneuse.

Roche affleurante : très fréquent.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

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Page 33: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUXPEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl s’agit le plus souvent de taillisde Chêne vert, de Chênepubescent mais aussi de futaiede Hêtre ou de Pin sylvestre. LePin sylvestre, essence pionnière,s’est installé dans des parcellesnon boisées mais l’évolutionnaturelle de ces peuplementsaboutira, à terme, à unedisparition de cette essence auprofit du Chêne pubescent.

La hauteur des arbres resterelativement faible : 10 à12 mètres à 45 ans pour leChêne pubescent.

FERTILITÉ ETPOTENTIALITÉSFertilité faible (classe 3 voire 4pour le Chêne pubescent et leHêtre).

Potentialités : faibles pour laproduction de bois d’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONSPARTICULIÈRESAux altitudes les plus basses,notamment aux expositions lesplus chaudes (sud-est, sud, sud-ouest), les risques d’incendie sont réels.

Sur forte pente, il existe des risques d’érosion des sols.

Enfin, dans ces stations, il est fort possible que se trouve unhabitat du réseau Natura 2000 (9120 « Forêts à Houx et à If »).

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectifest possible dans les peuplements feuillus (Chêne vert, Chênepubescent, Hêtre) quand les parcelles sont accessibles. Lepropriétaire pourra procéder par coupe de taillis sauf sur penteforte (supérieure à 40%) où il existe des risques d’érosion.Dans ce cas, il faudra réaliser une éclaircie du taillis enconservant suffisamment d’arbres pour préserver un couvertforestier.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif n’estréellement possible que dans les futaies de Pin sylvestre.

Protection contre les incendies (voir page 63) : le propriétairepeut avoir une influence sur la sensibilité de sa forêt auxincendies, notamment en conservant un couvert dense limitantle développement d’une végétation basse. Les aménagementsde protection sont prévus à l’échelle du massif dans desdocuments spécifiques (PAFI, PPRIF).

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture estpossible sur les sols carbonatés dès la surface, si la texturen’est pas trop lourde et si le milieu est ouvert.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pubescent, Pin sylvestre, Hêtre

• Essences d’accompagnement :Chêne vert, Erable à feuilles d’obier, Bouleau, Tilleulà grandes feuilles

Renouvellement : étant donné les conditions de sol(fertilité faible), il est conseillé de travailler avec lesessences en place.

31Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 34: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS ALLUVIALESÀ PROXIMITÉ IMMÉDIATED’UN COURS D’EAU

EST-ON SUR LA STATION ?

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Il s’agit des stations situées à proximité immédiate des cours d’eau, en zone alluviale,c’est-à-dire périodiquement inondée. Les boisements concernés sont composésd’essences à bois tendre (saules, peupliers) formant la ripisylve (frange qui borde lecours d’eau) et à bois mixte (frênes, aulnes) situées sur les premières banquettesproches du cours d’eau.

G3

Localisation :Bassins de l’Hers et du Sou.

Altitude :Inférieure à 400 mètres.

Position topographique :Fonds de vallée.

Expositions :Toutes expositions.

Pente :Nulle.

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Végétation la plus fréquente :

Gouet d’Italie, Balsamine géante, Grande ortie,Laîche pendante, Brachypode des bois, Benoîte commune,Lamier jaune, Ronces, Houblon, Clématite, Troène,Sureau noir, Cornouiller sanguin, Fusain, Erable champêtre,Saule blanc, Aulne glutineux, Peuplier blanc, Frêne commun,Robinier faux-acacia.

Caractéristiques du sol :

Roche-mère : alluvions.

Profondeur : importante (supérieure à 100 cm).

Texture : sableuse, limono-sableuse, limono-argilo-sableuse.

Hydromorphie : présence d’une nappe d’eau permanente plusou moins proche de la surface du sol selon la saison.

Page 35: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUX PEUPLEMENTS RENCONTRÉSLe cordon boisé bordant le cours d’eau (ripisylve) est constituéde saules et d’Aulne glutineux parfois mélangés de peupliers etde frênes. Les boisements des premières terrasses du coursd’eau sont composés de frênaies de qualité très hétérogènemélangées de peupliers, d’Erable champêtre et de Robinierfaux-acacia.

Les dimensions des arbres sont importantes : 20 mètres et plusde hauteur et 30 à 40 cm de diamètre pour les sauleset les aulnes, 24 mètres de hauteur et 35 cm de diamètrepour le Frêne, 36 mètres de hauteur et 65 cm de diamètre pourle Peuplier.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité bonne.

Potentialités : la partie « ripisylve stricte » ne présente pas depotentialités pour la production de bois. En revanche, les frênaiesdes premières terrasses présentent de bonnes potentialités.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESLes principales contraintes sont liées à l’exploitation à proximitéd’un cours d’eau :• présence d’une nappe d’eau permanente et de zones

inondées à certaines périodes de l’année qui peuvent rendrel’exploitation difficile,

• précautions à prendre dans la gestion des boisements liéesaux risques de crues.

Par ailleurs, la sensibilité des sols au tassement impose deprendre de grandes précautions s’il faut faire pénétrer desengins lourds dans les parcelles. Il est fortement conseillé decréer des passages qu’emprunteront les tracteurs.

Enfin, ces habitats de bordure de cours d’eau (91E0* « Forêtsalluviales à Aulne glutineux et Frêne commun ») sont prioritairesau sens de la Directive européenne « Habitats ».

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Protection du milieu et des espèces (voir page 64) : danstous les cas, ces milieux fragiles seront préservés. Si lesstations sont inaccessibles, cette situation les préservenaturellement. Si les accès sont possibles, les interventionséventuelles respecteront toujours les règles de bon sensvisant cet objectif et notamment :

• le maintien des arbres sur les rives, important pour éviterle creusement des berges,

• un dosage équilibré du couvert permettant de préserver lavie dans le cours d’eau.

Protection contre les crues (voir page 66) : l’entretien desripisylves joue un rôle prépondérant pour éviter la formationd’embâcles qui, en cédant sous la pression de l’eau,provoquent le déferlement de vagues dévastatrices en avallors de fortes précipitations.

Production de bois de chauffage (voir page 63) : lesinterventions pratiquées visant les deux objectifs précédentspeuvent produire du bois de chauffage même si les essencesprésentes ne fournissent pas le meilleur bois pour cetteutilisation.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif estpossible dans les boisements des premières terrasses, sicelles-ci sont accessibles. Le propriétaire pourra intervenirpar coupes prudentes pour améliorer les peuplements(frênaies notamment) en prélevant des arbres de moindrequalité.

33Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Frêne commun, Robinier faux-acacia*, Saule, Aulneglutineux, Peuplier

• Essences d’accompagnement : Erable champêtre

Renouvellement : étant donné la particularité de cesstations, il est conseillé de travailler avec les essences enplace. D’un point de vue environnemental comme d’unpoint de vue économique, la transformation de ces habitatsest fortement déconseillée.

* Certaines essences à caractère pionnier présentes localement(Robinier faux-acacia) peuvent avoir un comportementenvahissant.

Page 36: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE TERRASSES UNPEU ÉLOIGNÉES DU COURS D’EAU

EST-ON SUR LA STATION ?

Il s’agit de stations situées sur des terrasses dans une plaine alluviale mais moinsproches du cours d’eau que les stations du groupe 3. Elles sont donc généralementmoins sujettes aux inondations. Les boisements sont composés d’essences à bois dur(Chênes sessile, pédonculé et pubescent, Merisier, Erables, Charme).

G4

Localisation :Secteurs de plaine.

Altitude :Inférieure à 400 mètres.

Position topographique :Plaines alluviales (lit majeur des cours d’eau).

Pente :Nulle.

Végétation la plus fréquente :Gouet d’Italie, Stellaire holostée, Gaillet grateron,Bugle rampante, Alliaire, Chèvrefeuille des bois,Ronces, Troène, Aubépine, Noisetier, Fusain,Tamier, Lierre, Clématite, Chêne sessile, Chênepédonculé, Merisier, Charme, Erable plane

Caractéristiques du sol :Profondeur : importante (120 cm).

Texture : limoneuse, limono-argileuse,argilo-limoneuse.

Traces d’hydromorphie : dès 40 cm de profondeur.

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Page 37: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl s’agit de futaies de Chêne pédonculé en mélange avec leChêne sessile et divers feuillus (Châtaignier, Merisier, Erableplane, Charme).

Les dimensions des arbres sont importantes : plus de25 mètres de hauteur pour un diamètre de 50 cm pour lesChênes sessile et pédonculé.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité bonne.

Potentialités : bonnes pour la production de bois d’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESLa sensibilité des sols au tassement impose de prendre degrandes précautions s’il faut faire pénétrer des engins lourdsdans les parcelles. Il est fortement conseillé de créer despassages qu’emprunteront les tracteurs.

Enfin, dans ces stations alluviales, il est fort possible que setrouve un habitat du réseau Natura 2000 (91F0 « Forêts mixtesà Chêne pédonculé, Orme lisse, Orme champêtre, Frênecommun ou Frêne à feuilles étroites riveraines des grandsfleuves »).

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif estpossible dans les futaies feuillues existantes. L’améliorationde ces peuplements permet de produire du bois de qualité. Ilest possible que les coupes d’amélioration produisent aussidu bois de chauffage, mais l’objectif principal de cespeuplements reste la production de bois d’œuvre.

Protection du milieu et des espèces (voir page 64) : danstous les cas, ces milieux fragiles et peu fréquents serontpréservés. Si les stations sont inaccessibles, cette situationles préserve naturellement. Si les accès sont possibles, lesinterventions éventuelles respecteront toujours le milieu naturelet favoriseront les essences en place.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pédonculé, Chêne sessile, Merisier*, Erableplane, Châtaignier*

• Essences d’accompagnement :Charme

Renouvellement : étant donné les fortes potentialités despeuplements, il est conseillé de travailler avec lesessences en place.

* Ces essences ne seront pas favorisées sur les solshydromorphes.

35Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 38: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE FONDS DE VALLONSOU DE RAVINES

EST-ON SUR LA STATION ?

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Ce groupe rassemble tous les vallons et ravines qui peuvent être toutefois de naturevariée : depuis les vallons peu marqués jusqu’aux talwegs encaissés entre deux versantsà pente forte, en passant par les simples ravines entaillant les versants. Leurcaractéristique commune est l’influence marquée de l’eau et/ou du confinemententraînant une fraîcheur favorable à la végétation.

G5

Localisation :

Tous secteurs.

Altitude :Inférieure à 600 mètres.

Position topographique :

Fonds de vallons et de ravines, bas de versant devallons et de ravines.

Expositions :Toutes expositions.

Pente :Nulle à forte (75% pour certains bas de versant).

Végétation la plus fréquente :Euphorbe des bois, Brachypode des bois, Garancevoyageuse, Laîche glauque, Laîche des bois,Mélique uniflore, Chèvrefeuille des bois, Fragon,Daphné lauréole, Clématite, Viorne lantane,Troène, Camérisier à balais, Fusain, Houx,Noisetier, Erable champêtre, Chêne pubescent,Chêne sessile, Chêne pédonculé, Frêne commun,Chêne vert, Merisier, Alisier torminal, Orme desmontagnes, Aulne glutineux, Tremble, Hêtre.

Caractéristiques du sol :Profondeur : importante (60 à 130 cm).

Texture : sablo-limoneuse, sablo-argileuse,limono-sableuse, limoneuse,limono-sablo-argileuse, limono-argilo-sableuse,limono-argileuse, argilo-limoneuse.

Variantes : ce groupe rassemble toutes lesstations de vallons et de ravines, qu’ellesbénéficient d’influences plutôt méditerranéennesou plutôt océaniques, que les vallons soient largesou étroits, peu marqués ou franchementencaissés.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

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Page 39: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pubescent, Chêne sessile, Chêne pédonculé,Frêne commun, Merisier, Tilleul, Erable sycomore, Hêtre,Robinier faux-acacia*

• Essences d’accompagnement : Chêne vert, Erable champêtre, Alisier torminal, Orme desmontagnes, Tremble, Erable à feuilles d’obier, Aulne glutineux,Peuplier, Charme, Saule

Renouvellement : étant donné la bonne fertilité des stations et lesbonnes potentialités des peuplements, il est conseillé de travailleravec les essences en place. Toutefois, si le peuplement est demauvaise qualité ou si le propriétaire souhaite changer d’essence,les essences ci-dessus pourront être utilisées en privilégiant lesmélanges de feuillus.

Le Merisier ne doit pas être favorisé sur sols hydromorphes. Encontexte franchement méditerranéen, le Frêne commun ne doitpas être favorisé bien que cette essence soit présente localement,surtout au stade juvénile. Il en est de même pour le Hêtre étantdonné les basses altitudes où se trouvent ces stations.* Certaines essences à caractère pionnier présentes localement (Robinierfaux-acacia) peuvent avoir un comportement envahissant.

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne pubescent parfois enmélange avec le Chêne vert, l’Orme des montagnes etle Frêne commun. Parfois, ces peuplements sont desfutaies sur souche dans lesquelles l’Alisier torminal s’estdéveloppé en sous-étage. Il peut s’agir également dechênaies-frênaies, parfois avec du Buis en sous-étage.

Enfin, on rencontre très souvent des mélanges defeuillus : Chêne pubescent, Chêne sessile, Chênepédonculé, Frêne commun, Merisier, Alisier torminal,Tremble, Aulne glutineux, Hêtre, Erable champêtre,Noisetier, etc.

La hauteur des arbres est importante : 18 à 21 mètresà 50 ans pour le Chêne pubescent, 22 mètres à 70 anspour le Frêne commun, plus de 20 mètres pour l’Erableplane et le Peuplier blanc.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité : bonne (classes 1 à 2 pour le Chêne pubescentet le Hêtre, classe 1 pour le Chêne sessile).

Potentialités : bonnes pour la production de boisd’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESIl existe des risques d’érosion des sols dans les ravines.Par ailleurs, la sensibilité des sols au tassement imposede prendre de grandes précautions s’il faut fairepénétrer des engins lourds dans les parcelles. Il estfortement conseillé de créer des passages qu’em -prunteront les tracteurs. Enfin, l’accessibilité à cesstations est souvent difficile.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cetobjectif est possible quand les arbres ne sont pas debonne qualité, dans les parcelles accessibles. Lepropriétaire pourra procéder par coupe de taillis saufquand les pentes sont fortes (supérieure à 40%) car ilexiste alors des risques d’érosion. Dans ce cas, il faudraréaliser une éclaircie du taillis en conservantsuffisamment d’arbres pour préserver un couvertforestier.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectifest possible dans les peuplements de qualité. Leuramélioration permet de produire du bois d’œuvre. Il estpossible que les coupes pratiquées produisent aussi dubois de chauffage, mais l’objectif principal de cespeuplements reste la production de bois d’œuvre.

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture estpossible sur les sols carbonatés dès la surface, si latexture n’est pas trop lourde et si le milieu est ouvert.

37Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 40: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE L’ÉTAGESUPRAMÉDITERRANÉENÀ BILAN HYDRIQUE DÉFAVORABLE

EST-ON SUR LA STATION ?

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Il s’agit de toutes les stations situées à moins de 350 mètres d’altitude pour lesquellesdifférents facteurs notamment l’altitude, la topographie et les influences climatiquesméditerranéennes convergent pour favoriser un contexte de sécheresse.

G6

Localisation :

Malepère, Bas-Razès.

Altitude :Inférieure à 350 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, croupes,plateaux, sommets.

Expositions :Toutes expositions.

Pente :Nulle (plateaux) à moyenne (45%).

Végétation la plus fréquente :Aphyllanthe de Montpellier, Brachypode penné,Laîche glauque, Laîche de Haller, Osyris blanc,Garance voyageuse, Germandrée scorodoine,Chèvrefeuille des étrusques, Thym, Viorne tin,Genévrier commun, Genêt d’Espagne, Troène,Arbousier, Chêne vert, Chêne pubescent, Alisiertorminal, Merisier, Pin d’Alep.

Caractéristiques du sol :Profondeur : moyenne à importante (40 cm à130 cm).

Texture : sablo-argileuse, sablo-limoneuse,limono-sableuse, limoneuse,limono-sablo-argileuse, limono-argileuse,limono-argilo-sableuse, argilo-limoneuse.

Traces d’hydromorphie : possibles mais plutôtrares.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

S

O E

Page 41: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne vert, Chêne pubescent

• Essences d’accompagnement : Pin d’Alep, Alisier torminal, Merisier, Frêne commun

Renouvellement : étant donné les conditions climatiques trèsméditerranéennes, il est conseillé de ne pas réaliser deplantations.

Des semis naturels de Frêne commun peuvent être présentslocalement. Toutefois, cette essence ne doit pas être favo -risée car les conditions climatiques ne lui conviennent pas.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectifest possible dans les peuplements feuillus (Chêne vert, Chênepubescent). Le propriétaire pourra procéder par coupe de taillis.

Protection contre les incendies (voir page 63) : le propriétairepeut avoir une influence sur la sensibilité de sa forêt aux incen-dies, notamment en conservant un couvert dense limitant ledéveloppement d’une végétation basse. Dans les milieux semi-ouverts, la présence d’un troupeau permet d’entretenir les par-celles. Les aménagements de protection sont prévus à l’échelledu massif dans des documents spécifiques (PAFI, PPRIF).

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture est possiblesur les sols carbonatés dès la surface, si la texture n’est pastrop lourde et si le milieu est ouvert.

Sylvopastoralisme (voir page 64) : faire pâturer des animauxsous un couvert arboré peut être intéressant notamment pourconserver un état débroussaillé dans le cadre de la préventiondes incendies. Etant donné les potentialités du milieu, le plusadapté est de faire pâturer un troupeau de caprins ou d’ovins àl’automne.

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl peut s’agir de garrigues boisées, anciens parcours pourles troupeaux qui se boisent peu à peu : des essencespionnières (Pin d’Alep) s’installent d’abord puis laissentprogressivement la place aux chênes vert et pubescent.Ces derniers forment aussi des taillis purs ou mélangés.

La hauteur des arbres est assez faible : 7 à 10 mètres pourle Chêne vert et le Chêne pubescent.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité faible (classe 4 pour le Chêne pubescent).

Potentialités : mauvaises pour la production de boisd’œuvre, moyennes pour la production de bois dechauffage.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESA ces basses altitudes, les risques d’incendie sont réels.

39Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 42: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE L’ÉTAGESUPRAMÉDITERRANÉENÀ BILAN HYDRIQUE MOYEN

EST-ON SUR LA STATION ?

40

Il s’agit de stations pour lesquelles différents facteurs défavorables (altitude,topographie, exposition, influences climatiques méditerranéennes) ne sont pasentièrement compensés par d’autres plus favorables.

G7

Localisation :

Tous secteurs.

Altitude :Inférieure à 650 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, replats,sommets.

Expositions :Toutes expositions.

Pente :Nulle (replats) à forte (60%).

Végétation la plus fréquente :Aphyllanthe de Montpellier, Brachypode penné,Laîche glauque, Germandrée petit chêne, Garancevoyageuse, Lierre, Tamier, Eglantier, Troène,Aubépine, Chêne vert, Chêne pubescent, Alisiertorminal, Cormier, Erable champêtre.

Caractéristiques du sol :Profondeur : faible à importante (25 cm à 100 cm).

Texture : limono-sableuse, limoneuse,limono-argileuse, limono-argilo-sableuse,argilo-sableuse, argilo-limoneuse, argileuse.

Roche affleurante : possible (jusqu’à 25%).

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

S

O E

Page 43: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne vert, Chêne pubescent, Cormier, Robinier faux-acacia*

• Essences d’accompagnement : Erable champêtre, Merisier, Alisier torminal, Orme desmontagnes, Frêne commun

Renouvellement : étant donné les conditions souventdifficiles, il est conseillé de ne pas réaliser de plantations.Toutefois, si le propriétaire souhaite planter une parcellesituée sur un versant ou sur un replat, il peut utiliser leCèdre de l’Atlas.

Des semis naturels de Frêne commun peuvent êtreprésents localement. Toutefois, cette essence ne doit pasêtre favorisée car les conditions climatiques ne luiconviennent pas.

* Certaines essences à caractère pionnier présentes localement(Robinier faux-acacia) peuvent avoir un comportement envahissant.

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl peut s’agir de garrigues boisées, anciensparcours pour les troupeaux, avec parfois degros Chênes verts disséminés. Le Chênepubescent forme des peuplements purs oumélangés avec le Chêne vert et des feuillusdivers (Merisier, Alisier torminal, Cormier, Erablechampêtre). Parfois, des plantations ont étéréalisées à l’aide d’essences méditerranéennes(Cyprès de Provence).

La hauteur des arbres est en général assezfaible : 7 à 15 mètres pour le Chêne pubescent.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité faible (classe 3 ou 4 pour le Chênepubescent).

Potentialités : mauvaises pour la production debois d’œuvre, bonnes pour la production de boisde chauffage.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESAux altitudes les plus basses, notamment auxexpositions les plus chaudes (sud-est, sud, sud-ouest), les risques d’incendie sont réels.

Par ailleurs, sur forte pente (supérieure à 50%),il existe des risques d’érosion des sols.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectif estpossible dans les peuplements de Chêne pubescent et Chêne vert,quand les parcelles sont accessibles. Le propriétaire pourraprocéder par coupe de taillis sauf sur pente forte (supérieure à50%) où il existe des risques d’érosion. Dans ce cas, il faudraréaliser une éclaircie du taillis en conservant suffisammentd’arbres pour préserver un couvert forestier.

Protection contre les incendies (voir page 63) : le propriétairepeut avoir une influence sur la sensibilité de sa forêt aux incendies,notamment en conservant un couvert dense limitant ledéveloppement d’une végétation basse. Dans les milieux semi-ouverts, la présence d’un troupeau permet d’entretenir lesparcelles. Les aménagements de protection sont prévus à l’échelledu massif dans des documents spécifiques (PAFI, PPRIF).

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture est possiblesur les sols carbonatés dès la surface, si la texture n’est pas troplourde et si le milieu est ouvert.

Sylvopastoralisme (voir page 64) : faire pâturer des animaux sousun couvert arboré peut être intéressant notamment pour conserverun état débroussaillé dans le cadre de la prévention des incendies.Etant donné les potentialités du milieu, le plus adapté est de fairepâturer un troupeau à l’automne dans les chênaies vertes et enhiver dans les chênaies pubescentes.

41Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 44: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE L’ÉTAGESUPRAMÉDITERRANÉEN (OUCOLLINÉEN) À BILAN HYDRIQUENEUTRE À FAVORABLE

EST-ON SUR LA STATION ?

42

Il s’agit de toutes les stations situées à moins de 350 mètres d’altitude pour lesquellesles différents facteurs (topographie, exposition, sol…) se compensent pour que le bilanhydrique soit plutôt favorable.

G8

Localisation :

Tous secteurs.

Altitude :Inférieure à 350 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, bas deversant, croupes, plateaux.

Expositions :Toutes expositions.

Pente :Faible (10%) à moyenne (35%).

Végétation la plus fréquente :Brachypode des bois, Euphorbe des bois, Laîcheglauque, Garance voyageuse, Fougère aigle,Germandrée scorodoine, Lierre, Daphné lauréole,Troène, Chèvrefeuille des bois, Fragon, Tamier,Viorne-tin, Houx, Noisetier, Erable champêtre,Chêne pubescent, Chêne vert, Chêne sessile,Alisier torminal, Cormier, Merisier.

Caractéristiques du sol :Profondeur : importante (50 cm à 130 cm).

Texture : sablo-argileuse, sablo-limoneuse,limono-sableuse, limoneuse,limono-sablo-argileuse, limono-argileuse,limono-argilo-sableuse, argilo-limoneuse.

Traces d’hydromorphie : possible.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

S

O E

Page 45: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUX PEUPLEMENTS RENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne pubescent en mélange avecdu Chêne vert et des feuillus divers (Alisier torminal, Frêne,Merisier, Cormier, Robinier faux-acacia, Tremble, Tilleul, Erablechampêtre).

Il peut s’agir également de peuplements de Chêne sessile enmélange avec le Chêne pubescent et des feuillus divers(Châtaignier, Charme, Merisier, Tremble, Alisier torminal, Erablechampêtre). En position abritée (versants exposés au nord, basde versant), le Hêtre apparaît en accompagnement.

A l’intérieur de ces peuplements feuillus, on peut trouver desrésineux (Pin noir, Douglas) qui ont été plantés. Ils peuvent êtredisséminés ou présents par taches de surface variable.

La hauteur des arbres est importante : 15 à 20 mètres à 50 anspour le Chêne pubescent, entre 20 et 30 mètres pour le Chênesessile entre 50 et 80 ans, 18 à 20 mètres pour le Hêtre à 45 anset 17 à 20 mètres pour le Pin noir à 40 ans.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité moyenne à bonne (classe 2 à 3 pour le Chênepubescent, 2 pour le Chêne sessile et 1 pour le Hêtre).

Potentialités : moyennes à bonnes pour la production de boisd’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESAux altitudes les plus basses, notamment aux expositions les pluschaudes (sud-est, sud, sud-ouest), les risques d’incendie sontréels.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectif estpossible dans les peuplements feuillus (Chêne pubescent, Chênesessile) notamment si les arbres ne sont pas de bonne qualité.Le propriétaire pourra procéder par coupe de taillis.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif estpossible dans les peuplements feuillus de qualité. Leuramélioration permet de produire du bois d’œuvre. Il est possibleque les coupes pratiquées produisent aussi du bois de chauffage,mais l’objectif principal de ces peuplements reste la productionde bois d’œuvre.

Cette production de bois d’œuvre concerne également les futaiesrésineuses (notamment de Pin noir).

Protection contre les incendies (voir page 63) : le propriétairepeut avoir une influence sur la sensibilité de sa forêt aux incendies,notamment en conservant un couvert dense limitant ledéveloppement d’une végétation basse. Dans les milieux semi-ouverts, la présence d’un troupeau permet d’entretenir lesparcelles. Les aménagements de protection sont prévus à l’échelledu massif dans des documents spécifiques (PAFI, PPRIF).

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture est possiblesur les sols carbonatés dès la surface, si la texture n’est pas troplourde et si le milieu est ouvert.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pubescent, Chêne sessile, Châtaignier,Tilleul à grandes feuilles, Robinier faux-acacia*,Pin noir

• Essences d’accompagnement :Chêne vert, Alisier torminal, Merisier, Erablechampêtre, Tremble

Renouvellement : étant donné les potentialités despeuplements présents, il est conseillé de travailleravec les essences en place. Toutefois, si lepeuplement est de mauvaise qualité ou si lepropriétaire souhaite changer d’essence, les essencesci-dessus pourront être utilisées en privilégiant lesmélanges de feuillus**.

L’utilisation de Hêtre, de Douglas et de Sapin pectinéest déconseillée notamment en raison de l’altitudebien que ces essences soient présentes localement.

* Certaines essences à caractère pionnier présenteslocalement (Robinier faux-acacia) peuvent avoir uncomportement envahissant.

** Attention : en raison du développement du Cynips, laplantation de Châtaignier est réglementée.

43Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 46: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE BASSE ALTITUDEÀ POTENTIALITÉSMOYENNES À BONNES

EST-ON SUR LA STATION ?

Il s’agit de stations situées à moins de 350 mètres d’altitude pour lesquelles lesdifférents facteurs (topographie, exposition, sol, confinement) se compensentsuffisamment pour porter des peuplements de potentialités correctes.

G9

Localisation :

Piège, Haut-Razès,Confins du Razès et de la Piège.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

Altitude :Inférieure à 350 mètres.

Position topographique :Toutes.

Expositions :Toutes expositions maisplus fréquemment nord-ouest, nord, nord-est.

Pente :Faible (10%) à forte (60%).

Végétation la plus fréquente :Brachypode des bois, Euphorbe desbois, Laîche glauque, Garancevoyageuse, Violette des bois, Tamier,Lierre, Daphné lauréole, Troène,Chèvrefeuille des bois, Fragon,Aubépine, Houx, Noisetier, Erablechampêtre, Chêne sessile, Chênepédonculé, Chêne pubescent, Alisiertorminal, Merisier, Chêne vert, Ormedes montagnes, Pin sylvestre, Pin noir.

Caractéristiques du sol :Profondeur : importante (80 cm à120 cm).

Texture : limono-sableuse, limoneuse,limono-argilo-sableuse,limono-argileuse, argilo-limoneuse.

N

S

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44

Page 47: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUXPEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne(sessile, pédonculé, pubescent, trèsrarement vert) parfois en mélangeavec des feuillus divers (Alisiertorminal, Merisier, Erable cham -pêtre, Orme, Robinier faux-acacia,Hêtre, Châtaignier, Tilleul) ou desrésineux (Pin sylvestre, Pin noir).

La hauteur des arbres est impor -tante : 18 à 19 mètres à 40 ans pourle Chêne pédonculé.

FERTILITÉ ETPOTENTIALITÉSFertilité moyenne à bonne (classe 2pour le Chêne pubescent, 3 pour leChêne sessile et pour le Hêtre)

Potentialités : moyennes pour laproduction de bois d’œuvre.

QUE FAIRESUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage(voir page 63) : cet objectif estpossible dans les peuplementsfeuillus quand les arbres ne sont pasde bonne qualité, dans les parcellesaccessibles. Le proprié taire pourraprocéder par coupe de taillis.

Production de bois d’œuvre (voirpage 62) : cet objectif est possibledans les peuplements de qualité.Leur amélioration permet de produire du bois d’œuvre. Il estpossible que les coupes pratiquées produisent aussi du boisde chauffage, mais l’objectif principal de ces peuplementsreste la production de bois d’œuvre.

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture estpossible sur les sols carbonatés dès la surface, si la texturen’est pas trop lourde et si le milieu est ouvert.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pubescent, Chêne pédonculé, Chêne sessile,Merisier, Robinier faux-acacia*, Pin noir, Pin sylvestre

• Essences d’accompagnement : Chêne vert, Alisier torminal, Erable champêtre, Frêne,Orme des montagnes, Châtaignier, Hêtre

Renouvellement : étant donné les potentialités despeuplements présents, il est conseillé de travailler avec lesessences en place. Toutefois, si le peuplement est de

mauvaise qualité ou si le propriétaire souhaite changerd’essence, les essences ci-dessus pourront être utiliséesen privilégiant les mélanges de feuillus**.

L’utilisation de Hêtre, de Frêne de Douglas et de Sapinpectiné est déconseillée notamment en raison de l’altitudebien que ces essences soient présentes localement.

* Certaines essences à caractère pionnier présentes localement(Robinier faux-acacia) peuvent avoir un comportement envahissant.

** Attention : en raison du développement du Cynips, la plantationde Châtaignier est réglementée.

45Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 48: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE L’ÉTAGE COLLINÉENÀ INFLUENCESSUPRAMÉDITERRANÉENNESÀ BILAN HYDRIQUE DÉFAVORABLE

EST-ON SUR LA STATION ?

46

Il s’agit de toutes les stations situées entre 350 et 500 mètres d’altitude pour lesquellesles différents facteurs (topographie, exposition, sol...) s’additionnent pour rendre le bilanhydrique plutôt défavorable.

G10

Localisation :

Tous secteurs.

Altitude :Entre 350 et 500 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, sommets,crêtes, plateaux.

Expositions :Est, sud-est,sud, sud-ouest.

Pente :Faible (plateau) à forte (55%).

Végétation la plus fréquente :Laîche glauque, Garance voyageuse, Aubépine,Lierre, Troène, Tamier, Viorne lantane, Erablechampêtre, Chêne pubescent, Chêne vert, Chênesessile, Alisier torminal, Merisier, Orme desmontagnes, Sapin de Nordmann, Pin noir.

Caractéristiques du sol :Profondeur : faible à importante (25 cm à 60 cm).

Texture : limono-sableuse, limoneuse,limono-argilo-sableuse, limono-argileuse,argilo-limoneuse, argileuse.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

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Page 49: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégieren cas d’interventions) :Chêne pubescent, Pin noir

• Essences d’accompagnement : Chêne sessile, Robinier faux-acacia*, Alisiertorminal, Merisier, Erable champêtre, Ormedes montagnes, Pin sylvestre, Sapin deNordmann**

Renouvellement : étant donné les conditions desol (fertilité faible), il est conseillé de travailleravec les essences en place.

Le Frêne commun et le Chêne pédonculé nedoivent pas être favorisés notamment à causedu bilan hydrique défavorable bien que cesessences soient présentes localement (surtoutau stade juvénile).

* Certaines essences à caractère pionnier présenteslocalement (Robinier faux-acacia) peuvent avoir uncomportement envahissant

** La présence d’espèces exotiques de sapin (Sapinde Céphalonie, Sapin de Nordmann, Sapin deBornmüller) ou de Sapin pectiné provenant d’autresrégions de France peut présenter un risque dedisparition de l’écotype local par hybridation. Il n’estdonc pas conseillé de favoriser ici le Sapin deNordmann ni d’introduire d’autres espèces de Sapin.

PRINCIPAUX PEUPLEMENTS RENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne pubescent en mélange des feuillus divers(Chêne sessile, Alisier torminal, Merisier, Robinier faux-acacia, Orme, Erablechampêtre) et des résineux naturels (Pin sylvestre) ou plantés (Sapin deNordmann, Pin noir). On trouve également des plantations pures de Pin noir.

La hauteur des arbres reste relativement faible : 12 à 14 mètres entre30 et 50 ans pour le Chêne pubescent.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité moyenne (classe 2 à 3 pour le Chêne pubescent, 3 pour le Chênesessile).

Potentialités : faibles pour la production de bois d’œuvre.

CONTRAINTES, PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESSur forte pente, il existe des risques d’érosion des sols.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectif est possibledans les peuplements de Chêne pubescent quand les parcelles sontaccessibles. Le propriétaire pourra procéder par coupe de taillis sauf surpente forte (supérieure à 50%) où il existe des risques d’érosion. Dans cecas, il faudra réaliser une éclaircie du taillis en conservant suffisammentd’arbres pour préserver un couvert forestier.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif n’est réellementpossible que dans les futaies de Pin noir.

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture est possible sur lessols carbonatés dès la surface, si la texture n’est pas trop lourde et si lemilieu est ouvert.

47Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 50: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE L’ÉTAGE COLLINÉEN,D’AMBIANCE FRAÎCHE,À BILAN HYDRIQUE DÉFAVORABLE

EST-ON SUR LA STATION ?

48

Il s’agit de toutes les stations situées entre 350 et 500 mètres d’altitude pour lesquellesl’exposition souvent favorable (nord) ne compense pas suffisamment les facteursdéfavorables (position topographique et sol) : le bilan hydrique est donc plutôtdéfavorable.

G11

Localisation :

Piège, Bas-Razès, Haut-Razèset Confins du Razès et de la Piège.

Altitude :Entre 350 et 500 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant,sommets.

Expositions :Généralement nord-ouest,nord, nord-est.

Pente :Faible (5%) à moyenne (35%).

Végétation la plus fréquente :Aphyllanthe de Montpellier, Laîche glauque, Garancevoyageuse, Brachypode des bois, Aubépine, Tamier,Viorne lantane, Genévrier commun, Chênepubescent, Chêne vert, Alisier torminal, Merisier,Tilleul à grandes feuilles, Erable champêtre, Pin noir.

Caractéristiques du sol :Profondeur : faible à importante (20 cm à 60 cm).

Texture : sablo-limoneuse, sablo-argileuse,limono-sableuse, limoneuse, limono-argilo-sableuse,limono-argileuse, argilo-limoneuse, argileuse.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

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O E

Page 51: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne pubescent ou, plusrarement, de Chêne pédonculé en mélange avec des feuillusdivers (Hêtre, Chêne vert, Alisier torminal, Merisier, Tilleul,Erable champêtre). On trouve également des plantations puresde Douglas et des futaies de Pin noir.

La hauteur des arbres est correcte : 14 à 17 mètres à40-45 ans pour le Pin noir et 17 à 20 mètres entre 80 et100 ans pour le Chêne pubescent.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité moyenne (classe 3 pour le Chêne pubescent).

Potentialités : moyennes pour la production de bois d’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESIl existe des risques d’érosion des sols sur les pentes les plusfortes.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectifest possible dans les peuplements de Chêne pubescent quandles parcelles sont accessibles. Le propriétaire pourra procéderpar coupe de taillis sauf sur les pentes les plus fortes (35%)où il existe des risques d’érosion. Dans ce cas, il faudra réaliserune éclaircie du taillis en conservant suffisamment d’arbrespour préserver un couvert forestier.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif n’estréellement possible que dans les futaies de Pin noir et paramélioration des taillis de Hêtre.

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture estpossible sur les sols carbonatés dès la surface, si la texturen’est pas trop lourde (sols sablo-limoneux, sablo-argileux,limono-sableux et limono-argilo-sableux) et si le milieu estouvert.

49Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pubescent, Pin noir

• Essences d’accompagnement : Alisier torminal, Chêne vert, Erable champêtre, Hêtre,Pin sylvestre, Merisier, Chêne pédonculé, Tilleul

Renouvellement : il est conseillé de travailler avec lesessences en place. Toutefois, si le peuplement est demauvaise qualité ou si le propriétaire souhaite changerd’essence, les essences ci-dessus pourront être utiliséesen privilégiant les mélanges de feuillus.

Bien que ces essences soient présentes localement,l’utilisation du Douglas et du Sapin pectiné est déconseilléenotamment en raison de la présence de carbonates dansle sol pour le premier et à cause des conditions généralesde croissance pour le deuxième.

Page 52: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE L’ÉTAGE COLLINÉEN,D’AMBIANCE FRAÎCHE, À BILANHYDRIQUE NEUTRE À FAVORABLE

EST-ON SUR LA STATION ?

50

Il s’agit de toutes les stations situées entre 350 et 500 mètres d’altitude pour lesquellesl’exposition et la position topographique plutôt favorables rendent le bilan hydrique plutôtfavorable.

G12

Localisation :

Bas-Razès, Haut-Razès et Confins du Razès et dela Piège. Possible dans la Piège.

Altitude :Entre 350 et 500 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant,bas de versant, replats de versant, sommets.

Expositions :Sud-ouest, ouest,nord-ouest, nord, nord-est.

Pente :Faible (10%) à moyenne (45% maximum).

Végétation la plus fréquente :Laîche glauque, Garance voyageuse, Noisetier,Aubépine, Lierre, Troène, Chèvrefeuille des bois,Tamier, Chêne pubescent, Pin sylvestre,Châtaignier, Alisier torminal, Merisier, Frênecommun, Erable champêtre, Sapin pectiné.

Caractéristiques du sol :Profondeur : moyenne à importante (40 cm à60 cm).

Texture : limono-sableuse, limoneuse,limono-argilo-sableuse, limono-argileuse,argilo-limoneuse.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

S

O E

Page 53: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégieren cas d’interventions) :Chêne pubescent, Chêne pédonculé, Pin noir,Merisier, Tilleul, Frêne commun, Châtaignier,Douglas

• Essences d’accompagnement : Alisier torminal, Chêne vert, Erablechampêtre, Hêtre, Pin sylvestre, Sapinpectiné, Sapin de Nordmann*

Renouvellement : étant donné les potentialitésdes peuplements présents, il est conseillé detravailler avec les essences en place. Toutefois,si le peuplement est de mauvaise qualité ou si lepropriétaire souhaite changer d’essence, lesessences ci-dessus** pourront être utilisées enprivilégiant les mélanges de feuillus.

L’utilisation du Hêtre, du Sapin pectiné et duDouglas se limitera aux stations les plusfavorables (bas de versant exposés au nord sursol profond) et, pour le Douglas, en dehors dessols carbonatés.

* La présence d’espèces exotiques de sapin (Sapin deCéphalonie, Sapin de Nordmann, Sapin de Bornmüller)ou de Sapin pectiné provenant d’autres régions deFrance peut présenter un risque de disparition del’écotype local par hybridation. Il n’est donc pasconseillé de favoriser ici le Sapin de Nordmann nid’introduire d’autres espèces de Sapin.

** Attention : en raison du développement du Cynips,la plantation de Châtaignier est réglementée.

51Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

PRINCIPAUX PEUPLEMENTS RENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne pubescent en mélange avec duChâtaignier, du Hêtre ou du Chêne pédonculé, des feuillus divers (Alisiertorminal, Merisier, Frêne, Tilleul, Erable champêtre) et des résineux (Pinsylvestre, Sapin pectiné).

Plus rarement, il existe des taillis de Chêne vert. On trouve égalementdes plantations ou des futaies de résineux plantés : Douglas, Pin noir,Sapin de Nordmann.

La hauteur des arbres est importante : 20 mètres à 90 ans pour le Sapinpectiné et plus de 20 mètres entre 60 et 80 ans pour le Chêne pubescent.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité bonne (classe 1 pour le Chêne pubescent).

Potentialités : bonnes pour la production de bois d’œuvre.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectif est possibledans les peuplements de Chêne notamment quand les arbres ne sontpas de bonne qualité. Le propriétaire peut procéder par coupes de taillis.Toutefois, dans ces peuplements à bonnes potentialités, il est conseilléde travailler pour la production de bois d’œuvre.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif est possible dansles peuplements de qualité. Leur amélioration permet de produire du boisd’œuvre. Il est possible que les coupes pratiquées produisent aussi dubois de chauffage, mais l’objectif principal de ces peuplements reste laproduction de bois d’œuvre.

Cette production de bois d’œuvre concerne également les futaiesrésineuses (notamment de Pin noir).

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture est possible sur lessols carbonatés dès la surface, si la texture n’est pas trop lourde (solslimono-sableux et limono-argilo-sableux) et si le milieu est ouvert.

Page 54: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS CALCICOLESDE L’ÉTAGE COLLINÉENÀ BILAN HYDRIQUE NEUTRE

EST-ON SUR LA STATION ?

52

Il s’agit de toutes les stations situées sur sols carbonatés au-dessus de 350 mètresd’altitude, en position topographique neutre (versant) mais en exposition chaude, sur despentes qui peuvent être fortes.

G13

Localisation :

Bas-Razès, Haut-Razèset Confins du Razès et de la Piège.

Altitude :Supérieure à 350 mètres.

Position topographique :Milieux de versant.

Expositions :Sud-est, sud,sud-ouest,ouest.

Pente :Moyenne (35%)à très forte (80%).

Végétation la plus fréquente :Brachypode penné, Laîche glauque, Garancevoyageuse, Brachypode des bois, Corroyère, Tamier,Chèvrefeuille des bois, Genêt scorpion, Prunellier,Houx, Chêne pubescent, Pin noir, Chêne vert, Alisiertorminal, Merisier, Cèdre de l’Atlas.

Caractéristiques du sol :Profondeur : importante (65 cm à 110 cm).

Texture : limono-sableuse, limoneuse,limono-argilo-sableuse, argilo-limoneuse.

Roche affleurante : possible mais faible (5%).

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

S

O E

Page 55: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne pubescent en mélange desfeuillus divers (Chêne vert, Alisier torminal, Merisier) ou defutaies résineuses (Pin noir, Cèdre) avec des Chênespubescents disséminés.

La hauteur des arbres est correcte : 18 mètres à 45 ans pourle Pin noir et 12 à 16 mètres entre 40 et 60 ans pour le Chênepubescent.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité faible à moyenne (classe 3 pour le Chêne pubescent).

Potentialités : moyennes pour la production de bois d’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESIl existe des risques d’érosion des sols sur les fortes pentes.

Enfin, dans ces stations, il est fort possible que se trouve unhabitat du réseau Natura 2000 (9120 « Forêts à Houx et à If »).

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectifest possible dans les peuplements de Chêne pubescent quandles parcelles sont accessibles. Le propriétaire pourra procéderpar coupe de taillis sauf sur les fortes pentes (supérieure à40%) où il existe des risques d’érosion. Dans ce cas, il faudraréaliser une éclaircie du taillis en conservant suffisammentd’arbres pour préserver un couvert forestier.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif n’estréellement possible que dans les futaies de Pin noir ou deCèdre.

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture estpossible sur les sols carbonatés dès la surface, si la texturen’est pas trop lourde et si le milieu est ouvert.

53Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pubescent, Pin noir, Merisier, Cèdre de l’Atlas

• Essences d’accompagnement : Alisier torminal, Chêne vert

Renouvellement : il est conseillé de travailler avec lesessences en place. Toutefois, si le peuplement est demauvaise qualité ou si le propriétaire souhaite changerd’essence, les essences ci-dessus pourront être utiliséesen privilégiant les résineux (notamment le Cèdre).

Page 56: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS DE L’ÉTAGE COLLINÉENÀ BILAN HYDRIQUE FAVORABLE

EST-ON SUR LA STATION ?

54

Il s’agit de stations situées entre 350 et 500 mètres d’altitude, dans de nombreusespositions topographiques et sous toutes les expositions mais avec un sol riche, à bonnesréserves en eau, qui explique un bilan hydrique favorable.A l’intérieur de ce groupe, il existe un faciès hydromorphe et un autre non hydromorphe.

G14

Localisation :

Piège, Bas-Razès, Haut-Razèset Confins du Razès et de la Piège.

Altitude :Entre 350 et 500 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, basde versant (parfois au-dessus d’une ravine),replats de versant, sommets, plaine.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

Expositions :Toutes expositions.

Pente :Faible (plaine) à forte (55%).

Végétation la plus fréquente :• Herbacées et arbustes :

- Faciès non hydromorphe : Laîche glauque,Garance voyageuse, Brachypode des bois,Euphorbe des bois, Tamier, Fragon, Viornelantane, Aubépine, Lierre, Troène, Houx, Noisetier.

- Faciès hydromorphe : Brachypode penné,Germandrée scorodoine, Laîche glauque,Garance voyageuse, Euphorbe des bois, Lierre,Chèvrefeuille des bois, Aubépine, Houx.

• Arbres (tous faciès) :- Chêne pubescent, Châtaignier, Chêne pédonculé,

Chêne sessile, Chêne vert, Alisier torminal,Merisier, Tilleul à grandes feuilles, Erablechampêtre, Frêne commun, Hêtre, Tremble,Robinier faux-acacia, Charme, Chêne rouge,Sapin pectiné, Pin sylvestre, Pin noir, Epicéacommun, Douglas.

Caractéristiques du sol :Profondeur : importante (65 cm à 130 cm).

Texture :Limono-sableuse, limoneuse, limono-argilo-sableuse,limono-argileuse, argilo-limoneuse, argileuse.

Roche affleurante : possible mais faible (5%).

Traces d’hydromorphie : possible.

N

S

O E

Page 57: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne pubescent en mélange avecd’autres feuillus (Hêtre, Chêne vert, Alisier torminal, Merisier,Frêne, Erable champêtre, Cormier, Tilleul) et des résineux (Pinsylvestre).Le Chêne sessile forme aussi des peuplements purs oumélangés de Chêne pubescent, Chêne pédonculé, Hêtre,Alisier torminal, Alisier blanc, Merisier, Cormier, Bouleau,Charme et Sapin pectiné. De même, il existe des peuplementsde Chêne pédonculé, purs ou en mélange avec du Hêtre. Cettedernière essence forme également des taillis purs de mêmeque le Châtaignier.Certains taillis de chênes pubescent, sessile et pédonculé ontbénéficié de coupes d’amélioration en vue d’une conversionen futaie ; ils forment aujourd’hui des futaies sur souches.Enfin, le Chêne rouge d’Amérique a été planté localement.On trouve également des peuplements résineux naturels (Pinsylvestre) ou issus de plantation (Douglas, Pin noir, Pin laricio).La hauteur des arbres est toujours importante : 20 mètres àplus de 40 ans pour le Chêne pubescent, entre 20 et30 mètres entre 40 et 70 ans pour le Chêne pédonculé,23 mètres à 50 ans pour le Chêne sessile, entre 20 et30 mètres à 40 ans pour le Merisier et à 80 ans pour le Hêtreet le Sapin pectiné.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité bonne (classe 2 pour le Chêne pubescent, 1 à 2 pourle Chêne sessile et 1 pour le Hêtre).Potentialités : bonnes pour la production de bois d’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESIl existe des risques d’érosion des sols sur les fortes pentes(supérieures à 40%).Par ailleurs, sur certaines stations, les sols sont sensibles autassement, ce qui impose de prendre de grandes précautionss’il faut faire pénétrer des engins lourds dans les parcelles. Ilest fortement conseillé de créer des passages qu’emprun -teront les tracteurs.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectifest possible dans les peuplements feuillus, notamment Chênespubescent, sessile, pédonculé et Hêtre quand les arbres nesont pas de bonne qualité, dans les parcelles accessibles.Le propriétaire peut procéder par coupes de taillis sauf surles fortes pentes (supérieures à 40%) où il existe desrisques d’érosion et où il faudra réaliser une éclaircie du taillisen conservant suffisamment d’arbres pour préserver uncouvert forestier. Toutefois, dans ces peuplements à bonnespotentialités, il est conseillé de travailler pour la production debois d’œuvre.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif estpossible dans les peuplements de Chêne et Hêtre de qualité.Leur amélioration permet de produire du bois d’œuvre. Il estpossible que les coupes pratiquées produisent aussi du boisde chauffage, mais l’objectif principal de ces peuplementsreste la production de bois d’œuvre.Cette production de bois d’œuvre concerne également les futaiesrésineuses (Pin laricio, Pin noir, Pin sylvestre). L’amélio ration deces peuplements permet de produire du bois de qualité.Enfin, quand l’essence est adaptée aux conditions de sol, laproduction de bois d’œuvre est également possible dans lestaillis de Châtaignier.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pubescent, Chêne sessile, Chêne pédonculé,Merisier, Frêne, Châtaignier*, Chêne rouge, Tilleul,Pin noir, Pin sylvestre, Pin laricio, Douglas

• Essences d’accompagnement : Alisier torminal, Chêne vert, Erable champêtre, Hêtre,Robinier faux-acacia, Tremble, Sapin pectiné, Epicéacommun, Cormier, Charme

Renouvellement : étant donné les potentialités despeuplements présents, il est conseillé de travailler avec lesessences en place. Toutefois, si le peuplement est demauvaise qualité ou si le propriétaire souhaite changerd’essence, les essences ci-dessus pourront être utiliséesen privilégiant les mélanges de feuillus**.Bien que ces essences soient présentes localement, l’utilisationdu Douglas, du Châtaignier et du Chêne rouge est à proscriresur sol carbonaté. Par ailleurs, en raison des conditionsgénérales de croissance, le Douglas, le Sapin pectiné et le Hêtredoivent être réservés aux situations les plus favorables (bas deversant exposés au nord avec un sol profond). Enfin, dans laplupart des situations, l’Epicéa commun, arbre de hautemontagne, n’est pas à sa place dans ces stations.

* Châtaignier et Douglas ne doivent pas être favorisés ni plantéssur les sols hydromorphes.

** Attention : en raison du développement du Cynips, la plantationde Châtaignier est réglementée.

55Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 58: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS CALCICOLES D’ALTITUDEEN SITUATION DÉFAVORABLEÀ NEUTRE

EST-ON SUR LA STATION ?

Il s’agit de stations situées au-dessus de 500 mètres d’altitude en positiontopographique défavorable ou neutre que même une profondeur parfois importante dusol et une certaine fraîcheur due à l’altitude ont du mal à compenser.

G15

Localisation :

Haut-Razès et Confins du Razès et de la Piège.

Altitude :Supérieure à 500 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant,replats de versant, sommets, plateaux.

Expositions :Toutes expositions.

Pente :Faible (plateaux) à forte (50%).

Végétation la plus fréquente :Laîche glauque, Garance voyageuse,Tamier, Troène, Eglantier, Aubépine,Lierre, Genévrier commun, Coronillearbrisseau, Noisetier, Chênepubescent, Frêne commun, Chêne vert,Alisier torminal, Merisier, Pin sylvestre,Pin noir, Sapin de Nordmann, Sapinpectiné, Erables, Hêtre.

Caractéristiques du sol :Profondeur : faible à importante(30 cm à 130 cm).

Texture : sablo-limoneuse,sablo-argileuse, limono-sableuse,limono-sablo-argileuse, limoneuse,limono-argilo-sableuse,limono-argileuse, argilo-limoneuse,argileuse.

Roche affleurante : possible maisfaible.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

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56

Page 59: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

PRINCIPAUX PEUPLEMENTSRENCONTRÉSIl s’agit surtout de taillis de Chêne pubescent en mélange avecd’autres feuillus (Frêne commun, Alisier torminal, Merisier,Erables, Hêtre) ou résineux (Pin sylvestre, Pin noir, Sapinpectiné, Sapin de Nordmann). Localement, on peut trouver desfutaies résineuses (Pin sylvestre).

La hauteur des arbres reste relativement faible : 15 mètresentre 40 et 60 ans pour le Chêne pubescent, 18 mètres à55 ans pour le Pin sylvestre.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité faible à moyenne (classe 2 à 4 pour le Chênepubescent).

Potentialités : faibles pour la production de bois d’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESAux altitudes les plus basses, notamment aux expositions lesplus chaudes (sud-est, sud, sud-ouest), les risques d’incendiesont réels.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectifest possible dans les taillis de Chêne pubescent quand lesparcelles sont accessibles. Le propriétaire pourra procéder parcoupe de taillis ou par amélioration du taillis.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif n’estréellement possible que dans les futaies résineuses (Pinsylvestre).

Protection contre les incendies (voir page 63) : le propriétairepeut avoir une influence sur la sensibilité de sa forêt auxincendies, notamment en conservant un couvert dense limitantle développement d’une végétation basse. Dans les milieuxsemi-ouverts, la présence d’un troupeau permet d’entretenirles parcelles. Les aménagements de protection sont prévus àl’échelle du massif dans des documents spécifiques (PAFI,PPRIF).

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture estpossible sur les sols carbonatés dès la surface, si la texturen’est pas trop lourde et si le milieu est ouvert.

57Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier en casd’interventions) :Chêne pubescent, Frêne commun, Merisier, Pin noir,Pin sylvestre

• Essences d’accompagnement : Alisier torminal, Chêne vert, Erables plane et àfeuilles d’obier, Chêne sessile, Sapin pectiné, Sapinde Nordmann*

Renouvellement : étant donné la fertilité des stations, ilest conseillé de travailler avec les essences en place.

* La présence d’espèces exotiques de sapin (Sapin deCéphalonie, Sapin de Nordmann, Sapin de Bornmüller) ou deSapin pectiné provenant d’autres régions de France peutprésenter un risque de disparition de l’écotype local parhybridation. Il n’est donc pas conseillé de favoriser ici le Sapinde Nordmann ni d’introduire d’autres espèces de Sapin.

Page 60: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS D’ALTITUDEEN SITUATION DÉFAVORABLE

EST-ON SUR LA STATION ?

58

Il s’agit de stations situées au-dessus de 500 mètres d’altitude, pour lesquelles lesdifférents facteurs (altitude, topographie, exposition, sol, confinement) ne se compensentpas suffisamment et ne peuvent donc pas aboutir aux meilleures potentialités.

G16

Localisation :

Haut-Razès et Confins du Razès et de la Piège.

Altitude :Supérieure à 500 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, bas deversant, plateaux, sommets.

Expositions :Toutes expositions.

Pente :

Nulle (plateau) à forte (50%).

Végétation la plus fréquente : Laîche glauque,Garance voyageuse, Brachypode des bois,Euphorbe des bois, Fougère aigle, Germandréescorodoine, Tamier, Chèvrefeuille des bois, Lierre,Troène, Aubépine, Chêne pubescent, Frênecommun, Châtaignier, Merisier, Pin sylvestre,Hêtre, Sapin pectiné, Erable champêtre, Alisiertorminal, Chêne sessile, Chêne pédonculé, Chênevert, Erable plane, Robinier faux-acacia, Pin noir.

Caractéristiques du sol :

Profondeur : faible (25 cm) à importante (120 cm).

Texture : sablo-limoneuse, sablo-argileuse,limono-sableuse, limoneuse,limono-sablo-argileuse, limono-argilo-sableuse,limono-argileuse, argilo-limoneuse, argileuse.

Roche affleurante : rare et faible.

Traces d’hydromorphie : rare.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

S

O E

Page 61: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier encas d’interventions) :Chêne pubescent, Chêne sessile, Chênepédonculé, Merisier, Frêne, Châtaignier,Robinier faux-acacia**, Sapin pectiné, Erablechampêtre, Erable plane, Pin sylvestre,

• Essences d’accompagnement :Hêtre, Alisier torminal, Bouleau, Cormier, Pinnoir

Renouvellement : étant donné les potentialités despeuplements présents, il est conseillé de travailleravec les essences en place. Toutefois, si lepeuplement est de mauvaise qualité ou si lepropriétaire souhaite changer d’essence, lesessences ci-dessus pourront être utilisées enprivilégiant les mélanges de feuillus*.

En raison des conditions générales de croissance,le Sapin pectiné et le Hêtre doivent être réservésaux situations les plus favorables (bas de versantexposés au nord avec un sol profond). En effet, surles stations moyennes et défavorables (hauts deversant, sommets, pente forte, sol peu profond...),de nombreux dépérissements sont observésactuellement dans les sapinières.

* Attention : en raison du développement du Cynips, laplantation de Châtaignier est réglementée.

** Certaines essences à caractère pionnier présenteslocalement (Robinier faux-acacia) peuvent avoir uncomportement envahissant.

PRINCIPAUX PEUPLEMENTS RENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Chêne pubescent (rarement de Chêne vert)mélangés de divers feuillus (Chêne sessile, Frêne commun, Hêtre,Merisier, Alisier torminal, Erable champêtre, Châtaignier, Robinier faux-acacia) et/ou de résineux (Pin sylvestre, Sapin pectiné, Pin noir). Il existeaussi des sapinières.

La hauteur des arbres est variable, de correcte à importante : 15 mètresà 35 ans pour le Chêne pubescent, 23 mètres à 90 ans pour le Chênepédonculé, 24 à 25 mètres à 50 ans pour le Châtaignier, 14 mètres à30 ans pour le Frêne commun.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité moyenne à bonne (classe 2 pour le Chêne pubescent, 3 pourle Hêtre).

Potentialités : bonnes pour la production de bois d’œuvre.

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectif estpossible dans les peuplements feuillus notamment Chênes pubescent,sessile, pédonculé et Hêtre quand les arbres sont de mauvaise qualité,dans les parcelles accessibles. Mais dans les peuplements à bonnespotentialités, il est conseillé de pratiquer des coupes d’améliorationquand les arbres sont de bonne qualité, même si la coupe de taillis esttoujours possible.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif est possibledans les peuplements existants quand les arbres sont de bonne qualité.Leur amélioration permet de produire du bois de qualité. Il est possibleque les coupes produisent aussi du bois de chauffage, mais l’objectifprincipal de ces peuplements reste la production de bois d’œuvre.

Production de truffes (voir page 65) : la trufficulture est possible surles sols carbonatés dès la surface si la texture n’est pas trop lourde etsi le milieu est ouvert.

59Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 62: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

STATIONS D’ALTITUDEEN SITUATION FAVORABLE

EST-ON SUR LA STATION ?

60

Il s’agit de stations situées au-dessus de 400 mètres d’altitude, pour lesquelles lesdifférents facteurs (altitude, topographie, exposition, sol, confinement) se compensentsuffisamment pour porter des peuplements de bonnes potentialités.

G17

Localisation :

Haut-Razès et Confins du Razès et de la Piège.

Altitude :Supérieure à 400 mètres.

Position topographique :Hauts de versant, milieux de versant, bas deversant (parfois au-dessus d’une ravine), replatsde versant, sommets.

Expositions :Toutes mais plusrarement sud-est,sud, sud-ouest.

Pente :Faible (replat) à forte (60%).

Végétation la plus fréquente :Laîche glauque, Garance voyageuse, Brachypodedes bois, Euphorbe des bois, Hépatique, Fougèreaigle, Daphné lauréole, Chèvrefeuille des bois,Buis, Tamier, Fragon, Lierre, Troène, Houx, Chênepubescent, Pin sylvestre, Hêtre, Sapin pectiné,Frêne commun, Erable champêtre, Merisier,Chêne pédonculé, Alisier torminal, Chêne sessile,Douglas, Tilleul, Tremble, Châtaignier.

Caractéristiques du sol :Profondeur : importante (60 cm à 130 cm).

Texture : sablo-limoneuse, sablo-argileuse,limono-sableuse, limoneuse,limono-sablo-argileuse, limono-argilo-sableuse,limono-argileuse, argilo-limoneuse.

Roche affleurante : rare et très faible.

Traces d’hydromorphie : possible.

CONFINS DU RAZÈSET DE LA PIÈGE

PIÈGE

BAS-RAZÈS

HAUT-RAZÈS

MALEPÈRE

Mirepoix

Chalabre

N

S

O E

Page 63: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

CHOIX DES ESSENCES Peuplement en place :

• Essences objectifs (essences à privilégier encas d’interventions) :Chêne pubescent, Chêne sessile, Chênepédonculé, Merisier, Frêne, Châtaignier*, Tilleul,Pin sylvestre, Douglas*, Hêtre, Sapin pectiné,Erable champêtre

• Essences d’accompagnement :Alisier torminal, Robinier faux-acacia, Tremble,Bouleau, Cormier

Renouvellement : étant donné les potentialités despeuplements présents, il est conseillé de travailleravec les essences en place. Toutefois, si lepeuplement est de mauvaise qualité ou si le pro -priétaire souhaite changer d’essence, les essencesci-dessus pourront être utilisées en privilégiant lesmélanges de feuillus**.

Bien que ces essences soient présentes localement,l’utilisation du Douglas et du Châtaignier est àproscrire sur sol carbonaté. Par ailleurs, en raisondes conditions générales de croissance, le Douglas,le Sapin pectiné et le Hêtre doivent être réservésaux situations les plus favorables (bas de versantexposés au nord avec un sol profond au-dessus de500 mètres d’altitude).

* Châtaignier et Douglas ne doivent pas être favorisés niplantés sur les sols hydromorphes.

** Attention : en raison du développement du Cynips, laplantation de Châtaignier est réglementée.

PRINCIPAUX PEUPLEMENTS RENCONTRÉSIl s’agit de peuplements de Hêtre mélangés de Chêne pubescentet/ou de Chêne sessile et/ou de Chêne pédonculé, et souventd’Erable champêtre, avec parfois du Sapin pectiné et/ou du Pinsylvestre. Plus rarement, l’essence dominante est résineuse, Sapinpectiné ou Pin sylvestre. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une phasetransitoire car l’évolution naturelle provoquera la disparition du Pinsylvestre au profit des feuillus.

On trouve aussi des futaies sur souche : Chêne pubescent mélangéparfois de Chêne pédonculé, ou mélange de feuillus divers (Hêtre,Chênes, Châtaignier, Merisier, Bouleau) et résineux (Sapin pectiné).

Enfin, il existe des hêtraies-sapinières à dominante de Hêtre enmélange avec des feuillus précieux (Merisier, Frêne commun, Tilleul).

La hauteur des arbres est toujours importante : 18 à 25 mètres entre80 et 100 ans pour le Chêne pubescent et le Hêtre, 20 mètres à90 ans pour le Sapin pectiné, 18 mètres à 70 ans pour l’Erablechampêtre.

FERTILITÉ ET POTENTIALITÉSFertilité bonne (classe 1 à 3 pour le Chêne pubescent, 2 pour leChêne sessile et 1 pour le Hêtre).

Potentialités : bonnes pour la production de bois d’œuvre.

CONTRAINTES,PRÉCAUTIONS PARTICULIÈRESIl existe des risques d’érosion des sols sur les fortes pentes(supérieures à 40%). Par ailleurs, sur certaines stations, les sols sontsensibles au tassement, ce qui impose de prendre de grandesprécautions s’il faut faire pénétrer des engins lourds dans lesparcelles. Il est fortement conseillé de créer des passagesqu’emprunteront les tracteurs. Enfin, la densité de Buis en sous-étagede certaines hêtraies et la dynamique de cette essence impose deprendre des précautions lors des interventions dans ces peuplements.

Enfin, dans ces stations, il est fort possible que se trouve unhabitat du réseau Natura 2000 (9120 « Forêts à Houx et à If »).

QUE FAIRE SUR CES STATIONS ?Production de bois de chauffage (voir page 63) : cet objectif estpossible dans les peuplements feuillus notamment Chênespubescent, sessile, pédonculé et Hêtre quand les arbres sontde mauvaise qualité, dans les parcelles accessibles. Mais dansles peuplements à bonnes potentialités, il est conseillé de pratiquerdes coupes d’amélioration même si la coupe de taillis est toujourspossible.

Sur les fortes pentes (supérieures à 40%) où il existe des risquesd’érosion, il faudra réaliser une éclaircie du taillis en conservantsuffisamment d’arbres pour préserver un couvert forestier.

Production de bois d’œuvre (voir page 62) : cet objectif est possibledans les peuplements existants. Leur amélioration permet de produiredu bois de qualité. Il est possible que les coupes produisent aussi dubois de chauffage, mais l’objectif principal de ces peuplements restela production de bois d’œuvre.

61Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Page 64: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

MINI-GUIDEDE SYLVICULTURE

LA PRODUCTION DE BOIS D’ŒUVRECet objectif consiste à produire des grumes d’au moins 40 cm de diamètre dans le peuplement final. Pourcela, il faut disposer d’essences adaptées à la station, pour lesquelles existe une filière de commercialisation.Les peuplements doivent être composés d’arbres de qualité en nombre suffisant.Dans les peuplements en place, deux types de traitement sont possibles : la futaie régulière et la futaieirrégulière.

La futaie régulièreComposée d’arbres d’âges voisins et de dimensions proches, elle permet de produire un volume importantde bois quand le peuplement arrive à maturité. En revanche, le peuplement étant renouvelé d’un seul coup,il faudra attendre plusieurs dizaines d’années après ce renouvellement pour produire à nouveau du bois.Pour traiter les futaies résineuses (Pin sylvestre, Cèdre de l’Atlas, Pin noir, Douglas) ou feuillues (notammentChêne pubescent, Chêne sessile, Chêne pédonculé, Hêtre) en futaie régulière, il faut y réaliser des éclaircies(ou coupes d’amélioration) : des arbres sont exploités pour permettre à leurs voisins de meilleure qualité dese développer. Ces éclaircies interviennent régulièrement (tous les 5 à 10 ans selon la vitesse de croissancedes arbres) jusqu’à ce que le peuplement soit arrivé à maturité.Quand ce stade est atteint, il faut renouveler le peuplement soit naturellement (à l’aide des graines produitespar les arbres en place) soit par plantation (voir page 66).

La futaie irrégulièreLes deux grands principes de la futaie irrégulière sontle maintien d’un couvert continu (on ne coupe jamaisà blanc) et la pratique d’une sylviculture d’arbres. Cesprincipes permettent d’assurer une production de bois,et donc des revenus pour le propriétaire, les plusréguliers possibles.Toutes les essences feuillues ou résineuses peuventêtre traitées en futaie irrégulière. Pour cela, il faudra,au cours de la coupe unique (coupe de futaieirrégulière) qui intervient tous les 8 à 12 ans, permettreaux arbres de qualité de se développer quels que soientleurs dimensions et leur âge. Ils seront mis en lumièrepetit à petit par exploitation de leurs voisins de moindrequalité. Certains arbres arrivés à maturité serontrécoltés.

Dans certains cas, moyennant des interventionsappropriées, les taillis de Hêtre et de Chênes peuventégalement produire du bois d’œuvre (voir itinérairestechniques page 71).

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Le propriétaire peut avoir un objectif de productionde bois d’œuvre dans les peuplements de qualité

Page 65: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

LA PRODUCTION DE BOIS DE CHAUFFAGECet objectif consiste à produire du bois en bûches destiné au chauffage des habitations. Les taillis sont les peuplements les plusaptes à produire ce type de bois de 5 à 20 cm de diamètre.Le taillis simple est le traitement le plus simple et le plus efficace pour produire du bois de chauffage en bûches. Toutes les essencesfeuillues peuvent être concernées notamment les chênes (Chêne vert, Chêne pubescent et Chêne sessile) et le Hêtre.Le traitement en taillis simple consiste à couper tout le peuplement d’un seul coup au même moment (coupe de taillis) et à laisserrejeter les souches au printemps suivant la coupe pour reconstituer le peuplement. Selon les essences et leur vitesse de croissance,la coupe de taillis intervient tous les 40 à 60 ans.

Dans certains cas, il peut être judicieux de ne pas couper l’ensemble du taillis :• si le propriétaire veut produire du bois d’œuvre (Chênes et Hêtre) : voir itinéraires techniques page 71,• dans le cas de peuplements installés sur de fortes pentes et sur des sols légers sensibles à l’érosion,• si le propriétaire souhaite faire pâturer un troupeau sous le peuplement, notamment pour entretenir l’état débroussaillé dans le

cas de peuplements situés dans des secteurs sensibles aux incendies (voir ci-dessous),• dans le cas de peuplements situés dans des secteurs à fort enjeu paysager.Dans ces cas, le propriétaire peut réaliser une « éclaircie de taillis ». Il s’agira d’exploiter seulement les arbres les moins vigoureuxen prenant garde de conserver suffisamment de brins pour constituer un peuplement complet qui couvre bien le sol. Ce typed’intervention est bien souvent non rentable économiquement ; la vente de ce type de coupe est difficile.

LA PROTECTIONCONTRE LES INCENDIESCet enjeu est à prendre en considération dans la gestiondes forêts situées dans les secteurs de basse altitudesoumis au climat méditerranéen (Malepère, Bas-Razès)qui cumulent les handicaps :• de longues périodes de sécheresse notamment de juin

à septembre,• des espaces délaissés par les activités traditionnelles,

envahis par une végétation basse hautement combus-tible. S’ils sont voisins d’une forêt ou inclus dans unepropriété boisée, ils présentent beaucoup de risquesde départ de feu.

Le propriétaire peut entreprendre plusieurs types d’ac-tion pour prévenir les risques :• dans les espaces ouverts ou les peuplements fo-

restiers très clairs, il convient de contrôler la végétationbasse en réalisant tout d’abord un débroussaillementpuis, pour maintenir l’état débroussaillé, en vouant la parcelle à une activité agricole (élevage, arboriculture, viticulture…),

• dans les peuplements forestiers, maintenir un couvert suffisamment dense pour que la végétation basse, privée de lumière,meure peu à peu. Dans les secteurs où le risque est aggravé, une coupe des arbres dominés et du sous-étage, et un élagagedes branches basses des arbres permet de rompre la continuité verticale de la végétation pour éviter la transmission du feu auxarbres. Dans le cadre d’une exploitation, il faut évacuer les rémanents pour préserver une bande nette le long des voies ouvertesà la circulation et autour des habitations.

D’autres aménagements de prévention sont réalisables (installation de points d’eau, création de pistes permettant l’accès dessecours). Tout projet de ce type doit faire l’objet d’une concertation avec les services compétents de la Direction Départementaledes Territoires et de la Mer. En effet, ces aménagements doivent être réfléchis dans le cadre de la protection globale des massifsforestiers. Pour cela, il existe des documents cadres : Schémas Départementaux d’Aménagement des Forêts contre l’Incendie(SDAFI), Plans d’Aménagement des Forêts contre l’Incendie (PAFI) et Plans de Protection contre les Risques d’Incendie de Forêt(PPRIF).

63Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Des espaces envahis par une végétation bassehautement combustible

Page 66: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

LE SYLVOPASTORALISMESur la majorité du territoire, la production de bois est l’objectif premier des forestiers ; les parcelles boiséeset les pâturages sont nettement délimités : le sylvopastoralisme n’a donc pas lieu d’être. Toutefois, dans lessecteurs à influences méditerranéennes (Malepère, Bas-Razès) où les risques d’incendie peuvent êtreimportants, il peut avoir sa place pour entretenir l’état débroussaillé de parcelles pas ou peu boisées situéesà proximité de forêts. L’entretien par les animaux permet d’éviter pendant quelques années une repoussetrop rapide de la végétation basse ; les départs de feu y seront donc difficiles.

LA PROTECTION DU MILIEUCet objectif fait référence à plusieurs aspects. Il s’agit de prendre en compte à la fois globalement lapréservation du milieu naturel par des pratiques de bon sens, et la protection de milieux ou d’espècesparticulières, présentes sur certaines stations.

La préservation des solsContre l’érosion : cet enjeu doit être pris en compte à chaque fois que les conditions de relief rendent le solsensible à l’érosion (fortes pentes, supérieures à 40%).Le principe est alors de ne pas mettre la parcelle à nu puisque le couvert forestier protège le sol des impactsdes pluies violentes qui provoquent l’érosion. Pour cela, la gestion conseillée est la suivante :

• dans les taillis : ne pas réaliser de coupes de taillis maisdes « éclaircies de taillis » en prenant garde de conserverassez d’arbres pour que le couvert reste dense,

• en futaie : le stade critique de la futaie régulière pour lesol est le renouvellement puisque c’est le moment où lesol est mis à nu. C’est pourquoi il est conseillé, s’il y arisque d’érosion, de préférer la gestion en futaieirrégulière (voir page 62). Toutefois, si le gestionnairesouhaite poursuivre le traitement en futaie régulière, lerenouvellement devra être très progressif pour ne pasexposer le sol, et porter sur des unités de gestion desurface réduite.

Avant de réaliser des pistes forestières ou des tiresd’exploitation, il est également nécessaire de bien analyserce risque d’érosion et d’adapter les travaux pour éviter queces futurs accès canalisent l’eau de ruissellement avantet après l’exploitation. La solution est bien souventd’empierrer la piste et d’assurer l’évacuation de l’eau deruissellement par la création et l’entretien de fossés.

Contre le tassement : cet enjeu doit être pris en compte avant toute exploitation à réaliser dans des parcellesqui reposent sur des sols très limoneux. En effet, ces sols sont très sensibles au tassement provoqué par lesengins lourds d’exploitation. La solution consiste à canaliser la pénétration des engins dans les parcelles encréant un réseau de layons suffisamment denses pour que les engins soient cantonnés sur ces layons. Ainsi,en dehors des layons, le sol reste intact.

La préservation des milieux et des espècesCertains milieux sont rares (chênaies vertes matures), importants à préserver du fait de leurs caractéristiques(milieux humides, de bords de cours d’eau) ou parce qu’ils servent d’habitats à des espèces rares ouprotégées. Ils sont souvent classés comme « prioritaires » dans la directive européenne « Habitats », base duréseau Natura 2000. De même, certaines espèces animales ou végétales rares ou protégées doivent êtrepréservées : c’est le cas par exemple de la loutre ou du Desman qui vivent au contact des cours d’eau, ou decertains rapaces qui nichent dans les falaises. A chaque fois que l’un de ces milieux ou l’une de ces espèces(dont certains sont signalés dans les fiches de groupes de stations) sont identifiés, la gestion forestière devratenir compte de leur conservation.

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Des précautions doivent être prises pour exploiterles peuplements sur sols hydromorphes

Page 67: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

La préservation de la biodiversitéOutre la préservation d’habitats et d’espèces particulières, des pratiques de bon sens permettent de préserver la diversité desespèces et des milieux naturels. Ainsi, il convient de favoriser le mélange des essences dans les peuplements lors des différentesinterventions sylvicoles, et de faire en sorte d’obtenir une diversité d’âges pour les peuplements qui composent la forêt. Lorsqueles essences locales présentent des caractères génétiques intéressants (Sapin pectiné dit « de l’Aude »), on évitera les risquesd’hybridation par l’introduction d’essences proches (sapins dits méditerranéens) ou de provenances non indigènes. Par ailleurs, sic’est possible d’un point de vue économique, on évitera de réaliser des coupes à blanc en une seule fois sur de grandes surfaces.Les rémanents de coupes (branchages) seront laissés sur la parcelle s’il n’y a pas de contraintes de protection contre l’incendiecar leur dégradation enrichit les sols. Enfin, les arbres servant de gîtes aux chauves-souris et aux oiseaux (arbres à cavités), ainsique les gros arbres sénescents sans valeur économique seront conservés sauf s’ils se situent dans un endroit fréquenté où ilspourraient représenter un danger.En outre, on n’entreprendra pas d’actions qui pourraient bouleverser ou abîmer les milieux naturels : érosion ou tassement dessols, détérioration de cours d’eau... Les clairières à l’intérieur de la forêt seront préservées ainsi que les lisières de peuplement.Les milieux fragiles ne seront pas traversés par des pistes et le bois n’y sera pas stocké. Enfin, les bords de route ou de chemin,les talus et les fossés seront entretenus a minima pour préserver la flore et les insectes et pouvoir fournir une alimentation à lagrande faune.

La préservation des paysagesLe respect de quelques règles permet de réduire l’impact de la gestion forestière sur le paysage : le respect des échelles (ne pasréaliser de coupes à blanc de trop grande ou de trop petite surface par rapport à la superficie du massif), le respect des lignesdominantes du paysage (préférer des limites de coupe qui épousent la topographie du terrain), respecter l’harmonie du paysageen évitant une rupture brutale entre la partie exploitée et les parcelles voisines, éviter la création de plaies importantes dans lepaysage.

Production de truffesCet objectif peut être envisagé pour valoriser des sols carbonatés, légers, drainants et aérés. C’est sans doute le sol qui est la cléde la réussite en trufficulture. En milieu ouvert, il est nécessaire de planter des arbres mycorhizés (choisir une essence adaptée àla station : en général, Chêne vert ou Chêne pubescent), à faible densité (200 à 300 arbres à l’hectare). Il est essentiel de conserverun milieu ouvert pour produire des truffes. Cette « culture » qui reste aléatoire nécessite peu d’entretiens. En milieu semi-ouvert detype « garrigue », des truffières naturelles peuvent exister. Il s’agit alors de les repérer et parfois de les entretenir : pour éviter quele milieu se ferme, pour assurer une bonne aération du sol, pour aider le champignon dans certaines phases critiques de sondéveloppement (paillage des « brûlés » pour une moindre évaporation, etc.).

65Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

La réalisation d’une coupe change le paysage Des truffières naturelles peuvent exister

Page 68: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

CAS PARTICULIER DES BOISEMENTS DE BORD DE RIVIÈRE (RIPISYLVES)Le principal objectif est la protection de l’écosystème lié aucours d’eau pour conserver une eau de bonne qualité etpréserver les espèces végétales et animales qui s’y dévelop -pent. Ainsi, l’utilisation de produits phytocides aux abords ducours d’eau sera proscrite.Si le cours d’eau est inaccessible, le milieu sera maintenu enl’état par non intervention. Si le cours d’eau est accessible, ilest possible de réaliser des interventions dans la ripisylve ousur les terrasses situées à proximité sans perturber le milieu.Elles seront très légères de façon à ne pas provoquer un apportbrutal de lumière dans l’eau. Elles consisteront à récoltercertains arbres mûrs de valeur (Peupliers, Merisiers, Frênes,Chênes pédonculé et sessile…). Elles prélèveront égalementles arbres très âgés ou dépérissants qui risquent de tomberdans le cours d’eau ainsi que ceux qui se trouvent dans son lit.En effet, ces bois risquent de former des embâcles qui peuvent

être dangereux lors de fortes pluies et de crues. Enfin, les jeunes arbres et rejets de souche des bords decours d’eau seront préservés car ils participent au maintien des berges.

LES PLANTATIONSUne plantation peut être justifiée pour remplacer un peuplement composé d’essences non adaptées à lastation ou dont les arbres sont de qualité médiocre. Elle peut aussi répondre au souhait du propriétaire dechanger d’essence. Il faut toutefois savoir qu’une plantation représente un investissement important et qu’elleentraîne des dépenses pendant plusieurs années.Pour avoir le maximum de chances de réussite, plusieurs étapes doivent être respectées :

La préparation du terrainDans le cas d’un terrain non boisé, elle consiste à débroussailler la parcelle à planter. Dans le cas d’uneparcelle coupée à blanc, les rémanents doivent être rangés ou broyés pour faciliter la plantation.

Le travail du solPour que les plants soient dans les meilleures conditions possibles pour pousser, il est nécessaire de travaillerle sol pour aérer la terre, mélanger les différents horizons du sol et fracturer le terrain pour permettre l’infiltrationde l’eau et le développement des racines. Ce travail du sol peut être mécanique (sous-solage, labour, trousà la pelle mécanique ou à la pelle araignée) ou manuel (travail à la pioche). Il n’est pas forcément nécessairedans les parcelles boisées de longue date qui bénéficient d’un sol forestier meuble ; dans ce cas, le travaild’un potet manuel à la pioche peut être suffisant.

Faire les bons choixEtant donné les dépenses engagées, il faut prendre son temps et bien réfléchir notamment : aux essences àplanter qui doivent être adaptées à la station, aux caractéristiques des plants, aux provenances à introduire,à la densité de plantation.

Ne pas raterLa réception des plants (mise en jauge immédiate si les plants sont à racines nues, sinon stockage à l’abridans un endroit frais et arrosage si besoin), la mise en place des plants, la réalisation des entretiens au coursdes années à venir.

EntretenirProtection contre le gibier si besoin et dégagements réguliers jusqu’à ce que la tête des plants soit au-dessusde la végétation.

Un conseil n’est jamais superflu. Consultez un technicien.

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L’absence d’arbres sur les rives favorise le creusementdes berges

Page 69: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

ITINÉRAIRES TECHNIQUES

GÉNÉRALITÉS

Comment différencier les chênes entre eux ?Il est important pour le forestier de savoir différencier les chênes car ils n’ont pas les mêmes exigences écologiques.Savoir à quel chêne on a affaire permet de juger de l’opportunité de le favoriser selon la station sur laquelle on setrouve.Dans la région, trois chênes à feuilles caduques sont présentsen peuplement pur ou en mélange :

Le Chêne pubescent (Quercus pubescens) est le pluscourant des trois. C’est un arbre au houppier ample et clair,au tronc court et tortueux en conditions difficiles mais qui peutêtre droit dans les bonnes stations où il atteint 25 mètres dehauteur.La principale caractéristique qui permet de le distinguerdes deux autres chênes est sa pubescence qui apparaîtsur le dessous des feuilles, sur les rameaux de l’année,sur les bourgeons et sur les écailles de la cupule desglands.Ses autres caractéristiques sont les suivantes :• des feuilles pétiolées, assez petites (entre 7 et 10 cm), glabres dessus, pubescentes dessous, caduques mais

qui persistent souvent longtemps sur l’arbre à l’état desséché (marcescentes),• une écorce crevassée, noirâtre, profondément fissurée,• des bourgeons bruns, ovoïdes, assez petits,• des glands agglomérés sur un pédoncule court au bout des

branches, avec une cupule grise à écailles pubescentes.

Le Chêne sessile ou Chêne rouvre (Quercus petraea)possède un houppier ample mais assez clair, étalé en éventail,un tronc assez droit mais conique. Sa hauteur peut dépasser25 mètres sur de bonnes stations.Les principales caractéristiques qui permettent de ledistinguer du Chêne pédonculé sont :- des feuilles nettement pétiolées, au limbe atteignant

sa plus grande largeur au milieu de la feuille,- des glands sessiles,- une écorce fissurée longitudinalement, peu profon -

dément.

67Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

LES PEUPLEMENTS FEUILLUS(chênaies, hêtraies et peuplements mélangés)

Page 70: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

Ses autres caractéristiques sont les suivantes :• de jeunes rameaux glabres, brun-gris,• des bourgeons ovoïdes ou coniques, brun, pointus, agglomérés à l’extrémité des rameaux.

Le Chêne pédonculé (Quercus robur) est pourvu d’unhouppier ample mais irrégulier et tourmenté, d’un troncdroit et cylindrique. Sa hauteur peut dépasser 25 mètres.Les principales caractéristiques qui permettent dele distinguer du Chêne sessile sont :- des feuilles à très court pétiole, ondulées, pour-

vues d’oreillettes à la base, au limbe atteignantsa plus grande largeur dans le tiers supérieur dela feuille,

- des glands pédonculés,- une écorce épaisse, profondément crevassée en

long.Ses autres caractéristiques sont les suivantes :• de jeunes rameaux glabres, brun-gris, brillants,• des bourgeons ovoïdes ou coniques, brun, larges, agglomérés au sommet des rameaux.

Comment reconnaître le Hêtre ?Le Hêtre ou fayard (Fagus sylvatica) est un arbre élancé,au tronc droit, aux branches redressées et au couvertsombre, dont la hauteur peut dépasser 25 mètres. Il pré-sente plusieurs caractéristiques facilitant sa reconnais-sance :• des feuilles ovales, de 4 à 9 cm de long, caduques,

pourvues de longs cils blancs, vert tendre au printemps,vert plus soutenu en été, rigides et gaufrées,

• une écorce fine, lisse et grise, parfois noirâtre,• des bourgeons très allongés, pointus et piquants, longs

(2 cm), bruns et brillants,• 3 à 4 fruits (faines) enfermés dans une cupule hérissée

de poils.

QUELLES SONT LEURS EXIGENCES ÉCOLOGIQUES ?Le Chêne pubescent, fréquent dès les plus basses altitudes, est omniprésent jusqu’au pied du massifdes Pyrénées. Dès que le sol est moyennement profond, il apparaît dans les secteurs à influencesméditerranéennes en mélange avec le Chêne vert ; on le retrouve en Haut-Razès en mélange avec le Hêtreou le Sapin pectiné.Il apprécie la chaleur et tolère une sécheresse d’été de trois mois. Il pousse indifféremment sur des solssiliceux ou calcaires, à réserve en eau moyenne à faible. En secteur méditerranéen, il est présent sur les solsles plus profonds. Mais à plus haute altitude, on peut le trouver sur des sols superficiels.

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Chêne pubescent Chêne sessile Chêne pédonculé

Feuilles Pubescentes dessous - Nettement pétiolées. - Pétiole très court.

- Plus grande largeur - Plus grande largeurdu limbe à la moitié. du limbe au tiers supérieur.

Glands Cupule pubescente Sessiles Pédonculés

Ecorce Crevassée, noirâtre, Fissurée longitudinalement Profondément crevassée profondément fissurée peu profondément en long

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Les grandsfroids peuventprovoquer desgélivures surle tronc deschênes

POUR QUELS USAGES ?Le bois du Chêne pubescent est dense, dur etdifficile à travailler. Il est surtout apprécié commebois de chauffage mais les arbres de bonne rectitudeet de dimensions (longueur et grosseur) suffisantespeuvent aussi être utilisés pour fabriquer des élé -ments de charpente ou des traverses de chemin defer, voire des merrains (planches pour les tonneaux).

Le bois du Chêne sessile et du Chênepédonculé possède de grandes qualités : résistancemécanique, dureté, élasticité et durabilité (15 à 25 anspour les bois en contact avec le sol ou soumis auxintempéries).

Ces grandes qualités lui ont permis d’être utilisédepuis très longtemps dans la construction destraineaux, des chariots et des charrettes (notammentdans la fabrication des roues), des bateaux, desarbres moteurs, des engrenages mais aussi desponts, des écluses et des voies de chemin de fer.Actuellement, on l’utilise en tonnellerie, dans laconstruction (charpente, poutres, colombages), dansl’ébénisterie (meubles, bureaux) et dans lesmenuiseries intérieures et extérieures sans oublier lechauffage (petits bois).

Le bois du Hêtre possède comme principalescaractéristiques sa solidité, sa dureté et sa facilitéd’imprégnation. En revanche, il est très nerveux ettend à se fissurer et à gondoler. Il est de durabilitéfaible (5 ans), ce qui fait qu’on l’utilise exclusivementen intérieur : ameublement, menuiserie intérieure,parqueterie, boissellerie (jouets, ustensiles decuisine, rames, manches d’outils, instruments demusique...) sans oublier le chauffage (petits bois).

69Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Le Chêne sessile apparaît dès que les influences océaniques se fontsentir. Il est présent dans une tranche altitudinale assez semblable àcelle du Chêne pubescent mais sur des stations moins variées,seulement dans des conditions assez favorables (expositions fraîches,bas de versant, sols profonds, pentes faibles…).Il exige une pluviosité minimale de 600 mm/an et une bonne répartitiondes pluies durant l’année ; il supporte mal les longues périodes desécheresse estivale. Il redoute les froids très rigoureux en hiver quiprovoquent des gélivures sur son tronc, et les gelées précoces ettardives. Le Chêne sessile prospère sur les sols filtrants, profonds (plusde 50 cm) et légèrement acides.Le Chêne pédonculé est présent en mélange avec d’autres feuillus,à toutes les altitudes sous climat océanique, dans les stations où le solest riche, profond et bien alimenté en eau en saison de végétation. Ilne supporte pas les sécheresses estivales. L’arrêt de son alimentationen eau pendant l’été peut l’affaiblir, voire le faire dépérir dans le casde plusieurs années sèches consécutives. C’est une essence de pleinelumière, sensible à la concurrence des autres essences. Dans la région,il prospère en situation alluviale.Le Hêtre est présent dans les secteurs à influences montagnardes,au-dessus de 500 mètres d’altitude, en peuplement pur ou mélangéd’autres essences feuillues (Chêne sessile) ou résineuses (Sapinpectiné, Pin sylvestre). On peut le trouver à plus basse altitude maisdans des conditions abritées (combe, bas de versant).Il exige une humidité atmosphérique élevée, une pluviosité minimalede 600 mm/an et une bonne répartition des pluies durant l’année ; ilsupporte mal les longues périodes de sécheresse estivale. Il résistebien au froid hivernal mais craint les gelées tardives.Le Hêtre prospère sur des sols meubles, filtrants, frais, bien drainés etpeu sujets à une dessication durable ou fréquente. Il est indifférent àl’acidité du sol et pousse aussi bien sur sols acides que sur solscarbonatés. Il atteint son plein développement sur les sols profonds(plus de 40 cm), sur les versants frais (exposition nord) ou en positionabritée.

Page 72: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

QUELLE SYLVICULTURE METTRE EN ŒUVRE ?Dans le Razès et la Piège, les Chênes et le Hêtre sont traités traditionnellement en taillis simple, ce traitementpermettant de produire un maximum de bois de chauffage. La plupart des peuplements actuellement surpied ont été exploités pendant la seconde guerre mondiale et sont donc âgés aujourd’hui de 60 à 70 ans. La sylviculture à conduire dans ces peuplements est fonction de la qualité des arbres et des objectifs dupropriétaire.Le bois de chêne, notamment des Chênes sessile et pédonculé, et de Hêtre est de bonne voire de très bonnequalité. Dès lors que les arbres sont droits, hauts et sans défaut apparent, il est dommage de les utiliserseulement pour le chauffage. Il peut être très avantageux pour le propriétaire de faire grossir les arbres pourproduire du bois d’œuvre.

1. Itinéraire pour la production de bois de chauffageAdapté notamment aux stations où les chênes et le Hêtre ne sont pas de bonne qualité (arbres bas, branchus,très flexueux ou tordus, avec des défauts – fourches, gélivures…), l’objectif de cet itinéraire est de produireen 40 ans des arbres de 10 à 20 cm de diamètre pouvant donner du bois de chauffage en bûches.L’itinéraire consiste alors en une seule et unique coupe de taillis à 40 ans. Les souches rejetteront pourreformer le taillis. S’il s’avère que les rejets sont de meilleure qualité, les itinéraires pour la production degrumes (page 71) pourront être appliqués.La méthode appliquée parfois, consistant lors de l’exploitation à laisser sur pied des arbres très espacés(10 mètres ou plus), est fortement déconseillée. En effet, l’état de ces arbres isolés brusquement se détérioretrès rapidement ; sous l’effet du vent, ils plient, se cassent ou sont déracinés.NB : si le peuplement n’est pas de bonne qualité, le propriétaire peut réfléchir à la réalisation d’une plantationaprès la coupe de taillis, en choisissant une ou plusieurs essences adaptées à la station.

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Coupe de taillis dans une chênaie pubescente

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2. Itinéraires pour la production de grumesAdaptés aux stations où les peuplements de Hêtre et de chênes notamment Chêne sessile et Chêne pédonculé contiennent desarbres de bonne qualité (arbres hauts, droits, peu branchus, sans défauts apparents, au houppier bien développé) et aux stationsoù ces essences sont bien à leur place (voir ci-dessous), l’objectif de ces itinéraires est de produire :• pour le Hêtre, des arbres de 40 à 60 cm de diamètre en une centaine d’années,• pour les chênes, des arbres de 50 à 60 cm de diamètre en 120 à 150 ans.

Groupes de stations concernés pour le Chêne pubescent : 1, 5, 8, 9, 12, 14, 16, 17

Groupes de stations concernés pour le Chêne sessile : 1, 4, 5, 8, 9, 12, 14, 16, 17

Groupes de stations concernés pour le Chêne pédonculé : 4, 5, 9, 12, 14, 16, 17

Groupes de stations concernés pour le Hêtre : 11, 12, 14, 16, 17

Première interventionDeux types d’opérations sont possibles selon laquantité d’arbres de bonne qualité dans letaillis :

• S’il y a beaucoup d’arbres de bonne qualitédans le taillis :- Repérer à la peinture les 500 à 800 arbres

à l’hectare de meilleure qualité (1 arbre tousles 3 à 4 mètres), bien répartis dans laparcelle. Cette opération est appelée« balivage intensif ».

- Exploiter tous les arbres qui n’ont pas étémarqués à la peinture.

• S’il n’y a pas beaucoup d’arbres de bonnequalité dans le taillis :- Repérer à la peinture tous les arbres de

bonne qualité. Il faut qu’il y en ait unecentaine à l’hectare au minimum, soit unarbre tous les 10 mètres en moyenne, bienrépartis dans la parcelle. S’il y a moins de100 arbres à l’hectare, cet itinéraire n’estpas applicable et il vaut mieux revenir aupremier itinéraire (page 70).

- Exploiter uniquement les brins gênant lescimes des arbres repérés (soit 1 à 2 arbres par tige repérée) pour leur donner un maximum de lumière.Cette opération, appelée « détourage », n’est pas rentable économiquement. Ce type de coupe est donc très difficile àcommercialiser. La plupart du temps, le propriétaire devra payer une entreprise pour qu’elle exploite la coupe.

Dans les deux cas, des précautions doivent être prises lors de l’exploitation :

• ne pas exploiter le sous-étage ni les petits brins non commercialisables pour éviter une mise en lumière excessive du tronc desarbres conservés,

• créer un cloisonnement d’exploitation (layons de 4 à 5 mètres de large tous les 15 à 25 mètres) qui servira à la circulation desengins qui sortent les bois (ou de passage pour remonter les piles de bois au câble en cas de forte pente),

• ne pas brûler les rémanents d’exploitation même loin des arbres : le rayonnement de la chaleur provoque des lésions sur le troncdes arbres,

• ne pas hésiter à conserver des arbres d’autres essences que le Hêtre ou les chênes, dans la mesure où ces autres essences(Merisier, Frêne commun, Châtaignier, Erables...) sont adaptées à la station, capables de produire du bois d’œuvre, et où lesarbres sont de bonne qualité. Un mélange d’essences est toujours favorable au bon état sanitaire du peuplement ainsi qu’à labiodiversité.

71Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

Balivage intensif dans un taillis de hêtre de qualité

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Deuxième interventionLe peuplement obtenu après la premièreintervention a l’aspect d’une futaie et son objectif,production de grumes, est un objectif de futaie,même si les arbres sont des rejets de souche : c’estpourquoi on l’appelle « futaie sur souche ».Pour la sylviculture à appliquer dorénavant, lepropriétaire peut choisir entre les deux traitementsclassiques en futaie : la futaie régulière ou la futaieirrégulière.

• La futaie régulière : ce traitement peut s’appliquerfacilement, la structure du peuplement étantgénéralement assez régulière (arbres de mêmeâge et de dimensions assez voisines, dont unemajorité est située dans la classe moyenne desdiamètres).Entre 10 et 15 ans après la première intervention,il faut réaliser une éclaircie (ou couped’amélioration) dans le peuplement. Cette coupeprélèvera 25 à 30% des arbres (1 arbre sur 3 ou4) parmi les tiges de moins bonne qualité au profitdes plus beaux et plus gros arbres.Ce type d’intervention sera répété tous les 10 à15 ans jusqu’à ce que le diamètre d’exploitabilité(entre 40 et 60 cm pour le Hêtre, entre 50 et60 cm pour les chênes) soit atteint : il faudra alorsrenouveler le peuplement par coupe à blanc etplantation ou par régénération naturelle (voir ci-dessous).

• La futaie irrégulière : ce traitement a pourprincipes la conservation d’un couvert permanent(pas de coupe à blanc) et l’application d’unesylviculture d’arbres, c’est-à-dire travailler àl’échelle de chaque arbre et non pas à l’échelledu peuplement.Entre 10 et 15 ans après la première intervention,il faut réaliser une coupe de futaie irrégulière quiconsistera surtout à éclaircir au profit des arbresde meilleure qualité, quelles que soient leursdimensions. S’il existe certains secteurs de laparcelle sans arbre de bonne qualité mais avec dessemis naturels de Hêtre, de Chêne, de Sapin (oud’une autre essence intéressante) au sol, on pourramettre en lumière progressivement ces semis pourles faire monter dans le peuplement.Par la suite, un passage en coupe aura lieu tousles 10 à 15 ans selon la vitesse de croissance dupeuplement. Les règles de prélèvement serontles mêmes que pour l’intervention précédente. Laqualité du peuplement s’améliorera au fil dutemps. Quand les plus gros arbres atteindront lediamètre d’exploitabilité (entre 40 et 50 cm pourle Hêtre, entre 50 et 60 cm pour les chênes), ilfaudra commencer à les récolter. On créera ainside petites trouées dans le peuplement qui serontfavorables à l’apparition de semis.

3. Itinéraire pour larégénération naturelle despeuplements traités enfutaie régulièreL’objectif est de renouveler le peuplementà partir des graines produites par lesarbres sur pied. Cet itinéraire peut êtreappliqué dans les peuplements arrivés àmaturité : si les arbres sont gros (diamètremoyen à 1,30 mètre supérieur à 50 cm)et vieux (plus de 100 ans), quand laréalisation d’une coupe d’améliorationn’apporterait rien au peuplement.On peut régénérer un peuplement naturel -lement à plusieurs conditions :- si l’essence principale est adaptée à la

station,- si les arbres sont de bonne qualité (il faut

trouver au moins 100 à 150 arbres àl’hectare de bonne qualité),

- si les arbres sur pied sont aptes à serégénérer.

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Parcelle de hêtre quelques années après la coupe d’ensemencement

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La régénération naturelle s’obtient par une série d’interventions :

• La coupe d’ensemencement prélève 50% des tiges enprivilégiant les arbres sains, vigoureux et de bonne qualité(fût droit sans grosses branches basses). Ces arbresserviront de semenciers ; leurs graines ensemenceront laparcelle. Le but de cette coupe est de sélectionner dessemenciers de bonne qualité et de mettre leur houppier enpleine lumière pour favoriser la production de graines. Lorsde cette coupe, tout le sous-étage est supprimé et un« grattage » du sol peut être utile pour faciliter la germinationdes graines.

• La première coupe secondaire intervient dans une fourchettede 2 à 5 ans après la coupe d’ensemencement, selon lavitesse d’ensemencement de la parcelle. Son but est deprélever les semenciers qui ont rempli leur rôle et quidominent un tapis de semis naturels. En revanche, les arbresqui sont dans des secteurs non encore ensemencés serontconservés. Au mieux, si la parcelle s’ensemence très vite etcomplètement après la coupe d’ensemencement, aucunecoupe secondaire n’est nécessaire : on passe alorsdirectement à la coupe définitive. Au pire, si l’ensemen -cement de la parcelle est lent, une ou deux coupessecondaires supplémentaires peuvent être nécessairesaprès la première.

• La coupe définitive, qui intervient de 5 à 15 ans après lacoupe d’ensemencement, permet de récolter les dernierssemenciers restant sur pied, une fois que la parcelle estcomplètement ensemencée. On considère que l’ense -mencement est complet si les semis couvrent au moins 80%de la surface de la parcelle. S’il existe de grands secteursnon ensemencés, on peut éventuellement compléter larégénération par plantation. Mais bien souvent, cetteprécaution s’avère superflue.

L’exploitation de ces coupes doit être soignée pour éviterd’abîmer trop de semis. La création de layons, régulièrementdans la parcelle, pour concentrer le passage des engins dedébardage est indispensable. Ils pourront servir pour lestravaux futurs.

Lorsque les semis commencent à apparaître, ils sont souventconcurrencés par d’autres végétaux. Il faut alors commencerà réaliser des dégagements de semis (voir ci-dessous).

Attention : la régénération complète d’un peuplement estobtenue généralement dans un délai de 5 à 15 ans. Mais lapartie n’est pas gagnée pour autant : de nombreusesinterventions de gestion doivent être réalisées pour permettreaux semis de se développer et de former, à l’avenir, unpeuplement forestier :

• les dégagements de semis consistent à supprimer lavégétation adventice (Ronces, Fougères, graminées, rejetsligneux…) tant que les semis ne sont pas passés au-dessus.On peut être obligé d’en effectuer pendant quelques annéesaprès la coupe définitive selon la vitesse de croissance dessemis et la vigueur de la végétation concurrente,

• le dépressage : quand les arbres font entre 5 et 10 mètresde hauteur (stade « gaulis »), il faut réaliser un dépressagedont le but est de desserrer les arbres pour leur permettrede se développer et de les sélectionner (suppression destiges mal conformées, tordues ou avec de grossesbranches). A ce moment, le peuplement forme un fourréimpénétrable : l’idéal est d’intervenir successivementmécaniquement et manuellement :- gyrobroyage des semis sur des layons de 2 mètres de

large tous les 6 mètres pour réduire la densité et permettrela pénétration du peuplement,

- dépressage manuel dans les bandes restant entre leslayons : réduction de la densité par suppression en prioritédes tiges mal conformées. Les arbres coupés sont laisséssur place.Si la parcelle n’est pas accessible aux engins (pente tropforte), le dépressage sera fait manuellement.

A partir du moment où les arbres font une quinzaine de mètresde hauteur (stade « perchis »), il faut réaliser des coupesd’amélioration tous les 10 à 15 ans (voir itinéraires 2page 71).

73Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

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MINI FLORE

ALISIER TORMINAL (Sorbus torminalis)Etymologie : du latin sorbus = arbre aux fruits rouges et torminalis = bon contre les coliques

Arbre de 10 à 20 mètres de hauteur, au tronc souvent droit. Il esttrès présent dans les chênaies, généralement à partir de 300 mètresd’altitude, dès que les influences océaniques se font sentir.• Ecorce d’abord lisse et grise, à lenticelles horizontales, puis

écailleuse et rousse.• Jeunes rameaux alternes, bruns, glabres et luisants.• Bourgeons globuleux à écailles vertes, liserées de brun.• Feuilles caduques, alternes, lobées (5 à 9 lobes inégaux), à longs

pétioles, rouges en automne.• Fleurs blanches sur des rameaux courts.• Fruits : alises, ovoïdes (longueur : 1,5 cm), bruns.

APHYLLANTHE DE MONTPELLIER (Aphyllanthes monspeliensis)Etymologie : du grec phullos = feuille et anthos = fleurs

Plante herbacée vivace de 10 à 25 cm de hauteur, en touffesserrées à souche dure. Elle est présente sous climat méditerranéenou à influences méditerranéennes, en dessous de 350 mètresd’altitude, dans les garrigues ou les taillis de Chêne vert et Chênepubescent clairsemés. On peut la trouver entre 350 et 500 mètresd’altitude mais seulement dans des positions asséchantes (hauts deversant).• Tiges nombreuses, raides, jonciformes, striées, presque

glauques.• Feuilles réduites à des gaines brunâtres ou jaunâtres.• 1 ou 2 fleurs terminales bleues, entourées à la base de bractées

membraneuses luisantes.• Fruits : capsules terminées par une pointe, dans les bractées

persistantes.

AUBÉPINE MONOGYNE (Crataegus monogyna)Etymologie : du grec cratos = force (allusion à la dureté du bois) et du latin monogynus = à un seul ovaire

Arbrisseau ou arbuste de 4 à 10 mètres de haut. Il est présent dansles sous-bois, quelle que soit l’altitude, plutôt sur les sols richeschimiquement.• Rameaux épineux, lisse, gris.• Feuilles vert clair dessus et glauque dessous, à 3 à 7 lobes bien

marqués, dentés, à nervures divergentes.• Fleurs blanches, en bouquets odorants insérés sur des

rameaux courts.• Fruits ovoïdes, rouges.

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75Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

AULNE GLUTINEUX (Alnus glutinosa)Etymologie : du latin Alnus (nom de l’arbre), du celtique lan = voisin des cours d’eau

Arbre de 20 à 30 mètres de hauteur, au tronc droit, aux branches arquées et retombantes.Il est présent essentiellement dans les vallons et les ravins, au bord des cours d’eau, où ilforme les ripisylves avec le Saule blanc et le Frêne.• Ecorce d’abord lisse, gris-verdâtre, avec des lenticelles, puis se desquamant en

écailles rectangulaires.• Jeunes rameaux anguleux, brun verdâtre, avec lenticelles.• Bourgeons pédonculés, gros, violacés.• Feuilles caduques, arrondies, tronquées au sommet, dentées, vert foncé au-dessus,

plus claires en dessous.• Fleurs mâles en longs chatons pendants.• Fruits : samares très petites à aile circulaire dans de petits cônes ligneux, noirs, de

1 à 3 cm.

BRACHYPODE DES BOIS (Brachypodium sylvaticum)Etymologie : du grec brakhus = court et podion = petit pied (les épillets ont un court pédoncule)

Plante vivace de 40 cm à 1 mètre de hauteur. Il est présent sous les peuplements à toutesles altitudes, plutôt sur des sols riches.• Plante poilue sur les nœuds, les feuilles, les gaines et les épillets.• Tige simple, élevée, assez grêle.• Feuilles vert-jaune, présentes presque jusqu’au sommet de la tige, longues, planes,

retombantes, larges de 6 à 10 mm, avec la nervure principale saillante en dessous.• Epis allongés, penchés, avec 6 à 12 épillets écartés de part et d’autre de la tige,

pubescents.

BRUYÈRE À BALAIS (Erica scoparia)Etymologie : du grec ereikein = briser (à cause de ses rameaux cassants) et du latin scoparius = balai(cette bruyère était utilisée autrefois pour fabriquer des balais)

Arbrisseau de 1 à 2 mètres de hauteur. Il est présent à moins de 500 mètres d’altitude,en sous-bois dans les peuplements assez clairs, sur les sols assez secs, quand le climatsubit des influences méditerranéennes.• Ecorce de couleur rougeâtre qui se détache en fines lanières.• Rameaux glabres*, grêles et dressés.• Feuilles persistantes, en aiguilles, longues de 4 à 5 mm, verticillées par 3 ou 4, vert clair

au-dessus et avec 2 sillons en-dessous.• Fleurs jaune-verdâtre, très petites (1 à 2 mm) et très nombreuses, disposées en grappes

au sommet des rameaux, en été.• Fruits : petites capsules glabres, entourées par les fleurs desséchées.

* Cette caractéristique la distingue de la Bruyère arborescente (Erica arborea)

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BUIS (Buxus sempervirens)Etymologie : du latin buxus emprunté au grec puxos (nom de la plante)

Arbuste de 1 à 5 mètres de haut, à la croissance très lente. Il estprésent au-dessus de 400 mètres d’altitude, essentiellement surroche carbonatée. Il peut former un sous-étage très dense dans lespeuplements feuillus (Chênes, Hêtre) ou résineux (Sapin pectiné, Pinsylvestre).• Ecorce gris-beige à petites écailles caduques.• Jeunes rameaux jaunâtres de section carrée.• Feuilles persistantes, opposées, coriaces, petites (1 à 2 cm), vert

foncé et brillantes dessus, mates dessous.• Fleurs petites, verdâtres, regroupées en bouquets à l’aisselle des

feuilles.• Fruits : capsules à 3 cornes vertes puis brunes.

CAMÉRISIER (Lonicera xylosteum)Etymologie : du grec xulos = bois et osteon = os (référence à l’aspect des entre-nœuds)

CHARME (Carpinus betulus)Etymologie : du celtique car = bois et pen = tête (on utilisait le bois pour fabriquer des jougs)

Arbrisseau de 1 à 2 mètres de hauteur, très buissonnant. Il estprésent quelle que soit l’altitude, dans les secteurs soumis au climatocéanique, sur des sols riches chimiquement, en sous-bois despeuplements forestiers.• Ecorce grisâtre, se détachant en fines lanières longitudinales.• Tige creuse, d’abord dressée, puis retombant. Jeunes rameaux à

la moelle creuse.• Bourgeons pointus, écartés du rameau.• Feuilles caduques, opposées, ovales, molles, velues, de 2 à

5 cm de long.• Fleurs blanc-jaune avec corolle velue.• Fruits : baies rouges, soudées par deux, de la taille d’une

groseille.

Arbre pouvant atteindre 20 à 25 mètres de haut, au tronc cannelé etau houppier dense. Il est rare, présent dans quelques endroitsprotégés au sol riche et profond, soumis au climat océanique :stations alluviales, fonds de vallon, combes…• Tronc cannelé qui le différencie du Hêtre.• Ecorce lisse, grise et mince.• Jeunes rameaux sinueux, souples.• Bourgeons pointus et allongés.• Feuilles caduques, ovales, pointues, dentées, vert foncé.• Fleurs mâles en longs chatons jaunâtres pendants.• Fruits : akènes en grappes pendantes dans des bractées

foliacées.

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77Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

CHÂTAIGNIER (Castanea sativa)Etymologie : du latin castanea (nom de la plante dans l’Antiquité) et sativus = cultivé

Grand arbre pouvant atteindre 20 à 30 mètres de haut, au tronc droit, à la cime ample etaux branches étalées. Il est présent à partir de 300 mètres d’altitude, sous climatocéanique, sur sols acides ou décarbonatés. Il peut être disséminé dans les peuplementsde chêne ou former des peuplements.• Ecorce d’abord lisse et rougeâtre puis crevassée et noirâtre.• Jeunes rameaux rougeâtres, anguleux, avec grosses cicatrices foliaires.• Bourgeons globuleux, à 2 écailles.• Feuilles grandes (10 à 20 cm), allongées, très dentées, brillantes sur la face

supérieure, avec nervures saillantes sur la face inférieure.• Fleurs mâles : longs chatons jaunes dressés à la floraison.• Fruits : 1 à 3 châtaignes enfermées dans une bogue épineuse. Comestibles.

CHÊNE PUBESCENT ou CHÊNE BLANC (Quercus pubescens)Voir page 67

CHÊNE VERT (Quercus ilex)Etymologie : du celtique kaër quez = bel arbre et du latin ilex (nom de l’arbre)

Arbre de 5 à 20 mètres de haut, au tronc souvent tortueux. Il est fréquent dans les secteurssoumis au climat méditerranéen ou supraméditerranéen, en dessous de 500 mètresd’altitude. On le rencontre en peuplement pur ou en mélange avec le Chêne pubescent. Ilest plus rare au-dessus de 500 mètres et pousse surtout sur les sols secs ou rocheux.• Ecorce crevassée et noirâtre.• Rameaux de l’année pubescents.• Feuilles plus ou moins dentées et épineuses (ressemblance avec la feuille de houx),

entières et non-épineuses sur les vieux rameaux, vert sombre sur la facesupérieure, grises sur la face inférieure. Persistantes (2 à 3 ans).

• Glands de forme allongée, de 1 à 3 cm de long.

CHÊNE SESSILE ou CHÊNE ROUVRE (Quercus petraea)Voir page 67

CHÊNE PÉDONCULÉ (Quercus robur)Voir page 68

CISTE BLANC, BLANCHÂTRE ou COTONNEUX (Cistus albidus)Etymologie : du grec kistos = boîte, capsule (à cause des fruits)

Arbrisseau de 40 cm à 1 mètre de haut, velouté et blanchâtre. Il est présent dans lessecteurs soumis au climat méditerranéen ou supraméditerranéen, en dessous de 500mètres d’altitude, dans les garrigues et les peuplements clairs. Au-dessus de 500 mètres,il est rare et cantonné aux stations sèches ou rocheuses.• Feuilles persistantes, sessiles, ovales, plates, blanchâtres, très tomenteuses sur les

deux faces.• Fleurs rose vif à pourpre, large de 5 à 6 cm, en mai-juin.• Fruits : capsules ovoïdes, velues.

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CORNOUILLER SANGUIN (Cornus sanguinea)Etymologie : du latin cornus (ancien nom de la plante) et sanguineus = rouge sang (référence à la couleur des tiges)

Arbrisseau de 2 à 5 mètres de haut avec des tiges vertes devenantrouges à la lumière. Il est présent à toutes les altitudes, en sous-étage des peuplements forestiers mais, en dessous de 400 mètres,il est cantonné aux secteurs riches et frais.• Jeunes rameaux opposés, cylindriques, brillants.• Bourgeons étroits, appliqués contre le rameau.• Feuilles opposées, avec les nervures partant en arc de cercle

vers la pointe.• Fruits : drupes sphériques, de 5 à 8 mm, noir bleuté.

CORONILLE ARBRISSEAU (Hippocrepis emerus)Etymologie : du latin corona = couronne (référence à la disposition des fleurs) et du grec hêmeros = apprivoisé, agréable.

CORROYÈRE (Coriaria myrtifolia)Etymologie : du latin corium = cuir (référence à son utilisation pour le tannage des peaux)

Arbrisseau de 50 cm à 2 mètres de haut avec des tiges dressées,flexueuses et verdâtres. On peut le trouver à toutes les altitudes,plutôt sur sols carbonatés, disséminé sous les peuplements forestiersmais, en dessous de 400 mètres, il est cantonné aux secteurs richeset frais.• Ecorce restant longtemps lisse et verdâtre, puis fissurée gris-

jaunâtre.• Jeunes rameaux très anguleux avec des côtes longitudinales.• Feuilles caduques, composées de 5 à 9 folioles ovales,

glauques.• Fleurs papilionacées, jaunes, de 14 à 20 mm de long.• Fruits : gousses étroites, noirâtres, de 5 à 10 cm de long.

Arbrisseau de 1 à 3 mètres de haut. Il est présent sur les solscarbonatés, à toutes les altitudes, depuis les secteurs sous climatméditerranéen jusqu’aux stations à influences montagnardes.• Tige arrondie avec rameaux opposés à section carrée.• Feuilles caduques, opposées, elliptiques, à 3 nervures, luisantes,

avec le limbe qui se prolonge longuement sur un pétiolecourt.

• Fleurs petites, verdâtres, réunies en grappes.• Fruits petits, noirs, luisants à maturité.

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79Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

ERABLE CHAMPÊTRE (Acer campestre)Etymologie : du latin acer = dur (référence aux propriétés du bois) et campestris = de la campagne

Petit arbre de 12 à 15 mètres de haut au tronc court, souvent garni de gourmands, auhouppier arrondi. Il est présent à toutes les altitudes en sous-étage dans les peuplementsforestiers, sauf sur les stations très sèches.• Ecorce brunâtre, écailleuse, liégeuse.• Rameaux opposés, brun, légèrement pubescents avec des crêtes liégeuses.• Bourgeons petits (4 mm), ovoïdes, pointus et velus au sommet.• Feuilles caduques, opposées, petites, avec un long pétiole, formées de 5 lobes arrondis.• Fruits (samares) munis de 2 ailes parfaitement alignées (les enfants jouent à les lancer

pour les voir retomber lentement en tournant sur eux-mêmes).

EUPHORBE DES BOIS (Euphorbia amygdaloides)Etymologie : Euphorbe = médecin grec de l’Antiquité à qui est dédié le genre et du latin amygdaloides = à feuilles d’amandier

Plante vivace de 30 à 90 cm de haut, velue, avec une tige brun-rougeâtre, dépourvue defeuille à la base. Elle est présente à toutes les altitudes sous les peuplements forestiers,sauf sur les stations très sèches.• Feuilles oblongues, parfois presque glauques, les inférieures épaisses et persistantes,

regroupées en rosette au milieu de la tige, les supérieures molles, caduques etespacées le long de la tige.

• Fleurs en ombelles au sommet de la tige et réparties sous cette ombelle le long de latige.

FOUGÈRE AIGLE (Pteridium aquilinum)Etymologie : du grec pteris = fougère et pteron = aile, et du latin aquila = aigle

Plante vivace de 40 cm à 2 mètres de haut, à souche profonde, noire et fibreuse. Elle estprésente à toutes les altitudes, sur sol acide, sous les peuplements forestiers.• Frondes (feuilles) triangulaires, 3 ou 4 fois découpées successivement.• Divisions primaires opposées et divisions de dernier ordre velues en-dessous et un peu

enroulées.

FRAGON ou PETIT HOUX (Ruscus aculeatus)Etymologie : du latin aculeatus = en forme d’aiguille

Sous-arbrisseau de 30 à 90 cm de haut. Il est présent à toutes les altitudes, sauf sur lesstations très sèches, sous les peuplements forestiers.• Tiges dressées, vert foncé, avec des stries longitudinales, formant des touffes

(plante buissonnante).• « Feuilles » (qui sont en fait des rameaux transformés), petites (2 à 3 cm), sessiles, ovales,

rigides, piquantes.• Fleurs verdâtres et violacées, sous la « feuille », présentes en septembre.• Fruits : baies rondes et rouges (comme le fruit du houx), toxiques.

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FRÊNE COMMUN (Fraxinus excelsior)Etymologie : du latin excelsior = élevé

Grand arbre pouvant atteindre 35 mètres de haut, au tronc droit,souvent fourchu, à la cime peu ramifiée. Il est fréquent dans lesplaines alluviales, sur les premières terrasses au bord des cours d’eauou dans les fonds de vallon. Il apparaît à moins de 300 mètresd’altitude. En effet, son caractère pionnier lui permet de s’installerdans les milieux ouverts, même dans des secteurs soumis au climatméditerranéen ou aux influences méditerranéennes qui ne luiconviennent pas : la présence de semis naturels de Frêne n’a doncaucune signification quant à l’adaptation de cette espèce. Enrevanche, dans les secteurs sous climat océanique, il est présent etadapté sur les sols riches, en mélange dans les chênaies.• Ecorce d’abord lisse et claire (jaunâtre) puis fissurée gris-beige.• Rameaux gros, opposés 2 à 2, avec nombreuses cicatrices

foliaires.• Bourgeons pyramidaux, gros et noirs, opposés 2 à 2.• Feuilles caduques, vert tendre, composées de 7 à 15 folioles

ovales, pointues et dentées. • Fruits munis d’une aile, groupés en grappes qui restent sur l’arbre

jusqu’au printemps.NB : dans les secteurs méditerranéens, notamment dans les vallons,existe une autre espèce de frêne : le Frêne oxyphylle ou Frêne àfeuilles étroites.

GENÊT À BALAIS (Cytisus scoparius)Etymologie : du grec kutisos = luzerne arborescente et du latin scoparius = servant à faire des balais

GENÊT D’ESPAGNE (Spartium junceum)Etymologie : du grec spartos = corde (référence à une ancienne utilisation) et du latin junceus = ressemblant à du jonc

Arbrisseau de 1 à 3 mètres de haut, à tiges dressées, vertes,ramifiées, anguleuses. Il peut être présent sur les sols acides, au-dessus de 300 mètres d’altitude, sous climat océanique, en lisièredes peuplements forestiers.• Tiges dressées, vertes, anguleuses, glabres.• Feuilles inférieures composées de 3 folioles, feuilles supérieures

simples. Tombent rapidement.• Fleurs papilionacées, jaunes, grandes, sur les rameaux de

l’année précédente, en mai.• Fruits : gousses avec de longs poils.

Arbrisseau de 1 à 4 mètres de haut, souvent en boules rameuses. Ilest présent en dessous de 500 mètres d’altitude, sous climatméditerranéen ou soumis à des influences méditerranéennes, dansles friches, les garrigues ou sous les taillis de Chêne vert et Chênepubescent.• Tiges dressées, jonciformes, striées, flexibles, vertes, glabres.• Feuilles simples, peu nombreuses, petites (2 à 3 cm), sessiles,

glabres dessus, légèrement soyeuses dessous. Tombent rapidement.• Fleurs papilionacées, jaunes, grandes (20 à 25 mm).• Fruits : gousses aplaties, d’abord verdâtres puis noirâtres, glabres.

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81Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

GENÉVRIER COMMUN (Juniperus communis)Etymologie : du celtique juneperus = âpre (à cause de la saveur du fruit)

Arbuste de 2 à 10 mètres de haut, au tronc droit. Il est présent à toutes les altitudes, aussibien sous climat méditerranéen qu’océanique, plutôt en position exposée (plateau, sommet,versant), en lisière ou dans les peuplements forestiers. Dès que le couvert du peuplementse ferme, il dépérit.• Aiguilles très piquantes, de 1 à 2 cm de long, avec une bande glauque (vert-

bleuâtre) sur la face supérieure. Persistantes.• Fruits petits (0,5 cm), ronds, glauques la première année, bleu-noir la deuxième.

GERMANDRÉE PETIT CHÊNE (Teucrium chamaedrys)Etymologie : de Teucer, prince de Troie qui découvrit les propriétés médicinales de la germandrée et du grec chamaedrus = petit chêne(référence à la ressemblance des feuilles)

Plante vivace de 10 à 25 cm de haut, pubescente, à la souche ramifiée et velue. Elle estprésente à toutes les altitudes en dehors des terrains acides, notamment sur les versantsboisés de Chêne pubescent.• Tiges grêles, couchées ou redressées, avec des racines à la base.• Feuilles persistantes, au limbe crénelé, vert foncé, luisant à la face supérieure.• Fleurs pourpres ou parfois blanches.

GERMANDRÉE SCORODOINE (Teucrium scorodonia)Etymologie : de Teucer, prince de Troie qui découvrit les propriétés médicinales de la germandrée, et du grec scorodon = ail(référence à l’odeur de la plante)

Plante vivace de 25 à 75 cm de haut, couverte de poils, mellifère. Elle est fréquente au-dessus de 200 mètres d’altitude, sur les terrains acides, dans les peuplements forestiers.• Tiges dressées.• Feuilles opposées, pétiolées, ovales, de 3 à 7 cm de long, crénelées, vert pâle

en-dessous.• Inflorescences blanc-verdâtre, formant des grappes en haut de la plante, en

juillet. Subsistent sèches sur la plante pendant l’hiver.

HÉPATIQUE (Hepatica nobilis)Etymologie : du grec hêpar, atos = foie (référence à la forme des feuilles) et du latin nobilis = noble

Plante vivace de 5 à 20 cm de haut, pubescente, restant toujours verte. Absente dessecteurs strictement méditerranéens, elle est présente dès 300 mètres d’altitude et devientfréquente en altitude, au-dessus de 500 mètres, dans les peuplements forestiers.• Tiges souterraines (les feuilles semblent posées sur le sol).• Feuilles à 3 lobes, coriaces, persistantes.• Fleurs solitaires, bleues, roses ou blanches, longuement pédonculées.

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HOUX (Ilex aquifolium)Etymologie : du latin Ilex désignant le chêne vert à cause de la ressemblance des feuilles

Arbuste ou petit arbre, généralement entre 2 et 10 mètres de haut.Il est présent dans les sous-bois de peuplements feuillus au-dessusde 300 mètres d’altitude, dès que les influences océaniques se fontsentir. Sous climat strictement méditerranéen, il se réfugie dans lesvallons où règne une certaine fraîcheur.• Ecorce jaune-verdâtre, lisse, devenant avec l’âge noirâtre et

crevassée.• Jeunes rameaux verts.• Feuilles coriaces, ondulées, souvent épineuses, vert

sombre, luisantes sur la face supérieure. Persistantes.• Fleurs blanches en bouquets à l’aisselle des feuilles de l’année

précédente.• Fruits : baies rouges, ovoïdes. Toxiques.

MERISIER (Prunus avium)Etymologie : du latin avis = oiseau (les oiseaux sont de grands consommateurs de merises)

MOLINIE (Molinia caerulea)Etymologie : du latin caeruleus = bleu. Plante dédiée au botaniste espagnol J.I. Molina

Le Merisier est le cerisier sauvage. La plupart des caractéristiquessont communes aux deux arbres. Seules la forme de l’arbre et sahauteur sont vraiment différentes. Le Merisier est un arbre pouvantatteindre 20 mètres de haut, au tronc droit, à la forme pyramidale etau couvert clair. Il est très fréquemment disséminé dans lespeuplements forestiers dès que les influences océaniques se fontsentir, sauf en position asséchante sur les sols pauvres.• Ecorce rougeâtre, d’abord lisse puis s’exfoliant en lanières

horizontales.• Jeunes rameaux rougeâtres, brillants.• Bourgeons rougeâtres, groupés par 2 à 5 à l’extrémité des rameaux.• Feuilles caduques, vert tendre, molles, dentées, avec 2

glandes rougeâtres à la base du limbe.• Fleurs blanches en avril ou mai selon l’altitude.• Fruits (merises) : petites cerises, noires à maturité. Comestibles.

Plante vivace de 30 cm à 1,50 mètre de haut, glabre, formant à sabase une touffe compacte sur une souche épaisse. Elle est présentelocalement, formant parfois des tapis sous les peuplements forestiers,dans des sols pauvres soumis à des fluctuations de la nappe d’eau.• Tiges dressées, raides, à un seul nœud blanc rosé, à la base

souvent renflée, rosée ou violacée.• Feuilles assez raides, larges (3 à 10 mm) et longues (10 à 45 cm).• Fleurs : inflorescence dressée, allongée, fortement contractée

après la floraison, violacée ou verdâtre, constituée de rameauxdressés.

HÊTRE ou FAYARD (Fagus sylvatica)Voir page 68

Page 85: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

83Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

NOISETIER ou COUDRIER (Corylus avellana)Etymologie : du grec korus = casque (à cause de la cupule des noisettes) et du gaulois aballo = pomme

Arbrisseau pouvant atteindre 4 mètres de haut, aux tiges droites, souvent en cépées. Il estprésent dans les sous-bois de peuplements feuillus au-dessus de 300 mètres d’altitude,dès que les influences océaniques se font sentir. Sous climat strictement méditerranéen,il se réfugie dans les vallons où règne une certaine fraîcheur.• Ecorce mince et brunâtre.• Jeunes rameaux fortement pubescents, à poils rougeâtres.• Feuilles caduques, grandes (5 à 10 cm de diamètre), arrondies, au sommet pointu,

dentées. • Fleurs mâles en chatons jaunâtres pendants.• Fruits : noisettes, à la coque dure, enveloppées dans des bractées foliacées.

Comestibles.

PEUPLIER BLANC (Populus alba)Etymologie : du latin populus (nom de l’arbre) et albus = blanc

Arbre pouvant atteindre 30 mètres de haut, au houppier ample et aux branches étalées. Ilest présent à proximité immédiate des cours d’eau ; c’est une des essences qui composentla ripisylve soit en plaine alluviale soit dans les vallons.• Ecorce blanc grisâtre dans le jeune âge, à grosses lenticelles en forme de losange,

devenant épaisse, crevassée, noirâtre à la base.• Jeunes rameaux gris blanc, pubescents.• Bourgeons petits, ovoïdes, à écailles ciliées de poils blancs.• Feuilles caduques, blanches tomenteuses dessous, vert sombre dessus, ovales ou

lobées.• Fleurs : chatons pendants, gris et rouges pour les mâles, vert pale pour les femelles.• Fruits : capsules à graines cotonneuses.

PRUNELLIER (Prunus spinosa)Etymologie : du latin prunus (nom de l’arbre) et spinosus = épineux

Arbrisseau de 1 à 4 mètres de haut, à l’aspect touffu, drageonnant abondamment. Il estprésent à toutes les altitudes en sous-bois des peuplements forestiers, sauf en positionasséchante sur les sols pauvres.• Ecorce grise et lisse dans le jeune âge puis crevassée horizontalement, noirâtre.• Rameaux brun noir, très épineux, pubescents.• Feuilles plutôt petites (1 à 2 cm de long), ovales, finement dentées, pubescentes sur les

nervures en dessous.• Fleurs blanches, petites, par 1 ou 2 le long des rameaux.• Fruits : prunelles, globuleuses, de 10 à 15 mm de diamètre, bleu noir.

PSORALÉE À ODEUR DE BITUMINE (Bituminaria bituminosa)Etymologie : du grec psôraleos = gale (référence à l’aspect glanduleux de la plante)

Plante vivace de 50 cm à 1 mètre de haut, à odeur de bitume si on la frotte, pubescente.Elle est présente généralement à moins de 500 mètres d’altitude, dans les stationscalcicoles sèches, sous climat méditerranéen ou à influences méditerranéennes.• Feuilles longuement pétiolées à trois folioles elliptiques ou lancéolées obtuses.• Fleurs grandes, bleues, réunies par 10 à 15 au bout d’un grand pédoncule.

Page 86: Guide des stations forestières du Razès, dela Piège, de la Malepère

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SAPIN PECTINÉ (Abies alba)Etymologie : du latin pecten = peigne (les aiguilles sont disposées sur les rameaux comme les dents d’un peigne)

Grand arbre pouvant atteindre 30 mètres de haut, au tronc droit, à laforme pyramidale et au couvert sombre. Il n’est présent enpeuplement qu’aux altitudes les plus hautes, à proximité desPyrénées. On peut le trouver aussi à l’état disséminé dans deschênaies dans des stations fraîches, surtout sur les versants exposésau nord.• Ecorce d’abord lisse, gris-argenté puis crevassée longitudinalement.

Rameaux de 2 ans couverts d’une courte pilosité noire.• Aiguilles courtes (1,5 cm à 3 cm), aplaties, vert sombre sur la

face supérieure, avec 2 raies blanches sur la face inférieure,disposées sur 2 rangs, dans un plan de chaque côté durameau. Persistantes.

• Fruits : cônes allongés (10 à 15 cm de long), dressés sur lesrameaux de la cime de l’arbre, restant sur l’arbre à maturité(s’ouvre sur l’arbre).

D’autres espèces ont été introduites dans le Razès et la Piège,notamment le Sapin de Nordmann (Abies nordmanniana).Actuellement, on déconseille de planter d’autres espèces de sapinou des sapins pectinés d’origine autre que l’Aude pour éviter, parhybridation, de perdre l’écotype.

THYM (Thymus vulgaris)Etymologie : du grec thumos, de l’égyptien tham (nom d’une plante qui servait à embaumer)

VIORNE LANTANE ou VIORNE FLEXIBLE (Viburnum lantana)Etymologie : du latin viburnum (nom de la plante) et de lantare = plier (référence à la flexibilité des tiges)ou lanatus = laineux

Sous-arbrisseau de 10 à 40 cm de haut, vert blanchâtre ou grisâtre,très aromatique. Il est présent en bordure des peuplements forestiers,dans les garrigues ou dans les friches, sous climat méditerranéen.• Tiges ligneuses, dressées, formant un petit buisson très serré.• Rameaux blanchâtres.• Feuilles très petites, enroulées sur les bords, couvertes d’un duvet

dessous.• Fleurs rose ou blanchâtres, réunies aux extrémités des rameaux.

Arbrisseau de 1 à 3 mètres de haut. Il est présent à toutes lesaltitudes en sous-bois des peuplements forestiers, sauf sur les solsacides.• Ecorce brun jaunâtre, lisse dans le jeune âge puis grise, fissurée

en long.• Jeunes rameaux flexibles et pubescents.• Bourgeons nus constitués par les feuilles repliées.• Feuilles grandes, épaisses, dentées, veloutées grisâtre en

dessous.• Fleurs petites (5 à 9 mm de diamètre), blanches, odorantes, en

corymbe.• Fruits : drupes ovoïdes, aplaties, d’abord rouges puis bleu-noir.

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85Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

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AméliorationEnsemble des interventions ayant pour but de main-tenir la croissance et la vigueur maximale d’unpeuplement et d’en sélectionner les arbres sur descritères de qualité. Ces interventions regroupentles dépressages, les éclaircies (appelées aussi« coupes d’amélioration ») ainsi que les opérationsde conversion des taillis en futaie.____Balivage intensifOpération d’amélioration d’un taillis simple consis-tant à choisir et marquer un grand nombre dejeunes arbres d’avenir (baliveaux) ainsi qu’unevégétation d’accompagnement en vue de produireà l’avenir du bois d’œuvre de qualité.____Bois de chauffage ou bois de feuEnsemble des bois (plaquettes, bois rond, fendu,scié, coupé en bûches, en quartiers, rondins depetite longueur, bois déchiqueté en bûchettes)destinés à être brûlés pour chauffer les habitations.____Bois d’industrieBois destinés à la fabrication de pâtes de cellulose,par des procédés mécaniques, chimiques ou mi-chimiques, ou encore à la fabrication des panneauxde fibres et des panneaux de particules. Il s’agitgénéralement de bois de faible diamètre issus decoupe intervenant dans les taillis ou de premièreéclaircie de futaies.____Bois d’œuvreBois débité à des dimensions (et formes) convenantpour la fabrication d’éléments de construction(charpente), meuble, emballage, aménagements.Le bois d’œuvre est couramment utilisé en sciage,déroulage ou tranchage. Généralement, les arbresutilisés doivent être assez gros (diamètre à1,30 mètre supérieur à 30-35 cm).

Bois rondTous les bois abattus ou façonnés en grumes,billes, rondins ou bûches.____Bois de triturationVoir bois d’industrie.____BrinArbre issu de rejet de souche.____CépéeEnsemble des brins issus des rejets d’une mêmesouche.____ChablisArbre ou ensemble d’arbres déraciné, le plussouvent à la suite d’un incident climatique (vent fort,neige lourde).____Coupes d’améliorationIntervention consistant à abaisser la densité desarbres dans une futaie régulière pour maintenir leurcroissance, les sélectionner sur leur qualité etconserver un bon état sanitaire et une bonne stabi-lité au peuplement. Les arbres exploités sontcommercialisés et fournissent un revenu au proprié-taire qui est minime lors de la première éclairciepuis va en augmentant. Suivant l’âge des arbres etleur vitesse de croissance, les éclaircies sont réali-sées tous les 4 à 10 ans.____Coupes de conversionTerme générique couvrant les coupes qui permet-tront de passer du taillis à la futaie.

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GLOSSAIRE

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Coupes de futaie irrégulièreExploitations intervenant dans une futaie irrégulière ou jardinéerépétées régulièrement tous les 8 à 10 ans. Ces coupesconsistent à la fois :- à récolter des gros arbres qui ont atteint le diamètre objectif,

ce qui permet également de mettre en lumière des tachesde semis naturels,

- à éclaircir les bouquets d’arbres d’âge moyen,- à dépresser les jeunes arbres,- à récolter les arbres malades ou dépérissants.____Coupes de régénérationTerme générique couvrant toutes les coupes qui permettentde régénérer naturellement un peuplement (coupes prépara-toires, coupe d’ensemencement, coupes secondaires, coupedéfinitive, coupes en bandes…). La coupe de taillis est éga-lement une coupe de régénération.____Coupe de taillisExploitation intervenant dans un taillis simple. Elle consiste àcouper tous les brins systématiquement tous les 20 à 50 ans.____Coupes progressivesEnsemble d’interventions ayant pour but de renouveler natu-rellement une futaie régulière. Le peuplement est d’abord trèsfortement éclairci pour provoquer l’apparition des semis (couped’ensemencement). Les semenciers sont ensuite exploités peuà peu pour mettre en lumière les semis installés (coupessecondaires). Quand la parcelle est entièrement ensemencée,tous les arbres qui subsistent sont exploités (coupe définitive).____Coupe rase ou coupe à blancExploitation systématique de tous les arbres présents dans uneparcelle. Cette intervention est généralement réalisée pourrenouveler un peuplement artificiellement par plantation ou,plus rarement, par semis.

Coupe sanitaireExploitation intervenant généralement dans les peuplementsâgés en attente d’être renouvelés ou ayant subi une attaqueparasitaire (ou un accident climatique), ayant pour but deprélever les arbres malades ou dépérissants.____Courbe de niveauCourbe qui réunit tous les points de même altitude.____Couvert (forestier)Proportion de la surface couverte par la projection verticaledes houppiers de l’ensemble des arbres d’un peuplement.____DébardageOpération d’exploitation forestière consistant à amener lesarbres abattus depuis la parcelle jusqu’à une place de dépôtoù un camion viendra les chercher. Généralement, le débar-dage s’effectue avec un « porteur » (tracteur qui porte les bois)sur terrain plat et avec un « skidder » (tracteur qui traîne lesbois) sur terrain en pente. (Verbe : débarder).____Débroussaillement ou débroussaillageIntervention consistant à supprimer la végétation arbustivedans une parcelle, un pare-feu ou en bord de piste. Elle peutêtre complétée par l’élagage des branches basses des arbres.Elle a généralement pour but de prévenir les incendies (réduc-tion de la masse combustible et des risques de départ de feu)ou de reconquérir des pâturages. Ces deux objectifs sontsouvent complémentaires. (Verbe : débroussailler).____DégagementsInterventions consistant à supprimer la végétation qui concur-rence des plants ou des semis naturels, les privant de lumière(concurrence aérienne) ou d’eau (concurrence racinaire). Lesdégagements peuvent être manuels, mécaniques ouchimiques. (Verbe : dégager)

87Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

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DépressagesTravaux d’amélioration intervenant dans des semisnaturels (de toutes essences) ou dans un jeunetaillis (généralement de Châtaignier), plus rarementdans des plantations. Le dépressage a pour butd’abaisser la densité des jeunes arbres pour main-tenir leur croissance et pour les sélectionnerd’après leur qualité. Les arbres coupés sont laissésau sol car ils sont trop petits pour être commercia-lisés (leur hauteur est de 6 mètres maximum).(Verbe : dépresser).____DrageonTige issue du développement d’un bourgeon situésur la racine d’un arbre. En grandissant, le drageonse crée son propre système racinaire et devient unindividu autonome. Le Chêne vert, le Merisier, leRobinier, le Mimosa sont des essences utilisantcouramment ce mode de reproduction.____EclaircieVoir « coupes d’amélioration » et « amélioration ».(Verbe : éclaircir).____« Eclaircie de taillis »Expression désignant une intervention consistant àabaisser la densité des brins (ou des cépées) dansun taillis. Elle interviendra le plus souvent dans lestaillis de Hêtre et de Chênes de qualité, suite à unbalivage intensif, avec l’objectif de produire, àterme, du bois d’œuvre.____ElagageCoupe des branches basses des arbres pourproduire un bois sans nœud sur une hauteur de 6mètres en général : l’élagage se pratique suivantdes règles bien précises (précocement, modéré-ment, progressivement).

EmbâcleBarrage formé dans le lit d’un cours d’eau par uneaccumulation de branches et de troncs morts.____EnrichissementTechniques sylvicoles permettant d’introduire (oud’augmenter l’importance) des essences intéres-santes compte tenu des objectifs du propriétaire.(Verbe : enrichir).____EntretiensEnsemble des interventions réalisées pour favoriserla croissance des jeunes plants ou semis naturels.Les plus courants sont les dégagements, les taillesde formation et la pose de protection contre legibier. (Verbe : entretenir).____Essences d’accompagnementEnsemble des arbres issus de régénération natu-relle ou de plantation qui vont accompagner uneessence principale.____Essence objectifEssence à favoriser dans un peuplement pourrépondre aux objectifs fixés par le propriétaire.____Etages d’un peuplementOrganisation d’un peuplement dans un planvertical. On distingue :- l’étage dominant qui rassemble les arbres les plus

hauts dont les houppiers forment la strate supé-rieure,

- les étages dominés qui regroupent les arbres plusbas, dominés par les précédents,

- le sous-étage qui forme la strate la plus basse,nettement dominée, soit que les arbres soit plusjeunes, soit qu’il s’agisse d’arbustes.

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Etage de végétationEnsemble des séries de végétation présentes dans une zonebioclimatique donnée.____Feuillus précieuxFeuillus qui, s’ils sont de bonne qualité, ont une grande valeuréconomique due à leur relative rareté et aux qualités techno-logiques de leur bois. Il s’agit principalement du Merisier, duFrêne commun, des Erables et des Noyers. On peut égalementclasser dans cette catégorie les Tilleuls et les Alisiers.____FutaiePeuplement forestier composé d’arbres issus de graines. Lesarbres sont alors dits « de franc pied ». L’objectif donné à unefutaie est généralement la production de bois d’œuvre. EnEurope, un peuplement de résineux est toujours une futaie.Par abus de langage, on parlera de « futaie sur souche »lorsqu’un peuplement aura un aspect de futaie, composée detiges isolées les unes des autres, à la suite de la conversiond’un taillis par vieillissement naturel ou grâce à des travauxd’amélioration.____Futaie irrégulièreFutaie composée d’arbres d’âge et de dimensions très diffé-rents. Ce traitement peut s’appliquer à toutes les essences quise régénèrent bien naturellement.____Futaie jardinéeFutaie irrégulière qui compte des arbres de toutes les classesd’âge (ou de hauteur), depuis les semis jusqu’aux arbresarrivés à maturité.____Futaie régulièreFutaie où, dans chaque unité de gestion (parcelle ou groupesde parcelles), les arbres ont approximativement le même âge.Dans le cas idéal, ils auraient aussi la même hauteur etseraient implantés à la même densité. Ce traitement peut s’ap-pliquer à toutes les essences.

Futaie mélangéeFutaie composée d’arbres de différentes essences, soituniquement feuillues, soit uniquement résineuses.____Futaie mixteFutaie composée d’un mélange de feuillus et de résineux.____Futaie sur souchesPeuplement forestier issu du vieillissement ou du balivageintensif d’un taillis, ayant l’aspect d’une futaie et étant traitécomme tel.____GélivureFente radiale et longitudinale affectant l’écorce et le bois d’unarbre, généralement provoquée par l’arrivée brutale de grandsfroids.____Habitat (naturel)Lieu caractérisé par une station, une composition floristique(herbacée, arbustive et arborescente) et une faune (avec desespèces qui s’y reproduisent, s’y alimentent ou s’y reposent).____HouppierEnsemble des ramifications (tige et branches) d’un arbre situéau-dessus du fût.____HydromorphieCaractères morphologiques du sol (couleur grise, taches decouleur rouille, bleuâtres ou verdâtres) appelées « traces » ou« taches d’hydromorphie ») dus à un engorgement par l’eaupériodique ou permanent.

89Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

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LabourTravail du sol effectué avant plantation, le plussouvent avec une charrue à disques. Le labourretourne la terre et son but est d’aérer le sol, defaciliter la pénétration des racines et de limiterl’évaporation en changeant la structure du sol ensuperficie.Un labour peut être effectué « en plein » (sur toutela surface) ou en bandes, sur une partie de lasurface.____PerchisJeune peuplement composé d’arbres issus degraines dont les tiges ont un diamètre de 10 à 15cm en moyenne (ce qui les fait ressembler à desperches).____PeuplementEnsemble d’arbres, jeunes et vieux, constituant lavégétation ligneuse poussant sur un terrain fores-tier, à l’exception des arbustes, arbrisseaux et dela végétation herbacée.____PotetEmplacement où la terre est travaillée soit manuel-lement soit par des moyens mécaniques en vue demettre en place un jeune plant.____RecépageIntervention consistant à couper un arbre le plusprès possible du sol. (Verbe : recéper).____Régénération artificielleRenouvellement d’un peuplement par plantation(plus rarement par semis) après coupe à blanc et,si nécessaire, travail du sol.

Régénération naturelleRenouvellement d’un peuplement à partir desarbres en place, soit à partir de la dissémination deleurs semences, soit à partir de leurs moyens demultiplication végétative : rejets ou drageons. Cetteméthode n’a de « naturelle » que l’origine desjeunes arbres car elle est conditionnée par desinterventions humaines. Il serait préférable de l’ap-peler « régénération assistée ».____Rejet (de souche)Jeune brin qui se développe sur une souche auprintemps suivant la coupe. On dit que la soucherejette. Ce système de reproduction asexuée n’estutilisé que par les feuillus (en Europe). (Verbe :rejeter).____RéserveArbre maintenu sur pied lors du passage en coupe.Ce terme est utilisé surtout dans les taillis sousfutaie.____RipisylveCordon boisé bordant un cours d’eau et subissantles crues annuelles.____RotationIntervalle de temps séparant deux coupes de mêmenature dans un peuplement.____Semis naturelJeune arbre issu d’une graine arrivée au sol sansqu’un homme l’ait semée.

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Sous-solageTravail du sol effectué avant plantation avec un outil (sous-soleuse) armé d’une ou plusieurs dents qui descendent enprofondeur dans le sol (jusqu’à 1 mètre) et le font éclater. Lesous-solage a pour but de faciliter la pénétration de l’eau etdes racines des arbres. (Verbe : sous-soler).____Station forestièreEtendue de terrain de superficie variable homogène dans sesconditions de topographie, de climat, de sol et donc de végé-tation.____SylvopastoralismeTechnique consistant à faire pâturer des troupeaux dans uneparcelle boisée en adaptant la pression du troupeau à laressource alimentaire disponible de façon que les arbres nesouffrent pas de la présence des animaux. La gestionsylvopastorale doit être réfléchie, dans l’intérêt réciproquede l’éleveur (place de la forêt dans l’utilisation globaledes parcours et dans le calendrier de pâturage) et du proprié -taire forestier (cohérence avec l’aména gement global de lapropriété). La réflexion doit également porter sur leséquipements nécessaires dans les deux sens : clôtures, sur-semis d’un côté ; protections des jeunes arbres, opérations derégénération.

Taille de formationIntervention consistant à supprimer les « têtes multiples »(fourches) ou les très grosses branches d’un jeune arbre. Ellea pour but de former un tronc droit et unique sur au moins 6mètres de haut. (Verbe : tailler).____TaillisPeuplement forestier composé par des brins issus de rejetsde souche. Seuls les feuillus peuvent constituer des taillis (enEurope).____Taillis simpleTaillis composé de brins qui ont tous le même âge. Ils sonttous coupés en même temps et les souches rejettent toutesla même année.____TransformationRemplacement d’un peuplement composé le plus souventd’essences mal adaptées de qualité médiocre par une planta-tion d’essences différentes. (Verbe : transformer).

91Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.

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Ce guide a été réalisé

par Jean-Christophe Chabalier et Benoit Lecomte,Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) du Languedoc-Roussillon,à partir de la « Typologie des stations forestières de la Malepère, du Razès, de la Piègeet des Confins du Razès et de la Piège » (Alcina, Fédération Aude Claire,Hélène Chevallier - 2011),avec la participation financière de la Région Languedoc-Roussillon et de l’Etat.

Les travaux ont été coordonnés par le CRPF sous l’égide d’un comité de pilotageréunissant les acteurs techniques impliqués sur le territoire :Aménagement Environnement Forêt (AEF), Atelier des Cimes, Centre Régional de laPropriété Forestière (CRPF) du Languedoc-Roussillon, Centre Régional de la PropriétéForestière (CRPF) de Midi-Pyrénées, Chambre d’agriculture de l’Aude, Charte Forestièrede Territoire (CFT) de la Haute Vallée de l’Aude, Conseil Général de l’Aude, CoopérativeForestière COFOGAR, Coopérative des Sylviculteurs de l’Aude (COSYLVA), DirectionDépartementale des Territoires (DDT) de l’Ariège, Direction Départementale desTerritoires et de la Mer (DDTM) de l’Aude, Direction Régionale de l’Alimentation, del’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) du Languedoc-Roussillon, Institut pour leDéveloppement Forestier (IDF), Inventaire Forestier National (IFN), Office National desForêts (ONF), Région Languedoc-Roussillon, Syndicat des Forestiers Privés de l’Ariège,Syndicat des Forestiers Privés de l’Aude.

Nous remercions tous les techniciens qui nous ont aidés dans ce travail ainsi que tousles propriétaires qui nous ont accueillis dans leur forêt.

Un grand merci à Hélène Chevallier (Atelier des Cimes) et à Pierre-Jean Moundy (Alcina)pour leur disponibilité et leurs conseils.

Crédit photographique :Fédération Aude Claire (Bruno Le Roux), Ligue pour la Protection des Oiseaux de l’Aude(Morgan Boch, Romain Riols), Centre Régional de la Propriété Forestière du Languedoc-Roussillon (Maurice Cavet, Jean-Christophe Chabalier, Benoit Lecomte, Bruno Mariton)

Itinéraires techniques et Mini flore : dessins de Dominique Mansion,extraits de la Flore Forestière Française, guide écologique illustré, tomes 2 et 3 ;Institut pour le Développement Forestier, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche,AGROPARISTECH-ENGREF, Inventaire Forestier National. Avec l’aimable autorisationdu Centre National de la Propriété Forestière (CNPF).

Juin 2013

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MINISTÈREDE L’AGRICULTURE

DE L’AGROALIMENTAIREET DE LA FORÊT

SIÈGE378, rue de la Galéra

BP 4228 - 34097 MONTPELLIER CEDEX 5Tél. : 04 67 41 68 10 - Fax : 04 67 41 68 11

E-mail : [email protected] internet : www.crpf-lr.com

ANTENNE DE L’AUDEChambre d'agricultureZA de Sautes à Trèbes

11878 CARCASSONNE CEDEX 9Tél : 04 68 47 64 25 - Fax : 04 68 47 28 03

E-mail : [email protected]

Avec le financement de la Région Languedoc-Roussillon et de l’Etat.

Centre Régional de la Propriété Forestière du Languedoc-Roussillon

Centre Régional de la Propriété Forestièrede Midi-Pyrénées

ANTENNE EST DE L’ARIÈGEFédération des Chasseurs

"Le Couloumié" - Labarre - 09000 FOIX Tél. : 05 61 01 32 85 - Fax : 05 61 01 33 87

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