guide de rÉdaction · 2017. 12. 16. · plant, aptères ou ailés, n’ont jamais dépassé 3,5...
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Rapport final réalisé dans le cadre du programme Prime-Vert,
Volet 11 – Appui à la Stratégie phytosanitaire
TITRE : ÉVALUATION DE DEUX PRÉDATEURS APHIDIPHAGES DANS
LE CADRE D’UN PROGRAMME DE LÂCHERS DE TRICHOGRAMMES
CONTRE LA PYRALE DU MAÏS EN CULTURE DE POIVRONS
NUMÉRO DU PROJET : IRDA-1-SPP-08-096
Rédigé par :
Maxime Lefebvre, M.Sc.
Josée Boisclair, agr., M.P.M.
Francine Pelletier, M.Sc.
et
Geneviève Richard, agr., M.Sc.
Institut de recherche et de développement en agroenvironnement
(IRDA)
DATE : 7 octobre 2011
Les résultats, opinions et recommandations exprimés dans ce rapport
émanent de l’auteur ou des auteurs et n’engagent aucunement le ministère
de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.
1
ÉVALUATION DE DEUX PRÉDATEURS APHIDIPHAGES DANS LE CADRE
D’UN PROGRAMME DE LÂCHERS DE TRICHOGRAMMES
CONTRE LA PYRALE DU MAÏS EN CULTURE DE POIVRONS
Maxime Lefebvre1, Josée Boisclair1, Francine Pelletier1 et Geneviève Richard1
Collaborateurs : Josée Bonneville2, Bruno Fréchette3, Éric Lucas4,
Silvia Todorova5 et Christine Villeneuve6
Durée : 04/2009 – 04/2011
FAITS SAILLANTS (Résumé du projet)
La lutte biologique à l’aide de trichogrammes pourrait remplacer l’utilisation d’insecticides chimiques
pour contrôler le principal ravageur du poivron : la pyrale du maïs. Il arrive qu’en l’absence
d’interventions chimiques, d’autres insectes nuisibles prolifèrent, dont les pucerons qui peuvent
occasionner d’importants dommages. Cette étude a permis de dresser un portrait de l’importance
relative et de la dynamique des espèces de pucerons présentes dans les champs de poivrons. En 2009,
sur le site de Saint-Paul-d’Abbotsford, l’espèce de puceron majoritairement observée était le puceron
du nerprun, Aphis nasturtii, reconnu pour être présent dans la culture du poivron. En 2010, sur le site
de l’IRDA, l’espèce la plus abondante était le puceron de la pomme de terre Macrosiphum euphorbiae
(57,1 %), suivi de A. nasturtii (25,4 %), du puceron vert du pêcher, Myzus persicae (13,8 %), du
puceron du haricot, A. fabae (2,0 %) puis du puceron du melon, A. gossypii (0,16 %). Les populations
de pucerons étaient relativement plus importantes à Saint-Paul-d’Abbotsford qu’à Saint-Hyacinthe.
Par contre, à Saint-Paul-d’Abbotsford, le nombre moyen de pucerons par plant, aptères ou ailés, n’a
jamais dépassé 3,5 pucerons. Étant donné les faibles niveaux d’infestations de pucerons au moment
des lâchers de prédateurs, cette étude n’a pas permis de mettre en évidence l’impact de Aphidoletes
aphidimyza et de Hippodamia convergens sur les populations de pucerons dans le poivron. Même en
procédant à plusieurs infestations répétées de Myzus persicae, les populations de pucerons n’ont pu
s’établir et se maintenir. Nous avons toutefois établi un portrait des espèces bénéfiques présentes dans
les champs. Pour les deux années d’expérimentation, les coccinelles ont représenté le groupe de
prédateurs le plus fréquemment observé. En 2009, les espèces les plus communément observées à
Saint-Paul-d’Abbotsford ont été la coccinelle maculée Coleomegilla maculata et la coccinelle à
14 points Propylea quatuordecimpunctata. En 2010, la coccinelle à 14 points et la coccinelle asiatique
Harmonia axyridis ont été les plus abondantes sur le site de l’IRDA à Saint-Hyacinthe. D’autres
ennemis naturels tels que des diptères prédateurs, des neuroptères et des punaises prédatrices étaient
également présents. Cette étude démontre un bon contrôle naturel des pucerons par la guilde des
prédateurs aphidiphages. L’utilisation de filets de protection a en outre démontré qu’en l’absence
d’ennemis naturels les populations aphidiennes ne sont pas sous contrôle.
1 Institut de recherche et développement en agroenvironnement (IRDA) 2 Dura-Club 3 Centre de recherche agroalimentaire de Mirabel (CRAM) 4 Université du Québec à Montréal (UQAM) 5 Anatis Bioprotection Inc. 6 Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)
2
OBJECTIF ET MÉTHODOLOGIE OU DÉMARCHE
Ce projet a pour objectif de vérifier l’utilisation conjointe de lâchers de pupes de cécidomyie
Aphidoletes aphidimyza et d’adultes de coccinelle Hippodamia convergens comme moyen de lutte
contre les populations de pucerons dans des champs de poivrons où des trichogrammes sont utilisés
pour contrôler la pyrale du maïs.
En 2009, le site expérimental était situé sur une ferme maraîchère à Saint-Paul-d’Abbotsford
(Québec). En 2010, les expérimentations ont été effectuées à la station de recherche de l’IRDA, à
Saint-Hyacinthe (Québec). Les parcelles expérimentales avaient 448 m2 en 2009 et 510 m2 en 2010.
Le poivron a été cultivé sur paillis de plastique et produit en mode de fertigation. Les parcelles ont été
fertilisées à la volée à la pré-plantation avec un engrais dont la formulation était 10-12-32, à une dose
de 495 Kg ha-1. Par la suite, de l’engrais soluble a été apporté par le système goutte-à-goutte au cours
de la saison pour combler un apport de 120 Kg ha-1 d’azote et de 5 Kg ha -1 de calcium. Deux
traitements ont été répétés (trois fois en 2009 et quatre fois en 2010) dans un dispositif en blocs
complets aléatoires : (1) témoin sans intervention phytosanitaire et (2) lâchers de prédateurs
aphidiphages. En 2009, une parcelle en régie conventionnelle a été réalisée et le dépistage a été
effectué. Afin de mesurer l’impact des différents traitements, les populations de pucerons ont été
suivies de façon hebdomadaire. Lors de nos observations, un décompte de plus de 5 pucerons était
enregistré comme étant une colonie. Afin de refléter la présence totale des pucerons, un indice a été
calculé en fonction des différentes classes intégrées dans le dépistage. La formule suivante a donc été
utilisée :
Indice total de pucerons = Nombre total de pucerons ailés + nombre total de pucerons aptères + 6 *
(nombre total de colonies de 6-20) + 20 * (nombre total de colonies de 20 à 50 pucerons) + 50
*(nombre total de colonies de 50 à 75 pucerons).
Les populations des autres ravageurs et ennemis naturels ont également été évaluées afin de
déterminer l’effet des lâchers sur ces derniers et de mesurer le succès d’établissement des agents de
lutte introduits. À la récolte, une évaluation des dommages et du rendement a également été effectuée.
La stratégie testée débutait avec un 1er lâcher de A. aphidimyza (seuil d’intervention : 0,5 colonie de
pucerons/plant), suivi une semaine plus tard, d’un lâcher de H. convergens. Afin de favoriser leur
rétention sur le site d’introduction, les coccinelles en sortie d’hibernation étaient nourries et
maintenues à 20oC durant la semaine précédant l’introduction en 2009 et pendant 2 semaines en 2010.
Pour assurer un contrôle continu sur une plus longue période, un 2e lâcher de A. aphidimyza était
également prévu 3 semaines après la 1re intervention. Dans l’éventualité où le seuil d’intervention ne
serait pas atteint, un protocole alternatif a été prévu pour infester les parcelles à l’aide de pucerons.
L’espèce Myzus persicae a été élevée en chambre de croissance et devait être utilisée pour infester
25 plants par parcelle à raison de 50 pucerons/plant.
RÉSULTATS SIGNIFICATIFS POUR L’INDUSTRIE OU POUR LA DISCIPLINE
Évolution des populations naturelles de pucerons
Les populations de pucerons ont été suivies du 22 juin au 3 septembre 2009 et du 21 juin au 17 août
2010 (Figure 1). En 2009, sur le site de Saint-Paul-d’Abbotsford, l’espèce majoritairement observée
était le puceron du nerprun, Aphis nasturtii, reconnu pour être présent dans la culture du poivron. En
2010, sur le site de l’IRDA, l’espèce la plus abondante était le puceron de la pomme de terre
Macrosiphum euphorbiae (57,1 %) suivi de A. nasturtii (25,4 %), du puceron vert du pêcher, Myzus
persicae (13,8 %), du puceron du haricot, A. fabae (2,0 %), puis du puceron du melon, A. gossypii
(0,16 %), Le niveau maximum d’infestation observé dans les parcelles avec lâchers fut de 0,34
colonie/plant en 2009 et 0.08 colonie/plant en 2010. Tel que prévu dans l’éventualité où le seuil
d’intervention (0,5 colonie/plant) ne soit pas atteint, les parcelles ont été infestées de pucerons et les
lâchers ont tout de même été réalisés (12 août : A aphidimyza; 19 août : H. convergens; 26 août : A
aphidimyza en 2009 et 27 juillet : A aphidimyza; 6 août : H. convergens; 20 août : A aphidimyza en
3
2010). En considérant le nombre de pucerons, on observe que les nombres moyens de pucerons par
plant, aptères ou ailés, n’ont jamais dépassé 3,5 pucerons par plant (Figure 2). On voit également que
les nombres de pucerons aptères par plant et les nombres de pucerons ailés par plant ont été supérieurs
dans les champs de Saint-Paul-d’Abbotsford (2009) qu’à Saint-Hyacinthe (2010). On observe le même
phénomène en regardant le pourcentage de plants porteurs de pucerons en 2009 comparé à ceux de
2010 (Annexe 1).
Aucun prédateur relâché (coccinelle ou cécidomyie) n’a été observé dans les parcelles lors des
dépistages effectués après les lâchers en 2009 et très peu en 2010 (Tableau 1). La pression quasi-
inexistante des pucerons à ce moment de la saison explique sans doute la dispersion des agents de lutte
introduits n’est pas étonnante malgré les bonnes capacités de localisation des pucerons par A.
aphidimyza et le pré-conditionnement de H. convergens à leur sortie d’hibernation (proies offertes
durant la semaine précédant le lâcher) pour favoriser leur rétention sur les sites d’introduction.
Figure 1. Suivi de la densité des colonies de pucerons (> 5) dans les parcelles de poivrons
associées à différentes méthodes de lutte contre les ravageurs du poivron. A)
Saint-Paul-d'Abbotsford, 2009. B) Saint-Hyacinthe, 2010.
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Lâchers de prédateurs Témoin Conventionnelle
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H.
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A)
B)
4
Tableau 1. Lâchers de prédateurs auxiliaires et taux de récupération lors des dépistages
dans les parcelles de poivrons, Saint-Hyacinthe, 2010.
Lâcher Date Auxiliaire Dose
Récupération
n %
1 27-07-2010 A. aphidimyza
20 000/ha 5 0,025
2 20-08-2010 20 000/ha NA NA
1 06-08-2010 H. convergens 3471/ha 6 0,173
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A)
B)
Lâchers de prédateurs
Témoin
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Figure 2. Suivi des populations de pucerons dans des parcelles de poivrons sans
intervention phytosanitaire et avec lâchers de prédateurs aphidiphages. A)
Pucerons aptères, Saint-Paul-d'Abbotsford, 2009. B) Pucerons aptères, Saint-
Hyacinthe, 2010. C) Pucerons ailés, Saint-Paul-d'Abbotsford, 2009. D) Pucerons
ailés, Saint-Hyacinthe, 2010.
Suivi des populations d’ennemis naturels
Le dépistage hebdomadaire a permis de dresser un portrait des populations de prédateurs
naturellement présents dans les parcelles (Tableaux 2 et 3). La proportion de chaque espèce ou groupe
est identifiée (% intra groupe) ainsi que le pourcentage de chaque ordre sur l’ensemble des spécimens
dépistés (% du groupe). La dynamique de chaque groupe de prédateurs est représentée graphiquement
dans les Annexes 2 et 3. Dans l’Annexe 2, on peut comparer la densité des coccinelles au cours des
saisons 2009 et 2010. Il est intéressant de voir qu’en 2009 les populations semblent avoir chuté après
la fin juillet alors qu’elles ont subi une croissance constante en 2010. Une pulvérisation de
l’insecticide Orthene, effectuée le 28 juillet 2009 dans les champs voisins des parcelles
expérimentales, pourrait expliquer cette diminution.
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type)
type)
C)
D)
Traitement
Témoin
Lâchers de prédateurs
Témoin
6
Pour les deux années d’expérimentation, les coccinelles représentent le groupe de prédateurs le plus
fréquemment observé. En 2009, les espèces les plus communément observées à Saint-Paul-
d’Abbotsford sont la coccinelle maculée (Coleomegilla maculata) et la coccinelle à 14 points
(Propylea quatuordecimpunctata). En 2010, la coccinelle à 14 points et la coccinelle asiatique
(Harmonia axyridis) ont été les plus abondantes sur le site de l’IRDA à Saint-Hyacinthe
La figure 3 nous présente en perspective la dynamique des pucerons et des prédateurs (total ou
seulement les formes prédatrices). Il semble qu’en début de saison, la présence de pucerons ait été
favorisée par l’absence de prédateurs et que, plus la saison avançait et que les prédateurs abondaient,
moins il y avait de pucerons. Cependant, il n’existe pas de corrélation significative entre ces deux
paramètres (Annexe 4).
Figure 3. B) : Représentation graphique de la relation entre les pucerons et leurs
ennemis naturels, Saint-Hyacinthe, 2010. Nombre total des individus des espèces
prédatrices, nombre total des individus sous la forme prédatrice de ces espèces
ainsi que le nombre total de leurs proies (Indice total de pucerons total). A) :
L'histogramme représente le rapport proie/prédateur (forme prédatrice) de
notre système.
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0
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type)
TOTAL ennemi Naturel
TOTAL forme Prédatrice
Puceron
A)
B) B)
Pro
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Indice de pucerons
7
Tableau 2. Nombre et importance relative des prédateurs observés lors des dépistages
des parcelles de poivrons tout au long de la saison, Saint-Paul-d’Abbotsford
2009.
Prédateurs Stades Nb % intra groupe
% du groupe
Coccinelles
Harmonia axyridis Adulte 10 5,6
52,3
L3-L4 4
Propylea quatuordecimpunctata Adulte 35 18,4
L3-L4 11
Coleomegilla maculata Adulte 42 19,6
L3-L4 7
Coccinella septempunctata Adulte 1 0,8
L3-L4 1
Hippodamia convergens Adulte 0 0,4
L3-L4 1
Non identifiées Pupe 9
55,2 Larve 84
Œufs 45
Diptères prédateurs
11,3
Cecidomyiidae Larve 1 13,0
Œufs 6
Syrphidae et Chamaemyiidae Adulte 4 87,0
Larve 43
Neuroptères
Chrysopidae Adulte 3
84,3
32,0
Larve 16
Œufs 110
Hemerobiidae Adulte 10 13,1
Larve 10
Non identifiés Larve 4 2,6
Punaises prédatrices
4,4 Myridae (Orius sp) Adulte 9 42,9
Nabidae et Reduviidae Adulte 10 57,1
Larve 2
8
Tableau 3. Nombre et importance relative des prédateurs observés lors des dépistages
des parcelles de poivrons tout au long de la saison, Saint-Hyacinthe 2010.
Prédateurs Stades Prédation Nb % intra groupe
% du groupe
Coccinelles Propylea quatuordecimpunctata Adulte + 166
13,5
57,0
Pupe - 6
Larve + 74
Harmonia axyridis Adulte + 147
9,0 Pupe - 2
Larve + 15
Coleomegilla maculata Adulte + 114
7,0 Pupe - 7
Larve + 6
Coccinella septempunctata Adulte + 39
2,8 Pupe - 1
Larve + 11
Adalia bipunctata Adulte + 7 0,4
Hippodamia convergens Adulte + 1 0,1
Larve + 1
Non identifiées Adulte + 19
67,3 Pupe - 158
Œufs - 1049
Diptères prédateurs
Cecidomyiidae Adulte - 9 20,3
1,8
Larve + 3
Syrphidae Adulte - 29 52,5
Larve + 2
Chamaemyiidae (Leucopis) Larve + 1 1,7
Dolichopodidae Adulte + 12 20,3
Non identifiés Adulte 3 5,1
Neuroptères
Chrysopidae Adulte - 2
87,9
4,7
Larve + 5
Œufs - 124
Hemerobiidae Adulte - 1
12,1 Larve + 1
Œufs - 16
9
Punaises prédatrices 20,4
25,2
Myridae (Orius sp) Adulte + 164
Non identifiées Adulte + 12
79,6 Larve + 2
Œufs - 627
Arachnida
Anystidae Adulte + 70 19,3
11,4 Araignées Adulte + 3
80,7 Œufs - 290
Infestations artificielles de Myzus persicae Tel que prévu au protocole, compte tenu de la trop faible densité naturelle de pucerons, les champs ont
été infestés de pucerons en 2010. Trois infestations consécutives ont été réalisées au total. Aucune des
colonies implantées sur les poivrons ne s’est établie (Tableau 4). Pour la première infestation, 25
plants par parcelle ont été infestés avec 50 pucerons le 22 juillet. Le lendemain, un suivi nous a
indiqué l’absence totale des pucerons implantés, donc une deuxième infestation à une dose plus élevée
(100 pucerons) a été réalisée sur les mêmes plants. Cependant, on a observé qu’après trois jours, la
densité de pucerons avait chuté de 97,7 %. Une ultime tentative a été réalisée le 8 août. Sur quatre
points par parcelle, une dose plus élevée a été implantée (250-300 pucerons), mais en vain (Figure 4).
Tableau 4. Suivi des infestations artificielles de Myzus persicae dans les parcelles de
poivrons à Saint-Hyacinthe, 2010. NA = aucun dépistage après cet intervalle.
Infestation Date
Nombre de
pucerons /
plants
Points
d'infestation Dose /ha
Densités moyennes retrouvées
2 jours 3 jours
n
(± S.E.)
Réduction
(%)
n
(± S.E.)
Réduction
(%)
1 22-juil 150 (50
+100)
25 73 500 NA
3,4
(± 0,6) -97,7 %
2 23-juil 25
3 08-août 250-350 4 19 600-
27 500
37,3
(± 7,3) -87,60 % NA
Infestation Date
Densités moyennes retrouvées
4 jours 10 jours 12 jours
n (± S.E.)
Réduction
(%)
n
(± S.E.)
Réduction
(%)
n
(± S.E.)
Réduction
(%)
1 22-juil NA
1,1
(± 0,3) -99,3 % NA
2 23-juil
3 08-août
8,9 (±2,4) -97,00 % NA 0,5
(±0,1) -99,80 %
10
Figure 4. Densité de pucerons aux points d'infestation lors de la 3e infestation dans les
parcelles de poivrons, Saint-Hyacinthe, 2010.
Protection des populations artificielles à l’aide de filets agronomiques Pour tenter de comprendre pourquoi nous ne retrouvions plus de pucerons aux points d’infestation, un
dispositif utilisant des filets agronomiques a été mis en place. Trois points d’infestation comprenant
trois plants ont été infestés à des doses de 250-300 pucerons par plant et ont été isolés des prédateurs
aphidiphages par des filets agronomiques, et ce, dans trois parcelles différentes. Un suivi deux fois par
semaine et une comparaison du même dispositif avec des plants infestés aux mêmes doses, mais sans
filet agronomique nous a permis de constater que la forte pression des prédateurs sur les pucerons
empêchait ceux-ci de s’établir (Figure 5). Les populations sous tente sont en croissance, tandis que les
populations témoins sont en chute. La non-conformité des données aux exigences des tests
paramétriques statistiques ne nous permet pas de tirer des conclusions à l’aide de tels tests. En utilisant
la méthode décrite par Conover et Iman (1982), nous avons conduit un test non-paramétrique sur les
données ordonnées en rang à l’aide du logiciel JMP (SAS Institute, 2002). Ce test est plus robuste en
ce qui concerne la normalité et l’hétéroscédasticité des données. Cette analyse de covariance nous
indique que les deux régressions ont des pentes et des ordonnées à l’origine statistiquement différentes
(ρ<0.0001, α = 0.05), ce qui nous permet de conclure que la protection par les filets agronomiques
favorise la croissance des colonies de pucerons, comparé à des colonies non protégées.
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17
Nom
bre
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ucero
ns/
pla
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yenne)
(mo
yenne)
11
Figure 5. Densité de pucerons (indice de pucerons) par plant en fonction du temps, selon
la présence ou non d'une protection par filet agronomique, Saint-Hyacinthe,
2010.
Évaluation des dommages à la récolte En 2009, les récoltes des poivrons ont eu lieu les 24 et 31 août et les 9 et 24 septembre. En 2010, les
dates de récoltes sont les suivantes : les 12 et 23 août, les 2 et 16 septembre. Le rendement des plants
ainsi que la proportion de fruits non commercialisables ont été évalués. Aucun fruit porteur de
dommages associés aux pucerons (fumagine ou virus) n’a été observé. Les dommages par la punaise
terne ont été plus présents en 2009 qu’en 2010. Ce sont les dommages physiologiques (pourriture
apicale) et mécaniques qui ont été plus problématiques (Figure 6).
0
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Nom
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nt
LIBRE
TENTE
12
Figure 6. Répartition des dommages lors de la récolte des parcelles de poivrons sans
intervention phytosanitaire et avec lâchers de prédateurs. A) Saint-Paul-d'Abbotsford,
2009. B) Saint-Hyacinthe, 2010.
Un modèle linéaire mixte généralisé avec une fonction de lien binomiale a été ajusté aux données afin de
comparer les traitements (PROC GLIMMIX, SAS Institute). Les moyennes suivies des lettres a et b sont
significativement différentes au seuil α = 0.1. ns signifie qu’il n’y a pas de différence significative à ce seuil.
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b
b
Lâchers
Témoin
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A)
B)
13
APPLICATIONS POSSIBLES POUR L’INDUSTRIE ET/OU SUIVI À DONNER Les résultats des travaux réalisés dans le cadre de ce projet ouvrent la porte à de nombreuses
questions. L’hypothèse qui veut que l’absence de traitements chimiques pour la lutte contre la pyrale
engendre la présence de populations de pucerons qui soient problématiques n’a pas été observée
durant ces deux années d’expérimentation. Nos observations nous portent plutôt à croire que l’absence
de traitements chimiques favorise la présence d’ennemis naturels. Lorsqu’ils se retrouvent ainsi en
assez grand nombre, il semble possible que ces prédateurs aphidiphages parviennent à bien réprimer
les populations de pucerons. Dans ces cas, l’introduction d’agents de lutte biologique est plus ou
moins pertinente. Ces travaux viennent appuyer la nécessité pour que des efforts soient mis afin de
privilégier une lutte intégrée qui protège donc ces prédateurs naturellement présents. L’utilisation
d’insecticides à faible risque est un pas dans cette direction. Ce ne sont ici que des données
préliminaires sur deux années, mais d’autres études devront être entreprises pour tenter d’éclaircir ces
dynamiques de populations. Nous avons également démontré que l’emploi de filets agronomiques
pourrait être une méthode fort utile dans un tel contexte. Nos données et conclusions ouvrent la porte à
des études futures, avec des implications très importantes dans un contexte d’agriculture biologique ou
de réduction dans l’utilisation d’insecticides chimiques pour la lutte antiparasitaire.
POINT DE CONTACT POUR INFORMATION Nom du responsable du projet : Josée Boisclair
Téléphone : 450-778-6522, poste 227
Télécopieur : 450-778-6539
Courriel : [email protected]
REMERCIEMENTS AUX PARTENAIRES FINANCIERS
Ce projet a été réalisé dans le cadre du programme Prime-Vert, volet 11 – Appui à la Stratégie
phytosanitaire avec une aide financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.
Les auteurs et les collaborateurs de ce projet remercient sincèrement les personnes suivantes pour leur
appui, soit technique ou scientifique : Myriam Gagnon de Dura-Club, David Côté, producteur maraîcher
et propriétaire de l’entreprise Les Jardins DAMACO, les nombreux étudiantes et étudiants d’été à
l’IRDA ainsi que les ouvriers de l’IRDA : Robert Boivin, Patrick Cordeau, Patrick Ménard et Sylvain
Pelletier.
RÉFÉRENCES :
Conover, W.J., and R.L. 1982. Iman. Analysis of covariance using the rank transformation.
Biometrics 38 : 715-724.
ANNEXE(S)
Annexe 1 : Suivi des populations de pucerons au cours des saisons 2009 et 2010 selon le
pourcentage de plants porteurs.
Annexe 2 : Dynamique des différentes espèces de coccinelles selon leur stade et l’année
d’observation.
Annexe 3 : Dynamique d’autres groupes d’ennemis naturels de pucerons.
Annexe 4 : Relation entre la densité de puceron et la densité d’ennemis naturels.
Annexe 5 : Communications scientifiques et de transfert (conférences, affiches et résumés de
communication).
14
A N N E X E 1
Suivi des populations de pucerons au cours des saisons 2009 et 2010 selon le
pourcentage de plants porteurs
15
Suivi des populations de pucerons selon le pourcentage de plants porteurs de pucerons
(aptères et ailés) en fonction des traitements. A) Saint-Paul-d'Abbotsford, 2009. B) Saint-
Hyacinthe, 2010.
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pucero
ns
B)
A)
Lâchers de prédateurs Témoin
16
A N N E X E 2
Dynamique des différentes espèces de coccinelles selon leur stade
et l’année d’observation
17
Suivi de la communauté de coccinelles en parcelles de poivrons A) Stade larvaire, 2009. B)
Stade larvaire, 2010. C) Stade pupal, 2010. D) Stade adulte, 2009. E) Stade adulte, 2010.
Ort
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B)
18
A N N E X E 3
Dynamique d’autres groupes d’ennemis naturels de pucerons
19
Dynamique des différents groupes de prédateurs aphidiphages. A) Diptères 2009. B) Diptères
2010, C) Neuroptères, 2009. D) Neuroptères, 2010. E) Punaises prédatrices 2009. F)
Punaises prédatrices, 2010, G) Arachnides, 2009. H) Arachnides, 2010.
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2010-0
8-1
0
10
2010-0
8-1
7
17
Nom
bre
/pla
nt
(mo
y)
(mo
y)
Adultes araignées
Œufs araignées
Acariens
Prédateurs
22
A N N E X E 4
Relation entre la densité de pucerons et la densité d’ennemis naturels
23
Densité de colonies de pucerons par parcelle en fonction de la densité de la forme prédatrice
des aphidiphages, Saint-Hyacinthe, 2010.
Cette régression linéaire ne suit pas les postulats de base (homoscédasticité et normalité des
résidus). Néanmoins, on peut clairement voir qu’en considérant les données par parcelle, il
n’y a pas de tendance et de relation claire.
y = -0,0067x + 0,0192
R 2 = 0,0007
0
0,05
0,1
0,15
0,2
0,25
0,3
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Densité des prédateurs aphidiphages par plant
Mo
yen
ne d
e c
olo
nie
s d
e p
uce
ron
s/ p
lant
pla
nt
p = 0,89
24
A N N E X E 5
Communications scientifiques et de transfert
(conférences, affiches et résumés de communication)
VERSION 02-2006
25
Boisclair J., F. Pelletier, G. Richard et É. Lucas. 2009. Utilisation d’insectes prédateurs pour
lutter contre les pucerons dans le poivron. Portes ouvertes IRDA 2009, Saint-Hyacinthe, 1er
septembre. 1 page. (Fiche technique : http://www.irda.qc.ca/_documents/_Results/191.pdf).
Richard, G., J. Boisclair, M. Lefebvre, E. Lucas et F. Pelletier. Des trichogrammes contre la
pyrale du maïs dans la culture du poivron; qu’advient-il des pucerons et de leurs ennemis
naturels? 138ième Réunion annuelle de la Société d’entomologie du Québec, Orford,
13 octobre. Affiche scientifique.
Richard, G., J. Boisclair, M. Lefebvre, E. Lucas et F. Pelletier. Des trichogrammes contre la
pyrale du maïs dans la culture du poivron; qu’advient-il des pucerons et de leurs ennemis
naturels? 138ième Réunion annuelle de la Société d’entomologie du Québec, Orford,
13 octobre. Résumé.