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GUIDE DE L’OPTIMISATION ÉNERGÉTIQUE en Immobilier d’Entreprise Décembre 2012

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GUIDE DE L’OPTIMISATIONÉNERGÉTIQUE

en Immobilier d’Entreprise

Décembre 2012

3

Edito

La hausse du coût de l’énergie et la montée en puissance des obligations du Plan Bâtiment Grenelle font de l’opti-misation de la consommation d’énergie un enjeu majeur pour les entreprises. Tous les acteurs de la chaîne immobi-lière, du promoteur à l’utilisateur final, doivent contribuer à un immobilier plus vertueux et donc moins énergivore.

Pour les aider dans leur démarche, DTZ et e-nergy ont associé leurs compétences pour rédiger ce guide de l’opti-misation énergétique en immobilier d’entreprise. Ce docu-ment synthétique présente les enjeux de l’optimisation des consommations énergétiques, les différents moyens d’actions possibles et ce dans une approche résolument pratique.

Très bonne lecture.

Thierry LaborderieDirecteur de DTZ Corporate Solutions

Yann LeblondDirecteur associé d’e-nergy

Magali MartonDirectrice DTZ Research

4

2 |Auditer pour mieux agir 15

A | Les énergies dans le bâtiment 15

B | Des leviers pour agir 17

C | Allons plus loin 19

3 |De la théorie à la pratique 21

A | Qui agit ? 22

B | Comment finance-t-on ? 24

C | Peut-on parler de valeur verte ? 25

D | Étude de cas 28

Préambule

A | Les initiatives européennes et leurs transcriptions en droit français (EPBD) 5

B | La question du nucléaire et des énergies renouvelables 7

C | L’importance croissante d’une gestion responsable de l’entreprise (RSE, normes ISO) 8

1 |Contexte et État des lieux des coûts énergétiques des bâtiments 11

A | Prix de l’énergie : entre régulation et libéralisation du marché 13

B | De la théorie à la pratique 14

Présentation de DTZ & d’e-nergy DTZ 30

e-nergy 31

Sommaire

5

Depuis le premier choc pétrolier en 1974, les gouver-nements sont de plus en plus attentifs aux consom-

mations d’énergie. A cette préoccupation financière est venue s’ajouter une démarche plus éthique en faveur de l’environnement légué aux générations futures. En France, le législateur impose dès 1974 une performance énergé-tique minimale aux nouvelles constructions. Cette première réglementation thermique (RT) prévoyait une réduction des besoins en énergie primaire de 25% (dans le résidentiel neuf) par rapport aux normes de construction du parc bâti existant. Le principe simple consiste à réduire les besoins en énergie du bâtiment pour que les besoins en chauffage soient réduits au maxi-mum. A l’époque, la réalisation de cet objectif passait es-sentiellement par une meilleure isolation des parois exté-rieures du bâtiment.

Chaque révision de la RT a apporté de nouveaux outils d’évaluation et un élargissement progressif de ses do-maines d’application.

La RT 1982 est adoptée à la suite du deuxième choc pétro-lier et se donne pour objectif une réduction des consom-mations de 20%. Aux coefficients déjà utilisés, les besoins de chauffage seront aussi pris en compte dans le calcul. Ce dernier est pris en considération à travers les apports en calories dues à l’inertie thermique des matériaux de construction et des surfaces claires qui laissent passer le soleil.

La RT 1988 s’appliquera aux nouvelles constructions dans le résidentiel et le non résidentiel. Elle introduit la prise en considération de l’eau chaude sanitaire dans le calcul des besoins énergétiques et de la climatisation dans le non résidentiel.

A partir de la RT 2000, les réglementations thermiques sont entrées dans le cadre d’application de la loi n° 96-1236 du 30 décembre 1996 relative à l’air et à l’utilisation rationnelle de l’énergie. Elle fixe, sous peine de sanctions, les principaux objectifs que doivent respecter les nouvelles constructions :

» Des caractéristiques thermiques minimales » Une méthode de calcul de la consommation énergé-tique conventionnelle

» Des caractéristiques thermiques de référence pour le calcul de cette consommation

Dans cette nouvelle réglementation, la consommation des bâtiments résidentiels neufs doit être réduite de 20%, et de 40% pour le tertiaire. La notion de confort thermique est aussi introduite à travers des températures maximales à respecter.

Les principales nouveautés relatives aux réglementations thermiques 2005 et 2012 concernent les bâtiments en rénovation et l’introduction des labels de performance énergétique. Toutefois, il n’existe pas pour le moment d’obligation de rénovation. L’obligation de respecter les nouvelles normes en matière énergétique s’applique dès lors qu’il est décidé d’effectuer une rénovation.

C’est le propos du décret « Gauchot » dont la parution d’ici la fin de l’année 2012, viendra fixer le cadre de la rénova-tion énergétique du parc existant.

Préambule

Les iniTiaTives euRopéennes et leurs transcriptions en droit français (EPBD)A

6

Zoom sur la RT 2012La Réglementation Thermique 2012 (RT2012) s’inscrit dans le cadre de la Loi n°2009-967 du 3 août 2009 relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’Environnement. Elle réglemente la performance des bâ-timents neufs à travers quatre types d’exigences :

Sur la consommation maximale : à travers le calcul de la consommation en énergie primaireSur l’efficacité énergétique du bâti : à travers le calcul du besoin bioclimatique maximal (Bbiomax)Sur le confort d’été : à travers le calcul de la tempé-rature intérieure de consigne (TIC)Sur les moyens (traitement des ponts thermiques, de l’étanchéité à l’air, mesures ou estimations des consommations par usage)

A partir du 28 octobre 2011, ces exigences doivent être respectées au moment du dépôt du permis de construire pour tout bâtiment tertiaire neuf.

1

2

3

4

Calcul de l’efficacité énergétique d’un bâtiment grâce à un appareil photo thermique

A ce jour, 30 pays dans le Monde utilisent des centrales nucléaires pour la production de leur électricité. Selon

les dernières données disponibles, près de 14% de la pro-duction mondiale d’électricité est d’origine nucléaire ; ce ratio dépasse la barre des 50% en France, en Belgique et en Slovaquie. En France la part de l’énergie nucléaire dans la production d’énergie totale s’élève à 79%.

En dépit des avantages réels liés à la production d’énergie nucléaire, les événements récents de Fukushima ont pous-sé les gouvernements européens à remettre en question leur dépendance envers cette source d’énergie.

Ainsi, l’Allemagne a décidé de fermer toutes ses centrales nucléaires à l’horizon 2020. En France, le débat sur une éven-tuelle réduction du nombre de centrales (58 réacteurs au-jourd’hui soit le 2ème rang mondial après les Etats-Unis avec 104 réacteurs) est ouvert. La part importante de l’énergie nucléaire dans la production totale d’électricité en France peut être considérée comme un frein majeur à l’innovation.

A cet argument technique, viennent s’ajouter des contre-arguments économiques, l’électricité produite en France étant l’une des plus compétitives en termes de prix en europe.

Pour autant, la diversification du bouquet énergétique est un axe majeur de la politique énergétique française et aussi l’une des réponses aux enjeux de sécurité et d’appro-visionnement, de compétitivité et de lutte contre le chan-gement climatique. Dans cette optique de diversification, le Grenelle Environnement a fixé un objectif ambitieux de 23% minimum d’énergies renouvelables dans la consom-mation énergétique d’ici 2020.

Le dernier bilan énergétique de la France, publié en juillet 2012, indique qu’en 2011, la production française d’électricité était ainsi assurée à 79 % par le nucléaire, à 9 % par le thermique classique, à 9 % par l’hydraulique, à 2,2 % par l’éolien, et à 0,4 % par le photovol-taïque, qui reste encore très margi-nal.

La France dispose d’un des plus grands parcs d’éo-liennes en Europe mais leur capacité de production est sensiblement inférieure à la moyenne européenne. En 2011, la capacité de production des éoliennes était de 6 800 M * contre 63 130 MW pour le nucléaire.

Si la production éolienne d’électricité affiche des taux de croissance supérieurs à 25% depuis deux ans, elle ne re-présente environ que 2% de la production totale. Sa crois-sance, effets climatiques mis à part, devrait se poursuivre à un rythme un peu moins soutenu.

7

79%de l’énergie électrique en France est d’origine nucléaire.

part de l’électricité d’origine nucléaire dans la production d’électricité totale en europe (en %)

0102030405060708090

Source : Commission Européenne

*Mw = Mégawatt

La QuesTion du nucléaire et des énergies renouvelablesB

En effet, le parc ne s’est agrandi que de 825 MW en 2011, marquant ainsi une rupture avec les niveaux antérieurs.

La production photovoltaïque bien qu’encore limitée, s’est envolée en 2011 et dépasse désormais les 2 TWh* en métropole. Environ six fois moins importante que l’éolien, sa production a presque quadruplé en un an.

8

L’essor des démarches de gestion auto régulatrices de type RSE ou de normalisation comme les ISO incitent

de plus en plus les entreprises à intégrer des initiatives relatives au développement durable dans leurs plans d’actions.

Cette approche permet aussi aux entreprises d’acquérir des avantages concurrentiels et financiers. Agir sur la maî-trise des coûts énergétiques est un des aspects d’une ges-tion responsable de l’entreprise.Deux normes, qui ne sont pas exclusives à la réduction des coûts énergétiques, peuvent être citées :

» ISO 50001 : Systèmes de management de l’énergie » ISO 14001 : Management environnemental

Ces outils permettent d’intégrer les notions de développe-ment durable dans la gestion de l’entreprise. La réduction des coûts énergétiques est un moyen non négligeable de participer à la réalisation de ces objectifs.

*TWh = Térawatt - heure

Les énergies renouvelables sont des énergies pri-maires inépuisables, car issues directement de phéno-mènes naturels, réguliers ou constants, liés à l’énergie du soleil, de la terre ou de la gravitation. Les éner-gies renouvelables sont également plus « propres » (moins d’émissions de CO2, moins de pollution) que les énergies issues de sources fossiles.

Les principales énergies renouvelables sont :

» L’énergie hydroélectrique » L’énergie éolienne » L’énergie de biomasse » L’énergie solaire » La géothermie

» Les énergies marines

Le saviez-vous ?

L’impoRTance cRoissanTed’une gestion responsable de l’entreprise (RSE, normes ISO)

C

9

Les bénéfices

» Identification des potentiels d’économies d’énergie, » Mise en place d’un plan d’actions, » Amélioration de l’efficacité et de l’usage énergétiques, » Diminution des consommations d’énergie et des coûts, » Diminution des rejets des gaz à effet de serre, » Implication de l’ensemble du personnel dans un projet fédérateur.

Les conditions d’obtention La certification ISO 50001 est une démarche volontaire. Les pré-requis pour obtenir cette certification sont :

» Un système de management de l’énergie actif depuis 6 mois, ayant été audité en interne au moins une fois,

» La réalisation d’une revue de management.

Source : APAVE

norme ISO 50001 - norme ISO 50001 - norme ISO

50001 - norme ISO 50001 - norme ISO 50001 - norme IS

O 5000

1 - n

orm

e IS

O 5

0001

- no

rme

ISO 50

001 -

L’objectif de la norme internationale iso 50001, publiée le 26 novembre 2011, est de permettre aux organismes d’établir les systèmes et processus nécessaires à l’amélioration de la performance énergétique, y compris l’efficacité, l’usage et la consommation énergétiques. Sa mise en oeuvre a pour intention de conduire à une diminution des émissions de gaz à effet de serre et des coûts liés à l’énergie.

La norme ISO 50001 définit des exigences précises en matière de système de management de l’énergie (SMé), permettant à un organisme d’élaborer et d’appliquer une politique énergétique, d’établir des objectifs, des cibles et des plans d’actions afin de tenir les engagements exprimés dans cette politique, de prendre les mesures nécessaires pour améliorer sa performance énergétique.

Elle contribue à la mise en place d’un processus d’amélioration continue, qui aura pour effet un usage plus effi-cace des sources d’énergie disponibles, à une meilleure compétitivité et à une réduction des gaz à effet de serre. Elle encourage à la mise en œuvre d’un plan de suivi de l’énergie et d’analyses énergétiques.

La norme ISO 50001

norme

ISO

14001

-

norme

ISO

14001

-

norme

ISO

14001

-

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ISO

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-

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-

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ISO

1400

1

-

norm

e

ISO

1400

1

-

norm

e

ISO

14001

-

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Les bénéfices

» Identification des aspects environnementaux des activités, produits et services, » Réduction des nuisances, » Conformité aux exigences réglementaires, » Communication transparente vis-à-vis du personnel, riverains, clients, associations écologiques, élus, assureurs, etc.

» Valorisation de l’image de l’entreprise, » Ouverture vers de nouveaux marchés.

Les conditions d’obtention La certification ISO 14001 est une démarche volontaire. Les pré-requis pour obtenir cette certification dans les meilleures conditions sont :

» Un système de management de l’environnement actif depuis 6 mois et ayant été audité en interne au moins une fois,

» La réalisation d’une revue de direction.

Source : APAVE

La norme iso 14001 définit des exigences précises en matière de système de management de l’environnement (SME), permettant à une entreprise de déterminer ses impacts environnementaux significatifs, de développer une politique environnementale, d’établir des objectifs et de prendre en compte les exigences réglementaires, d’établir des processus lui permettant de respecter les engagements exprimés dans cette politique, d’engager les actions nécessaires pour accroître sa performance.

Elle contribue à la mise en place d’un processus d’amélioration continue qui aura pour effet de maîtriser et de réduire les effets de son activité sur l’environnement : émissions dans l’air, rejets dans l’eau et le sol, utilisation des matières premières, des ressources naturelles et de l’énergie, énergie produite, éléments physiques (taille, couleur, forme, …).

La norme ISO 14001

11

Le prix moyen du kWh d’électricité en Europe se situe à 0,16 €/kWh. En France, l’influence de la part d’éner-

gie nucléaire dans la production totale est reflétée dans le prix du kWh, parmi les moins chers des pays d’Europe de l’Ouest à 0,13 €/kWh. Seul le Royaume-Uni a un prix infé-rieur au sein des pays les plus développés avec 0,13 €/kWh.

Le tableau ci-joint montre une projection à l’horizon 2030 des prix en MWh selon la source de production en France. D’après l’Union Française de l’Électricité, le photovoltaïque resterait la source d’énergie la plus chère à 160 €/MWh alors que l’hydraulique resterait l’énergie la moins chère à 55€/MWh.

La situation géopolitique, le changement climatique ou les politiques publiques sont certainement des variables en mesure de modifier sensiblement ces projections.

Contexte & État des lieux des coûts énergétiques des bâtiments

Type de production 2011(1) 2030(2)

Hydraulique 20 € 55 €

Nucléaire existant 50 € -

Charbon 75 € 60 €

Gaz 75 € -

Éolien terrestre 75 € 70 €

Thermique ENR - 100 €

Nucléaire en construction (EPR) 80 € -

Photovoltaïque 175 € 160 €

Éolien off-shore 180 € 110 €

Source : Commission Européenne

Sources : (1) EDF/Eurostat - (2) Union Française de l’électricité

coût de production de l’électricité (€/MWh)

- € 0,05 € 0,10 € 0,15 € 0,20 € 0,25 € 0,30 €

BulgarieEstonie

RoumanieLettonie

LithuanieRoyaume-Uni

République TchèqueFrance

SlovenieFinlandePologne

SlovaquiePortugal

GrèceLuxembourg

IrlandeHongrie

EspagneAutriche

SuèdeMalte

BelgiqueAllemagne

Pays-BasItalie

DanemarkChypre

coût de l’électricité en europe, €/kWh* (consommation 7 500 kWh/an)

1 |

*KWh = Kilowatt - heure

12

En 2010, le prix global de l’électricité pour les entre-prises s’élevait à 78€/mWh. Dans le graphique ci-des-

sous sont représentés trois scénarii d’évolution à l’horizon 2030 de ce prix en fonction de la part d’énergie nucléaire dans la production totale.

Les changements attendus par la mise en place de la loi NOME (Nou-velle Organisation du Marché de l’Électricité) vont inéluctablement porter les prix de l’électricité vers le haut. Ainsi, entre 2010 et 2030, le prix de l’électricité aux entreprises passera de 78€/MWh à 110€/MWh, soit une augmentation de 41%.

Dans le cas d’une limitation à hau-teur de 20% de la part du nucléaire dans la production d’électricité la variation est de 90% soit 148€/MWh

1 |

78€il s’agit du prix global de l’électricité pour les entreprises en 2010.

/MWh

* CSPE = Contribution au Service Public de l’électricité** TURPE = Tarif d’Utilisation du Réseau Public d’électricité

* **

Scénario 2030 sur l’évolution du prix de l’électricité fournie aux entreprises en €/MWh.

Source : Union Française de l’électricité

En euros constants 2010

0%0

20

40

60

80

100

120

140

160

Nucléaire à 70%Référent 2010 Nucléaire Nucléaire à 50 à 2

Taxes CSPE Réseau (TURPE) Energie

%

Comme tous les marchés, celui de l’électricité fait l’objet d’une législation relative à sa tarification et depuis 2000 des textes législatifs sont venus organiser la libéralisation progressive de la commercialisation de l’électricité, la produc-

tion de cette énergie étant toujours réservée au domaine public.

Depuis le 1er juillet 2011, et pour une durée de 15 ans, les fournisseurs alternatifs d’électricité ont droit à l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) pour un volume total ne pouvant dépasser 100 TWh, soit environ 25 % de la production du parc nucléaire.

Le prix de l’ARENH est fixé dans un premier temps par le Gouvernement après avis de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE). A partir du 8 décembre 2013, il le sera par la CRE seule.

Le tableau ci-dessous reprend les principaux textes législatifs votés depuis 2000 quant à la régulation du prix de l’électricité en France.

13

Loi Description

2000-108ouverture du marché français de l’électricité et intégration de la production d’électricité d’origine renouvelablesurveillance du marché par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE)

2003-8 Création de la contribution au service public de l’électricité (CSPE)

pope

Orientations de la politique énergétique française : » Maîtrise de l’énergie » Énergies renouvelables » Qualité des réseaux de transport et de distribution d’électricité » Création des Certificats d’Économies d’Énergie

nomenouvelle organisation du marché de l’électricitépartage de la « rente nucléaire » (accès régulé à l’électricité nucléaire historique : ARENH)Garanties de capacités d’effacement

Tarification progressive de l’énergie

Définition de trois paliers :

» Consommation « de base » : prix du kWh < moyenne » Consommation « de confort » : prix du kWh > moyenne » Consommation de « gaspillage » : prix du kWh >> moyenne

02Février

2000

03Janvier

2003

13Juillet

2005

07Décembre

2010

automne

2013

Source : e-nergy

1 |

pRix De L’éneRGie : entre régulation et libéralisation du marchéA

Nous avons mené une étude sur la base d’audits éner-gétiques de bâtiments existant en Ile-de-France, étude

extrapolée à la province. L’analyse proposée ci-dessous consiste à étudier la part de l’énergie dans le coût global au poste de travail (loyer et charges). Pour plus de perti-nence, cette analyse a été déclinée pour 6 catégories de bâtiments tertiaires, représentatifs de la diversité du parc de bureaux tant en Ile-de-France qu’en province.

La part de l’énergie dans le coût global au poste de travail en Ile-de-France varie dans une fourchette de 2 à 6%. Pour leur part, les immeubles de Grande Hauteur, peu vertueux sur le plan énergétique, se positionnent entre les immeubles non-IGH type années 90 et ceux non-IGH années 70. La distribu-tion des surfaces et les contraintes de sécurité spécifiques à ce type de bâtiment renchérissent les coûts d’occupation.

Les immeubles haussmanniens se distinguent par un ratio coût énergie / coût global très faible, sous le double effet de valeurs locatives élevées et des qualités intrinsèques de l’en-veloppe d’un bâti naturellement peu énergivore.

En régions, la faiblesse des valeurs locatives et leur homogé-néité font grimper le ratio coût énergie / coût global, de 9 à 16% en 2012. La rupture est manifeste entre les immeubles RT 2005 (9%) et les autres types étudiés (entre 10 et 16%).

Encore largement méconnue, la maîtrise des consomma-tions d’énergie et, in fine l’optimisation de leurs coûts, de-vrait cependant rapidement devenir une question majeure. Selon nos anticipations du coût de l’énergie à 5 et 10 ans, le ratio énergie/coût global au poste de travail devrait atteindre quelque 10% en moyenne en Ile-de-France et de 15 à 25% en provience selon les types d’immeubles considérés.

14

1 |

0%1%

2%3%4%5%6%7%8%9%

10%

IGH RT2005 1990 1970 1960 Haussmann

En 2012 A 5 ans A 10 ans

Ratio énergie/coût global au poste de travail en ile-de-France

Source : e-nergy

Ratio énergie/coût global au poste de travail en province

0%

5%

10%

15%

20%

25%

RT2005 1990 1970 1960

2012 A 5 ans A 10 ans

Source : e-nergy

Interrogée sur ce ratio du coût de l’énergie dans leur coût global au poste de travail, une entreprise sur deux a déclaré ne pas savoir comment se situer. Invitées ensuite à quantifier l’impact de la réduction des consommations énergétiques du bâtiment sur ce même coût, une entreprise sur deux n’a pas su nous répondre.

Enquête

Source : Enquête sur la performance énergétique dans l’immobilier tertiaireDTZ /e-nergy – Nov. 2012

De La ThéoRie à la pratiqueB

15

La consommation en énergie primaire (Cep) au sens de la RT 2012 porte sur cinq usages :

» Le chauffage » La production d’eau chaude sanitaire » L’éclairage » Le refroidissement » Les auxiliaires (pompes, ventilateurs)

Une étude thermique réglementaire présente deux incon-vénients majeurs pour une analyse financière et énergé-tique :

» Elle est réalisée en énergie primaire alors que la quan-tité d’énergie facturée est en énergie finale

» Elle est basée sur un calcul conventionnel qui ne prend pas en compte la totalité des énergies consommées.

En effet, la facture énergétique englobe à la fois les coûts de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire, d’éclairage, de refroidissement et des auxiliaires, mais aussi toutes les particularités d’utilisation et d’exploitation du locataire-utilisateur du bâtiment. Cela concerne notam-ment l’éclairage privé, les consommations électriques des ordinateurs et des serveurs en fonction de l’activité et des plages horaires de travail dans l’entreprise.

Un audit énergétique englobe une étude réglementaire et une analyse plus poussée correspondant à la réalité du comportement du bâtiment (utilisation, process, tempéra-ture de consigne, etc.)

Auditer pour mieux agir

La réglementation thermique 2012, tout comme la RT 2005, exprime des exigences de consommation

en énergie primaire, à ne pas confondre avec l’énergie finale.

L’énergie finale (kWhEF) est la quantité d’énergie dispo-nible pour l’utilisateur final. L’énergie primaire (kWhEP) est l’énergie brute c’est à dire non transformée après extrac-tion. Par convention et du fait des pertes liées à la pro-duction, la transformation, le transport et le stockage, le facteur de conversion est fixé à 2,58 pour l’électricité.

2,58 kWhep <-----> 1 kWheF

pour l’électricité

1 kWhep <-----> 1 kWheF

pour les autres énergies (gaz, réseaux de chaleur, bois, etc.)

2 |

énergie primaire énergie Finale

Perte de transformation

Perte de production

Perte detransport

Les éneRGies dans le bâtimentA

16

Une étude menée par IPD montre la distribution des consommations énergétiques dans l’immobilier tertiaire : La part de l’énergie représente 18% des charges, en aug-mentation de 3,3% entre les années 2009 et 2010. Au vu du contexte énergétique et économique, cette propor-tion est très probablement amenée à augmenter dans les années à venir.

Sécurité-sûreté20 %

Énergie18 %

Nettoyage15 %

Autres28 %

Entretien des installations M&E

19 %

BureauÉvolution à périmètre constant

-1,2 %

+3,3 %

-0,7 %

+2,0 %

Source : IPD Indicateurs de l’immobilier d’exploitation

Exemples d’actions

2 |

services aux bâtiments - répartition des charges

» Afficher les consommations du bâtiment

1

» Diffuser une information sur les bonnes pratiques

2

» Éteindre les lumières3 » Ne pas ouvrir les fenêtres

4

» Respecter la température intérieure de consigne

5

» Installer / paramétrer des ascenseurs qui montent ou descendent seulement au delà de 3 étages

6

17

Trois catégories de leviers d’action permettant de réduire ses coûts énergétiques sont identifiées.

agir sur le plan comportemen-tal consiste à intervenir sur les

formes d’utilisation au quotidien du bâtiment en s’adressant direc-tement aux personnes physiques qui utilisent le bâtiment. Il s’agit de mobiliser les collaborateurs à tra-vers une communication régulière des objectifs à atteindre et atteints pour agir et modifier leurs compor-tements en vue d’une utilisation optimale du bâtiment.

On estime que des gains de l’ordre de 10 à 20% peuvent être atteints au travers de cette approche. Toutefois, la durabi-lité des ces mesures peut être mise en questions, l’essentiel de l’action ne portant pas sur les caracté-ristiques intrinsèques du bâti.

Bonnes pratiques comportementales

peu d’investissements et gains marginaux peu soute-nables dans le temps

2 |

10d’économies d’énergie peuvent être réalisés grâce à la modificationdes comportements.

à %20

Interrogées sur l’adaptabilité de ces différents scénarii à leur situation, les entreprises ont massivement plé-biscité le travail sur le volet comportemental, jugé très adapté pour plus d’un répondant sur deux. Les travaux non intrusifs de rénovation sont jugés comme globale-ment adaptés par les 2/3 de nos sondés alors que les travaux de restructuration de l’immeuble sont jugés comme pas du tout adaptés par 7 entreprises sur 10 ayant répondu à notre enquête. Le rejet est tout aussi important quant à l’hypothèse d’un déménagement.

Classez ces quatre scénarii selon leur adaptabilité à votre situation :

Enquête

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Travail sur le comportement de

mes salariés / Pédagogie des bonnes

pratiques

Travaux non intrusifs de rénovation

(isolation, capteurs, équipements, ...)

Travaux de restructuration de

l'immeuble

Déménagement

Très adapté Adapté Pas du tout adapté

Source : Enquête sur la performance énergétique dans l’immobilier tertiaireDTZ /e-nergy – Nov. 2012

Des LevieRs pour agirB

18

Un deuxième levier d’actions consiste à mettre en œuvre les outils nécessaires pour connaître précisément les postes de consom-mation. Les résultats issus de ces mesures permettent de détecter les anomalies et de mettre en place des actions de reprogrammation ou remplacement d’éléments tech-niques identifiés comme peu per-formants. On estime que les gains issus de ces mesures peuvent atteindre entre 20 et 30% déconomies d’ener-gie. La mise à disposition d’informations de comptage cou-plée à un contrat de performance énergétique permet de connaître les points de consigne et suivre leurs amélio-rations.

Le dernier levier d’actions concerne une rénovation lourde de l’en-veloppe du bâtiment. Elle peut prendre la forme de la mise en place de surfaces vitrées plus per-formantes, une meilleure isolation du bâtiment par l’extérieur ou l’inté-rieur, ou le changement des équipe-ments liés à la CVC* entre autres. Les gains en économies d’énergie de ce type de démarches peuvent être supérieurs à 50%.

Installation de systèmes de comptage / pilotage

investissement moyen et gains importants sous certaines conditions

2 |

20d’économies d’énergie peuvent être réalisés grâce à l’installation d’un système de comptage.

à %30

Rénovation de l’enveloppe ou des équipements

investissement important et nuisance pour l’utilisateur

50%d’économies d’énergie peuvent être réalisés grâce à une rénovation lourde des bâtiments.

Néanmoins il s’agit ici d’entreprendre des travaux très intrusifs, difficilement réalisables en site occupé. Du point de vue de l’utilisateur, ces nuisances peuvent l’amener à décider d’un transfert vers un autre bâtiment moins éner-givore.

Les comportements des employés de l’entreprise jouent un grand rôle dans la consommation énergétique des bâ-timents. Dans le cadre d’une démarche de réduction des coûts à travers le volet comportemental, comment jugez-vous les contraintes d’utilisation listées ci-dessous ?

Focus

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Température de consigne

abaissée

Ascenseurs ne pouvant pas

descendre ou monter moins de 3 niveaux

Mise en place d'un free

cooling par les employés

Solution impossible à mettre en place

Très difficile à mettre en place

Envisageable à mettre en place

Facile à mettre en place

Source : Enquête sur la performance énergétique dans l’immobilier tertiaireDTZ / e-nergy – Nov. 2012

Si le volet comportemental est le levier de l’amélioration de la performance énergétique le plus souvent cité de façon spontanée, force est de constater que sa mise en pratique est très difficile. Seuls 40% des entreprises interrogées lors de notre en-quête trouvent « facile ou envisageable » la mise en place d’une température de consigne ou d’un « free cooling » par les employés. Elles ne sont plus que 10% à envisager la régu-lation du trafic des ascenseurs.*CVC = Climatisation, Ventilation, Chauffage

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si l’avènement des énergies renouvelables a lieu et que nos bâtiments deviennent à énergie positive, la pro-

duction électrique dans les immeubles de bureaux pas-sera d’un modèle centralisé à un modèle décentralisé. Le développement des réseaux électriques « intelligents » va dans ce sens, avec pour objectif d’optimiser la produc-tion et la distribution d’électricité à travers une lecture de données en tout point du réseau sur un ensemble d’actifs d’exploitation (Smart grid).

Pour bénéficier de cette technologie, le bâtiment « smart grid » doit être en mesure de fournir et de recevoir les informations relatives aux consommations énergétiques en tout point du réseau, pour pouvoir adapter la produc-tion juste nécessaire à sa consommation. Le système de Gestion Technique du Bâtiment (GTB) connu jusqu’à aujourd’hui n’est plus compatible avec ces nouvelles exi-gences.

Un système de comptage intelligent permet aux utilisa-teurs de disposer de nouveaux outils d’analyse décision-nelle à travers une transparence absolue des postes de consommations dans le bâtiment.

La prise en compte de ces nouveaux objectifs de consom-mations énergétiques apparaît aujourd’hui comme un nou-veau paradigme qui irrigue la pratique des professionnels de l’immobilier et, en premier lieu, ceux qui sont en prise directe avec la gestion et l’utilisation des bâtiments. En ce sens, de nouveaux métiers apparaissent comme celui d’énergie manager, qui rompt avec le rôle traditionnel du facility manager et la gestion a posteriori issue de la GTB et GTC (Gestion Technique Centralisée). Il s’agit aujourd’hui de gérer de façon dynamique le bâtiment en s’appuyant sur des compétences technico-économiques afin d’appor-ter des solutions efficaces et innovantes aux nouveaux enjeux de l’optimisation des coûts énergétiques.

L’énergie manager étudie la faisabilité technique des projets d’économies d’énergie à partir de l’analyse d’une situation donnée. Il engage et coordonne la réalisation des projets et en mesure les économies. Il initie un processus d’amélioration continue. Cette fonction peut être internali-sée dans l’entreprise ou gérée par un prestataire extérieur.

Plusieurs formations spécifiques au métier d’énergie ma-nager ont vu le jour dont celle de l’EUREM (European Ener-gy Manager) pilotée par l’ARENE (Agence Régionale de l’Environnement et des Nouvelles Énergies), le CFI (Centre de Formations Industrielles), le GEFEn (Groupement d’Éta-blissements de Formation à l’énergie, Éducation nationale) et l’École des Mines.

aLLons plus loin...C

« Au quotidien, les entreprises font face à deux types de coûts évolutifs : les ressources humaines et l’énergie. S’agissant de cette dernière, sa gestion est partagée entre :

» Le responsable des achats, » Le responsable du développement durable, » Le responsable de la maintenance, » Le responsable des moyens généraux »

« Effectivement, le problème essentiel est celui de la coordination entre les différentes parties prenantes qui doivent se réunir et œuvrer ensemble autour d’un objectif commun. Dans le contexte de montée en puissance du déve-loppement durable et de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), est née la nouvelle fonction d’énergie Manager. »

« La gestion de l’énergie est devenue une réalité incontournable pour les entreprises, et la numérisation des consom-mations d’énergie en temps réel est la meilleure solution pour une bonne maîtrise de sa consommation et donc de ses coûts. Il faut mesurer, analyser, contrôler, piloter, voire revendre son énergie.Les solutions Smart Energy donnent toute sa valeur à cette nouvelle fonction d’énergie Manager et permettent ainsi de mettre en place des consommations d’énergie toujours plus intelligentes. »

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N2S France

Entretien avec Francisco De La Peña, Président de N2S France

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Qu’est ce que l’Énergie Management ?

D’où l’émergence dans les entreprises du nouveau métier d’Énergie Manager ?

Que recouvre le concept de solutions de gestion intelligentede l’Énergie, ou Smart Energy ?

N2S [email protected]

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Elle fixe des exigences en ce qui concerne :

» Le cadre général commun d’une méthode de calcul de la performance énergétique intégrée des bâtiments ;

» L’application d’exigences minimales en matière de performance énergétique aux bâtiments neufs ;

» L’application d’exigences minimales en matière de performance énergétique des bâtiments exis-tants, lorsqu’ils font l’objet de travaux de rénova-tion importants ;

» Les plans nationaux visant à accroître le nombre de bâtiments dont la consommation d’énergie est quasi nulle ;

» La certification de la performance énergétique des bâtiments ou des unités de bâtiments ;

» L’inspection régulière des systèmes de chauf-fage et de climatisation dans les bâtiments ;

» Les systèmes de contrôle indépendants pour les certificats de performance énergétique et les rap-ports d’inspection.

De la théorie à la pratique

Directive 2010/31/UEpubliée en juillet 2010, cette directive relative à la per-formance énergétique des bâtiments rend plus contrai-

gnant l’objectif d’efficacité énergétique fixé à 20% pour 2020.

Ce texte promeut l’amélioration de la performance éner-gétique des bâtiments dans l’Union Européenne, compte tenu des conditions climatiques extérieures et des parti-cularités locales, ainsi que des exigences en matière de cli-mat intérieur et du rapport coût/efficacité.

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notre postulat est de considérer que le rapport prix /temps de retour sur investissement est le principal dé-

clencheur de cet investissement.

Pour la majorité des locataires, la principale préoccupa-tion lors de la recherche d’espaces de bureaux est celle de trouver le loyer le moins cher possible, tout en répon-dant à ses critères de choix de localisation, de surface et d’efficience du bâtiment. Ces critères concernent notamment l’accessibilité du terri-toire, le bassin d’emploi ou la présence d’activités connexes sur le futur espace à occuper. Toutefois, des critères qua-litatifs sont tout aussi importants tels que le prestige d’un quartier ou l’image d’un immeuble.Ce n’est qu’à partir du moment où ces critères sont res-pectés que des considérations liées au développement durable sont prises en compte dans le choix final d’occu-pation. Dans le cas d’une prise à bail, l’utilisateur peut estimer que, compte tenu de la situation du marché, son loyer (charges comprises) est sur-évalué. Si cette surévalua-tion procède principalement des charges payées, il peut demander sous certaines conditions une renégociation de son bail et une forfaitisation de ses charges. Il peut aussi demander la mise en œuvre de travaux d’amé-lioration de la performance énergétique du bâtiment.

Le propriétaire d’un actif immobilier a pour objectif prin-cipal de maximiser ses revenus locatifs tant dans leurs montants (le plus élevé possible) que dans leur durée, en minimisant les temps de vacance dans ses immeubles.Le positionnement de son bien immobilier et de sa valeur vénale ou d’usage est intimement lié à la dynamique du marché immobilier. Dans un marché sous-offreur alors même que la demande est forte, il a toute lattitude pour fixer le montant du loyer. Il sait alors que dans cette situa-tion, il sera en mesure de trouver rapidement un locataire et d’éviter des pertes de revenus résultant d’une vacance locative. A l’inverse, dans un marché sur-offreur et peu dynamique, il aura tout intérêt à doter son actif immobilier d’avantages concurrentiels vis-à-vis des autres actifs du marché. Dans cette perspective, il pourrait décider de la réalisation d’ac-tions visant à améliorer la performance énergétique du bâtiment.

En France, les deux outils, présentés ci-après, visent à faci-liter le processus décisionnel de chaque acteur quant à sa stratégie de réduction des coûts.

Le propriétaire

Le locataire

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Qui agit ?A

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annexe environnementale

L’annexe environnementale ou « bail vert » est issue du décret n° 2011-2058 du 30 décembre 2011 mentionné à l’article L. 125-9 du code de l’environnement.

A la différence du CPE, l’annexe environnementale n’a pas pour objectif une réduction chiffrée de la consom-mation énergétique mais plutôt un suivi et une amélio-rations des consommations.

Depuis le 1er janvier 2012, les baux de surfaces supérieures à 2 000 m2 à usage de bureaux ou de commerces, ou situés en centre commercial, devront comporter une annexe environnementale. A partir du 14 juillet 2013, la présente disposition s’appliquera également aux baux en cours au 1er janvier 2012.

Pour l’instant, il s’agit surtout d’une déclaration de bonne volonté et de bonnes pratiques par le propriétaire et le locataire, en vue de réduire les consommations d’éner-gie. A plus long terme, on peut penser que son contenu sera juridiquement contraignant.

Le contrat de performance énergétique (cpe)

La loi Grenelle 2 dans son article L111-10-3 du Code de la Construction et de l’Habitation, impose des travaux d’amélioration de la performance énergétique dans les bâtiments publics et tertiaires. Ces travaux de rénova-tion doivent être réalisés au plus tard en 2020. Le CPE est défini par la directive européenne 2006/32/CE du 5 avril 2006 relative aux services énergétiques. Instrument financier et outil d’aide à la rénovation et à la construction durable, il engage un opérateur et un client dans la mise en œuvre des actions nécessaires à la réduction de la consommation énergétique.

Deux types de CPE sont possibles :

» Ceux portant sur l’installation, la gestion et la maintenance d’équipements. Si le contrat ne touche pas à la structure du bâtiment, il peut être conclu par l’utilisateur seul.

» Ceux modifiant la structure du bâtiment, tels que les travaux d’isolation. Dans ce cas, l’entreprise uti-lisatrice peut le conclure, sous réserve de l’accord écrit du propriétaire.

Quel que soit le type de CPE, le propriétaire peut agir seul, sous réserve d’en informer son locataire.

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Le Contrat de Performance Énergétique & Annexe environnementale

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Le dispositif des certificats d’éco-nomies d’énergie (CEE), consti-

tue l’un des instruments de maî-trise de la demande énergétique de la réglementation française. Il est adossé à la loi POPE du 13 juillet 2005 et modifié ensuite par la loi dite « Grenelle 2 » du 12 juillet 2010.

Ce dispositif réglementaire repose sur une obligation triennale de réalisation d’actions d’économies d’énergie imposée par les pouvoirs publics aux fournisseurs d’énergie : les « obli-gés ». Ces actions peuvent être menées dans tous les secteurs d’activité (résidentiel, tertiaire, in-dustriel, agricole, transport, etc.), sur le patrimoine des obligés ou auprès de tiers qu’ils ont incités à réaliser des économies d’énergie.Les économies d’énergie ainsi réalisées par les tiers permettent à l’obligé de remplir son obli-gation, lui évitant de payer une pénalité dissuasive de 20 c€/kWh cumac*. Cette contribu-tion financière peut représenter, dans certains cas, jusqu’à 20% du coût global des travaux hors honoraires.

Dans l’immobilier tertiaire, ce dispositif méconnu permet notamment de valoriser et d’obtenir des contributions financières dans le cadre de restructurations / rénova-tions d’immeubles existants mais également pour des constructions neuves dont la performance énergétique est supérieure à la réglementation thermique en vigueur.

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Depuis la création du dispositif des Certificats d’Éco-nomies d’Énergie, un total de 307,1 TWh cumac a été délivré au 30 septembre 2012. Le tertiaire occupe seu-lement la 2ème place avec 8,2% du volume d’économies d’énergie dégagé. La majorité des actions portent sur le volet thermique (remplacement d’équipements de chauffage notamment).

Répartition par secteur et par sous secteur(tous secteurs confondus) du volume total de cee délivrés.

82,0%

8,2%

5,9%3,1%

0,6% 0,2%

Bâtiment résidentiel

Bâtiment tertiaire

Industrie

Réseaux

Transport

Agriculture

64,0%

22,8%

5,5%

3,8%

2,2% 0,8% 0,6% 0,3%

Thermique

Enveloppe

Utilités

Equipements

Chaleur et froid

Eclairage

Services

Bâtiment

64,0%

22,8%

5,5%

3,8%

2,2% 0,8% 0,6% 0,3%

Thermique

Enveloppe

Utilités

Equipements

Chaleur et froid

Eclairage

Services

Bâtiment

Source : Direction Générale de l’énergie et du Climat*kWh cumac = KWh d’énergie finale cumulée et actualisée sur la durée de vie du produit

54Objectif première période

TWh

345Objectif deuxième

période

TWh

commenT finance-t-on ?B

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il n’existe pas à ce jour de définition unique de la valeur verte d’un immeuble. Tous les experts immobiliers s’ac-

cordent à dire que la valeur verte est évolutive, subjec-tive, technique, juridique et fiscale mais jamais purement mathématique.

Au-delà de la définition littérale, à savoir le prix d’un im-meuble qui s’inscrirait dans une démarche de développe-ment durable, plusieurs travaux de recherche ont proposé d’autres définitions.

En 2005, la branche canadienne de la RICS (Royal Institu-tion of Chartered Surveyors) définit la valeur verte (Green value) des bâtiments comme le résultat de plusieurs béné-fices : délais de commercialisation réduits, loyer et valeur de l’actif plus élevés, rotation plus faible des locataires et taux de vacance plus bas, coûts de maintenance réduits, etc.

Le groupe « Green value in use » définit, quant à lui, la valeur verte comme la valeur de marché d’un immeuble labellisé de bonne qualité énergétique, environnementale et sanitaire. Elle est généralement supérieure à celle d’un immeuble comparable non labellisé.

La valeur verte s’analyse alors comme une valeur nette additionnelle dégagée par la construction verte ou plus généralement par la bonne performance environnemen-tale d’un actif immobilier.

Souvent conceptualisée en termes positifs (la valeur verte est un plus), elle décote les immeubles qui ne répondraient pas à ses exigences.Il n’existe pas à ce jour d’études sur la valeur verte en immobilier d’entreprise, l’apparition de ce concept étant encore trop récent pour disposer d’un appareil statistique fiable. Cependant, des travaux de recherche sont en cours de réalisation à partir de premiers retours d’expériences.

Il apparaît aujourd’hui que le lien entre performance éner-gétique et valeur de l’immeuble est probable tant que le bâtiment respecte les fondamentaux de marché c’est-à-dire sa desserte par les transports en commun et sa fonc-tionnalité.

La chaîne de la valeur verte

Un bâtiment (qualité intrinsèque)+

Une maintenance « verte »+

Un comportement environnemental de l’utilisateur

peuT-on paRLeR de valeur verte ?C

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Coût par poste de travail + Efficience = Immeuble vert

« Dans un contexte de recherche d’économies, la notion de coût au poste de travail est devenue un ratio essentiel dans le processus décisionnel des utilisateurs concernant leurs conditions d’exploitation. Dans le couple « conditions financières / efficience de l’immeuble », certaines directions immobilières poussées par des logiques d’économie ont peu à peu joué sur tous les critères. Elles ont recherché des immeubles performants per-mettant l’optimisation des espaces de travail à des conditions locatives optimales. Toutefois, dans certains cas, cette logique poussée à l’extrême peut générer des effets pervers : une envolée des coûts énergétiques liée au dégagement calorique inhérent à toute sur-densification, un absen-téisme suscité par des conditions de travail précaires, une productivité en baisse, une image de l’entreprise dégradée etc.La solution à cette impossible conciliation entre l’optimisation des charges et le bien être des salariés : l’immeuble « vert » , c’est-à-dire celui qui est techniquement vertueux, celui qui génère des coûts énergétiques maî-trisés dans des conditions d’exploitation normales, celui qui autorise plus d’espaces pour les salariés sans dégrader le coût global au poste de tra-vail, celui qui contribue à responsabiliser l’utilisateur et qui engage le pro-priétaire, enfin celui qui donne plus d’ambition à la valeur locative sur la durée de l’engagement …Cette vision plus « sociale » du coût au poste de travail est aujourd’hui au coeur des préoccupations des décideurs soucieux du bien être de leurs salariés, et ce dans un marché où les opportunités existantes et à venir sont encore nombreuses : la baisse des mises en chantier dans un marché incertain pourrait rapidement contrarier cette ambition. »

Thierry LaborderieDirecteur de DTZ Corporate Solutions

Regards croisés sur la valeur verte

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Optimisation des performances énergétiques : entre équilibre budgé-taire et conditions de marché

« Même s’il est possible, dans certains cas, de verdir des immeubles de bu-reaux en réalisant des travaux relativement limités, l’amélioration des per-formances énergétiques d’un bien immobilier passe le plus souvent par une restructuration complète. Cela tient au fait que les immeubles de bureaux les moins performants sont souvent les plus anciens, et qu’il est difficile d’en améliorer les performances sans toucher à leur enveloppe (façades, couver-ture, etc). Les coûts de restructuration sont alors assez proches d’un coût de construction à neuf, c’est-à-dire entre 1 500 et 4 000 €/m2 utile en fonction de la qualité visée et de la complexité de la réalisation. La fourchette haute s’entend pour la restructuration d’un immeuble à Paris ou à La Défense, tous frais compris.Il est évidemment possible de verdir un immeuble de bureau pour des bud-gets inférieurs, notamment lorsque l’immeuble n’est pas si ancien (25 ans par exemple) ou lorsqu’il se trouve sur un marché dans lequel les loyers des bureaux neufs ne permettent pas de rationaliser financièrement une restructuration. Dans ce cas, des travaux portant sur l’éclairage, les équi-pements de climatisation et de chauffage ou encore l’isolation permettent d’améliorer la performance énergétique des bâtiments. L’investissement à prévoir varie entre 300 et 1 500 €/m2 utile, avec une prolongation de 10 à 20 ans, de la vie de l’immeuble, jusqu’à ce qu’une restructuration devienne alors inéluctable.Plus que jamais, le développement durable a accéléré l’obsolescence du parc de seconde main et cette obsolescence va s’accélérer au fur et à me-sure que les exigences de performance sur les bâtiments neufs vont aller croissant. A ce titre, il devient aujourd’hui de plus en plus difficile d’évaluer les immeubles de bureaux ayant 30 ans ou plus, même en excellent état, car chacun sait qu’ils devront être restructurés à court ou moyen terme. »

Jean-Philippe CarmaransPDG DTZ Eurexi*

*Spécialisé dans l’analyse des opérations complexes et dans le traitement de portefeuilles importants, DTZ Eurexi réalise des missions d’évaluation d’actifs immobiliers dans le cadre de procédures d’appels d’offres.

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Voici deux scénarii d’amélioration et d’analyse énergétique dans le cadre de la rénovation d’un actif. A ces scénarii sont couplés les temps de retour sur investissement en fonction des coûts et des gains obtenus.

Contexte » Une tour IGH à La Défense » Construction au début des années 1980 » Le propriétaire est aussi l’utilisateur du bâtiment

Scénario 1 Scénario 2

Actions mises en place

Passage à un éclairage 100% LED 1 800 k€ 1 800 k€

Passage à une régulation électronique - 5 900 k€

Installation de sondes de présence et luminosité - 700 k€

Mise en place de registres sur les recycleurs - 900 k€

Coût total de mise en œuvre 1 800 k€ 9 300 k€

Économies d’énergie

Economies annuelles base tarif 2012 327 k€ 695 k€

Economies annuelles à 5 ans (prise en compte de l'évolution des prix de l'énergie) 399 k€ 855 k€

Valorisation des CEE 0 390 k€

Gains 16 % 28 %

Temps de retour sur investissement 5 ans 10 ans

Gains en confort

Vie de l'immeuble Meilleur éclairage Meilleur Pilotage

Confort thermique Moins d'échauffement Gestion aéraulique optimisée

Confort visuel Uniformité lumineuse Uniformité lumineuse

Autres Réduction besoin en mainte-nance

Simplification et réduction des besoins en maintenance

éTuDes De casD

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Notes

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Service dédié aux entreprises, DTZ Corporate Solutions regroupe différentes lignes de métiers. Cette équipe mul-tidisciplinaires assiste les entreprises dans l’instruction et le traitement de leurs besoins immobiliers en France ou à l’étranger.Composée d’une vingtaine de personnes, elle intervient no-tamment au travers de missions ponctuelles ou de contrats-cadre sur :

Le Corporate Property Management : assistance à la gestion proactive des engagements en cours et opti-misation des coûts.Le Conseil et la Transaction : aide à la décision, re-cherche de site(s), regroupement, renégociation et recherche de successeurs.Le Project Corporate Management : simulations d’im-plantation, benchmark technique, assistance au trans-fert et optimisation des espaces.

Dans le cadre de son offre de services sur l’optimisation des coûts, le pôle Corporate Solutions DTZ s’est associé à e-nergy pour proposer une réponse adaptée et concrète aux préoccupations des décideurs dans la gestion de leur consommation énergétique.

Au sein de DTZ ont participé à l’élaboration de ce document Magali Marton, directrice des études CEMEA et Ivan Biojo, chargé d’études CEMEA.

Thierry LaborderieDirecteurDTZ Corporate [email protected]+33 (0)1 49 64 64 45

Céline BuchartDirectriceDépartement Conseil et [email protected]+33 (0)1 49 64 46 36

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Présentation DTZ & e-nergy

Benoît RicardDirecteur associé[email protected]+33 (0)1 41 22 08 29

Yann LeblondDirecteur associé[email protected]+33 (0)1 41 22 08 29

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Société de conseil et d’assistance à maîtrise d’ouvrage spécialisée dans la création et la mise en place de solu-tions en performance énergétique dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie.

CONSEIL

» Analyse énergétique » Schéma Directeur Immobilier » Garantie de Performance Énergétique » Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)

ASSISTANCE à MAîTRISE D’OUvRAGE

» Montage financier des actions d’économie d’énergie » Contrat de performance énergétique (CPE) » Suivi opérationnel

Présentation DTZ & e-nergy

Il ne saurait être initié de transaction, basée sur le présent document, sans l’appui d’un avis professionnel spécifique et de qualité. Bien que les données aient été vérifiées de façon rigoureuse, la responsabilité de DTZ ou de e-nergy ne saurait être engagée en aucune manière en cas d’erreur ou inexactitude figurant dans le présent document.Toute référence, reproduction ou diffusion, totale ou partielle, du présent document et des informations qui y figurent, est interdite sans accord préalable exprès de DTZ et de e-nergy. En tout état de cause, toute référence, reproduction ou diffusion devra en mentionner la source.