guide de bonnes pratiques d’hygiène en élevage de porcs · (gbph), rassemblant les bonnes...

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15 TechniPorc, Vol. 32, N°6, 2009 - la revue technique de l’IFIP Synthèse Cette étude a été financée par la DGAl, Inaporc et FranceAgriMer. Anne HÉMONIC Isabelle CORRÉGÉ Arnaud BOZEC Brice MINVIELLE Patrick CHEVILLON L a sécurité des aliments et le bien-être animal pendant le transport sont des enjeux majeurs qui font l’objet de réglementations récentes, impliquant une responsabilité directe des éleveurs. Ces réglementations sont : - le Paquet Hygiène, relatif à la sécurité des aliments, - la Directive 2003/99/CE, sur le contrôle d’agents zoonotiques spécifiques présents dans la chaîne alimentaire, - le Règlement 2003/2160/CE, relatif au programme de maîtrise des salmonelles, - le Règlement CE N°1/2005, relatif à la protection des animaux pendant le transport. Leurs conséquences pratiques, immédiates ou à venir dans chaque élevage, sont : - la mise en place d’un système de prévention des dangers transmissibles par la viande, - le transfert d’informations pertinentes sur ces dangers vers l’abattoir et les services vétérinaires, - la prise en compte d’anomalies affectant le bien-être animal lors du transport des ani- maux à l’abattoir. Les objectifs de sécurité des aliments et/ou de transfert d’information vers l’abattoir étant partagés par ces différents règlements, des travaux ont été entrepris dans la filière porcine pour définir des dispositifs communs à mettre en place, afin de faciliter la mise en conformité des élevages de la manière la plus simple possible tout en étant efficace et cohérent. Cette présentation a pour but d’expliquer le contexte réglementaire, les responsabilités des différents maillons, l’état d’avancement et les outils proposés concernant quatre dossiers liés à ces réglementations : - Le Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs - Les Informations sur la Chaîne Alimentaire (I.C.A) - La transportabilité - Le plan Salmonelles. Résumé Des réglementations européennes sur la sécurité des aliments et le bien- être des porcs pendant le transport impliquent la responsabilité directe des différents maillons de la filière (éleveurs, transporteurs, abattoirs, Services vétérinaires). Ainsi, le Paquet Hygiène recommande de se baser sur un Guide de Bonnes Pratiques d’Hygiène pour mettre en place dans les élevages un dispositif de prévention des dangers transmissibles par la viande. De plus, les éleveurs transmettront à l’abattoir et aux Services Vétérinaires des informations pertinentes pour la sécurité des aliments (ICA) et sur l’aptitude des porcs au transport, l’objectif étant que l’inspection et l’abattage des porcs concernés soient gérés en conséquence. Aucune décision communautaire n’a été prise sur le programme de maîtrise des salmonelles dans la filière porcine mais les réflexions vont dans le sens de la mise en place de mesures préventives basées sur les GBPH (élevage et abattage-découpe). D’autres actions doivent être définies au niveau de chaque maillon afin d’atteindre les objectifs de prévalence qui seront probablement définis par la Commission Européenne. Tous ces dossiers étant liés, l’IFIP et les organisations professionelles de chaque secteur contribuent à la définition de dispositifs communs facilitant la mise en conformité des élevages de manière simple, efficace et cohérente. Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs : Informations sur la chaîne alimentaire, transportabilité, plan salmonelles * Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs Contexte réglementaire La réglementation relative aux règles d’hygiè- ne applicables aux denrées alimentaires dans l’Union Européenne a connu, au cours des der- nières années, une réforme en profondeur : un ensemble de textes, dit « Paquet Hygiène », définissant le cadre applicable aux différents secteurs d’activité, est entré en application le 1 er janvier 2006. Ces règlements renforcent la responsabilité des opérateurs à tous les maillons de la chaîne alimentaire, dans un objectif de garantir et de renforcer la sécurité des aliments, de façon har- monisée entre les différents pays européens. Ces textes, qui reposent sur une obligation de résultats des différents opérateurs, encoura- gent l’élaboration de guides de bonnes prati- ques d’hygiène et d’application des principes de l’HACCP (analyse des dangers et contrôle des points critiques pour leur maîtrise). Cependant, pour la production primaire (élevage), ces règlements admettent que « l’application générale des principes de l’HACCP […] n’est pas encore possible ». La production primaire devient donc soumise au même cadre général que les autres maillons de la filière, avec toute- fois des niveaux d’exigences adaptés. Les guides, encouragés par la réglementation, ont pour objectif d’aider les professionnels à maîtriser la sécurité sanitaire des aliments et *Actualités porcines présentées à l’A.F.M.V.P, Maison-Alfort les 3 et 4 Décembre 2009

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Page 1: Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs · (GBPH), rassemblant les bonnes pratiques d’hygiène (BPH) sensu stricto, c’est-à-dire les mesures destinées à

RésuméL’arti

15 TechniPorc, Vol. 32, N°6, 2009 - la revue technique de l’IFIP Synthèse

Cette étude a été financée par la DGAl, Inaporc et FranceAgriMer.

Anne HÉMONIC Isabelle CORRÉGÉArnaud BOZECBrice MINVIELLEPatrick CHEVILLON

La sécurité des aliments et le bien-être animal pendant le transport sont des enjeux majeurs qui font l’objet de réglementations récentes, impliquant une responsabilité

directe des éleveurs. Ces réglementations sont : - le Paquet Hygiène, relatif à la sécurité des aliments, - la Directive 2003/99/CE, sur le contrôle d’agents zoonotiques spécifiques présents dans

la chaîne alimentaire,- le Règlement 2003/2160/CE, relatif au programme de maîtrise des salmonelles,- le Règlement CE N°1/2005, relatif à la protection des animaux pendant le transport.

Leurs conséquences pratiques, immédiates ou à venir dans chaque élevage, sont : - la mise en place d’un système de prévention des dangers transmissibles par la viande,- le transfert d’informations pertinentes sur ces dangers vers l’abattoir et les services

vétérinaires, - la prise en compte d’anomalies affectant le bien-être animal lors du transport des ani-

maux à l’abattoir.Les objectifs de sécurité des aliments et/ou de transfert d’information vers l’abattoir étant partagés par ces différents règlements, des travaux ont été entrepris dans la filière porcine pour définir des dispositifs communs à mettre en place, afin de faciliter la mise en conformité des élevages de la manière la plus simple possible tout en étant efficace et cohérent. Cette présentation a pour but d’expliquer le contexte réglementaire, les responsabilités des différents maillons, l’état d’avancement et les outils proposés concernant quatre dossiers liés à ces réglementations :

- Le Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs - Les Informations sur la Chaîne Alimentaire (I.C.A)- La transportabilité- Le plan Salmonelles.

RésuméDes réglementations européennes sur la sécurité des aliments et le bien-être des porcs pendant le transport impliquent la responsabilité directe des différents maillons de la filière (éleveurs, transporteurs, abattoirs, Services vétérinaires). Ainsi, le Paquet Hygiène recommande de se baser sur un Guide de Bonnes Pratiques d’Hygiène pour mettre en place dans les élevages un dispositif de prévention des dangers transmissibles par la viande. De plus, les éleveurs transmettront à l’abattoir et aux Services Vétérinaires des informations pertinentes pour la sécurité des aliments (ICA) et sur l’aptitude des porcs au transport, l’objectif étant que l’inspection et l’abattage des porcs concernés soient gérés en conséquence. Aucune décision communautaire n’a été prise sur le programme de maîtrise des salmonelles dans la filière porcine mais les réflexions vont dans le sens de la mise en place de mesures préventives basées sur les GBPH (élevage et abattage-découpe). D’autres actions doivent être définies au niveau de chaque maillon afin d’atteindre les objectifs de prévalence qui seront probablement définis par la Commission Européenne. Tous ces dossiers étant liés, l’IFIP et les organisations professionelles de chaque secteur contribuent à la définition de dispositifs communs facilitant la mise en conformité des élevages de manière simple, efficace et cohérente.

Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs :

Informations sur la chaîne alimentaire, transportabilité, plan salmonelles *

Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs

Contexte réglementaire

La réglementation relative aux règles d’hygiè-ne applicables aux denrées alimentaires dans l’Union Européenne a connu, au cours des der-nières années, une réforme en profondeur : un ensemble de textes, dit « Paquet Hygiène », définissant le cadre applicable aux différents secteurs d’activité, est entré en application le 1er janvier 2006.

Ces règlements renforcent la responsabilité des opérateurs à tous les maillons de la chaîne alimentaire, dans un objectif de garantir et de renforcer la sécurité des aliments, de façon har-

monisée entre les différents pays européens. Ces textes, qui reposent sur une obligation de résultats des différents opérateurs, encoura-gent l’élaboration de guides de bonnes prati-ques d’hygiène et d’application des principes de l’HACCP (analyse des dangers et contrôle des points critiques pour leur maîtrise). Cependant, pour la production primaire (élevage), ces règlements admettent que « l’application générale des principes de l’HACCP […] n’est pas encore possible ». La production primaire devient donc soumise au même cadre général que les autres maillons de la filière, avec toute-fois des niveaux d’exigences adaptés.

Les guides, encouragés par la réglementation, ont pour objectif d’aider les professionnels à maîtriser la sécurité sanitaire des aliments et

*Actualités porcines présentées à l’A.F.M.V.P, Maison-Alfort les 3 et 4 Décembre 2009

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à respecter leurs obligations régle-mentaires : ce sont des documents de référence (soumis à la validation officielle des Services de l’Etat), pris en compte lors des contrôles officiels, d’application volontaire et conçus par une branche pro-fessionnelle. Ils doivent proposer des moyens de maîtrise concrets et adaptés des dangers identifiés pour le consommateur. Dès lors, pour montrer qu’ils se conforment aux exigences du Paquet Hygiène, les professionnels peuvent se prévaloir du respect des mesures déclinées dans le Guide, en lieu et place d’une justification indivi-duelle de leurs choix techniques.

Réalisation d’un GBPH et d’un Manuel d’Application

Dans le contexte réglementaire du Paquet Hygiène, les organisations professionnelles (FNP, Coop de France, Inaporc) ont fait le choix, en janvier 2006, de développer un GBPH pour les éleveurs de porcs et ils en ont confié à l’IFIP l’anima-tion, la coordination technique et la rédaction (l’IFIP disposant d’une expérience dans la réalisation d’autres Guides : secteur abatta-ge-découpe, transformation et commercialisation des porcs à la ferme).

Grâce à l’active participation des membres des groupes de travail techniques (vétérinaires, tech-niciens, responsables qualité ou aliment de groupements, éle-veurs…), deux documents de tra-vail ont été produits en 2007 :• un Guide de Bonnes Pratiques

d’Hygiène en élevage de porc (GBPH), rassemblant les bonnes pratiques d’hygiène (BPH) sensu stricto, c’est-à-dire les mesures destinées à maîtriser les dan-gers potentiellement présents dans la viande de porc et consi-dérées comme constituant un

socle minimum pour répondre à l’objectif principal du Paquet Hygiène : la protection de la santé du consommateur. Les BPH rete-nues sont, pour la majorité, des mesures d’hygiène ayant déjà une base réglementaire. Quelques BPH ont aussi été ajoutées par les groupes de travail pour leur caractère incontournable d’un point de vue de l’hygiène basique en élevage. Toutes ces BPH sont potentiellement exigibles lors de contrôles par l’Administration. Dans ce cas, l’éleveur peut s’ap-puyer sur ce Guide pour justifier de son respect de la réglemen-tation. Cette version constitue le seul document pour lequel une reconnaissance officielle par l’Ad-ministration est demandée.

• Un Manuel d’Application de ce Guide, destiné aux éleveurs et à leur encadrement technique. Il comporte, outre les BPH du Guide, des recommandations à caractère optionnel (mais sour-ces de progrès potentiels) et des fiches techniques détaillant, à titre de propositions, des modes opératoires, protocoles-types ou configurations d’équipements possibles. Des codes-couleurs et des pictogrammes permettent de distinguer les trois niveaux : BPH, recommandations, fiches techni-ques.

Ce choix de deux documents résulte de la volonté du comité de pilotage du projet de ne pas sou-mettre à validation officielle les recommandations et fiches tech-niques, en raisons de la diversité des stuctures d’élevage existantes et d’inquiétude exprimée sur la remise en cause potentielle de leur caractère facultatif.

Au cours de l’automne 2007, ces deux documents ont été présentés et testés auprès d’une cinquantaine d’éleveurs par les animateurs syndi-caux et des sections régionales de

Coop de France (préalablement for-més par l’IFIP). Une restitution com-mune de ces expériences a permis d’amender globalement le conte-nu du Guide et du Manuel, d’éva-luer l’intérêt rencontré par chacun d’eux auprès des utilisateurs et de préciser leurs cadres d’utilisation respectifs. Quelques corrections ont été apportées à la rédaction des documents pour tenir compte des remarques du terrain.

Evaluation et validation du GBPH par les Pouvoirs Publics

Le Guide a été soumis en juin 2008 aux 3 Administrations (DGAl, DGCCRF, DGS) pour une demande de validation officielle. En décem-bre 2008, la DGAl a synthétisé tou-tes les remarques, en saluant le travail effectué par les profession-nels pour la rédaction de ce Guide et en insistant sur la collaboration efficace qui a été instaurée entre les professionnels et l’Administra-tion pour aboutir à un document de qualité.

De manière générale, et compa-rativement au Manuel d’Applica-tion, le Guide soumis à examen apparaît à la DGAl plus succinct, moins complet et moins détaillé. Néanmoins, la DGAl ne s’opposera pas à la transmission du Guide à l’AFSSA pour expertise. En effet, il est prévu que ce document évolue dans le temps : indépendamment des modifications qui pourraient être demandées par les experts de l’AFSSA, un certain nombre d’amé-nagements sont déjà prévus ou à prévoir du fait des évolutions régle-mentaires en cours (Informations sur la Chaîne Alimentaire, Inspection Visuelle, plan salmonel-les…). Par ailleurs, des avancées techniques ou pratiques en éleva-ges pourront aussi être intégrées suivant les besoins. Dans le chapi-tre « Gestion du médicament » par

Le GBPH sont des documents de

référence pris en compte lors des

contrôles officiels, d’application

volontaire et conçus par une branche professionnelle.

Il est prévu que ce document évolue

dans le temps.

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exemple, des compléments vien-nent d’être apportés et proposés à l’Administration, suite à l’établis-sement d’un consensus vétérinaire sur « les modalités d’administration orale de traitement pour les porcs alimentés par un circuit machine à soupe ». Un groupe de travail, constitué des organisations vétéri-naires (AVSO, SNGTV et AFMVP) et auquel a participé l’IFIP, a en effet présenté, lors des journées AFMVP en décembre 2008 et aux journées SNGTV de mai 2009, les bonnes pratiques à respecter pour met-tre en place un traitement par la soupière. L’éleveur et le vétérinaire prescripteur auront ainsi de nou-velles responsabilités pour garantir, dans les denrées d’origine animale, des niveaux de résidus conformes aux limites maximales autorisées.

La DGAl dispose actuellement de la dernière version du Guide, dans laquelle des modifications ont été apportées suite aux remarques des 3 Administrations et des différents relecteurs du Guide. La prochaine étape est l’expertise du Guide par l’AFSSA. Le délai pour la validation officielle dépendra du délai de retour de l’avis de l’AFSSA, ainsi que du temps nécessaire pour prendre en compte ses remarques.

Communication et diffusion des documents en élevage

La diffusion des documents sur le terrain se fera avant la validation officielle du GBPH, au vu :• de l’anticipation nécessaire

en élevage pour se mettre en conformité avec la réglementa-tion (Paquet Hygiène théorique-ment applicable au 1er janvier 2006), auditer les BPH en place et à prévoir, et préparer les prochains contrôles de l’Administration,

• des dossiers en cours qui y sont liés (plan salmonelles, Information sur la Chaîne Alimentaire, Certification

de conformité de la viande de porc, transportabilité…),

• des délais inconnus de validation officielle.

La première étape est d’organiser la formation des prescripteurs (vétérinaires, techniciens, respon-sables qualité...) et de concevoir des outils pédagogiques et de communication pour faciliter la compréhension et la mise en place des BPH dans les élevages. Cette première étape devrait commen-cer début 2010.

En concertation avec un groupe de travail professionnel, l’IFIP a élabo-ré deux kits pédagogiques : • un tableau synthétique à distri-

buer aux éleveurs, avec l’expli-cation du contexte et des enjeux réglementaires, de l’intérêt du GBPH et des clés de lecture.

• un questionnaire d’audit des BPH, à réaliser en élevage par le technicien ou le vétérinaire : il permet d’évaluer la conformité de l’élevage vis-à-vis des différentes BPH et des justificatifs à fournir pour prouver que ces BPH sont correctement appliquées, afin de proposer des voies d’améliora-tion de l’hygiène générale dans l’élevage et de préparer les futurs contrôles.

L’IFIP propose également diffé-rents appuis pour accompagner les acteurs de la filière sur ce dos-sier : formations et participation à des journées techniques sur des thématiques liées au GBPH : bio-sécurité, qualité de l’eau, gestion de l’équarrissage, gestion du médi-cament, nettoyage et désinfection du matériel et des locaux….

La seconde étape est de diffuser les documents sur le terrain, ce qui devrait intervenir au prin-temps 2010. Chaque éleveur se verra remettre, par son enca-drement technique habituel, un

exemplaire du GBPH et/ou du Manuel d’Application. L’objectif est d’accompagner l’éleveur dans la mise en place des BPH et de lui apporter un appui technique et réglementaire.

Enfin, des mises à jour des docu-ments seront à prévoir, pour tenir compte des remontées du terrain et des avancées réglementaires et techniques. Les versions à jour des documents seront disponibles sur internet. Les mises à jour des documents papier devraient être facilitées, grâce à leur impression sous forme de fiches perforées, conservées dans un classeur.

Informations sur la Chaîne Alimentaire (I.C.A)

La mise en application du Paquet Hygiène entraîne, à partir du 1er jan-vier 2008, la mise en œuvre des dis-positions relatives aux «Informations sur la Chaîne Alimentaire» instau-rées par le règlement 853/2004. Il incombe à chaque Etat Membre et à chaque filière de définir la nature précise des informations disponi-bles en élevage, dont les abattoirs doivent disposer pour organiser les opérations d’abattage et permettre au vétérinaire officiel d’exercer au mieux les procédures d’inspection requises. A cette fin, la DGAl a solli-cité l’IFIP pour réaliser un inventaire des «informations pertinentes rela-tives à la sûreté alimentaire» dans la filière porcine et analyser pour chacune d’elles les contraintes techniques ou logistiques de son transfert de l’élevage à l’abattoir. Ces travaux ont fait l’objet d’une approche concertée entre acteurs et experts œuvrant auprès des différents maillons de la chaîne : élevages, abattoirs, directions des services vétérinaires et DGAl, afin de mettre en place un dispositif pragmatique, en accord avec la réglementation européenne.

La première étape, prévue début 2010, est d’organiser la formation des prescripteurs et de concevoir des outils pédagogiques pour faciliter la compréhension et la mise en place des BPH dans les élevages.

Il incombe à chaque Etat Membre et à chaque filière de définir la nature précise des informations disponibles en élevages, dont les abattoirs doivent disposer pour organiser les opérations d’abattage et permettre au vétérinaire officiel d’exercer au mieux les procédures d’inspection requises.

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A partir de la liste des dangers potentiellement présents dans la viande de porc, liste issue des GBPH des secteurs élevage et abattage-découpe, les groupes de travail ont retenu les dangers suivants : • Trichinella spiralis, • Salmonella enterica, • Staphylococcus aureus (abcès,

boiterie),• Aiguilles de traitement vétéri-

naire,• Dangers à gestion particulière

(DGP) : plomb, cadmium, dioxines, furanes, PCB, radionucléides,

• Dangers à caractère exceptionnel (DCE) : corps étrangers, substan-ces dangereuses.

D’un point de vue réglementaire, à partir du moment où l’éleveur a la connaissance d’un tel dan-ger sur un animal ou sur un lot d’animaux destinés à l’abattoir, il doit transmettre l’information à l’abattoir, au minimum 24 heures avant l’arrivée de l’animal ou du lot d’animaux. Dès qu’ils reçoivent cette information, les exploitants d’abattoir la mettent à la disposi-tion du vétérinaire officiel (VO). Ce délai de 24 heures a pour objectif d’anticiper la gestion des animaux concernés : • L’exploitant d’abattoir doit en

effet prendre en compte les ICA dans son Plan de Maîtrise Sanitaire (par exemple : anticiper l’ordre chronologique et géogra-phique des tournées, grouper le passage de certains lots sur la chaîne d’abattage…).

• Le VO adaptera également ses ins-pections ante- et post-mortem en fonction des informations reçues.

A terme, il est prévu que l’infor-mation redescende à l’élevage d’origine afin que l’éleveur ait connaissance de l’usage des ICA qu’il a transmis.

La procédure de transmission de l’information varie suivant les

dangers à déclarer (et pourra être revue en fonction des conclusions du comité technique ICA qui se déroulera courant Décembre) : • Pour Trichinella Spiralis, il est

prévu que la DGAl attribue une qualification trichine à chaque site d’élevage, puis la renseigne sur sa base de données SIGAL, de manière à ce qu’elle soit consul-table par l’abattoir directement dans BDPORC (après transfert de l’information depuis SIGAL) au moins 24h avant l’abattage des porcs. Cependant, la France n’étant actuellement pas en capa-cité de qualifier les élevages selon le cahier des charges du règle-ment trichine CE n° 2075/2005, il conviendra, dans un premier temps, de remplacer cette quali-fication par une information pro-venant de la liste des « élevages à test trichine » : elle recense les lots (reproducteurs – élevages plein air) sur lesquels un test tri-chine est à réaliser à l’abattoir. Cette liste étant actuellement gérée par INAPORC, un transfert sur BDPORC est à envisager.

• Pour transmettre l’information sur les autres dangers définis

ci-dessus, l’éleveur devra com-pléter le tableau dédié aux ICA sur le bon d’enlèvement accom-pagnant les porcs à l’abattoir (un nouveau format de ce docu-ment est désormais en place). Ce tableau demande de renseigner le nombre d’animaux concernés dans le lot (porcs et/ou réformes) et rappelle le marquage prévu pour chaque danger : ainsi, un porc avec une aiguille cassée dans le muscle est tatoué 5X ou 6X aux deux épaules et pré-sente une boucle rouge aux 2 oreilles. Pour les autres dan-gers, les animaux ont un mar-quage rouge sur la tête, sauf si l’ensemble du lot est concerné (aucun marquage n’est alors à réaliser). Cette gestion des ICA est dérogataire car le délai de 24 heures n’est pas respecté (seule-ment pour les dangers S.aureus et aiguilles cassées, puisque un dispositif supplémentaire est prévu pour les autres dangers afin de respecter ce délai de 24 heures : cf ci-après).

• Un dispositif supplémentaire est prévu dans les cas de salmonel-loses cliniques, de DGP et de

L'éleveur a connaissance d'un danger(salmonellose clinique / DGP / DCE)

concernant un lot d'animaux ou quelques animaux

Éleveur ou OP ou abattoir : Envoi d’un fax à BDPORC.

L’éleveur reporte cette ICA sur le bon d’enlèvement au moment du chargement des porcs vers l’abattoir.

Saisie dans BDPORC des ICA.

L’abattoir consulte BD PORC au moins 24h avant l’abattage et collecte le bon d’enlèvement à la réception des porcs.

L’abattoir met les ICA à dispositiondes Services Vétérinaires 24 h à l’avance.

Graphique 1 : Dispositif proposé dans les cas de salmonellose clinique, DGP et DCE

La procédure de transmission de

l’information varie suivant les dangers

à déclarer.

L’objectif est que la base de

données BDPORC soit renseignée et

consultable par l’abattoir au moins

24 heures avant l’abattage.

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DCE : en plus du tableau à com-pléter sur le bon d’enlèvement, l’éleveur doit transmettre les ICA lors de l’annonce des porcs à abattre. L’objectif est que la base de données BDPORC soit rensei-gnée et consultable par l’abattoir au moins 24 heures avant l’abat-tage. L’éleveur est normalement en mesure de transmettre l’infor-mation à son interlocuteur (orga-nisation de producteurs (OP), abattoir ou BDPORC) dans ce délai car, d’après les pratiques courantes et le cahier des char-ges VPF, il est informé du site d’abattage entre 36 et 48 heures avant l’enlèvement des animaux. Le moyen retenu pour transmet-tre cette information est l’envoi d’un fax par l’éleveur (ou son interlocuteur) à BDPORC (ou à un service de centralisation des ICA, chargé de renseigner BDPORC). Ce transfert par fax a l’avantage d’être accessible à l’ensemble des éleveurs, contrairement à un transfert par internet. Le dispo-sitif proposé dans les cas de sal-monellose clinique, DGP et DCE est présenté dans le graphique 1 (ci-contre).

Quelques principes de gestion sont par ailleurs retenus, afin que l’information transmise ne soit pas préjudiciable à l’éleveur : • Les ICA sont uniquement asso-

ciées aux lots d’animaux concer-nés : les abatteurs ne peuvent plus les consulter après l’abattage des lots.

• Les ICA ne sont consultables que par l’abattoir destinataire des lots concernés.

Ces principes généraux sont vali-dés mais certaines modalités d’ap-plication restent à préciser :• la création de passerelles entre

bases de données (SIGAL – BDPORC),

• l’intérêt d’interfacer l’informa-tique des abattoirs de porcs

et l’informatique des Services Vétérinaires dans le cadre de l’ins-pection ante- et post-mortem,

• la création d’un service de centra-lisation des ICA, qui sera chargé de collecter les fax et de saisir les ICA dans BDPORC.

La mise en place de ces principes généraux, qui interviendra après la parution de l’arrêté Ministériel, est prévue courant janvier 2010.

Transportabilité

L’entrée en vigueur, le 5 janvier 2007, du règlement CE n°1/2005, relatif à la protection des animaux pendant le transport et fixant l’ap-titude d’un animal à être trans-porté, interdit le déplacement de certaines catégories d’animaux : « porcs incapables de bouger par eux-mêmes sans souffrir ou de se déplacer sans assistance, blessure ouverte et prolapsus, truies pleines ayant dépassé au moins 90 % de la gestation, truies ayant mis bas la semaine précédant le trans-port…». Ce règlement a conduit la filière porcine à se doter de règles nationales homogènes sur la trans-portabilité des animaux vivants.

Ainsi, pour aider chaque éleveur et transporteur à prendre les bonnes décisions au moment du chargement d’un porc vers l’abattoir, un Guide intitulé « Ces animaux sont -ils transportables vers l’abattoir ? » a été réalisé par INAPORC et Coop de France Bétail et Viande, avec l’appui technique de l’IFIP et sur la base d’un travail réalisé par l’UGPVB. Ce Guide identifie une liste d’anomalies constatées en éleva-ge ou à l’abattoir par les Services Vétérinaires et par les exploitants des outils d’abattage. Chaque anomalie y est décrite, illustrée et classée en anomalies majeures ou mineures, avec la conduite à tenir adaptée :

• Toute anomalie majeure inter-dit le chargement de l’animal concerné. Les animaux concer-nés doivent être soignés ou mis à mort à l’élevage,

• Toute anomalie mineure auto-rise le chargement de l’animal concerné. Des précautions doi-vent être prises par l’éleveur, le transporteur et l’abatteur pour isoler les animaux et leur éviter toute souffrance supplémentaire. Elles consistent à organiser le chargement et le déchargement des animaux et à les isoler dans des cases dédiées à l’abattoir. Ces animaux doivent aussi être iden-tifiés par un marquage rouge sur la tête.

De plus, pour signaler à l’abattoir et aux Services Vétérinaires les informations liées à la « transpor-tabilité » des porcs, un nouveau tableau est mis en place sur le bon d’enlèvement. Il reprend les six anomalies mineures pour lesquel-les l’éleveur doit noter le nombre de porcs et/ou de truies de réfor-mes concernés dans le lot destiné à l’abattoir :• Abcès/boiterie, • Hernie,• Morsure de queue, • Retournement limité de vagin,• Retournement limité de rectum,• Lésions cutanées.

Ce tableau complète celui décrit précédemment pour les ICA. Seul le critère « abcès, boiterie » fait à la fois partie de la transportabi-lité et des ICA, car il recoupe des notions de bien-être (difficulté de déplacement) et de sécurité des aliments (la présence potentielle de Staphylocoques dorés dans les abcès ou les arthrites risque de contaminer la viande).

La mise en place de ces principes généraux, qui interviendra après la parution de l’arrêté Ministériel, est prévue courant janvier 2010.

Un nouveau tableau sur le bon d’enlèvement reprend les six anomalies mineures pour lesquelles l’éleveur doit noter le nombre de porcs et/ou de truies de réformes concernés dans le lot destiné à l’abattoir.

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Anomalies constatées Anomalies majeures

ANIMAL NON TRANSPORTABLEVERS L’ABATTOIR

Anomalies mineuresANIMAL TRANSPORTABLE

A DECLARER SUR LE BON D’ENLEVEMENT

1 - Etat général

Animal d’une extrême maigreur (côtes et vertè- ●

bres visibles)Animal en mauvaise condition physique ●

Abdomen ballonné (gros ventre) ●

Animal sous temps d’attente de traitement ●

médicamenteux

2 - Di� culté(s) de déplacement

Animal ne pouvant se déplacer seul ●

Animal en état de détresse cardio-respiratoire ●

(essou� é, ne pouvant se lever seul)

Animal pouvant se déplacer seul (boiterie légère) ●

Et animal en bon état général. ●

➜A déclarer dans la case « Abcès, boiterie » du bon d’enlèvement des animaux à destination de l’abattoir

3 - Abcès et/ou déforma-tion et/ou in� ammation

articulaire

Multiple ● (au moins 3)ou avec répercussion sur l’état général ●

Un ou deux (sans répercussion sur l’état général)➜A déclarer dans la case « Abcès, boiterie » du bon d’enlèvement

des animaux à destination de l’abattoir

4 - Hernie

Avec plaie nécrosée ●

ou de taille importante ●

ou avec répercussion sur l’état général ●

Sans plaie nécrosée ●

Taille moyenne (ne dépassant pas la taille de 20 cm) ●

Et sans répercussion sur l’état général ●

➜A déclarer dans la case « Hernie » du bon d’enlèvement des animaux à destination de l’abattoir

5 - Morsure de queueAvec nécrose étendue de la région caudale Limitée et sans surinfection

➜ A déclarer dans la case « Morsure de queue » du bon d’enlève-ment des animaux à destination de l’abattoir

6 - Retournement utérin (retournement de ma-

trice)

Transport interdit pour tout retournement utérin

7 - Retournement de vagin

Transport interdit, pour un retournement impor-tant ou surinfecté

Retournement limité de vagin sans surinfection, et sans répercus-sion sur l’état général ➜ A déclarer dans la case « Retournement limité de vagin » du

bon d’enlèvement des animaux à destination de l’abattoir

8 - Retournement de rectum

(retournement d’anus)

Transport interdit, pour un retournement impor-tant ou surinfecté

Retournement limité de rectum sans surinfection, et sans réper-cussion sur l’état général ➜ A déclarer dans la case « Retournement limité de rectum » du

bon d’enlèvement des animaux à destination de l’abattoir

9 - Exigences liées à la gestation

Transport interdit pourLes animaux qui ont dépassé 102 jours de ges- ●

tation (90 % de la période de gestation)Femelle qui a mis bas dans la semaine précé- ●

dente

10 - Lésion(s) cutanée(s)

Nécrosée et étendue ●

Nécrosée et profonde ●

Plaie de surface supérieure à 100 cm ●2

Plaques rouges disséminées indicatrices du ●

Rouget

Non nécrosée ●

Plaie de surface inférieure à 100 cm ●2 (10 cm par 10 cm)

➜A déclarer dans la case « Lésion cutanée » du bon d’enlèvement des animaux à destination de l’abattoir

Conduite à tenir par les professionnels

ELEVEURSoins ou mise à mort à l’élevage ● Identi� er l’animal par une marque rouge sur la tête ●

Déclarer l’animal sur le bon d’enlèvement des animaux à desti- ●

nation de l’abattoir

TRANSPORTEUR Doit refuser de transporter l’animal ● Véri� er l’identi� cation de l’animal et la cohérence avec le bon ●

d’enlèvement des animaux à destination de l’abattoir Organiser le chargement et le déchargement de manière à ne ●

pas augmenter les sou� rances de l’animal

ABATTEUREn cas de constat d’anomalie majeure au ●

déchargement, il est préconisé l’étourdissement dans le camion dans le cas où le porc ne peut se déplacer seul

Isoler l’animal dans les cases dédiées à l’abattoir et l’identi� er ●

Ces animaux sont-ils transportables vers l’abattoir ?

Attention : la liste présentée ci-dessus n’est pas exhaustive. Elle est donnée à titre indicatif en reprenant les raisons les plus fréquentes de non transportabilité des animaux. Les inspecteurs des services vétérinaires sont les seuls habilités quant à la décision � nale relative à l’aptitude des animaux à être abattus.

Page 7: Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs · (GBPH), rassemblant les bonnes pratiques d’hygiène (BPH) sensu stricto, c’est-à-dire les mesures destinées à

21 TechniPorc, Vol. 32, N°6, 2009 - la revue technique de l’IFIP Synthèse

Un tableau d’aide à la décision est également présent à la fin du Guide : il synthétise les anomalies et les conduites à tenir pour l’éle-veur, le transporteur et l’abatteur.

Néanmoins, la décision de l’éleveur et du transporteur ne préjuge pas du devenir du porc à l’abattoir. En effet, les contrôles ante- et post-mortem sont réalisés par des agents et inspecteurs vétérinaires, qui seront les seuls à décider in fine si les animaux peuvent être desti-nés à la consommation humaine.

Plan Salmonelles

La directive 2003/99/CE, adop-tée en 2003, prévoit au niveau Européen la surveillance des agents zoonotiques, des foyers de toxi-infections alimentaires col-lectifs ainsi que de la résistance aux antimicrobiens. Le règlement 2003/2160/CE prévoit, quant à lui, la mise en place de programmes de maîtrise des salmonelles dans les filières œuf, volaille et porcine. Ces programmes concernent les différents stades de la chaîne ali-mentaire, de l’alimentation anima-le à la transformation des produits en passant par l’élevage et l’abat-toir. Concernant la filière porcine, les porcs de boucherie et les trou-peaux reproducteurs sont concer-nés. Par ailleurs, à la différence des filières avicoles où seulement certains sérotypes de salmonelles sont concernés, tous les séroty-pes de salmonelles présentant un intérêt pour la santé publique sont retenus en filière porc.

Dans les orientations initiales de ces programmes salmonelles, la Commission européenne pré-voyait de fixer, comme en volailles, des objectifs de réductions de prévalence et des délais pour les atteindre. Ces objectifs et délais devaient être fixés en fonction des résultats des enquêtes commu-

nautaires de prévalences, diligen-tées par l’UE et publiées en juin 2008 pour les porcs charcutiers et les carcasses et dont la publication est prévue fin 2009 pour les repro-ducteurs. Chaque Etat membre devait proposer son plan de lutte à la Commission pour validation. Les échéances initiales pour la mise en place des plans de luttes nationaux étaient de juin 2009 pour les porcs charcutiers et juin 2010 pour les reproducteurs.

Dans ce contexte, la France, au sein d’un groupe de travail natio-nal créé en 2002, composé de représentants des principales familles professionnelles, de la DGAl et d’organismes techniques et scientifiques dont l’IFIP et l’AFS-SA, a réalisé de nombreux travaux sur les salmonelles dans la filière porc et se préparait à proposer aux Administrations françaises et européennes son plan salmonel-les. Le principe de ce plan, pro-che de ceux mis en œuvre ou en réflexion au niveau des principaux pays européens, était d’attribuer un «statut Salmonelles» à chaque élevage, en se basant sur la séro-logie « salmonelles » réalisée sur jus de viande. Ce statut aurait été attribué tous les 3 mois, avec le calcul d’une moyenne glissante sur les contrôles des 12 derniers mois. Dans les élevages les plus suscep-tibles d’excréter des salmonelles, des mesures préventives basées sur le GBPH auraient été mises en place. Des mesures devaient éga-lement être prises lors du trans-port et de l’abattage des lots issus de ces élevages afin de limiter les contaminations croisées des autres lots de porcs.

Mais, en mars 2008, la position de la Commission européenne sur ce dossier a changé. En effet, elle a demandé à l’EFSA (Agence Européenne de Sécurité des Aliments) une analyse quantitative

du risque Salmonella, c’est-à-dire la mise en évidence des étapes de la chaîne alimentaire les plus appropriées pour une action en filière porcine. Suite aux résultats attendus pour fin 2009, une étude coûts / bénéfices (coûts des mesu-res à mettre en œuvre et bénéfices attendus sur la prévalence salmo-nelles des produits porcs) doit être réalisée. Au vu des conclusions de ces deux études, les objectifs communautaires seront définis en 2010, pour une mise en place effective des plans fin 2011 ou début 2012. Sans pouvoir affirmer définitivement ce point avant tou-te prise de décision communau-taire, il semble que la position de la majorité des pays Européens et des experts aille vers l’abandon de la classification des élevages selon leur statut salmonelles. En France, les orientations semblent aller dans le sens de la mise en place de mesures préventives basées sur les GBPH. Cependant, il est probable que des objectifs de prévalence soient tout de même maintenus, sur les bases des enquêtes de pré-valence.

Dans ce cadre et au vu des résul-tats des enquêtes européennes de prévalence sur porcs charcutiers et sur carcasses, dans lesquelles les résultats français sont parmi les plus élevés, la DGAL et les pro-fessionnels ont demandé à l’Ifip d’animer des groupes techniques par maillon. L’objectif est de pro-poser de nouvelles orientations pour le plan salmonelles français et de mettre en œuvre des actions, avant les échéances réglementai-res, dans les différents maillons concernés, à savoir l’alimentation animale, la sélection et multiplica-

La directive CE, adoptée en 2003, prévoit au niveau Européen la surveillance des agents zoonotiques, des foyers de toxi-infections alimentaires collectifs ainsi que de la résistance aux antimicrobiens et la mise en place de programmes de maîtrise des salmonelles dans les filières œuf, volailles et porcs.

La Commission européenne a demandé à l’EFSA une analyse quantitative du risque Salmonella, c’est-à-dire la mise en évidence des étapes de la chaîne alimentaire les plus appropriées pour une action en filière porcine.

Page 8: Guide de Bonnes pratiques d’Hygiène en élevage de porcs · (GBPH), rassemblant les bonnes pratiques d’hygiène (BPH) sensu stricto, c’est-à-dire les mesures destinées à

22 Synthèse TechniPorc, Vol. 32, N°6, 2009 - la revue technique de l’IFIP

tion, la production, le transport et l’abattage.

Conclusion

Ces nouvelles dispositions régle-mentaires, associées à la néces-sité de répondre aux attentes des consommateurs et de la société en termes de sécurité des aliments et

de bien-être des animaux, modi-fient la gestion de ces probléma-tiques au sein de la filière porcine. La responsabilité des différents opérateurs est renforcée et les modalités de maîtrise reposent sur l’anticipation et la mise en place de mesures préventives plutôt que d’actions correctives. Les organisations professionnel-

les, avec l’appui des organismes à vocations technique et scienti-fique, doivent proposer des plans d’action pour maîtriser la sécurité des aliments. Les échanges d’informations entre les différents maillons de la filière et entre les professionnels et l’Ad-ministration sont également ren-forcés. n

Contact :[email protected]

Les modalités de maîtrise reposent

sur l’anticipation et la mise en place de

mesures préventives plutôt que d’actions

correctives.

Santé et hygiène Biosécurité : mise en œuvre pratique et audit en élevage de porc 11-12 mars 10 38Optimiser le nettoyage-désinfection en élevage de porc 30 mars 10 37Dynamique d’infection et maîtrise de la santé en élevage de porc 05 oct. 10 36Bonnes pratiques d’utilisation des pompes doseuses en élevage porcin 14 oct. 10 35Salmonelles et autres contaminants alimentaires : de l’élevage au produit final

18-19 nov. 10 39

Mettre en place le GBPH en élevage de porc Sur mesure 40Manipulation des porcs et interventions Sur mesure 41

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Bonnes pratiques d’hygiène et conduite d’élevageDossier complet de 4 plaquettes

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