grande-bretagne / irlande : vivre, travailler, étudier

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Grande-Bretagne Irlande Vivre Travailler Étudier Dossier spécial Algérie Trimestriel N° 109 – Juillet - Août - Septembre 2008 Belgique / Luxembourg 5,9 - Suisse 9 FS – DOM 5,9 Grèce / Italie / Portugal CONT 5,9 - Canada 9$CAN Maroc 45 MAD – TOM 1000XPF – Afrique CFA 4200 CFA EMPLOI Travailler en Europe DOSSIERS PRATIQUES Gestion de patrimoine Protection sociale

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Sommaire : - Dossier spécial Grande-Bretagne / Irlande avec un focus sur Londres et Dublin notamment. - Dossier : Travailler en Europe A l’heure où la France prend la présidence de l’Union pour 6 mois, Vivre à l’étranger vous propose un zoom sur la mobilité de l’emploi en Europe. Où, comment, pourquoi ? Des éléments de réponse dans ce dossier. - Algérie : des perspectives économiques - Dossier pratique : Comment bien gérer son patrimoine lorsque l’on est en mobilité internationale ? Pourquoi devez-vous vous y intéresser ? - Dossier pratique : Quelle protection sociale en cas de mobilité internationale ? Que vous soyez détaché ou expatrié au sein de l’Union européenne ou ailleurs, les réponses, point par point sur votre assurance maladie, assurance chômage et retraite.

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Page 1: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier

Grande-BretagneIrlande

Vivre

Travailler

Étudier

Dossier spécial Algérie

Trimestriel N° 109 – Juillet - Août - Septembre 2008Belgique / Luxembourg 5,9 € - Suisse 9 FS – DOM 5,9 €Grèce / Italie / Portugal CONT 5,9 € - Canada 9$CANMaroc 45 MAD – TOM 1000XPF – Afrique CFA 4200 CFA

EMPLOI Travailler en Europe

DOSSIERS PRATIQUES Gestion de patrimoineProtection sociale

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EEn 2004, une trentaine de chefs d’entreprises français installés en Grande-Bretagne se

sont regroupés en créant une association appelée le Cercle d’outre-Manche

(www.cercledoutremanche.com). Ses deux créateurs, Pascal Boris, Président de BNP

Paribas UK et Arnaud Vaissié, Président du groupe International SOS et Président de la

chambre de commerce française de Grande-Bretagne, ont créé des groupes de travail qui

ont mené à la publication de trois rapports remarquables :

• “ Sous-emploi français, plein-emploi britannique “ : comment gagner la bataille de

l’emploi et de la productivité ;

• “ My neighbour is rich “ : comment accélérer le retour à la croissance ;

• “ 6 mois, 6 mesures pour que la France repasse devant le Royaume-Uni “.

Je vous recommande de les télécharger pour mieux comprendre tout ce que nous

pourrions apprendre de nos amis britanniques. Comme nous l’a précisé Arnaud Vaissié,

l’idée d’origine partait de trois questions essentielles : pourquoi y a-t-il du chômage en

France et le plein emploi de l’autre côté de la Manche ? ; pourquoi nos 2 pays sont ils si

complémentaires ? ; comment le gouvernement britannique a-t-il su allier le plein emploi,

la croissance et la redistribution sociale ?

Néanmoins, notons que la France dispose d’atouts non négligeables. Elle a en effet

développé des services publics que les Anglais nous envient. Le système britannique, éga-

lement gratuit,est entièrement public et assez inefficace.Nous pourrions aussi leur appor-

ter notre compétence dans l'industrie et les services. En Grande-Bretagne, après une

période de croissance à 5 % pendant plus de 20 ans, le CBI (patronat britannique ) annonce

un taux de 1,6 % en 2008 et 1,4 % en 2009. Cependant, le marché de l’emploi, dont la

souplesse est réelle (35 heures et impôt sur la fortune inexistants) reste stable à l’ex-

ception de certains secteurs comme la finance ou le BTP à la suite de l’éclatement récent

de la bulle immobilière.

Le site européen de l’emploi (EURES) annonçait en juin 2008 plus de

500 000 offres sur un total d’environ 1 390 000 offres pour l’Europe des 27.

Soyez donc confiant. Si vous avez moins de 30 ans, de préférence célibataire et si vous

maîtrisez la langue anglaise, tentez l’expérience car vous comprendrez mieux ainsi ce que

représente la libre entreprise et vous serez donc mieux armé pour affronter les défis de

la mondialisation.

A savoir aussi que, la République d'Irlande, traitée dans notre dossier, possède de sérieux

arguments pour attirer investisseurs et travailleurs.

Bonne route !

edito

par Jean-Pierre Pont

VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 3

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Page 4: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier

ECHOSDes nouvelles pour les expatriés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

La blogosphere DES EXPATRIESNotre sélection de blogs d’expatriés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

SPECIAL Grande-bretagne et irlande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Vivre en Grande-BretagnePassez à l’heure anglaise ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

travailler en Grande-BretagneUn marché de l’emploi attractif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

vivre et travailler a londresUne nouvelle époque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Vivre a LondresI love London en été ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

etudier en Grande-Bretagne

L’éducation business . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

investir en Grande-Bretagne

Un environnement attractif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

investir en Grande-Bretagne

Lingerie française à Londres - Portrait de Gina François . . . . . . . . . . . . . . 22

vivre en IRlandeUne société accueillante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

travailler en IRlande Le « tigre celtique » attire toujours ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

sommaireVivre à l'étranger appartient à

Focus Carrière, une marque du

GROUPE VOCATIS

34-38, rue Camille Pelletan

92309 Levallois-Perret cedex

France

Tél. : + 33 (0)1 41 06 59 00

Fax. : + 33 (0)1 41 06 59 09

e-mail : [email protected]

SAS au capital de 2 734 555 euros

Directeur de la publication

Jean-Pierre Pont

[email protected]

Directeur de la rédaction

Nicolas Fellus-Vannier

Rédactrice en chef déléguée

Odile Gnanaprégassame

[email protected]

Ont participé à ce numéro :Laurent Bassot, Cindy Cao, Odile

Gnanaprégassame, Samia Haddad,

Emmanuel Langlois, Marie Périssé,

Pascaline Roi, Caroline Sivilia

Secrétaire de rédaction

Pierre Barbezat

Conception partielle

et exécution graphique

Séverine Coatalen

[email protected]

Conception publicitaire

Michaël Barek, Alexandre de

Gassoswski et Aurélien Soula

Régie publicitaire France

Edouard Brisson

[email protected]

Tél. : +33(0)1 41 60 59 03

Justine Mallet

[email protected]

Tél. : +33(0)1 41 06 51 32

Régie publicitaire Internationale

Véronique Martinet

veronique.martinet@

vocatis.fr

Tél. : +33(0)1 41 60 59 02

Dossier Algérie :

Laurent Bassot

[email protected]

Commission paritaire :

N° CPPAP 1007U80038

Imprimé en UE.

Imprimé par : BOCCIA

Couverture : © Helen Shorey -

Fotolia.com

Vivre à l’étranger

N° 109 - Juillet/Août/Septembre 2008

p04_05 109 Somm ok.qxd 22/06/08 14:28 Page 4

Page 5: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier

FRANcAIS DU MONDEA la rencontre des Français de l’étranger. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

Dossier pratiqueMobilité internationale : quelle protection sociale ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Dossier pratiqueBien gérer son patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

vivre et travailler a DublinLa capitale irlandaise rentre dans le rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

etudier en IRlandeUne destination qui s’affirme de plus en plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

investir en IRlandeUn marché et des défis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

investir en IRlandeProduits fins français - Portrait de Marc Amand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Dossier travailler en EUROPEEmploi et mobilité - Comment s’y prendre ? - EURES, boîte à outils de l’emploi - VIE, mode d’emploi -

Toujours plus de transfrontaliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

sommaire

algerie des perspectives economiques : Présentation de l’Algérie -

Entretien avec Gilles Dabezies, Directeur des Actions de la Coopération Internationale de la CCIP -

L’économie algérienne en bref - De véritables opportunités économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 5

www.vivrealetranger.com • Le guide pratique de l’expatriation, tous les contacts,

les formalités, les astuces.• Dossiers Destinations, pays par pays, les adresses, les conseils, les pièges.

• Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter exclusive.

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Page 6: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier

6 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

EUROPEAN JOB DAY

Le 4 octobre 2008,la CitéInternationale universi-taire accueillera unebourse européenne àl’emploi organisée parl’Espace Emploi Interna-tional en partenariat avecle réseau EURES (Euro-pean Employment Servi-ces). Une cinquantained’entreprises,implantéesdans toute l’Europe,seraprésente pour recrutersur place et plusieursconférences ponctuerontcette journée.

(Pour en savoir plus,lisezl’article « EURES,boîte àoutils de l’emploi » dansle dossier Travailler enEurope).

Le 4 octobre 2008de 10 h à 18 h.

Cité Internationale universitaire de Paris.

www.emploi-international.org

Bientôt des députés pour les Français de l’étranger

echos

Les Français de Chine solidairesPour venir en aide à la population sinistrée suite au tremblement de terre dans

la province du Sichuan, en mai dernier (55 239 morts, 28 066 blessés et

24 949 disparus, chiffres de l’ambassade de France en Chine du 23 mai

2008), la Chambre de Commerce et d’industrie française en Chine a organisé

une collecte des fonds de solidarité auprès des entreprises françaises sur place.

Les particuliers étaient aussi invités à participer à l’opération.

La somme récoltée jusqu’au 30 juin dernier sera investie avant tout dans la

reconstruction des écoles qui ont été détruites par le séisme. « Nous avons

d’abord observé que l’aide d’urgence bénéficiait déjà d’un grand nombre de

donateurs, explique Julien Gueit de la CCIFC. Alors nous avons opté pour une

aide qui se décline sur la durée. » Une manifestation de bonne volonté destinée

à redorer l’image des entreprises françaises en Chine, malmenées depuis les

évènements liés à l’organisation des JO de Pékin ?

La CCIFC dément toute intention de la sorte. « Notre démarche est bien

au-dessus de cela, répond Julien Gueit. Les Français entretiennent une très

bonne entente avec les Chinois depuis très longtemps. Après toutes les images

que nous avons vues de la catastrophe, ce geste était naturel. Même si notre

cote de popularité auprès des Chinois était au beau fixe, comme avant, les

donateurs auraient été aussi nombreux. »

wwwwww..cccciiffcc..oorrgg//ffrr

Les Français de l’étranger auront leurs députés en juin 2012. Le président de la République l’a annoncé le 30 avril dernier, lors

d’une visite en Tunisie.

L’Assemblée Nationale a adopté en première lecture l’article 9 du projet de loi constitutionnelle sur la modernisation des insti-

tutions qui institue une représentation à l’Assemblée nationale des Français de l’étranger. Non sans quelques remous. En

effet, le nombre des parlementaires doit demeurer inchangé et légitimer ces nouveaux députés implique la diminution du

nombre actuel des députés dans l’Hexagone. Jusqu’à présent, les Français résidant à l’étranger étaient représentés par

12 sénateurs, élus par les conseillers de l’Assemblée des Français de l’étranger (eux-mêmes élus par les expatriés).

Le gouvernement envisage l’élection de 12 députés des Français de l’étranger au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

Ce mode de scrutin, qui est celui utilisé actuellement pour l’élection des députés, semble toutefois poser à la fois le pro-

blème du découpage des circonscriptions et celui de l’organisation de deux tours de scrutin qui ont lieu à 7 jours d’intervalle

sur un territoire très vaste. Certains sénateurs représentant les Français de l’étranger, favorables à la création de députés,

souhaitent en revanche un scrutin proportionnel.

Ce projet de loi a été débattu au Sénat à partir du 17 juin (à l’heure où notre magazine est sous presse, le compte-rendu de ce

débat n’a pas encore été publié, rendez-vous sur www.vivrealetranger.com pour en prendre connaissance).

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ARGENTINEPatagonie,Terre de Feu... qui n’a jamais rêvé de ces destinations ? Il est vrai que l’Argen-tine a tout pour plaire avec ses paysages à couper le souffle! Mais l’Argentine, ce n’estpas seulement cela. Le blog d’ Hervé, 45 ans, et architecte de son métier, vous dit tout surle pays. Loin des clichés et de l’aspect carte postale, ce Français installé là depuis 15 ansvous fait vivre sa terre d’élection comme si vous y étiez ! Ce blog est une mine d’informa-tions : logement, travail... pour bien préparer votre voyage. • www.petitherge.com

8 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

Qui mieux que les expatriés sont à même de vous informer sur la vie à l’étranger ? Notre sélection de blogs...Samia Haddad et Marie Périssé

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ÉTATS-UNISVoici le blog d’une french housewife aux États-Unis pas si desperate... Alice, abandonneson poste de responsable marketing pour suivre son époux qui vient d’obtenir un emploi aupays de l’oncle Sam. Direction le Connecticut, où la famille débarque en septembre 2006.Nouveau pays, nouvelle vie ... il fallait bien un blog pour nous faire partager cela et nousdonner plein de bons conseils : comment travailler en free lance à l’étranger, où trouverdes médecins francophones... Alice pense à tout le monde et même aux enfants : vous trou-verez également sur son blog des renseignements sur l’enseignement scolaire aux Etats-Unis ainsi que des idées sorties pour les petits. • http://connecticut.aliceblogs.fr/blog

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SUISSEFranz Montagnon est un conseiller en recrutement qui vit en Suisse depuis quinze anset qui a décidé de mettre son expérience au service de ceux qui veulent travailler enpays helvétique. Comment optimiser vos chances et avoir un CV qui accroche ? Sur ceblog vous trouverez des conseils pour vous aiguiller dans votre recherche d’emploi, etvous apprendrez, entre autres, que rien ne vaut la spécialisation ! A souligner également la présence de conseils de tous ordres : circulation routière,impôts ... • http://working-in-switzerland.blogspot.com

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GRANDE-BRETAGNEAvant de foncer dans l’Eurostar, Sailyne, alias Céline, a pris soin de créer ce blog pourdonner de ses nouvelles à ses amis restés en France. Fraîchement diplômée dans le domainedes télécommunications, il y a deux ans, la jeune fille n’a pas hésité à traverser la Manchepour trouver un emploi. En direct de Staines, au sud-ouest de Londres, elle livre ses aven-tures avec un humour décapant. D’interrogations existentielles concernant par exemple, lerefus catégorique des Anglais d’adopter le double vitrage,aux coups de gueule contre la nour-riture locale, en passant par les coups de cœur, la jeune fille nous fait part de ses impres-sions. Avec son blog fidèlement rédigé, savamment illustré et informatif, Céline nous donneenvie de filer à l’anglaise ! • http://sailyne.net/blog

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QUÉBECExpatrié au Québec depuis juillet 2006, Denis n’a de cesse de captiver les lecteurs de sonblog avec de jolis clichés dont chaque post regorge. Le jeune homme photographie sa terred’adoption et transmet ses clichés avec un sens du détail méticuleux. Découvrez Montréalen hiver,ses lacs gelés,ses forêts nappées d’un manteau blanc,ses marchés,ses balades à vélos,ses enseignes insolites, ses fameux escaliers... comme si vous y étiez ! Denis ajoute une tou-che d’humour à l’ensemble grâce aux caricatures d’actualité publiées par le quotidien.Le Devoir ainsi que de savoureuses citations du Dictionnaire inutile, mais pratique.• http://denis-au-quebec.ublog.com/mon_weblog

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La blogosphEre des expatries

Pour figurer sur cette page,envoyez un mail à

[email protected]

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Page 9: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°109 9

SpecialGrande-bretagne

& irlandeLa Grande-Bretagne et l’Irlande ont toujours la cote auprès desFrançais ! Sans doute la proximité géographique y est pourbeaucoup, mais pas seulement. Le marché de l’emploi continued’afficher une bonne santé insolente. Cependant, la concurrence,venue des pays de l’Est entrés dans l’Union européenne,expérimentée et maîtrisant parfaitement l’anglais, a augmenté lesexigences des employeurs lors du recrutement... Malgré tout,l’Irlande et la Grande-Bretagne restent des pays « où tout estpossible », quels que soient les diplômes que l’on possède.

A bon entendeur !

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10 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

I Passez à l’heure anglaise !S’installer en terre britannique n’est à priori pas très compliqué, hormis quelques démarches administratives. Bienque la majeure partie de nos compatriotes soient installés à Londres, d’autres villes offrent une qualité de vieparfois méconnue.

La culture, la vie nocturne, le mul-ticulturalisme,l’emploi ne sont pasl’apanage de la seule capitale,Lon-dres.Il se passe plein de choses par-tout dans le pays,ce qui rend beau-coup de destinations attractivespour une expatriation.Voici quelques-unes des villes bri-tanniques susceptibles de retenirvotre attention :• Liverpool : connue dans lemonde entier pour avoir donnénaissance à l’un des groupesanglais les plus mythiques, lesBeatles,Liverpool a été désignéecapitale culturelle européennepour l’année 2008.A cette occa-sion, de nombreuses manifesta-tions sont organisées tout au longde l’année (www.liverpool08.com) • Manchester : c’est une ville quia su troquer sa casquette de villeindustrielle au profit d’une villedynamique• Cambridge : ville universitaireaux multiples charmes...• Glasgow : capitale culturelle del’Ecosse avec pour spécialité lamusique classique et le théâtre• Leeds,Birmingham(seconde ville

du pays), Bristol et bien d’autresencore...Rappelons que les Jeux Olympiquesauront lieu du 27 juillet au 12 août2012. Des budgets importantsseront consacrés notamment pourdes travaux d’infrastructures fer-roviaires,entre autres pour la nou-velle gare de Stratford Interna-tional, au coeur du site olympique(www.london2012.com).

FORMALITÉS Pour entrer et circuler en Grande-Bretagne,en tant que ressortissantde l’Union européenne, la carted’identité est suffisante, mais ilest recommandé d’avoir son pas-seport sur soi.Au-delà de six moisde présence, vous pourrez deman-der un permis de résidence (resi-dent permit), indispensable pourobtenir des aides sociales. Adres-sez-vous au Home Office Immigra-tion and Nationality Directorate(www.ind.homeoffice.gov.uk).Vous devrez vous rendre au Depart-ment of Social Security le plus pro-che, muni de votre attestation oude votre contrat de travail,afin d’ob-tenir un National Insurance Num-ber (www.dwp.gov.uk). Informezensuite votre employeur de cenuméro, vous serez ainsi couvertsocialement. Les cotisations sontprélevées directement sur votresalaire.Il sera nécessaire de vous inscrireauprès du General Practionner(médecin généraliste) de votre quar-tier qui dépend du National HealthService.Vous obtiendrez un numéroqui vous permettra d’accéder aux

soins de santé.Vous devrez égale-ment remplir un formulaire P46qui sera adressé au Tax Office del’employeur et obtiendrez ainsi unTax Code.L’Income tax (impôt surle revenu) sera prélevé directementà la source.Les taux sont progres-sifs en fonction de vos revenusannuels : de 1 à 2 320 £ : 10 % ;de 1 à 36 000 £ :20 % ;36 001 £ou plus :40 % (www.hmrc.gov.uk).

S’INTÈGRER Si vous êtes un peu perdu,des asso-ciations françaises vous accueillentet vous orientent.La Fédération desassociations françaises de Grande-Bretagne (www.fafgb.org) enregroupe plusieurs ;la FIAFE pos-sède des antennes à Edimbourg,Glasgow et Londres... Mais rienn’est plus efficace que de se met-tre tout de suite dans le bain ! L’intégration se fait aussi par lebiais de l’entreprise. Il faut éviterd’imiter les Britanniques et mon-trer vos différences, tout en vousintégrant... ! Alors n’hésitez pasà bien observer les habitudes.Parexemple, sachez qu’on ne serre lamain de son interlocuteur unique-ment lors de la première rencontreet qu’il est mal vu de couper laparole.Enfin, la coutume est d’al-ler boire un verre au pub avec lescollègues après une journée de tra-vail. Pas question d’y couper !

Plus d'infos sur ce pays ?www.vivrealetranger.com,

dossierGrande-Bretagne

Odile Gnanaprégassame

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Merseyside, Liverpool

VIVRE en GRANDE-BRETAGNE

• Capitale : Londres

• Population : 61 millions

d’habitants

• Superficie : 244 101 km2

• Régime : monarchie

constitutionnelle

• Langues parlées : anglais,

gallois, gaélique écossais

• Villes principales :

Manchester, Birmingham,

Glasgow, Liverpool, Leeds,

Bristol, Cardiff, Edimbourg

• Monnaie : livre sterling

(english Pound) (1 £ =

1,26 euro)

• Taux de chômage (avril

2007) : 5,5 %

• Taux de croissance (2007) :

3,1 %

• Communauté française :

300 000 habitants environ

La Grande-Bretagne

FIC

HE PAYS

P10 Vivre en GB 1p.qxd 22/06/08 14:30 Page 10

Page 11: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier
Page 12: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier

12 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

I Un marché de l’emploiattractifLes statistiques jouent en faveur de la Grande-Bretagne : de plus en plus d’Européens, notamment desfrancophones, choisissent d’y travailler.

Avec un taux de chômage qui tourneautour de 5 %,une création d’em-plois importante et la première éco-nomie productrice de services enEurope (plus de 80 % du PIB en2007), la Grande-Bretagne estconsidérée comme le marché dutravail le plus dynamique du ter-ritoire européen.Certes, les « petits boulots » et lesemplois à temps partiel sont nom-breux,mais les possibilités de trou-ver un emploi stable et qualifié res-tent intéressantes,même quand onpossède peu de diplômes.« En dehorsde quelques diplômés de grandesuniversités, tout le monde est à lamême échelle. La notion de cadreet de non cadre n’existe pas »,expli-que Ashley Mills,senior consultantchez Michael Page International.

Malgré un certain ralentissementde l’économie et l’afflux des tra-vailleurs issus des nouveaux Etatsmembres de l’Union européenne,les agences Jobcentre Plus (l’équi-valent de nos agences ANPE) pré-sentes en Grande-Bretagne ont faitétat de plus de 474 600 offres d’em-plois non satisfaites en janvier 2006,particulièrement dans la régiondu Nord-Ouest de l’Angleterre.Comme dans beaucoup de payseuropéens, les principaux secteursporteurs sont ceux du commercede gros et de détail, de l’industriemanufacturière, de la santé et del’action sociale, de l’immobilier,du bâtiment,de l’hôtellerie-restau-ration, de la location et des servi-ces aux entreprises qui, ensemble,représentent plus de la moitié de la

population active. Les Français s’il-lustrent plus particulièrement dansle domaine de la finance (surtoutà Londres,qui fait l’objet d’un arti-cle à part dans notre dossier), del’informatique,de l’enseignement,de la mode et de l’hôtellerie-restau-ration.Les Jeux olympiques de 2012devraient encore accroître lesopportunités !

LES RÉGIONS QUIOFFRENT LE PLUSD’EMPLOISSelon le réseau Eures (EuropeanEmployment Service), les princi-paux bassins d’emploi en Grande-Bretagne se situent à Londres,dansle Sud-Est et le Nord-Ouest de l’An-gleterre, régions les plus peupléeset dans lesquelles la productionest la plus importante.Un constat qui rejoint les donnéessur la communauté française pré-sente en Grande-Bretagne,puisque60 % des Français résideraient àLondres et dans sa région,les autresse répartissant entre les autresgrands centres urbains comme Bir-mingham, Coventry, Leeds, Man-chester,Cambridge,Oxford et dansles comtés du Sud-Est (Hampshire,Kent, Surrey) et de l’Est (Essex).Par ailleurs, l’Ecosse, moins pri-sée que l’Angleterre, attirerait deplus en plus de travailleurs.

LES EMPLOIS DANSLE SUD-EST ET L’ESTLa région du Sud-Est (South EastEngland) comprend les comtés deBerkshire,Buckinghamshire,Kent,

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I La Grande-Bretagneest considérée commele marché du travail le

plus dynamique duterritoire européen.

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etagneREPERES

SUR LE WEB...

OrganismesI Espace Emploiinternational (EEI) :www.emploi-international.orgI Réseau Eures :www.europa.eu.int/eures/home.jsp?lang=frI Jobcentre Plus :www.jobcentreplus.gov.ukI Bureau emploi-formation : www.emploi-formation.org.uk I Centre Charles-Péguy :www.cei-frenchcentre.com

Cabinets de recrutementI The Recruitment andEmploymentconfederation :www.rec.uk.comI French selection :www.french-selection.co.ukI Sites emplois et agencesde recrutement :www.agencycentral.co.ukI Euro London :www.eurolondon.com

Mathieu Pilard, coordinateur de ventes dans unegrande entreprise française depuis plus d’un an,témoigne de son expérience à Manchester :

« Je me suis installé à Manchester après avoir fait mon stage de master en langues

étrangères appliquées, option commerce international, dans une entreprise de relations

publiques en charge de la communication d’un grand restaurant. Je connaissais la région et

y avais des attaches personnelles. J’ai contacté des agences de recrutement, il y en a

beaucoup ici ! Au bout de deux mois, j’avais trouvé du travail (la recherche pendant l’été

s’avérant moins fructueuse). C’est par Hays, cabinet de recrutement spécialisé, qui avait

repéré une annonce dans un journal, que j’ai trouvé ce poste de coordinateur de ventes.

Comme l’entreprise n’était pas satisfaite des candidatures reçues via l’annonce, elle a

sollicité une agence. J’ai eu un premier entretien le lundi, un second avec le big boss le jeudi

et le lundi d’après je commençais ! »

Port of Felixstowe,PC World,Proc-ter & Gamble et beaucoup de gran-des entreprises de commerce dedétail sont les employeurs les plusconnus. L’Est est aujourd’hui ladeuxième région présentant le tauxd’emploi le plus élevé du Royaume-Uni, ex-æquo avec le Sud-Est.

LES EMPLOIS DANSLE NORD-OUESTLa région Nord-Ouest (North WestEngland),composée des comtés deBlackburn,Darwen,Cheshire,Cum-bria,Lancashire,Greater Manches-ter et Merseyside,est l’une des pluspeuplées de Grande-Bretagne (plusde 6 millions d’habitants), avecles villes de Manchester,Liverpool,Leeds ou Sheffield.Bien qu’encoreune des plus pauvres de Grande-Bretagne,c’est une des régions lesplus importantes au niveau éco-nomique.Manchester est la ville phare duNord-Ouest. Selon Lisa Carter,consultante pour le bureau d’EuroLondon à Manchester,cabinet inter-national de recrutement multilin-gue, l’importance croissante de larégion et de Manchester peut êtreattribuée à différents facteurs :« unréseau de transports très développé– au carrefour des grandes villesavoisinantes – ses nombreuses uni-versités, son faible coût de la vieet la présence de Trafford Park (laplus grande zone industrielle d’Eu-rope,avec plus de 1 400 entrepri-

Hampshire,Isle of Wight,Oxfords-hire, Surrey, East Sussex et WestSussex.Avec plus de 8 millions d’ha-bitants et une production qui repré-sente environ 15 % de la produc-tion totale, c’est la région la pluspeuplée et l’une des plus riches deGrande-Bretagne.D’après le réseauEures,les principaux centres d’em-ploi sont Milton Keynes, Ports-mouth,Southampton,Brighton etHove,Oxford,Reading,Crawley,lesvilles du Medway (Rochester, Gil-lingham et Chatham) et Slough.Parmi ces villes,deux attirent plusparticulièrement les Français :Oxford – réputée pour son centreuniversitaire et pour son industrieautomobile,avec la présence notam-ment de BMW – et Brighton, sta-tion balnéaire qui attire chaqueannée des milliers de jeunes à larecherche d’un job d’été.Le commerce de gros et de détailest le premier secteur d’emploisde la région avec des géants commeTesco ou Sainsburys,suivi par l’im-mobilier, la location et les servi-ces aux entreprises (l’informatiquenotamment). Les autres secteursporteurs et qui ont permis une crois-sance de la main-d’œuvre dans larégion sont la construction, le sec-teur pharmaceutique et biotechno-logique (avec des entreprises commePfizer), les loisirs et le tourisme,le patrimoine,l’enseignement supé-rieur, les technologies de pointe(notons la présence d’Airbus àBroughton), le transport de mar-chandises et de la logistique.Bien qu’en déclin ces dernièresannées, le secteur manufacturierapporte une richesse économiqueimportante dans la région.Bénéficiant de sa position prochedu Grand Londres (Greater Lon-don), l’Angleterre de l’Est (EastEngland) est également un bas-sin d’emplois important, notam-ment à Cambridge (surnommée« Silicon Fen » grâce à la crois-sance des industries de haute tech-nologie et des incubateurs qui sesont développés dans les parcs scien-tifiques),à Chelmsford et à Ipswich.Senior PLC (ingénierie mécanique),

ses employant entre 40 000 et50 000 personnes, ndlr) compre-nant notamment le TDG Euroter-minal, un entrepôt de 2 hectares,plaque tournante des échanges avecl’Europe continentale. »Malgré la crise du secteur manu-facturier, le Nord-Ouest, est éga-lement réputé dans la branche del’automobile, qui compterait plusde 500 entreprises et 600 four-nisseurs de pièces détachées. Parailleurs,dans cette région clé pourl’exportation de médicaments, lesecteur de la chimie est très repré-senté avec 800 entreprisesemployant 43 000 personnes.Pourles étrangers,notamment les Fran-çais, « les opportunités se situentsurtout dans le shared services sec-tor (secteur des services parta-gés) dans la finance, les servicesà la clientèle et l’informatique »,précise Lisa Carter, à Manchestermais aussi à Cheshire,« où les fabri-cants, poussés par la mondialisa-tion et la compétitivité, utilisent lescompétences du personnel multi-lingue à l’exportation, à tous lesniveaux de la chaîne d’approvision-nement (logistique, achat, vente...),pour des postes administratifs oucommerciaux. Etudes de marché,télémarketing, recrutement sontégalement des services fournis pardes entreprises visant de plus enplus des perspectives européennes. »Côté salaires,ils s’échelonnent entre15 000 et 18 000 £/an (soit entre

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des recrutements se font par le biaisdes agences en Grande-Bretagne.Par ailleurs, les cabinets anglais ne“chassent” pas les candidats. Aussi,le meilleur conseil que je peux don-ner aux Français qui souhaitent ytravailler est de se faire connaîtreauprès des cabinets en leur envoyantleur CV. » Le niveau d’anglais, parfois éva-lué lors d’un premier entretien télé-phonique, doit être correct, maispeut être compensé par une moti-vation importante.Il ne faut pas hésiter non plus àenvoyer son CV si l’on ne corres-pond pas tout à fait au profil duposte. D’après Ashley Mills, « enGrande-Bretagne, les agences derecrutement rencontrent égalementles candidats qui ne répondent pastout à fait au cahier des charges ;elles sont ouvertes et constituentdes viviers pour d’autres offrespotentielles. » Faire une candidature spontanéepeut s’avérer également efficace,notamment auprès des entrepri-ses françaises ou internationales.« Le réseau international des gran-des écoles est un bon moyen d’en-trer en contact avec des anciens élè-ves installés dans les entrepriseslocales », indique Ashley Mills.

RÉUSSIR SA CANDIDATUREPas de candidature sans CV (appeléresumeen anglais) et lettre de moti-vation (une page maximum, tou-jours dactylographiée).Selon Ash-ley Mills, « le CV doit faire auminimum deux pages car il est beau-coup plus détaillé que le CV fran-çais ».A l’inverse,l’entretien est plus court,plus direct (on doit « éviter les phra-ses enrobées »),plus interactif,maisaussi parfois plus expéditif...« L’unedes premières questions poséesétant : “que pouvez-vous me diresur ma société ?”, prévient-elle, sivous n’êtes pas capable de répon-dre, l’entretien peut couper courttrès rapidement ! »

Pascaline Roi

19 000 et 22 800 €),plus les pri-mes,en fonction de l’expérience,del’entreprise et du nombre de lan-gues pratiquées.Liverpool est la seconde ville dela région en terme de recrutement.« Le fait que la ville ait remportéle titre de capitale européenne dela culture en 2008, comme Lille en2004, montre dans le même tempsson dynamisme économique »,sou-ligne Eglantine Tancray, seniormanager chez Michael Page Inter-national.Pourtant,le Nord-Ouest,qui a long-temps été synonyme de pauvreté,souffre encore d’une image néga-tive.Ainsi,malgré les opportunités,comme le confirme Eglantine Tan-cray,« les Français sont très peu mobi-les pour aller dans cette région ».

LES AUTRESRÉGIONSA citer également le poids écono-mique de deux autres régions : lesMidlands de l’Ouest,qui abrite Bir-mingham, considérée comme laseconde ville du pays et où Saint-Gobain,Alstom et Peugeot notam-ment ont élu domicile ;le Sud-Ouest,avec la ville de Bristol,qui compteplusieurs gros employeurs d’en-vergure internationale, tels queMotorola,Airbus,British Aerospace,Honda...

LES EMPLOIS EN ECOSSEEn Ecosse, certains secteursconnaissent une pénurie d’emploisau point que certains employeurs

ont recours au recrutement de tra-vailleurs migrants ou en difficultéd’insertion :construction,agricul-ture, pêche et surtout services(santé,éducation,services aux entre-prises...).La société d’études spécialisée Futu-reskills Scotland estime qu’il y aaura environ 500 000 emplois en2008 dont environ 40 000 nouveauxemplois créés.Edimbourg,deuxièmeplus grand centre financier enGrande-Bretagne après Londres ;Glasgow, important centre indus-triel et Aberdeen,considérée commela capitale européenne du pétrole,sont les villes les plus porteuses.

LA MEILLEUREFAÇON DE TROUVERUN EMPLOI« Les annonces sur les sites Inter-net de recherche d’emploi et dansles journaux locaux constituent lesmeilleurs moyens pour trouver unemploi, ainsi que les agences derecrutement », assure Lisa Car-ter. Par exemple, sur le site Webdu réseau Eures,vous trouverez lesannonces et les coordonnées de tousles Jobcentre Plus. Par ailleurs,le consulat général de France,baséà Londres, possède un Bureauemploi-formation (pour les can-didats âgés de 25 ans et plus) etun site Internet où vous trouverezdes offres.Ashley Mills,de Michael Page,sou-ligne l’importance du rôle jouépar les agences de recrutement.« Contrairement à la France, oùle réseau est très important, 95 %

REPERES

...SUR LE WEB

Journaux I The Times :www.timesoanline.co.ukI The Daily Telegraph :www.telegraph.co.ukI The Financial Times :www.ft.comI The Guardian :www.guardian.co.ukI The Independent :www.independent.co.ukI The Evening Standard :www.thisislondon.co.uk/standard/

Sites emploi- www.monster.co.uk- www.quintcareers.com- www.careerbuilder.co.uk- http://uk.jobs.com- www.careerseurope.co.uk- www.prospects.ac.uk- www.totaljobs.com- www.jobsite.co.uk- www.toplanguagejobs.co.uk- www.graduatesyorkshire.co.uk- www.mymanchesterjobs.co.uk- www.birminghamemployment.com

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I Une nouvelle époqueLondres a changé. Son histoire, sa population cosmopolite, la variété de ses fêtes, en font toujours une des plusbelles villes du monde, mais l’envolée des prix de l’immobilier, des transports en commun saturés et désuets, desemployeurs de plus en plus exigeants tempèrent désormais les ambitions des Français que l’autre rive du Channelfait rêver.

LA CITY, PASSAGEOBLIGÉ Comme les autres places finan-cières internationales, la City deLondres fait les frais de la criseimmobilière aux Etats-Unis.« A laCity, le mot d’ordre aujourd’hui,c’est “wait and see”,observe Nico-las Metalnikoff, ancien directeurdu centre Charles Péguy à Londres.Il y a du travail, mais moins de CDI.Tant que les sociétés n’en ont pasbesoin, elles n’embauchent pas. Lesbanques veulent laisser passer l’étépour voir si l’économie ne chutepas. » Reste que la City, commela Défense ou Wall Street, est lemeilleur endroit pour commencerson expérience professionnelle.D’une part les salaires proposéssont 20 à 50 % plus élevés que par-tout ailleurs à Londres (une secré-taire ou une assistante bilingue à laCity peut gagner près de 40 000 €

par an).Pour ceux qui viennent avecun bagage type grandes écoles,expertise dans les métiers de lafinance (traders,analystes,gestion-naires de portefeuille d’actions defonds, analystes quantitatifs, avo-cats, comptables, contrôleurs degestion...), comptabilité, gestion,etc.,les salaires sont assez mirobo-lants ! A la City, on entre soit parrecommandation d’un réseau d’an-ciens étudiants de grandes écolesdéjà installés, soit par les agencesde recrutement en ligne. A la finde l’année, en décembre, tous lesemployés, et ce à n’importe quelniveau, reçoivent un bonus annuelassez substantif.Mais la City change :déjà de grands

groupes financiers,comme MorganStanley,Credit Suisse First Bostonou Citigroup ont déserté le cœurdes affaires de Londres pour le quar-tier plus spacieux des Docklands,réhabilité ces dernières années,à l’est,un peu moins cher que le centre.

UN MARCHÉ DEL’EMPLOI TRÈSOUVERTDes milliers de Français débarquentchaque année à la gare de Water-loo. Ils sont le plus souvent jeunes(moyenne d’âge 30 ans), avec unseul objectif :trouver un job.La plu-part des 300 000 Français de Lon-dres (50 % de plus en dix ans) van-tent les mérites de la « ville oùchacun a sa chance ».« En France,je n’ai jamais vu un Noir dans lafinance, raconte Ange, 33 ans,

Franco-Malgache et analyste finan-cier.»Le ratio d’étrangers par rap-port aux Britanniques est de 9 pour10. « En France, la qualité de vieest extraordinaire, mais l’ambianceau travail est déplorable, ajouteAdrien Wattel, 35 ans, chargé declientèle dans une banque d’affai-res.Il y a la culture du petit chef. »En matière d’embauche, les agen-ces de recrutement physique ouen ligne ont pignon sur rue et domi-nent le marché de l’emploi. « Lesystème, à Londres, est plus ouvertà l’esprit d’entreprise, renchéritCaroline Sivilia,fondatrice de Lon-don Macadam, le premier maga-zine des Français de Londres.Il res-pecte plus les idées que les étudeset l’âge. Ici, c’est concret, on parleargent très facilement. Les An glaissont très forts en marketing. »

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Vue sur la City

VIVRE et TravaillerA LONDRES

REPERES

SUR LE WEB...

I Consulat général deFrance : www.consulfrance-londres.orgSantéI Dispensaire français deLondres :www.dispensairefrancais.org.ukEnseignementI Lycée français Charles-de-Gaulle :www.lyceefrancais.org.uk/I Cours d’anglais avec leBritish Council :www.britishcouncil.org/central.htmCultureI Institut français deLondres : www.institut-francais.org.uk/

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VIVRE et TravaillerA LONDRES

vent atteindre 150 €, des tarifsexorbitants des nurseries,ou du coûtde la scolarité. Au lycée Charles-de-Gaulle (3 500 élèves de la mater-nelle à la terminale),dans le quar-tier français de South Kensington,il faut débourser 1 500 €par enfantet par trimestre.Les Français viventaussi à Chelsea,deux quartiers queles Anglais les plus snobs ont quit-tés pour Fulham, Parsons Green,Battersea et Wandsworth, dans lesud-ouest de Londres.Toujours àl’ouest de la capitale, au nord deHyde Park,on trouve les quartierstrès à la mode de Notting Hill etHolland Park. Au nord, PrimroseHill et Belsize Park sont aussi trèscourus.Les intellectuels préfèrentla riche Hampstead, où beaucoupd’Américains se sont installés,ainsique Islington,où habitait Tony Blair.

DES TRANSPORTSEN COMMUN DÉSUETSMieux vaut prendre en compte ladistance du travail au domicile quevous choisissez. Les transportspublics de Londres sont de moinsen moins fiables.Le métro est saturé,tombe fréquemment en panne etses salariés sont souvent en grève,inquiets de leur avenir.La situationest encore pire sur les réseaux pri-vatisés qui desservent la banlieue.La plupart du temps, il est quasi-ment impossible de trouver uneplace assise et il faut s’attendre àce que le train s’arrête à cause defeuilles mortes sur la voie ! Ce que

BIEN CHOISIR SONQUARTIER Londres est un sympathique patch-work de villages, chacun avec sonstyle et son ambiance.Choisir sonquartier ne dépendra pas seulementdu prix mais aussi de sa person-nalité propre.« Londres est une villecosmopolite où l’on peut faire à peuprès ce qu’on veut, en termes deloisirs, de sorties, témoigne DavidDespres, créateur du site Bienve-nue à Londres (Planète Londres).C’est une ville très jeune, on y sentun mouvement, un potentiel. Enmême temps, il y a de très nom-breux parcs, il est facile de trou-ver un petit brin de verdure. »Resteque la médaille a son revers.Lau-rent,cadre dans le tourisme,arrivéà Londres il y a 9 ans grâce auprogramme Erasmus,partage unemaison avec quatre autres garçons.« J’ai trois heures de transportpar jour, explique-t-il. A 32 ans,je ne trouve pas très normal de nepas pouvoir payer seul un loyer. »Avec son salaire de 1 650 £ net parmois (2 500 € après impôt), il nepeut même pas s’offrir un studio !D’autant que les loyers à Londressont à la semaine, ce qui rend lescomparaisons difficiles.Il faut mul-tiplier par 4,3 pour obtenir le loyermensuel.Les loyers vertigineux obli-gent les familles à habiter loin ducentre. Et les transports sont euxaussi hors de prix (240 € le passmensuel, l’équivalent de la carteorange parisienne).Sans parler desconsultations médicales qui peu-

les Français apprécient, en revan-che, lorsque le tube s’immobilisependant quinze minutes dans untunnel,c’est que les passagers échan-gent des plaisanteries d’un bout àl’autre de la rame. Dans ces cir-constances, le flegme britanniquea du bon ! On peut considérer que30 à 40 minutes est un temps detransport très raisonnable,les trans-ports de plus d’une heure n’ont riend’exceptionnel.

VIE SOCIALE CHARGÉELes Français se plaignent tous deleur difficulté à nouer de vraies ami-tiés avec des Anglais.« Les premiè-res années, nous avons invité énor-mément de monde à la maison,racontent Jean et Marie-AngeCazals,deux Français de Londres.Au bout d’un moment, nous noussommes rendu compte qu’on nenous rendait jamais l’invitation.Maintenant, nous faisons surtoutdes dîners entre Français. » LesAnglais ont une vie très cloisonnée.D’un côté, la famille et les amisde jeunesse ;de l’autre,les relationsde travail. A Londres, c’est la tra-dition, on sort entre collègues aupub à midi ou après le travail le soir,c’est le moyen de se retrouver dansune ambiance plus détendue. Lessociétés invitent leurs clients authéâtre, aux événements sportifsou... aux clubs de strip-tease ! Ily a aussi une multitude de dînersde charité et de remises de prix pro-fessionnels. S’impliquer dans desactivités est le meilleur moyen derencontrer les gens qui comptentet de se sentir acteur de la vie deLondres. Il n’y a pas que le foot,même si le ballon rond occupe uneplace à part dans le cœur des Bri-tanniques.Quant à la vie nocturne,elle est par-ticulièrement animée à Londres,clubs et discothèques en tous gen-res parsèment la capitale, seule-ment,l’entrée est plutôt chère.Choi-sissez plutôt les bars, là encore, ily en a pour tous les goûts...

Emmanuel Langlois

REPERES

...SUR LE WEB

AccueilI Londres accueil :www.fiafe.orgIAssociations françaises àLondres (faisant partie de laFAFGB) : www.fafgb.orgI La communauté françaiseet les Français de Londres :www.francaisalondres.comEmploiI Centre Charles-Péguy :www.ceifrenchcentre.comI Liste des jobcentres(ANPE) :www.jobcentreplus.gov.ukI Portail d’agences derecrutement :www.citizensadvice.org.ukI Chambre de commerce etd’industrie française deLondres : www.ccfgb.co.ukI The Career Group,assistance aux étudiants,mise en relation avec lesentreprises :www.careers.lon.ac.ukI Prospects, site d’aide àl’orientation ou à larédaction de CV :www.prospects.ac.ukPetites annoncesI Petites annonces delogement, jobs et offresd’emploi : www.ici-londres.com ;www.loot.comI Annonces d’emploi ensecrétariat :www.secsinthecity.com ;www.toplanguages.com Journaux & InternetI London Macadam :www.londonmacadam.comI La France à Londres :www.franceinlondon.comIPortail français de lacommunauté française àLondres : www.planetelondres.comI News, forums, annonces,business des francophonessur Londres :www.bonjourlondres.com

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Trafalgar Square, Londres

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London Macadam, le magazine de vos années London. A

destination des Français de Londres, le groupe média London

Macadam, c’est un magazine mais aussi un webmagazine mis à jour

tous les jours et une webradio avec des émissions podcast et des

interviews people. LondonOmadame, le webmagazine pour les femmes, c’est la petite touche sexy et

féminine. Elle nous révèle toutes les semaines ses astuces beauté, ses coups de cœur Fashion, ses

adresses secrètes et intimes... London Macadam organise aussi les London French Wednesday, le rendez-

vous French Touch dans les clubs les plus glamours de la capitale. www.londonmacadam.com

VIVRE A LONDRES

I I love London en été !Décadente, excentrique, enivrante, Londres vous fait bouger cet été. Enfilez vos lunettes de soleil et partez à ladécouverte de la plus vibrante des capitales européennes. Une sélection London Macadam, le magazine desFrançais de Londres.

FESTIVALSChaque année,les rythmes et la sen-sualité des îles Caraïbes déferlentdans les rues, alors rendez-vousles 24 et 25 août pour le carnavalde Notting Hill. En juillet, HydePark transpire : la jeunesse lon-donienne attend avec impatience le

Wireless Music Festivaldu 3 au 6 juillet,énormecélébration de la musiquepop rock. Et puis aussi,un verre de Pimm’s à lamain,allez voir une piècedeShakespeare en pleinair au cœur de Regent’sPark du 2 juin au 2 août.So British !

SORTIES NOCTURNESPar une belle soirée d’été,arrivez en pousse-pousseà Soho,le quartier où tou-tes les frivolités sont per-

mises. Prenez un verre à Graphic,un pub trendy et branché avec vuesur Golden Square. Dirigez-vousensuite vers le centre, chez Pearl,le bar aux mille perles où l’ondéguste des cocktails-desserts,gour-mandises alcoolisées et acidulées.Exquis et raffiné.Vous irez au Loun-gelover pour une coupe de cham-pagne et des sourires ravageurs.

Pour une nuit déjantée, le Crys-tal,private membership club,ouvreses portes à un public très Jet-Set.Ambiance plus zen et lounge auBuddha Bar, flambant neuf quiaccueille la jeunesse dorée de May-fair.A South Kensington,vous vousprélasserez dans les fauteuilsconfortables du Bouji’s, très hypeet trendy.A découvrir également, l’art bur-lesque, très en vogue. Découvrezl’ambiance cabaret des années1940 du Volupté Lounge, un clublibertin à la fois élégant et déca-dent.Bas résilles et talons aiguillessont de rigueur.Découvrez le Lon-dres secret et intime sur :www.londonOmadame.com

COUPS DE CŒURSHOPPINGLaissez-vous tenter par de la linge-rie raffinée. Ambiance MoulinRouge et Folies Bourgeoises chezFairyGothMotherqui s’est spécia-lisé dans les corsets,jupons et guê-pières à l’ancienne. Chez SimonFinch rare Books, vous trouverezde la poésie grivoise, des manus-crits reliés de cuir et les premiè-res images du marquis de Sade.D’un tout autre registre,des antiqui-tés rares,de l’horlogerie dorée et desœufs de Fabergé se vendent dans les

échoppes étincelantes de Burling-ton Arcade,un trésor caché de Lon-dres.Tout y est chic et raffiné. Lagalerie a gardé son caractère nobled’antan.Uniquement à Londres éga-lement, vous aimerez les délicatessenteurs de la parfumerie artisanaled’Angela Flanders,digne du célèbreroman de Suskind.Vous y passe-rez un dimanche matin avant unevisite au Columbia Flower Mar-ket,le paradis des amateurs de fleurset de plantes exotiques.

ART ET HISTOIRE Chargée d’Art et d’Histoire, Lon-dres se targue de nombreuses ins-titutions culturelles : le BritishMuseum,la Tate Modern,la RoyalOpera House... Mais la capitaleregorge aussi de petites galeries oùse forge l’art de demain. Cet été,l’Opera Gallery met la saisonchaude à l’honneur avec la Sum-mer Art Show, une sélection uni-que d’œuvres de grands noms – telsque Renoir,Dufy,Warhol ou Lich-tenstein – mais aussi d’artistesrécurrents sur le marché de l’art oude jeunes talents.Consultez l’agendaculturel de Londres sur :www.londonmacadam.com

Caroline Sivilia et Cindy Cao

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I L’éducation businessVous voulez poursuivre vos études à l’étranger ? Mettez le cap sur la Grande-Bretagne. Vous y trouverez desuniversités prestigieuses, une formation quasi professionnelle et des perspectives d’embauches internationales.

Chaque année,plus de 10 000 étu-diants français poursuivent leursétudes sur le sol britannique. LeRoyaume-Uni se classe deuxièmepays d’accueil, après l’Espagne.Les études privilégiées sont lagestion d’entreprise (31 % desétudiants), les langues et la phi-lologie (16 %) et enfin l’ingénie-rie et la technologie (13,7 %)(estimation Agence Education etFormation).

UN SYSTÈMEPAYANTLes prix varient selon le type decours choisi et diffèrent d’un éta-blissement à un autre. En effetceux-ci fixent librement leurstarifs.Pour des études au niveau under-graduate, les frais de scolaritéoscillent entre 4 000 et 21 000 £par an. Pour les études postgra-duate (à partir du master), lestarifs peut s’avérer beaucoup plusélevés ; les frais annuels d’ins-cription pour un MBA sont esti-més entre 4 000 et 30 000 £ paran (ces estimations sont issuesdu British Council). Il fautsavoir que les étudiants issusde l’Union européenne paientles mêmes tarifs que les étu-diants britanniques, ce qui n’estpas le cas des étudiants horsUE, qui sont souvent obligés depayer le double.Les étudiants français peuventobtenir une aide financièrelorsqu’ils viennent par le pro-gramme Erasmus. D’autre part,ils ont le droit de conserver leurbourse sociale française durantleur séjour.Mais cela ne suffit pastoujours.Pour remédier à ce pro-blème,le British Council proposedes bourses adaptées au niveaud’étude. Parmi elles, la bourseEntente Cordiale est un pro-gramme de financement bilaté-ral destiné aux étudiants françaiset britanniques de niveau post-graduate (bac +4 et plus) souhai-tant effectuer une année d’étudeou de recherche de l’autre côtéde la Manche.« Sans la bourse Entente Cor-diale, explique Thomas, je n’au-rais pas pu faire ce master ; mesfrais de scolarité s’élevant à plusde 7 000 £. » La bourse tient éga-

lement compte du coût parfoisélevé de la vie en Grande-Bre-tagne et à Londres, en particu-lier. Son montant s’élève à10 000 £ (elle couvre les frais descolarité jusqu’à 6 000 £ et unforfait tenant compte des frais deséjour) et concerne n’importequel(le) université ou programmed’études dans le cursus postgra-duate (master ou doctorat).Pour trouver un logement,l’idéalest d’obtenir une chambre en rési-dence universitaire.De belles pres-tations y sont offertes mais àdes tarifs qui,là aussi,demeurentexcessifs. La seconde alterna-tive est la colocation. Pour undeux-pièces à Londres, il fautcompter environ 240 £ parsemaine.De nombreux étudiantsse lancent alors en quête d’un job.Il est relativement aisé d’en déni-cher un, en prospectant au sein

Etudier en grande-Bretagn

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Oxford University, Christchurch College

Parmi les meilleuresuniversités au monde

Selon le classement 2007 del’université Jiao Tong deShanghaï des meilleuresuniversités du monde,Cambridge, classée premièredu pays, arrive en 4e position.Avec Oxford et University ofLondon : c’est le « goldentriangle », selon la formuleconsacrée. Autre point fort, lesformations en MBA (master ofbusiness administration) sonttrès recherchées en Grande-Bretagne et attirent desétudiants du monde entier enraison de la reconnaissanceinternationale. Le FinancialTimes établit, chaque année,un classement des 100 meilleurs MBA, parmi eux,London Business School arrive2e position et l’Université deCambridge en 10e position. Lapremière enregistre un tauxde réussite de l’ordre de 97 %de ses étudiants en 2007, ellegarantit un emploi à pleintemps dans les trois mois quisuivent l’obtention dudiplôme. Quant à la seconde,elle se targue de former lesleaders de la finance dedemain.

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20 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

Etudier en grande-Bretagn

de son université, dans des petitscommerces et sur Internet.

UNIVERSITÉS PERFORMANTESBruno étudie à la London Metro-politan University : « Contraire-ment à ce qui se passe en France,le système universitaire anglais ala cote. »Le pays recense 168 éta-blissements d’enseignement supé-rieur offrant une grande variété decours. Des diplômes internatio-nalement reconnus sont proposéspour la pratique de la médecine,du droit,de la comptabilité,de l’ar-chitecture et autres professionsspécialisées ainsi que des forma-tions dans les domaines des arts,de la communication, des lettres,du commerce,des sciences et tech-niques (selon le portail Ploteus).Et ce n’est pas uniquement enAngleterre que cela se passe.Marie-Estelle effectue un masterde politique européenne à Edim-bourg. « J’ai choisi cette univer-sité pour son coût plus abordablepar rapport à Londres, mais aussipour sa réputation : c’est la 5e

formation postgraduate Outre-Manche. »

LA LANGUE :PREMIER MOTIFDE MOBILITÉLa majorité des étudiants déclarepartir en Grande-Bretagne pourse perfectionner en anglais afind’être compétitif sur le marchédu travail. Quand l’étudiant pos-tule dans une université, il se doitde réviser soigneusement la languede Shakespeare. « Les universi-tés demandent un test d’anglais, leplus souvent le test IELTS pourlequel un score de 6,5 sur 9 pointsest généralement le minimumexigé », souligne Philippe Caron,Business Development ManagerFrance au British Council.Quant aux étudiants qui ne sontpas très forts en anglais, pas depanique, il est toujours possibled’obtenir un coup de main. Par

sition à Londres : « Je suis partiafin d’essayer un système plus libre.On apprend en faisant. Ici, je peuxdévelopper ma créativité. » Eneffet, tout est fait pour que l’étu-diant soit entièrement autonometout en bénéficiant d’une grandeinteractivité professeur/élève :temps libre et temps de travail per-sonnel. Il travaille à son rythme,ce qui encourage la réflexion per-sonnelle et permet de conjuguerun job avec ses études. L’univer-sité offre également le moyen demettre un pied dans la vie activeet en le mettant en relation avecle monde professionnel. « Pourélargir mes compétences, j’ai optépour une matière supplémentaireen dehors de mon cursus, lafinance », raconte Charles-Eric,en master de management à Lon-dres.Les universités disposent deressources des plus variées,commela bibliothèque qui ferme tard.« Uncampus, c’est un monde en vaseclos », résume Philippe Caron.L’étudiant est un client qui payeun établissement pour une for-mation qu’il a sélectionnée selonle meilleur rapport qualité-prixdont il dispose. « C’est un busi-ness !, renchérit Philippe Caron.Lorsqu’il postule pour une forma-tion, le candidat adopte une démar-che de consommateur averti, décritce qu’il souhaite faire et en quoila formation délivrée va lui per-mettre de poursuivre sa carrière.L’étudiant britannique est beau-coup plus actif que son voisin fran-çais.»

Marie Périssé

exemple,l’organisme privé EF offreun programme dit « passerelle »vers une université étrangère. Cedernier s’adresse d’une part auxlycéens bacheliers,et d’autre partaux étudiants titulaires d’unbac +3 souhaitant entrer dans unmaster ou un MBA.Le principe :une mise à niveau culturelle etlinguistique dans la discipline choi-sie, ainsi qu’un suivi individuelpar un conseiller afin de bien pré-parer ses candidatures.« Au termede ce programme, l’étudiant dis-pose de 100 % de chance de ren-trer dans une des universités par-tenaires d’EF (parmi elles, lesuniversités d’Oxford et de Cam-bridge). Nos étudiants sont par-faitement armés pour tenter lesformations qui ne sont pas par-tenaires d’EF, explique OlivierLutz, responsable du programmeEF “Un an d’études à l’étranger”.80 % d’entre eux sont sélection-nés par l’établissement qu’ils sou-haitent en premier choix. » Lestarifs sont variables, par exem-ple, pour un programme pré-MBAau sein de la formation EF à Cam-bridge, il faut compter 12 990 €tout compris pour neuf moisd’études.La langue n’est pas le seul fac-teur de mobilité, of course. Pourqui veut découvrir d’autres cultu-res,gagner en maturité,rencontreret échanger avec des étudiants dumonde entier, la Grande-Bretagneoffre une large palette culturelle ethistorique.« Je suis partie à Liver-pool étudier la physique, raconteSophie. Je souhaitais apprendrela langue, ce que j’ai fait. J’ai gardédes contacts, j’y retourne cet été. »

LE CAMPUS : UNVASE CLOS PROPICEAUX ÉTUDESLa conception britannique de l’en-seignement supérieur diffère radi-calement de la France. Les coursprodigués sont plus pratiques quethéoriques.Comme a pu le consta-ter Thomas, étudiant en compo-

REPERES

SUR LE WEB...

I University and CollegeAdmission Service (UCAS) :www.ucas.comI Informations surl’enseignement supérieur :www.direct.gov.ukI Portail européen de lajeunesse :http://europa.eu/youth/news/index_950_fr.htmlChoisir ses étudesIBritish Council :- www.britishcouncil.frI Association nationaled’écoles accréditées par leBritish Council :www.englishuk.com IMoteurs de recherchepour trouver une formation :www.englishinbritain.co.uk ;www.floodlight.co.uk ;www.worldstudysolutions.com I Représentation desuniversités écossaises :www.universities-scotland.ac.uk I Choisissez votreuniversité en vidéo ! :www.studentmash.comSéjours linguistiques /apprentissage des langues(non exhaustif)I EF : www.ef.comI Club Langues &Civilisations : www.clc.frI LEC : www.lec.info I ESL France :www.eslfrance.comTests de langueI TOEFL : www.toefl.orgI IELTS : www.ielts.orgJobs I Centre Charles-Péguy :www.cei4vents.frI Consulat général deFrance :www.emploiformation.org.uk Vivre et étudier- www.gumtree.com - www.ukstudentlife.comScolarisation en français- www.aefe.fr

Pour plus d’informations sur

les études supérieures

(modalités d’inscriptions,

bourses, tests de langue...) en

Grande-Bretagne, rendez-vous

sur www.studyrama.com,

rubrique

International/Etudier à

l’étranger.

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 21

I Un environnementattractifS’implanter en Grande-Bretagne n’est pas aussi aisé qu’on imagine. En contrepartie des facilités proposées(formalités rapides, fiscalité avantageuse...), une grande capacité d’adaptation est requise de la part desentrepreneurs pour une réussite durable.

La Grande-Bretagne,dont la crois-sance se situe autour de 2 %,attiremassivement les investissementsétrangers. Plus de 2,6 millions desociétés sont enregistrées auRoyaume-Uni (Grande-Bretagneet Irlande du Nord), et pas moinsde 350 000 nouvelles sociétés sontenregistrées chaque année (sourceUK Trade and Investment) ! Si l’im-plantation est plutôt simple,il existecependant des règlements sur l’uti-lisation de noms d’entreprises etcertains secteurs sont soumis à auto-risation.Mais le gouvernement bri-tannique est bien décidé à rendreplus simple l’implantation des socié-tés en présentant le projet Com-panies Act (loi sur les sociétés)en 2006. Cette nouvelle législa-tion devrait entrer en vigueur fin2008. Elle a été mise en placeavec le soutien de la Confederationof British Industry,le principal orga-nisme patronal britannique. Cetteloi facilitera l’implantation desentreprises au Royaume-Uni maisaussi leur développement par lasuite (UK Trade and Investment).

S’IMPLANTERLa Grande-Bretagne possède desarguments de taille pour attirer lesinvestisseurs :flexibilité du marchédu travail avec une législation trèssouple qui permet aussi bien d’em-baucher et de licencier facilement,une main-d’œuvre qualifiée,une fis-calité intéressante, une ouverturefinancière et commerciale à l’inter-national. L’impôt sur les sociétésvarie en fonction des bénéfices avecun taux moyen de 28 % (alors qu’ilest de 33 % en France) et la taxeprofessionnelle n’existe pas.Par ail-leurs,le gouvernement ne lésine pas

sur les aides. Un crédit d’impôtest accordé pour la Recherche etDéveloppement,le but étant de favo-riser de plus grandes dépenses dansce domaine afin de promouvoir l’in-novation. Début 2006, quelque22 000 demandes avaient été fai-tes, un peu plus de 19 000 prove-nant de PME.Cette année,le Finan-cial Times a élu Londres « 1re villeeuropéenne destinataire d’investisse-ments directs étrangers (IDE) ».Une annonce appuyée par l’étude“Doing business 2008”,réalisée parla Banque mondiale.Cette étude révèleque le Royaume-Uni se place à la6e place des pays où il est le plusfacile de faire du business.

RELATIONS FRANCO-BRITANNIQUESLa France fait partie des 3 princi-paux fournisseurs du Royaume-Unien 2006.Elle occupe 9,3 % de partde marché d’après la Mission éco-nomique basée à Londres. Près de16 000 sociétés françaises ontexporté au Royaume Uni en 2007.Quelque 1 900 filiales françaises ysont implantées.La France consti-tue un partenaire commercial detaille pour le Royaume-Uni.La Private limited company ou Limi-ted (équivalent de la SARL française)constitue le statut le plus courant etle moins risqué.Aucun montant mini-mum légal n’est exigé pour le capitalde la Limited.Il faut compter au moins5 jours pour créer son entreprise,cedélai pouvant être ramené à vingt-qua-tre heures ! Mais ce n’est pas pour autant qu’ilfaut lancer son projet à la légère.Le marché britannique possède sesspécificités.Il est,entre autres,néces-saire de conduire des études de mar-

ché pour connaître la viabilité devotre projet. De nombreux orga-nismes vous conseillent et vous orien-tent sur les modalités d’implanta-tion et de création d’entreprise.La Mission économique et la Cham-bre de Commerce française deGrande-Bretagne ont un rôle d’infor-mation auprès des entreprises fran-çaises désireuses de s’implanter outre-Manche.Le UK Trade and Investment,organisme placé sous la tutelleconjointe des ministères britanniquesdes Affaires étrangères et du Com-merce et de l’Industrie vous sera aussid’une aide bénéfique.L’agence ThinkLondon est spécialisée dans les inves-tissements étrangers dans la capitalebritannique.C’est d’ailleurs elle quiannonce que les Jeux Olympiqueset Paralympiques de 2012 vont géné-rer 80 milliards de dollars pour l’éco-nomie de Londres ! D’après l’agence,des opportunités sont à saisir pourles entreprises dans de nombreux sec-teurs :construction,restauration,ser-vices financiers,merchandising...

S’ADAPTERAlors que le modèle anglo-saxon estsystémique, très peu hiérarchiqueet centré sur l’obtention de résultatset le pragmatisme, le modèle fran-çais s’enlise dans la hiérarchie,répon-dant à un système organique cen-tré autour des personnes. LesBritanniques aiment également trou-ver des solutions rapidement auxproblématiques qui se posent et n’ai-ment pas,comme les Français,débat-tre de sujets des heures durant lorsde réunions. Lorsque l’on se déve-loppe à l’international,il faut s’adap-ter à la manière de faire locale touten conservant sa touche originale.

Odile Gnanaprégassame

INVESTIR en Grande-BretaREPERES

SUR LE WEB...

IMission économique :www.missioneco.org/ru I Chambre de commercefrançaise : www.ccfgb.co.ukI Ubifrance :www.ubifrance.frI UK Trade andInvestment :www.uktradeinvest.gov.ukI Enterprise EuropeNetwork :www.bercy.gouv.fr/directions_services/eenI ThinkLondon :www.thinklondon.comI Inland Revenue :www.hmrc.gov.uk

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22 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

I Lingerie française à LondresGina François voulait rendre les Anglaises encore plus féminines. Elle a trouvé à Londres le petit magasin dont elle rêvait.

Elle avait vingt ans lorsqu’elle estarrivée des Antilles en métropole.Son père,chef de chantier,s’installeprès de Fresnes, dans le Val-de-Marne, avec toute la famille. Ginatermine alors ses études dans le para-médical.Elle est ensuite embauchéedans un service de soins à domi-cile par la mairie de Bourg-la-Reine,dans les Hauts-de-Seine. Au boutde cinq ans, elle en a « ras la cas-quette de cet environnement où onne pouvait pas évoluer ». La jeunefemme se reconvertit alors dansle secrétariat. En huit mois (aulieu de dix-huit !),elle passe un BTSAssistante de direction à l’IFOCOP(Institut de formation commercialepermanente) de Paris.Jeune diplô-mée,Gina enchaîne les CDD,d’aborddans une société d’agroalimentairepuis dans un cabinet de recrutementspécialisé dans l’industrie phar-maceutique.« Mais ce n’était qu’unenchaînement de contrats courts,

où vous n’êtes pas payé en rapportavec vos diplômes », confie-t-elle,un rien désabusée.

LONDON CALLINGC’est à ce moment qu’un ami fran-çais traducteur, installé en Angle-terre depuis trois ans, lui parle deLondres comme la ville de tous lespossibles.Gina n’hésite pas.Elle faitses valises en 2004. « Je connais-sais déjà un peu Londres, je ne suispas partie tout à fait à l’aventure.Et j’avais des économies ! », pré-cise-t-elle. Gina travaille d’abordpendant deux ans avec des enfantscomme assistante dans une écolematernelle privée,pour parfaire sonanglais. Et comme le job d’assis-tante de direction ne l’attirait plus,l’idée a vite germé de monter sa pro-pre affaire.« Je me suis réveillée unbeau matin, j’ai dit à mon parte-naire : “ je veux rendre les fem-mes anglaises plus féminines” »,sesouvient Gina. Et puis il y avaitune vraie opportunité à Londres,eneffet,difficile de trouver des maga-sins offrant de la lingerie de qua-lité dans un climat personnalisé.La jeune Française est décidée etpressée : renseignements pris, elleentame trois mois de cours accélé-rés dans le commerce, au WAES(Westminster Adult Education Ser-vice) pour une formation appelée« Starting a Small Business ».« L’inexpérience, en soi, était le pre-mier défi, se souvient-elle,gérer unbudget, un stock, apprendre très vite,et tout faire en même temps... etj’apprends tous les jours ! » Gina,40 ans,sans enfant,ne bénéficie d’au-cune aide financière publique :ellessont réservées aux implantationsdans les quartiers plus défavorisésde Londres, comme le système des

zones franches en France. « J’aifait moi-même l’étude de marché.J’ai choisi l’emplacement. J’ai enre-gistré ma société auprès de l’orga-nisme Companies House à Londres,explique Gina.En une heure, j’avaisle papier en main : le nom étaitréservé ! »Le plus difficile pour ellea été d’ouvrir dans le temps assigné.S’ensuivent plusieurs mois de tra-vail,pour trouver la boutique,la réno-ver, l’agencer, s’approvisionner. Le17 octobre 2007,trois ans après sonarrivée à Londres, la jeune femmeouvre sa boutique de lingerie à Ealing,dans les quartiers chics de l’ouest deLondres.Audace est né !

AMBIANCE BOUDOIRL’ambiance du magasin,mi-briquesmi-bois, est très cosy, façon bou-doir. Gina détaille : « les articlessont exposés dans de petites boîtesen forme de maisons, éclairés pardes spots avec des rideaux très fins. »En un peu moins d’un an, la jeunefemme a déjà 120 clientes réguliè-res, beaucoup de Françaises, « etaussi des hommes qui viennent ache-ter pour leurs compagnes ». La bou-tique distribue tous les grands nomsde la lingerie française :Lise Char-mel, Aubade, Chantelle, Lejaby,Simone Pérèle... Ici, la TVA est à17,5 %, plus faible qu’en France.Mais les loyers sont plus élevés :ses 30 m2 avec sous-sol lui coûtent25 000 € par an. Confiante, Ginaespère qu’elle atteindra l’équilibredès la fin de l’année.Elle a déjà prévud’embaucher la copine wallonnequi la dépanne au magasin quand elles’absente pour des salons.Lui écrire :[email protected]

Emmanuel Langlois

INVESTIR en Grande-Breta©

DR

I En octobre 2007, la jeune femme

ouvre sa boutique delingerie à Ealing,

dans les quartierschics de l’ouest

de Londres. Audaceest né ! Déjà 120 clientes régulières.

Gina François

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24 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

I Une société accueillanteChaleur, nature, culture et traditions caractérisent cette société irlandaise qui n’en est pas moins bien ancrée dans le XXIe siècle.

Pour entrer sur le territoire irlan-dais, les ressortissants européensn’ont besoin que d’une carte d’iden-tité ou d’un passeport en coursde validité (www.embassyofireland-

paris.com). Au-delà de 3 mois, unpermis de séjour est exigé,vous devezvous rendre au bureau de policelocal ou au Department of Justice,Equality and Law Reform pour reti-rer un formulaire de demande.Parailleurs,dès que vous avez trouvé unemploi,vous devez demander un Per-sonal Public Service Number ounuméro PPS auprès du Bureau desAffaires sociales (Local Social Wel-fare Office) de votre lieu de résidence.Ce numéro personnel vous identifieauprès des autorités irlandaises pourles questions de fiscalité et de pro-tection sociale.L’impôt sur le revenuest prélevé à la source.Il existe deuxtranches d’imposition en Irlande :20 % et 42 % (www.revenue.ie).

ENTRE MODERNITÉET TRADITIONSLa République d’Irlande possèdeune identité forte. La musique etla danse traditionnelles sont trèsprésentes dans la société et sont célé-brées toute l’année à travers toutle pays lors de manifestationscomme le festival de Sionna à Lime-rick ou le Feakle International MusicFestival...L’architecture des gran-des villes est parfois marquée parl’Histoire mais n’est pas dénuéede modernité.La société irlandaiseest à la fois encore imprégnée parla religion et les traditions mais lepays s’ouvre sur le monde. D’ail-leurs de pays d’émigration,l’Irlandeest devenue une terre d’immigra-tion.Aujourd’hui,elle attire de nom-breux travailleurs étrangers en pro-venance du monde entier, et enparticuliers des pays de l’Est entrésdans l’Union européenne. Les vil-

les deviennent cosmopolites,à com-mencer par Dublin.A côté de la capi-tale, Galway, Limerick, Cork sontaussi des villes agréables à vivre,avecchacune leur identité culturelle ethistorique.Ce sont aussi des bassinsd’emplois qui se développent,alorspourquoi ne pas vous y installer ?(Voir “article Travailler en Irlande”) Attention à ne pas commettre d’im-pair lors de vos premières sorties.Les Irlandais sont très polis (ilsemploient très souvent des termesde politesse), et font attention àne pas couper les files d’attente parexemple. Par ailleurs, parler enregardant dans les yeux son inter-locuteur est tout à fait naturel, lecontraire serait même blessant.Evi-tez d’aborder certains sujets déli-cats comme la question de l’Irlandedu Nord ou celle de l’avortement,au risque d’être mal vu.Avec l’ac-cueil très chaleureux que vous réser-vent les Irlandais, il sera difficilede vous sentir isolé ! Le verre au pubest de rigueur après une journéede travail et il est d’usage de payersa tournée (round) à tour de rôle.Ne boudez pas pour autant les asso-ciations françaises qui peuvent vousfournir un bon plan ou une infor-mation. C’est le cas de l’Associa-tion des Français d’Irlande(www.afi.ie), qui organise notam-ment des rencontres entre fran-cophones et Irlandais. La Fédé-ration internationale des accueilsfrançais et francophones à l’étran-ger (www.fiafe.org) possède égale-ment une antenne à Dublin.

Plus d'infos sur ce pays ?www.vivrealetranger.com,

dossier Irlande

Odile Gnanaprégassame

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Irlan

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Rue commerçante à Galway

VIVRE en irlande

• Capitale : Dublin

• Population : 4,3 millions

d’habitants

• Superficie : 70 282 km2

• Régime : démocratie

parlementaire

• Langues parlées : lrandais

(langue gaélique), anglais

• Villes principales : Cork,

Galway, Limerick, Waterford

• Monnaie : euro

• Taux de chômage : 5,5 %

• Taux de croissance (2007) :

4,6 %

• Communauté française :

23 258 habitants

(estimation)

La République d’Irlande

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 25

I Le « tigre celtique »attire toujours !Malgré un certain ralentissement économique, l’Irlande connaît encore un taux de chômage faible – d’environ5 % – et une douceur de vivre qui font d’elle l’un des pays européens les plus attractifs du moment.

Surnommée le « tigre celtique »en raison de la croissance recordqu’elle connaît depuis les années90 (4,8 % en 2007),l’Irlande a suattirer une main-d’œuvre et desentreprises internationales.En effet,elle possède des atouts incontes-tables : l’un des taux d’impositionles plus bas en Europe pour les socié-tés : 12,5 % (contre 30 % auRoyaume-Uni et près de 35 % enFrance) ; une main-d’œuvre qua-lifiée et une qualité de vie agréable.Certes, le pays est secoué par lacrise économique qui touche denombreux pays européens :depuisquelques mois, la croissance esttombée à 2,7 % ;le pouvoir d’achatdes ménages est en baisse ;le loge-ment, notamment, dont les prixn’ont cessé d’augmenter ces der-nières années, est devenu presqueaussi cher à Dublin qu’à Londres.« On commence à licencier mêmedans des secteurs porteurs commel’informatique (chez Dell notam-ment) ou le tourisme »,nous informeHélène Conway,membre de l’ADFE(Association démocratique desFrançais à l’étranger) et qui dirigenotamment l’un des plus impor-tants départements de langues auDublin Institute of Technology(DIT).« Malgré tout, les étrangers,notamment les Français, continuentd’arriver, principalement des jeu-nes venus pour chercher un premieremploi, apprendre l’anglais ou lan-cer une carrière pour être employa-ble en France. »Ce sont les grandes villes qui génè-

rent le plus d’emplois :Dublin prin-cipalement (traité à part dans notredossier) mais également Cork,Limerick et dans une moindremesure Galway.D’une manière générale, les meil-leures opportunités se situent dansle secteur des services (informati-que,électronique,agroalimentaire,pharmacie principalement).Il fautdire que l’Irlande est devenu l’undes leaders mondiaux de l’élec-tronique,produisant 40 % des logi-ciels pour PC vendus en Europe,et de l’industrie pharmaceutique :l’île étant la troisième plus grandeconcentration d’entreprises phar-maceutiques du monde ! En fait,d’après Laurent Girard-Claudon,P-DG du cabinet de recrutementApproach People,« il existe prin-cipalement deux catégories d’em-

plois pour les Français qui veu-lent venir travailler en Irlande : lesemplois dans les bureaux (comp-tabilité, informatique, ventes, ser-vices clientèles) et les emplois enhôtellerie/restauration ou dans lesboutiques. Nous proposons prin-cipalement des emplois dans desentreprises, mais face à la demande,nous venons d’ouvrir un site Inter-net d’offres d’emplois plus spéci-fique aux métiers de l’hôtellerie-restauration ». La maîtrise de lalangue anglaise doit être correcte,sans plus : « à partir du momentoù l’on sait se débrouiller pourdemander un train, faire ses cour-ses, etc., cela peut suffire ! », pré-cise-t-il.Pour les emplois qualifiés,une maîtrise parfaite de la languesera nécessaire.D’une manière géné-rale,ne misez pas trop sur les entre-

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26 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

travailler en irlande

plus qualifiés, souligne LaurentGirard-Claudon. Les centres tech-niques tendent à devenir des cen-tres d’expertise. Il ne s’agit plus depasser 300 coups de fil dans la jour-née ou de réparer un problème desouris, mais de savoir par exempleidentifier des mots clés sur Inter-net ou gérer un problème de réseaux.En outre, les entreprises demandentde plus en plus la maîtrise de plu-sieurs langues, ce qui explique notrenouveau positionnement de cabi-net de recrutement multilingues. »Le français, mais également l’al-lemand,l’espagnol ou l’italien sontappréciés. L’une des conséquen-ces est la forte augmentation dessalaires : 30 000 €/an en moyenne,variables selon le type de posteset l’expérience.

CORK, LA VILLE DEL’INNOVATIONLa ville de Cork et son agglomé-ration, regroupées dans la com-munauté urbaine « MetropolitanCork » au sud de l’Irlande, fontpartie des pôles économiques irlan-dais les plus performants. Avec124 000 habitants (257 000 dansl’agglomération), Cork est laseconde ville du pays et prévoit une

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prises françaises installées en Irlande :en dehors de quelques expatriés età moins de parler parfaitementanglais, elles recrutent le plus sou-vent des Irlandais...

LE PAYS DES CALL CENTERSDepuis une dizaine d’années,l’Irlandeest réputée pour accueillir de grandscentres d’appels (call centers),pla-tes-formes téléphoniques (parfois parInternet) hébergées ou externaliséespar des entreprises chargées d’assis-ter les utilisateurs dans le serviceaprès-vente, le support technique...Ce sont surtout des entreprises amé-ricaines qui se sont installées enIrlande pour pénétrer ou développerle marché européen, à cause desfaibles coûts d’imposition,de la lan-gue et des rapports historiques entreles deux pays notamment (de nom-breux Américains étant des descen-dants d’Irlandais).Malgré la concur-rence des pays africains ou asiatiqueset quelques craintes dues à la criseéconomique américaine, ces cen-tres d’appels continuent d’embau-cher de nombreux candidats étran-gers,notamment des Français et desBelges.Avec quelques évolutions nota-bles : « les postes y sont de plus en

population de 320 000 habitantsd’ici 2020. C’est également l’undes principaux ports du pays. Laville s’est développée autour detrois secteurs principaux :• le secteur pharmaceutique et dela santé,avec des entreprises d’en-vergure internationale comme Pfi-zer,Novartis ou Johnson & Johnson.• le secteur des nouvelles techno-logies de l’information et de la com-munication, avec des entreprisescomme Motorola,présente depuis23 ans à Cork et qui y possède deuxsites de production.• le secteur des services de com-merce international,avec l’existencede nombreux centres d’appel et desservices financiers notamment.Notons également que l’informati-que est un secteur important dansla région,avec des entreprises commeEMC Corporation et Apple Compu-ters.Son atout majeur :l’innovation,permise par le développement de« clusters »(sortes de technopoles,depépinières d’entreprises spécialiséesdans un domaine) et de « knowledgezones » (zones de savoir), des pôlesdans lesquels travaillent étroitemententreprises et laboratoires de recher-che.N’oublions pas en effet que Corkest une ville universitaire.

REPERES

SUR LE WEB...

OrganismesI Foras Aiseanna Saothair :www.fas.ieI Chambre de commerceet d’industrie franco-irlandaise :www.franceireland.comI Approach People :www.approachpeople.com

JournauxI The Irish Times :www.irishtimes.comI The Irish Examiner :www.examiner.ieI Business and Finance :www.businessandfinance.ieI Evening Herald :www.evening-herald.ieI The Sunday BusinessPost : www.sbpost.ie

CorkI The Corkman :www.corkman.ieI Cork Independent :www.corkindependent.com

LimerickI Limerick Post :www.limerickpost.ieI Limerick Leader :www.limerickleader.ie

GalwayI Connacht Tribune :www.connacht-tribune.ieI Galway Independent :www.galwayindependent.com

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aussi positif, côté cœur :« il arrivesouvent que les Français rencontrentdes Polonaises et s’installent plusdurablement ! »

LE CV, BASE DURECRUTEMENTComme pour toute candidature,CVet lettre de motivation sont les outilsindispensables pour être recruté,surtout le CV :« c’est la carte d’iden-tité du candidat, explique ClaireBedu, account manager pour lecabinet de recrutement ApproachPeople. Il est très différent du CVfrançais, dans le sens où l’accentest mis sur l’expérience profession-nelle plus que sur le diplôme. Ainsi,il faut détailler ses expériences etses compétences sur deux pages,même si l’on a peu d’expérience.Il y a toujours des choses à diresur ses activités extra profession-nelles, sa personnalité, les lan-gues et les logiciels que l’on maî-trise. En revanche, la photo n’estpas nécessaire ! »D’après Hélène Conway,pouvoir sevendre est, après la maîtrise de lalangue anglaise pour les emploisqualifiés, la chose la plus impor-tante : « c’est l’interview qui faitla différence. » Point positif :« lesIrlandais prennent des risques ;on vous fait confiance plus facile-ment qu’en France, où en ce qui meconcerne, le poste que j’occupe icidepuis dix ans alors que j’étaisétrangère, aurait été confié à unhomme d’âge mûr ! »

Pascaline Roi

LIMERICK, UNERECONVERSIONRÉUSSIESeconde ville du pays avec50 000 habitants (93 000 avecl’agglomération), Limerick est unpôle économique important. Car-refour stratégique,la ville est situéeau cœur de la région du Midwest,entre Cork au sud et Galway aunord, et à 195 km à l’ouest deDublin. De part son activité por-tuaire,la ville s’est longtemps tour-née vers l’agriculture et était mêmele plus grand producteur de viandedu pays. Depuis quelques années,elle a diversifié ses activités éco-nomiques en accueillant des mul-tinationales telles que Analog Devi-ces (grand fabricant américain depuces électroniques),Dell (l’un desplus gros fabricants d’ordinateursau monde) – toutes deux baséesà Raheen Business Park à 3 kmdu centre ville – et Vistakon,filialedu géant de l’industrie pharmaceu-tique Johnson & Johnson et qui pos-sède ici l’une des usines de verresde contact les plus importantesau monde.L’industrie touristique y est éga-lement en plein boom.

GALWAY, FUTURERÉGION DE DÉVELOPPEMENT ?Galway est située sur la côteouest de l’Irlande,dans la régionencore sauvage du Connemara.Ses 72 000 habitants font d’ellela troisième agglomération dupays.La région,très agréable,attiresurtout les touristes et en dehorsde l’hôtellerie-restauration, lesemplois restent pour le momentlimités.Cependant, quelques cen-tres d’appel y ont élu domicile etquelques grandes entreprises tech-nologiques, des start-ups égale-ment, commencent à s’y instal-ler, poussées par la flambée desprix du foncier à Dublin ou à Corket la politique d’incitation du gou-vernement irlandais.« On construitpartout, précise Hélène Conway.Les Français s’intègrent très bienici, dans les bureaux, les servi-

ces ; l’université attire beaucoupd’étudiants en échanges Erasmus.Il faut dire que la langue françaiseest la première langue étrangèreétudiée en Irlande ! »Un début pro-metteur...

COMMENT CHERCHER ?Laurent Girard-Claudon conseillede chercher sur place.« Il y a beau-coup de cabinets de recrutement etles entreprises appellent plus faci-lement les candidats qui ont unnuméro de téléphone irlandais.Demander un numéro de téléphonelocal, c’est l’une des premières cho-ses à faire en arrivant ! »En dehorsdes cabinets de recrutement,consul-tez les petites annonces dans lapresse ou sur des sites Internet derecherche d’emploi.Le FAS (ForasAiseanna Saothair – Training andEmployment Authority) peut éga-lement vous venir en aide gratui-tement dans votre recherche d’em-ploi. Il s’agit de l’office de laformation et de l’emploi, qui pos-sède dans tout le pays des agen-ces équivalentes à celles de l’ANPEen France.Attention, la concurrence devientrude :« depuis l’entrée des pays del’Est dans l’Union européenne, onnote une arrivée massive de Polo-nais, de Lituaniens et de Tchèquesnotamment, qui trouvent des placesdans tous les domaines et qui repré-sentent une concurrence importantepour les Français car ils parlent sou-vent mieux anglais », explique HélèneConway.Un état de fait qui s’avère

REPERES

...SUR LE WEB

Sites emploi généralistes- www.irishjobs.ie- www.monster.ie- www.hallrecruitment.ie - www.recruitireland.com- www.parc.ie- www.osborne.ie- www.nixers.com- www.exp.ie -www.job.ie

Sites emploi spécialisés- www.rescon.ie (commercial,finance, vente, marketing)- www.nixers.com (servicesaprès-vente)- www.hoteljobs.com(hôtellerie)- www.nrc.ie (bâtiment,construction)- www.csr.ie (informatique,télécommunications, servicesclientèles, secrétariat,comptabilité, RH)- www.jobfinder.ie(comptabilité, finance,éducation, santé, secteurpublic)

Les conseils d’Hélène Conway, directrice dudépartement des langues du Dublin Institute ofTechnology (DIT).

« Cibler son CV sur le poste recherché ; ne pas avoir peur de prendre contact avec

l’employeur ; faire de gros efforts sur l’anglais, surtout si on aspire à des postes qualifiés ;

bien se préparer aux entretiens ; mettre de l’argent de côté car l’Irlande est chère et il faut

être à l’aise financièrement pour se donner la liberté de chercher un emploi ; et aussi ne pas

se comporter comme un Français lorsque l’on est embauché : par exemple, ici, on sort

beaucoup avec ses collègues après le travail ! »

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28 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

VIVRE et TravaillerA DUBLIN

I La capitale irlandaiserentre dans le rangSymbole du miracle économique il y a quelques années encore, Dublin revient dans la moyenne européenne.L’afflux de nouveaux migrants donne à la ville un air encore plus cosmopolite.

Construit à l’embouchure de larivière Liffey,en bord de mer,patriede Samuel Beckett et d’Oscar Wilde,Dublin tient plus du gros bourg deprovince que de la capitale grouil-lante.Les avenues bordées de mai-sons géorgiennes en briques rougeset aux portes colorées invitent àla balade. Dublin, agglomérationd’à peine 1,5 million d’habitants (letiers de la population d’Irlande),a la beauté subtile des villes du Nord.Elle se partage entre ses quar-tiers nord, ouvriers, et le sud, plusaisé.Les communautés étrangèresse sont facilement intégrées et dis-persées dans la ville. Chinois, Phi-lippins, Indiens y côtoient Russes,Espagnols,Italiens et Français (lesfrancophones y seraient 40 000) :Dublin est une ville variée et cos-mopolite.Tous étudient l’anglais,

travaillent et sont jeunes.Les ensei-gnes des magasins du centre-villerepeintes en mandarin rappellentla présence importante de la com-munauté chinoise.

AUTOUR D’UNE PINTE DEGUINNESSPassage incontournable dans le cen-tre,Temple Bar est le quartier despubs (il y en aurait un millier àDublin !), idéal pour siroter uneGuinness, la bière locale, (la dis-tillerie se visite comme un trésornational, pour tout apprendre surla fabrication du breuvage noir, etprofiter d’une vue à 360° sur laville),lier connaissance et...appren-dre l’anglais ! Les Irlandais sedemandent d’ailleurs ce qu’un Fran-çais peut avoir de plus important

à faire le vendredi soir que d’allerboire des bières après le travail.La ville est verte,avec de nombreuxparcs et jardins où flâner.Quelques visites s’imposent,à l’uni-versité Trinity College, à la cathé-drale Saint-Patrick ou à la Natio-nal Art Gallery.La route qui longela côte au pied des monts Wick-low invite au dépaysement.D’aprèsune enquête du site Internetwww.wayn.com,Dublin a eu la sur-prise de se hisser cet automne àla dixième place du classement mon-dial des villes les plus agréables àvivre.

UN QUARTIER DESAFFAIRES EN BORDDE MER« Par rapport à Londres, c’esttrès simple de venir ici, expliqueLaurent Girard-Claudon, co-fon-dateur de l’agence de recrutementApproach People à Dublin. C’estpresque une région française, onest à 1 h 20 de Paris en avion. Onpaie en euros, il n’y a aucunecontrainte administrative. » Maisne nous y trompons pas, Dublinest surtout une ville d’affaires,quise métamorphose à vue d’œil :nou-veaux immeubles de verre et d’acier,centres commerciaux ultramoder-nes ouverts 24 heures sur 24.« Jeme suis décidé à venir sur un coupde tête en voyant un match de rugby,raconte François Peschaire, unFrançais de Dublin. Derrière, il yavait beaucoup de grues quiconstruisaient des bâtiments. Çaa toujours été un signe de prospé-rité dans un pays. Ça m’a rappeléles photos des Etats-Unis en trainde construire des buildings. »

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Dublin

REPERES

SUR LE WEB

I Approach People :www.approachpeople.comI Association des Françaisen Irlande (AFI), basée àDublin : www.afi.ieI Lycée français de Dublin :www.lfi.ieIOffice de tourisme Dublin :www.visitdublin.com

Non exhaustif

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 29

N

endormie, la ville s’est réveillée àl’aube du XXIe siècle, ne pouvantplus faire face à l’afflux soudain devoitures.Transports en communinappropriés, infrastructure rou-tière inexistante,travaux d’aména-gement en tout genre...Rien n’està la mesure du développement éco-nomique ! L’arrivée du tramway en2003 a permis de soulager quelquepeu le trafic mais, la situation, auvu des différentes prospectives,nesemble a priori pas prête de s’amé-liorer.La décision a été prise de lan-cer la construction d’un métro.Deuxlignes sont pour l’heure prévues.Lapremière,dite « Metro North »,ral-liera d’ici à... 2014 l’hyper-centreà l’aéroport en moins d’une demi-heure contre environ 45 minutes enbus aujourd’hui. La seconde,« Metro West », desservira, elle,les banlieues de Tallaght, Clondal-kin et Blanchardstown. Du coup,beaucoup adoptent la solution duco-voiturage. Malgré la courtoisiedes Irlandais au volant,les embou-teillages sont un cauchemar quo-tidien. Il faut savoir que les trans-ports en commun sont très chers,il est conseillé d’acheter un forfaittravel card pour une durée la plusétendue possible. Il y a plusieurscompagnies de bus à Dublin.Tou-tes sont privées.On indique sa des-tination au chauffeur et on déposeles pièces dans une tirelire vitrée.Les indicateurs dans les arrêts debus ne donnent pas l’heure de pas-sage, mais l’heure de départ du

Comme Londres, Dublin possèdesa City,en plus petit :c’est l’IFSC,l’International Financial ServicesCenter, le cœur économique de laville,et le siège de nombreuses ban-ques et institutions financières irlan-daises et étrangères. A cheval surles deux rives de la rivière Liffey,il occupe les terrains des anciensdocks laissés en déshérence, et oùprospèrent désormais les quartiersbranchés. Avantage par rapport àsa grande sœur des rives de laTamise : le quartier financier deDublin est au bord de la mer, eton peut même y accéder parbateau ! Plusieurs marinas et petitsports de plaisance ont d’ailleurs étéconstruits au pied même des immeu-bles de bureau.

UN BASSIN D’EMPLOIS INCONTOURNABLEDublin constitue l’un des bassinsd’emplois les plus importants enIrlande. La ville accueille le siègede nombreuses entreprises. Avecl’arrivée de la concurrence de Polo-nais et de Chinois expérimentés etbilingues,les opportunités existenttoujours mais pour des personnesplus qualifiées,principalement dansl’informatique, les ventes servicesclientèle, la finance, la comptabi-lité, ou encore la chimie, la phar-macie, le médical (c’est à Dublinque l’on développe et produit les« stems », ces petits ressorts quel’on place dans les artères après unaccident cardiaque). Les salairesrestent attractifs par rapport à laFrance,d’autant qu’ils ne sont pasimposés avant 1 500 € par mois.Et comme les sociétés sont enconcurrence,elles rajoutent volon-tiers quelques milliers d’euros paran pour garder leur personnel per-formant.

LE CAUCHEMARDES TRANSPORTS Dublin a vu sa population aug-menter de manière exponentielle.Ce phénomène la confronte à unengorgement grandissant de sonréseau de circulation. Longtemps

terminus de la ligne...A vous de cal-culer le moment de son passage !Quant au réseau ferroviaire, il estrelativement ancien et les horai-res ne sont pas toujours respectés.Le vélo reste un bon moyen de trans-port pour les courageux,mais les bussont sans pitié envers ses adeptes.

L’IMMOBILIEREXPLOSEDublin est devenue une des capi-tales les plus chères du monde.Endix ans, les prix ont augmenté de330 % ! Grafton Street,la grandeartère commerçante, figureaujourd’hui,au prix du m2,derrièrela 5e Avenue à New York,les Champs-Elysées et Piccadilly à Londres.Aupalmarès du coût de la vie, Dublinarrive ex-æquo avec New York.Pourfaire face à la hausse,les acheteursont tendance à se regrouper. Il estde plus en plus fréquent de voirdes appartements vendus à unecopropriété de personnes issuesd’une même famille.Dublin concen-tre plus de 40 % des richesses del’île pour un tiers seulement de lapopulation.En centre-ville,on trouvedes appartements,mais partout ail-leurs,le sharing(la colocation) pré-domine. Il faut partager une mai-son ;dans certains cas on partagemême sa chambre avec quelqu’und’autre. Comme la maison indivi-duelle est le seul type d’habita-tion,on n’a pas vraiment le choix.

Emmanuel Langlois

Acclimatation réussie

Nadia Hachani avait déjà quelques expériences à l’étranger quand elle s’est envolée pour Dublin. « J’ai

mis deux semaines pour trouver un CDI, alors qu’à Paris, pendant trois ans, je n’ai fait que des missions

intérim. J’ai pris mes économies et je suis venue en Irlande. » Nadia, 29 ans, grandie à Elbeuf, en

Normandie, diplômée en langues étrangères appliquées et titulaire d’un master en commerce

international, a décroché un poste d’assistante de direction dans une société qui commercialise des

logiciels de traduction. « A Dublin, explique la jeune femme, les mentalités sont différentes, on laisse plus

leur chance aux jeunes. J’avais seulement six mois d’ancienneté dans ma société lorsque j’ai recruté moi-

même une personne pour me seconder ! » C’est leur père, arrivé d’Algérie en 1962, qui a donné à Nadia et

à ses frères et sœurs le goût de l’effort, du travail et de la réussite. Nadia Hachani ne compte d’ailleurs

pas en rester là. Elle se prépare à rejoindre sa sœur, à Londres, et prend des cours d’arabe littéraire pour

un jour, c’est son rêve, partir travailler à Dubaï. Lui écrire : [email protected]

I Dublin constituel’un des bassinsd’emplois les plusimportants enIrlande. La villeaccueille le siègede nombreusesentreprises.

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30 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

I Une destination qui s’affirme de plus en plusLa République d’Irlande attire chaque année des étudiants qui viennent du monde entier pour compléter leurcursus. Parmi eux, beaucoup de Français pour qui il s’agit de l’une des destinations préférées.

L’Irlande est un pays de plus en plusdemandé en terme de mobilité étu-diante. Pour l’année académique2006/2007,pas moins de 1 241 étu-diants français s’y sont rendus dansle cadre du programme d’échangeErasmus.En 1996/1997,ils étaient709,soit une hausse de 75 % en dixans (chiffres Agence Education For-mation) ! L’année dernière, sur les31 pays qui ont participé à Eras-mus,l’Irlande était le 6e pays le plusdemandé par les étudiants français(derrière l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et laSuède).

UN NIVEAU TRÈSÉLEVÉParmi les universités du pays,deuxfigurent au nombre des 200 meil-

leures du monde, selon le classe-ment 2007 du Times Higher Edu-cation : Trinity College Dublin(TCD) et University College Dublin(UCD), qui occupent respective-ment les 53e et 177e places.L’en-seignement supérieur irlandaisn’est pas basé sur une dualité gran-des écoles/universités,mais reposesur un système universitaire. Ilexiste d’autres établissements d’en-seignement supérieur comme lescolleges of education, tenus pardes religieux, et les institutes oftechnology,offrant des formationsprofessionnelles.Une sélection est opérée à l’entréedes universités en fonction du nom-bre de points obtenus lors du lea-ving certificate (l’équivalent denotre baccalauréat).Certains étu-diants, même s’ils obtiennent lediplôme,repassent l’examen l’an-née suivante par manque de pointspour intégrer la formation de leurchoix...David Parris,professeur defrançais à Trinity College Dublin,confirme le degré d’excellenceambiant :« Certaines filières uni-versitaires exigent un excellentniveau à l’entrée. Cela, combinéà un enseignement de qualité,conduit à avoir des étudiants dontle niveau est généralement trèsélevé à leur sortie de l’université. »Si un étudiant français souhaiteintégrer une université irlandaiseaprès son bac, ce sont ses notes àcet examen français qui devrontêtre très bonnes.De plus, il doit être en mesure desuivre les cours en anglais. Pourcela, certains établissements exi-gent de passer des tests de languecomme le TOEFL ou l’IELTS.

Quant aux frais de scolarité, ilsvarient en fonction des établisse-ments et du niveau d’études.Pourle 1er cycle ou undergraduate,l’ins-cription est quasiment « gratuite »pour les étudiants irlandais et ceuxdes pays membres de l’UE (souscertaines conditions),mais ils doi-vent tout de même s’acquitter desfrais administratifs (exemple :Uni-versity College Dublin :928,50 €pour l’année 2007/08).Les autresétudiants paient le coût réel desétudes :entre 4 950 et 10 335 €

pour des étudiants de l’Union euro-péenne qui ne répondent pas auxconditions demandées, et entre14 850 et 27 390 € pour des étu-diants non européens à UniversityCollege Dublin.Pour les études postgraduate,tousles étudiants, quelle que soit leurnationalité,doivent payer entière-ment leurs études dont le coûtpourra être élevé.

UN ENSEIGNEMENTDIVERSIFIÉL’Université irlandaise est complèteen terme de choix de formations :elle propose des enseignements trèsvariés. Une même université peutproposer une filière en médecine,droit,lettres,commerce,histoire,etune formation pour être sage-femme comme c’est le cas, parexemple, à Trinity College ! Ainsil’université de Galway propose uneformation en zoologie, l’universitéde Limerick une formation en danseet musique traditionnelle, et vouspouvez même faire des études vété-rinaires à University College Dublin.Autre originalité : l’interdiscipli-narité.Dans certains programmes

Etudier en irlande

REPERES

SUR LE WEBI Higher EducationAuthority : www.hea.ieI Central ApplicationOffice : www.cao.ieI The Advisory Council forEnglish Language Schoolsin Ireland : www.acels.ieI Department ofEducation and Science :www.education.ieI Irish Council forInternational Students :www.icosirl.ieI Irish Universities QualityBoard : www.iuqb.ieI Scolarisation en français :www.aefe.frI Gouvernement irlandais :www.irlgov.ie

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University College Dublin

P30_31 Etudes Irl 2p.qxd 22/06/08 14:43 Page 30

Page 31: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier

VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 31

universitaires, il vous est possibled’étudier deux disciplines en mêmetemps, par exemple le français etdes études commerciales (businessstudies) à Trinity College Dublin.Deplus, les méthodes de travail sontdifférentes.Dès les premières annéesuniversitaires, l’initiative person-nelle de l’étudiant est sollicitée.Marie Marty est étudiante Eras-mus en 4e année de droit à la Natio-nal University of Ireland,Galway :« Ici, on nous pousse à chercher,à fouiller. L’accent est mis sur larecherche personnelle. »

L’ASSURANCE QUALITÉ OBLIGATOIREEn réponse à la loi de 1997 surles universités (Universities Act),les universités irlandaises se sontregroupées et ont créé l’Irish Uni-versities Quality Board (IUQB) en2002,dont la tâche principale estd’instaurer une démarche qualitédans les universités. Ces derniè-res réalisent,en interne,des auditset l’IUQB mène également des éva-luations externes.Des reviewssontréalisées pour chaque unité dansle département.Les évaluations etrecommandations sont ensuiteenvoyées aux universités.Ces rap-ports sont disponibles en ligne.Pourvous faire une idée du départementque vous allez intégrer, n’hésitezpas à jeter un coup d’œil à cesrapports... rédigés en anglais.

QUALITÉ DE VIEÉTUDIANTEPelouse verte,bâtiments datant deplusieurs siècles,équipement infor-matique haut de gamme... bien-venue sur le campus irlandais oùmodernité et passé se côtoient dansl’harmonie ! La plupart des uni-versités irlandaises ne sont pas,comme le précise David Parris,« situées à la périphérie de la villemais sont intégrées à la vie de laville ».Sur place,tout est fait pouraider les étudiants : accessibilitédes professeurs,bon encadrementdes étudiants étrangers,crédit illi-mité pour consulter Internet,librai-

LES FRANÇAISDANS L’EIREEn 2006/2007,près de 44 % desétudiants français Erasmus par-tis en Irlande étaient issus de labranche Gestion d’entreprise,envi-ron 16 % de la section Langueset philologie et un peu plus de11 % en Ingénierie et technolo-gies (chiffres Agence EducationFormation France). Il faut direque l’île a de quoi attirer : laMichael Smurfit Graduate Schoolof Business (qui fait partie del’UCD) dispose d’une triple accré-ditation (EQUIS,AMBA,AACSB)et se trouve pour la neuvièmeannée consécutive dans le classe-ment des 100 meilleurs MBAdu Financial Times.Pour MiguelGil Palacios, directeur des rela-tions internationales à l’Ecole deshautes études commerciales(EDHEC),« la pédagogie des éco-les de commerce irlandaises esttrès développée : ils travaillentbeaucoup sur les cas pratiques, ily a une interaction avec les étu-diants. L’étudiant français quipart là-bas développe une autrefaçon d’apprendre qui complètecelle qu’il a eue en France. L’in-ternational, c’est essentiel pourun manager. » L’immersion dansun environnement multiculturelest une expérience très enrichis-sante en termes linguistique etculturel. Elle permet égalementde s’ouvrir à l’autre, de prendredu recul par rapport à sa for-mation et sa culture d’origine,d’avoir une autre approche desa discipline et d’avoir ainsi unenouvelle perspective.

Samia Haddad

rie sur le campus, college bar,etc. Vous l’aurez compris, toutest fait pour stimuler l’étudiantet rendre son travail sur le cam-pus optimal ! Sans oublier une vieassociative particulièrement biendéveloppée : à la University Col-lege Cork,plus de 120 clubs vousouvrent leurs portes ! Un servicede soutien aux étudiants a étémis en place et il est assez déve-loppé : tuteur individuel, soutienpsychologique, service d’orienta-tion et d’emploi... Les étudiantssont, de façon globale, plus sui-vis et moins anonymes.Pour ce quiest de la détente, sachez que l’Ir-lande possède un bon service debus et vous pourrez prévoir desescapades à petits budgets.A titred’exemple :comptez moins de 16 €

pour un billet étudiant aller/retourentre Dublin et Cork...sachant queles deux villes sont séparées parenviron 250 km !

AMÉLIORER SONANGLAISSi vous ne souhaitez pas passerplusieurs mois d’études en Irlande,mais simplement améliorer votreniveau d’anglais,l’Irlande est unedestination de choix. Vous pou-vez opter pour des organismes pri-vés français qui s’occupent de vousplacer dans des écoles partenai-res. Par exemple, l’associationEchanges Culturels Internationaux(ECI) propose des cours linguis-tiques.Pour trois semaines de coursd’anglais en Irlande,comptez envi-ron 1 500 € (cours et héberge-ment compris). A noter : il n’y asouvent pas de limite d’âge pourpartir via ce genre d’organismepour une remise à niveau et vouspouvez en général partir toute l’an-née ! L’association Languages &Travel vous propose une formuleavec deux semaines de cours d’an-glais suivies d’un job.Si vous préférez intégrer une écolede langue directement en Irlande,sachez qu’un certain nombre d’en-tre elles sont agréées par l’Advi-sory Council for English LanguageSchools in Ireland (ACELS).

Pour plus d’informations sur

les études supérieures

(modalités et coûts

d’inscription, bourses, tests

de langue...) en Irlande,

rendez-vous sur

www.studyrama.com,

rubrique International/Etudier

à l’étranger.

Bourse doctorale

Le Conseil irlandais de la

science et de la technologie

(Irish Research Council for

Science, Engineering and

Technology) offre une

centaine de bourses de niveau

master et doctorat à de

jeunes chercheurs de tous

pays sous le programme

Embark – Postgraduate

Research Scholarship Scheme.

Les domaines de recherche

concernés sont les sciences,

l’ingénierie et la technologie.

La bourse s’élève à 24 003 €

par an. Un appel d’offres

s’étendra de la fin du mois de

juin au début du mois d’août

2008. Une quarantaine de

bourses seront alors offertes

pour ce second appel d’offre

de l’année, dont 10 % seront

réservées aux étudiants non

ressortissants de l’UE.

Renseignements :

www.ircset.ie

P30_31 Etudes Irl 2p.qxd 22/06/08 14:43 Page 31

Page 32: Grande-Bretagne / Irlande : vivre, travailler, étudier

32 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

I Un marché et des défisMalgré la baisse de près de moitié de la croissance cette année, l’Irlande reste une terre attractive en matièred’investissements.

Après avoir atteint 4,8 % en 2007,la croissance irlandaise devrait sesituer aux alentours de 2,5 % pourcette année.En cause notammentla crise de l’immobilier.Le chômageest au plus haut depuis neuf ans,il atteint aujourd’hui les 5,5 %.Malgré cette baisse de forme del’économie, l’Irlande reste dansla moyenne européenne et continued’attirer les investisseurs étrangers.Il faut dire que le pays a lancé,depuisune vingtaine d’années, une vastepolitique incitant les entreprisesétrangères à venir y investir. Ainsiles investissements directs étran-gers (IDE) jouent un rôle essen-tiel dans l’économie irlandaise.Le stock d’IDE a d’ailleurs atteint82 % du PIB en 2006.Où se situela France ? Notre pays aurait été le 6e four-nisseur de l’Irlande en 2007. LesIDE français en Irlande représen-tent 19,6 milliards d’euros.Parmi les secteurs d’investisse-ments, la Banque de France éta-blit le classement suivant : le sec-teur agricole et agroalimentaireest le premier secteur d’investis-sement, avec 5,8 milliards €

(Md €), viennent ensuite l’aéro-nautique (5,2 Md €), la finance

et les assurances (3,3 Md €), lapharmacie (0,8 Md €), les ser-vices aux entreprises (0,9 Md €).Au total,ce sont aujourd’hui prèsde 130 filiales françaises qui génè-rent 12 000 emplois en Irlande.(source Mission économique).

IDA IRELAND,VOTRE INTERLOCUTEURSelon l’IDA (Industrial Develop-ment Agency), l’Office gouverne-mental qui a pour mission d’assu-rer la promotion et le développementde l’investissement direct étran-ger en Irlande, les investissementsfuturs dans le pays ne devraient pasêtre affectés par la baisse des per-formances de l’économie insulaire.Dans son rapport de fin d’année2007,son président,Barry O’Leary,reste optimiste :« L’Irlande est trèsbien placée pour attirer de nou-veaux gros investissements directsétrangers en 2008 ».Il qualifie sonpays « d’économie du savoir, lea-der au XXIe siècle » en citant desinvestissements d’envergure,parmieux,les 360 millions d’euros inves-tis par Microsoft pour l’ouvertured’un centre de données à Dublinou encore Merck Sharpe & Dohmequi a lancé « de nouvelles opéra-tions de vaccins stratégiques à Car-low pour un montant de 200 mil-lions d’euros ». Le rapport révèled’autres chiffres intéressants : en2007, 64 % des investissementstraités par l’IDA concernaient d’au-tres villes que Dublin et 33 % desinvestissements via l’IDA ne pro-venaient pas de sociétés améri-caines. Rappelons que l’IDA Ire-land accorde des aides financièressous certaines conditions. L’orga-

nisme possède des bureaux auxEtats-Unis,en Asie-Pacifique et enEurope dont un en France.IDA Ire-land a ainsi accompagné 150 entre-prises françaises qui investissentdans les secteurs à forte valeur ajou-tée (source IDA Ireland).

LA FISCALITÉ,ATOUT MAJEURL’île réunit un certain nombre d’avan-tages, en particulier un taux d’im-position sur les bénéfices de 12,5 %,soit le taux le plus bas d’Europe !L’impôt sur la fortune est inexis-tant en Irlande.Le pays dispose aussid’une main d’œuvre qualifiée mul-ticulturelle. Mais, petite ombre autableau, les baux commerciauxconnaissent une envolée des prix àDublin,même si la capitale irlandaisearrive loin derrière Londres en termede coût au mètre carré.La locationrevient à 4 500 € / m2,montant quipeut grimper jusqu’à 10 000 € /m2 sur Grafton Street,la plus impor-tante rue commerçante de Dublin.La Private Limited Company ouLimited, est la structure la plusfacile a créer (comptez 3 semai-nes pour la procédure) et aussi lamoins coûteuse, le capital est fixélibrement. Mais il faut savoir quecertaines activités sont réglemen-tées, renseignez-vous auprès duNational Standards Authority ofIreland (NSAI). Des organismessont à votre disposition pour vousrenseigner et vous accompagnerdans vos démarches.La Mission éco-nomique basée à Dublin, la Cham-bre de commerce franco-irlandaiseet bien sûr l’IDA Ireland. N’hési-tez pas à les solliciter.

Odile Gnanaprégassame

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SUR LE WEB...

I Chambre de commercefranco-irlandaise :www.franceireland.comIMission économique :www.missioneco.org/irlandeI Enterprise EuropeNetwok :www.bercy.gouv.fr/directions_services/eenI IDA Ireland : www.ida.ieI Department ofEnterprise : www.entemp.ieI Conseillers duCommerce extérieur de laFrance : www.ccef-ireland.euI National StandardsAutorithy of Ireland :www.nsai.ieI Companies Registrationoffice : www.cro.ieI RevenueCommissionners :www.revenue.ie

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I Produits fins françaisParce qu’il n’avait pas de bonnes notes à l’école, ses parents l’ont dirigé vers la restauration. Aujourd’hui, àDublin, Marc Amand s’est spécialisé dans l’importation de foie gras français.

Ça partait plutôt mal à l’école,alorsses parents avaient décidé d’envoyerMarc en CAP cuisinier.« C’est tou-jours pareil, dit Marc Amand,grandià Flers,dans l’Orne,les bons à rien,on les dirige dans les études manuel-les ! »Par chance,Marc tombe surun maître de stage qui lui ouvreles portes de deux étoilés Miche-lin :Bardet à Tours puis Schillingerà Colmar, où il restera deux ans.Marc fait ses classes en France puiss’envole pour l’Irlande, embauchépar l’un des rares restaurants gas-tronomiques français ouverts àl’époque à Dublin.Nous sommes en1987, Marc a 21 ans, il vientapprendre l’anglais et sera secondde cuisine. « J’ai trouvé un paysdu tiers-monde,se souvient le jeunehomme. Il y avait 20 % de chô-mage. Les jeunes faisaient leursétudes et partaient pour l’Angle-terre, l’Australie ou les Etats-Unis. » Marc Amand devient res-ponsable des achats du restaurant.« On ne trouvait rien, raconte-t-il, le marché c’était juste des pom-mes de terre, des carottes et deschoux, même les laitues étaientimportées ! » Au bout de quelquesannées,l’idée lui vient de monter sapropre société pour faire venir àDublin des produits français.Marccommence par du foie gras et desmagrets de canard.Il stocke les pro-duits dans le petit frigo de son appar-tement puis dans la chambre froidedu restaurant.Pendant sa coupure de l’après-midi,il livre la marchandise dans lecoffre de sa voiture.

AROMATES ET CHOCOLAT FRANÇAISQuatorze ans plus tard,La RousseFoods Ltd (parce que son épouseest... rousse !) est une très belleentreprise. Elle emploie une cen-taine de personnes, et affiche20 millions d’euros par an de chif-fre d’affaires.La société vient d’em-ménager dans un nouvel entrepôtde 5 000 m2 à l’ouest de Dublin.Marc Amand a 1 500 clients (res-taurants gastronomiques et super-marchés haut de gamme) et500 fournisseurs,à 70 % français,à qui il achète des herbes aroma-tiques, des légumes spéciaux, duveau, du chocolat, et évidemmentdu foie gras. « Il a fallu que j’édu-que les gens avant de les fournir,explique Marc. Je me suis fait insul-ter, traiter de voleur parce que monfoie gras était plus cher que lamousse de foie de canard qu’ontrouvait au supermarché ! »

LA PLACE ESTPRISEAujourd’hui, Marc constate quel’économie s’essouffle un peu àDublin depuis la crise des « subpri-mes » américains : « pas trop auniveau des petits restaurants, maissurtout des groupes hôteliers : ily a moins de séminaires d’entrepri-ses ». Bien sûr,à Dublin, il est tou-jours plus facile qu’en France decréer son entreprise,mais souvent« la place est prise, explique Marc.Il y a vingt ans, être Français, c’étaitexotique. Maintenant, on entendparler français à tous les coins de

rues. Aujourd’hui, j’ai cinq concur-rents en Irlande qui font la mêmechose que moi. Il y a quatorze ans,il n’y en avait aucun. Si on veutdémarrer un nouveau produit, ilfaut un appui financier, être patientet travailler dur ! »Marc Amand,42 ans,fils d’ouvriersà la retraite,un père chauffagisteet une mère employée d’hôpital,rentre une fois par mois en France.Avec son épouse,ils ont acheté unemaison à Sainte-Même, petit vil-lage de 200 habitants en Charente-Maritime.Son frère suit la voie qu’il a tra-cée.D’abord plongeur dans un res-taurant de Dublin,il a aujourd’huiouvert sa propre affaire enIrlande... et s’approvisionne biensûr en produits français chez LaRousse Foods !Lui écrire :[email protected]

Emmanuel Langlois

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Marc Amand

I « ll y a vingt ans,être Français, c’étaitexotique. Maintenant,on entend parlerfrançais à tous lescoins de rues.Aujourd’hui, j’ai cinqconcurrents en Irlandequi font la mêmechose que moi. »

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DOSSIERTravailler en Europe

L’Union européenne, qui compte aujourd’hui 27 pays, souhaite favoriserla mobilité interne de ses travailleurs avec son plan d’action pour la mobi-lité de l’emploi (2007-2010). Sachez que vous avez accès aux mêmes emploisque les nationaux (hormis : police, armée, justice, diplomatie, haute fonc-tion publique). Vous pouvez profiter de la mobilité en choisissant de rési-der dans un autre pays européen ou de faire partie des nombreux trans-frontaliers qui, tout en continuant à vivre en France, vont travailler dansun pays voisin. Il est vrai que l’Union vous facilite la vie avec des règle-ments communautaires : carte européenne d’assurance maladie, reconnais-sance des diplômes, CV européen... Certaines professions bénéficient mêmed’une reconnaissance automatique au niveau des qualifications, c’est lecas pour les architectes, les infirmiers, médecins, vétérinaires... Le réseauEures sera votre interlocuteur privilégié pour vous aider à trouver un emploi. Vous avez toutes les raisons de bouger !

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Travailler en Europe

I Emploi et mobilitéQue de chemin parcouru depuis la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l’acier ! Desix à l’époque, l’Europe est passée l’an dernier à vingt-sept pays, soit un marché commun de près de 500 millionsd’habitants ! Et d’autres frappent à la porte... La France prend ce mois-ci la présidence tournante de l’Union.

D’entrée de jeu, en visite à Varso-vie, fin mai,Nicolas Sarkozy avaitannoncé la couleur : le 1er juillet,la France ouvrira totalement sonmarché du travail à huit pays del’ancien bloc de l’Est entrés dansl’Union en 2004.Cette mesure entreen vigueur avec un an d’avancesur le calendrier prévu.Elle concernela Pologne, la République tchè-que,la Slovaquie,la Hongrie,l’Es-tonie, la Lettonie, la Lituanie et laSlovénie.Jusqu’à présent,les candidats à l’im-migration originaires de ces paysne pouvaient prétendre qu’à desmétiers dans des secteurs en man-que de personnel en France,commele bâtiment ou l’hôtellerie.Les tra-vailleurs roumains et bulgares,dontles pays sont membres de l’UEdepuis le 1er janvier 2007 seule-ment,resteront soumis à un régimedérogatoire.Selon des chiffres offi-ciels,moins de 5 000 Européens del’Est sont venus s’installer en Francepour y travailler de façon perma-nente entre 2005 et 2007. Lorsde l’élargissement de l’Union à l’Esten 2004, la France avait choisi defermer son marché du travail auxnouveaux citoyens de l’UE,contrai-rement à la Grande-Bretagne, laSuède ou l’Irlande.

LE CHÔMAGE DESJEUNES En 2006, pour la première fois,l’emploi s’est accru dans l’ensem-ble des vingt-sept Etats membres,la hausse s’est poursuivie l’an der-nier. Certes, la situation de l’em-ploi des jeunes s’est améliorée parrapport au début de la décenniemais le taux de chômage de cettecatégorie reste élévé dans l’UE(17,4 %). L’Union européennecompte nettement moins de jeu-nes travailleurs que d’autres paysindustrialisés, tels que les Etats-Unis, le Canada ou le Japon. Ilséprouvent souvent des difficultésà passer rapidement de la scolaritéau monde du travail :un tiers envi-ron n’a pas encore trouvé de jobun an après la fin des études. Unepartie d’entre eux restent piégésdans des régimes de travail pré-caires dont ils ont du mal à sortir.

OBJECTIF MOBILITÉIl y a un peu plus de 18 millionsde demandeurs d’emploi dansl’Union européenne,mais bien peuprennent le risque de changer depays pour aller tenter leur chanceailleurs.La preuve :1,9 % des Euro-péens seulement ont franchi le pas.

Plus inquiétant : ce taux, ridicule-ment bas, stagne depuis près detrente ans. D’après les études dubaromètre Eurostat,l’organisme destatistiques de l’UE,c’est l’Europedu Nord (Suède, Danemark) quiserait la plus mobile,géographique-ment et professionnellement.La Bel-gique, l’Allemagne, l’Estonie et laGrèce y voient moins d’intérêt.Maisdes obstacles existent :à commen-cer par l’anglais, véritable passe-port pour l’Europe comme pourle reste du monde.Or, la langue deShakespeare n’est parlée que parun tiers des Européens.

UN PLAN POURL’EMPLOIAméliorer les dispositions en vigueuren matière de sécurité sociale,sup-primer les obstacles administratifset sensibiliser les Européens aux pos-sibilités de travail à l’étranger :telssont les principaux objectifs du nou-veau plan d’action européen pour lamobilité de l’emploi (2007-2010).Et ça marche ! La stratégie deLisbonne pour la croissance et l’em-ploi a permis de créer près de6,5 millions d’emplois ces deux der-nières années et sans doute 5 mil-lions supplémentaires d’ici à 2009.Si beaucoup d’Européens restentdans leur pays parce qu’ils sont satis-faits de leur situation,d’autres sontdécouragés par les démarches admi-nistratives à effectuer pour s’ins-taller à l’étranger.C’est précisémentsur ce point que le plan d’actiondevrait apporter des améliorations.Signe de cet engagement de Bruxel-les : pour la première fois cetteannée, les dépenses en faveur dela croissance économique et de l’em-ploi (44,2 % du budget) dépas-seront les montants alloués à l’agri-culture et aux ressources naturelles.

Emmanuel Langlois

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SUR LE WEB

I Europa, le portail del’Union européenne :http://europa.eu/index_fr.htmIObservatoire européende l’emploi : www.eu-employment-observatory.net/fr/index.aspxI Présidence de l’Unioneuropéenne :www.eu2008.si/fr/I Traité de Lisbonne :http://europa.eu/lisbon_treaty/index_fr.htmI 2008, année du dialogueinterculturel : www.interculturaldialogue2008.eu/I Europass, passeport pourla mobilité :http://europass.cedefop.europa.euI Fondation européennepour la formation :www.etf.europa.eu/I Euroguidance, le réseaudes centres nationauxd’orientationprofessionnelle :http://europass.cedefop.europa.eu/europass/home/vernav/Information+and++Support/Euroguidance/navigate.actionI EUlisses, portaild’information sur laSécurité sociale :http://ec.europa.eu/employment_social/social_security_schemes/eulisses/jetspeed/I Euromost, mobilité etstages vers les paysd’Europe de l’Est (PECO) :www.euromost.org/I Eurojobs, offres d’emploien Europe (en anglais) :www.eurojobs.com

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Travailler en Europe

Sur le papier,à quelques exceptionsprès,un Français bénéficie du mêmeaccès à l’emploi que les nationaux.Seuls les emplois relevant de la sou-veraineté nationale (armée,police,justice,diplomatie,haute fonctionpublique) peuvent être réservés auxressortissants locaux.Les diplômessont également,la plupart du temps,équivalents d’un Etat à l’autre, lespays de l’Union européenne (et del’Espace économique européen)ayant signé une convention sur cepoint. Pour certaines professionscomme les architectes, médecins,dentistes,infirmiers en soins géné-raux, vétérinaires, pharmaciensou sages-femmes,la reconnaissancedes qualifications est même auto-matique.

DEUX ANS D’EXPÉRIENCEEn cas de différence importantedans la durée et le contenu de laformation, les autorités pourrontvous demander soit une expérienceprofessionnelle complétant la for-mation, soit de suivre un staged’adaptation, soit enfin de passerun test d’aptitude. Pour les pro-fessions non réglementées,il appar-tient aux employeurs ou à l’admi-nistration d’apprécier si les

conditions requises sont rempliesau regard de l’emploi visé.« Géné-ralement, les employeurs deman-dent au moins deux ans d’expé-rience, précise-t-on à l’Espaceemploi international, mais certai-nes entreprises étrangères fran-cophones ou tournées vers la Francepeuvent être intéressées par des pro-fils français. Il est alors conseilléd’adresser une candidature spon-tanée. » Et pour harmoniser encoreles recrutements, la Commissiona créé un CV européen standardvalable dans la plupart des Etats(Europass). Reste à étendre cetteopportunité aux jeunes salariésles moins qualifiés qui, pour l’ins-tant,en sont exclus...pour éviter decréer une Europe de la mobilité àdeux vitesses.

RÉSIDENCE ET ASSURANCECHÔMAGETout citoyen peut résider de façontemporaire pendant un délai rai-sonnable dans n’importe quel paysde l’Union européenne pour y cher-cher un emploi.Il ne peut faire l’ob-jet d’une mesure d’éloignement tantqu’il peut prouver qu’il continue àchercher un emploi et qu’il a deschances réelles d’être engagé. Il

bénéficie de l’aide des services del’emploi du pays d’accueil,commes’il était un résident national.Aucunecondition de résidence n’est oppo-sée. Un travailleur français peutainsi continuer à percevoir les indem-nités de chômage qui lui étaient ver-sées en France, dans son nouveaupays d’accueil, ce durant 3 moismaximum.Pour cela,il doit être ins-crit à l’ANPE en France et avoirmené une recherche active d’em-ploi pendant au minimum 4 semai-nes. Enfin, la personne qui démis-sionne de son emploi pour suivreson conjoint ou concubin peut expor-ter ses allocations de chômage sielle était auparavant inscrite commedemandeur d’emploi en France.

LA PISTE FONCTION PUBLIQUELes fonctionnaires européens sontrecrutés par concours.L’Office euro-péen de sélection du personnel estchargé d’organiser les concoursgénéraux pour l’ensemble des ins-titutions européennes (Parlementeuropéen,Conseil,Commission euro-péenne, Cour de justice, Cour descomptes, Comité économique etsocial, Comité des régions et leMédiateur européen). Pour s’ins-crire,il faut être citoyen de l’Unioneuropéenne, avoir une expérienceprofessionnelle d’au moins deux àtrois ans pour certains concours,et maîtriser deux langues officiel-les de l’Union, voire trois pour lafilière linguistique. Les avis deconcours et les dossiers de candi-dature peuvent être consultés dansle Journal officiel de l’Union euro-péenne et sur le site Internet de l’Of-fice européen de sélection du per-sonnel.

Emmanuel Langlois

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I Comment s’y prendre ?Si la plupart des candidats français à l’expatriation choisissent d’abord l’Europe, c’est que les règles en matièred’emploi y sont les mêmes pour tous.

SUR LE WEB

ICentre d’information surl’Europe : www.touteleurope.frI Journal officiel de l’Unioneuropéenne : http://eur-lex.europa.eu/JOIndex.do?ihmlang=frI CEDEFOP, Centreeuropéen pour ledéveloppement de laformation professionnelle :www.cedefop.europa.euI Stepstone (recrutement) :www.stepstone.fr/home_fs.cfm I Club Teli (jobs, stages,échanges) : www.teli.asso.frI Centre des liaisonseuropéennes etinternationales de Sécuritésociale : www.cleiss.frI AFIJ, Association pourfaciliter l’insertionprofessionnelle des jeunesdiplômés : www.afij.orgI Union nationale desprofessions libérales :www.unapl.orgI Centre internationald’études pédagogiques :www.ciep.fr/enic-naricfrIOffice européen desélection du personnel :http://europa.eu/epsoIMaison des Français del’étranger : www.expatries.orgI Bureau d’information duParlement européen pourla France :www.europarl.europa.eu/paris

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 37

Travailler en Europe

I EURES, boîte à outils de l’emploiIncontournable pour qui veut tenter une expérience à l’étranger ! Le site Internet EURES propose près d’un millionet demi d’offres d’emploi sans cesse renouvelées.

I L’Europe compteactuellement 20 partenariatsEUREStransfrontaliersopérationnels. Cesexperts ont acquisune connaissancedes aspectspratiques,juridiques etadministratifs liésà la mobilité.

Le projet est unique en son genre.La Commission européenne a réussià convaincre 30 services nationauxde l’emploi de l’opportunité depublier leurs offres sur un mêmeportail. Et ça marche ! Le réseauEURES a été mis en place en 1992pour encourager la mobilité. Ilcompte pas moins de 1,5 million depropositions de jobs et 300 000 CVen ligne. Un outil impressionnant,traduit en 25 langues :le roumain,le bulgare, le norvégien et le gaé-lique viennent d’être ajoutés,maisEURES ne permet pas encore com-plètement de briser les obstaclesliés à une carrière transnationale.« J’ai eu pas mal de chance,reconnaît Veronica Gonzalez dela Rosa,jeune Espagnole de 23 ans,employée comme traductrice dansune entreprise française près deLyon.J’ai trouvé un CDI en à peinedeux mois, même les jeunes Fran-çais galèrent plus pour trouver unpremier job ! Bien sûr, au début,on m’a bien expliqué comment fonc-tionne le marché du travail enFrance (35 heures, RTT, impôts...).J’ai mis un peu de temps à com-prendre le système de la Sécuritésociale et des mutuelles ! » Lesannonces d’EURES émanent desANPE ou des services de l’emploide l’Europe,étendue à la Norvège,l’Islande, la Suisse et au Liech-tenstein ! « L’objectif, expliqueJimmy Jamar, chargé de la com-munication d’EURES (voir enca-

dré), est de faciliter la libre cir-culation des travailleurs dans l’Es-pace économique européen. » Lesconseillers EURES fournissent uneassistance en direct aux person-nes en mobilité, et les renseignentsur l’équivalence des qualifications,la législation sociale et la fisca-lité, l’éducation et la santé...EURES s’adresse tant aux deman-deurs d’emploi qu’aux employeursintéressés par le marché européendu travail. Ses prestations sontgratuites.

LE CAS DES TRANSFRONTALIERSDes structures spécifiques, les« EURES-T » (transfrontaliers),ont été mises en place dans des bas-sins d’emploi à cheval sur deux pays.Elles ont pour objectif de faciliterla mobilité transfrontalière des tra-vailleurs et de diminuer ainsi le tauxde chômage.EURES contribue làau développement d’un espace éco-

nomique et social dans la régionfrontalière en rendant transparentsles marchés régionaux de l’emploiet en supprimant les entraves léga-les et culturelles à la mobilité.Cesstructures spéciales constituentun intermédiaire unique entre lesadministrations de l’emploi régio-nales et nationales et les parte-naires sociaux.Elles informent sur les conditionsde vie et de travail de part et d’au-tre des frontières,participent à ladiffusion des offres et demandesd’emplois en zones transfronta-lières, organisent la gestion pré-visionnelle et concertée de l’em-ploi et assurent la promotion del’offre de formation transfron-talière. L’Europe compte actuel-lement 20 partenariats EUREStransfrontaliers opérationnels.Cesexperts ont acquis une connais-sance des aspects pratiques, juri-diques et administratifs liés à lamobilité.

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Site Internet Eures

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Travailler en Europe

« Accéder dans sa propre langue à toutesles offres »

Trois questions à Jimmy Jamar, chargé de lacommunication du réseau EURES.

Vivre à l’étranger : D’où vous est venue l’idée d’EURES ?

Jimmy Jamar : Il y a en Europe 16 millions de chômeurs et 3 millions

d’offres d’emploi qui ne sont pas satisfaites ! A partir de ce paradoxe

que le travail est mobile et les travailleurs ne le sont pas, nous nous

sommes rendu compte que les causes de cette faible mobilité

n’étaient pas là où nous le pensions, à savoir les obstacles juridiques,

mais dans les disparités dans les systèmes de Sécurité sociale, de

pensions, de fiscalité, le manque d’harmonisation des politiques

sociales et d’emploi, ou dans l’absence de reconnaissance de

certaines qualifications et de diplômes. Ajoutons-y les difficultés

liées aux différentes langues parlées et les conditions d’accès au

logement et d’intégration pour les migrants, et les protectionnismes

politiques ambiants encore présents dans de nombreux pays

membres. L’accès au marché du travail pour les conjoints et la

question du retour est également un blocage psychologique très

important. Les travailleurs s’interrogent sur les conditions dans

lesquelles ils vont revenir dans leur pays.

VAE : De quand date EURES ?

J. J. : C’est une initiative qui a été développée au début des années 90

mais elle a pris une vraie

ampleur à partir de 2000.

Nous avons alors cherché à

développer un outil commun

avec 30 services publics de

l’emploi au niveau européen

pour permettre à chaque

citoyen d’accéder dans sa

propre langue à toutes les

offres d’emploi publiées par

les services publics de l’emploi de chaque pays. Il existe également

une rubrique importante sur les conditions de vie et de travail dans

ces pays qui est mise à jour de manière très régulière. Il s’agit d’une

véritable « success-story ».

VAE : Existe-t-il des relais ?

J. J. : Oui, EURES, c’est un réseau de 800 conseillers répartis dans

toutes les villes et toutes les régions de l’Europe. Ces experts ont

pour mission d’assister les travailleurs mobiles et de répondre à

toutes les questions qu’ils peuvent se poser avec leur famille. Ces

questions sur la mobilité peuvent concerner le logement, l’accès aux

soins, l’accès du marché de l’emploi pour les conjoints, les écoles, la

scolarité, tous ces détails, en somme, qui font le succès d’une

expérience à l’international.

Lui écrire : [email protected]

UN SITE PLEIN DERESSOURCESEn France,les conseillers du réseauEURES travaillent conjointementavec le réseau Espace emploi inter-national, permettant d'élargir lechamp de recrutement desemployeurs. Sur le site InternetEURES,bourré d’infos,on trouvetous les détails sur les différentsdroits du travail en Europe et lesbesoins en terme de main-d’œuvrede chaque pays, la section « CV-Search » permet aux demandeursd’emploi de mettre leur CV en ligne,à la disposition des employeurs.Ducoup,les PME viennent rechercherici des savoir-faire pointus et pré-cis.Au chapitre « Information surle marché du travail », vous trou-verez des informations sur l’évo-lution du marché européen parrégion et secteur d’activité.La basede données « Conditions de vie etde travail » renseigne, elle, sur laquestion du logement,de l’école,du

coût de la vie,etc.Les événementsà venir apparaissent dans « Calen-drier des manifestations ».

EURES ET LES« JOB DAYS »Chaque année à l’automne,ces bour-ses de l’emploi ou foires de recru-tement permettent aux jeunes derencontrer leurs futurs employeursdans 230 villes, comme à Bruxel-les en 2007, où le Club Med étaitvenu recruter du personnel de cui-sine et d’entretien,Deloitte embau-chait des fiscalistes, IBM des spé-cialistes SAP... « Nos bureaux enSuisse et au Luxembourg recher-chent du personnel qualifié par-lant français, explique Liza Gha-liounghi,responsable des ressourceshumaines chez Pricewaterhouse-Coopers.Cette manifestation a étéune excellente occasion de rencon-trer sur place nos futures recrues. » Chaque année,ces « Job Days » per-mettent de toucher 200 000 per-

sonnes et de signer plusieurs dizai-nes de milliers de contrats ! « CesJournées de l’emploi sont un par-fait exemple de la contribution tan-gible que l’Union européenne peutapporter dans la vie des citoyenssur des sujets importants », avanceVladimir Spidla,commissaire euro-péen à l’Emploi, qui offrait pourl’occasion à 50 Européens un avant-goût de la vie dans un autre pays :un contrat de travail d’au moins4 mois auprès d’employeurs par-ticipant au projet EURES. Ainsi,Lukasz a trouvé un emploi l’an der-nier lorsque l’info bus EURESDanemark s’est arrêté à Gdansk,en Pologne : « Je suis chauffeurde bus de profession, explique lejeune homme de 28 ans, mais jene trouvais pas d’emploi dans monpays. Un conseiller m’a dit qu’uneentreprise scandinave embauchaitdes chauffeurs... et j’ai été pris quel-ques jours plus tard ! »

Emmanuel Langlois

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SUR LE WEB

I Eures :http://europa.eu.int/euresI Espace emploiinternational :www.emploi-international.org

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Jimmy Jamar

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 39

Travailler en Europe

Le VIE victime de son succès

C’est le sésame pour un jeune diplômé qui veut voir du pays, etPatrick Teixido en sait quelque chose. En 1977, le jeune homme,Parisien, a 25 ans. Son diplôme d’ingénieur grande école Supélec enpoche, il est envoyé en Algérie, pour un service volontaire civil.« J’étais enseignant dans une école d’ingénieurs informaticiens.C’était la seule en Afrique, c’était fantastique ! » Aujourd’hui, PatrickTeixido partage sa vie entre Paris et Madrid. Après avoir dirigé degrands groupes, il a monté en 2003 son propre cabinet derapprochement d’entreprises entre la France et l’Espagne, “HorizonBusiness” spécialisé dans les secteurs technologiques, avec deuxgrandes activités : fusions et acquisitions, et développement desfiliales en France ou en Espagne. Il constate aussi les limites du VIE.« Chaque année, il y a environ 40 000 candidats prêts à partir àl’étranger, et on ne peut donner un poste qu’à 5 400 personnes (chiffres2007), ce n’est pas suffisant. » La formule n’est pas assez connue,mais surtout, elle coûte cher aux employeurs. « Si on me propose uningénieur télécoms français au double du salaire d’un Espagnol, jeprendrai l’Espagnol. L’entreprise ne fait pas du bénévolat ! » Reste quedans 74 % des cas (sondage Ubifrance), le jeune VIE est intégré dès lafin de son contrat. Lui écrire : [email protected]

Le système est plébiscité par lesemployeurs et permet aux volon-taires de partir pour un contrat àl’étranger sous la tutelle de l’Am-bassade de France.La période estsouple et modulable, elle va de 6à 24 mois.Le volontaire peut mêmetravailler à temps partagé :le matinpour une entreprise, l’après-midipour une autre.Etudes de marchés,prospection, renforcement d’équi-pes locales,accompagnement d’uncontrat,d’un chantier,participationà la création d’une structure locale,animation d’un réseau de distri-bution, support technique d’unagent...Les missions confiées auxvolontaires sont décidées par l’en-treprise et s’adressent à des can-didats motivés et formés au planprofessionnel :ingénieurs,informa-ticiens,commerciaux,techniciens,personnel administratif,contrôleursde gestion,cuisiniers...Le systèmefonctionne aussi dans les structu-res administratives (VIA).

VISA POUR L’INTERNATIONALLa formule,encadrée,est une bonnealternative à l’expatriation pureet dure.En moyenne,le coût annueld’un VIE en Europe s’élève à20 000 € HT pour l’entreprise(indemnités et couverture sociale).L’indemnité versée au candidat variede 1 100 à 3 100 €,exonérée d’im-pôt sur le revenu ! Le VI s’adresseaux étudiants, jeunes diplômés oudemandeurs d’emploi.Le candidatdoit justifier d’un casier judiciairevierge, être apte physiquement ets’inscrire au Centre d’informationpour les VI,le CIVI,qui donne accèsaux offres disponibles. Ensuite, ilfaut mener sa démarche comme unvéritable chercheur d’emploi,se ren-

seigner en priorité sur les sociétésqui ont une activité à l’étrangeret multiplier les candidatures. Onpeut aussi opter pour des rencon-tres sur des salons pour l’emploi.La maîtrise des langues (anglais etsi possible la langue locale pourfavoriser son intégration) et les expé-riences sont essentielles pour un VI.Les profils les plus recherchés sontcommerciaux et techniques.

OBJECTIF : 10 000CONTRATS PAR ANEn pratique, la seule condition àremplir est d’être au moins titulaired’un CAP, mais 82 % des VI ontun bac +5.Le logement est en géné-ral à la charge du candidat qui n’ou-bliera pas,avant de partir,de régu-lariser sa situation auprès desAssedic et des impôts.L’ouvertured’un compte bancaire à l’étran-

ger n’est pas une nécessité, puis-que l’indemnité est versée à un éta-blissement français. Enfin, la cou-verture sociale est prise en chargemais il faut être en règle avec lesvaccins et passer une visite médi-cale avant le départ.En 6 ans, 13 000 jeunes ont réa-lisé une mission VIE pour le comptede 1 820 entreprises dans près de130 pays, les deux tiers des entre-prises utilisatrices de la formule VIEsont des PME.Ce taux devrait d’ail-leurs augmenter. Hervé Novelli, lesecrétaire d’Etat chargé des Entre-prises et du Commerce extérieur,vise l’objectif de 10 000 VIE paran dès l’an prochain.Les premierspays d’affectation sont les Etats-Unis (12,8 %),la Chine (11,7 %),le Royaume-Uni (6,9 %) et l’Al-lemagne (6,8 %).

Emmanuel Langlois

I VIE, mode d’emploiLe service militaire et la coopération ont vécu. Depuis 2001, les jeunes de 18 à 28 ans bénéficient du « VIE », levolontariat international en entreprise, pour se lancer sans risque dans une première expérience professionnelle àl’étranger.

SUR LE WEB

I Volontariat internationalen entreprise :www.civiweb.comIAgence française pour ledéveloppement international :www.ubifrance.frICommunauté européenne :http://ec.europa.euI Euromost :www.euromost.orgIMissions économiquesfrançaises :www.missioneco.orgI Portail des associationsde solidarité internationale :www.collectif-asah.org

Offres d’emploiIOffres d’emploi organismesinternationaux :www.ipu.org/strct-f/otherjobs.htm ;www.un.org/depts/OHRM/indexpo.htmI Career Mosaic (enanglais) :www.careerbuilder.comI 4 International Careers &Jobs (en anglais) :www.4icj.comIMonster Board :http://french.monster.ca

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Trois questions à Jean-François Besson,secrétaire général du groupementtransfrontalier européen d’Annemasse, enHaute-Savoie.

Vivre à l’étranger : Combien y a-t-il de frontaliers français en Suisse ?

Jean-François Besson : Ils sont 120 000 à passer la frontière chaque

jour. Il y a deux grands pôles : Genève (tertiaire, banques, assurances,

commerce) et Bâle (industries, ouvriers, ingénieurs). Sur Genève, on

est passé de 35 000 frontaliers en 2004 à 50 000 aujourd’hui.

VAE : Quel est le statut du frontalier en Suisse ?

J.-F. B. : Depuis le 1er juin 2002, la Suisse a signé des accords avec

l’Union européenne incluant la libre circulation des travailleurs. Il suffit

d’avoir un emploi et un contrat de travail. Seule différence : il n’y a pas

de Sécurité sociale en Suisse, c’est au travailleur français de s’assurer

en maladie. Pour la fiscalité, cela

dépend des cantons : à Genève, c’est

l’imposition à la source, à Lausanne, on

verse ses impôts en France.

VAE : Leur nombre augmente-t-il ?

J.-F. B. : Le phénomène est ancré dans

la durée. C’est devenu une main-

d’œuvre structurelle. Cela fait

plusieurs décennies que le nombre de

frontaliers est à la hausse. Sans eux, la

Suisse ne pourrait pas avoir la réussite

économique qu’elle connaît aujourd’hui. Le pays est en situation de

plein emploi et manque de bras dans tous les secteurs. Sur le canton

de Genève, les travailleurs frontaliers représentent le quart de la

population active.

Lui écrire : [email protected]

Travailler en Europe

I Toujours plus de transfrontaliersIls sont près de 300 000, chaque matin, à prendre leur voiture ou à sauter dans un train, pour aller travailler tout près, mais de l’autre côté de la frontière..

La Suisse absorbe près de la moi-tié de ces transfrontaliers, devantl’Allemagne (56 000), le Luxem-bourg (55 000), avant la Belgi-que puis Monaco (28 000). Sansoublier l’Espagne (3 000 person-nes passent la frontière tous lesjours, surtout au Pays basque) etLondres... 240 Français prennentchaque jour l’Eurostar pour se ren-dre au bureau ! La raison estd’abord financière :à quelques kilo-mètres de chez soi,on peut souventgagner le double, voire le triple deson salaire,comme en Suisse ou auLuxembourg.Mais « l’intérêt, expli-que Jean-François Besson, secré-taire général du Groupement trans-frontalier européen d’Annemasse(voir encadré), c’est aussi d’avoirdu travail dans la région plutôt qued’aller à Lyon ou à Paris. »

JUSQU’À 50 % DEBONUSDans certains métiers de base,comme l’hôtellerie-restauration,les

frontaliers sont surreprésentés parrapport aux résidents, et le bonuspeut dépasser de 25 % à 50 % lessalaires français,à condition d’inté-grer tous les frais, à commencerpar le transport ! Les entreprises quiaccueillent les frontaliers sont sou-vent dynamiques, et interviennentsur un marché de l’emploi très sou-ple et réactif.Ainsi,en Belgique,l’in-demnisation du chômage relève dela compétence de l’Etat, alors quela politique de l’emploi a été décen-tralisée en région wallonne,flamandeet bruxelloise.Au Luxembourg,c’estl’ADEM (administration de l’em-ploi) qui est compétente sur toutle territoire (voir « Sur le web »).

LÀ OÙ LE BÂTBLESSE, LESTRANSPORTSAu Luxembourg, les frontaliersreprésentent 35 % des salariés.Unréseau transfrontalier a été misen place par EURES (service euro-péen de l’emploi) en 1993.Il s’étend

sur trois régions : la Lorraine, leGrand-Duché et la province belgede Luxembourg.Reste le problèmemajeur de ces flux en constante aug-mentation : les transports. « Dansle bassin genevois, les frontièress’estompent et une vraie agglo-mération se construit, expliqueJean-François Besson, mais enmatière de voies de communica-tion et de transports en commun,on est dans une situation de quasi-asphyxie. » D’autant que depuisquelques années, beaucoup d’Ita-liens,d’Espagnols et de Portugaisqui travaillent en Suisse viennents’installer côté français,où le coûtde la vie est inférieur.Ils résidaientauparavant en Suisse, parce quele statut de frontalier était moinsprotégé. Enfin, quand on choisitMonaco, la Suisse ou le Luxem-bourg,pour faire carrière,les retrai-tes sont souvent bien meilleuresqu’en France !

Emmanuel Langlois

SUR LE WEBI Groupementtransfrontalier européend’Annemasse :www.frontalier.comIMoovijob, le site pourl’emploi transfrontalier :www.moovijob.comI Espace Frontaliers : www.espaces-transfrontaliers.orgIEURES transfrontaliers :http://europa.eu.int/eures/main.jsp?catId=56&acro=eures&lang=frIMaison transfrontalièreeuropéenne : www.maison-transfrontaliere.com/fr/themes_emploi.htmI Speed, service public del’emploi, d’échange dedonnées (Lorraine,Luxembourg, Wallonie) :www.euresped.orgwww.eureslux.orgI ADEM, administration del’emploi (Luxembourg) :www.etat.lu/adem/I FOREM, agence pourl’emploi (Belgique,Wallonie) : www.leforem.beI VDAB, agence pourl’emploi néerlandophone(Belgique) : http://vdab.be

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Jean-François Besson

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Algérie :des perspectives

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I L’Algérie

S’il existe un pays avec lequelles relations avec la France sontsubtiles,c’est bien l’Algérie.Fai-tes de déclarations d’amitiés réci-proques et de faux pas réguliers,elles traduisent l’intensité de noséchanges et la difficulté à lespérenniser.Et pourtant il suffit dese pencher sereinement sur lesfacteurs objectifs qui déterminentnos échanges pour réaliser à quelpoint l’Algérie est une destina-tion qui ne peut échapper à uneapproche rationnelle et pour lemoins intéressée.Il suffit d’inter-roger ceux qui ont pris le tempsde se rapprocher de ce pays etde ses habitants pour compren-dre combien ils sont marqués etempreints d’un véritable engoue-ment pour cette destination.Rienne se fait sans passion sur cetterive de la Méditerranée et pourpeu que de prendre le temps des’imprégner de cette culture riche,de ce peuple attachant, des fac-teurs économiques motivants,tou-tes les raisons d’y rester, de s’y

implanter et de s’épanouir véri-tablement et intensément,serontau rendez-vous !

UN JOYAU DE PAYSAGESQui arrive par avion pour la pre-mière fois sur Alger s’étonneracertainement d’observer par lehublot la beauté de la côte algé-rienne qui vient doucement épou-ser les courbes des plateaux dulittoral.Puis se dessinent les mon-tagnes, avec au loin des montsenneigés qui forment une barrièrederrière laquelle les immensitésdu désert sont une invitation auvoyage et au dépaysement. Desrichesses de paysages insoupçon-nés laissent penser que tôt ou tardle tourisme se développera, surces terres immenses, ces magni-fiques montagnes et ces plagessur plus de 1 200 km qui nedemandent qu’à être aménagéeset entretenues.Le gouvernementalgérien ne s’y est d’ailleurs pastrompé en allouant un budget des-

tiné à soutenir les efforts pourdévelopper le tourisme à hauteurde 5 milliards de $US.Mais déjàdes pionniers viennent réguliè-rement visiter l’Algérie, sac audos pour la plupart et revien-nent émerveillés de leur séjour.Encore quelques années et ilsseront rejoints massivement parde nombreux touristes quand lesinstallations hôtelières seront àla hauteur du potentiel fantas-tique que recèle l’Algérie.

UN PEUPLE JEUNEET PLEIN D’ESPOIRIl est totalement impensable deréussir un séjour,une installationprovisoire ou définitive sans s’im-prégner de cette richesse humaineet de sa diversité. Il convientd’abord de s’extraire des clichéssi souvent répandus sur ce peu-ple pour découvrir, dans les rela-tions qui s’établissent peu à peu,des comportements attachants etteintés de fidélités sans faille. Ilfaut prendre le temps de passer

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L’Algérie

• Superficie : 2 381 741 km2

dont 85% de désert

• Population : 33 800 000 hab.

• Densité : 14 hab./km2

• Langues : arabe et tamazight,

langues officielles. Le français

est beaucoup utilisé dans les

affaires

• Monnaie : dinar (DZD)

(100 dinars = 1 euro)

• Capitale : Alger

• Religions : musulmans (99 %),

chrétiens (0,1 %)

• Climat : au nord, un climat

méditerranéen ; au sud, un

climat désertique chaud et sec

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les premières digues pour décou-vrir des êtres humains très sub-tils, dont le brassage historiquedes peuples sur ce territoire a gra-tifié leur façon de faire, de par-ler et de communiquer. Paysd’échanges et de commerce depuisdes siècles,ses habitants sont por-tés à accueillir, développer desrelations et les faire vivre inten-sément. 70 % de la populationa moins de 30 ans. Cette confi-guration est exceptionnelle tantpour l’avenir de l’Algérie que pourles relations qui s’établissent avecles visiteurs et investisseurs étran-gers. Cette jeunesse a soif deregarder les années qui viennenten s’affranchissant du lourd héri-tage du passé proche des annéesnoires du terrorisme et plus loin-tain de la présence coloniale fran-çaise. L’Algérie a développé etrenforcé son système universitaireet d’études supérieures qui se tra-duisent par un niveau de plus enplus exigeant de formation àmême de fournir des collabora-teurs professionnels et employa-bles.Des coopérations exception-nelles avec des grandes écolesinternationales, et en particulieravec HEC, ESCP/EAP ont per-mis de créer un outil de forma-tion managériale de haut niveau,l’Ecole Supérieure des Affairesd’Alger,véritable vivier de mana-gers qualifiés disponibles pouraccompagner le développementdes entreprises localement.

UNE RICHESSELINGUISTIQUESi l’arabe est la langue officielle,le français est couramment parléet se trouve même être l’outil quo-tidien de tous les échanges.Dès l’en-fance, les Algériens sont formés àla pratique des langues et sontenclins à aborder des cultures trèsdiverses du fait de cette disposition.Enfin, il est extrêmement rarede croiser un Algérien qui n’a pasune attache familiale en Franceou en Europe qui relie naturel-lement les peuples des deux rivesde la Méditerranée. L. Bassot

VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 109 43

Quelques dates clés

I 5 juillet 1962 :proclamation del’indépendance.I 29 septembre 1962 :constitution du premiergouvernement algérien. BenBella est chef duGouvernement et le colonelBoumediene, ministre de laDéfense.I Septembre 1963 : LeFront de libération nationale(FLN) est parti unique.I 19 juin 1965 : coupd’Etat, prise de pouvoir par leConseil de la Révolution.Houari Boumediene devientchef de l’Etat.I 7 février 1979 : ChadliBendjedid est élu présidentde la République.I 12 juin 1990 : électionsmunicipales, victoire du Frontislamique du salut (FIS).I 26 décembre 1991 :élections législatives, victoiredu FIS au premier tour.I 14 janvier 1992 : l’arméeproclame l’état d’urgence. LeFIS est dissous.I Janvier 1994 : LiamineZeroual devient président.I 15 avril 1999 : AbdelazizBouteflika est élu présidentde la République.I 16 septembre 1999 :adoption de la loi sur laconcorde civile parréférendum.I 10 avril 2002 : LeTamazight.I 8 avril 2004 : Bouteflikaest réélu avec 83,49 % desvoix.I 29 septembre 2005 :référendum sur la chartepour la paix et laréconciliation nationale.

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Vivre à l’étranger :Pourquoi laChambre de commerce et d’in-dustrie de Paris a-t-elle choiside développer ses activités enAlgérie ?Gilles Dabezies : Compte-tenudes nombreuses opportunitésqu’offre le marché algérien auxentreprises françaises, l’Algérieest aujourd’hui, pour la CCIP,un marché prioritaire.Si les liens entre nos deux paysrestent très forts – et très impor-tants –,nous ne pouvons pas res-ter inactifs face à la montée enpuissance de nouveaux pays inves-tisseurs ! La France doit maintenir, sinonrenforcer sa position de premierpartenaire commercial en nouantdes partenariats industriels eten investissant.

VAE : Sur quels secteursrecommandez-vous aux entre-prises françaises de se posi-tionner ?G.D. : Les opportunités d’affai-res sont nombreuses et diversi-fiées. Les secteurs du BTP, destechnologies de l’information et

de la communication,de la phar-macie, de la chimie fine, de l’au-tomobile et le secteur équipemen-tier me viennent spontanémentà l’esprit.

VAE :Concrètement commentse traduit l’action de la CCIP ?G.D.: La Chambre de commerceet d’industrie de Paris développedes actions de coopération ins-titutionnelles. L’ouverture del’Ecole Supérieure Algérienne desAffaires – l’ESAA – qui proposedes formations de haut niveau auxétudiants et aux cadres algériensen est une illustration concrète.Dans le même temps, nous pro-posons aux entreprises françai-ses des actions de promotions etd’accompagnement.Fortement axée, jusqu’en 2004,sur l’organisation du Pavillonfrançais à la Foire Internationaled’Alger – FIA –, notre offre deservice est aujourd’hui diversi-fiée. Nous avons, notamment,impulsé la création de deux salonsspécialisés Djazagro* et MedinAlgeria** dont la deuxième édi-tion se déroulera du 13 au

16 décembre prochain.Les sémi-naires d’information et les mis-sions de prospection – collecti-ves ou individuelles – sont, parailleurs, des éléments clés denotre programme d’approche dumarché algérien ***. L’ouver-ture, prévue pour 2008, d’unbureau de représentation de laCCIP à Alger**** atteste bienque l’Algérie est un pays clé denotre politique de partenariatéconomique vers les pays médi-terranéens en développement.

* Secteur de l’agroalimentaire etde l’emballage

** Secteurs de l’Aménagementdu territoire, de l’environnementet des infrastructures touristiques

*** Programme 2008 en lignesur www.international.ccip.fr

**** Contact : Nassila Sellal,Déléguée générale. ESAA - lesPins Maritimes BP 63 F. 16130Mohammadia - Alger ;Tel /Fax : 021 21 98 67.Email : [email protected]

I Gilles Dabezies, Directeur des Actions de la CoopérationInternationale de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris :« L’Algérie est un pays clé de la politique de partenariatéconomique de la CCIP vers les pays méditerranéens endéveloppement ».

ENTRETIEN AVEC...

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I L’économie algérienne en bref

Deuxième puissance économique d’Afrique, l’Algérie décolle. Ses échanges se multiplient et ses perspectivess’améliorent. Notamment grâce à ses richesses touristiques.

LE SECTEUR PRIMAIRE (10 %DU PIB) L’agriculture est un secteur quidevient de plus en plus impor-tant en Algérie.Cette situation est essentiel-lement due à la mise en œuvredu Plan national de développe-ment agricole (PNDA).Le PNDA a été lancé en 2000avec pour objectifs la sécuritéalimentaire, le développementrural et la préservation des res-sources naturelles.Le secteur agricole emploie plusde 20 % de la populationactive. Les principales récoltessont le blé, l’orge, l’avoine, lesagrumes, les raisins à vin, lesolives et les dattes.Il est vrai qu’il existe un réelpotentiel agricole en Algérie,20 % de la superficie totale dupays est composée de terresagricoles.

Il en est de même pour la pêchequi représente une richesse éco-nomique mais qui n’est pasencore très convoitée.Il reste aujourd’hui à trouverdes solutions pour limiter lesimportations dans le secteuragricole, qui représente 20 %des importations totales alorsque les exportations sont seu-lement de 2 % des exporta-tions totales.Actuellement, il y a une réelleprise de conscience de la partdu gouvernement pour accélé-rer la modernisation du sec-teur et soutenir la productivitépour éviter de connaître denouveau la crise de la pommede terre.

LE SECTEURSECONDAIRE (55 %DU PIB) L’Algérie connaît un renou-veau économique depuis quel-ques années puisque elle estpassée d’un système économi-que socialiste à une écono-mie de marché.Cette étape est marquée parl’approbation de la loi 2001qui incite à investir grâce à unefiscalité attractive.Dans ce contexte, le gouverne-ment algérien applique une poli-tique de libre-échange qui s’estconcrétisée par l’adhésion del’Algérie à l’OMC et par la pri-vatisation, petit à petit, desindustries algériennes qui repré-sentent actuellement 80 % dutissu industriel. En revanche,il reste un défi à mener par le

gouvernement qui est celui dediversifier l’industrie algérienne,qui repose sur les hydrocarbu-res.Le pétrole contribue à 30 %du PIB.

LE SECTEUR TERTIAIRE (35 %DU PIB)Les domaines de ce secteur nesont pas homogènes dans leursdéveloppements et leurs contri-butions au PIB.Les nouvelles technologies del’information sont en train detrouver leur place en Algérie,elles attirent de plus en plus deconsommateurs. Le secteur ban-caire se privatise grâce à la loide finance,mais celui-ci reste enmajorité public.D’énormes progrès restent àfaire dans ce domaine du faitqu’il s’oriente essentiellementvers une activité commerciale.La banque de dépôt ne repré-sente que 5 % du marché. Letourisme représente un impor-tant potentiel mais qui n’est pasdéveloppé.Le manque d’infrastructure nepermet pas d’exploiter demanière quantitative et qualita-tive ce domaine. Le gouverne-ment a cerné les défaillances quiempêchaient ce secteur de peserdans la balance, il devrait se ren-forcer d’ici quelques années sousl’impulsion de dotations bud-gétaires importantes qui ont étérécemment allouées pour déve-lopper le tourisme.

Laurent Bassot

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I De véritables opportunitéséconomiquesLes aides accordées à l’équipement des villes algériennes devraient redonner un coup de fouet aux entreprises dusecteur. Et, à terme, relancer la croissance.

L’Algérie a ouvert un vaste chan-tier de rénovation et d’équipementde ses villes.Ce vaste programmebénéficie directement du planquinquennal de soutien à la crois-sance alloué par le gouvernementpour les années 2005-2009 à hau-teur de 4 200 milliards de dinars(4,2 milliards d’euros).Dans ce contexte, les entrepri-ses qui proposent des équipementset des services dans ce domainepeuvent trouver des marchésimportants et de nature à leurpermettre leur développement àl’exportation en Algérie.Si effec-tivement,jusqu’à présent,la dettecolossale de plus de 1,5 milliardd’euros des 1 541 assembléespopulaires communales (APC)entravait leur marge de manœu-vre,l’article 78 de la loi de finance2008 a entériné le fait de l’apu-rer totalement par l’allocation

d’une dotation spéciale, que lamanne pétrolière de prêt de100 milliards de dollars permet.Ainsi les représentants des APCet des assemblées populaires desWilaya (structures départemen-tales) issus des élections du29 novembre 2007 sont en situa-tion de pouvoir à nouveau inves-tir massivement dans les program-mes d’équipement et de rénovationdes collectivités dont ils ont lacharge. Jusqu’à présent, l’auto-nomie des APC était très faibleet fragile du fait d’une vie démo-cratique encore oblitérée par lesclivages des « années noires ».L’ordonnancement des dépensesse faisait essentiellement auniveau des Wilayas.La donne esten train de changer et les pouvoirslocaux tendent à s’affirmer,dansun environnement économique quise libéralise.

RÉFORME DES COLLECTIVITÉSLOCALESDans le même temps, le minis-tre de l’Intérieur,Yazid Zehrouni,qui a la tutelle des collectivitéslocales, travaille à une réformedu Code de la commune et de laWilaya, qui vise à augmenter lesprérogatives des élus.Simultané-ment le budget des collectivitéslocales va être multiplié par 10 ! Le gouvernement mène une luttesans merci pour assainir le climatdes affaires. Cette vigilance desautorités commence à porter sesfruits et il devient sein et plus aiséde commercer avec l’Algérie. Etil y a beaucoup à gagner pourles entreprises francophones danscet immense chantier de la réno-vation des villes pour lequel lesalgériens sont demandeurs d’in-terventions d’entreprises étran-gères.Tout d’abord le secteur del’aménagement et le développe-ment local sollicitent les spécia-listes de l’urbanisme,pour conce-voir et accompagner les schémasdirecteurs et pourvoir à tout typed’installations urbaines.Les infra-structures, les routes et les équi-pements urbains constituent laprincipale demande.La construc-tion d’écoles,des centres de soins,les équipements sportifs et cul-turels sont nombreux et des pro-jets naissent tous les jours.Enfin la distribution d’eau pota-ble et le traitement des eaux usées,la lutte contre la pollution et laprotection de l’environnementattendent beaucoup du savoir-faire des entreprises étrangères.Un signe fort a été donné pourconfirmer cette attente.

renovation des villes

En effet, sous l’impulsion conju-guée de la Chambre de commerceet d’industrie d’Algérie, de laSociété algérienne des Foires etdes Exportations et de la Cham-bre de commerce de Paris, a étéorganisé le premier Salon inter-national de la ville et des collec-tivités locales, fin 2006,MEDINALGERIA.La deuxième éditionde cette exposition internatio-nale se tiendra à Alger du 13 au16 décembre 2008. Elle devraitréunir tous les grands acteursmondiaux dans le domaine desservices et des équipements desvilles. Associé à un programmede conférences couvrant les infra-structures routières, la sécuritédes personnes et des sites publics,le traitement des déchets et desordures ménagères et enfin leséquipements urbains, de grandsnoms du secteur tels Somaro,General Electric, Decaux ontd’ores et déjà confirmé leur pré-sence.Cet événement représenteune véritable opportunité pourles entreprises françaises, cana-diennes, belges et suisses de sai-sir ce développement économi-que en Algérie.

L. Bassot

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Bejaia

La côte d’Alger, de nuit

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vivre a l’etranger

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EUROPEInterprète de conférence à BarceloneInstallée en famille depuis 20 ansen Espagne,Danièle Grée conti-nue de parcourir le monde augré de ses contrats.Parce qu’elle voulait à tout prixapprendre le chinois,elle n’a pashésité à partir un an à Taiwan.Lajeune femme a 19 ans à l’époque.Parisienne de mère espagnole,elle est alors étudiante à « Lan-gues O », l’Institut national deslangues orientales,à Paris.DanièleGrée passera un an en Asie,avantde rentrer en France terminersa licence, et de repartir aussi-tôt en Californie, grâce à unebourse d’études à la célèbre uni-versité de Stanford.A son retourà Paris,elle change de voie et s’ins-crit à l’Ecole supérieure d’inter-prète et de traducteur, à la Sor-bonne.Une fois diplômée,retouraux Etats-Unis,cette fois commeinterprète permanente au FMI,le Fonds monétaire international,à Washington. L’expérience nedurera que deux ans.« J’avais faitle tour du sujet, de la ville, et du

pays, raconte-t-elle.Le pluralismeeuropéen me manquait. Là-bas,tout le monde était dans le mêmemoule. » Nous sommes en 1986.Danièle a 30 ans, déjà une fille,et la vie devant elle. Elle poseses valises à Barcelone,en Espa-gne, où est né son mari, commeinterprète « free lance ». Ses« clients » sont aujourd’hui degrosses multinationales ou desfédérations sportives (CIO,FIFA,UEFA). « L’important, dans cemétier, explique-t-elle, c’estd’avoir une grande curiosité intel-lectuelle, de rester très alerte etde toujours s’intéresser à ce quise passe autour de vous, suivrel’actualité. Bien sûr, il faut dres-ser ses propres glossaires, prépa-rer les termes techniques, maisc’est presque secondaire. »Danièle Grée parcourt donc lemonde,d’un avion à l’autre,appe-lée un jour pour un congrès d’ar-chitectes à Madrid,le lendemainpour un conseil d’archivistes enIslande, puis à Singapour ouSéoul...« Il faut avoir la santé ! », recon-naît-t-elle. Sa chance aura étéd’avoir un mari fidèle au poste,qui ne voyage pas beaucoup,cadredans l’import-export de matérielde camping avec la Chine.« C’estun facteur de stabilité, dit-elle,une façon de concilier le désirde vivre ensemble et mes aspi-rations professionnelles. »Le cou-ple a deux enfants. Leur fille de21 ans est en 4e année à SciencePo Paris et son frère a passé sonbac l’an dernier au lycée fran-çais de Barcelone.Parfois,Danièleemmène tout son petit mondedans ses valises. L’été prochain,ils passeront ainsi un mois de

vacances en Asie,après le congrèsauquel elle doit participer à KualaLumpur,en Malaisie,« parce quesinon, la famille en pâtit ».Lui écrire : [email protected]

MOYEN-ORIENTSa campagne d’Egypteau Caire Parti en 1970 pour 16 à 18 moiscomme coopérant, son diplômed’architecte en poche, cela ferabientôt 40 ans que Bernard Mauryvit en Egypte !Aveyronnais de Saint-Geniès-de-Bertrand, il est « monté » pourses études à Paris, envoyé enEgypte,il n’a jamais quitté le Cairedepuis, sauf pour quelques mis-sions au Yémen, en Syrie et enJordanie.Durant dix ans,en liai-son avec l’université d’Aix-en-Provence, le jeune homme ad’abord étudié,ausculté l’habitatdu Caire, patrimoine antique enpéril.« Ces grandes maisons, ceshôtels particuliers appartenaientà de riches commerçants ou à deshauts fonctionnaires, ces palaisd’émirs ou de sultans mamelouks,puis ces riches maisons bourgeoi-ses, il n’en reste qu’une tren-taine sur six cents ! » Après letravail de bureau,le terrain :Ber-nard Maury passe à la restau-ration de quelques-uns de ces bâti-ments, comme cette maison duXVIIIe siècle,qui a accueilli Bona-parte et ses savants lors de safameuse campagne d’Egypte,réhabilitée après six ans d’un tra-vail laborieux. « Il a fallu trou-ver des financements parallèles,des ouvriers, se souvient Bernard,les former sur le tas. Au début,

I Français du mondeUn petit tour de la planète, à la rencontre des Français expatriés. Avec Emmanuel Langlois, de France Info.

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Danièle Grée, interprète de

conférence.

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vivre a l’etranger

105.5Retrouvez l'émission

Français du Monde

avec EmmanuelLanglois,

tous les

samediset dimanches

sur

France Info.

ils savaient tout juste tenir unmanche de pelle. La maison étaitcomme démolie, il y avait des infil-trations d’eau. Personne n’arri-vait à les résoudre. On a eu lachance d’avoir le concours desingénieurs du métro du Caire,avec leurs moyens colossaux,financés par la société françaisedu métro. »Depuis 2001,la mai-son de Napoléon est ouverte aupublic. Dans une autre que Ber-nard et ses équipes ont aussi faitrevivre, la maison Akhaoui, der-rière la mosquée Al-Azar,a ouvertl’école de l’oud, l’instrument demusique arabe. Elle est ouverteau public et résonnent, chaquesoir, des notes appliquées des élè-ves et de leurs professeurs. Ber-nard reconnaît qu’il a ensuite« levé le pied », vu les problè-mes administratifs rencontrés,etpeut-être l’ampleur de la tâcheau Caire,où la pollution du sous-sol s’ajoute à celle de la surface.« Depuis longtemps,affirme-t-il,les canalisations d’eau et deségouts sont percées, tout ça cir-cule gentiment sous le sol ! Laremontée de la nappe phréatiqueest due à la construction du hautBarrage d’Assouan dans lesannées 70. Depuis, le niveau d’eauaffleure dans certains quartiersle niveau de la rue, il y a desremontées d’humidité dans lesbâtiments, une dégradation ter-rible ! » Les deux années qui leséparent encore de la retraite, ilcompte les occuper à trier,réper-torier et classer la masse d’archi-ves énorme qu’il laissera aux cher-cheurs qui lui succéderont auCaire.Lui et son épouse, profes-

seur d’anglais,rentreront ensuiteen France,pour retrouver leurs deuxenfants partis il y a 10-15 anspoursuivre leurs études supérieu-res, et qu’on a « lâchement aban-donnés », dit Bernard en souriant.Lui écrire : [email protected]

AMÉRIQUE DU NORDTourisme et aide à l’emploi dans l’OntarioLe Canada, ce n’est pas que leQuébec.Michèle Pignol avait faitl’impasse sur la « Belle Province »lorsqu’elle est arrivée à Toronto,dans l’Ontario.Michèle,née à Marseille,mariéeà un médecin, qu’elle a suivi àStrasbourg puis à Paris,lorsqu’ila été nommé au centre antican-céreux de Villejuif. A l’époque,Michèle dirigeait une grosseagence de voyage.Et c’est là, en 2000, que com-mence l’aventure du Canada.« Ona foncé surtout pour nos enfants(ils ont 24 ans et 17 ans). On vou-lait leur offrir une autre visionet nous une nouvelle expérience.Pour nous, le Canada c’est le rêve,les grands espaces, et le bilin-guisme, le multiculturalisme. »A Toronto,Michèle s’est d’abordassociée à une amie pour ouvrirune agence de voyage, PlanetFrance,on ne se refait pas.Maisavec les attentats du 11 Sep-tembre, le secteur du tourismes’effondre. Michèle Pignol setourne alors vers le prêt-à-porteret la grande distribution, avecl’idée de monter une franchise.En cinq mois,elle devient mana-ger,mais les horaires sont lourdspour la vie de famille.« La grandedistribution, c’étaient des week-ends entiers. Là, c’était la viede famille. On avait acheté un ter-rain dans le nord de l’Ontario,on voulait découvrir la vie dansle Nord, les lacs, pour garder notrequalité de vie. » Lorsqu’un mi-temps se libère au consulat deFrance,où Michèle Pignol dirigedésormais le bureau de l’emploi,

et aide ses compatriotes venuschaque année tenter leur chanceà Toronto.Et s’ils ont généralement bonnepresse, les Français irritent par-fois les Canadiens,avec leur esprittrop critique.« Les Français dis-cutent, parlent, argumentent. Ici, c’est vécu de manière offen-sive. Un ami Québécois m’a dit :“Vous, Français, vous ne discu-tez pas, vous vous disputez !”. Jedis non, c’est un échange, uneconfrontation d’idées, mais après,ça ne nous empêche pas d’allerboire un verre ensemble. Ici, onévite ça, on trouve ça négatif auniveau du groupe. Nous, nousavons le défaut de voir les cho-ses négatives. Eux, au contraire,ont une propension à montrer tou-jours tout ce qui est positif. Legroupe avance, les gens avancent,plus ouverts, s’écoutent les unsles autres, moins de tension. Nousdevons apprendre de cela. Essayezd’observer, d’être très positif.

Laissez de côté votre fierté, votrecôté négatif, apprenez ce code. »Comme en France, son mari estmédecin pour un centre antican-céreux.Michèle a trouvé le tempsde revenir à ses premières amours,le tourisme.Elle a monté sa pro-pre société,Rendez-vous Château,qui organise pour les Canadiensdes mariages sur mesure dans leschâteaux de la Loire ou les îlesde Tahiti.Lui écrire :[email protected]

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Dossier pratique

I Mobilité internationale :quelle protection sociale ?Vous avez le projet de partir travailler à l’étranger ? Il est important de savoir comment vous serez pris en chargeau niveau de l’assurance maladie, de la retraite et du chômage... et d’effectuer les démarches nécessaires.

Le système de protection socialeen France couvre l’assurance mala-die,les accidents du travail,la mater-nité,l’invalidité et le décès,la retraiteet le chômage. Si vous travaillez àl’étranger,vous pouvez conserver tousvos droits sous certaines conditions,mais votre protection doit être trans-posée au niveau international.Vousdevez déclarez votre nouvelle situa-tion auprès des institutions qui pren-nent en charge tous les volets dusystème.Pour savoir comment vousserez pris en charge à l’étranger,plu-sieurs facteurs doivent être pris encompte : votre couverture socialedépend alors de votre nouveau sta-tut (« détaché » ou « expatrié »),de l’existence de conventions bila-térales de sécurité sociale ou derèglements propres à l’Union euro-péenne et, bien entendu, du niveaude protection sociale proposé dansle pays d’accueil.

DÉTACHÉ OU EXPATRIÉ ?Les modalités de votre protectionsociale et celle de vos ayants droitvarient selon votre statut :employédétaché ou expatrié.Ces deux sta-tuts sont définis par la Sécuritésociale française.Le salarié détaché Est détaché le salarié envoyé parson employeur à l’étranger pendantune durée limitée et qui décide devous maintenir au régime françaisde protection sociale.Vous béné-ficiez alors des mêmes prestationsque si vous restiez en France.

La durée du déta-chement ne doit pasdépasser 3 ans (re-nouvelables une fois)en l’absence deconvention bilaté-rale ; dans les paysqui ont signé uneconvention bilaté-rale, la durée dudétachement varieentre 3 et 6 ans ;cette durée estramenée à 1 an si le détachementa lieu au sein de l’Espace écono-mique européen (EEE) et en Suisse(renouvelable une fois).Le salarié expatriéA partir du moment où la duréede la mission dépasse la limite défi-nie par la Sécurité sociale françaisepour un détachement,vous partirezobligatoirement sous le statut d’ex-patrié.C’est aussi le cas lorsque vousêtes directement embauché par uneentreprise à l’étranger.Que cela signifie-t-il concrètement ?Le salarié expatrié dépendra durégime de sécurité sociale local ettout lien avec la Sécurité socialefrançaise sera rompu,sauf s’il sous-crit à la Caisse des Français del’étranger (voir ci-après).

L’ASSURANCE-MALADIESalarié détachéVous relevez du régime de sécu-rité sociale français.Vous continuezde payer vos cotisations habituel-les et de bénéficier des prestationsfrançaises. Mais les rembourse-

ments se font dans la limite des tarifsen vigueur en France.Cependant,si vous êtes détaché dansun pays en dehors de l’Union euro-péenne ou n’ayant pas signé deconvention bilatérale avec la France,vous devrez vous acquitter à la foisdes cotisations françaises et loca-les,si votre pays de résidence l’exige.Vous êtes détaché au sein de l’Es-pace économique européen, ouen Suisse : votre employeur doitvous remettre le formulaire E101qui certifie votre statut de détaché.N’oubliez pas de vous procurer lacarte européenne d’assurance mala-die auprès de votre caisse d’assu-rance maladie (CPAM). Si vousn’avez pas le temps de l’obteniravant de partir, un certificat vala-ble 3 mois vous sera délivré.Cettecarte vous permet de bénéficier desmêmes prestations que les assu-rés locaux, vous pouvez soit êtredispensé d’avance de frais,soit vousfaire rembourser vos frais médi-caux sur place.Vous êtes détaché dans un paysavec convention : votre prise en

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IVotre couverturesociale à l’étrangerdépendra de plusieurs facteurs, entre autres,de votre statut de “détaché” ou“d’expatrié”

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Dossier pratiquecharge varie d’un pays à l’autre,en fonction du contenu des conven-tions signées.Vous devez remplirun formulaire correspondant à laconvention concernée. Pour vousfaire rembourser, soit vous pré-sentez ce formulaire à la caissede votre pays de résidence,soit c’estvotre caisse d’assurance maladiefrançaise qui vous rembourseraaprès que vous lui aurez fait par-venir le formulaire S3124 « Feuillede soins reçus à l’étranger par lestravailleurs détachés ».

Vous êtes détaché au sein d’unpays n’ayant pas signé deconvention avec la France : vosremboursements passent directe-ment par votre caisse d’assurancemaladie française à qui vous devrezenvoyer le formulaire S3124 ainsique vos justificatifs de dépenses.

Salarié expatriéVous partez sous le statut d’ex-patrié,vous relevez alors du régimed’assurance maladie de votre paysde résidence auquel vous devezadhérer et payer des cotisationssi elles sont obligatoires.Au sein de l’EEE/Suisse,vous aurezdroit aux prestations locales dèsvotre arrivée sur présentation duformulaire E104, qui atteste despériodes d’assurance française.Ce formulaire est à demander avantvotre départ à votre CPAM.Vouspouvez demander à l’institutionlocale équivalente de la CPAM lacarte européenne d’assurance mala-die pour bénéficier de soins en casd’urgence lors d’un séjour tempo-raire en France.En dehors de l’EEE/Suisse, si lepays a signé une convention bila-térale de sécurité sociale,vous béné-ficierez des mêmes droits que lesnationaux du pays dans lequel vousêtes expatrié.Quoi qu’il en soit, si vous estimezque la couverture proposée par votrepays d’accueil n’est pas suffisante,vous avez la possibilité de souscrireà l’assurance volontaire gérée parla Caisse des Français de l’étran-ger (CFE) (voir ci-après).

siège en France,il est obligé de vousaffilier au régime français d’assu-rance chômage.• Si l’entreprise qui vous emploieest établie à l’étranger (hors EEEet Suisse),elle peut décider de vousaffilier de manière facultative auGroupement des Assedic de la régionparisienne (GARP) et s’acquitterde cotisations (démarches à sacharge).Si l’entreprise refuse,vouspourrez vous affilier à titre indivi-duel, les formalités seront alors àvotre charge.Vous devez faire votredemande d’affiliation avant de par-tir ou dans les 12 mois qui sui-vent votre expatriation,à conditionque votre contrat de travail courejusque là. Dans ce cas, la chargepatronale sera à votre charge enplus de la charge salariale.Seule cette affiliation au GARP vousgarantit la continuité de vos droitsà l’assurance chômage en France.

LA RETRAITESalarié détachéVos périodes de détachement serontprises en compte dans le calcul devotre pension de retraite française.Pour la retraite complémentaire,pas de changement non plus :vouscontinuez à cotiser, en fonction,auprès des caisses de salariés oude cadres (ARRCO, AGIRC) ; parcontre, le montant des cotisationssera calculé en tenant compte desprimes et autres avantages en nature.Il faut savoir que certains pays nonliés à la France par une conventionbilatérale peuvent vous imposer decotiser au régime local de retraite.Renseignez-vous sur la possibilité depercevoir une double pension.

Salarié expatriéEn tant qu’expatrié, vous devrezcotiser auprès des caisses de retraitede votre pays d’accueil.Vous ne rele-vez plus du régime français deretraite de base ni complémentaire.Cependant,selon votre destination,vous pourrez bénéficier des avan-tages procurés par les accords com-munautaires et/ou internationauxde sécurité sociale, mais unique-ment pour la retraite de base.

LE CHÔMAGESalarié détaché Votre employeur vous maintient aurégime de l’assurance chômage fran-çais. Donc, en cas de licenciement,vous pouvez prétendre aux alloca-tions chômage comme si vous avieztravaillé en France. Si cela arrive,vous devrez vous inscrire commedemandeur d’emploi en Franceauprès de l’organisme dont dépendvotre domicile,ce dans les 12 moisqui suivent la perte de votre emploi.

Salarié expatrié au sein del’EEE/SuisseVous serez affilié au régime locald’assurance chômage mais unrèglement communautaire assurela coordination des différents sys-tèmes :• vous rentrez en France après avoirperdu votre emploi dans un autrepays de l’EEE/Suisse :si vous avezretravaillé en France depuis, lespériodes de travail effectuées àl’étranger seront prises en comptepour le calcul de vos droits, il fautremplir pour cela le formulaireE 301. Si vous n’avez pas retra-vaillé en France, vous ne pourrezprétendre qu’à une allocation for-faitaire.• vous restez dans le pays dans lequelvous travailliez : vous serez sou-mis au régime local d’assurancechômage.Attention,si en cours d’in-demnisation, vous décidez de ren-trer en France,vous pourrez conti-nuer à percevoir vos allocationsdurant 3 mois maximum,à condi-tion de vous inscrire comme deman-deur d’emploi et d’être en posses-sion du formulaire E 303 remplipar l’institution compétente de votreancien pays de résidence, prou-vant vos droits.• vous percevez des allocations chô-mage en France et décidez de par-tir à la recherche d’un emploi dansl’EEE/Suisse : vous continuerezà percevoir durant 3 mois maxi-mum vos allocations.Le formulaireE 303 sera nécessaire.

Salarié expatrié hors EEE/Suisse• Si votre employeur possède son

Conventions deSécurité sociale

La France est liée à 34 Etats

par des conventions

bilatérales de Sécurité

sociale. Ces conventions ont

pour objectif de coordonner

les législations de sécurité

sociale de deux Etats

signataires.

On peut noter que seuls 3

des 30 pays de l’OCDE n’ont

pas de convention de sécurité

sociale avec la France :

l’Australie, le Mexique et la

Nouvelle-Zélande.

Liste des conventions :

www.cleiss.fr/docs/textes/index

.html

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REPERES

SUR LE WEB

I CLEISS : www.cleiss.frI Assurance maladie :www.ameli.fr I CNAV : www.retraite.cnav.frI AGIRC / ARRCO :www.agirc.fr ; www.arrco.frI CRE-IRCAFEX :www.groupe-taitbout.comI Assedic : www.assedic.frI Caisse des Français del’étranger (CFE) : www.cfe.frI ASFE : www.asfe-expat.comI GMC Services :www.henner.comI April Mobilité :www.aprilmobilite.comI Gras Savoye :www.grassavoye.comI Groupe Taitbout :www.groupe-taitbout.comIWelcare : www.welcare.frI APREX : www.aprex.orgI APSE : www.apse-sante.comI ACS-AMI :www.acs-ami.com

Non exhaustif

Salarié expatrié dansl’EEE/SuisseLe droit communautaire prévoit lacoordination entre les régimes deretraite.Vous pourrez faire valoirvos périodes de travail effectuéesdans chaque Etat.Chaque institution s’occupant de laretraite auprès desquelles vous avezcotisé procède à un double calcul dela pension qu’elle doit vous verser :• un calcul en fonction de sa seulelégislation, c’est la pension natio-nale ;• un calcul en totalisant les pério-des accomplies dans chaque Etatet en proratisant en fonction desseules périodes effectuées sous lalégislation qu’elle applique,c’est lapension proportionnelle ou com-munautaire.Les montants sont comparés, et leplus avantageux des deux vous seraattribué par chaque institution.Salarié expatrié hors EEE/Suisse• Pays avec convention : lesconventions permettent de coor-donner les droits de pension, cha-que pays verse la part de retraitequi lui incombe, selon un calculqui diffère selon les accords : cal-cul par totalisation-proratisation(les caisses de retraite de chaquepays totalisent vos périodes accom-plies en France et dans l’autre Etatet calculent votre retraite commesi toute votre carrière avait été effec-tuée dans un seul pays,puis le mon-tant de la retraite versé par chaqueEtat est réduit en proportion desdurées respectives effectuées danschaque pays) ;ou liquidation sépa-rée (chaque pays calcule votreretraite en fonction de votre car-rière dans ce seul pays).• Pays sans convention : les dif-férentes retraites sont liquidéesséparément. Il ne peut pas y avoirde totalisation des périodes de tra-vail effectuées dans les différentspays.Vous devrez donc être atten-tif aux conditions émises par le paysd’accueil pour toucher votre retraite.Certains pays,par exemple,deman-dent à ce que le bénéficiaire soitrésident.Pour ne pas perdre vos tri-mestres effectués à l’étranger,vous

régime de sécurité sociale du paysoù vous résidez,si celui-ci est obli-gatoire.La Caisse des Français de l’étran-ger applique pour la septième foisune baisse de cotisation pour l’an-née 2008 destinée aux salariés.Autre mesure adoptée pour l’an-née 2008 : la suppression de larétroactivité.Les Français âgés de35 ans et plus,expatriés depuis plusde deux ans, peuvent adhérer à laCFE sans payer de droits d’entrée,ce jusqu’au 31 décembre 2008(d’ordinaire,tout Français installédepuis plus de 2 ans à l’étrangerdoit s’acquitter de deux annéesde cotisations rétroactives lorsqu’iladhère à la CFE).

COUVERTURE COMPLÉMENTAIRELa CFE rembourse les soins reçusà l’étranger dans la limite des tarifsappliqués en France. Ce n’est passuffisant dans les pays où les soinsont un coût très élevé,comme auxEtats-Unis par exemple.Vous aurezle choix d’opter pour des assuran-ces complémentaires.D’ailleurs,laCFE a passé des accords avec uncertain nombre d’entre elles.Par ailleurs, si vous ne souscrivezpas à la CFE,vous avez aussi la pos-sibilité de souscrire à une assuranceprivée en plus de l’adhésion au régimelocal de protection sociale. Cer-taines proposent une couverturesanté dite « au premier euro » (cha-que euro dépensé est remboursé),d’autres proposent des solutionsadaptées à votre situation,des solu-tions de prévoyance... etc.

EEE = Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre,

Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grande-Bretagne,

Grèce, Hongrie, Irlande, Islande,Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne,

Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie,

Slovénie, Suède.Odile Gnanaprégassame

et Farah Boucherak

pouvez souscrire volontairementà l’assurance vieillesse auprès de laCFE pour assurer la continuité avecle régime de retraite français (voirplus bas).

A savoir• Si vous avez travaillé en France,dans l’EEE/Suisse et dans un payssignataire d’une convention bilaté-rale de sécurité sociale, le calculde votre retraite sera fait dans lecadre des règlements communau-taires et de l’accord bilatéralconcerné.Le montant le plus avan-tageux des deux vous sera accordé.• Concernant la retraite complé-mentaire,les salariés expatriés peu-vent cotiser,de manière individuelleou par le biais de leur entreprise,auprès des caisses spécialisées, laCaisse de retraite des expatriés(CRE) pour les employés ou l’Ins-titution de retraite des cadres etassimilés de France et de l’extérieur(IRCAFEX) pour les cadres. Cescaisses prennent le relais des cais-ses complémentaires de retraitefrançaises ARRCO et AGIRC.• Enfin, vous pouvez égalementracheter vos périodes d’activités àl’étranger auprès de la Caisse natio-nale d’assurance vieillesse (CNAV).

LA CAISSE DESFRANÇAIS DEL’ÉTRANGERLa Caisse des Français de l’étran-ger (CFE) est l’organisme de sécu-rité sociale chargé de l’assurancevolontaire pour les expatriés. Ellecouvre la maladie-maternité-inva-lidité,les accidents du travail-mala-dies professionnelles et la vieillesseen coordination avec le régime géné-ral français de protection sociale.Vous ne perdez aucun droit au départde la France comme au retour.Enreprenant une activité salariée enFrance, vous réintégrez automati-quement le régime général de pro-tection sociale français.En adhérent à la CFE,vous béné-ficiez de prestations de Sécuritésociale comme si vous étiez restéen France. Attention, cette adhé-sion ne dispense pas de cotiser au

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I Bien gérer son patrimoineVous êtes expatrié ? Il va falloir vous intéresser de près à la gestion de votre patrimoine. En effet, ce que vousavez prévu en termes de succession ou de prévoyance par exemple peut se trouver modifié, car vous sortez ducadre légal français. Mais c’est aussi l’occasion d’optimiser votre patrimoine.

« J’aide les clients à prendreconscience de leurs objectifs patri-moniaux ».C’est ainsi que PhilippeBaillot, directeur de Bred BanquePrivée définit le rôle d’un conseil-ler en gestion de patrimoine. « Leclient expatrié doit mettre à jour sesbesoins sur le plan financier : quelssont mes actifs et quels sont mes pas-sifs ? Par exemple : j’ai un enfantqui veut aller étudier à Harvard, celava me coûter 100 000 dollars. Lemeilleur actif à mettre en place estl’achat d’actions en dollars, car monpassif est en dollars. Il faut trou-ver une corrélation entre le passifet l’actif. »

DIFFÉRENTSPARAMÈTRESLes préoccupations en matière degestion de patrimoine ne sont pastrès différentes pour un résident ouun non-résident français. Seule-

ment, en devenant non-résident,la question s’avère plus complexecar de nombreux paramètresentrent en jeu en matière de fis-calité et de régime matrimonialnotamment. Ces paramètres vontengendrer un certain nombre dechangements par rapport à votresituation lorsque vous étiez rési-dent français.Voici donc quelquesexplications pour y voir plus clair.

Avant tout,il faut déterminer votrestatut fiscal.Vous vivez à l’étran-ger mais êtes-vous aussi non-rési-dent fiscal ? Aux yeux de l’administration fis-cale française, vous êtes non-rési-dent fiscal français si vous remplis-sez au moins les trois conditionssuivantes :• vous ne possédez pas votre foyerou votre lieu de séjour principalen France.

• vous n’exercez aucune activitéprofessionnelle salariée ou nonsalariée en France,sauf si elle estaccessoire.• vous n’avez pas en France le cen-tre de vos intérêts économiques,c’est-à-dire que la France ne doitpas être le lieu de vos principauxinvestissements,le siège de vos affai-res, le centre de vos activités pro-fessionnelles,le lieu d’où vous tirezla majeure partie de vos revenus (source :www.impots.gouv.fr- arti-cle 4B du CGI ).Il faut être vigilant quant à l’inter-prétation de ces critères. Des casparticuliers peuvent se présenter :par exemple si votre conjoint oupartenaire PACS et vos enfantsmineurs restent en France durantvotre expatriation, votre domi-cile fiscal demeure en France.Autre situation : vous êtes installéavec votre famille à l’étranger,maisvous exercez votre activité pro-fessionnelle en grande partie enFrance, vous serez donc considérécomme résident fiscal français.Tout ceci n’est pas sans consé-quence, car même en étant domi-cilié à l’étranger,vous devrez rem-plir une déclaration de revenus enFrance auprès du Centre des impôtsdes non résidents.Vous ne serez sou-mis à l’impôt sur le revenu que survos revenus de source française.A noter que les règles qui établis-sent le domicile fiscal peuvent êtremodifiées par les conventions fis-cales éventuelles établies entre laFrance et le pays de résidence.Ces conventions vous évitent la dou-ble-imposition, sans que cela nerende les choses plus simples pourautant.

Dossier pratique

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I La gestion depatrimoine devientcomplexe lorsque

l’on devient non-résident. De

nombreuxparamètres entrent

en jeu en matièrede fiscalité et de

régime matrimonialnotamment.

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58 VIVRE A L’ÉTRANGER I JUILLET 2008

Dossier pratique

REPERES

SUR LE WEB

I Crystal Finance :www.groupe-crystal.comI BRED Banque Privée :www.bredbanqueprivee.comI La Compagnie 1818 :www.lacompagnie1818.com

Non exhaustif

INCIDENCE DURÉGIME MATRIMONIALUn couple marié sans contrat demariage peut changer plusieurs foisde régime matrimonial au cours desa vie sans en être conscient ! Et celan’est pas sans conséquence en cas dedivorce ou de décès intervenant en l’ab-sence de toute mesure prise auprèsd’un notaire. Le texte de référenceest la Convention de La Haye datantdu 14 mars 1978, entrée en vigueuren France le 1er septembre 1992.Si vous vous êtes marié sans contrataprès le 1er septembre 1992, le sta-tut matrimonial de votre coupledépendra du pays où vous établirezvotre première résidence commune.Par exemple,vous vous êtes marié enFrance,mais vous partez juste aprèsvous établir en Australie, c’est lerégime légal de l’Australie qui entreen vigueur, celui de la séparation debiens. A noter qu’en l’absence decontrat de mariage, tous les paysimposent un régime légal,en Francepar exemple, c’est la communautéde biens réduite aux acquêts, enGrande-Bretagne, la séparation debiens,aux Pays-Bas,la communautéuniverselle...Pour les couples mariés sans contratavant le 1er septembre 1992,le droitinternational privé français stipuleque c’est le premier domicile matri-monial effectif et stable où les épouxfixent leurs intérêts pécuniaires quiest pris en compte.Une modification du domicile matrimo-nial ou un changement de nationalitéaprès le mariage n’y change rien.Quoi qu’il en soit, que le mariageait eu lieu avant le 1er septembre 1992ou après cette date, les époux ontla possibilité de modifier le régimematrimonial régissant leur union parun acte notarié post-mariage (arti-cle 6 de la Convention de La Haye).Dernier point et non des moindres :sachez que la Convention de La Hayeprévoit trois cas de changement auto-matique du régime matrimonial :• Si deux époux français se marientet vivent quelques années en Italie,leur mariage est soumis à la loi ita-lienne. S’ils reviennent habiter en

de déductions sur les charges et lesamortissements.Autre investissement privilégié :lasouscription d’une assurance-vie.D’après Bruno Narchal, il s’agitdu « placement préféré des Fran-çais car il permet de préparer lesrevenus futurs ou la succession. »En souscrivant un contrat d’assu-rance-vie multi-supports et multi-devises de droit français, alors quevous êtes toujours non-résident fis-cal français, vous bénéficierezd’avantages fiscaux :pas de prélè-vement sociaux sur les retraits, etsurtout, en cas de décès, le capitaltransmis ne sera pas soumis à la taxede 20 %, prélevée au-delà de152 500 € par bénéficiaire.Sachant que les biens immobiliersdétenus en France par un non-rési-dent sont soumis à l’ISF, le contratd’assurance-vie et tout autre pla-cement financier y échappent donc.Le Luxembourg constitue une plate-forme incontournable et sécurisée enmatière d’assurance-vie. « On peuty souscrire des contrats multi-devi-ses sur mesure, tout en profitant dela neutralité fiscale du Luxembourg »,explique Bruno Narchal.Cependant,gare au retour en France !Si vous avez opté pour tel ou tel inves-tissement (mobilier ou immobilier),il est important de ne pas vous préoc-cuper uniquement des avantages qu’ilsvous procurent en tant que non-rési-dent. Il faut aussi penser à ce quiva se passer lors du retour en France,lorsque vous redeviendrez résidentfiscal français.En rentrant,vous pou-vez conserver vos comptes ainsi quevos biens immobiliers à l’étranger,à condition de les déclarer.Vous serezalors imposé sur l’ensemble de vosrevenus de sources française et étran-gère à partir de la date de votre retour.Et la totalité de votre patrimoine seraprise en compte pour le calcul del’ISF. Parce que chaque cas est par-ticulier et nécessite un examen atten-tif de toutes les données,il est recom-mandé de faire appel à un expert,caren pensant qu’un placement est pro-fitable, il peut se révéler être en faitun gouffre financier.

Odile Gnanaprégassame

France,c’est la loi française qui s’ap-pliquera.• Si deux époux français se marientet résident en France,leur mariage estsoumis à la loi française. Mais s’ilsrésident en Allemagne durant plusde dix ans par la suite, leur mariagesera soumis à la loi allemande.• si l’un des époux français travailleen Norvège et l’autre reste vivreen France,c’est la loi française quis’applique car il n’y a pas de rési-dence commune,et dans ce cas,c’estla loi nationale qui prévaut.

OPTIMISER SONPATRIMOINE IMMOBILIER ETFINANCIER« Qui dit plus de complexité dit aussiplus de possibilités »,déclare BrunoNarchal, Président de CrystalFinance.Mais il n’est pas questionici de vous enrichir.« Le conseil patrimonial ne crée pasd’argent, c’est le client qui génèrela richesse, affirme Philippe Bail-lot. Je propose des solutions pourl’optimisation de ses modalités dedétention et de placement. Danscette approche, la fiscalité doitrester un élément second ». Précisons que le non-résident fiscalbénéficie de quelques avantages fis-caux à connaître.Et même sans rai-sonner en termes de « produits »mais suivant une logique de construc-tion patrimoniale,il existe des inves-tissements à privilégier,comme parexemple la location en meublé oul’assurance-vie.Le statut de loueur en meublé pro-fessionnel ou non professionnel,pré-sente de nombreux atouts : obten-tion facilitée d’un crédit, gestion del’appartement ou du local acquisconfiée à un gestionnaire de premierplan qui assurera sa tâche durant neufans au minimum.Outre l’apport régu-lier de revenus,des avantages fiscauxsont octroyés :il s’agit d’un bail com-mercial et les revenus issus de cettelocation ne constituent pas des reve-nus fonciers mais des Bénéfices Indus-triels et Commerciaux qui profitentd’un abattement de 71 % ! Par ail-leurs, le loueur en meublé bénéficie

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