gr sentiers n° 188 - octobre 2010 - 47° année

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BELGIQUE - BELGIË P.P./P.B. CHARLEROI B-802 Association reconnue par le Commissariat Général au Tourisme Membre de la Fédération Européenne de Randonnée Pédestre N° Agrément P 302 147 Périodique trimestriel édité par les Sentiers de Grande Randonnée asbl Numéro 188 47° année Octobre 2010 AUTORISATION DE FERMETURE TOELATING GESLOTEN VERPAKKING CHARLEROI X B-802 EDITEUR RESPONSABLE M. VRYDAGH Rue de Nivelles, 13/5 - 1476 Houtain-le-Val Récits Sept jours sur Chamonix – Zermatt Sur le nouveau sentier de la Semois Randonnée sur le volcan du Cantal Le tour des Dents du Midi

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Kenya : en marche avec les Turkanas - p. 9-10 Notes de lecture : La fin d'un mythe ? par S. Dubois et A. Linard - p. 11 Marcher : marcher en montagne, dérisoire et grandiose - p. 14-15 Chamonix - Zermatt - p. 20-22 Province du Hainaut : entité de Binche - p. 23-26 Semois : GR 16 - p. 27-30 Cantal : randonnée sur le volcan du Cantal - GR 400 - p. 31-34 Dents du Midi - p. 35-37

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BELGIQUE - BELGIË

P.P./P.B.

CHARLEROIB-802

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N° Agrément P 302 147

Périodique trimestrielédité par les Sentiers deGrande Randonnée asbl

Numéro 18847° année

Octobre 2010

AUTORISATION DE FERMETURETOELATING GESLOTEN VERPAKKING

CHARLEROI X B-802

EDITEUR RESPONSABLE M. VRYDAGHRue de Nivelles, 13/5 - 1476 Houtain-le-Val

RécitsSept jours sur Chamonix – Zermatt Sur le nouveau sentier de la SemoisRandonnée sur le volcan du CantalLe tour des Dents du Midi

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AU SOMMAIRE DU N° 188

Le mot du président ......................................P 4

En guise d’éditorialPour que vivent nos sentiers…............................................P 4

BalisagePhoto clin d’œil ....................................................................P 6Bravo à nos baliseurs ...........................................................P 6L’écolage de Sabine..............................................................P 6Tout en balisant le GR57…...................................................P 7

Forum des lecteurs .........................................P 8

Galerie de portraitsRoger Job, en marche avec les Turkanas.............................P 9

Coin lecture« Compostelle, la fin d’un mythe? »....................................P 11

Ficelles et tuyauxDans quel état j’erre ? ........................................................P 12Appel à la Faculté ! .............................................................P 13

Ambiance randoMarcher en montagne : dérisoire et grandiose .................P 14

Histoires naturellesUn ingénieur talentueux ....................................................P 16

Petit roman-photoSignes et balises en forêt de Soignes….............................P 19

RécitsSept jours sur Chamonix – Zermatt ..................................P 20Sur le nouveau sentier de la Semois..................................P 27Randonnée sur le volcan du Cantal ...................................P 31Le tour des Dents du Midi .................................................P 35

Idée randoRandonnée dans l’entité de Binche.................................. P 23

InfosRando pêle-mêle ................................................................P 38Les topo-guides de la FFRandonnée..................................P 40

La vie de nos GRInstantanés sur le GR 57 ....................................................P 41Petite gazette en blanc et rouge ......................................P 42Modifications sur nos GR....................................................P 46

Toutes les infos utiles ................................P 47

La boutique aux topo-guides..............P 48

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Sommaire

Photo de couverture :

Sur le GR123 à Deux-Acren. JMM

Edité avec l’aidedu Commissariat Général au Tourisme

de la Région Wallonne

Les Sentiers de Grande Randonnée - SGR ASBL. La repro-duction ou la traduction des articles publiés dans GR SEN-TIERS INFOS est soumise à l’autorisation écrite des SGRASBL. Les articles signés n’engagent que la responsabilitéde leurs auteurs. Leur publication ne signifie nullement quel’association en défende le contenu.Respect de la vie privée : les données à caractères person-nel de nos membres sont enregistrées dans les fichiers del’association. Ces données sont traitées par les SGR dansle cadre de leur administration journalière. Elles sont sus-ceptibles d’être utilisées dans le but de mener des cam-pagnes d’information personnalisée et de promotionconcernant nos réalisations. Elles sont aussi susceptiblesd’être utilisées pour la personnalisation de publicités por-tant sur des produits liés au tourisme pédestre. Si vous nesouhaitez pas recevoir de telles informations, vous pouveznous le faire savoir, soit par courrier électronique ou par faxau trésorier, soit par simple lettre expédiée au siège socialde l’association ou à l’adresse de contact permanente.Vous disposez d’un droit d’accès et de rectification à l’infor-mation personnelle vous concernant.

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Le mot du

présidentÇa y est ! Notre volumineux stock de topo-guides est installédans un local digne de ce nom à Mundo-N. La partie la plusingrate de notre déménagement est terminée. Je profite deces lignes pour remercier chaleureusement tous ceux qui ontpassé leur dimanche à effectuer ce travail d’Hercule. Unremerciement tout particulier à Marc Charlot, qui a effectuél’aménagement du local (cloisons, portes, étagères…) et quinous a procuré les véhicules indispensables au transport des40000 guides.

La prochaine étape sera l’emménagement à Mundo N. Ildevrait avoir lieu avant la fin de l’année. Pour la première foisdepuis longtemps, nos activités seront rassemblées en unseul lieu. Restera à assurer une présence au bureau avant depasser à l’engagement d’un permanent. Lors du prochainnuméro de «GR Sentiers », je pourrai vous en dire plus sur l’or-ganisation pratique de notre bureau et des services que nousvous y offrirons.

À la mi-octobre, notre coordinateur technique s’envolerapour l’Italie (Foligno), où il représentera les SGR à la 40e réu-nion de la Fédération européenne de la Randonnée pédestre.Ce rendez-vous annuel est important, car il permet de garderle contact avec nos voisins immédiats et de participer à desateliers thématiques, dont celui de l’uniformisation du bali-sage. Nous avons toujours défendu le fait qu’un sentier euro-péen (les fameux itinéraires « E ») doit être balisé de manièreuniforme du début à la fin. Et ce n’est absolument pas le casaujourd’hui. Il ne faut pas aller bien loin pour se rendrecompte de cet état de fait. Prenez le GR 5 : vous démarrez deHollande « en blanc et rouge » et vous poursuivez en Belgiquede la même manière. Mais dès que vous passez la frontièreluxembourgeoise, les choses se corsent : plus de blanc etrouge, mais bien un balisage jaune sous forme de ronds et detriangles. Vous continuez vers la France, convaincu que dansla patrie fondatrice des GR, vous allez retrouver vos balisespréférées… Eh bien non ! Le nord-est de la France étant gérépar le Club vosgien, vous suivrez des rectangles rouges avantde retrouver le « blanc et rouge » bien plus loin. Il est bien nor-mal de respecter les spécificités de chacun ; mais les itiné-raires européens devraient être balisés de manière uniforme,ceci dans l’intérêt des grands randonneurs. La balise GR étantla plus utilisée en Europe, elle se prêterait très bien à ce genred’exercice. Une autre solution serait de garder le balisage propre à chaque pays ou association, mais de le doubler régulièrement d’une balise européenne commune à tous.Actuellement, chaque pays y va de sa propre création alorsqu’il ne devrait pas être bien compliqué de créer une balisecommune. Que de discussions en perspective !

À l’heure où vous lirez ces lignes, le vacarme des premièrescartouches résonnera dans nos champs et forêts. La saison de chasse recommence, avec ses désagréments et ses dan-gers. Avant de chausser vos bottines, n’oubliez pas de vousrenseigner au sujet de votre itinéraire particulièrement surles tronçons forestiers. Vous trouverez les adresses utiles endébut de chaque topo-guide.

En vous souhaitant que le « blanc et rouge » vous offre vosplus belles randonnées automnales,

Marc Vrydagh

GR SENTIERS INFOS

En guise d’éditorialPour que vivent nos sentiers…

Depuis la créationde notre associa-tion, il y a mainte-nant un demi-siè-cle, nous n’avonscessé de dévelop-per nos sentiers deGrande Randonnée.D’année en année,in lassablement,nous avons tissé ceréseau balisé de nospetites marquesblanc et rouge à telpoint qu’il dépasseaujourd’hui quatre

mille kilomètres. Quatre mille kilomètres d’itinéraires où lesrandonneurs trouvent leurs plaisirs, sinon leur bonheur ;quatre mille kilomètres pour découvrir les plus beaux coinsde Wallonie.

Pour nous donc, toutes nos voies vertes constituent toutbonnement notre terrain de jeu. Cet espace d’évasion etde découverte est un bien inestimable, mais trop souventmésestimé… comme l’air qu’on respire. Il faut être contraintd’arpenter asphalte ou béton pour en apprécier le charmeet le prix. Comment expliquer autrement le succès de nosGR auprès des randonneurs néerlandophones ? Ces sentiers et chemins constituent aussi une véritable ri-chesse patrimoniale ! Bien souvent, ils gardent la mémoirede la vie d’avant la civilisation motorisée. Les chemins desMorts ou des Messes perpétuent le souvenir de la vie pa-roissiale d’antan. Sentier du Facteur, voie de la Poste, chemindes Écoliers, voie Herdalle et tous ces sentiers qui sillonnentles anciennes régions minières… autant de survivances d’unmode de vie révolu : ils datent de cette époque où grandset petits arpentaient les campagnes à pas d’homme, où lesouvriers marchaient vers leurs chantiers et puits de mine,où les habitants… et les troupeaux animaient les ruellesdes villages. Chemins, sentiers, chapelles et croix – d’occisou de carrefours –, c’est bien le « petit patrimoine des hum-bles » comme aime à le répéter notre « Sentinelle des sen-tiers ». Ces chemins de la mémoire mériteraient bien unepolitique plus attentive.

Car Dieu sait s’ils sont menacés, nos sentiers ! Il y a les or-nières et fondrières, parfois irréversibles, que les motorisésde tous poils creusent, envers et contre tout, à travers cam-pagnes et forêts. Il y a les monceaux de détritus qui en-combrent certaines voies rurales. Et les randonneurs quiparcourent notre GR 412 ne nous démentiront pas. Il y al’incivisme de tel propriétaire, de tel cultivateur qui accapa-rent en douce le sentier riverain. Il y a les interdictions abu-sives. Il y a, surtout peut-être, l’incurie de nombreuses com-munes auxquelles incomberait l’entretien de cette voirie

Sinistre présage ?

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Edito

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publique. Sans doute, observe-t-on, çà et là,d’heureuses exceptions : telle entité du Brabantwallon mène une politique exemplaire dans cedomaine. Au cœur du Borinage, il m’est arrivéde croiser un ouvrier communal en train de fau-cher « notre » GR 412. Mais à côté de ces castrop rares, que de sentiers et chemins en dés-hérence ! En première ligne de cette campagne,notre « Sentinelle des sentiers » se heurte à cetteinertie communale au cœur même du parc na-turel du Pays des Collines !Ainsi, inexorablement, ce précieux réseau desentiers, de voies champêtres, de chemins fo-restiers se rétrécit-il. Combien de fois d’ailleurs,nos délégués provinciaux ne sont-ils pascontraints de chercher une alternative à un sen-tier condamné, à un chemin entravé par un lo-tissement… ? Les modifications d’itinéraires pu-bliées sur notre site ou dans une rubriqueparticulière de « GR Sentiers » attestent la réalitéde ce phénomène.

Heureusement, certaines associations environ-nementales s’en sont inquiétées et ont réagi.C’est ainsi que, depuis quelques années, octobreramène l’opération « Rendez-vous sur les sen-tiers ». Lancée en 2006 par Inter-EnvironnementWallonie, cette croisade est relayée activementpar l’association « Sentiers.be ». Ce « Rendez-vous» invite communes et groupes locaux à lo-caliser un sentier ou une portion de voirie vertetombé en désuétude ou « simplement » victimede l’une ou l’autre menace. À eux aussi de pren-dre en charge la réhabilitation. Et à visiter lesite www.sentiers.be, il est fort réjouissant deparcourir la liste des groupes porteurs de pro-jets : une petite cinquantaine de communes,associations et groupements divers, un parti-culier même… qui prennent ainsi à cœur d’as-surer la viabilité d’un chemin vicinal.

Une ombre au tableau cependant : parmi tousces défenseurs actifs de la voirie verte, uneseule présence nominale de notre association :les SGR de la province de Liège. Était-ce pourtantutopique de rêver à une ou deux opérationsSGR dans chaque province ? La sauvegarde dessentiers, c’est quasiment notre raison d’êtrepuisque notre vocation, notre raison sociale ins-crite dans nos statuts, c’est de favoriser la ran-donnée pédestre. Et si nous commercialisonsdes topo-guides, l’entretien des itinéraires nerelève-t-il pas, dans une certaine mesure, duservice après-vente ? Je sais bien, il n’est déjàpas aisé d’assurer toujours un balisage impec-cable. Et puis, c’est aux communes qu’in-combe… Oui, tout cela est bien vrai. Maissomme toute, il suffit de consacrer un week-end à sauvegarder une portion de « nos » sen-tiers. Ne dit-on pas que « les petits ruisseauxfont les grandes rivières » ? L’année prochaine peut-être ? Pour cette fois,l’honneur est sauf grâce à nos valeureux Lié-geois !

Jean-Marie Maquet

Images et chiffres à l’appui des mots

Pour nos membres plus sensibles aux chiffres qu’aux lettres, j’aimerais mettreen relief les nombreux cas auxquels nous sommes régulièrement soumis dansla gestion de nos itinéraires pédestres. Qui n’a jamais eu recours aux avertisse-ments répertoriés trimestriellement dans « GR Sentiers » et sur notre site ? Quin’a jamais été confronté à une interdiction de passage intempestive ?Dans un coup d’oeil rétrospectif, remontons seulement à l’année 2008, annéeoù la fonction de « Sentinelle » apparut nécessaire pour la pérennité de nos sen-tiers. Au vu seulement de ces trois dernières années, que de tronçons litigieuxdont le sort est en suspens ou définitif !

Et pour être vraiment exhaustif, il conviendrait d’ajouter les démarches de nospartenaires Sentiers.be et Itinéraires Wallonie, plus spécialisés en matière deréhabilitation et en matière juridique.

Voici une litanie de « morceaux » choisis, GR et hors GR : Hamoir : sente des pêcheurs (Idée rando du nº 184) – entravé ; Blégny : sentiervicinal nº 32 (Idée rando du nº 187) – entravé ; Dréhance : sentier vicinal nº 22 –entravé ; Anseremme : sentier vicinal nº 22 – entravé ; La Roche : un tronçon duGR 57 – problématique ; Cambron-Saint-Vincent : sentier sur la RB 4 Hainaut –dégagé par nos soins ; Wasmes : sentier en bordure du terril de La Marcasse (GR412) – tronçon abandonné et modifié ; Faulx-les-Tombes : sentier nº 80 (sur laRB 1 Namur) – abandonné et modifié ; Ellezelles : sentier nº 225 (sentier du Fac-teur) sur le GR 129 – abandonné et modifié ; Ellezelles : sentier nº 115 – réhabilitéen 2009 ; Bernissart : tronçon du GR 412 – méchamment embroussaillé ;Laplaigne : sentier de la digue sur le GR 123 et la RB 15 Hainaut – réhabilité en2009 ; Thuin (Les Waibes) : sentier des 42 sur le GR 129 et la RB Hainaut – réha-bilitation SGR en 2009 ; Vyle-et-Tharoul : RB 1 Liège – modifié ; Saint-Sauveur :sentier de la Comtesse – réhabilité en 2009 ; Hornu : terril du Levant – modifié ;Frasnes-lez-Anvaing : chemin communal nº 96 – problématique.

Michel Richart,Alias « Sentinelle » G

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Massacre sur un tronçon du GR 125.Le GR 123…

avant l’opération « RV sur les sentiers ».

C’était un vieux chemin pavé !

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BalisagePhoto clin d’oeil

Attention, castors !Cette photo, je l’ai prise surle GR 57, non loin duconfluent des deux Ourthes.Incontestablement, les cas-tors sont bien là chez eux,comme vous le confirmerad’ailleurs l’article de la ru-brique « Histoires naturelles ».Vous y lirez que leur coloni-sation de certaines valléesardennaises n’est pas dé-nuée de bienfaits. Mais cen’est pas non plus sans (petits) inconvénients pourle balisage de nos GR. Avisdonc à nos baliseurs pourqu’ils veillent au grain !

JMM

Bravo à nos baliseurs !Notre coordinateur technique a reçu un message bien sym-pathique, que je me fais un plaisir de transmettre à nos ba-liseurs. Hommage donc à leur dévouement anonyme :

« Hallo,Aujourd’hui j’ai randonné sur une partie du GR 126 (LaRonce – gare de Flawinne : plus ou moins 25 km), un jolitrajet. Mes félicitations pour les baliseurs, dont le travailest fantastique (pas évident dans quelques localités). Et…les petites plaques “changement de direction” avec lesflèches blanches sur fond gris… elles sont magnifiques,du jamais vu !Salutations et merci. »

Roger Moris [email protected]

L’écolage de SabineNombreux sont les randonneurs qui témoignent sympathieet gratitude envers tous les baliseurs bénévoles qui, chaqueannée, dès les premiers beaux jours, rafraîchissent lesmarques blanc et rouge de leur tronçon. Ils sont plus d’unetrentaine par province à entretenir chacun une quinzainede kilomètres en moyenne, apposant un autocollant ici,jouant du pinceau là-bas. Vous les voyez passer, portant leurkit de « tagueur des SGR », épiant toutes les opportunités desupport. La plupart sont aussi des randonneurs qui veulentà leur tour rendre le service que d’autres baliseurs leur ontoffert à maintes reprises. À force de fréquenter les sentiersde grande randonnée, le futur baliseur acquiert de plus enplus de perspicacité et fera inévitablement un bon baliseursurtout si on l’accompagne à ses débuts. Il entre d’ailleurs

dans les attributions de chaque délégation de province d’ac-cueillir les candidats en leur proposant un petit écolage surle terrain avant qu’ils ne se lancent dans l’aventure en soli-taire.

C’est le cas de Sabine Blockmans, une jeune candidate bali-seuse qui s’est proposée pour entretenir deux tronçons dela province de Namur : une future nouvelle section du GR577 de Vonêche à Martouzin et une portion du GR 126 deMartouzin à Gedinne. Accompagnée de Micheline et Marcel,Sabine s’est exercée à l’art du balisage pour indiquer, selonle cas, la continuité du sentier, le changement de directionou la mauvaise direction. Quelques heures d’un beau di-manche matin ensoleillé ont suffi pour que Sabine com-prenne comment procéder aux carrefours et rues d’un vil-lage, sur les chemins campagnards ou sur les sentiers etbifurcations d’une forêt. Forte des conseils judicieux de Micheline, Sabine peut main-tenant voler de ses propres ailes. On ne peut que la féliciterpour son engagement. Grâce à elle et à toutes les équipes

Écolage sous bonne surveillance !

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Balisagede baliseurs, la qualité de notre réseau blanc et rouge s’amé-liore d’année en année. C’est tout bénéfice pour l’image demarque des SGR et pour le confort des usagers de nos che-mins. Tous nos encouragements et bravo encore à Sabine.

Si cet article suscite d’autres futures vocations, il est sansdoute utile de rappeler quelques conditions avant de pro-poser ses services au délégué provincial en tant que baliseurou baliseuse :

• être membre des SGR ;

• se soumettre à un petit écolage ;

• participer à la réunion annuelle des baliseurs ;

• transmettre au délégué provincial le rapport annuel deson activité et lui signaler les éventuels problèmes ren-contrés.

• En contrepartie, les SGR remboursent les frais des dépla-cements et d’achats de matériel. Le (la) baliseur (euse) re-çoit la peinture, les autocollants et le topo-guide concernépar son tronçon. Et il (elle) gagne aussi en estime de soien faisant œuvre gratuite, utile et durable.

Marcel Jaumotte Délégué de la province de Namur

Tout en balisant sur le GR 57…Une première fois, nous avons rencontré un jeune hommeespagnol, habitué du sentier de Saint-Jacques et des autresgrands sentiers français. Il était surpris de la beauté de lavallée de l’Ourthe, de ses déclivités et de la solitude qu’il yvivait. Il n’avait rencontré aucun randonneur depuis son dé-part de Saive et nous n’étions pas loin de Maboge ! C’estdonc avec beaucoup de plaisir, même s’il ne maîtrisait pasbien notre langue, que nous avons parlé randonnée pendantplus de vingt minutes. Il nous dit la difficulté, en Belgique,de trouver des lieux d’hébergement proches du parcours.Curieux et surpris, il s’est intéressé à l’organisation du bali-sage et à notre équipement.Une autre fois, c’est aussi notre petite caisse avec le matérieldu parfait baliseur qui a retenu l’attention d’un groupe decinq Hollandais très souriants. Ils nous ont raconté qu’ilsmarchent depuis 25 ans en suivant ces marques blanc etrouge et qu’ils avaient souvent fantasmé et inventé des his-toires au sujet de leur réalisation : trolls ou fées volantd’arbre en arbre et y déposant de petites barres rouges etblanches ? L’histoire ne dit pas s’ils furent déçus de découvrirdeux retraitées, les mains maculées de couleur, soufflantassises sur un muret au barrage de Nisramont. En tout cas,nous avons créé l’évènement de leur journée et notre ma-tériel a suscité la curiosité, à tel point qu’ils ont voulu im-mortaliser l’instant. Échange d’adresses « mail », envoi dephotos... C’est vraiment valorisant et encourageant de partager l’en-gouement de randonneurs étrangers, unanimes à louangerle balisage et la beauté des paysages découverts dans notresi belle Wallonie (trop méconnue par les autochtones ?)

Michèle RosouxSouvenir d’une agréable rencontre.

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Forum des lecteurs« Bonjour à tous,Un petit coucou du Luxembourg, où nous ne sommes pas loin d’arriver au termede notre projet du début d’année : parcourir le GR 57 par étapes !Ses sentiers nous ont émerveillés et quels bons moments nous avons passés enles parcourant, rien que du bonheur ! Nous espérons partager avec vous tous cesmerveilleux souvenirs.Avec toute notre amitié. »

Serge et Josette

Josette et Serge Albert n’arrêtent pas de sillonner le réseau de nos sentiers blancet rouge. Avec une fidélité indéfectible, ils nous font vivre ces nombreuses péré-grinations. Cette fois, leur bonjour est accompagné d’une carte postale « fait main» !

« Salut Michel, “Ça fait une beigne que je ne t’ai pas vutraîner dans mes ruelles. Qu’est-ce quetu deviens ? Moi ça va bien !Paraît que tu marches toujours sur leschemins !” C’est une chanson de Renaud qui metrotte dans la tête depuis une paire dekilomètres. Au moment où je t’écrisces mots, je suis sur le GR 129, quelquepart entre Ath et Attre. Cette bafouillepour te remercier. Je m’explique !Comme tu le sais, cela fait neuf moismaintenant que le gîte “Halahouppe” acessé ses activités. Depuis je ne marchaisplus, même plus avec mon chien. Pour-quoi ? Je n’en sais rien. Plus de motiva-tion, fatigué, déçu, impression de déjàvu ; plus le temps ? Bref ! Conséquencedramatique, Sam, mon chien, a pris sixkilos de déprime !Depuis six mois, je suis chauffeur àtemps plein pour les TEC. Travail que jefais avec autant de motivation et de

plaisir que mes jobs précédents. Deuxinconvénients à mes yeux : je m’encroûteassis derrière ce volant des heures du-rant ; et les attentes en gare de Lessines,Silly, Enghien et Ath pendant plus de 2heures parfois !Or donc, ce matin-là à Ath, une météoprintanière et un mal de dos lancinantm’ont poussé à sortir de ma boîte deconserve pour aller me dégourdir lesjambes dans les rues de la ville. Et c’estlà que je l’ai vue, rectiligne, nette, auxcouleurs tranchantes, brillantes sur legris terne du béton du poteau : lamarque blanc et rouge des SGR !Grand gamin que je suis, tel un Sioux,j’ai suivi la piste. Marque après marque,pas après pas, je m’aventurais ainsi auxalentours d’Ath, un jour dans un sens,un jour dans l’autre. Pour la petite his-toire, par un bel après-midi, pris par lejeu, je me suis retrouvé un peu loin demon bus. Résultat : une course effrénéepour reprendre mon service à temps. Bref ! C’est ainsi que j’ai découvert Ath

(que je croyais connaître) et surtoutque j’ai attrapé le VIRUS de la rando. Iln’est plus une semaine où je ne parspas faire mes 20 kilomètres minimumsoit en suivant un GR soit en faisantune RB ou encore en aménageant unGR pour aller à un rendez-vous parexemple.Ces randonnées sont ludiques (il s’agitd’un jeu de piste géant à quoi j’ajoutede la cartographie) et intellectuellementapaisantes (seul à suivre les traces).Randonnée que je fais avec la bénédictionde toute la famille, car marcher est bé-néfique pour mon corps, mon esprit etmon âme.Je voulais donc simplement vous re-mercier, toi et tes compagnons baliseurs,pour ce travail titanesque que vousfaites pour nous offrir ces pures journéesde bonheur.Au plaisir de te revoir au détour d’unchemin. »

Jean-Christophe

Un autre message plus substantiel et particulièrement réconfortant ! Il devrait constituer un fameux stimulant pour nos bali-seurs, qui doivent bien, quelquefois, se poser des questions et s’interroger sur l’utilité de leur tâche anonyme. Les confidencesde Jean-Christophe devraient les rassurer, une fois pour toutes, et les convaincre qu’ils réalisent, dans l’ombre, un travail«d’utilité publique ».

« Bonjour Michel,Ce dimanche 20 juin, huit randonneursfrasnois ont parcouru la très belle cam-pagne sonégienne avec ses châteaux.Très beau parcours sur des routes tran-quilles, des chemins herbeux et despetits sentiers ! Le parcours est trèsbien expliqué dans le topo-guide.Nous avons juste un peu hésité à Cam-

bron-Saint-Vincent, où nous avons casséla croûte dans le petit square. Malheu-reusement, le banc est inutilisable, cardépourvu de siège.Petite modification au point (5) : À l’ap-proche de Cambron-St-Vincent, lorsqu’onatteint le carrefour et qu’on fait un“gauche-droite”, il faut prendre le petitsentier qui saute le rieu du grand Vivier

juste après la deuxième maison (car,depuis votre passage, une nouvelleconstruction se dresse avant la premièremaison). C’était super malgré le tempsun peu frais, mais nous n’avons pas eude pluie. Encore félicitations à tous ceuxqui ont élaboré ce topo-guide ! »Bien à toi,

Lucie et Jean

Encore un groupe de randonneurs satisfaits d’avoir découvert un coin du Hainaut occidental en parcourant un itinéraire denotre dernier topo-guide de la série des Randonnées en Boucle. Voilà leur message adressé à notre responsable chargé de ladéfense des sentiers. Leur message apporte aussi un petit correctif au descriptif de cette RB hainuyère nº 2.

« Alors que la météo nous invite plutôtà une telle activité, j’ai vu ce lundi16/08, dans le JT de France 2, une sé-quence sur l’aqua-randonnée dans lesgorges du Verdon. Chacun ses goûts etpeut-être suis-je plutôt conservateur,mais je vois là encore quelque chose

d’inventé pour faire surtout du “busi-ness”. L‘interview d’une participante aachevé de me convaincre. Elle déclaraiten substance : “Je voulais faire quelquechose de concret plutôt que marcher”.J’ignorais que la randonnée pédestreétait à ce point fictive. On apprend tous

les jours... Ce qui semble par contre“concret”, c’est l’influence sur l’envi-ronnement, par le piétinement du lit dela rivière. Ce que les organisateurscontestent. Qui l’eut cru ? »

Francis [email protected]

Et pour terminer sur une communication de Francis Verlack. Elle laisse perplexe et a de quoi susciter la réflexion.

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Galerie de portraits

Lors de ses huit voyages chez les Turka-nas, le photoreporter Roger Job a ac-compli une longue marche de 663 kilo-mètres qui lui a permis d’entrer encontact avec ce peuple de pasteurs no-mades et de les comprendre. S’il n’avaitpas voyagé à pied, avec les hommes etleurs troupeaux, par les vastes étenduesdesséchées du nord-ouest du Kenya, àl’ouest du lac Turkana, aux confins del’Ouganda, du Soudan et de l’Éthiopie,le journaliste belge originaire de Winam-planche, près de Spa, n’aurait pas perçudans sa chair ce que vit ce peuple mé-connu, mais qui transmet un messageà l’humanité. Le réchauffement climatique menace laplanète de grands bouleversements,dont les Turkanas sont parmi les pre-miers témoins, face à leurs pâturagesde moins en moins verts, car le ciel aété trop longtemps vide de pluie. Mêmesi, à la moitié de 2010, la pluie est enfinrevenue et avec elle, l’espoir de survivreencore, sauvant un mode de vie ances-tral. Jusqu’au 16 janvier 2011, au musée dela Photo, à Mont-sur-Marchienne, unegrande exposition des photos de RogerJob montrera les Turkanas dans leur hu-

manité menacée. Ces photos, saisies aufil des huit voyages, vont de la séche-resse à la pluie, en racontant la vie degens dont on se demande où ils puisentl’énergie qui les pousse à reprendre laroute, chaque matin, avec leurs trou-peaux, en effaçant les peines de la veille.

« Comme un dindon en escadrille avecles oies bernaches »C’est la marche qui a permis à RogerJob d’être accepté par les Turkanas… « La connexion ne pouvait être verbale,en raison du traducteur qui faisait écranentre les gens et moi. Ni instrumentale,car un appareil photo ne signifie rienpour les Turkanas, il ne creusera pas lepuits qu’ils attendent. Il m’a fallu deuxou trois séjours pour comprendre quela meilleure intégration était la marche».Le grand Roger, avec ses quasi deux mè-tres et ses longs cheveux, a mis ses pasdans les traces des pasteurs nomades :« Pour eux, je devais avoir l’air d’un din-don qui rêve de voler en escadrille avecdes oies bernaches. J’étais bizarre. Ja-mais les Turkanas n’avaient vu un blancen train de marcher vraiment. Pour eux,les blancs se déplacent uniquement en4x4, car ils ne savent pas marcher. »

Sa plus grosse étape couvrit 43 bornesd’une traite, par 40 degrés, sur un solrocailleux, sablonneux, surchauffécomme le décor où les Blue Mountainsse dessinent en toile de fond. Uneépreuve dépassée par la conscience decommuniquer avec les Turkanas. « La première fois, j’ai marché 80 kilo-mètres et compris l’urgence de la si-tuation de ce peuple qui compte250 000 âmes et qui vit avec ses trou-peaux. Les Turkanas marchent avec leursvaches, leurs chèvres, leurs droma-daires, leurs moutons et leurs ânes. Unjour, ils marchent vingt kilomètres pouraller au pâturage. Le jour suivant, ilsmarchent encore trente kilomètres versle puits, en buvant moins d’un litre. Cequi signifie que les hommes, comme lesanimaux, boivent un jour sur deux. Moi,incapable de m’adapter, je devais boiresix à sept litres d’eau par jour pour tenir.J’emportais deux litres d’eau dans unsac relié à un tuyau pour m’hydrater enmarchant. Le reste de l’eau, et elle estlourde, était porté par les ânes, avecma tente. Je ne me séparais pas de monmatériel photo. »Chacun a sa manière de marcher. Cellede Roger était plus lente que celle deses guides. « Ce qui me sauvait, c’étaitd’aller avec les troupeaux. Ils progres-sent lentement. Les hommes, eux, sontplus rapides. Toutes les heures, ils pre-naient sur moi de quinze à vingt mi-nutes d’avance… Leur marche fluide,sans gestes parasites, est une méca-nique harmonieuse permettant de cou-vrir 80 kilomètres par jour sans boire. »Vrais nomades, les Turkanas dorment làoù ils s’arrêtent. « La mobilité est le se-cret de leur vie. Ils posent leur couver-ture par terre et se reposent alors qu’ilme fallait bien vingt minutes pour mon-ter la tente, enlever les épines d’acaciaet les pierres. »Pour suivre les Turkanas et témoignerde leur mode de vie, Roger Job s’estentraîné chez nous. « Avec mon chienArthur, avant les voyages, je m’efforçaisde marcher plusieurs heures par jour,pour être capable de tenir bon dans lachaleur et la sécheresse. »

« Adokolé jobo » ou le Blanc quimarcheÀ la longue, avec toutes ces heures pas-sées avec le troupeau, le reporter a mé-dité sur le sens de la marche… « La marche permet de se débarrasserdu carcan des habitudes. Comme tu doisporter ton matériel, tu ne t’encombresque de l’essentiel, tu t’allèges. Moi, jem’occupais surtout de la tente et du

Roger Job, en marche avec les TurkanasToujours en quête de l’humain, le photoreporter expose au musée de la Photo,à Mont-sur-Marchienne. Ses images racontent les pasteurs nomades menacéspar le réchauffement climatique. Après avoir cheminé avec eux, pour lescomprendre, le journaliste salue ceux qu’il nomme « les premiers derniershommes ».

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Avant de prendre des photos, Roger Job passe du temps avec les gens qu’il va accompagner. Quandils se sont habitués à lui, il leur demande s’il peut les photographier. Question de respect, de recon-naissance de l’autre. (Photo DR)

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Galerie

matériel photo. Mes chaussures étaientsolides pour résister aux épines et auxpierres coupantes. Pas à pas, la marcheme permettait d’entrer dans l’universde l’autre, des Turkanas. J’étais dans unautre temps puisque le temps n’avaitplus de sens. Autour de moi, les infor-mations percolaient, parvenaient à maconscience. Je comprenais les Turkanasen marchant à leurs côtés, avec leursanimaux. Le côté animal qui est en toiressort, à ce moment-là. Tu n’es plusque mouvement. Le centre stratégiquede ton corps ne réside plus dans ta tête,mais dans tes jambes. » À la longue, les Turkanas ont surnomméleur étrange compagnon du beau nomde « Blanc qui marche » ou encored’«Adokolé Jobo ».« J’aime beaucoup ce sobriquet qui mecompare à un phasme, ces insectes sansailes dont le corps allongé ressembleaux brindilles, comme de longues pattesqui remuent lentement. Je ressemblaispour eux à un phasme, car je me mou-vais au ralenti malgré mes longuesjambes. Le phasme est un insecte mi-métique. Je l’étais aussi, en m’assimilantaux Turkanas. Alors, quand j’arrivaisquelque part, je me présentais commeAdokolé Jobo et tout le monde riait. Là-bas, où il n’y a rien pour se distraire, lamarche était un remède contre l’ennui.J’étais heureux avant une longue

marche. Je me sentais de mieux enmieux, avec la distance. Les Turkanasont un curieux sens des distances. Toutprès, c’est à une heure de marche, aumoins. Un peu loin, c’est trois ou quatreheures. Loin, une journée, au minimum.Un soir où je disais rêver d’une douche,ils m’ont dit qu’il y avait de l’eau, dansla montagne, pas loin. On a marché septkilomètres et, au retour, j’étais aussitrempé de sueur qu’avant. »

« Les premiers derniers hommes… »La marche a conduit Roger Job au coeurdes Turkanas, vers ces « les premiers der-niers hommes », comme il dit avec gra-vité, lui dont le sens de l’humour estparfois corrosif. Dix ans avant d’exposerà Mont-sur-Marchienne, Roger Job avaitdéjà réalisé un premier reportage surces pasteurs nomades. Puis le climats’est mis à changer très vite. Enfin, du-rant une longue période de deux an-nées, de 2008 à 2010, il n’y a plus eu depluie. « J’ai cru que les Turkanas allaientdisparaître. Pendant des milliers d’an-nées, ce peuple avait résisté à toutesles épreuves, mais le réchauffement cli-matique décimait leurs troupeaux etcondamnait les Turkanas qui ne s’étaientjamais soumis à aucun pouvoir. Lors demon cinquième voyage, ils abattaienttous les animaux avant qu’ils ne meu-rent de faim. Je pensais que c’était lafin. Pourtant, dans les montagnes, j’ai

trouvé des Turkanas qui s’étaient adap-tés, malgré tout. Ils avaient trouvé unenouvelle forme de résistance. C’est là,avant que la pluie ne tombe, lors d’unde mes derniers voyages, que j’ai perçuque ces hommes sont notre passé, maisaussi notre futur. Quand tout notre sys-tème aura explosé, avec les blessuresque nous infligeons à la nature, et parceque le système économique est débous-solé, il nous faudra réapprendre à vivreavec ce qu’il restera. Les Turkanas, quine possèdent rien, sont capables de sur-vivre dans le dénuement le plus total.C’est en cela qu’ils sont postmodernes.Leur exemple nous serait alors précieux.Cette grande leçon, ils me l’ont appriseet j’ai découvert que, s’ils doivent saisirtoutes les opportunités pour survivre,j’en étais une, moi aussi. Je sais qu’il nefaut jamais juger les autres avec nos va-leurs. Pour m’approcher de leur culture,j’ai choisi de marcher à leurs côtés. L’ef-fort physique de la marche m’aidait àme délester des lieux communs. Lamarche me rendait plus perméable auxchoses de la vie. Disponible, j’allais aumême rythme que les Turkanas. Parfois,je me sentais perdu quand je ne lesvoyais plus cheminer devant moi, petitspoints sur l’horizon. Ils m’attendaienttoujours, sous un acacia. Quand ils mevoyaient, ils repartaient sans attendreque je récupère. Pour accomplir leurslongues marches, ils se protègent lespieds de sandales faites de lanières etd’une semelle en pneu de récupération.Ils se reconnaissent aux dessins laissésdans la poussière par les bandes de rou-lement des pneus. »Depuis son dernier retour, en juillet2010, quand il marche avec son chienArthur, Roger revoit les heures passéesdans la caillasse sous le soleil.« Je me dis que marcher grave tes sou-venirs dans ton corps. Tu as l’impressionque tes muscles sont devenus ta vraiemémoire. J’ai pensé appeler l’expo “Enmarchant”, mais c’était réducteur. Lamarche m’avait conduit aux Turkanaset c’était le but. Dire qui ils sont, direleur combat quotidien, dire leur huma-nité. »

Marcel Leroy

Du 25 septembre 2010 au 16 jan-vier 2011, au musée de la Photo, àMont-sur-Marchienne. Photos deRoger Job. Les Turkanas du Kenya,pasteurs nomades face au dérè-glement climatique. www.musee-photo.be

Sur le sol aride du pays des Turkanas, l’ombreportée du reporter chemine. Et, loin devant,deux silhouettes : les Turkanas, habitués à lachaleur et aux longs efforts, marchent plus viteque l’homme blanc qu’ils appellent « AdokoléJobo ». (Photo DR)

En marche avec les Turkanas sous le soleil im-placable...

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« Ne cours pas, c’est à toi-même que tu dois arriver… »

Cette réflexion est unedes balises de « Com-postelle, la fin d’unmythe ? » Publié par Su-zanne Dubois et AndréLinard aux éditionsCouleur livres, cet ou-vrage raconte unvoyage qui a duré troismois, durant l’été2008. Le temps, pourles deux marcheurs,d’accomplir 2080 kilo-mètres à travers laFrance et l’Espagne,mais, surtout, de me-ner à bien un projet quileur tenait à cœur, alorsqu’ils voulaient méditersur le sens de leur vie.

Si, depuis mille ans, despèlerins prennent le

chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, depuis quelquesannées, certains de ces marcheurs ne sont plus uniquementguidés par la foi chrétienne. Mais les uns et les autres ontleurs raisons d’emprunter tout ou partie des chemins quinervurent la vieille Europe pour aboutir à une cathédraleoù des religieux semblables à des matelots guident la coursed’un ostensoir monumental.

En vérité, ce livre n’est pas un carnet de route. Il est une re-cherche du sens de la route. Pourquoi monter sur le cheminde Compostelle et pas un autre ? En quoi ce pèlerinage se-rait-il différent d’une randonnée ? C’est que le « Camino »reste un mystère. Chacun y emporte avec lui ses rêves etses secrets, égrenés, par exemple, au long cours des1300000 pas que représentent les 2 000 bornes accompliespar ce couple de Bruxellois attentifs, sensibles, ouverts ettolérants.

Derrière toutes les questions que se posent Suzanne etAndré ne réside que la volonté de comprendre, mais jamaisde jugement. Au-delà du témoignage se profilent du respectet de l’humilité, ce qui pourrait bien être le don le plusgrand que puisse faire au marcheur ce chemin de légende.

Les deux voix des marcheurs se mêlent pour nous dire l’in-dicible, les doutes, les bonheurs, les maux physiques, lesgrandes émotions, les petites mesquineries, les belles ren-contres et les autres, moins empreintes d’humanité.

C’est que, sur le chemin de Compostelle, comme dans lavie, on en voit de toutes les couleurs. Le parcours qui se dé-roule en France a marqué profondément nos marcheurs.C’est dans ces terroirs que Suzanne et André ont vécu levoyage de la manière la plus intime, avec des gens qu’ilsn’oublieront pas, en recevant des accueils d’une incompa-rable humanité et en s’inscrivant dans des décors d’unebeauté parfois inattendue.

Par contre, ils ont dû faire appel à leur sens de la dérisionpour encaisser la partie espagnole du voyage. Dans cescontrées-là, entre Pyrénées et Galice, le Camino perdraitson âme. Là, des embouteillages pèlerins confondent dansune masse consommatrice les vrais arpenteurs et les tou-ristes « all in » rêvant de s’offrir sans effort un morceau debravoure.

Les auteurs ne brisent pas le mythe, mais craignent de levoir menacé d’étouffement si la mode continue ainsi à dé-tourner le sens du Camino. On y voit des touristes débarquerd’autocars de luxe pour faire apposer leur tampon sur leurcarnet de route et prouver qu’ils ont fait le pèlerinage. Auxétapes, ces cohortes prennent d’assaut les auberges etrelais, boivent trop et font trop de bruit, vont jusqu’à segausser des vrais marcheurs. En échange, il convient de lerappeler, ces pèlerins de pacotille apportent une activitééconomique à des régions déshéritées…

Si n’était la difficulté de marcher dans la foule, comme à larue Neuve à Bruxelles un jour de soldes, les pèlerins écrivainsn’y trouveraient rien à redire. Ils ne jugent pas leurs frèreshumains. Mais cette promiscuité, ce manque de respect,cette absence de réflexion finissent par pervertir le sens duCamino.

Alors, Suzanne Dubois et André Linard lancent un crid’alarme. Si l’on n’y prend pas garde, le chemin de Compos-telle perdra son âme parce qu’il est trop à la mode.

Ce qui ne les empêche pas, avec objectivité, de saluer lesvrais marcheurs avec qui ils ont cheminé, là comme ailleurs,en France notamment. Leur livre le prouve, durant ces troismois hors de leur temps, ils ont approché ce qu’ils cher-chaient même s’ils n’ont pas trouvé de réponses définitives.

Ils disent : « Être pèlerin, n’est-ce pas se mettre dans lebrouillard, volontairement ? »

Une manière de dire non à la course folle de notre époque,où l’humain est noyé sous la glorification de la performance.Jusqu’à l’absurde.

Marcel Leroy

« Compostelle, la fin d’un mythe ? »Grâce à ce livre1 qui est une méditation sur le sens de la route, Suzanne Dubois et André Linardpartagent une réflexion inspirée par 1 300 000 pas.

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Coin Lecture

1 Éditions Couleur livres. 130 pages. 14 euros.

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Ficelles et tuyaux

Le principe de baseCes mécanismes reposent sur l’utilisation de bases de don-nées. Elles doivent donc contenir des informations précises,exactes et actuelles. Il faut déterminer un point de départ, un point d’arrivée et,le cas échéant, des points de passage. En fonction de ceséléments et de certaines options données par l’utilisateur(plus court, plus rapide, plus pratique — comme le nombrede changements...), le programme va calculer l’itinéraireoptimal. J’aborde ici la recherche des liaisons en transportpublic, le principe étant le même. Toutes les sociétés (SNCB,TEC, STIB, De Lijn) proposent leur propre outil qui permetde combiner les modes de transport. Certains critères dé-terminent la facilité d’emploi et la qualité du résultat. Je lesévoque sans attribuer d’appréciation particulière.

D’où à où ?La première action consiste à rechercher les lieux de départet d’arrivée. Soit sur la base d’un nom d’arrêt ou de gare,soit d’une adresse ou d’un lieu public. Un début de parcoursqui n’est pas sans embûches ! Il n’est pas évident de connaî-tre le nom précis que les sociétés ont donné à un arrêt.Quant aux noms de rues, avenues, chaussées et autres bou-levards, il y a deux écueils : la dénomination exacte (parfoiscompte tenu du bilinguisme) et l’endroit exact par rapportau numéro de maison pour certaines voiries très longues. Ilarrive aussi que le programme ne trouve pas l’artère pro-posée en raison de détails subtils. Par exemple la présenceou non d’un trait d’union ou d’un accent ! Il est tout aussiennuyeux de se voir proposer quatre possibilités, en majus-cules, en minuscules et, à chaque fois, avec ou sans traitd’union ! Il y a vingt ans, les bases de données informatiquespermettaient déjà de résoudre ces similitudes pour l’utilisa-teur. Certains concepteurs donnent l’impression de réinven-ter la roue...

L’itinéraire optimalUne fois les points extrêmes déterminés, l’outil va calculerl’itinéraire optimal et opter pour d’éventuels points de pas-sage intermédiaires, qu’ils aient été ou non déterminés parle demandeur. Cette opération fait appel à des algorithmesitératifs, transparents pour l’utilisateur. Il est évident que laqualité des modèles choisis par l’opérateur va influencer lerésultat, parfois surprenant lorsqu’on a déjà une notion despossibilités sur le terrain. Là où le cerveau humain analyseune situation plus ou moins connue, l’algorithme se fondesur la rigueur mathématique. Deux secondes, c’est plusgrand qu’une seconde, même si cela n’a pas d’impact sur ladurée totale de parcours. Cela peut déboucher sur des propositions fort alambiquées,voire contraires aux règles d’utilisation de la société detransport, comme un détour par un service en sens opposé.Un autre détail difficile à inclure dans les possibilités descorrespondances, c’est le temps réel nécessaire pour se ren-

dre d’un arrêt à l’autre. Une situation temporaire (travaux)peut modifier la durée réelle. Même lorsque cet élémentpeut être déterminé par l’utilisateur, il implique de connaîtrela disposition des lieux.

En conclusionTous ces outils facilitent évidemment la vie. Les opérateursy apportent régulièrement des améliorations et une utilisa-tion fréquente permet de mieux les « apprivoiser ». Pour cer-taines liaisons, les suggestions proposées ne nous viendraientpas à l’esprit par une simple consultation des horaires. C’estdonc un atout. Le piège à éviter, en relation avec ce que j’aimentionné plus haut, c’est de produire un instrument quisert le mieux ceux qui... savent déjà ! Pour la recherche deslieux, par exemple, il faudrait un recours plus systématiqueaux cartes et aux plans, avec indication précise des gares etdes arrêts, ainsi que leur dénomination exacte. Lorsque le programme vous a proposé un itinéraire, il estparfois utile de consulter également les horaires des lignessuggérées. Ne serait-ce que pour avoir une idée des solutions« de secours ». Surtout si vous envisagez de prendre un busou un train après la randonnée et que vous pourriez êtreretardé.

Francis Verlack Bruxelles.

http://www.sncb.behttp://www.infotec.behttp://www.stib.behttp://www.delijn.be

Ces liens simplifiés donnent automatiquement l’adresse com-plète de la page d’accueil des opérateurs.

Recherche d’itinéraires : dans quel état j’erre ?Comme l’évoque le sketch connu, beaucoup d’outils permettent aujourd’hui de composer unitinéraire et de répondre ainsi à la question « d’où viens-je, où vais-je » ?Trêve d’humour, je voudrais parler de ces outils en essayant d’éviter les formules troptechniques, bien que le sujet le soit naturellement. Qu’il s’agisse de GPS, de programmes sur PCou de sites sur l’Internet, le randonneur dispose d’une série de logiciels qui peuvent l’aider àcomposer sa randonnée, mais également les itinéraires de complément, pour s’y rendre oupour la combiner avec les transports publics.

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Ficelles

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Cette rubrique consacréeaux « Ficelles et tuyaux » acomme raison d’êtred’éclairer nos lecteurs surdivers aspects concrets quiconcernent la pratique dela randonnée. Idéalement,il s’agirait de les aider àmieux randonner, c’est-à-dire à s’adonner à leur loi-sir dans des conditions op-timales. Pour ce faire,chaque lecteur est sus-ceptible d’apporter sacontribution en nous

communiquant l’un ou l’autre « truc », fruit de sonexpérience. Cela concerne aussi bien l’équipement durandonneur que des « bonnes » adresses glanées au coursde balades hebdomadaires ou de grandes randonnées.Dans ces domaines, chaque « tuyau » sera le bienvenu.

Un autre domaine ne devrait pas laisser nos lecteurs in-différents : celui de l’hygiène du randonneur. La ran-donnée est un sport et, à ce titre, elle implique une at-tention particulière autant dans la prévention que dansles soins de certains « bobos ». Sans aucun doute, nos lec-teurs liraient avec intérêt des conseils sur l’alimentationidéale du randonneur, sur les attentions que méritentleurs pieds, sur les accidents, bénins ou plus sérieux,qu’ils risquent de subir… Et sur les soins nécessaires.

Il ne s’agit pas d’ouvrir ici une consultation médicale…gratuite. Il s’agirait d’éclairer nos membres pour en fairedes randonneurs plus avisés et donc plus prudents.

Mais ceci relève spécifiquement du corps médical.Je lance donc un appel à ceux de nos lecteurs médecins,désireux de partager un peu de leur précieux temps etde leurs compétences avec les membres de notre asso-ciation. À ceux-là, je propose de réserver une ou deuxpages de notre revue au traitement d’un sujet bien pré-cis :

• l’alimentation du randonneur en promenade et engrande randonnée ;

• la randonnée hivernale et la protection contre le froid ;• comment préparer et soigner ses pieds ;• les « bobos » inhérents à la randonnée pédestre ;• randonner pour perdre du poids ?

Ce ne sont là que quelques suggestions qui n’ont riende contraignant. Bien au contraire, il va de soi que jelaisserais toute liberté à ce(s) collaborateur(s) pour choisiret traiter les sujets… dans la seule limite de l’espace ré-servé à cette rubrique.

Un tout GRand merci d’avance à ceux d’entre vous quisouhaiteraient venir épauler notre équipe de rédacteurshabituels et occasionnels, et enrichir ainsi l’intérêt de«GR Sentiers ».

Jean-Marie Maquet

Appel à la Faculté !

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Ambiance Rando

Il y a quelque chose de dérisoire àmarcher plus de 200 kilomètres à larecherche de petites marques blancet rouge de huit à dix centimètres surles rochers, les arbres, les poteaux…Ces marques qui orientent et qui ras-surent, parce que si se perdre dansles campagnes n’est pas agréable, enmontagne, cela risque de coûter cher.Récemment, lors d’une rando dansles Pyrénées orientales, en deux joursde temps, nous avons entendu à laradio l’annonce qu’un randonneurbelge s’était perdu dans les Albèreset qu’on ne l’avait pas retrouvé avantla nuit, puis rencontré un groupe defilles qui, ayant voulu prendre un rac-courci non balisé, a dû faire appel àdes sauveteurs en hélicoptère. On ne dira jamais assez le travail fan-tastique accompli par les bénévolespour marquer les GR. En France, cesont les comités départementaux dela Fédération de randonnée pédestrequi s’en chargent et qui ont balisé autotal près de 180 000 kilomètres dechemin. Aussi, c’est de la tristesse,voire de la révolte, qui nous a envahisà la vue de ce responsable des sen-tiers des Pyrénées orientales obligéde débaliser, d’enlever les marquessur près de trois kilomètres parcequ’une propriétaire privée estime quecela dévalorise son terrain.Il nous est aussi arrivé de nous perdre,

dans cette même région, et dès le pre-mier jour. Nous devions rejoindre un GRpar un itinéraire non balisé, tracé sur unecarte peu précise. Le matin même, troispersonnes avaient confirmé l’existencedu chemin. C’était oublier les incendiesde 2005 qui avaient brouillé les pistes,au sens propre du terme. À un momentdonné, plus rien ne correspondait à lacarte ou aux indications reçues. Paumés.Même la boussole ne servait à rien, vuque dans les zones vallonnées, les che-mins sont loin d’être rectilignes.

Ce premier jour, d’ailleurs, fut loin d’unesinécure. Malgré les précautions prises,tout ne se passe pas toujours bien. Unefois revenus sur le bon chemin, c’est lecar, dont on nous avait pourtant garantil’horaire, qui ne vient pas, parce que noussommes un mercredi et que le mercredi,même en période de vacances, il passe àmidi, quand les écoles ferment. Et

puisque l’auto-stop, malheureusement, ne fonctionne plus bien, une bonne âmea fait un détour pour nous conduire. Puis, arrivés à l’étape, autre surprise : lapetite auberge, dans laquelle une chambre avait pourtant été réservée, était fer-mée le mercredi. Ici aussi, la solidarité habitants – randonneurs a joué pourtrouver une solution.

Tous les sens aux aguetsLa randonnée, c’est un sport, mais c’est aussi un plaisir. Chacun fait à sa manière;mais pour nous, c’est une activité de vacances qui doit rester agréable, pas unerecherche de performance. Bien sûr, quelques règles sont à respecter. Des règlesmentales : connaître ses limites, apprendre à traduire les réactions de son corps…

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Les paysages, souvent fantastiques…

Marcher en montagne : dérisoire et grandiosePasser ses vacances à marcher, surtout en montagne, c’est passer au mieux pour courageux, au pirepour fou aux yeux de beaucoup. Mais c’est aussi une énorme bouffée d’oxygène, une rencontre avecla nature, avec les autres et avec soi-même.

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AmbianceDes règles physiques, aussi. Pendantle trajet, manger avant d’avoir faim,boire avant d’avoir soif, faire despauses régulières… Et après l’étape,étirements et massages sont trèsutiles.Le plaisir, si on y est ouvert, on letrouve à chaque coin de chemin, sur-tout quand, le reste du temps, on ha-bite en ville. Tous les sens sont auxaguets. C’est observer les guêpes, quiviennent couper des morceaux dejambon sur votre genou. C’est le si-lence, qu’on écoute. Ce sont les pay-sages, souvent fantastiques, mêmesans monter en haute altitude. C’estla superbe petite église romane dansun village sans grand-route. C’est lasimplicité du pique-nique au bord dusentier, assis par terre. Et c’est, plusque tout, un contact totalement dif-férent avec les gens. Ici, c’est le viti-culteur qui fait chambre d’hôtes, etqui, le matin au petit-déjeuner, ra-conte avec passion son quotidien decultivateur. Là, c’est une dame à quion a demandé de l’eau et qui y ajoutedes glaçons par sympathie pour ceuxqui font l’effort de passer par son vil-lage. Ou un Anglais qui abandonnependant une heure la rénovation desa seconde résidence pour nous avan-cer en voiture, un jour de blessure. Plus loin encore, ce sont les saluta-tions échangées au bord du chemin,impossibles pour qui se déplace envoiture. Une sorte de respect réci-proque qui ne va pas aux « motorisés ».D’ailleurs, arrivés au bout de l’itiné-raire après avoir passé des journéesentières sur des chemins presque dé-serts, on se sent mal à l’aise de rede-venir « comme tout le monde » dansdes endroits plus fréquentés.C’est sans doute là qu’il faut chercherla réponse à la question si souventposée : « pourquoi ? » Pourquoi certainspréfèrent-ils la musique à la lecture,ou la campagne à la mer ? Pourquoila randonnée, que beaucoup pren-nent pour une folie ? Certainementpour rompre avec le quotidien de lavie professionnelle et urbaine. Sansdoute aussi par volonté de résistanceau système touristique mercantile. Etaussi pour se redécouvrir soi-même,avec d’autres capacités, d’autres pansde soi mis en valeur, parfois au-delàde ce dont on se croyait capable ; pourprendre le temps, pour rentrer en soi ;pour vivre un temps fort en coupleou en groupe. Contrairement à cequ’on croit, la randonnée repose. Ellefatigue le corps, peu habitué à cegenre d’efforts, mais l’esprit, lui, va-

gabonde et évacue bien des tensions. Il arrive aussi, pour certains, que la rando réponde à un besoin ponctuel, commecet ingénieur anglais rencontré sur les flancs du Canigou, en Catalogne française :brisé par un licenciement il y a quelques mois, il se reconstruisait en traversantles Pyrénées d’ouest en est.

Rarement longÀ quoi pense-t-on quand on marche toute la journée, pendant plusieurs jours ? Àrien parfois, surtout quand il faut se concentrer sur l’itinéraire, sur l’endroit oùl’on pose les pieds, ou sur une douleur… Mais aussi à tout : au paysage, au boulot,à des anecdotes, à la famille, à l’autre ou aux autres quand on marche en coupleou en groupe… On se parle parfois, mais les moments de silence peuvent aussidurer. Cela peut paraître bizarre, mais le temps paraît rarement long. À une exception,cependant : quand un problème physique grève la progression : une ampoulesurgie un jour et qu’il faut supporter le lendemain, un genou tordu qui supportetout le poids des descentes, un muscle douloureux, le cœur qui s’emballe encôte, ou la chaleur qui tape dur et peut provoquer des malaises… Des problèmesqui, évidemment, ne surgissent jamais chez chacun en même temps. Certains,pour des raisons diverses, en souffrent plus. Lorsqu’ils se produisent surgit la ter-rible déception de ne plus pouvoir suivre, de freiner le groupe ou le couple, voirede devoir abandonner. Être responsable, seul, de l’échec commun. Pour l’autre, ou les autres, ce n’est pas plus facile. Que faire ? Encourager leblessé, être optimiste, au risque de le voir forcer et aggraver le mal ? Renoncertout de suite et cacher sa déception, que l’autre ressent de toute façon ? Répéterqu’il y arrivera à quelqu’un qui n’en a plus les moyens, c’est le décourager plusencore, alors qu’il est déjà suffisamment déçu de… décevoir les autres. Etpourtant, ces kilomètres, ces heures, ces jours passés ensemble sont aussi uneoccasion unique de dialogue, de se retrouver en couple et face à soi-même, derenforcer des relations parfois ébréchées par les aléas du quotidien. Tant pis pour le poncif : la grande randonnée est une école de vie. Quand tout vabien, le regard sur soi, tout petit dans ce monde, est pénétrant. Quand les ennuiss’accumulent, c’est au fond de vous-même que vous allez chercher la force demettre un pied devant l’autre, de vous fixer un but et de souffrir pour l’atteindre.Vraiment, il faut être fou… Jusqu’à marcher de Bruxelles à Compostelle !

André Linard

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Rencontres au bord du sentier.

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« Lorsque j’ai constaté leur présence,j’ai ressenti une certaine inquiétude. »Pourtant, sept ans après, Harry Mar-dulyn est remarquablement positif surles nouveaux occupants de la réservenaturelle dont il est le conservateur.Retraçons, avec l’actuel président deNatagora, ce qui a modifié sa percep-tion du castor.

Le retourDurant les toutes dernières annéesdu 20e siècle, des castors sont apparusen divers sites de Wallonie, éloignésde plus de cent kilomètres des im-plantations les plus proches (Alle-magne). Comme il s’agit d’une espècequi laisse des traces faciles à repérer(arbres abattus), il était exclu que lesnaturalistes aient raté des cantonne-ments intermédiaires. L’espèce avaitbel et bien été réintroduite… en de-hors de tout cadre légal.Parmi les zones choisies par ceux quela justice a condamnés fort sévère-ment fin 2006, figurait la régiond’Houffalize, où les castors se sontd’abord fixés principalement dans lesétangs. En 1999, ils ont occupé unétang situé dans un petit bois à mi-chemin entre le village de Wibrin etla réserve du Bec du Feyi. Ils y ontconstruit une hutte, érigé un petitbarrage et coupé beaucoup de bois,au grand dam du propriétaire. Ils ontensuite remonté le ruisseau du Fondde Mincé pour s’installer dans lesétangs et marais de cette réserve na-turelle.

Un plus pour la biodiversité« Je réalise, depuis la création de la réserve en 1992, des relevés botaniques dans lesdifférents milieux des quelque 20 ha du site. J’ai donc suivi avec attention l’impactqu’avait cet “immigré clandestin” sur les associations végétales de la réserve ainsique sur la faune. »À l’époque, même si elle était modeste (1 m), Harry était assez fier de sa station detrèfles d’eau. C’est dire s’il se trouva dépité quand « en créant leur barrage, lescastors l’ont mise sous eau. » Sa femme était plus optimiste : « Je te parie que lesfleurs vont revenir », lui avait-elle rétorqué. Elle a gagné : l’année suivante, toute lasurface du barrage, soit environ 15 mètres sur 30, était couverte de trèfles d’eau.

Cette montée du niveau d’eau dans les prairies marécageuses a également entraînéd’autres développements deplantes remarquables : comaret,laîches diverses, linaigrette…Les grandes retenues formées parles barrages sont caractérisées parune pente douce vers l’amont, cequi est très favorable aux batracienset libellules. En outre, en débordantdes barrages, l’eau forme de petitescascades qui alimentent en oxygènele ruisseau et les étangs. Tout bé-néfice aussi pour les poissons.« Au Bec du Feyi, le niveau desétangs également est monté d’unevingtaine de centimètres. L’impact

le plus spectaculaire s’est marqué au niveau des batraciens. Les populations de gre-nouilles rousses ont doublé (estimations par la mesure des surfaces de ponte) ; lespetites grenouilles vertes, très rares au début des années 90, ont vu leurs populationslittéralement exploser. » Il ne faut donc guère s’étonner que, depuis l’arrivée desénormes rongeurs, « les incontournables hérons cendrés, mais aussi la cigogne noireou même le milan royal ont multiplié leurs visites. »Le Monsieur Castor de la Région wallonne, Benoît Manet, est d’accord avec HarryMardulyn pour dire que « globalement l’impact du castor est intéressant pour labiodiversité. Même si, ajoute-t-il, son effet est différent selon les milieux. » Sur lescours d’eau les plus larges (basse Ourthe, p. ex.), où ses terriers creusés dans laberge ne laissent guère de trace visible, son impact se limite à la chute de quelquesarbres situés à proximité immédiate de l’eau.Sur un petit cours d’eau pentu, par contre, il refaçonne totalement le paysage à

GR SENTIERS INFOS

Histoires naturellesUn ingénieur talentueux…L’homme n’est plus la seule espèce animale à modifier le paysage de Wallonie. Une autre espèce de taillevient lui faire concurrence… et nous ouvre de nouveaux horizons.

Vue du Bec du Feyi en octobre 1999… – Jacqueline Mardulyn et en juillet 2003. Les castors ont bien travaillé ! – Jacqueline Mardulyn

Développement spectaculaire des trèfles d’eau. –Harry Mardulyn

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son usage. Son barrage crée une zone d’eau calme, qui entraînele cours d’eau dans un nouveau parcours plus sinueux, doncmoins rapide, ce qui augmente le potentiel d’accueil de lafaune. Cela se fait par contre au détriment des quelques es-pèces adaptées aux eaux vives. «Le castor ne peut pas tout ré-soudre », conclut Benoît Manet.

Les grands travaux utilesSi le castor est souvent amené à jouer le Calatrava ou Le Cor-busier, c’est qu’il craint pour sa vie. En dehors du milieu aqua-tique, l’animal est lent et pataud, donc à la merci d’un pré-dateur. Son premier souci est donc d’aménager son domainepour le sécuriser. Il creuse d’abord un réseaude chenaux qui lui permet de se déplacerpartout et d’accéder à ses sources de nour-riture sans quitter l’eau. « Dans la réserve, ila construit une dizaine de barrages dont leplus impressionnant, qui fait bien 50 m delong, ferme la vallée et crée un nouveau pland’eau d’un demi-mètre de profondeur. Sahutte, accessible uniquement sous l’eau, luiprocure un abri sûr pendant la journée et lesheures d’inactivité. »Pour passer des étangs du Bec du Feyi auruisseau qui s’écoule parallèlement à ceux-ci, les castors creusent des galeries dans ladigue. À la longue, il arrive qu’une galeries’écroule et forme une brèche dans l’étang.« C’est arrivé cet hiver et j’envisageais déjàde grosses réparations pour éviter que l’étangainsi percé ne se vide, explique le conserva-teur, avant d’ajouter : ce souci a été partagépar mes locataires, les castors, qui se sontempressés de construire un mini barrage aumilieu de la brèche pour maintenir le niveaudans l’étang. »Dans un premier temps, Harry imaginait quela construction de barrages devait répondreà une sorte de réflexe conditionné, voire àun instinct, qui consiste à boucher systéma-tiquement tous les passages d’eau. Puis, en2001, les rongeurs ont créé un barrage degrosses pierres bleues et de cailloux de 5 à20 cm de long dans un fossé artificiel. « Pen-dant longtemps, je me suis interrogé pourcomprendre ce qui avait poussé nos rongeursde choc à monter ce véritable mur de pierrede 2 m de haut sur 2 m de large et 1 md’épaisseur en cet endroit encaissé à l’om-bre. » Trois mètres en amont du barrage, dé-bouche une canalisation en béton de 50 cmde diamètre, enfouie sous terre pendant20m et menant au moine destiné à régula-riser l’alimentation en eau des anciens étangsde pêcherie occupés par les castors depuis1999. « En clair, le castor s’est dit dans sonlangage: ce tuyau est bien pratique pour pas-ser du ruisseau au marais, mais il est fort dé-couvert. Si je monte un barrage ici, primol’eau montera, secundo dissimulera l’ouverture du tuyau ettertio assurera ma sécurité. Il n’y a pas de vase ni de paquetsde végétation à cet endroit ; mais quarto, qu’à cela ne tienne,je construirai mon barrage avec ces lourdes pierres qui abon-dent ici. »L’ingéniosité déployée par l’animal mène parfois Harry à se

demander s’il ne verse pas dans l’anthropomorphisme quandil analyse leurs réalisations. L’exemple le plus récent concernedes épicéas bordant l’étang où les castors sont installés depuisle début. Ces arbres ont été rongés sur 50 cm et sur toutleur pourtour, alors que ni leur écorce ni leurs aiguilles nefont partie du menu du castor. Et ce n’est pas pour se procu-rer du matériau de construction vu que les arbres sont tou-jours sur pied.Harry réfléchit tout haut : « Se sont-ils amusés ? Voulaient-ilss’aiguiser les dents ? Peu probable, car l’abondante résine col-lante ne devait pas leur être particulièrement agréable. J’enétais resté là dans mes réflexions, lorsqu’un visiteur me sug-

géra qu’ils avaient cerclé ces arbrespour les faire mourir. Pourquoi ? Maissimplement pour étendre leur domaineen mettant l’étang en lumière. » Cettehypothèse faisant appel à de grandesfacultés mentales chez le rongeur s’esttrouvée renforcée quand Harry s’estrendu compte que, 500 mètres plusloin dans ladite sapinière, les épicéasqui avaient poussé sur les anciennesdigues de deux petits étangs depuislongtemps asséchés, mais que les cas-tors avaient décidé de réhabiliterétaient eux aussi cerclés, alors que lesautres arbres (saules, sorbiers et bou-leaux) avaient été abattus. « Je metrompe peut-être magistralement, maisencore faudra-t-il alors me donner unemeilleure explication. »

Vers une cohabitation pacifiqueAu vu du travail formidable de gestionde la réserve et de la fascination que

les castors exercent sur qui est amené à les découvrir, les dé-gâts qu’ils peuvent occasionner dans un premier temps(coupe de beaux arbres) leur sont vite pardonnés. Et passeulement par Harry Mardulyn, qui connaît le truc : entourerle tronc des arbres à conserver de treillis à poules.Benoît Manet a rencontré de nombreux hôtes involontaires

Histoires

La linaigrette à feuilles étroites n’était pasprésente au Bec du Feyi avant l’arrivée descastors. – Jacqueline Mardulyn

Le castor mange surtout les feuilles, les rameaux et l’écorce des arbustes en bord de rivière eten particulier les saules. – Jean-Marie Poncelet

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Histoires

Les gros arbres abattus ne sont pas débités :le castor se contente de prélever des brancheset de ronger plus ou moins l’écorce du tronc.Franck Hidvégi

Si beaucoup de rongeurs laissent des tracescaractéristiques du travail de leurs dents,c’est particulièrement le cas du castor.Myriam De Boeuf

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Pour tout renseignement : Natagora, rue du Wisconsin 3, 5000 Namur081 830 570 [email protected]

du castor. Dans quelques cas, le réaménagement du site par le castor était incompatible avec les objectifs économiques dupropriétaire, et le Conseil supérieur wallon pour la conservation de la nature a dû proposer une solution de cohabitation pa-cifique. « Mais souvent, révèle le scientifique, les craintes naissant lors des premières coupes s’estompent par la suite, car lesrongeurs s’orientent alors vers une “coupe d’entretien”, essentiellement de saules, qui constituent l’essentiel de leur menuet ont peu de valeur économique. »

Aidez à mieux suivre l’évolution du castor en transmettant toute nouvelle observation de présence à[email protected]

Texte : Louis Bronne

Comme d’habitude, nous devons cet article à la collabora-tion, aimable et gracieuse, de l’association Natagora. Nouslui réitérons nos plus vifs remerciements.

Bourse aux plantes sauvagesL’opération « Nature au Jardin » de Natagora vouspropose sa Bourse aux plantes sauvages. Venez vousprocurer les plantes indigènes pour rendre votre jardinplus attractif pour la faune locale : arbres et arbustesindigènes pour la haie ou le bosquet, grimpantes etpetits fruitiers, fleurs sauvages sous forme de grainesou de plantules selon vos souhaits. L’occasion aussi deglaner une série de conseils et d’astuces pour amé-nager votre jardin naturel grâce à la présence deplusieurs associations.

Entrée gratuite

Rendez-vous le dimanche 21 novembre 2010 de 10 h à 16 hMundo-B, Maison du Développement durablerue d’Édimbourg, 26 à Ixelles — 1050 BruxellesMétro : Porte de Namur

La saga du bièvreLe castor, autrefois appelé bièvre, a dis-paru de notre pays au 19e siècle, exploitépour sa viande – considérée comme dupoisson et donc consommable le ven-dredi – et pour la sécrétion qu’il utilisepour marquer son territoire et imper-méabiliser son pelage, le castoréum,employé en parfumerie et en médecine,car il contient de l’acide acétylsalicylique(consommation abondante de sauleoblige), c’est-à-dire la substance activede l’aspirine.Au début des années 1980, un projetde réintroduction aboutit dans l’Eifel.Une première observation en zone fron-tière permit de confirmer le retour ducastor en Belgique en 1991. Plus tard,en 1997, des indices de sa présence ap-portent la preuve d’une installation du-rable de l’espèce.C’est à cette même période que les Ran-gers ASBL rentrent un projet de réin-troduction pour la vallée du Viroin. Peuaprès et malgré le refus formulé par leministre de l’époque, plusieurs lâchersd’individus provenant d’Allemagne sesont succédé entre l’automne 1998 etle printemps 2000.

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Petit roman-photos

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Signes et balises en forêt de Soignes…

À l’entrée du parc Tournay-Solvay, un personnageblanc comme l’Auguste transporte un faisceau denéons. Il nous confie, dans l’ombre des feuillus,«chercher un homme »

Décidément, les bons génies abondent dans cette vasteforêt : c’est maintenant le clin d’œil d’un gnome, en senti-nelle au pied d‘un arbre, qui confirme discrètement notredirection.

En fin de randonnée, après le calme de la forêt, sa pulsationde « poumon vert », la porte d’ombre nous ramène de l’autrecôté du miroir, vers la petite gare largement taguée deGroenendaal.

Ses semblables se tapissent dans la végétation.L’un d’eux est suspendu à la branche d’un hêtreet le découvrant dans les hauteurs, un cerf ap-paraît, gravé dans l’écorce de trois troncs ac-colés. Il se compose ou se fragmente au gré denos pas. Alors que la randonnée se poursuit, d’autreséléments curieux nous font signe.

Une plaque métallique enchâssée sereferme petit à petit sur les secretsgardés par l’âme du bois, fenêtre ou-verte provisoirement vers notremonde.

Voici enfin une balise familière, soigneusement tracée, par un baliseur expert ;elle guide nos pas dans le labyrinthe de cette forêt de Soignes. Puis les précisions d’un panneau providentiel rassurent et orientent les ran-donneurs à la croisée des chemins…

Un chiffre tracé au pinceau précise la gravure de caractèresénigmatiques, blessures infligées dans l’écorce par le cou-teau d’un ancien promeneur.

Liliane Cock

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7 JOURS SUR CHAMONIX – ZERMATT 12-18 SEPTEMBRE 2009

Récits

Jour 1 : Fionnay – cabane de Louvie – col du Bec de l’AigleMontée : 1060 m – Descente : 360 m – 3 h 30 de marcheSentier facile avec vue magnifique sur le massif des Combinset le gigantesque glacier de Corbassière. Environ deux heuresde montée pour le refuge (2207 m), puis 45 minutes de mon-tée pour le col du Bec de l’Aigle, pas de chance, couvert parles nuages.Ce premier refuge est superbe, très propre (c’est la Suisse)et tenu par une gérante mignonne et très sympathique.Bonne nourriture, mais vins chers comme ce sera le cas par-tout en Suisse. Demi-pension : 63 CHF.

Jour 2 : Cabane de Louvie – cabane de PrafleuriMontée : 940 m – Descente : 560 m – Temps de marche :6 heuresMontée vers le col de Louvie (2921 m) dans la verdure. De là,nous basculons dans un univers minéral en passant à proxi-mité du glacier du Grand Désert ; puis remontée jusqu’au colde Prafleuri (2987 m). Descente au milieu des bouquetinsvers Prafleuri, où se trouve notre refuge.Accueil pas sympathique du tout, nourriture médiocre et ar-naque à propos de l’eau : la gérante prétend que l’eau du ro-binet n’est pas potable. Pour vendre au prix fort l’eau enbouteille ? Nous avons risqué l’eau du robinet en y ajoutantdes cachets « Micropur » sans en subir aucune conséquencefâcheuse. Assez troublant : la gérante nettoie la salade etfait la vaisselle avec l’eau du robinet !Tarif du refuge : demi-pension à 59 CHF. Étape assez longue, mais sans dénivelés importants.

Jour 3 : Cabane de Prafleuri – ArollaMontée : 750 m – Descente : 1350 m – Temps de marche :6 heuresCourte montée pour le col des Roux, d’où nous avons unesuperbe vue sur le lac des Dix, que nous rejoignons par lesalpages de la Barma. Nous suivons le lac. Le pas du Chatmène à l’autre rive le long de la moraine du glacier de Cheilon :vue magnifique sur le mont Blanc de Cheilon. Puis montéepar un pierrier au col de Riedmatten (2919 m). De ce col, onaperçoit le Cervin. Pour les amateurs d’échelles, il est possiblede passer aussi par le pas des Chèvres : deux échelles d’envi-ron trente mètres pour arriver au col. Descente sur le villaged’Arolla.

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Le Cervin derrière le Riffelsee.

La cabane de Louvie.

Deux noms mythiques des Alpes.Il existe trois itinéraires princi-paux pour relier ces deux sta-tions : pour l’hiver, le raid à ski ;pour l’été, la randonnée glaciaireet alpine. Dans tous les cas, despaysages de rêve avec une multi-tude de glaciers et de sommetssupérieurs à 4 000 mètres, dontle mont Blanc, le Cervin et lemont Rose.Notre randonnée alpine com-mence à Fionnay, village situédans la vallée du barrage de Mau-voisin. Pour accéder à Fionnay,nous partons de Charleroi vers 4heures du matin pour Martigny,d’où nous prenons le train de 13h 13 pour Le Chable, puis un busvers Fionnay. Arrivée 14 h 35.

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RécitsCar vers Évolène, où nous logeons à la « Pension d’Arolla » :chambre pour quatre personnes à 110 CHF. Confortable etsympathique. Repas correct dans une pizzeria du village.

Jour 4 : Arolla – Zinal Montée : 1900 m – Descente : 1900 m – Temps de marche :7 heuresNous prenons le car pour Villa (1670 m).Il a neigé cette nuit, à partir de 2500 mètres. Nous finissonsdonc le premier col de la journée, le col de Torrent (2916 m),dans la neige. Mais le chemin est très facile, la neige ne nousgêne donc pas. Beaucoup de chamois dans ce coin, mais lachasse vient d’ouvrir. Du col de Torrent, vue magnifique surle glacier de Moiry.Descente facile vers l’impressionnant barrage de Moiry(2249m) avant de remonter par un chemin facile vers le colde Sorebois (2896 m) : vue somptueuse sur le glacier deZinal. Descente vers Zinal en passant par le refuge de Sorebois,d’où un téléphérique permet de descendre à Zinal. Mais noussommes mardi, jour de repos pour le téléphérique. Donc des-cente à pied, pas très intéressante, vers Zinal (1675 m).Nuit en dortoir à « L’Alpina ». Repas dans un resto du village.

Jour 5 : Zinal – GrubenMontée : 1230 m – Descente : 1050 m – Temps de marche :6 heuresII pleut ce matin sur Zinal ; cette pluie va nous accompagnerpendant toute la montée jusqu’au col de Forcletta (2874 m).Les nuages se dispersent enfin au col, nous laissant admirerla Dent Blanche, puis l’Ober Gabelhom et enfin, la partie som-mitale du Cervin ! Belles vues sur le Bishom et ses deux som-mets ainsi que sur le Weisshorn. Descente ensuite sur Gru-ben.Nuit à l’hôtel « Schwarzhorn » : 38 CHF par personne avec lepetit déjeuner. Confortable et bonne nourriture.

Jour 6 : Gruben – Sankt-NikIaus – ZermattMontée : 1070 m – Descente : 950 m – Temps de marche :5 h 30Montée facile vers l‘Augsbordpass avec encore de magni-fiques panoramas sur le Weissmies et le massif du Mischabel,et d’autres 4000 mètres. Descente vers Jungu, où nous pre-nons la télécabine pour Sankt-Niklaus. Puis, trajet en trainpour Zermatt, où nous dormons à l’auberge de jeunesse :très confortable ; chambres avec vue sur le Cervin.Zermatt est sans conteste le moins joli village rencontré. Àpart le vieux Zermatt, le village n’est pas très intéressant ar-chitecturalement. Rien à voir par exemple avec Arolla, Zinal,Évolène, Les Haudères... Malgré le côté très huppé des lieux, nous trouvons un excel-lent restaurant avec un bon rapport qualité-prix : « Chez MaxJulen », ancien champion olympique de ski en 1984. Excellentcivet de chamois !

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Vue du col de Torrent.

Dans la descente du col de Prafleuri.

Lac du barrage de Moiry.

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Récits

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Jour 7 : sur les hauteurs de ZermattAu milieu des touristes japonais, nousprenons le train à crémaillère, très cher,pour nous amener au Riffelsee, en es-pérant monter jusqu’au Stockhorn. Maisla neige tombée les jours précédentsnous bloquera au milieu de la montée.Vue sensationnelle sur le Cervin, le montRose, Castor et Pollux et une multituded’autres sommets.

ConclusionsSans conteste, une des plus belles ran-dos. Peu de monde.Avec les qualités et défauts de la Suisse :très propre, mais chère. Déplacementstrès faciles grâce à un excellent réseaude trains et de cars.

Texte et photos deBernard Iseux

Jungu et la vallée de Zermatt.

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Idée rando

Longueur : 19,8 kilomètres ; raccourci possible de 1,9 kilo-mètre.Départ : Office de tourisme de Binche (hôtel de ville). Sta-tionnement assez aisé à proximité.Le bâtiment de l’hôtel de ville date essentiellement du 16e

siècle. Le rez-de-chaussée intègre cependant trois arcadesgothiques du 14e siècle. Le beffroi contigu a été reconnu autitre de patrimoine de l’UNESCO.

Itinéraire (balisé de croix bleues) :(D/A) Face à l’hôtel de ville, partez vers la gauche et longezle théâtre communal. Tournez à droite et empruntez la ruede La Hure, puis la rue Notre-Dame de Lorette. Virez à droite,puis à gauche par la rue Buisseret. Vous arrivez à la rue Wan-derpepen, que vous longez sur la droite face au bureau deposte. Traversez sur le passage piétonnier et continuez parla rue Carlo Mahy. Longez ainsi les remparts jusqu’au prochaincarrefour ; tournez-y à droite et empruntez les rues des Pas-tures et de Maronne pour atteindre la place des Droits del’homme. (1)

Traversez-la et continuez votre chemin par le sentier bétonnéqui longe l’école. Traversez la route asphaltée et découvrezle château de La Hutte.

Propriété des seigneurs de Ressaix, on en connaît une pre-mière représentation, datée de 1590. Elle figure un châteaufort et sa basse cour. Au 18e siècle, il fut transformé en

maison de plaisance. Actuellement, il abrite un restaurant etune salle de fêtes.

Suivez le sentier de terre qui longe le domaine. À son terme,au prochain carrefour, effectuez un quart de tour à droite,puis à gauche et à droite encore par la route du Presbytère.(Au fond à gauche, vous pouvez distinguer une anciennemaison d’ingénieur des charbonnages du Centre.) Tournez àdroite. Après cinquante mètres, entre deux maisons, em-pruntez le sentier des Piétons. (À la fin, voilà les maisons desmineurs.) Longez ces anciennes maisons ouvrières par lagauche, virez à droite et entrez dans la cité Lizon. (Vous ydécouvrirez différentes habitations de porions, qui étaientdes chefs d’équipe.) Au rond-point, tournez à gauche, puis àdroite et franchissez le pont du chemin de fer. (2)

20 mètres après ce pont, virez vers la gauche pour entrerdans la réserve naturelle des Terrils de la Courte.

C’est le marquis italien Arconati-Visconti qui se lança ici dansl’exploitation minière en faisant creuser deux puits à proximitéde la Cour (Courte). L’un d’eux deviendra le siège de la Courteen 1872. Il fermera en 1934. Les terrils sont maintenant aucœur d’une zone naturelle remarquable pour la richesse desa faune et de sa flore. Cette réserve naturelle est gérée parle groupement local Natecom, qui a son siège au châteauTrigallez, demeure de l’ancien directeur du charbonnage dela Courte.

Randonnée dans l’entité de BincheSon balcon, son passé minier, sa campagne

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La petite ville de Binche est mondialement connue pour son carnaval. Dans la foulée de ses gilles, elle possède un musée duMasque remarquable. Elle a cependant bien d’autres atouts. Ses remparts, récemment restaurés, gardent une trace monu-mentale de son histoire, de même que ses vieilles ruelles et quelques très beaux bâtiments, dont la collégiale Saint-Ursmer.De son passé plus récent, la ville conserve des vestiges émouvants : un chapelet de terrils, diverses cités ouvrières et unréseau de sentiers rappellent que Binche a participé aussi à cette industrie houillère qui a fait la prospérité de la Wallonie.Enfin, et pour le randonneur ce n’est pas négligeable, tout alentour, s’étale une campagne doucement vallonnée.

Le moulin de Stoclet.

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IdéeAttention ! Dans la traversée de la réserve, veillez à respecterle balisage pour préserver la faune et la flore. À la sortie,vous découvrirez l’ancienne cour du charbonnage. Poursuivezalors votre chemin vers la droite par les sentiers empruntésjadis par les mineurs. Arrivé à une route asphaltée, poursuivezdroit devant vous sur une sente. Après une centaine de mè-tres, quart de tour à gauche et vous débouchez sur la routeprincipale de Leval, que vous traversez par la droite. Continuezvotre balade par la rue du Béguinage jusqu’au coin de la mai-son nº 35. Empruntez la ruelle jusqu’à la place du Centre,que vous traversez sur toute sa longueur. (3)

Par la rue de la Case, continuez sur la route asphaltée. À sonterme, tournez à gauche et empruntez le chemin de terrejusqu’à l’étang de la Case. Longez-le par la droite sur 150mètres. À l’angle de la pièce d’eau (buvette), montez légère-ment à droite pour rejoindre le sentier qui longe le bois ;marquez un quart de tour à droite jusqu’à la route asphaltée

et poursuivez à droite sur cent mètres. Au coin d’une prairie,prenez à gauche par la ruelle qui monte légèrement pourtraverser la rue des Trieux. En face, un second passage jusqu’àla rue d’Anderlues permet d’entamer une ascension par lasente qui part en biais. Vous débouchez sur un chemin deterre qui mène, à droite, à une route bitumée.Par la gauche, poursuivez votre montée sur 150 mètresjusqu’à la rue du Trouchat, où vous tournez à gauche. Par unsentier herbeux, vous gagnez un magnifique balcon : par

beau temps, vous y découvrez toute la région du Centreainsi que Mons (Borinage). Au bout de ce sentier panora-mique, voilà le moulin de Stoclet.

Ce moulin a été construit en 1795 par Jean-Philippe Stoclet,censier à Leval. Il repose sur des fondations de douze mètrespour une hauteur libre de treize mètres. Ses murs ont uneépaisseur de deux mètres à la base, de 40 centimètres ausommet. Suite à l’installation d’un moteur électrique, en1921, les ailes se sont arrêtées. Le moulin a cessé toute acti-vité en 1945.

Au terme du sentier donc, virez vers la droite pour atteindrele sommet de votre ascension. (Cette crête marque le partagedes eaux entre les bassins de l’Escaut et de la Meuse.) (4)

Marchez alors droit devant vous jusqu’au terril dit « Nº 1 »,que vous contournez par sa face est, en virant donc à droite.

Vous découvrez ainsi la région du Pays Noir avec les terrilsd’Anderlues et de Fontaine-l’Évêque. Maintenez le cap ausud jusqu’au prochain chemin de terre et suivez-le à droitejusqu’à la route. Empruntez-la vers la gauche sur un kilomètreet demi. Elle dessine alors un coude vers la droite. Trentemètres plus loin, quittez-la vers la gauche et enfilez, entredeux maisons, le sentier revêtu qui débouche sur la N90(Binche – Charleroi).Traversez-la prudemment : droit devant vous, empruntez le

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Sentier bucolique sur la ligne de partage des eaux.

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Idée

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chemin asphalté qui part en oblique dans la campagne etsuivez-le sur un kilomètre environ. Virez alors à droite, puis àdroite encore avec le coude de la rue. Quittez-la pour suivrele premier chemin vers la gauche. Il mène au lieu-dit « La Pa-rapette ». Longez le bois des Vieilles sur environ 250 mètresjusqu’à un croisement. (5)

C’est de cet endroit que démarre le raccourci possible :pour ce faire, virez à droite sur le premier chemin empierréet descendez-le jusqu’au bout. Suivez ensuite le chemin del’Indicateur jusqu’au prochain carrefour. Poursuivez encoretout droit par la rue Saint-Fiacre, pendant un kilomètre, etprenez la première route à main gauche. Elle rejoint aussitôtle parcours de base à l’embranchement voisin du châteaude Prisches.

Sinon, pour parcourir l’itinéraire complet, virez à droitesur le deuxième chemin qui s’engage à travers le bois desVieilles. À sa sortie, vous trouvez une source d’eau potable.Droit devant vous, poursuivez votre itinéraire par le cheminqui longe une prairie marécageuse. Entrez dans le bois duComte sur cent mètres et empruntez le chemin de terre àvotre droite. Dépassez la maison du garde forestier, à votregauche, et continuez dans le sous-bois. Traversez ensuite laprairie jusqu’à la rue des Cent Pieds. (6)

Par un « gauche-droite », empruntez le sentier qui vousconduira dans la réserve naturelle des Marais de Buvrinnes.À son terme, continuez droit devant vous sur 150 mètres.Par la droite, suivez la rue du Moulin à eau sur 200 mètres. Àla sortie des virages, bifurquez sur le sentier à votre gauche.Au bout de celui-ci, vers la gauche, vous retrouvez la rue desCent Pieds. Tournez à gauche et, dans le virage à angle droit,bifurquez de nouveau à gauche. Après un kilomètre, pour-suivez par le premier chemin de terre à main droite. Il vousconduit jusqu’au château de Prisches, jonction avec leraccourci. (8)

Actuellement propriété d’un particulier, le château de Pri-sches fut, au 16e siècle, le siège de l’ancienne prévôté del’abbaye Sainte-Rictude de Marchiennes-en-Ostrevent, dansle nord de la France.

Dos au château, poursuivez votre retour en empruntant lepremier chemin à gauche, d’où vous pouvez découvrir une

belle vue sur Binche et ses environs. Laissez le chemin deterre sur votre gauche et continuez en direction du châteaude la Samme et de son ancien moulin.

Du château de la Samme, vous pouvez apercevoir l’ancienneorangerie. Elle fait partie d’une propriété ayant appartenusuccessivement, de 1835 à 1920, à diverses familles de né-gociants et d’industriels. Le mur d’enceinte date du 17e siècle.Actuellement, château et dépendances appartiennent à dif-férents particuliers qui le restaurent avec patience.

Votre itinéraire vers Binche se poursuit par le chemin asphalté.À un T, il s’infléchit à gauche jusqu’à un embranchement enT. Bifurquez-y vers la droite jusqu’au prochain carrefour, oùvous traversez la route de Merbes. Descendez la rue del’Arayou. Au carrefour suivant, continuez la descente par lagauche avec la rue Saint-Paul. Franchissez la porte Saint-Paulà main droite et devant les remparts.

La porte Saint-Paul se nomme encore porte de la Salle dunom du château des comtes de Hainaut. C’est l’une des portesouvertes dans les remparts qui ceinturent la ville. Quant auxremparts, ils constituent un fleuron de l’architecture militairemédiévale. Construite en pierre au 12e siècle, l’enceinte futagrandie au 14e siècle et elle aura alors un développementde 2126 mètres. Elle sera épaulée de trente tours et serapercée de six portes.

Vous voilà ainsi arrivé sur la Grand-Place au terme de votrebalade.

Jean-Pierre Abetsets

Chute d’eau du moulin de la Samme.

Traversée forestière au printemps.

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SUR LENOUVEAU GR 16

Sa parution vous a été annoncéedans le périodique précédent. Le« Sentier de la Semois » a donc en-fin un nouveau topo-guide et sontracé a été revu : il vous permetdorénavant de parcourir la plussinueuse des rivières ardennaisesdepuis sa source à Arlon jusqu’àson embouchure à Monthermé.De toute évidence, ce nouveautopo-guide était très attendupuisque cette naissance nous adéjà valu quelques messages desympathie. Ainsi, il nous a sembléjudicieux de célébrer cet événe-ment dans notre rubrique des« Récits ». En guise de prologue,nous présentons le courriel trans-mis par les infatigables coureursde sentiers que sont Josette etSerge Albert. Le plat de résis-tance, c’est le récit que nous pro-pose George Nelis. Ce randon-neur hollandais a conçu le projetoriginal de visiter toutes les ab-bayes brassant de la trappiste enutilisant les sentiers GR. Pour ral-lier les deux sites monastiquesd’Orval et de Chimay, il a parcouruune très grande partie de notreGR 16, puis la liaison entre ce GR16 et le GR 12, décrite aussi dansnotre nouveau topo-guide. Autreinnovation, son reportage paraîtsimultanément dans notre pério-dique et dans « Op Weg », la revuedes GR Paden. Il nous faut cepen-dant préciser que George Nelis adevancé la parution du topo-guide : il a entrepris son périplesans notre descriptif, en se basantuniquement sur le tracé prélimi-naire que notre responsable destopo-guides, Pierre De Keghel,avait eu la gentillesse de lui com-muniquer en primeur. Cela ex-plique quelques difficultés ren-contrées, surtout sur le territoirefrançais. Preuve par l’absurde del’utilité de nos topos.

JMM

La source arlonaise de la Semois.

Récits

« À tous ceux qui ont contribué à la réalisation du topo GR 16, sentier de la Semois, Nous venions de terminer le GR 57 lorsque nous avons reçu la revue “GR Sentiers”.À la lecture de l’article sur la réédition du GR 16, nous n’avons pas pu résister. Letopo à peine commandé, bien vite reçu ! Nous sommes seulement au mois d’août,peut-être aurons-nous le temps de le parcourir cette année.Sans attendre, direction Arlon pour deux jours de randonnée sur les cheminsgaumais. Après avoir traversé deux ou trois fois la Semois au début minuscule,ensuite quelques villages, une longue, mais agréable errance sur la chaussée ro-maine nous mène à Étalle, où nous nous arrêterons dans un charmant petit hôteltenu par un personnel bien sympathique. Le lendemain, le décor change, un peuplus boisé, et apparaissent les premiers méandres de la Semois, alors rivière deplaine, avant d’arriver à Jamoigne, où nous reprenons le bus pour Arlon. Unpremier tronçon qui nous laisse un goût de trop peu ! Vivement le prochain !Ce petit message pour vous remercier et vous féliciter tous pour votre travail.Sentiers parfaitement balisés et descriptif bien précis.Bien cordialement »

Serge et Josette Albert

Premiers méandres gaumais.

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RécitsRandonnée d’abbaye en abbaye ensuivant le nouveau GR 16Hasard ou non, mais la parution at-tendue depuis longtemps de la nou-velle édition du GR 16 a coïncidé avecune nouvelle étape du Tour des Trap-pistes de Georges Nelis. Avec l’abbayed’Orval comme point de départ etcelle de Chimay comme arrivée. Avecune Triple Chimay.

Abbaye d’OrvalLa trace argentée de l’escargot enlente progression brille dans le soleilmatinal. Son parcours ondule et mefait penser à la Semois dont nous al-lons suivre les méandres la semaineprochaine. Mon voyage d’Orval à Chi-may, en compagnie de mon ami Henk,débute à Florenville. Par le GR 16 et

le ruisseau frémissant de Williers, il nous amène à l’abbaye d’Orval. L’intérieur del’abbaye nous plonge dans un calme empreint de simplicité. Se contenter du né-cessaire, se priver du superflu…

La SemoisAprès le petit déjeuner, nous pénétrons dans la forêt rafraîchie par la pluie et,après Florenville, une clairière nous amène, pour la première fois, à faire connais-sance avec la Semois. La rivière prend sa source non loin d’Arlon pour se jeterdans la Meuse près de Monthermé. À vol d’oiseau, quelque septante kilomètres,mais le compteur en affichera le triple après un parcours très sinueux.Nous ne pouvons malheureusement pas emprunter un pont suspendu près de laforge Roussel et nous continuons à suivre la Semois sans désemparer et ensuiteadmirons le paysage à partir d’un point de vue dominant toute la région. Un panneau « Déviation obligatoire » veut nous faire renoncer à la boucle près dela Roche Brûlée, à cause des dégâts occasionnés par une tempête. Comme nousaimons suivre tout le sentier, nous rampons en dessous de troncs abattus etnous en escaladons d’autres.Nous quittons bientôt le bois et traversons des villages silencieux comme Azy etLaiche. Juste avant Chassepierre, nous passons le pont sur la Semois ; il s’abîmeet ses piliers essayent courageusement de braver le temps qui passe.Le Camping de la Semois est encore toujours aussi accueillant. Nous passons lanuit dans une caravane et Yvonne, un trésor, veut bien nous préparer le petit dé-jeuner demain matin.

Méandres dansantsAprès la chapelle Saint-Do-nat, nous frôlons Sainte-Cécile et rejoignons à nou-veau la Semois pourensuite marcher desheures le long du coursd’eau. De temps à autre,

nous quittons la rive et, le cœur battant fort, nous grimpons sur une colline, pourensuite à nouveau nous en rapprocher lentement. Comme un jeu amoureux ex-citant entre l’homme et la nature.Avant Herbeumont, nous revenons un peu sur l’asphalte, passons près de l’impo-sant prieuré de Conques et admirons le vieux pont du chemin de fer sur la Semois.La vue sur cette œuvre d’art est phénoménale ; on dirait une galerie d’abbaye.Après une nouvelle grimpée corsée, nous voilà en haut, regardant une merveilleen dessous de nous, le Tombeau du Chevalier. On ne peut le décrire, ni le com-prendre, simplement l’admirer avec respect.Dans la bruine, on descend à travers un bois bien régulier, destiné à la production.L’asphalte complète la monotonie. Après Mortehan, nous traversons la Semoispour la première fois et zigzaguons avec elle jusqu’à Auby-sur-Semois, notre ter-minus pour aujourd’hui.À Dohan, nous atterrissons dans une friterie-cabaret. On a de la chance, il y a unesoirée dansante. Un homme s’installe derrière un orgue, du type Roland G-1000.Une lampe avec autant de watts est dirigée sur la partition, expliquant pourquoisans doute le type porte des lunettes solaires. Une femme chante, habillée d’unerobe à paillettes bleu argenté un peu trop courte pour elle. Et donc, on mange,on boit et on applaudit.

L’eau et le feuÀ l’endroit où l’ancien GR 16 continuait vers l’ouest jusqu’au camping du Maka, lenouveau tracé nous conduit plus au sud. On suit la Semois sans la voir, quelquepart plus bas que nous et ensuite nous revoici à Dohan.L’embranchement d’une variante évitant les quelques méandres suivants de laSemois ainsi que quelques kilomètres nous a échappé.

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Mon ami Henk dans le bois entreFlorenville et Orval.

La Semois près de la RocheBrûlée, avant Chassepierre.

L’abbaye d’Orval.

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RécitsJuste après Dohan, le parcours a également été modifié et ilsuit ici aussi la rivière qui a la forme d’un « S ». Le « S » de« stop », car quand nous passons pour la seconde fois près dela même maison, on se rend compte que nous tournons enrond. Revenus sur le tracé, nous suivons le méandre, restonsmuets d’admiration devant un autre point de vue magnifiqueet en quittant le bois, nous suivons l’asphalte jusqu’au guéHan du Han.Les forêts en exploitation intensive règnent jusqu’à Bouillon,que son vieux château domine fièrement.Directement après Bouillon, nous zigzaguons en suantjusqu’au haut de la colline sur une partie commune aux GR14 et 16, en direction du belvédère d’Auclin. Nous y restonsun moment interloqués devant les restes calcinés du belvé-dère. Comme Icare à son époque, ce point haut s’est-il tropapproché du soleil et a-t-il pris feu ?Nous sommes ensuite accueillis avec hospitalité à l’abbayede Clairefontaine, joliment située sur les rives de la Semois.

Des échelles et des pontsAprès le petit déjeuner, nous prenons congé de cette com-munauté accueillante.Blanc comme les cygnes sur la Semois, l’ail des ours répandson odeur. Après un parcours d’approche sans dénivelé, brus-quement le sentier grimpe sèchement. Les mollets protes-tent, mais la récompense vaut l’effort : voici le Tombeau duGéant, méandre parfait.Et voilà le soleil ! Quand il fait son apparition, la nature revitautour de nous. Les papillonsapparaissent et le jaune or desgenêts resplendit. Nous quittons un moment lecours de la Semois et enta-mons la variante des échelles.Il y en a de diverses sortes ettailles. D’un haussementd’épaules, nous ignorons lepanneau « Promenade dange-reuse, déconseillée aux per-sonnes sensibles ».La petite ville de Rochehaut of-fre un point de vue fabuleuxsur Frahan, délicatement blot-tie au bord de la Semois. Nousentrons dans l’intimité de cepetit village en franchissant

une passerelle et puis rapidement nous le quittons en esca-ladant une colline rocheuse. Les dures montées et descentesse succèdent. Pendant de longs kilomètres, le sentier traverseen oblique les collines ombragées.Nous ignorons le village d’Alle et continuons sur notre lancéejusqu’à Mouzaive ; à une terrasse de café, nous accordons unpeu de repos à nos membres fatigués.Ensuite la grimpée reprend. La transpiration coule en zigzagsur mon dos.Il est tard quand nous atteignons Vresse-sur-Semois, un agréa-ble village au caractère bourguignon. Au restaurant, la carteest étonnamment brève ; la dame nous sert à manger alorsque mes yeux ont déjà tendance à se fermer.

Blanc - rouge et jauneEn route vers Monthermé, le parcours n’est plus escarpé.Près du ruisseau du Bois Jean, je passe de Belgique en Franceet la Semois devient la Semoy. Un panneau devant un café

est attirant.

— « Avez-vous un sandwichjambon-fromage ? »

— « Pas de fromage »— « Hm, c’est dommage »— « Cornichon sur le jambon ? »

Cette brève pièce en un actese termine par une rime.Après la passerelle près deNaux, le balisage du sentierm’embarrasse : je ne vois pasle balisage blanc et rouge dunouveau GR 16, mais bien leGR AE que je suis. Un peu plushaut, je retrouve le GR 16, ilsemble balisé en jaune. Il y adonc plusieurs couleurs en jeu.

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L’abbaye de Clairefontaine.

Monthermé.

La variante «des Échelles»,avant Rochehaut.

Frahan.

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RécitsRetour dans le bois, sur un parcoursjaune, impeccable. S’y ajoute un bali-sage en blanc et rouge. Serait-ce leGR 12 C ? Ce qui m’apparaît clairementc’est… que ce n’est pas clair sansavoir le guide et ses explications.Je choisis le jaune ; peut-être une er-reur, car j’arrive dans un camping, aubord de ma chère amie la Semois.Monthermé, le terminus prévu, setrouve quelques kilomètres plus haut.Je retrouve à nouveau les marquesblanc et rouge. Où donc me suis-jetrompé ?À la pizzeria « Antalya », c’est l’af-fluence. Quand le garçon dépose monplat devant moi, je lui dis : « Tesjekur » ;il me regarde et me fait un signe ap-préciateur. Un mot, un geste, unemain tendue. Cela ouvre des mondes.

Perdu et retrouvéPrès du pont où la route se poursuit,je vois, à côté des marques jaunes,les balises blanc et rouge du GR 12 Cet du GR 12 C’. Hm, encore une va-riante donc !Près d’un beau parc géologique, jeperds brusquement la trace du blancet rouge, mais le pont sur la Meuseest une balise à ne pas manquer. Unepetite plaque m’annonce que main-tenant, je suis le GR 12 C’, une va-riante abrupte qui grimpe sèchement.Dormir, manger, marcher, manger,marcher et à nouveau dormir. En fait,mon rythme n’est guère différent decelui des moines dans les abbayes ence sens qu’ils prient et que moi jemarche. Leurs prières sont-elles mamarche ; ma marche est-elle maprière ?Près de Sécheval, je m’écarte brus-quement de la route et je me re-trouve brusquement entre des étangsprivés. Quand je retrouve le sentier,devenu entre-temps le GR 12 C, le ciels’entrouvre.Après Montcornet, voici une longueportion d’asphalte ; je suis le bord dulac des Vieilles Forges. Sur l’autre rive,quelques pêcheurs fixent leur flotteur.« Carpe diem ».Un chemin rectiligne commence parune rude montée. Dernier tronçonjusqu’à Bourg-Fidèle. Camping « de laMurée ». Un homme ratisse le gravier.En fait, c’est le propriétaire, accueil-lant. Christine aussi, son épouse, esttrès joviale. Je prends mon repas enbuvant quelques Chimay. Pas blancrouge comme les GR, mais blanc bleublanc, comme des nuages grimpantdans un ciel bleu acier.

Chimay

Une baguette avec de la confiture ainsi qu’un café au lait me remplissent l’esto-mac ; la cordialité de mes hôtes me réchauffe le cœur.Je pénètre dans le bois près du ruisseau de la Murée. Les merles échangent lesderniers potins et les mésanges charbonnières devisent gaiement. À Moulin-Man-teau se termine le GR 16 (NDLR. En réalité, le GR 16 s’arrête bel et bien à Mon-thermé, au terme de la Semois – Semoy. Entre Monthermé et Moulin-Manteau, leparcours décrit dans notre topo-guide est une liaison entre les GR 16 et GR 12.)Me revoici en Belgique. Marchant entre les prairies et traversant les villages fron-taliers, près de Rièzes, je vois au loin apparaître l’abbaye de Chimay.Je visite son église. « Ma porte est toujours ouverte » et je me rends ensuite àl’auberge de Poteaupré où je déguste une Chimay Triple bien méritée.Après avoir logé à Baileux, je rejoins via Couvin la gare de Charleroi Sud. Lesandwich choisi (pain complet, mozzarella, tomate et pesto) restera intact dansson emballage jusqu’aux Pays-Bas. J’ai l’esprit encore tout empli de mon beauvoyage.À partir de la frontière néerlandaise, notre tentation de tout bien ranger se faitde plus en plus précise. Chez nous, on laisse peu de choses au hasard et déjà lecaractère plus souple des Belges me manque. C’est la raison pour laquelle j’aimemarcher chez nos voisins du sud. La vie n’y est pas aussi prévisible et on y connaîtl’excitation de ce qui reste à découvrir.

Texte et photos : George NelisTraduction : Jean-Claude Hallet

En bref :Parcours et balisage : randonnée de sept jours, à partir de l’abbaye d’Orvaljusqu’à l’abbaye de Scourmont (Chimay). La randonnée suit le GR 16 jusqu’àMonthermé, ensuite la liaison GR 16 – GR 12 jusqu’à Moulin-Manteau et de là,on rejoint l’abbaye de Chimay.Point de départ : la gare de Florenville.Point d’arrivée : la gare de Couvin.Topo-guide : Sentier de la Semois, nouvelle édition des Sentiers GR.

Infos : De nombreux campings et chambres d’hôtes jalonnent l’itinéraire. Dans lesabbayes, il est également possible – après réservation – de loger un ou plusieursjours. Voir : www.orval.be, www.scourmont.be et [email protected] remercie les collaborateurs de Sentiers GR, qui ont mis les cartes du parcoursà ma disposition.

À l’auberge de Poteaupré !

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RANDONNÉESUR LE VOLCANDU CANTALHUIT JOURS SURLE GR 400

« La montagne cantalienne, paréede plomb et de puys, de brècheset de rocs, se déploie commeune immense étoile sur le dépar-tement. Dans ses multiplesbranches, elle berce des valléesarrondies creusées par les ri-vières Alagnon, Jordanne, Me-ronne, Mars, Bezons. Les ruis-seaux naissent dans les sommetset baptisent les pays en aval. Lecœur du Cantal bat à l’intérieurdu massif escarpé, au centre dece volcan apparu voici 30 000000 d’années, le plus grand d’Eu-rope avec un diamètre de qua-tre-vingts kilomètres. Un volcanqui a dessiné un pays de hautesterres, de planèzes et de pla-teaux, mais aussi un pays de dé-valade et d’exode. »1Il y a plus de 25 ans déjà, j’avaispréparé cette randonnée pourune poignée de copains des A.N.d’Ath. Mais un pépin physiquem’avait contraint à déclarer for-fait et à les laisser partir sansmoi. En juin 2009, après telle-ment de grandes randonnéesdans l’Hexagone et un peu àcourt d’idées, je me suis souvenude ce vieux projet. La septan-taine entamée, il m’a semblégrand temps de le réaliser. Jesuis donc parti avec deux co-pains arpenter les pentes et lescrêtes de ce fameux volcan.

La brèche de Roland « casse » la crête entre le puy de Peyre Arse et le puy Mary.

Récits

11 juin 2009 : Murat – Super-Lioran. 19 km – environ 1 000 m de dénivelé positif.Au sortir de l’auberge « de Maître Paul », le balisage blanc et rouge, doublé des co-quilles d’un itinéraire jacquaire, frôle le rocher de Bonnevie, un imposant pitonde lave surmonté d’une statue mariale, et ne tarde pas à quitter l’agglomération.Il côtoie un instant la départementale, mais gagne bien vite un vallon bucolique.Il s’y complaît en un parcours capricieux qui caracole sur les rives d’un ru, puis àtravers des prairies bosselées au risque d’y égarer les randonneurs.Passé la ferme de Chazelles, le GR 400 adopte une ligne de conduite plus claire. Ils’élève progressivement à travers le versant champêtre surplombant la vallée del’Alagnon. Un moment, il fait bien mine de redescendre vers Laveissière ; mais

l’appel du large l’emporte.Pour rattraper l’altitudeperdue, le chemin pastoral,rugueux, grimpe sèche-ment vers les estives. Versles 1500 mètres, non loindu buron de Peyre Gary,voici nos premiers trou-peaux de vaches Salers :mêmes cornes en lyre queleurs cousines d’Aubrac,mais elles arborent unerobe d’un brun plus rou-geâtre. La grimpée s’apaise et unetraversée forestière offre

un bref répit. À l’orée du bois, on débouche en surplomb d’un vallon où court leruisseau de Pierre Taillade : bel endroit pour casser la croûte. Mais la sieste nedure pas et le digestif est abrupt : une rude ascension directissime vers le rocherdu Bec de l’Aigle. Avec ses 1700 mètres, il marque le point culminant de l’étape.Panorama circulaire grandiose ! L’émouvant Téton de Vénus semble à portée demain ; mais c’est surtout la pyramide du puy Griou qui fascine, de même que lalongue échine rocheuse qui s’étire du puy de Peyre Arse jusqu’au puy Mary. Dèsle premier jour, nous voilà dans le vif du sujet et, sous un ciel lourd de sombresnuages, ce vaste paysage montagnard est impressionnant.Super-Lioran, est à nos pieds avec ses buildings incongrus. Dégringolade rocailleuse

Grimpée rugueuse vers les estives.

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Récitsà travers les pâturages pentus et les vaches placides. Un che-min pastoral et forestier termine la dévalée. Mais Super-Lioran campe sur un balcon et impose une dernière grimpéepour gagner le gîte du Bufadou.

12 juin 2009 : Super-Lioran – Lavialle (Le Claux). 18 km etenviron 700 m de dénivelé positif. Grand ciel bleu, ce matin. La journée sera chaude. La mise en jambes forestière n’a d’agréments que la fraîcheurdu sous-bois et la compagnie de joyeux Vosgiens, pas vrai-ment dépaysés parmi les conifères.Mais une petite heure plus tard,au col de Combenègre, vers les1500 mètres, c’est vraiment lamontagne cantalienne dans sasplendeur, hérissée de puys, dontle puy Griou, tout proche et plusimposant encore que la veille.C’est la destination de nos com-pagnons.Nous, nous lui tournons le dos etgagnons le col de Cabre par unbeau sentier horizontal qui courtau flanc du puy Bataillouze et offreun large paysage sur la vallée dela Jordanne. La balade panora-mique se poursuit au pied du mas-sif puy de Peyre Arse. Le sentier s’élève paisiblement jusqu’àdéboucher sur la longue échine qui joint Peyre Arse au puyMary. Superbe cheminement decrête entre la vallée de l’Impra-dine, au nord, et celle de la Jor-danne au sud. Puis le franchisse-ment de la brèche de Rolandmobilise notre attention. « Passagedélicat » annonce le topo-guide.Ce n’est pas méchant, mais il faut« mettre les mains » et veiller à bienplacer les pieds… Aussitôt c’estl’ascension du puy Mary. Rudemorceau ! Dieu que c’est raide ! Ila dû y avoir des lacets, mais il y abelle lurette. Subsiste une grim-pée quasi rectiligne sur une largetrace rocailleuse. Chacun y choisitsa trajectoire et ahane… jusqu’àdéboucher sur la plateforme hérissée de cairns. Malgré lestouristes montés du proche pas de Peyrol, on trouve un coinisolé pour casser la croûte. Le vaste panorama circulaire mé-rite bien qu’on s’attarde sur ce haut lieu (1783 m) du Cantal.La descente vers le pas de Peyrol est presque aussi pénibleque l’ascension, les marches bétonnées formant un affreuxcasse-pattes ! Vite passé le carrefour routier, encombré detouristes, un sentier chaotique descend jusqu’au col d’Eylac.Puis le GR prend la clef des champs et nous promène à traversdes pâturages où les chevaux errent en liberté. Une dernièrehalte au col de Serre, vers les 1300 mètres ; les grandes ailesmulticolores des parapentistes y dansent un élégant balletaérien. Il reste une traversée forestière pour gagner Le Claux.Chemin capricieux qui s’obstine à grimper encore alors quele village niche vers 1000 mètres. Il dégringole enfin et dé-bouche parmi la floraison exubérante d’une vallée champêtre.Notre gîte de Lavialle est installé à l’écart du village dans unebelle maison ombragée de vieux frênes.

13 juin 2009 : Lavialle – La Falgoux. 15 km et environ 500m de dénivelé positif. L’étape est assez courte et le beau temps s’est installé. Onpeut bien s’offrir un petit « hors GR » par Le Claux et la collinequi surplombe le village. C’est très pastoral. Le vieux sentierse faufile dans les hautes herbes inondées de rosée et unedouce lumière baigne le vallon. Magie matinale dont on nese lasse pas. Sauté la colline, une petite route file parmi lesprés. L’étang de Lascourt, très bucolique, a un petit air de ri-zière, où des chevaux se reflètent sur fond de montagne.

Puis le chemin s’engage en forêtet y prend son envol. Fraîcheurappréciée du sous-bois ! On dé-bouche dans les herbages au pieddu suc Gros. Encore un coup dejarret pour gagner les 1500 mè-tres et franchir le pas Rouge. Surles contreforts du rocher del’Aygue, bercée par la musique duvent et les chants d’oiseaux, larandonnée retrouve la quiétudeet les grands horizons des hautspâturages. Vers le nord pointe lepuy de Sancy, encapuchonné.

La matinée touche déjà à sonterme. On casse la croûte sur un rebord du plateau, à proxi-mité d’une source. Grosse chaleur. Il fait soif. Le poème de

Leconte de Lisle2 n’est pas de miseici : l’eau s’écoule, abondante, etalimente un abreuvoir. Potable ?Ce serait peu de chose tout demême de se munir d’une pla-quette de « Micropur » ! Toujoursimprévoyants après tant d’annéesde randonnée ! Dans le doutedonc… Reste que l’étape n’estplus bien longue. Quand le GR dé-passe une poignée de burons rui-nés, la montagne sinistrée offreun triste spectacle : vachers et fro-magers l’ont désertée ; désormaisles fourmes industrielles sont fa-briquées dans la vallée. Au col de Luchard, l’itinéraire bas-

cule sur le versant de la vallée du Mars. Le chemin pastoralaligne ses lacets ; mais on le quitte pour s’engager sous lecouvert d’un vieux sentier broussailleux. La dévalée s’accélèreparmi une floraison luxuriante et dans la cuisante chaleur del’après-midi ! Pas fâchés d’atteindre Le Falgoux pour y dé-guster une blonde bien fraîche à la terrasse des « Voyageurs » !

14 juin 2009 : Le Falgoux – Le Fau. 17 km et environ 800m de dénivelé ascendant. Hier soir, l’orage a grondé et ce matin, le ciel reste plombé.La température est agréable. Le topo laisse perplexe : il an-nonce une grimpée de trois heures pour parcourir cinq kilo-mètres et demi ! Prévision erronée ou terrible dénivelé ? Onverra.Au sortir du gîte, on ne tarde pas à s’engager dans la pé-nombre d’un sous-bois, une sorte de forêt primitive : de vieuxhêtres polymorphes peuplent les ruines de chaos rocheux.Le GR se faufile dans cet univers mystérieux. Il s’attarde aupied du versant pentu, puis se décide à l’affronter. Effective-

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En vue de l’impressionnant puy Mary.

L’étang de Lascourt a un air de rizière.

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Récitsment, la grimpée est sévère, mais on a vu pire. Et après unebonne heure et demie de marche, on atteint la crête d’Im-pramau (1370 m). Manifestement l’estimation du topo étaitfantaisiste.Au-delà, changement de décor. Le GR louvoie à travers despâturages bosselés, entrecoupés de bosquets. Pas évident àsuivre. On se prépare à la traversée d’un gros ruisseau avantde constater notre méprise. Mais c’est sauvage à souhait.Quand l’itinéraire débouche sur un chemin pastoral, il gagneen confort ce qu’il perd en pittoresque. Cheminement biencommode autour de la cuvette de Récusset, longeant le ver-sant nord du puy Violent.À l’extrémité septentrionale, changement de cap et de relief.Le « blanc et rouge » entame l’ascension du puy. On prendd’abord le temps de casser la croûte sur le terre-plein du bu-ron de Violental. Sans s’attarder à la digestion, on attaque lagrimpée. Décidément, dans le coin, on ne pratique guère l’artdu lacet ; on va droit au fait. Directissime donc à travers lespâturages jusqu’au capuchon du puy Violent. La crête her-beuse est l’endroit rêvé pour compenser la sieste escamotée.D’ailleurs, il ne nous reste qu’une longue, longue descentevers le terminus. Et puis, le ciel a retrouvé sa belle lumino-sité.On termine donc la journée en roue libre à travers les hautspâturages fleuris à foison. Un moment, le sentier plonge dansla hêtraie aux vieux arbres tordus et contorsionnés. Puis ladévalée retrouve la floraison des pentes herbeuses, jaunesdes genêts et des grandes gentianes. Le sentier déboule pileau pas de la porte de l’auberge du Fau, à deux pas du gîted’étape. Sans aucun doute, une des bonnes adresses ducircuit pour l’accueil et la gastronomie.

15 juin 2009 : Le Fau – Man-dailles. 22 km et environ 900 mpositifs.Ce petit matin fait grise mine. Çane gâte pas notre entrain pour en-tamer une longue étape, dont leparcours de crête aiguise l’appétit.Un bout d’asphalte jusqu’au ha-meau de La Bastide, puis la routeforestière amorce la grimpée. Ellereste paisible dans l’atmosphèreouatée du sous-bois brumeux.Mais, dès la lisière, ça se corse :des marches rudimentaires creu-sées par le passage des randon-neurs tracent un escalier aléatoireà travers la pente escarpée despâturages. On se hisse ainsi, laborieusement, jusqu’au piedde la roche Taillade. Brouillard et vent sont au rendez-vous.Une mer opaque noie la vallée. Des trains de nuages défilentà toute allure ; ils happent la silhouette fantomatique descompagnons et escamotent les arêtes qui hérissent les crêtes.Le puy Mary joue à cache-cache dans cette purée de pois.Aujourd’hui, la montagne a changé d’humeur et montre sonvisage rébarbatif. Elle n’en reste pas moins captivante : si labrume estompe le paysage, le cheminement au bord de l’à-pic des crêtes gagne en sauvagerie dans une atmosphère dehaute montagne.Au-delà du puy Chavaroche, la nappe nuageuse s’entrouvreà propos pour un pique-nique parmi l’or des genêts. Pas letemps de se prélasser pourtant. La route est encore longue.Et la montagne, d’ailleurs, se renfrogne déjà après cettebrève embellie. Au terme du vaste chaos rocheux d’unelongue échine, on contourne le puy de Bassiérou quand la

pluie s’invite. Timide, hésitante, elle ne tarde pas à noyer lamontagne et à inonder les randonneurs. Les frondaisons dela forêt de hêtres n’y font rien. Les capes pas davantage, ré-duites comme souvent à une illusion d’abri. Là-bas, une brève clarté illumine Saint-Julien-de-Jordanne.Puis le déluge reprend de plus belle : la pluie tombe à verse,puis se déchaîne pour notre arrivée à Mandailles. Heureuse-ment, le gîte est équipé pour assurer un séchage complet etefficace !

16 juin 2009 : Mandailles – Lafon. 15 km et environ 890 mpositifs. Ce matin, la montagne se fait de nouveau séductrice !Quelques écharpes de brume traînent encore au flanc desmonts ; dans la lumière matinale, elles dessinent une frangedorée qui souligne les crêtes rocheuses. Au sortir du « Vertazur », on aborde aussitôt les sentiers rocailleux qui grimpentà travers les vieux fayards jusqu’au col du Pertus. Au-delà, leGR poursuit son ascension sous la hêtraie et débouche aupied de l’Élancèze. Pourquoi donc s’être privé du plaisir dece « hors GR » ? Une courte dénivelée d’une centaine de mètresnous aurait hissés au sommet de la pyramide panoramique.Regret vain. Mais le sentier, lui non plus, ne manque pas decharme quand il serpente sur la crête jusqu’au puy de laPoche. Puis il s’abaisse à travers les pâturages et replongedans le sous-bois, où les sentiers détrempés et fangeux mè-nent au gîte du Clou, tenu par une charmante Hollandaise.Ce sera notre halte méridienne. La terrasse ensoleillée sur-plombe la vallée de la Cère. En face, sur l’autre versant, notrehôtesse pointe le doigt vers notre gîte de Lafon !Digestion tranquille aujourd’hui sur la petite route horizontalequi court à flanc de coteau. Le GR la quitte pour plonger vers

Thiézac. Le bourg, écrasé de soleil,semble assoupi. Il ne reste quetrois à quatre kilomètres jusqu’àLafon. Mais il nous faut regagnerle dénivelé perdu. Le sentier ro-cailleux en diable franchit la rochetrouée, pompeusement baptisée« Porte du Lion », puis crapahutesous de hautes falaises à traversle chaos rocheux de Casteltinet.Fin d’étape un peu éprouvante,qui fera d’ailleurs défaillir, au senspropre, une randonneuse d’ungroupe côtoyé dès avant Man-dailles !

17 juin 2009 : Lafon – Prat deBouc. 17 km et quelque 850 m positifs. Encore une superbe étape, sans doute l’une des plus grati-fiantes sous l’angle du rapport qualité – prix ! Départ forestier,modérément pentu. Le chemin grimpe en sinuosités (on ap-précie !) sous la hêtraie et permet de goûter la quiétude dece beau matin lumineux. Au buron de La Tuillière, nous voilàen plein milieu des pâturages. Tout le reste de la matinée,nous naviguerons à travers cet océan d’herbages. Un cheminpastoral, une sorte de draille, s’élève en pente douce, bordéde murets ou de clôtures. Il suit une large crête arrondie etmène de col en puy. Tout alentour à l’infini, c’est le royaumedes Salers. Sentiment d’immensité et de liberté absolue. Onflâne entre ciel et terre. Le paysage est partout, grandioseet enivrant.On pose nos sacs au pied du puy de la Cède pour un casse-croûte contemplatif. L’endroit est un formidable belvédère :il surplombe les vallées de la Cère et de la Jordanne. Tout

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Une longue échine rocheuse embrumée.

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Récitsalentour se dressent les pyramidesmajestueuses des puys : Chava-roche, Griou, Mary et Peyre Arse…Et revoici le Téton de Vénus ! Uncoup d’œil embrasse les pointsmarquants des étapes parcourues.

Maintenant que le Plomb du Can-tal est tout proche, la pente s’ac-centue progressivement et l’onchemine parmi un tapis coloréd’anémones soufrées et de myo-sotis. Festival de couleurs qui faitpresque regretter d’atteindre lepoint culminant du massif volca-nique (1855 m). Le Plomb du Can-tal couronne donc notre randonnée. Hélas ! le site est dégradépar les aménagements du domaine skiable, en chômage tech-nique. Mais le panorama circulaire est grandiose : la tabled’orientation signale les Cévennes, la Margeride, l’Aubrac…Souvenirs ! Le GR pique directement vers le col de Prat de Bouc. Maisnous prenons le loisir de divaguer à travers les pâturages quis’étalent au flanc du puy. Flânerie nonchalante... Le défilédes nuages incite au rêve et invite Baudelaire sur le Plombdu Cantal : « J’aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages ! » 3Il faut bien se résoudre à gagner notre gîte. Il n’ouvre qu’à17 heures. Largement le temps de déguster une blonde à laterrasse voisine. Il est presque dommage de ne pas terminernotre circuit sur cette étape royale !

18 juin 2009 : Prat de Bouc – Murat. 16,5 km et environ150 m positifs.Une courte étape donc pour boucler notre circuit. Les GR 4et 400 imposent une longue traversée forestière assez rebu-tante. Mais la carte IGN indique un itinéraire en lisière plustentant et notre hôte confirme l’intérêt de ce tracé. De fait,le parcours nous promène en contrebas des prés Marty etsous les falaises de Chamalière. Décor montagnard et am-biance volcanique, prolongés encore quand le sentier plongedans la cuvette du cirque de Chamalière.Il faut bien alors rejoindre le tracé blanc et rouge, dont lelarge chemin forestier est quelconque et assez monotone.Passé le col de la Molède, la randonnée reprend des couleurssur de charmants sentiers fleuris. Puis la descente s’accélèredans la forêt de Murat et annonce le terminus. À la traversée de la D39, il reste une heure de marche jusqu’àMurat. Une fin de randonnée tranquille et assez charmante,fort champêtre et même artistique. Aux portes de Murat, lepetit village de Bredons recèle une très jolie fontaine, debelles maisons couvertes de lauzes et surtout une vieilleéglise romane, « une des plus remarquables de la Haute-Au-vergne ». On veut bien le croire. Mais devant la porte close,on se contente d’admirer l’élégance du porche.Il ne reste plus qu’à dégringoler un chemin rocailleux pourgagner la départementale qui nous ramène au dédale desvieilles rues de Murat.

ÉpilogueEn réalité, le GR 400 comporte cinq boucles qui épousent lesdiverses branches de ce volcan étoilé. Pour élaborer le grandcircuit que suggère le topo-guide de la FFRandonnée, il s’agitd’en agencer les tronçons en une sorte de puzzle… Le kilo-métrage des étapes n’est vraiment pas démesuré. Mais ilfaut se méfier de cette impression hâtive et se garder de

mésestimer le GR 400 : si le Cantalest, dans tous les sens du terme,une « montagne à vaches », lespentes s’y révèlent quelquefois re-doutables du fait que les sentierssont bien souvent dépourvus delacets. Libre à chacun, enfin, d’aborder letour où il le souhaite. Mais Muratsemble le point de départ et d’ar-rivée idéal. La bourgade nemanque pas de pittoresque. Au-tour de la vieille église couvertede lauzes, le centre historique ras-semble ses sombres bâtisses enpierre volcanique en un labyrinthe

de ruelles et venelles tortueuses. La ville est desservie parune ligne ferroviaire et ses possibilités d’hébergement sontvariées. Nous avions jeté notre dévolu sur l’auberge de MaîtrePaul, qui propose chambres d’hôtes et restaurant. C’estconfortable et situé tout à côté du GR. Mais l’accueil n’estguère chaleureux.

1 « Quelque part, le Cantal… » P. Soissons, O. Faure et L. Adnet– Goffinet. 2 Dans son poème « Midi », Leconte de Lisle écrit : « Et la source

est tarie, où buvaient les troupeaux… »3 « Petits poèmes en prose », Baudelaire (1869).

Renseignements pratiques :La carte IGN 2435 OT (1 : 25 000) présente la totalité ducircuit.Tous les hébergements sont indiqués dans le topo-guideconsacré au GR 400 du « Volcan du Cantal » (Réf. 400).Rien à y redire. Une mention spéciale à ceux de Super-Lio-ran, Lavialle, Mandailles et Prat de Bouc. L’hôtel des Voya-geurs au Falgoux et l’auberge du Fau proposent une cuisinetrès recommandable.

Jean-Marie Maquet

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En vue du Plomb du Cantal.

Hors GR sous les falaises de Chamalière.

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LE TOUR DES DENTS DU MIDI

Voilà dix ans déjà, en septembre 1999, nous avionsfait, à trois, le tour des Dents du Midi. Il s’agit d’unmassif montagneux situé dans le Val d’Illiez, enSuisse, dans la région de Champéry, et dont le som-met, la Haute Cime, culmine à 3257 mètres.Le périple qui dura quatre jours s’était très bien dé-roulé, par beau temps au cours des deux premièresjournées ; la suite s’était passée dans des conditionsbeaucoup moins bonnes et le dernier jour a faillicarrément tourner au drame. En effet, me sentanten excellente forme physique, j’avais souhaité ter-miner par une variante, seul, et cette aventure s’estachevée, après de multiples péripéties, par une po-sition désespérée sur une falaise abrupte où les se-cours en montagne du Valais ont dû venir me cher-cher en hélicoptère.Une aventure qui m’a laissé un goût très amer, d’au-tant plus qu’un de mes deux partenaires avait eu, àmon égard, une attitude « inqualifiable ». Cette aven-ture, je l’ai relatée dans un petit livret intitulé « Sau-vetage en montagne ou les bienfaits d’un téléphoneportable », que je veux bien envoyer à tout lecteurintéressé. Bref, pendant des années, j’ai vécu avecce souvenir, comme une espèce de hantise récur-rente, à en devenir presque insupportable.Par les hasards du calendrier, avec deux autres ex-cellents copains de randonnée, comme nousn’avions qu’une semaine à consacrer à notre marcheannuelle en montagne, j’ai donc décidé de refairele tour des Dents du Midi pour me rendre compteexactement de la « boulette » que j’avais commise,pour revoir aussi le gérant de l’auberge qui avaitservi de relais pour appeler les secours et enfinpour exorciser définitivement ce vieux démon quime trottait dans la tête. Mes deux amis, Daniel De-pienne (61 ans) et Jacques Brocard (60 ans), étaientparfaitement au courant de mon état d’esprit etde mes motivations et ils étaient résolument em-ballés à l’idée de m’accompagner dans cette nou-velle aventure.Nous démarrons donc le dimanche 23 août 2009 endirection de la Suisse – voyage sans histoire – arrivéeà Champéry à 16 h 30. Les réservations ayant étéfaites, nous nous installons à l’auberge « Le GrandParadis » malgré la fermeture du dimanche. Cela nepose évidemment aucun problème de dîner en ville.

Les fameuses falaises !

Récits

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Lundi 24 aoûtPetit-déjeuner copieux. Nous savons que nous aurons une au-berge à la mi-journée pour casser la croûte, donc pas de soucide nourriture à emporter. Nous sommes frais et dispos et at-taquons, à l’altitude 1055 mètres, la longue marche qui doitnous mener, le soir, au premier refuge, la cabane de Susanfe(2102 m). Le soleil est radieux et brille de tous ses feux ; nousne craignons en rien la fatigue ni les efforts qui nous atten-dent ; c’est la sensation unique que tous les randonneurs enmontagne connaissent bien, le bonheur total.Premier arrêt pour une boisson rafraîchissante à l’auberge deBarme (Barmaz). Le décor est splendide, paysage typiquementsuisse, prairies verdoyantes avec des chalets disséminés à flancde colline et troupeaux de vaches dont les cloches tintinnabu-lent à souhait. Nous poursuivons jusque vers 13 heures pouratteindre la buvette de Bonaveau, « chez Christine » (1556 m),qui a été reconstruite après avoir brûlé entièrement en 2002.Nous y dégustons une salade et une omelette franchementdélicieuse, arrosée d’un excellent rosé du Valais et suivie d’unetarte aux pommes !Mais c’est pas tout ça, faut y aller. La montée est longue etlente, un peu de rocher, quelques chaînes, mais il en faut pluspour nous faire peur et nous atteignons la cabane de Susanfe(2102 m), tenue par Françoise. Le vent se lève en soirée etquelques nuages apparaissent sur les sommets. Ce refugen’est pas d’un confort extrême, mais quand on a connu lesrefuges en Corse, sur le GR 20, on se dit que c’est presque legrand luxe, malgré l’absence d’eau chaude et de douche.Soirée calme en s’amusant à retrouver mon nom dans les

La Suisse typique.

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Récitslivres de bord du refuge de 1999 et les noms de plusieursautres membres de notre club – les Bas-Rouges – passés euxaussi à cet endroit au cours de ces dernières années.

Mardi 25 aoûtLe temps s’est un peu dégradé ; aussi, pour ne pas démarrersous le crachin, nous décidons d’attendre et bien nous enprend puisque le vent chasse assez rapidement les nuagesau loin et les premières éclaircies apparaissent. Il est 9 heures.Nous pouvons y aller. Il faut d’abord passer le col de Susanfe(2494 m) avant d’attaquer l’ascension de la Haute Cime. Lamontée vers le col est assez éprouvante, mais tout ça estbien normal, c’est le lot quotidien des montagnards qu’onsait tous un peu masochistes « sur les bords ». Les petiteshaltes sont mises à profit pour filmer et prendre les clichésde ces paysages fantastiques. Ici, à cette altitude, nousn’avons plus la moindre touffe de verdure : des cailloux, dela caillasse comme on dit couramment dans notre jargon.

Petite barre énergisante pour reprendre des forces avantl’ascension vers le sommet (3257 m), puis c’est la montéelente, d’abord sur une espèce de cendrée noirâtre, et assezvite dans la caillasse. C’est là que je sens mon premier coupde barre : les jambes me semblent lourdes tout à coup et jeme dis que j’aurai du mal à atteindre le sommet dans cesconditions ; l’âge sans doute (69 ans !) Ce n’est pas biengrave puisque j’ai réalisé cette ascension dix ans auparavant,

mais malgré tout, le moral est touché et c’est la mort dansl’âme que je laisse mes deux compagnons s’éloigner puis dis-paraître dans les rochers. Je m’installe dans une anfractuositépour m’abriter du vent et commence à sortir le casse-croûte,préparé par Françoise. Et ce casse-croûte me paraît fade,sans goût ; peut-être cette impression est-elle liée au faitque je reste là, en rade, alors que ce n’est vraiment pas dansmes habitudes d’abandonner mes deux compères. Peut-êtreaussi est-ce déjà une certaine appréhension de me rapprocherdu jour, pourtant tant attendu, où je revivrai les momentspénibles connus dix ans plus tôt. Enfin, voilà, les minutespassent dans cette solitude montagnarde, idéale pour faireun brin de méditation sur la vie et ses aléas. Soudain, unbruit de pierrailles qui dégringolent derrière moi, je crois quece sont déjà les copains qui reviennent, mais non, un magni-fique bouquetin se dresse à cinquante mètres ; je sors la ca-méra et je filme à loisir, un bref instant d’émotion avant dele voir disparaître au détour d’un rocher. Un peu plus tard,mes compagnons reviennent, un peu fatigués malgré toutaprès cette ascension et cette descente sur ce sol caillouteux.Le temps n’était pas très beau là-haut, mais ils sont ravis d’yêtre allés comme tous ceux qui accèdent à tout sommet. Ilscassent la croûte à leur tour, en compagnie de quelqueschoucas, puis nous attaquons la longue descente qui nousmènera au lac de Salanfe que nous longerons sur un bon ki-lomètre, sous la pluie qui commence à tomber, avant d’at-teindre l’auberge du même nom (1952 m) où nous allonspouvoir nous sécher, prendre une bonne douche et nous re-poser.C’est là que je retrouverai monsieur Nicolas Marclay, celui-làmême à qui, voilà dix ans, j’ai téléphoné de mon portablepour qu’il appelle les secours en montagne. Vous compren-drez aisément que je voulais revoir cet homme qui fut unmaillon indispensable dans la chaîne qui a permis mon sau-vetage. Cette auberge, pas très jolie, a servi de centrale àbéton lors de la construction du barrage qui retient les eauxdu lac. Je présente M. Marclay à mes deux copains et il nouspromet de venir passer un moment avec nous, après le repasdu soir. Chose promise…, après un excellent repas, M. Marclayvient s’asseoir à notre table et nous dégustons ensemblequelques verres de génépi en évoquant mon aventure pas-sée.

Mercredi 26 aoûtUne bonne nuit et le lendemain, dès potron-minet, nous en-tamons la montée vers le col du Jorat (2210 m) suivie d’unelongue, très longue descente vers la vallée, qui fait mal auxgenoux et aux orteils. Tous les randonneurs connaissent !Mais la récompense est grande quand nous atteignons, aprèsquelques heures, le village de Mex, où nous savions que nouspourrions nous restaurer. Il fait un temps merveilleux et nousdégustons un délicieux repas sur la terrasse ensoleillée durestaurant « L’Armailli » tenu par une dame et sa fille, en com-pagnie de quelques clients manifestement pas marcheurscomme nous. Mais nous ne pouvons pas nous attarder ; la route est encorelongue avec de nombreux dénivelés, pour atteindre « LesJeurs », un centre sportif situé à 1560 mètres. Les clients nes’y bousculent pas. Nous aurons même un peu de mal à trou-ver notre gérante, une dame assez aimable qui tient cet éta-blissement avec son fils, que nous ne verrons d’ailleurs jamais.Peu de sportifs fréquentent le centre en ce moment ; seulun couple de jeunes Allemands nous tient compagnie au res-taurant. Ils ont manifestement des problèmes d’argent,n’ayant que très peu de liquide, alors qu’ils pensaient que les

GR SENTIERS INFOS

Vers la Haute Cime

De la caillasse.

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Récitsétablissements du coin disposaient d’un terminal pour lespaiements électroniques.

Jeudi 27 aoûtLe jour J, attendu et redouté à la fois.C’est une très longue journée qui nous attend puisque, lesoir, nous devons atteindre l’auberge du « Grand Paradis »,d’où nous sommes partis lundi matin. C’est surtout la journéecruciale où je veux me rendre compte exactement de l’erreurcommise dix ans plus tôt. Nous passons d’abord par le refugede Chindonne, où nous ne nous arrêtons pas et nous arrivonsbientôt au pied de cette fameuse variante. Comme il y a dixans, nous loupons tout simplement son point de départ, maisnous nous en rendons compte rapidement et, au prix d’unénorme effort, tant le dénivelé est important, nous rejoignonsce fameux sentier où je n’étais d’ailleurs jamais passé. Nousatteignons le point dénommé « Valère » (1880 m) puis la « Dentde Valère » (1995 m). Une très belle variante qui méritait fran-chement le détour et qui n’aurait jamais dû me valoir cetteterrible mésaventure. C’est là qu’avec mes deux compères,carte à l’appui, nous mesurons exactement l’erreur commise.Je le savais depuis longtemps, mais je voulais revoir le terrain,pour mieux comprendre. Voilà dix ans, j’avais pris le sentierbeaucoup trop loin ; j’étais donc parti en sens inverse, d’oùma complète désorientation. J’ai éprouvé là un grand senti-ment d’humilité et je me suis persuadé, si besoin en étaitencore, qu’il faut lire les cartes de façon absolument rigou-reuse et qu’en tout état de cause, c’est toujours la carte quia raison.

Nous commençons alors la longue descente qui nous ramènesur le sentier normal et de là, comme il fait très beau, nouspouvons contempler le fameux cirque de Chalin qui m’a pro-curé tant d’angoisse. Mes compagnons, Daniel et Jacques,en voyant de loin ces falaises, se rendent compte de la situa-tion périlleuse dans laquelle je m’étais retrouvé après avoirtraversé plusieurs torrents en crue ; une position dans laquelleje ne pouvais plus ni avancer, ni reculer et où sont venus mechercher mes sauveteurs, en hélico. Je revis intensémentces moments pénibles, mais j’ai la chance immense d’avoiravec moi deux bons amis qui partagent mon émotion et quime font un bien énorme. Merci les gars !Nous poursuivons enfin résolument notre rando en passantau Signal de Soi (2034 m), puis plus loin par le lac et la cabaned’Antème – petite halte pour boire une bonne grande chope.La gérante insiste pour qu’on reste parce qu’elle est enmanque de clients. Mais nous devons bien continuer puisquedemain, il nous faut rentrer en Belgique. Nous atteignonsl’auberge du Grand Paradis à 18 heures pile, l’heure où le pa-tron, un Anglais, retourne précisément son panneau pourfermer l’établissement. Nos chambres sont réservées, maisnous espérions bien y manger le soir. Peu de temps après,notre patron nous annonce, radieux : « Mon épouse acceptede vous préparer une pierrade, en terrasse ! » Nous jubilons. Ce repas, comme bien d’autres d’ailleurs, restera gravé dansnos mémoires de randonneurs, un régal pour les yeux, pourles palais, mais surtout pour les cœurs qui ont battu à l’unissonpendant ces quelques jours. La soirée ne se terminera pas làpuisque nous descendrons plus tard vers Champéry pournous affronter passionnément au billard dans une boîte dejeunes… comme nous le sommes toujours de cœur et commenous voudrions toujours le rester pour continuer à randonnersans fin sur les chemins de Belgique, d’Italie, de Suisse, deFrance… ou de Navarre.Retour le lendemain par l’Alsace et une dernière halte à Ri-beauvillé, avant de regagner nos pénates. Le but poursuiviétait atteint. Tout est bien.

Pierre Lannoy

Adresses utiles :Grand Paradis – Champéry : 00 41 24 479 11 67Cabane de Susanfe : 00 41 24 479 16 46Auberge de Salanfe : 00 41 27 761 14 38Centre sportif « Les Jeurs » : 00 41 24 471 34 95.

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Magnifique vue sur la vallée.

Vue sur le glacier.

Carte du périple.

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Infos• RANDO

PÊLE-MÊLE

> Dans les provinces wallonnes

• Brabant wallonRixensartEn collaboration avec le service Environnementde la commune et l’IGN, le syndicat d’initiativede Rixensart a publié une nouvelle carte touris-tique de promenades. Rixensart est une com-mune résidentielle située dans un écrin de ver-dure au sud de Bruxelles. Pas moins de 11promenades ont été tracées sur cette carte topo-graphique au 1:10000 de Rixensart et de ses en-virons (notamment Genval et Rosières). Ce sonttoutes des promenades courtes de cinq kilomè-tres en moyenne. La carte reprend aussi les trajetsdu Tour du Brabant wallon et d’un pré-RAVeL.Le verso donne des informations pratiques tellesque le point de départ (parking) et le degré dedifficulté des promenades. En vente à l’IGN etdans les offices du tourisme et les librairies dela région. www.si-rixensart.be – www.ngi.bePrix : 7,50 euros.

• HainautBeaumont

L’IGN et le service touristique dela ville de Beaumont, au sud de laprovince de Hainaut, ont éditéconjointement une nouvelle cartetouristique de promenades. Seizepromenades longues de 3 à 16 kilo-mètres sont tracées sur un agran-dissement d’une carte topogra-

phique au 1:50 000. Un itinéraire du RAVeL traverse également toutela zone. Vous trouverez au verso de la carte desexplications sur de nombreuses curiosités decette belle région limitrophe avec la France.Office du tourisme : Grand’Place, 10 6500 Beaumont – Tél. & Fax : 071 58 81 [email protected]

• LiègeCantons de l’EstRécemment a été inauguré le Sentier des Crêtes« Warche Höhenweg ». D’une longueur de 12,5kilomètres, la promenade démarre de Nidrum àla piste de ski « Zosterbach ». Au confluent de laRur et de la Warche, elle contourne le villaged’Elsenborn et emmène les promeneurs dans delarges étendues avec de magnifiques panoramasde prairies et de champs bordés de haies d’au-bépines et de hêtres, et fleuris, au printemps, parl’ail des ours. Le promeneur rencontrera beau-coup d’anciennes bornes frontières et de croixvicinales. Parcours facile, balisé d’un carré bleu.Tourisme des Cantons de l’Est : BP 664780 St-Vith – Tél. 080 22 76 [email protected] - www.cantonsdelest.be

HerveLa ville de Herve vous propose une brochure axée sur la découverte de lafaune et de la flore le long de la fameuse ligne 38, en passant notammentpar les charmants villages de Charneux, Bolland, Battice et Herve. Elle re-prend cinq balades. Prix : 6,70 euros.Maison du tourisme du Pays de Herve : place de la Gare, 1 - 4650 Herve –Tél. 087 69 31 70 - [email protected] – www.paysdeherve.be

VerviersAvec un groupe du conseil communal des enfants de Verviers, le service Tourisme-Jeunesse de la ville arafraîchi et complété le balisage de l’itinéraire permanent « De l’eau à la laine ». Il permet de découvrirtoutes les fontaines du centre de Verviers ainsi que les souvenirs du passé lainier verviétois.Cet itinéraire balisé, d’une longueur de 6,4 kilomètres, est repris dans un topo-guide réalisé par leContrat de rivière Vesdre en collaboration avec les SGR.Un guidage adapté est proposé par le service Jeunesse pour les classes de fin d’école primaire.Un guide détaillé présentant le parcours « De l’eau à la laine » et comprenant une masse d’infostouristiques et historiques peut être obtenu gratuitement sur simple demande : service Tourisme – Jeu-nesse de Verviers : Tél. 087 32 52 98 – [email protected]

• NamurVallées des Eaux vives Cette région de l’Entre-Sambre-et-Meuse comprend les communes de Cerfontaine, Couvin, Doische,Florennes, Philippeville, Viroinval et Walcourt. Les plus beaux sites naturels rivalisent d’attraits avec lesrichesses du patrimoine. Un guide pratique vous fournit toutes les infos utiles. L’inventaire de toutes lescartes et des circuits disponibles est imposant : il prend deux pages complètes. La brochure signale aussitous les hébergements.Maison du tourisme des Vallées des Eaux vives : rue de la Falaise, 3 - 5660 Couvin – Tél. 060 34 01 [email protected] – www.valleesdeseauxvives.be

Vallées des Saveurs Ces vallées savoureuses se situent en Condroz–Famenne sur les en-tités de Ciney, Havelange, Hamois et Somme-Leuze. La Maison dutourisme qui gère ce coin du Namurois propose une brochure bilinguede 32 pages, intitulée : « Balades et vous ». Elle décrit douze baladescoups de cœur. Cette brochure vous informe tout d’abord sur lespaysages rencontrés en chemin : relief, géologie, sols et occupationdes sols, bâti traditionnel. Ensuite, les douze circuits vous sont pré-sentés sous forme de fiches pratiques vernies et détachables afin defaciliter la manipulation du document. Une carte de l’ensemble duterritoire vous permet de situer chacune de ces promenades. Prix : 2 euros. Maison du tourisme Condroz – Famenne : rue de l’Église, 4 B -5377 Somme-LeuzeTél. 086 40 19 22 – Fax 086 40 19 23 – [email protected]

> Dans les provinces flamandes• Saint-Jacques-de-CompostelleÀ l’occasion de son 25e anniversaire, la Société flamande de Saint-Jacques-de-Compostelle (VlaamsCompostelagenootschap) a créé une boucle reliant dix-huit églises bruxelloises et flamandes dédiées àsaint Jacques. Le parcours de 861 kilomètres ne comporte pas de balisage spécifique, mais il utilise lebalisage existant de certains GR et de réseaux de points-nœuds. Les fiches des trente-huit étapes d’unjour ne peuvent être téléchargées que par les membres, mais vous trouverez un dépliant général sur :www.compostelagenootschap.be

• AnversLa province d’Anvers a ouvert en Campine son cinquième réseau pédestre de style « points-nœuds ». Leréseau « Kempens Landgoed » couvre la région entre Ravels et Arendonk, soit 225 kilomètres.En automne suivra une nouvelle réalisation « Kempense Heide » dans la région s’étendant au nord d’An-vers. www.antwerpsekempen.be.

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Infos> France• Nord

Le service touristique du départe-ment du Nord a édité une nouvellepochette de randonnées. « Échap-pées belles à travers le Nord » com-prend vingt fiches avec, pour chaquetrajet, le descriptif et une carte. Lesparcours sont très variés : ils ont une

longueur de 4 à 23 kilomètres et certains vousamènent à découvrir des villes comme Lille,Roubaix et Valenciennes alors que d’autres pro-posent une randonnée dans les parcs naturels dela région. Les pochettes sont en vente au prix de 2 euros.Le téléchargement est gratuit sur le site du CDTNord : www.tourisme-nord.fr À noter également la réédition, déjà signalée ici,des topo-guides réactualisés de la FFRP :- « Le Nord à pied », réactualisé avec des chan-gements de circuits ;- « Lille, métropole à pied » ;- « La Flandre à pied ».Consultez aussi le nouveau site, spécialementdédié à la rando : www.rando-nord.fr qui vousdonnera plein d’idées de découvertes de cetterégion si proche de chez nous.

• Alpes-de-Haute-Provence« Randonnéesd’exception :5000 km desentiers amé-nagés » : tel estle titre d’unein téressantebrochure fai-sant l’inven-taire de toutecette richessepédestre. Letotal cité com-prend notam-ment 800 kilo-

mètres de GR, 700 kilomètres de GR de Pays etplus de 3 500 kilomètres de sentiers de petiterandonnée.Pour chaque GR, un graphique figure le profilde l’itinéraire ; vous avez aussi les coordonnéesde tous les hébergements. La brochure présenteégalement tous les topo-guides GR et d’autresguides de découverte de la région, ainsi que lesréférences des cartes de randonnée utiles.D’autre part, 2010 étant une année jacquaire, unautre dépliant, richement illustré, vous présentele GR 653 A intitulé « Chemin de Compostelleet de Rome ». À ce propos, le hasard faisant par-

fois bien les choses, Raoul Culot, notre délégué adjoint de Liège, nous a transmis une photo prise cet étéà Menton, à proximité de Vintimille : elle authentifie, si besoin est, la réalité de cet itinéraire jacquaire.

Agence de développement touristique des Alpes-de-Haute-Provence : Immeuble François Mitterand,BP 170 - 04005 Digne-les-Bains Tél. 04 92 31 57 29 [email protected]

• Paris Le nº 187 de « GR Sentiers » a déjà signalé la parution d’un nouveau topo-guide consacré à la découverteoriginale de la capitale française. Il présente et décrit trois grandes traversées de Paris. Réf. V175 – 15,20 euros

Mais un autre guide pourrait vous surprendre. Il s’agit d’un « Parisdécalé » ou comment découvrir Paris à pied et avec humour. Publiépar Lonely Planet et écrit par une Parisienne d’adoption, le livre depoche propose trente-six promenades originales et humoristiquesdans tous les arrondissements de Paris. Un exemple ? La promenade« parano » ou comment échapper à votre poursuivant en visitant lesmonuments de Paris. Ou encore la promenade du fainéant : commentvisiter, assis, les principaux sites touristiques de la Ville lumière.Les circuits, d’une durée moyenne de trois heures, se font tous àpied. Bonnes chaussures nécessaires.« Paris décalé », Cécile Briand et Noëlle Lieber, Lonely Planet, 152pages, 7,95 euros

• Via Alpina Cette association signale l’évolution de son site internet : il comprend maintenantune fonction de création de topo-guides en ligne sur mesure pour toutes les étapesde la Via Alpina, qui parcourt les huit pays alpins. Consultez la rubrique « Les iti-néraires ». En complément, sont disponibles divers guides et brochures papier. Ils sont décrits(et certains sont téléchargeables dans la section « Documentation ») ; c’est le caspar exemple pour les brochures Via Alpina – France et Via Alpina – Autriche/Al-lemagne, toutes deux comportant la carte générale au dos.Via Alpina-International - Association Grande Traversée des Alpes : 14, rue dela République, B.P. 227 F 38109 Grenoble Cedex, France – Tél. (0033) 476 4208 31 – [email protected]

> AutricheLe très grand succès rencontré par la piste cyclable le long du Danube a entraîné la réalisation d’une«Donausteig », un parcours de randonnée pédestre qui borde lui aussi le fleuve. D’une longueur de450 kilomètres, il va actuellement de Passau jusqu’à Grein, en passant par Linz. Mais à partir de ce par-cours central, le long du Danube, ont aussi été créées 40 randonnées d’un jour, ce qui double lekilométrage pour arriver à un total de 900. L’inauguration a eu lieu en juillet 2010. Toutes les infos et lescartes sont à commander ou à télécharger sur www.donausteig.com.Nouveau guide « Donausteig » dans la série « Outdoor ». 16,90 euros : www.conrad-stein-verlag.de

> Pays-BasLe sentier des Pèlerins, le Pelgrimspad – LAW 7-1 vient de faire l’objet d’une réédition. Le trajet de 203kilomètres démarre d’Amsterdam, traverse les provinces de Noord et Zuid-Holland pour atteindre leBrabant à Den Bosch, où démarre la seconde partie qui va jusqu’à Visé, via Maastricht.Pour tout renseignement, contacter nos collègues des GR Paden.

> SuisseLa Suisse ayant désigné 2010 comme « année de la randonnée », trente-deux randonnées d’exceptionont été choisies. Elles sont réparties dans tout le pays. Leur longueur et leur degré de difficulté sont va-riables.Le site www.myswitserland.com vous procurera la description de tous ces parcours avec la carte topo-graphique, des conseils de logement et de restaurant ; les randos sont aussi classées selon la saison laplus propice, selon un thème. Un grand choix de vidéos, voire une application iPhone gratuite, le toutachèvera de vous donner envie de vous rendre bientôt chez nos cousins suisses.

> Tour du Monde Thibault Lezy et Catherine Demonty, deux jeunes originaires de Louvain-la-Neuve se sont lancés dansun tour du monde en septembre 2010. Ils poursuivront leur entreprise jusqu’en août 2011. Ils ont commeobjectif l’expression artistique des déficients mentaux. Une bonne partie de leur périple s’effectuera à

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Infospied. Tout au long de leur voyage, ils réaliserontun blog. www.handistarts.wordpress.com

> AmazoneTerminons, pour l’anecdote, en signalant un ex-ploit assez incroyable. Une première mondiale…si l’on y croit. L’Anglais Ed Stafford (34 ans)est le premier à avoir suivi l’Amazone totalementdepuis sa source jusqu’à l’océan. Il a ainsi mar-ché pendant 859 jours ; démarrant le 2 avril 2008,il a terminé son périple pédestre de 6 500 kilo-mètres le 9 août 2010.Parti de la source de l’Amazone, située au Pérou,au sommet du Nevado Mismi, l’Anglais necompte pas les piqûres de moustiques et deguêpes. Il a également dû affronter des morsuresde vipères ou des piqûres de scorpions et faireface à des attaques d’anacondas et d’anguillesélectriques. Selon son blog, il aurait été, par deuxfois, accusé de meurtre, et emprisonné. Il auraitété pris pour cible par des flèches d’Indiensd’Amazonie.Ed Stafford. www.walkingtheamazon.com

> Topo-guides de la FFRandonnée

• « Tours du Bassin minier Nord – Pas-de-Calais »

À l’extrémité ouest denotre GR 412, le bas-sin minier se pro-longe, bien entendu,en France. Le Nord –Pas-de-Calais possèdeaussi de nombreux etriches vestiges de sonpassé industriel. Nosvoisins français pro-posent dorénavant unréseau serré d’itiné-raires pédestres qui

sillonnent cette région comprise entre Valen-ciennes et Béthune. De l’Artois au Valencien-nois, sept boucles classées GRP vous permettentde parcourir et de découvrir terrils, chevalements,étangs, cités minières… dans un vaste paysagesouvent reconquis par la nature. En somme, unPays noir redevenu vert. Mais ces itinéraires pé-destres offrent aussi l’occasion de visiter lesvilles du Nord et de découvrir leurs richessesarchitecturales et folkloriques.GRP – Réf. 5962 – 14,40 euros

« Des gorges de l’Ardèche à la Mar-geride – Parc national des Cévennes»

Voilà la réédition d’untrès riche topo-guide,qui présente un sédui-sant réseau de sentierspédestres. Il proposedes itinéraires en ligne(GR 4, GR 43 et GR44) et des circuits delongueurs très variées(le Cévenol, le Tour dela Montagne ardé-choise et le Tour duTanargue). Même les

GR 4/43 et 44 permettent de réaliser un grand circuit en Lozère. Bref, il y a du pain sur la planche pourparcourir les itinéraires qui se déploient entre Saint-Flour, au nord-ouest, et Alès ou Pont-Saint-Esprit,au sud-est. Ils vous emmèneront dans les solitudes de la Margeride, à travers le massif du mont Lozère,l’Ardèche cévenole et ses gorges réputées. GR – Réf. 407 – 15,20 euros

• « Sentier vers Saint-Jacques-de-Compostelle (Namur – Vézelay)Cette réédition de ce topo-guide devrait intéresser bon nombre de nos lecteurs.En effet, cet itinéraire vers Compostelle démarre de Belgique, de Namur pré-cisément. Le GR 654 relie ainsi la capitale wallonne à Vézelay au terme d’unetrentaine de jours de marche. Il mène le randonneur vers Dinant, Rocroi,Reims, Châlons-en-Champagne, Brienne-le-Château et Auxerre. Il cheminedans la vallée de la Meuse, traverse la forêt ardennaise et le vignoble champenoiset longe la Marne. Il côtoie les grands lacs de la forêt d’Orient, puis parcourtles coteaux de Chablis. Le topo-guide énumère, bien sûr, toutes les adressesqui doivent permettre aux pèlerins de trouver le gîte et le couvert au cours decette première grande étape vers Compostelle.GR – Réf. 654 – 14,40 euros

• « Sentier vers Saint-Jacques-de-Compostelle via Le Puy » Figeac – Moissac/Rocamadour – La Romieu

Les pèlerins n’en finissent pas de marcher vers Saint-Jacques-de-Compostelleet d’arpenter le fameux GR 65. La FFRandonnée n’en finit pas non plus de ré-éditer les topo-guides qui décrivent le plus connu des itinéraires blanc et rougede l’Hexagone. Ce topo-guide commente un très beau tronçon de la Via Po-diensis, celui qui joint la vieille cité de Figeac au superbe cloître de Moissacen passant par Cahors. Mais, plus ou moins parallèlement et tout aussi séduisant,un autre itinéraire mène de Figeac à La Romieux via Rocamadour et Agen.Choix cornélien ! Et pourquoi ne pas les parcourir (GR 65/651 et 652) pourréaliser quasiment une belle grande boucle ? GR – Réf. 652 – 15,20 euros

• « Le chemin de Saint-Guilhem-le-Désert »Lozère – Aveyron – Gard – Hérault

Quel itinéraire excitant ! Et original ! Il relie le fameux GR 65 vers Compostelle(voir ci-dessus) au non moins célèbre site de Saint-Guilhem-le-Désert situésur une autre voie jacquaire, le chemin d’Arles. Depuis les hautes terres d’Au-brac jusqu’aux garrigues du Languedoc, ce sentier ne traverse que des paysagesattractifs : causse de Sauveterre, gorges du Tarn, causse Méjean, Cévennes,massif de l’Aigoual, cirque de Navacelles. Que rêver de mieux ? Ce chemin« roumieu » est une antique voie commerciale et une vieille draille de transhu-mance. Il est ainsi jalonné de croix vénérables et de tout un patrimoine archi-tectural. Il invite les randonneurs à une belle aventure d’une quinzaine dejours ! GR – Réf. 4834 – 13,80 euros

• Les Alpes Du Forez au Diois

Voilà un topo-guide qui répond à un nouveau concept : il présente des prome-nades et randonnées placées sous le signe de la forêt. Les vingt-cinq itinérairescouvrent une très vaste zone de l’Hexagone – de l’Ardèche à la Haute-Savoie– et ils ont en commun de faire parcourir une grande part de la diversité fores-tière française : mélézins, pessières, pinèdes, sapinières, hêtraies, chênaies,châtaigneraies… Une invitation donc à découvrir cette multitude de paysages.Bien entendu, le topo-guide comporte de nombreux encadrés thématiques, ré-digés par des spécialistes de la forêt, qui vous permettront d’apprécier les ri-chesses de ce patrimoine naturel. Vingt-cinq parcours d’1h30 à 5h30.PR – Réf. SF03 – 13,80 euros

Avec la précieuse collaboration de Jean-Claude Hallet

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Instantanés sur le GR 57

C’est encore une fois le GR 57 qui a l’honneur de cette chronique ! « À toutseigneur… » Il faut bien reconnaître que le sentier de l’Ourthe, comme celuide la Semois, possède bien des attraits. Après les impressions de Lucien Antoineet de sa bande de Carolos, c’est Josiane et Serge Albert qui vous transmettentleurs coups de cœur à propos de ce bel itinéraire blanc et rouge.

JMM

« Par une journée froide, mais claire, nous avons entamé le GR 57 fin janvier.Séduits par ce premier tronçon, nous l’avons continué et terminé fin juin. Liègetraversée, la rencontre avec l’Ourthe, notre fil conducteur, s’est faite par unpetit canal d’une autre époque. Jusqu’au Grand-Duché, de grimpettes en déva-lées, des plus beaux panoramas jusqu’au fil de l’eau, en passant par villages ethameaux, l’itinéraire nous a fait découvrir l’Ardenne majestueuse, merveilleuseet mystérieuse. Passé la frontière luxembourgeoise, le Sentier du Nord, dignesuccesseur du GR 57, a pris le relais et nous a fait découvrir l’Ösling pournous mener jusqu’à Diekirch (Gilsdorf) par des chemins que nous ne sommespas près d’oublier.278,9 kilomètres de bonheur ! »

Serge et Josette Albert

La vie de nos GR

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L’Ourthe depuis le site du Cheslé.

L’Ourthe au pied du Hérou.

Le belvédère de Gringlay au Grand-Duché.

La tour Saint-Martin dominant Comblain.

Le petit canal de l’Ourthe à Angleur.

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Le 1er août dernier a marqué un premierjalon pour notre future (et prochaine)occupation d’un bureau permanent dansla Maison des associations, dite aussi« Mundo N », rue Nanon à Namur. Ils’agissait, en effet, d’y déménager notrestock de topo-guides et autres marchan-dises. Marcel Jaumotte a vécu très acti-vement l’événement, qu’il vous raconteavec sa verve habituelle.

Namur, un dimanche 1er août. Un rendez-vous à 9 heures. Le décor : une cave à vi-der, un nouvel entrepôt à investir, douzetonnes de marchandises, huit cents caissesde topo-guides, des archives en quantité,un parcours du boulevard du Nord à la rueNanon, un lieu à quitter, un nouveau do-micile fixe à investir. Les acteurs : unchauffeur exubérant, un copilote mesuré,quatre baliseurs décidés, deux déléguésprovinciaux un peu nerveux, un secrétaireet un trésorier confiants, un responsabletechnique motivé, une troupe de douzepionniers de l’unité des scouts marinsd’Anhée emmenés par Bélouga à la formeaffûtée par un récent camp-croisière auxPays-Bas et une cantinière aux petits soins.La logistique : une camionnette flambant

neuve, des victuailles et des boissons ra-fraîchissantes, de la bonne humeur… Voilàtous les ingrédients d’un déménagementmené rondement puisque, à 14 h 30, l’opé-ration était terminée, pauses comprises.C’est ainsi que nous quittons définitive-ment le sous-sol du magasin « Tramon-tagne » pour un garage aménagé en facede « Mundo N », où les SGR siégerontdésormais en toute indépendance. Tous lesarticles de notre boutique sont désormaisrangés dans un local spacieux, agréable etbien équipé. Merci à toutes les vaillantes énergies quiont permis ce transfert rapide. Un mercitout particulier aux pionniers, qui ont sou-qué ferme, suant sang et eau, toujours surle pont, sans jamais rechigner ni se plain-dre. De fameux matelots !Bravo aussi à notre vice-président MarcCharlot, champion toutes catégories dulancer « caisse topos » d’une longueur decamionnette au moins. Gare à la récep-tion !

Marcel JaumotteDélégué SGR de la province

de Namur

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Petite gazette en blanc et rouge

La vie

Délégation Bruxelles – Brabant wallon –(r) appelDans « Le mot du président » du bulletin précédent, nous faisions appel à un(e) can-didat(e) pour succéder à Henri Corne au poste de délégué provincial SGR Bruxelles– Brabant wallon. Est-ce le fait des vacances ou bien d’une lecture trop rapide ? Pasde réaction à ce jour ! Alors, nous renouvelons cet appel. Le travail n’est pas bienpayé, même pas payé du tout… mais enthousiasmant et varié, au sein d’une équiped’amoureux des GR !Alors, n’hésitez pas, téléphonez ou écrivez-nous.

Ça déménage aux SGR…

Un élément de la logistique.

Opération menée à bien.

Les bénévoles SGR. Une pause au cours de la BA des pionniers.

Une cantinière aux petits soins.

GR SENTIERS INFOS

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Province de Brabant wallon Au service de notre visibilité

Petit à petit, nos sentiers GR sortent de l’anonymat. C’est heureux,car il n’est pas toujours vrai que le bonheur se trouve dans une viecachée. Bien trop souvent encore, lors de salons ou autres mani-festations de relations publiques, les représentants des SGR doiventbien constater que le public ignore jusqu’à l’existence des GR enBelgique. « On » connaît, bien sûr, le GR 20 et « le » chemin deCompostelle. Mais « on » ignore qu’un itinéraire blanc et rougepasse tout à côté de chez soi ! Il est donc bien nécessaire de se montrer et de se faire valoir ! Onse réjouira ainsi de la publicité qui nous est faite au cœur de laville de Wavre. En effet, juste à l’entrée du syndicat d’initiative dela ville, un panneau signale nos GR 121, vers Boulogne-sur-Mer,et 579 entre Bruxelles et Liège (avec liaison vers Wavre). Par ailleurs, à la jonction entre cette liaison et le GR 579, c’est-à-

dire au lieu-dit « La Malhaise » (repère 15 du topo-guide), des pla-quettes directionnelles ont été posées sur un potelet solidementplanté à ce carrefour en étoile. Il bénéficie de la protection, trèsdiscrète, d’une statuette de la Vierge…

Province de HainautAu service des randonneursEn Hainaut aussi, le balisage s’en-richit progressivement de plaquesdirectionnelles. Bien avant d’ac-céder à la vice-présidence de notreassociation, Marc Charlot avaittenu à manifester son intérêt en-vers les SGR en réalisant gracieu-sement les plaques signalétiquesqui devaient progressivement êtreapposées aux croisements de nosGR. En effet, il n’est pas toujourssimple, avec les seuls pinceaux etcouleurs, d’identifier les divers iti-néraires et d’indiquer clairementles directions. Longtemps, les res-ponsables provinciaux, voire lesbaliseurs, en ont été réduits à des plaques artisanales et rudimen-taires. Dès lors, ces carrefours risquaient quelquefois de plongerles randonneurs dans l’embarras. Au cours de l’été dernier, le dé-légué provincial hainuyer et son adjoint ont entrepris de fixer cesplaques signalétiques aux endroits stratégiques.Ce n’est pas toujours une sinécure : à certains endroits, le matérieladéquat (échelle, pistolet à silicone, foreuse visseuse, marteau,etc.) doit être transporté sur plusieurs centaines de mètres. Mais lejeu en vaut la chandelle à en juger par l’illustration précédente.Nos plaques peuvent maintenant rivaliser avec la signalisation miseen place, à gros frais, par des administrations communales, quin’assurent pas toujours l’entretien nécessaire.

Province de Liège« À pied, à cheval, en bus et en roller… »

C’était bien le 31mai même si laphoto ne l’attestepas. Pour la prendre,il a fallu attendre uneéclaircie entre deuxaverses ! Ce sont lesaléas des salons enplein air : le soleiln’était pas au ren-dez-vous. La bonnehumeur et l’enthou-

siasme de l’équipe, eux, y étaient bien. C’est avec le sourire deNicole, de Raoul et d’Albert (absent sur la photo !) qu’ont été ac-cueillis les quelques visiteurs courageux. Nous avons essayé decommuniquer notre engouement pour la randonnée, guidés parnos repères favoris. En tout cas, nous les avons fait découvrir àplus d’un (les plus jeunes instruits sur notre association étaientdeux petits cyclistes d’une dizaine d’années : ils ont trouvé celagénial !) Nous espérons avoir fait des émules. G

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La vie

Présence des SGR à Wavre.

Plus question de se tromper de GR !

Un sourire en demi-teinte de nos Liégeois.

Potelet directionnel à La Malhaise.

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La vie

GR SENTIERS INFOS

Le prochain rendez-vous, « Retrouvailles », aura lieu le premierweek-end de septembre dans l’autre espace vert de la ville, le longde la Meuse, au parc de la Boverie. Pour l’occasion, nous espéronsêtre soutenus dans notre entreprise par bien d’autres bénévolesliégeois.

Michèle Rosoux

Province de LuxembourgLes SGR tissent leur toile

Paradoxalement, les itinéraires GR sont restés longtemps assezdiscrets dans notre « belle province ». Elle se présente pourtantcomme une « merveilleuse terre de vacances », ce que personne necontestera. Mais les sentiers blanc et rouge se limitaient jusqu’il ya peu aux GR 14, 15 et 16. À côté de ces grands itinéraires, ilrestait bien des espaces à défricher et à coloniser. Cela a même

posé quelques problèmes quand Léon Lambiet s’est mis à pros-pecter dans la province méridionale pour y créer « ses» RB. Mais les choses bougent très sérieusement. Après avoir élaboré unnouveau tracé du sentier de la Semois (GR 16), les responsablesluxembourgeois travaillent activement au prolongement du GR129.Une fois mené à son terme, celui-ci méritera vraiment son appel-lation de « La Belgique en diagonale». Dès maintenant, le tracéexiste sur cartes depuis Chanly jusqu’à Orval. Ce n’est pas unemince affaire.Et dans le même temps, nos amis ardennais sont quelques-uns às’activer sur une nouvelle boucle, un futur GR 151, qui devraitrelier Marche-en-Famenne à Martelange. Sur ce plan, le projet enest au stade de la prospection. L’édifice se crée petit à petit. Pour

l’instant, le tracé accepté s’étend de Martelange au barrage de laVierre (Suxy – Chiny). Une petite avancée a aussi été réaliséeentre la Vierre et Neufchâteau. Au cours du mois de juillet, répon-dant à une sympathique invitation de Jean-Paul Wibrin, responsablede la promotion au Luxembourg, j’ai eu le plaisir d’accompagnerune (toute) petite équipe entre Neufchâteau et Libramont. Sous lacanicule, il s’agissait de choisir entre deux parcours alternatifs.Avis partagés ! Le dernier reviendra aux maîtres d’œuvre. Il reste qu’on ne peut qu’applaudir l’initiative de Jean-Paul Wibrind’inviter tout un chacun à une grande randonnée de prospection.Le moment n’était sans doute pas idéal alors que pas mal de ran-donneurs crapahutaient par-ci par-là à l’étranger. Mais l’occasionétait belle de rassembler responsables et sympathisants des SGRpour une belle balade et la création d’un nouvel itinéraire.

MESA, foire de Libramont et Euro Nature…

Durant cet été, la délégation luxembourgeoise s’est mise en quatrepour assurer la promotion des SGR. C’est que les occasions n’ontpas manqué aux quatre coins de la province. Fin juin, la traditionnelle Marche du Souvenir et de l’Amitié ra-meute une foule de marcheurs qui sillonnent les sentiers durantquatre jours. On pourrait croire que c’est une occasion incontour-nable pour présenter nos réalisations. Ce n’est pas sûr. Une foisencore, présent à Marche-en-Famenne pour épauler les Luxem-bourgeois, j’ai pu constater que l’événement attire essentiellementun public des marcheurs. Et il est apparu que si ceux-ci manifestentune certaine estime à l’égard de nos réalisations, ils recherchentsurtout des marches organisées sur des itinéraires fléchés. Peud’amateurs pour la randonnée autonome. Mais bon, nous étions làpour afficher notre action et notre originalité. Et, comme en té-moigne la photo ci-dessus, notre stand fut même un moment trans-formé en chenil pour permettre « un certain soulagement » à lapropriétaire du paisible animal !

Du 23 au 26 juillet 2010, la traditionnelle Foire agricole et forestières’est tenue à Libramont. Depuis quelque temps maintenant, la dé-légation provinciale du Luxembourg assure la présence des SGR àcette vitrine européenne du monde rural. Cette année, RaymondLouppe s’est réjoui de quelques visites marquantes : ainsi, le ven-dredi 23 après-midi, notre stand a retenu l’attention du commissaire

Prospection en quête du futur GR 151.

Notre comptoir à la MESA : ce ne fut pas le seul visiteur !

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La vie

européen Dacian Ciolos. Celui-ci s’est fort intéressé à notre réseaublanc et rouge et à nos topo-guides. Il était accompagné de SabineLaruelle, ministre des PME, des Indépendants, de l’Agriculture etde la Politique scientifique, ainsi que de Benoît Lutgen, ministrewallon des Travaux publics, de l’Agriculture, de la Ruralité, de laNature, de la Forêt et du Patrimoine. Visite impromptue ! Il manquaitun photographe de terrain pour immortaliser l’événement... Etnotre délégué d’ajouter : « Nous avons pu échanger quelques motssur la densité du réseau SGR et notre fonctionnement basé sur levolontariat. Nous lui avons offert les topo-guides de nos GR 14 et16 et celui des Randonnées en Boucle de la province de Luxem-bourg. » Le lendemain, c’était au tour du Premier ministre en af-faires courantes, Yves Leterme, de s’arrêter devant notre étalageet de s’informer sur nos réalisations. Et notre délégué provincialde conclure : « La foire de Libramont a engrangé un beau succèsauprès de responsables politiques avec lesquels nous sommes ap-pelés à débattre pour la continuité de notre réseau. »Ainsi, d’année en année, Raymond et sa petite équipe tracent, àLibramont, le sillon des Sentiers de Grande Randonnée.

Enfin, les 7 et 8 août, l’infatigable Raymond animait une petiteéquipe (dont deux renforts hainuyers) pour représenter notre asso-ciation sur le site d’Euro Nature. Nous y étions « comme des pois-sons dans l’eau ». Peut-être parce que le dimanche fut copieusementarrosé, mais surtout grâce à l’implantation de cette manifestationorganisée au vert en bordure de la vaste forêt de Saint-Hubert. Onvient là en famille, en curieux, pour découvrir les activités aussi

diverses que le bûcheronnage « artistique », le scoutisme, le patro-nage, le tir à l’arc, la pêche… et, note sans doute discordante, lesbalades en buggy ! Les SGR étaient là pour profiter de la vitrineofferte et s’exposer à un public nouveau. Sans doute s’y trouvait-il quelques randonneurs. Mais, bon sang, combien ignorent-ils,encore et toujours, que les sentiers de Grande Randonnée ne se ré-sument pas au GR 20 et au sentier de Saint-Jacques ! Une fois en-core, le bilan aura été plus moral que financier. Il était plus impor-tant de nouer des contacts (et ils ont souvent été très sympathiques)que de vendre notre marchandise.

Province de NamurRestauration d’un tourniquet sur le GR 126…

Mais également sur le GR 577 puisque la nouvelle édition du topo-guide « Tour de la Famenne » décrira cette portion de sentier situéeau sud de Beauraing entre Sevry et Martouzin, commune avec leGR 126. À la différence près que le descriptif du GR 577 sera pré-senté dans l’autre sens. C’est justement en revisitant ce sentierqui, à un certain moment, longe le mur d’enceinte du castel Saint-Pierre de Beauraing qu’on a découvert une croix métallique à l’en-trée de la prairie traversée par le GR ; elle gisait misérablementdans les fourrés, séparée de sa hampe. Quelques points de soudureet de généreux coups de pinceau aux couleurs de nos balises ontredonné vie à ce tourniquet qui peut à nouveau remplir utilementsa fonction. Autre aspect positif de l’opération et avantage non né-gligeable, le randonneur le voit de loin !

Marcel JaumotteDélégué SGR du Namurois

Visite ministérielle au stand des SGR.

Présence des SGR sur le site très champêtre de l’Euro Nature.

Un tourniquet blanc et rouge.

Nouvelles des topo-guidesRB Namur : deuxième éditionLes Rando Boucle du Namurois ont at-tiré beaucoup de randonneurs. Il faut re-connaître que les balades dans cette belleprovince ont de quoi les satisfaire.Conséquence : une deuxième édition adû être imprimée. Si les itinéraires n’ontpas été fondamentalement modifiés,Jean-Marie Maquet et Léon Lambiet enont profité pour corriger certains détails. Donc, n’hésitez pas àvous rendre dans ce beau « Pays des Vallées » sur les itinérairesproposés dans ce topo-guide « Seize randos originales en pro-vince de Namur » !

Pierre De Keghel, coordinateur des topo-guides G

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Page 46: GR Sentiers n° 188 - Octobre 2010 - 47° Année

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Page 47: GR Sentiers n° 188 - Octobre 2010 - 47° Année

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INFORMATIONS RÉGIONALESEt si vous désirez nous aider…

Brabant : [email protected] Corne (Ad intérim) : rue de Grand Bigard, 470 bte 10 1082 Bruxelles Tél. /fax 02 465 10 64Émile Wyhier : avenue de la Réforme, 76 bte 3 – 1083 BruxellesTél. 02 427 23 24

Hainaut : [email protected] Devillez : rue de Bonne Fortune, 40 7801 Irchonwelz – Tél. /fax 068 28 44 44Lucien Antoine : rue du Tombois, 6 – 6110 Montigny-le-Tilleul Tél. 071 51 95 94

Liège : [email protected] De Pelsenaire : rue Curie, 3 – 4100 SeraingTél. /fax 04 336 91 52Raoul Culot : rue de Gaillarmont, 198 – 4032 ChênéeTél. 04 367 70 76

Luxembourg : [email protected] Raymond : chemin de la Goutaine, 18 – 6720 HabayTél. 063 42 32 12José Moreau : rue des Bouvreuils, 4 – 6760 Ethe (Virton)Tél. 063 57 17 70

Namur : [email protected] Jaumotte : rue du Centre, 52 – 5530 Yvoir Tél. 081 41 20 26Georges Lambillote : rue des Héritages, 16a - 5336 CourrièreTél. 083 65 65 63

Toutes les infos utileswww.grsentiers.org - [email protected]

Siège social : Les Sentiers de Grande Randonnée asblRue des Cayats, 146 – 6001 Marcinelle 070 22 30 [email protected]

Présidence Marc VrydaghRue de Nivelles, 13/5 – 1476 Houtain-le-Val Tél. /fax 067 78 04 12 – 0495 70 42 67 –[email protected]

Vice-Présidence Marc Charlotrue Bierque, 21 – 6534 GozéeTél. 0478 54 21 08 – fax 071 30 14 [email protected]

Secrétariat - AffiliationsPierre De KeghelAvenue Bel Air, 18 – 1428 Lillois Tél. 02 384 77 20 – [email protected]

Trésorerie – Commande de topo-guidesJacky Hecq Rue des Cayats, 146 – 6001 Marcinelle Tél. 071 47 14 03 – 0472 77 96 70 – [email protected]

Coordination techniqueProblèmes de balisageJean-Pierre BeeckmanRue de la Fraîcheur, 30 – 1080 BruxellesTél. /fax 02 410 06 66 – [email protected]

Coordination des topo-guidesPierre De KeghelAvenue Bel Air, 18 – 1428 LilloisTél. 02 384 77 20 – [email protected]

Coordination des topos RBLéon LambietRue Lambert, 7 - 4432 AlleurTél. 04 257 49 20 – [email protected]

Évènements et promotionJoseph OryQuai de La Boverie, 35 – 4020 LiègeTél. 04 276 65 34 – 0497 54 00 46 – [email protected]

Rédaction “GR Sentiers”Jean-Marie MaquetRue de la Foire, 21 – 7861 Papignies-LessinesTél. 068 33 33 37 – [email protected]

Sauvegarde des sentiersMichel RichartPetit Hameau, 17 – 7890 Ellezelles Tél. 068 28 65 75 – [email protected]

Notre association de bénévoles n’est pas subsidiée et n’a pas de bureaux.Les adresses et numéros de téléphone sont privés. Vous trouverez surcette page l’adresse la plus indiquée pour les services que nous pouvonsvous rendre, avec le numéro de téléphone et de fax.

Adhérez à notre association…- pour soutenir notre action en faveur de la randonnée

pédestre, - pour manifester votre solidarité et votre sympathie aux

SGR,- pour faire de notre association un groupe de pression

efficace,- pour recevoir les 4 numéros annuels de «GR Sentiers »,- pour bénéficier d’une réduction de deux euros sur le

prix des topo-guides,- pour obtenir gratuitement la carte de membre des

Auberges de Jeunesse…

Pour cela, il suffit de vous affilier aux SGR.

Rien de plus facile : vous pouvez vous affilier à n’im-porte quel moment de l’année en versant la somme de15 euros (18 euros pour l’étranger) au n° decompte (IBAN) : BE84 0012 2204 1059. Code Bic (Swift) :GEBABEBB.Vérifiez que votre adresse figure bien sur l’ordre devirement.

Le versement de votre cotisation couvre une périoded’un an à partir du numéro qui suit le versement de lacotisation. Avec le dernier périodique auquel vous avezdroit, vous recevrez une invitation à renouveler votreaffiliation. Faites-le rapidement afin de ne pas subir d’in-terruption dans la lecture de votre revue favorite !Cette cotisation nous permet de couvrir les frais de ges-tion de l’association. Libre donc à chacun d’aider les SGRpar un versement plus élevé.

Un GRand merci pour votre soutien à nos activités, entreautres au balisage des sentiers.

Page 48: GR Sentiers n° 188 - Octobre 2010 - 47° Année

48

Description / titre Code Prix €

GR 12 Amsterdam – Bruxelles – Paris+ GR 121 Brabant wallonAtomium – Ronquières – Walcourt – Olloy – Moulin-Manteau (212 km)(+liaison GR 12 – GR 16 à Monthermé, via Montcornet)+ GR 121 Brabant wallon (Wavre – Ronquières : 50 km)FR-4................................................n° 321 °................................................17,00

GR 123/121/122 Tour du Hainaut occidentalTournai – Bon-Secours – Lens – Lessines – Ellezelles – Mont-de-l’Enclus –Tournai(218 km + 77 km : GR 121 en Hainaut)FR-1................................................n° 322 °................................................17,00

GR 125 Tour de l’Entre-Sambre-et-MeuseWalcourt – Viroinval – Dinant – Namur – Fosses – Walcourt (262 km + variante de 19 km + liaisons Val-Joly (F) et Namur)FR-2................................................n° 323 °................................................17,00

GR 126 Bruxelles – Membre-sur-SemoisBruxelles – Ohain – Namur – Dinant – Houyet – Beauraing – Gedinne – Membre(225 km + liaisons 17 km)FR-4................................................n° 324 °................................................17,00 NL-1 ................................................n° 424 °................................................17,00

GR 129 La Belgique en diagonale ! (Wallonie ouest)Ellezelles – Ath – Mons – Lobbes – Gerpinnes – Maredsous – Dinant (198 km)+ liaisons avec les GR 122 et GR 125FR-2................................................n° 373 °................................................17,00

GR 14 Sentier de l’ArdenneMalmedy – Trois-Ponts – La Roche – Bouillon – Sedan (215 km)FR-2................................................n° 372 °................................................17,00

GR 15 Monschau – Martelange Monschau – Eupen – Spa – Houffalize – Bastogne – Martelange (191 km)FR-3................................................n° 332 °................................................17,00

GR 16 Sentier de la Semois Arlon – Étalle – Chiny – Florenville – Bouillon – Vresse-sur-Semois – Sorendal Monthermé (202,4 km) + variante « Moulin Hideux » et liaisons Florenville – Orval et GR16 - GR12 à Moulin-Manteau via Montcornet)FR-5................................................n° 333 °................................................17,00

GR 412-O Sentier des terrils – OuestBorinage – Centre – Charleroi – Basse-Sambre (140 km) + 5 circuitsFR-1................................................n° 334 °................................................17,00(Commandé avec le GR 412-E : 30 euros pour les 2)

GR 412-E Sentier des terrils – EstNamurois – Hesbaye – Bassin liégeois (139 km) + 4 circuitsFR-1................................................n° 335 °................................................17,00(Commandé avec le GR 412-O : 30 euros pour les 2)

GR 5 Mer du Nord – MéditerranéeKanne – Spa – Ouren – Diekirch – Rumelange (360 km)FR-8................................................n° 392 ° ..............................................17,00Kanne – Spa – Ouren – Diekirch (207 km)NL-2 ................................................n° 492 ° ...............................................17,00

GR 563 Tour du Pays de Herve Dalhem – Nessonvaux – Eupen – Dalhem(148 km + liaison à Verviers, Fléron et Aachen)FR-2................................................n° 303 ..........................................14,00NL-1 ................................................n° 403 ...........................................14,00

GR 57 Vallée de l’Ourthe et Sentier du Nord (L) Liège – Hamoir – La Roche – Houffalize – Clervaux – Diekirch (283 km)FR-7 ...............................................n° 382 ° ...............................................17,00NL-1 ................................................n° 482 ° ...............................................17,00

GR 571 Vallées des légendes : Amblève, Salm et LienneComblain-au-Pont – Aywaille – Coo – Vielsalm – Lierneux – Remouchamps (166 km)FR-6................................................n° 305 °................................................17,00

GR 573 Vesdre – Hoëgne - Helle et Hautes FagnesLiège – Verviers – Botrange – Spa – PepinsterFR-5................................................n° 306 °................................................17,00

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LEGENDEFR-n° ou NL-n° - n° de la dernière édition en français ou en néerlandais** Topo en couleurs ; 144p. max.*** Topo en couleurs de plus de 144 p.° Topo nouvelle série (2004)

Description / titre Code Prix €

GR 575 Tour du Condroz namuroisAndenne – Ciney – Celles – Andenne (128 km + liaison Mozet – Namur)FR-2................................................n° 307 ...........................................14,00

GR 576 Tour du Condroz liégeoisHuy – Hamoir – Aywaille – Amay – Huy (170 km)FR-1 ...............................................n° 308 ...........................................14,00

GR 579 Bruxelles – Liège + GR 564 Avernas – HuyBruxelles – Jodoigne – Avernas – Liège (148 km)Avernas-le-Bauduin – Huy (34 km)(+ liaisons Wavre, Hélécine – 40 km)FR-2................................................n° 310 °................................................17,00

GR BRU Bruxelles et ses environs9 randos urbaines, champêtres & sylvestres(Balades de 10 à 23 km ; total de 140 km)FR-2................................................n° 341 .........................................15,50NL-1 ................................................n° 441 .........................................15,50

SJC Via «Gallia Belgica » Sentier de St-Jacques de CompostelleHélécine – Jodoigne – Nivelles – Waudrez – Maubeuge – Maroilles – Saint-Quentin(223 km + 77 km de variantes)FR-1................................................n° 341 .........................................15,50

TDV Tour de la VesdreChaudfontaine – Pepinster – Spa – Eupen – Verviers + 10 circuits PRFR-1................................................n° 352 °................................................17,00

RB Province de Liège16 randonnées en boucle dans la province de LiègeFR-1................................................n° 371 °................................................17,00NL-1 ................................................n° 471 °................................................17,00

RB Province de Namur16 randonnées en boucle dans la province de NamurFR-1................................................n° 381 °................................................17,00

RB Province de Luxembourg16 randonnées en boucle dans la province de LuxembourgFR-1................................................n° 391 °................................................17,00

RB Province de Hainaut15 randonnées en boucle dans la province de HainautFR-1................................................n° 374 °................................................17,00

GR Belgique carte du Réseau des sentiers GR Échelle 1 : 250 000. Découpage des cartes IGN au 1 : 50 000 et tracés des GR ensurimpression. Pochette plastique. .......................N° 602....................................................9,50

Divers relatifs aux GR ou à la randonnéeAutocollants « GR sentiers » – Code 800 ...................................0,50 euro pièce(+ frais d’envoi : 0,50 euro pour 1 à 20 pièces ; 1,50 euro au-delà de 20 pièces).Autocollants « E2-GR5 » et « E3-GR15 & 16 » – Vendus aux mêmes conditions quel’autocollant « GR sentiers »Insigne (Pin’s) – Code 801 ............2,80 euros Belgique - 3,20 euros Étranger.T-Shirts : Taille M : code 810 • Taille L : code 811 • Taille XL : code 812 • Taille XXL :code 813.............................................................................................15,00 euros.Casquette - Code 820 ........................................................................10,00 euros.Bandana - Code 821 ......13,00 euros (membres) - 15,00 euros (non membres).