globo 44 - développement : une question d’équilibre

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TRIMESTRIEL D’OXFAM-SOLIDARITÉ – DÉCEMBRE 2013 – NUMÉRO 44 Austérité en Europe Jusqu’à 25 millions de nouveaux pauvres Page 5 Café corsé en RD Congo Notre partenaire RAEK renforce les caféiculteurs Pages 12-13 dossier DÉVELOPPEMENT : UNE QUESTION D’ÉQUILIBRE TYPHON HAIYAN AIDEZ LES VICTIMES > Voir p. 16

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Ne reprenez pas d’une main ce que vous avez donné de l’autre. Ou comme le nouveau président d’Oxfam guido Van Hecken le formule volontiers : « Oubliez la logique du win-win. Si vous tenez vraiment à œuvrer pour la cohérence des politiques en faveur du développement, privilégiez alors ceux qui n’ont pas droit à la parole, les populations sans défense et défavorisées. Il faut les renforcer en leur donnant les moyens de faire entendre leur voix et de sortir de la pauvreté. » Le ton de ce dossier sur la cohérence est donné.

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Page 1: Globo 44 - développement : une question d’équilibre

TrimesTriel d’Oxfam-sOlidariTé – décembre 2013 – NUmérO 44

Austéritéen Europe

Jusqu’à 25 millions de nouveaux pauvres

Page 5

Café corsé en RD Congo

Notre partenaire RAEK renforce les caféiculteurs

Pages 12-13

dossier

dévelOppemeNT :UNe qUesTiON d’éqUilibre

TyphONhaiyaNaidez les vicTimes> Voir p. 16

Page 2: Globo 44 - développement : une question d’équilibre

2 globo • DéCEMBRE 2013

coverstoryBeatrice, 35 ans, plante du riz dans les zones humides du comté de River Gee, au Libéria. Elle utilise un type de riz qui se cultive rapidement afin de le récolter trois fois. Avant, quand elle pratiquait la culture en terrasses, elle devait quand même acheter du riz pour elle-même.© Kieran Doherty /Oxfam

edito

sommaire

GloboPériodique Trimestriel n°44 - Quatrième Trimestre 2013Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles - BelgiqueTel.: +32 (0)2 501 67 00 - Fax: +32 (0)2 511 89 19e-mail : [email protected] - Globo en ligne : www.oxfamsol.be

ediTeUr respONsable : Stefaan Declercq • rédacTiON : Esther Favre-Félix, Wouter Fransen, Julien Lepeer, Mieke Vandenbussche • rédacTiON fiNale eT cOOrdiNaTiON : Chantal Nijssen • ONT cOllabOré : Bart Holsters, Julien-Paul Remy • mise eN page : José Mangano • phOTOs : Tineke D’haese

Art. 4 Loi 8.12.92 - Arr. Min. 18.03.93. Oxfam-Solidarité asbl, rue des Quatre-Vents 60 à 1080 Bruxelles, gère une base de données automatisée afin d’organiser les relations avec ses donateurs et sympathisants. Vos données y sont enregistrées. Vous avez le droit de demander toutes les données vous concernant et de les faire modifier le cas échéant. Adressez votre demande écrite à : Oxfam Fichier donateurs, rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles. Oxfam-Solidarité est enregistrée sous le numéro 000500836 du Registre national de la Commission pour la protection de la vie privée.

Si respectées qu’elles soient, les opinions des personnalités et partenaires interviewés dans ce magazine n’engagent pas Oxfam-Solidarité.

Aucun extrait de ce Globo ne peut être repris ou copié sans l’autorisation écrite préalable de la rédaction.

Ce Globo a été imprimé sur du papier recyclé Cyclus Print 90 gr.

Management environnemental vérifiéSiège social : Rue des Quatre-Vents, 60 B-1080Reg. n° BE-BXL-000021

pÊle-mÊleNos sodas ont un goût amer. Sur les sables mouvants.Sensibiliser et financer.3 idées cadeaux de fin d’année.Retour dans le passé: l’austérité.Cuba, un an après Sandy.Matinée pédagogique Oxfam.

OxfamilyPas folle, la chèvre!Un camp de réfugiés écossais.Atelier d’anglais.Helena Kitty.

dossier(IN) COHéRENCE. UNE QUESTION D’EQUILIBRE.

* La parole aux petits agriculteurs* Le coût de la cohérence* Médicaments, l’intérêt personnel prime * Bimkom soutient le droit au logement des Palestiniens

regards du sudRAEK : c’est fort de café !

bénévoles à l’honneurDepuis sa pension, Ivo Laforce donne le meilleur de lui-même dans notre magasin de seconde main de Malines et lors des actions de collecte avec e5mode.

seconde mainA Mons, ça déménage !Cultivons en vitrine.

3,2,1 acTiONLa solidarité, une notion centrale pour les bénévoles, la fin de l’année et le soutien aux victimes de Haiyan.

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Au-delà du ‘win-win’

C’était par une froide soirée de décembre, je me trouvais dans mon fauteuil chez moi à Anvers, lorsque le téléphone retentit. La proposition de Stefaan Declercq, le secrétaire général, est

depuis lors devenue réalité : j’ai l’honneur d’être le président d’une organisation formidable qui porte le nom d’‘Oxfam-Solidarité’.

Au fil de mes nombreuses années passées au cœur de la coopération au développement, aux niveaux fédéral et surtout européen, j’ai développé un respect profond pour le label ‘Oxfam’. Le travail de recherche et de lobby d’Oxfam jouit d’une excellente réputation, tant dans les cabinets que dans les coulisses de l’UE. De plus, nous représentons un mouvement fort qui peut compter sur une large base

de sympathisants dont nous pouvons être fiers. Grâce à nos magasins, Oxfam est présente en Belgique presque à chaque coin de rue. La force potentielle d’un tel réseau est gigantesque. Tout cela offre à Oxfam plus d’une longueur d’avance sur beaucoup d’autres en la matière et c’est pourquoi nous devons nous appuyer sur cette force.

En tant que président pour la période à venir, c’est précisément à ce niveau que je situe notre défi majeur : préserver, consolider et continuer à développer ce label de qualité mais aussi ce réseau, en Belgique et dans le monde. Ne nous voilons pas la face : dans l’immédiat, les signes avant-coureurs ne sont pas favorables. En effet, l’aide officielle au développement est en train de perdre de l’importance. Cette tendance s’explique, d’une part, par la baisse de celle-ci en termes absolus et, d’autre part, par l’émergence de nombreux (f)acteurs qui se mettent en travers de son chemin. Des investissements étrangers, jusqu’au commerce mondial en passant par les méga-accords entre la Chine et le Brésil en Afrique, ou les fonds de la Gates Foundation... Ces acteurs accaparent trop facilement une grande partie de l’argent occidental octroyé à l’aide au développement.

Dans un contexte de mondialisation croissante, la multiplication d’acteurs aux intérêts parfois divergents pose la question de la cohérence globale : veiller à ce que les mesures prises dans les domaines, en gros, du commerce, des sciences, de l’économie ou de l’environnement ne compromettent pas les objectifs de la coopération au développement.

Souvent, quand on parle de cohérence des politiques, on la définit comme la situation où « tous les domaines de compétence s’alignent pour converger ensemble vers la recherche d’un win-win ». Ce but d’apparence noble est en fait trompeur et même tout simplement faux. En effet, la plupart des cas de coopération entre deux partenaires disposant de moyens inégaux (qu’on fait pourtant souvent passer pour de la ‘synergie’) débouchent sur un transfert de ressources et de capacités du partenaire le plus faible vers le plus fort. Si la coopération au développement venait à être de mèche avec le commerce et l’économie afin de poursuivre la logique du « win-win », nous en ressortirions bredouilles.

C’est pour cette raison que des politiques doivent être menées avec cohérence, mais une ‘cohérence en faveur du développement’ : cela implique que chaque décision doit être confrontée et évaluée à la lumière de ses conséquences pour le développement. Il ne s’agit pas d’élaborer des compromis en la matière puisque ceux-ci se font au détriment du Sud.

J’aurai l’honneur et le plaisir de veiller à cet objectif par le biais de la présidence d’Oxfam. En prenant appui tant sur une gestion politique efficace que sur une dynamique solide, nous pourrons continuer à exercer pleinement notre rôle.

Guido Van Hecken Président d’Oxfam-Solidarité

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3DéCEMBRE 2013 • globo

pêle-mêleTextes : Esther Favre-Félix, Mieke Vandenbussche et Chantal Nijssen • photos : Tineke D’haese

Nos sodas ont un goût amer

Edilza Duarte et sa famille ont été dépossédées de leurs terres. © Tatiana Cardenal /OXFAM

Saviez-vous que le sucre de vos sodas provient souvent de terres dont on a chassé les agriculteurs? Ils se retrouvent dans le dénuement le plus complet et souffrent de la faim. Vous pouvez agir.

La demande mondiale en sucre augmentant, la ruée sur les terres agricoles s’accélère. Coca-Cola et

Pepsi achètent entre autres leur sucre dans des pays comme le Brésil et le Cambodge. À travers une enquête approfondie, Oxfam a découvert que les sous-traitants qui les fournissent en sucre chassent des petits agriculteurs de leurs terres sans aucune compensa-tion et en les dépouillant de leurs droits. Ailleurs, ABF (Associated British Foods) – l’une des dix plus grandes entreprises agro-alimentaires et le premier producteur de sucre en Afrique – serait associé à une série de conflits fonciers non résolus.

Le sucre n’a parfois rien d’une douceur

Edilza Duarte a 24 ans, elle est mère de deux enfants et vit à Ponta-Porã, dans l’État du Mato Grosso do Sul (Brésil). Il y a 40 ans, sa communauté à Jatayvary a été dépossédée de ses terres. Ces terres sont à présent entiè-rement couvertes de cannes à sucre. Là où sa communauté a chassé, pêché et cultivé les terres pendant des siècles, se dressent maintenant d’énormes exploi-

tations de canne à sucre. Edilza et ses enfants sont confrontés à la faim (ils ne peuvent chasser ou pêcher comme ils le faisaient auparavant) et à de graves problèmes de santé.

« Ils pulvérisent les champs et lorsque le vent souffle, nous avons l’impression de respirer du poison. Lorsqu’il pleut, l’eau ruisselle jusqu’à la rivière dans laquelle nous nous lavons et où nous nous approvisionnons en eau potable. Le poison se propage et les habitants tombent malades. Les enfants sont victimes de diarrhées et de maladies cutanées », nous raconte Edilza. « Ils devraient arrêter ces épandages. Ils ont déjà bien ruiné nos vies. Nous avons besoin de récupérer nos terres, afin de pouvoir les cultiver à nouveau et avoir assez pour nous nourrir. »

Mauvais pour la santé et pour la justice

L’industrie sucrière dissimule ces secrets au goût amer et nombreuses sont les situations d’accaparements de terres. Le Brésil n’est pas un cas isolé. Dans des pays comme le Cambodge, de nombreuses familles sont confrontées à cette même lutte pour leurs terres.

Le commerce mondial du sucre est éva-lué à 47 milliards de dollars. L’an der-nier, le monde a produit 176 millions de tonnes de sucre. Plus de la moitié était destinée au secteur agroalimen-taire et à l’industrie des sodas. La pro-duction de sucre devrait augmenter de 25% à l’horizon 2020.

Alors que notre appétit croissant pour le sucre inquiète la communauté médi-cale, Oxfam attire l’attention sur un fait largement ignoré : le commerce du sucre contribue aussi à exacerber le problème des accaparements de terres et des conflits fonciers. Les cultures sucrières occupent déjà une superficie de 31 millions d’hectares (équivalente à celle de l’Italie), principalement dans les pays en développement. Quand les consommateurs protestent

Les accaparements de terres ont de graves conséquences pour les com-munautés locales. Selon la campagne d’Oxfam intitulée « La face cachée des marques », les dix plus grandes entre-prises mondiales du secteur agroali-mentaire et des sodas ne disposent pas de politiques suffisamment efficaces pour éviter que les accaparements de terres et les conflits fonciers n’entachent leurs chaînes d’approvisionnement.

Bert Dhondt, directeur du service campagne d’Oxfam-Solidarité : « En tant que consommateurs, on peut s’at-tendre à beaucoup mieux. Ensemble,

nous pouvons envoyer un message clair à ces géants de l’alimentaire pour qu’ils mettent fin aux accaparements de terres. Ces entreprises exercent un pouvoir et une influence considérables. Si elles prennent ces mesures, leur exemple pourrait transformer l’industrie. »

SIgNEz LA PéTITIONExigez de PepsiCo et Associated British Foods une politique de tolérance zéro en matière d’accaparements de terres.(voir encadré) www.cultivons.be

• Coca-Cola est le plus gros acheteur de sucre au monde et contrôle 25% du marché des sodas, avec des marques telles que Sprite et Fanta.

• PepsiCo détient 18% du marché et produit entre autres Tropicana et Lipton• Associated British Foods est le deuxième producteur mondial de sucre et

possède entre autres Twinings et Ovomaltine.

Selon la fiche d’évaluation de la campagne d’Oxfam « La face cachée des marques », ces entreprises ont toutes obtenu de mauvais scores. Nous exhortons PepsiCo et Associated British Foods à une tolérance zéro envers les accaparements de terres dans leurs chaînes d’approvisionnement.

La pétition lancée en octobre porte déjà ses fruits : Coca-Cola s’est d’ores et déjà engagé à une tolérance zéro en la matière.

RENDEz-VOUS SUR www.achact.be

Tolérance zéro !

34.000 Petits dej pour la semaine Commerce équitable, dans 189 endroits en Belgique.

410 tonnes de vêtements ont été récoltées en septembre

avec e5 mode. Merci !

Trailwalker: 270 équipes & 545.533 euros récoltés, merci à tous et rendez-vous les 30 et 31 août 2014 !

Page 4: Globo 44 - développement : une question d’équilibre

4 globo • DéCEMBRE 2013

pêle-mêle

POUR EN SAVOIR PLUS OU FAIRE UN DON DANS LE CADRE DE L’APPEL POUR LA SyRIE : www.1212.beréseaux et alliances

Le CNCD-11.11.11 est la coupole de près de 90 ONg en communauté française et germanophone, dont fait partie Oxfam-Solidarité.

Pour le CNCD-11.11.11 (Centre national de coopération

au développement), si le développement doit répondre à des besoins concrets, il doit surtout être conçu en termes de droits. Son but : permettre aux populations démunies et exclues de jouir de tous leurs droits fondamentaux.

Tout d’abord, le CNCD-11.11.11 interpelle les instances politiques nationales et internationales sur leurs responsabilités de coopération au développement et de solidarité.

En 45 ans, le CNCD-11.11.11 est devenu avec son homologue néerlandophone un des principaux interlocuteurs du gouvernement sur les questions de coopération internationale. En parallèle, la

Sensibiliser et financercoupole organise des campagnes de sensibilisation, de mobilisation et d’éducation au développement. Oxfam a récemment collaboré aux campagnes sur le changement climatique, le travail décent et la taxe sur les transactions financières.

Tous les ans, le 11 novembre, une date qui rappelle le lien entre paix et développement, le CNCD-11.11.11 organise avec ses membres l’opération de récolte de fonds 11.11.11. Et grâce à cette opération, le CNCD-11.11.11 peut financer des programmes et des projets de développement en Afrique, Amérique latine, Moyen-Orient et Asie. Ces projets sont alignés sur les stratégies de partenaires du Sud et s’inscrivent dans la durée. Oxfam a bénéficié de ces fonds par exemple pour un projet d’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables au Sud-Kivu en RDC.

PLUS D’INFOS SUR LE CNCD-11.11.11 : www.CNCD.BE

« Un combat de pleins droits » Devise du CNCD-11.11.11

Oxfam et ABAAD (Resource Centre for gender Equality) ont réalisé un rapport intitulé « Sur les sables mouvants », qui évalue les questions de genre parmi les réfugiés Syriens au Liban.

S ur plus de 2 millions de réfugiés poussés hors de la Syrie par la crise, environ 1 million a fui vers

le Liban. Cet afflux massif a généré des tensions au sein des communautés, les hommes et les femmes devant endosser de nouveaux rôles et responsabilités, souvent en décalage avec leurs tradi-tions sociales.

Hommes et femmes face à la crise

Au sein des camps, les hommes et les femmes syriens n’arrivent plus à endosser leurs rôles traditionnels. Dans des conditions précaires, les femmes peinent à réaliser les tâches ménagères et souffrent d’insécurité. Les hommes, confinés et inactifs, ne peuvent plus assurer la protection de leur

famille ni contribuer à leurs revenus. Ce bouleversement des traditions sociales entraine des souffrances psychologiques, une perte d’estime de soi ainsi que des tensions.

Hommes et femmes sont affectés de manière différente par cette crise, ce qui doit être pris en compte par les acteurs de l’humanitaire. Ils doivent intégrer les questions de genre dans leurs programmes, mais aussi veiller à ce que tous aient un accès égal à l’aide et puissent se faire entendre.

Oxfam aux côtés des réfugiés syriens En parallèle à la réalisation de cette étude, Oxfam soutient les réfugiés syriens en Jordanie, au Liban et en Syrie, en améliorant leur accès à l’eau, aux services d’assainissement, aux installations sanitaires et en fournis-sant une assistance financière aux familles vulnérables afin qu’elles puis-sent payer leur logement.

CONSULTEz LE RAPPORT SUR LES SABLES MOUVANTS : http://oxf.am/Uap

Sur les sables mouvants

Hommes et femmes peinent à assumer leurs rôles traditionnels. © Luca Sola / LIBAN

3 idées cadeaux de fin d’année Optez pour le classique calendrier, offrez un cadeau original et symbolique ou choisissez un chèque-cadeau.

A la recherche d’un agenda pratique ou d’un beau calendrier 2014 ? Retrouvez le fameux agenda de solidarité devenu incontournable dans votre Magasin du monde et dans les meilleures librairies. Pour le calendrier Oxfam, passez commande sur www.oxfamsol.be

Envie de surprendre ? Optez donc pour les cadeaux originaux et symboliques d’Oxfam s’emballe et déposez une poule ou une chèvre sous le sapin. D’autant que cette année, s’est rajoutée une chèvre toute « krollée ». Et oui, Pierre Kroll y a mis son coup de patte. www.oxfamsemballe.be

Ou alors offrez un chèque-cadeau à vos amis, votre famille ou vos connaissances. Le vrai choix du cadeau est pour eux. Articles de seconde

main (livres, vêtements, ordinateurs...) ou produits équitables, vous avez l’embarras du choix.

A acheter dans tous les magasins Oxfam.

© Michel Dubois / CNCD

Page 5: Globo 44 - développement : une question d’équilibre

5DéCEMBRE 2013 • globo

pêle-mêle

15 à 25 millions d’Européens risquent de plonger dans la pauvreté d’ici 2025 suite aux politiques européennes actuelles.

Par sa politique d’austérité, la « Troïka » (la Commission euro-péenne, la Banque centrale euro-

péenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI)) a creusé les inéga-lités et affaibli la solidarité en Europe, tout en échouant à sortir de la crise. Oxfam a dénoncé les effets des poli-tiques européennes actuelles dans son rapport « Le piège de l’austérité ».

Cette débâcle était à prévoir. L’histoire se répète. Oxfam a pu constater les ravages causés par les mesures d’aus-térité imposées par la BCE et le FMI aux pays africains et latino-américains endettés dans les années 80 et 90. Les plans d’ajustements structurels obligeaient les Etats à réduire leurs dé-penses publiques, privant une grande partie de la population de l’accès à des services essentiels comme la santé ou l’éducation. Dans certains de ces pays, il a fallu 25 ans pour ramener la pauvreté au niveau où elle se trouvait avant le déclenchement de la crise.

Austérité : inefficace

En 2013, après 3 ans de règne de l’aus-térité, le FMI semble enfin reconnaître l’effet pervers et l’inefficacité de ces mesures.

Il est temps de prôner une croissance durable et de défendre un modèle économique et social qui investit dans

l’humain et applique une fiscalité équitable.

Sortir de la crise doit passer par un investissement dans la santé, le loge-ment, l’éducation et la recherche afin de relancer l’emploi et de contribuer à une économie durable.

Pas moins de 1.000 milliards d’euros disparaissent chaque année dans l’UE suite à la fraude et l’évasion fiscale. Une taxe sur les transactions finan-cières efficace doit absolument rentrer en vigueur au plus vite, afin que le secteur financier contribue à l’effort fiscal général. Les revenus générés par cette taxe doivent financer des projets sociaux et de lutte contre la pauvreté

et d’adaptation au changement clima-tique, ici et dans les pays du Sud. Pauvreté en Belgique

La Belgique veut épargner 10 milliards d’euros entre 2012 et 2015, ce qui se traduit par des coupes drastiques dans les budgets de la santé, de la sécurité sociale et de l’aide au développement (762 millions d’euros coupés depuis 2011). Plus de 2,3 millions de Belges risquent de se retrouver dans la pau-vreté ou l’exclusion sociale d’ici 2025.Ce modèle de sortie de crise n’est ni acceptable ni viable.

Le rapport complet « LE PIEgE DE L’AUSTERITE » sur : http://oxf.am/Uvw

Le 25 octobre 2012, l’ouragan Sandy s’est abattu sur l’île de Cuba. Au total, 3 millions de personnes ont été touchées, soit 27% de la population.

Sandy avait endommagé 226.600 maisons, dont 10% furent complète-

ment détruites. Des dégâts importants avaient été constatés dans les infras-tructures publiques, touchant 2.100 écoles et 396 centres de santé. Les secteurs du logement et de l’agriculture furent les plus atteints.

En décembre 2012, Oxfam a lancé un projet de réhabilitation des maisons à travers la construction de toits plus ré-sistants. La ville de Palma Soriano était particulièrement touchée et ce projet avait pour but de soutenir et de com-pléter les actions des autorités locales pour venir en aide aux victimes.

Avec un budget de 340.741 euros (issu du financement des ambassades fran-çaise et britannique, de la Coopération suisse et luxembourgeoise, du Brabant flamand, de la ville de Gand et de do-nateurs privés), le projet Oxfam a pris fin le 30 septembre dernier. Malgré un retard de 3 mois, les objectifs du projet ont bel et bien été atteints et une acti-vité supplémentaire a même pu être organisée:

• 250 maisons qui avaient perdu leur toit ont été réhabilitées.

• 25 « brigades de reconstruction » ont bénéficié de formations sur les tech-niques de construction durable.

• 80% des bénéficiaires ont été sensi-bilisés à la prévention des ouragans et aux tremblements de terre ainsi qu’à la construction durable et à la réduction des risques.

• 2.000 manuels d’apprentissage ont été distribués. Développés pour ce projet, ils sensibilisent la population à la réduction des risques liés aux catas-trophes naturelles et peuvent être utili-sés comme manuels de construction.

• 500 réservoirs d’eau ont été distri-bués au sein de la municipalité.

Chaque année, Cuba est confrontée à des événements météorologiques extrêmes et la réduction des risques liés à ces catastrophes est une priorité nationale. Oxfam-Solidarité travaille à Cuba dans ce domaine depuis 1992.

PLUS D’INFOS SUR: www.oxfamsol.be

Cuba, un an après Sandy

Les politiques d’austérité menacent des millions d’Européens. © Miguel Parra / OXFAM

Retour dans le passé : l’austérité Matinée pédagogique OxfamTravailler à un avenir meilleur commence par les bancs de l’école !

Vous êtes enseignant du secondaire (francophone ou néerlandophone) et désirez sensibiliser vos élèves aux enjeux d’Oxfam et les initier à des actions concrètes ? Venez découvrir les nombreux outils pédagogiques proposés par Oxfam-Solidarité, Oxfam-Magasins du Monde et Oxfam-Wereldwinkels.

Au programme : une matinée riche en informations, outils et astuces pour plus de solidarité Nord-Sud au sein de l’école. Ce sera un moment idéal pour rencontrer des profs qui parta-gent votre sensibilité solidaire et pour échanger vos expériences.

De nombreux ateliers vous per-mettront d’aborder la problématique Nord-Sud en classe, de sensibiliser au commerce équitable, ou encore aux enjeux de l’agriculture paysanne. La matinée se terminera par un repas équitable et durable. Vous recevrez également une farde contenant des documents pédagogiques.

Rendez-vous le 30 janvier 2014 aux Carrefours du Monde, à Bruxelles.

PLUS D’INFOS SUR: http://basta.oxfamsol.be

Des brigades de reconstruction sont formées à la construction durable. © Oxfam

Page 6: Globo 44 - développement : une question d’équilibre

6 globo • DéCEMBRE 20136

Oxfam-Solidarité fait partie de la grande famille Oxfam qui compte 17 affiliés actifs dans 94 pays au monde. Nous ouvrons le carnet de bord de quelques membres de la famille…oxfamily

Une chèvre, un tas de m…, un panneau solaire, des cadeaux complètement fous ? Un peu peut-être mais ils peuvent être achetés chez Oxfam et permettent de changer des vies à travers le monde.

D urant les dix dernières années, des centaines de milliers de cadeaux originaux comme une chèvre, des poules, de l’eau

potable ou des livres scolaires ont été offerts un peu partout dans le monde.

Oxfam s’emballe

C’est Oxfam Grande-Bretagne qui, en 2004, a lancé l’idée d’un assortiment de cadeaux sym-boliques sous le nom d’Oxfam Unwrapped. Près de 10 ans plus tard, 13 des 17 membres de la famille Oxfam ont leur propre collection. Oxfam Unwrapped, Gli Spacchettati, Oxfam Unverpackt, Oxfam s’emballe, Oxfam Pakt Uit … Le nom en dit long : des cadeaux qui vous emballent.

Le principe est le même partout : vous achetez un cadeau pour un ami, comme une chèvre par exem-ple, vous recevez une carte de vœux avec une photo du cadeau. C’est cette carte que vous offrez tandis que l’argent récolté va à des projets d’Oxfam. Avec un cadeau, vous offrez donc deux fois.

Ce que comprend la carte change de pays en pays, de même que la collection ou les prix. Mais le concept reste le même : un cadeau symbol-ique et un soutien aux projets d’Oxfam.

Pour tous les goûts

Parmi les cadeaux les moins chers, on trouve une houe, un potager, une moustiquaire, des livres scolaires, du café ou des poules. Mais il y a des cadeaux plus chers comme une classe mater-nelle, un pont, une échoppe ou de l’eau potable pour 1.000 personnes. La chèvre, la mascotte d’Oxfam s’emballe, reste bien sûr le cadeau le plus populaire.

Et certains cadeaux sont plus originaux que les autres. Oxfam Nouvelle-Zélande propose un tas de merde. Un tas de merde (ou de fumier,

comme Oxfam America préfère le nommer) peut aider des familles à fertiliser leur sol et à tirer plus de leurs récoltes. Les petits paysans et pay-sannes reçoivent des formations aux techniques agricoles bio, respectueuses de l’environnement, qui utilisent du fumier.

Aux Pays-Bas, Oxfam Novib a ajouté une lampe à énergie solaire dans son catalogue. Grâce à cette lueur durable, les enfants peuvent faire leurs de-voirs même lorsque la nuit tombe. Et puis, c’est aussi utile pour les parents qui peuvent l’utiliser pour la vie de tous les jours. En journée, il suffit de laisser cette petite lampe se recharger. Pas de facture d’électricité !

Oxfam Australie propose pour sa part des leçons de natation. Pour de nombreuses personnes à travers le monde, le fait de savoir nager est une question de vie ou de mort. Lorsque des enfants apprennent à nager dans les régions à risque, ils acquièrent la base pour pouvoir s’en sortir en cas de fortes inondations.

Les cadeaux sont disponibles en ligne, sur les sites des différents Oxfam, mais ils se retrouvent aussi dans les magasins Oxfam à travers le monde.

Et comme toute chèvre moderne qui se respecte, la mascotte partage ses aventures et ses dernières nouvelles sur Facebook. En Angleterre, découvrez Archie the Goat, aux Pays-Bas, Jimmy de Geit, et en Belgique, la chèvre Julie !

www.oxfamsemballe.be www.facebook.com/JulieOxfam www.pinterest.com/JulieOxfam

Pas folle, la chèvre !

Oxfam s’emballe, des cadeaux qui changent des vies.

Atelier d’anglais L’International Volunteer Group Japan organise toutes les deux semaines un atelier d’anglais en groupes afin de faire mieux connaître le travail d’Oxfam à travers le monde.

Bien que la classe soit ouverte à tout le monde, la formation permet en premier lieu aux non-anglophones de pratiquer leur anglais de manière ludique.

La participation financière des élèves est destinée aux projets d’Oxfam à travers le monde. Voilà comment chacun peut faire la différence.www.oxfam.jp

Japan

Un camp de réfugiés écossais Oxfam Ecosse a fêté son cinquantième anniversaire en construisant un mini camp de réfugiés au cœur de Glasgow. Une manière de montrer à quoi tient la vie des 120.000 personnes réfugiées dans le camp de Za’atari en Jordanie. Le personnel de l’entrepôt Bicester d’Oxfam – où est entreposé le matériel d’urgence – a installé une tente de réfugiés et une citerne dans la rue commerçante de Buchanan street, pile au centre-ville. En parallèle, ils appelaient à signer la pétition LoveSyria. www.oxfam.org.uk

Helena Kitty Helena Christensen, top-modèle, photographe et ambassadrice d’Oxfam, a développé un T-shirt exclusif sur lequel apparaît le person-nage japonais Hello Kitty. Elle a pourvu le petit chat de cheveux longs et d’un appareil photo, deux clins d’œil à sa propre personne. Le petit nœud dans ses cheveux ainsi que l’appareil photo sont tous deux sertis de cristaux Swarovski. Sanrio, qui possède les droits de Hello Kitty, a donné son accord pour l’utilisation de l’image du petit félin. Le T-shirt est à vendre dans les magasins COIN, mais on peut aussi le commander (29,99€) partout dans le monde via l’e-mail [email protected]. oxfamitalia.org

Italia

Page 7: Globo 44 - développement : une question d’équilibre

7DéCEMBRE 2013 • globo

TexTes : Chantal Nijssen • phOTOs: Tineke D’haese

ONT cOllabOré :• Leila Bodeux, Laurent Bourgeois, Brigitte Gloire, Thierry Kesteloot et Xavier Declerq d’Oxfam-Solidarité

dossier

sOmmaire• La parole aux petits agriculteurs• Le coût de la cohérence• Médicaments, l’intérêt personnel prime• Bimkom défend le droit au logement des Palestiniens

Durant le Forum Social Mondial, les ‘sans voix’ des quartiers défavorisés de Nairobi réclament plus d’équité dans le développement.

Pas folle, la chèvre !

(IN)COHéRENCE Une question d’équilibreNe reprenez pas d’une main ce que vous avez donné de l’autre. Ou comme le nouveau président d’Oxfam guido Van Hecken le formule volontiers : « Oubliez la logique du win-win. Si vous tenez vraiment à œuvrer pour la cohérence des politiques en faveur du développement, privilégiez alors ceux qui n’ont pas droit à la parole, les populations sans défense et défavorisées. Il faut les renforcer en leur donnant les moyens de faire entendre leur voix et de sortir de la pauvreté. » Le ton de ce dossier sur la cohérence est donné. (*) Edito p. 2

SOURCES :

(1) Investing in smallholder agriculture for food security, www.fao.org (2) The State of Food and Agriculture, http://www.fao.org/publications (3) Responsible farmland investing, (augustus

2012), www.grain.org/e/4564 en The G8 and land grabs in Africa (maart 2013),

www.grain.org/e/4663 (4) Spotlight on EU Policy Coherence for

Development – The real life impact of EU Policies on the Poor, Rapport 2013,

www.concordeuropa.org/.

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8 globo • DéCEMBRE 2013

dossierdossier (IN)COHéRENCE

La nécessité d’investir mieux et davan-tage dans l’agriculture pour nourrir la population mondiale croissante (et pour la sortir de la pauvreté) est si évidente qu’elle relève du cliché.

Que ce soit l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’UE, le G8 ou des instituts de recherche, tous mettent la

production alimentaire en tête de leurs priorités. L’idée actuelle est la suivante: si le nombre de bouches à nourrir devait dépasser les 9 milliards à l’horizon 2050, nous devrions sérieusement accélérer la production alimentaire. Mais ne serait-il pas plutôt préférable de modifier nos modes actuels de produc-tion et de consommation qui ne sont pas durables ?

Investir dans l’agriculture, oui mais!

De très nombreux investissements sont réalisés dans l’agriculture. Prenons l’exemple de l’Afrique : on y injecte d’importantes sommes d’argent afin d’acheter de nombreux hectares de terre pour y produire de l’huile de palme, du riz, du sucre et du soja à l’échelle industrielle. Ces produits sont principalement desti-nés à l’exportation. On encourage ainsi les autorités à assouplir leurs politiques afin d’attirer les investis-sements de l’industrie agroalimentaire. Ces investis-sements signifient en fait : l’acquisition de terres, un

accès plus facile à celles-ci, l’introduction de cultures génétiquement modifiées, le stockage de CO2, l’ex-ploitation des ressources naturelles, la privatisation des semences,…

Or, si l’on en croit les mouvements sociaux et les orga-nisations d’agriculteurs : nous faisons fausse route. Si le secteur privé se pose en grand sauveur de l’agri-culture, il est en réalité souvent responsable de l’épui-sement des ressources naturelles et de la destruction tant de l’environnement que de la diversité génétique.

Selon Thierry Kesteloot, responsable de la souve-raineté alimentaire chez Oxfam, « Les Nations Unies ont récemment souligné l’importance de l’agricul-ture à petite échelle. » Le rapport de l’ONU ‘Investing in smallholder farmers’1 explique que l’agriculture à petite échelle est la forme d’agriculture la plus pro-ductive et la plus résistante. Ainsi, sa capacité po-tentielle à diminuer la pauvreté est trois fois supé-rieure à celle de n’importe quel autre secteur, et ce malgré des décennies marquées par les politiques néfastes de la Banque mondiale et du Fonds moné-taire international. (1)

De plus, il ressort d’un rapport de la FAO de 2012 que les petits agriculteurs à faible et moyen revenu inves-tissent plus de 123 milliards d’euros chaque année dans leur exploitation. Ils travaillent ainsi à entretenir et améliorer la qualité du sol, à trier et à diversifier leurs semences, à perfectionner la production et les infrastructures de stockage, etc. En comparaison avec les investissements de ces agriculteurs, les dépenses allouées à l’agriculture par des donateurs interna-tionaux et des investisseurs privés étrangers ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan. (2)

Spéculation sur l’agriculture

Depuis le début de la crise financière en 2008, nous constatons que les investisseurs privés spéculent tou-jours plus sur l’agriculture et, plus particulièrement, sur les terres. « Sous l’impulsion de la crise alimen-taire mondiale, les pouvoirs publics ont fait de nou-veaux investissements dans l’agriculture industrielle, afin de répondre à la demande alimentaire de leur population croissante ou de faire diminuer les coûts d’importation des denrées alimentaires », explique Thierry Kesteloot. « Les aides publiques en faveur des agrocarburants et d’un mode de consommation non du-rable au sein des pays riches ont abouti à une répartition inégale des ressources disponibles. »

La nouvelle tendance visant à injecter de l’argent dans des projets agricoles vient d’entreprises agro-in-dustrielles de très grande ampleur, de sociétés de se-mences et d’engrais, de groupes d’investissement, de banques, de fonds de pension, de fonds souverains, de

commerçants en matières premières et d’entreprises du secteur de l’énergie. La Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire du G8 (encadré p.9) et la Révolu-tion verte pour l’Afrique (AGRA) fournissent les finan-cements nécessaires pour ces projets.

La privatisation du secteur agricole en Afrique risque fort d’augmenter, avec pour conséquence la mainmise d’une poignée d’entreprises sur celui-ci. Ces entre-prises risquent ainsi de miner les initiatives locales qui luttent contre la faim, comme par exemple les nombreuses alternatives agro-écologiques qui par-viennent parfois à doubler la production en diver-sifiant les cultures, mais aussi celles qui permettent aux agriculteurs d’améliorer leurs semences afin de contrebalancer les dangers du changement climatique et celles qui renforcent leur coopération afin de peser davantage dans l’échiquier agricole.

Les grandes entreprises investissent et s’emparent des ressources naturelles tout en donnant l’impression que leur intention est de nourrir la population. Or, leurs vastes plantations engloutissent des millions d’hec-tares de terres. Les semences, l’eau, les forêts et même la production alimentaire sont sous leur contrôle. Ces entreprises sont avant tout mues par l’appât du gain maximal, et non par la souveraineté alimentaire.

« En juin 2012, le Comité pour la sécurité alimentaire (encadré p.8) était parvenu, en collaboration avec le Mécanisme de Société Civile dans lequel Oxfam est très active, à faire accepter des Directives volontaires relatives à une gouvernance responsable du Foncier à tous les pays participants. Ces Directives n’auront cependant un réel impact qu’une fois transposées au sein de la législation nationale, de manière effective et contraignante », déclare Thierry Kesteloot.

« Pour réaliser l’objectif de la souveraineté alimen-taire en Afrique, les exploitations agricoles fami-liales, qui produisent pour les marchés locaux et régionaux, doivent jouer un rôle de premier plan. Elles investissent dans des techniques agricoles durables sur le plan écologiques, font la part belle aux cultures mixtes, à la production de compost à usage privé et combinent l’élevage, les cultures et les arbres. Il ne faut pas donner aux grandes entre-prises l’occasion de privatiser notre patrimoine commun », assène Mamadou Goita, directeur exé-cutif de l’IRPAD à l’issue du Forum Social au Mali.

La parole aux petits agriculteurs

Mamadou goitaDirecteur exécutif de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement (IRPAD) au Mali.

Cet organe de coordination a pour mandat d’amé-liorer la collaboration des politiques menées par les États membres et les institutions internationales et d’œuvrer pour la sécurité alimentaire de tous. En juin 2012, le CSA a entamé sa mission en élaborant une série de principes en faveur d’investissements agri-coles responsables. Cette concertation est censée déboucher sur un accord en 2014. Les organisations sociales, les syndicats et les organisations issues de la

société civile (le Mécanisme de Société Civile (MSC) travaillent ensemble et réclament que :• des principes forts mettent fin à l’accaparement

des terres et des matières premières• les politiques nationales soient révisées pour

soutenir l’agriculture à petite échelle• des investissements massifs contribuent à la

sécurité alimentaire et à une vie décente pour les petits agriculteurs.

Halima Ailly a perdu sa terreHalima Ailly a trois enfants et vit dans le district de Kisarawe, en Tanzanie. Avec le reste de leur communauté, ils ont été frappés de plein fouet par l’arrivée d’une entreprise européenne dont le but était de produire des agrocarburants desti-nés à l’exportation vers l’Europe.

En 2006, Sun Biofuels s’est emparé d’une sur-face de terre équivalente à 11 000 terrains de football pour y cultiver du jatropha. La popula-tion lésée n’a pas reçu de compensation. On l’a privée de l’accès à ses puits et aux cimetières où reposent ses ancêtres. Quant aux promesses d’investissement dans les services sociaux, des écoles, des cliniques et l’aménagement de puits, elles n’ont pas été tenues. Les habitants de onze villages se sentent tout simplement trahis.

La politique européenne en matière d’énergies renouvelables encourage ce genre de projets d’envergure, au détriment des droits et de la sécu-rité alimentaire des communautés les plus pauvres.Source : Spotlight rapport 2013, Concord (1)

Comité pour la sécurité alimentaire

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dossierdossier(IN)COHéRENCE

La cohérence des politiques pour le développement implique que ce dernier ne soit pas assimilé purement et simple-ment avec la croissance économique. Car c’est bien souvent là que le bât blesse…

E n observant bien, on remarque que les richesses produites mais aussi les inégalités et l’empreinte écologique des habitants des pays industrialisés

et émergents ont progressé de manière vertigineuse au cours des dernières vingt années. Plus d’une décennie après la Déclaration du Millénaire, plus d’un cinquième de la population mondiale vit toujours en situation de pauvreté. Une majorité de personnes ne peut jouir de droits fondamentaux tels que le droit à l’alimentation, à la liberté, à un travail décent, à l’en-seignement et aux soins de santé. De plus, ce sont ces mêmes habitants qui sont le plus touchés par les dégradations environnementales et le réchauffement climatique. Et l’engagement des pays industrialisés à consacrer au moins 0,7% de leur PIB à l’aide au déve-loppement n’a pas été respecté.

Combattre les inégalités durablement

« Oxfam veut contribuer à ce que chaque être humain puisse exercer ses droits fondamentaux, sans devoir pour autant souffrir du réchauffement climatique et d’autres dangers qui menacent la vie sur Terre », ex-plique Brigitte Gloire, responsable du développe-ment durable chez Oxfam. « Au lendemain des ob-jectifs du Millénaire (définis par l’ONU comme cadre pour les avancées à atteindre d’ici 2015), nous dispo-sons d’une occasion unique pour déterminer les ob-jectifs d’un développement durable. De cette manière nous pouvons nous attaquer aux causes systémiques du mal-développementt et des inégalités entre pays industrialisés et en voie de développement. »

Avec le Traité de Lisbonne (voir l’encadré: Que signi-fie la cohérence des politiques ?), l’Europe est devenue la seule région du monde à engager sa responsabilité quant à ses politiques et les conséquences de celles-ci sur les populations pauvres dans le monde. Mais jusqu’ici les dirigeants européens ont fait preuve de peu de volonté politique pour joindre à leurs paroles des mesures équitables. Dans son rapport ‘Spotlight’, Concord, la Confédération européenne des ONG de l’aide d’urgence et de développement, exhorte les dé-cideurs européens à ajuster leurs politiques néfastes en appliquant les Principes de la cohérence des poli-tiques pour le développement (CPD). (3)

Objectifs post-2015

Le 16 juillet 2013, la Commission européenne a pu-blié une Déclaration sur le financement des objectifs

post-2015. L’année prochaine, les négociations inter-nationales devront fournir un cadre général pour le développement durable, et ce en y insérant des obli-gations contraignantes concernant leur financement ainsi que des objectifs concrets pour l’après 2015. Les discussions autour d’un nouveau cadre au développe-ment mondial pour l’après 2015, offrent une occasion inédite de consacrer les Principes de la cohérence des politiques pour le développement (CPD) au rang de norme standard universelle. Concord insiste pour que l’UE saisisse cette opportunité. En effet, l’UE pourrait être à l’origine d’un changement global, en vertu de son obligation légale contenue dans le Traité de Lis-bonne. La nomination d’une nouvelle Commission et l’élection d’un nouveau Parlement européen au prin-temps 2014 constituent à cet égard un moment idéal.

Les changements que nous prônons afin de rendre le monde plus équitable et plus durable requièrent des sources de financement fiables et effectives. L’UE est un acteur central en matière de développement et fournit à l’échelle mondiale la plus grande contribu-

tion au financement du développement. En outre, elle occupe un rôle important dans l’exportation vers le Sud et l’importation en provenance du Sud.

Concord, Eurodad (le Réseau européen sur la dette et le développement) et d’autres ONG comme Oxfam avancent déjà ces pistes :1- Prendre des mesures au sein de l’UE pour augmenter

ses propres ressources, mettant un terme aux paradis fiscaux et à l’évasion fiscale à l’échelle mondiale.

2- Cesser de miner l’espace politique dont les pays parte-naires ont besoin pour mener à bien leur propre déve-loppement.

3- Multiplier et perfectionner le financement public étranger.

4- Oeuvrer à empêcher les crises financières et de dettes de se produire à l’avenir.

Le coût de la cohérence

Nouvelle Alliance du g8 La ‘Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition’ (2012) a pour but d’aider 50 millions de personnes à sortir de la pauvreté par le biais de la croissance agricole. La nouvelle initiative du G8 est toutefois indépendante du Comité pour la sécurité alimentaire. Elle va même jusqu’à nier ou compromettre des accords multilaté-raux antérieurs et nuit ainsi aux petits agriculteurs.

Que signifie la cohérence des politiques ?

L’article 208 du Traité de Lisbonne oblige l’UE à appliquer le Principe de la cohérence des politi-ques pour le développement (CPD). Cela implique que l’UE doit favoriser le développement au ni-veau de chacune de ses politiques (par exemple dans le domaine du commerce, de la pêche, des investissements,…). Ses mesures ne peuvent donc nullement aller à l’encontre des objectifs de développement international.

“Les objectifs de développement durable permettent de s’attaquer aux inégalités.”

Si la cohérence politique pour le développement devient une norme, l’éradication de la pauvreté devient possible.

De bons exemples Une politique cohérente se concentre sur une gestion durable des matières premières, la suppression des paradis fiscaux, un engagement politique renouvelé, la fin des accapare-ments de terres pour produire des agrocarbu-rants, une réduction drastique des émissions de CO2, l’obligation de rendre des comptes et une ligne politique qui vise des résultats tangibles. (1)

© New Alliance

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10 globo • DéCEMBRE 2013

dossier (IN)COHéRENCE

Cohérence en Belgique :prioritaire, mais pas urgente

L’UE ne doit pas fermer la pharmacie du monde. © Reuters

Oxfam International et Health Action International ont publié en 2009 un rapport intitulé ‘Le mépris des enjeux de l’accès aux médicaments’. Ce rapport contient entre autres des recommandations concernant la contrefaçon, la flexibilité et les engagements antérieurs en matière d’innovation et d’accès aux médicaments, et ce dans l’optique d’en faire bénéficier les pays en développement.

Suite à des flux financiers illicites, 859 à 1.138 milliards de dollars n’ont pas profité aux pays en développement en 2010. Des multinationales ont fait passer environ la moitié en tant que profits, faisant perdre ainsi aux pays en développement au moins 100 milliards de dollars par an de recettes fiscales. (1)

A travers son programme commercial, l’Union européenne compromet autant l’innovation que l’accès à des médica-ments abordables.

Prenons l’exemple des accords commerciaux que l’UE a tenté de signer avec l’Inde. Ce pays fait en quelque sorte office de pharmacie des pays en

développement : il produit environ deux tiers des médicaments génériques dans le monde.

« Pourtant, suite à un ajustement avisé de la politique de santé mis en œuvre par les autorités indiennes, la Commission européenne a fait pression pour fermer ‘la pharmacie’ et protéger ainsi les gains de sa propre industrie pharmaceutique », explique Leila Bodeux, responsable santé auprès d’Oxfam.

Inde-Union européenne : pas d’accord

« La Commission ne peut pas affirmer d’une part qu’elle préconise l’accès libre aux médicaments et aux soins de santé de qualité pour les pays en développement et d’autre part imposer dans le même temps des exigences beaucoup plus strictes à l’Inde », poursuit Leila Bodeux.

Cet accord de libre-échange est le dernier d’une longue liste à travers laquelle l’Union européenne impose toutes sortes d’exigences aux pays en déve-loppement. « Nous sommes très inquiets », a déclaré Othman Mellouk de la Coalition internationale pour l’accès au traitement (CIAT) au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. « Un tel accord entre l’Europe et l’Inde aura des conséquences désastreuses et fermera l’accès aux médicaments de base pour beaucoup de monde dans notre région. »

Selon cet accord de libre-échange entre l’Inde et l’UE:• l’Inde ne pourrait pas exporter un médicament générique pour la seule raison que celui-ci fait l’objet d’une accusation de non-respect d’un brevet ou d’une marque commerciale• les médecins risqueraient des plaintes en justice s’ils fournissent des médicaments génériques à leurs patients• les entreprises pourraient assigner les autorités indiennes en justice lorsque celles-ci privilégient l’in-térêt public en rendant par exemple un médicament accessible à la population en rejetant un brevet ou en contrôlant les prix.

Ces conflits ne seraient pas traités par un tribunal na-tional mais bien par une cour d’arbitrage secrète qui pourrait, le cas échéant, infliger de lourdes amendes.

Contrefaçon ou pas? Les médicaments génériques en transit sont assez sou-vent confisqués lors de leur acheminement de l’Inde, de la Chine ou du Brésil vers un pays en développe-ment. Pour la seule année 2008, on avait déjà comp-tabilisé 17 confiscations aux Pays-Bas. Les services douaniers avaient estimé qu’il s’agissait de produits de contrefaçon. En mars 2009, 49kg du médicament Abacavirsulfate, un produit antirétroviral de deu-xième génération, ont été saisis aux Pays-Bas. Unitaid avait acheté le médicament en Inde et celui-ci était destiné au Nigéria.

Les règlements ont été revus et améliorés en 2013 mais ils n’offrent toutefois aucune garantie contre des confiscations injustes ni contre la destruction de médicaments. De fait, les services douaniers peuvent toujours, à la demande d’entreprises privées, saisir un prétendu ‘produit de contrefaçon’.

La Plate-forme belge d’Action Santé et Solidarité est très préoccupée par l’impact considérable de ces ac-cords commerciaux qui se font au détriment du droit à la santé dans les pays en développement.

Leila Bodeux : « La Plate-forme d’action propose des règles minimales que l’Union européenne devrait prendre en compte lors des négociations, du moins si elle ne tient pas à laisser les intérêts économiques prendre le pas sur les intérêts sociaux et si elle veut me-ner une politique cohérente. L’élection d’une nouvelle Commission européenne en 2014 est l’occasion d’en finir une fois pour toutes avec cette situation qui veut que l’on retire d’une main ce qu’on a donné de l’autre. »

Médicaments, l’intérêt personnel prime

Pas une marchandise Manigances financières

Dès le début de la législature actuelle, la cohérence des politiques pour le développement était une priorité pour les ministres successifs de la Coopération au développement.

Concrètement, plusieurs mécanismes devraient être mis en place afin de stimuler la cohérence des politiques :1- Une conférence interministérielle réunissant

tous les ministres fédéraux et régionaux compétents, présidée par le Premier Ministre et où le ministre de la Coopération au développement dispose d’un rôle important.

2- Un organe de concertation interdépartemental, sous la direction de la DGD, qui suit la conférence interministérielle et garantit la coordination au niveau des administrations.

3- Un instrument pour mesurer l’impact des décisions politiques sur les objectifs pour le développement.

4- Un organe consultatif qui a pour objet de faire participer la société civile à l’élaboration de recommandations qui seraient débattues au sein d’une commission parlementaire.

La Belgique avait envoyé un signal fort en réaction aux critiques de l’OCDE en 2010. La loi rectifiée sur la coopération au développement a été approuvée le 19 mars 2013, incluant une référence explicite à la cohérence en fonction du développement. Le but visé : « garantir que les objectifs et résultats liés à la politique pour le développement ne soient pas réduits à néant par d’autres domaines de compétence…et que ceux-ci, lorsque l’occasion se présente, soutiennent les objectifs pour le développement ».

Mais sa mise en œuvre se heurte à une impasse. Du côté flamand, la tenue d’une telle conférence interministérielle ne suscite guère d’intérêt. C’est pourquoi l’organe de concertation interdépartemental n’a pas encore vu le jour. De son côté la DGD n’a affecté qu’un seul mi-temps à ce projet, ce qui est insuffisant pour effectuer ce travail de suivi. L’analyse d’impact prévue, n’a pas non plus été amorcée : elle est liée au processus de simplification administrative et risque de prendre du temps. L’organe consultatif n’est toujours pas concrétisé.

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11DéCEMBRE 2013 • globo

dossier (IN)COHéRENCE

© Oxfam

Les colonies israéliennes s’agrandissent tandis que les Palestiniens peinent à obtenir un permis de construire.

Territoire palestinien occupéCapitale: Jérusalem-Est, comme l’espèrent la plupart des palestiniens dans le futur.

Surface: 6.020 km2

Habitants: 2,3 millions en Cisjordanie et 1,3 millions dans la bande de Gaza. Le nombre de palestiniens réfugiés dans le monde est estimé à 5,5 millions.

Situation politique: la Cisjordanie est en grande partie contrôlée par Israël. L’Autorité Palestinienne, créée suite aux Accords d’Oslo (1993), contrôle une partie du territoire.

Depuis le 29 novembre 2012, la Palestine dispose du statut d’observateur aux Nations Unies.

Profil de Bimkom - ONG israélienne composée de

planificateurs et d’architectes, fondée en 1999 et établie à Jérusalem.

- Bimkom aspire à une politique de planification territoriale équitable et à des procédures qui répondent aux besoins des communautés implantées sur la rive occidentale du Jourdain (zone C) ainsi qu’à Jérusalem-Est.

- Focus : aménagement du territoire, procédures de planification territoriale, lutte contre les déménagements forcés et les démolitions. Promotion de règles de construction justes et d’une réparation équitable de l’eau, des systèmes de traitement des déchets, des routes, de l’électricité et des services publics (écoles, cliniques, logements, serres...).

Rapport sur la politique de logement• Dans le rapport ‘Un bilan décevant’, de

l’Association des ONG internationales pour le développement en Territoire Palestinien Occupé (AIDA), plus de 80 organisations de développement dénoncent la politique de logement menée en zone C ainsi que la passivité européenne.

• Les organisations demandent davantage de cohérence dans les politiques mises en œuvre par l’UE qui doit faire cesser la démolition des infrastructures et des habi-tations. Elle doit exiger plus de transpa-rence et de participation, et insister pour que les autorités israéliennes respectent le droit humanitaire international.

LIBAN

EgyPTE

SyRIE

JORDANIE

ARABIE SAOUDITE

IRAK

TURQUIE

Mer Méditerrannée

En zone C, le gouvernement israélien ne délivre que rarement des permis de construire aux Palestiniens. Le parte-naire d’Oxfam Bimkom plaide en faveur d’une politique équitable.

S ur la rive occidentale du Jourdain, c’est par une matinée paisible que quelques Israéliens ont installé un avant-poste à 200 mètres du village

palestinien d’At-Tuwani, qui ne compte que 400 habi-tants, afin d’affirmer leur souveraineté sur cette terre. De nombreuses colonies israéliennes actuelles de grande envergure se sont installées de cette manière. Aux yeux du droit international cependant, toutes les colonies israéliennes installées sur le territoire palesti-nien occupé sont qualifiées d’illégales, ce qui est réguliè-rement réaffirmé par la communauté internationale.

Umm Juma, 58 ans, se méfie. « Ils bloquent le che-min qui mène aux prés où nos animaux broutent. Ils s’en sont pris brutalement à mes fils, et je suis donc inquiète à chaque fois qu’ils quittent la maison. » Entre-temps Umm Juma est en train de servir du thé à un groupe d’Israéliens qu’elle a convié sur la terrasse de son toit. Ils travaillent pour le partenaire d’Oxfam Bimkom/Planners for Planning Rights et viennent lui apporter leur aide afin d’empêcher la démolition de son habitation.

Une aide bienvenue d’Israéliens

Les accords d’Oslo de 1995 ont divisé la rive occiden-tale du Jourdain en 3 zones : les zones A et B com-portent des agglomérations urbaines et rurales et sont entièrement ou partiellement sous le contrôle palesti-nien. En revanche, la zone C (plus de 60% de la sur-face totale) comprend principalement des terres agri-coles et des richesses naturelles. On y compte environ 180.000 Palestiniens pour le double d’Israéliens. Tant la gestion civile que la gestion militaire relèvent du pouvoir israélien.

Selon Bimkom, alors que les Palestiniens n’obtiennent que rarement des permis de construire en zone C, le nombre de colonies israéliennes continue d’augmen-ter. A titre d’exemple : en 2010, sur les 444 demandes

déposées auprès de l’Administration civile israélienne (ACI), seules 4 ont été approuvées. « La population palestinienne est alors contrainte de passer par la Commission supérieure de la planification. De plus, elle ne dispose d’aucun représentant et doit suivre toutes sortes de procédures compliquées », raconte l’architecte Alon Cohen-Lifshitz, collaborateur de Bimkom.

« Les colonies israéliennes sont soumises à des règles différentes. Ce régime à part représente un frein au dé-veloppement pour les Palestiniens. Certains pensent que l’ACI utilise sa politique de planification en zone C pour réserver des parcelles de terres au développe-ment de nouvelles colonies israéliennes. »

« Les Palestiniens n’ont donc souvent pas d’autre choix que de construire sans permis, malgré le risque de démolition de ces logement par l’armée israélienne. C’est dans ce climat d’insécurité permanente que vivent des milliers de familles. Ainsi, tant qu’Umm Juma n’obtient pas de permis de construire pour son habitation actuelle, elle n’est pas en règle et sa mai-son peut donc encore être démolie. Elle se trouve en effet à 100m en dehors de la zone d’habitat planifié du village. L’obtention d’un permis nécessitant une modi-fication d’affectation, les chances d’en décrocher un sont extrêmement faibles. »

En Europe : des paroles mais pas d’actes

En mai 2012, les ministres des Affaires étrangères de l’UE avaient déclaré qu’ils s’opposeraient à l’extension des colonies, aux déplacements forcés et à la démolition des propriétés palestiniennes. Depuis lors, plus de 600 habi-tations ont été construites dans les colonies israéliennes (voir le Rapport ‘Un bilan décevant’). Au même moment, des bulldozers rasaient des maisons et des infrastruc-tures palestiniennes. Entre mai 2012 et mai 2013 au moins 784 personnes ont été contraintes de déménager ou se sont retrouvées sans abri.

Plusieurs États européens avaient certes tenté d’entre-prendre des actions de protection dans la zone C, en investissant par exemple dans le développement des plans d’aménagement de villages locaux. Ces plans ont été, selon les dires des autorités israéliennes, ‘pris en considération’. Jusqu’à présent cependant, aucun des 32 plans qui avaient été élaborés depuis 2011 grâce à des fonds européens n’a été approuvé.

« Bimkom s’oppose au traitement discriminatoire dont les Palestiniens font l’objet, ce qui a déjà porté quelques fruits. Ainsi, la norme concernant la densité de la population a été abaissée d’un tiers et le terri-toire destiné au développement de la construction en zone C a doublé dans les nouveaux plans. L’adminis-tration de construction israélienne a également pris la décision d’impliquer des entreprises palestiniennes dans la mise en œuvre de ces plans, ce qui n’empêche pas 600 constructions supplémentaires de disparaître chaque année. Il faut y mettre un terme. C’est préci-sément ce qui rend le soutien d’Oxfam véritablement essentiel. Nous sentons les effets de son implication considérable dans notre travail, ce qui est très moti-vant pour nous », poursuit Alon Cohen-Lifshitz.

Bimkom défend le droit au logement des Palestiniens

TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPé

TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPé

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12 globo • DéCEMBRE 2013

REGARDS DU SUD

La filière caféicole de Kabare a bien failli s’éteindre mais avec le programme de relance de RAEK, les arômes reprennent vie.

« Avec la coopérative, c’est l’esprit de collaboration qui domine »

RAEK, c’est fort de café !Les petits paysans du Sud-Kivu sont pris en tenaille entre instabilité et isolement. Mais ils ne baissent pas les bras. Immersion en pleine relance de la filière du café.

C’est l’histoire d’une terre minée par les guerres. C’est l’histoire de femmes et d’hommes qui font face

à des défis énormes. C’est l’histoire de producteurs de café qui s’unissent pour mieux se renforcer.

« Même si moi-même, je n’ai jamais dû fuir mes terres à cause de conflits, je connais beaucoup de gens qui n’ont pas eu le choix. Souvent, en revenant, ils retrouvaient leurs cultures dévastées.»Jean de Dieu Mulungu a d’abord tenté de joindre les deux bouts par lui-même. Caféiculteur dans le territoire de Kabare, à l’Est de da République Démocratique du Congo, a bien dû s’y résoudre : sans soutien ni entraide, son exploitation n’allait plus faire

long feu. « D’autant qu’aux conflits, s’ajoutent aussi régulièrement les pressions des trafiquants », souligne-t-il. « Ils profitent de la situation pour nous racheter notre café à des prix indécents. »

Ce constat, de nombreux caféiculteurs du Sud-Kivu l’ont eux aussi dressé. C’est pourquoi ils ont décidé de s’unir depuis 1992 sous la bannière du Regroupement des Agriculteurs et Éleveurs de Kabare (RAEK) afin de défendre leurs intérêts. Néanmoins, les obstacles se sont révélés très difficiles à franchir.

En entendant parler du programme agricole d’Oxfam-Solidarité, ce qui était encore une ASBL à l’époque n’a pas hésité à contacter l’ONG à la fin 2010. Et bien lui en a pris, si l’on en croit Jean de Dieu Mulungu.

La qualité pour relancer

« Depuis que je participe au programme de RAEK soutenu par Oxfam-Solidarité, beaucoup de choses ont changé. Et le principal apport est venu des formations pour obtenir un café mieux lavé, de meilleure qualité. Mais il y a également le soutien matériel qui nous permet d’améliorer

nos techniques d’agriculture et de transformation. » De son côté, Patrick Muligano, chargé de programme pour Oxfam-Solidarité qui assure sur place le suivi structurel de RAEK, dégage lui aussi de nombreux éléments positifs de cette collaboration qui permet de changer la donne dans la région : « Cela fait déjà plus de 2 ans et demi que nous travaillons main dans la main avec RAEK. Et la collaboration ne cesse de s’améliorer. »

« Il faut dire que nous avons déjà parcouru un long chemin car il fallait relancer toute l’activité caféicole dans la région. Les agriculteurs délaissaient de plus en plus cette filière à cause de récoltes trop peu importantes et d’une qualité de café trop mauvaise. Le matériel et les techniques utilisés en étaient la principale cause. »

« Une des autres difficultés que rencontraient les caféiculteurs, c’est leur isolement. Tenter seul de

vendre ses produits, de faire face à la corruption et aux groupes armés, c’est quasiment mission impossible. »

Jean de Dieu Mulungu : « Depuis que j’ai rejoint RAEK en 2011, je me rends compte que les caféiculteurs de la région sont très unis. Avec la coopérative, c’est l’esprit de collaboration qui domine. On travaille ensemble pour le bien-être de la communauté et la réussite du projet. » La collaboration entre Oxfam-Solidarité et RAEK a permis aux caféiculteurs de s’équiper et de se former. Et qui dit s’équiper et se former dit aussi générer de meilleurs revenus. A terme, près de 2.000 petits producteurs sont amenés à voir leurs conditions de vie et de travail s’améliorer. RAEK s’est fixé pour objectifs d’encourager la scolarisation des enfants, l’amélioration des conditions de vie et la lutte contre la violence faite aux femmes.La famille de Jean de Dieu Mulungu a pu constater cette évolution avec

Jean de Dieu Mulungu ne regrette pas d’avoir rejoint RAEK.

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13DéCEMBRE 2013 • globo

REGARDS DU SUDTexte : Julien Lepeer • photos : Tim Dirven

Pour ne pas boire la tasseraeKQUI ? Regroupement des agriculteurs et éleveurs de KabareQUOI ? RAEK rassemble les petits paysans du territoire de Kabare et les accompagne dans tout le processus de produc-tion et de vente du café. La scolarisation des enfants, l’amé-lioration des habitats et la lutte contre la violence faite aux femmes sont au cœur de son action.

Kabare Il s’agit de l’un des 8 territoires du Sud-Kivu, une des régions les plus instables de la République Démocratique du Congo.Les conflits et le manque d’infrastructures rendent les conditions de vie des petits paysans particulièrement difficiles.

Ce sont les caféiculteurs qui ont contacté Oxfam-Solidarité pour nouer

un partenariat car ils avaient appris que l’ONG avait un vaste programme de développement de l’agriculture. L’apport d’Oxfam-Solidarité ? C’est ce qu’on appelle le renforcement de capacités.

Derrière ce jargon technique se cachent des éléments très concrets, comme le détaille Patrick Muligano. « La transformation de la structure même de RAEK n’est que l’un des exemples de ce renforcement des capacités. Au départ, RAEK était une ASBL, avec tous les inconvénients que cela comporte pour générer des profits. C’est pourquoi, c’est devenu une coopérative avec un nouveau Conseil d’administration plus structuré, plus légitime. Depuis la naissance du partenariat, RAEK a aussi pu se doter d’un bureau et d’un dépôt de stockage. »

Les formations aussi font la différence en ce qui concerne la santé financière de la coopérative. Une meilleure gestion administrative et une meilleure comptabilité, ça s’apprend. « Et le suivi régulier des comptes ou les rencontres avec les caféiculteurs sont autant de clés qui permettent d’assurer une gestion

saine mais aussi en adéquation avec les attentes des membres de RAEK. »

Caroline Celis, gestionnaire de programme d’Oxfam-Solidarité, de conclure : « RAEK est une petite organisation mais ses engagements en faveur des communautés sont remarquables. Malgré ses faibles moyens, RAEK a soutenu la scolarisation de centaines d’enfants de la région. »

KABARE

SUD KIVU

RD CONgO

BURUNDI

RwANDA

gOMA

NORD KIVU

bonheur. D’ailleurs, ce dernier ne cache pas une certaine fierté : « Ce que le fait de rejoindre RAEK a apporté à ma famille ? J’ai une femme et 12 enfants, âgés de 10 à 34 ans. Au niveau de l’habitat, nous avons pu mettre des tôles pour couvrir la maison. Et puis, nous avons accès à de petits crédits pour d’autres besoins de la famille, que l’on rembourse après les récoltes. »

Oscar Kubisibwa, un des responsables de RAEK, souligne avant tout les progrès réalisés en matière de reconnaissance du statut de la femme. « De nombreux efforts doivent encore être fournis pour ce qui est de la place de la femme. Mais elles sont de plus en plus impliquées à tous les niveaux et ça leur permet de s’habiller plus facilement et de mieux subvenir aux besoins de la famille. Mais il reste des carences. Le Conseil d’Administration ne comprend qu’une femme sur sept membres. C’est trop peu mais les choses changent pas à pas. » Des grains sur la planche Cependant, Oscar Kubisibwa tempère son engouement sur la réussite de la collaboration entre sa coopérative et Oxfam-Solidarité. Il tient à rappeler qu’il reste encore de nombreux chantiers. « Si les résultats de la collaboration entre RAEK et Oxfam-Solidarité sont très bons, il nous reste encore beaucoup à faire. Les attentes de la part des caféiculteurs ? En fait, il y en a trois principales.

D’abord, la création d’une station de transformation qui permette de réaliser tout le processus au même endroit, à Kabare. Ensuite, obtenir une certification du commerce équitable (voir encadré) pour pouvoir exporter un peu partout. »

« Enfin, il ne faut pas oublier que la plupart des gens ici sont très pauvres. Beaucoup gagnent moins de 2$ par jour. La création d’un fonds de roule-ment plus large fait dès lors également partie des prochains objectifs. L’idée est de pouvoir faire des prêts plus éle-

vés aux membres de RAEK, qu’ils ne devraient pas rembourser avant les récoltes suivantes. » Des raisons d’espérer

« Désormais » souligne Patrick Muligano, « le café de la région est réputé pour sa qualité. Grâce au nouveau matériel de transformation, il y a un potentiel énorme ici et on n’arrive d’ailleurs pas à collecter tout le café produit. C’est pour ça notamment que RAEK et ses membres nourrissent encore de nombreuses attentes de la collaboration avec Oxfam : disposer des moyens techniques (containers et moyens de transports) pour une meilleure collecte ou encore obtenir la certification ‘fair trade’. »

Néanmoins, l’un des plus beaux messages d’espoir provient de Jean de Dieu Mulungu. Car si une chose rend ce caféiculteur particulièrement fier, c’est bien la réussite de son aîné : « Grâce aux revenus supplémentaires, j’ai pu scolariser tous mes enfants. L’aîné, lui, a même décroché une licence à l’université, en santé publique. C’est ma grande fierté mais je ne veux pas en rester là. J’espère bien que tous mes enfants pourront suivre la même voie. »

PLUS D’INFOS SUR: www.oxfamsol.be

Un arôme certifié !Comme d’autres producteurs de

café de la région des Kivus, les membres de RAEK se démènent pour bénéficier eux aussi du label ‘commerce équitable’. Car ce label, au-delà d’être un gage de qualité et de respect des conditions sociales et environnementales de la production du café, constitue une clé qui permet d’ouvrir l’accès à des marchés étrangers. La vente du fameux « café Kivu » (photo) dans les Magasins du Monde Oxfam et Oxfam-Wereldwinkels en est la meilleure preuve.

« Avant, le principal problème venait de la qualité de notre café. Et ce premier point, grâce au soutien d’Oxfam, nous l’avons pratiquement entièrement résolu. Et via RAEK, nous pouvons plus facilement accéder aux marchés locaux et nationaux et retirer un meilleur prix de notre café », explique Oscar Kubsibwa. « Mais il reste du chemin à parcourir car nous espérons bientôt pouvoir en

exporter vers l’Europe mais pour cela, il faut encore que nous obtenions le certificat de commerce équitable. Cela devrait se faire bientôt. »

TANzANIE

OUgANDA

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14 globo • DéCEMBRE 2013

Envie vous aussi de devenir bénévole dans un magasin de seconde main ? Rendez-vous sur www.oxfamsol.be > impliquez-vous

Bénévole à l’honneur

Depuis sa pension, Ivo Laforce donne le meilleur de lui-même dans notre magasin de seconde main de Malines et lors des actions de collecte avec e5 mode.

Je n’ai jamais supporté l’injustice et la pauvreté. Cela m’a toujours mis hors de moi de lire ou d’entendre des infos là-dessus, Pourtant je n’ai jamais rien fait. Entre les enfants, la maison et le travail… Je n’avais pas le temps de faire grand-chose. Jusqu’à ce que je prenne ma pension.

Les produits « brocante », ce n’est pas

mon truc. Je suis évidemment pour le

recyclage mais je ne mettrais pas ces objets

chez moi. Je suis plutôt moderne.

Heureusement, d’autres bénévoles s’en

occupent. Chacun son truc !

Des clients sympathiques, c’est appréciable. On se lâche, on divague, on se laisse aller. Il y a des gens vraiment chouettes. Et c’est la même chose avec mes collègues bénévoles, avec qui on forme une joyeuse équipe.

Cette année, j’ai aussi participé à l’action de

collecte e5 mode. C’était intense : tout ce qu’il

me faut ! Je n’aime pas rester assis. La

prochaine fois, en mars, vous me reverrez

sûrement chez e5 mode.

Cela fait maintenant plus de 2 ans que je suis volontaire et j’en suis très heureux. Je me sens utile à 100%. A posteriori, je me dis que c’est dingue d’avoir attendu si longtemps.

Pendant la semaine des bénévoles, j’ai participé à un tour organisé à Malines autour du bénévolat. Nous avons visité beaucoup d’organisations mais mon choix a été vite fait. Ce qu’Oxfam fait rejoint en tout point ce qui selon moi doit changer dans notre société.

Dans le magasin, je suis responsable

du rayon cd et dvd. J’ai une

permanence fixe le jeudi après-midi et

je fais du bricolage ci et là.

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15DéCEMBE 2013 • globo

wallonie

ANS : Rue de l’Yser 185A, 4430 Ans • 04 371 20 44 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, informatiqueCHARLEROI : Rue du Grand Central 4, 6000 Charleroi • 071 31 37 76 • lu au ve : 11-18h, sa: 10-15h • informatiqueCHARLEROI : Rue de Montigny 66, 6000 Charleroi • 071 31 80 62 • je, ve : 10-17h30, sa: 10-16h • vêtements, livresCINEy : Rue St. Gilles 61, 5590 Ciney • 083 67 85 04 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueDINANT : Rue Grande 61-63, 5500 Dinant • 082 66 68 50 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueHERSTAL : Rue Grande Foxhalle 99, 4040 Herstal • 04 240 08 01 • lu : 12-16h45, ma au ve : 10-16h45, sa : 12-16h (fermé sa en juillet/août) • vêtements, brocante, livres, informatiqueHUy : Rue Montmorency 2, 4500 Huy • 085 23 32 98 •me : 9-16h, ve : 10-17h, sa : 10-12h et 14-16h • vêtementsLIègE : Rue de la Casquette 19b, 4000 Liège • 04 223 27 87 • lu au ve : 10-17h (été : 18h), sa : 12-17h (été : 17h30) • vêtements, brocante, livresLIègE : Rue St Séverin 117, 4000 Liège • 04 221 49 58 • lu au ve : 10-17h, sa : 11-16h • vêtements, brocante, livresLIègE : Rue Puits-en-sock 137, 4020 Liège • 04 341 18 00 • lu au sa : 10-17h • vêtementsLIègE : Rue St. Gilles 29, 4000 Liège • 04 222 24 42 • lu au ve : 10-17h30 (été : 18h), sa : 10-17h • Bookshop MARCINELLE : Chée de Philippeville 290/292, 6001 Marcinelle • 071 27 86 90 • lu au sa : 10h-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueMONS : Rue de Houdain 5b • 7000 Mons • 065 84 75 04 • ma au sa: 10-18h • informatique, livresNAMUR : Chée de Louvain 5, 5000 Namur • 081 22 22 22 • lu au ve : 11-17h, sa : 10-15h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauNAMUR : Av de la Plante 27, 5000 Namur • 081 26 28 38 • ma au ve : 11-18h, sa : 10-15h • informatiqueNAMUR : Bas de la Place 12-14, 5000 Namur • 081 22 91 22 • lu au sa : 9h30-18h • BookshopNIVELLES : Rue de Namur 36, 1400 Nivelles • 067 77 34 85 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSERAINg : Rue de la Baume 250, 4100 Seraing • 04 337 29 58 • lu au ve : 9h45-16h45• vêtements

bruxelles

BRUxELLES : Rue de Flandre 102-104, 1000 Bruxelles • 02 522 40 70 • lu : 14-18h, ma au sa : 11-18h • vêtements vintage, brocante, livres BRUxELLES : Rue Haute 243, 1000 Bruxelles • 02 502 39 59 •ma au sa : 10-17h, dim : 11-15h • vêtements, brocanteBRUxELLES : Rue des Chartreux 37, 1000 Bruxelles • 02 502 30 03 • lu : 13h-17h30, ma au sa : 11-18h • Oxfam Kids : vêtements, accessoires pour enfants BRUxELLES : Av de la Brabançonne 133, 1000 Bruxelles • 02 732 72 68 • ma au sa : 9-14h30 • vêtements, brocante, livresBRUxELLES: Rue des Renards 19, 1000 Bruxelles • 02 513 83 23 • ma, je, ve : 11-18h, sa : 10-18h, di : 10-15h • vêtements hommes, accessoires ETTERBEEK: Chée de Wavre 295, 1040 Etterbeek • 02 640 09 25 • lu : 14-18h, ma au ve : 11-18h, sa : 11-15h • vêtements, livres, brocanteFOREST : Chée de Neerstalle 66, 1190 Forest • 02 332 59 91 •lu au sa : 10-17h30 • vêtementsIxELLES : Chée d’Ixelles 254, 1050 Ixelles • 02 648 58 42 • lu au sa : 10-18h • BookshopIxELLES : Chée d’Ixelles 252, 1050 Ixelles • 02 647 48 51 • ma au sa : 10-18h • informatiqueMOLENBEEK : Rue Dubois-Thorn 105, 1080 Molenbeek • 02 411 45 53 • lu au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique, mobilier de bureauSCHAERBEEK : Bld Lambermont 47, 1030 Schaerbeek • 02 215 05 11 • lu au ve : 9-17h • vêtements, livres, brocanteUCCLE : Rue Vanderkinderen 248, 1180 Uccle • 02 344 98 78 • lu au sa : 10-18h • Bookshop

flandre

ANVERS: Lange Koepoortstraat 49, 2000 Antwerpen • 03 707 11 61 • lu au sa: 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatique ANVERS : Sint-Jacobsmarkt 84, 2000 Anvers • 03 227 44 82 • lu au sa : 10-18h • Bookshop ANVERS : Brederodestraat 27, 2018 Anvers • 03 238 24 60 • ma au sa : 10-18h • Oxfam Boutique : vêtements, brocante, livresBRUgES : Leopold II-laan 19, 8000 Bruges • 050 31 04 51 • ma au sa : 10-17h30 • vêtements, brocante, livres, informatique COURTRAI : Budastraat 21, 8500 Courtrai • 056 31 26 22lu au je : 14-18h, ve & sa : 10-18h • Bookshop, informatiquegAND : Sint-Amandstraat 16, 9000 Gand • 09 233 42 13 • lu au sa : 10-18h • BookshopgAND : Bij Sint-Jacobs 12, 9000 Gand • 09 223 13 53 • ma au sa : 10-18h, dim : 10-13h • Vintage (vêtements) KNOKKE-HEIST : Kerkstraat 47, 8301 Knokke-Heist • 050 51 04 51 • ma au sa : 10-12h, 14-17h30 • vêtements, livres, informatique, brocante. Également Oxfam-WereldwinkelLOUVAIN : Parijsstraat 60, 3000 Louvain • 016 50 07 03 • lu au sa : 10-18h • livres MALINES : O.L. Vrouwestraat 53, 2800 Malines • 015 43 67 10 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livresOSTENDE: Torhoutsesteenweg 641, 8400 Ostende • 059 51 87 78 • ma au sa : 10-18h • vêtements, brocante, livres, informatiqueSINT-NIKLAAS: Ankerstraat 44, 9100 Sint-Niklaas •03 776 72 59 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique wILRIJK: Jules Moretuslei 157, 2610 Wilrijk • 03 828 83 33 • ma au ve : 9h30-17h30, sa : 10-17h • vêtements, brocante, livres, informatique

Où nous trouver ?

seconde main

Votre magasin de seconde main a démé-nagé, mais pas de panique : il ne va pas bien loin ! À seulement 100 mètres de l’ancienne échoppe, l’équipe de votre nouveau magasin Oxfam vous accueille depuis septembre dans un tout nouvel espace. Toujours spécialisé en informa-tique, le magasin propose également un service de maintenance et de réparation,

très prisé par le public ! Pour les amateurs de lecture, la boutique reste incontour-nable grâce à son large éventail de livres vendus à des prix très démocratiques!

Habitant du quartier ou de passage à Mons ? Venez faire un saut dans notre nouveau magasin pour y trouver la perle rare ou y déposer quelques affaires. Les bénéfices des objets revendus aideront à financer nos actions et projets à travers le monde. L’aide est toujours la bienvenue ! Si vous voulez donner un coup de main au service informatique du magasin, rejoignez notre équipe de bénévoles dynamiques !

Rue de Houdain, 5b, 7000 Mons065/84.75.04 - informatique, livresOuvert du mardi au samedi : 10h-18h

A Mons, ça déménage !

Du 14 au 20 octobre, Oxfam a mené une action mondiale pendant la semaine CULTIVONS pour défendre le droit à l’ali-mentation. Et ça se voyait dans nos magasins de seconde main ! Ou plutôt, ça se goûtait…

Le Bookshop de Louvain a ainsi proposé des petits toasts garnis de fleurs comestibles et accompagnés d’un verre de vin équitable. À Ostende, on a misé sur une soupe de légumes. A Wilrijk, Liège, Bruges, Saint-Nicolas ou dans les Vintages de Bruxelles et de Gand, les clients ont eux aussi été gâtés. La boutique d’Anvers a offert du café équitable tandis que les Bookshops de Gand et d’Anvers ont distribué des pommes locales.

De nombreux magasins ont aussi profité de l’occasion pour décorer leur vitrine. Une manière pour nos béné-voles de montrer aux clients comment ils peuvent combattre la faim dans le monde, en achetant et en mangeant autrement.

www.cultivons.be

CULTIVONS en vitrine

Les livres déjà lus ont toujours une histoire à raconter. Oxfam-Solidarité les récolte et les vend à petits prix dans ses magasins de seconde main. Les recettes servent à financer nos projets à travers le monde pour aider de nombreuses personnes à se construire un avenir meilleur, hier, aujourd’hui et demain. MERCI !

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3,2,1 Action

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Nous pouvons compter sur plus de 1.500 volontaires, qui travaillent tous à changer des vies. Un peu de votre temps fait un monde de différence.

Donnez le meilleur de vous-même

tegen geweld op vrouwen

1. Offrez un calendrier2. Offrez une chèvre3. Offrez un chèque-cadeau

Plus d’infos : voir page 6 ou surwww.oxfamsol.be

Une fin d’année durable et solidaire...commence par les cadeaux.

trois idées cadeaux

Un des typhons les plus violents de l’histoire a frappé les Philippines le 8 novembre. Oxfam se concentre en priorité sur l’approvisionnement en eau potable, en installations sanitaires et en abris.

Aidez les victimes de Haiyan

faiTes UN dON sUr www.oxfamsol.be > Typhon Haiyan aux Philippines

© Romeo Ranoco/Reuters