gioachino rossini · gioachino rossini (1792-1868) 1. “tanti affetti in tal momento” 6’34...

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  • Enregistré à la Ferme de Villefavard (Limousin) du 22 au 26 juin 2015.

    Direction artistique : Étienne Collard

    Ingénieur du son : Maximilien Ciup (Little Tribeca)

    Production exécutive : Little Tribeca et les Forces Majeures

    Cover © Aymeric Giraudel

    Graphisme © 440.media

    English translation © Sandy Spencer

    Photos livret © Caroline Doutre

    Éditions Giovanna d’Arco © Ricordi

    Raphaël Merlin participe à cet enregistrement avec l’aimable autorisation d’Erato/Warners Classics.

    AP121© p Little Tribeca - Les Forces Majeures 2015

    1, rue Paul Bert 93500 Pantin, France

    apartemusic.com

  • Gioachino Rossini (1792-1868)1. “Tanti affetti in tal momento” 6’34

    (from - extrait de La Donna del lago)

    2. “Assisa a piè d’un salice” 7’36

    (from - extrait d’Otello)

    3. “Deh calma, o ciel” 2’01

    (from - extrait d’Otello)

    4. Temporale 2’31 (from - extrait de La Cenerentola)

    5. “Nacqui all’affanno” 6’45

    (from - extrait de La Cenerentola)

    6. Nizza* 2’03

    7. “Bel raggio lusinghier” 7’51

    (from - extrait de Semiramide)

    8. L’Âme délaissée* 4’26

    9. Giovanna d’Arco 16’02 (arr. Salvatore Sciarrino)

    10. Temporale 2’53 (from - extrait d’Il Barbiere di Siviglia)

    11. “Una voce poco fa” 6’05

    (from - extrait d’Il Barbiere di Siviglia)

    12. “Contro un cor” 4’44

    (from - extrait d’Il Barbiere di Siviglia)

    13. Canzonetta spagnuola* 3’30Total : 73’

    * Orchestration Raphaël Merlin

  • À travers le choix du programme de ce disque, quel

    Rossini avez-vous voulu montrer ?

    Karine Deshayes : Je voulais d’abord enregistrer les

    rôles que j’ai déjà interprétés en scène : Rosina, Angelina

    et Elena, mais aussi ceux que j’aimerais aborder plus

    tard, comme Semiramide. Mais ce disque montre aussi

    une autre facette de Rossini : aux côtés de ces airs de

    bravoure, il y une place pour des airs lents dans lesquels

    il fait passer beaucoup d’émotions. Nous montrons

    également le Rossini mélodiste, que l’on connaît moins.

    Et puis je voulais aussi enregistrer la sublime cantate

    Giovanna d’Arco : un mini-opéra de seize minutes.

    Raphaël Merlin : Nous la proposons dans l’orchestration

    récente de Salvatore Sciarrino, écrite au début des

    années 1990 à la demande de Teresa Berganza pour le

    bicentenaire de Rossini. Ce disque veut montrer l’évi-

    dente adéquation entre un compositeur et Karine : avec

    eux deux, on a de l’or entre les mains ! Le programme

    a été construit pour raconter une histoire, un peu à la

    manière d’un opéra, comme une courbe dramatique,

    d’où la place centrale de l’air de Desdemona dans Otello,

    moment magnifique de recueillement et de lenteur.

    Nous avons aussi voulu mettre en avant le pétillant

    de ces deux mélodies à consonance espagnole, la

    Canzonetta spagnuola et Nizza même si cette dernière

    est en français. Quand à L’Âme délaissée, il s’agit d’une

    respiration. Trois mélodies que j’ai orchestrées, en y

    prenant beaucoup de plaisir !

    Jean-Philippe Thiellay : Avec ce disque, nous ne

    sommes pas dans un musée ou dans un récital de type

    « carte de visite ». Il raconte une histoire et couvre un

    arc très large. Il est important de décrire Rossini dans

    toute sa diversité car il ne se résume pas au seul Barbier

    de Séville ou aux opéras bouffes. Et d’ailleurs s’il fallait

    le définir par un mot ce serait peut-être « révolution »,

    en particulier grâce aux opéras sérias. Il y a un avant

    et un après Rossini dans l’écriture musicale. Il était

    « Vie de Rossini » : entretien avec Karine Deshayes, Raphaël Merlinet Jean-Philippe Thiellay

  • par ailleurs un fou de travail, évidemment brillant et

    il a composé jusqu’à quatre opéras par an.

    Rossini est-il un compositeur plus difficile à chanter

    ou à jouer que d’autres comme vous l’expliquez

    Jean-Philippe Thiellay dans votre livre Rossini ?

    Karine Deshayes : Il y a une exigence, c’est certain. Il

    couvre tout l’ambitus vocal. Je ne dirais pas que Mozart

    est plus facile à chanter, mais il y a une réserve en haut

    et en bas, alors que Rossini va dans les extrêmes de la

    voix. La note la plus basse est un fa dièse sous la portée dans le premier ensemble de La Cenerentola. La plus haute, pour les mezzo, est un si, mais la tradition veut que l’on fasse des variations. En l’occurrence, je vais

    jusqu’au contre-ut dièse dans l’air de Rosina. Rossini ne ménage pas la voix, ce qui nécessite beaucoup

    d’agilité car les vocalises sont très rapides. Mais il y

    a aussi des plages avec des piani exigeant une grande

    maîtrise du souffle et du legato.

    Pour chanter Rossini il faut une bonne technique, qui

    ne s’épanouit que dans le plaisir de chanter.

    Raphaël Merlin : Chez Rossini, on trouve en perma-

    nence des oscillations de la pulsation. La partition

    représente ainsi un défi technique. Il est dû, comme

    c’est le cas avec tout compositeur d’opéra, à la respi-

    ration et au respect de la prosodie des chanteurs,

    mais aussi à l’aspect très lisible, très clair, très acéré

    de l’écriture, où très souvent la petite harmonie est

    détachée, personnifiée en fait.

    Jean-Philippe Thiellay : La façon de chanter Rossini

    a profondément évolué. Depuis une quarantaine

    d’années il y a une redécouverte, une « Rossini renais-

    sance », que des artistes comme Marylin Horne ou

    June Anderson ont marquée et dont Karine est une

    héritière.

    L’écriture de Rossini était en partie guidée par une

    volonté évidente de donner du plaisir à l’auditeur,

    voire de le divertir. Le ressentez-vous ?

    Karine Deshayes : La musique de Rossini est très

    entraînante, presque dansante. Et dans les passages

    qui exigent des vocalises très rapides il y a une sorte

    de jouissance vocale. Mais il y a aussi la beauté du

    phrasé, la subtilité et la finesse du legato. Autant

    d’éléments particulièrement touchants auxquels

    j’ajouterais la force du texte, tout particulièrement

    dans l’air de Desdemona, avec les derniers vers, une

    phrase terrible : « J’espère au moins que tu viendras

    te recueillir sur mes cendres ».

    Raphaël Merlin : On sent chez Rossini le crépitement de

    la jeunesse. L’énergie vitale des basses, une articulation

    euphorisante, des effets innovants, assourdissants

    et provocants. En ce sens, on peut parler de plaisir

  • simple, une véritable musique énergisante. Il a par

    ailleurs beaucoup utilisé la tonalité de mi majeur qui

    représente l’Italie et sa lumière. Rosina est en mi,

    comme La Cenerentola et Giovanna d’Arco. En revanche

    La Donna del Lago est en mi bémol, et ce n’est pas la

    même psychologie.

    L’orchestre des Forces Majeures a été créé en 2014,

    il est composé de chambristes venus de différentes

    formations. En quoi cela influe-t-il leur façon de

    jouer ?

    Raphaël Merlin : Il y a chez eux une qualité et une

    capacité d’écoute de l’autre uniques, leurs réflexes

    de chambristes font que cela fonctionne beaucoup

    avec les oreilles, et peut-être un peu moins avec les

    yeux. Ce sont de sérieux atouts. L’idée est aussi de

    leur donner la possibilité de jouer un répertoire qu’ils

    n’abordent jamais, de sorte que chacun travaille dans

    un esprit de découverte.

    Karine Deshayes : J’ajouterais qu’ils répondent de

    manière fantastique et qu’ils sont capables de nuances

    extraordinaires. Leur écoute est effectivement

    incroyable. Plus que jamais voix et instruments se

    mêlent dans une respiration commune. Et je pense

    que chez Rossini cela est primordial.

    Paris, 25 septembre 2015

    Propos recueillis par Jean-Michel Dhuez

    Jean-Philippe Thiellay, directeur adjoint de l’Opéra de Paris, est l’auteur avec Jean Thiellay du livre Rossini paru aux éditions Actes Sud.

  • In terms of making selections for this album, which

    Rossini did you choose and why?

    Karine Deshayes: First off, I wanted to record roles

    I had already performed on stage - Rosina, Angelina

    and Elena - but then to go a bit beyond: Semiramide

    for instance. I think this recording shows us another

    side of Rossini. There are the bravura arias but there

    are the slower arias too. They’re so deeply felt. And

    we’ve also tried to highlight Rossini’s talent for melody,

    something that’s often missed. And then I just had to

    record the amazing cantata from Giovanna d’Arco. It’s

    like a mini-opera in 16 minutes.

    Raphaël Merlin: We used Salvatore Sciarrino’s orches-

    tration. It was done at the beginning of the 1990s and

    commissioned by Teresa Berganza for the Rossini

    bicentennial. This recording just shows what a perfect

    match the composer and Karine are. The two of them

    together are like pure gold. The programme was put

    together in narrative-form with a dramatic arc, a bit

    like an opera in fact, the highpoint of it being Desde-

    mona’s aria from Otello. It’s so pensive and evocative.

    We also wanted to add a bit of flash with those two

    Spanish-sounding pieces, Canzonetta spagnuola and

    Nizza - even though the last one’s in French! Then

    there’s L’Âme délaissée. It’s like a breath of fresh air. I

    orchestrated all three. Such a dream for me.

    Jean-Philippe Thiellay: What this album isn’t is some

    kind of museum piece or operatic “calling card”. It tells

    a story with a very long arc. It’s crucial to see Rossini’s

    work as a whole, not just the stand-outs like Barber

    of Seville and his opéras bouffes. In fact, if you had to

    describe his work in one word, that word could be

    “revolution”, especially for his opera seria. There was

    only one like him before Rossini and one after in music.

    He was, by the way, a workaholic, a quite brilliant one.

    He composed four operas a year at times.

    “Vie de Rossini”: Karine Deshayes, Raphaël Merlin and Jean-Philippe Thiellay in conversation

  • Is Rossini more difficult to sing or play than other

    composers? It’s something you touched on in your

    book Rossini, Jean-Philippe.

    Karine Deshayes: It’s a challenge, no question. He

    covers the whole vocal range. I wouldn’t say Mozart

    is easier to sing but he sets limits on the upper and

    lower registers. Rossini stretches the vocal range to

    the limit. The lowest note is a barely-singable F sharp

    in the first ensemble of La Cenerentola. The highest note for mezzos is a B, but that’s often transposed.

    In Rosina’s aria I can get to a high C sharp. Rossini

    didn’t really take vocal range into account. That

    demands an enormous agility in the singer. The speed

    of vocalisation is intense. But then there are these

    piani passages, which require such breath control and

    such legato. You have to have some serious technical

    skills to sing Rossini but the pay-off is the sheer joy

    of singing him.

    Raphaël Merlin: Rossini is always changing up his

    beat. His scores are a real technical challenge in that

    sense. As with all opera composers, it’s a matter of

    when breaths are taken and the singers’ intonation

    and verbal expression. But it’s also a matter of the

    fluidity, the clarity and the sharpness in the writing.

    The least little harmony is often separated out, given

    its own character if you will.

    Jean-Philippe Thiellay: The way Rossini is sung has

    changed dramatically. Go back 40 years and you see

    a new wave, a “Rossini renaissance” with artists like

    Marylin Horne and June Anderson leading the way.

    Karine is their direct descendant.

    Rossini intended his work, in part anyway, to please,

    to put his audience at ease. Does that bother you?

    Karine Deshayes: Rossini’s music is very lively,

    almost dance-like. In the passages where the singer

    has to vocalise at high speed, there’s a kind of vocal

    charge. But then there’s this beautiful phrasing, the

    subtlety and grace in the legato passages. Then there

    are those very moving parts where I’ll put a little bit

    more emphasis on the text, in Desdemona’s aria for

    instance with its terrible last lines: “I hope you will at

    least come to mourn over my grave.”

    Raphaël Merlin: Rossini just crackles with youthful

    fire. The energy exploding in the bass registers, the

    euphoric articulation, the stunning and ear-catching

    innovations. It’s like sheer pleasure, music that just

    lifts you up bodily. On top of that, he uses E major a lot

    which to me represents Italy and its light. Rosina is in

    E. So is La Cenerentola and Giovanna d’Arco. La Donna del Lago is in E flat which gives it a whole different feel.

  • The orchestra, Les Forces Majeures, was founded

    in 2014. It’s composed of chamber players from

    different ensembles. How does that affect their

    playing?

    Raphaël Merlin: They have a unique quality and an

    exceptional ability to listen. Because they’re chamber

    players, they tend to play by ear rather than being tied

    to the score, if you see what I mean. That’s a major

    asset. Then there’s the idea of not limiting them to a

    single repertoire. That way, they’re all on a journey

    of discovery together.

    Karine Deshayes: I’d like to add that they’re amazingly

    responsive and can produce an extraordinary nuance

    of tone. Their ability to listen is beyond belief. I’ve never

    known voice and instruments to blend so perfectly -

    like a single voice. I think that has to be a given when

    it comes to Rossini.

    Paris, September 25, 2015

    Conversation recorded by Jean-Michel Dhuez

    Jean-Philippe Thiellay is the Assistant Director of the Paris Opera and co-author with Jean Thiellay of Rossini published by Actes Sud.

  • Musicien prodige, Gioachino Rossini révolutionna l’art

    lyrique avec ses quelque quarante opéras composés

    entre 1810 et 1829. Personnalité facétieuse,

    amoureux des plaisirs de la vie, loin des clichés du

    musicien romantique, il quitta la scène à trente-sept

    ans, nourri de sa gloire, pour ne plus écrire que pour un

    cercle restreint au fil de ses voyages et dans son salon

    à Paris et Passy où il meurt un vendredi 13, en 1868.

    Né le 29 février 1792, Rossini est le fils d’un pauvre

    musicien, fervent républicain, qui tient les parties

    de trompette ou de cor dans de petits orchestres

    impromptus réunis pour l’opéra de la foire. Sa mère,

    blanchisseuse, se laissa tenter par la scène et le jeune

    garçon dut très tôt faire ses premières notes pour

    arrondir les fins de mois. Élevé au hasard des tournées

    de ses parents et sans avoir reçu une éducation

    musicale approfondie, il commença à écrire à l’âge

    de douze ans. Inscrit au lycée musical de Bologne

    de 1804 à 1810, il gagna sa vie comme chanteur,

    répétiteur et accompagnateur de théâtre révélant

    des dons pour la composition.

    En 1810, son opéra La Cambiale di matrimonio créé au théâtre San-Mosè de Venise, lui ouvrit les portes des

    meilleurs théâtres du Nord de l’Italie. À vingt et un ans,

    Rossini connaît la gloire. Il est très bien payé, adulé

    et bientôt nommé directeur musical du théâtre San

    Carlo de Naples. Il mène une activité incessante de

    compositeur, impresario, chef d’orchestre, renouvelle

    le genre sérieux comme dans Otello (Naples, 1816), et léger avec Il Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville - Rome, 1816) ou La Cenerentola (Cendrillon - Rome, 1817). En 1819, à Naples, il signe l’acte de naissance

    de l’opéra romantique puisant chez Walter Scott

    l’inspiration de La Donna de lago (La Dame du lac).

    Lassé des critiques apportées à ses innovations,

    Rossini quitta Naples pour Vienne, où il déchaîna

    l’enthousiasme du public. En 1823, il écrit sa dernière

    œuvre pour l’Italie, Semiramide (Venise), avant de se rendre à Londres, puis Paris sur l’invitation de

    Charles X. Il y devient directeur du Théâtre-Italien,

    remanie des œuvres anciennes en tenant compte des

    impératifs du style parisien et crée le prototype du

    grand opéra à la française dont il sera l’inspirateur.

    La révolution de 1830 mit implicitement fin à son

    contrat. Rossini n’a que trente-sept ans. Il a atteint

    une position exceptionnelle dans le monde de l’opéra

    Gioachino Rossini

  • et décide de poser sa plume. Bien des raisons ont

    été invoquées pour expliquer son silence, il faut

    sans doute y voir le signe de l’épuisement physique

    et moral. Pendant vingt-cinq ans, il mènera une

    existence de bohème, errant d’une ville à l’autre,

    voyant triompher de nouveaux noms. Parfois l’envie

    d’écrire le prend : Giovanna d’Arco (1832), Nizza (1836), L’Âme délaissée (1844)…

    En 1855, il se fixe à nouveau à Paris où son salon

    devient un des cercles musicaux des plus amusants.

    Il laissera le souvenir d’un épicurien, connaisseur

    en bons vins et amateur de bonne chère. Il avait sa

    table attitrée dans plusieurs grands restaurants de

    la capitale. C’est lui, paraît-il, qui aurait inspiré au

    chef du Café Anglais le célèbre « tournedos Rossini »

    (au foie gras).

    Funérailles de Rossini : le cortège funèbre quittant l’église de la Sainte-Trinité

  • Gioachino Rossini prolifically transformed the lyric

    stage with over 40 operas composed between 1810

    and 1829. Whimsical by nature and much given to the

    good things in life, he was by no means one’s typical

    “romantic”. He abandoned his career at 37 in a blaze

    of glory, from then on writing only for the close circle

    of friends he formed in the course his travels and for

    his salon in Paris and Passy where he died on Friday

    November 13 in 1868.

    Born on February 29 in 1792, Rossini was the

    son of an impoverished musician (also an ardent

    Republican) who played trumpet and horn in the small

    pick-up orchestras that accompanied touring opera

    companies. His mother, a laundress by necessity, was

    much taken with the stage and her son, from an early

    age, was already contributing to the family’s budget

    with the music he wrote. Raised haphazardly by his

    itinerant parents and without any proper musical

    education, he started composing at the age of 12.

    He attended music school in Bologna from 1804 to

    1810, earning his living as a singer, musical coach and

    stage accompanist, and already showing his talent

    for composition.

    In 1810, his opera La Cambiale di matrimonio was first given at the San-Moisè Opera House in Venice and

    led to further engagements at the better theatres in

    northern Italy. By 21, Rossini had already had his first

    taste of fame. He was being extremely well paid, was

    much lauded and shortly thereafter was appointed

    Musical Director of the Teatro di San Carlo in Naples.

    He was kept constantly busy as a composer, impre-

    sario and conductor and breathed new life into both

    the seria genres (Otello, Naples 1816) and the light: Il Barbiere di Siviglia (Rome 1816) and La Cenerentola (Rome 1817). His romantic opera La Donna del Lago, based on Sir Walter Scott’s The Lady of the Lake, first saw the light of day in Naples in 1819.

    Wearying of critics’ hostility to his innovations, Rossini

    left Naples for Vienna where he was lionised. In 1823,

    he wrote his last Italian work, Semiramide (Venice) before moving to London and then to Paris at the

    invitation of Charles the Tenth. He was appointed

    director of the Théâtre-Italien, rewrote his previous

    works to suit the exigencies of Paris taste and came

    up with the concept of French grand opéra for which

    he was to be the inspiration.

    Gioachino Rossini

  • The Revolution of 1830 brought his career to an

    abrupt end. Rossini was just 37. He had reached the

    pinnacle of operatic achievement and decided there

    and then to lay down his pen. Many theories have

    been put forward as to why he retired but one thing

    is sure: he was most likely physically and emotionally

    exhausted. For 25 years he had led a nomadic life,

    going from one city to the next, enjoying fame and

    fortune wherever he went. Nonetheless, he did

    occasionally get the urge to write: Giovanna d’Arco (1832), Nizza (1836), L’Âme délaissée (1844) …

    In 1885, he took up residence once more in Paris

    where his salon became one of the most sought-after

    in musical circles. In his final years, he lived the high life

    becoming a connoisseur of fine wines and good food.

    He had his own table at several of the best restau-

    rants in Paris. It was Rossini, so the story goes, who

    inspired the chef at the Café Anglais to come up with

    his celebrated “tournedos Rossini” (au foie gras).

    Gioachino Rossini, 1865

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    iraud

    el

  • Entre Karine Deshayes et le répertoire de Rossini, c’est

    une longue histoire. Rosina, Angelina, Elena et Isolier

    sont autant de rôles qu’elle a chantés à l’Opéra de

    Paris, à Lyon, Bordeaux, Nancy, Tours, Avignon, Nantes

    et Angers, ainsi qu’au Metropolitan de New York et à

    l’Opéra de San Francisco. Elle inscrit régulièrement

    des airs de Rossini au programme des concerts qu’elle

    donne à travers la France.

    Diplômée du Conservatoire National Supérieur de Paris

    dans la classe de Mireille Alcantara, Karine Deshayes a

    ensuite intégré la troupe de l’Opéra de Lyon, où elle a

    participé à de nombreuses productions avant de faire

    ses débuts à l’Opéra de Paris dans le rôle de Kuchtik dans

    Rusalka de Dvořák. Les répertoires qu’elle aborde sont variés. Elle a notamment chanté Poppée (L’Incoronazione

    di Poppea, Monteverdi), Roméo (I Capuleti e i Montecchi,

    Bellini), Charlotte (Werther, Massenet), Carmen (Bizet),

    Sesto (Giulio Cesare in Egitto, Haendel), Elvira (Don

    Giovanni, Mozart), Cherubin (Le Nozze di Figaro, Mozart),

    Dorabella (Così fan tutte, Mozart).

    Parmi ses autres rôles soulignons ceux de Cendrillon

    et la Navarraise (Massenet), Urbain (Les Huguenots,

    Meyerbeer), Nicklausse (Les Contes d’Hoffmann,

    Offenbach), Elisabeth (Maria Stuarda, Donizetti),

    Adalgisa (Norma, Bellini), Sesto (La Clemenza di Tito,

    Mozart), Isoletta (La Straniera, Bellini), ou encore

    la Deuxième Dame (La Flûte enchantée, Mozart) à

    Salzbourg sous la direction de Ricardo Muti.

    Karine Deshayes a par ailleurs enregistré de

    nombreux disques, là aussi dans des répertoires

    différents. Citons par exemple Après un rêve et La

    Bonne Chanson avec l’ensemble Contraste, Cantates

    romantiques Françaises avec Opera Fuoco, ou encore La

    Chanson d’Ève avec Hélène Lucas qui lui a valu le Prix

    Charles Cros, et Shéhérazade de Ravel sous la direction

    d’Emmanuel Krivine.

    Karine Deshayes a par ailleurs remporté deux Victoires

    de la Musique Classique en 2011 et 2016 dans la

    catégorie Artiste Lyrique.

    karinedeshayes.com

    Karine Deshayes

  • Karine Deshayes and the work of Rossini are no

    strangers. Rosina, Angelina, Elena and Isolier are just

    some of the roles she has sung at the Paris Opera, in

    Lyon, Bordeaux, Nancy, Tours, Avignon, Nantes and

    Angers as well as New York’s Metropolitan Opera

    and the San Francisco Opera. She regularly includes

    Rossini arias in the concert programmes she gives

    across France.

    On graduating from the Conservatoire National

    Supérieur de Paris where she studied under Mireille

    Alcantara, Karine Deshayes joined the Opéra de

    Lyon where she featured in a number of productions

    before making her Paris Opera debut in the role of

    Kuchtik in Dvořák’s Rusalka. She has since undertaken a wide range of roles. Notable among them have been:

    Poppea (L’Incoronazione di Poppea, Monteverdi), Romeo (I Capuleti e i Montecchi, Bellini), Charlotte (Werther, Massenet), Carmen (Bizet), Sesto (Giulio Cesare in Egitto, Handel), Elvira (Don Giovanni, Mozart), Cherubino (The Marriage of Figaro, Mozart) and Dorabella (Così fan tutte, Mozart).

    Among other stand-out roles have been Massenet’s

    Cendrillon and La Navarraise, Urbain (Les Huguenots,

    Meyerbeer), Nicklausse (The Tales of Hoffman, Offenbach), Elisabetta (Maria Stuarda, Donizetti), Adalgisa (Norma, Bellini), Sesto (La Clemenza di Tito, Mozart), Isoletta (La Straniera, Bellini) and Second Lady (The Magic Flute, Mozart) which she performed in Salzburg under the direction of Ricardo Muti.

    Karine Deshayes has participated in a number of

    recordings, ranging over a wide variety of repertoires.

    Among them: Après un rêve and La Bonne Chanson with Ensemble Contraste, French Romantic Cantatas with Opera Fuoco, La Chanson d’Ève with Hélène Lucas which won the Prix Charles Cros and Ravel’s Shéhérazade under the direction of Emmanuel Krivine.

    Karine Deshayes was winner in the “Lyric Artist”

    category at the 2011 and 2016 Victoires de la Musique Classique.

    karinedeshayes.com

    Karine Deshayes

  • Créé par Raphaël Merlin (chef d’orchestre et violon-

    celliste du Quatuor Ébène) et Martin Kubich (directeur

    artistique du Festival du Haut Limousin), le collectif

    les Forces Majeures rassemble principalement des

    instrumentistes issus de formations prestigieuses

    de musique de chambre (Quatuors Ébène, Voce,

    Varèse, Tana, Psophos, Abegg, Giardini, Ardeo, trios

    Atanassov, Métral, Quintette Aquilon...), d’orchestres

    hexagonaux de premier plan (Orchestres National

    de France, National d’Ile-de-France, du Capitole de

    Toulouse, des Pays de la Loire, etc.), ou sortant tout

    juste de formations musicales supérieures.

    Orchestre à géométrie variable - d’une formation de

    musique de chambre à un orchestre symphonique

    - il aborde un vaste répertoire allant de la période

    classique (fin du 18ème siècle) à aujourd’hui. Par ce choix,

    cet ensemble atypique dans le paysage musical refuse

    la spécialisation et s’adapte aussi bien aux œuvres

    symphoniques que lyriques. Sa vocation : réunir des

    artistes d’excellence dont les qualités intrinsèques -

    écoute, réactivité, engagement - permettent de monter

    des programmes exigeants et d’offrir à tous les publics

    des spectacles dynamiques et originaux.

    Les Forces Majeures donnent leurs premiers concerts

    en août 2014 dans le cadre du Festival du Haut

    Limousin et accompagnent deux artistes aux carrières

    internationales, le pianiste Nicholas Angelich et la

    mezzo-soprano Karine Deshayes.

    En juin 2015, l’ensemble enregistre ce premier disque

    consacré à Giaochino Rossini. L’orchestre collabore

    la même année avec la violoniste japonaise Sayaka

    Shoji et la violoniste française Sarah Nemtanu, et se

    produit pour la première fois à Paris lors d’un concert

    en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides retransmis

    en direct par Radio Classique.

    Les Forces MajeuresCollectif de chambristes

  • Founded by Raphaël Merlin (conductor and cellist with

    Quatuor Ébène) and Martin Kubich (Artistic Director

    of the Festival du Haut Limousin), Forces Majeures

    draws its members from instrumentalists with leading

    chamber-music ensembles (the Quatuors Ébène, Voce,

    Varèse, Tana, Psophos, Abegg, Giardini and Ardeo; the

    Trios Atanassov and Métral; and Quintette Aquilon …);

    with major French orchestras (the Orchestre National

    de France, the Orchestre National d’Ile-de-France,

    the Orchestre National du Capitole de Toulouse, the

    Orchestre National des Pays de la Loire and others);

    and recent graduates of prestigious music academies.

    Varying in size from chamber ensemble to full

    orchestra, the group covers a vast repertoire ranging

    from the Classical era (end of the 18th century) to

    the present day. By choice, Forces Majeures avoids

    specialization, a rarity in the field of music, and is

    equally at home performing symphonic works or opera.

    Its mission is to bring together exceptional artists who

    share the essential attributes of sensibility, respon-

    siveness and commitment that enable them to mount

    challenging programmes and provide audiences with

    dynamic and outstanding performances.

    Forces Majeures gave their first concerts in August

    2014 as part of the Festival du Haut Limousin and

    accompanied two artists of international stature: the

    pianist Nicholas Angelich and the mezzo-soprano

    Karine Deshayes.

    In June 2015, the ensemble recorded its first album

    devoted to Gioachino Rossini. That same year, the

    ensemble collaborated with the Japanese violinist

    Sayaka Shoji and the French violinist Sarah Nemtanu

    and made its Paris debut at a concert given at the

    Cathedral of Saint-Louis des Invalides and broadcast

    on Radio Classique.

    Les Forces MajeuresChamber musicians collective

  • Né en 1982 à Clermont-Ferrand, Raphaël Merlin a

    toujours exploré la musique sous différents angles

    et par différents prismes ; de sa gourmandise pour

    tous les styles et toutes les pratiques résulte une

    remarquable vision d’ensemble et en fait un musicien

    original, vif et polyvalent.

    Il débute la musique à six ans au Conservatoire

    National de Région (CNR) de Clermont-Ferrand :

    le violoncelle, la musique de chambre, le piano, la

    composition et le piano-jazz. Il intègre, en 1997, le

    CNR de Boulogne-Billancourt où il étudie le violoncelle

    avec Xavier Gagnepain, la musique de chambre avec

    Hortense Cartier-Bresson et la direction d’orchestre

    avec János Komives. Fort d’un 1er prix dans chacune

    de ces disciplines, il est reçu, en 2001, premier nommé

    dans la classe de Philippe Muller au Conservatoire

    National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris dont

    il est diplômé quatre ans plus tard.

    La musique de chambre occupe une part centrale de

    son activité notamment depuis son entrée, en 2002,

    dans le Quatuor Ebène, 1er prix 2004 du concours

    international de l’ARD de Munich. Poursuivant une

    carrière internationale de premier plan (Wigmore

    Hall à Londres, Carnegie Hall à New York, théâtres du

    Châtelet et des Champs-Elysées à Paris, philharmonies

    de Berlin et Cologne, Musikverein de Vienne…), le

    quatuor enregistre en exclusivité pour Erato/Warner

    (albums Ravel-Debussy-Fauré, Brahms, Fiction, Mozart, Mendelssohn, Brazil, Schubert…).

    Raphaël Merlin se produit également en tant

    que soliste, avec les orchestres du Conservatoire

    Tchaïkovski de Moscou, d’Auvergne, de Massy,

    Sostenuto… Il réalise des arrangements (classique,

    jazz, tango, musique du monde), fut le pianiste du

    Wildflower Quartet (jazz), a joué en duo avec le

    guitariste Kevin Seddiki, s’investit particulièrement

    dans des projets d’éclectisme et en zone rurale (festival

    « Les Chaises musicales »), a enregistré le Trio op. 114 de Brahms (Accord-Universal), le Trio de Philippe Hersant (Triton), et un album de tango, Café 1930 (Zig-Zag Territoires) le Trio et les Quintettes de Fauré (Alpha). Il enseigne au Conservatoire à rayonnement

    régional de Boulogne-Billancourt et au CNSM de Paris,

    joue un violoncelle d’Andrea Guarneri… En 2008,

    le Klangforum Mitte Europa lui passe sa première

    commande de compositeur : une pièce pour quatuor à

    cordes et orchestre, Eléa, créée avec le Quatuor Ebène

    Raphaël Merlin

  • à Cracovie et Munich en 2011. Son duo pour violon et

    violoncelle Pas de Deux a été créé au Concertgebouw d’Amsterdam en novembre 2012, et un concerto pour

    violoncelle et cordes, commande du violoncelliste

    Nicolas Altstaedt, est en préparation pour le festival

    de Lockenhaus 2016.

    Parmi ses expériences de chef, celles de l’orchestre

    du lycée Racine, du Sérénade Orchestra, de

    l’orchestre des lauréats du conservatoire de Paris et

    la fondation d’Opus 93 ont conforté Raphaël dans

    une conception « chambriste » de l’art de l’orchestre.

    Il mène également de 2008 à 2013 l’orchestre Le

    Petit Lion à Tours, et co-fonde en 2014, à la Ferme

    de Villefavard en Limousin, Les Forces Majeures,

    collectif de chambristes qui se destine à explorer à

    360° le répertoire en réunissant des musiciens rompus

    à la musique de chambre : cela en fait un ensemble

    immédiatement accrocheur de par la grande puissance

    d’interaction, d’interplay, qu’il génère.

  • Born in Clermont-Ferrand in 1982, Raphaël Merlin

    came to music from multiple directions and by

    numerous avenues from the very start. His openness

    to all musical styles and forms has afforded him a

    unique vision of what an ensemble should be and

    turned him into a wholly original, deeply creative

    and versatile musician.

    He made his musical debut at 6 at the Clermont-

    Ferrand Conservatoire National de Région (CNR)

    where he studied cello, chamber music, piano,

    composition and jazz piano. In 1997, he enrolled in

    the Boulogne-Billancourt CNR where he studied cello

    with Xavier Gagnepain, chamber music with Hortense

    Cartier-Bresson and conducting with János Komives.

    Winning first prize in each of his subjects, he was

    named top of Philippe Muller’s class in 2001 at the

    Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM)

    in Paris from which he graduated four years later.

    Chamber music has always been central to his career,

    even more so after he joined Quatuor Ébène in 2002

    and they won first prize at the 2004 ARD Interna-

    tional Music Competition in Munich. Launched on a

    top-flight international career (London’s Wigmore

    Hall, New York’s Carnegie Hall, the Châtelet and

    Champs-Elysées theatres in Paris, the Philharmonie

    concert-halls in Berlin and Cologne to name a few),

    the quartet signed exclusively with the Erato/Warner

    label to produce Debussy-Fauré-Ravel, Brahms, Fiction, Mozart, Mendelssohn, Brazil, Schubert and more.

    Raphaël Merlin has also made appearances as a soloist

    with the orchestras of the Tchaikovsky Moscow State,

    Auvergne, Massy and Sostenuto Conservatories. He

    has arranged for classical, jazz, tango and world music,

    was pianist with the Wildflower Quartet (jazz), played

    with the guitarist Kevin Seddiki, devoted himself

    to multi-arts and regional projects (“Les Chaises

    Musicales” Festival), and recorded the Brahms A-minor

    trio, Opus 114 (Accord-Universal), Philippe Hersant’s trio (Triton), a tango album, Café 1930 (Zig-Zag Terri-toires) and Fauré’s trio and quintets (Alpha). He teaches at the Conservatoire à rayonnement régional de

    Boulogne-Billancourt and CNSM in Paris. And, he

    plays an Andrea Guarneri cello.

    In 2008, the Klangforum Mitte Europa handed him his

    first commission as composer, a piece for string quartet

    and orchestra, Eléa, first performed by Quatuor Ébène

    Raphaël Merlin

  • in Krakov, then in Munich in 2011. His duo for violin

    and cello Pas de Deux was premiered at Amsterdam’s Concertgebouw in November 2012 and a concerto

    for violin and strings, commissioned by the cellist

    Nicolas Altstaedt, is currently in the works for the

    2016 Lockenhaus Festival. Among his many engage-

    ments as conductor, those with the orchestra of the

    Lycée Racine, with the Sérénade Orchestra and with

    Opus 93, a chamber orchestra he founded, convinced

    him that his concept of an orchestra as a “chamber”

    ensemble was the route he should take.

    From 2008 to 2013 he led Le Petit Lion Orchestra

    in Tours and, in 2014 at La Ferme de Villefavard

    in Limousin, co-founded Les Forces Majeures, an

    ensemble of widely-experienced chamber players

    united in the fresh approach they brought to the

    repertoire. The ensemble was an immediate hit due, in

    no small part, to the talent of its members for playing

    off one another.

  • 1. La Donna del lagoLibretto di Andrea Leone TottolaAtto II, Scena ultima

    Elena

    Tanti affetti in tal momentomi si fanno al core intorno,che l’immenso mio contentoio non posso a te spiegar.

    Deh! il silenzio sia loquace...tutto dica un tronco accento...Ah signor! la bella pacetu sapesti a me donar!

    Fra il padre, e fra l’amante, oh qual beato istante!Ah! chi sperar poteatanta felicità!

    2. OtelloLibretto di Francesco Berio di SalsaAtto III, Scena 1

    Desdemona

    Assisa a piè d’un salice,immersa nel dolore,gemea trafitta Isauradal più crudele amore:l’aura tra i rami flebilene ripeteva il suon.

    I ruscelletti limpidia’ caldi suoi sospiri

    Elena

    Tant d’émotions en ce moment m’entourent le cœur, que l’immensité de mon bonheurje ne peux te la dire.

    Que le silence soit bavard… qu’un mot tronqué dise tout… Ah, seigneur ! la belle paixque tu as su me donner !

    Entre mon père et mon amant, ô instant enchanté !Qui pouvait espérer un tel bonheur !

    Desdemona

    Assise au pied d’un saule,plongée dans la douleur,Isaura gémissait, blesséepar l’amour le plus cruel :la brise entre les branches s’en fait l’écho plaintif.

    Les ruisseaux limpidesà ses soupirs ardents

    Elena

    So many emotions at such a momentare crowding around my heart,that the immensity of my happinessI cannot express to you.

    Ah, let silence speak for me… a stifled word must say it all… O my Lord! sweet peace of mindyou have given me!

    Standing between my father and my lover, oh, moment of blessedness!Ah, who could have even hoped for so much happiness!

    Desdemona

    Seated beneath a willow tree,immersed in grief,Isaura moaned, her breastpierced with love’s sharpest pain:and through the swaying branchesthe breeze echoed her lament.

    The crystal streamletsmingled the murmuring

  • il mormorio mesceanode’ lor diversi giri:l’aura fra i rami flebilene ripeteva il suon.

    Salce, d’amor delizia!ombra pietosa appresta,di mie sciagure immemoreall’urna mia funesta:né più ripeta l’aurade’ miei lamenti il suon.

    Che dissi!... Ah m’ingannai! Non è del canto questo il lugubre fin. M’ascolta…

    Un colpo di vento spezza alcuni vetri della finestra.

    Oh Dio ! Qual mai strepito è questo!...Qual presagio funesto!

    Io credeva che alcuno… oh come il cielo

    s’unisce a’ miei lamenti!...Ascolta il fin de’ dolorosi accenti.

    Ma stanca alfin di spargere mesti sospiri, e pianto, morì l’afflitta vergine,ahi ! di quel salce accanto!Morì… che duol! l’ingrato…

    Ahimè ! che il pianto proseguir non mi fa.

    of their rippleswith her heartbroken sights:and through the swaying branchesthe breeze echoed her lament.

    Willow, delight of lovers!prepare a pitying shadeforgetful of my misfortunesfor my mournful grave:and let the breeze no longer echothe sound of my laments.

    Oh no! I made a mistake!... That was not the sad ending of the song. Listen…

    A strong gust of wind shatters some of the window panes.

    Oh God! Whatever was that noise!...That bodes misfortune!

    I thought I heard someone… O how [heavenleagues itself with my plaints!...Listen to the end of the sad songs.

    But weary at last of sighingsorrowfully and weeping,she died, that unhappy maid,beside the willow tree!Die! How sad! The ingrate…

    Alas! I cannot continueFor weeping.

    mêlaient le murmurede leurs divers tourbillons :la brise entre les branches s’en fait l’écho plaintif.

    Saule, délice d’amour !prête de l’ombre clémenteoublieuse de mes malheurs,à mon urne funeste :la brise ne se fait plus l’écho de mes plaintes.

    Que dis-je ! Ah, je me trompe ! Ce n’est pas de ce chant la lugubre fin. Écoute...

    Un coup de vent brise quelques vitres des fenêtres.

    Oh Dieu ! Qu’est-ce que ce vacarme !...Quel funeste présage !

    J’ai cru que quelqu’un... oh, comme [le ciels’unit à mes plaintes !…Écoute la fin de ces accents douloureux.

    Mais, lasse enfin de répandreses tristes soupirs et ses pleurs, la vierge affligée est morte,hélas, près du saule !Morte... quelle douleur ! L’ingrat...

    Hélas ! Mes pleursm’empêchent de poursuivre.

  • 3. OtelloLibretto di Francesco Berio di SalsaAtto III, Scena 2

    Desdemona nel massimo dolore dirige al cielo la seguente preghiera.

    Desdemona

    Deh calma, o ciel, nel sonno per poco le mie pene, fa, che l’amato bene mi venga a consolar. Se poi son vani i preghi, di mia breve urna in seno di pianto venga almeno il cenere a bagnar.

    Ella cala la tendina, e si getta sul letto.

    5. La Cenerentola Libretto di Jacopo FerrettiAtto II, Scena 3

    Cenerentola

    Nacqui all’affanno e al pianto,

    soffrì tacendo il core; ma per soave incanto, dell’età mia nel fiore, come un baleno rapido, la sorte mia, la sorte mia cangiò.

    No, no! tergete il ciglio,perché tremar, perché?

    In an agony of grief, Desdemona addresses the following prayer to heaven.

    Desdemona

    Alleviate my pain, O heaven,for a little while in sleep,and grant that my belovedmay come to comfort me.

    But if my prayers are in vain,grant that he come to my early graveand shed at least one tearupon my ashes.

    She lowers the drapes and casts herself upon the bed.

    Cenerentola

    I was born to suffering and to [tears, I suffered in silence;but by some sweet magic spell, in the flower of my youth,swift as a shaft of lightning,my fate has changed.

    No, no! dry your tear,why be afraid?

    Dans sa très grande douleur, Desdemona adresse au ciel la prière suivante.

    Desdemona

    Ô ciel, calme dans le sommeilun peu mes peines,fais que mon bien-aimé vienne me consoler.

    Si mes prières sont vaines,qu’il vienne bientôt au moinsbaigner d’une larmeles cendres de mon urne.

    Elle baisse le rideau et se jette sur le lit.

    Cenerentola

    Je suis née pour la souffrance et les [larmes,j’ai souffert en silence ;mais par un doux enchantement,dans la fleur de la jeunesse,rapide comme l’éclair,mon sort a changé.

    Non, non ! séchez vos larmes,pourquoi trembler, pourquoi ?

  • A questo sen volate, figlia, sorella, amica, tutto trovate in me.

    Non più mesta accanto al fuoco

    starò sola a gorgheggiar. Ah fu un lampo, un sogno, un gioco il mio lungo palpitar.

    7. SemiramideLibretto di Gaetano RossiAtto I, Scena 9

    Semiramide

    Bel raggio lusinghier di speme, e di piacer alfin per me brillò: Arsace ritornò, sì, a me verrà.

    Hurry to me,daughter, sister, friend,you will find all in me.

    I shall no longer sit sadly by the fire

    singing alone.My long time if distresswas no more than a flash, a dream, [a game.

    Oh Nice, it would not be hard,in the beauty of Genoa,to find a kinder Queen than you,but never with eyes as beautiful.

    For you, it would not be hardto find a greater nobleman in Genoa,to crown you his Queen,but never with such loves as mine.

    Semiramide

    A sweet alluring gleamof hope and delectationhas shone for me at last:Arsace has returned, yes, he will come [to me.

    Hâte-toi jusqu’à moi,fille, sœur, amie,tu trouveras tout cela en moi.

    Je ne m’assiérai plus tristement au [coin du feuà chanter toute seule.Ma longue détressen’a été qu’un éclair, un songe, un jeu.

    6. Nizza

    Nizza, je puis sans peine,dans les beautés de Gênes,trouver plus douce reine,mais plus beaux yeux jamais. Tu peux trouver sans peineplus haut seigneur dans Gênes,pour te nommer sa reine,Mais plus d’amour jamais.

    Semiramide

    Un beau rayon flatteur d’espoir et de plaisirbrille enfin pour moi :Arsace est de retour, oui, il viendra [me voir.

  • Quest’alma che sin’or gemè, tremò, languì… oh! come respirò! Ogni mio duol sparì, dal cor, dal mio pensier si dileguò il terror... Bel raggio lusinghier di speme, e di piacer alfin per me brillò.La calma a questo cor Arsace renderà: Arsace ritornò… sì, a me verrà!

    Dolce pensiero di quell’istante,a te sorride l’amante cor.Come più caro, dopo il tormento, è il bel momento di gioia, e amor!

    8. L’Âme délaisséeCasimir Delavigne

    Mon bien aimé, dans mes douleurs,je viens de la cité des pleurs,pour vous demander des prières. Vous me disiez, penché vers moi :« Si je vis je prierai pour toi ».Voilà vos paroles dernières.Hélas ! depuis que j’ai quitté vos bras,jamais je n’entends vos prières.Hélas ! j’écoute et vous ne priez pas.

    My spirit that till nowhas moaned and feared and pied…how freely now it breathes!All my grief has vanished;from my heart and thoughtsterror has melted away…

    A sweet alluring gleamof hope and delectationhas shone for me at last:Arsace will restoretranquillity to my heart.Arsace has returned… he will come to me!

    The sweet thoughtof that momentbrings joyful expectationsto you, my loving.How much dearerafter tormentis the tender momentof joy and love!

    My sweetheart, in my grief,I come from the land of tearsto beg you to pray for me.Leaning towards me, you said:“As long as I live, I shall pray for you.”Those were your final words.Alas! since leaving your arms,I have heard no prayer from you.Alas! I listen and you do not pray.Farewell, farewell, I shall never return

    Cette âme qui jusqu’alors gémissait, tremblait, se languissait…oh, comme elle respire !Toute ma douleur a disparu,de mon cœur et de ma penséela crainte s’est en allée…

    Un beau rayon flatteur d’espoir et de plaisirbrille enfin pour moi.Arsace rendra le calme à ce cœur :Arsace est de retour, il viendra me voir !

    La douce penséede cet instant,le cœur aimantte sourit.Comme il est plus cher, après le tourment, le beau moment de joie, et d’amour !

    8. L’Âme délaisséeCasimir Delavigne

    Mon bien aimé, dans mes douleurs,je viens de la cité des pleurs,pour vous demander des prières. Vous me disiez, penché vers moi :« Si je vis je prierai pour toi ».Voilà vos paroles dernières.Hélas ! depuis que j’ai quitté vos bras,jamais je n’entends vos prières.Hélas ! j’écoute et vous ne priez pas.Adieu, adieu, je ne reviendrai plus

  • 9. Giovanna d’Arco

    È notte, e tutto addormentato è il [mondo.Sola io veglio ed aspetto che un destrier passi, che una tromba chiami. Ascolto e nulla sento se non son l’acque e il mormorar del vento. Muta ogni cosa e afflitta come l’ora che segue alla sconfitta. O patria! O Re! Novella un’aita verrà. L’Onnipossente dal gregge suscitò la pastorella. Vadasi.

    O dolce mio loco nativo, dolce famiglia, o campi, o selve, addio. O mia madre, e tu frattanto

    to weary you with endless plaint,since another is now the apple of [your eyes.Oh, may her kisses be sweet to you,I am dead, and in agony for you,While you, happy in love, you must live [for her.Alas! in her arms, sometimes think

    of the abyss to which the Lord [commands me.Alas! I go there - do not follow me.

    Night, and the world I asleep.

    I alone am awake, and waitfor a charger to pass by,a trumpet to ring out.I listen, and hear nothingbut the sound of waterand the whisper of the wind.All is silent and sorrowfulas in the hours after a defeat.O my country! O my king!Some new help will come.The Almighty summonedthe shepherdess from her flock.Let it be.

    O my beloved childhood home, beloved family,O fields, O woods,farewell.O mother, you meanwhile

    vous lasser de cris superflus,puisqu’à vos yeux, une autre est belle.

    Ah ! que ses baisers vous soient doux,je suis morte et souffre pour vous,heureux d’aimer, vivez pour elle.

    Hélas ! pensez quelquefois dans ses [brasà l’abîme où Dieu me rappelle.

    Hélas ! j’y descends, ne me suivez pas.

    Il fait nuit, et tout le monde est endormi.

    Moi seule veille, et attendsqu’un destrier passe,qu’une trompette retentisse.J’écoute et n’entends rienque le son de l’eauet le murmure du vent.Tout est silencieux et tristecomme dans l’heure qui suit la défaite.Ô patrie ! Ô roi !Une aide nouvelle viendra.Le Tout-Puissant a fait venirla bergère de son troupeau.Qu’il en soit ainsi.

    Ô douce terre natale, douce famille, ô champs, ô forêts, adieu. Ô mère, entre-temps

  • la tua figlia cercherai, affannata chiamerai, e nessun risponderà; ma fra poco d’alte imprese verrà un suon conforto al pianto: ogni madre, ogni francese, la mia madre invidierà. O mia madre, se frattanto la tua figlia cercherai se affannata chiamerai questo suon risponderà.

    Eppur piange. Ah! Repente qual luce balenò nell’oriente?

    Non è il sole che s’alza, sei la mia vision, io ti conosco.Più grande che non suole empie il ciel fulminando e mi fa segno. Angiol di morte, tu mi chiamo chiami, io vegno.

    Ah, la fiamma che t’esce dal guardo già m’ha tocca, m’investe, già m’arde.

    Presto un brando marciamo pugnando.

    Viva il Re, la vittoria è con me. Guida i forti la vergine al campo,

    tra i leoni l’agnello s’avventa,non han scampo - il Signor li spaventa.

    Viva il Re, la vittoria è con me!

    Corre la gioia di core in corema, queta e timida fra lo stupore,

    will be seeking your daughter,will call her anxiously,and there will be no reply;but soon, from the scene of high endeavournews will come to still your weeping:every mother, all French peoplewill envy my mother.O mother, if you meanwhileare looking for your daughterand calling her anxiously,this will be your answer.

    And yet she weeps. Ah!What light is that streaming from the [East?That is not the sun rising;you are my vision, Iknow you well.Larger than usual,it fills the sky like lightning,and has a message for me. Angel of death,you call me, I am coming.

    Ah, the flame that issues from your eyes,now touches me, engulfs me, sets me [aflame.Quick, give me a sword… We’ll march [and fight.Long live the King! Victory is in my hand!The virgin leads strong men into battle,

    the lamb hurls herself among the lions,they have no escape… the fear of the Lord is upon them.Long live the King! Victory is in my hands!

    Joy runs from heart to heartbut all are wondering in amazement

    tu chercheras ta fille,tu l’appelleras, inquiète,et personne ne répondra ;mais bientôt des hautes sphèresviendra un son qui calmera tes plaintes :toute les mères, tous les Français,envieront ma mère.Ô mère, si entre-tempstu cherches ta fille,et l’appelles, inquiète,ce sera ta réponse.

    Et pourtant, elle pleure. Ah !Quelle est cette lumière qui vient de [l’orient ?Ce n’est pas le soleil qui se lève,tu es ma vision, je te connais.Plus grande que d’habitude,elle emplit le ciel comme l’éclair,et me fait signe. Ange de la mort,tu m’appelles, je viens.

    Ah, la flamme qui émane de ton regard,me touche maintenant, me renverse, [m’embrase.Vite, une épée, nous marcherons et [combattrons.Vive le roi, la victoire est avec moi !La vierge mène les hommes forts au [combat,l’agnelle se jette parmi les lions,ils n’ont pas d’issue… ils craignent le Seigneur.Vive le roi, la victoire est avec moi !

    La joie court de cœur en cœur, mais tous se demandent, émerveillés,

  • chi se’ domandano, che il Re salvò?

    Ah! Vinse la vergine che in Dio sperò.

    Presto un brando - marciamo [pugnando.

    Viva il Re, la vittoria è con me!

    11. Il Barbiere di SivigliaLibretto di Cesare SterbiniAtto I, Scena 5

    Rosina

    Una voce poco faqui nel cor mi risuonò;il mio cor ferito è già,e Lindor fu che il piagò.Sì, Lindoro mio sarà;lo giurai, la vincerò.

    Il tutor ricuserà,io l’ingegno aguzzerò.Alla fin s’accheteràe contenta io resterò.Sì, Lindoro mio sarà;lo giurai, la vincerò.

    Io sono docile, son rispettosa,sono obbediente, dolce, amorosa;mi lascio reggere, mi lascio reggere,

    mi fo guidar, mi fo guidar.Ma, se mi toccanodov’è il mio debole

    who the quiet, shy one is who saved [the King ?Ah! The victor is the virgin who had [faith in God.Give me a sword… We’ll march and [fight.

    Long live the King! Victory is in my hands!

    Rosina

    Just now I heard a voicethat spoke to my very heart ;my heart is already smitten,and Lindoro struck the blow.Ay, Lindoro will be mine ;I swore it, I shall win.

    My guardian will oppose me,I shall sharpen my wits.In the end he will give inand I shall be well pleased.Yes, Lindoro will be mine; I swore it, I shall win.

    I am docile, respectful,obedient, sweet, affectionate;I accept their support,

    I bow to their guidance.But if they attack mewhere my defence is weak,

    quelle est celle, tranquille et timide, qui [a sauvé le roi ?Ah ! Le vainqueur est la vierge qui avait [foi en Dieu.Vite, une épée, nous marcherons et [combattrons.

    Vive le roi, la victoire est avec moi !

    Rosina

    Une voix vient derésonner dans mon cœur ;mon cœur est déjà blessé,et c’est Lindor qui l’a touché.Oui, Lindor sera mien ;je l’ai juré, je vaincrai.

    Le tuteur refusera,j’aiguiserai mon esprit.À la fin il cédera,et je serai contente.Oui, Lindor sera mien ;je l’ai juré, je vaincrai.

    Je suis docile, je suis respectueuse,je suis obéissante, douce, amoureuse ;je me laisse soutenir, je me laisse [soutenir,je me fais guider, je me fais guider.Mais si l’on me frappelà où je suis faible,

  • sarò una vipera, saròe cento trappoleprima di cedere, farò giocar.

    12. Il Barbiere di SivigliaLibretto di Cesare SterbiniAtto II, Scena 3

    Rosina

    Contro un cor che accende amoredi verace, invitto ardore,s’arma invan poter tirannodi rigor, di crudeltà.D’ogni assalto vincitoresempre amore trionferà.

    Cara immagine ridente, dolce idea d’un lieto amor,tu m’accendi inpetto il core, tu mi porti a delirar.

    Tu mi porti a delirar.Caro, a te mi raccomando,tu mi salva, per pietà.

    13. Canzonetta spagnuola

    En medio a mis colores, ay, pintando estaba un día, ay, cuando la musa mía, ay, me vino a tormentar, ay. Ay, con dolor pues dejo

    I become vicious,ready to set a hundred snaresbefore I yield.

    Rosina

    Against a heart that love has kindledwith a true, all-conquering passion,tyrannous power in vain will armitself with harshness, cruelty.From every attack will love emergealways and ever victorious.

    Dear, delightful image,sweet ideal of happiness in love,you kindle the heart in my breast,you drive me to delirium.

    You drive me to deliriumDear heart, I plead with youfor pity’s sake to rescue me.

    Surrounded by my coloursI was painting one daywhen my Musecame to torment me.

    How sad I would be to abandon

    je serai une vipère,et je poserai mille pièges avant de céder.

    Rosina

    Contre un cœur qui brûle d’amourd’une ardeur vraie et sincère,le tyran s’arme en vainde rigueur, de cruauté.De tout assaut, vainqueur,l’amour triomphera toujours.

    Chère image riante, douce idée d’un amour heureux,tu embrases le cœur dans ma poitrine, tu me fais délirer.

    Tu me fais délirer.Cher, à toi je me recommande,sauve-moi, par pitié.

    Entouré de mes couleurs,je peignais un jourquand ma muse vint me tourmenter.

    Quelle tristesse d’abandonner

  • empresa tan feliz cual es de bella Nice las prendas celebrar, ay.

    Quiso que yo pintase, ay, objeto sobre humano, ay, pero lo quiso en vano, ay, lo tuvo que dejar, ay. Conoce la hermosura, ay, un corazón vagado, ay, mas su destin malvado, ay, Ie impide de cantar, ay.

    my happy taskof celebrating the charmsof the fair Nice.

    My Muse asked me to depicta more spiritual subject;but she asked in vain,for I could not do so.

    For my sense of beauty,my inconstant heart,my cruel fate,prevented me from singing my Muse.

    ma tâche heureuse,chanter les charmesde la belle Nice.

    Ma muse me demanda de peindreun sujet plus spirituel,mais elle demanda en vain,car je ne pouvais le faire.

    Car mon sens de la beauté,mon cœur inconstant,mon sort cruel,m’empêchaient de chanter ma muse.

  • DistributionKarine Deshayes : mezzo-soprano

    Raphaël Merlin : direction musicale - musical direction

    Les Forces Majeures, collectif de chambristes -

    chamber musicians collective

    Violons - Violins Sullimann Altmayer, Alexander Cardenas, Jean-Louis

    Constant, François Galichet, Ivan Lebrun, Gabriel le

    Magadure (solo), Bleuenn Lemaitre, Joseph Metral,

    Antoine Paul, Cécile Roubin (solo), Remi Rière, Junko

    Sensaki

    Altos - ViolasEstelle Gourinchas, Cécile Grassi, Maria Mosconi,

    Sylvain Séailles

    Violoncelles - CellosJeanne Maisonhaute, Antoine Payen, Thomas Ravez,

    Lydia Shelley

    Contrebasses - Double bassesAlexandre Baile, Matthias Bensmana

    Flûtes - FlutesFleur Gruneissen, Marion Ralincourt

    Hautbois - OboesGuillaume Pierlot, Claire Sirjacobs

    Clarinettes - ClarinetsStéphanie Corre, Maxime Penard

    Cors - French Horns Benoît Gausse, Marianne Tilquin

    Bassons - BassoonsVivian Angelloz, Audran Bournel

    Trombone

    Ronan Yvin

    Trompettes - TrumpetsCélestin Guérin, Guillaume Thoraval

    Harpe - HarpNabila Chajai

    Percussions

    Thibault Lepri

    Ugo Mahieux : coach italien - italian coach

    Martin Kubich : production, administration

  • RemerciementsKarine Deshayes, Raphaël Merlin et Les Forces Majeures tiennent à remercier chaleureusement :

    Pour leur confiance, leur écoute et leur professionnalisme :Little Tribeca et le label Aparté, Étienne Collard, Maximilien Ciup.

    Pour leur soutien financier et logistique :Jérôme Kaltenbach et les équipes de La Ferme de Villefavard en Limousin, le Festival du Haut Limousin, le CIC, Alain Mercier et l’Opéra de Limoges, Marina Valensise et l’Institut Culturel Italien de Paris, les Champagnes Henriot.

    Pour leur implication totale à nos côtés : Jean-Michel Dhuez, Chantal et Christian Kiener, Élisabeth Liobet, Élisabeth et Nicolas Merlin, Régine et Gilles Ebersolt, Sibylle Simon, Marion Tassou, Jean-Philippe Thiellay.

    Pour leur aide dans la réalisation du disque :Bertrand Combeau, Pierre Duprat, Anna Gleize, Claire Selama, Ugo Mahieux.

    Et tous les mécènes particuliers sans qui la réalisation de ce disque n’aurait pu se faire :

    Georges Alcaraz, Jacqueline Avena, Emmanuel Avena, Dominique Bauer, Hervé Benhamou, Julien Benhamou, Michel Billac, Brigitte Bouillaguet, Marie Bré, Michel Bril, Marie-Thérèse Brocard, Juan Carlos, Marina Chauche, Annie Chénieux, Nicole Corre, Fernande Courbarien, Cathy Courtiaud, Annie Courtiaud-Lautier, Juan de Beistegui, Marie-Thérèse Debeaupuis, Alix Deshayes, Cécile Dhuez, Jean-Marie Dhuez, Nadine Esteve, Georges Fessy, Céline Froger, Denis Galichet, Vincent Galichet, Chantal Gerbaud, François Gerin, Christophe Ghristi, Alice Goldet, Marcel Gresser, Gilles Grimoult, Delphine Haidan, Raymond Haidan, Emmanuelle Haïm, Arlette Hamelin, Claude Hedel, Josepha Herman-Bredel, Yvette Hirst, Marie-Claude Jacquet, Olivia Kahler, Philippe Kahn, Justine Kaltenbach, Laurent Kaltenbach, Nizam Kettaneh, Chantal et Christian Kiener, Laure Kressmann, Thierry Kressmann, Danielle Langer, Michel Langer, Emmanuelle Laugier, Guy Lautier, Christiane Lefoulon, Martine Lienard, Franck Lunion, Madeleine et Jean-Jacques Mangin, Nadège Médénouvo, Ishtar Mejanès, Bruno Merlin, Élisabeth Morand, Geneviève Muller, Christiane Patureau-Mirand, Jean-Luc Perron-Hofer, Bernard Pierrillas, Catherine Pierrillas, Odile Pineau, Véronique Pinna, France Plais, Richard Plaza, Betty Pointud, Hubert et Michèle Prouté, Princesse Radziwill, Paulette Rebeyrat, Ghislaine Rigaud, Jacques Rouge, Muriel Roumier, Cécile Sarfati, Catherine et François Séailles, Marion Segaud, Sophie de Ségur, Nicole Servole, Lucien Tardres, Jean-Jacques Tassou, David Tepfer, Frédérique Thiery, Marie-Claude Thilloy-Leleu, Marie-Josée Valdiguie, Florence Varetz, Jacqueline Videcoq, Jean-Claude et Catherine Vignaud-Letellier, Jean-François Vinciguerra, Wheelock Whitney, Anne-Sophie Zuber.

  • La Ferme de Villefavard en Limousin : un lieu d’enregistrement hors du commun, une acoustique exceptionnelle.

    La Ferme de Villefavard se situe au milieu de la magnifique campagne limousine, loin de la ville et de ses

    tourmentes. Les conditions privilégiées de quiétude et de sérénité qu’offre la Ferme permettent aux artistes de

    mener au mieux leurs projets artistiques et discographiques. Un cadre idéal pour la concentration, l’immersion

    dans le travail et la créativité…

    L’architecte Gilles Ebersolt a conçu la rénovation de l’ancienne grange à blé; son acoustique exceptionnelle

    est due à l’acousticien de renommée internationale Albert Yaying Xu, auquel on doit notamment la Cité de

    la Musique à Paris, l’Opéra de Pékin, La Grange au Lac à Evian ou la nouvelle Philharmonie du Luxembourg.

    La Ferme de Villefavard en Limousin est aidée par le Ministère de la Culture/DRAC du Limousin, et le Conseil

    Régional du Limousin.

    La Ferme de Villefavard in France’s Limousin region is a superb recording venue endowed with outstanding acoustics.

    It is located in the magnificent Limousin countryside, far from the hustle and bustle of the city. This unique, serene

    environment offers musicians the peace of mind necessary for their artistic and recording projects in the best environment

    imaginable, which provides an ideal setting for deep concentration, total immersion in work and creative activity.

    The building, a converted granary originally built at beginning of the last century, was renovated by the architect

    Gilles Ebersolt, and owes its exceptional acoustics to Albert Yaying Xu, an acoustician of international renown whose

    most noteworthy projects include the Cité de la Musique in Paris, the Beijing Opera, La Grange au Lac in Evian and

    the forthcoming Philharmonic Hall in Luxembourg. La Ferme de Villefavard is supported by the Ministry of Culture/

    DRAC of Limousin as well as the Regional Council of Limousin.

    La Ferme de Villefavard

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