gilbert 1 page avec photo

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Dans des circonstances insolites, le récit de Michel Cartier s’ « exporte » outre-mer jusqu’à Saint-Denis de La Réunion et fait « craquer » son maire. Dans le parcours pour le moins mouvementé de ma famille, nous avons vécu à Viverols, où mes parents ont tenu commerce d’épicerie, de 1951 à 1959. (Mon père Gérard – connu sous le diminutif de « Gégé » – était un descendant d’une lignée des Chabrier). Mon frère et moi avons intégré l'École Militaire Préparatoire Technique (EMPT) de Tulle en Corrèze pour nos études secondaires, appartenant ainsi à la dernière génération des élèves que l’on appelait « Enfants de Troupe » dans les années 60. Dans cet établissement, existait un système de « parrainage » qui permettait aux élèves d’outre-mer d’être accueillis par des familles de la Métropole pour faire l’économie d’un voyage long et coûteux à l’occasion des permissions les plus courtes. Gilbert Annette, d’origine réunionnaise, fut reçu à bras ouverts dans notre foyer à Noël 58 et Pâques 59. Plus d’un demi-siècle plus tard, et à ma grande surprise, je reçois un message de Bernard Colomb, directeur d’une Radio locale de La Réunion (Plus FM). Par pure coïncidence, ce premier contact se situe à l’époque où mon récit* fut édité (février 2014). Bernard, à peu près du même âge que nous, est originaire d’Usson-en-Forez ; (il me précise, entre autres, qu’il a pour cousin Guy Rival, ancien hôtelier-restaurateur). Encore une coïncidence, il se rappelle très bien avoir rencontré à Viverols, à l’occasion d‘une balade à bicyclette depuis Usson pendant les vacances de Pâques 59, un groupe de jeunes dont un d’ « origine africaine » qui ne pouvait être que… Gilbert! Il habite depuis 22 ans à St-Denis de La Réunion et a pour ami Gilbert qui lui rapporte souvent les souvenirs poignants de ces vacances.« Ce garçon venu des îles, issu d’une grande famille très modeste, voire défavorisée, a découvert chez vous des conditions de vie auxquelles il n’avait encore jamais goûté et qui l’ont profondément marqué ». Le reporter nous sollicitant pour obtenir notre témoignage, je ne peux que l’ encourager à se procurer mon livre qui consacre quelques pages à cette tranche de vie ; dans mes écrits, je fais notamment allusion au comportement maternel de ma mère « qui bordait son lit et lui baisait le front avant qu’il

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Page 1: Gilbert 1 page avec photo

Dans des circonstances insolites, le récit de Michel Cartier s’ « exporte » outre-mer jusqu’à Saint-Denis de La Réunion et fait « craquer » son maire. Dans le parcours pour le moins mouvementé de ma famille, nous avons vécu à Viverols, où mes parents ont tenu commerce d’épicerie, de 1951 à 1959. (Mon père Gérard – connu sous le diminutif de « Gégé » – était un descendant d’une lignée des Chabrier). Mon frère et moi avons intégré l'École Militaire Préparatoire Technique (EMPT) de Tulle en Corrèze pour nos études secondaires, appartenant ainsi à la dernière génération des élèves

que l’on appelait « Enfants de Troupe » dans les années 60. Dans cet établissement, existait un système de « parrainage » qui permettait aux élèves d’outre-mer d’être accueillis par des familles de la Métropole pour faire l’économie d’un voyage long et coûteux à l’occasion des permissions les plus courtes. Gilbert Annette, d’origine réunionnaise, fut reçu à bras ouverts dans notre foyer à Noël 58 et Pâques 59. Plus d’un demi-siècle plus tard, et à ma grande surprise, je reçois un message de Bernard Colomb, directeur d’une Radio locale de La Réunion (Plus FM). Par pure coïncidence, ce premier contact se situe à l’époque où mon récit* fut édité (février 2014). Bernard, à peu près du même âge que nous, est originaire d’Usson-en-Forez ; (il me précise, entre autres, qu’il a pour cousin Guy Rival, ancien hôtelier-restaurateur). Encore une coïncidence, il se rappelle très bien avoir rencontré à Viverols, à l’occasion d‘une balade à bicyclette depuis Usson pendant les vacances de Pâques 59, un groupe de jeunes dont un d’ « origine africaine » qui ne pouvait être que… Gilbert! Il habite depuis 22 ans à St-Denis de La Réunion et a pour ami Gilbert qui lui rapporte souvent les souvenirs poignants de ces vacances.« Ce garçon venu des îles, issu d’une grande famille très modeste, voire défavorisée, a découvert chez vous des conditions de vie auxquelles il n’avait encore jamais goûté et qui l’ont profondément marqué ». Le reporter nous sollicitant pour obtenir notre témoignage, je ne peux que l’ encourager à se procurer mon livre qui consacre quelques pages à cette tranche de vie ; dans mes écrits, je fais notamment allusion au comportement maternel de ma mère « qui bordait son lit et lui baisait le front avant qu’il s’endorme… » tout en soulignant, sombres détails à l’appui, que la conjoncture dans notre foyer était à cette époque particulièrement difficile et même désastreuse mais mes parents ont sans doute tout fait pour cacher cette dure réalité. Au mois de juin, Bernard reprend contact avec moi en ces termes :   « L’excellent accueil dont avait bénéficié Gilbert dans votre foyer 50 ans plus tôt, les souvenirs qu’il en a gardés constituent un précieux témoignage du sentiment d’humanité qui habite chacun d’entre nous et qui fait la force de vivre ensemble… J’ai donc commandé 2 exemplaires de votre livre, en gardant un pour moi que j’ai lu attentivement et offrant l’autre à Gilbert qui a lu devant moi les pages que vous lui aviez réservées ; c’est avec une vive émotion qu’il m’a remercié de lui avoir procuré cet ouvrage lui remémorant toute sa vie à Tulle et ses escapades chez vous à Viverols… Lui qui prétendait être un “  dur”, a reconnu humblement que là, il venait de craquer… ! Cette réaction m’amène à vous confirmer que l’épisode de votre amitié est resté incontournable dans ses souvenirs… Votre livre m’a appris que votre vie n’a pas toujours été facile, mais aussi que vous avez eu la force et le courage de surmonter la plupart des embûches qui se sont présentées sur votre chemin… »

Au bout des mots- Éditions Abatos-26, rue Brossard-42000 Saint-ÉtienneTél. : 06 15 22 93 71Mail : [email protected] Internet : www.abatos.eu