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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT GHA/PAAA/2000/01 LANGUE : FRANCAIS ORIGINAL : ANGLAIS REPUBLIQUE DU GHANA PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION D’ANACARDE RAPPORT D’EVALUATION NB : Ce document contient des addenda ou des errata en annexe. DEPARTEMENT DES PAYS OCDW REGION OUEST SEPTEMBRE 2000

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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT GHA/PAAA/2000/01 LANGUE : FRANCAIS ORIGINAL : ANGLAIS

REPUBLIQUE DU GHANA

PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION D’ANACARDE

RAPPORT D’EVALUATION

NB : Ce document contient des addenda ou des errata en annexe.

DEPARTEMENT DES PAYS OCDW REGION OUEST SEPTEMBRE 2000

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TABLE DES MATIERES FICHE D’INFORMATION DU PROJET, EQUIVALENCES MONETAIRES ET MESURES, LISTE DES TABLEAUX, LISTE DES ANNEXES, SIGLES ET ABREVIATIONS, DONNEES DE BASE, MATRICE DU PROJET, RESUME ANALYTIQUE 1. ORIGINE ET HISTORIQUE DU PROJET 1 1.1 Origine et historique du projet 1 2. SECTEUR AGRICOLE 2 2.1 Principales caractéristiques 2 2.2 Régime foncier et Utilisation des terres 3 2.3 Cadre institutionnel 3 2.4 Cadre de politique agricole 7 2.5 Activités de soutien des donateurs 8 3. SOUS-SECTEUR ANACARDIER 9 3.1 Agronomie de l’anacarde 9 3.2 Production d’anacarde 10 3.3 Traitement de l’anacarde 11 3.4 Appui institutionnel 11 4. PROJET 12 4.1 Concept et justification 12 4.2 Emplacement et bénéficiaires 13 4.3 Contexte stratégique 14 4.4 Objectif 15 4.5 Description 15 4.6 Marchés et prix 19 4.7 Impact sur l’environnement 21 4.8 Impact social 22 4.9 Coût 23 4.10 Sources de financement 24 5. EXECUTION DU PROJET 25 5.1 Organe d’exécution 25 5.2 Dispositions institutionnelles 26 5.3 Calendriers d’exécution et de supervision 27 5.4 Modes d’acquisition de biens et services 28 5.5 Modes de décaissements 29 5.6 Suivi et Evaluation 30 5.7 Etablissement de rapports financiers et d’audit 31 5.8 Coordination de l’aide 32

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6. DURABILITE ET RISQUES DU PROJET 32 6.1 Charges récurrentes 32 6.2 Durabilité du projet 33 6.3 Risques majeurs et mesures d’atténuation 34 7. AVANTAGES DU PROJET 34 7.1 Analyse financière 34 7.2 Analyse économique 35 7.3 Analyse de l’impact social 36 7.4 Analyse de sensibilité 36 8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 8.1 Conclusion 37 8.2 Recommandations et Conditions d’approbation de prêt 37 Le présent rapport a été préparé par MM A. G. Khumbanyiwa, (Chargé de foresterie supérieur et chargé de projet), H. Dosso, (Agronome supérieur) et Melle E. Kasalu-Coffin (Agroéconomiste supérieur), de la division OCDW.3, suite à la mission qu’ils ont effectuée au Ghana en juillet 2000. Pour toute question concernant ce rapport, prière contacter les auteurs ou M. C. R. Spencer, Chef de division, OCDW.3 - poste 4152.

LISTE DES TABLEAUX

4.1 Résumé du coût du projet par composante 4.2 Résumé du coût du projet par catégorie de dépenses 4.3 Sources de financement des coûts en monnaie locale/devises 5.1 Modes d’acquisition des biens et services 5.2 Calendrier de dépenses par composante 5.3 Calendrier de dépenses par source de financement 6.1 Calendrier des charges récurrentes par source de financement

LISTE DES ANNEXES

1. Carte de la zone du projet 2. Organigramme du projet 3. Calendrier d’exécution du projet 4. Listes provisoire des biens et services 5. Résumé de l’analyse financière et économique 6. Liste des annexes au document d’exécution du projet

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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT 01 BP 1387, ABIDJAN 01, COTE D'IVOIRE

TEL: (225) 20 20 44 44 FAX: (225) 20 20 44 90

FICHE D’INFORMATION

1. PAYS : République du Ghana 2. NOM DU PROJET : Projet de développement de la production de

l’anacarde 3. LIEU D’IMPLANTATION : Dix districts situés dans cinq régions, à savoir

la région Nord, la région Nord-Est, la région Nord-Ouest, la région de Brong Ahafo, la région de la Volta et la région métropolitaine d’Accra.

4. BENEFICIAIRE : République du Ghana 5. ORGANE D’EXECUTION : Ministère de l’alimentation et de l’agriculture,

Direction des Services des cultures Boite postale M37, Accra, Ghana Tél : (233) 21 665066 ; Fax : (233) 21 780326

6. DESCRIPTION DU PROJET: Le projet permettra d’accroître la production

de l’anacarde et de générer des revenus pour les populations rurales, d’améliorer les conditions de vie desdites populations, et contribuera à réduire la pauvreté. Ses composantes sont notamment : i) le développement de la production ; ii) la vulgarisation et la formation ; iii) l’octroi de crédit ; iv) la gestion du projet et l’assistance technique.

7. COUT TOTAL : 11,54 millions d’UC Devises : 8,69 millions d’UC

Monnaie locale : 2,85 millions d’UC 8. PRÊT DU FAD : 9,89 millions d’UC 9. AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT

Gouvernement du Ghana : 1,65 million d’UC 10. DATE D’APPROBATION : Octobre 2000 11. DATE PROBABLE DE DEMARRAGE ET DUREE

Démarrage : Janvier 2001 Durée : Six ans

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12. ACQUISITION DES BIENS, TRAVAUX ET SERVICES

L’acquisition des biens et services et l’exécution de travaux financés par le FAD se fera conformément aux Règles de procédure du Groupe de la Banque. Près de 48 hommes-mois d’assistance technique internationale de niveau supérieur et à long terme ainsi que 240 hommes-mois d’assistance technique nationale à long terme seront requis pendant la phase d’exécution du projet dans les domaines suivants : agronomie, horticulture, économie rurale, comptabilité, transformation et commercialisation de l’anacarde. Seront aussi requis environ 135 hommes-mois de prestations de consultants dans divers domaines spécialisés, y compris l’audit.

MONNAIE ET MESURES

Equivalences monétaires (mars 2000)

Unité monétaire = Cédi ghanéen (GHC) 1 UC = 4 732,79 GHC

1 UC = 1,34687 dollars EU

ANNEE BUDGETAIRE

1 Janvier - 31 décembre

Poids et Mesures

Système métrique

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SIGLES ET ABREVIATIONS AAGDS Accelerated Agricultural Growth Development Strategy (Stratégie accélérée pour le

développement de la croissance agricole) AgDB Agricultural Development Bank (Banque de développement agricole) AgSSIP Agricultural Sub-Sector Investment Project (Projet d’investissement dans le sous-

secteur agricole) AOI Appel d’offres international APE Agency for Environment Protection (Agence pour la protection de l’environnement) BAD Banque africaine de développement CGP Cellule de gestion du projet COC Coût d’opportunité du capital CRI Crop Research Institute (Institut de recherche sur les cultures) CRIG Cocoa Research Institute of Ghana (Institut de recherche sur le cacao du Ghana) CSD Crop Services Directorate (Direction des produits agricoles) CSIR Council for Scientific and Industrial Research (Conseil sur la recherche scientifique

et industrielle) FAD Fonds africain de développement FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FIDA Fonds international pour le développement agricole FLS Front Line Staff (personnel de première ligne) FRD Feeder Roads Department (Direction des voies de desserte) GEPC Ghana Export Promotion Council (Service de promotion des exportations du Ghana) GII Gestion intégrée des insectes MOF Ministry of Finance (Ministère des finances) MOFA Ministry of Food and Agriculture (Ministère de l’alimentation et de l’agriculture) ONG Organisation non gouvernementale PIB Produit intérieur brut PNUD Programme des Nations Unies pour le développement PPMED Policy Planning Monitoring and Evaluation Department (Direction de la

planification, du suivi et de l’évaluation des politiques) PPRSD Plant Protection and Regulatory Services Department (Direction des phytosanitaires

et de la réglementation) S&E Suivi&Evaluation SARI Savannah Agricultural Research Institute (Institut de recherche agricole de la savane) SGI Systèmes de gestion de l’information TREI Taux de rentabilité économique UC Unité de compte UDS University for Development Studies, Ghana) Université pour les études de

développement, Ghana VAN Valeur actuelle nette

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iii GHANA : DONNEES DE BASE

ETUDE COMPARATIVE DES INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES Année Ghana Afrique Pays en

développement Pays

développés

Indicateurs de base Superficie ( '000 Km²) 239 30,061 80,976 54,658 Population totale (millions) 1998 19.2 748.0 4,718.9 1,182.2 Population urbaine (% du total) 1998 36.9 38.2 39.6 75.6 Densité démographique (par km²) 1998 80.3 24.9 58.3 21.6 PNB par habitant ($ EU) 1998 390 687 1,250 25,890 Taux d’activité - Total (%) 1998 47.0 43.7 … … Taux d’activité – Femmes (%) 1998 23.8 37.0 … … Valeur de l’indicateur de développement en matière de genre

1997 0.5 0.5 0.6 0.9

Indice de développement humain (Rang au sein des 174 pays)

1997 133 n.d. n.d. n.d.

Population vivant avec moins de $ 1 par jour (% de la population)

1989-94 ... 45.0 32.2 …

Indicateurs démographiques Taux de croissance démographique total - (%) 1998 2.7 2.4 1.6 0.3 Taux de croissance de la population urbaine (%) 1998 4.2 4.3 3.1 0.6 Population âgée de moins de 15 ans (%) 1998 43.9 42.9 33.2 18.8 Population âgée de 65 ans ou plus (%) 1998 3.0 3.2 19.7 26.7 Ratio de dépendance (%) 1998 82.8 86.9 61.7 48.8 Rapport de masculinité (pour 100 femmes) 1998 99.0 99.3 103.3 94.8 Population féminine âgée de 15 à 49 ans (en millions)

1998 4.5 176.2 1,213.4 296.8

Espérance de vie à la naissance - Total (années) 1998 61.2 52.7 64.0 75.4 Espérance de vie à la naissance - Femmes (années)

1998 63.0 53.4 65.8 79.1

Taux brut de natalité (pour 1 000) 1998 36.2 37.7 23.8 11.0 Taux brut de mortalité (pour 1 000) 1998 8.8 13.7 8.4 10.3 Taux de mortalité infantile (pour 1 000) 1998 61.2 80.7 58.9 9.0 Taux de mortalité juvénile (pour 1 000) 1998 88.4 116.1 76.2 10.4 Taux de mortalité maternelle (pour 100 000) 1996 740 698 488 30 Taux de fécondité total (par femme) 1998 4.9 5.0 2.9 1.6 Femmes utilisant des contraceptifs (%) 1995 28.0 … 56.0 70.0 Indicateurs de santé et de nutrition Nbre de médecins (pour 100 000 habitants) 1990-96 4 23 76 253 Nbre d’infirmiers (pour 100 000 habitants) 1988-96 28 89 85 780 Naissances assistées par un personnel qualifié (%)

1983-88 40 … 54 99

Accès à l’eau potable (% de la population) 1990-97 56 55 72 100 Accès aux services de santé (% de population) 1995 60 60 80 100 Accès à l’assainissement (% de la population) 1990-97 55 45 43 100 Pourcentage d’adultes (âgé de 15-49) vivant avec le VIH/SIDA

1997 2.4 5.7 … …

Incidence de la tuberculose (pour 100 000) 1995 222 201 157 24 Enfants vaccinés contre la tuberculose (%) 1996 72 77 88 93 Enfants vaccinés contre la rougeole (%) 1996 59 63 79 90 Insuffisance pondérale chez les moins de 5 ans 1990-97 27 26 31 … Ration calorique journalière 1996 2,598 2,406 2,650 3,222 Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 1995-97 1.6 1.4 1.8 6.3 Indicateurs d’éducation Taux brut de scolarisation (%) Ecole primaire - Total 1991 75.1 79.5 100.0 103.0 Ecole primaire - Filles 1991 68.9 73.0 93.8 103.2 Ecole secondaire - Total 1991 36.4 28.3 50.4 100.3 Ecole secondaire - Filles 1991 28.4 25.7 45.3 101.8 Personnel enseignant féminin au primaire (% du Total)

1991 35.2 45.0 51.0 82.0

Taux d’analphabétisme chez les adultes - Total (%)

1997 33.6 43.5 28.2 1.3

Taux d’analphabétisme chez les adultes - Hommes (%)

1997 23.5 33.0 19.6 1.0

Taux d’analphabétisme chez les adultes - Femmes (%)

1997 43.5 51.6 35.8 1.5

Pourcentage du PIB consacré à l’éducation 1995 ... 3.5 3.9 5.9 Indicateurs sur l’environnement Utilisation des terres (arables en pourcentage de la superficie totale)

1996 12.5 5.9 9.9 11.6

Taux annuel de déboisement (%) 1990-95 1.3 0.7 0.4 -0.2

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Taux annuel de déboisement (%) 1980-90 2.0 4.0 … … Emission de CO2 par habitant (tonnes métriques) 1996 0.2 1.1 2.1 12.5

Source : Compilées par la Division des Statistiques et à partir des bases de données de la BAD ; ONUSIDA ; Base de données réelles de la Banque mondiale et de la Division Population des Nations Unies. Notes: s.o. sans objet ... Données non disponibles

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MATRICE DU CADRE LOGIQUE DE PROJET

HIERARCHIE DES OBJECTIFS

INDICATEURS OBJECTIVEMENT VERIFIABLES

MOYENS DE VERIFICATION

HYPOTHESES/RISQUES

Objectifs sectoriels 1. Augmentation du niveau de vie des populations rurales ; 3. Création d’emplois pour les populations rurales ; et Augmentation des recettes en devises du pays.

1. Augmentation des revenus des populations rurales d’au moins

52 %, à l’an 9 du projet. 2. Création de 1 120 empois à plein temps & 40 000 emplois

saisonniers à l’an 9 du projet. 3. Potentiel de gains de 19,2 millions de dollars EU dans la

neuvième année suivant l’exécution du projet.

1. Enquêtes sur le revenu des foyers. 2. Enquête nationale par sondage sur

l’agriculture 3. Statistiques sur les emplois 4. Statistiques sur les exportations/importations

Objectif Augmentation de la production d’anacardes dans les districts désignés.

1. Près de 15 000 TM de noix fraîches produites annuellement, à

compter de la quatrième année suivant la fin du projet. 2. Augmentation du rendement de l’anacarde de 200 kg/ha à

800kg/ha à l’an 10 (après l’achèvement du projet.

1. Rapports d’activité trimestriels et

rapports annuels 2. Rapports de supervision 3. Rapport de revue à mi-parcours 4. Rapports annuels des assemblées de districts

1. Les conditions macro-économiques restent

favorables. 2. Les cours de l’anacarde restent favorables.

Réalisations 1.Augmentation des superficies cultivées et du nombre de paysans cultivant l’anacarde. 2. Renforcement des capacités institutionnelles 3. Elaboration et application de plans de crédit 4. Création de l’unité de gestion du projet (UGP)

1.1 20 000 paysans adoptent l’anacarde dans leur système de culture à la fin du projet. 1.2 18 000 ha d’anacardiers en plantation. 13.1 500 ha de plantations d’anacardier comme substitution de couverture forestière. 1.1 Création de 32 unités de traitement de l’anacarde. 1.2 Création d’un jardin de 20 ha pour la production de matériaux

de greffage 2.1 20 000 cultivateurs d’anacarde, 32 transformateurs et 40

pépiniéristes gérant de manière efficace leurs opérations à la fin du projet ;

2.2 10 associations de planteurs et une association nationale de tutelle des parties prenantes ;

2.3 240 agents de vulgarisation et la fourniture par SMS de services de vulgarisation efficaces aux paysans ;

2.4 3 personnels d’encadrement de MOFA et CRIG répondant de manière efficace aux contraintes des paysans.

3.1 Disponibilité d’une facilité de crédit de 4,18 millions d’UC pour les producteurs, les traiteurs et les pépiniéristes. 4.1 Exécution des passations de marché conforme aux procédures de la Banque.

1. Rapports d’activité trimestriels et rapports annuels 2 Rapports de supervision 3. Rapport de revue à mi-parcours 4. Rapport d’achèvement de projet

1. Disponibilité des paysans à affecter des terres

à la culture d’anacarde. 2. La recherche sur l’anacarde demeure une

priorité pour le CRIG 3. Le projet est exécuté tel que conçu

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MATRICE DU CADRE LOGIQUE DE PROJET (suite)

HIERARCHIE DES OBJECTIFS

INDICATEURS OBJECTIVEMENT VERIFIABLES

MOYENS DE VERIFICATION

HYPOTHESES/RISQUES

ACTIVITES 1. Développement de la production 1.1 Sélection de matériaux pour les semis 1.2 Importation de matériaux de multiplication à haut

rendement 1.3 Création d’un jardin de multiplication au CRIG 1.4 Créer 40 pépinières 1.5 Extension du laboratoire de recherche à CRIG. 1.6 Amélioration par touches de 200 km de voies de

desserte dans les districts du projet. 2. Vulgarisation et Formation 2.1 Organisation d’ateliers de formation, de

séminaires et de visites sur les périmètres de culture ;

2.2 Visites d’étude organisées à l’intention du personnel d’encadrement ;

2.3 Développement de la production d’anacarde et du traitement et conditionnement technique

2.4 Mobilisation et formation des pépiniéristes 2.5 Mobilisation et formation des producteurs

d’anacarde 2.6 Mobilisation et formation des personnes chargées

de la transformation de l’anacarde 3. Crédit 3.1 Mettre au point la facilité de crédit. 4. Gestion du projet 4.1 Etablir l’UGP et recruter le personnel 4.2 Procéder à l’acquisition de tous les biens et

services (véhicules, motocycles et matériel de bureau) ;

4.3 Recruter l’assistance technique et les consultants locaux et signer les contrats ;

4.4 Faire l’enquête initiale 4.5 Préparer la revue à mi-parcours

RESSOURCES 1. Finances Source Montant Prêt FAD 9,89 millions d’UC Contribution du GG 1,65 millions d’UC Total 11,54 millions d’UC 2. Budget Composante Montant Développement de la production 4,00 millions d’UC Vulgarisation et Formation 1,31 millions d’UC Crédit 4,18 millions d’UC Gestion du projet 2,.05 millions d’UC Total 11,54 millions d’UC 3. Ressources humaines Source Hommes-mois Assistance technique internationale 48 Assistance technique nationale 240 Services de consultants de courte durée 135

1. Grand livre des décaissements 2. Rapport des missions de

supervision de la Banque 3. Rapports trimestriels et

rapports annuels sur le projet 4. Rapports sur le suivi et l’évaluation du projet

1. Fourniture dans les délais fixés par le

gouvernement des fonds de contrepartie budgétisés,

2. Participation des paysans, des personnes

chargées de la transformation et des pépiniéristes aux activités du projet.

3. Disponibilité de l’expertise en matière

d’assistance technique et consultance.

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RESUME ANALYTIQUE

Genèse En 1998, le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture (MOFA) a initié et financé une étude en vue d’analyser la situation générale de l’industrie de l’anacarde, en particulier les zones et niveaux de production possibles, de même que la performance de l’industrie et les problèmes auxquels son développement est confronté. L’étude a conclu que le pays disposait d’énormes potentiels en termes d’augmentation des superficies cultivées et de production de noix et d’amandes d’anacarde pour le marché national et celui de l’exportation. L’étude a aussi révélé que la production de l’anacarde pouvait engendrer des revenus additionnels pour les populations rurales et contribuer par conséquent à réduire la pauvreté. C’est dans ce contexte que le Gouvernement ghanéen a demandé au Groupe de la Banque d’étudier la possibilité de financer un projet de développement de la production d’anacarde. Le Groupe de la Banque a fait suite à cette requête en envoyant en mars 2000 une mission de préparation du projet au Ghana, suivie en juillet 2000 d’une mission chargée d’évaluer le projet en vue de son financement par le FAD. Le présent rapport repose sur les rapports des deux missions et les informations de base réunies à la suite de l’étude effectuée en 1998. Il existe un autre document de travail - Volume II -, qui servira de document de référence pendant l’exécution du projet. Objectif du prêt La contribution totale du FAD qui représente 85,7 % du coût total du projet servira à financer l’intégralité de la portion en devises du projet et 42,2 % de la portion en monnaie locale. Objectifs sectoriels et objectif du projet Le projet permettra d’atteindre les objectifs sectoriels suivants : améliorer les conditions de vie des populations rurales en offrant des emplois dans le monde rural et en contribuant à réduire la pauvreté ; engendrer des devises pour le pays. L’objectif du projet est d’accroître la production d’anacarde dans cinq régions du pays. Description succincte des résultats du projet Les principaux résultats attendus du projet sont : i) la formation des paysans, pépiniéristes et transformateurs de l’anacarde ; ii) l’augmentation des superficies vouées à la culture d’anacarde de 18 000 ha à près de 36 000 ha ; iii) la régénération de 1 500 ha de vieilles plantations d’anacardiers; iv) la création de 40 pépinières de plants d’anacardiers et la production de 500 000 jeunes plants par an ; v) la création d’un périmètre de clonage de 20 ha ; vi) l’augmentation de 6 500 à 20 000 du nombre de petits planteurs d’anacardiers ; vii) l’augmentation du nombre des petites unités de transformation de l’anacarde de sept à environ trente-deux unités, ce qui relèvera la capacité de traitement de la noix d’anacarde au Ghana en la portant des 210 tonnes actuelles à près de 2 000 tonnes par an ; viii) le renforcement des capacités de recherche sur l’anacarde et des prestations de services aux bénéficiaires ; ix) l’amélioration de l’état de 200 km de voies de desserte dans les dix districts que couvre le projet ; x) la création de 1 120 emplois dans le secteur de la transformation, 20 000 emplois de planteurs et 40 000 emplois saisonniers sur les plantations d’anacarde ; xi) la création de revenus se chiffrant à 19,2 millions de dollars EU par an, à compter de la neuvième année. Coût du projet Le coût total du projet est estimé à 11,54 millions d’UC, dont 8,69 millions d’UC (75,3 %) en devises et 2,85 millions d’UC (24,7 %) en monnaie locale.

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Sources de financement Le projet sera financé par le Fonds africain de développement (FAD) et le Gouvernement du Ghana. Le prêt du FAD (9,89 millions d’UC) servira à financer les composantes suivantes : travaux techniques ; activités de recherche ; formation des pépiniéristes, des transformateurs et du personnel de recherche ; acquisition des équipements, matériel et véhicules nécessaires à la recherche et à l’unité de gestion du projet. La contribution du Gouvernement du Ghana d’un montant de 1,65 million d’UC servira à financer les coûts relatifs aux bureaux et équipements nécessaires à la CGP et aux bureaux régionaux et de district intervenant dans l’exécution du projet, y compris les charges récurrentes. Exécution du projet Le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture (notamment la Direction des produits vivriers) est l’organe d’exécution du projet. Le Fonds financera la création de la CGP qui sera placée sous la tutelle de la Direction des récoltes. L’unité de gestion du projet est responsable des activités d’exécution du projet. Un directeur de projet sera nommé par la Direction des récoltes pour diriger la CGP et un assistant technique sera recruté au niveau international pour fournir des services consultatifs au directeur de projet. Dans le cadre de toutes les activités de recherche, de vulgarisation et de formation, le projet utilisera une approche planteur/transformateur tirée par la demande. C’est dans ce cadre que planteurs et transformateurs éventuels solliciteront les services dont ils auront besoin et participeront ensuite aux activités prévues dans le projet. Cette approche participative sera adoptée tout au long de l’exécution du projet. Lors de la préparation de l’étude en 1998 et des missions de préparation et d’évaluation du projet, certains paysans et transformateurs et d’autres paysans et transformateurs potentiels se trouvant dans les cinq régions ainsi que des parties prenantes ont participé aux discussions sur la définition des domaines d’intervention spécifiques du projet. Les bénéficiaires ayant participé à la formulation et la préparation du projet ont insisté sur le fait que la disponibilité de crédit financier et la formation pour la production de l’anacarde étaient nécessaires pour la réussite des objectifs du projet. La participation des principaux bénéficiaires sera poursuivie à travers des ateliers et activités de vulgarisation pendant la durée d’exécution du projet. A la fin du projet, les programmes de vulgarisation et de formation seront poursuivies dans le cadre des structures existantes où les directeurs de l’agriculture des districts respectifs, assistés du personnel du ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture assurent la supervision générale. Le comité directeur du projet créé dans le cadre du projet de production de cultures vivrières fournira les orientations nécessaires de politiques et de gestion au projet de développement de la production de l’anacarde. Les principales parties prenantes de l’industrie de l’anacarde seront nommées au comité directeur. Sans y être limitées, les parties prenantes comprendront les représentants des planteurs de l’anacarde, les transformateurs, les ONG actives dans l’industrie de l’anacarde, la Banque de développement agricole, le ministère de l’alimentation et de l’agriculture, le CRIG, le département chargé des voies de desserte, les principaux instituts de recherche, l’APE et le GEPC. Un certain nombre de mesures propres à assurer la durabilité et la prise en charge par les parties concernées des activités du projet ont été prises en compte lors de la conception du projet, parmi lesquelles on peut citer principalement : l’implication des premiers bénéficiaires (petite paysannerie) et autres parties prenantes dès le stade de préparation et tout au long de la phase d’exécution ; le maintien des charges récurrentes du projet que devra couvrir le Gouvernement ghanéen à l’achèvement du projet à un niveau infime. Ces dernières s’élèvent au total à 2,0 millions

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d’UC. Le financement du FAD couvrira les éléments suivants : les coûts de fonctionnement de la CGP, l’exploitation et l’entretien du matériel à l’échelon des régions, des districts et du CRIG, et les allocations sur le terrain évaluées à 0,396 million d’UC. On observe une tendance à la baisse d’année en année des coûts de fonctionnement financés par le FAD. Conclusion et recommandations Il est recommandé que le FAD octroie au Gouvernement de la République du Ghana un prêt ne dépassant pas 9,89 millions d’UC pour la réalisation du projet faisant l’objet du présent rapport d’évaluation, sous réserve des conditions énoncées dans l’accord de prêt.

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1. ORIGINE ET HISTORIQUE DU PROJET 1.1 Selon les conclusions de la stratégie de développement pour la réduction de la pauvreté publiée en mars 2000 par le ministère des Finances du Ghana, la pauvreté est généralisée dans le pays, où une fraction de 42,6 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. La fraction vivant au-dessous du seuil de pauvreté est nettement plus élevé en milieu rural, avec 62,4 % contre 27,5 % en milieu urbain. L’incidence de la pauvreté sur la population varie d’une région à l’autre : la région côtière urbaine (26,8 %), la région forestière urbaine (24,8 %), la région urbaine des savanes (42,2 %), la région côtière rurale (46,3 %), la région forestière rurale (41,4 %) et la région rurale des savanes (70,5 %). Ces statistiques montrent que la pauvreté se trouve concentrée dans les régions de savane du nord du pays (notamment les régions Nord, Nord-Est et Nord-Ouest), qui, d’une manière générale, ont très peu bénéficié des programmes de réduction de la pauvreté mis en œuvre dans le pays. 1.2 La pauvreté est aussi liée directement aux activités économiques des ménages. A l’échelon national, près de 58 % des foyers considérés comme démunis se retrouvent dans le secteur où la production vivrière représente l’activité principale. Face au grand dénuement des populations rurales des régions de savane dont plus de la moitié est classée comme extrêmement pauvre, le projet de développement de la production d’anacarde constitue pour le gouvernement une action de développement prioritaire dans le cadre de ses efforts de lutte contre la pauvreté dans les districts des zones intermédiaires et de savanes sélectionnés. 1.3 Dans ce contexte de pauvreté abjecte, le Gouvernement du Ghana a lancé en 1995 un programme de planification perspective de développement national d’une durée de 25 ans intitulé Vision 2020. Ce programme vise à transformer le Ghana à partir d’un pays pauvre à faible revenu en un pays à revenu intermédiaire à l’horizon 2020. Pour que les taux de croissance économiques nécessaires à une telle transformation soient atteints, il faudra que le secteur de l’agriculture joue un rôle prépondérant. Le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture (MOFA) a élaboré une stratégie de croissance agricole et de développement accélérée à moyen terme (1997-2007) (AAGDS) destinée à porter le taux de croissance annuelle du secteur des 2-3 % enregistrés pendant la période 1990-96 à 5-6 %, pour une croissance rapide, durable et équitable. Ces taux de croissance seraient réalisés grâce à l’augmentation de la contribution annuelle de l’agriculture au PIB de 2,9 milliards de dollars EU en moyenne à environ 5,5 milliards de dollars EU, pour un PIB global de près de 15 milliards de dollars EU. 1.4 En 1998 et 1999, la contribution de l’agriculture au PIB a baissé et est passé de 47 % à 41 %. Ce fléchissement est dû en grande partie à la chute sur le marché international des cours du cacao qui est le produit d’exportation traditionnel du pays. Afin de renverser cette tendance et conformément au AAGDS, le Gouvernement ghanéen a mis l’accent sur la promotion de certains produits de base agricoles non traditionnels où le pays dispose ou peut avoir des avantages comparatifs de production aux fins de consommation interne (matières premières vivrières ou industrielles) et d’exportation sur les marchés régionaux et internationaux. L’anacarde a été identifiée comme étant l’une de ces cultures. 1.5 Le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture (MOFA) a lancé et financé en 1998 une étude visant à évaluer la situation de l’industrie de l’anacarde, avec un accent particulier sur les zones et niveaux éventuels de production, la performance ainsi que les problèmes freinant le développement de l’industrie. Les conclusions de cette étude révèlent que l’anacarde peut être et est cultivée dans la plupart des régions du pays, avec un minimum de soutien des services agricoles ou sans soutien. L’étude a par ailleurs conclu que le potentiel d’augmentation des superficies cultivées était énorme, de même par conséquent que celui de la production de noix d’anacarde et d’amandes aux fins de consommation locale et d’exportation. L’étude a en outre indiqué que la production

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d’anacarde avait un potentiel de création de revenus additionnels non négligeables pour les populations rurales, ce qui contribuerait à réduire la pauvreté. 1.6 C’est dans ce contexte que le Gouvernement ghanéen a demandé au Groupe de la Banque d’étudier la possibilité de financer un projet de développement de la production d’anacarde. Le Groupe de la Banque a fait suite à cette requête en envoyant au Ghana en mars 2000 une mission de préparation suivie en juillet 2000 d’une mission chargée d’évaluer le projet en vue de son financement par le FAD. Le présent rapport d’évaluation est fondé sur les conclusions des rapports des deux missions et sur les informations de base recueillies dans le cadre de l’étude réalisée par le gouvernement en 1998. D’autres données recueillies au cours de l’évaluation du projet se trouvent dans le volume II du présent rapport. 2. LE SECTEUR AGRICOLE 2.1 Principales caractéristiques 2.1.1 L’agriculture fait figure de proue dans l’économie ghanéenne, comme le confirment les récentes statistiques. En 1998, le secteur agricole a employé près de 70 % de la main-d’œuvre et assuré 41 % environ du PIB. Il produit 57 % des recettes en devises du pays. Le secteur agricole est composé de cinq sous-secteurs, à savoir : les cultures autres que le cacao (63 % de la part du PIB dans l’agriculture, le cacao (14 %), l’élevage (7 %), la pêche (5 %) et la foresterie (11 %). 2.1.2 Compte tenu des facteurs climatiques, de la nature des sols, des ressources hydrauliques, de la végétation et d’autres facteurs physiques et biotiques, le Ghana est divisé en cinq zones agro-écologiques. Ce sont : la zone côtière de savane, la zone de forêt humide, la zone intermédiaire, la zone de la savane de Guinée et la zone soudanaise. Chaque zone agro-écologique est par ailleurs caractérisée par des variations de la densité démographique, des modèles de cultures et d’autres paramètres socio-économiques. Le maïs est la plus importante culture vivrière pratiquée dans la majeure partie du pays, suivi de l’igname, du manioc, du sorgho, de la banane plantain, des légumineuses, du millet et du riz. La production interne de céréales (maïs, sorgho, millet et riz) est estimée entre 1,5 et 1,8 millions de tonnes par an ; celle des féculents et de la banane plantain se chiffre entre 12,5 et 12,8 millions de tonnes environ par an. Les légumes (tomate, piment, oignon, gombo, chou et aubergine), les épices et les condiments constituent une importante source de revenu. Les superficies vouées à la culture d’arbres fruitiers (en particulier le manguier, l’oranger et l’anacardier) ont augmenté au cours des dernières années même chez les petits planteurs, en raison de leur potentiel de création de revenu. 2.1.3 L’élevage est une importante composante des systèmes agricoles, en particulier dans les régions septentrionales. Les résidus de culture servent à nourrir les animaux, tandis que le fumier sert à rétablir et à améliorer la fertilité du sol. Le cheptel est resté stable et est constitué d’environ deux millions d’ovins, 2,1 millions de caprins, 1,1 million de bovins, 0,4 million de porcins et 13,1 millions de volailles. On estime la superficie des pâturages permanents à 8,4 millions ha. Le sous-secteur de la pêche produit par an 400 000 tonnes de poissons, essentiellement de poissons de mer. 2.1.4 Au Ghana, on pratique surtout l’agriculture non irriguée qui est exploitée, selon les estimations, à 20 % de son potentiel. Cela explique que l’agriculture non irriguée n’ait pas eu un impact significatif sur la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire. Dans presque toutes les parties du pays, les modes de culture sont basés sur l’agriculture mixte et la petite exploitation. Les spéculations sont essentiellement les cultures vivrières telles que le maïs, le soja, l’igname, le manioc, le piment, le mil et le sorgho. Pendant longtemps, les paysans se sont traditionnellement adonnés dans les diverses régions du pays aux cultures arbustives telles que le palmier à huile, le

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cacaoyer et le caféier. L’expérience acquise dans le domaine des cultures arbustives sera utile pour la production et la gestion de l’anacarde. 2.1.5 Les données statistiques les plus récentes disponibles (1996) montrent que sur les deux millions de périmètres agricoles, 60 % sont constitués de parcelles de moins de 1,2 ha ; 25 %, de parcelles de 1,2 à 2,0 ha, et les 15 % restants, de parcelles de plus de 2,0 ha. Au niveau national, les hommes exploitent près de 62 % des parcelles, le reste (32 %) étant exploité par les femmes. Selon les estimations, 30 % des paysans sont âgés de 50 ans ou plus. Dans les régions septentrionales, le pourcentage des parcelles exploitées par des femmes est beaucoup moins élevé (10 % environ). La majeure partie des ménages ruraux (70 %) participe à la production agricole ou à des activités liées à l’agriculture. La petite paysannerie exploite des parcelles familiales à l’aide de technologies rudimentaires et produit environ 80 % de la production agricole totale du pays. L’utilisation de l’engrais est en moyenne de 6kg/ha selon les cultures, ce qui représente l’un des taux d’utilisation les plus faibles du continent. 2.2 Régime foncier et utilisation des terres 2.2.1 Utilisation des terres : Sur une superficie totale de 23,8 millions d’hectares, 13 millions d’hectares sont arables. Les terres peuvent être réparties en huit catégories différentes d’utilisation, à savoir : i) les réserves forestières (environ 11 % de la superficie totale du pays), ii) les réserves pour la faune (5 %), iii) la zone forestière non classée (2 %), iv) la savane arborée (30 %), v) la culture arbustive (7 %, dont 18 000 ha sont recouverts de plantations d’anacardiers), vi) les cultures annuelles (25 %), vii) les pâturages naturelles (15%), and viii) les jachères et autres (5 %). 2.2.2 Régime foncier : Au Ghana, la terre appartient en général à la communauté. Les terrains communautaires sont sous le contrôle de lignées ou groupes de propriétaires fonciers claniques qui les attribuent en usufruit à des individus ou des familles. Dans la majeure partie du pays, et particulièrement dans les régions septentrionales, l’accès des femmes à ces terres est généralement difficile, excepté dans les cas où il existe un garant de sexe masculin ou lorsque la terre est en copropriété. Les districts sélectionnés dans le cadre du projet disposent de nombreuses superficies de terres et les restrictions à l’égard des femmes sur la propriété foncière sont moindres, lorsqu’elles existent. Le manque de capitaux est la principale contrainte qui gêne les activités des femmes exploitant leur propres fermes. 2.2.3 La politique foncière nationale publiée en juin 1999 fournit un cadre réglementaire pour l’accès gratuit à la terre à tous les Ghanéens pour autant que a) la terre soit disponible dans n’importe quelle région du pays où elle est recherchée par un planteur de sexe masculin ou féminin ; b) la personne intéressée convient avec les propriétaires terriens de respecter les accords et autres pratiques coutumières couvrant la mise à disposition de cette terre ; c) la personne intéressée s’engage à exploiter la terre conformément aux plans d’aménagement prévus pour la région et dans le respect des principes de saines occupation et gestion des terres. Cette politique stipule par ailleurs que tous les titres et droits fonciers traditionnels sont reconnus comme légitimes et protégés par la loi. Dans la réalité, rien n’a pratiquement changé dans les méthodes traditionnels d’accès à la terre, notamment dans les zones rurales. 2.3 Cadre institutionnel 2.3.1 Le cadre institutionnel nécessaire à l’exécution du projet existe dans le pays. Les institutions sélectionnées bénéficieront du renforcement de leur capacité, ce qui leur permettra par la suite de fournir de manière efficace les prestations nécessaires. A l’échelon national, le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture (MOFA) est chargé de la gestion des sous-secteurs de la production agricole, de la pêche et de l’élevage. Bien que l’anacardier entre dans plusieurs

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programmes agroforestiers du ministère chargé du patrimoine foncier et des forêts, cette culture arbustive dépend, au premier chef, du MOFA. L’exécution et la coordination des activités courantes du projet qui seront réalisées par les divers organes du gouvernement, du secteur privé et organes bénéficiaires nécessiteront les services d’un organe de coordination doté des compétences nécessaires en matière de gestion administrative et d’acquisition des biens et services ainsi que des connaissances techniques en matière de production et de traitement de l’anacarde. Pour ce faire, une cellule de gestion du projet (CGP) a été créée au sein de la structure chargée de l’exécution du projet. La création d’une telle unité est justifiée par l’insuffisance des compétences et de la main-d’œuvre du MOFA qui sont nécessaires à la bonne coordination des activités spécifiques à la production et la transformation de l’anacarde. 2.3.2 Ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture (MOFA) : Le MOFA a pour mandat de formuler, planifier, exécuter, coordonner, suivre et évaluer les programmes agricoles nationaux. En 1997, le MOFA a été réorganisé conformément à la politique de décentralisation qui aspire à transférer les pouvoirs fonctionnels, les moyens et les compétences vers les districts, plus proches des communautés agricoles. On s’attend à ce que cette restructuration favorise la croissance accélérée et le développement du secteur agricole, tel que le stipule la Vision 2020 élaborée par les autorités du pays. 2.3.3 Le Ghana est divisé en dix régions administratives et 110 districts. Le MOFA est décentralisé aux niveaux national et régional et à l’échelon de district. Dans ce cadre, dix unités régionales de développement et 110 unités de développement agricole au niveau des districts ont été créées. La réorganisation a été structurée de manière à ce que les responsabilités de gestion aux plans financier, administratif et technique ainsi que l’exécution et la supervision de toutes les activités du MOFA puissent être transférées vers les régions. 2.3.4 Au niveau régional, le directeur régional est le fonctionnaire le plus gradé du MOFA. Il est assisté par les chargés de développement régional qui sont du personnel technique. Tous les autres fonctionnaires sont des experts qui sont regroupés dans les divers centres d’expertises de la région. Chaque région est dotée d’une unité de coordination de la formation qui ne maintient pas d’équipe de formateurs mais coordonne les services de formation d’agents de vulgarisation ou des groupes de paysans. Au niveau du district, l’ensemble du personnel technique est désigné sous le vocable d’agents de vulgarisation agricole “polyvalents” et a pour tâche d’exécuter les missions sur le terrain du MOFA. Le directeur de l’agriculture dirige le bureau du MOFA dans le district. L’assemblée de district est composée de comités où l’agriculture tient la vedette. 2.3.5 Sur le plan national, les départements du MOFA ont été restructurés en un organe unique divisée en neuf directions techniques, à savoir : i) la direction de la planification des politiques, du suivi et de l’évaluation (PPMED) ; ii) les services de génie rural ; iii) les services de la production animale ; iv) les services agricoles ; v) les services de pêche ; vi) les services phytosanitaires et les services de réglementation ; vii) les services vétérinaires ; viii) les services de vulgarisation agricole ; et ix) le service chargé du rôle de la femme dans le développement agricole. La direction des services agricoles qui est l’organe d’exécution du projet de développement de la production anacardière travaillera en collaboration avec la direction des services phytosanitaires et de la réglementation et l’Institut de recherche sur le cacao du Ghana. 2.3.6 La Direction de la planification, du suivi et de l’évaluation des politiques est chargée de coordonner les activités du MOFA et de recueillir les informations sur la planification et l’analyse des politiques, de même que les données sur la production agricole et l’élevage, les intrants, les prix et la commercialisation. Les unités régionales de développement agricole soutiennent les activités de planification, de suivi et d’évaluation dans le cadre de la mise en œuvre des programmes au niveau des districts. Le directeur régional supervise directement les directeurs de district. Les unités

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de développement agricole dans les districts sont responsables de la gestion et de l’exécution des projets et des programmes dans lesdits districts. Le directeur de l’agriculture au niveau du district supervise les agents de développement et agents de vulgarisation agricole du district. Le directeur de l’agriculture au niveau du district reçoit un soutien technique du directeur régional et des experts ainsi que des autres personnels techniques affectés dans les régions respectives. Les agents de vulgarisation agricole sont chargés de faire connaître les technologies agricoles et de diffuser l’information auprès des paysans au niveau du district. L’organigramme du MOFA et les bureaux décentralisés sont présentés à l’annexe 4.

2.3.7 Institut de recherche sur le cacao du Ghana (CRIG) : Le CRIG est chargé de la recherche sur les cultures arbustives telles que le cacaoyer, le karité, le colatier, le caféier et depuis peu l’anacardier. La production, la multiplication et la mise au point de matériel végétal sélectionné constituent le programme de recherche principal de l’institut. L’institut utilise aussi ses services de vulgarisation pour transmettre les technologies aux paysans qui, en retour, informent de manière rétroactive les chercheurs sur les problèmes rencontrés. Grâce à ces flux et reflux de l’information, les activités de recherche continuent d’être activées par la demande. Depuis 1998, la politique du gouvernement veut que les instituts de recherche génèrent elles-mêmes 40 % de leurs coûts de fonctionnement en effectuant des activités de recherche pour le compte des industries privées. Le Gouvernement ghanéen ne couvre ainsi que 60 % de leurs besoins de financement. 2.3.8 Conseil de la recherche scientifique et industrielle (CSIR) : Sous la tutelle du ministère de l’Environnement, des Sciences et de la Technologie, le CSIR est responsable de la plus grande partie des travaux de recherche agricole et forestière. Il est constitué de seize instituts dont huit portent sur l’agriculture. Les principaux instituts agricoles sont notamment les instituts de recherche agricole (CRI), l’institut de recherche animale et l’institut de recherche alimentaire. D’autres activités de recherche portent sur les cultures arbustives, à savoir le cacaoyer, le caféier, le karité, le colatier et depuis peu l’anacardier. Le CRIG poursuit aussi la recherche sur ces cultures. 2.3.9 Conseil pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR) : La GLDB multiplie les semences de départ des céréales et des légumineuses pour les semences de fondation. Il produit aussi du matériel végétal pour la culture de l’igname, du manioc, du plantain et de l’ananas, ainsi que des semences d’essences fourragères. Le Conseil est également chargé du traitement des semences à commercialiser et de la gestion des réserves de semences. Le mandat de la GLDB ne couvre toutefois pas l’anacardier. 2.3.10. Organisations non gouvernementales et organisations communautaires : Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) sont présentes dans le secteur agricole en général et dans le domaine de la production et la commercialisation de l’anacarde en particulier. Ces organisations fournissent des services de vulgarisation agricole, assurent la formation des planteurs et transformateurs et offrent des services de crédit limités. On compte un nombre limité d’organisations communautaires, d’associations et de coopératives dans les zones de culture de l’anacarde, parmi lesquelles l’Association des planteurs d’arbres, les Associations de planteurs de palmiers et les coopératives de transformation de l’anacarde.

2.3.11 La Banque de développement agricole (BDA) : La Banque de développement agricole se trouve sous la tutelle de deux ministères, à savoir le ministère de l’Agriculture et le ministère des Finances. Etant une banque, la BDA est directement supervisée la Banque centrale du Ghana (Banque du Ghana). Elle fonctionne comme une banque privée normale. Elle jouit d’une autonomie par rapport au Gouvernement du Ghana qui en est pourtant le seul propriétaire. Elle dispose de son propre conseil d’administration dont les membres sont désignés par le Gouvernement du Ghana. La Banque de développement agricole est à l’heure actuelle la principale source de financement du secteur agricole en général et des petits paysans en particulier. Les banques rurales et les autres

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banques commerciales à vocation rurale sont aussi une importante source de financement pour les petits exploitants, avec des volumes de crédit comparativement moindres. 2.3.12 Créée en 1965, la Banque de développement agricole est devenue le principal instrument d’octroi de crédit de source bilatérale ou multilatérale pour le financement de la production agricole et des agro-industries. Elle dispose d’une vaste couverture géographique et a des succursales dans toutes les régions et la plupart des districts du pays. Selon une récente évaluation faite par OPEV dans le cadre de l’évaluation de la performance des deuxième et troisième lignes de crédit agricole, l’institution a une très bonne santé financière. Elle a enregistré un taux de croissance de plus de 160 % de son actif au cours des cinq dernières années. Bien que ses bénéfices aient baissé pendant deux années consécutives en 1998 et 1999, elle escompte une augmentation de 14 % de son bénéfice net pour l’exercice de l’année en cours et l’augmentation des bénéfices des projets pendant les trois prochaines années. 2.3.13 Entre 1982 et 1998, la Banque de développement agricole a administré de manière satisfaisante, trois lignes de crédit financées par le Groupe de la Banque, comme l’indique le rapport sur l’évaluation de la performance des deuxième et troisième lignes de crédit (achevé en août 2000). Grâce à cette performance, une quatrième ligne de crédit a été approuvée en 1999 et est entrée en vigueur en juin 2000. Dans le cadre des trois premières lignes de crédit, la BDA a bénéficié d’un soutien au renforcement institutionnel pour améliorer sa performance, assurer la formation de ses cadres supérieurs et cadres moyens. Cet appui institutionnel a eu comme résultat directe de renforcer les capacités de gestion qui ont permis d’améliorer le taux de recouvrement des prêts dans le secteur agricole, de 76 % en 1996 à 80 % en 1999 (données de la BDA). Comme autres résultats, on relève la hausse considérable de l’ensemble des immobilisations, des dépôts, des caisses des actionnaires, de la rentabilité et de l’amélioration des ratios prudentiels, ce qui a permis à l’institution de maintenir de façon constante un ratio d’adéquation du capital largement supérieur au niveau-seuil de 6 % fixé par la loi bancaire en vigueur dans le pays (PNDCL 225 de 1989). 2.3.14 Participation du secteur privé : La stratégie de développement du Gouvernement ghanéen met l’accent sur le renforcement de la participation du secteur privé. Elle vise à réduire l’épuisement des ressources publiques dû financement d’activités de production du secteur public peu efficaces et peu rentables. Le gouvernement est plutôt en train de concentrer son action sur la planification et l’orientation des politiques. Les coopératives de paysans et sociétés privées s’occupent de la commercialisation des intrants agricoles (semences, engrais, etc.), qui, jusqu’à récemment, était effectuée entièrement par le gouvernement. Ces compagnies ont la capacité d’importer et de distribuer les semences aux paysans sur l’ensemble du territoire. Les associations de producteurs de semences produisent des semences certifiées sous la supervision du département des services phytosanitaire et des services réglementation. Les pépinières d’arbres, de plantes ornementales et d’anacardier constituent une autre activité du secteur privé. L’achat, la transformation et l’exportation de l’anacarde sont aussi des activités où la participation du secteur privé prend de l’ampleur . 2.3.15 Agence de protection de l’environnement (APE) : L’agence de protection de l’environnement est chargée de la formulation de la politique nationale de l’environnement, de la coordination et du suivi des activités ayant un impact sur l’environnement. Son rôle est de s’assurer que les plans et programmes de développement prennent en compte les préoccupations environnementales à travers les évaluations de l’impact sur l’environnement (EIE) et que, d’autre part, la qualité de l’environnement fait l’objet d’un suivi régulier. L’APE a aussi pour mandat d’appliquer au besoin la loi, d’informer le public sur la situation de l’environnement et d’entreprendre des programmes d’éducation non formels. L’Agence est dotée des ressources humaines et des capacités nécessaires pour assumer les responsabilités qui lui sont dévolues.

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2.3.16 Département chargé des voies de desserte : Le département chargé des voies de desserte est un organe public qui a pour responsabilité de développer et d’entretenir le réseau de voies de desserte dans le pays. Un certain nombre de donateurs apporte un appui financier pour le développement, la réhabilitation et l’amélioration desdites voies. Le Département qui dispose d’une main-d’œuvre hautement qualifiée n’exécute en réalité que très peu de travaux de génie civile. Il n’a donc pas de parc d’engins, et sous-traite les travaux de génie civil à des entrepreneurs. Son rôle principal est d’élaborer les cahiers de charges et les documents d’appel d’offres d’une part, et de superviser les travaux des entrepreneurs privés d’autre part. Le Département reçoit aussi des ressources financières du Fonds routier du Ghana créé en 1997 pour l’entretien régulier des routes du pays. 2.4 Cadre de politique agricole 2.4.1 L’objectif global du programme de développement économique du Gouvernement ghanéen est axé sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration du bien-être des Ghanéens. Lancée en 1995, la stratégie de planification perspective pour le développement national d’une durée de 25 ans - dénommée Vision 2020 – prévoit une augmentation du nombre des emplois et du niveau du revenu moyen afin de réduire la pauvreté et les inégalités. L’objectif principal de la stratégie Vision 2020 est de hisser le Ghana au niveau de pays à revenu intermédiaire. Dans ce cadre, les objectifs suivants seront poursuivis dans le domaine agricole : i) assurer la sécurité alimentaire et une nutrition adéquate pour tous les Ghanéens ; ii) fournir les matières premières et autres intrants aux autres secteurs de l’économie ; iii) créer des emplois dans les zones rurales ; iv) contribuer à l’amélioration de la situation de la balance des paiements ; v) fournir aux producteurs des revenus agricoles comparables à ceux des secteurs non agricoles ; vi) promouvoir un développement régional équilibré ; vii) accroître la part du secteur agricole dans le PIB ; (viii) accroître les recettes en devises par une plus forte production des produits d’exportation agricoles et la diversification vers les cultures non traditionnelles ; et (ix) renforcer les relations entre le secteur agricole et le secteur industriel. 2.4.2 Pour réaliser les objectifs énumérés ci-dessus, le Gouvernement ghanéen a élaboré une stratégie accélérée pour la croissance agricole et le développement aux termes de laquelle le taux de croissance annuel moyen du secteur augmenterait 2-3 pour cent en 1995-96 à près de 5-6 pour cent à l’horizon 2020. Pour mettre en œuvre une telle stratégie, des programmes ont été conçus sur la base des principaux éléments qui suivent : i) promotion des produits sélectionnés grâce à un meilleur accès aux marchés ; ii) développement de la technologie et renforcement de son accès pour la gestion durable des ressources naturelles ; iii) meilleur accès aux services financiers agricoles ; iv) amélioration des infrastructures rurales ; et v) valorisation des ressources humaines et renforcement institutionnel. Le Gouvernement ghanéen a indiqué que la réalisation d’un taux de croissance agricole annuel moyen de 6 % dépend essentiellement de l’augmentation significative des exportations de marchandises par rapport aux taux réalisés par le passé. Les produits d’exportation agricoles non traditionnels joueront un rôle de premier plan dans l’augmentation durable des recettes en devises au fil des années. 2.4.3 Les principaux éléments de la stratégie accélérée pour la croissance agricole et le développement nécessaires à la réalisation de l’objectif sectoriel que s’est fixé le gouvernement ont été identifiés comme suit : i) promouvoir l’utilisation de méthodes culturales et de pratiques commerciales plus modernes ; ii) accroître les investissements dans les ressources humaines en améliorant la qualité et l’accès à une meilleure nutrition, à l’éducation, à la santé, à l’eau potable et aux services d’assainissement ; (iii) promouvoir le développement d’un secteur privé national par un plus grand accès à la formation, aux services financiers, au crédit et aux marchés national et

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extérieur ; et (iv) réduire l’isolation des communautés démunies en améliorant les infrastructures telles que les réseaux routiers et de communication. 2.4.4 L’AgSSIP a été élaboré pour servir d’instrument de mise en œuvre de la stratégie accélérée pour la croissance agricole et le développement. Il s’agit notamment d’un programme chenille d’une durée de trois à cinq ans et réparti en quatre sous-programmes thématiques, à savoir a) les services de soutien agricole ; b) l’amélioration du cadre institutionnel et réglementaire et le renforcement des capacités ; c) l’amélioration des infrastructures publics et un meilleur accès aux marchés ; et d) la promotion du secteur de l’activité commerciale agricole. L’(AgSSIP a également été adopté comme principal programme de développement à moyen terme pour la lutte contre la pauvreté. Il s’agit d’un programme à long terme aux termes duquel le gouvernement espère réaliser ses objectifs de développement agricole. Dans ce cadre, toutes les activités de développement dans ce secteur devront être conformes aux orientations de l’AGSSIP et suivre des procédures communes, autant que possible. Le programme sera actionné par la demande, et l’accent mis sur la diversification agricole et l’amélioration de la productivité. L’AgSSIP est conforme à deux orientations fondamentales du gouvernement, à savoir le rôle du secteur privé comme moteur des investissements et de la croissance économique ; et le transfert des responsabilités importantes du gouvernement central vers les assemblées de district. 2.4.5 De concert avec les donateurs actifs dans ce secteur, le Gouvernement ghanéen a décidé que l’AgSSIP mettra l’accent à court terme sur : i) les services de mécanisation ; ii) les services au sous-secteur du cacao ; iii) le développement de l’élevage ; iv) l’industrie des semences ; v) le développement de l’industrie de la banane plantain ; vi) la promotion des produits d’exportation non traditionnels ; vii) le sous-secteur de la pêche ; et viii) la commercialisation des produits agricoles (sur le marché intérieur et à l’exportation). Le projet de développement de la production d’anacarde répond à la stratégie de promotion des produits d’exportation non traditionnels et de commercialisation des produits agricoles (sur le marché intérieur et à l’exportation). 2.4.6 Le Gouvernement ghanéen s’est fixé l’objectif de développer la production de l’anacarde dans le cadre de sa stratégie de diversification agricole par la promotion des produits d’exportation non traditionnels. Les prix favorables sur le marché local et le marché international des noix brutes et des amandes traitées offrent un potentiel considérable en matière de réduction de la pauvreté. La production de l’anacarde devrait par conséquent contribuer à élargir les bases de production et de revenu des populations rurales démunies ainsi que la production d’autres matières premières brutes aux fins de développement industriel et de production de devises. 2.5. Activités de soutien des donateurs 2.5.1 Un certain nombre de donateurs ont soutenu et continuent de soutenir les activités de développement du secteur agricole. Entre 1973 et 2000, le Groupe de la Banque a approuvé au total en faveur de ce secteur 21 opérations. Parmi ces opérations, quinze sont achevées, cinq sont en cours et une sera opérationnelle sous peu. La performance du portefeuille de la Banque dans le secteur a été jugée satisfaisante avec des améliorations significatives au niveau du rythme d’exécution des projets. Les projets récemment approuvés dans le secteur mettent l’accent sur la réduction de la pauvreté et la recherche de solutions aux problèmes par les communautés agricoles dans les régions à haut risque de sécheresse, notamment les zones de savane et les zones à végétation intermédiaire de la partie septentrionale du pays. Le projet de développement des cultures vivrières vise à renforcer et améliorer la sécurité alimentaire des petits planteurs dans les zones à végétation intermédiaire et les zones de la savane guinéenne. Le projet de développement de l’irrigation à petite échelle permettra de mettre en valeur 2 500 ha dans les régions à haut risque de sécheresse. Un projet pilote – le Projet de sécurité alimentaire – permettra, pour sa part, de mettre à l’essai des technologies agricoles modernes dans lesdites zones. Cofinancé avec le FIDA

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et la Banque mondiale, il mettra l’accent sur le renforcement institutionnel dans les banques rurales et communautaires. 2.5.2 Pour se conformer au cadre de développement global des interventions des donateurs dans le secteur agricole, le Gouvernement ghanéen a déployé des efforts concertés pour promouvoir les consultations permanentes avec les donateurs et institué des réunions trimestrielles au cours desquelles les nouvelles interventions sont examinées. Les donateurs présents dans d’autres secteurs et dont les activités sont complémentaires à celles du secteur agricole sont aussi invités à ces réunions. Les principaux donateurs dans le secteur sont : la Banque mondiale, le FIDA, le Département pour le développement international du Royaume Uni (DFID), l’Union européenne (UE), l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI), l’Agence de développement international des Etats-Unis (USAID) et le Gouvernement hollandais. Les interventions récentes des donateurs en faveur du secteur agricole ont mis l’accent sur la réduction de la pauvreté. 2.5.3 L’USAID est le seul bailleur de fonds à fournir un appui à l’industrie de l’anacarde dans le pays, en mettant l’accent sur la production et la commercialisation en général, et le soutien aux petits exploitants en particulier. En réalité, l’industrie de traitement de l’anacarde a été suscitée dans une large mesure par cette agence dont le soutien est acheminé à travers les ONG internationales établies localement. Pour sa part, la Banque mondiale concentre son appui sur la vulgarisation agricole et la recherche, et tout récemment, sur le développement des infrastructures rurales. Elle participe activement à l’heure actuelle à l’évaluation du projet d’investissement dans le sous-secteur des services agricoles dont le but est de renforcer la capacité des institutions qui participeront à la mise en œuvre dudit programme. Le FIDA a concentré son aide sur le micro-crédit et la conservation des sols chez les petits planteurs dont les activités sont géographiquement concentrées dans les régions septentrionales. L’Agence canadienne pour le développement international (ACDI) est en train de financer un projet de sécurité alimentaire qui vise à améliorer la production et l’accès aux produits vivriers dans les régions septentrionales. Le Gouvernement japonais finance, pour sa part, la réhabilitation de cinq petites unités publiques de production vivrière couvrant au total 473 ha. Il participe aussi avec l’Agence française de développement à la remise en état des ponts sur les voies de desserte, ce qui complétera avantageusement la sous-composante d’amélioration localisée des voies de desserte prévue dans le projet actuel. 3. LE SOUS-SECTEUR ANACARDIER 3.1 Agronomie de l’anacarde. 3.1.1 L’anacardier (de son nom scientifique Anacardium occidentale) pousse bien sur une terre argileuse ou argile-sablonneuse. Il pousse également sur une terre latéritique qui est, pour la plupart des autres cultures, soit trop pauvre soit trop rocheuse. Même si l’anacardier peut pousser sur des terres pauvres, on obtient des rendements d’anacardes plus élevés lorsqu’il est cultivé sur les terres recommandées. Le climat côtier chaud et humide qui ne connaît pas de froid extrême est approprié pour cette plante. Sa culture commerciale est habituellement concentrée dans les régions situées à moins de 700 m d’altitude. L’anacardier pousse bien dans les régions ensoleillées qui ne sont pas trop ombragées. L’arbre qui est rustique de nature et tolère la sécheresse requiert une pluviométrie minimale de 500 mm par an. Il peut encore tolérer en général les régions où la pluviométrie se situe entre 300 mm et 4000mm. Une période de sécheresse pendant la période de floraison et de nouaison garantit de meilleures récoltes. 3.1.2 L’anacardier poussera bien dans la plupart des régions du pays, étant donné que la qualité du sol et les conditions climatiques pour sa culture y sont réunies. Le Ghana enregistre une pluviométrie comprise entre 700-800 mm au moins dans la région métropolitaine d’Accra et

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1 400 –1 500 mm au plus dans la région Ashanti. La pluviométrie générale est en moyenne de 1000 mm dans les savanes du Nord, du Nord est, du Nord Ouest et dans la région de la Volta. D’une manière générale, la culture de l’anacardier est non irriguée. Etant donné que les conditions climatiques et de sol sont adéquates dans les régions susmentionnées, l’utilisation de matériel végétal à haut rendement ainsi qu’une meilleure gestion des plantes aux fins d’en exploiter le potentiel génétique peuvent augmenter substantiellement les niveaux de rendement. 3.1.3 L’anacardier peut être multiplié soit par semis, soit par matériel végétal. La multiplication végétative (semis stables) fournit la descendance la plus fiable parce que l’arbre est fortement allofécondée et son rendement est meilleur à celui des arbres issus de graines. Les nouvelles plantations portent généralement leur fruit à compter de la troisième à la quatrième année, et donnent un rendement allant d’environ 30 kg/ha, à près de 800 kg/ha graduellement dans les dixième et douzième années tant pour les arbres provenant de plants greffés que des semis. Diverses méthodes de multiplications par clones ont été expérimentées en ce qui l’anacardier, avec beaucoup de succès. En Inde et au Brésil, des recherches considérables ont été entreprises sur la sélection et l’hybridation de la plante et sur un certain nombre de méthodes de reproduction végétative telles que le marcottage, le greffage et l’écussonnage, dans le but surtout d’accroître les rendements de noix. Un soutien sera accordé au CRIG dans le cadre du projet en vue de l’adoption de ces méthodes au Ghana. 3.2 Production anacardière 3.2.1 Production mondiale d’anacarde : Sur le marché international, l’anacarde occupe le troisième rang parmi les noix. Elle vient après la noix à coque (29 %) et l’amande (21 %). La production mondiale de l’anacarde est estimée à 750 000 tonnes et les principaux pays producteurs sont l’Inde, l’Indonésie, le Mozambique, le Brésil et la Tanzanie.

3.2.2 Production d’anacarde en Afrique : La production et le rendement de l’anacarde varient énormément en Afrique à cause surtout des insectes, des maladies, de la mauvaise nutrition des végétaux et de la mauvaise gestion, ainsi que de la mauvaise performance des variétés cultivées. La production a chuté de manière significative au cours des dix dernières années alors qu’à l’inverse, la consommation mondiale a augmenté à un taux annuel de 10,9 % en moyenne. Les principaux producteurs africains sont : Mozambique, Tanzanie, Kenya, Guinée-Bissau, Madagascar, Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin, Nigeria, Burkina Faso, Cameroun, Mali, Malawi, Zambie, Angola et Cap-Vert. 3.2.3 Production d’anacarde au Ghana : L’“étude sur l’industrie de l’anacarde au Ghana” réalisée en 1998 par le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture a estimé à 18 000 ha la superficie totale d’anacardiers à l’échelon national. Cette étude a aussi indiqué que le Ghana disposait suffisamment de terres pour mettre en valeur près de 60 000 ha pendant les dix prochaines années, allant jusqu’à 100 000 ha de nouvelles plantations à l’horizon 2020. Les premières exportations jamais enregistrées au Ghana (s’élevant à 15 tonnes) ont été faites en 1991. En 1997, elles ont atteint, selon les statistiques, 3 571 tonnes. 3.2.4 La production totale d’anacarde est estimée à près de 5 000 tonnes par an. La culture de l’anacardier est pratiquée surtout sur de petites plantations exploitées par 6 500 paysans. Les parcelles ont des superficies comprises en 0,9 ha et 1,2 ha et sont constituées de vieilles variétés introduites au début des années 1960 par le gouvernement dans le cadre du Programme de reboisement de la savane. Les plantations d’anacardiers sont intégrées au système de production agricole mixte traditionnel. Elles ont, au départ, été établies dans la région métropolitaine d’Accra, les régions de l’Est, de la Volta et de Brong Ahafo. La production de l’anacarde suscite depuis les six dernières années un intérêt croissant dans le pays. La non-disponibilité de graines issues de

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bonnes variétés a été la contrainte majeure à l’expansion des superficies cultivées. Il n’existe aucune entreprise de semences d’anacardier au Ghana. Les variétés cultivées à l’heure actuelle par les paysans sont inconnues, leur acquisition et distribution se faisant entre les paysans qui utilisent généralement la récolte de vieilles plantations. 3.2.5 Pour améliorer la qualité du matériel végétal, le Gouvernement ghanéen a importé en 1995 30 tonnes de pépins de variétés brésiliennes naines à haut rendement qui ont été vendues aux paysans. Le projet explorera les sources indienne et brésilienne où l’on trouve des variétés à haut rendement. Le ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture a estimé que la demande en graines a augmenté, passant d’une tonne environ en 1994 à près de 50 tonnes en 2000. 3.2.6 Le rendement le plus élevé obtenu est globalement de 1 200 kg/ha de noix brutes. Il est de 1 000 kg/ha au Brésil. En Afrique, la Tanzanie a le rendement le plus élevé avec 800 kg/ha dans les plantations industrielles. Au Ghana, le rendement se situe actuellement à 200kg/ha chez les petits producteurs pour les arbres arrivés à maturité. Ces faibles rendements sont dus à la mauvaise qualité des variétés, à un espacement entre les arbres supérieur à la norme recommandée et aux mauvaises méthodes de gestion. Traditionnellement, les paysans cultivent l’anacardier selon le système de production agricole mixte, souvent après les récoltes d’igname pour lesquelles de nouvelles terres sont défrichées. L’anacardier commence à porter ses fruits à partir de la troisième année. Toutefois, les récoltes commerciales ne commencent pas avant la cinquième, voire la sixième année et donnent un rendement de 90-100 kg de noix à l’hectare en moyenne. La durée de vie de l’anacardier peut atteindre 40 années environ si l’arbre est bien entretenu. Pendant les trois premières années de plantation, la superficie réelle occupée par les jeunes arbres est négligeable, ce qui laisse entre les plants de grands espaces pour la culture intercalaire intensive de cultures vivrières annuels à cycle court. 3.3 Transformation de l’anacarde La transformation des noix d’anacarde consiste à récupérer la partie comestible de la noix – l’amande - par des moyens manuels/mécaniques. Elle comprend le nettoyage, La réhumidification le grillage, le concassage, le séchage, le mondage, le triage, le conditionnement de l’amande et ’emballage. Ces opérations sont effectuées manuellement dans le pays surtout par les femmes. L’équipement d’une petite unité de transformation consiste en 3-7 couteaux à main ou à pédale pour briser les coques, d’un étuveur et d’un four à sécher. La taille d’une telle unité est gérable et son coût abordable pour les femmes. On trouve sept de ces unités dans le pays. 3.4 Appui institutionnel 3.4.1 Il est possible de porter la production anacardière de son niveau de rendement actuel de 200 kg/ha à environ 800 kg/ha. Pour cela, il faudrait renforcer les instituts de recherche et de vulgarisation agricole afin qu’ils recherchent les solutions adéquates aux contraintes de production et fournissent des crédits aux producteurs. Le CSD du ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture qui est chargé de promouvoir le développement de la production d’anacarde est limitée par les connaissances restreintes de son personnel technique dans le domaine. Les paysans se retrouvent ainsi avec des services d’appui à la vulgarisation insuffisants qui se limitent à la création et l’entretien des plantations. Pendant les 10 dernières années, les agents du MOFA sur le terrain et deux ONG soutenues par USAID ont apporté conjointement leur concours aux paysans. 3.4.2 Contrairement au cacao et au café, très peu de recherche a été effectuée au Ghana sur l’anacarde. Avec l’intérêt croissant que suscite la production de l’anacarde, un certain nombre d’institutions ont initié des activités limitées sur la culture. Ces institutions sont entre autres : le CRI, le SARI, l’UDS et le CRIG. Cette dernière a récemment initié la recherche sur l’anacarde et la

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noix de karité comme cultures prioritaires. En 1991, les chercheurs de CRIG ont fait des recherches sur la constitution génétique de l’anacarde locale que la Station de recherche de Bole est en train d’évaluer. Cette tâche consiste à sélectionner les meilleurs matériels génétiques et à réaliser des études agronomiques en vue d’une meilleure gestion des cultures. Le CRIG est également en train de faire des recherches sur l’utilisation de la pomme cajou à des fins industrielles. Les principales contraintes auxquelles le CRIG est confronté sont : le nombre limité de chercheurs qualifiés en matière de culture de l’anacardier et l’insuffisance des ressources financières nécessaires pour poursuivre efficacement les programmes de recherche. Le projet de développement de la production d’anacarde permettra de trouver des solutions à certaines de ces contraintes. Les activités du projet compléteront en outre les activités de projets financés par d’autres donateurs dans le cadre de la Stratégie globale de développement. 4. LE PROJET 4.1 Concept et justification 4.1.1 Pendant les six dernières années, les paysans se trouvant dans les régions des savanes et les zones intermédiaires ont découvert que l’anacardier poussait bien dans leurs régions. Ils ont aussi découvert que l’anacardier étant une culture arbustive, il requiert très peu d’intrant et de gestion. L’arbre pousse dans les régions sèches et sur les sols impropres à la culture de la plupart des cultures vivrières de base telles que le riz et le maïs. Ces données ajoutées à d’autres caractéristiques favorables de la plante ont capté l’intérêt du Gouvernement ghanéen et des paysans qui attendent anxieusement de recevoir la formation et les capitaux nécessaires pour produire l’anacarde. 4.1.2 Sur le plan commercial, les cours mondiaux favorables et l’existence d’un marché de la noix brute et des amandes susceptible de générer des revenus et des recettes en devises ont aussi retenu l’attention du gouvernement et des paysans. Pour ces raisons, le Gouvernement ghanéen s’est engagé à promouvoir la production d’anacarde et fixé des objectifs pour accroître les superficies de culture des 18 000 ha actuels à 60 000 ha en 10 ans et 100 000 ha à l’horizon 2020. Il espère que l’anacarde générera annuellement jusqu’à 45 millions de dollars EU avec les exportations combinées de noix brutes et d’amandes transformées. Si ces objectifs étaient réalisés, la production d’anacarde pourra contribuer de façon significative à la réduction de la pauvreté au Ghana. 4.1.3 Le Gouvernement ghanéen soutient fortement le développement de la production de l’anacarde qui est une culture de rente prioritaire de l’AAGDS du ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture. Il a accordé des mesures d’incitation commerciales aux producteurs et transformateurs, et s’est engagé à améliorer les services de recherche et de vulgarisation agricole. Lors de la préparation du présent projet, les paysans et autres parties prenantes ont manifesté beaucoup d’intérêt et un ferme engagement à produire l’anacarde et investir dans les infrastructures de transformation. Les parties prenantes du secteur privé (par exemple les exportateurs) et les ONG apportent déjà leur soutien aux paysans qui cultivent l’anacarde en fournissant des services techniques limités et un appui financier. 4.1.4 Au moment où était conçu le projet actuel, un certain nombre d’alternatives avaient été examinées sur la manière dont l’industrie de l’anacarde pouvait être soutenue efficacement. Le gouvernement avait alors recommandé que soit envisagée une vaste recherche sur la culture. Pour rester conforme aux stratégies du Gouvernement ghanéen et de la Banque en faveur du pays, le projet mettra l’accent sur l’amélioration de la situation des petits planteurs démunis. A cet égard, le projet contribuera à développer la production d’anacarde en assurant la fourniture de plants à rendement élevé. Grâce à la culture de l’anacarde, le projet offrira des revenus aux populations rurales démunies et aux femmes, contribuant ainsi à l’amélioration de leurs conditions de vie et à la

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réduction de la pauvreté. L’augmentation de la production nationale de noix brutes permettra d’installer des unités de transformation qui, en retour, créeront des emplois pour les populations rurales et favoriseront les exportations des amandes qui ont une valeur plus élevée. Le gouvernement obtiendra ainsi des devises indispensables par l’exportation aussi bien des amandes que des noix brutes. 4.1.5 Le projet est conçu selon une approche axée sur la demande des bénéficiaires, avec la pleine participation des planteurs aux activités et l’adoption des pratiques recommandées. Les fonds du projet serviront à améliorer les modes de culture traditionnels utilisés par les paysans avec l’introduction de la culture intercalaire et l’intensification de la culture (utilisation de matériel haut rendement, les engrais, les pesticides, etc.). Dans le cadre des activités de transformation du projet, les fonds serviront à former les entrepreneurs potentiels et financer l’assistance technique nécessaire à la création de trente-deux unités de traitement de noix d’anacarde. 4.1.6 Le prix des amandes traitées varie selon leur taille, les amandes entières (non brisées) étant plus prisées que les brisures qui sont vendues moins chères que les amandes entières. La détérioration de la qualité des amandes (brisures) due au mauvais état des routes au cours de leur transport entre les usines rurales et la ville d’Accra qui en est le marché central est la contrainte majeure à laquelle sont confrontées les sept unités de transformation se trouvant dans les régions intermédiaires. Aussi, est-il prévu dans le projet l’amélioration de 200 kilomètres de voies de desserte dans les districts concernés. Cette activité sera complétée par les investissements d’autres donateurs pour l’amélioration des routes (notamment le Japon et l’Agence française de développement). Des routes en meilleur état permettront l’évacuation des récoltes tout au long de l’année de même que l’amélioration de la qualité des amandes au point de vente à Accra, ce qui se traduira par des revenus accrus pour les opérateurs. 4.1.7 Au total, le projet a été élaboré et conçu de façon à lever les contraintes auxquelles le développement de l’anacarde est confronté au Ghana. Il s’inscrit dans le droit fil de la stratégie du Gouvernement ghanéen pour la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et la diversification agricole, et de la stratégie du Groupe de la Banque en faveur du secteur de l’agriculture au Ghana. 4.2 Emplacement du projet et bénéficiaires 4.2.1 Emplacement du projet : Le projet sera exécuté dans cinq régions composées de dix districts, à savoir : la région du Nord Est (Nadowli, Girapa-Lambusi) ; la région du Nord (Bole, West Gonja, Yendi) ; la région de Brong Ahafo (Wenchi, Jaman, Kintampo) ; la région de la Volta (Nkwanta) ; et la région métropolitaine d’Accra (Ga). Les districts ont été sélectionnés sur la base i) de leur situation dans une importante zone de production d’anacarde ; ii) du potentiel d’expansion en fonction des disponibilité de terres ; et iii) du niveau élevé de pauvreté en milieu rural, estimée à 62,4 %. 4.2.2 D’une manière générale, le nombre de planteurs de sexe masculin est supérieur à celui des planteurs de sexe féminin dans les districts du projet. Par exemple, les femmes constituent dans la région de Brong Ahafo environ 43 % des planteurs et seulement 20 % dans les régions du septentrion. Les parcelles appartenant aux femmes tendent à être de plus petites dimensions que celles des hommes. Au plan socio-économique, il existe une nette séparation des rôles entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les tâches exécutées. D’une manière générale, les hommes exécutent les tâches initiales de défrichement. Ils sont chargés de l’entretien des superficies de cultures de rentes et travaillent souvent dans le secteur formel. Pour leur part, les femmes s’occupent des activités domestiques et de production. Elles sont chargées des semis, du désherbage, des récoltes et du transport des produits agricoles, de la transformation des aliments et des travaux domestiques.

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4.2.3 Les infrastructures matérielles sont, d’une manière générale, dans un mauvais état dans la zone du projet. L’état des voies d’accès dans certaines zones de production limite l’accessibilité des planteurs aux marchés ainsi que l’évacuation des récoltes. 4.2.4 Bénéficiaires : Les premiers bénéficiaires du projet sont les planteurs et transformateurs actuels ou potentiels d’anacarde. Ils pratiquent une agriculture de subsistance et cultivent pour l’auto-consommation des produits vivriers dont l’excédent est commercialisé et sert de source de revenu. Sur la base des modes de culture existantes et des récoltes actuelles, le niveau moyen de revenu par foyer varie entre 1,4 million de cédis (268 UC) et 1,6 million cédis (304 UC) par an dans les dix districts. Faute de nantissement, les paysans ne peuvent habituellement pas accéder aux ressources qui leur auraient permis d’entreprendre une activité économique significative. Il y a dans les foyers une nette distinction des revenus entre les hommes et les femmes dont les revenus sont beaucoup moins élevés. La principale source de revenu chez les femmes provient de la vente de légumes, du traitement et/ou de la vente du beurre de karité, de l’arachide et de l’élevage. Les hommes contrôlent par contre le revenu principal qui provient de la vente de récoltes cultivées sur les plantations familiales. Sur le plan institutionnel, les bénéficiaires directs du projet sont les dix districts et les cinq régions sélectionnés dans le projet ainsi que le CRIG. 4.2.5 Parmi les bénéficiaires du projet, il faut compter : environ 20 000 petits producteurs d’anacarde ; les membres de petites unités agricoles de transformation de l’anacarde, y compris les propriétaires éventuels de petites unités de transformation nouvellement créées ; les personnes exploitant les 40 pépinières de plants d’anacardiers ; 240 agents de vulgarisation agricole ; 20 chargés de district et chargés régionaux de SIG et l’unité de recherche sur l’anacarde au sein de CRIG. 4.2.6 Il a été observé lors de la préparation du projet que certaines coopératives rurales, communautaires ou associations possédaient de petites unités de transformation de l’anacarde. Les membres de ces coopératives étaient des planteurs d’anacardiers dans la communauté. D’autres membres de la communauté qu’intéressait l’acquisition de parts ont aussi adhéré aux coopératives. Le prix des parts a été fixé à un niveau raisonnablement bas pour permettre à la plupart des membres de la communauté d’en faire l’acquisition. On a par ailleurs noté qu’un nombre important de femmes s’étaient portées acquéreurs de parts dans les unités de traitement e qu’elles avaient aussi cherché des emplois salariés dans l’usine, ce qui leur a permis non seulement de gagner un salaire mensuel mais aussi de recueillir des dividendes au titre des parts qu’elles détenaient. 4.3 Contexte stratégique 4.3.1 La nouvelle Vision du Groupe de la Banque a placé le développement rural en général et l’agriculture en particulier au centre de sa stratégie de réduction de la pauvreté dans ses pays membres régionaux. La stratégie du Groupe de la Banque en faveur du secteur de l’agriculture au Ghana, telle que stipulée dans le document de stratégie par pays, met aussi l’accent sur la réduction de la pauvreté. L’objectif du Gouvernement ghanéen dans le secteur de l’agriculture est également de réduire la pauvreté et d’assurer la sécurité alimentaire. Les principaux volets de l’AAGDS visent à accélérer la croissance agricole et le développement grâce à la promotion des cultures qui ont un net avantage comparatif pour le marché d’exportation. Compte tenu du potentiel de formation de revenu qu’offrent les activités de production et de transformation, et considérant le potentiel de recettes en devises que pourraient générer les exportations d’anacarde, le projet cadre avec la stratégie de développement agricole que s’est défini le Gouvernement ghanéen. Cette stratégie préconise la diversification du tissu économique agricole, le renforcement de la base économique pour les paysans pratiquant l’agriculture de subsistance, de même que la création d’emplois, une meilleure protection et gestion de l’environnement. Sur le plan national, la hausse attendue de la

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production d’anacarde et les perspectives de recettes en devises augmenteront la part du secteur agricole dans le PIB et la mobilisation de devises étrangères estimées à 19,2 millions de dollars EU par an, à partir de la neuvième année suivant l’exécution du projet. 4.3.2 Le projet a pour objectif de contribuer aux objectifs généraux du Gouvernement ghanéen qui consistent à améliorer la qualité de vie des populations rurales et particulièrement les petits planteurs, et à diversifier la base des produits d’exportation dans un environnement favorable. Le projet contribuera en outre à l’amélioration de composantes clefs telles que la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, la création d’emplois et l’appui aux femmes (deux ans après la fin du projet, on estime que l’industrie fournira des emplois à plein temps à 1 120 personnes dans les unités de transformation, 20 000 emplois à des planteurs et 40 000 emplois saisonniers sur les plantations d’anacardiers, un meilleur accès aux intrants de production (en particulier le crédit) et aux marchés intérieur et international. Le projet s’inscrit donc dans le droit fil de la stratégie de développement du gouvernement et de celle du Groupe de la Banque en faveur du secteur agricole au Ghana. 4.4 Objectif du projet 4.4.1 Objectifs sectoriels : Les objectifs sectoriels du projet consistent à améliorer le niveau de vie des populations rurales ; à contribuer à la réduction de la pauvreté ; à renforcer la sécurité alimentaire ; à créer des emplois ruraux ; et à accroître les recettes en devises du pays. 4.4.2 Objectif du projet : L’objectif du projet de développement de la production d’anacarde est d’accroître la production d’anacarde dans les régions visées. 4.5 Description du projet 4.5.1 Le projet comprend quatre composantes, à savoir : i) le développement de la production ; ii) la vulgarisation agricole et la formation ; iii) l’octroi de crédit , et iv) la gestion du projet. Une description détaillée des résultats et activités du projet est donnée ci-après :

Développement de la production 4.5.2 Le projet permettra de financer les composantes suivantes : 1) le coût d’importation de matériel végétal à haut rendement pour la création de 18 000 ha de petites plantations d’anacardiers et les coûts de la mise en quarantaine des produits importés dans le pays pour éviter que ne soient introduits par mégarde dans le pays des parasites et maladies ; 2) voyages du personnel technique dans deux pays connus pour leurs variétés à haut rendement et possédant la technologie nécessaire en matière de production d’anacarde ; et 3) octroi de crédits pour l’acquisition des intrants agricoles, du matériel et les frais de fonctionnement, en vue de la création de 4 500 ha (4 050 petits planteurs ayant des parcelles de 0,9 ha) d’anacardiers par an pendant quatre ans. Pendant les trois premières années de création des périmètres d’anacardiers, les agents de vulgarisation agricole travailleront en collaboration très étroite avec les paysans pour s’assurer que la culture de l’anacardier est associée à d’autres spéculations de grande valeur et que les pratiques culturales recommandées pour l’agriculture intensive sont suivies de façon à donner une production et des revenus élevés. 4.5.3 Dans le cadre des travaux de recherche, le projet financera la création d’une pépinière de 20 ha offrant des variétés matériel végétal à haut rendement au sein du CRIG où sera utilisé le matériel pour la régénération de la majeure partie des 18 000 ha de plantations actuelles de variétés à faible rendement. Près de 1 500 ha de ces plantations seront remplacées pendant l’exécution du projet, à raison de 500 ha (près de 50 000 vieux plants) par an à compter de la quatrième année du projet. Le projet fournira les ressources nécessaires pour la formation des agents de vulgarisation agricole et

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des paysans à cette technologie. Les chercheurs recevront une formation sur le mode de création et d’entretien du jardin de clones à la station de recherche de Bole. Le financement nécessaire sera fourni pour élargir la structure du laboratoire et établir un programme adaptatif de recherche sur l’anacarde au CRIG, par l’acquisition de 3 véhicules, l’équipement de terrain et de laboratoire (dont un tracteur) et des matériaux. 4.5.4 Le projet permettra de former des pépiniéristes et mettra à leur disposition les crédits nécessaires pour créer 40 pépinières privées (4 dans chacune des 10 districts). Les activités du projet porteront essentiellement sur la formation des pépiniéristes aux techniques de gestion des pépinières. Ils pourront accéder aux crédits pour l’acquisition de plants à haut rendement et des outils, et couvrir les coûts d’exploitation. Au chapitre de la transformation, les entrepreneurs ruraux qui s’intéressent aux usines de transformation recevront une formation et les crédits nécessaires en vue de la création de quelques 32 petites unités de transformation dans la zone du projet, ce qui se traduira par la transformation de 2 000 tonnes d’anacarde par an pour le marché local ou les marchés d’exportation ou les deux à la fois. Le projet visera les coopératives de femmes qui souhaitent installer de telles infrastructures. Le crédit (rétrocédé par la Banque de développement agricole) permettra aux coopératives de monter les unités de transformation, d’acquérir du matériel et les matières premières. 4.5.5 Le projet octroiera les ressources financières nécessaires pour l’amélioration de 200 km de voies de desserte dans la zone de projet, par nivellement et travaux de point à temps qui consisteront en des travaux de remblayage des nids de poule et gravillonnage, de construction de drains latéraux et/ou de réhabilitation de petits ponts et dalots.

Vulgarisation et formation 4.5.6 Les principales activités de cette composante englobent la mobilisation des paysans et la constitution de groupes/associations de paysans, la formation des agents de vulgarisation agricole et de recherche, la formation des paysans et éventuels transformateurs de l’anacarde dans le cadre d’ateliers et de séminaires, ainsi que la formation sur les parcelles et des tournées. Toutes les activités de formation dans le pays seront réalisées en étroite coordination avec les Unités de formation régionales qui en assureront la coordination en association avec les CGP et les formateurs (consultants). La programmation des cours et des ateliers sera souple afin de permettre aux femmes d’y prendre part tout en s’occupant de leurs travaux ménagers. 4.5.7 Les prestations de consultants de courte durée (experts en formation de groupes) seront financées pour mobiliser les paysans, transformateurs et pépiniéristes intéressés en groupes et former des associations fortes. La participation à ces groupes sera à la demande. On observe parmi les paysans un intérêt de plus en plus grand pour la constitution de groupes ou d’associations, dans la mesure où ces groupe ou associations leur permettent de parler d’une même voix et d’accéder aux facilités de crédit disponibles dans le pays. Etant donné que l’anacarde est une culture à long terme, la structure des groupes/associations/coopératives à former devra prévoir un mode d’adhésion et de départ souple des membres, tout en prévoyant des mesures qui assurent la continuité et la durabilité des groupes. Le projet fiancera aussi la création de 10 associations ou coopératives de planteurs (une association de planteurs par district). Avec le concours des experts en formation de groupes, le projet encouragera les groupes à former au plan national une association générale de l’industrie de l’anacarde qui réunira sous la même coupe toutes les parties prenantes telles que les producteurs, les transformateurs, les commerçants et les décideurs, et servira de forum pour une collaboration et des consultations étroites.

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4.5.8 En étroite collaboration avec les cinq coordonnateurs régionaux de formation, l’unité de gestion du projet recrutera des consultants pour former 240 agents de vulgarisation agricole et dix chargés de SIG en production et traitement d’anacarde. Pour améliorer les prestations des services de vulgarisation agricole et en compléter le nombre existant, il sera acquis pour chaque district cinq motocycles qui seront remis sous forme de prêts aux agents de vulgarisation agricole et chargés de SID basés dans les districts. Les agents de vulgarisation agricole et chargés de SID qui recevront ces motocycles percevront également les indemnités d’entretien octroyées normalement par le Gouvernement ghanéen pour le fonctionnement des véhicules. Un fonds renouvelable sera ouvert où seront versés les remboursements. L’acquisition d’autres motocycles à louer à d’autres agents pourra ainsi se faire. L’expérience acquise dans d’autres projets du pays comportant un plan d’acquisition de motocycles s’est avérée positive et a assuré la mobilité permanente des agents de vulgarisation agricole. 4.5.9 L’un des éléments clefs qui encouragera les paysans à adopter la production d’anacarde est le niveau attrayant des revenus que l’on obtiendra avant l’entrée en production des arbres au cours de la troisième ou de la quatrième année après la plantation. Pour leur assurer une hausse substantielle de revenus pendant la période, les paysans seront formés aux méthodes de culture intensive intercalaires, grâce à une excellente gestion qui garantira un rendement optimal. Ces méthodes culturales seront appliquées conjointement avec les méthodes traditionnelles actuelles. Des crédits seront octroyés aux paysans pour l’achat des intrants recommandés. Par ailleurs, à mesure que seront installées les plantations d’anacardier, les agents de vulgarisation agricole travailleront en collaboration très étroite avec les paysans pour s’assurer que les pratiques agricoles recommandées sont bien suivies en vue d’améliorer la productivité des autres récoltes. 4.5.10 S’agissant des activités de recherche, le projet financera les services d’assistance technique nécessaires à la formation des chercheurs du CRIG dans le domaine de l’agronomie spécifique à l’anacarde et la protection phytosaniaire. Deux chercheurs du CRIG seront envoyés pour un mois en visite d’étude au Brésil ou en Inde pour améliorer leurs connaissances et compétences techniques sur la culture de l’anacardier, et auront à former à leur retour d’autres chercheurs du CRIG. Grâce à la connaissance acquise à l’étranger et sur place dans le pays, le CRIG mettra au point des technologies pour les agents de vulgarisation agricole et les paysans. 4.5.11 VIH/ Sida: Une étude menée conjointement par le Ministère de la santé, l’USAID et le PNUD, en 1998, a révélé que: i) l’incidence du VIH au niveau national avoisine 4%, et varie d’une région à l’autre; ii) le dépistage fait depuis 1986 a donné un nombre total estimé à 21 546 cas ; iii) en ce qui concerne le Programme national de lutte contre le SIDA, la capacité de gérer l'approche multisectorielle requise est limitée; iv) les activités de formation sur le SIDA sont limitées. Selon le rapport officiel, à l’heure actuelle, la plupart des activités sont limitées aux services de santé et les réponses des communautés sont insuffisantes du fait du manque de sensibilisation. Dans le même temps, il est nécessaire de coordonner les activités au niveau communautaire et les efforts de recherche en cours. Pour répondre à ces besoins, le gouvernement a adopté une stratégie d’intégration des activités de routine VIH/Sida dans les plans et budgets à l’échelonn des régions et districts, et de renforcement de la capacité des institutions clés afin de mieux promouvoir les activités de lutte contre le SIDA dans d’autres secteurs. 4.5.12 Le Sida affecte la productivité des ressources humaines. Il touche donc directement le secteur agricole et la réussite du projet de développement de la production d’anacarde. C’est pourquoi le projet prévoit une contribution aux activités communautaires. Des messages de sensibilisation et de prévention du VIH/Sida seront adressés aux planteurs, aux transformateurs et aux agents de vulgarisation agricole ciblés par le projet, par le biais de modules de formation sur le sujet incorporés dans les cours qui seront organisés pour les différents groupes ciblés. Ce processus

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impliquera une étroite collaboration avec les responsables du Ministère de la santé, à tous les niveaux de la structure administrative.

Crédit 4.5.13 La composante crédit aura pour résultat la mise en place d’un plan de crédit d’une valeur de 4,18 millions d’UC, qui sera géré par l’AgDB. Les fonds serviront à financer les besoins en capitaux pour la création de pépinières et de plantations d’anacardier et pour la transformation de l’anacarde. L’octroi de prêt se fera selon des modalités de prêt à court et à moyen terme, aux taux d’intérêts du marché. En outre, 14 700 d’UC seront décaissés dans le cadre de cette composante pour l’importation du matériel végétal. 4.5.14 Dans le cadre de la quatrième ligne de crédit à l’AgDB, une somme 0,9 million d’UC été affectée à l’industrie de l’anacarde, pour l'octroi de prêts à toutes les catégories d’opérations de production, transformation et commercialisation de l’anacarde dans le pays. Cependant, cette somme n’est pas suffisante pour faire face aux nouveaux besoins en capitaux qui résulteront du Projet de développement de la production d’anacarde. Les fonds prévus dans la composante crédit seront donc uniquement mis à la disposition des premiers bénéficiaires, à savoir les petits producteurs et transformateurs, en tant qu’opérateurs individuels ou en tant que groupes. L’AgDB s'appuiera sur ses directives actuelles pour sélectionner les clients remplissant les conditions d’accès au crédit. Pour les groupes de planteurs constitués, dont 40 %, selon les estimations, devraient être des groupes de femmes, la responsabilité du remboursement sera collégiale. 4.5.15 Etant donné la structure et les pratiques de crédit en vigueur à l’AgDB, notamment eu égard aux quatre lignes de crédit financées par la Banque, le projet prévoit que trois types de prêts seront mis à la disposition des planteurs et des transformateurs. Il s’agit de prêts à court terme de 6-8 mois, que les bénéficiaires pourront utiliser pour l’achat de l’anacarde pour la transformation, de prêts à court terme d'environ 12 mois, qui pourront servir à l’achat d'intrants, et de prêts à moyen terme (jusqu’à deux ans) pour la construction d’installations de stockage et l’achat d’équipement de transformation. L’AgDB pratiquera les taux d’intérêts du marché pour la production arboricole et les autres postes de dépenses connexes. Ceci est conforme à ses politiques actuelles, qui rejoignent elles-mêmes les politiques du Groupe de la Banque. 4.5.16 Le gouvernement ghanéen rétrocédera à l’AgDB la totalité de la somme prévue pour la composante crédit du prêt BAD, dans le cadre d’un accord de prêt subsidiaire conclu entre les deux parties, à des conditions acceptables pour le Fonds et aux taux d’intérêt du marché. Concernant les fonds affectés pour l’importation de semences, l’AgDB accordera un crédit à une entreprise de semences privée ghanéenne qui achètera les semences auprès de sources recommandées par l’UGP. A son tour, l’entreprise de semences distribuera les semences aux planteurs et aux pépiniéristes des dix districts, à crédit, sous la garantie de l’AgDB. Une partie des semences sera livrée à l’Institut CRIG pour la création d’un jardin de multiplication. Les détails concernant les modalités administratives entre le GDG et l’AgDB seront précisés dans l’accord subsidiaire qui doit être conclu entre les deux parties.

Gestion du projet et assistance technique 4.5.17 La gestion du projet comprendra un Comité directeur (CD) et une cellule de gestion du projet (GGP). Le projet fournira des fonds pour aider le MOFA à mettre sur pied une GGP qui comprendra les experts suivants: a) un directeur du projet désigné par le gouvernement ; b) un assistant technique recruté au niveau international, pour conseiller le directeur de projet. L’assistant technique aura des connaissances en agronomie et/ou en horticulture, et possédera des compétences en acquisition de biens et services ; c) trois assistants techniques recrutés à l’échelon national, ayant

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une expertise en économie agricole, en production, transformation et commercialisation de l’anacarde, et d) un comptable recruté à l’échelon national. La CGP sera chargée de la coordination et de la gestion courantes du projet. Les modalités institutionnelles sont présentées en détail au chapitre 5. 4.5.18 La CGP coordonnera les activités des divers organes gouvernementaux (par exemple, le département des routes, les bureaux locaux et régionaux du CRIG) et des organisations ou individus privés (planteurs, transformateurs, pépiniéristes, entreprises de semences, consultants) impliqués dans l'exécution des activités du projet. En particulier, le directeur de projet et le conseiller seront responsables de la gestion globale du projet et veilleront à ce que les acquisitions se fassent à temps et conformément aux procédures de la Banque. A la fin de l’exécution du projet, le directeur du projet reprendra les responsabilités au sein du MOFA. Il est prévu que le directeur du projet coordonnera le soutien du gouvernement à l'industrie de l’anacarde par la suite. Les trois experts recevront une formation complémentaire sur la culture de l’anacarde, pour qu’à la fin du projet, ils puissent intégrer le secteur privé, et proposer leurs services au gouvernement, aux unités de transformation, ou à l’association des producteurs et transformateurs d’anacarde qui sera créée. Ces experts coordonneront les activités du projet, notamment les études, les programmes de formation et les évaluations. Après leur formation, ils transmettront ces connaissances, propres à leur domaine spécifique et à l'anacarde en particulier, aux bénéficiaires et aux fonctionnaires de l’Etat dans le cadre du projet, qui continueront à fournir des services à l’industrie de l’anacarde à la fin du projet. Le comptable sera responsable de la tenue des comptes du projet. 4.6 Marchés et prix 4.6.1 Marchés: Plus de 150 000 tonnes d'amandes d’anacarde sont négociées sur le marché international chaque année, l’Inde venant en tête des fournisseurs d'amandes d’anacarde transformées, devant le Vietnam et le Brésil. Ces trois pays fournissent plus de 90% des amandes d’anacarde écoulées dans le monde et leurs volumes d’exportation connaît une progression régulière. Les dernières extensions de surfaces plantées d’anacarde au Vietnam devrait accroître l’offre d'amandes d’anacarde sur le marché mondial. Par contre, la demande d’anacarde a également connu une croissance régulière de 10,9 % en moyenne par an. Le marché est concentré en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Chine. Les autres marchés en extension pour l’anacarde transformé comprennent le Japon, l’Australie, le Moyen Orient, la Russie, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe. Les préparations alimentaires et la confiserie, en particulier en Asie, sont un autre débouché important pour le marché de consommation. Les tendances de l’offre et de la demande au cours des dix dernières années permettent d’espérer que, dans un avenir prévisible, la demande continuera à augmenter, ce qui offrira une capacité d’absorption suffisante pour les exportations ghanéennes d’anacarde. 4.6.2 Jusqu’à ces dernières années, l’anacardier représentait une culture de rente mineure dans les systèmes culturaux des planteurs qui le cultivaient. L’anacarde s’écoulait sur le marché informel où les statistiques commerciales ne sont pas disponibles. Avec ses 18 000 ha actuels de plantations d’anacardier, le Ghana a un potentiel de production de 3 600 tonnes au niveau de rendement actuel, qui est de 200kg/ha. Cette production est beaucoup trop faible pour satisfaire la forte demande du marché d’exportation et des unités de transformation existant dans le pays. A la fin de la période d’exécution du projet, à la sixième année, la production combinée des 18 000 ha actuels et des nouvelles plantations créées dans le cadre du projet pourrait atteindre 6 000 tonnes d’anacarde dont le marché d’exportation absorbera environ 4 500, soit 75% tandis que les 25 % restants iront aux unités de transformation.

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4.6.3 Le Ghana possède sept unités de transformation d’anacarde pour une capacité potentielle totale de 210 tonnes de noix brutes. Les amandes blanches produites par ces unités de transformation sont de qualité acceptable sur le marché international, si l’on en croit les commentaires des compagnies étrangères qui ont déjà importé des noix du Ghana. La plupart des unités locales de transformation tournent à moins de 50 % de leur capacité, du fait de l’approvisionnement irrégulier en quantité suffisantes de noix brutes et du manque de crédit pour les acheter, face à une concurrence acharnée d’autres acheteurs qui ont des liquidités. Le décaissement, en temps voulu, d’un crédit pour les transformateurs d’anacarde sera essentiel au succès des opérations de transformation car il permettra aux transformateurs d’acheter des quantités suffisantes de noix brutes à des prix avantageux pour pouvoir assurer la transformation d’une campagne à l'autre. La transformation de l’anacarde au Ghana est une activité récente menée par des travailleurs organisés localement en communautés, car la technologie utilisée ne demande pas de compétences spécialisées. Un accroissement de la transformation d’anacarde brute en amandes permettra sans aucun doute une augmentation significative des résultats et des gains à l’exportation. Cela créera également des emplois, notamment pour les femmes qui représentent environ 70% de la main d’œuvre dans les unités existantes. 4.6.4 Au cours des deux dernières années, plusieurs entreprises de commercialisation de l’anacarde ont été créées. Elles achètent aux planteurs l’anacarde qu’elles revendent ensuite aux exportateurs. Ainsi, des centres d’achat ont été créés dans presque toutes les grandes régions productrices d’anacarde. L’augmentation du nombre d’acheteurs a créé un marché concurrentiel pour l’anacarde, donnant lieu à une augmentation notable des prix à la production. Une nouvelle entreprise de transformation et d'exportation de l’anacarde a vu le jour récemment au Ghana dans le cadre d’un projet soutenu par une ONG financée par l’agence de développement américaine (USAID). L’actionnariat de l’entreprise comprend quelques coopératives communautaires de transformation de l’anacarde dans la zone couverte par le projet. Ceci représente un développement positif puisque cette entreprise ouvrira un marché pour la majeure partie des amandes transformées et facilitera également la transformation d'amandes supplémentaires pour le marché local et pour l’exportation. 4.6.5 La pomme cajou est actuellement consommée comme fruit au Ghana. De plus en plus, la pomme est transformée en divers produits, notamment en aliments pour bétail. Le CRIG est l'un des chefs de file dans le domaine de la recherche industrielle sur la production de boissons alcoolisées, jus, confiture, et aliments pour bétail. Le CRIG a également évalué la viabilité financière de ces opérations. Les résultats de ces recherches seront diffusés dans le secteur privé, en vue d’éventuelles activités de transformation industrielle. Parmi les autres domaines éventuels de transformation, citons l’extraction de baume cajou de la coque d’anacarde (CNSL). Une entreprise privée locale ghanéenne produit 12 000 litres par an d’eau-de-vie d’anacarde à partir de la pomme cajou. La tendance actuelle indique que le Ghana a le potentiel pour développer la transformation industrielle de divers produits à partir de l’anacarde, pour lesquels un marché existe déjà. 4.6.6 Prix: Les cours de l’anacarde sur les marchés internationaux sont restés relativement stables ces cinq dernières années, à environ 750 – 950 $EU/tonne pour les noix brutes et 5000-8000 $EU/tonne pour les amandes. Le prix des noix a augmenté d’environ 0,05 $EU/kg en 1994 à environ 0,63 $EU/kg en l’an 2000, tandis que le prix moyen des amandes est actuellement de 6,0 $EU/kg pour les amandes entières, 5,25 $EU/kg pour les demies amandes et 4,25 $EU/kg pour les brisures.

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4.7 Impact sur l’environnement 4.7.1 Incidence positive: Le projet a été classé dans la catégorie II, ce qui indique qu’il a une incidence négative limitée, que l’on peut pallier en incorporant des mesures spécifiques dans la conception du projet. L’introduction d’anacarde dans les systèmes culturaux et les plantations individuelles de petite taille (environ 0,9 ha) minimisera le défrichage de grandes étendues de terres, ce qui limitera les effets potentiellement négatifs pour l’environnement. L’anacarde est une culture arbustive tropicale commerciale et vivrière intéressante, qui peut pousser sur des terres peu fertiles. Elle stabilise le sol et est une source de bois de chauffe. Cette culture est souvent utilisée pour développer l’agrosylviculture. L’accroissement de couvert forestier apporté par les plantations d’anacardier aidera à alléger les pressions sur la végétation locale et à accroître la fertilité des sols (en améliorant la rétention d’humidité, la structure des sols et la teneur en substances nutritives), ce qui aidera à atténuer les effets de la sécheresse et la désertification. De plus, l'utilisation de coques d’anacarde comme carburant dans les chaudières et les fours utilisés pour la transformation réduit la nécessité de couper des arbres comme source d'énergie, ce qui à son tour réduit les pressions sur les forêts environnantes. En outre, l'utilisation de coques dans le processus de transformation évite une accumulation qui pourrait avoir un effet négatif sur l'environnement. 4.7.2 Effets négatifs: Les effets négatifs éventuels sont notamment la perte de zones naturelles et la perte de biodiversité qui en découle, ainsi qu’un risque accru de perte de récolte due aux parasites et aux maladies. L’utilisation de produits agrochimiques, si elle n’est pas correctement maîtrisée, peut entraîner des risques sanitaires pour les planteurs, par inhalation directe ou par ruissellement des eaux dans les plans d’eau locaux, ce qui pourrait affecter la qualité de l’eau potable. Par ailleurs, il peut se produire une érosion localisée du sol et une perte de fertilité résultant de changements chimiques et biologiques de la structure de sol, car la couverture morte est de plus en plus dominée par une espèce unique, ce qui altère le processus de décomposition. Des accumulations de coques d’anacarde pourraient se produire aux abords des installations de transformation si elles ne sont pas détruites, ce qui représente un risque d’incendie et réduit l’infiltration d’eau. 4.7.3 Mesures d’atténuation: Il est prévu qu’une superficie estimative de 1 500 ha de vergers vétustes sera régénérée, de sorte que cette activité du projet n’impliquera aucun défrichage de terres. Les planteurs seront encouragés à installer les 18 000 ha de nouvelles plantations sur des terres en jachères ou sur des terres non utilisées, pour éviter la concurrence avec des cultures vivrières. Le simple fait d’introduire cette espèce végétale résistante à la sécheresse qu'est l’anacardier est une mesure d’atténuation écologique. De plus, les planteurs seront encouragés à pratiquer une culture intercalaire associant cultures de rente et cultures vivrières telles que maïs, manioc et igname, pendant les trois premières années de la création des plantations, jusqu’à la couverture totale du sol, ce qui réduira substantiellement les opérations de désherbage et le risque d’incendie. 4.7.4 La formation des planteurs et des agents de vulgarisation agricole sera utilisée comme un outil stratégique pour atténuer certaines des incidences négatives éventuelles pour l’environnement. Par exemple, les planteurs et les agents de vulgarisation agricole seront formés aux techniques de conservation des ressources en eau pour minimiser le ruissellement et maximiser l’infiltration, et aux méthodes de conception de systèmes de drainage qui empêchent les résidus de produits agrochimiques d’affecter les cours d’eau en cas d’usage impropre. Les planteurs seront également formés à la bonne gestion des plantations d’anacardiers, notamment aux techniques de prévention d’incendie. La technologie de transformation de l'anacarde utilisée au Ghana est de type industrie artisanale manuelle ; les rejets de fumée sont limités et les risques professionnels connexes sont négligeables. La réhabilitation du réseau de voies de desserte nécessitera des interventions localisées, telles que remplissage des nid-de-poule, surfaçage et pose de buses et canalisations d'écoulement sur certains tronçons de routes, ce qui minimisera les effets sur la végétation. Les autres mesures d'atténuation incluront un transfert continu de connaissances des agents de

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vulgarisation agricole aux planteurs portant sur les pratiques culturales écologiques; les planteurs apprendront notamment à utiliser correctement les produits agrochimiques, à limiter la préparation des terres à la saison sèche, et à éviter de défricher des zones soumises à une forte érosion. 4.7.5 Gestion et contrôle de l'environnement: L'équipe de chercheurs du CRIG développera des programmes de protection et de production de végétaux au profit des agents de vulgarisation agricoles et des planteurs d'anacarde, qui soient conformes aux normes recommandées par l'Agence pour la protection de l'Environnement (APE). Dans toutes ses activités, le projet respectera les normes écologiques établies par l'APE. Le projet restera également en contact étroit avec l'APE pour s'assurer que cette dernière surveille les activités du projet. Aux fins de vérifications internes, l'étude préliminaire comprendra des indicateurs environnementaux essentiels pouvant permettre de contrôler, pendant et après l'exécution du projet, la viabilité écologique des opérations de développement de l'anacarde. Des informations plus détaillées concernant l'incidence du projet sur l'environnement sont présentées dans le Volume II du rapport. 4.8 Impact social 4.8.1 L'incidence sociale du projet résultera des activités de formation de groupes, et des opérations de production, de transformation et exploitation de pépinières d'anacarde. Elles généreront successivement des opportunités plus grandes en matière: a) d'emploi en zones rurales; b) de génération de revenus pour les groupes vulnérables que sont les petits planteurs et les femmes; c) de participation aux opérations génératrices de revenus collectives qui offrent des garanties; d) d'accès au crédit. Toutes ces opportunités auront pour résultat final une augmentation des revenus des ménages et une amélioration des conditions de vie en milieu rural; elles contribuent donc à la lutte contre la pauvreté. 4.8.2 Formation de groupes: Le projet aura un impact significatif sur la voix collective de la communauté, car la formation de groupes contribuera à permettre aux membres de prendre en main leurs propres besoins de développement. Dans le cadre de ce projet, les hommes et les femmes seront mobilisés et formés aux activités de production et de transformation de l'anacarde, ainsi qu'aux méthodes de comptabilité de base. Le Ghana a une longue expérience dans le domaine de la formation de groupes tant pour les hommes que pour les femmes. Par comparaison, les groupes de femmes ont remporté davantage de succès. Pour devenir membre du groupe, la femme n’a pas besoin d’avoir un garant masculin. La formation de groupes apportera les garanties nécessaires, pour l’AgDB, pour permettre aux membres les plus pauvres de la communauté, et aux femmes, d'obtenir des fonds à crédit pour la création de pépinières et de plantations d'anacarde, et l'installation d'unités de transformation. Après la mise en oeuvre du projet, ces groupes continueront à pouvoir obtenir des fonds auprès de l’AgDB et d'autres institutions de prêts qui ont une politique de crédit basée sur les prêts aux groupes ou la garantie par les pairs. 4.8.3 Production: Les activités agricoles dans la zone couverte par le projet sont classées comme étant soit masculines soit féminines. Selon cette classification, quelque 30% des activités associées à la culture de l'anacarde seraient féminines. Pour une plantation d'anacarde de 0,9 hectare (de plus de 4 ans), il faudra 40 personnes/jour par an de travail pour l'entretenir (désherbage) et pour récolter les noix, ce qui se traduit par 12 personnes/jour par an, par parcelle, de main-d'œuvre féminine. La récolte se fait à une époque où il y a peu ou pas d'activités pour les autres cultures. Les planteurs ne seront donc pas confrontés à une charge de travail supplémentaire pendant les périodes de pointe où les activités agricoles familiales battent leur plein. Ainsi, le calendrier de cette activité principale est-il favorable aux planteurs, en particulier aux les femmes qui doivent assumer de multiples rôles au niveau de la production et du ménage.

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4.8.4 Transformation: Les femmes ont montré un réel désir de travailler et d'acquérir des parts dans les installations de transformation existantes, comme le montre le pourcentage élevé (70%) de femmes employées. Le projet encouragera la propriété féminine, de manière à ce qu'au moins 50 % des unités de transformation nouvellement établies soient la propriété de coopératives de femmes. Si l'on en croit les discussions avec les femmes qui travaillaient dans les unités pendant la préparation de ce projet, les emplois créés dans les unités ont leur faveur par rapport aux travaux lourds associés avec les activités liées à la production agricole. Ces emplois procurent donc une bonne activité génératrice de revenus pour les femmes des communautés rurales. Les femmes qui ont participé aux discussions ont également indiqué que le revenu est utilisé pour acheter de la nourriture pour leur famille, payer la scolarité des enfants et faire face aux frais médicaux pour la famille. 4.8.5 Pépinières: Actuellement, la majorité des pépinières du pays sont exploitées par des femmes, qui possèdent environ 60 % des pépinières et constituent 80 % du personnel. Les pépinières actuelles produisent des jeunes plants d'arbres fruitiers (manguiers) et d'essences forestières (teck, eucalyptus) et des semences pour l'horticulture (plantes ornementales). Cette expérience, combinée à un intérêt croissant pour les exploitations d'anacarde, et à la forte demande de plants d'anacardier qui en découle, sera une source d’avantages additionnels pour les femmes pépiniéristes, donc une source d'emplois. 4.9 Coût 4.9.1 Le coût total du projet, les provisions pour dépassement des quantités et hausse des prix, est de 11,54 millions d’UC. La composante en devises est de 8,69 millions d’UC, soit 75,3 % du coût total du projet. Les coûts en monnaie locale est de 2,85 millions d’UC. Le tableau 4.1 ci-dessous présente un résumé des coûts par composante et le tableau 4.2 les coûts par catégorie de dépenses.

Tableau 4.1: Résumé des coûts du projet par composante % en % du (en milliers de

Cedis) (en milliers

d’UC) Devises coûts

de base M. L. Devises Total M.L. Devises Total total 1. Développement Production 4 414 019 12 115 190 16 529 209 933 2 560 3 492 73 33 2. Vulgarisation et Formation 2 101 359 3 278 380 5 379 739 444 693 1 137 61 11 3. Crédit 3 753 208 15 076 079 18 829 287 793 3 186 3 979 80 38 4. Gestion du projet & AT 2 207 279 6 578 136 8 785 414 466 1 390 1 856 75 18Total Coûts de base 12 475 864 37 047 785 49 523 648 2 636 7 828 10 464 75 100 Dépassement des quantités 1 021 519 2 954 417 3 975 936 216 624 840 74 8 Hausse des prix - 1 099 159 1 099 159 0 232 232 100 2COÛT TOTAL DU PROJET 13 497 382 41 101 361 54 598 744 2 852 8 687 11 536 75 110

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Tableau 4.2: Résumé des coûts du projet par catégorie de dépenses

% en (en milliers de

Cedis) (en milliers d’UC) devises

M.L. Devises Total M.L. Devises Total I. Coûts d’Investissement A. Travaux de génie civil 11 832 5 930 482 5 942 314 3 1 253 1 256 100 B. Véhicules et Vélomoteurs - 1 736 697 1 736 697 0,0 367 367 100 C. Equipement 47 328 4 754 188 4 801 516 10,0 1 005 1 015 100 D. Intrants et fournitures - 189 175 189 175 0,0 40 40 100 E. Formation du personnel 181 928 1 067 535 1 249 464 38 226 264 85 F. Formation des bénéficiaires 543 324 2 314 950 2 858 274 115 489 604 81 G. Etudes, Enquête, Evaluations 14 198 198 304 212 502 3 42 45 93 H. Assistance technique (long

terme) - 4 524 547 4 524 547 0,0 956 956 100

I. Services de consultant (court terme)

41 649 229 943 271 591 9 49 57 85

J. Autres Contrats de Services 4 023 134 133 138 156 0,9 28 29 97 K. Crédit 3 753 208 15 076 079 18 829 287 793 3 186 3 979 80 Total Coûts d’Investissement 4 597 490 36 156 033 40 753 523 971 7 640 8 611 89 II. Charges récurrentes A. Salaires et indemnités 4 353 977 712 261 5 066 239 920 150 1 070 14 B. Equipement E&E 2 291 031 121 278 2 412 309 484 26 510 5 C. Véhicules & Vélomoteurs E&E 14 198 58 213 72 412 3 12 15 80 D. Déplacements et Logement 1 219 167 - 1 219 167 258 0,0 258 - Total Charges récurrentes 7 878 374 891 752 8 770 126 1 665 188 1 853 10Total COÛTS DE BASE 12 475 864 37 047 785 49 523 648 2 636 7 828 10 464 75 Dépassement des quantités 1 021 519 2 954 417 3 975 936 216 624 840 74 Hausse des prix - 1 099 159 1 099 159 0 232 232 100Coût total du projet 13 497 382 41 101 361 54 598 744 2 852 8 684 11 536 75

4.9.2 Initialement, tous les coûts ont été calculés en dollars américains avant d'être convertis en unités de compte (UC). Les tarifs unitaires pour les biens et services acquis localement ont été calculés sur base des coûts pratiqués en mars 2000 au Ghana. Une provision pour dépassement de quantité de 10%, a été appliquées aux postes des travaux de génie civil, des biens à acheter, de la formation. Etant donné que le taux d'inflation intérieure au Ghana est élevé pour le moment, les postes de coûts en monnaie locale ont été adoptés en devises, avec un taux de 2,5% appliqué pour les provisions pour hausse des prix. Ceci est l'estimation la plus récente de l'augmentation prévue des prix mondiaux, tels que reflétés par le MUV. Compte tenu du niveau d'inflation, les postes de biens à importer, tous les postes de coûts à l'exception du crédit et des salaires ou des postes liés à la rémunération ont été majorés d’une provision pour hausse des prix. 4.10 Sources de financement 4.10.1 Le projet sera financé par le Fonds africain de développement (FAD) et le Gouvernement du Ghana (GDG). Les ressources du FAD couvriront 100 % des coûts en devises (8,69 millions d’UC) et 42,2% (1,20 million d’UC) des coûts en monnaie locale relatifs aux composantes génie civil, équipement, véhicules, activités de recherche, et formation des pépiniéristes, planteurs et transformateurs. Le financement total du FAD atteindra 9,89 millions d’UC, équivalant à 85,7 % du coût total du projet. La contribution du gouvernement au projet sera de 1,65 million d’UC (équivalant à 14,3% du coût total du projet). Le tableau 4.3 ci-dessous présente un résumé des sources de financement.

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Tableau 4.3: Sources de financement des coûts en monnaie locale et des coûts en devises (en milliers d’UC)

SOURCE Devises % Monnaie

locale % Montant total %

Fonds africain de développement 8 684,4 100,0 1 204,2 42,2 9 888,6 85,7 Gouvernement - - 1 647,7 57,8 1 647,7 14,3Total pour le Projet 8 684,4 75,3 2 851,9 24,7 11 536,3 100,0

4.10.2 La contribution du gouvernement couvrira les frais de locations de bureaux et d'installations pour la cellule de gestion du projet (CGP) et les bureaux régionaux et les bureaux de district qui seront impliqués dans l'exécution du projet, ainsi que les charges récurrentes associées à ces bureaux régionaux et aux bureaux de district.

Justification du financement par le FAD des coûts en monnaie locale

4.10.3 Au cours de la dernière décennie, le Ghana a consenti d'importants efforts pour atteindre un développement durable en général et mobiliser des ressources extérieures et intérieures pour financer ses activités de développement. En outre, depuis 1983, le gouvernement a engagé d'importantes réformes économiques globales pour stabiliser et libéraliser l'économie. Ce programme est financé en partie par le Groupe de la Banque. 4.10.4 Le système financier est, ces derniers temps, soumis à de fortes pressions dues à la chute des cours mondiaux du cacao et de l'or, les deux principales sources de recettes en devises du Ghana, conjuguée à la hausse des prix des produits pétroliers. L'impact négatif de ces développements a été aggravé par la chute brutale des flux de l'aide extérieure et du recouvrement des recettes. Le déficit budgétaire global est passé de 6,3 % en 1998 à 6,5% en 1999, et le solde primaire intérieur a chuté de 3,8% du PIB en 1998 à 2,3% en 1999. C'est pourquoi il ne serait pas prudent que le Gouvernement ait recours à des emprunts locaux du fait du niveau élevé de la dette intérieure et de l'effet d'éviction qui ferait dérailler son programme de réformes en cours. 4.10.5 Le Gouvernement a pris diverses mesures pour améliorer ses performances fiscales. Il a notamment créé un comité central des recettes (pour améliorer l'administration fiscale), mis en place un cadre de dépenses à moyen terme qui a rationalisé les dépenses, adopté des mesures de recouvrement de recettes dont le renforcement des procédures liées au recouvrement des recettes, le renforcement du programme de vérification et la réintroduction de la taxe sur la valeur ajoutée. Avec le temps, ces mesures devraient améliorer les finances publiques et permettre, en fin de compte, de financer sur ses fonds propres les coûts en monnaie locale des activités du projet. 4.10.6 Le FAD finance une partie des coûts en monnaie locale, qui s'élève à 24,7% du coût total du projet, étant donné que le gouvernement ne pourrait pas supporter la charge totale des coûts liés au fonctionnement et à l'entretien, aux activités de recherche et de formation et aux activités de formation de groupes de bénéficiaires. 5. EXECUTION DU PROJET 5.1 Organe d'exécution Une cellule de gestion du projet (CGP), créée au sein de la Direction des services des cultures du MOFA sera chargée de l'exécution du projet. Le personnel de la CGP comprendra un directeur du projet nommé par le MOFA, assisté d'un personnel technique recruté localement : un

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agronome/horticulteur, un économiste agricole, un comptable et un expert en transformation et commercialisation. Le Gouvernement fournira le personnel d'appui, qui comprendra une secrétaire, un agent comptable, des chauffeurs et des plantons. Un spécialiste de l'anacarde sera recruté au niveau international pour aider la CGP. Les qualifications et l'expérience du directeur de projet et des autres membres du personnel d'encadrement de la CGP devront recevoir l'approbation préalable du FAD. Dans chaque district, le directeur de l'agriculture du district assisté par des responsables du système de gestion de l'information et des agents de vulgarisation agricole assurera l'exécution du projet sur le terrain au sein de la structure décentralisée du MOFA. 5.2 Dispositions institutionnelles 5.2.1 Comité directeur du projet: Pour des raisons de viabilité, le projet dépendra de l’actuel comité directeur créé par le projet développement de cultures vivrières, présidé par le vice-ministre du MOFA et assisté du Directeur de la CSD. D'autres membres représentant les partenaires de l'industrie de l'anacarde, notamment les planteurs, les ONG et le CRIG, seront nommés par le comité directeur actuel. Le directeur de projet fournira des services de secrétariat au comité directeur pour le projet anacardier. Le Fonds exigera que le gouvernement prouve que de nouveaux membres ont été adjoints au comité directeur, et que celui-ci a officiellement été chargé de superviser les activités du projet. 5.2.2 Le Comité directeur se réunira une fois par trimestre, et assurera la direction globale de l'exécution du projet. Le Comité directeur a) examinera et approuvera le programme de travail annuel soumis par la CGP; b) discutera et résoudra toutes les questions régionales liées à l'industrie de l'anacarde en général; c) trouvera une solutions aux contraintes inter-agences et facilitera l'exécution du projet; d) conseillera le Gouvernement, sur la nécessité d'un changement de politique, en particulier en ce qui concerne le crédit aux petits planteurs; et e) examinera les rapports sur l’état d'avancement du projet, y compris les rapports S&E, de la CEP. 5.2.3 Structure décentralisée d'exécution: Sur le terrain, l'exécution du projet sera réalisée par les RADU et les DADU dans chacun des districts de la zone couverte par le projet. L'équipe de gestion au niveau régional comprendra le responsable des systèmes d’information de gestion régionaux, le responsable du suivi et de l'évaluation, et les 24 agents de vulgarisation agricole. Au niveau national, un chef du suivi et de l’évaluation du PPMED sera responsable de la supervision directe des activités du projet. Les commissions agricole et economique au sein des assemblées de district fourniront les directives de politique au niveau des districts. 5.2.4 L’AgDB a été sélectionnée pour gérer le plan de crédit du projet. L’AgDB a la capacité nécessaire pour gérer le crédit, comme le montre sa gestion satisfaisante de trois lignes de crédit du Groupe de la Banque, suivie par l'approbation en 1999 d'une quatrième ligne de crédit. L’AgDB a également bénéficié d'un soutien institutionnel, dans le cadre de lignes de crédit financées par la Banque, ce qui a permis une hausse du taux de recouvrement des prêts et une augmentation de son actif, de ses dépôts, des fonds des actionnaires, de la rentabilité, ainsi qu'une amélioration de ses ratios prudentiels. 5.2.5 Un accord de rétrocession sera signé entre le gouvernement et l’AgDB portant sur les fonds du crédit, à des conditions acceptables pour le Fonds. Cet accord stipulera en détail les modalités du crédit. En termes généraux, les fonds prévus dans le cadre du plan de crédit ne seront mis à la disposition que des principaux bénéficiaires que sont les petits producteurs et transformateurs, en tant qu'opérateurs individuels ou en tant que groupes (créés dans le cadre du projet), aux taux d’intérêt du marché, qui varient actuellement entre 30 et 40 % pour les cultures arbustives et l'agrotransformation. L’AgDB s'appuiera sur les directives existantes pour que le crédit parvienne

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effectivement aux utilisateurs finals. En ce qui concerne les groupes de planteurs créés, dont 40 % devraient être destinés aux femmes, le système de prêt collégial sera utilisé pour les garanties. 5.2.6 L’AgDB utilisera les fonds du crédit affectés à l'achat de semences pour octroyer des crédits à une/des entreprise(s) privée(s) de semences du Ghana, pour l’importation des semences d'anacarde auprès de sources recommandées par la CGP. A leur tour, les entreprises de semences distribueront les semences aux planteurs, dans les dix districts figurant dans le plan de crédit, avec une garantie de l’AgDB. 5,3 Calendrier d'exécution et de supervision 5.3.1 Calendrier de supervision : La supervision courante du projet sera assurée par la CGP. Le plan de travail et le budget annuels seront soumis trois mois avant le début de chaque année, pour que le FAD puisse les examiner et les approuver avant l'exécution. Le Comité directeur convoquera des réunions trimestrielles pour veiller à ce que les plans de travail et les calendriers d'acquisition soient réalisés comme prévu. 5.3.2 Le FAD supervisera le projet au moins une fois par an, pour évaluer l'avancement de l'exécution du projet et discuter, avec la CGP, le MOFA, l’AgDB, les bénéficiaires, les autres fonctionnaires et partenaires, des résultats, problèmes et contraintes liés aux activités, et des modifications éventuelles nécessaires. Une évaluation à mi-parcours aura lieu la quatrième année de l'exécution du projet. Une mission d'évaluation finale sera menée à la fin de la sixième année. 5.3.3 La CGP supervisera toutes les activités du projet, y compris toutes les activités qui devront être réalisées par les entrepreneurs, les consultants, les producteurs et les transformateurs d'anacarde. Elle adressera un rapport trimestriel au comité directeur du projet présentant tous les aspects du projet, et notamment les aspects financiers, et l'avancement des activités du projet, sur la base des rapports remis par les responsables S&E. La CGP préparera également un rapport d'achèvement du projet reprenant tous les aspects du projet, y compris les résultats, les contraintes, les problèmes et les enseignements tirés à la fin de la période d'exécution du projet. 5.3.4 Calendrier d'exécution : Le projet sera réalisé sur une période de six ans, à compter de mai 2001. Au cours de la première année (2001), les activités comprendront: a) la mise sur pied de la CGP et la nomination de membres au comité directeur du projet; b) le recrutement du spécialiste de l'anacarde et des assistants techniques nationaux; c) l'exécution des préparatifs nécessaires pour commencer les travaux sur l'enquête préliminaire; d) la préparation d'un plan détaillé d'exécution des calendriers de formation des agents de vulgarisation agricole, des chercheurs, des producteurs et des transformateurs d'anacarde, et des pépiniéristes. Au cours du second trimestre de la première année, la CGP préparera les dossiers d'appel d'offres pour l'acquisition des biens et de services, et préparera la mission chargée de trouver et d'importer des semences d'anacarde à haut rendement. La CGP collaborera avec l’AgDB pour identifier une entreprise de semences privée, qui importera et distribuera les semences d'anacarde dans les districts sélectionnés. 5.3.5 Au cours de la deuxième année (2002), la mobilisation des planteurs pour les 4 500 premiers ha de nouvelles plantations d'anacarde à créer au début de la saison des pluies sera terminée avant les mois de mars-avril 2002. La CGP collaborera également avec la direction des routes de desserte pour l'identification des routes et le développement d'une conception et de spécifications techniques ainsi que la supervision des entrepreneurs impliqués dans les interventions localisées sur le réseau de voies de desserte. Cette même année, la ligne de crédit sera accessible pour les planteurs et les transformateurs. De plus, le projet facilitera la formation d'une association nationale de l'anacarde qui rassemblera tous les groupes d'acteurs du secteur, y compris les associations de planteurs, de transformateurs, et d'exportateurs.

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5.3.6 En l'an 2005, le développement des 18 000 ha sera terminé. Quelque 4 500 ha seront plantés en moyenne chaque année. Aucune nouvelle plantation n’est prévue pour 2006, afin de donner le temps à la CGP d'identifier ses activités de suivi et d'évaluation des opérations du projet. Le détail du calendrier d'exécution est présenté à l'annexe 3. 5.4 Modes d'acquisition des biens et services 5.4.1 Toutes les acquisitions de travaux, biens et services de consultant financés par le FAD se feront conformément aux “Règles de procédures pour l'acquisition des biens et travaux” de la Banque ou aux “Règles de procédure pour l'utilisation de consultants", en fonction des dossiers types d'appel d'offres de la Banque. Le tableau 5.1 ci-après présente un résumé des modalités d'acquisition dans le cadre du projet. 5.4.2 La CGP sera chargée de toutes les acquisitions du projet, y compris le choix des consultants. Au démarrage du projet, elle établira un plan d'acquisitions consolidé qui stipulera les contrats, la valeur, ainsi que les méthodes et le calendrier d'acquisition, pour toutes les activités d'acquisition.

5.4.3 Travauxs : Une dizaine de contrats sera passée pour les travaux de point à temps et de réhabilitation des 200 km de routes de desserte. Le coût total des contrats relatif à ces travaux y compris les provisions pour dépassement des quantités, est estimé à 1,5 million d’UC. Du fait que les routes de desserte se trouvent éparpillées dans la zone couverte par le projet, il est peu probable que les contrats attirent la participation d'entrepreneurs internationaux. C'est pourquoi, il est préférable d’adopter la procédure d'appel d'offres national (AON). La même procédure d'AON sera utilisée pour attribuer le contrat évalué à 0,029 million d’UC pour l'extension du laboratoire à Bole. Le projet collaborera étroitement avec la direction des routes de desserte, qui préparera les spécifications techniques et la supervision des travaux pour les travaux localisés d'amélioration des voies de desserte ainsi que pour l'extension du laboratoire CRIG à Bole. 5.4.4 Biens : Deux contrats seront attribués pour l'acquisition de véhicules, à savoir un tracteur (1), des vélomoteurs (50), des fourgonnettes (5), et des breaks 4X4 (4). Le coût total de ces contrats sera de 0,416 million d’UC. L'acquisition se fera par voie d’appel d'offres international (AOI). 5.4.5 Divers types d'équipement seront nécessaires pour l'exécution des activités du projet. Cela ira de la bureautique à l'équipement pour l'équipe de recherche. Pour la majeure partie de l'équipement de recherche (1,16 million d’UC), l'acquisition se fera par voie d’appel d'offres national (AON). L'équipement de laboratoire est en grande partie disponible tout de suite car existe en stock au Ghana. Etant donné que ce type d'équipement répond à des spécifications standards, et qu'il y a de nombreux concessionnaires de fournisseurs étrangers qualifiés pour garantir des prix compétitifs, l'acquisition se fera par voie de consultation de fournisseurs à l’échelon national. Une sélection de fourniture de laboratoire, d'une valeur de 0,047 million d'UC, sera acquise par voie d’appel d’offres national dans le cadre d'un contrat.

5.4.6 Services de consultant : Le recrutement d'un conseiller technique supérieur au niveau international (48 personnes - mois), chargé de conseiller le directeur de projet, se fera par la procédure de la liste restreinte. L'assistant technique recruté à l’échelon national (240 personnes - mois) pour la CGP sera également recruté par la méthode de la liste restreinte. De même, l'acquisition des services de consultante à court terme (135 personnes - mois), dans divers domaines

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de spécialisation, notamment la vérification, se fera par la méthode de la liste restreinte, et la procédure de sélection qui combine les préoccupations concernant la qualité technique aux considérations de prix. 5.4.7 Crédit : Le gouvernement rétrocédera un crédit d'un montant de 4,2 millions d’UC à l’AgDB, à des conditions acceptables pour le FAD. L’AgDB utilisera ses directives en vigueur en matière de décaissement pour l’octroi de prêts aux petits opérateurs de l'industrie de l'anacarde. Les prêts seront utilisés pour permettre aux opérateurs de se procurer les intrants nécessaires au développement des plantations d'anacarde et l'équipement de transformation, et pour construire les installations de stockage et se doter de fonds de roulement. 5.4.8 Avis général de passation de marchés (AGPM) et procédures d'examen des dossiers: Un avis général de passation de marchés sera émis pour publication dans le Development Business des Nations Unies, après approbation par le Conseil d'administration de la proposition de prêt. Les documents suivants sont soumis à l'examen et l'approbation du Fonds avant promulgation i) avis spécifiques d'acquisition, ii) dossiers d'appel d'offres ou demandes de propositions de prix à des consultants iii) rapports d'évaluation des offres ou rapports d'évaluation des propositions de prix des consultants, et iv) projets de contrats.

Tableau 5.1: Modes d'acquisition des biens et services (en milliers d'UC) Achat Fin. int CATÉGORIES DU PROJET AOI AON Local Liste restr. AgDB Autre N.B.F. Total A. TRAVAUX GENIE CIVIL Bâtiments - 29,1 - - - - - 29,1 Infrastructures - 1 457,7 - - - - - 1 457,7 B. BIENS 1. Véhicules 416,0 - - - - - - 416,0 2. Equipement 229,7 899,0 21,9 9,9 1 160,5 3. Matériaux 70,8 70,8 C. Assistance technique 528,0 523,6 1 051,6 D. Services de consultante - - - 89,9 - - - 89,9 E. TRG, Tournées étude, Attach. Conf.

96,4 883,5 979,9

F. Autres Coûts - - - - - 30,5 - 30,5 G. Frais de fonctionnement Salaires - 64,2 - - - 77,1 725,6 866,9 (725,6) (725,6) Exploitation et entretien - 10,3 17,8 - - 254,8 922,1 1 205,0 (0,0) (922,1) (922,1) H. Crédit - - - - 4 178,5 - - 4 178,5 TOTAL 1 173,7 2 531,1 39,7 709,9 4 178,5 1 255,8 1 647,7 11 536,3

- (0,0) - (0,0) (0,0) (0,0) (1 647,7) (1 647,7)________________________________ Note: Les chiffres entre parenthèses sont les sommes respectives fournies par le Gouvernement du Ghana

5.5 Modes de décaissements 5.5.1 Les tableaux 5.2 et 5.3 ci-dessous présentent le calendrier de dépenses par composante et par source de financement respectivement. Le gouvernement ouvrira un compte libellé en devises auprès d'une banque acceptable pour le FAD au nom du Projet de développement de la production d’anacarde. Ce compte ne sera utilisé que pour les besoins du prêt et ne sera mélangé ni aux fonds de contrepartie ni à aucun autre fonds. Aucun découvert ne sera autorisé sur le compte. Les fonds versés sur ce compte spécial seront déposés sur un compte rémunéré, et le revenu pourrait être utilisé par l'emprunteur pour faire face aux frais financiers liés à la tenue du compte. Le compte sera géré par la CGP conformément aux procédures du FAD, avec un dépôt initial équivalant à quatre mois de dépenses.

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Tableau 5.2: Calendrier des dépenses par composante Totaux y compris aléas et imprévus (en milliers d’UC) 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Total 1. Développement de la

production 515,9 1 363,8 667,9 682,8 584,2 181,9 3 996,5

2. Vulgarisation et formation 213,6 253,5 176,4 255,8 259,9 148,1 1 307,3 3. Crédit 315,5 1 200,5 662,9 736,1 738,4 525,1 4 178,5 4. Gestion du projet & AT 456,0 350,7 382,6 412,7 275,7 176,4 2 054,0Coût total du projet 1 501,0 3 168,4 1 889,8 2 087,4 1 858,3 1 031,5 11 536,3 Tableau 5.3: Calendrier des dépenses par source de financement Totaux y compris aléas et imprévus (en milliers d’UC) Source 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Total Fonds africain de développement 1 200,5 2 892,7 1 631,0 1 803,5 1 580,5 780,3 9 888,6 Gouvernement 300,5 275,6 258,7 283,9 277,7 251,2 1 647,7Coût total DU PROJET 1 501,0 3 168,4 1 889,8 2 087,4 1 858,3 1 031,5 11 536,3 5.5.2 Le Gouvernement ouvrira également un compte en cedis auprès d'une banque acceptable pour le Fonds. Ce compte sera utilisé pour recevoir les fonds de contrepartie. Le compte en cédis sera également géré par la CGP. La méthode de paiement direct des décaissements sera utilisée pour les travaux de génie civil, l'assistance technique, la formation et les études, tandis que la méthode des Fonds renouvelables sera utilisée pour les décaissements de fonds destinés à la formation, la bureautique, les allocations, et autres charges récurrentes. 5.6 Suivi et évaluation 5.6.1 Le suivi et l'évaluation (S&E) constitueront un outil de gestion important pour évaluer avec efficacité l'avancement des activités du projet, identifier les problèmes et contraintes essentiels, et apprécier les nouvelles opportunités. Les activités de suivi et d'évaluation comprendront a) une étude préliminaire; b) un contrôle continu; c) une évaluation à mi-parcours; et d) un rapport d'achèvement de projet. Le PPMED sera responsable de cette activité. Un atelier de démarrage constituera un forum permettant aux bénéficiaires de participer au projet avant le début de l'exécution. L'atelier contribuera également à faire connaître encore davantage le projet, et donnera l'occasion d'une étroite collaboration avec les bénéficiaires et les autres acteurs sur les objectifs du projet et les modalités d'exécution. 5.6.2 Des consultants locaux seront engagés à court terme, au début du projet, pour réaliser une étude préliminaire dans tous les districts participant au projet. Cette étude sera axée sur une approche participative. Elle identifiera, entre autres facteurs, les indicateurs clés pour mesurer l'impact du projet et fournira les données sur la base desquelles les activités spécifiques du projet seront évaluées par rapport aux objectifs du projet. Parmi les indicateurs clés, il faut noter la croissance économique générale au niveau des districts, les changements intervenus dans les niveaux de revenus des bénéficiaires primaires, le taux de participation des femmes aux activités génératrices de revenus et les niveaux de production agricole dans les districts. 5.6.3 Un contrôle continu des activités du projet sera effectué pour évaluer l'avancement du projet, en fonction des paramètres identifiés dans l'étude préliminaire. Cette activité sera réalisée par l'unité de suivi et d'évaluation du PPMED, en collaboration avec les Unités régionales de développement agricole (RUDA) et les Unités de district de développement agricole (DUDA). Ensemble, ces unités formeront le réseau de soutien permettant de diffuser l'information technique et de recueillir les réactions des planteurs. Seront directement impliqués dans le contrôle continu

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des activités du projet les agents de suivi et d'évaluation (S&E) et les Responsables des systèmes d’informatique de gestion (SIG) au niveau régional, ainsi que les Responsables SIG au niveau des districts. 5.6.4 Une évaluation à mi-parcours sera réalisée au cours de la troisième année de l'exécution du projet. Cette évaluation aura pour objectif d'évaluer les progrès accomplis par rapport aux objectifs fixés et de recommander d'éventuelles modifications de la portée du projet pour le reste de la durée du projet. Des consultants seront recrutés pour l'évaluation à mi-parcours. Un atelier à mi-parcours sera organisé pour donner la possibilité aux bénéficiaires et au personnel du projet de collaborer et de se consulter à propos des activités du projet en cours. 5.6.5 Dans les trois mois avant la fin du projet, un Rapport d'Achèvement de Projet (RAP) sera rédigé par la CGP. Ce rapport sera révisé par le MOFA et le Comité directeur du projet avant d'être soumis au FAD. Le RAP servira de base pour le RAP du FAD. Un atelier de fin de projet sera organisé pour les bénéficiaires et le personnel du projet, pour permettre une réflexion sur les résultats obtenus et les contraintes rencontrées, et évaluer les performances du projet par rapport à ces objectifs. 5.7 Etablissement de rapports financiers et d'audit. 5.7.1 La CGP tiendra des comptes séparés et fiables pour le projet et utilisera des systèmes d'audit qui permettent de garder la trace et de rendre compte de toutes les transactions financières. Ces dossiers et comptes-rendus incluront des comptes de rentrées et dépenses pour chaque année, des états comptables cumulés depuis l'entrée en vigueur du prêt et un résumé des remboursements demandés sur le relevé des dépenses. Les états financiers annuels seront compilés par la CGP. Au niveau des districts, les responsables SIG présenteront des rapports trimestriels et annuels à la CGP qui enregistrera tous les mouvements sur les comptes pour la période, les acquisitions physiques effectuées sur les dépenses, et les résultats des actions de suivi et évaluations. 5.7.2 La CGP sera chargée de soumettre, en temps voulu, les états financiers annuels à la vérification de vérificateurs indépendants possédant les qualifications requises et acceptables pour le FAD. Une vérification séparée sera entreprise concernant l'utilisation et l'application de la composante crédit. Une fois vérifiés, les états financiers de l'exercice budgétaire précédent seront soumis au FAD avant le 30 juin de l'année suivante. 5.7.3 Les Unités de développement de district soumettront à la CGP des rapports sur l’état d'avancement trimestriels et annuels couvrant les activités entreprises, les progrès réalisés, les comptes, les acquisitions physiques, les résultats des actions de suivi et évaluations, les problèmes et les contraintes. Sur la base des informations présentées dans les rapports sur l’état d'avancement, la CGP compilera les rapports trimestriels et annuels. Des copies de ces rapports seront soumises au FAD pour examen dans les deux mois à compter de la fin de la période visée. Les rapports annuels devront parvenir au FAD pour examen avant la fin du mois de mars de chaque année. 5.8 Coordination de l'aide Le projet est conforme aux dispositions du programme d'investissement dans le secteur des services agricoles (Agriculture Services Sector Investment Programme - AgSSIP). Dans le cadre de l'AgSSIP, il existe un mécanisme de coordination des donateurs pour toutes les organisations de bailleurs de fonds bilatérales et multilatérales qui apportent un soutien au secteur agricole. Les réunions consultatives des donateurs se tiennent sous les auspices de la FAO. Les réunions de la commission mixte de coordination des donateurs sont convoquées chaque trimestre, ou lorsque cela s'avère nécessaire. Les agences représentées sont les suivantes: Banque mondiale, CIDA, DFID,

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GTZ, AFD, FAO, FIDA et JICA. Au cours de la mission de préparation du projet, le projet a été discuté en détail avec les donateurs, lors d'une réunion mixte de l'AgSSIP. Ensuite, au cours de la mission d'évaluation, le projet a à nouveau été discuté avec les donateurs, au cours de réunions organisées séparément. Les consultations avec les donateurs bilatéraux et multilatéraux se poursuivront pendant l'exécution du projet, au cours de réunions de consultation des donateurs. 6. DURABILITE ET RISQUES DU PROJET 6.1 Charges récurrentes 6.1.1 Le total des charges récurrentes dans le cadre du projet s'élève à 2,0 millions d’UC. Les postes de dépenses prévus dans le financement FAD comprennent les frais de fonctionnement de la CGP, les frais de fonctionnement et entretien d'équipement aux niveaux régional et à l’échelon de district, et du CRIG, et les indemnités de travail sur place, estimés à 0,396 million d’UC. La répartition année par année des contributions du FAD et du gouvernement aux dépenses de fonctionnement, présentée au tableau 6.1 ci-dessous, fait apparaître une tendance à la baisse. Les charges récurrentes supplémentaires pour le projet sont peu élevées puisque le projet se contente d'ajouter une culture aux responsabilités des vulgarisateurs, du S&E, du SIG, et à la Direction des Services des cultures. A la fin de l'exécution du projet, les départements qui participent à l'exécution du projet assureront la coordination des diverses activités, dans le cadre de leurs dépenses courantes actuelles. Ces départements assumeront leurs rôles respectifs au niveau de la formation, de l'entretien des voies de desserte, de la recherche et de la vulgarisation vers les planteurs et les transformateurs. Les activités de S&E des investissements consentis dans le cadre du projet (parcelles d'anacarde et unités de transformation) seront également intégrées dans les activités régulières du MOFA. Ces activités continueront à être menées par les responsables S&E aux niveaux national, régional et de district, comme prévu dans l'organigramme du MOFA. Les charges récurrentes liées à la production, la transformation et l'exploitation de pépinières sont assumées par le secteur privé, les bénéficiaires. Tableau 6.1: Calendrier des charges récurrentes par source de financement Totaux y compris les aléas et imprévus (en milliers d'UC) Source 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Total Fonds africain de développement

60,8 71,4 71,1 68,9 65,9 58,0 396,1

Gouvernement du Ghana 289,5 275,6 258,7 283,9 277,8 251,2 1 636,7Coût total du projet 350,3 347,0 329,8 352,8 343,7 309,2 2 032,8 6.1.2 Les charges récurrentes liées aux réparations et au surfaçage des voies de desserte sont celles de la direction des routes dans la préparation des contrats et des dossiers d'appel d'offres pour la passation des marchés. Ceci relève déjà de la responsabilité de la direction des routes et n'entraînera aucuns coûts supplémentaires à la fin de l'exécution du projet. Dans la composante recherche, des charges récurrentes supplémentaires seront encourues pour le fonctionnement et l'entretien de l'équipement, le tracteur, et la pépinière de clonage, de même que des coûts de fonctionnement et d'entretien liés à l'extension du laboratoire au site Bole Research. Au niveau des districts, le Gouvernement assumera la charge des coûts supplémentaires liés aux vignettes pour les vélomoteurs. 6.2 Durabilité du projet 6.2.1 Le choix d'une approche participative producteurs/transformateurs régie par la demande, dans le cadre de laquelle les planteurs et les transformateurs potentiels demanderont des services et

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participeront ensuite à leur exécution, garantira la propriété pour les bénéficiaires et la viabilité des activités du projet. L'approche participative sera adoptée pendant tout le processus d'exécution. Les prix à la production relativement avantageux (6 $EU/kg) donnent actuellement un rendement marginal des plus élevés pour les produits agricoles. Aussi, les revenus additionnels substantiels que les producteurs réaliseront en augmentant la zone cultivée et la productivité par parcelle constitueront-ils une incitation pour les planteurs à continuer à bien entretenir leurs plantations d'anacarde. La continuité des activités du projet après l'achèvement du projet est garantie puisque avant la fin de l'exécution, planteurs, pépiniéristes et transformateurs auront acquis une grande somme de connaissances et compétences sur la culture, la gestion, et la transformation de l'anacarde. De plus, les notions de comptabilité que les divers cours dispensés dans le cadre du projet ont permis d’avoir rendu les bénéficiaires aptes à gérer les exploitations de manière financièrement viables. 6.2.2 Fourniture de matériel végétal: Le projet améliorera la fourniture de matériel végétal à haut rendement. Dans le même temps, au niveau local, la connaissance technique et les compétences en matière de multiplication, greffes et régénération des vergers seront également renforcées. Les planteurs ayant rapidement à leur disposition du matériel végétal à haut rendement, la production d'anacarde connaîtra une montée en flèche. Les activités du projet visant à apporter un soutien institutionnel au CRIG renforceront sa capacité de mener des recherches dans d'autres domaines, notamment la protection phytosanitaire. De la même façon, le soutien institutionnel aux services de vulgarisation contribuera à la viabilité des activités de production, puisque les producteurs d'anacarde bénéficieront de services continus. 6.2.3 Routes de desserte: L'amélioration du réseau routier dans la zone couverte par le projet et l'entretien régulier des routes de desserte prévu dans le projet grâce au Fonds routier mis en place par le gouvernement facilitera les déplacements intercommunautaires et les activités sociales. Ceci garantira un passage pendant toute l'année et donc l'évacuation des produits vers les marchés. 6.2.4 Mobilité des agents de vulgarisation agricole: Les vélomoteurs achetés avec les ressources du projet seront vendus aux agents de vulgarisation agricole. Les utilisateurs seront donc totalement propriétaires des vélomoteurs. Cette pratique favorise l'entretien correct des vélomoteurs et garantira, par ricochets, la viabilité du soutien aux services de vulgarisation au profit des planteurs bénéficiaires. Le produit de la vente des vélomoteurs sera utilisé pour constituer une caisse d’avances renouvelables qui permettra l'octroi de prêts pour l'achat de nouveaux vélomoteurs pour les agents de vulgarisation. 6.2.5 Groupes : Le Ghana possède une longue expérience en matière de formation de groupes. Il est courant, dans les zones rurales, que les membres d'une communauté se regroupent autour d'un intérêt économique ou politique. Il est donc prévu que les groupes formés continueront à exister pendant longtemps. Les efforts visant à créer des groupes/associations d'une longue durée de vie seront réalisés en ayant recours aux services d'experts en formation de groupe qui prendront en compte les facteurs sociaux qui assurent le succès des groupes. Dans les termes de référence des experts, sera mentionnée la nécessité de former des groupes caractérisés par une certaine flexibilité d’adhésion et de démission des membres, ainsi que des mesures qui garantiront une viabilité financière continue et la viabilité des groupes. Une telle structure donnera aux planteurs et aux transformateurs le choix de participer ou non. Elle garantira également la pérennité des groupes. 6.3 Risques majeurs et mesures d'atténuation

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6.3.1 Actuellement, sur le marché international, les cours de l'anacarde tant brute que transformée, se situent entre 750 et 950 $EU la tonne et entre 5 000 et 8000 $EU la tonne respectivement, sont très attrayants. Il est probable que les cours resteront avantageux, laissant une marge bénéficiaire importante pour les producteurs et transformateurs. Dans le cadre du projet, la fourniture de matériel de clonage à haut rendement sera améliorée, ce qui permettra d'augmenter la qualité de l'anacarde produite dans le pays. Ainsi, les producteurs et les transformateurs ghanéens pourront être compétitifs sur le marché international. 6.3.2 Les zones de production d'anacarde sont sujettes à la sécheresse et aux feux de brousse, du fait de longues périodes de climat sec. Les planteurs d'anacarde recevront une formation en gestion correcte des plantations d'anacarde, y compris les techniques de prévention des incendies. En outre, la culture de l'anacarde en assolement avec d'autres cultures aidera à garantir l'absence de mauvaises herbes dans les plantations d'anacarde, ce qui réduit les risques de voir le feu ravager les plantations. 6.3.3 Il est prévu que le Gouvernement du Ghana décaisse un total de 1,64 million d’UC comme fonds de contrepartie. Le non respect de cette obligation pourrait avoir de graves implications pour l'exécution du projet. Une disposition sera incluse dans l’accord de prêt, aux termes de laquelle le Gouvernement versera les fonds de contrepartie nécessaires en temps voulu, pendant la période d’exécution du projet. 7. AVANTAGES DU PROJET 7.1 Analyse financière 7.1.1 Production d’anacarde: Deux modèles culturaux ont été développés, représentant les différents systèmes culturaux pratiqués dans les régions du Nord couvertes par la zone de savane guinéenne, d'une part, et dans les régions situées dans les zones intermédiaires et côtières, d'autre part. Des modèles culturaux ont également été développés pour l'anacarde, l'arachide, l'igname, le manioc, le maïs, le sorgho et les légumes, puisque ce sont les denrées cultivées dans les régions ciblées. Les modèles culturaux sont fondés sur une hypothèse d'expansion de 0,5 ha de la surface actuellement cultivée des parcelles familiales. Comme le montre la section 4.2, les terres nécessaires à cette expansion sont disponibles dans les zones sélectionnées pour l'intervention dans le cadre du projet. L'augmentation du coût de production résultant du projet sera financée par la facilité de crédit prévue par le projet dans sa composante production. Les prix envisagés pour calculer la production et les intrants agricoles ont été donnés par le MOFA pendant la phase de préparation du projet en mars 2000, et sont exprimés en valeur constante du cedi en mars 2000.

7.1.2 Les pratiques de gestion agricole en vigueur dans la zone couverte par le projet sont très rudimentaires, de sorte que les possibilités d'amélioration sont grandes. Si les planteurs adoptent les pratiques recommandées, l'amélioration du rendement des cultures et des pratiques culturales devrait entraîner, pour tout le système agraire des ménages de planteurs, un accroissement du rendement annuel, au cours de la neuvième année après la création des parcelles d'anacarde, de 304 UC actuellement à 803 UC (264 %) par an pour les régions Nord et Nord-Ouest. Pour les districts situés dans les zones intermédiaires et côtières, le rendement devrait augmenter des 268 UC par an actuellement à 914 UC (340%). Pour une famille de taille moyenne, comprenant cinq personnes, cela se traduit par un revenu par personne de 221 UC et 236 UC pour les régions de savane et les régions intermédiaires/côtières, respectivement. Par rapport au revenu par personne au Ghana, qui est de 290 UC, le nouveau revenu engendré par ce système cultural, tant pour les régions de savane que les régions intermédiaires, est toujours inférieur au revenu national par personne mais nettement plus élevé que les niveaux de revenu sans le projet. Il est à signaler que le niveau de revenu associé

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au seuil de pauvreté au Ghana est de 112 UC. Les modèles culturaux sont présentés dans le Volume II. 7.1.3 Les avantages financiers de la transformation de l'anacarde découleront des emplois directs offerts aux ruraux travaillant comme ouvriers qualifiés et spécialisés dans les unités. Pour ceux qui adhéreront aux groupes/associations/coopératives qui créeront des unités de transformation, les bénéfices prendront la forme de dividendes des opérations de transformation. Une unité emploiera 35 personnes touchant un salaire moyen de 60 000 cedis par mois. Si l’on considère que 32 unités seront installées avant la fin de l'exécution du projet, l'industrie de transformation créera, à elle seule, 1 120 emplois, dont 70% (784) seront occupés par des femmes. L'analyse confirme que l'unité de transformation de l'anacarde est elle-même viable financièrement. Avec une capacité de 60 tonnes par an, chaque unité produira un revenu annuel total d'environ 48 millions de cedis. Le détail des frais de fonctionnement et des revenus des unités est présenté dans le Volume II. L'unité sera en position de rembourser un prêt à un taux intérêts estimé à 36%. Les résultats de l'analyse financière montrent que la production et la transformation de l'anacarde sont des créneaux rentables, présentant un taux de rentabilité financière Interne global de 35%. 7.2 Analyse économique 7.2.1 Le flux d’avantages additionnels nets dégage un taux de rentabilité économique (TRE) de 16% sur 30 ans, et une valeur actuelle nette positive de 1,909 million d’UC, lorsque le coût d'opportunité du capital se situe à 12%. L’annexe 5 présente les hypothèses sur lesquelles cette analyse repose. 7.2.2 Le projet devrait créer 1 120 emplois dans 32 unités de transformation ; favoriser l'accès à la propriété de plantations d'anacarde pour 20 000 petits planteurs, créer 40 000 emplois saisonniers sur les nouvelles plantations d'anacarde; faciliter l'accès à la propriété pour 40 petits exploitants de pépinières d'anacardier et créer 120 emplois dans les pépinières. D'un point de vue économique, les avantages prévus sont : a) augmentation des revenus des ménages ruraux; b); création d'emplois dans les zones rurales; c) rentrées éventuelles de devises par l'exportation de plus grandes quantités d'amandes d'anacarde; d) amélioration de la valeur économique des terres marginales, vers lesquelles l'expansion est envisagée; e) contribution à la préservation de l'environnement; et f) amélioration du réseau de routes de desserte dans la zone couverte par le projet. 7.3 Analyse de l'impact social 7.3.1 Le projet bénéficiera directement à environ 20 000 familles de planteurs et créera 40 000 emplois saisonniers du fait de la création de 18 000 ha de nouvelles plantations d'anacarde. 7.3.2 Production : Le nombre total d'emplois créés pour les femmes est estimé à trente pour cent des 40 000 emplois saisonniers dans la production d'anacarde, dans des activités telles que désherbage, récolte et séchage. Etant donné que le projet encouragera activement les femmes à créer des plantations d'anacarde, soit en tant qu'individus soit en tant que membres de groupes de femmes, les projections permettent d'espérer qu'au moins 10 % des plantations d'anacarde créées appartiendront à des femmes, ce qui devrait permettre à 2 000 femmes de devenir petits planteurs.

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7.3.3 Transformation : La transformation de noix brutes en amandes blanches produira une valeur ajoutée et créera beaucoup d'emplois nouveaux pour les femmes des zones rurales (784 emplois). Selon les projections, 50 % au moins des unités de transformation nouvellement créées seront possédées et gérées par des groupes de femmes. Grâce aux activités de formation et l'octroi de crédits pour financer les dépenses courantes, le projet permettra la création de 40 pépinières et encouragera l'accès des femmes à la propriété des exploitations (objectif de 60 % de femmes). 7.3.4 Lutte contre la pauvreté : La culture de l'anacarde dans le pays est fondamentalement un secteur de petites exploitations, où les planteurs reçoivent jusqu'à 70% du prix f.o.b pour les noix brutes. Le prix bord champ actuel pour l'anacarde est relativement plus élevé que celui des autres cultures traditionnelles dans le pays, ce qui montre l'avantage comparatif de la production et de la transformation de l'anacarde. En augmentant la production et la transformation de l'anacarde, le projet s'inscrit dans le droit fil du programme de réformes macro-économiques du Gouvernement, puisqu'il contribuera à améliorer les niveaux de vie des populations rurales en élevant les niveaux de revenus des paysans et en créant des emplois. Les emplois créés par le projet seront sources de revenus pour les communautés agricoles. 7.3.5 La récolte et la commercialisation de l'anacarde ont lieu pendant la saison creuse de la plupart des cultures courantes. Les liquidités provenant de la vente de l'anacarde, en particulier à une époque de l'année où les revenus sont bas, donneront aux planteurs les moyens dont ils auront besoin pour acheter de la nourriture, ce qui garantira la sécurité alimentaire et allégera de la pauvreté. Un autre facteur important concernant la persistance de la pauvreté est le manque d'accès aux ressources de production. Dans le cadre du Projet de développement de la production d’anacarde, les planteurs bénéficieront de meilleures opportunités d'accès aux ressources et aux services. 7.3.6 VIH/SIDA : Comme nous l'avons mentionné aux paragraphes 4.5.11 et 4.5.12, le projet collaborera étroitement avec le Ministère de la santé et diffusera les messages de sensibilisation et de prévention du VIH/Sida aux bénéficiaires du projet. 7.4. Analyse de sensibilité L'étude de sensibilité montre que les coûts du projet doivent augmenter jusqu'à 10 % pour que le TRE tombe à 10 % (rendement inférieur au coût d'opportunité du capital de 12%), révélant une certaine sensibilité aux hausses des coûts du projet. Par contre, le TRE fléchit à 9% lorsque les avantages chutent de 20%, une situation qui pourrait se produire en cas d'échec important d'une campagne ou de prix désavantageux sur le marché international. Cependant, comme l'indique le document, ceci est très improbable compte tenu de la tendance historique et des niveaux futurs de l'offre et de la demande d'anacarde prévus dans les projections. La sensibilité du TRE en fonction de certaines variations des coûts et avantages montre les taux de rentabilité suivants : Avec les avantages actuels TRE = 16% Hausse des avantages de 20% TRE = 17% Hausse des avantages de 50% TRE = 18% Hausse des coûts de 10% TRE = 10% Hausse des coûts de 20% TRE = 9% 8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 8.1 Conclusions

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8.1.1 L'anacarde est une culture de grande valeur dont le développement arrive à un moment opportun, où les prix des exportations traditionnelles du Ghana continuent à décliner sur les marchés internationaux. Le projet contribuera à réduire la pauvreté dans les zones rurales en centrant son soutien sur les petits producteurs et transformateurs d'anacarde. Ceci élargira la base de production et de revenus des pauvres en milieu rural, et partant, la production de davantage de matières premières pour le développement industriel et les exportations. Selon les projections, le projet devrait apporter une amélioration des conditions de vie en milieu rural du fait de l'augmentation des revenus dont jouiront les bénéficiaires. 8.1.2 Le projet est socialement souhaitable, techniquement réalisable, financièrement rentable et bénéfique pour l'environnement. De plus, il figure au nombre des priorités énoncées dans la stratégie de développement agricole du Gouvernement du Ghana et répond aux préoccupations évoquées dans la déclaration de Vision du Groupe de la Banque ainsi que dans la stratégie de la Banque au Ghana. Au niveau national, le projet devrait contribuer à diversifier la base d'exportations du pays, créer des emplois et accroître les revenus en milieu rural. 8.2 Recommandations et conditions pour l'approbation du prêt 8.2.1 Il est recommandé qu'un prêt ne dépassant pas 9,89 millions d’UC soit accordé à la République du Ghana pour financer l'exécution du Projet de développement de la production d’anacarde, tel qu'il est présenté dans le présent rapport d'évaluation.

A. Conditions préalables à l'entrée en vigueur 8.2.2 Une des conditions préalables à l'entrée en vigueur de l’accord de prêt stipulera que l'emprunteur devra avoir rempli les conditions de la section 5.01 des Conditions générales du Fonds applicables aux accords de prêt et accords de garantie.

B. Conditions préalables au premier décaissement Avant le premier décaissement, l'emprunteur devra : i) prouver qu'il a créé une cellule de gestion du projet et nommé un directeur de projet dont les

qualifications et l'expérience auront été jugées acceptables par le FAD (paragraphe 5.1.1). ii) prouver qu'il a ouvert a) un compte spécial dans une banque acceptable pour le FAD, où les

fonds décaissés par le Fonds seront déposés; et b) un compte spécial auprès d'un banque jugée acceptable par le FAD, où il déposera les fonds de contrepartie du gouvernement (paragraphes 5.5.1 & 5.5.2).

iii) prouver qu'un accord de rétrocession entre l’AgDB et le Gouvernement du Ghana pour la gestion d'un crédit s'élevant à 4,18 millions d’UC a été conclu à des conditions jugées acceptables par le FAD (para. 4.5.16).

iv) prouver qu'il a procédé à la nomination des membres additionnels figurant sur une liste, approuvée par le FAD, appelés à siéger au Comité directeur du projet cultures vivrières actuel, lequel comprendra sans être limité à cette liste: des représentants des producteurs et des transformateurs d'anacarde, des ONG impliquées dans l'industrie de l'anacarde, l’AgDB, le MOFA, le CRIG, la direction des routes de desserte, l'APE et le GEPC. (paragraphe 5.2.1).

v) prouver que des conditions supplémentaires ont été ajoutées aux termes de référence du Comité directeur du projet Cultures vivrières, étendant ses domaines de responsabilité au projet de développement de la production d’anacarde, (paragraphe 5.2.1).

C. Autres conditions

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8.2.3 Au cours de l'exécution du projet, l'emprunteur devra: i) décaisser pour le projet les fonds de contrepartie pour chaque année d'exécution du projet,

conformément au plan de financement convenu avec le Fonds. (para 6.3.3). ii) apporter la preuve chaque année, un an après le premier décaissement, que le programme

d'exécution du Fonds des routes, comprend le réseau de routes de desserte qui aura été réhabilité par le projet (paragraphe 6.2.3).

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ANNEXE

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ANNEXE 2

ORGANIGRAMME DU PROJET

MOFA

PSC

AgDB

CRIG

CGP

5 UNITES REGIONALES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE

L' AGRICULTURE

GRAND ACCRA

BRONG. AHAFO

VOLTA REGION NORD

NORD OUEST

10 UNITES DE DISTRICT POUR LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE

UDADs avec AVA, SMSs, S&Es, MIS

RECHERCHE ADAPTIVE

ASSOCIATIONS DE PETITS

PRODUCTEURS ET TRANSFORMATEURS

D'ANACARDE

GROUPES/ASSOCIATIONS DE PETITS PLANTEURS ET PRODUCTEURS

ONG

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ANNEXE 3

CALENDRIER D'EXECUTION DU PROJET

AP1 AP2 AP3 AP4 AP5 AP6 COMPOSANTES et ACTIVITÉS DU PROJET

DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION Recherche de matériel végétal à haut rendement Extension Lab et install. de stockage à BOLE Acquisition d'équipement pour le Labo CRIG Création pépinières et jardin de clonage Amélioration du réseau de voies de desserte Création de plantations VULGARISATION et FORMATION Mobilisation et sensibilisation des planteurs Formation du personnel de recherche et de vulgarisation

Formation des groupes et associations de planteurs Formation des coopératives de transformation de l'anacarde

Formation des pépiniéristes GESTION DU CRÉDIT GDG et AgDB signent l'accord de rétrocession à AgDB

Prêt pour le crédit aux planteurs GESTION DU PROJET Recrutement du personnel essentiel Recrutement des Conseillers Techniques (CT) Achat de véhicules, vélomoteurs, mat. de bureau Suivi & Evaluation Révision à mi-parcours Rapport d'Achèvement du Projet

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ANNEXE 4

République du Ghana Projet de développement de la production d’anacarde Liste provisoire pour l'acquisition de Biens et services

(milliers de

cedis) (milliers

d’UC)

M. locale Local Gouver-

nement FAD Total Devises (Hors taxes) GVT FAD Total Devises (Hors

taxes) 1. TRAVAUX 1.1 Extension Laboratoire - 137 620,1 137 620,1 124 604,9 13 015,2 - 29,1 29,1 26,3 2,8 1.2 Voies de desserte - 6 898 985,2 6 898 985,2 6 898 985,2 - - 1 457,7 1 457,7 1 457,7 - Sous-total - 7 036 605,3 7 036 605,3 7 023 590,1 13 015,2 - 1 486,8 1 486,8 1 484,0 2,8 2. BIENS 2.1 Véhicules - 1 968 525,6 1 968 525,6 1 968 525,6 - - 415,9 415,9 415,9 - 2.1 Equipement - 5 445 445,3 5 445 445,3 5 445 445,3 - - 1 150,6 1 150,6 1 150,6 - 2.3 Matériaux - 221 335,1 221 335,1 221 335,1 - - 46,8 46,8 46,8 - 2.4 Matériel végétal - Quarantaine - 113 598,2 113 598,2 113 598,2 - - 24,0 24,0 24,0 - Sous-total - 7 748 904,2 7 748 904,2 7 748 904,2 - - 1 637,3 1 637,3 1 637,3 - 3. SERVICES 3.1 Formation - Personnel 1 341 083,4 1 438 424,2 2 779 507,5 1 238 302,9 1 541 204,7 283,4 303,9 587,3 261,6 325,6 3.2 Formation - Bénéficiaires - 3 343 658,6 3 343 658,6 2 746 001,9 597 656,7 - 706,5 706,5 580,2 126,3 Sous-total 1 341 083,4 4 782 082,8 6 123 166,1 3 984 304,8 2 138 861,4 283,4 1 010,4 1 293,8 841,9 451,9 4. AT& SERVICES DE CONSULTANCE

4.1 Assistance technique (long terme) - 2 478 088,8 2 478 088,8 2 478 088,8 - - 523,6 523,6 523,6 - 4.2 Services de consultance (court terme)

- 317 625,7 317 625,7 271 812,3 45 813,4 - 67,1 67,1 57,4 9,7

4.3 AT Internationale (long terme) - 2 498 913,1 2 498 913,1 2 498 913,1 - - 528,0 528,0 528,0 - Sous-total - 5 294 627,7 5 294 627,7 5 248 814,3 45 813,4 - 1 118,7 1 118,7 1 109,0 9,7 5. Autres Contrats de Services - 287 955,8 287 955,8 267 912,5 20 043,4 - 60,8 60,8 56,6 4,2 6. Unité de Gestion du Projet 52 060,7 - 52 060,7 - 52 060,7 11,0 - 11,0 - 11,0 7. Crédit - 19 775 844,7 19 775 844,7 15 833 325,6 3 942 519,1 - 4 178,5 4 178,5 3 345,5 833,0 8. Coûts de Fonctionnement 6 405 139,4 1 874 439,7 8 279 579,2 994 510,0 7 285 069,2 1 353,4 396,1 1 749,4 210,1 1 539,3 Total 7 798 283,5 46 800 460,2 54 598 743,7 41 101 361,3 13 497 382,4 1 647,7 9 888,6 11 536,3 8 684,4 2 851,9

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ANNEXE 5 Page 1/3

ANALYSE FINANCIERE ET ECONOMIQUE

A. ANALYSE FINANCIERE – HYPOTHÈSES DE TRAVAIL Une analyse financière a été réalisée pour déterminer ce qui suit:- a) différentiel de revenu pour les planteurs ciblés, en fonction de l'accroissement de revenus généré par l'anacarde qui sera introduit dans le système cultural, y compris l'augmentation de revenus des cultures qui seront retenues dans le système cultural avec l'intervention du projet; b) rentabilité d'une seule unité de transformation de l'anacarde.

Production

1. Prix financiers : Les prix financiers de la production et des intrants agricoles utilisés dans l'analyse ont été obtenus auprès du MOFA et collectés par les missions de préparation et d'évaluation. La plupart ont été notés en cédis au moment de la collecte de données, à savoir mars 2000. Les prix bord champ des produits sont une moyenne des prix bord champ calculés dans les régions sélectionnées pour le projet. Il n'y a pas de différence significative de prix entre les régions, des prix moyens uniformes ont donc été adoptés pour toute la zone couverte par le projets. Un coût de la main d'œuvre de 4 000 cedis par jour est en vigueur, ce qui reflète le coût de la main d'œuvre engagée sur place. Les prix des autres produits sont les suivants: noix d'anacardier = 2 500 cedis/kg, arachide = 1 000 cedis/kg; igname = 400 cedis/kg; maïs = 400 cedis/kg; légumes = 1 400 cedis/kg. 2. Superficie : La superficie additionnelle cultivée par un ménage de planteurs est estimée à 0,5 hectare, par rapport à la surface cultivée actuellement qui est de 2,0 ha. La surface affectée à la production de l'anacarde à la suite du projet est de 0,9 ha. 3. Rendement: Une approche prudente a été adoptée en ce qui concerne les niveaux de rendement prévus. C'est pourquoi l'analyse prend pour hypothèse un niveau de rendement maximum de 800 kg à l’hectare pour l'anacarde (à la 9ème année après la création de la plantation). Le rendement maximum possible est de 1 200 kg à l’hectare. Les niveaux de rendement à l’hectare pour l'anacarde sont donc estimés, à compter de la 4ème après la création de la plantation: 30kg; 90kg; 100kg; 200kg; 500kg; 800kg, pour plafonner ensuite à 800kg/ha. Les niveaux de rendement des plantations régénérées de 1 500 ha sont estimés à 30kg/ha au cours de la deuxième année après la création de la plantation, 90kg/ha en l'an 3, et continuent ensuite à augmenter comme les rendements des nouvelles plantations. Les niveaux de rendement pour les autres cultures sont censés augmenter du fait de l'amélioration des pratiques culturales et de la gestion. Le détail des budgets agricoles est présenté au Volume II.

Transformation Prix financiers : Les prix des intrants pour l'unité de transformation ont été calculés en fonction des coûts réels des unités actuelles de la zone couverte par le projet. Les principaux sont: anacardes = 2 500 cedis/kg et main-d'oeuvre à 60 000 cedis/mois. Pour les produits, les prix adoptés dans l'analyse sont les prix actuels suivants: pour les amandes entières = 23 millions de cedis/tonne (5 750 $EU/tonne); demies = 21 millions de cedis/t (5 250 $EU/tonne); brisures = 17 millions de cedis/tonne (4 250 $EU/tonne). Selon les estimations, l'unité de transformation a une capacité de 60 000 tonnes d'anacardes par an.

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ANNEXE 5

Page 2/3 B. AVANTAGES FINANCIERS

Le taux global de rentabilité financière du projet est de 35%. En supposant que les planteurs adoptent les pratiques recommandées, l’amélioration de l’intensité de culture et des pratiques culturales devraient se traduire par une production additionnelle pour les ménages, à la 9ème année après le début de la production, de 4,3 millions de cédis (264%) par an, par rapport au niveau actuel de 1,6 million de cedis, pour les Régions Nord et Nord-Ouest. Pour les districts dans les zones intermédiaires et côtières, les différentiels de rendement sont estimés à 4,9 millions de cédis (340%) par rapport au niveau actuel de 1,4 million de cédis par an. L'analyse révèle un taux de rentabilité financière interne de 35% pour la production. Lorsque les flux monétaires provenant de la production sont actualisés au coût d'opportunité du capital de 25%, la valeur nette actualisée est de 48 109 millions de cedis (12millions de $EU). Les avantages financiers de la transformation de l'anacarde proviendront des revenus des emplois directs procurés aux ruraux travaillant comme ouvriers non qualifiés et spécialisés dans les unités, pour un salaire moyen de 60 000 cedis par mois. L'unité elle-même donnera un revenu annuel d'environ 48 millions de cedis, et sera en position de rembourser un prêt au taux d’intérêt de 36% en vigueur. L'analyse fait apparaître un taux de rentabilité financière de 27% et une valeur actuelle nette de 31,2 millions de cedis (7 807 $EU) lorsque les flux monétaires de la transformation sont actualisés en fonction du coût d'opportunité du capital de 25%.

C. ANALYSE ÉCONOMIQUE – HYPOTHÈSES DE TRAVAIL L'analyse économique est réalisée pour déterminer les rendements sur investissements pour le pays en fonction du taux de rentabilité économique. Le taux de rentabilité économique (TRE) est déterminé par a) la production additionnelle d'anacarde et des autres spéculations des systèmes culturaux des planteurs ciblés; b) le revenu additionnel découlant de la transformation d’anacarde dans 32 unités, et c) la valeur économique de l'investissement. 1. Vie économique du projet : Les avantages nets ont été analysés sur une période de 30 ans. 2. Prix constants: Des prix constants ont été retenus pour les 30 années de la vie économique du

projet. 3. Avantages : Par mesure de prudence, seuls les avantages provenant des 18 000 nouvelles

plantations et des 1 500 plantations régénérées ont été pris en compte dans l'analyse, bien que, selon toute probabilité, après la phase d'investissement du projet, d'autres planteurs suivront leurs voisins qui participent au projet et se mettront à produire de l'anacarde. De nouvelles plantations seront créées au rythme de 4 500 ha par an pendant quatre ans à compter de la deuxième année du projet. De la quatrième à la sixième année du projet, 1 500 ha d'anciennes plantations seront régénérées à raison de 500 ha par an.

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ANNEXE 5 Page 3/3

4. Prix économique: Le prix économique a été calculé en fonction du prix financier multiplié par

un facteur de conversion de 0,9 pour les cultures vivrières dans le système cultural de la population ciblée, puisque celles-ci ne font pas l'objet d'un échange important. Pour l'arachide et les piments, qui sont commercialisés, les prix f.o.b Accra ont été retenus (Arachide = 0,25$EU/kg; piments=0,35$EU/kg). Le prix économique pour l’anacarde et les amandes est estimé, selon des projections prudentes, à 25% de moins que le prix international moyen, pour tenir compte des questions de qualité puisque l'industrie de l'anacarde au Ghana est jeune. Les prix actuels sont les suivants: anacarde = 625$EU/tonne; amandes d'anacarde =6 000 $EU/tonne.

5. Main-d'oeuvre: Pour la production, les coûts économiques de la main-d'œuvre ont été calculés avec un facteur de conversion de 0,9, (c'est à dire que les salaires en vigueur sur le marché de l'emploi ont été majorés de 10%), car les plantations, à leur maturité, dégageront un bas coût d’opportunité pour le type de main-d’oeuvre requis, au moment voulu (récolte) pour les plantations. En ce qui concerne les activités de transformation, le coût de la main- d'œuvre en vigueur a été adopté comme coût d'opportunité de la main-d'œuvre dans l'analyse, si l’on suppose que la demande et l'offre de main-d'œuvre spécialisée sont en équilibre.

6. Coût d'opportunité: Un coût d'opportunité du capital de 12% a été utilisé pour les calculs, puisqu'il s'agit du coût du capital utilisé par la plupart des donateurs (FAO, Banque mondiale) dans leurs analyses de la valeur économique des investissements de développement au Ghana.

7. Les coûts financiers ont été ajustés aux coûts économiques par déduction des droits et provisions pour la hausse de prix.

D. AVANTAGES ÉCONOMIQUES Taux de rentabilité économique (TRE) et étude de sensibilité: En fonction des hypothèses, le flux additionnel des avantages nets donne un TRE de 16% sur 30 ans. La valeur actuelle nette est estimée à 10 283 millions de cedis (1,909 million d’UC) si le coût d'opportunité du capital est de 12 %. L'étude de sensibilité montre que lorsque les coûts du projet augmentent de 10%, le TRE tombe à 10%, soit un rendement inférieur au coût d'opportunité du capital de 12%. Par contre, le TREI tombe à 9% lorsque les avantages chutent de 20%, une situation qui pourrait se produire en cas d'échec marqué d'une campagne ou de prix très désavantageux sur les marchés internationaux (ce qui, comme l'indique le document, est très peu probable si l'on se base sur les projections de niveaux historiques de l'offre et de la demande d'anacarde).

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ANNEXE 6

LISTE DES ANNEXES AU DOCUMENT D'EXECUTION DU PROJET ANNEXE 1: Tableaux détaillés des coûts par composante:

Tableau 1: Développement de la Production Tableau 2: Vulgarisation et Formation

Tableau 3: Crédit Tableau 4: Gestion du projet

ANNEXE 2: Modèles culturaux

Tableau 1: Modèles culturaux dans la Région des Savanes (sans le projet) Tableau 2: Modèles culturaux dans la Région des Savanes (avec le projet) Tableau 3: Modèles culturaux dans les Régions intermédiaire & Côtière (sans le projet) Tableau 4: Modèles culturaux dans les Régions intermédiaire & Côtière (avec le projet)

ANNEXE 3:

Tableau 1: Budget financier avec financement de crédit Tableau 2: Budget financier d’une unité de transformation

ANNEXE 4: Termes de Référence

1: Directeur de projet 2. Conseiller principal 2: Economiste agricole 3. Agronome/Horticulteur 4. Expert en commercialisation et transformation 5. Spécialiste en formation de groupe 6. Comptable

ANNEXE 5: Résumé des opérations du Groupe de la Banque au Ghana

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Annexe

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REPUBLIQUE DU GHANA

PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION D’ANACARDE

CORRIGENDUM Une erreur s’est glissée dans le montant en devises des revenus annuels escomptés à partir de la neuvième année des plantations. Ce montant est indiqué dans les sections suivantes : a) Au niveau de la matrice, au numéro 3 des indicateurs objectivement vérifiables

des objectifs sectoriels ; b) Dans le résumé analytique, à la section concernant la description succincte des

résultats du projet (point xi) ; et c) Au paragraphe 4.3.1 se trouvant à la page 14 du présent rapport. Comme montant des recettes en devises du projet à compter de la neuvième année après le démarrage du projet, bien lire 13,5 millions de dollars EU à compter de la neuvième année des plantations d’anacardiers, et non 19,2 millions de dollars EU par an.