gestion des cipan en argilo-calcaire vp 1199 · le 4ème programme d’actions de la directive...

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Technique 12 Volonté Paysanne du Gers n° 1199 - 16 septembre 2011 Gestion des CIPAN en argilo- des essais menés La Chambre d’Agriculture du Gers, en collaboration avec ARVALIS et le CETIOM, mène des essais depuis 2009 sur l’implantation et la destruction des Culture Intermédiaire Piège à Nitrates (CIPAN) en sol argilo-calcaire. Le 4 ème programme d’actions de la Directive Nitrates impose, en Zone Vulnérable (2) , un taux de couverture des terres agricoles de 90 % durant l’automne 2011. Dans les coteaux argilo-calcaires, l’enjeu concerne essentiellement les intercultures longues de type blé-tournesol, où l’implantation d’une culture intermédiaire piège à nitrates (CIPAN) devient obligatoire. Rappelons qu’une dérogation a été obtenue par la profession agricole : dans les zones argileuses, dites «dérogatoires», il est possible de ne pas implanter de CIPAN en contrepartie de la mise en oeuvre de mesures compensatoires (voir encadré ci-contre). Un besoin d’acquisition de références Une minéralisation d’automne entre 30 et 60 unités Des précautions à prendre et un coût à appréhender Des fenêtres climatiques pour bien positionner des graines Difficile de sécuriser complètement la levée Un développement des plantes très irrégulier Une destruction des couverts en deux temps Face à cette exigence nouvelle, la Chambre d’Agriculture et ses parte- naires ont souhaité obtenir des don- nées techniques et économiques sur l’implantation et le développement des CIPAN en sol argilo-calcaire. L’objectif est également d’évaluer l’impact de cette mesure réglemen- taire sur les systèmes de cultures ger- sois. Les essais ont été conduits sur des parcelles situées en coteaux argilo- calcaires, durant l’interculture blé- tournesol. Plusieurs couverts ont été testés et comparés à un témoin sol nu. Toutes les semences étaient cer- tifiées pour assurer un potentiel ger- minatif correct des espèces testées. Les techniques d’implantation des CIPAN ont été adaptées au matériel de l’exploitation, afin de coller aux problématiques des agriculteurs. Pour les mêmes raisons, la date de semis était libre, avec un engage- ment de la part des agriculteurs à se- mer les CIPAN dans les meilleures conditions possibles. La destruction a été réalisée à l’automne, dans le respect du calendrier «traditionnel» de travail du sol en argilo-calcaire. Le diagramme ci-contre rappelle les précipitations et températures ob- servées à Auch entre juillet et no- vembre 2010. Un scénario météo qui n’est pas sans rappeler celui de 2009 : très peu de précipitations durant l’été, tombées principalement sous forme d’orages de fin juillet. Ont suivi des mois d’août et septembre chauds et secs, puis une reprise des pluies début octobre. Comme en 2009, l’épisode orageux a offert d’excellentes conditions de semis entre le 25 juillet et le 10 août sur l’ensemble de nos sites. Ainsi, il était possible de positionner les graines dans des conditions d’humi- dité satisfaisantes, avec l’obtention d’un bon contact sol-graine. L’autre stratégie mise en oeuvre a consisté à semer dans le sec autour du 15 août en misant sur des orages autour de cette date. Signalons tout de même que l’n- fouissement de la paille, indispen- sable avant le semis des couverts, créé un mulch composé de débris végétaux et de terre fine. Cet hori- zon, dans lequel sont positionnées les graines, présente la caractéris- tique de s’assécher rapidement. Malgré un semis effectué dans de bonnes conditions, la levée des CI- PAN reste compliquée. Néanmoins, certains facteurs, tels que la fraîcheur du sol au semis, ou les techniques d’implantation permettant de conser- ver cette fraîcheur (semis direct) sem- blent favoriser la levée. Le site 1, avec un semis direct réalisé le 29 juillet, a connu un excellent taux de levée. A l’inverse, si l’horizon superficiel est sensible à la dessiccation rapide (site 2), ou si le semis du 15 août n’est pas suivi de précipitations si- gnificatives (site 3), les grosses cha- leurs de fin d’été génèrent un phénomène d’échaudage des graines et pénalisent fortement les levées. Quelle que soit la date de semis et la réussite observée à la levée, les plantes ont souffert des conditions de forte chaleur et de faible humidité constatée entre fin août et fin sep- tembre. Elles n’ont démarré vérita- blement leur croissance qu’après les pluies significatives de début octobre. Le développement des couverts est directement lié aux conditions pédo- climatiques de fin d’été. L’excellente levée observée sur le site 1 a été suivie d’un développement faible et irrégulier des plantes, expli- qué par l’intense stress hydrique subi. De plus, la production de biomasse est restée faible à moyenne (voir graphe). Dans tous les cas, elle est ir- régulière sur la parcelle, avec l’obser- vation généralisée de phénomènes de vagues et de trous dans les couverts. Les analyses de biomasse montrent que le prélèvement d’azote par les couverts a été limité : les CIPAN ont pompé peu d’azote (10 à 30 uni- tés), avec de plus le constat d’une faible teneur en azote dans la partie aérienne des plantes. On peut émettre l’hypothèse que l’action piège à ni- trates est modérée ou annulée par l’irrégularité de couverture du sol par les plantes. Sur 2 des sites d’expérimentation, un passage d’outil à disque (déchau- meur) ou de broyeur a été nécessai- re avant le labour afin de détruire les CIPAN et d’effectuer le labour dans de bonnes conditions. Sur le site 2, la priorité a été don- née aux semis de céréales. Ainsi, la destruction initialement prévue dé- but novembre, a du être reportée à cause de l’arrivée de la pluie, et n’a pu être effectuée qu’au 15 décembre sur sol gelé. Sur ce même site, on a observé la présence de résidus en surface jus- qu’au semis du tournesol, ce qui a contraint à augmenter de la dose d’antilimace à ce moment-là. (2) : Retrouvez la liste des communes en zone vulnérable et en zone dérogatoire sur www.gers-chambagri.fr Les mesures de reliquats d’azote effectuées sur sol nu ont permis de mettre en évidence que la minérali- sation d’azote à l’automne atteint des niveaux variables : de 20 à 60 uni- tés selon les types de sol, le mode de gestion de la paille et la date de prélèvement. On observe également une corré- lation entre les reliquats d’azote fin octobre et le développement des plantes. Les CIPAN ont joué leur rôle de pompe à nitrates quand elles se sont correctement développées. Sur la moutarde, et sur l’ensemble des sites, nous avons observé des at- taques d’altises sur 8 pieds sur 10 tout au long du cycle. Ces couverts pouvaient donc être un réservoir à ravageurs pour les cultures de col- zas alentours. De même, des limaces ont été ob- servées sur avoine. Il convient donc d’être prudent par rapport à la pro- blématique ravageurs. Afin d’évaluer le coût de mise en place des CIPAN, nous avons pris en compte la préparation du sol, l’achat de semences, l’opération de semis et de traitement anti-li- mace. Selon les modalités, le surcoût lié à l’implantation des CIPAN varie de 80 à 130 euros (base matériel neuf et achat de l’intégralité des intrants). Ce montant est à mettre en parallèle avec ce que sont susceptibles d’ap- porter les CIPAN aux parcelles : res- titution de matière organique, rétention d’azote lessivable. L’intégralité des résultats des es- sais menés en 2009 et 2010 est dis- ponible auprès des services techniques de la Chambre d’Agri- culture. Des essais seront également conduits en 2011. Etat au 30 octobre 2010 d’un mélange fèverole avoine semée le 11 août : à sa destruction, ce couvert aura produit une tonne de matière sèche par hectare. Températures et précipitations - Auch du 1 er juillet au 31 novembre 2010 Biomasse produite au 30 octobre 2010 selon la date de semis (T de MS/ha) Tonnes de MS/ha site 1 : 29 juillet site 2 : 5 août Vesce-Avoine non significatif (< 0,4 T) sur sites 2 et 3 site 3 : 11 août 2 1,5 1 0,5 0 1/7/10 6/7/10 11/7/10 16/7/10 21/7/10 26/7/10 31/7/10 5/8/10 10/8/10 15/8/10 20/8/10 25/8/10 30/8/10 4/9/10 9/9/10 14/9/10 19/9/10 24/9/10 29/9/10 4/10/10 9/10/10 14/10/10 19/10/10 24/10/10 29/10/10 3/11/10 8/11/10 13/11/10 18/11/10 23/11/10 28/11/10 mm Précipitations Température mini Température maxi 40 35 30 25 20 15 10 5 0 - 5 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Technique Volonté Paysanne du Gers n° 1199 - 16 septembre 2011 13 calcaire : les enseignements depuis 2 ans Obligations réglementaires après la récolte des céréales en Zone Vulnérable Les agriculteurs exploitant des terres en zone vulnérable sont soumis à l’obligation de couverture des sols. 90 % de la SAU hors cultures pérennes doit être couverte à l’automne 2011. Une dérogation à cette obligation de couverture existe dans le Gers. Néanmoins, l’utilisation de cette dérogation est soumis à la mise en oeuvre de mesures compensatoires. Retrouvez dans cet article les informations relatives à la règle de couverture des sols, ainsi que les conditions d’utilisation de la dérogation. - La couverture des sols est une mesure du 4 ème programme d’actions de la Directive Nitrates, entré en vi- gueur dans le Gers en octobre 2009. - La couverture du sol pendant la période à risque de lessivage de- vient obligatoire en zone vulné- rable. Objectifs de couverture : 90 % en 2011, 100 % en 2012. Le pourcen- tage est calculé sur la SAU de l’ex- ploitation située en zone vulnérable, hors cultures pérennes. - Sont considérés comme couverts, pouvant être comptabilisé dans le pourcentage de couverture: Cultures d’hiver et cultures dé- robées (colza, blé, ray-grass…) Résidus de maïs grain, sorgho grain et tournesol «mulshés» Prairies et jachères CIPAN, engrais verts. - Les règles de gestion des CIPAN sont les suivantes : La CIPAN doit rester en place au minimum 2 mois après le semis Pas d’implantation légumineu- se pure Pas de fertilisation minérale Destruction mécanique obliga- toire, sauf pour les itinéraires sans labour où la destruction chimique est autorisée. - Il est possible de déroger à l’obli- gation de couvert, dans des zones à sol à caractère argileux dites zones dérogatoires (2) . Voir cadre ci-des- sous. Couverture des sols en zone vulnérable, quelles règles ? A qui s’applique l’obligation de couverture des sols ? Cette obligation s’applique dans toutes les communes situées en zone vulnérable. 90 % de la SAU doit être couverte à l’automne : pour atteindre ce taux, il peut être nécessaire d’im- planter des CIPAN durant l’intercul- ture longue type blé-tournesol. Dans quelles conditions puis-je déroger à l’obligation de couvertu- re des sols ? Vous pouvez déroger à cette obli- gation si votre commune est située dans la zone dérogatoire argileuse. Vous devez en contrepartie vous en- gager à : - raisonner la fertilisation ; - généraliser les bandes tampons sur l’ensemble des cours d’eau tra- versant les parcelles situées en zone vulnérable - ne pas détruire les repousses de céréales avant le 1 er septembre. Raisonner la fertilisation, cela si- gnifie-t-il obligatoirement réaliser des analyses de terres ? Non, puisqu’un réseau régional de mesure de reliquats a été mis en pla- ce par la profession. Retrouvez les résultats de ce réseau sur le site In- ternet de la Chambre d’Agriculture. Par contre, il est obligatoire de «pi- loter» la fertilisation de vos cultures. Cela signifie adapter les doses d’en- grais en fonction de vos observa- tions de terrain et du potentiel de rendement des cultures. Quand dois-je mettre en place les bandes tampons ? Dès que possible. Sont concernés l’ensemble des cours d’eau qui tra- versent votre exploitation. Pour sa- voir si on est en présence d’un cours d’eau ou pas, il convient d’utiliser la clé de détermination de la DDT (à retrouver sur le site Internet de la DDT du Gers). Quelles opérations culturales dois-je effectuer après la récolte des céréales ? A partir de quand puis-je labourer ? Dans le cas d’une interculture longue (sol nu jusqu’au printemps 2012), si vous souhaitez bénéficier de la dérogation, il faut attendre le 1 er septembre pour détruire re- pousses et adventices. Ainsi, le labour ou un travail pro- fond du sol n’est possible qu’à par- tir du 1er septembre. Au préalable, le broyage fin des résidus de récolte est obligatoire. Leur enfouissement superficiel est simplement préconisé, mais un faux semis réalisé juste après la récolte peut se révéler intéressant sur le plan agronomique. Rappelons enfin que si la culture suivante est une culture d’automne, il n’y a aucune contrainte particu- lière quant au travail du sol. Obligation de couverture des sols : quelles conditions pour y déroger ? La dérogation à la couverture des sols implique de ne détruire les repousses, donc de labourer ou faire le travail profond qu’après le 1er septembre Etat au 30 septembre 2010, d’une moutarde semée le 5 août : levée irrégulière et phénomène de trous de végétation. Pour tout renseignement : Chambre d’Agriculture du Gers - Service Technique Tél. 05.62.61.77.13 ou [email protected] Reliquats azote (horizon 0-60 cm) et azote absorbé par les plantes Site 2 Unités d’azote 100 80 60 40 20 0 Sol nu 66 81 66 66 71 17 19 75 Moutarde Fève - Avoine Reliquats 26/07/10 (U/ha) Reliquats 28/10/10 (U/ha) Azote absorbé plante (U/t MS) Chambre d’Agriculture du Gers Tél : 05 62 61 77 45 [email protected] Vérifications réglementaires

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Page 1: Gestion des CIPAN en argilo-calcaire VP 1199 · Le 4ème programme d’actions de la Directive Nitrates impose, en Zone Vulnérable(2), un taux de couverture des terres agricoles

Technique

12 Volonté Paysanne du Gers n° 1199 - 16 septembre 2011

Gestion des CIPAN en argilo-des essais menés

La Chambre d’Agriculture du Gers, en collaboration avec ARVALIS et le CETIOM, mène des essais depuis 2009sur l’implantation et la destruction des Culture Intermédiaire Piège à Nitrates (CIPAN) en sol argilo-calcaire.

Le 4ème programme d’actions de la Directive Nitrates impose, en Zone Vulnérable(2), un taux de couverture des terres agricoles de 90 % durant l’automne 2011.Dans les coteaux argilo-calcaires, l’enjeu concerne essentiellement les intercultures longues de type blé-tournesol, où l’implantation d’une culture intermédiaire piègeà nitrates (CIPAN) devient obligatoire. Rappelons qu’une dérogation a été obtenue par la profession agricole : dans les zones argileuses, dites «dérogatoires», il estpossible de ne pas implanter de CIPAN en contrepartie de la mise en oeuvre de mesures compensatoires (voir encadré ci-contre).

Un besoin d’acquisition de références

Une minéralisation d’automne entre 30 et 60 unités

Des précautions à prendre et un coût à appréhender

Des fenêtres climatiquespour bien positionner des graines

Difficile de sécuriser complètement la levée

Un développement des plantes très irrégulier

Une destruction des couverts en deux tempsFace à cette exigence nouvelle, la

Chambre d’Agriculture et ses parte-naires ont souhaité obtenir des don-nées techniques et économiques surl’implantation et le développementdes CIPAN en sol argilo-calcaire.L’objectif est également d’évaluerl’impact de cette mesure réglemen-taire sur les systèmes de cultures ger-sois.

Les essais ont été conduits sur desparcelles situées en coteaux argilo-calcaires, durant l’interculture blé-tournesol. Plusieurs couverts ont ététestés et comparés à un témoin sol

nu. Toutes les semences étaient cer-tifiées pour assurer un potentiel ger-minatif correct des espèces testées.

Les techniques d’implantation desCIPAN ont été adaptées au matérielde l’exploitation, afin de coller auxproblématiques des agriculteurs.Pour les mêmes raisons, la date desemis était libre, avec un engage-ment de la part des agriculteurs à se-mer les CIPAN dans les meilleuresconditions possibles. La destructiona été réalisée à l’automne, dans lerespect du calendrier «traditionnel»de travail du sol en argilo-calcaire.

Le diagramme ci-contre rappelleles précipitations et températures ob-servées à Auch entre juillet et no-vembre 2010. Un scénario météo quin’est pas sans rappeler celui de 2009 :très peu de précipitations durantl’été, tombées principalement sousforme d’orages de fin juillet. Ontsuivi des mois d’août et septembrechauds et secs, puis une reprise despluies début octobre.

Comme en 2009, l’épisode orageuxa offert d’excellentes conditions desemis entre le 25 juillet et le 10 aoûtsur l’ensemble de nos sites. Ainsi, ilétait possible de positionner les

graines dans des conditions d’humi-dité satisfaisantes, avec l’obtentiond’un bon contact sol-graine. L’autrestratégie mise en oeuvre a consisté àsemer dans le sec autour du 15 aoûten misant sur des orages autour decette date.

Signalons tout de même que l’n-fouissement de la paille, indispen-sable avant le semis des couverts,créé un mulch composé de débrisvégétaux et de terre fine. Cet hori-zon, dans lequel sont positionnéesles graines, présente la caractéris-tique de s’assécher rapidement.

Malgré un semis effectué dans debonnes conditions, la levée des CI-PAN reste compliquée. Néanmoins,certains facteurs, tels que la fraîcheurdu sol au semis, ou les techniquesd’implantation permettant de conser-ver cette fraîcheur (semis direct) sem-blent favoriser la levée. Le site 1, avecun semis direct réalisé le 29 juillet, a

connu un excellent taux de levée.A l’inverse, si l’horizon superficiel

est sensible à la dessiccation rapide(site 2), ou si le semis du 15 aoûtn’est pas suivi de précipitations si-gnificatives (site 3), les grosses cha-leurs de fin d’été génèrent unphénomène d’échaudage des graineset pénalisent fortement les levées.

Quelle que soit la date de semis etla réussite observée à la levée, lesplantes ont souffert des conditions deforte chaleur et de faible humiditéconstatée entre fin août et fin sep-tembre. Elles n’ont démarré vérita-blement leur croissance qu’après lespluies significatives de début octobre.Le développement des couverts estdirectement lié aux conditions pédo-climatiques de fin d’été.

L’excellente levée observée sur lesite 1 a été suivie d’un développementfaible et irrégulier des plantes, expli-qué par l’intense stress hydrique subi.De plus, la production de biomasse

est restée faible à moyenne (voirgraphe). Dans tous les cas, elle est ir-régulière sur la parcelle, avec l’obser-vation généralisée de phénomènes devagues et de trous dans les couverts.

Les analyses de biomasse montrentque le prélèvement d’azote par lescouverts a été limité : les CIPANont pompé peu d’azote (10 à 30 uni-tés), avec de plus le constat d’unefaible teneur en azote dans la partieaérienne des plantes. On peut émettrel’hypothèse que l’action piège à ni-trates est modérée ou annulée parl’irrégularité de couverture du solpar les plantes.

Sur 2 des sites d’expérimentation,un passage d’outil à disque (déchau-meur) ou de broyeur a été nécessai-re avant le labour afin de détruire lesCIPAN et d’effectuer le labour dansde bonnes conditions.

Sur le site 2, la priorité a été don-née aux semis de céréales. Ainsi, ladestruction initialement prévue dé-but novembre, a du être reportée àcause de l’arrivée de la pluie, et n’apu être effectuée qu’au 15 décembre

sur sol gelé.Sur ce même site, on a observé la

présence de résidus en surface jus-qu’au semis du tournesol, ce qui acontraint à augmenter de la dosed’antilimace à ce moment-là.

(2) : Retrouvez la liste des communes en zone vulnérable et en zone dérogatoire sur www.gers-chambagri.fr

Les mesures de reliquats d’azoteeffectuées sur sol nu ont permis demettre en évidence que la minérali-sation d’azote à l’automne atteint desniveaux variables : de 20 à 60 uni-

tés selon les types de sol, le modede gestion de la paille et la date deprélèvement.

On observe également une corré-lation entre les reliquats d’azote fin

octobre et le développement desplantes.

Les CIPAN ont joué leur rôle depompe à nitrates quand elles se sontcorrectement développées.

Sur la moutarde, et sur l’ensembledes sites, nous avons observé des at-taques d’altises sur 8 pieds sur 10tout au long du cycle. Ces couvertspouvaient donc être un réservoir àravageurs pour les cultures de col-zas alentours.

De même, des limaces ont été ob-servées sur avoine. Il convient doncd’être prudent par rapport à la pro-blématique ravageurs.

Afin d’évaluer le coût de mise enplace des CIPAN, nous avons prisen compte la préparation du sol,l’achat de semences, l’opérationde semis et de traitement anti-li-mace.

Selon les modalités, le surcoût liéà l’implantation des CIPAN varie de80 à 130 euros (base matériel neufet achat de l’intégralité des intrants).Ce montant est à mettre en parallèle

avec ce que sont susceptibles d’ap-porter les CIPAN aux parcelles : res-titution de matière organique,rétention d’azote lessivable.

L’intégralité des résultats des es-sais menés en 2009 et 2010 est dis-ponible auprès des servicestechniques de la Chambre d’Agri-culture. Des essais seront égalementconduits en 2011.

Etat au 30 octobre 2010 d’un mélange fèverole avoine semée le 11 août : à sadestruction, ce couvert aura produit une tonne de matière sèche par hectare.

Températures et précipitations - Auch du 1er juillet au 31 novembre 2010

Biomasse produite au 30 octobre 2010 selon la date de semis (T de MS/ha)

Tonnesde MS/ha

site 1 : 29 juillet site 2 : 5 août

Vesce-Avoine non significatif (< 0,4 T) sur sites 2 et 3

site 3 : 11 août

2

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Technique

Volonté Paysanne du Gers n° 1199 - 16 septembre 2011 13

calcaire : les enseignementsdepuis 2 ans

Obligations réglementaires aprèsla récolte des céréales en Zone Vulnérable

Les agriculteurs exploitant des terres en zone vulnérable sont soumis à l’obligation de couverture des sols. 90 % de la SAU hors cultures pérennes doitêtre couverte à l’automne 2011. Une dérogation à cette obligation de couverture existe dans le Gers. Néanmoins, l’utilisation de cette dérogation est soumis àla mise en oeuvre de mesures compensatoires. Retrouvez dans cet article les informations relatives à la règle de couverture des sols, ainsi que les conditionsd’utilisation de la dérogation.

- La couverture des sols est unemesure du 4ème programme d’actionsde la Directive Nitrates, entré en vi-gueur dans le Gers en octobre 2009.

- La couverture du sol pendant lapériode à risque de lessivage de-vient obligatoire en zone vulné-rable.

Objectifs de couverture : 90 % en2011, 100 % en 2012. Le pourcen-tage est calculé sur la SAU de l’ex-ploitation située en zone vulnérable,hors cultures pérennes.

- Sont considérés comme couverts,pouvant être comptabilisé dans lepourcentage de couverture:

� Cultures d’hiver et cultures dé-robées (colza, blé, ray-grass…)

� Résidus de maïs grain, sorghograin et tournesol «mulshés»

� Prairies et jachères� CIPAN, engrais verts.

- Les règles de gestion des CIPANsont les suivantes :

� La CIPAN doit rester en place

au minimum 2 mois après le semis� Pas d’implantation légumineu-

se pure� Pas de fertilisation minérale� Destruction mécanique obliga-

toire, sauf pour les itinéraires sanslabour où la destruction chimiqueest autorisée.

- Il est possible de dérogerà l’obli-gation de couvert, dans des zonesà sol à caractère argileux dites zonesdérogatoires(2). Voir cadre ci-des-sous.

Couverture des sols en zone vulnérable, quelles règles ?

A qui s’applique l’obligation decouverture des sols ?

Cette obligation s’applique danstoutes les communes situées en zonevulnérable. 90 % de la SAU doit êtrecouverte à l’automne : pour atteindrece taux, il peut être nécessaire d’im-planter des CIPAN durant l’intercul-ture longue type blé-tournesol.

Dans quelles conditions puis-jedéroger à l’obligation de couvertu-re des sols ?

Vous pouvez déroger à cette obli-gation si votre commune est situéedans la zone dérogatoire argileuse.Vous devez en contrepartie vous en-gager à :

- raisonner la fertilisation ;- généraliser les bandes tampons

sur l’ensemble des cours d’eau tra-versant les parcelles situées en zonevulnérable

- ne pas détruire les repousses decéréales avant le 1er septembre.

Raisonner la fertilisation, cela si-gnifie-t-il obligatoirement réaliserdes analyses de terres ?

Non, puisqu’un réseau régional demesure de reliquats a été mis en pla-ce par la profession. Retrouvez lesrésultats de ce réseau sur le site In-ternet de la Chambre d’Agriculture.

Par contre, il est obligatoire de «pi-loter» la fertilisation de vos cultures.Cela signifie adapter les doses d’en-grais en fonction de vos observa-tions de terrain et du potentiel derendement des cultures.

Quand dois-je mettre en place lesbandes tampons ?

Dès que possible. Sont concernésl’ensemble des cours d’eau qui tra-versent votre exploitation. Pour sa-voir si on est en présence d’un coursd’eau ou pas, il convient d’utiliserla clé de détermination de la DDT(à retrouver sur le site Internet de laDDT du Gers).

Quelles opérations culturalesdois-je effectuer après la récoltedes céréales ? A partir de quandpuis-je labourer ?

Dans le cas d’une interculturelongue (sol nu jusqu’au printemps2012), si vous souhaitez bénéficierde la dérogation, il faut attendre le1er septembre pour détruire re-pousses et adventices.

Ainsi, le labour ou un travail pro-fond du sol n’est possible qu’à par-tir du 1er septembre.

Au préalable, le broyage fin desrésidus de récolte est obligatoire.Leur enfouissement superficiel estsimplement préconisé, mais un fauxsemis réalisé juste après la récoltepeut se révéler intéressant sur le planagronomique.

Rappelons enfin que si la culturesuivante est une culture d’automne,il n’y a aucune contrainte particu-lière quant au travail du sol.

Obligation de couverture des sols : quelles conditionspour y déroger ?

La dérogation à la couverture des sols implique de ne détruire les repousses,donc de labourer ou faire le travail profond qu’après le 1er septembre

Etat au 30 septembre 2010, d’une moutarde semée le 5 août : levéeirrégulière et phénomène de trous de végétation.

Pour tout renseignement :Chambre d’Agriculture du Gers - Service Technique

Tél. 05.62.61.77.13 ou [email protected]

Reliquats azote (horizon 0-60 cm) et azote absorbé par les plantes

Site 2Unités d’azote

100

80

60

40

20

0Sol nu

66

81

66 6671

17 19

75

Moutarde Fève - Avoine

Reliquats 26/07/10 (U/ha) Reliquats 28/10/10 (U/ha) Azote absorbé plante (U/t MS)

Chambre d’Agriculture du GersTél : 05 62 61 77 [email protected]

Vérifications réglementaires