georges grandjean la destruction du temple de jerusalem

Upload: verdi18157174

Post on 12-Jul-2015

100 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Le Temple était pourri jusqu’aux tréfonds du Saint-des-Saints.Par son faste, par son luxe il rappelait les Temples de Babylone. En fin de compte il était devenu le centre d’une monstrueuse escroquerie dont l’univers romain était le théâtre et dont Jehovah était président d’honneur au Grand Conseil d’administration !

TRANSCRIPT

GeorGes Grandjean

la destruction de

j rusalemle premier poGrome

vis par la censure

Editions Baudinire, 1941

Page de couverture : Francesco Hayez (1791-1882) Le Temple de Jrusalem

la destruction de

j rusalemle premier poGrome

Il a t tir du prsent ouvrage 100 exemplaires sur Alfa Mousse des Papeteries Navarre numrots de 1 90 et H. C. I H. C. X constituant ldition originale.

Editions Baudinire ~1941 Tous droits rservs pour tous pays. y compris lU.R.S.S.

Ceux qui trouvent sans chercher, sont ceux qui ont longtemps cherch sans trouver.Un serviteur inutile, parmi les autres.

Aot 2011Scan & ORC John Doe Mise en page LENCULUS pour la Librairie Excommunie Numrique des CUrieux de Lire les USuels

5

Chapitre premier

Jerouschalam et Rome face face[1]

oixante ans aprs Jsus-Christ ! Rome Impriale est souveraine du monde ; mais les Juifs sont les matres de Rome. Aux frontires, les lgions meurent ; au Champ de Mars la brocante et la finance isralites senrichissent sans vergogne. Ici, le sang vers se mue en or. Sur les Sept collines les Sept Synagogues ont rig ltoile de Jehovah. Au Palatin, Poppe, courtisane juive est Imperia. Cest lheure dcisive du rgne de Nron. Simon le Simoniaque est le favori du Palais. Csar nest plus quun histrion aux griffes des usuriers de la Tramstcre, du Grand-Prtre de Jrusalem et des Pharisiens. Il vient de secouer lautorit de Snque et de Burrhus : il donne libre carrire son infamie. Vicieux, pleines artres, dprav jusquaux moelles, il tient de sa mre Agrippine, linstinct du meurtre et la passion de la boue. Tout en lui est heurt, fantasque, sadique et cruel. Agrippine la ptri de la sorte, en vue de gouverner sous son nom. Pour lui dmontrer quil est digne de sa mre, il la fait ventrer par Anictus. Feri ventrem ! Et Agrippine meurt sans autre parole que cette maldiction ses entrailles. Effroyable famille ! pire que nos Mdicis, pire que les Borgia ! Ctait ce qui convenait au Sanhdrin pour corrompre Rome ; et, ce fut Agrippine qui jeta la Juive Poppe entre Nron et la douce Octavie. Singulire race que la ntre, sexclame Nron, un soir dorgies (pendant son voyage Corinthe). Ma mre, arrire-petite fille dAugusta, marie A. nobarbus-Domitius, dont je suis le fils, est exile par Caligula, son frre... pour ses dsordres ! Nest-ce pas admirable : Caligula dpass par Agrippine ! Claude monte sur le trne, on rappelle ma mre dexil. Elle devient la femme de Crispus Passienus, patricien dillustre famille qui commet la sottise de lui lguer tous ses biens et les richesses immenses quil a rapportes dEgypte... Elle le fait assassiner parce quil1 Jrusalem

S

6

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

tarde mourir ! Claude sest encombr de Messaline. Entre les deux femmes commence une lutte de tigresses dans le cirque. Agrippine dnonce lempereur les amours de sa femme et du consul Silius, le plus beau de tous les Romains. Messaline est... supprime. Agrippine pouse Claude, son oncle. Je suis adopt par Claude, je deviens le fils de mon oncle et le neveu de ma mre... Mais il arrive un jour que Claude fait condamner une femme adultre. Ce jugement fait trembler limpratrice et son amant, Pallas. Le lendemain, lEmpereur dne au Capitole avec les Prtres. Son dgustateur Halotus lui sert un plat de champignons prpars par Locuste (empoisonneuse patente du Palatin ; Galba la fit mettre mort en 68). La dose nest pas assez forte. Lempereur, sur son lit de festin, se dbat contre lagonie. Xnophon, son mdecin, sous prtexte de lui faire rejeter les champignons, lui introduit dans la gorge une plume empoisonne... Et, pour la troisime fois, Agrippine se trouve veuve ! Elle rgne !... ... Mon oncle touffa son tuteur avec son oreiller et son beau-pre dans son bain. Mon pre, au milieu du Forum, creva avec une baguette lil dun chevalier ; sur la Voie Appienne il crasa sous les roues de son char un adolescent qui ne se rangeait pas assez vite ; et, table, un jour, prs du jeune Csar (le fils dAuguste, voir les chapitres suivants) quil accompagnait Jrusalem, il poignarda son affranchi qui refusait de boire... Ma Mre ! elle a tu Silanus, elle a tu Lolla Paulina ; elle a tu Claude, et moi, lon dit que jai tu Britannicus et que jai tu ma mre !... Invariablement, cest par lintermdiaire de gouvernants dissolus quIsral corrompt ou achve de corrompre les Nations. A Rome, le Sanhdrin tait donc bien servi ! Nous verrons quil le fut trop bien. En tout, le manque de mesure est un mal : il a toujours perdu Isral ; ce furent les excs de Nron, achet par le Pharisasme, qui perdirent lhroque petit peuple juif. Au dbut, quelque vernis de sagesse recouvrit le monstre. Burrhus et Senque en eurent entreprise. Paradoxe ! Quelle que ft la vigueur dme chez lun, la force de la pense chez lautre, ces deux Stoques tentrent vainement dinfuser sve de vertu dans le cur de leur monstrueux lve. Par bonheur leur ascendant se maintint quelques annes, sur le jeune dbauch, devenu dix-sept ans, matre absolu de lUnivers. Empchons-le de goter au sang, disait Burrhus, la bte fauve une fois en veil serait insatiable ! Quand elle eut got celui de Britannicus, la bte fut intenable. Quand Nron eut tu sa mre, Snque se vit rduit plaider la cause du parricide et Burrhus le couvrir de sa bonne renomme. Burrhus, qui lusage du pouvoir militaire donnait plus de raideur, disparut le premier, en mars ou fvrier 62 (Tacite, Annales, XIV ; Sutone, Nron, 35 ; id., Histoire, 1-72). Le bruit que Nron lavait fait empoisonner saccrdita dans Rome [2]. Sa mort laissait libre un des postes les plus importants de lEmpire : le Commandement des troupes prtoriennes. Cette charge exerce par deux prfets gaux en autorit, lui avait t entirement confie. Nron sempressa de la partager entre deux dbauchs : cratures des neveux et des petitsfils dHrode qui frquentaient le Palatin lun, Sofonius Figellin, tait depuis plusieurs annes le directeur et lassoci de ses orgies. Vnal, dprav, intelligent, il reprsentait ce prototype danimal ras frais, de renard qui peuple nos actuels ministres.2 Snque compromis dans la conspiration de Pison fut condamn souvrir les veines. Sa femme voulut le suivre dans la mort. Gurie de ses blessures, elle vgta plus quelle ne vcut quelques annes encore. Snque avait 64 ans quand il mourut. Tableau de Rubens la pinacothque de Munich.

Jerouschal am et rome face face

7

Lautre, Fenius Rufus, tait un imbcile sans caractre. Les cohortes dlite du Camp Prtorien de lAvenue Nomentane subirent, frmissantes, un tel commandement. Quant Poppe : la Poppa Augusta de Rufus et dOthon ce ne fut point dans le silence de la nuit, dans lombre mystrieuse dune chambre carte quelle vint lEmpereur ! Ce fut au milieu dune orgie que supportaient gravement Burrhus et Snque. Elle savana, couronne de fleurs, telle une bte impudique dont on fait valoir la chair nue, au milieu des chants, aux vibrations des lyres, sous les lumires ! Les Synagogues poussaient leur Judith entre Nron et Octavie, la malheureuse sur de Britannicus.

Introduite dans la place, la Juive rva du trne.Une humble et douce affranchie corinthienne, que saint Paul devait convertir : Act se rvlait fort influente sur Nron. Cette puret morale portait ombrage la fire et hautaine favorite. Elle parvint rompre cette liaison quelle traitait de servile. Act se rfugia dans les catacombes [3]. Et lintrigue du temple se poursuivit. Quoique dlaisse Octavie tenait place dpouse, et dimpratrice ! Pauvre pouse ! dont le deuil avait commenc le jour des noces et qui nentra au Palais imprial que pour voir mourir empoisonns son pre et son frre ! Vainement, elle lutta contre la favorite. Loin de Rome, exile dans lle de Pandataire, elle vivait spare du monde, attendant la mort. Autour delle, rien que des centurions et des lgionnaires : cour terrible, aux regards incessamment tourns vers Rome et qui nattendait quun ordre, un geste, un signe, pour nouer le lacet ou prparer le poison. Cette vie malheureuse, ignore, tourmentait Poppe au milieu de ses splendeurs adultres et de son pouvoir sans bornes ! Octavie tait populaire. Sa beaut, sa jeunesse, ses malheurs avaient touch les Romains. Laristocratie et le peuple frmissaient de loutrage inflig la fille de Claude. Cest alors que la crature des Synagogues se rvla capable de dpasser Nron mme, dans le crime. Provoque par elle et ses amis, une courte sdition clate dans Rome. Les manifestants demandent le retour dOctavie, les statues de Poppe sont renverses, tranes au Tibre. Une troupe de gardes intervient, disperse coups de fouets les fauteurs de dsordre , repche les statues, replace les effigies de la favorite sur leur pidestal. Le soulvement avait dur une heure et cot 6 millions de sesterces. Ctait une affaire . Les usuriers du Transtvre estimaient que ce ntait pas pay trop cher lascension de leur reine au Palatin. Poppe court Naples o se trouve Nron. Elle fuit, dit-elle, les assassins pays par Octavie... Ses 500 nesses ne la suivaient pas ! Mais, ravissante de frayeur, blanche comme le lait de ses bains, comdienne ne, elle se jette aux pieds de limprial histrion. Une heure plus tard, Nron envoyait Octavie lordre de se donner la mort. A douze ans de distance la scne fut celle de Blanche de France, trangle par ordre de Pierre-le-Cruel, roi des Maures et des Juifs dEspagne. En vain, la pauvre exile crie piti ! offre de se rduire au titre de veuve ou de sur ; en vain invoque-t-elle le nom de Germanicus, leurs aeux communs, celui mme dAgrippine. Tout est inutile. Les froids centurions nobissent qu lordre imprial ! Elle hsite, nose se frapper elle-mme. Deux soldats lui lient les bras. On lui ouvre les veines, puis on lui coupe les artres, car le sang glac par la peur, ne peut couler. Et, comme elle tarde mourir, les sicaires de Nron touffent la petite impratrice dans les vapeurs dun bain bouillant...3 Nous indiquerons plus loin le rle jou par Simon-le-Magicien, la Cour de Nron. Ce Juif, ennemi implacable de saint Pierre, avait t envoy Poppe par les Pharisiens.

8

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

Lun des missaires porta la tte dOctavie Poppe. La Juive posa cette tte sur ses genoux, lui ouvrit les paupires et enfona dans les yeux qui conservaient des reflets dpouvante, les pingles dor qui retenaient sa chevelure. Les Juifs lemportaient : ils avaient leur impratrice romaine (Pline, Histoire naturelle des animaux, XXVIII, 50). Jamais lorgueil fminin, lorgueil du corps, lorgueil puril et bestial de la chair fminine, jamais le femellisme ne furent pousss aussi loin que chez cette femme ! Chaque matin, cinquante esclaves prenaient soin de la beaut de cette putain de classe : dans ces monumentales baignoires de marbre rouge ou donyx, dont le muse du Vatican conserve les spcimens tonnants, le lait dnesse tait vers, chaud pour le bain de Poppa Augusta, jusqu pleins bords. Fire dune beaut qui lui valait lEmpire, elle npargnait rien pour en soutenir lclat, jusqu traner partout cinq cents nesses afin de se baigner dans leur lait (Sutone, Nron, 35 et Tacite, Annales) Le jour o le grand miroir de bronze poli lui rvla que de tels soins taient inutiles et que les fards fltrissaient son teint, elle souhaita mourir ! Vanit folle, qui trahit autant dorgueil que de cruaut ! Mais quels que fussent les dsordres qui lentouraient, elle veillait ne point savilir et se compromettre. Elle gardait la tte froide, pour mieux servir les Juifs puissants du Champ de Mars, les descendants dHrode et la famille dAgrippa qui lavaient pousse jusquau trne. Femme habile, qui, par certains cts, fait nanmoins honneur Isral, elle usait souvent des ornements de la modestie. Si elle poussait la recherche du luxe jusqu ferrer dor ses mules favorites, elle paraissait rarement en public et toujours demi-voile comme ses surs dOrient. Une fastueuse lgance, les dons de lesprit, un accueil aimable, achevaient de dguiser la courtisane juive, sous les traits de la patricienne la plus sduisante et la plus race. Nron sattacha de cur cette femme. Ce fut la seule quil aima. Aussi, quand dun coup de pied dans le ventre, il eut bless mort Poppe enceinte, ses regrets furent tels quil recherchait son image dans les yeux de toutes les victimes de son brutal amour (Tacite-Josphe). Il est indniable que le Palatin soit devenu, sous Poppe, la seconde Antonia du Temple, la Synagogue des Synagogues ! En dehors des affaires de hautes brocantes et de fournitures aux armes qui amenaient le Champ de Mars au Palais, Poppe sut retenir les Patriciennes que lambition ou les mystres de lOrient attiraient chez elle. Sur le chapitre de la superstition romaine des livres entiers sont crire ! Les devins de la Palestine, les sorciers Idumens, les prophtes de Jude, la sibylle dIsral ne quittaient plus les appartements de la favorite. Le Tout-Rome de llite ? et du bon ton rvant dau-del, de lumire, de paix, de flicits immatrielles et creuses, montait vers Augusta Poppa pour connatre le secret des Dieux. Mais, ent de ces bateleurs (Tacite, Annales, XVI, 6) hystriques ou trafiquants de la superstition, Cagliostro de tous les rgnes, se trouvaient de graves et sages conseillers qui continuaient dinitier Poppe aux lois du Mosasme et leurs fins. Dvote au Dieu du Temple, dvoue ceux de sa race et de sa religion, elle le demeura jusqu la tombe. Son corps, au lieu dtre brl, selon la coutume romaine, fut embaum comme chez les Juifs [4]. Elle mourut fidle au Mosasme et aux ambitions dIsral. Ceci en dit long sur le rle quelle tait charge de jouer prs de Csar.4 Cette inhumation ne laisse subsister aucun doute sur le dessein rflchi du Temple de placer Poppe aux cts de Nron.

Jerouschal am et rome face face

9

Ce fut Poppe qui se fit la protectrice de Josphe lhistorien Juif. Par elle, lauteur de La Guerre Juive , des Antiquits Judaques fut accrdit prs de Nron et du mme Juif Alityros, compagnon des orgies nroniennes. Josphe senivra de Rome et devint lami intime dAlityros. Sduit par la Cour, par la musique, par lart et la volupt des femmes, par les ftes impriales, par le chant des fltes et le grandiose des Spectacles, par cette posie parfume qui coulait aux festins de Csar, avec les vins de Palerme et de Syracuse, Josphe naperut pas ou ne voulut pas voir, la tyrannie du Matre, lavilissement des caractres, la honte des femmes, labcs purulent que cachaient cette pompe et cette gloire. Il se lia avec Tibre Alexandre le pire tratre la cause dIsral, le Juif qui commandait les Prtoriens. Quand il revint dans ses pauvres champs de Jude, Josphe fascin par la lumire romaine, tait convaincu quil ny avait rien tenter contre la matresse du Monde. Ses dclarations et ses attitudes le rendirent suspect aux Qannates (Zelotes) et Simon de Giskhala, lhroque et farouche dfenseur de Jrusalem, le considra toujours comme suspect. Cest dune conjuration judo-romaine o trempent Tibre, Alexandre et Josphe, que naquit la lgende dun Simon de Giskhala, chef de bandits et assassin de grande route. Le patriote souponneux jusquau dlire, tenace, implacable jusqu la cruaut, ne put, mme dans les sources chaudes dEmmaoum, se laver des souillures de la calomnie. Ainsi va le monde o lhonneur officiel a toujours tu lhonneur.

***La collision des Juifs et de Nron, saffirme flagrante par les relations que lempereur entretenait avec Simon-le-Magicien. Le sectaire gnostique avait voulu acheter Pierre le don de faire des miracles . Do le nom de Simonie donn au trafic des choses saintes. Laptre et le mage staient rencontrs Samarie. Muni dune forte somme, Simon vint trouver Pierre. Vends-moi le pouvoir que tu exerces afin que ceux qui jimposerai les mains soient miraculs, proposa le Mage . Pierre, indign, rpondit : Que ton argent prisse avec toi, qui as cru que le don de Dieu pouvait sacheter. Tu es, je le vois, rempli dun fiel amer et corrupteur, tu es engag dans les liens de liniquit ! Les deux hommes devaient se retrouver Rome o le crdit du Simonien tait puissant. Ladmission des paens dans le sein de lEglise naissante faisait hurler de rage les cohnes et le Sanhdrin, car il tait enseign dans les conspirations et sur les plans juifs, de ne reconnatre la grce de Dieu qu la Race lue . Les Gentils , hier comme aujourdhui, sont destins fournir les esclaves la superbe dIsral. Pierre, brisant la ligne de dmarcation qui sparait lhumanit vulgaire du peuple de Dieu et dlivrant la foi captive dans un coin du monde (abb Vincent, Histoire de saint Pierre) tuait donc lentreprise bancaire du Temple. Or, Rome, comme Csare, comme Samarie, Simon tait parvenu sduire un grand nombre dindividus mme du plus haut parage . Il stait impos par le gnostisme toute la jeunesse dore de Rome. Libertins, rous et modernes des deux ou trois sexes ne juraient que par Simon-le-Mage. Une corruption effroyable, lhorrible dgradation de lespce humaine, le mpris profond de sa dignit et de ses droits, loppression froce du faible par le fort, du pauvre par le riche, avaient t les consquences de cette propagande pharisaque dont Simon tait lun des chefs les plus redoutables : Les fils haussaient les paules en pensant aux croyances des

10

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

vieux romains ; et tout en se corrompant de plus en plus dans leurs murs, dans leurs institutions, dans leur politique, ils se croyaient incontestablement suprieurs leurs anctres qui avaient la fois sauv la patrie et conquis le monde [5]. Nous dcouvrons les preuves de lengouement de Rome, pour Simon, dans saint Justin, saint Eusbe, et saint Irne, dans Tertullien, Thodore et Cyrille de Jrusalem. Saint Lin, successeur de Pierre, nest pas moins catgorique. Tous sont daccord pour reconnatre que le Snat avait lev Simon, dans une le du Tibre une statue qui portait cette inscription : A Simon-le-Dieu. Les braves Juifs des Synagogues devaient faire des gorges chaudes, tout en vidant Rome et tous les Romains de leurs sesterces ou de leurs talents : car, en fin de compte , ctait quoi tendait, uniquement, la magie de Simon. Rien ngalait le respect, voire mme la vnration quil inspirait Nron : ses yeux il tait le fils de Jupiter : celui dont la puissance allait rendre au Capitole et aux destines romaines leur antique clat ; celui qui allait prserver lempire de linvasion des Dieux trangers ; en un mot, de Simon, dpendait le salut ou la destruction de lEmpire... Et le peuple, selon son habitude, suivait en servile imitateur, lexemple de son matre (Abb Vincent). Le Juif saint Pierre osa affronter le Juif Simon. Aprs stre excit au courage , en compagnie de saint Paul, il va trouver Nron. Longuement, laptre reproche lempereur son faible pour le jongleur et le ncromancien. Cette crdulit, Csar, est indigne de ton nom et de ton pouvoir ! Tu vois science et vrit o il ny a quartifice et mensonge . Pour une fois, il convient de reconnatre que Nron fut rempli dindulgence. En vrit, il fut ahuri de voir un plbien, un inconnu, conserver tant de sang-froid et parler avec tant dautorit en prsence de la pourpre impriale et des faisceaux romains ! Imagine-t-on de nos jours, un brave paysan de la Meuse ou du Danube, tombant lElyse, mandant de dfenestrer de la Sorbonne tous les astrologues-professeurs ou docteurs juifs ! Nron nalerta point la garde prtorienne. Il laissa partir en paix les deux aptres, mais fit avertir Simon qui gtait dans une riche villa de lAventin. Immdiatement, toute la colonie juive est en effervescence ; lentourage de Poppe, la dbauche lgante, llite de la pourriture romaine, entrent en campagne contre saint Pierre. Autour de laptre, chrtiens et romains se resserrent. La lutte sannonce svre. Simon pense que son crdit peut lui chapper. Lhomme des Synagogues dcide dun coup daudace. Il propose Pierre une sorte de lutte publique sur le Forum, il est convenu entre les deux adversaires quils ressusciteront un cadavre. La mort punira limposteur impuissant. Rappelons le rcit de lauteur grec des Actes de saint Pierre . Un pauvre jeune homme de haute naissance, du sang mme de Nron vint mourir. Les deux adversaires se prsentent pour le ressusciter. Nron, ne fut-ce que pour soutenir de sa prsence son favori, est l : au milieu dune foule innombrable de hauts personnages. Toute la ville est en suspens et se porte ce spectacle. Simon savance prs du cadavre. Il essaye ses enchantements ; il apporte sa bouche prs de loreille du jeune homme en prononant je ne sais quelles paroles magiques. Soit illusion, soit5 On frmit, lorsquon lit les cruauts, les dbauches, les malfaisances de ces beaux esprits ; lon spouvante lorsquon voit la France contemporaine en proie au mme mal et soumise aux mmes menaces nordiques. Les simoniaques sont lgion au gouvernement, comme lacadmie, la scne comme la ville, aux Ecrivains Combattants comme ailleurs et partout. Comme Rome, la France prira de ce mal.

Jerouschal am et rome face face

11

emploi de quelques moyens naturels, le mort commence lever la tte et la secouer. Un frmissement se fait entendre dans toute lassemble ; chacun lve jusquaux nues le nom de Simon et demande quon mne au supplice son ennemi . Les Juifs sont les plus dchans et entranent la foule. Pierre tient tte la tempte. Si le mort est rellement rappel la vie, scrie-t-il, quil se lve, quil marche, quil parle ! Et, pour que vous reconnaissiez plus aisment limposture de Simon, Romains, ordonnezlui de sloigner du cadavre et vous verrez, alors, si lenfant vit ! Lpreuve confondit le magicien, et le jeune homme resta prisonnier de la mort, comme auparavant. Pierre entre en prire, puis, au nom de Jsus-Christ, ordonne au jeune homme de se lever. A cet ordre les yeux du mort souvrent la lumire, sa bouche parle, il retrouve la vie et le mouvement. Toute la ville smeut ; et, comme lopinion du peuple est versatile, chacun exalte Pierre et ladmire ; chacun, par contre, rclame la mort de Simon. Dj, limposteur est pouss vers la roche Tarpienne ; dj les pierres samassent pour la lapidation. Pierre intervient, protge son adversaire contre la vengeance de la populace, les gardes prtoriennes entranent Simon. Nron fut sensible la dfaite de son favori. Au lieu de reconnatre la divinit du Christ au nom duquel Pierre avait confondu de vains artifices, il se livra contre Pierre et Paul un secret sentiment de haine concentre, un dsir de vengeance qui nattendait, pour se montrer au grand jour, quune occasion favorable . Le magicien en fut quitte pour une anne dexil, plus ou moins effectif. Nous ne poursuivrons pas ce rcit, jusquau jour o, vaincu de nouveau par Pierre, Simon se tua dans une exhibition dhomme volant . Cet espce de contrat tacite et Simoniaque pass entre limposteur juif et Nron, confirme par les Actes des Aptres, les conclusions de Juvnal, de Perse, de Tacite ou de Cicron. Le Temple matre de Rome par les Synagogues et matre de lEmpire par les Juifs de la Dispersion, avait fait de Nron son Tueur .

***... Au pied du Capitole, devant des fantmes de basiliques, de colonnes solitaires, de temples ruins ; sur des parvis o roulent des tronons... devant les cimes et les brches des bains de Caracallas, devant ce qui fut le portique dOctavie, le Flaminius, la Septa Julsia ou lenceinte de Servius Tullius, atterr lesprit confondu se pose cette question. Quelle trange fureur sest donc empare des Hommes, pour quils aient dtruit tout ceci ? Une premire fois, Rome, la Rome de la IIIe priode chappa la mort par la rvolte de ses soldats contre la Domination du Temple et des Juifs de la Dispersion ! Mais, pour donner au drame toute son ampleur il convient de rendre aux deux antagonistes leur stature. La force de Rome est connue ; dans un chapitre suivant nous indiquons que la famille et la rigidit des murs, que le respect des Dieux, lamour de lhonneur et de la justice, taient la base mme de la puissance romaine. La force de Jrusalem est ignore. Aux lgions de sa rivale la reine de Sion navait point de

12

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

cohortes opposer ; mais, elle abritait sous les portiques du Temple un peuple capable de mourir pour sa foi, et une organisation religieuse admirable qui pouvait donner aux Juifs le gouvernement du monde. Le code sacerdotal dIsral date de la priode qui suivit la Captivit de Babylone (586 av. J.-C.). La grandeur des Hbreux ntait plus. Leur indpendance tait morte, avec elle avaient fui les esprances de prosprit et de gloire ici-bas. Les rves dhgmonie, que les rgnes fastueux de David et de Salomon avaient fait natre, dans les curs staient depuis longtemps vanouis. Toutes les routes des ambitions terrestres tant interdites Isral, lidalisme irrpressible du temprament naturel trouva issue dans une autre direction : Si la terre lui tait ferme, le Ciel, qui domine la terre lui restait ouvert. Comme Jacob Bethel, entour dennemis, le Sgiste vit lchelle salvatrice qui se perdait dans les nuages ! Les chefs dIsral cherchrent consoler et ddommager leur Nation des humiliations quelle avait subies dans la sphre sculire, en llevant au rang suprme de la sphre spirituelle. Dans ce but ils difirent ou perfectionnrent un systme compliqu de rituel religieux destin faire de Sion la Cit Sainte, la joie et le centre du royaume de Dieu. Sous linfluence de ces tendances et de ces ambitions la vie publique devnt de plus en plus religieuse, ses intrts, ecclsiastiques ; son influence prdominante, sacerdotale. Le Roi fut remplac par le Grand-Prtre, qui prit mme la robe de pourpre et la couronne. La rvolution qui substitua ainsi dans Jrusalem une dynastie de Pontifes une dynastie de chefs temporels, fut semblable celle qui fit de la Rome des Csars, la Rome des Papes, au Moyen ge. Selon la loi lvitique il ne pouvait y avoir dautel lgitime quau temple de Jrusalem. Nous ninsisterons jamais assez sur cette dcision, car elle cra le nationalisme, le racisme juif . Les Juifs, disperss travers le monde ne pouvaient construire un autre Temple, se noyauter . Leurs regards demeuraient tourns vers Sion, vers la Montagne sainte du Moriah. Partout, ils taient en terre dexil, chez lennemi, et leurs penses comme leurs offrandes devaient aller sans cesse vers Jrusalem opprime. Ainsi fut cr ladmirable sentiment de solidarit qui anime Isral, mais qui se retourne frocement contre lui, quand il veut le faire servir la domination temporelle de ses plus rapaces banquiers. Le dogme du Temple Unique tait pouss si loin que lcrivain sacerdotal, qui nous devons le rcit du Dluge, passa sous silence le sacrifice rendu par No au Seigneur. No dressant un autel ! Un simple laque sacrifiant Dieu ! Ctait inconvenance inoue, empitement monstrueux sur les droits du clerg. Le Yaviste ne peut quignorer un tel sujet de scandale ! [6] ... Mais, la Passion du Christ nous rvle combien le dsintressement sacerdotal avait flchi ! Il demeurait encore, en Jerouschalam, des hommes dignes des poques hroques, Gamaliel tait le Socrate de la loi, Paul de Tarse, le futur saint Paul, son lve marchait les pas dans les pas du Matre ; parmi les Zlotes, fanatiques de grands curs battaient en des poitrines ardentes... Le nom romain et la majest de Csar plissaient encore devant le prestige du Sanctuaire ! Mais, en vrit, dans la Procure de Gessius-Floras, tout tait corrompu. Le Temple tait pourri jusquaux trfonds du Saint-des-Saints. Par son faste, par son luxe il rappelait les Temples de Babylone. En fin de compte il tait devenu le centre dune monstrueuse escroquerie dont lunivers romain tait le thtre et dont Jehovah tait prsident dhonneur au Grand Conseil dadministration !6 Les Prtres avaient transform le Temple en march aux valeurs ! Les Zlotes, de peuple juif lavaient compris. Do lhrosme farouche dploy par les classes infrieures, contre Rome et contre les Pharisiens, allis Titus contre la rvolte populaire.

Jerouschal am et rome face face

13

Les Grands Prtres se succdaient la cadence des Ministres de la IIIe Rpublique. En consquence, ils taient mpriss. En trois ans, Issachar de Kfar, Barka, Simon Kanthera, Jonathan, Mathias, Ehone, avaient occup le sige pontifical. Tous, au reste, se valaient et ne valaient rien qui vaille. Un ban de gangsters de la religion. Le Tabernacle devenu le coffre-fort ; lautel la grosse caisse. Le parvis des Gentils lesplanade, o sassemble la clientle ; la Cour des Juifs, le pristyle. Il pendait des cymbales aux sept branches du Chandelier. La Table eut t le folklore des valeurs en bourse. Laristocratie sacerdotale ne stait pas amliore depuis Caphe, malgr les svrits dHrode Agrippa. Mmes dbordements, mmes dbauches de belles Juives, mme morgue, mme rapacit, mme talage de lucre. Le pontificat sachetait prix dor ; il devenait, entre les mains de pareils aventuriers, un pressoir superstitions, une pompe offrandes : tout Isral crachait de force... au tabernacle. Les pontifes tranaient des robes dun prix fabuleux quils exhibaient parmi les mendiants de La Belle . Dautres portaient ces fines toffes, chres aux phbes et aux femmes, sous lesquelles les corps apparaissent nus. La tunique dIsmal Sen Fabi avait cot 100 mines grecs, celle dElizzer ben Harom 20.000, cest--dire 1.400.000 francs-or ! Dans cet antre, lon goinfrait comme les Dieux de lOlympe, pendant que le peuple des foulons, des vanniers, des marchands dhuile, et des tanneurs, grignotait les olives du Scopus et les barbeaux maigres du Cdron. De dgot, la racaille, qui crevait de faim, vomissait. Johanan, fils de Ndeva, rclamait pour son entretien 300 veaux, autant de tonneaux de vin et 40 paniers de pigeons. Phinebas assassinait pour une poigne dor. Les dmes tardaient-elles rentrer ! Les valets, les soldats du temple se prcipitaient chez les fellahs, pillaient, fouettaient, torturaient les rfractaires. Ainsi le peuple et les prtres infrieurs, rduits au dnuement par les exactions de laristocratie, sunissaient-ils dans une haine salvatrice et commune. La satire suivante conserve par le Talmud montre que la rvolte menaait. Quelle peste que la famille Boethes ! Malheur leurs btons Quelle peste que la famille de Hannam ! Malheur leurs sifflements de vipres Quelle peste que la famille Kataros ! Malheur leurs plumes Quelle peste que la famille dIsmal fils de Phabi ! Malheur leurs poings. Ils sont grands prtres, leurs fils sont trsoriers, leurs gendres commandants et leurs valets frappent le peuple de lanires de cuir ! La colre ironique des pamphltaires clatait surtout contre le Grand Cohne (prtre) Iohanan dune extraordinaire rapacit. Elargissez-vous, portes, laissez entrer Iohanan Nebda le disciple des voraces, pour quil se gorge de victimes . Mais, quimportaient les colres du peuple et les vhmentes apostrophes des Zlotes ? Lor du Temple ne payait-il pas des complicits juives dans lentourage mme des Csars ! Saint Paul devait sattirer la haine lonine des Prtres parce quil avait discern chez les Grands-Juifs la tendance travestir la loi et vivre de la loi. Il lance toute sa race, dans sa lettre aux Romains, les rudes invectives suivantes :

14

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

Vous qui portez le nom de Juifs, qui vous reposez sur la loi, qui vous glorifiez des faveurs de Dieu !... vous vous flattez dtre les conducteurs des aveugles, la lumire de ceux qui sont dans les tnbres, le docteur des ignorants, le matre des simples et des enfants, ayant dans la loi, la rgle de la science et de la vrit ! Et, cependant, vous qui instruisez les autres, vous ne vous instruisez pas vous-mmes ! Vous qui prchez quon ne doit point voler, vous volez ; vous qui dites quon ne doit pas commettre dadultres, vous commettez des adultres ; vous qui avez en horreur les idoles, vous commettez des sacrilges ; vous qui vous glorifiez dans la loi, vous dshonorez Dieu par le viol de la loi. Vous tes cause comme dit lEcriture que le nom de Dieu est blasphm parmi les Nations Saint Jacques accuse les prtres paillards et la bourgeoisie cupide de Jrusalem. Il jette la corruption des riches, leur avarice borne, leur gosme impitoyable et fastueux lapostrophe clbre [7]. Et maintenant, riches, pleurez, hurlez sur les misres qui vont vous survenir. Vos richesses sont pourries, vos vtements rongs aux vers ; votre or et votre argent sont rouills et leur rouille est un tmoignage de votre avarice... Or, voici que le salaire dont vous frustrez les ouvriers qui ont fait la rcolte de vos champs, crie contre vous, et la voix des faucheurs est monte jusquaux oreilles du Seigneur Sabaoth. Vous avez vcu dans les dlices de la terre et vous vous tes livrs aux volupts, vous vous tes engraisss comme des victimes pour le jour du sacrifice ; vous avez tu le juste qui ne vous rsistait pas . Au-dessous dune aristocratie sacerdotale corrompue, dune magistrature vnale, dun prfet qui partageait les dons consentis au Temple avec les prtres [8] et prenait les femmes de son harem parmi les belles pnitentes juives, au-dessous de cette lite une masse dimposteurs de toute provenance trafiquaient des choses religieuses. Quant aux Zlotes, fanatiques de la loi, ils avaient engag une lutte implacable et sourde contre Albinus, successeur de Pilate et de Festus. Ils critiquaient avec vhmence le Temple quils accusaient de compromissions avec Rome. Les jours taient proches o de grands vnements allaient saccomplir ! Pris au propre filet de ses trames et de ses intrigues, Isral devait seffondrer sous les catapultes et les coups de blier des lgions... Dj, les voix prophtiques de la destruction montent vers le Moriah et le Temple ; Hieron est menac. Un paysan, Jsus, fils de Hannam, stait rendu la fte des Tabernacles. Nouveau Jrmie, il fit retentir les parvis des plaintes lugubres des inspirs. Voix de lOrient ! Voix de lOccident ! Voix des Quatre-vents ! Voix contre Jrusalem. Il se prit courir jour et nuit dans les rues en rptant lAnathme. Quelques princes, quelques chefs de cohortes agacs par ses hurlements de chien malade, larrtrent et, pour lui remettre lesprit en place, le passrent au fouet. Lautre serra les dents, ne demanda nulle grce et continua de hurler comme derviche aoussah. Le Sanhdrin en demeura confondu. Craignant que cette cavalcade nameuta la multitude ; craignant peut-tre que cette voix ne vint de Dieu ! les juges emmenrent lhomme devant Albinus.7 Nos bourgeois contemporains, autant que les financiers et prtres dIsral, pourraient tirer profit de cette leon. 8 On pourrait rapprocher ceci du commerce entretenu par les hautes personnalits du Gouvernement Gnral de lAlgrie et de lIntrieur avec les Marabouts Noirs de lislam, dans le Sud-algrien.

Jerouschal am et rome face face

15

Le prfet ordonna que le fils dHannarn fut flagell jusqu lui dcouvrir les os . On est prfet ou on ne lest pas ! Lautre ne pria pas, ne pleura point : chaque coup il rptait dune voix pitoyable : Ah ! Jrusalem ! Albinus assistait au supplice. Il questionna le tortur. Qui es-tu ? Ah ! Jrusalem. Que veux-tu ? Ah ! Jrusalem. Do viens-tu ? Ah ! Jrusalem. Ah ! Jrusalem ! Ah ! Jrusalem ! mais cest un fou ! Relchez cet homme ! Et lhomme se reprit tourner. Jsus, fils de Hannam continua ainsi jusquau sige, sans se plaindre de ceux qui lui jetaient des pierres, sans remercier ceux qui le nourrissaient. Aux jours de fte ses cris redoublaient... et jamais sa voix ne devint rauque ( Josphe, Bill. Jud., VI, ch. V). Quand la ville fut bloque par Titus, il se mit galoper autour des murailles, en meuglant. Malheur la Ville. Malheur au Temple ! Malheur Isral ! Il ajouta, enfin : Malheur moi ! Et sabattit, tu par la pierre dune machine de sige. ... Cinq ans plus tard les Vexillaires de Titus plantaient leurs aigles devant les remparts dAgripa. Le Temple avait failli lemporter sur le Palatin. Tte dun corps form par tous les peuples du monde [9]. Rome, avec stupeur, saperu que lEmpire romain tait bicphale. Ce sont toutes les phases et la conclusion dramatique de ce duel gigantesque que nous allons tudier.

9 Montesquieu, Considrations sur les causes de la Grandeur et la Dcadence des Romains.

17

Chapitre II

Rome conquise par les juifs

Cest lan 160 avant J.-C. que les Isralites parurent Rome pour la premire fois. Judas Machabe venait solliciter la protection du Snat contre ses ennemis. En 139 le Prteur Hispallus renvoya les Juifs en Palestine parce quils sefforaient de convertir les Romains au culte de Jehovah prsent sous le nom de Jupiter Sabazius Sabaoth. (Valre, Maxime, 1, 2, 3). Prs dun sicle passa sans quon entendit parler deux. Pompe conquit la Jude et transporta des milliers de captifs dans la Ville Eternelle (Sivan-Juin-63 av. J.-C.). Depuis cette date jusquau jour o, Hrode (37) occupa le trne de David, les Juifs, toujours en rvolte, fournirent des troupeaux desclaves et de prisonniers. Josphe raconte que Cassius vainqueur vendit la population de plusieurs villes ( Josphe, Antiquitates, XIV, 11, 2) [10]. Indulgents tous les peuples dont les murs et le costume les amusaient, les Romains firent dabord bon accueil ces captifs nobles de mine et riches desprit. Mais, bientt, leur nombre encombra les marchs et la place publique. Dans les villas, dans les palais, dans les maisons patriciennes, o les serviteurs grecs, gaulois, germains, gyptiens ou berbres sentassaient par milliers, lordre et luniformit de vie simposaient. Nul moyen de soumettre ou de plier les Juifs la rgle commune. Ni menaces, ni chtiments, ni promesses navaient deffet sur des gens qui, du matin au soir, se rclamaient de Dieu. Ils repoussaient comme immonde et indigne deux la nourriture prpare pour leurs compagnons ; ils vitaient avec une horreur exagre le contact des objets et des animaux impurs ; ils refusaient de travailler aux jours de sabbat. Patients mais tonns, les Romains contemplaient ces tranges gens qui, par ailleurs intelligents et souples, nen jetaient pas moins le dsordre dans les maisons romaines, disciplines comme une lgion .10 Note de lauteur : 12.000 Juifs avaient t tus pendant le sige de Jrusalem. Pompe reut le triomphe Rome. Les Juifs allaient entreprendre contre leurs vainqueurs une guerre qui ne finira que par lanantissement des institutions romaines.

18

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

En consquence, Philon, dans son livre Lgatio ad Caum, crit que laristocratie romaine se dbarrassait volontiers des Hbreux. Elle et pay pour les affranchir. Librs, hors de toute surveillance, ils retrouvaient immdiatement sur le pav de Rome leur activit de rats lafft de toutes les fissures. Leur gnie du commerce, des transactions et des affaires rendait de prcieux services leurs anciens matres. Chaque Romain de haute naissance eut bientt son affranchi, son liberti juif, comme tout glaoui marocain a le sien, comme tout riche chinois a son comprador. Or, la mise en libert, accomplie dans les formes solennelles, confrait le Droit de Cit. Un vritable ghetto sorganisa autour de ceux qui avaient obtenu ce privilge. Les Juifs eurent bientt leur quartier spcial, ils formrent dans lEtat romain un Etat part et, bientt, si considrable quil fallut compter avec lui. Naturellement, en vertu de la loi mosaque, et, chaque anne, les Rabbis, les chefs des ghetto, expdiaient au Temple les offrandes de la collectivit. A ce propos, Cicron fut appel jeter le premier cri dalarme... Sil importait peu aux Juifs de vider le pays, qui les accueillait, de sa... substance-or, rien ne les irritait comme de voir les sesterces et talents, quils destinaient au Temple, consacrs des usages profanes. Ils avaient cit Flaccus, accus davoir interdit le transport du tribut sacr, comparatre devant le juge Lluis, que Cicron souponnait daimables trafics avec ces tonnants corrupteurs. La cause se jugeait au Forum, sur les Degrs Aurliens, quelques pas des boutiques juives. Attire par les dbats, convoque par ses chefs de Synagogue, la juiverie avait envahi le Forum et grouillait sur lamphithtre. Des cris, des menaces, des hues accueillent la plaidoirie de Cicron. Etonn, lorateur se retourne, contemple un instant ce public trange que nintimide pas la Majest de la Justice romaine . Les sarcasmes et les injures redoublent. Cicron reconnat les libertis , les Juifs que lon rencontre partout, dans les Palais du Champ de Mars et dans les ruelles puantes de Subure. Alors, lillustre tribun baisse la voix de manire ne pas tre entendu de cette plbe, se tourne vers Lelius, lui montre linsolente multitude et assne cette apostrophe clbre aux juges qui entourent le Prsident du Tribunal . Hoc nimirum est illud quod non longe a gradibus aureliis bc causa dicitur. Cest pour vous exposer leurs haines que Lelius a choisi ce lieu comme sige de jus[11] tice . Cicron venait de mesurer avec pouvante ltendue du pouvoir dissolvant que les Juifs avaient acquis dans Rome. Quand Csar sempara du pouvoir il jugea opportun de sattacher la riche juiverie. Il trouvait dans la puissance de son or un contrepoids au pouvoir de ses adversaires. Josphine renchrit sans cesse sur les vertus du dictateur et la srie des mesures prises en faveur dIsral. Ce ne sont que privilges : libert de culte, exemptions dimpts, et de service militaire, faveurs de justice, droit de vivre selon les coutumes bibliques, pleine licence de constituer une cit particulire, dans chaque ville, avec ses chefs, sa police, ses tribunaux. Ces concessions sont dautant plus tonnantes que Csar restreignait en mme temps le droit dassociation, supprimait tous les collges qui ne remontaient pas aux premiers sicles de Rome. Lon ne sait de quel tribut Isral paya de tels dcrets. Les fils de Sion comprirent nanmoins le prix de tant de bienfaits. Sur le Champ de Mars, autour du bcher, o fut dpos le corps sanglant de Csar assassin, une psalmodie plaintive retentit pendant plusieurs nuits. Ctait la veille des Juifs reconnaissants (Sutone, Csar, 42).11 Nous pourrions rapprocher laffaire Flaccus de certaine affaire Stavisky, puis tudier et comparer les mthodes. Nous comprendrons pourquoi la justice est vnale sous des ministres vnaux pays par lor... dtourn du Temple, et comment un Juif escroc peut obtenir des remises daudience ou de peine, quand la Juiverie tient les Procurators .

rome conquise par les juifs

19

Auguste imita Csar. Do sexplique, peut-tre, la grandeur indiscute qui sattache son nom, quoique les murs de Rome aient t des plus dissolues au sicle du clbre empereur. Tibre, le premier, prt ombrage des orgueils et des empitements dIsral. En lan 19 il prescrivit le culte hbreux de Jehovah et le culte gyptien dIsis. La raison, en est curieuse et lhistoire vaut dtre conte. Il se trouva que la justice romaine intentait un procs identique aux ministres des deux religions. Dans les deux cas il sagissait dune conversion de femme. Les prtres gyptiens avaient persuad une crdule matrone, que leur Divinit voulait sunir elle. Ils lattirrent dans leur Temple et la livrrent un jeune dbauch qui les avait largement pays, pour jouer le rle de... Demi-Dieu pendant quelques instants (Tibre fit crucifier les prtres).

Les Juifs avaient agi diffremment.Quatre lvites ou scribes de synagogue avaient gagn la digne Fulvie, femme de lhonorable Cenius, la cause dIsral. Ctaient quelques-uns de ces Pharisiens que Jsus a fltris sous leur masque de pit ou dinnocence ceux qui font de longues prires pour abuser les simples et dvorer les maisons des veuves . Sous prtexte doffrandes au Temple de Jrusalem, ils avaient extorqu la nave et riche patricienne cent talents dor quils employrent Suburre avec les mimes du thtre de Pompe. Autant que Jehovah, Cenius fut vol. Ce dernier porta plainte entre les mains de Tibre. Laffaire fut soumise au Snat et des lois svres furent prises contre le proslytisme judaque. videmment, le pouvoir excutif dpassa les bornes et se montra plus librien que Tibre. Marcus, Silanus et Lucius Norbanus Flaccus, consuls, pntrrent dans le quartier juif et enrlrent de force quatre mille libertis. On les envoya combattre les brigands de Sardaigne, avec lespoir quils succomberaient la fivre des marais. Ceut t l, dit froidement Tacite, une perte sans consquence . Mais les quatre mille refusrent le service militaire... comme dfendu par la loi. Ils furent condamns aux mines. Le reste des Juifs reut lordre de quitter lItalie par les premires trirmes, en partance. Tibre, naturellement, reste maudit dans les livres classiques. Trente ans plus tard, les Juifs renaissant de leurs cendres et dindestructibles germes, avaient reconquis Rome. Claude dut les expulser ,en masse (Sutone, Claudius, 25). Mais le judasme avait jet de profondes racines et la tte de la pieuvre installe sur lOphel tenait pousser ses tentacules partout o les lgions de Rome craient des comptoirs et des richesses. Rome tait une proie mammifre qui nourrissait trop bien le Temple, pour tre abandonne. Beaucoup de proslytes, denrichis, ceux que de Puysgur appelle de nos jours Les maquereaux lgitimes , avaient got aux ors et richesses dIsral. La plupart dentre eux appartenaient aux plus hautes classes de la noblesse, la cour mme et chappaient la rigueur des dits. Ceux que les lois atteignaient sarrtaient souvent aux portes de la ville. Juvnal fulmine contre le cynisme de ces bannis installs Aricia, sur le Mont Albain. Grce quelque haute influence ou par la puissance corruptrice de lor, au premier jour propice ils rejoignaient le Ghetto o ils rentraient inaperus, pas feutrs. Il ne resta bientt plus aux crivains, aux potes, aux critiques et au peuple dpouill par la cohue des usuriers de Jhovah, que la satire et la plaisanterie. La circoncision, le sabbat, lhorreur du porc, les pieds plats, les nez tranges, les profils de blier, la crasse juive furent le sujet de farces

20

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

et de pamphlets clbres (Horace, S. IV-V-IX). Un soir, Perse saventure dans les rues sales et tortueuses du quartier juif. Il aperoit les couronnes de violettes qui ornent les fentres et les lampions de suifs qui laissent tomber leur graisse noire sur les fleurs ; lintrieur des maisons les familles sont runies, hideuses ; sur une table crasseuse une queue de thon nage dans un plat rouge... Le pote recule plein de dgot pour cette vie sordide de bte inquitante et rapace. Il fuit et raille le proslyte quil rencontre. Va donc, dit-il, va, cest aujourdhui fte pour les amis dHrode, va remuer dvotement les lvres et tout ple, les yeux retourns, clbre le sabbat des circoncis . Rome, spolie, ne se contentait pas de railler. Aussi bien cette race envahissante occupait toutes les places secondaires, donnait des ordres chez les plus orgueilleuses matrones ( Juvnal) et tenait tout le commerce dargent. Rome se fchait. De terribles pamphlets, tel celui dApion couraient de mains en mains, prtaient aux Juifs tous les vices et toutes les malfaisances. Non seulement la plbe mais les esprits les plus avertis, faisaient reposer leurs jugements sur ces calomnies, mais les rptant, les rpandaient et leur donnaient crdit, or, lon sait que de tout temps les imbciles de toutes classes ont leurs oreilles de Rois Midas, ouvertes voluptueusement toutes les mdisances, tous les mensonges. Les fientes de la pense conviennent ces espces. Les Juifs sont assez sujets caution sans quil soit besoin dinventer. De labsence didoles dans les synagogues, Lucain conclut que le Dieu dIsral est incertain. Apollonius Molon et Flourus les traitent dimpies et dathes. Ptrone, Tacite et Plutarque nous disent gravement quils adorent lne et le porc. Cicron, qui les hait depuis le lit de justice des Degrs Aurliens, dclare, froce : Cest un peuple n pour lesclavage ! Snque renchrit : Race sclrate entre toutes quil faut proscrire de lEmpire. Quant au pote Apion il atteint au maximum dans lpigramme et lironie mortelle : Le Juif, termine-t-il, est lanimal qui ressemble le plus lhomme.

Et les satiriques chargent lenvi.Ils ne montrent, sortant des bouges o se terre la juiverie que mendiants lpreux, chassieux, ophtalmiques ou cancreux, voleurs, brocanteurs et chiffonniers. Ils encombrent les rues comme de vivants tas dordures, vendent des amulettes et achtent des verres casss (Snque). Sales, exhalant une odeur dgout, aussi fourbes que serviles, ce rebut dhumanit trane une bande denfants, des paquets de hardes, la corbeille o les restes des repas sont labri des mains profanes, la paille qui sert de lit toute la famille (Martial). Cest videmment forcer le tableau en tendant sur toute la Juiverie puanteur et crasse. Mais la haine et la prvention dominaient les esprits excits. Nous prfrons laccent de Juvnal. Il sattaque aux riches, aux puissants, aux femmes romaines qui se sont laisses dominer, conqurir, prostituer par largent, le sale argent des mtques, venus de Grce et de Syrie. Nous comprenons que noblesse ou bourgeoisie lexcrent et le vouent encore aux exils de la Pentapole. Son sort serait pareillement le mme en notre Rpublique de bas empire, vautre devant largent, comme une fille prte recevoir la vrole de qui la paie. Il fut le satirique intgre, impartial et dont le zle, mri par lexprience, fut capable de suppler au silence des lois. Tax de fourberie et de mchancet parce quil fouille dans les spulcres mmes, o gisent pompeusement ceux qui prtendent mriter de la patrie et nen furent que les flaux, parce quil a dvou aux furies les usuriers grco-juifs, corrupteurs des Patriciens, des empereurs et, par consquent, du peuple imbcile qui les imite ; parce quil a senti, dnonc avec une puissance prophtique la domination que les banquiers de toutes gueules et races impose-

rome conquise par les juifs

21

raient au Monde par la pourriture du Monde : Juvnal reste suspect, maudit et Sali0 Seuls les fauteurs de despotisme laccusent et, seuls, le dnigrent les thurifraires ou les insubstanciels crtins qui, dans la succession des sicles, firent un public toutes les tyrannies. Ds linstant o lhonnte homme quest Juvnal accable Rome la politique hypocrite, orgueilleuse et cupide, cest que cette politique entretient et magnifie les pires malfaiteurs, la fois au Saint des Saints et sur les hauteurs palatines. Laversion quinspiraient les Juifs les obligea tout dabord vivre lcart. Heureux les Isralites si ce concert de sarcasmes navait pas franchi le cercle des lettres. Mais, de toutes parts on en retrouvait lcho, dans les bains, sur le Forum, sur le Champ de Mars, rendez-vous des lgances , sur la Voie Triomphale, au thtre : ils servaient de cibles tous les brocards. Nanmoins, dans cette haine entrait une part dinjustice. Sur le culte des Hbreux, sur les origines, sur leur civilisation, on ne possdait, mme dans les classes instruites, que des ides absurdes. Tacite, particulirement, a ml lerreur la vrit. De toute vidence lillustre historien na jamais convers avec les Juifs, ni pntr dans leurs demeures. Il aurait dcouvert des livres que nous lisons encore : lHistoire dIsral. Les Commentaires rabbiniques de Jrusalem, la Bible des Septante ; le haut enseignement moral de Mose se serait rvl au penseur, de terribles prjugs auraient pris fin et Tacite neut pas crit ces lignes partiales o il nous peint les Hbreux comme un peuple aux murs infmes aussi hassable que haineux dune religion noble, mais bizarre et lugubre (Tacite, Histoire, V, 2, 5). Naturellement, les Juifs se vengeaient comme ils se sont toujours vengs. Implacables en affaires, matres du ngoce, tenant le march des matires premires indispensables lEmpire, ils pressuraient, rduisaient merci ce qui ntait pas de leur sang ou de leur alliance. Ils poussaient au pouvoir les intrigants et les ambitieux qui servaient leur sombre orgueil de domination : ainsi Tigellin et Nymphidius avaient accd prs de Nron ; et, Nron comptait trouver chez les prteurs dIsral les 285 millions de drachmes que la Garde Prtorienne lui demandait pour marcher contre Galba ! Chaque Synagogue avait son petit Sanhdrin [12] secret o lon couchait, sur les tablettes et sur les livres de comptes, railleurs grands ou petits ! Malheur aux emprunteurs que le tribunal avait dsign la vindicte du Ghetto ! avec le capital et les intrts, ctait la livre de chair, de Shylock, quil fallait payer. Ce que nous constatons Paris, ce qui existe Londres et New-York, ce que le Chancelier Hitler put dtruire en Allemagne existait Rome. Le statut privilgi consenti par Auguste et Csar avait singulirement favoris linvasion juive. Non seulement le ngoce, le commerce, le trafic maritime taient aux mains dIsral mais aucun emploi ne la rebutait. Il fallut nourrir la plbe sur les caisses publiques, multiplier les distributions de bl et de vin parce que tous les bas mtiers taient entre les mains des migrs de Sion, de Juda ou Samarie. Acteurs, chanteurs, ils encombraient le thtre et le cirque. Si la T. S. F. et lEdition eussent exist, la Juivaille eut tenu lindustrie du livre et des ondes sous le contrle des Sanhdrin locaux et du Temple lointain. Les lettres en taient infestes. Juvnal dnonce le pril que font courir la culture et la civilisation romaines cette invasion dvorante, fanatique et ttue. Ad vectus Roman quo pruna et12 Tribunal. Il existe un fait aujourdhui Paris et dans toutes les villes importantes. Tout ennemi dIsral est soigneusement catalogu, dtermin, suivi voire mme excut commercialement. Sil est crivain le pactole des fonds secrets lui est interdit, la porte des Editeurs lui est ferme ; aucun journal payant nagre sa prose. Un dcret davril 1939 contre la libert dcrire a sanctionn cet tat de choses, ce dcret rend des points, en fait de tyrannie, aux fameuses Ordonnances de Charles X. Ce dcret est le dcret Mandel. Il illustre lentreprise de la Juiverie.

22

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

coctona vento ?... Et je ne fuirais pas leur pourpre insolente ? Un misrable qui dbarqua dans Rome, avec des ballots de figues et de pruneaux, serait dans un festin plus honorablement plac que moi ? Et le sentiment national du pamphltaire sexaspre justement : Nest-ce donc rien que davoir en naissant respir lair et le climat dAventin, que davoir t nourri des fruits du Latium ? Ajoutez que flatteurs intrpides, un sot opulent est sr de leurs loges, qu leurs regards serviles et intresss la laideur se transforme en beaut, la faiblesse en vigueur, un malade efflanqu en Hercule... Ils se pment de plaisir au son dune voix plus aigre que le chant du coq amoureux, prt pincer la crte de sa femelle . Juvnal na pas connu lignominie des jazz et accordons imposs par la juiverie dAmrique sur les dlicates scnes de lart franais, ils pressent nanmoins la dcomposition et lavilissement de lart, de la pense romaines : donc de Rome. Le travail de corruption dcomposante est men de main de matre, nous verrons comment et quoi il aboutira. Les Romains, lents desprit, stonnaient de voir les Orientaux, au gnie dli, prendre le pas sur eux, critiquer, plagier, piller mme les meilleurs uvres. Martial rejoint Juvnal dans la satire. Il se plaint dtre dpouill par un Juif Sche de jalousie, dchire en tous lieux mes crits, je te le pardonne, pote circoncis, tu as tes raisons. Je me soucie peu que tu dises du mal de mes vers, tout en les pillant . (Martial, XI-94.) Examinons de prs le snobisme qui stait empar des Romains et surtout des Romaines : nous revivrons ainsi des heures contemporaines. Les crivains contemporains du Latium, depuis Cicron jusqu Marc-Aurle, nont point cess de dnoncer les entreprises dcomposantes de la Juiverie. Comment expliquer laveuglement romain sinon par le ntre ? Btise, orgueil, incapacit par les ilotes de toutes classes de distinguer entre une gense et une dcomposition. La mme matrone qui se pmait aux accents dun histrion de Csare serait all demander Henry Bernstein des raisons philosophiques et vaginales de cocufier son mari ; on aurait oubli Pascal comme lon oubliait Virgile, pour courir ce cuistre banal dEinstein ! La foule incline aux observances Pharisaques et lanarchie patente quelles renferment a lusage des trangers. Les femmes qui ne rvent que la licence dans le mariage trouvent leur compte ces littratures dpravantes. Rome sombrera par le femlisme rpandu par Isral dans toutes les sphres de la socit romaine. Chose tonnante ! ce qui attirait les meilleurs esprits de Rome vers le ghetto ctait prcisment ce que le ghetto cherchai dtruire dans lEmpire : lesprit de famille. Pntrant au sein du patriarcat juif, ils y trouvaient des joies pures. le calme, de bonnes murs, une touchante union, des femmes dociles, des hommes aimant leur foyer. On parlait dun Dieu damour et de bont qui devait rconcilier les hommes ; on vivait dune existence modeste et probe qui convertissait les plus hostiles, dans une espce de songe religieux prcis par les vieux livres. Virgile considrait la Sibylle juive comme un oracle vritable. Sur sa prophtie il annonait, aprs dimmenses bouleversements, le rgne dun enfant divin dont la venue rpandrait lallgresse et la paix sur la terre (Virgile, Ecloga, IV). Les patriciennes, comme nos femmes du monde, comme toutes celles que nvrosent loisivet, le luxe et un semblant de savoir, taient curieuses de ces nouveauts, dont elles tympanisaient leurs maris. Juvnal scrie : Arcanane Juden ! A limposteur gyptien succde une Juive qui vient de quitter sa corbeille et son foin.

rome conquise par les juifs

23

Tremblante, elle sapproche et mendie loreille superstitieuse qui lcoute. Cest linterprte des lois de Solyme (nom potique de Jrusalem), la fidle messagre des clestes dcrets. On la paie, mais peu gnreusement, moins que le prtre Egyptien, car les Juifs vendent toutes les rveries que vous souhaitez . Amoureuses de mystres, dvoyes du foyer latin, femmes honntes dgotes des excs de lorgie romaine, cause prcisment par le travail souterrain dIsral, de nombreuses femmes saffiliaient au Mosasme. Dans les cimetires juifs de Rome, des patriciennes, appartenant aux nobles familles des Flavii, des Fulvii, des Valerii dorment auprs de leurs surs Solymnites. Paula Veturia, selon la pierre tombale que nous avons reconnue et dtermine, avait 76 ans au temps de sa conversion, elle vcut seize annes dans la synagogue. Le courant tait irrsistible, quoique moins suivi par les hommes... que la circoncision arrtait ! [13] Le petit-fils dAuguste ayant refus, Jrusalem, de sacrifier Jehovah, ce refus prit la proportion dun vnement. Le fier jeune homme considrait quil navait rien rendre au Dieu des Juifs, puisque les Juifs ne rendaient rien Jupiter. Auguste flicita son petit-fils, comme sil eut accompli un acte dhrosme civique. Ces flicitations nous autorisent constater que lempereur ne protgeait le mosasme que par politique. A Rome, deux synagogues portaient le nom de Csar et celui dAgrippa. Les fils dHrode levs au Palais, pratiquaient leur culte. Hrode Antipas eut la confiance de Tibre. Hrode Agrippa fut le confident et le protg de Caligula. Ce fut lui qui leva Claude au trne. Rptons que la Juive Poppe tait toute puissante sur Nron. Au reste les Isralites de classe infrieure sinfiltraient dans le Palais derrire leurs hauts protecteurs. Intendants, majordomes, scribes, ils rgentrent rapidement tous les services et la valetaille. Les vieux centurions de garde frmissaient les voir circuler, orgueilleux et rampants tout la fois. Un affranchi de la province de Samarie fut assez riche pour prter Hrode Agrippa plus dun million (francs-or). Nous avons relev dans les vieux cimetires de Rome quune femme de la maison de Claude tait Isralite ; de nombreux liberti , portaient le nom dimpriales familles : Julius, Claudius, Flavius, Aetius, Aurelius et Valerius [14].

***Au dbut, les affranchis juifs sinstallrent sur la rive droite du Tibre. En vertu dun mimtisme qui leur est cher quand ils ont tout craindre, ils se mlrent au rebut de Rome, la pouillerie des industries sales et des mtiers douteux. Les peaux des chiens corchs infestaient lair (Martial) autant que les poissons pourris du fleuve et les dchets des tables patriciennes. Quittant lesclavage, les Juifs acceptrent ce sinistre sjour et ne ddaignrent aucune profession. Lessentiel pour eux tait, dabord, dassurer leur indpendance ; ensuite, ils peuplrent13 Croit-on quelle arrterait certains contemporains, qui, nanmoins mnent grande croisade contre Isral dont ils rvent, par les femmes, denlever lor ? 14 Il est, vrai que, chez nous, les Juifs se sont affubls de noms trs Franais appartenant laristocratie du nom, des lettres ou de la vieille paysannerie. Ces prnoms impriaux procdent peut-tre de la mme et cynique prsomption.

24

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

toute cette XIVe rgion : la Transtevre, rserve au petit commerce. Ils stendirent sur les pentes du Vatican, cinq cents mtres du fleuve. Ils taient labri des inondations que submergeaient la basse-ville. Les gabarres venant dOstie dbarquaient leurs marchandises sur cette rive du Tibre, les intermdiaires et les coursiers juifs, installrent leurs comptoirs, montrent boutiques, au port. Ds laube, les revendeurs juifs filaient vers le Velabre, le Palatin et le Champ de Mars, comme une cohue de corneilles criardes ; Ils rveillaient Martial que cette quotidienne galopade mettait de mchante humeur : Ils poursuivent tout le jour, crit-il, leur commerce, cupides, infatigables. On les rencontre dans tous les lieux frquents par la foule, de prfrence, sur la voie Appienne, o se promnent les riches, o affluent les chars, les litires, les cavaliers. Ils ont tabli des bazars la porte Capne, talent, vendent nimporte quoi, pendant que dautres tendent la main (Martial, X, 11, 47) Le bosquet et la fort dEgerie taient proches, ces vagabonds dguenills y font leurs ablutions et souillent les frais abris ou Numa sentretint avec sa divine conseillre. On a chass les Nymphes et la fort mendie . ( Juvnal, S. III, 10-15) Sils ntaient grecs les marchands de pastques, doranges, de citrons, de figues, de raisins, et... de toges usages, taient Juifs. Vespasien, qui les avaient rosss en Galile, renona expulser cette glatine humaine, tenace, collante, coulante, irrsistible dans sa lente progression, comme une mare de fanges mouvantes. Il donna aux Juifs ce quils envahissaient : Le bois qui entoure la fontaine sacre, la chapelle mme, sont lous des mendiants juifs dont tout le mobilier consiste en un panier rempli de paille. Chaque arbre paie tribut au peuple romain ( Juvnal, Satire III). Cette cohue laissa deux cimetires pleins la porte Capne... On est soulag la pense que ces gens-l meurent !... comme les autres. Aprs la Ire et la XIVe Rgion ce fut au tour de Subure. Logements vils prix, sentines puantes, refuges douteux, labyrinthes du crime et de la misre, la criarde, la bruyante Subure offrait aux Juifs les mmes ressources que la Transtevere. En cette Cour des Miracles sexeraient les mtiers les plus tranges et les plus bas : marchands de beignets, de fouets pour esclaves et de ceintures pour prostitues ; apothicaires douteux frquents par Locuste ; entremetteuses au profil de sorcires, savetiers, htres, coupeurs de viandes, receleurs de mets vols, grouillaient, sinstallaient, hurlaient leurs spcialits sous les porches ou sur les escaliers des maisons cinq tages (Friedlander, Murs Romaines).

Linvasion progressait.Ctait la marche du Quartier Saint-Paul au Quartier de lEtoile, de la rue des Rosiers, aux Champs-Elyses. Devenus riches, opulents, les Juifs sortis de Subure sinstallaient au Champ de Mars. Ds lors ils devenaient les fournisseurs et les banquiers des Patrices, des Matrones affoles de luxe, et des dmachres [15]. Le Champ de Mars tait le rendez-vous de laristocratie romaine. On allait l, pour voir et tre vu. De somptueuses vitrines rvlaient les merveilles de lart et du luxe grec, gyptien ou syrien. Les Indes et la Perse aboutissaient au Champ de Mars. L, les nobles promeneurs et les lgantes patriciennes achetaient la pourpre, lairain de Corinthe, les vases de Murrhe, les bijoux15 Raffins du sicle de Nron. Dans le cirque ils combattaient sans bouclier, sans casque, sans cuirasse et sans ocra (bottines de bronze), trop lourdes pour leur prciosit.

rome conquise par les juifs

25

cisels dAlexandrie, les lgres merveilles dAthnes. Sous les arcades du Thtre, une table en bois de citre fut vendue 800.000 sesterces (175.000 fr.), au sicle de Cicron. Un tapis de Babylone atteignit le prix fabuleux de quatre millions de sesterces, prs de 1.100.000 francs. Et, les marchands, capables de soutenir un pareil commerce, constituaient une tribu... juive qui formait une corporation ferme ayant sa synagogue part. Tout ce que les lgions romaines pillaient, tout ce qui servait au Triomphe des Vainqueurs, aboutissait soit aux Arcades, soit au Panthon, soit au Portique des Argonautes, et retournait en offrandes expiatoires au Trsor de guerre et de propagande du Temple !... Et lon songe aux coffres cachs la caverne du Vieux de la Montagne, plus qu la gloire de Jehovah... Mais lon se sent galement pris du rire sarcastique du Cynique, devant cet orgueil, cette richesse, ce snobisme et cette sottise des riches romains, dvaliss par les Juifs. En tout ceci, o sont les Justes ! La Juiverie refluait jusqu la Septa-Julia, rien ne lempchait datteindre aux jardins de Salluste et de Lucullus. Elle passa outre et sorganisa dans la cit conquise. Sous Nron, elle possdait la moiti des immeubles ; outre les Sept Synagogues connues, beaucoup dautres taient dissmines, attentives, dominatrices, sur la Ville Eternelle. La population juive tait divise en paroisses, chaque congrgation avait ses fidles, ses dirigeants, son sanctuaire, un chef secret que chacun ignorait et qui ne paraissait pas gouverner la communaut. A Rome, Isral sadaptait la loi de Csar. Il ne fallait pas veiller lattention et la mfiance, il convenait de respecter, en apparence, les institutions romaines... et de nobir en ralit quaux souveraines suggestions de Jrusalem. A Alexandrie, il en allait tout autrement. Les Isralites avaient, leur tte, un Ethnarque ( Josphe), ensuite ils constiturent un Snat. Etablis dans cette ville depuis sa fondation, formant un parti robuste et solidaire, les Juifs y dominaient et constituaient impunment un pouvoir politique incontrlable, redoutable par son union... Ils payrent leurs excs dun pogrome pouvantable. Les Juifs dcouvrirent rapidement la fissure qui leur permit de pntrer et deffriter lorganisation sociale de Rome. Ils se constiturent en associations, en collges . Leur nombre tait considrable et lon sexplique pourquoi Tibre le rduisit celui de la gense. Les Juifs ne pouvant fournir de lettres danciennet furent contraints de supprimer leurs collges Rome, les citoyens avaient le droit de sunir en corporations. Il en existait de toutes sortes et toutes fins : corps de mtiers, assembles de partis politiques, socits de secours mutuels, qui assuraient leurs membres des ressources pendant leur vie ,et une spulture honorable. Certaines, appeles Sodalits , pratiquaient un mme culte. Aucune religion ne simplantait dans Rome sans quune Sodalit ne fut immdiatement institue. Pour observer leurs rites et la loi, les Juifs neurent qu se constituer en confrries religieuses. Ils obtinrent ainsi la protection que les magistrats devaient tout collge [16]. Comme on le voit, Jupiter tait bon prince et Rome bonne fille. En Jrusalem la hargne souponneuse de Jehovah neut point autoris un tel damier de religions. La chose essentielle, pour les Juifs, fut de ne pas se runir en une association unique avec ses statuts et son chef. Soixante mille individus, formant un mme corps, auraient inquit les autorits romaines ; rpartis, noyauts en corporations diffrentes, dont chacune avait son chef et son16 Calixte (189-199) qui devait un jour tre Pape, avait troubl une assemble juive. Il fut traduit devant Fusciani, prfet de la Ville et condamn aux Carrires de Sardaigne.

26

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

sanctuaire, ils rentraient dans le droit commun, sen assuraient tout le bnfice et persvraient dans luvre tnbreuse, sanctionne, dirige secrtement par le Sanhdrin de Jrusalem.

***Quand Csar, quand Nron, sous linfluence de Poppe, accordrent le libre exercice du culte et donnrent pouvoir aux chefs des synagogues de gouverner et juger leurs fidles, ils constiturent un Etat juif dans la capitale romaine. Ne cherchez pas plus longuement comprendre pourquoi. Nron, le pire des monstres gouvernant que lhumanit ait produit ; ne cherchez pas savoir pourquoi Nron, qui synthtise lui seul tous les vices, toutes les sanies, toutes les corruptions, tous les crimes, toutes les sadiques dmences dun ministre de la dmagogie franaise daprs-guerre (nous rappelons que ce livre fut crit en 1938-1939 avant le dsastre de 1940), ne demandez plus pourquoi Nron nest pas maudit, vou aux gmonies, jet hors son tombeau : Nron a protg la Synagogue et le Pharisasme. Parmi tous les empereurs le plus populaire est Nron. Jai visit la maison de Nron, les bancs de Nron, la tour de Nron. chappant linsupportable filature de la police italienne, une espce de roussin noir qui, pour la cinquime fois, mabordait sur la place de Venise, je filai par lenceinte de Servius-Tullius, jusqu la porte Collina. Par la via Nomentane, quavait suivie Nron, dans sa fuite ; un homme du peuple, un vigneron me conduisit droit la Serpentara. Dans quelques pierres parses au milieu de cette magnifique plaine de Rome jonche de ruines incomparables, le vigneron me dsigna la place exacte o Nron stait suicid. Je fis du brave homme mon ami de quarante-huit heures : si je dteste la police et plus particulirement la police italienne, jaime le paysan autant que le pcheur dItalie. Le lendemain, il me conduisit vers une ruine oublie, et sur la colline des Jardins. Voil, me dit-il, le tombeau de Nron . Je fis semblant dy croire. Mais explique qui pourra loubli dans lequel sont tombs, aux mmes lieux, Titus ou Marc-Aurle... ! Facile expliquer : Ils nont point protg la Synagogue, ils ont combattu le Temple : lHiron. Les Concessions csariennes, payes fort cher, taient, pour les Isralites de toute premire importance. La loi mosaque, les prceptes traditionnels des rabbis rgissent, en effet, non seulement les pratiques religieuses, mais les actes de la vie publique et prive. Il sagit donc dun code spcial, inconnu des gentils , des goms , des hommes dautres et infrieures espces. Les Romains ignoraient ce code. Pour lappliquer, il faut des tribunaux particuliers, des magistrats qui soient la fois juges, docteurs, interprtes de la Bible. Dans les villes de Jude, les chefs de Synagogues remplissent toutes ces fonctions, le peuple leur accorde un respect profond, et leur consent une obissance absolue. Leurs sentences, comme leurs prdications passent pour la voix de Dieu ! Csar et Nron se rencontrrent pour placer Isral au-dessus des lois romaines : lor est puissant. Forts de leurs droits, les Juifs sorganisrent dans Rome lexemple de Jrusalem. Ils crrent une aristocratie religieuse qui se transmet le gouvernement sans y laisser accder ni le peuple, ni les lvites, ni les convertis. Ces derniers considrrent le prjug pharisaque comme odieux. Certains rejoignirent les Chrtiens chapps aux massacres dans les catacombes. Comprenant quils exagraient dans les manifestations de leur cupidit et de leur orgueil racial, les chefs revinrent sur leur dcision. Par compensation, ils crrent les titres de Pres et Mres de la Synagogue . Pater et Mater Collegii, disaient les Romains...

rome conquise par les juifs

27

Quand saint Pierre-le-Juif pntra dans la ville des Csars, il se trouva face face avec une organisation juive aussi puissante que celle dont Capha stait fait le dfenseur implacable et froce. Saint Pierre devait succomber devant cette organisation, comme le Christ avait succomb devant celle de Jrusalem. Nous allons voir sur quelle litire de dcompositions Isral avait jet la cit dAuguste.

29

Chapitre III

Rome dcompose par les juifs

Cest dans lune des ruelles o sentassaient les affranchis du Transtevre et de la Porte Capne que saint Pierre prit gte, quand il arriva de Palestine, talonn par les Prtres et les Grands Juifs de Jrusalem. Babylone ! scriait-il pouvant des dsordres de la Ville impriale. Aucune expression ne peut rendre plus puissamment la corruption dont la cit de Romulus tait atteinte jusquaux os. Les historiens, les auteurs qui, depuis plusieurs sicles, attnuent les svrits de Tacite, de Sutone ou de Juvnal ont inconsciemment partie lie avec la force dpravante qui, descendue de Sion, allie aux Grecs et aux Prtres dIsis avait un intrt direct abattre la puissance romaine. Les Prtres ont foment et dirig le complot. Leurs dupes nen sont pas plus excusables. Il fallait donc Pierre un courage de saint pour entreprendre de rgnrer le monde romain, car il fallait combattre, et le Sanhdrin, qui avait condamn le Christ, et Nron, soudoy par le Sanhdrin. Examinons ltat de lImpriale cit larrive de lAptre. ... Rome fut surtout grande son berceau. La Louve, alors, tait saine et robuste, rble dencolure et rude de griffes. Rome possdait en naissant ce qui lui donna lempire du monde et ce qui le donne, en tout sicle aux peuples volontaires : la famille puissamment organise et fconde ; lamour jaloux de la libert et de lhonneur, le culte de la justice, du droit et de la foi jure. Une vie pauvre, austre, laborieuse et digne, partage entre la charrue et les armes ; aucun souci du luxe, ni des arts, telle tait le sort du citoyen romain. La majest paternelle tait porte au suprme degr, crit Tite Live, il est dordre des Dieux que lhomme commande . Il ntait point, en effet, de plus haute dignit pour lhomme, qui obtenait par elle la plnitude de ses devoirs, la plnitude de ses droits, devenait le matre incontest de la maison. Qui dtient les responsabilits, qui peut payer de sa libert, voire mme de sa vie les garements ou les folies des siens, doit dtenir le commandement. En dehors de ce principe il ny a quanarchie, malheur et dchance. Isral, qui ne lignore point, avait soumis aux mmes dcrets la famille patriarcale. La rvolte de lpouse contre le mari

30

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

et des enfants contre le pre, est un article dexportation rpandu par les Juifs chez les peuples quils colonisent. Comme sous la tente dAbraham, la dpendance de lenfant, Rome, tait absolue. Jet ds sa naissance aux pieds du pre il ne vit que si celui-ci le reconnat comme sien. Il grandit, revt la toge virile, devient citoyen, choisit un mtier, slve mme aux plus hautes charges de lEtat, devient son tour chef de famille, mais nchappe jamais entirement lautorit paternelle. Murs trop rigides diront nos beaux esprits contemporains. En quel tat de honte et de dgot, de misre morale et physique, les principes contraires, ont-ils mis les Etats quils ont ruins et corrompus ? [17] Lanneau de fer pass au doigt de lpouse, au jour des fianailles, lui laissait entendre que le lien conjugal serait dur. Dans le droit primitif, la femme demeurait en tutelle. Trois sicles seulement avant J.-C., elle fut autorise disposer de sa dot et de ses biens paraphernaux. Rude condition assurment, mais quon songe aux barbaries qui menaaient Rome de toutes parts et qui rservaient aux captives les pires hontes et les pires servitudes. La famille tait organise, dfendue comme un bastion et ces bastions intangibles, constiturent la haute forteresse latine. Si, loin de miner le mur que les lgions avaient construit entre les Barbaries et la Civilisation, le Temple avait compos avec la Tolrance de Csar et dAuguste ; si, dans son orgueil il navait point pris cette tolrance comme une marque de faiblesse et daveuglement ; si, lalliance, souhaite par les Romains, avait pu se raliser sincre du Mont-Palatin aux cimes de Sion, jamais les houles asiatiques neussent recouvert lEurope ni touff lOccident, sous leurs grouillements sauvages et crasseux. Lorgueil de laristocratie sacerdotale et sa cupidit, la haine voue par le Sanhdrin tout ce qui ntait pas juif ; le fanatisme des Zlotes rendirent tout accord impossible. Il fallut en dcoudre. ... Ds la conqute de lOrient la dpravation pntre Rome. Ces ramassis desclaves judosyriens, gyptiens ou grecs qui sinstallent en ses murs, tranent dans leurs guenilles, toutes les pestes. En quelques annes, la corruption fut son comble. Unde hc monstra tamen ? scrie Juvnal. Do viennent ces monstrueux dsordres ? de quelle source ? Une humble fortune conservait autrefois linnocence des femmes latines : de longs travaux, un sommeil court, les mains endurcies prparer la laine, Annibal aux portes de Rome et les maris en sentinelles sur la porte Colline, garantissaient leur maison des atteintes du vice. Tous les crimes, tous les forfaits quenfante la dbauche, rgnent ici depuis que Rome vit prir sa noble pauvret... Ainsi largent, linfme argent, premier mobile de nos drglements, introduisit parmi nous les murs trangres : les richesses corruptrices pervertirent, par un luxe honteux les antiques vertus de Rome . Polybe rejoint Juvnal auquel tous les marchands dargent de Rome ont reproch ses soi-disant exagrations [18]. La plupart des Romains, crit le grave historien vivent dans un trange drglement. Les jeunes gens se laissent entraner aux plus honteux excs. On sadonne aux spectacles, aux festins,17 Nous devons nos dsastres labandon des principes familiaux. Il ny avait au front que des fils de divorcs nayant pas mme une famille dfendre... et aimer. 18 La flibuste dusure et de banque navait pas encore invent le terme de Matres-Chanteurs , concernant les Pamphltaires. Voir, France 1940.

rome dcompose par les juifs

31

aux profusions, aux libertinages de tout genre dont on na que trop videmment pris lexemple durant la guerre contre Perse . Caton, Salluste, Tite Live, Pline, Justin, Martial Perse, Platon parlent de mme. Sodome et Gomorrhe ont vaincu la Cit. Il suffit aux affranchis , aux libertis juifs , aux usuriers du Transtevre, dexploiter ce triomphe, Poppe et les intendants juifs dont elle encerclait Nron, achevrent de frapper Rome la tte. De tous les dportements le plus fatal la famille romaine fut lignominie qui perdit Sodome. La Grce, dont ce mal porte le nom essayait de pallier sa honte. Comme un Club juif qui remplit Paris de son bruit insignifiant, et de ses entreprises commerciales ; comme les dpravs de notre poque qui bafouent toutes les vertus, les Grecs prtendaient dissimuler par le culte et lamour du beau ce dsordre abominable puisant et vil. Rome ne connut pas cette pudeur, elle eut comme Paris ses Pdrastes de lettres [19], de politique, de bourse, elle eut ses troupes de Gitons [20] qui prtendaient sur le Forum, quon ne pouvait avoir de gnie si lon tait pas pdraste. Cette confrrie eut naturellement son groupe parlementaire au Snat. Elle dfendait ses privilges et ses plaisirs spciaux.

... Lhomme suse vite linfamie.On sen aperut lloignement quaffectaient ces gnrations vides, lches, devant le mariage et les devoirs austres. Plus denfants ! plus dunions stables et fcondes. On ne vante que la strilit. On ne veut mme pas de fils unique. Qui possde un enfant passe pour un esprit infrieur. Et, qui sest sacrifi pour lever une famille refuse, non sans raison, de sacrifier ses fils sur lautel dune Patrie, avilie par de pareilles murs (Pline). Snque et Tacite tiennent le mme langage. Dans les derniers temps de la Rpublique les clibataires lemportaient eu nombre sur ceux qui se rsignaient engendrer un Ethiopien ou quelque trange vibrion portant la tte du gladiateur Euryalus ( Juvnal) Comme, dautre part, pour tre Romaine lon en tait pas moins femme et porte tout autant sur le solide Centurion que sur loriginaire de Lesbos, il en rsultait que le Tibre charriait par ban les nouveau-ns que les femelles de cette horde affole, nabandonnaient pas autour du Grand Cirque ou sur les marches de Marcellus. Selon lendroit o les patrouilles des dcurions dcouvraient les jeunes romains ns de la nuit, les lgionnaires hilares dterminaient si les petits taient issus de nobles patriciennes ou de plbiennes retournes Subure. Auguste essaya denrayer le mal. Par sa fille et sa petite-fille il avait mesur le terrible danger que faisaient courir lEmpire les dbordements cyniques de ces frntiques femelles. Il institua la loi Papia Poppa. Cette loi, dont nos politiciens sinspirent actuellement pour tenter de maintenir le cheptel franais, en non dficience entrait en lutte contre la dpravation du sens naturel. Elle sappuyait sur une passion fort rpandue dans Rome : la poursuite des successions. En ce temps de hautes baignoires et de thermes chauds les hritiers directs taient rares ! Lon regardait avec la mme curiosit une matrone et ses deux enfants sur la Via Flaminia, quon regarde une jeune mre dans le Mtro parisien. Ceci tenait du phnomne. Glisser son nom dans le testament dun clibataire tait industrie la mode et sr moyen de senrichir. Cicron19 Au Club du Faubourg, au lendemain de la guerre on dmontrait quun homme suprieur ne pouvait tre que pdraste ou syphilitique. 20 Snque et Sutone : Csar tait le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris.

32

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

se vantait davoir ainsi gagn vingt millions de sesterces. Mieux que personne, Auguste estimait cette source de revenus, puisquelle rapportait chaque anne quarante millions de legs. Il interdit aux clibataires de recevoir un hritage en dehors de leur famille. Pour les citoyens maris, sans postrit, le droit tait restreint de moiti. Trois enfants assuraient pleine facult de recevoir les donateurs, double part dans les distributions publiques, lexemption de nombreux impts, un accs plus prompt aux honneurs, une meilleure place au thtre, au cirque, partout, le pas, sur les hommes de mme rang et de mme dignit. ... Ce fut le justrium liberorum, privilge trs envi mais qui disparut avec les autres institutions. On le galvauda. On le concda dabord aux Vestales, puis aux soldats qui ne contractaient pas mariage. On finit, de dpravation en dpravation par laccorder... aux clibataires. Ainsi branle, luttant dailleurs contre un torrent de saturnales, la loi Poppa fut oublie comme un simple dcret-loi et le foyer romain acheva de crouler. Habilement, loffensive, comme dans nos socits modernes, avait t dirige contre la cellule initiale : la famille. La Matrone nexistait plus. Alors mme que dans une nation lhomme oublie ses devoirs, la femme en restant digne empche la dcadence. A Rome, les femmes menaient le branle, comme elle le mnent Paris. Depuis la censure de Messala et de Cassius lantique chastet tait perdue (Pline) et, dans les louanges que Tacite prodigue aux femmes des Germains, il est facile de reconnatre quil souhaite tant de vertus aux Romains. Tacite crirait, comparativement les mmes pages, aujourdhui : La Femme allemande fait le triomphe de lAllemagne.

Ouvrons Juvnal. Hippia, femme dun snateur, suivit un histrion jusquau Nil, jusqu la ville trop fameuse de Lagus o la monstrueuse turpitude de nos murs rvolta les habitants mme de Canope. Oubliant sa maison, son poux, ses surs, ses enfants, elle quitta sans regret sa patrie. Quoique leve au sein des richesses, dans la maison paternelle o son enfance avait repos, elle brave la mer, elle brave les flots : elle avait dj brav lhonneur que ses pareilles bravent sans regret. Elle affronte avec intrpidit les ondes mugissantes de lIonie ; rien ne leffraie au milieu de tant de mers quelle franchit... Mais survient-il un motif honnte et lgitime de sexposer au danger, la terreur glace les femmes, leurs genoux chancellent et flchissent, courageuses seulement lorsquil sagit de se dshonorer. Quun poux lordonne, il est dur de sembarquer : la sentine infecte, le grand air tourdit : mais celle qui suit sen amant a toujours le cur solide .

La prostitution hante le palais imprial. Ecoute ce que Claude eut souffrir. Ds que son pouse le croyait endormi, prfrant le grabat numrot au lit imprial, cette auguste courtisane sortait du palais, suivie dune seule confidente, se glissait la faveur des tnbres et dun dguisement dans une loge ftide et misrable qui lui tait rserve. Cest l, sous le nom de Lycisca, que Messaline, toute nue, la gorge retenue par un rseau dor, dvouait la brutalit publique les flancs qui portrent le gnreux Britannicus . Vieilles, lgosme du mle, rplique lgosme de la femelle, on les quitte, comme Bibula ou cest un affranchi grco-juif qui les jette la porte. Mais, belle et jeune, elle rgne : ii faut que son mari lui donne des pasteurs, des troupeaux dans la Pouille et des vignes Palerme. Bagatelle ! Il lui faut des lgions desclaves. Est-il quelque

rome dcompose par les juifs

33

chose chez sa voisine qui ne soit pas chez elle ? Quon lachte ! Mme au mois de dcembre, quand la neige couvre les routes, il faut aller aux rgions lointaines lui chercher de grands vases de cristal, puis des vases murrhins et les plus amples ; elle exige encore ce diamant clbre, devenu plus prcieux au doigt de Brnice : car cette incestueuse princesse le reut de son frre Agrippa, dans cette contre o les rois clbrent le sabbat, les pieds nus, et o une antique superstition laisse vieillir les pourceaux (Comique allusion aux murs... gastronomiques des Juifs). La jeune fille ntait plus leve dans lamour du foyer. Elle nen avait point connu les douceurs ds lenfance et prenait ces habitudes dindpendance qui, de tous temps, nont t que besoin de se singulariser, et causes directes de la rpugnance de lhomme pour le mariage. Les jeunes Romaines ne grandissaient plus sous le regard maternel. La mre avait bien dautres chats fouetter ! Elles napprenaient plus filer, tisser, ni parer leurs maisons de fleurs. Elles ignoraient les devoirs de la vie. Lorsque jentrai dans une de ces coles o les nobles envoient leurs enfants, jy trouvai plus de cinq cents jeunes filles et garons qui recevaient au milieu dhistrions et de gens infmes des leons de lyre, de chant, de maintien. Je vis un enfant de douze ans excuter une danse indigne des plus impudiques valets (Scipion Emilien). Les jeunes romaines que lon ne confiait pas aux coles publiques taient leves par des esclaves, pdagogues, gyptiens, grecs ou juifs. Ainsi les femmes se dbarrassaient du soin dlever leur progniture, LHeure du Cirque ; lHeure du Champ de Mars passaient avant les heures maternelles. Autrefois, la premire gloire dune matrone tait de garder la maison et de veiller sur ses enfants. On choisissait aussi quelque parent g, dune vie irrprochable, qui surveillait la gnration naissante, et dont la seule prsence interdisait toute parole honteuse, toute action malfaisante. Mais, aujourdhui, lenfant est remis une servante orientale, qui lon adjoint un ou deux esclaves, incapables de tout grave devoir . (Tacite) Plutarque est catgorique. De toute la hauteur de son gnie il assne la phrase suivante ce grouillement danimaux dtraqus. La plupart des hommes tombent dans une aberration risible : quand ils ont un esclave honnte, ils en font un laboureur, un pilote, un intendant, un commis de comptoir ou de banque ; mais quil sen trouve un, ivrogne gourmand, inutile tout, cest celui-l quils confient leurs enfants . Il tait presquimpossible la jeune fille dchapper la dpravation du premier ge. Elle trouvait au chevet de sa mre les livres corrupteurs qui lui apprenaient lArt daimer ? et lon sait ce que parler veut dire. Ovide et Catulle taient dans toutes les mains, aux parois des murailles, sous les portiques, dans les salles, peintures et statues compltaient par... des leons de choses lenseignement thorique des auteurs gais

***Nous avons dit que les acteurs juifs avaient envahi le thtre. Aucune pice crite par eux nest parvenue jusqu nous Le temps fait litire de toute mauvaise littrature Mais lon devine que les uvres flattant la dpravation fminine, les fameux tats dme qui sont... tat dautre chose, les attaques diriges contre lautorit maritale faisaient fureurs et recettes. Littrairement parlant, la juiverie eut Rome sa rptition gnrale . Elle en est depuis la centime travers le monde... Le truc est interchangeable.

34

l a destruction de Jrusalem ~ le premier pogrom

Des farces pleines dobscnits sont donnes sur les scnes du Pompe, du Balbus et du Marcellus. Vnus et Mars, Dana, Galymde, les Amours dHlne , ont leurs tableaux vivants au cinquime acte. La matrone qui entrait chaste, aux jeux publics, en sortait honte . Ce jugement de saint Cyprien aide comprendre pourquoi les Chrtiens de Rome qui bannissaient le thtre accumulaient sur leurs ttes les orages que dchana le mime Nron. Le cirque ntait pas moins funeste aux femmes. Les gorgements, les torches humaines, les massacres de larne accoutumaient leurs regards au sang, la mort, leurs oreilles aux hurlements de la souffrance. De retour chez elles les fouets sifflent sur le dos des esclaves. Quon ne prtende pas que les jeunes filles et les mres honntes nassistaient point aux froces jeux de lAmphithtre. Cest au milieu du Cirque sur les remparts de Tarquin que les devins populaires rendent leurs oracles aux femmes, cest l que la plbienne, qui na jamais tal dor sur son cou, vient apprendre deux si elle ne doit pas quitter le cabaretier et rejoindre le fripier ( Juvnal, VI). Nombreuses, elles viennent pour voir, mais plus encore, pour tre vues. Cest l que la chaste vertu fait naufrage (Ovide). Mmes dbordements lintrieur des Palais o se vautre laristocratie. A table elles stendirent bientt comme les hommes et au milieu deux. On nentendait que chants bachiques et propos dissolus ( Juvnal, XI, Le luxe de la table). Snque dpeint les matrones prolongeant les veilles divresse, faisant assaut de beuveries avec leurs moitis, comme eux, vomissant pour reboire encore et Juvnal charge fond dans la VIe Satire. Il ne