GEOPOLITIQUE ECS2 1 MODULE IV – Thème 1 – CHAPITRE 2 Fiche 2. Les associations régionales en Amérique latine La Communauté Andine des Nations (CAN), créée en 1969 par l’accord de Carthagène, est la plus ancienne. C’est un processus d’intégration régionale multiforme mal défini fondé sur le Système andin d’intégration, qui dispose toutefois d’institutions propres. Il autorise la libre circulation des marchandises d’origine andines et des populations andines dans les quatre pays qui la compose : Colombie, Équateur, Pérou et Bolivie. Cette association a été fragilisée par la sortie du Venezuela en 2006 et par la position ambiguë du Chili qui l’a quitté en 1976 pour le réintégrer, comme membre observateur en 2007. Cette association, fondée sur des caractères communs, souffre de la faiblesse des économies qui la composent et des divergences politiques entre ses membres (Colombie libérale ≠ bolivariens). Elle souffre aussi de la concurrence du Mercosur pour lequel le Venezuela l’a quittée. Le Mercosur est un marché commun créé par le traité d’Asuncion en 1991 par l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Entré en vigueur en 1995, c’est l’organisation la plus aboutie. Elle a été renforcée par l’intégration officielle du Venezuela en 2012 (signature de l’accord en 2006) qui a ensuite été suspendu en décembre 2016. Le marché commun sudaméricain est le troisième espace commercial au monde, regroupant 275 millions d’habitants soit 45% de la population latino-américaine. La complémentarité des économies qui le composent, leur intégration par les réseaux (projets d’oléoducs et gazoducs notamment entre le Venezuela et l’Argentine), et les nombreux accords de libre-échange signés avec le monde en font un réel pôle de puissance pour l’Amérique latine. Toutefois, les intérêts nationaux sont puissants et l’émergence du Brésil fragilise sa cohésion. Alors que le Mercosur a comme objectif de lever les obstacles douaniers, quantitatifs et tarifaires et permet une politique commerciale commune, on s’aperçoit qu’il existe 11 niveaux tarifaires différents et de longues listes d’exceptions sont mises en place. Cela vient complexifier et compliquer le fonctionnement de cette union douanière puisqu’il semble donc possible de pouvoir changer les règles du jeu selon les produits, les pays ou les contextes politico-économiques. Le Mercosur est donc loin de constituer une union douanière parfaite puisque seuls certains échanges de produits sont concernés par le TEC (Tarif Extérieur Commun) : il ne couvrait par exemple en 2007 que les 2/3 des produits échangés dans le Mercosur. Les demandes de dérogation à la règle commune se multiplient dans les secteurs d’activités les plus fragiles. On note par ailleurs une multiplication des accords bilatéraux avec un champ d’application sectoriel très spécifique ce qui remet en cause le projet d’une politique commerciale commune.

Infographie extraite du Figaro, « Au fait, le Mercosur, c’est quoi ? », juillet 2019

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A côté de ces deux principales associations, on relève le Système d’Intégration Centre-Américain (SICA, 1991 issu du MCC créé en 1960) ou la Communauté des Caraïbes (CARICOM, 1973), qui sont des organisations regroupant de petites économies. Peu influentes et faiblement complémentaires, les économies trouvent dans ces associations un moyen de négocier, souvent en position d’infériorité, avec leurs puissants voisins. Elles sont au cœur des luttes d’influence entre nord et sud. Par exemple, le Venezuela livre du pétrole au SICA dans le cadre du dispositif caribe lancé en 2005, défiant ainsi les Etats-Unis dans leur « pré carré ».