genÈve cultiver la morille, un pari bientôt réussi

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7 Suisse / Régions Vendredi 21 avril 2017 PUBLICITÉ * Livraison gratuite en Suisse à partir de 1500 € ht d’achats. Offres valables du 21/04/17 au 27/04/17 pour paiement comptant. © Beiser Environnement - Avril 2017. Photos non contractuelles. Le plus grand magasin agricole d‘Europe +33 3 69 35 30 30 www.beiser-agri.ch Vidéo sur www.beiser-agri.ch BÂTIMENT MOBILE 30 M 2 EN KIT POUR LÉLEVAGE AVICOLE NOUVEAU ACCESSOIRES POULAILLER Vidéo sur www.beiser-agri.ch SILO POLYESTER EN KIT + VIS À GRAIN EN ANGLE > Silo de 4 m 3 à31m 3 UNIQUE SUR LE MARCHé > Largeur : 4 et 6 m > Longueur : 6 et 12 m > 100 % modulable MODULABRI AVEC BARRIÈRES TEXAS > 2 sorties Ø 50 mm avant/arrière > Densité 1300 kg/m CITERNE VERTE POLYÉTHYLÈNE DE 300 15 000 L mm avant/arrière kg/m 3 27/04/17 7 -15 % STOCKAGE TRANSPORT A ENTERRER > Existe en 12, 60 et 90m 2 > Mangeoire suspendue ou sur pieds > Pondoir (de 1 à 12 compartiments) LIVRAISON ET DéCHARGEMENT GRATUITS EN SUISSE ! * Uniquement valable avec l’achat d’une vanne -10 % -15 % Silo Contactez nos Experts au +33 3 69 35 30 30 Conta no AIDE SUISSE AUX MONTAGNARDS Un profond attachement à la population de montagne Selon le rapport 2016 de l’Aide suisse aux montagnards, la fondation a soutenu l’an passé 561 projets avec près de 25 millions de francs de dons. L a vie à la montagne est rude et souvent marquée par de grandes privations. Assurer ses moyens d’exis- tence est un défi quotidien pour les populations de mon- tagne qui subissent des condi- tions économiques et clima- tiques difficiles. Malgré un engagement sans faille, leurs moyens financiers sont sou- vent insuffisants pour réaliser des projets porteurs d’ave- nir. L’Aide suisse aux monta- gnards peut intervenir. En 2016, la fondation a ainsi ap- porté son soutien à 561 pro- jets, contre 513 en 2015, avec un montant total de 25,4 mil- lions de francs (2015: 23,8 mil- lions). La fondation, financée exclusivement par des dons, est intervenue dans dix-sept cantons, principalement dans ceux de Berne, des Grisons, de Lucerne et Saint-Gall. Les donatrices et les do- nateurs, essentiellement is- sus des milieux urbains de Suisse, reconnaissent le ca- ractère indispensable de ces prestations de soutien. L’aide à l’autonomie repose entière- ment sur leur générosité. L’an passé, l’Aide suisse aux mon- tagnards a reçu 24,9 millions de francs (2015: 29,9 millions) de 57 000 donateurs, sous forme de dons et de succes- sions, relève son rapport an- nuel. «Chaque année, nos do- natrices et nos donateurs démontrent à nouveau com- bien le bien-être de la popula- tion suisse de montagne leur tient à cœur», souligne Regula Straub, directrice de la fon- dation. SP GENÈVE Cultiver la morille, un pari bientôt réussi Alain-Xavier Wurst Bientôt une morille de culture genevoise? Le centre de Lullier s’est lancé en novembre 2016 dans la production de morilles sous serre. Les rendements, bien qu’encore modestes, sont encourageants. La profession maraîchère y voit un beau potentiel. A vec la truffe, la morille est de loin le champignon le plus cher et le plus recherché par les connaisseurs. Reflet de sa rareté, son prix avoisine les 100 francs le kilo (et 700 à 800 francs sous forme séchée) sur les marchés. Pour la trou- ver sous nos latitudes, il faut soit avoir de la chance, soit connaître les bons endroits. Mais cela pourrait peut-être changer dans un avenir proche. Le Centre de formation pro- fessionnelle nature et environ- nement de Lullier (CFPNE Lul- lier), dans le canton de Genève, expérimente pour la première fois la culture de morilles sous serre, en association avec l’en- treprise France Morilles (lire encadré). «L’une des missions de l’école est de participer à des essais agronomiques afin d’évaluer de nouveaux pro- duits. Il est important que des centres de formation parti- cipent à cette dynamique, sur- tout pour nos jeunes», explique Gilles Miserez, directeur du CFPNE Lullier. «On travaille actuellement sur une seule variété de cham- pignon, la morille brune, sur laquelle nous testons trois souches de mycélium, le but étant d’identifier celle qui sera la plus adaptée au terroir gene- vois», indique Jean-Marc Vuil- lod, maître d’enseignement professionnel en culture ma- raîchère à Lullier et à l’origine du projet. «Pour l’instant, on a repéré une souche beaucoup plus efficace que les autres.» Les Chinois, qui pratiquent la culture sous serre depuis plus de vingt ans, obtiennent en moyenne 1,6 tonne/hectare, pouvant aller jusqu’à 4 t/ha. Ce n’est pas le record, puisqu’un producteur français annonce un rendement de 8 t/ha. En Europe, le seuil de rentabilité est atteint à partir de 1,2 t/ha. Premières récoltes mi-mars à Lullier Initiées en novembre 2016, les premières récoltes à Lullier ont eu lieu à la mi-mars, avec un rendement d’environ 1 t/ha. Rien d’inquiétant pour un dé- but, d’autant que la culture sous serre est encore très loin d’être une science exacte. «On fait des essais en recouvrant le champ de feuilles d’arbres qui proviennent d’essences favo- rables aux champignons, on compare avec des essais sans feuilles, avec des écorces de pins, etc. On expérimente pas mal de choses et on tâtonne beaucoup», dit Jean-Marc Vuil- lod. Les résultats de ces diffé- rentes combinaisons sont com- muniqués à France Morilles et à l’INRA pour analyse. Mais la qualité semble déjà au rendez- vous: «Les quelques personnes qui ont acheté les morilles au centre de Lullier m’ont dit qu’elles étaient excellentes», sourit Jean-Marc Vuillod. La «domestication» de la morille présente d’un point de vue économique et écologique de nombreux avantages. Culture d’hiver à très faible dépense énergétique, elle pourrait remplacer certaines cultures en tunnel qui ne sont plus rentables. Les vieilles serres maraîchères qui n’at- teignent pas un rendement suf- fisant pourraient ainsi être transformées et accueillir les morilles, à l’image de ce qui a déjà été fait avec les fraises. Un producteur genevois a déjà pris la décision de se lancer l’année prochaine. «Nous ne devons pas adapter les cultures aux structures mais les struc- tures aux cultures», insiste Jean-Marc Vuillod, qui voit un bel avenir pour la morille dans le canton. Culture de proximité Un avis que partage Jacques Blondin, directeur de l’Union maraîchère de Genève, pour qui l’arrivée de ce champi- gnon très apprécié des gour- mets s’inscrit dans une dé- marche de diversification. «On est à Genève, nous voulons encourager une culture de proximité et par ailleurs, nous cherchons des légumes frais avec plus-value. C’est donc typiquement ce dont nous avons besoin. On ne parle pas de faire 7 ha de morilles, mais 3000 à 4000 m 2 seraient tout à fait envisageables, si on arrive à produire la morille de ma- nière rentable. J’y crois beau- coup», conclut-il. Collaboration entre le Centre de Lullier et France Morilles Fondée en 2011 par son président actuel Chris- tophe Perchat, France Morilles a acquis pour toute l’Europe les droits d’un ensemble de brevets chinois pour la culture du précieux champignon. La Chine est en effet pion- nière dans ce domaine depuis 1992, date à la- quelle les premières semences fertiles ont été obtenues dans un labora- toire du Sichuan, mais ce n’est qu’à partir de 2008 que les premiers rende- ments intéressants furent atteints. Parallèlement à sa coopération scienti- fique avec un institut chinois, France Morilles a passé une convention de recherche avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) afin d’étudier le cycle du champignon. France Mo- rilles fait de la sélection de souches de mycélium, fournit au Centre de for- mation professionnelle nature et environnement de Lullier les plans de se- mis, qui sont des grains de blé mycorhizés, le substrat ainsi que les recommandations tech- niques pour le développe- ment du champignon. Lullier travaille sous licence expérimentale d’un an renouvelable avec France Morilles, laquelle envisage, à terme et si la collaboration s’avère concluante, la création de Suisse Morilles. AXW Jean-Marc Vuillod, responsable de la culture maraîchère du Centre de formation professionnelle nature et environnement et lui-même ancien maraîcher, devant le champ de morilles... bien cachées. A.-X. WURST Les premières morilles de Lullier. A.-X. WURST

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7Suisse / RégionsVendredi 21 avril 2017

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AIDE SUISSE AUX MONTAGNARDS

Un profond attachement à la population de montagneSelon le rapport 2016 de l’Aide suisse aux montagnards, la fondation a soutenu l’an passé 561 projets avec près de 25 millions de francs de dons.

La vie à la montagne est rude et souvent marquée

par de grandes privations. Assurer ses moyens d’exis-tence est un défi quotidien pour les populations de mon-tagne qui subissent des condi-tions économiques et clima-tiques difficiles. Malgré un engagement sans faille, leurs

moyens financiers sont sou-vent insuffisants pour réaliser des projets porteurs d’ave- nir. L’Aide suisse aux monta-gnards peut intervenir. En 2016, la fondation a ainsi ap-porté son soutien à 561 pro-jets, contre 513 en 2015, avec un montant total de 25,4 mil-lions de francs (2015: 23,8 mil-lions). La fondation, financée exclusivement par des dons, est intervenue dans dix-sept cantons, principalement dans ceux de Berne, des Grisons, de Lucerne et Saint-Gall.

Les donatrices et les do-nateurs, essentiellement is-sus des milieux urbains de

Suisse, reconnaissent le ca-ractère indispensable de ces prestations de soutien. L’aide à l’autonomie repose entière-ment sur leur générosité. L’an passé, l’Aide suisse aux mon-tagnards a reçu 24,9 millions de francs (2015: 29,9 millions) de 57 000 donateurs, sous forme de dons et de succes-sions, relève son rapport an-nuel. «Chaque année, nos do-natrices et nos donateurs démontrent à nouveau com-bien le bien-être de la popula-tion suisse de montagne leur tient à cœur», souligne Regula Straub, directrice de la fon- dation. SP

GENÈVE

Cultiver la morille, un pari bientôt réussiAlain-Xavier Wurst

Bientôt une morille de culture genevoise? Le centre de Lullier s’est lancé en novembre 2016 dans la production de morilles sous serre. Les rendements, bien qu’encore modestes, sont encourageants. La profession maraîchère y voit un beau potentiel.

Avec la truffe, la morille est de loin le champignon le

plus cher et le plus recherché par les connaisseurs. Reflet de sa rareté, son prix avoisine les 100 francs le kilo (et 700 à 800 francs sous forme séchée) sur les marchés. Pour la trou-ver sous nos latitudes, il faut soit avoir de la chance, soit connaître les bons endroits. Mais cela pourrait peut-être changer dans un avenir proche.

Le Centre de formation pro-fessionnelle nature et environ-nement de Lullier (CFPNE Lul-lier), dans le canton de Genève, expérimente pour la première fois la culture de morilles sous serre, en association avec l’en-treprise France Morilles (lire encadré). «L’une des missions de l’école est de participer à des essais agronomiques afin d’évaluer de nouveaux pro-duits. Il est important que des centres de formation parti-cipent à cette dynamique, sur-tout pour nos jeunes», explique

Gilles Miserez, directeur du CFPNE Lullier.

«On travaille actuellement sur une seule variété de cham-pignon, la morille brune, sur laquelle nous testons trois souches de mycélium, le but étant d’identifier celle qui sera

la plus adaptée au terroir gene-vois», indique Jean-Marc Vuil-lod, maître d’enseignement professionnel en culture ma-raîchère à Lullier et à l’origine du projet. «Pour l’instant, on a repéré une souche beaucoup plus efficace que les autres.»

Les Chinois, qui pratiquent la culture sous serre depuis plus de vingt ans, obtiennent en moyenne 1,6 tonne/hectare, pouvant aller jusqu’à 4 t/ha. Ce n’est pas le record, puisqu’un producteur français annonce un rendement de 8 t/ha. En Europe, le seuil de rentabilité est atteint à partir de 1,2 t/ha.

Premières récoltes mi-mars à LullierInitiées en novembre 2016,

les premières récoltes à Lullier ont eu lieu à la mi-mars, avec un rendement d’environ 1 t/ha. Rien d’inquiétant pour un dé-but, d’autant que la culture sous serre est encore très loin d’être une science exacte. «On fait des essais en recouvrant le champ de feuilles d’arbres qui proviennent d’essences favo-rables aux champignons, on compare avec des essais sans feuilles, avec des écorces de pins, etc. On expérimente pas mal de choses et on tâtonne beaucoup», dit Jean-Marc Vuil-lod. Les résultats de ces diffé-rentes combinaisons sont com-muniqués à France Morilles et à l’INRA pour analyse. Mais la

qualité semble déjà au rendez-vous: «Les quelques personnes qui ont acheté les morilles au centre de Lullier m’ont dit qu’elles étaient excellentes», sourit Jean-Marc Vuillod.

La «domestication» de la morille présente d’un point de vue économique et écologique de nombreux avantages. Culture d’hiver à très faible dépense énergétique, elle pourrait remplacer certaines cultures en tunnel qui ne sont plus rentables. Les vieilles serres maraîchères qui n’at-teignent pas un rendement suf-fisant pourraient ainsi être transformées et accueillir les morilles, à l’image de ce qui a déjà été fait avec les fraises. Un producteur genevois a déjà pris la décision de se lancer l’année prochaine. «Nous ne devons pas adapter les cultures aux structures mais les struc-tures aux cultures», insiste Jean-Marc Vuillod, qui voit un bel avenir pour la morille dans le canton.

Culture de proximitéUn avis que partage Jacques

Blondin, directeur de l’Union

maraîchère de Genève, pour qui l’arrivée de ce champi-gnon très apprécié des gour-mets s’inscrit dans une dé-marche de diversification. «On est à Genève, nous voulons encourager une culture de proximité et par ailleurs, nous cherchons des légumes frais avec plus-value. C’est donc typiquement ce dont nous avons besoin. On ne parle pas de faire 7 ha de morilles, mais 3000 à 4000 m2 seraient tout à fait envisageables, si on arrive à produire la morille de ma-nière rentable. J’y crois beau-coup», conclut-il.

Collaboration entre le Centre de Lullier et France MorillesFondée en 2011 par son président actuel Chris-tophe Perchat, France Morilles a acquis pour toute l’Europe les droits d’un ensemble de brevets chinois pour la culture du précieux champignon. La Chine est en effet pion-nière dans ce domaine depuis 1992, date à la-quelle les premières semences fertiles ont été obtenues dans un labora-toire du Sichuan, mais ce n’est qu’à partir de 2008 que les premiers rende-ments intéressants furent atteints. Parallèlement à sa coopération scienti-fique avec un institut chinois, France Morilles a passé une convention de recherche avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) afin d’étudier le cycle du champignon. France Mo-rilles fait de la sélection de souches de mycélium, fournit au Centre de for-mation professionnelle nature et environnement de Lullier les plans de se-mis, qui sont des grains de blé mycorhizés, le substrat ainsi que les recommandations tech-niques pour le développe-ment du champignon. Lullier travaille sous licence expérimentale d’un an renouvelable avec France Morilles, laquelle envisage, à terme et si la collaboration s’avère concluante, la création de Suisse Morilles. AXW

Jean-Marc Vuillod, responsable de la culture maraîchère du Centre de formation professionnelle nature et environnement et lui-même ancien maraîcher, devant le champ de morilles... bien cachées. A.-X. WURST

Les premières morilles de Lullier. A.-X. WURST