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GENERJANVIER

ENERO GENNAIO

JANUARY

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Dimanche 1er janvier

Déjà presque le milieu du jour. Le soleil est beau, mais le soleil est là depuis toute une semaine. Et il arrive un moment, où ce beau temps qui s’ajoute au beau temps, me fait trop penser aux gens qui sont bronzés toute l’année, à ceux que je devine s’agitant dans des salles de sport.

Certains sportifs de haut niveau ou quelques futurs députés européens vont trouver ces lectures peut-être un peu trop « euro-cen-trées ». Mais je leur ferais remarquer que je n’y suis pour rien, mon nom n’apparaît dans aucun de ces deux livres formidables.

Quant à moi, je ne peux que remercier Jean-Christophe Bailly et Jack-Alain Léger du bonheur que j’ai, dans la paix de Saint-Paul, à les lire, à les regarder, et à considérer cela comme une promesse douce pour l’année qui commence.

Santa Alida, Autoportrait soleil couchant.

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Jeudi 5 janvier

Les Français pourraient penser que ce sont là les lignes d’un quelconque contempteur atrabilaire de l’art contemporain, mais non, il s’agit bien de l’homme qui a joué, ne disons pas trafiqué, mais qui est en tout cas à l’origine des prix “formidables”, et naturellement honnêtement obtenus dans les ventes publiques, de la nouvelle scène artistique anglaise.Je trouve cela très sympathique, et ces lignes de Monsieur Saatchi me donnent à penser qu’en 2012, certaines nouvelles de l’art contemporain me feront autant sourire qu’en 2011.

Beaux Arts n°332, février 2012

Samedi 14 janvier

“Il me semble que le passé, ou ce que l’on appelle ainsi, n’existe qu’à travers des résurgences et que les récits eux-mêmes, en leur abondance et avec tous leurs appels romanesques, configurent moins la véridicité de ce qui a eu lieu qu’ils ne déterminent, pour la pensée qu’ils affolent, l’infinité d’un régime de traces dont certaines sont encore à venir.”

Cela me semble juste et important, pour des écritures à venir.

“Mais quel qu’il soit, y compris lorsqu’il n’a été que furtif, le lien d’un artiste ou d’un écrivain à une terre ou à une ville se maintient de façon mystérieuse.”

Cela me semble juste et important, pour des toiles à venir.

Les deux citations sont de Jean-Christophe Bailly, dans Le Dépaysement, Editions Seuil, p. 107 et 117.

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Mardi 24 janvier

Le pape n'est pas parfait. Il a été embarqué malgré lui dans une jeunesse allemande qui me choquera toujours, que je ne comprendrai jamais. Il lui arrive aussi de tenir des propos qui peuvent attrister certains de mes amis sensibles. Et, c'est pas bien.Mais il lui arrive aussi de dire aux méchants des vérités qui les dérangent. Et, c'est bien, très bien. Il lui arrive souvent, très souvent, d'être d'une grande intelligence. Je me souviens de ses conférences du carême, ici, à Paris, à Notre Dame. Intelligent aussi, aujourd'hui, quand par rapport aux désordres, aux folies des choses dites de la « communication », qui ne sont que des choses d'argent, et d'argent le plus sale, il sait tenir un discours aussi calme que ferme, manifester une vision toute de hauteur et de réflexion.

Ainsi, je lis dans le figaro.fr aujourd'hui :

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« Ce que Benoît XVI pense de Twitter »

Jean-Marie Guénois 24/01/2012 | Mise a jour : 18:01

Dans son message annuel pour la journée de la communication, Benoît XVI salue l'apport d'Internet mais rappelle que le «silence» reste l'allié le plus précieux d'une communication réussie. La brièveté des messages de Twitter -140 caractères- a inspiré Benoît XVI: «Dans la substance de brefs messages, souvent pas plus longs qu'un verset biblique, écrit-il, on peut exprimer des pensées profondes à condition que personne ne néglige le soin de cultiver sa propre intériorité».Le pape se garde bien d'utiliser le mot tweet car jamais il ne ferait de publicité mais il insiste sur celui d'«intériorité», un thème qui domine, cette année, son message sur la communication, et sur celui de «silence», moyen de parvenir à l'intériorité.

Chaque année, en effet, le 24 janvier -jour de la saint François de Sales dans l'Église catholique, le saint patron des journalistes- le pape publie un message sur la communication dédié à la journée de communications sociales où les catholiques sont invités à réfléchir aux problématiques de la communication.

«Trouver des espaces de silence»

D'un côté donc «il faut considérer avec intérêt les diverses formes de sites, d'applications et de réseaux sociaux», assure Benoît XVI qui note aussi l'importance des «moteurs de recherches» parce «qu'ils peuvent aider l'homme d'aujourd'hui à vivre des moments de réflexion et d'interrogation authentique» et peuvent aussi «l'aider à trouver des espaces de silence, des occasions de prière, de méditation ou de partage de la parole de Dieu».Mais de l'autre s'inquiète-t-il «le Réseau devient de nos jours toujours plus le lieu des questions et des réponses; bien plus, l'homme contemporain est souvent bombardé de réponses à des questions qu'il ne s'est jamais posées et soumis à des besoins qu'il n'aurait jamais ressentis».D'où l'importance, à ses yeux, du «silence», chemin vers l'intériorité. «Le silence est précieux

pour favoriser le nécessaire discernement parmi tant de sollicitations et tant de réponses que nous recevons, précisément pour reconnaître et focaliser les questions vraiment importantes».

Le silence distingue l'utile de l'accessoire

Mais le «silence» n'a pas seulement une fonction spirituelle. Il est aussi, rappelle Benoît XVI, un élément clé de la communication pourtant «négligé».D'où cette vision globale de la communication que le pape entend promouvoir pour: «créer une atmosphère propice, comme une sorte d'«écosystème» qui sache équilibrer silence, parole, images et sons».Car, argumente-t-il, «silence et parole sont deux moments de la communication qui doivent s'équilibrer, se succéder et se compléter (…). Lorsque parole et silence s'excluent mutuellement, la communication se détériore, soit parce qu'elle provoque un certain étourdissement, soit au contraire parce qu'elle crée un climat de froideur»

Il ajoute: «Le silence fait partie intégrante de la communication et sans lui aucune parole riche de sens ne peut exister. Dans le silence nous écoutons et nous nous connaissons mieux nous-mêmes; dans le silence, la pensée naît et s'approfondit, nous comprenons avec une plus grande clarté ce que nous voulons dire ou ce que nous attendons de l'autre, nous choisissons comment nous exprimer. Se taire permet à l'autre personne de parler, de s'exprimer elle-même, et à nous de ne pas rester, sans une utile confrontation, seulement attachés à nos paroles ou à nos idées. Ainsi s'ouvre un espace d'écoute mutuelle et une relation humaine plus profonde devient possible.»Conclusion de Benoît XVI: «là où les messages et l'information sont abondants, le silence devient essentiel pour discerner ce qui est important de ce qui est inutile ou accessoire. Une réflexion profonde nous aide à découvrir la relation existante entre des événements qui à première vue semblent indépendants les uns des autres, à évaluer, à analyser les messages; et cela permet de partager des opinions pondérées et pertinentes, donnant vie à une connaissance authentique partagée.»

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Jeudi 26 janvier

Académie, académisme...

Alors, si je comprends bien, ce qu'on a appelé l'académisme, dont la représentation la plus juste et le plus forte est en France la fin du XIXe siècle, quand ce sont les mêmes qui dirigent les structures de formation, les lieux d'exposition et aussi les instances qui jugent ce qui s'appelait les Beaux Arts, on ne peut s'empêcher de remarquer qu'aujourd'hui, ce sont les mêmes, le même corps polymorphe qui dirige les lieux de formation, c'est-à-dire les écoles d'art, les lieux et les espaces de présentation, et aussi les instances de jugement, c'est-à-dire les commissions d'achat. Avec, disons, le même manque d'humour que le système du XIXe siècle si justement décrié.

C'est à peine si l'on peut remarquer aussi que tout cela se passe maintenant, avec une culture moins « lourde », moins « pesante », sans aucun diplôme. Encore faudrait-il être certain que cette légère modification dans le système soit un progrès.

< Le jour qui finit, du côté de la Prouveresse, chez Jean et Irène.

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OCTUBREOCTOBREOCTUBRE

OTTOBREOCTOBER

EN PREPARATION

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WORK IN PROGRESS

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G h i r i b i z z i : lubies, fantaisies d e l ’ a r t i s t e q u i i m p r o v i s e e n d e h o r s d e t o u t e r è g l e .

Ghiribizzi : whims, fancies of the artist who improvises without any rule.

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If imitation or copy of nature is as difficult admirable when we successfully completes, it will [the author] also deserve some respect which moves away to achieve fully express the forms and movements who have no other reality than in imagination... Goya

Si l’imitation ou la copie de la nature est aussi difficile qu’admirable quand on la réalise avec succès, il pourra [l’auteur] aussi mériter quelque estime celui qui s’en éloigne complètement pour parvenir à exprimer les formes et mouvements qui n’ont d’autre réalité que dans l’imagination...

Goya

P R E F A C E

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................. It is now time that I did busiest of what is called here early “scrapbook” * and later “bookmark” *. And this for several reasons.

The first, I might say stupidly because I did not have time.

The second, third, fourth, fifth, etc., but also, it is especially as it appeared that I was uncomfortable with one hand these readings, music, these remarks, these pieces of photographs, paintings, drawings, these pieces of life. And on the other hand, as if it were possible, the side of the work, the side of the work.

Aging has lots of disadvantages but also some advantages. One advantage I think, in any case, for me, it is better to know what we like, what we want, that to which we want to go, and also, and this is also importantly, we do not like, with which it is wrong.

I know, most human beings have as a life apart. Work on one side, and the rest, why not the life of another.

It is me, these things planning, when I happened to look into it vaguely. Modern urbanism. These cities to come, these dream cities, the residential area, the pleasure zone, the work. And why not two hours away from each day. These dream cities, towns especially those nightmares for me already, at the time, even more so today.

I am planning for where people live and work closer to himself. This is the shop of old villages, just below the housing. It is also, and I assume these “ideal” factories of the nineteenth century, where we sleep, where we learn, where they can be treated as close to the plant. These are the palaces along the Grand Canal: the ceremonial rooms, and the rooms of fun, with just below the store, spices, gold and fortune. Can you imagine Louis XIV to his bag, kiss missus and say “I go to work?” I was, I am, I’ll stay for a world where men are rois.Voilà.

................. Cela fait maintenant longtemps que je ne me suis plus occupé de ce qui s’est appelé ici au début «scrapbook»* et plus tard «marque-page»*. Et ceci pour plusieurs raisons.

La première, je pourrais dire bêtement parce que je n’avais pas le temps.

La seconde, la troisième, la quatrième, la cinquième etc, c’est aussi, c’est surtout qu’il m’est apparu que j’étais mal à l’aise avec d’un côté ces lectures, ces musiques, ces remarques, ces morceaux de photos, de toiles, de dessins, ces morceaux de vie. Et d’un autre côté, comme si c’était possible, le côté du travail, le côté de l’oeuvre.

Vieillir a plein d’inconvénients, mais aussi quelques avantages. Un de ces avantages je crois, en tout cas, pour moi, c’est de savoir mieux ce qu’on aime, ce qu’on veut, ce vers quoi on a envie d’aller, et aussi, et c’est aussi important, ce qu’on n’aime pas, ce avec quoi on est mal.

Je sais, la plupart des êtres humains ont comme cela une vie en morceaux. Le travail d’un côté, et le reste, pourquoi pas la vie, de l’autre.

Il me revient, ces choses d’urbanisme, quand il m’est arrivé de m’y intéresser vaguement. Urbanisme moderne. Ces villes à venir, ces villes rêvées, la zone habitation, la zone plaisir, la zone travail. Et pourquoi pas deux heures de trajet par jour entre chacune. Ces villes rêvées, ces villes cauchemars surtout, pour moi, déjà, à l’époque, encore plus aujourd’hui.

Je suis pour un urbanisme où l’homme vit et travaille au plus près de lui-même. C’est l’échoppe des vieux villages, juste en deçà du logement. C’est aussi, et j’assume, ces usines “idéales” du XIXè siècle, où l’on dort, où l’on apprend, où l’on se soigne au plus près de l’usine. Ce sont ces palais au bord du grand canal : les salons d’apparat, et les chambres de plaisir, avec juste en dessous le magasin, les épices, l’or et la fortune. Vous imaginez Louis XIV prendre sa musette, embrasser bobonne et dire “Je pars au travail” ? J’ai été, je suis, je resterai pour un monde où les hommes sont des rois.Voilà.

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That is the truth and the luxury of time that suits me and I want to continue.Do not maquillons nightmares wild and contemporary economies, urban planner dreams.

I find these terrible divisions. It is even for me a picture of misery. As the holidays, such as retirement.

I’ve reached an age where it is spreadsheets, where it is even necessary to hurry to do. Certainties, the pride, the happiness, I have always found it as fragile as silly.

Yet it is a happiness for me, I claim, it is this one, the idea that my life is not cut in pieces, more precisely is more, is less cut apart.

I walk, I laugh, I draw, I drink, I read, I listen, I paint, I touch, I “plaster”, I say “again”, I say “thank you,” I smile, I continue, I sleep a little, it again, I go back to sleep, and this is the day it starts, and it is night.

That’s it.Therefore, after the scrapbook, the bookmark disappears too. To make room for “it.” Do not ask me what it is that “it.” I do not know, I do not know yet. It will be days and nights, smiles and bronze, lines and colors, memories and adventures, paper and canvas and a thousand other things so I hope you’ll see, we’ll see.

A few minutes ago, France was passing the window at speed. Long Plains west, the flat land where even in summer, the sky is never really blue, the landscape which, I understand, attach those coming. I’m now going to Toulouse far west.

I’m on my side more colors identified, more rugged horizons. I do not like being away from the mountains, and if I have to go closer to the sea, which is not my favorite move, I need to know that the mountains are cast in places that red, brown rocks that meet the dark blue water, to enclose the pale and golden sands, that are emerging and green colors of the trees and then flowers.

These are my always geographies. The house on the hill in El Biar, where I was born, with the plain below, just before the sea this small town of Hippo

Voilà la vérité et le luxe des temps qui me conviennent et que je veux continuer.Ne maquillons pas les cauchemars des économies sauvages et contemporaines, en rêves d’urbaniste.

Je trouve ces découpages terribles. C’est même pour moi une image du malheur. Comme les vacances, comme la retraite.

J’arrive à un âge où l’on fait des bilans, où il faut même se presser d’en faire. Les certitudes, les fiertés, les bonheurs, j’ai toujours trouvé ça aussi fragile que niais.

Pourtant, s’il est un bonheur qui me convient, que je revendique, c’est bien celui-là, cette idée que ma vie n’est pas coupée en morceaux, plus exactement n’est plus, est de moins en moins coupée en morceaux.

Je marche, je ris, je dessine, je bois, je lis, j’écoute, je peins, je touche, je «plâtre», je dis «encore», je dis «merci», je souris, je continue, je dors un peu, ça recommence, je me rendors, et c’est le jour, ça recommence, et c’est la nuit.

Voilà. Voilà pourquoi, après le scrapbook, le marque-page disparaît lui aussi. Pour faire place à « ça ». Ne me demandez surtout pas ce que c’est que « ça ». Je n’en sais rien, je n’en sais encore rien. Ce sera des jours et des nuits, des sourires et du bronze, des lignes et des couleurs, des souvenirs et des aventures, du papier et des toiles et mille autres choses aussi j’espère, vous verrez, nous verrons.

Il y a quelques minutes, la France défilait à la fenêtre, à la vitesse. Longues plaines de l’ouest, ces terres plates où même en été, le ciel n’est jamais vraiment bleu, ces paysages auxquels, je le comprends, s’attachent ceux qui en viennent. Je vais aujourd’hui vers Toulouse en passant loin à l’ouest.

Je suis quant à moi du côté des couleurs plus relevées, des horizons plus accidentés. Je n’aime jamais être loin des montagnes, et s’il me faut aller au plus près de la mer, ce qui n’est plus mon mouvement favori, il me faut savoir que les montagnes s’y jettent par endroits, que le rouge, que le brun des rochers rencontrent les bleus foncés de l’eau, pour enfermer les pâles et les dorés des sables, pour que se dessinent les verts et les couleurs des arbres et puis des fleurs.

Ce sont mes géographies de toujours. La maison sur les collines à El-Biar où je suis né, avec la plaine en bas, juste avant la mer. Cette petite ville d’Hippone

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full of flowers and smells so sweet, between the sea and Bugeaud, the massive Edough, where I looked at the city, the sea is still, the Catalan lands where wind, plain the sea stretch, surrounded by mountains. It’s Nice and baroque churches, wedged between the Mediterranean and the Alps who come closer. It is also, without the sea, these high plains as sweet to my heart, to my recollection, also surrounded by mountains where since childhood I know every year find peace, not far from Geneva.

In this train for a long time already, I watch a little film, Places of Marguerite Duras. I watch and listen, how words, books come to him. How Andesmas starts and moves, builds, locks us, seduces us, without ever having been premeditated. The opposite of this literature which always seems too easily skeleton more or less tied to a story twists calculated embellished, inflated words, to turn into a novel that is a scenario, and, and are the hope of the author, will be again soon.

The landscape to the eye, the ear Duras, I think of this project to begin after the still lifes and landscapes. I think I even told you how I thought of turning around three times landscapes, how the drawings, how the photos, how few paintings already punctuated, specified, defined almost the project, the “Landscapes”.

It was then, in the time of high speed train in the slow pleasure of the words of Margaret, I decided to stop there this project already almost built, for which I imagined a few moments before, that would be enough fill the empty moments of “coloring” the untouched areas to go forward, to finish it.Suddenly the idea that from its inception, my story landscape was “almost” put together, complete, seemed to me wrong, unbearable.

The Duras method, the method Andesmas now suited me, like me.

Know where I was going to get spoiled me at that moment the joys inevitably I would discover.

That’s how I remembered the word once found at the end of a small book on the Italian mannerisms, that word chance open pages made me read you made me tell you: “Ghiribizzi “*.

pleine de fleurs et d’odeurs si douces, entre la mer et Bugeaud, le massif de l’Edough, d’où je la regardais, la ville, la mer. Ce sont, encore, ces terres catalanes où le vent, la plaine, la mer s’étirent, entourés de montagnes. C’est Nice et ses églises baroques, coincée entre la Méditerranée et les Alpes qui y viennent au plus près. C’est aussi, sans la mer, ces hautes plaines aussi douces à mon coeur, à mes souvenirs, entourées elles aussi de montagnes où depuis l’enfance je sais chaque année retrouver la paix, jamais loin du Léman.

Dans ce train, depuis un long moment déjà, je regarde un petit film, Les Lieux de Marguerite Duras. Je regarde et j’écoute, comment les mots, les livres lui viennent. Comment Andesmas commence et avance, se construit, nous enferme, nous séduit, sans avoir jamais été prémédité. Le contraire de cette littérature où apparaît toujours trop facilement le squelette plus ou moins bien ficelé d’une histoire aux rebondissements calculés, enjolivés, gonflés de mots, pour transformer en roman ce qui n’est qu’un scénario, et qui, et ce sont là les espoirs de l’auteur, le redeviendra bien vite.

Le paysage à l’oeil, Duras à l’oreille, je repense à ce projet de commencer, après les natures mortes, des paysages. Je vous avais même dit je crois, comment j’avais pensé tourner autour des paysages en trois moments, comment les dessins, comment les photos, comment déjà quelques toiles ponctuaient, précisaient, définissaient presque le projet, le projet «Paysages».

C’est alors, en ce moment de train rapide, dans la lente volupté des mots de Marguerite, que j’ai décidé d’arrêter là ce projet déjà presque construit, pour lequel j’imaginais quelques instants auparavant, qu’il me suffirait de remplir les moments vides, de «colorier» les espaces encore vierges pour y avancer, pour le terminer.Tout à coup cette idée que dès son commencement, mon histoire de paysages était “presque” ficelée, terminée, m’apparut fausse, insupportable.

La méthode Duras, la méthode Andesmas, maintenant, me convenait, me ressemblait.

Savoir où j’allais arriver me gâchait à ce moment précis les joies qu’inévitablement j’allais découvrir.

C’est ainsi que je me suis rappelé ce mot trouvé autrefois à la fin d’un petit livre sur le maniérisme italien, ce mot que le hasard des pages ouvertes m’avait fait vous lire, m’avait fait vous dire : “Ghiribizzi” *.

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The train was going fast. Quickly. I did not even have time to read the trees, fields, houses, and I think the movement of my head agreed well with those of the train. In these landscapes that I could not really see, I guessed freedom of Duras in early Andesmas freedom I wanted to be mine for the rest of Bodegon.Yes, after Bodegon. Because all this, since the first watercolors childhood until to-day, is following continues. With breaks of life, with breaks every work. But these failures are never a denial, a denial. In life as in the work. They are only deepen-ing, they are difficulties that the confession of a requirement assumed, passed, and answers found.

This is why in the catalog Bodegon, I wanted to show how this adventure still lifes began in Venice and in the Nice season season of “Five Seasons” before. That is why today, just after the train image, indeed this abstract thing that reads just a cleared by rain and speed landscape, I want to remember the last image Bodegon and for you and begin the return, a second landscape, especially early “Ghiribi-zzi”.

There are sometimes in the early books a warning. Consider this my friend first photo of the foregoing pages, and now these two bronzes, these pictures of these watercolors chance that I present before what follows, added to these words I have to say, as “warning “.

Le train allait vite. Très vite. Je n’avais même plus le temps de lire les arbres, les champs, les maisons, et je crois que les mouvements de ma tête s’accordaient bien à ceux du train. Dans ces paysages que je ne pouvais plus voir vraiment, je devinais la liberté de Duras, au début d’Andesmas, la liberté que je voulais être la mienne pour la suite de Bodegon.Oui, la suite de Bodegon. Parce que tout cela, depuis les premières aquarelles de l’enfance jusqu’aujourd’hui, se suit, se continue. Avec les ruptures de la vie, avec les ruptures de toute oeuvre. Mais ces ruptures ne sont jamais un renoncement, un reniement. Dans la vie comme dans l’oeuvre. Elles ne sont qu’un approfondissement, elles ne sont que l’aveu des difficultés d’une exigence assumée, dépassée, et de réponses trouvées.

C’est pour cela que dans le catalogue Bodegon, j’avais tenu à montrer comment cette aventure des natures mortes avait commencé, dans la saison Venise et dans la saison Nice, des “Cinq Saisons” d’avant. C’est pour cela qu’aujourd’hui, juste après cette image de train, à vrai dire cette chose abstraite qui se lit à peine, un paysage effacé par la pluie et la vitesse, je veux rappeler la dernière image de Bodegon, et pour vous et pour commencer, la retourner, un second paysage, surtout de début de “Ghiribizzi”.

Il y a quelquefois au tout début des livres un avertissement. Considérez cher ami cette première photo des pages qui précèdent, et maintenant ces deux bronzes, ces photos, ces aquarelles de hasard que je vous présente avant ce qui va suivre, ajoutés à ces mots que je viens de vous dire, comme “l’avertissement”.

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Le vent se lève !... Il faut tenter de vivre !

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Wednesday, October 31th

Cesare Pavese died August 27, 1950 in Turin. At the Hotel Roma, I think I remember. That day, I was walking in a park, this spa weird Barbazan. I could not imagine myself walking in this kind of village sad that Pierre Benoît wrote a book called Le Casino de Barbazan, I read maybe one day. Above all, I did not know that one day I would read Pavese.

There is the story of this desert island and what we can bring. A book. One book. This story has always a little annoyed. Choose one book, it may seem impossible, and answer such a question that we would bring one hundred, seems when I write these lines, a little wrong, and even a little loose. Of course, I could not take one. But before a terrible obligation, I would Pavese. All Pavese. Camus, Camus all. Un Roi Sans Divertissement. Some Duras, and Bérénice.

If I think perhaps Pavese ending the first month of Ghiribizzi is because I believe in this day of June, where we picnic with my friend Jeanne among the olive groves above the village of Aspremont. I discovered that this book had to offer me, and I noticed that every season the art of Living, it was a «balance sheet» of his year.I guess he had to do in the heat of Turin, in August, and that is was a terrible record. As for me, it happens in the last days of December, when I walk alone in the streets of St. Paul, to rethink the year ends.Tonight, in the last days of October, I remember those few days.These disorders. These drafts. These sketches. I try to guess a drawing. And why not, just a purpose 1.

1 In le Littré :1. Manner determined by which we conceive something, plan.2. Combining element to obtain a result.

Mercredi 31 octobre

Cesare Pavese est mort le 27 août 1950 à Turin. À l’hôtel Roma, je crois me souvenir. Ce jour-là, je marchais dans un parc, dans cette station thermale bizarre, Barbazan. Je ne pouvais pas imaginer en me promenant dans cet espèce de petit village triste, que Pierre Benoît avait écrit un livre qui s’appelait Le Casino de Barbazan, que je lirai peut-être un jour. Surtout, je ne savais pas qu’un jour, je lirais Pavese.

Il y a cette histoire de cette île déserte et de ce qu’on peut y amener. Un livre. Un seul livre. Cette histoire m’a toujours un peu ennuyé. Choisir un seul livre, ça peut paraître impossible, et répondre à une pareille question que l’on en amènerait cent, m’apparaît quand j’écris ces lignes, un peu faux, et même un peu lâche. Bien sûr, je ne pourrais pas en emporter un seul. Mais, devant une obligation terrible, je prendrais Pavese. Tout Pavese. Camus, tout Camus. Un Roi Sans Divertissement. Quelques Duras, les poèmes de Perse, de St Jean de la Croix, et Bérénice.

Si je pense peut-être à Pavese en terminant ce premier mois de Ghiribizzi, c’est parce que je pense à ce jour de juin, où nous pique-niquions avec mon amie Jeanne, entre les oliviers au dessus du village d’Aspremont. Je découvrais ce livre qu’elle venait de m’offrir, et je remarquai qu’en chaque fin d’année du Métier de Vivre, il faisait un « bilan » de son année.J’imagine qu’il a dû le faire dans la chaleur de Turin, au mois d’août, et que ce fût un bilan terrible. Quant à moi, il m’arrive dans les derniers jours de décembre, quand je marche seul dans les rues de Saint-Paul, de repenser à l’année qui se termine.

Ce soir, dans ce dernier jour d’octobre, je revois ces quelques jours déjà passés.Ces désordres. Ces ébauches. Ces esquisses. J’essaie d’y deviner un dessin. Et pourquoi pas, à peine, un dessein 1. Trop tôt pour faire un bilan, bien sûr, mais peut-être pas inutile déjà, et à nouveau en chaque fin de mois, de faire le point. Mot de marin qui me convient, puisqu’aussi bien c’est le seul sport que j’ai pratiqué dans ma vie, avec un peu de promenade à cheval. Toujours porté, par la mer, par la bête.

1 Dans le Littré :1. Mode déterminé d’après lequel on conçoit quelque-chose, plan.2. Élément de combinaison pour obtenir un résultat.

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OCTUBREOCTOBREOCTUBRE

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LEYENDASLÉGENDES

LLEGENDASDIDASCALIE

CAPTIONS

LÉGENDES

Page 17Patricia Falguières, Le Maniérisme, Une avant-garde au XVIè Siècle, Découvertes Gallimard, page 152.

Page 19Marie-France Schmidt, Goya, Folio Biographies, page 184.

Page 21Scrapbook : voir XXXMarque-page : voir XXX

Page 27Ghiribizzi : voir légende de la page 19.

Pages 28-29Bodegon # 21, bronze.Bodegon # 22, bronze.

Pages 30-31VeniseSérie dessinsNicePlanet’s seasons

Pages 22-23Tirage couleur, XxL.

Pages 32-33Tirage noir & blanc, HxL.

Pages 36-3718 aquarelles sur carnet.

Pages 38-3918 aquarelles sur carnet.

Pages 44-45Tirages noir & blanc, HxL.

Pages 40-41Plus loin / plus près [des rêves].Plus loin / plus près [des rêves], maquette #1.

Pages 34-35Paul Valéry, Le Cimetière Marin.

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Restrunt as ea dio ipsundam et fuga. Nem res aut quibusaerit et eictes renditat officimilia quid utet peribus ut quid qui re placest lit et aut minci-is volupta tetur, nem. Et min non ea provit quassitae plaut invero conse con cus, cone plaut lignimus, adic tenisque volorec tatessi ncipsus, con pror aut dolore, consedi ditiis nobis doluptate aut labo. Itam quis apelitate dolum faceati sum ra prerio ellis ex et am sunt voluptus invel int.Culloreium et fugitati nis seris reper-atem facilla nducimus eicto ma cor-porporia volutempor mod molutata quassequi con conecea dolorero magnamusdam vendipsa nis aceri-bus re excepudicit expliquo tem quis quo iumque qui dolenda comnis eum illent pelliae posam ut quassi doloris estium et, ut iunt qui blabo-riandi quas quibusam labo. Nem ditis denditasim vel iumquati re ius veliquae non corum fuga. Itatur, tem nis volor atur aut utenit unt, quam re, endigni delit lacerro blabore pudam, nem quia qui il imoluptatem. Itat que pla quatur moditas aut officieni ut eatem doluptia sequatis anis inim-por poreratus, sim rerferume dolup-taspis ut qui volecum autendande sit qui id molupicienis atur?Oluptatia volentiones nime venti op-taspi cimporere is utem Restrunt as ea dio ipsundam et fuga. Nem res aut quibusaerit et eictes renditat of-ficimilia quid utet peribus ut quid qui re placest lit et aut minciis volupta te-tur, nem. Et min non ea provit quas-sitae plaut invero conse con cus, cone plaut lignimus, adic tenisque volorec tatessi ncipsus, con pror aut dolore, consedi ditiis nobis doluptate aut labo. Itam quis apelitate dolum

faceati sum ra prerio ellis ex et am sunt voluptus invel int.Culloreium et fugitati nis seris reper-atem facilla nducimus eicto ma cor-porporia volutempor mod molutata quassequi con conecea dolorero magnamusdam vendipsa nis aceri-bus re excepudicit expliquo tem quis quo iumque qui dolenda comnis eum illent pelliae posam ut quassi doloris estium et, ut iunt qui blabori-andi quas quibusam labo. Nem ditis denditasim vel iumquati re ius veli-quae non corum fuga. Itatur, tem nis volor atur aut utenit unt, quam re, endigni delit lacerro blabore pudam, nem quia qui il imoluptatem. Itat que pla quatur moditas aut officieni ut eatem doluptia sequatis anis inim-por poreratus, sim rerferume dolup-taspis ut qui volecum autendande sit qui id molupicienis atur?Oluptatia volentiones nime venti op-taspi cimporere is utem

Jacques Henric Artpress n° 393Octobre 2012

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NOVEMBRENOVEMBRE

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RainSince the middle of the nightagainEncumbering the middle of the day.

Constantly repeatingIn his small noisesbutneverMissing.

These noises insinuatedBoring without wearinessThese sounds small, poor,With this emphasis looseTo whichWe recognize too oftenEverything is small.

rainthatclears landscapeOff colorMakeup in grayStreets, houses, people.Dirty gray.

without elegancewithout heatNothing that is additionalFlat blackThe heavy whiteMixed with sadness the onlyOn the morning of November.

andThe rain outsidebeyondColors at a discountNarrow perspectives.Like the rainIn this world lividIn these odorsDirty DogWet dogHangdogOr about to beMeanwhile misfortuneWith the indifference of the vanquished.

these dogsthese timeThese gray, the rain.Wholly givenMen, womenOr rather what remains of it.poorly attachedlostUncertain.At the other end of the dogAt the other end of the leaveThey never tireNor for their dog,Or for themselves,And that suits them,Complexion,A soulIn their dreams absentIn their hoursNo past,No futureWithout this.

La pluieDepuis le milieu de la nuitEncore làEncombrant le milieu du jour.

Se répétant sans cesseDans ses bruits petitsMais Jamais Disparus.

Ces bruits insinuésLassant sans lassitudesCes bruits petits, médiocres,Avec cette insistance lâche À laquelle On reconnaît trop souventTout ce qui est petit.

La pluie Qui efface le paysageÉteint les couleursMaquille en grisLes rues, les maisons, les gens.En gris sales.

Sans élégancesSans chaleursSans rien qui ne vienne s’ajouterAu noir platAu blanc lourdMélangés avec la seule tristesse D’un matin de novembre.

Et La pluie au dehorsPar delà Les couleurs au rabaisLes perspectives étriquées. La pluie qui ressembleÀ ce monde livide,À ces odeursDe chien saleDe chien mouillé De chien battuOu près de l’êtreAttendant le malheur Avec l’indifférence des vaincus.

Ces chiens Ces temps Ces gris, cette pluie. Tout entiers accordésAux hommes, aux femmes Ou plutôt à ce qu’il en reste.Mal accrochésPerdusIncertains.À l’autre bout du chienÀ l’autre bout de ces laissesDont ils ne se lassentNi pour leur chien,Ni pour eux-mêmes,Et qui leur va si bien,Au teint,A l’âme,A leurs rêves absents,A leurs heures, Sans passé,Sans futur,Sans présent.

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Thursday, November 8th

I read Philippe Jacottet. At some point, he speaks of a hotel “quite luxurious” I believe identified. It describes a landscape I know well: “the mountains of Savoy suspended above a lake as a gray mass which really huge float in the mist or in excess of light, beyond another fog one of the first leaves of the early spring. “

Shortly after he adds: “There is a painting by Magritte, a large rock suspended in the sky, which you might think initially it reflects exactly like a surprise, but the work is too proper, too explicitly dreamlike” poetic “too meticulously painted too, to suit my purpose. And I advise, remembering my disappointment at a wide range of works of this painter once saw in a museum here, she had to stick to that put forward the mystery in this way to get hairpin instead of letting things shown in the hidden. “

I verify that the reluctance can be mine before, some of Magritte paintings can be shared. More generally, these lines reinforce my embarrassment that is al-ways mine to what appears to me as “too wanted” and says Jacottet beautifully as “something too explicit.” “Too much” always bothers me, too. This is what made me write once if formally example, longer body in Greco can be compared to that found in Pontormo, there is “too much” in the Greco me mind and makes me prefer Pontormo.Far from Magritte, Goya, Pontormo, in more contemporary works, I always find useless in any case little to my taste, the explicit, which often seems too heavy, as these annoy me evidence that have tunes redundant.It is true that one thing, a reflection, perhaps the only, Gide, which I agree is when he writes that classicism is the art of understatement. And it’s true that I like un-derstatement.

It will one day that I return to my taste for these procedures which are not on the side of too much, not toward the noise, but yet my eyes have no gear, quite the contrary. In their silence, I do not see that strength.It is true, however, that I am tired, and has long been a modernity that really thought that “less is more”. Do not think I forgot to return one day to this. Why and how I love the same way Pontormo Santa Felicita, the design of the facade of a church in Turin, and a small square canvas of Robert Ryman, and concrete Ronchamps, when the sun heats it .

Jeudi 8 novembre

Je relis Philippe Jacottet. A un certain moment, il parle d’un hôtel «assez luxueux» que je crois identifier. Il décrit un paysage que je connais bien : « les montagnes de Savoie suspendues au-dessus d’un lac gris comme une masse vraiment énorme qui flotterait dans la brume ou dans l’excès de lumière, au-delà d’un autre brouillard, celui des toutes premières feuilles de l’avant-printemps ».

Juste après il ajoute : « Il y a un tableau de Magritte, un gros rocher suspendu en plein ciel, dont on pourrait penser d’abord qu’il traduit justement une surprise analogue ; mais l’œuvre est trop voulue, trop explicitement onirique et «poétique», trop méticuleusement peinte aussi, pour convenir à mon propos. Et je m’avise, en me rappelant ma déception devant un vaste ensemble d’œuvres de ce peintre vu naguère dans un musée d’ici, qu’elle a dû tenir à cette mise en avant du mystère, à cette façon de le monter en épingle au lieu de le laisser caché dans les choses montrées ».

Je vérifie que les réticences qui peuvent être les miennes devant, certaines toiles de Magritte peuvent être partagées. Plus généralement, ces lignes me confortent dans la gêne qui est toujours la mienne devant ce qui m’apparaît comme « trop voulu », ainsi que le dit joliment Jacottet, comme « trop explicitement quelque-chose ». Le « trop » me dérange toujours, moi aussi. C’est ce qui m’a fait écrire autrefois que si formellement par exemple, l’allongement des corps chez Le Greco peut être comparé à celui que l’on trouve chez Pontormo, il y a un “trop” chez Le Greco, qui me dérange et qui me fait préférer Pontormo.Loin de Magritte, de Goya, de Pontormo, dans les œuvres les plus contemporaines, je trouve toujours inutile, en tout cas peu de mon goût, l’explicite, qui m’apparaît souvent trop lourd, comme me gênent ces évidences qui ont des airs de pléonasme.C’est vrai que s’il y a une chose, une réflexion, peut-être la seule, de Gide, à laquelle j’adhère, c’est quand il écrit que le classicisme, c’est l’art de la litote. Et c’est vrai que j’aime bien la litote.

Il faudra un jour que je revienne sur mon goût pour ces démarches qui ne sont pas du côté du trop, qui ne sont pas du côté du bruit, mais qui pourtant à mes yeux n’ont rien de réducteur, bien au contraire. Dans leur silence, je ne vois que force.Il est vrai pourtant que je suis lassé, et depuis longtemps, d’une modernité qui pensait réellement que “less is more”. Il ne faut pas que j’oublie de revenir un jour sur tout cela. Pourquoi et comment j’aime de la même manière le Pontormo de Santa Felicita, le dessin de la façade d’une église de Turin, et une petite toile carrée de Robert Ryman, et le béton de Ronchamps, quand le soleil s’y chauffe.

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Pages 56-57Huit aquarelles sur carnet, 40 x 40 cm.

Pages 60-61Huit dessins, aquarelle et acrylique sur papier, 50 x 65 cm.

Pages 62-63Deux tirages couleur, hxL

Pages 64-65Philippe Jacottet, Cahier de Verdure, Nrf Poésie Gallimard 1990, page 93.

Pages 66-67Acryliques sur toile, 130 x 160 cm.

Page 68Fonderie Rosini, le démoulage du bronze Bodegon # 23

Page 69Bodegon # 23

LEYENDASLÉGENDES

LLEGENDASDIDASCALIE

CAPTIONS

LÉGENDES

Philippe Trétiack Elle9 novembre 2012

Restrunt as ea dio ipsundam et fuga. Nem res aut quibusaerit et eictes rendi-tat officimilia quid utet peribus ut quid qui re placest lit et aut minciis volupta tetur, nem. Et min non ea provit quas-sitae plaut invero conse con cus, cone plaut lignimus, adic tenisque volorec tatessi ncipsus, con pror aut dolore, consedi ditiis nobis doluptate aut labo. Itam quis apelitate dolum faceati sum ra prerio ellis ex et am sunt voluptus invel int.Culloreium et fugitati nis seris repera-tem facilla nducimus eicto ma corporpo-ria volutempor mod molutata quassequi con conecea dolorero magnamusdam vendipsa nis aceribus re excepudicit expliquo tem quis quo iumque qui do-lenda comnis eum illent pelliae posam ut quassi doloris estium et, ut iunt qui blaboriandi quas quibusam labo. Nem ditis denditasim vel iumquati re ius ve-liquae non cor

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Friday, November 23th

After Toulouse and White Dawn Mollat in Bordeaux. I came already be present Par hasard et par exemple there is almost fifteen years, maybe less, I do not know.Mary is there. There is also Helena, Regine, Corinne. And another Corinne, Corinne in a Mollat . Who introduced me, who presents the book. I am touched, moved almost, almost surprised by what I guess then the intelligence, sharpness of his look on my book. Suddenly, I feel better, and perhaps better than I was in Toulouse a few days ago, only around fifty people.

Saturday, November 24th

Hélène Jourdan-Gassin began advertising by mail to his friends from Nice my exhibition in February. A young woman, who must be very young because we were all in college, sent to Helen few lines.

I’m confused. Memories. Youth. Once.I really have a vague recollection of Sylvette Maurin. I phoned Gabriel any post which is a little memory of my years philosophy. He tells me about it, give me the details.On my next visit I will try to have a drink with her. Meanwhile, in the late afternoon, I read these lines.

> http://www.mollat.com/rendez-vous/jacques_martinez-64650392.html#pod

Sylvette wrote: “Jacques Martinez! He served for many years a prominent place in the Nice student community, while remaining “guard” on any “indoctrination.” I loved its elegance and distance! Then he walked away, gradually engaging on other channels when few of us were able to follow him. It is part of his “Nice” and “uncertain” origin, who managed to rebuild everywhere around them, moving here and there, kingdoms, sometimes fleeting, sometimes lasting. This is a big brother. Greet him well from me, Lola, thank you. And by the way, full of kisses to my former classmate, Dany Montiglio! If you invite Lola to your opening, Dominique Rolland, Patrick Raynal, Jean Corbucci, Patrick Accolla, who knows what else, you will have a great bunch of young crazy (and crazy) that roamed the corridors of the Ritz, Le Meridien , who camped in the office of the staff room to Carlone, occupied by planting red flags on the facade of the lecture halls! But also listening to Albert Ayler and amounted “to Solex” to kiss the dog Giacomo, the Foundation, while sinking into the top ranks of the Ritz to swallow Eye “The Black God and the Devil Blonde.” Jacques was one of us, and for me, it has remained. “

Samedi 24 novembre

Hélène Jourdan-Gassin a commencé à annoncer par mail à ses amis niçois mon exposition de février. Une jeune femme, qui ne doit plus être très jeune puisque nous étions ensemble à la fac, a fait parvenir à Hélène ces quelques lignes.

Je suis troublé. Les souvenirs. La jeunesse. Autrefois.Je n’ai vraiment qu’un souvenir vague de Sylvette Maurin. Je téléphone à Gabriel Peynichou, qui est un peu la mémoire de mes années philo. Il me parle d’elle, me donne des détails. Lors de mon prochain séjour j’essaierai de prendre un verre avec elle. En attendant, en cette fin d’après-midi, je relis ces lignes.

Vendredi 23 novembre

Après Toulouse et l’Aube blanche, Mollat à Bordeaux. J’étais venu déjà y présenter Par hasard et par exemple il y a presque quinze ans, peut-être moins, je ne sais plus. Marie est là. Il y a aussi Hélène, Régine, Corinne. Et une autre Corinne, une Corinne de chez Mollat. Qui me présente, qui présente le livre. Je suis touché, presque ému, presque surpris, par ce que je devine alors de l’intelligence, de l’acuité de son regard sur mon livre. Du coup, je me sens mieux, et peut-être meilleur que je ne le fus à Toulouse il y a quelques jours, seul devant une cinquantaine de personnes.

> http://www.mollat.com/rendez-vous/jacques_martinez-64650392.html#pod

Sylvette a écrit : « Jacques Martinez ! Il occupa, pendant de nombreuses années, une place prépon-dérante au sein de la communauté estudiantine niçoise, tout en restant sur “ses gardes” quant à un quelconque “embrigadement”. J’aimais son élégance et sa distance ! Puis, il s’éloigna, peu à peu, s’engageant sur d’autres voies où bien peu d’entre nous réussirent à le suivre. Il fait partie de ses “niçois” d’origine “incertaine”, qui ont réussi à reconstruire, un peu partout, autour d’eux, se déplaçant de ci, de là, des royaumes, parfois éphémères, parfois pérennes. C’est un grand frère. Salue-le bien de ma part, Lola, merci. Et au passage, tout plein de bises à ma très ancienne camarade de promotion, Dany Montiglio ! Si tu invites, Lola, à ton vernissage, Dominique Rolland, Patrick Raynal, Jean Corbucci, Patrick Accolla, qui sais-je encore, tu auras une belle brochette de ces jeunes fous (et folles) qui arpen-taient les couloirs du Ritz, du Méridien, qui campaient dans le bureau de la salle des profs à Carlone, occupée, en plantant des drapeaux rouges au fronton des amphis ! Mais qui écoutaient aussi Albert Ayler et montaient “à Solex” faire la bise au chien de Giacomo, à la Fondation, tout en s’enfonçant dans les premiers rangs du Ritz pour avaler des yeux “ Le Dieu Noir et le Diable Blond” . Jacques était des nôtres, et pour moi, il l’est resté. »

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Le Monde Magazine, 17 novembre 2012Mon atelier, fenêtres éteintes, est le plus à gauche au second niveau.

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DESEMBREDECEMBREDICIEMBREDICEMBREDECEMBER

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QUAND,LENTEMENT,ENCORE,LES PALMIERS SE BALANCENT,LA MAISON SE SILENCE.ET PARTOUT,LE SOLEIL,LES TRAITS NOIRS,LES FUSAINS,LES ENCRES,LES FEMMES ALLONGÉES,LES FLEURS EN BOUQUETS,DANS LA MAISON REFERMÉE,IL EST LÀ,PAR DESSUS TOUTE BEAUTÉ,IMMOBILE,CERTAIN DANS SON DESSIN,VRAI COMME LE TEMPS,JUSTE AU-DESSUS DES RÊVES,BAOU.

WHEN,SLOWLYAGAINPALM TREES SWAY,THE HOUSE IS SILENCE.AND EVERYWHERETHE SUNTHE BLACK LINES,EUONYMUS,INKS,WOMEN EXTENDED,THE FLOWER BOUQUETS,IN THE HOUSE CLOSED,IS THERE,OVER ALL BEAUTYSTILL,SOME IN ITS DESIGN,AS REAL TIMEJUST OVER DREAMSBAOU.

SAMEDI 1er DECEMBRE

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DE RIEN.DE LIERRES.ETRANGERESAU MATIN, DEJA,DANSENT LES GUIRLANDES.

DE RIEN.IVY.FOREIGNTHE MORNINGALREADYDANCETHE WREATHS.

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CACHÉE DANS TES COUSSINS,ENFERMÉE DANS LES PLUMES,LES DUVETS LES PLUS FINS,TOUS CES BLANCS TE CARESSENTDANS CETTE LUMIERE SI DOUCEQUE PERSONNE NE PEUT CROIREQUE DEHORS DANS LE FROID,TOUTE NOIRE, DÉJÀ RÈGNE LA NUIT.

HIDDEN IN YOUR CUSHIONS,CLOSED OFF IN FEATHERS,SLEEPING BAGS THE FINEST,ALL THESE WHITE TE caressIN THIS LIGHT IS SWEETTHAT NOBODY CAN BELIEVETHAT OUT IN THE COLDALL BLACK REIGN NIGHT EVER.

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DES ROSES POIVREAUX COULEURS DES POUDRESDES FEMMES LES PLUS FRAGILES.DES ONGUENTS ROUGESDE VELOURS, DE SAFRAN,ET LE MIEL, ET LA ROSE,AU DESSIN D’UNE LÈVRE.

ROSE PEPPERTHE COLOURS OF POWDERWOMEN MOST FRAGILE.OINTMENTS OF REDPILE OF SAFRANAND HONEY AND THE ROSE,THE DESIGN OF A LIP.

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LES GIVRES BRILLANTSAUX ALLURESDE CRAYONSSOULIGNENTEN GESTES LENTSLES COLLINESLES VALLONS.

THE SHINING GIVRESTHE GAITPENCILSSTRESSSTEPS IN SLOWTHE HILLSTHE VALLEYS.

SAINT PAUL

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LA BRUME ARRIVE DANS LE VALLONON POURRAIT CROIRE QUE DÉJÀ ELLE ANNONCE LA NUITSI LE VERT DES CYPRÈS, ET CES LIGNES VERTICALESNE RÉHAUSSAIENT LE PAYSAGE DES VRAIES COULEURS DU JOUR.

THE MIST COMES IN THE VALLEYCOULD BELIEVE THAT SHE ALREADY ANNOUNCED THE NIGHTIF THE GREEN OF CYPRESS AND THESE VERTICAL LINESDID NOTHING TO BOLSTER LANDSCAPETRUE COLORS OF THE DAY.

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ICI, MÊME LES JOURS DE PLUIE SE SOUVIENNENT DU SOLEIL,L’ODEUR DU FEU DE BOIS N’ARRIVE QU’AU COIN DES RUESPOUR NE PAS OUBLIER ET LES ROUGES ET LES JAUNES,LA COULEUR DES FLAMMES AU COIN DES CHEMINÉES.

ICI, MÊME LES JOURS DE GRIS LES HOMMES PEUVENT AVOIR,ÉLÉGANTE ARROGANTE, LA MEMOIRE DES HÉROS DE CAMUS,ET LES FEMMES GARDER LES SOURIRES INSOLENTS DES JOURS DE TIPASA.

HERE EVEN DAYS OF RAIN REMEMBER THE SUNTHE SMELL OF FIRE WOOD ONLY HAPPENS Do STREET CORNERTO REMEMBER AND RED AND YELLOWTHE COLOR OF THE FLAMES OF CHIMNEY CORNER.

HERE EVEN DAYS OF GREY MEN MAY HAVEELEGANT ARROGANT THE MEMORY OF HEROES CAMUSWOMEN AND KEEP SMILES INSOLENTDAYS OF TIPASA.

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LE MATIN LE SILENCE ÉTAIT TAPI DE RIEN,CE RIEN OÙ SE JOUENTLOIN DES OMBRESLES DESESPOIRS ETONNÉS DU MATIN.

THE MORNINGTAPI WAS SILENCE OF NOTHINGWHERE TO PLAY THIS NOTHINGAWAY FROM SHADOWSDESPAIRS SURPRISED MORNING.

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BALANCÉE,DE VIFSET D’ECLATSCOMME UNE SOIE NOUVELLE,ETONNÉE,TOUT EN CHEVEUX,DÉFAITE.

BALANCED,OF BURNERSAND CHIPSAS A NEW SILK,SURPRISED,WHILE HAIRDEFEATED.

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LENTEET LENTE ET LONGUE ET FINEFRAGILE PLUS QUE DISTANTEDANS DES GESTES RETENUSLE REGARD HAUT ET DE CÔTÉAUX COULEURS DES FEUILLES ET DES AUTOMNES ROUXLES LÈVRES DESSINÉES DANS DES PÂLEURS TROUBLANTES.LENTEDANS SES ETOFFES SES FOULARDS SES SOIESELLE S’ÉLOIGNE SANS BOUGERACCORDÉE AUX DERNIERS LAMBEAUX DE BRUMEPARFAITE DANS CE SILENCE.

SLOWLONG AND SLOW AND FINEFRAGILE MORE THAN REMOTESTEPS IN SELECTEDLOOKING BACK AND SIDETHE COLOURS OF LEAVESAUTUMN AND ROUXLIPS COMICIN PALLOR DISTURBING.SLOWFABRICS IN ITS ITS ITS SCARVES SILKSHE MOVE AWAY WITHOUTLAST GIVEN TO SHREDS MISTPERFECT IN THIS SILENCE.

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QUAND LA MER SE DESSINAITTOUT AU ROND DES GALETS,DANS LE CALME DE L’HEUREOÙ LE JOUR ALLAIT ENFIN OUBLIER LES COULEURS,OÙ TOUS LES GRIS DU MONDES’ACCORDAIENT AVANT LA NUIT,AU ROUGE DE SES LEVRES, AU ROUX DE SES CHEVEUX.

WHEN THE SEA LOOMEDALL ROUND OF THE ROLLERS,IN THE QUIET TIMEWHERE WOULD FINALLY THE DAY FORGET THE COLORWHERE ALL THE WORLD GREYAGREED BEFORE THE NIGHTIN ITS RED LIPS, THE HAIR OF ROUX.

[JUIN 62]MARDI 11 DÉCEMBRE

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TOUS CES GESTES INUTILES,CES COLS RELEVÉS,CES SOURIRES INCERTAINS,TOUTES CES LIGNES TÉNUES,AUX MAIGREURS AQUARELLES,ABANDONNÉES, FRAGILES, AU SEUL PLAISIR DES MOTS,POUR TROMPER, DÉPASSER LES PEURS ET LES FALAISES.

ALL THESE THINGS UNNECESSARY,THESE STATEMENTS COLS,THESE UNCERTAIN SMILE,ALL THESE LINES held,TO AQUARELLES THINNESS,DISCONTINUED, FRAGILE, THE PLEASURE OF WORDS ONLY,WRONG TO EXCEED YOUR FEARS AND THE CLIFFS.

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IL VIENDRA BIEN LE TEMPSOÙ LES FAÇADES N’AURONT PLUS NOS ENDUITSOÙ LES VOLETS OUBLIERONT LE SOLEILOÙ LE VENT SERA FROID AU MILLIEU DE L’ÉTÉOÙ LES BRUITS NE SERONT PLUS QU’UN LONG SILENCE GRISINDIFFÉRENTS A NOS CRIS DE LA NUITLASSÉS PAR NOS SOUVENIRS À JAMAIS ENVOLÉS.

HE WILL COME GOOD TIMEWHERE THE WALLS WILL HAVE MORE OUR COATINGSWHERE THE SUN BLINDS FORGETWHERE THE WIND WILL BE COLD IN THE MIDDLE OF SUMMERWHERE THE NOISE WILL MORE THAN SILENCE LONG GREYINDIFFERENT TO OUR CRIES OF THE NIGHTTIRED OF OUR MEMORIES FOREVER GONE.

[LÉOUVÉ 61]JEUDI 13 DÉCEMBRE

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IL Y AVAIT CE CHEMINDE PIERRE ET PUIS DE PRÈSDU HAMEAU AU VILLAGEDES ROCHERS ROUGES DU TORRENTÀ CE NOYER GÉANT AUX COULEURS DE L’AUTOMNEET CES CHAMPS DE MONTAGNESOÙ ELLE VENAIT SOUVENT S’ALLONGER ET M’ATTENDRE.

THERE WAS THIS WAYSTONE AND THEN CLOSETHE HAMLET VILLAGERED ROCKS OF TORRENTWALNUT WITH THIS GIANT FALL COLOURSTHESE MOUNTAINS AND FIELDSWHERE SHE CAME AND OFTEN RECLINING WAIT ME.

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LE VENT AVAIT ROULÉ DE DERRIÈRE LES MONTAGNES,TITUBANT D’ARBRE EN ARBRE,ECHAPPANT AUX ROCHERS,POUR INQUIÉTER LA PLAINE,ENVAHIR LES VALLÉES,SANS MÊME PRENDRE LE TEMPSD’ÉCOUTER LES COULEURS,DE LIRE LE DESSIN DES RUISSEAUX ET DES FLEURS.

THE WIND WAS ROLLED BACK OF THE MOUNTAINS,STAGGERING TREE TREE,BEYOND THE ROCKS,CONCERN FOR THE PLAIN,INTO THE VALLEYS,NOT EVEN TAKE THE TIMETUNE OF THE COLORS,READ THE DRAWING OF CREEKS AND FLOWERS.

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PARTIR AU RAZ DES PIERRESECOUTER LES COULEURS, LES DOUCEURS DE LA BRIQUEFRÔLER LES SOLEILS AU PLUS CHAUD DES FAÇADES,ECRASER LENTEMENT ET SEULEMENTDU BOUT DU BOUT DES DOIGTSDES VIOLETTES TROP FINESPOUR CACHER LEUR ODEUR.

GO TO RESET THE STONESLISTEN THE COLORS, THE SWEET THE BRICKBRUSH THE SUNS IN WARMER OF FRONTS,OVERWRITE SLOWLY AND ONLYTHE END OF YOUR FINGERTIPSVIOLETS OF FINE TOOTO HIDE THEIR SMELL.

TOULOUSE

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LES ARBRES SE DECHIRENT AUX FENÊTRES DU FLEUVE,LE JOUR ATTEND LA NUITINSENSIBLE AUX DÉSIRS.LA MEMOIRE DU SOLEILDÉFAIT, TOUS LES NUAGES,ROUGIT, LA JOUE DES FEMMES,ENFERME, LE SILENCE, DANS UN DESSIN TROP LARGE.

TREES FOR WINDOWS TEAR RIVER,DAY NIGHT LOOKSTOLERANT DESIRES.THE MEMORY OF THE SUNDEFEATED ALL THE CLOUDS,BLUSHED, THE CHEEK OF WOMENENCLOSED THE SILENCE IN A DRAWING TOO LARGE.

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ILS ATTENDENT LA NUITPOUR DÉTERRER LES MORTSET BRISER LES STATUESTOUT HABILLÉS D’ENVIE ET DE RESSENTIMENT. CE SONT GENS DE TRÈS PEUILS VONT COUVERTS DE HONTEET DE RÊVES ETRIQUÉS.

THEY EXPECT THE NIGHTREMOVED FOR THE DEADBREAKING AND STATUESALL DRESSED OF DESIRE AND RESENTMENT.THESE ARE VERY FEW PEOPLETHEY WILL COVERED WITH SHAMEAND DREAMS METRICS.

SPANISH MEMORY

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IL SUFFIRA,IL SUFFIRAIT,DE REGARDER AILLEURS,DE DEMANDER AU TEMPS, DE TOURNER LA TETE.DE PRENDRE GOÛT AU LIVIDE,DE CROIRE AUX COULEURS DU VIDE,DE SOURIRE SANS ARRÊT.

IT ENOUGH,IS REQUIRED,TO LOOK ELSEWHERE,TO ASK THE TIME TO TURN THE HEAD.TAKE THE TASTE LIVIDTO BELIEVE THE COLOURS OF EMPTYSMILE WITHOUT STOPPING.

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ENCORE NOIR AVANT LE JOUR,AU SEUL DESSIN DORÉ À PEINE ECLAIRÉ, DU CÔTÉ D’ORIENT,DANS LE SILENCE D’UNE LUNE,OUBLIÉE, RÉFUGIÉE, AU PLUS HAUT DES MONTAGNES,TOURNE LE PAYSAGE, ENCORE,DANS LE SEUL SOMMEIL ET L’ODEUR DE LA NUIT.

EVEN BEFORE THE BLACK DAYTHE SOLE DESIGN GOLDDIMLY LIT, SIDE OF EASTIN THE SILENCE OF MOONFORGOTTEN, REFUGEE, THE HIGHEST MOUNTAIN,TURN THE LANDSCAPEAGAINONLY IN SLEEP AND THE SMELL OF THE NIGHT.

LE DERNIER ÉTÉ

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AUJOURD’HUITOUS LES FROIDSLES PLUS GRANDSME SONT INDIFFÉRENTS.QU’IMPORTENT LES HUMEURSQUAND DANS TOUS LES MOMENTSJE CHASSE LE MALHEUR.

TODAYALL COLDTHE GREATESTME ARE INDIFFERENT.NEVER MIND THE MOODSWHEN IN ALL TIMESI HUNTING THE EVIL.

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PEUT-ON ENCORE SE REFUSER AU SEUL DESTIN DES PIERRES ?EST-IL DÉJÀ TROP TARD POUR AIMER LA BEAUTE,DOIT-ON MAINTENANT ET À JAMAIS, OUBLIER, OUBLIER TOUS LES RÊVES QUI ONT FAIT NOS PAYSAGES,OUBLIER LES CHANSONS, LES NOTES ET LA MUSIQUE,OUBLIER LES COULEURS, LES LIGNES, LES CERCLES ET LES CARRÉS.NE PEUT-ON FAIRE AUTREMENT QUE DE SE VAUTRER DANS CES TEMPS D’AUJOURD’HUI,SANS RIEN VOULOIR, SANS RIEN POUVOIR CHANGER.

CAN YOU STILL REFUSE TO BE ONE DESTINY STONES?IS IT ALREADY TOO LATE TO LOVE BEAUTY,SHOULD YOU NOW AND NEVER FORGET,FORGET ALL THAT HAVE OUR DREAMS LANDSCAPES,FORGET THE SONGS THE NOTES AND THE MUSICFORGET THE COLOR LINES, CIRCLES AND SQUARES.CAN NOT BE DONE DIFFERENTLY THAN WALLOWIN THESE TIMES TODAYWANT NOTHING, NOTHING POWER TO CHANGE.

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À DÉCHIRER LES PIERRESÀ L’ENVERS DE L’ABÎMEÀ REGARDER LE VIDEDANS CES JOURS OUBLIÉSÀ TRACER DANS LE SABLETANT DE LETTRES IMPOSSIBLESLES PHOTOS SE DÉCHIRENT ET CRIENT À EN PLEURER.

TEAR TO THE STONESUPSIDE OF THE ABYSSTO WATCH THE VOIDFORGOTTEN IN THESE DAYSIN TRACER IN THE SANDIMPOSSIBLE AS OF LETTERSPHOTOS TEAR AND CRY IN TO CRY.

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LÀ-BAS,OÙ LA MER SE LOVE,OÙ LA COLLINE SE COURBE,OÙ LES ROCHERS, LES ARBRESGARDENT LE SOUVENIR DU CHÂTEAU OUBLIÉ,QUAND À L’ENVERS DU PAYSAGELE JOUR BASCULE ET LE SOLEIL S’EN VA,LES BLEUS LES PLUS VIFS,LES VERTS LES PLUS SOMBRES,LES ROUGES DES MAISONS,ET LE BRUN DE LA PIERRESE MÉLANGENT, SE MAQUILLENTDU MÊME ROSE CHAUD.

ET SANS RIEN OUBLIER D’AUCUNE DE SES COULEURSLE PAYSAGE ENTIER S’ENFERME DANS SES DOUCEURS,TRAVERSÉ LENTEMENT PAR LE BONHEUR DE L’HEURE,OÙ TOUTES LES COULEURS,PLUTÔT QUE SE REGARDER,PEUVENT MAINTENANT SE CARESSER,SE TRAVERSER,COMME UNE BRUME TIÈDE QUI INVITE AU PLAISIR,DANS DES VOILES DE ROSES TENDRES,ET DE MAUVES LÉGERS,DOUX SOUS L’ŒIL ET À LA MAIN COMME UN PÉTALE,FRAGILES COMME UN PARFUM DISCRETQUI DEVIENT POUR UN INSTANT, UN SOUVENIR ENTÊTANT.

THERE,WHERE THE SEA IS LOVEWHERE IS THE HILL CURVE,WHERE THE ROCKS, TREESKEEP THE MEMORY OF FORGOTTEN CASTLE,WHEN TO THE LANDSCAPEROCKING THE DAY AND THE SUN GOES,THE MOST BLUE SHARP,THE DARK GREEN MOST,THE RED HOUSES,AND THE BROWN STONEMIX, MAKEUPEVEN THE HOT PINK.

AND REMEMBER NOTHING OF ANY OF ITS COLORTHE LANDSCAPE IN ITS ENTIRETY IF ENCLOSED SWEET,SLOWLY ACROSS THE HAPPINESS OF TIME,WHERE ALL COLORS,RATHER THAN TO LOOK,CAN NOWCARESSING,CROSS SE,AS A WARM MIST THAT CALLS TO FUNSAILS INROSES SOFT,PURPLE AND LIGHT,SWEET IN THE EYE AND HAND AS A PETAL,FRAGILE AS A PERFUME DISCREETBECOMING FOR A MOMENT,A SOUVENIR HEADY.

RAUBA CAPEU

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ILS ONT PERDU LE NORDET PRESQUE TOUT LE RESTE.

JAMAISJE NE PERDRAILE SUD EN DÉCEMBREET MES MONTAGNES LES JOURS D’ÉTÉ.

JE VEUX RESPIRERL’ODEUR DU BOIS QUI BRÛLEDANS LES CHEMINÉES,QUAND J’AVANCE HEUREUXAU MILIEU DE LA GRAND RUE.JE VEUX CE VERRE DE VIN CHAUDSUR LA PLACE DE L’EGLISEAU SORTIR DE LA MESSEDANS LA NUIT SACRÉE.

JE VEUX ET J’AI BESOINDU SILENCE DES MONTAGNES,DU SOLEIL HEUREUXSUR LE VERT DES ALPES.ET J’AIME À MES MERINGUESAJOUTER DE LA CRÈMEJUSTE AVANT LA NUIT.

JE VEUX VOIR LE SOLEIL À MIDI À NOËLSUR MES TUILES ROMAINES.

JE VEUX, FIN JUILLET, CETTE ODEUR D’HERBEAU DESSIN DE TAVILLONSJUSTE APRÈS L’ORAGE.

THEY HAVE LOST THE NORTHAND ALMOST ALL THE REST.

NEVERI WILL NOT LOSETHE SOUTH IN DECEMBERMOUNTAINS AND MY DAYS OF SUMMER.

I WANT TO BREATHETHE SMELL OF WOOD BURNINGIN THE CHIMNEY,ADVANCE HAPPY WHEN IIN THE MIDST OF GRAND RUE.I WANT THIS WARM GLASS OF WINEON THE ROLE OF THE CHURCHOUT OF THE MASSSACRED IN THE NIGHT.

I WANT AND I NEEDTHE SILENCE OF THE MOUNTAINSHAPPY SUNON THE GREEN OF THE ALPS.AND I LOVETO MY MERINGUESADD CREAMJUST BEFORE THE NIGHT.

I WANT TO SEE THE SUNNOON AT CHRISTMASON MY ROMAN TILES.

I WANT THE END OF JULY, THE SMELL OF GRASSTHE DESIGN TAVILLONSJUST AFTER THE STORM.

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DESEMBREDECEMBREDICIEMBREDICEMBRE

DICEMBER

ENCORE

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LEYENDASLÉGENDES

LLEGENDASDIDASCALIE

CAPTIONS

LÉGENDES

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Page 9212.12#6Encre de Chine sur papier, 57x76 cm.

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