gazette de chantier - 2

Cathédrale, cœur de ville : ce qu’en disent les architectes pp 2-3

Quartier cathédral : le planning des prochains chantiers pp 4-5

Un maître couvreur sur les toits de la cathédrale p.6

Les soins de Notre-Dame, en détails p.7

En images : d’or et de découvertes p.8

LE QUAI DES SALINES

REPREND VIE

La toiture de la partie romane de la cathédrale a recouvré sa fraîcheur. Parallèlement, et dès aujourd’hui, c’est le quai des Salines qui fera l’objet de multiples attentions.

Entamé au printemps 2009, le stade inaugural du chantier de restauration de la cathédrale entre déjà dans sa phase terminale. Alors que les

nouvelles et splendides toitures en plomb habillant la nef romane apparaîtront bientôt au grand jour, les travaux de revitalisation du cœur historique s’apprêtent à prendre le relais sur la rive gauche de l’Escaut.

Première étape de ce lifting urbain sans précédent, reposant sur un budget global de 26 millions d’euros: la rénovation du quai des Salines entre le Pont de Fer et le Pont des Trous. Celle-ci prendra sa vitesse de croisière dès l’extinction des lampions du Nouvel-An pour s’achever en novembre 2010. Quasiment un an de travaux durant lequel ce périmètre, bordant le fleuve emblématique sur une distance de 400m, va subir une véritable cure d’embellissement.

Les futurs aménagements, dont l’exécution a été confiée à l’entreprise Galère, ont été pensés par l’agence parisienne ANMA dans l’optique de révéler le potentiel de ce lieu privilégié, abritant autant de façades classées que d’arbres remarquables. Tout a également été réfléchi pour réduire au maximum les nuisances, le temps que les quais se refassent une beauté.

Une fois relooké, le quai des Salines formera un espace conjuguant harmonieusement les divers modes de déplacement. Il offrira aux usagers ainsi qu’aux adeptes du RAVeL une promenade attractive et active, ponctuée et rythmée sur deux niveaux par des aires favorisant le repos et la contemplation.

Riche en projets, l’année à venir amorcera d’autres interventions esthétiques au cœur de la zone piétonnière et sur le site de l’ancien hôtel Dexia, qui accueillera d’ici 2011 l’Office du Tourisme. Quant à la Vieille Dame, elle poursuivra sa cure de jouvence dans les prochains mois en soumettant ses façades à un toilettage comme elle n’en a plus connu depuis des lustres !

Trimestriel

Numéro 2Novembre 2009

Revitalisation du cœur de Tournai et restauration de la cathédrale Notre-Dame : votre journal de chantier

Vincent Brunelle, Architecte en chef des monuments historiques

« Un édifice passionnant à étudier et restaurer »

Né en 1949 à Bourges (France), Vincent Brunelle, Architecte en chef des monuments historiques de France, coordonne les travaux de restauration de la cathédrale de Tournai. Il en avait déjà supervisé la stabilisation. À son actif, la rénovation de nombreux édifices religieux, parmi lesquels les cathédrales d’Amiens et Saint-Denis (île de La Réunion).

Vincent Brunelle revient sur les grands principes du chantier colossal de restauration de la cathédrale qu’il supervise de main de maître.

En quoi consistent les travaux de la cathédrale ? La philosophie générale du chantier consiste à restaurer le clos couvert de l’édifice, à étudier ses structures et sa mise en valeur en respectant scrupuleusement les modifications liées à l’histoire du mo-nument. Le but n’est pas de reconstituer la cathédrale sous sa forme originelle mais bien de la rénover dans sa configuration actuelle. S’il y a des éléments à restituer, on y remédie avec un maximum de soin et dans un souci d’authenticité…

Après un an de rénovation, où en est-on ? Une partie importante du chantier se ter-mine. Il s’agit des travaux de couverture en plomb de la nef romane et des bas-côtés.

Le timing est-il respecté ? Oui, nous sommes en phase avec les délais impartis (fin 2009) avant le coup d’envoi des travaux.

Quelles seront les prochaines étapes ? La seconde phase de la restauration qui pourrait encore démarrer cette année va se focaliser sur les façades des parties recouvertes de la cathédrale. Celles du clos couvert du transept bénéfi-cieront par la suite du même traitement.

Qu’est-ce qui vous a motivé à entreprendre ce vaste chantier ? D’abord le fait d’intervenir sur un édifice composite représentatif de plusieurs époques (romane et gothique). Et puis ensuite la perspective d’établir un projet de restauration complète dans un cadre administratif européen impliquant de nombreux intervenants.

Pourquoi avoir préféré le plomb à l’ardoise pour les toitures ? Le type de restauration et le choix du matériau ont été conditionnés par des recherches à la fois historiques et archéo-logiques. Dans le cas présent, l’histoire révèle qu’à partir du 16e siècle, l’ardoise se substitue au plomb. En plus des textes, nous en avons une preuve matérielle avec la découverte d’une boîte à eau en plomb datant de l’époque où l’ancienne toiture fut démontée.

Un double chantier indissociable Dans le cadre de l’ambitieux projet qui lui a été confié, l’Agence Nicolas Michelin doit tenir compte du caractère indissociable que présente ce chantier bicéphale, portant à la fois sur la restauration d’un édifice religieux et la revitalisation d’un cœur de ville. « La présence d’une cathédrale aussi massive conditionnera inévitablement ses abords. À commencer par la rénovation de la place Paul-Emile Janson », commente Jean-Baptiste Briqueler.

Entretien croisé avec les architectes du renouveau de Tournai

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2 - Tournai Cœur cathédral : votre journal de chantier

Jean-Baptiste Briqueler,Architecte urbaniste

« L’ANMA s’apprête à dépoussiérer un vieux trésor »

Agé de 32 ans, Jean-Baptiste Briqueler travaille depuis 3 ans pour le compte de l’Agence Nicolas Michelin à Paris. Spécialisé dans l’aménagement d’espaces publics, notamment en milieu sauvegardé, ce jeune architecte urbaniste coordonne l’ambitieux projet de revitalisation du cœur historique autour de la cathédrale de Tournai.

Coordinateur du projet de revita-lisation du cœur de ville, Jean-Baptiste Briqueler esquisse le futur visage du quartier histo-riquement lié à la cathédrale.

Quelles sont les spécificités du quartier à revitaliser ? Le périmètre d’intervention est d’au-tant plus intéressant qu’il n’est pas neutre, mais riche d’une histoire et d’un patrimoine de grande valeur. Une des

autres originalités du projet est d’associer l’ensemble des acteurs du quartier au ni-veau de la mobilité, du secteur patrimonial, commercial et touristique. Cela oblige à avoir une vision globale.

Un mot sur la philosophie générale du chantier ? C’est un peu comme un vieux trésor archéo-logique que l’on s’apprête à dépoussiérer. Des tas d’endroits autour de la cathédrale possèdent un gros potentiel attractif mais ne sont pas mis en valeur. Rien que la Croix du Centre offre des perspectives magnifiques sur les façades. On n’a qu’une envie, c’est de libérer l’espace piétonnier.

Quels sont les points noirs aux-quels il est urgent de remédier ?Aujourd’hui, la ville est coupée en deux avec une partie haute (Grand Place) et une partie basse (piétonnier, place Paul-Émile Janson, quais). Au milieu se trouve la cathédrale qui, à défaut de véritable connexion, fait barrage.

Le quartier s’est morcelé en différentes petites entités sans réelle unité. D’où les dysfonctionnements en matière de circulation et d’accessibilité, sans parler des incohérences esthétiques…

À quoi ressemblera le Tournai de demain ? L’idée n’est pas de construire une ville nouvelle mais de gommer les imperfections qui nuisent à son développement. Moins il y a d’obstacles et plus le regard capte les éléments du patrimoine environnant. Actuellement, 85% des gens empruntent le même circuit pour se rendre d’un point à un autre. Il s’agit donc de redessiner ce qui doit l’être afin de tout remettre en rela-tion. La ville a besoin de trajets ludiques et évidents entre ses divers pôles d’attraction. Avec les nouveaux aménagements des quais, les usagers seront naturellement portés jusqu’au pont des Trous.

L’architecte urbaniste parisien insiste sur d’autres point de convergences. « Actuellement, la cathédrale ne permet pas les accès qu’elle offrira une fois res-taurée. C’est un des paramètres dont il faut dès à présent tenir compte. Nous serons aussi tenus d’intégrer au mieux la mise en lumière du monument. Il n’est pas concevable d’imaginer un type d’éclairage pour la ville qui soit en contradiction avec celui de la cathédrale », conclut Jean-Baptiste Briqueler.

L’un est architecte des monuments historiques, l’autre architecte-urbaniste tourné vers le renouveau des villes. Vincent Brunelle et Jean-Baptiste Briqueler - ce dernier œuvrant pour le compte de l’Agence Nicolas Michelin - sont les deux auteurs de projets désignés pour la restauration de la cathédrale et la revitalisation du cœur de Tournai. Ils évoquent ces deux chantiers si différents et pourtant si intimement liés…

Tournai Cœur cathédral : votre journal de chantier - 3

L’actualité du

chantier en directc’est sur

www.tournaicoeurcathedral.eu

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➜C’est parti ! Les chantiers du quartier cathédral

Novembre 2009 > fin 2010

La rénovation du quai des Salines, dont le coup d’envoi est fixé au 23 novembre, s’achèvera fin 2010. Il s’agit de la première phase emblématique du chantier de revitalisation du quartier Cathédral.

Les futurs aménagements optimaliseront la coexistence entre la voiture, le piéton et le vélo tout en mettant en valeur la rive gauche de l’Escaut, entre les ponts de Fer et des Trous, distants de 450 m. Les travaux permettront d’harmoniser une offre de stationnement plus conséquente (187 places) avec une balade vélocipédique le long du RAVeL ainsi qu’une flânerie pédestre sur un ponton de bois, isolé des deux autres tracés. L’ensemble alliera le végétal et le minéral.

Métamorphose pour le quai des Salines

Déviations et parkings de délestage

Le coup d’envoi du chantier de revitalisation du quartier Cathedral va s’accompagner de la mise

en place d’un vaste dispositif visant à réduire au maximum les désagréments potentiels dans le périmètre concerné. « Nos Stewards vont renforcer leur présence sur le terrain et veilleront à ce que les services de livraison et les accès aux commerces ne soient pas entravés. Ils serviront d’aide à la clientèle ainsi qu’aux riverains », précise Jean-Michel Van de Cauter, Manager Centre-Ville.

Dès le 23 novembre prochain, le stationnement sur le quai des Salines ne sera plus possible. Voici les parkings de délestage recommandés: quai Donat Casterman (derrière le Pont des Trous), quai Sakharov (face à la HELHA) et sur l’Esplanade de l’Europe. Jusqu’en mars 2010, seule la voirie entre le Pont de Fer et la rue Sainte-Croix restera accessible à la circulation. Ensuite, la police zonale installera des déviations et devrait instaurer dès janvier un sens unique à l’entrée de la rue Sainte-Croix. L’accès au magasin Colruyt restera lui aussi accessible en voiture durant le 1er trimestre 2010 via le quai et la rue des Corriers. Ensuite, cette dernière sera privilégiée.4



Le nouvel Office du Tourisme investira l’ancien hôtel Dexia (place P-E Janson) dans le courant du second trimestre 2011.

À l’intérieur du bâtiment à reconvertir sur 1.200 m2, les travaux viennent de commencer par la démolition des éléments susceptibles de parasiter les futurs aménagements. Suivront les opérations de stabilité, l’installation électrique et des nouvelles cloisons, les travaux de toiture et de menuiserie, avant la réalisation de la partie scénographique. Celle-ci s’articulera dès le hall d’accueil autour d’un imposant miroir reflétant la cathédrale. Les lieux abriteront notamment un auditorium de 84 places ainsi qu’une attraction multimédia retraçant l’histoire de la cathédrale en plus de l’évocation audiovisuelle existante (Le Couloir du Temps).

Dès 2010 (3e trimestre), les voiries et espaces publics entameront leur métamorphose. Les places, les rues piétonnes ainsi que les voiries périphériques et touristiques seront aménagées de manière unitaire par un sol et un éclairage cohérent afin de redonner au quartier son identité sans pour autant la figer.

Élément clé du projet, un fil conducteur doré guidera les visiteurs dans leur découverte du quartier Cathédral. Sorte de balise métallique, cette plaque en laiton d’une largeur de 8 cm dessinera une ligne au centre de la rue sur un sol homogène en pierre de couleur uniforme. Des points inviteront par un marquage plus fin les promeneurs à découvrir le pa-trimoine dont l’histoire sera gravée sur une plaque.

Certaines zones faciliteront l’installation d’échoppes ou de terrasses, d’autres la mixité piétons – voitures ou encore la déambulation. Une mise en lumière de joyaux patrimoniaux (statues, macarons de porche, ouvrages de pierre et de ferronnerie remarquables) révèleront aux pas-sants des éléments d’architecture qui passent actuellement inaperçus.

Amorcée le 19 octobre dans la rue Gallait, la rénovation des façades du Piétonnier s’étalera jusqu’en 2011. La zone de la Croix du Centre impliquera des actions de restauration et d’embellissement des façades commerciales (rez-de-chaussée), ainsi qu’une homogénéité des traitements de sols, des mobiliers urbains, des enseignes et de l’éclairage public. Garantie par une charte d’embellissement du cœur de ville, cette (re)valorisation constituera un atout de premier plan pour le développement touristique, économique et culturel de la cité des Cinq Clochers tout en améliorant le cadre de vie de ses habitants. Des lieux de proximité seront créés pour favoriser les rencontres dans un contexte de développement durable.

Un nouvel Office du Tourisme

Ravalement de façades dans le Piétonnier

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Mue en profondeur pour les voiries et espaces publics


Un maître couvreur sur les toits de la cathédraleEn l’espace d’un an, Patrice Boitteau et ses hommes auront posé 140 tonnes de plomb selon des techniques séculaires.

Maître-ardoisier, Patrice Boitteau, 40 ans, n’est pas peu fier de diriger l’équipe de couvreurs chevronnés rhabillant

depuis bientôt un an les cimes de Notre-Dame. « C’est un chantier prestigieux qui nous a été confié pour notre toute première intervention en Belgique. Un joyau du patrimoine mondial tel que celui-ci, croyez-moi, ce n’est pas rien sur une carte de visite ».

Appartenant à l’entreprise lilloise Battais, spécialisée dans la restauration de monuments anciens, ses hommes et lui perpétuent des

techniques ancestrales pour rajeunir églises et châteaux. Ils font des miracles avec l’ardoise, le plomb et le cuivre.

Au total, 140 tonnes de plomb, soit 1.500 m2

d’un épais manteau recouvrant désormais les versants nord et sud de la nef romane, auront été acheminés là où seuls les pigeons osent s’aventurer. « C’est la première fois que nous posons autant de plomb sur un chantier ».

Conçu pour résister 250 ans, le plomb coulé sur sable exige force et aplomb de la part de ceux qui le manipulent. « Il est nettement plus épais que le laminé et moins flexible. C’est presque de la tôle ! Nos puissantes cisailles ne suffisent pas toujours à le découper et il est parfois nécessaire de recourir à la bonne vieille scie à bois ».

Patrice évoque ensuite la dilatation naturelle du plomb et les techniques de pose qui en résultent.

« Les tables ne sont pas soudées entre-elles mais séparées par une bande de cuivre étamée pour garantir un maximum de jeu tout en étant fixées sur les lattes de bois. Sinon, le procédé n’a pas dû beaucoup évoluer depuis le 12e siècle. »

Avec ses gars, notre interlocuteur soigne chaque détail et parfois aussi quelques petits bobos. Des blessures de guerre comme il les surnomme : « Quand on martèle 300 clous par jour, on s’abîme fatalement les doigts. En soudant, il arrive aussi qu’on se brûle. Sur le coup, ça ne fait pas du bien mais après deux minutes, la douleur est déjà oubliée ».

AGENDA

CHAQUE SAMEDI & DIMANCHE : Visites du chantier de la cathédrale

Montez sur les toits de Notre-Dame, décou-vrez les résultats passionnants d’intenses campagnes de fouilles archéologiques, visitez le chœur gothique de l’édifice… Accompagnés par des guides expérimen-tés, vous vivrez une expérience unique ! Infos et réserv. au +32 (0)69/22.20.45

Le patrimoine tournaisien rayonne bien au-delà de nos frontières. Dans son numéro d’octobre, le magazine italien Bell’Europa consacre six pages richement illustrées à la cité des Cinq Clochers. Ce mensuel touristique donne la parole aux principaux acteurs du chantier de restauration de la cathédrale et du projet de revitalisation du centre-ville.

La revue évoque également l’inoubliable expérience du chantier vivant sur les toits de Notre-Dame, mettant au passage en exergue les joyaux historiques de la ville comme le Beffroi ou encore le trésor de la cathédrale.

Chaque week-end, le chantier vivant de la cathédrale attire de très nombreux visiteurs belges et étrangers. Proposée par l’Office du Tourisme avec la complicité des guides tournaisiens, cette attraction touristique rencontre un succès d’affluence à la hauteur de l’expérience inoubliable qu’elle procure entre terre et ciel. Elle vient de franchir le cap des 2.000 entrées sur une période comprise entre avril et septembre 2009.

Parmi le public hétéroclite qui se presse pour mieux appréhender l’ampleur et la nature de ces travaux d’exception, des amoureux du patrimoine, des experts mais également des étudiants en architecture qui viennent décou-vrir les secrets d’une restauration colossale en arpentant les terrasses des toitures de Notre-Dame en cours de rénovation.

À la Une d’un magazine italien

Le chantier vivant franchit le cap des 2.000 visiteurs

➜➜➜ Patrice Boitteau, maître-ardoisier.

L’expert wallon du plomb La pose de toitures en plomb figure parmi les corps de métier qui, au fil des siècles, ont disparu en Belgique. Seuls des pays comme la France et l’Angleterre ont pu conserver une main d’œuvre hautement qualifiée dans ce domaine. En tant que contrôleur de travaux pour le Service public de Wallonie, Jean-Philippe Scaillet, 38 ans, a bénéficié d’une formation pointue afin d’assurer de façon optimale le suivi du chantier de recouvrement de la cathédrale. « Je suis parti une semaine à l’école supérieure de couverture d’Angers pour apprivoiser ces techniques ».

Jean-Philippe Scaillet a ensuite élargi son champ de connaissances et de compétences au contact de Patrice Boitteau, qui lui a transmis son savoir-faire : « J’ai battu le plomb avec lui tout en réalisant une besace, ainsi que la décoration d’une boîte à eau ». Désormais, l’expert du plomb en Wallonie, c’est lui…


Les murs de la cathédrale vont s’éclaircir Après les toitures, ce sont les façades de Notre-Dame qui vont progressivement s’éclair-cir et retrouver leur éclat d’antan. « Les tra-vaux de rénovation vont se concentrer sur les façades nord et sud ainsi que sur leurs porches respectifs. Nous interviendrons également sur la façade occidentale mais uniquement sur sa partie supérieure (sans le porche donc). Par contre, les porches des portes Mantille et du Capitole bénéficieront aussi de ce lifting », précise l’architecte Vincent Brunelle.

Cette 2e phase imminente du chantier de la cathédrale fera appel à différents matériels.

« Pour le nettoyage des parements droits, nous utiliserons le micro-gommage ». Utilisé dans la restauration sculpturale, ce système à air comprimé dépoussière et lave en projetant sur la surface à traiter un mélange fluide d’une poudre abrasive. « En ce qui concerne les portails, nous aurons recours à des procédés plus sophistiqués comme le laser ou encore la pulpe qui permet de retirer la salissure en l’humidifiant ».

La chapelle St-Louis retrouve ses tuiles colorées Annexée à la nef romane, la chapelle Saint-Louis (13e siècle) retrouvera d’ici quelques mois sa toiture d’origine. Actuellement ardoi-sée, celle-ci se caractérisait au Moyen Âge par un ensemble de tuiles vernissées et colorées formant un dessin losangé. « Le choix s’oriente vers une gamme de trois couleurs déclinées en cinq nuances différentes », commente l’architecte Vincent Brunelle. « La pose né-cessitera des découpes très précises afin de faire correspondre les motifs ». Cette option esthétique a été dictée par la découverte sur les voûtes de l’édifice de débris de tuiles d’une grande diversité polychromique tirant sur le brun, le rouge, le vert et le jaune. La nouvelle toiture rappellera que l’histoire de Tournai est liée à celle des ducs de Bourgogne. Avec la Franche-Comté, cette région est la dernière de France où l’on peut encore admirer ces mosaïques de tuiles ornant, entre-autres, les toits des célèbres hospices de Beaune.

Le « parapluie » bientôt démontéDès que l’imposant « parapluie » enveloppant la nef sera retiré, les toitures rénovées de la cathédrale se dévoileront dans toute leur splendeur. « Les opérations de démontage sont prévues fin d’année », indique l’architecte Vincent Brunelle. Cette structure métallique (34 tonnes d’acier) aux dimensions excep-tionnelles (56m de long, 36m de large, 42m de haut) a été conçue de façon à permettre aux ouvriers couvreurs de travailler dans des conditions optimales, à l’abri du vent et de la pluie, tout en respectant les délais d’exécution. Empêchant tout frottement dommageable sur le matériau de couverture par un ingénieux système de console, l’installation servira encore pour être adaptée à la phase suivante du chantier, portant sur la restauration des façades.

En détails, les soins de Notre-Dame

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L’actualité du

chantier en directc’est sur

www.tournaicoeurcathedral.eu

EN IMAGES : d’or et de découvertes

➜ La partie supérieure des tourelles a fait l’objet de superbes travaux de dorure. Une couche d’émail satiné de couleur ocre a été appliquée pour recevoir une feuille d’or 24 carats. Des finitions de toute beauté.

➜ Le décor en plomb dissimulant les boîtes à eau des corniches s’est également enrichi de superbes motifs dorés. Un véritable travail d’orfèvre, pour un résultat final splendide à mettre à l’actif d’une peintre en décor du patrimoine.

➜ Il aura fallu un peu moins d’un an aux ouvriers couvreurs pour achever les travaux de couver-ture de la nef romane de la cathédrale. L’ar-doise des anciennes toitures a été remplacée par du plomb, conçu pour résister 250 ans.

➜ Les panneaux didactiques entourant le chantier de restauration de la cathé-drale attisent la curiosité des petits et des grands. Depuis leur installation, de nombreux enfants ont déjà pu tester leurs connaissances sur l’histoire du monument en répondant aux devinettes figurant au bas des palissades roses.

Éditeur ResponsableIDETA – Nicolas Plouvier

11, rue Saint-Jacques - 7500 Tournai

CoordinationPatricia Opsomer, Céline Thomas,Christophe Lison, Alexandre Valée

RédactionBruno Deheneffe

IllustrationsBruno Deheneffe, Bertrand Evrard,

Agence Nicolas Michelin et Associés

ImpressionCPrinti - Tournai

Tirage10.000 exemplaires

ÉditionNovembre 2009 - Trimestriel

Contacts et informationswww.tournaicoeurcathedral.eu

Avec le soutien de l’Union européenne, de la Région wallonne, du Commissariat Général au Tourisme, de la Province de Hainaut, de la Ville de Tournai et de l’agence de développement intercommunale IDETA. Le Fonds Européen de Développement Régional et la Région wallonne investissent dans votre avenir.

➜ Expérience inoubliable, la découverte du chantier vivant de la cathédrale rencontre un incroyable succès. Les guides vous emmènent sur les toits de Notre-Dame avant de prolonger la visite à l’intérieur de l’édifice. Renseignements à l’Office du Tourisme de Tournai +32 (0)69/22.20.45

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Les partenaires du projet investissent

Pour la valorisation du quartier cathédral

: auteur de projet

Pour la restauration de la cathédrale Vincent Brunelle, architecte en chef des monuments historiques : auteur de projet

Propriétaire et maîtrise d’ouvrage

Maîtrise d’ouvrageÉvêché, Chapitre et Archives de la cathédrale

Accompagnement du maître d’ouvrage et coordination

Coordination et intégration du projetcathédrale au projet de ville

Gestionnaire des visites touristiques

Animation et développement commerciaux

Pouvoir subsidiant et maîtrise d’oeuvrePouvoir subsidiant

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Pouvoir subsidiant


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