gazette #8

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Gazette de l’AmapMontrouge n° 8- octobre 2009 - 1 Lettre d’information numéro 8, octobre 2009 Editorial Bonnes nouvelles Quelle est la meilleure nouvelle possible pour une Amap? Conclure un partenariat avec un maraîcher, bien sûr. Si la prudence reste de mise, tant les déceptions ont été grandes ces derniers mois, les recherches avancent sérieusement, comme vous pourrez le juger par vous-même en lisant les compte-rendus de nos rencontres avec deux maraîchers des Yvelines. Une nouvelle également : notre secrétaire, Gaëlle, qui est surtout une adhérente toute récente, désireuse de s’impliquer dans la vie de l’Amap. Encourageant pour la vitalité de notre association. Une autre bonne nouvelle enfin, cette gazette, enrichie pour ce numéro de plusieurs collaborations extérieures au bureau. D’adhérents d’abord, qui ont participé à divers événements. De Timothée Duclaux d’autre part, notre producteur de miel dans le Tarn. Grâce à Lionel, Timothée nous a envoyé son témoignage sur sa vie d’apiculteur. Plutôt dure, la vie auprès des abeilles... Imaginons alors la prochaine gazette, dans un mois : la présentation de notre maraîcher, l’organisation des permanences hebdomadaires, et puis du courrier, des réactions, des suggestions des adhérents. Que des bonnes nouvelles, en somme. Béatrice Sommaire 1-Edito 2-Partenariats : légumes et miel 4-Vie de l’association : forum, bureau, portes ouvertes 6-Site web : RSS, kezako? 8-On y était : salon Tech&Bio 9-Lu dans la presse: quinoa, le dilemme 10-Info Réseau IDF 11-Echanges : recette et courrier 12- Agenda Dans la peau Dans la peau d’un apiculteur d’un apiculteur Timothée Duclaux raconte son travail. Page 3 Timothée Duclaux raconte son travail. Page 3

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Lettre d'information de l'AMAP montrouge

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Page 1: Gazette #8

Gazette de l’AmapMontrouge n° 8- octobre 2009 - 1

Lettre d’information numéro 8, octobre 2009

EditorialBonnesnouvellesQuelle est la meilleure nouvelle possible

pour une Amap? Conclure un partenariat

avec un maraîcher, bien sûr. Si la prudence

reste de mise, tant les déceptions ont été

grandes ces derniers mois, les recherches

avancent sérieusement, comme vous

pourrez le juger par vous-même en lisant

les compte-rendus de nos rencontres avec

deux maraîchers des Yvelines.

Une nouvelle également : notre secrétaire,

Gaëlle, qui est surtout une adhérente toute

récente, désireuse de s’impliquer dans la

vie de l’Amap. Encourageant pour la

vitalité de notre association.

Une autre bonne nouvelle enfin, cette

gazette, enrichie pour ce numéro de

plusieurs collaborations extérieures au

bureau. D’adhérents d’abord, qui ont

participé à divers événements. De

Timothée Duclaux d’autre part, notre

producteur de miel dans le Tarn. Grâce à

Lionel, Timothée nous a envoyé son

témoignage sur sa vie d’apiculteur. Plutôt

dure, la vie auprès des abeilles...

Imaginons alors la prochaine gazette, dans

un mois : la présentation de notre

maraîcher, l’organisation des permanences

hebdomadaires, et puis du courrier, des

réactions, des suggestions des adhérents.

Que des bonnes nouvelles, en somme.

Béatrice

Sommaire1-Edito 2-Partenariats : légumes et miel 4-Vie de l’association : forum, bureau, portesouvertes 6-Site web: RSS, kezako? 8-On y était : salon Tech&Bio 9-Lu dans la presse:quinoa, le dilemme 10-Info Réseau IDF 11-Echanges: recette et courrier 12- Agenda

Dans la peauDans la peaud’un apiculteurd’un apiculteur

Timothée Duclaux raconte son travail. Page 3Timothée Duclaux raconte son travail. Page 3

Page 2: Gazette #8

2 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

Partenariats

Cédrik...

L’exploitationOÙ ? Carrières-sur-Seine (Yvelines)

SURFACE 12 hectares

NOMBRE DE PERSONNES Y TRAVAILLANT 3 (lui et ses parents)

TYPE DE CULTURE Conventionnelle

ET SI ON LUI DIT BIO ? Cédrik semble ouvert à une

conversion progressive vers l’agriculture biologique.

SES CLIENTS AUJOURD’HUI 3 gros marchés (Suresnes,

Rueil et Chatou).

Que pense-t-il de l’Amap?Il n’a pas - pour le moment - la possibilité de produire plus,

même quelques paniers pour notre Amap. Selon lui une

production additionnelle ne peut s’envisager sans recourir

à du personnel supplémentaire, décision qu’il ne peut pas

prendre aujourd’hui. Il nous a proposé de nous revoir au

printemps 2010, date à laquelle il sera plus en mesure de

nous dire s’il développe ou non son exploitation.

Notre conclusionLa grande proximité de son exploitation (Carrières-sur-

Seine, n’est séparé de Nanterre que par la Seine !) et son

projet d’embaucher du personnel répondent parfaitement

aux objectifs sociaux et territoriaux d’une Amap. Ces rai-

sons, ajoutées à son intention de se convertir au bio, font

que nous devrions conserver des contacts avec lui.

Véronique et Daniel

ou Cédric?

L’exploitationOÙ ? Vernouillet (Yvelines)

SURFACE 40 hectares, dont la moitié cultivés par rotation.

NOMBRE DE PERSONNES Y TRAVAILLANT 10.

TYPE DE CULTURE Conventionnelle (raisonnée)

ET SI ON LUI DIT BIO ? Cédric serait d’accord pour passer

au bio, à la condition de le faire pour la totalité de ses

parcelles.

SES CLIENTS AUJOURD’HUI Les marchés, et Clamap,

l’Amap de Clamart.

Que pense-t-il de l’Amap?Livrer une Amap supplémentaire ne lui donnerait pas de

travail en plus, et il n’abandonnerait pas de marché pour

autant. Il sait quel engagement représente une Amap en

terme de récolte, prévisions de production, échanges, pré-

sence...

Notre conclusionUn producteur sérieux, qui sait ce qu’il fait et ce que re-

présente un engagement avec une Amap. Il s’est dit prêt à

travailler avec nous et doit nous recontacter très prochaine-

ment. Notre meilleur espoir pour le moment !

Béatrice et Hélène

LégumesQui sera notre futur maraîcher?

Ces deux dernières semaines, les membres du bureau ont rencontré deux maraîchers des Yvelines : Cédrik Riant et Cédric Beaurain.

Compte-rendu en forme de comparatif.

C’est beau, une livraison de légumesMercredi 30septembre, Clamart. Derrière de lourdes portes en fer se cache une propriété dotée d’un bâtiment à faire rêver

tous les amapiens des villes : un hangar-garage dans lequel, côtoyant les jouets des enfants et les bricoles des parents, se posent

les cageots de Cédric Beaurain. Le marché à la maison! Quelques panneaux pour décrire le fonctionnement de l’association,

une feuille à signer une fois son panier rempli, deux amapiens de permanence et trois balances mécaniques. La livraison peut

commencer. Un peu comme chez nous, à la Gare expérimentale, sauf qu’ici on pèse ses 7 à 8kg de légumes, en fonction de

ce qui est affiché : 1kg de courgettes, une botte de betterave, 1kg de tomates, une botte de carottes orange ou violettes,

1 bouquet de persil... Un dernier détail : ce hangar est immense, beaucoup plus grand que l’écurie de la Gare...

Page 3: Gazette #8

Je suis installé depuis 2005 avecactuellement environ 200 ruches(seuil de professionnalisation, endessous cela reste une activitéd’amateur d’un point de vue admi-nistratif).Auparavant, j’étais saison-

nier chez d’autres professionnels dans

le Tarn, l’Aveyron et le Massif Cen-

tral. J’ai ainsi appris le métier « sur le

tas », enrichi de stages divers sur l’éle-

vage de reines, activité désormais es-

sentielle pour tout apiculteur.

Je me suis installé en autofinance-

ment, sans emprunts, avec très peu de

matériel au départ, puis en investissant

petit à petit.

La partie miellerie est composée

d’une table à désoperculer, qui permet

d’enlever la fine couche de cire qui re-

couvre le miel, d’un extracteur quarante

cadres pour sor-

tir le miel grâce

à la force cen-

trifuge, de trois

m a t u r a t e u r s

d’une capacité

de 200 à 300kg

chacun, pour la

décantation du

miel, et enfin

d’une centrifu-

geuse à oper-

cules pour

séparer les dé-

bris de cire et

de miel.

Les abeilles,

c’est comme

les vaches, il en

y a plusieurs races. Je travaille avec la

locale, noire et un peu agressive,

moins productiviste mais supportant

mieux les hivers; mais aussi avec de la

Buckfast au contraire très douce, qui

est devenue une race d’abeille suite

aux croisements effectués dans le ru-

cher de Buckfast, au sud de l’Angle-

terre, il y a cinquante ans, par le frère

Adam, grande figure de l’apiculture.

Je travaille également avec des

abeilles italiennes, différentes géneti-

quement de notre abeille grâce à la

barrière naturelle des Alpes. Sa popu-

lation est plus nombreuse, douce, de

couleur jaune orangé, mais supportant

moins bien les hivernages.

Je pratique la transhumance pour bé-

néficier des floraisons très diverses sur

des secteurs très proches géographi-

quement. Floraisons qui peuvent éga-

lement être aléatoires.

Actuellement, je ne vis que partiel-

lement de cette activité. Les impor-

tantes pertes printanieres subies

jusque-là m’ont amené à diviser les

ruches restantes, pour renouveler le

cheptel. Cette opération se fait mal-

heureusement au détriment de la pro-

duction de miel.

Si l’on ajoute les aléas climatiques,

ma moyenne de récolte par ruche reste

très faible (15kg) malgré les transhu-

mances. Mon objectif aujourd’hui est

donc d’atteindre entre 250 et

300 ruches afin de pouvoir consacrer

200 ruches à la production de miel, le

reste servant à multiplier des essaims

pour compenser les pertes.

Timothée Duclaux

Lire la suite sur www.amapmon-trouge.org/index.php?q=node/157

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 3

Partenariats

MielDes nouvelles des abeilles

Timothée, notre producteur de miel du Tarn, nous décrit son exploitation et les conditions de son travail difficile.

Page 4: Gazette #8

4 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

Forum des associationsBien vus !

Notre première participation, samedi12 septembre, s’est avérée, à diverségards, très fructueuse pour notreAmap. Une trentaine de contacts sesont noués au fil de la journée, dessimples curieux aux initiés heureuxde découvrir une Amap dans leurville, certains adhérant d’ailleurs surle champ. Notre succès aurait été en-core plus grand, bien sûr, si nousavions un contrat avec un maraîcher.Peut-être la dernière distribution a-t-elle convaincu les hésitants quiavaient promis de passer.L’autre aspect de cette journée est lagrande attention que nous porte notremunicipalité. Nous avons eu droit à lavisite de cinq élus, dont M. le Maire etM. Carré, chargé des associations.L’objet de cette grande sollicitude estnotre lieu de livraison. En effet, la mai-rie souhaite que soient libérés les lo-caux de la Gare Expérimentale. Pour

ce faire, il semble qu’elle tente d’isoler ses occupants, de les « couper des Mon-trougiens ». C’est sans doute pourquoi M.Metton déclare « catastrophique »que nous y soyons hébergés et propose de nous installer – gratuitement– dansle marché, quasiment désaffecté, de l’avenue de la Marne. A suivre… Peut-êtreaussi notre équipe municipale perçoit-elle le côté tendance des AMAP et souhaiteelle s’enorgueillir de notre existence sur la ville? Catherine S.

Vie de l’association

AmapMontrougewww.amapmontrouge.org

Présidente : Hélène Cillières

[email protected]

Secrétaire : Gaëlle Brien

[email protected]

Trésorier : Daniel Cordova

[email protected]

Livraisons : Danièle Ducheveu

[email protected]

Partenariats: Simon Burkovic

et Véronique Habrias

[email protected]

Gazette : Béatrice Avignon

[email protected]

Site internet : Lionel Grenier

[email protected]

Bienvenue !Vous la croiserez certainement

lors d’un prochaine distribution de

fruits : Gaëlle Brien, nouvelle adhé-

rente depuis le Forum des associa-

tions, s’est proposée pour devenir la

nouvelle secrétaire de l’Amap.

Elle sera notamment chargée de

répondre aux nombreuses demandes

d’adhésions et aux questions d’in-

ternautes intéressés par l’Amap et

de gérer le fichier des adhérents.

Remercions par la même occasion

Sania, secrétaire de la première

heure, et Gaëlle Vaché, qui a assuré

l’intérim, pour leur engagement.

Page 5: Gazette #8

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 5

Portes ouvertesBien bu!

Le soleil était au rendez-vous pour le week-end portes ouvertes à la ferme des Barrois début septembre. Du soleil etdes étoiles… au moins trois pour le luxe du pique nique : tentes, divans de paille et barbecues taille XXL. L’ambianceétait conviviale : les plus petits ont pu faire des tours de ferme à dos d’ânes, les plus grands en calèche, jus de pommeà volonté et eau de vie pour les initiés. Chacun est passé faire quelques emplettes et déguster quelques mûres avantde reprendre la voiture sagement garée entre deux rangées de pommiers.

Anne et Laurent

Vie de l’association

Page 6: Gazette #8

6 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

Site web

RSS signifie Really Simple Syndication (http://fr.wiki-pedia.org/wiki/Syndication_de_contenu)

Mais encore ?Il s’agit d’une technologie pour site web permettant à ce

dernier de diffuser largement ses actualités à travers d’au-

tres sites ou des logiciels. Ce contenu est actualisé en même

temps que le site web d’origine. Netvibes, monYahoo!,

iGoogle par exemple sont des pages d’accueil construites

à partir de fils RSS d’autres sites webs.

Ainsi vous avez accés sur une seule page aux dernièresnouvelles d’une multitude de sites favoris sans vous ren-

dre sur chacun d’eux. Un clic sur un titre et vous accédez

au contenu complet (certains téléphones portables peuvent

aussi afficher ces flux d’information).

Concernant l’Amap, l’avantage est que vous n’avez plusbesoin de vous rendre surle site à intervalle régulier(ou d’attendre de recevoir un

email) pour savoir si un for-

mulaire de commande est

disponible ou pour connaitre

la prochaine date de livraison

par exemple.

Concrètement, l’informa-

tion du site apparaît sous

forme condensée comme

ci-contre (en provenance

d’ iGoogle)

Comment faire ? 1. Il faut que vous utilisiez un site d’agrégation de

flux (Netvibes, iGoogle, Mon Yahoo!..) ou un lecteur

d’email (outlook, thunderbird) ou des logiciels spécialisés

(dans ce cas, je crois que vous maitrisez déjà toutes les sub-

tilités du RSS !)

2. Ajouter le fil RSS de l’AMAPVous trouverez en bas de la colonne de droite du site le

bloc «Syndication RSS». Il contient les icônes d’ajout ra-

pide à certains services ou alors cliquez sur pour

l’adresse générique (http://www.amapmontrouge.org

/index.php?q=rss.xml) à ajouter manuellement

3. Maintenant vous avez l’information de l’AMAP

disponible facilement et mise à jour automatiquement !

RSSComment l’information

Quelques fils RSS

�Les dernières nouvelles de la Gare eXPérimentale : http://garexp.blogspot.com/feeds/posts/default

�L’info qui bouge de Montrouge - webzine Montbouge : http://montbouge.info/spip.php?page=backend

�C’est simple mais fallait y penser - Ekolo[Geek] (!) : http://feeds.feedburner.com/Ekologeek?format=xml

Page 7: Gazette #8

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 7

Site web

Exemple avec iGooglewww.igoogle.fr

Exemple dans le lecteur d’emailsThunderbird

http://www.mozilla-europe.org/fr/products/thunderbird

A quoi ça ressemble ?

Lionel

de l’Amap vient à vous

Page 8: Gazette #8

8 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

On y était

Les 8 et 9 septembre s’est tenue,sur une exploitation agricole bio àLoriol dans Drôme, la seconde édi-tion du salon des techniques agri-coles alternatives et bio : Tech&Bio.Deux membres de l’AmapMon-trouge étaient là.

Avec une nouvelle dimension euro-

péenne, ce salon a rassemblé plus de

150 exposants et près de 9000 visi-

teurs, majoritairement des agricul-

teurs, dont plus de 50% dits

« conventionnels ». Des résultats pro-

bants pour les organisateurs qui ont re-

levé une réelle prise de conscience et

des attentes fortes des agriculteurs

pour mettre en oeuvre une agriculture

plus durable.

Nous avons assisté à des démonstra-

tions de matériels et de techniques

agricoles comme le désherbage par oc-

cultation (1) ou la solarisation (2).

Pendant deux jours, de nombreuses

conférences étaient animées par des

spécialistes du bio venus de toute

l’Europe.

Nous avons privilégié les Assises

Européennes de la Bio, organisées par

l’Agence Bio, pendant lesquelles ont

été présentés les derniers chiffres du

secteur de la bio et ses besoins en ma-

tière d’innovation.

En ce qui concerne la France, la part

de marché des produits bio en 2008

reste encore peu élevée dans la

consommation des ménages

puisqu’elle représente 1,7% du mar-

ché alimentaire. Mais le marché du

bio, en constante augmentation,

s’avère très prometteur. Sa croissance

moyenne annuelle est de l’ordre de

10% tous secteurs de produits confon-

dus et atteint 2,6 milliards d’euros en

2008. Tous les réseaux de distribution

progressent tandis que le poids de la

vente directe reste assez faible (337

millions d’euros).

Un des enjeux majeur du secteur est

de faire face au défi d’ajustement

conjoncturel de l’offre à la demande.

Aujourd’hui, en France, 30% des pro-

duits bio sont importés. On peut le

comprendre pour le café, le chocolat,

les fruits exotiques et les jus de fruits

(quoi que ?) mais il est vraiment re-

grettable de constater que la part im-

portée des fruits et légumes bio - que

nous pourrions cultiver localement -

est de 50% !

Au niveau européen, les besoins d’in-

novation de l’agriculture bio sont impor-

tants. Cette agriculture doit progresser

notamment en matière de productivité et

de management des fermes si elle veut

produire et nourrir de façon durable l’hu-

manité. Ensuite, il faut que les effets du

bio sur la santé et l’environnement soient

plus probants afin d’en garantir la légiti-

mité et de contrer les détracteurs (3).

La recherche en bio est exigeante.

Elle sollicite plus de savoir-faire que

de produits. Ainsi ses coûts, essentiel-

lement composés de capital humain,

sont élevés et longs à amortir. Il sem-

ble que sans le recours des pouvoirs

publics ce défi soit difficile à relever

et que le développement de l’agricul-

ture biologique en Europe dépende

fortement des choix politiques.

Véronique et Jean-Claude Habrias(1) Couverture du sol avec un film opaque avantla mise en culture afin de réduire d’enherbement.Les adventices germant sous le film sont détruitespar absence de lumière

(2) La solarisation est une désinfection solaire dusol, obtenue en recouvrant celui-ci d’un film plas-tique transparent. Avant la pose du plastique lesol doit être préparé et humidifié comme pour laréalisation d’un semis. La bâche plastique assurela transmission du rayonnement solaire au sol etpermet l’élévation de la température au-delà de40°C. L’eau stockée assure la transmission enprofondeur par conduction.

(3) Selon une étude publiée en juillet 2009 parl’American Journal of Clinical Nutrition, les pro-duits issus de l’agriculture biologique ne sont pasplus sains que les aliments ordinaires et n’offrentpas d’avantages nutritionnels supplémentaires.

Salon Tech&BioTout nouveau tout bio

Parmi les nouvelles techniques présentées, la solarisation. Elle permet de désinfecter le solen utilisant le rayonnement solaire à travers un film plastique transparent.

Page 9: Gazette #8

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 9

QuinoaUn scrupule dans mon assiette

Bio et équitable, la graine de qui-noa ? Pas tout à fait. La faute à lademande croissante des Européens.

D’où vient le quinoa ?Cette plante est cultivée sur l’Alti-

plano, les hauts plateaux des Andes

au Pérou, en Equateur et surtout en

Bolivie. La seule variété exportée,

le quinoa real (réel), pousse dans

l’Intersalar, entre 3700 et 5900 mè-

tres d’altitude au sud de la Bolivie.

Cultivé à flanc de montagne, abrité

par des petits murets de terre, le qui-

noa est à l’abri du gel et du vent.

Que se passe-t-il aujourd’hui ?

La mécanisation des cultures dans

les années 1960, puis l’engouement

des Européens, et notamment de la

France, pour cette petite graine en-

traîne un glissement de cultures vers

les plaines. Résultat : une monocul-

ture intensive qui permet à la Boli-

vie de produire 23 000 tonnes de

quinoa en 2008, soit cinq fois plus

qu’en 2003. 60 % sont exportées. Le

cours explose, 40 000 familles boli-

viennes vivent aujourd’hui de sa

culture.

Est-ce vraiment bio ?Conséquences du boom de la cul-

ture du quinoa : érosion et perte de

fertilité des sols, apparition de nou-

veaux nuisibles, diminution des

troupeaux de lamas (le fumier de

lama est un excellent fertilisant na-

turel) et de moutons qui peuplaient

les plaines... « A l’heure actuelle,

les labels certifient parcelle par par-

celle, sans toujours tenir compte des

critères collectifs de gestion globale

du territoire, comme la rotation des

sols », explique Sarah Métais, coor-

dinatrice nationale d’Agronomes et

vétérinaires sans frontières (AVSF)

en Bolivie (1).

Est-ce vraiment équitable ?L’organisation sociale des paysans

Aymaras est bouleversée : les autres

ressources habituelles (travail dans

les mines, commerce, transport, éle-

vage) ont été délaissées et certains

d’entre eux font jouer des accords an-

cestraux qui autorisent toute personne

partie en ville à garder l’accès à la

terre de ses ancêtres. D’où des ten-

sions sociales sur les terres agricoles.

D’autre part, les certifications ont

fait flamber les prix du quinoa,

considéré aujourd’hui comme un

produit de luxe, bien plus cher que

les pâtes américaines par exemple !

Alors, on arrête le quinoa?Surtout pas ! Si les producteurs

n’arrivaient plus à vendre leur pro-

duction, les conséquences seraient

catastrophiques pour eux et leurs

terres. Différentes pistes sont explo-

rées depuis plusieurs années. AVSF,

par exemple, participe à un projet de

protection des sols (incitation à

l’élevage des lamas, plantation de

barrières vives, rotation des cul-

tures, sens des sillons selon la direc-

tion du vent, racines laissées

terre…). Un autre chantier consiste

à établir des critères de labellisation

locaux, qui tiendraient compte de

l’organisation sociale des Aymaras

et de la gestion des ressources du

territoire bolivien. Une solution,

pour le moment : éviter d’acheter

son quinoa dans les grandes sur-

faces, moins regardantes sur les

conditions de production.

Béatrice(1) Agronomes et vétérinaires sans frontières :www.avsf.org

Sources : « Le graine-storming du quinoa » par Clara Delpas, Libérationdu 23 juin 2009. « Quinoa : la graine du chaos » par Florence Morice, TerraEco n°6, septembre 2009. « Le quinoa :bio et équitable ? » par Anne-Laure Dubois, www.eco-sapiens.com,http://minu.me/13j9. A consulter : l’étude menée par l’Insti-tut de recherche pour le développement(IRD), www.ird.fr/equeco.

1- Dit-on « le » ou « la » quinoa ?A- « Le », comme dans le Larousse

B- « La », comme en Amérique du sud

C- Les deux sont admis.

2- Combien de kilocalories pour100 grammes ?A- 85, comme pour 100g de pommes

de terre à l’eau

B- 155, comme pour 100 g de bavette

C- 465, comme pour 100g de foie gras

3- Le quinoa appartient à la familledes Chenopodiacées, comme :A- le chou vert et l’asperge

B- l’épinard et la betterave

C- le riz et les spaghetti

4- Cet aliment convient particulière-ment aux personnes allergiques au :A- gluten

B- kiwi

C- supermarché

Connaissez-vous bien la graine d’or ?

Réponses : 1-C, 2-B, 3-B, 4-A.Lu dans la presse

Page 10: Gazette #8

10 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

SolidaritéInstaller des paysans en Amap

Réseau Ile de France

Que vous cherchiez une Amap ouun producteur, vous pouvez tousagir - à différents niveaux - pour ins-taller des paysans en Amap et parti-ciper au développement dumouvement. Nombreux sont ceux qui

désirent s’installer en maraîchage bio-

logique en Ile-de-France, mais les obs-

tacles sont souvent insurmontables.

L’accès au foncierLe foncier agricole est démesuré-

ment cher en Ile-de-France, et l’acqui-

sition des quelques hectares

nécessaires à la production est en tous

cas peu envisageable pour un produc-

teur seul. D’autant que - dans une op-

tique d’agriculture durable - est-il

réellement pertinent de s’endetter à

vie pour acquérir une terre, que l’on

vendra en fin de carrière à un jeune

producteur reproduisant ainsi le cycle

de l’endettement ? Face à cela, plu-

sieurs solutions existent pour faciliter

l’accès au foncier :

LA MISE À DISPOSITION FONCIÈRE

DE TERRES COMMUNALES Depuis

l’exemple fameux d’Aubagne, précur-

seur en la matière, plusieurs collecti-

vités territoriales se mobilisent pour

faciliter l’installation de paysans en

Amap sur leur territoire. Elles le font

en mettant à disposition du foncier

communal, proposé en bail ou sous

forme de convention d’occupation, à

un ou plusieurs agriculteurs s’instal-

lant sur la commune et contractuali-

sant avec une Amap locale.

En Ile-de-France, beaucoup de pro-

jets de ce type sont en cours de réali-

sation, dont certains ont déjà abouti.

C’est le cas par exemple à Verrières le

Buisson (91), où la commune met à

disposition du maraicher de l’Amap

des Jardins de Cérès, une petite sur-

face viabilisée lui permettant de pro-

duire pour l’Amap. Une convention

de «mise à disposition du domaine

public communal» a été signée entre

les trois parties.

LA MISE À DISPOSITION DE FONCIER

PRIVÉ Si un propriétaire d’une ferme

ou de terres agricoles veut encourager

l’installation de nouveaux actifs agri-

coles sur son bien, la Fondation Terre

de Liens pourra bientôt recueillir des

dons de ferme.

L’ACHAT COLLECTIF ET SOLIDAIRE

DE FONCIER GFA, SCI et la Foncière

Terre de Liens.

�Les GFA (groupement foncier agri-

cole) et les SCI (société civile immo-

bilière) représentent différents statuts

d’acquisition et de gestion collective

de foncier. En Ile-de-France, la SCI

Terres Fertiles a ainsi permis l’acqui-

sition de 20 hectares sur le plateau de

Saclay (Yvelines et Essonne) en réu-

nissant 140000 euros. Cette initiative

a permis de préserver des terres agri-

coles et de maintenir l’agriculteur en

place (lire Gazette n°7).

�La Foncière Terre de Liens est un

outil de finance solidaire, dans lequel

tout épargnant peut prendre des ac-

tions destinées à l’achat de foncier

pour installer des paysans engagés

dans des démarches biologiques et

paysannes.

Les investissements nécessaires à la production

Tracteurs, serres, matériel d’irriga-

tion, herse étrille, bineuse, cultirateau,

chambre froide, etc. La liste des in-

vestissements nécessaires à la produc-

tion maraichère (et agricole d’une

manière générale) est impression-

nante. Et les prix de ces matériels spé-

cialisés pour l’agriculture bio sont

conséquents. Ainsi, même si le sys-

tème Amap permet l’avance de tréso-

rerie nécessaire au démarrage de la

production (achat des plants, des se-

mences, du terreau...), les investisse-

ments lourds restent difficiles à

assumer pour un porteur de projet

n’ayant pas un capital initial très im-

portant.

Là encore, il est possible d’accom-

pagner l’installation de paysans en

Amap via divers outils d’épargne so-

lidaire qui permettent de soulager so-

lidairement le démarrage de l’activité.

C’est le cas par exemple des Cigales

(Clubs d’investisseurs pour une ges-

tion alternative et locale de l’épargne

solidaire ) qui permettent à des épar-

gnants solidaires de soutenir des pro-

jets par une participation au capital de

ceux-ci. Même moindres en montant,

ces participations ont souvent un effet

levier important auprès des financeurs

«classiques» qui se voient rassurés

par ce soutien et débloquent plus fa-

cilement des crédits.

D’autres systèmes (dons de maté-

riel, financiers, «tontines» solidaires,

microcrédit...) sont à imaginer pour

appuyer ces installations qui ne béné-

ficient bien souvent pas des aides tra-

ditionnelles très excluantes (critères

d’âge, de surface minimale d’installa-

tion, etc.). Toutes les bonnes idées et

initiatives sont les bienvenues !

Page 11: Gazette #8

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 11

Echanges

Ingrédients : 6 pommes1 citron2 cuillères à soupe de beurre3 cuillères à soupe de sucrePour la pâte : 4 œufs, même poids de beurre, sucre, farine, zeste du citron, 1 pincée de sel

Enlever le zeste du citron et réservez-le. Dans une cocotte, faire fondre les 2 cuillères de beurre.Mettre les pommes épluchées, évidées au vide-pomme, citronnées pour qu’elles ne noircissent pas.Les faire dorer en les retournant souvent.

Quand elles commencent à blondir, saupoudrer avec le sucre, baisser le feu pour qu’elles caraméli-sent en finissant de dorer.

Battre les œufs entiers, le sucre et le sel jusqu’à ce que le mélange mousse. Ajouter le zeste du citron, la farine tamisée et le beurre ramolli (mais pas fondu).

Verser la pâte sur les pommes, mettre au four 180/190 degrés pendant 50/60 minutes. Vérifierla cuisson avec la lame d’un couteau, démouler chaud et servir tiède.

Peut se faire aussi dans un plat à four bien beurré.

Danièle

RecetteGâteau cocotte aux pommes

cu

isin

e.e

lle.fr

Rédacteurs, rédactricesLa plume vous démange? L’Amap,

la vie des abeilles, la culture de la

tétragone bio vous inspirent? N’hé-

sitez pas, ces pages accueilleront

vos écrits avec joie. Pas le temps

d’écrire un mot? Faites partager

une photo, un article de journal qui

vous a intéressé...

Lecteurs, lectricesContent, pas content, une idée, une

remarque... Tout courrier sans in-

sulte ni OGM sera publié ici-

même!

Amapiens, amapiennesVous avez bien une bonne recette

de tarte aux pommes, une super

adresse de resto bio, repéré un do-

cumentaire susceptible d’intéresser

des Amapiens avides de connais-

sances? On prend aussi!

Béatrice

Ecrivez à : [email protected]

CourrierÀ vous de jouer

Page 12: Gazette #8

12 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

7 et 21 octobre Livraisons de fruitsPaniers de fruits, jus de pomme (formulaire : www.amapmontrouge.org/index.php?q=node/49) et bières (formulaire : www.amapmontrouge.org/index.php?q=node/134) au programme de ces deux livraisons, toujours à la Gare eXpérimen-

tale, 47 boulevard Romain-Rolland. Les permanences sont assurées, mais vous

pouvez vous inscrire pour celles du mois de novembre sur le site (www.amapmon-trouge.org/index.php?q=node/38).

16 au 19 octobre Salon Vivez NatureLes couches lavables, les graines germées, la cuisine bio, la yoga du visage, ça vous branche? Faire

faire de l’art-recyclé à vos enfants vous tente? Le salon Vivez Nature est fait pour vous. Des profes-

sionnels du bio et du bien-être proposent des conférences, des ateliers et des espaces détente et relaxa-

tion durant quatre jours à Paris.

Salon Vivez Nature, du 16 au 19 octobre de 10h30 à 19h30 (11h-22h le vendredi), à la Grande Halle de la Villette, métro Porte de Pantin. Entrée 5€ à partir de 12 ans,

invitation gratuite à imprimer sur le site www.vivez-nature.com

7 octobre Le « Syndrome du Titanic » au cinéPour «que chacun puisse voir la Terre et l’Humanité telles qu’elles sont et telles que je les ai vues. Que

l’Homme retrouve sa propre échelle dans le temps et l’espace». Nicolas Hulot, co-scénariste et réali-

sateur du Syndrome du Titanic avec Jean-Albert Lièvre, définit ainsi son film documentaire en forme

de plaidoyer pour la planète. Simple Home bis ou véritable avancée dans la réflexion écologique? Avis

aux cinéphiles, votre critique sera la bienvenue dans ces pages !

Le «Syndrome du Titanic», de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, www.lesyndromedutitanic.com

Agenda

17 et 18 octobre Automne bio en Ile de FranceSuite des week-ends portes ouvertes proposés par les agriculteurs bio franciliens. Au pro-

gramme durant ces deux jours : visite d’une créssonnière à Mereville (91), «Comment faire

du pain» à Réau (77), visite d’un élevage de vaches laitières et d’une fromagerie à Saint-Mars

Vieux Maisons (77) et visite d’un élevage de moutons, d’un fournil, et discussion avec un api-

culteur à Dormelles (77). Les visites sont agrémentées de dégustations de produits bio et

parfois d’animations pour les enfants.

Renseignements et horaires sur www.bioiledefrance.fr/pro