gazette #8
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Lettre d'information de l'AMAP montrougeTRANSCRIPT

Gazette de l’AmapMontrouge n° 8- octobre 2009 - 1
Lettre d’information numéro 8, octobre 2009
EditorialBonnesnouvellesQuelle est la meilleure nouvelle possible
pour une Amap? Conclure un partenariat
avec un maraîcher, bien sûr. Si la prudence
reste de mise, tant les déceptions ont été
grandes ces derniers mois, les recherches
avancent sérieusement, comme vous
pourrez le juger par vous-même en lisant
les compte-rendus de nos rencontres avec
deux maraîchers des Yvelines.
Une nouvelle également : notre secrétaire,
Gaëlle, qui est surtout une adhérente toute
récente, désireuse de s’impliquer dans la
vie de l’Amap. Encourageant pour la
vitalité de notre association.
Une autre bonne nouvelle enfin, cette
gazette, enrichie pour ce numéro de
plusieurs collaborations extérieures au
bureau. D’adhérents d’abord, qui ont
participé à divers événements. De
Timothée Duclaux d’autre part, notre
producteur de miel dans le Tarn. Grâce à
Lionel, Timothée nous a envoyé son
témoignage sur sa vie d’apiculteur. Plutôt
dure, la vie auprès des abeilles...
Imaginons alors la prochaine gazette, dans
un mois : la présentation de notre
maraîcher, l’organisation des permanences
hebdomadaires, et puis du courrier, des
réactions, des suggestions des adhérents.
Que des bonnes nouvelles, en somme.
Béatrice
Sommaire1-Edito 2-Partenariats : légumes et miel 4-Vie de l’association : forum, bureau, portesouvertes 6-Site web: RSS, kezako? 8-On y était : salon Tech&Bio 9-Lu dans la presse:quinoa, le dilemme 10-Info Réseau IDF 11-Echanges: recette et courrier 12- Agenda
Dans la peauDans la peaud’un apiculteurd’un apiculteur
Timothée Duclaux raconte son travail. Page 3Timothée Duclaux raconte son travail. Page 3

2 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009
Partenariats
Cédrik...
L’exploitationOÙ ? Carrières-sur-Seine (Yvelines)
SURFACE 12 hectares
NOMBRE DE PERSONNES Y TRAVAILLANT 3 (lui et ses parents)
TYPE DE CULTURE Conventionnelle
ET SI ON LUI DIT BIO ? Cédrik semble ouvert à une
conversion progressive vers l’agriculture biologique.
SES CLIENTS AUJOURD’HUI 3 gros marchés (Suresnes,
Rueil et Chatou).
Que pense-t-il de l’Amap?Il n’a pas - pour le moment - la possibilité de produire plus,
même quelques paniers pour notre Amap. Selon lui une
production additionnelle ne peut s’envisager sans recourir
à du personnel supplémentaire, décision qu’il ne peut pas
prendre aujourd’hui. Il nous a proposé de nous revoir au
printemps 2010, date à laquelle il sera plus en mesure de
nous dire s’il développe ou non son exploitation.
Notre conclusionLa grande proximité de son exploitation (Carrières-sur-
Seine, n’est séparé de Nanterre que par la Seine !) et son
projet d’embaucher du personnel répondent parfaitement
aux objectifs sociaux et territoriaux d’une Amap. Ces rai-
sons, ajoutées à son intention de se convertir au bio, font
que nous devrions conserver des contacts avec lui.
Véronique et Daniel
ou Cédric?
L’exploitationOÙ ? Vernouillet (Yvelines)
SURFACE 40 hectares, dont la moitié cultivés par rotation.
NOMBRE DE PERSONNES Y TRAVAILLANT 10.
TYPE DE CULTURE Conventionnelle (raisonnée)
ET SI ON LUI DIT BIO ? Cédric serait d’accord pour passer
au bio, à la condition de le faire pour la totalité de ses
parcelles.
SES CLIENTS AUJOURD’HUI Les marchés, et Clamap,
l’Amap de Clamart.
Que pense-t-il de l’Amap?Livrer une Amap supplémentaire ne lui donnerait pas de
travail en plus, et il n’abandonnerait pas de marché pour
autant. Il sait quel engagement représente une Amap en
terme de récolte, prévisions de production, échanges, pré-
sence...
Notre conclusionUn producteur sérieux, qui sait ce qu’il fait et ce que re-
présente un engagement avec une Amap. Il s’est dit prêt à
travailler avec nous et doit nous recontacter très prochaine-
ment. Notre meilleur espoir pour le moment !
Béatrice et Hélène
LégumesQui sera notre futur maraîcher?
Ces deux dernières semaines, les membres du bureau ont rencontré deux maraîchers des Yvelines : Cédrik Riant et Cédric Beaurain.
Compte-rendu en forme de comparatif.
C’est beau, une livraison de légumesMercredi 30septembre, Clamart. Derrière de lourdes portes en fer se cache une propriété dotée d’un bâtiment à faire rêver
tous les amapiens des villes : un hangar-garage dans lequel, côtoyant les jouets des enfants et les bricoles des parents, se posent
les cageots de Cédric Beaurain. Le marché à la maison! Quelques panneaux pour décrire le fonctionnement de l’association,
une feuille à signer une fois son panier rempli, deux amapiens de permanence et trois balances mécaniques. La livraison peut
commencer. Un peu comme chez nous, à la Gare expérimentale, sauf qu’ici on pèse ses 7 à 8kg de légumes, en fonction de
ce qui est affiché : 1kg de courgettes, une botte de betterave, 1kg de tomates, une botte de carottes orange ou violettes,
1 bouquet de persil... Un dernier détail : ce hangar est immense, beaucoup plus grand que l’écurie de la Gare...

Je suis installé depuis 2005 avecactuellement environ 200 ruches(seuil de professionnalisation, endessous cela reste une activitéd’amateur d’un point de vue admi-nistratif).Auparavant, j’étais saison-
nier chez d’autres professionnels dans
le Tarn, l’Aveyron et le Massif Cen-
tral. J’ai ainsi appris le métier « sur le
tas », enrichi de stages divers sur l’éle-
vage de reines, activité désormais es-
sentielle pour tout apiculteur.
Je me suis installé en autofinance-
ment, sans emprunts, avec très peu de
matériel au départ, puis en investissant
petit à petit.
La partie miellerie est composée
d’une table à désoperculer, qui permet
d’enlever la fine couche de cire qui re-
couvre le miel, d’un extracteur quarante
cadres pour sor-
tir le miel grâce
à la force cen-
trifuge, de trois
m a t u r a t e u r s
d’une capacité
de 200 à 300kg
chacun, pour la
décantation du
miel, et enfin
d’une centrifu-
geuse à oper-
cules pour
séparer les dé-
bris de cire et
de miel.
Les abeilles,
c’est comme
les vaches, il en
y a plusieurs races. Je travaille avec la
locale, noire et un peu agressive,
moins productiviste mais supportant
mieux les hivers; mais aussi avec de la
Buckfast au contraire très douce, qui
est devenue une race d’abeille suite
aux croisements effectués dans le ru-
cher de Buckfast, au sud de l’Angle-
terre, il y a cinquante ans, par le frère
Adam, grande figure de l’apiculture.
Je travaille également avec des
abeilles italiennes, différentes géneti-
quement de notre abeille grâce à la
barrière naturelle des Alpes. Sa popu-
lation est plus nombreuse, douce, de
couleur jaune orangé, mais supportant
moins bien les hivernages.
Je pratique la transhumance pour bé-
néficier des floraisons très diverses sur
des secteurs très proches géographi-
quement. Floraisons qui peuvent éga-
lement être aléatoires.
Actuellement, je ne vis que partiel-
lement de cette activité. Les impor-
tantes pertes printanieres subies
jusque-là m’ont amené à diviser les
ruches restantes, pour renouveler le
cheptel. Cette opération se fait mal-
heureusement au détriment de la pro-
duction de miel.
Si l’on ajoute les aléas climatiques,
ma moyenne de récolte par ruche reste
très faible (15kg) malgré les transhu-
mances. Mon objectif aujourd’hui est
donc d’atteindre entre 250 et
300 ruches afin de pouvoir consacrer
200 ruches à la production de miel, le
reste servant à multiplier des essaims
pour compenser les pertes.
Timothée Duclaux
Lire la suite sur www.amapmon-trouge.org/index.php?q=node/157
Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 3
Partenariats
MielDes nouvelles des abeilles
Timothée, notre producteur de miel du Tarn, nous décrit son exploitation et les conditions de son travail difficile.

4 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009
Forum des associationsBien vus !
Notre première participation, samedi12 septembre, s’est avérée, à diverségards, très fructueuse pour notreAmap. Une trentaine de contacts sesont noués au fil de la journée, dessimples curieux aux initiés heureuxde découvrir une Amap dans leurville, certains adhérant d’ailleurs surle champ. Notre succès aurait été en-core plus grand, bien sûr, si nousavions un contrat avec un maraîcher.Peut-être la dernière distribution a-t-elle convaincu les hésitants quiavaient promis de passer.L’autre aspect de cette journée est lagrande attention que nous porte notremunicipalité. Nous avons eu droit à lavisite de cinq élus, dont M. le Maire etM. Carré, chargé des associations.L’objet de cette grande sollicitude estnotre lieu de livraison. En effet, la mai-rie souhaite que soient libérés les lo-caux de la Gare Expérimentale. Pour
ce faire, il semble qu’elle tente d’isoler ses occupants, de les « couper des Mon-trougiens ». C’est sans doute pourquoi M.Metton déclare « catastrophique »que nous y soyons hébergés et propose de nous installer – gratuitement– dansle marché, quasiment désaffecté, de l’avenue de la Marne. A suivre… Peut-êtreaussi notre équipe municipale perçoit-elle le côté tendance des AMAP et souhaiteelle s’enorgueillir de notre existence sur la ville? Catherine S.
Vie de l’association
AmapMontrougewww.amapmontrouge.org
Présidente : Hélène Cillières
Secrétaire : Gaëlle Brien
Trésorier : Daniel Cordova
Livraisons : Danièle Ducheveu
Partenariats: Simon Burkovic
et Véronique Habrias
Gazette : Béatrice Avignon
Site internet : Lionel Grenier
Bienvenue !Vous la croiserez certainement
lors d’un prochaine distribution de
fruits : Gaëlle Brien, nouvelle adhé-
rente depuis le Forum des associa-
tions, s’est proposée pour devenir la
nouvelle secrétaire de l’Amap.
Elle sera notamment chargée de
répondre aux nombreuses demandes
d’adhésions et aux questions d’in-
ternautes intéressés par l’Amap et
de gérer le fichier des adhérents.
Remercions par la même occasion
Sania, secrétaire de la première
heure, et Gaëlle Vaché, qui a assuré
l’intérim, pour leur engagement.

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 5
Portes ouvertesBien bu!
Le soleil était au rendez-vous pour le week-end portes ouvertes à la ferme des Barrois début septembre. Du soleil etdes étoiles… au moins trois pour le luxe du pique nique : tentes, divans de paille et barbecues taille XXL. L’ambianceétait conviviale : les plus petits ont pu faire des tours de ferme à dos d’ânes, les plus grands en calèche, jus de pommeà volonté et eau de vie pour les initiés. Chacun est passé faire quelques emplettes et déguster quelques mûres avantde reprendre la voiture sagement garée entre deux rangées de pommiers.
Anne et Laurent
Vie de l’association

6 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009
Site web
RSS signifie Really Simple Syndication (http://fr.wiki-pedia.org/wiki/Syndication_de_contenu)
Mais encore ?Il s’agit d’une technologie pour site web permettant à ce
dernier de diffuser largement ses actualités à travers d’au-
tres sites ou des logiciels. Ce contenu est actualisé en même
temps que le site web d’origine. Netvibes, monYahoo!,
iGoogle par exemple sont des pages d’accueil construites
à partir de fils RSS d’autres sites webs.
Ainsi vous avez accés sur une seule page aux dernièresnouvelles d’une multitude de sites favoris sans vous ren-
dre sur chacun d’eux. Un clic sur un titre et vous accédez
au contenu complet (certains téléphones portables peuvent
aussi afficher ces flux d’information).
Concernant l’Amap, l’avantage est que vous n’avez plusbesoin de vous rendre surle site à intervalle régulier(ou d’attendre de recevoir un
email) pour savoir si un for-
mulaire de commande est
disponible ou pour connaitre
la prochaine date de livraison
par exemple.
Concrètement, l’informa-
tion du site apparaît sous
forme condensée comme
ci-contre (en provenance
d’ iGoogle)
Comment faire ? 1. Il faut que vous utilisiez un site d’agrégation de
flux (Netvibes, iGoogle, Mon Yahoo!..) ou un lecteur
d’email (outlook, thunderbird) ou des logiciels spécialisés
(dans ce cas, je crois que vous maitrisez déjà toutes les sub-
tilités du RSS !)
2. Ajouter le fil RSS de l’AMAPVous trouverez en bas de la colonne de droite du site le
bloc «Syndication RSS». Il contient les icônes d’ajout ra-
pide à certains services ou alors cliquez sur pour
l’adresse générique (http://www.amapmontrouge.org
/index.php?q=rss.xml) à ajouter manuellement
3. Maintenant vous avez l’information de l’AMAP
disponible facilement et mise à jour automatiquement !
RSSComment l’information
Quelques fils RSS
�Les dernières nouvelles de la Gare eXPérimentale : http://garexp.blogspot.com/feeds/posts/default
�L’info qui bouge de Montrouge - webzine Montbouge : http://montbouge.info/spip.php?page=backend
�C’est simple mais fallait y penser - Ekolo[Geek] (!) : http://feeds.feedburner.com/Ekologeek?format=xml

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 7
Site web
Exemple avec iGooglewww.igoogle.fr
Exemple dans le lecteur d’emailsThunderbird
http://www.mozilla-europe.org/fr/products/thunderbird
A quoi ça ressemble ?
Lionel
de l’Amap vient à vous

8 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009
On y était
Les 8 et 9 septembre s’est tenue,sur une exploitation agricole bio àLoriol dans Drôme, la seconde édi-tion du salon des techniques agri-coles alternatives et bio : Tech&Bio.Deux membres de l’AmapMon-trouge étaient là.
Avec une nouvelle dimension euro-
péenne, ce salon a rassemblé plus de
150 exposants et près de 9000 visi-
teurs, majoritairement des agricul-
teurs, dont plus de 50% dits
« conventionnels ». Des résultats pro-
bants pour les organisateurs qui ont re-
levé une réelle prise de conscience et
des attentes fortes des agriculteurs
pour mettre en oeuvre une agriculture
plus durable.
Nous avons assisté à des démonstra-
tions de matériels et de techniques
agricoles comme le désherbage par oc-
cultation (1) ou la solarisation (2).
Pendant deux jours, de nombreuses
conférences étaient animées par des
spécialistes du bio venus de toute
l’Europe.
Nous avons privilégié les Assises
Européennes de la Bio, organisées par
l’Agence Bio, pendant lesquelles ont
été présentés les derniers chiffres du
secteur de la bio et ses besoins en ma-
tière d’innovation.
En ce qui concerne la France, la part
de marché des produits bio en 2008
reste encore peu élevée dans la
consommation des ménages
puisqu’elle représente 1,7% du mar-
ché alimentaire. Mais le marché du
bio, en constante augmentation,
s’avère très prometteur. Sa croissance
moyenne annuelle est de l’ordre de
10% tous secteurs de produits confon-
dus et atteint 2,6 milliards d’euros en
2008. Tous les réseaux de distribution
progressent tandis que le poids de la
vente directe reste assez faible (337
millions d’euros).
Un des enjeux majeur du secteur est
de faire face au défi d’ajustement
conjoncturel de l’offre à la demande.
Aujourd’hui, en France, 30% des pro-
duits bio sont importés. On peut le
comprendre pour le café, le chocolat,
les fruits exotiques et les jus de fruits
(quoi que ?) mais il est vraiment re-
grettable de constater que la part im-
portée des fruits et légumes bio - que
nous pourrions cultiver localement -
est de 50% !
Au niveau européen, les besoins d’in-
novation de l’agriculture bio sont impor-
tants. Cette agriculture doit progresser
notamment en matière de productivité et
de management des fermes si elle veut
produire et nourrir de façon durable l’hu-
manité. Ensuite, il faut que les effets du
bio sur la santé et l’environnement soient
plus probants afin d’en garantir la légiti-
mité et de contrer les détracteurs (3).
La recherche en bio est exigeante.
Elle sollicite plus de savoir-faire que
de produits. Ainsi ses coûts, essentiel-
lement composés de capital humain,
sont élevés et longs à amortir. Il sem-
ble que sans le recours des pouvoirs
publics ce défi soit difficile à relever
et que le développement de l’agricul-
ture biologique en Europe dépende
fortement des choix politiques.
Véronique et Jean-Claude Habrias(1) Couverture du sol avec un film opaque avantla mise en culture afin de réduire d’enherbement.Les adventices germant sous le film sont détruitespar absence de lumière
(2) La solarisation est une désinfection solaire dusol, obtenue en recouvrant celui-ci d’un film plas-tique transparent. Avant la pose du plastique lesol doit être préparé et humidifié comme pour laréalisation d’un semis. La bâche plastique assurela transmission du rayonnement solaire au sol etpermet l’élévation de la température au-delà de40°C. L’eau stockée assure la transmission enprofondeur par conduction.
(3) Selon une étude publiée en juillet 2009 parl’American Journal of Clinical Nutrition, les pro-duits issus de l’agriculture biologique ne sont pasplus sains que les aliments ordinaires et n’offrentpas d’avantages nutritionnels supplémentaires.
Salon Tech&BioTout nouveau tout bio
Parmi les nouvelles techniques présentées, la solarisation. Elle permet de désinfecter le solen utilisant le rayonnement solaire à travers un film plastique transparent.

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 9
QuinoaUn scrupule dans mon assiette
Bio et équitable, la graine de qui-noa ? Pas tout à fait. La faute à lademande croissante des Européens.
D’où vient le quinoa ?Cette plante est cultivée sur l’Alti-
plano, les hauts plateaux des Andes
au Pérou, en Equateur et surtout en
Bolivie. La seule variété exportée,
le quinoa real (réel), pousse dans
l’Intersalar, entre 3700 et 5900 mè-
tres d’altitude au sud de la Bolivie.
Cultivé à flanc de montagne, abrité
par des petits murets de terre, le qui-
noa est à l’abri du gel et du vent.
Que se passe-t-il aujourd’hui ?
La mécanisation des cultures dans
les années 1960, puis l’engouement
des Européens, et notamment de la
France, pour cette petite graine en-
traîne un glissement de cultures vers
les plaines. Résultat : une monocul-
ture intensive qui permet à la Boli-
vie de produire 23 000 tonnes de
quinoa en 2008, soit cinq fois plus
qu’en 2003. 60 % sont exportées. Le
cours explose, 40 000 familles boli-
viennes vivent aujourd’hui de sa
culture.
Est-ce vraiment bio ?Conséquences du boom de la cul-
ture du quinoa : érosion et perte de
fertilité des sols, apparition de nou-
veaux nuisibles, diminution des
troupeaux de lamas (le fumier de
lama est un excellent fertilisant na-
turel) et de moutons qui peuplaient
les plaines... « A l’heure actuelle,
les labels certifient parcelle par par-
celle, sans toujours tenir compte des
critères collectifs de gestion globale
du territoire, comme la rotation des
sols », explique Sarah Métais, coor-
dinatrice nationale d’Agronomes et
vétérinaires sans frontières (AVSF)
en Bolivie (1).
Est-ce vraiment équitable ?L’organisation sociale des paysans
Aymaras est bouleversée : les autres
ressources habituelles (travail dans
les mines, commerce, transport, éle-
vage) ont été délaissées et certains
d’entre eux font jouer des accords an-
cestraux qui autorisent toute personne
partie en ville à garder l’accès à la
terre de ses ancêtres. D’où des ten-
sions sociales sur les terres agricoles.
D’autre part, les certifications ont
fait flamber les prix du quinoa,
considéré aujourd’hui comme un
produit de luxe, bien plus cher que
les pâtes américaines par exemple !
Alors, on arrête le quinoa?Surtout pas ! Si les producteurs
n’arrivaient plus à vendre leur pro-
duction, les conséquences seraient
catastrophiques pour eux et leurs
terres. Différentes pistes sont explo-
rées depuis plusieurs années. AVSF,
par exemple, participe à un projet de
protection des sols (incitation à
l’élevage des lamas, plantation de
barrières vives, rotation des cul-
tures, sens des sillons selon la direc-
tion du vent, racines laissées
terre…). Un autre chantier consiste
à établir des critères de labellisation
locaux, qui tiendraient compte de
l’organisation sociale des Aymaras
et de la gestion des ressources du
territoire bolivien. Une solution,
pour le moment : éviter d’acheter
son quinoa dans les grandes sur-
faces, moins regardantes sur les
conditions de production.
Béatrice(1) Agronomes et vétérinaires sans frontières :www.avsf.org
Sources : « Le graine-storming du quinoa » par Clara Delpas, Libérationdu 23 juin 2009. « Quinoa : la graine du chaos » par Florence Morice, TerraEco n°6, septembre 2009. « Le quinoa :bio et équitable ? » par Anne-Laure Dubois, www.eco-sapiens.com,http://minu.me/13j9. A consulter : l’étude menée par l’Insti-tut de recherche pour le développement(IRD), www.ird.fr/equeco.
1- Dit-on « le » ou « la » quinoa ?A- « Le », comme dans le Larousse
B- « La », comme en Amérique du sud
C- Les deux sont admis.
2- Combien de kilocalories pour100 grammes ?A- 85, comme pour 100g de pommes
de terre à l’eau
B- 155, comme pour 100 g de bavette
C- 465, comme pour 100g de foie gras
3- Le quinoa appartient à la familledes Chenopodiacées, comme :A- le chou vert et l’asperge
B- l’épinard et la betterave
C- le riz et les spaghetti
4- Cet aliment convient particulière-ment aux personnes allergiques au :A- gluten
B- kiwi
C- supermarché
Connaissez-vous bien la graine d’or ?
Réponses : 1-C, 2-B, 3-B, 4-A.Lu dans la presse

10 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009
SolidaritéInstaller des paysans en Amap
Réseau Ile de France
Que vous cherchiez une Amap ouun producteur, vous pouvez tousagir - à différents niveaux - pour ins-taller des paysans en Amap et parti-ciper au développement dumouvement. Nombreux sont ceux qui
désirent s’installer en maraîchage bio-
logique en Ile-de-France, mais les obs-
tacles sont souvent insurmontables.
L’accès au foncierLe foncier agricole est démesuré-
ment cher en Ile-de-France, et l’acqui-
sition des quelques hectares
nécessaires à la production est en tous
cas peu envisageable pour un produc-
teur seul. D’autant que - dans une op-
tique d’agriculture durable - est-il
réellement pertinent de s’endetter à
vie pour acquérir une terre, que l’on
vendra en fin de carrière à un jeune
producteur reproduisant ainsi le cycle
de l’endettement ? Face à cela, plu-
sieurs solutions existent pour faciliter
l’accès au foncier :
LA MISE À DISPOSITION FONCIÈRE
DE TERRES COMMUNALES Depuis
l’exemple fameux d’Aubagne, précur-
seur en la matière, plusieurs collecti-
vités territoriales se mobilisent pour
faciliter l’installation de paysans en
Amap sur leur territoire. Elles le font
en mettant à disposition du foncier
communal, proposé en bail ou sous
forme de convention d’occupation, à
un ou plusieurs agriculteurs s’instal-
lant sur la commune et contractuali-
sant avec une Amap locale.
En Ile-de-France, beaucoup de pro-
jets de ce type sont en cours de réali-
sation, dont certains ont déjà abouti.
C’est le cas par exemple à Verrières le
Buisson (91), où la commune met à
disposition du maraicher de l’Amap
des Jardins de Cérès, une petite sur-
face viabilisée lui permettant de pro-
duire pour l’Amap. Une convention
de «mise à disposition du domaine
public communal» a été signée entre
les trois parties.
LA MISE À DISPOSITION DE FONCIER
PRIVÉ Si un propriétaire d’une ferme
ou de terres agricoles veut encourager
l’installation de nouveaux actifs agri-
coles sur son bien, la Fondation Terre
de Liens pourra bientôt recueillir des
dons de ferme.
L’ACHAT COLLECTIF ET SOLIDAIRE
DE FONCIER GFA, SCI et la Foncière
Terre de Liens.
�Les GFA (groupement foncier agri-
cole) et les SCI (société civile immo-
bilière) représentent différents statuts
d’acquisition et de gestion collective
de foncier. En Ile-de-France, la SCI
Terres Fertiles a ainsi permis l’acqui-
sition de 20 hectares sur le plateau de
Saclay (Yvelines et Essonne) en réu-
nissant 140000 euros. Cette initiative
a permis de préserver des terres agri-
coles et de maintenir l’agriculteur en
place (lire Gazette n°7).
�La Foncière Terre de Liens est un
outil de finance solidaire, dans lequel
tout épargnant peut prendre des ac-
tions destinées à l’achat de foncier
pour installer des paysans engagés
dans des démarches biologiques et
paysannes.
Les investissements nécessaires à la production
Tracteurs, serres, matériel d’irriga-
tion, herse étrille, bineuse, cultirateau,
chambre froide, etc. La liste des in-
vestissements nécessaires à la produc-
tion maraichère (et agricole d’une
manière générale) est impression-
nante. Et les prix de ces matériels spé-
cialisés pour l’agriculture bio sont
conséquents. Ainsi, même si le sys-
tème Amap permet l’avance de tréso-
rerie nécessaire au démarrage de la
production (achat des plants, des se-
mences, du terreau...), les investisse-
ments lourds restent difficiles à
assumer pour un porteur de projet
n’ayant pas un capital initial très im-
portant.
Là encore, il est possible d’accom-
pagner l’installation de paysans en
Amap via divers outils d’épargne so-
lidaire qui permettent de soulager so-
lidairement le démarrage de l’activité.
C’est le cas par exemple des Cigales
(Clubs d’investisseurs pour une ges-
tion alternative et locale de l’épargne
solidaire ) qui permettent à des épar-
gnants solidaires de soutenir des pro-
jets par une participation au capital de
ceux-ci. Même moindres en montant,
ces participations ont souvent un effet
levier important auprès des financeurs
«classiques» qui se voient rassurés
par ce soutien et débloquent plus fa-
cilement des crédits.
D’autres systèmes (dons de maté-
riel, financiers, «tontines» solidaires,
microcrédit...) sont à imaginer pour
appuyer ces installations qui ne béné-
ficient bien souvent pas des aides tra-
ditionnelles très excluantes (critères
d’âge, de surface minimale d’installa-
tion, etc.). Toutes les bonnes idées et
initiatives sont les bienvenues !

Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009 - 11
Echanges
Ingrédients : 6 pommes1 citron2 cuillères à soupe de beurre3 cuillères à soupe de sucrePour la pâte : 4 œufs, même poids de beurre, sucre, farine, zeste du citron, 1 pincée de sel
Enlever le zeste du citron et réservez-le. Dans une cocotte, faire fondre les 2 cuillères de beurre.Mettre les pommes épluchées, évidées au vide-pomme, citronnées pour qu’elles ne noircissent pas.Les faire dorer en les retournant souvent.
Quand elles commencent à blondir, saupoudrer avec le sucre, baisser le feu pour qu’elles caraméli-sent en finissant de dorer.
Battre les œufs entiers, le sucre et le sel jusqu’à ce que le mélange mousse. Ajouter le zeste du citron, la farine tamisée et le beurre ramolli (mais pas fondu).
Verser la pâte sur les pommes, mettre au four 180/190 degrés pendant 50/60 minutes. Vérifierla cuisson avec la lame d’un couteau, démouler chaud et servir tiède.
Peut se faire aussi dans un plat à four bien beurré.
Danièle
RecetteGâteau cocotte aux pommes
cu
isin
e.e
lle.fr
Rédacteurs, rédactricesLa plume vous démange? L’Amap,
la vie des abeilles, la culture de la
tétragone bio vous inspirent? N’hé-
sitez pas, ces pages accueilleront
vos écrits avec joie. Pas le temps
d’écrire un mot? Faites partager
une photo, un article de journal qui
vous a intéressé...
Lecteurs, lectricesContent, pas content, une idée, une
remarque... Tout courrier sans in-
sulte ni OGM sera publié ici-
même!
Amapiens, amapiennesVous avez bien une bonne recette
de tarte aux pommes, une super
adresse de resto bio, repéré un do-
cumentaire susceptible d’intéresser
des Amapiens avides de connais-
sances? On prend aussi!
Béatrice
Ecrivez à : [email protected]
CourrierÀ vous de jouer

12 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009
7 et 21 octobre Livraisons de fruitsPaniers de fruits, jus de pomme (formulaire : www.amapmontrouge.org/index.php?q=node/49) et bières (formulaire : www.amapmontrouge.org/index.php?q=node/134) au programme de ces deux livraisons, toujours à la Gare eXpérimen-
tale, 47 boulevard Romain-Rolland. Les permanences sont assurées, mais vous
pouvez vous inscrire pour celles du mois de novembre sur le site (www.amapmon-trouge.org/index.php?q=node/38).
16 au 19 octobre Salon Vivez NatureLes couches lavables, les graines germées, la cuisine bio, la yoga du visage, ça vous branche? Faire
faire de l’art-recyclé à vos enfants vous tente? Le salon Vivez Nature est fait pour vous. Des profes-
sionnels du bio et du bien-être proposent des conférences, des ateliers et des espaces détente et relaxa-
tion durant quatre jours à Paris.
Salon Vivez Nature, du 16 au 19 octobre de 10h30 à 19h30 (11h-22h le vendredi), à la Grande Halle de la Villette, métro Porte de Pantin. Entrée 5€ à partir de 12 ans,
invitation gratuite à imprimer sur le site www.vivez-nature.com
7 octobre Le « Syndrome du Titanic » au cinéPour «que chacun puisse voir la Terre et l’Humanité telles qu’elles sont et telles que je les ai vues. Que
l’Homme retrouve sa propre échelle dans le temps et l’espace». Nicolas Hulot, co-scénariste et réali-
sateur du Syndrome du Titanic avec Jean-Albert Lièvre, définit ainsi son film documentaire en forme
de plaidoyer pour la planète. Simple Home bis ou véritable avancée dans la réflexion écologique? Avis
aux cinéphiles, votre critique sera la bienvenue dans ces pages !
Le «Syndrome du Titanic», de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, www.lesyndromedutitanic.com
Agenda
17 et 18 octobre Automne bio en Ile de FranceSuite des week-ends portes ouvertes proposés par les agriculteurs bio franciliens. Au pro-
gramme durant ces deux jours : visite d’une créssonnière à Mereville (91), «Comment faire
du pain» à Réau (77), visite d’un élevage de vaches laitières et d’une fromagerie à Saint-Mars
Vieux Maisons (77) et visite d’un élevage de moutons, d’un fournil, et discussion avec un api-
culteur à Dormelles (77). Les visites sont agrémentées de dégustations de produits bio et
parfois d’animations pour les enfants.
Renseignements et horaires sur www.bioiledefrance.fr/pro