french dispatch may 2010

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Lacunes dans les données Les enquêtes portent aussi sur la fistule obstétricale Haïti L’un des pionniers Mai 2010 Suivre les progrès réalisés dans la Campagne pour éliminer les fistules dépêches

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Campagne pour éliminer les fistules - Dépêches, Mai 2010

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Page 1: French Dispatch May 2010

Lacunes dans les donnéesLes enquêtes portent aussisur la fistule obstétricale

Haïti L’un despionniers

Mai 2010

Suivre les progrès réalisés dans la Campagne pour éliminer les fistules

dépêches

Page 2: French Dispatch May 2010

La fistule obstétricale, grave affection causée par un arrêt prolongé de l’accouchement auquel il n’a pas porté remède par une intervention médicale pratiquée à temps, reste l’un des plus graves problèmes de santé reproductive non résolus qui frappent les pays en développement. Selon les évaluations, au moins deux millions de femmes en souffrent dans le monde entier, tandis que 50 000 à 100 000 nouveaux cas se déclarent chaque année.

Les difficultés d’obtenir des données exactes et comparables sur la prévalence de la fistule obstétricale dans chaque pays concerné continuent d’entraver les efforts faits pour affronter plus efficacement la morbidité et l’invalidité maternelles. Dans certains pays, la fistule obstétricale pourrait être considérée comme un problème de faible priorité en partie du fait que sa prévalence y est perçue comme faible ou inexistante. Néanmoins, il est probable que cette prévalence est en réalité très élevée.

Les évaluations des besoins conduites dans les phases initiales de la Campagne pour éliminer les fistules ont constitué un premier effort pour rassembler des données au niveau national sur la fistule obstétricale et nous ont beaucoup appris au sujet de cette affection. Mais ces évaluations étaient souvent limitées à certains centres qui dispensent des services liés à la fistule et elles ont recueilli surtout des informations concernant les hôpitaux qui dispensent un traitement et non pas la réalité vécue par toutes les femmes, en particulier celles qui n’ont pas accès aux soins.

Faute de posséder des données fiables sur le nombre de femmes atteintes d’une fistule, il est extrêmement difficile de planifier une réaction efficace. “Nous savons d’après des études antérieures sur la morbidité maternelle que les femmes peuvent souffrir d’autres affections, comme une sérieuse incontinence liée au stress, qui est également pénible pour la femme mais ne constitue pas une fistule et appelle une réponse différente”, explique Mme Kate Ramsey, Coordonnatrice du Programme régional pour l’Afrique de Averting Maternal Death and Disability Programme, de l’Université Columbia.

Il a été possible de créer des services de traitement de la fistule qui remplissent bien leur rôle, mais seul un panorama d’ensemble et la découverte des chiffres véritables aideront à montrer si toutes les femmes enceintes obtiennent accès en temps utile à une assistance qualifiée durant l’accouchement et à des soins obstétricaux d’urgence. Là où les fistules obstétricales continuent de survenir, c’est aussi ce qui mettra en lumière la nécessité de prendre des mesures plus complètes pour arracher les femmes au risque de mortalité et invalidité maternelles.

Heureusement, un nombre croissant de pays incluent des questions sur la prévalence de la fistule obstétricale dans leurs enquêtes démographiques et sanitaires (DHS). Cela jettera plus de lumière sur le problème et ouvrira la voie à des solutions.

L’Éthiopie, le Malawi, le Mali, le Niger, l’Ouganda, le Pakistan, la République démocratique du Congo et le Rwanda sont, parmi d’autres, des pays où les questions relatives à la fistule ont été incluses dans les DHS. Bien que la forme en varie d’un pays à l’autre, toutes ces enquêtes contiennent des questions concernant la connaissance de la fistule obstétricale et ses symptômes.

Dans le cadre d’un processus dirigé par le Groupe international de travail sur la fistule, auquel l’UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, sert de secrétariat, un module type de la fistule obstétricale a maintenant été élaboré pour les nouvelles DHS. Ce module permettra de collecter des données comparables d’un pays à l’autre, ce qui peut aider à améliorer la santé maternelle en général et à promouvoir une volonté politique d’aborder le problème.

Combler les lacunes dans les données Haïti: un autre pionnier

Port-au-Prince, Haiti

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Après le violent séisme qui a frappé la capitale d’Haïti, Port-au-Prince, et ses environs en janvier 2010, ce ne sont pas seulement les gravats qui ont porté témoignage de l’une des pires catastrophes naturelles survenues dans la région. Sans parler des blessés abandonnés à eux-mêmes, des bâtiments rasés au sol et des fils électriques tombés de leurs pylônes, la nation la plus pauvre de l’hémisphère occidental a dû faire face à l’effondrement de son infrastructure sanitaire. Des infirmières, des sages-femmes et des médecins ont compté parmi les victimes du séisme, aggravant la vulnérabilité de la population et les facteurs de risque liés à la santé, notamment parmi les femmes.

Les femmes et filles sans logis abritées dans des camps de toile, celles qui se remettaient des blessures causées par le séisme et les femmes enceintes ont figuré au nombre des plus vulnérables. Selon les spécialistes, le pays comptait environ 63 000 femmes enceintes au moment du tremblement de terre, dont 7 000 avaient atteint le dernier mois de grossesse.

Les bulletins d’information, remplis des histoires de femmes accouchant dans des parcs et sous des tentes sans recevoir les soins médicaux les plus élémentaires, dépeignaient la situation inhumaine d’une zone frappée par une catastrophe. Cependant, une étude anthropologique sur la fistule obstétricale récemment conduite en Haïti par l’UNFPA a montré que même avant la catastrophe (et certainement après), un très grand nombre de femmes étaient ici déjà exposées à la plupart de ces dures épreuves.

“Alors qu’Haïti se remet du séisme, le pays devra affronter non seulement l’effondrement de son infrastructure sanitaire, mais aussi les conséquences d’une inégalité profondément enracinée et le manque d’un personnel qualifié formé sur place pour faire face aux problèmes clefs de la santé maternelle, tels que la fistule obstétricale”, a expliqué Michel Brun, Conseiller de l’UNFPA en santé reproductive.

Selon M. Brun, beaucoup des vulnérabilités qui avaient été identifiées dans une évaluation de la disponibilité des soins de santé maternelle avant le séisme sont certainement devenues aujourd’hui plus marquées. “Avant, nous ne disposions pas d’un nombre suffisant de professionnels. Il n’existait ni prise de conscience suffisante des problèmes ni accès aux soins de santé. Maintenant, même si nous en disposions, nous ne serions pas en mesure de répondre à la demande parce que les centres médicaux n’existent plus”, a-t-il dit.

En outre, le manque de renseignements précis sur les problèmes de santé maternelle, comme la prévalence de la fistule, a toujours constitué en Haïti un obstacle insurmontable. Bien que l’étude conduite par le

Le pavillon de maternité de l’Hôpital central après le séisme. Photo: Bureau de l’UNFPA en Haïti.

Photo de couverture: Elanie Jacques tient sa petite fille, âgée de trois jours, née de Katiana Bourdeaux, 18 ans, dans un centre médical de Port-au-Prince (Haïti) abrité sous une tente (février 2010). Photo: avec la permission de Lynsey Addario, VII Photo Agency.

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Page 3: French Dispatch May 2010

Dirigée par l’UNFPA et soutenue par de nombreux donateurs généreux, la présence de la Campagne mondiale pour éliminer les fistules a prodigieusement grandi depuis son lancement en 2003 – passant de 12 pays à 47 aujourd’hui dans l’Afrique subsaharienne, l’Asie et la région des pays arabes. La majorité de ces pays a désormais atteint la pleine phase d’exécution – évolution qui illustre l’élan acquis et l’accumulation de la demande au niveau national. Avec le soutien de la Campagne, des gouvernements et des partenaires, les femmes et les filles accèdent en nombre croissant aux soins nécessaires pour prévenir et traiter la fistule – et pour reprendre des vies pleines et productives.

Bureau de l’UNFPA en Haïti voici quelques mois ait jeté une certaine lumière sur le problème, les fistules obstétricales sont, selon M. Brun, totalement ignorées en tant que problème de santé publique dans le pays: “C’est pourquoi nous avons vivement recommandé d’inclure un module de la fistule dans la série d’enquêtes démographiques et sanitaires (DHS) qui seront conduites cette année en Haïti”, a-t-il précisé.

Les données collectées dans la série des DHS 2010, la cinquième à être conduite en Haïti, aideront

les chercheurs à évaluer la prévalence de cette affection et à appuyer la demande que soit attribuée une place prioritaire à la fistule obstétricale dans les programmes nationaux et dans l’assistance au développement.

“Nous avons présenté au comité des DHS notre étude préliminaire, qui était une recherche qualitative centrée sur les impacts social, psychologique et économique de la fistule obstétricale. Elle a confirmé l’importance d’inclure un module de la fistule dans cette série. L’opinion a été unanime, tous les membres du Comité ont été d’accord”, a dit M. Brun. L’Institut haïtien de l’enfance et l’Institut haïtien de statistique et d’informatique seront chargés de collecter les données, avec le soutien technique de l’UNFPA, sur les questions concernant la santé sexuelle et reproductive en général et la fistule en particulier. M. Brun a dit que l’UNFPA n’attendrait pas de connaître les résultats pour commencer à travailler sur le problème.

“Nous savons que les femmes atteintes de la fistule tireront profit de ce que nous découvrons”, a-t-il dit. “La fistule est considérée ici comme une affection honteuse. Sur le plan de l’impact social de la fistule obstétricale, le fait que nous cherchions des réponses est déjà un moyen de réagir au problème. Actuellement, la fistule relève encore du domaine de la vie privée, elle ne gêne que les femmes qui en sont atteintes. Celles-ci sont isolées, frappées d’opprobre, et elles ne nourrissent aucun espoir de trouver jamais une solution au mal qui les afflige. Cette recherche et notre action en collaboration avec le Gouvernement haïtien montreront que la fistule est aussi un problème public. Nous savons que la fistule obstétricale existe dans ce pays et nous devons faire sortir le problème de l’ombre afin d’être en mesure d’y réagir.”

*Depuis1995, l’UNFPA prête appui au Groupe haïtien d’étude du syndrome de Kaposi et des infections opportunistes (GHESKIO) afin d’élargir l’accès aux services de santé reproductive de bonne qualité destinés aux jeunes d’âge procréateur dans la zone mé-tropolitaine de Port-au-Prince et dans les régions de Jacmel, du Sud et du Nord-Ouest. Depuis le 12 janvier 2010, GHESKIO a commencé à dispenser une assistance humani-taire et des soins d’urgence aux personnes victimes du séisme qui étaient installées dans un camp situé à peu de distance.

Michel Brun, Conseiller en santé reproductive. Photo: Voices.

A noter

Le Dr. Peck (à droite), chef des relations communautaires pour GHESKIO, dispensaire financé par l’UNFPA qui se trouve au centre de Port-au-Prince, offre des conseils à une femme dans le nouveau camp des survivants du séisme qui a grandi très vite à peu de distance de ce dispensaire.*

dépêches3

Depuis le lancement de la Campagne en 2003:

Plus de 16 000 femmes ont reçu un traitement et des soins avec le

soutien de l’UNFPA;

Plus de 38 pays ont procédé à des analyses situationnelles du

problème; et

Plus de 28 pays ont intégré la fistule obstétricale dans les

politiques ou plans nationaux de santé

Réalisations marquantes de l’UNFPA en 2009:

Il a prêté appui à plus de 4 400 femmes pour recevoir un

traitement de la fistule;

Il a subventionné plus de 100 centres sanitaires dans 23 pays afin de

renforcer la capacité de prévention et de traitement de la fistule;

Il a facilité la formation de plus d’un millier de membres du personnel

médico-sanitaire, dont plus de 160 médecins, 245 infirmières et

sages-femmes et plus de 600 agents de santé communautaires.

Il a facilité la participation de chirurgiens de la fistule de plusieurs

pays (Bénin, République démocratique du Congo, Sénégal et

Somalie) à la deuxième Conférence annuelle de la Société

internationale des chirurgiens de la fistule, qui s’est tenue du 25

au 27 novembre 2009 à Nairobi (Kenya). La Conférence a attiré de

nombreux participants et a permis d’échanger des connaissances,

d’améliorer le niveau professionnel et de faire l’apprentissage

de la prévention et du traitement de la fistule, ainsi que de la

réinsertion des patientes (voir page 6);

Dix-huit pays de la Campagne ont aidé les survivantes de la fistule

à sensibiliser les communautés, à offrir l’appui de paires et à

plaider pour une amélioration de la santé maternelle aux niveaux

communautaire et national. L’action des survivantes de la fistule

consiste tant à accroître le nombre de pays actifs dans ce domaine

qu’à hausser le niveau d’engagement des survivantes; et

Il a conduit un examen externe à mi-parcours des parties

composantes de l’UNFPA au sein de la Campagne, examen dirigé

par une équipe provenant de Health Research for Action (HERA)

et du Centre international pour la santé reproductive (ICRH) qui a

évalué les efforts de programmation au niveau national et le soutien

régional/mondial aux programmes nationaux (voir page 7).On trouvera d’autres textes à www.endfistula.org/dispatch

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Page 4: French Dispatch May 2010

Un nouveau centre de la fistule en 2010Dhaka (Bangladesh)

Un champion olympique éclaire de sa présence le pavillon de la fistule Dar-Es-Salaam (Tanzanie)

Une jeune fille subit un traitement au pavillon de la fistule. Photo: Bureau de l’UNFPA en Tanzanie.

Titulaire d’une médaille olympique et Ambassadrice itinérante de l’UNFPA, Yuko Arimori a visité en février 2010 un pavillon de la fistule obstétricale à Dar-Es-Salaam (Tanzanie), faisant l’éloge de la manière dont le traitement de la fistule y est assuré.

Mme Arimori, qui s’est illustrée comme première Japonaise à obtenir une médaille olympique pour le marathon féminin, a vivement loué la qualité des services fournis par Comprehensive Community-Based Rehabilitation in Tanzania (CCBRT), bénéficiaire du soutien de l’UNFPA.

Sa visite a mis en lumière le test d’endurance qui définit les efforts déployés par le pays pour lutter contre la fistule. “Selon les évaluations, il y aurait chaque année 1 200 nouveaux cas de fistule obstétricale en Tanzanie, soit environ 2 % des nouveaux cas survenus dans le monde entier”, a dit le Dr. Julitta Onabanjo, Représentante de l’UNFPA en Tanzanie, pays compris parmi les 10 qui, dans le monde entier, comptent le plus grand nombre de décès maternels.

Le Dr. Onabanjo a fait observer: “Parce qu’elles sont souvent ostracisées par leur famille et leur communauté, les femmes atteintes d’une fistule risquent l’isolement, souvent pour de longues années. Malheureusement, la plupart des femmes qui en sont atteintes ne savent pas qu’un traitement est disponible ou ne peuvent en acquitter le prix.”

En 2009, la Comprehensive Community-Based Rehabilitation in Tanzania a effectué 160 interventions chirurgicales et facilité la réussite du traitement de la fistule pour 30 autres femmes dans des hôpitaux du nord de la Tanzanie.

La campagne de plaidoyer, de sensibilisation et de renforcement des capacités menée au Bangladesh depuis sept ans sera couronnée par l’ouverture, prévue à la fin de 2010, d’un nouveau centre de traitement de la fistule. Construit avec des fonds du Gouvernement bangladais et le soutien financier de l’UNFPA, ce centre sera situé dans les locaux d’un hôpital public de Dhaka et devrait faciliter le traitement d’environ 800 patientes de la fistule obstétricale par an.

Le Dr. Hashina Begum, Représentante adjointe de l’UNFPA au Bangladesh, dit que les données d’évaluation des besoins en provenance de six des 64 districts du pays indiquent que la nation compte au moins 71 000 cas de fistule obstétricale. “Ce centre fournira un traitement et fera aussi fonction d’aiguillage pour tous les districts”, a-t-elle noté.

La vocation première du centre sera d’effectuer des interventions chirurgicales, en même temps que des conseils y seront donnés avant et après l’intervention. Le personnel travaillera aussi en étroite collaboration avec un centre de réadaptation voisin pour les survivantes de la fistule en voie de rétablissement.

Pour le Bangladesh, ce centre sera la dernière étape atteinte dans une évolution remarquable en matière de santé maternelle. À une date aussi récente que 2003, les femmes souffrant d’une fistule obstétricale étaient condamnées à supporter l’épreuve en silence, et il n’existait pas un seul programme, pas une seule instance publique pour répondre à leurs besoins. Depuis lors, les initiatives de la Campagne ont permis à quelque 2 050 patientes de la fistule de recevoir un traitement chirurgical au Bangladesh, avec une moyenne annuelle de 300 patientes traitées.

Le Dr. Hashina cite les progrès réalisés sur plusieurs fronts de première importance, notamment l’amélioration de la capacité des professionnels, un accès accru aux soins de santé de qualité et un développement de l’assistance qui facilite la réinsertion sociale des survivantes de la fistule. “Après le traitement, les survivantes font fonction d’avocates de la fistule au sein de leurs communautés ”, explique le Dr. Hashina.

Au total, 35 avocates de la fistule dispensent des conseils sur la santé maternelle afin de prévenir la fistule obstétricale et de promouvoir la santé reproductive dans les villages et communautés. “Auparavant, le silence régnait sur la fistule”, note-t-elle. “Les femmes n’en parlaient pas. Maintenant, les avocates interviennent et engagent le débat, encourageant les patientes de la fistule à chercher de l’aide.”

Une revue obtient le concours de personnalités contre la fistule

Les médias jouent depuis long-temps un rôle critique dans les efforts déployés pour sensibi-liser à la fistule. En novembre 2009, ELLE Belgique leur a fait franchir un pas de plus, en

marquant son sixième anniversaire par une soirée au cours de laquelle des personnalités ont rendu hommage à la Campagne mondiale pour éliminer les fistules. Plus de 1 000 représentants des médias, de la mode et des arts de Belgique sont venus parti-ciper à la soirée et visiter une exposition spéciale d’images de la campagne de sensibilisation due à l’UNFPA, montée par RKCR/Young and Rubican (Royaume-Uni).

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Survivante et avocate de la fistule, Mme Sultana Begum enseigne maintenant ses savoir-faire à d’autres femmes. Photo: Bureau de l’UNFPA au Bangladesh.

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Page 5: French Dispatch May 2010

Le pouvoir des femmesFreetown (Sierra Leone)

Être libérée de la fistuleMonrovia (Libéria)

Un nouveau court métrage produit au Libéria, “Freedom from Fistula” (Être libérée de la fistule) ajoute la voix d’autres survivantes de la fistule à la lutte contre cette lésion destructrice qui survient durant l’accouchement. Réalisé en 2008 par Lisa Russell (Governess Films) en association avec le Ministère de la santé et de la protection sociale de la République du Libéria et avec l’UNFPA, ce film offre un aperçu général de l’activité de la Campagne pour éliminer les fistules au Libéria.

“Dans une nation qui en est encore à se remettre d’une guerre civile de 11 années, ce fut une source d’inspiration que de faire un film sur un programme aussi progressiste, qui donne priorité à la santé féminine”, a déclaré Lisa Russell, réalisatrice lauréate d’un Emmy. “Le programme libérien de la fistule témoigne avec quel dévouement le Gouvernement libérien et les agents sanitaires se sont voués à redresser ce magnifique pays.”

Bien qu’il se soit avéré très difficile d’évaluer la prévalence de la fistule obstétricale au Libéria, le problème représente sans aucun doute une priorité. Les scènes déchirantes de femmes et de filles libériennes à la recherche d’un traitement et d’une vie nouvelle montrent qu’il est essentiel de sensibiliser au problème pour éliminer les fistules.

“En faisant mieux connaître ce qu’est la fistule, nous pouvons briser le cycle de la mauvaise santé maternelle et de l’opprobre qui frappe les femmes atteintes d’une fistule”, a déclaré le Dr. John Mulbah, Administrateur du Programme national de lutte contre la fistule au Libéria.

Une autre priorité consiste à développer les capacités nationales. Avant la mise en route de l’initiative, les médecins venaient de l’étranger pour effectuer des interventions chirurgicales. Maintenant, la plupart des praticiens sont libériens et une équipe conduite par le Dr. Mulbah va de comté à comté pour opérer et former des prestataires. Dans le cadre de cette stratégie, la gestion et le traitement de la fistule ont été inclus dans les programmes de l’unique école médicale du pays.

Les résultats atteints dans les trois années écoulées depuis le lancement du programme sont impressionnants, notamment l’augmentation régulière du nombre de patientes traitées: il est passé de 150 environ en 2007 à près de 200 en 2009, avec un taux moyen de succès de 81 %.

Un autre axe majeur du programme consiste à agir au niveau communautaire pour sensibiliser à l’importance d’aiguiller les patientes en temps utile et d’assurer l’accès des femmes victimes de complications de la grossesse à des services de santé spécialisés.

Il est essentiel de réinsérer les survivantes de la fistule dans la société après le traitement, car leur communauté les rejette souvent. Il faut absolument leur conférer l’autonomie et agir auprès de la communauté pour que les survivantes soient acceptées de nouveau”, a dit le Dr. Philderald Pratt, Représentant adjoint de l’UNFPA au Libéria.

Sallay est au centre du groupe, entourée du chef de village et de la sage-femme locale.

dépêches

La Sierra Leone a l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés du monde. Environ 30 % des décès sont causés par l’arrêt de l’accouchement et, s’il n’y a pas d’évaluation officielle de l’incidence de la fistule obstétricale en Sierra Leone, les spécialistes s’accordent à penser que les chiffres sont élevés.

Le besoin urgent de sensibiliser la population, de renforcer les soins de santé et d’accélérer l’évolution culturelle afin d’améliorer la santé maternelle dans le pays ne saurait être mieux illustré que par le cas de Sallay Jusu, une femme de 45 ans du district de Moibayeima, dans l’est de la Sierra Leone, qui a souffert de la fistule obstétricale pendant 25 ans.

L’histoire de Mme Jusu retient l’attention tout autant que son milieu d’origine – elle appartient au groupe ethnique Mendes et occupe dans son propre district le rang de chef traditionnel. Toutefois, dans un pays qui n’est guère habitué à voir des femmes remplir un tel rôle, certains clans de la Sierra Leone n’acceptent pas les femmes chefs. Quoi qu’il en soit, elle tire parti de son haut rang, exception à la règle générale, pour diffuser le message et mobiliser la société contre la fistule obstétricale.

Il n’est pas surprenant que Mme Jusu n’ait pas su pourquoi elle ne pouvait contrôler l’écoulement de l’urine après avoir donné naissance à l’âge de 20 ans. Un accès très insuffisant à l’information et aux soins de santé, surtout pour les jeunes, des taux d’analphabétisme élevés chez les femmes et la maigreur de l’information, ce sont là quelques-uns des principaux obstacles qui empêchent de traiter les problèmes de santé maternelle en Sierra Leone.

Elle a d’abord pensé que c’était un châtiment de ses péchés. Puisque les femmes atteintes de cette affection font l’objet de sérieux tabous dans le pays, tous liés au comportement sexuel, Mme Jusu a souffert en silence plus de 20 ans afin d’éviter la discrimination. Les hommes divorcent souvent de leur femme quand ils apprennent l’affection dont elles souffrent, et les femmes font alors l’objet d’un opprobre encore plus fort.

Le Dr. Jarrie Kabba-Kebbay, Administrateur du Programme national de santé reproductive en Sierra Leone, mis en place par l’UNFPA, explique que ces obstacles culturels profondément enracinés non seulement empêchent les femmes de rechercher de l’aide, mais aussi font obstacle aux efforts pour prévenir de nouveaux cas. “Les femmes n’ont pas accès à la formation ou aux soins de santé. En outre, les hommes s’occupent peu de santé reproductive et exercent une domination presque complète dans la prise de décision”, a-t-elle expliqué.

“Nous vivons dans une société où les femmes ne jouissent pas de l’autonomie nécessaire pour prendre leurs propres décisions. Leur mari ou d’autres membres de la famille décident si elles accoucheront ou non dans un centre de santé”.

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Finda, 23 ans, a été soignée de la fistule. Photo: Lisa Russell/Governess Films.

On trouvera d’autres textes à www.endfistula.org/dispatch

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Page 6: French Dispatch May 2010

Plus d’une centaine de spécialistes de la santé maternelle venus de toute l’Afrique et de toute l’Asie ont adressé un message unanime à la deuxième Conférence de la Société internationale des chirurgiens de la fistule (ISOFS): il est capital de renforcer la prévention et la prestation des soins de santé pour éliminer les fistules obstétricales.

Cette impératif a été présenté avec éloquence dans le discours d’ouverture du Dr. Bashir M. Isaak, qui dirige la Division de la santé reproductive au Ministère kényan de la santé publique. Il a déclaré: “Nous ne pouvons échapper au problème de la fistule obstétricale. Il faut faire de nouveaux efforts pour renforcer la maternité sans risque”.

La conférence, tenue du 25 au 27 novembre à Nairobi (Kenya), a traité de sujets qui vont du rôle des sages-femmes de communauté à l’efficacité de la réinsertion sociale et des partenariats communautaires. Organisée en collaboration avec la Fondation pour la médecine et la recherche en Afrique (AMREF), la rencontre a accueilli une assemblée diverses de ministres, de

médecins et de délégués d’organisations civile et d’universités.

En tant que sommet annuel de prestataires de soins de santé et d’activistes venus des nations les plus

touchées du monde, l’ISOFS leur offre une précieuse tribune pour partager les enseignements essentiels tirés de leur action à l’avant-garde de la lutte contre la fistule obstétricale.

“En mettant en commun vos expériences, vous avez donné espoir à de nombreuses femmes”, a dit le Président de la Conférence, le Dr. Asante Sana. “Chaque participant rentre dans son pays avec une pleine moisson d’idées. J’espère que ces idées se traduiront en actions concrètes visant à rendre aux femmes leur dignité”.

Mme Batula Abdi, Administratrice du Programme de santé reproductive du Bureau de l’UNFPA au Kenya, a mis en relief plusieurs mesures jugées d’importance critique, notamment les suivantes:

• Faire participer les communautés aux activités de prévention et de traitement,

• Dégager des preuves de ce qui donne les meilleurs résultats dans les domaines de la gestion clinique et de l’intégration sociale,

• Renforcer les systèmes de soins de santé afin de dispenser des soins obstétricaux d’urgence, et

• Mobiliser les sages-femmes de communauté afin de bien faire connaître les stratégies de prévention.

L’ISOFS, dirigée à l’origine par le Dr. Catherine Hamlin, cofondatrice de l’Hôpital de la fistule d’Addis-Abeba et pionnière de la chirurgie de la fistule, est déterminée à éliminer la fistule dans le monde entier par la prévention et par des activités curatives en partenariat avec les sociétés des pays

“Outcast no more”En mars 2009, CNN World Report a diffusé “Outcast no more” (Plus une paria), documentaire produit par l’UNFPA sur les survivantes de la fistule obstétricale dans la province écartée du Badakshan, en Afgha-nistan. La vidéo suit l’histoire de deux survivantes de la fistule et du médecin formé par l’UNFPA qui les a opérées avec succès. Actuellement disponible sur YouTube et l’Online Video Channel de l’UNFPA, la vidéo a reçu depuis plus de 50 demandes de diffusion du monde entier.

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Les bonnes pratiques des OMDDans le cadre des efforts des objectifs du Millénaire pour le dé-veloppement (OMD) + 10, le réseau d’action OMD du Groupe des Nations Unies pour le développement a mis au point une publica-tion sur les bonnes pratiques des OMD qui contient des exemples empruntés à chaque objectif du Millénaire pour le développement et des activités visant à progresser vers la réalisation des cibles correspondantes. Cette publication sera diffusée en 2010.

L’exemple prometteur de la Campagne pour éliminer les fistules figurait dans le chapitre concernant l’OMD 5, c’est-à-dire l’objectif centré sur l’amélioration de la santé maternelle et l’élargissement de l’accès universel à la santé reproductive.

L’exemple de la Campagne met en relief son approche novatrice et globale, qui combine des interventions portant sur les program-mes, les aspects techniques et le plaidoyer. La thèse soutenue est qu’il est plus facile d’amplifier l’application du programme en intégrant la question de la fistule obstétricale dans les plans nationaux de santé sexuelle et reproductive et en renforçant aux niveaux national et régional la capacité de formation à la fistule obstétricale et des services de traitement et de réadaptation.

L’exemple fait rapport sur les trois points clefs de l’intervention: prévention, traitement et réinsertion – en soulignant les résultats atteints jusqu’ici (à l’achèvement de la cinquième année de la Campagne mondiale).

La fistule au Conseil économique et social (ECOSOC)Sarah Omega Kidangasi, survivante de la fistule et militante, s’est associée à la chanteuse/actrice et célébrité qui est la porte parole de la Campagne, Natalie Imbruglia, pour appeler à l’action sur la santé maternelle et la fistule obstétricale lors du débat de haut niveau tenu à la session du Conseil économique et social (ECOSOC) en juillet 2009. S’adressant à cette occasion aux 400 ministres de la santé, ministres des affaires étrangères et ambassadeurs présents, Mme Imbruglia a cité en détail les statistiques qui font réfléchir: à chaque minute, une femme meurt sans nécessité durant la grossesse ou l’accouchement et, pour chaque femme qui meurt, 20 à 30 autres souffrent de la fistule obstétricale ou d’autres lésions catastrophiques dues à l’accouchement. Mme Kidangasi a fait un compte rendu éloquent de sa propre lutte avec cette affection, qu’il est possible de prévenir.

“Nuit et jour pendant 12 ans, ma vie a été constamment mena-cée”, s’est-elle souvenue. “Du fait de l’écoulement incontrôlé de l’urine, de la mauvaise odeur, de l’opprobre, de l’isolement, de la souffrance et du rejet, j’avais le sentiment de mourir chaque jour”. Le témoignage et la forte présence de Mme Kidangasi ont aidé à relever le profil de la santé maternelle dans le contexte de la réunion, démontrant en même temps l’importance d’autonomi-ser les survivantes de la fistule.

Les chirurgiens de la fistule demandent que des initiatives soient prisesNairobi (Kenya)

membres. L’organisation a tenu sa première conférence à Addis-Abeba (Éthiopie) en 2008. Le Dr. Kees Waaldjik, chirurgien de la fistule d’autorité reconnue, en est actuellement président.

On trouvera d’autres textes à www.endfistula.org/dispatch

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Page 7: French Dispatch May 2010

À la suite de son succès aux États-Unis, “Congo/Women Portraits of War: The Democratic Republic of Congo” a eu récemment sa première en Europe devant un public très nombreux. L’exposition, qui a reçu un accueil très favorable, se compose d’images dues à des photographes lauréats: Lynsey Addario, Ron Haviv, Marcus Bleasdale et James Nachtwey.

Le lancement de l’exposition en Europe, qui a eu lieu au Palais des Nations Unies à Genève, a marqué le début d’un circuit européen et commémoré tant la Journée internationale de la femme (8 mars) que le quinzième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et Programme d’action de Beijing.

Selon Adèle Kagarabi, commissaire provinciale, conseillère du Gouvernement du Sud-Kivu et avocate résolue de la fin de la violence à l’égard des femmes, “les campagnes de prise de conscience que nous conduisons aux niveaux national et local de concert avec l’UNFPA et d’autres partenaires aident à sensibiliser au problème et aux droits des femmes”.

“En parcourant l’espace où figurent les émouvants portraits de cette exposition, j’espère que chacun d’entre vous pensera à une chose que vous pouvez faire personnellement pour aider les femmes de la République démocratique du Congo”, a-t-elle dit, finissant sur une note d’espoir avec le rappel du fait que depuis 2004 les programmes subventionnés par l’UNFPA avaient apporté à des milliers de survivantes la santé et une aide judiciaire.

L’exposition comporte tant des photographies que des essais faisant connaître la vaillance des femmes et de leurs familles tout au long des atrocités qu’elles ont récemment endurées en République démocratique du Congo: le brutal passage de la dictature à la démocratie, les crises économiques persistantes, les luttes ethniques et des violences de toute espèce.

Ces terribles difficultés se sont accompagnées d’un effondrement presque total du système de santé et d’une absence quasi complète de soins de santé, notamment de santé reproductive, ainsi que de la fréquence des viols et d’une extrême violence sexuelle à l’encontre des femmes et filles de tout âge avec des conséquences ruineuses – entre autres la fistule obstétricale et le traumatisme qui en résulte. Celles qui ont survécu ne pouvaient souvent compter sur aucun soutien.

L’exposition, organisée par l’Art Works Projects (Art and Design for Human Rights) et par l’Ellen Stone Belic Institute for the Study of Women and Gender in the Arts and Media, du Columbia College à Chicago, a été financée par l’UNFPA, Humanity United, et les donateurs de l’Ellen Stone Belic Institute.

Une série de photos dépeint les terribles difficultés auxquelles se heurtent les femmes du Congo. Photo: Bureau de l’UNFPA à Genève.

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Un examen à mi-parcours de la Campagne mondiale pour éliminer les fistules a été conduit en 2009 par une équipe externe. Cet examen a consisté à évaluer huit programmes au niveau des pays, aussi bien que le soutien fourni à ces pays aux niveaux mondial et régional.

L’évaluation, dirigée par une équipe de Health Research for Action (HERA) et de l’International Center for Reproductive Health (ICRH), avait deux objectifs principaux:

Évaluer la pertinence, l’efficacité et l’efficience des stratégies et approches actuelles concernant la programmation nationale de la lutte contre la fistule.

Évaluer la coordination, la gestion et le soutien des instances mondiale et régionale de l’UNFPA aux activités conduites au niveau national.

Il s’agissait d’une évaluation globale centrée sur les éléments de la Campagne soutenus par l’UNFPA. Les principales conclusions ont fait l’objet d’un rapport en 10 volumes: huit portent sur chacun des pays, un autre résume les constatations faites au niveau national et le dernier est centré sur les activités conduites aux niveaux mondial et régional.

Voici quelques-unes des principales conclusions de l’évaluation:

La Campagne pour éliminer les fistules a beaucoup fait sur le plan de la sensibilisation et du développement des services. Elle a joué le rôle de catalyseur s’agissant de mobiliser les pays pour la prévention et le traitement de la fistule ainsi que pour les soins aux patientes;

Au sein de l’UNFPA, les mécanismes internes de coordination et de gestion de la Campagne ont contribué non seulement à resserrer la coordination des activités et le contrôle exercé sur celles-ci au niveau national, mais aussi à faire mieux connaître la fistule obstétricale, tant à l’intérieur de l’organisation qu’auprès de publics étrangers à celle-ci;

Les activités mondiales de plaidoyer et de sensibilisation ont éminemment contribué à rendre plus visible et mieux connu le problème de la fistule aux niveaux mondial et national, aussi bien qu`à mobiliser les ressources pour les programmes de lutte contre la fistule tant au sein qu’à l’extérieur de l’UNFPA;

Il est essentiel de mieux intégrer la prévention et le traitement de la fistule, ainsi que les soins aux patientes, dans les programmes de pays de l’UNFPA et dans les programmes nationaux de santé reproductive;

Comme l’intégration comporte le risque que les acquis de la Campagne en matière de sensibilisation et d’acquisition d’un appui politique puissent être progressivement reperdus, il est nécessaire de maintenir l’accent sur le plaidoyer, le suivi et l’assistance technique aux niveaux mondial, régional et national.

Les conclusions tirées accroissent la base de données sur l’efficacité

des approches en matière de programmation liée à la fistule suivies jusqu’à présent et font mieux comprendre comment l’approche choisie par la Campagne, avec ses stratégies multiples conduites simultanément aux niveau national, régional et mondial, a aidé à faire progresser le programme.

Les résultats et recommandations seront diffusés auprès des partenaires et donateurs en 2010, fournissant ainsi une orientation essentielle à l’avenir de la Campagne. Les pays sur lesquels a porté l’enquête sont les suivants: Bangladesh, Niger, Nigéria et République démocratique du Congo (évaluations approfondies); Kenya, Pakistan, Soudan et Tanzanie (études sur documents).

Examen de la Campagne à mi-parcoursPortraits de guerreGenève (Suisse)

On trouvera d’autres textes à www.endfistula.org/dispatch

Lire l’article complet

Page 8: French Dispatch May 2010

UNFPACampagne pour éliminer les fistules220 E. 42nd Street, New York, NY 10017 (Etats-Unis)Courriel: [email protected]

dépêches est un bulletin semestriel qui met en lumière les faits nouveaux intervenus dans la Campagne pour éliminer les fistules

Pourquoi la Campagne?

Plus de 300 millions de femmes dans le monde entier souffrent des complications de la grossesse et de l’accouchement; pour chaque femme qui meurt, 20 au moins font l’expérience d’un état de morbidité maternelle, notamment la fistule obstétricale.

La fistule obstétricale est une lésion liée à l’accouchement qu’il est possible de prévenir et de traiter; elle laisse les femmes incontinentes, honteuses d’elles-mêmes et souvent coupées de leur communauté.

Il y a dans le monde en développement au moins deux millions de femmes qui souffrent d’une fistule obstétricale et jusqu’à 100 000 nouveaux cas se déclarent chaque année.

En 2003, l’UNFPA et ses partenaires mondiaux se sont unis afin de lancer la Campagne pour éliminer les fistules.

Depuis lors, la Campagne est devenue présente dans 47 pays, collectant plus de 37 millions de dollars É.-U au service de l’objectif d’éliminer les fistules d’ici 2015.

La Campagne, avec ses nombreux partenaires partout dans le monde, met l’accent sur trois domaines clefs: prévenir la fistule, traiter les femmes qui en souffrent, et venir en aide aux femmes alors qu’elles se remettent de l’intervention chirurgicale et reconstruisent leur vie.

Pour plus ample information ou pour apprendre comment vous pouvez venir en aide, prière de visiter: endfistula.org.

Pays participant à la Campagne pour éliminer les fistules

Caraïbes

Rédaction: Etienne FrancaConception et impression: Prographics, Inc.

Collaborateurs:Leyla Alyanak, Hashina Begum, Michel Brun, Nicole Carta, Jacqueline Daldin, Luc De Bernis, Christian Del Sol, Triana Dorazio, Katherine Gifford, Calixte Hessou, Katja Iversen, Janet Jensen, Jarrie Kabba-Kebbay, Dimitry Leger, Cecile Mazzacurati, Geoffrey Okumu, Amanda Patterson, Friederike Paul, Sehar Raja, Kate Ramsey, Lisa Russell, Julie Weber, Anne Wittenberg.

Donateurs à la Campagne (depuis 2003)Americans for UNFPABill & Melinda Gates Foundation through EngenderHealth European VoiceFondation pour les Nations Unies Gouvernement australienGouvernement autrichienGouvernement canadien Gouvernement espagnolGouvernement finlandaisGouvernement irlandaisGouvernement islandaisGouvernement japonais (par l’entremise du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine) Gouvernement luxembourgeoisGouvernement néerlandaisGouvernement néo-zélandais Gouvernement norvégien Gouvernement polonais Gouvernement de la République de Corée Gouvernement suédois Gouvernement suisseJohnson & Johnson One by One Programme arabe du Golfe pour les organismes de développement des Nations UniesRoyaume d’Espagne, Communauté autonome de CatalogneSociété missionnaire féminine de l’Église épiscopale méthodiste africaineVirgin UniteZonta International

L’UNFPA souhaite reconnaître avec gratitude le soutien apporté par de nombreux donateurs au renforcement et à l’amélioration de la santé maternelle dans le monde. Nous adressons aussi nos remerciements aux nombreux partenaires et donateurs individuels pour leur collaboration et leur appui à la Campagne pour éliminer les fistules depuis son lancement.

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Il est prévu que la Conférence mondiale ‘Les femmes donnent la vie’ attirera des milliers d’avocats engagés de la santé sexuelle et reproductive à Washington, DC, du 7 au 9 juin. Prenant appui sur le succès historique de la conférence inaugurale tenue en 2007, cette rencontre offrira une plateforme à un ensemble interna-tional et dynamique d’orateurs et de panélistes qui traiteront des thèmes clefs suivants: Santé maternelle et néonatale, Santé des femmes et des filles, Planification familiale, et Culture. Dans cet esprit d’ouverture universelle, ‘Les femmes donnent la vie 2010’ adressera un message clair et fort aux nations du monde entier: La santé maternelle et reproductive est une priorité mondiale.

L’insuffisance des soins de santé sexuelle et reproductive cause au niveau mondial environ un tiers de la morbidité et de la mortalité précoces des femmes d’âge procréateur. Le panel des avocats de la santé maternelle, organisé par l’UNFPA, traitera de l’échelle humaine de cette statistique écrasante, dans la perspective de militantes venues de différents pays du monde. Le panel donnera la parole à ces héroïnes qui œuvrent vaillamment et infatigablement à introduire un changement social durable dans leurs communautés et au-delà.

Chaque panéliste dira l’histoire de sa propre lutte avec les problèmes de santé reproductive (notam-ment, fistule obstétricale, grossesse d’adolescente et VIH/sida) et l’opprobre fréquemment associé à ces conditions. Par leur engagement et leur passion, ces femmes ont transformé des épreuves personnelles en un agent catalyseur de changement positif dans leur communauté.

Le panel cherche à faciliter un accès accru et équitable à une tribune mondiale pour ces avocates, en respectant leur droit à participer à un dialogue sur les décisions qui touchent leur vie et la vie de toutes celles qui ont une histoire et traversent des circonstances analogues. Il offrira aussi une occasion rare à l’échange de savoir-faire entre paires et d’enseignements tirés avec les autres avocates. Guidant par l’exemple, ces militantes prêteront leur voix à un appel à investir dans les femmes du monde entier.