fraterniphonie n°58

12
FRATERNIPHONIE LE JOURNAL DE LASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A. FR. AV Parc Louis-Riel - 2811, chemin de Saint-Paul, 30129 Manduel - FRANCE. www. francophonie-avenir.com Nous avons perdu notre monnaie, notre armée de conscription, nos départements n’ont plus la cote, nos Services publics sont en voie de liquidation, on parle de suppri- mer l’étude de l’histoire et de la géographie dans certaines classes de Terminale, nos médias sont devenus des diffuseurs d’anglicis- mes, nos publicitaires, des affi- cheurs d’anglo-américain, notre École met nos enfants à l’anglais dès l’âge de 7 ans, nous tournons le dos à la Francophonie, l’Europe nous américanise, bref, alors que tout est mis en place pour pro- grammer notre disparition, le pré- sident Sarkozy, un des grands maî- tres d’œuvre de cette destruction organi- sée, vient nous parler d’identité nationa- le. Il vient nous parler d’identité nationa- le comme le violeur viendrait parler d’a- mour à la femme qu’il a battue et abusée la veille. Il est gonflé, le bonhomme ! Nous l’avons tous compris cependant, le débat sur l’identité nationale que le président Sarkozy a voulu mettre sur la place publique, n’est pas dû au hasard, loin de là, il vient s’intégrer dans la pers- pective des futures élections régionales, où il importe pour lui de ratisser large parmi les électeurs pour que ses sbires soient élus afin que son travail de dé- montage du pays puisse continuer. Alors, il nous refait le coup de celui qui aime la France, de celui qui s’intéresse à son identité, à sa langue, etc. Bref, il nous refait le coup du discours de Caen, ce fameux discours du 9 mars 2007 dans lequel, là encore, il nous avait parlé d’i- dentité nationale, de son amour pour la langue française, de sa volonté de vouloir lutter contre la langue et la pensée uni- ques, un discours d’avant -élection, là encore, un discours qu’il a vite oublié une fois élu. Il nous a menti, dupé, escro- qué avec ce discours, il n’est donc pas question pour nous de nous laisser berner une seconde fois par ce marchand de tapis. Valérie Pécresse, une de ses em- ployées, une ministre hautement anglo- mane, s’il en est, une ministre à l’image de Sarkozy, dit l’Américain par les États- Uniens eux-mêmes, se présente aux élec- tions régionales en Île-de-France. Voilà une bonne occasion de faire voir que nous défendons notre identité au concret, É D I T O R I A L QUATRIÈME TRIMESTRE 2009 « La foi qui n’agit point, est-ce une foi sincère ? », Racine Numéro 58 notre malheur est une forme de bonheur, nous insuffler collectivement le syndrome de Stockholm. Dans la fédéra- tion liberticide, on oscille entre la haine et le mépris. Pauvres Québécois, disent-ils, vous aider à devenir comme nous de loyaux sujets de Sa Majesté est la meilleure chose que nous puissions faire pour vous. Entrez par le sas du bilinguisme et ressortez amnési- ques de notre côté. Nos ancêtres avaient exploré de vastes étendues du continent. À 20 contre 1, ils avaient confiné pendant longtemps les colonies anglai- ses au littoral de l’Amérique. Au- jourd’hui, on vou- drait nous faire croire que, sans le conquérant, nous, les héritiers de cette race vaillante, aurions couru à notre perte. Les massacres et l’oppression seraient des bienfaits. Otta- wa veut notre bien. La Cour suprême veut notre bien. Le prince Charles est un philanthrope souriant. Il faut l’applaudir et célébrer nos chaînes. Mais, nous sommes des résistants. Nous avons résisté pendant deux siècles et demi et, dans la rue de Bleury, nous Manifestation contre la venue du Prince Charles d’Angleterre au Québec (octobre 2009). Bruit de bot- tes et de matra- ques contre les boucliers. Les chiens sont lâchés. Nous ne pouvons plus reculer. Nous sommes dans la rue de Bleury, face à la caserne du régiment des Black Watch, pour dire au monde que le Québec se sou- vient et se tient debout devant les héritiers du conquérant. Le prince Charles est le symbole de notre défaite originelle, qui empêche une bonne partie du peuple québécois de voir au-delà de l’horizon étroit défini par le pouvoir néo- colonial d’Ottawa. Même parmi les indé- pendantistes, les stigmates de l’asservisse- ment sont omniprésents. Penser comme un peuple libre nécessite un effort surhumain. On voudrait nous démoraliser, nous faire accepter l’indignité, nous faire croire que en faisant le nécessaire, et plus encore, pour que cette vendue à l’anglais ne soit pas élue et, qu’à sa défaite annoncée, elle sache que les pro-francophones ont contribué. En cela, un tract est en préparation (voir à la page 5 de ce journal). Il faudra le distribuer massivement dans la zone électorale de Mme Pécresse. Mme Joëlle Vesser coordonnera, pour l’Afrav, la distribution en Île-de-France et Sylvie Costeraste à Nîmes se chargera de courrieller le tract tous azimuts par le biais de l’inter-réseau. Mais chacun, éga- lement, peut participer à cette saine opé- ration, même s’il est éloigné de l’Île-de- France : il suffira pour cela d’ouvrir un annuaire des départements concernés (75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95), de pren- dre des adresses au hasard et d’envoyer le tract « Pécresse, l’anglomane », aux heureux récipiendaires. Voilà de quoi commencer la nouvelle année sur les chapeaux de roue ! Meilleurs vœux à tous. Le Président de l’A.FR.AV Défense de l’identité francophone au Québec Les défenseurs de la langue française en France ont tendan- ce à se cantonner à faire de belles lettres et de beaux discours de protestation, mais pas d’actions sur le terrain. Le résultat est que nous ne faisons peur à personne et que les anglomanes en profitent pour, partout, violer notre espace linguistique. Sûr, il faudra que les choses changent, et en cela, notamment, nous inspirer fortement du courage militant de Bernard Des- gagné et de ses amis patriotes du Québec. Bernard Desgagné, un exemple à suivre !

Upload: ravat-regis

Post on 19-Feb-2016

231 views

Category:

Documents


5 download

DESCRIPTION

Journal de l'Association FRancophonie AVenir (A.FR.AV) - quatrième trimestre 2009

TRANSCRIPT

Page 1: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 1

FRATERNIPHONIE LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A. FR. AV

Parc Louis-Riel - 2811, chemin de Saint-Paul, 30129 Manduel - FRANCE.

www. francophonie-avenir.com

Nous avons perdu notre monnaie, notre armée de conscription, nos départements n’ont plus la cote,

nos Services publics sont en voie de liquidation, on parle de suppri-mer l’étude de l’histoire et de la

géographie dans certaines classes de Terminale, nos médias sont

devenus des diffuseurs d’anglicis-mes, nos publicitaires, des affi-cheurs d’anglo-américain, notre

École met nos enfants à l’anglais dès l’âge de 7 ans, nous tournons le dos à la Francophonie, l’Europe

nous américanise, bref, alors que tout est mis en place pour pro-grammer notre disparition, le pré-

sident Sarkozy, un des grands maî-tres d’œuvre de cette destruction organi-sée, vient nous parler d’identité nationa-

le. Il vient nous parler d’identité nationa-le comme le violeur viendrait parler d’a-mour à la femme qu’il a battue et abusée

la veille. Il est gonflé, le bonhomme ! Nous l’avons tous compris cependant,

le débat sur l’identité nationale que le

président Sarkozy a voulu mettre sur la place publique, n’est pas dû au hasard, loin de là, il vient s’intégrer dans la pers-

pective des futures élections régionales, où il importe pour lui de ratisser large parmi les électeurs pour que ses sbires

soient élus afin que son travail de dé-montage du pays puisse continuer. Alors, il nous refait le coup de celui qui aime la

France, de celui qui s’intéresse à son identité, à sa langue, etc. Bref, il nous

refait le coup du discours de Caen, ce fameux discours du 9 mars 2007 dans lequel, là encore, il nous avait parlé d’i-

dentité nationale, de son amour pour la langue française, de sa volonté de vouloir lutter contre la langue et la pensée uni-

ques, un discours d’avant-élection, là encore, un discours qu’il a vite oublié une fois élu. Il nous a menti, dupé, escro-

qué avec ce discours, il n’est donc pas question pour nous de nous laisser berner une seconde fois par ce marchand de

tapis. Valérie Pécresse, une de ses em-

ployées, une ministre hautement anglo-

mane, s’il en est, une ministre à l’image de Sarkozy, dit l’Américain par les États-Uniens eux-mêmes, se présente aux élec-

tions régionales en Île-de-France. Voilà une bonne occasion de faire voir que nous défendons notre identité au concret,

É

D

I

T

O

R

I

A

L

QUATRIÈME TRIMESTRE 2009 « La foi qui n’agit point, est-ce une foi sincère ? », Racine Numéro 58

notre malheur est une forme de bonheur, nous insuffler collectivement le syndrome de S t o c k h o l m . Dans la fédéra-tion liberticide, on oscille entre

la haine et le mépris. Pauvres Québécois, disent-ils, vous aider à devenir comme nous de loyaux sujets de Sa Majesté est

la meilleure chose que nous puissions faire pour vous. Entrez par le sas du bilinguisme et ressortez amnési-ques de notre côté. No s a ncê t r e s avaient exploré de vastes étendues du continent. À 20 contre 1, ils avaient confiné pendant longtemps les colonies anglai-ses au littoral de l’Amérique. Au-jourd’hui, on vou-drait nous faire

croire que, sans le conquérant, nous, les héritiers de cette race vaillante, aurions couru à notre perte. Les massacres et l’oppression seraient des bienfaits. Otta-wa veut notre bien. La Cour suprême veut notre bien. Le prince Charles est un philanthrope souriant. Il faut l’applaudir et célébrer nos chaînes.

Mais, nous sommes des résistants. Nous avons résisté pendant deux siècles et demi et, dans la rue de Bleury, nous

Manifestation contre la venue du Prince Charles d’Angleterre au Québec (octobre 2009).

Bruit de bot-tes et de matra-ques contre les boucliers. Les chiens sont lâchés. Nous ne pouvons plus reculer. Nous sommes dans la rue de Bleury, face à la caserne du régiment des Black Watch, pour dire au monde que le Québec se sou-vient et se tient debout devant les héritiers du conquérant. Le prince Charles est le symbole de notre défaite originelle, qui empêche une bonne partie du peuple québécois de voir au-delà de l’horizon étroit défini par le pouvoir néo-colonial d’Ottawa. Même parmi les indé-pendantistes, les stigmates de l’asservisse-ment sont omniprésents. Penser comme un peuple libre nécessite un effort surhumain.

On voudrait nous démoraliser, nous faire accepter l’indignité, nous faire croire que

en faisant le nécessaire, et plus encore, pour que cette vendue à l’anglais ne soit pas élue et, qu’à sa défaite annoncée, elle

sache que les pro-francophones ont contribué.

En cela, un tract est en préparation

(voir à la page 5 de ce journal). Il faudra le distribuer massivement dans la zone

électorale de Mme Pécresse. Mme Joëlle Vesser coordonnera, pour

l’Afrav, la distribution en Île-de-France

et Sylvie Costeraste à Nîmes se chargera de courrieller le tract tous azimuts par le

biais de l’inter-réseau. Mais chacun, éga-lement, peut participer à cette saine opé-ration, même s’il est éloigné de l’Île-de-

France : il suffira pour cela d’ouvrir un annuaire des départements concernés (75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95), de pren-

dre des adresses au hasard et d’envoyer le tract « Pécresse, l’anglomane », aux

heureux récipiendaires. Voilà de quoi commencer la nouvelle année sur les chapeaux de roue !

Meilleurs vœux à tous.

Le Président de l’A.FR.AV

Défense de l’identité francophone au Québec

Les défenseurs de la langue française en France ont tendan-ce à se cantonner à faire de belles lettres et de beaux discours de protestation, mais pas d’actions sur le terrain. Le résultat est que nous ne faisons peur à personne et que les anglomanes en profitent pour, partout, violer notre espace linguistique. Sûr, il faudra que les choses changent, et en cela, notamment, nous inspirer fortement du courage militant de Bernard Des-gagné et de ses amis patriotes du Québec.

Bernard Desgagné,

un exemple à suivre !

Page 2: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 2

résistons encore. Les scribouilleurs obsé-quieux ne pourront pas écrire demain que le Québec s’est résigné. Il faut nourrir l’espoir que voudraient anéantir les fos-soyeurs de nations. Nous avons décidé d’occuper la voie publique pour pertur-ber la visite princière au moins une fois. Est-ce un crime ? À voir les moyens dé-ployés pour nous chasser, on dirait bien que oui. Soyons courageux.

N’ayant jamais eu à m’expliquer avec la police, je me sens les jambes un peu molles. Un instant, j’ai le goût de déguer-pir, de laisser des plus jeunes et des plus grands que moi se battre au front. Com-me pour chasser cette pensée, je sors des rangs et je cours vers la meute pour ten-ter de la calmer. « Vous êtes des Québé-cois, comme nous, dis-je au premier poli-cier casqué que je rencontre. Vous ne pouvez pas nous faire ça. » Je reçois pour toute réponse un jappement : « bouge ! » Pas l’air sympathique du tout, le gaillard. Je reviens avec mes camarades, qui four-bissent leurs pancartes.

Je suis un petit intellectuel à lunettes de 51 ans. Qu’à cela ne tienne, je vais rester sur la pre-mière ligne. Derrière moi se trouvent des gens qui sont venus manifester à mon appel. S’il y a des coups à manger, je me sens obligé de les manger en pre-mier. Je suis responsable de ce qui va leur arriver. Aussi bien que ça m’arrive à moi avant eux. Et puis, je suis en forme pour mon âge. Des jambes soli-des. Un cœur d’athlète. Des bras vigoureux.

Je reçois les premiers coups de bouclier en judoka. Je me laisse pousser, mais je reviens aussitôt. Jusque-là, pas trop de casse. À côté de moi, des camarades gé-missent ; je comprends bientôt pourquoi. La police nous frappe à coups de matra-que dans les jambes, l’abdomen et les côtes. Peu de gens s’en rendent compte à part ceux qui donnent les coups et ceux

qui les reçoivent. Certains policiers don-nent aussi des coups de pied entre les jam-bes. Les coups sont forts. Nous n’avons rien d’une armée de délinquants. Nous n’avons pas reçu d’entraînement spécial. La police en profite derrière son blindage. L’ordre est venu de haut : nettoyez-moi cette vermine pour que le prince puisse jouir de cette rue de son royaume.

Après avoir reçu cinq ou six coups, je commence à trouver le caniche qui me fait face passablement agaçant. Pour éviter d’en recevoir d’autres, je m’appuie contre son bouclier. Il ne peut plus me frapper. Il me repousse ; je m’appuie un peu plus fort. Soudain, il perd l’équilibre et manque de se retrouver sur le cul. Je m’apprête à m’excuser. Je voulais seulement me proté-

ger contre les coups de matraque sournois. Alors, le caniche revient à la charge et m’assène une pluie de coups de matraque sur la tête. Je perds mes lunettes. Le cani-che et un ou deux de ses compagnons les piétinent. Je n’en reviens pas de la violen-ce de l’attaque. Je lui dis : « maudit mala-de ! » Je commence à comprendre com-ment on peut en venir à détester la police. Pauvre de moi.

Sur les photos qui ont fait le tour du monde, je suis en train de demander aux gens qui se trouvent derrière le cordon de l’escouade tactique de ramasser mes lunet-tes. J’ai besoin de mes lunettes pour conduire ma voiture et rentrer chez moi, à Gatineau, après la manifestation. J’ai be-soin de mes lunettes pour travailler le len-demain. C’est tout ce qui me préoccupe. Je

ne vois même pas que je sai-gne. Je ne sais pas p o u r q u o i des photo-g r a p h e s accourent derrière les po l ic ie r s . J’essaie de

raisonner l’officier qui tient la laisse. Rien à faire. Il n’aurait que deux pas à faire pour prendre mes lunettes et me les remettre, même écrabouillées. Enfin, un photographe comprend, va les ramasser et me les fait remettre.

Pendant la soirée, après la manifesta-tion, mes nouvelles peintures de guerre seront le symbole de notre réussite. Le prince a dû entrer par la porte arrière, près des poubelles, avec les rats. Il fallait se tenir debout. Nous l’avons fait et nous avons gagné. Mais, je suis loin d’être celui qui a le plus donné au combat. L’un d’entre nous, Christian Bergevin, a le poignet enflé et les lunettes fracassées. J’en ai vu un autre s’opposer à la pro-gression de trois policiers, tout seul. Trois manifestants se sont fait arrêter pour « avoir refusé de libérer la voie pu-blique », ce qui leur a valu une amende salée de 500 dollars

Ottawa et Londres n’ont pas lésiné pour essayer de réparer le crime de lèse-majesté que nous étions en train de com-mettre. L’escouade tactique est interve-nue non pas pour des raisons de sécurité, mais parce qu’en haut lieu, on a été pro-fondément vexé. De notre position, de-vant la caserne, nous n’avons même pas pu voir le prince arriver. Il n’était pas nécessaire de nous bousculer pour nous refouler plus loin puisque, de toute ma-nière, au moment de l’intervention, on avait déjà décidé de faire entrer le prince par la porte arrière. Il ne restait plus de Black Watch devant la grande porte pour accueillir le prince. Il aurait suffi que le cordon de policiers se déploie pour nous empêcher de nous approcher des poubel-les et des rats.

Le lendemain de la manifestation, nous avons convenu de ne pas porter plainte pour brutalité policière. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas des victimes. Je ne suis pas une victime. Nous sommes des résistants. C’est une leçon que j’ai-merais que nos camarades indépendantis-tes retiennent. J’en ai entendu demander des excuses à la couronne britannique. En toute amitié, je ne suis pas d’accord. Nous ne voulons pas d’excuses ; nous voulons notre liberté et nous allons la prendre.

Avant longtemps, nous serons dix mille dans la rue au lieu d’être trois cents, et nous marcherons sur l’Assemblée natio-nale, n’en déplaise à ceux qui, pour l’instant, lèvent le nez sur nous de leurs banquettes confortables.

M. Bernard Desgagné

[email protected]

Gatineau (Québec)

SOMMAIRE

Éditorial : Identité ! mon œil, Monsieur le Président.

Défense de l’identité francophone au Québec.

Défense de l’identité francophone en Suisse.

Lettres contre panneaux.

Action directe pour la défense de l’identité francophone .

Défense de l’identité francophone en France.

L’Europe sous influence !

Défense de l’identité francophone face au Commonwealth.

Défense de l’identité francophone en Belgique.

Défense de l’identité francophone face à l’anglosphère.

Identité, le mot de Marianne.

Défense de l’identité francophone à l’international.

Le drapeau canadien criblé de balles, tout un symbole !

Page 3: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 3

Initialement, je précise que je vais, comme à mon habitu-de, m'expri-mer sans nul détour et sans mélanger la chèvre et le chou, comme c'est trop sou-vent le cas

dans ce Parlement avec, pour certains, des objectifs évidents de noyer le poisson pour éviter de traiter l'essentiel. Il m'apparaît en effet fondamental de rappeler quelques-unes des raisons qui pous-sent de plus en plus de gens à défendre la langue française, ici dans ce canton et ailleurs dans différents territoires francophones, tou-tes raisons qui s'inscrivent dans un cadre sociétal et culturel d'inté-rêt général, en précisant que lorsqu'on est attaqué sur son propre territoire (comme c'est le cas actuellement, il ne faut pas se voiler la face) on se doit de réagir avec force et efficacité.

Curieusement, toutefois, ce Parlement, sous la pression efficace — il faut le reconnaître —, de quelques valets de l'interventionnisme-impérialisme-hégémonisme anglo-américain sur cette planète (ils se reconnaîtront), n'a pas jugé utile de traiter en quelque 4 ans !, lors de l'une de ses sessions, le PL 9592 (NDLR : PL pour Projet de Loi) qui traite pourtant d'un sujet aussi important que celui de la défense de la langue française.

Comme je doute donc désormais fortement de la volonté de ce Parlement de vouloir traiter ce sujet avant la fin de la présente légis-lature (la commission précitée, pour mémoire, s'est prononcée majo-ritairement contre ce PL 9592 (?), PL 9592 qui ne demande pourtant rien d'autre que l'État utilise le français et non l'anglais lorsque les termes français existent — exemple : le récent "splitting" que l'on peut traduire par « taxation séparée »), je vous remets en annexe les dispositions cantonales jurassiennes en la matière, en espérant que ce texte fera réfléchir certains d'une manière quelque peu différente que celle que quelques séides anglomanes entendent imposer (…).

Initialement, il faut immédiatement préciser que le problème n'est pas ici d'aimer ou pas l'anglais, ou le monde anglo-américain en général, le problème est ici de savoir si nous voulons accepter une invasion linguistique de pays impérialistes à volonté hégémonique et expansionniste (principalement l'un d'eux), pays qui par tous les moyens voudront ensuite imposer leurs propres systèmes (au plu-riel) sur notre territoire. Dans le même domaine on pourrait rappeler ici le Plan Marshall dans lequel d'aucuns ont vu, et croient encore voir, une aide américaine gratuite pour la reconstruction-défense de l'Europe, alors que derrière cette jolie façade, c'était principalement la prise de possession économique et indirectement le contrôle poli-tique de l'Europe qui étaient visés.

Il ne faudrait peut-être pas oublier qu'imposer par petites touches successives une langue est l'une des premières étapes à franchir pour pouvoir imposer ensuite plus facilement d'autres choses, une suite logique des principes connus de la doctrine Monroe, « américaine-ment » toujours très en vogue en ce bas monde, doctrine que je résu-me et simplifie ainsi : « chez moi, tu ne mets pas les pieds et tu ne m'imposes rien du tout, par contre, moi, j'ai le droit de venir chez toi et d'imposer tout ce qu'il me plaît ». En Suisse nous pourrions, com-me je l'ai déjà dit, citer quelques exemples intéressants, alors que sur

cette planète, la liste est déjà sans fin. Même si cette doctrine date du début du XIXe (1823),

elle a été réactualisée au début du XXe par le président Roosevelt (réactualisation connue par la suite comme le « corollaire Roosewelt de la doctrine Monroe ») et elle reste encore de nos jours « l'âme » de l'interventionnisme américain, à volonté hégémonique et impéria-liste, que cela soit en Amérique latine, avec notamment — petit rappel —, le renversement dirigé par la CIA en 1954 du président démocratiquement élu du Guatemala, J. Arbenz (on pourrait aussi parler du Chili de S. Allende), comme dans toutes sortes d'endroits connus et moins connus sur cette planète, et ce dès que les Améri-cains se sentent menacés dans leurs intérêts présents ou futurs (ou pourraient simplement devoir envisager de le devenir, sans que cela doive être nécessairement étayé ...). On pourrait rappeler ici qu'à l'Otan, c'est un Américain qui dirige les forces armées, et personne d'autre, et que son remplaçant est un Anglais, et personne d'autre, autant dire qu'on sait qui dirige quoi et qui et dans l'intérêt de qui (sans parler des bases américaines partout dans le monde).

L'Histoire nous enseigne qu'il n'y a jamais aucun respect pour les pays qui baissent leur pantalon. C'est donc maintenant qu'il nous faut relever la tête et réagir ou demain ce canton n'existera plus, devenu la succursale « anglaise » d'une entité politique dont le siège est ailleurs. Il nous faut donc décider de nous engager sans délai dans un combat culturel pour la défense de la langue française, (pour autant, il est vrai, qu'une réelle volonté politique existe, question que l'on peut raisonnablement se poser dès lors que l'on sait qu'il a été impossible en 4 ans de traiter le PL 9592 !), combat culturel d'autant plus concevable à envisager que le monde anglophone ne représente finalement sur cette planète que quelque 400 millions d'individus de souche face à quelque 7 ou 8 milliards d'individus de langues et de cultures différentes. Il est quand même curieux de constater ici que ce monde anglophone qui ne représente pourtant que quelque 5% de la population mondiale, essaie malgré cela, et inlassablement, grâce il est vrai avec l'aide de « collabos » (individus, sociétés, associa-tions voire sectes), d'imposer sa langue et ses lois partout où il le peut. Le seul qui avait vu juste à ce sujet, et qui a su réagir immédia-tement, c'est encore Charles De Gaulle, le type d'homme d'État qui manque cruellement actuellement en Europe.

Pour bien cadrer le problème, il m'apparaît utile de rap-peler ci-après quelques exemples, parmi les innombrables que l'on peut désormais rencontrer :

1. Cointrin, qui est désormais un aéroport anglo-américain, car on y voit finalement plus de publicités et d'informations en anglais qu'en français. Je reviens de Londres (où vivent, pour mémoire, plus de 200 000 personnes de langue française) et à Heathrow, pour obte-nir une information en français, il faut véritablement la chercher, sans jamais (ou si rarement) être certain de la trouver. À New-York, ville internationale de l'ONU (comme Genève), où, le français est, au sein de cet organisme, l'une des langues officielles, on oublie même de savoir que le français existe, un abandon de notre langue là-bas que les « aplaventristes » anglomanes d’ici, c’est-à-dire de Ge-nève, entendent nous imposer aussi.

2. L'Université de Genève où une Valaisanne de langue française et de naissance s'est vue, il y a peu, refuser l'accès à des études en psychologie, parce qu'elle ne parlait pas l'anglais, un véritable scan-dale s'il en est. Dans un autre institut genevois connu et subvention-né, il n'est plus besoin, comme auparavant, de connaître le français pour y entrer, seule la connaissance de l'anglais étant désormais requise. Qu'il y ait des instituts ou des écoles au sein desquels on ne parle que des langues étrangères (enfants d'internationaux, par exemple), cela ne me gêne nullement, mais alors que cela soit sans nulle subvention de l'État.

3. L'EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne) où, dans un cours, on passe du français à l'anglais parce qu'un étudiant étran-ger ne parle pas le français, sans se poser la question de savoir si les étudiants romands francophones parlent l'anglais.

4. "Geneva Palexpo", soit le « baisse-culottes » par excellence. J'aimerais voir à Londres une salle s'appeler « Londres Palexpo ».

Défense de l’identité francophone en Suisse

Voici, envoyé par M. Claude Marcet, député suisse au Parlement genevois, le texte d’un discours qu’il a pro-noncé récemment dans ce parlement.

Force est de constater que là-bas aussi, en Suisse, l’an-glomanie sévit et que là-bas aussi, face à ce fléau, la dé-fense de la langue française est devenue une impérieuse nécessité.

Le parlement genevois

Page 4: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 4

Dans la Julie (NDLR : Quotidien genevois), on peut aussi lire « Robert Hensler : World Telecom 2009 est prêt à prendre son envol » ; pour-quoi en anglais ?, sans parler du nouveau "Greater Geneva Berne Area", là encore le type même du « baisse-culottes » imbécile dans toute sa splendeur.

5. Les Normes suisses RPC (un tout français avec abréviation de termes français), dans le domaine de la comptabilité. Ces normes sont devenues Swiss GAAP (un tout anglais avec abréviation de termes anglais), et ce notamment suite à la venue et la prise de pos-session, petit à petit, du territoire suisse par les grandes fiduciaires anglo-américaines. Cet exemple, dans le domaine de la finance et de l'expertise comptable, n'est qu'un tout petit cas parmi de très nom-breux autres.

6. Les cartes de visite de la BCGe (NDLR : Banque Cantonale de

Genève), écrites en... anglais et remises à des francophones ... 7. Des magasins genevois désormais « tout anglais » ou qui enten-

dent le devenir. J'ai fait récemment une remarque à la personne res-ponsable d'un magasin qui a décidé de tout indiquer en anglais ; la réponse de ladite personne a fusé : « Mais monsieur, l'anglais est notre langue internationale, notre langue de travail à Genève, il nous faut donc changer nos habitudes », en d'autres termes j'ai compris que j’étais un plouc qui n'y comprenais rien.

8. De la publicité uniquement en anglais sur le territoire genevois (prospectus, affiches, annonces, enseignes et autres indications-informations, y compris sur les immeubles, etc.), à tel point que l’on pourrait se croire en territoire anglo-américain.

9. Ce Gouvernement qui remet des documents en anglais à ce Parlement en réponse à une IUE (NDLR : Interpellation Urgente Ecrite).

10. Des revues en anglais envoyées aux députés par des instituts publics subventionnés.

11. Une corporation genevoise de droit public qui envoie un appel d'offre en anglais à des entreprises françaises.

12. La police genevoise qui envoie une carte postale avec un titre en anglais à un Genevois de langue française (cela lui a valu le titre peu glorieux de « carpette anglaise »), etc. et je m'arrête après ce dernier point, car la liste des dérives-dérapages que l'on peut journel-lement constater est trop longue pour la reproduire ici, dérives-dérapages qui augmentent malheureusement régulièrement avec le temps, ce qui me fait dire que l'on fonce, de par la volonté de cer-tains valets genevois anglomanes, tout droit dans le mur et qu'il faut désormais véritablement prendre le taureau par les cornes et IMPO-SER LE FRANÇAIS COMME SEULE ET UNIQUE LAN-GUE OFFICIELLE DU CANTON (comme le font certains États américains pour l'anglais face à la poussée de l'espagnol... tiens donc !).

Je vous indique ci-dessous un site gouvernemental du Québec et vous mets en annexe un document officiel québécois, un tout qui je l'espère vous permettra de mieux comprendre jusqu'où il nous fau-dra un jour aller, si un minimum n'est pas envisagé maintenant pour la défense de la cause du français dans ce canton et en Suisse ro-mande (je vous indique également ci-dessous le site de l'association suisse pour la défense du français, avec des liens internationaux intéressants) :

http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ - http://defensedufrancais.ch/

Et finalement que l'on arrête de nous parler de la Genève interna-tionale et autres organisations internationales, ainsi que de nos uni-versités (en ce qui concerne les universités, l'Europe ancienne de la science, pour mémoire, n'était pas anglaise, à tel point que l'on peut se demander si aujourd'hui certains ne sont pas sponsorisés pour imposer l'anglais, là aussi), car c'est à ceux qui viennent chez nous de s'adapter et non l'inverse. Aux États-Unis, si quelqu'un veut venir enseigner (ou est invité à le faire), il ne peut le faire qu'en anglais ; en Suisse, si un brave petit Américain veut venir enseigner, il le fait dans sa langue et c'est aux « p'tits Suisses » de se mettre au goût du jour. Utiliser l'anglais comme langue de communication, je peux encore bien le concevoir, mais baisser sa culotte et laisser se faire imposer l'anglais, pour tout et n'importe quoi, cela je ne peux l'ad-mettre, car, en ce qui me concerne, ma mentalité a toujours été de faire face, jamais de me coucher par lâcheté, pour de l’argent ou

d’autres avantages à en retirer. C'est dans ce contexte que je vous demande d'ouvrir les yeux. Nous avons une culture, une histoire, une langue, des us et coutumes et nous ne devons rien à personne, aussi nous n'avons pas à agir, comme certains veulent actuellement que nous le fassions, à savoir devoir accepter sans réagir tout ce qui nous vient des pays anglo-américains, notamment les mots anglais sans se soucier d’utiliser leurs équivalents français s’ils existent, voire pire devoir tout simplement utiliser l'anglais pour tout et n'im-porte quoi.

Ressaisissons-nous et traitons avec les pays anglo-américains la tête haute, en conservant notre culture, notre langue et nos us et cou-tumes, sinon c'est finalement en anglais que nous parlerons dans ce Parlement dans quelques décennies, mais c'est probablement ce que certains veulent, sans le dire, bien évidemment. Je plaisante ? Nulle-ment, si je me réfère au fait qu'un journal romand s'est, il y a quel-ques mois, intéressé de savoir pourquoi nos parlementaires ne par-laient pas l'anglais, comme si, à comprendre le sens profond de l'arti-cle, cela devenait une absolue nécessité pour être considéré comme un parlementaire compétent. J'ai écrit à ce journal comme quoi je préfère un parlementaire intelligent qui ne parlerait que le suisse-allemand qu'un crétin qui maîtrise l'anglais. Je n'ai jamais reçu de réponse …

(…) M. Claude Marcet

Député au Parlement genevois Suisse

Pendant que les associations de défense de la langue françai-se font de b e l l e s l e t t r e s pour dé-noncer la mainmise de l’an-glais sur la France,

sur l’Europe et sur le monde, l’anglosphère, via les mouve-ments qu’elle contrôle — GreenPeace, notamment —, inonde de panneaux écrits en anglais toutes les manifestations planétai-res à caractère médiatique qui ont cours.

Ainsi, le monde entier a l’impres-sion qu’il n’y a que l’anglais pour s’exprimer à l’international. En effet, il a été facile de remarquer lors du Sommet de Copenhague sur le climat — un Sommet qui a eu lieu du 7 au 18 décembre 2009 —, qu’à cha-que défilé, des centaines de panneaux écrits en anglais et faits à l’identique en grande série, circulaient parmi les

manifestants. C’est qu’ils sont malins les gens de l’anglosphère : tant

qu’à subventionner des mouvements de pensées, autant que ces mouvements se fassent aussi les ambassadeurs de la lan-gue qui demain empêchera les non-anglophones de penser dans leurs langues.

Vivement que les francophones, les hispanophones, les lusophones, les germanophones, les arabophones, etc. s’organisent pour envoyer eux aussi leurs langues défiler à l’international : il est temps de contrer la dictature de l’anglosphère.

M. Jean-Pierre Colinaro (30) Nîmes

Lettres contre panneaux

Page 5: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 5

Pour les élections régionales de mars 2010 :

MERCI, DE NE PAS VOTER POUR VALÉRIE PÉCRESSE, L'ANGLOMANE. Madame, Mademoiselle, Monsieur, comme vous le savez, Mme Valérie Pécresse, ministre de la Recherche et de l'Enseignement

supérieur, se présente en Île-de-France pour être (ré)élue au Conseil régional. Nous vous demandons, au nom de la langue française,

de la Francophonie, de la lutte contre le tout anglais et du respect de la diversité des langues en général, de ne pas voter pour elle. En effet, au cas où vous l'ignoreriez, sachez que cette dame a obtenu le Prix de la Carpette anglaise 2008, un Prix D'INCIVILITÉ

LINGUISTIQUE décerné chaque année par des associations de défense du français. Ce Prix est attribué à un membre des élites françaises qui s'est acharné à promouvoir la domination de l'anglais en France, et dans

les institutions européennes, au détriment de la langue française. Dans les faits, Mme Pécresse a obtenu ce Prix pour avoir déclaré

que le français était une langue en déclin et qu’il fallait briser le tabou de l’anglais dans les institutions européennes, ainsi que dans les universités françaises, en rendant obligatoire l’enseignement intensif de cette langue au détriment de toutes les autres langues (ce qui est contraire au traité de l’Élysée de 1963).

Par ailleurs, Mme Pécresse insulte à maintes reprises les francophones que nous sommes en déclarant, à qui veut l'entendre, qu'il faut cesser de considérer l'anglais comme une langue étrangère en France, qu'il faut que nos chercheurs publient davantage et

systématiquement leurs travaux en anglais, qu'il faut, dans nos universités, développer et encourager le fait d'enseigner le plus grand nombre de matières possibles EN ANGLAIS

(mathématiques, sciences, histoire, géographie, etc.). De plus, en laissant la direction de Sciences-Po de Reims dispenser tous ses cours en anglais, Valérie Pécresse semble se mettre en po-

sition pour demander à extraire l’Université du champ d’appli-cation de la loi Toubon, loi qui dit en son article 1er que la lan-gue de l’enseignement est le français.

Enfin, pour ajouter une anglomanie de plus au triste tableau anglo-obsessionnel de Mme Pécresse, sachez qu'elle a égale-ment contribué à ce que soit signé le Protocole de Londres,

accord qui, rappelons-le, permet désormais de déposer en toute légalité un brevet en France, même si celui-ci est écrit à 80% en anglais.

En fait, toutes les actions de Mme Pécresse en faveur de l'anglais ne font que répondre aux desiderata de ceux qui ont organisé en

1961 l'Anglo-American Conference, une réunion entre pays anglo-saxons dont il est ressorti que par l'anglais, ils imposeraient de nouvelles structures mentales au monde. Ces actions ne font que répondre également aux directives de la CIA en matière d'impéria-

lisme linguistique, aux vœux de Gordon Brown, Premier ministre britannique, qui veut faire de l'anglais la langue qui aide le monde à parler, à rire et à communiquer (sic), aux directives du British Council dont la mission est de répandre l'hégémonie anglophone, aux English Institute et autres Wall Street Institute chargés, via l'enseignement intensif et massif de l'anglais qu'ils dispensent, de

ramasser l'argent des anglo-colonisés.

Bref, comme au temps de la milice dans les années 43-45, où certains Français étaient plus nazis que les Nazis, nous avons

aujourd'hui avec Mme Pécresse, une « Française » farouchement partisane du tout anglais, plus zélée peut-être encore en la

matière que les meilleurs agents de la CIA. Cette dame est donc bel et bien un réel POISON pour la cause de la langue française, de la Francophonie et de la pluralité

linguistique en général. Il importe donc de ne pas voter pour elle en mars 2010 ce qui signifiera haut et clair, que l’on soit de Droi-

te, de Gauche, du Centre ou d’ailleurs, que nous ne sommes pas d’accord avec la politique linguistique actuellement menée, une politique euro-mondialiste qui consiste à substituer peu à peu, et partout, l’anglais aux langues nationales.

Alors, si pour vous, nos élus n’ont pas pour mandat de nous soumettre à la domination de la langue des États-Unis d'Amérique, si

pour vous, il n'est pas normal que demain la France devienne un pays bilingue français-anglais et que les Européens doivent tous parler américain (anglais), si pour vous, au contraire, nos élus ont parmi leurs missions, celle de préserver nos libertés, et notamment notre liberté en matière linguistique garantissant à tous et à chacun le droit légitime et inaliénable de pouvoir parler en français sans

être contraint et forcé de passer par l'anglais pour exister, travailler, étudier, chanter, évoluer... ,

alors merci de ne pas voter pour Valérie Pécresse, l'anglomane. N'oubliez pas avant de déposer votre bulletin dans l’urne que :

Qui méprise la langue d'un pays, méprise le peuple qui la parle. Par voie de conséquence, Valérie Pécresse en méprisant notre langue,

nous méprise, vous méprise !

Action directe pour la défense de l’identité francophone en France

Voici le tract que nous proposons de distribuer et d’envoyer dans la zone électorale de Valérie Pécresse. Merci

de nous donner votre avis, vos remarques et suggestions avant que nous le tirions à des milliers d’exemplaires.

Le tract définitif sera imprimé sur une feuille de couleur de format A4, en recto-verso.

Si la langue française ne doit pas être le seul critère pour déterminer le choix de son vote,

elle doit être toutefois un critère d’élimination pour les candidats qui la méprisent.

Page 6: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 6

Les associations* qui signent cet appel regroupent des démo-

crates de toutes sensibilités idéologiques. Unanimes, elles dres-

sent un constat angoissant du sort politique fait à la langue fran-

çaise en France.

« Langue de la République » (art. II de la Constitution), le

français est une condition du vivre-ensemble national et répu-

blicain, et, selon les sondages récents, il est pour 80 % de nos

concitoyens un des principaux piliers de l'« identité nationale ».

Or, le français est aussi gravement menacé chez nous qu'au

Québec, en Afrique francophone, en Wallonie ou en Suisse

romande. Il l'est moins par l'air du temps que par une politique linguistique menée surtout par de grandes entreprises françaises

avec l'appui de milieux politiques, certes européens et trans-

atlantiques, mais d'abord hexagonaux. Après Michel Serres,

observant qu' « il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris

qu'il n'y avait de mots allemands sous l'Occupation», le linguis-

te Claude Hagège classe le fran-

çais parmi les langues menacées

dans son Dictionnaire amoureux

des langues.

L'heure est donc venue d'appeler

tous les citoyens à la résistance

linguistique. Nos associations en appellent au

peuple français et à tous les fran-

cophones du monde, à tous ceux

qui savent ce que la liberté, l'éga-

lité, la fraternité, mais aussi la

littérature, la philosophie, le droit

et les sciences doivent à la langue

des Molière, Césaire, Verhaeren

et Senghor.

Depuis longtemps, on n'en est

plus aux seuls emprunts massifs

à l'anglo-américain ; nombre de

grandes entreprises s'emploient à basculer au tout-anglais une bon-

ne part de leurs pratiques langagières : "Time to move !" est le

titre du programme de mutations que France-Teuleucom impo-

se à ses salariés, ajoutant l'humiliation linguistique à l'effrayan-

te dégradation de leurs conditions de travail. C'est aussi la mo-

de – le "mood" – chez AREVA… Dans la distribution, Carre-

four, Auchan… basculent leurs produits et enseignes à l'anglais

de bazar, imités par des services publics comme la SNCF, La

Poste ou Air France… Loin du programme du Conseil national

de la Résistance, la devise du Medef n'est-elle pas "ready for

the future" ? Sommet du « dialogue social » : c'est en anglais

que les ouvriers de Continental-Clairoix, réunis dans leur cour d'usine, ont appris leur licenciement collectif ! Les choses sont

déjà si avancées, tels les fromages forts, que des syndicats de

diverses obédiences, CGT, CFTC, UNSA, CGC…, ont dû

monter au créneau pour « défendre le droit de travailler en

français en France ».

Voyez aussi les travaux de la recherche

scientifique française : des siècles après

l'acte révolutionnaire de Descartes publiant en français le Dis-

cours de la méthode, ils ne sont souvent plus pensés et écrits

par nos chercheurs qu'en anglo-américain, même pas toujours

traduits en français. Passons sur la chanson, sur les pubs en

anglais qui, aux heures de grande écoute, ciblent surtout les

jeunes, les enfants… Que fait le CSA ?

On ne voit que trop qui sert cette politique d'anéantissement

linguistique sous son emballage pseudo-moderne : elle sert cet-

te « élite » et ces privilégiés qui, pas seulement à droite, n'hési-tent pas à désintégrer leur

langue maternelle pour

mieux intégrer l'élite mon-

dialisée et ressembler à

leurs maîtres ! Les «agens

de peu », pour leur part,

sont voués à une discrimi-

nation linguistique plus

forte que jamais. Quant à

nos cadres moyens qui

croient s'en tirer en ingurgi-

tant le "Wall Street En-glish" promu dans le métro

parisien, le basculement au

tout-anglais consacre leur

aliénation dans un travail

de plus en plus dévalorisé.

Face aux coups portés, le silence des autorités inquiète. Pis :

des ministres approuvent ou annoncent diverses mesures de

substitution de l'anglais au français, des petites classes jusqu'à

l'enseignement supérieur. Ainsi la nouvelle antenne de Reims

de Sciences-Po dispensera-t-elle tous ses cours en anglais. Ain-

si Mme Valérie Pécresse semble-t-elle chercher à extraire l'Uni-

versité du champ de la loi Toubon. Ainsi le chef de l'État an-

nonce-t-il que des enseignements fondamentaux du second de-gré pourraient être dispensés « en langues étrangères

» (traduisons : en anglais).

De cet arrachage linguistique, c'est peu dire que l'Union euro-

péenne, à laquelle ses textes fondateurs font pourtant obligation

de défendre les langues nationales, fait peu de cas. Au nom du

libéralisme économique, son exécutif s'emploie même à déman-

teler toute protection juridique des langues nationales, au point

que c'est souvent de directives bruxelloises que se prévalent les

décideurs français pour contourner la loi.

C'est pourquoi nous exigeons un grand débat national sur la

place respective du français et des autres langues, pour que

l'assassinat linguistique planifié ne puisse s'accomplir en silen-ce et pour que le peuple souverain se saisisse de la défense de

sa langue.

L'actuel gouvernement qui glose sur l'identité nationale va-t-il

contribuer à enfermer le peuple français dans une langue unique

imposée ? La défense de notre héritage linguistique implique

une protection et une promotion actives de la langue française,

de la diversité linguistique et de la francophonie, sur notre

continent et dans le monde. Parlons ici seulement de ce qu'il

faut pour revenir au bon sens : à l'école élémentaire ou au collè-

ge, asseoir d'abord un solide apprentissage des langues nationa-

les en Europe, puis commencer celui de deux langues étrangè-

res dont la première, selon la recommandation du professeur

Hagège, serait autre que l'anglais ; réaffirmer le français comme langue de l'enseignement supérieur ; lui rendre droit de cité

dans la recherche ; faire respecter par Bruxelles sa propre légis-

lation linguistique.

Notre appel s'adresse aussi aux espérantistes, aux amis des

Défense de l’identité francophone en France

Le 11 octobre 2009 a eu lieu à Paris, une réunion in-

ter-associative à l’initiative du CO.U.R.R.I.E.L*, où

l’A.FR.AV était représentée par Mme Joëlle Vesser.

Il en est ressorti, en autres décisions, que nous fe-

rions un communiqué unitaire afin de mettre la défen-

se de la langue française et la lutte contre le tout an-

glais dans le débat actuel sur l’identité nationale.

Voici ce communiqué** :

Claude Hagège Chez Plon-Odile Jacob

732 p., 25 €

Page 7: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 7

langues régionales, vite éradiquées si la langue commune était

marginalisée, aux immigrés qui veulent continuer à parler notre

langue sans oublier celle de leur pays d'origine, à nos compa-

triotes des DOM qui veulent parler français ET créole. Si une

langue de portée mondiale comme la nôtre finissait par être

supplantée sur sa terre natale, quelle autre langue, en Europe,

pourrait résister au rouleau compresseur de l'anglo-américain ?

Cet appel à la résistance et à la créativité linguistique de tous

les francophones s'adresse aux citoyens et aux décideurs cons-

cients de leurs responsabilités, aux salariés, étudiants, ensei-

gnants, entrepreneurs de base, qui font vivre le français en l'ha-bitant au quotidien. Car, en marginalisant sa langue, c'est le

peuple qu'en définitive on voudrait déloger de ses rêves.

Nous interpellons enfin avec gravité les écrivains, penseurs,

traducteurs et autres créateurs de toute la francophonie, partout

où notre langue est pratiquée et aimée : vous dont la langue

constitue l'outil de travail et l'élément existentiel, entrez en ré-

sistance publique contre la langue unique ! Cinq siècles après

Joachim du Bellay appelant à la « défense et illustration » du

français, faisons vivre notre langue et défendons-la contre la

logique barbare de l'argent roi.

Signataires :

* Alliance Champlain – www.alliance-champlain.asso.nc

Association FRancophonie AVenir (AFRAV) –

www.francophonie-avenir.com

Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue

française (ASSELAF) – www.asselaf.fr

Avenir de la langue française (ALF) –

www.avenir-langue-francaise.fr

Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC) –

http://clec.uaicf.asso.fr

CO.U.R.R.I.E.L. – www.courriel-languefrancaise.org

Défense de la langue française - Paris-Île-de-France (DLF

Paris-IdF) – www.langue-francaise.org

Forum francophone international - France (FFI-France)

Le Droit de comprendre (DDC)

** les photos ne font pas partie du communiqué officiel

Voici le compte-rendu d'une conférence qui s'est tenue à la Commission européenne, le 17 novembre, une conférence qui était organisée par l'association Bruxelles Europe Diversité linguistique et dont le thème était : Faut-il parler anglais pour

être européen ? Les conférenciers étaient Quentin Dickinson, directeur des

Affaires européennes de Radio France, Jean Quatremer, corres-pondant de Libération, Michel Theys, journaliste des questions européennes. Une centaine de personnes ont participé à cette conférence parmi lesquelles l'ambassadeur de France auprès de

l'UE (Monsieur Philippe Étienne) et le Consul de France à Bruxelles.

Les conférenciers ont présenté les règles du régime linguistique au sein de l'Union, de son origine (règlement 1/58), à la pé-

riode de l'élargissement jusqu’à la pratique actuelle. La grande bascule vers le tout

anglais date de la période de la Commission Prodi 1995-2004. En effet, le Chargé de la réforme administrative, le vice-

président anglais, Neil Kinnock, a œuvré pour la défense des intérêts linguistiques de la Grande Bretagne et du British Council dont il a été le président jusqu'en juin 2009.

L’Europe sous influence

Neil Kinnock, un agent de l’anglo-

sphère chargé de la réforme administra-

tive de l’UE,

il faut le faire !

Puis, les conférenciers ont parlé du rôle et de la place de la langue anglaise en rappelant notamment les propos de Wilson Churchill de 1943 sur le sujet : « le nouvel empire sera

linguistique, il faut donc asseoir la supré-matie de la langue anglaise ».

Par ailleurs, il a été souligné la mise en gar-de de l'Anglais Robert Phillipson qui, dans son livre « Linguistic imperialism » publié en 1992, signalait que, pour les Anglo-Saxons, l'anglais devait devenir la langue dominante remplaçant les autres langues et

leurs visions du monde. Ainsi, force a été de constater que face à la politique d'expansion de la langue anglaise, il n'y a eu qu'un pro-cessus de renoncement et d'angélisme des autres pays dont la France. L'attitude suicidaire des représentants fran-çais à l'Union européenne dans le choix sys-tématique de s'exprimer en anglais (ressenti comme un mépris des traducteurs) ou dans celui de travailler (et de faire travailler) uni-quement en anglais ou en faisant de l'anglais la langue unique des Commissions dont ils ont la charge et le renoncement à l'emploi du

français par les élites francophones ont entraîné par effet de domino l'effacement des autres langues, notamment de l'alle-mand et de l'italien.

En conclusion des débats, il est ressorti que : La langue anglaise est installée durablement en position hégémo-

nique au sein des institutions européennes. Le français — langue de 3 pays fondateurs — a perdu son rang au sein de l'Union euro-péenne. La langue allemande et italienne sont hors d'état de contre-balancer cette hégémonie linguistique.

Dans les États membres, la langue anglaise est en train de pren-dre souche dans les jardins d'enfants et elle est déjà la langue de transmission des savoirs dans l'enseignement supérieur.

La France n'échappe pas à ce processus d'anglicisation. Le français et l'allemand ne sont plus considérés comme des lan-gues internationales ; elles seront reléguées de fait comme lan-gues « régionales » de l'Union européennes sans en avoir le statut. La qualité de citoyen européen est conditionnée à la maî-trise de la langue anglaise et par la même le niveau d'anglais dont vous êtes capable détermine votre évolution sociale et hiérarchique. Cela implique qu'en l'absence de cette maîtrise, vous ne pouvez pas vous affirmer comme un citoyen européen à part entière. Plusieurs participants étrangers ont aussi rejeté la responsabilité de ce désastre linguistique sur les élites françai-ses, car se battre pour maintenir l'emploi du français était syno-nyme aussi de protection et de sauvegarde des autres langues.

Et pourtant…

Mme Anna Maria Campogrande [email protected]

W. Churchill

Le français constitue un lot fondamental du pa-

trimoine intellectuel et culturel commun de tous

les Européens non seulement des peuples latins,

mais aussi de tous les peuples. C’est la langue de

l’esprit et de la raison dont nous avons besoin

pour conserver nos valeurs et nos points de repè-

re dans un Monde de plus en plus confus et déré-

glé. En fait, la menace qui pèse sur le français est

une menace qui pèse sur l’Europe tout entière,

sur notre culture et sur notre civilisation. Nous

nous devons de tout mettre en œuvre pour éviter

cette calamité.

Le livre de R. Phillipson révèle

la stratégie de l’anglosphère.

Page 8: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 8

D’après une dépêche de l’AFP du 21 novembre 2009 :

Le Rwanda a annoncé le succès de sa candidature au Com-monwealth, une organisation qui réunit les États issus de l'an-cien empire colonial britannique, le Rwanda renforce ainsi son ancrage au sein du monde anglophone au détriment de ses rela-tions avec la francophonie.

Ancienne colonie allemande (1885-1916), puis belge, jusqu'à l'indépendance en 1962, le Rwanda est le premier pays de tradi-tion francophone à rejoindre le Commonwealth, ce bloc qui comptera désormais 54 pays, et dont l'anglais est la langue commune.

Ce petit pays d'Afrique centrale peuplé d'un peu moins de 9 millions d'habitants sera désormais le deuxième, après le Mo-zambique, à rejoindre l'organisation placée sous l'autorité de la reine d'Angleterre Elizabeth II, sans avoir jamais été une colo-nie britannique ni avoir entretenu de lien constitutionnel avec la Couronne.

« Mon gouvernement voit cette accession comme une recon-naissance des progrès remarquables accomplis par notre pays au cours des quinze dernières années », a déclaré à l'AFP la porte-parole et ministre de l'Information Louise Mushikiwabo.

« Les Rwandais sont prêts à mettre à profit les perspectives économiques, politiques, culturelles et autres offertes par le réseau du Commonwealtha», a ajouté Mme Mushikiwabo, qui a annoncé l'admission de son pays décidée lors d'un sommet du Commonwealth à Trinidad et Tobago.

L'accession au Commonwealth, sollicitée en 2008, s'inscrit dans une politique résolue du président rwandais Paul Kagame et de son gouvernement de larguer les amarres avec le monde francophone pour rejoindre le giron anglophone.

Le Rwanda a ainsi adhéré en 2007, en même temps que son voi-sin le Burundi, lui aussi francophone, à l'East African Community, un bloc économique jusqu'alors limité aux trois pays anglophones d'Afrique de l'Est, le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie.

C'est d'ailleurs sous la présidence de M. Kagame que l'EAC a accéléré son intégration, avec la signature le 20 novembre d'un protocole prévoyant la création d'un Marché commun en juillet.

À l'intérieur du pays, l'anglais a déjà rejoint le kinyarwanda et le français comme langue officielle, et il a même supplanté le français l'an dernier comme langue d'enseignement public.

Ce rapprochement accéléré avec le monde anglophone est allé de pair avec la dégradation des relations avec la France. Kigali a suspendu ses relations diplomatiques avec Paris en 2006, après l'émission par un juge français, Jean-Louis Bruguière, de mandats d'arrêt contre des proches du président Kagame, soup-çonnés d'être impliqués dans l'assassinat de l'ex président rwan-dais Juvénal Habyarimana, dont la mort le 6 avril 1994 est considérée comme l'élément déclencheur du génocide au Rwanda.

Les relations entre les deux pays étaient très tendues depuis 1994, les autorités de Kigali issues de la rébellion FPR (Front Patriotique Rwandais) à majorité tutsie accusant Paris d'avoir aidé les génocidaires hutus, alors au pouvoir, ce que la France a toujours démenti. 800 000 personnes, en majorité tutsies, ont été tuées dans ce génocide.

Réaction de M. Daniel De Poli : Cette victoire de l’anglais sur le Rwanda, ne doit pas nous faire oublier cependant que les Anglo-Saxons ont échoué en Afrique centrale, car le véritable but pour eux était d'imposer l'anglais officiel en République Démocratique du Congo, géant de l'Afrique (grand comme cinq fois la France) et pays géopolitiquement stratégique pour la francophonie. Et ils

ont presque réussi, car le projet de Constitution concocté par Laurent-Désiré Kabila en 1998 prévoyait explicitement que l'anglais serait seconde langue officielle en RDC. Si cela s’était réalisé, il est bien évident que la francophonie en Afrique aurait

eu du plomb dans l’aile. C'est pour-quoi la DGSE (services secrets français) est in-tervenue discrète-ment et efficace-ment et a réussi à faire en sorte que le français reste la seule lan-gue officielle de la RDC. C'est cela, la vraie vic-toire. Car la

RDC est LE fu-tur géant de l'Afrique. C'est déjà le premier

pays francophone du monde par la population (68 millions d'habitants en 2009, 200 millions en 2050), il a une superficie de 2,5 millions de km2 et a une position stratégique au cœur de l'Afrique. C'est lui, le grand pays francophone d'avenir.

Pour information, on peut aussi consulter les sites Internet de la RDC et on se rendra compte que la quasi-totalité sont rédigés uniquement en français :

h t t p : / / w w w . g o o g l e . f r / s e a r c h ? h l = f r & q = s i t e %3A.cd+courriel&meta=&aq=f&oq=

Daniel De Poli (67) Illkirch-Graffenstaden

Courriel : [email protected]

Défense de l’identité Francophone face au Commonwealth britannique

Le milieu anglophone est bien plus agressif et bien plus conquérant que les

autres grandes entités linguistiques, la preuve, il vient d’annexer le Rwanda

dans son giron. Déjà, le Mozambique, en 1995, pays faisant partie de la lu-

sophonie — pays ayant le portugais comme langue officielle —, avait franchi

le pas en entrant, lui-aussi dans le Commonwealth britannique.

Évidemment, ce ne sont pas les anglomanes actuellement au pouvoir en

France, Pécresse, Lagarde, Darcos, Kouchner, Borloo, Morano qui vont

pleurer sur cet état de fait.

Demandons à nos politiciens obsédés d’Europe et

d’américanité, de regarder vers la Francophonie et

vers l’Afrique francophone, notamment.

Demandons-leur que la politique de la France soit

tournée à 50% vers l’Europe et à 50 % vers la

Francophonie.

Demandons-leur de faire un plan Marshall pour

l’Afrique francophone et d’avoir, en cela, l’obses-

sion de libérer ces pays de la misère et du sous-

développement.

Qu’ils sachent qu’aider ces pays à devenir des

puissances francophones, c’est se donner des armes

pour lutter demain contre la dictature de l’anglais.

Page 9: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 9

que spécial (les fameuses commu-nes à facilités), situées, elles, en

territoire flamand, mais dans lesquelles les francophones sont toutefois très majoritaires (de 60 % à 75 %).

Aujourd'hui, dans la Région de Bruxelles, on sait que la popu-lation dont la langue habituelle est le néerlandais atteint tout au plus 12 %, ce qui fait environ 120 000 Bruxellois flamands. Cela signifie-t-il pour autant que les 88 % restants sont tous des Belges francophones ? Non, en effet. Plusieurs vagues d'immi-gration se sont succédé depuis les années soixante : des Maro-cains, des Turcs et des Noirs d'Afrique centrale, pour ne citer que les principaux, sont venus vivre à Bruxelles, et un grand nombre de personnes de l'Europe de l'Est depuis la fin du com-munisme et la guerre de Yougoslavie.

Il apparaît qu'en dehors des 10 à 12 % de Bruxellois néerlan-dophones, la population de Bruxelles compte aussi entre 20 et 25 % d'allophones, et environ 65 % de Belges francophones.

Dans leur très large majorité, les étrangers parlent aussi le français ou sont tous en voie de francisation. D'autre part, la quasi totalité de la communauté flamande de Bruxelles est bi-lingue. Il est donc évident que la langue qui domine à Bruxel-

les, c'est le français, langue connue et utilisée, dans la vie quotidienne, par au moins quatre-vingt-dix pour cent de l'ensemble de la population. Une récente enquête (fin 2007) réalisée par l'université flamande de Louvain (KUL) montre que le français est ré-ellement maîtrisé par plus de 95 % de la population bruxelloise. C'est lui qui fédère tous les Bruxellois aujourd'hui. Il suffit de toute façon de rester pen-dant quelques jours à Bruxelles pour se convaincre que cette ville est bien une grande métropole de la franco-phonie. La troisième du monde pro-

bablement après Paris et Montréal, avant Lyon et Marseille. Peut-être pas pour le nombre de locuteurs, mais sûrement pour l'intensité de la vie culturelle qui y fait rayonner le français. Un exemple : la bonne trentaine de théâtres et cafés-théâtres en langue française que compte la ville, pour quatre ou cinq en néerlandais.

Malgré cela, quoique largement majoritaire, la langue françai-se à Bruxelles est régulièrement exposée à toutes sortes de dif-ficultés qui la poussent même parfois à se tenir sur la défensive.

La visibilité du caractère francophone de Bruxelles est sou-vent occultée ou, du moins, gênée par les lois linguistiques pe-santes qui régissent cette ville officiellement bilingue. Le statut linguistique injuste que Bruxelles s'est vu imposer fait aussi beaucoup de tort à l'emploi dans la région. L'obligation de la connaissance de l'autre langue a des conséquences fâcheuses : les francophones comprennent mal que l'on exige d'eux qu'ils maîtrisent de manière approfondie une langue — le néerlandais — qui ne leur servira que très peu dans la vie réelle, parlée par moins de vingtcinq millions de locuteurs dans le monde (dix fois moins que le français). En face d'eux, des Flamands qui savent le français, qui est encore aujourd'hui la première langue étrangère enseignée en Flandre, même devant l'anglais, vien-nent quotidiennement travailler en masse à Bruxelles. Ces quel-que deux cent mille « navetteurs » flamands font une sérieuse concurrence à l'embauche des Bruxellois dans une région où le taux de chômage est le plus élevé du pays (autour de 20 %), et où la moindre caissière de supermarché est pourtant tenue, en principe, de maîtriser le français et le néerlandais.

M. Robert Massart Bruxelles

ÊTRE FRANCOPHONE À BRUXELLES AUJOURD'HUI Avant tout, j'aimerais rappeler brièvement comment Bruxelles

est devenue la grande ville de langue française que nous connaissons. Les historiens situent vers l'an mil la naissance de Bruxelles qui n'est alors qu'une modeste étape fluviale, un ha-meau dans l'île Saint-Géry, sur la Senne, un gros ruisseau. Ce «avillage dans les marais », Bruoc-Cella, un nom d'origine cel-tique, est aussi une possession de Charles de Basse Lotharingie, duc de Brabant et prince français, lequel y a fait construire un château fortifié sur les hauteurs du Mont-Froid (le Couden-berg). À partir du 13e siècle, des écrits officiels en langue fran-çaise sont attestés à Bruxelles, une charte, des contrats ... L'aris-tocratie locale savait le français et l'employait à certaines occa-sions. La pénétration du français à Bruxelles commence donc dès les origines. Elle s'est poursuivie ensuite par à-coups, au gré des grandes dates de l'Histoire : citons, par exemple, au 15e siècle, l'installation de la Cour des ducs de Bourgogne, et, plus tard, la Révolution et la réunion à la France, où Bruxelles est promue préfecture du département de la Dyle, durant la période napoléonienne et l'Empire.

Toutefois, la prédominance du français s'accélère notablement à partir de 1830, lors de la création de l'État belge. L'usage de la langue française concerne, à partir de cette période, toutes les couches de la population. De soixante mille habitants qu'elle comptait au début du 19e siècle, avec moins de 10 % de franco-phones, la ville connaît un formidable essor démographique. À la veille de la première guerre mondiale, en 1914, la population de Bruxelles s'élève déjà à 700 000 âmes dont plus de 40 % de francophones. Trente ans plus tard, au lendemain de la seconde guerre mondiale, les proportions se sont inversées : pour près d'un million de Bruxellois, il n'y a plus que 35 % de néerlando-phones.

À l'aube des années 1960, les Flamands s'inquiètent de plus en plus de ce qu'ils appellent « la tache d'huile bruxelloise ». Ils exigent la fixation d'une frontière linguistique définitive autour de Bruxelles et à travers toute la Belgique. Leurs revendications auront pour premier résultat la suppression du recensement linguistique qui avait lieu régulièrement. L'évolution de l'em-ploi des langues entraînait en effet l'instauration automatique du bilinguisme dans toute localité où une minorité linguistique atteignait au moins 30 %. Dans la périphérie de Bruxelles ce phénomène jouait depuis toujours en faveur du français, si bien que la ville ne cessait de s'étendre par l'annexion régulière de nouvelles communes « flamandes ».

Dans les années qui ont suivi, la Belgique s'est muée en un État fédéral de communautés et de régions. La Région de Bruxelles, en 1993, s'est vue limitée arbitrairement à dix-neuf communes entourées de six autres dotées d'un statut linguisti-

Défense de l’identité francophone en Belgique 1/3

Merci à Rodolphe Lamy, d’Ottignies en Wallonie,

qui nous a envoyé cet excellent texte sur l’histoire de

la langue française à Bruxelles. Un texte publié dans la

revue La Ligue Wallone.

En juillet 2008, s’est tenu à Qué-bec le Congrès mondial de la Fé-dération interna-tionale des profes-seurs de français (FIPF). Robert

Massart, secrétaire de l’Association belge des professeurs de français (ABPF) y a donné une communication sur la situation du français à Bruxelles.

Mme Marie-Claire Daloze-Williquet,

Présidente

Avenue du Onze Novembre, 28 bte 2

1040 Bruxelles

Courriel : [email protected]

Site : www.liguewallonnebruxelles.be

Fin de la première partie,

suite au prochain numéro.

Le drapeau de la région

Bruxelles-Capitale,

un iris des marais.

Page 10: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 10

Christie Davies est diplômé de Cambridge et est professeur émérite à l'University of Reading.

Le texte ci-joint a été publié dans la revue "Varsity". C'est une publication interne à cette université, l'audience de cette

revue n'est donc pas considérable. Néan-moins, ce texte ne fait que rendre pu-

blic et confirmer ce que disent nom-bre de gens de l'anglosphère. L'intervention du professeur Da-vies n'est pas due au hasard. Elle est consciente et éminemment poli-tique. Davies conditionne la future génération sur les objectifs à pour-

suivre. Elle est la partie visible de la guerre cachée que fait l'anglo-sphère contre tout ce qui est français. L’article de Davies ne fait que rendre public et confir-mer ce que se disent discrète-

ment nombre de gens de l'anglosphère. Bref, quand on veut atteindre pleinement un objectif,

quand on participe à la réalisation d'un objectif... il faut bien finir par dire les choses devant un grand public si on veut engendrer un mouvement important !

C'est ce que fait le professeur Davies dans son écrit. L'objectif est réel et correspond en totalité à tout ce que

j'observe, un peu partout, pour miner la place du français. Davies dit tout haut, les intentions occultes que j'observe de-

puis longtemps, des intentions occultes sous-jacentes à l'asservissement des institutions de l'Union européenne, du gouvernement français et des médias français.

La guerre des langues ce n'est pas une abstraction vaporeuse. C'est un continuum d'actions malveillantes et mesquines qui se déroulent quotidiennement, qui ont lieu dès que les occasions se présentent pour les exercer.

Détail intéressant, Davies relève lui-même orgueilleuse-ment, en innocent, de nombreux événements de l'histoire où la France a subi des revers : l'Indochine et l'Algérie au 20e siècle, Fachoda au 19e.

Il cache toutefois le rôle occulte de l'anglosphère dans ces événements, notamment en Indochine et en Algérie où les ser-vices secrets américains et britanniques ont comploté, financé et armé les rebelles avec les conséquences que l'on connaît.

FFI-Québec Forum Francophone International

[email protected]

Voici le texte en question,

traduit par FFI-Québec et

visible dans sa version originale sur : http://www.francophonie-avenir.com/Index_FFI-Quebec_Christie_Davies_contre_la_langue_francaise.htm

Vers une langue commune

La prééminence du français est une anomalie disgracieuse (honteuse), soutient le sociologue Christie Davies. Nous devons travailler à supprimer cette langue aristocratique et obsolète, sinon nous ne parviendrons pas au rêve de créer les États-Unis d’Europe.

Si l’Europe doit devenir une fédération unie, il est encore plus important d’avoir une seule langue commune que d’avoir une seule monnaie commune. Dans la Communauté européenne, il y a plus de 20 langues différentes parlées au niveau des États-Nations. Si elles servent toutes, les institutions européennes deviendront une Tour de Babel et, ce faisant, nous serons écra-sés.

Vingt langues, cela signifie trois cent quatre-vingts traduc-tions et autant de traducteurs pour tous les discours et tous les documents. Une langue commune est aussi nécessaire pour le Droit, qu’une monnaie pour le commerce et c’est le Droit qui établit la structure pour le commerce. De plus, la langue d’un pays est plus reliée à une défense bornée de l’identité nationale qu’à sa monnaie.

Il faut faire quelque chose pour réduire le nombre de langues en Europe. Trois langues à apprendre, c’est habituellement le plus qu’on puisse demander à une personne, et il apparaît évi-dent que ces trois langues sont l’anglais, l’espagnol et l’alle-mand. L’anglais est la seule langue vraiment mondiale et c’est une des langues nationales de pays influents tels l’Inde, les États-Unis d'Amérique et l’Australie. Si un Japonais veut parler à un Javanais, ou un Israélien parler à un Norvégien, ils le feront en anglais. L’espagnol est la langue d’une grande par-tie de l’Amérique latine et d’une proportion croissante des ci-toyens des États-Unis d'Amérique du Nord. En fait, selon la tendance démographique actuelle, l’espagnol remplacera éven-tuellement la langue de Thomas Jefferson et de Jesse Jackson. L’allemand est la langue première de près de cent millions d’Européens et la langue seconde de nombreux autres. La puis-sance de l’armée allemande, le pouvoir d’achat des touristes allemands et l’intraduisibilité de leurs noms abstraits ont mis les Allemands au cœur de l’Europe et de ce que c’est que d’être Européen.

Notre tâche la plus importante est d’éradiquer la langue fran-çaise. C’est une anomalie disgracieuse qu’au vingt-et-unième siècle, la langue française soit perçue comme une langue mon-diale. En fait, c’était déjà une anomalie à l’époque de la Ligue des Nations. De nos jours, la langue française est peu parlée hors de la France. Il y a plus de gens sur terre qui parlent le portugais que le français. En Indochine, l’anglais est plus parlé que la langue des vaincus de Dien Bien Phu. La langue de Vi-chy s’efface en Syrie, tout comme celle de Georges Bidault en Algérie. À bien y penser, quel intérêt y a-t-il pour quelqu’un au Zaïre ou au Rwanda de parler le belgo-français cassé de Poi-rot ? Le français est restreint à quelques poussières de sable du Sahara où les verges galloises ont autrefois aiguisé leurs griffes. La langue française a été vaincue à Fachoda.

Autrefois le français était la langue d’oppresseurs aristocrati-ques et des dirigeants de l’Europe orientale qui s’en servaient pour se distancer de leurs propres serfs et paysans. La langue française a depuis longtemps été remplacée par l’anglais et l’al-lemand, les langues de la science, de la technique, du commer-ce, en un mot de la modernité. Presque tous les journaux scien-tifiques et techniques sont publiés en anglais ; aucun scientifi-que français ne veut que ses dernières recherches dorment dans l’obscurité de la langue française.

Voici un professeur anglais, Christie Davies, qui, en octobre dernier, a écrit un brûlot anti-français dans la revue « Varsaty » de son université. Ce brûlot dénote bien l’esprit de l’anglosphère qui, comme Attila, veut tout détruire sur son passage, tout ce qui n’est pas an-glophone. Davies est de la même veine que ses compa-triotes de 1755 qui ont organisé le génocide des Aca-diens, que Durham au Québec qui voulait assimiler à l’anglais les Canadiens français, que les Orangistes du Canada qui ont fait pendre Louis Riel en 1885, que les administrateurs britanniques d’Australie et de Nouvelle-Zélande qui ont exterminé les aborigènes pour faire place nette à leurs colons, enfin, plus près de nous, en 1975, que les services secrets de sa Gracieuse Majesté qui ont livré à Pol Pot, c’est-à-dire à la mort, les intel-lectuels francophones du Cambodge.

Défense de l’identité francophone face à l’anglosphère

Christie Davies

Page 11: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 11

Identité, le mot de Marianne Même la faible continuation de l’usage du français en Grande

Bretagne est un anachronisme snobinard. Sa seule fonction est de permettre à ses usagers de commander un repas dans un res-taurant de luxe ; dans les restaurants italiens et chinois, fréquen-tés par la plèbe, le menu est traduit en anglais. Il est possible de voyager partout sur la planète, hors la France et le Québec, où il y aura toujours quelqu’un qui parle non seulement an-glais, mais un excellent anglais, avec lequel on puisse discu-ter. Il n’y a qu’en France où on se voit faire des efforts avec les sons grossiers d’une langue qui est un croisement entre Donald Duck et un ordinateur Apple obsolète qui vous a piégé dans une manœuvre illégale. Quand les Français vous répondent, vous ne pouvez rien comprendre de ce qu’ils disent parce qu’ils bara-gouinent . C’est l’orwellien doubleplusgoodfrog-speaker [ intraduisible : super-franchouillard ? ] en action. Nous avons laissé notre voisin maladroit nous obliger à appren-dre le français. En fait, ils ont banni tous les mots anglais de leur langue et aucune publicité en anglais n’est permise en France. Même les vieilles femmes françaises, qui ont acquis un peu d’anglais commercial lorsque nos armées étaient là, refu-sent maintenant de le parler.

C’est clairement une situation qui doit être inversée, si les États-Unis d’Europe doivent être créés. Avec le temps, les peu-ples d’Europe vont éliminer la langue française tout comme la Politique agricole française commune. Mais, comme nous som-mes le pays qui avons la langue mondiale, il nous incombe de montrer le chemin et de s’éloigner du français.

On devrait immédiatement cesser d’enseigner le français dans les écoles en vue d’élargir la zone sans langue française en Eu-rope. Les Suédois ne parlent pas français, les Tchèques ne par-lent pas français et les Espagnols délaissent le français. Pour-quoi faire un effort pour le français ? On devrait plutôt encou-rager les autres langues de France, le breton, le corse, l’alsa-cien, le basque et le flamand aux dépens du français. Nous au-rions alors un corpus de personnes qui pourraient ostensible-ment utiliser ces langues pour humilier les monolingues Fran-çais. Cela pourrait saper le monopole putatif et le statut et la réputation de la langue française sur son propre territoire.

Ceux parmi nous qui parlent français devraient refuser de s’en servir en évitant de visiter la France et en insistant pour utiliser l’anglais, l’allemand et l’espagnol quand on leur parle français. Il faut surtout éviter de reconnaître la moindre connaissance de cette langue. Si par malheur vous êtes obligés de parler fran-çais, alors ayez la décence de le mal parler. Un bon accent fran-çais est un signe de licence chez une femme et de féminisation chez l’homme. On doit la survie de notre pays a des gens qui nommaient Ypres, « Wipers ». Essuyons le plancher avec le français. [ Ypres the floor with the French. ] Ce serait sot de notre part d’essayer d’éliminer de notre langue les mots fran-çais et les mots d’origine française, car notre langue nous vient de nombreuses sources, mais en riposte au boycott de l’anglais, nous devrions symboliquement éliminer certains mots de notre usage quotidien. Ce serait approprié s’il s’agissait de mots en rapport avec l’alimentation. Nous n’avons aucun besoin des mots café, restaurant, menu, coq au vin. Pourquoi pas « eate-rya», « posh », « foodlist », « sex in a transit ».

De tels sentiments et actions pourraient paraître chauvins, mais ils pourraient être appliqués dialectiquement au service de l’unité européenne à laquelle la France est le plus grand obsta-cle. Si nous attisons les passions nationalistes pour éradiquer le français, ce n’est pas parce que nous sommes certains que l’an-glais s’imposera comme la langue des États-Unis d’Europe. Nous savons que l’allemand ou l’espagnol pourraient obtenir cette place. En effet, demain, nous parlerons peut-être le castil-lan ou l’allemand. Mais aujourd’hui, nous devons nous occuper du français.

Christie Davies est diplômé de Cambridge et professeur émérite à l’University of Reading.

De la part de Marianne :

Citoyens, Citoyennes,

Puisqu’on parle aujourd’hui d’identité nationale,

Puisque je suis le symbole de la République,

le porte drapeau de votre identité,

merci, alors de regarder l’état de ma langue,

votre langue Nationale,

la langue de la République,

la langue qui est censée vous représenter.

Une occasion de lancer un nouveau tract :

Vous n’avez pas honte de

me laisser dans cet état-là ?

Publicités en anglais

Francophonie ignorée

Abandon du français à l’école

Cours en anglais dans nos universités

Anglais pour nos enfants dès l’âge de 7 ans

Course effrénée aux anglicismes

Chanteurs français chantant en anglais !

Etc.

Bilinguisation français-anglais du pays

Pour tenter de guérir Marianne de sa langue malade, je désire recevoir, gratuitement et sans engagement de ma part, un exemplaire du journal de l’A.FR.AV, association de résistance linguistique et culturelle.

Nom : ...................................... Prénom : ..............................

Adresse :...............................................................................

Ville : ....................................... Code postal : ......................

À envoyer à : L’A.FR.AV, Parc Louis Riel 2811,

chemin de Saint-Paul - 30129 Manduel - France

Site : www.francophonie-avenir.com - Courriel : [email protected]

Page 12: Fraterniphonie n°58

FRATERNIPHONIE No 58 Page 12

BULLETIN(1) d’adhésion ou de renouvellement d’adhésion à l’A.FR.AV.

BULLETIN d’abonnement ou de renouvellement d’abonnement à Fraterniphonie

(À retourner rempli à l’A.FR.AV., Parc Louis Riel, 2811 chemin de Saint-Paul, 30129 Manduel - France)

Je soussigné(e) (Prénom) ..................................................................(Nom) .............................................. Adresse ................... ........................................................... ....................................................................... Ville .......................... ..................................................... (code postal) ........................................................

• Déclare adhérer ou renouveler mon adhésion à l’A.FR.AV. (2)

- Je choisis de verser la somme de : • 10 € • 20 € • 30 € • 60 € • Autre

- je recevrai une attestation qui me permettra de déduire cette somme de mes impôts, dans les limites autorisées par la loi (l’attestation fera état de la globalité des dons, s’il y en a eu plusieurs durant l’année considérée).

• M’abonne ou renouvelle mon abonnement pour un an (2) à Fraterniphonie, le journal de l’A.FR.AV.

(4 numéros, 1 par trimestre). - si je suis adhérent à l’A.FR.AV. je verse la somme de • 10 € - si je ne suis pas adhérent à l’A.FR.AV. je choisis de verser :

• 20 € • 30 € • 40 € • 60 € • Autre

Ci-joint, un chèque postal ou bancaire correspondant à la somme ou à l’addition des sommes choisies, le tout rédigé à l’ordre de l’A.FR.AV.

À ..................................... le ...................... Signature :

(1) à photocopier, copier ou découper.

(2) biffer les mentions qui ne correspondent pas à votre choix.

nationale, née en France, dont le siège est toujours à Paris, répu-

tée depuis l'origine bilingue français-anglais. Sans doute pourrait-on suggérer aux valeureuses organisations de défense de la langue française d'envisager d'utiles démarches en ce sens auprès du nou-veau président de la FIA. C'est évidemment le moment idoine pour le faire. Notamment, en l'invitant à faire mettre sur pied une ver-sion française du site de ladite fédération internationale.

En effet, lorsque l'on lance une recherche portant sur l'adresse du site Internet de la FIA on tombe, automatiquement, sur une version entièrement en anglais ( http://www.fia.com/en-GB/Pages/HomePage.aspx).

Seul l'intitulé est en français : « Fédération internationale de l'automobile ». Surpris de constater qu'il n'existe sur la page d'ac-cueil aucun lien permettant d'accéder à une version française, j'ai interrogé par téléphone le siège de Paris à ce sujet. On m'y a décla-ré, le 25 octobre, après « vérification », qu'il n'y avait de site de la FIA qu'en anglais.

En réalité, cela n'est pas tout à fait exact. Un correspondant m'a fait savoir qu'il avait réussi, à partir de l'adresse ci-dessus, à accé-der à un site de la FIA prétendument en français, mais, a-t-il préci-sé, « avec beaucoup de nouvelles en anglais ». C'est, manifeste-ment, ce qui reste de la version authentiquement française, aujour-d'hui masquée, délaissée, marginalisée, contrainte de céder de plus en plus de place à la langue anglaise. À cela seulement, on mesure le terrain perdu par le français au sein de la FIA depuis la fondation de celle-ci, il y a environ un siècle.

Voilà qui est typique du sort trop souvent réservé à la langue française dans les organisations internationales, même lorsque c'est une initiative française qui les a portées sur les fonts baptismaux : le refoulement méthodique, l'éviction progressive.

M. Jean-Pierre Busnel Président de l'Institut André Busnel

[email protected]

M. Jean Todt, ancien copilote de rallye, devenu directeur d'écu-rie de sport automobile, puis directeur et administrateur du célèbre constructeur italien Ferrari, a été élu le 23 octobre dernier, à la présidence de la FIA, Fédération internationale de l'automobile.

La FIA est une organisation à but non lucratif, dont le siège est à Paris (place de la Concorde) et les services administratifs à Genève. Créée en 1904 à Paris, elle regroupe plus de 200 organisa-tions automobiles de 125 pays. Elle est surtout connue pour sa gestion des plus importantes épreuves de course automobi-le mondiales (celles du championnat de Formule 1, par exemple, fondé par elle en 1950), mais elle traite également de tout ce qui concerne l'automobile, notamment la sécurité routière.

À l'issue de son élection, M. Todt a livré ses premières impressions lors d'une conférence de presse qu'il a commencée, en français, en ces termes : « Je suis français, nous sommes en France et il y a beaucoup de Français » (L'Équipe du 24/10). Il est rare, lorsqu'un Français accède ainsi à la présidence d'une grande organisation internationale, qu'il ne s'exprime pas exclusivement en ... anglais (même si la génération à laquelle ap-partient M. Todt est sensiblement moins portée à l'anglomanie que ses cadettes). Du reste, cette déclaration liminaire signifie très clai-rement que les journalistes présents dans la salle s'attendaient bel et bien à ce que le nouveau président de la FIA s'exprime en anglais, comme de coutume (son prédécesseur était du reste anglophone). En tous les cas, pour emprunter au langage de la course automobi-le, on dira volontiers que le nouveau président de la FIA a pris un excellent départ.

Il est donc permis d'espérer qu'il ne s'en tiendra pas là, qu'il conti-nuera sur sa lancée et qu'il contribuera dans ses nouvelles fonctions

à promouvoir la langue française au sein de cette organisation inter-

Remerciements à nos aimables correctrices :

Mme Juliette de Rougé (49) Segré,

Mme Madeleine Laval (30) Manduel.

FRATERNIPHONIE Parc Louis Riel

2811, chemin de Saint-Paul

30129 Manduel - France courriel : [email protected]

Directeur de la publication :

Régis Ravat

Conception et responsable PAO :

Sylvie Costeraste

Directeur mercaticien :

Jean-Pierre Colinaro

Diffusion France et étranger :

Mustafa Bensima

ISSN / 1266-3247

Dépot légal à parution

L’A.FR.AV. est une association

apoli t ique, de rés is tance

linguistique et culturelle, régie

par la loi de 1901, déclarée à la

préfecture du Gard et parue au

Journal Officiel le 13 décembre

1989.

Défense de l’identité francophone à l’international

Voici un article très intéressant qui illustre à merveille le refoulement dont la langue française est victime dans les organisations internationales, même dans celles qui sont d'origine indiscutablement française.

Force est de constater que les Français placés à la tête de

grandes organisations internationales n’y font guère briller

notre langue. En effet, le Strauss-Kahn, le Lamy, le Trichet, le

Platini donnent plutôt d’eux une image d’anglophones conver-

tis que de francophones militants.

Des Kinnock* français travaillant pour la francosphère, ap-

paremment, ce n’est pas pour demain ! (* Voir page 7)

Jean Todt