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FRANÇOIS CURLET représenté par Air de Paris

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FRANÇOIS CURLETreprésenté par Air de Paris

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Les Witze du Dr Curlet

« Tous ceux qui m’ont connu, tous sans exception me croient mort. Ma propre conviction que j’existe a contre elle l’unanimité. Quoi que je fasse, je n’empêcherai pas que dans lesprit de la totalité des hommes, il y a limage du cadavre de Robinson. Cela suffit - non certes à me tuer - mais à me repousser aux confins de la vie, dans un lieu suspendu entre ciel et enfers, dans les limbes, en somme. [...] Cette demi-mort m’aide au moins à comprendre la relation profonde, substantielle et comme fatale qui existe entre le sexe et la mort. Plus près de la mort qu’aucun autre homme, je suis du même coup plus près des sources mêmes de la sexualité1. Extraite du log-book du Robinson Crusoé que Michel Tournier remanie en 1967 pour son roman Vendredi ou les Limbes du Pacifique, cette méditation sur les limbes nous en dit davantage sur l’esprit libertaire des sixties que sur la morale puritaine du 18e siècle, pourtant typique de l’époque - la Révolution industrielle - où se déroule cette aventure. Sous la plume contemporaine, le naufragé travailleur, avare, raciste et protestant, dépeint en 1719 par l’écrivain anglais Daniel Defoe, se transforme en un habitant de l’île qui s’ouvre progressivement, au contact de l’indigène Vendredi, à l’oisiveté, à l’altérité ainsi qu’à la sexualité. En phase avec le retour à la terre, la libération sexuelle et le Do It Yourself du mouvement hippie, cette robinsonnade moderne - mieux vaudrait dire « postmoderne» tant la critique de l’Angleterre colonialiste y est forte - décrit en réalité l’état psychique d’un naufragé du capitalisme qui évoque entre les lignes la contre-culture des années 1960 et sa contestation du puritanisme à travers le psychédélisme et son exploration des frontières étranges entre conscience et inconscience, rêve et réalité, veille et sommeil. Avec les shakers américains cette communauté utopiste d’immigrés protestants, qui se consacraient à des travaux manuels dans des fermes autosuffisantes et pratiquaient des danses extatiques - comparées par Dan Graham dans Rock My Religion à celles des adeptes du rock2 - le puritanisme anglais avait déjà engendré en son sein, dès le 18e siècle, semblable critique de la société industrielle et colonialiste. De ce Robinson comateux, oscillant entre la vie et la mort, l’artiste canadien postconceptuel Rodney Graham donna aussi une allégorie dans Vexation Island (1997), une vidéo satirique où le gentleman en jabot - qui n’est pas sans rappeler son compatriote et contemporain Isaac Newton - ne cesse d’être assommé et réassommé par la coconut qui lui tombe, en boucle, sur la tête. C’est pourquoi surgit encore comme le double caricatural de cet homme moderne en haillons, échoué sur son île du désespoir, la figure du chiffonnier telle que l’a pensée, en opposition à celle mieux connue du flâneur urbain, au début du 20e siècle, Walter Benjamin. Archiviste de la société capitaliste dont il collectionne et agrège les rebuts indésirables, il est aussi ce vagabond baudelairien au plus bas de l’échelle sociale dans lequel le penseur allemand reconnut le personnage burlesque et roublard de Charlot.

Ce limbus, cette zone grise entre veille et sommeil dont l‘île de Robinson constitue - dans les versions de Michel Tournier comme de Rodney Graham - le paysage mental du naufragé, s’avère le lieu paradoxal, paradisiaque et infernal où situer loeuvre de François Curlet. Qu’il s’agisse du corpus hétéroclite d’objets accumulés depuis les années 1990, de la série de ses peintures métalliques (Frozen Feng Shui, 2013-2015) comme des très courts film réalisés à partir de 2013, c’est à la lisière du subconscient et du conscient, individuel ou collectif, domestique ou industriel, qu’ont lieu effectivement les mécanismes psychologiques de sa satire postmoderniste. Dans l’esprit British des Monty Python, After Eight (1985), un collage de jeunesse présentant un portrait de Freud ‘trépané’ par l’artiste, nous met d’emblée sur ces traces entremélées de la psychanalyse

1 Michel Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique [1967), Paris, Gallimard coll. Folio, 1972, p. 129-1302 Dan Graham, Rock My Religion, Dijon, Les Presses du Réel, coll. Ecrits d’ar-tistes, 1993

et de l’humour, en nous menant vers un ouvrage fondamental du docteur viennois, le Mot d’esprit et ses rapports à l’inconscient (1905). Situé dans les limbes mentaux, le mot d’esprit est d’ailleurs comparé par Freud au Janus bifrons, dieu italique des passages qui donna son nom au mois de janvier (ouvrant et fermant l’année) et dont le regard duplice se tourne au dedans et au-dehors, vers le latent et le manifeste. « Rien ne distingue mieux l’esprit des autres formations psychiques, note-t-il, que sa double face et son double langage et c’est par là, du moins, que les auteurs ont le mieux pénétré sa nature intime, en faisant ressortir le facteur ‘sens dans le non-sens’»3 Repérable dans plusieurs titres de François Curlet (Homeless Is More, Has Been & Bacon, Chaquarium, Daliphone), le mécanisme de la condensation, entre deux mots, deux images ou deux idées, y est décrit par l’inventeur de la psychanalyse comme un procédé secret, a priori nocturne - donc after eight quand le travail est terminé -, de la fabrication du rêve et du mot d’esprit, en allemand Witz - terme que Jacques Lacan a préféré traduire lui par ‘trait d’esprit’. Cette formation spirituelle, interprétée comme une ruse permettant au psychisme de contourner l’inhibition ou la censure grâce à de bons mots « à la fois admissibles (plaisanterie) ou ingénieux (esprit) », Freud en a analysé le mécanisme créateur en prenant le cas désormais célèbre du ‘famillionnaire’, ce délicieux mot-valise qu’il extrait d’une pièce de Heinrich Heine où un petit bourgeois évoque un dîner mondain : « Docteur, explique celui-ci, aussi vrai que Dieu m’accorde ses faveurs, j’étais assis à côté de Salomon Rothschild et il me traitait tout à fait d’égal à égal, de facon toute ‘famillionnaire’.» Soupconnant le milliardaire d’avoir été condescendant à l’égard de son modeste voisin et décelant chez ce dernier un sentiment déplaisant d’amertume, Freud décrit la compression réduisant à un mot composite - à une sorte de débris langagier - la phrase « Rothschild m’a traité tout à fait familièrement, c’est-à-dire autant qu’il est possible à un milionnaire », comme la force ambivalente et imprévisible qui poussa l’auteur du Witz, en une idée subite et imprévue, à censurer l’aveu pénible (de n’avoir pas été exactement traité égalitairement) en même temps que d’en garder la trace ; de sorte que le néologisme famillionnaire tient de la revendication involontaire et dégage le parfum poétique de l’oxymore.

Ce que le Witz réalise c’est l’insertion incisive dans l’ordre établi des sphères familiales, sociales, politiques ou encore esthétiques, d’un signe qui, émanant d’un désir (plus ou moins contrarié par les conventions et les convenances), s’apparente à un retour du refoulé et, par conséquent, à quelque chose d’incongru ou de saugrenu. Cette incongruité saugrenue qu’on retrouve aussi bien dans ses objets, ses peintures métalliques et ses films, tous fabriqués comme des traits d’esprit par condensation, prend la forme d’un signe, d’un mot, d’un geste voire d’une onomatopée dont l’à-propos piquant tient paradoxalement d’être déplacés. Dans la série des Djellabas (1998), ce déplacement est celui d’un logo de marques d’équipement sportif (Nike, Adidas, Fila...) sérigraphié sur une djellaba, ce vêtement traditionnel d’Afrique du Nord qui, incongrûment griffé, fournit un affichage public au conflit générationnel au sein de la communauté musulmane. On pourrait multiplier ainsi les exemples d’objets que François Curlet conçoit en produisant des signes déplacés qui bousculent l’ordre social, comme Moon Walk (2003) qui trouble le langage binaire et autoritaire d’un feu de signalisation, walk/ don’t walk, par la suggestion d’un pas de danse combinant, dans une allégorie burlesque de notre modernité, l’illusion d’une marche avant et le constat d’une marche à reculons. De ce principe provocateur ou rebelle de la projection de quelque chose d’inapproprié, par déplacement, dans l’ordre des conventions sociales dont le Code de la route fait partie, témoigne encore la série des peintures sur cuivre, Frozen Feng Shui, obtenues par un sprayage de couleur à l’aérosol au travers de pochoirs dont la particularité est d’être des rebuts de plaques métalliques ayant servi à des découpes industrielles. Destinant idéalement ces «

3 Sigmund Freud, Le Mot d’esprit et ses rapports à l’inconscient [1905], Paris, Gallimard, coll. Folio Idées, 1976, p. 287

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toiles » décoratives à des intérieurs modernistes, façon Mon Oncle, François Curlet projette littéralement dans l’espace domestique son envers - informes vapeurs d’une industrie des arts ménagers, assimilées à des « ectoplasmes de l’inconscient productif », des « fantômes de la productivité ». Ces signes indésirables, mais esthétisés par ses soins rappellent ailleurs l‘esprit de ses Lens Flair (2004), une série de sculptures suspendues dans l’espace et matérialisant sous forme de spectres colorés le fameux « facteur de flare » (lens flare, en anglais), cette aberration optique due à une diffusion parasite de la lumière, lors d’un contre-jour, dans un objectif photo ou une caméra.

Tel un lens flare, le Witz hante aussi le cinéma concis et énigmatique de François Curlet. Dépassant le simple soudage d’objets, comme Speed Limit (2012), il y prend des allures diverses, allant du langage haché de L’Agitée (2018] au langage gestuel d’Air Graham (2014/2018) en passant par l’onomatopée de The Yummy Patriot (2018). Véritable ‘objet-valise’, Speed Limit est une Jaguar-corbillard copiée du modèle d’Harold et Maude (1971), film célèbre pour l’anticonformiste et rebelle, typique des années 1970, qu’il distille à travers ses deux personnages antagonistes : Maude, une vieille dame optimiste, et Harold, un adolescent nihiliste qui développe une fascination pour les cimetières doublée d’une obsession du suicide. Effectuant dans son gara poste à souder, la condensation d’un corbillard (acheté pour satisfaire sa pulsion macabre) et d’une Jaguar (offerte par sa mère en compensation de sa frustration de ne pouvoir normaliser son fils), Harold exprime à travers ce « véhicule hybride » toute sa contrariété de ne pas voir accepter par sa famille, et plus largement par la société normative où celle-ci voudrait lui imposer de vivre, sa perversion ; à savoir sa recherche romantique et excentrique du plaisir dans le déplaisir de la mort. Cette contraction du vif et du mort se retrouve d’ailleurs dans l’expression condensée « rouler à tombeau ouvert » qui signifie « rouler si vite que l’on risque de terminer sa course directement dans le tombeau qui nous attend grand ouvert » manière de noter, au passage, que le Witz tient aussi du langage courant. Présentée parmi d’autres objets dans Fugu, une exposition au Palais de Tokyo dont le titre évoquait cette même friction entre la vie et mort par sa référence au fugu (aussi appelé poisson-globe) dont la chair raffinée s’avère toxique quand elle est mal cuisinée, la Jaguar-corbillard est surtout l’objet central du film Jonathan Livingston (2013) où elle exprime d’une manière cryptée et allégorique le malaise d’une société qui culive un « hédonisme suicidaire1 », en adossant notamment le plaisir de la voiture au déplaisir du crash, un peu comme dans la roulette russe, le loisir s’adosse à la survie. Outre la référence à Harold et Maude et, bien entendu à Jonathan livingston le goéland fable animalière dépeignant également l’émancipation clanique d’un adolescent romantique, ivre de vitesse, on notera enfin le clin d’oeil que François Curlet adresse, par-delà le cinéma populaire, à la course folle du corbillard dans le film surréaliste de René Clair, Entr’acte, dont il convertit les couronnes (mortuaires) de daire pain en de petits biscuits grignotés par le chauffeur de sa Speed limit.

Saugrenu, condensé, incisif et mordant, le trait d’esprit apparaît dans les très courts films de François Curlet, sous une forme toujours plus étrange et subliminale, réduit qu’il est dans L’Agitée, fable satirique sur la domination, à ce mot de Landru tiré du film de Claude Chabrol et transformé dans la bouche d’une manageuse au sourire carnassier: « Je pren-drais bien un petit sa-ba-yon. » L’esprit du mot n’étant pas dans le terme même, mais dans sa diction extrêmement articulée, on y entendra ce hachage des mots, leur découpage en syllabes, comme un désir latent de dépeçage reporté du corps au langage. D’où cette impression inquiétante, face au personnage de L’Agitée, cette « Landru en tailleur et chemisier », d’entrevoir sous ce self-control et cette diction trop impeccable, le signe d’une disjonction psychologique

1 Julie Portier, « François Curlet : Le Boulevard de la mort » in Le Quotidien de l’art, n°370, 30 avril 2013, p.5

susceptible de se révéler prédatrice et meurtrière. C’est cette image de la manipulation moderne, criminelle sans tatouage en col blanc, que viserait alors ce scénario satirique où le pouvoir insidieux de l’industrie musicale, ce nouvel opium du peuple, se trouve également dénoncé à l’endroit du disco, cette musique typiquement distractive non plus créée par des musiciens, mais fabriquée à la chaîne par des producteurs professionnels. Faisant jouer à sa manageuse un air de flüte disco - The Hustle de Van McCoy - dans un couloir de métro, François Curlet insiste sur ce cynisme de la musique industrielle et fonctionnelle en convoquant habilement l’image légendaire du joueur de flûte de Hamelin qui, au Moyen Âge, envoûta par sa musique magique une foule d’enfants pour les mener joyeusement dans un piège mortel, exactement comme la compagnie Muzak Inc. entraîne aujourd’hui une foule de navetteurs au travail. Chargée d’affect et de références manifestes ou subliminales, avec ses tubes ou ses airs suggestifs, la musique joue en général un rôle crucial dasn le cinéma de François Curlet par son exploitation satirique de tonalités politiquement contrastées. Dans Jonathan Livingston, c’est une musique originale, Go on the Jag! et frappe la cambrousse..., composée par Xavier Boussiron comme un oxymore musical qui superpose bizarrement le son du banjo associé à l’esprit libertaire des sixties et au cadeau de Maude à Harold, à celui diamétralement opposé du clavecin, associé par contre à l’esprit conservateur de l’Ancien Régime. Dans The Yummy Patriot, c’est le son militaire du tambour de la Marche du Régiment du Roy de Jean-Baptiste Lully qui rencontre d’une manière insolite l’onomatopée gloutonne - yum-yum - d’un hussard déserteur. C’est que ce rôle de la bande-son dans l’oeuvre de François Curlet est avant tout un jeu d’instruments politiques : le banjo dans Jonathan Livingston, la flûte dans l’Agitée, le tambour dans The Yummy Patriot et la guitare électrique dans Air Graham, étant des armes de protestation sociale (country, rock) ou au contraire de contrôle corporate (musique militaire, muzak). Bien qu’éloignés en apparence de ses travaux sur le rock, les pavillons de verre de Dan Graham qui sont au centre du film Air Graham, dupliqués par des mimes qui jouent d’eux comme d’un instrument invisible, s’apparentent eux aussi à cette interprétation politique de la musique développée dans Rock My Religion, au sens où leur architecture porte l’expression artistique d’une contestation de la classe dominante. Comme l’artiste américain l’affirme, ces pavillons sont en effet sa réponse au principe moderniste et oppressant du mur-rideau qui permet aux occupants de gratte-ciel de verre d’avoir une position dominante de voyeur : « Dans un de mes articles, Corporate Atrium, j’interrogeais, explique-t-il, ces nouvelles constructions. Au début des années 1980, la généralisation de ces bâtiments aux vitres sans tain n’était pas sans équivoques. Tours-miroirs, elles reflétaient l’environnement extérieur. Les cols blancs étaient abrités derrière ces murs vitrés, ils pouvaient voir sans être vus. Le piéton n’avait pas cette chance. Reflet pour les uns, transparence pour les autres.» Construit en miroir sans tain, les deux pavillons du Kröller-Müller Museum, Two Adjacent Pavilions (1978-2001), choisis par François Curlet pour réaliser son premier film, permettent en réalité de faire l’expérience physique et psychologique de cette dualité en se plaçant successivement dedans et dehors, comme le font les mimes du film. Outre sa filiation avec l’artiste américain par un mimétisme fantaisiste qui rappelle encore son mot d’esprit, Art Conceptuel Spaghetti, c’est surtout ce mouvement dialectique entre la position de dominé et de dominant, de col blanc et de col bleu, de Crésus et de Crusoé, essentiel à sa critique sociale, que François Curlet réussit, avec Air Graham à chorégraphier.

Denis Gielen.

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François CurletSans titre (Air de Paris Hilton), 2019verre borosilicate19 x 7 x 4 cmEdition de 3

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François CurletRay-ban Hunter, 2018verre, formica72 x 85 x 80 cmunique

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François CurletValise X-ray, 2018verreunique

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François Curlet: Frozen Feng Shui», Air de Paris, Paris (2016)

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François CurletWaffle #3, 2013-2014Série Frozen Feng Shuicuivre, châssis, peinture spray92 x 61 x 2,5 cmUnique

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François Curlet: Frozen Feng Shui», Air de Paris, Paris (2016)

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François CurletPépito #3, 2015Série Frozen Feng Shuicuivre, chassis bois, peinture bombe, vernis40 x 50 x 2 cmUnique

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François Curlet: Frozen Feng Shui», Mehdi Chouakri, Berlin (2016)

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François CurletChipster #7, 2015Série Frozen Feng Shuicuivre, chassis bois, peinture bombe, vernis80 x 120 x 2,5 cmUnique

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François Curlet: Frozen Feng Shui», Mehdi Chouakri, Berlin (2016)

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François CurletSpeculoos #9, 2013Série Frozen Feng Shuicuivre sur châssis, peinture spray25 x 33 x 2,5 cmUnique

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François CurletMilDo, 2016laque sur bois, Plexiglas, cordes de guitare et oeillets bois.74,5 x 63 x 3,8 cmEdition de 2

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François CurletWu Tanga, 2016tissage de liane, coton et encre102 x 196 cmEdition de 2

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François CurletShopping is the white noise of choice, 2015Impression sur carton, badge94 x 74 x 2,5 cmUnique

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François CurletToast cannibale, 2014moto, mousse, résine220 x 200 x 50 cm (toast 18 x 201 x 194 cm, moto 106 x 184 x 70 cm)Unique

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François CurletFacebookie (Jef), 2014céramique, poster140 x 120 x 4,5 cmUnique

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François Curlet Crêpe Suzette, 2012 Vase en verre et pierre 13,5 x 73,5 x 15,5 cm unique

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François CurletCaché, 2012Baton éthiopien et gants King-Kong / bois et mousse175 x 45 x 32 cm

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François CurletPanton BBQ, 2012chaise Panton, acier, bois71 x 65 x 63 cmUnique

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François CurletPlacenta, 2012Affiche Ortf mai 1968, carton de téléviseur plasma Panasonic138 x 80,5 x 22 cmUnique

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François CurletChanter sous la pluie, 2011lutrin, carton et marqueur 120 x 60 cm Unique

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François CurletT.V. Set, 2010granit, marbre100 x 80 x 12 cmUnique

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François CurletMoonboot, 2008céramique bleue et blanchec. 42 x 12,5 x 24 cmEdition de 5

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François Curletebay, 2007sérigraphie manuelle 4 couleurs sur toile120 x 200 cmEdition de 5

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François Curlet Western, 2005/2006 néon rouge ca. 105 x 230 cm Edition de 3

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François Curlet Charlie’s Flag, 2005laine, bambou150 x 100 cmEdition de 3

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François CurletLens Flair, 2004aluminium, Plexiglas, spray paint (10 disques)231 cm x diamètre 45 cmEdition de 3

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François CurletBoulevard, 2004Ciment, plastique (palettes de transport)80 x 60 x 16 cmUnique

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François CurletMoonwalk, 2003diodes mini-automates, alimentation 120/220 Volt70 x 60 x 50 cmEdition de 8

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François CurletSurf Canadien, 2001bois145 x 55 x 30 cmUnique

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François CurletCharlie Brown, 2000bois, carton, feutre, cacahuètes72 x 44 x 31 cmUnique

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François Curlet Clockwork, 1998 25 parapluies sérigraphiés variables Unique

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François Curlet Djellabas Nike, Adidas , 1998Tissus divers, sérigraphie, mannequinvariables Unique

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François CurletVitrine, 1992chêne, verre, loupes200 x 110 x 60 cmUnique

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François CurletTrois boules, 1991/2007laque au pistolet sur bois et résine; acier chromé180 x 180 x 180 cmEdition de 2

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François CurletThe Yummy Patriot, 2018film HD, projection et affiche M/M (Paris)affiche 175 x 118,5 cm / 1 min 47 sec, en boucleEdition de 5

https://vimeo.com/306371602/74db8e546a

C’est sur la Marche du Roy de Jean-Baptiste Lully qu’un hussard ayant quitté son régiment nous apparaît. Le déserteur, caché à l’abri de l’armée, semble éprouver un plaisir immense à manger goulûment une tartine au pâté. Plutôt que de se faire surprendre par ses supérieurs, c’est au plublic qu’il est confronté. Convoquant à nouveau l’image du « paresseux », François Curlet affirme une fois encore sa lutte au sein d’une société de l’efficacité pour un espace réservé à la

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François CurletL’agitée, 2018film HD, projection et affiche M/M (Paris)affiche 175 x 118,5 cm / 2 min 34 sec, en boucleEdition de 5

https://vimeo.com/306361603/f22239ee11

Datant de 1284, la légende du joueur de flûte de Hamelin conte l’histoire d’un musicien qui, pour se venger des habitants de la ville qui n’honorèrent pas leur dette envers lui, emmena tous les enfants de Hamelin dans un précipiceau son envoûtant de sa flûte magique. Avec L’Agitée, François Curlet réinterprète la fable à l’aune de la société de consommation actuelle. Le flûtiste est ici remplacé par une femme d’affaires jouant un air disco - The Hustle de Van McCoy - qui n’entraîne plus des enfants vers la mort, mais bien des navetteurs vers le travail.

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François CurletAir Graham, 2018film HD, projection et 2 affiches M/M (Paris)affiche 175 x 118,5 cm / 2 min 6 sec, en boucleEdition de 5

https://vimeo.com/306232575/02302be73b

L’oeuvre de l’artiste américain Dan Graham, Two Adjacent Pavilions, située dans le parc du Musée Kröller-Müller, remet en cause l’architecture moderniste et les murs-rideaux des gratte-ciel de verre conçus pour que les cadres puissent voir sans être vus. Construite en miroirs sans tain, Two Adjacent Pavilions invite le public à réaliser l’expérience en se plaçant successivement à l’intérieur ou à l’extérieur des parois vitrées. Avec Air Graham, François Curlet prolonge la critique sociale de son aîné en commandant à deux mimes la réplique / prolongation des deux pavillons dans lesquels ils finissent par se retrouver eux-mêmes enfermés.

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François CurletJonathan Livingston, 2013film HD, projection et affiche M/M (Paris)8 minutesEdition de 5

https://vimeo.com/74004738motdepasse:fcvideo

Inspiré de la comédie dramatique désormais classique de Hal Ashby, Harold et Maude (1971), le film Jonathan Livingston met en scène un personnage roulant à bord de sa jaguar Type E transformée en corbillard. Ce chauffeur, errant en rase campagne, semble chercher sa route, alors que la situation oscille entre jouissance de la vitesse et accident potentiellement fatal. Ambivalente, cette roulette russe du jeu de la vie et de la mort est supportable car légitimée par une voiture aux allures de trophée.

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François CurletCrustinien des Galapagos, 201316 mm transféré sur master numérique, affiche par M/M (Paris)5.10 minutesEdition de 5

https://vimeo.com/84673686Mot de passe: fcvideo

Une ballade dans une villa des années 1930, vide. Quelqu’un siffle. Après environ 4 minutes, un homme entre dans le cadre. D’abord, nous voyons ses bottes, puis son pantalon, puis des gants en cuir noir et une veste. Un soldat, un officier nazi, il s’assoit, on voit enfin son visage: un brésilien noir qui pleure tranquillement dans le silence ...

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François CurletFrench Farce, 200716 mm sur beta numérique, 5’25, PAL, affiche par M/M (Paris)5.25 minutesEdition de 5

https://vimeo.com/146224236mdp: fcvideo

Le film French Farce nous emmène dans un café venu directement du début du 20ème siècle à Château-Gontier le temps d’un improbable travelling sur un groupe de retraités réunis pour une partie de jeu de cartes sous le regard étonnée d’une jeune femme à l’accent so british. Commentaire de la scène : un petit monde « tellement Marcel