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87 e année - Hebdomadaire 3265 - 24 juin 2011 3 france-catholique.fr france-catholique.fr FRANCE Catholique ISSN 0015-9506 La Belgique malade de ses mythes pages 8 à 10 Le FRAT de Jambville Des collégiens sur un chemin de foi Comment leur parler ? pages 12 à 20

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87e année - Hebdomadaire n° 3265 - 24 juin 2011 3 €franc

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La Belgiquemaladede ses mythes pages 8 à 10

Le FRAT de Jambville

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de foiComment leur parler ? pages 12 à 20

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BRÈVES

2 FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011

MondEEuRopE : Le président de la BCE, J.-C. Trichet, a de nouveau plaidé le 13 juin à Londres en faveur de réformes de la gouvernance de la zone euro et de l’in-troduction de sanctions plus strictes en cas de dérapage budgétaire.SyRiE : Alors que la répres-sion se poursuit, la Maison-Blanche a mis en garde le 13 juin contre une crise humanitaire et demandé un accès immédiat pour la Croix-Rouge. Des témoins ont évoqué des dissensions au sein de l’armée syrienne. L’exode des populations vers la Turquie s’est intensifié.LiBan : Après cinq mois de négociations, un nouveau gouvernement a été formé le 13 juin ; présidé par le centriste Najib Mikati, la majorité des portefeuilles y est détenue par le Hezbollah et ses alliés, notamment le chrétien Michel Aoun ; le Hezbollah est lui-même un allié du régime syrien.itaLiE : Les Italiens ont voté le 12 juin par référendum sur l’immunité pénale de Silvio Berlusconi, un retour au nucléaire et la privatisa-tion de l’eau ; l’importance écrasante du « non » à ces questions semble annoncer la fin du règne de Berlusconi.ChiLi : Un nuage de cendres provenant de l’éruption du volcan Puyehue a bloqué le trafic aérien dans la région ; un avion transportant le 13 juin le secrétaire général de l’ONU vers Buenos Aires a dû être dérouté.ÉtatS-uniS : Le président répu blicain de la Chambre des représentants a rappelé le 14 juin que l’adminis-

tration Obama violerait la loi fédérale si les opérations militaires en Libye se pour-suivaient au-delà du 19 sans l’aval du Congrès.aRgEntinE : Des chercheurs ont réussi à greffer deux gênes de femme à une vache pour qu’elle produise des enzymes spécifiques du lait maternel humain ; comme il ne s’agit pas de lait maternel humain, ce lait devrait être impropre à la consomma-tion des nourrissons ; mais il pourrait être utile aux adultes et adolescents qui consomment peu de viande.afghaniStan : Le minis-tère français de la Défense a reconnu le 16 juin qu’un retrait partiel des soldats français d’ici fin 2011 était à l’étude. Sous la pression du Congrès le président Obama devrait également annoncer un retrait progressif de ses troupes dès le mois prochain ; d’après le président Karzhaï, les États-Unis auraient des pourparlers directs avec les talibans.Un 62e soldat français du régiment parachutiste de Pamiers a été tué le 18 juin au cours d’un accrochage avec les rebelles.aRaBiE SaouditE : Plusieurs femmes ont pris le volant le 17 juin en réponse à un appel lancé contre l’interdiction de conduire qui leur est faite dans ce pays ; « Amnesty International » a appelé les autorités à cesser de trai-ter les femmes comme des citoyens de seconde zone.MaRoC : Le roi Mohammed VI a présenté le 17 juin un projet de réforme consti-tutionnelle prévoyant une réduction de ses pouvoirs avec un Premier ministre à la tête de l’exécutif ; des mani-festations ont cependant eu

lieu le 19 juin pour exiger davantage de démocratie.

fRanCEpoLitiquE : La déclara-tion de Jacques Chirac, en Corrèze le 11 juin, affirmant qu’il votera pour François Hol lande en 2012, a créé un malaise, y compris à gauche, même s’il ne s’agissait, selon ce dernier, que d’ « humour corrézien » !Cinq mois après sa nomina-tion, Rama Yade a démis-sionné de son poste d’am-bassadeur à l’Unesco ; elle avait rejoint en avril le Parti radical de J.-L. Borloo.L’UMP a demandé le 17 juin à la Commission informa-tique et libertés (CNIL) d’in-terdire la primaire socialiste, estimant qu’elle pouvait déboucher sur « un flicage des fonctionnaires territo-riaux ».nuCLÉaiRE : à la veille de quitter la direction d’Areva, Anne Lauvergeon a rappelé le 15 juin que l’industrie nucléaire française représen-tait plus de 400 000 emplois directs et 2% du PIB ; c’est le troisième employeur après l’automobile et l’aéronau-tique et une source impor-tante d’exportations.JuStiCE : Le 20 juin, Yvan Colonna, a été déclaré, pour la troisième fois, coupable du meurtre du préfet Érignac et condamné à la prison à perpétuité par la Cour d'As-sise de Paris.poLiCE : Les premières ren-contres nationales de la police municipale se sont ouvertes à Nice le 16 juin avec en particulier le pro-blème de l’armement de cette police.

SantÉ : Huit enfants ont été hospitalisés au CHU de Lille, mi-juin, pour une infection alimentaire liée à une bacté-rie (Escherichia coli ?) après avoir consommé des steaks hachés surgelés vendus par les magasins Lidl, chaîne allemande de « maxidis-compte ».SoCiÉtÉ : La proposition de loi socialiste autorisant le mariage des personnes de même sexe a été repoussée le 14 juin par l’Assemblée nationale.Le député PS Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Inté-rieur, a présenté le 15 juin un rapport dans lequel il plaide pour une « légalisa-tion contrôlée » du cannabis afin de mieux lutter contre le trafic.SECtES : Dans son rapport annuel, la Mission de lutte contre les dérives sectaires s’inquiète des discours apo-calyptiques à l’approche du 21 décembre 2012, date supposée de la fin du monde selon le calendrier maya.aViation : L’avion solaire Solar Impulse est arrivé le 14 juin à Paris venant de Bruxelles, en vue de partici-per au Salon du Bourget ; le but de l’équipe suisse à l’ori-gine du projet est de tenter un tour du monde en cinq étapes vers 2013 ou 2014.EMpLoi : Le Conseil écono-mique et social a dressé le 14 juin un bilan sévère du fonc-tionnement de Pôle emploi.VoL af447 : Un navire trans-portant les dépouilles de 104 victimes de l’accident du Rio-Paris est arrivé le 16 juin au port de Bayonne ; elles ont été acheminées vers l’institut médico-légal de Paris pour identification.

J.L..

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Nous nous réjouissons avec le diocèse d'Aire et Dax, ainsi qu'avec toute la famille vincentienne, de la béatification de cette religieuse admirable, qui fut martyrisée sous la Révolution française, pendant la période de la Terreur. Cela faisait

certes longtemps que cette figure était vénérée dans la région, mais c'est l'heureux dénouement d'une procédure romaine difficile qui a permis enfin la reconnaissance ecclé-siale de Sœur Marguerite Rutan. On ne peut que l'associer aux Carmélites de Compiègne dans son chemin vers l'échafaud, chantant comme elles à haute voix le Magnificat !

Est-il besoin de rappeler que l'Église en honorant une martyre de la Révolution française n'entend nullement ranimer une querelle historique et encore moins une guerre civile ancienne ? Certes, il n'y a pas lieu d'édulcorer la réalité et de cacher les mois sombres d'une persécution religieuse qui visait explicitement à l'éradication du christianisme dans notre pays. Mais les événements de la décennie révolution-naire sont suffisamment complexes pour ne pas être réduits à leur face totalitaire. Au surplus, cette Fille de la Charité n'est pas honorée comme partisan dans un combat politique. Elle est distinguée à cause d'un héroïsme surnaturel qui lui fait surplomber la conjoncture temporelle.

La cérémonie de dimanche, si réussie, devrait rappeler l'importance de la consécration religieuse. Les centaines de Filles de la Charité réunies à Dax témoignaient de la continuité d'une trajectoire spirituelle, celle qui se réclame de Monsieur Vincent, de Louise de Marillac et de Catherine Labouré. Le nouveau siècle a besoin d'une éclosion de voca-tions féminines. La bienheureuse Marguerite Rutan devrait signifier l'appel pressant d'une Église qui ne peut vivre sans son charisme marial. n

SOMMAIRE

ACTUALITÉ 4 INdE Unyogipopulistefaceàlacorruption

5 ÉTATS-UNISLadanseduscalpautourd'Obama

6 GRèCE Lemarteauetl'enclume

7 SOCIÉTÉ Bilanbioéthique

8 BELGIqUE Unpaysmaladedesesmythes

dOSSIER12fRAT Lafoidescollégiens

17 Invitationàlaprière

18 LaméthodeBrunoraubancd'essai

ESPRIT11 ECCLÉSIA SœurMargueriteRutan

21 ŒUvREd'ORIENT Nonàl'exodedeschrétiens!

25 MSP Unevieofferte

26 LECTURES Paindesangesetpaindepauvreté

MAGAZINE28hISTOIRE MadameSwetchine

30 LIvRES MgrRouet

31 fORUM CardinalfrancisGeorge

32 MÉMOIRE Artindustriel

33 CINÉMA «Omarm'atuer», «Ladernièrepiste», «Blitz»,«Pater»

34 ThÉÂTRE «LeGrandCahier», «LesAmnésiquesn'ont rienvécud'inoubliable»

35TÉLÉvISION «hannibal», «Braquageàl'italienne», «Bliss»,«Britannia»

36 TÉLÉvISION votredébutdesoirée

38 BLOC-NOTES vieassociativeetd’Église

Couverture : © le fraternel

enCart JetÉ DanS Ce nuMÉro :lettre du service librairie de France Catholique

BienheureuseMargueriteRutan

ÉdITORIAL

FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011 3

par Gérard LECLERC

ÉcoutezlachroniquedeGérardLeclerc,

chaquesemainesur:

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ACTUALITÉ

4 FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011

par Yves LA MARCK

Chaque année, l’Inde traverse une pé riode de ner vosité que l’on attribue à l’at-tente de la mous-

son. De fait, en cette première quinzaine de juin, le sous-continent vient de traverser un psychodrame assez incom-préhensible pour l’observa-teur étranger. Ce qui a fait la « Une » en Inde pendant ces deux semaines sans discon-tinuer n’a rencontré presque aucun écho à l’étranger. Le drame était en effet pure-ment indien ; pour autant le problème, la lutte contre la corruption, est universel.

Swami Ramdev (aussi appelé Baba Dev), un télé-yogi — comme il existe des télévangélistes — animateur d’une émission télévisée, prônant des remèdes « natu-rels » contre l’obésité et le SIDA, s’est saisi de la corrup-tion comme d’une autre maladie, et a entamé une grève de la faim. Jusqu’ici rien d’exceptionnel. D’autres l’ont fait avant lui. Puis tout se met à déraper : le gouvernement, qui l’avait autorisé à tenir une manifestation dans la capitale, où il avait rencontré quelques ministres, l’expulse manu militari le 5 juin et fait disperser ses 65 000 parti-

sans. Le swami continue sa grève de la faim et on craint pour sa vie et des émeutes. Enfin, au bout de neuf jours, il y met fin sur les instances d’un guide spirituel.

La gestion du dossier par le ministre de l’Intérieur a été très critiquée. Peur d’être

débordé par des milliers de fanatiques aux portes du pouvoir ? Volonté de récu-pération de la part de l’op-position, le parti nationaliste hindou, le BJP, qui aurait braqué le parti du Congrès au pouvoir actuellement ? Responsabilité des médias qui auraient monté en épingle un banal fait divers aux fins de sensationnalisme ?

Il reste que Baba Dev a su focaliser l’attention sur un problème récurrent qui n’est pas traité par la classe politique indienne. Par son apparence de yogi, nu, barbu, enrobé dans des étoffes de couleur rouge ou safran, par son appel aux ressources les

plus ésotériques de la spiri-tualité hindouiste, par la radicalité de son message, son simplisme et son appa-rent irréalisme, il a plus fait parler de lui qu’un autre ascète, Anna Hazare, qui, lui, s’inspire du modèle gandhien, vêtu de blanc, prônant l’au-tosuffisance villageoise, et agissant à travers un réseau d’organisations non gouver-

nementales. Deux méthodes opposées, l’une charisma-tique, transversale, nationale, cathodique, populiste, l’autre modeste, raisonnable, locale, associative, morale, mais qui se combinent : Hazare s’était associé à la grève de la faim du swami.

Sous la pression des ONG en avril, le Parlement avait créé une commission char-gée d’élaborer un projet de loi contre la corruption, avec un ensemble de mesures institu-tionnelles d’inspiration tech-nocratique. Baba Ramdev proposait des « remèdes » autrement plus drastiques : suppression des grosses coupures de 500 et 1 000 roupies, rapatriement immé-diat des fonds cachés dans les banques suisses, peine de mort pour les corrompus…

Deux versions s’oppo-sent : la corruption mine la société ; ou au contraire c’est parce que la société est malade qu’elle est sujette à corruption. Pour les premiers, il faut traiter la corruption. Pour les seconds, c’est la société qu’il faut réformer. En surface ou en profondeur, la réflexion sur la corruption ne fait que commencer. Trop peu d’économistes s’y sont sérieusement attachés. Mais aussi trop peu d’autorités intellectuelles et spirituelles. Les exhortations morales ne suffisent pas, pas plus que les condamnations exem-plaires. Et ceci vaut autant des pays du Sud que de ceux du Nord. n

INDE

Un problème récurrent qui n'est pas traité par la classe politique indienne(

La plus grande démocratie du monde serait-elle aussi la plus corrompue ? La dispute sur les moyens de combattre la corruption en Inde connaît des épisodes hauts en couleur.

Un yogi populiste

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ACTUALITÉÉTATs-UNIs par Y.L.M.

La danse du scalp

FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011 5

La danse du scalp a commencé. Qui fera tomber Obama le 6 novembre 2012 ? Sept candidats à la

candidature républicaine se sont mesurés lors d’un débat à Manchester (New Hampshire, le premier État à tenir des primaires début 2012). D’autres ne se sont pas encore manifestés. Parmi les premiers, l’homme qui tient la corde est celui qui fut battu de peu par John McCain pour l’investiture du parti de l’éléphant en 2008, Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts.

Handicap : il est mormon, mais cela semble moins faire difficulté aujourd’hui qu’il y a quatre ans. La preuve, un second mormon, entrera sans doute en lice, John Huntsman, ancien gouverneur de l’État de l’Utah (centre du mormo-nisme), actuellement ambas-sadeur en Chine. La religion mormon, qui prône les valeurs morales chrétiennes les plus traditionnelles, est en train de rejoindre doucement, succès oblige, la voie médiane de la culture et de la sociologie américaines.

Néanmoins, les évan-géliques, qui constituent aujourd’hui au moins la moitié des membres du parti répu-blicain, demeurent les plus réservés. Surtout, ils soutien-

nent d’autres candidats, également sérieux, dont une représentante du Minnesota, Michèle Bachmann, qui fut la révélation de ce premier débat.

Handicap : elle incarne ce que l ’on appelle les Tea parties (du nom de la

première manifestation des Révolutionnaires américains qui se sont soulevés contre Londres en jetant une cargai-son de thé à la mer en rade de Boston). Ce nouveau courant, parfois associé à la suppléante de McCain lors de la précédente élection, venue de l’Alaska, Sarah Palin, plus connue pour ses

gaffes, fut un mouvement largement spontané, plutôt féminin, apparu l’an dernier. Il se distingue par son oppo-sition acharnée et sectaire à la personne d’Obama, et par ses propositions de réforme radicales, extrêmes, souvent ultra-libérales, du système de

gouvernement. Marine Le Pen ferait figure de modérée en comparaison.

Dans ce sens ultra-libé-ral, on retiendra pour l’ave-nir (car il ne s’est pas encore déclaré mais il a de nombreux soutiens, et quelques détrac-teurs), le nom du président de la commission des Finances de la Chambre des représen-

tants, élu du Wisconsin, Paul Ryan, dont le souci principal est le retour à l’équilibre du budget et le retraitement d’une dette qui fait paraître dérisoire celle de certains pays de l’euro.

C’est en effet l’un des deux points faibles d’Obama, l’autre étant l’emploi. Obama est à son apogée avec 50% d’opinions favorables, niveau jamais atteint par un prési-dent en milieu de mandat. L’effet Ben Laden joue en sa faveur. Mais l’élection se jouera sur l’économie. Or l’ad-ministration Obama a échoué à contrôler le déficit budgé-taire et le chômage progresse.

Mais on n'a pas encore trouvé la personnalité qui pourrait contrebalancer son indéniable charisme. La preuve est que l’on reparle de l’ancien maire de New York (lors des attentats du 11 septembre 2001), Rudi Giuliani, qui ne s’est pas déclaré, mais qui, entre autres handicaps, ne passera pas le test religieux. C’est-à-dire que l’on en est encore à rechercher un candidat surprise doté d’un charisme personnel, même s’il n’est pas issu du cœur de ce parti qui peine à se rassembler comme G.O.P. (Grand Old Party).

Barack Obama, quant à lui, ne se laissera pas faire. Lui aussi est déjà reparti en campagne. Et il est d’une impressionnante efficacité. n

La campagne présidentielle américaine est lancée. Obama, qui semble à son apogée, peut-il être battu dans seize mois ? Il n'a pas encore d'adversaire à sa taille.

L'administration Obama a échouéà contrôler le déficit budgétaire )

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ACTUALITÉ

6 FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011

par Alice TULLE

La dette souveraine de la Grèce a été évaluée à 250 milliards d'eu-ros au moins. Le plan de sauvetage adopté

en mai 2010 consistait en un prêt de 110 milliards d'eu-ros en échange de réductions budgétaires (elles ont été de 5% en un an), d'augmentation des im pôts (la TVA est passée de 19 à 21%) et de privatisa-tions. Mais, un an plus tard, la récession économique est estimée à 4,5% et la dette continue de se creuser. Les institutions prêteuses se font tirer l’oreille pour débloquer une tranche de 12 milliards d'euros. Le Conseil de l'Eu-rope des 22-23 juin (27 pays qui ne font pas tous partie de la zone euro, comme la Grande-Bretagne, la Pologne, la République tchèque…) ne veut pas entendre parler d'un nouveau plan de soutien. On ne pourra pourtant pas en éviter un, équivalent au premier.

Les entreprises publiques grecques auraient une valeur de 30 mil liards d'euros. Mais qui pourrait acheter de tels biens et prétendre les exploi-ter sereinement ? L'immobilier d'État représenterait de 140 à 210 milliards d'euros. L'Église grecque, avec son patrimoine

immobilier et ses avantages fiscaux, est également sur la sellette.

Le Premier min i s t re Georges Papandréou tente de consti tuer un gouvernement d'unité nationale pour faire accepter un nouveau plan d'austérité de cinq ans. Mais

il est pris entre le marteau des révoltés (très nombreux lors de la grève générale du 15 juin) et l’enclume de la troïka (FMI, BCE, Commission) qui exige des sacrifices difficiles à imposer.

Avec une moindre inten-sité, la situation est la même au Portugal, en Espagne et en Irlande où les gouvernements, de droite comme de gauche,

sont considérés par l'opinion publique comme des otages de la troïka. Il est facile de raisonner un gouvernement. Il est presque impossible d’obtenir la compréhension de populations qui ne veulent pas payer les pots cassés par leurs dirigeants successifs.

La crise de la zone euro est d’abord une crise politique.

Jean-Claude Trichet pour la BCE, Jean-Claude Juncker pour l’Eurogroupe, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy sont tous d’accord pour sauver l ’euro, mais i ls sont en pro fonde opposition sur les mesures à mettre en œuvre.

Les deux pr inc ipaux ac teurs de la zone euro

étaient à la mi-juin en oppo-sition frontale. La Banque centrale européenne veut éviter tout « événement de crédit » — tout arrangement sur les prêts consentis à la Grèce — qui serait interprété par les agences de notation et les spéculateurs comme un début de banqueroute.

Angela Merkel est quant à elle confrontée à sa majo-rité parlementaire qui refuse tout soutien supplémentaire à la Grèce. Mais elle veut sauver la zone euro qui avan-tage l’économie allemande. La Chancelière voudrait donc que les banques privées parti-cipent au sauvetage, alors que la BCE voudrait éviter cet effort aux banques et souhaite que les États pren-nent de nouvelles mesures de ri gueur. Ceci en attendant que la zone euro mette en place des mécanismes auto-matiques de punition en cas de laxisme budgétaire.

Nicolas Sarkozy, qui craint les conséquences d’un défaut grec sur trois grandes banques françaises, soutient la BCE tout en cherchant un compromis avec Angela Merkel. Comme il y a peu de protagonistes et que tous constatent avec angoisse que la situation est en train de dégénérer, un arrangement provisoire a été trouvé pour aider la Grèce. Mais le sursis ne sera que de quelques mois au terme desquels la ques-tion de la sortie de l'euro de certains pays ne sera plus tabou. n

ZONE EURO

Tous constatent avec angoisse quela situation est en train de dégénérer(

Les dirigeants grecs et ceux de la zone euro sont pris entre des intérêts contradictoires et risquent d'être débordés par des populations frappées par les mesures d’austérité.

Marteau et enclume

La nouvelle mode à Athènes : lancer des yaourts, des œufs et des bouteilles d'eau sur la voiture du Premier ministre et la police...

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ACTUALITÉsOCIÉTÉ

par Tugdual DERVILLEBilan bioéthique

FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011 7

Le texte final, issu de la conciliation entre quatorze parlemen-taires, a été adopté le 15 ju in , voté

par les 7 UMP contre les 6 socialistes, la représentante centriste s’étant abstenue. Ce texte devait être adopté dans chacun des deux hémi-cycles les 21 et 23 juin. Sur un point de forme important, la posture du Sénat l’a emporté : la loi devra être révisée tous les sept ans, et, tous les cinq ans, des états généraux de la bioéthique devront faire le point sur les nouvelles évolutions des techniques. Comment interpréter cette perspective ? Les promoteurs du respect de la vie hésitent. Constatant que les deux dernières révisions se sont traduites par de nouveaux glissements, certains dénon-cent l’instabilité des règles éthiques. Pour eux, le système de révision est un piège. Une troisième modification de la loi ne risque-t-elle pas d’avaliser les dérives que la seconde a évitées ? On pense à la gestation pour autrui, au droit à la procréation arti-ficielle pour les personnes homosexuelles et à l’autorisa-tion explicite de la recherche sur l’embryon. Mais d’autres observateurs soulignent que le dispositif législatif actuel contient déjà de graves trans-

gressions, qui ne peuvent satisfaire. La « surproduction industrielle » des embryons humains va être intensi-fiée ; le don de gamètes sera davantage banalisé ; l’eugé-nisme va être accéléré par le développement du diagnos-tic prénatal ; et c’est un laxisme croissant en matière de recherche sur l’embryon que le principe d’interdiction symbolique assorti de déro-gations élargies va instaurer. De plus, on peut craindre qu’en se défaussant sur des instances judiciaires, admi-nistratives ou gouverne-mentales, les parlementaires n’assument par leur respon-sabilité bioéthique. Certains pays comme la Belgique ont dérivé sans loi… C’est peut-être le premier mérite de la législation bioéthique fran-çaise que de reconnaître que la bioéthique est un sujet politique crucial pour l’avenir de l’humanité.

Ce second processus de révision a d’ailleurs fait émer-ger un solide groupe de parle-mentaires « personnalistes », selon l’expression d’un de leurs leaders, le député Xavier Breton. Formés et engagés, ils ont résisté avec courage à leurs adversaires. Grâce à eux, de nombreux mouvements et

personnalités partageant leur approche ont été auditionnés, formellement ou informelle-ment. Le long processus de révision de la loi a par ailleurs provoqué certains retourne-ments heureux, comme celui qui a vu le parti socialiste se positionner officielle-ment contre le système des mères porteuses, prenant à contre-pied médias et sondages d’opinion, même si de nombreux élus de gauche (et quelques-uns de la majo-rité présidentielle) ont tenté de légaliser cette pratique.

Le processus inauguré en 2009 par les états généraux de la bioéthique a finalement marqué un rééquilibrage des débats. Les chrétiens ont joué un rôle majeur en contrant les petits groupes qui reven-diquaient les nouvel les trans gressions. La qualité de l’apport de l’Église catholique a surtout marqué les esprits. Des parlementaires se sont appuyés sur ses arguments pour contester ceux qui récu-saient toute idée de régula-tion éthique de la pratique scientifique. Le lobby scien-tiste nie, sans preuve, l’huma-nité de l’embryon et professe une idéologie prométhéenne résolument antichrétienne. Ses relais ont donc attaqué

l’Église dans les hémicycles, mais c’est parce que celle-ci avait su appuyer là où ça fait mal. Et les chrétiens sont restés unis et cohérents, défendant le bien universel, au nom de la justice pour tous, de la défense des plus vulnérables et du vrai progrès scientifique. Ils n’ont donc rien à regretter. D’autant que l’interdiction (symbolique) de chercher sur l’embryon n’a été réaffirmée qu’à trois voix près, au Sénat.

à l’arrivée, le résultat concret reste mitigé puisque la loi bioéthique 2011 est moins éthique que sa version 2004… Mais cela aurait pu être pire. Les débats ont au moins permis d’entamer des prises de conscience, notamment sur le scandale de l’éradication prénatale des personnes trisomiques… Cette loi devrait donc être promulguée, mais le débat bioéthique doit continuer. Il est de plus en plus infesté par l’idéologie du genre, celle qui nie que l’humanité soit faite d’hommes et de femmes et entretient l’illu-sion que le bonheur passe par toutes les transgressions et tous les artifices procréatifs. Cette idéologie sera un enjeu des présidentielles de 2012. Ennemi numéro 1 de la nature humaine, de la sexualité et de la famille, le « Gender » est l’antithèse de l’écologie… humaine. n

La navette parlementaire a donné son caractère définitif — pour quelques années — à la loi sur la bioéthique. Occasion pour nous de dresser un bilan.

Les débats ont au moins permis d'entamer des prises de conscience )

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actualité

8 FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011

n Où en est-on de la crise belge ?

Luc Beyer de Ryke : Nous avons la médaille d’or des pays sans gouver-nement. Plus exactement, nous avons depuis plus d’un an un gouvernement chargé des affaires courantes, qui est d’ailleurs apprécié par l’opinion publique. Même le Premier ministre, qui atteignait des records d’impopularité, bénéficie aujourd’hui d’une certaine faveur !

Vous savez que la Belgique est confrontée au problème communau-taire, et un grand nombre de Flamands souhaitent partir de leur côté sans que l’Union européenne s’inquiète de la situation. Pour comprendre ce qui se passe, il faut bien entendu interroger les responsables politiques belges mais il faut aussi comprendre que la crise vient de loin. Elle se nourrit, surtout du côté flamand, de tout un ensemble de

faits historiques et de mythes qu’il est important de découvrir ou de redécou-vrir car ils ont été revisités et travaillés par des écrivains et des militants afin qu’ils servent leurs rêves pour que ceux-ci deviennent réalité.

n Dans votre livre, pourquoi évoquez-vous les iguanodons ?

à l’école, on nous parlait des igua-nodons de Bernissart et nous avons à Bruxelles un musée des iguanodons qui n’a pas son équivalent en France. Je dis avec un clin d’œil que ces iguanodons sont des francophones car ils se trou-vaient en pays wallon — mais tous les Belges ont appris la même chose sur cette espèce particulière de dinosaures et ils ne se disputent pas entre eux sur le sujet.

Les difficultés commencent avec la guerre des Gaules. Vous avez vos Gaulois avec Vercingétorix, nous avons les nôtres avec Ambiorix : c’est à nos Gaulois qu’on s’est référé au XIXe siècle pour fonder la Belgique. Mais, durant la guerre de 1914-1918, on a retrouvé les bienfaits de la Pax Romana. L'Italie était notre alliée et les bersaglieri, avec leur casque coiffé d'une plume de coq, les héritiers des centurions...

n Vous évoquiez dans vos précédents ouvrages la bataille des Éperons d’or. Cette fois, vous faites l’histoire du mythe que l’événement a engendré...

Les Français se souviennent rare-ment qu’en 1302 les communiers fla-mands ont battu l’armée de Philippe le Bel sur le champ de bataille de Groeninghe. Les éperons d’or des che-valiers français morts au combat ont été accrochés aux voûtes de l’église

ENtREtiEN aVEc luc BEYER DE RYKE

Les difficultés commencent avec la guerre des Gaules(

L'histoire de Belgique est orchestrée autour de grands événements antérieurs à sa naissance, progressivement transformés en mythes, dont l'influence est d'autant plus grande que leur interprétation relève de l'imaginaire. Le rêve lotharingien, à un degré moindre la grande Bourgogne, l'orangisme et, plus que tout, le nationalisme flamand et la bataille des Éperons d'or constituent ainsi les alluvions des siècles, des passions et des déchirements que l'unité de la Belgique et la monarchie ne suffisent plus à contenir... Ancien présentateur du journal télévisé de la RTBF, à deux reprises parlementaire européen, Luc Beyer de Ryke, francophone de Flandre, fut également élu au conseil provincial de Flandre orientale et conseiller municipal de la ville de Gand. Il analyse les courants sous-jacents qui font de la Belgique un souffle au cœur et l'épicentre des incertitudes européennes.

la Belgique malade de ses mythesLuc Beyer de Ryke.

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propos recueillis parAlexandre DA SILVA

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la Belgique malade de ses mythesNotre-Dame de Courtrai. Notez que l’aspect linguistique est très marginal dans la bataille : le conflit oppose un « parti français » — les Leliaerts, ceux de la fleur de lys — aux « communs », les Klauwaerts qui ont pour emblème la griffe du lion. La victoire des com-muniers a eu un écho dans toutes les villes de Flandre — à Gand, à Courtrai, à Lille, Douai, Arras — mais c’est au XIXe siècle qu’on voit se former le mythe de la bataille des Éperons d’or. Le coup d’envoi est donné par le fils d’un marin français, Pierre Conscience — il a servi l’Empereur et passé des années sur un ponton anglais — et d’une Anversoise. Leur fils Hendrik, né en 1812, parti-cipe à la Révolution de 1830, s’engage dans la nouvelle armée puis la quitte pour se consacrer à l’écriture. Et c’est en flamand qu’il écrit ses ouvrages – surtout Leeuw van Vlaanderen, « Le Lion de Flandre » qui le rend célèbre et devient la bible du mouvement flamand. Il faut cependant souligner qu’Hendrik Conscience n’est pas partisan de l’in-dépendance de la Flandre : il dit clai-rement que la Belgique flamande et la Belgique wallonne « forment une seule Belgique », le Roi le fera grand offi-cier de l’Ordre de Léopold et il aura des funérailles nationales.

n à l’origine du nationalisme flamand, il y a beaucoup d’écrivains et de poètes...

Ils ne sont guère connus en France mais ils ont effectivement joué un rôle majeur dans la formation de la mytho-logie f lamande. Je pense à Guido Gezelle, qui chante la Lys et la bataille des Éperons d’or : « Flamands toujours savent tenir/que ce soit pour vaincre ou pour mourir... ». Gezelle n’est pas un militant mais il eut pour élève Hugo

Verriest, consacré prêtre en 1864 et qui propagea le flamingantisme chez ses élèves. Parmi eux, Albrecht Rodenbach qui répand le nationalisme chez les étu-diants et qui exalte la cause en des vers fameux : Vliegt de Blauwvoet/ Storm op zee ! : « Vole, fou de Bassan/ Tempête sur la mer ! ».

n Vous examinez aussi la question toujours brûlante de la collaboration entre les nationalistes flamands et l’Allemagne au cours des deux guerres mondiales...

Il le faut bien. La personnalité et l’histoire de Cyriel Verschaeve résume cet engagement. C’est un étudiant en théo logie qui se rend en Allemagne après avoir été ordonné prêtre et qui en revient avec une conviction pro-fonde : les Flamands appartiennent au monde germanique. Pendant la Première Guerre mondiale, les Allemands créent un Conseil flamand (Vlaamse Raad), sorte de gouvernement auxiliaire. Cyriel Vers-chaeve se met au service des militants flamands du Frontpartij qui exploitent le fait que, dans l’armée belge, les officiers commandent en français à des soldats qui parlent des dialectes flamands et qui ne comprennent pas toujours les ordres. Il est vrai que les soldats wallons par-laient aussi en patois, mais leurs dia-lectes étaient romans. Toujours est-il que le Frontpartij est de cœur avec les Acti-visten (activistes) de la Flandre occupée.

Entre les deux guerres, le mouve-ment flamand s’affirme et un parti se constitue : le Vlaams Nationaal Verbond. Ce parti s’alliera aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et Cyriel

Verschaeve sera de la partie – jusqu’à devenir président d’honneur d’une délégation nationale flamande instal-lée en Allemagne en 1944. Réfugié en Autriche, il est condamné à mort par contumace et meurt en exil en 1949. Je raconte dans mon livre qu’en 1973 un commando flamand vint déterrer son corps pour le ramener en Flandre et l’enterrer dans sa paroisse d’Alverin-gem. Celui qui avait monté l’Opération Bréviaire, Bert Erikson, était un ancien de la Hitlerjugend qui dirigera le Vlaamse Militantem Orde (VMO) de 1971 à 1981 au service du Vlaams Blok dont le slogan est : « Que la Belgique crève ! »

Je cite également un livre que j’ai retrouvé : Nous suspects. L’auteur, René Lagrou, qui fut « Premier ministre » d’un gouvernement flamand en exil, écrit que la bataille des Éperons d’or a rendu possible la défaite de l’armée française en mai 1940. J’évoque aussi August Borms. Condamné à mort pour collabo-ration pendant la Première Guerre mon-diale, puis gracié, il est arrêté en 1939, conduit en France, puis libéré par les Allemands : il est fêté sur le sol flamand le 11 juillet 1940, pour le 638e anni-versaire de la bataille. A la Libération, il sera exécuté pour collaboration avec l'ennemi. Cela dit, la bataille des Éperons d’or est maintenant célébrée de manière démocratique : le 11 juillet est la date officielle de la fête de la communauté flamande.

n Venons-en aux autres mythes...

Commençons par le mythe lotha-ringien. Il a été cultivé par le grand-

Entre les deux guerres, le mouvement flamand s'affirme )

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père d’Amélie Nothomb, le baron Pierre Nothomb (1887-1966) , sénateur et homme de lettres qui fut l’équivalent belge de Maurice Barrès. Entre les deux guerres, il rêvait de créer une Grande Belgique par annexion du Grand Duché du Luxembourg, d’une partie de l’Alle-magne et du Limbourg hollandais où la population est en majorité catho-lique. Pierre Nothomb n’eut pas de suc-cès mais on retrouve un peu de l’idée lotharingienne dans la Grande Région européenne qui réunit le Grand Duché, la Lorraine et les cantons rédimés de Saint-Vith, Eupen et Malmédy.

n Vous présentez le mythe bourguignon comme véritablement fondateur...

La Bourgogne fut une réalité histo-rique, étudiée par beaucoup d’historiens — je pense à Henri Pirenne qui enseigna l’histoire du Moyen Âge à l’université de Gand. C’est Philippe Le Bon qui a unifié les territoires de la future Belgique, à l’exception des principautés ecclésias-tiques de Liège, de Cambrai et d’Utrecht. On ne saurait cependant parler de pro-jet national : les seigneurs de l’époque cherchent simplement à agrandir leurs possessions — et f inalement c’est Louis XI qui récupérera la Bourgogne. Mais les Belges continuent de célébrer les ducs de Bourgogne, de Philippe Le Hardi à Charles Le Téméraire. Fondateur de Rex entre les deux guerres, Léon Degrelle se prenait pour le dernier duc de Bourgogne. Le rexisme (en référence au Christus Rex), avait rallié beaucoup d’adhérents avant la guerre — jusqu’au jour où il fut condamné par la hiérarchie catholique. Sous l’occupation allemande, Léon Degrelle avait créé une Légion wallonne qui emmena combattre sur le front de l’Est. Dans un texte inédit que je publie, le fondateur de Rex raconte comment il entraîna Hitler à accepter son plan bourguignon de regroupement des 17 provinces dans un même État.

Un autre Belge, mais catholique fla-mand, rêvait lui aussi de rassembler les

17 provinces : Joris Van Severen. C’est un francophone de Waken (village de Flandre orientale) qui épouse la cause flamande après 1918. Puis il crée un parti fasciste, le Verdinaso, en français l’Union des nationaux-solidaristes thiois, le pays thiois comprenant la Flandre du Sud — y compris la Flandre française — et les Pays-Bas. Ses troupes défilent en chemise mais Joris Van Severen, à la dif-férence de Léon Degrelle, déteste Hitler. Quand la guerre éclate, il place ses mili-tants sous les ordres du roi et leur com-mande de rejoindre l’armée. Pourtant, il est arrêté et tué le 20 mai 1940 par des soldats français à Abbeville, pour des motifs qui n’ont jamais été élucidés.

n Il y a bien des mythes francophones ?

Bien sûr. Les francophones ratta-chistes cultivent le mythe de la bataille de Waterloo. Des Flamands nationalistes ont evendiquent la butte du Lion, qui a la gueule tournée vers la France, mais des francophones ont érigé un monu-ment à l’Aigle blessé.

Je vous ai dit qu’il y avait eu des prêtres flamands nationalistes mais il y en eut aussi de rattachistes. Ainsi l’abbé Mathieu qui réunissait pour les proces-sions la Vierge, le Sacré Cœur et le coq wallon... et fut privé de paroisse et de traitement. En 1936, il créa même un Front Démocratique wallon et il fonda le Souvenir napoléonien, qui existe toujours. J’évoque dans mon livre les grandes figures du rattachisme : Charles Plisnier, qui était d’extrême-gauche, le poète Marcel Thiry et aujourd'hui Paul-Henry Gendebien qui préside le Parti Wallonie-France. Jean Gol, chef du parti libéral nourrissait des tentations ratta-chistes qu'il n'avouait pas ouvertement.

n Y a-t-il un mythe de la Révolution de 1830 ?

Il y a des mythologies qui se contre-disent et sont complémentaires – celle

d’une révolution nationale, d’une révo-lution wallonne, d’une révolution bour-geoise, d’une révolution prolétarienne confisquée par la bourgeoisie.

n Mais il y a un mythe du roi-chevalier !

Le roi Albert était un homme d’Etat avisé, qui prenait soin de son pays et qui savait qu’il fallait composer avec le flamingantisme comme avec le socia-lisme. Mais le mythe du roi-chevalier va bien au-delà de ces qualités. Je cite des Belges socialistes et libéraux et des Français de droite et de gauche qui lui vouent un véritable culte. Je me suis efforcé de faire un portrait plus nuancé que le mythe dans lequel on l'empri-sonne.

n Aujourd’hui, la Belgique est-elle mena-cée par la violence ?

Il n’y a pas de violence en Belgique. Mais il faut tout de même se souve-nir que nous avons été au bord de la guerre civile lorsque s’est posée la « question royale » au lendemain de la guerre. à l’époque, les Flamands étaient majoritairement favorables au roi, alors que ses partisans étaient minoritaires en Wallonie...

Si la Belgique éclate, il y a un pro-jet flamand mais il n’y a pas de projet francophone. La Wallonie est dans un grand état de faiblesse économique qui l’obligera à avoir des accords d’asso-ciation avec la France — mais la France a-t-elle envie de nouer de tels accords ?

Les 80 000 citoyens des cantons germanophones ne souhaitent pas l’éclatement de la Belgique mais, si cela se produisait, il y aurait dislocation : à Eupen on souhaitera rejoindre l’Al-lemagne, à Saint-Vith on préférera le Luxembourg, à Malmédy on deman-dera le retour à la province de Liège. Ce serait une Belgique, ou en tout cas une Wallonnie, en miettes. n

Il y a un projet flamand, mais il n'y a pas de projet francophone(

Luc Beyer de Ryke, La Belgique et ses démons : Mythes fondateurs et destructeurs, F.-X. de Guibert, 197 pages, 21,50 e.

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FRANCECatholique n°3265­24­juin 2011­11

YVELINESTroisième étape du synode du diocèse de Versailles (lancé le 12 septembre 2010 ) , l 'A ssemblée synodale a rassem blé 414 délégués, 4 experts et Mgr Aumônier, évêque de Versailles, du 2 au 4 juin 2011 au lycée Notre-Dame-des-Oiseaux, à Verneuil-sur-Seine. Mgr Aumonier promulguera les décrets synodaux le 8 octobre en la cathédrale Saint-Louis (Versailles).

PAKISTANLe 13 juin, Sami ul Haq, chef du Jamiat Ulema-e-Islam (Sami ul Haq) (JUI-S), a déclaré que son parti retirait le recours introduit fin mai devant la Cour suprême visant à faire interdire la Bible au motif de son caractère « blasphématoire ».

(zenit.org 16/06/2011)

ESPAGNELe procès diocésain de la cause de béa-tification de Marta Obregón, étudiante en journalisme de 22 ans, assas sinée à Burgos en 1992 pour avoir résisté à son assassin qui menaçait de la violer, a débuté le 15 juin dans la chapelle de la Faculté de théologie de Burgos.

(zenit.org 15/06/2011)

ORDINATIONS

Comme chaque année, à proximité de la fête de Saint Pierre et Saint Paul, Apôtres, (29 juin), des ordinations de prêtres diocésains ont lieu dans la majorité des diocèses français. Les évaluations de la Conférence des évêques de France pour l'année 2011 donnent 109 ordinations de prêtres diocésains. Soit 103 pour les diocèses de France, dont 5 de la Communauté de l'Emmanuel, et 6 des Missions étrangères de Paris pour l'Église d'Asie. Ceci sans compter les religieux ordonnés dans le cadre de congrégations ou les membres de sociétés de prêtres.Ce chiffre de 109 est à comparer — pour les 5 ans passés — aux 96 ordinations en 2010, 89 en 2009, 98 en 2008, 101 en 2007, 68 en 2006. Et en remontant

tous les 5 ans sur 25 ans, 96 ordinations en 2001, 95 en 1996, 110 en 1991 et 81 en 1986. Depuis cette date, 2357 prêtres diocésains ont été ordonnés.Quelques diocèses n'ont pas eu d'ordina-tion sacerdotale depuis longtemps : Auch, Aire et Dax, Cahors (où il faut remon ter à l'année 1956 pour en avoir également 4), Chalons, Saint-Dié, Ver-dun...Des ordinations ont été célébrées pendant le 1er trimestre : Lille (1), Lyon (1), ainsi que le dimanche 15 mai : Diocèse aux armées (1). Le dimanche 22 mai: Albi (2), Nîmes (1). Le dimanche 29 mai : Tarbes-Lourdes (1). Le samedi 4 juin : Saint-Brieuc (1). Le dimanche 12 juin : Saint-Dié (1), Verdun (2). Le samedi 18 juin : Nanterre (1), Troyes (1), Mission de France (1). Le dimanche 19 juin : Angers (1), Chartres (1), Coutances (1), Digne (1), Marseille (2), Strasbourg (4), Vannes (2), Viviers (1). Le samedi 25 juin : Paris (4), Lyon (1). Le dimanche 26 juin : Aix (1), Amiens (1), Auch (1), Autun (1), Avignon (2), Bayonne (1), Belley-Ars

(3), Blois (2), Bordeaux (1), Cahors (4), Châlons-en-Champagne (1), Créteil (2), Dijon (2), Évreux (1), Évry (1), Fréjus - Toulon (15)*, Grenoble (1), Langres (1), Lille (1), Metz (6), Nancy (2), Orléans (1), Perpignan (2), Pontoise (4), Rouen (1), Sens-Auxerre (1), Toulouse (1), Valence (2), Versailles (5). Le dimanche 3 juillet : Aire et Dax (2), Nantes (1), Rennes (1), Saint-Claude (1), Tours (3), Basse-Terre - Guadeloupe (1). Et à Noël : Tarbes-Lourdes (1).

Notons qu'en cette période, seront également ordonnés, comme diacres en vue de la prêtrise, 77 séminaristes, qui deviendront prêtres l'an prochain.

MgrBernardPodvinporte-paroledesévêquesdeFrance

* dont 2 Communauté Point Cœur,2 Communauté St Joseph Gardien,2Communautédel'ImmaculéeConception,2FraternitéMissionnaireNDdelaMission,2 Fraternité missionnaire Jean-Paul II,1MissionnaireduSaint-Sacrement.

BéatificationdeSœurMargueriteRutanàDax

Guillotinée sous la Révolution française, Sr Marguerite Rutan, Fille de la Charité de saint Vincent de Paul, a été béatifiée à Dax, le 19 juin 2011. Trois jours de fête pour le dio-cèse d'Aire et Dax, comme pour la famille vincentienne. Le pape Benoît XVI a reconnu

Sr Marguerite Rutan martyre de la foi, le 1er juillet 2010. « C'est une grande grâce qui nous est donnée », s’est réjoui Mgr Philippe Breton, évêque d'Aire et Dax, en présentant la nouvelle bienheureuse. Du 18 au 20 juin 2011 à Dax, un hommage spirituel et festif a été rendu à la religieuse guillotinée en 1794.

Née à Metz en 1736, huitième de quinze enfants, Marguerite Rutan entre au noviciat à Pa-ris chez les Filles de la Charité. En 1779, nommée supérieure de l'Hôpital Saint-Eutrope à Dax, elle y accueille mères célibataires et enfants abandonnés, ouvre une école… Ses initiatives au service de la population dacquoise n'éviteront pas aux sœurs d'être accusées de vol. La veille de Noël 1793, Sr Rutan est emprisonnée. Un tribunal révolutionnaire la condamne à mort le 9 avril 1794 et fait exécuter la sentence le jour même.

Dans la ville de Dax, le 18 juin, un itinéraire spirituel a fait découvrir les lieux marquants de sa vie : l'hôpital thermal dont elle fut la supérieure (appelé à l'époque Saint-Eutrope), l'an-cien couvent des Carmes (où elle fut emprisonnée), l'Hôtel Splendid, près de l'ancienne place Poyanne (où eut lieu son exécution)… Une statue de la Vierge que Marguerite avait fait ins-taller dans la chapelle de l'hôpital accompagnera les pèlerins. En soirée, une veillée de prière en présence de Mgr Philippe Breton, évêque d'Aire et Dax, rassemblait près de 700 Filles de la Charité, venues de toute l'Europe, et des membres de la famille vincentienne.

Le 19 juin, aux arènes de Dax, le cardinal Angelo Amato, Préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints présida la messe de béatification de Sœur Marguerite Rutan devant plus 8 000 participants.

Plus de 200 ans après sa mort, le rayonnement spirituel de Marguerite Rutan se poursuit. Mgr Breton espère de grands « bienfaits spirituels » pour les jeunes de son diocèse. Cet évé-nement a été pour eux le dernier temps fort avant les Journées mondiales de la Jeunesse à Madrid (16-21 août 2011). d'après www.eglise.catholique.fr

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n Le Frat a lieu soit à Lourdes, soit à Jambville.QuelleestlaspécificitéduFRATdeJambville ?

Anne-Sophie : Le Frat de Jambvillle rassemble les collégiens de 4e-3e, tandis que le FRAT de Lourdes réunit les lycéens. Par ailleurs, le FRAT de Jambville n’a « que » 32 ans, tandis que le FRAT de Lourdes est plus que centenaire. Dans les années 70, il a été décidé de faire partir ensemble les garçons, les « colonies fraternelles », et les filles, les « bernadettes », et de créer un rassemble-ment propre aux plus jeunes, pour une pédagogie plus adaptée. Une autre particularité du FRAT de Jambville, c’est que pour des jeunes de 4e–3e, c’est souvent la première fois qu’ils partent vivre

DOSSIERLE fRat 2011

12 FRANCECatholique n°326524 juin 2011

Propos recueillis par Bénédicte DOUBLIEZ

Du 10 au 13 juin, les évêques d'Île-de-France invitaient des collégiens à l'habituel pèlerinage de Jambville, près de Pontoise. Le Père Jean-Baptiste Sallé de Chou, directeur du FRAT de Jambville, et Anne-Sophie Deweerdt, chargée de mission pour le FRAT, nous donnent un écho de cette manifestation qui réclame des efforts d'organisation considérables mais témoigne magnifiquement de la vitalité des aumôneries de l'enseignement public et institutions privées de la région parisienne.

© OLivieR PenDU

La foi des collégiens

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ainsi dormir sous tente, dans un parc boisé, pour trois jours, sans la famille. C’est une expérience forte dans leur cheminement de foi personnel, en dehors de la famille, de leur communauté… pour mieux les retrouver ensuite, pleins d’énergie !

n UnedesnouveautésdansleFRATcetteannéeétaitla venue de communautés religieuses au FRAT.Pourquoicettedémarche?

Père  Jean-Baptiste :  nous avons souhaité répondre à un besoin des jeunes. Au FRAT, le lieu dit « Horeb » est un lieu au service des jeunes, qui leur permet de venir prier. Or nous constatons

souvent que les jeunes sont demandeurs de ces temps de recueillement et de prière mais qu’ils ont besoin d’être guidés. nous avons donc fait en sorte qu’il y ait des « priants », des commu-nautés religieuses présentes dans ces tentes de prière pour pouvoir les accompagner. À l’entrée des tentes-prière, ils étaient également invités à découvrir la prière du chapelet, et un certain nombre d’autres formes de prière.

n Pourquoicethème«Qu’as-tuàdonner?»?

Père  Jean-Baptiste :  J’ai décidé du thème avec Mgr Riocreux, évêque accompagnateur du

La foi des collégiensUne

expérience forte dans leur cheminement

de foipersonnel

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FRAT de Jambville, et avec l’aval des évêques d’Île-de-France, avec l’idée de montrer l’enthou-siasme, la force de vivre, d’espérer et la volonté de prier des jeunes. il arrive fréquemment que les jeunes soient représentés dans les médias unique-ment à travers leurs bêtises, leur violence, parce que leur énergie n’est pas toujours bien utilisée. Or, il faut savoir l’accompagner cet enthousiasme. On voulait que les jeunes et les animateurs pren-nent conscience de leurs compétences, de tout ce qu’il y a à mettre dans les mains du Seigneur pour que ce soit positif.

Le jeu Téotalents, le samedi après-midi, avait précisément pour objectif de mettre en avant les talents des jeunes. Bien souvent, ils sont jugés sur leur quotient intellectuel sur un plan scolaire. Leurs autres compétences ne sont pas toujours valorisées alors que leur importance n’est pas moindre. Le jeu, puis les témoignages lors de la célébration « Donne-toi ! » qui lui faisait suite, invitaient les jeunes, une fois que leurs compé-tences étaient révélées, à se rendre compte que lorsqu’on met les talents au service de Dieu, cela porte du fruit en abondance.

n Unmomentfortenparticulier?

Anne-Sophie :  Un moment m’a émue alors qu’il paraîtrait probablement anodin à d’autres, c’est lorsqu’en fin de FRAT, Mgr Riocreux s’est mis à danser avec une jeune handicapée sur le podium, il était surpris lui-même de l’émotion res-sentie. C’est un symbole qui me tient à cœur car le FRAT est une foule, une masse, mais malgré la foule, on essaie d’être attentif à chacun.

Père  Jean-Baptiste :  il y en a plein… ! Au moment de la réconciliation dans un diocèse, par exemple, il a été expliqué que les non-bap-tisés ne pouvaient pas recevoir le sacrement de réconciliation ; un jeune a bondi et a trouvé cela scandaleux, déçu de ne pas pouvoir vivre cette démarche ; un peu déconcertée, l’animatrice lui a expliqué que pour cela il fallait d’abord recevoir le baptême, qu’il pouvait le demander, et qu’il pourra par la suite recevoir le sacrement de réconci-liation. et il en était surpris — « ah bon je peux être baptisé ? » —. L'étonnement de ce jeune nous rappelle que nous, chrétiens, on oublie souvent de proposer cette démarche d’être baptisé, et ces jeunes qui ont une soif de la rencontre de Dieu ont besoin qu’on leur dise, qu’on les invite à venir découvrir, demander le baptême et participer à la vie de communauté.

14 FRANCECatholique n°326524 juin 2011

L'évêque de Pontoise témoigne

De retour de Jambville, petit village près de Pontoise, je suis heureux de venir té-moigner de l'extraordinaire week-end de Pentecôte que nous venons de vivre avec 10 000 collégiens et 1 000 animateurs à l'occasion du FRAT. Ceux qui ne sont pas

familiers avec ce rassemblement apprendront que le Fraternel est né en 1908 avec l'ini-tiative d'un prêtre parisien ayant conduit des jeunes à Lourdes pour le cinquantenaire des apparitions. Depuis, ce pèlerinage s'est déroulé à Lourdes bien sûr pour les lycéens mais aussi à Jambville pour les collégiens des 4e et 3e. Depuis 32 ans en effet, ce Frat de Jambville se déroule dans une immense propriété des scouts de France (54 hectares) parfaitement adaptée pour le camping en forêt avec, au milieu d'un pré, le chapiteau où se déroulent plusieurs célébrations : celle de l'accueil le samedi, la messe de Pentecôte le dimanche et la célébration d'envoi le lundi.

Ayant eu le privilège et l'honneur « d'accompagner » comme évêque l'équipe res-ponsable, j'ai donc vécu sur place pendant ces trois jours et trois nuits. et ce qui frappe d'emblée, c'est le bonheur de ces jeunes chantant, dansant, levant les mains… et écou-tant la Parole de Dieu et les enseignements donnés par les évêques, les prêtres, les animateurs. Quelle écoute et quel silence impressionnant à certains moments, comme dimanche lors de l'eucharistie présidée par l'archevêque de Paris, concélébrée par plu-sieurs évêques et des dizaines de prêtres - jeunes ! -.

Pour avoir participé aux précédents Frats et pour lire régulièrement le témoignage des jeunes dans les lettres de confirmation, je mesurais l'importance de ce rassemble-ment. Mais, cette année, en vivant le Frat de l'intérieur, j'ai pu découvrir la complexité de l'organisation, le professionnalisme de tous, particulièrement du groupe de pop-louange, Glorious et la qualité des moyens mis en œuvre. Quelle mobilisation nécessite le Frat ! et c'est possible grâce à cette générosité de jeunes et d'adultes permettant un rassemblement de très grande qualité. Depuis les transports en train et en bus jusqu'aux repas chauds, imaginez l'organisation. L'intendance suit, mais il faut la préparer !

Aussi, durant de multiples réunions préparatoires au siège du Frat, à la paroisse St-Roch à Paris et lors d'échanges avec les prêtres et laïcs chargés du Frat, j'ai mesuré toute l'énergie déployée pour donner un résultat de très grande qualité. et cette année, par grâce, nous avons eu un excellent Frat. Les évêques et beaucoup l'ont noté. J'ai été heureux de le constater personnellement et d'entendre les appréciations unanimes pour l'ambiance et l'organisation.

Chaque année, un thème à partir d'une phrase de l'Évangile permet de déployer une véritable catéchèse. « Qu'as-tu à donner ? » Cette question adressée aux jeunes s'inscri-vait dans la lecture de l'Évangile de la multiplication des pains dans l'Évangile de Jean au chapitre vi. À plusieurs reprises, l'Évangile fut lu et commenté. et la question adres-sée à ces adolescents venait de l'Évangile mentionnant la présence d'un garçon ayant apporté cinq pains et deux poissons. Durant tout le week-end, les jeunes ont entendu des témoins de tous âges et de toutes origines ayant mis leur talent à la disposition des autres. et ils sont repartis avec cette question : « Oui, qu'est-ce que j'ai à donner ? » et avec cette phrase de Jésus cité par Paul : « il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir » (Act 20, 35).

Parmi les multiples temps forts et les nombreuses rencontres, je retiendrai la veillée de la réconciliation avec les milliers de confessions auprès de centaines de prêtres ve-nus pour la soirée. La grâce du pardon, mais aussi les multiples souffrances exprimées très simplement par ces jeunes. Je citerai aussi la rencontre avec les handicapés - une dizaine- venus dans le cadre du Handifrat, ainsi que de multiples échanges avec des personnes rencontrées brièvement connues à Paris… ou en Océanie. Je mentionnerai enfin l'homélie forte du cardinal vingt-Trois expliquant la présence de l'esprit-Saint hier et aujourd'hui avec un appel fort aux vocations.

en définitive, je retiendrai cette joie profonde de tous ces jeunes : cela s'appelle l'enthousiasme, la joie en Dieu !

Ces adolescents de 14, 15 et 16 ans sont de retour dans leurs familles. Demain ils retrouveront leurs copains dans les collèges. nul doute qu'ils diront comme des jeunes : « C'était très fort ! » Fort pour ces jeunes bien sûr mais pour nous tous, émus de voir que l'Église est jeune, grâce à eux.

Merci à tous pour ce superbe FRAT 2011. J'en rends grâce à Dieu dans ma prière. nMgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Pontoise

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n CarcertainsjeunesnonbaptisésviennentauFRAT?

Père  Jean-Baptiste :  Oui, de plus en plus, on se rend compte d’année en année que les aumôneries, les écoles catholiques, beaucoup de groupes scouts et autres, accueillent des non-baptisés, qui ont très peu de connaissances sur cette vie de l’Église. Grâce au FRAT ils accompa-gnent leurs amis et participent à la vie en Église. Le rassemblement accompagne alors et « booste » les éventuelles préparations au baptême, ou à la confirmation…

n Comment leFRATs’inscrit-il justementdans la vie desaumôneries?

Père  Jean-Baptiste :  C’est un point essentiel pour nous : le Frat ne doit pas rester un évé-nement purement exceptionnel… puis plus rien, comme un soufflet qui retombe ! On a donc fait tout un travail en amont avec la formation des animateurs au cours de l’année, pour leur donner des informations et qu’ils réfléchissent au thème, et on incite les groupes à dire aux jeunes ce qui les attend l’an prochain, chez eux. Ce questionne-ment sur l’avenir et l’engagement au niveau local était un point fort de ce FRAT, cette année, car un

carrefour [temps de partage en petits groupes] animé par les aumôneries et les animateurs était dédié à cela, à la réflexion sur l’an prochain : que vont-ils mettre en place, avec leurs talents et tels qu’ils sont, au service de leur réalité locale ? il n’y avait là aucune généralité, c’était à chaque groupe, à chaque animateur d’être force de pro-position, de préparer la suite.

Anne-Sophie : Lors de la célébration d’envoi également, des initiatives dans leurs diocèses, leur ville, leur étaient présentées. Le FRAT n’est pas un aboutissement en soi dans la vie des aumôneries, c’est une invitation faite aux jeunes à s’investir chez eux, localement. n

Mettre en avant

les talents des jeunes

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Témoignage de Benjamin Pouzin*

au frat, j’ai reçu la joie. La joie, c’est différent de la fête, car la fête, c’est humain, tu l’organises, tu la prévois, tu prévois tes horaires, etc. Mais la joie, c’est un don de l’esprit qu’on reçoit. et ces jeunes nous ont donné ça, ils nous ont donné leur joie ! et en abondance, de surcroît ! À cet âge, on donne sans compter, c’est ça qui est magique.

ils nous ont aussi donné une leçon de vie : on sent chez eux cette radicalité de vouloir donner du sens à leur vie, de vouloir marquer l’histoire, faire de leur vie une carte blanche pour le monde, dire qu’ils sont prêts à retrousser leurs manches et à servir le monde. C’est beau, car il est vrai que nous vivons dans un monde très individualiste, or ces jeunes disent vouloir tout donner, ils veulent que leur vie ait un sens, ils veulent marquer le monde, écrire l’histoire. et nous donner ça, c’est fantastique.

Le FRAT est pour cela un temps fondateur pour une vie. À 14 ou 15 ans, c’est l’âge où on commence à quitter les parents, à entrer tout dou-cement dans l’âge adulte, à se poser plein de questions essentielles pour sa vie. et là arrive le FRAT, 3 jours à 11 000 personnes sous un chapiteau-église à prier, à faire silence, à faire la fête dans les villages… Le FRAT accompagne et encourage les jeunes à se découvrir, à grandir avec le Christ.

et au FRAT, ils nous voient sur le podium, ils rencontrent des dizaines de bénévoles. Or les jeunes ont besoin de repères, de modèles : si tous les serviteurs du FRAT peuvent être pour eux des exemples qui les marquent, alors j’espère que nous aussi avec la musique on leur transmet ce message que oui c’est possible, ce ne sont pas que des mots, tu peux utiliser tes talents et les mettre au service de Dieu et des autres ! À l’instar du serviteur qui a reçu un talent et qui l’a enterré, et auquel le Seigneur reproche de ne l’avoir pas fait fructifier, tu n’as pas le droit d’enterrer tes rêves, tu n’as pas le droit d’enterrer tout ce que tu peux faire pour le monde ; ton talent doit servir le monde ! J’espère que le FRAT aura servi au moins à transmettre ce message aux jeunes mais je le crois du fond du cœur vu leurs témoignages, leurs visages… Ces 3 jours sont fondateurs pour leur vie.

enfin, le Frat s’est passé pendant la Pentecôte ; nous avons reçu l’esprit, or « où est l’esprit est la liberté », dit Saint Paul. J’espère que ces jeunes sont devenus libres ce week-end, libres d’accomplir leur vie, de lui donner du sens, de changer le monde, d’y aller et de se retrousser les manches. Quand l’esprit Saint vient dans un cœur, il transforme un homme, une vie, tout. J’espère qu’ils feront toutes choses nouvelles !

* Cette année, c’est le groupe lyonnais Glorious qui est venu animer les chants au FRAT. Lancé dans la foulée des JMJ de l’an 2000, après une rencontre bouleversante avec Jean-Paul II à qui il dédie un hommage, Une vie pour une génération, Glorious communique sa foi et invite les jeunes à enraciner leur vie dans le Christ. De retour du FRAT, Benjamin, chanteur du groupe témoigne de ce qu’il a reçu au FRAT.

Le décor est la première chose que les jeunes voient quand ils arrivent sous le chapiteau-église. Il leur permet d’entrer dans l’esprit, le cœur de la célébration. Il est là au service de la liturgie et cette année, la réflexion a été menée à partir du texte de l’Évangile de référence, à savoir le récit de la multiplication des pains (Jn 6,1-15). La montagne est le lieu de la parole dans la Bible, de sorte que nous avons décidé de placer l’ambon très haut, pour

le rappeler. Donnant un air de fête au chapiteau-église, les flammes de couleur jaune, orange et rouge évoquent la Pentecôte et la venue de l’Esprit Saint sur nous. Enfin au pied du podium, une barque évoque le lac de Tibériade et par là, le cheminement de foi du lac vers le haut de la montagne, suivant le mouvement de l’Évangile.

Joaquim & Agnès, Commission Décor

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n Pourquoi inviter des communautés reli-gieusesauFrat?

G.D. : De nombreux jeunes n’ont pas la possibilité de rencontrer des religieux ou des religieuses. Le Père Jean-Baptiste Sallé de Chou, directeur du FRAT, sou-haitait mettre en avant la vie consacrée.

Les membres des communautés accueillaient simplement les jeunes en leur offrant un dizainier ou en leur proposant de rédiger une intention de prière.

n Les jeunes sont-ils venus prier sponta-némentensilence?

G.D. : Oui, ils sont venus très nombreux. il y avait même parfois une file d’at-tente !!!

Parfois, ils ne savent pas comment faire. C’est dans ces moments que la présence des religieux était importante. ils accueillaient chaque jeune tel qu’il était, sans faire d’enseignement, ni de prière collective.

n Quelles sont les communautés qui ontréponduàcetteinvitation?

G.D. : nous avions demandé à la CORReF* de solliciter les communau-tés. Une dizaine de jeunes religieux a répondu avec beaucoup d’enthousiasme. Finalement, une douzaine de commu-

nautés était présente, avec des cha-rismes bien différents : une sœur fran-ciscaine, un jésuite et bien d’autres… Les oblates de saint François de Sales sont même venues à 5 avec une jeune de 30 ans et une de ses sœurs qui avait l’âge d’être sa grand-mère. Dés qu’elles sont arrivées à Jambville, elles ont été interpellées par des jeunes.

n Que retirez-vous de cette premièreexpérience?

Y.S. : Tout d'abord j'ai été heureux de participer à ce FRAT et de découvrir ce type de rassemblement.

J'ai aussi apprécié la manière dont le FRAT a souhaité donner une place aux religieux.

J'ai lu quelques inten-tions de prière déposées par les jeunes dans les Horeb et c'est très beau. La simplicité et la sincé-rité de leurs prières sont cer tainement en lien avec ce qu'ils ont vécu durant ces deux ou trois jours. Je rends grâce avec vous pour toutes ces belles choses.

GD : Dès que les jeunes et les animateurs avaient du temps, ils sont venus prier et discuter avec les religieux. Ces temps de silence sont indispen-sables. ils sont le bon complément des liturgies animées par le groupe Glorious.

n Quelles suites après leFRAT?

G .D. : De nombreux contacts personnels se sont noués entre des jeunes et des religieux.

Les intentions vont être confiées à des communautés. nous avons sûre-ment aidé des jeunes à rencontrer le Christ dans la prière. n

* CORReF : conférence des religieux et reli-gieuses de France.

Créés au FRAT 2009, les trois espaces HOREB regroupent chacun un espace vocation, un lieu d’écoute et une tente dédiée à la prière silencieuse. Cette année, des communautés religieuses étaient invitées pour la première fois à animer les lieux de prière. Guillaume Douet, responsable de l’Horeb et Yves Stoesel, jésuite, ont répondu à nos questions, quelques heures après le rangement.

LE fRat 2011

Invitation à la prière

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Brunor avait été sollicité pour illustrer le livret officiel du Frat. Il était présent pour animer un atelier de 350 collégiens le dimanche après-midi pour lesquels il avait adapté son humour et sa pédagogie sur les « indices pour croire » Une expérience plutôt réussie qui ne demande qu'à être étendue.

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La méthode Brunor au banc d'essain C'étaitlapremièrefoisquevousillustriezleFrat?

Brunor : C'est même la première fois que les organisateurs ont choisi de mettre des dessins dans le livret, et je suis heureux qu'ils aient pensé à moi, car de mon côté, depuis que je participais à ce FRAT de Jambville comme accompagnateur, j'avais déjà offert mes services au petit journal L'Écho de prairies improvisé par des étudiants et distribué chaque matin dans les « villages ».

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La méthode Brunor au banc d'essain Vousêtesdoncunhabituédecerassem-

blement…

J'ai commencé à accompagner des groupes en 98 et, dès la première fois, je me suis retrouvé propulsé sur le podium de la « Marie du village » avec une guitare, par des jeunes de 3e qui avaient aimé mes chansons tirées de ma sacoche pour les faire patien-ter entre le train et les cars. ils ont été

de très bons « agents » car ils ont tout fait pour que je me retrouve bientôt sur un autre podium devant deux ou trois mille jeunes, alors que, pour ma part, je n'avais rien demandé !

n Chansons,dessins,toujoursdansunpro-jetd'évangélisation…

Oui, mais je préfère dire transmettre des indices sur l'Évangile. il s'agit d'aider

nos contemporains à vérifier si tout cela est vrai ou pas. Ces derniers mois, j'ai répondu à beaucoup d'invitations pour parler aux jeunes dans des lycées, col-lèges et rassemblements. Des aumôniers me disent : ils perdent la foi dès la classe de 6e, quand ils apprennent que l'évolu-tion se fait « toute seule ». Comme ils ne sont pas bêtes, ils en déduisent qu'il n'y a pas besoin d'un Dieu créateur et que c'était une belle histoire de leur enfance,

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un peu comme le père noël. vous pour-rez toujours leur dire que Dieu est pré-sent et qu'il les aime, devenus ados, ils vous répondront que chacun proclame ce qu'il veut, mais que les religions se valent toutes. Si nous ne leur donnons pas de sérieuses et solides raisons de croire, vérifiables, ils rangeront tout ça dans les cartons des souvenirs d'enfance, avec les santons de la crèche. C'est ce qu'avait fait le jeune Bertrand*. Mais si vous leur transmettez des indices (je n'ai pas dit des preuves) de l'existence de Dieu, alors ce n'est plus un conte, et ils se remet-tent en route dans sa direction, avec l'enthousiasme d'en parler autour d'eux. C'est ce qu'ont fait Bertrand et ses amis dont certains ont même demandé le

baptême* après avoir lu Un Os dans évo-lution qui montre que Création et évolu-tion ne sont pas incompatibles.

n Cesindicespeuventtransmettrelafoi?

C'est ce que nous constatons avec bonheur. C'est pour cela que lorsque les responsables du FRAT, pour me remer-cier de ma participation avec des des-sins dans le livret, m'ont offert deux pages pour « faire ma pub », je n'ai pas voulu mettre un gros panneau publici-taire pour mes albums, mais transmettre à tous quelques indices sous forme d'un quizz ludique en BD et dans d'autres pages, j'ai proposé ces indices sur la question des femmes-témoins de la Résurrection car il y a là de quoi réflé-

chir, et avancer ! La Résurrection devient envisageable. L'Église a toujours affirmé cette dignité de la raison contre ceux qui voulaient l'amoindrir : Dieu peut être connu par la lumière naturelle de la rai-son humaine, à partir des êtres créés, d'une manière certaine **. Si vous avez des jeunes autour de vous, n'hésitez pas à découper ces pages, les agrandir, les photocopier, vous avez mon autorisation pour les diffuser. On ne peut pas garder ces trésors d'in-dices pour soi. et si cela suscite de nou-velles questions, c'est bon signe ! il y a beaucoup de réponses dans mes albums et le tome 3 est en préparation ! n

* voir France Catholique n°3259.** vatican i. Constitution dogmatique de la foi catholique, chap. ii.

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Histoire, géopolitique, témoignages et actualités des Églises

et des chrétiens d’Orient,…

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Le 3 juillet, les rangs des prêtres Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde s’élar-giront avec l’ordination sacer-dotale de quatre diacres qui —

ainsi devenus prêtres — rejoindront les onze autres prêtres de la communauté fondée à Cuzco, au Pérou, par le père Giovanni Salerno en 1986. L’ordination presbytérale aura lieu à Tolède en Espagne, où se trouve le séminaire de l’œuvre et où seront incardi-nés les nouveaux ordonnés en attendant la reconnaissance pontificale du Mouvement.

Christian de Penfentenyo, 35 ans, seul ordinant fran-çais parmi deux Italiens et un Autrichien, rejoindra les deux prêtres français qui font partie déjà de l’œuvre du père Salerno. Après quelques années diffi-ciles passées à chercher sa voie, poussé par une vocation qu’il ne sait où épanouir et par un amour constant des pauvres, Christian part une année auprès des enfants de Cuzco avec les Missionnaires en 2002. Cette expérience cristallise les aspirations de ce petit dernier d’une famille de douze enfants, qui a déjà deux frères mission-naires en Afrique et une sœur bénédic-tine à Rosans.

Il découvre à Cuzco que « ces petits pauvres deviennent nos maîtres, si l’on se met à leur école. Une école de confiance dans l’adversité et la misère, une école de patience dans les épreuves et les souffrances, une école d’humilité dans une situation de vie que l’on n’a

pas choisie. Et une formidable école de foi, parce que rien n’est refusé à la prière d’un pauvre ». En 2003, il entre au séminaire de Tolède, pour les sept années d’études qui le séparent de l’or-dination diaconale. En juillet 2010, il est ordonné diacre et retourne au Pérou au service des pauvres, parce que « c’est un privilège de les servir ».

Autour des prêtres Missionnaires Serviteurs des Pauvres, dont la mis-sion principale est de porter l’espé-rance évangélique aux villages de la Cordillère des Andes péruviennes, l’œuvre du père Salerno compte aussi les sœurs missionnaires qui participent

à l’évangélisation et s’occupent d’en-fants gravement handicapés, orphelins et abandonnés, ainsi que des familles, qui choisissent de donner leur vie pour le service des pauvres. Les MSP comp-tent aussi une communauté de quatre contemplatifs, dont deux prêtres, qui vivent en clôture au Pérou. En effet, le

père Salerno a voulu faire des ordres religieux contemplatifs la pierre angu-laire de son édifice missionnaire. Il accorde à ces religieux cloîtrés une importance capitale. à la suite de sainte Thérèse de Lisieux, patronne céleste des missionnaires, qui s’of-frait chaque jour pour eux sans quit-ter la clôture du carmel, de nombreux monastères soutiennent la mission des MSP par la force de leur prière inin-terrompue. Le père Salerno les appelle « les missionnaires du silence ». « Je vous demande le pain de votre sacri-fice, le pain de votre humilité, le pain de votre obéissance, et l’eau de votre

louange conti-nuel le » , ne cesse-t-il de r épé ter aux religieux qui p r i ent p our son œuvre. Il ajoute : « Nous, missionnaires, avons besoin de votre vie cloîtrée. C’est dans la mesure où vous serez fidèles à votre v o c a t i o n contemplative, que notre tra-

vail de missionnaires portera du fruit. »Tout homme de bonne volonté qui

souhaite aimer les pauvres d’un amour plus vrai peut collaborer à la mis-sion des Serviteurs des Pauvres par la prière, l’offrande de ses souffrances, de ses biens ou de sa vie, à la suite du Christ. n

ESPRIT

Quatre nouveaux prêtres missionnaires pour qui prier, dont notre ami Christian.

PRÊTRES MISSIONNAIRES SERVITEURS DES PAUVRES

par Sœur Raphaëlle

Une vie offerte

)

Christian, le jour de son ordination diaconale, au milieu de sa famille.

« Nous, missionnaires, avons besoin de votre vie cloîtrée »

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Chaque année, la première lecture de la Messe du Corps et du Sang du Christ, prise comme il se doit à l’Ancien Testament, élargit

notre compréhension du mystère eucharistique et nous sommes frappés de voir combien le Pain de vie que nous donne Jésus est enraciné dans l’attente d’Israël. Comme me le disait un ami juif qui venait de se convertir : quand j’ai entendu parler de la communion, j’ai tout de suite vu que c’était cela que j’avais toujours attendu !

Le passage du Deutéronome que nous lisons pour l’année A a le gros avantage de situer le don de la manne dans la pédagogie de Dieu, qui a fait éprouver à son peuple une réelle pauvreté pour l’amener à vivre dans une dépendance confiante vis-à-vis de lui. Et c’est la même chose, bien sûr, avec la manne nouvelle, avec la sainte Eucharistie : ce pain du ciel nous est donné comme un miracle toujours recommencé, dont nous ne maîtrisons pas la source. Ce n’est pas nous qui nous donnons à nous-mêmes la communion, elle nous vient parce qu’il

y a un prêtre pour la célébrer et nous la partager. Et il n’y a de prêtre que parce que Dieu nous fait la grâce de nous en donner. Aujourd’hui nous savons mieux combien ce don est fragile et dépend de la vitalité de nos communautés chrétiennes. Nous n’avons pas de droit sur l’eucharistie et ceux qui s’imaginent que c’est en changeant les règles de l’église qu’on assurera aux chrétiens survivants la célébration de la messe feraient l’expérience, au cas où cela par malheur se produirait, d’étendre encore plus le désert.

Le texte va même plus loin, il parle d’épreuve (c’est le même mot que tentation) à laquelle Dieu nous soumet, – c’est pourquoi, soit dit entre parenthèses, on a bien tort de s’insurger contre la traduction actuelle du Notre Père. Il « voulait savoir ce que tu as dans le cœur : est-ce que tu allais garder ses commandements, oui ou non ? » L’eucharistie, comme jadis la manne, est le lieu de la tentation ! Eh oui ! C’est dans le don le plus fort que Dieu peut faire à l’homme sur cette terre que se vérifie la fidélité ou l’infidélité de celui-ci.

Loin d’être un bonbon à sucer, une gâterie de notre Père du ciel, l’eucharistie est le lieu d’un combat : je ne peux sérieusement y communier qu’en essayant de m’ajuster d’aussi près que possible à sa sainte volonté. C’est là que se dévoile de la façon la plus terrible la duplicité des cœurs : « Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, mais ceux qui font la volonté de mon Père… » Je ne peux vouloir en même temps être tout donné à Jésus et avoir pris mon parti de me tenir éloigné de ses intentions, sur un point ou sur un autre. On ne parle pas ici des faiblesses, des hésitations, des menues incohérences, qui nous habitent toujours plus ou moins, mais que nous nous efforçons de combattre, il s’agit de ce cœur double qui s’est installé dans une manière de faire mauvaise, alors que celle-ci dément en lui l’offrande qu’il prétend faire de lui-même à Jésus.

C’est pourquoi saint Paul nous demande de nous « examiner » (« que chacun s'éprouve soi-même avant de manger ce pain et de boire cette coupe », 1 Corinthiens 11,2). Et, avec le réalisme qui est le sien, il relève le scandale qu’il y aurait à donner son corps à une prostituée et ensuite à se présenter devant le Corps du Christ, c’est un véritable adultère ! « Celui qui s'unit au Seigneur est avec lui un seul esprit » (1 Corinthiens 6,16). Le scandale n’est aussi patent que parce que Dieu a pris le risque de nous envoyer son Fils et que celui-ci a pris le risque supplémentaire de se donner à nous dans l’eucharistie. La folie de l’amour est tout sauf une facilité ! Comme dit l’épître aux Hébreux (10,31) : « Il est terrible de tomber aux mains du Dieu vivant ! »

Rendons grâce de cette exigence qui ne nous laisse pas en repos, mais nous achemine peu à peu jusqu’aux portes de la Terre Promise ! nDimanche 26 juinFête du Saint-SacrementPremière Lecture :

Deutéronome 8.1-3, 14-16Psaume 147.12-15, 19-20Deuxième Lecture :

1·Corinthiens 10.16-17Évangile : Jean 6.51-58.

leCtures

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6. 51 « Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours. Et ce pain que je donnerai, c’est ma chair livrée pour la vie du monde. »52 Les Juifs commencèrent à se diviser. Ils disaient : « Cet homme va-t-il nous donner à manger de la chair ? » 53 Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. 54 Celui qui mange ma chair et boit mon sang vit de vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour.55 Ma chair est vraiment nourriture, et mon sang est vraiment une boisson. 56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. 57 De même que je vis par le Père, car le Père qui m’a envoyé est vivant, de la même façon celui qui me mange vivra par moi. 58 Voici le pain qui est descendu du ciel. Ce ne sera pas comme pour vos pères qui ont mangé, et ensuite ils sont morts : celui qui mange ce pain vivra pour toujours. »

DIMANCHe Du sAINt sACreMeNt(ANNée A)

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Pain des angeset painde pauvretépar le Père

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FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011 27

Dimanche du Saint Sacrement1. Jésus qui nous nourrit sur la route (lecture du livre du Deutéronome).➤ Adorons le merveilleux Compagnon de nos routes.Point spi : Ne nous laissons pas arrêter par la fatigue.2. Jésus qui nous rassemble comme les grains d’un même pain (lecture de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens).➤ Adorons le divin artisan de l’unité de son église.Point spi : Cherchons l’unité, ne nous accrochons pas à des détails.3. Jésus qui se donne à nous dans le baiser de l’eucharistie (lecture de l’évangile selon saint Jean).➤ Adorons l’Amoureux qui a trouvé la manière de s’unir complètement à nous.Point spi : Profitons toujours mieux de ce don.

Lundi : Les exigences de la suitedu Christ (Matthieu 8, 18-22)1. Jésus qui passe sur l’autre rive, qui ne se laisse pas retenir par les foules, qui entraîne ceux qui en veulent vraiment.➤ Adorons le Dieu qui « passe », qui traverse soudain notre expérience et nous entraîne.Point spi : Ne nous obstinons pas devant les situations bloquées, repartons à neuf.2. Jésus qui ne nous propose pas d’autre sécurité que de vivre comme lui.➤ Adorons le divin Voyageur qui n’a rien voulu prendre dans notre monde pour reposer sa tête.Point spi : Ne faisons pas de notre confort une condition pour suivre Jésus.3. Jésus qui ne tolère aucun compromis ni aucun délai.➤ Adorons l’Ami exigeant qui veut nous voir tout à lui.Point spi : Ne nous inventons pas des devoirs imaginaires.

Mardi : La tempête apaisée(Matthieu 8, 23-27) + Vigile de saint Pierre et saint Paul1. « Et Jésus dormait », Jésus fatigué, Jésus qui ne cache pas sa faiblesse.

➤ Adorons notre Dieu qui dort, caché dans le secret de nos âmes.Point spi : Ne le réveillons pas avant l’heure de son bon plaisir, respectons son sommeil, même s’il nous éprouve.2. « Seigneur ! sauve-nous ! », Jésus vers qui on crie, Jésus qui écoute la supplication des hommes.➤ Adorons le gardien d’Israël qui veille sur son Peuple, toujours.Point spi : Ne doutons pas de sa sollicitude pour nous.3. « Quel homme est-ce donc ? », Jésus qui étonne, Jésus qui déconcerte, Jésus à la fois faible et puissant.➤ Adorons Celui à qui obéissent les vents et la mer, le Maître de la nature.Point spi : Ne doutons pas de sa totale maî­trise, ne le réduisons pas à la sphère privée.

Mercredi : Fête des apôtresSaint Pierre et Saint Paul1. Jésus qui rassemble autour de Lui des personnalités aussi différentes que Pierre, Paul, Jean et les autres, qui les fait travailler ensemble pour sa gloire.➤ Adorons le Maître si fort, si lumineux, qui entraîne Ses apôtres.Point spi : Acceptons de travailler dans l’église avec ceux qui ne nous ressemblent pas du tout.2. Jésus qui communique à Pierre la solidité des fondations, qui fait de lui le Rocher de son église.➤ Adorons le Rocher sur lequel nous sommes bâtis.Point spi : Accrochons­nous à la foi de Pierre, soyons sûrs d’y trouver notre assise.3. Jésus qui donne à Paul la connaissance des mystères, la vision de la longueur, de la largeur, de la hauteur, etc.➤ Adorons le Maître plein d’autorité qui enseigne tout simplement la Vérité qu’il est.Point spi : Ne nous lassons pas de sonder l’insondable.

Jeudi : Le paralytique descendu du toit (Matthieu 9, 1-8)1. « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés » Jésus qui voit d’abord le mal qui est dans le cœur de l’homme, Jésus pour qui la guérison est d’abord celle-là.➤ Adorons le Miséricordieux qui se penche sur l’homme blessé par le péché.Point spi : Voyons d’abord le péché qui souille la vie humaine avant même de nous préoccuper du reste.2. « Jésus qui avait vu leur pensée », Jésus qui sait les murmures, les réticences cachées, les objections sournoises.

➤ Adorons le Juste calomnié par les hommes, accusé de blasphème alors que…Point spi : Ne nous laissons pas troubler par les jugements injustes.3. « Je te le dis : lève-toi » Jésus, qui parle avec l’autorité de Dieu, qui remet l’homme debout.➤ Adorons le Verbe créateur et recréateur à l’œuvre dans le monde.Point spi : Relevons­nous, puisque Jésus nous appelle.

Vendredi : Sacré Cœur de Jésus1. Jésus qui garde son amour et son alliance pour mille générations (lecture du livre du Deutéronome).➤ Adorons le Dieu fidèle qui ne nous lâchera pas.Point spi : Ne nous endormons pas sur nos (petits) succès, restons ardents !2. Jésus qui vient remplir notre cœur de toute sa plénitude (lecture de la première lettre de Saint Jean).➤ Adorons l’Envoyé du Père venu réveiller en nous le désir d’aimer.Point spi : Laissons­nous aimer !3. Jésus qui est venu nous manifester l’amour du Père pour le Fils (évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu).➤ Adorons le Fils qui nous révèle la tendresse du Père.Point spi : Venez à moi, vous tous qui peinez…

Samedi : Question sur le jeûne (Matthieu 9, 14-17) + Cœur Immaculé de Marie1. « Pourquoi tes disciples… ? », Jésus que l’on prend à partie en voyant le comportement de ses amis.➤ Adorons notre grand Frère qui a voulu se solidariser avec nous.Point spi : Acceptons de faire corps avec l’église, ne nous mettons pas au­dessus des autres.2. « Les invités de la noce… ? », Jésus qui a une manière si originale de voir notre vie avec lui : comme une aventure amoureuse.➤ Adorons l’Amant merveilleux qui nous est donné, l’époux attentionné.Point spi : Ne faisons pas de nos exercices de piété et de pénitence autre chose que des actes d’amour.3. « À vin nouveau, outres neuves », Jésus qui nous entraîne dans la nouveauté de la vie avec lui, qui refuse de nous attacher à d’anciennes pratiques.➤ Adorons Celui qui peut dire « je fais toute chose nouvelle » !Point spi : Méfions­nous des habitudes, ne laissons pas se scléroser notre vie spirituelle. n

Dimanche de la Fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du ChristSemaine des Apôtres Pierre et PaulSemaine du Sacré Cœur de JésusXIIIe semaine du Temps OrdinaireSemaine des « fils de Lumière »

et 13e seMAINe Du teMPs orDINAIre

par le Père Michel GittoN

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L'auteur, Francine de Martinoir, nous fait faire un singulier retour en arrière. Retour qui nous transporte dans l’uni-vers enchanteur de contextes

disparus : la cour impériale de Russie sous Catherine II et ses successeurs ; la philosophie allemande qui est en train de s’élaborer ; l’aristocratie parisienne de la Restauration et du Second Empire. L’héroïne de ce livre, Sophie Soymonof, est née en 1782 à Moscou dans une famille noble. Elle devint demoiselle d’honneur de la tsarine Marie. À la Cour, elle tint son rang ; pour elle-même, elle péné-tra à plein dans un monde de culture cosmopolite, alors qu’elle maîtrisait les principales langues européennes, y compris le latin. Toute jeune, elle épousa le général-comte Nicolas Swetchine – un homme de 44 ans qui sera gouverneur de Moscou. Les époux n’auront pas d’enfant. Des amitiés féminines durables que noua Mme Swetchine, lui permettront cependant de trouver petit à petit un équilibre affectif qu’elle ne pouvait attendre de l’influence de son mari. La Comtesse fit la connaissance de Joseph de Maistre, alors représentant diplomatique de Piémont-Sardaigne auprès du souverain russe. Sous son influence et après une lecture suivie

de la volumineuse Histoire de l’Église écrite par l’abbé Fleury, elle se conver-tit au catholicisme en 1815 – conver-sion mûrie et raisonnée. La grâce tra-vaillait sa sensibilité et son âme depuis plusieurs années. Un amour impossible à l’égard du comte Strogonov auquel elle avait renoncé avec héroïsme, avait sans doute été l’occasion pour elle de s’ouvrir entièrement à l’action divine. À la fin de 1816, les Swetchine s’exilèrent à Paris pour toujours. La Comtesse ouvrit un salon, où durant plusieurs décennies se rencontreront les membres du clergé et de l’aris-tocratie, les écrivains et les hommes politiques. Mme Swetchine mourut en 1857, vénérée par ses nombreux amis.

Si, à distance, le cadre de cette vie paraît merveilleux, la réalité quo-tidienne fut bien différente. Mme Swetchine certes a été très attachée à son mari, mais elle n’a jamais pu « prier ensemble, jeûner ensemble, chanter les psaumes ensemble », selon l’idéal des époux donné par Tertullien. Il y eut aussi les intrigues contre son mari, l’assassinat du tsar Paul, l’arri-vée des Français à Moscou en 1812, suivie de près par l’exil à Paris, puis la « guerre civile » de Crimée en 1853 qui opposa les armées de sa patrie d’ori-gine et celles de sa terre d’élection. Il y eut aussi les douleurs permanentes d’une santé ruinée.

C’est à travers de telles épreuves, que Mme Swetchine se forgea, avec la grâce de Dieu, une personnalité spirituelle d’une exceptionnelle pro-fondeur : amour de Dieu et de l’Eu-charistie, dévotion envers Notre Dame, amour de l’Église, sens aigu de la Croix, souci effectif des pauvres

(adoption d’une sourde-muette, créa-tion d’un ouvroir, etc.) . Ce que les témoins ont le plus ressenti, ce fut son cœur immense et compatissant. Peu d’amis savaient le fond de son âme, mais tous en bénéficiaient.

Francine de Martinoir nous montre d’abord les grandes amitiés féminines de Mme Swetchine. Puis elle ouvre des pages de la correspondance. C’est l’occasion de voir la comtesse russe à l’œuvre auprès d’Armand de Melun, Falloux, Broglie ou Tocqueville. Son influence sur des personnalités de grande valeur fut discrète mais forte, et source de paix ou de courage. « Elle rapprochait de Dieu, tout ce qui approchait d’elle. » Les fondations religieuses recevaient son soutien, tandis qu’elle affermissait les catho-liques dans leurs combats politiques en faveur de l’Église et du bien social. À ce titre au moins, l’histoire religieuse de la France au XIXe siècle devrait lui faire une place plus importante.

Mme Swetchine se comporta sou-vent comme l’aurait fait une mère, notamment à l’égard de Lacordaire et de Montalembert. Pourtant, vis-à-vis de Dom Guéranger (1805-1875), qui fut son intime durant une douzaine d’années à partir de 1833, les rôles étaient inversés — un des mérites de l’ouvrage de Francine de Martinoir est de dévoiler ce fait au public.

La Comtesse écrivait au moine : « Dites pourquoi, entourée d’amitiés et de talents, pourquoi c’est à soixante lieues que je consulte, pourquoi c’est à vous, si jeune, dont l’amitié est si nouvelle, que je soumets mes très humbles essais ? Cela vient qu’il n’est pas de foi plus ardente que la vôtre, qu’il n’est pas de cœur plus sensible et qui, par cela même, puisse mieux reconnaître ce qui vient de lui. »

MADAME SWETCHINE (1782-1857)

HISTOIRE

( Le salon de Mme Swetchine devint le rendez-vous des « catholiques libéraux »

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On a dit d'elle qu'« elle voyait l’autre monde au travers de celui-ci ». Sa vie est un témoignage glorieux et saint dans une époque troublée.

L'intelligence d'un grand cœur

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par le Père Jacques-Marie GuilMard, moine de Solesmes

Mme Swetchine intervint de nom-breuses façons pour soutenir la jeune fondation de Solesmes. Plus tard, les contacts directs avec Dom Guéranger et les lettres s’espacèrent, enfin ils cessèrent. Il était en effet difficile de soutenir une correspondance suivie : surcharge de travail du côté du moine, infirmités du côté de Mme Swetchine. Dans les années 1850, le salon de Mme Swetchine devint le rendez-vous des « catholiques libéraux ». On n’y voyait guère les amis de l’Abbé béné-dictin. En 1854, cependant, le comte de Falloux amena Mme Swetchine jusqu’à Solesmes. Celle-ci put enfin découvrir le monastère qu’elle avait tant soutenu. Dom Guéranger fut bouleversé par cette brève rencontre. C’était un adieu avant la rencontre au ciel. Ces deux âmes se retrouvaient enfin, mais elles s’effleurèrent, sans plus pouvoir communiquer.

Après la mort de la noble femme, le comte de Falloux publia sa bio-graphie et un choix de lettres. Dom Guéranger n’y avait guère de place. Les libéraux n’imaginaient certes pas qu’il avait pu être le « père » de celle qui leur avait montré une affection si marquée ! Dom Guéranger n’oublia pas sa dette vis-à-vis de sa bienfai-trice, et publia sept longs articles dans le Monde. Il y faisait une analyse remarquable de l’évolution spirituelle de Mme Swetchine vers la foi catho-lique, et initiait « le public catholique aux merveilles de cette existence si rayonnante de génie et de bonté, et en même temps si ardente pour Dieu et pour l’Église, si parfaitement humble au milieu de toutes les supériorités qu’une même personne peut réunir ici-bas. »

On espère que la correspon-dance de Dom Guéranger avec

Mme Swetchine sera publiée bien-tôt. Le moine comprenait bien la Comtesse, car « de longues et intimes relations, écrivait-il, nous ont mis à même de pénétrer dans le sanctuaire de cette âme bénie ». De son côté, Mme Swetchine voyait dans l’abbé de Solesmes « une de ces âmes marquées depuis la jeunesse du sceau de Dieu ». Elle lui écrivait : « Il n’y a pas de voix qui aille davantage à mon âme que la vôtre… Vous avez senti que j’avais une soif ardente de la vérité, que je l’aimais comme on aime d’amour une personne, qu’elle m’attire en toute

chose et sous toute espèce de formes. Vous avez découvert cela sous une infinité de misères, et par cela seul vous vous seriez acquis dans mon cœur une place que rien ne pourrait vous ravir. »

Le présent ouvrage nous fait admirablement comprendre la véri-té du jugement de Dom Guéranger sur Mme Swetchine : c’est « l’une des gloires de l’Église catholique à notre époque ». n

D.R.

Francine de Martinoir,Madame Swetchine ou le Ciel d’ici,

coll. « L’histoire à vif »,éd. du Cerf, 192 p., 15 e.

FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011 29

Sophie Swetchine.

L'intelligence d'un grand cœur

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L'anecdote est significative : à la Toussaint, juste avant le rassemblement national des Scouts unitaires de France, un jeune commissaire du mouve-

ment se demandait si le courant passe-rait entre les 900 routiers de 17 ans et un vieil archevêque réputé progressiste. Trois jours après, il exultait : Mgr Rouet avait marché sur les routes du Poitou pendant deux jours avec les scouts, discuté avec eux, présidé la messe dans la magnifique abbaye royale de Celle-sur-Belle, il avait ri pendant la veillée, partagé son espérance pour l’Église de France, déroulé l’histoire de la région, présenté les communautés rurales. Les scouts étaient enchantés. Ils avaient rencontré un pasteur passionné, intelli-gent et pédagogue.

à la fin de son mandat comme archevêque, Mgr Rouet explique à deux laïcs de son diocèse, Marc Taillebois et Éric Boone, la recette d’une pastorale tonique et réaliste. Albert Rouet a déjà publié plusieurs livres d’entretiens. Dans ce dernier, à vocation moins théolo-gique, les chapitres les plus passion-nants concernent la vie et l’organisation du diocèse en vue de la mission. Quand il est nommé archevêque de Poitiers en 1993, Albert Rouet hérite du tra-vail accompli par un synode diocésain. Fort de son expérience en Amérique

du Sud, il met en place rapidement des communautés locales qui fonctionnent en communion. Le nombre des prêtres diminue et les potentialités de talents des laïcs ne sont pas assez utilisées. Or « ce sont les chrétiens qui assument le visage de l’Église ». L’enjeu n’est plus le fonctionnement des structures diocé-saines mais l’annonce de la Bonne nou-velle. « La question essentielle fut donc :

comment un chrétien ordinaire peut-il être porteur d’Évangile ? »

Il fallait rendre possible et ampli-fier l’élan qui rend les chrétiens, tels qu’ils sont, véritables relais « par les-quels la bonté de l’Évangile passe dans la commune et le quartier ». Dès lors la figure du prêtre est devenue celle du lien avec le reste de l’Église et avec le Christ. « J’imagine le prêtre comme un nomade de relations. » Dans la foulée,

il institue des ministères laïcs, forte-ment ancrés dans la réalité locale et en lien ténu avec l’évêque. « Les ministères laïcs n’existent pas du fait du manque de prêtres. On a des ministères recon-nus au nom du baptême parce qu’il faut garantir l’exercice ordinaire de la réci-procité. Le ministre n’est pas l’homme d’un groupe, mais l’homme des rela-tions entre les groupes. » Cette nou-

velle distribution des rôles a bien fonctionné en Poitou. Une dizaine d’autres diocèses en France se sont inspirés de cette valorisa-tion de la vocation missionnaire des baptisés, de la nouvelle figure de la paroisse et du rôle moins sédentaire du pasteur.

En mobilisant les énergies et en révélant des talents cachés parmi les fidèles, Mgr Rouet a réussi à créer une véritable syner-gie entre prêtres, mouvements, paroisses, catéchuménat, ensei-gnement catholique et œuvres caritatives. Ce modèle de maillage paroissial a sans doute ses limites et ses défauts. Mgr Rouet s’est beaucoup appuyé sur les mou-vements d’Action catholique qui, dans la majorité des diocèses

français, sont à bout de souffle. Il a dédaigné l’apport original des com-munautés nouvelles, leur reprochant d’être trop fermées sur des groupes électifs de chrétiens. Mais on lui sait gré d’avoir osé faire face aux problèmes de la pastorale de proxi mité, d’avoir fait confiance à la vocation baptismale des laïcs et de provoquer finalement une réflexion originale sur la nouvelle évan-gélisation. n

LIVRES

30 FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011

Albert Rouet tire le bilan d’un mandat particulièrement fécond à la tête du diocèse de Poitiers.

MGR ROUET

par Philippe VERDIN

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Un évêque heureux

Ce modèle de maillage paroissial a sans doute ses limites et ses défauts( Albert Rouet, Vous avez fait de

moi un évêque heureux, éditions de l’Atelier, 174 p., 18 e.

Mgr Albert Rouet.

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L ' ac tivité humaine la plus impor-tante est de guetter celle de Dieu. La dernière phrase du nouveau

livre que vient de publier l’archevêque de Chicago, le cardinal Francis George, résume bien son propos et doit servir de ligne de conduite, spécialement à ceux qui essaient de déchiffrer l’actua-lité pour un hebdomadaire catholique.

Le Concile Vatican II nous enjoi-gnait déjà de décrypter les « signes des temps ». Comment Dieu agit-il ? Nulle question n’est plus lancinante que celle-ci pour le croyant, et aussi le non-croyant. On peut penser que Dieu a cessé d’agir, s’Il a jamais agi dans l’His-toire. L’Ancien Testament est une his-toire de bruit et de fureur, un manuel de realpolitik et de diplomatie. Le croyant peut se demander pourquoi tout à coup la Révélation s’est arrêtée, pourquoi la Révélation n’est pas permanente. Mais il peut aussi se rassurer en pensant que si l’histoire décrite dans la Bible est universelle, celle d’aujourd’hui peut aussi être traduite en termes prophé-tiques, même sans prophètes reconnus. Pourquoi la nôtre ne serait-elle pas aussi sainte que l’ancienne ?

Le cardinal George nous sert de guide dans ce labyrinthe de la pensée. Pas de grande théorie ou théologie de l’Histoire. Notre Dieu est un Dieu qui se révèle par l’action. Ce n’est pas le Dieu lointain, tout autre, isolé dans sa Majesté. Non, c’est un Dieu qui cherche le contact avec sa création. Jésus est lui-même union parfaite des deux natures, humaine et divine. Notre huma-nité avec lui est divinisée. Tout ceci est

bien connu, peut-être trop si bien que l’on n’y fait plus attention, et surtout que l’on n’en tire pas toutes les consé-quences pratiques.

L’originalité du cardinal George est qu’il met l’accent sur les obstacles opposés à la liberté d’action de Dieu. On empêche Dieu d’agir pleinement. Est-ce possible face au Tout-Puissant ? Nous aurions dû nous en souvenir : cela se passait déjà mal entre Lui et Son peuple. Cela continue de mal se passer entre Lui et les Américains. Qu’est-ce que vous nous chantez là ? objecterez-vous : le peuple le plus religieux, le plus évangé-lique de la planète !

L’archevêque de Chicago, qui fut président de la Conférence des évêques américains de 2007 à 2010, n’en est pas à son premier examen de conscience de la culture américaine. Il a maille à partir avec la Cour suprême qui dit le droit de ce pays et qui, de sa doctrine réduc-tionniste de la séparation de l’Église et de l’État (bien plus stricte que la laï-cité à la Française) au droit quasi illimité à l’avortement (bien plus laxiste qu’en France), continue à s’obstiner à vouloir détacher le droit positif du droit naturel et des vérités morales.

Mais il tance aussi la nation amé-ricaine pour sa prétention à l’excep-tionnalité, son ultra-libéralisme, son dépassement des limites autorisées de la guerre juste, son traitement des immi-grés, et de manière générale son inca-pacité au pardon, par-delà le bien et le mal : la loi, toute la loi, rien que la loi, sans ouverture au divin, qu’il s’agisse des juges, des médias ou du citoyen de base. En cela, le Cardinal avait décelé dans la société américaine l’influence irrépressible du calvinisme des premiers migrants, les « pèlerins » du Mayflower au XVIIe siècle.

La critique du cardinal George s’ac-compagne d’une sensibilité spéciale à l’international. Parce qu’il appartient à un ordre missionnaire, les Oblats de Marie-Immaculée, dont il fut le supé-rieur général dix ans, basé à Rome mais parcourant le monde entier. Mais aussi parce que cardinal romain, serviteur d’une Église universelle.

Cela lui donne le droit de poser la question suivante : « Dieu est-il à

l’œuvre dans la mondialisation ? » La réponse, avertit-il, dépend de là où l’on parle. Son expérience lui fait dire que l’on est plus libre et mieux accepté si l’on parle au nom d’une grande reli-gion que si l’on parle en celui d’une nation particulière, notamment l’Amé-ricaine. Il se fonde notamment sur les grands discours des Papes successifs, depuis Paul VI en 1965, à la tribune des Nations unies à New York et, avant eux, il rend un hommage mérité à l’initiateur de cette évolution, Jean XXIII.

Là encore, nous devons reconnaître, avec lui, que nous, les catholiques, à quelque nation que nous apparte-nions, n’avons pas été à la hauteur de la tâche, que trop souvent nous n’avons pas été « les instruments de Dieu dans cette quête de l’unité. » Ce que nous ne savons pas assez, c’est que l’œuvre de Dieu est supérieure à la nôtre. C’est Dieu qui agit. Le Royaume de Dieu n’est pas le royaume d’Utopie, un plan de plus que nous échafaudons. C’est le plan de Dieu.

Nous essaierons, sur le site Internet de France Catholique, d’être f idèle à cette approche, même s’il ne s’agit que de pauvres chroniques d’actualité internationale, de suivre ce nouveau dis-cours de la méthode qui consiste à être d’abord à l’écoute du Dieu agissant, à tendre l’oreille, parmi le brouhaha de l’information en continu, aux craque-lures et aux craquements du Royaume se faisant sous les lourdes couches de béton qui l’entravent et l’empêchent de se révéler au monde. n

FORUM

Grâce à certains de nos abonnés, qui nous font bénéficier de leur capacité à comprendre des textes en anglais, le site Internet de France Catholique a développé une rubrique très consultée, à propos de l'Église aux États-Unis. Nous cherchons d'autres volontaires anglicistes pour renforcer cet instrument de culture chrétienne et d'échanges. Ci-dessous une contribution de Dominique Decherf.*

Dieu dans ses œuvres

* Cette chronique a été publiée le 16 juin sur le site Internet de France Catholique par Dominique Decherf. Diplomate, ce-lui-ci fut consul général de France à Chicago de 2001 à 2004. Il y a bien connu le cardinal Francis George. Il a déjà signé plusieurs articles dans France Catho-lique. Aujourd’hui à la retraite, il est libre d’intervenir et le fera de temps en temps sur le site Internet de France Catholique, dans l’esprit qu’il vient d’indiquer ci-des-sus, en n’engageant que lui-même.

** Cardinal Francis George, God in Ac-tion : How Faith in God Can Address the Challenges of the World, éditions Image, 240 pages, en anglais.

FRANCECatholique n°3265 24 juin 2011 31

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« L'ESPACE CULTUREL LES 26 COULEURS »

«L'espace culturel les 26 couleurs » est inauguré ce 24 juin en présence notamment du président de la région Île-de-France. Pourquoi « Les 26 couleurs » ? C'est qu'il se situe dans

les anciennes usines de papier-peint Leroy. La société (1842-1982) s'installa à Saint-Fargeau-Ponthierry (Seine-et-Marne) en 1914, entre Seine et voie ferrée, y créant de toutes pièces une usine fonctionnelle inspirée des modèles américains de l'époque. En 1970, la société est première sur le marché fran-çais, mais des choix artistiques et com-merciaux hasardeux la conduisent à la faillite en 1982. La machine à impri-mer les rouleaux en vingt-six couleurs simultanément fut-elle un de ces choix contestables ? Nul ne le sait : si on ne possède pas la preuve qu'elle fut utilisée à pleine capacité, personne ne conteste l'exploit technique que constitua la réalisation de cette machine ni son utilisa-tion réelle.

Quelle importance d'ailleurs ? Si l'existence de cette machine frappe en ce qu'elle révèle d'esprit d'entreprise qui anime la société dès le XIXe siècle, il ne s'agit là que de la partie émer-

gée, spectaculaire, de l'iceberg ; et cet endroit a d'autres merveilles à montrer. En effet, grâce à l'action persévérante de deux associations et de la mairie, il est en train de devenir un lieu de mémoire industrielle autant qu'un centre cultu-rel au sens moderne du mot (salles de spectacle, ateliers artistiques, café…

Lieu de mémoire, il l'est grâce à la restau-ration – et à l'animation – des machines de l'époque. Toute une salle, cathédrale indus-trielle, y est consacrée, qui est la réplique la plus exacte de ce que fut la salle où les papiers étaient imprimés. On est à la fois saisi et émer-veillé une fois au milieu de ces machines à fabriquer de l'électricité comme de la décora-tion domestique.

Si certaines parties de l'usine ont été exploi-tées sans modification des volumes préexis-tants, c'est à la fois pour mettre en valeur l'ar-chitecture de l'époque, mais aussi parce que les normes de construction ont tellement évolué depuis le début du XXe siècle que si on touche à la moindre partie de la structure, il faut tout

refaire.Cette initiative n'est pas que patri-

moniale : elle rejoint une volonté de développer la commune grâce à un tourisme culturel faisant la part belle au spectacle vivant et de la recen-trer autour des quartiers riverains du

fleuve. Enfin, le sec-teur de l'imprimerie a fait connaître son inté-rêt pour la valorisation d'une industrie proche de son secteur, et a mis en route un projet de centre de formation à l'imprimerie moderne à proximité. n

mémOiRE

Rens. tél. : 01 64 89 51 20,[email protected]

Nous entrons dans l'époque où l'on fait désormais mémoire de l'époque industrielle, après les arts et traditions populaires. Pour les lieux culturels, une façon de penser renouvelée associe intimement esprit patrimonial, arts vivants et participation du public, sans oublier les implications économiques ou écologiques.

par Pierre François

Art industriel

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Un lieu de mémoire industrielle

© PIERRE FRANçOIS

© PIERRE FRANçOIS

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Certaines citations sont si évoca-trices qu'elles sont passées dans le langage courant. C'est le cas

avec le tragique « Omar m’a tuer ».Sur la porte de sa cave, Ghislaine

Marchal aurait eu le temps d’écrire avec son sang le nom de son assassin. Très vite, les policiers arrêtent son jardinier Omar Raddad. Celui-ci, un Marocain qui parle mal le français, semble avoir du mal à comprendre ce qu’on lui veut. Mais en 1994, il est condamné à dix-huit ans de prison. Scandalisé par ce qu’il consi-dère comme une injustice, Pierre Emma-nuel Vaugrenard, un écrivain célèbre, décide de partir pour Nice, afin de mener sa propre enquête.] Pour son second film comme réalisateur, Roschdy Zem a choisi de reconstituer cette célèbre affaire, im-

mortalisée par le livre de Jean-Marie Rouart (Pierre-Emmanuel Vaugrenard dans le film). En prenant la défense d’Omar Raddad, le réalisateur signe une œuvre prenante jusqu’à la fin, avec un Sami Bouajila impressionnant de res semblance avec son personnage. Mais Roschdy Zem ne se pose pas beaucoup de questions sur l’innocence de son héros, présentée comme un fait acquis. Pour cela, il omet de parler de certains aspects de l’affaire, en particulier cette fameuse faute de français, commise régulièrement par la victime, comme en attestaient certaines de ses lettres. N’ou blions pas que, même s’il a été gracié par le président de la République, Omar Raddad demeure toujours, pour la justice française, le coupable.

] Dans cette sombre affaire, Ros–chdy Zem met en scène une belle rela-tion conjugale et familiale. Un appui de poids pour le malheureux héros. ■Drame français (2011) de Roschdy Zem, avec Sami Bouajila (Omar Raddad), Denis Podalydès (Pierre-Emmanuel Vaugrenard), Maurice Bénichou (Jacques Vergès), Salomé Stévenin (Maud), Nozha Kouadra (Latifa Raddad), Ludovic Berthillot (Enrique), Shirley Bousquet (Joséphine) (1h25). (Adolescents.) Sortie le 22 juin 2011.

La dernière pisteDans l’Oregon, en 1845, un petit groupe de pionniers, composé de trois familles et de trois chariots, se retrouve perdu en plein désert, après avoir pris un raccourci sur les conseils de leur guide. Avec un format inhabituel aujourd’hui (le 1,33), Kelly Reichardt signe un petit film indépendant d’une qualité rare. On connaît, depuis Wendy & Lucy, son goût pour le road-movie et le voyage à la recherche de soi-même. Mais, avec ce western minimaliste, elle a réussi une œuvre magnifique, sorte de fable qui évoque la lutte de l’homme pour sa survie et sa rencontre avec l’autre (en l’occurrence un Indien), si différent de lui et avec lequel il ne peut communiquer. Le soin apporté à de menus détails (costumes, chariots, usten-siles de cuisine, etc.) est remarquable, et l’interprétation toute en finesse et sensibili-té, est l’atout majeur de ce grand film. Ces familles de la conquête de l’Ouest sont animées d’un courage à toute épreuve, en particulier les femmes, et d’une foi profonde.

Western américain (2010) de Kelly Reichardt, avec Michelle Williams (Emily Tetherow), Bruce Greenwood (Stephen Meek), Will Patton (Solomon Tetherow),Zoe Kazan (Millie Gathely),

Paul Dano (1h44). (Adolescents.) Sortie le 22 juin 2011.

BlitzUn tueur en série sévit en assassinant des policiers. Brant est chargé de l’enquête. Ce film d’action de qualité se dis tingue des autres par le soin apporté aux relations entre les deux héros policiers. Les personnages secondaires apportent également une belle densité humaine à une histoire assez classique, mais bien ficelée.] Il y a beaucoup de violences dans cette œuvre, surtout à la fin, laquelle est condamnable, voire choquante.

Policier britannique (2011) de Elliot Lester, avec Jason Statham, (Brant), Paddy Considine (Nash), Aidan Gillen (Barry Weiss/Blitz), David Morrissey (1h36). (Grands ado-lescents.) Sortie le 22 juin 2011.

CINÉMA

Malgré son manque de nuances, ce plaidoyer en faveur d’Omar Raddad ne manque pas de force.

La faute de françaispar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Roschdy Zem met en scène une belle relation conjugale et familiale(

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OMAr M'A tuer

PaterAlain Cavalier reçoit chez lui Vincent Lindon, car le cinéaste veut faire un film dans lequel il serait le président de la République et Vincent Lindon le Premier ministre. Cet ofni (objet filmique non identifié) est un petit bijou d’humour et d’originalité. Avec un budget très modeste, mais un talent immense, Alain Cavalier filme la rencontre entre deux hommes et la naissance d’une

amitié. Avec simplicité et malice, il montre ces rencontres entre les deux hommes, qui sont, tour à tour, eux-mêmes ou leurs personnages. On sent la jubilation du cinéaste qui filme la vie et l’amitié avec une belle originalité. C’est très drôle, souvent juste et d’une originalité déroutante. Cette œuvre atypique parle de l’amitié paternelle d’un artiste surdoué pour son comédien.Comédie dramatique française (2011) de Alain Cavalier, avec (dans leurs propres rôles) Vincent Lindon, Alain Cavalier, Bernard Bureau, Jonathan Duong, Jean-Pierre Lindon (1h45). (Adolescents.) Sortie le 22 juin 2011.

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avignon

«Le Grand Cahier » est une pièce aussi étrange que séduisante. Presque chaque rôle est interprété par une paire de comédiens alors que seuls les jumeaux sont réellement deux. Le jeu

est proche de celui du cirque. Le rythme est sans faiblesse. Une incertitude permanente est entre-tenue quant à ce qui va immédiatement suivre, dès le début : la musique qui démarre avant même l'arrivée des comédiens — est-elle de cirque ou militaire ? — n'en est que le premier exemple.

Le contexte est celui de l'horreur tant maté-rielle qu'affective et il faut s'attendre à ce qu'il soit traité sans tabou, même concernant la reli-gion. Pourtant, au milieu de ces turpitudes, les enfants, tout en s'adaptant à grande vitesse,

montrent une certaine forme d'innocence. Un peu, toutes proportions gardées, comme les criminels qui tout en ne reculant devant rien s'inventent des valeurs propres.

On est captivé de bout en bout par cette pièce hors norme, d'une part parce qu'on la sait juste sur le fond, d'autre part parce que sa forme par-ticipe de l'effet permanent de surprise qui la caractérise. Pourquoi un récitant qui intervient de temps en temps en faisant comme si les enfants étaient des marionnettes ? Quels sont ces instru-ments de musique sans nom apparent et produi-sant des sons si singuliers ? Comment peut-on marier tant de cruauté et de drôlerie ? Autant de questions vaines : il ne s'agit pas de chercher à analyser mais de se laisser porter par les sinuo-sités d'un récit, les remous de consciences sans référence, les dérèglements de tout homme —militaire, religieux, père, enfant… — ou femme — mère ou grand-mère…

L'ambiance générale rejoint celle d'un monde de bande dessinée, avec des tableaux qui se suc-cèdent, tels les cases d'une histoire en images, chacun plus réussi et inattendu que le précédent. Encore une fois, il faut ne pas avoir de tabou pour suivre ce récit, et à cette seule condition on est sûr de faire un voyage imaginaire comme rare-ment il est donné d'en accomplir. n

théâtre

« Le Grand Cahier », d'après l'œuvre d'Agota Kristof. Mise en scène par Paula Giusti. Avec Dominique Cattani, Sonia Enquin, Louis Fortier… Dans le festival off d'Avignon du 8 au 31 juillet (relâche le 18) au théâtre des Lucioles (21h25), tél. : 04.90.14.05.51, tarifs : 17 e et 12 e.

Il y a des pièces indescriptibles, quise permettent tout et qui le font dansun dosage tellement idéal que tout passe :« Le Grand Cahier » est de celles-là…

par Pierre Françoisétrange,mystérieux, réussi

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Un voyage imaginaire

D.R.

Aphorismes« Tu penses à quoi ? » est le refrain, une heure durant, de la pièce Les Amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable, cette phrase étant une des innombrables réponses à la question posée. On est dans le registre des aphorismes, mais ceux-là sont loin d'at-teindre le niveau des références absolues en la matière : ceux de La Rochefoucauld ou, plus loin encore dans le temps et l'humour ravageur, des Pères du désert.C'est par ailleurs parfaitement joué. La mise en scène qui les situe en train de discu-ter dans leur salle de bain — d'un kitsch appuyé —  est originale.Le texte est agencé de telle façon qu'au début tous les thèmes sont abordés dans un désordre apparent, qui ne permet pas de savoir si cet homme et cette femme viennent de conclure une passade ou s'il s'agit d'un couple au fonctionnement parti-culier. Ce n'est que peu à peu que le thème du couple revient de plus en plus sou-vent et qu'on se rend compte de la réelle relation qui les unit.Même si l'auteur est membre de l'Oulipo, cela ne fait pas de son œuvre un ensemble de qualité homogène et encore moins un spectacle au cœur duquel se dessine une évolution quelconque. Inversement, les amateurs des « brèves de comp-toir » ou du style de l'OUvroir de LIttérature POtentielle seront ravis de trouver une pièce qui joue d'une façon tout à fait talentueuse ce style particulier d'écriture. n

Les Amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable, d'Hervé Le Tellier. Avec Isabelle Cagnatet Étienne Coquereau, mis en scène par Frédéric Cherboeuf, du 8 au 31 juillet, pendantle festival d'Avignon, à La Luna, 1, rue Séverine, 84000 Avignon, Tél. : 04.90.86.96.28.

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Il est des figures de l’histoire qui de meurent dans l’imaginaire col lec­tif longtemps après leur disparition.

C’est le cas d’Hannibal et de sa flam­boyante épopée.

À la fin du IIIe siècle avant J.­C., Rome était au faîte de sa puissance et sem blait invincible. Pourtant, elle eut une redou­table rivale avec Carthage, en Afrique, et, surtout, avec son célèbre gé néral, Hanni­bal, qui conçut le projet audacieux (sur tout pour l’époque) de venir l’atta­quer sur son territoire. À la tête d’une troupe composée de 90 000 sol dats, 12 000 cavaliers et… 37 élé phants, il entreprit, de l’Espagne, de traverser les Pyrénées et les Alpes, afin de défier l’or­gueilleuse Rome sur ses terres.

] Pour retracer cette extraor­di nai re épopée, la BBC, Discovery Chan nel et France 2 ont utilisé toutes les res sources de la technique actuelle. Grâce à des effets spéciaux extraordi­naires, ils ont reconstitué la bataille de Cannes (l’une des plus sanglantes de l’histoire). Mais c’est surtout la person­nalité d’Han nibal qui est étudiée, grâce à un commentaire en voix off dit par Samuel Le Bihan. Peu à peu, on dé­ cou vre l’audace et l’imagination d’un hom me qui parvint à surprendre ses ennemis, là où ils ne l’attendaient pas. Mé thode efficace, s’il en est, mais qui

sera reprise avec succès, quelques années plus tard, par Scipion l’Africain, contre celui­là même qui la lui avait apprise. Mais, si le génie stratégique et tactique d’Hannibal est bien souligné, on ne peut toujours pas trouver de ré ponse à la question : pour quoi n’a­t­il pas marché sur Rome ? ■Hannibal, le pire ennemi de Rome. Documentaire-fiction franco-britannique (2005) de Edward Bazalgette, avec Alexander Siddig (Hannibal), Emilio Doorgasingh (Ma–harbal), Mido Hamada (Magon), Shaun Dingwall (Scipion l’Africain), Ben Cross, et avec la voix de Samuel Le Bihan (1h29). Diffusion le samedi 25 juin, sur France 3, à 15h20.

Braquage à l’italienne

Ils viennent de réussir un braquage auda-cieux à Venise. Ce remake de L’or se barre, un médiocre policier, est supérieur à son modèle. Avec élégance, légèreté et humour, F. Gary Gray a réussi un divertissement brillant et plein d’astuce. De cascades en scènes spectaculaires, on passe un excel-lent moment en compagnie de ces gangs-ters qui ne versent pas de sang et ne commettent aucune violence. C’est subtil, réjouissant et parfaitement bien mené. ] Bien sûr, les héros ne sont que de vulgaires cambrioleurs, mais, sans ces acti-vités répréhensibles… pas de film. Les violences sont quasiment absentes.Policier américain (2003) de F. Gary Gray, avec Mark Wahlberg (Charlie Croker), Charlize Theron (Stella Bridger), Edward Norton (Steve Frezelli), Seth Green (Lyle), Jason Statham (1h51). Diffusion le dimanche 26 juin, sur TF1, à 20h45.

BlissBliss, 17 ans, s’est prise de passion pour le « roller derby », une course sur rollers. Première mise en scène de Drew Barrymore, ce film est destiné aux adoles-centes. Malgré quelques conventions, l’his-toire évite de caricaturer les adultes. Les rapports entre mère et fille sont analysés avec tact, et les liens familiaux sont renfor-cés par le regard d’un père ouvert aux changements de l’époque. L’action dépasse les clichés habituels et bénéficie de la vita-lité des scènes de courses de roller.] Le film donne une image positive et traditionnelle de la famille sans l’ombre d’une critique. Le langage des filles peut parfois choquer, mais le comportement des personnages est, au fond, très correct.Comédie américaine (2009) de Drew Barrymore., avec Ellen Page (Bliss Cavendar), Marcia Gay Harden (Brooke Cavendar), Daniel Stern (Earl Cavendar), Drew Barrimore (Trashley Simpson), Juliette Lewis (Iron Madone) (1h47). Diffusion le mercredi 29 juin, sur Canal +, à 20h50.

TÉLÉVISION

L’aventure humaine « Britannia :Aux confins de l’Empire romain »

La conquête et la domination de l’Angleterre par l’empire romain. Ce documentaire en trois parties sur la Britannia est classique, mais bien fait. Il montre que l’Empire romain a civilisé ces contrées lointaines, mais que cette civilisation rimait avec exploitation des ressources et des autochtones.

La civilisation romaine, on l’oublie, c’était aussi et surtout surveiller, dominer, exploiter la population locale. Ce n’est pas le bien des gens qui était visé, mais le bien de Rome et de l’Italie. Autre atout de ce documentaire : il montre comment les découvertes archéologiques aident à mieux comprendre le passé. Enfin, les raisons des victoires militaires romaines, tout comme celles des échecs des révoltes des Britons, sont bien expliquées.Documentaire britannique (2009) de Jeff Morgan (3 x 0h50). Diffusion le samedi 25 juin, sur Arte, à 20h40.

Jean-Pierre Marie

Cette belle superproduction fait revivre le général de légende que fut Hannibal. il fit trembler rome et fut près de la soumettre.

Hannibal,le pire ennemi de Rome

par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

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90 000 soldats,12 000 cavalierset… 37 éléphants(

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TF120.45 Carte blanche à Anne Rou-manoff. Divertissement présenté par Nikos Aliagas, avec Élie Semoun, Jean-Marie Bigard, Michèle Bernier, Arthur, Pascal Légitimus, Jérôme Commandeur, Claudia Tagbo, Kev Adams, etc.23.00 Spéciale bêtisier. Divertis-sement présenté par Vic-toria Silvstedt.00.20 New York section criminelle. Série 3.France 220.35 Les années bon-heur. Divertissement pré-senté par Patrick Sébastien, avec Collectif Métissé, Herbert Léonard, Frédéric François, Lio, M Pokora, Les Charlots, Black Box, Jeane Manson, La compagnie Créole, etc.22.50 On n’est pas couché. Ma gazine de Laurent Ruquier.France 315.20 Hannibal, le pire ennemi de Rome J. Documentaire-fiction avec Alexander Siddig, Emilio Doorgasingh, Mido Hamada (1h29) 2. (Voir notre analyse page 35)20.35 L’épervier (3 et 4/6) GA. Téléfilm avec Aurélien Wiik, Fanny Valette, M. Lamotte. __] C’est bien fait, mais ça manque de rythme.

22.30 Coup de chaleur J. Téléfilm avec Emmanuelle Bach, Bruno Wolkowitch. __ Cet excellent suspense, avec des touches d’hu-mour, montre que nos systèmes modernes sont bien fragiles.Arte20.40 L’aventure humaine «Britan-nia : Aux confins de l’Empire ro–main» J. (Voir notre analyse page 35)23.15 Force d’attraction GA. Télé-film avec Fabian Hinrichs, Jürgen Vogel (1h36). _] C’est bien filmé, mais peu palpitant et violent.M620.45 Hawaii 5-0 : «Ho’opa’i», «Ho’ohuli Na’au», «Heihei», «Pale-kailo». Série avec A. O’Loughlin 2.Canal +20.50 The losers. Thriller (2010) de Sylvain White, avec Jeffrey Dean Morgan, Idris Elba (1h34) 2.KTO20.50 VIP «Pierre Assouline». Ren-contre avec un écrivain.21.45 Concert «Les Petits Chan-teurs de Vienne célèbrent l’année Mozart».

TF120.45 Braquage à l’italienne GA. Policier (2003) de F. Gary Gray, avec Mark Wahlberg, Charlize The-ron, Edward Norton (1h51). (Voir notre analyse page 35)22.50 Les experts. Série 3.France 2

20.35 FBI, portés disparus : «La fin et les moyens», «Une seule erreur», «Le privé». Série avec Anthony LaPaglia 2.22.40 Justice GA. Série avec Victor Garber, Kerr Smith. __] Cette nouvelle série montre les dessous des cabinets d’avocats américain. Pas mal, mais un peu répétitif.France 320.35 Commissaire Brunetti, enquêtes à Venise «Des amis haut placés» GA. Téléfilm avec Uwe Kockisch. __] Un épisode supérieur aux précédents.22.50 Obésité, le poids de la souffrance. Documentaire.00.40 Louise. Comédie musicale en NB (1936) de Abel Gance (1h25).ArteDebout face à la crise20.40 Les Commitments GA. Comédie musicale (1990) de Alan Parker, avec Robert Arkins, Michael Aherne (1h57). __] Cette œuvre pleine d’énergie et de bonne humeur plaira aux amateurs de soul musique. Les autres trouve-ront un peu lassante cette succes-sion de morceaux musicaux.22.35 Boxer pour la gloire. Docu-mentaire.00.05 Femmes sur le ring. M620.45 Zone interdite «Double vie : Des petits secrets aux terribles mensonges». Magazine présenté par Mélissa Theuriau.22.45 Enquête exclusive «Espagne : Le nouvel eldorado des jeunes fêtards». Magazine.Canal +20.50 Cold case (10, 11 et 12). Série avec Kathryn Morris 2.KTO20.40 La foi prise au mot «Jeu-nesse et sainteté». 21.45 Plein-jeu, les orgues de Saint-Roch. 22.30 Les mardis des Bernardins «Le rire et la politique : Excès d’hu-mour contre excès de pouvoir ?».

TF120.45 Merci patron ! J. Téléfilm avec Véronique Genest, Philippe Caroit, Cécile Bois. _ C’est sympa-thique, mais gros et peu crédible.22.30 New York, unité spéciale. Série avec Christopher Meloni 3.France 2

20.35 Private practice (3, 4 et 5). Série avec Kate Walsh, Timothy Daly, Audra McDonald. 22.45 J’ai jamais été aussi vieux. Théâtre de et avec Pierre Palmade.France 320.35 Princes et princesses,

pour le meilleur et pour le pire. Documentaire avec Pauline Som-melet, Emmanuel de Brantes, Sté-phane Bern, Arielle Dombasle, Daniel Angeli, Philippe Delorme, le prince Michel de Grèce, etc.22.55 Birdy A. Drame (1984) de Alan Parker, avec Matthew Modine, Nicolas Cage (1h55) 2. __] Un sujet très original, traité avec maî-trise. Mais cette dénonciation des traumatismes provoqués par la guerre est désespérante et il y a des images regrettables.00.55 La case de l’oncle Doc «Les camions de la déroute». Arte

20.40 Vol au-dessus d’un nid de coucou GA. Drame (1975) de Milos Forman, avec Jack Nicholson, Louise Fletcher (1h30). ___] Ce film, d’une grande puissance dramatique, porte un regard sévère sur l’institution psychiatrique. Mais c’est affreux.22.50 Il était une fois… «Vol au-dessus d’un nid de coucou» J. __ Très intéressant.23.45 Wayne McGregor «Une pen-sée en mouvement». M620.45 L’amour est dans le pré. Magazine.22.30 Belle toute nue.Canal +20.55 Travaux à domicile «Arnaques à tous les étages». Documentaire.KTO20.40 Regards de philosophes «Edgar Morin et Bertrand Vergely». 21.45 La vie des diocèses «Mgr Thierry Jordan - Diocèse de Reims».22.15 Églises de France «Abbaye de l’Épau».22.25 Hors-les-murs «Monaco».

TF120.45 Dr. House : «Permis de trom-per», «Le copain d’avant», «La face cachée 2» . Série avec Hugh Lau-rie, Robert Sean Leonard.23.15 Enquête et révélations «Fin du monde en 2012 : Enquête sur le business de l’apocalypse». France 220.35 Code de la route «À vous de jouer !». Divertissement présenté par Julien Courbet et S. Ibrahim.22.40 La grande traque «Génocide du Rwanda, des tueurs parmi nous ?». Documentaire 3.00.35 La fabrique des senti-ments A. Comédie dramatique (2007) de Jean-Marc Moutout, avec Elsa Zylberstein, Jacques Bon-naffé (1h40). __] Cette histoire de «speed dating» est bien ficelée, mais elle laisse un goût amer.France 320.35 Les nuits d’Alice GA. Télé-film avec Elsa Lunghini, Mathilda May, Christophe Laubion, Macha Méril, Victor Chambon. _] Il y a des scènes outrancières, voire ridi-cules dans cette œuvre ennuyeuse.22.35 La corde raide A/Ø. Policier (1984) de R. Tuggle, avec Clint Eas-twood, Geneviève Bujold (1h50) 3. __]] Cet excellent policier est très sensuel et très violent.ArteLa malédiction de l’or noir20.40 BP en eaux troubles J. __] Ce réquisitoire virulent est intéressant, mais ne donne pas la parole à la défense.21.35 Carbonisés «Les pétroliers ennemis du climat». Documentaire.22.30 Twin Peaks (20, 21 et 22/ 22) GA. Série avec Kyle MacLach-lan. _ La fin de cette excellente série est interminable et décevante.M620.45 X Factor «La finale !». Diver-tissement présenté par S. Corman et Jérôme Anthony, avec Chris-tophe Willem, Veronic DiCaire, Oli-vier Schultheis, Henry Padovani.23.25 Le jury dans tous ses états.Canal +20.50 Les petits ruisseaux. Drame (2009) de Pascal Rabaté, avec Daniel Prévost (1h32) 2.KTO20.40 Les mardis des Bernardins «Grands-parents, témoins du Christ et de l’Église dans votre famille».21.45 1000 questions à la foi «Pourquoi dit-on que l’Église est sainte ?».22.15 Églises de France «Cathé-drale Saint-Maurice d’Angers».22.25 VIP «Pierre Assouline».

Samedi 25 juin Dimanche 26 juin Lundi 27 juin Mardi 28 juin

Émissions religieuses : 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses boud-dhistes», «Islam», «Judaïca», «Source de vie», «Présence protestante» - 10h30 Le jour du Seigneur «S’engager contre la solitude» (et à 11h40) - 10h45 Messe en la collégiale Sainte-Gertrude, à Nivelles (Belgique).

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sur France 3Mercredi 29 juin à 20h35Des racines et des ailes «Passion patrimoine : De l’Auvergne à la Lorraine» JOn connaît ses volcans et ses pay-sages vallonnés. Mais l’Auvergne est aussi une région au riche patrimoine architectural. Tout comme la Lorraine.__ Il ne faut pas rater cette balade superbe, entre châteaux et églises, sur les traces de gens pas-sionnés. Après la Vierge noire, et son beau pèlerinage, on part à la découverte des merveilles de la cathédrale de Metz, avec ses 6500 m2 de vitraux. Magnifique !

TF120.45 Esprits criminels : «Mau-vaises influences», «Tueuse de luxe», «L’origine du mal». Série avec Joe Mantegna 3.23.15 Flashforward (20, 21 et 22/ 22) GA 2. __] Si l’ultime épi-sode est un peu décevant, l’en-semble est toujours captivant.France 220.35 Le repaire de la vouivre (3 et 4/4) GA. Téléfilm avec Jean-Marc Barr 2. __] Il y a des lon-gueurs dans ces ultimes épisodes assez prenants.22.25 Une maison peut en cacher une autre. Magazine présenté par M. Vignes et J.-D. Benhamou.France 3

20.35 Des racines et des ailes «Passion patrimoine, de l’Auvergne à la Lorraine» J. (Voir notre analyse ci-contre)22.50 Ces gens qui nous sau-vent. Magazine présenté par Robin Durand et Laury Thilleman.Arte20.40 Rome (4, 5 et 6/22) A/Ø. Série avec Ray Stevenson 3. ___]] Remarquable, mais érotique et très violent.23.20 Le dessous des cartes «Géopolitique des alimentations : Vive la résistance». Magazine.23.35 Si loin, si proche GA. Comédie dramatique en VO (1993) de Wim Wenders, avec Otto San-der, Bruno Ganz (2h18). __] Cette suite des Ailes du désir est belle, mais pas facile à suivre. Quelques images regrettables.M620.45 Pékin Express, la route des grands fauves «Demi-finale sous tension». Divertissement.23.30 Albert et Charlene «Le roman d’un amour impossible».Canal +20.50 Bliss GA. Comédie (2009) de Drew Barrymore avec Ellen Page, Marcia Gay Harden (1h47) 2. (Voir notre analyse page 35)KTO20.40 God spell, au rythme des chœurs. Documentaire.21.45 Un cœur qui écoute «Unité - Père Henri Boulad». 22.15 Églises de France «Cathé-drale Saint-Julien du Mans». 22.30 La foi prise au mot «Jeu-nesse et sainteté».

TF120.45 Les enfants de la télé, avec Bruno Solo, Sandrine Quétier, Éric Naulleau, Fred Testot, François-Xavier Demaison, A. Kavanagh, A. Chahbi, Michel Cymes.23.15 Opération Tambacounda «Destination Sri Lanka».France 220.35 N’oubliez pas les paroles. Divertissement présenté par Nagui, avec Anggun, Thierry Amiel, Shym, Michel Boujenah, Fabrice Éboué, Thomas Ngijol.22.55 La double inconstance J. Téléfilm d’après Marivaux, avec Églantine Rembauville, Elsa Zyl-berstein, Jean-Hugues Anglade. _ Cette modernisation de Marivaux ne convainc guère, mais la langue est magnifique.France 320.35 Thalassa. Magazine.22.55 Entre deux liens… «Sous les tropiques». Documentaire avec Hen-ri Salvador, Manu Di Bango, Kassav, Serge Gainsbourg, B. Lavil liers, Lau-rent Voulzy, Julien Clerc, etc.Arte20.40 Dans l’abîme de Gibraltar J. Téléfilm avec Krzysztof Pieczynski, Kamilla Baar (1h24). _ Cette fic-tion sur la mort du général Sikorski est confuse et présente une version très différente de celle étudiée dans le documentaire qui suit.

22.05 Churchill et la Pologne «La mort mystérieuse du général Sikorski» J. __ C’est intéressant, mais le documentaire laisse beau-coup de questions sans réponses.23.00 Grand format «Les démons de l‘archipel». Documentaire.M620.45 NCIS . Série avec Mark Har-mon 2.Canal +20.55 Expendables, unité spé-ciale GA. Aventures (2010) de et avec Sylvester Stallone (1h40) 3. __] Pas mal fait, mais violent.KTO20.40 Soirée Sel & Lumière «Sœur Helen Prejean et Anne Godbout».21.45 La famille en questions «Jeunes handicapés : Rendez-vous aux JMJ !».22.15 Églises de France «Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire». 22.30 Regards de philosophes «Edgar Morin et Bertrand Vergely».

TF120.45 Affaires étrangères «Cam-bodge». Téléfilm avec Bernard Yer-lès, Audrey Fleurot, Samantha Markowic, Delphine Rollin, Mai-Anh Le, Stéphane Fourreau, Santha Leng, Randal Douc.22.25 Les experts, Manhattan. Série avec Gary Sinise 2.France 220.35 Envoyé spécial : «Très cher carburant », «Immolations : L’appel du feu». Magazine présenté par Guilaine Chenu et Françoise Joly.22.45 La boîte à musique de Jean-François Zygel.France 3

20.35 Un Indien dans la ville J. Comédie (1994) de Hervé Palud, avec Thierry Lhermitte, Patrick Timsit, Ludwig Briand, Miou-Miou, Arielle Dombasle (1h29). ___ Une comédie très amusante.22.35 Mes meilleurs copains A/Ø. Comédie (1988) de Jean-Marie Poiré, avec Gérard Lanvin (1h46). _]] Médiocre, vulgaire et amoral (images à l’appui).Arte20.40 Délice Paloma GA. Comédie dramatique (2007) de Nadir Moknèche, avec Biyouna, Nadia Kaci, Aylin Prandi (1h50). __ C’est avec un indéniable brio que Nadir Moknèche filme un pays en pleine mutation et offre une vision de l’Algérie qui échappe à notre œil occidental. Les bonnes idées de mise en scène ne manquent pas.22.50 Arte Rock & The City «Kingston».23.35 Tracks.M620.45 50 ans qui ont changé notre quotidien «Les vacances». Documentaire.22.35 Vacances à tout prix. Documentaire.Canal +20.50 Flashpoint (1 et 2). Série avec Hugh Dillon 2.KTO20.40 L’esprit des lettres. Maga-zine littéraire avec Mgr Joseph Doré, le père Antoine Guggenheim, François Soulage.22.15 Églises du monde «Espagne».22.45 Concert «Les Petits Chan-teurs de Vienne célèbrent l’année Mozart».

Mercredi 29 juin Jeudi 30 juin vendredi 1er juillet

T : ToutpublicJ : AdolescentsGA: GrandsadolescentsA : AdultesØ : Œuvre(ouscène)nocive_: Elémentpositif]: Elémentnégatif

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RaDioSRadio Notre-DameSamedi 25 juin7h49 Le billet de Tugdual Derville.Lundi 27 juin au vendredi 1er juillet7h06, 8h15, 11h06 La chronique de Gérard Leclerc.Mardi 28 juin7h30 Le Grand Témoin «Le point sur la grande controverse du réchauffement climatique avec toutes les explications par la com-munauté scientifique», avec Rémy Mosseri et Catherine Jeandel (Comité national de la recherche scien-tifique (CNRS), coordinatrice du livre au CNRS : Le Climat à découvert).16h Parole et Musique «Ces acteurs(trices) qui chantent.»22h écoute dans la nuit «Comment porter notre fardeau avec le Sei-gneur pour qu’il soit léger ? (Mt 11,29). Textes liturgiques du 14e di-manche du T.O.», avec le Frère Gérard Guitton (franciscain). Mercredi 29 juin9h La voix est libre «Comment rompre la solitude pendant les vacances ?»22h écoute dans la nuit «Qu’est-ce que la Vérité ?», avec le Père André-Marie (bénédictin, potier, poète). Jeudi 30 juin22h écoute dans la nuit «Les grandes énigmes de l’Apocalypse, La clé des symboles», avec le Père Philippe Plet (passioniste, sanctuaire marial de Notre-Dame du Cros dans l’Aude). Vendredi 1er juillet 22h écoute dans la nuit «Comment vivre la consécration au Sacré-Cœur ?», avec le Père Louis Pelletier (Communauté de l’Emmanuel). France CultureDimanche 26 juin10h Messe. Le corps et le sang du Christ, depuis le Salon du Bourget (93350). Chœur d’Air France. Ins-truments : trompettes et cordes. Prédicateur : Mgr Luc Ravel.

Marie BIZIEN

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Ain✔ Au sanctuaire d'Ars, 451 rue Jean-Marie Vianney, 01480 Ars-sur-Formans, ✆ 04.74.08.17.17, une retraite des familles aura lieu du 3 au 7 juillet.Aveyron✔ Merveille de pierre et d’his-toire, majestueuse d’austé-rité cistercienne, l’abbaye de Sylvanès se fait scène du monde et accueille les voix de tous les peuples et religions du 10 juillet au 28 août, à l'occasion de la 34e édition du Festival International "Musiques Sacrées - Musiques du Monde", intitulée «Chants du Ciel et de la Terre», avec les poètes à une odyssée lyrique à travers les époques, les contrées et les traditions du monde. Ainsi Le Messie d’Haëndel sera inter-prété par l’académie Baroque du Festival, menée par Jean-Michel Hasler. L’oratorio jacquaire Le

Pèlerin composé par le

père André Gouzes est pro-posé. Le gospel américain sera à l’honneur dans l’abbatiale : les talents de la Duke Ellington School of Arts de Washington, et leurs aînés du Golden Gate Quartet apporteront la ferveur des croyants d’outre atlantique... Rens. : Secrétariat de l'Abbaye de Sylvanès, 12360 Sylvanès, ✆ 05.65.98.20.20 / [email protected] www.sylvanes.comHaute-Loire✔ Le Centre des Religieuses Dominicaines, B.P. 610, Vals-près-Le-Puy, 43008 Le Puy-en-Velay Cedex, ✆ 04.71.09.33.39 ou 04. 71.05.96.04, fax 04.71.04.05.97, des retraites spirituelles sur le thème «Parler de Dieu ou avec Dieu» sont organisées : du 18 au 24 juillet, prêchée par le Frère Jean-Luc-Marie Foerster, o.p. ; du 1er au 8 août, prêchée par François-Philippe Nielly, o.p., et Sœur Mette Andresen, o.p. Jura✔ Au Sanctuaire Notre-Dame de Mont-Roland, Colline Mont

Roland, 39100 Jouhe, ✆ 03.84. 79.88.00, [email protected], une session est organi-sée du 24 au 29 juillet «Prier la prière que Jésus nous a donnée, le Notre Père», avec Françoise Massard (théologienne).Nièvre✔ à l'Espace Bernadette, 34, rue Saint Gildard, 58000 Nevers, ✆ 03.86.71.99.50, fax 03.86.71. 99.51, une session, pour tous, est prévue : «"La prière de Jésus, la prière du cœur". La prière continuelle, est-ce pos-sible à travers le quotidien ? Un chemin : la prière de Jésus», du 26 juin (17h) au 2 juillet (9h), animée par le père Claude Cantet (professeur au Grand sémi-naire de Bordeaux)[email protected]✔ à La Ferme de Trosly, B.P. 21, 23 rue d'Orléans, 60350 Trosly-Breuil, ✆ 03.44.85.34.70, fax 03. 44.85.34.84, une session pour couples et prévue du 1er au 3

juillet «La tendresse dans l'amour, réponse au défi de la durée ?», avec le Père François Potez (Curé de la paroisse Notre-Dame du Travail à Paris). également une retraite du 24 au 30 juillet «Jésus, prince de la paix», avec Jean [email protected]✔ à l 'Abbaye d’Ourscamp Serviteurs de Jésus et de Marie, 60150 Chiry-Ourscamp, ✆ 03. 44.75.72.00, fax 03.44.75.72. 04, [email protected], www.serviteurs.org, du 1er (20h30) au 2 juillet (8h), les frères organisent une «Veillée d’adoration en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus», le jour de la fête du Sacré Cœur de Jésus, afin de contempler l’amour de Dieu pour chacun. Cette veillée se poursuit par une nuit d’ado-ration qui se termine le lende-main avec la messe du Cœur Immaculé de Marie.Pas-de-Calais✔ L'Abbaye Notre-Dame de Wisques, 24 rue de la Fontaine,

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(*) France métropolitaine et DOM uniquement - (**) Pour les personnes n’ayant jamais été abonnées. (***) Dans la limite des stocks disponibles. (****) Le pré-ciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entrepri-ses. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement.

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62219 Wisques, ✆ 03.21.95.12. 26 / [email protected], est une communauté de moniales bénédictines. Chaque jour sont célébrées, la messe (9h45) et les vêpres (16h30), en chant grégo-rien. Pour connaître un peu plus cette vie ou simplement appré-cier un moment de paix et de silence, vous trouverez : à l'ac-cueil, une sœur qui vous reçoit ; à l'hôtellerie un hébergement pour ceux qui désirent prendre un temps de calme, les jeunes qui révisent, les petits groupes pour quelques jours...✔ La Maison Diocésaine Les Tourelles, 12 rue de l'Yser, 62360 Condette, ✆ 03.21.83.71.42, fax 03.21.92.42.89 propose des retraites dans l'Esprit de Charles de Foucauld : du 4 (18h) au 9 juillet (14h) «De riche Il s’est fait pauvre (2° Cor. 8,9) en petite fra-ternité à la lumière du message de Ch. de Foucauld», avec Mgr Jean-Claude Boulanger. [avec journée de désert. Nuit d'adora-tion, temps de partage en petite fraternité. Repas en silence.] ; du 15 (18h) au 19 août (14h) «La miséricorde et l’amour de Dieu pour chacun» en lien avec la nature environnante, avec le Père Elie Galois (doyen de Béthune, Frat. Sacerd. Ch. Foucauld). Randonnée pédestre, avec le matin, ensei-gnement et adoration ; l'après-midi, marche dans différents lieux (mer, forêt, monts, champs) ; du 21 (18h) au 26 août (14h) «Vivre l’église au quotidien», avec Mgr Gérard Defois (évêque émérite de Lille). [avec journée de désert. Nuit d'adoration, temps de par-tage en petite fraternité. Repas en silence.].Coordination des Jeunes Professionnels✔ Une rencontre d’été, pour les 25/35 ans, est prévue du 24 au 30 juillet, au Centre Spirituel de La Roche du Theil, BP 30328, 35603 Redon Cedex, organisée par la Coordination des jeunes professionnels (CoJP) «Dieu... un GPS pour ma route ?», "Ceux que conduit l’Esprit, ceux-là sont Fils de Dieu" (Romains 8,14), avec conférences, partages et ate-liers... Rens. : ✆ 06.60.18.67.08 (Anne-Clotilde), ✆ 06.80.13.36.63 (Perrine) / [email protected] http://cojp.cef.frCentre pour l'Intelligence de la Foi✔ Le Centre pour l’Intelligence de la Foi, une formation pour les

laïcs [croire, comprendre, échan-ger], est un parcours cohérent sur les thèmes essentiels de la foi chrétienne. Il propose sur deux années scolaires : un cours (2h/semaine), des échanges en petits groupes (une fois par mois), une session biblique (deux samedis en début d’année). Rentrée le samedi 1er octobre 2011. Rens./insc. : CIF, 3 place Saint-Thomas-d’Aquin, 75007 Paris, ✆ 01.45.44.36.82, [email protected] / http://lecif.cef.frPèlerinages✔ En Italie, pèlerinages mensuels de guérison et de délivrance au Père Bianco - Sanctuaire de Saint-Cyriaque. Rencontre avec un exorciste bénédictin et avec le président des exorcistes, le Père Cipriano de Meo. En langue française, avec interprète : les 5-8 août ; 15-18 septembre ; 29 sept-2 octobre ; 20-23 oc- tobre ; 17-20 novembre ; 15-18 décembre. Informations auprès de Mme Cattaneo, ✆ 0039 0383 899657 / [email protected]✔ Le Sanctuaire Notre-Dame de Pellevoisin, 3 rue Notre-Dame 36180 Pellevoisin, ✆ 02.54.39. 06.49, fax 02.54.39.04.66 / [email protected] pré-voit leur pèlerinage annuel les 27 et 28 août prochain sur le thème «Marie, refuge des pécheurs», «Je suis venue particulièrement pour les pêcheurs» (7e app.), avec Mgr Scherrer (évêque de Laval) et Dominique Morinwww.pellevoisin.netEmmanuel SOS Adoption✔ Par un don, une donation, ou un legs, vous pouvez aider une œuvre pionnière qui, depuis 1975, lutte pour une grande cause "L'adoption d'enfants privés de famille en raison de leur handicap". Emmanuel sos Adoption est une association loi 1901, fondée en 1975, reconnue de Bienfaisance en 1991, qui assume la charge d'Emmanuel-France, organisme autorisé pour l'adoption. Responsables, fonda-teurs : Lucette et Jean Alingrin. Rens. : Emmanuel.sos.Adoption, Montjoie, 49150 Clefs, ✆ 02.41. 82.80.62, fax 02.41.82.83.28 / [email protected]

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➥ Recherche des animateurs pour encadrer, en bi nôme, une douzaine de jeunes de 11 à 15 ans par-ticipant au pélé VTT, du 2 au 9 juillet. Pour être ani-mateur, il faut avoir entre 18 et 30 ans, ou 17 ans et le BAFA. Le pélé VTT permet d'obtenir une validation BAFA ou BAFD. Rens. : Marie-Paule, tél. : 06.42.88. 84.05, [email protected]

➥ Le Père Daniel-Ange cherche véhicule - type Kangoo - pour l'école d'évangélisation Jeunesse-Lumière, en nature ou équivalent en don numé-raire. Contacts : tél. : 05. 63.50.48.11 / econome@ jeunesse-lumiere.com

➥ à louer, à Nice, quartier Cimiez, appartement 4 pièces, 120 m2, dans résidence sécurisée, cui-sine aménagée, terrasse, véranda, parking. 1800 e/mois, charges comprises. Tél. : 06.14.84.16. 24 ou 04.93.81.22.27.

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1011 C 85771 valable jusqu'au 31 octobre 2011

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Président : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (✆ 06. 08.77.55.08) - éditorialiste : Gérard Le clerc - Rédaction : Tugdual Derville - Ludovic Lécuru - Secrétaire de rédaction : brigitte Pondaven.

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