formation élaborée par les services régionaux de soutien et dexpertise trp de la montérégie et...
TRANSCRIPT
Santé mentale et consommation de substances
Formation élaborée par les services régionaux de soutien et d’expertise TRP de la Montérégie et de Laval-Laurentides-LanaudièreLouise-Hélène Lamy, Anne-Marie Beaulieu et Carole Carrière
Quand les deux se rencontrent
Vrai ou faux
2
Contexte
Un questionnement des milieux
Certains jeunes ont des problèmes de consommation qui entrainent des problèmes de santé mentale.
Certains jeunes ont des problèmes de santé mentale qui entrainent des problèmes de consommation.
Ces deux problématiques sont souvent considérées de façon séparée.
3
Intentions
Mettre à jour nos connaissances sur les interactions entre la santé mentale et la consommation.
Connaître les approches éprouvées et les actions à mettre en place en milieu scolaire.
Défaire les mythes et les préjugés.
Être conscient des attitudes favorables à préconiser pour aider un jeune.
4
Une question de vocabulaire
Les mots utilisés pour décrire les phénomènes de consommation abusive varient : Toxicomanie Abus Dépendance Addiction Alcoolisme Consommation de substances
5
Une question de vocabulaire
Les mots utilisés pour décrire les jeunes qui ont des problèmes de consommation varient: Junkie Drogué Pouilleux Décrocheur « Coké » Pusher « Gelé » Malade
6
Les mots du DSM-5
Troubles d’utilisation de substance Troubles induits par une substance
Intoxication
Sevrage
Autres troubles mentaux induits par une substance
7
Alcool Caféine Cannabis Hallucinogènes Inhalants Opioïdes Sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques Stimulants Tabac Autres substances ou substances inconnues
8
Dsm-5: Quelles substances?
DSM-5
Le critère de problèmes légaux récurrents pour l’abus de substance a été retiré.
Un nouveau critère de fort désir (craving) ou besoin d’utiliser la substance a été ajouté.
Le sevrage au cannabis et à la caféine sont maintenant reconnus.
9
Dsm-5
Nouveau diagnostic: Jeu pathologique, qui était dans la section des troubles à l’étude du DSM-IV. Les études démontrent que le jeu active
le système cérébral de récompense, ce qui produit des effets similaires aux drogues.
Trouble à l’étude: Internet Gaming Disorder
10
Quelles dépendances ?
dépendance amoureuse ou affective dépendance au sexe dépendance à la nourriture
(outremangeurs/ sel, sucre, gras) acheteurs compulsifs sportifs compulsifs travailleurs compulsifs «workoholics »
11
Dépendance physique et psychologique
La dépendance physique est une réaction physiologique de l'organisme à l'absence du produit. C’est un état de manque qui s’accompagne de symptômes physiques incommodants appelés le sevrage.
12
Dépendance physique et psychologique
La dépendance psychologique peut durer beaucoup plus longtemps que la dépendance physique, des années, voire toute la vie. Elle repose davantage sur les caractéristiques de l'individu (habitudes, états affectifs, styles de vie) que sur la substance elle-même.
13
Intoxication
Modifications psychologiques ou comportementales suite à un surdosage Comportements agressifs ou sexuels Labilité ou émoussement affectif Euphorie Hypervigilance Modification de la sociabilité Sensibilité interpersonnelle Perturbation du jugement Etc.
14
Intoxication
Modifications physiologiques suite à un surdosage Augmentation de l’appétit Troubles du sommeil Agitation Augmentation ou diminution de la sensibilité à
la douleur Sueurs, palpitations Hypertonie ou dystonie Troubles respiratoires Mort
15
Santé mentale
État d’équilibre psychique à un moment donné
Variable, dynamique Plus que l’absence de maladie Systémique et développemental Santé mentale, problème de santé
mentale, trouble ou maladie mentale
16
Troubles concomitants
On entend par troubles concomitants :
« Une situation où une personne a un trouble psychiatrique en plus d’une toxicomanie ou d’un problème de jeu. » CAMH
17
Les troubles concomitants sont-ils courants ?
30 % trouble de santé mentale/abus d’alcool et drogues
37 % abus d’alcool/troubles de santé mentale
53 % abus de drogue/troubles de santé mentale
18
Vidéo
Santé mentale , adolescence et consommation Émission une pilule une petite granule Émissions 132, 7 janvier 2010
19
Troubles concomitantsCAMH
Troubles anxieux : 10-25% en général 24% trouble associé alcool/drogue
Dépression majeure : 15-20% en général 27% trouble associé alcool/drogue
Trouble bipolaire : 1 à 2% en général 56% trouble associé alcool/drogue
Schizophrénie : 1% de la population 47% trouble associé alcool/drogue
20
Consommation et TDA/H
Lorsque le TDA/H est diagnostiqué et traité, les risques de développer un trouble d’utilisation de substance sont moindres.
Ritalin et consommation de substances. Quelles sont les interactions?
21
Consommation et stress
Sous stress, de grandes quantités d’hormones de stress sont secrétées.
Ces hormones augmentent la sensibilité du cerveau aux psychotropes.
Si on réduit l’action des hormones de stress, il y a diminution de la consommation.
Les stress répétés dans l’enfance augmentent la vulnérabilité aux dépendances.
22
Consommation et anxiété
Dans le ESPT, le stress précède le problème de consommation 8 fois/10
Augmentation significative des attaques de panique chez les personnes dépendantes au cannabis MAIS
La consommation n’est pas associée à une augmentation de l’incidence des troubles anxieux
La phobie sociale serait associée à une augmentation du risque d’une dépendance au cannabis (secondaire)
23
Consommation et dépression
Le style de vie d’un jeune qui consomme peut-il être une source de préoccupation pour lui-même? Qu’en pensez-vous?
Quels sentiments peut vivre le jeune qui consomme régulièrement?
24
TC Consommation
Trouble de comportement: 63% des jeunes ayant un problème de comportement sont des consommateurs problématiques de psychotropes (Vitaro 2001)
TC Consommation
L’usage de substances psychoactives est très souvent associé au trouble des conduites.
La précocité et la sévérité du trouble des conduites jouent un rôle déterminant dans l’initiation et le maintien des conduites d’abus
Réciproquement, l’initiation précoce aux substances psychoactives joue également
un rôle significatif dans la sévérité du trouble des conduites.
Réf .Info-toxico, Benoit Pouliot, 2008
TC Consommation
Aussi, cette forte comorbidité serait l’expression d’une continuité cumulative : les conduites toxicomaniaques favorisant les
conduites de délinquance et les conduites de délinquance impliquant l’usage de substances illicites.
Réf.. Info-toxico, Benoit Pouliot, 2008
Alcool et santé mentale
La dépendance à l’alcool augmente X2 le risque d’avoir aussi un problème de santé mentale.
28
Consommation et suicide
90% des personnes souffrent de maladie mentale
Les gens qui souffrent de dépression ont une plus grande fréquence d’abus et de dépendance
Triade létale chez les jeunes : dépression, impulsivité et consommation 29
La dépendance et les troubles de l’humeur sont hautement associés au suicide comme facteurs précipitants.
Chez les jeunes, la consommation augmente le risque de comportements suicidaires.
En période de rechute de consommation, la personne est plus à risque.
Consommation et suicide
30
Consommation d’alcool et suicide
À l’échelle des pays, augmentation de la consommation moyenne d’alcool = augmentation du taux de suicide
Le % d’alcool est important L’intoxication précipite le passage à
l’acte : Perte d’inhibition Impulsivité Moins de raisonnement Plus de détresse
31
Méthodes efficaces : Hausse des taxes sur l’alcool
Réduction des heures de vente
Hausse de l’âge minimum pour consommation et achat (É.U)▪ Diminution de 8% si l’âge passe de 18 à 20 ans
Renforcement des lois sur la conduite en état d’ébriété
Sensibilisation des barmaids
Consommation d’alcool et suicide
32
Cannabis et psychose
Méta-analyse : Utilisation au cours de la vie augmente
le risque de psychose par 40% Ce risque augmente de 50 à 200% chez
les plus forts consommateurs
Lien pas encore clair : Cannabis cause la psychose? Cannabis déclenche la psychose si
vulnérabilité génétique?
33
Cannabis et santé mentale
Cycle de l’automédication : Apaisement de l’anxiété et de la
dépression lorsque consommation
Amélioration de l’humeur
Passage de l’abus à la dépendance
Désensibilisation, tolérance au THC
Anxiété et dépression reviennent
34
Vidéo
La marijuana est-elle plus dangereuse qu’autrefois?
Question du public: émission Une pilule une petite granule
Durée: 7 minutes
35
Automédication?
Sens de la trajectoire
Problème de santé mentale
Consommation
Jongler avec les deux problématiques
36
Diverses manifestations liées
aux enjeux de l’adolescenceS’opposer à l’autoritéSe distancer dans un va-et-vient face à
l’adulteS’allier à des groupes de pairsTester les limites Vivre de nouvelles expériences
(consommation, etc.) Imiter des comportements pour se
sentir grand
37
Diverses manifestations liées
aux enjeux de l’adolescenceAgir ou passer à l’acte (ex. conduites à
risque)Tendre à idéaliser sa conception de la vie,
engagement (ex. amis)Chercher à découvrir qui l’on est :
égocentrismeDevenir hyperconscient de soi-mêmeDevenir plus ou moins défensif et anxieux
face aux sentiments de perte, de tristesse, de séparation, d’incertitude, etc.
Être confus, en dissonance, contradictoire… 38
Rôle de la consommation
Éprouver du plaisir, explorer des sensations Explorer, être curieux Défier l’autorité des adultes Exprimer son indépendance et son autonomie Affirmer son identité Symboliser une étape dans le développement (maturité) Un mécanisme permettant de composer avec des sentiments
comme la colère, la frustration , la gêne, le stress ou la crainte de l’échec
Fonction d’automédication (dépression, anxiété) Stratégie d’adaptation: oublier les échecs scolaires, les
conflits familiaux, vouloir se dépasser, performer Sert de rite d’admission dans un groupe de pairs Imiter les adultes
39
Adolescence santé mentale et consommation
L’impact d’une consommation abusive est-il le même chez l’adolescent que chez l’adulte?
Plusieurs risques sont liés à la période de l’adolescence Cerveau plus sensible et moins mature Cortex préfrontal encore en développement Effets à long terme sur la santé mentale Augmentation de la vulnérabilité aux effets
psychotropes Risque accru de dépendance à l’âge adulte
40
Santé mentale et dépendance
41
Questions ?
Comment expliquer que certaines personnes développent une dépendance?
Comment expliquer les nombreuses rechutes?
www.youyube.com/watch?v=fQvoakPcTvk
42
Principe de l’allostasie
43
L’INTERVENTIONDiminuer les risques, augmenter les forces
Modèle conceptuel
45
Que savons-nous?
Les jeunes les plus à risque de développer un problème comme les troubles de comportement, la dépression ou l’usage de psychotrope sont aussi plus à risque de développer un autre problème. Plusieurs problématiques à l’enfance et à l’adolescence sont intereliées, en ce sens, qu’une problématique peut être un facteur de risque ou une conséquence d’u autre problématique.
(Eisenberg et al, 2003; Hawkins, Catalano et Arthur, 2002)
46
Que savons nous?
Qui plus est, les troubles de comportement, la dépression et l’usage de psychotrope partagent plusieurs facteurs de risque et de protection.
47
Études de cas Laventure
En équipe, trouver des interventions pour soutenir Alex ou Marie
Alex 14 ans : TDAH
Marie 12 ans : traits dépressifs
48
Facteurs de risque personnelsTroubles de comportement
Dépression Usage de psychotropes
Être un garçon Être une fille ------------
Enfance/adolescence Adolescence Adolescence
Distorsions cognitives Distorsions cognitives Distorsions cognitives
Usage de psychotropes
Usage de psychotropes
-----
Troubles de comportement
Troubles de comportement
Faible estime de soi Faible estime de soi Faible estime de soi
Difficultés sociales/Rejet des pairs
Difficultés sociales/Rejet des pairs
Difficultés sociales/Rejet des pairs
Association à des pairs déviants
------------------- Association à des pairs consommateurs
Difficultés scolaires Difficultés scolaires Difficultés scolaires
Difficulté à gérer ses émotions
Difficulté à gérer ses émotions
Difficulté à gérer ses émotions
49
Facteurs de risque familiaux
Canada Health, 2001, CCLAT, 2007; Dishion et Patterson, 2006, Frick, 2004, Laventure et al, 2008; Marcotte, 2003. Moffitt et Caspi, 2001; Vitaro et Gagnon, 2003
50
Troubles du comportement
Dépression Usage de psychotropes
Pratiques éducatives déficitaires
Pratiques éducatives déficitaires
Pratiques éducatives déficitaires
Détresse psychologique (Parents)
Problèmes de santé mentale (Parents)
Usage de psychotropes (Parents)
Usage de psychotropes (Parents)
Usage de psychotropes (Parents ou membres de la famille)
Manque de sensibilité Manque de sensibilité Manque de sensibilité
Conflits familiaux Conflits familiaux Conflits familiaux
----------- Distorsions cognitives
Facteurs de risque
Absentéisme scolaireRetard scolaireChute des résultats scolairesTrouble d’apprentissageRefus ou phobie scolaireRupture ou exclusion scolaireAbsence d’encadrement pédagogique
Facteurs de risque scolaires
Facteurs de protection
• Compétences scolaires• Niveau élevé d’intelligence• Capacité à résoudre des problèmes
Facteurs de protection scolaires
52
• Connaître un adulte dont le comportement positif peut servir de modèle
• Être bien encadré par ses parents ou autres personnes qui prodiguent les soins
• Avoir des liens étroits avec sa famille, son école ou sa collectivité
• S’être fixé des objectifs et nourrir des rêves• Se livrer à des activités qu’on aime et qui sont bien encadrées
Autres facteurs de protection
Pratiques de promotion et prévention
53
Santé mentale Saines habitudes de vie: alcool, drogues et jeux de hasard et d’argent
Développer l’estime de soi et affirmation de soi
Autorégulation, se contrôler
Gestion des émotions et des comportements
Gestion du stress et de l’ anxiété (et dépistage précoce des symptômes d’anxiété ou de dépression)
Diminution des symptômes associés aux troubles extériorisés : hyperactivité, opposition, troubles des conduites
Résolution de problèmes
Apprendre à demander de l’aide
Développer sa persévérance et sa motivation
Développer sa vie spirituelle
Développer sa pensée créatrice
Compétences personnelles et estime de soi
SM + SHV
54
Apprendre à socialiser
Adopter des attitudes et des comportements prosociaux
Résister à la pression négative des pairs et des médias
Résoudre des conflits
Communiquer efficacement
S’impliquer socialement
Compétences sociales SM + SHV
55
Conditions d’efficacité des pratiques de promotion et de prévention
Les pratiques doivent être planifiées Les pratiques doivent être globales Les interventions doivent être menées en
concertation avec les partenaires des différents milieux.
Les interventions doivent être déployées de façon intensive et continue.
Les interventions doivent proposer des contenus appropriés et adaptés.
56
Conditions d’efficacité des programmes pour traiter les problèmes de consommation
À qui devrait-on s’adresser? Programmes s’adressant à la famille Groupes homogènes en fonction de la
consommation des jeunes Intégration de pairs prosociaux Formation de groupes restreints
57
Conditions d’efficacité des programmespour traiter les problèmes de consommation
Les animateurs à privilégier Professionnels psychosociaux Pairs prosociaux/leaders plus âgés Coanimation professionnels/pairs Animateurs ayant des connaissances au
sujet de la toxicomanie Étant crédibles auprès des jeunes Ayant reçu une formation pour le programme Capacités à motiver l’implication des jeunes Sensibilisé aux effets de la contamination
58
Types de programme
La structure: Offre des sessions de rappel Programme d’une plus grande intensité Adéquation nécessaire des ressources Programme intégré aux institutions et à
leur mission Réalisé lors des périodes de transition de
vie du jeune
59
Types de programme
Contenu Adapté à l’âge du jeune Adapté en fonction du degré de consommation Visant le développement de compétences et
l’amélioration de la communication et de la discipline dans la famille
Visant la modification des perceptions erronées Programme interactif abordant les avantages que les
jeunes perçoivent à consommer Proposant des stratégies alternatives à la
consommation Réflétant les conséquences et solutions à court
terme 60
Travail sur les croyances
61
Pratiques contre indiquées ou mitigées Unimodal Rejoignant les jeunes uniquement
par les médias Animation faite uniquement par des
parents Programme orienté sur les mesures
de contrôle Contenu visant le développement
affectif Activités alternatives à la
consommation 62
Pratiques contre-indiquées
Programmes visant le développement de connaissances liées aux psychotropes
Utilisation de l’humour et de la banalisation
Messages simplistes, moralisateurs, fatalistes ou ayant pour but de faire peur
63
Programmes préventifs Consommation
Au primaire: Système D Au secondaire: APTE
64
Programmes Santé mentale
Au primaire: Amis pour la vie, les amis de Zippy, Équipés pour la vie (pas encore disonible), etc.
Au secondaire: Solidaires pour la vie, Pare-chocs, Apprendre à faire face, Funambule, etc.
65
Bientôt dans une CS près de chez vous!
Intervention
Principes de base Jongler avec les deux
problématiques
Sécuriser la personne
Soutenir
67
Ressort psychologique : L’équilibre
Certains considèrent le ressort psychologique comme un « équilibre » entre le niveau de stress et d’adversité auquel est exposée une personne d’une part et sa capacité d’adaptation et ses systèmes de soutien d’autre part. MCGrath, Reid et Stewart, 1995.
Le rôle des adultes est d’aider les jeunes à établir cet équilibre en leur apprenant à réduire les risques auxquels ils sont assujettis et à accroître les facteurs qui les en protègent.
68
Approches/intervention en dépendance
Approche motivationnelleRéduction des méfaits
69
Étapes du changement Prochaska et DiClemente
Étapes de la motivation
70
Action
Rechute
Maintien
Détermination
Contemplation
Pré-contemplation
Prescription
http://ecolesalexamen.telequebec.tv/emissions/2/l-ecole-des-raccrocheurs
71