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+228 22 26 25 20, BP : 943, Lomé-Togo , Tokoin-Forever, 153 rue Biaga. www.procema.org Programme de Consolidation de l’Etat et du Monde Associatif FORMATION DES FORMATEURS EN EGALITE DU GENRE Ce programme est mis en oeuvre par ICE La masculinité/ Module V

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+228 22 26 25 20, BP : 943, Lomé-Togo , Tokoin-Forever, 153 rue Biaga. www.procema.org

Programme de Consolidation de l’Etat et du Monde Associatif

FORMATION DES FORMATEURS EN EGALITE DU GENRE

Ce programme est mis en oeuvre par ICE

La masculinité/ Module V

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MODULE VLa masculinité

Présenté par Komi Ganyo Atsu EKLU

Sommaire1. Les émotions2. La masculinité3. Une histoire personnelle à propos de l’adolescence 4.Une histoire personnelle sur mon adolescence

Le Programme de Consolidation de l’Etat et du Monde Associatif (Pro- CEMA) est le projet de renforcement de la société civile, de promotion de l’égalité du genre et de la culture, fruit de la coopération entre le Togo et l’Union Européenne. Il s’étend sur l’ensemble du territoire entre 2018 et 2020.

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1. Les émotions

L’importance de l’expression des émotions

Le rireLe rire apporte de nombreux bienfaits à l’être humain, tant au niveau physiologique qu’au niveau psychologique ou même relationnel. En voici quelques-uns :

1. Antidote au stress : Le rire est un des remèdes les plus efficaces, économiques et faciles à administrer contre le stress. Le rire assure une bonne oxygénation du sang, favorise la circulation sanguine, est un puissant relaxant musculaire. Grâce au rire, l’hypothalamus (à la base du cerveau) sécrète des endorphines, hormones à propriétés antalgiques qui réduisent les excès d’adrénaline et de cortisol générés par le stress.

2. Réduit l’anxiété, les états dépressifs, les insomnies : De nombreuses personnes souffrant de migraines, d’anxiété, d’insomnie ou de dépression ont constaté une amélioration de leur état. La plupart d’entre elles ont pu réduire le recours à la médication.

3. Renforce le système immunitaire : Le système immunitaire joue un rôle très important dans le maintien d’une bonne santé et la lutte contre les infections, les allergies et de nombreux cancers. Des études menées par des psycho-neuro-immunologistes ont démontré que des émotions négatives comme l’anxiété, la dépression ou la colère affaiblissent le système immunitaire du corps, et partant, réduisent sa résistance aux infections. Selon le Dr. Lee S. Berk de l’Université de Loma Linda (Californie, USA), le rire contribue à accroître le taux d’anticorps. Les chercheurs ont trouvé, qu’au terme d’une thérapie par le rire, il y a un accroissement d’anticorps (Immunoglobuline A) dans les muqueuses du nez et des voies respiratoires, ces anticorps étant reconnus pour leur capacité protectrice contre les virus, les bactéries et autres micro-organismes. Les effets positifs du rire sur le système immunitaire contribuent également à renforcer la résistance des personnes souffrant d’un cancer.

4. Exercice physique salutaire : Une séance de rire de 20 minutes apporte autant de vitalité et de sensation de bien-être qu’une séance d’aérobic ou de jogging, et cela sans transpirer. Selon le Dr. William Fry de l’Université de Standford (Californie – USA), une minute de rire équivaut à 10 minutes d’avirons (sport nautique). Le rire sollicite de nombreux muscles et provoque un massage des organes internes, particulièrement au niveau de l’abdomen.

5. Réduit la tension artérielle et les problèmes cardiaques : Des expériences ont montré une nette diminution de la pression artérielle après 10 minutes d’une séance de rire. Le rire améliore la circulation du sang et l’oxygénation du muscle cardiaque, réduisant ainsi le risque de formation d’un caillot.

6. Atténue la douleur : Le rire provoque la sécrétion d’endorphines dans le corps. Les propriétés antalgiques de ces hormones réduisent immédiatement la douleur. Un excellent témoignage des vertus du rire dans un processus de guérison est le livre « La volonté de guérir » de Norman Cousins, ancien rédacteur en chef du Saturday Review et victime à l’âge de 40 ans d’une forme de rhumatisme incurable et très douloureuse : la spondylarthrite ankylosante. Quand les antidouleurs ne pouvaient plus l’aider, il s’est tourné vers une thérapie par le rire qui atténuait la douleur et l’a de surcroît complètement guéri.

7. Accroît la confiance en soi et une vision positive des choses : Les séances de rire permettent aux personnes manquant de confiance en elles de vaincre leur timidité et de mieux se sentir dans leur peau. Au travers des exercices pratiqués en groupe, les participants s’affranchissent de leurs inhibitions, deviennent plus sociables et plus extraverties. Au départ, certaines personnes peuvent être hésitantes à rejoindre un groupe de rire par peur du ridicule.

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Une fois cette étape franchie, elles prennent plaisir à participer aux séances, viennent avec des suggestions, et développent ainsi leur personnalité et leurs qualités de leadership. En outre, ces séances influencent de façon positive la vision de la vie et développe la capacité de rire tout au long de long la journée.

8. Développe les relations interpersonnelles : « Le rire est le chemin le plus direct entre deux personnes » disait Charlie Chaplin. Rire en groupe crée un sentiment de communauté et favorise l’ouverture aux autres. Le fait de « s’exposer » en train de rire à d’autres personnes renforce les liens d’amitié. Il est significatif de constater qu’il est possible et même particulièrement agréable de rire avec des personnes de tous âges, de toutes origines, de toutes cultures… Le rire abat les barrières et permet de se faire rapidement de nouveaux amis.

Alors, qui veut rire?

Le pleurIl est normal de pleurer, il n’y a rien à se reprocher. Les pleurs sont l’expression des émotions et des sentiments. Les larmes peuvent être un signe que vous êtes heureux ou triste.

Les scientifiques ont constaté que les pleurs n’agissent pas seulement comme une bouffée d’émotion, mais peut aussi être bénéfique pour la santé. Voici quelques avantages de pleurer qui pourraient avoir un impact positif sur la santé et la guérison :

1. Pleurer peut contribuer à relâcher la tension. Si vous le voulez, criez. Ne gardez pas vos émotions à l’intérieur de votre corps. En règle générale, ceux qui crient, se sentent plus calme après.

2. Les larmes qui coulent contiennent plus de protéines et de bêta-endorphines, analgésiques naturels. Les larmes tuent également les bactéries dans les yeux et nettoient l’œil, ce qui peut augmenter la puissance de la vision.

3. Ceux qui pleurent plus souvent, sentent moins de problèmes physiquement par rapport aux gens qui pleurent rarement.

4. Le fait de pleurer aide à fournir la tranquillité à l’esprit. Habituellement, vous pouvez voir la situation plus clairement et calmement après avoir pleuré.

5. Selon le journal britannique The Independent, dans neuf cas sur 10, pleurer aide à se sentir mieux, réduit le stress et peut aider à conserver l’organisme en bonne santé. Ce qui est bien, c’est que c’est gratuit, très accessible et que ça n’a pas d’effets secondaires connus, autres que les tissus mouillés, les yeux rouges et le maquillage qui coule ! Les plus récentes études suggèrent que pleurer aide à guérir et améliore l’humeur des gens dans 88,8 % des cas. Conclusion : c’est si efficace que les chercheurs pensent qu’il faut trouver un moyen d’inciter à pleurer ceux qui trouvent difficile de se laisser aller.

6. Les larmes proviennent des mêmes glandes qui produisent le liquide formant un film protecteur sur les yeux contre les irritants ou les corps étrangers. Après une accumulation de stress, verser des larmes serait une façon instinctive de retrouver un équilibre. « Les éléments chimiques produits dans le corps durant une période de stress seront éliminés grâce aux larmes », avance le professeur William Frey, de l’Université du Minnesota.

7. Les larmes émotives contiennent une teneur élevée en protéines, en manganèse et en potassium, ainsi que beaucoup d’hormones, dont la prolactine. Le manganèse est un nutriment essentiel. Un faible de taux de manganèse dans le corps ralentira la coagulation sanguine et peut causer des problèmes de peau. Quant au potassium, il a un impact sur le système nerveux, le contrôle musculaire et la pression artérielle. La prolactine est une hormone liée au stress et joue un rôle dans le système immunitaire.

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Alors à vos mouchoirs les amis............ ne vous retenez plus.

Activité : Travailler en collaboration avec les hommes et les garçons

Durée : 1 heure Objectif : • Comprendre qu’il est essentiel d’impliquer les hommes et les garçons dans la défense de la

justice de genre

Matériel :• Méta cartes (2 cartes de couleurs vives différentes pour chaque participant•e) • Chevalet de conférence • Feuilles mobiles pour le chevalet • De l’adhésif repositionnable • Marqueurs• Projecteur• Et les garçons dans tout ça ?» - en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=Tj1TmCqUZoc • Polycopiés : Histoires personnelles (5 copies de chaque histoires) • Présentation PowerPoint : Travailler en collaboration avec les hommes et les garçons

Description sommaire :Pour lancer l’activité, les participants et participantes regardent une vidéo et forment un groupe de discussion pour expliquer pourquoi la justice de genre est importante pour les garçons et les hommes. Enfin, de petits groupes discutent des hommes Champion du Changement et de leurs histoires qui sont exposées dans le rapport 2011 de Plan International intitulé « Parce que je suis une fille. Et les garçons dans tout ça ? ». Puis présentez les leçons fondamentales à l’ensemble du groupe.

Messages clés : • La justice de genre est importante pour les garçons et les hommes. Les stéréotypes de genre

et les rôles de genre rigides peuvent conduire les garçons et les hommes à adopter des comportements violents et à haut risque qui les empêchent de développer des relations saines avec les filles / femmes et les autres garçons / hommes.

• Nous pouvons apprendre comment impliquer les hommes et les garçons dans la justice de genre à partir des histoires personnelles des agents de changement de sexe masculin. Ces histoires montrent que les garçons et les hommes peuvent adopter des comportements équitables et inciter les autres à faire de même.

Avant de débuter : • Les histoires que vous retrouvées dans cette activité sont extraites du rapport 2011 de Plan

International intitulé « Parce que je suis une fille. Et les garçons dans tout ça ? » Profitez de cette occasion pour encourager les participants et les participantes à lire le rapport.

• Cette activité est conçue comme une introduction au sujet. Ne passez pas trop de temps sur les questions ou les commentaires qui seront traités plus en détail dans les activités suivantes.

• Prenez note des commentaires formulés par les participants et participantes afin de pouvoir vous y référer par la suite.

Ce que vous devez faire ! 1. Dans les groupes de discussion et en plénière : Pourquoi la justice de genre est-elle importante pour les garçons et les hommes ? (15 minutes)• Montrez « Et les garçons dans tout ça ? » Diapositive PPT et vidéo associée (4:28 minutes).

Cette vidéo est tirée du rapport 2011 de Plan International « Parce que je suis une fille. Et les garçons dans tout ça ? »

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• Montrez la diapositive PPT « Buzz Groups » et demandez aux participants et participantes de travailler par groupes de deux ou trois pour :

P Faire un brainstorming pour trouver des réponses à la question suivante : Pourquoi la justice de genre est-elle importante pour les garçons et les hommes ?

P Résumer les réponses dans des métacartes (une phrase courte par carte).

Conseils à la personne qui facilite : Encouragez les participants et participantes à être brefs : l’idée est de noter le plus de réponses possibles, et non de les discuter ou de les expliquer.• Invitez trois ou quatre groupes de discussion à présenter leurs réponses à l’ensemble du groupe. • Affichez la première diapositive PPT « Message clé » et présentez les messages clés. Rappelez-

vous que la diapositive n’inclut que l’idée principale de chaque message, c’est-à-dire, la partie écrite en gras. Toutefois, veuillez prendre le temps de présenter le texte intégral du message tel qu’il est présenté dans l’encadré au début de cette activité.

2. En petits groupes : Tirer des enseignements des histoires personnelles (20 minutes)• Expliquez que nous pouvons tous apprendre comment impliquer les hommes et les garçons

dans la justice de genre en explorant l’expérience personnelle des garçons et des hommes qui ont déjà franchi les premières étapes de ce voyage.

• Mentionnez que le rapport 2011 « Parce que je suis une fille. Et les garçons dans tout ça ? » de Plan International est une bonne source d’histoires personnelles. Expliquez que nous allons former des petits groupes pour discuter de certaines des histoires publiées dans ce rapport.

• Servez-vous d’un jeu rapide et amusant pour diviser les participant•e•s en cinq groupes et attribuez une histoire à chaque groupe. Donnez à chaque groupe une feuille du chevalet et des marqueurs.

• Montrez la diapositive PPT « Guide pour la discussion » et demandez aux groupes de discuter des questions suivantes :

P En quoi son engagement en faveur de la justice de genre a-t-il transformé la vie de ce garçon / de cet homme dans cette histoire ?

P Quelles normes sociales sont remises en cause dans cette histoire ? P En quoi cette histoire nous enseigne qu’il est important de travailler avec les hommes et

les garçons sur la justice de genre ?• Rendez visite à chaque groupe pour répondre à leurs questions et pour vous assurer que les

discussions progressent.

3. En plénière : présentations des groupe et discussion (25 minutes)• Invitez chaque groupe à résumer brièvement son histoire et les réponses aux questions travaillées

durant la discussion

Conseils aux facilitateur•rice•s : S’il y a moins de 20 participant•e•s, envisagez de travailler avec quatre groupes et choisissez les récits les plus pertinents selon le contexte local.

Conseil aux faciliateur•rice•s : Expliquez que le rapport de 2011 « Parce que je suis une fille : Et les garçons dans tout ça ? » suit une approche basée sur le cycle de la vie : Cela commence par présenter la manière dont la socialisation de genre affecte la vie des garçons dans leur prime enfance et se poursuit en analysant la façon dont les stéréotypes de genre et les comportements sexistes sont renforcés tout le long de leur enfance, de leur adolescence, au début de leur vie d’adulte et durant leur paternité. Les histoires choisies dans le cadre de cette activité suivront également cette approche. Note : Commencez les présentations par l’histoire qui se réfère à la petite enfance et enchaînez la suite du cycle de vie (petite enfance, enfance, adolescence, l’entrée

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• Après les présentations de groupe, demandez de citer des exemples d’histoires similaires dans les communautés où travaillent les participants et participantes.

• Demandez aux personnes participantes de réfléchir sur elles-mêmes et de songer aux hommes qui ont fait partie de leur vie et ensuite de répondre à cette question : « Pourquoi travailler avec les hommes et les garçons sur la justice de genre est important pour ma propre vie ? »

• Demandez à deux ou trois participant•e•s de partager leurs histoires personnelles. • Terminez cette activité avec la dernière diapositive PPT « Messages clés ».

2. La masculinité

Activité 1. Définition et contenu de la masculinité

En petits groupesRecopiez les textes et les questions suivants sur des papiers-conférence et affichez-les dans la salle. Un texte ou une question par papier.Dites aux participant-e-s que vous allez faire un exercice en « gallery-walk », mais en petits groupes. Trouvez un moyen amusant pour former des groupes de 3 à 4 personnes au plus. Attribuez un numéro à chaque groupe.Dites que chaque groupe va répondre aux questions écrites sur les papiers-conférence. Devant chaque question, les membres du groupe discutent entre eux, s’entendent sur la réponse et l’écrivent sur le papier. Ensuite le groupe passe à une autre question. Chaque groupe écrit son numéro à côté de sa réponse.Donnez un temps suffisant de sorte à avoir un maximum de réponses par question.

Voici les textes/questions

1. Komlan et Nadia sont deux jeunes qui vivent dans la même maison. Ils ont un petit frère. Lorsque ce petit frère pleure et que la maman ne peut pas s’occuper de lui, qui pensez-vous qu’elle va appeler ? Nadia ou Komlan ? Pourquoi ?

2. Voici une liste de jeux. Dites lesquels d’entre eux les garçons préfèrent : jouer au football, faire la boxe, vendre au marché, jouer à ampé, faire une course de vélo, faire la guerre, grimper dans un arbre, faire une course à pied, danser, jouer au tam-tam, sauter dans la rivière. Pourquoi les garçons aiment plus jouer à ces jeux ?

3. Voici deux listes de mots. Quelle liste définit mieux les garçons ? La liste A ou la liste B ?Liste A : Ninjas, rapide, déchirer, héro, action, guerre, pouvoir, nouveau, transforme, ultime, attaquer, conquérir, armes, expériences, ennemi, lancement, mission, auto, moto, force, dominer, voiture, robot, attraper, frapper, course, victoire, feu, prouver, puissant, être prêt, ring, terrain, vite…

Liste B : Jour, délicieux, doux, ongles, brillant, parler, mode, fantastique, amitié, amour, bébé, douche, aimer, regarder, applaudir, facile, changement, cuisine, danser, chanter, collants, porter, adorable, choisir, shoping, piscine, crèmerie, peur, pleurer, prendre soin de, propre, crier…

4. Baba est un garçon de 18 ans qui joue dans l’équipe du village. La fois passée, son papa est décédé. Il a beaucoup pleuré alors que sa sœur de 15 ans n’a pas pleuré, surtout le jour de l’enterrement. Les gens ont trouvé bizarre le comportement de Baba, parce qu’il est un garçon et il pleure. Baba devrait-il pleurer ? Pourquoi ?

5.Pascal, Nouredine et Kouessan sont des amis. Pascal a une seule copine. Nouredine en a deux et Kouessan en a 4. Qui est le vrai garçon parmi eux ?

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6. Ben fait la cour à Raïssa depuis six mois, mais elle refuse toujours. Ben a compris que Raïssa ne l’aime pas et donc il ne veut plus continuer de lui parler de ça. Mais les amis de Ben lui disent que s’il s’arrête, cela veut dire que Raïssa l’a battu. Les amis de Ben ont-ils raison ? Pourquoi ?

7. Aklesso est un garçon calme. Dès qu’il y a danger quelque part, il fuit. Un jour ses camarades lui demandent de monter dans un arbre puis de sauter comme eux. Il a refusé en disant qu’il a pur de se blesser. Ils se sont moqués de lui en disant qu’il n’est pas un vrai garçon. Même les filles ont ri. Pensez-vous qu’Aklesso est un vrai garçon ? Pourquoi ?

8. Les participant-e-s ferment les yeux et adoptent la posture qui représente « être un homme/garçon. » Ensuite, tout en gardant les postures ils ouvrent les yeux pour se regarder et regarder les autres. Ils décrivent les différentes postures prises.47

9. Mensah est l’un des grands garçons de l’école. Tout le monde le respecte parce qu’il ne parle pas beaucoup, il ne rit pas souvent. Il a le visage toujours fermé. Sa copine dit que s’il veut faire l’amour, elle accepte toujours parce qu’elle ne veut pas le mettre en colère. La fois passée, la directrice de l’école a dit que Mensah est un vrai garçon. La directrice a-t-elle raison ? Pourquoi ?

Lorsque vous aurez un maximum de réponses par papier, demandez aux groupes de se réunir autour de vous et vous commencez le tour des papiers. Faites lire les réponses et demandez à certains groupes d’expliquer leurs réponses par des exemples précis, tirés si possible de leurs expériences personnelles.

A la fin de la marche, dites que les caractéristiques décrites en guise de réponses constituent les éléments constitutifs de ce qu’on appelle la masculinité.Demandez aux participant-e-s : « au vu des réponses données, qui peut tenter une définition de ‘masculinité’ ? »

Prenez quelques réponses et liez-les à votre propre définition :Définition de la masculinité :La masculinité est une identité qui caractérise les hommes et les garçons dans leurs rôles sociaux, leurs comportements envers les autres, leurs façons de voir le monde, leurs façons de vivre, et d’entretenir des rapports avec les autres. Cette identité influence les relations que les hommes entretiennent entre eux et avec les femmes ; elle implique une façon d’être, une façon de s’inscrire dans les réalités sociales, dans les situations de la vie courante ; elle influence la manière de se considérer et de considérer les autres.

Plus simplement, la « masculinité » réfère à ce que cela signifie d’être un homme et à la façon dont les hommes sont censés vivre leur vie et leurs relations avec les autres : les femmes, les enfants et les autres hommes.

Vous pouvez continuer en ajoutant les éléments suivants : P Il n’existe pas de version unique de la masculinité, mais de nombreux types de « masculinités ». P Dans la plupart des cultures, il y a des idées principales sur ce que signifie être un homme. Ces

idées constituent ce qu’on appelle la « masculinité dominante. » P La masculinité se construit socialement comme toute caractéristique sociale. P C’est une caractéristique du genre et non du sexe. Elle peut donc se faire, se défaire et se

transformer en fonction des changements sociaux. P Elle dépend du contexte social et historique. P Elle varie selon l’âge, le statut socioprofessionnel, l’environnement de vie…

47Il sera peut-être nécessaire d’expliquer ce sujet en plénière avant le début de l’exercice. En outre vous pouvez rester un moment auprès de ce papier pour expliquer davantage au moment si les groupes en ont besoin.

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Demandez aux participant-e-s s’ils/elles ont des questions ou des commentaires par rapport à votre définition. Prenez-en s’il y en a.

En plénière.Demandez aux participant-e-s de lier votre définition à quelques-unes des normes sociales suivantes :

P Dans une relation de couple, c’est l’homme qui doit décider quand il faut avoir le rapport. P Un vrai homme ne peut pas avoir une seule femme (un homme ne marche pas sur un pied). P Un homme qui se respecte ne peut pas vivre sur l’argent/le salaire de sa femme. P Une femme/fille ne doit pas dénoncer la violence de la part de son mari/copain pour éviter de le

honnir. P L’homme/le garçon doit toujours avoir le dernier mot au cours d’une discussion. P Au-delà de tout un homme/garçon doit être respecté. P Pour être un vrai homme, il faut être « dur ». P Les jeunes hommes et les jeunes femmes prennent les mêmes risques en matière de relation

sexuelle. P Les hommes prennent plus de risques physiques que les femmes. P Un vrai homme n’a pas peur de la maladie P Un vrai homme ne doit pas rester coucher parce qu’il est malade P Un vrai garçon doit passer par tous les moyens pour satisfaire ses envies.

Puis demandez aux participant-e-s de proposer d’autres normes en vigueur dans leur communauté. Les normes peuvent se trouver dans les dictons, les proverbes, les chansons…Demandez aux participant-e-s de trouver des éléments de leur communauté. Insistez pour qu’ils/elles en trouvent. Demandez ensuite ce qu’ils/ressentent lorsqu’ils/elles entendent ces chansons, proverbes, dictons…Soyez prêt à donner des exemples. Préparez-les donc d’avance.

Concluez cette partie en disant que ce qui vient d’être étudier jusqu’à présent s’appelle « masculinité » ou masculinité dominante »

Activité 2 : la masculinité et le pouvoir Expliquez que l’objectif de cette activité de démystifier le concept de pouvoir et la raison pour laquelle il est important pour les participant-e-s de le savoir.

En plénièreDemandez : « qu’est-ce qui vous vient en tête quand vous entendez le mot pouvoir ? » Prenez autant de réponses que possibles et listez-les sur un papier-conférence. Les éléments de réponses comprendront peut-être les termes suivants : domination, donne des ordres, décide, dirige, juge, tape, punit, peut tout faire, peut tout avoir, peut tout acheter…

Ensuite demandez aux participant-e-s de citer les personnes qui ont du pouvoir dans leur maison, école, village, communauté, pays et dans le monde. Prenez les réponses sur un papier-conférence.

En petits groupesDites aux participant-e-s que vous allez reprendre les groupes de « gallery-walk.» L’exercice consiste à trouver pour chaque personne citée, la source de son pouvoir, c’est-à-dire ce qui lui donne ce pouvoir, là où il trouve ce pouvoir. Donnez des papiers-conférences aux différent groupes et dites-leur qu’il serait mieux s’ils dessinent un tableau à deux colonnes pour l’exercice : dans une colonne y aura les personnes qui ont le pouvoir et dans l’autre les sources du pouvoir.

Les sources du pouvoir peuvent être la force physique, l’ethnie d’origine, l’histoire de la famille, le statut politique, l’argent, la religion, les armes, le genre, la classe sociale, la connaissance…

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A la fin du temps imparti, rappeler les participant-e-s pour la plénière. Chaque groupe présente. Attirer l’attention sur les ressemblances et les différences dans les éléments de réponses. Attirez aussi l’attention sur les personnes citées comme ayant le pouvoir. Sont-elles des hommes ou de femmes ?

Ensuite, engagez la discussion avec les participant-e-s sur la base des questions suivantes : P Quelles sont les sources du pouvoir que les hommes et les garçons utilisent souvent ? Pourquoi

? P Y-a-t-il des sources de pouvoir auxquelles ils sont vulnérables ? Lesquelles ? Pourquoi ?

(Vous pouvez expliquer cette question en disant : y a-t-il des pouvoirs auxquels les hommes et les garçons sont soumis le plus souvent ? Les éléments de réponse portent sur l’argent, la connaissance, le pouvoir politique et religieux, la classe sociale).

P Quelqu’un peut-il avoir le pouvoir tout le temps ? Quelqu’un qui a du pouvoir peut-il le perdre ? Comment ?

P Certains hommes sont-ils soumis à d’autres ? Est-ce que tous les hommes ont du pouvoir ? P Comment les hommes réagissent quand ils perdent leur pouvoir ? P Est-ce que les personnes qui ont du pouvoir sont prêtes à le partager avec les autres ?

Prenez autant de réponses que possibles pour chacune de ces questions.

Ensuite faites le point suivant :• Il existe plusieurs sources de pouvoir dans le monde• Personne ne peut avoir le pouvoir tout le temps parce que le pouvoir est comme l’eau qui coule.

Ça continue toujours de couler. Il quitte une personne pour aller vers une personne.• Personne ne peut non plus avoir tous les pouvoirs à elle seule.• Les hommes semblent avoir plus de pouvoir parce que la société leur donne plus accès aux

sources du pouvoir. Ex : faire des exercices physiques pour être fort, aller à l’école pour avoir la connaissance, travailler dehors pour gagner l’argent, se faire élire pour devenir leader politique…

• La société nous apprend qu’une personne qui a du pouvoir peut tout décider, tout faire…• Or le pouvoir est à la base même de la masculinité dominante. C’est pourquoi les hommes et

les garçons ont des difficultés à partager leurs pouvoirs parce qu’ils veulent tout faire, tout avoir, tout décider…Ils pensent que partager le pouvoir les rend faibles et vulnérables. Ils passent par tous les moyens pour montrer qu’ils sont forts ou qu’ils ont le pouvoir.

• Cela a des conséquences importantes pour les hommes et les garçons, les femmes et les filles et toute la société.

Demandez s’il y a des commentaires ou des questions et concluez cette activité en remerciant les participant-e-s.

Activité 3 : Les conséquences de la masculinité dominante.En petits groupes :Dites aux participant-e-s que vous allez réfléchir dans les groupes sur les conséquences de la masculinité dominante sur la vie des hommes et des garçons, des femmes et des filles.

Pour ce faire, écrivez les éléments suivants sur un papier-conférence et affichez-le. Demandez aux groupes de penser aux conséquences de la masculinité dominante sur les femmes par rapport à ces éléments : • Les pratiques sexuelles• Le processus de prise de décision• La maladie et les IST/VIH-SIDA• L’expression des émotions (rire, pleure, tristesse, remord…)• Les activités physiques• Les activités de compétition• Le contrôle des ressources économiques

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Donnez assez de temps pour que les groupes puissent trouver assez de réponses.

Les participant-e-s peuvent se retrouver bloquer par la non compréhension de certains des éléments de la liste. Soyez prêt à fournir des détails et des exemples. Vous pouvez dire pour expliquer : « si un garçon se livre à des pratiques sexuelles qui ne sont pas bonnes, quelles peuvent être les conséquences pour lui et pour les autres (filles et garçons) ?

Après un temps raisonnable, rappelez les groupes pour la plénière.

Certain-e-s participant-e-s pourraient faire valoir que les femmes tirent profit de la masculinité dominante et pourraient parler des questions telles que ne pas avoir à travailler puisque leur conjoint est le fournisseur de l’argent pour la famille. Dans ces cas, posez des questions qui mettent en évidence cette conception erronée que les participant-e-s peuvent avoir. Par exemple : « Est-ce que ce que les femmes font à la maison n’est pas du travail ? », « Est-ce que les hommes sont vraiment les seuls fournisseurs ? » Ou « Etes-vous sûr que les femmes ne travaillent pas ? »

Liez les réponses des participant-e-s aux éléments suivants :

1.Les pratiques sexuelles des garçons exposent les filles et les garçons à des risques élevés• La multiplication des conquêtes sexuelles (le supposé corollaire de la virilité) expose les garçons

et les filles à des maladies.• Les attentes des filles en matière sexuelle sont secondaires, ce qui fait qu’elles ne vivent pas leur

sexualité. Elles la subissent. Elles sont meurtries dans leur vie de couple et leur vie sentimentale.• La préoccupation des garçons porte plus sur leur plaisir que sur les risques qu’ils courent. C’est

une opportunité de réalisation du risque (opportunité de survenance de ce qui est craint, du malheur)

• Les garçons utilisent parfois la violence pour et au cours du rapport sexuel. Cela équivaut au viol. Cela expose les filles aux déchirures et autres blessures.

2. Les garçons ont souvent le sentiment d’être protégés contre les maladies• Ils sont donc insensibles aux messages d’éducation et de sensibilisation à la santé• Ils ont peu ou pas du tout recours aux soins• Ils ne cherchent pas à s’informer• Ils deviennent des vecteurs (transmettent) des IST/VIH-SIDA

3. Les hommes contrôlent les ressources matérielles et financières au détriment des femmes.• Ils empêchent les femmes et les filles d’utiliser les ressources de la famille pour se soigner• Les filles n’ont pas accès à beaucoup de ressources. Cela les pousse dans les bras des garçons

et surtout des hommes plus âgés pour leurs besoins quotidiens.• Les filles ne sont pas encouragées à travailler et gagner de l’argent pour leurs propres besoins.• Les femmes contrôlent moins de ressources dans les communautés. Et comme c’est elles qui

subviennent généralement aux besoins des filles, elles n’y arrivent pas.

4. Le processus de prise de décision• Les femmes ne participent pas à la prise de décision. Elles ne peuvent donc pas exprimer leur

potentiel et leur capacité de réflexion pour le bien de la famille.• Les hommes et les garçons sont stressés constamment parce qu’ils doivent prendre toutes

les décisions. Ils n’arrêtent pas de réfléchir. Cela accélère le vieillissement, le manque de concentration sur la route et est donc source d’accident et de décès.

• Les garçons sont obligés des fois de donner tout leur argent à leur copine, parce qu’elle-même ne fait rien pour gagner de l’argent. Certains garçons donnent leurs écolages et vont faire le métayage pour payer ou abandonner l’école. Certains vont voler et se faire attraper…

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• Les filles et les femmes ne jouissent pas de leur droit à la participation aux décisions concernant leur vie. Elles n’ont pas l’opportunité de décider de ce qu’elles veulent faire de leur vie ou devenir plus tard.

• Les filles sont souvent obligées d’accepter les rapports sexuels non protégés pour éviter la séparation d’avec leur petit ami.

5. La maladie et les IST/VIH-SIDA• La croyance que les hommes et les garçons sont immunisés contre les maladies les expose à

l’aggravation des infections et autres maladies en les empêchant de recourir aux soins de santé. • Cela aggrave les maladies, occasionne des dépenses évitables et accentue la pauvreté dans la

famille. Cela peut conduire au décès des hommes et des garçons.

6. L’expression des émotions (rire, pleur, tristesse, remords…)• Les garçons essaient de faire le dur. Ils n’aiment pas rire. Ils n’aiment pas pleurer. Ils ne présentent

pas leurs excuses. Ils semblent ne pas avoir de remords (ils ne regrettent les fautes commises contre les autres, surtout les filles). Ils ne font pas tout cela juste parce que c’est considéré comme une faiblesse.

• Cela les oblige à réprimer ces émotions. Or l’expression des émotions (rire, pleurer…) est un élément important pour la bonne santé émotionnelle et intellectuelle. (A ce niveau, lisez l’annexe sur le rire le pleur avec les participant-e-s)

7. Les travaux domestiques• Le fait pour les garçons de ne pas faire les travaux domestiques depuis l’enfance fait qu’ils ne

savent pas préparer, faire la vaisselle, faire le ménage dans leur propre chambre, laver leurs habits.

• Cela les expose à la saleté et aux maladies. Le fait de ne pas savoir préparer oblige certains garçons à manger toujours au bord de la route. Cela entraine des maladies (fièvre typhoïde, cholera, maux de ventre, vers intestinaux, intoxications alimentaire). Cela les empêche également de faire des économies dans la mesure où manger au bord de la route coute plus cher que préparer à la maison.

• Les filles passent beaucoup de temps à faire les travaux domestiques. • Cela les empêche d’avoir du temps pour d’autres activités très importantes pour leur vie : étudier

les leçons, participer à des activités sportives et récréatives, voyager et découvrir d’autres lieux, faire des activités qui leur rapporte de l’argent, se reposer…

8. Les activités physiques• Les garçons prennent de nombreux risques dans les activités physiques et les activités de

compétition pour montrer qu’ils sont de vrais garçons. • Ils sont prêts à soulever des objets trop lourds pour eux• Ils continuent par se battre alors même qu’il est clair que l’adversaire est plus fort qu’eux, • Ils dévalent des pentes raides à moto ou vélo… • Ils cassent des choses qu’ils ont achetées chères quand ils sont en colère…• Ils sautent des bâtiments ou des arbres de plusieurs mètres…• Ils fument, ils boivent souvent au-delà de ce qu’il est normal pour leur corps…• Toutes ces situations constituent des occasions de blessures souvent graves, de maladies

chroniques et de décès des fois. Demandez aux participant-e-s s’ils ont des questions ou des commentaires par rapport à tous ces développements ? Prenez-en s’il y en a, concluez et passez à l’activité suivante.

Etude de casImprimez et distribuez le texte suivant (texte N*1) aux participant-e-s. Organiser une séance de lecture à tour de rôle. A la fin de la lecture du texte posez les questions suivantes :• Que pensez-vous des personnages du texte ? Pourquoi ?

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• Comment vous sentez-vous après avoir lu ce texte• Si cela était arriver à votre sœur, comment allez-vous réagir ?

Activité IV. Les garçons comme des alliés : la masculinité positive

En Plénière.Demandez aux participant-e-s : « à partir de tout ce que nous avons vu jusque-là, quels peuvent être les avantages si les garçons acceptent de partager le pouvoir ou évitent des comportements violents envers leurs pairs et envers les filles ? » Dites-leur de parler d’abord des avantages pour les garçons, ensuite pour les filles.

Prenez des réponses. Autant que le temps le permet.

Liez les réponses des participant-e-s aux éléments suivants :

Pour les filles• Accès à l’éducation, à l’emploi et à l’emploi• Egalite des droits• Choisir avec qui sortir• Choisir avec qui se marier• Liberté de mobilité• Participation à la prise de décision• Accès aux droits sexuels et reproductifs• Autonomisation• Vie sans violence• Sexualité épanouie• Participation aux travaux domestiques et à la vie de famille• Du temps pour les loisirs• Respect et dignité

Pour les garçons• Vie saine• Bonne santé• Réduction des risques de blessures ou de décès• Moins de stress• Plus de joie à aider les petites amies à être autonomes • Plus d’économie• Liberté émotionnelle • Moins de charge financière• Accessible à tout le monde (beaucoup d’ami-e-s)• Modèle positif pour les autres jeunes• Relations pacifiques avec les autres garçons

Demandez aux participant-e-s s’ils ont des questions ou des commentaires par rapport à tous ces développements ? Prenez-en s’il y en a, concluez et passez à l’activité suivante.

Travaux de groupesDites aux participant-e-s de que vous allez repartir en groupes pour identifier les moyens concrets, manières concrètes par lesquelles les garçons peuvent partager le pouvoir avec les filles et devenir des alliés pour le changement de la masculinité dominante dans leur communauté. Pour ce faire, former des groupes non mixtes : les filles d’un côté et les garçons de l’autre. N’hésitez pas à former deux groupes de chaque sexe s’il le faut. Tous les groupes travaillent sur le même sujet. Donnez un temps suffisant.

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Les groupes des garçons présentent d’abord. A la fin des présentations, demandez aux garçons de comparer leurs résultats avec ceux des filles. Y a-t-il des ressemblances ? Des différences ? Pensent-ils qu’ils peuvent faire ce que les filles demandent ? Pourquoi ?

Attirez l’attention des participant-e-s sur les éléments suivants :

Les garçons peuvent :

1. Protéger leur partenaire• En adoptant un comportement sexuel responsable• En adoptant des attitudes positives dans le recours aux soins de leur partenaire• En acceptant des méthodes contraceptives

2. Prendre soin de leur propre santéEn adoptant des comportements adéquats pour prévenir les maladies et traiter les infections s’ils tombent malades

3. Développer une attitude positive contre les violences sexuelles et éviter de forcer leur partenaire à avoir des rapports sexuels• En s’abstenant de recourir à la violence contre leur partenaire• En sensibilisant leurs paires à faire autant• En considérant les femmes et les filles comme des sujets de droits à part entière• En demandant et en obtenant formellement le consentement des filles avant tout rapport sexuel.

Insistez sur le fait qu’il est important de prendre en compte ce que les filles ont exposés lors du dernier travail de groupe parce que : • Dans la plupart des situations, c’est les personnes elles-mêmes qui savent ce qui est bon pour

eux• Décider à la place d’une personne qui est capable d’exprimer ce qu’elle veut est une violence à

l’égard de cette personne et une violation de ses droits à l’auto-détermination (décider de ce qui est bien pour elle, pour son avenir)

• C’est égoïste de prétendre savoir ce qui est bien pour une personne

Etude de casLisez le texte N*2. A la fin de la lecture, posez les questions suivantes :Que pensez-vous des personnages du texte ? Pourquoi ?Comment vous sentez-vous après avoir lu ce texte ?

A la fin de l’étude de ce texte, dessinez la silhouette d’un garçon sur un papier conférence et affichez-le. Demandez aux participants de passer écrire les qualités d’un vrai garçon, un garçon qui n’utilise pas la masculinité dominante dans sa ville.Quand tou-te-s les participant-e-s auront fini de passer, demandez aux garçons : « qui veut ressembler à ce garçon ? »

Clôturer l’atelier en remerciant les participant-e-s pour leur participation active, leur patience et la qualité des travaux de groupes.

3. Une histoire personnelle à propos de l’adolescence

Le garçon qui milite pour que les filles puissent aller à l’école

Nixon Otieno Odoyo, 16 ans, vit à Nairobi. Sa campagne, intitulée « Garder les filles à l’école », vise à fournir des serviettes hygiéniques gratuites aux écolières au Kenya. Il explique combien cela est important. Voici son histoire :

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Notre père nous a abandonnés quand j’avais trois ans, ce qui était l’une des choses qui m’a donné envie d’aider les filles à rester à l’école. [Ma mère] n’est jamais allée à l’école et quand mon père est parti, elle n’avait pas l’argent pour s’occuper de nous et elle est devenue vraiment stressée. Ma sœur aînée n’a pas été à l’école non plus, elle a épousé quelqu’un quand elle avait 15 ans et a maintenant quatre enfants. Son mari boit trop et elle a du mal à nourrir sa famille et elle-même. Je pense que les filles devraient avoir la chance d’aller à l’école afin qu’elles puissent gagner de l’argent pour s’occuper de leur famille si elles en ont besoin. Quand j’ai commencé l’école, il y avait beaucoup de filles dans ma classe, mais au troisième trimestre il n’y en avait plus que quatre. Maintenant j’ai 16 ans et il y a seulement deux filles dans ma classe. L’une d’elle va avoir un bébé bientôt, donc je ne sais pas si elle sera toujours là quand je vais retourner à l’école. C’est un problème qui est très fréquent là où je vis.

Je suis membre d’un Club d’Ados, qui est constitué d’élèves d’environ 40 écoles différentes à travers Nairobi. Il s’agit d’un groupe de filles et de garçons qui se rencontrent pendant les fêtes pour discuter des questions qui nous touchent à l’adolescence : les questions comme la pauvreté, le VIH et le SIDA, les grossesses, les mariages précoces et la toxicomanie. L’idée pour la campagne « Garder les filles à l’école » est née lors de ces discussions. Les filles du groupe disaient que pendant leurs menstruations elles n’étaient pas à l’aise à l’école : elles ne pouvaient pas se permettre d’acheter des serviettes hygiéniques et donc, elles se sentaient gênées et incapable de travailler en classe. Parfois, si elles avaient un petit ami, c’est lui qui leur payait des serviettes hygiéniques, mais après ils demandaient à être remboursés et les filles se retrouvaient alors endettées.

Nous avons décidé d’écrire une lettre au groupe qui a fondé le Club d’Ados, le Réseau des jeunes de Daretti, et de suggérer quelques idées de collecte de fonds afin que nous puissions aider. Nous avons organisé un tournoi de football et avons invités les parents et les enseignants à faire un don d’argent. Nous avons réussi à amasser 50 000 shillings kenyans (US $ 600). Avec l’argent nous avons acheté 1000 serviettes hygiéniques, que nous avons fournies à 500 filles dans 10 écoles à travers les bidonvilles de Nairobi. Les écoles étaient très heureuses et ont dit que depuis ce temps, la présence des filles aux cours a grandement été améliorée. Une fille avec qui j’ai parlé récemment a fini deuxième dans sa classe.

Dans l’avenir je veux avoir un programme ou les filles peuvent obtenir gratuitement des serviettes hygiéniques tous les mois. Il est difficile que ma voix soit entendue par les personnes âgées – ils n’écoutent pas beaucoup les jeunes là où je vis. Il est difficile d’organiser les choses et de communiquer avec eux parce que nous n’avons pas de téléphones mobiles ou des ordinateurs, mais si nous pouvons discuter avec le gouvernement, les ONG, les entreprises, et les informer, alors nous pouvons contribuer à améliorer la situation. »

4. Une histoire personnelle sur mon adolescence

« Il m’a fallu 20 ans pour me rendre compte que j’avais fait quelque chose de mal »

Dumisani Rebombo avait 15 ans lorsqu’il a violé une jeune fille de son école en Afrique du Sud. Vingt ans plus tard, il l’a rencontrée pour s’excuser. Maintenant, à 48 ans, il est militant pour l’égalité des sexes et est marié avec deux filles et un fils. Il raconte :

« Je n’avais pas de chèvres ni de bétail. A cause de ça mes pairs se moquaient de moi. Ils se moquaient constamment de moi, disant que je n’étais pas un vrai petit garçon. Un jour, ils m’ont dit : « Il y a une fille qui est trop fière d’elle-même et ne veut pas nous respecter. Il faut que tu te joignes à nous pour la discipliner. »

« J’ai pris la décision d’accepter. On m’a donné de la bière et j’ai fumé. Je me souviens que, après l’acte, on l’a dit à toute l’équipe de foot et on m’a ovationné. Peu après, j’ai déménagé et l’incident a disparu de mon esprit. »

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« Il m’a fallu 20 ans pour me rendre compte que j’avais fait quelque chose de mal. Dans mon travail dans le domaine du VIH, j’ai rencontré des femmes au chômage et chaque semaine elles ont raconté d’autres incidents de violence qu’elles avaient subie de la part des hommes. Je ne pouvais pas m’empêcher de revenir en arrière et me dire : voilà ce que je faisais moi-même il y a 20 ans. »

« Je suis allé voir mon mentor religieux et je lui ai dit que je devais aller m’excuser auprès de ma victime. Il m’a répondu : « Vous aviez seulement 15 ans, c’est dans le passé, et si elle le rapportait à la police ? » J’ai dit que ce ne serait que justice pour elle.

« Quand nous nous sommes rencontrés, elle m’a reconnu et a été surprise. Je lui ai dit : « Je me rends compte que je vous ai fait du mal il y a 20 ans. Je comprends le mal que ça a fait et je suis venu pour m’excuser. »

Elle s’est tut et puis, elle a commencé à pleurer. Elle a dit : « après vous, deux autres hommes m’ont violée. Je ne l’ai jamais dit à personne. Chaque fois que je pense à ça, j’ai des frissons partout sur mon corps. Je n’ai jamais été vraiment bien. Parfois, quand mon mari me touche, je grince des dents et il se demande pourquoi. »

Elle a dit que « le fait que vous soyez venu ici, à 600 km de chez vous pour vous excuser m’aide à vous croire et je vous en suis reconnaissante. Faites-moi une faveur : apprenez à votre fils à ne jamais faire ce que vous m’avez fait. »

« Je pensais que j’allais être débarrassé de mon fardeau, mais, quand elle a dit ça, ce fardeau s’est alourdit. Nous vivons dans une société qui a connu tellement de violence pendant si longtemps que c’est devenu la norme. Les gens ne frémissent plus et ne sursautent plus quand ils entendent ces choses. Il y a une perception négative qui dit que si vous ne traitez pas les femmes comme des citoyens de seconde classe, elles vont prendre le leadership. Nous avons besoin d’un mouvement plus large. Il y a des hommes qui ne sont pas violent, mais quand ils voient ces atrocités autour d’eux, ils restent silencieux. Le jour où ils parleront, nous gagnerons la bataille. »