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67 FORET ET AGRICULTURE SUR LES MARGES DE PERSEIGNE Jeanne DUFOUR UR A 915, Université du Maine Résumé: Les contours de la forêt domaniale de Perseigne ne se sont stabilisés que dans la première moitié du 19ème siècle avec la vente de landes bordières qui en faisaient jadis partie. Après un siècle et demi de stabilisation, les limites espace boisé - espace agricole sont aujourd'hui remises en cause par l'apparition de friches agricoles qui se reboisent spontanément ou non. Mots-clés : Forêt, agriculture péri-forestière, friches, reboisement. Abstract : Perseign e national forest was finally outlined only in the mid 19 th cent. When the moors which formerly were part of it were sold. After remaining unchanged for 150 years, its boundari es -woody area / farmed lands - are today being altered because agricultural wasteland goes back to forest either spontaneonly or noL Key words : Forest, agricultur e around forest , wasteland, reafforestation Au cours des temps , les forêts ont reculé sous la hache des défricheurs : recul spectaculaire à certains moments (grands défrichements médiévaux, défrichements de landes au ! 8ème siècle sous la pression démographique), grignotage insidieux à d'autres (cf. pendant la Révolution) , conquêtes entrecoupées de réavancées forestières dans les périodes de grandes crises (Guerre de Cent ans) . Au terme de cette longue histoire, dan s l'époque subactuelle , on pouvait supposer la limite forêt-terre cultivée fixée de manière définitive : de nos jours , une forêt domaniale comme Perseigne ne saurait être aliénée et on avait fini par oublier qu'il n'y a pas si longtemps, l'Etat avait encore vendu des terres forestières ; on n'envisageait pas davantage que des agriculteurs puissent abandonner de la terre alors qu'elle était si chère et si disputée, l'agriculture ayant le vent en poupe grâce à la CEE. Chacun des partenaires tenait fortement ses positions . Or, tout cela semble quelque peu remis en cause aujourd'hui : l'agriculture recule et on commence à voir des friches qui se reboisent spontanément ou non . La forêt amorcerait-elle une reconquête après une phase de stabilisation toute provisoire ?

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FORET ET AGRICULTURE SUR LES MARGES DE PERSEIGNE

Jeanne DUFOUR UR A 915, Université du Maine

Résumé: Les contours de la forêt domaniale de Perseigne ne se sont stabilisés que dans la première moitié du 19ème siècle avec la vente de landes bordières qui en faisaient jadis partie. Après un siècle et demi de stabilisation, les limites espace boisé - espace agricole sont aujourd'hui remises en cause par l'apparition de friches agricoles qui se reboisent spontanément ou non.

Mots-clés : Forêt, agriculture péri -forestière, friches, reboi sement.

Abstract : Perseign e national forest was finally outlined only in the mid 19 th cent. When the moors which formerly were part of it were sold. After remaining unchanged for 150 years, its boundari es -woody area / farmed lands- are today being altered because agricultural wasteland goes back to forest either spontaneonly or noL

Key words : Forest, agricultur e around forest , wasteland, reafforestation

Au cours des temps , les forêts ont reculé sous la hache des défricheurs : recul

spectaculaire à certains moments (grands défrichements médiévaux, défrichements de

landes au ! 8ème siècle sous la pression démographique), grignotage insidieux à d'autres

(cf. pendant la Révolution) , conquêtes entrecoupées de réavancées forestières dans les

périodes de grandes crises (Guerre de Cent ans) .

Au terme de cette longue histoire, dans l'époque subactuelle , on pouvait supposer la

limite forêt-terre cultivée fixée de manière définitive : de nos jours , une forêt domaniale

comme Perseigne ne saurait être aliénée et on avait fini par oublier qu'il n'y a pas si

longtemps, l'Etat avait encore vendu des terres forestières ; on n'envisageait pas

davantage que des agriculteurs puissent abandonner de la terre alors qu'elle était si

chère et si disputée, l'agriculture ayant le vent en poupe grâce à la CEE. Chacun des

partenaires tenait fortement ses positions .

Or, tout cela semble quelque peu remis en cause aujourd'hui : l'agriculture recule et

on commence à voir des friches qui se reboisent spontanément ou non . La forêt

amorcerait-elle une reconquête après une phase de stabilisation toute provisoire ?

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1. UNE AGRICULTURE ENCORE CONQUERANTE AU DEBUT DU 19EME

SIECLE

La forêt domaniale de Perseigne (5 040 ha) occupe aujourd'hui l'essentiel d'un ilôt

de terrains anciens, de médiocre qualité agronomique, isolé au milieu de terrains

sédimentaires. Il s'agit d'un horst dissymétrique : au nord, le massif culmine à 340 m

dans · 1es grès armoricains et domine brutalement la dépression dans laquelle coule la

Sarthe 200 m plus bas ; vers le sud, au contraire, on passe par une pente plus longue à

une dépression en glacis dégagée dans les schistes briovériens par la Bienne et ses

affluents .

Les terres qui entourent le massif sont de qualité inégale et inégalement boisées.

Au sud, la dépression dans les schistes est cernée par un plateau calcaire découvert,

dont les terres de groie, aptes à la culture céréalière mais trop peu profondes pour que le

. bois y pousse bien, ont sans doute été défrichées très tôt presque complètement. A

panir de là, on a rogné sur le massif forestier en remontant les vallées du réseau de la

Bienne, essentiellement au Moyen-Age. Neufchâtel-en-Saosnois se présente comme un

village de défrichement typique, avec ses maisons alignées de part et d'autre d'une rue

droite et son finage cerné par la forêt et une guirlande de bois ; ce finage englobe l'abbaye

de Perseigne, fondée en 1145 sur l'emplacement d'un ancien rendez-vous de chasse, et

s'enfonce comme un coin dans la forêt. Au-delà, la pente se redresse, les terres

défrichées autour d'un ermitage (le Chatelier) ont été abandonnées à la forêt dès le

18ème siècle .

Sur l'autre face, l_es terres sont moins attractives : les marnes oxfordiennes et

sunout les argiles venes de la base du Cénomanien donnent des sols lourds, des sables

et cailloutis alluviaux maigres les recouvrent par places et la basse vallée de la Sarthe

baigne dans l'eau tous les hivers . Les défrichements n'ont pas commencé avant le

Moyen-Age et sont plus étalés dans le temps. La carte des espaces boisés suggère que

la limite de la forêt de Perseigne s'est longtemps localisée à 3 km environ de la lisière

actuelle : une excroissance boisée sépare La Fresnaye-sur-Chédouet de Louzes et sur

La Fresnaye subsiste un grand îlot forestier, le Bois de Montécouplet, sans compter de

multiples petit bois.

La toponymie confone l'idée d'un recul récent de la forêt (cf. Les ventes-du-Four, la

Vente Hérisson, la Basse-vente, la Houssaye, les Essarts, ... ), et dans le "Roman

comique", Scarron (mon en 1660) dit que "pour aller d'Alençon à La Fresnaye, il faut

passer par une partie de la forêt de Persaine" (chapitre LV). La route passe

effectivement entre les bois actuels de Montécouplet et l'ancienne lande du même nom,

qui faisait panie d'un ensemble de landes dépendant encore de la forêt, donc de l'Etat, au

début du 19ème siècle.

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ANCINNES

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PERSEIGNE

Fio .1- LA FORET DE PERSEIGNE ET SES LANDES VERS 1830

1 - Limites de la forêt domaniale actuelle

2 - Limites de bois privés

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3 - Landes dépendant de la forêt de Perseigne partiellement ali,n'9s par l'Etat en 1831

4 - A.gglomérat ions

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Cette frange de landes était importante au nord : La Fresnaye en comptait 150 ha

(Montécouplet, 70 ha, et les Rocherets, 50 ha) mais il en existait aussi à Saint-Rigomer­

des-Bois à l'ouest (Pince-Louvette, 60 ha), pour ne citer que les principales. En 1825,

l'Administration forestière a voulu faire repeupler 292 ha de ces "terres vagues", mais

l'adjudication n'a pas pu avoir lieu car "les cultivateurs de la contrée ont refusé de se

soumettre à une clause du cahier des charges qui fixait à une époque beaucoup trop

éloignée selon eux le nombre d'années pendant lesquelles ils étaient tenus de répondre

des semis". D'autre part, "les communes riveraines qui, depuis un temps immémorial,

jouissaient de ces landes à titre de fermage ont réclamé contre l'exécution de cette

décision" et la possibilité de réussir les repeuplements sur la totalité des terrains a été

mise en doute.

En 1826, on a donc loué par adjudication publique 153 ha seulement destinés à être

repeuplés, dont 73 ha à Saint-Rigomer (Pince-Louvette et Blavoust) et 73 ha à la

Fresnaye (les Rocherets, les enclos du Goulét ; la Vincendière, la Basse-Vente, le

Four) et 139 ha destinés à être cultivés ou à servir de pacage, dont 76 ha dans la Lande

de Montécouplet, 27 ha dans les Baillées de Neufchâtel et le reste à Saint-Rigomer,

Beauvoir.

L'Administration se réservant de les reprendre pour les reboiser ultérieurement, ces

landes n'étaient affermées que pour 3 ans et il fallait respecter "les haies et arbres

fruitiers et tous autres" et, de ce fait, les chèvres étaient proscrites, sauf dans la lande

de Montécouplet, la plus éloignée de la forêt. Pour les repeuplements, des instructions

très précises étaient données concernant la quantité de glands et de faînes à semer, de

bouleaux à planter en bandes faute de mieux en attendant des semis intercalaires de

glands et de faînes ; les pins maritimes ne figurent que pour la lande du Four.

Mais l'Administration forestière n'allait pas tarder à renoncer définitivement à

reboiser une partie de ces landes puisque dès 1831 l'Etat met en vente 185 ha que des

agriculteurs et propriétaires locaux s'empressent d'acquérir. La forêt domaniale prend

alors ses contours définitifs : elle se cantonne sur les terres les plus en pente et les plus

ingrates du massif ancien (Arch. Dép. Sarthe lQ 234 et 227).

A cette époque, l'agriculture est encore conquérante à cause des nouvelles

possibilités offertes par la Révolution agricole : le chaulage permet de cultiver les terres

acides (le Dictionnaire de Pesche signale 3 fours à chaux dans le canton de La Fresnaye

en 1829) et on pouvait tirer un meilleur parti des terres pauvres avec les nouvelles

cultures fourragères, légumineuses et autres. On a d' autant plus besoin de terres que la

population est nombreuse à cause des activités liées à la forêt : les fermiers font des

charrois, d'autres sont bûcherons ou charbonniers et l'artisanat du bois (saboterie,

boissellerie) fournit du travail à de nombreux ouvriers qui ont pour la plupart un petit

lopin de terre. En 1846 on comptait 860 travailleurs du bois dans les communes

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riveraines de la forêt, 19% de la population à Neufchâtel, 16% à la Fresnaye, 10% à

Beauvoir, 9% à Louzes et Ancinnes, 8% à Saint-Rigomer (HOUZARD ET HOYAU

1983). L'enquête sur le travail en 1848 dénombre 1 300 ouvriers dans le canton, dont 200

femmes (BOIS 1960).

Cependant l'agriculture reste médiocre : les sols mal drainés conviennent surtout à

l'herbe qui couvre au nord de Perseigne des surfaces record dès la première moitié du

19ème siècle, mais l'élevage des chevaux et des bovins ne suffit pas à assurer la

prospérité d'une petite région peu productrice de grains : le canton de La Fresnaye "ne

se nourrit pas ou à peine", lit-on dans le dictionnaire _de Pesche (1829). C'est alors la

forêt qui fait vivre une grande partie de la population.

2. UN SIECLE ET DEMI DE ST AB IL ISA TION DES LIMITES FORET­

AGRICUL TURE

Après cette phase au cours de laquelle l'agriculture était encore conquérante et la

campagne densément occupée grâce à la forêt commence une phase de stabilisation des

deux domaines respectifs. Dans· la seconde moitié du ! 9ème siècle, la population

agricole commence à décliner : la grande vague d'émigration s'amorce. L'agriculture

s'oriente de plus en plus vers l'élevage des chevaux percherons et des bovins, élevage à

l'herbe qui demande de moins en moins de main-d'oeuvre .

Parallèlement, les activités liées au bois commencent à disparaître . Avec la

fermeture des grosses forges (Antoigné 1843, la Gaudinière 1867, l'Aune 1881 ), le

demande en charbon de bois se réduit. La création de scieries à Ancinnes, à Saint­

Rigomer et surtout à Neufchâtel avant la guerre de 1914 entraîne la disparition des

fendeurs de lattes et des scieurs de long, tandis que les sabotiers sont peu à peu

condamnés par la concurrence des fabriques de galoches : de 150 au début du 20ème

siècle les sabotiers de Neufchâtel tombent à 40 en 1920 avant de disparaître tout à fait

après la guerre de 1939-1945. De la boissellerie il ne restera qu'un atelier, à la Fresnaye,

qui existe toujours mais n'emploie que 6 ouvriers. On s'oriente donc peu à peu vers une

vie rurale de plus en plus détachée de la forêt : dès l'instant que la tronçonneuse se

généralisera (1956), celle-ci ne fera plus travailler qu'une dizaine de bûcherons auxquels

il faut ajouter 3 débardeurs et 3 émondeurs (RACHET 1987).

Pendant toute cette phase de l'histoire, les agriculteurs ont assez de terre par

rapport à leur nombre de plus en plus restreint et ne cherchent plus à grignoter la forêt,

qui leur est devenue complètement étrangère. L'élevage est d'un bon rapport et les

herbages se louent très cher car les voisins des Plaines calcaires en manquent. Grâce

aux profits qu'ils tirent de tout cela, les agriculteurs du canton de la Fresnaye connaissent

une prospérité qu'ils ne pouvaient espérer au temps où les profits se tiraient de la

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céréaliculture, à laquelle leurs terres ne se prêtaient pas. Ils tiennent donc solidement

leurs pâtures, dont le revenu cadastral est élevé : elles sont bien entretenues et drainées

par le lacis de fossés qui accompagne les haies du bocage. La limite bois-espace agricole

semble alors fixée de manière définiùve car un état d'équilibre est atteint : il va durer tant

que les prairies naturelles seront plus recherchées et plus chères que les labours, c'est à

dire jusqu'après la guerre de I 939-1945, et même jusque dans les années 1970.

3. LA FIN DU 20EME SIECLE : L'AMORCE D'UNE DEPRISE AGRICOLE

Les nouvelles conditions économiques dans la CEE à la fin du 20ème siècle sont en

train de remettre cet équilibre en cause.

L'amorce du changement s'est faite dans les années 1960 quand les agriculteurs ont

commencé à retourner quelques prairies pour cultiver des fourrages . Peu à peu le tracteur

a fait disparaître les chevaux et l'élevage des bovins à l'herbage est devenu de moins en

moins rentable. Puis sont venus les excédents laitiers et les quotas (1983). Un peu

partout les agriculteurs ont cherché à réduire les surfaces en herbe et à cultiver plus de

céréales et de plantes industrielles .

Or, dans cette conjoncture nouvelle, avec ses terres qui ne se prêtent que

partiellement aux labours, le canton de La Fresnaye s'est trouvé à nouveau défavorisé.

Les agriculteurs ont bien réduit leur surface en herbe (73% de la surface agricole en

1979, 66% en 1988), mais le canton est resté au dernier rang dans la Sarthe pour les

céréales et les cultures industrielles.

Pour faire mieux, il faudrait drainer . Certains agriculteurs l'ont fait (0 ha drainés en

1970, 137 en 1979, 523 en 1988), mais, pour drainer de manière plus efficace, il faudrait

remembrer. Or, on s'y refuse par conservatisme et par· manque de moyens financiers.

Malgré des réajustements , en effet, les revenus cadastraux restent élevés dans les

régions herbagères, plus élevés que dans les plaines céréalières voisines, alors

qu'aujourd'hui l'élevage à l'herbe rapporte moins que la grande culture. Les agriculteurs

se plaignent d'être accâblés par des charges foncières trop lourdes et cette injustice

entretient un état d'esprit pessimiste. Aussi beaucoup d'entre eux font-ils peu d'efforts

pour surmonter leurs difficultés en intensifiant.

Le dernier recensement agricole a montré le retard du canton de la Fresnaye. Alors

que la production laitière reste la plus adaptée aux conditions locales, le troupeau de

frisonnes s'est peu accru et les prairies restent peu prcxiuctives . Une étude de la DDAF

portant sur la campagne laitière 1987-1988 a révélé que les éleveurs du canton ne

produisaient pas même leur quota (6 453 000 litres produits pour 6 688 000 autorisés).

Le nombre de vaches nourrices ne s'est pas non plus accru dans les mêmes proportions

que dans les autres régions herbagères et peu d'élevage industriel s ont été crées .

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Les agriculteurs en difficulté se réfugient plutôt dans l'agriculture à temps partiel,

permise par la proximité d'Alençon. Peu de jeunes s'installent et ce canton est celui de la

Sarthe où la proportion de jeunes chefs d'exploitation est la plus faible (10,4% de moins

de 35 ans) et celle de chefs âgés la plus forte si on excepte les environs immédiats du

Mans (30% de 60 ans et plus). En outre, 92% des exploitants de 50 ans et plus ont

déclaré en 1988 n'avoir pas de successeur connu : c'est de loin le record.

Les exploitations libérées par les retraites trouvant difficilement preneur, beaucoup

d'agriculteurs âgés restent en activité pour éviter l'abandon (ils mettent des bêtes à

l'herbe) ou bien leurs propriétaires les louent par parcelles à l'année. De tels

démembrements sont le prélude à la friche, qui apparaît dans les parcelles que personne

ne veut plus rendre en location. Cependant elle n'est pas toujours visible pour autant car

les propriétaires essaient , dans la mesure du possible, d 'entretenir les parcelles, en

faisant faucher ou pâturer l'herbe , afin que leur patrimoine ne se dévalue pas , au moins

dans un premier temps : il est de notoriété publique qu'une friche non entretenue de plus

de 3 ans n'a plus aucune chance de trouver preneur.

Les terres qui ne sont pas en friche sont en grande partie exploitées par des

agri culteurs de l'extérieur : en 1988 , les exploitations ayant leur siège dans les

communes du canton n'occupaient plus que 47,7% de la surface totale (50% en 1979), et

la présence de la forêt ne suffit pas à expliquer une emprise aussi faible. Certains de ces

agriculteurs résident à plus de 20 km et ils fini ssent par se lasser d'exploiter des prés

éloignés.

Il n'est donc pas surprenant de constater l'existence de friches relativement

étendues dans ce canton , surtout au nord de la forêt , dans cette petite région

défavorisée, isolée derrière la barrière forestière : une carte de friches dans la Sarthe

établie avec des données de la Mutualité Sociale Agricole en 1988 a permis de les faire

clairement apparaître (LEPROUT 1989). Ces friche s sont-elles l'amorce d'une

reconquête forestière ?

4. LA FORET VA-T-ELLE RECONQUERIR LES POSITIONS PERDUES?

Pour le savoir , il faut étudier le terrain en dét ail, localiser les friches plus ou moins

anciennes et les reboisements éventuels pour voir comment ils se situent par rapport à

la forêt (DUFOUR 1991) .

Ce travail a été réalisé dans deux vaste s commune s situées au nord de la forêt, La

Fresna ye-sur-Chédouet et Roullée. Dans ce s commune s, on a localisé 47 ha de friches

de moins de 3 ans, 66 ha de friches de plus de 3 ans, déjà envahie s par une végétation

bui ssonnante , auxquel s il faut ajouter 34 ha de plan d'eau entour é d'arbres, réalisé sur

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Fig . 2- FRICHES ET REBOISEMENTS A LA FRESNAYE/CHEDOUET ET ROULLEE

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- Friches de plus de 3 ans

,m~ Friches récentes

- Reboisements

Parc naturel régional NORMANDIE-MAINE

Page 9: FORET ET AGRICULTURE SUR LES MARGES DE PERSEIGNE …

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d'anciennes terres agricoles, ce qui fait au total 7% de surface perdue pour l'agriculture

depuis moins de 10 ans (169 ha). Et les pertes vont continuer car les exploitations

démembrées louées à l'année couvrent 125 ha (5%) et les exploitants âgés d'au moins

60 ans détiennent encore 424 ha (17% ).

En localisant les friches plus ou moins anciennes et les reboisements, on peut voir

que les parcelles reconquises par la végétation sauvage ou qui pourraient être reboisées

ne se situent pas forcément en bordure du massif forestier. Certes, il existe des friches

en lisière, comme dans l'ancienne lande des Rocherets, qui risque fort de retourner à la

forêt, mais d'autres anciennes landes ne sont pas mena,cées pour l'instant, à commencer

par l'ancienne lande de Montécouplet, aujourd'hui en partie tenue par des agriculteurs

encore dans la force de l'âge.

D'une façon générale, les friches se localisent un peu partout dans ces communes,

avec une certaine prédilection pour les sols difficiles à drainer, sur marnes oxfordiennes

ou sur argiles glauconieuses du Cénomanien, qui ont souvent des caractères vertiques,

ou encore situés sur la basse terrasse de la vallée de la Sarthe , inondable.

Quelques peurpleraies sont apparues dans la vallée de la Sarthe, mais une seule

ferme a été reboisée (les Chantarots, à Roullée), située à plus de 3 km de la lisière

forestière, et ces reboisements, en chênes et en conifères, qui n'ont rien de spectaculaire,

ont été fortement éprouvés par les deux étés secs consécutifs de 1989 et 1990.

Enfin, les petits terrains situés en bordure de forêt, même de qualité médiocre, ne

sont pas les plus exposés au reboisement dans la mesure où les petits bordages qui se

trouvent là en grand nombre, car ils étaient occupés jadis par des ouvriers du bois, sont

volontiers acquis aujourd'hui par des résidents secondaires ; ainsi, le hameau des

Ventes du Four (La Fresnaye), jadis occupé par des boisseliers, est en passe de

devenir une alignée de résidences secondaires en face d'un camping.

Certes, les résidences secondaires sont moins nombreuses autour de la forêt de

Perseigne qu'autour de celle de Bercé, plus prestigieuse avec ses chênes séculaires,

mais le massif de Perseigne, plus accidenté, a des paysages plus variés. Avec ses

vallées profondes (Val d'Enfer), ses grandes pentes sur lesquelles s'étagent chênaies,

hêtraies et reboisements de résineux divers , il devrait attirer plus de touristes, d'autant

qu'aux alentours les villages ont du caractère et que l'atonie de l'agriculture a permis la

conservation des bocages. Les agriculteurs se soucient encore peu de cette source _ de

revenus (il n'existe que 3 gîtes ruraux autour de Perseigne et aucune possibilité de

camping à la ferme), mais cela pourrait changer. Mamers s'efforce de promouvoir le

tourisme dans cette petite région qui fait partie du Parc régional Normandie-Maine mais

qui souffre d'être à l'écart des grandes villes et des grands axes . On y fait déjà du "vélo

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vert", de la randonnée pédestre et équestre (le GR 22 traverse la forêt et un centre

équestre s'est ouvert récemment à Aillères).

Pour l'heure , si la friche gagne, on ne peut pas dire que la forêt soit en train de

reconquérir ses marges perdues : des vieilles friches éparses et des reboisements

sporadiques ne constituent encore qu'une nébuleuse autour de la masse fixe représentée

par la forêt domaniale et son cortège d'anciens bois.

Si l'agriculture continue à décliner, il est probable que des masses plus importantes

de bois privés se reconstitueront aux dépens des terres délaissées, car le reboisement

des friches est encouragé de toutes part, tant par la CEE que par le Fonds Forestier

National et le Conseil Economique Régional des Pays de la loire. On peut supposer que

ces reboisements se feront avec des essences variées car aujourd'hui, dans la Sarthe, on

ne se borne plus à planter des peupliers sur les terres humides et des pins maritimes ou

Laricio sur les sables : on commence à planter des feuillus (chêne rouvre, merisier,

noyer). Mais ces reboisements ne reconstituer<;mt pas pour autant la forêt des siècles

passés : c'est un paysage nouveau, mi-agricole, mi-forestier, qui se crée autour du

massif.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

BOIS. P (1960) Paysans de l'Ouest, Vilaire, Le Mans, 716 p.

(Arch . nat. C 965, cit. p. 485).

HOUZARD. G et HOYAU. H (1983) A la découverte du massif de Perseigne

Public. de l'Université de Caen, 87 p. (cf. p. 76), rapport préalable

à l'aménagement de la forêt de 1846).

RACHET. T (1987) "L'impact local de l'exploitation du bois de Perseigne".

Bull. Soc. d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe, N° spécial,

p. 103 à 112.

LEPROUT. C (1989) Terres incultes : aspects et motifs de l'abandon des

terres agricoles dans la Sarthe. Mémoire de maîtrise

dactylographié, Université du Maine, 83 p.

DUFOUR . J (1991) "La déprise agricole : méthodes d'approche et études de

cas dans la Sarthe ". A paraître dans Géographie sociale, Actes du

colloque de Rennes "Quelle agriculture pour demain" ?