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FONDS AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT MÉMORANDUM AU CONSEIL PRÊT SUPPLÉMENTAIRE PROJET DE BARRAGE ET DE RÉHABILITATION DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES DE MASSINGIR (MDSAR) MOZAMBIQUE DÉPARTEMENT DE L’AGRICULTURE & DE L’AGRO-INDUSTRIE OSAN Janvier 2007

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FONDS AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT

MÉMORANDUM AU CONSEIL

PRÊT SUPPLÉMENTAIRE

PROJET DE BARRAGE ET DE RÉHABILITATION DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES DE MASSINGIR

(MDSAR)

MOZAMBIQUE

DÉPARTEMENT DE L’AGRICULTURE & DE L’AGRO-INDUSTRIE OSAN

Janvier 2007

TABLE DES MATIÈRES Page

ÉQUIVALENCES ET ABRÉVIATIONS, LISTE DES ANNEXES, (i-iii) MATRICE DU PROJET ACTUALISÉE 1. INTRODUCTION 1 1.1 Origine et contexte du projet 1 2. PROJET INITIAL 2 2.1 Objectifs et description des composantes 2 2.2 Coût initial et conditions de financement 3 2.3 Conditions du prêt 4 2.4 État d’exécution du projet 4 3 ÉVALUATION DU PRÊT SUPPLÉMENTAIRE 6 3.1 Objectifs et description 6 3.2 Coût estimatif révisé du projet 6 3.3 Coût estimatif du projet par catégorie 7 3.4 Sources de financement 7 3.5 Coût estimatif du projet par composante et source de financement 8 3.6 Calendrier des dépenses 8 3.7 Impact environnemental et social et questions de genre 9 3.8 Organe d’exécution et Cellule d’exécution et de gestion du projet 11 3.9 Acquisition des biens, travaux et services 11 3.10 Modalités de décaissement 13 3.11 Justification technique et validité du prêt supplémentaire 14 4. JUSTIFICATION AU REGARD DE LA POLITIQUE EN MATIÈRE DE FINANCEMENTS SUPPLÉMENTAIRES 15 4.1 Justification au regard des Conditions générales 15 4.2 Justification au regard des Conditions spécifiques 16 5. ANALYSE FINANCIÈRE 17 6. ANALYSE ÉCONOMIQUE 17 7. ANALYSE DE SENSIBILITÉ 18 8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 18 8.1 Conclusions 18 8.2 Conditions préalables au premier décaissement 19 8.3 Recommandations 19

ÉQUIVALENCE ET ABRÉVIATIONS

Équivalences monétaires

(Décembre 2006) 1 UC = 1,50773 USD 1 UC = 1,14222 EURO 1 UC = 38,9103 MZN

Exercice budgétaire au Mozambique

1er janvier - 31 décembre

Poids et mesures 1 tonne métrique = 2,204 livres (lbs) 1 kilogramme (kg) = 2,200 lbs 1 mètre (m) = 3,281 pieds (ft) 1 kilomètre (km) = 0,62 mile 1 kilomètre carré (km2) = 0,39 mile carré 1 hectare (ha) = 2,471 acres

igles et abréviations BAD = Banque africaine de développement CEGP = Cellule d’exécution et de gestion du projet DSP = Document de stratégie par pays FAD = Fonds africain de développement GoM = Gouvernement du Mozambique MPD = Ministère du Plan et du développement MW = Mega Watt MT = Mozambique Meticals PIB = Produit intérieur brut TIRE = Taux interne de rentabilité économique TIRF = Taux interne de rentabilité financière TRE = Taux de rentabilité économique TVA = Taxe sur la valeur ajoutée UC = Unité de compte de la Banque africaine de développement

LISTE DES ANNEXES

Annexe I : Carte du Mozambique et Emplacement du projet Annexe II : Impact de l’irrigation sur la production agricole Annexe III : Calcul sommaire du Taux interne de rentabilité économique

ii

RÉPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE PRÊT SUPPLÉMENTAIRE – PROJET DE BARRAGE ET DE RÉHABILITATION DES PETITES EXPLOITATIONS AGRICOLES DE MASSINGIR

MATRICE AXÉE SUR LES RÉSULTATS

HIÉRARCHIE DES OBJECTIFS RÉSULTATS ATTENDUS GROUPES CIBLES INDICATEURS DE PERFORMANCE SOURCE/MÉTHODE

ÉCHÉANCIER INDICATIF POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS

HYPOTHÈSES/RISQUES

1. OBJECTIF SECTORIEL 1.1 Contribution à la croissance du

PIB et à la réduction de la pauvreté au Mozambique

Résultats à long terme 1.1 Augmentation du PIB du

secteur agricole 1.2 Amélioration de la qualité des

cultures 1.3 Hausse du revenu des petits

exploitants agricoles pour les groupes cibles bénéficiaires

1.4 Amélioration de la situation sanitaire des bénéficiaires et réduction des cas de malnutrition

1.1 Petits agriculteurs de Xai-Xai

et leurs familles 1.2 Les bénéficiaires en aval du

barrage de Massingir 1.3 Les consommateurs au

Mozambique

1.1 Rapports/Statistiques du gouvernement du Mozambique

1.2 Min. des Levés agricoles

1.3 Statistiques du DBPM

1.4 Enquêtes du Centre de santé

1.1 Contribution des petits exploitants au PIB de l’agriculture au moins égale à 4,5 % d’ici à la fin du projet

1.2 Accroissement des superficies irriguées en aval du barrage, pour atteindre 40 000 ha d’ici à 2010

1.1 Programme de réforme sur la bonne voie et stabilité politique et économique dans la région

1.2 Conditions climatiques stables

1.3 Exploitation et entretien satisfaisants du barrage et des infrastructures d’irrigation de Massingir (canaux, collecteurs et pompes)

1.4 Conditions de crédit avantageuses et disponibilité des intrants pour les agriculteurs

2. OBJECTIFS DU PROJET 2.1 Accroître l’efficacité

opérationnelle du barrage de Massingir de façon durable, afin de renforcer les capacités de production des principales cultures des petits exploitants, en vue d’améliorer le niveau de vie des groupes cibles bénéficiaires

2.2 Réhabiliter et reconstruire le

périmètre irrigué de Xai-Xai : stations de pompage, collecteurs d’eaux et divers canaux d’irrigation

Résultats à moyen terme 2.1 Porter la capacité de stockage du

barrage à 2 480Mm3 d’ici à 2008

2.2 Augmenter les superficies irriguées en aval du barrage pour les porter à 40 000 ha.

2.3 Augmenter la production agricole et améliorer les pratiques agricoles et étendre la superficie des exploitations agricoles.

2.4 Augmenter le revenu net des petits exploitants pour le porter de 15 000 MZN à 45 000 MZN et faire passer le revenu net des propriétaires d’exploitations commerciales de 45 000 MZN à

Bénéficiaires

2.1 La population vivant aux alentours et en aval du barrage

2.2 Les agriculteurs de Xai-Xai et leurs familles.

Indicateurs

2.1 Livres d’exploitation du barrage

2.2 Min. des Levés agricoles.

2.3 Statistiques du DBPM

2.4 Statistiques du Bureau du district de Xai-Xai sur les superficies irriguées et les terres cultivées

Indicateurs cibles

1.1 Le barrage fonctionne à plein régime, soit un débit de 2 480Mm3 d’ici à 2008.

1.2 Les agriculteurs de Xai-Xai adoptent des pratiques agricoles améliorées, participent à des associations de crédit, augmentent la taille de leurs exploitations et tirent un bénéfice de leur production. Le périmètre irrigué est réhabilité d’ici à fin 2008

1.3 22km de canaux principaux, 60 km de

Hypothèses 1.1 Conditions climatiques

favorables. 1.2 Exploitants agricoles

prêts à adopter des pratiques agricoles améliorées, à participer à des associations de crédit et à augmenter la taille de leurs exploitations (2000 petits exploitants inscrits).

1.3 Conditions de crédit avantageuses et accès aux intrants agricoles facilités pour les exploitants

1.4 Exploitants agricoles prêts à suivre une formation agricole.

iii

HIÉRARCHIE DES OBJECTIFS RÉSULTATS ATTENDUS GROUPES CIBLES INDICATEURS DE PERFORMANCE SOURCE/MÉTHODE

ÉCHÉANCIER INDICATIF POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS

HYPOTHÈSES/RISQUES

300 000 MZN. canaux secondaires, construction de 2 nouvelles stations de pompage, réhabilitation des vannes contre l’infiltration du sel et des pompes de drainage

1.4 7000 ha en production à Xai-Xai avec un objectif de 40 000 ha dans 3 ans

3. ACTIVITÉS/COMPOSANTES 3.1 Réhabilitation du barrage de

Massingir 3.2 Irrigation et drainage 3.3 Réhabilitation 3.4 Développement de l’agriculture 3.5 Développement de

l’infrastructure 3.6 Environnement 3.7 Gestion du projet

3.1 Protéger le barrage et renforcer

sa fondation par un déversoir secondaire, injection de coulis additionnel et construction de puits de décharge

3.2 Achever la

construction/réhabilitation des canaux d’irrigation et de drainage, des stations de pompage et des vannes/pompes contre l’infiltration du sel

3.3 Finaliser l’aménagement des

terres et offrir des services d’appui aux agriculteurs

3.4 Finaliser la construction des

routes

3.5 Poursuivre la mise en oeuvre des mesures d’atténuation de l’impact environnemental et social

3.6 Continuer de soutenir la CEGP

Bénéficiaires 3.1 La population vivant aux

alentours et en aval du barrage 3.2 Les agriculteurs de Xai-Xai 3.3 Le personnel de la CEGP

Indicateurs

3.1 Livres d’exploitation du barrage

3.2 Enquêtes du gouvernement

3.3 Statistiques du DBPM

3.4 Statistiques du Bureau du district de Xai-Xai sur les superficies irriguées et les terres cultivées

Indicateurs cibles

3.1 Aligner le niveau de sécurité du barrage de Massingir sur les normes internationales

3.2 Périmètre irrigué et infrastructure connexe opérationnels

3.3 Augmentation des superficies irriguées et exploitées en aval du barrage

3.4 Baisse de la salinité de l’eau utilisée pour l’irrigation (Bilan de salinité effectué en 2006)

3.5 La CEGP fonctionne jusqu’à la fin du projet

Hypothèses 3.1 Pas d’inondations ni de

sécheresses dévastatrices 3.2 Exploitation et entretien

satisfaisants du barrage de Massingir

3.3 L’entreprise d’irrigation

de Xai-Xai poursuit ses activités sur place pour organiser la distribution de l’eau et l’entretien de l’infrastructure d’irrigation

1. INTRODUCTION 1.1 Origine et contexte du projet 1.1.1 La construction du premier barrage de Massingir est une initiative du gouvernement portugais qui remonte à 1972, avant l’indépendance du Mozambique. À l’origine, le barrage avait été conçu comme un projet d’irrigation et hydroélectrique polyvalent. Il est situé au Sud du Mozambique, sur le fleuve Elephantes, affluent du Limpopo. L’endiguement du barrage principal a été construit en 1977. Néanmoins, une fuite importante a été décelée après la première retenue d’eau, entraînant une perte de 60 % de la capacité théorique d’alimentation en eau du barrage. Faute de financement, la composante centrale hydroélectrique de 40 MW n’a pas été installée. 1.1.2 Pour résoudre ce problème, achever le barrage et lui permettre d’atteindre sa pleine capacité, le gouvernement du Mozambique (GoM) a demandé au Groupe de la Banque africaine de développement de lui apporter un concours financier en 1986, afin de réaliser une étude de faisabilité sur la réhabilitation et l’achèvement du barrage. Cette étude s’est achevée en 1992 et un rapport de faisabilité a été présenté à la Banque. En janvier 1993, une mission d’identification/de préparation a été lancée pour examiner le rapport de faisabilité et préparer les Termes de référence d’une étude agricole additionnelle visant la réhabilitation des zones situées en aval. 1.1.3 En 1993, un prêt FAD s’élevant à 55 millions d’UC a été approuvé pour la réhabilitation et l’achèvement du barrage de Massingir et la réhabilitation d’un périmètre irrigué en aval du barrage à Xai Xai. Le projet a démarré lentement pour diverses raisons, compte tenu surtout de l’envergure et de la complexité des travaux à entreprendre. Les conditions préalables au premier décaissement n’ont été satisfaites qu’en 1996. Parmi les autres conditions, ce n’est qu’en 1997 qu’a été remplie celle exigeant l’instauration des mesures requises pour réglementer, dans les trois ans suivant la signature de l’accord de prêt, l’utilisation des eaux le long des fleuves Elephantes et Limpopo. Ensuite, le projet a pris beaucoup de retard suite aux difficultés liées à l’acquisition d’une assistance technique jusqu’à fin 2001 à l’issue de longues discussions et négociations avec la Banque. Cette situation s’explique par la faiblesse des capacités du gouvernement, surtout au cours de la période qui a suivi la guerre, et par le mauvais suivi de la gestion. Au nombre des autres irrégularités graves notées dans la passation des marchés, on peut citer les travaux de génie civil, à telle enseigne que l’annulation du prêt a même été sérieusement envisagée. Malgré ces graves problèmes et ces retards considérables, le GoM a maintenu ce projet au nombre de ses hautes priorités et convaincu la Banque de ne pas annuler le prêt. L’exécution effective du projet n’a donc pas pu vraiment commencer avant 2004, c’est-à-dire, après les graves inondations de l’an 2000, qui ont détruit l’infrastructure d’irrigation et de drainage de Xai Xai, ouvrage qui, selon le plan initial, devait juste être un volet de réhabilitation dans le cadre du projet. Il en a donc résulté des retards additionnels. Suite à la grande inondation de 2000, il est apparu urgent de garantir la sécurité du barrage par la construction d’un déversoir secondaire, l’injection d’un coulis et la construction de puits de décharge. Sans ces travaux supplémentaires, les risques de dommages corporels et matériels sont extrêmement élevés en cas de nouvelle inondation de cette ampleur. 1.1.4 En dépit de ces retards, l’exécution du projet en cours a enregistré des progrès rapides depuis 2004 jusqu’à ce jour. L’ancien contrat pour les travaux de génie civil visant la réhabilitation du barrage a expiré et l’entrepreneur a quitté le site. Quant au contrat pour l’hydromécanique, il s’est achevé fin 2006. La population affectée par ces travaux a été déplacée et installée dans de nouveaux logements fin 2006. À Xai Xai, sept associations d’agriculteurs et centres de formation ont été réhabilités ou construits (Casa Agrarias), 2278 ha

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de terres sont maintenant en production et près de 30 km de routes ont été construits. À ce jour, approximativement 85,4 % des fonds approuvés au titre du prêt ont été décaissés, le reliquat étant engagé dans des contrats en cours d’exécution. Néanmoins, il est désormais clair que ces fonds ne suffiront pas pour achever certains travaux additionnels très importants. 1.1.5 Ayant réalisé que les fonds seraient insuffisants pour achever les travaux additionnels, dont l’exécution s’imposait, pour la plupart, suite aux dommages occasionnés par les inondations de l’an 2000, le gouvernement a présenté une première demande de prêt supplémentaire à la Banque début 2005. Toutefois, la Banque lui a demandé d’attendre que l’exécution matérielle du projet en cours progresse davantage et que le taux de décaissement du prêt actuel dépasse 80%, afin de clarifier et de définir la dotation budgétaire requise pour répondre à une demande de prêt supplémentaire. Dès que la barre des 80 % de taux de décaissement a été franchie, et suite à la deuxième demande de prêt supplémentaire soumise par le gouvernement en juin 2006, la Banque a organisé une mission au Mozambique du 24 septembre au 9 octobre 2006 pour évaluer la proportion du projet restant à réaliser en vue d’octroyer un prêt supplémentaire au GoM au titre de l’allocation du FAD-X. Ce prêt a pour objet de couvrir les coûts additionnels induits par l’achèvement de certains travaux très importants, tant pour le volet réhabilitation du barrage que pour la composante infrastructure d’irrigation et de drainage du projet. Le présent document s’inspire des constatations des participants à cette mission sur le terrain. 2. PROJET INITIAL 2.1 Objectifs et description des composantes 2.1.1 Objectifs : Au plan sectoriel, le principal objectif du projet était de permettre au gouvernement d’atteindre son but en ce qui concerne l’accélération de la croissance du PIB et la réduction de la pauvreté. La réhabilitation du barrage de Massingir et l’exploitation du potentiel d’irrigation existant dans la plaine alluviale de la vallée du fleuve Limpopo au Sud du Mozambique devaient y contribuer. Plus précisément, le projet vise à augmenter le débit constant de l’eau pour couvrir environ 40 000 ha en aval du barrage de Massingir en le rendant plus efficace, et à accroître la productivité des petits exploitants agricoles producteurs de cultures vivrières de rente comme le riz, les haricots, le maïs, l’arachide, le manioc, les légumes et les pommes de terre. Cette dynamique se traduirait par l’accroissement du revenu des petits agriculteurs, la réduction de la pauvreté en milieu rural, le renforcement de la sécurité alimentaire, ce qui jetterait les bases d’une croissance accélérée de l’ensemble de l’économie. 2.1.2 Description des composantes : Les composantes essentielles du projet initial étaient la réhabilitation du barrage, le développement agricole et les prestations de services comme la gestion du projet, l’assistance technique, la conception du projet et la supervision de la construction. Les travaux de réhabilitation du barrage visaient surtout à réduire la sous-pression exercée au pied du barrage, relever le niveau de la crête du barrage, achever les travaux de génie civil communs et assurer la stabilité et la sécurité du barrage. Il en résulterait une augmentation du débit de l’eau dans les périmètres irrigués existants en aval, y compris à Xai Xai, où le projet devait permettre de cultiver 9 000 ha grâce à la réhabilitation des canaux principaux et secondaires, au réseau de drainage et aux stations de pompage dans le cadre du volet développement agricole. Les activités menées sur les deux sites devaient être supervisées par les services comme la gestion du projet, l’assistance technique ; la conception du projet et la supervision de la construction.

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2.2 Coût initial et conditions de financement Coût initial 2.2.1 Le coût du projet a été estimé à 61 millions d’UC à l’évaluation (soit 300 062 millions de Mt.), y compris les aléas, répartis de la manière suivante : 50,79 millions d’UC (249 805 millions de Mt.) en devises et 10,21 millions d’UC (50 216 millions de Mt.) en monnaie nationale, ce qui représente respectivement, 83,26 % et 16,74 % du coût total du projet, hors taxes. Le tableau 2.1 ci-après résume l’estimation du coût total du projet hors taxes et le tableau 2.3 présente le montant du prêt FAD.

Tableau 2.1 Résumé du coût estimatif du projet hors taxes

Millions de Mt. Millions d’UC

Composantes Devises Monnaie nationale

Total Devises Monnaie nationale

Total

A. Réhab. Barrage Massingir 139 254,79 26 297,3 165 574,8 28,31 5,35 33,66 B. Réhab. irrigation & drainage 9 730,65 3 044,2 12 776,4 1,98 0,62 2,60

C. Développement agricole 18 190,80 715,5 18 909,2 3,70 0,15 3,84 D. Infrastructure 2 135,92 6 853,7 8 990,0 0,43 1,39 1,83 E. Environnement 4 127,41 1 048,7 5 176,8 0,84 0,21 1,05 F. Gestion du projet 19 168,98 673,1 19 845,2 3,90 0,14 4,03 Total coût de base 192 608,55 38 632,5 231 272,4 39,16 7,85 47,02 Provision aléas construction 23 894,39 5 094,3 28 992,6 4,86 1,04 5,89 Provision aléas hausse prix (Inflation)

33 302,03 6 489,4 39 796,8 6,77 1,32 8,09

Coût total 249 804,96 50 216,2 300 061,8 50,79 10,21 61,00 % Coût total du projet 83,26% 16,74% 100% 83,26% 16,74% 100%

1UC = 4918,96 Mt. (3è trimestre 1993, source BAD) Conditions de financement 2.2.2 Le projet a eu deux sources de financement : le FAD et le GoM. La contribution du FAD a couvert la totalité du coût en devises du projet, soit 249 805 millions de Mt., ce qui correspond à 50,79 millions d’UC, et une partie du coût en monnaie nationale de la réhabilitation du barrage de Massingir, à hauteur de 20 660 millions de Mt., soit 4,20 millions d’UC. Au total, la contribution du FAD s’est élevée à 229 145 millions de Mt., soit 54,99 millions d’UC, ce qui représente près de 90 % du coût total du projet ; la part financée en monnaie nationale par le FAD correspond à environ 6,9 % du coût total du projet, et à 41,14 % du coût total en monnaie nationale. La contribution du GoM a été fixée à 29 563 millions de Mt., soit 6,01 millions d’UC, ce qui représente 10 % du coût total du projet, et 58,86 % du coût total en monnaie nationale, pour financer le reliquat du coût en monnaie nationale lié à la composante réhabilitation du barrage. Le plan de financement est présenté ci-dessous :

Tableau 2.2 Calendrier de financement du projet en 1993 (en millions d’UC)

Source Devises Monnaie nationale Total (%) BAD 50,79 4,20 54,99 90 Gouvernement - 6,01 6,01 10 Total 50,79 10,21 61,00 100

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2.3 Conditions du prêt 2.3.1 Le prêt en faveur du projet a été approuvé le 24 novembre 1993, la signature de l’accord de prêt est intervenue le 4 février 1994 et le prêt est entré en vigueur le 30 mai 1996. Le premier décaissement a eu lieu le 13 janvier 1997. Toutes les « Conditions préalables à l’entrée en vigueur » et les « Autres conditions » du prêt, notamment les conditions particulières exigeant la soumission de rapports d’audit réguliers et de rapports périodiques sur l’état d’avancement du projet, ont été remplies. 2.3.2 Cependant, à ce jour le gouvernement a décaissé moins de 5 % des 6,01 millions d’UC promis au titre du précédent prêt (10 % du coût total du projet). Par ailleurs, le gouvernement doit plus de 6,31 millions d’USD au titre de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) hors intérêts, aux différents entrepreneurs engagés dans le cadre du projet. Jusqu’ici, le gouvernement n’a remboursé que 221 459 USD aux entrepreneurs. 2.4 État d’exécution du projet 2.4.1 Les travaux de réhabilitation du barrage, qui ont effectivement démarré en avril 2004, sont presque à leur terme. L’entrepreneur chargé des travaux de génie civil a achevé son ouvrage fin juin 2006 et il a quitté le site. L’entrepreneur en charge de l’ouvrage hydromécanique a pris un peu de retard en raison, d’une part, de la complexité des travaux à réaliser et, d’autre part, de sa méconnaissance de l’état de l’équipement installé auparavant (à savoir, les vannes d’évacuation, les robinets de vidange de fond, les vannes, les vérins hydrauliques, les moteurs électriques, etc.) qu’il fallait rénover. Il a donc fallu isoler, démonter et contrôler cet équipement. La mauvaise qualité de la composante hydromécanique a exigé des travaux additionnels en complément du contrat principal ; ils viennent d’être approuvés et se sont achevés fin 2006. 2.4.2 Au début, le déplacement des populations riveraines de la zone du barrage de Massingir a un peu retardé le projet. Toutefois, début novembre 2006, près de 90 % de la population touchée avaient été réinstallés, l’opération ayant démarré en 2005, lorsque l’entrepreneur chargé de la réinstallation de la population a commencé son travail. Ces retards s’expliquent notamment par les changements et les améliorations apportées à la conception des logements offerts aux déplacés et par l’adjonction d’une infrastructure de soutien, comme l’alimentation en eau et des latrines, pour rendre ces logements plus acceptables pour la population locale et les pouvoirs publics. La construction des villages de remplacement et de l’infrastructure de soutien nécessaire ainsi que le recasement de toute la population affectée étaient terminés fin 2006. 2.4.3 En outre, les travaux de génie civil visant la réhabilitation de l’infrastructure d’irrigation et de drainage de Xai Xai accusent du retard. C’est aussi la conséquence directe des inondations catastrophiques de l’an 2000 si bien qu’à présent, au lieu de la réhabilitation prévue à l’évaluation, il faut procéder à la reconstruction des ouvrages. Cela aussi retardé le retour des agriculteurs sur leurs terres pour y commencer la production ainsi que les prestations de services de formation et d’appui agricoles requis. 2.4.4 La date limite du dernier décaissement est fixée au 31 décembre 2007. L’état d’exécution du plan de financement du projet au titre du prêt en cours et la contribution du GoM figurent au tableau suivant ainsi que l’allocation par catégorie au titre du prêt supplémentaire. Il importe de relever que le reliquat du prêt actuel a été essentiellement engagé dans des contrats en cours.

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Tableau 2.3

État d’exécution du plan de financement du projet au 31 octobre 2006 et Allocation des fonds par catégorie au titre du prêt supplémentaire (Millions d’UC)

Catégorie Alloués (UC) Décaissés % décaissé Reliquat Prêt suppl. % Prêt suppl.Génie civil 51,35 39,05 76,05% 12,30 13,90 73,64% Biens 0,51 0,16 31,37% 0,35 0,08 0,45% Services 7,82 6,49 82,99% 1,33 1,92 10,19% Divers 1,33 1,26 94,74% 0,07 0,51 2,68% Provision aléas 2,46 13,04% Total 61,00 46,96 76,98% 14,04 18,88 Prêt FAD 55,00 46,96 85,38% 8,04 16,99

Difficultés rencontrées et modifications techniques 2.4.5 Malgré les ressources substantielles déjà investies dans la réhabilitation du barrage de Massingir et la reconstruction de l’infrastructure d’irrigation et de drainage de Xai Xai, il faudra des financements additionnels pour achever le projet. S’agissant de la composante réhabilitation du barrage de Massingir, il est impératif d’assurer l’intégrité et la sécurité du barrage comme l’ont montré les inondations catastrophiques de l’an 2000. Suite à l’étude sur le bilan des inondations commandée en 2002, il a été recommandé d’entreprendre des travaux additionnels pour porter le niveau de sécurité du barrage à 1:5 000 par événement de crue pour se conformer à la meilleure pratique internationale actuelle en matière de directives relatives à la sécurité dans la construction d’un barrage, dont la norme est de 1:10 000 par événement de crue. Il importe de noter que les études similaires effectuées pour d’autres barrages dans la région sont parvenues à la même conclusion.1 Les travaux additionnels requis comprennent : i) la construction d’un déversoir secondaire ; ii) l’installation de puits de décharge additionnels ; et iii) l’expansion du coulis de ciment à l’intérieur de l’endiguement actuel. S’agissant des puits de décharge et de l’injection de coulis additionnels, on ne saura vraiment l’étendue réelle des travaux à réaliser et la pertinence de leur emplacement qu’après le remplissage du réservoir du barrage et l’évaluation de la performance du barrage pendant son fonctionnement. 2.4.6 Pour achever la reconstruction de l’infrastructure d’irrigation et de drainage de Xai Xai, il faudra des ressources additionnelles afin de mener à bonne fin les travaux de génie civil en cours au-delà de la simple réhabilitation envisagée au moment de l’évaluation. Cette situation résulte elle aussi directement des effets désastreux des inondations de l’an 2000, qui ont radicalement modifié le paysage terrestre du réseau d’irrigation et endommagé des infrastructures vitales comme les stations de pompage, les canaux, etc. Il faut à présent construire des stations de pompage neuves dans le cadre du projet et effectuer des travaux plus étendus pour déblayer les canaux, remplacer les vannes, etc. ce qui s’est traduit par l’insuffisance des ressources allouées au projet initial. Des fonds supplémentaires seront aussi nécessaires pour mener à terme certaines activités de développement agricole retardées pour les raisons évoquées ci-dessus ; il s’agit d’installer, de former et d’apporter un appui aux agriculteurs afin qu’ils lancent la production sur leurs terres dans le périmètre de Xai Xai.

1 Communication verbale, BKS, 2006.

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3. ÉVALUATION DU PRÊT SUPPLÉMENTAIRE 3.1 Objectifs et description 3.1.1 Les objectifs sectoriels et spécifiques du projet n’ont pas changé, à savoir, contribuer à réaliser les objectifs déclarés du gouvernement de croissance accélérée du PIB et de réduction de la pauvreté, en renforçant l’efficacité et la sécurité du barrage de Massingir, et par l’accroissement de la productivité des petits exploitants agricoles producteurs de cultures vivrières, à travers l’amélioration de l’infrastructure d’irrigation et de drainage en aval du barrage. Les indicateurs vérifiables de la performance figurent dans la matrice du projet. 3.1.2 L’évaluation du prêt supplémentaire s’inscrit également dans les objectifs énoncés dans le Document de stratégie pays 2006-2009 (DSP) approuvé en juin 2006 ; par ailleurs, ce prêt est conforme au second Pilier du DSP – Infrastructure – qui vise la réhabilitation et l’expansion de l’infrastructure actuelle en facilitant l’accès des populations rurales et urbaines aux formes modernes d’énergie et aux services d’alimentation en eau et d’assainissement (DSP par. 4.2.7). 3.1.3 Les composantes du projet initial restent les mêmes, seulement, il s’y ajoute la construction d’un déversoir secondaire au barrage de Massingir pour assurer la sécurité du barrage, ainsi que la réhabilitation des vannes et l’installation de pompes à Chilaulene (sur le fleuve Augluzane, un affluent du Limpopo, en aval de Xai Xai) pour prévenir l’infiltration de sel provenant des marées hautes et renforcer la protection pendant les inondations. La principale modification apportée à l’infrastructure d’irrigation et de drainage de Xai Xai est la nécessité de reconstruire des ouvrages neufs au lieu de rénover l’infrastructure en place, ce qui est la conséquence directe des inondations catastrophiques de l’an 2000. Il existe aussi un réel besoin de temps et de ressources additionnelles pour satisfaire pleinement les exigences de développement agricole concernant l’installation des exploitants sur leurs terres et la formation et les services d’appui requis pour accroître leur productivité. 3.2 Coût estimatif révisé du projet 3.2.1 On estime que les activités supplémentaires coûteront 18,88 millions d’UC, provisions pour aléas comprises. Elles comprennent les contrats pour les travaux de génie civil relatifs aux ouvrages additionnels à réaliser au barrage de Massingir et l’achèvement de la reconstruction du périmètre irrigué de Xai-Xai. Compte tenu de la brève période d’exécution, on a prévu 10 % pour les aléas d’exécution et 5 % pour la hausse des prix au cas où il y aurait des changements dans les prix ou l’envergure des travaux, comme l’ont recommandé les ingénieurs sur le site. Les dépenses par composante présentées au tableau ci-après n’incluent pas les taxes :

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Tableau 3.1 Coût estimatif du projet par composante

Meticals (en millions) UC (en millions)

Composante DevisesMonnaienationale Total Devises

Monnaie nationale Total

Réhabilitation barrage de Massingir 397,79 187,98 585,76 10,37 4,90 15,27 Irrigation et drainage 52,77 24,94 77,70 1,38 0,65 2,03 Gestion du projet 41,21 19,47 60,68 1,07 0,51 1,58 Coût total 491,76 232,39 724,15 12,82 6,06 18,88

3.3 Coût estimatif du projet par catégorie Le coût total du projet par catégorie de dépenses est résumé ci-après :

Tableau 3.2

Coût estimatif du projet par catégorie

3.4 Sources de financement 3.4.1 Le GoM et le FAD couvriront conjointement les coûts additionnels liés à l’achèvement du projet. Ils apporteront chacun leur contribution à toutes les composantes du projet. La part du FAD s’élèvera à environ 17 millions d’UC, ce qui représente 90 % du coût total du projet ; quant au GoM, sa contribution sera de 1,89 million d’UC, soit 10 % du coût total. Le plan de financement envisagé figure ci-dessous:

Meticals (en millions) UC (en millions)

Catégorie Devises Monnaie nationale Total Devises

Monnaie nationale Total

Génie civil 319,94 213,30 533,24 8,34 5,56 13,90 Biens 2,91 0,32 3,23 0,08 0,01 0,08 Services 66,44 7,38 73,83 1,73 0,19 1,92 Divers 17,46 1,94 19,40 0,46 0,05 0,51 Aléas d’exécution 56,67 6,30 62,97 1,48 0,16 1,64 Aléas hausse des prix 28,34 3,15 31,48 0,74 0,08 0,82 Coût total 491,76 232,39 724,15 12,82 6,06 18,88

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Tableau 3.3 Plan de financement par source et type de devise en UC (millions)

Source Devises Monnaie nationale Total % du Total

FAD 12,82 4,17 16,99 90%

GoM 0,00 1,89 1,89 10%

Total 12,82 6,06 18,88 100%

3.5 Coût estimatif du projet par composante et source de financement

Tableau 3.4 Coût estimatif des composantes du projet par Source de financement en UC (millions)

FAD GoM

Composante DevisesMonnaie nationale Total Devises

Monnaie nationale Total

Réhabilitation barrage de Massingir 10,37 3,72 14,09 0,00 1,18 1,18 Irrigation et drainage 1,38 0,45 1,82 0,00 0,20 0,20 Gestion du projet 1,07 0,00 1,07 0,00 0,51 0,51 Coût total 12,82 4,17 16,99 0,00 1,89 1,89

3.6 Calendrier des dépenses L’ampleur des travaux additionnels requis et les délais nécessaires pour achever tous les processus de passation de marchés portent à croire que les activités prévues au titre du prêt supplémentaire doivent être mises en oeuvre dans un délai maximum de deux ans. Le calendrier d’exécution indique que le projet sera achevé d’ici à décembre 2008. Les calendriers des dépenses par composante et par source de financement pour chaque année sont résumés ci-après : 3.6.1 Calendrier des dépenses par composante

Tableau 3.5 Calendrier des dépenses par composante en UC (millions)

Composante 2007 2008 Réhabilitation barrage de Massingir 9,93 5,35 Irrigation et Drainage 2,03 0,00 Gestion du projet 0,79 0,79 Total 12,74 6,14

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3.6.2 Calendrier des dépenses par source de financement

Tableau 3.6 Calendrier des dépenses par Source de financement en UC (millions)

Source 2007 2008 FAD 11,47 5,52 GoM 1,27 0,61 Total 12,74 6,14

3.7 Impact environnemental et social et questions de genre Impact environnemental 3.7.1 À l’évaluation, le projet a été classé dans la Catégorie I selon les directives de la Banque en matière environnementale et une Évaluation environnementale complète a été effectuée, conformément aux directives de la BAD relatives à l’Évaluation environnementale (1992)2. Cette classification ne subira aucun changement avec le prêt supplémentaire. En effet, le prêt supplémentaire ne suscitera pas une nouvelle série d’activités qui ne sont pas prévues dans le plan directeur initial du projet. Ce prêt couvrira plutôt un déversoir secondaire et des ouvrages (puits de décharge et injection de coulis) pour assurer la sécurité du barrage de Massingir et il fournira des fonds additionnels pour achever les travaux de reconstruction et les activités à Xai Xai. 3.7.2 La construction d’un déversoir secondaire permettra de réguler correctement le débit de l’eau déversée afin de garantir la sécurité et l’intégrité du barrage de Massingir au cas où le niveau de l’eau retenue dans le réservoir dépasse la capacité normale de distribution. Cette distribution régulée de l’eau apportera une protection additionnelle en aval à la flore et à la faune, permettra de mieux se prémunir contre les inondations et de protéger l’infrastructure et la vie des populations. Le remplacement des pompes et des vannes à Chilaulene assurera une protection contre les inondations et empêchera le sel de s’infiltrer dans les terres agricoles. 3.7.3 Une panoplie complète de mesures d’atténuation de l’impact environnemental visant à contrôler et pallier tout effet néfaste a été incluse dans le Plan de gestion environnementale et mises en œuvre par le projet. Ces mesures sont valables pour le prêt supplémentaire et n’ont pas besoin d’être répétées ou étendues. La plupart des mesures d’atténuation proposées à l’évaluation ne changent pas et elles ont presque toutes été mises en œuvre sous la direction de l’expert environnement recruté par le projet. Il s’agit des mesures suivantes :

L’Étude sur les normes environnementales concernant la régulation du débit des eaux du barrage est achevée, ce qui permet de connaître le débit minimum du barrage requis pour réguler la distribution de l’eau du réservoir, afin d’assurer la protection du biote riverain en aval ;

2 Voir la section 4.7 du Rapport d’évaluation du projet

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Le Bilan de salinité a été effectué, ce qui permet de connaître le débit minimum requis pour atténuer les fortes concentrations de sel et l’influence des marées à l’embouchure du fleuve Limpopo à Xai Xai ;

Le contrôle de la qualité de l’eau est en cours, il compte deux volets :

1. Le contrôle de la qualité chimique de l’eau doit s’achever d’ici à

octobre 2007 ; et, 2. Le contrôle de la qualité biologique de l’eau et l’analyse des métaux

lourds sont effectués régulièrement. Aucun effet néfaste n’a été identifié à ce jour.

Le Programme de surveillance de la faune est régulièrement mis en œuvre.

Aucun effet néfaste n’a été noté jusqu’ici et lorsque le réservoir sera plein, la faune du Parc national Kruger en Afrique du Sud ainsi que le nouveau Parc national Limpopo bénéficieront largement des retombées positives ;

Le contrôle de la qualité de l’air est en cours, mais il faudra le proroger

pendant deux autres années ; Des stations de mesure du débit et de prélèvement d’échantillons de matières

solides ont été installées sur les deux affluents qui alimentent en eau le barrage situé dans le Parc national Kruger en Afrique du Sud ; et

Après l’achèvement de l’étude et de l’enquête archéologiques, aucun effet

sensible n’a été relevé sur le site. La Banque continuera de veiller aux aspects environnementaux pendant la période couverte par le prêt supplémentaire. Impact social 3.7.4 Au cours de l’évaluation du projet, son impact social a également été identifié et les mesures d’atténuation suivantes sont mises en œuvre actuellement :

Le Programme de réinstallation comprenant la construction de cinq villages de recasement dotés de l’infrastructure d’appui, comme l’alimentation en eau et des latrines, pour les communautés déplacées dans la zone du barrage de Massingir, s’est achevé fin 2006 ;

La rénovation des établissements scolaires, des centres de santé et des

réseaux d’alimentation en eau de la ville de Massingir est achevée ; et, L’étude socioéconomique des exploitants des pêcheries est en cours, elle

devrait s’achever en 2007. 3.7.5 Les associations d’agriculteurs de Xai Xai auront toujours accès au micro crédit pour améliorer la qualité des activités agricoles. La formation en cours permettra aux agriculteurs de sélectionner les cultures, d’identifier des marchés, et d’adopter de meilleures pratiques agricoles. Il est prévu que les activités du projet vont augmenter le revenu des agriculteurs et améliorer leur situation socioéconomique.

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Questions de genre 3.7.6 Le programme de réinstallation touche à sa fin et un nombre important de ménages dirigés par une femme en ont bénéficié. Sur les 526 ménages recasés, 167 ont une femme pour chef de famille. Toutes les activités de recasement devraient s’achever fin 2006. 3.7.7 Près de 70 % de la population exerçant des activités de production agricole dans la zone du projet de Xai Xai est féminine et le projet contribue activement à soutenir le développement et l’intégration des femmes dans le périmètre réhabilité. Sur 8 000 agriculteurs recensés dans l’ensemble de la région de Xai Xai, on estime que 5 600 sont des femmes. Cela tient au fait qu’un grand nombre de maris émigrent (vers l’Afrique du Sud, par exemple) ou qu’ils laissent leur femme cultiver la terre pendant qu’ils vont exercer une autre activité professionnelle. Actuellement, 3 500 agriculteurs travaillent dans le cadre du projet et les femmes cultivent environ 2 016 ha. Les activités menées au titre du projet pour étendre et diversifier la production contribueront à améliorer le régime alimentaire et la nutrition des bénéficiaires ainsi que leur état de santé. 3.8 Organe d’exécution et Cellule d’exécution et de gestion du projet (CEGP) 3.8.1 Suite à la demande du gouvernement et à l’approbation de la Banque, la Direction nationale de l’eau (DNA), en qualité d’Organe d’exécution, a désigné ARA-Sul comme Cellule d’exécution et de gestion du projet (CEGP) en 1996. Les dispositions prises pour la mise en œuvre du projet ne changeront pas. 3.8.2 La CEGP continuera d’assurer l’administration et la gestion du projet dans les bureaux d’ARA-Sul à Maputo, et les composantes Cellules d’exécution (CCE) seront chargées de gérer la réhabilitation du barrage de Massingir (CCE-Barrage) et la réhabilitation du projet de petites exploitations agricoles de Xai Xai (CCE-Agriculture). 3.9 Acquisition des biens, travaux et services 3.9.1 L’acquisition de tous les biens, travaux et services de consultants se fera conformément aux Règles de procédure de la Banque pour l’acquisition de biens et travaux ou, au besoin, aux Règles de procédure pour l’utilisation de consultants, en utilisant tous les documents d’appel d’offres pertinents de la Banque. 3.9.2 Le calendrier d’exécution du projet, établi d’un commun accord avec l’Organe d’exécution (CEGP), est présenté au tableau 3.8 ci-après.

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Tableau 3.8 Résumé du calendrier d’exécution du projet

Activités Date Entité responsable

Approbation du prêt supplémentaire Février 2007 FAD Services de consultants pour l’assistance technique, la conception du projet et la supervision de la construction

Ouverture & Notification appel offres (Note d’information spécifique sur l’acquisition)

Février 2007 GoM/FAD

Approbation et publication Demandes de proposition

Mars 2007 GoM/FAD

Réception des propositions Avril 2007 GoM Évaluation & Approbation des propositions Mai 2007 GoM/FAD Adjudication des marchés Mai 2007 GoM/FAD Démarrage services de consultants Juin 2007 GoM Achèvement services de consultants Juin 2009 GoM Contrats travaux génie civil Ouverture & Notification appel offres (Note d’information spécifique sur l’acquisition)

Mars 2007 GoM/FAD

Présélection des entrepreneurs Mars 2007 GoM/FAD Appel d’offres Octobre 2007 GoM Évaluation & Approbation des offres Février 2008 GoM/FAD Adjudication des marchés Mars 2008 GoM/FAD Démarrage des travaux de génie civil Avril 2008 GoM Achèvement de la construction Avril 2009 GoM Fin délai de prescription Avril 2010 GoM

3.9.3 L’acquisition des services de consultants pour l’assistance technique, la conception du projet et la supervision de la construction se fera sur la base d’une liste restreinte de cabinets-conseils qualifiés. Chaque fois, la procédure de sélection tiendra compte de la qualité technique et des prix. On estime le coût des services de consultants à 1,76 million d’UC. 3.9.4 L’acquisition des services des entreprises de génie civil fera par voie d’appel d’offres international (AOI), après la présélection des entrepreneurs. On estime que les contrats de travaux de génie civil s’élèveront à 14,52 millions d’UC pour la construction du déversoir secondaire, des puits de décharge et l’injection de coulis au barrage de Massingir et à 1,46 million d’UC pour la reconstruction du réseau d’irrigation et de drainage de Xai Xai ainsi que pour la reconstruction des vannes et des pompes de Chilaulene. 3.9.5 Il faudra 0,57 million d’UC pour couvrir les besoins des activités de développement agricole en cours.

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Tableau 3.9

Résumé des dispositions prises pour la passation des marchés (les aléas sont inclus dans les coûts)

Millions d’UC Catégories de dépenses du

Projet AOI Liste restreinte Autres Total Génie civil 1.1 Barrage de Massingir

1.2 Xai Xai

14,52 (13,34)

1,46 (1,46)

14,52

(13,34) 1,46 (1,46)

Services de consultants 2.1 Assistance technique 2.2 Conception et Supervision

du projet

1,01

(1,01) 0,75

(0,75)

1,01

(1,01) 0,75

(0,75)

Divers 3.1 Développement agricole 3.2 Gestion du projet

0,57

(0,37) (0,06)

0,51

0,57

(0,37)

0,51 (0,06)

Total 15,15 (13,77)

1,76 (1,76)

1,97 (1,46)

18,88 (16,99)

( ) Les chiffres entre parenthèses correspondent aux montants financés par le FAD Les documents suivants doivent être examinés et approuvés par la Banque :

• Notes d’information spécifiques sur l’acquisition ; • Demande de dossiers de présélection ; • Dossiers d’appel d’offres et demandes de propositions ; • Rapports d’évaluation des offres et Rapports d’évaluation des propositions

des consultants ; et, • Contrats provisoires, au cas où il faudrait modifier la présentation du contrat

tel qu’il existe dans le dossier d’appel d’offres type. 3.10 Modalités de décaissement Les fonds décaissés au titre du prêt couvriront deux catégories de dépenses, à savoir, les travaux de génie civil et les services de consultants pour l’assistance technique, la conception et la supervision du projet. Le mode de paiement direct sera utilisé pour le prêt supplémentaire, conformément aux procédures et aux documents d’appui standard définis dans le Manuel des décaissements de la Banque.

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3.11 Justification technique et validité du prêt supplémentaire 3.11.1 Suite aux inondations désastreuses de l’an 2000, une étude a été effectuée sur la capacité actuelle du déversoir du barrage de Massingir tel que conçu dans le projet initial, et sur sa capacité à résister à des inondations de la même ampleur. L’étude a conclu que la capacité actuelle était effectivement insuffisante par rapport aux normes internationales de sécurité et ne pouvait faire face à une inondation de 1:10 000 par événement de crue annuel si le réservoir fonctionne avec sa pleine capacité théorique (125 m) et qu’une inondation de l’ampleur de celle de l’an 2000 se reproduisait3. D’autres mesures de sécurité, notamment, le relèvement du niveau de la crête du barrage et l’installation d’un garde-corps plein ont été mises en œuvre avec les fonds du projet en cours, malgré cela, il existe un risque réel de rupture du barrage à cause d’un débordement des eaux dû au manque de capacité du déversoir. L’évaluation suivante a donc été faite des risques de dommages/coûts, matériels et humains en cas de rupture du barrage :

• Les dommages que subiraient l’endiguement, le canal de décharge et l’infrastructure au bas du barrage ont été estimés à environ 500 millions de USD ;

• Les dommages que subiraient l’infrastructure du déversoir de Macaretane et

du périmètre irrigué de Chokwe (20 000 ha) ont été estimés à environ 500 millions de USD ; et

• Les dommages que subiraient Xai Xai, les pertes de vie, les dommages subis

par l’infrastructure et l’agriculture, ont été estimés à environ 1 000 millions de USD.

3.11.2 Pour mettre ces estimations en perspective, on estime le coût total de la construction du déversoir secondaire à moins de 1 % de l’estimation précédente des dommages potentiels que ce déversoir secondaire permettrait d’éviter. Il importe de relever que des études similaires ont été entreprises sur d’autres barrages dans la région suite aux inondations de l’an 2000, et que des recommandations ont été émises à l’effet d’examiner et de revoir les capacités de ces barrages. 3.11.3 Outre la construction du déversoir secondaire sur le barrage, il faut reconnaître que les inondations de l’an 2000 ont aussi eu un impact désastreux sur l’infrastructure d’irrigation et de drainage de la zone agricole de Xai Xai, situation qui impose une reconstruction, à un coût de loin supérieur à celui de la réhabilitation de l’infrastructure envisagée au cours de la conception du projet initial. 3.11.4 Les vannes et la station de pompage existantes à Chilaulene ont également été endommagées au cours des inondations de l’an 2000 ; il faut donc les réparer pour se prémunir contre les dégâts liés aux inondations et à l’infiltration du sel amené par les marées hautes dans les eaux du fleuve Limpopo. L’évaluation initiale n’avait pas alloué de fonds à cette fin, un financement est donc demandé à présent au titre du prêt supplémentaire.

3 Flood Review Study (Étude sur les inondations), novembre 2002 et Feasibility Study of an Auxiliary Spillway (Étude de faisabilité d’un déversoir secondaire), Coyne et Belier, Maputo, 26 novembre 2004.

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3.11.5 Comme indiqué aux paragraphes 3.11.1 à 3.11.4 ci-dessus, le prêt supplémentaire se justifie essentiellement par l’expérience des inondations désastreuses de l’an 2000, qui ont radicalement modifié le paysage du projet, entraînant la modification de son concept initial, à savoir, la réhabilitation de l’infrastructure, pour le transformer en projet de reconstruction totale et de remplacement. Compte tenu de l’état d’avancement actuel des travaux, il est maintenant manifeste que les fonds disponibles sont insuffisants pour construire les structures de sécurité additionnelles, le déversoir secondaire requis pour se protéger contre le désastre que des inondations semblables à celles de l’an 2000 pourraient occasionner. En outre, une partie des ressources du prêt supplémentaire serviront à reconstruire l’infrastructure d’irrigation dans la zone de Xai Xai ; il ne s’agit donc plus de réhabilitation, mais d’une véritable reconstruction suite aux dommages causés les inondations. Par ailleurs les fonds sont insuffisants pour mener à terme les activités de développement agricole visant à installer les agriculteurs sur leurs terres et à leur offrir la formation et les services d’appui nécessaires pour assurer leur productivité.

4. JUSTIFICATION AU REGARD DE LA POLITIQUE EN MATIÈRE DE FINANCEMENTS SUPPLÉMENTAIRES

4.1 Justification au regard des conditions générales 4.1.1 Le financement supplémentaire envisagé remplit clairement les conditions énoncées dans les Politiques et Procédures du Groupe de la Banque en matière de financements supplémentaires ; en effet, les coûts additionnels résultent essentiellement de la modification des caractéristiques techniques et du volume de travail (à savoir, la nécessité de construire un déversoir secondaire, d’injecter du coulis et de construire des puits de décharge ainsi que la reconstruction de l’infrastructure d’irrigation et de drainage) suite aux inondations de l’an 2000, ce qui constitue manifestement une raison indépendante de la volonté de l’Emprunteur. 4.1.2 Le financement supplémentaire envisagé satisfait aux conditions générales énoncées à la section (iii) des Politiques et Procédures du Groupe de la Banque en matière de financements supplémentaires :

• Même si la Banque n’encourage pas les dépassements de coûts, elle peut envisager de financer un dépassement de coût, tant de la part en devises que de celle en monnaie nationale, au titre des dépenses engagées dans le cadre du projet concerné ;

• Le prêt FAD initial a été décaissé à 85,4 % et le reliquat est totalement

engagé dans les contrats en cours, ce qui prouve que le projet est à un stade d’exécution avancé ;

• Le montant demandé au titre du prêt supplémentaire envisagé ne dépasse pas

le niveau de l’allocation de ressources du FAD-X en faveur du pays, et les activités financées par le prêt sont conformes au deuxième pilier énoncé dans le DSP – l’Infrastructure ;

• Le prêt supplémentaire sera soumis aux mêmes commissions de service

imputables aux prêts FAD et le délai normal de remboursement des prêts FAD s’appliquera.

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4.2 Justification au regard des conditions spécifiques 4.2.1 Le financement supplémentaire envisagé satisfait aux conditions spécifiques énoncées à la section (iv) des Politiques et Procédures du Groupe de la Banque en matière de financements supplémentaires :

• La note attribuée à la supervision générale du projet au cours de la dernière mission de supervision entreprise en avril 2006 est de 2,13, ce qui est « satisfaisant » ;

• Le GoM a une bonne note d’éligibilité aux prêts ; • Le GoM déploie des efforts résolus en vue du développement national et de

la mobilisation des ressources intérieures et extérieures ; par ailleurs, il s’attelle à résoudre les problèmes comme le reliquat de TVA (valeur ajoutée) due aux entrepreneurs et à s’assurer que les contributions du GoM sont incluses dans le budget annuel et suivants ;

• Le cadre d’exécution du projet est favorable et le GoM est résolument engagé

à atteindre les objectifs de développement visés par le projet ; • Le dépassement de coût est manifestement indépendant de la volonté du

GoM eu égard aux aléas d’exécution et aux inondations désastreuses de l’an 2000 déjà évoqués ;

• Le GoM ne peut aisément faire face ni aux coûts additionnels ni au

dépassement de coût et il ne peut, à ce stade d’exécution avancé, solliciter le concours d’autres donateurs ;

• Il n’est pas possible de réduire le coût du projet en modifiant le cahier des

charges compte tenu de la nécessité d’assurer la sécurité du barrage, et d’achever la reconstruction de l’infrastructure d’irrigation et de drainage en aval. La population et l’infrastructure en aval du barrage sont exposées à de graves dangers si les travaux additionnels ne sont pas exécutés sur le barrage;

• Le projet est viable aux plans technique, économique et financier, malgré le

dépassement de coût. En outre, la taille de l’infrastructure additionnelle ne peut être réduite ; et,

• Il n’y a pas d’autres contraintes exogènes – financière, administrative ou

technique – susceptibles d’entraver l’achèvement du projet. 4.2.2 Conformément aux dispositions pertinentes des Politiques et Procédures du Groupe de la Banque en matière de financements supplémentaires, il est entendu qu’en cas d’approbation du prêt supplémentaire par le Conseil, l’accord de prêt pourrait être amendé par un échange de correspondances entre la Banque et l’Emprunteur.

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5. ANALYSE FINANCIÈRE 5.1 Les activités supplémentaires mises en oeuvre devraient se traduire par l’amélioration du revenu des agriculteurs de la région. Des modèles de cultures et des budgets ont été élaborés pour les principales cultures de la région. Il est prévu que le revenu annuel moyen des petits exploitants agricoles (exploitations de 0,25 ha et 0,50 ha) augmentera très sensiblement pour passer de la modique somme de 5 000 Mtn actuellement, à 65 000 Mtn, le revenu net des exploitants moyens (exploitations de 1 à 5 ha) passera de 30 000 Mtn à 125 000 Mtn par an ; quant aux exploitants de fermes commerciales (5 ha et plus), leur revenu passera de 45 000 Mtn actuellement, à 300 000 Mtn lorsque le projet aura atteint sa vitesse de croisière. Cette forte hausse de revenu tient surtout au fait qu’actuellement, il n’y a aucune activité d’irrigation en aval du barrage et que la production agricole est au plus bas. L’infrastructure en cours de construction permettra d’irriguer de grandes parcelles et stimulera la production agricole. L’annexe III présente l’augmentation des rendements à l’hectare des principales cultures de la région, tant sur les petites que sur les grandes exploitations agricoles. 5.2 La Société d’irrigation de Xai Xai est la solution proposée pour gérer l’infrastructure d’irrigation de Xai Xai quand elle fonctionnera. L’objectif visé par cette société est de veiller à ce que l’exploitation du périmètre irrigué de Xai Xai soit rentable. Cette société prélèvera une redevance auprès des exploitants agricoles et sera chargée de gérer l’exploitation des principaux ouvrages d’irrigation et la distribution de l’eau aux bénéficiaires. Elle doit assurer la coordination et aider les usagers à gérer l’alimentation en eau, l’entretien et le fonctionnement des stations de pompage, des principaux collecteurs d’eau de drainage ainsi que des canaux primaires, secondaires et tertiaires. 5.3 Le périmètre d’irrigation de Xai Xai est viable financièrement. Son taux interne de rentabilité financière (TIRF) est de 17,3 % pendant les 20 ans que durera le projet. Si l’on étend la vie du projet à 50 ans, le taux de rentabilité augmentera. La société en cours de constitution est la seule option viable pour assurer une alimentation en eau permanente aux bénéficiaires sur le périmètre et garantir la pérennité du projet à Xai Xai. 6. ANALYSE ÉCONOMIQUE 6.1 Le projet apportera une contribution très substantielle au développement économique du bassin du fleuve Limpopo. Outre l’irrigation d’environ 40 000 ha dans la perspective de couvrir à terme 90 000 ha, la réhabilitation du barrage de Massingir permettra de construire une centrale hydroélectrique de 40 MW capable de fournir de l’électricité à la population du bassin du Limpopo. La conception du barrage de Massingir prenait pleinement en compte cette option, mais l’inachèvement du barrage par manque de fonds a empêché la mise en œuvre de ce volet. 6.2 La mise en œuvre des activités prévues au titre du prêt supplémentaire est une condition préalable à l’exécution des composantes de la prochaine phase du projet, qui prévoit le développement du périmètre irrigué et l’extension de la superficie irriguée de 40 000 ha aux 90 000 ha potentiels. 6.3 Une autre phase de développement prévue inclut aussi la réhabilitation de deux sections du périmètre d’irrigation à Chimbonhanine et Magula, couvrant une superficie totale de 3245 ha, la réhabilitation des sections des principaux canaux, le réseau de drainage et l’installation de deux stations de pompage. Les mêmes systèmes agricoles et plan de gestion des eaux seront adoptés au cours de cette phase. Le GoM entend obtenir des financements pour cette phase auprès d’autres sources à une date ultérieure.

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6.4 Le taux interne de rentabilité économique (TIRR) de l’ensemble du projet est estimé à 13,0 %. Tous les investissements et les dépenses engagées depuis 1997 ont été pris en compte dans le calcul du TIRE. On les a additionnés et ajustés au coût de 2006, utilisant les taux d’inflation historiques et les variations de l’indice des prix à la consommation (IPC) au Mozambique. Le volet coût en monnaie nationale a été calculé avec un prix fictif en utilisant un facteur de conversion de 0,95 pour convertir les coûts et les bénéfices financiers en équivalents économiques. Du fait de l’absence d’impact significatif du projet sur la production agricole globale au cours des premières phases de développement et à cause de la destruction de toute l’infrastructure d’irrigation de Xai-Xai pendant les inondations de l’an 2000, le TIRE a fortement chuté. Néanmoins, il peut augmenter sensiblement si on réalise les composantes d’extension de la superficie irriguée du bassin du Limpopo à 90 000 ha et l’installation de la centrale hydroélectrique de 40 MW. Ces deux options ne sont pas incluses dans le calcul du TIRE puisqu’il n’y pas d’indications claires quant au calendrier de financement et de mise en œuvre de ces composantes. 7. ANALYSE DE SENSIBILITÉ 7.1 Des analyses de sensibilité ont été effectuées avec les différents scénarios susceptibles d’affecter la rentabilité économique du projet. Si le rendement à l’hectare diminue de 10 %, le revenu à l’hectare baisse dans les mêmes proportions, ce qui réduit le taux interne de rentabilité économique (TIRE) à 11,0 %. Si le coût du projet augmente de 10 %, soit en raison de retards d’exécution ou de hausse des prix des entrepreneurs, le TIRE se réduira à 11,2 %. Si ces deux scénarios se conjuguent – baisse du rendement/revenu par hectare de 10 % et augmentation du coût d’investissement de 10 % -le TIRE sera ramené à 9,3 %. 7..2 L’analyse de sensibilité montre que le TIRE est également affecté par des variations du rendement à l’hectare et du coût d’investissement. La réduction du rendement à l’hectare est très peu probable compte tenu de l’infrastructure en cours de construction à Xai-Xai et de l’appui que le projet apporte aux agriculteurs. La hausse du coût d’investissement est plus certaine en cas de retard d’exécution du projet. 8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 8.1 Conclusions 8.1.1. Le prêt supplémentaire se justifie essentiellement en raison des conséquences directes des inondations de l’an 2000 qui ont entraîné de graves dommages en aval de l’infrastructure d’irrigation et de drainage de Xai Xai et mis en relief la nécessité de prendre des mesures additionnelles pour veiller à l’intégrité et à la sécurité du barrage de Massingir. Faute de mise en œuvre des mesures complémentaires requises pour protéger le barrage de Massingir, tout l’investissement dans le projet est menacé et cela risque d’entraîner des pertes de vies humaines et d’endommager l’infrastructure en aval du barrage. 8.1.2. Malgré les retards d’exécution, le projet de barrage et de réhabilitation des petites exploitations agricoles est toujours justifié aux plans technique, économique, financier, environnemental et social. Ce projet constitue un important investissement pour le développement du Mozambique. Le projet a plus de chance d’atteindre ses objectifs de développement si le prêt supplémentaire est octroyé.

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8.2 Conditions préalables au premier décaissement 8.2.1 L’achèvement d’un certain nombre de contrats en cours est assujetti au paiement de sa contribution par le gouvernement. Avant le premier décaissement prévu au titre du prêt supplémentaire (voir la section 2.3.2), le gouvernement doit verser le reliquat de sa quote-part due au titre du projet initial. 8.2.2 Il est très important que le gouvernement se conforme aux dispositions énoncées dans les Conditions générales applicables aux Accords de prêt et de garantie de la Banque en remboursant la totalité des arriérés de TVA ou, autrement, qu’il s’accorde avec les entrepreneurs concernés sur les modalités de règlement. Avant le premier décaissement du prêt supplémentaire, toute TVA encore due doit avoir été intégralement remboursée. (voir la section 2.3.2). 8.3 Recommandations 8.3.1 Il est recommandé que la Banque accorde au gouvernement du Mozambique un prêt supplémentaire, n’excédant pas 17 millions d’UC, pour achever le projet de barrage et de réhabilitation des petites exploitations agricoles de Massingir.

ANNEXE I

CARTE DU MOZAMBIQUE INDIQUANT LES ZONES COUVERTES PAR LE PROJET

ANNEXE II

Impact de l’irrigation sur la production agricole

Petits exploitants agricoles Gros exploitants agricoles

Culture Product.

moyen. actuelle Product.

moyen.prévue Product.moyen.

actuelle Product. moyen.

prévue Maïs 0,7 3,0 1,3 4,0 Riz 0,4 2,0 1,2 3,5

Haricot 0,2 0,7 0,4 0,9 Pomme de terre 6,5 15,0 10,0 30,0 Choux 4,5 13,0 6,5 17,0 Tomate 0,7 12,0 1,3 17,0 Oignon 0,6 12,0 1,8 17,0 Laitue 0,5 9,0 1,2 12,0 Haricot vert 0,5 1,7 0,8 3,5 *L’unité est la tonne métrique par hectare

ANNEXE III Page 1 de 2

Calcul sommaire du Taux interne de rentabilité économique SUPERFICIES PRÉVISIONNELLES

Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Zone 1- Petites exploitations Superficie totale (ha) 1251 1751 1939 2715 4441 4441 4441 4441 4441 4441 4441 Surface cultivée (ha) 1001 1401 1552 2171 3553 3553 3553 3553 3553 3553 3553 Surface agricole utile (0,25 ha) 563 755 851 1042 1484 1573 1400 1370 1189 1136 1085 Surface agricole utile (0,50 ha) 195 301 330 631 1210 1250 1362 1203 1268 1245 1294 Surface agricole utile (1ha) 90 132 139 255 563 381 396 411 427 443 459 Surface agricole utile (> à 1ha) 152 213 232 243 295 348 394 568 669 729 715 Surface en jachère (ha) 250 350 387 543 888 888 888 888 888 888 888 0,76 Zone 2- Exploit. Commercial.

Zone 2 - Ponela

Superficie totale (ha) 239 335 468 536 536 536 536 536 536 536 Surface agricole utile (ha) 48 167 281 429 482 482 482 482 482 482

Surface en jachère (ha) 191 167 187 107 54 54 54 54 54 54

Zone 2 - Chimbonhanine

Superficie totale (ha) 471 612 703 703 703 703 703 703 703 703 Surface agricole utile (ha) 120 228 433 633 633 633 633 633 633 633

Surface en jachère (ha) 351 384 270 70 70 70 70 70 70 70

Zone 2- Magula

Superficie totale (ha) 99 129 167 251 376 715 1073 1609 2414 2542 Surface agricole utile (ha) 25 45 75 138 282 608 966 1448 2173 2288 Surface en jachère (ha) 74 84 92 113 94 107 107 161 241 254

REVENU PRÉVISIONNEL Zone 1 Petites exploit. (0,25 & 0,50 ha) 758 1056 1181 1673 2694 2823 2762 2573 2457 2381 2379 Petites exploit. 1 ha & > 242 345 371 499 859 730 790 980 1096 1172 1174 Zone 2 Exploit. commerciales >5ha 0 193 440 790 1200 1397 1723 2081 2563 3288 3403 Phase 3 non incluse 0 48 167 281 429 482 482 482 482 482 482

ANNEXE III Page 2 de 2

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Superficie totale irriguée 1001 1594 1992 2961 4752 4950 5276 5633 6117 6841 6956 Revenu brut par hectare : (1000 MTn) Petites exploit. (0,25 & 0,50ha) 21,3 16125 22459 25113 35571 57301 60042 58744 54723 52264 50637 50594 Petites exploit. (1& >) 65,0 15756 22430 24098 32419 55812 47423 51378 63679 71225 76180 76317 Exploit. Commerciales >5ha 79,3 0 15266 34913 62600 95106 110797 136614 164969 203247 260665 269801 Phase 3 non incluse 0 3790 13265 22284 33998 38247 38247 38247 38247 38247 38247 Product. agric. brute (total) 31881 60156 84123 736922 1174980 1231653 1392336 1599063 1843773 2186563 2238650 Prod. agr. brute (sans phase 3) 31881 48680 62475 90275 147111 145713 148370 156650 161736 165064 165159 1,00 Revenu net par hectare : (1000 MTn) Petites exploit. (0,25 & 0,50 ha) 12,4 9402 13095 14642 20739 33408 35007 34250 31906 30472 29523 29498 Petites exploit. 1 ha & > 32,2 7796 11099 11924 16041 27617 23466 25423 31509 35243 37695 37763 Exploit. Commerciales >5ha 41,8 0 8053 18416 33020 50165 58442 72060 87016 107207 137493 142312 Phase 3 non incluse 0 1999 6997 11754 17933 20174 20174 20174 20174 20174 20174

FLUX TRÉSORERIE(1000MTn) Périm. irrig. Xai-Xai exclusiv.

Revenu net 17198 32246 44981 393884 627449 659748 743368 848883 975798 1155187 1182623 Revenu net (Phase 3 non incl.) 17198 26193 33562 48535 78958 78647 79847 83589 85889 87393 87436 1,00 Coût d'investissement (1000 UC) 49806 23796 5606 Coût d'investiss. (1000 USD) 73712 35219 8296 Coût d'investiss. (1000 MTn 1900826 908190 213937 Coût d'investissement -1900825,7 -908189,5 -213937,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,00 Frais exploit. & entret.(1000 MTn) 0,0 1684,1 2627,9 4209,4 6376,5 7096,1 8420,9 9871,8 11846,6 14808,4 15279,8 Redevances eau (1000 MTn) 0,0 149,0 340,8 611,1 928,4 1081,6 1333,7 1610,5 1984,1 2544,7 2633,8 Coûts d'exploitation 0,0 -1833,1 -2968,7 -4820,5 -7304,9 -8177,7 -9754,6 -11482,2 -13830,7 -17353,1 -17913,6 1,00

Trésorerie périmètres irrigués -1883628 -877777 -171925 389064 620144 651571 733613 837400 961968 1137834 1164709 VAN TIRE 143443 13,00%