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Folklor rég 1 Folklore musical d re musical de gion du Souss ELBERHIC Elève ingénieur Telecom Professeur Cor de la région du Souss e la s CHI Youssef m Paristech r encadrant rinne Kalfon

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Folklore musical de la

région du Souss

1 Folklore musical de la région du Souss

Folklore musical de la

région du Souss

ELBERHICHI Youssef

Elève ingénieur Telecom Paristech

Professeur

Cor

Folklore musical de la région du Souss

Folklore musical de la

région du Souss

ELBERHICHI Youssef

Elève ingénieur Telecom Paristech

r encadrant

rinne Kalfon

2 Folklore musical de la région du Souss

A ma grand-mère,

qui m’a encouragé et tant inspiré

pour réaliser cet écrit

3 Folklore musical de la région du Souss

PLAN

1- Préambule

*Difficultés qui empêchent l’exhaustivité de mon travail

*Bref historique des peuples originels d’Afrique du Nord

*Différents parlers et ethnies berbères

2- La production musicale dans la société

* Les danses populaires entre symbolisme culturel et rayonnement folklorique

*Contes et sentiments dans la poésie berbère

3- Folklore régional

Folklore musical du Souss

a) Présentation de la région du Souss

b) Inventaire des différents types musicaux, avec les différences qu’il y a entre elles et situation géographique

c) Description des tenues vestimentaires des artistes

d) Description des instruments musicaux

4- Le folklore et ses évolutions

5- Conclusion sur la musique folklorique au Maroc

4 Folklore musical de la région du Souss

Préambule :

Difficultés qui empêchent l’exhaustivité

Rendre compte d’un folklore n’est pas un travail aisé. En effet, étant donné que le folklore désigne

l’ensemble des productions émanant du peuple et se transmettant par voie orale, il est indispensable

d’avoir un contact humain pour en tirer la matière de mon écriture. Je tenterais de décrire

précisément, et de situer géographiquement malgré leur diversité, chaque type de fête musicale.

Comme je suis originaire du sud du Maroc, je traiterais avec plus de précision ma région natale : le

Souss. Je vois déjà certaines difficultés se dégager, difficultés liées à la diversité au sein d’une même

région. En effet, le type de musique et les instruments utilisés diffèrent au sein d’une même région,

de même un même instrument possède différentes appellations.

Bref Historique

Le mot « berbère » vient de « Barbarus », utilisé d’abord par les Grecs ensuite par les Romains, pour

désigner les peuples ignorant les coutumes de la civilisation gréco-romaine. Les Romains ont ensuite

restreint l’usage du mot à ces contrées d’Afrique du Nord qu’ils n’ont jamais réussi à soumettre

totalement même après la prise de Carthage au 3ème siècle av. J. C.

Carte de la barbarie 1630

Les berbères se désignent entre eux par le mot «

l’étymologie n’est pas connue avec certitude

les plus répandues sont « homme libre

« Amazigh » désignerait le patriarche des peuples berbère

La préhistoire des peuples berbères à l'ouest de la vallée du Nil se recoupe avec une grande partie de

l'histoire de l'Égypte ancienne. Un chef

la XXIIe dynastie égyptienne. Ce roi berbère marqua l’histoire puisque c’est au temps de son règne

qu’a été fixé à zéro le calendrier berbère, calendrier qui est e

2962 périodes. Le début de l’année «

chaque année, et certaines traditions sont encore célébrées le jour du nouvel an

régions d’Afrique du Nord) notamment

rois ».

Le plus connu des royaumes berbères

Le roi berbère Massinissa

5 Folklore musical de la région du Souss

se désignent entre eux par le mot « Imazignen », pluriel de « Amazigh

l’étymologie n’est pas connue avec certitude, en effet plusieurs interprétations du mot existent, et

homme libre » et « rebelle ». D’après certains historiens arabes,

» désignerait le patriarche des peuples berbères dans la généalogie qu’ils ont établie.

a préhistoire des peuples berbères à l'ouest de la vallée du Nil se recoupe avec une grande partie de

l'histoire de l'Égypte ancienne. Un chef libyen, Sheshonq 1er, monta sur le trône d'Égypte, fondant

. Ce roi berbère marqua l’histoire puisque c’est au temps de son règne

qu’a été fixé à zéro le calendrier berbère, calendrier qui est encore d’usage et qui a connu à ce jour

2962 périodes. Le début de l’année « Ikhf w sggass » (en dialecte Chleuh) est fixé au 12 janvier de

chaque année, et certaines traditions sont encore célébrées le jour du nouvel an

notamment « Berkouks » qui rappelle étrangement la «

Le plus connu des royaumes berbères de l’Antiquité fut la Numidie, et son roi fondateur Massinissa.

Massinissa, fondateur du royaume de Numidie (vers 201 av. J.

Folklore musical de la région du Souss

Amazigh » dont

lusieurs interprétations du mot existent, et

. D’après certains historiens arabes,

s dans la généalogie qu’ils ont établie.

a préhistoire des peuples berbères à l'ouest de la vallée du Nil se recoupe avec une grande partie de

monta sur le trône d'Égypte, fondant

. Ce roi berbère marqua l’histoire puisque c’est au temps de son règne

et qui a connu à ce jour

» (en dialecte Chleuh) est fixé au 12 janvier de

(dans certaines

» qui rappelle étrangement la « galette des

, et son roi fondateur Massinissa.

201 av. J.-C.)

Numidie occidentale et orientale

Massinissa fonda la Numidie et sa capitale Cirta après la deuxième guerre Punique,

Rome contre Carthage, et créa un royaume qui s’étendit du fleuve Moulouya à l’Ouest jusqu’à la

Cyrénaïque à l’est. Il réussit à garantir la prospérité et l’indépendance de son royaume en jouant

habilement de la rivalité régionale.

Site de Sauma, tombeau de Massinissa à Con

Berbères, romains et byzantins, ont

d’assimilation de l’empereur Constantin qui a «

traditions et cultes berbères sont représentés

mixtes entre romains et berbères naturalisés sont c

intégration totale des berbères dans l’empire romain

distraction et de joie pour la plupart des berbère

d’amphithéâtres dans plusieurs villes d’Afrique du Nord.

d’autrefois, ont marqué la langue berbère d’aujourd’hui puisque l’on désigne toujours les européens

dans la plupart des dialectes par le mot «

6 Folklore musical de la région du Souss

Numidie occidentale et orientale (-220 av. J.-C)

et sa capitale Cirta après la deuxième guerre Punique,

, et créa un royaume qui s’étendit du fleuve Moulouya à l’Ouest jusqu’à la

Cyrénaïque à l’est. Il réussit à garantir la prospérité et l’indépendance de son royaume en jouant

régionale.

Site de Sauma, tombeau de Massinissa à Constantine 148 av. J-.C

ont en partie une histoire commune surtout après la politique

d’assimilation de l’empereur Constantin qui a « élevé » en citoyens tout le peuple de Numidie.

sont représentés dans les fresques romaines de plus, p

erbères naturalisés sont célébrés dans les grandes villes

intégration totale des berbères dans l’empire romain. D’autre part, les jeux romains

et de joie pour la plupart des berbères, comme en témoigne la présence de ruines

villes d’Afrique du Nord. Ces liens étroits entre romains et berbères

d’autrefois, ont marqué la langue berbère d’aujourd’hui puisque l’on désigne toujours les européens

art des dialectes par le mot « Romy », ce même mot désignant les habitants de Rome.

Folklore musical de la région du Souss

et sa capitale Cirta après la deuxième guerre Punique, en s’alliant à

, et créa un royaume qui s’étendit du fleuve Moulouya à l’Ouest jusqu’à la

Cyrénaïque à l’est. Il réussit à garantir la prospérité et l’indépendance de son royaume en jouant

surtout après la politique

» en citoyens tout le peuple de Numidie. Les

de plus, plusieurs mariages

les, preuve d’une

jeux romains sont source de

s, comme en témoigne la présence de ruines

Ces liens étroits entre romains et berbères

d’autrefois, ont marqué la langue berbère d’aujourd’hui puisque l’on désigne toujours les européens

», ce même mot désignant les habitants de Rome.

7 Folklore musical de la région du Souss

Timgad en Algérie, vue d'ensemble, construite en 100 ap. J.-C par les Romains.

Amphithéâtre d'El Jem comme apothéose de la culture romaine en Tunisie

Des personnalités romaines illustres sont d’origine berbère comme c’est le cas d’un empereur

romain, et de l’un des principaux pères de l’église latine.

Septime Sévère, d'origine berbère, a été empereur de Rome.

Saint Augustin d'origine berbère, il est l’un des principaux Pères de l’Église latine et l’un des 33

Durant le Moyen-âge, l’Afrique du Nord a de nouveau suscité un intérêt chez les puissances en

expansion. Cette fois, le front est oriental

expédition vers 670 pour assiéger les grandes villes berbères

premières à tomber. Contrairement aux politiques des romains et des byzantins, les arabes ne se

sont pas contentés de conquérir les

bédouins qui se sont rués vers l’intérieur du continent

de la religion et à la victoire contre la résistance souvent non organisée.

Les berbères, sous domination administrative orientale, ont de nouveau marqué l’histoire dans le

bassin méditerranéen après avoir été

réussi à conquérir l’Andalousie, à la tête d'une armée de 13

de berbères fraichement convertis.

Empire

J’ai déroulé certains volets et épisodes de l’histoire des berbères, qui m’ont semblé les plus

importants et qui ont marqué la région méditerranéenne. L’arrivée des arabes

8 Folklore musical de la région du Souss

d'origine berbère, il est l’un des principaux Pères de l’Église latine et l’un des 33

âge, l’Afrique du Nord a de nouveau suscité un intérêt chez les puissances en

expansion. Cette fois, le front est oriental : les dirigeants de l’empire arabo-islamique

expédition vers 670 pour assiéger les grandes villes berbères : ainsi, Carthage et Bizerte furent les

premières à tomber. Contrairement aux politiques des romains et des byzantins, les arabes ne se

érir les villes portuaires mais ont envoyé 50.000 guerriers et 200.000

l’intérieur du continent : politique qui a contribué à l’expansion rapide

de la religion et à la victoire contre la résistance souvent non organisée.

berbères, sous domination administrative orientale, ont de nouveau marqué l’histoire dans le

après avoir été enrôlés dans l'armée Omeyyade. Le général Tariq Ibn Ziyyad, a

à la tête d'une armée de 13.000 hommes composés essentiellement

de berbères fraichement convertis.

Empire Almohade entre 1147et 1269 (apr. J.-C.)

J’ai déroulé certains volets et épisodes de l’histoire des berbères, qui m’ont semblé les plus

importants et qui ont marqué la région méditerranéenne. L’arrivée des arabes a

Folklore musical de la région du Souss

d'origine berbère, il est l’un des principaux Pères de l’Église latine et l’un des 33 Docteurs de l'Église.

âge, l’Afrique du Nord a de nouveau suscité un intérêt chez les puissances en

islamique ont envoyé une

: ainsi, Carthage et Bizerte furent les

premières à tomber. Contrairement aux politiques des romains et des byzantins, les arabes ne se

villes portuaires mais ont envoyé 50.000 guerriers et 200.000

: politique qui a contribué à l’expansion rapide

berbères, sous domination administrative orientale, ont de nouveau marqué l’histoire dans le

Le général Tariq Ibn Ziyyad, a

hommes composés essentiellement

J’ai déroulé certains volets et épisodes de l’histoire des berbères, qui m’ont semblé les plus

marqué la fin des

9 Folklore musical de la région du Souss

puissants royaumes berbères, cependant jusqu’au 20ème siècle, des régions à majorité

berbérophones se sont toujours rebellées contre des administrations qu’ils jugent non légitimes. En

effet, les différentes administrations qui se sont succédées en Afrique du Nord ont toujours adopté

l’arabe comme langue officielle d’état, ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère de certaines

régions historiquement rebelles (le Souss à l’époque du royaume d’Illigh au 17ème siècle, le Moyen

Atlas, le Rif,…).

La fin des grands royaumes berbères laisse place à des entités plus petites. Par conséquent, il devient

difficile de parler d’histoire des berbères : chaque région a vécu des épisodes qui lui sont propres et

l’absence d’ennemi commun « étranger à la civilisation », a rendu les conflits intertribaux.

On parle des berbères au pluriel, car l’histoire et l’étendue de l’Afrique du Nord ont contribué à

l’apparition de différentes ethnies. Ces ethnies parlent des dialectes différents, et un bon

observateur pourra distinguer un berbère du Souss et un Kabyle : en effet ces derniers ont un teint

plus clair et un accent très différent.

Différents parlers et ethnies

Les différentes langues et dialectes «

Ces langues sont essentiellement orales, et on retrouve très peu de manuscrits écrits en «

alphabet historique des peuples d’Afrique du Nord. En effet, il est de tradition que les élites

intellectuelles écrivent en arabe, ce qui limite la propagation du savoir auprès d’une population qui

n’a pas maîtrisé cette langue venue d’ailleurs, et qui a mis à l’écart le «

On dénombre une dizaine d’ethnies berbères qui

des territoires peuplés et leur éloignement a favorisé l’apparition de différents

sémantique et différant très peu lexicalement.

10 Folklore musical de la région du Souss

Différents parlers et ethnies berbères

Les différentes langues et dialectes « Amazigh » font partie de la famille des langues afro

Ces langues sont essentiellement orales, et on retrouve très peu de manuscrits écrits en «

alphabet historique des peuples d’Afrique du Nord. En effet, il est de tradition que les élites

, ce qui limite la propagation du savoir auprès d’une population qui

n’a pas maîtrisé cette langue venue d’ailleurs, et qui a mis à l’écart le « Tifinagh ».

Traces de « Tifinagh » retrouvées en Lybie

On dénombre une dizaine d’ethnies berbères qui se distinguent par leur parler. En effet, la multitude

et leur éloignement a favorisé l’apparition de différents dialectes de même

sémantique et différant très peu lexicalement.

Répartition des Berbères en Afrique du Nord

Chleuhs (Souss) Zayanes (Atlas)

Rifains (Rif) Chenouis (Atlas)

Kabyles (Kabylie) Chaouis

Touareg (Sahara) Berbères sahariens Guanches (îles Canaries)

Folklore musical de la région du Souss

des langues afro-asiatiques.

Ces langues sont essentiellement orales, et on retrouve très peu de manuscrits écrits en « Tifinagh » :

alphabet historique des peuples d’Afrique du Nord. En effet, il est de tradition que les élites

, ce qui limite la propagation du savoir auprès d’une population qui

».

se distinguent par leur parler. En effet, la multitude

dialectes de même

11 Folklore musical de la région du Souss

Les Berbères constituent donc une mosaïque de peuples de l'Égypte aux îles Canaries, se

caractérisant par des relations linguistiques, culturelles et ethniques.

La répartition par régions est caricaturale et très approximative : en effet, les berbères sont une

population très active, et loin d’être sédentaires on les retrouve par conséquent dans quasiment

toutes les régions peuplées d’Afrique du Nord, vivant avec les populations arabophones. Le

métissage qu’ont connu les populations arabes et berbères qui a duré une dizaine de siècles, rend le

fait de parler aujourd’hui d’ethnies berbères inexact. Il serait plus juste de parler de populations

berbérophones et arabophones, au lieu de distinguer arabes et berbères en Afrique du Nord.

Les différentes régions berbérophones ont chacune des traditions spéciales et caractéristiques. Ces

traditions sont célébrées en certains jours de l’année dans un cadre festif. Je m’intéresserai lors de ce

projet à ce folklore et à localiser les spécificités de chaque région : la poésie chantée, les fêtes

musicales, les différents instruments et les tenues vestimentaires des artistes.

12 Folklore musical de la région du Souss

Production musicale dans la société

Les danses populaires et symbolisme culturel et rayonnement

folklorique

Les différentes régions à majorité berbérophone se distinguent par un cumul de créations artistiques,

legs d’une civilisation vieille de plusieurs dizaines de siècles. Cet héritage, trésor de l’humanité, est

une trace de l’interaction des hommes entre eux et avec la nature. Ce n’est pas par hasard que le

premier contact avec toute civilisation passe par l’art : en effet, la création artistique en général et le

folklore musical en particulier sont une pure expérience humaine marquée par ses impressions, par

son interprétation de la vie et par tous les phénomènes qui interagissent dans sa sphère vitale. L’art

serait donc l’intermède entre les images abstraites conçues par l’imagination à partir d’observations

réelles, et le souci intuitif de matérialisation. La beauté observée dans toute création artistique est le

fruit du succès d’un processus inverse : Je conçois la beauté de l’ouvre (matérielle) lorsque j’accède à

son essence (image abstraite de l’imagination). Comprendre une œuvre artistique permettrait à

l’observateur de découvrir les belles pages de l’expérience humaine individuelle et collective. Ce

portrait humain, participe d’une mémoire vivante et éternelle, est un cumul de plusieurs

générations.

Traiter les danses folkloriques berbères région par région, aboutiraient aux mêmes conclusions : en

effet, ayant hérité de la même civilisation et de la même histoire, les expressions artistiques n’ont

pas tellement divergé si ce n’est qu’à des détails près que je mettrai en évidence pour apposer mon

projet. Il est donc naturel que je me tourne vers ma région en traitant le cas des danses folkloriques

du Souss, en particulier « Ahwach », pour mesurer la portée symbolique des mouvements et des

paroles.

Ahwach région de Ouarzazate

13 Folklore musical de la région du Souss

Ahwach région du moyen-Atlas

Ahwach région montagneuse de Tafraoute

14 Folklore musical de la région du Souss

« Ahwach » est l’une des plus célèbres danses au sud du Maroc notamment dans la région du Souss,

dans les zones arides de Tafilalet (ville au sud-est du Maroc, qui a vu naître en 1631 la dynastie

régnante des Alaouites) et dans les oasis du Draa et de Zagora. Cette danse tient son estime de

l’amour des populations locales aux joies et aux festivités : en effet, cette danse étant collective, elle

est le miroir des relations mutuelles entre artistes et spectateurs.

Les populations locales ne manquent pas la moindre occasion pour organiser « Ahwach » comme

symbole de joie ancré dans la mémoire depuis des générations. Etant donné l’importance de cette

danse chez le berbères ; poètes, danseurs et toute personne qui désire exprimer sa créativité se

mobilisent le jour de « Ahwach » en parcourant de longues distances pour arriver à « Assaïs » : le lieu

du spectacle. En ce sens, « Assaïs » est une école où on enseigne et on transmet l’héritage culturel

aux plus jeunes et il n’est pas d’exception que de voir une personne âgée danser côte-à-côte avec un

débutant très jeune.

« Ahwach » est une danse collective, qui se joue dans « Assaïs » seulement pour divertir les

populations locales, en revanche, lors de cérémonies de mariages il devient une priorité. Il y en a de

plusieurs sortes : dans certains-« Ahwach n’imgharene »-seuls les hommes évoluent sur « Assaïs »,

dans d’autres-« Ahwach n’tferkhine »-seules les femmes dansent, mais souvent les danses sont

mixtes.

Bien que les mouvements et les rythmes soient différents d’une région à une autre, tous les

« Ahwach » constituent une occasion pour composer et chanter des poèmes, et pour réaliser une

belle danse dont les mouvements et les rythmes sont bien synchronisés. D’autres « Ahwach » sont

carrément une scène de bataille entre des tribus rivales, dans la mesure où chaque tribu enrôle ses

meilleurs poètes et ses plus agiles chorégraphes, pour se disputer verbalement dans le cadre d’un

respect mutuel : les belligérants forment deux rangées, et en présence d’un arbitre qui annonce à

chaque fois l’objet de la dispute, improvisent au mieux pour distraire les spectateurs et honorer leurs

valeurs. Cet « Ahwach », appelé aussi « Ahiyad » dans certaines régions, est très répandu au sud du

Maroc et permet aux jeunes amateurs de la poésie non expérimentés, d’observer les talents des plus

âgés qu’on appelle « Amarir » au singulier et « imarirene » au pluriel.

Au sud ouest du Maroc, dans la région d’ «Aït Milk», les cérémonies de mariages sont précédées par

ce que les populations locales appellent « Agawal ». « Awal » signifiant en berbère Chleuh : parole,

« Agawal » veut dire riches paroles. Dans cet autre type d’« Ahwach », les jeunes garçons et les

jeunes filles du village non mariés s’endimanchent et portent leurs plus beaux vêtements

traditionnels pour danser sur les sons de « Tallounete » : tambourin fait de bois et de cuir de chèvre.

On en retrouve plusieurs sur scène, et « Tallounete » permet au Maestro du groupe-« Ameryass »-

d’imposer les rythmes avec des enchaînements qu’eux seuls reconnaissent. Dans « Agawal », les filles

vêtues de leurs plus beaux habits forment un cercle autour des garçons qui imposent le rythme aux

sons de « Tallounete » et de « Ganga », ce dernier est une grosse caisse fabriquée avec les mêmes

matériaux que « Tallounete », mais émet un son plus grave et plus fort. On utilise « Akouraï » pour

taper sur le cuir de bouc étiré de tous les côtés : « Akouraï » est un bâton fait de bois solide

15 Folklore musical de la région du Souss

d’Arganier.

Sur la photo ci-dessus, on voit un arganier sur lequel des boucs montent pour se nourrir de ses fruits.

Cette « relation » entre boucs et arganier est chantée dans certains « Ahwach » sur un air cocasse :

« Kra isker aghad hwargane

Rattisker wargane hilmeness »

**************

« Tout ce que le bouc a infligé à l’Arganier

Le paiera avec des coups sur sa peau »

En effet le bouc se nourrit des fruits de l’arganier, et une fois sa peau utilisée dans « Ganga » c’est au

tour du bâton d’Argan de prendre le dessus.

Le spectacle d’ « Agawal » a une portée symbolique très forte, dans la mesure où on célèbre la

fécondité en ce jour de mariage.

16 Folklore musical de la région du Souss

« Ganga » à gauche, « Tallounete » et habits traditionnels

« Agawal » est un grand jour pour les filles et pour leurs mères, en effet en ce jour, ces dernières leur

lèguent une partie de leur trésor familial. Dans les traditions berbères, le nouveau mari se doit

d’offrir une dot à son épouse : cette dot est donnée sous forme de bijoux en argent, bijoux qui

garantiraient une sécurité financière à l’épouse en cas de décès du mari. Les filles en ce jour

d’ « Agawal », portent certains de ces bijoux pour exhiber leur beauté et attendre qu’un garçon leur

fasse la cour …

Ces bijoux dans la plupart des familles sont une fierté et un trésor inestimable. Certaines pièces, les

plus vieilles, peuvent remonter à quatre ou à cinq générations, et le trésor familial devient de ce fait

centenaire.

17 Folklore musical de la région du Souss

Ci-dessus, on peut voir des bijoux traditionnels spécifiques aux berbères du sud du Maroc.

La couronne en argent ornée de pierres taillées s’appelle « Assersel ».

Autour du cou les femmes portent « Loubane », qui est un collier fait de fil et de pièces d’argent et

de corail. Ce collier étant fait de pièces de corail jaune très rare, il est un luxe que ne peuvent se

payer que les plus riches dans le village, et notamment les filles des commerçants carvaniers, et des

caïds du village. De nos jours, seules les familles qui ont gardé leurs bijoux de famille disposent de ce

collier de corail, il est très rare d’en trouver sur le marché avec des composantes authentiques.

D’autres pièces d’argent comme « Takhellalete » qu’on voit en deux exemplaires à gauche et à droite

de l’image, sont à la portée de tout le monde et sont devenues le symbole même de l’argenterie

berbère. « Takhellalete » est composée de deux pièces dont l’une (la supérieure) est appelée

« Tazerzite ».

Les filles berbères s’ornent aussi de bracelets en argent qu’on appelle « Tanebaïelte » qu’on voit au

bas de l’image.

« Ajenwi » dans des régions, et « takoummite »dans d’autres, est la dague qu’on voit sur l’image. Elle

est entièrement faite d’argent, et ce sont les hommes qui la portent lors des « Ahwach ».

Ces bijoux sont des pièces indispensables au décor d’ « Ahwach ». Les berbères d’autres régions qui

me liraient, constateraient une différence d’appellation concernant ces bijoux. Devant l’incapacité

d’être exhaustif, je propose deux images pour énumérer certaines pièces importantes de bijouterie.

18 Folklore musical de la région du Souss

Sur l’image de gauche, un foulard rouge de soie « Taabroukete » sert de support à « Tazera ».

« Tazera » est faite de pièces de monnaie très anciennes qu’on ne retrouve plus que chez certains

joailliers. Parmi ces pièces :

� « Rial hassani », le plus répandu, est une monnaie instaurée par Hassan 1er intronisé en 1873.

� « Zabil » est une pièce de monnaie qui circulait lors de l’insurrection des tribus du sud du

Maroc juste avant le protectorat français en 1912

� « Tagrichte » est une monnaie très vieille dont l’origine m’est encore inconnue

On fabrique aussi avec ces monnaies des ceintures appelées « Taggouste », comme on le voit sur la

photo ci-dessous : cette ceinture est vieille de plus de 200ans.

19 Folklore musical de la région du Souss

Sur la photo de gauche, on observe des boucles d’oreilles appelées « Tikhorsine » : pièces en argent

qui peuvent prendre plusieurs formes.

On remarque aussi le « Loubane », collier de corail jaune, mais aussi d’autres colliers appelés

« Merjane » faits de corail aussi. Différents coraux servent à fabriquer ces pièces devenues rares.

Sur l’image de droite, on observe des pièces sous forme de boules que les femmes mettent au dessus

de leurs oreilles. Ce sont les « Boukaria » qu’on fabrique en argent.

Une autre pièce appelée « Akhenkhal » sert de chaîne que les femmes mettent autour de leurs

chevilles.

On explique l’omniprésence d’argent par la richesse du sol du sud du Maroc en ce métal. La région

du Souss, qui dispose d’une baie de 200Km a été autrefois très riche en coraux.

Clair comme de l’eau roche, « Ahwach » et les danses populaires en général renferment un trésor

culturel rayonnant. Il suffit d’assister à « Ahwach » pour s’imbiber de cette culture qui ne se limite

pas aux danses folkloriques, mais se prolonge dans la poterie et dans la littérature.

Pour l’instant, on a survolé les aspects visuels des danses folkloriques, et des danseurs : il serait très

intéressant de jeter un coup d’œil sur les chansons et leurs paroles.

20 Folklore musical de la région du Souss

Les sentiments et l’éloge des vertus dans l’art musical

« Ahwach » est une occasion pour les poètes : les « Amarir » appelés aussi « Anddam », pour chanter

les sentiments et les valeurs avec les mots les plus profonds et les plus recherchés. Ce n’est pas que

sur « Assaïs » (scène d’Ahwach) que les « Amarir » peuvent laisser libre cours à leur talent, il existe

un autre aspect folklorique berbère appelé « Rwaïess ». « Rwaïess », pluriel de « Raïss » sont des

« Amarir » qui composent des poèmes et qui les chantent en utilisant des instruments autres que le

tambourin et la grosse caisse appelée « Ganga » dont on aura l’occasion de parler plus tard.

Dans une équipe de « Raïss » on retrouve le poète « Amarir », trois hommes et trois femmes qui

dansent sur les rythmes joués par le « Raïss ». Le phénomène de « Rwayess » est propre à la région

du Souss, et certains artistes légendaires sont imités aujourd’hui par les nouveaux « Rwayess ».

« Tarraïeste » et « Raïss » emblématiques du 20ème siècle

Les poètes, accordent une grande importance à tous les symboles de la vie des populations locales.

Ainsi nature, sentiments et valeurs sont chantés lors des festivités et lors des cérémonies.

21 Folklore musical de la région du Souss

La nature : source de vie et souci des populations

L’emblème de la région du Souss est l’Arganier, ses fruits nourrissent le bétail, et les populations

locales en extraient une huile très recherchée pour ses vertus thérapeutiques et pour son caractère

nutritif. Le thème de l’arganier n’est pas absent dans les poèmes chantés lors d’ « Ahwach ». Le

travail journalier est aussi l’objet de la poésie berbère sous tous ses aspects.

Arganier : région de Tafraoute au sud-est du Maroc

22 Folklore musical de la région du Souss

L’arganier : traduction d’un poème par Ali Chouhad

Dieu a rendu la forêt muette, elle ne parle plus

Aujourd’hui que les gens la déboisent, elle a parlé et a dit

L’arganier est résistant. Patient est-il dans les pires soifs

Il a enduré des sécheresses

Et toi la hache, tu ne peux empocher que la honte

Même abattu, l’arganier laissera des héritiers

Ecorce de l’arganier, défends bien ton territoire

Les noyaux feront de même ainsi que les feuilles contre la hantise des chèvres

Les branches coupées de l’arganier serviront de clôture aux autres

L’arganier a dit au canal de verser son eau dans la rivière

Qui m’a arrosé au temps des canicules ?

Aujourd’hui que mes branches ont poussé, je

n’ai nul besoin d’être irrigué

Des montagnes de l’Atlas en traversant le Souss jusqu’à la région de Haha

Qu’on cesse d’abattre l’arganier, il est le témoin de notre histoire

Pour nous enorgueillir devant ceux qui ne le possèdent pas

Il est le compagnon de toutes les peines

Au temps des disettes, il était le soutient des familles

Aujourd’hui que la nature est clémente, il est menacé par les haches

Nous sommes ingrats envers celui qui nous a rendu service

L’Arganier, même abattu, laisse ses graines repousser

Les haches usées par l’abattage sont jetées

L’Arganier a dit au canal de verser son eau dans la rivière

J’ai poussé sur des terres arides, je suis habitué à la soif

Je suis habitué à ce que mes branches séchées soient cassées

Je suis habitué à ce que mes morceaux brisés soient brûlés

Je secoue, j’agite, mais avec un amour pur

Je cueille tes fruits sans détacher tes feuilles

Avec ton huile, nous avons longtemps adouci notre pain sec

L’arbre, ô Amazigh, on t’a longtemps sollicité

Si je souhaite écrire ton histoire

Je ne pourrais jamais révéler l’ensemble de tes secrets

23 Folklore musical de la région du Souss

« Esendu » (baratte en berbère)

Traduction d’une chanson populaire kabyle, reprise par Idir

Baratte ! Donne-nous du beurre bien blanc

Baratte ! Que l’on remplisse le pot

Baratte-toi petit lait

Donne-nous une motte de beurre dont on a envie

Calebasse que les mains étreignent

C’est toi, tout mon secret !

Malgré la disette, le chant adoucit la misère

Venant te solliciter

Ma calebasse appelle le bien

Mon petit lait sera clarifié

Avec la grâce du seigneur.

Calebasse, ça suffit !

Je vois qu’il se fait tard

En venant te quémander

Récompense mes efforts

Secouée d’une main sûre et précise

Le beure flotte et frétille

J’en ai eu pour une mesure et demie

Pour la vieille et ses petits

Calebasse, toi au moins tu as compris les sanglots du cœur

Patience devenant habitude

Paroles sont lourdes de sens

24 Folklore musical de la région du Souss

Contes et sentiments dans la poésie berbère

• Bien qu’on ne puisse parler d’ « Ahwach » au singulier, le trait commun à toutes les danses

sont d’une part la spontanéité et la sincérité dans l’expression, et d’autre part la

synchronisation entre gestes et rythmes. Les paroles chantées lors des chorégraphies

d’ « Ahwach », ou par les « Rwayess » sont reprises par les hommes et les femmes pendant

qu’ils travaillent : il n’est donc pas surprenant quand on se balade dans les villages berbères,

d’entendre les agriculteurs ou les tisserands chanter en groupe ces chansons traditionnelles.

Ces chansons sont inspirées parfois des contes gardés dans la mémoire populaire.

Avava Inouva

Conte populaire berbère chanté par Idir

Je t’en prie père Inouva ouvre-moi la porte

Ô fille Ghriba fais tinter tes bracelets

Je crains l’ogre de la forêt père Inouva

Ô fille Ghriba je le crains aussi

Le vieil homme enroulé dans son burnous

A l’écart se chauffe

Son fils soucieux de gagne pain

Passe en revue les jours du lendemain

La bru derrière le métier à tisser

Sans cesse remonte les tendeurs

Les enfants autour de la vieille

S’instruisent des choses d’antan

Je t’en prie père Inouva ouvre-moi la porte

Ô fille Ghriba fais tinter tes bracelets

Je crains l’ogre de la forêt père Inouva

Ô fille Ghriba je le crains aussi

25 Folklore musical de la région du Souss

Les fèves ( ?) bouillent dans la marmite

La neige s’est entassée contre la porte

L’assemblée rêve déjà du printemps

La lune et les étoiles demeurent claustrées

La bûche de chêne remplace les claies

La famille rassemblée

Prête l’oreille au conte

Je t’en prie père Inouva ouvre-moi la porte

Ô fille Ghriba fais tinter tes bracelets

Je crains l’ogre de la forêt père Inouva

Ô fille Ghriba je le crains aussi

• Les sentiments occupent une place très importante dans la poésie berbère. Les thèmes de

l’amour et de l’amitié sont omniprésents.

Immi Hanna (Ma chère maman)

Du groupe Izenzarene (rayons du soleil)

C'est à toi seule, tendre mère, que j'ai consacré mon cœur et mes sentiments

C'est elle qui me tendait son genoux où j'ai trouvé chaleur et protection

Elle a pour seule couverture le froid, c'est nous quelle protège ainsi

Elle moud, elle rapporte du bois, de l'eau, dans la chaleur comme dans le froid

Ô malheureux est l'enfant qui perd sa mère

Il reste là avec son père devenu compagnon des femmes

Il n'a pour couverture que les murs et pour seul lit le sol

Ô mon Dieu, si le cadavre pouvait avoir une nouvelle âme

Pour qu'il se lève de nouveau et qu'il quitte les tombes pour protéger ses enfants

26 Folklore musical de la région du Souss

Izem Amdlus (le lion perfide)

Izenzarene

Qu'il est rusé le fauve se promenant dans les montagnes!

Assoiffé et affamé, la rage brûle son cœur

Il a senti la présence d'une proie, il s'apprête à sévir

Voilà à quoi ressemble celui qui prétend t'aimer

ta tombe est déjà prête, il ne fait que t'enrouler dans un linceul

De longs sourires et de belles paroles, en attendant qu'il t'enchaîne

Pour vous mettre une bride et vous conduire à sa fin

L‘amour est pareil à une mosaïque, le fier est toujours perdant

L'amour intéressé, tout le monde s'en aperçoit

Celui qui boit, sans s'en apercevoir, d'une eau marécageuse

Qu'il ne gémisse plus et qu'il ne demande plus ce qui lui arrive

Il a avalé des sangsues, qu'il ne cherche plus de remèdes

Tu n'es ni lourde, ni légère mon éloquence

C'est depuis les hauteurs que tu as déployé tes ailes

L'encrier est sec, je n'arrive plus à écrire

La plume écrira, peut-être, avec mes larmes.

Vous retrouverez dans le CD joint une compilation de ces chansons berbère et, de danses

« Ahwach » selon les différentes régions

Folklore régional

Folklore du Souss

La région du Souss est l’une des 16 régions du royaume, elle est aussi grande que l’Aquitaine et le

Midi-Pyrénées réunis mais pas aussi dense, avec 5 millions d’habitants ce

population du Maroc. La région abrite 30 villes de plus de 50.000 habitants et plus de 200 villages, la

ville touristique d’Agadir est le chef

Cette région est limitée au nord par les montagnes de l’Anti

Dominée par l’arganier, un arbre endémique et emblématique de la région, la végétation courante

est la savane.

La région du Souss possède l’une des terres les plus fertiles du pays, ce qui en fait la capitale agricole

du pays. L’économie de la région dépend aussi du tourisme balnéaire et culturel, mais surtout de la

pêche et des ressources minières. L’or et l’argent sont les principaux métaux extraits. Les richesses

dégagées par la région représentent 12.2% du

Grand Casablanca (18% du PIB).

Depuis le 11ème siècle, cette région est connue pour la culture et l’exportation du sucre.

A l’époque des Almohades, cette région a bénéficié d’une autonomie

entre 1252 et 1354. La région du Souss a connu son âge d’or vers le 17

royaume de Tazeroualt, quand la région entière a bénéficié

faire main basse sur l’exploitation commerciale de l’

commerçants européens. Agadir a été à l’époque le centre de commerce extérieur.

27 Folklore musical de la région du Souss

régional

La région du Souss est l’une des 16 régions du royaume, elle est aussi grande que l’Aquitaine et le

Pyrénées réunis mais pas aussi dense, avec 5 millions d’habitants ce qui représente 15% de la

population du Maroc. La région abrite 30 villes de plus de 50.000 habitants et plus de 200 villages, la

ville touristique d’Agadir est le chef-lieu de la région.

Cette région est limitée au nord par les montagnes de l’Anti-Atlas, et au sud par le désert du Sahara.

Dominée par l’arganier, un arbre endémique et emblématique de la région, la végétation courante

La région du Souss possède l’une des terres les plus fertiles du pays, ce qui en fait la capitale agricole

pays. L’économie de la région dépend aussi du tourisme balnéaire et culturel, mais surtout de la

pêche et des ressources minières. L’or et l’argent sont les principaux métaux extraits. Les richesses

dégagées par la région représentent 12.2% du PIB (Source Wikipedia) et vient juste après la région du

siècle, cette région est connue pour la culture et l’exportation du sucre.

, cette région a bénéficié d’une autonomie sous l'égide des Ben Y

La région du Souss a connu son âge d’or vers le 17ème siècle, pendant l’ère du

, quand la région entière a bénéficié d’une indépendance

faire main basse sur l’exploitation commerciale de l’or saharien et de la vente du sucre aux

Agadir a été à l’époque le centre de commerce extérieur.

Folklore musical de la région du Souss

La région du Souss est l’une des 16 régions du royaume, elle est aussi grande que l’Aquitaine et le

qui représente 15% de la

population du Maroc. La région abrite 30 villes de plus de 50.000 habitants et plus de 200 villages, la

et au sud par le désert du Sahara.

Dominée par l’arganier, un arbre endémique et emblématique de la région, la végétation courante

La région du Souss possède l’une des terres les plus fertiles du pays, ce qui en fait la capitale agricole

pays. L’économie de la région dépend aussi du tourisme balnéaire et culturel, mais surtout de la

pêche et des ressources minières. L’or et l’argent sont les principaux métaux extraits. Les richesses

Wikipedia) et vient juste après la région du

siècle, cette région est connue pour la culture et l’exportation du sucre.

sous l'égide des Ben Yedder

siècle, pendant l’ère du

qui lui a permis de

saharien et de la vente du sucre aux

Agadir a été à l’époque le centre de commerce extérieur.

28 Folklore musical de la région du Souss

Différentes danses folkloriques de la région du Souss

La région du Souss est divisée en 9 provinces et la plupart de ces provinces se distinguent par des

danses particulières.

C’est le cas de la province de Chtouka-Aït-Baha, dans laquelle on trouve « Ahiyad ». Cette danse

contrairement aux autres, n’est pas accompagnée de chants. En effet, il s’agit d’une danse verticale

et sur place accompagnée de sons d’une flûte appelée « Ouad », du tambourin « Tallounete », de

« Ganga » et d’une sorte de luth à une corde appelé « Ribab ». Le mariage de ces sons se fait avec

précision et synchronisation, et en présence d’un maestro de la troupe « Ameryass », celui-ci utilise

son tambourin pour diriger les changements de tons et de tempo à la manière d’un chef d’orchestre.

En observant la vidéo d’Ahiyad, on pourra s’apercevoir des discontinuités que les ordres de

« Ameryas » imposent. Ce dernier émet des cris caractéristiques, qui indiquent à la troupe le

moment où il faudra applaudir et taper du pied contre la terre. Tous ces sons produisent une

harmonie très agréable à écouter, et le plaisir est plus intense lorsqu’on y assiste sur place.

Instrument « Ouad »

« Ameryass » portant le « Ribab »

29 Folklore musical de la région du Souss

Dans la province d’ « Aït Milk », on retrouve une danse particulière appelée « Ajmak ».

Contrairement à « Ahiyad », dans « Ajmak » il est de tradition que les artistes chantent. On retrouve

la même hiérarchie avec des artistes de chœur qui en même temps jouent du « Tallounte », et

« Ameryass » qui est cette fois acrobate.

L’originalité de cette danse réside dans les paroles. Ce n’est pas poèmes qu’on retrouve, mais des

paroles en rimes improvisées. En effet, cette danse et mixte et on y distingue une rangée d’hommes

et une rangée de leurs épouses. Il convient de dire que cette séparation est due à la jalousie des

maris des danseuses.

Les hommes élisent leur « Ameryass » et les femmes la leur ; et ce choix est très important pour la

suite de la danse car en fait c’est à « Ameryass » d’improviser et les autres ne font que répéter ce

qu’il dit. Les sujets d’ « Ajmak » sont la dispute éternelle entre les époux. C’est aussi lors d’ « Ajmak »

qu’on trouve les disputes entre les tribus dont on a parlé plus tôt. Les tribus d’ « Aït Milk » ont trouvé

un moyen ludique d’éviter les tensions entre tribus puisque c’est dans un cadre festif que ces

« Ajmak » ont lieu.

Parlons d’ « Ahwach n’Ouarzazate », c’est comme son nom l’indique, la danse « Ahwach »

particulière à la province d’Ouarzazate. Dans les thèmes, cette danse est similaire à celle

d’ « Ajmak », ce qui est particulier c’est la disposition des artistes et des instruments utilisés. A

l’instar d’ « Ahiyad » et d’ « Ajmak », on a « Tallounte » « Ganga » « Ribab » et l’Ouad, cependant les

sons sont enrichis dans « Ahwach n’Ouarzazate » par la présence de l’ « Outar » : instrument à 3

cordes. Pour ce qui est de la danse, les hommes se rangent en une seule rangée mixte avec la

disposition. Dans un premier temps il s’agit d’une danse verticale et sur place, où les femmes

avancent leur bassins tout en baissant la tête en bas regardant la poitrine. Et dans un deuxième

temps elles avancent tout le corps en avant ce qui produit un rejet de la tête en arrière, et ainsi de

suite.

Quant aux hommes, ils sont assis vers le feu entrain de jouer sur « Tallounte ». Et c’est là que

« Ameryass » jette un crie vers le ciel annonçant à la fois le thème et la préparation à la danse.

Le style vestimentaire est un détail immanquable pour donner à la danse tout le charme et la

perfection. En général, dans la région le style vestimentaire est connu pour sa richesse en couleurs,

ce qui s’explique par l’abondance de plantes dont on extrait des colorants dans cette région aride.

Quant à la danse, les femmes portent souvent de longues robes blanches en soie, avec un haut en

couleur froide (vert, rouge, rose, jaune). Les hommes s’habillent comme dans les autres régions

d’une djellaba bleue et des babouches jaunes. Le seul accessoire que les hommes portent, est une

sorte de sacoche en cuir appelée « Ajjbir ». « Ameryas » se distingue du reste de la troupe en portant

une Djellaba en laine, sorte de burnous.

Les paroles ne décriront jamais le moment de beauté et la perfection des éléments constituant cet

art folklorique (style vestimentaire, paroles, rythme, les pas...). Une œuvre d’art qu’on ne peut bien

apprécier qu’autour d’un feu en pleine nuit.

30 Folklore musical de la région du Souss

Le folklore et ses évolutions

L’une des premières évolutions du folklore dans la région du Souss, fut l’apparition des « Rwaïess »

au début du 19ème siècle. La plupart des « Rwaïess » étaient de confession juive. Un « Raïss » est un

artiste qui compose ses poèmes, il recrute des artistes qui vont danser sur scène comme il le leur

consignera. Le «Raïss » joue souvent plusieurs instruments dont le « Ribab » et le « Outar » pour

synchroniser les rythmes et les paroles.

Plusieurs « Raïss » se sont distingués dans la région du Souss par la sagesse de leur parole, mais

demeure unanimement « Hajj Belaïd » le plus connu d’entre eux c’était un poète, maître en rimes, en

métaphores et en amarg : "N’importe qui ne peut pas comprendre les textes de Raïss Belaïd.

Chaque phrase est une image, que ce soit dans des chansons sur l’amour, sur l’émancipation des

femmes ou encore les valeurs de la société", précise Raïss Hmad Amentag, originaire de la région de

Tafraout. Mieux encore, ce maître de la chanson du Souss a introduit et amélioré le « Ribab » et

utilisant du crin de cheval pour la corde, ce qui a nettement amélioré les sons de cet instrument.

Hajj Belaïd est né à Tiznit, mais grandira dans le mellah de Tahala aux environs de Tafraou, c’était en

effet là où était concentrée la plus grande communauté juive de la région. Belaïd y côtoiera

chanteurs et poètes juifs berbères. C’est auprès d’eux qu’il apprendra la musique. À partir de là, dans

les cérémonies, c’est à lui qu’on fera appel.

Tabaamranete et Hajj Belaïd : deux « Raïss » légendaires du Souss

Vous pouvez écouter une belle chanson d’amour qu’il a écrite sur le CD

31 Folklore musical de la région du Souss

La deuxième grande d’innovation qu’a connu le folklore du Souss, qui distingue de nouveau cette

région par rapport aux autres régions à majorité berbérophone du royaume, c’est l’apparition du

phénomène de « music band » et l’introduction du banjo dans les nouvelles chansons des années 70.

Ce groupe a enflammé les scènes de toute la région, et connut un très grand succès auprès des

populations locales. Leurs chansons sont des poèmes à la manière des « Raïss », mais cette fois

utilisent des instruments différents comme le Tam-tam et le banjo. Ce groupe n’incarne pas le

folklore berbère, mais il m’a semblé important d’en parler car ils ont marqué la mémoire de toute

une génération et sont encore loin de disparaître chez les nouvelles générations.

32 Folklore musical de la région du Souss

Conclusion sur la musique folklorique

au Maroc

Une distinction est généralement faite entre la culture savante et la culture dite populaire ou

folklore. La première est prestigieuse et renvoie à des expressions artistiques dotées d’un système

graphique (musical, chorégraphique, etc) qui les fixe, pouvant ainsi être étudiées et apprises selon

les règles. C’est le cas de la musique andalouse au Maroc. La seconde désigne les expressions

culturelles et artistiques à caractère traditionnel et donc oral ; elles reposent sur une pratique

transmise de génération en génération. Font partie de la culture dite populaire les chants et les

chansons traditionnelles, les genres de la littérature orale (poésie, conte, devinettes, proverbes), les

traditions chorégraphiques, entre autres.

Au Maroc, les traditions chorégraphiques témoignent d'une grande richesse et diversité traduisant la

pluralité et la diversité de l'identité et du patrimoine culturel des Marocains. En effet, le Maroc, de

par sa situation géographique et à l’instar du Maghreb en général, a été le carrefour de plusieurs

civilisations, ayant contribué à l’enrichissement de la culture amazighe (berbère) initiale qui constitue

le substrat de la culture marocaine et maghrébine, d’une manière générale.

La langue amazighe (berbère) cohabite avec d’autres langues, dont essentiellement l’arabe pour ce

qui est du Maroc et du Maghreb, et se parle, à des proportions inégales, sur un vaste territoire qui

s’étend de l’oasis de Siwa (sud de l’Egypte) à l’est, à l’Atlantique à l’Ouest, et de la méditerranée au

Nord aux Pays du Sahel (Mali, Niger notamment) au Sud. Elle est attestée sous forme de dialectes

et de parlers régionaux dont l’unité a été mise en évidence depuis fort longtemps en dépit des

différences de surface.

La population parlant l’amazighe au Maroc occupe essentiellement les zones montagneuses et les

régions avoisinantes, le Rif (au Nord), le Moyen-Atlas, le Haut-Atlas et l’Anti-Atlas au Centre et au

Sud. A ces zones correspondent les trois grandes variétés amazighes du pays. Il s’agit du Tarifite, qui

s’étend sur la chaîne montagneuse du Rif, du Tamazighte parlée dans ce qu’on appelle le Maroc

central et du Tachelhite qui renvoie à la zone allant du sud de Marrakech à l’Anti-Atlas et la vallée du

Souss.

Des facteurs géographiques, historiques, linguistiques, entre autres, sont à l’origine de la diversité

culturelle au sein même de la population berbérophone. Les arts chorégraphiques en constituent une

parfaite illustration. C’est ainsi qu’on peut dénombrer à travers le pays, plus d'une centaine de

variétés de danses, ayant différentes appellations selon les régions et les aires linguistiques. Elles

sont corrélées à différents d'éléments de la littérature et de la tradition orales (chants, poésie,

musique, rituels…) d'expression berbère. Les danses collectives, à l’instar des autres expressions

artistiques traditionnelles, relèvent des pratiques collectives millénaires, ritualisées, et sont liées à

toutes les fêtes et cérémonies qui ponctuent la vie du groupe menée dans les campagnes, mais aussi

33 Folklore musical de la région du Souss

dans les villes, au gré des saisons et des événements.

Comme dans toutes les communautés humaines, les danses collectives ont une importance capitale

chez les marocains, d’une manière générale et les marocains d’expression berbérophone, d’une

manière particulière.

Les deux genres les plus représentatifs de ces danses au Maroc sont l’Ahidous et l’Ahwach. Ils

désignent, chacun, une variété de danses dans les deux grandes aires du Tamazighte et du

Tachelhite.

La principale caractéristique des danses amazighes est qu’elles sont essentiellement collectives,

quelle qu’en soit la variante. Elles sont foncièrement liées à la fête et aux grandes cérémonies : fêtes

familiales (mariages, circoncision, baptêmes), religieuses, nationales, et à toutes les activités

saisonnières, champêtres et rurales. Elles se pratiquent généralement la nuit en plein air. A ces traits

s’ajoute leur unité profonde en dépit des différences que les fins connaisseurs expliquent

facilement. Elles combinent, à quelques rares exceptions, la musique, généralement rythmique, le

chant et la gestuelle.

D’une manière générale, les grandes catégories de danses berbères au Maroc correspondent aux

principales régions dialectales du pays : le Tarifite au Nord (Rif), le Tamazighte au Maroc central et le

Tachelhite au Souss.

Ahidous

L’Ahidous est le nom générique de la danse des Amazighes du Maroc central. On trouve également

l’appellation « Urar » qui signifie aussi « jeu ». C’est une danse mixte, exécutée par des hommes et

des femmes. Danse en chaîne, sa forme varie d'une région à l'autre. Les danseurs s’organisent soit en

cercle fermé, soit en demi-cercle, soit en rangées où les danseurs de sexes différents se trouvent

face à face. Elle peut aussi s'organiser en une seule rangée mixte ou d’hommes seulement. Quelle

qu’en soit la forme, le chef de groupe ou le percussionniste (wnn issurarn, bu ttart, ou bien, bu

wallun, rrays), muni de son tambourin, se dégage au centre ou de côté pour diriger la danse et en

réguler la cadence.

Cette danse repose sur une musique rythmée qui accompagne les chants collectifs, chantés en

chœur. Chaque groupe de danseurs chante alternativement un vers du poème appelé izli.

L’ahidous se présente sous deux formes : une forme majeure (ahidous akswat ou akhatar) et une

forme mineure ou réduite désignée ahidous amzyan ou tahidoust. Le premier est exécuté par un

nombre assez important de danseurs qui s'organisent en grand cercle alignant côte à côte hommes

et femmes. Son rythme est lent et conditionne la vitesse des mouvements du corps des danseurs et

danseuses. Il est organisé à l'occasion des grandes cérémonies (moussem et fêtes nationales de

grande pompe) qui rassemblent plus d'une tribu, et partant, les meilleurs danseurs de chaque

région. Le second, le mineur, en revanche, est lié aux fêtes familiales et ne requiert des danseurs,

souvent amateurs, aucune expérience préalable. Ses rythmes et mouvements sont simplifiés et de

cadence relativement rapide.

34 Folklore musical de la région du Souss

Appelés izlan, les chants de l´Ahidous sont choisis dans le répertoire collectif de la communauté qui

les a produits. Au prélude de chaque danse, l'izli est scandé par un ou deux chanteurs ou chanteuses

les plus réputés pour leurs qualités vocales et cantatoires exceptionnelles. Deux vers (distiques)

constituent l'izli d'ouverture, chaque vers étant chanté par un groupe de danseurs. Le passage d’un

Ahidous à un autre peut être ponctué par des timawayin, strophe scandée sans accompagnement

musical par une personne dotée d’une forte et belle voix aigue. Les timawayin sont très appréciées et

rien de plus beau pour égayer une soirée d’Ahidous.

La notion de public ou de spectateur est à nuancer dans le cadre des danses collectives

traditionnelles, car les spectateurs pourraient être considérés comme une composante de la danse.

Ils y participent par leurs encouragements sous forme de formules d’appréciation méliorative quand

il s’agit de bonnes performances, d’improvisation de chants comme tizrrarin des spectateurs dans le

cas de l’ahwach ou des timawayin dans l’ahidous, de salves de fusil selon les régions, des yous yous,

entre autres. Ils peuvent également intégrer le cercle des danseurs à tout moment.

Comme tous les produits de l’oralité qui constituent un héritage transmis de génération à

génération, les danses collectives remplissent diverses fonctions dans la communauté productrice.

Outre le divertissement, fonction inhérente à toute danse, elles remplissent une fonction cohésive :

elles sont le témoignage d’une solidarité envers l’organisateur de la fête par l’expression collective

d’une joie à l’occasion d’un événement heureux. En ce sens, participer à la danse, à sa réussite en

termes de performances tant gestuelles que musicales et poétiques, à sa durée tard dans la nuit,

sont autant de marques d’estime du groupe. A ces deux fonctions s’ajoute la fonction sociale. Les

chants qui accompagnent la danse, à titre d’exemple, spécialement les chants rituels, sont l’occasion

de faire entendre la voix de la tradition en rappelant les valeurs du groupe, les différents

enseignements à suivre… C’est également le lieu de la satire, de la critique sociale, qui ne sont pas

sans impact social sur les membres du groupe, comme cela a été le cas des chants de la résistance

pendant l’époque coloniale.

Enfin, la fonction esthétique, la danse étant avant tout une expression chorégraphique, et partant

artistique. Les danseurs ne se contentent pas d’accomplir et de répéter une certaine gestuelle

héritée de la tradition, mais donnent à la danse une allure et un caractère qui leur sont propres

faisant de chaque danse une nouvelle figure chorégraphique qui se donne à l’appréciation du

spectateur auditeur fort imprégné de l’esthétique du groupe.

Depuis quelques décennies, les danses collectives ne se limitent plus à la célébration des cérémonies

et des fêtes villageoises. Des troupes professionnelles se sont constituées non seulement dans les

zones rurales mais aussi dans les villes (Rabat et Casablanca notamment) et à l’étranger. Cet état de

fait s’explique par le développement du tourisme national et par la nécessité de répondre à la

demande sociale, vu les mutations de la société. En ville, on commence à solliciter les prestations

des troupes professionnelles pour animer et égayer les cérémonies familiales. Il y a aussi le

phénomène des festivals dédiés à l’art et à la culture marocaine « populaires », de plus en plus

nombreux, qui s’organisent chaque année. Certains sont consacrés exclusivement à des genres

particuliers de danses (festival de l’ahidous de Aïn Louh (Moyen-Atlas), festival de l’Ahwach

d’Ouarzazate, le festival de lhit, le festival d’Imilchil, moussem à l’origine…). Ces manifestations, qui

35 Folklore musical de la région du Souss

dépassent le cadre restreint de la famille ou du village, sont des lieux de contact entre diverses

expressions artistiques et chorégraphiques, ce qui n’est pas sans avoir un effet sur chaque type de

danse. D’où le risque d'hybridation et de déformation des styles authentiques propres à chaque

danse.

Les danses traditionnelles qui viennent d’être brièvement décrites ne peuvent rester immuables.

Elles sont sujettes à évolution avec le changement des conditions de production, notamment le

passage à la scène et tout ce qui en résulte comme réaménagement, comme perte de certains

éléments constitutifs mais aussi comme évolution vers d’autres formes.