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Les conseils de N° 15 La Fièvre La température du corps est régulée de manière très efficace et précise, à l’état normal, par un "thermostat" situé dans le cerveau. Celui-ci maintient la température à une certaine valeur en assurant un équilibre entre production et déperdition de chaleur, autrement dit, en activant préférentiellement, selon le cas, soit les mécanismes produisant de la chaleur (thermogénèse : frissons, stimulation du métabolisme...), soit ceux augmentant la diffusion de celle-ci (thermolyse : accélération de la respiration, dilatation des vaisseaux sanguins...). Si une température de 37° C est souvent considérée comme «normale», la réalité apparaît plus complexe. En effet, d’une part, il existe des variations assez sensibles en ce qui concerne le caractère de normalité (les températures considérées comme normales pourraient varier selon les individus entre 35,6 et 38,2° C, avec une moyenne de l’ordre de 36,8° C) et, d’autre part, la température de notre corps varie au cours de la journée, la température étant physiologiquement minimale le matin et maximale vers 18h00, avec une différence d’environ 0,5° C entre ces deux "extrêmes". En outre, l’activité musculaire et la digestion peuvent augmenter d’environ 1° C la température ; et cette dernière augmente également de 0,5 à 1° C au cours de la seconde partie du cycle menstruel. Quels sont ses symptômes ? Par convention, on définit habituellement la fièvre par une température égale ou supérieure à 38° C. Mais, en pratique, tout dépassement de la température normale de chacun peut être considérée comme une fièvre authentique, même si elle est inférieure à ce seuil fixé de manière arbitraire. Une fièvre à 37,5 – 38°C est dénommée «fébricule», elle est modérée entre 38 et 39° C et élevée au-dessus de 39°C. Il faut faire la différence entre une fièvre aiguë et une fièvre prolongée, durant plus de 3 semaines. La fièvre est d’autant plus dange- reuse par elle-même qu’elle est plus élevée. Elle peut s’accompagner de frissons, de sueurs, de maux de tête, d’une altération de l’état général, d’une asthénie, d’un amaigrissement. Les caractéristiques de la fièvre sont impor- tantes : début brutal – en quelques minutes ou quelques heures (infections souvent virales), progressif (infection profonde, maladies inflam- matoires), insidieux (tuberculose, cancer) ; ainsi que son évolution dans le temps (intérêt de faire une courbe de températures). ®

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Les conseils de N° 15 ® Groupe PHR : www.groupephr.fr - E-mail : [email protected] les séniors : risque de déshydratation et de troubles du comportement la femme enceinte : risque d’accouchement prématuré toutes les personnes atteintes d’une pathologie chronique grave : cancer, sida, cirrhose... Ne négligez pas une fi èvre modérée durant plus de 3 semaines, car elle est le témoin d’une situation anormale dont il convient d’identifi er l’origine sans retard.

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Les conseils de

N° 15

La FièvreLa température du corps est régulée de manière très effi cace et précise, à l’état normal, par un "thermostat" situé dans le cerveau. Celui-ci maintient la température à une certaine valeur en assurant un équilibre entre production et déperdition de chaleur, autrement dit, en activant préférentiellement, selon le cas, soit les mécanismes produisant de la chaleur (thermogénèse : frissons, stimulation du métabolisme...), soit ceux augmentant la diffusion de celle-ci (thermolyse : accélération de la respiration, dilatation des vaisseaux sanguins...). Si une température de 37° C est souvent considérée comme «normale», la réalité apparaît plus complexe. En effet, d’une part, il existe des variations assez sensibles en ce qui concerne le caractère de normalité (les températures considérées comme normales pourraient varier selon les individus entre 35,6 et 38,2° C, avec une moyenne de l’ordre de 36,8° C) et, d’autre part, la température de notre corps varie au cours de la journée, la température étant physiologiquement minimale le matin et maximale vers 18h00, avec une différence d’environ 0,5° C entre ces deux "extrêmes".En outre, l’activité musculaire et la digestion peuvent augmenter d’environ 1° C la température ; et cette dernière augmente également de 0,5 à 1° C au cours de la seconde partie du cycle menstruel.

Quels sont ses symptômes ?Par convention, on défi nit habituellement la fi èvre par une température égale ou supérieure à 38° C. Mais, en pratique, tout dépassement de la température normale de chacun peut être considérée comme une fi èvre authentique, même si elle est inférieure à ce seuil fi xé de manière arbitraire. Une fi èvre à 37,5 – 38°C est dénommée «fébricule», elle est modérée entre 38 et 39° C et élevée au-dessus de 39°C. Il faut faire la différence entre une fi èvre aiguë et une fièvre prolongée, durant plus de 3 semaines. La fi èvre est d’autant plus dange-

reuse par elle-même qu’elle est plus élevée. Elle peut s’accompagner de frissons, de sueurs, de maux de tête, d’une altération de l’état général, d’une asthénie, d’un amaigrissement. Les caractéristiques de la fi èvre sont impor-tantes : début brutal – en quelques minutes ou quelques heures (infections souvent virales), progressif (infection profonde, maladies infl am-matoires), insidieux (tuberculose, cancer) ;ainsi que son évolution dans le temps (intérêt de faire une courbe de températures).

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Mesurez la température corporelle : - le matin avant le lever,

- l’après-midi ou le soir, après 15 minutes de repos et à jeun depuis 2 heures.

Consultez rapidement un médecin : - devant une fi èvre (quelle que soit la température) survenant chez un enfant de moins de 6 mois :

risque neurologique et vital, - ou d’au moins 38°C chez un enfant de moins de 3 ans, - quand la fi èvre est élevée : 39°C (entre 3 et 15 ans), 40°C chez un adulte (risque majeur), - chez une femme enceinte, - dans tous les cas de fi èvre mal tolérée, à n’importe quel âge, notamment chez les personnes âgées.

Ne négligez pas une fi èvre modérée durant plus de 3 semaines, car elle est le témoin d’une situation anormale dont il convient d’identifi er l’origine sans retard.

Ne pas couvrir le malade et le faire boire régulièrement.

Utilisez un seul médicament contre la fi èvre en l’administrant régulièrement tout au long de la journée, en respectant un intervalle précis, sans attendre la remontée de température.

Les conseils de votre pharmacien

Quelles en sont les causes ?

Quels sont les traitements ?On utilise des antipyrétiques chez l’enfant très jeune, et, d’une manière générale, à tout âge lorsque la fi èvre est mal tolérée. Les produits en vente libre sont représentés par le paracétamol (utilisable à n’importe quelâge), l’aspirine et l’ibuprofène (à partir de

6 mois). L’aspirine ne doit pas être utilisée chez l’enfant lors d’une infection proba-blement d’origine virale (par exemple la grippe) ni l’ibuprofène en cas de varicelle. Demandez conseil à votre pharmacien.

La fi èvre correspond généralement à une réaction de défense de l’organisme, car elle facilite l’action du système immunitaire, notamment contre les virus et les bactéries. Mais une fi èvre modérée ou élevée peut aussi accompagner de nombreuses autres patho-logies : coup de chaleur (activité physique intense, température ambiante élevée), déshydratation, hémorragie cérébrale, effet indésirable (rare) de certains médicaments, intoxications...La fi èvre peut être particulièrement grave chez quatre catégories de personnes :

les enfants de moins de 3 ans : risque de convul-sions hyperthermiques (mais le risque est fai-ble : 2 à 5% avant 5 ans) et de déshydratation

les séniors : risque de déshydratation et de troubles du comportement la femme enceinte : risque d’accouchement prématuré toutes les personnes atteintes d’une pathologie chronique grave : cancer, sida, cirrhose...

A savoir : par principe, une fi èvre surve-nant après un séjour dans un pays où sévit le paludisme (même plusieurs semaines après le retour) doit être considérée comme d’origine palustre (le paludisme est dû à un parasite inoculé par un moustique) jusqu’à preuve du contraire : une consultation médicale s’impose en urgence.

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