fiche de lecture: le jour du roi, abdellah taïa

7/31/2019 Fiche de Lecture: Le Jour Du Roi, Abdellah Taïa

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FICHE DE LECTURE POUR « LE JOUR DU ROI »

A. TAÏAINTRODUCTION

« Au Maroc, il y a des fous d'Allah et des fous du

roi » Caroline Stevan, Rabat

Ali appartient à la seconde catégorie. Ali tient un étal

de chewing-gums, de friandises et de cigarettes sur le

boulevard Hassan II, au cœur de Rabat. Quelques

planches installées sous un abri de béton qu'il partage

avec des cireurs de chaussures. Sur les murs qui

l'entourent, Ali a placardé des photos du souverain.

Mohammed VI en famille, à cheval, en jet-ski, enfant

ou en tenue d'apparat. Cachée derrière une toile, une enveloppe remplie d'autres

clichés: des photos de photos du roi publiées dans les magazines. Et puis Ali sort

un album, débordant lui aussi. Il montre fièrement chacune des images, portant

de temps à autre la main à son cœur. Il ne parle pas français mais parvient à

expliquer qu'il en a encore plus à la maison. Ali est un passionné. Lorsque je lui

demande ingénument si sa collection est à vendre, il s'offusque et me renvoie à

ses barres chocolatées.

Le prix de Flore a été décerné ce jeudi 4 dans l'après-midi à Abdellah Taïa

pour « Le jour du roi »(Seuil) livre qui vient d’être traduit en espagnol par la

maison d’édition basque Alberdania, « El día del rey » (Par LEXPRESS.fr,

publié le 04/11/2010 à 16:00)

Les deux précédents romans d’Abdellah Taïa publiés aux éditions du

Seuil : L’armée du salut (2006) et Une mélancolie arabe (2008). Mon

Maroc(Seguier, novembre2000) (livre qui nous apprendra beaucoup de choses

sur « son Maroc à lui », il a été dedié à sa mère M’Barka)



Sypnosis. Le jour du roi raconte l'histoire de Omar et Khalid, deux amis de

différents milieux sociaux qui veulent voir le roi Hassan II qui doit passer entre

Rabat et Salé. La jalousie s'installe entre les deux amis et la guerre des classes

est déclarée.

[email protected] (rencontré à Paris, début août 2011 à l’arrêt du métro

Stalingrade)

APPROCHE de cette œuvre

Tout le long de cette fiche nous allons essayer de répondre à ces questions :

- Qu’attend l’auteur de nous, les lecteurs ?

- Est-ce un cri comme celui du célèbre tableau de Munch qu’il a voulu

pousser ?

- Est-ce la mise en relief d’une amitié impossible ? entre deux garçons

adolescents ? Ils partagent une amitié particulière ,« collés l’un à l’autre,

l’un dans l’autre ».

- Amour-haïne ressentie de la part d’Omar, le protagoniste principal de

l’histoire. Le manque de générosité de Khalid . La grande déception

d’Omar . La différence de sensibilité chez les deux .

- Pourquoi cette vénération pour « l’auguste face royale » « Il est beau. Je

l’aime. On m’a appris à l’aimer. À dire son nom. À le crier. » (p. 9)

- Les espaces du roman : la forêt de Maâmora où ils régleront leurs

comptes. Les deux villes Rabat-Salé séparées et unies par un fleuve le

Bou Regreg. Le quartier pauvre de Salé où habite Omar et la villa du

père de Khalid .Ce sont des enfants de la ville…

- Les espaces humains : l’ambiance familiale d’Omar : le père et la mère .

La famille de Khalid, la servante noire HADA



- L’auteur en tant que porteur de ce mélange entre l’Afrique et l’Europe. Il

a habité en Suisse et après à Paris

- Un écrit qui fait sécouer la société qui veut rompre de tabous ?

Laissons-nous emporter par les mots de l’auteur et entraîner par cette

introduction si bien écrite de la chronique consacrée à ce récit dans « Au fil des

livres »(A . Baïda) On entre dans Le jour du Roi comme on entre dans un

songe,imperceptiblement. On est happé par l’univers et la langue deOmar, le

pivot de cette histoire, âgé de quatorze ans, pauvre

slaoui qui rêve de rencontrer le roi du Maroc. Ceci se passe enjuin 1987.

Faisons donc notre chemin d’analyse de textes et essayons de comprendre

l’histoire cachée de cette histoire.

Sans oublier la douceur de cette écriture qui pourrait être représentée dans ces

extraits que j’ai choisis, et que vous allez à votre tour choisir pour le jour de

notre séance.

- Je sens le main de Hassan II. Je la respire. Quelle chance ! Quelle

chance ! (pag.17)

- Je me suis réveillé en sursaut. J’ai quitté mon lit. Mon cœur battait en

dehors de moi. Mes yeux étaient encore là-bas. Je respirais dans la peur.

L’incompréhension.J’entendais encore la voix de HassanII. Son rire

énorme. Je suis effaré. Je ne reconnais rien. Où suis-je Qui suis-je, si je ne

suis plus marocain ? Où est mon père ?(pag. 22)

- Khalid était mon meilleur ami. Mon ami tout court. L’ami. Je l’aimais.

Je le connaissais par cœur. Je le protégeais au collège. Et même après.

C’est uniquement à lui que j’ai tout raconté. (pag. 24)

- Ma mère. Ma mère qui n’en a jamais vraiment été une. (…) Elle nous

avait abandonnés. Encore une fois. (pag. 32)



- Sans frapper je suis entré dans la chambre de Khalid. La petite chambre

de son bureau était comme toujours allumée. Khalid dormait

profondément (…) Il avait l’habitude de moi, de mon corps. De nous.

Deux. Un. (pag.44)

- Nous étions au milieu du fleuve. Au sens propre, entre deux mondes,

deux villes, deux collines. Deux guerres. Deux civilisations. Deux Maroc .

(pag. 161)

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