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PROCHAINE DATE DE TOMBÉE 16 FÉVRIER, THÈME ALIMENTATION 100% Souper international Le 29 janvier dernier se tenait le tradi- tionnel Souper international d’Agir. Comme à chaque année, l’équipe a tenté de vous faire découvrir des saveurs sublimes venues des quatre coins du monde. Le tout par le biais d’une soirée dynamique et animée qui, nous l’espérons, vous a très grandement plu. Le temps est maintenant venu de vous transmet- tre quelques-unes des recettes que nous avions concoctées à l’occasion de cet évènement. Ain- si, vous pourrez à votre tour faire découvrir ces plats majestueux. (l’intégral en page 15) SPÉCIAL CARNAVAL DE QUÉBEC PETITS GESTES POUR PROTÉGER NOTRE PLANÈTE LE COMMENT DE LA CRISE ÉCO- NOMIQUE Volume 40, numéro 6 - février 2009 P.1 P.12 P.18 GÉOGRAPHIE ET GÉOMATIQUE HISTOIRE ET INNOVATION Lisez l’Agral en couleur sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca Voici une photo géniale que l’on aurait pu mettre dans un article ce mois-ci Le séchage du foin en grange : comment récolter son foin sec sans virer fou? Depuis quelques années, on assiste en Europe à la popularisation d’un procédé de séchage des fourrages provenant de Suisse, d’Autriche et d’Allemagne, le séchage en grange. On ne parle pas ici de la technique qu’on connaît au Québec et qui consiste à lais- ser le foin sécher plusieurs jours au champ avant de le finir dans la grange grâce à la venti- lation. Il s’agit bien d’engranger un foin conte- nant entre 45 et 65 % de matière sèche. Avanta- ges et inconvénients de cette technique, mais avant tout, explications. Principes du séchage en grange Normalement, lors de la production de foin sec, on utilise toutes sortes de machi- neries, faucheuse, faneuse, andaineuse, presse, remorque… (l’intégral en page 10) La production de champignons La production de champignons est en émergence au Québec depuis les années 2000. Comparativement à l’Ouest canadien et à l’Eu- rope, notre industrie est très peu développée. Deux secteurs d’activités se côtoient; la cueil- lette de champignons sauvages ainsi que la culture dans un milieu artificiel. Il existe plu- sieurs variétés de champignons sauvages qui sont comestibles et qui ont une valeur écono- mique considérable. On parle entre autres de la morille, du matsutaké, du bolet, du shiitake et de la chanterelle. (l’intégral en page 21)

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Page 1: Février 2009

PROCHAINE DATE DE TOMBÉE 16 FÉVRIER, THÈME ALIMENTATION

100%

Souper international Le 29 janvier dernier se tenait le tradi-tionnel Souper international d’Agir. Comme à chaque année, l’équipe a tenté de vous faire découvrir des saveurs sublimes venues des quatre coins du monde. Le tout par le biais d’une soirée dynamique et animée qui, nous l’espérons, vous a très grandement plu. Le temps est maintenant venu de vous transmet-tre quelques-unes des recettes que nous avions concoctées à l’occasion de cet évènement. Ain-si, vous pourrez à votre tour faire découvrir ces plats majestueux. (l’intégral en page 15)

SPÉCIAL CARNAVAL DE QUÉBEC

PETITS GESTES POUR PROTÉGER

NOTRE PLANÈTE

LE COMMENT DE LA CRISE ÉCO-

NOMIQUE

Vol

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009

P.1

P.12

P.18

GÉOGRAPHIE ET GÉOMATIQUE HISTOIRE ET INNOVATION

Lisez l’Agral en couleur sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca

Voici une photo géniale que l’on aurait pu mettre dans un article ce mois-ci

Le séchage du foin en grange : comment récolter son foin sec sans virer fou?

Depuis quelques années, on assiste en Europe à la popularisation d’un procédé de séchage des fourrages provenant de Suisse, d’Autriche et d’Allemagne, le séchage en grange. On ne parle pas ici de la technique qu’on connaît au Québec et qui consiste à lais-ser le foin sécher plusieurs jours au champ avant de le finir dans la grange grâce à la venti-lation. Il s’agit bien d’engranger un foin conte-nant entre 45 et 65 % de matière sèche. Avanta-ges et inconvénients de cette technique, mais avant tout, explications.

Principes du séchage en grange Normalement, lors de la production de foin sec, on utilise toutes sortes de machi-neries, faucheuse, faneuse, andaineuse, presse, remorque… (l’intégral en page 10)

La production de champignons La production de champignons est en émergence au Québec depuis les années 2000. Comparativement à l’Ouest canadien et à l’Eu-rope, notre industrie est très peu développée. Deux secteurs d’activités se côtoient; la cueil-lette de champignons sauvages ainsi que la culture dans un milieu artificiel. Il existe plu-sieurs variétés de champignons sauvages qui sont comestibles et qui ont une valeur écono-mique considérable. On parle entre autres de la morille, du matsutaké, du bolet, du shiitake et de la chanterelle. (l’intégral en page 21)

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L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

Mot de l’Agral François Gervais, directeur général

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Illuminé par un coup de génie, c’est ma routine, je me suis rendu compte, non seulement que le thème de l’innovation était quelque peu surutilisé ces temps-ci, avec la SAAC, mais également qu’il manquait un thème fondamental dans la série de ceux abordés par l’Agral : l’histoire. Parce que si on veut savoir où on va, comme on dit, mieux vaut savoir d’où on vient, histoire qu’on ne tourne pas en rond. J’ai donc innové, et ajouté à la liste ce thème aux parfums peut-être moins stimulants au premier abord, odeur de boule à mites, mais tout de même essentiel, odeur de nourriture intellectuelle, et très intéressant pour peu qu’on s’y plonge réellement. Votre dévoué directeur général de votre préféré journal multifa-cultaire n’est malheureusement pas un fanatique des longues prome-nades dans les allées poussiéreuses des bibliothèques où traînent de vieux bouquins reliés de cuir et renfermant un historique des décrets gouvernementaux visant l’agroalimentaire, pas plus qu’un amateur féroce de la liste des brevets concernant les innovations de l’époque. J’avoue, bien humblement, avoir besoin d’un peu d’histoire, au sens ludique du terme, pour pouvoir lire l’histoire, au sens historique du terme. Ce manque d’intérêt est quelque peu handicapant, surtout que les romans haletants concernant l’histoire agroalimentaire, forestière, géographique ou de la géomatique ne pleuvent pas, du moins aux dernières nouvelles[1]. Je peux cependant vous glisser quelques mots à propos de mes lec-tures qui se rapprochent le plus des brillantes époques où tout était mieux, tout était plus simple et tout était apparemment à portée de la main. Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin, par exemple, qui nous décrit avec un certain humour, et beaucoup de compétence, les premières heures d’une bande de colons (!) qui s’installent sur une

petite île tout près du Brésil, où là, forts de leur supériorité de civilisés, ils se mettent en tête d’im-poser leur religion et leur mode de vie aux sauva-ges cannibales du coin, malgré ce vieux sage qui vit au milieu d’eux et qui connaît manifestement la recette du bonheur, sans pour autant se sentir obligé de pendre ses contemporains. Il y a également Madame Bovary de Flaubert qui nous raconte les bon-heurs et malheurs d’un médecin de province au prise avec une femme folle de romantisme, d’un apothicaire qui ne se trempe jamais, mais qui

suggère beaucoup, et de ce propriétaire terrien libertin. Pas qu’on nous décrit vraiment l’histoire agricole, mais c’est un des rares livres que j’ai lus où on voit, ne serait-ce qu’un peu de la vie agricole de la France, dans le temps. Il y a aussi cette Diana Gabaldon et son interminable série Le char-don et le tartan qui nous raconte les aventures de Claire, qui se re-trouve catapultée dans l’Écosse du XVIIIe où, complètement per-due, on la prend d’abord pour une libertine libidineuse, puis pour une médecin, puis pour une sorcière, etc. Tous ces livres sont sûre-ment des best-sellers, donc il faut s’en méfier, mais s’avèrent, du moins pour les premiers tomes que j’ai lus, un intéressant plongeon dans un univers campagnard très bien décrit. Si je peux également vous conseiller La petite fadette de George Sand, qui est sans doute le livre le plus charmant que j’ai lu. On nous ra-conte l’histoire touchante de ces deux jumeaux qui grandissent en province, entourés de leur famille et de la petite fadette, cette petite fée brillante qui vit avec une vieille femme un peu sorcière. C’est superbement écrit et l’histoire, même si elle demeure simple et pré-visible, est racontée par une main de maître (maîtresse dans le cas présent) : une prose juste, posée, irréprochable. Pour peu, je recom-mençais à croire aux princesses et aux princes charmants. [1] Voilà un créneau prometteur pour un jeune écrivain en manque d’inspiration!

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Mot de l'Agral Mot du doyen FSAA Chronique de l'OAQ Éditorial : De l’agneau de Charlevoix : du vrai S.V.P.!

DOSSIER HISTOIRE ET INNOVATION

La chronique du BIC : « Seulement 28 jours ! » Le séchage du foin en grange : comment récolter son foin sec sans virer fou? Petits gestes pour protéger notre planète « Les machines » Souper international Chronique 40e : La Ferme Eboulmontaise Le comment de la crise économique Les autruches et les émeus La production de champignons Une visite à l’école d’horticulture et le jardin

botanique de Niagara Parks À l’étranger ici... Le dragon bleu, quatrième volet de la trilogie

des dragons Chronique socioculturelle Les Maries-Nades L’Berger et ses moutons Zone ludique Chronique hockey Le courrier de la Rousse

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ÉDITION FÉVRIER 2009

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L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

MOT DU DOYEN Jean-Paul Laforest, doyen de la FSAA

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Un peu avant que je débute mon premier mandat comme doyen de la Faculté, un ancien doyen avec qui je parta-geais une pas-sion pour la lecture, m’avait dit : « J’ai trouvé particulièrement

difficile durant mon décanat de ne pas avoir le temps de lire, parce que j’avais trop de choses à lire. » En peu de temps j’ai bien compris son message. Malgré tout, je conti-nue à me réserver un peu de temps, libre pour m’adonner à cette activité qui ouvre une infinité d’horizons. Du côté livres, je consomme de tout, de la poésie à la vulgari-sation scientifique, en passant par les ro-mans, la science fiction, les ouvrages sur l’histoire, la société, l’économie, et j’en passe. J’ai pris un énorme plaisir récemment à dé-vorer « Histoire des agricultures du monde : du néolithique à la crise contemporaine » de Marcel Mazoyer et Laurence Roudart (2002). En plus d’être une mine d’information, ce bouquin se lit comme un roman. Dans un style clair et dynamique, les auteurs nous content au travers des siècles et des sociétés la grande saga du développement des agri-cultures de ce monde. Selon les auteurs, trois grandes révolutions ont précédé la révolu-tion des Temps modernes : la révolution agricole néolithique, la révolution agricole de l’Antiquité et la révolution agricole du Moyen-Âge. Dans la présentation de leur thèse, les auteurs définissent prudemment le terme révolution non pas comme un chan-gement soudain, mais comme l’élaboration et l’adoption graduelle de nouvelles pratiques agricoles de plus en plus performantes. Il semble que la vitesse d’adoption s’accroît cependant, plus on s’approche des temps modernes. Ces révolutions ne font pas non plus table rase. Encore aujourd’hui, à plu-sieurs endroits sur la planète, les pratiques agricoles introduites à la suite de chaque révolution se côtoient. Toutefois, chaque révolution permettra de nourrir par hectare un nombre grandissant d’êtres humains. Plusieurs foyers de développement de l’agri-culture ont été identifiés au néolithique. Ces foyers seraient apparus indépendamment et, petit à petit, l’agriculture a occupé les espa-

ces forestiers par la mise en place des systè-mes de culture sur abattis-brûlis. Ces systè-mes débutent par un défrichage sommaire d’une aire boisée, en y laissant les souches, suivi d’un brûlis des matières végétales per-mettant d’enrichir le sol en minéraux nutri-tifs. Les zones ainsi dégagées sont cultivées pour deux à trois ans, avant d’être remises en friche pour 10 ans et plus. L’élevage est plutôt rudimentaire et se fait en marge des activités agricoles. Quelques régions profi-tent de conditions particulières de cultures qui leur permettent de contourner le cycle de déforestation – afforestation. C’est le cas, entre autres, de la vallée du Nil où se déve-loppe un système agraire hydraulique, repo-sant sur les crues annuelles du grand fleuve. Les méthodes agraires de l’ancienne Égypte se comparent à celles des systèmes agraires sur abattis-brûlis, mais les conditions de culture sont beaucoup plus favorables, per-mettant une plus grande productivité à l’hec-tare. Avec la révolution agricole de l’antiquité, l’élevage et l’agriculture commencent leur intégration bénéfique avec les systèmes de jachère et de culture attelée légère. Avec la jachère, on assiste, sur les terres cultivables, à une alternance dans le temps de zones en culture et de zones non cultivées (en ja-chère). Ces dernières profitent des rejets animaux pour le transfert d’éléments nutri-tifs des pâturages, où les animaux paissent le jour, vers les terres cultivées en jachère, où les animaux passent leur nuit, pour y dépo-ser leurs déjections qui engraissent les sols. Le travail du sol se fait avec la bêche, la houe et l’araire. Celle-ci précède la charrue et lui ressemble, mais sans pouvoir travailler le sol en profondeur, l’attelage léger ne permettant pas d’utiliser la force animale au maximum. C’est la révolution agricole du Moyen-Âge qui contribuera à compléter l’intégration entre l’élevage et l’agriculture pour améliorer la productivité des sols. L’attelage lourd ou-vre la voie à deux innovations majeures : la charrue qui incorpore au sol les restes des récoltes et les déjections animales, mais qui nécessite une force de traction importante; les équipements de transport lourd, comme le chariot, qui permettent de déplacer en plus grandes quantités et sur de plus grandes distances, la nourriture pour les animaux et les déjections animales pour les cultures. Cette révolution fait surtout des heureux dans les pays nordiques. Il est alors possible d’engranger plus facilement pour subvenir

aux besoins animaux et humains dans la saison froide et de récolter l’ensemble des rejets animaux pour les utiliser sur les champs, au retour de la saison de végétation. L’attelage lourd permettra aussi d’innover en équipements agraires pour faciliter le travail et ainsi nourrir de plus en plus de gens par hectare. Il s’ensuit une croissance impor-tante de la population urbaine qui peut pro-fiter de l’accroissement de la productivité rurale. Vous vous doutez sûrement que l’histoire de l’agriculture ne s’arrête pas là. La deuxième moitié de ce bouquin porte sur la révolution des Temps Modernes. En fait, les auteurs parlent plutôt de « révolutions » puisqu’ils subdivisent cette période en plusieurs phases qui s’entrecoupent les unes les autres. La mécanisation, la motorisation, la multiplica-tion et la diversification des intrants (fertilisants, pesticides), la spécialisation et maintenant la mondialisation des marchés sont quelques-unes des caractéristiques de cette dernière révolution qui se poursuit aujourd’hui. Elle aura permis sans nul doute une augmentation phénoménale de la pro-ductivité par hectare, bien sûr, mais surtout par personne impliquée dans la production des denrées agricoles. Toutefois, elle joue aussi un rôle prépondérant dans un grand nombre de facteurs sous-jacents à la crise contemporaine. Les auteurs le soulignent ainsi dans leur épilogue : « En plaçant l’agri-culture au cœur de notre analyse de la crise contemporaine et en la créditant d’un rôle primordial dans la solution de celle-ci, nous ne prétendons certainement pas réduire la problématique de la crise à cet aspect essen-tiel … Mais, dans la mesure où l’agriculture constitue généralement le point aveugle des analyses de la crise, nous avons tenu à faire ressortir et à faire partager ce que notre ori-gine et notre métier nous ont permis de mieux comprendre, à savoir qu’on ne saurait expliquer la crise mondiale contemporaine sans prendre en compte les transformations immenses et contradictoires qui animent les agricultures d’aujourd’hui, et sans mesurer la part qui leur revient dans la formation de la pauvreté et du chômage planétaire ; et qu’on ne saurait remédier à une crise d’une telle ampleur sans protéger l’économie paysanne appauvrie et sans recourir aux immenses possibilités de création d’emploi et de reve-nu de ce secteur d’activité, qui compte plus de la moitié de la population et la majorité des pauvres de ce monde. » Il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va !

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CHRONIQUE DE L’OAQ

Nouvelles de l’Ordre des agronomes du Québec

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Où sont les finissants de l’Université Laval?

Quelle question... Quelle angoisse! Mais non! Consultez le tableau ci-dessous pour voir les champs d’activité dans lesquels œuvrent les finissants de l’Université Laval qui ont étudié dans des programmes qui mènent à la profession d’agronome et qui ont réussi l’examen d’admission à la pratique en 2008, ainsi que les types d’employeurs qui ont embauché ces nouveaux agronomes :

Récipiendaires des bourses OAQ en 2007-2008

À chaque année, l’OAQ remet à des agrono-mes qui poursuivent leurs études une bourse qui se présente sous la forme d’un rembour-sement de leur cotisation à l’OAQ, au prora-ta du nombre de mois aux études à temps plein. Le tableau ci-dessous indique le nom-bre de bourses qui ont été remises au cours de l’année financière de l’OAQ 2007-2008. Histoire de stimuler les discussions enflam-mées durant l’heure du midi, les données ont été séparées par hommes et femmes… Nouveau! Un DVD interactif pour bien se préparer à l’examen d’admission de

l’OAQ

Disponible depuis peu au Centre des ressources pédagogiques En tant que futurs agronomes, vous connaissez sûrement le Mémento de l’agronome

du Québec, un document en huit modules produit par l’OAQ. Depuis plusieurs années, les candidats à la profession agronomique s’en servent pour se préparer à l’examen d’admission à l’OAQ qui leur permettra d’obtenir leur permis d’exercice pour poser des actes agronomiques au Québec. Ils peuvent ainsi réviser les aspects législa-tifs, déontologiques et organisationnels de la pratique agronomique. En mars pro-chain, une nouvelle version du Mémento sera produite par l’Ordre. Toute l’information

sera mise à jour et un nouveau module sera ajouté, soit L’agronome et la surveillance des actes agronomiques. De plus, le module L’agronome et son cadre professionnel sera bonifié et s’intitulera Indépendance professionnelle et conflits d’intérêts. Guide de référence à l’intention des agronomes.

Et le DVD… Pour compléter l’information contenue dans le Mémento et améliorer sa dimension péda-gogique, un DVD interactif sur l’examen d’admission de l’OAQ a été produit afin que les candidats puissent se familiariser avec le processus d’admission et s’y préparer en conséquence. Ce DVD, qui fera partie inté-grante du module 4 (Devenir agronome), per-

mettra, entre autres, aux c a n d i d a t s

d’observer une ses-s i o n d ’ e x a -

m e n d ’ a d -mission f i c t i v e

et de p r e n d r e

connaissance de son déroulement, de son contenu, et de bénéficier d’explications quant aux objectifs de la démarche. De facture actuelle et dynamique, le DVD est divisé en sections autonomes qui peu-vent être visionnées en continu ou à la pièce, selon les besoins :

Tour d’horizon du secteur agroalimen-taire québécois

Information sur l’Ordre des agronomes du Québec et l’admission à la pratique agro-nomique

Simulation d’une session d’examen d’ad-mission à la pratique agronomique

Présentation d’une cérémonie d’asser-mentation des nouveaux agronomes

Entrevue avec des agronomes qui ont opté pour le programme de parrainage

Et une section interactive qui permettra au futur candidat de tester les connaissances acquises lors du visionnement du DVD Deux copies du DVD ont été remises au Centre des ressources pédagogiques de votre Faculté, située au local 3434 du pavillon Paul-Comptois, où les étudiants et les ensei-gnants pourront l’emprunter pour le vision-ner à leur guise.

 

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L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

ÉDITORIAL

De l’agneau de Charlevoix : du vrai S.V.P.! Marc-Antoine Beaulieu, étudiant en agronomie et rédacteur en chef pour l’Agral

C’est une première à l’é-chelle nord-américaine. L’a-gneau de Charle-voix est sur le point d’obtenir une indication g é og r a p h iq u e protégée (IGP). Encore faut-il que le ministre de l’Agriculture,

des Pêcheries et de l’Alimentation du Qué-bec, Laurent Lessard, donne son approba-tion à la recommandation favorable émise par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV). Toutefois, ce ne sont pas tous les éleveurs d’agneaux de la région de Charlevoix qui bénéficieront de cet IGP. Seuls ceux se conformant au cahier de charges auront l’exclusivité de l’indication protégée. Ainsi, pour porter la mention « Agneau de Charlevoix », un agneau doit être alimenté au lait de brebis pendant 60 jours. Puis, comme le maïs ne pousse pas dans la région de Charlevoix, les agneaux n’en mangent pas, tout simplement. Alors, la ration est composée d’orge, d’avoine et de fourrage provenant de la région et pas d’ail-leurs. Ce changement dans l’alimentation conventionnelle de l’agneau confère une couleur et un grain caractéristique à la viande. Voilà de quoi mettre Charlevoix sur la carte agrotouristique! Après plus de dix ans d’acharnement pour obtenir cette distinction, Lucie Cadieux, de la Ferme Eboulmontaise situées aux Éboule-ments, pourra bientôt élever ses agneaux sans se faire voler des parts du marché par des faussaires. D’après les dires de l’atta-ché de presse du ministre Laurent Lessard, « la bonne nouvelle » de-vrait être annoncée sous peu. Désormais, ce seront autant les producteurs que les consommateurs qui en sortiront gagnants. Les honnêtes producteurs ne perdront plus de parts du marché puisqu’ils auront l’exclu-sivité pour ce type d’agneau. Puis, les

consommateurs auront la certitude qu’ils achètent bien de l’agneau de Charlevoix. Ils en auront pour leur argent. Il fallait agir! Nous ne pouvons que nous réjouir de cette première indication géographique protégée en Amérique du Nord. Dans d’autres secteurs, de telles appellations pourraient permettre de relancer leur déve-loppement dans un proche avenir. L’indus-trie bioalimentaire québécoise, autant au niveau du secteur primaire qu’à celui de la transformation, est en changement. Dans un contexte de mondialisation, il faut trouver des solutions pour demeurer compétitif et mettre le Québec en avant-plan du paysage agricole mondial. Cela doit commencer en protégeant nos produits de niche de la contrefaçon alimentaire.

En Europe, les appellations d’origine contrôlées (AOC) sont très répandues. Pour le développement durable des régions, cette avenue doit être envisagée pour permettre à de petits éleveurs et producteurs d’offrir des

produits inusités. Les AOC, tout comme les IGP, peuvent d’ailleurs contribuer grandement à préser-ver une biodiversité en agriculture ten-dant à se perdre. Il faut que les géants de l ’agr icul ture conventionnelle lais-

sent de la place aux artisans cultivateurs. L’agriculture québécoise peut rivaliser avec celle du monde si elle parvient à offrir des produits à valeurs ajoutées la distinguant du reste du monde. Le potentiel est là, il ne reste plus qu’à l’exploiter.

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L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l’agri-culture et de l’alimentation de l’U-

niversité Laval et de la Faculté de foresterie et de

géomatique

Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425 rue de l’Agriculture, Québec

(Qc), G1V 0A6 Tél : (418) 656-2131 poste 3565

Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directeur général : François Gervais

Rédacteur en chef :

Marc-Antoine Beaulieu

Secrétaire : Véronique Leclerc

Chef de pupitre : Francisca Müller

Responsable de la mise en page :

Samuel Simard

Directeur de production : Ça pourrait être vous!

Correcteurs :

Marie-Ève Bérubé, Véronique Poi-rier, Martina Müller, Jean-François Ouimet, Marie-Claude Lagacé, Ma-

rie– Josée Benoît, Valérie Guérin

Commanditaires :

La Coop Fédérée, La Terre de Chez Nous, Alfred Couture,

Cadeul, CRAAQ, Le Bulletin des Agriculteurs, Entrepreneuriat Laval, Génétiporc, L’Ordre des Agronomes

du Québec, Shur-Gain, Union des Producteurs

agricoles, La Barberie

POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES RÉGIONS, CETTE AVENUE DOIT ÊTRE ENVI-

SAGÉE POUR PERMETTRE À DE PETITS ÉLE-

VEURS ET PRODUCTEURS D’OFFRIR DES PRODUITS INUSITÉS. LES AOC, TOUT

COMME LES IGP, PEUVENT D’AILLEURS CONTRIBUER GRANDEMENT À PRÉSERVER

UNE BIODIVERSITÉ EN AGRICULTURE TENDANT À SE PERDRE.

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L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

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Le Bureau d’information en consommation (BIC) prévoit l’étonnement ce mois-ci! Ha!! Oui! C’est bien vrai, car nous vous pro-posons une chronique « ludique » concer-nant l’innovation sous divers aspects… Histoire que le mois de mars arrive un peu plus vite! Rigolo Il y a deux ans, une compa-gnie états-unienne a mis sur le marché LA solution aux laveuses et sécheuses mangeuses de bas… Oui! Il s’agit bien d’une révolution! Grâce à ce fameux troisième bas, il sera plus diffi-cile de perdre une paire. Ah! Les plaisirs simples! www.throx.com Farfelu Il nous fait plaisir de vous faire connaître un peu de magie venant de 1993. Voici un vaporisateur qui sent la gomme balloune et, merveille des merveil-les, il éloigne les mons-tres! Les enfants de 1993 pouvaient dormir tranquille, car la compa-gnie ne fabrique plus ce vaporisateur de peur… Dommage! Son nom top marketing : « Hey! There's A Monster In My Room-Spray » w w w . a r b o r s t r a t e g y . c o m / a s g /newproductworks/failures.html Pratique?! Juste au cas où il vous arrivait un pépin, que vous vous perdiez dans l’espace ou pire en-core… ouhhhh! Il existe un « outil » idéal pour retrouver la terre. Ce badge indique où se trouve la planète dans le système solaire. En plus, il montre l’humain (faisant un gentil signe de la main) et il indique les États-Unis comme point de retour… Pratique et quasi essentiel pour 12,99 $US! www.earthbounddog.com

Artistiquement renversant Avec le projet Reverse Graffiti, l’équipe de Green Works, sous la direction de Paul Cur-

tis alias Moose, réorganise la saleté urbaine des voitures avec des net-

toyeurs à haute pression et des pochoirs pour en faire de l’art inversé! Ce paysage a été réalisé à San Francisco en avril 2008. Il s’agit du Broadway Tunnel et il y défile régulière-ment 200 000 voitures par

jour… Ingénieux! www.reversegraffitiproject.com/

Spécial Comtois Continuons sous le thème insouciant des inscriptions urbaines… En proposant des graffitis vivants en mousse verte. Voilà une autre innovation qui rallie des disciplines étonnantes au monde de l’art! En plus, il y a des réflexions symboliques derrière les créa-tions d’Anna Garforth. Nous avons déjà hâte d’en voir à la prochaine SAAC! www.crosshatchling.co.uk Nourriture volante Cette innovation concerne les buffets et votre imaginaire. Oui! Sur cette photo, il y a bien des petites bouchées et canapés qui flottent dans les airs. Il s’agit d’une œuvre des artistes plasticiennes Emmanuelle Bec-quemin et Stéphanie Sagot. Que de beaux mouvements entre la nourriture et le man-geur, quel esthétisme! Il nous semble que cette idée serait efficace pour un souper bénéfice haut en couleur! Qui sera le pre-mier à faire des « buffets volants » à Québec? w w w . l a c e l l u l e -becquemin-sagot.com

Il semble que l’innovation dépasse les murs du Comtois pour former un tout multidisci-plinaire quasi universel... Ah! Justement, se déroulera du 12 février au 1er mars 2009 la 10e édition du Mois Multi au 650, côte d’Abraham. Il y aura des activi-tés de toutes sortes qui vous feront vibrer et réfléchir dans l’allégresse de l’entrée libre! www.moismulti.org

« Seulement 28 jours ! » Sophie Boudreau, étudiante en sciences de la consommation et vice-présidente aux communications du BIC

« Watch your skin peel » par El&Abe © Anna Garforth

© throx

© earthbounddog

© reversegraffitiproject

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L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

Le séchage du foin en grange : comment récolter son foin sec sans virer fou? Francisca Müller, étudiante en agronomie

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Depuis quelques années, on assiste en Europe à la popularisation d’un pro-cédé de séchage des fourra-ges provenant de Suisse, d’Autriche et d’Allemagne, le séchage en grange. On ne parle pas ici de la technique qu’on connaît au Québec et qui consiste à laisser le foin sécher plusieurs jours au champ avant de le finir dans la grange grâce à la ventila-tion. Il s’agit bien d’engran-ger un foin contenant entre 45 et 65 % de matière sèche. Avantages et inconvénients de cette technique, mais avant tout, explications.

Principes du séchage en grange Normalement, lors de la production de foin sec, on utilise toutes sortes de machineries, faucheuse, faneuse, andaineuse, presse, re-morque, convoyeur, alouette! Et une main d’œuvre importante est nécessaire. Dans le cas de la technique présentée ici, on coupe le fourrage au moment où il présente la meil-leure valeur nutritive. On fane une fois, parfois deux, le temps que le foin atteigne 45 à 65 % de matière sèche, puis on ramasse en vrac à l’aide d’une remorque au-tochargeuse dont le contenu est ensuite transféré dans le séchoir. Selon le cas, l’autochargeuse peut être vidée directement à l’inté-rieur du bâtiment ou elle peut être déchargée à l’aide d’une grue adaptée et fixée sur rails au pla-fond. Au total, les opérations au champ se seront déroulées sur une période de 24 à 72 h. Le séchoir peut être installé dans une construction déjà existante ou dans un bâtiment spécialement conçu à cet effet. Il s’agit d’installer une double toiture bien isolée et étanche, munie de capteurs solaires capables de retenir efficacement le rayonnement. La cha-leur ainsi emmagasinée sera aspirée par des ventilateurs installés à la base du bâtiment et reliés à la toiture par un canal lui aussi bien étanche. L’air

chaud se retrouve ainsi sous le plancher en treillis sur lequel le foin en vrac est entreposé et sera poussé au travers du foin, accumulant l’humidité au passage. Si l’ensoleillement est insuffisant, il est possible de ventiler à l’air extérieur ou avec un chauffage d’appoint. Généralement, après quelques jours de ven-tilation, le foin est bien sec et atteint au moins 85 % de matière sèche.

Il peut souvent être avantageux d’aménager des cellules de séchage. De cette façon, on remplit une section à la fois et lorsque le foin qui y est contenu est sec, on arrête la ventila-tion, ce qui évite le surséchage. Enfin, le foin est mani-pulé à l’aide d’une pe-tite grue hydraulique. En Europe, les installa-tions de séchage font souvent partie inté-grante du bâtiment de ferme et le producteur

n’a qu’à opérer la griffe pour transporter son foin directement devant les animaux. Dans les cas où le séchoir consti-tue un bâtiment à part, une presse peut y être installé de façon à faire des balles lors-que le foin est sec, ce qui peut faciliter le transport jusqu’à la ferme ou la vente.

Avantages

Ce système comprend plusieurs avantages et c’est pour cette raison qu’il fait de plus en plus d’adeptes dans les pays euro-péens. Tout d’abord, comme on n’a à peu près pas à se sou-cier des aléas de la météo, on peut faucher au moment qui se rapproche le plus de la valeur nutritive optimale du fourrage. Celui-ci correspond en général au stade 10 % en fleurs et au

début de l’épiaison pour les grami-nées. Comme on récolte après 24 à 72 h, le temps d’exposition au champ est réduit, ce qui permet de minimiser les pertes, tant de valeur nutritive que de matière sèche. Selon des producteurs français, le foin obtenu serait naturellement équilibré et riche en protéines, appétant et adapté à la physiologie des rumi-nants. Il serait également pourvu d’une valeur azotée accrue. Un foin de première qualité permet de dimi-nuer l’apport en suppléments et, par

(Suite page 11)

Remorque autochargeuse Pöttinger remplie de foin en vrac

Schémas d’un séchoir

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conséquent, les coûts engendrés à la ferme. Certains producteurs ont même réussi à atteindre l’autonomie alimentaire et d’autres ont observé une augmentation de la produc-tion. Un autre avantage important mis de l’avant est l’amélioration des conditions de travail. En effet, une personne seule peut très bien effectuer l’ensemble des opérations, du ra-massage du foin à la distribution dans la mangeoire et ce, sans avoir à se soucier des conditions climatiques. Il s’agit donc d’une source de stress en moins. On dit également de cette technique qu’elle est plus respectueuse de l’environnement. Elle n’engendre à peu près pas de déchets ni de rejets polluants. Comme le producteur est quasi assuré de la qualité de sa récolte, elle permet d’augmenter la surface en herbe, ce qui entraîne une réduction des pesticides utilisés, des travaux du sol ainsi que des sur-faces à nues l’hiver. Toutes ces mesures contribuent à diminuer l’érosion, la compac-tion et l’appauvrissement des structures de sol qui constituent des problèmes impor-tants sur les terres québécoises. Enfin, le fait de nourrir les vaches au foin sec réduirait les risques de contamination du lait par les butyriques et la listéria, souvent véhiculés par l’ensilage.

(Suite de la page 10) Inconvénients

Malheureusement, il y a des inconvénients à tout. Dans ce cas-ci, l’obstacle principal sem-ble être le coût relativement élevé que peut représenter la conversion vers ce système. Par ailleurs, une fois les investissements faits, très peu de frais s’appliquent à l’excep-tion du coût de l’essence et de l’électricité nécessaire au fonctionnement du ventilateur. On utilise très peu de machineries donc, il y a moins de risques de bris. En France, on estime qu’en phase d’amortissement, en général sur 12 à 15 ans, le séchage en grange engendre des coûts de récolte semblables à ceux des méthodes conventionnelles.

Un futur au Québec? Bien évidemment, la plupart des informa-tions contenues dans le présent article pro-viennent de l’Europe et, plus particulière-ment, de la France, et n’ont pas été vérifiées chez nous. Par ailleurs, depuis une quinzaine d’années, la production de foin régresse au Québec. Elle aurait diminué de 25 % entre 1994 et 2004. À qui la faute? En grande par-tie à la production de maïs dont le prix de vente a augmenté de façon spectaculaire et qui demande moins de main d’œuvre. C’est bien dommage parce que le foin demeure l’aliment de base du bétail et que la produc-tion laitière au Québec ne semble pas en

voie de diminuer. Dans ce contexte, je crois que la méthode du séchage en grange mérite qu’on s’y attarde. Elle présente des avantages indéniables, non seulement pour la production d’un foin de qualité, mais aussi par rapport au bien-être des travailleurs agricoles et à l’environne-ment. Sources : Agrisalon.com http://www.agrisalon.com/06-actu/

article-14153.php Ruralinfos.org http://www.ruralinfos.org/spip.php?

article1873 Agri-eure.com http://www.eure.chambagri.fr/

c h a m b a g r i / c o n s u l t / c a d r e 5 . a s p ?doc=341638262

Paysan breton http://www.paysan-breton.fr/article/7846/sechage-du-foin-en-grange--a-l%92earl-le-boulc%92h-mael.html

Pöttinger http://www.poettinger.at/fr1/ La terre de chez nous(France) http://

w w w . l a t e r r e d e c h e z n o u s . c o m / n e w s /f u l l s t o r y . p h p / a i d / 2 0 3 1 /S_E9chage_en_grange_:_des_limites_aujourd_92hui.html

La semaine verte http://www.radio-canada.ca/ac tua l i t e/s ema ineve r t e/Co lo rSe c t i on/agriculture/040314/foin.shtml

Introduction au génie rural, Notes de cours, Univer-sité Laval, Automne 2008

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Petits gestes pour protéger notre planète Kévin Richard, étudiant en agroéconomie

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Nul besoin de faire des efforts à se casser la tête pour sauver notre planète. Il faut simplement adopter de saines habitudes de vie. Premièrement, voici des suggestions possi-bles à faire chez soi, avant de penser à sauver la planète en entier. Sur les appareils électri-ques et électroniques, privilégiez ceux qui sont écoénergétiques. Vous y trouverez le seau Energy Star qui certifie que l’appareil consomme moins d’électricité et de façon plus efficace.Pour plus d’information, consultez le site Internet energystar.gc.ca. Pour ce qui est de l’éclairage, il est préférable de choisir des ampoules de type fluocom-pactes qui ont une durée de vie beaucoup plus longue et consomment 75 % moins d’énergie qu’une ampoule incandescente. Il existe actuellement une grande variété d'am-poules fluocompactes et on a même le choix entre une lumière de couleur chaude ou froide. Optez aussi pour des thermostats électroniques. Ils sont beaucoup plus précis et ils sont programmables, ce qui vous fera bénéficier des économies de 10 %. www.hydroquebec.com/residentiel/mieuxconsommer/thermostat.html.

Outre l’électricité qui peut être économisée, il y a certaines choses qui devraient être ban-nies. C’est le cas des fameux sacs en plasti-que. Il n’est pas nouveau de vous dire que ces sacs prennent des centaines d’années à se décomposer. Il serait donc intelligent d’ap-porter son propre sac réutilisable lors de ses prochains achats ou, du moins, essayer de réutiliser les sacs de plastique que vous pos-sédez déjà. Un autre article à proscrire serait le styromousse ou mousse de polystyrène (comme les gobelets à café). Ce plastique de type 6 n’est pas récupéré par les collectes sélectives de recyclage. Il ira donc au dépo-toir… Et c’est la même histoire que les sacs de plastique. Il y a également des habitudes qui peuvent être changées dans notre alimentation. Es-sayez de choisir des aliments qui ont eu moins de pesticides lors de leur production pour la simple raison que la fabrication des pesticides, tout comme son application, de-mande abondamment de carburant. L’ana-nas, l’asperge, l’avocat, les bananes et le bro-coli sont des exemples d’aliments produits avec moins de pesticides. Toutefois, il s’a-vère encore plus important d’acheter des aliments qui proviennent de près de chez

nous, car ils ont parcouru moins de kilomè-tres pour parvenir jusqu’aux supermarchés, ce qui réduit les émissions de gaz à effet de serre (GES). De plus, évitez l’eau embouteillée. L’accu-mulation de ces bouteilles augmente grande-ment la quantité de matière à recycler. Privi-légiez plutôt une plus grosse bouteille d’eau avec laquelle vous pouvez remplir des peti-tes bouteilles réutilisables. Voici des gestes pour votre garde-robe.

Utilisez du détergent à lessive avec le moins de phosphates possible. Vous pouvez ré-duire également la quantité de détergent qui est recommandée sur le contenant ou l’em-ballage. Diminuez et évitez les vêtements qui nécessitent un nettoyage à sec. Ce type de procédé génère des coûts d’entretien élevés et, la plupart du temps, il demande l’utilisa-tion du perchloréthylène, un produit toxi-que. Pour ce qui est des vêtements que vous ne portez plus, pourquoi ne pas leur donner une deuxième vie en les donnant à certains organismes de bienfaisance. Ou bien gardez-les afin d’en faire des chiffons pour le garage en les coupant en petites pièces par exemple.

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« Les machines » François Gervais, étudiant en agronomie

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En entrant au Salon provincial de la machinerie agricole de Québec, on tombait sur un gros ventilateur de porcherie et sur une cage à truie pour la mise bas. «Diable, voilà qui méritait bien les douze dollars de l’entée, me suis-je dit. » Ayant travaillé en porcherie, mais ne connaissant pas beaucoup les gros jouets exposés, je ne m’attendais pas à trouver, dès la première occasion, quelque chose d’aussi outrageusement familier. Plus loin, de nombreux chargeurs télescopi-ques s’exhibaient, mettant en valeur leurs courbes carrées et leurs longs membres. On nous les présentait comme l’ultime ami de l’homme viril et t r a v a i l l a n t , comme l’aboutis-sement de la tech-nologie humaine. Et de fait, à regar-der les vidéo pro-jetés, où on voyait ces engins classer des balles carrées [1] d’une grosseur proprement stu-péfiante, où ils déneigeaient des espaces grâce à une souffleuse embarquée sur le bras télescopique, où ils réalisaient mille tâches préci-ses grâce, chaque fois, à un bras muni d’un appen-dice spécifique et, a p p a r e m m e n t , redoutablement efficace. Mais je me suis éloigné, j’ai aperçu du coin de l’œil ce qui semblait être des dents de Tyrannasaurus Rex montées sur une pelle métallique, et en aucun cas je n’avais envie de me remémorer mes cauche-mars suite à l’écoute du Parc Jurassique. Citons également ce hachoir aux propriétés stupéfiantes : il est capable de découper gen-timent les fibres qu’on lance dedans en lon-gueur prédéterminée. Donc, de ce que j’en ai saisi, on adapte la longueur des fibres en fonction du stade de croissance ou de repro-duction de l’animal, afin de faciliter la diges-tion, ce qui lui permet de manger plus facile-ment, et donc d’être plus productif. La tech-nologie en marche!

Côté tracteur, on était servi. Refusant d’en-trer plus avant dans le débat orageux à pro-pos de la meilleure marque, je me bornerai à dire que, comme le disait un vieux sage : « Le meilleur tracteur, c’est celui que tu peux faire réparer facilement le plus près de chez vous. » Méditez là-dessus messieurs. Il y en avait des rouges, des rouges plus pâles, des rouges plus foncés, des bleus de différentes teintes, des oranges, des crème brûlée, des gris, des verts, etc. Tous beaux, reluisants, brillants, scandaleusement propres. Pour peu qu’un producteur en achetait un, je crois qu’ils offraient un jeu d’enjoliveurs recouvert de chrome.

Dans un kiosque saturé d’orange, on nous présentait également une petite pelle-mécanique armée d’un marteau-piqueur (pour détruire les fondations d’un vieux silo, peut-être?) de même qu’un étrange vaisseau de la taille d’un petit tracteur. L’engin était simplissime : une benne, un poste de conduite, le tout reposant sur des chenilles. Après avoir parlé à l’expert, il apparut que a) il n’avait pas d’utilité précise, b) il était lent, c) la benne était, tout compte fait, petite, d) il pouvait, selon l’expert, supporter plus que le poids maximale pourtant imprimé dans le poste de pilotage et que e) il coutait vers les vingt mille piastres. À vous de choisir entre ça et un tracteur couplé à une solide remorque.

On exposait également des souffleuses (capable de déblayer le Pôle Nord, sans doute), des grattes à longueur variable (capable de déneiger l’équivalent des station-nement du monde entier, sans doute), des épandeurs à fumier (dont un qui pouvait contenir une piscine olympique, sans doute), des presses à prismes rectangulaires à base rectangulaire d’une taille impressionnante, des faneuses à foin aux allures de soucoupe volante, des tapis pour vache sur lesquels on aurait dormi, des fournaises pouvant brûler un demi séquoia, des remorques ramasseu-ses de balles rondes [2], des faucheuses à fossé, une moissonneuse-batteuse dont le

nez était compo-sé d’une série infernale de dents dont la présence dans la gueule de Cer-bère aurait été normale, des séchoirs à grains pouvant déshy-drater un cacha-lot au complet, des VTT à mi-chemin entre le quad et le coupé de luxe, des ro-bots de traite où les vaches vont au robot et d’au-tre où le robot va aux vaches [3]. [1] Mettons les choses au clair : Pourquoi, sa-pristi, dit-on «balle carrée»,

alors même qu’en aucun cas une balle n’est carrée, par définition, et que de toute façon, ce ne sont même pas des carrés, ce sont des prismes rectangulaires à base rectangulaire. Et après on s’étonne que le débat sur la pro-nonciation du mot Holstein fasse rage! [2] Notez que c’est un pléonasme. Et de toute façon, on devrait dire cylindre. [3] Ceci est une réelle innovation, à vue, il serait même possible de l’installer dans une étable normale, pour peu que l’espacement entre les rangs soit suffisant. Les machines, une chanson de Mononc’ Serge

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Souper international Véronique Leclerc pour Agir international

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Le 29 janvier dernier se tenait le tra-ditionnel Souper international d’Agir. Comme à chaque année, l’équipe a tenté de vous faire découvrir des saveurs sublimes venues des quatre coins du monde. Le tout par le biais d’une soirée dynamique et ani-mée qui, nous l’espérons, vous a très grande-ment plu. Le temps est maintenant venu de vous transmettre quelques-unes des recettes que nous avions concoctées à l’occasion de cet évènement. Ainsi, vous pourrez à votre tour faire découvrir ces plats majestueux.

Torsades feuilletées au fromage 30 torsades, préparation 30 min, cuisson 12 min. Ingrédients :

2 rouleaux de pâte feuilletée 1 œuf légèrement battu

40 g de parmesan finement râpé

Préparation : Badigeonnez d’œuf les

pâtes feuilletées. Parsemez l’une d’elles de fromage et posez la seconde par-dessus. Pressez.

Coupez en rubans de 1,5 cm, puis diviser chaque ruban en deux.

Tordez-les et posez-les sur des plaques de four graissées sans serrer.

Faites cuire environ 12 minutes à four mo-déré, jusqu’à ce que les torsades soient légèrement dorées.

Croustillants de pita

40 pièces, préparation 10 min, cuisson 10 min. Ingrédients :

5 pains pitas 60 ml d’huile d’olive 1 c. à soupe d’épices cajuns

Préparation : Coupez chaque pita en quatre. Posez les

morceaux sur des plaques de four. Badi-geonnez d’huile d’olive et parsemez d’épices.

Faites cuire environ 10 min à four modéré, jusqu’à ce que les morceaux de pita soient croustillants et dorés.

Poulet au curcuma

8 pers, préparation 20 min, cuisson 15 min.

Ingrédients : 4 blancs de poulet 1 c. à soupe de curcuma 2 oignons 3 gousses d’ail 1 poivron rouge 1 poivron vert 20 cl de bouillon de volaille 20 cl de lait de coco le jus d’une lime 3 c. à soupe d’huile 2 c. à soupe de coriandre hachée poivre

Préparation : Pelez et hachez les oignons et l’ail. Lavez les

poivrons, retirez les pépins et taillez-les en lanières. Découpez les blancs de poulet en lanières.

Dans une sauteuse, faites revenir, à feu doux et à l’huile, les oignons et les poivrons. Quand les oignons sont légèrement dorés, ajoutez l’ail. Mélangez, retirez de la sauteuse et réservez.

Prenez la sauteuse, sans la laver, et faites-y dorer les lamelles de poulet. Ajoutez alors le mélange oignons, poivrons et ail. Saupoudrez de curcuma, salez et poivrez. Mouillez avec le bouillon de volaille et laissez cuire 5 min. Ajoutez le lait de coco et le jus de lime. Mélangez et laissez cuire encore 5 min.

Au moment de servir, saupoudrez de corian-dre hachée.

Baklavas

18 baklavas, préparation 5 min, cuisson envi-ron 45 min. Ingrédients :

Sirop : 2 tasses d'eau 1/2 tasse de miel

2 tasses de sucre 1/2 citron (jus et zeste) 1 clou de girofle Faites cuire les éléments du sirop pendant

10 min à feu vif, puis laissez refroidir 1 livre de pâte filo 400 g de noix hachées (ou moitié noix,

moitié amandes) 1 grosse c. à soupe de cannelle 3 grosses c. à soupe de sucre

Préparation : Mettez une feuille de filo beurrée sur la table et recouvrez de deux autres feuilles, chacune beurrée. Parsemez alors du 1/3 de mélange de noix, sucre et cannelle. Roulez les feuilles en un cigare et coupez en 6 cigares. Cuire à 150 °C jusqu'à ce que les gâteaux soient bien dorés et croustillants. Trempez les gâteaux dans le sirop à la sortie du four et faites-les égoutter sur une grille. Biscuits sablés à la polenta et zestes d’o-

range et de citron 40 biscuits, préparation 25 min, repos 15 min, cuisson 15 min. Ingrédients :

180 ml (3/4 tasse) farine 160 ml (2/3 tasse) semoule de maïs (polenta)

80 ml (1/3 tasse) sucre en poudre 80 ml (1/3 tasse) beurre non salé, mou 45 ml (3 c. à soupe) zestes d'orange et de citron, râpés

2 œufs Préparation : Préchauffez le four à 200 °C (400 °F). Dans le bol du robot culinaire, mettez la

farine, la semoule de maïs, le sucre, le beurre, les zestes râpés et les œufs. Mé-langez jusqu'à obtention d'une pâte lisse. Réfrigérez 15 minutes.

Graissez une plaque à biscuits et y déposer, en les espaçant, de petits disques de pâte. Aplatir la pâte légèrement du bout des doigts.

Faire cuire au four 15 minutes ou jus-qu'à ce que le bord des sablés se colore.

Sortez la plaque du four, retirez les sablés avec une spatule en métal et laissez refroidir sur une grille.

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La Ferme Eboulmontaise Jean-François Ouimet, étudiant en agronomie et collaborateur officiel

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Ce mois-ci, nous nous transportons dans la belle région de Charlevoix pour y rencontrer les fondateurs du Regroupement des producteurs d’agneaux de Charlevoix, Vital Gagnon et Lucie Ca-dieux. Ce couple dynamique a su développer une entre-prise originale et très diversi-fiée en région : la ferme Eboulmontaise. Située aux Éboulements, sur la rive nord du fleuve, cette der-nière possède un élevage ovin d’environ 350 brebis. Plusieurs races ont été mé-langées mais il y a présente-ment une dominance de Dorset. Une production maraîchère légumière biolo-gique de trois hectares est également présente. La mise en marché de tous les pro-duits, autant animaux que végétaux, est faite directe-ment à la ferme. Il n’y a que l’abattage qui n’est pas fait à la ferme; une salle de dé-coupe permet d’apprêter la viande directement à la pro-priété. De plus, depuis 2002, 60 paniers de légumes biologiques sont pro-duits chaque été dans le cadre de l’Agri-culture soutenue par la communauté (ASC). La production ovine est exploitée d’une fa-çon qui se rapproche de l’élevage biologique sans pour autant être certifiée. Aucune tech-nique de désaisonnement n’est mise en prati-que au sein du troupeau. Vital s’occupe prin-cipalement de l’élevage et du jardin. Lucie, qui a gradué en agroéconomie à la FSAA, effectue principalement la gestion de la ferme et la mise en marché des produits. Vital est originaire des Éboulements. Ses parents possédaient une ferme laitière. Son goût pour l’agriculture est apparu très tôt.

Après avoir étudié les sciences pures au Cé-gep Maisonneuve, il travailla durant quelques temps sur la ferme laitière d’un de ses oncles en attendant son entrée à l’Université La-

val… en foreste-rie. Cette expé-rience de travail le convainquit de choisir plutôt l’agronomie. Il gradua en bio-agronomie en 1977. Jusqu’en 1995, il enseigna à l’ITA de Saint-Hyacinthe. C’est en 1990 que la ferme fut ache-tée dans Charle-voix. Durant son séjour au Comtois, il par-ticipa activement à la réalisation de l’Agral. Il faisait partie des travailleurs de l’ombre puisqu’il n’a pratiquement jamais écrit dans

le journal. Cependant, il contribua grande-ment à la mise en page, l’impression et la distribution de cette célèbre publication. Si tout se passe comme prévu, la Loi sur les appellations réservées reconnaîtra la toute première indication géographique protégée (IGP) à voir le jour au Québec. Cet IGP contraint les éleveurs ovins à des règles très strictes s’ils veulent apposer l’inscription « agneau de Charlevoix » sur leurs produits. Ces règles sont définies par un cahier de charges précis auquel le producteur doit se soumettre. Par exemple, l’agneau doit être élevé et transformé dans une des 13 munici-palités de la région de Charlevoix.

De plus, une table champêtre a vu le jour à deux pas de la ferme : Les Saveurs Oubliées. Cette dernière, associée à la Ferme Eboul-montaise, demeure une idée très originale pour favoriser l’agrotourisme et les entrepri-ses agricoles de Charlevoix. En effet, cette entreprise apprête des aliments du terroir qui proviennent directement de la ferme voisine ou de la région charlevoisienne. Il est égale-ment possible de visiter la bergerie ainsi que la ferme via un réseau de sentiers pédestres aménagés sur la propriété. En terminant, ces propriétaires croient fer-mement que le choix de devenir producteur agricole ne doit pas être motivé par des rai-sons économiques; c’est plutôt le choix d’un mode de vie qui doit primer.

Sources utiles : fermeeboulmontaise.com www.agneausaveurscharlevoix.com

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Le comment de la crise économique François Gervais, étudiant en agronomie

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Je tenterai de faire court, et ce n’est pas évident. D’abord, le comment de la crise. Ensuite, le pourquoi, puis ce que les gouver-nements ont trouvé à faire depuis et, enfin, les perspectives d’avenir à long terme. Sim-plissime? Cela nécessitera sans doute deux ou trois articles en tout.

Le comment D’abord, la crise repose sur une invention des banquiers : la titrisation. Ce « produit financier » est une petite merveille bancaire qui permet à tout un chacun, en autant que ce « chacun » ait une banque, de faire de l’argent (en prêter moyennant intérêt) et d’investir, ce même argent, en même temps, à la bourse. N’a-t-on pas là quelque chose qui ressemble à la multiplication des pains de l’ami Jésus? En effet, et comme on le verra, l’opéra-tion relève soit de la magie ou du miracle, soit de la fraude intellec-tuelle, puisque fraude légale il n’y a plus [1]. D’un côté, le ban-quier propose à ses clients une hypothèque pour une maison. Cette hypothèque est accordée avec très peu de restric-tions : inutile de mettre une mise de fonds initiale et inutile d’avoir largement la capacité de payer. Pour finir d’appâter le poisson, durant les deux premières années du prêt hypothécaire, les taux sont extrême-ment avantageux... après quoi ils sont remis à niveau, niveau qu’on imagine passablement plus haut. Mais cette folie « titrisée » était tout de même fondée sur un semblant de vérité, non? Parce qu’on se doute bien qu’un banquier, même naïf, ne prête jamais s’il n’est pas certain de revoir son argent, et n’importe quel client, même naïf, le sait. Voici la justification de ce non-sens : le mar-ché de l’immobilier, en constante et irréver-sible croissance, faisait-on croire, induisait une augmentation de la valeur des maisons sans même qu’on les retape, en autant qu’on ne les use pas trop. Après un temps, il suffi-sait simplement de revendre sa maison, de rembourser le reste de l’hypothèque, de se

payer du bon temps avec la balance, et de retourner voir un banquier qui prêtera en-core plus, pour une encore plus grosse mai-son, et ainsi de suite jusqu’à l’achat d’un château en Bavière. Et les moutons montè-rent dans le camion de l’abattoir en croyant marcher en direction de verts pâturages. De l’autre côté, les banques affirmèrent aux compagnies de fonds, de financement, d’as-surance et autres prédateurs financiers que leurs produits « titrisés » étaient incroyable-ment sûrs : les petits moutons ne pouvant faire autrement que de rembourser leur hy-pothèque en vendant leur maison et en ali-mentant ainsi la bulle immobilière. En les tondant juste assez, on s’assurait de leur inconditionnelle soumission, puisqu’il leur

fallait toujours bien un endroit où dormir, et qu’après avoir goûté à la propriété, la plupart des gens ne souhaitent pas retourner en ap-partement. Et les requins avalèrent des mor-ceaux de mouton, sans se douter qu’ils étaient avariés. Une fois achetés, les produits financiers, les « titrisations » d’hypothèque, se retrouvaient échangées comme n’importe quel autre pro-duit. Ils entrèrent donc « dans le système » où ils furent soumis aux frénétiques et para-noïaques mouvements inhérents à la bourse. Et malgré les hauts et les bas, aussi inhérents à la bourse, des titres, personne ne se doutait encore que c’était des bouts de mouton en putréfaction. Un jour, sûrement fin 2007, quelqu’un, quel-que part aux États-Unis, vendait sa maison

et en cherchait une autre, plus belle et plus grosse. Il en trouva une, vendit sa maison et retourna voir son banquier pour une plus grosse hypothèque. On lui refusa, il exagé-rait vraiment : un plongeur au chômage qui voulait acheter un petit château! Pousse, mais pousse égal! Également, le directeur de la banque affirmait que, pour l’instant, les liquidités étant basses, mieux valait donner un coup de frein aux hypothèques risquées. Quelque part, mais ailleurs, résonnait le glas de la bulle immobilière. Le mouvement se généralisa durant le pre-mier trimestre de 2008 : la bulle immobilière éclatait. Puis, au cours de l’année, le monde comprit enfin : les économistes qu’on nous faisait écouter via les grands médias étaient

soit des imbéci-les, soit des menteurs triés sur le volet pour nous raconter n’importe quoi a f in qu ’on , vous, moi et Joe le plombier, ne panique pas. Vaine tentative et, à dire vrai, ce n’est pas seule-ment la popu-lace qui paniqua. Dans le monde réel : les pro-priétaires de maison ne vou-lant pas payer

l’ajustement de leur hypothèque tentèrent de vendre avec de juteux profits, personne ne pouvait acheter, faute des prêts hypothécai-res aveugles des banques, les maisons se vidèrent et les rues se remplirent d’anciens propriétaires ayant fait faillite. Les banques se retrouvèrent avec des maisons invenda-bles dont la valeur, largement surestimée, baissait drastiquement, puis tombait littérale-ment. En plus, les gens ayant contracté une hypothèque élevée virent la valeur de leur maison tomber également. Pas plus fous que d’autres, ils tentèrent de se départir de cette maison dont la valeur baissait de seconde en seconde et pour laquelle ils payaient une hypothèque de plus en plus éle-vée, contribuant ainsi à faire augmenter l’of-fre de maisons, mais pas la demande.

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Sans les entrées d’argent mensuelles des hypothèques, les banques se retrouvèrent rapidement à court d’argent liquide réel pour leurs opérations réelles et, tout aussi rapidement, le prêt interbancaire se tarit, chaque banque voulant conserver le peu de liquidités qu’elle pos-sédait et refusant de prêter à une autre dont la santé finan-cière était minée par un can-cer interne indétectable, puis-qu’aucune banque ne voulait confirmer sa maladie en ré-évaluant sa valeur. Dans le monde boursier : les requins finan-ciers qui jouaient avec les bouts de mouton putrescents, eh bien, se rendirent compte que c’était justement des bouts de mouton putrescents. Stupeur et tremblements [2] à la bourse. Les requins essaient de se départir de ces titres toxiques, et bien sot celui qui les achèterait. Résultat? Les fonds d’investisse-ment voient eux aussi leurs liquidités fondre, bientôt, ils ne peuvent plus répondre à la demande d’argent que nécessite leurs activi-tés réelles. Ils décident alors de vendre leurs actions et leurs investissements, dont les prix baissent, puisque l’offre surpasse la de-mande, puisque personne n’achète, puisque tout le monde vend, puisque tout le monde veut des liquidités, pas des foutus titres ban-caires, financiers ou quoi que ce soit. Mais comme tous ont investi massivement à gau-che et à droite, surtout à droite, sans être obligés de garder une réserve concrète d’ar-gent réel dans leurs coffres, ils se retrouvent tous à court, en même temps, d’où le pro-blème. Donc, personne ne prête, personne ne tran-sige, personne n’a confiance et dans la rue, le rythme des activités économiques ralentit. Les grosses compagnies inscrites à la bourse voient leur valeur chuter comme chute un avion dont le carburant s’est épuisé au-dessus d’une zone volcanique active. Logi-quement, lorsqu’elles passent des comman-des, leurs fournisseurs exigent des garanties, des paiements rapides, de peur de les voir faire faillite avant même le remboursement de leurs dettes. Les employés sont suspen-dus car les produits s’écoulent moins et qu’on n’a plus d’entrepôts libres pour rece-voir l’excès de marchandise, qui, l’offre dé-passant la demande, perd de la valeur égale-ment. Les employés suspendus attendent chez eux de meilleurs jours, se serrent la ceinture et dépensent de moins en moins, d’autant plus que les prix des articles de consommation baissent. Peut-être la semaine

(Suite de la page 18) prochaine, qui sait, les télévisions plasma r e c e v r o n t - elles une troi-sième réduc- tion en deux semaines.

E n f i n , bref, la méca-nique du capi- talisme ultralibé-ral est mal huilée, grince et tourne de plus en plus l e n t e m e n t . L’énergie magi-que qui l’activait, la spéculation générée par une confiance aveugle en la main invisible autorégulatrice du marché, s’est volatilisée avec l’apparition d’un spectre qui terrifie autant les moutons que les requins : la réces-sion. [1] Depuis le gouvernement de Ronald Rea-gan, qui affirmait haut et fort que « l'État

n'est pas la solution à nos problèmes... l'État est le problème », les États-Unis et plusieurs pays à tendance économique libérale sont devenus, surtout par leur branche conserva-

trice respective, de farouches opposants à toute forme d’in-tervention de l’État – sauf pour les questions de sécurité natio-nale – dans la vie des citoyens et surtout dans les activités économiques. Depuis, la dérè-glementation est presque deve-nue un dogme économique, et les industriels de la finance en profitent largement, libres de faire de la « comptabilité créa-

tive » et de créer des produits financiers toxiques qu’aucune police financière digne de ce nom ne peut contrôler. C’est donc pour cela que personne ne sera poursuivi : personne n’a fait quoi que ce soit d’illégal. [2] Je ne sais pas si c’est un bon livre, je ne l’ai pas lu, le peu que j’ai goûté d’Amélie Nothomb m’a laissé sur ma faim, un peu. w w w . a g o r a v o x . f r / a r t i c l e . p h p 3 ?id_article=27993 fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Reagan Quand la pierre se transformait en or…, dossier du Monde Diplomatique, décembre 2008,

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Les autruches et les émeus Roselyne Gobeil et Valérie Guérin, étudiantes en agronomie

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L’autru-che est un oi-seau de grande taille (2,20 m en moyenne) et assez lourd (120 kg en moyenne) qui ne vole pas. Son espé-rance de vie est d'environ 70 ans (40 ans en captivité). L'autruche est le plus rapide des oiseaux terrestres. Elle se déplace en mar-chant et peut courir à une vitesse de 70 km/h.

Ses pattes n'ont que deux doigts. Les autruches ont des pattes très puissantes. Un coup de pied équivaut à 200 kg d'impact, cela

éventre un lion très facilement. Il existe de plus un important dimorphisme sexuel chez les autruches : le mâle possède un plumage noir avec l'extrémité des ailes blanches tandis que la femelle a un plumage brun terne. Les autruches sont essentiellement herbivores, mais leur régime est varié ; elles sont capa-bles d'ingérer tout ce qui passe à la portée de leur bec d’où l’expression : avoir un estomac d’autruche. Avec une masse comprise entre

1,2 et 1,8 kg, l'œuf d'autruche est le plus gros œuf à coquille d'animal vivant. Oiseaux ro-bustes d'élevage facilement domestiqués depuis longtemps pour la récolte de leurs pennes ornementales et pour leur chair, pour leur œuf (50 oeufs en moyenne de mars à septembre - 1 tous les deux jours quand il fait beau), leur cuir et leurs plumes. La viande d'autruche apporte autant de protéines et de fer que la viande de bœuf, mais elle est beaucoup moins grasse : 2 % de lipides contre 3 à 15 % pour le bœuf. L’émeu est le deuxième plus grand oiseau du

monde actuel der-rière l'autruche. Il peut atteindre deux mètres de haut. Il peut voyager sur de grandes distances d'un bon pas et il peut courir à 50 km/h. Les émeus

ont seulement trois doigts aux pattes comme les cailles ou les outardes (les autruches n'en ont que deux) ce qui leur per-met de courir rapidement. Ce sont des oi-seaux nomades capables de parcourir de nombreux kilomètres à la recherche d'une nourriture variée à base de plantes et d'insec-tes. La stratégie de reproduction de l’émeu est basée sur la polyandrie, les mâles prenant l’entière responsabilité des soins aux œufs et ensuite aux poussins. Ces œufs pèsent 700 à 900 g chacun et mesurent 135 mm de long sur 90 mm de diamètre ce qui équivaut à 10 à 12 œufs de poules. La première observa-tion de vrais (génétiquement identiques) jumeaux chez les oiseaux a été faite chez l'émeu. Les oisil-lons ont un pre-mier plumage fait de bandes jaunes et brunes permettant un meilleur camou-flage.

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L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

Fatigués de la froideur de l’hiver ?

Vous ne rêvez qu’au

printemps et à ses beaux jours ?

Eh bien, nous avons la

solution qu’il vous faut !

Venez faire un tour au casse-croûte du pavillon

Paul-Comtois. L’équipe du Toast Café saura raviver

votre journée !

Au menu :

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plus encore.

Le tout offert à des prix plus qu’abordables.

N’hésitez pas à venir nous

voir !

La production de champignons Émilie Turcotte-Côté et Maggie Bolduc

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La production de champignons est en émergence au Québec depuis les années 2000. Comparativement à l’Ouest canadien et à l’Europe, notre industrie est très peu développée. Deux secteurs d’activités se côtoient; la cueillette de champignons sau-vages ainsi que la culture dans un milieu artificiel. Il existe plu-sieurs variétés de champignons sauvages qui sont comestibles et qui ont une valeur économique considérable. On parle entre autres de la mo-rille, du matsutaké, du bolet, du shiitake et de la chanterelle. La re-cherche de champignons sauvages est pres-que une ruée vers l’or pour certains, puis-qu’ils ont une valeur commerciale très éle-vée. La cueillette s’effectue du printemps jusqu’à l’automne sur tout le territoire qué-bécois. L’exploitation des champignons sau-vages permet de valoriser davantage nos forêts, ce qui est positif. Il est également possible d’ensemencer des champignons dans la forêt grâce aux semences liquides mycéliennes développées par l’entreprise Champignons Laurentiens Inc.

D’autre part, la culture de champignons peut s’effectuer, tout au long de l’année, assurant un approvisionnement régulier des marchés. Les restaurants haut de gamme recherchent particulièrement ces produits. Le pleurote est une variété qui est cultivée au Québec par plusieurs entreprises. Il en existe une multitude de différentes couleurs : gris, jau-nes et roses, qui sont de formes variées. Ceux-ci se cultivent bien sur des substrats artificiels et ont un goût marqué même s’ils ne poussent pas en milieu naturel. Plusieurs types de substrats peuvent être utilisés, com-

prenant de la paille, du bran de scie, des céréales, etc. Les champignons requièrent des conditions de culture spécifiques, ils ont besoin d’un taux d’humidité élevé allant jus-qu’à 85 % et d’une température d’environ 20

ºC. Toutefois, chaque variété possède ses particularités et exige des condi-

tions de culture spécifiques. En somme, les producteurs de cham-pignons doivent faire face à de nombreux défis puisqu’il existe

peu d’expertise dans ce domaine au Québec. De ce fait, ces produits sont peu connus et leur place sur le marché est à dé-velopper.

Saviez vous que…

… une personne qui cultive des

champignons est une champignonniste et l’endroit où ils sont produits est une champignonnière?

… le champignon qui se retrouve commu-

nément dans les épiceries est l’Agaricus bisporus (champignon de couche), com-munément appelé champignon de Paris ?

… l’organisme vivant le plus grand sur la

terre est un champignon situé dans l’État de l’Oregon? Il mesure 890 hectares, soit l’équivalent de 1600 stades de football et son âge est estimé à 8000 ans.

... le plus grand champignon sur terre décou-

vert mesure 11 mètres 45 de haut et a un diamètre de 3 mètres 15 ? Ce dernier se situe en Malaisie et il fait partie de la famille des bolets.

… certaines espèces de termites et de four-

mis cultivent des champignons? En effet, en Amérique du Sud, les fourmis Atta font pousser des champignons, il existe une symbiose entre les deux êtres vi-vants.

... chaque année, au Québec, l’ingestion de

champignons sauvages cause la mort? Il existe une multitude de champignons sauvages, certains sont comestibles, mais d’autres peuvent causer des indigestions et même entraîner la mort. Il faut donc être extrêmement prudent lorsqu’on consomme ces derniers.

… les lichens sont une association mutua-

liste entre une algue et un champignon?

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Une visite à l’école d’horticulture et le jardin botanique de Niagara Parks Jessy Caron , étudiant en agronomie

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En automne 2005, je suis allé visiter, une partie de l’Ontario avec quelques élèves de ma classe du cégep, histoire d ’approfondi r nos connaissan-ces dans un cli-mat différent du Québec. Nous avons fait escale

dans les jardins, arboretums et milieux natu-rels d’Ottawa, les pourtours de la baie Geor-gienne et finalement, de Niagara Falls. Nous n’avons pas seulement visité l’école d’horti-culture de Niagara Falls, nous l’avons vécue pendant deux jours! Nous avons été très bien accueillis le soir de notre arrivée par une étudiante de troisième année. Nous sommes allés souper en ville et sommes revenus un peu plus tard pour re-faire le plein d’énergie. Notre journée du lendemain allait être chargée : nous avions beaucoup à voir! Le lendemain matin, à 7 heures, nous avons été accueillis comme des rois dans la salle à manger. On nous a préparé un vrai festin. Cela nous a permis de faire connaissance avec les étudiants. À 8 heures, nous avons eu

droit à une visite guidée des lieux par un finissant. Saviez-vous que cet établissement scolaire a une excellente réputation dans le monde

horticole depuis 1936? On parle ici, sur le même terrain, d’une école, d’un dortoir pour les étudiants, avec cuisine, d’un arboretum, d’un jardin classé botanique, d’un conserva-toire de plus de 2 000 papillons et de plantes tropicales humides, de serres de produc-

tion… Le tout sur une superficie de 40 hectares. Seulement 30 étudiants fréquentent cet établis-sement à titre institutionnel. Cependant, il est ouvert au grand public pour les visites touristiques et ce, gratuitement. Il est intéressant de noter que les étudiants mettent vraiment les mains à la pâte. Chacun fait sa part pour l’entretien du jardin. Ils sont impliqués dans leur champ d’études 40 heures par semaine. Deux journées par se-maine sont dédiées aux tâches d’entretien, de plantation ou même de construction. Ils sont évalués sur ces tâches en plus des examens théoriques sur les plantes, les sols, les insectes, les maladies, le graphisme, etc. Il est intéressant de noter que les vé-gétaux près des bâtiments sont constamment en changement afin de créer un impact visuel

excessivement fort. Par exemple, au prin-temps, on assistera à un magnifique specta-cle de bulbes. Par la suite, les annuelles et les vivaces prendront le relais. Lors de mon passage au mois d’octobre, les chrysanthè-

mes d’automne avaient pris d’assaut le paysage pour nous offrir un spectacle sans pareille. Il y aura toujours quelque chose de nouveau en rotation pour assurer une belle prestation à l’année longue. Le programme d’horticulture en Ontario est très différent de celui au Québec. À l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec à St-Hyacinthe, nous avons des cours de la mi-août à la mi-décembre et de la mi-janvier à la mi-mai, soit huit mois par année. L’école d’horticulture de Niagara Parks est active 48 semaines par année, c'est-à-dire trois se-maine de vacances à Noël et une à la fin août. On parle ici d’une session extrême-ment intensive, car vous couchez sur place, donc vous êtes sur les lieux 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 335 jours par année. Voilà un très bel endroit pour s’instruire ou tout simplement prendre des vacances avec, à proximité, des chutes du Niagara, du Royal Botanical Garden, du Cullen Garden, du jardin miniature, l’horloge florale, la ville de Buffalo pour aller voir une partie de hockey (Sabres de Buffalo) et bien plus encore. Niagara Parks Botanical Gardens 2565 North Niagara Parkway P.O. Box 150 Niagara Falls, Ontario, Canada, L2E 6T2 www.schoolofhorticulture.com

Photo : Jessy Caron

Photo : Jessy Caron

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À l’étranger ici... Chantal Piché-Cadotte, étudiante en agronomie

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Suite à mon été en France, j’ai pris la décision de repartir un jour prochain. En attendant, j’ai décidé d’assouvir ma soif de l’étranger en parrainant un étudiant étranger pour la session d’hiver. Le parrainage se fait en collaboration avec le Bureau d’accueil et d’animation (BAA).

Tout d’abord, un petit mot sur le pro-gramme : ce programme est chapeauté par le BAA. Vers la fin d’une session, un message est envoyé à tous les étudiants via leur adresse ulaval.ca. En y répondant, on reçoit de l’information sur la façon de procéder. Une courte formation (1 h -1 h 30) est of-ferte à tous les futurs parrains et marraines en début de session. Par la suite, l’étudiant parrain est jumelé avec un étudiant étranger provenant généralement de sa faculté inscrit au programme. Selon les données du BAA, entre un tiers et la moitié des étudiants étrangers s’inscrivent et ils sont générale-ment tous parrainés.

Le parrain reçoit les coordonnées de l’étu-diant étranger. Sa première mission : établir le contact et réussir à se faire comprendre. Dans beaucoup de cas, l’étranger ne parle pas un bon français ou le comprend très peu. Il est venu ici, en immersion, pour ap-prendre le français et parfaire sa culture du

Québec. Deuxième mission, montrer la ville de Québec sous son meilleur jour en fonc-tion des intérêts du jumelé! Où sortir? Où faire la fête? Où faire du sport? Où aller au cinéma? Comment se déplacer? Comment fonctionnent les cours? L’université? Les petites choses auxquelles nous, Québécois, ne pensons plus, mais qui nous suivent tous les jours, eux, ils doivent y réfléchir.

Dans mon cas particulier, je suis jumelée avec une Australienne, originaire des Philip-pines. Elle n’avait jamais vu la neige avant de mettre les pieds au Québec. Lorsqu’elle est partie, un 7 janvier, il faisait 41 °C à Sydney. Je vous laisse imaginer son choc thermique le 8 janvier, ici.

J’ai dû l’appeler à deux reprises, vu qu’elle ne m’avait pas comprise la première fois. Après une première rencontre passée à discuter autour d’une pizza dans le Vieux-Québec, le contact s’est bien établi. Nous avons pris rendez-vous pour le lendemain. Au pro-gramme : glissades à Valcartier. Je suis partie avec elle et deux de ses compatriotes.

À quatre, nous avons glissé toute une après-midi, des pistes faciles aux plus extrêmes. C’était la première fois que ces trois jeunes filles glissaient dans la neige… Et il faudra remettre ça!

En ce 26 janvier, j’ai réchauffé mon lundi en participant à un « Australia Day Trivia » organisé par ma « jumelle ». Le 26 janvier est la fête nationale australienne et elle a planifié un petit questionnaire sur son pays sur di-vers thèmes (culture, sport, etc.). Ce coup-ci, c’était à mon tour d’entrer dans son univers anglophone et de répondre aux questions en équipe avec une Australienne et d’autres étudiantes étrangères.

Je trouve que cette expérience est enrichis-sante. Elle nous permet d’aller ailleurs tout en restant ici, de partager des expériences, de partager ce qu’on aime avec quelqu’un qui ne connaît presque rien du Québec. Ni la tire sur la neige, ni le Carnaval de Québec… Il reste encore tant de choses à voir et à faire!

Bourses 2009 : bientôt le temps de soumettre votre candidature! La FSAA, avec la participation financière de nombreux partenaires, offre des bourses d’excellence et d’implication s’adressant à des étudiants inscrits à temps complet à un de ses programmes de baccalauréat, de maîtrise ou de doc-torat. Pour soumettre votre candidature, vous devez remplir les formulaires appropriés en ligne, sur le site de la Faculté : https://bourses.fsaa.ulaval.ca. Les critères d’admission sont indiqués sous chacune des bourses disponibles. Les formulaires seront mis en ligne le 16 février 2009 et vous avez jusqu’au 27 février 2009, 12h, pour poser votre can-didature. La cérémonie de remise des bourses aura lieu le vendredi 3 avril 2009, à 13h15, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Veuillez prendre note que la présence des récipiendaires à la cérémonie est obligatoire. Pour toute information supplémentaire, adressez-vous à : Émilie Veilleux, local 1122-CMT Tél. : 418 656-2131, poste 3850 Courriel : [email protected]

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Le dragon bleu, quatrième volet de la trilogie des dragons François Gervais, étudiant en agronomie

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La foule entre dans la salle en jasant, en papotant, tranquillement. Elle dégorge des portes et se disperse pour aller s’assoir dans les rangées. Rapidement, elles sont remplies par une petite multitude légèrement fébrile. De l’autre côté du rideau, dans les coulisses, derrière le décor, d’autres personnes atten-dent, fébriles tout court, elles. Quelque part, un clocher sonne les vingt heures, dans la salle, personne ne l’entend, et de toute fa-çon, les intéressés par l’heure qu’il est ont bien pris soin de porter une montre. Le rideau se lève. (Vous m’excuserez ici de faire fi de cette partie, mon amie étant arrivée en retard, j’ai raté le début. Et n’ai strictement aucune idée de ce qui a bien pu se passer, cependant j’ose espérer que cela n’a pas affecté le reste de ma compréhension de la pièce.) Le rideau se lève, les acteurs jouent un peu, sortent quelques lignes, rejoignent les coulis-ses, le rideau s’abaisse et commence une musique doublée d’une projection sur l’é-cran-rideau. Deux retardataires en profitent pour entrer discrètement, mais ne peuvent se retenir de déranger un sexagénaire qui s’en serait bien passé.

L’écran et la musique montrent une publicité chinoise qu’aucun des deux retardatai-res ne peut com-prendre, trop oc-cupés qu’ils sont à ne pas tomber dans l’allée sombre, puis à enlever leur man-teau. Le reste du public trouve la chose très drôle, sans doute avec raison. Réapparaissent les acteurs, une femme et un homme, deux québécois d’origine, manifestement ren-dus en Chine. La scène nous montre un appartement exi-gu que la première trouve minuscule et que le second, habi-tué à la taille des choses en Chine, trouve très grand. La femme, Claire Forêt/Marie Michaud, est venue adopter un enfant, et réclame de l’al-cool pour se détendre du voyage en avion, classe économique. L’homme, Pierre La-

montagne/Robert Lepage, répond qu’il n’en a pas. La femme ne se démonte pas et en sort illico presto une bouteille qu’elle a achetée au maga-sin-pas-de-taxe. La scène tourne au cocasse plus tard, puis rentre dans l’ordre avant l’inter-lude. La foule com-prend alors l’astuce, pendant que ça travaille fort dans l’obscurité derrière le rideau afin de changer le décor, on voit une belle info-pub de la Chine présentée comme sans doute le « plusss meilleur pays du monde », intéressante ma-

nière de créer l’atmosphère tout en permet-tant des changements de décors. Arrive alors la troisième personne de cette pièce de théâtre, une séduisante personne

(Suite page 25)

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L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

Chronique socioculturelle Jessy Caron, étudiant en agronomie

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Le 24 janvier se tenait dans le Vieux-Québec pour la quatrième année consécu-tive le tant attendu Red Bull Crashed Ice. La nouveauté 2009 fut l’ap-parition d’une toute nou-velle classe de participants ou, devrais-je dire, de parti-cipantes. Excitant messieurs, n’est-ce pas? Pour ma part, j’étais tout émoustillé à l’idée de voir des femmes carré-ment se défoncer en patins sur une piste de 550 mètres où il n’existe qu’un seul rè-glement : arriver en bas peu importe comment. Des vi-tesses de pointe de 50 km/h ont été enregistrées sur le parcours où tous les partici-pants doivent négocier des virages extrêmement serrés et effectuer des sauts (pour ne pas dire jumps) à couper le souffle des compétiteurs. Le Vieux-Québec en entier s’est mobilisé malgré le concours d’habiletés des All-Stars de la LNH et le -40 °C annoncé par MétéoMédia (je

dois dire que si vous n’étiez pas bien habillé, votre soirée a dû être pitoyable si vous y

étiez parce que j’étais habillé comme un oi-gnon et j’ai dû résister à la tentation d’allez au pub du coin prendre un bon verre de houblon et regarder en direct à TVA le dit

spectacle.) Ben non, cela ne m’a même pas effleuré l’esprit parce que j’étais en plein

cœur du gigantesque party Red Bull et ce, très bien habillé! Pour ce qui est des finalis-tes, il s’agit de Arttu Pi-hlainen de la Finlande chez les hommes et de Keri-Anne Wallace de Calgary, Alberta, chez les femmes. J’ai bien aimé encore une fois ma soirée au Crashed Ice et je vous partage quelques photos pour vous rappeler de bons moments ou vous convaincre tout simple-ment d’y assister l’an pro-chain. Il ne faut pas ou-blier que nous sommes privilégiés d’avoir une telle activité dans la Vieille Ca-pitale. Nous remplissons à

merveille toutes les conditions requises à l’éligibilité de ce nouveau sport. Vous ne verrez jamais une ville comme Montréal abriter une soirée aussi endiablée.

Jessy Caron

aux traits asiatiques, Xiao Ling/Tai Wei Foo, qui s’avère être une des peintres exposés dans la galerie que tient Pierre Lamonta-gne. Arrive ce qui devait arriver, une presque scène de ménage avec un fond de jalousie, le tout en mandarin. Une partie de la foule, pas trop vive du coco, se dit alors « Heu quoi? », une autre, pessi-miste sans doute, se dit alors, « Diable, n’a-t-on pas pensé aux non chinois de cette salle? », les plus optimistes se disent « Voilà donc l’occasion rêvée de commencer une immer-sion culturelle impromptue! », d’autres se rengorgent d’un « He bien, ces foutus cours de mandarins auront bien fini par me servir, après tout! » et finalement les plus observa-teurs auront lu la traduction projetée entre les deux étages de la scène. Deux étages qui ébahissent d’ailleurs la ma-jorité de la foule. Les acteurs se lancent la balle de haut en bas et, soumise aux lois de la gravité, inversement : elle redescend vers le premier qui s’empresse de la lui renvoyer. Alors que se déroule une scène en bas, le haut, caché au public, prépare une transfor-

(Suite de la page 24) mation souvent radicale vers un autre monde, et inversement lorsque l’attention est portée vers le second et que le premier niveau entre en mutation. Viendront alors une série de scènes télépor-tant la foule en Chine : visite de la ville à bicyclette, promenade dans une galerie d’ex-position, intérieur d’un appartement minus-cule, gare, aéroport, restaurant, cours arrière enneigée, galerie d’exposition, sweatshop de copieurs de grands tableaux, etc. Un rythme soutenu convainc alors la foule que non seulement la scène est bien exploitée, mais le temps qui passe également. Les intermèdes sont variés, des scènes de paysages qui se dévoilent à vélo aux passages de trains et de bateaux qui filent ou voguent. Vraiment, la foule s’y croirait. À la toute fin, la foule, surtout la frange des pas vifs du coco, fut déroutée. Ne pouvant ici vraiment dire de quoi il retourne sans dévoiler un effet narratif, mieux vaut conser-ver tout cela sous le couvert du suspense et du silence. Vous irez voir par vous-même, pardi.

Avec toute cette débauche d’effets spéciaux théâtraux, la foule est-elle également contente du propos autant que de la forme? L’opinion générale de la foule oscillant sans doute entre « c’était creux » et « c’était génial », autant dire tout le spectre du possible, concentrons nous sur l’opinion des deux retardataires : « très bien joué, mais tout de même relativement classique côté imbroglio amoureux/maternel, le tout baignant dans une inventivité visuelle géniale ». Ces deux compères allèrent donc terminer la soirée dans un bar sympathique et branché où, après avoir goûté la cuisine sommaire, tout à fait correcte tout de même, et la bière, l’une sympathique l’autre un brin trop amère, les rejoignirent des joueurs de djem-bé déjantés et fort enjoués qui se firent un point d’honneur de réchauffer l’atmosphère. Après quoi ils allèrent dormir du sommeil du juste. Et c’est ce qui termine cette chroni-que théâtre que votre dévoué directeur n’au-rait pas pondu si ses coéquipiers et lui avaient pris la peine de bien compter le nombre de page à faire pour vrai afin d’at-teindre un multiple de quatre.

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Les Maries-Nades Marie-Josée Benoît et Marie-Ève Giroux, étudiantes en agronomie

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Après une marche romantique avec votre amoureux au… centre d’achat, ou après vous être gelées les fesses en revenant de l’Université (une journée passionnante à forger votre vie de futur professionnel), quoi de mieux qu’une boisson réconfortante pour terminer en beauté cette froide journée de février. Ce mois-ci, nous vous proposons un chocolat chaud comme vous n’en avez jamais gouté, onctueux, choco-laté mais surtout d é l i c i e u x . Même le plus manchot des chums sera capable de le réaliser.

PRÉPARATION

Dans une casserole, à feu doux, réchauf-

fer tranquillement le lait, sans le faire bouil-lir.

Attention, votre huile de coude est requise pour la prochaine étape

Ajouter au lait chaud les autres ingré-dients, et fouetter d’un mouvement de poi-gnet vigoureux (faites attention de ne pas vous blesser, c’est quand même la St-Valentin…)

Lorsque le tout sera bien mélangé, le verser dans une tasse (vérifier qu’elle est bien étanche), et décorer.

SUGGESTION DE DÉCORATIONS...

Le célèbre mélange crème fouettée et

chocolat râpé. Ou bien la même crème fouettée, mais

avec des petits bonbons colorés. Et que dire des guimauves et du coconut

râpé!

Mais, nous n’oublions pas les alcooliques invétérés. En effet, Baileys, Kalhua ou toute autre crème alcoolisée de votre choix rendra votre chocolat chaud encore plus délicieux!

Si vous avez des suggestions, commentaires, insultes ou autres, écrivez-nous à [email protected].

INGRÉDIENTS (pour une tasse)

Une tasse de lait froid 1 c. à soupe de fécule de maïs

(l’ingrédient secret!) 2 c. soupe de cacao 3 c. soupe de sucre (ou moins, ou plus,

selon votre sucromètre!)

ASTUCES DES CHEFS

Veillez à bien utiliser du lait, parce qu’avec de l’eau, ça gouttera vraiment pas bon.

Depuis toujours, le lait et les biscuits font bon ménage. n’hésitez donc pas à croquer dans l’occasion de réunir ces inséparables pour une soirée des plus mé-

morables.

ATTENTION!

Ce breuvage sera chaud, et se brûler la langue, ça fait mal! Consommez avec modération…ou en fondue en y trempant des fruits! (Délicieux!)

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L’Berger et ses moutons Renaud Trudel, étudiant en agronomie

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Quoi écrire dans votre carte de saint-valentin Personne, pas même un poète, ne saurait dire ou décrire l’infini bonheur que mon cœur peut contenir lorsque tu te trouves à mes côtés. C’est pourquoi je me contenterai de ces quelques mots sur cette carte de saint-valentin pour te dire que je t’aime…

*** Mon amour pour toi s'est transformé en flamme, et cette flamme consume peu à peu tout ce qu'il y a de terrestre en moi. Nous laissant ainsi nous envoler, ensemble, vers le bonheur parfait. Joyeuse saint valentin…

*** Message secret

(remplacer les pointillés) Quand je pense à _ _ _ Je vois la plus belle femme du _ _ _ _ _ Celle qui me regarde avec des _ _ _ magnifiques Et que je regarde _ _ _ _ me lasser J'aime _ _ _ _ _ _ ton delicat parfum J'aime entendre ta _ _ _ _ Qui me dit des _ _ _ _ doux à l'oreille Je suis certain que je t'_ _ _ _

*** Depuis que je te connais mon coeur ne cesse de s'émerveiller. Je t'aime... pour ton sourire qui me réconforte, pour ta main sur mon épaule, pour tes attentions si touchantes, pour ta présence si réconfortante. Je t'aime parce que tu es toi, tout simplement. Joyeuse Saint-Valentin!

*** L'amour c'est... L'amour c'est une rencontre, L'amour c'est des sourires, L'amour c'est du rire, L'amour c'est des émotions, L'amour c'est partager sa vie. Avec toi mon amour, ce n'est que du bonheur.

Solutionnaires en page 25

Sudoku de la ceinture fléchée

Dessin à colorier

Page 29: Février 2009

L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

La fin de semaine du match des étoi-les vient de se terminer et tout s’est très bien déroulé selon les experts. En effet, comme à toutes les années, ce fut très monotone à regarder. Je ne comprends pas l’engouement pour une partie qui se déroule en première vitesse. Il n’y a pas de mises en échec, pas de batailles, pas de punitions ou presque, pas de tirs bloqués, pas de spectacle. Cependant, nous tenons à féliciter Alex Kovalev, qui semble avoir mis plus de cœur dans cette partie que dans les parties de la saison régu-lière. C’est à se demander s’il n’avait pas besoin d’une nouvelle voiture. Kovalev, maintenant appelé à qui mieux mieux « l’artiste » par nos chers commentateurs de RDS, se débrouillait comme un poisson dans l’eau, car il n’avait pas besoin de patiner trop vite pour se démarquer. Nous ne pouvons toutefois pas lui enlever le titre du Meilleur joueur se traînant les pieds et, maintenant qu’il possède une nouvelle voiture, il n’aura plus besoin de marcher.

Le dossier Vincent Lecavalier a beaucoup fait jaser depuis deux semaines. Voici notre analyse de la situation. Premièrement, il se-rait bien surprenant que le Lightning décide de l’échanger étant donné qu’il n’y a déjà pas beaucoup de gens qui s’intéressent au hoc-key à Tampa Bay même si les billets coûtent le prix d’un hot dog, soit 8 $. Nous croyons que les médias ne font rien pour aider les Canadiens dans le dossier car, avec toute l’attention que nous portons à ce joueur, c’est évident que les dirigeants du Lightning

demanderont beaucoup plus aux Canadiens qu’à n’importe quelle autre équipe. Les be-soins du Lightning se retrouvent à peu près à toutes les positions. Étant don-

que l’équipe manque d’argent, ils

voudront des bons joueurs qui ne coûtent pas cher. Donc, les

noms de Higgins, Plekanec, des deux frères Kostitsyn, Gorges, Subban, D’agostini ont tous été mentionnés dans les médias. Alors, qu’est-ce que le Canadien devrait donner pour acquérir Lecavalier ? Première combi-

naison : Pleka-nec, Higgins, Gorges et un choix de pre-mière ronde. Selon nous, c’est beaucoup trop, mais tout le monde a son propre avis sur le sujet. Deuxième com-binaison : les deux frères Kostitsyn, Sub-ban et un choix de première ronde. Nous

trouvons que ce prix est moins cher payé, car selon nous Gorges rend de trop bons services aux Canadiens et il serait une grosse perte pour le club. Nous croyons que tant qu’à vider le club pour avoir notre héros québécois, nous pourrions garder la plupart de nos joueurs importants pour aller chercher Kovalchuk qui pourrait peut-être être sur le marché ou Boumeester qui renforcirait grandement la défensive.

Bref rappel pour Math Couture qui avait Joe Sakic dans son pool, dommage Math, il a perdu son combat contre sa souffleuse. Ce n’est vraiment pas une bonne idée d’essayer d’enlever un morceau de glace qui est pris

pendant que la souffleuse est en mar-che. Cependant, tu t’es vraiment bien repris en prenant Phil « mono couille » Kessel qui patine débalancé

depuis quelque temps. Dommage qu’il soit encore sur la liste des bles-

sés, la mononucléose frappe fort cette année.

Nous nous demandons encore pourquoi Dion Phaneuf n’était pas au match des étoi-les, mais nous avons notre propre idée de ce qu’il faisait : il se trouvait probablement dans le sud avec la belle Elisha, vraiment nous ne t’en voulons pas, nous ferions tous la même chose. Avec le désistement tardif de Datsyuk et de Lidstrom, on se demande s’ils n’ont pas décidé de partir au même endroit, clin d’œil, clin d’œil. Lors de nos deux premiers articles, nous avions dédié une section aux Bruins de Bos-ton. Dans le prochain article, nous leur ac-corderons plus de place. C’est à suivre…

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CHRONIQUE HOCKEY

J’ai appelé Bob Charles Ouellet et Mathieu Bisson, étudiants en agronomie

Page 30: Février 2009

L’Agral, journal des étudiantEs en agriculture, alimentation, consommation, foresterie, géographie et géomatique Volume 40, numéro 6

Le courrier de la Rousse Véronique Leclerc, étudiante en agronomie

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Très chère Rousse, Contrairement à bien des personnes qui t’écrivent, je ne viens pas ici afin de quérir tes conseils en séduc-tion. Je viens ici pour essayer de comprendre, ou du moins cerner, un phénomène purement féminin : l’entropie sentimentale féminine causée par des chan-gements hormonaux mensuels. Pour ne pas dire « SPM ». Cela fait maintenant plusieurs années que j’ai bas-culé dans le monde des relations amoureuses et s’il y a bien quelque chose qui ressort en chaque femme (transsexuelles « boostées » à la testostérone exclues) c’est bien cette poussée d’hormones difficilement géra-ble. Comment un homme, normalement cons-titué, peut-il arriver à se comporter correctement aux yeux d’une femme, normalement consti-tuée, en plein SPM? Cela me semble tout simple-ment impossible!

Faut-il ignorer tout commentaire diffamatoire porté à notre personne? Tenter de raisonner la demoiselle désespérée qui se trouve en face de nous? « Faker » une crise d’anxiété afin de la faire culpa-biliser? À mes yeux, c’est aussi compliqué que de se retrouver dans les clés d’identification de la flore laurentienne… le moindre faux pas t’emmène sur un chemin périlleux voué à l’échec.

Un mouton égaré. Pauvre petit mouton, Je reconnais d’emblée que cette période plu-tôt fastidieuse, qui nous revient malheureu-sement chaque mois, n’est pas des plus faci-les à gérer et ce, même pour nous, les filles. Avoir les émotions à fleur de peau, sans trop savoir pourquoi, ce n’est jamais très agréable à vivre. Imagine qu’une situation, qui à n’importe

quel autre jour de ton existence t’aurait sem-blé tout simplement banale, se transforme tout à coup en véritable corvée, te faisant perdre tout le contrôle que tu détiens habi-tuellement sur tes émotions et ce, pour au-cune raison qui soit véritablement valable. À ce moment précis, tu es totalement cons-cient d’être absolument pathétique et pitoyable, mais tu n’arrives quand même pas à empêcher les larmes qui te submergent de faire surface ou encore à balayer l’humeur misé-rable qui te prend d’as-saut. Ok, ce n’est pas toujours aussi terrible, mais il n’en demeure pas moins que notre équilibre sentimental s’en trouve immanquablement touché. Alors, comment faire pour gérer cette période trouble avec ta copine. Tout d’abord, au moment où tu constates qu’une fille, ta co-pine ou autre, se trouve dans cette phase délicate de sa vie, ne va surtout, mais surtout pas, lui demander si elle est SPM. C’est la chose la plus frustrante qui soit. C’est fran-chement très dur pour l’orgueil et ça risque seulement d’empirer les choses. Sinon, eh bien oui, nous pouvons être diffi-ciles à raisonner, mais impossibles, je ne crois pas. Il faut juste faire preuve d’un peu plus de patience et d’indulgence à notre égard. Pour les commentaires désobligeants dont tu fais alors l’objet, dis-toi que c’est en quelque sorte une preuve qu’elle t’aime bien. On réagit beaucoup plus violemment avec les personnes qui nous tiennent à cœur. On pense parfois peu ce que l’on dit, c’est la faute des hormones et pas la nôtre, alors ce n’est pas la peine de nous en vouloir. Et pour les faux pas, pas la peine de paniquer, on oublie aussitôt notre bonne humeur re-trouvée. Si tu ne sais vraiment pas comment réagir, dis oui et souris. Bref, ne t’en fais pas, les filles ne se com-prennent même pas elles-mêmes quand elles sont SPM.

*** Chère Rousse, Je vois venir avec appréhension la diabolique date du 14 février. Pour faire une histoire courte, il y a de cela quelques années, j’ai pris comme engagement d’offrir à ma tourterelle des roses. Cadeau classique, mais qui tend à perdre de son charme étant donné

que mon idée initiale était de lui en acheter une de plus à chaque année. Ce qui induit une certaine routine que, justement, la St-Valentin est supposée briser. Cette année, mon bouquet devrait compter vingt-huit roses : c’est comme vingt-huit voyants rouges qui me

rappelleront mon insignifiance. J’aspire à me sortir de ce carcan monotone.

Je dois lui faire oublier en une nuit ces vingt-sept

autres célébrations de l’amour qui se sont avérées lamentables. Rousse, que faire?

L’homme rose C’est simple, offre

lui un rosier, comme ça elle aura des roses

plus souvent qu’une seule jour-née par année. Ton amour sera

éternel, et tellement vivant, à condi-tion bien sûr que le rosier ne meurt pas. Alors, tu dois vraiment prendre soin de ce dernier. Tu peux même le faire toi-même, et y greffer des branches de toutes les couleurs, comme ça elle aura des roses blanches, roses, rouges, jaunes… Ta bien-aimée risque d’être vrai-ment épatée par cette attention originale et personnalisée que tu lui auras toi-même concoctée. Avec un peu de chance, elle ou-bliera les misérables vingt-sept dernières St-Valentin que tu lui as offertes (quoique vingt-sept, ça en fait pas mal à oublier).

La Rousse

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