feu b nouveau · la bible témoigne sans cesse de la joie du croyant, la joie du salut, comme chez...

148
FEU NOUVEAU a n n é e b Bimestriel de formation biblique et liturgique Numéro d’agréation p601059 58/1 octobre-novembre 2014 Temps de l’avent Temps de Noël 2 année Célébrations décembre 2014 et janvier 2015

Upload: others

Post on 13-Jun-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

FEUNOUVEAU

an n é e

b

Bimestriel de formation biblique et liturgique

Num

éro

d’ag

réat

ion

p601

059

58/1octobre-novembre 2014

Temps de l’aventTemps de Noël

2 année

Célébrations décembre 2014 et janvier 2015

Feu Nouveau propose à ses lecteurs d’approfondir le trésor biblique et liturgique de l’eucharistie dominicale.

• La Bible : Les lectures (avec l’autorisation de l’AELF) et les commentaires, homélies, questions pour un partage.

• La liturgie : Monitions et prières adaptées aux lectures, propositions de chants, d’animations pour les enfants et suggestions pour des célébrations sans prêtre.

• Articles de formation biblique et liturgique

Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » (1)Échos d’ordre sacramentel et liturgique

La liturgie et la Bible au BrésilTémoignages

Assemblées du dimancheAvent B, Nativité du Seigneur, Sainte Famille B, Épiphanie, Baptême B, 2 année B

Editorial : Celui qui chante prie deux fois !Patrice Eubelen ................................................................................................ 1

Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » (1)André Haquin .................................................................................................. 2

La liturgie et la Bible au BrésilTémoignagesPaul Waffl ard et Maurice Abel ............................................................................ 6

Assemblées du dimancheDes chants pour le temps de l’aventPhilippe Robert .............................................................................................. 10

30 novembre 2014 : Premier dimanche de l’avent BBernard Renaud, Charles-André Sohier, Liliane Simon, Nancy de Montpellier ........ 12

7 décembre 2014 : Deuxième dimanche de l’avent BBernard Renaud, Charles-André Sohier, Liliane Simon, Nancy de Montpellier ........ 26

14 décembre 2014 : Troisième dimanche de l’avent BBernard Renaud, Charles-André Sohier, Liliane Simon, Nancy de Montpellier ........ 41

21 décembre 2014 : Quatrième dimanche de l’avent BBernard Renaud, Charles-André Sohier, Liliane Simon, Nancy de Montpellier ........ 56

Des chants pour le temps de Noël BPhilippe Robert .............................................................................................. 70

25 décembre 2014 : Nativité du SeigneurClaude Tassin, Judith Bollingh, Liliane Simon, Jacques Vandenbosch ................... 71

28 décembre 2014 : Sainte Famille BClaude Tassin, Judith Bollingh, Liliane Simon, Jacques Vandenbosch ................... 88

4 janvier 2015 : ÉpiphanieClaude Tassin, Judith Bollingh, Liliane Simon, Jacques Vandenbosch ................. 101

11 janvier 2015 : Baptême BClaude Tassin, Michel Maindon, Liliane Simon, Jacques Vandenbosch ............... 115

Des chants pour le début du temps ordinairePhilippe Robert ............................................................................................ 129

18 janvier 2015 : Deuxième dimanche dans l’année BDaniel Sesboué, Michel Maindon, Françoise Mollet, Jacques Vandenbosch ........ 130

Prière pour l’unité des chrétiens ........................................................... 143

Plan pour une célébration non-eucharistique ................................ 144

Abréviations utiliséesM.N.A. ou (XX.XX) : Missel Noté de l’Assemblée, Brepols , exemple (25.13)C.N.A. ou [xxx] : Chants Notés de l’Assemblée, Bayard, exemple [573]PDA, PDB, PDC, PDF : Psautier Des Dimanches (année A, B, C ou Fête) , Supplément de Église qui chante

Feu NouveauBimestriel d’initiation biblique et liturgique

6 numéros par anRédaction et administration :

Feu NouveauRue de l’Ange, 34 - B 6001 MARCINELLE

Tél. : 00 32 (0) 71 36 32 39 - Fax : 00 32 (0) 71 47 46 85e. mail : [email protected]

www.feunouveau.eu

Publié par Feu Nouveau a.s.b.l.

Rédacteur en chef : Patrice EubelenComité de rédaction : Judith Bollingh, Danielle Delbosse-Hella, Jean-Marie Delgrange,

ABONNEMENTSun an

BelgiqueBE34 7995 3066 6790 BIC GKCCBEBB ou BE16 0001 2803 7774BIC BPOTBEB1 de Feu Nouveau,Rue de l’Ange, 34 - 6001 Marcinelle 60 EURFranceEtablissez un CCP ou un chèque bancaire au bénéfice de«Association d’aide au Carmel de Douai», envoyez le àFeu Nouveau-Carmel, 105, rue de l’Arbre Sec, F-59500 Douai 70 EURDépartements et territoires d’OutremerMême mode de paiement 75 EUR

Suisse, Luxembourg et autres pays d’EuropeFaire un virement international au compte Poste Financière,1100, BRUXELLES IBAN BE16 0001 2803 7774 BIC BPOTBEB1de Feu Nouveau, Rue de l’Ange, 34 - B 6001 Marcinelle 70 EURCanada et autres pays du mondeFaire un virement international au comptede Feu Nouveau, Rue de l’Ange, 34 - B 6001 MarcinelleIBAN BE34 7995 3066 6790 BIC GKCCBEBBDexia Banque, Boulevard Pacheco, 44, B 1000 Bruxelles 75 EURAfin d’éviter les frais bancaires pour les virements internationaux,il est possible de payer par PayPal sur le site www.feunouveau.eu.

Edit. resp. : Danielle Hella, rue de l’Ange, 34 - B 6001 Marcinelle

Patrice Eubelen, André Haquin, René Rouschop, Katia Vanderhofstadt, Marie-Adèle Verheecke.

1

Celui qui chante prie deux fois !

« C ombien j’ai pleuré à entendre vos hymnes, vos cantiques, lessuaves accents dont retentissait votre Église ! Quelle émo-tion j’en recueillais ! Ils coulaient dans mon oreille, distillant

la vérité dans mon cœur. Un grand élan d’attachement à Dieu me soule-vait, et les larmes ruisselaient sur ma joue, mais elles me faisaient du bien(1). » Ces paroles de saint Augustin nous rappelle l’importance des chantsdans nos célébrations : souvent inspirés des Écritures, ils unifient l’assembléeet expriment sa foi. C’est encore Augustin qui prononça cette parole devenuecélèbre : « Celui qui chante prie deux fois » (2).À partir de ce premier numéro de l’année 58, les suggestions de chantsseront amplifiées. Philippe Robert (3) vous proposera une sélection de chantspour chaque période liturgique et pour chaque dimanche (4). Ainsi, dansce numéro, en plus de la proposition de chants présente dans le dossierdu dimanche, vous trouverez en prélude de chaque temps liturgique, uneliste de chants pour unifier l’avent, le temps de Noël et le début du tempsordinaire.Dans ce Feu Nouveau, André Haquin vous présente également le premierdes six articles qu’il consacre à la méditation de l’exhortation apostolique« La joie de l’Évangile » du pape François. Nous en profitons aussi pour vouspartager deux témoignages de prêtres Sud-Américains qui nous parlent dela place de la Bible et de la liturgie dans leurs communautés.Les extraits bibliques de ce Feu Nouveau reprennent la nouvelle traductionliturgique. Le nouveau lectionnaire dominical est en effet disponible à par-tir de ce mois d’octobre.Bonne lecture et heureuse année liturgique !

PPatrice EEubelen

(1) Saint Augustin, confessions, 9, 6, 14.(2) Saint Augustin, Psal. 72,1(3) Philippe Robert est licencié en musicologie et histoire de l’art. Organiste de paroisse,compositeur, auteurs de plusieurs livres, il a notamment collaboré à l’édition du Mis-sel Noté de l’Assemblée (Brepols) et de Chants Notés de l’Assemblée (Bayard).(4) Les partitions peuvent être commandées ou téléchargées sur le site du SECLI :http://secli.cef.fr

Évitez lles ffrais iinutiles, ppayez ppar PPaypalLes cchèques qui nnous pparviennent dde ll’étrranger noouus ooblligent àà ppayer dde llourds ffraisd’encaissement ((ex. :: 118 € ppour lle CCanada !!).. SSi vvouss nne ssouhaitez ppas uutiliser uun vvi-rement iinternational ((qui ppeut eengendrer ddes ffrais ppour vvous), vvous ppouvez uutiliserle sservice PPaypal aaccessible vvia nnotre ssite iinterrnet :: www.feunouveau.eu. MMerrci ppourvotre ccompréhension.Les aabonnés ffrançais ppeuvent ccontinuer àà eenvooyyer lleuur cchèque àà DDouaii.

2

L’Exhortation apostolique‘La Joie de l’Évangile’ (1)

En 2013, le Pape François adressait à tous les baptisés son Exhortation aposto-lique « La Joie de l’Évangile » consacrée à « l’annonce de l’Évangile dans le monded’aujourd’hui ». Ce document conclut le Synode sur la nouvelle évangélisation (2012)1.C’est un texte de 288 paragraphes qui porte la marque du successeur de Benoît XVIet expose son espérance et ses préoccupations. Il y développe une triple problé-matique : le lien nécessaire entre conversion – personnelle et ecclésiale – et évan-gélisation ; l’analyse de la société et la responsabilité de l’Église ; l’évangélisationet sa dimension sociale. Ce texte est une sorte de chemin qu’il nous invite à par-courir. Je me propose de le présenter en six articles au cours de l’année 2014-2015 ; chacun de ceux-ci fera entendre le message pontifical et proposera quelqueséchos d’ordre plus directement sacramentel et liturgique.

Le plan du document

L’Introduction développe la signification du titre « La Joie de l’Évangile » (art. 1) ;Chap. 1 : « La transformation missionnaire de l’Église » (art. 2) ; Chap. 2 « Dans lacrise de l’engagement communautaire » (art. 3) ; Chap. 3 « L’annonce de l’Évan-gile » (art. 4) ; Chap. 4 « La dimension sociale de l’Évangélisation » (art. 5) ; Chap. 5« Évangélisateurs avec Esprit » (art. 6). Ce texte est comme une vaste mosaïque :par petites touches, le pape présente la vocation du chrétien et la mission ecclé-siale versus la société contemporaine qu’il analyse de façon personnelle. Le der-nier chapitre rappelle que l’acteur majeur de l’évangélisation est l’Esprit Saint. Laprière finale à Marie « Étoile de la nouvelle évangélisation » montre le rôle de la com-munion des saints, de ces nombreux intercesseurs auprès de Dieu qui est la sourcede toute conversion et de la mission.

« La joie de l’Évangile »

Le titre de l’exhortation est original. Le pape aurait pu centrer son propos sur le« devoir » d’évangéliser, mais dans ce cas l’évangélisation aurait été réduite à unetâche. Or n’est-elle pas beaucoup plus ? Ne faut-il pas d’abord devenir disciple, ex-périmenter le bonheur de croire (A. Valensin, « La joie dans la foi ») ? Être discipledu Christ et grandir dans la foi est une condition indispensable pour participer àla mission de l’Église.

« La joie de l’Évangile » signifie que l’Évangile est source de joie (génitif objectif :de la joie que procure l’Évangile). Mais, il y a plus, car la joie est intérieure à l’Évan-gile (« Dieu, mon bonheur et ma joie ! »). On ne peut détacher la révélation de Ce-lui qui se donne à connaître à travers elle (génitif subjectif). L’Évangile est « bonnenouvelle » ou « message de bonheur » et ce bonheur, c’est Dieu lui-même présentà notre histoire. Cette joie est présente dès l’annonce des anges aux bergers : « Ne

L’exhortation apostolique “La joie de l’Évangile”

Lajo

iede

l’Éva

ngile

1 Deux éditions en français de « Evangelii Gaudium » sont disponibles : chez Bayard, Cerf,Fleurus-Mame, le texte est présenté par Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Mont-pellier et chez Fidélité, par Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège.

craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grandejoie pour tout le peuple. Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveurqui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2, 10-11).

On pourrait retourner la formule du titre, en parlant de « L’Évangile de la joie » : la« bonne nouvelle » est porteuse d’une « grande joie » (« Nuntio vobis gaudium mag-num ») destinée au peuple tout entier. Le pape François commence par ces mots :« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jé-sus Christ… Avec Jésus Christ, la joie naît et renaît toujours. Dans cette Exhorta-tion, je désire m’adresser aux fidèles chrétiens, pour les inviter à une nouvelle étapeévangélisatrice marquée par cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Églisedans les prochaines années » (§ 1).

« Une joie qui se renouvelle et se communique » (§ 2-8)

La vraie joie à laquelle chacun est invité est vécue dans la rencontre du Christ. Ils’agit d’ailleurs de « se laisser rencontrer par lui » (§ 3). Dieu est patient et misé-ricordieux envers chacun. Le monde d’aujourd’hui, notamment en raison de laconsommation, engendre la « tristesse individualiste qui vient du cœur bien ins-tallé et avare » (§ 2). Il arrive aussi que la vie spirituelle se referme sur elle-même.La Bible témoigne sans cesse de la joie du croyant, la joie du salut, comme chezles prophètes Isaïe, Zacharie (9, 9) et Sophonie (3, 17) qui annoncent la venue duMessie (§ 4). Les évangiles ponctuent le récit du ministère de Jésus par la men-tion de la joie jusqu’à la victoire de la résurrection sur les forces du mal (§ 5). Lavraie joie ne disparaît pas dans l’épreuve (§ 6), car la foi n’est pas un bonheur àfleur de peau. Même au jour de la Passion, l’espérance fait tenir bon comme l’ex-prime Jérémie (Lamentations 3, 17-26). La vraie joie des pauvres s’enracine dansl’amour de Dieu lui-même manifesté dans le Christ (§ 7). Loin de l’« autoréférence »du sujet, seul l’amour qui vient de Dieu peut communiquer la Bonne Nouvelle (§ 8).

« La douce et réconfortante joie d’évangéliser » [Paul VI] (§ 9-13)

Non seulement il faut avoir goûté la joie de l’Évangile pour devenir témoin, maisla joie est intérieure à la mission évangélisatrice. Joie de susciter la vie, une nou-velle vie ! C’est la joie du Christ lui-même « venu pour qu’ils aient la vie en abon-dance ». Jusque dans les épreuves de l’annonce, l’évangélisateur connaît la joiede susciter la vie (§ 10). Jésus dont l’existence a été parsemée d’épreuves n’est-il pas l’évangélisateur par excellence ? C’est l’inlassable amour de Dieu pour l’hu-manité qui rend créative l’évangélisation, de sorte qu’elle est porteuse de sens pourle monde d’aujourd’hui (§ 11-12). Enfin, la mission ne peut se vivre sans « mémoirereconnaissante » (mémorial) pour le salut en Jésus Christ. Action de grâce et mis-sion forment un couple étroitement uni (§ 13). La mémoire n’est-elle pas sourcedes projets à entreprendre ?

« La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi » (§ 14-18)

Le pape François évoque une triple évangélisation pour le monde d’aujourd’hui :la pastorale des baptisés qui font communauté notamment le dimanche et descroyants plus à distance ; celle des personnes baptisées devenues étrangères à

L’exhortation apostolique “La joie de l’Évangile” 3

Lajoie

del’Évangile

4

l’Évangile ; celle enfin destinée à ceux qui ne connaissent pas le Christ ou l’ont re-fusé (§ 14). Le plus grand défi pour l’Église est d’adopter une « pastorale mis-sionnaire » qui s’adresse aux non-chrétiens (§ 15). L’exhortation abordera les « in-cidences pratiques » de cette réflexion. Le pape demande aux chrétiens de trou-ver un « style évangélisateur » dans toutes leurs activités. En d’autres termes, toutela vie du chrétien est le lieu de l’annonce, du témoignage et de la transmission (§ 16).Le pape cite en finale l’invitation de Paul « Réjouissons-nous sans cesse dans leSeigneur » (Philippiens 4, 4).

L’Évangile, source de la « joie de croire »,source de la « joie d’annoncer »

Le ton est donné dans l’introduction. Tout part de l’Évangile, de l’initiative de Dieu,source d’une joie durable, car Dieu se fait proche. Source de bonheur pour celuiqui devient croyant, l’Évangile est aussi source d’un bonheur partagé pour ceux quien témoignent et ceux qui en vivront. La joie ou le bonheur évangélique est la joiede la foi et du partage. Cet angle d’approche, très contemporain, a une grande per-tinence culturelle : la quête du bonheur est universelle et ce bonheur est d’aborddans la relation, dans la rencontre et dans le partage.

L’Évangile au cœur de la liturgie eucharistique

À chaque eucharistie et dans les autres célébrations sacramentelles, la lecture évan-gélique qui est proclamée réveille la foi des participants et la nourrit. Il ne s’agitpas seulement d’un simple rappel historique des paroles et de la vie du Seigneur.C’est lui qui dans chaque assemblée invite nos contemporains à accueillir la bonnenouvelle : « Le Christ est présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’onlit dans l’Église les Saintes Écritures » (Sac. Conc. 7). Cet évangile est attendu parl’assemblée qui l’accueille avec joie dans le chant de l’Alléluia. Ensuite l’assem-blée répond en acclamant le Seigneur qui lui a parlé : « Louange à toi, SeigneurJésus ! ». Sa réponse sera modulée tout au cours de la célébration, notamment dansla grande prière eucharistique : « Nous te rendons grâce, Dieu notre Père… pourton Fils Jésus Christ venu en notre monde… ».

Toute liturgie chrétienne est « évangélique » en un sens plus large encore : elle estune assemblée de disciples vivant de l’Évangile. Elle est un lieu majeur de vie fra-ternelle où chacun se joint aux frères dans une confession de foi commune et dansle geste de paix, où tous communient au corps et au sang du Christ, source de toutefraternité. Les intentions de prière sont une autre expression de cette fraternité élar-gie aux dimensions du monde. Ensuite, ceux qui ont présenté au Seigneur les joieset les souffrances de leurs frères et sœurs sont invités à se montrer actifs lorsqu’ilsregagnent leurs maisons et leurs lieux de vie.

L’ « Évangile de la joie » au cœur de l’année liturgique

L’introït grégorien de la fête de Toussaint invite à la joie « Gaudeamus omnes in Do-mino… ». Oui, « réjouissons-nous tous » en fêtant ceux et celles qui sont parvenusà la sainteté et nous précèdent dans le Royaume. Le temps de l’avent marqué parl’espérance de la venue du Messie est également un temps de joie, en particulier

L’exhortation apostolique “La joie de l’Évangile”

Lajo

iede

l’Éva

ngile

le 3e dimanche où résonne l’appel de saint Paul « Soyez toujours dans la joie duSeigneur ; je le redis : soyez dans la joie… Le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-5). Demême à la mi-carême, le dimanche appelé « Laetare » (Is 66, 10). Il ne manquepas de sacrements qui soient des moments de grand bonheur comme la naissanceet le baptême d’un enfant ou le mariage. Mais paradoxalement, même la mort duchrétien et les funérailles font l’objet d’une célébration où le chant garde sa place :l’espérance de la résurrection est plus forte que la souffrance de la séparation.

L’Évangile au cœur de la vie

La vie chrétienne n’est pas cloisonnée : le dimanche doit rayonner sur toute la se-maine. L’accueil de l’évangile entendu à l’eucharistie dominicale porte du fruit lorsquenous fréquentons la Parole dans la prière personnelle, lorsque des chrétiens selaissent inspirer par le Christ dans leurs choix de vie.

« Allez dans la paix du Christ ! ». Cet Ite missa est a souvent été interprété à la lu-mière de l’invitation qui clôture l’évangile de saint Matthieu : « Allez, de tous lespeuples faites des disciples… » (Mt 28, 19). L’évangile qui a résonné dans l’eucharistiedominicale continue sa route dans les jours qui suivent, à travers la catéchèse desenfants, les rencontres du catéchuménat, la formation chrétienne des laïcs, lesgroupes bibliques et spirituels, à travers le témoignage discret des parents et deséducateurs. Chaque baptisé est un témoin du Christ : par le service et les gestesde fraternité, par les engagements professionnels, par les relations de quartiers,par la présence auprès de ceux qui souffrent de la solitude ou de la faim.

André HHaquin

L’exhortation apostolique “La joie de l’Évangile” 5

La joie de l’Évangile

6

La liturgie et la Bible au BrésilSaviez-vous que Feu Nouveau a des abonnés sur les cinq continents et dans plusde 30 pays différents ? Cette diversité culturelle est une richesse qu’il serait dom-mage de ne pas exploiter. Comme le dit l’abbé Maurice Abel, prêtre belge au ser-vice de l’Église du Brésil « Même si les réalités dans lesquelles nous œuvrons sonttrès différentes, chacun peut compléter et enrichir l’autre » .

Plusieurs abonnés nous ont écrit pour nous partager leurs expériences dans le do-maine biblique et liturgique. Il n’est malheureusement pas possible de rapporterici tous ces témoignages (1), mais nous vous présentons ici le résumé de deux let-tres qui nous viennent du Brésil. Nous remercions chaleureusement l’abbé PaulWafflard et l’abbé Maurice Abel et nous nous excusons de ne pas pouvoir reprendreici l’entièreté de leur message.

Témoignage de Paul Wafflard,prêtre fidei Donum, diocèse de Goias, Brésil

En 1967, deux ans après la clôture du concile, Mgr Thomas Balduino, jeune évêquede Goiás, âgé de 45 ans s’ouvre aux propositions de nombreux laïcs du diocèse.Avec eux, il promeut l’implantation en paroisse de petits groupes voulant unir prièreet engagement social. Ces petits groupes constitués de familles d’un même quar-tier ou d’une même région rurale s’appelleront « ggroupes dde ll’Évangile ».

Des communautés de « disciples de Jésus »

Dans la mouvance de la théologie de la libération, naissent également des Com-munautés Ecclésiales de Base (CEB). Ce sont des petites communautés de « dis-ciples de Jésus » qui se réunissent souvent le même jour de chaque semaine etqui se forment à l’écoute de la Parole de Dieu. Celles-ci sont reliées aux injusticessociales et aux nombreux défis humanitaires à relever.

Dans la CEB, le peuple fait l’expérience de l’Église dans toutes ses dimensions. Ily expérimente la vie communautaire et le partage, la liturgie et la prière, les sa-crements (baptême, eucharistie), l’école biblique et la catéchèse, le dialogue avecles autres mouvements religieux, la solidarité, la communion des ministères, la col-légialité des décisions... Dans les CEB de la campagne, le prêtre célèbre l’eucha-ristie une fois par mois. Les trois autres semaines du mois, le peuple se réunit au-tour de la Parole. Dans les CEB urbaines, chaque semaine (par ex. : tous les mar-dis) a lieu l’écoute de la Parole et l’eucharistie est célébrée chaque dimanche dansl’église paroissiale.

La liturgie et la Bible au Brésil

Tém

oign

ages

(1) Les lecteurs qui souhaitent obtenir l’intégralité de ces témoignages peuventécrire à la rédaction.

Des pistes et des suggestions concrètes

Chaque année, l’équipe liturgique diocésaine prépare deux livrets destinés à l’ac-compagnement des rencontres hebdomadaires de chacune des CEB du diocèse.Le premier livret ouvre l’année liturgique. Il consiste en une neuvaine célébrée aucours du temps liturgique de l’avent. Ce sont neuf rencontres qui actualisent cha-cune un fait de vie ou un événement marquant qui s’est passé au cours de l’an-née dans l’un ou l’autre coin du diocèse. Ainsi, ce livret préparant Noël fait mémoirede notre propre histoire de Goiás en inscrivant nos luttes et nos réussites dans leparcours biblique du « Peuple de Dieu ».

Le second livret s’ouvre au début du temps pascal et se termine avec la fin du tempsordinaire, en la fête du Christ, Roi de l’univers. Il consiste en plus d’une trentainede rencontres qui aideront chaque CEB, chaque semaine, à approfondir le thèmequi a été choisi cette année-là par le diocèse.

Quant aux temps liturgiques du carême et du triduum pascal, les CEB du diocèseles vivent en accompagnant la célèbre « Campagne de Fraternité ». Chaque année,elle est élaborée par l’équipe liturgique de la Conférence épiscopale brésilienneet lancée dans toutes les paroisses du Brésil avec tout un matériel didactique ap-proprié. L’année dernière, la C.F. avait pour thème : La Fraternité et les Jeunes.

Ainsi, toutes les CEB du diocèse de Goiás cheminent ensemble à partir de deuxlivrets communs. C’est un matériel didactique, biblico-catéchétique et social, quipropose des pistes et des suggestions concrètes et n’exclut nullement la créativitéliturgique. Les Brésilien(ne)s sont très forts dans ce domaine. Les célébrations li-turgiques sont joyeuses, entraînantes, pleines de couleurs, de musique et de danse.

Dans les CEB de Goiás, on suit la Bible dite « Pastorale ». C’est une traduction as-sez proche de la « Bible de Jérusalem », mais rédigée dans un langage plus populaire.Elle possède d’excellentes introductions aux livres bibliques et de très bons com-mentaires. Ici, au Brésil, le plus beau cadeau pour un jeune c’est de recevoir unebible. Sa bible !

Dans les CEB de Goiás, pour prier, on suit l’ « Office Divin des Communautés ». C’estun recueil très complet de psaumes, d’hymnes et de célébrations liturgiques écritdans un langage populaire et culturel typiquement brésilien.

Paul WWafflard (Extraits)

La liturgie et la Bible au Brésil 7

Témoignages

8

Témoignage de Maurice Abel, prêtre FideiDonum, diocèse de Salvador-Bahia, Brésil

Mon immense paroisse qui compte environ 100 000 habitants est essentiellementconstituée de favelas. Les exclus y survivent dans des conditions inhumaines. Ici,le religieux et le social sont absolument inséparables.

Notre priorité est la constitution de Communautés Ecclésiales de Base (30 dansma paroisse) composées de laïcs qu’il faut bien sûr former et qui reçoivent d’im-portantes et vraies responsabilités.

Même si les réalités dans lesquelles nous œuvrons sont très différentes, je suisconvaincu que l’Europe et l’Amérique latine peuvent beaucoup s’apporter mu-tuellement. Chacun peut compléter et enrichir l’autre. Je pense d’ailleurs que leséchanges sont très insuffisants.

La liturgie

Lorsque je suis arrivé dans ma paroisse, 50% des gens ne savaient ni lire ni écrire.Il va sans dire que les feuilles de chants ou de lectures sont dès lors inutilisables.J’ai donc créé ou plutôt amplifié la liturgie de répétition qui s’avère à la fois facile,simple et efficace. Les fidèles répondent au célébrant un peu comme cela se passedéjà au moment du Kyrie. J’utilise également des fresques catéchétiques. Peintespar Sabine de Coune, elles sont le fruit de sa foi, de sa prière et de la méditationde l’Évangile. Ses fresques, véritables outils d’évangélisation, sont présentes danstoutes mes églises.

Mes homélies prennent souvent la forme d’un dialogue avec l’assemblée. Les fi-dèles répondent, questionnent, donnent leur avis, exposent leurs difficultés, four-nissent des exemples tirés de leur vie, illustrent leur réflexion par des témoignages.Les questions que je pose sont toujours très faciles et jamais scolaires ni intel-lectuelles pour n’humilier personne. À la fin j’essaye de faire une synthèse. C’estvivant et personne ne dort. Si à la sortie de la célébration quelqu’un demande auxfidèles quel fut le sujet de l’Évangile, la grande majorité saura vous répondre. Il ar-rive souvent également que des jeunes présentent l’évangile du jour à travers un« socio-drame » toujours vivant et éloquent. Il arrive parfois que les gens rient debon cœur devant les pointes d’humour, trop rares dans nos trop sérieuses célé-brations. Parfois la proclamation des lectures est communautaire : le président del’assemblée assume le rôle de Jésus, un membre se fait narrateur, un autre les apô-tres, etc.

La prière eucharistique est entrecoupée par des exclamations brèves et percutantes,chantées ou récitées. Chaque messe est une fête, animée par divers instrumentsde musique, ménageant cependant des temps de silence. La participation de tousest impressionnante.

Quand je retourne en Europe, les églises me paraissent des frigos. Mais ne vousdécouragez pas et surtout ne pensez pas que chez nous tout est mieux dans le meil-

La liturgie et la Bible au Brésil

Tém

oign

ages

leur des mondes. Ce qui serait une grande et grave illusion. Tenez bon dans cetteEurope devenue pays de mission, mais ayez de la créativité, multipliez les sainesexpériences, ne vous résignez jamais.

La bible

Pour la plupart des animateurs, animatrices et catéchistes et même pour la plu-part des paroissiens, la bible est réellement une compagne inséparable et pas seu-lement un livre pour garnir une étagère. C’est un livre de chevet, dont les chrétienss’alimentent tous les jours et partout : dans les autobus, au travail, en famille,...C’est un ouvrage de référence qui illumine notre route et détermine nos actionset nos décisions.

Il existe de nombreux groupes bibliques qui se réunissent le soir dans les maisons.Ils méditent l’évangile du dimanche précédent. Certains ont déjà entendu l’homélielors de la célébration dominicale et approfondi le texte lors de la réunion des ani-mateurs, souvent réalisée le lundi en fin de journée. Les prêtres ne sont jamais pré-sents, étant donné que c’est à ce moment qu’ils célèbrent l’eucharistie.

Si je compare les Communautés Ecclésiales de Base à un arbre, je dirais qu’ellessont les racines, souvent invisibles, mais combien précieuses par lesquelles la sèvepénètre, jusqu’à produire des fruits abondants, y compris des vocations. Si les grou-pes bibliques vont bien, l’arbre se porte à merveille. Dans le cas contraire, l’arbredépérit ou végète et les fruits sont rachitiques, voire inexistants.

Mais au fond, qu’est-ce qu’un groupe biblique?

N’imaginez surtout pas qu’il s’agit d’une réalité compliquée. Sachons simplifier leschoses apparemment compliquées, au lieu de compliquer les choses simples. Ilsuffit qu’il y ait de la bonne volonté, un amour pour la Bible et un esprit mission-naire.

Une personne invite les voisins et voisines de sa rue. On fixe une date, un horaireet un local de réunion. Dans certaines « maisons », il n’y a aucun siège. Qu’à celane tienne, on reste debout ! S’il y a une panne d’électricité, ce qui n’est pas rare,une bougie, toujours à portée de la main, fera l’affaire. Si la maison est trop pe-tite ou l’assemblée trop nombreuse, pas de problème : on recule les murs. « Il y aune solution pour tout », disent les Brésiliens, « sauf pour la mort ». Et encore !

On invoque l’Esprit Saint par un chant religieux populaire : « Sur nous descendezdivine Lumière… ! ». Vient ensuite la lecture communautaire du texte évangélique :chacun ou chacune lit un verset, sauf bien sûr les personnes qui ne savent ni lire,ni écrire, « parce qu’ils ont – disent-ils – oublié leurs lunettes ».

Viennent ensuite trois questions de base, auxquelles chacun est invité à répondre.Tout le monde participe, parle et écoute. Le responsable s’efforce de contrôler lesbeaux parleurs, qui parfois risquent de monopoliser la parole.

1. Y a-t-il une difficulté dans le texte que nous venons d’entendre? Une phrasedont nous n’avons pas saisi le sens? Un mot que nous n’avons pas compris?

La liturgie et la Bible au Brésil 9

Témoignages

10

2. Quel est le verset, le mot ou la phrase qui nous a le plus frappés? Et pour-quoi?

3. Qu’est-ce que cet évangile va changer dans notre vie?

Habitués que nous sommes aux débats souvent intellectuels d’Europe, on est si-déré de constater combien les pauvres font tout naturellement le lien entre le textebiblique et leur vie concrète de chaque jour. Il ne s’agit pas d’un débat d’idées, maisbien d’un échange d’expériences vécues.

Lors d’un partage biblique sur le pardon (Mt 18, 21-35), une humble femme se lèveet prend la parole : « Je me sens fort mal à l’aise. En effet, Jésus dit qu’il faut par-donner. Or moi, je ne m’entends avec aucun de mes voisins. Alors soit je dois quit-ter le groupe, soit je dois changer ». Long silence de... prière ! Puis chacun donneson avis, prodigue des conseils, encourage la personne et surtout prie.

Huit jours plus tard, elle revient toute souriante et heureuse : « Frères et sœurs,j’ai beaucoup prié et suivi vos conseils. Durant cette semaine, j’ai demandé par-don à tous mes voisins. Actuellement, je suis en paix avec tout le monde. Je peuxdonc rester dans le groupe ! » Long silence… de gratitude.

AAbbé MMaurice AAbel ((Extraits)

La liturgie et la Bible au Brésil

Tém

oign

ages

Des chants pour le temps de l’aventNous proposons ici un certain nombre de chants qui permettent d’unifier cesquatre dimanches de l’avent.

UUn rrite : L’allumage des bougies qui ornent la couronne d’avent. Celui –ci peutêtre accompagné par un chant qui est prévu pour un Lucernaire : par exem-ple (P 63-91) Lucernaire pour le temps de l’avent (voir aussi dans le réper-toire d’André Gouzes).

Une ppréparation ppénitentielle : E 183, Viens renaître en nous ou le Kyrie dela messe La source de la vie avec ses tropes spécifiques pour ce temps, ouencore [CNA 362], Ensemble, prions.

Des ppsaumes ccommuns : Si on ne peut chanter le psaume prévu chaque di-manche, le Lectionnaire prévoit deux psaumes communs pour le temps del’avent : le psaume 24 et le psaume 84. On trouvera des mises en œuvre mu-sicales dans le CNA, le MNA, le Psautier des dimanches… Rappelons aussideux mises en œuvre plus développées du Ps 84 : celle de Ch. Villeneuve(ZL 84-2),celle de J. Gelineau (ZL 84-16), ou encore celle d’Akepsimas (ZL 84-21 – CNA 368).

Un aalléluia ccommun : On peut chanter chaque dimanche l’alléluia bâti sur lamélodie d’E 135 (31.55), Le monde ancien s’en est allé (c. 5) ou celui pro-pre à cette fiche E 135 [CNA 215-10)]ou U 63-87, Alléluia pour le temps del’avent avec une mélodie pour chaque verset, ou encore U 30, Alléluia – ca-rillon (MNA 31.21 ou CNA 215-29).

Un SSanctus ccommun : Ayant en mémoire la simplicité de l’ordinaire grégorienpour le temps de l’avent (Sanctus XVIII CNA 241), on retiendra un sanctus as-sez sobre : par exemple, CNA [248] ou AL 604 [CNA 250].

Un cchant ppour lla ffraction : Soit un Agneau de Dieu également assez sobre :par ex AL 192 (CNA 299) ou AL 59 (CNA 296). On pourra aussi privilégierMNA 28.17, Agneau de Dieu vainqueur du mal et du péché.

Des hhymnes : E 130, Aube nouvelle ; E 68, Toi qui viens pour tout sauver ; E 147,Ô viens, Jésus ; E 20, Seigneur venez ; ELH 103, Vienne la rosée ; E 157-1,Viens bientôt, Sauveur du monde ; E 135, Le monde ancien ; E 35-02, Voicile temps du long désir ; PLH 168, Encore un peu de temps ; EP 26-51, Dansnotre cœur la vigilance, EP 17-67, Comme va l’espérance.

Des ccantiques àà rrefrain : E 127, Peuples qui marchez ; E 118-2, Dieu parmiles hommes ; (SM 131) Réveille, Seigneur, ta puissance ; E 9, Venez divin Mes-sie. E 26-30, Entrons dans l’espérance.

Philippe RRobert

Des chants pour le temps de l’avent 11

Assemblée du dim

anche

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e30

nove

mbr

e20

14

Premier dimanche de l’avent B

Premier dimanche de l’avent B30 novembre 2014

L’ARDENTE ATTENTE

DU JOUR DU SEIGNEUR

Les lectures

« Ah ! Si tu déchirais les cieux et si tu descendais… »

Lecture du livre d’Isaïe (63, 16b-17.19b; 64, 2b-7)

6316 C’est toi, Seigneur, notre père ; « Notre-rédempteur-depuis-toujours »,tel est ton nom. 17 Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes che-mins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Re-viens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage. 19 Ah ! Si tudéchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées de-vant ta face.

642 Voici que tu es descendu : les montagnes furent ébranlées devant taface. 3 Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï dire, nul œil n’a jamais vuun autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend. 4 Tu viens rencontrercelui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de toi en suivant teschemins. Tu étais irrité, mais nous avons encore péché, et nous noussommes égarés. 5 Tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nosactes justes n’étaient que linges souillés. Tous, nous étions desséchéscomme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient.6 Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appuisur toi. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nosfautes. 7 Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommesl’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de tamain.

12

Le psaume d’Is 63, 7 – 64, 11, jailli ducœur d’un peuple éprouvé – sans douteen proie aux désillusions qui ont ac-compagné le retour de l’exil Babylonien(6e siècle av. J.-C.) – est une longueprière, riche et complexe. Il commencepar une action de grâces pour le passéfondateur de l’exode, mais passe, sanstransition, à une supplication dans la dé-

tresse présente. Ce qui a provoqué cechangement de ton, c’est sans doutel’analogie perçue entre le relâchementprésent et la trahison qui a suivi, au dé-sert, les événements glorieux du passagede la mer et de la conclusion de l’alliance.

La liturgie de ce dimanche n’a retenu quedes extraits qu’elle juge sans doute plus

Assemblée

dudim

anche30

novembre

2014

13Premier dimanche de l’avent B

adaptés à la spiritualité de l’avent :tout d’abord une supplication émou-vante qui débouche sur l’expressiond’un ardent désir de face à face avecDieu, ensuite une évocation de la théo-phanie sinaïtique, gage de la présencedivine, enfin une confession des péchésqui en appelle à la paternité de Dieu.

L’ardent désir de Dieu(63, 16b-17.19b)

D’emblée, la communauté se tourne versle Dieu qui a fait remonter Israël del’abîme de la mer et qui, par là même,a révélé son vrai visage : « C’est toi no-tre Père ». Révélation ultime dans la-quelle le juif Jésus se glissera comme na-turellement en appelant Dieu son Père.Déjà plus haut en Is 63, 8, Dieu n’avait-il pas déclaré publiquement : « Vraiment,ils sont des fils qui ne trahiront pas » (voiraussi Ex 4, 22). Il est dommage que l’onn’ait pas retenu le début du v. 16a« c’est toi notre Père, Abraham ne nousconnaît pas, Israël (Jacob) ne nous re-connaît pas » où, à l’intérieur du verset,le terme « Père » fait inclusion, soulignantainsi avec force l’importance de cette in-vocation. Ne percevons pas ici un rejetencore moins un reniement de ces per-sonnages illustres. La négation a pour ef-fet de souligner que la connaissance queDieu a de « ses fils » est d’une autre na-ture et d’une autre intensité que celledes patriarches, car c’est une paternitéde qualité divine. Loin de se limiter à uneconnaissance théorique, le verbe« connaître » traduit l’intimité et l’enga-gement de Dieu à l’égard de ses fils, unengagement absolu sans limite. La se-conde qualification de Dieu « (Tu es) no-tre rédempteur (hébreu notre « gôèl »)précise un aspect de ce lien paternel ;elle s’explique à partir du droit familialisraélite. Comprenons : parce que tu esnotre Père, tu es notre parent le plusproche et, à ce titre, tu as à notre égard

des responsabilités particulières, celle,en particulier, de nous sauver de la dé-tresse dans laquelle nous sommes plon-gés.

Mais les faits semblent cependant dé-mentir cette profession de foi. Car cettedétresse vient de ce qu’Israël s’estécarté du droit chemin. Avec une éton-nante audace, il en fait tomber la res-ponsabilité sur Dieu lui-même : « Pour-quoi nous fais-tu errer hors de tes che-mins… ? ». Mais c’est pour lui crier detoute la force de son désir : « Re-viens… Ah si tu déchirais les cieux, si tudescendais !…». Nous sommes là au bordde l’évangile : Ce désir trouvera son ac-complissement au Baptême de Jésusqui, au dire de Marc, « vit les cieux se dé-chirer » et entendit la voix du Père lui dé-clarer : « Tu es mon Fils bien-aimé… »(Mc 1, 10).

L’expérience de Dieu(Is 64, 2b-4a)

« Tu es descendu ». Dieu est donc venuet il ne cesse de venir ; il a répondu àl’appel de son peuple en détresse. Com-ment comprendre cette parole alorsque la supplication va bientôt repren-dre ? En fait, c’est un retour sur l’évé-nement fondateur, l’expérience de l’al-liance sinaïtique ; plus précisément icisur la grande théophanie d’Ex 19 où leSeigneur est apparu dans le cadre d’uneéruption volcanique et d’un tremble-ment de terre (Ex 19, 10-18). Pour lacommunauté, il ne s’agit en rien d’unpassé révolu, car cette expérience fon-datrice génère la foi, en particulier la foien une proximité divine qui ne se dé-mentira jamais (64, 3), puisqu’elle ouvreune histoire qui n’est pas encore ache-vée (64, 4). Dieu ne cesse de venir,comme au Sinaï, « à la rencontre de ce-lui qui pratique la justice, qui se souvient

Assemblée

dudim

anche30

novembre

2014

14

de toi en suivant tes chemins » (64, 4b),et tout cela parce que tu es notre Père.

Tu nous recrées, parce que tues notre Père (64, 4b-7)

Pour le Psalmiste, c’est là le fond mêmedu mystère de Dieu. Cette expérience duSinaï devait se prolonger, et la rencon-tre avec Dieu se renouveler sans cessedans le cadre de la pratique de la justice.Hélas, pour Israël l’histoire du salut estaussi une histoire de péché. L’étalementdes fautes est sans complaisance et,contrairement à 63, 17, la communautéreconnaît pleinement sa propre res-ponsabilité (vv. 4b-5) : « Nous étions touscomme des gens impurs, et nos actes dejustice comme du linge souillé » (64, 4b-5). Le drame surtout, c‘est que Dieu« avait caché son visage ». Mais cetteconfession des péchés n’a rien de dé-courageant, de débilitant, car le peupleose dire « … et pourtant nous serons sau-vés » (64, 4).

Sur quoi donc s’appuie cette espéranceindéfectible dans le salut divin ? Commeau v. 16, sur la foi en la paternité deDieu : « Tu es notre Père ». Dans la sé-lection opérée par la liturgie, elle fait in-clusion avec le début de la péricope (63,16). Elle englobe donc tout le dévelop-pement et elle représente la toile de fondsur laquelle se déploie l’ensemble de laprière. Cette paternité est ici associée àla création : Dieu a créé l’homme parcequ’il est Père, parce qu’il est amour. Onretrouve ici la théologie de Sg 11,24 : « Tu aimes tout ce qui existe et tun’as de dégoût pour rien de ce que tu asfait, car, si tu avais haï quelque chose,tu ne l’aurais pas créé… Tu épargnes toutparce que tout est à toi, Maître ami dela vie ». Mais, dans le contexte de cetteconfession des péchés, la thématiqueglisse vers celle de la recréation : le pé-cheur reste entre les mains de ce Pèreinfiniment aimant qui peut nous « re-former » : « Nous sommes l’argile, et tues le potier : nous sommes tous l’ouvragede tes mains » (64, 7).

Premier dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e30

nove

mbr

e20

14

Psaume 79 (2.3bc, 15-16, 18-19)

Dieu, fais-nous revenir;que ton visage s’éclaire,et nous serons sauvés !

Berger d’Israël, écoute,toi qui conduis Joseph, ton troupeau : resplendis !Réveille ta vaillanceet viens nous sauver.

Dieu de l’univers reviens !Du haut des cieux, regarde et vois :visite cette vigne, protège-la,celle qu’a plantée ta main puissante.

Que ta main soutienne ton protégé,le fils de l’homme qui te doit sa force.Jamais plus nous n’irons loin de toi :fais-nous vivre et invoquer ton nom !

« Écoute… resplendis… réveille ta vail-lance (voir Is 63, 15)… viens… reviens...regarde et vois… visite… » Tous ces im-pératifs font écho à Is 63, 19 « Ah ! Si tudéchirais les cieux et si tu descen-

dais… ». Ils nous invitent à prolonger laprière qui précède et à nous mettre enétat de désir et d’avent en invoquant« son Nom », son Nom de Père.

Premier dimanche de l’avent B 15

Assemblée

dudim

anche30

novembre

2014

La fidélité de Dieu à la source de cette ardente attente

Lecture de la 1ère lettre de saint Paul aux Corinthiens (1, 3-9)3 Frères, à vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Sei-gneur Jésus Christ. 4 Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pourla grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ; 5 en lui vous avez reçutoutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance deDieu. 6 Car le témoignage rendu au Christ s’est établi fermement parmivous. 7 Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez devoir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. 8 C’est lui qui vous fera tenir fer-mement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Sei-gneur Jésus Christ. 9 Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre encommunion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

Il est clair qu’en ce début d’avent, le choixde l’Église a voulu privilégier le passagedes vv. 7-8 : « … Vous qui attendez de voirse révéler notre Seigneur Jésus Christ.C’est lui, qui vous fera tenir solidementjusqu’au bout, et vous serez sans re-proche au Jour de N.-S.-J.-C. ». Une telleorientation du regard du croyant rejointbien sûr l’attente ardente d’Is 63, 19 quiprécède : « Ah ! Si tu déchirais les cieuxet si tu descendais… ». L’apôtre précisequ’en fait, ce jour de Dieu est le « Jour denotre Seigneur Jésus Christ ».

Toutefois, cette attente tournée versl’ultime manifestation de Dieu ne signi-fie, en aucune manière, une rupture ra-dicale dans l’expérience du chrétien. Bienau contraire, celle-ci est déjà commen-cée et l’essentiel est déjà donné : « Vousavez déjà reçu (verbe au passé) toutesles richesses, toutes celles de la Paroleet toutes celles de la connaissance deDieu ». On relèvera l’insistance mise sur

la totalité. Ce Jésus, les chrétiens l’ontdéjà rencontré parce qu’en lui ils ont ex-périmenté la grâce et la paix (v. 3), à l’ori-gine desquelles se trouvent conjointe-ment le Père et le Seigneur Jésus Christ(v. 5). En lui, Jésus, ils ont reçu et expé-rimenté « la grâce et la paix », les fon-damentaux de la vie chrétienne : etPaul d’en préciser certains aspects par-ticuliers, à savoir ceux de la Parole et dela connaissance, comprenons la Parolede Jésus en qui ils trouvent la plénitudede la connaissance de Dieu. Aux chré-tiens il ne manque rien, pas même lescharismes personnels (v. 7), à chargepour eux de les mettre au service de lacommunauté. Précisons que cette« connaissance » n’a rien de théorique ;elle relève de l’expérience de Dieu et pro-jette sa lumière sur le mystère divin. Aufond, l’essentiel de la foi est déjà là, œu-vrant dans le cœur du fidèle.

« Prenez garde, veillez… »

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde :fais-nous voir le jour de ton salut.Alléluia..

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (13, 33-37)

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : 33 Prenez garde, restez éveillés :car vous ne savez pas quand ce sera le moment. 34 C’est comme unhomme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir àses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller.35 Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, lesoir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; 36 s’il arrive à l’improviste, ilne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. 37 Ce que je vous dis là, je le disà tous : Veillez ! »

Cette section représente la conclusion du« discours eschatologique » qui annoncele retour du Seigneur (Mc 13), et le dé-but de la rédaction liturgique : « Jésus par-lait à ses disciples de sa venue » résumebrièvement ce lien. Le tableau s’achèveau v. 32 : « Au sujet de ce Jour-là ou del’heure, personne ne sait… ». Les vv. 33-37 en tirent la leçon : « il faut veiller ».

Le choix de cette péricope s’inscrit doncparfaitement dans la thématique cen-trale de ce dimanche, l’attente vigilante duretour de Jésus, présenté en Mc 13comme « le Fils de l’homme que l’onverra venir dans les nuées avec puis-sance et grande gloire » (Mc 13, 22). On re-joint ici l’évocation de 1 Co, 7 : « Vous quiattendez la manifestation de Notre Sei-gneur Jésus Christ ».

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

30 n

ovem

bre

2014

Premier dimanche de l’avent B

Le « déjà là » et le « pas encore »

Pourtant, cette expérience de Dieu ap-pelle une plénitude que nous qualifionsd’eschatologique, et de ce fait l’espé-rance est relancée : « Vous attendez devoir se révéler (on pourrait traduire « semanifester » ; le grec porte : « vous at-tendez l’apocalypse de… ») Notre Sei-gneur Jésus Christ ». Comprenons :nous ne serons plus des croyants, nousserons des voyants. En attendant cetterévélation, il y a comme une tension en-tre le « déjà là » et le « pas encore » et leChrist est comme au cœur de cette ten-sion, comme le résume magistralementla proclamation solennelle qui suit le ré-cit de la consécration eucharistique :

« Nous rappelons ta mort » (souvenir ac-tif du passé), « Seigneur ressuscité » (pré-sence toujours actuelle), « nous atten-dons que tu viennes » dans la manifes-tation ultime de ta Gloire.

Cette présence indéfectible du Ressus-cité « vous affermira, poursuit l’Apôtre,jusqu‘à la fin pour que vous soyez irré-prochables au Jour de Notre Seigneur Jé-sus Christ ». À travers cette fidélité ducroyant, se manifestera alors cette fi-délité du Père qui en est la source ultime,lui « qui vous a appelés à vivre en com-munion avec son Fils », et qui vous ac-compagnera en Jésus jusqu’à sa mani-festation plénière.

16

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

30 n

ovem

bre

2014

Assemblée du dim

anche30 novem

bre 2014

17Premier dimanche de l’avent B

Mais il s’agit moins de décrire cette ve-nue que de la préparer, puisqu’on ignorele moment de ce retour. C’est ce que veutmontrer la petite parabole qui suit auxvv. 34ss : Jésus y est présenté commeun homme qui est parti en voyage etdont les serviteurs ignorent le momentoù il reviendra. Et tout le développementse concentre sur l’attitude à prendre faceà cette ignorance. À cet égard la com-position de la section est particulière-ment significative. Le premier impératifqui ouvre le développement est un aver-tissement sérieux : « Prenez garde ». Cequi suit mérite donc une attention vigi-lante. Le second impératif n’est pasmoins incisif : « Veillez ». II structuremême tout le discours : on le retrouve eninclusion aux vv. 33 et 37 ; c’est mêmele dernier mot. Il apparaît aussi au milieu,au v. 35, interpellant les auditeurs de laparabole.

Quels destinataires ?

L’avertissement semble s’adresser enpremier lieu aux responsables, dési-gnés ici comme les « serviteurs » du maî-tre. Chacun d’entre eux a reçu une mis-sion particulière et, pour cette raison, lemaître « leur a donné tout pouvoir ». Tou-tefois, très vite, la parabole ne concerneplus que le portier à qui il est demandéexpressément de « veiller ». En revanche,

ce comportement semble ensuite s’im-poser à tous les serviteurs : eux aussi doi-vent se maintenir en état de veille. À cestade du développement, l’applicationconcrète semble s’imposer : ces servi-teurs sont à identifier en premier lieuavec les quatre disciples, Pierre, Jacques,Jean et André, qui sont les interlocuteursde Jésus en Mc 13, 3 et « qui l’interro-geaient en particulier ». Dans le prolon-gement, la leçon s’adresse à tous les res-ponsables de communauté qui leur suc-céderont, comme le suggère au v. 35 lepassage du « ils » (de la parabole) au« vous » de l’application de la parabole.À cet égard, le titre de Kurios « Seigneur »,que la liturgie traduit ici comme le « maî-tre (de maison) » et qui désigne dans latradition chrétienne le Christ ressus-cité, semblerait aussi nous orienter versla période postpascale.

Soudain, au v. 37, la perspective s’élar-git à l’ensemble des croyants. La for-mulation est lapidaire, ne permettant au-cune dérobade : « Ce que je vous dis là,je le redis à tous : veillez ». La consignevaut donc pour tous les auditeurs et leslecteurs de l’évangile. Ce n’est pas un ha-sard si c’est le dernier mot de l’ensem-ble du discours (Mc 13, 37) et s’il ouvrele récit de la passion et de la résurrec-tion (Mc 14 – 16) !

Bernard RRenaud

Homélie : Veillez donc

Veillez ! À quatre reprises, l’exhor-tation est répétée dans l’évangiled’aujourd’hui. « Ah ! Si tu déchirais

les cieux ! », disait Isaïe, tandis que saintPaul renchérit en parlant de « tenir soli-dement jusqu’au bout. » Le ton de cetavent qui commence est donc biendonné par les lectures.

L’avent est donc avant tout le temps del’attente du Seigneur. « Reviens », ditIsaïe, « ne nous laisse pas tomber », pour-rions-nous ajouter en termes actuels. Lepeuple s’est détourné de Dieu, il erre surdes sentiers inconnus et ténébreux.Mais notre Dieu, nous rappelle le pro-phète, est un Dieu fidèle, qui répond à

Assemblée

dudim

anche30

novembre

2014

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

30 n

ovem

bre

2014

Premier dimanche de l’avent B

celui qui revient à lui, un Dieu qui vientà la rencontre de celui qui attend.

L’avent qui débute aujourd’hui nous estdonné pour réveiller notre attente, notresoif de Dieu. Car nous sommes bien sou-vent guettés par l’assoupissement,comme le conducteur qui a trop bu et sejette dans l’obstacle. Restons sur nosgardes, soyons vigilants, vivons, commele conseillait Charles de Foucauld,« chaque jour comme si tu allais mourirce soir ».

Car Dieu semble absent, comme cethomme de la para-bole qui est parti envoyage. Dieu est le« Tout-Autre » qui nouslaisse apparemmentseuls, non pas tantdans le malheur que devant notre res-ponsabilité d’êtres humains libres etadultes. Dans nos familles, dans nos mé-tiers, dans la cité et dans l’Église.

S’il parle de l’absence, Jésus parle plusencore de son retour. Nous marchonsvers cette rencontre. Celle de la fin dutemps, où, Seigneur, je te verrai face àface, et je te connaîtrai comme je suisconnu.

L’aujourd’hui de Dieu

Mais il nous renvoie aussi à l’aujourd’hui,où Dieu ne cesse de venir à nous… « maisc’est de nuit », comme le dit l’un desgrands poèmes de Jean de la Croix. Carnotons-le bien, l’évangile ne suggère

qu’un retour de nuit : « le soir, ou à minuit,au chant du coq, ou le matin… » Pourtanten Orient, jadis, il n’était pratiquementpas question de voyager de nuit, tant l’in-sécurité des chemins était grande. C’estdonc vers la signification symboliquede la nuit qu’il faut nous pencher pourcomprendre la nuit. La nuit, c’est letemps des ténèbres, celles où s’enfonceJudas dans l’évangile de Jean, celles dela passion, le temps de la tentation et del’épreuve. C’est la nuit surtout qu’il fautrester vigilant.

Veiller dans la nuit, c’est attendre dansles difficultés. C’estgarder l’espérancequand tout est noir,c’est balbutier saprière quand les ventssont contraires. C’est

recevoir de Dieu la grâce de tenir bon, derester debout lorsque tout paraît s’écrou-ler autour de nous. Dieu est là, source ca-chée qui sourde éternellement… maisc’est de nuit, chante le poète-mystiqueespagnol. Et Edmond Rostand, qui n’étaitpas un saint, a ce mot extraordinairedans son « Chanteclerc » : « c’est dans lanuit qu’il est bon de croire à la lu-mière ».

Car Dieu arrive chaque jour, mais tou-jours à l’improviste ! Il est inattendu, sur-prenant. Gardons-nous prêts pour l’im-prévu de ses visites. C’est le temps del’avent. Devenons des guetteurs del’aube divine, par la foi persévérante etpar la charité attentive.

18

« Reviens,ne nous laisse pas

tomber ! »

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

30 n

ovem

bre

2014

Assemblée du dim

anche30 novem

bre 2014

19Premier dimanche de l’avent B

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Le temps des annonces• Des chants pour célébrer• Au fil de la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Le temps des annoncesLe temps de l’avent est celui des annonces : l’annonce de la naissance de Jé-sus, l’annonce des temps messianiques qui sont ceux que nous vivons depuisla résurrection du Seigneur, l’annonce enfin du retour du Christ à la consommationdes siècles.

Ce sont les prophéties du « Deutéro Isaïe » qui datent de la fin de l’exil babylo-nien que nous proposent les lectures du Premier Testament durant cette année B.Elles illustrent bien l’attente messianique et sa réalisation commencée depuisle mystère pascal. Les épîtres de saint Paul illustrent avant tout l’avent commeannonce du retour du Christ.

Les évangiles enfin (Marc pour les deux premiers dimanches, Jean et Luc pourles troisième et quatrième) constituent une montée vers la Nativité. Le premierinsiste sur le thème de la veille, les deux suivants voient Marc et Jean présen-ter la prédication du Précurseur (Jean Baptiste), le quatrième enfin est l’an-nonciation faite à Marie en Luc 1.

Des chants pour célébrerVoir aussi p. 11 : des chants pour le temps de l’avent.

OOuverture En ce premier dimanche de l’avent, sans doute convient-il d’ouvrir la célébration avec un « chant-signal » de cetemps liturgique privilégié. On pensera au tropaire E 10-63 (31.41), Le Seigneur vient. E 130 (31.51), Aube nou-velle peut aussi convenir, mais peut-être préférera-t-on leréserver au second dimanche à cause du lien avec la lec-ture d’Isaïe : « Il faut préparer la route au Seigneur ».

Psaume 779 Pour l’antienne du lectionnaire, Dieu, fais-nous revenir ;que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !, la mé-lodie du MNA et celle du Psautier des Dimanches d’Eqcsont identiques. Elle a ma préférence même si celle duCNA se chante également assez facilement. La proposi-tion parlée du Psautier des dimanches, année B, p. 13,peut rendre service.

20

CChant dde lla PParole En lien avec l’évangile : E 20, Heureux celui (refrain :« Demeurez prêts ; veillez et priez jusqu’au jour deDieu »). On peut aussi choisir l’hymne EP 26-51 (72.11),Dans notre cœur la vigilance.

Communion Plus particulièrement en ce premier dimanche de l’avent,on chantera E 68 (31.60), Toi qui viens pour tout sauverqui reprend la mélodie du choral Nun komm der HeidenHeiland. L’organiste pourra jouer des variations sur cethème pendant la communion.

Au fil de la célébrationOn pourrait rappeler que c’est l‘évangile de Marc qui nous accompagnera danspresque tous les dimanches de cette nouvelle année liturgique. Je propose de gar-der de toute manière la très belle prière après la communion du Missel romain.Les autres ne sont proposées qu’à titre indicatif.

Premier dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

30 n

ovem

bre

2014

« Savez-vous ce que c’est que d’avoir un ami, d’attendre qu’il vienne, etde le voir tarder ? Savez-vous ce que c’est que de désirer que le tempspasse, en attendant la venue de quelqu’un qui vous fait battre le cœur ?Savez-vous ce que c’est que d’avoir un ami au loin, d’attendre de sesnouvelles, de vous demander, jour après jour, ce qu’il fait en ce moment,et s’il se porte bien… Veiller dans l’attente du Christ est un sentiment quiressemble à ceux-là ».

John Henry Newman

Textes pour célébrerMonition Nous entrons dans un nouveau temps liturgique

d’ouverture qui nous fait tendre vers la promesse de Dieu.Nous avons pu l’oublier,Dieu, lui, ne nous a jamais oubliés : il est notre Père !

Litanie « Dieu, fais-nous revenir. »pénitentielle Ensemble, implorons le Seigneur !

Seigneur Jésus, réveille notre attenteet viens nous sauver… RefrainÔ Christ ravive notre ardeur et viens nous sauver… R/Seigneur, stimule notre espéranceet viens nous sauver… R/

Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde.qu’il ne nous laisse pas au pouvoir de nos péchés,mais nous conduise à la vie éternelle.

PPrière dd’ouverture En ce monde assoupi dans l’injustice et l’indifférence, Seigneur notre Dieu,ne laisse pas le sommeil nous gagner.

Dirige nos regards vers Celuiqui vient faire fleurir la paix et la vie.

Ainsi nous tiendrons dans la fidélité, et nous préparerons les chemins du Royaume, monde nouveau pour les siècles des siècles. Amen !

Prière uuniverselle Dans l’attente de la venue du Seigneur Jésus,portons dans notre prière les appels, les souffrances,les espoirs et les joies de nos frères les hommes...

CNA [[231-18]

Pour les croyants qui s’enfoncent dans la nuit du découragement et du doute, Seigneur, nous te prions !

Pour tous ceux qui s’enfoncent dans la nuit de la souffrance et de l’épreuve, Seigneur, nous te prions !

Pour tous ceux qui s’éveillent à leur responsabilité dans la construction d’un monde plus fraternel, Seigneur, nous te prions !

Pour tous ceux qui veillent dans la foi et marchent à ta lumière, Seigneur, nous te prions !

Pour notre communauté, en marche vers Noël, Seigneur, nous te prions !

Prions : toi qui ne cesses de venir à notre rencontre, Seigneur,nous savons que tu écoutes nos prières,car tu es notre Père.Montre-nous ton visage et nous serons sauvés.Nous te le demandonspar Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Premier dimanche de l’avent B 21

Assemblée du dim

anche30 novem

bre 2014

22

PPrière ssur Seigneur, nous ne pourrons jamais t’offrir les ooffrandes que les biens venus de toi :

(Missel romain) accepte ceux que nous t’apportons ; et puisque c’est toi qui nous donnes maintenant de célébrer l’eucharistie, fais qu’elle soit pour nous le gage du salut éternel, par Jésus, dans l’Esprit pour les siècles des siècles.

Préface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce,toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Nous étions seuls et démunis, pauvres et sans espoir, mais tu as fait venir ton Fils parmi nous, et son amour a transformé notre existence.

Nous ne savons pas le jour où ton Fils viendra nous révéler ton visage d’amour.

Mais nous voulons tellement te voir que nous ne cesserons jour et nuit de préparer sa venue.

Aussi, avec les anges et tous les saints,nous proclamons ta gloire en chantant d’une même voix…

Invitation Avec confiance, au NNotre PPère en union avec tous nos frères et sœurs

répandus sur toute la terre, d’un seul cœur, nous osons dire (chanter)…

Prière Seigneur Jésus, pour lla ppaix tu as dit à tes apôtres :

« Veillez ! »Tu le redis à tous.Donne-nous la force d’être

des veilleurs de paix et d’amourmaintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Prière aaprès Fais fructifier en nous, Seigneur, la ccommunion l’eucharistie qui nous a rassemblés :

c’est par elle que tu formes dès maintenant, à travers la vie de ce monde, l’amour dont nous t’aimerons éternellement.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Charles-André SSohier

Premier dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

30 n

ovem

bre

2014

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

PPartage Vivre en avent, c’est entrer dans l’attente de celui qui vavenir, qui va nous surprendre. Il n’est pas là où nousl’avions imaginé : dans un palais, riche et important… Ilsera découvert chez les pauvres, par les pauvres !Sommes-nous bien conscients de ce que cela signifie :nous débarrasser de nos certitudes ? Comment, dans leconcret de nos vies, témoigner de cette attente ? Pournous, qu’est-ce que « veiller » signifie? Est-ce qu’il y a desévénements dans ma vie, où le Seigneur est venu mesurprendre ?

Méditation Dieu notre Père,En avent aide-nous à préparer au mieux

la venue de ton Fils…Déjà, il vint chez nous,homme parmi les hommes,pour nous ouvrir le cheminqui mène vers toi !Un jour, il reviendra nous chercheret nous introduira dans ton Royaume…Aujourd’hui, il est là,dans nos rencontres,dans tous les événements de nos vies.

Louange Au Dieu Père,au seul Seigneur,qui jamais n’abandonnel’homme perdu,qui, toujours, le remet debout,nous voulons rendre grâce…

Répons : MNA p. 63, Chantez au Seigneur un chant nou-veau.

Au Fils bien-aimé,au seul Sauveur,qui, aux temps prévus dans les siècles,vient accomplir la promesse de salut,prenant la condition d’homme,nous voulons rendre grâce…

À l’Esprit de lumière,au seul consolateur,qui nous comble de dons spirituels,depuis le jour de notre baptême,confortant ainsi notre vocation de veilleurs,nous voulons rendre grâce…

Premier dimanche de l’avent B 23

Assemblée du dim

anche30 novem

bre 2014

24

OOraison ffinale Dieu fidèle,Père infiniment bon,tu es proche de ceux qui te cherchent :

écoute notre prière, montre-nous ton amouret comble de ta grâceles hommes qui veillent dans l’attentede ton Fils, notre Seigneur.

Liliane SSimon

Premier dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

30 n

ovem

bre

2014

L’attention aux enfants

Temps de l’avent B

VENEZ ! Il est temps de se mettre en marche, d’aller à la rencontre de Jé-sus qui nous précède et nous attend.

Les quatre bougies de la couronne de l’avent vont nous y aider : l’attente,la conversion, la joie et la foi. La couronne nous rappelle que Jésus est leRoi de l’univers et de notre cœur. La verdure nous invite à l’espérance.

Tout au long de ce temps de préparation à la fête de Noël, nous essayonsd’entrer plus profondément dans le Mystère de Dieu, Père, Fils et EspritSaint.

Sur un panneau, nous pouvons afficher les mots clés découverts et les il-lustrer à l’aide de photos ou de dessins : Dieu potier, Dieu berger, Dieu dela paix, Dieu de l’amour.

Chaque dimanche, nous proposons aux enfants un refrain de psaumecomme prière de la semaine (on peut créer un signet), ainsi que le chant« Viens dans la crèche de mon cœur » de Danielle Sciaky KT 24-14 in CD« Noël à travers chants » (Studio SM D2566) que l’on peut chanter lors dela présentation du pain et du vin ou après la communion.

1er dimanche : Allumer la bougie de l’attente

PPremière llecture

Chercher avec les enfants ce que nous apprenons sur Dieu. Il est notre Père, no-tre Rédempteur (celui qui prend sur lui notre péché et nous sauve) ; il est Seigneuret il vient à notre rencontre.

Le prophète Isaïe prend une image pour parler de Dieu, celle du potier qui façonneune œuvre d’art. Découvrir avec les enfants la beauté de cette image à partir d’unephoto d’un potier ou d’une poterie.

Chacun de nous est une œuvre d’art unique dans les mains de Dieu. À nous delui donner une place dans notre vie et de lui ressembler en regardant Jésus dansl’Évangile.

Psaume 779

Nous apprenons que Dieu est le Berger d’Israël, le Dieu de l’univers.

Prière pour la semaine :

Réveille ta puissance, Seigneur,et viens nous sauver !

Deuxième llecture

Nous découvrons que Dieu le Père de Jésus Christ est fidèle, qu’en Jésus se trou-vent toutes les richesses, celles de la Parole de Dieu et celles de la connaissancede Dieu.

Avant de mourir, Jésus a dit : « Celui qui m’a vu a vu le Père (Jn 14, 9) ». Dire auxenfants combien la lecture des quatre évangiles est importante dans la vie de toutepersonne baptisée. Ce sont des paroles porteuses de vie pour toute la vie.

Evangile (Mc 13, 33-37)

Le verbe « veiller » revient trois fois. Partager autour de ce mot central : relever dessituations de veille (auprès des malades, les veillées dans les mouvements de jeu-nesse, l’attente d’un parent ou d’un ami,…) et trouver des synonymes.

Jésus va venir et nous sommes invités à veiller, attendre, écouter, regarder, resteréveillés.

Au ccours dde ll’Eucharistie

Dieu se donne dans sa Parole qui nous fait mieux connaître Jésus et dans son Painde vie qui nous fait vivre en communion avec lui au cœur de notre vie quotidienne.

Célébrer l’Eucharistie chaque dimanche, le jour consacré à Dieu, est le centre etle sommet de la vie chrétienne.

Nancy dde MMontpellier

Premier dimanche de l’avent B 25

Assemblée du dim

anche30 novem

bre 2014

26

Deuxième dimanche de l’avent B7 décembre 2014

« VOICI VOTRE DIEU »

Les lectures« Voici le Seigneur Dieu. Il vient avec puissance »

Lecture du livre d’Isaïe (40, 1-5.9-11)1 Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – 2 parlez au cœur de Jé-rusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié,qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes.3 Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ;tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. 4 Que tout ra-vin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! que les escar-pements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! 5 Alors serévélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche duSeigneur a parlé. »

9 Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion.Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élèvela voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu ! » 10 Voici leSeigneur Dieu ! Il vient avec puissance ; son bras lui soumet tout. Voici lefruit de son travail avec lui, et devant lui, son ouvrage. 11 Comme un berger,il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte surson cœur, il mène les brebis qui allaitent.

Deuxième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e7

déce

mbr

e20

14

Un lointain disciple (VIe s.) du prophèteIsaïe (VIIIe s.) s’adresse à l’Israël déportéà Babylone et lui lance, au nom du Sei-gneur, un appel vibrant : Dieu revient àJérusalem avec le troupeau des exilésqu’il chérit de tout son cœur.

« Consolez,consolez mon peuple » (1-2)

Cette consigne divine donne leur vérita-ble finalité aux chapitres 40 – 55 qui sui-vent, désignés en conséquence commele « livre de la Consolation », mais aussi,plus précisément à la section qui ouvre

la liturgie de ce dimanche. Peut-être se-rait-il plus juste de traduire « réconfortez,réconfortez mon peuple ». En effet, il nes’agit pas seulement d’un message deconsolation adressé à une communautédans la détresse, mais bien d’un acte deDieu qui intervient dans l’histoire. C’estDieu lui-même qui parle (« dit votreDieu ») et cette parole est une parole per-formative qui réalise ce qu’elle pro-clame (voir Gn 1).

La preuve en est qu’au verset suivant,Dieu a pardonné et ce pardon s’inscritdans l’histoire jusqu’à transformer radi-

calement le destin de ces exilés. Le dou-ble impératif du début clôt une longuepériode de silence divin qui faisait pesersur la communauté un lourd sentimentde culpabilité. Maintenant, le temps del’épreuve purificatrice est achevé ; debelles perspectives d’avenir s’ouvrent de-vant cet Israël rentré en grâces.

Le signe en est que Dieu l’appelle denouveau « mon peuple ». Il s’agit sansdoute au premier chef du groupe des exi-lés, mais dans l’horizon qui s’esquissedans les versets suivants ce titre s’élar-git pour désigner l’ensemble de la com-munauté, puisque le Seigneur s’adresseà Juda et à Jérusalem (v. 9).

« Préparez… le chemindu Seigneur » (vv. 3-5)

Aux vv. 1 et 2, c’est Dieu lui-même quiprenait la parole et formulait son projet ;le messager n’en était que le porte-voix. Aux vv. 3-5, celui-ci prend le relais :« une voix proclame » et parle de Dieu àla troisième personne. C’est bien toujoursun message divin. Mais de par son in-vestiture de prophète, l’envoyé a autoritépour le commenter et l’expliciter : puisquele pardon de Dieu s’inscrit dans une in-tervention concrète de Dieu dans l’his-toire, il est nécessaire de préparer sa ve-nue. Dieu prend lui-même la route pourconduire les exilés jusqu’à Jérusalem etce chemin passe nécessairement à tra-vers le désert (syrien). Encore faut-ilpréparer la route à ce cortège qui s’an-nonce triomphal.

C’est pourquoi le prophète presse la com-munauté accablée, écrasée par l’épreu-ve, de se redresser, de se prendre vi-goureusement en main, pour, à son ni-veau, collaborer à ce projet divin. Ce che-min désertique doit se transformer enune voie royale digne de celui qui l’em-prunte. Il convient donc d’écarter tous lesobstacles, d’élargir la route pour faciliterla marche et ouvrir ainsi un itinéraire

triomphal. À ce stade, le terme du che-min n’est pas encore défini. Ne serait-ce pas Jérusalem ?

En effet, cette marche royale prend l’al-lure d’une véritable théophanie : « LaGloire du Seigneur se révélera », c’est-à-dire se manifestera. Cette Gloire dit laprésence lumineuse qui révèle le mys-tère tout en le voilant. Elle n’est rien d’au-tre que la manifestation de Dieu lui-même, mais sans forme ni figure ; lu-mière et feu en sont les symboles lesplus adéquats, car ils évoquent uneréalité forte et puissante, qu’on ne peutsaisir et dont on ne peut même pas pré-ciser les contours. Cette représenta-tion renvoie au premier Exode (Ex 14 –16). On relèvera que, pour la premièrefois retentit dans cet oracle le nom pro-pre de Dieu révélé à Moïse : « le Sei-gneur » (Ex 3, 13-15). Comme naguèreau désert du Sinaï, il guide désormaisson peuple sur le chemin du salut ma-nifestant ainsi sa souveraineté sur lemonde et l’histoire. Et, au cœur decette théophanie, la manifestation lu-mineuse se fait parole, puisque « tousverront que la bouche du Seigneur aparlé ». L’acte du Dieu Sauveur est parolecomme l’était l’acte créateur, c’est ellequi crée l’histoire.

« Voici le Seigneur Dieu »(vv. 9-11)

Jusque-là, la Parole s’adressait aux « exi-lés », maintenant c’est Sion et Juda quisont interpellés. Le moment est si im-portant que Dieu lui-même reprend la Pa-role. Comme aux vv. 1-2, il s’adresse auprophète en mettant sur ses lèvres lesparoles divines et ce n’est là rien moins« qu’un évangile » : « toi qui portes labonne nouvelle (« évangile » dans le textegrec) à Sion ». Ce terme désignait pri-mitivement une victoire ou un avène-ment royal. Il reçoit désormais uneconnotation religieuse, au point que

Deuxième dimanche de l’avent B 27

Assemblée

dudim

anche7

décembre

2014

28

Marc, dans l’évangile de ce dimancheparlera « de l’évangile de Jésus Christ,Fils de Dieu » (Mc 1, 1).

Cet évangile n’est rien d’autre que la ve-nue de Dieu en personne : « Voici votreDieu » (v. 9). Il répète même en préci-sant : « Voici le Seigneur Dieu », avec denouveau une référence à l’Exode. Et oùse dirige-t-il ? Vers « Jérusalem » et« vers les villes de Juda ». Il vient en triom-phateur, « avec puissance », comme ungénéral victorieux accompagné de sestrophées. Comment, ici encore, ne pas

penser à Ex 15, le cantique de Moïse lorsdu passage de la mer ? Ce chant ne pré-cise-t-il pas que le terme ultime de lamarche au désert, c’est « le sanctuaire(de Jérusalem) », « où le Seigneur règneà tout jamais » (Ex 15, 17-18).

Mais Dieu se rend à Sion surtout commeun berger qui prend soin activement deses brebis, jusqu’à porter sur sesépaules les agneaux, ces membres fra-giles du troupeau. Jésus s’en souviendraquand en Lc 15 et Jn 10, il s’identifieraau Berger divin.

Deuxième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e7

déce

mbr

e20

14

À travers le message prophétique d’Is 40,le croyant vient d’entendre, la parole deDieu. À l’instar du psalmiste, il se metaussitôt en disposition d’écoute pours’approprier ces perspectives d’avenir :« J’écoute ce que dira le Seigneur ». Etque dit ce dernier ? Un seul mot : « paix »,car le reste des versets 9-14 n’est qu’uncommentaire, un déploiement du psal-miste. Celui-ci sait que dans la Bible ceterme ne dit pas seulement absence deguerre ou la paix des armes. À sa sourcele terme shalôm équivaut à « plénitudeet totalité ». Comment dès lors pouvoirpleinement en rendre compte ? Énu-

mérons quelques-unes de ses harmo-niques : joie et bonheur, harmonie ducœur avec Dieu, etc. Dans les versets quisuivent, le psaume le fait résonner à safaçon, en l’associant avec salut, gloire,amour, vérité (vv. 10-13). Retenons enparticulier cette image éloquente : « Jus-tice et Paix s’embrassent » (les deuxtermes sont personnifiés). Mieux en-core, la paix c’est en définitive Dieu quivient. « La justice marchera devant lui(Dieu) et ses pas traceront le chemin »(v. 14). Bref la paix, c’est comme unethéophanie qui met en scène la présencemiséricordieuse du Seigneur.

Psaume 84 (9ac-10, 11-12, 13-14)Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,et donne-nous ton salut.

J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.Son salut est proche de ceux qui le craignent,et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,justice et paix s’embrassent ;la vérité germera de la terreet du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,et notre terre donnera son fruit.La justice marchera devant lui,et ses pas traceront le chemin.

« Que le Christ vous trouve nets et irréprochablesdans la Paix »

Lecture de la deuxième lettre de Pierre (3, 8-14)8 Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Sei-gneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seuljour. 9 Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certainsprétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous,car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tousparviennent à la conversion. 10 Cependant le jour du Seigneur viendra,comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les élémentsembrasés seront dissous, la terre, avec tout ce qu’on a fait ici-bas, nepourra y échapper. 11 Ainsi, puisque tout cela est en voie de dissolution,vous voyez quels hommes vous devez être, en vivant dans la sainteté et lapiété, 12 vous qui attendez, vous qui hâtez l’avènement du jour de Dieu, cejour où les cieux enflammés seront dissous, où les éléments embrasés se-ront en fusion. 13 Car ce que nous attendons, selon la promesse du Sei-gneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice.14 C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’onvous trouve sans tache ni défaut, dans la paix.

Deuxième dimanche de l’avent B 29

Assemblée

dudim

anche7

décembre

2014

Sur la foi des prophètes, les Israélites at-tendaient « le Jour du Seigneur ». Pour leschrétiens, ce Jour est celui du retour, àla fin des temps, du Seigneur Jésus res-suscité. À l’époque où cette « lettre dePierre » a été écrite (fin du 1er siècle ? findu second siècle ?), cette attente aperdu de sa ferveur et risque de dispa-raître de l’horizon de la foi : les délais seprolongeant, les croyants sont près deconclure que ce Jour ne viendra plus.L’auteur lance alors une vigoureusemise en garde contre cet affadissementde l’espérance.

« Mille ans sontcomme un jour » (v. 8)

Tel est le point de vue de Dieu puisquecette déclaration est empruntée auPs 89(90), 4. Celle-ci pourrait laissercroire que Dieu surplombe de l’extérieurl’histoire du monde. Il n’en est rien.Certes, Il transcende le monde et son re-gard se distancie de celui de l’homme :

les temps se concentrent comme un Jourunique. Et le terme même de « Jour », sonJour, implique qu’il est entré dans l’épais-seur de cette histoire : n’a-t-il pas forméun projet d’alliance avec son peuple quiaboutira à son incarnation en la per-sonne de Jésus, son Fils ?

La miséricordieuse patiencede Dieu (v. 9)

La lettre explique le pourquoi de ces dé-lais. Ce qui semble, à vues humaines, unretard dans l’avènement de la parousie,n’est en réalité que le fruit et le signemême de l’infinie patience de Dieu.L’affirmation n’est pas nouvelle. Le livrede la Sagesse s’en expliquait claire-ment : « Seigneur, tu fermes les yeux surles péchés des hommes, pour qu’ils seconvertissent » (11, 23 voir Sg 12, 10).Et si l’on veut remonter plus haut, on no-tera que cette infinie patience relève dumystère même de la personne de Dieu.C’est ce qu’explicite la déclaration divine

30 Deuxième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e7

déce

mbr

e20

14au cœur de la grande théophanie àMoïse après la tragédie du veau d’or :« Le Seigneur, Le Seigneur, Dieu miséri-cordieux, lent à la colère, plein d’amouret de pitié… » (Ex 34, 5-6). Dieu s’y défi-nit lui-même comme un mystère de mi-séricorde. Tel est son Nom. C’est pour-quoi il laisse au pécheur le temps de laconversion (fin du verset).

Mais « le Jour viendra… » (v. 10)

Car cette patience atteindra ses limites.Le Dieu de miséricorde reste aussi leDieu Saint qui ne peut tolérer le péché.C’est pourquoi « Le Jour viendra » inexo-rablement. Il viendra même « comme unvoleur », c’est-à-dire de façon imprévisi-ble, car c’est le Seigneur qui garde en samain les clés de l’histoire. Dans un lan-gage apocalyptique, la lettre de Pierreprésente cette fin du monde comme unecatastrophe universelle. Le cosmos dis-paraîtra dans un gigantesque incendie,décrit selon un schéma descendant :d’abord les cieux, ensuite la terre et toutce qui s’y trouve. Tout semble donc dis-paraître de l’univers visible. Est-ce un re-tour au néant ? Le v. 13 ouvrira une pers-pective d’avenir, un au-delà positif etmême merveilleux. Nous y reviendrons.

Vivre dans la sainteté(vv. 11-13)

Aux yeux de l’apôtre, la perspective n’arien d’ésotérique. Elle n’est pas racontéepour elle-même, mais n’a d’autre but quede définir un comportement pour l’au-jourd’hui de l’attente. C’est ce qu’il tentede définir dans les derniers versets decette péricope.

D’emblée, il convient de se situer en vé-rité devant Dieu : « Ainsi… vous voyezquels hommes vous devez être, quellesainteté de vie, quel respect de Dieu vous

devez avoir » (v. 11). Si, comme nousl’avons compris, cette catastrophe an-noncée relève de la sainteté de Dieu,alors elle n’a d’autre finalité que de nousfaire vivre « dans le respect de Dieu ». Ilne s’agit donc pas d’un simple compor-tement moral, mais d’une authentique at-titude théologale, ce « respect de Dieu »étant compris comme le comportementadéquat devant le Dieu Saint.

Attendre le Jour du Seigneur, c’est aussivivre dans l’espérance. Dans ce contextede catastrophe, la recommandation peutparaître inconvenante. En réalité, l’apô-tre n’a pas encore dit son dernier mot,car le « Jour du Seigneur » ne peut dé-boucher sur une destruction totale.N’est-il pas aussi le Dieu créateur ?Comme nous l’avons déjà évoqué, le cos-mos actuel doit faire place « à un ciel nou-veau et à une terre nouvelle » (v. 13). Cequi se présentait au départ comme unedestruction totale n’avait d’autre finalitéque de faire émerger un monde radica-lement transformé. Ce sera, un monde« où résidera la justice » que Dieu lui-même exercera dans sa pleine souve-raineté. Il faut donc comprendre : unmonde « où le salut habitera ». Car la fi-nalité ultime du jugement de Dieu n’estrien d’autre que de restaurer les pauvresdans leurs droits, c’est-à-dire de lessauver de l’injustice dont ils sont les vic-times innocentes.

On comprend dès lors que les derniersmots de ce développement soient « à lapaix ». « Justice et paix » ne vont-ils pasde concert comme le proclame le trèsbeau passage de Ps 84(85), 9-13 ? C’estdonc dans cette perspective pleine d’es-pérance qu’il convient « d’attendre »(verbe trois fois répété aux vv. 12.13.14)ce Jour de Dieu, en traversant lesépreuves de cette vie, y compris la der-nière, dans la sainteté et la paix.

« Voici venir derrière moiCelui qui est plus puissant que moi » (Mc 1, 7)

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Préparez le chemin du Seigneur,

aplanissez la route :tout homme verra le salut de Dieu.Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 1-8)1 Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. 2 Il est écritdans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,pour ouvrir ton chemin. 3 Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez lechemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. 4 Alors Jean, celui qui bap-tisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour lepardon des péchés. 5 Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem serendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, enreconnaissant publiquement leurs péchés. 6 Jean était vêtu de poil de cha-meau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sau-terelles et de miel sauvage. 7 Il proclamait : « Voici venir derrière moi celuiqui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défairela courroie de ses sandales. 8 Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; luivous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Deuxième dimanche de l’avent B 31

Assemblée

dudim

anche7

décembre

2014

« Commencementde l’Évangilede Jésus, Christ, Fils de Dieu »(Mc 1, 1)

Dans cette liturgie d’avent, le choix del’évangile s’explique sans doute par la dé-claration quelque peu mystérieuse deJean Baptiste au v. 7 : « Voici venir der-rière moi Celui qui est plus puissant quemoi ». Il ne peut s’agir que de Jésus évo-qué au début de cette péricope évan-gélique, au v. 1 : « Commencement de laBonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils deDieu ». C’est donc Dieu lui-même venanten la personne de l’homme Jésus.

En réalité, le texte grec (ainsi que la nou-velle traduction liturgique) s’exprime

ainsi : « Commencement de l’évangile deJésus, le Christ,… ». La formule désignesans doute le récit qui va suivre, ce quenous désignons couramment par leterme « évangile ». Mais dans l’évangilede Marc, le terme a d’autres réson-nances. Ainsi, en Mc 8, 35 « À cause demoi et de l’évangile » (voir encore 10,29s ; 13, 9s) suggère que l’évangile c’estla personne même de Jésus, le mystèrede son être d’homme et de Fils de Dieutout à la fois. Dans l’histoire humaine,l’évangile, c’est l’événement qu’est Jésus,« l’histoire de la manifestation du Christse révélant lui-même en révélant ceque par lui Dieu accomplit parmi nous »(J. Delorme).

32 Deuxième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e7

déce

mbr

e20

14

Un événement enracinédans une histoire (vv. 2-3)

Si novateur, voire si révolutionnaire quesoit cet événement Jésus, cette irruptionde Dieu dans le monde, s’inscrit, selonl’évangéliste, dans une histoire. Telle estla finalité de la référence à l’Écriture auxvv. 2-3. La rédaction de ce renvoi est pas-sablement complexe, car elle fusionnedes extraits d’oracles différents : Mal 3,2, « Voici que j’envoie mon messager de-vant toi » (voir aussi Ex 23, 20) et Is 40,3 déjà cité dans la première lecture : « Àtravers le désert une voix crie : Préparezle chemin du Seigneur… ». Le tout estplacé sous l’autorité morale d’un des plusgrands prophètes, Isaïe. Ces référencesà l’Écriture veulent suggérer que Jésusprend la tête du nouvel exode annoncépar le prophète (voir commentaire de lapremière lecture). Cet oracle, l’évangé-liste le voit réalisé par Jésus lui-même.

Jean Baptiste le Précurseur,et son message (vv. 4-8)

Mais qui donc est le messager de Dieu(« mon messager ») non identifié dansl’oracle prophétique ? Quelle est « cettevoix qui crie dans le désert » ? Pour Marc,la réponse est claire, puisqu’aussitôt lacitation terminée (vv. 2-3), il déclaresans transition : « Et Jean le baptiste pa-rut dans le désert ». La voix, c’est Jean-Baptiste.

Sa mission est donc prophétique : « unevoix crie » disait Is 40, 3 (Mc 1, 3). Or, pardeux fois Marc nous dit que « Jean Bap-tiste proclamait » (v. 4 et v. 7). Une ré-pétition qui semble préfacer deux as-pects de ce ministère. En premier lieu,une prédication explicitement prophé-tique, mais d’un type particulier. Ignorantles exhortations de caractère moral que,

selon Matthieu et Luc, le baptiste adres-sait aux foules, Marc déclare simple-ment : « Il proclamait un baptême deconversion pour le pardon des péchés ».Il va donc droit à l’essentiel : la route àpréparer se situe dans les cœurs. Telleest la route du Nouvel Exode en JésusChrist, un chemin de liberté intérieure.Le rite qui accompagne cette annoncedoit exprimer la conversion, mais aussil’accueil de la purification du cœur queseul Dieu lui-même peut opérer. Cen’est encore qu’un baptême d’eau, maisil annonce déjà la transformation inté-rieure qu’opérera le « baptême dans l’Es-prit Saint » (v. 8) par qui le cœur estcomme recréé (voir Ez 36, 25-27).

Ce « baptême dans l’Esprit Saint », objetde la seconde « proclamation » (v. 7) estl’acte d’un mystérieux personnage nonidentifié dont le baptiste prédit la venueimminente. Tel est l’objet de la seconde« proclamation » (v. 7) : « Voici venir der-rière moi Celui qui est plus puissant quemoi ». Le prophète Jean Baptiste semue en précurseur qui, en définitive, n’ad’autre mission que d’orienter vers cedernier. Pourtant, il est possible que cepersonnage ait été son disciple ; c’est dumoins ce que pourrait suggérer l’ex-pression « venir derrière moi » : selon lacoutume des écoles juives, le maître« marchait devant ». Mais, soudain, lesrapports s’inversent radicalement,puisque Jean Baptiste déclare « qu’il n’estmême pas digne de défaire la courroiede ses sandales », un geste qu’un maî-tre, si grand soit-il, ne peut exiger de sondisciple. Le baptême d’eau n’a doncqu’une valeur provisoire, il ouvre sur lebaptême dans l’Esprit Saint à venir.Dans le contexte de cette péricope, ce nepeut être que l’acte de Jésus, « l’évangileen personne » dont Jean Baptiste doit sefaire le messager (Mc 1, 1-3).

Bernard RRenaud

Homélie : Préparons la route au Seigneur !

Deuxième dimanche de l’avent B 33

Assemblée du dim

anche7 décem

bre 2014

Le premier mot de l’évangile selonsaint Marc est le même que le pre-mier mot de toute la Bible : « Com-

mencement du ciel et de la terre » d’uncôté, « Commencement de l’Évangile… »,de l’autre. Marc nous suggère ainsiqu’en Jésus Dieu prend un nouveau dé-part, lance une nouvelle création. Ànous qui sommes parfois tentés denous arrêter et de nous décourager, cetemps de l’avent qui commence, nous of-fre chaque année une chance de repartir,une occasion de ranimer en nous laflamme de l’espérance.

« Bonne Nouvelle » : le mot, souvent trans-crit du grec par « évan-gile », n’est pas un li-vre. La « Bonne nou-velle », c’est la résur-rection, c’est Pâques.Notre foi nous ouvre àune heureuse, extraordinaire et joyeuse« nouvelle » : le Seigneur vient, il nous ou-vre dès maintenant les portes de la vie,nous sommes en train d’être divinisés !Nous sommes faits pour vivre toujours,en Christ, comme fils et filles bien-aimésdu Père.

Mais, et c’est la grâce de Jean le Bapti-seur de nous le rappeler, nous ne pou-vons pas nous contenter d’attendre pas-sivement que Dieu vienne. Il nous faut« préparer la route au Seigneur »…Chaque année, il nous invite à la conver-sion du cœur. Et nous en connaissons lesmoyens : reprendre la méditation de laBible, retrouver le chemin d’une prièreplus profonde et plus longue, partageravec les plus démunis et recevoir avantNoël le sacrement de réconciliation.

La venue du Seigneur se prépare d’aborden nous. Cherchons à enlever de nos viestout ce qui n’est pas de Dieu. Apprenons

à ne plus juger ou condamner notre frère,même si ses actions sont mauvaises. Enle rejetant, nous rejetterions aussi Dieuqui est en lui. Déchirons les voiles demensonge qui assombrissent nos jours.Abattons les idoles qui en nous prennentla place de Dieu. Allons au bout de no-tre pauvreté, de notre souffrance, de no-tre blessure pour rencontrer « Celui quinous façonne « un ciel nouveau et uneterre nouvelle où résidera la justice »(deuxième lecture).

Et, plus que par ses paroles, Jean Bap-tiste peut nous aider par tout ce qu’il est.Il attirait les foules et même les princes,

il aurait aisément pujouer au Messie. Ilavait tout pour briller,pour incarner le per-sonnage dont rêvaientses contemporains. Il

s’est obstiné à préférer le courage, l’om-bre, la nuit, la mort dans l’oubli de soi etles oubliettes d’Hérode. Il a su vivre enprofondeur sa mission, sans se recher-cher. Il n’a été qu’une voix qui crie pourtracer le chemin à un Autre. À mesurequ’il renoncera aux joies humaines pourêtre sans partage et sans compromis àsa mission, il verra étonné monter en luila Joie, celle de « l’Ami de l’Époux ». « Majoie est parfaite », dira-t-il peu avant samort. Quel immense saint ! « Parmi lesenfants des femmes, il n’en est pas deplus grand », dira Jésus. La liturgie ca-tholique le reconnaît en lui réservantl’honneur d’être fêté et par sa nais-sance et par sa mort, comme Jésus etcomme Marie. Nos frères orthodoxes ledisent en icône : celle de Jean Baptisteest placée à la gauche de Jésus, faisantle pendant à celle de la Mère de Dieu,disposée à la droite du Seigneur.

DDésigner ll’Autresans rretenir àà nnous

34

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Jean le Baptiste• Des chants pour célébrer• Au fil de la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Jean le BaptisteLe deuxième et le troisième dimanche de l’avent sont ceux de Jean Baptiste. Onretrouve souvent sa figure, juste après le cycle de Noël, lors des premiers di-manches du temps ordinaire. C’est une façon qu’a choisie la réforme liturgiquede Vatican II pour mettre en valeur l’importance exceptionnelle du Précurseur.Dans la tradition latine, il est le seul avec le Christ et la Vierge Marie dont on cé-lèbre la naissance et la mort. L’Église d’Orient marque un intérêt semblable enle représentant sur l’iconostase de ses églises à la gauche du Pantocrator, tan-dis qu’à la droite du Christ bénissant se tient la Theotokos (la Mère de Dieu).

Le deuxième dimanche, à la suite du prophète Isaïe (le Second-Isaïe), Jean in-vite le peuple à préparer le chemin du Seigneur par un baptême de conversion.Dans l’Antiquité, lorsqu’un souverain venait dans un pays, il fallait commencerpar rendre les routes praticables. La deuxième épître de saint Pierre dirige no-tre regard vers le retour du Seigneur en accueillant la miséricordieuse patiencede Dieu et en nous appelant à la sainteté de vie.

Des chants pour célébrerOOuverture En ce deuxième dimanche de l’avent, plus orienté sur la

figure de Jean Baptiste, on retiendra E 13-95 [371], Pré-parez le chemin du Seigneur ou le tropaire ELH 131, Prê-tez l’oreille ou encore E 26-32, Dans le désert un cris’élève. Sans oublier l’ancien EA 134 (31.79), Préparezle chemin.

Psaume 884 Pour l’antienne du lectionnaire, Fais-nous voir, Seigneur,ton amour, et donne-nous ton salut, le CNA, le MNA et lePsautier des Dimanches d’Eqc proposent une même mé-

Deuxième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

7 dé

cem

bre

2014

Devenons aussi, en ce temps d’avent,des précurseurs. Parents, grands-pa-rents, catéchistes, voisins, recevons parJean la grâce d’accueillir, de donnergoût, d’indiquer un chemin, de proposer

la joie de l’expérience intime du Christ,de désigner l’Autre sans retenir à nous.« Il faut que Lui grandisse, et que moi jediminue ».

Deuxième dimanche de l’avent B 35

Assemblée du dim

anche7 décem

bre 2014

lodie. Notons toutefois que le texte est légèrement diffé-rent. Voir aussi la proposition parlée dans le Psautier desdimanches. On retiendra aussi la version d’Akepsimas,ZL 84-21 (CNA 368).

CChant dde lla PParole En lien avec l’évangile : un des chants proposés ci-dessuspour l’ouverture tout en privilégiant E 13-95 [371], Prépa-rez le chemin du Seigneur. EP 103 (31.61), Vienne la ro-sée, peut aussi convenir (« Au désert un cri s’élève, prépa-rez les voies du Seigneur »).

Communion Voir le répertoire commun ou un processionnal de commu-nion : F 520 [345], Recevez le corps du Christ ou D 380[326], En marchant vers toi, Seigneur ou encore un tro-paire spécifique de l’avent, ED 23-98, Il vient, le Seigneur(strophes 1 et 2 en lien avec la lecture d’Isaïe 40, 11).

Au fil de la célébrationOn pourrait insister sur le fait que « la pénitence », la conversion, le combat spiri-tuel (l’ascèse) commencent d’abord par l’accueil du bouleversant pardon de Dieudont nous parle la première lecture (voir les notes d’exégèse de Bernard Renaud).En nous découvrant aimés par Dieu à l’infini, nous recevons la force de répondreà cet amour. Les prières d’ouverture et d’offrande du missel romain me semblentbien belles. Par contre, l’oraison après la communion me paraît plus accessible dansla version proposée ci-dessous.

Ce n’est pas moi qui dois venir...

Ce n’est pas moi qui dois venir,Je ne suis qu’une voix clamant dans le désert : Amis, je ne suis pas celui qui doit venir.Il faut le dire,Car les cieux passeront, et la terre, et la mer,Mais le Verbe vivra, il vivra dans la chair.

Celui qui doit venir n’aura pas mon visage,Mais il aura ma voix,Ma voix de feuille et de nuage,Et son appel réveilleraLes morts entre les morts pour un autre partage.

Celui qui donnera la vie,Ce n’est pas moi, vous le savez : Je ne peux pas donner la vie.Celui-là seul qui a livréSa chair à la Parole aura le droit de vie ;Vous le reconnaîtrez.

36

Il me reste ma joie et, si je vous la donne,Il ne me reste rien.Voilà pourquoi je vous la donne.Ne tenez pas ma main : Je dois aller par des cheminsOù ne passe jamais personne.

A. Lhéritier / CNPL

Textes pour célébrerMMonition Bonne Nouvelle pour Jérusalem, et toute la terre :

d’ouverture oubliant tous nos péchés,Dieu lui-même vient à notre rencontre.Préparons dans nos terres aridesune route pour notre Dieu : + Le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen !

Litanie C‘est pour nous qu’il patiente : pénitentielle il n’accepte pas d’en laisser quelques-uns se perdre ;

mais il veut que tous aient le temps de se convertir.Reconnaissons tout ce qui, en nous,a fait obstacle à Dieu. Il est au milieu de nous : renaissons à l’espérance…

Je confesse à Dieu…

Que Dieu tout-puissant révèle sa gloireà toutes les nations ;qu’il nous fasse miséricordeet nous pardonne notre péché. Amen !

Seigneur prends pitié ou Kyrie éleison.Ô Christ, prends pitié ou Christe éleison.Seigneur prends pitié ou Kyrie éleison.

Prière Dieu de longue patience, d’ouverture tu ne cesses d’appeler à la conversion

ceux que tu as baptisés dans l’Esprit Saint. Ouvre nos cœurs à ta Parole :

que nous puissions accueillir celui dont Jean Baptiste annonçait la venue,le Christ Jésus.

Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux,il les porte sur son cœur.

Pour lui, et par lui, nous te rendons gloire, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

Deuxième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

7 dé

cem

bre

2014

PPrière uuniverselle Préparer le chemin du Seigneur est souvent exigeant.Prions avec confiancepour tous les hommes de bonne volonté...

Avec les prophètes de notre temps,avec tous les témoins de l’Évangilequi préparent aujourd’hui tes chemins,Seigneur, nous te prions !

CNA [[231-20]

Avec celles et ceux qui accompagnentdes enfants ou des jeunes en catéchèse,et qui préparent aujourd’hui tes chemins,Seigneur, nous te prions !

Avec tous ceux qui prennent la routedu pardon et de la réconciliationet qui préparent aujourd’hui tes chemins,Seigneur, nous te prions !

Avec les membres de notre communauté,tous appelés à préparer aujourd’hui tes chemins,Seigneur, nous te prions !

Prions : Regarde et entends, Dieu notre Père,l’Église en prière qui se prépare à la venue de ton Fils.Exauce-nous, toi le Dieu vivantpour les siècles des siècles. Amen.

Prière ssur Laisse-toi fléchir, Seigneur,les ooffrandes par nos prières et nos pauvres offrandes ;

(Missel romain) nous ne pouvons pas invoquer nos mérites, viens par ta grâce à notre secours,par Jésus, dans l’Esprit pour les siècles des siècles.

Préface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,de t’offrir notre action de grâce,toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Tu consoles ton peuple, tu parles à son cœur,tu lui annonces que ses péchés sont pardonnés par ton Fils bien-aimé, Jésus, le Christ.

C’est lui qui ouvre le passage vers la vie. À travers tant de violence et de souffrance

l’histoire du monde conduit à la lumière.

Deuxième dimanche de l’avent B 37

Assemblée du dim

anche7 décem

bre 2014

38

Nous chantons le jour nouveau qui déjà se lève.Tu veux que tombent les murs qui nous séparent

et qu’ensemble nous allions au-devant de ton Fils, le Ressuscité, le Vivant !

C’est pourquoi, avec tous les anges et tous les saints, nous chantons l’hymne de ta gloire…

IInvitation Avec l’Esprit qui en nos cœurs appelle ton règne,au NNotre PPère d’une même voix, nous osons dire (chanter)…

Prière Seigneur Jésus, pour lla ppaix tu as dit à tes apôtres :

« ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

Viens réveiller en nousl’attention à nos frères et sœurs.

Que nous soyons ferments de paix dès maintenant et pour les siècles de siècles. Amen.

Prière aaprès Ami des hommes, Dieu si proche la ccommunion que ton Esprit nous donne

de tracer des routes dans nos déserts pour préparer la venue de ton Fils.

Nous connaîtrons alors la joie d’accueillir ton Envoyé Jésus, le Christ, ton propre Fils qui s’est fait notre frèreafin de nous conduire jusqu’à toi, Père, pour les siècles des siècles. Amen.

Charles-André SSohier

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

Partage Le désert, lieu de la mort et de la désolation, symbole denos dessèchements et de nos détresses, mais lieu d’oùpourtant jaillira aussi la vie. Lieu symbolique de nos re-naissances…

Dans ma vie, quels sont les déserts que j’ai traversés,lieu de détresse, mais aussi de ressourcement ? Quelssont les lieux qui me permettent de faire silence et de vi-vre la rencontre avec le Seigneur ?

C’est au désert que Jean le Baptiste interpelle le peu-ple… Il est le dernier prophète des temps anciens et l’an-nonciateur des temps nouveaux. Aujourd’hui, commentcomprenons-nous son message ? Comment entendons-

Deuxième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

7 dé

cem

bre

2014

nous cette invitation à préparer le chemin du Seigneur ?Que signifie pour nous ce chemin ? Et plus particulière-ment, que nous faut-il préparer ?

MMéditation Éveille-toi, mon cœur,Le désert si lent à t’animer,

prisonnier de tes égoïsmeset de tes doutes…Et pourtant…C’est dans tes somnolenceset tes ambiguïtésque tu es interpellé,que le prophète t’inviteà préparer le chemin du Seigneur,à préparer ton cœurà recevoir la tendre fleur de l’espérance !

Louange Dans les temps anciens,les temps de la parole prophétique,Dieu saint,des hommes ont portéà d’autres hommesle message de la consolation,le message de la libération,le message de l’amour.Nous te rendons grâce pour cette parolequi a fait ce qu’elle a dit !

Répons : MNA (33.21), Ta Parole, Seigneur est vérité etta loi délivrance !Dans les temps du témoignage,les temps de l’Incarnation,Jésus, Verbe divin,tes disciples ont annoncéaux pauvres, aux exclus,la Bonne Nouvelle du salut,la Bonne Nouvelle de la justice,l’Évangile de l’amour…Nous te rendons grâce pour cette parole qui sanctifie !

Dans ce temps qui est le nôtre,ce temps où des hommeserrent encore dans leur désert,Esprit très saint,les disciples d’aujourd’huipréparent le chemin du Seigneur,pour que la joie efface la peine,pour que l’amour efface la haine…Nous te rendons grâce pour cette parole qui purifie !

Deuxième dimanche de l’avent B 39

Assemblée du dim

anche7 décem

bre 2014

40

OOraison ffinale Dieu juste et saint,donne-nous la force et le couraged’abaisser les montagnes d’orgueil et d’égoïsme,de combler les fossés d’indifférence et de haine,et de proclamer ton amour pour les hommes.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Liliane SSimon

L’attention aux enfants2e dimanche : Allumer la bougie de la conversion

Première llecture

Chercher avec les enfants ce que fait Dieu. Il console, pardonne ; comme un ber-ger il conduit son troupeau, rassemble les agneaux, les porte sur son cœur, prendsoin des brebis qui allaitent leurs petits. Trouver des liens concrets avec la vie au-jourd’hui.

Psaume 884

Que de richesses dans ce psaume, que de mots « lumière » pour notre vie: paix,salut, gloire, amour, vérité, justice, bienfaits (actes d’amour de la part de Dieu). De-mander aux enfants de choisir un mot qu’ils aiment particulièrement, éventuelle-ment de dire pourquoi ou de donner un exemple.

Prière pour la semaine : Montre-nous ton amour, Seigneur, et viens nous sauver !

Deuxième llectureDécouvrir que Dieu est patient et qu’il nous appelle à le respecter et à mener unevie sainte. Il promet un ciel nouveau et une terre nouvelle où régnera la justice.

Évangile ((Mc 11, 11-8)Faire découvrir le sens du mot « évangile » : une bonne et heureuse nouvelle concer-nant Jésus Christ (l’oint de Dieu), le Fils de Dieu. L’Évangile est un trésor d’amourpour toute notre vie.

Rappeler qui est Jean Baptiste : le cousin de Jésus, le messager de Dieu qui ap-pelle à la conversion, au changement de vie et qui annonce que Jésus baptisera(nous plongera) dans l’Esprit Saint et nous partagera sa vie.

Au ccours dde ll’EucharistieMettre en valeur la liturgie pénitentielle : nous demandons à Dieu de changer no-tre cœur, de l’écarter du mal et de le tourner vers le bien.

Lors de la communion, rappeler que l’union à Jésus nous transforme et nous faitdevenir des saints.

Nancy dde MMontpellier

Deuxième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

7 dé

cem

bre

2014

Troisième dimanche de l’avent B14 décembre 2014

« LE SEIGNEUR EST PROCHE.RÉJOUISSEZ-VOUS »

Les lectures

« La Bonne Nouvelle est annoncée aux humbles »

Lecture du livre d’Isaïe (61, 1-2a.10-11)1 L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacrépar l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, gué-rir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux pri-sonniers leur libération, 2 proclamer une année de bienfaits accordée parle Seigneur.

10 Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Caril m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la jus-tice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parentses joyaux. 11 Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germerses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devanttoutes les nations.

Troisième dimanche de l’avent B 41

Assemblée

dudim

anche14

décembre

2014Cette lecture est extraite de la TroisièmePartie du livre d’Isaïe (Is 56 – 66), com-posée sans doute après le retour de l’exilBabylonien à la fin du VIe s. Elle se com-pose de deux sections : l’envoyé deDieu se met lui-même en scène pour pré-senter sa mission (Is 61, 1-2a) ; enécho, la communauté témoigne de sajoie (Is 61, 10-11).

Le messager de l’évangile

Dieu l’a envoyé « porter la Bonne Nouvelleaux pauvres ». C’est donc essentiellementun prophète. Certes, dans la Bible, l’onc-tion divine est conférée d’abord auxrois et au Messie, plus tardivement auxprêtres, notamment le Grand Prêtre,

mais aussi, beaucoup plus rarement, auxprophètes (ainsi Élisée en 1 R 19, 10).Dans ce cas, cette onction a surtout uneportée métaphorique : le personnage quil’a reçue est ainsi présenté comme im-prégné, dans tout son être, de l’Esprit deDieu, à l’image de l’huile répandue sursa tête. Le messager de Dieu est doncainsi tout équipé pour transmettre la pa-role même de Dieu.

De cette mission, il précise les destina-taires, car il doit « porter la bonne nou-velle aux humbles ». C’est le mêmeverbe que le Second-Isaïe utilisait enIs 40, 9 pour qualifier sa mission àl’égard de l’Israël captif : annoncer sa li-bération (voir 1ère lecture du 2e dimanche

42

de l’avent). Is 52, 7 le fera magnifique-ment résonner en déclarant « qu’il a faitentendre la paix » et « qu’il a fait enten-dre le salut ». En Is 61, 1, on pourrait tra-duire « évangéliser les pauvres ».

Mais qui sont les pauvres ? Ce n’est plusl’ensemble du peuple de Dieu captif,comme en Is 52, 7 et 40, 9. Car les cir-constances ont changé : le peuple estcertes rentré de captivité, mais l’unités’est brisée et des clivages, généra-teurs d’injustices, se sont introduits à l’in-térieur de la communauté. Le prophèted’Is 61 s’adresse à ceux qui en sont lesvictimes, mais qui envers et contre toutrestent fidèles à leur Dieu et qui ne ces-sent d’espérer en lui. Et ce Dieu, leurDieu, en la personne de son messager,vient à leur rencontre.

Ce message s’adresse donc aux cœursbrisés, écrasés par la misère et l’injus-tice, à ceux qui ont été jetés en prisonpour dettes. Le changement radical an-noncé, que l’on pourrait résumer sous lenom de libération, semble se situerdans le cadre de l’année jubilaire qui re-venait tous les 50 ans. En effet, le pro-phète parle « d’annoncer une année degrâces, accordée par le Seigneur ». La loidivine imposait de remettre alors lesdettes (Dt 15, 1-2) et d’affranchir les es-claves (Ex 21, 2).

Comment ici ne pas rappeler qu’enLc 4, 16-21, Jésus citera cet oraclepour définir dans son discours inaugu-ral le programme de sa mission ? Demême, en Mt 11, 5, face à Jean Baptistequi s’interroge, Jésus caractérise cettemission en énumérant une liste de mi-racles, qu’il achève par cette phraseconclusive : « Et (ainsi) la Bonne nouvelleest annoncée aux pauvres » empruntéeà Is 61, 1.

L’accueil du message :la joie des pauvres

À l’audition de ce message, la commu-nauté des pauvres laisse éclater sajoie : « Elle tressaille de joie..., son cœurexulte ». Car elle s’en reconnaît d’embléecomme la destinataire privilégiée. Surses lèvres, les termes s’accumulentpour traduire son effet dans sa vie : Dieuest lui-même à l’œuvre pour « la revêtirdu manteau de l’innocence,… du vête-ment du salut ». Cette symbolique ne doitpas induire en erreur : il ne s’agit pas sim-plement d’un habit qui se contenterait dela couvrir de l’extérieur. Aux yeux des Is-raélites, le vêtement fait partie inté-grante de l’être humain ; il est comme latraduction à l’extérieur de sa vie pro-fonde. Comprenons donc qu’en la revê-tant du manteau de l’innocence et du vê-tement du salut, Dieu lui a pardonné sesfautes et lui a rendu sa dignité.

Ce manteau et cette robe d’apparatorientent tout naturellement vers d’au-tres symboles, d’abord celui des noces.C’est le vêtement de l’épouse jadis re-jetée, mais soudain rentrée en grâces,à qui l’époux divin confère une nouvellejeunesse, puisque Dieu est capable decréer et de recréer. C‘est ce que suggèrele jardin qui fleurit, par ailleurs cadre idyl-lique pour la célébration d’un mariage.On le voit, les images s’enchaînentcomme naturellement. De même, celledu jardin est-elle associée à la fertilité :« Le Seigneur fera germer la semence ».La communauté en a bien perçu la vé-ritable signification : « Le Seigneur feragermer la justice », c’est-à-dire le réta-blissement des pauvres dans leursdroits, ce qu’évoque aussi « le vêtementdu salut ».

Troisième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e14

déce

mbr

e20

14

Cantique (Luc 1, 46-48, 49-50, 53-54)

J’exulte de joieen Dieu, mon Sauveur !

Mon âme exalte le Seigneur,exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !Il s’est penché sur son humble servante ;désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;Saint est son nom !Sa miséricorde s’étend d’âge en âgesur ceux qui le craignent.

Il comble de biens les affamés,renvoie les riches les mains vides.Il relève Israël son serviteur,il se souvient de son amour.

Troisième dimanche de l’avent B 43

Assemblée

dudim

anche14

décembre

2014

En son Magnificat, Marie fait écho à cettejoie de la communauté des pauvres. Elleen reprend même l’ouverture : « exultemon esprit ». En réalité, elle confère à cecantique une plénitude de sens que nepouvait imaginer l’Israël du Ve siècle. Carelle a vécu en sa chair même l’accom-plissement inattendu, inouï, de l’oracled’Is 61, 1-2a. Dieu est venu la rejoindreau cœur même de sa pauvreté pour enfaire la mère de son Fils : « Il s’est pen-ché sur la bassesse de sa servante… le

Puissant fit pour moi des merveilles » ;elle aurait pu dire « la merveille des mer-veilles ». Car en Marie, « Le Seigneur Jé-sus Christ, de riche qu’il était s’est faitpauvre afin de nous enrichir par sa pau-vreté » (2 Co 8, 9). N’est-ce pas cequ’elle déclare également dans son can-tique : « Il (le Seigneur) comble de biensles affamés, renvoie les riches les mainsvides… Il se souvient de son amour ».Pour Dieu, se souvenir, c’est agir.

« Soyez toujours dans la joie… »

Lecture de la première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens(5, 16-24)16 Frères, soyez toujours dans la joie, 17 priez sans relâche, 18 rendez grâceen toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le ChristJésus. 19 N’éteignez pas l’Esprit, 20 ne méprisez pas les prophéties, 21 maisdiscernez la valeur de toute chose : ce qui est bien, gardez-le ; 22 éloignez-vous de toute espèce de mal. 23 Que le Dieu de la paix lui-même vous sanc-tifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout en-tiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.24 Il est fidèle, Celui qui vous appelle : tout cela, il le fera.

44

Au début de la période apostolique(1 Th représente le plus ancien docu-ment chrétien qui nous ait été conservé),l’attente du retour de Jésus est alorsvive ; elle traverse toute cette épître. C’estencore dans cette optique que l’apôtrePaul donne ses ultimes conseils, commele montre la finale du v. 23 : « Que le Dieude la paix vous sanctifie totalement…pour la venue de Notre Seigneur JésusChrist ». De l’exhortation finale de cettelettre, la liturgie a retenu d’abord des di-rectives pratiques (vv. 16-22) et la prièrequi prend la forme d’une bénédiction auxvv. 23-24.

« N’éteignez pas l’Esprit… »(vv. 16-22)

Dans cette première partie, la premièretriade énumère la joie, la prière et l’ac-tion de grâces. Ces composantes s’ar-ticulent, l’une sur l’autre. En ces tempsoù la venue du Jour du Seigneur semblede plus en plus se dérober, il convient degarder la joie, envers et contre tout, carDieu ne saurait faire mentir ses pro-messes. Pour entretenir cette joie, il fautprier sans relâche et la demander, du faitqu’elle est avant tout don de Dieu. Unesupplication qui doit s’accompagnerd’action de grâces, car, d’une part, lechrétien croit que Dieu l’exauce toujours,d’autre part l’essentiel du salut est déjàlà, dans la mort et la résurrection duChrist Jésus.

D’ailleurs, selon sa promesse, Celui-ci alaissé l’Esprit comme gage de sa pré-sence. Aussi convient-il d’être constam-ment attentif à cette présence, veilleravec soin à ne pas l’éteindre, lui qui estlumière pour la vie. Tout chrétien estconcerné, du fait que, de par son bap-tême, il a reçu l’Esprit et qu’à ce titre ilpeut prophétiser au sein de l’assemblée.Encore faut-il pratiquer un sérieux dis-

cernement dans ce flot de paroles qui nerelèvent pas toutes de ce don fait àl’Église. D’ailleurs, les paroles ne suffi-sent pas, il faut agir contre le mal dansla communauté et le monde. Et cela nepeut se faire sans l’action de l’Esprit.

« Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifietout entiers… » (vv. 23-24)

La section, mais aussi l’épître, s’achèvesur une prière de l’apôtre en faveur dela communauté des croyants. Encore unefois, celui-ci rappelle que cette vie deprière et de combat n’est pas possiblesans l’œuvre de Dieu, le « Dieu de lapaix ». Lui seul en effet est capable d’ins-taurer la paix, la paix des armes, maissurtout la paix des cœurs ainsi que lebonheur et la plénitude de la vie, puisquetelles sont les harmoniques du shalôm.

Le Dieu de la paix est lui-même la paix(voir Ps 84(85), 9-14). Dès lors, cette œu-vre de paix ne peut se réaliser sans uneœuvre de sanctification, qui relève deson action propre, puisque le Dieu de lapaix est aussi le Dieu saint. On peutsoupçonner que cette œuvre de sancti-fication relève de l’Esprit dont parlaientles versets précédents, du fait que dansl’Écriture, l’Esprit est couramment nom-mé l’Esprit Saint. Celui-ci nourrit et pu-rifie l’ardente attente du « Jour du Sei-gneur ».

De la sorte, se vérifie la « fidélité » de Dieuà ses engagements à l’égard de cescroyants qu’il a appelés et qu’il continued’appeler « à son Royaume et à saGloire » (Ti 1, 12). L’apôtre en est sûr :Dieu ne manque jamais de réaliser sespromesses. Tout ce qu’il a dit, « Il l’ac-complira ».

Troisième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e14

déce

mbr

e20

14

Jean Baptiste témoin de « Celui qui vient »

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Prophète du Très-Haut, Jean est venupréparer la route devant le Seigneuret rendre témoignage à la Lumière.Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean ((1, 6-8.19-28)6 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. 7 Il est venucomme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que touscroient par lui. 8 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pourrendre témoignage à la Lumière.

19 Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalemdes prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » 20 Il ne refusapas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. » 21 Ilslui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit :« Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. »22 Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse àceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » 23 Il répondit : « Jesuis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Sei-gneur, comme a dit le prophète Isaïe. » 24 Or, ils avaient été envoyés de lapart des pharisiens. 25 Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoidonc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? » 26 Jean leurrépondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celuique vous ne connaissez pas ; 27 c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suispas digne de délier la courroie de sa sandale. » 28 Cela s’est passé à Bétha-nie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

Troisième dimanche de l’avent B 45

Assemblée du dim

anche14 décem

bre 2014

La liturgie articule deux sections, em-pruntées au premier chapitre de l’évan-gile de Jean, mais situées dans descontextes différents : théologique pour 1,6-8 et narratif pour 1, 19-28.

« Il y eut un homme envoyé deDieu : son nom était Jean »(Jn 1, 6)

Au cœur du solennel Prologue théolo-gique de l’évangile johannique où ré-sonne l’annonce bouleversante : « Le

Verbe s’est fait chair » (comprenons : laParole s’est faite homme) (1, 14), le ré-dacteur introduit, par deux fois (1, 6-8 et1, 15), un élément factuel, qui détonnequelque peu dans ce développementhautement théologique. Il s’agit de la per-sonne et de la mission de Jean Baptiste.On peut penser que par là il veut illustrerconcrètement, presque visuellement,l’incarnation du Verbe.

Sa mission, sa raison d’être n’est autreque de « rendre témoignage à la lumière »

46

(v. 7), c’est-à-dire au Verbe de Dieu« venu dans le monde pour illuminer touthomme » (v. 9). Ce personnage mysté-rieux annoncé n’a pas encore de nompropre ; il faudra attendre 1, 30 pourqu’apparaisse celui de Jésus. En re-vanche, le précurseur, l’envoyé, a un nom« Jean » (1, 6), ce qui laisse déjà entre-voir l’enracinement historique de la« Parole ».

La personnalité de cet envoyé semble seconfondre avec sa mission, car il n’estrien d’autre qu’un « témoin », c’est-à-direquelqu’un qui a « vu » et « entendu » etqui doit en rendre compte publique-ment. L’évangéliste le précise soigneu-sement : il n’était pas la lumière, maisétait là pour rendre témoignage à la lu-mière » (v. 8). Il ajoute : « … afin que touscroient par lui » (v. 7). Il ne s’agit donc pasde raconter pour le plaisir de raconter.Ce témoignage enraciné dans l’histoirea une finalité à la fois théologique et pas-torale : la foi en la Parole incarnée en Jé-sus. Déjà nous sommes au cœur del’Évangile, puisque celui-ci a été écrit« pour que vous croyiez que Jésus est leChrist, le Fils de Dieu et, pour qu’encroyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn20, 31). En définitive, dans cette pré-sentation synthétique du baptiste, celui-ci n’a d’autre but dans l’existence qued’annoncer Jésus. Bref, il n’a de consis-tance qu’en relation à Lui et n’existe ensomme que pour Lui.

« Qui es-tu ? »… « Je ne suis pasle Christ » (1, 19-21)

On comprend, dès lors, que ce person-nage soudainement apparu sur la scènepalestinienne intrigue et que les autori-tés religieuses s’en inquiètent et veuil-lent l’interroger sur son identité. La ré-ponse de « l’envoyé » de Dieu est d’em-blée sans ambiguïté : « Je ne suis pas leChrist ». C’est en effet la figure la plus

prestigieuse à laquelle pensent natu-rellement les enquêteurs, et aussi sansdoute les foules qui venaient se faire bap-tiser. Le refus, par l’intéressé, de cetteéventualité est sans appel, car elle estsoulignée dans le récit au moyen d’unesolennelle redondance. Littéralementle texte s’énonce ainsi : « Il confessa etil ne nia pas et il confessa… ».

L’enquête se poursuit par l’énumérationdes grandes figures attendues pour la findes temps dans la tradition juive : Élie(voir Ml 3, 25-29) et « le prophète an-noncé » par Moïse lui-même en Dt 18,18. Mais cette interrogation se heurte aumême refus catégorique. Une telle atti-tude est parfaitement conforme à la mis-sion de Jean telle qu’elle a été définieplus haut dans le Prologue de l’évangile(Jn 1, 6-8). Jean Baptiste veut détournerles enquêteurs de sa propre personne,pour pouvoir les orienter vers un autre :Jésus.

« Qui es-tu ? »... « Je suis la voix decelui qui crie dans le désert… »

Les autorités juives ne peuvent se sa-tisfaire de ces réponses négatives. Ils re-prennent encore la question, essen-tielle pour eux, « Qui es-tu donc ? », maiscette fois avec une mise en demeure queJean ne pourra pas esquiver : « Que dis-tu sur toi-même ? ».

Cette fois, l’interpellé obtempère (v. 20) ;comme l’évangéliste en Mc 1, 1ss, il ren-voie à Is 40 (voir commentaire dudeuxième dimanche, première lecture etévangile). Il se réclame donc du prophèteIsaïe, mais sans dire qu’il est lui-mêmeprophète. Il n’est qu’une « voix ». Onconnaît l’admirable commentaire deSt Augustin : « La voix, c’est Jean tandisque le Seigneur est la Parole (« Au com-mencement était la Parole » Jn 1, 1).Jean, c’est la voix pour un temps, leChrist, c’est la Parole au commence-

Troisième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

14 d

écem

bre

2014

ment, c’est le Verbe éternel ». Ici encoreJean Baptiste revendique d’être toutrelatif à Jésus. En Isaïe, la « voix » an-nonce Le Dieu qui vient, Jean annonceJésus, la Parole vivante du Dieu « quivient dans le monde » (Jn 1, 9).

« Au milieu de vous se tientquelqu’un que vous neconnaissez pas… »

Soudain les pharisiens semblent se dé-tacher du groupe pour l’interroger enfonction de leurs propres préoccupations,à savoir la qualité des rites, en l’occur-rence le baptême de Jean qui sembleune caractéristique de sa prédication.Mais cette fois il se dérobe : Il ne nie pasqu’il « baptise dans l’eau », mais c’estaussitôt pour opposer sa propre per-sonne à celui dont il est la voix : « Au mi-

lieu de vous se tient quelqu’un quevous ne connaissez pas ». Peut-être y a-t-il là une allusion à l’attente juive selonlaquelle le Messie devait demeurer in-cognito au milieu des hommes, en at-tendant sa manifestation publique. Quoiqu’il en soit, très discrètement, Jean com-mence à dévoiler quelque trait de ce per-sonnage encore caché. Certes, « il vien-dra après lui » et il semble déjà leconnaître, puisqu’il l’annonce, fût-ce demanière voilée. Il en dira plus aux vv. 29-34. Mais d’emblée il tient à souligner quece personnage le dépasse infiniment ; eneffet, il se déclare indigne de le servirmême comme esclave. C’est du moinsce que suggère la déclaration : « Je nesuis pas digne de délier la courroie de sasandale ». On le voit, cette déclaration ou-vre sur le mystère de Jésus.

Troisième dimanche de l’avent B 47

Assemblée du dim

anche14 décem

bre 2014

Bernard RRenaud

Homélie : La joie de l’Évangile

La liturgie de ce dimanche est par-courue par un fil d’or : celui de la joie.Un fil ténu, mais qui éclaire d’un dis-

cret éclat la nuit de notre vie. La joie neprovient pas d’abord du pouvoir d’achat.Elle ne se rencontre guère dans lespays parvenus à un haut niveau de vieet parmi les populations aisées. Ce se-rait même l’inverse : des pauvres rayon-nent de joie alors que beaucoup d’autres,richement comblés, ne la trouvent pas.Qu’est-elle donc ? Laissons Isaïe, JeanBaptiste, Paul et la Vierge Marie nousl’apprendre.

Selon l’opinion courante, la joie serait lesentiment d’être rassasié, d’être enpossession de ce que l’on convoitait. Dèsqu’on peut se procurer et jouir de ce que

l’on souhaite, on ressent du plaisir.Mais, nous l’avons déjà tous remarqué,ce plaisir est éphémère et nous laissefoncièrement insatisfaits. Là ne résidepas la joie.

La joie véritable vient de la rencontre del’Autre, des autres. Elle pétille, nous ditIsaïe lorsque cet Autre « m’a enveloppédu manteau de l’innocence, il m’a fait re-vêtir les vêtements du salut, comme unjeune époux se pare du diadème, commeune mariée met ses bijoux » (1ère lecture).Elle éclate en chant et en danse dans leMagnificat de Marie : « Mon âme exaltele Seigneur, mon esprit exulte en Dieumon Sauveur. Il s’est penché sur sonhumble servante ! » Elle est le fruit de larencontre de Dieu dans la prière, ajoute

48

saint Paul : « Frères, soyez toujoursdans la joie, priez sans relâche, rendezgrâce en toute circonstance : c’est ceque Dieu attend de vous dans le ChristJésus » (2e lecture).

Jean Baptiste, lui, est le prophète qui setient en marge du système de consom-mation. Il puise sa joie ailleurs quedans ce qui nous complique souventl’existence. Il se présente comme unesimple voix qui criedans le désert.Comme la voix desgrands artistes qui necherchent pas às’écouter, qui ne sem-blent pas dire : « écou-tez comme je chantebien ». Les grands interprètes sont toutau service du texte et de la musique. Ilsne sont que don d’eux-mêmes. C’estainsi que Jean prête sa voix à Dieu, et savoix dit la joie : Dieu vient visiter son peu-ple ! Jean est à la plénitude d’une vie to-talement libre et totalement habitéepar le Sauveur ! Fierté immense deJean ! Il annonce le Christ dont la joie estd’être l’envoyé du Père, d’être le Fils.

La joie est la rencontre du Dieu vivant,dans la prière et dans la relation avec lesautres. La joie c’est de dire que le Mes-sie est déjà présent : « Au milieu de vousse tient celui que vous ne connaissezpas : c’est lui qui vient derrière moi, etje ne suis pas digne de défaire la cour-

roie de sa sandale ». Jean Baptistetrouve sa joie non pas dans la posses-sion de ce qu’il souhaitait, mais dans undésir toujours renouvelé des noces deDieu avec les hommes. Sa joie n’est pascelle d’une possession illusoire, mais cequi surgit en nous lorsque nous tendonsl’oreille de notre cœur à la voix duChrist.

Nous ne pourrons pas entrer dans la joiede Noël sans passerpar une certaine ex-périence de pauvretéet même de renonce-ment, à l’école deJean Baptiste. À Beth-léem, Dieu arrivecomme un pauvre et il

nous faut un cœur de pauvre pour nousréjouir avec Marie, Joseph et les bergers.Nous cherchions peut-être Dieu dans lasanté, la réussite professionnelle, l’ami-tié ou le bonheur de vivre, et bien sûr,heureusement, Il est là ! Mais quandviennent la maladie, l’échec familial, lapauvreté, il y est encore. Même au seinde l’épreuve, nous pouvons accueillir lajoie parfaite et la paix. Jésus, toujoursprésent, est la source de la seule joie quepersonne ne pourra nous ravir, celle duMagnificat des pauvres, celle de cetémouvant Jean Baptiste heureux den’être que le témoin de la lumière. Tel estle fil que je vous souhaite de voir tra-verser la trame de vos vies !

Troisième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

14 d

écem

bre

2014

MMême aau ssein dde ll’épreuve,nous ppouvons aaccueillir

la jjoie pparfaiteet lla ppaix

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Le secret de la joie• Des chants pour célébrer• Au fil de la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Le secret de la joieLa première lecture dresse le magnifique portrait de celui que Dieu a consacrépar l’onction pour réaliser son dessein de salut. Un jour à Nazareth, Jésus diraqu’en lui « aujourd’hui » cette prophétie s’est accomplie. Dans l’évangile, le Bap-tiste ne le présente que comme celui qui est là encore incognito « au milieu devous. » Jésus est celui qui ne cesse de venir chaque jour discrètement, entre sanaissance dans la chair et son retour à la fin des temps. C’est pourquoi saintPaul nous recommande de vivre dans une attention vigilante aux « visites » quo-tidiennes de Dieu et une joyeuse espérance.

Des chants pour célébrerVoir aussi p. 11, les chants pour le temps de l’avent.

OOuverture Ce dimanche étant le dimanche du Gaudete, de la joie,on choisira un chant d’ouverture qui l’exprime, et par sontexte, et par sa musique. L’occasion est ici de privilégierun chant-signal que l’on retrouvera d’année en année etqui marquera ce dimanche. Citons par exemple les deuxchants déjà anciens : E 33 (31.75), Joie au ciel et E 32(31.76), Joie sur terre ; A 40 (52.12) Debout, peuple deDieu. Sont écrits pour ce dimanche : F 20-52 [365]Danse de joie, cité de paix ; EA 53-54, Réjouissons-nous,soyons dans la joie. Le tropaire EX 41-29, Soyez dans lajoie s’inspire de l’antienne d’ouverture de ce dimanche,début également de la seconde lecture.

Cantique NNT 11 La proposition du Psautier des Dimanches (n° 15 et CNAp. 189) en responsorialité brève avec la “réclame” Jetressaille de joie dans la Seigneur favorisera la participa-tion de l’assemblée et donnera à ce Magnificat une tona-lité joyeuse. On peut aussi retenir l’antienne 2 du CNA oucelle du MNA, mélodiquement plus simple.

Chant dde lla PParole En lien avec Isaïe : K 41, L’Esprit de Dieu repose sur moi.En rapport avec l’évangile : E 13-95, Préparez le chemin

Troisième dimanche de l’avent B 49

Assemblée du dim

anche14 décem

bre 2014

50

du Seigneur ; E 164 (46.22), Les mots que tu nous dis(strophes 1-2 et surtout 3), EP 47-41-8, Es-tu Celui quidoit venir ?

CCommunion E 57-31, Viens, Seigneur, ne tarde plus ! sera dans la to-nalité de ce dimanche. L’hymne E 147 (31.56), Ô viens,Jésus conviendra bien après la communion.

Au fil de la célébrationC’est bien évidemment le thème de la joie qui constitue le fil d’or qui parcourt toutesles lectures de ce dimanche. Là où c’est possible, le célébrant revêt des vêtementsliturgiques roses comme au dimanche du « laetare » de la mi-carême. Une manièred’exprimer la joie discrète qui traverse la grisaille de nos jours et de faire écho àl’image des « vêtements du salut » de la première lecture ! C’est aussi le dimancheoù (en Belgique) est organisée la collecte « Vivre ensemble » en solidarité avec lesplus démunis.

Troisième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

14 d

écem

bre

2014

« La joie de l’évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencon-trent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de latristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît etrenaît toujours. Dans cette exhortation je désire m’adresser aux fidèleschrétiens, pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquéepar cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Église dans les pro-chaines années (...) »

« Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consomma-tion multiple et écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœurbien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels, de laconscience isolée. Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres inté-rêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, onn’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de sonamour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus. Même les croyantscourent ce risque, certain et permanent. Beaucoup y succombent et setransforment en personnes vexées, mécontentes, sans vie. Ce n’est pas lechoix d’une vie digne et pleine, ce n’est pas le désir de Dieu pour nous, cen’est pas la vie dans l’Esprit qui jaillit du cœur du Christ ressuscité (…) »

« J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à re-nouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou,au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le cher-cher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’unpuisse penser que cette invitation n’est pas pour lui. »

Le ppape FFrançois,La joie de l’évangile

Textes pour célébrerMMonition Ce dimanche nous invite à la joie.

d’ouverture Joie parce que le Seigneurest venu rejoindre son peuple, hier.Joie, parce qu’il frappe à nouveau à notre porte, aujourd’hui,ne demandant qu’à entrer chez nous.Joie parce qu’il ouvre un chemin d’espérancejusqu’à son retour. Cette joie, c’est Dieu lui-même en nos vies.

Litanie « Ce qui est bien, gardez-le ;pénitentielle éloignez-vous de tout ce qui porte la trace du mal »,

nous dit saint Paul…Il n’est jamais trop tardpour entendre la parole de sagesse !Je confesse à Dieu…

Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde,qu’il garde parfaits et sans reproche notre esprit,notre âme et notre corps ;qu’il nous conduise à la vie éternelle. Amen.

Seigneur, prends pitié ! Ô Christ, prends pitié ! Seigneur, prends pitié !

Prière dd’ouverture Tu le vois, Seigneur,ton peuple se prépareà célébrer la naissance de ton Fils.

Dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère. Qu’attentifs aux signes de sa présence

au milieu de nous, nous fêtions notre salut avec un cœur nouveau et chantions tes merveilles d’hier,d’aujourd’hui et de toujours.

Par Jésus Christ ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Espritpour les siècles des siècles. Amen !

Prière uuniverselle Comme nous y a invités saint Paul,prions sans relâche et rendons grâce au Seigneurpour l’œuvre de son Esprit en notre temps.

CNA [[231-18]

Troisième dimanche de l’avent B 51

Assemblée du dim

anche14 décem

bre 2014

52

Nous te prions et nous te rendons grâcepour nos frères et nos sœurs chrétiens qui, aujourd’hui,et parfois au prix de leur vie,sont témoins de ta lumière au milieu des hommes.

Nous te prions et nous te rendons grâcepour les hommes et les femmes de bonne volontéqui travaillent à faire avancer la paix et la réconciliation.

Nous te prions et nous te rendons grâcepour les hommes et les femmes de bonne volonté,qui, parfois sans te connaître, préparent,pour les exclus et les isolés,un Noël de partage et d’amitié.

Nous te prions et nous te rendons grâcepour celles et ceux qui exercentleurs responsabilités politiques,économiques, sociales, professionnelles,comme un service des autres,spécialement des plus démunis.

Prions : Seigneur Jésus,entends la voix de ton Église en prière.Que ton Esprit fasse de nous,à l’exemple de Jean Baptiste,des témoins de ta lumière.Dans l’attente de ton Retourpour les siècles des siècles.

PPrière ssur Seigneur Dieu, notre Père, les ooffrandes accepte cette offrande que nous te présentons

avec le pain et le vin que ton Filsnous demande de te consacrer.

Veuille te servir toi-même de ces dons pour la joie de ton Église et le salut de tous, par Jésus, ton Fils, notre Seigneur.

Préface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce,toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Oui, c’est vraiment pour nous une joie de nous unirau Cantique de la Vierge Marie pour célébrer les merveillesque tu accomplis, Père très bon, par Jésus, ton Fils bien-aimé.

Avec tous ceux qui sont habités par ton Esprit en se rendant proches des pauvres,

Troisième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

14 d

écem

bre

2014

des cœurs brisés et des prisonniers, avec tous ceux qui tissent entre les hommes

des liens de solidarité, de partage et d’amitiéavec tous nos frères et sœurs dans la foi

qui, aujourd’hui, puisent à la Table de la Paroleet à la Table de ton Pain, pleins de joie, nous te chantons…

IInvitation En communion avec tous les chrétiensau NNotre PPère et les chrétiennes de par le monde,

pleins de confiance, nous osons te dire (te chanter)comme Jésus nous a appris à le faire…

Prière Seigneur Jésus, pour lla ppaix tu as dit à tes apôtres :

« votre joie, personne ne vous l’enlèvera ».Viens allumer en nous

la joie de ton Esprit.Ainsi rayonnerons-nous ta paix et ta lumière

dès maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Prière aaprès Béni sois-tu, Père des vivants !la ccommunion Par cette eucharistie, fais de nous des serviteurs

de la joie de l’Évangileet rends-nous témoins de ta lumière,par Jésus Christ, dans l’Espritpour les siècles des siècles. Amen.

Charles-André SSohier

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

Partage Après Marc, c’est au tour de l’évangéliste Jean de nousparler du baptiste… Lui qui en parlait déjà dès le pro-logue de son évangile.

Jean le Baptiste témoigne et baptise. Il n’est pas la Lu-mière, mais il l’annonce. Il n’est pas le Sauveur, mais,comme lui, il a le souci des hommes, de leurs souf-frances. Il veut donc les aider à rencontrer leur seul re-cours, le Messie ! Quand il nous prévient, encore au-jourd’hui, qu’il y a parmi nous quelqu’un que nous neconnaissons pas, qu’est-ce que cela évoque en nous ?Dans notre vie, quelles sont les personnes qui nous ontinvités à nous tourner vers le Christ ? Comment pouvons-nous, nous aussi, devenir témoins de la venue duChrist ? L’humilité de Jean est grande : comment témoi-gner tout en nous effaçant devant celui qui vient ?

Troisième dimanche de l’avent B 53

Assemblée du dim

anche14 décem

bre 2014

54

LLouange Dieu, Seigneur du ciel et de la terre,béni sois-tu !Dès le début des temps,tu as mis sur nos routesdes prophètes, porteurs de ta Parole,des messagers de ta Promesse.Gloire à toi, notre Père !

Répons : CL 6-1, Gloire à toi, tu nous aimes !Jésus, Seigneur de la Vie, Prince de la paix,loué sois-tu !Au temps prévu par le Père,tu as cheminé sur nos routes,invitant de pauvres pêcheurs,des hommes simples,à te suivre pour accomplir la Promesse.Gloire à toi, notre Sauveur !

Esprit consolateur, Dispensateur des dons,béni sois-tu !Aujourd’hui, guide nos pas sur les routes,donne-nous de réveillerdans le cœur des hommesleur soif de paix et leur faim de justiceGloire à toi, notre Lumière !

Oraison ffinale Dieu trois fois saint,tu nous as promis le bonheuret tu fais toujours ce que tu dis :

donne-nous de recevoir ton amour,et d’en être les témoinsavec la simplicité et la confiance de l’enfantqui s’en remet à son Père.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Liliane SSimon

Troisième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

14 d

écem

bre

2014

L’attention aux enfants3e dimanche : Allumer la bougie de la joie

PPremière llecture

Faire remarquer que ce texte annonce la mission de Jésus : quelle est-elle ? De-mander aux enfants de faire des liens avec les paroles et actions de Jésus que l’ontrouve dans l’Évangile.

Joie (tressaillir de joie, exulter) et espérance (image de la semence qui germe pourévoquer la justice et la louange) se dégagent de ce texte d’Isaïe.

Cantique

Le Magnificat est la belle prière de Marie quand elle rend visite à sa cousine Éli-sabeth, la mère de Jean Baptiste.

Faire découvrir aux enfants la logique du Dieu puissant et saint : il sauve, il se penchesur les humbles, il fait des merveilles, il aime ceux qui mettent leur foi en lui, il nour-rit ceux qui ont faim de sa Parole, il n’oublie pas ceux qui le servent et il les relève.

Prière pour la semaine : « J’exulte de joie en Dieu mon Sauveur !

Deuxième llecture

Faire retrouver par les enfants les conseils simples donnés par saint Paul pour de-venir des saints : être dans la joie, prier régulièrement, accueillir l’Esprit Saint, gar-der le bien et s’éloigner du mal.

Le Dieu de la paix appelle chacun de nous, il est fidèle, présent et agissant en nouset dans le monde.

Évangile ((Jn 11, 66…28)

Découvrir la mission de Jean Baptiste. Il est envoyé par Dieu pour rendre témoi-gnage à Jésus, la Lumière de Dieu. Il montre Jésus à ceux qui ne le connaissentpas et invite à croire en lui.

Au ccours dde ll’Eucharistie

Après avoir insisté sur l’appel à la sainteté, mettre en évidence le début de la Prièreeucharistique II : « Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté… »

Après avoir mis en évidence la joie, s’émerveiller de l’invitation du Seigneur : « Heu-reux les invités au repas du Seigneur ! »

Le souhait de paix et l’envoi dans la paix du Christ peuvent aussi être amplifiés.

Nancy dde MMontpellier

Troisième dimanche de l’avent B 55

Assemblée du dim

anche14 décem

bre 2014

56

Quatrième dimanche de l’avent B21 décembre 2014

DIEU TIENT PAROLE

Les lectures

À la source de l’attente d’un Messie-Roi

Lecture du second livre de Samuel (7, 1-5.8b-12.14a.16)1 Le roi habitait enfin dans sa maison. Le Seigneur lui avait accordé la tran-quillité en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient. 2 Le roi dit alorsau prophète Nathan : « Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre, etl’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! » 3 Nathan répondit au roi :« Tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le, car le Seigneur est avec toi. » 4

Mais, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : 5 « Va dire àmon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras unemaison pour que j’y habite ?

8 C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois lechef de mon peuple Israël. 9 J’ai été avec toi partout où tu es allé, j’ai abattudevant toi tous tes ennemis. Je t’ai fait un nom aussi grand que celui desplus grands de la terre. 10 Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l’y plante-rai, il s’y établira et ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l’hu-milier, comme ils l’ont fait autrefois, 11 depuis le jour où j’ai institué desjuges pour conduire mon peuple Israël. Oui, je t’ai accordé la tranquillité ente délivrant de tous tes ennemis. Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison. 12 Quand tes jours seront accomplis et que tu reposerasauprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, quinaîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté.

14 Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. 15 Mais ma fidé-lité ne lui sera pas retirée, comme je l’ai retirée à Saül que j’ai écarté de de-vant toi. 16 Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, tontrône sera stable pour toujours. »

Quatrième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e21

déce

mbr

e20

14

Le roi David à l’apogéede sa Gloire (vv. 2-3)

Au terme d’une histoire chaotique, tra-versée par de graves débats idéolo-giques, l’institution royale est désormaissolidement installée en la personne du roi

David triomphant. Celui-ci rêve de conso-lider l’œuvre de sa vie en construisant unTemple pour le Seigneur, le Dieu qui l’a ac-tivement accompagné au cours de cetteaventure royale.

Ce projet reste ambigu ; il témoigne,certes, d’un incontestable sens religieuxet le prophète Nathan lui-même leconforte dans ses intentions (v. 3). En fait,il s’inscrit dans une démarche de type sa-cral, inspirée par les coutumes des roispaïens qui voulaient ainsi s’attirer labienveillance de leur dieu et s’assurer unrègne durable. C’était mettre la divinité auservice d’intérêts humains.

Dieu, le Maître de l’histoire(vv. 4b-5.8b-11)

Soudain, un oracle inattendu vient bou-leverser les plans de David. Par la bouchedu prophète Nathan, Dieu récuse le pro-jet royal. Ce n’est pas, à proprement par-ler, un désaveu, puisque, par la suite, unenouvelle promesse vient renforcer la pré-éminence de David. Malgré tout, l’oracleprend le contrepied du projet davidique.En jouant sur le sens du terme « maison »,Dieu renverse la perspective : ce n’est pasDavid qui construira pour Dieu une « mai-son » (un Temple), c’est Dieu qui construirapour David une « maison » (une dynastie).L’oracle rappelle opportunément quel’institution royale s’inscrit dans une his-toire dont le Seigneur est pleinement leMaître et l’acteur principal : on ne l’as-signe pas à résidence comme un vulgaireBaal.

Les qualifications de David dans cette pa-role divine reflètent à la fois cette subor-dination du roi, mais aussi le lien étroit quile rattache à son Dieu. Le roi y est dési-gné d’abord comme nagîd, « celui qui esten avant », « le chef ». Cette qualifications’applique à des rois que le Seigneur a lui-même choisis et qu’il a placés sur letrône : Saül en 1 S 9, 16 ; 10, 1 ; Daviden 1 S 13, 14 ; 25, 30 : 2s 5, 2 et icimême en 1 S 7, 8 : « C’est moi qui t’ai prisau pâturage… pour que tu sois le chef demon peuple Israël ». Dans ce cadre, le mot« serviteur » résonne de façon nouvelle :

il ne s’agit plus d’un simple exécu-tant. Dans le livre de Samuel, le titre re-vient souvent dans la bouche de Dieu(« mon serviteur David »). Le contexte luiconfère une certaine aura d’intimité. Surles lèvres du roi, il résonne certes avecune nuance incontestable d’humilité,mais on y perçoit aussi la fierté et la gra-titude pour avoir été choisi par Dieu. C’estparticulièrement saisissant dans la prière,qui, dans ce chapitre, suit la promesse di-vine (7, 18-28).

La promesse, fondementdu messianisme davidique(vv. 9b-12.14a.16)

Cette place éminente de la dynastie da-vidique l’enracine à jamais dans l’histoiredu salut. À vrai dire, cette promotion n’apas pour premier but la glorification deceux qui exerçaient cette royauté ; l’his-toire se chargera de mettre en lumièreleur infidélité chronique. Cette promotionn’a d’autre but que de servir le projet di-vin concernant le peuple d’Israël « peuplede Dieu » (vv. 8.10), de contribuer à saréussite.

En fonction de cette mission qui dé-passe la simple réussite de la descen-dance dynastique, les promesses di-vines s’enchaînent : en premier lieu la pro-messe, d’une « maison (dynastie) » (vv. 11-12). Bien plus, dans le cadre de cet en-gagement divin, le Seigneur instaureune relation de fils à Père : « Je serai pourlui un Père et il sera pour moi un fils »(v. 14). Sans doute, la formule vient-elledes rituels orientaux d’intronisation royale.Mais le Seigneur lui confère un sens nou-veau : il fait « alliance » avec David et sadescendance, comme l’explicite parfai-tement le Psaume de méditation quisuit (Ps 88, 4-5). Cette alliance s’inscrità l’intérieur de l’alliance historique avecIsraël (2 S 7, 10s) qui, le premier, a reçucette qualification de Fils (voir Ex 4, 22 ;

Quatrième dimanche de l’avent B 57

Assemblée

dudim

anche21

décembre

2014

58

Os 11, 1). Déjà se prépare la grande ré-vélation de l’évangile de l’Annoncia-tion: « Il (Jésus) sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur lui donnera le trône deDavid son Père » (Lc 1, 32s).

Enfin, à cette nouvelle institution, Dieu faitla promesse d’une stabilité « à jamais »(v. 14). Dans l’histoire, cette promesse nese réalisera que partiellement, car au bout

de quelques siècles, la dynastie dispa-raîtra du champ politique. Sur ses ruines,émerge alors l’attente d’un nouveau Da-vid qui assurera pleinement cette fonctionroyale. Ainsi naît l’espérance messia-nique qui s’accomplira d’une manièreéminente dans la personne même de Jé-sus (voir l’évangile qui suit).

Quatrième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e21

déce

mbr

e20

14

Psaume 88 (4-5, 27-28, 29-30)

Dieu !Tu as les paroles d’alliance éternelle.

Avec mon élu, j’ai fait une alliance,j’ai juré à David, mon serviteur :J’établirai ta dynastie pour toujours,je te bâtis un trône pour la suite des âges.

Il me dira : Tu es mon Père,mon Dieu, mon roc et mon salut !Et moi, j’en ferai mon fils aîné,le plus grand des rois de la terre !

Sans fin je lui garderai mon amour,mon alliance avec lui sera fidèle ;je fonderai sa dynastie pour toujours,son trône aussi durable que les cieux.

Le mystère de Dieu révélé en Jésus Christ

Lecture de la lettre de saint Paul aux Romains (16, 25-27)25 Gloire à Dieu, qui peut vous rendre forts selon mon Évangile qui proclameJésus Christ : révélation d’un mystère gardé depuis toujours dans le silence,26 mystère maintenant manifesté au moyen des écrits prophétiques, selonl’ordre du Dieu éternel, mystère porté à la connaissance de toutes les nationspour les amener à l’obéissance de la foi, 27 à Celui qui est le seul sage, Dieu,par Jésus Christ, à lui la gloire pour les siècles. Amen.

Pour nous, le mystère relève du registredu caché et de l’inaccessible. Paul, lui,l’associe à celui de la « manifestation ».Certes, il était « resté dans le silence » de-puis les origines du monde, mais les écritsdes prophètes l’avaient au moins par-tiellement « porté à la connaissance » descroyants. L’oracle de Nathan (première lec-ture), entre dans ce processus de révé-lation : à travers l’élection de David et desa descendance, Dieu préparait pourles temps eschatologiques l’avènementdu Messie.

Ce mystère est maintenant pleinement« manifesté » en la personne même de Jé-sus Christ. Tel est le contenu de « l’Évan-gile » que Paul proclame à la face dumonde : non pas un livre, ni même unedoctrine, mais une personne : Jésus-Christ. Évangile et mystère se rejoignentdonc. L’apôtre ajoute un troisième terme,« le kérygme » (la version liturgique traduitpar un verbe : « qui proclame ») qui, dansle Nouveau Testament, qualifie la pre-mière annonce missionnaire. Le contenuen est la victoire de Jésus sur la mort parsa résurrection. Tel est le cœur même dela foi, car cette résurrection « l’a établi, se-lon l’Esprit-Saint, dans sa puissance deFils de Dieu » (Rm 1, 2-4), une résurrec-tion qui réalise le salut du monde.

Pour toutes les nations

Autre nouveauté : ce mystère est désor-mais porté à la connaissance de toutesles nations. Loin d’être réservée à une

classe d’initiés, comme dans les religionsà mystères, elle ouvre à tous les hommesla porte du salut. Celui-ci donne à l’histoirehumaine son sens et sa finalité ultimes.Et l’apôtre de souligner avec force la so-lennité du moment, en opposant, auv. 25, de façon quelque peu simplifica-trice, le temps du silence « depuis tou-jours » et le temps de « la manifestation »qui se réalise aujourd’hui.

Cette révélation ou plus exactementcette manifestation lumineuse en la per-sonne de Jésus Christ requiert en réponse« l’obéissance de la foi » (voir déjà Rm 1,5), comprenons : l’obéissance qu’est lafoi, la foi en Jésus Seigneur et Fils de Dieu.Il ne s’agit pas d’une soumission à des vé-rités théoriques, mais de l’accueil de lapersonne même de Jésus, dans un élande confiance absolue et dans un enga-gement total de vie à sa suite. Ce mou-vement de confiance et d’adhésion s’ex-plicite dans une écoute attentive et dansun abandon total entre ses mains.

Il est significatif que l’accueil de cette« manifestation du mystère » s’inscrit dansle cadre d’une doxologie, c’est-à-diredans un élan de louange et d’action degrâces. Ce contexte hymnique encadre eneffet tout le développement : il commenceau v. 25 et s’achève au v. 27, ce qui donneau développement l’allure d’une exulta-tion. Le Jésus qui est au cœur du mystèreest aussi celui qui fait monter vers le Pèrel’hymne de louange.

Quatrième dimanche de l’avent B 59

Assemblée

dudim

anche21

décembre

2014

60

Le mystère dévoilé : Jésus, fils de David et Fils de Dieu

Acclamation

Alléluia. Alléluia.La Vierge Marie accueille la Parole :« Je suis la servante du Seigneur,que s’accomplisse la Bonne Nouvelle ! »Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (1, 26-38)26 Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Ga-lilée, appelée Nazareth, 27 à une jeune fille vierge, accordée en mariage àun homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeunefille était Marie. 28 L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » 29 À cette parole, elle fut toute boulever-sée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. 30 L’angelui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès deDieu. 31 Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras lenom de Jésus. 32 Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le SeigneurDieu lui donnera le trône de David son père ; 33 il régnera pour toujours surla maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 34 Marie dit à l’ange :« Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »35 L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance duTrès-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naîtresera saint, il sera appelé Fils de Dieu. 36 Or voici que, dans sa vieillesse, Éli-sabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois,alors qu’on l’appelait la femme stérile. 37 Car rien n’est impossible à Dieu. »38 Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne se-lon ta parole. » Alors l’ange la quitta.

Quatrième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e21

déce

mbr

e20

14

Marie est la première à recevoir l’annoncede cet accomplissement, et de sa réali-sation en sa propre personne. Tel est lemessage central de cet évangile aucontenu plus christologique que marial,même si cette annonce ne peut pas nepas retentir sur son statut de femme. L’in-troduction « Voici que tu vas concevoir etenfanter… » fait pressentir que cet évé-nement est sur le point d’advenir.

L’essentiel du message se situe dans laparole de l’ange qui se déploie en deuxtemps : d’abord dans les vv. 30- 33, puisdans les vv. 35-37, séparés par la ques-tion de Marie au v. 34 qui relance

l’échange et provoque une nouvelle avan-cée dans la révélation.

Jésus, fils de David(Lc 1, 30-33)

L’enfant annoncé n’est pas un enfant quel-conque. Déjà, même si sa portée théo-logique n’est pas explicitée, le choix dunom « Jésus » fait pressentir son rôle émi-nent dans l’histoire du salut. Les qualifi-catifs qui suivent mettent en relief le ca-ractère exceptionnel de cet enfant : « Ilsera grand », « il sera appelé fils du Très-Haut », à l’instar des rois israélites quel’onction situait dans une proximité émi-

nente avec Dieu. Ce titre, qui ne semblepas avoir dans ce contexte, un senstranscendant, s’applique de façon émi-nente au Messie royal (Ps 88[89], 27-28).

La précision qui suit, « Le Seigneur lui don-nera le trône de David son père » le placedans la lignée d’un messianisme davi-dique et renvoie clairement à la prophé-tie de Nathan (2 S 7, 12-16 ; voir premièrelecture) qui trouve ainsi en Jésus son ac-complissement parfait. D’autant quel’ange précise : « son règne n’aura pas defin » réalisant ainsi la promesse de 2 S 7,16 : « Ta maison et ta royauté subsisteronttoujours devant moi (Dieu), ton trône serastable pour toujours » (voir le psaume deméditation, Ps 88[89], 4-5.29-30 ; Is 9,5-6).

Jésus, Fils de Dieu (Lc 1, 34-36)

Dans ce dialogue, la question de Marie auv. 34 : « Comment cela va-t-il se fairepuisque je ne connais pas d’homme ? »joue un rôle de charnière. En effet, l’angedoit alors préciser le mode virginal decette naissance et par le fait même en-trer dans la profondeur du mystère.

« L’Esprit- Saint viendra sur toi ». Cette dé-claration signe une démarche particulièrede Dieu comme souvent dans l’AncienTestament (1 S 16, 13 ; Is 32, 15…), maiselle reste encore générale. En revanche,la seconde précision apportée par l’ange :« La Puissance du Très-Haut te prendrasous son ombre » fait référence à la nuéequi « ombrage » en quelque sorte laTente de la rencontre dans l’épopée del’Exode (Ex 40, 24-28) et signe la Pré-

sence de Dieu dans ce sanctuaire itiné-rant qui, à ce titre, devient la « tente durendez-vous ». Le Temple en dur, construitpar Salomon prendra le relais, lorsque « lanuée remplit la Maison… » et, avec elle,la « Gloire du Seigneur » (1 R 8, 10-12),en attendant le Temple messianique deEz 43, 7). Il est possible qu’une secondeimage vienne se superposer à la pre-mière : celle de l’oiseau dont les ailes abri-tent ses petits (Ps 91, 4 ; 141, 8). Com-ment ne pas aussi penser « au souffle deDieu qui planait sur les eaux » au débutdu monde en Gn 1, 2 ?

L’ange suggère plus qu’il ne décrit. L’Es-prit Saint vient sur Marie pour faire jaillirla vie, mais aussi pour faire advenirparmi les hommes la présence de Dieusous un mode radicalement nouveau :Présence d’un Dieu qui s’est fait chair, quis’est fait homme. En conséquence, le ti-tre de « Fils de Dieu » prend lui aussi unesignification nouvelle. Il ne vise plus sim-plement une filiation fonctionnelle : néd’une vierge par l’action de l’Esprit Saint,Jésus sera réellement Fils de Dieu. Il « seraSaint » comme Dieu lui-même est Saint.

« L’obéissance de la foi » (v. 38)

Marie adhère pleinement à ce « mystère »(voir seconde lecture) : « Voici la servantedu Seigneur, que tout advienne pourmoi selon ta parole ». Une obéissance quiimplique une soumission totale, maisaussi une confiance absolue en ce Dieuqui vient d’en faire la mère de son Fils.

Oui, Dieu tient parole… au-delà même deses promesses.

Quatrième dimanche de l’avent B 61

Assemblée

dudim

anche21

décembre

2014

Bernard RRenaud

62

Homélie : Réjouis-toi, comblée de grâce !

Quatrième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

21 d

écem

bre

2014

Trois mots me paraissent se dégagerdes textes que nous offre le 4e di-manche de l’avent : maison, obéis-

sance et naissance.

Maison

David voulait honorer Dieu en lui bâtissantun temple plus beau que son palais de cè-dre à Jérusalem. Mais Dieu nous surprendtoujours. Nous ne pouvons jamais l’en-fermer dans nos plans. Il échappe à nosprises. Il défie notre imagination. La mai-son de Dieu sera plutôt celle que Dieu pré-pare à David quand il lui promet par le pro-phète Nathan : « Tamaison et ta royautésubsisteront toujoursdevant moi, ton trônesera stable pour tou-jours » (1ère lecture).Cette demeure éter-nelle, « le mystère qui est maintenant ré-vélé » (2e lecture), c’est que tout homme estrendu capable d’accueillir la Parole de Dieuafin de collaborer à la naissance de Dieuen lui. Notre vocation à chacun(e) est d’ac-cepter de nous laisser habiter par le Verbede Dieu, de consentir à devenir Sa maison.

Obéissance

Ce mystère, poursuit saint Paul dans la2e lecture, « est porté à la connaissancede toutes les nations pour les amener àl’obéissance de la foi ». Dans la Bible, lemot obéissance signifie confiance. Der-rière le mot français, il y a le verbe « écou-ter, prêter attention » (du latin « obedire »).Obéir, c’est écouter avec amour parcequ’on vit dans la confiance. Il y a entreDieu et l’homme, entre le Créateur et lacréature, un abîme incommensurable.Pour le franchir, il y a comme un pont. Ducôté de Dieu, la pile qui le soutient, c’estla miséricorde. Mais du côté de l’homme,

la pile d’appui qui seule permet à Dieu denous rejoindre s’appelle : « la confiance ».

Naissance

Le récit de l’Annonciation à Marie quenous venons d’entendre est le plus beautémoignage de cette obéissanceconfiante. La Vierge enceinte est la plusbelle image d’humanité apte à recevoirDieu en sa chair. Marie à l’Annonciationannonce la maternité de l’Église toute en-tière, c’est-à-dire de chacun des croyantsqui sont tous appelés à participer à l’en-fantement du Corps du Christ, né de la

Vierge Marie. En nousaussi, depuis le jour denotre baptême, « L’Es-prit Saint est venu, etla puissance du Très-Haut nous a pris sousson ombre » (évangile)

afin d’enfanter en nous le « Fils de Dieu ».Est-il possible que les pauvres pécheursque nous sommes soient destinés à unetelle participation à la vie divine ? Notresanctification est le fruit de l’Esprit qui réa-lise la naissance miraculeuse de Jésus aufond de notre cœur. C’est à chacun denous que le Père promet : « Je serai pourtoi un père, et tu seras pour moi un fils »(1ère lecture) et « Sans fin je lui garderaimon amour » (Psaume 88).

Tournons-nous, en ce dimanche, versMarie. Adressons-lui les mots mêmesde l’ange : « Réjouis-toi, comblée degrâce, le Seigneur est avec toi ». Marie estle vitrail qui se laisse entièrement traverserpar la lumière bienveillante du Père. De-mandons-lui de prier pour nous afin,qu’à sa suite, nous laissions son Fils de-meurer en nous. Alors, comme elle, nousvivrons l’attention généreuse pour lesfrères que Dieu met sur notre route en cetemps de Noël.

Tous aappelésà pparticiper àà ll’enfantement

du CCorps ddu CChrist

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• L’Incarnation du Fils de Dieu• Des chants pour célébrer• Au fil de la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

L’Incarnation du Fils de DieuToute la liturgie de ce quatrième dimanche de l’avent est orientée vers la nais-sance de Jésus. La première lecture éclaire l’événement unique de l’Incarna-tion du Fils de Dieu par la prophétie de Nathan. Saint Paul nous dit de son côtéque la naissance en notre chair de Jésus révèle l’amour infini de Dieu pour leshommes. Mais c’est surtout la figure de Marie qui se détache. En elle se réa-lise la promesse faite à David par le prophète Nathan. Elle est « l’humble ser-vante » dont le consentement dans « l’obéissance de la foi » a permis que « Dieuse fasse homme pour que l’homme devienne dieu » (saint Athanase).

Des chants pour célébrerOOuverture Ce quatrième dimanche de l’avent met l’accent sur la

Vierge Marie. On privilégiera un chant qui souligne cette di-mension mariale : par exemple E 177 (31.77), Les tempsse renouvellent ou une des versions musicales de V 134,Pleine de grâce, réjouis-toi (soit la version de Reboud, soitcelle de Berthier, VP 35-2 ou encore celle de Robert,VP 30-60-6 ou MNA 53.17).

Psaume 888 L’antienne du CNA, identique à celle du Psautier des di-manches, se mémorise facilement. On prendra soit le tonpar verset pour alterner avec l’assemblée, soit celui parstrophe si c’est un psalmiste qui la chante.

Chant dde lla PParole On choisira parmi ces hymnes mariales : V 248-1 (53.52),Humble servante du Seigneur ; E 146 (31.52), Au souffleardent (« le chant nouveau que chantait Marie ») et Toi quiravis le cœur de Dieu. De cette hymne trois versions sontintéressantes : VP 136-2 [372] de Berthier, VP 10-80-1(31.59) de Gelineau ou encore VP 10-80-2 de Robert.

Communion On pourra prendre une des hymnes ci-dessus ou EP 30-49-5, Dieu s’approchait, ou un processionnal de commu-nion parmi ceux déjà proposés le deuxième dimanche,F 520 [345], Recevez le corps du Christ ou D 380 [326],

Quatrième dimanche de l’avent B 63

Assemblée du dim

anche21 décem

bre 2014

64

En marchant vers toi, Seigneur, ED 23-98, Il vient, le Sei-gneur ou encore le cantique E 118-2 [366], Dieu parmi leshommes, qui marque la venue imminente du Sauveur. Lecantique marial V 565, La première en chemin peut aussitrouver place après la communion.

Au fil de la célébrationUne discrète tonalité mariale peut donc retentir tout au long de ce dimanche. Ma-rie, « maison de Dieu », qui à Noël laissera place à son Fils et le dépose dans la man-geoire, nous l’offrant ainsi déjà en nourriture.

Quatrième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

21 d

écem

bre

2014

I –– 223. LLa MMarie sspirituelleJ’ai à être MARIE, et à enfanter Dieu,Pour qu’il ne puisse éternellement me priver de béatitude.

I -- 550. LLe ttrône dde DDieuTe demandes-tu, chrétien, où Dieu a mis son trône ?Là, où en toi-même, Il t’engendre comme fils.

I -- 661. CC’est een ttoi qque DDieu ddoit nnaîtreChrist serait-il mille fois né à Bethléem, Et non en toi, tu restes perdu à tout jamais.

I –– 882. LLe cciel eest een ttoi Arrête, où cours-tu? Le ciel est en toi,Si tu cherches Dieu ailleurs, tu le manques à tous les coups.

I –– 2201. PPourquoi DDieu nnaît-il ??Mystère impénétrable ! Dieu s’est perdu, Aussi veut-il naître à nouveau en moi.

I –– 2202. LLa hhaute eestime.En quelle estime Il me tient ! Dieu bondit de son trôneEt m’y établit en son Fils bien-aimé.

IV –– 2206. EEn qqui lle FFils dde DDieu eest nné.Pour qui n’est qu’unité et pure paix, L’enfant de la Vierge est assurément déjà né en lui

V –– 2252. EEn ttoi nnaît lle FFils dde DDieuHomme, si tu t’y prêtes, Dieu engendre chaque instant Son Fils en toi, aussi bien qu’en son trône.

Angelus SSilesius poète et mystique allemand du XVIIe siècle

« Le pèlerin chérubinique » - Cerf 1994

Textes pour célébrerMMonition Avoir la foi, ce n’est pas simplement

d’ouverture « croire que Dieu existe»,c’est accepter de se laisser bousculer par lui.C’est consentir à mettreses projets personnels en sommeilafin de faire de la place aux siens.À la suite de Marie, de David et des prophètes,rendons-nous disponibles au Père, au Fils et à l’Esprit.

Litanie À quelques jours de Noël,pénitentielle accueillons comme Marie – dans la foi –

la merveille du don de Dieu...

Seigneur Jésus, venu en notre chair,Emmanuel, « Dieu-avec-nous »,

prends pitié de nous.

Ô Christ, venant mystérieusement à notre rencontre,« Dieu-avec-nous » tous les jours, jusqu’à la fin des temps,

prends pitié de nous.

Seigneur, qui reviendras dans la gloirepour être « Dieu-avec-nous » pour toujours,

prends pitié de nous.

Que Dieu tout-puissant vous fasse miséricorde,qu’il vous amène « à l’obéissance de la foi »,et vous conduise à la vie éternelle. Amen.

Prière Que ta grâce, Seigneur notre Père,d’ouverture se répande en nos cœurs :

(Missel romain) par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé.

Conduis-nous, par sa passion et par sa croix, jusqu’à la gloire de la résurrection, par lui qui vit et règne avec toi et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles. Amen.

Prière uuniverselle Supplions Jésus, « Dieu-avec-nous »,pour tous ses frères les hommes...

« Dieu-avec-nous », nous te prions pour ton Église,la communauté de tes disciples,dont tu fais ta « maison » parmi les hommes.Écoute-nous, Seigneur !

CNA [[231-16]

Quatrième dimanche de l’avent B 65

Assemblée du dim

anche21 décem

bre 2014

66

« Dieu-avec-nous », nous te prions pour les maisonsqui vont s’ouvrir pour un Noël d’accueil et de partage,pour les maisons ensoleilléespar la joie d’une prochaine naissance,pour les maisons endeuillées par l’épreuve.Écoute-nous, Seigneur !

« Dieu-avec-nous », nous te prionspour les foules arrachées à leurs maisonset jetées sur les chemins de l’exodepar la violence de la nature ou celle des hommes.Écoute-nous, Seigneur !

« Dieu-avec-nous », nous te prions pour les sans-maisons,les sans-travail, les sans-droits, les sans-voix.Nous te prions pour nos malades aussi.Écoute-nous, Seigneur !

Prions : Écoute-nous, Seigneur.Renouvelle nos cœurset notre vie témoignera que tu es « Dieu-avec-nous »dès maintenant et jusqu’aux siècles des siècles. Amen.

PPrière Seigneur Dieu, que ton Esprit sur lles ooffrandes qui a pris sous son ombre la Vierge Marie,

descende sur ces offrandes déposées sur ton autel et les consacre en Corps et en Sang de ton Fils ressuscité, venu en notre chair dès maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Préface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce,toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par ton Fils Jésus Christ notre Seigneur.

Il est l’Enfant de la Promesse, venu en notre chair,pour révéler le mystère resté caché depuis des siècles.

Il est celui que les justes de la première allianceattendaient avec confiance.

Oui, béni sois-tu Seigneur, puisque sans cesse tu nous envoies l’Esprit.

C’est lui qui soutient notre foi. C’est lui qui nous montre en Marie

l’image d’une Église servante et pauvre.Avec les anges et les saints,

avec tous nos frères et sœurs dans la foi qui, aujourd’hui, sont rassemblés à la Table de la Parole et à la Table de ton Pain, nous te chantons d’une même voix…

Quatrième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

21 d

écem

bre

2014

IInvitation Dans l’Esprit Saint,au NNotre PPère avec Marie l’humble servante du Seigneur,

nous pouvons dire avec confiance la prière que nous avons reçue du Seigneur : Notre Père…

Prière Seigneur Jésus,pour lla ppaix aux jours de ta vie terrestre,

tu as été le visage de la Paix de Dieuparmi les hommes.

Maintenant que Tu t’es rendu invisible,habite-nous, Seigneur Jésus,rends-nous transparents à ta présence.

Apprends-nous à être le sourire de ta Paix pour ouvrir à nos frèresun chemin qui les conduit vers Toi. Amen.

Prière aaprès Par ta Parole, et par ton Pain, Dieu notre Père, la ccommunion tu nous donnes part à la vie de ton Fils.

Accorde-nous de l’accueillir avec cette confiance qui était en Marie, puisque sur nous aussi tu fais reposerla puissance de l’Esprit, dès aujourd’hui et pour les siècles des siècles. Amen.

Charles-André SSohier

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

Partage « Commente cela va-t-il se faire ? » demande Marie. Dansnotre vie également, des chemins nous semblent impossi-bles, des situations paraissent inextricables. Dieu nous re-joint dans notre humanité et dans la complexité des évé-nements qui émaillent notre vie. Nous pouvons prendre untemps de méditation pour penser aux personnes qui atten-dent d’être rejointes par le Seigneur, qui aspirent à trouverun chemin de vie et de bonheur qui leur semble impossi-ble. Comment pouvons-nous dire en vérité « Que tout sepasse pour moi selon ta Parole » ?

Méditation Sainte Fleur de Dieu,Je te salue, Marie belle comme la rose,

pure comme le lys, priez pour nous !

Sainte Fille de Nazareth,comblée de grâce,visage de l’espérance, priez pour nous !

Quatrième dimanche de l’avent B 67

Assemblée du dim

anche21 décem

bre 2014

68

Sainte Servante du Seigneur,épouse fidèle,tendre maman, priez pour nous !

Sainte Mère des hommes,sourire des affligés,refuge des abandonnés, priez pour nous !

Sainte Vierge Marie,confiante et vraie,joyeuse et forte, priez pour nous !

LLouange Dieu saint,tu as choisi David, un humble berger,pour en faire le chef de ton peuple,tu as établi sa demeuredans la paix et la prospérité.Sois béni, Seigneur, sois glorifié !

Répons : MNA (63.14), Mon âme, bénis le Seigneur.Dieu miséricordieux,tu as choisi Marie, la tendre adolescente,pour en faire la mère de ton bien-aimé,tu as fait naître en ellele sauveur de l’humanité.Sois loué, Seigneur, sois glorifié !

Dieu de l’Alliance,tu nous as choisispour faire de nous le peuple des baptisés,tu as établi ta demeure dans nos cœurset nous sommes maintenantles enfants de ton amour.Sois chanté, Seigneur, sois glorifié !

Oraison ffinale Seigneur Dieu,Père tout-puissant,tu as choisi une femmepour donner au monde pécheurle Sauveur tant espéré :

prépare nos cœurs à le recevoir dignement,et aide-nous à toujours faire sa volonté.

Par lui, Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Liliane SSimon

Quatrième dimanche de l’avent B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

21 d

écem

bre

2014

L’attention aux enfants4e dimanche : Allumer la bougie de la foi

PPremière llecture

Rechercher ce qu’on dit du roi David dont Jésus descendra par Joseph. Le Seigneurest avec lui, sa maison et sa royauté resteront toujours.

Dans l’Évangile, Jésus est appelé « fils de David » par l’aveugle Bartimée et quandil entre à Jérusalem, acclamé par la foule avant d’être arrêté et crucifié. Jésus estvraiment entré dans l’histoire des hommes.

Psaume 888

S’émerveiller avec les enfants de l’amour et de la fidélité de Dieu. Il veut faire alliance(promesse – lien) avec nous pour toujours, il est notre Père, notre roc et notre sa-lut, il est notre bonheur.

Prière pour la semaine : Sans fin, Seigneur, je chanterai ton amour !

Deuxième llecture

C’est un chant de louange devant le mystère de Dieu révélé en Jésus : gloire à Dieu !C’est un appel à toujours mieux connaître Jésus et à croire en lui : gloire à Dieu parJésus ! Amen, ce qui veut dire : c’est vraiment vrai, je crois.

Évangile ((Lc 11, 226-38)

Repérer les personnages : l’ange Gabriel et Marie ; repérer le lieu de la scène : laville de Nazareth.

Proposer aux enfants de contempler la fresque de l’Annonciation qui se trouve auCouvent San Marco au-dessus de l’escalier à Florence. Prendre le temps de la re-garder et de se laisser imprégner par l’atmosphère. Lire lentement l’évangile tout enla regardant.

Que voyez-vous ? Comment est Marie ? Et l’ange ? Que ressentez-vous ? Reprendretous les titres donnés à l’enfant à naître : un fils, Jésus (nom), grand, Fils du Très-Haut, Roi, saint, Fils de Dieu, et les écrire autour de la fresque. Les relire lentementet prendre un temps d’intériorisation (silence ou chant).

Au ccours dde ll’Eucharistie

Chanter et éventuellement gestuer le Gloire à Dieu, ce chant de louange trinitairequi dit la grandeur, la sainteté et l’amour infini de Dieu pour les hommes. Le chantdu Gloire à Dieu sera celui des anges à Noël.

Nancy dde MMontpellier

Quatrième dimanche de l’avent B 69

Assemblée du dim

anche21 décem

bre 2014

70

Des chants pour le temps de Noël

Nous proposons ici un certain nombre de chants qui permettent d’unifier letemps de Noël.

DDes ccantiques ppopulaires : Ceux-ci sont nombreux, mais ils sont des chants-signaux que l’on a plaisir de retrouver d’une année à l’autre. On veillera à laqualité de leur texte. Retenons par exemple F 5 (32.83), Peuple fidèle et pour-quoi pas sa version latine, Adeste fideles [401] ; F 9 (32.79), Les anges dansnos campagnes ; F 56 (32.77), Il est né le divin enfant.

Des NNoëls aanciens : Certains d’entre eux pourront être repris à l’orgue avecdes variations des Noëllistes français du XVIIIe siècle. Par exemple F 38-33,À la venue de Noël ou F 51-83, À Bethléem Jésus est né, sur le même thèmede Noël ; ou FP 227, Quand vient la plénitude (Or nous dites Marie).

Une ppréparation ppénitentielle : On choisira parmi les trois litanies pénitentiellesprévues pour ce temps (32.11 – 32.12 – 32.13). Elles sont identiques à cellesdu CNA. On peut aussi opter pour le Kyrie tropé F 31-10, Seigneur Jésus, Lu-mière née de la Lumière en lien avec l’évangile de Jean de la messe du jourde Noël. Signalons encore [178], Seigneur Jésus, vivante image du Père (tropedu missel prévu pour Noël).

Un Gloire àà DDieu : Même si le texte officiel est privilégié, on pourrait, en cetemps de Noël, prendre un Gloire à Dieu à refrain : soit F 156 (20.81), Gloireà Dieu, paix aux hommes, notamment dans la version de L. Groslambert [387],soit PS 20 [388] Gloire à Dieu « de Saint-Ignace ».

Des ppsaumes ccommuns : Si on ne peut chanter le psaume prévu chaque di-manche, le Lectionnaire prévoit deux psaumes communs pour le temps deNoël : le psaume 71 et le psaume 97. On trouvera des mises en œuvre mu-sicales de ceux-ci dans le CNA, le MNA, le Psautier des dimanches (p. 20).

Un aalléluia ccommun : On peut chanter chaque dimanche l’alléluia proposé parle CNA [215-2] inspiré d’un thème de Noël ou celui du MNA (32.21). Rappelonsaussi que Feu Nouveau a proposé un Alléluia commun pour ce temps litur-gique (Feu Nouveau XXXI, 2, 1987). La partition peut être obtenue à la rédaction.

Un SSanctus eet uun cchant ppour lla ffraction ccommuns: Pour ce temps liturgique,on réservera aussi un Sanctus et un Agneau de Dieu qui le signifient. À chaquecommunauté de faire son choix !

Une bbénédiction ffinale : Y 65 [360-1].

Des hhymnes : F 180 (32.52) A pleine voix, chantons pour Dieu, F 47 (32.53),Aujourd’hui dans notre monde (d’après Jesu Christe Redemptor) ; FLH 146(32.55), Le Fils de l’homme est né, Noël (In dulci jubilo) ; F 58 (32.63), Toutle ciel s’emplit, F 169 (32.62), Seigneur, tu fais merveille.

Philippe RRobert

Des chants pour le temps de Noël

Des

chan

ts p

our

le te

mps

de

Noël

Nativité du Seigneur25 décembre 2014

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures : Messe de la nuitPremière lecture

Lecture du livre d’Isaïe (9, 1-6)1 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grandelumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi.2 Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent de-vant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partagedu butin. 3 Car le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule,le bâton du tyran, tu les as brisés comme au jour de Madiane. 4 Et les bottesqui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà tousbrûlés : le feu les a dévorés. 5 Oui, un enfant nous est né, un fils nous a étédonné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé :« Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ». 6 Et lepouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour sonrègne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenantet pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !

Psaume 95 (1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a.c)

Aujourd’hui, un Sauveur nous est né :c’est le Christ, le Seigneur.

Chantez au Seigneur un chant nouveau,chantez au Seigneur, terre entière,chantez au Seigneur et bénissez son nom !

De jour en jour, proclamez son salut,racontez à tous les peuples sa gloire,à toutes les nations ses merveilles !

Joie au ciel ! Exulte la terre !Les masses de la mer mugissent,la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joiedevant la face du Seigneur, car il vientIl jugera le monde avec justice !

Nativité du Seigneur 71

Assemblée

dudim

anche25

décembre

2014

72

Deuxième lecture

Lecture de la lettre de saint Paul à Tite (2, 11-14)11 La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.12 Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de cemonde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec jus-tice et piété, 13 attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la ma-nifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. 14 Caril s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et denous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire lebien.

Évangile

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Je vous annonce une grande joie.Aujourd’hui nous est né un Sauveur :c’est le Messie, le Seigneur !Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (2, 1-14)1 En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recen-ser toute la terre – 2 ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius étaitgouverneur de Syrie. – 3 Et tous allaient se faire recenser, chacun dans saville d’origine. 4 Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Naza-reth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en ef-fet de la maison et de la lignée de David. 5 Il venait se faire recenser avecMarie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. 6 Or, pen-dant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. 7 Et ellemit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans unemangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.8 Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et pas-saient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. 9 L’ange du Sei-gneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de salumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. 10 Alors l’ange leur dit : « Necraignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui seraune grande joie pour tout le peuple : 11 Aujourd’hui, dans la ville de David,vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. 12 Et voici le signe quivous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dansune mangeoire. » 13 Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste in-nombrable, qui louait Dieu en disant : 14 « Gloire à Dieu au plus haut descieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Nativité du Seigneur

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e25

déce

mbr

e20

14

Messe du jourLa bonne nouvelle

Lecture du livre d’Isaïe (52, 7-10)7 Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui quiannonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vientdire à Sion : « Il règne, ton Dieu ! » 8 Écoutez la voix des guetteurs : ils élè-vent la voix, tous ensemble ils crient de joie car, de leurs propres yeux, ilsvoient le Seigneur qui revient à Sion. 9 Éclatez en cris de joie, vous, ruinesde Jérusalem, car le Seigneur console son peuple, il rachète Jérusalem !10 Le Seigneur a montré la sainteté de son bras aux yeux de toutes les na-tions. Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu.

Nativité du Seigneur 73

Assemblée

dudim

anche25

décembre

2014

Les textes bibliques de cette nuit nousguidaient avec les bergers vers l’Enfantde la crèche. Les lectures du jour nousfont sortir de Bethléem et nous tournentvers le profond mystère de « Dieu quis’est rendu visible à nos yeux » (Préface Ide Noël).

LLa cconsolation. La première lecture ap-partient au Livre de la Consolation d’Is-raël (Isaïe 40 à 55), c’est-à-dire aux pagesécrites par un prophète anonyme du6e siècle (on l’appelle le « DeuxièmeIsaïe »), pages incorporées au livred’Isaïe. Le livret s’ouvre par cette ex-pression : « consolez, consolez monpeuple, dit votre Dieu » (Is 40, 1). Et l’au-teur de redire ici : « Le Seigneur aconsolé son peuple. » Le verbe utilisédans les langues bibliques est plus richequ’il n’y paraît dans nos traductions. Il si-gnifie réconforter, exhorter, encourager,inviter à se reprendre. Avec la nais-sance du « racheteur », du rédempteur,commence pour nous toute la richessede ce verbe, depuis Syméon « qui at-tendait la Consolation d’Israël » (Lc 2, 25).

La bbonne nnouvelle. Le peuple d’Israël etson roi végètent en exil à Babylone et Jé-rusalem est en ruines. Mais voici un « por-teur d’évangile », dont on salue la course.Dans une traduction plus littérale, la lec-

ture s’ouvre par ces termes : « Que sontbeaux sur les montagnes les pieds de ce-lui qui annonce un Évangile. » Ainsi dé-signait-on le messager, « l’évangéliste »qui, tel le célèbre soldat de Marathon,courait annoncer une victoire dans la ba-taille ou l’avènement d’un roi et qui es-pérait recevoir pour cela une gratification(lire 2 Sm 18, 19-23). Une stèle de laGrèce antique salue la naissance de l’em-pereur Auguste, sous le règne de qui ap-parut Jésus, comme un « évangile » etcomme la venue d’un « sauveur ». C’esten fait grâce au roi Cyrus (voir 2 Ch 36,22-23) que se réalisera cet « Évangile »de délivrance pour les Judéens exilés.

Le ccoursier. Notons l’importance duverbe « courir » dans notre texte. C’est unterme que saint Paul utilisera pour ca-ractériser sa mission de porteur del’Évangile. Si les chrétiens de Philippesprogressent dans la foi, leur écrit-il, « macourse et ma peine n’auront pas étévaines » (Ph 2, 16 ; comparer 1 Co 9, 26 ;Ga 2, 2). Le verset initial louant les piedsde l’annonciateur de la Bonne Nouvellea inspiré, à partir du 19e siècle, un ritemaintenant disparu. Les fidèles venaientdéposer un baiser sur les souliers desjeunes missionnaires partant en Asie ouen Afrique, souvent pour ne plus ja-mais revenir dans leur patrie d’origine.

74

UUne bbonne nnouvelle rroyale. Dans notretexte, le messager imaginé par le pro-phète annonce ceci : Dieu revient à Jé-rusalem, avec les exilés. Il va s’y établiren roi de paix, et toutes les nations na-guère ennemies seront témoins de la re-vanche de Dieu, du salut de son peuple.La traduction liturgique, « il règne, tonDieu », est trop faible. Mieux vaudrait lire,selon le texte hébreu : « il est devenu roi,ton Dieu » ; ou encore : « il a commencéde régner, ton Dieu ». Il s’agit en effetd’une formule officielle indiquant quequelqu’un vient d’être intronisé commeroi, comme on le voit dans l’épisode oùAbsalom tente de prendre le pouvoir(2 Sm 15, 9). Dans notre texte, per-sonne bien sûr n’intronise le Seigneur.Mais après l’exil, il ouvre son nouveaurègne, pour le bien de son peuple. Ici ce-pendant comme dans les psaumes, la

formule appelle un acte de foi enverscette souveraineté, selon l’adage juif an-tique : « C’est le peuple qui fait régner leroi, et non le roi qui se fait régner lui-même ». Les chrétiens qui vénèrentl’enfant de la crèche sont aussi invitésà un acte de foi : voir la royauté de Dieuen ce Jésus qui sera crucifié.

Quand Jésus prendra la parole pour lapremière fois, il s’inspirera de ce passaged’Isaïe et s’identifiera au Messager pro-mis : « Le règne de Dieu est tout proche »,dira-t-il ; « convertissez-vous et croyez àla Bonne Nouvelle » (Mc 1, 14-15). Parle Christ, les non-Juifs verront le salut deDieu, non plus en témoins extérieurs dela résurrection des Israélites exilés,mais en bénéficiaires d’un Évangile desalut proclamé et destiné à toutes les na-tions.

Nativité du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

25 d

écem

bre

2014

Psaume 97 (1, 2-3ab, 3c-4, 5-6)

La terre entière a vule Sauveur que Dieu nous donne.

Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ; par son bras très saint, par sa main puissante, il s’est assuré la victoire.

Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ; il s’est rappelé sa fidélité, son amour, en faveur de la maison d’Israël.

la terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Acclamez le Seigneur, terre entière, sonnez, chantez, jouez.

Jouez pour le Seigneur sur la cithare, sur la cithare et tous les instruments ; au son de la trompette et du cor, acclamez votre roi, le Seigneur !

Ces extraits du psaume appartiennent àune collection de poèmes célébrant laroyauté de Dieu (selon la numérotationliturgique : psaumes 46, 92, 95-98). Cespsaumes dits « du Règne » ont en com-mun la formule « le Seigneur est [devenu]roi ». Dans la liturgie latine des heures quiva de l’Ancien Testament (laudes), auNouveau Testament (vêpres), cespsaumes du Règne chantent, au matin,le règne éternel de Dieu, de l’ancienneà la nouvelle alliance. Dans certaines tra-ditions monastiques cependant, lespsaumes du Règne se chantent aux vê-pres. Par là, cette royauté divine est ‘li-turgiquement’ transférée au Christ. C’esten ce sens que la liturgie de Noël, à par-tir de la première lecture (« il est roi, tonDieu »), célèbre la royauté divine de Jé-sus comme une invitation à « un chantnouveau » devant cette merveille.

Un psaume ne saurait se comprendreuniquement à partir de ce que le psal-miste a voulu dire quand il composait sontexte. Un psaume, comme tout poème,est livré à la compréhension imprévisi-

ble de ses lecteurs, contemporains et ul-térieurs, juifs ou chrétiens. L’expres-sion « son bras très saint » est lue ainsipar saint Augustin : ce bras, « c’est no-tre Seigneur Jésus Christ » ; et l’illustreévêque de fonder vaille que vaille son in-terprétation allégorique du verset. De soncôté, une tradition juive ancienne voitdans ce « bras » la puissance divine quidélivrera Israël de l’oppression desétrangers.

Notre version liturgique a raison de direque Dieu « s’est assuré la victoire », pourles siens. En revanche, elle se montre étri-quée, quand elle écrit : « il a fait connaî-tre sa victoire. » En fait, toutes les tra-ductions antiques ont lu, à juste titre : « ila fait connaître son salut », un salut ex-plicité par les mots justice, fidélité,amour, un salut destiné non seulementà la maison d’Israël, mais à toutes nationset qui doit susciter l’acclamation, au sonde la trompette et du cor, les instrumentsqui saluaient l’intronisation d’un nouveauroi, ici, le roi de la terre entière.

Nativité du Seigneur 75

Assemblée du dim

anche25 décem

bre 2014

Le Fils, révélation définitive de Dieu

Commencement de la lettre aux Hébreux (1, 1-6)1 À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parléà nos pères par les prophètes ; 2 mais à la fin, en ces jours où noussommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choseset par qui il a créé les mondes. 3 Rayonnement de la gloire de Dieu, expres-sion parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante,après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de laMajesté divine dans les hauteurs des cieux ; 4 et il est devenu bien supé-rieur aux anges, dans la mesure même où il a reçu en héritage un nom sidifférent du leur. 5 En effet, Dieu déclara-t-il jamais à un ange : Tu es monFils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ? Ou bien encore : Moi, je serai pourlui un père, et lui sera pour moi un fils ? 6 À l’inverse, au moment d’intro-duire le Premier-né dans le monde à venir, il dit : Que se prosternent devantlui tous les anges de Dieu.

76

Long sermon anonyme, la Lettre aux Hé-breux s’ouvre par un prologue éton-nant que nous lisons en ce jour deNoël et qui donne une stature extraor-dinaire à l’enfant couché dans unemangeoire. Car l’histoire de notre Sau-veur ne commence pas à Bethléem.

PProgression dde lla ffoi een JJésus, FFils ddeDieu. Les premiers chrétiens ont d’abordfondé leur foi sur la résurrection du Cru-cifié, résurrection établissant le Christcomme Fils de Dieu royal, siégeant à ladroite du Père. Puis, les auteurs duNouveau Testament ont approfondi leurfoi en Jésus, Fils de Dieu. Par leurs évan-giles de l’enfance, Mt (1 – 2) et Lc (1 –2) montrent que Jésus apparaît commeFils de Dieu dès sa conception miracu-leuse en Marie. Jean remonte « au com-mencement » ; pour lui, Jésus est Fils deDieu dès avant la création, comme Pa-role éternelle de Dieu. L’ouverture de lalettre aux Hébreux (2e lecture) adopte lamême perspective, à travers l’imageimplicite de la Sagesse divine.

L’Ancien TTestament. L’auteur résumel’Ancien Testament en une phrase quibrille en grec par des jeux sonores. Lit-téralement : « À maintes reprises (polu-mérôs) et de maintes manières (polu-tropôs), autrefois (palaï), Dieu a parlé auxpères par les prophètes ». Les consonnesp-l-s rappellent celles du nom de Paul(Paulos). Ce jeu cryptique, connu dansl’Antiquité, permet à l’auteur anonyme derevêtir implicitement son écrit de l’au-torité de Paul.

À l’ère des prophètes succède « la fin deces jours », l’époque décisive, celle de no-tre temps en lequel nous aspirons à no-tre totale communion avec le Fils deDieu. Car, à présent, Dieu a dit son der-nier mot, en s’exprimant par son Fils. Lemot évoque d’abord, dans ce contexteculturel, une relation étroite, une res-semblance parfaite, comme le dit notre

proverbe : « Tel père, tel fils. » Mais cetteunité profonde se traduit ici par l’évo-cation de la Sagesse.

Le FFils eet lla SSagesse. Par ce Fils, Dieu « acréé les mondes », les réalités visibles etinvisibles, et par lui, l’univers tient sa co-hésion. Dans l’Ancien Testament, la Sa-gesse, personnage mystérieux, s’ex-prime en ces termes : « Le Seigneur m’acréée, prémices de son œuvre, avant sesœuvres les plus anciennes. Dès l’éternitéje fus établie, dès le principe, avant l’ori-gine de la terre » (Pr 8, 22 – lire les ver-sets 22-31 et comparer Si 24, 1-5).

L’humanité a toujours voulu comprendrecomment Dieu se communique auxhommes sans trahir sa nature inacces-sible. Les philosophes grecs stoïciens di-saient que c’est par la raison (en grec,le logos) que la divinité crée et anime lemonde. Les penseurs juifs, eux, évo-quaient la Sagesse éternelle : « Elle estun reflet de la lumière éternelle, un mi-roir sans tache de l’activité de Dieu, uneimage de sa bonté » (Sg 7, 26). Et l’onsonge à cette expression de Col 1, 15-16 : le Christ « est l’image du Dieu invi-sible, le premier-né, avant toute créature :en lui tout fut créé, dans le ciel et sur laterre ». Pour l’auteur de la lettre aux Hé-breux, le Fils seul incarne cette sagesseet nous met en relation avec Dieu. Rap-pelons qu’à Constantinople, la basi-lique Sainte Sophie, devenue mosquée,n’était pas dédiée à une sainte portantce nom, mais au Christ, Sainte Sagesse(en grec Sophia) de Dieu. Notons ce-pendant que l’auteur de l’épître ne dé-signe pas explicitement le Christ par leterme Sophia. Alors que celle-ci estl’instrument de la communication deDieu avec le monde, le Fils, lui, est, parDieu, « établi héritier de toutes choses ».Par le mystère pascal, ce Fils, devenu roi,dépasse de loin la figure de la Sagessedans l’Ancien Testament.

Nativité du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

25 d

écem

bre

2014

DDe NNoël àà PPâques. Par rapport à Pâques,la fête de Noël est « secondaire ». Ou, pluscorrectement dit, Noël ne prend sonsens que dans le mystère pascal, commel’annonce déjà le message des anges auxbergers (cfr messe de la nuit). Voilàpourquoi l’auteur revient à la catéchèsetraditionnelle des Églises primitives : « Ils’est assis à la droite de la Majesté di-vine ».L’expression renvoie au Psau-me 109 [110] qui faisait partie de la pré-dication pascale, par exemple dans labouche de Pierre en Ac 2, 34-35 au jourde la Pentecôte. Ce psaume est chantéchaque dimanche à la prière des vêpres.Cependant, l’auteur de l’épître aux Hé-breux évoque ce verset psalmique pourconfirmer sa thèse d’un Christ, uniquemédiateur entre Dieu et nous, à l’exclu-sion des anges notamment.

« AAu-dessus ddes aanges ». La tradition ca-tholique distingue commodément entreles bons et les mauvais anges (les dé-mons !). Il n’en va pas ainsi dans la tra-dition juive que reflète l’auteur de notreépître. Selon ce milieu religieux antique,les mêmes anges sont tantôt favorables,tantôt hostiles aux humains, tantôt fa-cilitant l’accès à Dieu, tantôt le pertur-bant, et mieux valait s’assurer leurbonne humeur. Déjà la lettre aux Co-lossiens affirmait que la victoire de lacroix avait dépouillé les Principautés etles Puissances angéliques de leur pos-sible influence nocive (Col 2, 15) ; et lemême écrit s’en prenait à certains chré-tiens se complaisant « dans le culte desanges » (2, 18). À sa manière, l’épître auxHébreux rappelle que le Ressuscité sié-geant « au plus haut des cieux » disposed’un statut bien supérieur à celui desanges.

Pour fonder cette perspective, l’auteur seréfère à des textes qu’il considèrecomme prophétiques. Il cite le Psaume2, 7 où Dieu établit avec le nouveau roiqu’il a choisi une relation sacrée de pèreà fils. Selon la culture de maintsroyaumes orientaux anciens, c’est au jourde l’intronisation que Dieu déclare à sonélu : « Moi aujourd’hui je t’ai engendré. »En cet « aujourd’hui », le Nouveau Tes-tament lit la résurrection et l’ascensionde Jésus ; ainsi en Ac 13, 33 ou en He 5,5. L’auteur ajoute dans le même sensl’oracle de Nathan adressé à David,une prophétie que la tradition considé-rera comme l’annonce du Roi Messie :« Je serai pour lui un père… » (2 Sm 7,14).

Or, aucun ange n’a jamais reçu de Dieuune telle promesse, une telle intronisa-tion. Au contraire, selon une réinterpré-tation chrétienne du Psaume 97 [98], 7,les anges doivent se prosterner « devantlui », c’est-à-dire devant le Fils.

Ce prologue déconcertant, parallèle auPrologue de Jean (évangile du jour),embrasse le mystère d’un Christ présentdepuis la création et seul garant de l’ave-nir du monde. Il a les traits de la Sagesse,il est le Fils-Roi. Lui seul est « médiateurd’une alliance nouvelle » entre Dieu etnous (He 8, 6 ; 9, 15 ; 12, 24). Chercheren dehors de lui le sens de la vie seraitune erreur néfaste. Nous sommes ten-tés de l’oublier, quand nous cédons àune piété excessive envers les anges etles saints, voire envers certains « gou-rous » humains.

Nativité du Seigneur 77

Assemblée du dim

anche25 décem

bre 2014

78

Le Verbe s’est fait chair

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre.Peuples de l’univers, entrez dans la clarté de Dieu;

venez tous adorer le Seigneur !Alléluia.

Commencement de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean(1, 1-18)

Lecture brève : 1, 1-5.9-141 Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et leVerbe était Dieu. 2 Il était au commencement auprès de Dieu. 3 C’est parlui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est faitsans lui. 4 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; 5 la lu-mière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. 6 Il y eutun homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. 7 Il est venu comme té-moin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.8 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoi-gnage à la Lumière. 9 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire touthomme en venant dans le monde. 10 Il était dans le monde, et le mondeétait venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. 11 Il estvenu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. 12 Mais à tous ceux qui l’ontreçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en sonnom. 13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une vo-lonté d’homme : ils sont nés de Dieu. 14 Et le Verbe s’est fait chair, il a ha-bité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Pèrecomme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

15 Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’aidit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi ilétait. » 16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâceaprès grâce ; 17 car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont ve-nues par Jésus Christ. 18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, luiqui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

Nativité du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

25 d

écem

bre

2014

Peut-être l’Évangile de Jean s’ouvrait-ilprimitivement par des comparaisonsentre Jésus et Jean Baptiste. Elles de-viennent des parenthèses dans la lecturebrève proposée par la liturgie. Car l’évan-géliste a voulu préfacer son œuvre parune Hymne au Verbe de Dieu, un poèmeliturgique peut-être alors en vogue,avant lui, dans sa communauté. Lesens général du texte est proche de ce-lui du prologue de la Lettre aux Hébreux(2e lecture).

«« AAu ccommencement »». Ces premiersmots de Jean sont les premiers mots dela Bible, quand Dieu crée le monde parsa parole (Gn 1, 1). Ce mot « au com-mencement » était si sacré que lesscribes juifs anciens n’avaient pas le droitd’ouvrir leurs écrits par cette formule.Jean enfreint consciemment la règle et,pour lui, cette Parole, ce Verbe, est uneprésence personnelle de Dieu dans no-tre monde, en Jésus. Cette présence estla Sagesse, artisane de la création (Pr 8,22-31 ; Sg 8, 6). Il y a pourtant une dif-férence : dans le livre des Proverbes, laSagesse a été créée avant tout, alorsque, pour Jean, le Verbe était, existaitéternellement, non créé, en Dieu.

Le VVerbe, vvraie llumière. Quand Dieu di-sait « Que la lumière soit » (Gn 1, 3), il par-lait non de Jean Baptiste, mais de sonVerbe qu’il enverrait pour éclairer lemonde. Telle est l’idée de l’évangélisteJean. Selon Ben Sirac 24, 10-12, la Sa-gesse divine a pris Jérusalem pour ré-sidence. Le Verbe, « vraie lumière », luiaussi, a « planté sa tente » ; il a « habité »en Israël, mais en se faisant chair, en sefaisant parole humaine, c’est-à-dire uneparole fragile et contestée. Il s’affronteaux « ténèbres », à ceux qui n’aiment pasla lumière, parce que celle-ci débusqueleur vie faussée qu’ils préfèrent tenir ca-chée. Mais, pour ceux qui accueillent salumière, c’est une nouvelle création, la

naissance à une vie nouvelle qui n’a rienà voir avec l’engendrement par « lachair et le sang » : ils deviennent non plusseulement enfants d’une famille hu-maine, « reconstituée » ou non, mais « en-fants de Dieu » – à moins que, du pointde vue spirituel, la vraie « famille re-constituée » soit, au sens noble et quelque soit son statut sociologique, celle quise construit dans la foi au Verbe de Dieu.

Le VVerbe, CChair. Le mot « Verbe » cor-respond, dans les anciennes syna-gogues, au terme memra (« parole », enaraméen). Pour ces assemblées, ceMemra du Seigneur était Dieu lui-mêmequand il agit en faveur des hommes, pourles créer et les racheter. Elles tradui-saient ainsi le début de la Bible : « Dèsle commencement, le Memra du Sei-gneur, avec sagesse, créa et acheva leciel et la terre ». Dans cette sagesse créa-trice, les premiers chrétiens d’originejuive voyaient le Christ, Sagesse deDieu. Les synagogues avaient trois titresprincipaux pour éviter, par respect, dedire le mot Dieu directement. Pour l’évo-quer, on parlait de la Parole, de la De-meure (ou présence), de la Gloire. Le Pro-logue de Jean attribue à Jésus ces titres :« La Parole s’est faite chair; elle a de-meuré parmi nous et nous avons vu saGloire. »

Ainsi, en discret et subtil filigrane, notreévangéliste atteste le caractère divin deJésus. Là encore, les synagogues aurontété une matrice pour l’expression de no-tre foi chrétienne. Mais l’auteur de cequatrième évangile est au carrefourdes cultures. Dans le Verbe, en grec Lo-gos, il voit en même temps le principequi, selon les philosophes grecs, donneau monde sa réalité, sa cohérence, et lalogique qui permet à l’être humain de seconduire d’une manière conforme à laraison. À chaque génération, il revientaux chrétiens de trouver les termes in-

Nativité du Seigneur 79

Assemblée du dim

anche25 décem

bre 2014

80

terculturels pour dire au monde qu’ils ontune réelle « logique » quand ils croient enun Christ à la fois homme et Dieu.

RRévélateur dde DDieu. Au Fils qui nous faitenfants de Dieu, Jean Baptiste rendaittémoignage. Contre les baptistes nonchrétiens de son temps et en conflit avecla communauté chrétienne, le prologueinsiste sur cette hiérarchie, la soumissionà Jésus du baptiste : ce dernier « n’étaitpas la lumière » selon des aveux ulté-rieurs, mis sur ses lèvres par l’évangé-liste, la déclaration d’une amicale su-bordination qui a l’allure d’une parfaiteconfession de foi chrétienne (voir Jn 1,26-27 ; 3, 27-36). Vient l’audacieuseconclusion : si « Dieu, personne ne l’a ja-mais vu » l’humanité de Jésus est le seulvisage par lequel nous puissions voirDieu. Jésus dira à Philippe : « Celui quim’a vu a vu le Père » (Jn 14, 9).

De lla PParole àà nnos pparoles. Le sens deNoël ne s’arrête pas à la contemplationdu bébé de la crèche. Cette fête met augrand jour le mystère de la Parole : avantmême la création, Dieu était Parole :

« Que la lumière soit » sont ses premiersmots. Il projetait de communiquer, de secommuniquer, pour mettre de la vie etde la lumière là où il n’y avait rien. Cettecommunication est cet homme qui,dans les évangiles, parle et agit, vit etmeurt. Nous comprenons ce mystèrequand nous réfléchissons sur la force etla faiblesse de notre propre parole : onpeut dire de quelqu’un, avec ironie,qu’il est « verbeux » ; mais « le verbe », laparole, au sens grammatical, est bien lacolonne vertébrale de toute communi-cation, pour le meilleur et pour le pire,la première manière de nous engager en-vers les autres.

En hébreu, le mot dâbâr peut signifier àla fois parole, affaire, événement, ma-nière d’agir. Si bien qu’avec le poèteGoethe, on peut traduire : au commen-cement était l’action. Chacune de nos pa-roles, futiles ou profondes, est une actionvisant un interlocuteur. Pour que nos pa-roles humaines reflètent notre foi auVerbe divin, elles s’astreignent à une « hy-giène » morale.

Nativité du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

25 d

écem

bre

2014

Claude Tassin

Homélie : Devenir enfants de Dieu

Nativité du Seigneur 81

Assemblée du dim

anche25 décem

bre 2014

« Comme il est beau de voircourir sur les montagnes lemessager qui annonce la

paix, le messager de la Bonne Nou-velle, qui annonce le salut, celui qui vientdire à la cité sainte : « il est roi, ton Dieu ! »

Mais qui donc peut-il bien être ce mes-sager ? Sans doute, l’image de Jésusnous vient-elle en tête assez spontané-ment ? S’il y en a bien un qui a proclaméla Bonne Nouvelle, c’est bien lui ! Saufque, dans les jours qui nous occupentcela semble peu probable. Il a beau êtreprécoce, ce serait unpeu rapide. Les ber-gers viennent à peinede rendre visite à ce-lui qui vient de naître.

Et pourtant, le débutde l’Évangile de Jean, que nous avons en-tendu aujourd’hui, ne commence-t-il paspar « Au commencement était le Verbe » ?Et de poursuivre immédiatement par « Ilétait au commencement auprès deDieu ». Si l’on considère que le Verbe estJésus, le Christ, le messager de la BonneNouvelle, cela voudrait dire qu’il était pré-sent dès la création du monde ! Et Paulnous le confirme dans la lettre aux Hé-breux : « Dieu nous a parlé par ce Fils qu’ila établi héritier de toutes choses et parqui il a créé le monde ». C’est à y perdreson latin ! Comment Jésus, fils de Josephet de Marie, pouvait-il être présent dèsla création du monde ? Dieu, personnene l’a jamais vu ! Mais par le don de Jé-sus au monde, Marie et Joseph éclairentla vie des hommes. Oui, Jésus est lumièrepour l’homme. La lumière ne met-elle pasau grand jour ce qui était caché ?

Frères et sœurs, en ce jour de Noël, noussommes invités à prendre un peu de re-cul. Plus qu’une évocation historique quinous est contée, c’est le mystère de no-tre foi qui nous est dévoilé ! Certes, nousfaisons mémoire de la naissance de Jé-sus. Mais avant toute chose, la fête deNoël nous rappelle que Jésus est ce Dieuqui se donne à chacun de nous en pa-roles et en actes. « Au commencementétait le Verbe » et à Noël, Dieu devient vi-sible à nos yeux !

Ouvrons les yeux et rayonnons de joie !Par son bras trèssaint, nous dit lepsaume, par son Fils,Jésus le Christ, Dieus’est assuré la vic-toire ! Et cette victoiren’est autre que celle

de l’amour, l’amour donné, l’amour reçu,l’amour partagé.

À notre tour, courons sur les montagnes,allons par les vallées, partageons notrejoie ! Devenons des enfants de Dieu,nous aussi ! Car à Noël, nous célébronsaussi notre naissance, celle qui fait denous des enfants de Dieu. À Noël, nousne célébrons pas notre naissance de lachair et du sang, ni celle d’une volontécharnelle, ni d’une volonté d’homme,nous célébrons notre vie nouvelle, éclai-rée de la lumière du Christ. Et le Christnous mène à Dieu, et Dieu nous mèneaux hommes, nos frères. Y a-t-il plus belleautre nouvelle que celle-là : noussommes tous frères, nés de l’amour deDieu, éclairés de la lumière, le Christ ?

ÀÀ NNoël,Dieu ddevient vvisible

à nnos yyeux !!

82

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Dieu visible à nos yeux• Des chants pour célébrer• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Dieu visible à nos yeuxTrois messes pour Noël

Nuit de Noël, messe de l’aurore, messe du jour… De plus en plus rares sont lescommunautés paroissiales qui peuvent célébrer ces trois messes : soit on pri-vilégie une tournante en unité pastorale ou en doyenné ; soit seule la messe dujour est célébrée. Dans ce deuxième cas, on veillera, à un moment de la célé-bration, à mettre en avant un aspect plus « folklorique » du Noël de minuit. Unchant, un passage par la crèche… pourrait très bien permettre cela.

À Noël, Dieu devient visible à nos yeux

Pour la majorité des chrétiens, Noël se limite à célébrer la mémoire de la nais-sance de Jésus. Certes, il faut pouvoir laisser à cette fête ce qui la caractériseet fait son succès, entre autres pour les pratiquants occasionnels. Mais il estaussi important de pouvoir mettre en exergue l’aspect fondamental de cette cé-lébration, à savoir, par Jésus Christ, Dieu se rend visible à tous les croyants. L’ho-mélie pourrait être un bon moment pour mettre cela en lumière.

Des chants pour célébrerEn complément du répertoire commun (voir p. 70), nous don-nons ici des chants plus spécifiques pour les célébrationsde la Nativité du Seigneur.

Ouverture Pour la messe de la nuit : F 256 (32.84), La voici la nuitde Dieu. Pour la messe du jour, on privilégiera un proces-sionnal d’entrée (tropaire) : F 36-64-3 (32.43), Un enfantnous est né si l’on prend les lectures de la nuit ; F 20-81-1 [384], La lumière née de la lumière, si l’on prend leslectures du Jour (évangile de saint Jean).

Psaume 995 Pour les deux messes, on pourrait retenir l’antienne bien Psaume 997 connue, Y 8, Un enfant nous est né (MNA, Ps 95, ant. C ;

Alléluia CNA Ps 97, ant. 5). Pour les mélodies des antiennes pro-pres, on se reportera à ces deux mêmes recueils. Signa-lons aussi ZL 97-25, La terre entière a vu. UL 31-13[215-2] propose un verset mélodique de l’Alléluia.

Nativité du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

25 d

écem

bre

2014

CChant dde lla PParole Je privilégierais pour la nuit l’hymne F 49 (32.57), Nuit delumière et pour le jour, F 47 (32.53), Aujourd’hui dansnotre monde ou SM 131, Au commencement était leVerbe.

Communion Pour la nuit, nous proposons une de ces deux hymnes :F 170 [396], Douce nuit ou [400], Merveille que lesanges.Pour le jour : un cantique, D 155 (32.81), Le Verbe s’est faitchair, ou un processionnal de communion, FD 31-15, LeVerbe s’est fait chair, Il a demeuré parmi nous.

Textes pour célébrerMonition Jour de fête, jour de joie !

d’ouverture Un sauveur nous est donné.Il est le messager de la Bonne Nouvelle.Allons à lui ! Il vient pour faire de chacun de nousun enfant bien-aimé de Dieu !

Litanie Seigneur Jésus, venu en ce mondepénitentielle pour révéler la lumière à chaque homme…

Ô Christ, venu en ce mondepour nous redire combien Dieu nous aime…Seigneur Jésus, venu en ce mondepour faire de nous des enfants de la grâce…

Prière En ce jour de Noël, d’ouverture ton amour se rend visible à tous tes enfants,

Dieu, notre Père !Donne-nous de rayonner de cette Bonne Nouvelle,

par Jésus le Christ qui règne avec toi et le Saint-Esprit,maintenant et pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Le Seigneur vient pour nous donner la vie en abondance.Présentons-lui notre prière.

Offrons au Christ, prince de la paix,toutes les personnes qui donnent leur viepour annoncer la Bonne Nouvelle.

Offrons au Christ, roi des rois,toutes les nations qui se déchirent,qui sont victimes des guerres.

Nativité du Seigneur 83

Assemblée du dim

anche25 décem

bre 2014

� �� � � � �Jé sus Prin ce

� � �de la paix,

� � � �en tends nos pri

� �è res.

84

Offrons au Christ, premier héritier du Royaume,toutes les familles qui accueillent une naissance,toutes celles qui sont endeuillées par la perte d’un enfant.

Offrons au Christ, lumière des hommes,les communautés qui, rassemblées en ce jour de fête,accueillent celles et ceux qui les rejoignent.

Illumine nos cœurs, Seigneur Jésus,et viens nous sauver, toi le Vivantdès avant toute création et pour les siècles des siècles.

PPrière ssur Accueille les offrandes que nous t’apportons,les ooffrandes Dieu notre Père.

Elles sont le reflet de cette joiede notre nouvelle naissance en toi.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Préface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, (Préface I) de t’offrir notre action de grâce,

de Noël toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Car la révélation de ta gloire s’est éclairée pour nous d’une lumière nouvelledans le mystère du Verbe incarné :

maintenant, nous connaissons en luiDieu qui s’est rendu visible à nos yeux, et nous sommes entraînés par luià aimer ce qui demeure invisible.

C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire,en chantant (disant) d’une seule voix…

Invitation Dans la joie de vivre en enfants d’un même Père,au NNotre PPère redisons-lui avec confiance

la prière que l’Enfant de Noël nous a apprise…

Prière Seigneur Jésus,pour lla ppaix vraie lumière pour le monde, et messager de la paix,

accorde-nous d’être avec toiles témoins de la sagesse ;

que nos cœurs illuminent celles et ceuxqui recherchent la paixdans leur cœur et dans leur corps,maintenant et pour les siècles des siècles.

Invitation Heureux les invités au banquet de la nouvelle naissance.à lla ccommunion Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde

et qui nous offre une vie nouvelle…

Nativité du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

25 d

écem

bre

2014

PPrière aaprès Dieu, Père infiniment bon pour tous les hommes,la ccommunion par cette eucharistie,

nous voici régénérés pour vivre d’une vie nouvelle.Que cette vie nous conduise vers nos frères et sœurs

afin qu’ils trouvent en nous un havre de paixet une source de bonheur.

Par Jésus, le Christ, qui règne avec toi et le Saint-Esprit,maintenant et pour les siècles des siècles.

Judith BBollingh

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

Partage L’évangéliste Jean appelle le Christ le Verbe, la Parole deDieu. En quoi la vie de Jésus est-elle une Parole pourmoi ? Qu’est-ce qui me touche, m’interpelle dans la ve-nue de Jésus en ce monde ? De quelle manière sa vie in-terpelle-t-elle la mienne ? Quelles sont les paroles de Jé-sus qui me reviennent à l’esprit ? Pourquoi ?

Louange Gloire à toi, Verbe divin,toi, le Fils bien-aimé du Père,toi, le Messie, le Prince de la paix…

Répons : D 155 (32.81), Le Verbe s’est fait chair, c. 2.

Gloire à toi, Parole incarnée,toi, le Pain de la vie éternelle,toi, le Visage et le cœur de Dieu…Répons : c. 3.

Gloire à toi, Médiateur, entre le ciel et la terre,toi, le Maître de justice,toi, le Frère des hommes et notre Rédempteur…Répons : c. 5.

Oraison ffinale Dieu d’éternelle louange,tu as manifesté ta grâce aux hommesdans l’incarnation de ton Fils :

donne-nous de célébrer ce mystèredans la joie et la reconnaissance,jusqu’au jour où nous te retrouveronsdans la Jérusalem céleste.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Liliane SSimon

Nativité du Seigneur 85

Assemblée du dim

anche25 décem

bre 2014

86

L’attention aux enfants

Des enfants pourraient endosser le rôle de différents personnages (Marie, Joseph,les anges, les bergers) et intervenir à différents moments de la célébration.

LL’accueil

L’événement dde lla nnaissance ppar ll’ange aannonciateur ::

« JESUS CHRIST EST NE A BETHLEEM DE JUDEEde la Vierge Marie, DIEU FAIT HOMME.C’est la NATIVITÉ de notre Seigneur Jésus-Christ ». Chantons notre joie !

Invitation àà lla pprière ppénitentielle eet aau GGloria.

L’annonce aaux bbergers ppar ll’ange ::

Je vous annonce une grande joie.Aujourd’hui, dans la maison de David,la maison du pain à Bethléem,il vous est né un sauveur.Il est le Messie, le Seigneur.

Un bberger :

Allons, mettons-nous en routeet cherchons ce lieu où ce messie est né.Voyons ce qui est arrivé,ce que le Seigneur nous a fait connaître,un Dieu d’amour et de miséricorde, un Dieu qui prend pitié.

Un bberger :

Ce messie, s’il est le chemin et la vie,qu’il nous montre la route à suivre.

Un bberger :

Écoutez ce cantique des anges.Il annonce la paix pour tous les hommes de bonne volonté.

À ll’écoute dde lla PParole

L’ange :

Soyez à l’écoute, car ce Jésus est le Verbe,la Parole de Dieu qui vient à vous.

Nativité du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

25 d

écem

bre

2014

Remarque : que nous révèle le prologue de l’évangile selon saint Jean ? Un pro-logue, c’est un aperçu, un résumé de ce qui va se dire par la suite.

• Jésus est la Parole de Dieu• Il est la Lumière• Il nous fait enfants de Dieu• Jésus a habité parmi nous• Jésus nous fait connaître le Père

IInvitation àà ll’action dde ggrâce ((avant lla ppréface)

Marie ::

Je suis la servante du Seigneur.Le Seigneur a fait en moi de grandes choses.Saint est son nom.

Joseph ::

Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur,l’esprit de nos Rois David et Salomon,esprit de force et de courage, esprit de sagesse.

Invitation àà lla ccommunion

L’ange :

Dans Bethléem, la maison de David,vous trouvez un nouveau-néemmailloté et couché dans la mangeoire

Jésus nous invite à Bethléem, la maison du pain.Jésus est couché dans la mangeoire pour être mangé comme pain de vie.

Jacques VVandenbosch

Nativité du Seigneur 87

Assemblée du dim

anche25 décem

bre 2014

88

La Sainte Famille B28 décembre 2014

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Dieu promet à Abraham une descendance

Lecture du livre de la Genèse (15, 1-6; 21, 1-3)1 La parole du Seigneur fut adressée à Abram dans une vision : « Ne crainspas, Abram ! Je suis un bouclier pour toi. Ta récompense sera très grande. »2 Abram répondit : « Mon Seigneur Dieu, que pourrais-tu donc me donner ?Je m’en vais sans enfant, et l’héritier de ma maison, c’est Élièzer de Da-mas. » 3 Abram dit encore : « Tu ne m’as pas donné de descendance, etc’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier. » 4 Alors cette parole duSeigneur fut adressée à Abram : « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier,mais quelqu’un de ton sang. » 5 Puis il le fit sortir et lui dit : « Regarde leciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Telle sera ta des-cendance ! » 6 Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’ilétait juste.

211 Le Seigneur visita Sara comme il l’avait annoncé ; il agit pour ellecomme il l’avait dit. 2 Elle devint enceinte, et elle enfanta un fils pour Abra-ham dans sa vieillesse, à la date que Dieu avait fixée. 3 Et Abraham donnaun nom au fils que Sara lui avait enfanté : il l’appela Isaac (c’est-à-dire : Ilrit).

La Sainte Famille B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e28

déce

mbr

e20

14

La liturgie réunit ici deux passages de laGenèse séparés par plusieurs chapi-tres. Ce raccourci permet d’unir la pro-messe de Dieu, faite à Abraham, et saréalisation.

LLa ppromesse. La première phrase du Sei-gneur relève du vocabulaire militaire :Abraham est le vassal de Dieu qui, en su-zerain, le protège comme un bouclier. Lesboucliers se plaçaient en haut des rem-parts pour empêcher les flèches en-flammées d’atteindre les assiégés. Ce re-gistre fait le lien avec Gn 4 montrant que,

dans la guerre, Abraham victorieux avaitrefusé toute récompense, tout butin.L’auteur d’Éphésiens 6, 16 dira, quant àlui, que ce bouclier divin est notre foi.

Dieu promet une solde généreuse àson vassal. Mais rien ne peut compen-ser le fait qu’Abraham va disparaître sansenfant. Littéralement « je m’en vais,privé d’enfant », dit-il. Notons une diffé-rence culturelle intéressante : nousconnaissons le mot « orphelin » (privé deparents) ; mais nous n’avons pas de motpour dire « privé d’enfant ». L’hébreu en

a un (‘arîrî) qui signifie au sens propre« nu ». Avec la mort, le nom d’Abrahams’éteindra et son héritage sortira de salignée. Son objection trahit donc uncertain dépit à travers une expression icitraduite de manière facile en ces termes :« c’est un de mes serviteurs qui sera monhéritier ». L’original hébraïque est plusénigmatique : « l’héritier de ma maison,c’est Damas Éliézer ». Nul ne connaît cepersonnage, qui met les exégètes au sup-plice. Déjà les traducteurs grecs d’Alexan-drie, intrigués, pensaient qu’il s’agissaitdu fils d’une servante d’Abraham. En toutcas, on comprend bien ceci : fauted’une descendance directe, ce dernierdevra procéder à une adoption.

Mais le Seigneur se révèle comme celuiqui rejoint l’homme au cœur de ses as-pirations les plus profondes, dont cellede fonder une famille, de faire perdurerun nom à travers elle. Dans la culture pa-triarcale, qu’un « nom » soit oublié,faute de descendance, constitue unemort définitive. Mais la promesse divinese double ici d’un signe : le nombre in-calculable des étoiles symbolise l’in-croyable fécondité à venir du patriarche.

« Abraham eut foi dans le Seigneur »,constate le rédacteur. Paul commenteracette affirmation en Rm 4, 9-25. Le pa-triarche compte sur la parole de Dieu,sans demander d’explication. « Le Sei-gneur estima qu’il était juste. » La seuleattitude juste devant Dieu, c’est de le re-connaître pour ce qu’il est, c’est-à-direde faire confiance en celui qui fait ce qu’il

dit, à travers des chemins parfois si-nueux.

LL’accomplissement. Le récit de la nais-sance d’Isaac est sobre. Il souligne sim-plement l’efficacité de la parole du Sei-gneur qui donne la vie dans une vieil-lesse stérile. L’événement se produit« comme il l’avait annoncé », « à la datequ’il avait fixée » (cfr Gn 18, 10-14). Lenom hébreu « Isaac » peut signifier « il ari ». Qui a ri ? S’agit-il du rire d’Abraham(Gn 17, 17) ? Ou de Sara (Gn 18, 12-15) ? Car, selon une autre tradition bi-blique, face à la promesse invraisem-blable du Seigneur, le patriarche « se mità rire » (Gn 17, 17). Au temps de Jésus,on ne pouvait admettre qu’Abraham sesoit moqué d’une parole divine. C’estpourquoi certaines synagogues an-ciennes traduisaient : Abraham « s’est ré-joui » et, selon une légende juive, sa joietenait à ce qu’il avait vu d’avance que leMessie naîtrait de sa descendance.Comparer Jn 8, 56 : « Abraham a vu monjour, et il s’est réjoui ».

Abraham, dans les péripéties étrangesde son existence de migrant, est-il vrai-ment le modèle d’une « sainte famille » ?Oui, peut-être, en notre temps où les fa-milles, même croyantes, cherchent unesolution à leur stérilité, se décomposent,se recomposent, cherchant un modèle :« Abraham eut foi dans le Seigneur… »,un Seigneur qui reste à l’écoute des as-pirations humaines les plus concrètes,les plus douloureuses. La figure d’Abra-ham commande encore le psaume quisuit et la deuxième lecture.

La Sainte Famille B 89

Assemblée du dim

anche28 décem

bre 2014

90

Psaume 104 (1-2, 3-4, 5-6, 8-9)

Le Seigneur s’est souvenu de son alliance.

Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ; chantez et jouez pour lui, redites sans fin ses merveilles.

Glorifiez-vous de son nom très saint : joie pour les cœurs qui cherchent Dieu ! Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trêve sa face.

Souvenez-vous des merveilles qu’il a faites, de ses prodiges, des jugements qu’il prononça, vous, la race d’Abraham son serviteur, les fils de Jacob, qu’il a choisis.

Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole édictée pour mille générations : promesse faite à Abraham, garantie par serment à Isaac.

La Sainte Famille B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

28 d

écem

bre

2014

Le psautier offre trois longs poèmes re-traçant, sous des angles différents, l’his-toire d’Israël. Ce sont, selon la numéro-tation liturgique, les psaumes 77, 104 et105. Le psaume 104 ici retenu s’ouvrepar un long « invitatoire » invitant à ren-dre grâce, à proclamer les merveilles deDieu, à tirer fierté de ce que le Seigneura fait et fera pour son peuple. Cettelongue exhortation initiale à la joie a va-leur d’espérance, si surtout, comme onpeut le penser, le poème s’adresse à desexilés qui, à Babylone, risquent de per-dre leurs racines, leurs repères et leursespérances.

Ensuite, le paysage historique que des-sine le poète va d’Abraham aux mer-veilles de l’exode et au don de la Terresainte, en s’attardant au passage (vv. 17-22) sur Joseph ; ce qui est rare dans lespsaumes, car, pour les Juifs du Sud, ce

patriarche est l’ancêtre… des Samari-tains.

En fonction de la 1ère lecture, tirée de laGenèse, la liturgie de ce jour retient deuxstrophes du psaume relatives à la figured’Abraham. Ceux à qui s’adresse lepsalmiste sont « la race d’Abraham », lesfils de Jacob. Les expressions employéesont leur équivalent en Is 41, 8. Sous laplume de l’auteur, les termes « serviteur »et « qu’il a choisi » s’équivalent et se ré-sument dans le mot « alliance ». Cette al-liance est éternelle, « pour mille géné-rations ». Elle a elle-même pour syno-nymes la Parole, la promesse, le serment,bref, la totale initiative de Dieu dans l’his-toire en faveur de son peuple, celui d’Is-raël et celui des Églises ; en faveuraussi, ajoutera-t-on, des familles qui,comme les patriarches, connaissent dessituations déstabilisantes.

La foi des ancêtres du Messie

Lecture de la lettre aux Hébreux (11, 8.11-12.17-19)8 Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’ildevait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. 11 Grâce à lafoi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d’être à l’origined’une descendance parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses pro-messes. 12 C’est pourquoi, d’un seul homme, déjà marqué par la mort, apu naître une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et quele sable au bord de la mer, une multitude innombrable.

17 Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac ensacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu’il avait reçu les promesses 18 etentendu cette parole : C’est par Isaac qu’une descendance portera tonnom. 19 Il pensait en effet que Dieu est capable même de ressusciter lesmorts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu : il y a là une préfiguration.

La Sainte Famille B 91

Assemblée du dim

anche28 décem

bre 2014

« La foi est le moyen de posséder déjà cequ’on espère, et de connaître des réali-tés qu’on ne voit pas. » Ainsi commencel’homélie de Hébreux 11, qui cite enexemple les personnages de l’Ancien Tes-tament, dont Abraham. Notre extrait estponctué trois fois par l’expression « grâceà la foi ».

LLa ffoi een lla PPromesse. Le premier exem-ple est l’obéissance d’Abraham, à l’ordrede partir, de devenir un migrant. S’il nesavait pas où il allait, il connaissaitpourtant le but, que Dieu lui avait promis.De même, la foi de Sara lui fit surmon-ter le handicap de son âge. Déjà se des-sine la foi en un Dieu qui tire la vie de lamort, puisque Abraham est « déjà mar-qué par la mort » (comparer Rm 4, 18-22) ; et de ce seul homme, Dieu tire unemultitude d’humains de tous les horizons(cfr Gn 22, 17).

La ffoi een lla vvie. Le second exemple pro-duit par l’auteur est le sacrifice d’Isaac(Gn 22). L’auteur attribue à Abraham lafoi en la résurrection. Pour cela, il s’ins-pire d’une vieille tradition juive relayéepar le diacre saint Éphrem. Cette relec-

ture spirituelle, aussi gratuite que pro-fonde, s’appuie sur un détail de Gn 22,5 où le patriarche s’adresse à ses ser-viteurs en ces termes : « Restez ici avecl’âne. Moi et l’enfant nous irons jusquelà-bas pour adorer, puis nous reviendronsvers vous ». Cette interprétation légen-daire s’interroge sur le verbe « nous re-viendrons ». Abraham, un saint, ne sau-rait mentir et ne peut se soustraire à l’or-dre divin de sacrifier son fils. Il devaitdonc savoir qu’il reviendra seul. Alors, s’ildit « nous », c’est qu’il croit que Dieu res-suscitera Isaac.

Cette foi seule explique la soumission ducroyant. Dans le fait qu’Isaac « fut rendu »à son père, l’auteur de l’épître aux Hé-breux voit un trait « prophétique », c’est-à-dire l’annonce de la résurrection duChrist, « le Fils unique », cette fois avecune majuscule.

Juifs, musulmans et chrétiens se récla-ment d’Abraham. Mais quel Abraham ?Paul et la lettre aux Hébreux font de luile modèle de la foi en un Dieu quiconduit les humains vers la vie, qui tirela vie de la mort. Ces trois familles reli-

92

gieuses formeront-elles un jour uneseule « famille » ? Le missel des Églisesd’Afrique du Nord a une messe votive desaint Abraham qui reprend le mêmePsaume 104 et dans laquelle nous lisonscette oraison : « Dieu fidèle, dans le Christ

tu as fait de tous les hommes les héri-tiers de ta promesse ; accepte le sacri-fice que nous te présentons, comme tuas accepté celui de ton ami Abraham,exauce les prières de tous ceux qui t’in-voquent en honorant sa foi ».

La Sainte Famille B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

28 d

écem

bre

2014

La Sainte Famille

Acclamation

Alléluia, alléluia.Béni soit au nom du Seigneurcelui qui vient !Dieu, le Seigneur, nous donne sa lumière !Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (2, 22-40)

Lecture brève : 2, 22.39-4022 Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purifica-tion, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter auSeigneur, 23 selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe mas-culin sera consacré au Seigneur. 24 Ils venaient aussi offrir le sacrifice pres-crit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites co-lombes. 25 Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était unhomme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’EspritSaint était sur lui. 26 Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verraitpas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. 27 Sous l’ac-tion de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présen-taient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,28 Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : 29 « Main-tenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix,selon ta parole. 30 Car mes yeux ont vu le salut 31 que tu préparais à la facedes peuples : 32 lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peu-ple Israël. » 33 Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était ditde lui. 34 Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet en-fant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera unsigne de contradiction 35 – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nom-bre. » 36 Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de latribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage,37 demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Ellene s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et laprière. 38 Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de

Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jéru-salem.

39 Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils re-tournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. 40 L’enfant, lui, grandis-sait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

La Sainte Famille B 93

Assemblée du dim

anche28 décem

bre 2014

Après la scène intime de la nativité, lanuit de Noël, voici la première manifes-tation de Jésus à son peuple, au Templede Jérusalem, centre de la vie religieusejuive. L’épisode est soigneusement en-cadré par la mention de l’obéissance à« la loi de Moïse », à « ce que prescrivaitla loi du Seigneur ». Mais cette solidaritédu Messie, porté par ses parents, avecles usages de son peuple se double, surles lèvres de Syméon et d’Anne, d’une ré-vélation de sa mission.

LLes rrites. Après l’accouchement, la mèredevait accomplir le rite de purification deson sang répandu en sa maternité (cfrLv 2, 8). Pendant un temps à présent ré-volu, l’Église latine connut la cérémoniedes « relevailles » en laquelle la nouvellemaman retournait pour la première foisà l’église après ses couches. Dans la tra-dition juive ancienne, le premier-né de lafamille, tel Jésus, faisait l’objet d’une of-frande particulière au Seigneur (cfrEx 13, 12). Mais derrière la scène se pro-file l’épisode de 1 Sm 1, 24-28 où Annevient au sanctuaire pour consacrer auservice du Seigneur son petit Samuel.Déjà le Cantique de Marie (Lc 1, 46-55)s’inspirait du cantique prophétiqued’Anne (1 Sm 2).

La rrencontre dde SSyméon. Syméon est pré-senté comme l’idéal de l’Ancien Testa-ment : homme juste, pieux, doté del’Esprit de prophétie, porteur de l’espé-rance de « la Consolation d’Israël ».Cette expression désigne le Messie et sesdons de réconfort. Les Actes des Apôtres(9, 31) parleront de « la consolation du

Saint-Esprit » qui emplit la vie des Églises.Elle est aussi le titre des chapitres 40 à55 du livre d’Isaïe. C’est dans ce livretque le vieillard va puiser son cantique.Car il exerce la double fonction du pro-phète : chanter les louanges de Dieu etprononcer un oracle.

Le Cantique commence par une sorted’épitaphe : « s’en aller », c’est mourir.D’où notre expression « le vieillard Sy-méon », une précision qui s’impose,quoiqu’absente du texte évangélique.Mais cette mort est une paix, puisqueDieu a tenu sa promesse. Syméon a vule salut dans le bébé, selon la prophétie,« toute chair verra le salut de Dieu »(Is 40, 5), un verset que Lc 3, 6 repren-dra. Syméon révèle surtout, aux parentsétonnés, la portée universelle de la mis-sion de Jésus. En celui-ci s’accomplit ledestin du Serviteur de Dieu « lumière desnations » (Is 49, 6) et gloire d’Israël (cfrIs 49, 3). Plus tard, en se tournant versles païens, Paul sera le continuateur decette mission (cfr Ac 3, 46-47).

Mais l’accès des peuples à la lumière sefera dans le drame. Le Christ « sera unsigne de division » (comparer Lc 12, 51).Car, devant l’ÉVANGILE, il faut prendre po-sition et révéler ainsi de bonnes ou demauvaises dispositions. Désormais, Is-raël, symbolisé par Marie, « sera trans-percé » par cette crise de la foi.

La rrencontre dd’Anne. Selon le « fémi-nisme » de saint Luc, Anne est le doubleféminin de Syméon. Il attendait « laconsolation d’Israël » ; elle fait partie, en

94

parallèle, de « ceux qui attendaient le ra-chat de Jérusalem » (cfr Is 52, 9).

Comme les vitraux de nos cathédralesd’occident n’hésitent pas à revêtir lespersonnages bibliques de costumes duXVe siècle, de même Luc fait de Syméonet d’Anne le portrait anticipé des Juifs deJérusalem qui deviendront des chré-tiens proches du Temple (cfr Ac 2, 46-47).Sans nul doute, le nom d’Anne estchoisi par Luc en fonction du nom de lamère de Samuel, ce prophète dontl’évangéliste s’inspire au long de son ré-cit sur l’enfance de Jésus. En outre, saintLuc fait de la prophétesse une ressor-tissante « de la tribu d’Aser ». Il était dif-ficile, en son temps, de savoir à quelletribu on appartenait, et celle d’Aserlaissait peu de souvenirs. Mais l’évan-géliste connaît peut-être ce commentairejuif ancien, en Deutéronome 33, 24, surla mission prophétique de ce peuple : « Ilopérera la réconciliation dans les tribusentre ses frères et leur Père qui est auxcieux. »

ÉÉpilogue. À la différence de Jean Baptistequi grandit « dans les déserts » (Luc1, 80), Jésus s’épanouit à Nazareth, aumilieu des hommes, soumis à ses pa-rents humains. Plus grand que le Bap-

tiste, il est « rempli de sagesse » et de « lagrâce de Dieu ». Déjà s’annonce l’inau-guration de la mission du Messie dansla synagogue de Nazareth (cfr Lc 4, 20-22). Mais là encore se profile le parallèleentre Jésus, futur prophète, et Samuel :« Samuel grandit. Le Seigneur était aveclui et il ne laissa tomber à terre aucunede ses paroles » (1 Sm 3, 19).

Concluons par cet extrait de l’homélieémue de Paul VI qui ne connaissait pasencore les crises socio-familiales denotre temps, lors de sa visite à Nazareth,le 5 janvier 1964 : « Ô silence de Naza-reth, enseigne-nous le recueillement, l’in-tériorité, la disposition à écouter lesbonnes inspirations et les paroles desvrais maîtres ; enseigne-nous le besoinet la valeur des préparations, de l’étude,de la méditation, de la vie personnelleet intérieure, de la prière que Dieu seulvoit dans le secret. Une leçon de vie fa-miliale : que Nazareth nous enseigne cequ’est la famille, sa communion d’amour,son austère et simple beauté, son ca-ractère sacré et inviolable ; apprenonsde Nazareth comment la formationqu’on y reçoit est douce et irremplaça-ble ; apprenons quel est son rôle pri-mordial sur le plan social. »

La Sainte Famille B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

28 d

écem

bre

2014

Claude TTassin

« Voici l’Enfant de Noël ! La pro-messe d’âge en âge… » Maisqui pouvait déjà savoir qu’il

était le Messie, ce petit que ses parentsviennent présenter au Temple, commele veut la tradition juive ? Syméon etAnne seraient-ils des visionnaires ?

Grâce à la foi, Abraham fut comblé parDieu plus que ce qu’il ne pouvait imagi-ner ! Grâce à la foi,Sara, elle aussi, étaitconvaincue que Dieuest fidèle à ses pro-messes ! Grâce à lafoi, Marie et Josephont présenté leur enfant, se laissant gui-der par Dieu ! Grâce à la foi, Syméon etAnne ont tout de suite vu en Jésus leMessie pour tous les hommes de toutesles générations ! Et nous, que pouvons-nous grâce à la foi ?

Abraham, Sara, Syméon, Anne… des an-ciens remplis de sagesse. Dans nos so-ciétés actuelles, nous oublions trop sou-vent ce que nous apportent nos ancê-tres. Nous pensons trop souvent quenous savons et maîtrisons tout. Mais ily a toujours quelque chose, quelqu’unqui nous dépasse ! Pour aller de l’avant,il nous faut parfois jeter un regard en ar-rière, il nous faut nous poser et écouter,…écouter ces histoires, ces expériences vé-cues par celles et ceux qui font que noussommes ce que nous sommes au-jourd’hui ! C’est avec ce bagage que nouspouvons avancer, nous forger et faire nospropres expériences. N’est-ce pas aussicela la foi ?

Frères et sœurs, c’est une longue tradi-tion qui nous précède, c’est une histoireentre Dieu et tous les hommes depuis lecommencement du monde. Et si nous yregardons de plus près, cette histoire est

parsemée de moments heureux commede doute, de moments de joie comme deruptures, de moments favorables commede moments défavorables. À nous d’entirer les enseignements pour forger no-tre propre histoire. Jésus, l’enfant deNoël, l’avait bien compris. Il s’est lui aussiinstruit de la tradition des anciens, de laBible des juifs. D’ailleurs, si vous allez àla crèche, faites attention ! Il est dan-

gereux de s’attarderauprès de l’Enfant-Dieu. Vous y rencon-trerez tous ceux quela vie a écorchés.Vous verrez l’Enfant

leur tendre les bras, car il est, lui aussi,des leurs. Il est, dès sa naissance, soli-daire des pauvres, des martyrs et des in-nocents de toujours. Alors, nous avonsle choix : entrer et nous reconnaître desleurs ou bien passer notre chemin pourtenter d’oublier les cris de ceux quisont tués par l’injustice et la sottise destyrans.

Ce temps de Noël est une invitation faiteà chacun de vivre une nouvelle nais-sance, une invitation à ancrer notre viedans ce chemin d’Alliance entre Dieu ettous les hommes, à la suite de Jésus, leChrist. Ce n’est pas un chemin facile. Ilva bien souvent à contre-courant de ceque nous proposent les faux vision-naires de ce temps-ci. Mais c’est un che-min plein d’épanouissement, de ren-contres, de richesses. Oui, Syméon etAnne étaient bien des visionnaires, desvisionnaires de Dieu… grâce à leur foi !

Frères et sœurs, à la suite de Jésus leChrist, nous sommes de la descen-dance d’Abraham. Levons les yeux et re-gardons les étoiles. Vous avez vu ? Il y ena une pour chacun et elle porte votrenom !

La Sainte Famille B 95

Assemblée du dim

anche28 décem

bre 2014

UUn cchemin dd’Alliance

Homélie : Syméon, Anne et tous les autres…

96

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Pour mille générations• Textes pour célébrer• Des chants pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Pour mille générationsDe la fête de Noël au dimanche du Baptême du Christ, nous célébrons un mêmeet unique mystère : le don de Dieu aux hommes de son Fils, Jésus le Christ. Cemême mystère offre des facettes différentes de fête en fête : naissance, pré-sentation, manifestation et baptême. Il est bien sûr important de marquer cha-cune d’elles par ses caractéristiques propres, entre autres par l’homélie et lesoraisons choisies. Peut-être est-il aussi intéressant de manifester la continuitéqu’il y a entre elles. Ainsi, un chant commun à ces quatre fêtes, le refrain de laprière universelle, l’oraison de la présentation des dons, la préface de Noël,…sont des indicateurs intéressants pour manifester, sans devoir l’expliquer, queces fêtes sont unies les unes aux autres.

Des chants pour célébrer

En complément du répertoire commun (p. 70), nous don-nons ici des chants plus spécifiques pour la célébrationde la Sainte Famille.

OOuverture Un chant bien caractéristique du temps de Noël et bienconnu de l’assemblée. Par exemple : F 5 (32.83), Peuplefidèle ou F 180 (32.52), À pleine voix, chantons pourDieu (str. 1 et 3).

Psaume 1104 L’antienne du CNA est certainement celle qui se chanteavec le plus d’aisance. Voir aussi la proposition parléedans le Psautier des Dimanches (p. 27).

Chant dde lla PParole Une hymne : F 169 (32.62), Seigneur, tu fais merveille.

Communion Un chant du temps de Noël ou l’hymne F 58 (32.63),Tout le ciel s’emplit.

La Sainte Famille B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

28 d

écem

bre

2014

Textes pour célébrerMMonition Avec Marie, Joseph, et les pauvres de cœur,

d’ouverture nous contemplons et gardons en mémoirele grand mystère de Noël.Elle s’est manifestée, la grâce de notre Dieu,pour le salut de tous les hommeset nous marchons dans sa lumière.

Litanie Seigneur Jésus, toi qui connais le nom de chacun,pénitentielle montre-nous le chemin à suivre…

Ô Christ, toi qui as subi le rejet et l’humiliation,fais de nous des artisans du Royaume…

Seigneur Jésus, toi le Fils premier-né d’une multitude,accorde-nous d’être fécondset de porter beaucoup de fruits…

Prière Seigneur, Dieu de tendresse,d’ouverture l’avènement de ton Fils bien-aimé en notre chair

a comblé l’espérance des hommes :garde ton peuple émerveillé

devant l’immensité de ton amour, car il est éternel.Par Jésus le Christ qui règne avec toi et le Saint-Esprit,

maintenant et pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle À l’Enfant de Noël, venu en notre chair,confions la prière et l’espérance du monde.

Confions au Seigneur de l’universtoutes les familles de la terre :qu’il les fasse grandirdans l’amour véritable et dans la paix.

Présentons au Seigneur de tendresse les foyers désunis :qu’il y restaure la confiance et la foi en l’avenir.

Prions le Seigneur de la croixpour les familles sur les routes de l’exil :qu’il suscite assez de solidarité pour les accueillir.

Prions le Seigneur ressuscitépour tous les descendants d’Abraham :qu’il les reçoive dans la grande familledu Royaume de Dieu.

La Sainte Famille B 97

Assemblée du dim

anche28 décem

bre 2014� �� � � � �Jé sus Prin ce

� � �de la paix,

� � � �en tends nos pri

� �è res.

98

Jésus, Emmanuel, sois avec nous.Exauce-nous et mets en nous ton Esprit,Toi qui es vivant pour les siècles des siècles.

PPrière ssur Accueille les offrandes que nous t’apportons,les ooffrandes Dieu notre Père.

Elles sont le reflet de cette joiede notre nouvelle naissance en toi.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Préface) Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, (Préface I de t’offrir notre action de grâce,

de Noël toujours et en tout lieu,à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Car la révélation de ta gloire s’est éclairée pour nous d’une lumière nouvelledans le mystère du Verbe incarné :maintenant, nous connaissons en luiDieu qui s’est rendu visible à nos yeux, et nous sommes entraînés par luià aimer ce qui demeure invisible.

C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire,en chantant (disant) d’une seule voix...

Invitation Sans fin, Il fait pour nous des merveilles !au NNotre PPère Rendons-lui grâce en proclamant son nom : Notre Père…

Prière Seigneur Jésus, premier héritier du Royaume,pour lla ppaix par ta grande sagesse, tu donnes la paix au monde.

Donne-nous de suivre le même chemin que toi.Que nous soyons les artisans d’un monde nouveau

maintenant et pour les siècles des siècles.

Invitation Heureux les invités au banquet de l’Enfant de Noël.à lla ccommunion Le voici, vivant à jamais pour enlever le péché du monde.

Prière aaprès Par cette eucharistie,la ccommunion tu nous as conduits à ta famille,

Dieu, Père de tous les hommes.Que nos liens fraternels se resserrent toujours plus,

que nous soyons ouverts aux nouveaux venus.Par Jésus le Christ, notre Seigneur.

Judith BBollingh

La Sainte Famille B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

28 d

écem

bre

2014

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

PPartage Les textes de ce jour nous conduisent à la découverte durôle de la famille dans la réalisation du dessein de Dieu !

La famille de Jésus fut d’abord un foyer déraciné et pousséà l’exil. Syméon annonce à Marie que la souffrance ne lesépargnera pas : « Ton âme sera traversée d’un glaive ». Nosfamilles aussi rencontrent leur lot de difficultés. Commentpeuvent-elles devenir une école pour apprendre à aimer, àfaire confiance, à espérer ? Comment la vie de la SainteFamille interpelle-t-elle la vie de nos familles d’au-jourd’hui ? L’Église est-elle aussi une famille pour nous ?Jésus est la Lumière pour éclairer les nations : commentnos familles peuvent-elles s’ouvrir au monde ?

Méditation Hier, grâce à la foi,La foi… Abraham répondit à l’appel de Dieu,

et s’en alla sur la route…Grâce à la foi,Sara mit au monde l’aîné d’une multitude de descendants…Grâce à la foi,Syméon reconnut en l’enfant Jésus le Sauveur…Grâce à la foi,Anne annonça l’accomplissement de la promesse divine…Aujourd’hui, grâce à la foi, nous voulons témoigner de toi !

Louange Sois béni, Seigneur, Dieu très bon,pour Abraham, et son inaltérable confiance,et pour Sara, et son rire jubilatoire !

Répons : MNA (63.15), Je bénirai le Seigneur, toujours etpartout !

Sois béni, Seigneur, Dieu très fidèle,pour Syméon, et sa foi inébranlable,et pour Anne, et sa prière exemplaire !

Sois béni, Seigneur, Dieu très miséricordieux,pour Marie, et sa tendresse maternelle,et pour Joseph, et son souci de l’enfant !

Oraison ffinale Dieu, notre Père, tu as confié à Marie et à Josephla grâce de veiller sur ton Fils :

fais de ton Église une communautéoù chacun apprend à prendre soin des autres,en se découvrant membre d’une même famille,la famille de tes enfants.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Liliane SSimon

La Sainte Famille B 99

Assemblée du dim

anche28 décem

bre 2014

100

L’attention aux enfantsLLe ttemps dde ll’accueil

Nous nous rassemblons autour de la crèche pour contempler la Sainte Famille. Nouspouvons nous demander ce que nous dirait la Vierge Marie : « Je suis prête à ac-cueillir celui qui sera le Fils du Très-Haut ». Joseph pourrait nous dire : « Je n’ai paspeur de prendre Marie pour épouse et d’accueillir celui qui sera l’Emmanuel ». Chan-tons notre joie de célébrer Jésus, né dans une famille.

Le ttemps dde lla PParole

Un étonnement : Marie s’étonne de ce que disait Syméon au sujet de Jésus. Déjà,Marie s’était étonnée du message du ciel rapporté par les bergers. Lequel ? « Il vousest né un Messie, un Sauveur, le Seigneur. » Marie s’étonnera aussi quand Jésusà 12 ans lui dira : « Ne savez-vous que je dois être tout entier aux affaires de monPère ? ». D’étonnement en étonnement, Marie découvre petit à petit le mystère dela personne de Jésus.

Que nous révèle Siméon ?

• Il sera le salut.• Il sera la Lumière pour éclairer toutes les nations païennes.• Il sera la Gloire d’Israël.

Essayons d’approfondir ce message.

Jésus est le salut. Il est le sauveur. Il est celui qui nous fera passer des ténèbresà la lumière.Jésus viendra apporter sa lumière à tous les hommes, un amour sans frontières.Jésus sera vainqueur du mal.Face à tout cela, Syméon n’oublie pas d’annoncer la passion de Jésus : il sera unsigne de division et pour Marie, un cœur transpercé.

Le ttemps dde lla pprière

Marie gardait tous ses étonnements dans son cœur. Nous aussi nous pouvons mé-diter le mystère de la personne de Jésus. Que cette méditation soit notre prière d’ac-tion de grâce :

Béni soit Jésus, l’ami de tous.Il est venu pour nous sauver des moments difficiles.Il est venu nous montrer comment nous pouvons aimer Dieuet nous aimer les uns les autres.Qu’il soit toujours notre lumière.

Le ttemps dde ll’envoi

Nous repartons avec cette image à mettre sur notrecrèche à la maison.

Jacques VVandenbosch

La Sainte Famille B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

28 d

écem

bre

2014

��������������� ���

Épiphanie du Seigneur4 janvier 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Les nations païennes marchent vers la lumière de Jérusalem

Lecture du livre d’Isaïe (60, 1-6)1 Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire duSeigneur s’est levée sur toi. 2 Voici que les ténèbres couvrent la terre, et lanuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sagloire apparaît. 3 Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers laclarté de ton aurore. 4 Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se ras-semblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sontportées sur la hanche. 5 Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémiraet se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toiviendront les richesses des nations. 6 En grand nombre, des chameauxt’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens deSaba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits duSeigneur.

Épiphanie du Seigneur 101

Assemblée

dudim

anche4

janvier2015Imaginons que le poète a gravi très tôtle mont des Oliviers pour saisir les pre-miers rayons du soleil happant la hauteurdu Temple de Jérusalem, tandis que dansla vallée encore noyée d’ombre se devinele mouvement des caravanes, certainesvenues de loin et arrivant pour le marché.Mais quand le poète se double d’un pro-phète, une telle « photo » subit forcémentune transfiguration. C’est le cas ici, aveccelui qu’on appelle le Troisième Isaïe. Enson temps, vers 520 avant notre ère, leretour des exilés de Babylone n’a pas eul’ampleur espérée et Jérusalem n’a re-trouvé ni sa splendeur, ni sa place dansle concert (commercial ?) des nations.Alors, pour exprimer son espérance et lapartager à ses lecteurs, l’auteur recourt

à un genre appelé « le pèlerinage finaldes peuples ».

LLe ppèlerinage ffinal ddes ppeuples. Selon latradition biblique, un jour, dernier évé-nement de l’histoire, tous les peuplesconvergeraient en pèlerinage à Jérusa-lem, pour une paix définitive et éternellesous l’égide du Seigneur. Le plus anciende ce genre de poèmes s’ouvre ainsi : « Ilarrivera dans les derniers jours que lamontagne de la maison du Seigneur setiendra plus haute que les monts, s’élè-vera au-dessus des collines. Vers elle« couleront » toutes les nations et vien-dront des peuples nombreux » (Is 2, 2-3).Dans l’idéal, le scénario est le suivant :Dieu réunira les habitants de la terre d’Is-raël, puis, de manière concentrique, les

102

Juifs de la Diaspora et, dans leur sillage,les païens subjugués par la puissance di-vine. Selon Is 25, 6-8 ce sera un festinsur la montagne du Temple, dans l’èrede la résurrection, quand le Seigneur« fera disparaître la mort pour toujours ».Mais, en fonction des aléas et des mal-heurs de l’histoire, ce genre de poèmespeut subir d’étranges inversions. AinsiJl 4, 17, dans sa relecture d’Is 2, 2-4,conclut : « Jérusalem sera un lieu saint,les étrangers n’y passeront plus ». Entreces extrêmes, au temps de l’exil et dumaigre retour des exilés, l’espéranceprend encore une autre tournure,comme chez le prophète que nous lisonsaujourd’hui.

LLa llumière nnouvelle dde JJérusalem. Pournotre prophète, dans sa contemplationmatinale de la ville, ce n’est pas le so-leil qui se lève, mais la présence du Sei-gneur. Alors tout s’ébranle de partout,d’au-delà des mers et du désert. Les na-tions qui avaient traîné en captivité, àpied, les fils et les filles de Jérusalem versleur exil à Babylone les ramènent dansleurs bras ; elles avaient pillé la Ville, voilàqu’elles apportent leurs propres ri-chesses pour orner le Temple, attiréespar l’éclat du Seigneur.

Pour plus de clarté et comme le faisaitdéjà la Bible grecque d’Alexandrie, le lec-tionnaire ouvre ce chapitre par cette ex-pression « Debout, Jérusalem ». En fait,ménageant un suspense, le poète n’évo-quera que plus loin « Jérusalem », dansles termes suivants : « Ville du Sei-gneur, Sion du Saint d’Israël » (Is 60, 14).Mais, dans l’épisode des mages (évan-gile du jour), ce privilège de la Ville du Sei-gneur se voit contesté.

Jérusalem ccontestée. Pour Matthieus’appuyant sur la prophétie de Mi 5 (voirl’évangile de ce jour), c’est non pas versJérusalem, mais vers l’humble bour-gade de Bethléem que se dirigeront lesmages, représentants des nations et« apporteront des présents » (Ps 71[72]). S’il y a une ville-lumière attirante,ce doit être la personne du Christ (cfrMt 4, 12-16) et la communauté de sesdisciples (cfr Mt 5, 14-16). Enfin, le lieudu rassemblement final de ceux « du le-vant et du couchant » ne sera plus au-cune cité géographique, mais leRoyaume de Dieu (Mt 8, 11-12), autourdu Christ ressuscité.

Épiphanie du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

4 ja

nvie

r 201

5

Psaume 71 (1-2, 7-8, 10ab.11, 12-13)

Parmi toutes les nations, Seigneur,on connaîtra ton salut.

Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux !

En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes ! Qu’il domine de la mer à la mer, et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !

Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents.Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande. Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront.

Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre,du pauvre dont il sauve la vie.

Épiphanie du Seigneur 103

Assemblée du dim

anche4 janvier 2015

Dans le psautier, ce poème fait partie destextes que l’on appelle « psaumesroyaux ». Ils chantent non pas directe-ment la royauté de Dieu proclamée dansles « psaumes du Règne » (cfr, ci-dessus,jour de Noël), mais celle du roi humain(le messie) que Dieu délègue, depuisl’élection de David, pour gouverner sonpeuple. Quant à sa forme, notre psaumeest un protocole. Dans les cours royalesde l’Orient ancien, ce terme technique si-gnifiait une proclamation solennelle,faite par un prophète, un haut courtisanou un régent, lors de l’intronisation dunouveau roi. C’était à la fois, comme tou-jours à travers les âges, les cultures etles régimes politiques, une ratification dunouveau règne, et un programme poli-tique de justice que le souverain, selonles notables, les prophètes, aurait àrespecter. Sinon, ce serait la ruine, etpour le peuple et pour le roi lui-même.

Quant au protocole ici produit, le psal-miste inspiré par Dieu n’a sans doute pasassisté à une telle cérémonie royale. Ilrêve, à partir de ce qu’il a lu ici et là dans

l’Orient. Il songe à un souverain idéal quise signalerait sur deux plans :

1) Il aurait un rayonnement universel,symbolisé par l’offrande des présentsroyaux des nations. On comprend de cepoint de vue comment la tradition chré-tienne a élaboré la figure des « rois »mages.

2) Ce nouveau roi se signalera par sonsouci des pauvres, des malheureux,des faibles. Dans son vocabulaire de lapauvreté, le psaume est bien plus di-versifié que dans nos traductions. Déjàla version grecque des psaumes àAlexandrie avait renoncé à rendre cettesubtilité. Au milieu des scènes gran-dioses de l’Épiphanie, il est bon que lepsaume nous rappelle une formule clé del’Évangile : « Heureux, vous les pau-vres… » (Lc 6, 20). On pourrait para-phraser la béatitude par ces mots :Heureux, vous les pauvres, car Dieu estfatigué de vous voir pauvres. L’Épiphanieserait-elle un programme ?

L’appel au salut est universel

Lecture de la lettre de saint Paul aux Éphésiens (3, 2-3a.5-6)

Frères, 2 vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’adonnée pour vous : 3 par révélation, il m’a fait connaître le mystère. 5 Cemystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des généra-tions passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres etaux prophètes, dans l’Esprit. 6 Ce mystère, c’est que toutes les nations sontassociées au même héritage, au même corps, au partage de la même pro-messe, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.

104

La venue des nations à la lumière du Sei-gneur est annoncée dans la première lec-ture et elle s’inaugure symboliquementdans le voyage des mages (évangile). Ladeuxième lecture, s’écartant de Jéru-salem et de Bethléem, veut éclairer enprofondeur le sens profond de ce salutuniversel. Elle est tirée de l’épître auxÉphésiens, en un passage (Eph 3, 1-13)centré sur la notion de « mystère ». Letexte envisage successivement la fonc-tion missionnaire des apôtres et le ré-sultat de leur mission, résultat toujoursen voie de réalisation.

LLes aapôtres eet lle MMystère. Dans la lettreaux Galates (1, 15-16), Paul présentaitsa vocation en ces termes : Dieu, danssa bienveillance, « a trouvé bon de révéleren moi son Fils, pour que j’en portel’Évangile parmi les nations païennes ».L’auteur d’Éphésiens relit cette vocationsous l’angle de la révélation du Mystère,et il élargit cette révélation faite à Paulà tous les apôtres et prophètes chrétiensde son époque.

Le MMystère. Les premiers lecteurs desépîtres connaissaient chez les païens les« cultes à mystères », comprenons lesrites secrets par lesquels les initiés ob-tenaient des dieux le salut, c’est-à-diresurtout la protection contre les puis-sances néfastes d’ici-bas et l’assurancedu bonheur après la mort.

Dans la Bible, le mot mystère, appliquéà Dieu, apparaît assez tard (Dn 2, 20-30).À l’origine, il s’agit des secrets qu’un sou-verain ne divulgue qu’à de proches ini-tiés. En ce sens, le pseudoSalomon dulivre de la Sagesse (6, 22) se propose derévéler à ses lecteurs les mystères de laSagesse divine.

Le mmystère ddu CChrist ? Réinterpréter llemot. L’épître aux Éphésiens applique cemot au Christ, seul révélateur par quiDieu se fait connaître – car tout mystère

ne se comprend que par une révélation.Le Mystère, en régime chrétien, enve-loppe un univers vertigineux. On le per-çoit, quand les épîtres évoquent tour àtour le mystère, le mystère de Dieu, lemystère du Christ, le mystère de l’Évan-gile.

Alors, si ce Mystère si riche est « révélé »à tous les chrétiens…, c’est qu’il ne faitplus mystère. Le sens moderne du motest une erreur. On songe à quelquechose défiant toute compréhension, se-lon la vieille expression triviale : « mys-tère et boule de gomme ! ». Un termed’aujourd’hui approcherait au mieux cevocabulaire des épîtres. C’est le mot « se-cret ». Devant un secret, on reste bouchebée. Un secret de famille n’est connu qued’initiés. Mais s’entendre dire : « je vaiste livrer un secret » est un honneur, unsigne de confiance et d’amitié. Or, Dieu,par le Christ et par son Évangile, nous li-vre « le mystère de sa volonté » (Eph 1, 9 ;comparer Rm 16, 25-27) ; il nous dévoilele secret de ce que depuis toujours il pro-jetait de réaliser en notre faveur.

L’aboutissement ddu MMystère. Plus hautdans l’épître, l’auteur écrivait ceci :« Vous qui autrefois étiez païens (…), vousn’aviez pas de Christ, vous n’aviez pasdroit de cité avec Israël, vous étiezétrangers aux alliances et à la pro-messe ». Mais, par son sang, c’est « leChrist qui est notre paix : des deux, le Juifet le païen, il a fait une seule réalité (…),un seul homme nouveau (…) en un seulcorps » (Eph 2, 11…16).

Le « droit de cité » évoque la citoyenneté,une citoyenneté gréco-romaine à la-quelle les communautés juives de laDiaspora aspiraient au long de leur his-toire et que l’Empire païen leur refusait.Or, voici que les choses s’inversent : dés-ormais les chrétiens de souche païenneet ceux d’origine juive sont, dans l’Église,concitoyens à égalité.

Épiphanie du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

4 ja

nvie

r 201

5

À présent, dans la lecture d’aujourd’hui,l’auteur reprend son propos sous un an-gle plus théologique. Les chrétiens venusdu paganisme sont, plus littéralementtraduit, « co-héritiers, co-incorporés, co-participants de la promesse ». Ils héritentde tout ce que Dieu avait promis à sonpeuple, depuis Abraham (Gn 12, 1-3).Les croyants, sans distinction d’origine,forment un seul corps (Eph 2, 16) sousune seule Tête (1, 22-23). Cette uniténouvelle, toujours en construction, a unedimension cosmique. C’est en contem-plant la réalité de l’Église que les êtresinvisibles, selon cette épître, ont dé-couvert le mystère de Dieu, grâce à laproclamation de l’Évangile du Christ Jé-sus et à ses résultats : « Désormais les

Puissances célestes elles-mêmes con-naissent, grâce à l’Église, les multiplesaspects de la Sagesse de Dieu » (Eph 3,10).

Voilà le Mystère dévoilé : malgré ses in-suffisances, l’Église est capable d’unirsous une seule Tête, le Christ, les en-nemis d’hier. Construire cette unité estsa mission même. Elle annonce aumonde que l’unité est possible. L’Épi-phanie de Dieu se profilait dans le pè-lerinage final des peuples à Jérusalem(1ère lecture) ; mais, pour l’évangile de lavisite des mages, c’est vers le Christ lui-même que viennent les nations. Et dés-ormais, c’est l’Église universelle qui estl’Épiphanie du Christ (2e lecture).

Épiphanie du Seigneur 105

Assemblée du dim

anche4 janvier 2015

Les mages païens viennent se prosterner devant Jésus

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Nous avons vu se lever son étoile,et nous sommes venus adorer le Seigneur.Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (2, 1-12)1 Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or,voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem 2 et demandè-rent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile àl’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » 3 En apprenantcela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. 4 Il réunit tousles grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devaitnaître le Christ. 5 Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce quiest écrit par le prophète : 6 Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pasle dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui serale berger de mon peuple Israël. » 7 Alors Hérode convoqua les mages en se-cret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; 8 puis il lesenvoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précisionsur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour quej’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »

9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaientvue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus del’endroit où se trouvait l’enfant. 10 Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent

106

d’une très grande joie. 11 Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfantavec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devantlui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’en-cens et de la myrrhe. 12 Mais, avertis en songe de ne pas retourner chezHérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Épiphanie du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

4 ja

nvie

r 201

5

Sous le vernis d’une belle histoire, la vi-site des mages, Matthieu embrasse sym-boliquement dans cet épisode toute ladestinée de Jésus. C’est un résumé del’Évangile. Déjà Jérusalem rejette sonMessie ; déjà les païens viennent adorercelui qui dira un jour à ses disciples : « Detoutes les nations faites des disciples »(Mt 28, 19). À partir du rôle de l’Étoile,l’épisode se divise en deux parties : lenouement et le dénouement de l’épisode.

LLe ddrame sse nnoue. Dans la Bible, lesmages, mi-savants, mi-astrologues etinterprètes des rêves, sont des person-nages équivoques, peu appréciés (cfrActes 13, 6 ss.). Les plus réputés sontceux de Mésopotamie. Déjà le Livre deDaniel (1 – 6) ridiculise leur incapacité.Il est fort possible que Matthieu ait entête cet aspect négatif, pour soulignerque des païens ont reconnu le Christavant le Peuple de Jérusalem, déjà hos-tile. La tradition chrétienne a fait d’euxdes rois, en référence au Psaume 71 (cfrci-dessus). L’évangile ne précise pasleur nombre. L’Occident compte trois rois,un par cadeau apporté à l’Enfant. Maisd’autres Églises antiques les voient, encertaines de leurs fresques ou mo-saïques, comme un cortège bien plusétoffé.

Matthieu s’amuserait fort sans doute desspéculations astronomiques que sonétoile a suscitées au long de l’histoire, no-tamment pour dater la naissance de Jé-sus. En fait, l’astre dont il parle n’est pasune nova et ne se trouve pas sur la voutecéleste. Il se trouve dans la Bible. Selonle livre des Nombres 24, 17, se lèverait

un jour « l’Étoile de Jacob » ; et les Juifscomprenaient que, sous ce symbole, ils’agissait du Messie.

Le texte évangélique, dans sa logique, nedit pas, malgré de splendides peinturesultérieures, que l’astre a guidé la routedes mages. Ils l’ont vu « à son lever », àson apparition. Simplement, après cetteapparition, ils viennent se renseigner toutnaturellement à Jérusalem, centre dumonde juif : Où trouver ce roi, deman-dent-ils ?

D’emblée, le cruel Hérode, selon une ré-putation bien établie par les historiens,craint un rival. Voici réunis « les grandsprêtres et les scribes » qui plus tardcondamneront Jésus. Ces experts del’Écriture sainte citent spontanément laprophétie de Michée 5, 1 situant lanaissance du Messie à Bethléem. Lechoix du texte prophétique par Mat-thieu, parmi tant d’autres possibles,n’est pas innocent : seul Michée quin’aime pas Jérusalem situe la nais-sance du Messie à venir dans l’humblebourgade de Bethléem, patrie du roi Da-vid, fils de Jessé.

Plus que l’Étoile, la Parole de Dieu seradonc le guide déterminant des mages.Les autorités juives interprètent correc-tement l’Écriture, mais ne bougent pas.Pire, d’après la suite du récit, Hérodecherche bien le Messie, mais pour le sup-primer. Il incarne par là le mauvais pha-raon qui fit périr les enfants des Hébreux– parce que, disait une légende juive, ilvoulait supprimer le Sauveur des Hébreux(Moïse) qu’il avait vu par avance en un

songe que ses « mages » (égyptiens)avaient décrypté pour lui. Dès sa nais-sance, Jésus apparaît comme le nouveauMoïse persécuté. Mais on voit, sous laplume de l’évangéliste, la splendide in-version symbolique de l’histoire sainte :Pharaon le païen et ses mages étaientles méchants. À présent, les magespaïens sont les bons et Hérode, le roi juif,est le méchant. Dans l’histoire chré-tienne ultérieure, il y aura bien d’autresinversions de ce genre.

LLe ddrame sse ddénoue. « Ils partirent. » Ré-orientés par l’Écriture entendue à Jéru-salem, les mages retrouvent l’Étoile qui,cette fois, les conduit jusqu’au Messie :à la vue de l’astre, « Ils se réjouirent,d’une très grande joie ». Deux autres foisseulement, Matthieu évoquera la joie,celle de l’homme qui découvre le trésordu royaume des Cieux (Mt 13, 44) et la« grande joie » des femmes apprenant del’ange la résurrection de Jésus. La jonc-tion de ces trois emplois peut guidertoute une méditation.

À leur arrivée, en vrais disciples, lesmages « se prosternent ». Leurs of-frandes symbolisent les offrandes qui,dans l’Ancien Testament, sont apportéespar les nations et les rois au Temple ouau Messie (cfr 1ère lecture et Psaume 71).Plus tard, les Pères de l’Église trouverontun sens métaphorique pour chacun destrois dons. Ainsi, saint Pierre Chrysologue(380-450), dans son homélie pour l’Épi-phanie : « Aujourd’hui, les mages consi-

dèrent avec une profonde stupeur cequ’ils voient ici : le ciel sur la terre, la terredans le ciel ; l’homme en Dieu, Dieu dansl’homme ; et celui que le monde entierne peut contenir, enfermé dans le corpsd’un tout-petit. (…) Et dès qu’ils voient,ils proclament qu’ils croient sans dis-cuter, en offrant leurs dons symbo-liques : par l’encens, ils confessentDieu ; par l’or, le roi ; par la myrrhe, samort future. » En Exode 30, 23, lamyrrhe entre dans la composition del’huile sainte servant à l’onction de l’au-tel et des prêtres.

Puis le projet homicide d’Hérode échoue,grâce à l’intervention divine. Les magess’en retournent « par une autre voie », parune nouvelle manière de vivre peut-être.

Chez Matthieu, qui n’a pas de récit de laNativité, la première manifestation duChrist est pour les païens, mais despaïens qui le reconnaissent comme « leroi des Juifs ». Pour Matthieu, nul n’ac-cède au Christ s’il ne reconnaît pas queJésus fut d’abord et reste le Messie decet Israël auquel il a consacré tout sonministère terrestre (cfr Mt 15, 24). Auseuil de l’évangile, voici donc l’avant-garde de païens qui découvrent le Christpar leur science équivoque, plus oumoins magique, mais dans l’obéissanceaux Saintes Écritures : c’est la premièreleçon missionnaire de l’évangéliste.

Claude TTassin

Épiphanie du Seigneur 107

Assemblée du dim

anche4 janvier 2015

Homélie : Associés au même héritage

« Debout, Jérusalem ! Res-plendis. » Ainsi commence,aujourd’hui, la part du mys-

tère qui nous est révélée par la Parole deDieu. Debout Jérusalem ; debout, peuplede Dieu ; debout, vous tous qui résidez

de par le monde, et qui adorez le seul Sei-gneur !

Debout, oui, pour accueillir celui quivient se révéler à nous comme le roi detoute la terre ! Et puis, inclinons-nous ensigne de respect pour tout ce qu’il est,

108

pour tout ce qu’il fait. Mais ne nous ytrompons pas, celui qui vient à nous n’estpas roi à la manière des puissants de cemonde. Celui qui vient est roi du petit, dufaible et du pauvre. Réécoutons ce ver-set du psaume : « Il délivrera le pauvrequi appelle et le malheureux sans re-cours. Il aura souci du faible et du pau-vre, du pauvre dont il sauve la vie. »

Tenons-nous debout ! Car tous, serviteursde ce roi, quelles que soient nos origines,nous sommes associés au même héri-tage, au même corps, au partage de lamême promesse, dans le Christ, Jésus,par l’annonce de l’Évangile.

Ne dilapidons pas nosbiens, ne soyons pasjaloux les uns des au-tres, ne soyons pascet Hérode qui craintpour sa propre gloire et son propre pou-voir. Avançons, levons les yeux vers leciel, l’étoile est toujours là pour nous gui-der. Car cet enfant de Noël que lesmages sont venus adorer est aujourd’huiauprès du Père.

Baptisés dans la mort du Seigneur,nous vivons avec lui. Tel est notre héri-tage et donc notre vocation : vivre avecle Christ ! Lui qui, par amour pour tousles hommes, et d’abord pour les plus pe-tits, s’est fait roi-serviteur. Cette vie queJésus a eue n’était que prémices de lavraie et grande bonne nouvelle : par samort, il nous donne la vie en abondance,une vie tout entière tournée vers sonPère et notre Père, orientée vers sesfrères et nos frères. Cela ne veut pas direque Jésus soit passé à travers la mortsans en être affecté. Mais l’amour sansconcession qui le faisait vivre était toutentier tourné vers les autres, et partagé

pour le bonheur de tous. Par sa mort,c’est l’amour en plénitude que Jésus adonné. La mort de Jésus faisait donc par-tie du dessein de Dieu pour tous leshommes et toutes les femmes de tousles temps. Oui, par sa mort et plus en-core par sa résurrection, Jésus, le Christnous offre le plus bel héritage qui soit !

Frères et sœurs, sur nous se lève le Sei-gneur et sa gloire brille sur nous. À nousde répandre cette lumière. Soyons de cesmages qui détiennent un grand secret.Nous le savons, un secret n’est pas faitpour être divulgué à tort et à travers. Unsecret se révèle uniquement à celles et

ceux qui sont initiés,tels les secrets de fa-milles.

Prenons notre bâtonde pèlerin, passons

par Bethléem, la maison du pain, pournous rassasier ; faisons un détour par leNazareth des temps nouveaux qui sontces contrées où nous risquons de ne pasêtre entendus et peut-être même mal re-çus ; faisons un arrêt de temps à autredans la Jérusalem nouvelle, ville oùtout ensemble ne fait qu’un, le temps derespirer, se ressourcer et rendre grâce auSeigneur pour toutes les merveilles qu’ila faites pour nous. Et puis, allons ! An-nonçons que le Christ est bonne nouvellepour tous.

À l’Épiphanie, Dieu, par Jésus, a mani-festé sa gloire à tous les hommes. À no-tre tour, devenons épiphanie pour tousnos frères et sœurs : là où il y a la haine,mettons l’amour ; là où il y a l’offense,mettons le pardon ; là où il y a le rejet,tissons des liens fraternels.

Que notre épiphanie devienne béatitude,bonne nouvelle pour tous !

Épiphanie du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

4 ja

nvie

r 201

5

NNotre hhéritageet nnotre vvocation ::vivre aavec lle CChrist.

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Tu seras radieuse• Des chants pour célébrer• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

Tu seras radieuseÉÉpiphanie, mmanifestation. Ce jour de fête nous dit que ce Jésus que les magessont venus adorer est un roi, roi des plus pauvres et des plus petits. Sa mani-festation nous le rappelle durant l’eucharistie de ce jour. Mais plus encore, cettefête nous dit combien, nous baptisés, nous sommes appelés à devenir « mani-festation » de la Bonne Nouvelle pour tous. Bien plus que l’évocation d’un sim-ple souvenir, ayons à cœur, durant cette célébration de mettre en avant notrevocation, à la suite du Christ : vivre du Christ et répandre la Bonne Nouvelle.

Des chants pour célébrerEn complément du répertoire commun (p. 70), nous don-nons ici des chants plus spécifiques pour la célébrationde l’Épiphanie.

Ouverture Soit l’hymne strophique F 44 (32.51), À l’Orient, l’étoile aparu, soit le cantique à refrain F 57 (32.76), Brillanteétoile en notre nuit (Wie schön leuchtet der Morgens-tern). Les organistes trouveront de nombreuses composi-tions sur ce « choral ». L’hymne F 57-41, Voici le temps oùDieu invite a été écrite pour ce dimanche. Si on le peut,on privilégiera comme chant-signal le tropaire FX 23-18,Un astre nouveau s’est levé.

Psaume 771 -- AAlléluia L’antienne retenue par le MNA et le CNA se chante bien.On trouve deux propositions de ton par versets et de tonpar strophes. Si l’on désire un verset mélodique pour l’al-léluia, voir U 700, Alléluia… Esprit de Dieu.

Chant dde lla PParole Une hymne : F 231 (32.61), Qui es-tu, Roi d’humilité ?Communion Un chant du temps de Noël ou l’hymne F 23-22, Ils sont

venus de l’Orient, ou encore F 49-89-3, Dans une hum-ble crèche (str. 4). Le cantique NT 7, soit dans la versionde Z(NT)7-2, (32.42) Christ, manifesté dans notre chairou celle de X 10 [555], Gloire et louange à toi convientbien en action de grâce.

Épiphanie du Seigneur 109

Assemblée du dim

anche4 janvier 2015

110

Textes pour célébrerMMonition Frères et sœurs, en ce jour de fête,

d’ouverture vivons en enfants de lumière !Le Christ se manifeste à nouspour qu’à notre tour, nous le manifestionsà tous nos frères et sœurs dispersés.

Litanie Tu viens, Seigneur Jésus,pénitentielle illuminer nos vies de ton amour…

Tu viens, Seigneur Jésus, nous redire combien la vieest plus forte que la mort…

Tu viens, Seigneur Jésus, faire de nousdes êtres appelés à répandre la Bonne Nouvelle…

Prière Aujourd’hui, Seigneur Dieu,d’ouverture grâce à l’étoile qui a guidé les mages,

tu révèles ton Fils unique aux nationset sa lumière brille sur nous.

Accorde-nous de progresser dans sa clarté :qu’il nous guide aux chemins de son Royaume,où il règne à ta droite,dans l’unité du Saint-Esprit,maintenant et pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Une étoile a guidé les bergers de Bethléemvers l’Enfant né ce jour-là.Aujourd’hui encore, l’étoile guide la route à des rois venus d’ailleurs !Demandons au prince de la paix d’éclairer la routede ces rois puissants ou faibles, riches ou pauvres.

Seigneur Jésus, premier-né,donne à l’Église d’éclairer notre marche ;guide ses pasteurs sur les chemins difficiles ;conduis-les vers les tables du service,de la charité et de l’espérance.

Seigneur Jésus, prince de la paix,accorde à tous les hommes, les puissants et les humiliésde te découvrir dans les regards fraternels,les gestes d’entraide,dans les œuvres de justiceet les paroles de bienveillance.

Épiphanie du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

4 ja

nvie

r 201

5

� �� � � � �Jé sus Prin ce

� � �de la paix,

� � � �en tends nos pri

� �è res.

Seigneur Jésus, berger de toute humanité,regarde avec tendresse et patienceceux qui te cherchent ;console ceux qui souffrent et ceux qui pleurent,protège les peuples qui subissent la guerreet ceux qui sont dans la famine.

Seigneur Jésus, pasteur de tous les hommes,donne-nous un cœur simple et généreuxpour aller vers toi ;fortifie-nous dans nos luttes et pardonne notre faiblesse ;relève-nous de nos chutes.

Écoute notre prière, Seigneur Jésus !Toi qui es l’étoile du matin et de la nuitqui nous guide chaque jouret pour les siècles des siècles.

PPrière ssur Accueille les offrandes que nous t’apportons,les ooffrandes Dieu notre Père.

Elles sont le reflet de cette joiede notre nouvelle naissance en toi.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Préface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, (Préface I de t’offrir notre action de grâce,

de Noël) toujours et en tout lieu,à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Car la révélation de ta gloire s’est éclairée pour nous d’une lumière nouvelledans le mystère du Verbe incarné :

maintenant, nous connaissons en luiDieu qui s’est rendu visible à nos yeux, et nous sommes entraînés par luià aimer ce qui demeure invisible.

C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints,nous proclamons ta gloire,en chantant (disant) d’une seule voix...

Invitation Illuminés de la grâce de Dieuau NNotre PPère avec Jésus le Christ,

qui nous a donné cette prière en héritage,nous osons redire : Notre Père…

Prière Seigneur Jésus, soleil de gloire et prince de la paix,pour lla ppaix ne laisse pas notre chemin se perdre dans la nuit.

Rassemble dans l’unité le peuple qui t’appartient,que nous soyons ton corps et ton visagepour tous les hommes de ce temps.

Sois avec nous, Emmanuel,vivant pour les siècles des siècles.

Épiphanie du Seigneur 111

Assemblée du dim

anche4 janvier 2015

112

IInvitation Nous avons vu son étoile se lever à l’Orientà lla ccommunion et nous sommes venus adorer le Seigneur.

Heureux les invités au festin de ses noces !Il est l’Agneau de Dieu,venu pour sauver tous les hommes.

Prière aaprès Que la clarté d’en-haut, Dieu notre Père,la ccommunion nous dirige aux chemins de la vie.

Tu nous as donné de communierau corps et au sang de ton Filsmanifesté en notre chair.

Accorde-nous de le suivre dans sa lumièreet de témoigner de lui,même au cœur des nuits les plus obscures.

Lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles.

Judith BBollingh

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

Partage Dans une époque où l’individualisme linguistique, profes-sionnel ou social, se radicalise, il est bon de redécouvrirla dimension universelle de l’Église. De loin, viennent lesmages, à la recherche du Sauveur. Et, avec eux, toute laterre se met en marche. Il n’y a plus ni juifs, ni païens.Rien que des hommes à la recherche du bonheur ! Uneprocession de frères, héritiers de la même promesse,communiant dans la paix et la joie.

Peut-être pourrions-nous nous pencher sur les différentsprotagonistes du récit… Tout d’abord, les mages, des sa-vants païens qui font un long chemin et qui trouvent l’en-fant Dieu. Tous ceux qui cherchent, qui espèrent, peu-vent donc le découvrir… Hérode, le roi, qui a peur et veutsupprimer l’enfant. La peur est souvent mauvaiseconseillère… Les scribes, des hommes intelligents, maisque la nouveauté dérange. Il leur manque le courage, laconfiance,… Que nous apprennent ces personnages surnotre relation avec Dieu et sur notre vie de foi ?

Louange Dieu, notre Père,Créateur de l’univers,ta gloire se lève sur la cité sainte,ta lumière éclaire Jérusalem.Les peuples chantent tes louangeset nous nous joignons à eux, pour te célébrer !

Épiphanie du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

4 ja

nvie

r 201

5

Répons : C 127-1 (46.17), [548], Dieu Très-Haut qui faismerveille, béni soit ton nom !Toi, le Dieu tout-puissant,c’est un petit enfant que tu offres aux hommes,pour accomplir ta promesse de salut.Les pauvres espèrent et les faibles se redressent,et nous nous joignons à eux, pour te prier !

Toi, le Dieu fidèle,c’est une étoile que tu envoiespour guider ces mages venus de l’Orient…Ils apportent les cadeaux précieux :de l’or, de l’encens et de la myrrhe,et nous nous joignons à eux avec nos dons,encore plus précieux :la foi, l’espérance et l’amour !

OOraison ffinale Dieu tout-puissant,en ce jour où des mages, des païens,venus de très loin, honorent ton Fils,nous t’en prions :

que son Règne vienne, qu’il apporte la paixaux hommes que tu aimes,afin qu’en lui, les peuples soient bénispour les siècles des siècles.

Liliane SSimon

Épiphanie du Seigneur 113

Assemblée du dim

anche4 janvier 2015

114

L’attention aux enfants

LLe ttemps dde ll’accueil

Tous ensemble, nous apportons à la crèche cetteétoile qui nous rappelle qu’un roi est né et nous chan-tons : « Une étoile a brillé sur la terre » (F 556).

Le ttemps dde lla PParole

Ils ont vu se lever une étoile. Ils se sont mis en route à la recherche de ce nouveauroi. Comment le trouver ? Qui est-il ?

Voici des mots pour susciter le questionnement des mages : où trouver celui quivient de naître ?

RICHE -- PPUISSANT -- GGRANDE VVILLE -- DDOMINATEUR -- PPALAIS

Qu’est-ce que les mages ont trouvé ? Voici des mots qui nous aideront à mieux com-prendre le chemin d’un nouveau roi, celui qui ne sera pas dans l’esprit du monde.

PETITE VVILLE -- PPAUVRE -- BBERGER -- GGUIDE -- MMAISON

Découvrons les cadeaux des mages. Cherchons le sens de ceux-ci. Ils sont signed’une profession de foi.

• L’or : à qui donne-ton de l’or ? Un symbole de puissance et de règne.• L’encens : à quoi sert l’encens ? Dieu dit à Moïse : « Cet encens sera saint

pour toi, réservé à Dieu ».• La myrrhe : quelle est la signification de ce parfum ? Un symbole de la pro-

messe de résurrection offerte à tout homme.

Le ttemps dde lla pprière

Nous croyons en Dieu.Que cet encens monte devant lui avec notre prière.Nous croyons en Jésus.Que la myrrhe nous rappelle qu’il sera toujours l’éternel vivant.Nous croyons en l’Esprit Saint.Que cet or nous invite à bâtir le Royaume de Dieu,royaume de justice et de paix.

Le ttemps dde ll’envoi

Faisons comme les mages, retournons par un autre chemin, un chemin d’amour,de paix et de joie.

Jacques VVandenbosch

Épiphanie du Seigneur

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

4 ja

nvie

r 201

5

Baptême du Seigneur11 janvier 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Voici de l’eau, venez et vous vivrez

Lecture du livre d’Isaïe (55, 1-11)1 Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pasd’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sansargent, sans rien payer. 2 Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui nenourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien,et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes sa-voureuses ! 3 Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez. Jem’engagerai envers vous par une alliance éternelle : ce sont les bienfaitsgarantis à David. 4 Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples, pour les peu-ples, un guide et un chef. 5 Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi, à cause du Seigneur tonDieu, à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur. 6 Cherchez le Sei-gneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu’il est proche. 7 Que leméchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées ! Qu’ilrevienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieuqui est riche en pardon. 8 Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et voschemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur. 9 Autant le cielest élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessusde vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. 10 La pluie etla neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé laterre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence ausemeur et le pain à celui qui doit manger ; 11 ainsi ma parole, qui sort dema bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui meplaît, sans avoir accompli sa mission.

Baptême du Seigneur B 115

Assemblée

dudim

anche11

janvier2015

Nous lisons ici l’épilogue du Livre de laConsolation (Isaïe 40 – 55). Le pro-phète a longuement annoncé la libéra-tion des Juifs déportés à Babylone. Il suf-fit maintenant d’y croire. D’où des in-terpellations vibrantes.

LLa ssoif dde lla PParole. « Vous tous qui avezsoif, venez, voici de l’eau ! » C’est le cridu porteur d’eau. Mais, sans argent, lesassoiffés se fatiguent pour ne rien ga-gner. Tels sont les exilés de Babylone, se-lon la déploration d’Isaïe 41, 17. Qu’ilsaient soif de Dieu, soif de la parole de

116

Dieu, source de vie, et le bonheur vien-dra : vin, lait et viandes savoureuses. Caron pourrait inventer un nouveau dicton :dis-moi de quoi tu as soif dans la vie, jete dirai qui tu es. Simplement, que les exi-lés aient soif de la Sagesse divine por-teuse d’espérance et de vie, selon la pro-messe du festin en Proverbes 9, 1-5. Ilvaut la peine de citer ici les réflexions pro-fondes de saint Éphrem (306-373) surla fréquentation assidue des textes bi-bliques :

« Celui qui a soif se réjouit de boire, maisil ne s’attriste pas de son impuissanceà épuiser la source. Mieux vaut que lasource épuise ta soif plutôt que ta soifépuise la source. Si ta soif est étanchéesans que la source soit tarie, tu pourrasy boire à nouveau, chaque fois que tu au-ras soif. Si, au contraire, en te rassasiant,tu épuisais la source, ta victoire de-viendrait ton malheur. (…) N’aie l’impu-dence, ni de vouloir prendre d’un coupce qui ne peut n’être pris en une fois, nide t’écarter de ce que tu pouvais pren-dre peu à peu. »

PPromesse dd’une aalliance. Dieu promet« une alliance éternelle ». Car, pour es-pérer le salut, il faut toujours se remé-morer le passé, cultiver la mémoire dece que le Seigneur a fait pour nous. Lepeuple entier rayonnera de la grandeurqu’avait autrefois le roi David. Israëlconvoquera les nations à son gré, car Jé-rusalem, après sa délivrance, deviendrale centre attirant de l’univers, résidencedu « Saint d’Israël », selon une désigna-

tion fréquente de Dieu dans l’ensembledu livre d’Isaïe.

La pproximité dde DDieu. Ce Dieu si grandest proche, il se laisse trouver. Ceux qui,dans leur exil, s’étaient laissé aller à l’in-fidélité doivent se convertir. Nulle ran-cune possible en Dieu, tant ses penséessont nobles et élevées, dignes d’un vé-ritable souverain qui, en raison même desa puissance, se garde de recourir à labrutalité. Car celle-ci est un aveu d’im-puissance. Songeons ici à la méditationultérieure du livre de la Sagesse sur lapatience divine : « Tu as pitié de tous leshommes, parce que tu peux tout. Tufermes les yeux sur leurs péchés, pourqu’ils se convertissent » (Sg 11, 23).

La ppuissance dde lla PParole. C’est par saParole que le Créateur agit, lorsqu’ilfait pleuvoir et neiger pour donner àl’homme sa subsistance. C’est la mêmeParole qui annonce la délivrance : elle ditce que Dieu veut, elle fera ce que Dieudit. Notons l’arrière-fond culturel an-tique de l’image ici employée. Commel’attestent plusieurs expressions despsaumes, le paysan du Proche-Orient es-père que Dieu fera pleuvoir « la justice »,c’est-à-dire que la pluie tombera aujuste moment dans les saisons, pour queles récoltes soient bonnes.

Sur l’eau du baptême de Jésus, la Paroleretentit des cieux. À Pâques, la Parolequ’est le Christ ne remontera pas vers lePère « sans avoir accompli sa mission »,et cette mission concerne notre proprebaptême, signe du pardon divin.

Baptême du Seigneur B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

11 ja

nvie

r 201

5

Cantique AT 19 (Isaïe 12, 2, 4b-e, 5b-6)

Ivres de joie, vous puiserez les eauxaux sources du salut !

Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut.

Rendez grâce au Seigneur,proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits !Redites-le : « Sublime est son nom ! »

Il montre sa magnificence,et toute la terre le sait. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !

Baptême du Seigneur B 117

Assemblée du dim

anche11 janvier 2015

Sortant du psautier, la liturgie retient au-jourd’hui un psaume tiré du livre d’Isaïe.Il est regrettable que, sauf l’antienne pro-posée, le lectionnaire saute le verset 3qui est le point d’accrochage avec la pre-mière lecture : « Exultant de joie, vous pui-serez les eaux aux sources du salut ».C’est un lieu commun. Comparer « En toiest la source de vie ; par ta lumière nousvoyons la lumière » (Ps 35 [36], 10). Enfait, le texte d’Isaïe 12, 1-6 vient vrai-semblablement d’un poète de la fin del’Exil, quasi contemporain de la pre-mière lecture. Il veut sans doute unir

dans son action de grâce les espé-rances d’Isaïe et celles du retour des exi-lés de Babylone. On notera spécialementl’expression : « Ma force et mon chant,c’est le Seigneur ; il est pour moi le sa-lut ». C’est la reprise littérale du début ducantique des Hébreux après le passagede la mer Rouge (Exode 15, 2). Or, la li-bération de l’exil à Babylone est relue parle livre d’Isaïe comme un nouvel Exode,de même que Jean Baptiste fera de sonbaptême le signe de l’entrée en une nou-velle Terre promise, spirituelle.

L’Esprit, l’eau et le sang

Lecture de la première lettre de saint Jean (5, 1-9)1 Tout homme qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celuiqui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui. 2 Voicicomment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu :lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commande-ments. 3 Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et sescommandements ne sont pas un fardeau, 4 puisque tout être qui est né deDieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’estnotre foi. 5 Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit

118

que Jésus est le Fils de Dieu ? 6 C’est lui, Jésus Christ, qui est venu parl’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avecle sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.7 En effet, ils sont trois qui rendent témoignage, 8 l’Esprit, l’eau et le sang,et les trois n’en font qu’un. 9 Nous acceptons bien le témoignage deshommes ; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, puisque le témoi-gnage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils.

Baptême du Seigneur B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

11 ja

nvie

r 201

5

Contre des meneurs qui dénaturaient lafoi et menaçaient l’unité de l’Église fon-dée par « le disciple que Jésus aimait »,appelé Jean par la tradition et à présentdisparu (cfr Jn 21, 20-23), le texte, rédigépar un disciple de ce fondateur, se dé-ploie en deux vagues.

LLa ffoi vvictorieuse. « Tout homme quicroit... » Croire, c’est voir en Jésus l’en-voyé de Dieu, « le Christ ». Alors, on naîtde Dieu (cfr Jn 1, 12). Croire, c’est se lier,donc aimer Dieu et ceux qui sont nés delui. La charité fraternelle relève non dusentiment, mais de la foi qui voit, dansles autres croyants, des « enfants deDieu ». Aimer Dieu, c’est vouloir luiplaire, donc accomplir ses commande-ments qui demandent la foi et l’amour :« Voici son commandement : avoir foi enson Fils Jésus Christ et nous aimer lesuns les autres comme il nous l’a com-mandé » (1 Jn 3, 23). Ainsi sommes-nousvainqueurs « du monde », c’est-à-dire desténèbres de la non-foi où prospèrent lesfaux prophètes (cfr 4, 1-6) et, pour l’au-teur de cette épître, des chrétiens qui,s’estimant inconsciemment libérés del’héritage du disciple fondateur, ne res-pectent plus les commandements divinstels que ce dernier les a interprétés.

Le ttriple ttémoignage dde JJésus, FFils ddeDieu. Jésus est « venu par l’eau », car sonbaptême par Jean annonçait le don de

l’Esprit Saint (Jn 1, 32-34). Mais l’eau nesuffit pas ; il y a « l’eau et le sang » jail-lis du côté ouvert du Crucifié (Jn 19, 34),témoignage d’un amour sans limites. Cesdeux signes s’unissent dans un troi-sième, le témoignage de l’Esprit qui estVérité. Fruit du baptême et de l’eucha-ristie, l’Esprit rend vrai en nous ce queJésus a fait pour nous. La mention destrois témoins constitue une transpositionthéologique de la disposition juridiqueénoncée en Deutéronome 19, 15.

Nous croyons, nous aimons, et notre viese transforme : c’est en nous-mêmes queDieu rend témoignage à son Fils. Mêmesans « l’incise johannique », c’est l’œu-vre de la Trinité qui est mise en valeur.

Les ttextes bbibliques vvivent ddans lla ttra-dition. Ce qu’on appelle « l’incise johan-nique », ou « insertion », consiste en ceci.À partir du 4e siècle, quelques manuscritslatins du Nouveau Testament rendent leverset 8 ainsi : « Il y en a trois qui té-moignent dans le ciel : le Père, le Verbeet l’Esprit Saint, et ces trois sont un ; etil y en a trois qui témoignent sur terre :l’Esprit, l’eau et le sang, et ces trois sonteux ». C’est une glose que les bibles mo-dernes ne retiennent plus. Le NouveauTestament ne « définissait » pas la Trinité.Il montrait comment Dieu s’est révélédans l’histoire, dès le baptême de Jésus,comme Père, Fils et Esprit.

Le baptême de Jésus

Acclamation

Alléluia. Alléluia.Aujourd’hui, le ciel s’est ouvert,l’Esprit descend sur Jésus,et la voix du Père domine les eaux :« Voici mon Fils, mon bien-aimé ! »Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 7-11)7 Jean Baptiste proclamait dans le désert : « Voici venir derrière moi celuiqui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défairela courroie de ses sandales. 8 Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; luivous baptisera dans l’Esprit Saint. » 9 En ces jours-là, Jésus vint de Naza-reth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. 10 Et aussi-tôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendresur lui comme une colombe. 11 Il y eut une voix venant des cieux : « Tu esmon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

Baptême du Seigneur B 119

Assemblée du dim

anche11 janvier 2015

À la différence des autres évangélistesqui ont un récit sur l’enfance de Jésus(Matthieu, Luc) ou un prologue (Jean),Marc, complété par les autres évangé-listes, introduit Jésus de manière abruptedans la scène du baptême, mais nonsans un préalable sur le rapport entreJean Baptiste et Jésus.

JJean, lle PPrécurseur. Marc suit une tra-dition qui définit la situation du baptistepar rapport à Jésus. À peine ajoute-t-il deson cru le verbe « s’abaisser » accentuantl’humilité du personnage. Jean s’estimemême indigne de déchausser celui quivient à lui, un geste réservé à l’esclavedomestique et qu’un rabbi ne pouvait exi-ger de ses élèves.

L’expression « celui qui vient derrièremoi » désignait un disciple. De fait, Jésuscommença sa mission comme discipledu baptiste (cfr Jn 3, 26). Celui-ci s’in-cline. Il reconnaît la supériorité du bap-tême dans l’Esprit Saint que transmettra« celui qui est plus puissant » que Jean.

Dieu l’avait promis : « Je verserai sur vousune eau pure, et vous serez purifiés... Jemettrai en vous mon Esprit » (Éz 36, 25-27). C’est par Jésus qu’adviendra cet évé-nement décisif. À la différence de l’évan-gile de Luc, celui de Marc semble ac-corder peu de place à l’Esprit Saint. Pour-tant, à demi-mot, il montre Jésus animépar cette force divine, quand celui-ci vientà bout des esprits mauvais, comme onle voit dans la discussion de Mc 3, 22-30. Investi par cette Puissance, il pourrapromettre à ses disciples l’assistance del’Esprit Saint, lorsque, dans les persé-cutions, ils devront affronter les forces dumal (cfr Mc 13, 11-13).

Le bbaptême dde JJésus. Peut-on imaginermention plus sobre de l’événement ? Na-zaréen, « provincial » de Galilée, ce Jésusse fait baptiser, solidaire de ceux qui op-taient pour la voie du repentir (Mc 1, 3).Notons que Jean ne nomme pas direc-tement, comme par respect, celui quivient à lui. Ce soin est laissé au narrateur,l’évangéliste.

120

Le lieu est lourd de signification : c’est« le Jourdain qui retourna en arrière »(Ps 113, 1 ; cfr Jos 3, 14-17), ouvrant l’ac-cès à la Terre promise. Avec Jésus, unnouvel Exode commence, celui de laconversion proclamée par Jésus (Mc 1,15), puis par ses envoyés (6, 12). Ce bap-tême semblait inféoder Jésus au bap-tiste, au point que, dans le témoignagede ce dernier, le quatrième évangile évitede mentionner explicitement l’événe-ment (voir Jn 1, 19-28). Après l’Ascen-sion, la rivalité persistera entre baptisteset chrétiens (cfr les échos en Lc 3, 15 ;Ac 19, 1-6 ; Jn 4, 1-2). Les évangiles pré-fèrent donc mettre l’accent sur la scènede révélation qui suit.

LLa rrévélation dde lla mmission dde JJésus.Trois traits de cette « théophanie », decette manifestation divine, retiennent l’at-tention.

1) « Jésus vit le ciel se déchirer. » En cetemps-là et depuis longtemps, il n’yavait plus de prophètes. On disait que leciel était fermé. « Ah ! Si tu déchirais lescieux » implorait la liturgie juive en Is 63,19. Avec Jésus, Dieu parle à nouveau ;la prophétie revient, qui avait été inau-gurée par Moïse. La scène se passe sanstémoins : seul Jésus voit. Les seuls té-moins sont les lecteurs (nous !) auxquelss’adresse l’évangéliste à travers desallusions subtiles aux Saintes Écritureset pour révéler le sens de la mission deJésus. Une seule autre fois, l’évangélisteemploiera le verbe « se déchirer ». C’estlors de la Passion, quand le voile du Tem-ple se scinde en deux (Mc 15, 38). Suiteà quoi retentit une nouvelle révélation,par la bouche, bien humaine cette fois,de l’officier païen : « Vraiment, cethomme était Fils de Dieu » (15, 39).

2) « L’Esprit... comme une colombe. » Dessiècles de commentaires n’ont pas vrai-ment réussi à élucider le rapport sym-bolique entre l’Esprit et la colombe.

Sans doute ce rapport est-il multiformeet doit inclure l’allusion à l’Esprit qui pla-nait sur les eaux (Gn 1, 2). Ainsi Jésusinaugure une nouvelle humanité quivaincra la tentation (cfr Mc 1, 12 s.). Ilfaut rappeler aussi Is 63, 13-14, passageoù, selon la Bible grecque, l’Esprit Saintdescend sur le peuple et le mène enexode par le désert, sous la conduite deMoïse. De nouveau, Jésus apparaîtcomme le nouveau Moïse, chef du nou-vel Exode des croyants.

3) La voix du Père dessine une somp-tueuse icône de son Christ, de sa mis-sion, de son destin et de son identité pro-fonde, à travers des allusions à l’AncienTestament :

- « C’est toi mon Fils », comme le roi Mes-sie prophétisé par le Psaume 2, 7 : voilàl’annonce de la résurrection.

- « Bien-aimé », comme Isaac, lors de sonsacrifice (Gn 22, 2, 12, 16) : voilà l’an-nonce de la Passion, et l’on se rappelleque pour Marc, à la suite de Paul (Rm 6,3), le baptême chrétien est une partici-pation à la mort du Seigneur (Mc 10, 39).

- « En toi, je trouve ma joie », comme leServiteur de Dieu (Is 42, 1) qui apportela lumière aux nations. Sa mission pro-phétique sera de manifester cette joie.

En fait, les évangélistes glissent, autantqu’ils le peuvent, sur ce baptême. Ils in-sistent sur la révélation qui l’interprète.Jésus nous introduit à notre baptême :il nous donne son Esprit et nous conduitvers son Père en un nouvel exode quicommence par le repentir.

Du bbaptême dde JJésus aau bbaptême cchré-tien. Jésus de Nazareth a commencé samission dans l’ombre de Jean Baptisteet fut d’abord lui-même un baptiste (cfrJn 3, 22-26) avant d’assumer sa propremission. Les anthropologues le disent :

Baptême du Seigneur B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

11 ja

nvie

r 201

5

les rites se transmettent fidèlement,mais leur sens s’adapte et se transmueau fil du temps. Ainsi, les chrétiens re-çurent de Jean le rite baptismal commesigne d’identité, mais il fallut en chris-tianiser la signification. Pour saint Luc,le baptême conduit au don de l’EspritSaint (Ac 2, 38) ou à l’appartenance à Jé-sus comme Seigneur (Ac 19, 5). Pour

Paul, c’est un plongeon, une noyade duvieil homme dans la mort du Christ(Rm 6, 3-6). Pour Matthieu, dont la for-mule trinitaire a triomphé dans notre li-turgie, c’est le signe de l’appartenancedu chrétien au Dieu Père, Fils et Esprit(Mt 28, 19). La vie baptismale est d’unetelle richesse qu’elle ne se satisfait pasd’une seule théologie.

Baptême du Seigneur B 121

Assemblée du dim

anche11 janvier 2015

CClaude TTassin

Homélie : Que faisons-nous de notre baptême ?

Manifestement, pour l’évangéliste Marc,l’événement est passé inaperçu : « Jésusfut baptisé par Jean ». On est tentéd’ajouter ‘comme tout le monde’, commetous ceux qui venaient vers Jean, Juifs fer-vents, publicains notoires, pharisiensprétentieux, et même soldats du temple,tous en recherche plus ou moins pro-fonde de quelque chose ou de Quelqu’un.C’est ensuite que touts’éclaire pour Jésus…

Nouveau Moïse

« En remontant del’eau ». Il n’est pas le premier à sortir del’eau. Avant lui, Moïse l’avait fait, à la têtedu peuple hébreu, pour quitter le pays del’esclavage et entrer dans la terre de laliberté, en traversant ‘à pieds secs’ la merRouge. Sortant de l’eau du Jourdain, Jé-sus est déjà le nouveau Moïse qui en-traîne le nouveau peuple de Dieu vers laTerre promise du Royaume.

« Jésus vit les cieux se déchirer. » L’ex-pression ne pouvait pas surprendre unlecteur juif. ‘Déchirer les cieux’, c’était laprière d’Isaïe quand le silence de Dieudonnait l’impression que la liaison terre-ciel était rompue : « Ah ! si tu déchirais lescieux, si tu descendais… » (Is 63, 17).

Voilà donc, nous dit Marc, celui qui rétablitla liaison, celui qui refait le pont entre leciel et la terre, le Pontife qui annule la dis-tance entre Dieu et les hommes, le Mé-diateur de Dieu et des hommes, étantparfaitement l’un et l’autre.

L’Esprit descend sur Jésus comme ilplanait déjà sur les eaux de la première

création (Gn 1, 2).Avec Jésus, com-mence un monde nou-veau, sous la mou-vance de l’Esprit, dansla fidélité au projet ini-

tial de Dieu de créer l’homme « à sonimage et à sa ressemblance » (Gn 1, 26).

Nouveau David

« Du ciel, une voix : Tu es mon Fils bien-aimé ». David, le roi selon le cœur de Dieu,était déjà spirituellement fils de ce Dieu-Père qui l’avait appelé pour être son ‘lieu-tenant’ et conduire le peuple dans la fi-délité à l’alliance. Il participait mysté-rieusement au pouvoir divin : « Le Sei-gneur a dit à mon seigneur : siège à madroite… » (psaume 110, 1). Combien plussera-t-il Fils et Roi celui qui est l’icône duDieu invisible !

Jésus iinaugureun mmonde nnouveau

122 Baptême du Seigneur B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

11 ja

nvie

r 201

5Sauveur

Une telle lecture chrétienne de l’événe-ment du baptême de Jésus n’a pu êtrefaite par Marc que dans la lumière dePâques, quand il fut clair pour les apô-tres que leur compagnon était bien le Sei-gneur qu’ils avaient cru reconnaîtredans ses actes de puissance et son in-timité avec celui qu’il appelait son Père.C’est la foi pascale qui éclaire et donneson sens à tout ce que Jésus a vécu de-puis ce premier geste du baptême – Lucet Matthieu préciseront : depuis sa nais-

sance – . Quand Jésus fait le geste de sesolidariser avec le monde pécheur quivient recevoir un baptême de conversion,il est déjà Dieu qui vient rejoindre l’hu-manité pour l’entraîner à sa suite sur lechemin de vie éternelle. Il est déjà vrai-ment « Jésus », Dieu-qui-sauve.

Notre baptême a été ce geste qui nousincorpore au Christ-sauveur. Que fai-sons-nous de notre baptême ?

Propositions liturgiques

• Intronisation• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

IntronisationPour une exposition de peintures, il y a le vernissage ; pour une nouvelle construc-tion, la pose de la première pierre ; pour l’inauguration d’un pont, d’un stade,d’une autoroute, la coupure du ruban ; pour les Jeux olympiques ou la coupe dumonde de football, la cérémonie d’ouverture ; pour le commencement d’un règne,l’intronisation.

Chacun de nos évangélistes a relaté, avec sa propre sensibilité, l’intronisationde Jésus de Nazareth comme envoyé du Père, dans son baptême par Jean le bap-tiste. Non pas dans le faste d’une grandiose célébration devant un public admiratifet médusé, mais dans la discrétion d’une foule anonyme en démarche de conver-sion. C’est là que Jésus est investi officiellement par l’Esprit et la voix venue duciel ‘déchiré’ : cet homme-là, Jésus de Nazareth, est le Fils bien-aimé, « Évan-gile de Jésus, Christ, Fils de Dieu » comme l’annonce le titre de l’évangile de Marc.

Célébrer aujourd’hui la fête du baptême de Jésus, c’est prolonger la révélationdu mystère de Dieu fait homme, inaugurée dans la crèche de Noël, poursuiviedans l’Épiphanie des mages et couronnée dans cette ‘installation’ officielle deJésus dans sa mission de Prêtre, Prophète et Roi de l’alliance nouvelle et défi-nitive, scellée dans sa mort et sa résurrection. Il n’est pas anodin que la premièrelecture et le cantique soient tirés du choix de lectures de la veillée pascale. DeNoël à Pâques, même mystère d’amour.

Des chants pour célébrerEn complément du répertoire commun (voir p. 70), nousdonnons ici des chants plus spécifiques pour la célébra-tion du Baptême du Seigneur.

OOuverture Une hymne marque cette fête : I 20-72-1 (35.88) [584],Sauvés des mêmes eaux. On peut aussi retenir M 27(29.56), Peuples, criez de joie. Le tropaire A 41-43, Unhomme s’avance a été composé pour ce dimanche.

Cantique dd’Isaïe On privilégiera la mélodie bien connue de Exultant dejoie reprise dans le MNA et le CNA. Dans ce recueil, ontrouvera aussi une proposition intéressante de Gouzes(ant. 2)

Alléluia L’alléluia FU 53-43 propose une mélodie pour le verset.

Chant dde lla PParole Le cantique I 14-66-1 [606], Bien aimé de Dieu ouXP 48-54, Tu parais sur les bords du Jourdain.

Communion Soit un processionnal : F 520 [345], Recevez le corps duChrist ou D 380 [326], En marchant vers toi, Seigneur ;D 37-36, Recevons le Corps sacré.Soit le Cantique NT 7 dans la version de Z(NT)7-2,(32.42) Christ, manifesté dans notre chair ou dans cellede X 10 [555], Gloire et louange à toi.On peut aussi reprendre l’hymne F 23-22, Ils sont venusde l’Orient pour faire le lien entre les deux mystères de lamanifestation du Seigneur : l’Épiphanie et le Baptême.

En suivant la célébrationNous mettons le point final au temps de Noël. Il convient donc que cela se mani-feste. Dans le choix des chants et de la décoration, bien évidemment, mais aussien ne maintenant pas au-delà de ce dimanche une crèche qui n’a pas sa place dansle ‘temps ordinaire’ qui commence dimanche prochain. Il y a un hiatus d’une tren-taine d’années entre la célébration de l’Épiphanie, le 4 janvier et celle du baptêmede Jésus, le 11. Il conviendra sans doute de le rappeler en début de célébration,surtout s’il y a des enfants présents.

Lectures. Le texte d’Isaïe et celui de Jean sont assez difficiles à entendre pour quin’a pas une culture biblique et n’est pas habitué aux ‘images’ (boisson, nourriture,pluie, neige…) que le prophète utilise pour transcrire son message d’alliance et desalut. De même, la symbolique de l’eau et du sang, en saint Jean, pour signifierdans quel baptême Jésus va être plongé n’est sans doute pas perceptible d’em-blée par nos assemblées du dimanche.

Sans doute faut-il envisager d’introduire brièvement les lectures de ce jour (pro-position dans Textes pour célébrer, infra).

Baptême du Seigneur B 123

Assemblée du dim

anche11 janvier 2015

124

Textes pour célébrerMMonition Jésus a bien grandi depuis Noël et l’Épiphanie.

d’ouverture Nous le retrouvons, adulte,homme parmi les hommes,solidaire de son peuple en chemin de conversionà l’appel de Jean Baptiste.C’est Lui que la voix du Père consacrecomme Fils bien-aiméquand il est baptisé dans l’eau et dans l’Esprit.Baptisés dans l’eau et l’Espritnous l’avons été le jour de notre baptême.Le signe de l’eau va nous le rappeler.Faisons silence pour nous émerveiller de l’alliancequi a fait de nous les enfants bien-aimés du Père,dans le Christ, par l’Esprit.

L’aspersion se fait en silence, sur un fond musical discret.

Prière Que Dieu tout-puissant,pénitentielle qui nous a fait naître à la vie éternelle

le jour de notre baptême,nous lave de tout péchéet nous garde fermes dans la foi,confiants dans l’espéranceet forts dans l’amour, par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Prière Dieu notre Père, en cette fête tu nous donnes Jésus,d’ouverture consacré par l’Esprit Saint dans sa dignité de Fils

et dans sa mission de Sauveur du monde.Accorde-nous d’accueillir sa Parole avec foi

et de vivre, comme lui,en fils et filles bien-aimés,Père qui mets aussi en nous tout ton amour.

Par Lui Jésus, qui règne avec toi et le Saint-Espritpour les siècles des siècles.

Introduction Le Seigneur fait alliance avec nous, dit Isaïe. à IIsaïe 555 Une alliance célébrée comme un bon repas de fête

où l’on est invité et servi gratuitement.

Introduction De l’effusion de l’Esprit à son baptêmeà 11 Jn 55 à l’effusion de son sang sur la croix,

tout est, dans la vie de Jésus,témoignage de son amourpour son Père et tous ses frères.

Baptême du Seigneur B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

11 ja

nvie

r 201

5

PPrière uuniverselle Confions au Christ, Fils bien-aimé du Père,les pesanteurs et les élans de nos vies.Qu’il réveille en nous la source d’eau vive.

G 5548

En ceux qui ne savent comment chercher Dieu,en ceux qui n’osent pas croire à son amour,toi, Jésus, par notre témoignage,réveille les sources de ton Eau vive.

En ceux qui découvrentla Bonne Nouvelle de ton Évangileet cheminent vers le baptême dans la foi,que la lumière de ton Espritréveille les sources de ton Eau vive.

En ceux qui sont écrasés par une vie sans horizon,aide-nous à susciter une espérance qui les libèreet les met en chemin vers les sources de ton Eau vive.

En nous, qui osons appeler Dieu ‘notre Père’comme tu nous y invites,fais que la foi soit un chemin de conversionqui nous conduit aux sources de ton Eau vive.

Seigneur Jésus, Fils bien-aimé du Père,vois notre bonne volonté. Qu’elle fructifie, par ton Esprit,en sainteté pour nouset en témoignage d’amour pour le monde,car tu es son Sauveurdès maintenant et pour les siècles.

Prière ssur En ce jour où tu nous révèlesles ooffrandes le vrai visage de ton Fils,

notre frère en humanité, Jésus de Nazareth,accueille nos humbles offrandes, Dieu notre Père.

Par la puissance de ton Esprit,elles vont devenir l’offrandeque Jésus te fait de sa vie et de la nôtre,à la louange de ta gloire,Dieu qui vis et règnes pour les siècles des siècles.

Baptême du Seigneur B 125

Assemblée du dim

anche11 janvier 2015

� �� ��Re

� � � � � � �veil le les sour ces de l'eau

� ��

vi quive

�� � � � �dor ment dans nos

�� coeurs.

� �� �� � � � ��Toi, Jé sus qui nous dé

� �

li vres,

� � � �toi, le don de

�Dieu!

126

PPréface Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,(Missel) de t’offrir notre action de grâce,

toujours et en tout lieu, à toi, Dieu notre Père,Amour éternel et tout-puissant.

Aujourd’hui, sur les eaux du Jourdain,tu veux inaugurer le baptême nouveau :une voix descend du cielpour attester que ta Parole habite chez les hommeset l’Esprit, manifesté sous l’aspect d’une colombe,consacre ton serviteur Jésus,pour qu’il aille annoncer aux pauvresla Bonne Nouvelle.

C’est pourquoi avec les anges et les saints dans le ciel,nous pouvons t’adorer sur la terre en chantant…

Introduction Dans le Fils bien-aiméau NNotre PPère nous est accordé le droit de parler à Dieu

avec les mots qu’il nous a donnés…

Prière Dans le monde inquiet et troublépour lla ppaix qui est le nôtre, Seigneur Jésus,

que ta Paix nous établisse dans la sérénité de la foiet nous fasse avancer vers l’unité de ton royaumede justice, d’amour et de paix,toi qui es notre Sauveur pour l’éternité des siècles.

Prière aaprès Par le baptême, Dieu notre Père,la ccommunion nous sommes devenus tes enfants d’adoption

et Jésus, ton Fils bien-aimé, nous a donné,dans cette eucharistie,les vivres dont nous avons besoinpour faire le chemin jusqu’à toi.

Que, sûrs de ton amour et forts de notre foi,nous allions, sur les chemins du monde,dire à tous nos frères que tu es leur Pèreet que tu les plonges dans ton amour,dès maintenant et pour les siècles des siècles.

Michel MMaindon

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

Partage « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie. » Mé-ditons cette parole de l’évangile. Par le Christ, noussommes tous des fils ou des filles bien-aimés de Dieu.Comment cette parole peut-elle me transformer ? Com-ment peut-elle m’aider à regarder ceux et celles qui

Baptême du Seigneur B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

11 ja

nvie

r 201

5

m’entourent avec un regard neuf ? Quel est le sens queje donne à mon propre baptême ? L’évangile nous ditqu’au moment du baptême de Jésus « les cieux se déchi-rent », que l’esprit descend « comme une colombe ».Qu’est-ce que ces images évoquent en moi ?

MMéditation Ô Seigneur, comme il est bon de t’appeler « Père » !Notre Credo Oui, tu es vraiment le Dieu d’amour

et nos cœurs sont pleins de joie.Oui, nous croyons que tu es toute tendresse.Oui, nous croyons que tu es le Père de Jésus,et que tu veux être le Père de tous les hommes.Ô Seigneur, comme il est bon,comme il est douxde t’entendre nous appeler : « Mon fils » !

Louange Voici qu’un homme entre dans le Jourdainet demande le baptême…Et les cieux s’ouvrent,et Dieu, notre Dieu, reconnaît son Fils !

Répons : K 79-1 (36.34) [812], Ouvrez vos cœurs, c. 1.

Voici que l’Esprit descend sur lui,comme une douce colombe…Et l’amour divin se manifeste,et Dieu, notre Dieu, dit la Parole suprême !Répons : c. 3.

Voici que la mission du Verbe incarnécommence sur la terre des hommes…Et le nouveau Prophète accomplira les Écritures,et Dieu, notre Dieu, lui rendra témoignage !Répons : c. 2.

Voici que la joie et la paixenvahissent nos cœurs…Et nous chantons celui qui se donne pour nous,et Dieu, notre Dieu, accueille notre louange !Répons : c. 4.

Oraison ffinale Dieu, source de toute vie,quand le ciel s’est déchiré au-dessus de ton Fils,tu as fait entendre ta voixet ta gloire s’est manifestée :

renouvelle aujourd’hui cette merveillepour ceux qui se rassemblent en ton nomet donne-leur d’entrer pleinementdans le mystère de ton amour.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.Liliane SSimon

Baptême du Seigneur B 127

Assemblée du dim

anche11 janvier 2015

128

L’attention aux enfantsLLe ttemps dde ll’accueil

Nous nous rassemblons autour des fonts baptismaux. Nous nous rappelons quenous avons été plongés dans l’amour de Dieu. On pourrait dire que ce jour-là, leciel s’est ouvert pour dire à chacun de nous : « Tu es mon fils bien-aimé ».

Par le signe de la croix, nous habillons notre corps de la présence d’un Dieu Pèrequi nous est connu par Jésus et qui vit en nous par l’Esprit (ce geste peut aussiêtre proposé au moment de la bénédiction finale).

Le ttemps dde lla PParole

Éd. Marguerite I.M. 229-1203

Nous distribuons ce dessin aux enfants et nous cherchons avec eux le vrai che-min que Jésus va prendre pour aller à la rencontre de Jean le Baptiste.

• Va-t-il rechercher un trône comme pour un roi puissant ?• Va-t-il se mettre devant une table d’abondance ?• Va-t-il rechercher la richesse ?

Jésus va vers Jean Baptiste pour être « confirmé » par l’Esprit Saint dans sa mis-sion de Fils bien-aimé du Père.

Le ciel se déchire. Avez-vous déjà vu ce phénomène ? C’est une image qui nousmontre qu’un nouveau chemin relie le ciel et la terre. Un message vient du ciel pournous aujourd’hui. La colombe est là pour nous faire comprendre que l’Esprit de Dieuhabite en Jésus.

Le ttemps dde lla pprière

Nous croyons en toi, Père, car tu fais de nous des fils bien-aimés.Tout ton amour est en chacun de nous.Nous croyons en toi, Jésus, car tu es habité par l’Esprit de Dieupour nous montrer tout son amour.Nous croyons en toi, Esprit de Dieu,tu nous montres le chemin du ciel.Tu nous invites à grandir dans l’amour de Dieu et de nos frères.

Jacques VVandenbosch

Baptême du Seigneur B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

11 ja

nvie

r 201

5

Des chants pour ledébut du temps ordinaire

Nous proposons ici un certain nombre de chants qui permettent d’unifier lespremiers dimanches dans l’année B.

OOuverture : Des tropaires : A 222 (45.19), Sur les chemins de Palestine, KD 20-38 [524], Pour avancer ensemble ou encore un tropaire spécifique pour lespremiers dimanches de l’année B : X 27-17-1, Ami du silence.

Des ccantiques :: A 14-56-1 [571], Dieu nous a tous appelés ; F 157 (32.78),Il est venu marcher. Une hymne : DLH 110 (46.21), Le Seigneur passe.

Une ppréparation ppénitentielle : On pourra choisir une litanie simple, par exem-ple 41.11 ou mettre l’accent sur la Pâque hebdomadaire (45.15). On se re-portera aussi aux différents tons proposés par le CNA [182-183-184] pourcantiller les propositions de la revue.

Un Gloire àà DDieu : On choisira un Gloire à Dieu avec le texte officiel (AELF) quisera ‘signe’ du temps ordinaire. Par exemple celui de la Messe du Partage,AL 23-09 (20.73) ou AL 51-69, Messe de Saint-Vincent de Paul ou encoreAL 40-83-32, Gloire à Dieu – Messe de Soissons.

Un aalléluia ccommun : Parmi les nombreux alléluias proposés soit par le MNA,soit par le CNA, on en privilégiera quelques-uns pour les dimanches dans l’an-née : par exemple 22.11, qui est simple, ou alors U 622 [215-37], Louez Dieu,tous les peuples ! Alléluia « irlandais », qui est un processionnal.

Un SSanctus :: Plusieurs peuvent convenir. Par exemple celui de la Messe duPartage, AL 173 (26.13) ou AL 20 (26.20).

Un cchant ppour lla ffraction : On retiendra aussi celui de la Messe du Partage,AL 23-12 ou AL 200 (28.20) qui permet de choisir un ou plusieurs tropes enrapport avec la Liturgie de la Parole du dimanche.

Communion : Soit un processionnal, F 502 [332], La Sagesse a dressé unetable ou F 520 [345], Recevez le corps du Christ ou D 37-36, Recevons le Corpssacré ou D 380 [326], En marchant vers toi, Seigneur. Soit un tropaire, D 14-42 [348], Voici le pain partagé. Soit une hymne, DLH 126 (29.15), En accueillantl’amour ou D 215 (29.22), Nous qui mangeons le pain.

Philippe RRobert

Des chants pour le début du temps ordinaire 129

Des chants pour le début du tem

ps ordinaire

130

Deuxième dimanche dans l’année B18 janvier 2015

À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE

Les lectures

Bien que le temps dit « ordinaire » soit commencé depuis une semaine, nous de-vons attendre dimanche prochain pour écouter un passage de l’évangile selonsaint Marc, attribué à cette année B. Aujourd’hui, nous restons encore dans l’at-mosphère de l’épiphanie en lisant les premières rencontres de Jésus avec sesfuturs disciples. La promptitude de leur disponibilité est préparée par le récit dela vocation du jeune Samuel.

La vocation de Samuel

Lecture du premier livre de Samuel (3, 3b-10.19)3 Samuel était couché dans le temple du Seigneur, où se trouvait l’arche deDieu. 4 Le Seigneur appela Samuel, qui répondit : « Me voici ! » 5 Il courutvers le prêtre Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’aipas appelé. Retourne te coucher. » L’enfant alla se coucher. 6 De nouveau,le Seigneur appela Samuel. Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit :« Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’ai pas appelé, mon fils. Re-tourne te coucher. » 7 Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et laparole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée. 8 De nouveau, leSeigneur appela Samuel. Celui-ci se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : « Tum’as appelé, me voici. » Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appe-lait l’enfant, 9 et il lui dit : « Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras :“Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” » Samuel alla se recoucher à saplace habituelle. 10 Le Seigneur vint, il se tenait là et il appela comme lesautres fois : « Samuel ! Samuel ! » Et Samuel répondit : « Parle, ton servi-teur écoute. »

19 Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et il ne laissa aucune de sesparoles sans effet.

Deuxième dimanche dans l’année B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e18

janv

ier2

015

Le début du premier livre de Samuelnous dépeint la tristesse d’Anne, femmed’Elqana, qui était stérile et à qui le Sei-gneur permet d’enfanter un fils. Selon lapromesse faite par sa mère (Si tu veuxbien me donner un fils… je le donneraiau Seigneur pour toute sa vie, 1, 11), le

jeune Samuel est offert à Dieu pour leservice du temple de Silo (1, 24-28). C’estlà que demeurait alors l’arche d’alliance.Jérusalem (et son temple, construit parSalomon) ne sera conquise que par Da-vid. Le sanctuaire de Silo était desservi

par la famille d’Eli. Celui-ci sera le témoinde la vocation de Samuel.

Le Seigneur appela Samuel

Était-ce dans un songe, puisque l’enfantétait couché dans le temple du Seigneur,ou par une voix intérieure ? Peu importe :ce qui est souligné, c’est la réalité et l’in-sistance de l’appel, répété trois fois. Cechiffre 3 est important dans la Bible : ilexprime la réalité indubitable d’un évé-nement ou d’une parole. À cet appel, Sa-muel répond : Me voici. Cette réaction ex-prime la disponibilité totale de celui quiest interpellé (Gn 22, 1). La réponsequ’Eli propose à Samuel : Parle, Sei-gneur, ton serviteur écoute devient le mo-

dèle de la réaction de tout vrai disciple.Le binôme parler/écouter manifeste laprésence active du Seigneur qui comblele désir des hommes qu’il aime (cfr 3, 1 ;la parole de Dieu était rare en cesjours-là).

Samuel est ainsi institué comme pro-phète, porteur de la parole de Dieu. Lecontenu de cette première révélationn’est pas retenu ici : il s’agit de la sanc-tion infligée à Eli pour la mauvaiseconduite de ses fils : il sera rejeté etmourra tragiquement, lui et ses fils (4,11-18). L’important est l’investiture deSamuel : il est vraiment prophète : Le Sei-gneur était avec lui et il ne laissa aucunede ses paroles sans effet (3, 19).

Deuxième dimanche dans l’année B 131

Assemblée

dudim

anche18

janvier2015

Psaume 39 (2abc.4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd-11cd)

Me voici, Seigneur,je viens faire ta volonté.

D’un grand espoir j’espérais le Seigneur :il s’est penché vers moi.Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,une louange à notre Dieu.

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,tu as ouvert mes oreilles ;tu ne demandais ni holocauste ni victime,alors j’ai dit : « Voici, je viens.

« Dans le livre, est écrit pour moice que tu veux que je fasse.Mon Dieu, voilà ce que j’aime :ta loi me tient aux entrailles. »

Vois, je ne retiens pas mes lèvres,Seigneur, tu le sais.j’ai dit ton amour et ta véritéà la grande assemblée.

132

Appel à la pureté du corps

Lecture de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens(6, 13b-15a.17-20)

Frères, 13 notre corps n'est pas fait pour l'impureté, il est pour le SeigneurJésus, et le Seigneur est pour le corps. 14 Et Dieu, qui a ressuscité le Sei-gneur, nous ressuscitera aussi, par sa puissance. 15 Ne savez-vous pas quevos corps sont des membres du Christ ? 17 Celui qui s'unit au Seigneurn'est plus qu'un seul esprit avec lui. 18 Fuyez l'impureté. Tous les péchésque l'homme peut commettre sont extérieurs à son corps; mais l'impuretéest un péché contre le corps lui-même.

19 Ne le savez-vous pas ? Votre corps est le temple de l'Esprit Saint, qui esten vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus àvous-mêmes, 20 car le Seigneur vous a achetés très cher. Rendez gloire àDieu dans votre corps.

Deuxième dimanche dans l’année B

Asse

mbl

éedu

dim

anch

e18

janv

ier2

015

Nous entendons en deuxième lecture unpassage de la première épître aux Corin-thiens (1). Cette lettre est par excellenceun écrit de circonstance, répondant auxproblèmes et aux questions que se po-saient les fidèles de l’Église de Corinthe.

Paul commence par dénoncer les abuset les scandales qui existent dans la com-munauté en donnant un profond ensei-gnement théologique : les divisions en-tre fidèles (1, 10 – 4) ; les atteintes à lachasteté chrétienne (5 ; 6, 12-20) ; le re-cours aux tribunaux païens (6, 1-11).C’est le deuxième de ces problèmes quiretient aujourd’hui l’attention, dans lepassage 6, 12-20, utilisé en partie.Dans ce plaidoyer pour la pureté chré-tienne, deux fondements de foi sont re-tenus qui mettent en valeur la dignité ducorps humain :

-- LLe ccorps eest ppromis àà lla rrésurrection

Rappelons que l’anthropologie biblique nesépare pas le corps physique (qui ne se-rait que matériel) et l’âme (élément spi-

rituel). C’est un tout que forme l’être hu-main par ce corps de matière animé dusouffle divin (cfr Gn 2, 7). Par la foi et laréception du baptême, le corps du chré-tien est profondément uni au Seigneur etpromis à la résurrection de Jésus lui-même. Vos corps sont les membres duChrist. En atteignant le corps, c’est-à-direl’être humain en sa profondeur, l’impuretédéforme le pécheur et s’oppose à sonunion avec Jésus (vv. 13b-15a.17-18).

- LLe ccorps eest lle ssanctuairede ll’Esprit SSaint ((19)

Selon la promesse de Jésus, l’EspritSaint est l’hôte du chrétien, il demeureen lui (Jn 14, 16-17). Dès lors, le péchéqui atteint le corps est un obstacle à cetteprésence vivifiante. L’appel de l’épître auxÉphésiens : Ne contristez pas l’EspritSaint (4, 30) trouve en ce domaine del’impureté une application particulière…Par-delà le point spécifique visé par cepassage, nous avons là une belle évo-cation du corps humain consacré tota-lement au Seigneur Jésus.

(1) Rappelons qu’aux dimanches du temps ordinaire, le cursus de la deuxième lectureest totalement indépendant des deux autres. Sauf coïncidence exceptionnelle, il est doncvain et artificiel de vouloir éclairer celles-ci par celle-là.

Premières rencontres avec Jésus

Acclamation

Alléluia. Alléluia.En Jésus Christ,nous avons reconnu le Messie :par lui nous viennent grâce et vérité.Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (1, 35-42)35 Jean se trouvait là avec deux de ses disciples. 36 Posant son regard surJésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » 37 Les deux disci-ples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. 38 Se retournant, Jésusvit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent :« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » 39 Il leur dit : « Ve-nez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restè-rent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatreheures de l’après-midi). 40 André, le frère de Simon-Pierre, était l’un desdeux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jé-sus. 41 Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avonstrouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. 42 André amena son frère à Jé-sus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tut’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

Deuxième dimanche dans l’année B 133

Assemblée du dim

anche18 janvier 2015

Dans l’atmosphère de l’Épiphanie, nouslisons le début du récit des premièresrencontres de Jésus avec plusieurs deses futurs disciples, dans l’évangile se-lon saint Jean. Plus encore que les sy-noptiques, ce quatrième évangile est sou-cieux de l’aspect catéchétique des acteset des paroles de Jésus. Ce souci se tra-duit par deux caractéristiques littéraires :

- l’emploi répété de mots ayant d’abordun sens matériel, mais évoquant unsens spirituel;

- l’adhésion directe des contemporainsau mystère de Jésus, qui contraste pro-fondément avec le difficile chemine-ment dans la foi évoqué par les synop-tiques, surtout en saint Marc. Car Jeanpense à son lecteur et présente les per-sonnages comme des modèles de foi to-

tale. Ce qui nous apparaît prématuré auniveau de l’événement est devenu réelgrâce à la vie publique et surtout aux ma-nifestations du Ressuscité.

Essayons d’observer cette logique jo-hannique dans ce récit tout simple.

11) LLa ddensité ddes mmots

Nous en retenons trois : demeurer – lebinôme chercher/trouver – suivre.

- Le verbe grec menô signifie rester, de-meurer. À lire le texte dans son premiersens, il s’agit ici de la demeure maté-rielle : où demeures-tu ? c’est-à-dire oùhabites-tu ? Au v. 39, la traduction : ilsrestèrent auprès de lui opte résolumentpour le premier sens alors que Jean em-ploie le même verbe. Pourquoi ne pas

134

garder : ils demeurèrent… ? En effet, ensaint Jean, le sens spirituel est particu-lièrement souligné : être profondémentuni à Dieu en la personne de Jésus. Ce-lui qui mange ma chair demeure en moi(6, 56) ; demeurez dans mon amour (15,9)… La présence de ces premiers disci-ples auprès de Jésus annonce l’appel àdemeurer en lui et à en prendre lesmoyens.

- Le binôme cchercher/trouver est bienconnu des écrits de sagesse. Le fidèledoit sans se lasser chercher Dieu et savolonté pour trouver la paix et la joie. Cfrle logion sapientiel inséré en Is 55, 65et Am 5, 4-6. Dans notre récit, Jésus de-mande aux disciples de Jean : que cher-chez-vous ? et André dit à son frère Si-mon : nous avons trouvé le Messie. Dansle 4e évangile, la recherche de Jésus peutvenir de ses adversaires (18, 4) mais ellea son vrai sens dans ce désir de l’écou-ter (6, 24-25) même si elle a besoind’être approfondie et purifiée (6, 26). Lelecteur est ainsi invité à rechercher tou-jours Jésus pour le trouver et le suivre.

- C’est ce verbe suivre qui est aussi sou-ligné dans le récit. Deux disciples de Jeansuivent Jésus, présenté comme l’Agneaude DDieu (37). Nous retrouvons ce thèmedans la suite de l’épisode (Jésus dit à Phi-lippe : Suis-moi). C’est un des maîtresmots de l’Évangile, dont le sens spirituel(devenir disciple) est immédiatementperçu.

2) LLe mmystère dde JJésus

Nous sommes étonnés de voir la promp-titude de l’acte de foi des disciplesaprès ce bref après-midi (39). André pro-fesse la messianité de Jésus : Nousavons trouvé le Messie. Un peu plus loinNathanaël déclare : Tu es le Fils de Dieu,le roi d’Israël (48). Dans les synop-tiques, la profession de foi de Pierre enla messianité de Jésus se situe après desmois de compagnonnage et d’écoute desa parole (Mc 8, 29). Encore le sens decette messianité reste-t-il incomplet(Mc 8, 31-33). La foi au mystère de Jé-sus, qui culmine en sa divinité, n’est so-lide qu’à sa résurrection où les discipleslui attribuent définitivement le titre deSeigneur. Nous pouvons penser queJean charge de cette expérience pascaleles rencontres des contemporains avecJésus pour dire au lecteur quelle est lafoi qui lui est demandée. De même, lesSamaritains proclament Jésus Sauveurdu mmonde (4, 42), l’aveugle guéri, sa foiau mystère du Fils de l’homme (9, 38) etMarthe, au Messie Fils de Dieu (11, 27).

À travers ces premières rencontres, la li-turgie invite les fidèles à découvrir tou-jours plus profondément les manifesta-tions du mystère de Jésus, source de vieet de bonheur, et à partager cette dé-couverte avec les frères qui les entou-rent.

Deuxième dimanche dans l’année B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

18 ja

nvie

r 201

5

La voix des PèresLorsqu’il reconnaît le prophète annoncé… André est allé trouver Simon sonfrère et partage avec lui son trésor… Il conduit au Seigneur celui auquell’unissent les liens du sang pour partager aussi avec lui l’enseignement duMaître. Ce fut le premier miracle d’André.

Saint Basile de Séleucie, homélie sur saint André

Daniel SSesboüé

Homélie : Que cherchez-vous ?

Deuxième dimanche dans l’année B 135

Assemblée du dim

anche18 janvier 2015

C’est du saint Jean ! L’évangélistedont le texte est le plus dense etqui ne parle pas pour ne rien

dire. Il faut donc scruter et méditerchaque mot ou expression pour le lais-ser nous interpeller.

« Jésus allait et venait ». Nous dirions au-jourd’hui : ‘faisait les cent pas’, attitudede celui qui attend, qui a un rendez-vous.Façon de nous dire que Dieu est toujoursen attente de l’homme. Dieu est cher-cheur de l’homme avant que l’homme nesoit chercheur de Dieu. « Adam, où es-tu ? » (Gn 3, 9). Le premier pécheur a faitl’expérience de la prévenance de Dieu.« C’est alors que nous étions pécheursque Dieu a envoyé sonFils… » (cfr Rm 5, 6-11).

« Voici l’Agneau deDieu. » Les évangilessynoptiques vont directement de Jésusaux apôtres : « Viens ; suis-moi ». L’évan-gile de Jean se plaît à souligner les in-termédiaires : pour Jean et André, c’estJean Baptiste ; pour Simon-Pierre, c’estson frère André : « Nous avons trouvé leMessie » ; pour Nathanaël, ce sera Phi-lippe, etc. Comme le prêtre Eli avait dis-cerné l’appel du Seigneur adressé à Sa-muel (1ère lecture), ne nous serait-il pasdemandé de transmettre les appels duSeigneur à ceux et celles qu’il appelle.Toute l’Église – pape, évêque, prêtre, dia-cre, religieux, laïc – a vocation d’inter-médiaire, de ‘prophète’ pour tous les Sa-muel, d’hier, d’aujourd’hui, de demain.Les vocations, c’est aussi notre affaire.

« Ils suivirent Jésus. » Simple curiosité ?Vraie soif de Dieu ? Confiance en la pa-role de Jean Baptiste ?

Un peu de tout ça sans doute, mais suf-fisamment fort pour les mettre sur les

pas de l’inconnu. Curiosité, soif etconfiance qui étaient déjà les fruits del’Esprit dans leur cœur. Quand l’hommes’interroge sur lui, sur le monde, sur l’ave-nir… c’est déjà l’Esprit qui, en lui, posela question.

« Que cherchez-vous ? » Pas simplement‘qu’est-ce que vous (me) voulez’ maisplus radicalement ‘de quoi êtes-vous enmanque ?’. « En quoi suis-je la réponseà votre questionnement ? » Autre façonde dire : « Pour vous, qui suis-je ? »

« Où demeures-tu ? » Pas seulement quelest ton domicile, ton adresse et tescoordonnées, mais où est ton ancrage,

ton point fixe, ta ra-cine ? Tu marches etnous te suivons, maisoù nous emmènes-tu ? Quel est ton ‘chez-toi’ ? « D’où viens-

tu ? » demandera Pilate (Jn 19, 9).

« Venez et vous verrez. » Qu’ont-ils bienpu voir ce jour-là ? Sans doute pasgrand-chose, matériellement, vu queJésus « n’avait pas d’endroit où reposersa tête ». Mais c’est cette pauvreté-là,cette liberté-là qui leur ont fait découvriroù Jésus demeurait en vérité : « chez sonPère » en permanence. Nous aussi, ilnous faut marcher avec Jésus pour en-trer chez lui et y demeurer. « Ne croyez-vous pas que je suis dans le Père et quele Père est en moi ? » (Jn 14, 10) . Là oùje suis, vous y serez aussi » (Jn 14, 3).

« Ils demeurèrent avec lui ce jour-là. » Nonseulement ils ont passé la soirée en-semble, mais ils ont communié à lamême vie, à la même espérance, à lamême mission. Ce soir-là, ils sont entrésen Dieu et ils y ont demeuré.

«« VVenezet vvous vverrez »»

136

PROPOSITIONS LITURGIQUES

• Disciple• Des chants pour célébrer• En suivant la célébration• Textes pour célébrer• Célébration non-eucharistique• L’attention aux enfants

DiscipleQuand on a lu l’excellente exégèse de Daniel Sesboüé, on comprend tout de suitele pourquoi et le sens de ce titre. Celui – ou celle, car il y aura des femmes dansle groupe des ‘disciples’ (cfr Luc 8, 1-3) – qui a cherché-trouvé-suivi l’Agneaude Dieu désigné par Jean Baptiste, est appelé à devenir disciple en demeurantavec le Maître-Messie.

Certes, il y a d’autres voix / voies pour faire entendre l’appel et susciter des vo-cations. Quand on est un jeune servant dans le Temple, c’est par le truchementdu prêtre Eli (pas le prophète Élie) que le Seigneur va appeler Samuel (1ère lec-ture). Mais lui aussi a cherché-trouvé-suivi et il est demeuré avec son Seigneurcomme Prophète.

Quand donc la liturgie nous fait entendre un récit de vocation d’apôtre, ce n’estpas pour nous demander de rendre une ‘copie conforme’ de leur expérience,mais de nous inspirer de leur cheminement pour vivre, nous aussi, le ‘chercher-trouver-suivre-Jésus’ qui est notre vocation propre à devenir disciple.

Dans un monde où le corps humain – surtout le féminin – est abaissé au rôled’argument publicitaire pour la vente de produits de consommation courante, laréflexion de Paul entendue dans la seconde lecture vient à-propos rappeler à seslecteurs – et à nous – l’éminente dignité de ce qui n’est pas qu’un ‘emballagejetable et recyclable’ mais ce qui me constitue ‘humain à l’image de Dieu’, orientévers la résurrection avec le Christ, membre de son Corps et Temple de l’Esprit.

Des chants pour célébrerVoir aussi p. 129: des chants pour le début des diman-ches ordinaires

OOuverture On privilégiera soit A 14-56-1 [571], Dieu nous a tous ap-pelés ou T 154 (83.23), Si le Père vous appelle, ou en-core F 157 (32.78), Il est venu marcher. Le tropaire X 17-56-1, Ton passage, Agneau de Dieu a été composé pource dimanche, mais il demande un peu de travail pour sonapprentissage. L’accompagnement d’orgue est obligé.

Deuxième dimanche dans l’année B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

18 ja

nvie

r 201

5

PPsaume 339 La mélodie de l’antienne du lectionnaire, Me voici, Sei-gneur, qui se trouve dans le MNA et dans le CNA, sechante aisément. On retiendra plutôt les tons proposéspar le CNA.

Chant dde lla PParole Soit l’hymne DLH 110 (46.21), Le Seigneur passe ouAZ 00-99, Chez toi, Seigneur, tu nous invites, extrait durecueil Le temps du Royaume, Chants d’Évangile pour letemps ordinaire B. Voir aussi A 35-81, Maître sur noschemins, inspiré de l’évangile du jour.

Communion Plus particulièrement D 24-00-1, Tu nous as faits pour toiou DLH 126 (29.15), En accueillant l’amour.

En suivant la célébrationAprès les festivités du temps de Noël, il conviendra de retrouver une certaine so-briété dans la présentation et l’animation de l’eucharistie dominicale, ce qui ne veutpas dire ronronner avec des moyens ou des méthodes usés jusqu’à la corde. Unerencontre du Seigneur c’est toujours une grâce extraordinaire, même dans le ‘tempsordinaire’. Une joie peut être profonde sans être exubérante !

Ce dimanche ouvre et le suivant fermera la ‘semaine de prière pour l’unité’ (du 18au 25 janvier). À chaque communauté d’envisager la meilleure façon d’intégrer dansla célébration de ces deux dimanches, ou d’un seul, cette dimension œcuméniquede la foi et de la prière chrétiennes . La solution la plus facile est d’insérer une in-tention pour la prière universelle. Mais il y a peut-être plus et/ou mieux à faire (voirla prière proposée p. 143). Il y a quelques années, les paroissiens m’avaient re-mercié d’avoir invité un ami, laïc orthodoxe, à nous présenter sa paroisse, sa liturgie,sa religion, à la place de l’homélie. À Nantes, un curé catholique va prêcher au tem-ple et la pasteure protestante prêche dans la paroisse du curé… à suivre !

Textes pour célébrerMonition Frères et sœurs,

d’ouverture voici revenus les dimanches du temps ordinaire,qui se suivent et se ressemblent,où nous n’avons à célébrer que l’ordinaire de notre foiet de notre vie.Mais cet ordinaire-là est extraordinaire :c’est celui de la Présence de Dieuqui nous sauve dans le Christet nous fait vivre en frères dans son Esprit d’amour.

Prière Quand notre foi sommeille,pénitentielle sans s’émerveiller de ton amour toujours fidèle,

Seigneur, prends pitié.

Deuxième dimanche dans l’année B 137

Assemblée du dim

anche18 janvier 2015

138

Quand notre espérance déclineparce que l’étape est longue et difficile,

Ô Christ, prends pitié.

Quand notre charité s’endort,bercée de belles formules, sans passer aux actes,

Seigneur, prends pitié.

On peut aussi prendre G 249, N’aie pas peur.

PPrière Seigneur Dieu, pour nous faire passerd’ouverture de la nuit de la mort à la lumière de la foi,

tu nous as envoyé ton Fils, le Christ Jésus. Apprends-nous à le chercher, à le suivre

et à demeurer avec lui, pour êtrevraiment tes enfants et vivre en frères,unis dans ton Amour dès aujourd’huiet pour les siècles des siècles.

Prière uuniverselle Porteurs des joies et des peines,des espoirs et des angoissesde nos frères et sœurs en humanité,nous nous tournons humblement vers le Seigneur.

(CNA 231-4)

Avec tous ceux qui, comme Eli ou Jean Baptiste,ont à orienter vers Dieu et son Christ :pape, évêques, prêtres, diacres,laïcs en mission, baptisés,Dieu de tendresse, nous te prions.

Avec les appelés de ton amour qui hésitent à répondre,qui doutent de toi, d’eux-mêmes et des autres,Dieu de tendresse, nous te prions.

Pour que notre regard sur les autresne tienne compte ni de leur âge, de leur sexe, de leur rang social, de leur ethnie ou de leur religion,mais uniquement de ton amour pour eux,en qui tu vois des fils et des filles,Dieu de tendresse, nous te prions.

Dieu notre Père, Toi qui appelles chacun par son nom,comme on fait pour son enfant,donne-nous de grandir dans ton amourpour être disciplede celui que tu nommes ton Fils bien-aimé,Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

18 ja

nvie

r 201

5

PPrière ssur Que notre offrande te soit agréable, Seigneur,les ooffrandes pour que nous soyons accueillis

et sanctifiés dans l’eucharistie que nous célébrons,au nom de Jésus, ton Fils, notre Seigneur.

Préface Vraiment, il est juste et bon de te rendre grâce,(missel n° 6) Père très bon de qui nous tenons la vie,

l’existence et l’être.Dans cette existence de chaque jour

que nous recevons de ta grâce,la vie éternelle est déjà commencée :

nous avons reçu les premiers dons de l’Espritpar qui Tu as ressuscité Jésus d’entre les mortset nous vivons dans l’espéranceque s’accomplisse en nous le mystère de sa Pâque.

C’est pourquoi, avec tous les anges et les saints du ciel,nous voulons te bénir et t’acclamer en chantant…

Introduction Dans la simplicité et la confianceau NNotre PPère de notre condition d’enfants de Dieu,

avec Jésus, notre Seigneur,nous osons dire : Notre Père…

Prière À nous comme à tes apôtres, Seigneur Jésus,pour lla ppaix tu offres ta paix.

Accorde-nous de l’accueillir, comme eux,avec joie et avec foi,pour la faire fructifier sur les lieux de vieoù tu nous envoies en témoinset en artisans d’unité et de paix,pour que vienne ton Règne dès maintenantet jusque dans les siècles des siècles.

Prière aaprès Par cette eucharistie, Père très bon,la ccommunion tu nous as partagé la joie d’entrer dans ton intimité,

en nous faisant communierà ta Parole et au Corps de ton Fils.

Accorde-nous d’y demeurer fidèlementpar une vie de disciples de Jésus, ton Fils,notre Seigneur qui vit et règneavec toi et le Saint-Espritpour les siècles des siècles.

Michel MMaindon

Deuxième dimanche dans l’année B 139

Assemblée du dim

anche18 janvier 2015

140

Célébration non-eucharistiqueVoir aussi le plan p. 144.

PPartage Les textes de la liturgie de ce dimanche valorisent l’ap-pel, l’écoute et le dialogue. Depuis les origines Dieucherche l’homme, l’appelle et attend sa réponse pour ac-complir son dessein. Nous pourrions échanger à partirde quelques questions au choix :

- Quelles sont les conditions pour entendre cet appel ?Temps, disponibilité, écoute, humilité, prière, discerne-ment…

- Le dialogue entre Jésus et ses disciples dans l’évan-gile est toujours d’actualité. Laissons le Christ nousposer la question : « Que cherchez-vous » ? Quelle estnotre réponse ?

« Venez et vous verrez »…Pas de grands discours, maisun grand respect de notre liberté. Chacun est appeléde façon personnelle et les missions sont diverses.Quelles missions ?

« Où demeures-tu » ? Dans le monde ? Comment le re-connaître ?

- Eli, Jean Baptiste et André ont permis à d’autres derencontrer personnellement le Seigneur. La confirma-tion de l’appel du Seigneur passe par des hommes.Des « aînés dans la foi » nous ont-ils aidés à discernerdes appels ? Ai-je tenu ce rôle pour d’autres ? Ai-je ré-pondu « me voici » ?

- Le verset de l’Alléluia dit « En Jésus Christ, nous avonsreconnu le Messie ». Demandons pour nous la grâcede cette reconnaissance.

Ce partage pourrait être conclu, après un temps de si-lence, par le chant : A 14-56-1 [571], Dieu nous a tousappelés.

Louange Prière de louange avec l’acclamation :

LI 2235

Béni sois-tu, Dieu notre Père.Tu nous appelles à suivre ton Fils,à vivre et à annoncer au mondeles merveilles de ton amouret le bonheur du Royaume.

Deuxième dimanche dans l’année B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

18 ja

nvie

r 201

5

� ���� � �� � �Lou ange à

Toi,

� ��Dieu vi

vant.

Béni sois-tu pour ton Fils Jésus,l’Agneau de Dieu, le Maître et le Messie.Venu appeler tous les hommes au salut,il fait de nous les membres de son Corps.Par lui nous viennent la grâce et la vérité.

Béni sois-tu pour ton Esprit,qui nous aide à discerner, dans la disponibilité,le chemin à la suite du Christet notre vocation d’hommes et de chrétiens.Tu fais de nos corps le temple de cet Esprit.

Unis par cet Esprit, redisons la prièreque ton Fils nous a enseignée : Notre Père….

OOraison ffinale Dieu notre Père,tu fais de nous un peuple en marcheguidé par ton Esprit.

Accorde-nous la grâce de vivre unis au Christ et à tous nos frères,dans l’attente du festin du Royaumeoù tu nous réuniras,pour les siècles des siècles. Amen.

Françoise MMollet

L’attention aux enfantsLe ttemps dde ll’accueil

C’est le début du temps ordinaire, les ornements sont verts. C’est le temps de l’es-pérance. Le temps de vivre de la Parole du Seigneur dans notre quotidien. Le Sei-gneur se met à notre recherche. Il met sur notre route des témoins.

Chantons notre joie d’être rassemblés en son nom : « Voici le temps de la Fête »(Danièle Sciacky et Michel Wackenheim)

Le ttemps dde lla PParole

Besoin dde ttémoins

• Samuel, pour vivre la rencontre avec Dieu, a eu besoin du grand prêtre Eli.Il ne connaissait pas encore le Seigneur. La parole du Seigneur ne lui avaitpas encore été révélée. C’est le Grand Prêtre qui lui donne la clé pour la ren-contre avec Dieu : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ».

• André a eu besoin de Jean Baptiste pour découvrir la personne de Jésus,l’Agneau de Dieu. Il a eu confiance en la Parole de Jean. Il se met en recherchede Jésus, là où il vit.

Deuxième dimanche dans l’année B 141

Assemblée du dim

anche18 janvier 2015

142

• Simon a eu besoin de son frère André pour aller vers Jésus : « Nous avonstrouvé le Messie ». Simon a confiance en son frère. Il va vers Jésus qui poseson regard sur lui. Il devient « pierre ».

• Qui sont aujourd’hui les témoins dont nous avons besoin ?

• Serons-nous des témoins dont le Peuple de Dieu a besoin ?

Qui sont-ils, ceux en qui nous avons confiance et qui nous invitent à être àl’écoute de la Parole de Jésus. Qui sont-ils ceux qui nous conduisent sur leschemins de la prière ? Comment être aujourd’hui les témoins de Jésus ?

LLe ttemps dde pprière

Apprends-nous Seigneurà te choisir tous les jours.A redire ton OUI en chacun de nos actes.Donne-nous de te suivre sans peuret de t’aimer plus que tout.Rends-nous frères, toi qui nous as rassemblés.Fais de nous les témoins devant tousde ce que nous avons vu et entendu,de ce que nous croyons et vivons,pour que tout homme avec nousreconnaisse en toi l’unique Seigneur.

Prière du M.E.J.

Le ttemps dde ll’envoi

Sachons dire : « Nous avons trouvé le Messie ! »Soyons des témoins de Jésus (1).

(

Jacques VVandenbosch

1) 800 dessins pour la paroisse et l’école, Sabine DE COUNE, Éd. Fidélité.

Deuxième dimanche dans l’année B

Asse

mbl

ée d

u di

man

che

18 ja

nvie

r 201

5

Prière pour l’unité

Avec toi, nous prions, Seigneur,pour que tous nous soyons unis,comme tu l’es avec le Père.

Avec toi, nous prions, Seigneur, pour ton Église,pour que le désir d’unité jaillisse avec force,pour que l’unité ne soit pas écartée comme inaccessible,ou voulue seulement en esprit,sans être mise en pratique.

Nous partageons ta joie, Seigneur,toutes les fois que l’unité germe dans ton peuple,toutes les fois que s’estompentles différences confessionnelles,que s’approfondit l’échange mutuel,et que le respect mutuel nous unifie...

Nous partageons ta joie, Seigneur,lorsque ton peuple vit dans l’unité,accepte de partager sa maison, sa paroisse,son expérience de prière, de fraternité,de témoignage ou de service,et réalise ainsi une unité organique.

Avec toi, nous prions, Seigneur,pour que ta prière soit pleinementet définitivement exaucée, lorsque nous, ton peuple,ne serons qu’un avec toi et ton Père.

RRévérend JJohn YYoung

Demandez la version numérique de Feu Nouveau !

Si vous êtes abonnés à Feu Nouveau vous pouvez accéder gratuitement à la

version numérique.

Il vous faut simplement envoyer un mail à l’adresse suivante :

[email protected]

en mentionnant votre nom, adresse et si possible votre numéro d’abonné.

Vous recevrez dans les plus brefs délais votre « Login », votre « Mot de

passe » et la procédure à suivre. N’hésitez pas !

Prière pour l’unité 143

Assemblée du dim

anche

144 Plan pour une célébration non-eucharistique

Plan pour une célébration non-eucharistique

OOuverture dde lla ccélébration

• Chant d’ouverture (1)• Signe de la croix• Monition d’accueil (2)• Litanie pénitentielle (2)• Geste de paix (2)• Prière d’ouverture (2)

Liturgie dde lla PParole (4)

• Première lecture • Psaume• Deuxième lecture• Acclamation de l’évangile• Évangile• Partage de la Parole (3) et/ou homélie (2)• Credo ou Cantique de la Parole (1)• Prière universelle (2)• Prière de louange (3)• Notre Père (2)

Liturgie dde ccommunion ((si eelle aa llieu)

• Invitation à la communion (« Heureux les invités… »)• Communion• Chant (1)

Conclusion dde lla ccélébration

• Annonces et quête• Prière de conclusion (3) ou prière après la communion (2)• Chant d’envoi (1)

(1) Voir propositions dans Choix de chants.(2) Voir propositions dans Textes pour célébrer. En l’absence de ministre ordonné,

il convient de dire « nous » et non pas « vous ».(3) Voir propositions dans Célébration non-eucharistique.(4) La liturgie de la Parole peut aussi débuter par le chant ou la proclamation de

deux ou trois psaumes. On peut reprendre les psaumes proposés par la liturgiedes heures ou, par exemple, les psaumes 62,103, 117, 121, 150 pour le ma-tin et les psaumes 65, 97, 112, 135, 144 pour le soir. Dans cette formule,la litanie pénitentielle prévue lors de l’ouverture est moins indiquée.

Editorial : Celui qui chante prie deux fois !Patrice Eubelen ................................................................................................ 1

Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » (1)André Haquin .................................................................................................. 2

La liturgie et la Bible au BrésilTémoignagesPaul Waffl ard et Maurice Abel ............................................................................ 6

Assemblées du dimancheDes chants pour le temps de l’aventPhilippe Robert .............................................................................................. 10

30 novembre 2014 : Premier dimanche de l’avent BBernard Renaud, Charles-André Sohier, Liliane Simon, Nancy de Montpellier ........ 12

7 décembre 2014 : Deuxième dimanche de l’avent BBernard Renaud, Charles-André Sohier, Liliane Simon, Nancy de Montpellier ........ 26

14 décembre 2014 : Troisième dimanche de l’avent BBernard Renaud, Charles-André Sohier, Liliane Simon, Nancy de Montpellier ........ 41

21 décembre 2014 : Quatrième dimanche de l’avent BBernard Renaud, Charles-André Sohier, Liliane Simon, Nancy de Montpellier ........ 56

Des chants pour le temps de Noël BPhilippe Robert .............................................................................................. 70

25 décembre 2014 : Nativité du SeigneurClaude Tassin, Judith Bollingh, Liliane Simon, Jacques Vandenbosch ................... 71

28 décembre 2014 : Sainte Famille BClaude Tassin, Judith Bollingh, Liliane Simon, Jacques Vandenbosch ................... 88

4 janvier 2015 : ÉpiphanieClaude Tassin, Judith Bollingh, Liliane Simon, Jacques Vandenbosch ................. 101

11 janvier 2015 : Baptême BClaude Tassin, Michel Maindon, Liliane Simon, Jacques Vandenbosch ............... 115

Des chants pour le début du temps ordinairePhilippe Robert ............................................................................................ 129

18 janvier 2015 : Deuxième dimanche dans l’année BDaniel Sesboué, Michel Maindon, Françoise Mollet, Jacques Vandenbosch ........ 130

Prière pour l’unité des chrétiens ........................................................... 143

Plan pour une célébration non-eucharistique ................................ 144

Abréviations utiliséesM.N.A. ou (XX.XX) : Missel Noté de l’Assemblée, Brepols , exemple (25.13)C.N.A. ou [xxx] : Chants Notés de l’Assemblée, Bayard, exemple [573]PDA, PDB, PDC, PDF : Psautier Des Dimanches (année A, B, C ou Fête) , Supplément de Église qui chante

Feu NouveauBimestriel d’initiation biblique et liturgique

6 numéros par anRédaction et administration :

Feu NouveauRue de l’Ange, 34 - B 6001 MARCINELLE

Tél. : 00 32 (0) 71 36 32 39 - Fax : 00 32 (0) 71 47 46 85e. mail : [email protected]

www.feunouveau.eu

Publié par Feu Nouveau a.s.b.l.

Rédacteur en chef : Patrice EubelenComité de rédaction : Judith Bollingh, Danielle Delbosse-Hella, Jean-Marie Delgrange,

ABONNEMENTSun an

BelgiqueBE34 7995 3066 6790 BIC GKCCBEBB ou BE16 0001 2803 7774BIC BPOTBEB1 de Feu Nouveau,Rue de l’Ange, 34 - 6001 Marcinelle 60 EURFranceEtablissez un CCP ou un chèque bancaire au bénéfice de«Association d’aide au Carmel de Douai», envoyez le àFeu Nouveau-Carmel, 105, rue de l’Arbre Sec, F-59500 Douai 70 EURDépartements et territoires d’OutremerMême mode de paiement 75 EUR

Suisse, Luxembourg et autres pays d’EuropeFaire un virement international au compte Poste Financière,1100, BRUXELLES IBAN BE16 0001 2803 7774 BIC BPOTBEB1de Feu Nouveau, Rue de l’Ange, 34 - B 6001 Marcinelle 70 EURCanada et autres pays du mondeFaire un virement international au comptede Feu Nouveau, Rue de l’Ange, 34 - B 6001 MarcinelleIBAN BE34 7995 3066 6790 BIC GKCCBEBBDexia Banque, Boulevard Pacheco, 44, B 1000 Bruxelles 75 EURAfin d’éviter les frais bancaires pour les virements internationaux,il est possible de payer par PayPal sur le site www.feunouveau.eu.

Edit. resp. : Danielle Hella, rue de l’Ange, 34 - B 6001 Marcinelle

Patrice Eubelen, André Haquin, René Rouschop, Katia Vanderhofstadt, Marie-Adèle Verheecke.

FEUNOUVEAU

an n é e

b

Bimestriel de formation biblique et liturgique

Num

éro

d’ag

réat

ion

p601

059

58/1octobre-novembre 2014

Temps de l’aventTemps de Noël

2 année

Célébrations décembre 2014 et janvier 2015

Feu Nouveau propose à ses lecteurs d’approfondir le trésor biblique et liturgique de l’eucharistie dominicale.

• La Bible : Les lectures (avec l’autorisation de l’AELF) et les commentaires, homélies, questions pour un partage.

• La liturgie : Monitions et prières adaptées aux lectures, propositions de chants, d’animations pour les enfants et suggestions pour des célébrations sans prêtre.

• Articles de formation biblique et liturgique

Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile » (1)Échos d’ordre sacramentel et liturgique

La liturgie et la Bible au BrésilTémoignages

Assemblées du dimancheAvent B, Nativité du Seigneur, Sainte Famille B, Épiphanie, Baptême B, 2 année B