fairmed sur place

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Edition N° 207 | Août 2014 Cameroun Miss Suisse en voyage pour les plus pauvres page 2 République centrafricaine Exposé aux combats page 10 Suisse 15 ans dengagement auprès de FAIRMED page 15 sur place

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August 2014 Französisch

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Page 1: FAIRMED sur place

Edition N° 207 | Août 2014

Cameroun Miss Suisse en voyage pour les plus pauvres page 2

République centrafricaine Exposé aux combats page 10

Suisse 15 ans d’engagement auprès de FAIRMED page 15

sur place

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« Je tremble intérieurement, car j’ai beaucoup de peine à assimiler ce flot d’émotions tout en examinant un en-fant après l’autre à la recherche de signes de sous-nutrition », raconte l’actuelle Miss Suisse, Dominique Rin-derknecht. Début juillet, elle est partie avec l’organisation bernoise d’aide hu-manitaire FAIRMED dans l’est du Ca-meroun, pour y visiter le projet de santé en faveur de la population défavorisée des Pygmées bakas. Le troisième jour, la voilà en sueur et fatiguée à l’ombre du gigantesque manguier qui jouxte le centre de soins et ancienne léproserie de Kwoamb, en train de vacciner une centaine d’enfants en compagnie du conseiller national PLR tessinois Ignazio Cassis. « Là, je touche à mes limites », raconte la Zurichoise de 25 ans. Ce sont des moments tellement intenses que je vis avec ces enfants, d’une part si pauvres et malades et d’autre part si

Sept jours dans la brousse camerounaise – c’est ce qu’ont vécu l’actuelle Miss Suisse Dominique Rinderknecht et le conseiller national tessinois Ig-nazio Cassis. Les deux célébrités ont pu se familiariser intimement avec FAIR-MED – et sont rentrés enchantés.

gentils et reconnaissants – les aider de-mande beaucoup d’énergie. » Ce que la Miss avoue si spontanément ne se voit pas sur les centaines de photos où elle figure – partout, elle apparaît sou-riante, rayonnante, reposée et sereine.

Trop en nage pour changer de t-shirtC’est la première fois que Dominique Rinderknecht se rend en Afrique sub-saharienne. « J’ai toujours eu envie de

soutenir un projet so-cial à l’étranger, et je ne le fais pas seule-ment pour confirmer la nouvelle orientation

caritative de Miss Suisse, mais aussi pour grandir en tant que personne. » Et ce ne sont pas les occasions qui man-quent. Entre les nombreuses réceptions avec des gouverneurs, des préfets, des ministres ou chez l’ambassadeur de Su-isse, il ne lui reste guère de temps pour se doucher et se changer. « Sur les dix t-shirts que j’ai emmenés, j’en ai fina-

Miss Suisse en voyage pour les plus pauvres

DOSSIER2

« Je tremble intérieurement en

vaccinant les enfants. »

lement utilisé bien moins – le soir, je suis tellement en sueur que je renonce même à changer de t-shirt. » Au cours du voyage, les toilettes sont souvent vieilles et sales, les chasses d’eau défec-tueuses et le papier WC n’existe qu’en rêve. La Miss loge à Kwoamb dans une chambre où grouillent de gros cafards et de longs mille-pattes, et elle partage sans broncher la douche – une eau dou-teuse qui vient du toit – avec les sept au-

En haut : Le conseiller national tessinois Ignazio Cassis visite l’élevage de poulets des Baka.En bas : La Miss Suisse Dominique Rinder-knecht mesure le bras des enfants pour voir s’ils sont sous-alimentés.

Page 3: FAIRMED sur place

DOSSIER4 5DOSSIER

Des repas aux couleurs localesAu plus tard après quatre jours passés sur les routes dans trois jeeps FAIR-MED, une chose est claire : si la Miss a des airs fragiles, elle est en réalité coriace. Elle assiste rayonnante à tous

tres participants au voyage. « J’arrive à faire abstraction de tout cela. La seule chose que j’ai de la peine à suppor-ter sont les odeurs qui accompagnent ces conditions d’hygiène précaires – je n’ai encore jamais rien vécu de tel. »

les rendez-vous, elle mange tous les mets qu’on lui propose, aussi étranges soient-ils (antilope, chat-tigre, manioc ou porc-épic) et elle accomplit consci-encieusement tous les gestes médi-caux dont elle est chargée. Comment fait-elle ? « J’ai été profondément im-pressionnée par le projet de santé de FAIRMED, par l’ardeur avec laquelle les gens s’impliquent et les résultats qu’ils obtiennent – cela me donne envie de m’engager aussi de toutes mes forces, explique la Zurichoise de 25 ans. Je suis touchée par ailleurs de voir à quel point les Pygmées bakas auxquels nous avons rendu visite sont accueil-lants – ils nous rendent honneur, nous acceptent et, alors qu’ils n’ont presque rien, ils nous préparent un buffet si copieux que j’en ai presque mauvaise conscience. »

Un bébé sous-alimenté reçoit de l’aideDominique Rinderknecht s’essuie le front du revers de sa main alors qu’elle prend dans ses bras le petit Dang-dario en pleurs, âgé de deux mois et demi. Elle lui parle pour l’apaiser pen-dant qu’elle s’applique à mesurer son petit bras. Dangdario, qui ne se calme qu’une fois dans les bras de sa mère pour être allaité, est trop chétif. « Il sera intégré au programme de lutte contre la sous-nutrition et recevra des com-pléments alimentaires », explique le

En haut : Poulet, bananes frites et manioc – chez le préfet d’Abong Mbang.En bas : La Miss Suisse Dominique Rinderknecht offre du chocolat aux enfants bakas de Missoumé.

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convaincante », affirme ce médecin de 53 ans, expert en santé publique et membre du PLR. « FAIRMED ap-plique le principe « Think globally, act regionally » d’une manière si directe et efficace qu’il me semble important de le montrer aux Suissesses et aux Suisses – ces pauvres gens existent, ils vivent ici et maintenant, et nous avons le devoir de leur venir en aide ! »

Une grande fête chez les BakasL’avant-dernier soir, un village baka in-vite le groupe de visiteurs à une fête avec buffet, chants et danses. « C’était absolument magique, s’enthousiasme

Ignazio Cassis, ils ont aménagé une place dans la forêt pour nous, l’ont illuminée et décorée avec des

feuilles de palme ; leurs chants envoû-tants résonnant dans l’obscurité et leurs danses prodigieuses m’ont pro-fondément touché ». Ignazio Cassis a profité de l’occasion pour passer la nuit dans une hutte baka construite tout spécialement pour lui à partir de feuilla-ges : « C’est une expérience qui n’arrive qu’une fois dans une vie, c’était incro-yable de passer la nuit dans cet environ-nement mystique, accompagné par les cris des animaux nocturnes et le chant des Bakas qui a duré toute la nuit – je ne l’oublierai jamais. »

Dr Alphonse Um Boock, responsable FAIRMED au Cameroun. « Je suis heu-reuse que Dangdario puisse se faire vacciner et peser gratuitement, ici », dit sa mère Marie-Noelle, une Pygmée baka de 25 ans. « Mon premier enfant est mort de la malaria à trois ans, j’en souffre aujourd’hui encore. » Dominique pose maintenant le ruban de mesure autour du bras de Simon, 2 ans. « Par bonheur, il n’est pas sous-alimenté ! », soupire son père Dieudonné. Simon a été traité il y a quelques semaines con-tre une infection due à un ver. « Il était très faible et malade, il n’avait plus en-vie ni de jouer ni de manger – grâce au travailleur sanitaire itinérant de FAIR-MED qui l’a pris en charge, il va bien maintenant. Je suis très heureux de pouvoir tenir à nouveau mon fils dans mes bras. »

Pas d’auto-apitoiement face à la maladieLa Miss instille infatigablement de la vi-tamine A et un vaccin contre la polio dans la bouche de bébés et d’enfants. « Elle se débrouille très bien », la féli-cite le conseiller national Ignazio Cassis à ses côtés. « D’ailleurs je n’aurais ja-mais imaginé qu’une Miss puisse être aussi intelligente, décontractée et ac-cessible. » Dominique sourit. « La mé-thode de FAIRMED me semble très

« Les chants et les danses des Baka m’ont profondément touché. »

La santé pour les Pygmées bakaFAIRMED s’engage depuis plus de 55 ans en faveur des Pygmées bakas presque

totalement dépourvus de droits et dont l’existence est menacée par la défores-

tation. Ils reçoivent du soutien de la part de FAIRMED pour mettre sur pied leurs

propres assurances communautaires, pour prévenir et traiter les maladies ou

pour construire des toilettes et des puits. Ces 50 dernières années, FAIRMED a

investi près de 70 millions de francs dans divers projets sanitaires au Cameroun.

DOSSIER6

Page 5: FAIRMED sur place

attaquée par les rebelles de la Seleka. Le propriétaire de la maison où j’habite m’emmène alors dans la forêt où nous passons une nuit sans sommeil sous les arbres immenses de la forêt équa-toriale – toujours vigilants et prêts à fuir si des animaux sauvages venaient à nous attaquer. Sur Radio France Inter-national, nous entendons le lendemain que Bangui a été prise d’assaut et que le président déchu Bozize s’est enfui au Cameroun. A Bangui, les rebelles pillent et massacrent sans relâche –une horreur indicible. Le jour suivant, après une nouvelle nuit blanche dans la forêt, j’apprends que ma mai-son a été détruite et pillée. A part les habits que je porte, il ne me reste plus rien.

De retour en villeAprès sept nuits, Jean-Pierre de FAIR-MED vient me chercher dans la forêt et me ramène à Bangui. Là, consta-tant que je ne suis pas musulman, une rebelle de la Seleka fait mine de m’abattre. C’est un commerçant musulman, qui m’a reconnu, qui me sauve la vie : il me demande de surveil-ler quelques instants son magasin et explique à la femme très agitée que je suis son frère et que je viens d’arriver à Bangui. En une heure, j’assiste au pillage du magasin par les Selekas qui emportent tout ce qu’ils trouvent. Je

ner un atelier de formation FAIRMED quand la nouvelle nous arrive que la ville de Bangui est sur le point d’être

ACTUALITÉ8 9ACTUALITÉ

« Un commerçant musulman m’a sauvé

la vie. » Henry Babila, collaborateur de FAIRMED en République centrafricaine.

Exposé aux combats Henry Babila, originaire du Cameroun, travaille depuis un an et demi en République centrafricaine pour le compte de FAIRMED. Lorsque les conflits ont éclaté en mars 2013, alors que le président venait d’être renversé et que les rebelles de la Seleka répandaient la terreur dans le pays, Henry Babila, en danger de mort, a dû se mettre à l’abri. Pour FAIRMED sur place, il a couché son expérience sur le papier.

Il fait beau en ce 23 mars et l’air est comme purifié après une pluie raf-raîchissante. Nous venons de termi-

venais souvent dans ce magasin, je m’étais lié d’amitié avec le propriétaire avec qui j’avais beaucoup plaisanté et ri. Après quelques jours où je suis resté caché dans un hôtel contrôlé par les Selekas, j’ai réussi à réserver un vol vers mon pays d’origine, le Cameroun. Sur le chemin de l’aéroport, notre taxi est pris pour cible, le pare-brise éclate mais je survis une fois de plus.

Lutte pour la justice socialeUne fois de retour chez moi au Cameroun – en sécurité auprès de

ma femme et de mes enfants – ces terribles événements m’ont pour-suivi encore longtemps dans mes rêves et bien

que ma femme soit une très bonne cui-sinière, il m’était impossible d’avaler la moindre nourriture solide après cette longue période de jeûne. Je suis tout de même retourné en République cen-trafricaine en février pour reprendre mon travail pour FAIRMED. Avec dans le cœur les minorités et les femmes enceintes, l’organisation veille depuis des décennies à assurer aux défavo-risés un accès à la santé. Même si la situation n’est pas encore bonne en termes de sécurité, je veux aider les minorités exclues et menacées à accé-der à la santé – ma conviction rejoint celle de FAIRMED lorsque je dis : la justice sociale est possible !

Page 6: FAIRMED sur place

PROJET10

Des médicaments pour la RCA

FAIRMED sur place : Quelle est ton impression générale après ces quelques jours passés en Répub-lique centrafricaine ?La situation est très incertaine et les travailleurs humanitaires font face à des conditions extrêmes. Même si un gouvernement de transition a été formé, l’Etat reste inexistant. La sécurité est main-tenue par des troupes étrangères et les services publics, lorsqu’ils fonc-tionnent, sont financés par des fonds extérieurs. Un jour, les choses semb-lent avoir repris leur cours, et le lende-main, il y a des morts et des émeutes. Comment se déroule le projet FAIR-MED en République centrafricaine ?Les deux projets en cours, « Aide humanitaire d’urgence » et « Santé pri-maire Lobaye », se portent bien au vu

des circonstances. C’est également dû au fait que la région de Lobaye, où FAIRMED intervient, est relativement sûre : les villes sont sécurisées par la MISCA, la Mission International de Soutien à la CentrAfrique et les zones rurales par des milices anti-balakas. De

plus, le travail de ces dernières années, soit la mise sur pied des comités de soins ainsi

que le recrutement et la formation de promoteurs de santé, porte ses fruits. Leur intervention est absolument indis-pensable pour informer et mobiliser la population. Quels sont les difficultés ?Outre les incertitudes liées à la sécu-rité, il faut savoir que la plupart des per-sonnes n’ont pas d’argent. Même si les prestations sociales sont gratuites, les coûts de transport et d’hébergement

surpassent souvent les frais de traite-ment. Par ailleurs, le danger est très grand de voir disparaître des médica-ments ou du matériel médical. Dans ces conditions, il n’est pas possible de maintenir durablement le système de santé. Les collaborateurs de FAIRMED vivent sous une menace latente. Un chargement de 57 caisses de médicaments d’importance vitale, offertes à FAIRMED par ALM, American Leprosy Mission, vient d’arriver à Bangui. Est-ce utile pour le projet ?Très utile ! En raison des vagues de pil-lage qui ont marqué les combats, les centres de soins manquent de tout : médicaments, lits, instruments et matériel de laboratoire. Les médica-ments envoyés par ALM sont plus que nécessaires.

Dieter Imhof, responsable FAIRMED pour la République centrafricaine, a vi-sité en mai les projets de santé à Bangui et dans la préfecture de Lobaye. Dans ce pays déchiré par la guerre, les collaborateurs FAIRMED travaillent dans les circonstances les plus extrêmes, les conditions de sécurité sont mauvaises et aucune amélioration de la situation humanitaire n’est à en-visager.

Le projet d’aide d’urgenceEn République centrafricaine, FAIR-MED réalise depuis 50 ans des pro-jets de santé en faveur des plus pauvres. Au vu de la situation hu-manitaire difficile, FAIRMED a provi-soirement transformé ses program-mes en aide d’urgence. FAIRMED soutient deux hôpitaux et dix cen-tres de soins dans les districts de Mbaiki et de Bimbo : elle leur four-nit du matériel médical ainsi que des médicaments et rémunère les tra-vailleurs de la santé. Cette année, FAIRMED investira 330 000 francs en RCA, où près de 20 000 per-sonnes bénéficient du projet d’aide d’urgence.

Des étagères à moitié vides – une phar-macie à proximité de la capitale Bangui.

Dieter Imhof, responsable du programme pour la République centrafricaine.

« L’ Etat reste inexistant. »

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ACTUALITÉ12

Faire le bien – même par-delà la mortLe 13 septembre 2014 aura lieu la quatrième Journée internationale du testament. En Suisse, cette journée a été initiée par l’association « My-HappyEnd » dont FAIRMED fait partie. A Berne, MyHappyEnd a organisé une manifestation sur le thème de la succession, à laquelle ont participé Markus Gmür, professeur en sciences économiques, et Felix Gutzwiller, conseiller aux Etats PLR.

« Seul un quart des Suissesses et des Suisses rédige un testament », a expli-qué Muriel Bonnardin, présidente de l’association MyHappyEnd, lors de la manifestation organisée à l’occasion de la Journée du testament. « Et parmi les actes rédigés, beaucoup disparaissent – parfois même éliminés par des mem-bres de la famille se sentant lésés. »

Pourtant, le besoin de faire le bien au-delà de sa propre existence est large-ment répandu, précise Markus Gmür, professeur à l’Université de Fribourg. « Dans l’Antiquité, les Grecs léguaient déjà fréquemment une partie de leur fortune aux personnes dans le besoin, afin d’assurer une cohésion au sein de la communauté politique – chez les

Felix Gutzwiller, conseiller aux Etats, Markus Gmür, professeur en sciences économiques, et la présidente de MyHappyEnd, Muriel Bonnardin, discutent du nouveau droit de succession.

Romains, les legs à la collectivité visai-ent plutôt à rester dans les mémoires au-delà de la mort. Dans la tradition ju-déo-chrétienne, le don à la collectivité a pris en outre une dimension religieuse, comme l’explique Markus Gmür : « les plus fortunés sont solidaires envers les plus pauvres et leur lèguent par consé-quent une partie de leur fortune par le biais d’une œuvre caritative ».

Le nouveau droit de succession en vigueur au plus tôt en 2016Puisque seule une minorité de Suis-sesses et de Suisses rédige des testa-ments et qu’une partie de ceux-ci dispa-raît régulièrement, la part léguée à des associations caritatives est très faible. De plus, le droit de succession de 1912, obsolète, contribue à ce que les pro-ches héritent automatiquement d’une grande partie de la fortune, comme l’a expliqué le conseiller d’Etat Felix Gutzwiller : « Dans le droit de succes-sion actuel, les parts obligatoires pour les proches sont tellement importan-tes qu’il n’est par exemple quasiment plus possible de léguer une petite ent-reprise à l’un de ses enfants parce qu’il faut dédommager les frères et sœurs. » Felix Gutzwiller ajoute que la situation est également injuste pour les concu-bins et qu’ il faudrait rendre les parts obligatoires plus flexibles si l’on veut s’adapter à la société moderne. » Le nouveau droit de succession fait actu-

ellement l’objet de trois expertises. Si le peuple suisse l’approuve, il pourrait entrer en vigueur au plus tôt en 2016. Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à vous demander suffisamment tôt ce qui doit advenir de votre fortune. Faites le bien – au-delà de votre existence – et parta-gez votre fortune avec des personnes moins bien loties.

Anna Opladen, responsable de la collecte de fonds FAIRMED : 031 310 55 67www.fairmed/spenden/erbschaften

Le 13 septembre 2014, MyHappy-End mènera à Bâle une action ar-tistique interactive à l’occasion de la Journée du testament. Intitulée « gegeben und genommen », elle est proposée par Johanna Götz, spé-cialiste d’histoire culturelle et par Yi-Cong Lu, designer de produits. http://www.myhappyend.org

Vous aussi, restez dans les mémoires – pensez aux œuvres d’utilité publique dans votre testament.

une initiative de: Action de carème, Aide et Action, Amnesty International, Armée du Salut, Enfants du Monde, EPER – Entraide Protestante Suisse, FAIRMED, Fondation MOnDE SAnS MInES, Fondation SOS Village d’Enfants Suisse, Fondation Village d’Enfants Pestalozzi, Greenpeace Suisse, LunGE ZüRIcH, miva – transporte l’aide, Pain pour le prochain, Projet Fôret de Montagne, Pro Senectute, QuATRE PATTES suisse, Rheumaliga Zürich, SBS Bibliothèque suisse pour personnes aveugles, malvoyantes et empêchées de lire, WWF Suisse

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FAIRMED sur place : Comment FAIR-MED a-t-elle évolué ces 15 dernières années ?René Stäheli : Les racines sont restées, l’arbre a grandi. L’Aide aux Lépreux Em-maüs Suisse a suivi une croissance or-ganique jusqu’à devenir FAIRMED. Il y a dix ans, l’OMS nous a rendus atten-tifs au phénomène de l’ulcère de Buruli et demandé si la maladie sévissait aussi

15 ans d’engagement auprès de FAIRMED

dans les pays où nous intervenions. Dans une vallée du Cameroun, nous avons recensé plus de 400 cas pour les-quels nous avons mis en place un pro-jet de grande envergure. C’était le point de départ de notre diversification en Af-rique. De nos jours, il est difficile de se concentrer sur des maladies isolées, il faut avoir une vision globale et mettre à profit des synergies.

PrésentationNom : René StäheliAge : 58 ansProfession : ingénieur agronome /MBA en NPO-ManagementDomicile : BâleEtat civil : marié, une fille adulte

Comment vois-tu l’évolution de FAIR MED ?Le développement de FAIRMED pas-sera par un renforcement des projets liés à nos axes prioritaires et pour les-quels nous disposons d’une compé-tence éprouvée : les maladies tropica-les négligées NTD*, le handicap et les communautés marginalisées. Dans un futur plus lointain, il est difficile de se prononcer, à une époque où tout évo-lue très rapidement. Que nous réserve l’avenir ? Peut-être y aura-t-il de nou-veaux vaccins grâce qui nous permett-ront d’éradiquer la lèpre ou peut-être trouverons-nous un partenaire suscep-tible de renforcer encore notre impact ?

Où situes-tu FAIRMED dans le pay-sage humanitaire helvétique ?FAIRMED est une organisation d’aide au développement qui bénéficie de plus de 50 ans d’expérience pour au moins une maladie tropicale négligée et de plus de 10 ans pour plusieurs de ces NDT. Nous étions déjà experts en la matière avant même que la notion de NTD n’apparaisse. Ce qui nous rend uniques parmi les organisations de pro-motion de la santé dans les pays du Sud.

Quelle est l’anecdote la plus amu-sante que tu as vécue chez FAIR-MED ?Les pygmées sont régulièrement spo-

Le directeur de FAIRMED, René Stäheli, œuvre depuis 15 ans pour la fonda-tion. Cet ingénieur agronome a commencé par travailler pour Ciba Geigy avant de retourner dans notre pays pour rejoindre l’Institut tropical de Suisse après plusieurs années en Afrique. En 1999, il voit une offre d’emploi pour l’organisation qui s’appelait à l’époque Aide aux Lépreux Emmaüs Suisse – il postule, est embauché et reste.

René Stäheli rend visite à la clinique dermatolo-gique d’Ampara.

liés de leurs droits et ne sont souvent pas enregistrés officiellement. Lorsque nous avons voulu leur remettre solen-nellement leurs papiers d’identité, au-cun d’eux ne s’est présenté. C’est là que nous avons remarqué qu’ils avai-ent inscrit un faux nom sur les photos par crainte que certains ne s’en ser-vent pour leur jeter des sorts. Cette histoire montre aussi que notre lo-gique est parfois mise à mal et que le travail avec d’autres cultures est d’une grande complexité.

15PORTRAIT

*Neglected Tropical Diseases

Page 9: FAIRMED sur place

Impressum : Magazine trimestriel de FAIRMED ; Rédaction : Saskia van Wijnkoop, Anna Opladen, René Stäheli ; Photos: Simon Huber, FAIRMED, Jonas Kambli, Simon Opladen, FAIRMED ; Création : graphicarts, Berne-Liebefeld ; Impression : Spühler Druck AG, Rüti ZH. Abonnement compris dans les dons à partir de 5.– francs.

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