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Saint-John Perse. (Photo Dorothy Norman, Washington, 1960.)

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Introduction

L'oeuvre de Saint-John Perse pose une énigme précise dont voicile premier terme c'est que Perse rompt avec la poétique moderne,et les traditions que nous imposait déjà cette poétique. Rimbaud etses enfants usent d'une expression spasmodique, où l'image tient savertu moins de la ressemblance que du contraste des objets qu'elleréunit. Mallarmé, et ses disciples, usent d'une syntaxe fragmentaireet sporadique, où la métaphore s'enferme en elle-même, comme dansun proverbe, comme dans une île. D'où suivent (s'ils n'ont pré-cédé) la solitude et le désespoir. On dirait qu'une poésie parcellaireest à tout instant chassée, et s'en désespère, de la voie même et dela condition de la littérature.

Mais Perse réunit tout ce que la poésie moderne séparait. Il n'ya pas la moindre solution de continuité dans ses poèmes. Il use moinsd'images lointaines que d'images voisines; moins de métaphoressolitaires, que de comparaisons et de confrontations. Les mille rusesde la rime, de l'assonance et du métagramme, des deux points, dela parenthèse et des tirets fondent la communauté des objets qu'ilnous offre. Pas plus qu'il ne fait place dans son âme à l'injusticeou à la peur, il n'est de lieu dans sa parole qui s'ouvre au trouble,à l'incohérence ou à la solitude.

Ouvrez les vieux dictionnaires. Poème y veut dire « ouvrageen vers, harmonieux et plaisant, d'une certaine étendue ». Cependantle mot a changé de sens de nos jours, il signifie plutôt « ouvrageen prose, inharmonieux, désespéré, et (dit Valéry après Baudelaire)plutôt bref ». Mais Perse lui restitue un sens antérieur. Son œuvrecertes échappe par quels biais? à la mesure commune c'està la faveur d'un retour à des mesures, il se peut, éternelles anté-rieures en tout cas. Comme s'il en avait long à nous apprendre surla condition du poète et sur la nature de la poésie.

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Honneur à Saint-John Perse

Tel est le premier terme de l'énigme, et voici le secondC'est que Perse ne renonce pas pour autant les diverses ambitions

des poètes modernes diverses, mais curieusement convergentes.Il exige de la poésie qu'elle soit tout à la fois un mode de connais-sance et une façon de vie la vie la mieux comblée, la connaissancela plus véridique. Et certes il s'allie la beauté, mais il n'en faitpas son but ni même sa réflexion. Certes encore il s'allie le plaisir.Il dit volontiers que la fin de la poésie est la délectation. Mais iln'a jamais recherché cette délectation pour elle-même. Plaisir etbeauté, on dirait qu'il les a rencontrés par hasard. Il n'a pas plustôt évoqué les avidités, les passions et les prises de notre cœur cecœur avide et enténébré qu'il ajoute étrangement « Mais nousvivons d'outre-mort » (quelle outre-mort ?) et encore « notre routetend plus loin » (quels lointains?). « à quelle outrance courons-nous ? ». Et « le grand pas souverain de l'âme sans tanière. ».

Que le mot d'âme ne nous trompe pas. C'est parmi les ruinessaintes et l'émiettement des « vieilles termitières » il s'agit, jepense, des religions que ce pas se fait entendre. « Grands aînés,dit encore Perse, vous n'aviez dit le mot. l'hôte est absent. Dieul'aveugle. » Mais lui, qu'a-t-il donc vu? Par quelle route est-ilpassé? Quelle expérience a-t-il conduite? Or, il n'arrive pas à Persede tricher. Il ne songe ni ne rêve, il a les pieds sur terre, et son poèmen'offre pas un détail qu'il ne soit aisé de vérifier dût-on, pource faire, s'adresser au sociologue, au voyageur, au botaniste, aunumismate. Il tient en horreur les causes invisibles, ayant la préci-sion du savant, comme il en a la rigueur. Bref, je puis me fier sansréserve à ce que m'apprend « une seule et longue phrase sans césure »,son poème.

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On reconnaîtra, dans les études et les essais qui suivent, les diversaspects de l'énigme.

On y lira aussi ou l'on devinera, je pense les solutionsqu'elle peut recevoir.

JEAN PAULHAN

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I

Hommages

collectifs

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HOMMAGE INTERNATIONAL

DES « CAHIERS DE LA PLÉIADE »

(Paris, Été-automne 1950.)

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HOMMAGES

PAR

ANDRÉ GIDE

T. S. ELIOT

LÉON-PAUL FARGUE

HERBERT STEINER

RENÉ CHAR

JULES SUPERVIELLE

JORGE GUILLEN

GEORGES SCHÉHADÉ

J. G. CRUCHAGA

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Don d'un arbre

Tout dernièrement encore, parachevant une anthologie (oùje m'étais donné comme règle de ne citer aucun poète vivant)j'avais été jusqu'à tricher un peu, en faveur de Saint-JohnPerse, me consolant de ne pouvoir lui donner place dans lecorps du livre, trouvant le moyen toutefois, par unique etinsigne exception, de citer quelques versets de lui, particu-lièrement éloquents, en coda, à la suite de ma préface. Ah!que j'étais heureux de témoigner ainsi de ma prédilection!

Pourtant je crois que ce qui me retient encore, c'est la craintede dire des bêtises; oui, particulièrement devant Saint-LegerLeger, qui se tait plutôt que d'en dire; car je n'éprouvais pascette crainte avec d'autres, pour qui j'étais heureux que malouange parfois prît les devants. Mais il ne s'agit plusaujourd'hui de découvrir Saint-John Perse, qui, depuislongtemps déjà, ne compte plus ses admirateurs. D'avoirété l'un des plus anciens de ceux-ci, des plus fervents, neme met nullement à l'aise. Il y a dans l'oeuvre de Leger,comme aussi dans sa personne même, lorsqu'on a le bonheurde l'approcher, je ne sais quoi de princier qui m'intimide;je crois que c'est sa politesse.

Entre-t-on dans l'intimité de ses poèmes (et c'est le plusimmédiat de leurs charmes), il semble soucieux d'y main-tenir sans cesse, par excessive courtoisie, une distance quifait de lui le plus exotique des mages. La clarté même deson élocution nous laisse mieux sentir son éloignement. Lepremier mot de son premier poème retentit comme un coupde gong Palmes. pour un changement de décor; et pres-que aussitôt il nous avertit « Je parle d'une haute condition. »et plus loin « Je parle dans l'estime. Je parle d'une estime.

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Hommages collectifs

et des servantes de ma mère, grandes filles luisantes, remuant leursjambes chaudes. » Ou encore « Et les hommes remuaient plusd'ombre avec une bouche plus grave, les femmes plus de songe avecdes bras plus lents. » Et cette lenteur même confère aux gestesqu'il peint une noblesse, une sorte de solennité, souriante un peumais très grave, près de quoi notre monde occidental recule,dans la conscience et dans l'épouvante de sa hideuse vulgarité.

Après quoi laissons Saint-Leger Leger protester contre lalittérature exotique; et remplaçons ce mot, pour lui plaire, parcelui de dépaysement; c'est-à-dire ce ravissement intem-porel à quoi tend toute poésie, que provoque infailliblementchaque œuvre nouvelle de Saint-John Perse, que je ressentisdéjà, subit et total, dès l'introït d'Éloges.

J'ai sous les yeux le manuscrit très précieux de ces premierspoèmes. L'écriture même en est aussi déconcertante que letexte. En ce temps on n'attachait pas encore tant de valeuraux autographes souvent on les abandonnait à l'imprimeursans plus s'inquiéter davantage de leur sort remplacésaussitôt par des placards et des épreuves, sur lesquels toutel'attention de l'auteur se portait. Mais ces pages de Saint-Leger Leger me parurent, indépendamment de leur apportet déjà par elles-mêmes, si belles que je ne pus consentir àm'en séparer. Je n'enverrais à l'imprimeur qu'un double.Mon premier soin fut donc d'en faire prendre aussitôt copiepar un secrétaire d'infortune; déplorable imprudence, carle dit secrétaire restait complètement insensible au charmede Saint-Leger Leger; je ne m'en rendis compte que parla suite; trop tard hélas! D'effroyables « coquilles » déshono-raient le texte d'Éloges tel qu'il parut d'abord dans la N.R.F.Je me sentis moi-même responsable de ces erreurs; j'auraisdû veiller de plus près. Je ne pus calmer ma confusion qu'enproposant à Leger de prendre à ma charge les frais d'untirage à part de ce texte. J'ai conservé toutes les lettres deSaint-Leger Leger; nombreuses sont celles ayant trait à cetteréparation amicale. Comme presque aucune d'elles n'est datée(en ce temps il nous paraissait inutile et presque peu décentde dater nos lettres) je m'y perds un peu. Un point derepère m'invite toutefois à les grouper aux alentours d'avril1911. Leger, je pense, ne m'en voudra pas d'extraire dedeux d'entre elles ces quelques lignes particulièrementrévélatrices

Voici une façon que j'ai trouvée de vous remercier; je crois que celasera bien.

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Honneur à Saint-John Perse

Je vous donne cet arbre, le neuvième en partant de la gauche, et qui estune des choses les plus incomplètement belles! je veux dire les plus belles,qui se puissent fonder.

(Jointe à la lettre une petite photographie présentant unerangée de douze palmiers élancés et se détachant sur l'azur;équidistants et d'aspect exactement semblable; une petiteencoche au-dessus de l'un d'eux, le neuvième, le désignait.)

C'est l'un des miens qui l'a planté; peu vous importe en quel pays,dans une petite île qui n'a qu'un nom local.

Je le connais. Ces arbres sont de race pure. C'est tourmentée par levoisinage de la mer la grande espèce « Oreodoxa ».

Je vous donne cet arbre, je veux dire je lui ferai donner votre nom,sans plus d'explications, j'écrirai à fin qu'on le lui donne. Et votre nomconnaftra la joie, quelque part, de ne signifier rien

Donnez son prix à m« lettre. Faudrait.A. s. L.

D'une lettre suivante, tout exceptionnellement datée (du25 avril 191 1).

Et pour ce que les Botanistes ont pu écrire de l'Oreodoxa je n'entendsrien à la Botanique ni à aucune science, maisje voudrais bien percer lalangue en trèfle à des hommes qui croient pouvoirfixer la taille de l'Oreodoxa.Cet arbre, qui se tient en tout lieu l'arbre le plus exact et le plus juste quel'on puisse louer, est le même qui peut mesurer 1 m. 50 sur les hauteurséventées (on l'appelle alors « chou palmiste »), de 15 à 20 m. sur les ver-sants (on l'appelle alors «palmiste-franc»), et au-delà de 20 m. dans lesbasses régions (on l'appelle alors « palmiste » tout court) mais unsavant que j'ai rencontré dans mon enfance, le Père Düss, parce qu'il étaitcatholique, affectait parfois l'erreur de l'appeler « Psalmiste ».

Les Botanistes vous ont-ils dit encore que c'est ce grand palmier, leplus beau de la race, que l'on voue à la mort en allant lui trancher, pourle manger haché en une salade extraordinairement bonne, le cœur, c'est-à-dire les feuilles encore blanches et tendres renfermées au principe de latouffe? Et deux mois après on peut faire une belle récolte de « vers palmistes »,ces grosses larves d'un coléoptère (« calandra palmarum ») qui pond enpleine moelle. On les mange vivants ou légèrement passés au feu en saladetoujours, avec du jus de citron, du piment et du sel. C'est bon. Et puisl'arbre meurt. J'ai fini.

Ne me prenez pas en grippe de vous avoir écrit si souvent.

Affectueusement,A. s. L.

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Hommages collectifs

D'autres loueront Éloges. (« Ce titre est si beau, m'écrivaitSaint-Leger Leger, que je n'en voudrais jamais d'autre, si jepubliais un volume ouplusieurs. ») D'autres plus jeunes serontplus habiles que moi pour dire ce que ces poèmes nous appor-tèrent alors, nous apportent encore, de surprenant, d'irrem-plaçable.

Permettez-moi de n'apporter ici qu'un témoignage, et quisinon serait perdu, comme une vignette hors texte. Lesquelques fragments de lettres de Leger que je cite illustre-ront ce que j'avançais tout à l'heure au sujet de sa politesseet de la distance où le maintenait son indéfectible courtoisie.

Cher Alexis Leger, le plus insaisissable des êtres, quel prixinestimable cette distance sait donner à votre amitié!

ANDRÉ GIDE

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Mon cher Paulhan,

Un train attend en gare, rempli de pèlerins qui partentfaire hommage à Saint-John Perse. L'heure du départ estdéjà dépassée. J'arrive, je force le portillon malgré les pro-testations de l'employé; essoufflé, en désordre, je me préci-pite dans un compartiment juste comme le train démarre.Pareille conduite est répréhensible, et il me faut subir lesregards désapprobateurs de mes compagnons de route. Maisce n'est pas là le pire. Les autres voyageurs ont pris le tempsde se bien préparer ils ont chacun un bagage qui contientun beau présent pour l'auteur auquel ils vont faire honneur.Non seulement le mien n'est pas suffisamment abondantpour mes propres besoins j'ai oublié dans ma hâte d'indis-pensables vêtements de cérémonie mais mon hommageau poète tient dans un unique feuillet dans cette lettre.

Je vous ennuierais si j'entreprenais de vous rendre comptedes diverses affaires qui ont absorbé mon temps au coursd'une dure année de travail; il vaut mieux que j'essaie dejustifier ma présence, même aussi tardive, dans la compa-gnie. Il y aura bientôt vingt-cinq ans, j'ai connu pour lapremière fois Éloges et Anabase, et je me suis mis à traduire enanglais le second de ces poèmes. Je suis fier que ma traduc-tion d'Anabase si imparfaite qu'elle fût, bien que je l'aieaméliorée, je crois, dans les éditions suivantes ait constituéla première présentation de Saint-John Perse au publicanglais et américain. Elle parut avec le texte français enregard, et ne sera jamais, je l'espère, imprimée seule carelle avait pour unique but de présenter un poète important

Un feuillet unique

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Hommages collectifs

et nouveau à un auditoire étranger, et de faciliter la compré-hension de son art.

Certainement, il y a un quart de siècle, on trouvait Saint-John Perse un poète difficile. Il ne s'inscrivait dans aucunecatégorie, il n'avait en littérature ni liens de consanguiniténi ancêtres une grande partie de la difficulté, c'est que sonpoème ne pouvait s'expliquer que par le poème lui-même.J'aurais moi-même beaucoup plus imparfaitement comprisAnabase si je ne m'étais donné pour tâche de le traduire.Quant à en être digne, la chose dépassait mes moyens j'envins à me dire que non seulement ma connaissance du fran-çais, mais aussi ma connaissance de l'anglais, n'étaientpas suffisantes. Mais on voit son influence dans quelques-unsdes poèmes que j'écrivis après avoir achevé la traductioninfluence des images et peut-être aussi du rythme. Ceux quiexamineront mes derniers ouvrages trouveront peut-être quecette influence persiste toujours.

Si bien que c'est avec pour références le titre de premiertraducteur en anglais que je me présente; mais je saisis l'occa-sion de reconnaître une dette personnelle. Il y a bien d'autreschoses que je dirais sur l'oeuvre de Saint-John Perse, si jepouvais mettre en ordre et développer des idées; pressé parle temps, je borne aux mots suivants mon hommage au poète« Vous m'avez appris quelque chose. »

T. S. ELIOT.

7 décembre 194g.

(Traduit de l'anglais par Dominique Aury.)

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