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F O L I O S C I E N C E - F I C T I O N

Extrait de la publication

Catherine L. Moore

Jirel de JoiryTraduit de l'américainpar Georges H. Gallet

Traduction révisée et complétéepar Sophie Collombet

Préface de Patrick Marcel

Gallimard

Titre original :

BLACK GOD ' S K I SS

© Carol Ann Rodriguez, 2007.© Éditions Gallimard, 2010,

pour la préface et la traduction française.

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CatherineLucilleMoore naît en 1911 à Indianapolis (États-Unis). « Shambleau », sa première nouvelle de science-fiction,est publiée dans le magazine Weird Tales en 1933. Elle inau-gure la série des Aventures de Northwest Smith. Un an plustard, toujours dansWeird Tales, paraît le premier textemettanten scène Jirel de Joiry. En 1940, C. L. Moore se marie avecHenry Kuttner, auteur de science-fiction et admirateur de sesécrits, qu'elle avait rencontré en 1936. La plupart des œuvresqu'elle publie par la suite, sous divers pseudonymes, naissentde leur collaboration.Elle n'écrira d'ailleurs pratiquement plusaprès le décès de son mari en 1958. Elle s'éteint à Hollywooden 1987.

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PRÉFACE

Cœur de flamme

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Un an après avoir remporté un joli succès avecson personnage de Northwest Smith apparu dansla nouvelle « Shambleau »1, Catherine L. Moore selance dans une deuxième série mettant en scène unpersonnage récurrent.Avec une certaine pertinence, elle choisit de

prendre le contrepied de la première. NorthwestSmith était un aventurier de l'espace, Jirel estune châtelaine du Moyen Âge. Northwest traînaitses guêtres en cuir fatigué dans les poussiéreuxsables martiens, Jirel se retrouvera sur les vertescollines de la Terre. Northwest se laissait aller àune certaine indolence, Jirel est une furie. Sa pre-mière aventure, sur un total de six, paraît dansle magazine Weird Tales, en octobre 1934. Ellea les honneurs de la couverture, signée par lafameuse Margaret Brundage, chantre des jou-vencelles pâmées en tenue légère, qui dépeintnotre héroïne moulée dans une cotte de mailles

1. In Les aventures de Northwest Smith, Folio Science-Fictionno 379.

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étrangement évocatrice d'un maillot de bain unepièce.

Tout laisse à penser que Jirel est la premièrehéroïne de fantasy moderne. Précisons d'emblée :par fantasy, nous désignons ici ce mélange délibéréde fantastique et d'aventure qui, grosso modo,prend naissance en tant que genre à partir deWilliam Morris et de ses romans, notamment TheStory of the Glittering Plain (1890), qui, dans l'espritde la « confrérie préraphaélite », prolongent sa fas-cination pour le cycle des légendes arthuriennes.

Lorsque C. L. Moore écrit les aventures de Jirel,ce genre suit deux voies principales : l'une s'inscritdans la tradition du roman d'aventures médiéval,de Walter Scott (Ivanhoe, 1819) au début duXIXe siècle à Rafael Sabatini (Scaramouche, 1921)au XXe, et tous les représentants du roman de capeet d'épée, d'Alexandre Dumas à Paul Féval ; l'autres'inspire du conte, en particulier du conte oriental,qui a bercé tout un imaginaire colonial, tant britan-nique— avec la traduction des Rubaiyates d'OmarKhayyām par FitzGerald (1859) et celle desMille etUne Nuits (1885-1888) par sir Richard FrancisBurton — qu'européen — plus récent, abreuvé àl'exotisme de l'Arabie et de l'Afrique du Nord,populaire aux cours des années 1920 et 1930, deLawrence d'Arabie à Pépé le Moko, en passant parla Légion étrangère ; un folklore encore très fortdans ces années 1930, auquel la planète Mars deNorthwest Smith est sans doute redevable de sonatmosphère, même si, de nos jours, il évoque plutôtpour le lecteur les westerns de Sergio Leone.

Jirel de Joiry12

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Les deux tendances de la fantasy sont repré-sentées dans Weird Tales : Dumas et le roman decape et d'épée sont une des influences de RobertHoward ; le conte oriental, qui a inspiré la veinemythique de lord Dunsany pour ses dieux de Pegana,se retrouve, selon une filiation plus ou moins directe,dans les histoires exotiques et décadentes de ClarkAshton Smith. Cependant, Catherine Moore va pla-cer sa Jirel à mi-distance des deux courants : présen-tée d'emblée comme une hardie luronne, trinquantavec ses hommes et chargeant au premier rang desbatailles, la châtelaine ne résout pourtant pas sesconflits par le combat et le jeu des épées. À la diffé-rence de Northwest Smith, qui tombe dans des piè-ges insidieux, elle entreprend avec déterminationdes quêtes dans d'autres mondes et affronte lesmonstres qui y règnent.

Comme le souligne Serge Lehman dans sa pré-face auxAventures de Northwest Smith, la notion degenre joue peu dans Weird Tales : il s'agit de rem-plir la feuille de route du magazine, de raconter desweird tales : des contes profondément insolites.Horreur surnaturelle ou rationnelle, contes fantas-tiques ou SF, tout convient pourvu que l'histoire sedéploie dans une « inquiétante étrangeté ». Et demême que Northwest Smith habite une SF coloréede fantastique, le surnaturel, chez Jirel de Joiry,tient plus à l'évocation de régions autres du tempset de l'espace qu'à de la magie proprement dite.Ainsi, le domaine du dieu noir, avec sa gravité dif-férente et ses bêtes immondes ; la dimension deRomne et ses distances subjectives ; ou le grand

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escalier de la tour de Jarisme, qui ouvre sur unpanorama de vide intersidéral que fend l'aiguilleargentée d'un vaisseau spatial. Non que ce mariagede concepts s'oppose foncièrement à l'idée de fan-tasy : Clark Ashton Smith, à la même époque, mêledans ses contes science et magie, et sa «Cité de laflamme chantante » (1931) aurait aisément pu ins-pirer les aventures de Jirel ; Michael Moorcock amaintes fois prouvé que de multiples dimensionsmagiques et parallèles enrichissaient, dès lesannées 1960, son concept de Multivers ; et unefameuse série de comics américains, le Dr Strangede Stan Lee et Steve Ditko, dépeint les aventuresdu héros éponyme, maître des arts mystiques, qui ala lourde charge de protéger par sa science de lamagie la dimension de la Terre contre les tentativesd'invasion de conquérants malfaisants venusd'autres dimensions baroques 1. Si elles ne s'ins-crivent pas exactement dans un cadre de fantasyclassique, les aventures de Jirel ont des qualités dumême ordre, en particulier l'ambiance exotique,onirique des domaines explorés ; à ce titre, flottesur la traversée du domaine du dieu noir une atmo-sphère très surréaliste, visuellement puissante, quiévoque— certes, par anticipation— ici un tableaude Dalí, là une toile de Magritte. Mais peut-être

1. Pour l'anecdote, signalons que la scène où Jarisme convoqueles maîtres d'autres lieux pour assister au châtiment de Jirel seretrouve illustrée quasi exactement dans une scène de Dr Strangeoù, par des portes dimensionnelles s'ouvrant dans la dimension duterrible Dormammu, un public de ses pairs vient assister à soncombat singulier contre le Dr Strange.

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devrait-on plus logiquement invoquer les peinturesde Füssli ou les dessins de Goya.

Toutefois, on ne sent pas Catherine Moore plei-nement à son aise dans cette nouvelle série, quisera courte : six nouvelles seulement, on l'a vu, dontune en collaboration. Des histoires publiées, uneseule s'inscrit strictement dans le genre fantastique,«Hellsgarde », puisque Jirel s'y aventure dans unchâteau hanté. Pour le reste, C. L. Moore recourt àune structure mixte, à la trame un peu répétitive (àce propos, il est conseillé de ne pas lire le recueild'une traite, mais d'y grappiller une histoire detemps en temps, pour se prémunir contre ce légerdéfaut). Pourquoi serait-il plus délicat pour Moored'imaginer une aventure de Jirel que de NorthwestSmith ? Cela tient-il à une affinité plus grande pourle genre SF, si mélangé de fantastique soit-il ? Asso-ciée à l'auteur Henry Kuttner, qui a lui aussi tâté dela fantasy à la Conan pour des textes d'une facturebeaucoup plus banale, elle s'orientera résolumentvers la SF, où le couple donnera des œuvres mar-quantes.

Mais il n'est pas impossible que la difficulté de lasérie des Jirel de Joiry tienne à son aspect nova-teur, justement : nous l'avons dit, Jirel est une pre-mière, une héroïne d'aventures fantastiques. Onne lui connaît pas d'inspiratrice directe. Le modèlede la guerrière capable de se battre aussi bien queles hommes existe, il est vrai, depuis longtemps.Sur le plan historique, c'est la reine Boudicca, quiréduisit Londres en cendres pour se venger desRomains, ou la toujours populaire Jeanne d'Arc

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(ramenée à l'attention générale une douzained'années plus tôt par sa canonisation en 1920).Dans la fiction, ce sont Penthésilée, la reine desAmazones qui vient prêter main-forte lors du siègede Troie, ou Clorinde, la farouche combattante deLa Jérusalem délivrée du Tasse. Pour l'anecdote,Lyon Sprague de Camp cite des romans écrits parLeslie Barringer dans les années 1920, contant lesaventures de la belle Joris à la fin du XIVe siècle,dans le royaume fictif de Neustrie1. Joris, Jirel…Les rapports demeurent ténus, et si Barringerrecourt à un royaume imaginaire, c'est uniquementpour s'épargner le souci d'une documentation his-torique trop précise. Catherine Moore, interrogée,disait ne pas connaître l'œuvre.

Plus près, au moment où Moore crée Jirel,Robert Howard donne naissance à deux héroïnesassez voisines : dans «L'ombre du vautour », nou-velle épique décrivant le siège de Vienne par lesarmées de Soliman le Magnifique, apparaît RedSonya de Rogatino, une soldate rousse aux maniè-res de soudard, qui appartient à l'armée des défen-seurs de Vienne. Mais Sonya reste un personnagesecondaire de l'intrigue2. Howard consacre ensuitetrois nouvelles à Agnès de Chastillon, dite Agnès la

1. Gerfalcon (1927), Joris of the Rock (1928) et Shy Leopardess(1948).

2. Rappelons pour l'anecdote que Sonya connaîtra une descen-dance beaucoup plus populaire, quand Roy Thomas et BarryWindsor-Smith adapteront «L'ombre du vautour » dans le Conanen bandes dessinées de l'éditeur étasunien Marvel, faisant de Sonyala Rousse Red Sonja, héroïne de nombreuses séries dessinées etmême d'un assez mauvais film.

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Noire, une jeune femme du XVIe siècle, rousse etrévoltée, qui choisit l'errance et l'aventure plutôtque de se soumettre au mariage arrangé par sonpère. Dans les deux cas, une belle, féroce et rousse,manie l'épée avec une redoutable dextérité. Cepen-dant, les cheveux roux sont un trait fréquent dansles pulps, surtout chez des individus au tempéra-ment ardent, et si une lettre de Catherine Moore,datant de 1935, montre qu'elle a lu et adoré la pre-mière aventure d'Agnès la Noire (restée inédite duvivant de Howard), il n'est pas aisé de discerner uneinspiration dans un sens ou dans l'autre. Là encore,les deux personnages de Howard existent dans uncadre strict d'aventures historiques1. Ce sont desaventurières éprises d'indépendance, d'un naturelintransigeant et désespéré, alors que Jirel, châte-laine installée, se défend d'incursions diverses dansun contexte où le fantastique joue à plein.

De là vient une nouvelle difficulté d'animerJirel : ces terres limitent ses possibilités d'aventure.La plupart des héros de série sont des vagabonds,libres de rencontrer le péril et l'action au détour duchemin. Jirel, dans son domaine de Joiry, doitattendre que les dangers viennent la chercher. Satransformation en aventurière dans «La quête dela pierre-étoile » tente probablement de remédier àce défaut. Nous y reviendrons.

Mais puisque nous parlons de Joiry, à quelle

1. Seule la dernière nouvelle mettant en scène Agnès deChastillon, laissée inachevée à la mort de Howard, contientquelques éléments fantastiques.

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époque se situent donc ces événements ? Dans «Laquête de la pierre-étoile », encore, le sorcier Frangadéclare à Northwest Smith qu'il vient de « la pla-nète Terre, au pays de France, en l'an 1500 ».L'homme n'est pas le plus fiable des personnageset veut s'attacher les services de Smith. Opte-t-ilpour un cadre plus rassurant (la France à l'aube dela Renaissance, plutôt qu'un Moyen Âge à l'imageplus sulfureuse) ? On ne saurait le déterminer aveccertitude. Mais la date de 1500 paraît un peu tar-dive pour le décor médiéval dans lequel Jirel évo-lue. Toutefois, formuler une datation plus préciserelève de la mission impossible. Dans «Le baiserdu dieu noir », notre héroïne revêt des jambières,« vestige du temps pas si lointain où Rome régnaitencore sur le monde ». Diantre. L'Empire romaind'Occident disparaît au cours des Ve et VIe siècles.Au bout de combien de siècles peut-on encoreemployer l'adjectif « récent » ? Dans «Hellsgarde »,Jirel rencontre un ménestrel (le terme n'apparaîtpas vraiment avant le XIIIe siècle) et des gens dontla tenue évoque le haut Moyen Âge. Bref, l'époquede Jirel fluctue— en fait, en prenant les aventuresde Jirel dans leur ordre chronologique d'écriture,plutôt que dans l'ordre de parution dans WeirdTales, proposé ici, on a le sentiment que Joirydérive dans le temps, appareillant quelque part àl'époque de Charlemagne pour s'échouer en vuede la Renaissance.

D'ailleurs, où se dresse le château que Jirelpasse tant de temps à défendre contre ses voisinsparticulièrement belliqueux ? En France, comme

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le déclare Franga à Northwest Smith ? Certes, ondoit y parler français, puisque Franga puis Jirelusent de cette langue avec Northwest. Ce qui sug-gère encore une fois une époque assez tardivepour que le langage soit reconnaissable en tantque langue française. Mais cette France semblebien hétéroclite : les hommes d'armes de Jirel ontdes noms anglais ou français ; on nous précise quela cave renferme des vins de France, comme si cedétail n'allait pas de soi — est-ce pour nous fairecomprendre qu'on les a importés 1 ? Les lieuxportent en majorité des noms français— à l'excep-tion de Hellsgarde, dont l'étymologie suggère desracines saxonnes. On peut donc écarter l'hypo-thèse d'une situation en Angleterre après laconquête de Guillaume, ou même celle des îlesAnglo-Normandes (deux ou trois châteaux qu'onpeut atteindre à cheval dans la région : ce seraitune grande île). Le duché de Bourgogne nousséduirait davantage, mais ne résout pas totalementles nombreuses contradictions des textes. Là n'estpas l'important, finalement : sans doute le domainede Joiry se classe-t-il parmi les provinces perdues,au même titre que l'Averoigne de Clark AshtonSmith2, le Poictesme de James Branch Cabell3 oula Bourgogne de la Première Histoire de Mary

1. Pour ne pas être d'une totale mauvaise foi, admettons que laprécision sert surtout à situer l'exotisme du cadre pour le lecteuraméricain.

2. Entre autres dans la nouvelle «Mère des crapauds », inMorthylla.

3. Présenté notamment dans son roman Jurgen (1919).

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Gentle 1, logées dans leur repli de temps etd'espace en marge de notre histoire établie. Il neserait du reste pas étonnant que le flou qui enve-loppe Joiry découle des multiples failles dansl'espace et le temps qui fracturent sa géographie.Un domaine du flou que retient seulement enplace la détermination jamais en défaut de sa châ-telaine.

Dans ce cadre si classique, Jirel est au demeu-rant à l'étroit. Il constitue toujours un point dedépart, et ses aventures ne se situent pas à Joiry,mais en d'autres lieux, d'autres mondes. Joiry estle siège naturel de Jirel et elle ne peut vivred'aventures que lorsqu'on l'en arrache ou qu'il setrouve menacé. À l'extérieur, dépouillée de sonprestige de maîtresse de domaine et de capitainede troupes, elle affronte les attentes classiques àl'égard d'un personnage de femme, et CatherineMoore peut mettre en évidence son tempérament.Ses adversaires masculins voudraient la soumettreà une simple condition d'enjeu, et ses antagonistesféminines la traitent en rivale. Chaque fois, Jirel nedispose paradoxalement pour s'affirmer que duchoix du refus. Son combat se résume souvent àrésister au sort commun fait aux femmes de fiction.

In fine, voilà probablement ce qui a conduitCatherine Moore à si peu écrire sur Jirel. La bellechâtelaine exige un équilibre délicat : le besoin deprésenter une héroïne décidée, voire agressive, face

1. Le Livre de Cendres, Mary Gentle (1999), Folio Science-Fiction nos 323, 324, 325 et 326.

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aux hommes qui l'entourent, soldats ou ennemis,tout en préservant sa féminité, qui s'exprime plutôtlorsqu'elle est seule — en clair, la même situationque son auteur, qui dut s'intégrer à un monded'hommes, en maintenant longtemps l'ambiguïtésur son nom (signant C. L. Moore et non CatherineL. Moore), sans renier sa féminité. Mais se poseaussi le problème d'écrire des récits d'actionconcentrés sur un refus entêté. Fille incongruede Katherine, la Mégère de Shakespeare, et duBartleby de Melville, Jirel, créée fière, libre et éta-blie, refuse tout changement de statut, qui ne pour-rait être qu'une diminution. Sur la courte distanced'une nouvelle, cette résistance à la transformationmuselle les possibilités dramatiques de la protago-niste. Sans doute aurait-il fallu que CatherineMoore s'aventure dans des textes plus longs, déve-loppe le cadre et les situations. Serge Lehman rap-pelle dans sa préface aux Aventures de NorthwestSmith que le point fort de Moore se situe davantagedans la retranscription d'une atmosphère etd'ambiances étranges, et que l'évidence du coupleHenry Kuttner/CatherineMoore viendra justementde la synergie formidable de leurs points forts enécriture.

Après sa rencontre avec Henry Kuttner,Catherine Moore reviendra encore une fois à Jirel,et ils modifieront les bases du personnage. Mais lerésultat, outre qu'il apparaît dans une nouvelle unpeu spéciale, puisqu'elle fait se croiser les routesde Jirel et de Northwest Smith, ne semble pas lesavoir beaucoup inspirés. Si Jirel, en devenant

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brigand, s'assouplit et devient, pour les auteurs,plus commode à employer, elle perd aussi soncaractère si personnel pour se fondre dans le lieucommun des héros de fantasy.

Enferrée dans ce dilemme, la série en demeu-rera là. De ce concept pionnier mais imparfait,subsistent pour notre plaisir six nouvelles d'uneagréable étrangeté mettant en scène une jeunefemme au tempérament ardent et aux cheveuxroux, capable de damner d'un baiser ou d'anéantirun monde par sa seule volonté.

PATRICK MARCEL

Jirel de Joiry22

DU MÊME AUTEUR

Aux Éditions Gallimard

J IREL DE JOIRY (Folio Science-Fiction no 380)

LES AVENTURES DE NORTHWEST SMITH (Folio

Science-Fiction no 379)

Aux Éditions Denoël

DÉJÀ DEMAIN (en collaboration avec Henry Kuttner)

Aux Éditions Casterman

MAGIES ET MERVEILLES

Aux Éditions J'ai lu

LA NUIT DU JUGEMENT

LA DERNIÈRE AUBE

Aux Éditions Pocket

NE VOUS RETOURNEZ PAS (en collaboration avec Henry

Kuttner)

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Jirel de Joiry Catherine L. Moore

Cette édition électronique du livre Jirel de Joiry de Catherine L. Moore a été réalisée le 16 octobre 2012

par les Éditions Gallimard. Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage

(ISBN : 9782070395859 - Numéro d’édition : 164960). Code Sodis : N50849 - ISBN : 9782072457630

Numéro d’édition : 236642.

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