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Ql/* VIENT DE PARAITRE

GUY DE POURTALES

WAGNERHISTOIRE D'UN ARTISTE

Un fort volume au format in-8° soleil (;4 cm.X20 cm. 1/2) de 450 pages sur papierde châtaignier, sous couverture illustrée tirée en héliogravure. 18 tr.

8 exemplaires surjapon 280 fr. (èpuisis)50 exemplaires sur hollande 75 fr. (épuisés)

500 exemplaires sur purfil 40 tr. (épuisés)

Des exemplaires seront présentés sous reliure toile.

Il a été tiré en outre So exemplaires (numérotés de 501 à 550} réservés aux SélectionsLARDANCHET.

Ce livre clot la série d'études où Guy de Pourtalès a raconté l'épopée romantique,l'aventure intellectuelle et amoureuse d'une Europe passionnée, où poésie et musiqueexprimèrent les idées d'un siècle que nos contemporains ont qualifié les uns de « stupide »,les autres d'admirable ». Wagner en fut sans doute le représentant le plus typique. Qu'onaime ou qu'on déteste sa musique, peu importe. Qu'on goûte l'homme ou qu'il indignen'importe pas davantage. Mais l'artiste qu'il fut ne peut laisser personne indifférent. Lesmontagnes du Walhalla qui se dressent encore à l'horizon des théâtres de tous les pays nesont pas des volcans éteints. Des flammes en sortent toujours, des fumées, un sourd gron-•dement. Et si les géants ont fini de gouverner la terre, ils ont toutefois laissé après eux,dans les profondeurs des fleuves et sous les brouillards des sommets, les chants somptueuxde leur mourante grandeur. On ne lira donc cet ouvrage ni comme un Roman ni commeun livre d'Histoire, mais comme le Journal d'une vie tragique et le testament d'un mondedisparu.

DU MÊME AUTEUR

MontClar, roman 12 fr.

La Parabole des Talents (•' Une Œuvre, unPortrait"). épuisé

Florentines (Un volume in-8° tellière, souscouverture spéciale crnée d'un bois deGALANIS, et illustré de quatre héliogravuresd'après MICHEL-ANGE et Perugin).

2500 ex.surarches 18 fr.50 ex. sur hollande épuisé35 ex. sur japon. épuisé

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La vie de Franz Liszt (Collection Galeriepittoresque "), sur alfa. 70 fr.

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Chopin ou le poète (Collection Vies desHommes illustres ")15fr.

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pittoresque ") sur alfa 70 fr.75 ex. sur hollande 150 fr.

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Louis II de Bavière ou Hamlet roi (CollectionGalerie pittoresque ") sur alfa. 70 fr.

20 ex. sur hollande 150 fr.

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UCT VIENT DE PARAITRE

PIERRE BOST

PORTE-MALHEURROMAN

UN VOL. IN- 16DOUBLE-COURONNE 9 fr.

EXTRAITS DE PRESSE

Il faut lire le récit lui-même pour voir combien toute la valeur est dans lafinesse des notations psychologiques.

Il semble qu'il y ait chez M. Pierre Bost, dont le talent d'analyste est siclair, si apparenté au. xvme siècle français, une sorte de Laclos c'est la mêmenetteté précise, la même manière de regarder les hommes comme de bien curieuxinsectes,

ROBERT BRASILLACH, L'Action Française, 7-7-32.

Plutôt une nouvelle qu'un roman, mais une excellente nouvelle, d'un stylesobre et ferme.

LOUIS DUMONT-WILDHN, Pourquoi Pas, 15-7-32.

Il y a des soliloques de Levioux qui sont d'une justesse de ton singulièrementamère et poignante.

tout est indiqué avec une précision solide, une maîtrise qui confirment toutce que nous savons déjà des qualités d'analyste et de conteur de l'auteur duScandale.

FRANC-NOHAIN, L'Echo de Paris, 14-7-32.

chaque sentiment est exposé en peu de mots et suggéré au lecteur avecune autorité éc'atante. La réussite de l'auteur est complète. Il tallait pour yatteindre l'art le plus discret et le plus sûr. M. Pierre Bost a montré qu'il en avaitla dispostion.

R. BOURGET-PAILLERON, Opinion, 30-7-32.

Ce court roman populiste, ou cette longue nouvelle, me semble une réussiteparfaite, un petit chef-d'œuvre d'analyse.

LOUIS PÉRIÉ, Courrier du Centre, 30-7-32.

Porte-Malheur dénote d'excellentes qualités de récit et d'analyse. Roman depsychologie, progression d'un double drame avec quelques coups de sonde àtravers une âme, jusqu'aux lois que l'Antiquité mettait au premier plan de ladoctrine humaine.

Fatalité, semble-t-il. Jeu de sentiments parfaitement plausibles, s'enchaînant etse déterminant. M. Pierre Bost ouvre donc une fenêtre sur la conscience du cri-

minel. Abîme encore mal éclairé. Exp'oré, ici, avec une simplicité de prospectionqui constitue la virtuosité d'analyse de l'auteur.

FRANÇOIS RIBADEAU-DUMAS, La Semaineà Paris, !8-~2.

Le récit, dépouillé et linéaire., est accompli aucune faute de perspective,aucun artifice visible, la maîtrise du sujet et aussi de la manière et je ne saispourquoi on refuserait à ce petit livre le nom de chef-d'œuvre.

André THÉRIVE, Le Temps, 15-9-32.

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ÇPf NOUVEAUTÉS

ANDRÉ MAUROIS

LE CÔTÉ DE CHELSEAUnJvol. in-8° tellière 9 fr.

EXTRAITS DE PRESSE

Voici un ravissant petit volume, où M. André Maurois s'est diverti à pasticherMarcel Proust. Il a soigneusement évité, dans ce pastiche, la caricature. pour lamarche de la pensée, c est la perfection même. Il y avait là l'occasion d'une« supercherie qui eût trompé jusqu'à des familiers ou à des exégètes officiels deProust.

Kobert Kemp, La Liberté, 29-8-32.

On ne peut comprendre, nous dirait M. André Maurois, qu'en imitant.C'est au moins l'opinion, assez originale, qui explique l'étonnant pastiche deProust qui vient de paraître, Le Côté de Chelsea. Le pastiche de M. André Mauroiss'apparente aux pastiches que Proust lui-même avait écrits afin d'analyser et demieux comprendre Saint-Simon ou Balzac. Disons tout de suite que la réussite enest parfaite. M. Maurois ne traîne pas les héros de Proust dans un monde déjàconnu il leur fait annexer un univers dont La Recherche du Temps perdu ne savaitrien, et essaie de nous montrer ce que Proust eût compris à l'Angleterre.

Il nous a offert un plaisir subtil et raffiné dont il faut le remercier.ROBERT BRASILLACH, L'Action Française, 25-8-32.

M. A. Maurois vient de nous donner, sous le titre Le Celé de Chelsea, unpastiche de Proust tout à fait heureux et divertissant. Le thème en est la décou-verte de l'Angleterre par Proust. Un pasticheur ordinaire se serait contentéd'imiter le style de Proust et de souligner quelques-uns de ses travers d'esprit.Maurois est allé plus loin. Il s'est efforcé de repenser l'Angleterre selon Proust.

Je ne serais pas étonné que Le Càti de Chelsea ne prit place parmi les chefs-d'œuvre du pastiche

André BILLY, Gringoite, 2-9-32.

Il faut mettre bien au-dessus des tentatives du même ordre qui ont pu déjàêtre faites le remarquable pastiche qu'avec ce petit récit M. André Maurois nousdonne du style et, à vrai dire, de la démarche même de la pensée de MarcelProust.

LEs TREIZE, L'Intransigeant, 7-9-32.

Le Côté de Chelsea est un conte psychologique et si M. Maurois n'en a'pasinventé le genre, du moins l'a-t-il porté à une singulière perfection.

Laurte Magnxis, L'Intransigeant, 22-9-32-

il séduira des milliers de lecteurs puisqu'il s'adresse aux amis de Marcel/roust comme à ceux d'André Maurois.

R. L., Les Nouvelles Littéraires, 24-9-32.

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REVUE fREVUE MENSUELLE DE littéraf

« DIRECTEUR (1919-192*

Directeur GASTON GALLIMARD

PARAIT LE

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Publiera à partir du Ier Novembre AU

à partir du 1" Janvier 1933 LA COND1THI

Très prochainement

TEXTES de PAUL VALÉRY

LA CORDILLÈRE DES ANDES, par A. DE SAINT-EXUPÉRY

POÈMES MYSTIQUES, par MAX JACOB

L'OEUVRE DE LAWRENCE, par BENJAMIN CRÉMIEUX

LE BILAN DE ZARATHOUSTRA, par RAMON FERNANDEZ

LE VANNIER, par JOSETTE CLOTIS

LES ADIEUX DE FONTAINEBLEAU, par BERNARD BARBEY

UN BARBARE EN ASIE, par HENRI MICHAUX

BUFFON, par JEAN STROHL

LES POETES DANS LA RÉVOLUTION RUSSE, pat B. GORIÉLY

SIMPLIFICATIONS, par PAUL DESMETH

A PROPOS DE KAFKA, par BERNARD GROETHUYSEN

LE CHAUFFEUR, par FRANZ KAFKA

M. K. F.

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1ANÇAISEE ET DE CRITIQUE 19- Année

JACQUES RIVIÈRE

tédacteur en chef JEAN PAULHAN

r DU MOIS

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M ET EVE, roman, par C. F. RAMUZ

HUMAINE, roman, par André MALRAUX

Le rédacteur en cruf reçoit le mercredi de 3.heures à7 heures

Les auteurs non avisés dans le délai de trois mois de l'acceptation de leursouvrages peuvent les reprendre au bureau de la Revue où ils restent à leurdisposition pendant un an. Les manuscrits ne sont pas retournés.

Toute demande de changement d'adresse doit nous parvenir avant le if.Elle doit être accompagnée de la dernière bande et de la somme de 1 fr. $0

BULLETIN D'ABONNEMENTVeuillez m'inscrire pour un abonnement de un an, six mois, à l'édition ordinaire de luxede La Nouvelle Revue Française, à partir dui"19

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M. X. r.

Hl/' VIENT DE PARAITRE

HENRI POLLÈS

SOPHIE

DE TRÉGUIERROMAN

UN VOLUME IN-16DOUBLE-COURONNE. I 5 fr.

EXTRAITS DE PRESSE

un réalisme transfiguré. Rien, chez M. Pollès, de la notation pure et simpledes détails. Constamment il interprète, et fidèle à observer. sait pourtant choisiret faire entrer le rêve dans l'observation.

ROBERT BRASILLACH, L'Action Française, 16-6-32.

Le plus beau portrait du livre est celui de la mère de Sophie et il en émaneune réelle force et une réelle émotion; c'est une de ces bonnes femmes à la foishumbles et fières, actives, tenaces, dévouées, courageuses, aimantes et' pourtantsi réservées dans les manifestations de leur tendresse, comme la terre française en

produit tant. GEORGES PETIT, Les Nouvelles Littéraires, 16-6-32.Un joli livre que j'aurais voulu découvrir moi-même dans le tas des livres

nouveaux. Mais c'est M. Benjamin Crémieux qui l'a aperçu le premier et quim'en a parlé. C'est une des plus jolies choses qui se puissent lire en ce moment.On tortille le langage dans sa bouche comme des herbes inconnues on respirel'air de la Bretagne humide on voit les coiffes, les jupes en cloches, on entendles caouets et le bruit des écuelles.'

ROBERT KEMP, La Liberté, 20-6-32.

Loti'a-t-iJ fait mieux? On peut en douter en maints endroits. La Meuse, 28-6-32.

Il me parait certain que M. Polies a l'étoffe d'un écrivain véritable, je veuxdire d'un écrivain tout à la fois artiste et humain, chez qui le don d'expressionet la virtuosité verbale ne s'exercent jamaisà vide, mais toujours au service del'émotion et du sentiment.

Il ne faudrait à Sophie de Tréguier qu'un peu de chance pour émouvoir autantde cœurs qu'il y a dix ans Maria Chapdelaine.

Il se dégage de Sophie de Tréguier une Bretagne toute engluée dans la chair etle limon et, pourtant, toute tendue vers le rêve qui est une des images les pluslucides qu'on ait données encore du pays des menhirs et des coiffes, des pèlerinsde Sainte-Anne-la-Palud et des communistes de Douarnenez.

BENJAMIN CRÉMIEUX, Les Annales, 1-7-32.

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H/ VIENT DE PARAITRE

JACK BLACK

RIEN A FAIRE

(YOU CAN'T WIN)\

"• Souvenirs d'un cambrioleur américain

Traduit de l'anglais par M. LEMIERRE

UN VOLUME in- i6 double-couronne 12fr.

Puisque l'on réclame des histoires de gangsters, celle-ci en est une, le modèledu genre. Les exploits de Jack Black remontent au temps où le gangster se"disaitencore bandit chtonique du trimard, chanson de geste de la pègre.

Plutôt que les films lourds d'un Mamoulian, ce sont les mémoires sublimes

d'Isadora Duncan que ce livre rappelle. C'est un homme que ce livre-ci révèle,

comme celui-là une femme; celui-ci un art, comme celui-là, un^autre savoir

qui l'emportera en valeur, de la danse ou du cambriolage ?

Elevé chez les sœurs, Jack Biak n'avait pas vingt ans lorsqu'il comparut en

Cour d'Assises pour la première fois. Cambrioleur expérimentéà vingt-cinq ;ans,

il était à trente l'un des membres éminents de la confrérie des « yéggsj».

Actuellement bibliothécaire d'un grand journal américain, c'est d'une longueexpérience qu'il nous fait profiter dans ses souvenirs pleins de crimes, d'arresta-

tions et de jugements suivis d'acquittements, d'arrestations et de jugements suivis

de condamnations, d'évasions. Il a connu les fumeries d'opium et les repaires de

malandrins, les prisons d'Etat et les prisons municipales, les asiles d'aliénés, le

cachot, la réclusion solitaire, le régime du pain sec, la camisole de force, le fouet.

Peu de vin, guère de femmes ou de chansons. Le tout avec le sourire.Une belle histoire.

Une histoire vraie.

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Ç/jT NOUVEAUTÉS

MAX JACOB

BOURGEOISDE FRANCE

ET D'AILLEURSUN VOLUME IN-l6DOUBLE-COURONNE 15 fr.

EXTRAITS DE PRESSE

Un livre où l'humour le dispute aux dons réels d'observation. M. Max Jacob ala plume facile et cursive.

Le Charivari, 2-7-32.

Un livre de M. Max Jacob est toujours un plaisir. C'est une fortune. L'eau estfraîche, limpide, « ingénue ». Elle jaillit, elle ne s'endort pas, il n'y pas de crapaudsous les fleurs, on la boit par goût, et on s'aperçoit qu'elle nourrit autant qu'elledésaltère.

« A moins d'être un penseur on est obligé de penser à des riens quand on n'arien à penser. » Pour lui évidemment, le bourgeois c'est « rien ». Aussi pense-t ilà des « riens » à propos des bourgeois. Mais ces « riens » ont plus de valeur queles énormes choses auxquelles pensent les penseurs professionnels. Je vous y ren-voie donc pour que vous deveniez riches de beaucoup de riens précieux et exquis.

FORTUNAT STROWSKI, Le Quotidien, 5-7-32.

Voici la faune ou la flore de la bourgeoisie dont M. Max Jacob nous étale lesfeuilles d'album, « des anecdotes prises à la réalité seulement pour la démons-tration ou l'exposition avec une gravité et une méthode de naturaliste.

Mais le savant naturaliste est d'abord un poète, comme tous les savants natu-ralistes.

FranoNohain, L'Echo de Paris, 14-7-32.

Tout en écrivant un livre amusant, Max Jacob a voulu faire aussi un livre« scientifique ». A la manière des botanistes pour nous donner l'idée la plus com-plète possible de la bourgeoisie il a divisé la bourgeoisie en espèces. procédé quicherche moins la clarté qu'à taire « grouiller » de la vie devant nous, son livren'en est pas moins aussi spirituel, que finement observé. Il est surtout "d'une« vérité » saisissante et c'est ce qui en fait à la fois tout le charme et tout le prix.

Max Jacob n'est, décidément, pas seulement un grand peintre. C'est aussi ungrand écrivain. On ne devrait pas se lasser de le répéter.

VICTOR MOREMANS, Gazette de Liège, 27-7-32.

Le livre est extrêment subtil.

Cette façon exclusivement sentimentale de montrer et d'énoncer les idéesdonne des résultats fort curieux. Les faits essentiels sont nécessairement les pluscachés. Il arrive quelquefois qu'à l'extrême fin d'un paragraphe sorte enfin ladonnée capitale, l'énormité qui explique. Et c'est exactement ce qui se passe danslavie.

HENRY BIDOU, Le Journal des Débats, 12-8-32.

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par GEORGES LIMBOUR et MAURICE RANCÈS

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LA GALERIE DE LA N. R. F.

FRESQUESPERSANESDES SÉFËVIS A NOS JOURS

Pour la première fois en Europe, exposition, non de copies ou de1reconstitutions, mais de fresques persanes originales.)11151119"M~

N. R F.

LA NOUVELLE

REVUE, FRANÇAISE

PAGES DE JOURNAL

1932

8 janvier.

Entre Carcassonne et Marseille, j'ai relu Andromaque

(dans le charmant petit Racine que Schiffrin me donnaitau départ).

Morne attente au buffet de Tarascon, où j'écrisceci tout en dînant.

Mais je n'ai plus aucun plaisir à causer avec ce carnet.Je suis avec lui comme avec un ami trop longtempsdélaissé et à qui l'on ne trouve plus rien à dire, parce

qu'il ne vous a pas suivi. A présent que, loin de Paris,je suis plus libre, je veux reprendre l'habitude, pourun temps, d'y converser un peu chaque jour. Ne serait-ce que pour ne point laisser trop s'alourdir ma plume.Rien de plus plat que cette image. Si je m'y arrête,je perds courage. Passons outre. J'étais, ces tempsderniers, si fatigué, que ma pensée se traînait et restaità l'état larvaire. Le temps reviendra-t-il, où elles'échappait aussitôt de ma cervelle, joyeusement,

pour se poser ailée sur le papier ? Parfois et tropsouvent, je prends mon parti de ne plus écrire. Lapublication de mes œuvres complètes, à laquelle

31


LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

j'ai beaucoup travaillé depuis un mois, a ce fâcheuxeffet de m'inviter an silence, comme si tout ce que j'avaisà dire était dit. Je veux ne point me répéter et crainsles œuvres de décadence où se mesure le lent affaisse-

ment de la vigueur. Sans doute, sitôt reposé, renierai-je ces phrases et cette demi-résignation qui me les dicteaujourd'hui. Mais il est une autre raison de mon silencele trop vif intérêt que je prends aux événements qui sepréparent, et en particulier à la situation de la Russie,me détourne l'esprit des préoccupations littéraires.Certes c'est avec un indicible ravissement que je viensde relire Andromaque, mais, dans ce nouvel état qu'ha-

bite aujourd'hui ma pensée, ces jeux exquis ne trouve-

ront plus raison d'être. C'est ce que je me répète sanscesse et que l'âge où purent fleurir la littérature et lesarts est passé. Ou du moins j'entrevois une littérature

et une poésie différentes, d'autres permissions, d'autresinvites d'enthousiasme et de ferveur, des chemins nou-

veaux. mais je doute si mon cœur est assez jeune

encore pour y bondir.

Ce qui me paraît le plus désuet, ce sont les hésita-tions amoureuses.

ijanvier.

Il advient le plus souvent que l'on ne prête à autrui

que les sentiments dont l'on est soi-même capa-

ble. mais c'est ainsi que l'on se blouse. Des réfugiésque nous secourions au Foyer Franco-Belge, il n'en est

que bien peu qui ne prêtassent pas à notre activité

charitable les motifs les plus intéressés aux yeux detous nous étions des salariés, qui, de plus, grattions aux

dépens d'eux sui les offrandes. Qu'eût servi de parler dedésintéressement, d'amour du devoir, du besoin de

servir à sa façon et de diminuer la misère ? Nous nousserions fait rire au nez.


extrait de la publication… · 2013. 11. 7. · franÇois ribadeau-dumas,la semaineà paris,...

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