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Exposition réalisée par la Région Nord-Pas de Calais et le musée des Beaux-Arts de Valenciennes, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre et le concours du Conseil Supérieur des Antiquités de l’Égypte et avec le soutien du Crédit Agricole Nord de France

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Parcours de l’exposition

Repères chronologiques

Carte

Glossaire

Bibliographie abrégée

Informations pratiques

Exposition Les Beffrois du Louvre-LensLa Magie de l’Ecrit.

SOMMAIRE

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PARCOURS DE L’EXPOSITION

Les pharaons et l’histoire

Pharaon est le maître de la terre et de l’Univers, Dieu parmi les dieux et homme protégé des dieux, roi aux pouvoirs sans limites sur les terres de la vallée du Nil, du Soudan à la Basse Égypte. Rares ont été dans l’histoire les souverains qui ont autant fasciné. Qui étaient ces souverains aux pouvoirs surhumains, dont le mythe et l’héritage survivent encore, avec force et vivacité, après deux millénaires ? Car Pharaon est bien plus qu’un souverain : fils des dieux, vénéré bien après sa mort, il est chef d’État, guerrier victorieux, tout comme il est homme, mari et père.

Au premier aperçu, les pharaons paraissent tous semblables, dotés des mêmes attributs. C’est la fonction de monarque, bien plus que le caractère du souverain, qui est figurée. Et pourtant, malgré les carcans et les règles de représentation, l’homme se fait jour derrière le masque du souverain, car cet homme est l’image vivante d’une fonction divine.

Subtilement, de manière quasi-imperceptible, les représentations du souverain changent : au Moyen Empire, l’humanité du roi tend à prendre le pas sur son essence divine. Les souverains du Nouvel Empire peuvent même se permettre de sourire. Pour ce qui est d’Akhénaton, il s’écarte toutefois de la tradition et est immédiatement identifiable.

Exprimant la grandeur des pharaons, une sélection d’œuvres monumentales accueille le visiteur. L’introduction se poursuit par une galerie présentant des statues royales de manière chronologique depuis l’Époque prédynastique, jusqu’à l’époque ptolémaïque.

Onze exemples permettent d’appréhender 3 500 ans d’histoire, depuis la très étrange statuette d’homme barbu datant de l’époque prédynastique jusqu’au relief de Ptolémée, en passant par un buste d’Amenhemhat III (Moyen Empire).

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Statue colossale de ToutânkhamonNouvel Empire, 18e dynastie, règne de Toutânkhamon (vers 1336-1327 avant J.-C.)Quartzite peintThèbes-Ouest, temple « des millions d’années » d’Aÿ et HoremhebLe Caire, musée égyptien

Présenté pour la première fois en France en 1967, le colosse de Toutânkhamon est à l’image de la civilisation pharaonique : le rè-gne de Toutânkhamon n’est pas de ceux qui ont marqué l’histoire de l’Égypte ancienne par leurs hauts faits guerriers ou leurs réalisations architecturales et urbanistiques. L’adolescent roi, mort prématurément, est aujourd’hui prin-cipalement connu pour sa sépulture royale. Règne sans faste donc, et pourtant la statue de quartzite peint haute de trois mètres et pesant près de quatre tonnes n’éveille que grandeur et magnificence.

Toutânkhamon y est représenté sous les traits d’un homme jeune au visage serein. Les re-hauts de couleur autour des yeux, sur les sour-cils et les lèvres, les yeux étroits et le ventre proéminent sont caractéristiques des techni-ques postamarniennes.

Les attributs traditionnels de Pharaon sont représentés : pschent (double couronne re-présentant l’union de la Haute et de la Basse Égypte, dont il ne reste qu’une partie), némès (coiffure rayée peinte en bleu et jaune), fausse barbe rituelle et collier large. Cette statue co-lossale a été usurpée par Horemheb, dernier souverain de la XVIIIe dynastie, un des succes-seurs de Toutânkhamon ; on retrouve ainsi le nom de ce Pharaon sur la boucle de la cein-ture. Découverte dans le temple funéraire d’Aÿ et d’Horemheb à Thèbes-ouest, cette statue est présentée à l’entrée de l’exposition.

KhéphrenAncien Empire, 4e dynastie, règne de Khéphren (vers 2558-2533 avant J.-C.)Albâtre égyptien (calcite)Memphis, Mit RahinehLe Caire, musée égyptien

Les souverains de l’Ancien Empire, gouvernant un pays en plein essor, ont un pouvoir considérable, ce qui leur permet d’entreprendre la construction des pyramides. L’image du roi insiste sur son caractère surhumain et sur la distance qui le sépare de ses sujets. Les statues de cette époque laissent transparaître les origines divines de la monarchie et la confiance absolue dans l’autorité royale.

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Statue colossale de Toutânkhamon© Philippe Maillard

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Homme barbu portant la couronne de Haute-ÉgypteÉpoque prédynastique, Nagada I (vers 4000-3500 avant J.-C.)PierreGebeleinLyon, musée des Confluences

Amenemhat IIIMoyen Empire, 12e dynastie, règne d’Amenemhat III (vers 1843-1798 avant J.-C.)GranitThèbes, temple de Karnak, cour de la cachette Le Caire, musée égyptien

Les rois du Moyen Empire insistent davantage sur leur humanité que sur la part divine de leur fonction. Ils n’hésitent pas à se faire figurer sans concession, accablés par le poids de la lourde tâche qui leur incombe. Au belliqueux Sésostris III, qui établit l’autorité de l’Égypte en Nubie et au Proche-Orient, succède son fils, Amenemhat III, réformateur de l’administration, qui développe la région fertile du Fayoum.

Thoutmosis IVNouvel Empire, 18e dynastie, règne de Thoutmosis IV (vers 1401-1391 avant J.-C.)Granit Médamoud, enceinte du temple de MontouParis, musée du Louvre

Sphinx représentant le pharaon AkorisBasse Époque, 29e dynastie, règne d’Akoris (vers 392-379 avant J.-C.)BasalteRome, Villa BorghèseParis, musée du Louvre

Sphinx représentant le pharaon Néferitès Ier

Basse Époque, 29e dynastie, règne de Néferitès Ier (vers 398-392 avant J.-C.)BasalteRome, Villa BorghèseParis, musée du Louvre

Sphinx représentant le pharaon AkorisBasse Époque, 29e dynastie, règne d’Akoris (vers 392-379 avant J.-C.)BasalteRome, Villa BorghèseParis, musée du Louvre

Aménophis IIINouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis III (vers 1391-1353 avant J.-C.)Terre cuite stuquée et peinteThèbes, temple de Karnak, cour de la cachetteLe Caire, musée égyptien

Buste de Ramsès IINouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.)DioriteDelta, TanisLe Caire, musée égyptien

Un pharaon Ptolémée, peut-être Ptolémée VIII, suivi de son épouseÉpoque ptolémaïque (vers 332-30 avant J.-C.)GrèsParis, musée du Louvre

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Homme barbu portant lacouronne de Haute-Egypte© Musée des Confluence, Lyon

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LES IMAGES DE LA ROYAUTÉ

Pharaon n’est pas un dieu, même si bien souvent il est représenté parmi les dieux, tel leur égal ou paré de leurs attributs. À travers la personnalité de Pharaon, c’est l’identité d’une civilisation qui se dévoile : Dieu est le créateur et l’ordonnateur du monde vivant sur terre, il délègue son pouvoir terrestre au roi. Pharaon, récipiendaire de cette souveraineté, est un monarque de droit divin. Il est aussi l’incarnation de l’essence solaire de la monarchie. La représentation des attributs de cette souveraineté de droit divin constitue un répertoire iconographique fort riche.

Les principaux attributs de Pharaon :La représentation des attributs de Pharaon constitue un répertoire iconographique très riche. Les couronnes égyptiennes, attributs des dieux et des pharaons, sont chargées de valeurs symboliques et présentent de multiples formes. La plupart de ces attributs trouve leur origine à la période pré-dynastique.

La couronne du Sud (Haute-Égypte), portée également par les dieux tutélaires du Sud, principalement par Horus et Nekhbet, est une mitre étirée de couleur blanche.

La couronne du Nord (Basse-Égypte), portée également par la déesse-cobra Ouadjet et le dieu Seth, les dieux tutélaires du Nord, prend la forme d’un mortier dont la partie arrière remonte à la verticale et d’où surgit une tige en spirale incurvée vers l’avant.

La couronne blanche (Hedjet) :

La couronne rouge (Decheret) :

Emboîtement des couronnes blanche et rouge, exprimant ainsi la royauté sur la Haute et la Basse-Egypte (le Double Pays).

Le pschent ou la double couronne Sekhemty, c’est-à-dire Les Deux Puissantes) :

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Le casque bombé bleu, décoré de pastilles dorées, appelé aussi couronne bleue, est une des couronnes royales du Nouvel Empire : il symbolise le triomphe du couronnement et souligne la légitimité royale. Sa dénomination de casque de guerre n’est plus retenue aujourd’hui.

Le khepresch :

La couronne d’Osiris, composée d’une mitre surmontée d’un disque solaire, est munie de deux cornes de bélier, de deux uraeus, et flanquée de deux plumes d’autruche. La couronne hemhem est une triple couronne atef dévolue au roi défunt.

La couronne Atef :

C’est une couronne constituée de deux cornes encerclant un disque solaire et surmontées de deux plumes d’autruche. Elle était portée par la reine-mère.

La couronne d’Isis et d’Hathor :

Coiffure composée de deux plumes droites et portée par Amon.

La couronne à plumes :

Les sceptres, autres emblèmes d’une divinité ou d’un roi, peuvent prendre plusieurs formes

Le ceptre à extrémité recourbée est un attribut d’Osiris et des pharaons ; sa ressemblance avec une crosse de berger assimile pharaon à un berger qui conduit son peuple.

Le sceptre heqa :

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Il prend la forme d’un fouet à triple lanière ; c’est le sceptre d’Osiris et des pharaons, insigne de la royauté.

Le sceptre nekhakha :

Sceptre des dieux symbolisant la stabilité, le pouvoir, la domination.

Le sceptre ouas :

Insigne de commandement et de pouvoir.

Le sceptre sekhem :

Les autres attributs de Pharaon

La barbe est la plupart du temps postiche. Si elle est recourbée, elle est de signe divin. Le roi vivant porte un appendice pileux long mais droit ; ce n’est que mort qu’il semble pouvoir arborer la barbe divine postiche.

Le chendjyt : C’est un pagne plissé avec une languette médiane trapézoïdale qui est généralement porté par les dieux et les pharaons ; le devanteau est la projection frontale du pagne.

Le némès :Coiffe royale enveloppant la tête, faite d’une étoffe quadrangulaire empesée et rayée, serrée sur le front et s’ornent sur le devant d’un uraeus. Les rayures de cette coiffe sont généralement bleu lapis et or.

La queue d’animal : Généralement queue de taureau, c’est un trophée attaché à la ceinture du pharaon pour lui procurer la puissance de l’animal sacré.

L’uraeus : Il désigne un élément de la couronne ou de la coiffe royale et figure un cobra femelle, symbole de la puissance de pharaon. Ce cobra, qui personnifie l’œil brûlant de Rê protège Pharaon de ses éventuels ennemis.

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La titulature royale La titulature ou l’ensemble des cinq titres et des cinq noms sous lequel on désigne le roi lors des cérémonies de couronnement, achève de se constituer sous l’Ancien Empire. Ces cinq grands noms (« fils de Rê » correspondant au dernier nom n’apparaît qu’à la Vème dynastie) définissent la nature royale et se suivent dans un ordre canonique.

Le premier est le nom d’Horus, lié à la monarchie dès l’émergence de la royauté en Haute-Égypte. C’est le nom le plus ancien, introduit par le hiéroglyphe du dieu.

Le deuxième, dit des deux maîtresses (ou déesses), place le roi sous la protection des deux déesses tutélaires de l’Égypte et rappelle la période où l’Égypte était divisée en deux royaumes distincts, protégés l’un par la déesse-cobra Ouadjet (royaume du Nord), l’autre par la déesse-vautour Nekhbet (royaume du Sud). Les deux déesses sont posées chacune sur le hiéroglyphe signifiant «maître» ou «maîtresse».

Le troisième nom, dit d’Horus d’Or, s’écrit au moyen d’un faucon posé sur un hiéroglyphe désignant l’or et évoque peut-être un événement historique, la victoire d’Horus sur son oncle Seth qui avait cherché à lui dérober l’héritage de son père Osiris.

Le quatrième nom, nom de couronnement que l’on appelle parfois le prénom, est précédé de la formule « le Roi de la Haute et de la Basse-Égypte », plus précisément « Celui qui appartient au roseau (la plante symbolique du Sud) et à l’abeille (l’animal symbolique du Nord) ».

Le dernier nom, nom de naissance de pharaon, est précédé du titre « le Fils de Rê » ; ce titre indique la filiation divine et rattache charnellement le roi au dieu-soleil. Il est constitué par le hiéroglyphe du canard, qui signifie fils, et par celui de Rê.

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Les deux derniers noms du protocole sont inscrits à l’intérieur de ce que l’on appelle le cartouche : c’est un nœud de corde qui symbolise « ce que le soleil encercle », et représente donc l’Univers qui appartient ainsi au pharaon.

Voici pour exemple la transcription de la titulature de Toutânkhamon :

Horus, Taureau puissant, parfait de naissance

Nebty, dont les lois sont parfaites, qui pacifie les Deux Terres et satisfait tous les dieux

L’Horus d’Or, qui porte les couronnes, qui réjouit les dieux

Roi de Haute et de Basse-Égypte, Rê est le maître des transformations

Fils de Rê, image vivante d’Amon, Souverain de l’Héliopolis du sud

Et de celle de Ramsés II : 1- Horus (taureau victorieux aimé de Maât) 2- Nebty, les deux maîtresses (celui qui protège le double pays et soumet les pays étrangers)3- Horus d’or ou faucon d’or (celui qui est riche en années et grand en victoires)4- Titre de Roi de la Haute et la Basse-Egypte et maître du double pays5- Titre de fils de Rê (Rê est celui qui l’a engendré, l’aimé d’Amon).

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Pharaon revêtu des insignes du pouvoir (Aménophis IV)Nouvel Empire, fin de la 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)Pierre jauneParis, musée du Louvre

Le pharaon, coiffé du némès et portant l’uræus protecteur (représentation de la déesse cobra), est figuré trônant en majesté, vêtu du pagne royal traditionnel (chendjit). À sa ceinture est fixée une queue d’animal, visible entre les jambes du roi. Il tient les sceptres du dieu Osiris qui sont les symboles de l’autorité royale.

Sceptre héqaBoisParis, musée du Louvre

Sceptre flagellumNouvel Empire, 18e dynastie, règne de Toutânkhamon (vers 1336-1327 avant J.-C.)Faïence égyptienneSaqqara, Sérapéum, tombe du taureau Apis mort sous ToutânkhamonParis, musée du Louvre

Pharaon sous l’aspect d’un sphinxNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)Quartz ou gneissThèbes, temple de Karnak, cour de la cachette Le Caire, musée égyptien

Pharaon sous l’aspect d’un faucon à tête humaineNouvel Empire, 18e dynastie, règne de Thoutmosis III ou IV (vers 1479-1391 avant J.-C.)Jaspe rougeParis, musée du Louvre

Le pharaon pouvait être représenté sous une forme animale ou semi-animale. Le faucon Horus, premier des souverains mythiques, était le protecteur de la monarchie, depuis le commencement de l’histoire égyptienne. C’est donc tout naturellement que le roi peut prendre la forme d’un faucon ou d’un faucon à tête humaine. Tel est le cas de cette statuette

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Pharaon revêtu des insignes du pouvoir (Aménophis IV)© Christian Descamps, Musée du Louvre

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qui peut être datée du règne de Thoutmosis III ou de celui de Thoutmosis IV.

Pharaon sous l’aspect d’un lion dévorant un ennemiNouvel Empire, époque ramesside (vers 1295-1069 avant J.-C.)Calcaire peintThèbes-Ouest, Deir el-MédinehLe Caire, musée égyptien

Hiéroglyphes signifiant : maître du Double PaysNouvel Empire, 19e dynastie, règne de Séthi Ier (vers 1294-1279 avant J.-C.)Faïence égyptienneDelta, QantirParis, musée du Louvre

Cette brique provenant du palais de Qantir porte des signes et des symboles caractéristiques de la titulature royale et illustrent le dualisme qui caractérise la monarchie égyptienne. Le jonc et l’abeille représentent chacun le sud et le nord de l’Égypte, associés aux autres signes hiéroglyphiques. Le texte de la brique signifie : « le roi de Haute et Basse-Égypte, le maître des Deux Terres ».

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LE PHARAON GARANT DE L’ÉQUILIBRE DU MONDE

Pharaon terrassant ses ennemis, combattant victorieux, faisant de nombreux morts dont les mains tranchées s’accumulent en tas sur les bas-reliefs des temples. Pharaon serait-il un chef militaire assoiffé de conquêtes ? La représentation de ce guerrier ne correspond pas à la réalité. La conception contemporaine est bien éloignée de celle des anciens égyptiens : pour ces derniers, les bas-reliefs de Pharaon triomphant sur les ennemis ont des vertus conjuratoires.

Ainsi la bataille de Qadesh, que Ramsès II livra contre les Hittites, eut un résultat incertain, mais sur les murs de tous les temples, Ramsès II a multiplié les évocations victorieuses de cette bataille. La perfection n’est pas de mise dans le monde terrestre, mais l’art doit rappeler pour l’éternité que Pharaon est garant de l’ordre établi par les dieux, garant de l’équilibre du monde. L’image, aux vertus magiques, affirme et renforce une mission que Pharaon éprouve parfois des difficultés à remplir.

La guerre et son évolution dans l’Égypte antiqueSelon Strabon, les Égyptiens n’ont pas un tempérament belliqueux. Peuple de paysans, il aime la vie tranquille. Face aux Nubiens et aux Éthiopiens, sa supériorité est assurée par son organisation mais face aux puissances asiatiques, l’Égypte a souvent perdu pied. Le recours à des troupes étrangères est rendu nécessaire malgré une armée « nationale » dont l’armement est composé d’arcs, de flèches, de massues à tête de pierre, de boucliers. Au Moyen Empire, on compte quelques forteresses disposées aux points faibles et exposées (Assouan, en Nubie et dans l’Est du Delta).

L’invasion puis la domination de l’Egypte par les Hyksôs pendant presque cent ans déclencha une guerre de libération menée par l’armée.

Aussi, sous le Nouvel Empire débuta véritablement le temps des conquérants. Thoutmosis III est l’ un des premiers pharaons cités dans sa lutte contre le roi de Qadesh dont le déroulement a été raconté par bon nombre de journaux de campagne et par des textes gravés en hiéroglyphes sur le temple d’Amon à Karnak.

Ses successeurs ont tous la même ardeur belliqueuse, et Pharaon est souvent représenté sur son char, à portée de main des javelines, de son arc et des carquois ; il est même équipé pour le combat au corps à corps (poignard recourbé).

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Pharaon victorieux sur son charNouvel Empire, 20e dynastie, règne de Ramsès IV (vers 1153-1147 avant J.-C.)CalcaireThèbes-Ouest, Vallée des Rois Le Caire, musée égyptien

Ce type d’éclat de calcaire (ostracon) était utilisé par les artisans ou les artistes dessinateurs pour s’exercer. Ils ont servi de brouillon, avant de reporter le dessin sur une paroi. Le Pharaon est ici représenté victorieux sur son char. Les Égyptiens ne montaient que rarement à cheval. Ce dernier était le plus souvent attelé et réservé à l’usage du souverain et de l’armée. Cette iconographie fait partie d’une série de thèmes destinés à démontrer la puissance du roi et à la rendre magiquement réelle.

Any dans son char portant au cou « l’or de la vaillance »Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)Calcaire peintTell el-Amarna, tombe d’AnyLe Caire, musée égyptien

Le pharaon savait récompenser les plus zélés serviteurs de l’État. Il offrait à ces personnages remarquables de somptueux présents. La distinction la plus recherchée était « l’or de la vaillance » qui se présentait comme un lourd collier composé de perles de métal précieux. Les fonctionnaires ainsi honorés arborent avec fierté cet ornement dans le décor de leur tombe ou, comme ici, sur des stèles.

Les ennemis de Pharaon empoignés par les cheveuxNouvel Empire, 19e dynastie (vers 1295-1186 avant J.-C.)GrèsLe Caire, musée égyptien

Le dieu Amon tendant une arme à Pharaon victorieuxNouvel Empire, 20e dynastie, règne de Ramsès IV (vers 1153-1147 avant J.-C.)CalcaireThèbes-Ouest, Vallée des RoisLe Caire, musée égyptien

Arme : harpêNouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.)Bronze et ivoireParis, musée du Louvre

Le général Aÿ, suivi de son épouse, reçoit des colliers d’or en récompenseNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)CalcaireTell el-Amarna, tombe d’AÿLe Caire, musée égyptien

Pharaon victorieux sur son char© Philippe Maillard

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PHARAON INTERMÉDIAIRE ENTRE LES HOMMES ET LES DIEUX

L’Égypte étant un état centralisé, toutes les populations et les cultures proches du gouvernement théocratique sont présentées sous un éclairage collectif en fonction de l’image officielle.

Au Moyen Empire, l’art connaît une floraison exceptionnelle, devient un moyen de communication et s’élargit à la société égyptienne. Au Nouvel Empire, on assiste à une réforme ou « crise d’Amarna » qui marque la reprise par le palais de son autonomie et l’initiative contre les forces conservatrices. L’Égypte est au centre d’un empire qui comprend bon nombre de peuples soumis. Le pouvoir militaire des pharaons s’affirmant, il s’oppose au pouvoir religieux qui aboutira à la réforme d’Aménophis IV - Akhénaton. Plus de textes fixes, mais des représentations racontées, plus de thèmes extérieurs à la réalité du temps et de l’espace mais des faits datés et localisés. Liés à la religion et à l’ardente aspiration des Égyptiens à l’éternité, les premiers édifices connus sont des « demeures d’éternité ». Les plus anciennes remontent au début du IIIème millénaire sous la forme (à Saqqara) d’un tombeau rectangulaire en brique crue avec des façades à redans dont le décor est constitué par le motif de la porte d’apparat du palais royal encadré de tours.

Sous Djéser, apparaît la pyramide à degrés en pierre de taille due à Imhotep. Vaste ensemble ceinturée par une enceinte, le monument a une forme trapézoïdale avec un caveau et un réseau de galeries souterraines, des magasins pour le mobilier ; l’appartement comporte plusieurs pièces, aux parois décorées de faïence bleue séparées en panneaux par un pilier djed.

Ses successeurs utilisent la pyramide à degrés, qui évoluera à Dahshour en prenant une forme rhomboïdale, puis la pyramide « parfaite ». La IVème dynastie utilisera des pyramides construites à Giza, dont la plus grande est celle de Khéops. La pyramide prend la forme d’un triangle ; elle est haute de 147 m avec des faces orientées selon les points cardinaux et recouvertes d’un parement de calcaire. Les décors intérieurs (d’abord des textes religieux) n’apparaissent qu’à la fin de la Vème dynastie. La pyramide comprenait encore plusieurs chambres, un puits, des galeries. Mentouhotep (XIème dynastie) rompt avec la coutume en construisant à Deir el-Bahari un temple funéraire à terrasses, surmonté d’une pyramide avec une cour plantée d’arbres. Extrait de Hérodote (Histoires, Un énorme chantier): « Les prêtres m’ont dit que Khéops obligea tous les Égyptiens à travailler pour lui. Les uns devaient fouiller les carrières des monts d’Arabie, traîner de là jusqu’au Nil les pierres qu’on en tirait, puis faire passer ces pierres sur des bateaux de l’autre côté du fleuve. Le travail était accompli par cent mille hommes qui se renouvelaient tous les trois mois. Il fallut dix ans rien que pour construire la chaussée par où on devait traîner les blocs de pierre. La pyramide elle-même coûta au peuple égyptien vingt années de travail ».

Pharaon, roi bâtisseur

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L’architecture est également religieuse, les pharaons de l’Ancien Empire ont construit des temples en l’honneur des dieux dont il ne reste que peu de vestiges et des temples funéraires liés aux pyramides.

C’est le Nouvel Empire qui a laissé le plus de témoignages architecturaux dont les grands artisans furent les pharaons conquérants mais aussi pacifiques comme Hatchepstout ou Aménophis IV. Les hypogées, tombes creusées dans la Vallée des Rois, sont de modestes demeures terrestres d’une grande simplicité mais dont la décoration, à l’inverse, est d’un goût très raffiné.

Les temples sont nombreux et bâtis sur le même modèle : une allée de sphinx, un mur d’enceinte, un pylône ou porte monumentale, un ou deux obélisques, une grande cour carrée, une salle hypostyle, une cour à portique, le sanctuaire abritant la statue du dieu, et de part et d’autres des greniers, le logement des prêtres, le lac sacré, la barque sacrée et parfois aussi des emplacements réservés à des animaux sacrés, à l’instar du temple de Louqsor, demeure du dieu-Soleil Amon Rê, construit sous le règne d’Aménophis III (vers 1400 avant J.-C.). La fête d’Amon (extrait de Pierre Montet, l’Egypte au temps de Ramsés) : …« des marchands ambulants se sont installés contre l’immense pylône du temple. Ils offrent aux passants des pastèques, des grenades, des raisins, des volailles prêtes pour la cuisson, des pains. Pendant ce temps, des porteurs chargent la statue d’Amon dans une barque qu’ils posent sur leurs épaules. Arrivés au bord du Nil, ils placent la barque sur un immense navire, richement décoré d’or, d‘argent et de pierres précieuses. La foule regarde le bateau sacré s’éloigner lentement, en chantant, en battant des mains, en jouant du tambourin ».

Lorsqu’il officie dans le temple, le roi représente la totalité de ses sujets et même de l’humanité. C’est grâce à l’essence divine de la monarchie pharaonique qui conférait au roi la possibilité de dialoguer ainsi avec les dieux, presque d’égal à égal.

Intercesseur, Pharaon est également prêtre officiant dans le temple. Par la force des choses, il délègue ses pouvoirs à de nombreux prêtres qui le représentent quotidiennement dans tous les temples du pays. Mais il officie en personne à l’occasion des grandes célébrations religieuses, essentielles au fonctionnement du royaume, comme la Fête d’Opet à Karnak.

Pharaon est présent partout dans le temple, depuis les plaquettes de fondation portant son nom et protégeant le temple jusqu’aux officiants, en passant par les offrandes royales. Dans l’iconographie des bas-reliefs sculptés sur les murs, seul le roi est figuré rendant le culte aux différentes divinités.

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LE TEMPLE

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Introduction à la religion égyptienne

La place qu’occupe la religion chez les égyptiens est essentielle. Il y a plus de dieux que de provinces appelées Nomes. A l’origine, ce sont des dieux locaux auxquels on peut adjoindre des divinités plus universelles. Cependant, ce polythéisme peut être corrigé par le fait qu’un même dieu est parfois adoré dans d’autres provinces, même s’il se distingue par un nom et un aspect différent.

Les luttes pour l’unification de l’Egypte ont modifié la répartition. Le dieu d’un Nome vainqueur peut s’imposer comme divinité principale. Mais, toutes les conceptions philosophiques et religieuses reposent sur la déesse Maât, symbole de l’ordre universel et Pharaon est le garant de l’ordre incarné par la déesse. Ne pas obéir à Maât, c’est mettre en danger l’équilibre du monde et remettre en question la régularité des phénomènes qui assurent la vie de l’Egypte (lever et coucher du soleil, retour périodique des crues du Nil …). Pour que l’harmonie perdure, il faut que Pharaon et les hommes respectent les traditions. Ainsi, la religion contribue à la permanence d’une société et de ses institutions.

Les mythes se trouvent à la base de la pratique religieuse des égyptiens, fondée sur une vision cyclique du monde, accentué par la réalité de phénomènes répétitifs tels que l’inondation du Nil, le cycle solaire, le cycle lunaire, la vie et la mort.

Le cycle Osirien : Osiris s’unit à Isis, formant un couple de divinités lié à la végétation et à la fertilité. Selon la légende, Seth dieu du désert et des terres stériles prit pour épouse Nephtys, qualifiée de « concubine sans utérus ». Osiris monta sur le trône de son père Geb. Il enseigna l’agriculture aux hommes. Seth, envieux, tua son frère et jeta son corps dans le Nil. Isis parvint à le retrouver et à s’unir à lui. De cette union naquis un fils, Horus (fils d’Osiris).

Seth réussit de nouveau à s’emparer du corps d’Osiris et le tailla en morceaux, dispersant ses membres à travers l’Égypte. Isis commença alors un pèlerinage à travers l’Égypte, récupérant les morceaux du cadavre de son époux.

Avec l’aide de sa sœur Nephtys (la femme de Seth), elle recomposa le corps d’Osiris, l’enveloppa de bandelettes et le rendit incorruptible par le biais de la momification. Depuis lors, Osiris règne dans le domaine des morts, où il juge les morts. Il revint à Horus de venger son père.

Le mythe d’Osiris est clairement un mythe de la végétation qui oppose la fertilité des terres baignées par le Nil à l’aridité du désert. Ce n’est par un hasard si les égyptiens, avant les semailles, modelaient une statuette de boue ayant la forme du dieu Osiris, y insérant également des grains de froment comme signe annonciateur d’une récolte abondante.

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Les dieux

AMON : A l’origine dieu local de la région de Thèbes prend une place importante suite au succès politique des souverains d’origine thébaine. Assimilé au dieu solaire RÉ sous le nom d’AMON RÉ, l’oie et le bélier aux cornes recourbées lui étaient dédiés. Il fut représenté sous des aspects humains comme souverain avec 2 hautes plumes sur la tête et parfois avec une tête de bélier.

ANUBIS : Nom du dieu qui présidait à la momification. En sa qualité de dieu des morts, il présidait aux cérémonies funéraires, protégeait le défunt. En effet, il était souvent représenté avec une tête de canidé, il tenait dans une main la croix Ânkh* et dans l’autre un sceptre. Le prêtre qui officiait le rite de momification portait un masque d’Anubis pour s’identifier au dieu.

APIS : Nom donné au taureau sacré représentant le dieu PTAH de Memphis, au pelage noir marqué d’un triangle blanc sur le front et d’un vautour aux ailes déployées sur le dos. Assimilé au soleil, il est représenté avec un soleil entre les cornes. Après leur mort, le taureau Apis était assimilé à OSIRIS sous le nom d’OSIRIS-APIS.

ATON : Le dieu solaire divinisé, déclaré divinité unique sous le règne AKHÉNATON (XVIIIème dynastie). ATON devint le symbole principal du monothéisme solaire. Il est représenté comme un disque d’où partent des rayons se terminant par des petites mains offrant le symbole de la vie. Il est au-dessus du roi à la différence des autres dieux qui font face au roi.

BASTET : Déesse à tête de chat. Déesse de la joie, de la chaleur et du soleil, elle est représentée avec un corps de femme et une tête de chatte.

BES : Divinité d’origine étrangère dont le culte est tardif. Il a l’aspect grotesque d’un nain, la langue pendante. Représenté sur les amulettes. Génie du foyer, dieu de la fertilité, du mariage de la grossesse. C’est aussi le dieu de la musique et de la danse (on pourrait faire un rapprochement avec le dieu Dionysos du panthéon grec).

CHOU : Dieu, fils d’ATOUM, mari et frère de TEFNOUT. Symbole du vide et de l’air.

GEB : Fils de CHOU, frère et époux de NOUT. Il symbolise la terre. Il est représenté sous forme humaine avec la couronne rouge et une perruque sur laquelle est posée une oie, idéogramme de son nom. Souvent il apparaît sur les sarcophages avec NOUT.

HATHOR : Déesse de la musique, de l’amour, de la danse. Associée à ISIS comme mère d’HORUS. Personnification de la voûte céleste. Plusieurs représentations soit sous forme de génisse, de femme à tête de vache ou encore de femme, mais toujours avec des cornes et des oreilles de vache entre lesquelles le disque solaire apparaissait. En sa qualité de divinité funéraire, elle accueillait dans l’au-delà les défunts.

HORUS : Ce nom fut attribué au moins à trois dieux, primitivement dieu du ciel. Ensuite, en tant que dieu dynastique il est représenté soit par un faucon portant sur la tête le disque solaire, l’uraeus* ou la double couronne ou comme un homme à tête de faucon. Il veille au respect des rites et des lois, et le pharaon est son incarnation sur terre. Il est identifié à l’époque Ptolémaïque avec le fils d’OSIRIS (HORUS enfant) dont les Grecs firent HARPOCRATES représenté sous les traits d’un enfant le doigt dans la bouche.

ISIS : Protectrice du bien être, des naissances, des navigateurs. Elle joue un rôle fondamental dans le mythe d’OSIRIS son époux tué et démembré par son frère Seth. Elle est une figure typique de la déesse mère (symbole de la compagne et de la mère idéale) parfois représentée en train d’allaiter son fils HORUS. Elle fut vénérée en dehors de l’Egypte même après le déclin de la civilisation égyptienne.

KHNOUM OU CHNOUM : Ancien dieu égyptien représenté avec un corps d’homme et une tête de bélier ou encore comme bélier. Créateur des hommes et des différentes formes de vie. On pensait qu’il avait donné forme au genre humain, au KA, sur son tour de potier. Egalement gardien des sources du Nil, il préside aux inondations. Il est représenté dans les scènes de couronnement faisant le portrait du pharaon.

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MAÂT : Déesse égyptienne, symbole de l’ordre cosmique, de la justice, de la vérité, considérée comme la fille du dieu RÊ. Elle est représentée avec une plume d’autruche dans les cheveux ou en forme de plume, le hiéroglyphe de son nom. Elle établit le code des comportements humains, comme ses sujets le pharaon obéit à MAÂT. Le jour du jugement, la plume de MAÂT était déposée sur un plateau et le cœur du défunt sur l’autre plateau de la balance.

MOUT : Déesse égyptienne en forme de vautour ou sous l’aspect d’une femme portant un couvre chef en forme de vautour. Elle était considérée comme l’épouse d’AMON et possédait un caractère guerrier. Déesse protectrice des reines.

NEKHBET : Protectrice de la haute Egypte, déesse vautour, elle est avec la déesse OUADJET (déesse COBRA) la protectrice de pharaon. Représentée comme un vautour aux ailes déployées, elle est aussi considérée comme la gardienne des naissances.

NEPHTYS : Signifie «maîtresse de maison», sœur d’ISIS, d’OSIRIS et de SETH.

NOUT : Divinité du ciel, épouse et sœur de GEB, dieu de la terre, représentée arquée, reposant sur la terre par les mains et les pieds. Mère des étoiles et du soleil que, selon le mythe, elle engendre chaque matin et dévore chaque soir.

OSIRIS : Adoré comme dieu de la végétation et de l’agriculture, représenté sous forme d’un homme enveloppé d’un linceul avec le visage peint en vert, couleur de la régénération, coiffé de la couronne ATEF, tenant dans ses mains croisées les sceptres des pharaons. Roi des morts et juge des enfers, le pharaon défunt était identifié à lui. Le culte d’OSIRIS donnait aux égyptiens l’espoir d’une vie après la mort.

RÊ : Dieu égyptien du soleil, considéré comme dieu créateur de l’univers, de l’état et de la justice. Assimilé à HORUS, l’autre dieu solaire, il était représenté comme un homme à tête de faucon avec sur le crâne un disque solaire et un serpent Uraeus.

SEKHMET : Son nom signifie la puissante, épouse de PTAH, femme à tête de lionne coiffée d’une perruque et d’un disque solaire, elle incarnait la force dévastatrice. Elle apportait les épidémies, mais était aussi la protectrice des médecins et des magiciens.

SELKET : Déesse originaire de la Basse-Egypte, représentée sous forme de scorpion à tête de

femme ou de femme avec un scorpion sur la tête.

SETH : Frère d’OSIRIS, personnification du mal, représenté comme un animal non identifié, ressemblant au sanglier. Emasculé par HORUS qui vengeait la mort de son père OSIRIS, SETH est considéré comme le dieu de la stérilité.

S0BEK : Dieu à tête de crocodile, dieu de l’eau associé à la fertilité.

TEFNOUT : Sœur et épouse de CHOU, représentée sous la forme d’une lionne.

THOT : Dieu égyptien à caractère lunaire. Corps humain à tête de singe ou d’ibis, portant sur la tête le croissant de lune ou la couronne Hemhem. Il est le dieu de la parole créatrice, de l’écriture et du calcul. Protecteur des scribes, il participait à la cérémonie de la pesée du cœur. Il est identifié chez les Grecs à HERMES.

THOUERIS : Déesse qui lors de l’accouchement protégeait toutes les femmes. Représentée sous la forme d’une femelle hippopotame enceinte. Comme BES, THOUERIS était une divinité protectrice domestique, nombre d’amulettes et de statuettes étaient à son effigie.

Dans ce culte, il y a lieu de distinguer les animaux sacrés associés aux dieux locaux, (par ex le chat à Bubastis, le chien à Cynopolis) et les véritables animaux sacrés, réceptacles de l’âme du dieu, comme le taureau APIS, représentant de PTAH sur terre.Le véritable animal sacré est un dieu vivant, il n’y en a qu’un par temple, choisi par les prêtres selon des critères très précis, tâches sur le pelage, forme des cornes. Un seul animal à la fois était considéré comme l’incarnation du dieu. Installé dans le temple, l’animal faisait l’objet d’honneurs digne d’un roi. Morts, les animaux sont enterrés avec le même cérémonial que les humains. On accomplit pour eux les mêmes rites funéraires et ils deviennent des OSIRIS.

Le culte des animaux

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Dépôt de fondation du temple de Deir el-BahariNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Hatchepsout (vers 1479-1457 avant J.-C.)Bois, faïence égyptienne, métal, cuir et calcite (vases)Thèbes-Ouest, Deir el-Bahari, temple d’HatchepsoutParis, musée du Louvre

Au moment de la construction d’un édifice important, des modèles de briques, d’outils ainsi que d’autres objets rituels étaient enterrés dans des dépôts de fondations sous certains endroits de la structure du bâtiment. Ceci afin de garantir magiquement la stabilité de l’édifice et d’assurer sa protection.

Colosse d’un temple de Karnak, Akhénaton dans l’attitude du dieu OsirisNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)GrèsThèbes, Karnak, GempaatonLe Caire, musée égyptien

GrèsThèbes, Karnak, GempaatonLe Caire, musée égyptien

Akhénaton réforma la religion égyptienne et conçut des temples à ciel ouvert pour vénérer Aton, le disque solaire, qui était à ses yeux la forme visible du divin. Ses premiers édifices furent construits à Karnak. Les piliers de la cour étaient ornés de colosses du roi figuré sous différents aspects, par exemple comme ici sous l’aspect d’Osiris, coiffé du pschent. Il tient les sceptres royaux et porte la barbe droite caractéristique des rois. Les proportions autant que les traits sont atypiques et caractérisent l’art de cette époque en adéquation avec les réformes religieuses.

Colosse d’un temple de Karnak, Akhénaton dans l’attitude du dieu Osiris© Philippe Maillard

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La reine Hatchepsout offrant un vase rituel aux dieux Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Hatchepsout (vers 1479-1457 avant J.-C.)Granit rougeThèbes-Ouest, Deir el-BahariLe Caire, musée égyptien

À la mort du pharaon Thoutmosis II, son épouse Hatchepsout fut désignée comme régente du jeune prince Thoutmosis III. Elle profita du jeune âge de ce dernier pour assumer le pouvoir pharaonique à elle seule. Elle ne fut pas la première femme à régner sur l’Égypte, mais c’est la seule qui choisit de se faire représenter en homme.

Le pharaon Akhénaton figuré lors de la fête-sed durant laquelle il renouvelle magiquement ses forcesNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1350 avant J.-C.)GrèsThèbes, Karnak, GempaatonParis, musée du Louvre

Une très ancienne cérémonie, célébrée en général au bout de trente ans de règne, était l’occasion pour le roi de répéter un ensemble de rites, dans le but probable de réaffirmer sa position de souverain universel. Vêtu d’un manteau propre à cette célébration, Akhénaton est ici figuré portant la couronne blanche, tenant le flagellum et la grande canne.

Obélisque au nom de Ramsès IINouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.)GranitDelta, TanisLe Caire, musée égyptien

Ramsèsnakht présentant des divinitésNouvel Empire, 20e dynastie, règnes de Ramsès V et VI (vers 1147-1136 avant J.-C.)Grauwacke et socle en calcite (albâtre égyptien)Thèbes, temple de Karnak, cour de la cachetteLe Caire, musée égyptien

Ramsès II présentant une chapelleNouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.)GrauwackeThèbes, temple de Karnak, cour de la cachetteLe Caire, musée égyptien

Horemheb offrant de l’eau et de l’encens à une divinitéNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Horemheb (vers 1323-1295 avant J.-C.)QuartziteLe Caire, musée égyptien

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PHARAON GARANT DE LA PROSPERITE DE L’EGYPTE L’ELE CONSEIL DE MINISTRES

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La société égyptienneLa société égyptienne ressemble à une pyramide avec à sa base les paysans de la vallée du Nil et à sa tête le pharaon. Pharaon règne donc sur l’Égypte, un territoire divisé en districts administratifs appelés nomes. La société étant fortement hiérarchisée, l’appartenance à une couche sociale doit être immédiatement identifiable par la taille, le vêtement et la posture de l’individu qui est ainsi renvoyé à sa fonction. La subordination des différentes couches sociales permet de maintenir intacte cette cohésion du royaume et de perpétuer le prestige et la grandeur de cette civilisation très dépendante de son milieu naturel.Il existe cependant une classe intermédiaire représentée par :

Les prêtres qui assurent le culte des dieux au nom du Pharaon. Ils vivent dans les temples ets sont très puissants car ils détiennent de nombreuses richesses, notamment grâce aux parts de récoltes placées dans leurs greniers. Certains hauts fonctionnaires (nomarques…..) qui administrent les territoires au nom de Pharaon, investis d’une part de son pouvoir royal mais surveillés par le vizir. Pour les récompenser, Pharaon leur offre des terres ou des charges. Les scribes sont les seuls capables d’écrire et de lire les ordres, les rapports, de tenir la comptabilité des récoltes et impôts dus à Pharaon. Ce sont des fonctionnaires indispensables qui reçoivent également des terres et des cadeaux pour leur loyauté. Le reste de la société égyptienne est composé d’une majorité de paysans qui travaillent sur les terres de pharaon selon un calendrier bien précis en raison de la crue. Leurs travaux débutent en octobre et durant la crue, ils sont employés dans les carrières ou chantiers de pharaon ou dans les temples, mais aussi au bon entretien des canaux et des moyens d’irrigation (chadouf). Leur outillage est rudimentaire. Les artisans travaillent dans des villages comme Deir el-Médineh, proche de la Vallée des Rois, dont la vie quotidienne est racontée par de nombreux papyrus. Ils fabriquent les objets de la vie quotidienne, et produisent les aliments de base (pain, bière). Certains d’entre eux sont privilégiés, notamment les tailleurs de pierre, les sculpteurs, les menuisiers qui travaillent pour le compte de Pharaon ou des prêtres réalisant les statues, les sarcophages ou construisant les temples. Il n’y a pas de monnaie en Égypte, les échanges se faisant par le biais du troc. Deux groupes de personnes sont à part. Les soldats, la plupart des fantassins qui formant une troupe permanente armée de lances et de boucliers. Ils sont parfois récompensés par des terres, des bijoux ou des serviteurs. Les esclaves sont bien souvent des prisonniers de guerre ; ils sont nombreux et servent les maîtres ou travaillent dans les chantiers et les carrières de Pharaon.

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PHARAON GARANT DE LA PROSPERITE DE L’EGYPTE L’ELE CONSEIL DE MINISTRES

Pharaon, ordonnateur du monde et garant de la prospérité de l’Égypte, est à la tête d’un État centralisé, doté d’une organisation très élaborée.La puissance de Pharaon et sa nature surhumaine se traduisent dans l’apparat du palais. Trône majestueux, images omniprésentes figurant des vaincus prosternés, hautes fenêtres où le roi apparaît au peuple assemblé en contrebas, tout est destiné à faire prendre conscience au visiteur de sa petitesse.

Quant aux hauts fonctionnaires (ministres, gouverneurs de province, architectes en chef, généraux…), ils sont des émanations de Pharaon, investis d’une parcelle du pouvoir royal et délégués sur le territoire égyptien pour assurer le bon gouvernement du royaume.

Chef du gouvernement, Pharaon s’est doté d’une administration extrêmement structurée et omniprésente qui contrôle tous les secteurs d’activités du royaume. Mais dès l’époque de Némès apparaît un personnage éminent important, le vizir, qualifié de « second » après Pharaon.

«… Ami de Pharaon, tous s’inclinaient devant lui, il est la « volonté du maître, les oreilles et les yeux de son souverain ». Son travail consistait à faire appliquer les lois dictées par Pharaon. Il est le chef de la Haute et Basse-Egypte, chaque nome dépend de lui. Il est le ministre de la justice et les responsables du fisc. Il veille sur le travail de nombreux fonctionnaires qui l’aident : nomarques, directeurs de construction, du service des écritures, des champs, des greniers, chefs des soldats.» Portrait du Vizir Mentouhotpe (Il a vécu sous Sésostris I, XIIe dynastie). Extrait d’E. Ranke, la civilisation égyptienne.

Le vizir est à la tête de l’administration composée de nombreux fonctionnaires – parfois en territoires extérieurs – pour gérer les biens immenses de Pharaon. À partir du Nouvel Empire, deux vizirs, l’un pour la Basse-Egypte et l’autre pour la Haute-Égypte, exécutent toutes les directives royales pour l’administration des biens de Pharaon. En plus de l’administration des ressources, le vizir gère la sécurité publique ainsi que la justice. Il cumule donc les plus hautes fonctions de l’état comme « chef de tous les travaux, directeur du double grenier, directeur des archives et directeur du double trésor ».

C’est également le vizir qui au Nouvel Empire dirige pour le roi l’équipe des ouvriers de Deir el-Médineh pour la construction des tombes de la Vallée des Rois près de Thèbes.

Le pouvoir du vizir est immense même si il doit, comme tous les autres fonctionnaires sous ses ordres, faire exécuter et exécuter les directives royales. Il organise les collectes, redistribue les productions dans tous les domaines d’activités du royaume, notamment l’agriculture. L’Egypte est divisée en provinces, appelées nomes ; à leur tête, un gouverneur nommé par le vizir bénéficie d’une certaine autonomie mais reste toujours sous l’autorité de Pharaon.

En revanche, le vizir ne gère pas les affaires étrangères du pays qui restent sous la responsabilité du roi. Il coordonne l’ensemble de l’action du gouvernement composé de « ministres ». Les postes majeurs concernent la gestion « du Trésor » incluant la propriété foncière du pays et ses biens de production et les ministères chargés des greniers et du bétail.

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Lettre du prince syrien Abdi-Risha, envoyée au Pharaon pour demander des renforts militaires afin de combattre les incursions des armées ennemies venues de l’est. Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis III ou d’Akhénaton (vers 1391-1337 avant J.-C.)Terre cuiteSans doute Tell el-Amarna Paris, musée du Louvre, département des Antiquités orientales

De nombreuses lettres témoignent d’échanges diplomatiques entre l’Égypte, les princes de la côte syro-palestinienne vassaux du pharaon et les grands royaumes du Proche-Orient. Il y est question d’affaires politiques, d’arrangements commerciaux ou de mariages royaux. Toutes sont rédigées en cunéiforme, une écriture originaire de Mésopotamie qui servait à transcrire l’akkadien, langue internationale de l’époque.

Le conseil des ministres

Toutes les sculptures placées autour de la statue d’un pharaon (sans doute Mérenptah, 13ème fils et successeur de Ramsès II), proviennent du musée du Caire.

Elles évoquent la tenue d’un conseil des ministres avec notamment la présence de Paser, maire de la ville de Thèbes et vizir sous Séthi Ier puis Ramsès II. Il est vêtu d’une longue tunique empesée avec deux pans croisés devant maintenus par une bretelle passée autour du cou ; il s’agit de la tenue traditionnelle réservée au vizir.

Ramsésnakt, premier prêtre du dieu Amon-Rê, est représenté dans sa fonction de scribe. Comme beaucoup de hauts fonctionnaires, Ramsésnakt cumule les fonctions de premier prêtre et de scribe. Assis en tailleur, le rouleau de papyrus sur les genoux, Thot, le dieu de l’écriture, est juché sur son épaule. Instruit dans des « maisons de vie » dépendant du temple, le scribe détenait le secret de l’écriture et de la lecture des hiéroglyphes, privilège et mystère qu’il partageait avec le souverain et les dieux. Ramsésnakt était également directeur de tous les travaux du roi tout comme le dignitaire Mây, architecte en chef.

La statue de Hâpy, intendant du dieu Amon, présente quelques variantes par rapport à celle de Ramsésnakt ; également représenté en scribe, il porte les attributs de sa fonction mais le pinceau de roseau a disparu de sa main droite, la jambe gauche est relevée, sa perruque est à revers. Il porte une tunique transparente plissée.

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Paser, maire de Thèbes et vizirNouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.)Granit Thèbes, temple de Karnak, cour de la cachette Le Caire, musée égyptien

Responsable de toutes les grandes institutions, le vizir était le deuxième personnage de l’État après pharaon. À partir de la 18e dynastie, il y eut deux vizirs, l’un pour le Nord, l’autre pour le Sud. Paser dirigeait la Haute-Égypte à l’époque de Ramsès II. Il est figuré ici vêtu du costume propre à sa charge, une tunique empesée retenue par une cordelette nouée derrière le cou, et présentant un autel aux dieux.

Deux chefs de pays étrangers gisant sous le socle d’une statue royaleNouvel Empire, 20e dynastie (vers 1186-1069 avant J.-C.)Granit noirThèbes-Ouest, Médinet HabouLe Caire, musée égyptien, JE 28831 - CG 755

Ce réceptacle orné de deux têtes d’étrangers, un Syrien et un Nubien, est un socle destiné à accueillir une statue royale, sans doute celle de Ramsès III foulant aux pieds le corps de princes ennemis prosternés.

Bague sceau au nom de HoremhebNouvel Empire, fin de la 18e dynastie, (vers 1323-1295 avant J.-C.)OrParis, musée du Louvre

Pharaon anonyme, sans doute MérenptahNouvel Empire, 19e dynastie (vers 1213-1203 avant J.-C.)Granit Thèbes-Ouest, Médinet HabouLe Caire, musée égyptienHâpy, intendant du dieu AmonNouvel Empire, 19e dynastie, règnes de Séthi Ier et Ramsès II (vers 1294-1213 avant J.-C.)GrèsThèbes, temple de Karnak, cour de la cachetteLe Caire, musée égyptien

Ramsèsnakht, grand prêtre d’Amon, figuré dans l’attitude du scribeNouvel Empire, deuxième moitié de la 20e dynastie, règnes de Ramsès IV, V et VI (vers 1153-1136 avant J.-C.)Granit Thèbes, temple de Karnak, cour de la cachette Le Caire, musée égyptien

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Paser, maire de Thèbes et vizir© Philippe Maillard

Bague sceau au nom de Horemheb© Christian Descamps, Musée du Louvre

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LE PALAIS, LA COUR ET LA FAMILLE ROYALE

Si la vie officielle, la vie religieuse ou la vie dans l’au-delà nous sont familières, grâce aux tombeaux bâtis pour l’éternité, la vie quotidienne des pharaons et du peuple d’Égypte demeure mal connue. En effet, les habitations des anciens égyptiens étaient généralement, en brique crue, matériau qui n’a pas résisté au temps. Les ruines des palais de Thèbes et d’Amarna, les représentations des tombes ainsi que la littérature du Nouvel Empire permettent d’imaginer la splendeur des résidences royales. Dans ce pays aride, l’eau et la verdure tenaient une place importante comme en témoigne une splendide peinture provenant du palais d’Amarna. Les palais étaient situés au coeur de magnifiques jardins ornés de pièces d’eau.

En raison de leur matériau de construction, la brique crue, peu de palais ont été conservés. Les seuls vestiges qui nous permettent d’imaginer la splendeur des résidences royales sont celles d’ Aménophis III et IV à Thèbes, mais surtout le palais d’el Amarna et ses tablettes qui nous fournissent le plus de témoignages ainsi que les tombes des grands fonctionnaires. Seuls les éléments comme les seuils de porte, linteaux de fenêtres … étaient en pierre dure.

Les palais étaient entourés de jardins et de bassins où l’on recréait la faune et la flore des bords du Nil. Le palais était la demeure de Pharaon, le délégué de dieu sur terre ; sa demeure était donc conçue comme une représentation à échelle réduite du monde vivant.

De taille impressionnante, le palais comportant un grand nombre de pièces, était divisé en deux parties, le palais privé et les salles d’apparat dans lesquelles Pharaon tenait audience.

Le palais privé comportait les appartements du roi, des princes et princesses et le harem.

Un balcon ouvert sur une cour, « La Fenêtre d’Apparition », permettait à Pharaon de se montrer avec sa famille et de récompenser les dignitaires méritants.

Le palais devait également pouvoir loger les fonctionnaires, les serviteurs en charge de l’entretien de l’institution. Le pharaon possédait plusieurs palais dans toute l’Egypte et s’y déplaçait avec sa famille et sa cour. D’autres résidences accueillaient les épouses secondaires et concubines, généralement d’origine étrangère, pour garantir les bonnes relations de Pharaon avec les pays voisins.. Ce que l’on peut qualifier de « harem » ressemblait davantage à des domaines dans lesquels on pratiquait des activités économiques comme le tissage.

Il existe un cérémonial plus ou moins strict suivant les périodes. Les Grands sont « rangés » selon leurs titres, qui peut aller d’ « ami » à « directeur des scribes ». Le Pharaon a une grande épouse considérée comme la reine, notamment au Nouvel Empire, certaines sont restées célèbres pour plusieurs raisons Tiyi, Nefertiti…. La descendance des rois étant nombreuse,

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LE PALAIS, LA COUR ET LA FAMILLE ROYALE

les princes étaient élevés dans une partie spéciale du palais, l’école du Kep, avec les fils de dignitaires.

Dans les salles d’apparat précédées de nombreux couloirs, cours et portiques, un décor officiel était destiné à montrer la toute-puissance de Pharaon.

Dans le décorum du palais qui exprime les conceptions égyptiennes de l’ordre du monde, les quelques fragments présentés dans l’exposition comme les Étrangers prosternés devant Pharaon ou Quatre prisonniers décors de palais ramesside montrent l’attitude que chacun devait avoir aux pieds du roi-dieu. Le deuxième décor cité insiste davantage sur la valeur magique de la représentation : Pharaon domine tout adversaire réel ou potentiel de l’Égypte représenté avec soin et détails.

Sinouhé est reçu par Pharaon, d’après un papyrus égyptien traduit par G. Lefebvre : « …. Quand la terre s’éclaira, dès la pointe du jour, on vint m’appeler. Dix hommes vinrent me conduire au palais. Je touchai le front du sol, les enfants royaux se tenaient à la porte d’entrée, me faisant accueil. Je trouvai sa Majesté sur un trône d‘or placé dans une niche. Tandis que j’étais étendu sur mon ventre, je perdis connaissance en sa présence. Ce dieu, cependant s’adressa à moi amicalement, mais j’étais comme un homme qui se trouve pris dans la nuit tombante…. Alors, Sa majesté dit à un de ses amis : relève le qu’il puisse me parler ».

Au Nouvel Empire, considéré comme l’âge d’or de l’art égytpien, la décoration murale réalisée en faïence atteint son plus grand développement notamment grâce à la diversification des oxydes métalliques et donc de la palette chromatique. Sur les fragments de lambris du palais de Quantir, de petits zigzags recréent les mouvements de l’eau au milieu des lotus. On imagine aisément les images rafraîchissantes qui devaient couvrir les murs des appartements privés, des murs de faïence aux peintures murales évoquant la faune et la flore d’Egypte.

Un témoignage émouvant est présenté dans l’exposition. Il s’agit du sarcophage de la chatte du prince Thoutmès provenant du musée du Caire. Comme l’atteste ce sarcophage, les animaux de compagnie pouvaient être momifiés pour suivre leur maître dans l’au-delà. Il nous prouve les liens affectifs qui existaient entre l’animal de compagnie et le jeune prince. On retrouve les mêmes caractéristiques sur le sarcophage de l’animal que sur celui d’un humain : dieux protecteurs, représentation de l’animal vivant devant la table d’offrande puis momifié à l’arrière-plan.

Plantes des marais : décor d’un palais d’Amarna représente une scène de marécage avec des oiseaux sauvages survolant papyrus et roseaux. Les murs, les sols et les piliers des résidences royales étaient couverts de peintures comme celle qui est présentée dans l’exposition. Réalisées sur plâtre, elles font preuve d’une très haute qualité technique. Malheureusement, il ne subsiste que de rares témoignages de la magnificence de ces palais construits sous le règne d’Aménophis IV - Akhénaton. Sous son règne, on assiste sur le plan artistique à l’abandon des canons classiques ; la vie privée de Akhénaton, de Néfertiti et de la famille royale est dévoilée au public dans toutes les actions de la vie quotidienne et dans ses relations affectives intimes. L’intensité de la vie se manifeste dans chacun des faits et gestes du couple royal.

La vie s’y déroulait dans un cadre luxueux dont des éléments nous sont parvenus : mobilier royal avec le lit et le coffre de Toutânkhamon, coffret de Ramsès IX, objets raffinés comme le damier d’Imenmès. Statues et bas-reliefs illustrent la vie de cour sous les Aménophis et les Ramsès avec la famille royale, les nombreux courtisans et serviteurs.

La richesse de l’Égypte (mines d’or, de cuivre, pierres semi-précieuses) et l’apport de matières

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premières par le Soudan et la Nubie, ont permis grâce également à des techniques empruntées à d’autres peuples de développer des arts décoratifs de toute première importance et des objets luxueux accompagnant la vie de Pharaon sur terre puis dans l’au-delà.

Le mobilier : Il est généralement composé de sièges, de lits, de coffres, de coffrets permettant de ranger des bijoux, des objets de toilette (boites étuis à rasoirs, à miroirs), des vêtements, de la vaisselle en terre cuite. Présentés dans l’exposition, le lit et le coffre ayant appartenu à Toutânkhamon nous donnent un aperçu du mobilier quotidien d’un palais. D’autres exemplaires de lit, en forme d’animaux (pour une fonction magique) ou somptueusement dorés étaient fabriqués pour être déposés dans les tombeaux. Le lit semble avoir été utilisé et le coffre présenté, l’un des 50 parmi les coffres et caisses que contenait la tombe de Toutânkhamon découverte en 1922 par Carter, était destiné à entreposer des tissus.

Un autre coffre portant le cartouche d’Aménophis III, en bois doré et peint, couvert de faïence égyptienne bleue, faisait partie du mobilier funéraire des beaux-parents du roi. C’est un exemplaire exceptionnel conservé au musée du Caire.

L’orfèvrerie et les bijoux :De nombreux bijoux sont présentés dans l’exposition : diadème, boucles d’oreille, bracelets, pectoraux … Ils sont en or, « la chair des dieux », en provenance de Nubie. Des pierres semi-précieuses (turquoise, lapis lazuli, cornaline …), des incrustations de pâte de verre aux couleurs intenses, donnent à ces bijoux un éclat incomparable. On peut les classer en deux catégories : les bijoux portés dans la vie quotidienne par Pharaon, la reine, la cour, les riches dignitaires et les bijoux à l’iconographie funéraire destinés à accompagner Pharaon dans l’éternité avec notamment le scarabée protecteur .... Tous ces bijoux montrent une inventivité et une technicité remarquables.

D’autres bijoux en faïence bleue, en cornaline, en jaspe, avec pendeloques en forme de dattes et de mandragores, sont également visibles dans les vitrines rassemblées dans la salle évoquant le palais et la cour. Toutes ces pierres naturelles ont des valeurs symboliques (la turquoise associée à Hathor par exemple). Au Nouvel Empire, les colliers à plusieurs rangs de perles en or, pierres semi-précieuses sont extrêmement répandus. Certains de ces bijoux en or pouvaient également récompenser des dignitaires ou des fonctionnaires méritants.

Des aiguières en or (appartenant peut-être à une vaisselle rituelle) comme celle d’Ahmosis apportaient magnificence à la table de Pharaon garnie d’objets luxueux et de victuailles dont on retrouve un exemple momifié dans la vitrine. Le déjeuner d’une princesse est immortalisé, sur un éclat de calcaire ou ostracon, dans le geste extrêmement rare de porter un aliment à la bouche.

Les bagues sceaux présentent souvent des formes animalières : lion (symbole de puissance royale), scarabée (vaillance du souverain), poisson, grenouille, scorpion et crocodile (animaux nuisibles dans la pensée égyptienne)…..

Parmi les objets de toilette, on peut citer les pots à onguents, à fards, cuillers à fard, peignes, étuis à khôl avec bâtonnet (protection contre les infections oculaires), les rasoirs, des vases à cosmétiques en pâte de verre coulée. L’importance de la beauté et de l’hygiène corporelle était telle chez les Egyptiens qu’ils avaient atteint un véritable raffinement dans les soins esthétiques journaliers du corps comme l’attestent les objets présentés dans l’exposition liés à la toilette et à la coiffure.

Mais la vie quotidienne à la cour faisait place également aux jeux et divertissements comme le montre la présence dans l’exposition du jeu de sénet ou du jeu « dit des vingt »cases.

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Représentation du palais d’Amarna : jardin, porche, fenêtre et huit appartementsNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)Calcaire avec restes de polychromieTouna el-GebelParis, musée du Louvre

Ce bloc de pierre de petites dimensions représente un plan du palais royal vide d’occupants et de mobilier. Le dessin égyptien, selon les conventions, mêle le plan linéaire et les vues de profil. De droite à gauche, on peut voir le jardin, suggéré par des arbustes, un porche monumental donnant accès à un hall à six colonnes et la Fenêtre d’Apparition de laquelle le couple royal récompensait les dignitaires méritants. Puis se répartissent les appartements plus intimes, de plan carré ou oblong. Huit portes séparent les appartements privés et les espaces d’apparat.

Coffre de ToutânkhamonNouvel Empire, 18e dynastie, règne de Toutânkhamon (vers 1336-1327 avant J.-C.)Bois peint en jauneThèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe de Toutânkhamon Le Caire, musée égyptien

À côté du somptueux mobilier réalisé pour être déposé dans la tombe, le défunt emportait des objets qu’il avait utilisés de son vivant. C’est sans doute le cas des meubles les plus simples retrouvés dans la sépulture de Toutânkhamon. Ce coffre servit à entreposer des tissus.

Coffret au nom d’Aménophis IIINouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis III (vers 1391-1353 avant J.-C.)Bois doré et peint, faïence égyptienne bleueThèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe de Youya et TouyaLe Caire, musée égyptien

L’essentiel du mobilier dans l’Égypte ancienne était composé de sièges, de lits, de coffres et coffrets. Dans ces derniers, étaient rangés aussi bien les objets de toilettes, les bijoux, les vêtements et tissus et parfois même la vaisselle. Cet exemplaire exceptionnel marqué du nom d’Aménophis III a été retrouvé dans la vallée des Rois. Il faisait partie du mobilier funéraire de Touya et Youyou, beaux-parents du roi qui le leur avait probablement offert. Il permet de se faire une idée du mobilier des palais royaux au Nouvel Empire.

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Coffret au nom d’Aménophis III© Philippe Maillard

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Fragment de jarre portant une inscription dite « étiquette de jarre à vin »Nouvel Empire, 20e dynastie, règne de Ramsès III (vers 1184-1153 avant J.-C.)Terre cuite Abydos Paris, musée du Louvre

Le pharaon possédait des vignes, en particulier dans le Nord de l’Égypte. Le vin était une boisson appréciée par les nobles, mais aussi par les défunts et les dieux à qui on le présentait en offrande. On a retrouvé de nombreuses jarres portant une inscription qui précisait le nom du vignoble, celui du vigneron et l’année de la vendange. L’étiquette présentée ici remonte au règne de Ramsès III.

Manakhtef, échanson du pharaonNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis II (vers 1427-1401 avant J.-C.)DioriteMédamoud, temple de MontouParis, musée du Louvre, E 12926

Manakhtef était échanson d’Aménophis II. C’était un personnage considérable dont le rôle n’était pas seulement de gérer les réserves de vin du roi. Homme de confiance, il prenait part à l’administration des temples comme l’indiquent ses titres. Il reçut l’immense privilège de placer sa propre statue dans un temple où il bénéficiait d’une part des offrandes présentées aux dieux.

Lit de ToutânkhamonNouvel Empire, 18e dynastie, règne de Toutânkhamon (vers 1336-1327 avant J.-C.)Bois peintThèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe de Toutânkhamon Le Caire, musée égyptien

Appui-tête orné du visage du dieu BèsNouvel Empire (vers 1550-1069 avant J.-C.)BoisParis, musée du Louvre

Pliant orné de têtes d’oiesNouvel Empire, 18e dynastie (vers 1550-1295 avant J.-C.)Bois et incrustations d’ivoireParis, musée du Louvre

Lampadaire en forme de papyrusNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis III (vers 1391-1353 avant J.-C.)Pierre calcaire, bois et bronzeThèbes-Ouest, Deir el-Médineh, tombe de KhâLe Caire, musée égyptien

Lit de Touthânkamon© Philippe Maillard

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Sarcophage de la chatte du prince ThoutmèsNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis III (vers 1391-1353 avant J.-C.)CalcaireMit Rahineh (Memphis)Le Caire, musée égyptien

Les chats entrent dans le monde des animaux familiers égyptiens au Moyen Empire. Chassant les rats et semblant veiller sur la maisonnée, ils sont associés à Bastet, déesse du foyer. Certains étaient enterrés avec leur maître et on a retrouvé de véritables nécropoles de félins. Le prince Thoutmès fit réaliser pour sa chatte bien-aimée un sarcophage sur lequel elle est représentée devant des offrandes comme un défunt humain.

La reine NéfertitiNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)CalcaireParis, musée du Louvre

Aux côtés de son époux, Akhénaton, Néfertiti jouait un rôle de premier plan. Dans les temples elle officiait avec le roi ou bien parfois seule. Dans les scènes officielles, elle est quasiment toujours présente. Le souverain qui, en tant que Fils du Soleil, assumait les fonctions du dieu Shou, fit apparaître Néfertiti comme sa sœur jumelle, la déesse Tefnout. C’est sans doute pour cette raison que la reine ressemble tant à son mari.

Cuiller à fard représentant une nageuse tenant un canardNouvel Empire, 18e dynastie (vers 1550-1295 avant J.-C.)Bois peint et incrustationsFayoum, GourobLe Caire, musée égyptien

Dans le mobilier funéraire, on a retrouvé de nombreux récipients de ce type, dont le cuilleron et le manche sont sculptés de motifs en relation avec la nature. Aucun indice archéologique ne nous éclaire sur leur fonction réelle, mais on peut rapprocher leur décor des symboles d’une éternelle renaissance recherchée dans les tombes. Il est probable que des ateliers du palais de Gourob étaient destinés à produire de tels objets.

Oiseau rékhyt, symbole de l’humanité tout entière adorant PharaonNouvel Empire, 20e dynastie (vers 1186-1069 avant J.-C.)Faïence égyptienne incrustée de pâte de verreThèbes-Ouest, Médinet HabouLe Caire, musée égyptien

Deux fragments de lambris du palais de QantirNouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.)Faïence égyptienne siliceuseDelta, Qantir, palais de Ramsès IIParis, musée du Louvre

Prisonniers : décor d’un palais des RamsèsNouvel Empire, époque ramesside (vers 1295-1069 avant J.-C.)Faïence égyptienneTell el-Yahoudieh et Medinet-Habou ? Paris, musée du Louvre

Déjeuner d’une princesseNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)CalcaireTell el-Amarna, palais nordLe Caire, musée égyptien

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Volaille : pigeon ou canardNouvel Empire, 18e dynastie, règnes d’Hatchepsout et de Thoutmosis III (vers 1479-1425 avant J.-C.)Thèbes-Ouest, Deir el-MédinehParis, musée du Louvre

Bénermérout tenant sur ses genoux la princesse Mérytamon dont il était le précepteurNouvel Empire, 19e dynastie, sans doute règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.)Granit Thèbes, temple de Karnak, cour de la cachette Le Caire, musée égyptien

Jeu de senet au nom d’Imenmès un enfant du Kep (école du palais)Nouvel Empire, 18e dynastie (vers 1550-1295 avant J.-C.)Bois peintParis, musée du Louvre

Collier large (ousekh) de la reine IâhhétepNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Ahmosis (vers 1550-1525 avant J.-C.)Or et pierres semi-précieusesThèbes-Ouest, Dra Abou el-Naga, tombe de la reine IâhhétepLe Caire, musée égyptien, JE 4725 - CG 52672

Bracelet de la reine IâhhétepNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Ahmosis (vers 1550-1525 avant J.-C.)Or, feldspath, cornaline et lapis-lazuliThèbes-Ouest, Dra Abou el-Naga, tombe de la reine IâhhétepLe Caire, musée égyptien

Aiguière d’Ahmosis Nouvel Empire, 18e dynastie (vers 1550-1525 avant J.-C.)OrTanis, tombeau III, sépulture de Psousennès Ier

Le Caire, musée égyptien

Plantes des marais : décor d’un palais d’Amarna Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)Plâtre peintTell el-Amarna, palais sud (Marou-Aton)Le Caire, musée égyptien

Tête de princesse amarnienne Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)Quartzite brunTell el-Amarna, atelier du sculpteur DjéhoutymèsLe Caire, musée égyptien

Diadème de Séthi IINouvel Empire, 19e dynastie, règne de Séthi II (vers 1200-1194 avant J.-C.)OrThèbes-Ouest, Vallée des Rois, cachette des bijoux de Séthi II et Taousert Le Caire, musée égyptien

Boucle d’oreille de Séthi IINouvel Empire, 19e dynastie, règne de Séthi II (vers 1200-1194 avant J.-C.)OrThèbes-Ouest, Vallée des Rois, cachette des bijoux de Séthi II et TaousertLe Caire, musée égyptien

Collier de perles en forme de dattes et mandragores Nouvel Empire, fin de la 18e dynastie, règne d’Akhénaton (vers 1353-1337 avant J.-C.)Faïence égyptienne siliceuse ; montage moderneParis, musée du Louvre

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LA MORT DU PHARAON, L’ÉTERNEL RETOUR

Préparer la survie du Pharaon

Tout un village d’artisans est au service de la survie du roi. Deir el-Médineh, sur la rive gauche de Thèbes abrite les maisons des artistes et artisans que le roi a choisis pour préparer sa survie. Ces artisans vont creuser et décorer la tombe royale. D’autres réuniront les éléments du mobilier funéraire et prépareront les funérailles.

Les artisans et artistes de Deir el-Médineh au service de la survie de Pharaon :La construction d’une tombe commençait au lendemain de l’avènement d’un pharaon. Tous les événements liés à la construction de cet édifice étaient consignés par le scribe pendant toute la durée du chantier.

Un maître entrepreneur cultivé dirigeait les artisans égyptiens dans leur tâche ; la division du travail était la règle. Les carriers, les plâtriers, les dessinateurs, les sculpteurs et les peintres se succédaient dans les étapes liées à cette construction. Le métier se transmettait le plus souvent de père en fils. Cette filiation contribuait à former une caste. Les artisans étaient rétribués en nourritures diverses.

Le dieu memphite Ptah représentait le patron des artistes et artisans dont le travail était constamment surveillé par les prêtres. Les ateliers se trouvaient à proximité des temples ou du trésor royal. Cependant, des fouilles plus récentes du site de Deir el Médineh, village des artisans de la Vallée des Rois au Nouvel Empire, ont révélé des choses intéressantes et inédites sur leur statut et leurs pratiques.

Les nombreux ostraca retrouvés sur place, tessons de céramique ou éclats de calcaire, servaient de support à l’écriture ou au dessin. Les artistes les utilisaient comme brouillons et laissaient libre cours à leur imagination en marge de l’art l’officiel. Le noir et le rouge, couleurs issues de la palette du scribe se mélangeaient à leur propre interprétation du monde et des événements quotidiens de leur vie.

Les dernières découvertes font aussi état d’un titre unique pour ces artisans qui laisseraient à penser que la référence au concept de Maât, auquel ils adhéraient, leur conférait un statut privilégié. Ces lettrés dessinaient, écrivaient, possédaient la magie de l’écriture hiéroglyphique puisque former une image, c’était lui donner la vie. Seuls les carriers restaient au rang inférieur d’ouvriers.

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Les tombes royales

Lorsque l’on évoque l’Égypte ancienne, ce sont souvent des images de tombeaux qui viennent à l’esprit. Au Nouvel Empire, les hypogées de la Vallée des rois développent de complexes descriptions du cosmos et de la course nocturne du soleil à laquelle le défunt souverain est associé. Les différentes transformations qui devaient lui permettre de renaître éternellement à l’image de l’astre du jour sont constituées de plusieurs étapes dont l’une des plus importantes est l’assimilation à Osiris.

Les demeures d’éternitéElles ont varié suivant les époques : mastabas, pyramides ou hypogées (les plus récentes). Ces demeures ont des plans ou des formes variées mais comprennent toujours les mêmes espaces. Elles sont divisées en deux parties : - la chambre funéraire, contenant le sarcophage (il y en a 3), les momies s’il s’agit d’une tombe familiale, les trésors généralement nichés au fond d’un puits. - la chapelle funéraire, antichambre ouverte, par laquelle le mort peut goûter aux plaisirs de ce monde et où les prêtres viennent rendre le culte funéraire.

Elles sont plus ou moins richement décorées : des peintures rappellent la vie du défunt, des signes prophylactiques, de nombreux passages du Livre des Morts ou des textes funéraires y sont inscrits. De nombreuses scènes de la vie quotidienne sont peintes sur les murs des tombes privées.

Elles renferment également de nombreux objets car le mort, qu’il soit pharaon ou riche Egyptien, doit vivre comme auparavant : du mobilier funéraire aux parures des momies en passant par les serviteurs funéraires appelés ouchebtis ou chaouabtis. La barque funéraire (se reporter au modèle de barque funéraire de Toutânkhamon présenté dans la dernière salle de l’exposition) permettait à l’âme du défunt d’effectuer les pèlerinages rituels à Abydos et Busiris, cités légendaires du dieu Osiris.

Les funérailles se déroulent en plusieurs phases : le deuil à la maison du défunt autour du lit funèbre, dominé par les pleureuses ; la constitution du cortège pour emporter le défunt et son mobilier jusqu’au Nil (à Thèbes) ou à sa demeure d’éternité. Dans la tombe, les prêtres encensent le cercueil, récitent les prières du rituel. Les rites sont alors accomplis notamment « l’ouverture de la bouche », l’adieu au mort ; le cercueil est descendu dans son caveau avec son mobilier et le puits condamné ; les assistants participent alors à un festin funèbre en communion avec le mort.

La momification Dès la mort de Pharaon, la dégradation rapide de son enveloppe charnelle peut mettre en péril l’équilibre du monde. Aussi, il est urgent de conserver le corps pour le ka puisse reprendre possession de ce dernier aussi souvent qu’il lui convient. Il faut surtout lui assurer une subsistance dans l’au-delà, d’où la présence de tables d’offrandes disposées dans le tombeau (boissons et aliments). La conservation du corps nécessite des rites particuliers avec notamment la pratique de l’embaumement placé sous la protection d’Anubis. L’enlèvement du cerveau est opéré par les

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narines ; une incision est pratiquée dans l’abdomen pour éviscérer le défunt. Poumons, foie, estomac et intestins sont placés dans des vases appelés canopes. Du natron est ensuite déposé à l’intérieur et à l’extérieur du corps afin d’en dissoudre les graisses. Ce traitement est pratiqué pendant 70 jours avec un renouvellement régulier du natron. Puis le corps est enveloppé de bandelettes fixées par de la gomme. Les embaumeurs prennent soin d’y glisser des amulettes pour protéger le défunt, en forme de cœur pour qu’il ne témoigne pas contre le défunt au moment du jugement d’Osiris ou de scarabée lié au cycle de l’éternel retour du soleil.

Ainsi préparé le corps peut recevoir toutes les pièces de son équipement funéraire : amulettes, bijoux, masque funéraire en or, la « chair des dieux », métal incorruptible qui va permettre à Pharaon de conserver son intégrité physique.

La momie est ensuite placée dans un sarcophage, derrière une fausse porte dans le tombeau et regardant vers la table d’offrandes. A partir du Nouvel Empire, le sarcophage est le plus souvent momiforme censé représenter les bandelettes qui enveloppent le corps du défunt (se reporter à l’œuvre de l’exposition Le sarcophage de la dame Madja). Le mort doit alors passer devant Osiris et son jugement (le cœur doit être plus léger que la plume de Maât), le résultat est inscrit par Thôt et le mort présenté à Osiris, peut espérer se rendre dans les Champs d’Ialou. L’identification au mythe d’Osiris permet au défunt de renaître éternellement tout comme la course de l’astre solaire dans le ciel.

Un rite important consistait à ouvrir les orifices du visage de la momie pour qu’il puisse se déplacer dans l’au-delà et dans le monde des vivants.

Les parures des momies royales : le Trésor de Tanis

Le trésor de Tanis (Vers 1069-715 avant J.-C.)

Le trésor de Tanis a été découvert dans la partie orientale du delta du Nil, entre Damiette et Port Saïd. Tanis était devenue en 1000 avant J.-C., à une époque troublée et alors que L’Égypte avait été divisée en deux grandes régions, la capitale des monarques qui ont succédé à la XXème dynastie. C’est l’égyptologue français Pierre Montet qui l’a mis au jour en 1939. Ce trésor, qui provient d’une série de tombes royales inviolées, constitue le plus grand ensemble de bijoux et d’orfèvrerie jamais exhumé, depuis la découverte de la tombe de Toutânkhamon en 1922.

Vingt-deux sont présentées tant pour leur intérêt décoratif et symbolique que pour les techniques raffinées qu’elles révèlent. Ces bijoux en or et pierres fines proviennent des tombes de Psousennès Ier et d’Osorkon II.

Comme pour le trésor de Toutânkhamon, transparaît dans celui de Tanis la volonté de réaliser un ensemble célébrant le pouvoir royal et sa nature divine. La pièce maîtresse du trésor de Tanis est constituée par le masque funéraire de Psousennès Ier, qui régna pendant près d’un demi-siècle, un millénaire avant notre ère. Les anciens Égyptiens croyaient que la part spirituelle

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Parmi plus de mille pièces retrouvées dans la nécropole de Tanis, les archéologues découvrirent la plus belle collection de masques funéraires en or de l’Egypte ancienne, les deux sarcophages d’argent de Psousennès Ier et Chéchonq II, uniques, des vases façonnés dans des métaux précieux, des bijoux d’or et de pierres semi-précieuses comme le lapis-lazuli, la cornaline, l’obsidienne .... La dernière partie de l’exposition présente l’équipement des momies et les parures splendides des momies royales de Tanis dont plusieurs bijoux protecteurs des pharaons Psousennès Ier et Chéchonq II :

- le pectoral protecteur de Psousennès Ier (le Pharaon en possédait quatre de cette nature) figure un scarabée ailé qui est associé au thème de la renaissance du soleil ; cet animal est souvent représenté roulant devant lui l’astre du jour pour un perpétuel renouvellement. Réalisés en or incrusté de jaspe rouge et de verre noir, rouge et bleu ; de perles de jaspe vert et rouge et de feldspath vert, il comporte un contre-poids à l’arrière pour stabiliser le bijou protecteur sur le torse du pharaon.

- les amulettes de Psousennès Ier : La première amulette en forme d’oiseau à tête humaine porte le signe chen symbole de la puissance universelle du pharaon. La deuxième amulette était vraisemblablement attachée au linceul du roi.

- le pectoral de Chéquonq II en forme de pylône, réalisé en or, pâte de verre et pierres dures, présente lui aussi un scarabée protecteur associé au cœur, siège de l’intelligence et de la conscience.

L’équipement de la momieParmi les éléments protecteurs déposés sur la momie, on peut citer la plaque d’éviscération posée sur l’abdomen à l’endroit de l’ouverture pratiquée par les embaumeurs. La plaque d’éviscération de la reine Hénouttaouy en or, la « chair des dieux », aux vertus prophylactiques, était cousue directement sur les bandelettes. En son centre, elle présente un œil oudjat symbole d’intégrité physique. Ce dernier est encadré par les quatre enfants d’Horus qui protègent les viscères contenus dans les vases canopes.

On remarque dans l’une des vitrines du Trésor de Tanis, les doigtiers de Psousennès Ier destinés à protéger les doigts et les orteils, rendus fragiles par le traitement du corps avec le sel de natron. Ces doigtiers en or, posés par-dessus les bandelettes, comportaient à chaque doigt un anneau d’or garantissant une protection supplémentaire.

de l’individu, continuait à vivre dans l’au-delà si le corps était conservé. Pour faciliter la réunification des éléments charnels et spirituels, un masque à l’image du défunt était placé sur la momie. Il est composé de deux parties assemblées par cinq clous. Le monarque y est représenté avec ses attributs royaux : coiffure némès et cobra uraeus. C’est en or pur, symbole d’éternité, qu’est façonné le masque de Psousennès Ier.

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Le masque funéraire de Psousennès Ier est l’un des points d’orgue de la salle consacrée au Trésor de Tanis. Il est incrusté de lapis (attaches de la barbe) et de verre noir et blanc (yeux, sourcils) de Psousennès Ier. Le pharaon est représenté sous les traits idéalisés d’un homme jeune portant le némès surmonté de l’uraeus destiné à repousser tout ennemi. La barbe tressée est recourbée attestant de sa nature divine. Le masque d’une simplicité raffinée témoigne de la qualité du travail des artistes égyptiens : maîtrise parfaite du modelé, ciselures pour les plis du cou, incrustations ...

La momie de Psousennès Ier, reposait sur une longue feuille d’or et une planche en argent, placée dans un cercueil de ce même métal précieux. Ce dernier était enfermé dans un sarcophage en granit noir puis dans un second de couleur rose. Le masque funéraire, comparable à l’éclat du dieu-soleil Rê, préservait les chairs du roi pour l’éternité.

Masque funéraire de Psousennès Ier

© Philippe Maillard

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Modèle de barque funéraire de ToutânkhamonNouvel Empire, 18e dynastie, règne de Toutânkhamon (vers 1336-1327 avant J.-C.)Bois peintThèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe de ToutânkhamonLe Caire, musée égyptien

L’Égypte vit au rythme de son fleuve et le pays est sillonné de canaux. Quoi de plus naturel que de se déplacer en bateau. La barque appartient au mobilier funéraire. Elle permet au défunt d’effectuer les pèlerinages rituels à Busiris et Abydos, villes d’Osiris, mais aussi de rejoindre l’escorte du soleil dans sa course quotidienne dont le mouvement est symbolisé par un voyage fluvial.

Sarcophage d’AhmosisNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Ahmosis, (vers 1550-1525 avant J.-C.)Bois peintThèbes-Ouest, cachette de Deir el-BahariLe Caire, musée égyptien

Après le pillage des tombes de la Vallée des Rois, les prêtres transportèrent les dépouilles royales dans une cachette, à Deir el-Bahari. Le corps d’Ahmosis, premier roi du Nouvel Empire, fut ainsi préservé et retrouvé dans son cercueil.

Ânkh, symbole de vieNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis II, (vers 1427-1401 avant J.-C.)Bois peintThèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe d’Aménophis IILe Caire, musée égyptien

Parmi les nombreux symboles déposés dans la tombe les signes ânkh, la vie, et ouas, la puissance, évoquent l’énergie que le soleil accorde aux hommes par l’intermédiaire du pharaon. Ils sont souvent accompagnés du pilier djed qui est associé à Osiris et représente la stabilité. Le mobilier funéraire royal comprend aussi des objets réalisés en faïence égyptienne bleue dont la couleur évoque le milieu liquide de la renaissance.

Serviteur funéraireNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis II, (vers 1427-1401 avant J.-C.)Acacia peintThèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe d’Aménophis IILe Caire, musée égyptien

Des petites statuettes à l’apparence d’un défunt momifié, étaient enterrées avec le mort. Elles devaient jouer le rôle de serviteur dans l’au-delà en accomplissant pour lui des travaux agricoles afin de lui permettre de subvenir à ses besoins alimentaires.

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Statue du dieu OsirisNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis II, (vers 1427-1401 avant J.-C.)Bois et bitume Thèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe d’Aménophis IILe Caire, musée égyptien

Les statues en bois bitumé évoquent le roi défunt ou les dieux qui le protègent dans l’au-delà. Leur couleur sombre évoque les ténèbres de l’autre monde et rappelle la terre noire des champs fertilisés par le limon. Osiris est représenté le corps emmailloté comme une momie. Il est semblable à la graine que l’on enterre pour qu’elle donne la vie et incarne les transformations qui précèdent la renaissance.

Collier pectoral de Chéchonq II en forme de porte monumentaleTroisième Période Intermédiaire, 22e dynastie, règne de Chéchonq II, (vers 890 avant J.-C.)Or, pâte de verre et pierres finesTanis, tombeau III, sépulture de Chéchonq IILe Caire, musée égyptien, JE 72170

Le nom de ce bijou lui vient du fait que le large pendentif trapézoïdal accroché au collier couvrait la poitrine.

Deux amulettes de Psousennès Ier : l’une représentant les « Deux Maîtresses », et l’autre un oiseau à tête humaine.Troisième Période Intermédiaire, 21e dynastie, règne de Psousennès Ier, (vers 1039-991 avant J.-C.)OrTanis, tombeau III, sépulture Psousennès Ier

Le Caire, musée égyptien

L’oiseau à tête humaine est la représentation du ba du défunt. Il s’agit d’un élément de la personnalité du mort qui pouvait revenir dans le monde des vivants pour se nourrir des offrandes.

Plaque posée sur la cicatrice de la momie de la reine HénouttaouyTroisième Période Intermédiaire, 21e dynastie, (vers 1069-1039 avant J.-C.)OrThèbes-Ouest, cachette de Deir el-BahariLe Caire, musée égyptien

Avant de momifier le cadavre, l’embaumeur pratiquait une large incision au bas du ventre afin d’extraire les viscères du thorax et de l’abdomen. Une fois l’intérieur du corps nettoyé et rempli de chiffons et de matières végétales, il appliquait une plaque magique sur l’ouverture. Elle était destinée à protéger et rétablir l’intégrité du corps.

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Masque funéraire de Psousennès Ier

Troisième Période Intermédiaire, 21e dynastie, règne de Psousennès Ier, (vers 1039-991 avant J.-C.)Or incrusté de lapis-lazuli (attaches de la barbe) et de verre noir et blanc (yeux, sourcils)Tanis, tombeau III, sépulture de Psousennès Ier

Le Caire, musée égyptien

Le masque d’or, métal qui évoque l’indestructible chair des dieux, assimile le visage du roi défunt au soleil sans cesse renaissant. Le némès accentue sa ressemblance avec l’astre dieu, de même que la barbe recourbée qui est un attribut divin. Ainsi paré, Psousennès, qui est figuré avec les traits de la jeunesse éternelle, est prêt à renaître chaque matin tel le dieu Rê en personne.

Statue du scribe RamoséNouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-CCalcaire peintThèbes-Ouest, Deir el-Médineh, bâtiment khénou de Ramsès II, salle 9, puits n°1414Paris, musée du Louvre

Brouillon de textes administratifs concernant la vie quotidienne du chantier : tentative de corruption et livraison de bléNouvel Empire, 20e dynastie, règne de Ramsès III (vers 1184-1153 avant J.-C.)Calcaire et encre noireThèbes-Ouest, Deir el-MédinehParis, musée du Louvre

Dédia, chef des dessinateurs d’Amon, et sa femme adorent les dieux Isis, Osiris et HorusNouvel Empire, fin 18e dynastie – début

19e dynastie (vers 1300 avant J.-C.)DioriteThèbes-Ouest, Deir el-Médineh Paris, musée du Louvre

Stèle inachevée. En rouge le tracé du premier dessinateur ; en noir la correction par le chef d’équipeNouvel Empire, 19e dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.)Calcaire, dessin à l’encre et peintureThèbes-Ouest, Deir el-MédinehParis, musée du Louvre

Vase canope Nouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Akhénaton, (vers 1353-1337 avant J.-C.)Albâtre égyptien (calcite)Thèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe 55Le Caire, musée égyptien

Masque funéraire de Psousennès Ier

© Philippe Maillard

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Djed, symbole de stabilitéNouvel Empire, 18e dynastie, règne d’Aménophis II, (vers 1427-1401 avant J.-C.)Bois peintThèbes-Ouest, Vallée des Rois, tombe d’Aménophis IILe Caire, musée égyptien, JE 32548 - CG 24436

Collier avec cylindres et cartouches de Psousennès Ier

Troisième Période Intermédiaire, 21e dynastie, règne de Psousennès Ier, (vers 1039-991 avant J.-C.)Or et lapis-lazuli Tanis, tombeau III, sépulture de Psousennès Ier

Le Caire, musée égyptien

Collier pectoral de Psousennès Ier en forme de scarabée ailéTroisième Période Intermédiaire, 21e dynastie, règne de Psousennès Ier, (vers 1039-991 avant J.-C.)Or incrusté de jaspe rouge et de verre noir, rouge et bleu ; perles de jaspe vert, jaspe rouge et feldspath vertTanis, tombeau III, sépulture de Psousennès Ier, sur la momie du roiLe Caire, musée égyptien

Sarcophage de la dame MadjaNouvel Empire, 18e dynastie, règnes d’Hatchepsout et Thoutmosis III (vers 1479-1425 avant J.-C.)Bois stuqué et peintThèbes-Ouest, Deir el-MédinehParis, musée du Louvre

Sarcophage de la dame Madja© RMN, les Frères Chuseville

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REPERES CHRONOLOGIQUES (d’après la chronologie validée par le Département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre)

Période prédynastique

NAGADAVers 4000 - 3100

Époque THINITEVers 3100 - 2700

Rois originaires de la ville de This : Narmer, Ménès

Union de la Haute et de la Basse-Égypte, symbolisée par le Pschent .Capitale : Memphis

ANCIEN EMPIREVers 2700 – 2200

Djéser Première pyramide en pierre à 6 degrés édifiée à Saqqara par l’architecte Imhotep

Khéops, Khéphren, Mykérinos

A chaque règne correspond une construction de pyramide (Giza)

1ère période intermédiaireVers 2200 - 2033

Raids nubiens au sud, et bédouins au nord-est.Réunification du pays vers 2033

MOYEN EMPIREVers 2033 – 1710

XIIème dynastie Amenemhat Sésostris

Rétablissement de l’autorité sur la Nubie et la Syrie.

Oasis du Fayoum asséchée et cultivée.

Capitales : Thèbes puis Licht.

2e période intermédiaireVers 1710 - 1540

Invasion des Hyksôs

NOUVEL EMPIRE Vers 1550 – 1069

XVIIIème dynastieHatchepsoutAménophis II, IIIAménophis IV (Akhénaton)Toutânkhamon

Les hypogées de la Vallée des Rois font suite aux pyramides.

Akhénaton adopte un dieu unique Aton et fonde une cité neuve Tell el-Amarna.

XIXème dynastie Ramsès Ier

Ramsès II (1279 – 1213)

XXème dynastie

Victoire sur les Hittites à Qadesh.Temples d’Abou Simbel.

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3ème période intermédiaireVers 1069 - 664

Pharaon Psousennès

Pharaons d’origine étrangère (libyenne, Haute-Nubie)

Conquête assyrienne.

Capitales : Tanis (au nord) et Thèbes (au sud)

BASSE EPOQUEVers 664 - 332

Dynastie des pharaons saïtes

Conquête d’Alexandre le Grand

Première domination perse(525 – 404)

Seconde domination perse(340 – 332)

ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE(332 – 30)

Rois de la dynastie ptolémaïquesous domination grecque

Domination romaine et annexion de l’Égypte par Auguste à partir de 30 av. J.-C

Les grands temples de Dendérah, Esna, Edfou et Philae sont reconstruits.

Disparition de l’institution pharaonique.

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CARTE

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GLOSSAIRE AKH : Un des cinq éléments de la personnalité, résultant de l’union du ba et du ka.

AMULETTE : Talisman porte-bonheur en pierre, en or ou en bronze, les égyptiens croyaient en leur puissance magique et les portaient sur eux pour se protéger des dangers et des maladies. A la mort, on les glissait entre les bandelettes de momies. Ces amulettes représentaient souvent des hiéroglyphes, parfois des divinités, des emblèmes royaux ou des formes particulières comme l’œil OUDJAT, le scarabée, le pilier DJED ou certaines parties du corps, puisque l’on pensait que leur imitation pouvait protéger celles-ci.

ÂNKH : C’est un hiéroglyphe signifiant vie, les chrétiens coptes le transformèrent en croix.

BA : Mot égyptien souvent traduit par âme. Les dieux ont de nombreux ba, ce qui leur permet de se manifester sous différentes formes.

BARQUE SACREE : C’était la barque sur laquelle on croyait que le souverain voyageait dans le ciel après la mort. C’est ainsi que l’on appelait aussi la barque utilisée au cours des cérémonies religieuses pour transporter les dieux.

BARQUE SOLAIRE : Embarcation sur laquelle on croyait que le dieu soleil naviguait dans les cieux.

CANOPES : Vases destinés à conserver les viscères du défunt extraits lors de la momification. Leur couvercle était orné respectivement d’une tête humaine (Amset), d’une tête de chacal (Douamoutef), d’une tête de babouin (Hapy) et d’une tête de faucon

(Qebehsenouf) représentant les 4 enfants d’HORUS.

CARTOUCHE : Figure dans laquelle était inscrit le nom du pharaon. Elle représentait probablement l’univers et le fait d’y écrire le nom du souverain montrait la domination que celui-ci exerçait sur le monde. Le signe représentant un anneau de corde symbolise le retour cyclique. Des 5 noms royaux qui constituaient la titulature royale, 2 y étaient inscrits par cartouche.

CHEVET ou APPUI-TETE : Utilisé par les égyptiens pour dormir, destiné à combler l’espace compris entre la tête et les épaules du dormeur couché sur le côté. Des divinités assurant la protection pendant le sommeil pouvaient le décorer

CHOUT : L’ombre du vivant accompagnant le ba existe par delà la mort

COLONNE :,Les colonnes égyptiennes reproduisent le plus souvent un type végétal, le papyrus, le palmier ou le lotus. Il existe aussi des colonnes hathoriques, dont le chapiteau figure la déesse Hathor, des protodoriques et des colonnes dites composites

COURONNE : voir le chapitre attributs du pharaon.

DEMOTIQUE : Ecriture cursive qui à l’époque héllenistique sera adoptée dans la vie quotidienne, bien que dérivant de l’écriture hiératique, les caractères abandonnent définitivement les éléments figuratifs et confèrent au démotique le statut d’écriture.

DJED : Le « pilier » symbolisait la stabilité. Son existence remonte à la période

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prédynastique, il a été associé au culte d’ OSIRIS sous le Nouvel Empire. De nombreuses amulettes reproduisent sa forme.

EMBAUMEMENT : Procédé permettant de conserver par des moyens artificiels un corps après la mort. Cela consistait en une déshydratation suivie d’une application d’onguents sur le cadavre desséché (cf. culte des morts).

FAUSSE PORTE : C’est l’élément le plus important d’une tombe, porte peinte ou gravée à travers laquelle le KA pouvait entrer ou sortir.

FETE D’Opet : Fête religieuse, avec procession des barques divines et royales entre les temples de Karnak et de Louxor.

FETE Sed : Fête du jubilé où le roi renouvelle, en reprenant en partie les cérémonies du sacre ses forces et sa puissance.

HIERATIQUE : Ecriture cursive schématisant l’écriture hiéroglyphique. Elle peut être utilisée pour des contrats commerciaux ou légaux et se traçait sur des papyrus. Plus tard elle fut supplantée pour ses usages par le démotique. Son utilisation resta alors limitée aux textes religieux d’où son nom qui dérive du mot hiéros qui veut dire sacré en grec.

KA : C’est l’énergie vitale ou esprit de l’homme. Les égyptiens croyaient que le KA continuait d’exister après la mort. Le KA était représenté comme une personne humaine les bras levés au-dessus de la tête.

KHEPRI : Aspect du soleil en forme de scarabée qui à l’aube traîne sur l’horizon « la boule du soleil ».

MASQUE MORTUAIRE : Masque d’or, d’argent, de bois, de carton, réalisé et peint de manière à représenter un homme ou une femme idéalisé et que l’on plaçait sur le visage du corps momifié.

MASTABA : Utilisé jusqu’à la fin de l’Ancien Empire, il s’agit d’une tombe tronco-pyramidale à plan rectangulaire, constituée de 2 parties : le caveau souterrain et la chapelle.

NAOS : Petite chapelle dans laquelle on plaçait la statue divine par extension nom de la salle enfermant ce coffre.

NATRON : Mélange naturel de carbonate de sodium et de bicarbonate de soude utilisé en Egypte ancienne pour la momification et la purification.

NILOMETRE : Escalier qui descendait dans le Nil et sur lequel étaient faites des marques afin de mesurer les niveaux d’inondation.

NŒUD D’ISIS : Sorte de signe ANKH dont les branches seraient retournées vers le bas. Symbole sacré devenu populaire au Nouvel Empire.

NOM D’HORUS : Premier nom figurant dans les titres de pharaons généralement écrit dans un cartouche.

NOMARQUE : Gouverneur de province appelée nome.

NOME : C’est une circonscription administrative de l’Egypte qui avait son nom et ses divinités propres. La Haute-Egypte contenait 22 nomes et la Basse-Egypte 20.

OBELISQUE : C’est un pilier monolithique à section carrée se rétrécissant vers le sommet avec au sommet une pointe de pierre de forme pyramidale, parfois recouverte d’or. Généralement lié au culte du soleil.

L’ŒIL D’HORUS : Symbole de l’intégrité physique car selon la légende il représentait l’œil que SETH arracha à son neveu

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HORUS dont il mit le corps en morceau. HORUS fut reconstitué par THOT.

OSTRACON : Tesson ou éclat de calcaire ou de terre cuite sur lequel on écrivait. Les scribes l’utilisaient pour apprendre à écrire et comme moyen économique de rédiger des lettres, des documents de la vie quotidienne ou de faire des brouillons.

OUCHEBTIS ou CHAOUABTIS : C’est littéralement « celui qui répond ». Statuettes de dimension et de matériaux divers que l’on plaçait dans les tombes afin qu’elles remplacent le défunt si celui ci était appelé par les dieux pour effectuer des travaux dans l’au-delà. Elles travaillaient à la place du défunt dans les champs d’OSIRIS.

OUVERTURE DE LA BOUCHE : Rite célébré pendant le culte des morts pour libérer le KA du corps. Le prêtre touchait le visage de la momie avec une hachette. On croyait que les momies pouvaient être ranimées par une force vitale et ramenées à la vie. Ce rite se pratiquait également avec les sculptures.

PAPYRUS : Plante qui servait à la fabrication de cordes, de sandales, de barques, de paniers mais surtout de rouleaux sur lesquels on écrivait.

PECTORAL : Bijou en forme de plaque portait pendant la vie et après la mort, on lui attribuait un pouvoir magique de protection.

SARCOPHAGE : En égyptien « le maître de vie ». Terme grec, utilisé pour désigner la boîte protectrice dans laquelle était placé le corps momifié. Souvent, des yeux étaient peints à l’extérieur du sarcophage pour permettre au défunt de voir le monde extérieur.

SCARABEE : C’est un sceau portant la marque distinctive de son propriétaire, se dit KHEPER en égyptien qui veut dire venir au monde. Le « scarabée du cœur »

est un gros scarabée de pierre placé entre les bandelettes de la momie, portant une inscription du livre des morts et sensé assurer une nouvelle vie au défunt.

SCEPTRE: Voir attributs du pharaon.

SPHINX : Mot dérivé de l’égyptien « shesep ankh » qui veut dire image vivante. Créature hybride associant généralement une tête humaine royale à un corps de lion. Cette statue incarne le pouvoir du pharaon qui protégeait le bien et repoussait le mal.

TABLE D’OFFRANDES : Table en pierre sur laquelle on déposait les offrandes de nourriture faites à la divinité.

TENTE DE PURIFICATION : Tente rituelle où les prêtres vont laver et purifier le cadavre avant de l’envoyer chez les embaumeurs.

TERRE NOIRE : « kemet » ou terre noire était le nom que les anciens égyptiens donnaient à leur pays, c’est à dire à la zone du delta et à la bande de terre qui longe le Nil, noire en raison des dépôts de limons laissés par l’inondation.

TERRE ROUGE : Par opposition à la terre irriguée, les égyptiens appelaient les déserts environnants « desheret » qui veut dire terre rouge.

TEXTE DES PYRAMIDES : C’est une série de formules magiques placée à l’intérieur des pyramides et destinée à protéger le souverain pendant son voyage dans l’au-delà. Ce sont les premiers textes religieux d’Egypte.

VIZIR : Titre du chef suprême du pouvoir exécutif qui assistait le pharaon dans l’exercice du pouvoir.

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Bibliographie

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Catalogues d’expositions :

Paris, 1987Tanis, l’or des pharaons, cat. expo., Paris, 1987.

Paris, 2002Les Artistes de Pharaon, Deir el-Médineh et la Vallée des Rois, cat. expo., musée du Louvre, RMN et Brepols, Paris, 2002.

Paris, 2004Pharaon, sous la direction de Chr. Ziegler, cat. expo., Flammarion et Institut du Monde arabe, Paris, 2004.

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INFORMATIONS PRATIQUES

> Pharaon,homme, roi, dieuMusée des Beaux-Arts de Valenciennes, du 5 octobre 2007 au 20 janvier 2008- Boulevard Watteau - 59300 ValenciennesHorairesLundi, mercredi, jeudi, samedi, dimanche, de 11 h 00 à 19 h 00Mardi de 14 h 00 à 19 h 00Vendredi de 11 h 00 à 21 h 45

BilletterieTarif plein 8 € / Tarif réduit (Enfants de moins de 18 ans, étudiants chômeurs) 2 €Tarif collectif (groupe de plus de 10 personnes) 6 €FNAC - Carrefour - Géant - La Voix du Nord0892 68 36 22 (0,34 «/mn) / www.fnac.com

Visites commentées pour individuels et groupesRenseignements et réservations du lundi au vendreditél : 03 27 22 46 90

Visites guidées de l’exposition pour les enseignantsRenseignements et réservations auprès de Christine Lobry, du lundi au jeudi tél : 03 27 22 57 29

Ces visites sont accessibles à tout enseignant ayant un projet pédagogique en liaison avec l’exposition temporaire. - le mercredi 10 octobre à 14 h avec Frédérique Moreau, professeur d’Histoire-Géographie et à 14 h 30 avec Madée Kowalak, professeur d’Arts Plastiques. - le mercredi 17 octobre à 14 h 15 avec Jean-Marc Basserue, professeur d’Arts Plastiques - le mercredi 24 octobre à 14 h 15 avec Frédérique Moreau, professeur d’Histoire- Géographie

Lors des permanences des professeurs-relais le jeudi et le vendredi après-midi, d’autres visites peuvent être organisées afin de développer un parcours pédagogique transversal ou approfondir une thématique de l’exposition. Uniquement sur rendez-vous au 03 27 22 57 29.

Le dossier pédagogique a été réalisé par l’équipe des enseignants mis à disposition par le Rectorat de l’Académie de Lille : Jean-Marc Basserue, professeur d’Arts PlastiquesMadée Kowalak, professeur d’Arts PlastiquesFrédérique Moreau, professeur d’Histoire-Géographie.

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LA MAGIE DE L’ECRITMédiathèque George Sand de Louvroil15 octobre > 30 novembre 2007Exposition réalisée par la Région Nord-Pas de Calais,avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre et le concours du Palais des Beaux-Arts de Lille

Les Beffrois du Louvre-Lens s’inscrivent dans une démarche qui vise à sensibiliser la population du Nord-Pas-de-Calais à l’arrivée du futur musée. Jusqu’à son ouverture prévueen 2010, la Région Nord-Pas de Calais, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre, réalisera huit expositions sur le thème général du « musée, mémoire des hommes » permettant de découvrir des chefs-d’oeuvre des huit départements du musée duLouvre et des musées de la région.La médiathèque George Sand de Louvroil accueille la première étape des Beffrois duLouvre-Lens.Treize oeuvres et objets d’époques (-3 100 av. J. -C. à 200 ap. J.-C.) et d’origines géographiques différentes comme la Mésopotamie (actuel Irak), l’Égypte, le Soudan, la Grèce, la Tunisie et l’Algérie ont été réunis sur le thème de « La Magie de l’Écrit ». L’exposition débutera par l’évocation de la naissance de l’écriture avec une précieuse Tablette pictographique précunéiforme en argile datant de - de 3100 av. J.-C. Une remarquable Statuette de prisonnier (vers -2 000 av. J.-C.), dont le corps est couvert d!un texte d’envoûtement, abordera avec d’autres oeuvres le pouvoir magique de l’écriture. Avec le Scribe Nebmértouf, chef d’oeuvre du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, l’exposition mettra également en lumière que l’histoire de l’écriture reposa longtemps sur un homme puissant – le scribe – jusqu’à l’invention de l’alphabet illustré ici parla Stèle de Tanit (fin IIIème -milieu Ier siècle. av. J. -C.) qui permit à l’écriture d’être lisible par un plus grand nombre.

> Informations pratiques

Médiathèque George Sand de LouvroilPlace du Général de Gaulle 59720 Louvroil – Tél. 03 27 64 12 45OuvertureLundi, Mercredi, Jeudi, Vendredi et Samedi de 9h à 17h30Mardi de 9h à 19hDimanche et jours fériés de 11h à 17h30Entrée et visite guidée gratuites

Commissariat scientifique : Marielle Pic, chargée de mission scientifique et culturelle à la Délégation Louvre-Lens avec la collaboration scientifique de Florence Gombert, conservateur du Département des Antiquités, du Moyen Age et de la Renaissance au Palais des Beaux-Arts de Lille.Coordination générale : Françoise Gardies, Directrice de la Culture, Arnaud Debève, Direction de la culture, Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais. Médiation culturelle : Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, Direction de la culture avec la collaboration du musée du LouvreMusées prêteurs : Musée du Louvre et Palais des Beaux-Arts de LilleRéalisation de l’exposition : Agence EPC

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L’exposition Pharaon, homme, roi, dieu est réalisée par la Région Nord-Pas-de-Calais dans le cadre de l’opération « Capitale Régionale de la Culture, Valenciennes 2007 ». Elle bénéficie de la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre, du concours du Conseil supérieur des Antiquités de l’Egypte et de l’Institut du Monde arabe, et du soutien du Crédit Agricole de France.

Commissariat scientifique : Christiane Ziegler, Directeur de la mission archéologique du musée du Louvre à SaqqaraSophie Labbé-Toutée, chargée d’études documentaires au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre,Commissariat général : Françoise Gardies, Directrice de la culture, Conseil Régional Nord-Pas de Calais,Emmanuelle Delapierre, Directrice du musée des Beaux-Arts de Valenciennes.Prêteurs : musée égyptien du Caire, musée des Confluences (Lyon), musée du Louvre.

> « Capitale régionale de la culture : Valenciennes 2007 »Renseignement sur les autres manifestations : www.capitaleregionaledelaculture.com