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Les expéditions urbaines...fêtent leur 10 ans ! Ville de Nantes - Ardepa 25 avril 2015 D’une rive à l’autre Tours et détours d’une Île Expédition urbaine #1

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D'une rive à l'autre, cet espace d’entre-terre qu’est le fleuve, nous offre depuis l’eau, un paysage inédit dans un simple tour de l’île.

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Les expéditions urbaines...fêtent leur 10 ans !Ville de Nantes - Ardepa

25 avril 2015

D’une rive à l’autreTours et détours d’une Île

Expédition urbaine

#1

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Expédition urbaine # 1 - D’une rive à l’autre - 25 avril 2015 2

Le fleuve – la Loire – hier paysage considéré comme outil du travail est révélé aujourd’hui comme lien à façonner au long cours pour composer les variations du « durer » de la ville.Il est singulier de regarder la ville depuis le fleuve, d’en observer les rives et décrypter les histoires qu’elles racontent.Au nord se trouve la rive ouvrière et construite que les quais et les pourtours suspendent. Détachée, refusée peut-être… car la ville-centre s’est toujours tournée vers la crête. Au sud,

D’une rive à

l’autre - Tours et détours d’une Ile...

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une rive peuplée de canards sauvages et de ragondins. Entre vasières et roseaux, elle se dévoile et nous échappe. Une rive distante et romantique, insaisissable sans doute…Ces dernières décennies, des projets métropolitains majeurs ont émergé portant « l’avenir » ligérien. Ils sont la future ZAC des Isles sur la rive sud de Rezé, le projet Bas-Chantenay pour la rive nord mais également l’Île de Nantes encadrée par ces deux rives.Cet espace d’entre-terre qu’est le fleuve, nous offre depuis l’eau, un paysage inédit dans un simple tour de l’Île. Comme dans un zootrope, la rive de l’île nous propose une image continue où le temps semble suspendu pour un nouveau voyage à Nantes.

© Ville de Nantes

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La naissance d’une ville

Ratiatum...vous connaissez ?! C’est une ville antique, l’une des plus riches cités historiques de la région ligérienne.

Ce sont les découvertes archéologiques à Rezé, à partir des années 1860-1870 à l’occasion de grands travaux dans le bourg historique qui ont révélé une ville antique importante tournée vers le fleuve et ayant une forte activité portuaire et commerciale. Ces fouilles ont révélé que la ville antique de Rezé longe l’ancien lit de la Loire sur plus d’un kilomètre de long et trois cents mètres de large, elle empiète sur la commune actuelle de Bouguenais au-delà de la Jaguère (voir l’emprise en jaune sur la carte ci contre).

De fondation romaine, sa naissance est directement liée au contexte politique et en particulier à l’organisation du territoire romain par son premier empereur Auguste. Lors de sa conquête des Gaules, César se frotte, en 56 avant notre ère, à la résistance des Vénètes, peuple gaulois ayant Vannes comme capitale. Le général romain se tourne alors vers les Santons (ayant Saintes pour capitale) et les Pictons

(ayant Poitiers pour capitale), deux peuples fraîchement conquis, qui l’aident à vaincre cette coalition armoricaine.Peu après, les Pictons voit leur territoire étendu jusqu’à la rive sud de la Loire. Ils installent au bord du fleuve la nouvelle ville de Ratiatum, dans la province d’Aquitaine ; tandis que sur la rive droite, les Namnètes développent la cité de Condevicnum (Nantes), rattachée à la Lyonnaise.

A leur arrivée, les Pictons viabilisent l’ensemble du territoire de leur ville nouvelle en installant un réseau de fossés parcellaires. Située aux carrefours de voies terrestres, fluviales et maritimes, la ville occupe une place stratégique qui lui permet de se développer rapidement, notamment grâce à son activité portuaire. Du Ier à la fin du IIIe siècle, Ratiatum connaît de nombreuses étapes d’urbanisation avec un moment d’apogée au IIe siècle.

Textes extraits du site www.reze.fr

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> En jaune, l’emprise de Ratiatum superposée à une vue satellite actuelle de Rezé.Extrait du site www.reze.fr

Photographie aérienne verticale. Mission Militaire 1923. A.106.31 Photothèque IGN. Extrait du livre «Rezé sur les traces de Ratiatum» DRAC et Ville de Rezé 2001.

En 1923, si l’emplacement du Seil est encore bien lisible, il est déjà totalement colmaté.

> Plan général des vestiges attestés de l’agglomération antique de Ratiatum.

Extrait du livre «Rezé sur les traces de Ratiatum» DRAC et Ville de Rezé 2001

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Pendant plus d’un siècle, au début de notre ère, Ratiatum domina l’estuaire et fut l’un des plus grands ports de la Gaule sur la façade atlantique. Ses quais regorgeaient de produits venus des quatre coins de l’Empire romain. Le nom de la ville fait d’ailleurs écho à son destin fluvial : il viendrait du mot gaulois « ratis » qui désigne un bateau à fond plat.

De Ratiate à Rezé-les-NantesUn déclin manifeste touche Ratiatum. Le monde païen s’efface devant la chrétienté. Le silence se fait sur Rezé, alors que de l’autre côté du fleuve, Nantes monte en puissance.

Trois siècles plus tard, en 853 les vikings s’installent sur l’une des Îles de Rezé, à l’embouchure de la sèvre, dans le quartier qui se nomme aujourd’hui Haute-Île. Dans ce camp, ils attaquent la Bretagne, le Poitou, les Ibères et l’Italie… et rentrent à leur base 3 ans plus tard, les soutes remplies de trésors fabuleux. Cet empire vikings sera renversé en 937.

Plan datant du début du 20ème siècle.

Plan d’état major datant du 19ème siècle.

La Haute-Île

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L’évolution des Îles de

Loire

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Les archives nous apprennent qu’en 1285, Olive, veuve de Mathieu de l’île, cède ce qu’elle possède dans les îles de Rezé ; la Haute-île et la Basse-île, alors séparé de Rezé par le Seil. Il s’agissait alors des zones de pâtures inondables sur lesquelles on trouvait quelques huttes de pêcheurs. L’identité des acquéreurs de ces terres est à noter car ils ont fait l’objet de nombreuses légendes moyenâgeuses: ils représentent un ordre religieux et militaire international et sont issus de la chevalerie chrétienne, ce sont les templiers.Les Îles prennent alors collectivement le nom « d’Île des chevaliers » qu’elles porteront du 13ème au 18ème siècle.

Véritable village de pêcheur avec son architecture typique des îles du Ponant et son enchevêtrement de petites ruelles, la Haute-Île était au 19ème siècle le repaire des ouvriers qui frappaient la monnaie de l’autre côté du fleuve à Beaulieu. La fermeture de la Monnaie de Nantes en 1837 (où 50% des ouvriers y travaillant, habitent à Haute-Île), incite les ouvriers à quitter Haute-Île pour habiter Trentemoult. Les ouvriers ne travaillaient pas à plein temps, ils étaient également pêcheurs. Le niveau social est en progression avec une augmentation sensible du nombre de maîtres en cabotage ou de capitaines au long cours et de professions tertiaires.

Le cours de la Loire au 19ème siècle

Le cours de la Loire au 20ème siècle, après modifications afin d’augmenter le courant dans le lit principal de la Loire et éviter ainsi la formation d’îlots alluvionnaires trop dangereux pour la navigation.

En orange, le nouveau lit de la Loire. En noir l’ancien lit de la Loire et les îles forment aujourd’hui les nouvelles rives de la Loire.

Les anciennes Îles Chevaliers sont aujourd’hui rattachées à Rezé et le Seil. Aujourd’hui il a été comblé et remplacé par la route Nantes/Pornic.

© Schémas tirés du TPFE de Florian Marquet

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L’Île des Chevaliers n’est plus une île depuis le comblement du Seil et son remplacement par la route à quatre voies Nantes/Pornic.

Trentemoult est complètement relié à la terre tout comme Haute-Île mais ont conservé leur caractère pittoresque d’anciens villages de pêcheurs, et même des cap-horniers. Le terme de cap-hornier est cependant souvent abusif lorsqu’il s’agit des maisons des pêcheurs de Trentemoult. En effet, tous n’ont pas franchi le mythique « Horn », mais certaines de ces habitations sont des maisons de maîtres, reconnaissables aux palmiers et autres essences exotiques plantés dans la cour au retour d’un long périple.

Désormais, les anciens quartiers (Trentemoult, Ragon...) cohabitent avec les nouveaux (Le Château, La Houssais...).

Une zone industrielle s’installe durant les années 1960 mais son ampleur restera modeste et son développement contrarié par l’enclavement du sud-Loire et les difficultés liées à la crise économique.

Rezé voit disparaître la «frontière» de la Loire grâce à l’arrivée du tramway en 1992, au périphérique et au pont des Trois Continents. Ainsi, Rezé peut espérer un nouveau développement économique. Ce dernier s’appuie sur la zone industrielle et commerciale en bord de Loire, Atout-Sud.

Rezé aujourd’hui

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Nantes

L’Île de Nantes

Le MIN de Nantes

Le quai Wilson

La friche des abattoirs

La route de Pornic

La rive antique de la Loire

La Loire

La Basse Île

L’ancien cours du Seil

Haute-Île

La rive antique de la Loire

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Les grandes

évolutions de l’Ile de

Nantes

À l’origine, il s’agit d’un archipel d’îles qui, à partir du Moyen Âge, sert de point d’appui pour la première ligne de ponts qui traverse la Loire. Au fur et à mesure que les activités portuaires se développent et que la taille des navires augmente, les pouvoirs publics ont comme principal souci d’assurer la navigabilité de la Loire.

Des passages d’eau entre les îles sont comblés et des digues sont construites au XVIIIe siècle.L’industrialisation de la pointe ouest, la Prairie-au-Duc, prend son essor à partir du XIXe siècle, lorsque les chantiers navals s’y installent en 1842. Des canaux facilitent le transport des marchandises, avant de devenir obsolètes avec l’arrivée du chemin de fer. Leur comblement, à partir de 1916, achève la transformation de l’archipel d’îles en île unique.

La fin du 19ème siècle, l’industrialisation de la Prairie-au-duc marque le début d’un élan économique qui renforce l’imbrication de la ville et du fleuve. En parallèle, dès le début du 20ème siècle, Nantes entreprend de grands travaux destinés à parer aux inconvénients liés à la présence de l’eau. Inondations, insalubrité, entrave à la circulation par voies terrestres… La politique de comblement des bras de Loire et d’asséchement des prairies vient offrir une réponse à ces contraintes. La symbiose entre

ville et fleuve se fissure et la crise qui affecte la construction navale à partir des années 50 va provoquer le déclin irrémédiable de l’imbrication Nantes-Loire.

Une rupture fondatrice1987, une foule émue assiste au lancement du Bougainville, dernier navire sorti des chantiers Dubigeon. Le dernier fleuron de l’industrie navale ferme ses portes, entraînant la disparition de toute activité à l’ouest de l’île de Nantes. Du glorieux passé maritime, il ne reste que des friches et un fleuve devenu inutile, symboles d’une blessure qui se manifeste par un éloignement entre les nantais et la Loire. La refondation de ce lien s’imposera au cœur des réflexions sur le devenir du territoire au milieu des années 90. Il deviendra l’un des axes fondateurs du projet urbain de l’île de Nantes. Un projet qui s’inscrit dans la construction de la métropole Nantes Saint-Nazaire, deux villes dont le destin est lié à – et par – la Loire.Textes : Maison des Hommes et des techniques et Samoa

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Gravure de l’î le de Nantes réalisée en 1888 par Hugo d’Alesi, © musée Dobrée

La seconde ligne de ponts lors de l’urbanisation de la pointe est.

Les chantiers navals 1970 © ville de Nantes

La pointe est après comblements

Gravure de l’Île de Nantes réalisée en 1888 par Hugo d’Alési © musée Dobrée

La seconde ligne de ponts lors de l’urbanisation de la pointe Est.

Les chantiers navals 1970 © Ville de Nantes

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1989-1995La nouvelle équipe menée par JM Ayrault lance une réflexion appro-fondie sur le devenir du site.

1996-1999Construction du nouveau Palais de Justice par Jean Nouvel et réhabili-tation de la gare de l’Etat en maison des syndicats par Forma 6 et l’ate-lier C.

2000-2009Choix de l’équipe Alexandre Che-metoff et Jean-Louis Berthomieu, maîtres d’oeuvre de la transforma-tion urbaine de l’Île de Nantes.Ils proposent un «plan guide» qui encadrera la métamorphose de l’Île jusqu’en 2010. Cet outil original établi un état des lieux très fin de l’existant sur lequel se fonde le pro-jet : chaque nouvelle opération peut s’inscrire dans son contexte, tout en préfigurant le devenir du secteur. Evoluant au fil des projets publics et privés, le Plan Guide a été mis à jour régulièrement.

2003, création de la Samoa, société d’économie mixte de l’île, dirigée par Laurent Théry. L’île change d’enver-gure sur les espaces publics, pro-grammes de logements, biennale d’art contemporain Estuaire...

2010-2016Depuis 2010, l’équipe de maîtrise d’oeuvre urbaine associe les ar-chitectes-urbanistes Marcel Smets et Anne-Mie Depuydt de l’agence uapS ; João Nunes, paysagiste de PROAP ; la société d’ingénierie et d’aménagement SCE et le bureau d’études énergie Transsolar. Une nouvelle étape s’ouvre pour l’île de Nantes, le projet change d’échel-le avec la libération de vastes espa-ces au sud-ouest et le rôle décisif que l’île est amenée à jouer dans la métropole Nantes Saint-Nazaire.

Les grandes dates

de l’Ile de Nantes

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Le plan guide de l’Île de Nantes (2000-2010)

Le plan des transformations à partir de 2011

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Les projets de demain :

ZAC Pirmil - Les Isles

Le site des Isles est une occasion unique, aussi bien à l’échelle de la Métropole que de Rezé, d’offrir un habitat urbain, diversifié, situé à la fois au cœur de la nature, en bord de Loire, et à proximité des services et des emplois.Le nord du bras de Pirmil est une vil-le plutôt minérale, même si elle bé-néficie du paysage de la Loire. C’est l’occasion de mettre en pratique un nouvel urbanisme, une ville mêlée à la nature, intense, aux usages multi-ples et bien desservie par les trans-ports publics.Ce développement est clairement une alternative à l’étalement péri-phérique : si je souhaite habiter dans la nature, avec une vue sur le grand paysage, des occasions de prome-nade et de détente dans un grand parc urbain, habité et animé, tout en étant bien dans la ville (et non pas loin de tout), c’est sur le secteur des îles que je devrais pouvoir le faire...

Textes, Agence OBRAS

Nantes Métropole étudie les possi-bilités d’aménagement d’une zone baptisée « Zone d’aménagement Concerté Pirmil - Les Isles ». Il s’agit des espaces situés au nord du bou-levard de Gaulle (route de Pornic), incluant le site des anciens abattoirs, les bords de Loire, la zone Atout Sud et la zone de la «Colas».

L’enjeu de cette opération d’enver-gure est de poursuivre le dévelop-pement urbain de la centralité mé-tropolitaine, dans un environnement contraint par la présence de la Loire et de ses aléas. Cette contrainte devient un atout dans la conception urbaine de l’opération : promotion de formes urbaines variées et adap-tées à l’environnement, préservation de la nature en ville et inscription du paysage comme structure du projet, renforcement de l’activité économi-que et commerciale du secteur, an-ticipation des déplacements futurs...

Textes Nantes Métropole

Maître d’ouvrage : Nantes MétropoleMaître d’oeuvre : Agence ObrasSuperficie : 150 ha (3km de long et 500 de large)Programmes : Logements, commerces, ter-tiaire et équipements.

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© Obras - Principes shématiques du modelage du terrain Extraits du site www.obras.fr

© Obras - Plan d’aménagement général (Février 2013)

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Les projets de demain :

Bas -Chantenay

Le quartier du Bas-Chantenay est un site historique, industriel et populaire qui présente des éléments remarquables : la carrière de Miséry, le promontoire de Sainte-Anne, le parc des Oblates, le site de la cale Crucy.Son identité ligérienne, sa configuration géographique en coteau sur la Loire, sa proximité avec le centre-ville et l’Ile de Nantes et sa situation d’entrée de ville font du Bas-Chantenay un site attractif et contrasté.Le secteur est amené à se transformer en s’appuyant sur deux enjeux majeurs :- La construction d’un quartier mixte comprenant des bureaux, des commerces et des logements- Le soutien et le développement de l’activité industrielle et logistique.

La problématique du projet est donc d’arriver à concilier habitat, activités, industries, loisirs, dans un quartier attractif et agréable à vivre.

Texte Nantes Métropole Aménage-ment

Maître d’ouvrage : Nantes MétropoleProgramme : activités économiques, logement, parking, industrie, loisirs.Urbaniste : REICHEN et ROBERT & AssociésPaysagiste : Phytolab

Très marqué par son histoire industrielle, le Bas-Chantenay accueille aujourd’hui 250 entreprises et 3000 emplois. « La démarche urbaine engagée s’appuie sur cette réalité. Pour conserver l’activité économique sur le Bas-Chantenay et imaginer son développement futur, une étude de terrain a été engagée en septembre 2012 par le cabinet Synopter » explique Véronique Bocéno, responsable du développement économique sur le pôle Nantes Ouest. Le diagnostic fait apparaître un portrait contrasté du secteur : un quartier accessible mais qui paraît enclavé ; un site qui accueille une grande diversité d’entreprises, mais souffre du déficit d’image d’un quartier de friches industrielles. Paradoxalement enfin, il reste peu de terrains disponibles. À partir de là, quels grands objectifs pour le secteur du Bas-Chantenay? « La dynamique économique existante doit contribuer à la réussite du projet, mais aussi, plus largement, à la stratégie de développement économique de la métropole » souligne Véronique Bocéno.

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L’étude propose également de renforcer les usages économiques du fleuve, notamment en matière de transports, et de favoriser la création d’emplois qualifiés et diversifiés. « Concrètement, il s’agit de renforcer la dynamique économique en s’appuyant sur les activités existantes de production, de logistique et d’innovation ».

L’équipe d’urbaniste Reichen et Robert & associés, Phytolab Paysagistes,a été désignée pour imaginer le futur du Bas-Chantenay.Sur ce secteur industriel et portuaire, l’objectif est de construire un quartiermixte, attractif et agréable à vivre, conciliant habitat, activités, industries, loisirs.

Journal de projet du Bas-Chantenay, n°1, Juillet 2013.

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Extrait de «Cet estuaire qui n’existe pas» :

«Sentier et goûter le charme de toutes ces teintes pâlies et effacées est une joie véritable. Toutes les harmonies de gris s’y retrouvent depuis le gris violet des toits d’ardoise jusqu’au gris bleu des pavés de granit, depuis le gris des vieilles églises, jusqu’au gris jaunâtre de la Loire et au gris des nuages plombés où clament les goélands argentés, et surtout, épandu sur la ville, le gris de Nantes, si morne et si pénétrant.»Jules Grandjouan, Nantes la grise, 1889 [fragment 9, page 32]

Laurent Huron est co-auteur de l’anthologie «Cet estuaire qui n’existe pas» (bardane, 2012), directeur de la collection «Carnets d’usines» (MeMo/e+pi), auteur de plusieurs articles dans la revue 303, notamment sur la thématique du paysage et de l’industrie, de l’estuaire de la Loire :- «De quelques usines et du paysages», n° 85, mars 2005- «L’estuaire, marge intérieure», n° 97, juin 2007- «Cheminée industrielle, cheminée d’usine», n° 124, décembre 2012

Quand la Loire inspire

...

«Un fleuve gris et sauvage, dès que la marée baisse, se bouscule dans les chenaux abandonnés à eux-mêmes : deux cents mètres avant l’entrée du port, rien ne laisse imaginer qu’il va soudainement porter des navires. L’aspect des rives garde ici la marque d’un aménagement sommaire, qui va au plus pressé et remet à plus tard les finitions ; la Loire n’a pas été seulement chassée du centre de la ville : elle semble avoir été traitée comme une servitude gênante et polluante, comme une de ces déviations routières, soigneusement tenues à distance, isolées de la ville qu’elles contournent, qui coupent droit leur chemin à travers des friches banlieusardes, et dont la végétation n’a pas encore eu le temps de cicatriser les écorchures et les éboulis.»Julien Gracq, La Forme d’une ville, 1985 [fragment 17, page 44]

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36 années de diffusion et de promotion, 34 années de sensibilisation

Les actions développées par l’ardepa sont destinées à tous les publics curieux de la fabrication et des évolutions de la ville, des bâtiments qui la compose et des enjeux urbains et politiques dans lesquels la cité s’inscrit. Les citoyens ordinaires, les amateurs éclairés, les scolaires, les institutions et collectivités territoriales, les professionnels sont ainsi invités tout au long de l’année à l’occasion des actions singulières de l’ardepa. Les actions et débats organisés par l’ardepa informent et facilitent la compréhension des processus d’élaboration à travers les démarches respectives des différents intervenants, des mouvements culturels et des enjeux sociaux dans lesquels ils sont impliqués. Les maîtrises d’ouvrage institutionnelles et privées, architectes, urbanistes, paysagistes, experts, artistes, universitaires sont conviés à expliquer le sens de leurs actions sur les lieux mêmes qui résultent de leur travail.Ainsi, du projet à la réalisation, du local à l’international, de l’urbain au rural, l’ardepa propose de révéler les dimensions du territoire dans tous ses états.

L’ardepa remercie les personnes qui l’ont aidée à préparer et à réaliser cette expédition urbaine : Jean-François Cesbron du Service des Espaces Vert de la Ville de Nantes (SEVE), Laurent Huron, directeur de la collection «Carnets d’usines» MeMo/e+pi) et éditeur de «Cet estuaire qui n’existe pas», Arnaud Renou et Virginie Potiron de la Direction de la Communication Nantes Métropole.

Remerciements

L’ardepa en

quelques mots

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Association régionale pour la diffusion et la promotion de l’architectureensa Nantes - 6, quai François Mitterrand - 44200 NantesTél. : 02 40 59 04 59 - [email protected] - www.lardepa.com

Programme

Tables rondes/visites

Ville de Nantes Direction de la communication2, rue de l’Hôtel de Ville44094 Nantes Cedex 1

Plus d’infos :ARDEPA

ensa nantes - 6 quai François-MitterrandBP 16202 - 44262 Nantes Cedex 2

Tél. : 02 40 59 04 59 - 06 80 92 68 01www.lardepa.com - [email protected]

Réservation et inscription obligatoires à l’ardepa, par téléphone au 02 40 59 04 59

ou par mail à [email protected]

Cré

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Au cœur de ces observations en variation nous nous attachons à préciser dans les 4 champs théorique un sujet qui relie nombre de ces quartiers et que nous nommons l’entre-temps de la ville, dans ces entre-espaces que sont les jachères urbaines. Les territoires en attente posent la question de la temporalité du projet urbain mais aussi de ces modes d’occupation, alternatifs ou temporaires de la relation aux publics, du temps de la rencontre avec le projet d’avenir.Au sein des moments choisis des conférences, nous proposerons des tables rondes de débats et d’échanges que nous imaginons productifs, l’investissement des espaces en attente étant d’attraction.Ces débats, déplacés dans des lieux inconnus du grand public, seront une mise en scène de l’entrée dans les secrets de la fabrication.

Conférence/table ronde : mardi 2 juinCulture et associatif - Le temps long de la ville : l’exemple de Madeleine Champ de mars

Conférence/table ronde : mardi 30 juin Reconversion - Potentiel de renouveau

Le programmeAvril-Octobre 2015

Pirmil les IslesSamedi 12 septembre - 9h30la ville-nature au cœur de la métropole

A vec l’Île de Nantes et bientôt le Bas Chantenay, Nantes Métropole a souhai-té initier la transformation d’un autre

secteur clé : Pirmil les Isles. L’enjeu de cette opération, en cours d’études est de poursuivre le développement urbain vers le sud-ouest, le long de la Loire, en promouvant des formes urbaines variées, inscrites dans des espaces naturels généreux et tenant compte de l’héri-tage ligérien. Bordé par la Loire au nord et la route de Pornic au sud, l’opération d’aména-gement couvrira 60 à 100 ha, de Pirmil à l’est jusqu’aux anciennes sablières de Trentemoult à l’ouest. Un vaste espace qui, du fait de sa situa-tion privilégiée, a attiré au cours des décennies passées de nombreuses activités industrielles et commerciales puisqu’il comprend, à côté des villages de Trentemoult, Basse Île et Haute Île, la vaste zone commerciale d’Atout Sud, des friches industrielles (anciens abattoirs de Rezé) et de nombreuses entreprises industrielles en activité.

La Caserne MellinetSamedi 10 octobre - 9h30De perm en caserne, Mellinet à Nantes

O a tous à l’esprit le jeu de mots de Maxence (Jacques Perrin) dans le film de Jacques Demy Les demoiselles de

Rochefort : « je vais en perm à Nantes ». De perm en caserne pour le troupier, il n’y a qu’un pas : franchir le mur d’enceinte de la caserne Mellinet ! Ce site de treize hectares, dans un quartier entre Saint-Donatien et Dalby enclos et inconnu a été acquis par Nantes Métropole le 19 décembre 2014, suite à la désaffectation de l’Armée en 2009. Ce territoire de friches urbaines qui abrite encore 80 bâtiments, dor-toirs, écurie, infirmerie, terrains d’entraînement et hangars à camions, condense les questions contemporaines de l’invention d’un entre-temps en attente d’insertion de nouvelles fonc-tions urbaines dans un patrimoine architec-tural partiellement conservé. L’ouverture du site et de son enceinte sur la ville interroge sur l’ancrage mémoriel à travers la mise en œuvre progressive et acceptable d’un projet de muta-tion urbaine.Il conviendra de travailler sur ce site au fort potentiel, presque aussi grand que le quartier Bouffay (14 hectares), dans le respect du tissu pavillonnaire environnant tout en réinventant la ville contemporaine et en proposant une « coproduction créative ».

La première phase de ce projet urbain vise notamment à implanter sur les terrains des anciens abattoirs des logements, ainsi que des activités tertiaires et de commerce, tout en réservant de la place pour les équipements publics à venir. Les développements ultérieurs restent soumis aux décisions qui interviendront dans un avenir encore non fixé, qu’il s’agisse du déplacement de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la localisation du futur franchisse-ment de la Loire… Territoire d’invention et de renouveau.

En partenariat avec la Ville de Nantes et Nantes Métropole, l’ardepa (association régionale pour la diffusion et la promotion de l’architecture) organise la visite.

Durée d’une visite : environ 3 heures, à partir de 9h30.

L’ardepa organise une visite genèse par mois les vendredis après midi : toutes les dates sur lardepa.com

Comment se déroule une expédition urbaine ?

10ème année

Expeditions_urbaines_2015.indd 1-4 13/04/15 16:32

Tables rondes/visites

Ville de Nantes Direction de la communication2, rue de l’Hôtel de Ville44094 Nantes Cedex 1

Plus d’infos :ARDEPA

ensa nantes - 6 quai François-MitterrandBP 16202 - 44262 Nantes Cedex 2

Tél. : 02 40 59 04 59 - 06 80 92 68 01www.lardepa.com - [email protected]

Réservation et inscription obligatoires à l’ardepa, par téléphone au 02 40 59 04 59

ou par mail à [email protected]

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Au cœur de ces observations en variation nous nous attachons à préciser dans les 4 champs théorique un sujet qui relie nombre de ces quartiers et que nous nommons l’entre-temps de la ville, dans ces entre-espaces que sont les jachères urbaines. Les territoires en attente posent la question de la temporalité du projet urbain mais aussi de ces modes d’occupation, alternatifs ou temporaires de la relation aux publics, du temps de la rencontre avec le projet d’avenir.Au sein des moments choisis des conférences, nous proposerons des tables rondes de débats et d’échanges que nous imaginons productifs, l’investissement des espaces en attente étant d’attraction.Ces débats, déplacés dans des lieux inconnus du grand public, seront une mise en scène de l’entrée dans les secrets de la fabrication.

Conférence/table ronde : mardi 2 juinCulture et associatif - Le temps long de la ville : l’exemple de Madeleine Champ de mars

Conférence/table ronde : mardi 30 juin Reconversion - Potentiel de renouveau

Le programmeAvril-Octobre 2015

Pirmil les IslesSamedi 12 septembre - 9h30la ville-nature au cœur de la métropole

A vec l’Île de Nantes et bientôt le Bas Chantenay, Nantes Métropole a souhai-té initier la transformation d’un autre

secteur clé : Pirmil les Isles. L’enjeu de cette opération, en cours d’études est de poursuivre le développement urbain vers le sud-ouest, le long de la Loire, en promouvant des formes urbaines variées, inscrites dans des espaces naturels généreux et tenant compte de l’héri-tage ligérien. Bordé par la Loire au nord et la route de Pornic au sud, l’opération d’aména-gement couvrira 60 à 100 ha, de Pirmil à l’est jusqu’aux anciennes sablières de Trentemoult à l’ouest. Un vaste espace qui, du fait de sa situa-tion privilégiée, a attiré au cours des décennies passées de nombreuses activités industrielles et commerciales puisqu’il comprend, à côté des villages de Trentemoult, Basse Île et Haute Île, la vaste zone commerciale d’Atout Sud, des friches industrielles (anciens abattoirs de Rezé) et de nombreuses entreprises industrielles en activité.

La Caserne MellinetSamedi 10 octobre - 9h30De perm en caserne, Mellinet à Nantes

O a tous à l’esprit le jeu de mots de Maxence (Jacques Perrin) dans le film de Jacques Demy Les demoiselles de

Rochefort : « je vais en perm à Nantes ». De perm en caserne pour le troupier, il n’y a qu’un pas : franchir le mur d’enceinte de la caserne Mellinet ! Ce site de treize hectares, dans un quartier entre Saint-Donatien et Dalby enclos et inconnu a été acquis par Nantes Métropole le 19 décembre 2014, suite à la désaffectation de l’Armée en 2009. Ce territoire de friches urbaines qui abrite encore 80 bâtiments, dor-toirs, écurie, infirmerie, terrains d’entraînement et hangars à camions, condense les questions contemporaines de l’invention d’un entre-temps en attente d’insertion de nouvelles fonc-tions urbaines dans un patrimoine architec-tural partiellement conservé. L’ouverture du site et de son enceinte sur la ville interroge sur l’ancrage mémoriel à travers la mise en œuvre progressive et acceptable d’un projet de muta-tion urbaine.Il conviendra de travailler sur ce site au fort potentiel, presque aussi grand que le quartier Bouffay (14 hectares), dans le respect du tissu pavillonnaire environnant tout en réinventant la ville contemporaine et en proposant une « coproduction créative ».

La première phase de ce projet urbain vise notamment à implanter sur les terrains des anciens abattoirs des logements, ainsi que des activités tertiaires et de commerce, tout en réservant de la place pour les équipements publics à venir. Les développements ultérieurs restent soumis aux décisions qui interviendront dans un avenir encore non fixé, qu’il s’agisse du déplacement de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la localisation du futur franchisse-ment de la Loire… Territoire d’invention et de renouveau.

En partenariat avec la Ville de Nantes et Nantes Métropole, l’ardepa (association régionale pour la diffusion et la promotion de l’architecture) organise la visite.

Durée d’une visite : environ 3 heures, à partir de 9h30.

L’ardepa organise une visite genèse par mois les vendredis après midi : toutes les dates sur lardepa.com

Comment se déroule une expédition urbaine ?

10ème année

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Expédition urbaine : Madeleine Champ de Mars Urbaniste : Jean-François Revert

6 juin9h30

Le quartier Madeleine/Champ de Mars/canal, en oeuvre depuis une quinzaine d’années, résonne aujourd’hui d’une attractivité qui lui est propre. Hier considéré

comme un territoire populaire, ignoré de la ville bourgeoise, il s’est aujourd’hui fédéré autour de projets culturels et associatifs, nourrissant le projet urbain tout en transformant les lieux durablement.Ce travail de mutation, attentif au maintien raisonné des populations à l’économie fragile, s’est déployé en fusionnant les ingrédients nécessaires à la ville d’équilibre : présence institutionnelle, activités aux formes variées et complémentaires, publics aux profils socio-économiques variés, économies commerciales diverses et déploiement du champ associatif et culturel dans les interstices de ces « intra-lieux» urbains. Certes, la physionomie du quartier (composition en lanières : cours mêlant atelier et habitat) poussait naturellement à l’interaction formelle et symbolique de ses usagers. Mais c’est la vigilance et l’engagement des acteurs en charge de sa mutation qui en ont fait une réalité. Cet engagement culturel et associatif s’est immiscé dans tous les interstices, à toutes les échelles. De la transformation de l’usine LU, point d’ancrage de la politique publique et culturelle, aux entreprises de services, favorisant l’appropriation collective du territoire.Les ingrédients de la ville désirable sont en oeuvre sous la maîtrise nécessaire de l’institution en charge d’une projection à long terme.

Table ronde/conférence : Culture et associatif2

juin18h30

Le temps long de la Ville : le quartier Madeleine/Champ de Mars/canal en exemple.Ces débats, déplacés dans des lieux inconnus du grand public, seront une mise en scène de l’entrée dans les secrets de la fabrication.