exemplaire vol xxi - numéro 9

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, , VOLUME XXI NUMéRO 9 LE MERCREDI 28 NOVEMBRE 2012 Cette semaine UNIVERSITÉ Sondage Budget loisirs des étudiants Page 3 QUÉBEC Saint-Roch Immobilier nouveau genre Page 5 CULTURE Dossier Relève artistique Page 7 SPORTS Ski alpin Les stations se préparent Page 8 Retrouvez-nous sur Facebook (Journal l’Exemplaire) et Twitter (@lexemplaire) L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval Guillaume Piedboeuf [email protected] Toronto À sa 6 e Coupe Vanier à la barre du Rouge et Or, un record canadien, Glen Constantin savoure toujours autant la victoire de son équipe. Le match, remporté par la marque de 37-14 face aux Marauders de l’Université McMaster vendredi soir, revêtait un cachet particulier pour l’entraîneur de la formation lavalloise. Sébastien Desrosiers [email protected] Québec – Exempter des moyennes de groupe les élèves en difficulté d’apprentissage et les immigrants qui ne maî- trisent pas bien le français constitue une mesure acadé- mique adoptée par le ministère de l’Éducation du Québec depuis son entrée en vigueur il y a un peu plus d’un an. D epuis août 2011, l’article 30.4 du Régime pédagogique du mi- nistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) stipule que toute commission scolaire peut exempter des moyennes de groupe les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage et les élèves qui reçoivent des services d’accueil et de soutien à l’apprentissage de la langue française. Semble-t-il que cette mesure est appliquée dans le meilleur intérêt des élèves et que son utilisation est contrôlée. Rouge et Or champion canadien Enseignement primaire Moyennes de groupe modifiées Suite p. 3 : MOYENNE Suite p. 8 : FOOTBALL Courtoisie Yan Doublet Photo Sébastien Desrosiers

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En une cette semaine: Le Rouge & Or Champion Canadien

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Page 1: Exemplaire vol XXI - numéro 9

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Volume XXI Numéro 9 le mercredI 28 NoVembre 2012

Cette semaine

UNIVERSITÉ

Sondage

Budget loisirs des étudiants

Page 3

QUÉBEC

Saint-Roch

Immobilier nouveau genre

Page 5

CULTURE

Dossier

Relève artistique

Page 7

SPORTS

Ski alpin

Les stations se préparent

Page 8

Retrouvez-nous sur Facebook

(Journal l’Exemplaire) et Twitter (@lexemplaire)

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université LavalL’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

Guillaume [email protected]

Toronto – À sa 6e Coupe Vanier à la barre du Rouge et Or, un record canadien, Glen Constantin savoure toujours autant la victoire de son équipe. Le match, remporté par la marque de 37-14 face aux Marauders de l’Université McMaster vendredi soir, revêtait un cachet particulier pour l’entraîneur de la formation lavalloise.

Sébastien Desrosiers [email protected]

Québec – Exempter des moyennes de groupe les élèves en difficulté d’apprentissage et les immigrants qui ne maî-trisent pas bien le français constitue une mesure acadé-mique adoptée par le ministère de l’Éducation du Québec depuis son entrée en vigueur il y a un peu plus d’un an.

Depuis août 2011, l’article 30.4 du Régime pédagogique du mi-nistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) stipule que toute commission scolaire peut exempter des moyennes de

groupe les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage et les élèves qui reçoivent des services d’accueil et de soutien à l’apprentissage de la langue française. Semble-t-il que cette mesure est appliquée dans le meilleur intérêt des élèves et que son utilisation est contrôlée.

Rouge et Or champion canadien

Enseignement primaireMoyennes de

groupe modifiées

Suite p. 3 : MOYENNE

Suite p. 8 : FOOTBALL

Courtoisie Yan Doublet

Photo Sébastien Desrosiers

Page 2: Exemplaire vol XXI - numéro 9

UniveRSité2 l’eXemplaIre, le mercredI 28 NoVembre 2012

Printemps érable et médias

Couverture médiatique critiquée

«Ce qui a surtout manqué, à notre avis, c’est des analyses sur des enjeux

de fond», a expliqué Daniel Giroux, secrétaire général du CÉM. Se-lon l’étude, beaucoup de questions n’ont pas été suffisamment fouillées et expliquées. «C’est comme si on avait été pris dans un tumulte d’évè-nements qu’on a couvert et surtout commenté, mais qu’on a oublié d’analyser», a-t-il ajouté.

L’étude démontre qu’environ 50 % de la couverture des quatre quotidiens de Montréal (Le Devoir,

le Journal de Montréal, La Presse et The Gazette) était soit des lettres d’opinions, des lettres de lecteurs, des chroniques ou des éditoriaux, comparativement à 4 % de l’espace réservé pour l’analyse. M. Giroux a aussi mentionné que les reproches faits par les gens des groupes de dis-cussion tournaient autour du fait que les articles manquaient d’explica-tions et d’informations neutres.

Pierre Tourangeau, ombuds-man à Radio-Canada, renchérit sur le manque d’analyse dans la couver-ture du conflit. «Comme auditeur ou

comme citoyen, j’aurais aimé qu’on me parle de la démocratie étudiante et d’enjeux de fond. Pourtant, ce genre de débat là on ne l’a pas eu», a-t-il expliqué. Il ajoute qu’il com-prend cependant la situation des journalistes qui étaient forcés de se déplacer à gauche et à droite, vu l’ampleur de la crise.

Polarisation et manque de profondeur

Selon le Conseil de Presse du Québec (CPQ), la couverture du conflit a été très polarisée, et ce, notamment à cause d’une constante présence du journa-lisme d’opinion. «Les commen-taires, opinions, éditoriaux et courrier des lecteurs ont été om-niprésents, parfois au détriment des nouvelles, mais surtout au détriment des analyses», a expli-qué Julien Accosta, directeur des communications au CPQ.

De plus, M. Accosta a ajouté que l’analyse du conflit aurait per-mis d’élever le débat. «Notamment grâce à l’avis d’experts de toutes sortes: historiens, politicologues, sociologues et juristes qui ont très souvent un point de vue particu-lièrement enrichissant pour décor-tiquer l’actualité, mais également un point de vue plus nuancé, ce qui, pour des questions aussi com-plexes et aussi polarisantes, est cer-tainement très utile», a fait remar-quer M. Accosta.

Ce dernier a rajouté que l’on doit se demander si la société québécoise a bien été servie par ce genre d’approche rédaction-nelle. «Ça nous ramène au rôle fondamental des médias dans une société : informer les citoyens pour leur permettre de participer de façon plus éclairée aux débats. Il faut un équilibre entre les diffé-

rents genres qui enrichissent dif-féremment les débats», a affirmé M. Accosta.

M. Giroux du CÉM ajoute que le problème est surtout vi-sible dans la presse écrite. «La presse écrite essaie de s’éloigner de ce que font les autres médias qui rapportent la nouvelle», a-t-il déclaré. Il explique cette tendance par le fait que les auditeurs préfè-rent parfois voir la nouvelle, donc regarder la télévision, et ils ont d’autres attentes vis-à-vis d’un journal. M. Giroux a remarqué que les lecteurs sont plus intéres-sés par les chroniques et les textes d’opinion. «L’opinion n’est pas en soi mauvaise, elle permet aux gens de se confronter dans leurs avis ou de se conforter, mais elle doit être publiée proportionnelle-ment aux autres genres rédaction-nels», a-t-il conclu.

Vanessa [email protected]

Cité universitaire — Le conflit étudiant aurait fait l’objet de peu d’analyse dans les quotidiens de Montréal qui auraient plutôt mis l’accent sur les opinions et les critiques. Ce sont là les premiers résultats d’une recherche menée par le Centre d’étude sur les médias (CÉM) de l’Université Laval.

Financement universitaire

Le silence du recteur de l’UL intrigue

Peu de temps avant la pre-mière rencontre thématique du 29 et 30 novembre, pré-

lude au Sommet sur l’enseigne-ment supérieur qui se tiendra à la mi-février, les recteurs des uni-versités québécoises ont contesté les méthodes de calcul utilisées par le gouvernement du Québec pour comparer le financement des universités québécoises à celles de l’ensemble du Canada.

Les raisons pour lesquelles Denis Brière n’a pas signé la lettre demeurent obscure puisque ce dernier n’a pas voulu émettre de commentaires à ce sujet.

Dans une lettre ouverte pu-bliée le 24 novembre dernier dans Le Soleil, le vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval, Éric Bauce, a néanmoins exposé la position de l’Université Laval en affirmant que le «dé-financement» des uni-versités met en péril la santé des études supérieures au Québec. Dans sa lettre, il soutient, entre autres, que l’«indexation des frais de scolarité [solution proposée

par le gouvernement Marois] ne peut, à elle seule, contrer le nau-frage financier appréhendé des universités».

Raymond Duchesne, direc-teur général de la TELUQ (Télé-université du Québec), est étonné de l’absence du recteur lavallois, expliquant que «Denis Brière fait partie de la CREPUQ, il a même présidé la CREPUQ. Je n’ai pas de raison de penser qu’il a un autre point de vue sur la question du financement des universités».

Des chiffres contestésSelon le bulletin statistique de

2011 du MELS (bulletin no40), les universités québécoises seraient plus financées que les autres uni-versités canadiennes. Les conclu-sions de cette étude font l’objet d’un document préparatoire pour le prochain Sommet.

Les membres de la CREPUQ s’opposent unanimement à cette vision. La lettre ouverte a donc un double objectif. D’abord, il s’agit d’éclairer le public quant au doute qui plane sur la question du

sous-financement des universités québécoises. Mais aussi, comme l’a affirmé le directeur général de la TELUQ, le but est «peut-être aussi d’aider le ministre à se faire une tête [sur] la question» d’ici le Sommet. Johanne Jean, rectrice de l’Université du Québec en Abi-tibi-Témiscaminque, a ajouté que «le gouvernement n’a pas présen-té les données de la bonne façon tout simplement, ça arrive, c’est un secteur qui est très complexe, pas facile à comprendre. Tout ce qu’on souhaitait faire était de ré-tablir la situation à ce niveau-là».

Selon les recteurs des univer-sités québécoises, leurs établisse-ments scolaires seraient sous-fi-nancés par rapport aux fonds de fonctionnement, «les vrais fonds servent à faire marcher les univer-sités, à tout le moins pour la partie enseignement», comme l’a défini Raymond Duchesne. Or, l’étude à laquelle réfère le nouveau gou-vernement additionne les fonds de fonctionnement et les autres fonds tels que ceux de la recherche et de l’immobilisation, ce qui donne comme résultat que les universi-tés québécoises sont sur-financées par rapport au reste du Canada.

Un rapport mis en douteDans ledit rapport, on peut

lire en conclusion : «selon di-vers indicateurs, l’effort finan-cier du Québec pour ses univer-sités est plus important que dans

la moyenne du reste du Canada. Ainsi, en 2008-2009, la dépense globale des universités par rap-port au PIB était de 1,94 % au Québec en comparaison de 1,58 % dans le reste du Canada.»

Johanne Jean est d’avis que le problème n’est pas de savoir si les fonds sont bien gérés ou non. Le problème est surtout dans la façon dont les chiffres sont comparés. «La seule chose qu’on dit dans la lettre, c’est qu’on compare des pommes avec des tomates, c’est qu’on a comparé des chiffres qui ne sont pas comparables», a-t-elle remar-qué. Des chiffres qui ne devraient pas être comparés puisque les fonds de la recherche ne devraient en au-cun cas servir à payer les frais de

fonctionnement. «Les fonds de recherches qu’on reçoit, c’est de l’argent qu’on ne peut pas utiliser à d’autres choses que le développe-ment de la recherche», pense-t-elle.

La Fédération étudiante univer-sitaire du Québec (FEUQ), quant à elle, a affirmé dans une lettre ou-verte parue dans Le Devoir le 25 octobre 2012 son désaccord avec l’avis de la CREPUQ. Selon elle, les recteurs utilisent les chiffres pour faire croire à un sous-financement afin de justifier une hausse des droits de scolarité. «Afin de répondre à un impératif idéologique pour gonfler leurs revenus et endetter les étu-diants, les recteurs ont menti à ces derniers ainsi qu’à la population», peut-on lire dans la lettre.

Sarah-Christine [email protected]

Cité universitaire - Le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, est le seul parmi les 18 autres recteurs des universi-tés du Québec à ne pas avoir signé une lettre ouverte parue dans le journal La Presse le 15 novembre dernier concer-nant le sous-financement des universités.

Archives L’ExEmplairELe recteur de l’Université Laval a été le seul à ne pas signer la lettre collective

envoyée par les universités.

Page 3: Exemplaire vol XXI - numéro 9

UniveRSité 3l’eXemplaIre, le mercredI 28 NoVembre 2012

e N b r e fSommet sur l’éducation

L’ASSÉ présente aux discussions

L’ASSÉ a finalement annoncé qu’elle participerait aux discus-

sions menant au Sommet sur l’édu-cation. Elle a toutefois posé deux conditions : la gratuité scolaire doit être un des enjeux discutés et les rencontres doivent être repoussées de quelques semaines afin de per-mettre aux associations locales et nationales de mieux se préparer. La décision finale de participer ou non au sommet sur l’éducation devrait se prendre lors du congrès de l’ASSÉ prévu en février 2013. (C.F.)

étudiants en foresterie

De moins en moins nombreux

La pénurie de main-d’œuvre dans le domaine forestier est

de plus en plus alarmante. Ro-bert Beauregard, ingénieur et doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval, explique que la difficulté économique du secteur forestier et la fermeture d’usines ont eu pour conséquence une diminution du nombre d’étu-diants dans les programmes d’in-génierie forestière. (H.D.)

Printemps érableMarketing

opportuniste

Certaines entreprises ont profité de la grande médiatisation du

printemps érable comme technique de marketing pour promouvoir leurs tarifs avantageux auprès de la clien-tèle étudiante. C’est le cas d’Or-léans Express qui offre un service de navettes à 22 $ entre Montréal et Québec. Dans la publicité présentant l’offre, on peut y lire des références aux droits de scolarité et au budget serré des étudiants. (C.P.-R.)

Problèmes financiers

La FECQ en péril

La Fédération étudiante col-légiale du Québec (FECQ)

pourrait bientôt perdre plusieurs associations membres en raison du gouffre financier dans lequel elle se retrouve. Dans une lettre ouverte publiée samedi, des étu-diants blâment la FECQ d’avoir manqué de transparence et d’avoir caché plusieurs documents finan-ciers. On leur reproche également quelques manquements éthiques survenus lors des assemblées du printemps dernier. (C.F.)

MOYENNESuite de la Une

Annie-Christine Tardif, vice-présidente du Syndicat de l’ensei-gnement de la région de Québec (SERQ), a expliqué que des pra-tiques semblables s’observaient déjà dans quelques situations où, par exemple, «on accordait une pondération différente pour le deu-xième cycle» de l’année scolaire qui est, en général, mieux réussie par les élèves. Pourtant, à ce mo-ment-là, il n’y avait pas de règle. C’est avec l’arrivée, en 2010, du bulletin unique que tout a changé. Celui-ci «a permis d’uniformiser la façon dont on affichait les éva-luations des élèves», a commenté Mme Tardif. Avec le bulletin unique, la moyenne de groupe doit être présentée en pourcentage pour chacune des matières. De plus, la pondération des trois étapes de l’année scolaire dans la note finale doit être constante, soit 20 % pour la première, 20 % pour la deu-

xième, et 60 % pour la troisième.

C’est ainsi que dans l’instruc-tion annuelle de 2011 du Régime pédagogique du MELS, il est ex-pliqué que les enseignants peuvent évaluer différemment les élèves allophones et les élèves en diffi-culté d’adaptation ou d’apprentis-sage. «On parle d’exemption des moyennes de groupe, mais éga-lement de pondération des étapes différentes, de l’utilisation d’un cadre d’évaluation différent, et de l’exclusion des résultats de l’élève aux épreuves du ministère dans sa note finale», a précisé Mme Tardif.

Critères sur mesureEsther Chouinard, directrice

des communications au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), s’est cependant voulue rassurante. «Les élèves ne sont pas choisis de manière aléa-toire, ils doivent respecter certains critères», a-t-elle expliqué. Les al-lophones, par exemple, sont soumis à des tests, pour ensuite être admis au programme de soutien et d’ac-

cueil à l’apprentissage de la langue française. Ce programme porte le nom Français accueil au primaire. À ce moment-là, «un plan d’inter-vention est propre à l’élève, et il est évalué en fonction de ce plan», a soutenu Mme Chouinard.

Pour ce qui est des étudiants en difficulté d’apprentissage et d’adaptation, Mme Tardif, vice-présidente au SERQ, a expliqué que c’est un peu le même principe. «L’élève doit être identifié EHDAA (élève handicapé ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage) par le gouvernement. Pour ce faire, l’équipe du plan d’intervention à l’école de l’étudiant en question doit avoir acheminé une demande d’identification au ministère», a-t-elle indiqué.

Avantages et inconvénients«Les enseignants sont mitigés

sur la question», a déclaré Annie-Christine Tardif. D’un côté, les exemptions permettent d’éviter que les moyennes baissent dû à des résultats discriminants, et que

les jeunes ressentent constamment un sentiment d’échec. D’un autre côté, Mme Tardif craint que cela devienne un service à donner à l’étudiant. «Si on l’exempte sys-tématiquement, il n’a pas un por-trait juste de son cheminement par rapport aux autres, et arrivée au secondaire, les choses se corsent», a-t-elle précisé.

Sonia Belhumeur, enseignante en quatrième et cinquième année du primaire à l’école St-Simon de Drummondville, est d’avis que le vrai problème n’est pas dans les exemptions, mais plutôt dans le désir d’intégration à tout prix. «On veut absolument que ces élèves suivent un cheminement “normal”, quand il est clair qu’ils ne sont pas au même niveau que les autres», a-t-elle sou-tenu. Selon elle, l’exemption est un outil qui peut s’avérer utile, mais qui «demande énormément d’efforts aux enseignants». Mme Belhumeur et Mme Tardif s’entendent pour dire que les élèves en question devraient idéalement être placés dans des classes spéciales.

Mouvement étudiant international

Le Québec emboite le pas

Lucile [email protected]

Montréal – Près de 2 000 étudiants ont manifesté à Mon-tréal le 22 novembre dernier pour soutenir le mouvement international contre la marchandisation de l’éducation.

Bien qu’un réseau d’autobus ait été mis à la disponibilité des manifestants, seulement quelque deux mille étudiants étaient regroupés au square Victoria à Montréal. Pour Hind Fazazi,

étudiante en philosophie et sciences politiques, également membre active de l’ASSÉ à Québec, ce qui a manqué n’est pas tant la quantité de manifestants que le message lui-même. «On n’a pas été capables de faire comprendre à la population que ce n’était pas une lutte locale partielle pour un enjeu ridicule, mais que c’était lié à d’autres enjeux à l’échelle du monde, comme les politiques d’austérité en Europe», a-t-elle soutenu.

Environ 60 000 étudiants des cégeps et des universités québécoises étaient en grève lors de cette journée. Plusieurs mois après la fin du printemps érable, l’Association pour une Solidarité syndicale étudiante (l’ASSÉ) a répondu à l’appel de l’International Student Movement (ISM) pour dénoncer la situation. L’ASSÉ a organisé une semaine d’ac-tion et de sensibilisation sur le thème de l’éducation, entre le 14 et le 21 novembre dernier.

Budget étudiant pour les loisirs

Rachel [email protected]

Cité universitaire – Avec le débat sur le financement des universités, le budget des étudiants devient un enjeu qui suscite beaucoup de débats. Selon un sondage non scien-tifique réalisé par l’ExEmplairE, la majorité des étudiants consacre plus de 50 $ pour leurs loisirs mensuels.

En effet, dans ce sondage auquel ont répondu une soixantaine d’étudiants à propos des loisirs, plus de 42 % des répondants ont affirmé débourser environ 70 $ mensuellement pour leurs

loisirs. Ensuite, on retrouve 33 % des répondants qui disent dépenser entre 50 et 70 $ et 22 % entre 30 à 50 $. Une minorité de 2 % des répondants disent dépenser moins de 30 $ par mois pour les loisirs.

Selon les données recueillies, les dépenses de restaurants se re-trouvent en premier rang pour 40 % des étudiants interrogés, sui-vies par les sorties dans les bars, qui récoltent 30 % des réponses. Le magasinage a récolté un score de 20 %, contrairement aux autres activités qui ne récoltent qu’un faible 7 %. Finalement, le cinéma a le plus bas score avec 3 % des étudiants qui disent y consacrer leurs dépenses en loisir.

Photo Lucile BerlandLa manifestation, qui a eu lieu à Montréal le 22 novembre passé, a rassemblé

environ deux mille personnes.

Dépenses mensuelles des étudiants pour les loisirs

Graphique Rachel Lapointe

Page 4: Exemplaire vol XXI - numéro 9

OPiniOn4 l’eXemplaIre, le mercredI 28 NoVembre 2012

Commentaire

L’équipe de L’ExEmplairE

Journal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Mathieu Massé (8942); Adjointe à l’éditeur: Rabéa Kabbaj (8942); Rédactrice en chef: Chloé Noël (4513); Secrétaire de rédaction: Sébastien Labelle (4513); Éditorialiste en chef: Laurence Roy-Tétreault (8954); Maquettiste: Mélissa Côté (8959); Directrice de la photographie: Laurence Roy-Tétreault (8954); Caricaturiste: Rémy Pelletier Université: Claudia Fortier et Gabrielle Simard (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Julia Stewart-Page (8956); Culture: Geneviève Messier, Karyan Fortin-Therrien et Cyril Schreiber (8957); Sports: Stéphanie Drolet (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: Journal l’Exemplaire; Fil Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

«Vente privilège»?Femmes invisibles Dès ce samedi 1er décembre, vous pourrez acheter votre marcaron et votre bracelet pour le prochain

Festival d’été de Québec (FEQ) qui se déroulera du 4 au 14 juillet 2013. C’est donc dire que vous débourserez 66 $ pour vous procurer en prévente l’un des 75 000 petits macarons illuminés sans

même connaître la programmation du festival. Payer pour une surprise qui en sera peut-être une mauvaise est une idée inconcevable. Malgré tout, le FEQ qualifie cette vente de «vente privilège»… Acheter à l’aveu-glette est tout sauf un privilège.

Cette idée s’inscrit dans la nouvelle formule proposée par le festival visant à simplifier la vente de ses laissez-passer. «Deux dates : 1er décembre 2012 et 23 février 2013. Deux prix : 66 $ et 76 $. Deux modes d’achat : par Internet et par téléphone», a expliqué Isabelle Grenier, responsable du contenu web pour le FEQ, sur le site Internet de l’événement musical. «Vous vouliez (et nous voulions!) des changements pour simplifier et améliorer le processus d’achat des laissez-passer du festival, nous vous avons entendus!», y a ajouté Mme Grenier.

Ils ont entendu qui? Les festivaliers mécontents qui n’arrivent pas à comprendre ce changement? Oui, la vente des laissez-passer a connu quelques embûches. Rappelons les files d’attente monstres dans certaines épiceries Métro de la capitale où plusieurs personnes repartaient bredouilles après avoir attendu des heures. Il y avait un besoin de simplifier, mais pas de tenir son public dans l’ignorance!

À quel point faites-vous confiance à l’organisation pour accepter de payer pour une programmation inconnue? Sans même connaître la réponse, l’organisation du Festival d’été de Québec est rassurée. Dans un article paru dans Le Soleil, le directeur général du festival, Daniel Gélinas, est confiant. «On pense que les gens nous font assez confiance pour acheter le laissez-passer sans qu’il y ait d’annonces de faites», a-t-il soutenu.

Selon les commentaires qui ponctuent la page Facebook du FEQ, le public ne semble pas du tout rassuré par cette nouvelle procédure même si, d’après Mme Grenier, elle s’inscrit dans «une tendance de plus en plus courante dans l’industrie». On peut y lire des commentaires tels que «Quand on part de l’Abitibi pour aller voir des shows, on veut savoir qui on va voir... Pas payer une passe pour des artistes que je n’aimerai peut-être pas. C’est ridicule.» Une utilisatrice y va d’ailleurs de cette remarque : «Billets en vente avant Noël? Ce n’est pas prévu dans mon budget avec les cadeaux […]» C’est un point intéressant à soulever, car avec tous les achats, il faudrait en plus penser à notre participation future au FEQ!

Cette vente lors de la période de Noël ne déçoit pas seulement les consommateurs. Les propriétaires de salles de spectacle de la ville ne sont pas enchantés par cette nouvelle. Le mois de décembre représente pour eux un énorme revenu potentiel et voilà qu’un joueur de la trempe du FEQ se lance dans la course aux cadeaux à leur grand désarroi…

Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, le propriétaire du Capitole de Québec, Jean Pilote, n’arrive pas à saisir les motivations de cette décision. «Je ne comprends pas pourquoi ils font ça juste avant Noël, alors que les macarons se vendent tous en quelques heures chaque année. On va venir chercher 5 millions de dollars dans le mar-ché, juste avant Noël», a-t-il déploré. Même constat du côté du président et chef de la direction du Grand Théâtre de Québec, Marcel Dallaire. Selon lui, «ça va avoir un impact significatif sur les ventes de spectacles.»

Malgré tout cela, le Festival d’été a affirmé qu’il ne reviendra pas sur ses positions. Pour éviter un méconten-tement général, la programmation du festival se devra de répondre aux attentes élevées des festivaliers. Dans le cas contraire, le FEQ pourrait voir sa popularité dégringoler dans les prochaines années…

Karyan [email protected]

Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que la télévision québécoise est encore frileuse quant au nombre de réalisatrices féminines, et ce tant en publicité qu’en fiction. C’est le constat émis par le Comité équité de l’As-sociation des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ) et le Départe-ment de sociologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui ont conjointement piloté cette vaste étude.

J’ai été surpris, certes, mais surtout abasourdi : en est-on encore là en 2012 ? La question de l’égalité hommes/femmes dans le marché du travail me semble en bonne partie réglée. Mais il faut croire que dans le domaine de l’art et du divertissement télévisuel au Québec, on vit une certaine fermeture d’esprit dans cette situation. Des 48 émissions les plus regardées entre 2007 et 2010, 82 % étaient uniquement réalisées par des hommes. Autre statis-tique intéressante : durant la saison 2010-2011, aucune femme n’a réalisée seule une fiction diffusée à Radio-Canada. En fait, la seule femme à diriger une émission cette saison-là sur les ondes de la télévision d’État était Manon Brisebois avec Tout le monde en parle, l’exception qui confirme la règle.

Paradoxalement, les quatre chaînes généralistes principales, soit Ra-dio-Canada, TVA, Télé-Québec et V, ont des femmes à la tête de leurs pro-grammations. Comment expliquer alors la rareté des femmes derrière la caméra? Il semblerait qu’elles soient confinées aux documentaires et ma-gazines, deux parents pauvres du marché, et qu’elles aient de la difficulté à passer du côté des variétés et des dramatiques, comme le remarque Anouk Bélanger, professeure à l’UQAM.

Parmi les arguments soulevés, on note aussi l’éternel choix entre le tra-vail et la famille. Je pensais que cette question n’était plus d’actualité et que les mentalités avaient évolué depuis quelques années. Il semblerait que non. Avoir à faire face à un tel dilemme relève selon moi d’une absurdité totale : les femmes sont bien capables, me semble-t-il, de mener deux «rôles» dans leur vie, et ce, avec équilibre et énergie. Le portrait de la télé québécoise a-t-il changé depuis la fin de l’étude? Difficile à dire. Nous manquons pour l’ins-tant de recul. Aussi, faudrait-il étendre le débat à d’autres corps de métiers.

Je ne dis pas qu’il faille absolument mettre en poste des femmes partout et à n’importe quel prix : le talent doit, selon moi, être un facteur plus im-portant qu’une égalité sociale parfois excessive et de toute façon inévitable. Mais ce phénomène, assez peu connu, est peut-être révélateur d’une société qui n’a pas encore trouvé tous ses repères et qui s’extasie devant sa première Première ministre en 2012, alors qu’il n’est pas obligatoire de regarder bien loin pour constater que la chose est courante dans d’autres pays, et ce depuis bien des années…

Cyril [email protected]

Page 5: Exemplaire vol XXI - numéro 9

l’eXemplaIre, le mercredI 28 NoVembre 2012 5QUébeC

e N b r e fMairie de toronto

Ford forcé à quitter

Un juge ontarien a ordonné le retrait de Rob Ford du poste

de maire de la ville de Toronto, à la suite de la violation des règlements de la Ville-Reine en matière de conflit d’intérêts. Ford devra quitter ses fonctions dans les 12 prochains jours, puisqu’il a participé à un vote du conseil concernant une pénalité financière qui lui avait été adressée, après qu’il eût sollicité des dons pour sa fondation en utilisant des matériaux de la ville. Ford portera la décision en appel. (J.S-P.)

Mine JeffreySite d’essais pour

Mars

La mine Jeffrey, dernière mine d’amiante du Canada, présen-

tement en période de démantèle-ment, est propice aux recherches scientifiques pour des simulations de missions sur la planète Mars, selon des chercheurs universitaires qui ont visité la région à deux re-prises. Le terrain minier, similaire à la surface de Mars quant à la pré-sence de méthane, permettrait d’en déterminer la source. L’industrie de l’amiante n’a pas reçu les 58M$ es-comptés du gouvernement pour la réfection de la mine. (J.S-P.)

égyptePouvoirs de Morsi

«temporaires»

Les pouvoirs élargis dont s’était doté le président égyptien

Mohamed Morsi seraient «tempo-raires», selon ce dernier, et s’ins-crivent dans un désir de «dialogue démocratique». Le décret prési-dentiel de jeudi dernier interdit aux pouvoirs judiciaires d’examiner les décisions du président, qui contrôle aussi l’exécutif et le législatif en Égypte. Des affrontements violents ont opposé des militants islamistes aux opposants du président, qui l’ac-cusent de mettre en péril les acquis de la révolution de 2011. (J.S-P.)

PalestineCorps d’Arafat

exhumé

La dépouille de l’ancien chef d’État de Palestine, Yasser Ara-

fat, a été exhumée mardi à Ramallah, pour déterminer les causes exactes de sa mort survenue en 2004, après plus de deux ans passés en exil. Sa veuve réclame depuis plusieurs mois l’exhumation de la dépouille du chef historique, à la suite d’un reportage d’Al-Jazeera qui indiquait qu’Arafat aurait été empoisonné. (J.S-P.)

Olivier [email protected]

Québec – l’ExEmplairE a analysé les grandes lignes du budget 2013-2014 du gouvernement Marois, déposé la semaine der-nière par le ministre des Finances Nicolas Marceau, en le comparant aux promesses lancées par le Parti Québécois (PQ) lors de la campagne électorale de 2012.

Taxes et impôtsLes consommateurs seront directe-ment touchés par certaines mesures économiques prévues dans ce pre-mier budget Marceau. Avec l’aug-mentation des factures d’électricité et de la taxation sur les produits du tabac et l’alcool, les consomma-teurs doivent s’attendre à des fac-tures plus élevées. L’abolition de la taxe santé que le PQ avait promis a aussi été abandonnée. Le ministre Marceau a confirmé que cette taxe serait réduite progressivement plu-tôt qu’effacée. (voir Santé)

Santé Les Québécois gagnant moins de 18 000 $ verront leur taxe santé di-minuer de 200 $. Pour les salaires de 42 000 $, cette diminution sera progressive. Aussi, le PQ compte financer le domaine de la santé en augmentant de 1.75 % l’impôt des contribuables ayant un salaire an-nuel qui dépasse 100 000 $. Le PQ investira ainsi 31.3 G$ en santé, une augmentation de 3.4 %. L’augmen-tation des dépenses en santé apparaît comme un premier effort pour plaire aux professionnels de la santé.

ÉducationComme l’avait promis le PQ, la hausse des droits de scolarité qu’envisageait le Parti libéral du Québec a été annulée. Le pro-gramme de péréquation scolaire privera d’ailleurs de 150 millions de dollars le financement des commissions scolaires. Le Som-met sur l’enseignement supérieur qui devait avoir lieu dans les 100 premiers jours du mandat, selon ce qu’assurait le PQ lors de la campagne, a été confirmé, mais n’aura lieu qu’à la mi-février.

DetteSi le PQ s’est peu avancé sur la dette publique durant la dernière campagne, son engagement à at-teindre l’équilibre budgétaire a été mis de l’avant. Le ministre Mar-ceau a d’ailleurs précisé qu’il en-visage d’y arriver cette année, les dépenses et les revenus sont fixés à 72,8 G$ dès son premier budget. Un milliard de dollars sera pris du Fonds des générations pour al-ler dans le remboursement de la dette, sans toutefois qu’il soit aboli comme promis.

Budget Marceau 2013-2014

Analyse des promesses électorales

Nouveau projet d’habitation dans Saint-Roch

Réintégration sociale par l’art

Initié par le Programme d’enca-drement clinique et d’héberge-ment (PECH), le projet a pour

but d’abriter dans un même bâtiment des logements sociaux et un centre de rétablissement. La clientèle béné-ficiera ainsi d’un milieu où l’on offre à la fois des services de base, mais aussi de nombreux ateliers, incluant l’accès à des activités favorisant une médiation culturelle.

Selon Francine Huot, coor-donnatrice des services adminis-tratifs de PECH, «mixité et créa-tivité» sont les deux moteurs du Sherpa. «Dès le départ, le projet Sherpa dans son ensemble a été conçu dans une perspective artis-tique et nous croyons énormément au potentiel créatif de nos gens», a-t-elle déclaré. La mixité entre artistes et personnes ayant eu des probèmes de santé mentale semble être le point d’honneur de ce projet.

Complémentarité mise en doute

Certains artistes, comme Frédé-rique Laliberté qui travaille au sein de la Coopérative artistique Méduse, ne comprennent pas cette complé-mentarité. «Pour moi, être avec des gens qui ont des problèmes en termes de santé mentale, je ne trouve

pas ça alléchant», a-t-elle soutenu. Mme Laliberté a ajouté qu’elle crai-gnait «un sentiment de parcage», d’être mise à l’écart, même si elle reste «convaincue que le projet part d’une bonne intention».

Mme Huot soutient que cette perception découle d’une mécon-naissance du projet. «Les gens ont peut-être été un peu confondus par l’idée d’être associés à la santé mentale, alors qu’au contraire, c’était pour mettre le côté artistique en valeur qu’on a fait ça», a-t-elle expliqué. Pour Mme Huot, il s’agit bien plus d’un projet d’intégration, et non d’exclusion. «Il n’y a pas d’association à faire entre les ar-tistes et la santé mentale, c’est la sensibilité artistique de ces deux clientèles qui est visée et mise en valeur», a mentionné la coordon-natrice des services administratifs de PECH.

Cette mixité représentait éga-lement un désir de la ville d’offrir aux jeunes artistes l’accès à des lo-gements subventionnés. François Moisan, ancien responsable du ser-vice de communication du quartier Saint-Roch et relationniste pour la Ville de Québec, a souligné que cette communauté artistique a été

la première «à faire vivre le quar-tier [Saint-Roch]» et que son impli-cation a été «vraiment importante dans sa revitalisation». Il croit que les efforts à fournir pour le proces-sus de sélection en valent la chan-delle. «C’est certain que quand on applique pour un logement sub-ventionné, il y a des démarches à faire, mais elles valent le coup», a-t-il souligné.

Mme Laliberté de la Coopé-rative Méduse ne s’est pas réjouie du processus administratif. «Les artistes doivent souvent prouver qu’ils sont suffisamment endettés pour avoir accès à quelque chose, sans être sûrs de l’avoir. Pour un logement, ça pourrait rajouter un stress de plus dans notre monde de paperasse», a-t-elle déploré.

Opportunité à saisirLe projet Sherpa a tout de

même obtenu des appuis dans la communauté artistique et a été très bien accueilli par la directrice de la coopérative d’artistes l’Atelier de la Mezzanine, Anne-Claire Pi-lote. «Ça élargirait la gamme de services pour une clientèle un petit peu marginalisée comme la nôtre, qui a besoin de logements sociaux. Je vois ça d’un très bon œil», a-t-elle déclaré. En effet, les critères de sélection sont un peu plus stricts que pour un bail régulier. L’offre s’adresse aux artistes profession-nels âgés de 18 à 35 ans qui doivent remplir, entre autres, les exigences d’admissibilité de l’Office munici-pal d’habitation de Québec.

«L’information est le nerf de la guerre», a reconnu Mme Huot, qui n’a pas eu beaucoup de réponses et qui regrette d’ailleurs le peu de candidatures qu’elle a reçues jusqu’à présent.

Emilie [email protected]

Québec – Un nouveau développement d’habitation, le projet Sherpa, prendra place dans le quartier Saint-Roch en juin 2013 sur le boulevard Charest. Soixante-dix-sept logements subventionnés seront offerts à deux clientèles différentes : des jeunes artistes de Québec ainsi qu’à des personnes ayant rencontré des problèmes de santé mentale.

Courtoisie PECHL’esquisse préliminaire présente le bâtiment qui aura en son sein des salles

d’expositions d’œuvres artistiques tout au long du boulevard Charest.

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CUltURe6 l’eXemplaIre, le mercredI 28 NoVembre 2012

e N b r e fles Simpson

500e émission en français

Le public québécois pourra bien-tôt voir en français le 500e épi-

sode de la série-culte Les Simpson. Enfin, ils partent sera diffusé sur Télétoon le 6 décembre prochain. Depuis 23 ans, Les Simpson offre une satire de la société américaine en mettant en scène les membres de la célèbre famille créée par Matt Groening. Au Québec, la série est doublée par plusieurs personnalités célèbres dont Béatrice Picard, Ber-nard Fortin et Edgar Fruitier. (C.S.)

box-officeTwilight en tête

Le dernier opus de la saga Twi-light trône en tête du box-office

nord-américain pour un deuxième week-end de suite. La révélation 2e partie a récolté 43 millions de dollars, ce qui est cependant loin des 141,1 millions amassés lors de la première fin de semaine. Skyfall continue à bien performer avec 36 millions de dollars, pour un grand total de 221 millions depuis sa sortie. Le nouveau film de Steven Spielberg, Lincoln, a, quant à lui, clos le trio de tête avec 25 millions de dollars engrangés. (C.S.)

Rolling StonesTournée

anniversaire

Pour leur 50e anniversaire, les Rol-ling Stones repartent en tournée

après cinq ans d’absence officielle sur scène. Mick Jagger et sa bande se sont produits dimanche soir au O2 Arena de Londres, devant une foule de 20 000 personnes ayant payé jusqu’à 650 dollars. La tournée 50 and Counting s’arrêtera de nouveau à Londres jeudi, avant de se déplacer à New York et Newark, dans le New Jersey, plus tard en décembre. (C.S.)

musiqueTrois Québécois

récompensés

Trois Québécois se sont dis-tingués à travers la multitude

d’artistes canadiens récompensés samedi dernier au gala des Prix de musique folk canadienne qui s’est déroulé à St-John. Le groupe Mes Aïeux a remporté le prix Auteur-compositeur-francophone de l’an-née pour leur plus récent opus À l’aube du printemps. La formation Sagapool, qui a raflé le Félix de l’album instrumental de l’année à l’ADISQ, s’est vu remettre le prix Innovation musicale. Quant à Hen-ri Godon, de son vrai nom Denis Massé, son album Chansons pour toutes sortes d’enfants a été sacré Album jeunesse de l’année. (C.S.)

L’hiver dedans à Premier Acte

Songe d’une nuit d’hiver

L’auteure dénonce l’indivi-dualisme grandissant et la diminution des relations

réelles à cause de la grande so-litude des gens de notre époque. «Un des seuls lieux de partage présentement, c’est le virtuel […] Il faudrait qu’on connaisse davan-tage nos voisins», a-t-elle déploré.

Mise en scène originaleSignant sa première mise en

scène en carrière, Maryse La-pierre a organisé l’histoire en fresques où la réalité et le rêve se côtoient. «J’ai voulu amplifier et magnifier le réel», a-t-elle souli-gné, les personnages vivant des situations réelles et d’autres com-plètement imaginées.

Les tableaux qui s’enchaînent sont très différents. Parfois, les per-sonnages s’adressent directement au public en faisant défiler des dia-positives. D’autres fois, les prota-gonistes oublient le public et vivent totalement leur histoire.

La poésie occupe une place importante dans la pièce. Les per-sonnages font souvent des mono-logues qui sont très imagés. L’au-teure a même ajouté des rimes dans quelques répliques, le sujet restant malgré tout très concret. La dra-maturge fait vivre aux spectateurs plusieurs émotions. D’une minute à l’autre, il y a des changements de re-gistre, allant de l’humour à la mélan-colie. «Mon passé de comédienne

a été un bel atout, puisque je peux comprendre davantage la psycholo-gie des acteurs», a-t-elle raconté.

Solitudes qui se rencontrentL’hiver dedans met en scène

deux êtres qui habitent dans des appartements voisins, mais qui ne se connaissent pas. Il (Jonathan Gagnon) est ingénieur civil, et Elle (Catherine Hugues) est artiste vi-suelle. L’artiste vit une rupture dif-ficile avec son amoureux (Frédéric Bouffard), pendant que l’ingénieur constate que sa vie est monotone. Ils vivent tous les deux la solitude à leur propre façon. Un évènement va les amener à sortir de leur isolement.

L’histoire derrière la pièceC’est l’artiste visuelle Gene-

viève Lapierre, sa voisine, qui a été sa muse pour la pièce. Toutes les deux venaient d’emménager dans un immeuble et une symbiose s’est développée entre elles. Maryse La-pierre a vu ses œuvres et elles l’ont profondément troublée.

«Ça été un coup de foudre. C’était une sorte de correspondance artistique», a-t-elle expliqué. «Ça représentait toute la confusion qui est présente dans mes personnages», a-t-elle poursuivi. Cette rencontre l’a poussé à se plonger sérieusement dans l’écriture de la pièce.

Réactions du publicLes spectateurs ont semblé ap-

précier la pièce. Dans les moments plus légers, ils riaient bruyamment. Durant les tableaux plus émotifs, un silence envahissait la salle. «Une chance que c’est drôle parce que des fois c’est très intense, mais c’était très bon», a reconnu Stéphane Mar-tineau, un spectateur.

Josée Lefebvre a été char-mée par la pièce, mais elle a eu de la difficulté à suivre certaines parties. «J’avais de la misère à comprendre où on s’en allait par-fois», a-t-elle raconté. «Il y avait des liens difficiles à faire entre les tableaux», a-t-elle ajouté.

Vicky [email protected]

Québec – Maryse Lapierre a choisi d’aborder le thème de la solitude pour sa première pièce en tant que dramaturge et metteure en scène. L’hiver dedans sera présentée jusqu’au 8 décembre au Théâtre Premier Acte.

Deuxième édition du festival Du jamais lu à Québec

S’attaquer à l’actualité

Marcelle Dubois, coorgani-satrice et directrice artis-tique du festival, voulait

mettre l’actualité politique du Qué-bec au premier plan. «On ne voulait pas imposer un thème aux auteurs, mais plutôt une ligne éditoriale. Plu-sieurs nous ont demandé de proposer des solutions. Mais avant de trouver une solution, il faut d’abord poser un diagnostic», a-t-elle expliqué. «On voulait porter un regard nouveau sur les évènements politiques qui ont se-coué le Québec récemment, notam-ment avec le printemps érable».

Pour Mme Dubois, l’auteur est une antenne. «Il capte l’actualité et la transforme. Il y ajoute une couleur et crée un dialogue avec le présent.» D’ailleurs, Anne-Marie Olivier, éga-lement coorganisatrice et respon-sable de l’implantation du festival à Québec, estime que la structure même du théâtre est le conflit. «Et du conflit, il y en a eu. Avec les ma-nifestations étudiantes et les élec-tions, il y avait beaucoup de matériel

pour les auteurs», a fait valoir Mme Olivier.

Jean-Michel Girouard, diplômé en 2008 du Conservatoire d’art dra-matique de Québec, apprécie la for-mule du festival pour la proximité avec le public. «On associe souvent le théâtre à une culture élitiste. En présentant des œuvres courtes et liées à l’actualité, le public se recon-naît davantage dans les textes», a-t-il mentionné. Cependant, M. Girouard croit qu’il est plus difficile d’écrire sur l’actualité. «L’écriture dramatur-gique, c’est souvent parler avec les émotions. Pour assumer une prise de position dans un contexte éditorial, il faut développer une approche plus rationnelle», a-t-il justifié.

Une vitrine pour la relèveLe festival se veut aussi un es-

pace de création pour la relève en écriture dramaturgique. À Québec, il y a beaucoup de jeunes auteurs qui cherchent à présenter leurs œuvres. «Pour cette 2e édition, nous

avons reçu plus d’une centaine de textes», a précisé Mme Dubois. Pour les jeunes dramaturges, il s’agit aussi d’une bonne manière de roder un texte. «Monter un spec-tacle, c’est long. Parfois, ça peut prendre jusqu’à quatre ans avant que ça puisse être présenté. Du ja-mais lu propose aux auteurs de tra-vailler leurs textes en les présentant devant public, en identifiant ce qui fonctionne bien ou moins bien. Ils peuvent faire des erreurs. C’est ex-cellent pour leur confiance», a ajouté Anne-Marie Olivier.

L’évènement a d’ailleurs ser-vi de tremplin pour de jeunes au-teurs, leur permettant de s’illustrer sur les planches. «L’an dernier, une participante a eu l’occasion

de présenter son texte à Québec, puis à Montréal. Sa pièce est pré-sentement en cours de montage et sera bientôt présentée», a exem-plifié Anne-Marie Olivier.

Un succès qui va durer?Le festival, qui célèbre sa

douzième année à Montréal, n’en est qu’à sa deuxième édition dans la Capitale-Nationale. «C’est quelque chose que la communau-té artistique de Québec demandait depuis plusieurs années», a af-firmé Marcelle Dubois. «On rem-plit les salles, et grâce à la colla-boration du Théâtre Périscope et du Premier Acte, on espère que l’édition de Québec du festival sera prospère encore longtemps», a-t-elle conclu.

Jean-Michel [email protected]

Québec - Au Québec, c’est quoi notre problème? C’est la question qui attendait les participants de la deuxième édi-tion du festival Du jamais lu qui s’est déroulé au Bar-Coop L’AgitéE en fin de semaine dernière. Les auteurs dramatur-giques devaient porter un regard critique sur les boulever-sements politiques ayant cours au Québec.

Photo Jean-Michel PoirierLes créations qui ont été présentées par les dramaturges. au cours de la fin de

semaine dernière, sont toutes inédites et inspirées de l’actualité.

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Relève aRtiStiQUe 7l’eXemplaIre, le mercredI 28 NoVembre 2012

Les concours comme tremplins dans l’univers musical

Entre mythe et réalité

En deux années seulement, Lisa Leblanc est passée de la chansonnière de 16 ans,

originaire d’un petit village aca-dien, à la figure pop-folk qui vient de remporter le Félix de la Révé-lation de l’année au dernier gala de l’ADISQ. Carol Doucet, agente de l’artiste, rappelle que si la té-lévision donne parfois l’impres-sion qu’un inconnu peut devenir une vedette en un jour, c’est parce qu’il n’y a pas assez d’importance sur tout le travail fait en amont et la persévérance qu’exige le milieu.

«Lisa a participé [au concours] ACCROS de la chanson qu’elle n’a pas gagné, puis elle a gagné le gala de la chanson de Caraquet en 2007, mais elle ne s’est pas ar-rêtée là», a-t-elle expliqué. En ef-fet, après avoir perdu une fois le concours du Festival international de la chanson de Granby (FICG),

Lisa Leblanc s’est inscrite à l’École nationale de formation du même nom. L’année suivante, elle a retenté sa chance au concours, qu’elle a remporté cette fois.

Mythe porteur de déceptionsD’après Dany Giard, direc-

teur du concours du FICG, dif-fuser l’illusion selon laquelle on devient artiste d’un jour à l’autre, peut faire de nombreux dégâts. «Il y a des gens qui s’inscrivent à des concours alors qu’ils n’ont pas le minimum de talent que ça de-mande, et ça crée des frustrations parce qu’ils ont des attentes».

Les paillettes et les trophées font également miroiter des pri-vilèges bien différents de la réa-lité que vivent les artistes de nos jours, a insisté M. Giard. «Ils croient que parce que tu sais chan-ter tu vas devenir riche… Mais

ce n’est pas comme ça que ça marche, la plupart des artistes ne sont pas riches!» Le directeur met donc en garde contre le mythe de la «carrière miracle» trop souvent répandu. «Tu ne peux pas avoir toutes les qualités que ça prend sans avoir travaillé. C’est comme tous les métiers, tu ne peux pas jouer pour la Ligue nationale de hockey, sans avoir déjà chaussé des patins quand tu étais jeune!»

Indices de longévitéSelon Patricia Tadros, chroni-

queuse socio-culturelle à Radio-Ca-nada, le talent des jeunes ne suffit pas toujours s’ils n’ont pas travaillé. «Au-delà de la visibilité instantanée qu’offre le concours, le vrai défi c’est de durer», a-t-elle expliqué. Mme Tadros a commencé en tant qu’animatrice d’un petit concours organisé par la radio CKOI 96.9 à Montréal au milieu des années 1990. Elle se souvient très bien du jour où elle a découvert l’artiste québécoise Ariane Moffatt, qui a percé au début des années 2000. «Elle était incon-nue, elle avait 16 ans. Elle est arri-vée avec une fougue, une énergie sur scène. C’était ses propres composi-tions et on a compris qu’elle pouvait aller très loin».

Les indices de longévité ré-sideraient justement à la conjonc-tion du talent et de la persévé-rance. «En plus de son avance sur scène à seulement 16 ans, elle avait un désir très très fort de réus-sir, donc je ne suis pas surprise de voir où elle est aujourd’hui quand je vois d’où elle est partie», a ex-pliqué Mme Tadros.

Alexandre Vigneault, journa-liste culturel à La Presse, conclut en disant que les concours et festivals de musique célèbres au Québec sont de bons tremplins

pour aider un artiste à sortir de l’ombre, notamment parce qu’ils permettent de «se faire de pré-cieux contacts dans le milieu». Le chroniqueur au cahier Arts depuis plus de 10 ans a d’ailleurs rappelé, avec une pointe d’opti-misme, que ce n’était pas néces-sairement les lauréats des grands concours que l’on retrouvait en concert ou chez le disquaire dix ans plus tard, mais d’autres par-ticipants ayant également donné une bonne prestation… Preuve, selon lui, que «la musique parle mieux qu’un bibelot».

Lucile [email protected]

Québec - Être gagnant de concours ou des galas musicaux est un tremplin hors du commun pour un artiste. Pourtant, ces récompenses entretiennent parfois bien des illusions. Selon plusieurs experts, le vrai défi n’est pas de percer dans l’univers musical, mais de durer.

Photo Lucile BerlandLe premier album éponyme de Lisa LeBlanc s’est vendu, jusqu’à présent,

à plus de 40 000 exemplaires.

La relève théâtrale au Québec

Difficile de prendre sa place

D’après Matthew Fournier, diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Qué-

bec en 2009, 70 étudiants quittent les bancs d’écoles chaque année au Québec, ce qui est beaucoup trop pour l’offre. «Présentement, il pourrait ne plus y avoir de comé-diens qui sortent des écoles pen-dants cinq ans et ça irait», a exem-plifié le jeune comédien.

Toutefois, chacun doit se tailler une place s’il souhaite vivre de ce métier. «Quand tu sors de l’école, si tu veux faire ta place, tu dois tra-vailler sans compter ton temps pour avoir une certaine visibilité», a af-firmé M. Fournier. Malgré tout ce temps investi, le revenu reste assez

faible et les jeunes comédiens doi-vent bien souvent marier plusieurs emplois pour y arriver.

La comédienne Monika Pilon, nouvellement diplômée du Conser-vatoire d’art dramatique de Québec, avance le même constat. «Avant, ils coupaient beaucoup dans les écoles, on terminait six ou sept par année, alors qu’aujourd’hui il y a facile-ment dix à douze comédiens diplô-més», a-t-elle avancé.

À chacun sa méthodeIl n’y a pas de chemin précis

à suivre pour les étudiants fraîche-ment diplômés. Certains désire-ront être représentés par un agent, d’autres, appartenir à un regroupe-

ment d’artistes, alors que certains, plus entreprenants, voudront se représenter eux-mêmes. Ceux qui aspirent à une carrière fructueuse doivent se faire remarquer à leur manière, selon les artisans établis.

«L’Union des artistes (UDA) ne donne pas de recommandation à ses membres à ce sujet», a expliqué le vice-président et comédien de l’UDA, Jack Robitaille. Par contre, il ajoute que l’Union a établi un code d’éthique et une entente avec l’Association québécoise des agents artistiques (AQAA) et qu’il recom-mande à ses membres, lorsque ceux-ci désirent être représentés, de travailler avec un agent qui a signé le code d’éthique établi par l’UDA.

D’après Jack Robitaille, l’uti-lité d’un agent dépend du domaine dans lequel l’artiste veut œuvrer. «Dans le domaine du théâtre, ça ne change pas grand-chose puisque tout le monde se connaît. Par contre, dans le domaine de la télévision ou du grand écran, si on n’est pas connu il faut, dans la majorité des cas, un agent», a-t-il ajouté.

Québec, ville du théâtreD’après Matthew Fournier,

cette nécessité dépend également de l’endroit où le comédien dé-sire travailler. Par exemple, à Québec, un agent n’est pas né-cessaire. Les comédiens y vivent principalement du théâtre qui est un milieu peu attirant pour les agents selon lui. «Pour eux, le théâtre c’est plus de temps, plus de travail et peu d’argent en bout de ligne», a-t-il expliqué.

Ce dernier vit maintenant à Montréal et a un agent qui tra-vaille avec lui depuis sa sortie du Conservatoire. «Le choix d’un agent est difficile, surtout à Qué-bec, car tout se passe à Montréal et tu ne peux pas te déplacer pour toutes les auditions», a ajouté M. Fournier, expliquant que certains projets peuvent ne pas être propo-sés aux comédiens de Québec en raison de la distance.

De son côté, Monika Pilon n’a pas d’agent. «J’attends, je suis à Québec pour le moment et je veux vraiment faire du théâtre», a-t-elle

expliqué. Dans la Vieille Capitale, il y a beaucoup de place pour la création, notamment au Théâtre Premier Acte qui se donne comme mandat de soutenir la relève.

Agent : nouvelle nécessité?L’acteur Roc LaFortune, connu

pour son rôle de Julien dans Les Boys, est dans le métier depuis plus de 25 ans et a vécu tous les côtés de la médaille. «Au début de ma car-rière, les agents ça n’existait pas, ils se sont pointés sur scène il y a peut-être 20 ans», a-t-il expliqué.

Selon lui, dans le contexte ac-tuel du métier, il faut repenser les normes des agences artistiques. «Le problème essentiel selon moi, c’est que maintenant il n’y a presque plus de négociations pos-sibles avec les producteurs», a fait remarquer M. LaFortune. Pour le comédien, il est clair qu’en ayant déjà un nom, c’est plus facile de trouver des contrats. «Dans le contexte actuel, si moi je sortais d’une école, je chercherais abso-lument à être représenté par un agent», a ajouté l’acteur.

Vanessa Picotte [email protected]

Karyan [email protected]

Québec – Trop de diplômés, pas assez d’opportunités d’em-ploi, c’est à cette situation que sont confrontées les comé-diens qui sortent des écoles et des programmes de théâtre au Québec et qui doivent se tailler une place dans l’industrie.

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SPORtS8 l’eXemplaIre, le mercredI 28 NoVembre 2012

e N b r e fSki de fond5e position historique

L’équipe canadienne de ski de fond a commencé la saison de

Coupe du Monde à Gaellivare, en Suède, en beauté. Le quatuor mas-culin, composé de Len Valjas, De-von Kershaw, Ivan Babikov et Alex Harvey, a terminé au cinquième rang du relais 4 x 7,5 km à quelques secondes d’un podium. (S.D.)

Football canadien

Coupe Grey

Les Argonauts de Toronto ont remporté la 100e édition de la

Coupe Grey devant leurs partisans en défaisant les Stampeders de Calgary par la marque de 35-22. Le quart-arrière des Argonauts, Ricky Ray, a connu un fort match avec deux touchés. Le Rogers Centre a accueilli 53 208 parti-sants qui ont vu les Argos mettre la main sur la 16e Coupe Grey de leur histoire. (S.D.)

Ski alpinCoupe du MondeMarie-Michèle Gagnon a

connu une fin de semaine difficile à Aspen au Colorado. Elle a d’abord terminé au 23e rang du slalom géant samedi alors que Marie-Pierre Préfontaine a été la meilleure Canadienne avec une 13e place. Dimanche der-nier, lors du slalom, Gagnon a terminé 27e et Brittany Phelan a obtenu le meilleur résultat de sa carrière avec une 21e position. Du côté masculin, Érik Guay a été le meilleur Canadien lors des épreuves présentées à Lake Louise en Alberta, finissant 6e à la descente et 11e au Super G. (S.D.)

RempartsDéfaite 2-1

Les Remparts jouaient sur la route dimanche et ils se sont

inclinés 2-1 contre les Sague-néens de Chicoutimi. Logan Shaw a été le seul à s’inscrire au poin-tage pour les Diables rouges, alors que Guillaume Asselin a compté les deux buts des siens, dont le but gagnant en fusillade. Les Sags mettent ainsi fin à une séquence de huit victoires consécutives des Remparts sur la glace du Centre Georges-Vézina. (S.D.)

FootballSuite de la Une

«Chaque coupe est dif-férente, elles ont chacune leur histoire.

Celle-là est quand même spéciale parce ce qu’il fallait venger quelque chose», a-t-il expliqué après la par-tie. «C’était le plus grand défi de l’histoire de l’équipe», a ajouté Glen Constantin.

La dernière défaite des Marau-ders remontait à plus de deux ans et l’équipe se présentait au Rogers Centre avec la majeure partie de la foule derrière elle, l’Université McMaster étant située à moins d’une heure de Toronto. Alors que le Rouge et Or a dû évoluer cette saison avec plusieurs nouveaux joueurs à des postes clés, les Ma-rauders ramenaient pratiquement le même groupe de joueurs qui avait surpris les Lavallois à pareille date l’an dernier.

Motivation additionnelleSi la possibilité de prendre leur

revanche ne suffisait pas à motiver

pleinement les joueurs du Rouge et Or, l’attitude des Marauders du-rant la semaine précédant le match a certainement ajouté un peu de feu dans les yeux des protégés de Glen Constantin. Jeudi, plusieurs des re-présentants de l’Ontario se sont pré-sentés à l’entraînement de l’équipe avec des robes de chambre, plu-sieurs les gardant même sous leurs épaulettes pour pratiquer.

Les joueurs du Rouge et Or ont rapidement eu vent de la scène. «C’est sûr que c’est un manque de respect», a expliqué le receveur Guillaume Rioux après la rencontre. D’ordinaire très humble, Constantin a été éloquent sur le sujet. «Il y a une photo de McMaster qui pratiquait en robe de chambre qui a circulé; à ce moment-là on savait que c’était fini». «On leur a botté le derrière», a-t-il conclu.

Finir en beautéSix joueurs du Rouge et Or dis-

putaient un dernier match en carrière dans l’uniforme de l’équipe. Du nombre, les joueurs vedettes Frédé-ric Plesius et Arnaud Gascon-Nadon

avaient tourné le dos à la ligue ca-nadienne de football en saison morte pour revenir disputer une dernière saison sous les ordres de Constantin.

Les deux joueurs n’ont pas ca-ché, tout au long de la saison, que la principale raison de leur retour était le désir de terminer sur une meilleure note que l’an dernier. «Je ne pouvais pas espérer un plus beau scénario», s’est réjoui Gascon-Na-don après le match, lui qui a fait fi d’une blessure à l’épaule pour fina-lement être décoré du titre de joueur défensif du match.

L’avenir de Justin EthierUne importante décision attend

le coordonnateur offensif Justin Ethier dans les prochains jours. Ce-lui qui avait occupé le même poste de 2001 à 2009 avant de quitter pour des raisons personnelles a repris les fonctions par intérim après le départ précipité de Duane John plus tôt cette saison.

L’offensive s’est considéra-blement améliorée sous sa férule. Conscient que la décision lui ap-

partient, Ethier dit se donner une dizaine de jours pour prendre sa décision. S’il choisit de ne pas re-venir, l’ancien quart-arrière vedette du Rouge et Or et coordonnateur offensif des Gaiters de Bishop, Benoit Groulx, sera probablement considéré pour le poste. Ce dernier est d’ailleurs revenu dans l’entou-rage de l’équipe, la semaine der-nière, pour épauler Ethier dans la préparation de ses troupes.

Saison de ski alpin 2012-2013

Début de saison prometteur

Même si les conditions ont été difficiles à l’hiver 2012 en raison du prin-

temps hâtif, la saison peut com-mencer à temps cette année grâce aux canons à neige. «On ne peut pas se fier à la saison passée pour prédire l’hiver qui s’en vient», a ex-pliqué Claude Péloquin, président-directeur général de l’Association

des stations de ski du Québec. Pour ce dernier, «les fluctuations clima-tiques ont toujours existé». Il croit qu’elles sont peut-être d’intensités différentes à cause des change-ments climatiques, mais a rappelé qu’«il y a toujours eu des périodes de redoux, des débuts de saison plus difficiles.» Il conclut que «ce début de saison se déroule relative-

ment dans la normale».

Ouverture graduelleLes stations de ski de la ré-

gion de Québec sont satisfaites des conditions en ce début de saison. Le Centre de ski Le Relais a dé-cidé d’ouvrir deux pistes en fin de semaine dernière, mais demeure fermé cette semaine pour continuer l’enneigement. Du côté du Massif de Charlevoix, si la neige est tom-bée quelques fois jusqu’à mainte-nant, le temps doux l’a fait dispa-raître bien rapidement. Ils ont donc dû enneiger les pistes plusieurs fois avec les canons, mais Sarah Mat-thews, conseillère en communica-tion pour le Massif, assure que l’ou-verture pourra avoir lieu comme prévu le 15 décembre prochain.

Sandra Nadeau, directrice marketing à la Station touristique Stoneham et au Mont-St-Anne, est sûre que les amateurs pourront profiter d’un bel hiver. L’endroit ouvrira ses portes dès le vendredi 30 novembre: «Ce sont de bonnes dates, s’est-elle réjouit, on est content, même s’il n’y pas eu d’en-neigement naturel encore, les froids nous ont permis quand même, avec nos équipements, de produire assez de neige pour offrir un produit de qualité assez tôt en saison.»

Bien entendu, l’utilisation des canons à neige est dispendieuse. Cependant, Sarah Matthews nous explique que ces dépenses sont prévues dans le budget : «C’est

sûr et certain que plus ça vient tard l’enneigement, plus les coûts sont importants». Elle précise que la température doit aussi être de la partie: «pour mettre en marche des canons à neige, la température doit être entre zéro et moins cinq degrés». Jusqu’à maintenant, les journées froides se sont faites rares, mais elles sont à venir, croit la conseillère en communication pour le Massif de Charlevoix.

Compétition haute en couleurPour faire patienter sa jeune

clientèle, la Station touristique Stoneham présentait son party annuel précédent l’ouverture, le 23 novembre dernier. Un rail jam (compétition de ski) avait lieu en début de journée et les gens étaient ensuite invités à pour-suivre leur soirée dans la cafétéria de la station, spécialement amé-nagée pour l’occasion. Les jeunes amateurs de ski et de planche à neige étaient au rendez-vous pour profiter des kiosques, projections et DJs sur place.

Hugo Bertrand, membre du jury, explique la popularité de l’événement: «c’est la première compétition de l’année, les gens sont impatients, ils attendent la neige depuis tout l’été, donc ça rassemble tout le monde de l’in-dustrie. Autant les compagnies, les boutiques et les jeunes qui veulent skier sont là. On finit ça avec un beau party, ça ne peut pas être mieux».

Chloé [email protected]

Québec - Alors que les amateurs de ski alpin commencent à dévaler les quelques pistes ouvertes, les différentes sta-tions de ski ne peuvent prédire l’allure de la saison en se fiant à la température de l’an passé.

Courtoisie photo Frédéric DroletL’enneigement artificiel est devenu un incontournable pour permettre l’ouver-

ture des stations de ski en début de saison.

Photo Laurence Roy-TétreaultGlen Constantin était très ému de cette septième conquête de la Coupe Vanier.